UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION : GEOGRAPHIE PARCOURS : SOCIETE ET TERRITORIALITE PROMOTION ISALO ======Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme de Masters en Géographie.

Présenté par : Mlle RAVONJIMPITAHIANA Fanomezantsoa Fidelie

Sous la direction de : Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary Maître de conférences

24 Février 2018

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION : GEOGRAPHIE PARCOURS 2 : SOCIETE ET TERRITORIALITE Promotion ISALO ======Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme de Masters en géographie.

Présenté par :

Mlle RAVONJIMPITAHIANA Fanomezantsoa Fidelie

Membres du jury : Président : Mme RANAIVOSON Joséphine, Professeur Rapporteur : Mr. ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Maître de conférences Juge : Mr. RAZANAKOTO Pascal, Maître de Conférences

Année U : 2016 - 2017

REMERCIEMENTS

Aucun travail ne s’accomplit dans la solitude, ainsi notre remerciement s’adresse en premier lieu à Dieu car sans sa bénédiction, ce travail n’aurait pas être réalisé. Ensuite, ce mémoire n’aurait pas pu voir le jour sans l’appui décisif des personnes et institutions à qui nous tenons à présenter notre profonde gratitude. Nous remercions vivement : Madame RANAIVOSON Joséphine, Professeur, d’avoir bien voulu assurer la présidence du jury.

Ainsi que, Monsieur RAZANAKOTO Pascal, Maître de Conférences, pour avoir accepté d’être le juge de ce travail.

Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Maître de Conférences, Directeur de l’Observatoire de l’Aménagement du Territoire, qui m’a conseillé tout au long de la recherche malgré ses lourdes responsabilités, à qui j’offre ma sincère reconnaissance.

Les Enseignants du Département de Géographie à qui j’exprime mes profonds remerciements pour leurs précieuses contributions durant mon cursus universitaire au sein du département.

Monsieur RAZAFINARIVO Salomon, Maire de la commune rurale d’, qui nous a bien reçu avec complaisance en donnant toutes les informations sur cette commune surtout celles concernant les activités agricoles à Ampary, et qui nous a aidé aussi durant les enquêtes auprès des certains ménages dans la commune.

Nos remerciements vont aussi à l’égard de tous les responsables administratifs publics et privés, les exploitants, les collecteurs de produits agricoles, ainsi que toutes les personnes avec qui nous avons effectué des enquêtes dans la commune d’Ampary.

Pour finir, nous tenons à adresser plus particulièrement nos vifs remerciements à notre famille qui n’a cessé de nous encourager et nous soutenir moralement et financièrement, ainsi qu’à nos amis, à la promotion ISALO à laquelle j’appartiens, sans oublier, bien sûr, tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réussite de ce travail.

Merci infiniment !

SOMMAIRE SOMMAIRE ...... I RESUME ...... II TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... III ACRONYMES ...... VII GLOSSAIRES : ...... IX INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PREMIERE PARTIE : « AMPARY : UN MILIEU RURAL A FORTE POTENTIALITE »...... 3 CHAPITRE I – CONTEXTE, METHODOLOGIE ET CADRAGE GENERAL DE L’ETUDE

...... 4 CHAPITRE II- UN PAYSAGE GEOGRAPHIQUE MARQUE PAR DES POTENTIALITES GEOGRAPHIQUES ...... 17 DEUXIEME PARTIE :« LES DIMENSIONS AGRAIRES ET AGRICOLES DE

PRATIQUES PAYSANNES A AMPARY» ...... 27 CHAPITRE III- LES DIMENSIONS AGRAIRES ET AGRICOLES DES ACTIVITES PAYSANNES ...... 28 CHAPITRE IV: LES CULTURES COMMERCIALES AU SEIN DE LA COMMUNE ...... 43 TROISIEME PARTIE : CONTRAINTES SOCIO-SPATIAL ET PERSPECTIVES DE L’AGRICULTURE LOCALE ....52

CHAPITRE V- LES CONTRAINTES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE ...... 53 CHAPITRE VI : LES STRATEGIES ET LES ACTIONS PRIORITAIRES ...... 66 CONCLUSION GENERALE ...... 77 BIBLIOGRAPHIE ...... 79 ANNEXES ...... 84 TABLES DES MATIERES ...... 91

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RESUME L’agriculture était l’activité la plus ancienne, tous les pays dans le monde pratiquent cette activité pour faire vivre leurs populations et pour développer leurs économies. Mais le système de production n’est pas le même pour chacun d’entre eux. Les pays développés évoluent avec le système d’exploitation moderne et les pays pauvres restent dans le système d’exploitation traditionnel. En général, elle occupe le milieu rural et partiellement en milieu urbain. Ampary est une commune rurale situé dans le district de , région de l’Itasy, située sur les coordonnées géographiques de 19° 2’ 40’’ à 19° 7’ 20’’de latitude Sud et 46° 38’ 40’’ à 46° 44’ 0’’ de longitude Est. Elle se limite au Nord en Nord-est par la Commune rurale d', au Sud-est par la Commune urbaine de Soavinandriana, à l'Ouest en Sud-ouest par la Commune rurale de , et au Nord-ouest par la commune rurale d'. Cette commune est caractérisée par les reliefs volcaniques : des dômes, des coulées et des massifs volcaniques de l’Itasy. Alors, la commune possède des reliefs où prédominent les sols volcaniques de l’Itasy. Le climat est de type tropical d’altitude avec le deux saisons bien distinctes. Le réseau hydrographique est moins dense avec la rivière Zanakolo et par la présence du petit lac d’Ambohijoa. La commune d’Ampary est marquée par un degré d’occupation des sols très élevé par les zones des cultures. Certains sommets des montagnes sont couverts de la formation herbacée de bozaka et la zone boisée reste minoritaire. Une forte densité de la population se fait sentir car beaucoup sont des migrants qui occupent le chef-lieu de Fokontany et les habitants sont en phase de transition démographique. Dans ce sous-espace, les pratiques paysannes principales reposent sur la polyculture traditionnelle à dominance rizicole : les cultures pluviales, la culture de contre-saison, la riziculture, l’élevage bovin, l’élevage porcin et l’élevage des volailles. Ici, l’importance de la polyculture influe sur la dynamique spatiale de la zone d’étude. Alors les cultures vivrières restent prédominantes mais les cultures commerciales se développent aussi dans cette commune. Toutefois, la situation actuelle est marquée par l’insuffisance des surfaces cultivables par rapport aux habitants qui les exploitent, puis par la pratique de technique de production traditionnelle et par divers autres problèmes.

Mots clés : Ampary, géographie rurale, pratiques paysannes, activités agricoles, développement rural.

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CROQUIS

Croquis n°01 : carte de localisation de la commune rurale d’Ampary ...... 5 Croquis n°02 - Le profil topographique de la zone étudiée du trajet Nord-Ouest (Dôme Gasige) vers Sud-est (Dôme Lazaina) ...... 18 Croquis n°03- La densité de la population de la commune ...... 24 Croquis N°04- Carte de l’occupation du sol dans la commune ...... 29 Croquis N°05 - Le terroir agricole dans le sous-espace d’Aminamontana ...... 33 Croquis n°06–la répartition de volume de production de cultures maraîchères ...... 47 Croquis n°07 : les flux sortants de produits agricoles de la Commune d’Ampary ...... 50

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 01: Les types des légumes cultivées dans la Commune d’Ampary ...... 7 Tableau N°02- Les précipitations mensuelles à Ampary en mm (2015 –2016) ...... 20 Tableau N°03- Température mensuelle à Ampary (2015) ...... 20 Tableau n°04 : Calendrier cultural des cultures de contre-saison ...... 31 Tableau N°05- Les rendements agricoles d’Ampary ...... 34 Tableau n°06 : effectif de zébus dans la commune d’Ampary ...... 67 Tableau N°07- Variation des prix des productions agricoles à Ampary ...... 60

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LISTE DES FIGURES

Figure n°01 : La coupe géologique à travers le massif volcanique dans la commune d’Ampary .. 19 Figure N°02- Histogramme ombrothermique de GAUSSEN (P=2T) ...... 20 Figure n°03 : Pyramide des âges de la population d’Ampary de l’année 2015 ...... 25 Figure N°04 : Taux de commercialisation des produits agricoles dans la commune ...... 43 Figure N°05- Le circuit commercial de la culture de contre-saison ...... 48 Figure N°06- Différences des précipitations mensuelles à Ampary entre les années 2014, 2015 et 2016 ...... 54 Figure N°07- Les Températures moyennes mensuelle à Ampary(2014,2015 et 2016) ...... 54 Figure N°08- Les bilans budgétaires des ménages de la Commune d’Ampary ...... 62 Figure N°09- Schéma du fonctionnement de l’agrobusiness ...... 74

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LISTE DES PHOTOS

Photo N°01- La Route Nationale N°43 passe par le chef lieu de la Commune Rurale d’Ampary ... 8 Photo n°02- le repiquage en ligne ...... 30 Photo N°03- Quelques cultures de contre saison sur les terrasses alluviales ...... 31 Photo N°04- Quelques exemples des produits agricoles à Ampary (a: chouchoutes ; b:courgettes ; c: haricots avec gousse ; d: citrouilles ; e: tomates ; f: légumes à feuilles ; g:ramassage des carottes ; h: maniocs secs) ...... 35 Photo N°05- Echantillons des haricots verts collectés de la société Lecofruit ...... 45 Photo N°06- L’insuffisance d’eau sur la riziculture irriguée ...... 55 Photo N°07- Le maladie du riz, appelé : « manakofa » ...... 57 Photo n°08 : L’état de la route qui relie le fokontany Firaisantsoa et le chef-lieu de la Commune58 Photo n°09 : Les moyens de transport pour les activités agricoles dans la commune ...... 59 Photo n°10 : L’assèchement de la rivière Zanakolo ...... 61 Photo N°11- Exemple d’habitation du ménage aisé à Ampary ...... 62 Photo N°12- Exemple d’habitation du ménage moyenne à Ampary ...... 63 Photo N°13- Exemple d’habitation du ménage vulnérable à Ampary ...... 64 Photo n°14- Les ravins d’Ambasy ...... 65 Photo n°15 : Un petit garçon qui garde les bétails de la famille ...... 68 Photo n°16 : Les cochons dans leur cage ...... 69 Photo N°17- Les nattes ou « tsihy » vendus sur le marché d’Ampary ...... 71

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ACRONYMES . Ar: Ariary . BD : Base de données . BIF: Birao Ifoton’ny Fananantany . BNGRC : Bureau National de la Gestion du Risque et du Catastrophe . BOA: Banque of Africa . BVPI: Bassin Versant Périmetre Irrigué . CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuels . CR : Commune Rurale . CSA: Centre de Service Agricole . FID : Fonds d'Intervention pour le Développement . FTM : Foibe Tao-tsaritany Malagasy . GCV : Grenier Commun Villageois . Ha: Hectare . Hab: Habitant . IRD : Institut de Recherche pour le Développement . Kg: Kilogramme . Km: Kilomètre . LECOFRUIT: Legumes Condiments Fruits . m: Mètre . MAEP : Ministère de l’Agriculture, de d’Elevage et de la Pêche . MNT : Model Numérique du terrain . NPK: Azotes-Potassium-Phosphor . OFMATA : Office Malgache du Tabac . PAPRIZ : Projet d’Amélioration de la Productivité Rizicole . PCD : Plan Communal du Développement . PIB : Produit Intérieur Brut . PK: Point Kilometrique . PND : Plan National du Développement . PROSPERER: Programme de Soutien aux pôles de micro-entreprises rurales et aux économies régionales . PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural . RN : Route Nationale

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. SAHA Imerina: Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra Imerina . SRA : Système de Riziculture Amélioré . SRI: Système de Riziculture Intensifié . T: Tonne . WGS : World Geodetic System 1984

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GLOSSAIRES : Angady : nom malgache donné à une bêche très tranchante à lame étroite, droite et longue, en forme de gouttière ouverte et à manche court, utilisée pour creuser diguettes d'irrigation, tranchées, trous... Baiboho : un terroir dans le bas fond entre les interfluves ou des collines, un peu plus large dans la commune d’Ampary. Besoroka et bearika : nom de la maladie des zébus dans la haute terre centrale malgache. Brahmane : vache descendant des zébus élevés en Inde qui introduit à . Farin’omby : canne à sucre sauvage destinée pour l’alimentation les bœufs. Isan’andro : salarié agricole qui travaille journalièrement Jono botry : transport des voyageurs dans un court trajet Ketsa valo andro : système de la riziculture irriguée. Lavaka : ravinement dû à l’érosion progressive sur les versants Manakofa : appellation du paddy sans grain à cause de phénomène du cyclone ou de manque d’eau des pluies. Mpihavy : les migrants qui s’installent dans un lieu. Omby Rana: bovin laitier sans bosse. Tanety : relief en forme de colline ou de montagne. Valin-tànana : aide mutuelle entre les familles ou les voisins, système hérité de la société traditionnelle malgache Vary ankampobeny : Culture du riz de la deuxième saison Vary taona ou vary vakiambiaty : riziculture de saison. Voana, tsingalambilana, olimpanjay, ramerina : noms des insectes qui mangent et détruisent l’agriculture surtout les légumes. Zana-tany : Autochtone

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INTRODUCTION GENERALE L'agriculture est une activité qui a pour but de mettre en valeur et transformer le milieu naturel pour en obtenir des produits animaux et végétaux. L'agriculture est l'une des plus anciennes activités humaines et placée au classement de l’activité primaire. Les humains commencèrent par prélever des fruits et des baies sur les arbres et arbustes. Ensuite ils pratiquèrent l'élevage d'animaux sauvages qu'ils avaient capturés dans la nature et ils les domestiquèrent. Avec le temps l'agriculture s'est modernisée, notamment dans les pays développés. Aujourd'hui l'agriculture emploie des moyens mécanisés performants pour cultiver les champs et entretenir les prés. Cependant tous les états du monde n'ont pas accès à ces moyens modernes surtout les pays pauvres, alors ils utilisent majoritairement le système d’exploitation traditionnelle avec des matériels archaïques et rudimentaires. Madagascar est parmi les pays pauvres dans le monde et le taux d’activité de la population se concentre sur l’activité primaire surtout dans le monde rural. Ampary est une commune rurale dans le district de Soavinandriana, de la région de l’Itasy et dans l’ex- province d’Antananarivo. Elle se situe à 19° 2’ 40’’ à 19° 7’ 20’’de latitude Sud et 46° 38’ 40’’ à 46° 44’ 0’’ de longitude Est. Et se trouve à 138 km à l’Ouest d’Antananarivo sur la RN 1 et de la RN 43. La commune d’Ampary fait partie des Hautes Terres Centrales malgaches; on y trouve les massifs volcaniques de l’Itasy, les dômes, les collines d’altitudes subégales, les vallées larges et les interfluves étroits. Le climat est tropical d’altitude avec les précipitations annuelles oscillant entre 1 000 mm et 1 600 mm et avec deux saisons bien distincts. Le sol volcanique est un sol très fertile pour toutes les différentes cultures. L’espace de la commune d’Ampary est presque aménagé pour l’agriculture mais certaines parties sommitales des massifs et même autour de lavaka sont en jachère. Alors toutes les conditions physiques dans cet espace sont très favorables aux activités agricoles. La majorité de la population dans cette commune pratique l’agriculture qui assure d’une part l’autoconsommation de la population qui est basée sur la culture pluviale, la riziculture et l’élevage des volailles et d’autre part pour la culture commerciale (l’élevage bovin et porcin, la culture pluviale, la riziculture, l’arboriculture et surtout la culture légumière est la culture porteuse pour le revenu de la population d’Ampary). L’ampleur de ce phénomène nous a conduits à constituer ce Mémoire de recherche. Ainsi, nous avons choisi comme sujet d’étude : « Pratiques paysannes et activités agricoles au sein de la commune rurale d’Ampary, Région Itasy »

1 Choix du sujet Le choix du sujet se repose comme suit: à Madagascar, l'activité dominante est l'activité agricole et la plupart de la population active œuvre dans ce secteur d'activité et on peut préciser que la population rurale constituer 80% de la population malgache. Alors une étude approfondie sur les activités agricoles, afin d’augmenter le revenu et pour satisfaire le besoin alimentaire de base des ménages, est nécessaire. De plus, le choix du sujet se fonde sur des questions pratiques qui ont facilité la conduite des études. D’une part, notre profonde connaissance de la zone de recherche étant originaire du district y est pour beaucoup. Et d'autre part, la région possède des facteurs de dynamisme qui confirment la pertinence du choix sur l’étude de l'activité agricole : Ampary possède beaucoup d’avantages comparatifs en matière de la production agricole car elle se situe dans le champ volcanique de l'Itasy. Objectifs de recherche Les objectifs spécifiques de la présente recherche sont: - Évoquer les spécificités agricoles de la commune d'Ampary; - Cerner les problèmes des paysans sur l'activité agricole; - Comprendre les facteurs explicatifs du développement de cette activité pour atteindre le développement rural. Problématique La problématique de cette étude est reformulée comme suit : « Quels sont les enjeux des activités paysannes dans le développement de la Commune et de la population d’Ampary ? » On va répondre cette problématique à partir des questions secondaires suivantes : Quels sont les facteurs qui influent sur les activités agricoles dans la commune d’Ampary ? Quels sont les modes de production agricole dans cette commune ? Comment la population améliore-t-elle les productions agricoles ? Annonce du plan Pour mieux répondre à cette question, nous avons structuré notre étude en trois grandes parties : Partie I : « Ampary : Un milieu rural à forte potentialité » Partie II : « Les dimensions agraires et agricoles de pratiques paysannes à Ampary» Partie III : « Contraintes socio-spatial et perspectives de l’agriculture »

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Première Partie :

« AMPARY : UN MILIEU RURAL A FORTE

POTENTIALITE »

3 CHAPITRE I – CONTEXTE, METHODOLOGIE ET CADRAGE GENERAL DE L’ETUDE

I-1- Localisation de la commune rurale d’Ampary

I-1-1-Localisation géographique et administrative

 Délimitation géographique La commune rurale d'Ampary se situe sur la haute terre centrale de Madagascar, presque au centre de la province d’Antananarivo et ainsi de la Grande Ile. Selon les coordonnées géographiques, la commune d’Ampary est localisée entre les longitudes Est, 46° 38’ 40’’ et 46° 44’ 0’’ et entre les latitudes Sud, 19° 2’ 40’’ et 19° 7’ 20’’. Et son superficie est 43,1 Km². La commune d'Ampary est formée de six(6) Fokontany : -Le Fokontany d’Ampary (Superficie 8,1 Km²) dont 18,8% de la superficie totale de la commune; -Le Fokontany de Firaisantsoa (Superficie 12 Km²) dont 27,8% de la superficie de la commune; -Le Fokontany de Gasige (Superficie 6,5 Km²) dont 15,1% de la superficie de la commune ; -Le Fokontany d’Aminamontana (Superficie 4,5 km²) dont 10,4% de la superficie de la commune ; - Le Fokontany d’Antsevabe (Superficie 7 Km²) dont 16,3% de la superficie de la commune ; - Le Fokontany d’Ambodifarihy (Superficie 5 Km²) dont 11,6% de la superficie de la commune d’Ampary.  Délimitation administrative: La Commune rurale d'Ampary appartient à la District de Soavinandriana, de La Région de l'Itasy; et dans l’ex-province d’Antananarivo ; elle est formée de six Fokontany dont le chef-lieu de la commune est Ampary. La Commune rurale d'Ampary est comprise entre : -La Commune rurale d'Ampefy au Nord et Nord-est, -La Commune urbaine de Soavinandriana au Sud-est, -La Commune rurale de Mananasy à l'Ouest et Sud-ouest, et -La Commune rurale d'Ankaranana au Nord-ouest.

