FI : DP/MAG/82/014 Document de travail 2 Decembre 1985

MADAGASCAR

L'ETAT DES STOCKS ET LA SITUATION DES PECHES AU LAC ITASY

Rapport prepare pour le projet Développement des pêches continentales et de l'aquaculture

par H. Matthes Consultant

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE Rome, 1985 Le présent rapport a été préparé durant l'exécution du project identifié sur la page de titre. Les conclusions et recommandations figurant dans ce rapport sont celles qui ont été jugées appropriées lors de sa rédaction. Elles seront éventuellement modifiées à la lumière des connaissances plus approfondies acquises au cours d'étapes ultérieures du projet. Les désignations utilisées et la présentation des données qui figurent dans le présent document n'impliquent, de la part des Nations Unies ou de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. TABLE DES MATIERES Page

1. INTRODUCTION 1 2. PERSONNES RENCONTREES EN COURS DE MISSION 2 2.1 A 2 2.2 Eaux et Forets à 2 2.3 Techniciens des Eaux et Forêts composant l'équipe de travail 2 sur le terrain 2.4 Autorités des collectives décentralisées au lac Itasy 2 3. ITINAIRE ET CHRONOLOGIE 3 4. ENQUETE AU LAC ITASY 5 4.1 Environnement 5 4.1.1 Généralités 5 4.1.2 Climat 5 4.1.3 Le milieu aquatique 5 4.1.4 La flore 6 4.1.5 La faune 6 4.2 La pêche 7 4.2.1 Organisation et programme de l'enquête 7 4.2.2 Pirogues 8 4.2.3 Les engins de pêche 9 4.2.4 Méthodes et organisation de la pêche 12 4.2.5 Production et effort de pêche 15 4.2.6 L'autoconsommation 20 4.3 Le traitement du poisson 21 4.4 Commercialisation 22 4.5 Notes biologiques concernant les poissons du lac Itasy 25 4.6 La consommation des pêcheurs 30 5. ANALYSE DES RESULTATS 31 5.1 Le milieu lacustre 31 5.2 La pêche 32 6. RECOMMANDATIONS 34 6.1 Gestion rationnelle 34 TABLE DES MATIERES (suite) Page 6.2 Reconstitution des stocks 35 6.3 Développement de la pisciculture 37 6.4 Recommandations diverses. 37 7 CONCLUSIONS 38 REFERENCES 39 TABLEAUX 1-10 41-69 LISTE DES FIGURES 1. Lac Itasy Recherches Piscicoles 71 2. Relation poids/longueur totale chez T. nilotica et Tilapia ¾ 73 (sexes mélangés) 1. INTRODUCTION Depuis de nombreuses années déjà, la production de poisson au lac Itasy souffre d'une baisse constante (de 1 400 t/an en 1963 à quelques 600 t actuellement). En sont responsables, d'une part, la surpêche et, d autre part, des facteurs écologiques, notamment des bouleversements dans la composition des espèces (introduites) surtout parmi les Tilapia (disparition, par exemple du T. macrochir). Sans aucun doute, avec la pénétration de Channal/sp., prédateur piscivore, originaire d'Asie, introduit accidentalement dans les eaux continentales _ malgaches (en 1959?), ces bouleversements vont s amplifier encore- Afin de pallier à cet état de choses, le Gouvernement de , dans le cadre du projet MAG/82/014 - Développement des pèches continentales et de l'aquaculture - a introduit une requête auprès de la.FAO afin qu un consultant vienne étudier la situation et recommander les mesures à prendre. Les termes de référence du consultant étaient: L'expert-conseil procèdera à l'évaluation des stocks halieutiques au lac Itasy afin de définir la meilleure option pour la reconstitution des stocks. Sur la base des résultats de cette analyse, il suggérera une ou plusieurs options à choisir pour le développement des pêches du lac. Il travaillera sous la supervision du Conseiller technique principal du projet et en collaboration avec d'autres membres du projet. Après un bref séjour à Rome (Siège FAO), puis à Antananarivo, afin de préparer la mission sur le terrain, l'auteur a passe 3 semaines et demie au lac Itasy afin d'y évaluer l'état des stocks et l'intensité de la pêche. De retour à Rome, ce rapport a été élaboré. L'auteur remercie vivement toutes les instances et les personnes, a la FAO, au PNUD, aux divers services gouvernementaux malgaches, la Direction des Pêches, ainsi que les autorités locales qui lui ont prété assistance et conseil. En particulier, il doit tout à l'équipe de techniciens et assistants mis s sa disposition, qui ont travaillé avec enthousiasme, malgré de nombreuses heures supplémentaires, même de nuit et pendant les jours fériés. Sans eux, la mission n aurait pu atteindre ses objectifs en ce laps de temps. 2. PERSONNES RENCONTREES EN COURS DE MISSION 2.1 A ANTANANARIVO M. J.Y. Costard (Chef de projet) M. R. Aubray (FAO, Rome) M. Alexandre Rabelahatra (Directeur des Pêches) M. Gabriel Razafitseheno (Chef de Division des Pêches continentales) M. Randriamanalina (Adjoint technique principal) M. 0. Giannoni (PNUD) M. J.F. Guenod (PNUD) 1⁄ L'espèce n'a pu être déterminée, mais il s'agit vraisemblablement du C. striata (Blkr.) ou C. micropiltes (C. & V.). M. S. Alderighi (FAOR) M. H. Lupin (FAO) 2.2 EAUX EX FORETS A MIARINARIVO M. Razanamaharo. Herimana Nirina (Ingénieur des Eaux et Forêts), Chef de circonscription de Miarinarivo 2.3 TECHNICIENS DES EAUX ET FORETS COMPOSANT L'EQUIPE DE TRAVAIL SUR LE TERRAIN M. Randriamanalina, Adjoint technique principal de classe exceptionnelle des Eaux et Forets, Antananarivo M. Randriantsizafy Victor, Adjoint technique de 1ère classe, 3è'échelon des Eaux et Forets, Ambatondrazaka M. Rakotonjanahary Robena, Adjoint technique stagiaire des Eaux et Forets, Chef de la Brigade de Pêche de l'Itasy M. Randriamanolosoa Jean, Agent technique de 2ême classe, 3ème échelon des Eaux et Forets, Antananarivo 2.4 AUTORITES DES COLLECTIVITES DECENTRALISEES AU LAC ITASY M. Radanielison Emile, Président du Comité exécutif du Fivondronampokontany de Miarinarivo M. Rakotoarive Gabriel, Vice-Président du Comité executif du Fivondronampokontany de Miarinarivo M. Radionisoa Albert, Président du Comité exécutif du Fivondronampokontany de M. Rakotondrabenja, Délégué administratif du Fivondronampokontany de Soavinandriana M. Rahajaharison Georges, Président du Comité exécutif du Fivonsampokontany d M. Ralaivaozafy, Délégué administratif du Firaisampokontany d Ampefy M. Andriamarolahy Augustin Noël, Président du Comité executif du Firaisampokontany d'Analavory M. Rakotomala Philibert, Prédident du Comité exécutif du Firaisampokontany de 3. ITINERAIRE ET CHRONOLOGIE 15 mai 1985 Quepos (résidence) à San José (Costa Rica) pour arranger voyage, visa de sortie, etc. (bureau FAO) 19/20 mai 1985 San José - Amsterdam 21 mai 1985 Amsterdam - Rome (FAO) 22/24 mai 1985 FAO (préparation mission, voyage, visa, etc.) Soir: Rome - Paris 25/26 mai 1985 Paris - Antananarivo Discussion de travail avec M. Costard, chef du projet

MAG/82/014 et M. Aubray (FAO) 27 mai 1985 Congé - Discussions avec M. Costard et visite jardin botanique/parc zoologique de Tsimbazaza 28/29 mai 1985 Discussions avec la Direction des Pêches (MM. A. Rabelahatra et G. Razafitsemeno), M. Costard, MM. Giannoni (Rep. Rés. PNUD) et Guenod, MM. Alderighi (FAOR) et Lupin. Visite laboratoire de la Direction des Pèches (pour obtention de petit matériel), Service de cartographie (cartes). Départ pour Miarinarivo et discussion avec le chef de la circonscription, Eaux et Forêts, M. Razanamahano Herimanana Nirrina. Arrivée à Ampefy (lac Itasy) le soir. 30 mai 1985 Visites protocolaires aux autorités locales de la zone (voir au- dessus), présidents des Fokotany. Discussions concernant le problème de la pêche et de la mission. Visite au débarcadère de Moratsiazo, Organisation du programme de travail avec l'équipe d'appui technique. 31 mai/ 7 juin 1985 Enquête au lac Itasy (auprès des pêcheurs, aux débarcadères de Ambanitavy, Ikaha, Moratsiazo, et Mohasoa, sur les marchés locaux de Soavinandrina, Ampefy, Analavory, Miarinarivo et Manazary). 7 juin 1985 Après-midi, départ pour Tana 8 juin 1985 Antananarivo - Antsirabé pour discussions avec MM. Costard et Colman (projet MAG/82/012) 9 juin 1985 Retour à Tana. 10 juin 1985 Commissions diverses à Tana (Eaux et Forets, FAO, dentiste, achat lampe, etc.) pour régler des problèmes de matériel de laboratoire, voyage de retour, etc.). Retour à Ampefy et travail d'analyse des résultats. 10/16 juin 1985 Suite enquête pêche et travail sur le rapport. 16 juin 1985 Voyage à Tana. 17 juin 1985 Commissions à Tana (FAO, Eaux et Forêts, dentiste, etc.). Retour à Ampefy. 18/22 juin 1985 Suite et fin enquête pêche au lac Itasy. 22 juin 1985 Retour à Tana (soir). 23 juin 1985 Congé. Travail sur le rapport (synthèse pour discuter). 24 juin 1985 Discussion résultats à la Direction des Pêches (Eaux et Forêts) avec la FAO (M Lupin) et au PNUD (MM Giannoni et Guenod). Arrangements pour le départ (voyage, sortie, etc.). 25 juin 1985 Congé, dentiste; travail rapport. 26 juin 1985 Congé (Fête nationale). Départ pour Nairobi. 27 juin 1985 Nairobi; travail rapport. Départ Rome (nuit). 28/30 juin 1985 Rome; travail rapport. 1/… juillet 1985 Rome; finalisation rapport.

4.1 ENVIRONNEMENT 4.1.1 Généralités Géographiquement, le lac s étend sur quelques 3 500 ha, à environ 1 200 m d altitude, sur le haut plateau malgache. La région est volcanique le long de la cote ouest surtout et un cratère d' explosion (1 actuelle "piscine") au bord de la rivière Lily a forme un barrage qui paraît être à l'origine de la formation du lac dans la large vallée en amont. L'exutoire actuel consiste en une double série de rapides. Une bonne route goudronnée d'environ 140 km relie Ampefy (sise à 1 exutoire, sur la cote nord-ouest du lac) à Antananarivo. D' Ampefy a Soavinandriana, au sud-ouest du lac, la route est goudronnée, en état satisfaisant, mais toutes les autres pistes sont très mauvaises, impraticables en saison humide. 4.1.2. Climat Tropical tempéré par l'altitude, av£c une température moyenne annuelle d environ 20°C , la moyenne mensuelle étant de 22-23°C en décembre et 16-17°C en juillet. La pluviosité moyenne est de\?\l 500 mm, la saison des pluies étant de mi-octobre à fin mars, avec cependant souvent une période de pluies légères (crachin) durant les mois de juillet-août. Les vents dominants sont les alizés. 4.1.3 Lemilieu aquatique Puisque la mission n' était pas équipée pour effectuer des échantillonnages limnologiques, seules des observations visuelles ont pu être faites. En résumé, les données connues concernant la physique et la chimie des eaux ne paraissent pas avoir varié, c'est-à-dire:"la profondeur, avec un maximum de 7,50 m (le 13 mai 1985, près d'Ambohitrandriamanjaka (Fig 1.), et une moyenne d environ 4 m, le pH voisin du neutre (7), la température des eaux variant entre 16°C (juillet) et 30°C (février), une transparence faible, d'environ 1 m en général (juin) pourra varier de 0,5-2,2 m (valeur faible en été). Les eaux paraissent bien oxygénées, 1,02 dissous ayant des teneurs entre 5,8 et 14 mg/1. La teneur en phosphates parait relativement élevée, de 1- 1,25 mg/1. D'autres données peuvent être consultées dans le rapport de Vincke (1970) et dans Moreau (1979). La variation annuelle du niveau du lac est de l'ordre de 1,5 m en moyenne (étiage en octobre), et peut vraissemblablement atteindre' 2 m (1,9 m en 1969). Les eaux des nombreuses zones marécageuses bordant le lac sont nettement acides (pH <6) et paraissent souvent ferrugineuses, surtout au nord, à l'est et au sud-est. Le fond du lac est généralement sablonneux jusqu à 1 m de profondeur (juin), ensuite vaseux avec une plus ou moins grande proportion de matières organiques (végétales). Des fonds tourbeux existent près des marécages, surtout au sud et vers l'est. Des affleurements rocheux abondent sur tous les rivages, ainsi que sur les fonds avoisinants. 4.1.4 La flore La végétation aquatique est composée surtout d émergeants marginaux comprenant principalement des cypéracées (surtout en zone marécageuse) parmi lesquels le papyrus (Cyperus madagascariensis) domine, des roseaux (Phragmites), des joncs (Juncus), Typha, une graminée (...) et de Jussiaea, ainsi que quelques autres plus rares. Parmi les plantes flottantes, la jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes) domine nettement. Des Nymphaea sont présents dans les fonds de baie et dans le col du lac. Apparemment, peu de plantes aquatiques d espèces immergées, à part un Potamogeton dans certaines baies, notamment à Mahasoa. Par contre, les épiphytes (algues filamenteuses surtout) sont bien développées, sur les pierres et les parties immergées des phanérogames émergeants. Quant au phytoplancton (algues vertes surtout) (voir aussi Moreau, 1979), il est abondant, ainsi qu'en témoignent la couleur vert-jaunatre et la turbidité de l'eau. 4.1.5 La faune En ce qui concerne la faune aquatique, les insectes (larves), mollusques (un bulinidé abondant, un planorbe, une limnée et Pila dans les marais)— sur fonds sableux et rocheux, et les vers (notamment des petites sangsues) sont bien, représentés parmi les invertébrés. On peut citer aussi une petite crevette Caridine qui est pêchée (Caridina sp.), ainsi que des petits crabes (Hydrotelphusa sp.), peu ou pas de reptiles; amphibiens (grenouilles) apparemment en quantités plutôt faibles, ce qui peut être saisonnier; très peu d'oiseaux, à part les canards et les garde-boeufs (marginalement aquatiques). Aucun piscivore à part les rares martins-pêcheurs malachites. Le zooplancton paraît moins riche (peu de crustacés) sauf en rotifère. Les poissons présents, par ordre d'abondance relative (numérotation) dans les captures comprennent: 1. Tilapia nilotica: (espèce dominante) (1961/62)2/ 2. T 3/4: (une espéce hybride? appartenant au groupe du T. mossambica) (apparu en 1964). 3. Cyprinus carpio: var. miroir (commun), var. sauvage (régression probablement de la var. miroir) et var. royale (rare) (1925-1932) 4. Micropterus salmoides: (blackbass), presqu'aussi commun que la carpe (1962/63) I 5. T._ rendelli: (peu) (1955)I 6. Carassius auratus: très 'rare dans les captures (vers 1899)I 7. Channa sp. (Ophicephalus) (Fibata), introduction accidentelle qui commence à apparaître dans les captures 1/ Dans l'ordre: Bulinus liratus, Biomphalaria madagascariensis et Lymnea horarum, tous potentiellement vecteurs de la bilharziose.

