ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES (ALSH)

MENTION GEOGRAPHIE PARCOURS AMENAGEMENT ET ENVIRONNEMENT

LA VULNÉRABILITÉ MULTIFACTORIELLE DES SOLS À L'ÉROSION À I ET II (RÉGION ITASY)

Mémoire pour l’obtention du diplôme de MASTER

 Présenté par RATSIMALOTO Iry Fanojo

 Les membres de jury : Madame Joselyne RAMAMONJISOA, Professeur Emérite, Président Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de conférences, Rapporteur Madame Vololonirainy RAVONIHARIJAONA, Maître de conférences, Juge Date de soutenance : 24 Mars 2017 Année universitaire 2015-16

ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES (ALSH)

MENTION GEOGRAPHIE

PARCOURS AMENAGEMENT ET ENVIRONNEMENT

LA VULNÉRABILITÉ MULTIFACTORIELLE DES SOLS À L'ÉROSION À ARIVONIMAMO I ET II (RÉGION ITASY)

Mémoire pour l’obtention du diplôme de MASTER

 Présenté par RATSIMALOTO Iry Fanojo  Les membres de jury :

Madame Joselyne RAMAMONJISOA, Professeur Emérite, Président

Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de conférences, Rapporteur

Madame Ravoniharijaona VOLOLONIRAINY, Maître de conférences, Juge

Date de soutenance : 24 Mars 2017

Année universitaire 2015-16

REMERCIEMENTS :

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements et mes profondes gratitudes à :

• Madame Joselyne RAMAMONJISOA, Professeur Emérite à l’Université d’, qui a bien voulu accepter de présider la soutenance de ce mémoire. Je vous prie de trouver ici, avec gratitudes, l'expression de mes respectueuses reconnaissances.

• Mon rapporteur, ANDRIAMIHAMINA Mparany, Maître de Conférences à l’Université d’Antananarivo, qui a dirigé mon travail et qui m’a fait bénéficier de son expérience et de son aide tout au long de ce travail. Ses directives bienveillantes ont grandement facilité ce travail et son orientation éclairée ; lui qui n’a pas ménagé ses efforts pour diriger et suivre de près mes travaux de recherche. Qu’il trouve ici l’expression de mes plus hautes considérations.

• Madame Ravoniharijaona VOLOLONIRAINY Maître de Conférences à l’Université d’Antananarivo, qui a bien voulu accepter d’examiner le présent mémoire en tant qu’examinateur et juge. Tous mes remerciements Madame le juge.

Je tiens à remercier également le Département de Géographie de m’avoir accueilli au sein de l’établissement tout au long de mon cursus universitaire.

Enfin, je n'oublie pas de remercier ici, tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire à savoir mes amis, ma famille et aux enseignants surtout ceux du Département de Géographie.

Antananarivo, 16 Mars 2017

RESUME :

Le phénomène d’érosion est un problème majeur sur les hautes terres malgaches et résulte des facteurs naturels et anthropiques. La déforestation du Tapia provoque la formation de savane et la vulnérabilité des versants à l’érosion. Une quantité importante de terre est entraînée par l’érosion et entraînant ainsi la perte de la fertilité des sols sur les Tanety. Face à cette situation, cette étude a été développée pour analyser le phénomène d’érosion dans les communes d’Arivonimamo I et II dans le but d’identifier les zones vulnérables à l’érosion. Ainsi dans la présente étude, les éléments biophysiques et socio-économiques du milieu ont été analysés pour pouvoir identifier les facteurs physiques qui pourraient entrainer cette vulnérabilité à l’érosion. Il a été constaté que les deux communes ont une forte potentialité biophysique et socio-économique si l’on ne cite que la présence du foret de Tapia, la fertilité du sol, la population à majorité jeune, l’abondance de la main d’œuvre et la commerce très dynamique. La combinaison des facteurs anthropiques et les aléas climatiques ont été identifiés comme les causes principales de l’érosion dans la région. Les besoins d’extension des activités agricoles ont engendré la dégradation des ressources naturelles notamment l’érosion des sols, ceux-ci sont aggravés par les aléas climatiques. L’étude de la vulnérabilité nécessite la compréhension de ces différents ces facteurs qui influencent le processus d’érosion. L'objectif de cette étude est de fournir des éléments pour identifier la vulnérabilité multifactorielle à l'érosion dans cette zone. Cette étude consiste en premier lieu à exécuter une méthodologie basée sur l'addition des différents facteurs d’érosion pour l'identification des zones vulnérables à l'érosion dans les communes. Le résultat obtenu est donc la possibilité de spatialiser les zones vulnérables et sensibles à l’érosion dans la commune d’Arivonimamo I et II avec une validation et observation sur terrain.

Mots-clés : communes, Arivonimamo I, Arivonimamo II, vulnérabilité, érosion, facteurs, sols

I

SOMMAIRE : RESUME EXECUTIF...... I SOMMAIRE...... II LISTE DES ACRONYMES...... V LISTE DES FIGURES...... VI LISTE DES CARTES...... VII LISTE DES PHOTOS...... VIII LISTE DES TABLEAUX...... IX LISTE DES ANNEXES...... IX

INTRODUCTION GENERALE...... 1 PROBLEMATIQUE...... 2

PREMIÈRE PARTIE : LES ENVIRONS D'ARIVONIMAMO, UNE ZONE VULNÉRABLE À L'ÉROSION...... 3 CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE...... 4 CHAPITRE II: LES FACTEURS GÉNÉRAUX DE LA VULNÉRABILITÉ À L'ÉROSION ...... 10

DEUXIÈME PARTIE: LES FACTEURS LOCAUX DE LA VULNÉRABILITÉ DES SOLS À L'ÉROSION...... 25 CHAPITRE I: TYPOLOGIE ET DIFFÉRENTES MANIFESTATIONS DE L'ÉROSION...... 26 CHAPITRE II: LA SENSIBILITE DES SOL A L’EROSION...... 31

PARTIE III : ANALYSE DES PROBLÈMES LIÉS À L'ÉROSION ET PROPOSITION DE SOLUTIONS...... 49 CHAPITRE I : Les problèmes liés à l’érosion...... 50 CHAPITRE II : PROPOSITION DE SOLUTIONS...... 53 CONCLUSION...... 56 BIBLIOGRAPHIE...... 57 ANNEXES ...... 59

II

ACRONYMES :

SIG : Système d'information géographique NDVI: NormalizedDifferenceVegetation Index CU: commune urbaine A/MO: Arivonimamo FTM: Foiben'nytaotsarin'nyTanin’iMadagasikara BNGRC:Bureau national pour la gestion des risques catastrophiques UPDR: Unité de politique pour le développement rural WGS 84: Word Geodetic System LAT: latitude LONG: longitude ALT: altitude Hb: habitants

III

LISTE DES FIGURES :

 Figure 1:Carte de localisation de la zone de recherche...... 5  Figure 2:Diagramme ombrothermique d’Arivonimamo...... 11  Figure 3:Carte du relief des communes d’Arivonimamo I et II...... 15  Figure 4 : Profil topographique sur un transect N-E/S-W à Arivonimamo...... 15  Figure 5:Carte de répartition de la population d'Arivonimamo...... 19  Figure 6:Erosion en nappe...... 26  Figure 7 : Coupe transversale montrant les typologie de l’érosion à Arivonimamo...... 30  Figure 8:Carte pédologique des communes...... 36  Figure 9:Relation entre l’érodibilité et la teneur en matière organique des sols...... 37  Figure 10:Carte des valeurs des pentes dans les communes Arivonimamo I et II...... 39  Figure 11: Carte de l’Indice de végétation dans les communes d’Arivonimamo...... 43  Figure 12:Rôle de la couverture végétale sur le ruissellement...... 44  Figure 13: Carte d’occupation du sol des communes d’Arivonimamo I et II...... 46  Figure 14: Carte des Lavaka à Arivonimamo...... 47

 Figure 15: Carte d’érosion en fonction des pertes en terre...... 59  Figure 16: Carte d’érosion de la région de l’Itasy par classe de niveau de risque...... 60

IV

LISTE DES PHOTOS:

 photo 1: Forêt de Tapia...... 17  photo 2: Les habitats dans la commune d'Arivonimamo I...... 18  photo 3: Association culturale de maïs et de voanjobory à Arivonimamo II...... 22  photo 4: Rigole dans le fokontany de Morafeno (Arivonimamo I)...... 27  photo 5: Lavaka stabilisé à Andrangaranga (Arivonimamao II)...... 28  photo 6: Colluvionnement dans le fokontany de Morafeno (Arivonimamo I)...... 29  photo 7: Vue panoramique d’une érosion à Arivonimamo II...... 30  photo 8: Perte en sol à Arivonimamo I...... 51  photo 9: Plantation d'Eucalyptus au sein d'un Lavaka à Kianjanarivo...... 54  photo 10: Plantation de Tapia à Arivonimamo II...... 55

V

LISTE DES TABLEAUX :

 Tableau 1: Température moyenne annuelle...... 10  Tableau 2: Pluviométrie annuelle...... 11  Tableau 3: Densité de la forêt de Tapia d’Arivonimamo...... 17  Tableau 4:Répartition des superficies cultivées par type de culture...... 20  Tableau 5: Typologie des exploitations...... 21  Tableau 6: Répartition des produits par spéculation...... 21  Tableau 7: Sensibilité des pentes à l’érosion...... 40  Tableau 8: Sensibilité de l’occupation du sol à l’érosion...... 45  Tableau 9:Indice de sensibilité à l’érosion des groupes et sous-groupe lithologiques…...... 61  Tableau 10: Répartition de la population par Fokontany...... 62  Tableau 11: Répartition de la population par fokontany dans la commune d’Arivonimamo II...... 62

LISTE DES ANNEXES :

 ANNEXE I : Carte d’érosion en fonction des pertes en terre...... 59  ANNEXE II : Carte d’érosion de la région de l’Itasy par classe de niveau de risque...... 60  ANNEXE III : Indice de sensibilité à l’érosion des groupes et sous-groupe lithologiques...... 61  ANNEXE IV : Répartition de la population par Fokontany...... 62  ANNEXE V : répartition de la population par fokontany dans la commune d’Arivonimamo II...... 62

VI

INTRODUCTION GENERALE :

Arivonimamo présente une potentialité agricole variée, une richesse en biodiversité (forêt de Tapia ou Uacapabojeri), ainsi qu’un espace qui attire une population dynamique et à majorité agriculteurs à la conquête de l’espace.