4 Croquis n°01 : carte de localisation de la commune rurale d’Ampary

Source : BD500 BNGRC, 2011 ; conception de l’auteur, sept. 2017

5 I-1-2-Historique de la commune La commune d’Ampary a été incluse dans les zones aménagées des colons à l’époque de la colonisation française à Madagascar. Ces colons étaient attirés par la fertilité du sol volcanique dans cette zone, qui était bénéfiques à leur culture. Ils ont cultivé les eucalyptus et les pins et pratiqué la monoculture d’arachide et d’aleurite dans toute l’espace de cette commune pour transformer et pour exporter à l’extérieur du pays. En 1900, elle faisait partie du Canton de Mananasy. A cette époque, le terrain du côté ouest de la rivière Zanakolo était couvert de champ de canne sauvage appelée « Farin’omby », ce terrain est inclus dans le village d’Ampary d’aujourd’hui. Après l’arrivée du colon, ce champ était remplacé par d’autre culture. Les colons habitaient dans le site d’Ambodivato à cette époque, un site se situant à 1000 m au Sud-ouest du village d’Ampary. Alors, les colons français qui habitaient dans ce site avec les malgaches colonisés dans cette zone étaient les premiers installés dans le village d’Ambodivato. En 1940, la population créait le village à l’Est de la rivière et le nommait « Ampary Fihaonana » ou « Antsampanana » ou « Antsampanimahazo ». « Ampary Fihaonana » car c’était ici le lieu de rencontre de tous les gens aux alentours et surtout à cause de la canne sauvage « Farin’omby » dans cette zone. « Antsampanana », puisque c’était ici le carrefour qui reliait les Communes Mananasy, Ankaranana ou la Commune Ampefy ou dans le chef- lieu du District de Soavinandriana. Il fallait toujours passer par Ampary. Le village était encore dans le territoire du Canton Mananasy. En 1967 jusqu’à 1987, Ampary devenait un des quartiers qui constituaient la Commune d’Ampefy. Depuis 1987, le territoire devient Firaisampokontany Ampary et à partir de 1992 jusqu’aujourd’hui, elle est devenue Commune Rurale de la deuxième catégorie.

I-1-3- La situation de la CR d'Ampary

I-1-3-1- Commune bénéficiaire du sol volcanique Les volcans présentent des caractéristiques intéressantes repérées par les anciens : les sols volcaniques sont très fertiles. C’est pourquoi, malgré le risque d’éruption, de nombreux agriculteurs vivent aux abords directs des volcans. En effet, la cendre volcanique est riche en minéraux et en oligo-éléments, en potassium, en fer, en magnésium, en manganèse, qui fertilisent le sol et qui sont favorables pour les cultures. La commune d’Ampary se situe dans le champ volcanique de l’Itasy ; ce champ est caractérisé par son volcanisme néogène à quaternaire et certaines cuvettes étaient autrefois reliées entre elles. Les sols dans cette partie sont plus favorables aux cultures sèches. Les

6 zones volcaniques offrent des conditions agro-climatiques propices à une gamme variée de cultures, avec la dominance de la composante vivrière, face aux quelques cultures « industrielles » (tabac, laurier, arachide...) et à la culture d’exportation (café). Les cultures vivrières sont assez diversifiées : riz, manioc, maïs, haricot, pomme de terre, patate douce, chouchoute, cultures maraîchères (tomate, carotte, diverses cucurbitacées...). Alors, dans la commune d’Ampary, les cultures sur les pentes, sur les bas-fonds, et sur les tanety sont riches et favorables à la nombreuse population de cette commune. Les agriculteurs locaux peuvent faire dans cette terre volcanique jusqu’à trois, voire quatre récoltes de différente légumes annuellement, contre une à deux ailleurs.

I-1-3-2- Culture de filière légume prospère:

Dans la commune d’Ampary, la culture des légumes occupe plus de 50 % de la superficie totale cultivée ; même dans les parcelles sur les tanety et sur les bas-fonds, les paysans cultivent des carottes, des pommes de terre, des tomates, des saucettes, des concombres, des breds, des haricots, des haricots vert et des citrouilles… La culture de cette filière assure le revenu de la majorité de la population dans cette commune et assure aussi leur base alimentaire puisqu’elle n’a pas beaucoup de la rizière, alors la population vend leurs productions légumières et pour pouvoir acheter du riz suffisant pour se nourrir pendant un an. Grâce à ces potentialités agro-climatiques, la population dans la commune Ampary cultive la plupart des espèces légumières tant tropicales que tempérées, même si elles ont toutes été introduites.

Tableau n° 01: Les types des légumes cultivées dans la Commune d’Ampary

TYPES DE CULTURES SPECULATIONS Légumes-fruits Chouchoute, Aubergine, Piment, Tomate, Concombre, citrouille Légumes-feuilles Choux pommé, céleri, Choux de chine, Bred, Persil, Poireau Légumes-racines Carotte, Céleri, Betterave, Navet, Radis, Pomme de terre Légumes-fleurs Chou-fleur Légumes à bulbe Oignon Légumes de légumineuses Haricot, Haricot-vert, Petit pois Source : Enquêtes personnelles, octobre 2017

La culture des légumes est essentielle pour la population d’Ampary ; pour se nourrir pendant la période de soudure mais surtout pour le marché local et à l'exportation. La plupart

7 de ces produits sont exportables frais ou conditionnés. Outre le haricot vert, la banane, le piment, et le petit poids. En somme, Ampary est basée sur l’activité de production des légumes surtout les tomates et la carotte, c’est la commune d’Ampary qui fournit la majeure partie des produits légumiers du marché d’Anosibe – Antananarivo.

I-1-3-3- Ampary: accès sur la route nationale RN43: Ampary est une commune rurale à 10 Km au sud d’Ampefy, 10 Km au Nord de Soavinandriana et se situe sur le PK30 sur l’axe RN43 (Analavory vers Faratsiho). Elle se trouve aussi à 138Km à l’ouest de la capitale de Madagascar, au sud de la RN1 (reliant Antananarivo et Tsiroanomandidy). Alors, la commune rurale d’Ampary est bien placée et communique facilement avec les petites villes comme Soavinandriana, c’est le chef-lieu du district ; Ampefy ; Analavory ; , c’est le chef-lieu de la Région ; ; Faratsiho ; et la grande ville de Madagascar (Antananarivo). En effet, le passage de la route nationale par cette commune permet une meilleure accessibilité et facilite la mobilité des produits agricoles ou non agricoles (les produits des activités secondaires et tertiaires) et la mobilité de la population rurale d’Ampary, vers les communes qui passent ces routes nationales (RN 1 et RN 43) et vers les régions environnantes de la région d’Itasy (la région d’Analamanga, la région de Vakinankaratra et la région de Bongolava). Alors, étant un carrefour, cette commune est accessible toute au long de l’année et la RN43 est un véritable pilier au développement du sous espace d’Ampary.

Photo N°01- La Route Nationale N°43 passe par le chef-lieu de la Commune Rurale d’Ampary

Source : Cliché de l’auteur, Septembre 2017.

8 I-2- Notions et concepts de l’activité agricole

I-2-1- Les activités agricoles: sources de subsistance prédominante

I-2-1-1- L’agriculture « L’agriculture est un ensemble des activités développées par l'homme, qui ont pour objet la transformation de son milieu naturel afin de produire les végétaux et les animaux qui lui sont utiles, en particulier ceux qui sont nécessaires à son alimentation.»

Il existe deux types d'agriculture: une agriculture traditionnelle et une agriculture moderne a) L'agriculture traditionnelle Une agriculture est dite traditionnelle lorsqu'elle est fondée sur une technologie archaïque à très faible productivité, héritée par plusieurs générations. Cette agriculture appelée aussi d'autosubsistance s'occupent principalement de cultures vivrières telles que : le manioc, le maïs, le riz, les légumes. Le paysan cultive pour son alimentation et pratique également quelques cultures industrielles : café, tabac, etc. De plus, la production est assez faible à cause des étendues réduites et du travail surtout manuel fourni par la main d'œuvre familiale. Les tâches sont divisées entre hommes et femmes. Le régime foncier est presque partout le régime coutumier qui définit la répartition des droits, de faire usage ou de disposer de l'usage d'une terre qui est reconnue par la collectivité. Cette répartition ne se fonde pas nécessairement sur des textes législatifs ou des titres de propriété, mais sur le rapport institutionnel résultant le plus souvent des coutumes locales et de l'accord de la communauté sans l'intervention des autorités législatives b) L'agriculture moderne C'est une agriculture qui par essence et par objectif, est liée à l'économie du marché. Elle fait appel à un important apport des capitaux étrangers et nationaux. Elle recourt systématiquement à l'emploi de trois facteurs de toute activité agricole à savoir : l'homme, la terre et le capital financier. Cette forme d'agriculture suit les innovations agronomiques, a recours aux engrais chimiques, biologiques et aux pesticides, et qui utilise des variétés de cultures améliorées et emploi des machines. Tous ces facteurs conjugués permettent de meilleurs rendements.

9 I-2-1-2- L’élevage :

L’élevage extensif L'élevage extensif est une méthode d’élevage bovin ou d'autres animaux impliquant une faible densité d'animaux. Aucun apport supplémentaire de nourriture n'est habituellement requis, l'animal mange peu de fourrage industriel. Le bétail s'alimente en grande partie des pâturages sur les terres non cultivées. Les races autochtones sont généralement privilégiées car elles sont bien adaptées aux conditions particulières du lieu et à une gestion extensive. Bien que la productivité animale soit inférieure à celle du modèle intensif, le modèle extensif est à la mesure des exploitations familiales puisque les coûts ne sont pas très élevés et que la production n'a pas besoin de croître. Les animaux vivent dans leurs conditions naturelles. Ils ont besoin de peu de médicaments et soins vétérinaires. Les excréments du bétail sont utilisés comme engrais pour les champs de culture, de sorte que l'élevage et l'agriculture se complètent, ce qui rend possible la durabilité des systèmes agraires dans de nombreuses régions.

L’élevage intensif L’élevage intensif est un système d’élevage moderne, le régime alimentaire des animaux est conçu pour convertir le plus rapidement possible l'aliment en muscle. Il existe pour cela une grande gamme de fourrages industriels qui peuvent contenir des compléments comme des vitamines, des graisses,…, ainsi que des additifs comme des stimulants ou des colorants. Les aliments proviennent en général de l'agriculture intensive. Les races sont sélectionnées en fonction de l'accélération de la conversion de l'aliment en muscle. La sélection est réalisée par de grandes industries qui fournissent des semences aux éleveurs et la reproduction est faite par insémination artificielle.

I-2-1-3- La Production agricole Dans un sens courant, la production agricole désigne l'activité économique primaire consistant à créer des biens et des services et à assurer l’alimentation humaine. La comptabilité nationale donne la définition suivante de la production : c'est « l'activité économique socialement organisée consistant à créer des biens et services s'échangeant habituellement sur le marché ou obtenus à partir des facteurs de production (travail, capital, terre et technologie) s'échangeant sur le marché ».

La production agricole peut se subdivise en deux types, c’est la production agricole végétale et la production agricole animale.

10 a- La production agricole végétale La production agricole végétale est une activité qui produit des aliments pour l’homme et l’animal à partir de la culture des végétaux dans la terre. Cette production a différentes formes telles que la culture vivrière destinée à la consommation comme le riz, le manioc, la patate douce,… ; la culture industrielle destinée à la transformation comme le tabac, l’orge, le laurier,… et la culture de rente comme les fruits et les légumes…

b- La production agricole animale La production agricole animale est une activité qui est omniprésente dans toute la région et au niveau de tous les ménages ruraux. C’est l’ensemble des techniques relatives à l'élevage des animaux et dont sont issus divers produits propres à la consommation. La production animale est destinée à la consommation, est exploitée pour valoriser des sous- produits et destinée à la vente pour le marché interne de la région producteur (local, régional, national) ou à l’exportation vers les autres pays. Dans les systèmes de commercialisation des produits, les exploitants vendent directement aux consommateurs ou ils vendent par l’intermédiaire d’un collecteur. Voici quelques produits agricoles animales : les produits non transformées tels que les porcins, les bovins, les ovins, les volailles, l’œuf, le lait et les produits transformées comme le viande finis de porcin, de bovin, d’ovin, des volailles, la charcuterie et le yaourt.

I-3- Contexte de l’agriculture en Afrique et à Madagascar Actuellement, 1,4 milliard de personnes survivent avec moins de 1,25 dollars par jour et près d’un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde et un mal-nourri sur quatre est un africain. L’Afrique est le seul continent où le nombre absolu de personnes sous- alimentées a augmenté au cours des 30 dernières années. L’insécurité alimentaire est principalement un phénomène rural. Ainsi, 70% des personnes très pauvres dans le monde résident dans les zones rurales alors que plus de la moitié de la population des pays sous- développés y demeurent encore et cette population vit généralement de l’agriculture qui est indispensable à leur survie, puisqu’elle est à la base de son alimentation. Au cours des 30 dernières années, la population totale de l’Afrique a doublé et celle des villes a triplé. La conséquence directe de cette croissance démographique exponentielle est l’augmentation de bouches à nourrir alors que la production céréalière qui n’a augmenté que de l’ordre de 1,8 est incapable de suivre le rythme de croissance de la population. Auto- suffisante sur le plan alimentaire dans les années 1960, l’Afrique est devenue importatrice

11 nette de céréales actuellement. Les importations représentent 1,7 fois de la valeur des exportations. Sur le plan agricole, les exportations de l’Afrique ont chuté de moitié depuis le milieu des années 1990. L’agriculture africaine se distingue du reste du monde par le fait qu’elle a continué à absorber une grande partie de la population, elle reste un secteur d’activité dominant qui contribue à la formation du Produit intérieur brut (PIB), à Madagascar, il est de l’ordre de 28% et au Mali, il est de 37% en 2010. Plus qu’ailleurs, l’agriculture familiale est prédominante en Afrique, en reposant principalement sur l’utilisation du travail familial. L’Afrique compte 33 millions d’exploitations de moins de 2 hectares qui représentent 80 % de l’ensemble des exploitations. De plus, l’insécurité foncière règne, parce qu’on constate la persistance du droit coutumier. Face à cette situation des défis ont été lancé par les dirigeants des pays africains, qui visent principalement à réduire le taux de la pauvreté et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Mais pour aboutir à cela, le perfectionnement de l’agriculture s’avère indispensable, les dirigeants des états africains ont mis en place une politique agricole durable qui repose sur les principes suivants: augmenter la production de façon plus durable, tout en absorbant une main d’œuvre croissante par le biais de l’utilisation des intrants et des techniques agroenvironnementales, moderniser l’agriculture familiale en minimisant les risques pour la production et les revenues, et surtout fournir aux producteurs des services financiers appropriés et assurer un meilleur fonctionnement du marché,

promouvoir la diversification des produits transformés de haute qualité,

promouvoir le développement de filières efficientes et plus équitables en encourageant des rapprochements interprofessionnels,

rendre les systèmes de production agricole plus résistants face à un environnement en mutation en établissant des liens entre politique agricole et politique de protection sociale.

Madagascar fait partie des 88 pays classés dans la catégorie des pays à faible revenu qui a un déficit vivrier, qui vit dans une insécurité alimentaire chronique et qui possède une économie fondée sur le secteur agricole. L’agriculture reste un secteur de production important pour Madagascar en termes d’emploi mais elle est peu compétitive. Les niveaux de productivité sont limités par la fragilité des ressources naturelles dues essentiellement à la variation climatique. De plus, les voies de diversification économique demeurent limitées par la faible

12 attractivité des investissements. L’agriculture représente 72% des actives malgaches pourtant elle n’arrive pas à nourrir l’ensemble de la population. Tandis qu’aux États-Unis ou en France, l’agriculture emploie environ 10% des hommes actifs mais elle connaît parfois même une parfois même une surproduction. Mais pourquoi tant d’inégalité en termes de production ? L’activité dans le milieu rural malgache est en crise, marquée essentiellement par son faible taux de productivité, l’insuffisance du financement rural, et une politique agricole assez soutenue, on parle aussi de l’enclavement des zones de production, de l’insécurité, de la dégradation des bassins versants et surtout d’un aménagement agricole quasi inexistant. L’agriculture malgache est caractérisée par : La prédominance de l’agriculture familiale notamment des exploitations traditionnelles, en général de taille réduite, peu intensive et à faible rendement. La faible disponibilité des engrais entravent lourdement ce secteur. La faiblesse du taux de productivité en riz, la moyenne nationale est de 2,7t/ha tandis que la production est destinée à l’autoconsommation. La question foncière dans le milieu rural malgache est complexe due au caractère caduque des dispositions en matière de foncier : sur le plan social, poursuite de l’occupation de terrain selon des règles coutumières ; sur le plan administratif, l’acquisition de terrain suit des procédures longues, complexes et coûteuses face à une administration peu fonctionnelle et sur le plan culturel, le fort attachement des Malgaches à la terre (PND 2014-2019). La majorité des terres cultivées ne sont ni titrées ni bornées. L’appropriation foncière se fait généralement par le biais de l’héritage où l’appropriation de la « terre des ancêtres » se transmet de génération en génération. Les opérations cadastrales n’arrivent pas encore à couvrir la totalité du territoire national malgré les efforts fournis par le gouvernement pour conduire des campagnes d’opérations cadastrales gratuites par la mise en place du BIF. De plus, ce partage successoral va de plus en plus réduire les parcelles de cultures. Parce que les descendants du parent défunt vont apporter des nouvelles délimitations des champs et des rizières. Ainsi, les parcelles de cultures demeurent de plus en plus exigus à Madagascar, notons que la taille moyenne des exploitations en Imerina et au Betsileo oscille entre 30 à 80 ares en 1970. Ces parcelles doivent encore être réparties entre le riz et les autres cultures pluviales. Mais, dans la Commune Rurale d’Ampary, les fondements de l’agriculture partent de l’époque coloniale. Les cultures d’exportation ont été introduites par les colons Français. Deux modes d’exploitation ont ainsi été développés :

13 les grandes plantations qui ont par la suite donné naissance aux agro-industries,

les petites exploitations paysannes. C’est avec cet héritage que la population d’Ampary accède à l’indépendance en 1960.

Maintenant, les paysans pratiquent majoritairement le type de culture traditionnelle.

I-4- Démarche de recherche Le choix du sujet vient de l’idée où Madagascar est encore touchée par l’insuffisance alimentaire. Notre recherche essaie de comprendre et d’apporter des clarifications qui explique pourquoi dans cette zone il y a encore des ménages qui vivent encore dans l’insuffisance alimentaire; et ce, malgré les ONG avec des projets agricoles des différents régimes qui se sont succédés.

I-4-1- Phase préliminaire de la recherche : la documentation Dans cette phase, plusieurs démarches ont été suivies afin de collecter le maximum de données pour élaborer la présente étude. Différentes démarches suivant une chronologie rigoureuse ont été appliquées telles que les recherches documentaires à partir des bibliographies et des webographies, l’étude socio-économique et culturelle de la région. Ces consultations bibliographiques nous ont permis d’avoir des références sur les études déjà effectuées dans la région ou même dans d’autres pays. Les études bibliographiques et webographiques auprès des divers centres de documentation et des sites web ont été réalisées avant et après la rédaction de ce dossier de recherche, ceci afin de collecter le plus d’informations sur le thème et sur les démarches à appliquer. Plusieurs centres de documentation ont été fréquentés à savoir la Bibliothèque de Géographie, la Bibliothèque Universitaire, la Bibliothèque des Écoles Supérieur Scientifique et Agronomique et l’IRD. La consultation des ouvrages généraux nous a permis de comprendre l’activité agricole dans une envergure internationale et nationale, cas de Madagascar. D’après les consultations effectuées, l’activité agricole est une activité durable et demande beaucoup d’investissement surtout pour les pays sous-développés comme Madagascar. En outre, les ouvrages spécifiques nous ont permis de mieux comprendre l’activité agricole de la zone de recherche. Ces ouvrages nous ont donné des éléments de base et de référence et des pistes de réflexions pour orienter notre recherche.

