UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT AGRICULTURE

LLLaaa vvvaaarrriiiaaabbbiiillliiitttééé dddeeesss sssyyyssstttèèèmmmeeesss dddeee ppprrroooddduuuccctttiiiooonnn ;;; cccaaasss dddeee lllaaa rrrééégggiiiooonnn ddd’’’AAAnnndddrrraaannnooommmaaannneeelllaaatttrrraaa

Mémoire de fin d’étude En vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur agronome Option AGRICULTURE

Présenté par : Heriniaina RAMAHEFARISON

Soutenu le 28 juin 2004 Promotion : RAITRA (1999-2004)

- 1 - REMERCIEMENTS

L’aboutissement de ce mémoire a vu la contribution de plusieurs personnes que je tiens à remercier de tout cœur.

Plus particulièrement j’adresse

- Ma profonde gratitude à Madame RAHAJARITOMPO RABEHARISOA Lilia, Chef de service Radioagronomie et Professeur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui malgré ses multiples fonctions a accepté de présider cette soutenance de mémoire.

- Mes sincères reconnaissances à Monsieur RAKOTONDRAVELO Jean Chrysostome, mon tuteur dont les appuis –conseils et assistance m’ont toujours été d’un grand soutien durant les différentes étapes de réalisation de ce mémoire.

- Mes vifs remerciements à Monsieur RAZANAKOLONA Harison, Directeur du centre FIFAMANOR, d’avoir accepter de siéger parmi les jury.

- Mes salutations les plus distinguées à Madame RASOAMAMPIONONA Berthe, Madame RAZAFIMANANTSOA Marie Paule et à Monsieur ANDRIARIMALALA Zakariasy Imanoela pour les soutiens moraux qu’ils m’ont apportés.

- Un très grand merci à ma famille d’avoir toujours été là pour moi durant mes cinq années d’études.

- 2 - Résumé

Malgré les changements et les progrès réalisés au cours du dernier quart du siècle, des milliers d’hommes vivent encore prisonniers de conditions de pauvreté absolue : sous alimentés, illettrés, malades, entassés dans des quartiers sordides, au taux de mortalité infantile très élevé et avec une espérance de vie très faible. Des conditions qui les placent au dessous du seuil concevable pour un être humain. Manifestement les actions de développement ont failli à leur rôle. Ces actions ne cadraient pas avec le contexte écologique, socio-économique des zones où elles étaient entreprises et de ce fait n’ont pas pu aboutir aux résultats escomptés. Plus précisément, les paquets d’innovations techniques et organisationnelles n’ont été accessible que pour certains groupes de personnes et n’intéressaient que quelques secteurs. Contextes naturels, histoire et ruralité des sociétés construisent une identité et créent la disparité d’une région à l’autre et même d’une exploitation à une autre. Chacune des différentes zones et catégories a été conduit à faire des choix différents pour l’organisation de leurs productions et pour l’intégration des innovations vue qu’elles n’ont pas les mêmes moyens de production, ni les mêmes disponibilités en foncier et en travail. Nous avons abordé cette question de variabilité dans la région d’Andranomanaletra, une zone à hautes potentialités agronomiques grâce à son climat et ces ressources pédologiques. Cette zone est également caractérisée par une forte présence d’acteurs de développement. Les exploitations agricoles de la zone d’étude sont très hétérogènes et montrent des intérêts et capacités différents pour intégrer les innovations techniques et organisationnelles . Les caractéristiques structurelles d’une catégorie déterminent dans une large mesure le choix des productions et des techniques que les exploitations de cette catégorie peuvent adopter . Cette variabilité résulte des interactions des plusieurs facteurs notamment spatial, temporelle et ressources foncières et financières. L’enclavement a aussi participé à creuser l’écart entre région. Cette hétérogénéité des systèmes de production est l’un des facteurs limitant l’aboutissement des précédentes interventions qui n’ont pas tenu compte de cela. Désormais, les acteurs de développement doivent adopter des stratégies permettant de viser toutes les catégories surtout les plus démunies afin qu’il y ait un réel développement.

- 3 - Liste des abréviations

CI : Consommation Intermédiaire

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

PB : Produit Brut

PCD : Programme Communal de Développement

PRN : Pie Rouge Norvégienne

RA : Revenu Agricole

RA/A : Revenu Agricole par Actif RNA : Revenu Non Agricole

RNA/A : Revenu Agricole par Actif

SE : Système d’Elevage

SC : Système de Culture

VAB : Valeur Ajoutée Brute

VAN : Valeur Ajoutée Nette

- 4 - Liste des tableaux et cartes

Tableau 01 : Les principaux acteurs de développement et leurs activités

Tableau 02 : Occupation de l’espace pour la partie orientale

Tableau 03 : Occupation de l’espace pour la partie occidentale

Tableau 04 : Calcul du seuil de reproduction

Carte 01 : Zone d’étude

Carte 02 : Commune rurale d’

Carte 03 : Commune rurale d’

Carte 04 : Commune rurale d’

Carte 05 : Les principaux types de sols d’

- 5 - Liste des photos

Photo 01 et 02 : Paysages de la zone d’étude Photo 03 et 04 : Sols érodés et versants colonisés par les cultures et habitations Photo 05 : Rivière de et les rizières qu’elle inonde Photo 06 : Puit à Samiadala Photo 07 : Route d’Ambohimiarivo Photo 08 : Maison traditionnelle à Morarano Photo 09 : Dispositif TAFA Photo 10 : Vaches PRN de FIFAMANOR Photo 11 et 12: Rizières et tanety de la zone orientale Photo 13 et 14 : Rizières et tanety de la zone occidentale Photo 15 : Soro-kahitra Photo 16 :Asa soritra Photo 17 : Confection de balais et vente de bois de chauffe Photo 18 et 19: SC associant arbres fruitiers et cultures vivrières Photo 20 et 21 : SC associant cultures vivrières et cultures de rente Photo 22 et 23 : Mais et tomate ; principales cultures de la zone d’étude Photo 24 et 25 : Elevage bovin Photo 26 et 27 : Elevage porcin Photo 28 et 29: Elevage avicole

- 6 - Liste des figures

Figure 01 : Courbes des données climatiques

Figure 02 : Toposéquence de la zone orientale

Figure 03 :Toposéquence de la zone occidentale

Figure 04 :Facteurs influençant le système de production végétale

Figure 05 : Facteurs influençant le système de production animale

Figure 06 : Typologie des systèmes de production de la zone orientale

Figure 07 : Typologie des systèmes de production de la zone occidentale

Figure 08 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 01

Figure 09 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 02

Figure 10 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 03

Figure 11 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 04

Figure 12 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 05

Figure 13 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 06

Figure 14 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 07

Figure 15 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 08

Figure 16 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 09

Figure 17 : Courbe d’élaboration du revenu de la catégorie 10

Figure 18 : Disponible par bouche des 10 catégories

Figure 19 : Revenu par actif des 10 catégories

- 7 - Table des matières

INTRODUCTION...... 10 I – La zone d’étude fait partie des Hautes Terres malgaches...... 12 I-1- Localisation géographique : partie sud du Vakinakaratra...... 12 I- 2-Etudes du milieu physique : ancien bassin lacustre ...... 17 121-La Géologie : socle cristallin ancien surmonté d’un volcanisme ...... 17 122- La morpho-pédogenèse : une vaste pénéplaine entre deux chaînes montagneuses . 18 123- Un climat tropical d’altitude ...... 21 1231- Climat favorable à des cultures diversifiées ...... 21 1232- L’érosion, la grêle et la non maîtrise de l’eau : principales contraintes climatiques ...... 23 124- Ressources naturelles : dégradation de la couverture végétale...... 24 126- Hydrographie : l’eau source de bienfait et de catastrophe...... 25 127-Des infrastructures rares ...... 25 I – 3- Etudes démographiques...... 26 131-Un territoire marqué par le passé...... 26 132-Une population homogène ...... 27 133-Des logements assez frustres ...... 28 134 - Beaucoup d’ acteurs de développement...... 29 135 -Conclusion partielle ...... 33 II- Résultats des études :évolutions et caractéristiques des systèmes agraires ...... 33 II- 1- Les limites et contraintes de l’étude...... 34 II –2- Les transformations du système agraire ...... 34 II-3- Le système agraire actuel, ses caractéristiques et ses composantes...... 35 231-La pression foncière...... 36 232-Des équipements agricoles réduits au strict minimum ...... 36 233-Une main d’œuvre rare mais bon marché...... 37 234-Des systèmes de culture diversifiés ...... 37 2341-Généralités ...... 37 2342-La diversité des cultures : contraintes et atouts du milieu naturel ...... 38 2343-L’occupation de l’espace : la mise en valeur du territoire...... 38 2344 - Les rizières : des espaces productifs rythmés par les crues et décrues des eaux ...... 38 2345- Tanety supports des cultures pluviales ...... 42 2346 -La gestion de la fertilité ...... 48 235- Les systèmes d’élevage...... 52 2351- Elevage bovin...... 52 2352- Elevage porcin ...... 53 2353- Aviculture ...... 53 236- Les activités para -agricoles...... 55 237 – Conclusion partielle...... 56 III-La variabilité des systèmes de production ...... 57 III -1- Les facteurs de la variabilité...... 57

- 8 - 311-Le facteur historique ...... 57 312-Le facteur spatial...... 58 313-Le facteur temporelle ...... 58 314-Le facteur projet...... 58 315-Facteur élite...... 59 316-Le facteur ressources en capital ...... 59 III -2- Typologie des systèmes de production...... 62 321- Les critères de différenciation...... 62 322- Les différentes catégories de système de production...... 65 323-Le seuil de reproduction...... 95 III-3 Les perspectives d’avenir...... 101 331-Les propositions de développement...... 101 332- Modèle de projet ...... 102 3321- Les missions du projet ...... 102 3322- Les composantes du projet et leurs activités...... 103 CONCLUSION...... 105 BIBLIOGRAPHIE...... 106 Annexes - Données climatiques - Résultats d’analyse du sol - Fiche d’enquête - Compte d’exploitation des 10 catégories

- 9 - INTRODUCTION

En milieu rural la pauvreté se présente sous plusieurs formes: obsolence des moyens de production, raréfaction des pâturages, pénurie d’eau potable, carence de la couverture sanitaire, insécurité juridique, manque de participation aux processus décisionnels…et cette liste est loin d’être complète. Certains de ces problèmes datent de plusieurs décennies, d’autres sont récents. Ainsi la libéralisation des marchés a creusé les écarts au sein de la population rurale. Certains producteurs, disposant de ressources importantes, peuvent réagir avec souplesse aux évolutions du marché et font partie des gagnants. Les autres figurent parmi les perdants, ils doivent vendre aux prix les plus bas et acheter aux prix les plus élevés ; les difficultés financières, l’endettement et l’insécurité alimentaire les frappent de plus en plus durement.

