Résultats Bio-Médicaux De L'enquête ORSTOM/DLMT Dans La Région De
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Résultats bio-médicaux de l'enquête ORSTOM/DLMT de juillet 1996 1 ----------------------------------------------------------------------------------- ORSTOM Institut français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération Programme R.A.M.S.E. Recherches Appliquées à Madagascar sur la Santé et l'Environnement Programme conjoint Ministère de la Santé de Madagascar / ORSTOM / Institut Pasteur de Madagascar B.P. 434 Antananarivo - 101 MADAGASCAR Tél. : 261 - 2 - 404 49 Fax : 261 - 2 - 404 51 Résultats Bio-Médicaux de l'Enquête ORSTOM / DLMT dans la région de Miarinarivo-Tsiroanomandidy en Juillet 1996 par 1 1 Brutus L.1 , Hébrard G. , Razanatsoarilala A.H.2, Hanitrasoamampionona V. , 1 1 Ramiaramanana M.A. & Rakotonarivo J.F. Mars 1997 MINSAN/ORSTOM, n° 3/97 Résumé : Le lecteur trouvera dans ce rapport les principaux résultats d’une enquête épidémiologique descriptive réalisée en juillet 1996 auprès d’un échantillon de 3000 personnes dans le Moyen Ouest de Madagascar. La distribution et les caractéristiques majeures des principales maladies parasitaires (paludisme, bilharziose, protozooses et helminthoses intestinales) et carentielles (malnutritions) concernant un échantillon représentatif de la population sont ainsi décrites pour la première fois dans cette région de Madagascar. Une synthèse des données obtenues lors de cette enquête et lors de la précédente sur l’axe Betafo-Miandrivazo en juillet-août 1995 est aussi proposée. 1 ORSTOM - Programme RAMSE, BP 434, Antananarivo 101, Madagascar 2 DLMT - MINSAN (Direction de la Lutte contre les Maladies Transmissibles - Ministère de la Santé), Institut d'Hygiène Sociale, BP 460, Antananarivo 101, Madagascar Résultats bio-médicaux de l'enquête ORSTOM/DLMT de juillet 1996 2 ----------------------------------------------------------------------------------- CHAPITRE I : Données de la littérature Le domaine des Hauts-Plateaux du Centre (Miarinarivo-Soavinandriana) est une zone de paludisme instable à transmission saisonnière marquée (janvier à mai) s'exprimant essentiellement par bouffées épidémiques (1 ) (2 ). En dehors de ces épidémies focales meurtrières sur un fond hypo-endémique, les prévalences parasitaires au sein de la population sont basses. Les effets des aspersions intradomiciliaires de DDT menées depuis 1989 dans cette région des Hauts- Plateaux semblent s'accompagner d'une baisse sensible des indices plasmodiques de la population. En décembre 1990 dans le canton de Miarinarivo, l'IP chez les enfants de 2 à 9 ans était de 5,5% dans un village traité contre 26,7% dans un autre non traité (3 ). Historiquement, cette région avait été identifiée comme un foyer persistant de paludisme (sous forme épidémique) après les pulvérisations de 1949 à 1960 (4 ). Dans le domaine des versants occidentaux des Hauts-Plateaux et de l'ouest (Sakay-Tsiroanomandidy) le paludisme semble être méso-endémique à recrudescence saisonnière (7 ). Par ailleurs, dans le domaine des Hauts-Plateaux du Centre, la prévalence des géohelminthes, notamment de l'ascaridiose, est classiquement assez forte avec un mode de contamination essentiellement péri-domestique et occupationnel (5 ). Ainsi, on observe 77% de prévalence d'ascaris chez les enfants du village d'Ampefy (6 ). Dans le domaine de l'Ouest, on observe une baisse notable des prévalences des différents géohelminthes. 24% des enfants de moins de 15 ans sont infectés par l'ascaris à Mahasolo (DLMT, 1994, non publié) et on observe 45% de prévalence chez les enfants d'âge scolaire à Tsiroanomandidy (8 ). En ce qui concerne l'épidémiologie des schistosomoses, une étude a été effectuée en 1981 chez 4543 enfants du Moyen Ouest (9 ). Seulement deux foyers, Ampefy (domaine des Hauts-Plateaux du Centre) et Mahasolo (domaine de l'Ouest) aux prévalences respectives de 38,6% et 25, 6%, ont été mis en évidence, les quelques sujets positifs notés dans les autres localités prospectées, se révélant être des cas d’importation. Les auteurs considéraient Tsiroanomandidy comme indemne de toute endémie bilharzienne, or 34% des enfants du CEG se sont révélés positifs pour S. mansoni 4 années plus tard (8 ). A Ampary, village situé 1 Mouchet J. et al., 1993. Stratification épidémiologique du paludisme à Madagascar. Arch. Inst. Pasteur de Madagascar, 60(1 et 2), 50-59. 2 Blanchy S. et al., 1993. Epidémiologie du paludisme sur les hautes terres malgaches depuis 1978. Cahiers Santé, 3, 155-161. 3 Raveloson A. et al., 1991b. Evaluation épidémiologique du paludisme dans trois régions bio- géographiques des hautes terres de Madagascar. Arch. CNRE, 3, 71-76. 