14 I-4-2- Préparation du terrain a-Travaux préliminaires Tout au long de cette étape, nous avons effectué des visites auprès des différents responsables du District de Soavinandriana et ceux de la Commune Rurale d’Ampary (Le Préfet, le Maire, les Chefs de Fokontany..,) ainsi que des Services techniques concernés par notre recherche. Cette étape a pour but de faire connaître l’objet de notre étude sur la région afin de gagner la confiance de ces responsables et d’obtenir et leur soutien lors du travail sur terrain. Après la reconnaissance du terrain, nous avons procédé à des enquêtes formelles et informelles auprès des ménages. Ces enquêtes sont focalisées sur leur situation socio- économique et leur activité. À travers les questionnaires, nous avons essayé de connaître la pratique paysanne dans la Commune rurale d’Ampary et les apports qu’elle génère pour la population locale et pour la Commune même. b- Approches et démarche de recherche Pour réaliser cette étude, nous avons adopté la démarche déductive qui part d’une élaboration des hypothèses. Cette démarche permet de tester des hypothèses de départ et d’aboutir à de réels modèles explicatifs après vérification dudit modèle sur la réalité sur terrain. En effet, ladite vérification s’est faite par les travaux sur terrain et par les enquêtes auprès de la population locale. Ensuite, nous avons utilisé deux approches essentielles à l’étude géographique, qui sont l’approche qualitative et l’approche quantitative. L’approche qualitative est l’ensemble des méthodes et d’analyses sur la qualité des documents qui le plus souvent textuels qui permettent d’expliciter le ou les sens des données qui y sont contenues. Quant à l’approche quantitative, elle va permettre l’étude des ensembles et la comparaison des unités vis-à-vis des tendances générales. c- Techniques de recueil d’information Dans un premier temps, nous avons fait des enquêtes auprès des exploitants. Ceci consiste à poser des questions à nos interlocuteurs sur la production agricole. Pour ce faire, trois types de questionnaire sont été choisis pendant la phase de l’enquête. Le premier questionnaire sur l’exploitation agricole, concerne les caractéristiques de l’exploitation, les conditions de production, le niveau de production, les prix et la destination des productions et de la récolte. Le deuxième questionnaire est adressé aux décideurs

15 économiques et/ou politiques de la Commune pour obtenir des informations plus détaillées sur la Commune. Le troisième questionnaire est soumis aux collecteurs et aux transporteurs. d- Construction des variables d’échantillonnage Les travaux d’enquêtes concernent les six Fokontany de la Commune, sur environ 812 ménages en moyenne sur 3200 ménages, l’échantillonnage est aléatoire. La taille moyenne du ménage dans la commune est de 7 personnes. Dans chaque Fokontany enquêté, nous avons choisi d’adopter un taux de 25,4% rapporté au nombre total de la population recensée. Cette phase s’est déroulée pendant quatre semaines de la mi-août 2017 à la deuxième semaine de septembre 2017.

I-4-3- Problèmes rencontrés Quelques problèmes sont survenus lors de la phase de documentation et même durant les travaux sur terrain. On n’a pu consulter que quelques documents car peu de sources et d’ouvrage parlent de la zone d’étude. La commune était en cours de réactualisation de la Monographie lors de notre passage, ce qui a empêché d’avoir toutes les informations à jour concernant les paramètres du développement au niveau local.

16 CHAPITRE II- UN PAYSAGE GEOGRAPHIQUE MARQUE PAR DES POTENTIALITES GEOGRAPHIQUES II-1- Les conditions géographiques dans cette commune II-1-1- Les conditions physiques: base agro-écologique disponible II-1-1-1- Le relief La complexité du lac Itasy offre dans la commune d’Ampary un relief plus aéré avec des plaines, des vallées plus larges, des montagnes espacées par les vallées et des dômes tels que le dôme de Gasige, le dôme d’Ambohimalala, le dôme d’Andranonjavatra, le dôme de Lazaina et le dôme d’Ambasy. La topographie d’Ampary se culmine entre le 1600 et le 1220 m d’altitude. La vallée entre 1200 et 1300 m d’altitude occupe les 2/3 du sous-espace de la commune d’Ampary ; la grande plaine marque la partie nord vers le nord-ouest de cette zone et arrosée par la rivière Zanakolo ; les dômes et les massifs avec l’altitude supérieure à 1400 m limitent la commune dans la partie sud et à l’est et s’éparpillent au centre du sous-espace.

II-1-1-2- Les sols fertiles pour l'agriculture Le champ volcanique de l’Itasy se situé dans la région de l'Itasy, à l'ouest du lac Itasy. Culminant jusqu’à 1 800 mètres d'altitude environ, il est constitué de plusieurs structures volcaniques telles des cônes de scories, dômes de laves et maars. Alors, la commune d’Ampary se situe dans ce champ du sol volcanique. La géologie de la commune d’Ampary, dont l’essentiel est dérivé d’un phénomène volcanique très récent datant de la période quartenaire, présente les principaux types de formation lithologique: Le socle cristallin ancien, constitue de roche métamorphique et éruptive. Il se trouve au- dessous des basanites, des trachytes, des ordanchites ; ce socle est essentiellement constitué de granite microchimique.

Les basanites sont des roches magmatiques ressemblant à des basaltes. Elles sont le résultat des laves en coulées. Il en existe plusieurs variétés dont le célèbre Arkaratrite. Ces basanites surplombent le socle cristallin sur presque toute la superficie des fokontany, sauf dans la partie Ouest, où prédominent les ordanchites.

Les ordanchites sont des roches proches du basalte provenant du refroidissement de laves fluides émanant du volcan Gasige (parfois noté Kassigie). Cette portion en forme de cratère, renferme le lac Ambohijoa. «La coulée émise par le Kassigie présente les caractères des laves en gratons, dont elle a gardé toutes les aspérités ».

17 Croquis n°02 - Le profil topographique de la zone étudiée du trajet Nord-Ouest (Dôme Gasige) vers Sud-est (Dôme Lazaina)

Source : BD500 BNGRC, 2011 ; conception de l’auteur, sept. 2017

18 Ferralitique : tapissant les montagnes, est de couleur brun-rouge.

Hydromorphe : marqué physiquement par une saturation en eau lors de la saison de pluie, de couleur foncée.

Alluvion : le type le moins représenté, constitué de sédiments charriés par la rivière Zanakolo.

Figure n°01 : La coupe géologique à travers le massif volcanique dans la commune d’Ampary

Source : Renée Battistini, 1962 ; arrangement de l’auteur, 2017

II-1-1-3- Un climat d'altitude La commune rurale d’Ampary présente les caractéristiques climatiques suivantes : - En général, le climat dans cette commune est un « climat tropical d’altitude». L’année comporte deux saisons bien distincts, qui ont une durée de cinq à sept mois chacune : l’une moyennement chaude et humide du mois de Novembre au mois d’Avril et l’autre modérément fraîche et relativement sèche bien marquée du mois de Mai au mois d’Octobre. - Des précipitations annuelles oscillant entre 821 mm de l’année 2016 et 1 516 mm de l’année 2015 durant la saison pluvieuse. -Une température moyenne mensuelle comprise entre 23,3° en décembre et 16,8° en juillet Ce climat est assez favorable à l’agriculture, car la température moyenne annuelle est voisine de 20°C et la pluviométrie supérieure à 1300 mm.

19 Tableau N°02- Les précipitations mensuelles à Ampary en mm (2015 –2016) A M J J A S O N D J F M TOTAL QUANTITE 2016 12,4 33,1 13,7 5,6 0,3 0,5 40,2 72,8 43,4 194,7 204,7 199,6 821 2015 0,5 15,1 2,5 2,8 2,9 12,6 1,5 58 390,1 307,8 502,1 220,4 1516,3 Source : Service de la Météorologie Ampandrianomby-Antananarivo, 2017

Tableau N°03- Température mensuelle à Ampary (2015) A M J J A S O N D J F M Maximale 26,3 22,5 22,2 22,7 21,3 22,2 24,1 26,8 28,3 26,3 26,1 28,2

Minimale 17,2 13 14 11 12,3 12,4 13,6 16,1 19,3 18,4 19,1 18,6 Moyenne 21,7 17,7 18,1 16,8 16,8 17,3 18,8 21,5 23,3 22,4 22,6 23,4 Source : Service de la Météorologie Ampandrianomby-Antananarivo, 2017

Figure N°02- Histogramme ombrothermique de GAUSSEN (P=2T)

600

500

400 Précipitations moyennes 300 mensuelles Température en °C 200

100

0 Fev Oct Des Mai Juin Nov Janv Sept Avril Août Mars Juillet Source : Service de la Météorologie Ampandrianomby, arrangement de l’auteur D’après cette histogramme ombrothérmique de Gaussen avec le formule P = 2T, l’année se subdivise en deux saisons biens tranchées : (i) une saison pluvieuse particulièrement chaude, du novembre en avril, avec une température moyenne de 22°C où l’on trouve un excèdent des précipitations durant cette partie de l’année avec environ 1000mm et (ii) une saison sèche assez fraîche de mai en octobre avec une température moyenne de 18°C le reste de l’année. Durant la saison humide, particulièrement chaude, la température oscille autour de 21° à 24° C en moyenne. Durant la saison sèche, la température moyenne est de 18°5 C. La

20 diminution de la température commence à se faire sentir à partir du mois de mai avec une fraîcheur beaucoup plus marquée au mois de juillet. Dans les parties montagneuses, on observe les minima absolue qui pourrait descendre jusqu’à 12° C parce que sous l’effet de l’altitude, la température va diminuer de 0°6 C tous les 100m, c’est la loi du gradient thermique verticale. Cette diminution de température est plus ressentie pendant la période sèche.

II-1-1-4- La couverture végétale de la commune Le défrichement et la déforestation sont les raisons principales de la disparition de la couverture végétale dans la commune d’Ampary. Durant l’époque coloniale, les bas versants et les parties sommitales des collines sont couverts de forêt artificielle d’eucalyptus et de pins, et les surfaces planes sont engagés par la monoculture d’aleurite et d’arachide. Mais durant l’époque post-coloniale de 1960 à 1988, les sommets des collines sont recouvris de steppe herbacée et les replats des pentes sont occupés de foret d’eucalyptus. Au moment actuel, toutes les surfaces disponibles, les parties sommitales des collines, les vallées, les bas-fonds sont exploités pour la pratique de la polyculture. Les anciennes zones boisées ont disparu et les parties présentes de la couverture végétale restent minoritaires et qui sont des forets artificielles tels que les pins, l’eucalyptus, le laurier, les arbres fruitières (la banane, l’avocat, le café, l’orange); celles-là se situent autour de l’habitation.

II-1-1-5- Le réseau hydrographique Les réseaux hydrographiques qui alimentent la commune d’Ampary sont insuffisants pour la vie quotidienne de la population et surtout pour les activités agricoles. Cette commune est alimente par le seul lac qui se situe dans le Fokontany d’Ambodifarihy ; par deux étangs dans le fokontany de Firaisantsoa et par la rivière principale qui influe dans cette commune, la rivière Zanakolo coulant de l’Est vers l’Ouest dont dans le fokontany d’Ampary vers le fokontany de Gasige, d’Aminamontana et d’Ambodifarihy, c’est-à-dire qu’elle va de Soavinandriana vers la région de Sakay. Le Zanakolo se déverse dans la rivière Ampatoranomby. Elle coule en crues et déborde pendant la saison des pluies, elle est souvent asséchée pendant la saison sèche, grâce à la répartition d’eau entre les fokontany, cette rivière devient sèche avec un intervalle de deux ou trois jours en repartissant alternativement l’eau aux trois Fokontany de Gasige, d’Aminamontana et d’Ambodifarihy. Le fokontany Antsevabe ne présente aucun point d’eau (ni source, ni cours d’eau). Seulement durant les saisons pluvieuses, un marais se forme au bas fond, plus précisément à Amparihikisoa suite à la stagnation des eaux des ruissellements.

21 Dans le fokontany Ampary, il existe deux barrages, le barrage de Zanakolo et le barrage d’Ankidona qui alimentent le fokontany et sont capables d’irriguer près de 3440 Ha. A part ces deux barrages, il y a aussi la source d’Ambodivato qui contribue également à cette alimentation. C’est la source des eaux des pompes publiques. Le fokontany Firaisantsoa est sillonné par une rivière qui approvisionne les cultures sur les pentes et le bas fond. Le Fokontany Aminamontana est bordé par la rivière Zanakolo qui se trouve au Sud du Fokontany. C’est l’unique source d’eau naturelle pour le village. Le fokontany de Gasige possède un réseau hydrographique assez faible. La seule rivière qui le traverse est le Zanakolo. Elle matérialise la frontiere entre le fokontany de Gasige et celui d’Aminamontana. Mais, le fokontany Ambodifarihy ne connaît pas de problèmes d’approvisionnement en eau, grâce à la présence de cours d’eau qui le traversent. Du sud au nord, Ampatsakana et Ambondrona s’associent pour donner à Antsampandrano, un afflux de Zanakolo.

II-1-2-Les conditions humaines de la commune d’Ampary

II-1-2-1- La population cosmopolite La commune rurale d’Ampary présente un faible mouvement migratoire. La population d’Ampary est composée de groupes ethniques variés. Toutefois ce sont essentiellement les Merina originaire d’Antsirabe et d’Antananarivo et les Betsileo originaire de Fandriana qui sont concernés par la migration mais les Antandroy et les Antanosy sont les groupes ethnies les moins nombreuses.

II-1-2-2- Evolution du nombre de la population: En 1994, la population totale de la commune était estimée à 4 965 habitants ; en 2010, elle comptait 12 943 habitants ; en 2014, elle a augmenté jusqu’à 21 458 habitants. Et en 2015, elle était de 22 407 habitants, selon les mêmes sources. De ce fait, le nombre des habitants de commune est multiplié par deux entre l’année 2010 et 2014, et il évolue assez faiblement de l’année 2014 à 2015.

II-1-2-3- Densité de la population: La commune d’Ampary est parmi celles qui connaissent une très forte densité. En effet, avec une population totale de 22 407 habitants en 2015 pour 43,1 km², la densité est de l’ordre de 520 hab/km²; alors que la moyenne nationale n’est que 41,65hab/km² en 2015.

22

13 631 habitants vivant dans le fokontany d'Ampary ;

2 790 habitants s’implantant dans le fokontany de Firaisantsoa;

2 664 habitants s’installant dans le fokontany d'Aminamontana ;

1 462 habitants dans le fokontany d'Ambodifarihy ;

1 028 habitants résidant dans le fokontany de Gasige ;

832 habitants qui habitent dans le fokontany d'Antsevabe.

De plus la population de la commune est inégalement répartie à travers le territoire ; les plus grosses concentrations d’habitants s’observent dans le fokontany d’Ampary avec la densité de 1 682,8 hab/Km2. Cette concentration de la population dans ce fokontany s’explique par le fait qu’il longe la route nationale et cet emplacement de la petite ville permet la recherche d’emplois tels que l’activité de petit commerce, l’activité de transport…

23 Croquis n°03- La densité de la population de la commune

Source : FTM 2015, la mairie d’Ampary et conception de l’auteur En général, tout le territoire de la commune est véritablement plus peuplé car le sol très fertile, les vallées plus larges et le climat favorable à l’agriculture attirent les hommes

pour s’y installer.

24 II-1-2-4- Activités de la population

Figure n°03 : Pyramide des âges de la population d’Ampary de l’année 2015

Source : La mairie d’Ampary, conception de l’auteur, 2017. Sur le plan démographique, la pyramide des âges observée dans l'ensemble de la commune montre une pyramide en expansion avec la forme de pyramide en pique, c’est-à- dire de forme parasol vers la forme ogive ; ce qui traduit une diminution du nombre d'enfants et un grand nombre de jeunes gens et une faible proportion de personnes âgées. En effet, 28% des habitants ont moins de 14 ans, 66,5% entre 15 et 54 ans et 6% seulement de plus de 55 ans. La population de cette commune fait partie de la « population active », qui est constituée de toute personne âgée de 18 ans et plus, ayant déclaré exercer une activité ou être disposée à le faire. La population active comprend les personnes effectivement actives et occupées, les chômeurs et les personnes en quête d’un premier emploi. Par contre, on entend par « population inactive »les ménagères, les étudiants, les retraités et les personnes âgées.

25 Conclusion de la Première Partie

En définitive donc, cette première partie rapporte essentiellement les démarches de la réalisation de ce travail de Mémoire. Ce passage sur la méthodologie et les concepts de base auxquels se reposent se travail est suivi de l’analyse de conditions géographiques du milieu. A l’issue de l’étude de ces paramètres géographiques, on a pu constater que la Commune d’Ampary est une zone à forte potentialité agricole. On a constaté que la commune d’étude fait partie de la zone fertile à cause de la présence de sols volcaniques. Ce contexte justifie d’ailleurs la pertinence de l’étude de la géographie agricole et agraire qui fait l’objet de ce mémoire. En somme, la commune rurale d’Ampary se situe dans la Haute Terre Centrale de Madagascar et plus précisément sur les champs volcaniques de l’Itasy. Du point de vue administratif, elle appartient dans les communes du district de Soavinandriana et de la région de l’Itasy. Au niveau de support de l’aménagement, cette commune bénéficie d’un sol fertile en provenance de sol volcanique qui est qui a d’origine géomorphologique par le phénomène du volcanisme de l’Itasy. Parallèlement, la Commune d’études représente un dynamisme certain au niveau de conditions d’accessibilité par l’existence de passage de la route nationale pour faciliter la desserte du territoire vers les villes et les communes environnantes. L’avantage comparatif de la commune d’Ampary réside indiscutablement par une forte notoriété qui repose sur la production et la vente de produits maraîchers plus particulièrement les légumes. Cette filière prédomine dans tous les Fokontany de la commune et elle s’ouvre en même temps vers la diversification des activités agricoles. Si la première partie rapporte le cadrage général de l’étude, la deuxième partie quant à elle, sera axée sur l’étude des aspects majeurs des activités agricoles et les pratiques paysannes au sein de la Commune d’Ampary.

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Deuxième Partie

« LES DIMENSIONS AGRAIRES ET AGRICOLES DE PRATIQUES PAYSANNES A

AMPARY»

27 CHAPITRE III- LES DIMENSIONS AGRAIRES ET AGRICOLES DES ACTIVITES PAYSANNES III-1- Une activité agricole dynamique III-1- 1-Un espace agricole fortement occupé III-1-1-1- Une occupation du sol très dynamique Dans la Commune Rurale d’Ampary, le sous-espace présente une diversité géographique spécifique. En effet, ce sous-titre évoque la diversification des activités agricoles dans la zone d’étude y afférent et il souligne mise en valeur de l’espace agricole. Selon le croquis n°04, la quasi-totalité du sous-espace de la Commune d’Ampary sont mise en valeur ; les tanety, les plaines, les pentes, les bas de pente sont occupés par la mosaïque des cultures et les bas-fonds inondés sont occupés par la riziculture. On constate que les terrains non cultivés ne sont que les sommets des dômes et les terrains menacés par l’érosion. Les paysans dans la Commune ne pratiquent pas la jachère en raison de l’insuffisance des terres à exploiter.

III-1-1-2- Terroirs agricoles diversifiés La notion « d’un terroir » a une signification importante dans l’interprétation spatiale de l’organisation de l’espace cultivé. a- Le terroir des cultures sur les terrasses alluviales

Ce type de terroir est le terrain de culture le plus dynamique dans la commune rurale d’Ampary car il ne cesse d’être exploiter pendant toute l’année. Pendant la saison pluvieuse, il est engagé par la riziculture irriguée et pendant la saison sèche, il est occupé par la culture de contre saison. - La riziculture irriguée

Les paysans dans la commune d’Ampary pratique la culture du riz au système irrigué sur les vallons et au système de culture pluviale sur tanety. La riziculture irriguée, le vary taona, ou vakiambiaty, ou riz de saison, est dominante ; certains exploitants pratiquent la culture de vary aloha ou riz de 1ère saison à cause du problème du système d’irrigation pour alimenter la riziculture. La culture du riz de 1ère saison repique le mois de septembre à novembre et la culture du riz de saison est cultivée du mois de novembre jusqu’en février selon le calendrier de chaque exploitant.