Depuis l’indépendance et même avant, la pauvreté et le retard des zones rurales sont au cœur des débats relatifs à la politique de développement. Pendant des années et même des décennies, des programmes ambitieux destinés à améliorer les conditions de vie en milieu rural ont occupé une place de choix de l’activité des organismes de développement et des bailleurs de fond. Mais pour la plupart, ces programmes s’intéressaient à un seul secteur. Il y avait aussi les projets visant à promouvoir l’agriculture et introduire de nouvelles méthodes de production et de nouvelles variétés. On avait espéré que toutes ces nouveautés finiraient par améliorer les conditions de vie de la population dans son ensemble. Or l’expérience a montré que ces projets manquaient d’envergure. Il restait d’autres freins : mauvais raccordement aux infrastructures de communication, accès insuffisant au marché et pénurie de capital. Autre défaillance de ces projets était qu’ils collaboraient uniquement avec les paysans considérés comme modernes, dans l’espoir que les innovations feraient rapidement tache d’huile. Toutefois cet espoir s’est révélé illusoire. Les problèmes de l’espace rural sont tellement polymorphes qu’il serait vain de chercher une solution miracle. Le niveau de vie des producteurs reste alors très bas et ils ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour améliorer leurs moyens de production. L’appui aux petites exploitations agricoles, pourvoyeurs principaux d’emplois est essentiel. Apparemment semblable, les exploitations sont très différenciées. Cette différenciation engendre des intérêts différents et des capacités différentes pour intégrer les innovations techniques ou organisationnelles. Il importe de comprendre ce que chaque catégorie

- 10 - d’agriculteur a intérêt à faire et ce qu’elle a les moyens de faire pour pouvoir élaborer des propositions d’amélioration qui cadrent avec leurs systèmes de production. (Jean Chrysostôme RAKOTONDRAVELO 1999)

Notre question générale de travail porte sur la diversité des situations agraires d’une région. Nous avons choisi les paysages ruraux et les exploitations paysannes rurales de le région d’Andranomanelatra plus précisément de la commune rurale d’Ambohimiarivo constituant la zone orientale, et celles d’Andranomanelatra et partiellement d’Ambano, la zone occidentale. L’objectif des études faites dans le cadre de ce mémoire est donc de mettre en exergue cette variabilité intra et inter zone. Pour la réalisation du diagnostic technique permettant d’obtenir les données et renseignements utiles, quatre types de sources d’information ont été utilisées : recherches bibliographiques, observations du paysage, entretiens avec des informateurs privilégiés et discussions avec les paysans suivies des enquêtes des ménages choisis à partir de la typologie.

Cet ouvrage comporte trois parties dont la première décrit le milieu d’étude . La deuxième partie se concentre sur l’étude des systèmes agraires. Elle en souligne les évolutions, les caractéristiques des systèmes de culture et des systèmes d’élevage et accorde une place particulière aux atouts et contraintes de ces derniers. Enfin la dernière partie traite la grande diversité des systèmes de production en mettant l’accent sur l’état de fonctionnement des différentes catégories, leurs performances et leurs perspectives d’avenir.

- 11 - I – La zone d’étude fait partie des Hautes Terres malgaches

Cette partie est consacrée pour la présentation générale de la zone d’étude. Ainsi nous allons voir successivement la localisation avec comme appui des cartes, suivie des études du milieu physique.

I-1- Localisation géographique : partie sud du Vakinakaratra

La zone d’étude se trouve dans la Préfecture du Vakinakaratra sur les hautes terres centrales entre les :

- Latitudes 21°90 - 22°10S - Longitudes 49°70 – 49°80E

L’altitude moyenne est de 1600m

La région est traversée par la route nationale7. Elle est délimitée :

- au Nord par la commune d’ - au Sud par la commune d’Antsirabe - à l’Est par la chaîne de montagne d’Ambohibehivavy - à l’Ouest par la chaîne d’Ankaratra.

Trois communes rurales à savoir Andranomanelatra, Ambano et Ambohimiarivo sont concernées par l’étude ( cf. cartes n° 1 à 4).

- 12 -

Légendes : Zone d’étude

Carte 01 : Carte tirée des cartes des cartes topographiques au 1/100 000 : feuilles n° 49 et 0-49

- 13 -

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- 16 - I- 2-Etudes du milieu physique : ancien bassin lacustre

Cette partie contient les descriptions géomorphologiques et pédologiques de la zone d’étude.

121-La Géologie : socle cristallin ancien surmonté d’un volcanisme

Cette description géologique a été inspirée des ouvrages de F. BOURGEAT 1973. La géologie de la zone d’étude est le résultat de trois événements majeurs qui ont affecté la roche mère migmatite d’âge archéen de la série d’ :

- Le volcanisme tertiaire, survenant après la fracturation Gondwanienne (phase tectonique de Crétacé). Le soulèvement, le bombement et la fracturation des hautes terres ont repris de l’ampleur. Ainsi débuta le volcanisme qui a formé l’Ankaratra à partir de 7 millions d’années avant Jésus Christ. Il est responsable de la mise en place des basaltes effusifs très fluides mio-pliocènes.

- La phase d’effondrement, responsable de la longue faille du Betampona, provoquée par les nombreuses émissions de laves du massif volcanique

- Le remplissage du bassin par des sédiments volcano- lacustres. C’est un bassin d’effondrement volcano-tectonique qui s’est rempli de sédiments volcano-lacustre fin tertiaire début quaternaire, après l’obstruction des vallées par du volcanisme récent.

La région de Vakinakaratra est constituée essentiellement de roches granito gneissique du socle précambrien. Le substratum sain est matelassé par 20 à 40m de roches pourries coiffées par des sols ferrallitiques rouges acides désaturés, alluminiques, sans indurations ferrugineuses.

Les sols sont profonds et sont caractérisés par une décomposition très poussée des minéraux primaires qui existaient dans la roche mère originelle. Cette décomposition s’accompagne d’une perte de silice par lessivage et aboutit à une libération et individualisation d’une quantité élevée de sesquioxydes non seulement de fer mais aussi d’aluminium. Les minéraux argileux dans ces sols sont essentiellement constitués par la kaolinite.

- 17 - 122- La morpho-pédogenèse : une vaste pénéplaine entre deux chaînes montagneuses

Les potentialités en sols sont limitées, environ plus de la moitié de la superficie de la région est constituée de sols ferrallitiques lessivés. L’observation des paysages, la lecture de cartes topographiques, de photos aériennes et le parcours sur le terrain ont permis d’identifier les grands types de paysages à l’intérieur de la cuvette lacustre.

Un axe NNO- SSE présente les grandes unités suivantes :

Une chaîne de montagnes orientées nord sud culminant à 2035m (Ivohibe) à sol humifères brun et jaune sur matériaux volcanique anciens. Les sommets présentent des affleurements rocheux, des boisements dispersés de pinus et eucalyptus. Les sommets montagneux sont recouverts par un sol ferrallitique dégradé. Ces sols sont chimiquement pauvres et déficients en éléments échangeables ; teneur en Ca : 0.2 à 0.5meq% ; Mg : 0.02 à 0.07meq% ; K : 0.02 à 0.07meq%). Le pH est compris entre 5.5 et 6.5 : le complexe absorbant n’a qu’une faible capacité d’échange. Le pourcentage d’argile ne dépasse guère 36%.

Les versants sont recouverts par un sol ferrallitique brun. Les propriétés chimiques de ces sols restent comparables au type de sol précédent mais les éléments échangeables apparaissent moins déficients (Ca : 0.8meq% ; Mg : 0.2 à 0.9meq% ; K : 0.2 à 0.5meq%). Leurs propriétés physiques sont excellentes et la stabilité structurale plus élevée. La matière organique de ce type de sol est abondante. Selon F. BOURGEAT 1973 : ces sols correspondraient à une formation pédologique rajeunie ayant pris la place des sols rouges originels décapés par la violence de l’érosion et le recul des versants. Une nouvelle formation beige clair, souvent blanchâtre affleure souvent sur le bas des pentes. Il s’agit d’une paléo- sol correspondant aux affleurements de la première émission trachytique fossilisée sous le basalte pliocène, puis remis à jour par l’érosion.

Un niveau de pénéplaine résultant de la formation d’une vaste zone lacustre formée au pliocène. La plaine s’étale entre 1650 et 1655m d’altitude avec des parcelles dispersées de cultures sèches et occupant 70% du territoire. Les sols sont de type

- 18 - ferrallitique lessivé sur alluvions anciennes. Les résultats des analyses des sols prélevés dans différentes localisations de la pénéplaine sont résumés dans les tableaux de l’annexe n°02. Les sols des plaines sont généralement des sols ferrallitiques désaturés.

Des vallées étroites aménagées en rizières. Les systèmes de riziculture traditionnelle et améliorée dominent, le SRI est à ses débuts. La pratique des cultures de contre saison est bien ancrée. La population est confrontée à des problèmes d’eau ; manque à certains endroits, excès de l’autre. Les sols de bas fonds sont hydromorhes. Leur nature dépend de la durée de leur engorgement. Ces sols sont nettement acides, le pH avoisine 5.5. Les éléments fertilisants, variables suivants les horizons sont en général satisfaisant : teneur en Ca : 2 à 8meq% ; Mg : 0.8 à 3meq% ; K : 0.3meq%.

Une chaîne de montagne orientée nord-sud culminant à 1877m (Ambohibehivavy) à couverture composée d’eucalyptus et de pinus. Les flancs sont entaillés de rizière en terrasse et de parcelles dispersées de culture sèches. Les sols sont du type ferrallitique typique rouge.

Photo 01 et 02 :Paysages de la zone d’étude La carte n°5 montre les principaux types de sols d’Antsirabe.

- 19 -

Carte 05 : Carte tirée de la feuille SD 38 P Ressources en sols Antsirabe Légendes

Sols ferrallitiques moyennement désaturés

Sols peu évolués non climatiques

Sols hydromorphes moyennement organiques

Zone d’étude

- 20 - 123- Un climat tropical d’altitude

Le climat de la zone d’étude se classe parmi les climats tempérés d’altitude.

1231- Climat favorable à des cultures diversifiées

Le climat de la zone d’étude est du type tempéré d’altitude. L’année se caractérise par l’alternance de deux saisons climatiques :

- une saison fraîche relativement sèche de sept à huit mois environ, de mars à octobre. Durant cette période, les pluies restent rares. Toutefois le ciel est souvent gris et laisse tomber un crachin maussade, humide et pénétrant. On enregistre des températures relativement basses pendant l’hiver. La température journalière moyenne oscille autour de 10°C en juillet et août. La nuit la température se rafraîchit encore, elle peut descendre jusqu’à 1°C. L’Alizé souffle presque chaque jour et peut atteindre sur les hauteurs une violence insoutenable. Les brumes et les brouillards apportés par ce vent fort rendent la saison plus fraîche. Sur les chaînes de montagnes entourant la cuvette, les gelées blanches deviennent un phénomène habituel et presque quotidien en saison fraîche. La rigueur de l’hivernage s’atténue progressivement au cours du mois de septembre.

- une saison pluvieuse et moyennement chaude qui dure environ quatre mois, de novembre à février. La pluviométrie est de l’ordre de 1300mm. Les pluies surviennent surtout en fin de journée sous forme de grosses averses orageuses. Les mois les plus arrosés sont décembre, janvier et février. La foudre et la grêle qui accompagnent les averses peuvent parfois être dangereuses. Durant le mois de janvier, le mois le plus chaud, la température peut atteindre 27°C. La pluviométrie, au point de vue qualité de précipitations annuelles ne présente pas de grande différence sur les statistiques de vingt ou trente ans. En outre, on constate qu’il y a une certaine variabilité de la répartition annuelle engendrant des mois secs trop longs, ne permettant pas un bon démarrage de la campagne agricole. Les données (Annexe n° 01) utilisées lors de l’élaboration des courbes suivantes ont été tirées des données climatiques de la Station météo automatique CIMEL PCP-SCRID Andranomanelatra.