Suite àl’accroissement de la population,à l’extension des activités agricoles et aux aléas climatiques, ces ressources font l’objet d’une pression. Les feux de brousse, la déforestation aboutissent à la dégradation de la végétation et l’exploitation des zones fragiles comme les pentes entraînent l'accélération de l’érosion dans la région. Les sols mis à nu sont sujet au phénomène de lavakisation. Ces activités socio-économiques en extension contribuent à la dégradation de l’environnement.

Face à cette situation, l'analyse de ”la vulnérabilité multifactorielle des sols à l’érosion à Arivonimamo I et II “ vise en premier lieu à faire un diagnostic des différents facteurs qui contribuent au phénomène d’érosion,àidentifier les zones vulnérables par rapport à chaque facteur d’érosion et àanalyser les problèmes liés à l’érosion dans les communes d’Arivonimamo I et II.

PROBLEMATIQUE : Avec la forte poussée démographique actuelle, les ressources naturelles subissent des pressions importantes par suite des besoins d’extension de l’agriculture et des activités socio- économiques.

Lesfeux de brousse et la déforestation ont accéléré la dégradation de la végétation. L’exploitation des endroits fragiles comme les zones en pente génère des problèmes d’érosion. Les sols mis à nu sont sujets au phénomène de Lavakisation traduits par des pertes en terre se déplaçant vers les zones en aval entraînant de changement au niveau de l’écosystème. La connaissance de la vulnérabilité est un outil indispensable dans une démarche de lutte contre l'érosion. Elle permet de disposer d'une vue d'ensemble des zones menacées et de localiser les secteurs nécessitant une intervention prioritaire dans une perspective de gestion durable des sols. Quels sont les facteurs de vulnérabilité des sols à l’érosion dans les communes d’Arivonimamo I et II ?

1

Dans ce contexte, nous avons 3 hypothèses :

➢ l'érosion trouve son origine dans des problèmes géologiques et pédologiques appelés facteurs intrinsèques. ➢ la vulnérabilité des sols à l'érosion est de facteurs extrinsèques. ➢ la vulnérabilité des sols à l'érosion est due aux problèmes socio-économiques

Dans ce contexte, notre recherche sera divisée en trois parties dont la première partie la parle de la vulnérabilité d’Arivonimamo et de ses environs à l’érosion par ses caractéristiques biophysiques et socio-économiques. Ensuite, dans la seconde partie, nous allons analyser les facteurs locaux de l’érosion. Dans la troisième partie, nous allons ensuite analyser les différents problèmes liés à l’érosion dans les deux communes de l’Arivonimamo et faire des perspectives pour la lutte antiérosive.

Cette étude est principalement axée sur l’étude de la vulnérabilité multifactorielle à l’érosion dans les deux communes. La connaissance de la vulnérabilité est un outil indispensable dans une démarche de lutte contre l'érosion. Elle permet de disposer d'une vue d'ensemble des zones menacées et de localiser les secteurs nécessitant une intervention prioritaire dans une perspective de gestion durable des sols.

2

PREMIÈRE PARTIE : LES ENVIRONS D'ARIVONIMAMO, UNE ZONE VULNÉRABLE À L'ÉROSION

3

Arivonimamo et ses environs constituent des paysages uniformes qui sont communs dans ses caractéristiques biophysiques et socio-économique. Ces espaces sont sous l’influence d’un climat tropical d’altitude et dominés par des reliefs de plateaux. Cesespacessubissent des pressions et des dégradations sous l’influence des activités agricoles qui sont dominantes dans la région. D’où la présence du phénomène d’érosion. La recherche sur la vulnérabilité constitue le cadre théorique de la présente recherche, que nous allons constater à travers les caractéristiques de la zone de recherche.

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

1- Localisation de la zone de recherche:

Situation géographique :

La commune urbaine et rurale d’Arivonimamo se trouve dans la région d’Itasy dans le district d’Arivonimamo. La ville d’Arivonimamo est le chef-lieu du district. Elle se trouve à 45 km d’Antananarivo suivant la route nationale Rn 1. Ces deux communes sont comprises entre la latitude 19° 01′ Sud et la longitude 47° 15′ Est.

La zone d’étude est limitée au Nord par la commune d’Ambohitrambo, à l’Est par la commune d’Imerintsiatosika, à l’Ouest par la commune de et au Sud par .

Du point de vue administratif, la commune d’Arivonimamo est subdivisée en une commune dite urbaine, appelée Arivonimamo I, et en une commune rurale périphérique, dénommée Arivonimamo II. (CARTE 1)

4

Figure 1: Carte de localisation de la zone de recherche 5

1- Concepts et définitions :

1.1- La vulnérabilité :

Emprunté au latin « vulnerabilis » « qui peut être blessé » et qui "blesse", dérivé de "vulnerare" blesser au propre et au figuré,c'est à dire blessure, la vulnérabilité traduit, dans le langage commun, une faiblesse, une déficience, un manque, une grande sensibilité spécifique à partir desquels l'intégrité d'un être, d'un lieu, se trouve menacée d'être détruite, diminuée, altérée. On peut aussi définir la vulnérabilité comme un état de moindre résistance aux nuisances et aux agressions (OLLIEROU et QUANTINET2004).

En outre, la vulnérabilité est la capacité de résilience des communautés, des populations et de l’environnement à la menace. C’est le niveau d’exposition de la communauté ou de l’environnement aux aléas.

La vulnérabilité est désormais introduite dans les politiques de gestion du risque et en particulier, dans les documents réglementaires tels les plans de prévention des risques.

VULNÉRABILITÉ=RISQUE/CAPACITÉ

❖ Intérêts du concept : Les travaux sur la vulnérabilité visent à comprendre les causes des catastrophes naturelles, dans le but de réduire leurs conséquences sur les populations, les régions ou les secteurs d’activité concernés.

❖ Limites du concept : Les géographes utilisent souvent une démarche semi-quantitative (Lavigne et Thouret, 1994) ou quantitative (Leone et al. 1994) pour produire des cartes de vulnérabilité. La vulnérabilité est désormais introduite dans les politiques de gestion

6

du risque. Mais le concept de vulnérabilité représente toutefois des limites. Les cartes de vulnérabilité sont en fait des cartes d’exposition des enjeux qui ne prennent pas en compte les facteurs inhérents de fragilité. Malgré ces limites, le concept de vulnérabilité, apporte un large alternatif à l’action directe sur l’aléa ou l’exposition. On peut d’abord envisager des actions de prévention/information en direction des populations, mais aussi des dirigeants de tous ordres.

1.2- Erosion :

L'érosion est une forme de dégradation des sols. C’est un processus naturel d’ablation des particules, des matières organiques et des éléments solides en surfaces des sols sur des pentes d’intensité variable, de leur transport et de leur dépôt dans les zones basses par le ruissellement. Les agents de l'érosion sont l'eau et le vent, chacun provoque une perte importante de sol. L'érosion peut être un processus lent et insoupçonné, qui pourrait prendre des proportions alarmantes, entraînant une perte énorme de sols. Le lessivage de la terre arable peut résulter en une réduction du potentiel de production, et en une réduction de la qualité de l'eau de surface et aussi en l’encrassement des réseaux de drainage. Le sol mis à nu par le déboisement, soumis aux pressions des cultures et au surpâturage se tasse, devient compact, sa perméabilité diminue et le ruissellement de l’eau s’accroît ce qui entraîne une perte en terre considérable. Ce ruissellement aboutit à la formation de profondes ravines.

3- Choix du sujet :

Plusieurs raisons nous ont amené à porter la réflexion sur le sujet :

❖ En premier lieu, le constat de l’ampleur du phénomène d’érosion dans la région d’Itasy en général. ❖ Les travaux sur la vulnérabilité visent à comprendre les causes des catastrophes naturelles, dans le but de réduire leurs conséquences sur les populations, les régions ou les secteurs d’activité concernés ❖ Ensuite, il a été constaté que la topographie de la région, sa couverture 7

végétale ainsi que sa pédologie sont favorables au phénomène d’érosion. La commune d’Arivonimamo a été choisie car la zone est fortement exposée à ce risque si l’on fait l’analyse de chaque facteur mais surtout ses caractéristiques biophysiques et socio- économiques.

❖ La nécessité d’adopter un type d’aménagement permettant la conservation du sol contre l’érosion dans les communes d’Arivonimamo I et II. Mais pour y procéder, il est d’abord primordial de faire l’analyse de la vulnérabilité multifactorielle des sols à l’érosion. Cette analyse sera présentée dans la présente étude en identifiant les origines de cette vulnérabilité. La connaissance de la vulnérabilité est un outil pertinent dans la lutte contre le phénomène d’érosion et dans la planification territoriale.

4- Démarche et outils de recherche:

La démarche utilisée dans la présente recherche est la démarche déductive.On part de l’hypothèse fourni par des auteurs sur les origines de l’érosion et on l’a appliqué dans le cas de notre étude avec des observations sur terrain.

L'acquisition des données a nécessité une approche bibliographique et des investigations de terrain. Il a été possible de réaliser les cartes par l’aide d’un SIG.

Données graphiques:

● Les cartesdes pentes et l’occupation du sol ont été établies à l'aide de la BD

500 du FTM en 2008 avec le système de projection WGS 84.

● Carte pédologique de : à l'échelle de 1:1 000 000 : feuille

centrale / dressée par J. Riquier. - Tananarive (MDG) : ORSTOM, Office de

la recherche scientifique et technique outre-mer, Service cartographique,

1968. - 1:1000000 (E 43° - E 51° / S 16° - S 21°). - 1 carte en coul. ; 70 x

100 cm

● Données pluviométriques locales d'après la direction météorologique

d'Ampandrinomby.