2/ Les années entre parenthèses sont les dates des introductions respectives. 8. Paratilapia polleni: (Marakely), rare, surtout trouve près des zones rocheuses (1924) 9. Anguilla mossambica:) rares, péchées à la ligne ou 10. A._ nebulosa labiata ) dans les nasses 11. A._ marmorata: pas vue, mais signalée au lac 12. Ptychochromis betsileanus: (Marakely à bosse), pas vu, donc très rare ou disparu. Les T.macrochir (1958/59) et T mossambica (1961/62) introduits semblent avoir totalement disparu. Les Eleotris legendrei et Gobius manorhynchus n ont plus été signalés, mais existent peut-être encore dans la Lily. On peut encore citer les gambusies (Gambusia holbrooki) (vers 1950) dans les eaux marginales et péchées au panier par les femmes et les enfants. Soit donc 13-15 espèces, dont aucun silure, une absence assez remarquable, compte tenu de la richesse en espèces de cette catégorie dans les continents voisins (Afrique et Asie). 4.2 LA PECHE 4.2.1 Organisation et programme de l'enquête Afin de réussir en quelques semaines une évaluation des stocks halieutiques, ou, plus modestement, de l'état de ces stocks au moment de l'enquête, il était essentiel de déterminer deux facteurs, c'est-à-dire: i) l intensité ou effort de pêche, ii) la production. A part des observations incidentelles, il n'était pas possible de procéder ni à des évaluations limnologiques, telle la productivité primaire, ni biologiques, comme ceux ayant trait à la reproduction, la mortalité naturelle, etc., permettant d'évaluer les stocks. Le programme entrepris s'est donc concentré sur 1 obtention des données essentielles permettant de comparer l'état des stocks actuels a celui des évaluations effectuées dans le passé (cf. Vincke, 1970). Pendant les 24 jours passes sur le terrain, 1 équipe d évaluation a donc procédé a: a) un recensement des pêcheurs, pirogues et engins sur le lac; b) une évaluation, par sondage suivi, des quantités débarquées aux 4 principaux points de débarquement qui canalisent pratiquement tout le poisson commercialisé; c) des sondages au hazard des captures des pécheurs, des débarquements des collecteurs, des quantités gardées pour 1 auto-consommation, etc.; d) des évaluations régulières des quantités commercialisées sur les 5 principaux marchés locaux (les jours de marché); e) noter tout détail pouvant être utile au succès de la mission. L'équipe de la mission s'est divisée en deux groupes pour 1 exécution des taches, l'un en voiture couvrant principalement les marchés et points de débarquement; l'autre, en bateau, procédant au recensement avant tout, mais couvrant aussi un point de débarquement (Ikaha) et un marché (Manazary) étant donné 1 état des pistes. 4.2.2 Pirogues Les seules embarcations utilisées sur le lac, pour la pèche, comme pour le transport de personnes et de marchandises, sont les pirogues monoxyles, construites surtout en eucalyptus (Eucalyptus robusta) étant donné la rareté d autres espèces d arbres adéquats. Une pirogue en construction près d'Ampefy revenait à environ FMG 7 000—' au propriétaire, plus le travail (7-10 jours) tout fait à la main avec des haches, un gouge à manche et une herminette (pour l'équarissage). Les prix d'une pirogue neuve de cette dimension ( 6,45 x 0,72 x 0,4 m) est de l'ordre de FMG 50 000-60 000, ce qui représente un gros bénéfice pour le constructeur, du moins lorsque le transport ne doit pas s'effectuer sur une' longue distance. Les dimensions des pirogues actuelles sont toujours a peu près les mêmes que celles citées par Vincke (1970), soit 4-7 x 0,5-0,7 x 0,3-0,45 m. La durée de vie d'une pirogue varie de 3 à 6 ans selon la qualité initiale, l'entretien (peinture, par exemple) et l'usage. Aucune n'est équipée ni de moteur ni de voile. 4.2.3 Les engins de pêche Les pêcheurs achètent les matériaux pour ceux-ci et tissent eux-mêmes les panneaux des filets maillants, éperviers et nasses. Les armatures (nasses, cannes pour lignes) sont fabriques localement en bois ou roseau. Quelques lignes ont des moulinets. Actuellement, 6 types d'engins sont en usage: les nasses, les filets maillants, les éperviers, les lignes (à canne et pour anguilles) et les paniers (nasses traînantes: tandroho) pour le menu fretin. Il faut ajouter a ceux-ci les cases-piège (fefy) pour les anguilles, en période de crue. i) Les nasses:' actuellement toutes sont de conception "moderne", c'est-à-dire quadrangulaires (armature de bâtons), de dimensions standardisées (80 x 45 x 45 cm en moyenne) avec une seule entrée. L'armature est couverte, soit de panneaux en rafia (tresse), peu commun; soit en grillage métallique (en voie de disparition dû au coût élevé de ce matériau); soit en fibres plastiques récupérées sur les sacs à farine (la majorité) ou en monofilament de nylon tissé. La maille varie entre 20 et 35 mm de côté (généralement 25 a 30), Les nasses traditionnelles de formes variées ont virtuellement disparues, quoique quelques (petites) nasses cylindriques en roseaux soient encore utilisées pour y garder des poissons vivants (ainsi d'ailleurs que des nasses de même forme en grillage à "poule" ou en rafia. Il semble que les fibres de sac à farine (qui ne coûtent pratiquement rien et sont presqu'aussi durables que le monofilament) soient en voie de supplanter tous les autres matériaux. 1/ Change: US$ 1,00 = francs malgaches 624 (juillet 1985) soit FMG 10 000 pour le permis de coupe + 4 000 environ de transport = 14 000 - 7 000 pour la vente du bois restant. A noter que le salaire minimum légal étant de FMG 18. 900/mois x 7 jours x 2 ouvriers = 8 800 pour la main-d'oeuvre. La pirogue revenait donc à environ 16 000. Cependant les frais de confection étaient estimés à seulement FMG 25 000 par le propriétaire. Les nasses ont été recensées au nombre de I 546 (tableau 2) ce qui représente une augmentation de plus de 50 pour cent par rapport à 1970. Elles sont généralement placées près des rives, surtout en zone marécageuse ou herbeuse, dans de petits chenaux ou espaces libres. Aucun appât n'est utilisé et elles sont contrôlées pratiquement tous les j.ours (mime plusieurs fois). Leur usage est assez régulier pour la pêche de substance principalement (auto- consommation), et pour la pêche commerciale l'usage le plus intense se fait en période de crue (décembre à mars), pouvant alors atteindre un rendement de 2 à 5 kg/jour/nasse selon les pêcheurs (il s'agit certainement d'un maximum). La vie utile d'une nasse en fibre ou en monofilament peut être estimée, selon les pêcheurs, à 6-24 mois (1 an en moyenne), selon l'intensité d'usage, l'entretien, etc.). Leur prix varie entre FMG 550 et 4 000 selon le matériel (tableau 10). ii) Les filets maillants Pratiquement tous les filets actuels sont de même type, c'est-à-dire en monofilament de nylon blanc ou vert d'eau très fin (fil No. 130, 180, 250, 515 - le plus courant - et 715, d'une force de rupture entre 0,3 et 1,0 kg). Comme presque tous les pêcheurs se connaissent, toute introduction technologique nouvelle qui a du succès est très vite adoptée, d'où un grand degré de standardisation en ce domaine. Les pêcheurs tissent eux-mêmes les panneaux de filet et la majorité ont des dimensions voisines de 75 x 1 m, posé dans l'eau. Le montage est toujours à peu près à 50 pour cent. Le tissage d'une telle nappe prend en général 5-7 jours (selon la maille), et le montage 1-2 jours. Les ralingues sont généralement en mono de 19 kg de force de rupture et le filet est monte avec un style en mono de -2 kg de force généralement, sur la ralingue supérieure seulement, quoique le montage soit variable. La plupart des filets ont 2-3 mailles pour environ 9 cm de style. Les flotteurs sont en bouchon de bouteille ou en déchets de sandales en caoutchouc mousse d'environ 1,6 cm de diamètre. On place de 32 à 36 flotteurs par 200 m (longueur étirée) à peu près. L'es extrémités de la ralingue supérieure, dépassant de plusieurs mètres, sont pourvus d'un flotteur en papyrus ou en jacinthe d'eau inversée (le plus courant, car il ne faut même par la travailler). La nappe est directement enfilée sur la ralingue inférieure, avec des petits plombs (-v25 g) totalisant 0,6-1 kg par 100 m de filet posé. Ce type de montage, très léger, permet d'emmailler, par enveloppement, même de grosses carpes de plusieurs kilogrammes dans un filet à petites mailles de 35-45 mm. Le maillage est variable, assez souvent dans la même nappe, les pêcheurs les faisant varier de 30 mm de barre (soit 6 cm étirée) jusqu'à 55 mm, afin d'attraper des poissons de tailles différentes. Les dimensions de mailles rencontrées varient entre 30 et 80 mm, généralement 35 a 50, avec la moyenne se situant autour des mailles de 40 mm barre (la maille légale minimale). Ces variations peuvent être de 2 en 2 mm, par exemple: 36, 38, 40, 42, etc. La durée de vie de ces filets est de l'ordre de 6 mois, car l'entretien est réduit au minimum (raccommodage succinct pour les gros trous seulement): Cinq cent filets (d'environ 25 à 150 m, posés, ont été recensés durant l'enquête, tous en usage (tableau 2). La longueur moyenne est- 75 m, ce qui est vite posé et relevé, les pêcheurs étant hautement mobiles. Le prix de revient du filet moyen (75 m2) est de \?\ FMG 20 000, entre 200 et 300 francs/t/m2. iii) Les éperviers Pour des raisons de coût et de rendement, ceux-ci ont actuellement beaucoup moins d'importance que par le passé, lorsqu'ils étaient le type d'engin le le plus productif. Ces filets sont de confection moderne, en monofilament nylon de couleur verte ou bleue, parfois blanche, de 2 à 6 kg de force de rupture, de 2,5 à 5,5 m de long (généralement 4,5 m), filet étiré, avec un anneau de plastique pour passer les cordelettes (en mono de 36 kg de force en général) de halage (pour pocher le bas du filet). Les mailles sont de 25 a 32 mm barre, le plus souvent 30 mm. De 3 à 4,5 kg de petits plombs servent à lester le filet. La durée de vie, avec entretien régulier, de ce type de filet est de 2 à 3 ans. L'enquête a recensé 69 éperviers (chiffre en nette régression par rapport aux quantités mentionnées par le passé (tableau 2)). Le prix d'un épervier moyen d'environ 4,5 m de hauteur (étiré) est d'environ FMG 84 000. iv) Les lignes Quoiqu'elles n'aient jamais été recensées, il y a un grand nombre de lignes, mais elles sont surtout utilisées par les femmes, enfants et pêcheurs occasionnels (par exemple, en fin de semaine). La vaste majorité sont de confection simple: canne de Phragmites sec de 2-3 m, muni d'un fil mono (de 1-3 kg de force) de quelques mètres avec les petits hameçons de différents modèles, 12 à 39 mm de long, cuivrés ou noirs. Ceux-ci sont appâtés (ver, insecte) et servent surtout à capturer des Tilapia, des cyprins et de (petits) blackbass. Quelques pêcheurs ont des lignes à eanne avec moulinet et péchent surtout le blackbass. Un autre type de ligne est la ligne de fond (dormante) pour les anguilles: celle-ci consiste en quelques mètres de mono nylon de 10 à 80 kg de force de rupture muni d'un hameçon de 53 à 80(90) mm de long, généralement de couleur noire, et attaché à un piquet fiché dans le fond près du rivage. Les prix moyens pour une ligne à canne simple (tableau 10) est d'environ FMG 145 et pour une ligne de fond environ FMG 300. v) Les fefy ou case-pièges Ceux-ci, placés dans les rapides à l'exutoire du lac, pour la capture des anguilles, consistent en un couloir fait de pierres empilées, qui dirige le courant vers le fefy, où l'anguille tombe dans un trou sans issue, y déclenche une alarme (sonnette attachée à une cordelette) afin que le pêcheur puisse la capturer. Le trou peut être partiellement mis a sec en déviant le courant (au moyen d'un panneau en natte ou fibres tressées) Actuellement, ces fefy sont au nombre de 19, dont 7 emplacements semi-détruits et 12 encore plus ou moins en état (la saison de pêche est en décembre-mars, lors des crues) parmi lesquels 9 avec case. Ces fefy sont propriété de certains pêcheurs qui ont les droits de pêche en cette zone (Vincke, 1970). Quant aux autres types d'engins, les sennes, très importantes encore en 1983 (tableau 2), ont totalement disparues (pas rentables par rapport à leur coût) et les palangres, par exemple, sont inconnus et seraient probablement de rentabilité douteuse. 4.2.4 Méthodes et organisation de la pêche Tout comme les engins, les méthodes de pêche sont en évolution continue, car la technique actuelle, c'est-à-dire la pose du filet maillant flottant suivie d'une battue (avec des bâtons termines par une grosse tête (\?\20 cm de diamètre en bois, en forme de cône tronque) est encore en voie de perfectionnement. Souvent, en effet, les filets sont poses en groupe; les pêcheurs d'un mime village se groupent en une zone donnée, forment des sous-groupes (généralement de 4-6 pirogues, parfois même plus) et la battue s'effectue de manière coordonnée, avec une certaine cadence. Par contre, il y a des pêcheurs qui battent encore l'eau de manière désorganisée apparemment sans comprendre comment réagit le poisson. Il semble évident que l'évolution du filet maillant flottant, en mono très fin, et montage léger, combiné avec la battue pour effrayer le poisson et le chasser dans les filets, est le résultat d'essais effectués par les pécheurs eux-mêmes, lorsque le rendement avec les filets en fil cable ont commence à baisser, d'une part, et les vols croissants de filets poses en dormant (généralement durant la nuit) d'autre part. La mission a effectue une semaine durant des pêches expérimentales avec divers filets dormants en fil câblé et ceux-ci, même avec battue, n'ont eu qu'un rendement dérisoire en comparaison avec les filets mono des pêcheurs. La grande majorité des pêcheurs utilisent maintenant les filets maillants dont les rendements sont faibles (en moyenne 0,4 kg par pose) mais suffisants. Etant donne la faible étendue du lac et le contact fréquent entre pêcheurs (sur l'eau, puisqu'ils pêchent où ils veulent, car il n'existe aucune zonation, et aux débarcadères, surtout a Moratsiazo), toute innovation qui a du succès est très vite adoptée par les autres (généralement le temps de rénover le matériel, c'est-à-dire 6 mois ou plus). D'où le haut degré de standardisation que l'on note dans les engins, en plus de la disparition rapide de ceux qui ont été surpassés (les sennes, par exemple; les nasses tressées traditionnelles, dû au coût élevé de la main-d'oeuvre et les nasses en grillage a poulailler dû à la forte augmentation du coût de ce matériel). L'épervier paraît se maintenir (tableau 2), malgré une légère diminution par rapport aux enquêtes antérieures. Les spécifications de,ces engins, tout comme des filets maillants, n'ont pas changées depuis l'enquête antérieure (Vincke, 1970). Les pêcheurs se groupent en général pour pêcher ensemble, après avoir appâté (au son de riz ou au manioc pile généralement) plusieurs points environ 1/2 heure avant le lancer des filets. Le rendement est très variable, au point que les données obtenues n'ont pas permis d'établir une moyenne fiable. Cependant, on peut signaler que l'épervier permet la capture de plus gros poissons en général (donc de valeur marchande plus élevée), plus de carpes et de blackbass dans la prise et un rendement par sortie qui, aux mois d'août et septembre (selon les pêcheurs), est plus élevé que pour les filets maillants. Même au mois de juin les captures par épervier qui ont été notées étaient plus grandes que la plupart des captures par filet maillant (de\?\ 7kg/jour/equipe en moyenne). Quant aux nasses, elles sont surtout utilisées en périodes de crue et, au moment de ,1a mission, étaient seulement placées en partie pour la pêche de subsistance (auto- consommation): la production commercialisée en cette période (mai-juin) est quasi nulle (moins de 0,1 pour cent des débarquements). Depuis la dernière enquête (Vincke, 1970) elles ont évoluées, c'est-à-dire qu'elles ont une armature quadrilatérale de dimensions standardisées (80 x 45 x 45 cm, en moyenne) et sont recouvertes de panneaux tissés en fibres de plastique récupérées sur les sacs à farine ou en mono pour la grande majorité (tableau 1). Elles sont placées sans appât dans les exutoires de petits ruisseaux et rivières, les chenaux dans les marais, les passages entre touffes de végétation émergeant, en marge des herbiers et entre les rochers, toutes en eaux peu profondes près des rives. Les rendements en hiver sont très faibles, de l'ordre de 0,1 kg/jour/nasse (généralement des petits Tilapia) ou même moins, car les données recueillies sont assez fragmentaires. Presque chaque famille de pécheurs en possède 1-2, surtout dans les zones est et sud du lac (plus de marais et de rivières), qui en possèdent plus de dix. Parmi les lignes, il faut distinguer les lignes de fond pour anguilles, qui sont dormantes, attachées à un piquet caché entre les roseaux et dont le rendement, quoique régulier et bas, est encore considéré rentable (du point de vue commercial), surtout par les pécheurs près de l'exutoire, et les cannes à pêche, surtout utilisées par femmes et enfants ainsi que les pêcheurs occasionnels (par exemple, en fin de semaine). Ces derniers peuvent produire jusqu'à 5 kg/jour, mais en général ne capturent pas plus de 1/4 à 1/2 kg/jour (5-8 h). En ce qui concerne les fefy pour la pêche aux anguilles lors de la crue, il n'est pas possible en ce moment de déterminer combien vont encore fonctionner, car 12 sont en état facilement réparable tandis que 7 paraissent abondonnés (fortement endommagés). Les sorties pour la pêche aux filets (maillants et/ou éperviers) se font généralement de jour (de nuit surtout pendant la saison chaude) et durent 3 a 5 h, à raison de 2 sorties/jour (tôt le matin et l'après-midi, terminant souvent vers 18.00-19.00 h) . Du point de vue général, la pêche au lac Itasy est amodiée à travers deux coopératives qui se partagent le lac en unité de surface, à raison de FMG 300/ha. Deux coopératives exploitent le lac: a) La coopérative du Firaisampokontany de Manazary qui occupe la partie est du lac compris dans le Fivondronampokontany de Miarinarivo; b) La coopérative du Firaisampokontany d'Ampefy occupent la partie ouest du lac compris dans le Fivondronampokontany de Soavinandriana. Ces deux coopératives doivent verser chaque année une certaine somme au Gouvernement par l'intermédiaire du Service des Domaines; ceci revient à environ 600 000 FMG chacune. Depuis quelques années le versement de ces redevances ne sont pas recouvres à temps. En 1984, la coopérative du Firaisampokontany d'Ampefy reste encore impayée et de ce fait la résiliation de cette dernière a été prononcée. Les pêcheurs membres de la coopérative versent annuellement au bureau de celle-ci une somme d'environ FMG 3 000 chacun afin de couvrir le montant global. Chaque pêcheur travaille pour soi, sans engins/matériel en commun. La commercialisation des produits se fait de même manière à des collecteurs patentés. Il n'y a pas de tarif fixe, le prix de vente du poisson est en générai à débattre : Quelques fois par nombre de poissons: exemple : Tilapia de 12 à 18 cm = 50 FMG/pièce Tilapia + 18-30 cm =500 FMG/pièce. Les carpes, les blackbass, etc., se vendent à vue d'oeil et les prix sont généralement à débattre. Outre les redevances imposées par l'administration, les commerçants qui vendent leurs produits aux marchés locaux sont obliges de payer 400 FMG/soubique de 16 kg environ, somme versée au niveau du Firaisana a titre de ristourne comme sur tous les produits. Les pêcheurs membres de la coopérative n'exercent aucune activité commune, ni travail (sauf pour pêcher en groupe), ni achat de matériaux. Depuis la résiliation de la coopérative d'Ampefy, les pêcheurs de cette dernière se font inscrire à celle de Manazary et y paient une participation. Ils trouvent ainsi un moyen pour échapper aux dettes impayées de la coopérative d'Ampefy que l'administration ne cesse de leur réclamer. Il est évident que dans ces conditions, les pêcheurs ne veulent pas entendre parler de coopératives puisqu'ils n'en tirent aucun avantage, ni du point de vue gestion, ne pour l'obtention des équipements, ni pour la commercialisation (garantie d'un prix minimum, par exemple). Les redevences qu'ils paient sont en fait considérées comme un impôt ou une licence afin de pouvoir pêcher. 4.2.5 Production et effort de pêche La production du lac a été estimée à quelques 45 t/mois durant la période de l'étude (tableau 5). Etant donné que pratiquement tout le poisson est débarque en 4 points seulement autour du lac, il a été possible d'y faire des sondages et d'évaluer les quantités débarquées entre le 30 mai et le 22 juin 1985, pour ensuite établir des moyennes et extrapoler sur une période d'un mois (tableau 3). D'autre part, des recoupements ont été faits, afin de contrôler les données 'obtenues aux débarcadères, en faisant des sondages sur les marchés locaux (tableau 4) auprès des pêcheurs (sur le lac, aux débarcadères et aux villages) et en estimant l'effort de pêche d'après le recensement (tableau 1) et les observations sur le terrain (quantités pêchées par pirogue, nombre de pirogues en train de pêcher à un moment donné, etc.), ainsi que des entrevues avec les pêcheurs. Le fait que la pêche soit organisée de telle manière que les collecteurs achètent le plus gros de la production directement sur le lac, sans que les pêcheurs eux-mêmes dussent le débarquer, a facilite énormément la tache. N'importe où, le pêcheur pêche et vend, puis rentre a la maison, sans devoir passer par un débarcadère. Seulement à Moratsiazo (débarcadère hors village) qui est premièrement un lieu de rencontre (aussi social), un point géographiquement bien situé pour y commencer un voyage (route asphaltée)et où se réunissent aussi des pêcheurs venant des villages plus éloignés, peut-on rencontrer régulièrement des pêcheurs. Les débarquements ici se font uniquement le matin (jusqu'à midi, au plus tard) et les collecteurs (ainsi que quelques pêcheurs) y débarquent le poisson en provenance de toute la zone sud et ouest du lac (depuis Antanetibé jusqu'à Ambatombora). Le poisson débarqué ici va principalement aux marchés locaux, en quantités très variables selon la destination et le jour (car chaque localité a un jour de "grand" marche par semaine). Néanmoins, des quantités considérables vont aussi aux marchés lointains (tableau 3). A Mahasoa, seuls les collecteurs débarquent du poisson à destination de. Tana l'aprés-midi et le soir. Deux commerçants avec des camionnettes leur achètent le poisson du lundi au vendredi (parfois samedi matin) et l'acheminent de nuit sur Tana et ses environs. Y est débarqué le poisson capturé durant les sorties de l'après-midi de toute la partie ouest, sud et une partie de l'est du lac, y compris d'Avarobohitra, malgré la présence (à Ikaha) d'une commerçante avec camionnette. Ikaha (dans un village de pêcheurs) comme Mahasoa, est un débarcadère pour le poisson à destination de Tana uniquement (une camionnette de transport) qui fonctionne l'après-midi (lundi à vendredi). Ces deux débarcadères s'abritent de la concurrence sauvage des transporteurs occasionnels (taxi-brousse) sur la route principale (Moratsiazo- Ambanitavy) em se mettant à l'écart, en prenant de mauvaises pistes, en achetant l'après-midi et en ne se faisant concurrence que jusqu'à un certain point (les collecteurs pour Mahasoa achetant aussi à terre (hors village) près de Avarobohitra, pas loin d'Ikaha). Finalement, au débarcadère d'Ambanitavy (hors village) sur la route vers Analavory arrivent tous les produits agricoles (tomates et manioc surtout en cette saison) ainsi que du poisson provenant de la zone nord et est du lac (du col surtout) à destination surtout locale, mais également pour les marchés lointains (par taxi-brousse). Tout est pratiquement débarqué par les collecteurs, le matin seulement. Il est intéressant de noter que la somme des moyennes des débarquements matinaux (402 + 457 = 859 kg) diffère de quelques 150 kg des quantités débarquées le soir (669 + 340 = 1 009 kg)-. Or, cette différence correspond à peu près aux quantités que les pêcheurs gardent, le matin seulement, pour consommer eux-mêmes (auquel il faut ajouter la petite production estimée des nasses et lignes, en cette période de l'année, soit au total \?\250 kg/jour). Ceci fournit tout de même un recoupement concernant 1'autoconsommation, basée en grande partie (90 pour cent) sur les déclarations des pêcheurs. D'autre part, le sondage sur les marchés locaux (les jours de marche hebdomadaire) (tableau 4) plus une estimation des quantités commercialisées durant les autres jours, basée sur des données'fragmentaires— (car il n'y avait pas le temps d'y faire des sondages dans le programme de travail) (tableau 6), a permis de recouper les données obtenues aux débarcadères (comparer les tableaux 3 et 4). Il en résulte que 1 969 kg (en 9 jours de sondage) à destination des marchés locaux ont été débarqués et 2 469 kg (en 13 jours de sondage) provenant du lac Itasy y ont été recensés durant la même période, soit une moyenne de 219 kg/jour et 190 kg/jour, respectivement. Il faut noter que: 1 /Ampefy: 1/2 daba (= 8 kg) jour; Analavory: 2'daba (= 16 - 32 kg); Miarinarivo: 1 daba (= 16 kg); Soavinandriana: 32 et 36 kg (au départ de Moratsiazo). Ces quantités ont été vues et aussi confirmées par les vendeurs pour les jours hors marche i) dans les 2 469 kg recensés sur les marchés locaux (143,3 + 206,9) = 350 kg relèvent du marché de Manazary (au sud-est du lac) et de Miarinarivo respectivement et n'ont pas été débarquées via les débarcadères principaux, mais bien directement dans la zone, c'est-à-dire, à Ikaha, Beasy, Antanetibe, etc., pour le jour du marché seulement; ii) la différence entre les moyennes (29 kg) est indicative des quantités débarqués pour être commercialisées localement hors des jours de marche; iii) sur base des données fragmentaires (note— précédente) les quantités commercialisées'sur les marches locaux en dehors du jour de marche hebdomadaire, peuvent être estimés comme suit (tableau 6): iv) la difference entre cette dernière estimation et celle entre les moyennes débarquées (aux débarcadères recensées aux marchés, 96 kg -29 kg = 67 kg), représente donc la quantité débarquée en d'autres points, notamment le poisson à destination de Manazary et Miarinarivo, estimée à, 5 + 16 = 21 kg approximativement (tableau 6). Les 46 kg restants (67 - 21) représentent des possibles débarquements locaux, en d'autres points, dirigées ensuite vers les marchés voisins (notamment Ampefy) et/ou des erreurs dans les estimations v) Il y a donc bien lieu de corriger les chiffres de production pour juin, à partir des 4 débarcadères, en y ajoutant les débarquements estimes et déduits de ces considérations, soit: 350 kg recenses les jours de marche hebdomadaire, donc