4 Lumaret, 1963. Rapport du service central antipaludique de Madagascar pour l'année 1962. Rapport ronéoté, 232 p. 7 Lepers J.P. et al., 1988. Données récentes sur l'épidémiologie du paludisme et sur la répartition des espèces plasmodiales à Madagascar en 1987. Arch. Inst. Pasteur de Madagascar, 54(1), 151-167. 5 Brutus L. et al., 1995. Helminthoses intestinales à Madagascar. Bull. Inform. Epidemiol. Santé Publique, 1, 2-3. 6 Rapport sur le fonctionnement de l'Institut Pasteur de Tananarive, 1990. Arch. Inst. Pasteur de Madagascar, 58(2), 89-102. 8 Jouve M et al., 1985. Sérologie de la bilharziose à Schistosoma mansoni par la technique elisa à Madagascar. Arch. Inst. Pasteur de Madagascar, 52(1), 41-52. 9 Locheron et al., 1981. Etude d'un foyer récent de bilharziose intestinale à Madagascar - Lac Itasy. Arch. Inst. Pasteur de Madagascar, 48(1), 97-127. Résultats bio-médicaux de l'enquête ORSTOM/DLMT de juillet 1996 3 ----------------------------------------------------------------------------------- entre Ampefy et Soavinandriana, 9 cas (sur 158 enfants examinés) ont été répertoriés en 1981. En 1996, la prévalence de la bilharziose intestinale chez les enfants fréquentant le CEG est de 36,8% (162/440) (Ravaoalimalala, comm. pers.), la prévalence dans la population générale étant de 39,5% (Ollivier, comm pers, 1996). Alors que les prévalences d’infestation chez les enfants d’âge scolaire ont considérablement augmenté dans les villages où seulement quelques cas existaient 15 ans plus tôt, le foyer d’Ampefy s’est révélé stationnaire, les différentes études réalisées dans les années 1980 ne montrant aucune augmentation de la prévalence; 30,9% en 1981 (10 ), 40,3% en 1985 (11 ), et 40,8% en 1990 (6 ). Cette région ayant connu depuis les années 1960, un important développement agricole, un afflux de main d’oeuvre venant de zones déjà infestées dans une région dont le potentiel malacologique était déjà présent (9), a permis l’installation et l’extension de cette maladie. 10 Moyroud et al., 1981.Etude du foyer de bilharziose intestinale d'Ampefy. Arch. Inst. Pasteur de Madagascar, 48(1), 129-141. 11 Randrianarisoa J. et Coulanges P., 1985. Etude séro-épidémiologique de la bilharziose intestinale à Ampefy (Lac Itasy-Madagascar). Arch. Inst. Pasteur de Madagascar, 52(1), 33-40. Résultats bio-médicaux de l'enquête ORSTOM/DLMT de juillet 1996 4 ----------------------------------------------------------------------------------- CHAPITRE II : Méthodes II - 1. L’échantillonnage Cette étude a concerné l'axe routier Miarinarivo - Tsiroanomandidy. L’objectif de ce travail étant de fournir une information de type transversal, il est impératif de cerner la situation au niveau régional de façon à mettre en évidence les différentes situations de transmission. Ceci ne peut se faire que par une couverture spatiale homogène de l’ensemble de l’espace étudié. Nous n'avons pas eu recours à un échantillonnage en milieu scolaire car le taux de scolarisation dans la zone est mal connu. Par ailleurs, dans cette région où l’enclavement est une réalité pour de nombreux villages, il est probable que la vision qui en résulterait serait trop partielle. II - 1 - 1. Technique Nous avons réalisé un sondage aléatoire à deux degrés, avec probabilité proportionnelle à la taille de la population résidente. II - 1 - 2. Plan de sondage La base de sondage a été établie à partir des éléments du dernier recensement de 1993 : liste des firaisana (cantons), des fokontany (communes) et de leur population. Les grandes villes ont été exclues. Les unités primaires d'échantillonnage ont été les communes, les unités secondaires les hameaux, dans lesquelles tous les individus ont été examinés. Le tirage au sort a retenu au total 3 fivondronana (départements), 12 cantons et 14 communes ce qui représente 18 hameaux et environ 3000 personnes soit 1,8% de la population totale de la zone (figure 1). Cette technique de sondage aléatoire garantit une assez bonne représentativité de la population enquêtée. Résultats bio-médicaux de l'enquête ORSTOM/DLMT de juillet 1996 5 ----------------------------------------------------------------------------------- N Altitude des cantons plus de 1300 mètres Tsiroanomandidy 1000 à 1300 mètres Sakay moins de 1000 mètres RN 1 Miarinarivo Villages enquêtés 0 30 kms 30 kms figure 1 : Situation géographique des villages (altitude en mètres) II - 2. Protocole de l'enquête médicale Ce travail a porté sur les domaines de compétence du département Santé de l'ORSTOM : - le paludisme, - les helminthes et les protozoaires intestinaux, - les deux schistosomoses, - les problèmes nutritionnels et les variables sanitaires générales. La population étudiée a été l'objet : - d'un interrogatoire portant sur l'état civil et la recherche de plaintes fonctionnelles telles que diarrhée, toux, fièvre, l'existence de traitements de tuberculose ou de lèpre, - d'un examen clinique recherchant des signes d'anémie, de fièvre ou d'ectoparasitisme (gale), - d'une mesure