8

5- Revue de littérature : La revue de littérature donne un aperçu sur quelques études ayant abordés le thème de l'érosion dans les hautes terres malgaches. Cependant nous nous sommes intéressés uniquement aux travaux pouvant nous permettre de cadrer notre étude, en l’occurrence

- l’ouvrage de F.BOURGEAT, maître de recherches ORSTOM Tananarive, publié en 1968 et qui s’intitule “Notice carte pédologique de Tananarive 1/100.000e” qui dans son rapport parle en général de la pédologie de la région d'Antananarivo, la classification des sols, les types principaux et les unités cartographiques. Son rapport classifie notre zone d’étude dans la classe des sols ferralitiques. - le rapport de Ehrensperger, Albrecht en 2005 portant sur l'analyse de la dégradation du bassin versant et proposition d'alternatives pour limiter l'érosion dans la grappe lac Itasy analyse la problématique de l’érosion afin de proposer des alternatives pour limiter la dégradation et de présenter une stratégie de développement régional. Comme résultats, il a été constaté que la région de l’Itasy dispose d’une forte potentialité biophysique (sols et végétation de Tapia), et socio- économique (présences des différentes ethnies et de commerce très dynamique).

- le rapport de Pauline Buchheit et al. 2016, développe les cadres théoriques mobilisant les concepts de résilience et de vulnérabilité. Cet article se propose de passer en revue ces différents cadres d’analyse et leurs apports respectifs à l’analyse des interactions entre dynamiques sociales et écologiques.

9

CHAPITRE II: LES FACTEURS GÉNÉRAUX DE LA VULNÉRABILITÉ À L'ÉROSION

1- Caractéristiques physiques : 1.1- Un climat tropical d’altitude :

En général, le climat de la région est un ”climat tropical d’altitude». L’année comporte deux saisons bien distinctes :pluvieuse et moyennement chaude (novembre à mars) ; Fraîche et relativement sèche (le reste de l’année) Néanmoins, il existe deux domaines climatiques bien distincts : l’Est et le centre, ensuite l’Ouest. Arivonimamo fait partie du domaine climatique de l’Est et du centre, commune se situe à 1450m d’altitude. Les précipitations annuelles qui oscillent de 800 à 1000 mm pendant la saison pluvieuse et les précipitations sont en moyenne de 1332 mmLa saison sèche bien marquée du mois d’Avril au mois d’octobre avec une pluie moyennement mensuelle à 40 mm. Latempérature moyenne mensuelle comprise entre 26° 7 en janvier et 7°1 en Août. L’amplitude diurne est importante surtout pendant la saison sèche, permettant des gelées nocturnes occasionnelles.

Tableau 1: Température moyenne annuelle (Source : Direction météorologique Ampandrinomby)

Selon les données de la direction météorologique d’Ampandrinomby sur la station d’Arivonimamo aéroport, à 1450 m d’altitude, la température moyenne annuelle est de 17.7° C dont la température la plus élevée est enregistrée en mois de février avec 20.1°C.Le mois le plus froid est le mois de juillet dans la période 51-80 avec 14°C.

10

Station Altitude période pluviométri nombre de observation (m) e mois secs (mm)

Arivonimamo 1450 61-90 1489,1 3 juin-Août

Tableau 2 : pluviométrie annuelle (Source : Direction météorologique Ampandrinomby)

La pluviométrie annuelle pour la station d’Arivinimamo est de 1489.1 mm sur la période 61-90.Le nombre de mois secs est au nombre de trois de juin à Août.

Figure 2 : Diagramme ombrothermique d’Arivonimamo

(Source : fr.climate-data.org)

11

La dégradation de l’environnement (déforestation, feux de brousse successifs augmentant les coefficients de ruissellement des bassins versants et réduisant le taux d’infiltration) a des conséquences négatives : - d’une part, en augmentant les risques d’inondation pour une même quantité de pluies - d’autre part, en réduisant les périodes d’écoulement des rivières qui normalement jouent le rôle d’appoint pour le démarrage d’une campagne en cas de retard des premières pluies utiles. Des précipitations moyennes de 5 mm font du mois de Juillet le mois le plus sec.

Avec une moyenne de 325 mm, c'est le mois de Janvier qui enregistre le plus haut taux de précipitations. Janvier est le mois le plus chaud de l'année. La température moyenne est de 20.9 °C à cette période. Avec une température moyenne de 14.4 °C, le mois de Juillet est le plus froid de l'année. Une différence de 320 mm est enregistrée entre le mois le plus sec et le mois le plus humide. Entre la température la plus basse et la plus élevée de l'année, la différence est de 6.5 °C.

1.2- Géologie de la région :

Sur une carte géologique au 1/1000.000 e de la région Itasy (annexe I), la partie orientale est une zone gneissique avec une grande partie migmatique et granitique. Elle est rattachée au système du graphite dans le cadre de la stratigraphie malagasy. En voici la succession de la constitution géologique la partie orientale: les séries para-gneissiques, les roches de granitisation, les roches intrusives et filoniennes, les formations superficielles

La région Arivonimamo- est constituée par une tectonique de plissement complexe. D’après les hypothèses, il semblerait qu’il ait eu deux cycles orogéniques successifs avec des directions de poussée très différentes.

12

1.3- Une pédologie dominée par des sols ferralitiques :

Arivonimamo est située sur les hauts-plateaux basaltiques, et le sol y est de type ferralitique, sauf dans les vallées alluviales, objets de la riziculture. En matière de pédologie, la région d’Arivonimamo est marquée par la dominance de deux types de sols suivants :

-Les sols ferralitiques couvrant une grande partie de la région. Ils sont d’évolutions très diverses, allant des argiles latéritiques, relativement fertiles, imperméables, dépouillées d’éléments utiles, crevassées de « lavaka ». Dans l’ensemble ces sols sont compacts, fragiles, difficiles à travailler. Néanmoins, convenablement amendés, ils peuvent pourtant se prêter à l’arboriculture et à l’agriculture.

-Les sols alluviaux, n’occupant qu’une place restreinte, se rencontrent dans les cuvettes, comme les plaines.

SOL FERRALLITIQUE SUR BASALTE :

Cette région de plateaux est formée de coulées basiques recouvertes de sols ferralitiques typiques, sous-groupe des sols rouges.

0-25 cm : Rouge foncé vif avec nombreuses radicelles. Argilo-sableux fin, structure nuciforme moyenne, secondairement particulaire poudreuse. Tache les doigts. Quelques débris arrondis un peu plus durcis dans la masse.

25-75 cm : Rouge foncé vif argileux, structure polyédrique fine très bien développée. Nombreuses concrétions radiciformes rougeâtres, à cassure brun-rouge, pas très durcies, à structure fine et compacte. Porosité d’ensemble élevée, cohésion plutôt faible, enracinement faible.

0,75 à 2,45 m env. : + de 2,45 m env. : Brun clair et grisâtre marbré mais non tacheté, argileux, à structure polyédrique fine et nette. Cohésion plutôt faible, enracinement nul. Des concrétions radiciformes sont encore présentes localement sur la pente du talus d’érosion. Basalte altéré gris clair et blanchâtre finement piqueté de noir, argileux, structure massive à polyédrique grossière, meuble et peu cohérent, traversé par de minces lits de plaquettes alumineuses jaunâtres.

13

➢ Caractères physiques et chimiques : La réaction du sol est moyennement acide, avec un pH compris entre 5,4 et 6,0. Le taux d’argile varie modérément entre 35 et 47 %. Le rapport limon/argile est faible et varie entre 0,5 et 0,2. Comme dans le profil précédent les taux des sesquioxydes sont très élevés .Le sol est pauvre en matière organique, 1,2 % dans les premiers 25 cm, pour diminuer immédiatement à 0,3 %. L’humification est plutôt faible et le rapport C/N varie entre 13 et 20. Le complexe absorbant est mal pourvu en éléments échangeables. La capacité d’échange est assez élevée : dans l’ensemble du profil, elle est de 18 me pour 100 g. Le pourcentage de saturation est très faible (9 - 25 %).

Les réserves minérales sont moyennes en ce qui concerne le calcium, et faibles en sodium et potassium. Ce profil est exceptionnellement pourvu en acide phosphorique, avec un taux qui varie entre 0,43 et 0,65 %

1.4- Relief dominé par des plateaux :

Le paysage est marqué par des “tanety” à altitude subégale accentuée par quelques reliefs isolés. Les vallées sont assez larges, s’orientent globalement Nord-Sud et occupées par des rizières. En partant de la ville d’Arivonimamo vers l’Ouest, le relief correspond à de largesplateaux étendus dans la table basaltique d’Arivonimamo. Les versants sont couverts de Tapia et les bas de pentes sont occupés par des cultures pluviales et des rizières. Sur un transect N-E/S-W (fig. 3), le profil topographique montre cette altitude subégale dont le point culminant est à 1487 m (fig.4).

14

Figure 3: Carte du relief des communes d’Arivonimamo I et II

Figure 4 : Profil topographique sur un transect N-E/S-W à Arivonimamo 1-5- Une hydrographie influencée par le climat :

15

Arivonimamo I est arrosée par la rivière d’Andranomena. Arivonimamo II est traversé par la rivière Anony, principal affluent de l’Ikopa et ses affluents Anonikely et Anonibe.Ces cours d’eau alimentent les rizières. Le débit moyen de l’Anony est de 2m3/s aux environs. Comme partout sur les hauts plateaux Malagasy, les cours d’eau subissent l’influence d’un climat saisonnier dont la caractéristique essentielle est une alternance très marquée entre une saison sèche et une saison de pluie. La grande irrégularité des précipitations leurs confère un régime lui-même très irrégulier avec une période de basse eau pendant la saison sèche et une période de crue pendant la saison pluvieuse.

1-6- Conditions écologiques spécifiques:

A Arivonimamo, la strate arborée peut être monospécifique sur des versants entiers, les eucalyptus et les pins ne se montrant que de façon sporadique et plutôt hors des peuplements de Tapia (Uapacabojeri).à proprement parler. La densité des strates arbustive et herbacée dépend fortement d’une colline et d’un versant à l’autre.

La végétation primitive est rarement observable. En bordure de cette formation sclérophylle, On ne trouve que la pseudo-steppe à Aristida, des espèces tels le voafotsy (Aphloiatheaeformis), le rambiazina (helichrysumgymnocephalum), le dingadingana (Psiadiaaltissima),Pitsikahitra (Scolopiamadagascariensis), Hatsikana (Xerochlamysbojeriana), anjavidy (philippiasp).