A ceci il faut ajouter l'estimation (tableau 6) des, 5 + 16 = 21 kg/jour débarqués vers Manezary pendant = 20 jours = 420 kg, soit donc au total: 887 kg/mois. La quantité vendue mensuellement en dehors des jours de marché hebdomadaire dans la zone du lac serait d'environ 96 kg x 20 jours = 1 920 kg (dont, 1 920 -420 = 1 500 kg ont été, normalement, registres aux 4 débarcadères recensés). La production moyenne estimée du lac Itasy pour le mois de juin 1985 aurait donc été,

cette correction éleverait donc la production annuelle (tableau 5), estimée à partir des chiffres obtenus en juin, à:

En fait, selon les pêcheurs et les publications antérieures (Thérézien, 1964; Vincke, 1970; Moreau, 1979), la production atteindrait son niveau le plus bas durant les mois de mai à juillet-août, pour s'améliorer en août-septembre et atteindre un maximum (le double) entre octobre et décembre. Avec l'actuelle période de fermeture en octobre- novembre, ceci serait maintenant atteint en décembre-janvier. Les raisons de ces fluctuations sont, en grande partie, liées aux saisons, l'époque de reproduction débutant en septembre pour atteindre un maximum entre octobre et décembre et graduellement diminuer en intensité de décembre à mars/avril (au plus tard). Les Tilapia sortants, nés en grande partie entre octobre-décembre, ont une croissance telle que, vers mai-juin, les juveniles sont déjà recrutés dans la population pêchée (mailles de 3-4 cm de noeud à noeud). A ce moment cependant, les poids individuels sont encore faibles, tandis que, avec la bonne croissance durant les mois d'août a décembre, favorisée par le grand développement du phytoplancton durant cette période, leur poid augmente rapidement (surtout pour T. nilotica, l'espèce dominante). Juillet-août, les pêcheurs font moins d'effort à cause du froid et des vents fréquents. En hiver (surtout entre septembre et décembre, le poisson est aussi plus accéssible, étant concentre sur les frayères, près des rives. Plus tard cependant (à partir de décembre-janvier), la crue tend à disperser le poisson, aussi à cause de la turbidité amenée par l'apport de sédiments (érosion). La quantité de phytoplancton baisse et la croissance ralentit, aussi parceque le poisson adulte grandit moins vite et a cause de l'activité reproductrice (modification et territorialité chez les Tilapia males; incubation buccale chez les femelles, par exemple). Afin d'arriver à une estimation projetée à peu près correcte pour la production annuelle, ces éléments ont été pris en compte et l'extrapolation corrigée de la production observée durant la moisson est présentée au tableau 7. La production annuelle du lac, estimée de manière assez conservatrice (puisque, par exemple, les captures durant la saison chaude ont été estimées bien en deçà des quantités "doubles" signalées pour cette période, les pêcheurs ayant surtout tendance à se rappeler les captures maximales plutôt que les moyennes!) seraient donc de quelques 545 tonnes plus les» 90 —10-=1/= 80 tonnes d'auto consommation, soit donc: 625 tonnes, ce qui correspond a environ 179 kg/ha/an. Ceci est nettement plus haut que la dernière production signalée, en 1975, par Moreau (1975)-2, c'est-à-dire, 275 tonnes (78,6 kg/ha/an). Cependant, à cette époque il n'y avait que 300 pêcheurs, tandis qu'actuellement il y en a près de 1 000. Les rendements par unité d'effort ont donc baissé considérablement (tableau 8), quoique la mesure récente (depuis 1982) de fermeture de la pêche pendant l'époque de fraie la plus intense (octobre/novembre) a permis, selon les pêcheurs, d'améliorer la production. L'unité d'effort a été définie ici comme une journée de pêche effectuée par unité économique de pêche (UEP), c'est-à-dire, la pirogue avec 2 pêcheurs et 151 m (en moyenne) de filet maillant ou un épervier ayant un rendement moyen, en juin, de = 7 kg/jour. Le rendement des nasses, peu utilisées en cette saison, mais estimé â 0,1 kg/nasse/jour, oblige à grouper 70 nasses. 1/ Les 10 tonnes pour octobre/novembre devant être soustraites 2/ Depuis lors, il n'y a plus de statistiques 3/ Selon les estimations des pêcheurs et collecteurs: 1/4 daba/sortie (au minimum: 750 FMG/pêcheur/jour, soit = 2 kg) soit 4 kg x 2 = 8 kg/jour, de mai à juillet/ août et 1 daba/sortie, (16 kg, bonne estimation qui corrobore les observations), d'août à avril. Il est évident que cette dernière estimation est beaucoup trop haute et qu'il s'agit probablement des maximal L'UEP fait généralement 2 sorties/jour, du lundi au vendredi, souvent aussi le samedi matin (mais pas plus de la moitié des pêcheurs). Chaque sortie dure 3 à 5 heures, soit 8-10 poses de filet maillant capturant en moyenne 0,4 kg par pose. Les UEP utilisant les éperviers travaillent presque toujours en groupe, effectuant 10 à 25 lances par heure avec des rendements extrêmement variables, mais en moyenne sensiblement les mêmes par jour que pour les filets maillants, soit = 7 kg/jour (mais généralement d'une valeur marchande plus grande, car la composition des captures (plus de carpes et de blackbass par exemple) et la taille moyenne des individus (plus grands) est différente. L'effort physique (du lanceur d'éperviers), par contre, est bien supérieur. Il n'a pas été possible d'établir l'effort de pêche pour les lignes, faute de temps pour les recenser. Dans le tableau 8, l'évaluation de l'effort de pêche, à partir des quantités d'engins recensés d'une part et de la production totale et de celle par unité d'effort d'autre part, concordent; c'est-à-dire que chaque jour environ 80 pour cent des pirogues et 65 pour cent des pêcheurs sont actifs, ceci sans compter les pêcheurs sans pirogue, qui pêchent avec des nasses et/ou des lignes, ce qui ne représente qu'un faible pourcentage en total, surtout en cette saison (par plus d'environ 5 pour cent). Des observations (comptes) du nombre d'unités pêchant en un moment donne, visibles depuis différents points autour du lac, (matin ou après-midi) ont donné une moyenne de 53 pirogues pour une zone couvrant 1/5 du lac environ, soit donc 53 x 5 = 265 pirogues. Cette estimation, quoique basse (car il y avait chaque fois aussi des pécheurs accostés, surtout aux débarcadères) donne néanmoins un nouveau compte qui confirme les chiffres obtenus. D'autre part, environ 100 pirogues (par jour) ont été observées faisant du transport; la plupart transportant (le matin seulement) des produits agricoles au débarcadère de Ambanitavy, mais aussi celles des collecteurs et autres (transport de personnes/marchandises de Moratsiazo vers les villages du sud et de l'est par exemple). A noter qu'il y a au moins une cinquantaine de pirogues (non comprises dans les 408) qui ne sont pas (normalemement) utilisées pour la pêche, dont = 30 appartiennent aux collecteurs et/ou leurs patrons. Les quelques 30 pour cent de pêcheurs non actifs un jour donne le sont pour des raisons diverses (réparations, marché, absence du commerçant, condition climatiques, santé, sociales, etc.). Il y a environ 200 jours de pêche/an (durant 10 mois), soit 20/mois, les pêcheurs ne travaillent pas les jours fériés ni le samedi, sauf une partie, le matin seulement, pour approvisionner les marchés locaux. Les rendements (tableau 8), depuis 1963 ont baissé jusqu'en 1968, année où la pêche fut interdite (d'octobre 1967 au 1 décembre 1968), ce qui les a fait remonter considérablement en 1969 (Vincke, 1970), pour ensuite baisser a nouveau jusqu'en 1975, date des dernières statistiques disponibles (Moreau, 1979) et probablement même jusqu'en 1982 (introduction de la fermeture annuelle) pour remonter légèrement ensuite (selon les pécheurs). S'il est évident qu'il y a eu, et qu'il y a encore actuellement, surpêche, ces variations dans las rendements sont également dues aux bouleversements dans Les stocks causés par des facteurs biologiques. Le T._ macrochir, introduit en 1958/59 après une croissance explosive de sa population durant 1960-63, n'a pas pu, apparemment, concurrencer les T. nilotica et T.__ mossambica introduits peu après (1961/62) et a maintenant disparu. Le Tilapia 3/4-i' qui était l'espèce la plus importante dans les captures en 1969 (Vincke 1970) s'est vu supplanter depuis (progressivement) par T. nilotica (maintenant l'espèce dominante). Quant au T. mossambica, il n'a jamais réussi à s'établir et a également disparu. Il n'est pas possible de prédire les effets de l'introduction récente, du fibata (Channa sp.), piscivore, mais probablement l'impact le plus fort sera sur le Tilapia 3/4, moins "pélagique" que T. nilotica. Les rendements moyens par UEP* en juin, sont, 2 250 kg/320 pirogues = 7,03 kg et pour toute l'année (extrapolation) 1 532 kg/200 jours = 7,67 kg pour 408 pirogues, mais de 1 953—'/200 = 9,77 kg pour 320 pirogues (c'est-à-dire la quantité moyenne active en juin, car il est probable que la pèche est plus intense pendant les mois à haut rendement). La composition moyenne des captures débarquées estimée d'après des échantillonages (comptés au hazard) est exposée dans le tableau 9. Il ressort clairement de ce tableau que le T. nilotica devient de plus en plus dominant, au détriment du Tilapia 3/4, ce qui est un élément positif du point de vue du rendement et de la productivité, car c'est une espèce à croissance plus rapide, qui atteint une taille plus grande, plus prolifique, présente une meilleure condition, etc. (Moreau, 1979). On peut d'ailleurs noter que les proportions relatives de ces espèces dans les captures varient avec la taille, soit environ 30-40 pour cent de T. nilotica seulement chez les petits (moins de 14 cm longueur totale) 40-65 pour cent chez les moyens (14-21 cm) et 95-100 pour cent chez les grands (plus de 21 cm) (tableau 2). Quant aux autres espèces, on ne peut pas en dire grand chose, sauf qu'elle se maintiennent. Il semblerait que T._ rendelli soit en légère augmentation (leur condition apparaît bonne), le Carassius se fait plus rare, la carpe et le blackbass accusent l'impact d'un effort de pèche intensif. Il faudrait cependant des échantillonages suivis pendant une plus longue période pour confirmer ces impressions, car on ne peut se fier à des chiffres partiels ne aux dires des pécheurs, sauf pour l'immédiat. 4.2.6 L'autoconsommation Toujours difficile à évaluer, du fait de la dispersion quasi immédiate du produit dès le débarquement, il a cependant été évalué à partir d'observations fragmentaires et des enquêtes auprès des pècheurs, qui cependant, surestiment presque toujours les poids. Dans les quelques 90 tonnes/an estimées, pour environ 1 000 familles de pêcheurs les quantités de poisson pêchés (au panier "■ "ara-vola" ou nasse trainante— 3, pour les Gambusia surtout; à la ligne avec des petits hameçons, pour du menu fretin, etc.) par les femmes et les enfants,ne sont cependant pas pris en compte. Ceci pourrait représenter 5-20 t/an, mais en l'absence de tout critère statistiquement valable, n'a pas été pris en compte. 1/ Voir notes biologiques

