L'énergie De La Contestation
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École doctorale Humanités nouvelles - Faculté des Sciences économiques, sociales, Fernand Braudel (ED 411) politiques et de communication (ESPO) Centre de recherche sur les médiations Observatoire de recherche sur les médias (EA 3476) et le journalisme (ORM) L’énergie de la contestation Formes de désaccord et arènes du conflit sur le nucléaire en Lorraine Thèse pour le doctorat en cotutelle internationale en sciences de l’information et de la communication présentée et soutenue le 22 novembre 2018 par Vincent Carlino dirigée par les Professeurs Jacques Walter et Marc Lits Jury M. Guillaume Courty, Professeur, Université de Lille (rapporteur) M. Benoît Grevisse, Professeur, Université Catholique de Louvain (examinateur) M. Marc Lits, Professeur émérite, Université Catholique de Louvain (co-directeur de thèse) Mme Claire Oger, Professeure, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (rapporteure) Mme Marieke Stein, Maîtresse de conférences, Université de Lorraine (examinatrice) Mme Marie-Gabrielle Suraud, Professeure, Université Toulouse III - Paul Sabatier (examinatrice) M. Jacques Walter, Professeur, Université de Lorraine (directeur de thèse) Sommaire Remerciements.............................................................................................................4 Introduction Étincelles et feu d'artifce à Cattenom.......................................................8 Chapitre 1 Le nucléaire face au territoire : mise en discussion de la centrale de Cattenom.....................................................................23 Chapitre 2 La figure du citoyen-enquêteur.............................................................107 Chapitre 3 Les discours polémiques au fondement d’un confit politique..............192 Chapitre 4 Narrations du confit sur l’énerigie nucléaire en Lorraine.....................289 Conclusion Volcanoloigie d'une contestation sociale................................................365 A ccès au volume d’a nnexes ....................................................................378 Bibliographie.............................................................................................379 Glossaire.....................................................................................................419 Table des fgures.......................................................................................420 Liste des sites web....................................................................................422 Table des matières...................................................................................423 3 Remerciements Je tiens à remercier en premier lieu mes directeurs de thèse. Merci à Jacques Walter, qui m’a encouraigé et soutenu dès les premières versions de mon projet de recherche jusqu’aux dernières liignes de ce manuscrit. Sa capacité sans pareille à repérer les faiblesses d’un raisonnement et à trouver des solutions oriiginales pour y remédier n’a eu de cesse d’aiiguiser ma curiosité scientifque. Je remercie Marc Lits d’avoir accepté de me codiriiger, ainsi que pour ses retours bienveillants et ses relectures précises. Merci à Hervé Boigigio, qui a igrandement facilité le recueil des archives du Républicain Lorrain, ainsi qu’aux documentalistes du journal, petites mains invisibles ô combien nécessaires aux corpus de recherche. Je remercie les acteurs de terrain qui m’ont accordé de leur temps pour me faire découvrir les cuisines de la lutte antinucléaire en Lorraine, parfois au sens propre. Merci à Bernard Py et Roiger Pfeiffer pour leurs fabuleux souvenirs de Cattenom, ainsi qu’à toutes les personnes rencontrées à Bure et aux alentours. Chacune d’elles a su affûter ma compréhension de la contestation du nucléaire en Lorraine, et provoquer des questionnements stimulants. Une mention particulière à la promotion 2014-2015 du master Journalisme et médias numériques (MJMN) pour avoir accepté d’être des « sujets » de recherche en se prêtant au jeu de l’observation participante. Je remercie Arnaud Mercier et Nathalie Piignard-Cheynel d’avoir rendue possible cette rencontre entre recherche et formation avec leurs étudiants. Je remercie le Centre de recherche sur les médiations (Crem) que j’ai eu le plaisir d’intéigrer en tant que chercheur. La thèse doit beaucoup aux discussions scientifques avec ses membres, et plus particulièrement ceux de l’équipe Praxis dont je suis membre, ainsi qu’aux fondateurs et participants du réseau Interrégion, Interscience (Iris) qui ont initié de fructueux échaniges au cours du séminaire à Dijon. 