- 21 - Humidité relative (%) Pluviométrie (mm)

700 100 600 80 500 60 400 300 40 200 20 100 0 0 NDJ FMAMJ J ASON NDJ FMAMJ J ASON

Température ( °C) Vitesse du vent (m/s)

25 3

20 2,5 2 15 1,5 10 1 5 0,5 0 0 NDJ FMAMJ J ASON NDJ FMAMJ J ASON

- 22 - 1232- L’érosion, la grêle et la non maîtrise de l’eau : principales contraintes climatiques

La zone d’étude jouit d’un climat d’altitude favorable à des cultures diversifiées. Et elle est rarement touchée par des perturbations tropicales. Toutefois la région est aussi sujette à des contraintes climatiques qui affectent le système agraire de façon quelquefois violente. L’irrégularité du régime pluviométrique se répercute en premier lieu sur le régime hydrologique de la rivière de Manandona (rivière de la partie orientale de la zone d’étude).La rivière draine en effet les eaux de ruissellement d’un bassin de réception fort étendu. Presque à sec en saison sèche, la rivière gonfle démesurément avec la saison de pluies. A chaque saison des pluies, la cuvette se transforme en vaste plaine d’inondation. Chaque année, aux mois de janvier et de février, les eaux chargées d’alluvions et de matières organiques débordent du lit mineur et inondent les bas fonds de la cuvette. Les eaux d’inondation stagnent ensuite dans ces bas fonds longtemps après que la rivière ait réintégré son lit habituel.

La forme souvent orageuse des précipitations de saison chaude aggrave les effets de l’érosion sur les sols des pentes. Les pluies et leurs excès ne sont pas les seuls ennemis des agriculteurs. Bien plus que la violence de la pluviosité, les agriculteurs craignent le phénomène exceptionnel de la grêle. Les chutes de grêles, un danger éminent de la saison chaude également, sont particulièrement redoutés des paysans. La grêle lorsqu’elle sévit au mois d’avril, juste avant la récolte, provoque des dégâts considérables et irréversibles (ex : égrenage des grains de paddy). L’incertitude de la date et de l’ampleur de l’inondation et les chutes des grêles sur les récoltes apparaissent comme autant de dangers liés à la saison chaude. La saison sèche par contre n’est pas plus clémente.

Un vent glacial et sec souffle en permanence durant tout l’hiver et les températures nocturnes s’abaissent parfois dangereusement et peuvent considérablement gêner la croissance du riz en faisant avorter la formation des panicules. Ces conditions rigoureuses interrompent le cycle végétatif. En outre, un retour tardif des gelées nocturnes reste à craindre jusqu’au milieu du mois de septembre. La longueur de la saison sèche entraîne par ailleurs un important déficit d’eau de juin à octobre. Durant cette période toute culture sans irrigation est pratiquement impossible.

- 23 - 124- Ressources naturelles : dégradation de la couverture végétale

La région est caractérisée par une faible superficie couverte de forêt. La végétation primaire a totalement disparu. Les quelques bosquets d’eucalyptus et de pins que l’on rencontre sur les sommets et les pentes de l’éperon montagneux sont des essences importées. De même les mimosas furent introduits au début du XIXè siècle pour alimenter en charbon de bois les locomotives du chemin de fer Antsirabe-Antananarivo. Cette essence particulièrement prolifique a, depuis, colonisé les parcelles laissées en jachère et les montagnes de la partie occidentale. La dégradation de l’environnement (déforestation, exploitation des terres marginales, feux de brousse successifs augmentant les coefficients de ruissellement des bassins versants et réduisant le taux d’infiltration) est telle qu’il ne reste plus grand-chose des reboisements des essences forestières effectuées durant la première république. Cette dégradation a également des conséquences néfastes sur l’agriculture, en augmentant les risques d’inondation d’une part et en réduisant les périodes d’écoulement des rivières d’autre part. Il n’est pas facile d’avoir prise sur la dégradation des couvertures végétales du sol provoquée par les activités anthropiques. Malgré les multiples efforts déployés par les autorités étatiques, la dégradation se poursuit. Les agriculteurs vont de plus en plus haut dans le défrichement et l’exploitation des versants montagneux.

Photo 03 et 04 :Sols érodés et versants colonisés par les cultures et habitations

- 24 - 126- Hydrographie : l’eau source de bienfait et de catastrophe

La zone orientale est traversée par deux rivières à savoir Manadona et Ambondrona. La première, une assez grande rivière ne cesse de causer des dégâts dont la gravité s’accroît d’une année à l’autre, sur les basses rizières. Le niveau de l’eau augmente avec l’ensablement dû à l’érosion d’une grande partie des versants Est. La région souffre d’un excès d’eau pendant la saison des pluies. A l’Ouest par contre le déficit d’eau retarde le repiquage de la majeure partie des rizières. Sahatsio, Ambondrona et Sapakavia sont les trois rivières de la zone occidentale.

Photo 05 : Rivière de Manandona et les rizières qu’elle inonde

127-Des infrastructures rares

Les infrastructures de base ; routières, scolaires, sanitaires sont soit insuffisantes soit elles se trouvent dans un état de délabrement avancé. Les écoles souffrent du manque de corps enseignants et de l’état dérisoire des matériels d’enseignements. La réhabilitation et/ou l’extension des salles de classe sont souvent prises en charges par les parents d’élève. Cela explique en partie la faiblesse du taux de scolarisation (46%). L’insuffisance des équipes médicales et des médicaments dans les quelques Centre de Santé de Base qui existent dans la zone, font également partie des problèmes auxquels les ruraux doivent faire face.

- 25 - L’état des pistes, qui sont souvent impraticable pendant la saison pluvieuse, entrave les déplacements et les flux des échanges aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la zone d’étude. Les ouvrages agricoles tels les barrage et autres aménagements sont quasi inexistants.

.Photo 06 : Puit à Samiadala Photo 07 : Route d’Ambohimiarivo

I – 3- Etudes démographiques

131-Un territoire marqué par le passé

L’historique de la région a été retranscrit à partir d’entretiens avec les autorités locales et les « raiamandreny 1». L’ensemble du territoire est dominé par des montagnes, sites d’habitat anciens et le paysage est imprégné des marques du passé. Un autre signe de l’histoire tient à l’abondance des vestiges de sites défensifs et des anciennes occupations spatiales différentes de la situation actuelle. Traditions orales et sources écrites reconnaissent aux Merina le droit des plus anciens occupants de cette zone. Le peuplement de la région datait du temps des royautés. Les premiers habitants étaient des couples au nombre de huit venant de l’Imerina central, qui en ces temps là, était déjà fortement peuplé. Ces pionniers étaient partis à la recherche d’espace agricole. Ils commençaient à cultiver la terre ; les cultures principales étaient la patate douce et le taro sur tanety. Le riz, cultivé de façon traditionnelle repiquage en foule), occupait les bas fonds qui à cette époque n’étaient pas encore aménagés en rizière. Ils se sont ensuite dispersés et colonisés le bassin lacustre. Au fur et à mesure de l’accroissement de la population les rejetons des villages se sont transformés en hameaux.

1 Raiamandreny : regroupe les parents et par extension les aînés . Imbus de leur expérience, ils dictent les règles au sein de la société et jouent un rôle important dans le maintien des tabous. RAKOTOVAO Andriakova et al 1997.

- 26 - 132-Une population homogène

Les données chiffrées contenues dans le présent paragraphe ont été tirées de l’Atlas du Vakinakaratra et des Plans Communaux de Développement.

Incontestablement, le premier des facteurs de dynamique agraire est la croissance démographique. La conséquence de cette croissance démographique est l’extension des zones cultivées au détriment des forêts, des terrains de parcours et des jachères.

Selon le dernier recensement de population effectué en l’an 2000, la population de la zone étudiée serait de 57648 habitants. La population des trois communes incluses dans la zone d’étude est constituée majoritairement par des jeunes de moins de 20 ans qui représentent pour l’ensemble 54% de la population totale. L’âge moyen de la population est de 21,9 ans. La population active représente 45% avec une prédominance de la tranche d’âge comprise entre 20 et 40 ans. La natalité relativement élevée (taux de natalité 30,5%o) combinée à une mortalité générale de 5,5%o confère à la région un taux d’accroissement naturel assez élevé. Cette croissance rapide est le fait de la structure démographique : une population jeune, des mariages précoces, peu ou pas de régulation des naissances et une fécondité active (taux de fécondité 112,9%o). Avec cette croissance rapide, la région verra l’effectif de sa population doubler tous les 25 ans. Cette tendance va sans doute s’accentuer avec les efforts des services de santé pour se rapprocher de la population. Dans l’ensemble, la majorité des habitants de la région y réside depuis toujours ; soulignant la sédentarisation du peuplement avec une répartition dans l’espace en corrélation avec les conditions écologiques, les mouvements historiques, les systèmes de production.

La région souffre du déplacement des personnes potentiellement actives du milieu rural vers le milieu urbain.

La répartition spatiale est celle d’une occupation dispersée en multiples villages et rejetons de village pour l’Ouest. Par contre, à l’Est les habitations sont plus regroupées. La population est composée principalement de deux ethnies : les Merina et les Betsileo.

- 27 - 133-Des logements assez frustres

Le type d’habitat peut être considéré comme un indicateur du revenu permanent des ménages. Globalement, les ménages de la zone d’étude vivent dans des logement assez frustres, mais pas dans des conditions de dénuement absolu. En moyenne ils jouissent de 2,7 pièces par logement. Les maisons traditionnelles sont construites à partir de terre mêlée d’eau et de bouse de vaches. Le toit est constitué par des claies de branchages entrecroisées sur lesquelles repose directement un revêtement épais d’herbes sèches. La construction est donc simple et peu coûteuse. Les maisons modernes sont entièrement en brique et la toiture en est tôle. L’équipement de la maison est réduit au strict minimum : un lit, une table et deux chaises au plus. Aucun habitat ne jouit de l’eau courante à l’intérieur du logement. Seuls les habitats bordant la route nationale 7 sont raccordés au réseau électrique. Les habitant s’éclairent à la lampe à pétrole et une toute petite minorité à la bougie. Le bois de chauffage est de loin le principal combustible utilisé ce qui exerce une contrainte majeure sur l’environnement. Quelques rares ménages consomment du charbon de bois.

Photo 08 : Maison traditionnelle à Morarano

- 28 - 134 - Beaucoup d’ acteurs de développement

Nombreux sont les intervenants qui se sont efforcés à amorcer le développement local de la région. Parmi eux on peut citer FIFAMANOR, KOBAMA, TIKO et les organismes de recherche tels que CIRAD/FOFIFA et TAFA.

FIFAMANOR

Le centre de développement rural et de recherche appliquée, FIFAMANOR, a été créé le 27 Mars 1972 par l’accord bilatéral entre l’Etat malgache et l’Agence Norvégienne de développement International (NORAD). Le centre est devenu Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial en 1992, en vue d’une pérennisation de ses actions.

L’objectif du FIFAMANOR est de contribuer à l’augmentation du revenu des producteurs par les recherches et la diffusion de techniques culturales à faible coût d’intrants, de races laitières améliorées, de semences de base saines et des semences améliorées de pomme de terre et de patate douce, de variétés résistantes aux maladies et adaptées aux conditions écologiques (avoine résistante à la rouille noire ; pomme de terre résistante à la bactériose).

FIFAMANOR travaille en partenariat ; avec FOFIFA/CIRAD et TAFA pour la multiplication et la diffusion de nouvelles variétés de pomme de terre, de patate douce, de soja, de riz pluvial et d’espèces fourragères, et avec l’Agence Française pour le Développement pour la réhabilitation et l’entretien de pistes rurales longues de 311km. ; Outre ces activités sus- citées le centre FIFAMANOR œuvre aussi pour le développement social de ses zones d’intervention (la promotion féminine, la lutte contre le SIDA, le planning familial). Pour les paysans de la zone d’étude FIFAMANOR est celui qui a contribué le plus au développement de la région.