28 Croquis N°04- Carte de l’occupation du sol dans la commune

Source : BD500 BNGRC, 2011 ; conception de l’auteur, octobre 2017.

29 Actuellement, le système de la riziculture irriguée en SRI (ketsa valoandro) est appliqué par la majorité des exploitants dans la commune rurale d’Ampary. L’application de ces techniques est difficile pour le paysan mais il l’utilise pour augmenter le rendement. Il s’agit de l’application de la révolution verte durable sur le développement rural. Les conditions requises sont : des plants jeunes de 8 à 15 jours. Le repiquage doit être en ligne. Le sarclage est exigé au moins 3 fois en période végétative. La gestion de l’eau doit être bonne. L’attelage est pratiqué sur labour. Pour sa pratique, on trie les grains de semences. On les met dans l’eau pendant 1 à 2 jours, puis dans un trou chauffé pendant 2 jours. On les sème dans une pépinière bien fumée, puis on les recouvre de paille. Le rendement est élevé 6 à 8t par ha. La production rizicole est partagée comme suit : plus de 70 % destiné à l’autoconsommation et le reste vendu à l’état paddy. La rizière est exiguë dans le sous-espace d’Ampary, car partout dans le Fokontany d’Aminamontana, la rizière qui est présentée dans le croquis N°05 est la seule rizière qui produit dans le Fokontany d’Aminamontana.

Photo n°02- le repiquage en ligne

Source : cliché de l’auteur, Août 2017 -Les cultures de contre-saison ou les cultures maraichères

La culture de contre saison prend une place très importante pour les paysans surtout pendant la période de soudure, car elle est la source de revenu pour eux et assure la nourriture puisque les paysans vendent les produits légumiers, puis ils achètent l’aliment de base tel que le riz. Le système se rencontre surtout en zone agricole dans la vallée du fleuve en bordure des aménagements sous irrigation ou en décrue sous forme de jardin, c’est-à-dire dans les parcelles de la riziculture. Les unités de production sont de type familial. La taille des exploitations est variable d’une famille à l’autre sur des sites individuels dans une parcelle. Par contre, au niveau des périmètres irrigués, le système parcellaire est de mise pour tous les

30 exploitants. Ici également, certains producteurs disposent des unités de cultures attelées pour les travaux de labour et le transport. La majorité des exploitants utilisent la fumure organique, les engrais chimiques et des produits phytosanitaires pour améliorer leurs rendements; mais l’approvisionnement en intrants (semences, plants, produits phytosanitaires et engrais) est très irrégulier. On distingue différents types de culture en contre-saison dans la commune d’Ampary : Les cultures maraîchères dont les principales sont : la tomate, la carotte, la pomme de terre, le chou, le petit pois, les haricots, les haricots verts, et les brèdes.

Tableau n°04 : Calendrier cultural des cultures de contre-saison Type Mois de semence Mois de récolte Haricot et haricot vert Mars – Mai Juin – Aout Pomme de terre Avril – Juin Aout – Octobre Tomate Mars – Mai Juillet – Octobre Carotte Mars – Juin Juillet – Octobre Petit poids Mars – Mai Juin – Octobre Chou Avril – Mai Juillet – Aout Source : Enquêtes personnelles, Aout 2017

Photo N°03- Quelques cultures de contre saison sur les terrasses alluviales

Culture des carottes Culture des tomates

Culture d’haricot vert Culture des pommes de terre

Source : Clichés de l’auteur, Aout 2017

31 b- Les terroirs de culture sur les bas-fonds, les plaines, les collines et les versants

Les cultures pluviales tels que les céréales, les légumes, le riz pluvial et les cultures sèches tels que le manioc, la patate douche et les arbres fruitières occupent les terroirs. Dans la zone d’études, on observe la dominance de la culture de carotte sur le terroir considéré vu l’importance de ce type de culture dans la zone. Les cultures sur de petites étendues sont près du village ou compris dans le village. Sur les versants, on trouve la culture de manioc, du riz pluvial, …et même des légumes, sur de petites parcelles. Généralement, les cultures pluviales sont cultivées sur des terroirs de tanety tandis que le riz irrigué et les cultures de contre saison se font sur le terroir de bas-fonds. En réalité, il y a un agencement bien soigné de type de culture en fonction de terroir constitué. Un exemple de cet agencement se trouve illustré par le croquis n°05. Il y a trois unités topographiques qui forgent un terroir spécifique : les bas-fonds, le bas de pente et les versants avec de types des cultures correspondantes. Les champs des haricots, des arbres fruitiers et des chouchoutes se trouvent près du village ou compris dans le village, cela justement pour en faciliter la cueillette. Souvent, dans le monde rural, on rencontre différentes types d’association de cultures, ce qui peut être une des conséquences possibles de la petite taille de la parcelle cultivée. Le cas le plus fréquent est l’association de maïs avec d’autres types de culture comme du haricot ou encore du riz pluvial. Tandis que les citrouilles et les arachides sont pour la plupart dans les bas de pentes.

32 Croquis N°05 - Le terroir agricole dans le sous-espace d’Aminamontana

Chouchoute

Source : BD 500 BNGRC, 2011, google earth 2016, arrangement de l’auteur, octobre 2017.

33 III-1-2-Prédominance de l’agriculture vivrière

III-1-2-1- Les produits agricoles : L’agriculture est considérée comme un des piliers de l’économie du sous-espace d’Ampary. Outre l’assurance de la sécurité alimentaire des paysans, elle constitue leur principale source de revenus. L’élevage et les autres activités ne sont que des activités d’appoint. III-1-2-1-1- Des rendements agricoles en voie d’amélioration

Les rendements agricoles de la Commune d’Ampary sont relativement élevés par rapport à ceux des communes environnantes. Ceci est dû aux différents facteurs et atouts qu’elle dispose tels que les sols volcaniques fertiles et le recours à l’intensification de l’agriculture. Au titre de l’année 2015, par exemple, la moyenne en rendement rizicole d’ampary est de 4,02t/ha. Or, pour l’ensemble du District, elle est de 2,99t/ha. Elle est de 3,12t/ha dans la Commune Urbaine de Soavinandriana, de 3,85t/ha à Ankaranana et de 3,56t/ha dans la Commune Rurale de Mananasy. Les différences entre le rendement agricole obtenu par les pratiques paysannes gardant les techniques traditionnelles et celui de cultures intensifiées et améliorées qui mettent en œuvre les nouvelles techniques agricoles, à savoir, l’utilisation des engrais chimiques, la pratique de riziculture en ligne sont également nettes. Tel est, par exemple, le cas de la culture de carotte. En pratique paysanne, le rendement obtenu est de 8t/ha. Pourtant, en cultures intensifiées, il arrive jusqu’à 15t/ha.

Tableau N°05- Les rendements agricoles d’Ampary Types de culture RENDEMENTS AGRICOLES (t/ha) PRATIQUE PAYSANNE INTENSIFIEE Riziculture irriguée 2,78t/ha 4 à 5t/ha Riziculture sur tanety 2,01t/ha 2,83t/ha Manioc 7t/ha - Maïs 1,03t/ha 1,54t/ha Haricot 1,01t/ha 1,67t/ha Carotte 08t/ha 15t/ha Tomate 08t/ha 13t/ha Pomme de terre 07t/ha 14t/ha Soja 1t/ha 1,52t/ha Source : Enquêtes personnelles, Aout 2017

34 III-1-2-1-2-Des produits agricoles diversifiées La quantité et la diversification des produits dans le sous-espace sont des critères permettant d’évaluer le dynamisme de son agriculture. A cet effet, la dynamique du sous-espace d’Ampary est principalement marquée et prouvée par l’abondance de ses productions agricoles et la diversité des produits. Outre les cultures pluviales, la Commune Rurale d’Ampary est très réputée en production de légumes. Au sein du District, elle occupe la première place en production de carottes, de tomate, de chouchoute, de citrouille et surtout des légumes à feuilles. Ainsi, on constate, d’après les sources de la DRDR de Miarinarivo, que 52,07% des carottes et près de 42,75% des tomates sont des produits de la Commune d’Ampary. Toutefois, le sous-espace d’Ampary est encore faible en production de cultures pluviales à long cycle végétatif et surtout en production de cultures à tubercules tels les arachides.

Photo N°04- Quelques exemples des produits agricoles à Ampary (a: chouchoutes ; b:courgettes ; c: haricots avec gousse ; d: citrouilles ; e: tomates ; f: légumes à feuilles ; g:ramassage des carottes ; h: maniocs secs)

a b

c d

35 e

f

g h

Source : Clichés de l’auteur, Aout 2017

III-1-2-2- Les systèmes de production agricole: a- Les exploitations agricoles :

Les systèmes de production basés sur une exploitation agricole familiale sont extrêmement diversifiés. On peut, toutefois, les regrouper en systèmes semi intensifs. Les unités de production paysannes sont caractérisées par leur petite taille (moins de 5 hectares), une main d'œuvre essentiellement familiale, une faible productivité due à l’absence de capital, à l’utilisation insuffisante des intrants de qualité, et l’importance de la part des productions destinée à l’autoconsommation. a-1- Les systèmes de production semi intensifs : a-1-1- Les outils de production : base de l’intensification de l’agriculture

Dans le sous espace d’Ampary, la présence d’une institution financière mutualiste telle que la CECAM est une opportunité pour les paysans d’acquérir des outils de productions

36 performants ; elle offre différents types de crédit telle que la Location-Vente Mutualiste. Les paysans peuvent rembourser mensuellement ou trimestriellement le prix des matériels qu’ils désirent posséder. Les taux d’intérêts sont généralement faibles par rapport à ceux des banques car ils oscillent entre 2 et 3% par mois. Il en ressort que, 93,66% des paysans sont conscients des avantages offerts par l’utilisation des matériels de production performants tels que le pulvérisateur, les engrais chimiques,… Ainsi, on constate que, les techniques traditionnelles telles le repiquage en foule, le sarclage effectué à la main, sont de plus en plus abandonnées dans la pratique des activités agricoles surtout dans le domaine de la riziculture irriguée. Le choix de l’utilisation des matériels de production dépend largement de la situation budgétaire et de la taille des exploitations de chaque ménage. En effet, la bêche constitue le principal outil utilisé par les paysans puisque son prix est en général à la portée de tous les ménages. L’unité coûte actuellement entre 10 000 Ar et 20 000 Ar. Les matériels de production perfectionnés sont encore rares à Ampary. A ce propos, seulement 0,1% des ménages possèdent des motoculteurs comme le Kibota et le Tracteur car leur prix n’est pas accessible à la plupart des ménages. De plus, la taille de leurs exploitations relativement petite ne permet pas l’utilisation de ces matériels. Pour le transport des engrais et des produits agricoles, la charrette demeure le moyen le plus utilisé. Néanmoins, vu leur prix qui s’élève à plus de 450 000 Ar jusqu’à 700 000 Ar à l’état neuf, seulement 5% des ménages en possèdent. Ce taux connait une variation entre les Fokontany du chef-lieu de la commune et ceux des périphéries : il est de 12% à Ampary, de 10 % à Aminamontana, de 2% à Gasige, de 5% à Firaisantsoa, de 7% à Ambodifarihy et de 4% à Antsevabe. Par conséquent, la majeure partie des paysans doit louer ou se contenter de leurs propres forces pour le transport de leurs produits agricoles. Actuellement, le frais de transport en charrette varie entre 20 Ar/ Kg à 70 Ar/Kg car il dépend essentiellement de la longueur du trajet et l’état des pistes. Si les paysans veulent améliorer leurs rendements agricoles, surtout en matière de riziculture, par le biais de la pratique des nouvelles techniques tels que le SRI et le SRA, ils devraient s’habituer à délaisser les techniques dites traditionnelles et s’adapter à l’utilisation des matériels de production comme les sarcleuses, les herses et les pulvérisateurs,… et que les nouvelles techniques exigent. Or, on constate que 15% des agriculteurs seulement disposent de sarcleuse, 9% ont d’herses et 12% seulement possèdent de charrues.

37 a-1-2- Une main d’œuvre abondante

L’agriculture peu mécanisée des pays en voie de développement se traduit principalement par l’utilisation d’une quantité énorme de main d’œuvre. Dépendant de la taille de l’exploitation et de la situation budgétaire de chacun, la main d’œuvre peut être de type familiale ou salarié agricole. -Vers une faible pratique de main d’œuvre familiale La pratique de la main d’œuvre familiale n’est plus actuellement utilisée qu’au niveau des familles dites pauvres. Cette pratique ne concerne que 13% des ménages. Les capitaux dont disposent ces petits exploitants ne leur permettent pas de faire appel à des salariés agricoles ou de louer des matériels agricoles performants. Ainsi, l’aide mutuelle ou « valin- tanana », héritée de la société traditionnelle malgache, a été autrefois considérée comme une des formes de main d’œuvre familiale très pratiquée par les exploitants agricoles. Toutefois, elle est actuellement de plus en plus abandonnée. Elle cède sa place à la main d’œuvre salariée. -Vers la rémunération des activités agricoles D’après nos enquêtes auprès de ménages, 89% des exploitants font appel à des salariés agricoles. En général, la rémunération du travail est présentée sous forme de salaire journalier ou « isan’andro ». Homme ou femme et quelques soit le type de travail à accomplir (labour, récolte, sarclage,…), le salaire journalier coûte de 2 500 Ar à 3 000 Ar de 6h du matin à 14h de l’après-midi, le déjeuner étant à la charge du propriétaire. Le nombre de salariés agricoles requis dépend généralement de la taille de l’exploitation. a-1-3- Des facteurs potentiels de production Malgré la précarité des outils de production utilisés et la qualité de main d’œuvre employée par les paysans, l’étendu des surfaces cultivables enrichies par le volcanisme, l’existence des infrastructures hydro-agricoles et la présence de la route nationale rendent l’espace agricole d’Ampary très dynamique.  Une étendue de surfaces cultivable

La notion de « surface cultivable » s’avère généralement difficile à définir et à délimiter. Dans le sous espace d’Ampary, tous les terrains sont cultivés sauf les terrains dans les pentes abruptes des dômes et les terrains occupés par les « lavaka ».

38  Des infrastructures hydro-agricoles adéquates

L’existence des infrastructures hydro-agricoles telles que les barrages et les canaux d’irrigation constitue un des principaux atouts majeurs des paysans d’Ampary. Elles ont été principalement construites sur de la rivière Zanakolo. Afin d’éviter toutes sortes de désaccords dans le partage et la gestion de l’eau entre les paysans, ils se sont regroupés pour chaque village. Les agriculteurs de chaque groupe s’organisent entre eux en dressant un statut et un règlement intérieur déterminant les obligations et les devoirs de chaque membre. En fait, chaque membre doit effectivement participer aux différentes activités ne serait-ce que l’entretien des canaux et la réhabilitation des barrages.  Des opérations culturales semi-intensives

Étant donné que les matériels agricoles utilisés par les agriculteurs ne sont pas encore très performants, les opérations culturales se déroulent essentiellement d’une manière semi- intensive. Toutefois, certains paysans commencent à s’habituer à pratiquer des techniques modernes telle l’utilisation des engrais chimiques comme le NPK 11-22-16, l’Urée. a- La maitrise de l’eau

La gestion de l’eau constitue certainement une des conditions primordiales et l’un des facteurs les plus importants qu’on ne peut jamais négliger dans les activités agricoles. Le manque ou la surabondance de l’eau peut causer des résultats négatifs sur les productions agricoles. En effet, les paysans doivent savoir appliquer les deux systèmes de maîtrise de l’eau les plus fréquents et les plus pratiques : l’irrigation et le drainage. --- L’irrigation A Ampary, la culture des légumes constitue l’une des principales activités agricoles des paysans. Or, les légumes nécessitent la présence d’eau pendant son cycle végétatif. En effet, les parcelles de culture ou les rizières doivent faire l’objet d’une irrigation. A partir des rivières ou des sources d’eau, les paysans creusent des petits canaux qui amènent l’eau jusqu’aux parcelles. Dans les rizières en gradins sur les pentes relativement fortes, la construction des canaux d’irrigation est nécessaire pour que la culture soit possible. --- Le drainage Par opposition au système d’irrigation, le drainage consiste à retirer l’eau dans une parcelle ou dans une aire afin d’en éviter une surabondance. Le drainage peut être également pratiqué sur les parcelles localisées sur les collines et sur les pentes. Il consiste à protéger les cultures contre les eaux de ruissellement qui coulent abondamment pendant la saison des

39 pluies. Il s’agit de creuser un fossé au-dessus des parcelles afin d’arrêter les eaux de pluies qui endommagent les cultures et empêchent le lessivage des bonnes terres. b- L’amendement : - Le fumier de ferme

L’Azote est considéré comme l’élément organique et nutritif principal des végétaux. Or, le fumier est très riche en azote. A Ampary, le fumier fréquemment employé par les paysans est le fumier de parc, c’est-à-dire, du fumier obtenu à partir des déjections solides et liquides des bestiaux, principalement des boeufs. Il en ressort que 93% des agriculteurs utilisent le fumier de ferme. Le plus souvent, on laisse les bestiaux dans un parc ou dans une étable pour y accumuler le fumier durant plusieurs mois. Ensuite, on le transporte directement dans les champs. Pendant la saison pluvieuse où les eaux de pluies peuvent souvent s’accumuler dans l’étable ou dans le parc, les paysans y mettent habituellement des herbes sèches ou des feuilles sèches. Décomposés petit à petit avec les déjections des animaux, ces débris de végétaux sont devenus des véritables engrais azotés. Le reste des nourritures des bestiaux comme la paille de céréales tiennent également une place importante car elles absorbent facilement les déjections et constituent, pour le sol, une meilleure méthode de restitution organique des plantes.

- Le compost

Étant donné que le fumier de ferme n’arrive pas à assurer la demande en fumure de tous les paysans, certains procèdent à la préparation du fumier artificiel ou du compost. Le fumier artificiel peut être préparé en quelques mois avec des pailles, des herbes sèches et des feuilles. Il demande beaucoup d’eau car il faut arroser fréquemment les masses d’herbes pour déclencher la fermentation qui les décomposent et les transforment en fumier. Actuellement, 19% des paysans enquêtés utilisent cette technique d’obtention de fumier. -Les engrais chimiques L’utilisation des engrais chimiques est toujours considérée comme un outil de l’intensification de l’agriculture car ils apportent au sol presque tous les éléments nutritifs exigés par les plantes entres autres l’Azote, le Potassium, le Phosphore, le Calcium,… Dans le sous espace d’Ampary, les engrais chimiques les plus utilisés par les paysans sont le NPK 11- 22-16 et l’Urée. En matière de culture, la culture des légumes sur tanety ou sur les rizières emploie généralement ce type d’engrais, les paysans associent les engrais chimiques avec le compost ou le fumier de ferme. A Ampary, 80% des paysans utilisent les engrais chimiques

40 pour leurs cultures. Les paysans sont alors convaincus des rôles importants des engrais chimiques dans les activités agricoles. a-1-3- Des modes d’exploitation multiformes

On entend par mode d’exploitation, les manières par lesquelles les paysans mettent en valeur leurs terres. Dans le sous espace d’Ampary, on peut distinguer trois formes de mode d’exploitations : le mode de faire valoir direct, le mode de faire valoir indirect et le mode de faire valoir mixte. -Le mode de faire valoir direct

Dans le mode de faire valoir direct, l’exploitant agricole est propriétaire et exploite lui- même ses terres. Il peut faire toutefois appel à des mains d’œuvre lorsque les activités agricoles le demandent. L’avantage de ce mode d’exploitation est le fait que la production lui revient entièrement. A Ampary, ces exploitants représentent 55% de la population agricole. Ainsi, on a pu constater, lors de nos enquêtes auprès des ménages, que 89% des rizières ; 41% des parcelles sur les collines et 87% des bas de pentes sont exploités suivant ce mode d’exploitation. -Le mode de faire valoir indirect

Contrairement au mode de faire valoir direct, le propriétaire, généralement absent, laisse à un métayer ou à un fermier la mise en valeur de ses champs. Étant donné que la densité de la population d’Ampary est relativement élevée, des paysans sont sans terres. Certains n’en disposent des fois que de petites tailles. Obligés de trouver des parcelles à exploiter, ils deviennent des métayers ou des fermiers. Dans le système de métayage, l’exploitation partage la récolte au propriétaire selon des proportions variables et fixées par un contrat préalablement établi entre les deux parties. D’habitude, il verse au propriétaire la moitié de la production. Ces métayers constituent 25% de la population agricole. Actuellement, 9% de rizières et 35% des parcelles de cultures pluviales sont exploitées par des métayers. En tout cas, ces pauvres exploitants agricoles, souvent étrangers à la famille du propriétaire, sont des personnes en qui ces derniers ont placé leur confiance. Lors des catastrophes naturelles, les métayers ne sont pas obligés de verser les parts qu’ils devraient verser aux propriétaires. Généralement, les prix de location ne sont pas à la portée de tous les paysans, donc les fermiers ne représentent que 10% de la population agricole. Par définition, on entend par fermage, un contrat par lequel un exploitant agricole loue un ou plusieurs parcelles à un

41 propriétaire. Dans notre zone d’étude, le loyer, souvent annuel, est habituellement payé avant la mise en valeur des parcelles mises en question. Ces fermiers sont constitués par les exploitants agricoles disposant des revenus relativement importants tels que les fonctionnaires, les transporteurs, les commerçants… -Le mode de faire valoir mixte Dans ce dernier type de mode de faire valoir, l’exploitation agricole peut être à la fois faite par le propriétaire et le fermier ; le propriétaire et métayer ou encore propriétaire, fermier et métayer. Ce mode d’exploitation est typique auprès des paysans qui disposent des capitaux relativement importants destinés aux activités agricoles.