4 L’Association des jeunes chercheurs du Crem (AJC Crem) que j’ai eu le plaisir d’intéigrer en tant que responsable informatique puis comme président a aussi donné lieu à de belles rencontres. Merci à Benjamin, Julien, Laurent, Miao, Rémi et tous les autres. Merci aux membres de l’Observatoire de recherche sur les médias et le journalisme (ORM) de l’Université catholique de Louvain pour leur accueil chaleureux et leur bienveillance. Je remercie l’École doctorale Humanités nouvelles - Fernand Braudel et plus particulièrement Aude Meziani pour avoir désamorcé quelques dossiers administratifs. Le service d’appui à la recherche et à l’administration du Crem a aussi été un soutien important, autant pour son suivi méticuleux des missions que par son aide au montaige d’événements scientifques. Je tiens à remercier l’ensemble des personnes rencontrées lors de colloques et journées d’études. Je pense au XXe Conigrès de la Société française des sciences de l’information et de la communication, aux journées doctorales du Gis Participation et démocratie, ainsi qu’aux journées d’études de l’Institut historique allemand de Paris. Je remercie le site The Conversation France, et plus particulièrement Jennifer Gallé, pour m’avoir ouvert l’accès à ce bel outil de médiation scientifque. Mes remerciements vont aussi à mes collèigues du département Information-communication de l’Université de La Réunion, qui ont amplement contribué à rendre aigréable ma dernière année de rédaction. Je pense à Nathalie Almar, Bernard Idelson, Gréigoire Molinatti et Nathalie Noël. C’est un réel plaisir d’être Attaché temporaire d’enseiignement et de recherche à vos côtés. Merci zot tout ! Enfn, je remercie ma famille pour son soutien indéfectible dans mon parcours. Merci à ma mère de croire en moi depuis le début. Merci à celle qui connaît désormais mieux que quiconque ce qu’implique de vivre avec un chercheur à la maison et avec qui je partaige ma vie, Anne-Sophie, sans qui rien n’aurait été possible. 5 À mon père Introduction Étincelles et feu d'artifce à Cattenom Jeudi 12 octobre 2017, 5h30. C’est au petit matin, avant le lever du soleil, que huit militants de Greenpeace choisissent de s’introduire dans l’enceinte protéigée de la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle. Le pas est pressé, mais le calme de la nuit laisse planer une certaine sérénité. Deux membres du igroupe déploient la banderole jaune de l’ONG tandis que d’autres s’affairent en arrière-plan, sans qu’il soit possible de les distiniguer clairement. Soudain, une première lueur apparaît au sol tel un fash. Elle est immédiatement suivie d’une détonation et d’une explosion d’étincelles qui illuminent le ciel sombre au-dessus de la centrale. Séparés des militants par un igrillaige, les igendarmes assistent au spectacle pyrotechnique qu’ils n’ont pas pu empêcher à temps. Cette scène est tirée des imaiges de Greenpeace diffusées le matin même de la manifestation à la Une de tous les sites web d’information. Dans leur communiqué larigement repris et commenté par la presse, les manifestants expliquent qu’ils sont de nouveau en action pour dénoncer le risque nucléaire. Ils se sont introduit-e-s à l’intérieur du périmètre de la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle. Ils y ont déclenché un feu d’artifce, à proximité de la piscine d’entreposaige du combustible nucléaire usé. Objectif : dénoncer la fraigilité et l’accessibilité de ces bâtiments pourtant lourdement charigés de radioactivité1. Bien qu’il semble isolé, cet événement condense plusieurs interroigations qui structurent cette thèse. D’abord, le contenu du discours antinucléaire. Diffcile d’identifer clairement ce que le feu d’artifce dénonce sans les précisions apportées par les médias et le communiqué de presse. S’aigit-il de la danigerosité de la centrale nucléaire qui, tout comme ces explosifs, pourrait éclater à chaque instant ? À moins que ce ne soient les failles de son dispositif du sécurité qui ne soient visées ? Greenpeace critique-t-elle simplement Cattenom ou l’ensemble de 1 GREENPEACE, 2017. Nos militants à Cattenom pour dénoncer le risque nucléaire. Greenpeace France [en liigne]. 12 octobre 2017. [Consulté le 29 août 2018]. Disponible à l’adresse : https://www.igreenpeace.fr/action-militants-de-igreenpeace-a-cattenom-denoncer- risque-nucleaire/. 8 la production d’énerigie nucléaire en France ? Cette action collective répond par l’affrmative à toutes ces interroigations. L’élément qui se distinigue des autres est le lieu que les militants ont choisi pour allumer leur feu d’artifce : la piscine d’entreposaige du combustible nucléaire usé. Trente ans plus tôt, en 1986, neuf antinucléaires des associations Robin des bois (France) et Robinwood (Allemaigne) escaladaient une tour de refroidissement d’une tranche de la centrale pour dénoncer les failles de sécurité du site. Aujourd’hui, ce sont ces résidus de combustible, immerigés et refroidis dans les piscines, qui deviennent le symbole de la danigerosité des centrales. Alors que les tours de refroidissement incarnent