Anticiper Et Préparer L'arrivée D'un Réseau De Transport. Une Analyse Des Dispositifs De Coordination Aménagement-Tr
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Anticiper et préparer l’arrivée d’un réseau de transport. Une analyse des dispositifs de coordination aménagement-transport autour des gares du Grand Paris Express. Matthieu Schorung To cite this version: Matthieu Schorung. Anticiper et préparer l’arrivée d’un réseau de transport. Une analyse des dis- positifs de coordination aménagement-transport autour des gares du Grand Paris Express.. [Rapport de recherche] Université Gustave Eiffel; Ecole d’Urbanisme de Paris. 2021. halshs-03117086v2 HAL Id: halshs-03117086 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-03117086v2 Submitted on 4 Mar 2021 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Matthieu SCHORUNG RAPPORT FINAL JANVIER 2021 ANTICIPER ET PREPARER L’ARRIVEE D’UN RESEAU DE TRANSPORT. UNE ANALYSE DES DISPOSITIFS DE COORDINATION AMENAGEMENT-TRANSPORT AUTOUR DES GARES DU GRAND PARIS EXPRESS 1 2 Auteur : Matthieu Schorung Docteur en géographie (Université Paris-Est) Post-doctorant Université Gustave Eiffel Courriel : [email protected] Contributeurs.trices (étudiant.es de l’Ecole d’Urbanisme de Paris) : Ray Boom [email protected] Carmen-Adela Coq [email protected] Eurydice Pallon [email protected] Responsable scientifique : Caroline Gallez Directrice de recherches (Université Gustave Eiffel) Laboratoire Ville Mobilité Transport Courriel : [email protected] Organisme financeur : Chaire Aménager le Grand Paris (dirigée par Taoufik Souami et Daniel Béhar) Ecole d’Urbanisme de Paris Université Gustave Eiffel 14-20 boulevard Newton, Cité Descartes, Champs-sur-Marne 77420 Champs-sur-Marne Contact : [email protected] Laboratoire d’accueil : Laboratoire Ville Mobilité Transport (LVMT) Université Gustave Eiffel 6-8 avenue Blaise Pascal, Cité Descartes, Champs-sur-Marne 77455 Marne-la-Vallée cedex 2 Tel : 01 64 15 21 17 Cette recherche postdoctorale a bénéficié d’un financement de la Chaire Aménager le Grand Paris. Je tiens à remercier les responsables de la Chaire, Taoufik Souami et Daniel Béhar, pour cette opportunité et pour leur soutien constant y compris pendant cette période de crise sanitaire, ainsi que Guillaume Lacroix, animateur scientifique de la Chaire, pour son aide précieuse afin de faciliter le déroulement de ce post-doc. Par ailleurs, je tiens à adresser mes remerciements amicaux à Caroline Gallez (Directrice de recherches, Université Gustave Eiffel), responsable scientifique du post- doc, pour tout ce qu’elle m’a apporté pendant ce post-doc. Son soutien autant scientifique que personnel pendant cette année si compliquée m’a été indispensable pour mener à bien cette recherche. Je remercie les trois étudiant.es de l’EUP qui ont participé à ce dispositif de recherche dans un contexte difficile. Enfin, je tiens à remercier toutes mes interlocutrices et tous mes interlocuteurs qui ont accepté de m’accorder un entretien et qui ont contribué grandement aux réflexions du post-doc. 3 4 INTRODUCTION Présentation du cadrage et de la méthodologie de la recherche L’articulation entre l’urbanisme et les réseaux de transports collectifs se trouve plus que jamais au centre des préoccupations et des attentes des acteurs de l’aménagement et des transports. L’intérêt est très marqué de la part des milieux de la recherche et des professionnels pour les questions relatives à la conception de modes d’urbanisation plus durables, moins coûteux en déplacements et moins dépendants de l’automobile. La promotion d’une ville structurée autour des réseaux de transports mêle le schéma d’une organisation urbaine polycentrique à celui de la ville compacte, permettant à celle-ci de sortir d’une représentation limitée aux espaces centraux. Cette évolution des doctrines urbanistiques s’est accompagnée d’un foisonnement de nouveaux outils d’action publique élaborés par les institutions étatiques, les gouvernements métropolitains, les collectivités locales voire les autorités en charge des transports afin de favoriser la coordination urbanisme-transport (quartiers transit-oriented development (TOD), Transit Development Areas, périmètres d’aménagement concerté, contrats d’axe, etc.). En Ile-de-France, l’aménagement des gares et des quartiers de gare liés au projet du Grand Paris Express a donné lieu à la mise en place de « comités de pôle » qui visent à surmonter la pluralité des domanialités, des maîtrises d’ouvrage et des opérateurs, et à construire des accords sur la base desquels les acteurs s’appuient pour mettre en œuvre l’action