2/

3/ faits en "viha" une graminée a tige fort rigide Les estimations antérieures (Moreau, 1979) varient entre 72 kg pour 700 pécheurs (1963) et 102 kg pour 300 pêcheurs (1975), ce qui suppose que les pêcheurs en 1975 mangeaient trois fois plus de poissons. Ceci parait improbable, car en général, la quantité de poisson (protéines) dans l'alimentation des familles de pécheurs est très stable. Selon les pêcheurs, ils emmèraient entre 1 et 3 kg chez eux chaque fin de semaine (vendredi ou samedi) pour leurs familles, pour ceux qui vivent loin du lac et qui y campent. Dans les camps et pour les riverains, ils emmèneraient entre 0,5 et 1 kg presque chaque jour (entre lundi et vendredi/samedi). Ces estimations vont donc de 140 à 710 gr/jour/pêcheur, soit une moyenne d'environ 400 gr/jour. En fait, les poids observès (poisson gardé dans les pirogues) varient entre 150 (2-3 petits Tilapia) à 500 gr (2-3 Tilapia moyens) et les quantités mangées par les pêcheurs dans les camps vont de 2 (moyens) à 4 (petits) Tilapia, soit 150-250 gr environ. La moyenne observée est donc d'environ 250 gr/jour. Evidemment, la pêche d'appoint (femmes, enfants, plus la faible production des nasses) qui n'a pas été prise en compte faute de données précises, pourrait augmenter cette ration à environ 350 gr/jour/famille pour les riverains. D'autre part, en saison d'abondance (été) il est possible que 1'autoconsommation augmente (surtout celle provenant de la pêche d'appoint). Il n'est donc pas exclu que 1'autoconsommation puisse atteindre les 125,5/an au maximum (a 0,35 kg/jour/pêcheur), mais ceci est une estimation spéculative. 4.3 LE TRAITEMENT DU POISSON A la capture, le poisson est simplement déposé au fond de la pirogue (qui est cependant maintenue propre); les collecteurs les mettront dans des "daba" (bidons en fer blanc) ou des "solika" (soubique, panier en vannerie) pour les emmener aux débarcadères, où ils seront triés (par taille et parfois par espèce, pour les grands poissons) et mis dans des soubiques d'environ 32 kg en général (= 2 daba). Celles-ci sont ensuite recouvertes de feuilles ou herbes et cousues en croix pour rapprocher les bords afin de les transporter. Au marche, le poisson est déposé soit sur des tables ou trétaux recouverts de nattes ou de tôle, soit sur des étoles en ciment, trie par taille, et mis en tas pour la vente. Il est maintenu propre et frais en le mouillant souvent. En saison d'hiver, la qualité du poisson se maintient très bien, même jusqu'à janvier. En été cependant, un poisson capturé à 15 h, transporte et commercialise à Tana le matin suivant et vendu à 15 h ne doit plus être très bon. La glace n'est pas utilisée, sauf au marché de Tana (détaillants), du moins à cette période de l'année (juin). Pratiquement tout est commercialise frais, le poisson est rarement salé-séché (parfois les petits Tilapia ( à Manazary, par exemple) (poisson pour l'auto- consommation). Il est alors souvent étripé. Les Gambusia, les crevettes Caridina et parfois le menu fretin sont plus souvent salées-séchées pour les commercialiser (le long des routes, aux arrêts des taxis-brousse; marchés locaux). Beaucoup de poissons sont vendus grilles ou frits sur les marchés. Néanmoins, le poisson et les crevettes salés- séchés et/ou fume sont appréciés, car on en voit des quantités considérables venant d'ailleurs sur les marchés locaux: poissons marins, Eleotris, Carassius, Gambusia, Tilapia, crevettes, etc. Les petits Tilapia fumés (non étripés) en provenance du lac Alaotra dominent (sauf à Analavory); ce qui étonne, car ils pourraient être produits localement. Les prix de ces produits varient entre FMG 1 200 et 2 000 par kilo ou FMG 50 le lot de 45-60 gr (petits poissons d'-eau douce, du lac Alaotra surtout!) à FMG 100 le lot de = 90 gr(poisson marin de Mahajanga), soit FMG 830-1 150 le kg. De ce fait, il est compréhensible que le poisson du lac Itasy ne soit pas traité, car, même au prix minimum pour le petit fretin (Tilapia , Gambusia ), soit FMG 300 1 kilo frais, cela reviendrait à FMG 1 200 le kilo (x4) pour le séché ou fumé à cause de la perte de poids. Dès lors, personne n'est interessé, puisqu'il y a plus de bénéfice à vendre frais. 4.4 COMMERCIALISATION L'achat du produit se fait en grande partie sur le lac même, par les collecteurs en pirogue (n'importe où et à quelque pêcheur que ce soit) au débarcadère près d'Andavo (nord est) et à Ambato (sud est) et Sahapetraka par les collecteurs de Mahasoa , un peu aussi, à Moratsiazo, et, pour les marchés de Manazary et Mia-rinarivoj vers l'extrémité est du lac (depuis Ikaha jusqu'à Antanetibe). Le poisson est ensuite évacué sur Ambanitavy et Moratsiazo le matin (un peu vers Mazany aussi - tableau 5) et vers Ikaha et Mohasoa le soir (pour les marchés éloignes, principalement Tana et ses environs). Les circuits de commercialisation sont donc assez simples: Ambanitavy et Moratsiazo, le matin/midi vers les marches locaux et les marchés éloignés autres que Tana (soit jusqu'à Avivonimamo); Ikaha et Mohasoa (soir) vers Tana et ses environs. Le transport vers Tana se fait en 3 camionnettes bachées qui ne font que cela, partant de nuit pour être sur place très côt le matin et revendre aux grossistes/ détaillants- En été, 4-6 camionnettes dirigent le poisson vers Tana. Tout le reste est transporté par taxi-brousse en quantités variables selon la place disponible (généralement pas plus de 1-4 soubiques à la fois). Ce sont les "patrons" des collecteurs qui accompagnent le poisson jusqu'au marché (soit donc les commerçants propriétaires des véhicules, soit en taxi-brousse) où ils le vendent aux grossistes ou aux détaillants. Certains, aux marchés locaux, occupent eux-mêmes ces fonctions. La chaîne de commercialisation est donc courte: pécheur-collecteur-patron/commerçant- et/ou grossiste-et/ou détaillant, soit 2 à 4 intermédiaires entre pécheur et consommateur. De la comparaison de ces données avec la situation en 1969 (Vincke, 1970) il ressort quelques différences: les pêcheurs débarquent eux-mêmes la capture (en 9 localités, au moins) pour vendre directement aux commerçants. L'écoulement du poisson vers le sud (jusqu'à Antsirabé) n'a plus lieu, sauf vers les marches locaux. Ces changements s'expliquent par le très mauvais état des pistes; la concurrence entre commerçants, car la production ne peut satisfaire la demande de Tana, par exemple. Le poisson d'Itasy (frais et de bonne qualité, c'est-à-dire aussi de bonne taille, surtout en le comparant avec le poisson du lac Alaotra, etc.) est relativement plus cher; les prix élevés ont donc attiré plus de pêcheurs, ce qui explique aussi l'intensité de la pêche par rapport au passé. Tout le système de commercialisation est donc devenu plus efficace, tout comme les engins et les méthodes de pêche. Les prix actuels sont presque exactement 10 fois plus élevés qu'en 1969, c'est-à- dire: i) prix aux pêcheurs: 5 000-8 000 FMG/daba selon qu'il s'agissent de petits (< 14 cm long. total) ou de gros (> 20-22 cm) poissons (FMG 500-850 en 1969) 312-625 FMG/kg (moyenne: FMG 410) en tas, les anguilles non comprises, seulement vendues à la pièce (FMG 38-180 le kilo en 1969) 50 (Tilapia de = 125 gr en moyenne) - FMG 1 000 (anguille de = 0,8 kg en moyenne) vente à la pièce; soit: FMG 400-1 250 au kilo (FMG 20-250 en 1969). Ces prix sont cependant à débattre. ii) Rémunération des collecteurs: ceux-ci reçoivent FMG 800 par jour + FMG 400 par sobika (= 2 daba), soit environ 15 FMG/kg. iii) Coût du transport: 100-200/FMG/sobika pour les marchés locaux et ~ FMG 800 pour Tana, en taxi-brousse (à titre de comparaison, les personnes payent FMG 400 et 1 100 respectivement). Ceci revient â = 25 FMG/kg sur Tana et 4,7 FMG/kg pour les marchés locaux (7 FMG/kg sur Tana en 1969). Aux commerçants, le coût du transport revient sensiblement au même, = 27 FMG/kg pour le voyage simple, le double s'il revient à vide ce qui est souvent le cas selon eux. iv) Prix du détail: a) Marchés locaux Au lot: - lot de = 1/2 kg (0,4-0,79) = FMG 500 (50 en 1969) - lot de = 1 kg (0,9-1,2) = FMG 900-1 000 (60-70 en 1969) - lot de = 1 1/2 kg (1,44-2,4) = FMG 1 500 A la pièce: - Petits et moyens Tilapia: 500–1 000 FMG/kg

- Gros Tilapia: 1 000–1 500/kg

- Carpes (pièces de 1–3,8 kg) = 830–1 550/kg (moyenne 1 235/kg)

- Blackbass (pièces de 0,85–1,5 kg) = 900– 1 150/kg (moyenne 1 080(kg)

- Anguilles (pièces de 0,5–1,5 kg) = 2 000–3 000/kg (les petites étant relativement plus chère!)

- Carassius: 1 400 (du lac Itasy) à 2 000 FMG/kg (les plus chers venant de Tana)