Dans la zone étudiée, on trouve également des reboisements en essences exotiques de peuplement d’eucalyptus, de pinusKeshya et d’acacias plantés en subspontanés.

Les cultures sont variées dont les produits locaux sont dominés par l’ananas, le haricot, tomates, maïs, patates, pommes de terre et arachide

Écosystème de “Tapia” :

La forêt de Tapia est une formation végétale sclérophylle, endémique et de taille réduite. Elle se présente sous forme d’une futaie et se caractérise par deux strates principales : une strate supérieure, formée de petits arbres tortueux, bas branchus et une strate inférieure, avec des arbustes et plantes suffrutescentes

16

.L'écosystème de Tapia est constitué par un paysage dominé par les pseudo-steppes sur les sommets de collines et la formation de Tapia sur versant.

Le Tapia est caractérisé par une écorce très rigoureuse qui s’adapte aux feux et en subissant une sorte de traumatisme, elle renouvelle ses feuilles et ses fruits.

Le tableau ci-dessous donne un ordre d’idées de la densité des individus ayant un diamètre à hauteur de poitrine supérieur ou égal à 5 cm dans la forêt de Tapia.

Zone type de forêt densité (indiv/ha)

Arivonimamo - forêt dense 660 - forêt moyennement dense 555 - forêt claire 182 Tableau 3: densité de la forêt de Tapia d’Arivonimamo (Source : RAKOTONIAINA N.S., 2010)

Photo 1: Forêt de Tapia

17

1-7- Une population jeune et dynamique :

La Commune d’Arivonimamo représente une densité de population de 875 hab/km2.Pour la région Itasy, dans l'ensemble de la Région,on constate un grand nombre d'enfants et de jeunes gens et une faible proportion de personnes âgées. En effet, plus de 18% des habitants ont moins de 5 ans, 55% moins de 20 ans, 5.7% seulement plus de 60 ans. Pour la commune urbaine d’Arivonimamo I, le nombre moyen de population est de 14533.

La densité de la population dans la commune d’Arivonimamo I est d’environ 392 hb/km2 (recensement administratif de 2007).Les plus grandes concentrations de population s’observe dans les quartiers d’Arivonimamo centre, Morafeno et Mangatany. Pour la commune d’Arivonimamo II, la densité moyenne est d’environ 15 habitants par km2 par surface agricole utile. La majorité de la population sont des paysans. L’agriculture est l’activité dominant.

Photo 2: Les habitats dans la commune d'Arivonimamo I

Sur la carte de répartition de la population (figure 4), la population est inégalement répartie.Elle se concentre généralement dans la commune d’ArivonimamoI, particulièrement dans les fokontany de Morafenoatsimo,Arivonimamoafovoany

18

et Arivonimamoavaratra.Arivonimamo II reste le moins peuplé avec une population de 100 à 900 habitants pour chaque fokontany en moyenne sauf pour les fokontany d’Amby et Ambaralamba Sud (900-1700 hb).

Figure 5: Carte de répartition de la population d'Arivonimamo

19

2- Activités économiques :

L'AGRICULTURE :

L’économie est marquée par la prédominance du secteur rural, c’est à dire les activités agricoles et élevage. Les conditions agro-climatiques et humaines permettent une vaste gamme de cultures. La culture du riz reste prédominante, sûrement à cause de l’importance du riz, à la fois, dans l’alimentation des familles que comme source de revenue. Le manioc, le maïs, les pommes de terre, les patates douces y sont également cultivées. Les cultures vivrières est donc le plus dominant sur les superficies cultivées (tableau 8).

Arivonimamo est aussi favorable à l'élevage. Les techniques d’élevage sont semi- extensives auxquelles les animaux, parqués dans des enclos, fournissent de la fumure et sont facilement disponibles pour la traction de matériels agricoles.

Tableau 4 : Répartition des superficies cultivées par type de culture

(Source : annuaire statistique agricole 2001)

En général le calendrier agricole est presque étendu sur toute l’année avec un rythme plus accéléré pendant la saison pluvieuse. Ce calendrier est conditionné par le rythme pluviométrique et les types de cultures. Les périodes de pointes se situent comme suit :

- préparation du sol : les travaux s’étalant du mois de Septembre à Novembre

- récolte : la plupart des produits sont récoltés entre le mois d’Avril et le mois de Juin

Pour les cultures de contre saison la période de production s’étale du mois d’Avril au mois d’Octobre :

- préparation du sol : Avril - Mai

- récolte : Septembre – Octobre

20

Typologie des exploitations : La typologie des exploitations est uniforme dans toute la région de l’Itasy et se résume au tableau ci-dessous :

Tableau 5: Typologie des exploitations

(Source : annuaire statistique agricole 2001)

Le tableau suivant nous montre la répartition des produits par spéculation et le rendement des produits vivriers.

Tableau 6: répartition des produits par spéculation (2006/2007) Source : commune urbaine d’Arivonimamo

21

Photo 3: Association culturale de maïs et de voanjobory à Arivonimamo II

Les cultures maraîchères :

La production de légumes est bien étalée sur toute l’année dans la Région. On distingue les cultures de saison sèche pour les légumes racines : ail, oignon, carottes et celles de la saison pluvieuse : les foliacées, asperge, artichaut, aubergine, chicorée, concombre, poivron, melon, petits pois, tomates, salades, etc… Grâce à son altitude et aux conditions pédologiques favorables, la Région est une zone de production fruitière très variée allant du bananier aux espèces fruitières européennes : pêche, prune, pomme, vigne, poire, Ananas.

L'élevage:

L’élevage est surtout constitué d’élevage bovin, porcin, Ovin, et de volailles. L’élevage de volailles est dominant, suivi par l’élevage bovin. Le système d’élevage est de type extensif. Les animaux y souffrent en général de malnutrition et de mauvaises conditions de parcage. L’élevage bovin remplit deux fonctions : ● fonction productive : le bovin est utilisé pour les travaux de culture et de transport et il assure en même temps, la plus grande partie du fumier.

22

● fonction monétaire : le bovin assure des rentrées monétaires appréciables. Il représente une forme d’épargne monnayable à tout moment.

Activités non agricoles : Malgré la prépondérance de l’activité agricole et de l’élevage, les paysans exercent des métiers artisanaux en l'occurrence : ● Le tissage du “lambalandy” ● Ferronnerie ● Travail des bois (menuiserie et charpenterie) ● Fabrication des briques ● Travail de pierres

3- Etat de l’environnement :

Problèmes environnementaux : L’environnement subit des pressions à travers les activités économiques et la pression démographique. Ces pressions affectent surtout le milieu rural : ● feu de brousse ● surexploitation des produits forestiers ● agriculture destructive Ces pressions ont abouti à l’érosion du sol, à la dégradation des bassins versants et de la biodiversité, au déboisement et à la pollution urbaine. Le feu de brousse constitue un des facteurs de dégradation des massifs de Tapia (Rabarison et al. 2010). Bien que les arbres tolèrent le feu, les feux répétés peuvent les détruire et dégradent la capacité de régénération des Tapia (Gade, 1996). Les forêts de Tapia ont des fonctions écosystémiques importantes. Elles contribuent à la protection du sol contre l’érosion, au maintien de l’environnement à proximité des cultures et des habitations, à la régulation du cycle de l’eau par le phénomène de rétention et d’évapotranspiration. La forêt de Tapia forme également un habitat préférentiel pour certains animaux (hérissons, vers à soie). Uapacabojeri constitue la principale plante nourricière des vers à soie sauvages.

23

CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE :

Les caractères biophysiques et socio-économiques de la zone de recherche et de ses environs sont surtout marqués par des sols ayant une grande potentialité agricole et la végétation qui est caractérisée par des espèces endémiques comme la forêt de Tapia. Le climat est de type tropical d'altitude avec une variation spatio- temporelle. La population représente une forte densité et une forte croissance et dont la pratique de l'agriculture et de l'élevage sont les principales activités de revenues.Ces paramètres sont les composants des facteurs généraux de la vulnérabilité des sols à l’érosion dans la zone de recherche et de ses environs.La prochaine partie abordera les facteurs locaux de la vulnérabilité des sols à l'érosion dans la zone de recherche.

24

DEUXIÈME PARTIE: LES FACTEURS LOCAUX DE LA VULNÉRABILITÉ DES SOLS À L'ÉROSION

25

Les caractères biophysiques de la région constituent les facteurs généraux du phénomène d’érosion dans la région. De ce fait, la vulnérabilité des sols à l’érosion dans les communes d’Arivonimamo I et II est due à des facteurs locaux. Ces facteurs sont : la pente, le sol, les précipitations, et l’occupation du sol.

CHAPITRE I: TYPOLOGIE ET DIFFÉRENTES MANIFESTATIONS DE L'ÉROSION DANS LA ZONE DE RECHERCHE

1- Typologie de l’érosion :

On peut rencontrer différents types d’érosion dans la zone de recherche. On peut citer entre autre l’érosion en nappe et l’érosion en rigole, l’érosion en ravin ou lavakisation et le colluvionnement.

1-1- Erosion en nappe : Une érosion en nappe se détermine par enlèvement graduel et uniforme du sol superficiel par l'eau de ruissellement, sans formation de rigoles ou ravines. La déforestation entraîne la disparition de l’horizon humifère meuble. Les pertes annuelles en terre est entre 0,016 et 0,20 T/ha à Antananarivo sur une pente de 8 à 12 %.Cela correspond à un décalage d’une tranche de sol d’environ 1/1000 de mm

Figure 6: Erosion en nappe

26

1-2- rigoles :

L'érosion en rigoles résulte de la concentration du ruissellement, en petits canaux assez bien définis sur les versants. Ces canaux sont appelés des rigoles lorsqu'ils sont assez petits, rigoles naturelles ou les canaux de protection aménagés sur les parcelles. Les rigoles naturelles, de taille variable, se situent souvent sous forme de col entre deux collines ou deux montagnes. Elles sont moins nombreuses que celles faites par l’homme. Quel que soit le type des rigoles, naturels ou aménagés ou résultant de l’érosion, érodés, ils sont appelés ravins lorsqu'ils s'étendent au point de ne pouvoir être comblés par les opérations normales de travail du sol, ou lorsqu'ils deviennent nuisibles au labour. Son processus peut être coupé par l’aménagement des terrasses et l’organisation des parcelles suivant la courbe de niveau accompagner de haies vives pour limiter le ruissellement et une couverture végétale permanente pour améliorer l’infiltration.