KOBAMA

Créée en 1978 par l’Etat malgache et, principalement, par la compagnie d’Assurance ARO, la KOBAMA s’est fixée, dès l’origine, un pari ambitieux : l’autosuffisance de en farine par la promotion de la culture de blé et l’amélioration de la race porcine et par l’intégration verticale de la filière blé/farine.

- 29 - Actuellement la KOBAMA est une famille forte de 300 personnes du secteur tertiaire, qui sont sa véritable richesse, et oeuvrant pour le développement de Madagascar et la satisfaction de ses clients.

La KOBAMA produit quatre types de farine : MAHASOA pour les boulangerie, MAMY destinée à la pâtisserie, MAHAVOKY une farine multi - usage et la farine complète. ; Pour la valorisation des issues de blé et la développement de l’agriculture, KOBAMA produit également du son de blé en poudre et en granulé destiné à l’exportation et un engrais organo - biologique, à base de produits naturels et exempt de tout additif chimique, pour la protection du sol et de l’environnement.

La culture de blé est en nette régression maintenant. Les paysans ne sont pas en mesure d’assurer les productions nécessaires (quota fixé à 500kg par exploitant).

TIKO

TIKO « Tena Izy Ka Omeko », a été crée en 1979 avec pour objectif l’amélioration des conditions de vie de la population de sa région d’installation. Les travaux de construction de l’usine à SAMBAINA ont débuté en 1981 mais la création officielle de l’unité de production laitière datait de 1982. A l’époque elle était la première unité de production adoptant une technologie moderne dans l’Océan Indien. Ses premières productions d’yaourt, beurre, lait et fromage sortaient en 1983. La création de l’unité de production laitière a été suivie de la création de l’unité de fromagerie en 1986 ; la première production d’ELVAK (Elevage et Laiterie du Vakinakaratra) a été mise sur le marché en 1987. D’autres unités et usines de transformations (l’unité de glace, l’unité de production d’aliments pour bétails l’usine UHT, l’usine TOP) sont venues étoffées le réseau TIKO.

Outre la création d’emplois (plus de 300 employés), TIKO contribue à l’amélioration des conditions de vie de la population de la zone d’étude par l’absorption de la production laitière des éleveurs et par l’assistance technique par le biais des vétérinaires.

- 30 - CIRAD/FOFIFA/TAFA

Ce sont des organismes oeuvrant pour le développement de la région à travers les recherches de variétés à haut rendement, résistantes aux maladies et aux conditions écologiques de la région, et de systèmes de culture améliorés permettant une augmentation des revenus et une agriculture durable. Les résultats de recherche diffusés, avec l’aide d’autres intervenants, et que l’on a rencontrés chez les paysans sont :

- Variétés résistantes : riz pluvial (Kanto FOFIFA 133 ; Meva FOFIFA 152 ; Bozaka FOFIFA 154), soja - Systèmes de culture : zéro labour, couverture végétale des systèmes jugés non rentables pour les paysans

Photo 09 : Dispositif TAFA Photo 10 : Vaches PRN de FIFAMANOR

Le tableau suivant résume les principaux acteurs de développement intervenant dans la zone d’étude et leurs impacts

- 31 - Tableau 01: Les principaux acteurs de développement et leurs activités

Principaux acteurs de Actions Impacts développement

- introduction de la race - transformation des Pie Rouge systèmes de production : Norvégienne intégration des cultures - vulgarisation des fourragères dans les cultures fourragères systèmes de culture, FIFAMANOR - vulgarisation de instauration de l’élevage nouvelles variétés de intensif pomme de terre et de - augmentation nette des patate douce performances des - vulgarisation du zéro systèmes de production labour et du système - élévation du niveau de de culture sur vie des producteurs couverture végétale - introduction de la race de vache laitière Prime Holstein - vulgarisation de nouvelles variétés de TIKO soja et de mais Elévation du niveau de vie des fourrages paysans - assistance technique (vétérinaires) - achat des produits agricoles assurant ainsi l’écoulement de ces derniers - introduction du blé

KOBAMA - achat de production Intégration du blé dans les des exploitations systèmes de culture

- introduction de nouvelles variétés de riz pluvial résistantes au froid FOFIFA/CIRAD/TAFA Développement de la riziculture - vulgarisation du SCV pluviale et du zéro labour

- vulgarisation du SRI

Source : Enquête

- 32 - 135 -Conclusion partielle

La région d’Andranomanelatra, notre zone d’étude, fait partie des hautes terres malgaches. Elle est située au sud du capital de Vakinakaratra. C’est une vaste pénéplaine entre deux chaînes montagneuses. Cette région jouit d’un climat tropical d’altitude, favorable à des cultures diversifiées. Toutefois gel, inondation et sécheresse frappent cette zone à haut potentiel agronomique. L’importance des dégâts ne cesse de croître d’année en année. Cette dégradation résulte de l’exploitation irrationnelle des versants. Les destructions causées par les crues sont ainsi accentuées par la faible superficie couverte de bois. La pression foncière, un corollaire d’une démographie galopante oblige les ruraux à conquérir les surfaces marginales.

II- Résultats des études :évolutions et caractéristiques des systèmes agraires

- 33 - Le présent chapitre est consacré pour la présentation des résultats des recherches bibliographiques, des observations des paysages et des discussions et enquêtes auprès des paysans en ce qui concerne les systèmes de production.

II- 1- Les limites et contraintes de l’étude

Nombreuses sont les limites et contraintes qui ont entravé la bonne réalisation de l’étude entreprise dans le cadre de ce mémoire.

La zone d’étude a déjà fait l’objet de plusieurs enquêtes sans qu’il y ait eu vraiment d’impacts sur le niveau de vie des gens. La lassitude et la réticence des paysans sont manifestes surtout lorsqu’on aborde les questions sur les surfaces cultivées. Il a été très difficile de réaliser les enquêtes car les visites sur terrain coïncidaient avec le moment de repiquages et les travaux champêtres (travail du sol, semis et sarclages.) La détermination des performances n’a pas été non plus facile pour les raisons suivantes : - difficulté dans la détermination des surfaces due à la réticence évoquée en haut, à la pratique d’associations de plusieurs cultures sur une même parcelle à la dispersion des parcelles d’une exploitation et à la surestimation des surfaces cultivées. - difficulté également dans la détermination des rendements ; les récoltes se font dans la plupart des cas au fur et à mesure des besoins. Si ce n’est pas le cas elles sont généralement surestimées. Des recoupements ont toujours été nécessaires et nous avons même effectué des mesures sur terrains afin d’avoir une idée des approximations à faire. Néanmoins la fiabilité des données chiffrées reste à discuter.

Contraintes administratives : l’insuffisance de données servant de référence au niveau des communes (population, cartes) était une des contraintes majeures auxquelles on a dû faire face. Les élections municipales et les préparatifs y afférents ont également constitué un frein dans le déroulement des travaux de terrain. La plupart des responsables locaux n’étaient pas du tout disponibles pour une quelconque entrevue.

II –2- Les transformations du système agraire

- 34 - Le système agraire de la zone d’étude était autrefois caractérisé par des bas fonds occupés par la riziculture irriguée seulement. Les cultures de contre saison ne se sont développées que dans les années 80. La culture de la patate douce occupait la plaine, qui en ce temps là était encore très fertile ne nécessitant aucun apport de fumier ni d’engrais chimiques.

L’arrivée des missionnaires dans la partie orientale dans les années 1870 a transformé le système agraire de cette zone. Ces missionnaires ont fortement participé non seulement à l’apport de nouvelles techniques mais ils ont également amené avec eux de nouvelles espèces végétales telles les arbres fruitiers des zones tempérées et la pomme de terre. Le système d’élevage a été également transformé mais avec un léger retard car l’introduction de nouvelle race bovine et porcine datait des années 1900. De plus l’élevage intensif de vaches laitières n’a connu un réel essor qu’après l’instauration du centre FIFAMANOR en 1979. Les missionnaires ont également construits les voies de communications qui relient jusqu’à l’heure actuelle la région à la route nationale menant dans le capital du Vakinakaratra. La zone orientale devenait davantage prospère lors des installations des différentes usines de transformation.

De nombreuses transformations n’ont cessé de remanier le paysage telles les boisements d’eucalyptus et de pins de la première république qui donnaient un aspect verdoyant aux versants, le lancement par l’Etat dans les années soixante du repiquage en ligne pour améliorer la productivité, l’extension à partir des années quatre-vingt des cultures de contre saison sur les bas fonds qui autrefois étaient caractérisés par la monoculture de riz.

L’ensemble de la région a connu depuis les années 80 une forte intensification de l’agriculture, rendue indispensable par la nécessité de faire face à l’augmentation de la population. Les changements les plus récents dans les systèmes de production sont liés quant à eux à l’intéressement plus direct des paysans à l’intensification des cultures sur tanety ( riz pluvial, tomate, pomme de terre…) et de l’élevage laitier. L’évolution générale se fait vers une plus grande diversification des cultures sèches et vers l’intensification de l’élevage.

II-3- Le système agraire actuel, ses caractéristiques et ses composantes

- 35 - Le système agraire des Hautes Terres est un ensemble complexe dans lequel un nombre important de composantes, d’activités et de facteurs de production coexistent, s’articulent et se complètent. Les composantes majeures du système sont le foncier, l’équipement et la main d’œuvre.Le système agraire se fonde sur l’intégration de trois grandes activités : la riziculture, les cultures pluviales et l’élevage.

231-La pression foncière

La zone orientale est marquée par l’occupation coloniale. La pression foncière y est très forte. Elle résulte de la démographie galopante, de l’occupation de la majeure partie de la plaine par les acteurs de développement et des usines de transformation. A ceux là s’ajoute la détention des terres par les anciens dirigeants politiques. L’inégalité à l’accès au foncier se traduit par l’inoccupation d’une assez grande partie de la pénéplaine (terre appartenant à des anciens dirigeants politiques, des propriétaires absentéistes) et par la colonisation des versants et de leur exploitation de façon irrationnelle par les petits paysans. Pour ce qui est de la partie occidentale, la situation est différente. La terre n’est pas un facteur limitant. Les habitats formés des rejetons de villages sont dispersés. Concernant les limites foncières, elles sont davantage connues dans la tête que matérialisées par des écrits ou sur le terrain. Seule une poignée de gens possède des titres fonciers.

232-Des équipements agricoles réduits au strict minimum

L’équipement agricole constitue avec la terre et la main d’œuvre les trois facteurs clefs déterminant le processus de production. L’équipement de base comprend l’ angady, la faucille et la hache. Presque tous les ménages possèdent au moins un angady, l’outil par excellence. Les autres types d’équipement notamment la charrue et la charrette, nécessitant un investissement plus important ne sont possédées que par une minorité de ménages ( au plus 15%).Les équipements lourds tels que les tracteurs et les équipements spécialisés (motopompe, couveuse..) sont inaccessibles pour les habitants de la zone d’étude. L’équipement des producteurs est donc réduit au strict minimum.Dans l’immense majorité des cas les équipements sont la propriété des paysans et ont été achetés neufs. Lorsqu’ils ne sont pas acquis neufs, ils sont soit empruntés ou en propriété partagée. La location apparaît comme un mode d’utilisation marginal.

- 36 - 233-Une main d’œuvre rare mais bon marché

Dans les conditions de sous équipement précédemment analysé, la main d’œuvre constitue avec la terre, les principaux facteurs de production. Sa mobilisation peut prendre trois formes, qui dépendent des ressources disponibles des exploitants, aussi bien humaines que financières. En premier lieu et comme dans toute agriculture sous équipée, les ménages comptent sur leurs propres forces, la main d’œuvre familiale, pour effectuer les travaux des champs.