- Fibata: environ 1 000 FMG/kg

- Crabes: FMG 175 la cordée de 250 gr

En 1969, les prix à la pièce (gros poisson) variaient entre 120 et 250 FMG/kg. Ces prix, qui varient d'un marché â l'autre et selon l'abondance du produit, ne sont qu'indicatif du coût du poisson en ce moment. Seul, le prix pour les Tilapia sont bien stables, mais les quantités ne le sont pas. Généralement l'acheteur reçoit encore un petit Tilapia en cadeau lorsqu'il achète un lot.Quant aux poissons et crevettes traités, de diverses provenances, en vente ,sur les marchés locaux, les prix sont compris entre 1 200 et 2 000 FMG/kg (les caridines d'eau douce étant les moins chers et le poisson (marin) de Mahajanga le plus cher. b) Marchés de Antananarivo: Ici le poisson est cher, presque le double du prix local, soit FMG 2 000-3 000 les lots de 0,5 à 1 kg, en moyenne. Il ressort de ces prix que les commerçants (grossistes/détaillants) augmentent leur prix d'achat + coûts (rémunération collecteurs, transport) d'environ 100 pour cent, ce qui est commun. Le poisson (frais et traité) constitue environ 20-30% en poids des protéines animales présents sur les marchés locaux, le reste comprenant la viande de boeuf, porc, poulets (peu) et oeufs. Les quantités de poisson traité sont environ 20-25 pour cent du volume du poisson frais, sauf à Analovy ou il peut être égal (généralement 50-70 pour cent cependant). Analovy est d'ailleurs le marché où est commercialisé la production d'autres petits lots, (carpes surtout) et même du poisson frais venant des environs de Tana. Prix des matériaux de pêche A titre de comparaison avec les coûts en 1965, un relevé des prix pratiqués sur les marchés locaux a été fait (tableau 10). Il y a une grande diversité de matériaux sur les marchés (aussi à Tana) ce qui indique des provenances diverses (notamment achetés aux équipages des navires étrangers dans les ports). Un filet maillant de 700 m (étiré) en fil mono N°.0,515', de 11 mailles de chute en mailles de 45 mm de noeud à noeud coûte FMG 100 000; de 150 m x 17 mailles (mailles de 35 mm) en mono N°,0,180: FMG 60 000; de 100 m x 15 mailles (40 mm) en mono N°.515 = FMG 40 000 (ce dernier coûtait FMG 5 975 en 1969). Un grand épervier (6 m) en mono de 6 kg et mailles de 32 mm (barre) revient à = FMG 113 000, soit: - 90 bobines de 100 m/6 kg = FMG 76 000 - 3 bobines de 36 kg/(fibre) = 15 000 - 4,5 kg de plombs travaillé = 6 350 - main d'oeuvre = 15 000 TOTAL FMG 112 750 En 1969, un épervier de 5,5 m revenait à FMG 15 400. Une nasse de dimensions moyennes (standardisée) : 80 x 45 x 45 cm, en sac de farine et armature de bois rond ou roseau revient à environ FMG 550 (FMG 475 en 1969 mais en grillage métallique, maintenant abandonné car d'un prix de revient beaucoup trop élevé en relation avec la durée de vie et le rendement). Il ressort de ces exemples qu'il faut environ un mois de pèche (par UEP), sur la base des rendements annuels (tableau 8), pour couvrir le coût du filet maillant moyen (= 150 m); 1 1/2-2 mois pour l'épervier et 1/2 mois pour une nasse (en filet de sac à farine). Ce dernier engin, malgré un rendement moyen très bas (en juin) d'environ 100 gr/jour, est néanmoins vite amorti, ce qui explique sa grande popularité. A noter que les paniers pour le transport du poisson (ara-vola) vont du FMG 175- 325; le modèle de FMG 225 = 1 daba (16 kg); celui de FMG 325 = 2 daba (32 kg) est le plus utilisé; surtout pour les marchés lointains. 4.5 NOTES BIOLOGIQUES CONCERNANT LES POISSONS DU LAC ITASY Il est nécessaire, spécialement maintenant, que le Fibata (Channa sp.) commence à peupler le lac, de faire le point en.ce qui concerne la composition ichtyologique et ses particularités. La plupart des observations qui suivent ont été faites sur le terrain. Tilapia nilotica (Linné, 1757)1/ —. introduits en 1961/62 à partir de stocks introduits à Madagascar, en 1956, provenant d'Egypte. (Vincke, 1970; Welcomme, 1981). 1/ Etant donné qu'il existe des désaccords entre les taxonomistes concernant les genres (ou sous-genres) des poissons du groupe Tilapia j'ai préféré maintenir les anciens noms, qui au moins, sont bien connus Cette espèce, à croissance rapide (les jeunes recrutes dans la pêcherie en juin avaient entre 12 et 18 cm de longueur totale, donc un âge de 5 à 8 mois, étant nés entre octobre et février) est nettement dominante (dans les captures certainement), représentant 57 pour cent en nombre entre 38 pour cent pour le Tilapia 3/4, et encore plus en poids (tableau 9). Depuis 1976 donc (Moreau, 1979), les proportions relatives entre ces espèces se seraient à peu près stabilisées, avec toutefois une certaine augmentation en faveur du T. nilotica. Sans aucune doute, cette espèce est bien adaptée et établie, et il ne servirait à rien d'introduire d'autres espèces microphages similaires, comme la réintroduction - désirée par les pêcheurs - du T. macrochir, qui a peut-être justement disparu pour être incapable de concurrencer T._ nilotica, facteur qui, couplé avec l'impact de la pèche, a hâté sa disparition. Par contre, l'introduction d'un microphytophage qui utiliserait d'autres composantes du phytoplancton, tels les Chlorophycées et Desmidées (T._ nilotica et T. 3/4 se nourissant principalement de Bacillariophyciées de Cyanophyiées et d'une proportion considérable de périphyton, chez les juvéniles surtout) (Moreau, 1979), serait utile. Parmi les carpes asiatiques des espèces comme Hypophthalmichthys molitrixet Labeo rohita seraient à considérer; il y a un Labeo lacustres en Afrique qui sont microphytophages, mais l'étude détaillée de leurs préférences alimentaires n'a pas été faite. L. altivelus, du lac Moero; L. victoriae, du lac Victoria et des lacs du Rwanda, par exemple. Tilapia 3/4: cette espèce, d'origine incertaine, apparue spontanément dans le lac en 1966-67 et qui constituait pratiquement 92 pour cent des captures en 1969 • (Vincke, 1970) pour ensuite rebaisser à son niveau actuel (38 pour cent) (tableau 9), est plus petite que la précendente, étant déjà adulte à 314 cm (Vincke, 1970) en 1969; 1-10 cm, longueur standard ( = 12-13 cm longueur totale) en 1975 (Moreau, 1979). Il semble que la taille à la puberté a légèrement augmente depuis, car en juin les poissons (♂♂) mûrs avaient au moins 14-15 cm de longueur totale (pour un poids de 50 à 60 gr). La croissance est plus lente et la condition des individus étaient plutôt mauvaise en 1975 (Moreau,1979). En juin, la condition paraissait correcte (bien que moins bonne), cependant que chez T._ nilotica, la relation poids/longueur indiquait des valeurs pondérales nettement plus basses pour des longueurs comparables (figure 2). Il est vrai cependant que Tilapia 3/4 est une espèce légèrement plus allongée. L'espèce parait donc stabilisée maintenant et ne présente apparemment plus aucun signe de dégénérescence (Moreau, 1979) , sauf peut-être en ce qui concerne sa mauvaise (lente) croissance. Le régime alimentaire est très proche de celui du T._ nilotica, avec cependant plus de périphyton (algues filamenteuses). L'espèce est aussi moins "pélagique", ayant tendance à rester près des rives et dans les baies. Ceci est surtout apparent dans les captures faites dans le col du lac (zone nord ouest) ou la proportion de Tilapia 3/4 est nettement plus haute, de même que les T. rendelli et les Carassius (il y a aussi plus de végétation aquatique dans cette partie du lac) . Ce facteur l'exposerait - de même que sa plus petite taille (relation taille prédateur-taille proie) - plus fortement à la prédation par le Fibata. D'autre part, mime avec une fécondité plus faible (Moreau 1979), comme il se reproduit à une taille plus petite ainsi que, vraissemblablement, durant une période plus longue (octobre-mai contre octobre-mars/avril pour T. nilotica) , puisque des alevins de 2-4 cm sont encore présents, près du. bord, l'espèce parvient a maintenir son abondance. En ce qui concerne sa parenté, l'hypothèse de l'hybridation entre T._ nilotica 'et T._ macrochir paraît improbable; pour les raisons suivantes: 1) l'allure générale, surtout le profil, concave, la grande bouche, la lèvre inférieure claire, la coloration, surtout de la dorsale, etc., rappelle nettement les Tilapia est-africains du groupe T._ mossambica (Peters, 1852). Ces caractères sont très nets chez les ♂♂. 2) L'os pharyngien présente des nettes différences, surtout dans l'extension de la plage dentaire, avec celui des T. nilotica, mais ne ressemble pas du tout à celui du T. macrochir. 3) La papille génitale ressemble à celle des T._ nilotica et T. mossambica (forme conique) mais pas du tout (chez le male) a celle de T._ macrochir (long, tubercule, à glands). 4) Le pédoncule est allongé, alors qu'il est moyen à court chez T. nilotica et très court chez T. macrochir. 5) Les proportions plus allongées du corps en comparaison avec T._ nilotica et encore plus avec T._ macrochir. Cette liste n'est pas exhaustive, car il est certain qu'un examen approfondi révèlerait d'autres différences. Quoiqu'à première vue le T. 3/4 ressemble plutôt a un hybride entre T. nilotica et T. mossambica (sans provenance exacte, cependant, seulement Mozambique), espèce qui fut également introduite au lac Itasy, ses caractères correspondent encore plus nettement avec ceux du T. nigra (Gunth. , 1894) = (Oreochromis spilurus niger dans Trevavas , 1983), espèce du Kenya, introduite à Madagascar en 1950. Ces poissons provenaient de la station piscicole du Jagana, au Kenya, sur la rivière Athis supérieure, et étaient presque sûrement des "vrais" T._ nigra.—1 Il est donc possible que lors du stockage du lac, des alevins de ce dernier aient été accidentellement mélangés aux autres, étant donné que tous se retrouvaient à la même station (a Sisaany) et que les T._ nigra, abandonnes pour la pisciculture pour avoir une mauvaise croissance, étaient néanmoins présents pendant environ 8 ans (communication personelles de MM Vincke et Randriamanalina) . Ces descriptions concordent en grande partie, notamment en ce qui concerne la forme, les proportions, la dentition et l'os pharyngien, les caractères méristiques, la coloration, etc. Deux différences cependant: - T._ nigra (sensu stricto) est une espèce a 4-5 épines anales et aucun T. 3/4 n'a été trouve avec ce chiffre; à noter que d'autres sous-espèces du T._ spilunus, notamment dans la basse-Athis, ont 3-4 épines (ce caractère est peut-être récessif). - La coloration gris-bleutée, surtout chez les ♂♂ mûrs, des parties inférieures (tête et gorge surtout) chez le T. 3/4; qui n'est cependant présent chez aucun des parents présomptifs! (Trevavas, 1983, mentionne cependant une couleur bleu-électrique chez certains mâles de T. nigra). Ceci serait un caractère nouveau développe chez l'hybride. Un autre détail apparemment nouveau est la présence chez les adultes (surtout les' ♂♂) de tâches claires sur les parties supérieures de la tête et du corps. Ces taches font penser à T._ leucosticta, autre espèce est-africaine. 1/ De nombreuses erreurs d'espèces et des évasions ont eu lieu en Afrique au cours des échanges de Tilapia entre stations piscicoles pour effectuer des introductions et pour l'expérimentation, surtout dans les décades 40, 50 et 60. Ainsi, des improbabilités deviennent des possibilités Le T. 3/4 serait donc plus vraisemblablement un hybride entre T.__ nilotica et T._ nigra, et pas avec T. macrochir, dont il ne présente aucune caractéristique diagnostique, même affaiblie par l'hybridisation. Ce ne sont pas les caractères morphologiques et méristiques "ressemblants" qui peuvent valider cette hypothèse, 'car la majeure partie des Tilapia du groupe mossambica et macrochir ont des proportions, couleurs (par exemple, liseré rouge à la dorsale) et formes de nageoires fort proches mais bien les caractères de nature distinctive comme l'os pharyngien et la papille génitale. Même si l'hybridisation, en étang, de T._ nilotica x T. macrochir a donne un hybride qui ressemble au T. 3/4 (Daget et Moreau, 1981) , il serait nécessaire de le confirmer en étudiant un hybride de T._ nigra x T. nilotica, de faire les comparaisons ainsi que l'étide approfondie des caractères. D'autre part, il semble que l'espèce, en se stabilisant génétiquement au cours des générations successives, surtout par intragression, et la sélection naturelle, se soit "améliorée" (la dégénérescence mentionnée par Moreau, 1979 n'étant plus apparente) et certains caractères, comme les barres sur caudale (pareils à ceux du T._ nilotica) ont disparu, remplacés par les taches en quinconce, tandis que d'autres, comme le profil concave et la bouche plus grande, se sont accentués. Il n'est pas exclu qu'il y ait eu hybridation multiple, c'est-à-dire, T. nilotica x T. macrochir ou T. mossambica ou T. nigra et les. hybrides entre eux, ce qui expliquerait certaines variabilités et caractères dégénératifs. Tilapia rendelli Blgr,, 1896: Cette espèce introduite se maintient, mais à un niveau d'abondance très bas, vraisemblablement du fait de la pauvreté en plantes aquatiques immergées dans le lac. Malgré la richesse minérale des eaux, et en partie du fait du grand développement du phytoplancton, mais aussi de l'apport de sédiments (en été), d'où une transparence faible qui freine la photosynthèse dans les eaux de plus d'1- 2 m de profondeur, il n'y a aucun développement d'herbier aquatique. D'autre part, il y a compétition trophique avec les cyprins (carpe et Carassius) et les autres Tilapia pour le périphyton (principalement algues filamenteuse) au stade juvénile surtout. Cyprius carpio, Linné, 1757. Il ne serait donc d'aucune utilité d'y introduire des espèces macrophytophage; à moins qu'elles ne se nourissent principalement de jacinthes (Eiclunia cressipes) et autres végétaux flottants. Or, même en Amérique du sud, d'où est originaire la jacinthe, il n'y a que peu d'espèces, comme par exemple, les Dolossonna—_1/ spp. (omnivores, mais surtout phytophages) qui incluent régulièrement les racines surtout des jacinthes dans leur alimentation. Comme la précédente, cette espèce se maintien à un niveau relativement bas. Les individus sont en excellente condition, il y a assez à manger pour cet omnivore, mais sans doute l'impact de la pêche d'une part et la compétition au niveau des alevins et petits juvéniles avec les Tilapia qui sont à ce stade plus omnivores ont un effet négatif sur l'abondance. D'autre part, les conditions du milieu (peu d'herbes aquatiques) ne paraissent pas tellement propices pour les pontes (attachées aux plantes immergées). La technique indonésienne d'immerger des cadres (les "kakabans") supportant des séries de panneaux faits de fibres (coco par exemple) disposés en minces couches parallèles pressées entre des lames de bambou, dans les étangs pour que les carpes y déposent leurs oeufs, pourrait être appliquée au lac Itasy à peu de frais, dans les baies, etc., en eaux peu profondes. 1/ Ces espèces, expérimentées en pisciculture au Venezuela, se sont cependant révélées très intéressantes, mais plutôt dans des eaux chaudes (de basse altitude) Carassius auratus: Le cyprin doré aussi se maintient marginalement (surtout présent dans le col du lac) d'une part parce qu'il n'y rencontre pas les conditions d'ambiance adéquates (herbiers aquatiques), d'autre part du fait de la compétition trophique avec les carpes, les jeunes Tilapia, etc. Micropterus salmoides: Le blackbass, seul ichtyophage présent jusqu'à l'arrivée récente du fibata, se maintient à un niveau bas} mais compatible avec l'intensité de la pêche (tableau 9) dans une population surexploitée. Il est impossible de prédire ce qui va changer avec la compétition du fibata également ichtyophage. Peut être peu de changement, car les deux espèces ont des préférences d'habitat distinctes (eaux libres pour le blackbass, marginales (herbeuse) pour le fibata, sauf peut-être pour les stades juvéniles (dans le cas du blackbass, les jeunes se cantonnent surtout entre les touffes de roseaux, etc., émergeants pour échapper au cannibalisme). Channa sp. (Fibata, ceci est le sigle des nouveaux bus à Antananarivo, jaunes à bande bleue; l'apparition simultanée de 1'Ophicephalus - aussi jaunâtres avec bande obscure - en nombre dans les captures, poisson peu apprécié, a motivé cette appellation ironique, illustration de l'humour populaire). Cette espèce ichtyophage, échappée d'un étang privé (introduction sauvage, en 1959?) situe dans le bassin fluvial du lac Alaotra, a réussi à envahir progressivement d'autres systèmes, est maintenant commune autour de Tana et les premiers exemplaires viennent de faire leur apparition dans les captures au lac Itasy (mars-juin 1985). Le seul commentaire qu'on puisse faire à ce stade, c'est que l'introduction d'un prédateur en plus, peu apprécié aussi par les consommateurs, aura un impact négatif sur la pêche (baisse de la production et manque à gagner). La seule action remédiabl'e à envisager serait le développement de techniques de pêche spécifiques pour la capture en grand nombre, peut être avec des nasses appâtées. Paratilapia polleni: Cette espèce, introduite vers 1924 (de Tana) n'a pas disparue, mais seuls de rares exemplaires de petite taille, sont capturés de temps a autre (3 durant la mission). Elle parait se cantonner près des promontoires rocheux. Son importance commerciale est pratiquement nulle. Anguilla spp.: 2 espèces (A. mossambica et nebulosa labiata) sont présentes: une troisième signalée (A. marmorata). Elles se font de plus en plus rares, selon les pêcheurs, mais on en voit encore assez régulièrement sur les marchés (1–2 exemplaires). Carnivores, elles s'attaquent aussi aux alevins. L'érosion croissante (sédiments) et l'utilisation de pesticides dans les rizières seraient à l'origine de leur disparition progressive. Il est plus probable, cependant que c'est, soit la surpêche, soit des facteurs inconnus (des poissons présents en mer), qui en soit responsables. Gambusia holbrooki: petite espèce de guppy introduite partout pour le contrôle des moustiques, cette espèce vit dans les eaux marginales et est pêchée par les femmes et les enfants, pour 1'autoconsommation mais aussi la vente (le plus souvent séché). 4.6 LA CONSOMMATION DES PECHEURS Ils sont dispersés, vivant en grande majorité dans des petites agglomérations ou des villages, autour du lac. Pratiquement tous ont des terres et souvent des membres de leur famille cultivent, mais la plupart des pêcheurs sont jeunes (moins de 35 ans) et veulent faire la pêche à plein temps. De ce fait des terres restent effectivement en friches. Environ 800 sont riverains et possèdent généralement des pirogues (2 pêcheurs dans chaque) et quelques 200 viennent de villages plus éloignés et louent des pirogues, ou travaillent avec un pêcheur qui en a une. Les gains de l'exercice de leur métier sont nettement meilleurs que dans le secteur agraire et, en plus, ils reçoivent l'argent au jour le jour, ce qui conduit aussi à un certain degré de dilapidation. En moyenne, l'Unité Economique de Pêche capture 1953 kg/an (tableau 8) sur une valeur d'environ FMG 800 000 (en 10 mois de pêche) (voir sections 4.4 et 4.2.3). Ceci équivaut à quelques 40 000 FMG/pêcheur/mois, comparé au salaire minimum officiel de FMG 18 900, donc nettement meilleur, surtout si l'on compare avec les conditions de vie d'un travailleur en ville, mime à salaire égal, car il ne paye pas de loyer, ni l'eau, électricité, combustible, etc.; sur sa terre il peut produire au moins quelques fruits, légumes et élever des poulets, canards et cochons. De ce fait, l'exercice de la pêche au lac Itasy est attrayant, malgré le coût élevé des équipements, et cela n'est pas étonnant, dès lors, que le nombre des pêcheurs soit actuellement si élevé. D'un point de vue général, la communauté vit en harmonie, sans dissensions, le Seul élément négatif étant le vol des équipements quand l'occasion s'en présente. En partie pour cela, les engins fixes comme les filets dormants ou les palangres ne sont pas (plus) utilisés. Les pêcheurs sont dynamiques, très individualistes, extrêmement méfiants de tout, ce qui implique une organisation (du fait des mauvaises expériences avec les coopératives) - et ils en parlent franchement. Comme presque partout ailleurs, ils sont adversaires de tout ce qui implique taxation, mais ont collaboré honnêtement avec l'enquête, une fois qu'ils se sont rendus compte que l'on était pas là pour les taxes. Ils sont très vifs à saisir l'occasion d'améliorer leur capacité de pêche (équipements et méthodes) mais comprennent cependant la nécessite d'une gestion rationnelle, approuvant en majorité la fermeture de la pêche pendant 2 mois (octobre- novembre) et le respect de la maille minime (4 cm de noeud à noeud). Ils admettent pourtant qu'il y a des "tricheurs". Ils souhaitent vivement un encadrement technique pour les aider, notamment pour l'obtention des matériaux, la vulgarisation de bonnes méthodes de pêche et de gestion, etc. 5 ANALYSE DES RESULTATS 5.1 LE MILIEU LACUSTRE Du point de vue piscicole, le milieu aquatique est en équilibre, les seuls éléments perturbants étant: i) l'Echhomia, qui n'a cependant jamais été signalée comme envahissante, comme c'est souvent le cas ailleurs (au Zaïre, par exemple). Probablement qu'en été elle se développe, parfois jusqu'à être gênante pour les activités de pêche (pose des filets), mais elle semble se trouver ici dans des conditions limites de température, car les plantes sont minuscules en comparaison avec les jacinthes géantes du fleuve Congo ou de l'Orinoque, d'où elle est native. ii) la sédimentation due à l'érosion excessive, ce qui peut affecter en premier lieu la phytosynthèse (eaux turbides) et donc la croissance des phytophages (Tilapia principalement) qui forment la base de la pêcherie. A la limite, cela peut affecter les frayêres, la couverture végétative immergée (déjà peu abondante) et émergée, la respiration du poisson (ce qui pourrait être le cas pour les anguilles migratrices et expliquerait en partie leur déclin). iii) l'absence - étonnante - d'oiseaux piscivores, comme les cormorants1 qu'on ne s'explique pas par la turbidité des eaux, est peut-être saisonnière. Le potentiel piscicole du milieu est nettement sous-exploité, car à première vue, les pêches suivantes restent à remplir: a) micro-phytophage qui exploiterait plutôt les composantes du phytoplancton sous-exploitées pour les Tilapia. b) zoo-planctonophage: cette niche est en fait fort sous-exploitée;les retifères specialement (Moreau 1979) sont abondants, ainsi que les crevettes caridines à certaines époques et, peut être aussi, certains insectes (Chaoborus n'a cependant pas été signalé au lac). c) peut-être un limnivore benthique, mais pour cela il faudrait étudier d'abord la composition, ce qui n'a jamais été fait que de manière superficielle. d) carnivores benthiques les ressources en insectes, vers, crustacés, mollusquesj etc., paraissent nettement sous-exploitées par les poissons existants et offrent même plusieurs niches à peupler. La remarquable absence des silures dans les eaux intérieures malgaches, devrait être combattue par des introductions appropriées, car ce groupe occupe justement ces niches de façon prépondérante en Afrique, Asie tropicale et Amérique. 5.2 LA PECHE 5.2.1 Les pêcheurs: Très débrouillards, l'assistance dont ils ont besoin, n'est pas tellement du domaine du matériel, mais concerne leur organisation, ceci dans le but de: i) pouvoir obtenir les équipements/matériaux adéquats (c'est-à-dire adaptés aux conditions locales) à des prix intéressants. En ce moment, les quantités et la qualité du matériel offert laisse parfois à désirer et les prix sont relativement élevés. La création d'une association de ce genre leur parait acceptable; ii) pouvoir commercialiser le poisson (à un stade ultérieur éventuellement) et concurrencer les marchands existants. Ceci permettrait d'introduire une légère augmentation du prix (~ 10 pour cent) payé aux pêcheurs, éliminerait le collecteur (les pêcheurs débarquant et vendant directement à la coopérative de commercialisation) et pourrait évacuer le poisson vers les marchés lointains où les prix au consommateur sont excessifs (■ le double des prix sur les marchés locaux), pour les revendre à un prix inférieur, mais laissant tout de même un bon bénéfice, afin que le prix au consommateur puisse baisser, ne fut-ce que de 10-20 pour cent. Si la vente se fait en gros (par camionnette entière) à une institution (hôpital, école, prison, armée, etc.), le prix pourrait être le même que sur les marchés locaux (à 900-1 000 FMG/kg) soit 50 pour cent du prix de ' détail actuel, en laissant pourtant =100 pour cent de bénéfice net. 1/ Thérézien (1964) signale cependant leur présence Par exemple, le poisson (petit à moyen) payé au pêcheur à « 400 FMG/kg + frais (collecteur, transport etc.) d'environ 50 FMG/kg + 100 pour cent-de bénéfice pour le commerçant transporteur) = 900 FMG/kg vendu à Tana. Ce poisson coûte actuellement 1 800 = 2 400 FMG/kg au consommateur (100 pour cent de bénéfice au(x) revendeur(s)). Au travers d'une coopérative, 1 kg de poisson pourrait être payé FMG 450 au pêcheur + frais FMG 35 (transport principalement) + 70% de bénéfice, soit 790 FMG/kg. Même si les détaillants prennent 100 pour cent de bénéfice, le prix au consommateur pourrait baisser à = 1 600 FMG/kg. iii) Mème les pêcheurs - au travers d'un programme éducatif de vulgarisation -à effectuer eux-mêmes l'auto-gestion de la pêche, y compris la vigilance et la protection des stocks. L'idée que ce sont leurs stocks et qu'eux seuls (c'est-à-dire, les pêcheurs riverains en priorité) ont des droits de pêche au lac, les motiverait à respecter la réglementation de gestion et à dénoncer les abus. De plus, cette responsabilisation, surtout lorsque les efforts bénéfiques s'en font sentir (tel l'acceptation maintenant, de la saison de fermeture, en vue de l'amélioration dans les captures), améliorerait leur niveau de vie, et par extension, celui de toute la périphérie du lac. Accessoirement, l'encadrement technique pourrait étudier, avec les pêcheurs, divers problèmes comme celui du fibata, par exemple, pour découvrir la meilleure méthode de capture (nasses appâtées, entre autres) afin de réduire leur nombre; la factabilité du traitement du poisson, puisqu'il y a une demande (locale), par exemple, pour les petits Tilapia fumés (aussi peut-être essayer avec le fibata, pour le rendre plus acceptable), etc. Bien entendu, ces objectifs ne peuvent être atteints qu'à moyen ou à long-terme (5 à 10 ans) selon la qualité de l'encadrement et de l'efficacité de la technique de vulgarisation appliquée. 5.2.2 L'intensité de la pêche: L'effort de pêche a probablement atteint un maximum actuellement depuis que l'on a commence à pêcher dans le lac, à moins que les recensements antérieurs n'aient sous-estimé le nombre de pêcheurs et de pirogues.1 De ce fait, la surpêche est évidente, comme elle l'est aussi dans l'utilisation de mailles trop petites afin d'améliorer le rendement. Néanmoins, le fait qu'il y ait eu amélioration depuis l'introduction de la saison de fermeture, selon les pêcheurs, prouve non seulement que la mesure est bonne, mais aussi que les stocks sont sains et la productivité haute, car il est probable que cette intensité élevée de la pêche existe déjà depuis plusieurs années (toujours selon les pêcheurs). Il est donc évident que si l'on applique la réglementation existante (2 mois de fermeture pour protéger la faune, maille minimum de 4 cm) et que l'on limite en même temps le nombre d'unités (UEP) au chiffre actuel (soit quelque 400 en réalité) les stocks seront en mesure de se maintenir. (Si toutefois, il n'y a pas de bouleversement écologique, ce qui est susceptible d'arriver avec l'introduction du fibata.) 1/ Du point de vue quantitatif cependant, l'effort total de pêche n'est pas tellement plus haut qu'il n'était en 1969 (tableaux 2 et 8), soit 321 UEP pêchant par jour avec 500 filets maillants (de 75 m de surface moyenne), 69 éperviers et 1 646 nasses contre 184 UEP avec 569 filets (de 100 m2), 93 éperviers, 3 sennes et 1 037 nasses. 2/ Pour obtenir la longueur totale à ces tailles, il faut ajouter = 4-5 cm pour la caudale. 5.3 L'ETAT DES STOCKS Quoique surexploités, ils sont sains dans tous les sens du mot. Il y a encore une proportion raisonnable de grands poissons (de plus d'un ou 2 ans d'âge) dans les captures (parmi les Tilapia, blackbass, carpes) et s'il est vrai qu'en juin 70-80 pour cent (en nombre) des captures sont constitués de juvéniles (principalement de Tilapia), leur très grande fécondité assure un remplacement rapide, puisqu'ils se reproduisent déjà l'été suivant leur naissance, c'est-à-dire à un an d'âge au maximum, pour des tailles respectives (50 pour cent des spécimens mûrs) de 13 cm longueur standard2/, pour T. nilotica et 9,5-10 cm pour T. 3/4 (Moreau 1979). Les poissons paraissent bien nourris (condition bonne), très peu sont maigres, malades ou malformés (blackbass, quelques carpes et T._ 3/4 maigres ou malade/parasites?), un T. nilotica avec la bouche déformée et une carpe sans caudale, (probablement cause par un prédateur). Aucun parasite (sauf peut-être interne, mais les pêcheurs/collecteurs/vendeurs ne veulent pas qu'on ouvre les poissons). Bien qu'il soit impossible de faire une évaluation en quelques semaines, il est certain que le recrutement des juvéniles de l'été précédent (classe d'âge 0) dans la population pêchée paraît soutenu (selon les pêcheurs, cela se renforce même, jusqu'en octobre) et que les poissons d'1 à 2 ans (classe d'âge I) d'environ 17-22 cm Pour T. nilotica; 14-18 cm pour T. 3/4, sont assez bien représentés, soit environ 15-20 pour cent des T. nilotica et 25-35 pour cent des T. 3/4 échantillonnés au hazard dans les captures1. En conclusion donc, les stocks, dans l'état actuel des choses, paraissent capables de se maintenir, sans toutefois pouvoir atteindre une abondance optimale du fait de la surexploitation. 6. RECOMMANDATIONS Sans toutefois préjuger des effets de la prédation exercée par le fibata dans les années à venir, les recommandations qui suivent concernent la gestion rationnelle de la pêche, la reconstruction des stocks et l'aménagement piscicole à long terme, ont été élaborées de manière à en tenir compte. 6.1 GESTION RATIONNELLE i) Application stricte de la réglementantion existente, en particulier concernant la maille minimum (4 cm de noeud à noeud) et de là fermeture de la pêche pendant 2 mois en octobre-novembre (époque de fraie la plus propice) ii) limitation de l'effort de pêche au niveau actuel iii) surveillance continue de l'état des stocks, afin de détecter à temps les changements et d'appliquer les mesures de gestion appropriées. Effets probables de ces recommandations: maintien des stocks à leur niveau actuel ou même amélioration des rendements, du moins jusqu'à ce que l'impact de prédation par le fibata commence à se faire sentir (probablement quelques années). 1/ Les pour cents dans les échantillons de 10 poissons chaque, étaient extrêmement variables; de 0 à 46 pour cent pour T. nilotica; 10 à 70 pour cent chez T._ 3/4; pour un total de 23 échantillonages, trop peu pour déterminer un pourcentage précis Suggestions concernant leur implémentation: a) Créer un brigade de vulgarisation qui éduquera les pêcheurs dans ce domaine dans le but de s'assurer leur coopération. (Ceci est déjà prévu par la Direction Pêche dans le cadre du projet de développement.) b) organiser l'application effective de la réglementation (la répression) en utilisant à cette fin les agents des Eaux et Forêts (ceci est également prévu dans le cadre de la réorganisation récente de ces services), afin de ne pas envenimer les bonnes relations entre pêcheurs et vulgarisateurs . c) appliquer un système de licences de pirogues ou de licences de pêche (à chaque pêcheur), redevable annuellement; ceci constituant en même temps l'impôt unique à la pêche. En ce qui concerne les licences et enregistrements des pirogues, il faudra l'appliquer à toutes, sans exception. Dans le cas des pêcheurs, il sera-utile d'émettre une carte (permis) sur laquelle paraitraient les données essentielles: nom, adresse, dates, type et nombre d'engins,etc. Cette licence annuelle ne devrait pas être transférable. Au cas où il y aurait lieu de limiter l'effort de pêche (si, par exemple, les stocks baissent, à cause des fibata ), il sera facile de le faire en limitant le nombre des permis de pêche, donnant la préférence aux riverains du lac. Il semble peu probable que l'effort par UEP augmente sensiblement, à moins que des changements dans le type d'engins ou les méthodes de pêche ne se produisent. Le cas échéant, le permis peut être spécifique afin de limiter certaines activités. d) Elaboration et application' d'un système de collecte des statistiques compréhensif (effort, production), basé sur le modèle standard de la FAO, au moyen de sondages et échantillonages au hazard, mais de façon régulière (aux 4 débarcadères principaux, sans oublier des sondages mensuels, par exemple - dans la partie est, vers Manazary). L'analyse de ces données devrait permettre d'évaluer, de manière continue, l'intensité de la pêche, son rendement, la production débarquée et, par échantillonages, la composition des stocks, les classes de taille/poids, le recrutement, la maturité sexuelle, etc. e) Composition de la brigade de vulgarisation. Un technicien responsable (adjoint technique de 1ère ou 2eme classe), capacité pour compléter le pro gramme des données statistiques, les évaluer (avec l'assistance du person nel du Projet - biologiste, par exemple - au début); pour l'organisation des pêcheurs (en association pour l'acquisition de matériel, pour commencer) et pour la vulgarisation en général, mais surtout concernant la gestion des ressources, le traitement du poisson et la gestion financière (du pêcheur individuel, du groupe et, plus tard, de l'organisation de commercialisation). Des connaissances de base en pisciculture seraient également utiles. Deux adjoints (stagiaires) techniques qui se spécialiseraient l'un en pisciculture l'autre en commercialisation (et gestion administrative) pour les dêveloppements de ces aspects à moyen et long-terme. f) Il est indispensable que ce personnel soit pleinement mobile; donc un véhicule et un canot (avec hors-bord) seront nécessaire, vu l'état des pistes (impraticables en saison de pluies). g) Dans le cadre général du développement de la zone du lac, il est urgent de réparer au moins la piste le long de la cote nord du lac (jusqu'à Manazary). 6.2 RECONSTITUTION DES STOCKS Pour ceci, plusieurs introductions sont à envisager, afin d'utiliser les niches "vides" disponibles et de produire ainsi plus de poissons. i) Introduction d'un Carnivore halieuthique, de préférence un silure. L'espèce africaine Auchenoglanis bisentatus (Bagridae) Geoffr, 1827, serait idéale du point de vue trophique (vermine, insectivore et malacophage), ainsi que de la qualité de sa chair, mais on ne connait que très peu de choses sur sa croissance et sa reproduction. Alternativement, on pourrait considérer des silures asiatiques, dont la biologie est mieux connue et certains sont déjà utilisés en pisciculture, par exemple, Heteropneustes fossilis (Block, 18 ) Pargascies spp, par exemple, P. satichi, déjà introduit avec succès dans des lacs de barrage en Thaïlande (Baluyut, 1983). P. pangasius (Ham., est principalement malacophage et est cultivé au Bangladesh et en Thaïlande. A la limite le silure nord- américain Ictalurus punctatus (Ref.- ) capable de s'adapter au climat local et déjà utilisé à grande échelle aux Etats-Unis en pisciculture, donc à biologie bien connue, pourrait aussi être considéré. ii) Introduction d'un microphytophage de la famille des cyprinidae.Hypophthalmichthys molitrix (Vol 18), Labeo rohita (Ham., 1822), parmi les asiatiques; un Labeo africain, par exemple, L. victoriae ou L. altivelisi dont les exigences biologiques sont connus, mais qui n'ont jamais encore été utilisés en pisciculture. iii) Introduction éventuelle, après étude de la qualité et quantité des composants organiques des vases du fond, d'un limnivore approprié. En Afrique, il y a les Citharinus (Cithaniridae) mais ce sont plutôt des espèces d'eaux chaudes et la températuree des eaux au lac Itasy pourraient constituer un facteur limite. Certains Labeo africains sont également limnivores, notamment L. victoriae. Parmi les espèces d'Asie, qui ont l'avantage d'être déjà cultivées, citons Lates calbasu (Ham., ) kontius (Jerd, ), bata. (Ham., ), Cirrhinus mrigala (Ham., 1822). iv) Introduction d'un zooplanctonophage: ici le choix d'une espèce africaine se fait très difficile, car il n'y a pratiquement que des petites espèces, la plupart peu fécondes ( Schilbeidae, Characinidae, Cyprnidae - Engraulicypris par exemple) ou des clupéides qui remplissent ces niches. Parmi les espèces asiatiques, la plus indiquée serait Catla catla (Ham., 1822) bien connu en pisciculture, ou encore la carpe marbrée (Aristichthys nobilis). Reste a définir la programmation de ces propositions, à rechercher les espèces les plus aptes, à faire l'étude de leur adaptation, reproduction,etc. (en station piscicole), à déterminer la densité de stockage, etc., bref, tout un éventail de recherches qui pourrait occuper plusieurs techniciens pendant quelques années. Certains de ces aspects ont déjà été traités et planifiés (Collar et al. , 1979 -pp 30-33 surtout). Comme sites possibles pour une station piscicole (voir figure 1) il y a le lac Mahiatondro (sur la route d'Analavory), le lac Thempona--' (au nord), ou bien une des baies de la cote ouest, ou encore près de l'exutoire (la "piscine , en contrebas de ce dernier-, ne convient pas à cause de ses rives trop abruptes) .Rappelons que T. macrochir fut introduit (en 1968/69) au lac Kariba et n'a jamais pu s'y établir, en présence de T. mossambica mortimeri. Résultats espérés de ces introductions: amélioration de l'équilibre écologique piscicole, par la meilleure utilisation des niches trophiques existentes, et par conséquent, une productivité plus grande et une augmentation sensible de la production (désirée par les pécheurs), cela rélève plutôt de l'utopie, car si l'espèce a disparu alors qu'elle était dominante, elle n'a pratiquement aucune chance de se réétablir en présence des T._ nilotica et Til. 3/4 actuellement dominants. Il serait néanmoins intéressant d'étudier en étang les relations entre ces espèces et de rechercher la parenté du Til. 3/4 en essayant l'hybridisation entre T. nilotica et T._ nigra. 6.3 DEVELOPPEMENT DE LA PISCICULTURE Ceci peut prendre plusieurs formes, soit: i) pisciculture en cage, de nombreux endroits s'y prêtent, spécialement dans le col du lac, dans les baies abritées de la cote ouest et du sud et de l'extrême est où cependant les risques de sédimentation et peut-être, de contamination par pesticides, sont considérables. Les Chinois sont intéressés pour exécuter un projet de ce genre. Il faut veiller à ce que les poissons cultivés ainsi, appartiennent à des espèces déjà présentes ou considérées pour l'introduction (voir section 6.2); ii) pisciculture en chenaux (dans les marais, bordant le lac, les rizières); iii) rizipisciculture, dans les rizières avoisinantes; iv) pisciculture en étangs là, où les conditions s'y prêtent, autour du lac; Ces trois derniers pourraient être combinés de différentes façons, selon les lieux. La culture en cage est indiscutablement la plus intéressante à long terme, étant donné les conditions favorables du milieu; baies abritées et eaux assez" profondes, d'où peu de turbulence, eaux riches en plancton, bien oxygénées, etc. De plus, la région (surtout à l'ouest et au nord-ouest) est fertile, ce qui assure une abondance de déchets agricoles. Dans les villages, le son de riz par exemple, est simplement jeté en tas, sans autre utilisation, sauf accessoirement, pour appâter (pêche à l'épervier) ou pour composter les jardins parfois. Un projet pilote est recommande dès que possible (Chinois?). 1/ Ce lac a des eaux claires, à l'aspect peu productif (confirmé par les pêcheurs qui disent qu'ils stockent eux mêmes ce lac en Tilapj.a, carpes, etc. Il y a aussi des blackbass, du Marakely et des Gambusia, 2-3 pêcheurs pêchent entre septembre et octobre surtout, utilisant divers engins. Les plantes aquatiques sont principalement du type émergeant marginal, le fond sableux près des bords et l'exutoire vers le lac Itasy coule toute l'année (?) 6.4 RECOMMANDATIONS DIVERSES i) surveillance et étude de l'évolution du peuplement de Channa sp., afin d'évaluer l'impact de ce prédateur sur la faune ichthyologique du lac; ii) étude (en saison de pluies) sur l'intensité d'apport de sédiments, qui peuvent influencer négativement la productivité des eaux (turbidités, les frayères et le développement de la pisciculture (en cage) dans certaines zones du lac. Accessoirement, l'utilisation des pesticides et herbicides agricoles dans le bassin du lac (parait-il très bas, selon informations sur place); iii) essais des panneaux dits "kakabans" pour améliorer la reproduction de la carpe, en fournissant ainsi des surfaces adéquates pour les pontes, étant donné que la végétation aquatique est pauvre. Dans les baies de la côte ouest et dans le col du lac, il y a des zones calmes et peu profondes qui conviendraient parfaitement, et la brigade de vulgarisation devrait - avec les pêcheurs - procéder à leur installation et les responsabiliser pour leur maintien; iv) étude (éventuelle) du peuplement et des migrations des anguilles, surtout du recrutement en civelles, dans la zone du lac, afin de déterminer les facteurs de mortalité. (Les civelles sont, parait-il pêchées dans les rizières, en été); v) étude de la fréquence et durée de ponte du Til. 3/4 (en étang) pour quantifier la production des différents stades jusqu'au juvénile. Eventuellement aussi impact de prédation du fibata sur cette espèce. 7. CONCLUSION A la vue de la situation actuelle au lac Itasy, c'est-à-dire, stocks sains, mais surpêches; potentiel (niches trophiques) sous-exploité et possibilité intéressante de développement de l'aquaculture (à long terme), le programme d'action recommandé consiste essentiellement en 3 points ou phases, soit: 7.1 APPLICATION D'UNE GESTION RATIONNELLE Ceci est avant tout une tâche d'éducation, des pêcheurs d'une part (afin de les responsabiliser et de les conduire à pratiquer l'autogestion des ressources) et des brigades d'encadrement (de vulgarisation et de répression) d'autre part. La formation des techniciens devra être concentrée sur la gestion des pêches, les statistiques, l'organisation des communautés de pêcheurs, la pisciculture, et accessoirement, sur la commercialisation, l'administration et le traitement. 7.2 Un programme d'introductions bien étudiées et programmées afin d'augmenter la production du poisson. Accessoirement, l'étude biologique (principalement du point de vue quantitatif) des espèces existentes et de l'évolution des populations (surtout l'impact du fibata). 7.3 Le développement progressif, à long terme, de la pisciculture (en cage) dans, et autour du lac. REFERENCES Bahuyut, E.A., (1983) Stocking and introduction of fish in lakes and reservoirs in the Asean countries, FAQ Fish. Tech. Pap., (236): 82 p. Collart, A., A. Rabelahatra et L.R.A. Andramahaly, (1979). Plan de développement et d'encadrement des pêches continentales et de l'aquaculture de 1980 à l'an 2000, Doc. Tech. MAG/76/002 (7), Antananarivo: 80 p. Daget, J. et J. Moreau, (1981). Hybridation introgressive entre deux espèces de S arotherodon (Pisces, Cichlidae) dans un lac de Madagascar, Bull. Mus. Hist. Nat. Paris (4) 3A(2): 689-703 FAO, (1983). Développement des pêches continentales et de l'aquaculture, Madagascar. Conclusions et recommandations du projet, FI: DP/MAG/76/002, Rapp. Terminal: 27 p. Jhingran, V.G., (1975). Fish and Fisheries of India, Hindustan Publishing Corp. (India), Delhi: 954 p. Khan, H.A., (1972). Jubilee Souvenir, Central Ind. Fish. Res. Inst., Barracupore: 73-78 p. Kiener, A., (1963). Poissons, pêche et pisciculture à Madagascar, C.T.F.T. (Nogent-sur- Marne) Matthes, H., .(1973). Bibliographie des poissons d'eau douce de l'Afrique. FAO, Rome: 299 p. Moreau, J., (1979). Biologie et évolution des peuplements des Ciclides (Pisces) introduits dans les lacs malgaches d'altitude, Thèse, Inst. nat. Polytech. Toulouse (38): 303 p. annexes Thérézien, Y., (1964). Etude en vue du développement de la pêche au lac Itasy,Rapport CT.F.T. (Sect. Madagascar): 92 p Thy von den Anderaerde, D.F.E., (1968). An annotated bibliography of Tilapia (Pisces, Cichlidae), Doc. Zool. Ins. r. Af. centr., 14: 406 p Trevavas, E., (1983). Tilapiine fishes of the genera Sarotherodon, Oreochromis and Danakilia, Brit. Ins. Probl. (878): 583 p. Vincke, M., (1970). Evolution de la pêche au lac Itasy, Rapport CT.F.T. (Div. Rech. Piscis): 71 p Welcomme, R.L., (1981) (Comp.) Registre des transferts internationaux d'espèces de poissons des eaux continentales. FAO Doc. Tech. Pêches (213): 120 p Anon, (1971). Producing and marketing catfish in the Tennessee valley, Conference Proc. (20/6 - 1/7/71), Tennessee Valley Auth.: 96 p (Ictalurus punctatus). Tableau 1 RECENSEMENT DES PECHEURS, PIROGUES ET ENGINS - LAC ITASÏ {JUIN 1985) Nombre Engins 1 Localité pêcheurs pirogues type2 nombre matériaux3(kg) dimensions maille4(mm) montage Remarques (m) Fokontany de FM 5 mono, 1 500 x ~15 40 à 502 Ce montage est Akorondrano anneau et approximatif. Tous les 10 5 E 5 mono, 2,7 5 30 cordelettes éperviers vus étaient N 10 mono, 3,8 et 0,8 x 0,45 30 pour ainsi. Quelques bois O,455x pocher liasses ont des