collective. Cadrage théorique : une approche par l’instrumentation et par la territorialisation Cette recherche mobilise des approches issues de l’analyse de l’action collective et de la géographie politique des interactions entre réseau et territoire. Elle s’appuie sur l’approche par les instruments de l’action publique : les instruments sont considérés comme représentatifs de l’action publique et de sa construction et de son fonctionnement (Lascoumes, Le Galès, 2005 ; Pinson, 2005). Cette recherche pourra contribuer au renouvellement des connaissances théoriques et empiriques sur l’action urbaine et sur la coordination urbanisme-transport. Cette approche par l’instrumentation1 considère les instruments d’action publique comme des institutions à part entière qui peuvent être prises en considération pour appréhender et analyser la coordination (Lascoumes, Simard, 2011 ; Halpern, Lascoumes, Le Galès, 2014). L’instrumentation permet une approche visant à identifier et à décoder les instruments, les procédures, les intentions et intérêts actoriels et les processus qui opérationnalisent et territorialisent l’impératif de coordination urbanisme- transport. En effet, les instruments relèvent des arrangements, des arbitrages, voire des conflits locaux et sont par là même des « révélateurs des jeux d’acteurs » (Lascoumes, Le Galès, 2005, p. 38). Un instrument d’action publique peut être négocié, adapté, discuté, mobilisé par les acteurs 1 L’instrumentation peut être définie comme « l’ensemble des problèmes posés par le choix et l’usage des outils (des techniques, des moyens d’opérer, des dispositifs) qui permettent de matérialiser et d’opérationnaliser l’action gouvernementale » (Lascoumes, Le Galès, 2005, p. 12). 5 locaux ou régionaux dans le cadre d’un projet : le TOD apparaît donc moins comme un modèle d’urbanisme mais plutôt comme un processus de projet (Pinson, 2005 ; Dushina et al., 2015, 2017 ; Maulat, Paulhiac-Scherrer, Scherrer, 2018). En outre, cette recherche mobilise une approche par la territorialisation des projets d’aménagement et des politiques publiques. La notion de territorialisation dans la littérature scientifique est traversée de plusieurs significations renvoyant à l’aménagement, à l’espace et aux acteurs. Raymond Woessner dessine un panorama des différentes significations de la territorialisation et constate sa définition vague dans les ouvrages de référence francophones (Woessner, 2007). Trois sens principaux se dégagent : - la territorialisation des politiques publiques. Elle correspond en premier lieu à la manifestation spatialisée et matérialisée d’une politique et à la mise en cohésion d’un espace vaste et hétérogène autour d’un projet commun (Collignon et du Chaffaut, 2007) ; - la recomposition du jeu des acteurs autour d’un projet. Cet emploi est utilisé de manière récurrente dans des études de cas portant sur des projets spécifiques, notamment dans le domaine de l’environnement. Il s’agit là de la modification du jeu existant des acteurs ou de la création d’un nouveau jeu d’acteurs dans un espace donné autour d’un projet ou d’un sujet donné (Vandergeest, 1996 ; Lezaun et Groenleer, 2006) ; - la mise en évidence de territoires par l’utilisation de représentations spatiales. Des idées ou des concepts d’aménagement abstraits – mégarégions, dorsales – ou concrets – corridors – pourraient, en accompagnement de projets concrets, être à l’origine de la création de territoires. Certaines grandes infrastructures de transport, en tant que projets inscrits dans un espace donné et mobilisant un certain nombre d’acteurs, eux-mêmes ancrés dans des territoires de référence différents, sont au centre de processus de territorialisation, c’est-à-dire de constitution d’un territoire au sens d’un espace approprié et délimité. Dans ce sens, la territorialisation est un processus qui, sous l’effet des représentations spatiales véhiculées par certains acteurs et communiquées publiquement, suscite un sentiment d’appartenance, voire d’identité commune (Vanier, 2009, pp. 194-196). Cette approche par la territorialisation relève d’un parti-pris d’une analyse « par le bas de l’action » qui appréhende les principes, les enjeux et les intérêts liés à la fabrique urbaine par le biais des pratiques concrètes d’aménagement : « Au-delà de la vision standardisée véhiculée par une doctrine ou un instrument d’action publique […] la manière dont les outils de coordination contribuent à la fabrique des politiques urbaines doit être appréhendée à l’épreuve des situations locales » (Gallez et al., 2015, p. 7). Cadrage géographique : le Grand Paris La région