42 CHAPITRE IV: LES CULTURES COMMERCIALES AU SEIN DE LA COMMUNE IV-1- Les légumes, une source importante de revenue et des nouvelles stratégies paysannes IV-1-1- Les légumes, une filière porteuse de la commune La filière légumes occupe une place de choix parmi les filières porteuses dans la commune et qui figure dans la stratégie de développement rural depuis plusieurs années. En effet, le secteur légumes est apparu comme une source de croissance agricole importante et a réduit la pauvreté au niveau de cette zone. Selon la figure n°04, les légumes sont une filière porteuse de la commune parce que cette filière a produit le 66,80% des productions agricoles, par contre les produits des céréales ne font que 13,92%, le riz fait 17,13% et les fruits est de 2,14% des produits agricoles.

Figure N°04 : Taux de commercialisation des produits agricoles dans la commune

Pourcentage des produits agricoles 2,14%

17,13%

Légumes 13,92% 66,80% Céreales Riz Fruits

Source : Enquêtes personnelles, Août 2017

IV-1-2-Les légumes, un placement de capital D’après les tableaux sur l’annexe 3, les ressources financières des ménages dans le sous espace d’Ampary sont constituées par recettes des produits agricoles, les recettes de l’élevage et les recettes des activités annexes. Mais, les recettes des légumes ont une place très importante comme sources de revenu pour chaque ménage dans le sous-espace d’Ampary car 36,79% des recettes annuelles d’un ménage aisé viennent dans la production légumière, elle occupe de 44,60% des recettes annuelles dans les ménages moyennes et 43,33% dans les ménages à faible revenu. On constate que la production des légumes est un pilier, une source de capital pour la population de la commune d’Ampary.

43 IV-1-3-Les légumes, des innovations culturales : Les cultures maraîchères sont des cultures praticables pendant toute l’année. Au lieu de laisser la terre au repos pendant la saison morte, les cultures maraîchères telles la carotte, la tomate, la pomme de terre, le haricot vert, les brèdes, les légumes sont en général pratiquées juste après le « vary ankapobeny » dont la récolte commence à partir du mois de mai. Mais la période de culture peut bien varier. Cela dépend largement de l’exploitant, de la façon dont il veut exploiter son parcelle mais également de la disponibilité de cette parcelle. Le semis peut être commencé vers début du mois de Mars, pour les tomates par exemple, et la récolte peut déjà se faire à partir du mois de juillet. Quoiqu’il en soit, la culture des carottes reste la plus dominante. Les paysans appellent également ce type de culture par « voly avotra ». Cette appellation est aussi due aux intrants apportés au sol pendant la culture maraîchère. Cet amendement a un effet bénéfique cumulé puisque non seulement il permet d’avoir une bonne récolte mais également la prochaine culture du riz bénéficiera d’un sol plus fertile. Dans les sous espace d’Ampary, il y a des sociétés et des associations paysannes tels que le LECOFRUIT, le PAPRIZ, qui innovent les cultures surtout la culture des légumes. Dans cette zone, la Société « LECOFRUIT » est la plus connu. -LECOFRUIT :

LECOFRUIT s’est appuie les paysans pour une démarche d’amélioration continue et de développement durable se traduisant au niveau agricole par une agriculture responsable et équitable garantissant une qualité optimale des légumes.

Dans la commune d’Ampary, la collecte des haricots vert est effectuée par cette société ; elle sponsorise les paysans à propos des matériels agricoles telles les engrais chimiques, les semences, le pulvérisateur. Elle donne des formations sur les techniques de la culture des haricots verts. En fait, la société achète les produits, de première qualité et refuse d’acheter les produits de qualité inférieur. Les produits non qualifiés sont vendus au marché d’Ampary par les exploitants. Les haricots verts produits avec la société Lecofruit suit la norme internationale.

44 Photo N°05- Echantillons des haricots verts collectés de la société Lecofruit

Source : Cliché de l’auteur, Septembre 2017

IV-2 – La culture de carotte, un appoint de revenu non négligeable

IV-2-1-La culture des carottes : une filière dynamique La culture de carotte prend de l’ampleur au niveau de tous les terroirs dans le sous- espace d’Ampary. La quasi-totalité des paysans pratique cette culture comme activité génératrice de revenu. En termes de revenu, elle occupe la première place dans l’économie des ménages locaux. D’après le croquis n°06, le taux de la production de la carotte par rapport aux autres types des légumes qui existent dans les six Fokontany varie entre 15 et 50%. Dans le Fokontany de Firaisantsoa par exemple, la carotte a une part de production de 50,11%, la tomate est de 14,82%, la pomme de terre est de 14,71% et les autres produits légumiers tels les choux, la chouchoute, les brèdes, les haricots verts, la citrouille, les concombres sont seulement de 20%. Alors, la filière carotte est une filière porteuse au sein de la commune d’Ampary.1 Il y a de multiples raisons pour encourager les paysans à pratiquer la filière carotte : La culture de carotte s’adapte dans tout le type de terroirs agricoles même dans les hautes montagnes, dans les baiboho, dans les pentes collinaires et surtout dans la terrasse alluviale ou dans la rizière. Mais pendant la saison chaude et pluvieuse, cette culture étale dans les parties non inondé ; et pendant la saison froide et sèche, elle se pratique comme de la culture maraichère.

1 Enquête personnelle, Septembre 2017

45 Cette filière est facile de traiter par rapport aux autres filières tels la tomate, la pomme de terre, le petit pois et le haricot vert ; car après le semis jusqu’au récolte, un seul traitement des insecticides et une séance de désherbages suffisent par contre avec les autres légumes, ils peuvent atteindre 2 ou 3 fois.

Certains exploitants n’utilisent que de fumier de ferme ou de compost pour nourrir la culture de carotte et les produits sont satisfaisants ; pourtant, les autres légumes exigent des engrais chimiques pour obtenir une bonne récolte.

Pendant toute l’année, le sous espace d’Ampary ne cesse de produire de la carotte pour appuyer les marchés local et régional.

46 Croquis n°06–la répartition de volume de production de cultures maraîchères

Source : BD500 BNGRC, 2011 ; Enquêtes personnelles novembre 2017.

47 IV-3- Accessibilité au marché des paysans IV-3-1- La commercialisation de la culture de contre-saison La commercialisation des produits agricoles de contre-saison se présente selon un système complexe. L’existence des deux intermédiaires vers les consommateurs entraîne un monopole de bénéfice au profit des collecteurs. Ces commerçants achètent les produits des paysans à des prix très bas de manière à pouvoir réaliser des bénéfices exorbitants auprès des détaillants.

Figure N°05- Le circuit commercial de la culture de contre-saison

Paysans producteurs

Consommateurs Petits commerçants Commerçants locaux détaillants transporteurs

Détaillants

Consommateurs

d’autres zones

Source : Enquêtes personnelles, août 2017 D’après le schéma n°05, le circuit commercial des cultures de contre-saison, depuis les paysans producteurs vers les consommateurs d’autres zones, consiste en une distribution effectuée par l’intermédiaire des collecteurs et de détaillants vers les consommateurs. Néanmoins, il y a aussi des parts de leur production qui sont vendues directement aux consommateurs locaux. Somme toute, les paysans sont conscients du fait que ce sont les collecteurs, les commerçants, qui profitent pleinement des bénéfices du commerce ou de la spéculation des produits. Cette situation reste valable aussi pour les autres cultures comme les céréales, le riz, les fruits,… Mais, pour la collecte des céréales et du riz, entre les paysans producteurs et les commerçants transporteurs, il y a parfois des rabatteurs qui collectent les produits dans les villages pour stocker avant de les transporter chez les grands collecteurs. En d’autres termes, ces collecteurs s’enrichissent avec cette spéculation au préjudice des paysans.

48 IV-3-2-Les différentes formes de débouchés -Débouchés et flux des produits agricoles --Les débouchés des productions agricoles Les paysans d’Ampary sont loin d’être découragés par les différents problèmes sociaux et économiques qu’ils rencontrent. Ils s’efforcent, au contraire de produire beaucoup plus, et même de chercher tous les moyens possibles pour améliorer la qualité et surtout la quantité des produits. Les débouchés de leurs produits agricoles sont presque bien définis : besoin alimentaire familiale, approvisionnement du marché local, ravitaillement des communes ou régions environnantes et même des grandes villes de Madagascar. Le sous- espace dispose d’ailleurs de presque tous les atouts qui lui permettent de s’ouvrir vers l’extérieur si l’on ne cite que la présence de la RN1 et RN43 reliant Antananarivo - Tsiroanomandidy et Analavory - Faratsiho. En général, le riz, le manioc et le maïs sont destinés essentiellement au besoin alimentaire familial et au ravitaillement du marché local. D’après nos enquêtes personnelles, 70% des quantités de paddy produits, 60% des productions de manioc et 72% des productions des maïs sont tous destinés à l’alimentation. Les restes sont vendus et écoulés sur le marché local et régional. Etant donné que le sous-espace d’Ampary est réputé pour la production de légumes, il en ravitaille principalement la ville d’Antananarivo, les communes environnantes telles Soavinandriana, AnkadinondrySakay, les villes dans les autres régions telles Tsiroanomandidy, Faratsiho, Ihosy et même dans les villes côtières telles que Majunga et Tamatave.

49 Croquis n°07 : les flux sortants de produits agricoles de la Commune d’Ampary

Source : BD500 BNGRC, 2011, Enquêtes personnelles octobre 2017. Quelquefois, des commerçants venant d’Antananarivo y viennent pour collecter des légumes pour les revendre ensuite chez eux. Chaque semaine, plus de 20 tonnes de tomates et de carottes partent d’Ampary pour être écoulée dans les autres Communes et Régions. Les produits destinés vers les différents marchés sont distingués ; car tous les produits agricoles animales et végétales sont exportés vers la ville d’Antananarivo et vendus sur la marché local d’Ampary ; mais, la tomate et la carotte sont les produits exportés vers la ville de Majunga et la ville de Tamatave ; la tomate est également destinée vers le marché d’Ihosy et tous les produits légumiers approvisionnent les marchés de la ville de Soavinandriana, de Faratsiho et de Tsiroanomandidy. Concernant les tabacs et les haricots verts, les débouchés des produits sont notamment bien déterminés. Le premier est collecté par la société OFMATA et le dernier par la société Lecofruit.

50 Conclusion de la Deuxième Partie

La deuxième partie de ce mémoire renferme d’un intérêt certain dans la mesure où elle exprime clairement la réponse à la problématique préalablement posée. Ainsi, cette réponse se base sur trois paramètres fondamentaux : les dimensions agraires des pratiques paysannes, les dimensions agricoles de cultures locales et l’appréciation de l’évolution de l’économie rurale au sein de la commune d’études. D’abord, les dimensions agraires mettent en exergue l’analyse des terroirs agricoles. Ampary est caractérisée par l’omniprésence de terroirs sur les terrasses alluviales très fertiles et représentent un fort potentiel d’aménagement agricole. Ensuite les dimensions agricoles avec l’analyse de beaucoup d’éléments : typologie des cultures, le rendement, les techniques culturales, le mode de faire-valoir, etc. Les résultats de l’étude résultent de la prédominance des agricultures vivrières basées sur les rizicultures irriguée et sur tanety. Le poids de cultures pluviales sur tanety est aussi prépondérant dans le système étudié. Enfin, cette troisième partie s’attèle également sur la question de l’économie rurale au sein de la zone d’étude. On commence maintenant à apercevoir l’ouverture de cette économie rurale, si on se réfère sur le cas de la commune d’Ampary, vers l’économie du marché où l’on a observé le dynamisme de certaines filières dans les cultures maraîchères, plus particulièrement la culture de haricot vert qui est très dynamique dans le cadre de la chaîne de valeur appuyé et associé avec une entreprise agroalimentaire comme LECOFRUIT. Dans son ensemble, le paysage agricole d’Ampary est très diversifié. Les paysans savent s’adapter leurs calendriers culturaux au climat de la zone. Par exemple, pendant, la saison sèche et froide, ils cultivent les cultures de contre-saison. Même si les outils de production ne sont pas très performants, l’emploi des engrais chimiques commence à gagner du terrain. Ainsi, les rendements agricoles commencent à s’améliorer.

51

Troisième Partie :

CONTRAINTES SOCIO-SPATIAL ET

PERSPECTIVES DE L’AGRICULTURE LOCALE

52 CHAPITRE V- LES CONTRAINTES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE V-1- Les problèmes des activités agricoles Les effets conjugués de la fertilité et de la topographie des sols et des ressources naturelles de la zone constituent des atouts pour le développement de l’agriculture. La mise en œuvre de la révolution verte dans la commune mobilise toutes les instances concernées à gagner le pari, mais les moyens utilisés restent dérisoires. L’insuffisance de moyen financier des paysans entrave l’accès aux moyens de production. L’enclavement génère l’esprit d’autosubsistance chez les producteurs dans certains Fokontany. Les acquis en matière d’infrastructures de base doivent être renforcés (réhabilitation des barrages). Pour l’instant, l’intégration des activités agricoles dans le circuit de la monétarisation dépasse la capacité conceptuelle des paysans (très peu d’expérience en la matière). La destruction progressive de l’environnement, avec le changement climatique semblent compromettre le défi de la production agricole. Cette situation fait appel à l’amélioration de l’environnement socio- économique et écologique dans son ensemble.

V-1-1- Le changement climatique Le climat est l’un des piliers qui favorisent l’agriculture, surtout les précipitations car l’eau des pluies est très importante pour le cycle végétatif agricole. La figure n°06 marque la différence les précipitations mensuelles entre l’année 2014, 2015 et 2016. La courbe des précipitations de l’année 2014 a un pic dans le mois du décembre avec la quantité des pluies de 400 mm environ. Et les précipitations mensuelles de l’année 2015 atteignent jusqu’au 500 mm dans le mois du février le premier pic et elles ont un deuxième pic dans le mois du décembre avec la quantité de 400 mm. Donc, il y a une différence de 100 mm des pluies entre les mois le plus précipités dans les années 2014 – 2015. Mais pendant l’année 2016, la quantité des pluies a baissée par rapport aux autres années précédentes ; car les précipitations mensuelles n’atteignent que jusqu’à 200mm du mois de janvier à mars, et les autres mois n’ont eu que 100 mm de précipitation. Alors, la différence de la quantité des pluies entre les mois les plus précipités de l’année 2015 et 2016 est de 300 mm, d’ailleurs, la quantité de précipitations annuelles de l’année 2015 est de 1516,3mm, mais celle de l’année 2016 est de 821mm. Donc, il y a un changement climatique qui a lieu dans la zone d’étude et même dans tout le pays.

53 Figure N°06- Différences des précipitations mensuelles à Ampary entre les années 2014, 2015 et 2016

600

500 Précipitations Mensuelles en mm 400 (2014) Précipitations 300 Mensuelles en mm (2015) 200 Précipitations Mensuelles en mm 100 (2016)

0 J A S O N D J F M A M J

Source : Service de la Météorologie Ampandrianomby-Anatananarivo, 2017

Figure N°07- Les Températures moyennes mensuelle à Ampary(2014,2015 et 2016)

25

20

Température moyenne 15 mensuelle en °C (2014) Température moyenne 10 mensuelle en °C (2015) Température moyenne mensuelle en °C (2016) 5

0 J A S O N D J F M A M J

Source : Service de la Météorologie Ampandrianomby-Anatananarivo, 2017

Or, le changement climatique est l’un des problèmes majeurs pour l’activité agricole dans la commune rurale d’Ampary. Les paysans ont l’habitude de suivre leur calendrier agricole mais le climat ne correspond pas à leur calendrier à cause de ce changement, alors le rendement de la production diminue, la production n’atteint pas une bonne qualité; l’écoulement des produits connaît une difficulté et les revenus des producteurs baissent. D’après la photo n°09, les herbes poussent sur le terrain de la rizière à cause de l’insuffisance

54 d’eau pendant la saison pluvieuse pour irriguer la riziculture, alors, la culture est en train de se détruire. En effet, la production agricole de l’année 2016-2017 a diminué de moitié par rapport à la production agricole des années précédentes, surtout le riz et les céréales.

Photo N°06- L’insuffisance d’eau sur la riziculture irriguée

Source : Cliché de l’auteur, Décembres 2016

V-1-2- Les problèmes fonciers ou insécurité foncière La complexité des situations foncières où la majorité des terres sont des propriétés privées non titrées engendre ainsi l’instabilité foncière; les peuples dans la commune ont une habitude de s’approprier leurs terres à partir de l’héritage, ils subdivisent entres les familles héritières mais leurs terres ne sont pas titrés au niveau de l’administration publique, leurs répartitions se font avec une confiance mutuelle. Mais des générations en générations, les héritiers se remettent en cause la répartition de la terre et entre conflits. Certains conflits restent au niveau du fokontany mais certains arrivent jusqu’au tribunal de Miarinarivo et même jusqu’au tribunal d’Anosy-Antananarivo. Alors, les paysans dépensent beaucoup d’argent à cause de ces conflits. De plus, le rétrécissement de la rizière est un problème pour le peuple d’Ampary ; car

55 l’aliment de base de malgache est le riz ; mais le paysan d’Ampary ne possède pas de grande rizière. Un ménage n’a pas plus de cinq parcelles d’environs de 10m de largeur et de 25m de longueur et beaucoup des ménage n’a pas de rizière. Comme pour les paysans dans le Fokontany d’Antsevabe qui n’ont pas de sources pour alimenter en eau leur rizière, la population dans cette Fokontany pratique la culture du riz pluvial pour se nourrir. Alors, les vallées et les tanety occupent les différentes cultures avec la culture du riz, les paysans subdivisent leurs terres pour gérer ces types de culture. De plus, les immigrés dans cette commune n’ont pas de terre à cultiver, ils louent la terre des autochtones ou ils exploitent la terre de la propriétaire et puis la production se subdivise en trois dont un-tiers pour la propriétaire et les deux-tiers pour les exploitants. Donc la production du riz ne ne sont pas suffisants pour les ruraux d’Ampary. Ils doivent donc acheter du riz en vendant les autres produits, mais le prix d’achat est beaucoup plus cher que le prix de vente. En effet, le problème de l’insuffisance de terres cultivables se pose actuellement par rapport à l’accroissement démographique galopant, avec une densité plus de 520 hab/km en 2015.