Photo 4: Rigole dans le fokontany de Morafeno (Arivonimamo I)

1-3 Ravins ou « Lavaka :

Le Lavaka est une forme d’érosion caractérisée par de profondes excavations grossièrement ovoïdes aux parois très abruptes, façonnées dans les altérites de roches cristallines et métamorphiques par des eaux de ruissellement et des sous- écoulements. 27

L'eau de ruissellement canalisée par des sentiers ou des passages préférentiels décape l'ancien horizon d'accumulation relative et atteint la zone de départ plus meuble; il y a affouillement en profondeur; l'enlèvement de l'horizon compact de surface se fait par effondrement sous forme de prismes plus ou moins hexagonaux. Le processus de formation des lavaka se traduit par la triade ablation, transport et dépôt. Le phénomène s’effectue en plusieurs phases. Le processus part d’une érosion ponctuelle (trou), érosion en rigole (rigole), érosion en nappe et enfin la formation des lavaka (déclenchement par l’écroulement en masse). La dernière étape se manifeste par le départ en masse d’une grande quantité de sols et finit par former des lavaka de taille géante.

Les sols sous Tapia sont des sols rouges férralitiques à faible teneur en matière organique, souvent squelettiques et mis à nus. En conséquence, ils sont fortement lessivés par les eaux pluviales favorisent la formation des lavaka dans la région. Le Tapia est une lutte naturelle contre l’érosion.

Photo 5: Lavaka stabilisé à Andrangaranga (Arivonimamao II)

28

1-4 colluvionnement :

C’est un dépôt de bas de pente, relativement fin, formé d'éléments arrachés aux versants et ayant subi un faible transport (à la différence des alluvions). De ce fait les matériaux des colluvions sont beaucoup plus anguleux que ceux des alluvions, ils sont très proches en composition des matériaux qui leur ont donné naissance et ils ne bénéficient pas d'un tri granulométrique (éléments grossiers et éléments fins sont mélangés dans toute l'épaisseur d'une coupe). Enfin ils occupent souvent des positions caractéristiques dans le paysage : milieux ou bas de pentes. Le colluvionnement est le nom du processus générant les colluvions. En raison de sa haute teneur en matière organique, les sols colluviaux représentent un potentiel de fertilité intéressante.

Photo 6: Colluvionnement dans le fokontany de Morafeno (Arivonimamo I)

La photo montre au premier plan,des colluvions situés à la limite entre la vallée rizicole (couleur verte) et le bas de versant.

Au second plan,la photo montre les plateaux colluviaux, caractéristiques des environs d’Arivonimamo, à l’arrière-plan,le massif granitique d’Ambohipanompo.

29

Figure 7 : Coupe transversale montrant les typologie de l’érosion à Arivonimamo

Photo 7: Vue panoramique d'un érosion à Arivonimamo II

La photo montre une des caractéristiques de l’érosion à Arivonimamo : Lavaka ancien à la limite de l’interfluve, suivi d’une ravine. Au débouché de ses formes se trouvent des accumulations créant des modelés typiques comme les cônes de déjections.

30

CHAPITRE 2: LA SENSIBILITE DES SOL À L’EROSION

I- Les facteurs dynamiques de l’érosion :

Ces facteurs dynamiques peuvent être classés en deux catégories : les facteurs naturels et les facteurs anthropiques.

1- Facteurs naturels: 1-1- La couverture végétale : La végétation, à travers la production de biomasse, est l’un des facteurs qui provoque l’érosion dont l’intensité diminue lorsque le sol est plus ou moins couvert. En effet, le risque d'érosion augmente lorsque le sol n'a qu'un faible couvert végétal ou de résidus. La végétation et les résidus de culture laissés sur place protègent le sol contre les gouttes de pluie et de l’éclaboussement ce qui permet une meilleure infiltration. Les pertes en terre peuvent être réduites malgré une pente forte si le sol est couvert à 40%.

A Arivonimamo, la végétation est dominée par une savane dont la densité est faible par rapport à celle de la végétation originelle. En effet avant l’intervention anthropique, cette savane est composée par des espèces herbacées hautes et très denses. La pratique des feux et le surpâturage ont modifié leur structure.

1-2- Caractéristique pédologique :

Les types de sol et épaisseur de la zone altérée, ses propriétés physiques sont aussi des facteurs dynamiques d'érosion: l'indice de liquidité, indice de plasticité, indice de compaction, perméabilité, capacité d’infiltration sont les paramètres de ce facteur.

La susceptibilité à l'érosion est une estimation de la capacité de chaque sol à résister à l'érosion, basée sur ses caractéristiques physiques. Les sables, loams et autres sols loameux tendent à s'éroder moins que les sols limoneux ou sablo-limoneux et certains sols argileux. La structure granulométrique et la texture des sols sableux et la faible cohésion des éléments constitutifs réduisent la résistance aux gouttes des pluies et aux ruissellements, qui s’exposent le plus au risque d’érosion.

31

La zone d’étude est constituée par :

• Les sols ferralitiques plus ou moins dégradés et dont la fertilité est presque nulle. Ces types de sol sont surtout visibles sur la partie Est de Miarinarivo. Leur susceptibilité à l’érosion dépend de l’état de dégradation des facteurs comme le couvert végétal, la texture du sol, etc qui en résulte des propriétés de ces types de sol. Ces cas ont été observés dans la plupart des villages choisis d’après les études locales.

• Les sols hydromorphes sur les bas-fonds et qui sont aménagés en rizières, ont subi le dépôt des sables et des sédiments décapés sur les versants en amont et transportés et déposés en aval

• Les sols rouges bruns, des plateaux du Moyen-Ouest, dont la composition granulométrique est dominé par le sable grossier et le sable fin (respectivement 10 à 35% et 25 à 40%).

Par ailleurs, plusieurs facteurs peuvent encore influencer sur la résistance des sols à l'érosion : la pente, la disparition de la couverture végétale, la dégradation de la structure du sol par suite de pratiques culturales et de cultures inadaptées, la saturation constante causée par des fuites dans les drains souterrains.

1-3- Pente et topographie : On parle de l’angle de pente, longueur de la pente, courbure pour les diverses formes d’érosion : en nappe, en rigole, diverses formes de mouvement de masse : loupe de glissement, effondrement.

Il semble que l’érosion en lavaka diminue à l’échelle régionale. Les lavaka sont corrélés avec des reliefs élevés dont l’altitude est comprise entre 900 et 1 250 m, à l’exception des surfaces sous les massifs forestiers

1-4- Précipitation et ruissellement : Facteurs climatiques sont la longueur des saisons sèche et humide, changement climatique.

32

Le climat de la région, notamment l’existence de longue saison sèche favorise le déclenchement du phénomène en ouvrant des fissures interne dans les structures des sols, il en est également de la présence de nappe phréatique qui est conditionnée par l’abondance des pluies.

1-5- Les catastrophes naturelles Il s’agit en particulier des cyclones, des tremblements de terre et des explosions non identifiées Le développement des lavaka est très important lorsque des événements exceptionnels se produisent tels que les cyclones, des tremblements de terre ou encore des explosions. La taille des ravins augmente de l’ordre de mètre.

1-6- Les rigoles naturelles Des canaux naturels, dénommés « lavakananahary » par la population ont été observés dans la région, ce sont des rigoles naturelles. Ces dernières se présentent sous formes de canaux d’évacuation d’eau et sont localisées sur la partie concave de l’intersection des flancs des collines. Ces mêmes canaux érodés sont appelés ravins lorsqu'ils s'étendent au point de ne pouvoir être comblés par les opérations normales de travail du sol ou lorsqu'ils deviennent nuisibles au labour.

On peut dire que l’intensité et la combinaison de ces différents facteurs cités ci- dessus conditionnent le déclenchement de l’érosion et la formation des lavaka.

2- Facteurs anthropiques :

Les activités humaines (divers types d’aménagement, activités économiques, etc.) peuvent déstabiliser l’équilibre du milieu et aggraver l’érosion. La pression humaine sur l’environnement est d’autant plus forte que la densité de population est croissante.

L’érosion est le résultat des facteurs combinant actions anthropiques, conditions physiques, mécaniques et naturels. Divers facteurs expliquent le déclenchement du phénomène. Dans la zone d’étude, les facteurs naturels et anthropiques se conjuguent à des degrés variables. Cependant, l’empreinte de l’homme est ineffaçable.

33

Entre autres, ces facteurs sont :

➢ L’exploitation abusive des forêts ➢ La pratique à répétition des feux de brousse et des feux de culture ➢ La surexploitation avec des techniques culturales inadéquates sur tanety ➢ La mise en culture sur les zones inadaptées ➢ Faible densité voire une quasi-absence des dispositifs anti-érosifs ➢ L’exploitation minière ➢ Insuffisance et mauvais fonctionnement des ouvrages hydro-agricoles

II- vulnérabilité d’origines intrinsèque et extrinsèques :

Cette partie vise à rechercher des indicateurs et paramètres locaux de vulnérabilité. Ils correspondent, quant à eux, aux indices identifiés. Ces facteurs envisageables sont considérés comme étant les causes, externes ou internes de l’érosion.