armature armatures en gros fil bois rond de fer. Ilempona 12 6 FM 5 mono, 1 - 500 40 Dans ce Fokontany on ne pèche pas E 3 mono, 2,7 5 30 idem cette année, selon Je N 15 mono, 3,8 et 30 président (du

bois Fokontany), car l'amodia. tion ne fut Sahapetraka 13 8 FM 10 mono,1 1 000 40 pas payé. E 6 mono, 2,7 5 30 idem N 30 mono, 3,8 et 30

bois Mangabe 10 4 FM 5 mono, 1 500 40 Les matériaux ont parait-il été achetés E 3 mono, 2,7 5 30 idem en gros. N 20 mono, 3,8 et 30

bois Tarazo 6 3 FM 4 mono, 1 400 40 E 2 mono, 2,7 5 30 idem N 10 mono, 3,8 30 Tsiazonaloka ? ? N 15 mono, 3,8 et - 30 - Les engins présents bois lcl sont apparemment louée a des pêcheurs Antenimbe ? ? FM 2 mono, 1 200 40 venant d'ailleurs. E 3 mono, 2,7 4 30 idem Totaux 51 + 26 + FM 31 mono, 1 3 100 m 40 ~ 50% FM de 100 m chaque. ? ? en moyenne E 22 mono, 2,7 4–5 30 -