V-1-3- Les catastrophes naturelles: - Les insectes : La lutte contre les insectes pose un autre problème pour les cultivateurs, les insectes ravagent les cultures. Pour la riziculture, le voana, le tsingalambilana et des chenilles détruisent la tige du riz. Pour la tomate, l’olimpanjay, le ramerina pénètrent dans les grains et cela entraîne la destruction de la production. D’ailleurs, le prix des insecticides est très cher : 6 000 Ariary le ¼ de litre et cela peut couvrir seulement trois ares alors qu’on devrait pulvériser les produits au moins deux fois si on veut obtenir une bonne récolte. - La cyclone: Pendant la saison pluvieuse, surtout le mois de décembre et de février, le cyclone est dangereuse pour la culture notamment le maïs, les haricots et le riz. Pendant cette période, certains paysans sont en train de récolter le riz de la première saison mais le mauvais temps vient avec le cyclone alors les travailleurs ne peuvent pas effectuer correctement leur tâche, les épis sont abîmes à cause de l’humidité. D’ailleurs, le riz de la deuxième saison ou le « vary ankapobeny » est en train de fleurir pendant la période du cyclone, mais les pollens du riz ne résistent pas au vent alors et ils tombent, il n’y a plus de grains, on appelle ce phénomène « manakofa ». Presque toutes les cultures ne résistent pas au phénomène du cyclone. Alors, le rendement diminue, et les paysans perdent beaucoup d’argent surtout quand le mauvais temps dure longtemps.

56 Photo N°07- Le maladie du riz, appelé : « manakofa »

Source : Cliché de l’auteur, Avril 2017 « akofa »

V-1-4- Mauvaise état de la route Les paysans ont été globalement satisfaits de la campagne agricole de l’année 2015. Le climat, notamment la pluviométrie, a été favorable à l’agriculture. Le rendement, comparé à la campagne précédente, a connu une augmentation encourageante. Mais l’état de la route qui relie entre les Fokontany et le chef-lieu de commune décourage les producteurs pour le transport des produits puisque le frais de transport entre les Fokontany et le point de collecte ne cesse d’augmenter surtout pendant la période pluvieuse qui rend les routes impraticables et difficile d’accès surtout les pistes inter-fokontany. Les paysans doivent utiliser la charrette comme moyen de transport et de batelage à dos d'homme pour transporter leurs produits vers l’habitat et même vers le marché. Cependant beaucoup des paysans n’ont pas ce moyen, alors ils doivent louer ou payer le frais de transport entre le 20 et 70 Ariary/Kg selon la distance ou 3 000 Ariary pour un voyage à dos d’homme.

57 Photo n°08 : L’état de la route qui relie le fokontany Firaisantsoa et le chef-lieu de la Commune

Source: Cliché de l’auteur, Aout 2017

V-1-5- Activité agricole: mode traditionnel dominant A propos de l’activité agricole, le système extensif prédomine dans la commune rurale d’Ampary. Les paysans utilisent des matériel agricoles archaïques et rudimentaires : Angady avec manche; Charrue à bœuf; Sarcleuse; Herse; Charrette; Faucille; Fourche. Ils utilisent des engrais (NPK, Urée, Fumier de parc) mais à cause de la faiblesse de pouvoir d’achat, ils ne respectent pas les doses recommandées pour la fertilisation du sol. En effet, le travail effectué journaliérement dans cette commune est mineur ; à titre d’exemple, une demi- journée de travail, une repiqueuse en ligne de 6 h à 11 h, elle n’effectue que 3 à 3,5 ares ; une demi- journée de travail d’une charrue sur la rizière est 12 à 25 ares ; le labour d’un homme dans la rizière de 7h à 15h est de 2 à 3ares ; et une demi-journée de travail d’une sarcleuse sur rizière de 6h à 11h est de 15 à 25 ares. Alors, la pratique du mode de culture traditionnel limite le développement de cette activité.

58 La mécanisation, encore au stade de la traction animale pour la majorité, se pratique dans les exploitations de taille relativement petite. Les photos n°12 montrent l’extensification du système de production, car le transport se fera à dos d’homme ou à la charrette ; le transport motorisé des produits vers le marché local reste minime dans la commune.

Photo n°09 : Les moyens de transport pour les activités agricoles dans la commune

Source : Clichés de l’auteur, Aout 2017

V-1-6-L’instabilité du prix des produits: Le prix de récolte qui est très bas est l’un des principaux problèmes des agriculteurs; donc les paysans ne sont pas satisfaits de cette situation, surtout à la campagne avec diverses récoltes. Le prix de la production agricole dans le marché d'Ampary est marqué par une très grande variation selon que les produits sont rares ou que la demande du consommateur augmente ou selon que les collecteurs imposent leur prix. Parfois, pendant la période de semis, le prix de la production est élevé parce que, les consommateurs ont besoin de ces produits, et ils demandent ces produits sur le marché local ou régional. En effet, même le prix de la production agricole est élevé, il n’y a pas assez de produits à vendre, alors les exploitants ne gagnent pas beaucoup des bénéfices, de plus, la plupart des paysans dans la Commune achètent du riz pour leur consommation alors que pendant la période de soudure, le prix du riz augmente. Par conséquent, les paysans vendent les produits à bas prix mais les rachètent plus

59 cher. D’autre cas, à l’exemple de la production de tomate; pendant la campagne de production; la case de tomate est de 1 000 Ar, mais dans la période où les tomates sont rares, ce prix atteint jusqu’à 35 000 Ar la case. Cette instabilité du prix des produits vient du fait que les collecteurs font leur loi car la majorité des paysans n’ont pas du moyen pour transporter les vers la ville.

Tableau N°07- Variation des prix des productions agricoles à Ampary Spéculations Prix élevé Prix moyen Prix bas Riz (Paddy) 1000 Ar/Kg 800 Ar/Kg 500 Ar/Kg Maïs 1500 Ar/Kg 700 Ar/Kg 350 Ar/Kg Manioc 600 Ar/Kg 400 Ar/ Kg 200 Ar/Kg Haricot 4500 Ar/Kg 2500Ar/Kg 1500Ar/Kg Citrouille 150 000Ar/Charrette 100 000Ar/Charrette 80 000Ar/Charrette Chouchoute 30 000Ar/Case 3 000 Ar/Case 1 500 Ar/Case Carotte 1 500Ar/Kg 700Ar/Kg 250Ar/Kg Pomme de terre 800Ar/Kg 600Ar/Kg 200Ar/Kg Tomate 35 000Ar/Case 15 000Ar/Case 1 000Ar/Case

Source : Enquêtes personnelles, Aout 2017

V-1-7- Problème d’eau L’eau est très importante pour les activités agricoles surtout pour les cultures irriguées mais les paysans dans la commune d’Ampary font face à un grand problème d’eau notamment le fokontany d’Antsevabe, d’Aminamontana, et de Gasige. La source et le fleuve qui alimentent ces fokontany restent insuffisants pour l’agriculture car ils sont moins nombreux et même inexistant dans le fokontany d’Antsevabe. Ce problème relié avec la condition naturelle déjà existante, puis associe avec le manque d’efficacité du système d’irrigation et la manque d’entretien et de réhabilitation des barrages. D’après la photo n°13, la rivière Zanakolo s’assèche pendant la saison froide et sèche, mais l’eau coule un peu deux fois par semaine pendant cette période. Et les Fokontany s’organisent pour gérer l’eau et pour distribuer sur le champ de culture de contre-saison.

60 Photo n°10 : l’assèchement de la rivière Zanakolo

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

V-2- Les problèmes socio-spatiaux et économiques

V-2-1- Bilan budgétaire conditionné par les revenus agricoles Le bilan budgétaire est le résultat financier annuel du ménage, compte tenu des recettes encaissées et des dépenses effectuées. Ce bilan varie d’une année à une autre car il dépend de plusieurs facteurs dont les facteurs climatiques desquels dépendent la qualité et la quantité des produits agricoles, les situations politiques et économiques qui dictent les prix des produits sur le marché. Les revenus monétaires des paysans sont déterminés à partir de la taille de leur exploitation, la qualité et la quantité des produits destinés à la vente et les activités annexes qu’ils exercent. Dans la Commune Rurale d’Ampary, les agriculteurs constituent 89% de la population totale. Tenant compte de leurs revenus monétaires, on peut classer les ménages en trois catégories bien distinctes : les ménages aisés (8,92%) avec un bilan budgétaire excédentaire, les ménages moyens (73,85%) avec du bilan budgétaire équilibré et les ménages vulnérables (17,85%) avec du bilan budgétaire déficitaire.

61 Figure N°08- Les bilans budgétaires des ménages de la Commune d’Ampary

MENAGES AISES MENAGES MOYENS MENAGES VULNERABLES

Source : Enquête personnelle, Commune Rurale Ampary, 2017

V-2-1-1- Les ménages à bilan budgétaire excédentaire Le bilan budgétaire d’un ménage est dit excédentaire quand les recettes annuelles sont supérieures aux dépenses. En cas d’excédent de recettes, le ménage a le choix entre investir dans d’autres activités ou de faire une épargne. En général, les ménages ayant un bilan budgétaire excédentaire s’investissent dans d’autres activités telles que l’élevage de porcs, la collecte des produits agricoles, le commerce, … A Ampary, 8,92% des ménages seulement ont un bilan budgétaire excédentaire. Les revenus agricoles constituent la principale ressource financière des ménages. En effet, 80% des ménages ayant un bilan budgétaire excédentaire affirment que plus de 70% de leurs recettes annuels proviennent de l’agriculture.

Photo N°11- Exemple d’habitation du ménage aisé à Ampary

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

62 V-2-1-2- Les ménages ayant un bilan budgétaire équilibré Les ménages ayant un bilan budgétaire équilibré sont majoritaires parce qu’ils constituent 73,23% des ménages. Etant donné que la population d’Ampary vit essentiellement de l’agriculture car le 90% des revenus de ces ménagent proviennent de l’activité agricole ; ainsi, 70% de ces ménages ayant un bilan budgétaire équilibré affirment que leur production de paddy n’arrive pas à assurer leur subsistance annuelle en riz. En effet, les dépenses en consommation sont élevées.2

Photo N°12- Exemple d’habitation du ménage moyenne à Ampary

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

V-2-1-3- Les ménages ayant un bilan budgétaire déficitaire Il s’agit des petits exploitants agricoles ne disposant que moins de 20 ares de parcelles sur les tanety. Quelquefois, certains ménages ne disposent même pas de terre mais vivent seulement du métayage ou des salaires agricoles ou de petit commerçant. En effet, ces ménages vivent dans des conditions très difficiles surtout pendant la période de soudure. Ils constituent 17,85% des ménages. Les recettes provenant de leurs exploitations sont moins importantes par rapport aux recettes des activités annexes telles l’artisanat, la fabrication de brique, la maçonnerie… car ces derniers constituent la principale ressource financière de ces ménages.

2 Enquête personnelle, Septembre 2017

63

Photo N°13- Exemple d’habitation du ménage vulnérable à Ampary

Source : cliché de l’auteur, Août 2017

V-2-2- La dégradation du milieu naturel La dégradation du milieu naturel est devenue un problème pour l’agriculture à Ampary. Elle est marquée entre autre par le dynamisme de l’érosion des sols très violente. Les formes d’érosion propres à Ampary sont les ravins. Elles sont essentiellement causées par les ruissellements concentrés des eaux de pluies et qui sont généralement fortes au niveau des pentes abruptes. En général, le climat, la faible couverture forestière et les types de sol du sous-espace d’Ampary sont favorables à l’érosion différentielle. Ampary est influencé par un climat tropical d’altitude à deux saisons bien distinctes : une saison sèche et froide, et une saison chaude et pluvieuse. Pendant la saison sèche et froide, le sol généralement poreux peut connaitre un assèchement jusqu’à plus de 3m de profondeur. Avec les sols volcaniques, l’absence des couvertures végétales sur le sous-espace d’Ampary facilite l’érosion. Pendant la saison pluvieuse où les pluies sont intenses et à caractères orageux, l’érosion du sol se produit facilement. V- 2-2-1- Les ravins Les ravins sont de profonds fossés creusés profondément par les ruissellements d’eaux qui se développent sur les versants des cônes volcaniques. Ils débutent généralement par des fissures plus ou moins profondes (5 à 10m) qui s’élargissent et s’approfondissent progressivement. Les grands ravins d’Ambasy sont des exemples très significatifs. Ils ont pris naissance sur les parties mises en valeur de façon irrationnelle. Les traces des anciennes parcelles de culture sont encore très visibles. Le phénomène est d’ailleurs accentué par le fait

64 que les pentes sont très fortes et sont dépourvues de couverture végétale. La vitesse des eaux de ruissellement est donc devenue de plus en plus rapide. Les paysans devraient être conseillés à aménager les parcelles sur les pentes suivants les courbe de niveau. Des reboisements d’eucalyptus et de pins y sont pratiqués mais ils n’arrivent pas à stopper les érosions du sol.

Photo n°14- Les ravins d’Ambasy

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

V-2-2-2- Les impacts des érosions du sol Outre la destruction du milieu naturel, principalement du sol, les érosions différentielles ont aussi des impacts sur l’économie de la zone. Les sols érodés sont devenus stériles car les matières organiques qui les rendent fertiles sont lessivées par les eaux de ruissellement. De plus, les parcelles de cultures se trouvant sur le passage des eaux torrentielles sont détruites. Les paysans essayent parfois de construire de diguettes afin de protéger les terrains de cultures mais elles ne résistent pas aux violences des eaux. La destruction des infrastructures hydro-agricoles et la disparition des parcelles de cultures peuvent entrainer une baisse de production. Ainsi, quand les productions baissent, l’économie générale du sous-espace qui sera déclinée et fragilisée.

65 CHAPITRE VI : LES STRATEGIES ET LES ACTIONS PRIORITAIRES La majorité de la population rurale d’Ampary vivent des activités agricoles, alors ces activités assurent la survie des ménages au sein de cette commune. Mais la population fait face à des problèmes qui bloquent le processus du développement local en général au sein de la zone d’étude. Face à ce contexte, le poids de la pauvreté monétaire est crucial et il faut prioriser l’amélioration de ressources de revenus des ménages avec des activités rurales tournées vers les marchés. On assiste donc à une stratégie de diversification des activités comme la pratique d’élevage d’appoint mais également ‘autres activités qui peuvent procurer de ressource monétaire dans l’immédiat. Parallèlement, pour redynamiser le processus du développement rural dans cette commune, les paysans avec les acteurs institutionnels, notamment la Commune, doivent soutenir la mise en œuvre effective de certaines actions urgentes afin de résoudre leurs problèmes.

VI-1- Les stratégies de diversification de pratiques paysannes

VI-1-1- L’élevage : revenus complémentaires paysannes L’élevage, associé à l’agriculture, est une activité d’appoint en fournissant principalement le travail et la fumure organique, c’est une machine de transformation des rebuts agricoles, et il constitue l’épargne familiale. Le cheptel est majoritairement bovin, en conduite habituellement extensive ; il constitue une épargne utilisable en cas de besoins monétaires urgents, et en conduite intensive, on en tire des revenus réguliers. Les élevages laitiers sont encore rares, car ils sont trop exigeants en termes de conduite et d’entretien. Les paysans avancent comme prétexte le coût de prestation des vétérinaires. Les autres élevages concernent l’aviculture et les porcs. VI -1-1-1- L’élevage bovin : Dans la commune d’Ampary, le système d’élevage extensif concerne en grande partie les races locales, mais en générale l’élevage bovin dans cette commune exploite cinq différentes races : Rana, Braham, Zébu malgache, Pie Rouge et Holstein. Pour la vie quotidienne de ces animaux, les zébus se baladent dans les montagnes toute la journée pour brouter les herbes avec le petit garçon qui les garde. Les ménages n’ont pas beaucoup de zébus, ils possèdent en moyenne 3 têtes de zébu par ménage mais moins nombreux sont les ménages qui possèdent une trentaine de zébus. Les paysans utilisent les bêtes pour les activités relatives au travail de la culture : pour tirer la charrette en transportant les produits agricoles et pour obtenir des

66 engrais organiques. Leur alimentation se limite à des pailles, les restes du tri de manioc et de l’herbe de pâturage naturel. Les animaux destinés à la vente sont amenés au marché hebdomadaire du lundi de Soavinandriana. Les papiers concernant ces animaux doivent être en règle : certificat de vaccination ; passeport et boucles d’oreilles. Mais dans cette commune, l’introduction de l'élevage intensif commence à prendre place dans le chef-lieu de la commune. Les éleveurs s’intéressent aux nouvelles races améliorées de vaches laitières (Holstein et pie rouge), mais l’exigence de la conduite technique ralentit son expansion rapide.

Tableau n°06 : effectif de zébus dans la commune d’Ampary RECENSEMENT RECENSEMENT ESTIMATIF RECENSEMENT FOKONTANY ESTIMATIF (Année 2013) (Année 2015) ESTIMATIF (Année 2016) Ambodifarihy 284 245 281

Aminamontana 383 495 517

Ampary 745 594 773

Antsevabe 264 451 281

Firaisantsoa 661 704 692

Gasige 214 217 241 TOTAL 2 551 2 506 2 747 Source : Service Vétérinaire, Ampary, Août 2017

D’après le tableau n° 06, on constate une baisse du nombre de zébu entre les années 2013 et 2015, mais il y a une augmentation pour les années 2015 et 2016. Cette augmentation s’explique par le fait que le taux de couverture vaccinale atteint 100%, du fait de la sensibilisation intensive et des appuis et organisation du travail entrepris par les responsables locaux (les vétérinaires sanitaires) avec le programme de vaccination par fokontany. L’interdiction de vente des animaux non vaccinés contraint les éleveurs à s’y plier. Par ailleurs, il n’y a aucun problème pour les produits vétérinaires. Le taux de maladies bovines (diarrhée, besoroka, bearika, ...) a significativement diminué.

67 Photo n°15 : Un petit garçon qui garde les bétails de la famille

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

VI -1-1-2- L’élevage porcin : Pendant le recensement estimatif des cochons en 2015 dans la commune, on a enregistré le nombre 1 400 têtes du porc avec les trois races: le Land races, le Large white et la race locale. L’élevage du porc dans cette commune suit le système semi-extensif; la majorité des éleveurs enferment leurs porcs, de 2 ou 3 têtes du porc par éleveur dans un petit parcage mais ils ne leurs donnent pas des aliments complets pour l’engraissement : ils donnent des patates douces ou du manioc. Mais, il y a des paysans minoritaires qui pratiquent l’élevage intensif, c’est le cas de certains éleveurs dans le chef-lieu de la commune. Chez ces minoritaires, un éleveur possède une trentaine des têtes de porc, avec une ferme bien structurée, des aliments maîtrisés et un traitement de vaccination organisé. Ces éleveurs vendent les fumures organiques que fournissent leurs bêtes. La viande du porc est vendue aux bouchers d’Ampary et de Soavinandriana ou collectée directement au village par les démarcheurs à destination de Tananarivo. Les maladies porcines les plus fréquentes (peste porcine africaine, pasteurellose, pneumonie,...) sont presque inaperçues dans cette commune

68 Photo n°16 : Les cochons dans leur cage

Source : cliché de l’auteur, Août 2017

VI-1-1-3- L’élevage avicole Pour l’élevage avicole, les paysans élèvent des poules qui atteignent jusqu’à 11 000 têtes en année 2015 dans la commune, on compte aussi d’autres volailles : canards, dindons et oies qui comptent 2 000 têtes. Ces élevages sont généralement des poulets de chair et peu de poule pondeuse. Mais 80% des éleveurs pratiquent l’élevage des poules surtout extensif. Ces volailles s’abritent dans la cuisine la nuit et errent partout le jour. Ces volailles sont destinées à l’alimentation et à la vente en cas de besoin financier urgent. Alors, les paysans n’ont pas souvent l’habitude de vacciner leurs volailles. Les animaux malades sont servis au repas familial. Parfois, c’est au moment de l’apparition de la maladie qu’ils vaccinent leurs volailles, ce qui n’est pas une bonne manière de gérer l’exploitation. Heureusement, que la maladie des volailles (Marek, choléra aviaire, peste,...) a baissée. Bref, en matière d’élevage, le cheptel est majoritairement constitué de zébus qui servent pour travailler la terre et qui servent d’épargne, puis d’un petit nombre de cochons et diverses volailles en petites quantités, sans grande prétention commerciale. Malheureusement les systèmes d’exploitation intensifs restent très minimes dans la commune. Les animaux y souffrent généralement de malnutrition et de mauvaises conditions de parcage.