1- Vulnérabilité d’Origine intrinsèque : Notion d'Érodibilité

Définition : « L'érodibilité d'un sol est une estimation, fondée sur les caractéristiques physiques du sol, de la vulnérabilité de ce sol à l'érosion. L'érodibilité est surtout influencée par la texture du sol, mais elle l'est également par sa structure, sa teneur en matière organique et sa perméabilité. »

En général, les sols qui affichent une plus grande résistance à l'érosion sont ceux dans lesquels l'eau s'infiltre plus rapidement, ceux qui sont riches en matière organique et ceux dont la structure est améliorée. Les pratiques aratoires et culturales qui appauvrissent le sol en matière organique, nuisent à la structure du sol ou provoquent le compactage du sol contribuent à accroître l'érodabilité. Par exemple, les couches de sol compactées sous la surface peuvent faire obstacle à l'infiltration de l'eau et contribuer au ruissellement. 34

La formation d'une croûte de sol, qui a tendance à « sceller » la surface, nuit aussi à l'infiltration de l'eau. Si, à certains endroits, l'encroûtement peut réduire les pertes de sol causées par l'impact des gouttes de pluie et des éclaboussures d'eau, il entraîne quand même une augmentation correspondante du volume des eaux de ruissellement qui risque de provoquer des problèmes d'érosion plus graves encore.

L'érodibilité d'un sol est en partie fonction de 3 grands paramètres : -ses propriétés physico-chimiques (argilosité, richesse ionique de l’eau dans le sol) -sa texture (granulométrie et plasticité) - sa structure (agrégation en mottes, fissures, porosité, compacité, teneurs en eau, perméabilité) Ces paramètres définissent les facteurs de résistance du sol à l’érosion. La résistance à l'érosion hydrique est plus faible pour les sols peu épais que pour les sols profonds .Lorsque des sols superficiels sont saturés en eau par les pluies, il se produit un déplacement de particules vers le bas de la pente, même si celle-ci est très faible.

35

Figure 8: Carte pédologique des communes

36

Figure 9: Relation entre l’érodibilité et la teneur en matière organique des sols (source:http://www.ma.auf.org)

L'apport en matières organiques suite à l’activité microbienne dans la zone racinaire améliore la structure du sol et sa cohésion et par suite diminue les risques d’érosion.

Les matières organiques favorisent l’agrégation des particules entre elles et ont ainsi une influence positive sur la stabilité structurale. Elles agissent en modifiant la cohésion du sol. La matière organique agit aussi bien sur les propriétés physiques, chimiques que biologiques du sol. Cette influence est conditionnée non seulement par son quantité dans le sol mais également sa qualité.

Classification :

➢ Les zones à érodabilité faible s'observent pour la plupart sur les sols hydromorphes. Elles couvrent une partie assez restreinte de l'espace étudié. Ce sont des lieux de dépôt de sédiments arrachés et transportés par les eaux de ruissellement. Ex : rizières ➢ Les zones à érodabilité moyenne couvrent une grande partie du terrain d'étude. Ces zones sont exclusivement constituées de sols ferralitiques typiques rouges phase érodée. Ces formations, sous l'influence d'une forte pluviométrie, sont soumises à une intense altération. ➢ Les zones à érodibilité forte couvrent essentiellement la partie Sud du terrain d’étude. Ces zones sont exclusivement constituées de sols ferrallitiques brun-rouge sur roches basiques.

37

2- Vulnérabilité d’origine extrinsèque :

2-1- inclinaison des pentes : La pente influence l’importance de l’érosion, elle intervient par sa forme, son inclinaison et sa longueur. Sur les pentes fortes, l’eau de pluie cause une grave érosion. Plus la pente est raide, plus l'eau érodera le sol. L'érosion hydrique augmente aussi avec la longueur de la pente à cause de l'augmentation du ruissellement. En effet, plus la pente est long, plus le ruissellement s’accumule et prend de la vitesse provoquant une érosion en rigole puis en ravins plus importants. La fusion de petits champs pour en faire de plus grands a généralement comme conséquence d'allonger les pentes, d'augmenter les risques d'érosion par l'augmentation de la vitesse de l'eau, occasionnant un plus grand lessivage (capacité de transport des sédiments). Ainsi, la pente influence puissamment l'importance de l'érosion mais l'existence d'érosion et de ruissellement intense sur des pentes douces indique par contre qu'il n'est pas besoin d'une forte pente pour déclencher ce phénomène: l'action pluviale y suffit. La pente intervient dans les phénomènes d'érosion du fait de sa forme, de son inclinaison et de sa longueur. La forme des versants (forme concave, convexe, homogène ou gauchie d'une pente), l’inclinaison des pentes (lorsque l'inclinaison de la pente augmente, l'énergie cinétique des pluies reste constante mais le transport s'accélère vers le bas car l'énergie cinétique du ruissellement augmente), et la longueur des pentes (plus la pente est longue plus le ruissellement s'accumule, prend de la vitesse) influencent sur la formation de l'érosion. Les facteurs topographiques sont des facteurs de modulation de l’action de l’érosion mis à part les facteurs de protection. L’intensité de la pente est exprimée en pourcentage par rapport à l’angle d’élévation : ● 0-5 % : pente faible ● 5-15 % : pente moyenne ● 15 - 20 % : pente moyennement forte, ● 20-50 % : pente forte

38

Figure 10: Carte des valeurs de pente dans les communes Arivonimamo I et II

39

Le premier facteur intervenant dans la sensibilité des sols à l’érosion est la pente. À partir du modèle numérique de terrain est calculée la variable pente (dérivée première de l’altitude). Une hiérarchisation en trois classes en fonction de son influence sur les phénomènes érosifs (tableau 11) est définie par un declivité :

➢ de 0 à 10 % représentant une sensibilité à l’érosion faible, ➢ de 10 à 25 % représentant une sensibilité moyenne, et ➢ de plus de 25% représentant une sensibilité forte

Tableau 7: sensibilité des pentes à l’érosion(source : Dumas 2010)

2-2- Notion d’érosivité :

Définitions : « L’érosivité est l’influence de la pluie sur l’érosion en fonction de son intensité et sa durée. »

La pluie est le principal facteur de l’érosion hydrique. L’érosivité de la pluie dépend essentiellement de sa hauteur et de son intensité. Cette dernière avec le ruissellement joue un rôle important dans la formation et le développement des lavaka. Ils doivent être considérés lors de l'évaluation d'un problème dû à l'érosion hydrique. L'impact des gouttes de pluie peut briser les agrégats et disperser les particules de sol. Les particules les plus fines, comme les sables fins, limons, argiles et la matière organique, peuvent facilement être emportées lors de l'éclaboussement des gouttes et par le ruissellement; des gouttes de pluie plus fortes (dissipant plus d'énergie) et un plus grand ruissellement seront nécessaires pour déplacer les plus grosses particules de sable et gravier. 40

En effet, l’éclaboussement du sol par les gouttes de pluie est habituellement le plus fort et le plus évident lors d'orages de courte durée et de grande intensité. Même si l'érosion causée par des pluies de faible intensité et de longue durée n'est pas aussi spectaculaire ni aussi visible que celle produite par les orages, la perte de sol occasionnée peut être significative après un certain temps. Le ruissellement se produit lorsque l'eau sur une pente ne peut pas s'infiltrer assez vite dans le sol ou être interceptée par des obstacles naturels. Le taux de ruissellement est souvent accru si l'infiltration est diminuée par la compaction. Le climat de la région, notamment l’existence de longue saison sèche favorise le déclenchement du phénomène en ouvrant des fissures interne dans les structures des sols, il en est également de la présence de nappe phréatique qui est conditionnée par l’abondance des pluies. Le relief marqué, la nature des sols latéritiques et l’intensité des pluies favorisent la production de ruissellement sur les collines et expliquent la capacité érosive élevée des eaux pluviales.

2-3- Couverture végétale :

Le risque d'érosion augmente si le sol n'est pas suffisamment protégé par le couvert végétal ou une couche de résidus de culture. Les résidus et la végétation protègent le sol de l'impact des gouttes de pluie et des éclaboussures d'eau. Ils ont aussi tendance à réduire la vitesse d'écoulement de l'eau et à favoriser l'infiltration de l'eau dans le sol. L’efficacité de la végétation et des résidus à réduire l'érosion dépend du type, de l'étendue et de la densité du couvert végétal. La meilleure façon de combattre l'érosion est de miser à la fois sur un couvert végétal et sur des résidus de culture (p. ex., forêts et pâturages permanents) qui couvrent complètement le sol et qui interceptent les gouttes de pluie à la surface du sol et près de celle-ci. Les résidus partiellement incorporés et les vieilles racines ont aussi leur importance, parce qu'ils facilitent l'infiltration. L’absence du couvert végétal expose le sol à l’action directe des gouttes de pluie. Or, ce ne sont pas les cimes qu'il faut regarder pour savoir si les arbres protègent efficacement les sols, c'est plutôt la végétation au sol et la litière.

41

Les arbres forestiers ou les plantes cultivées protègent le sol contre l’érosion hydrique. En effet, celles-ci protègent le sol de l’action des gouttes de pluie et les racines maintiennent en place les particules emprisonnées dans un réseau racinaire dense qui accroît ainsi la résistance du sol au cisaillement et limite l’incision.

Donc la couverture végétale est un facteur primordial de protection du sol contre l'érosion.

L’indice de végétation (NDVI) est démontré par la carte ci-dessous où on peut constater la concentration des formations ligneuses dans la partie Ouest et centrale de la zone d’étude et le reste est constitué par des steppes et savanes herbeuses.

A l’aide d’un SIG, la combinaison de plusieurs bandes spectrales d’une image satellite a permis d’extraire la carte du NDVI (NormalisedDifferenceVegetation Index), l’indicateur de croissance de la végétation le plus largement utilisé en télédétection.

42

43

Figure 11: Carte de l’Indice de végétation dans les communes d’Arivonimamo

43

Figure 12: Rôle de la couverture végétale sur le ruissellement

(Source:http://www.ma.auf.org)

Un couvert végétal bien développé protège le sol de l’action des pluies de diverses manières :

L'interception des gouttes des pluies permet la dissipation de l'énergie cinétique, ce qui diminue dans une large mesure l'effet "splash".

Les plantes ralentissent les eaux de ruissellement par la rugosité qu’elles donnent au terrain.

Son système radiculaire maintient le sol en place et y favorise l'infiltration

2-4- Vulnérabilité d’origine Socio-économique :

Occupation du sol : L’érosion est le résultat des facteurs combinant actions anthropiques, conditions physiques, mécaniques et naturels. Divers facteurs expliquent le déclenchement du phénomène: l’exploitation abusive des forêts, la pratique à répétition des feux de brousse et des feux de culture, la surexploitation avec des techniques culturales inadéquates sur tanety, mise en culture sur les zones inadaptées, faible densité voire une quasi-absence des dispositifs antiérosifs.