En second lieu, les exploitants pourront avoir recours au travail salarié . Le recours à la main d’œuvre salariale varie suivant les types de culture. En fait, le salariat agricole est quasiment accaparé par les travaux rizicoles. La superposition inévitable de certains travaux agricoles a provoqué le développement du salariat. Néanmoins le salariat agricole n’est pas rémunérateur : la journée de travail (de 7h30 à 15h) est payée à 3500Fmg pour les hommes et 3000Fmg pour les femmes.

Enfin l’entraide peut jouer un rôle non négligeable d’apport en travail. L’ancienne entraide villageoise a pratiquement disparu, et a été remplacée par des associations de travail plus restreintes, où la réciprocité de l’entraide ne joue qu’entre les membres de l’équipe.

234-Des systèmes de culture diversifiés

Le système de production de la petite paysannerie des Hautes Terres est confronté à la dualité « bas fonds »- « tanety », en ce qui concerne l’organisation et le fonctionnement aussi bien de l’écosystème cultivé que du système social productif. Malgré cette dualité, la production du riz est au centre des préoccupations des paysans et tout leur système de production est articulé autour de ce produit (Jean Chrysostôme RAKOTONDRAVELO 1999).

2341-Généralités

- 37 - La zone d’étude, comme les Hautes Terres, présente une extraordinaire palette de cultures. Les facteurs naturels propres à la région et les impératifs de la nature topographique et hydrographique déterminent principalement deux systèmes de culture : - système de culture basé sur les cultures de rente et le riz pluvial à l’Est - système de culture basé sur les cultures vivrières à l’Ouest

2342-La diversité des cultures : contraintes et atouts du milieu naturel

L’exploitation différentielle des facettes écologiques des terroirs donne lieu à une large diversification des cultures en fonction des aptitudes culturales des sols. Les cultures de colline sont essentiellement vivrières ; graines et tubercules viennent s’ajouter à la production du riz de bas fond. En outre, les agriculteurs doivent développer des stratégies qui limitent au minimum les risques en pratiquant la polyculture. Cette stratégie polyculturale peut être dictée par des conditions économiques : minimisation des risques climatiques et commerciaux ou diversification de l’alimentation. Certes les productions vivrières sont dominées par le riz, mais différentes tubercules sont également produits par la quasi-totalité des ménages. Parmi les cultures sèches, le maïs occupe la première place. Sa primauté tient à deux faits ; d’une part c’est le produit de consommation le plus courant dès que la réserve de riz est épuisée et d’autre part, la préférence pour le mais est due à son prix. Presque tous les ménages cultivent une légumineuse : le haricot ou le soja. En matière de culture maraîchère, les productions sont dominées par la tomate (à l’est). Cette spéculation s’est fortement développée depuis les années 90 malgré les chutes de prix qui peuvent quelquefois descendre jusqu’à 200Fmg le kilo.

2343-L’occupation de l’espace : la mise en valeur du territoire

L’espace agricole est divisée en deux grandes unités : les rizières et les tanety ou les champs de culture sous pluies.

2344 - Les rizières : des espaces productifs rythmés par les crues et décrues des eaux

- 38 - La culture du riz est partout prédominante. Suivant leur alimentation en eau les rizières peuvent être subdivisées en trois catégories :

- Les haute rizières: constituant la frange la plus élevée des rizières, directement en contrebas de la montagne. Ces rizières sont celles où le contrôle et la maîtrise de l’eau sont les plus aisés. Les hautes rizières se trouvent en position privilégiée ; proches des canaux d’amenée d’eau et des sources de montagne elles sont les premières à être repiquées, éloignées de la rivière elles sont les dernières à souffrir de la surabondance de l’eau. Les rendements y sont élevés par rapport à ceux des autres types de rizières.

- Les moyennes rizières : elles forment la frange intermédiaire entre les hautes et les basses rizières. Elles sont irriguées par le surplus d’eau descendu par gravité des rizières supérieures. La date de repiquage qui dépend des pluies peut donc souffrir de retards importants, parfois deux ou trois semaines. En outre, ces rizières sont régulièrement submergées dès que l’inondation prend une ampleur quelque peu inhabituelle.

- Les basses rizières : la riziculture est dans cette frange du terroir non plus irriguée mais submergée. L’irrigation dépendant essentiellement de l’eau de pluie, la date de repiquage est souvent tardive, mi-décembre et parfois même décalée sur janvier. D’autre part dès février les basses rizières sont chaque année sous inondation. Chaque campagne rizicole correspond à un pari dans lequel personne ne cherche à prendre de trop grands risques. Certains propriétaires de ces basses rizières préfèrent même l’option de ne pas prendre de risque du tout. Un autre problème de ces rizières est l’impossibilité d’installer des cultures de contre saison. Au retrait des eaux d’inondation, les basses rizières deviennent sèches.

Pour la partie orientale une grande partie des basses rizières bordant la rivière Manandona n’est plus cultivée du tout (ensablement, inondation, sècheresse). En effet depuis dix ans les crues ne cessent de prendre de l’ampleur d’année en année. La partie occidentale par contre souffre surtout de déficit d’eau retardant les repiquages et rendant toute culture de contre saison impossible.

Une autre caractéristique des rizières des hautes terres que l’on rencontre dans la zone d’étude est, le morcellement accentué des rizières lié entre autre à l’étroitesse du milieu

- 39 - naturel et aux partages successoraux. Après plusieurs générations, la dimension de l’exploitation est devenue si exiguë. Les systèmes de culture de bas fonds sont relativement peu variés. Une culture de riz irrigué pendant la saison pluvieuse (de septembre à avril), suivie des cultures de contre saison (cultures maraîchères, cultures fourragères) lorsque l’alimentation en eau le permet. Les systèmes de cultures se résument en :

• une riziculture annuelle • une rotation annuelle : riziculture irriguée/culture de contre saison. La variabilité réside dans la nature de la culture de contre saison. On peut trouver :

culture vivrière : pomme de terre légumineuses : haricot, petit pois légumes : tomate, concombre…. cultures fourragères : avoine, ray Grass….

La riziculture : une activité toujours aussi prédominante

La riziculture est au centre des préoccupations des agriculteurs malgaches. Cela en dépit du maigre revenu que permet le système rizicole. C’est aussi le domaine où le poids de la tradition se fait le plus sentir. On distingue deux types de riziculture pour notre zone d’étude : la riziculture irriguée et la riziculture pluviale. • La riziculture irriguée

Elle se pratique sur les bas fonds (basses rizières) et sur les hautes et moyennes rizières, légèrement dénivelées les unes par rapport aux autres et descendant en mosaïque complexe vers les bas fonds. La plupart des rizières sont dans le sens de la pente c'est-à-dire allongées de la périphérie de la cuvette vers son centre. Tous les cultivateurs pratiquent la saison rizicole qui coïncide avec la saison pluvieuse. Néanmoins, les conditions topographiques de l’espace cultivé font que les cultivateurs maîtrisent plus ou moins bien la circulation de l’eau. Les rendements, comptent tenu des conditions pédologiques, sont infiniment supérieurs sur les rizières hautes qui donnent 2 à 4 tonnes de paddy à l’hectare. Tandis que les moyennes rizières produisent entre 1.2 à 1.6

- 40 - tonnes par hectare, et les rizières les plus basses submergées par l’eau des pluies ont des rendements qui oscillent autour d’une tonne à l’hectare.

Les pépinières

Les pépinières se trouvent regroupées là où l’irrigation est la plus aisée : - sur le fond encaissé de deux vallées adjacentes, - à l’amont des vallons ou des digitations mineures des plaines ou encore installées à la périphérie des plaines.

Quelquefois les pépinières se trouvent éloignées des rizières et ce qui posent des problèmes de transport au moment du repiquage. La durée du séjour des plants en pépinière est d’environ 45 jours. Ce séjour en pépinière dépend plus de l’arrivée des pluies qui conditionnent l’alimentation en eau des rizières à repiquer que du bon vouloir du paysan.

• La riziculture pluviale La découverte de variétés résistantes au froid par le CIRAD/FOFIFA et la diffusion de celles- ci ont permis le développement du riz pluvial dans la zone d’étude. Le riz pluvial est surtout important pour la partie orientale car il permet de combler les manques et pertes dus à l’inondation. Les cultures de contre saison

La pratique des cultures de contre saison pendant la période sèche et fraîche, naguère considérée comme période morte dans notre agriculture, est bien ancrée dans les habitudes culturales des paysans de la zone d’étude. En effet, les cultures de contre saison apportent d’une part un revenu d’appoint non négligeable pour la viabilité des unités de production et d’autre part un surplus alimentaire appréciable pour la période de soudure. Il s’agit des cultures à cycle végétatif suffisamment court pour pouvoir s’inscrire dans le laps de temps compris entre la récolte du riz et le travail du sol pour la campagne rizicole suivante. La spécialisation des différentes zones, ayant fait l’objet d’une enquête, pour les diverses cultures de contre saison découle certainement des conditions climatiques et des activités prédominantes.

- 41 - La culture de pomme de terre prédomine dans la zone de haute altitude. Par contre dans la partie orientale la culture de tomate se trouve largement en tête. Les cultures de contre saison se pratiquent aussi bien sur rizières que sur tanety (colluvions de bas de pente) ainsi que sur sols alluvionnaires. Les principaux problèmes et contraintes limitant la pratique de culture de contre saison sont : - Le coût de production trop élevé pour être accessible à la grande majorité des producteurs de par l’augmentation difficilement maîtrisable des intrants agricoles. - Le prix des produits agricoles jugé non rémunérateur. - Les problèmes climatiques : sècheresse, gel

2345- Tanety supports des cultures pluviales

Occupant plus de 70% du territoire, les tanety sont les supports des cultures pluviales. A l’Ouest, les tanety sont surtout occupés par les cultures vivrières telles que la patate douce, le manioc, le mais et très peu de riz pluvial. Les cultures de rente notamment la tomate et l’arachide y sont absentes. Il en est de même des cultures sèches comme le soja qui se fait rare également. En ce qui concerne l’occupation des tanety dans la partie orientale, les principales cultures sont les suivantes : riz pluvial, tomate, arachide, soja, maïs, haricot et pomme de terre. L’association de culture est courante. Beaucoup de système de culture sont axés autour des cultures Maïs – Haricot. Souvent ces cultures sont associées. Il est exceptionnel de trouver des cultures de maïs ou de haricot en culture pure. La culture qui entre le plus souvent en rotation avec cette association est le riz pluvial et la pomme de terre pour l’Est et la pomme de terre en monoculture pour l’Ouest. L’année de culture pomme de terre ou riz pluvial remplace la jachère car la fumure est doublée pour ces cultures. En ce qui concerne les arbres fruitiers, ces derniers n’ont qu’exceptionnellement des parcelles qui leur sont consacrées. La plupart du temps, ils sont cultivés en associations avec les cultures vivrières (maïs). Ainsi il est également fréquent de trouver dans les parcelles maïs – haricot des jardins de cage, des arbres fruitiers. Le manioc n’est pas très apprécié des paysans, surtout ceux de la zone orientale . Il occupe la terre pendant au moins 12 mois.

- 42 - Le taro et la patate douce ne sont pas beaucoup représentés à l’Est. A l’Ouest par contre la patate douce constitue un substitut du riz après le maïs.

Photos 11 et 12 : Rizières et tanety de la zone orientale

Photos 13 et 14 : Rizières et tanety de la zone occidentale

Les principales occupations du sols des deux zones sont résumés dans les tableaux et figures suivant.