(chacun) N 100 mono, 3,8 0,80 x 30 - 0,45 x 0,45 Fokontany de Mono 515 = 0,750 kg Ambohimanambola 12 6 FM 6 mone № 515 720 35–37 ~50% de force de rupture. Soanierana N 20 filet et bois ~0,80 x - Vieux (?) filet en fil armature 0,45 x cablé № 210/18. bois rond 0,45 Miadapaonina 3 1 FM i mono № 515 150 35–55 idem Sections de panneau avec maillage different Amboniviana 14 7 FM 7 mono № 515 1 050 35–50 Les sacs de farine paraissent le plus N 15 fibres desac 25 idem utilisés à présent de farine en

plastique + bois Ambavauandriana 28 14 FM 14 mono № 515 700 (25 35–37 idem

m) Est N 60 filet et bois 20–30 Avarabohitra 48 24 FM 24 mono № 515 4 800 35–37 idem N 50 filet et bols 20–30 Filet en fil cable. Andovo 24 8 FM 24 mono № 515 5 180 35–37 idem Certains pêcheurs lkaha 38 9 FM 21 mono № 515 4 200 35–37 idem louent des pirogues Mahatsinjo 21 5 FM 8 mono № 515 1 600 35–37 idem ailleurs, ou se par- N 65 filet + bois 20–30 tagent une même Ambadivona 19 8 FM 8 mono № 515 1 050 35–37 idem embarcation. N 60 filet + bois 20–30 Tsaramandroso 8 4 FM 4 mono № 515 600 35–37 ~ 50% Tsinjorano 36 17 FM 17 mono № 515 2 350 35–37 N 10 filet et bois ~0,85 x 20–30 idem 0,45 × 0,45 Beasy 20 7 FM 37 mono % № 7 400 35–55 ~50% Mono 180 encore 515 et № anneau + plus fin que le 515 180 (force E 7 mono 3 2,5 32 cordelettes tupture: 0, Antanetibe 12 3 E 6 4 en mono 2,8 25 idem de 3; 2 en №515 Totaux 283 113 FM m mono 515, 29 800 35–55 ~5% Longueur moyenne 180 des E 13 mono de 3, 2,5–2,8 25–32 - FM = 174 m

515 N 280 filet et fibre 0,80–85 × 20–30 - 0,45 x 0,45 Fokontauy de Ambohimasina Vatovohoko 37 24 FM 20 Mono № 515 3 000 40–55 ~ 50% N 50 fibres sac a 25–30 armature

farine bois Ambatomi tsangy 40 20 FM 20 mono № 515 2 000 35–55

et № 180 N 100 sac a farine 25–30 idem Soanavela 8 11 FM 4 mono № 180 400 35–45 idem N 30 sac farine 25–30 Ambato 28 9 FM 23 mono № 515 4 075 35–55 idem N 80 sac farine 25–30 Suhapetraka 56 32 FM 17 mono № 515 1 700 35–40 E 8 mono de 5 5 30 idem N 148 sac farine - Ambatotoka - - - Totaux 169 9b FM B4 mono № 515 11 175 35–55 ~50% longueur moyenne et № 180 FM = 133 m E 8 mono de 5 5 30 - N 408 fibre sac ~0,8 x 25–30 - farine + bois 0,45 × 0,45 Fokontany de

Antorapasiha 30 15 FM 14 mono № 515 1 400 35 ~50% E 1 mono 5 ? armature

N 75 ? 30 bois Moravano 16 8 FM 8 mono fin 800 38 E 4 mono fin ? ? idem N 60 ? 30 Ambohimia-vintsoa 13 3 N 140 fibre sac ~0,8 x 35 armature farine 0,45 x boie rond 0,45 Ambohimanatrika 33 13 FM 14 mono № 515 1 400 35 E 2 11 ? ? idem N 200 ? ? Totaux 92 39 FM 36 mono № 515 3 600 35–38 ~50% longueur moyenne FM = 100 m E 7 mono (5) 1 - 475 sac farine ~0,8 × 30–35 - 0,45 × 0,45 Fokontany de FM 8 mono № 515 2 400 35–80 ~50% Moratsiazo 30 4 E 2 mono de 5–6 5 chaque 30 anneau +

cordelettes N 100 fibre sac à 25–30 armature

farine bois Malaza 25 4 FM 7 mono № 515 1 400 35–50 E 4 mono de 5–6 4,5 30 idem N 40 sac farine 25 Ambatohasana 10 1 FM 4 800 35–50 E 1 idem 4,5 30 idem N 20 25 Avarabohitra 15 1 FM 2 600 35–50 E 1 idem 5,5 30 idem N 10 25–30 FM 21 mono № 515 5 200 35–50 ~50% longueur moyenne

(80) Totaux 80 10 E 8 mono de 5–6 4,5–5,5 30 - FM = 248 m N 170 fibres sac - 25–30 m armature

farine bois Fokontany de FM 1 mono № 515 200 - 70 ~50% Antabata 6 4 N 40 sac farine 25 Amboakazo 6 2 FM 2 mono № 515 500 40 E 1 mono de 5 4,5 30 idem Ambodimanga N 5 sac farine 25 Manambisoa 4 2 FM 2 mono № 515 400 50–70 ~50% mélange de mailles dans le même filet Totaux 16 8 FM 5 mono № 515 1 100 40–70 ~50% E 1 mono de 5 4,5 30 - N 45 fibre sac 25 armature

farine bois Fokontany de FM 10 mono No 515 1 250 5 de 45 ~50% mono № 720, force Falevivo de rupture de № 720 1 de 42 Antaboaka 16 8 N 20 fibre rafia cylindrique 4 de 38 tresse ~0,9 m de 30

long. Ambohibao 4 2 FM 3 mono 180 450 42 ~50% Amboniara 7 4 FM 7 515 et 720 700 2 de

50/720 3 de idem

45/515 2 de

41/515 N 5 mono de 5 30 3 (450 m)

de 38/515 Antanimango 8 4 FM 6 mono № 515 850 3 (400 m)

et № 180 de 45/180 N 9 mono de 5 30 Andranomadio 5 2 FM 1 mono № 515 150 38 N 28 3 mono de ~ 30 2,5 25 en rafia Ampierenana 8 6 FM 8 mono № 1 000 38–50 ~50% 180, 515 et 720 Totaux 48 26 FM 35 mono № 4 400 38–50 ~50% longueur moyenne 180, 515 et FM 720 N 62 mono de 2,5 cylindrique 30 armature

et 5 en rafia bois rond Fokontany de FM 38 mono № 515 6 200 10 de 50 ~050% 28 de 40 Ambatombora 80 31 E 2 mono de 5 4 30 anneau + cordelettes armature en bois rond N 5 fibre sac 0,85 x 20–30 farine + 0,45 x

armature 0,15 bois Ambohimitambo 32 16 FM 17 mono № 515 3 400 40 - Maha50a 2 1 FM 1 mono № 515 180 55 ~50% Fandriantsiloana H 6 FM 11 mono № 515 1 760 40 E 1 mono de 5 4 30 Totaux 128 54 m 67 mono № 515 11 540 40–55 50% longueur moyenne FM E 3 mono de 5 4 30 = N 5 fibre sac 0,85 x 20–30 farine 0,45 x 0,45 Fokontany de FM 3 mono de 1–2 400 30–35 ~50% Ankaditiahena 10 5 E 2 mono de 5 4,5 30 = N 15 fibre sac 30

Avarabobika farine L 4 mono ? ? - avec piquet lignes de fond à anguille hameçons de 5–8 cm Ambavanandriana 38 10 FM 19 mono de 1–2 2 000 30 ouest L 8 mono ? - idem parmi les lignes il y a aussi des cannes à Miadanimamo 18 4 FM 8 mono de 1– 800 35 pêctie pour d'autres 2, espèces (Blackbass) N 16 fibres sac 30 idem

farine L 5 mono ? ? - Andranovelona 16 3 FM 7 mono 1–2 700 30–35 N 11 fibres sac 30 idem

farine L 10 ? ? - Maharovo = 20 2 FM 8 mono 1–2 1 200 35–40 idem Ambohimarina E 2 mono de 5 4,5 30 Antanjona 8 4 FM 1 mono de 1–2 150 30–35 E 1 mono de 5 5 30 idem N 25 sac farine 30 L 8 ? - Anosinimamo 10 4 FM 2 mono 1–2 200 30–35 E 2 mono de 5 5 30 idem M 16 fibre 30

plastique Andohasaha 4 1 FM 2 mono 1–2 300 30–35 ~50% Totaux 124 33 FM 50 mono 1–2 5 750 30–40 ~50% longueur moyenne FM E 7 mono de 5 4,5–5 30 - = N 83 fibre sac - 30 -

farine L 35 mono ? ? - - la plupart lignes a

anguille Fokontany de Ampefy 1 - N 5 grillage ~0,9 x 0,5 30 armature grillage “poulailler” métallique + x 0,5 bois rond bois Anibohitrakanga 1 3 N 13 mono de 2 - 20 idem Anosimamy ? ? ? Andasile - - - le lac, près de l'exutoire, est ici totalement envalil de végétation Totaux 2 + ? 3 + ? N 18 grillage et 20–30 - longueur moyenne

mono de 2 FM Grand total 993 + 408 FM 500 75 665 30–80 moyenne FM- 151 m

? de long (étiré) , soit ~ 75 m pose E 69 - 25–32 N 1 646 20–35 (L) (35) hameçons celles-ci n'ont été que partiellement 50–80 recensées

1/ Celles-ci vont par Fokontany (chef-lieu de villages, groupant plusieurs hameaux, et cellules de base dans la division administrative), commençtants par le nord ouest dans le sens des aiguilles d'une montre, autour du lac (voir carte) 2/ FM = filet maillant, E = épervier, N - nasse, L = ligne 3/ les poids indiques ici indiquent la force de rupture du monofilament 4/ la maille est mesurée d'un côte seulement (= barre) 5/ la hauteur des filets maillants est toujours d'environ 1 m et les dimensions des nasses toutes standardisées, avec moins de 5-10 cm de variation en largeur et longueur respectivement Certains villages (non visités) n'ont pu être localisées sur les cartes, soit parcequ'ils sont nouveaux, soit qu'ils ont changé de nom (voir Fig. 1) Tableau 2

EVOLUTION DE L'EFFORT DE PECHE ET DES ENGINS UTILISES AU LAC ITASY, DEPUIS 1963 (TABLEAH COMPARATIF)

Periode Pêcheurs Pirogues Filets Eperviers Engins Sennes Lignes Cases Production maillants nasses piège estimée (t/an) fin 1963 700 (dont 190 200–300 ~6(45)1 72 900 63 - 21 1 400 (1 (Thérézien) en 200 + 726)1 cpopérative) 1969/70 429 membres2 184 569 93 1 037 - 20 6 830 + 866 (Vincke) de coopératives 1975 (Moreau) 300 (pêcheurs - (60 000 m2)3 80–85 ~l 090–1 0 (350)4 - 275 + 1026 réguliers) 400 200 juin 1985 993 (+?) 408 500 (75 700 69 1 646 0 35 + 35 19 (7 + 12) 535 + 906 m2)

1 dans Moreau (1979) 2 peut-être pas tous les pêcheurs 3 ces filets ont des dimensions moyennes de 100 m x 1,5 m 4 lignes pour enfants, les autres n'ayant pas été recensées 5 lignes à anguilles (recensement partiel) 6 autoconsommation Tableau 3

SONDAGES EFFECTUES AUX PRINCIPAUX POINTS DE DEBARQUEMENTS

Poids (kg) Echantillonage Débarqué - par P = Localité par espèce total longueur totale poids (gr) Prix/kg 1985 Espèce pêcheur C Remarques (débarcadère) (cm) (FMG) = collecteur Ambanitavy 4.6 Tilapia spp. 342 344,1 - 80–185 C 312,5–406 Bestination marche d'Ana1avory Blackbass 2,1 (+ 337)1 - 1 000–1 -

100 (2 ex.) = 680,1 1recensemenc partiel, la quantité entre parenthèses ayant été recensée au marché d'Analavory ~ 60% T. nilotica 14.6 Tilapia spp. 632 - 16 paniers: 3 pour Arivonimamy et 13 Carpea 8 640 - - C 625 pour Maliave lona 15.6 Tilapia spp. 128 Blackbass 2 130 23–36 160–670 C 5 000–8 Le “daba” peau 16

000/daba kg en moyenne, le petit poisson molns (4 ex.) clier les plus gros valant 8 000 destination Analavory 18.6 Tilapia spp. 416 416 - - C - 2 recensement partiel la quantité entre (+ 38)2 parantlièses ayant été recensée au tnarclié d'Analavory = 454 3 destination Analavory (+ 290)3 plus marchés éloignés (9 panlers) 22.6 Tilapla spp. 104 8,5–14 - Tilapia, 72 kg destination 13,5–31 40–480 C - Analavory, 32 kg Carassius 1,56 15,5–29,5 70–510 destination Ampef y 30–50% de T. (10 ex.) nilotica Carpe (5 ex.) 0,87 18–27 80–290 50–60% de T. 3/4 et 0–10% de T. Blackbass 0,93 15–37,5 50–710 rendelli (5 ex.) dans les panfers A. mossambiea 0,9 108,26 50 450 (2 ex.) Total 5 2 012,16 Moyenne sondages (402) 1 kaha 5.6 Tllapia spp. 346 14–23 - C ~500–7004 Marché d' Antananarivo Carpe 19 365 achieté par commerçante NOTE: La commerçante en provenance d ' Antananarivo achète ici 5 jours/semaine envlron 20 daba (20 × 4 prix au collecteur 16 kg) = 320 kg en moyenne. Ces quantités augmentent en saison chaude jusqu'à 60 daba (960 kg)/jour estime, car la commerçante ne; voulalt (transportés alors en 2 camimionettes). Au minimum (juillet-août) elle achète 10–15 daba (160–240 kg) divulguer ses prix exacts Débareadère hors 5.6 Tilapia spp. 47,5 13–32 60–660 344–500 Les pêcbeurs débarquent ici pour village Carpe (l ex.) 2,5 51 2 500 vendre aux Blackbass 1 ,43 51,43 33–34 600–830 collecteurs qui vont a Mahasou (2 ex.) Total 1 365 5 moyenne corrigée Moyenne sondage (340)5 tenant compte des déclarations des pêcheurs, col lecteurs et de la commerçante Moratsiazo 31.5 Tilapia spp.. 290 290 C 312,5 Prix par daba (~ 16 kg) = 5 000– 8 000 FMG:, selon lu taille du polsson. Destination Tana et autres marches éloignés 6.6 Tilapia spp. 704 16–26 - Destination: marché de Tana Carpe (2 ex.) 9,2 53–65 2 700–6 principalement, 500 solt~ 480 kg ~60– B1ackbass 33 746,2 34–50 670–2 000 C - 70% T. nilotlea 30– 40% T. 3/4 (25 ex.) 12.6 Tilapia spp. 198 Carpe (1 ex.) 8 (206)6 - 8 000 C - 6 sondage partie1; destination Tana et Soavinandrlana (36 kg) 13.6 Tilapia spp. 543 Carpe 52 - - C - Environ 435 kg pour le- marché de Tana Blackbass 16 Marakely (1 ex.) 0,09 611,09 18 90 P 18.6 Tilapia spp. 64 10–13 (petits) ~70% T. 3/4 56 18–22 ~50–65% T. nilotica

(moyens) ~95% T. nllotica et 5% T. rendalli 56 176 >22 (gros) C - destination Tana Tilapia spp. 16 16 - - C ~ (176 kg) et