44

Sur la carte d’occupation du sol de la zone étudiée, on a pu distinguer 5 catégories d’occupation (carte 4) : ● forêt (sclérophylle) ● mosaïque de culture ● rizières ● savane arborée ● savane herbeuse Une typologie des différents types d’occupation du sol a donc été réalisée à partir de la BD-500. La sensibilité à l’érosion des différentes classes (Tableau 12) est par la suite déterminée à partir de données issues de travaux réalisés sur Madagascar (MAEP, 2004).

Type d’occupation du sol Coefficient

Sol nu 1

Forêt dégradée 0.7

Savane arborée et 0.3 arbustive

Savane herbeuse dégradée 0.6

Mosaïque de culture 0.5

Mangrove 0.28

Surface bâtie 0.2

Zone reboisée 0.18

Rizière 0.15

Forêt dense 0.001

Plan d’eau 0

Tableau 8: sensibilité de l’occupation du sol à l’érosion

(Source : PAYET, DUMAS et PENNOBER, 2011) 45

Figure 13: Carte d’occupation du sol des communes d’Arivonimamo I et II

46

Essaie de spatialisation de quelques lavaka dans la zone de recherche :

Figure 14 : CARTE DES LAVAKA A ARIVONIMAMO

Les lavaka qui ont pu été spatialisés figurent sur cette carte, ils sont au total 42ha.Dans la partie orientale de la zone de recherche, deslavaka se regroupent autour de la cour d’eau Ombifotsy et plus loin, le long de son affluent.Dans la partie occidentale de zone de recherche, les lavaka sont visibles aux environs de la fokontany de Mangarano, Ambohipeno et Miadamanjakaà ArivonimamoII. Dans la partie nord, on a pu localiser aussi quelques-uns.

47

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE :

Les différents facteurs pouvant être utilisés pour la détermination des niveaux de vulnérabilité ont pu être identifiés et étudiés. En somme quatre principaux facteurs ont été retenus desquels découlent également quartes paramètres qui ont servi de base pour la détermination des niveaux de sensibilité de chaque facteur, à savoir, la pente, l’occupation du sol, le climat qui détermine l’érosivité et la pédologie qui détermine l’érodibilité. La prise en compte de ces différents facteurs mène à une réflexion plus adaptée à l’utilisation des sols dans les communes et à adopter une lutte antiérosive adéquate. D’où la nécessité d’analyser dans la partie suivante les différents problèmes liés à l’érosion ainsi que la proposition de solutions.

48

PARTIE III : ANALYSE DES PROBLÈMES LIÉS À L'ÉROSION ET PROPOSITION DE SOLUTIONS

49

L’érosion se traduit par la dégradation du sol. De ce fait, l’érosion génère des problèmes environnementaux et socio-économiques. Ces problèmes liés à l’érosion peuvent être constatés sur le site et hors du site, à court terme et à long terme. Malgré ces impacts de l’érosion, la sensibilisation des communautés et le développement des luttes antiérosives sont des solutions pour limiter la dégradation.

CHAPITRE I : Les problèmes liés à l’érosion

1- Impacts de l’érosion :

Les conséquences sur site font référence à la zone de perte de sédiments. Ceci représente les lieux du détachement et transport des particules et non pas du dépôt des sédiments et matières associées. Ce sont donc sur ces sites que nous parlons de dégradation du sol. Cependant, les problèmes générés par l'érosion ne sont pas limités aux zones de perte de sol, car le dépôt des sédiments détachés et transportés de l'amont induit ses propres conséquences pour l'environnement. La dégradation des sols est un problème environnemental qui ne se limite pas à la perte du sol sur un site mais a des impacts importants sur les lieux de dépôt (hors site).Ainsi nous pouvons distinguer deux types d’impacts : les impacts sur site et les impacts hors site.

1-1 Impacts sur site :

❖ Pertes en sol : Les impacts sur site sont les pertes en sol. La perte du sol par l'érosion réduit sa fertilité et donc sa productivité. Typiquement, les premiers lieux où cet effet se fait ressentir se situent sur les convexités (crêtes, sommets de collines...), où le sol est naturellement plus fin et où les pertes de sol ne sont pas compensées par un apport en matière de l'amont.

50

Photo 8: Perte en sol à Arivonimamo I

La baisse de fertilité :

Sur les tanety de pente moyenne ou forte, la formation et la multiplication des lavaka est accélérée depuis des dizaines d’années. La baisse de la fertilité des sols est le premier constat des villageois comme changements environnementaux : il y a 5 ans un gobelet de semence de riz produit dix gobelets de paddy, actuellement il n’en donne que cinq. Les paysans sont obligés d’apporter une quantité importante de fumure et d'engrais chimique pour avoir une bonne production.

L’action de l’érosion entraîne la diminution des surfaces cultivables et donc la diminution du rendement.

1-2 Impacts hors site:

Les conséquences hors sites sont plus nombreuses. Les sédiments érodés doivent inévitablement atterrir quelque part l’ensablement des zones de cultures, provoquant la diminution des rendements agricoles. Cette dernière conduit à l’appauvrissement de la population.Sur le bas fond, certaines parcelles de rizières sont laissées en jachère faute d’approvisionnement en eau à cause de la destruction des ouvrages hydro-agricole ou encore à cause de l’ensablement.

51

1-3- Impacts à court terme:

Impacts physiques :

L'entraînement des couches arables est l’une des impacts physiques à court terme du phénomène d’érosion. Ensuite, il pourrait aussi provoquer des destructions des ouvrages hydro agricoles et des problèmes d’irrigation. Dans le bas fond, on observe le phénomène d’ensablement des rizières, des bas de pente et des plaines inondables.

Impacts économiques :

Les impacts économiques ne sont pas aussi les moindres. On observe la baisse de fertilité qui entraîne par la suite à la nécessité d’utilisation des fertilisations qui induisent un coût pour les paysans. Il y a aussi le coût pour le désensablement des bas-fonds et des zones en bas de pente. De ce fait, les paysans font face à la réduction des surfaces cultivables et par la suite à la baisse du rendement et de la production. Les revenus sur les produits agricoles sont aussi en diminution et entraîne l’insécurité alimentaire.Actuellement pour résoudre la baisse de la fertilité des sols les paysans ont recouru à l'utilisation des fumures et des engrais chimiques et aux cultures de contre-saison

1-4- Impacts à long terme :

 Impacts physiques:

A long terme, le phénomène d’érosion entraîne la disparition de l’équilibre écologique, le ravinement des versants et la désertification.

 Impacts socio-économiques :

Sur le plan socio-économique, l’érosion entraîne dans un long terme une faible capacité d'investissement, la disparition des sources de revenus, l’appauvrissement de la population, l’insécurité, l’occupation sauvage de terrain et parfois la migration (exode rural, départ vers la zone moins peuplée, etc.).

52

CHAPITRE II : PROPOSITION DE SOLUTIONS

1- Sensibilisation des communautés

• Conscientisation des communautés locales et régionales sur la gravité de l’érosion du bassin versant et incitation des communautés locales à s’intégrer au programme d’action de protection de l’environnement • Renforcement de la responsabilité des dirigeants locaux et communaux sur les problèmes d’érosion • Redynamisation d’une plate-forme de concertation intercommunale et initiation de la participation des parties prenantes

➢ Activités à entreprendre : Les activités à entreprendre est avant tout de sensibiliserles paysans sur la gravité de l’érosion et l’urgence de protection des sols contre l’érosion. Il est aussi nécessaire de redynamiserune plate-forme de concertation intercommunale autour des problèmes d’érosion ou la création d’une plate-forme de concertation de toutes les parties prenantes au niveau de la région autour de l’enjeu érosion. Ces activités doivent être accompagnées d’une campagne d’animation et de formation par la méthode audio-visuelle et participative sur la lutte contre l’érosion. Il est aussi utile de Créer et dynamiser des associations de lutte anti-érosive.

Ces activités ont pour avantage laprise de conscience aux problèmes d'érosion, l’acquisition de diverses connaissances liées aux formations et la motivation à la réalisation des activités de protection de l’environnement.

2- Développement des luttes anti-érosives :

➢ Protection de la couverture végétale : La protection de la couverture végétale a pour objectif de limiter le ruissèlement. L’activité à entreprendre est de faire des lois réglementant l’appropriation foncière sur les périmètres boisés et sur les parcelles en métayage ou en fermage car la prise 53

de conscience aux problèmes de déforestation est importante pour la motivation à la réalisation des activités de protection de l’environnement et aux activités correspondantes à différente échelle. Cette prise de conscience est aussi importante pour la protection des coupes illicites et d’exploitation abusive, la reconstitution des ressources naturelles associées, la diminution de ruissellement et réduction de risque d’érosion. Il est nécessaire d’améliorer le revenu des paysans par la diversification des activités et la diversification de sources de revenus par la valorisation des ressources naturelles.

Photo 9: Plantation d'Eucalyptus au sein d'un Lavaka à Kianjanarivo(Arivonimamao II)

Sur cette photo, un lavaka a été stabilisé grâce à la plantation d’Eucalyptus dans le fonkontany de Kianjanarivo à Arivonimamo II.Le reboisement d'eucalyptus au fond d'un lavaka permet de limiter l'élargissement du lavaka. Cette technique vise à limiter le ruissèlement au sein du lavaka qui permettra de le stabiliser. Les plantes ralentissent les eaux de ruissellement par la rugosité qu’elles donnent au terrain.Son système radiculaire maintient le sol en place et y favorise l’infiltration.

Par contre, il y a des lavakas stabilisés naturellement, il s’agit des lavaka qui sont vieux de plus de cinquante ans dont la régénération de la végétation à l’intérieur se fait lentement. (photo5)

54

Photo 10: Plantation de Tapia à Arivonimamo II

Sur cette photo, on constate que l’érosion s’arrête à la limite de la couverture de Tapia. La protection de la forêt de Tapia est l’une des luttes antiérosives dans la région.