Tableau 02 : Occupation de l’espace pour la partie orientale :

- 43 - Localisation Type de sol Caractéristiques - affleurements rocheux Sommets Ferrallitique rouge - lambeaux forestiers composés d’eucalyptus et de pinus - pâturage - habitations - arbres fruitiers et cultures vivrières : Pentes Ferrallitique rouge, beige pêcher associés au maïs et haricot clair - cultures sèches : association manioc, arachide, vouandzou, maïs, patate douce ou assolement - habitations - rotation triennale riz pluvial/maïs- Pénéplaine Ferrallitique lessivé sur haricot/pomme de terre alluvions anciennes - association mais/soja/haricot - succession haricot-cultures fourragères - assolement tomate/ pomme de terre/soja - rotation triennale soja/riz pluvial suivi de culture fourragères/pomme de terre - habitations - pêchers associés au haricot. Bas des Colluvions de bas de - riz irrigué/culture de contre saison : pentes pentes tomate, pomme de terre - riz pluvial - taro, cultures maraîchères :tomate, potiron - rizière inondée : maïs, pomme de terre Bas fonds Hydromorphes - riz irrigué/culture de contre saison : pomme de terre, tomate, cultures fourragères Source : Auteur

- 44 - - 45 - Tableau 03 : Occupation de l’espace pour la partie occidentale

Localisation Type de sol Caractéristiques

- affleurements rocheux

- lambeaux forestiers composés Sommets Humifères bruns et d’eucalyptus, de pinus et de jaunes sur matériaux mimosas volcaniques anciens - pâturage - habitations - pêcher, poire, kaki en monoculture ou associés au Pentes Humifères bruns maïs, manioc ou haricot - cultures sèches : rotation maïs/manioc/jachère ou patate douce/manioc/jachère

- habitations

- pommiers, pêchers, kaki,

poiriers associés à des cultures

vivrières : maïs et haricot

- riz irrigué/haricot, pomme de terre en contre saison

Bas des pentes Ferrallitique rouge - cultures sèches : rotation pomme de terre/maïs/manioc/jachère - assolement riz pluvial/patate douce/manioc

- riz irrigué et cultures de contre Bas fonds Hydromorphe saison ; pomme de terre, haricot… - riz irrigué sans culture de contre saison

Source : Auteur

- 46 - - 47 - 2346 -La gestion de la fertilité

Les conditions climatiques précaires, la pression démographique et l’état de pauvreté accrue des sols ne permettent plus un maintien de l’équilibre entre l’exploitation faite par l’homme des ressources naturelles et leur régénération dans le temps et dans l’espace. Les fortes pressions humaine et animale sur le sol, les pratiques culturales inadaptées ont contribué à l’aggravation du phénomène de dégradation et de la réduction de la fertilité des sols. Nombreuses sont les méthodes utilisées par les paysans pour renouveler la fertilité des sols. Ces méthodes varient en fonction des moyens dont dispose l’exploitation.

a) Engrais minéraux Les engrais minéraux utilisés par les paysans qui ont fait l’objet d’enquête sont : NPK (11- 22-16) et BULK, Urée et Dolomie. La dose d’application dépend de la disponibilité de ces derniers sur les marchés locaux et surtout des moyens financiers de l’exploitant. Les engrais minéraux sont apportés sur la pénéplaine dans les systèmes comprenant les cultures suivantes : maïs-haricot, pomme de terre, soja, riz pluvial. Pour la plupart l’apport ne dépasse guère les 25 grammes par trou. b) Engrais organiques

Le fumier C’est l’engrais organique de tous les terroirs et de tous les systèmes de culture. Le fumier est généralement apporté en grande quantité ; quelques charrettes à l’hectare pour les cultures pluviales et les cultures de contre saison. La non disposition de fumier entraîne des difficultés importantes dans le renouvellement de la fertilité, contraignant notamment à trouver d’autres solutions. Le fumier est presque toujours apporté au poquet sur les cultures pluviales, apport localisé pour éviter des dilutions trop importantes qui diminueraient les effets.

Le Compost L’utilisation du compost n’est pas très développée dans la région. Pour les poignées de gens qui l’utilise, le compost est fabriqué avec le mélange de branchages, de déchets ménagers et d’un peu de fumier. Les cultures qui bénéficient des apports de compost sont les tomates et pomme de terre de la plaine.

- 48 - c) Autres méthodes de renouvellement de la fertilité

Conscients de la pauvreté de leur sol, les agriculteurs ont recours à plusieurs moyens de fertilisation traditionnelle.

Soro-kahitra En fait, il s’agit de cendre provenant de l’incinération de matériaux végétaux obtenus par étripage. C’est le seul fertilisant dont disposent les paysans les plus démunis. D’après les dires des utilisateurs, ce type de fertilisant n’augmente que de très peu la fertilité du sol et il est toujours nécessaire d’apporter autres choses si l’on veut obtenir un rendement satisfaisant. L’apport de cendre se rencontre sur les cultures des versants tels la patate douce, l’arachide pour l’Est ; sur toutes les cultures pour l’Ouest.

Photo 15 : Soro-kahitra

- 49 - Asa soritra C’est la méthode par excellence pour renouveler la fertilité de tous les terroirs et de toutes les cultures dans la partie occidentale de la zone d’enquête. Il s’agit d’apporter des terres de tanety sur rizières tous les trois ans. Cette pratique se rencontre aussi sur tanety mais la méthode est un peu différente. Elle consiste à creuser des tranchées et y entasser des débris de végétaux. On aura alors des planches surélevées où les cultures sont installées après que l’on incinère des matériaux végétaux et que l’on ajoute les terres d’à côté sur la cendre et des fosses remplis ou non de débris végétaux de deux côtés des planches. Après 2 ou 3 années de culture les tranchées sont rebouchés et on cultive sur un terrain plat pendant 2 à 3 ans également.

Photo 16 : Parcelles asa soritra

Jachère La jachère est utilisée pour gérer la fertilité des sols, servir de parcours et procurer des ressources fourragères aux animaux, fournir de bois de chauffe et constituer un réservoir de biodiversité végétale et animale. Au fur et à mesure de l’évolution des systèmes agraires, on assiste à une diminution du rôle de la jachère dans la gestion de la fertilité des sols au profit d’abord de l’association de l’agriculture et de l’élevage. Les exploitations qui disposent de troupeaux utilisent le fumier à la place de la jachère.

- 50 - Quand la terre n’est pas un facteur limitant, la jachère reste le moyen le moins onéreux pour restaurer la fertilité du sol. Dans les zones où la pression foncière est forte et où les cultures de rente se développent et les moyens matériels et financiers ne font pas défaut, la jachère tend à disparaître du système agraire. La figure qui suit résume les facteurs qui influencent le système de production végétale.

Figure 4: Représentation schématique des facteurs qui influencent le système de production végétale

- 51 - 235- Les systèmes d’élevage

L’élevage tient une place importante dans l’économie paysanne. En apportant travail, alimentation, argent, fumier ainsi que les autres sous produits, l’élevage intervient de façon prépondérante dans les différents aspects de la vie de l’exploitation notamment sur la gestion de la fertilité et sur la régulation de la trésorerie. On distingue deux types d’élevage : l’élevage bovin et le petit élevage ou l’élevage à cycle court (porcs, volailles) qui demande des investissements de départ moins important que l’élevage bovin et qui permet aux exploitants de dégager rapidement des revenus monétaires et /ou un complément alimentaire. Pour l’élevage porcin, il s’agit uniquement d’atelier d’engrais ; pour l’achat de N cochons une année, le même nombre sera vendu quelques mois plus tard, s’il n’y a pas eu de perte. Le lait et les autres produits de l’élevage (porcs, volailles) constituent souvent la meilleure opportunité d’augmenter le revenu. La facilité de l’élevage est souvent évoquée en particulier pour les porcins et les volailles.

Les changements qui ont affecté le système d’élevage et du système de production en général sont :

- l’intensification avec l’introduction de race moins rustique mais plus productive

- la nécessité d’intégrer les cultures fourragères dans les systèmes de culture

2351- Elevage bovin

L’élevage bovin, constitue la troisième activité agricole après le riz et la tomate pour la partie orientale et la deuxième pour la partie occidentale. C’est un élément moteur de l’économie rurale, mais il reste aussi une activité difficilement accessible à tous. La valeur d’une génisse est au minimum de 3 000 000fmg et les bœufs de trait ne sont pas moins chers ; débourser de telles sommes n’est pas à la portée de tous les ménages. L’élevage bovin est plus ou moins associé à l’agriculture. Si l’élevage se porte bien, les cultures n’ont pas de problème reconnaît la majorité des paysans, en faisant allusion à la fourniture de travail et de fumier de parc. Les bœufs peuvent également piétiner les rizières et tracter les charrettes et charrues.

- 52 - En plus du pâturage naturel de la saison des pluies et du foin d’hiver, les bêtes de trait sont nourries avec des sous produits de la production végétale surtout durant les périodes d’efforts. Les animaux pâturent sur les hauteurs là où l’extension de l’activité agricole a encore laissé de place. Les vaches laitières, par contre nécessitent des dépenses supplémentaires ; achat de fourrages, drèche et provende. L’encadrement sanitaire, assuré en priorité par des vétérinaires privés consiste essentiellement à assurer la vaccination du cheptel et le déparasitage interne. La conduite de l’élevage est déterminée par deux facteurs à savoir la trésorerie, la disponibilité du travail et des ressources alimentaires.

L’élevage des vaches laitières est en pleine expansion grâce à TIKO et FIFAMANOR. L’élevage intensif a des incidences positives sur la gestion de la fertilité. Ce type d’élevage permet une bonne production de fumier et des facilités de trésoreries. Le développement de l’élevage laitier crée des modifications des systèmes de production non seulement en jouant sur l’augmentation du revenu du système d’élevage mais également par la transformation du système de culture en y intégrant les cultures fourragères.

2352- Elevage porcin

L’élevage porcin a une certaine importance dans la région où un ménage sur quatre le pratique et généralement de façon intensive. Les éleveurs de la région sont principalement des engraisseurs. L’engraissement se fait par des apports constitués essentiellement de sous produits agricoles. La porciculture constitue une source de revenus complémentaires et rapidement acquis. Toutefois ce type d’élevage est à haut risque, la maladie de Teschen, la Peste Porcine Classique et la Peste Porcine Africaine sont les maladies qui font le plus de ravage.

2353- Aviculture

L’élevage de volailles est le plus répandu à cause du faible coût d’investissement et de sa rapidité. Cependant ce type d’élevage est également à haut risque. Les effectifs sont souvent affectés par des épidémies sérieuses. Le taux de perte avoisine la plupart du temps les 97%.

- 53 - Si quelques élevages intensifs de poules pondeuses avec achat de provende peuvent être rencontrés, les formes extensives subsistent le plus souvent. Les élevages extensifs permettent d’obtenir sans gros efforts des revenus appréciables et de faire face à des besoins imprévus. L’élevage de basse cour a comme finalité essentielle la commercialisation. Il sert très peu à améliorer la nourriture des éleveurs. A moyen terme, ce sont sans doute les produits du petit élevage qui sont en mesure d’assurer les revenus les plus substantiels.

Figure 05 :Représentation schématique des facteurs qui influencent le système de production animale

- 54 - 236- Les activités para -agricoles

Si l’agriculture est manifestement la première fonction économique qui structure le milieu rural, d’autres activités participent également à l’économie agraire. Elles sont souvent étroitement liées à l’agriculture, en particulier parce qu’elles concourent à la formation du revenu des familles et qu’elles utilisent une partie du travail social. Une des formes les plus fréquentes d’activités extra – agricoles est la vente de force de travail. Dans le milieu rural, l’artisanat constitue également un pôle d’activités non agricoles. Ce sont de petits métiers traditionnels répandus dans les campagnes et qui utilisent les matières premières disponibles sur place. Il s’agit généralement plus de tours de mains que de technique complexe et il ne requiert donc pas de formation professionnelle très poussée. De plus il ne demande pas de gros investissements puisque la plupart des tâches sont effectuées à la main. La vannerie, une de ces activités artisanales de valorisation, est un travail essentiellement féminin pratiqué en période creuse. Les objets confectionnés (nattes, chapeaux, soubiques, balais …) sont écoulés sur les marchés voisins. D’autres types d’artisanat se rencontrent aussi en milieu rural. On peut citer l’artisanat de production (fabrication de charbon de bois et d’outillage agricole) et l’artisanat de consommation qui est destiné à couvrir les besoins fondamentaux.