VI-1-2- Activités commerciales: Les paysans pratiquent le petit commerce dans les chefs-lieux de Fokontany, dans les chef-lieu de commune ou au bord de la route, l’économie de certains commerçants est basée sur petit commerce ; comme l’hôtellerie, la boucherie, l’épicerie, la poissonnerie, la vente des légumes, des intrants agricoles, des fruits, de charbon en détail… mais les autres commerçants

69 associent leurs activités avec l’activité agricoles ou d’autres activités comme la couture ou la menuiserie,… En somme, la majorité de ces petits commerces c’est l’épicerie ou la vente en détail. L’approvisionnement en produits de première nécessité de la population de la commune d’Ampary peut se faire depuis la petite ville d’Ampary et le village d’Aminamontana. Dans la ville d’Ampary se tiennent jours de marché agricole hebdomadaire dont le lundi et le jeudi. Le transport de marchandise intra-communale se fait par charrette, à bicyclette ou à dos d’homme, mais le transport extra-communal est effectué par les taxi-brousse sur le porte bagage et par les camions.

VI-1-3- Exploitation forestière: L’exploitation est destinée à la production de bois de chauffe, de charbon de bois et à la menuiserie. Certaines populations vivent de l’exploitation forestière. Ils exploitent surtout l’eucalyptus et les pins; et ils plantent également les arbres fruitiers (avocatier, bananier...). Le responsable des eaux et forêts au niveau de la commune fournit les plants. Les forêts ne sont pas gérées au niveau de la commune, et chacun reboise ses parcelles à sa propre guise. Les organisations villageoises et les écoles organisent aussi le reboisement sur des parcelles prédestinées.

VI-1-4- Le transport Le transport est un des facteurs permettant de mesurer le développement social et économique, et plus particulièrement du secteur tertiaire d’une région. A Ampary, le transport terrestre est le seul moyen possible d’effectuer des échanges à l’intérieur et à l’extérieur du sous-espace. Les transporteurs, regroupés en coopératives de transports ou en collecteurs individuels, ne représentent que 0,9% de la population active. En 2016, 10 camions exercent la fonction de collecteurs, 6 tracteurs occupent le transport des produits locaux, 3 coopératives de transports tels que le VANOFOTSY, le FIFITSI et le FIFIAMI assurent les transports des voyageurs vers Antananarivo, Miarinarivo et Arivonimamo ; et des automobiles Mazda assurent le « jono botry » ou le relais de Soavinandriana – Ampary – Ampefy - Analavory.

VI-1-5- L’artisanat Cette catégorie de population active est essentiellement constituée par des personnes vivant dans le domaine de la maçonnerie, de la charpenterie, de la scierie, de la menuiserie, du tissage de natte et de soubique… Ces artisans sont minoritaires car ils ne constituent que 3%

70 de la population active. Faute de financement et de matériels, ils sont loin d’être professionnels dans leurs activités.

Photo N°17- Les nattes ou « tsihy » vendus sur le marché d’Ampary

Source : Cliché de l’auteur, Aout 2017

VI-2- Aménagement rural: les priorités de développement

IV-2-1- Mise en place des infrastructures de base

Réhabilitation de la route Les routes reliant les Fokontany sont très mauvaises, mais les paysans doivent assurer la communication pour transporter les produits vers le marché et pour transporter les produits dans des champs vers l’habitat des producteurs. La route la plus dégradée est l’axe qui relie le Fokontany d’Ampary et le Fokontany de Firaisantsoa ; la plupart des hommes prennent à dos leurs produits pour rejoindre le chef-lieu de commune. L’état de route est une des principales conditions pour développer un lieu pour écouler les produits vers le marché. Alors, pour mieux atteindre le développement de l’activité agricole dans la commune, notamment l’augmentation de l’économie de la population ; doit réhabiliter la voie de communication reliant l’axe Ampary - Firaisantsoa. Car elle est importante et prioritaire car ce Fokontany est plus étendu que les autres Fokontany, sa population est également plus dense.

Réhabilitation des barrages L’eau pour alimenter les cultures et l’élevage est un grand problème pour les paysans de la commune d’Ampary. L’amélioration des canaux d’irrigation, des infrastructures de l’eau existant dans la commune et la réhabilitation des barrages pour faciliter l’accès à l’eau des

71 terrains cultivés est la meilleure solution pour l’amélioration du secteur d’activité agricole. La réhabilitation et l’aménagement des trois barrages : Andranomena, Ambodifarihy, et Tsiafakomby sont une priorité de la commune mais elle attend le résultat de recherche de bailleur de fond.

Réhabilitation du marché Le jour de marché hebdomadaire de la commune est le jeudi et le lundi, mais le dernier coïncide au jour de marché du chef-lieu du district avec une distance de 10 Km au long de RN 43. Cette coïncidence entraine la stagnation du développement du marché de la commune car la plupart des commerçants qui viennent des villes vont dans le marché du chef- lieu du district, alors le marché de la commune d’Ampary est déserté. Donc le jour du marché du lundi devrait remplacer à l’autre pour développer le marché. De plus, l’amélioration des infrastructures pour un meilleur accès aux marchés tels que les pavillons de vente et exposition des produits potentiels fait partie du développement de l’activité agricole.

IV-2-2- Migration planifiée La commune rurale d’Ampary et constituée par une population galopante par rapport à son statut de commune rurale avec la densité moyenne de 520 hab/Km2, alors que la faible surface cultivable pose un problème pour la population. Donc l’administration dans la commune doit prendre une décision pour gérer les immigrants qui s’y installent; puis encourager les jeunes à suivre des études supérieures dans la ville de Madagascar pour résider dans cette ville ou d’autres localités en tant que travailleur après leurs études. De plus, préparer la petite ville d’Ampary suivant le phénomène d’urbanisation à partir de la migration de certaines populations dans les cinq Fokontany vers cette petite ville, c’est-à-dire que dans cette endroit, créer d’autres activités pour faire vivre la population tels que l’installation des industries qui transforment les produits agricoles, la création d’une grande société pour l’élevage intensif de porc ou des volailles.

IV-2-3- Appuis au développement et organisation paysanne Les paysans s’associent pour garder la solidarité économique et sociale. L’association a le rôle de fixer les prix des produits. Comme toute association et coopération ; chaque groupement de paysans de commune se consacrent généralement à l’amélioration des revenus de ses membres. De plus, la commune d’Ampary possède déjà des organismes qui appuient les ruraux en améliorant leur condition de vie en les accompagnant en matière d’aide pour la gestion familiale, aide matériel, remboursement des capitaux et la plupart de ces entités

72 développe la création et le fonctionnement d’organisations paysannes à vocations variées allant du simple développement agricole à des spécialisations socio-économiques bien déterminées (élevage laitier, petit élevage, protection de l’environnement, gestion des ressources naturelles, produits de rente, transformation de produits agricoles, crédit et épargne ruraux, irrigation, etc.), en passant par diverses actions sociales (adduction d’eau, éducation sanitaire, etc.). Voici les organismes et les projets qui contribuent dans l’observatoire à l’appui au développement, ce sont le SAHA Imerina, le PSDR, le BVPI, le GCV, le BIF, le PROSPERER, le CSA et les CECAM. D’autres projets plus spécifiques s’y installent également, à savoir : l’OFMATA, le LECOFRUIT, le FID et la BOA. Mais dans la commune, les membres des organisations paysannes sont de 150 membres au maximum et les paysans qui rentrent au sein des organismes sont plus nombreux. Alors les paysans doivent se forcer pour rentrer dans les associations existantes ou dans les organisations d’appui au développement sur la commune pour développer leurs économies.

IV-2-4- La diversification des activités pour dynamiser l’économie rurale Les seules activités basées sur l’économie agricoles ont montré leurs limites pour subvenir aux besoins de la population tant dans le temps que du point de vue de l’espace. En même temps que l’amélioration de la production, une plus grande diversification des activités rurales a été conçue à moyen terme pour procurer des revenus supplémentaires à la population rurale de façon à réduire la pression qu’elle exerce sur le milieu naturel. La population a commencé depuis un certain temps à puiser sur les dernières ressources du milieu, la terre à cultiver devient insuffisante pour la raison de l’explosion démographique, le sol est appauvri au regard de besoin des engrais, l’eau pose toujours les problèmes pour l’agriculture. De plus, Ampary bénéficie de l’axe RN 1 et RN 43 pour la circulation des biens et des services, alors l’activité commerciale et celle de transport peuvent servir de booster l’activité agricole et pour développer l’économie rurale de cette commune. D’ailleurs, la commune Ampary constitue un attrait pour les touristes grâce à la présence des dômes volcaniques, du lac d’Ambohijoa et à la proximité du lac Itasy. Donc la multiplication des autres activités comme l’activité commerciale, l’activité de transport, l’activité du tourisme… est l’une des solutions pour résoudre le problème de terre car certains paysans occuperaient de ces activités et ils n’insistent pas pour se battre pour leurs terres.

IV-2-5- Accessibilité des intrants et technologies agricoles L’agriculture dans la commune est dominée par le système traditionnel ; presque tous les paysans utilisent des engrais chimiques mais la majorité ne suit pas la dose recommandée

73 pour chaque type de culture à cause du manque de pouvoir d’achat des exploitants. De plus, les matériels agricoles sont archaïques et insuffisants pour les travailleurs, la plupart n’utilisent pas des outils motorisés comme les tracteurs, les kubota… D’ailleurs, chaque ménage doit renforcer dans la formation agricole pour le connaître la technologie agricole. Alors, les paysans sont besoin d’aide pour assurer l’utilisation des engrais chimiques et des semences améliorés ainsi que l’utilisation des matériels agricoles et la mécanisation de l’exploitation agricole, pour accroître la productivité agricole et le développement de l’économie des paysans.

IV-2-6 – Renforcement de la filière légumes IV-2-6-1- Mise en place des centres de formations orientées aux cultures légumières Dans la Commune Rurale d’Ampary, le centre de formation professionnelle destiné aux paysans n’existe pas et le manque cruel des techniciens de l’agriculture est déplorable. Les enquêtes menées ont aussi permis de déceler une forte demande en matière de centre de formation basée sur l’agriculture dont la culture légumière surtout la culture de carotte et de tomate. Le but est de renforcer la capacité sur les méthodes d’amélioration technique partant de la production jusqu’à la commercialisation.

IV-2-6-2- Un développement s’appuyant sur l’agrobusiness L’agrobusiness est un concept économique qui tient compte de l’ensemble de processus de production, de stockage, de transformation, jusqu’à la distribution des produits agricoles.

Figure N°09- Schéma du fonctionnement de l’agrobusiness

Le foncier Semences Intrants Forces de travail AMONT

Crédits Technique de production

Récoltes Transports Stockages Transformation AVAL

Commercialisation Consommation

Source : conception de l’auteur, novembre 2017.

74 Amélioration des circuits commerciaux

La notion de la technique de marketing agricole est très indispensable dans le développement de circuit. Le marketing agricole pour collecter, comprendre et utiliser les informations sur le marché pour prendre la meilleure décision de production. Dans ces cas, il faut produire ce qu’on peut vendre. Voici quelque idée pour avoir un meilleur résultat : planification de la production à partir des évolutions saisonnières de prix ; planification de la commercialisation pour réduire le risque de perte.

75 Conclusion de la Troisième Partie

Cette Troisième et dernière partie du mémoire se base principalement sur la mise en perspective du développement de l’agriculture au sein de la Commune Rurale d’Ampary. Il s’agit de la mise en exergue des problèmes, les contraintes et les obstacles pour la performance de l’agriculture au niveau local. Apparemment, le poids des contraintes naturelles est prépondérant mais cela n’allège pas les enjeux de problèmes organisationnels et techniques comme les problèmes de la nébuleuse foncière. Puis, comme d’habitude, on fait la mise en perspective par la proposition des actions urgentes et prioritaires. Parallèlement, il y a passage important de cette troisième partie met en exergue les stratégies de survie et les marges de manœuvre d’une paysannerie en crise. On assiste à une diversification de pratiques paysanne au sein de la commune d’étude afin d’exploiter de façon optimale les ressources naturelles afin d’améliorer les ressources de revenu quotidien. Manifestement, la dégradation du milieu naturel et les problèmes sociaux et économiques figurent comme les handicaps majeurs au développement du sous-espace d’Ampary. Toutefois, l’intervention de nombreux organismes de développement et l’initiative de la population locale à participer au développement local constituent un espoir. Les dirigeants locaux essayent de prioriser la mise en place des infrastructures sociales et économiques. C’est d’ailleurs les bases du développement rapide et durable que la population locale espère.

76 CONCLUSION GENERALE

En conclusion, la commune rurale d’Ampary présente une ressemblance sur les caractéristiques du milieu rural avec l’ensemble des Hautes Terres Centrales malgaches mais elle a une spécificité avec eux, notamment en ce qui concerne les stratégies et pratiques agricoles. Elle est caractérisée par la prédominance d’une agriculture de subsistance et polyculture traditionnelle à dominance rizicole mais par la toile de fonds par une émergence de la culture légumière tournée vers le marché qui procure une source de revenu substantielle pour les ménages au sein de la Commune Rurale d’Ampary.

L’évolution actuelle de la pratique paysanne est marquée par l’introduction des cultures nouvelles à vocation marchande, par la dominance de la culture légumière et par la diversification des stratégies paysannes. Ces cultures s’implantent entre le tanety et le bas fond, c’est-à-dire dans les terroirs sur les terrasses alluviales. Elle est marquée aussi par l’introduction de l’élevage vers le système intensif notamment l’élevage porcin.

Ampary a des atouts à propos des conditions géographiques et humaines afin d’offrir un support favorable aux activités agricoles qui se conjuguent dans éléments qui suivent : le sol très fertile, le relief avec des vastes plaines et des collines à faible pente, le climat favorable à cette activité, la population jeune et nombreuse apte pour travailler. De plus, elle bénéficie également d’une condition d’accessibilité favorable par l’existence de la route nationale pour faciliter le transport des productions vers les grandes villes de Madagascar et même vers les petites villes au sein du district. Cependant, la commune d’études traîne de rigidités endogènes et elle a des contraintes qui empêchent le développement de l’activité agricole et le niveau de vie de la population. A titre d’illustration, sur l’économie agricole, le capital foncier a un rôle important mais le bas- fond destiné à la riziculture pluviale est exigu et la surface cultivée notamment le tanety est surexploité à cause de la surpopulation de la commune. Dans ce cadre, le déficit budgétaire est aussi un facteur limitant de la possibilité d’investissement pour les nombreuses familles. De même, il y a d’autres problèmes qui s’enracinent : la question d’eau pour l’alimentation des cultures, la petite taille des surfaces exploitées à cause de l’explosion démographique, le changement climatique, le mauvais état des infrastructures routières inter-fokontany et l’instabilité du prix des produits, etc. Tous ces éléments posent un problème pour la performance du secteur agricole au sein de la commune d’études. Cependant, tous les

77 problèmes ont des résolutions mais cela dépend de marges de main œuvre de ménage, des organismes privés, de l’administration locale et nationale notamment les budgets financiers. Quant aux organismes qui soutiennent les paysans ; ils ont une existence plutôt symbolique et trop théorique. Ils se trouvent encore au stade de tâtonnement, leurs interventions dans le cadre d’une agriculture contractuelle avec les exploitants aboutissent souvent vers la perte des paysans ou au mieux avec de bénéfice minime. Leurs activités sont encore au stade embryonnaire et ne constituent pas encore une véritable agriculture de production et professionnelle.

En somme, la situation de l’économie actuelle de la commune d’Ampary est le résultat des activités agricoles des paysans. Mais ils ne parviennent pas à créer un véritable dynamisme dans l’économie agricole. Alors, le développement de cette économie agricole a besoin de la mise en place des infrastructures de base, des infrastructures commerciales et des infrastructures industrielles pour pouvoir se prospérer vers la production massive à haut rendement. De plus, le système de crédit agricole et la relance de la solidarité villageoise sont indispensables. D’ailleurs, le passage de l’agriculture de subsistance vers une agriculture de marché nécessite la mise en pratique de l’agro-business, qui est un modèle agricole permettant d’améliorer la contribution de l’agriculture sur une économie rurale viable afin de faire vivre la paysannerie locale. Ce concept contribuera à créer un lien contractuel entre les différents acteurs intervenant dans la chaîne de valeur des produits agricoles. Les opportunités de ventes seront plus élargies pour les producteurs, car l’agro-business ne se limite pas à l’échelle régionale, mais surtout nationale et internationale.

78

BIBLIOGRAPHIE

79 I- OUVRAGES GENERAUX:

1- BACHELIER B., 2008, « Le nouveau contexte du développement de l’agriculture dans le monde », Les dossiers de Fondation pour l’Agriculture et la ruralité dans le Monde, pp. 28 - 58. 2- BATTISTINI (R), Annales de géographie 1962, « Le massif volcanique de l’Itasy », pp. 167-178. 3- BATTISTINI et HOERNER, 1986, « Géographie de Madagascar », édition SEDES, Paris, pp. 95-134. 4- BLANC – PAMARD (C), 1985, « Dynamique des systèmes agraires : A travers les champs agronomes et géographes », Laboratoire de sociologie et géographie africaine, Ed. ORSTOM, Coll. Colloque et Séminaire, 297p. 5- BRUNET (R), FERRAS (R), THERY (H), 2005, « Les mots de la Géographie », dictionnaire critique, la documentation française, nouvelle édition, Collection Dynamique du territoire, avril 2005, pp. 234-257, 518p. 6- DUPRIEZ (H) et LEENER (D), 1986, « Agriculture tropicale en milieu paysan africain », Edna, Harmattan, Ed° Terres et vie, 2eme Édition, 282p. 7- GEORGE (P), 1963, « Précis de la géographie rurale », Paris, édition PUF, 357p. 8- KAYSER (B), 1969, « L'agriculture et la société rurale des régions tropicales », Société d'édition d'enseignement supérieur 5, Place de la Sorbonne, Paris Ve, pp. 109 - 201 9- LEBEAU (R), 1969, « Les grands types de structures agraires dans le monde », Collection MASSON et Cie EDITEURS, PARIS, 160p. 10- LEBOURDIEC (F), 1974, « Hommes et paysages du riz à Madagascar : étude de Géographie humaine », publication FTM Tananarive, janvier 1974. pp. 73-74 ; 110- 134. 11- MINTEN (B) ; RANDRIANARISOA (J.C) ; RANDRIANARISON (L), 2003, « Agriculture, pauvreté rurale et politiques économiques Madagascar », 107p. 12- ROBERT CHAMBRES, 1990, « Développement rural : La pauvreté », Éd. KARTHALA et CTA, p.357, pp.146-148/pp.182-186.