Analavory (16 kg) 20.6 Tilapia spp. 271 13,5–28 50–800 Destination Tana (16 kg

gros) Carpe (1 ex.) 4,5 59 450 Blackbass 3,39 19–41,5 60–1 200 - (7 ex.) Tilapia spp. 64 - - C Carassius 0,15 17 150 (1 ex.) Fibata (1 ex.) 0,4 29 400 Destination Tsiroanomandidy {~ 69 444,44 - - 320 kg) Destination Tilapia spp. 32 - - Ampery,

Soavinandriano Total 57 2 283,73 7 celui du 12.6 étant partiel, n'a pas été pris Moyenne sondages (457) en compte pour établir la moyenne Mahasoa 30.5 Tilapia spp. - 864 - - C 312,5– 99z de Tilapia. (principalement) 468,75 poisson acheté par 2 commerçants qui ache-Alncnt vers le marché d'Antananarivo 31.5 ldea - 7 36 - C - 3.6 id«m 512 - - C - 4.6 idem - 752 - - C - 5.6 idem - 720 - - C - 6.6 idem 1 180 - - C - 7.6 idam - 908 - - C - 10.6 idem - 912 - - C - 11.6 idem - 772 - - C - 12,6 idem 700 - - C - 13.6 Tilapis spp. 160 La camionette 404 (chargement Carpe (1 ex.) incomplet) pas Blackbass partie (4 ex.) Tilapia spp. 320 480 petits((15 daba)- 240 kg C - La 403, vers Taus moyens (3 daba)- 48 kg petits (2 daba)- 32 kg 14.6 idem 303 - - C - La 404 avec 2 jours de production (160 + 303 kg - 463 kg 368 671 - - C La 403 17.6 Tilapia spp. 176 petits <15 La 403 seulement le commerçant avec la

404 n'étant pas venu, salade) 128 384 15–22 - C -

(principalement) moyens 80 gros >22 18.6 idem 240 petits 80 moyens 352 - - C - " 32 gros 19.6 idem 228 petits 80 moyens 336 - C - " 25 gros 20.6 idem 312 petits 68 moyens 420 - - C - " 40 gros Total 12 9 207 12 sondages avec 2 commerçants (767) Moyenne 4 1 492 moyenne globale- 669 kg 4 sondages avec 1 commerçants (373) Grand total 27 15 360 Moyenne globale par jour: débarque sondages Xm/n- 1 868/4 - 467 kg m - moyenne pour chaque débarcadère n - nombre de débarcadéres Tableau 4

SONDAGES EFFECTUES SUR LES PRINCIPAUX MARCHES LOCAUX

Poids (kg) Echantillonage Prix vent/kg Remarques Locallité (FMG) 1985 Espèces par longueur poids (gr) Provenance (marche) espèce total totale (cm) Ampeiy 1.6 Tilapia spp. 50 50 - - Ambanitavy 1 000 tas de ~ 1,2 kg 1 500 tas de ~ 1,6 kg

(petits et moyens) 15.6 Tilapia spp. 57 14,5–33 63–750 idem 500 tas de 8 petits poissons -

500–631 gr (14+16 cm) 1 000 tas de l,44 kg (23–36 cm) 1 500 tas de 5 moyens - 2,06 kg Carpes (2 2,167 7-4? 67–2 100 3 250 la carpe de 2,1 kg.

ex.) Blackbass (3 0,95 23–36 120–670 1 000 950 grammes

ex.) A. labiata (1 1.2 61,317 ~80 l 200 2 500

ex.) T. nilotica 41.8 13–24 54–280 Ambanitavy 1 000 dont 6,4 kg de gros (>22

22.6 cm), cas de 4poissons Tilapia 3/4 16 - - à (~400 gr) = FMG 1 500 T. rendelli 2,345 17–37 130–1 300 1 500 tas de 10 pecits a 1 000

FMG (~915 gr) Carpes ~ 0.5 - - Blackbass 0,250 25 250 même prix que 1e Tilapia A. labiata 1,5 62,895 95 1 500 3 000 Crabes 0,5 - Icasy et 150 la cordee enfiles sur des cordelette? rivière [ily d'environ 15–25 (seloo la taille) pesant ~250 gr Total et 3 174,212 moyenne sondages (58) Analavory 4.6 Tilapia spp. 678 15–22 - Ambanitdvy 1 000 tas de ~ 1kilo Blackbass (2 2,1 680.1 40 1 000–1 100 1 500 (750 FMG pièce)

ex,) 11.6 Tilapia spp. 489 - - Ambanitavy et 1 000–1 000 tas de 4–5 gros poissons ~ 1

kg la pièce Carpes 24 1 800 Moratsiazo 1 500 Blackbass 15 1 400 1 000 la pièce de 1,4 kg A. 2.8 530,8 500-7 1 500 la pièce de 0,5 kg mossambica (3 ex.) 18.6 Tilapia spp. 448 Ambanitavy 1 000 Til. moyens - 960 gr gros

Tilapia ~ 1 300–1 400 gr Carpe royale (25) ~800–1 200 Lac 1 000–1 400 prix variable à la pièce

Andranomona Blackbass 5 Ambanitavy Fibata (4 1 454 1 000 par kilo

ex.) Carassius - - - - Fenoarivo et 2 000 par kilo

Ancnanarivo Total et 3 1 664,9 moyenne sondages (555) Miarinarivo 5. 6 Tllapia spp 38 16–19 1 400 Manazary 1 000 cas de ~ l kg Carpe (1 1,4 89,4 42 1 350

ex.) 12.6 Tilapia 76 Blackbass 4 80 - - Itasy 19.6 Tilapia spp. 112 Manazary 1 000 gros Tilapia. ~ 1 kg Carpe 3 500 tas de 1/2 kg petits Blackbass 1,5 Fibata 0,08 Mirakely 0,09? 117,48 12–13? 90? Carassius - - - - région de 1 400 le kg (~11/2 daba. 25kg Tarra vandu au détaillant à FMG 42 500) comme le prix du kilo revient ainsi à l 700 FMG, 11 vendrait à perre, donc ment ! probablement par peur de taxation . Total et 3 286,88

Moyenne sondages (97) Manazary 7.6 Tllapia spp - 15 10–15 Ikaha et 1 000 tas de petits (~1 kg)

(petits) 18–22 autres villages 1 330 tas de gros (~1 kg)

(gros) voisina 14.6 Tilapia spp 80 900 tas de ~1 kg Marakely (2 0,18 80,18 10–16 70–110 Ikaha

ex.) 21.6 Tilapia app. 48 89–160 500 tas de 6–8 ex. 750 gr Carassius 0,1 48,1 100 + 10 kg de petits Tilapia provenant des rizières en marge du lac Total et 3 143,28

Moyenne sondages (48) Soavinan- 3.6 Tilapia spp. -98% Itasy 1 000 tas de ~l kg (6–9 petits par driana (Morarsiazo) tas; 4–5 moyens) Carpes 3 800 2 800 (l'ex. de 3,8 kg) Blackbass ~2% 1 500 ~ 1 kg Carasslus 200 1 500 ~ 1 kg Crabes 0,75 - - - - 175 la cordée de ~ 20 crabes =

0.25 kg Total et 1 sondage 200 Moyenne (200) Grand total 13 jours de 2 469,3 Moyenne par jour; recensé marché

Tableau 5

PRODUCTION DE POISSON AU LAC ITASY (JUIN 1985)

Type de sondage Quantité débarquée (kg) 1Production annuelle basée sur la simple Localités movenne/jour totaux sondage mensuelle2 Remarques extrapolation des chiffres de pèche pour juin (tonnes) Débarquements Ambenitavy 402 2 012,5 poids 1 a 20 jours/mois pendant 10 mois (tableau 3) moyen/jour x (2 mois de fermeture de la Ikaha 340 365 pèche) nombre Moratsiozo 457 2 284 débarcadères 2 calculée sur base de 20 jours de x 20 jours de peche/mois Mahasoa 669 10 699 pêche/mois Totaux 4 1 868 15 360,5 (A) 37 360 (E) 373,6 (J) 3 débarqués vers Manazary pour les marchés locaux, mais non Moyennes - 467 - (+ 887)3 (+ 8,9) recense (voir p 4 chaque localité a un jour de Marches locaux Ampefy 58 174 Poids moyen x (tableau 4) marche par semaine, soit 4,35 Analavory 555 1 665 nombre de par mois marchés x

Miarinarivo 97 287 nombre de Manazary 48 143 jours de marché/mois4 Soavinandriana 200 200 Totaux 5 958 2 469 (B) 4 176 (F)5 41,8 5 A ceci il faut ajouter environ 2 t/mois vendus sur les marches Moyennes - 192 - (+ 1 920) (+ 19,2) locaux en dehors des jours de “grand” marché hebdomadaires Marches lointains (Autananarivo 186 (640 + 290) poids moyen x (tableaux 3 et 4) Arivonimamy = 9306 nombre de Mahavelona 340 365 débarcadères

Tsiroamandidy (= 4) x 20 de 6 340 (290 + 480 Provenant de Ikaha Moratsiazo etc. pêche Mahasoa + 435 + 176 mensuels + 320) = 1 701 669 10 699 Totaux - 1 5357 13 695 (C) 30 7 20 (G) 307,2 7des 4 débarcadères la différence de 803,5 kg entre (A) et (D) Moyennes - 384 - - s'explique par a) des erreurs dans les sondages (imcomplets) Total b) des petits débarquements ailleurs qu'aux points principaux (B) + (C) - - 16 164 (D) - 349 (F) + (G) - 34 896 (H) (+ 20) = 369 (K)

(+ 1 9205) 8Autoconsommation - 0,25 - 7,455 (I) 89,5 (L) 8 sur base de 1/4 kg/ Production totale 45,7 - (E) + (I) (juin 85) - - - 44,3 - (H) + (I) Production annuelle 472 (J + L) Moyenne = 465,5 tonnes

(t) 459 (K + L)

Tableau 6

ESTIMATION DE LA QUANTITE DE POISSON COMMERCIALISEE SUR LES MARCHES LOCAUX AU LAC ITASY EN DEHORS DES JOURS DE “GRAND” MARCHE

Poisson en vente (kg)/jour Proportion (%) de (A) Localité (marché) Remarques Jour de marché autres jours (%) de (A) Ampefy 58 8 14 environ 1/2 daba par jour Analavory 555 16–32(72) 5,5 1–2 daba/jour *moyenne corrigée en fonction des 72 kg. 30* Miorinarivo 97 16 16,5 1 daba/jour de Manezary Manezary 48 5 10 estimation par rapport à Ampefy, qu'étant au bord du lac reçoit plus de poissons Soavinandriana (200) 32–36 (17) un sondage seulement Ampery (69) 8 (12) un sondage, au départ de Moratsiazo TOTAL 96 En moyenne la quantité de poisson commercialisé localement en dehors des jours de marché hebdomadaire s'élève a environ 1 à 15 pour cent de la quantité en vente du du “grand”1. (Le bas pourcentage s'explique par le fait que c'est un marché très important - le plus grand de la région du lac - tout en étant néanmoins une petite localité, donc avec peu de demande les autres jours.) 1 marché Tableau 7

PRODUCTION ESTIMEE DU LAC ITASY PROJETEE SUR BASE DE LA PRODUCTION OBSERVEE AU MOIS DE JUIN 1985

Mois Production 1Facteur de Conditions influentes (t) correction (%) Hydrologiques Climatologiques Biologiques Juin 45 0 décrue faible eaux frais ensoleille peu de vent phytoplancton en diminution; recrutement claires pas de poisson juvénile sédiments Juillet 40,5 - 10 décrue eaux claires frais-froid souvent nuageux phytoplancton au minimum; recrutement (crachins) vents réguliers a forts juvénile manque (alisé du sud-est) Août 45 0 décrue faible eaux frais-ensoleillé vents réguliers a développement du phytoplancton fort relativement claires forts recrutement de juvéniles Septembre 54 + 20 décrue manquée eaux frais-chaud ensoleille vents forte concentration de phytoplancton; peu claires alises recrutement maximum; reproduction énorme 2Octobre 10 - étiage eaux turbides chaud pluies orageuses vents phytoplancton maximum; reproduction Novembre premiers apports de variables poisson maximale sédiments Décembre 76,5 + 70 crue eaux sales chaud pluies fréquentes vents . phytoplancton encore haut; reproduction (sédiments) variables (surtout nord-est) dispersion poisson commence Janvier 67,5 + 50 forte crue eaux troubles idem phytoplancton diminue; poisson se (sédiments) disperse; croissance ralentit Février 58,5 + 30 crue max. eaux troubles chaud pluies encore fréquentes dispersion maximale du poisson ; apport sédiments vents faiblissent phytoplancton diminue; reproduction et diminue croissance faiblissent Mars 54 + 20 décrue eaux troubles chaud pluies diminuent vents croissance faiblissant; poisson commence faibles à se reconcentrer phytoplancton diminue croissance faible (poisson aduite) Avril 49,5 + 10 forte décrue eaux peu moins chaud fin des pluies peu phytoplancton constant; perte de condition claires de vent du poisson continue Mai 45 0 décrue faible eaux plus frais-ensoleillé vents faibles idem recrutement juvénile commence claires Production 545,5

totale

1 ces corrections sont estimées d'après les facteurs environnementaux influents, les observations publiées et les affirmations des pêcheurs et commerçants 2 saison de fermeture de la pêche, tout en laissant 10 tonnes pour l'autoconsommation et les éventuels braconnages Tableau 8

EVALUATION DE L'EFFORT DE PECHE ET DES RENDEMENTS AU LAC ITASY

Répartition de l'effort pêche (juin 1985) Evolution des rendements depuis 1963 Nombre pourcentage Année Production (t)2 kg/ha/an Nombre Rendement (kg) estimé UEP1 Engins Pi- Pê- Pi- Pê- Pi- Pê- Pi- Pê- rogue cheurs rogues clieurs rogues cheurs rogues cheurs pirogue + 2 filet mail lants 1 400 (Théré zien) 400 200– 4 800- 1 714- pêcheurs et 1 (500 76 000 300 filet m2) 250 500 61,3 50,3 1963 700 1 200 (Moreau) 343 (250) 5 600 2 000 1965 500 (Vincke, 143 - 500 - 909

Moreau) idem éperviers 69 138 16,9 13,9 1966 150 (Vincke) 43 - 450 333- (69) 300 (Moreau) 86 - 667 1967 8,5 (Vincke) 2,4 - 320 - 26,6- 3(70 nasses) nasses - - - - 280 (Moreau) 80 875 (1 646) 1969 830 (Vincke, 237 184 320– 4 511 1 935–

Moreau) 429 2 594 autres4(ligues - - - - 1975 275 (Moreau) 79 - 300 - 917

et/ou fefy) 1985 625 179 408 993 1 532 629

Totaux - 319 638 78,2 64,2 1 Uuité économique de peche 2 Ici sont repris tous les cliiffres publlés par divers auteurs (408) (993) (100) (100) 3 équivalent, car aucun pecheur ne possède cette quantlté 4 5 les féfy n'opèrent wh en cette saison, :es pêcheurs utillbent Jes ligniib de fond Effort requis pour capturer 45 5 321 643 78,7 64,7 45 t/jours de pêche/mois = 2 250 kg/jour t/mois à 7 kg/jour/ UEP

Tableau 9 COMPOSITION COMPARATIVE DES CAPTURES EN NOMBRE Espèces T. nilotica Til. 3/4 Carpes Blackbass T. rendelli Autres Total % Pourcentage 57 38 1,5 2,1 0,4 1 100 (nombre) en 1976 Moreau (79) 40 56,2 2 1,5 0,3 + 100 Vincke (70) 5,55 91,69 0,66 0,99 0,2 0,91 100 Thérezien (64) 0,06 (95,98)2 3,44 - 0,27 0,253 100

1 pour Carassius 2 T. mossambica et T. macrochir 3 dont T. mossambica = 0,11 pour cent; anguilles non comprises Tableau 10

PRIX DES MATERIAUX ET DES ENGINS DE PECHE (marchés locaux)

Monofilament Hameçons Plomb Divers № Force rupture (kg) Quantité Prix longueur Quantité Prix Quantité Prix Description Prix (FMG) (m) (FMG) (kg) (FMG) (FMG) 0,515 ~0.75 bobine (= 700 x~l 20 000 1,2 pièce 40–50 0,19 250 sac à farine m filet en nappe, (fibres maille 45 mm)1 plastiques) pour nasses

bobine (100 m) 600 1,3 " 40 0,210 1002 : pièce = 3 350 - au mètre 50 1,7 60–70 0,4 1502 nasses 400 1 200 x 1 m (nappe de 40 mm 27 400 1,8 50 0,5 400

maille)1 20/100 - bobine de 100 m 800 2,0 " 40 1,0 1 5003 - 2,5 bobine de 100 m 600 5,3 2 Plomb de récupération nasse (marché de traînante - 3,6 bobine de 100 m 700 8,0 150 Suavlnandriana) (vannerie) - 5 au mètre 15 2,1 " 50 pièce 900 - 6,1 au mètre 25 9,0 3 Plombs façonnés pour petits éperviers - 10 bobine de 100 m 1 000 2,7 " 40 - 12 au mètre 20–30 - 14 bobine de 100 m 1 200 - 19 au mètre 30–50 3,3 " 50 Flotteurs (bouchons de bouleilles en - 70 et 80 au mètre 50 3,9 " 50 liège) 0,25 3,18 (7 lbs) bobine de 100 m l 250 0,30 4,55 {10 lbs) au mètre 25 Les variations dans les prix Pièce dépendent du marchand (Analovory) 50 (car les mêmes vendeurs idem Fil cablé (pour montage) vont de marché en marché) et de la couleur ou du (Manazary) 40 210/18 - (bobine) 2 200 m 15 000 modèle d'hameçon (cuivrés. blancs ou noirs;

poids 0,5 kg courts et larges ou plus fins 210/36 - " 0,5 kg 8 000 et étirés)

1 longueur étirée Fig. 1 Lac Itasy Recherches Piscicoles

Fig. 2 Relation poids/longueur totale chez T. nilotica et Tilapia 3/4 (sexes mélangés)