Photo 17 : Confection de balais et vente de bois de chauffe

- 55 - 237 – Conclusion partielle

Les espaces productifs se divisent en deus : les rizières et les tanety. Des systèmes de cultures très diversifiés sont rencontrés sur les différents terroirs de la zone. La partie orientale a des systèmes de productions axés sur les cultures de rente telle que la tomate et l’élevage intensif. Ceux de la partie occidentale sont par contre, caractérisés par les cultures vivrières, quelque culture de rente notamment la pomme de terre et l’élevage de bovin de trait. Plusieurs méthode de renouvellement de la fertilité sont employées par les exploitations pour restaurer au sol les éléments exportés et pour augmenter les rendements. L’Agriculture est manifestement le principale activité en milieu rural mais d’autres activités comme l’artisanat contribue également à la constitution des revenus monétaires des exploitations. La zone d’étude est caractérisée par une forte présence d’acteurs de développement.

- 56 - III-La variabilité des systèmes de production

La variabilité des systèmes de production résulte des interactions de différents facteurs que l’on peut regrouper en facteurs historique, temporelle, spatial, élite, projet, et niveau de capitalisation. Cette diversité s’exprime à travers : - les systèmes de cultures tant par les cultures pratiquées que par les techniques utilisées - les systèmes d’élevage tant par les types que par les pratiques - la taille de l’exploitation ; l’accès au foncier et au matériel - le financement des activités de l’exploitation Les systèmes de production de la partie occidentale se fondent sur les cultures vivrières caractérisées par des périodes de jachères assez longues. Ce sont des systèmes plus ou moins équilibrés à bas niveau de travail, d’intrants et de production. A l’Est par contre, les systèmes de production se fondent soit sur les cultures de rente soit sur le système d’élevage ou sur les deux. Ce sont des systèmes dont la viabilité dépend essentiellement des valeurs marchandes des produits agricoles. Ils sont donc plus vulnérables aux fluctuations des prix sur le marché .

III -1- Les facteurs de la variabilité

Les facteurs suivants entrent dans la détermination des capacités des différentes catégories d’exploitants à intégrer les innovations techniques et organisationnelles.

311-Le facteur historique

Les variantes régionales apparues au cours du temps résultent de l’ancienneté de l’occupation de l’espace. Les facteurs historiques sont à l’origine d’une inégale ancienneté de l’occupation humaine, elle-même source de transformations divergentes : différenciations sociales, disparités géographiques, ouverture aux communications. La zone orientale commençait à être prospère dans les années 1900, alors que la zone occidentale restait à l’écart de toute innovation jusqu’à l’heure actuelle. L’enclavement en est un le premier responsable, mais d’autres facteurs que nous verrons ultérieurement ont aussi fortement influencé cette différenciation.

- 57 - 312-Le facteur spatial

La topographie du milieu (relief accidenté et pénéplaine) et le climat qu’il jouit permettent une large gamme de cultures. Ainsi l’exploitation des différentes facettes écologiques (versants, plaines, collines et bas fonds irrigables) confère à la région des potentialités agronomiques diversifiées. Un autre facteur spatial est l’accessibilité. L’expérience rurale de beaucoup d’intervenants se réduit à un bref visite. Il s’en suit que les actions de développement sont concentrées et limitées aux zones d’accès facile. ; sur la route nationale ou proches des grands axes de circulation. Le développement le plus notoire se fait tout au long des grands axes de circulation. Les services de base les mieux équipés se trouvent le long des routes. Par contre les populations rurales les plus pauvres se trouvent dans des régions plus éloignées. Car pour survivre ces gens là ont dû céder petit à petit leurs terres aux riches, quitter les zones de peuplement dense et partir à la recherche de terrains domaniaux ou se convertissent dans l’exploitation forestière.

313-Le facteur temporelle

L’avance ou le retard dans l’adoption des innovations est très important. Tout avance ou retard se fait sentir surtout pour le système d’élevage car l’amélioration génétique et l’augmentation des performances y afférentes demandent du temps. Concernant le système agraire ceux qui ont pris de l’avance dans l’adoption de nouveaux systèmes de culture sont devenus les pionniers. Les retardataires, ceux qui ont la fâcheuse habitude d’attendre ce que cela va donner, enregistrent des retards souvent importants par rapport aux pionniers.

314-Le facteur projet

Les nouvelles interventions rurales subissent des distorsions du fait des projets déjà existant. Les nouveaux intervenants sont souvent orientés vers les endroits où l’on sait qu’il y a déjà un projet en cours, auquel on affecte de l’argent et du personnel. Ces zones deviennent des centres d’intérêts et d’attention qui se renforcent mutuellement. Tandis que d’autres restent dans leur précarité.

- 58 - 315-Facteur élite

Elite désigne les éléments les moins pauvres, les mieux cultivés, les politiciens en d’autre terme, les plus influents des populations rurales. Ce sont eux les principaux informateurs, porte-parole des intérêts et aspirations du village. Ils expriment ce qui leur parait être les priorités pour le développement. Ce sont également eux qui reçoivent les conseils et les services des équipes de vulgarisation. Souvent ces élites ont les moyens pour réaliser les essais expérimentaux (terre et moyens financiers) qui précèdent les innovations techniques. Ainsi ils ont des relations privilégiées avec les bailleurs de fonds et les acteurs de développement. .Selon Paul DEVITT, 1977 : « Les pauvres en général ne se font pas remarquer, ils ne s’expriment pas, ils ne sont pas organisés. On n’entend pas leur voix dans les réunions publiques des communautés où selon la tradition, seuls les notables expriment leurs points de vue. Il est rare se trouver une association ou une institution vraiment représentative de la population pauvre d’une communauté ou d’une région. Le pauvre est un être socialement résiduel, le dernier de la file, le plus difficile à rencontrer et le plus difficile à appréhender ».

316-Le facteur ressources en capital

Comme il a été évoqué précédemment, ceux qui disposent d’assez de ressources en capital sont classés parmi les élites. Ces exploitants se différencient nettement des autres car ils peuvent consacrer leur capital pour les avances aux cultures (coût des travaux agricoles, achat de semence et d’intrants). Leur disponibilité à prendre des risques pour des investissements importants ou à long terme creuse l’écart entre les pauvres et les riches.

- 59 - Les différents systèmes de culture de la zone d’étude

Photo 18 et 19 : SC de tanety associant arbres fruitiers et cultures vivrières

Photo 20 et 21 : SC associant cultures vivrières et cultures de rente

Photo 22 et 23 : Mais et tomate principales cultures de la zone d’étude

- 60 - Les systèmes d’élevage

Photo 24 et 25 :Elevage bovin Photo 26 et 27 : Elevage porcin

Photo 28 et 29 : Elevage avicole

- 61 - III -2- Typologie des systèmes de production

Aucune action de développement ne doit être entreprise que si le fonctionnement des systèmes de production est bien appréhendé par les acteurs de développement. Ainsi l’étude du fonctionnement par le biais des enquêtes aboutissant à l’établissement de la typologie est une des étapes obligatoires de toute étude préliminaire aux opérations de développement agricole.

La construction des typologies est également utile dans le cas où elle permet de mieux cerner les problèmes communs, de regrouper les exploitations et de suivre l’évolution de chaque groupe.

321- Les critères de différenciation

Pour notre cas, nous avons retenu pour bâtir la typologie les critères qui nous semblaient les plus déterminants pour expliquer les choix de production des agriculteurs et leurs résultats économiques. Ainsi, nous avons deux grands groupes de producteurs. On a les producteurs de la partie orientale pour lesquels le premier critère retenu est l’élevage laitier car il reflète nettement le choix des producteurs et leur niveau de capitalisation. L’élevage de trait en est le deuxième et enfin les cultures de rente.

L’autre groupe de producteurs est constitués des agriculteurs de l’Ouest dont les systèmes de production sont, par contre, basés sur les cultures vivrières. Les critères retenus pour la partie occidentale sont la pratique de cultures de rente qui mettent en exergue que l’exploitation a suffisamment de ressources foncière et financière et la possession de bœuf de trait.

Ces deux grands groupes sont ensuite subdivisés en dix catégories ayant chacune ses caractéristiques ; performances, atouts et contraintes. Les figures qui suivent, illustrent les critères retenus pour chacun des deux groupes.

- 62 - Typologie des système de production de la zone orientale

Avec culture de rente Catégorie 01 : 8% Exploitations possédant des bœufs de trait Pas de culture de rente Catégorie 02 : 3%

Exploitations élevant des vaches laitières Avec culture de rente Catégorie 03 : 5,5% Exploitations ne possédant pas de bœuf de trait

Pas de culture de rente 0%

Avec culture de rente Catégorie 04 : 2,5%

Exploitations possédant des bœufs de trait

Pas de culture de rente 0%

Exploitations sans vache laitière Avec culture de rente Catégorie 05 : 36%

Exploitations ne possédant pas de bœuf de trait Pas de culture de rente Catégorie06 : 43%

- 63 - Typologie des système de production de la zone occidentale

Exploitations avec bœuf de trait Catégorie 07 : 1,5%

Exploitations avec culture de rente

Exploitations sans bœuf de trait Catégorie 08 : 42,5%

Exploitations avec bœuf de trait Catégorie 09 : 3%

Exploitations sans culture de rente

Exploitations sans bœuf de trait Catégorie 10 : 53%

- 64 - 322- Les différentes catégories de système de production

Catégorie 01

Caractéristiques du système de production

Les exploitants de la catégorie sont essentiellement des migrants fonctionnaires arrivés avec des capitaux. Leurs capitaux assez importants leur ont permis d’acquérir petit à petit des terres dont la superficie dépasse largement 1 ha et en même temps ils louent des parcelles du centre FIFAMANOR. Ce sont des exploitations à niveau d’équipement attelé. Le nombre d’actifs familiaux ne dépasse guère 2. très souvent les exploitations de cette catégorie sont constituées par des familles peu nombreuses. Chaque exploitation emploie en moyenne 2 main d’œuvre permanentes et des salariés agricoles saisonniers. Ce groupe d’exploitations pratiquent l’élevage laitier, l’élevage de trait et cultivent comme culture de rente des cultures maraîchères.

Système de culture

Terroir Système de culture Reproduction de la Destination de la fertilité production Rotation annuelle riz de submersion/culture Bas fonds de contre saison Fumier Consommation notamment des NPK Vente cultures maraîchères Urée Elevage et des cultures fourragères Rotation triennale Riz Fumier Plaine pluvial/pomme de NPK Consommation terre/Soja- maïs Urée Vente

- 65 - Système d’élevage

Atelier d’élevage Caractéristiques Elevage laitier 2 à 4 têtes de vaches PRN Elevage de trait 2 bêtes utilisées pour la traction des matériels attelés Elevage porcin Douzaine de têtes

Remarques

Les exploitants de cette catégorie ont pu investir dans l’élevage et les cultures de rente grâce aux capitaux qu’ils possèdent. Avec les bénéfices qu’ils ont accumulés avec les années, ils sont devenus les propriétaires terriens et des grands fermiers. Néanmoins ils sont limités du point de vu foncier car les ressources en terre de la région étant faible et les autochtones ne cèdent leur terre qu’en cas de nécessité.