80 II- THESES ET MEMOIRES 13- ANDRIATSARAFARA (M.T), 2008, « Pratiques paysannes et gestion du terroir d’Antanikarefo (périphérie urbaine d’Antananarivo) », mémoire de maîtrise en géographie, pp.55-65 / pp.97-106 14- ANDRIATSARAFENO (F.D), 1994, « Contribution à l’étude technico-économique de la culture de tomates dans la région d’Ampary », mémoire de fin d’étude dans l’école supérieure Agronomique, 80p. 15- MOTTET (G), 1974, « Contribution à l’étude géomorphologique des hautes-terres volcaniques du centre de Madagascar », Thèse 3e cycle, Tome 1, 296p, pp.32 – 39 16- RAJOELINA (J.H), 2004, « Consommation des produits maraichers et diversification de la filière dans l’agglomération d’Antananarivo », Mémoire de maitrise en ESSA, pp 45- 53. 17- RAKOTOARISOA (J), 1985, « Evolution des systèmes agraires et de la stratégie paysanne », Thèse de Doctorat de 3éme cycle en Géographie, Paris Sorbonne, pp. 34-68. 18- RAKOTOARISOA R. D., 1986, « Aménagements hydro-agricoles et participation paysanne en milieu tropical », mémoire de DEA (Strasbourg), 85 p., pp. 4-10. 19- RAKOTOASIMBOLA S. Z., 2009, « Aménagement de l’espace agricole et touristique dans la commune rurale de Mantasoa : District de Manjakandriana, Région Analamanga », Mémoire de Maitrise en Géographie, pages 82, 24-30p 20- RAKOTOMAHEFA A. B., Mai 2011, « Potentialités et problèmes de l’agriculture dans la commune rurale d’Analavory, Région Itasy », Mémoire de Maitrise en Géographie, pages 82, 59-66p 21- RANAIVOARIMALALA A. T., 2012, « Systèmes commerciaux et pratiques transactionnelles dans la commune rurale d’Ampary, District de Soavinandriana », Mémoire de maitrise en Géographie, 93pages, 10-22p 22- RANDRIAMIFIDY I., Octobre 2009, « La dynamique de l’espace agricole à Betafo région de Vakinankaratra », Mémoire de Maitrise en Géographie, pages 112, 47-61p 23- RANOASY MANAKAVANA A., 2014, « Culture maraichère dans la commune urbaine de Betafo et ses environs : Cas de la filière tomate, Région Vakinankaratra », Mémoire de Maitrise en Géographie, pages71, 24-35p 24- RASAMIMANANA (N.M.T), 2011, « Activités agricoles et variations climatiques dans la commune rurale d’Ankazobe », mémoire de maîtrise en Géographie, pp.36- 58 / pp.82-90.

81 25- RASOANDALAINA (M), 2012, « Analyse de la filière maraichère pour une meilleure organisation de la commercialisation des produits : Cas des districts Atsimondrano et Avaradrano », Mémoire de fin d’étude en ESSA, pp.67-83, 118p. 26- ZOLIHARISEHENO (S.V), 2010, « L'activité agricole dans la commune rurale de Soavinandriana, Région de l'Itasy », Mémoire de maîtrise, pp.36-60.

III- RAPPORTS & DOCUMENTS TECHNIQUES 27- Ministère de l’Agriculture et du paysannat, 1963, Imerina étude régionale 1er Dossier SCET Coopération Tananarive, 75p. 28- Monographie de la commune d'Ampary, 2012 29- Monographie de la Région Itasy, 2009,24p 30- Plan communal du développement (PCD) de la Commune Rurale Ampary du 2016– 2020, 2016, 77p. 31- RALAIFENOMANANA (F. R.), mai 2009, « Analyse de la situation nationale des technologies agricoles et de la dissémination à Madagascar », Programme Multi-Pays de la Productivité Agricole de la SADC, 55p

82 IV- WEBOGRAPHIE o Concept d'une exploitation agricole, disponible sur: www.fao.org/docrep o Densité de la population, Madagascar, Banque Mondiale; disponible sur : perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend o Fertilité des sols volcanique/ Différences et similitudes entre les sols, Disponible sur : http://www.tpe-fertilite-sols-volcaniques.wifeo.com o Fiche du terme : Agriculture - Thésaurus de l'activité agricole ; disponible sur : www.thesaurus.gouv.qc.ca o IAURIF, 2003, Le paysage dans les espaces agricoles franciliens: Les plateaux, les vallées, Disponible sur www.laurif.org/fr o Intensification, extensification ou diversité des systèmes de production ovine dans le Montmorillonnais ; disponible sur : www.persee.fr/doc/ecoru o L’agriculture et l’économie de Madagascar ; disponible sur www.siteresources.worldbank.org o L’Agriculture ; disponible sur :www.machinisme-agricole o La comptabilité nationale : la production agricole, disponible sur : keepschool.com o L'agriculture et l'économie de Madagascar, Disponible sur: www.jeuneagrimadagascar.org o Le Grand Dictionnaire Terminologique GDT, 2001 ; Disponible sur :https://www.longueuil.quebec o Le système de production agricole et leurs caractéristiques ; disponible sur : www.fao.org/docrep o Les agricultures africaines : transformations et mutations, disponible sur :www.un.org o Les agricultures familiales malgaches : Un atout pour le développement durable disponible sur http://www.cirad.mg/aiafmada/ o Les systèmes de production agricole et leurs caractéristiques, Disponible sur: www.fao.org/docrep o MAEP (Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche), Monographies des régions ; Disponible sur : www.maep.gov.mg o Programme régionale du développement rural, Disponible sur : Toujours plus de personnes pauvres en Afrique malgré les progrès réalisés en matière d’éducation et de santé, disponible sur : www.banquemondiale.org

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ANNEXES

84 ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES

FICHE D’ENQUÊTE MENAGE : -Date -Fokontany -Identification du chef de ménage : Nom/Age -Caractéristiques socio-économique : Taille de ménage /Nombre de personne actif : -Origine géographique : Migrant /Autochtone - A quel groupe ethnique appartenez-vous ? -Pour quelles raisons décidez-vous de s’installer ici ? -Quel est votre activité quotidienne ? -Principale /-Secondaire -Savez-vous lire et écrire ? -Situation financière : Revenus et Dépenses par mois ACTIVITES AGRICOLES : 1-Les outils de production : -Quels sont les outils de production que vous possédez ? -Ces outils vous semblent-ils suffisants ?si non pourquoi ? -Pourquoi n’achetez-vous pas des matériels plus perfectionnés ? 2-Les fonciers : -Pouvez-vous donnez la superficie de vos terres ? -Quelle est la superficie totale de votre « tanety » et la surface utilisée par rapport à cette superficie totale ? -Quelle est la superficie totale de votre rizière et la surface utilisée par rapport à cette superficie totale. -Vos terres sont-elles toutes mises en valeur ? -Avez-vous des titres légaux ? -Avez-vous des terres en location ? -Quel est le montant de ce loyer ? -Avez-vous loué des terres ? 3- Les systèmes de production : -Utilisez-vous des mains d’œuvres ? Sur quels types de culture ? Quand ? -S’agissent-ils des aides mutuelles ? Salaires journaliers ? -Utilise-vous du fumier ou d’engrais chimiques ? -Quelle quantité de fumier ou d’engrais utilisez-vous par are ?

85 -Faites-vous partie d’une association paysanne ? -Est-ce bénéfique pour vous ? Si oui dans quel sens ? -Avez-vous déjà reçu un encadrement technique ? Sur quoi ? 4-Les cultures pratiquées : -Quelles sont les cultures que vous pratiquez ? -Pratiquez-vous des cultures de contre-saison ? Si oui, quelles sont les cultures que vous cultivez ? -Donnez les rendements respectifs à l’hectare de chaque culture -Quelle est la superficie occupée par chaque culture ? -Renouvelez-vous vos semences ? -Pouvez-vous nous donnez les quantités de produits que vous obtenez par chaque type de culture ? -Vos produits vous suffisent-ils à subsister votre famille ? -Quand en achetez-vous ? La quantité ? Le montant ? -Quels types de rizicultures pratiquez-vous ? –Riz de bas de fond -Riz de tanety -Quel est votre mode de repiquage ?–En foule /- En ligne -Pratiquez-vous du SRI /SRA ? -Donnez la part vendue de votre produit rizicole. -Pour quel marché pour les productions ? 5-Elevage : -Nombre de : Bovins, Porc, Volailles -Quel type d’aliment ? - Destination de l’élevage 6-Le mode de faire valoir :-Directe ou Métayage ou Fermage ?

QUESTIONNAIRES CONCERNANT LES FOKONTANY ET LA COMMUNE -Nombres et noms des ONG dans la commune? -Nombre de groupement paysans ? -Avez-vous effectué des reboisements ? Superficies ? Localités ? - Quels problèmes rencontrez-vous en général ? -Quels sont les projets de développement en cours ? -Ou sont les barrages hydrauliques dans la commune ?

86 RESPONSABLES DE L’AGRICULTURE : -Quelles sont les activités agricoles les plus développées dans cette zone ? -Comment constatez-vous la pratique paysanne et la dynamique des espaces agricoles de cette zone ? -Pouvez-vous nous informer sur les produits agricoles ? -Quels sont les problèmes de l’agriculture de cette zone ? -Quelles solutions suggérez-vous ?

POUR LES COLLECTEURS -Pourquoi avoir choisi le marché d’Ampary ? -Quels sont les principaux produits que vous avez évacués ? -Dans quel période les produits sont abondants ? -Dans quel période les prix des produits des paysans sont en haut et en bas ? Quel raison ? -Vous payés directement l’argent des clients ? -Toute l’année, vous-êtes toujours présent sur le marché ? Si non, quel période d’absence ? Quel motif ? -Qui fixe le prix sur le marché ? Quel raison ? -Votre destination finale des produits d’Ampary ? (collecteur transporteur) -Combien coute la consommation de déplacement : carburant, docker, entretien de camion,… ? - Votre chiffre d’affaire ?

87 ANNEXES 2 : Exemple des recettes annuelles et des dépenses annuelles de trois types des ménages dans la commune Tableau N° 1: Exemple des recettes annuelles de trois types des ménages dans la commune Source des revenus Ménage aisé Ménage moyenne Ménage vulnérable Productions Capitale (en Pourcentage Productions Capitale Pourcentage Productions Capitale Pourcentage Ariary) (en Ariary) (en Ariary) Légumes : -Carotte 7 Tonnes 5 600 000 3 Tonnes 2 400 000 1 Tonne 800 000 -Tomate 300 Cases 6 000 000 100 Cases 2 000 000 - - -Pomme de terre 2 Tonnes 1 400 000 1 Tonne 700 000 - - -Haricot (avec leur 1 Tonne 5 000 000 - - - - gousse) -Citrouille 5 Charrettes 750 000 2 Charrettes 300 000 1 Charrette - -Chouchoute 200 Cases 1 000 000 200 Cases 1 000 000 50 Cases -

Sous-total : 15 250 000 36,79% 6 400 000 44,60% 800 000 43,33% Riz pluvial et riz 5 Tonnes 4 500 000 10,85% 2 Tonnes 1 800 000 12,54% 200 Kg 180 000 10,88% irrigué Céréales : - Manioc frais 2 Tonnes 400 000 1 Tonne 200 000 - - -Manioc sec 10 Tonnes 2 500 000 1 Tonne 250 000 300 Kg 75 000 -Mais frais 3 Tonnes 1 200 000 - - - - -Mais sec 2 Tonnes 1 400 000 500 Kg 350 000 - -

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-Haricot 1 Tonne 2 500 000 500 Kg 1 250 000 - - -Arachide - - 100 Kg 250 000 - - Sous-total : 8 000 000 19,30% 2 300 000 16,03% 75 000 4 ,53%

Fruits : -Avocat 20 Sacs 600 000 10 Sacs 300 000 - - -Banane 40 Cases 200 000 50 Cases 250 000 - - Sous-total : 800 000 1,93% 550 000 3,83% - - Elevage : - Volaille 40 espèces 400 000 30 espèces 300 000 10 espèces 100 000 -Porc 25 espèces 12 500 000 6 espèces 3 000 000 - - -Bœuf 15 espèces - 4 espèces - - - Sous-total : 12 900 000 31,12% 3 300 000 23% 100 000 6,04% Autres activités paysannes : -Salarié journalière - - - - - 500 000

Sous-total : - - - - - 500 000 30,21% TOTAL 41 450 000 100% 14 350 000 100% 1 655 000 100% Source : Enquête personnelle, Aout 2017

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Tableau N° 2- Exemple de dépenses annuelles de trois types des ménages dans la commune MENAGE AISE MENAGE MOYENNE MENAGE DIFFICULTE DESIGNATIONS MONTANT EN AR MONTANT EN AR MONTANT EN AR 1-Exploitation agricole : -Semences :-Haricot ------(200Kg x 3 000 Ar)=600 000 (30Kg x 3 000Ar)=90 000 0 -Maïs ------(500 Kg x 700 Ar)=350 000 (15Kg x 700)=10 500 0 -Riz ------(500 Kg x 900 Ar)=450 000 (100Kg x 900)=90 000 (5 Kg x 900 Ar) = 4 500 -Engrais chimiques + fumier de ferme (500 Kg x 2 500 Ar)=1 350 000 (300Kg x 2 500)=750 000 Fumier:20 000Ar+NPK :50 000Ar=70 000 -Phytosanitaires------100 000 50 000 5 000 -Main d’œuvre ------(800Pers x 2 500Ar)=2 000 000 (480pers x 2 500)=1 200 000 0 2- Elevage -Alimentation + Prix d’achat : -Porc (25Porcinsx250 000Ar)=6 250 000 (6 porcins x 250 000Ar)= 1 500 000 0 -Vaccination et soins------200 000 50 000 0 3-Consommations -Riz : ------1 660 000 1 500 000 -Riz : 840 000 /-Manioc : 125 000 -PPN------700 000 500 000 100 000 -Habillement------600 000 100 000 20 000 -Ecolage + Fourniture scolaire------600 000 400 000 100 000 -« Laoka » ------1 095 000 - - -Autres dépenses------600 000 100 000 130 000

TOTAL 16 911 000 6 365 500 1 494 500 SOLDE ANNUEL 24 539 000 Ariary 7 984 500 Ariary 160 500 Ariary Source : Enquête personnelle, Septembre 2017

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TABLES DES MATIERES SOMMAIRE ...... I RESUME ...... II TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... III ACRONYMES ...... VII GLOSSAIRES : ...... IX INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PREMIERE PARTIE : « AMPARY : UN MILIEU RURAL A FORTE POTENTIALITE » ...... 3 CHAPITRE I – CONTEXTE, METHODOLOGIE ET CADRAGE GENERAL DE L’ETUDE 4 I-1- Localisation de la commune rurale d’Ampary ...... 4 I-1-1-Localisation géographique et administrative ...... 4 I-1-2-Historique de la commune ...... 6 I-1-3- La situation de la CR d'Ampary ...... 6 I-1-3-1- Commune bénéficiaire du sol volcanique ...... 6 I-1-3-2- Culture de filière légume prospère: ...... 7 I-1-3-3- Ampary: accès sur la route nationale RN43: ...... 8 I-2- Notions et concepts de l’activité agricole ...... 9 I-2-1- Les activités agricoles: sources de subsistance prédominante ...... 9 I-2-1-1- L’agriculture ...... 9 a) L'agriculture traditionnelle ...... 9 b) L'agriculture moderne ...... 9 I-2-1-2- L’élevage : ...... 10 L’élevage extensif ...... 10 L’élevage intensif ...... 10 I-2-1-3- La Production agricole ...... 10 a- La production agricole végétale ...... 11 b- La production agricole animale ...... 11 I-3- Contexte de l’agriculture en Afrique et à Madagascar ...... 11 I-4- Démarche de recherche ...... 14 CHAPITRE II- UN PAYSAGE GEOGRAPHIQUE MARQUE PAR DES POTENTIALITES GEOGRAPHIQUES ...... 17 II-1- Les conditions géographiques dans cette commune ...... 17

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II-1-1- Les conditions physiques: base agro-écologique disponible ...... 17 II-1-1-1- Le relief ...... 17 II-1-1-2- Les sols fertiles pour l'agriculture ...... 17 II-1-1-3- Un climat d'altitude ...... 19 II-1-1-4- La couverture végétale de la commune ...... 21 II-1-1-5- Le réseau hydrographique ...... 21 II-1-2-Les conditions humaines de la commune d’Ampary ...... 22 II-1-2-1- La population cosmopolite ...... 22 II-1-2-2- Evolution du nombre de la population: ...... 22 II-1-2-3- Densité de la population: ...... 22 II-1-2-4- Activités de la population ...... 25 Conclusion de la Première Partie ...... 26 DEUXIEME PARTIE:« LES DIMENSIONS AGRAIRES ET AGRICOLES DE PRATIQUES PAYSANNES A AMPARY» ...... 27 CHAPITRE III- LES DIMENSIONS AGRAIRES ET AGRICOLES DES ACTIVITES PAYSANNES ...... 28 III-1- Une activité agricole dynamique ...... 28 III-1- 1-Un espace agricole fortement occupé ...... 28 III-1-1-1- Une occupation du sol très dynamique ...... 28 III-1-1-2- Terroirs agricoles diversifiés ...... 28 III-1-2-Prédominance de l’agriculture vivrière ...... 34 III-1-2-1- Les produits agricoles : ...... 34 III-1-2-2- Les systèmes de production agricole: ...... 36 CHAPITRE IV: LES CULTURES COMMERCIALES AU SEIN DE LA COMMUNE ...... 43 IV-1- Les légumes, une source importante de revenue et des nouvelles stratégies paysannes ...... 43 IV-1-1- Les légumes, une filière porteuse de la commune ...... 43

IV-1-2-Les légumes, un placement de capital ...... 43 IV-1-3-Les légumes, des innovations culturales : ...... 44 IV-2 – La culture de carotte, un appoint de revenu non négligeable ...... 45 IV-2-1-La culture des carottes : une filière dynamique ...... 45 IV-3- Accessibilité au marché des paysans ...... 48 IV-3-1- La commercialisation de la culture de contre-saison ...... 48

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IV-3-2-Les différentes formes de débouchés ...... 49 Conclusion de la Deuxième Partie ...... 51 TROISIEME PARTIE : CONTRAINTES SOCIO-SPATIAL ET PERSPECTIVES DE L’AGRICULTURE LOCALE ...... 52 CHAPITRE V- LES CONTRAINTES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE ...... 53 V-1- Les problèmes des activités agricoles ...... 53 V-1-1- Le changement climatique ...... 53 V-1-2- Les problèmes fonciers ou insécurité foncière ...... 55 V-1-3- Les catastrophes naturelles: ...... 56 V-1-4- Mauvaise état de la route ...... 57 V-1-5- Activité agricole: mode traditionnel dominant ...... 58 V-1-6-L’instabilité du prix des produits: ...... 59 V-1-7- Problème d’eau ...... 60 V-2- Les problèmes socio-spatiaux ...... 61 V-2-1- Bilan budgétaire conditionné par les revenus agricoles ...... 61 V-2-1-1- Les ménages à bilan budgétaire excédentaire ...... 62 V-2-1-2- Les ménages ayant un bilan budgétaire équilibré ...... 63 V-2-1-3- Les ménages ayant un bilan budgétaire déficitaire ...... 63 V-2-2- La dégradation du milieu naturel ...... 64 V-2-2-2- Les impacts des érosions du sol ...... 65 CHAPITRE VI : LES STRATEGIES ET LES ACTIONS PRIORITAIRES ...... 66 VI-1- Les stratégies de diversification de pratiques paysannes ...... 66 VI-1-1- L’élevage : revenus complémentaires paysannes ...... 66 VI-1-2- Activités commerciales: ...... 69 VI-1-3- Exploitation forestière: ...... 70 VI-1-4- Le transport ...... 70 VI-1-5- L’artisanat ...... 70 VI-2- Aménagement rural: les priorités de développement ...... 71 IV-2-1- Mise en place des infrastructures de base ...... 71 IV-2-2- Migration planifiée ...... 72 IV-2-3- Appuis au développement et organisation paysanne ...... 72 IV-2-4- La diversification des activités pour dynamiser l’économie rurale ...... 73 IV-2-5- Accessibilité des intrants et technologies agricoles ...... 73

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IV-2-6 – Renforcement de la filière légumes ...... 74 IV-2-6-1- Mise en place des centres de formations orientées aux cultures légumières ..... 74 IV-2-6-2- Un développement s’appuyant sur l’agrobusiness ...... 74 Conclusion de la Troisième Partie ...... 76 CONCLUSION GENERALE ...... 77 BIBLIOGRAPHIE ...... 79 ANNEXES ...... 84 TABLES DES MATIERES ...... 91

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