55

CONCLUSION:

Cette étude de la vulnérabilité multifactorielle à l’érosion a permis de distinguer les facteurs essentiels contribuant au processus d’érosion.Avant d'adopter l'une ou l'autre des méthodes de lutte antiérosive, il est souhaitable de revenir aux causes de l'érosion et aux facteurs qui en modifient l'expression. Les facteurs de l'érosion qui influencent les phénomènes érosifs font maintenant l'objet d'un ensemble et regroupent le sol, l'occupation du sol, la topographie et le climat et par lesquels découlent les notions d’érosivité et d’érodibilité. Les paramètres de l'érosion sont les différentes informations qui peuvent permettre de caractériser les facteurs de l'érosion. A savoir, la pente, un paramètre pouvant caractériser le facteur topographique, de même que la dénivelée, l'altitude moyenne, etc. Ainsi, pour caractériser l'influence du climat, l'érosivité des pluies serait probablement le paramètre le plus pertinent, et on a retenu donc les hauteurs de pluie cumulée, pondérées par une information sur l'intensité des précipitations. L’apport du facteur anthropique est aussi signifiant dans le processus de dégradation du sol dans la zone de recherche par leurs activités agricoles. L’étude pourrait aboutir aux distinctions de différentes classes de sensibilité des sols face à l’érosion. La vulnérabilité est due, essentiellement, à une forte pression anthropique, à caractère agricole, qui provoque la réduction du couvert forestier au profit des cultures. Les caractères des sols et des formations superficielles contribuent à l'efficacité des processus d'érosion sur les terres agricoles. La carte de vulnérabilité multifactorielle à l'érosion pourrait constituer un premier document d'orientation en vue d'une utilisation rationnelle des sols dans les communes d’Arivonimamo I et II.L’objectif final d’une étude sur la vulnérabilité est bien de proposer des outils d’aide à la gestion, la compréhension et la lutte contre les risques. Ces outils ne peuvent pas se passer de la prise en compte des populations locales.

56

BIBLIOGRAPHIE :

● Annuaire statistique agricole, Edition 2001

● ANDRIAMAMPIANINA, N., 1985 –«Les lavaka Malgaches: leur dynamique érosive

et leur stabilisation», Mad, Rev. De Géo. N° 46, pp 69-85

● AKEG. et al. « Cartographie de la vulnérabilité multifactorielle à l'érosion hydrique

des sols de la région de Bonoua (Sud-Est de la Côte d'Ivoire) », Physio-Géo, Volume

6 | -1, 1-42

● BOURGEAT F., 1966, Les sols des régions Ankazobe et Arivonimamo,

cah.O.R.S.T.O.M, tananarive, 28 p

● BOURGEAT F. et AUBERT G., 1971, Les sols ferralitiques à Madagascar, office de

la recherche scientifique et technique outre-mer, centre Tananarive

● BOURGEAT F., 1968, Notice carte pédologique de Tananarive 1/100.000e,

cah.ORSTOM, centre de Tananarive, 110p

● BRUNET R., 1993, Les mots de la géographie, Reclus-La Documentation française,

Paris, 377p

● EHRENSPERGER, ALBRECHT, 2005,Analyse de la dégradation du bassin versant

et proposition d'alternatives pour limiter l'érosion dans la grappe lac Itasy,

Antananarivo, Madagascar: DERAD, Centre for Development and Environment

(CDE) ,100p

● FOURNIER F., 1949, Les facteurs climatiques de l’érosion du sol, Bulletin de

l’association des géographes français, vol.26, n°202, pp.99-103

● GENSE C., 1970, Première observation sur l'altération de quelques roches de hautes

terres malgaches, Cah. O.R.S.T.O.M., sér. Pédol., vol. VIII, no 4,

● HOEBLICH J. M., Le lavaka malgache, une forme d'érosion parfois utilisable,

université de Picardie, p.255-268

● LIEGEOIS M.et al., Tous vulnérables ? Le diagnostic de vulnérabilité aux aléas de

l’érosion : un outil pour l’action collective, Volume 6 Numéro 3 | décembre 2005

57

● MAEP, 2004, Etudes de gestion durable des sols dans le cadre du projet bassins

versants périmètres irrigués. Rapport provisoire.

● NALOVIC L.j., 1969, Etude spectrographique des éléments traces et leurs

distributions dans quelques types de sol de Madagascar,Cah. O.R.S.T.O.M., sér.

Pédol., vol. VII, no 2

● OLLIEROU R. et QUANTINET B., 2004, vulnérabilité une notion d’avenir, ENSM,

Saint Etianne, 55p.

● PAUL-HUS C., 2011, méthode d'étude de l'érosion et gestion des sites dégradés en

Nouvelle-Calédonie, centre universitaire de formation en environnement, Université

de Sherbrooke ,127 p.

● POIDEVIN D., 1999, La carte : moyen d’action, ”Manuel de cartographie”,

Paris, Ed. Ellipses, 200 p.

● plan de développement communal d'Arivonimamo, Edition 2003 annexe I et II,

mémoire commune urbaine Arivonimamo

● RANDREMORASOA R.E. , Contribution à l’étude d’une unité de production de

granulats dans la Commune Urbaine d’Arivonimamo , Mémoire de fin d’études en

vue d’obtention de diplôme d’ingénieur des Mines, promotion 2008 , ESPA ,

Université d'Antananarivo, 92 p

● RANAIVOSOA M. B., contribution à l'étude des impacts environnementaux de la

mise en oeuvre du plan d'aménagement de la forêt de tapia.Cas du site Kianjanarivo-

Arivonimamo, Mémoire d'études supérieures DESS,ESPA Université d'Antananarivo

,40 p

● ROUGERIE G., 1965, Les lavaka dans l'évolution des versants à Madagascar,

Bulletin de l'Association de géographes français, vol 42, n°332, pp. 15-28

58

● RAKOTONIAINA N.S., 2010. Vers une démarche de gestion durable des ressources

de la forêt sclérophylle de moyenne altitude d’Arivonimamo II-Madagascar. Thèse de

doctorat : École Supérieure des Sciences Agronomiques, Université d’Antananarivo

(Madagascar)

 ANNEXE I :

Figure 15: Carte d’érosion en fonction des pertes en terre

59

 ANNEXE II :

Figure 16: Carte d’érosion de la région de l’Itasy par classe de niveau de risque

60

 ANNEXE III :

Tableau 9 : Indice de sensibilité à l’érosion des groupes et sous-groupe lithologiques 61

 ANNEXE IV :

Tableau 10: Répartition de la population par Fokontany

 ANNEXE V :

Tableau 11: répartition de la population par fokontany dans la commune d’Arivonimamo II (source : recensement 2001)

62

TABLE DE MATIERE :

RESUME EXECUTIF...... I SOMMAIRE...... II LISTE DES ACRONYMES...... V LISTE DES FIGURES...... VI LISTE DES CARTES...... VII LISTE DES PHOTOS...... VIII LISTE DES TABLEAU...... XIX LISTE DES ANNEXES...... IX

INTRODUCTION GENERALE...... 1 PROBLEMATIQUE...... 1 PREMIÈRE PARTIE : LES ENVIRONS D'ARIVONIMAMO, UNE ZONE VULNÉRABLE À L'ÉROSION...... 3 CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE...... 4 1- Localisation de la zone de recherche...... 4 1.1- Situation géographique...... 4 2- Concepts et définitions...... 6 2-1- La vulnérabilité...... 6 2-2- Erosion...... 7 3- Choix du sujet...... 7 4- Démarche et outils de recherche...... 8 5- Revue de littérature...... 9 CHAPITRE II: LES FACTEURS GÉNÉRAUX DE LA VULNÉRABILITÉ À L'ÉROSION 1- Caractéristiques physiques...... 10

1-1 Un climat tropical d’altitude...... 10 1.2 Géologie de la région...... 12 1.3 Une pédologie dominée par des sols ferralitiques...... 13 1.4 Relief dominé par des plateaux...... 14 1.5 Une hydrographie influencée par le climat...... 16 63

1.6 Conditions écologiques spécifique...... 16 1.7 Une population jeune et dynamique...... 18 2- Activités économiques ...... 20 3- Etat de l’environnement...... 23 DEUXIÈME PARTIE: LES FACTEURS LOCAUX DE LA VULNÉRABILITÉ DES SOLS À L'ÉROSION...... 25 CHAPITRE I: TYPOLOGIE ET DIFFÉRENTES MANIFESTATIONS DE L'ÉROSION...... 26 1- Erosion en nappe...... 26 2- rigoles...... 27 3- Ravins ou Lavaka...... 27 4- colluvionnement...... 29 CHAPITRE II: LA SENSIBILITE DES SOL A L’EROSION...... 31 I- Les facteurs dynamiques de l’érosion...... 31 1- Facteurs naturels...... 31 1-1-La couverture végétale...... 31 1-2-Caractéristique pédologique...... 31 1-3-Pente et topographie...... 32 1-4- Précipitation et ruissellement...... 32 1-5-Les catastrophes naturelles...... 33 1-6- Les rigoles naturelles...... 33 2- Facteurs anthropiques...... 33 II- vulnérabilité d’origines intrinsèque et extrinsèques...... 34 1- vulnérabilité d'Origine intrinsèque : Notion d'Érodibilité...... 34 2- Vulnérabilité d’origine extrinsèque...... 38 2-1- inclinaison des pentes...... 38 2-2- Notion d’érosivité...... 40 2-3- Couverture végétale...... 41 2-4- Vulnérabilité d’origine Socio-économique...... 44 Occupation du sol...... 44 PARTIE III : ANALYSE DES PROBLÈMES LIÉS À L'ÉROSION ET PROPOSITION DE SOLUTIONS...... 49 64

CHAPITRE I : Les problèmes liés à l’érosion...... 50 1- Impacts de l’érosion...... 50 1-1 Impacts sur site...... 50 1-2 Impacts hors site...... 51 1-3- Impacts à court terme...... 52 1-3- Impacts à long terme...... 52 CHAPITRE II : PROPOSITION DE SOLUTIONS...... 53 1- Sensibilisation des communautés...... 53 2- Développement des luttes antiérosives...... 53 CONCLUSION...... 56

BIBLIOGRAPHIE...... 57

ANNEXES...... 59

65