Ne parvenant pas à accéder au foncier que pour de courte durée (renouvellement du contrat tous les ans) les exploitants n’ont souvent pas intérêt à réaliser des investissements à rentabilité différée tels les fumures de redressement, plantation d’arbres fruitiers, aménagements de défense et de restauration des sols.

Les exploitations de cette catégorie fonctionnent à la manière des entreprises, grâce à des ressources stables et suffisantes (RNA), elles peuvent prendre des risques d’investir pour augmenter davantage leur profit.

Le système de production mis en œuvre exige une quantité de force de travail supérieure à celle que la famille elle-même peut fournir. Il leur est donc nécessaire de recourir à l’emploi de main d’œuvre extérieure, permanente et saisonnière, dont la rémunération peut prendre plusieurs formes : salaire en argent, rémunération par nature.

- 66 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 01

25000000

RNA

20000000 Revenu/actif (Fmg)

Elevage de trait Redistribution

15000000 Elevage laitier

10000000 Elevage porcin

SC 02 5000000

SC 01

0 0 50 100 150 200 250

-5000000 Surface/actif (a)

- 67 - Catégorie 02

Caractéristiques du système de production

Les exploitants de ce type sont dans la majorité des cas des natifs ayant adoptés très tôt les innovations et les améliorations techniques et raciales notamment celles apportées par FIFAMANOR. Ils constituent avec les paysans de la catégorie 03 les grands éleveurs de la région. Il s’agit donc d’exploitations patronales de grande surface avec un cheptel bovin important. Le niveau d’équipement des exploitations de cette catégorie est attelé. Ces exploitations sont aussi caractérisées par un nombre élevé d’actifs et de bouches à la fois. Etant originaire de la région, ces fermiers possèdent environ 3 ha de terre. Toutefois cela ne les empêche pas d’emprunter à titre gratuit des rizières appartenant à des parents pour y cultiver des fourrages. Les nombreuses tâches afférentes aux soins quotidiens à apporter aux animaux d’élevage, nécessite l’embauche de manœuvres permanents. Toutes les productions du système de production végétale sont auto consommées.

Système de culture

Le tableau ci- après résume le système de culture de la catégorie 02

Terroir Système de culture Reproduction de la Destination de la fertilité production

Bas fond Monoculture de riz Fumier Consommation irriguée Rotation biennale de Plaine riz pluvial/Cultures Fumier Consommation fourragères :Avoine Urée Elevage Ray grass et maïs NPK

- 68 - Système d’élevage

Atelier d’élevage Caractéristiques Plus d’une dizaine de têtes de vaches de race Elevage laitier pure PRN Elevage de trait 4 à renouveler tous les 4 ans Une vingtaine de poules nourries par Aviculture divagation

Remarques

Etant donné le travail impliqué par les soins à apporter à l’élevage bovin, ces exploitations n’engraissent que très rarement des porcs .

Le fait que l’essentiel de la force de travail investie dans l’exploitation soit familiale n’exclut pas le recours épisodique à la main d’œuvre saisonnière.

Une grande partie voire même la totalité de la production de mais est consommée par le système d’élevage (ensilage). Les cultures fourragères sont ici une nécessité.

La viabilité du système de production est assurée par le système d’élevage.

La capitalisation prend la forme d’un accroissement progressif de la taille des troupeaux et de la superficie des terrains. La cessation d’un bétail n’intervient que lorsque l’exploitant souhaite procéder à des investissements productifs.

- 69 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 02

18000000

Elevage de trait 16000000 Redistribution

Revenu/actif (Fmg) 14000000

12000000

10000000

8000000

6000000 Elevage laitier

4000000

2000000 SC 02

0 0 1020304050 SC 01 -2000000 Surface/actif (a)

- 70 - Catégorie 03

Caractéristiques du système de production

Cette catégorie est composée de riches autochtones (descendants des nobles ou anciens dirigeants), et des migrants riches. Les exploitants de la catégorie ont des relations privilégiées avec les acteurs de développement. Sur le plan foncier, ce sont des propriétaires terriens exploitant plus de 2 ha acquises par héritage et achat ou en location. Ils ont accès à tous les terroirs. Le niveau d’équipement est de type attelé, avec possibilité de location de matériel motorisé. Ce sont des exploitants de type patronal, peu d’actif et important achat de force de travail. Très souvent une ou deux main d’œuvre travaille dans l’exploitation de façon permanente. Les exploitants de ce groupe pratiquent l’élevage intensif de vaches laitières et de porcs et cultivent des cultures de rente telles la pomme de terre, le soja mais rarement de la tomate.

Système de culture

Le tableau suivant résume le système de culture de le catégorie 03

Terroir Système de culture Reproduction de la fertilité Destination de la production Rotation annuelle : Fumier , NPK , et urée et en Consommation riz irrigué et contre grande quantité pour les Elevage Bas fonds saison : pomme de cultures de contre saison Vente terre et fourrages Rotation triennale Fumier, NPK et dolomie Consommation Bas de maïs –haricot Vente pente /arachide /soja Rotation triennale riz Fumier, NPK, urée, et dolomie Consommation Plaine pluvial/pomme de Elevage terre /soja Vente

Système d’élevage

- 71 - Le système d’élevage est complexe. L’élevage a une place prépondérante dans le système de production. A lui seul, il constitue le 5/6 du revenu agricole. Nombreux sont les types d’élevage rencontrés dans les exploitations de type patronale à savoir l’élevage bovin (de trait et laitier), l’élevage porcin et l’aviculture.

Tableau résumant le système d’élevage de la catégorie

Atelier d’élevage Caractéristiques Elevage laitier Race Pie rouge norvégienne ; nombre 4 à 6 Elevage de plus d’une centaine de poules Aviculture pondeuses Elevage porcin Engraissement de 6 à 10 têtes pendant 6 mois

Remarque

Cette catégorie ne pratique pas d’association de culture. Elle pratique un élevage d’épargne et ils y investissent leur économie.

Les paysans utilisent des insecticides pour la conservation des produits agricoles.

Les exploitants de cette catégorie ont recours à la motorisation (location) pour certains travaux agricoles.

- 72 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 03

60000000

50000000 RNA

Revenu/actif (Fmg) Redistribution Porciculture

40000000 Aviculture

30000000

20000000 Elevage laitier

10000000 SC 03

SC 02

0 0 50 100 150 200 250 300

SC 01

-10000000

Surface/actif (a)

- 73 - Catégorie 04

Caractéristiques du système de production

Les exploitants rassemblés dans cette catégorie sont des natifs ou des migrants très anciens. Ils sont caractérisés par la pratique de cultures de rente, l’élevage de bœufs de trait et de suidés. La superficie des rizières pour exploitations regroupées dans cette catégorie est comprise entre 40 et 50 a. Les cultures de rente sont cultivées sur les tanety d’environ 70 a. Le niveau d’équipement est attelé lourd.

Système de culture

Terroir Système de culture Reproduction de la Destination de la fertilité production Rotation annuelle riz irrigué/Contre saison : Fumier Consommation Bas fond assolement tomate, NPK Vente haricot, pomme de terre Rotation triennale riz pluvial/maïs- Plaine haricot/pomme de Fumier Consommation terre assolement NPK Vente patate douce

Système d’élevage

Atelier d’élevage Caractéristiques Elevage de trait 2 renouvellement tous les 5 ans Engraissement de 4 têtes au plus durant 5 Porciculture mois Aviculture Une trentaine de volailles

- 74 - Remarques

L’engraissement de porcs est généralement limité du fait des faibles ressources en sous produits et en provende.

Faute de terre, les exploitations de la catégorie 04 n’ont pas la possibilité de développer les cultures de rente. Leur accumulation est donc plus faible par rapport aux catégories précédentes et leurs ressources en capital sont plus limitées.

Les produits du petit d’élevage notamment les volailles sont vendus à Antsirabe ou quelques fois même à Antananarivo lors des fêtes de l’indépendance et de fin d’année.

- 75 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 04

1000000

Porciculture

Revenu/actif (Fmg) 800000

Aviculture

Elevage de trait

600000

SC 02 400000

SC 01 200000

0 0 5 10 15 20 25

-200000

Surface/actif (a)

- 76 -

Catégorie 05 Caractéristiques du système de production

Ce sont des natifs n’ayant pas pu adopter les innovations en ce qui concerne l’élevage. Ils ne possèdent ni de bœuf de trait ni de vache laitière. Ils se sont penchés plutôt sur les cultures de rente. Les paysans de la catégorie 05 sont propriétaires de moins de 50 a de rizières et de plus de 1 ha de tanety acquises par héritage et achat. Les équipements de ces exploitations sont de type manuel. A cela s’ajoute les équipements nécessaires aux traitements des cultures : pulvérisateurs. La main d’œuvre familiale est très mobilisée. Des main d’œuvres quasi- permanentes et des salariés agricoles saisonniers aident la famille dans l’accomplissement des tâches agricoles.

Système de culture

Le tableau qui suit résume le système de culture des exploitations de la catégorie 05

Terroir Système de culture Reproduction de la Destination de la fertilité production Rotation annuelle Riz de submersion/ contre Bas fond saison : cultures Fumier Consommation maraîchères à savoir NPK Vente tomate, poivron, petit Urée pois, haricot. Association de culture pérenne (arboriculture Bas de pente fruitière : pêcher, Fumier Consommation vigne) et de cultures NPK Vente annuelles telles que le maïs et haricot dans le jardin de case Rotation triennale maïs- haricot/patate douce/manioc Rotation triennale Plaine pomme de terre/riz Fumier Consommation pluvial/maïs- haricot- NPK Vente tomate

- 77 - Système d’élevage Le tableau suivant représente le système d’élevage de cette catégorie qui on le peut dire est assez simple.

Atelier d’élevage Caractéristiques Porciculture Engraissement de 2 têtes pendant 3 à 6 mois Une quinzaine de poule nourries par Aviculture divagation

Remarques

Le système de production des exploitants de cette catégorie garantie des revenus suffisants pour assurer la survie et le bien être. Ces agriculteurs parviennent à produire des biens agricoles destinés pour une large part à la vente. Les revenus monétaires peuvent non seulement couvrir les besoins de consommation mais ils permettent des achats nécessaires au maintien et à l’augmentation du niveau de vie de la famille et du niveau de production (renouvellement et amélioration des équipements).

- 78 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 05

1400000

Porciculture 1200000 Aviculture Revenu/actif (Fmg)

1000000

SC 03

800000

600000

400000 SC 02

200000

0 0 5 10 15 20 25 30 SC 01

-200000

Surface/actif (a)

- 79 -

Catégorie 06

Caractéristiques du système de production

Les exploitations ne possèdent ni de vache laitière ni de bœuf de trait et toutes leurs productions sont auto consommées. Les paysans de cette catégorie sont constitués de natifs qui ont quasiment tout perdu après les crises des années 80 ou après les pertes dues aux fluctuations des prix des cultures de rente ou ont été très touchés par les aléas climatiques ou autres accidents. Ce sont des exploitations qui se salarient, et exploitant une surface relativement faible. La vente de force de travail constitue donc une source de revenu non négligeable car elle permet la survie de la famille.

Système de culture

Terroir Système de culture Reproduction de le Destination de la fertilité production Rotation annuelle riz irrigué/contre Fumier Consommation Bas fond saison :pomme de Cendre terre, haricot Assolement riz Bas de pente pluvial, maïs-haricot, Fumier Consommation arachide, pomme de Cendre terre Rotation biennale Pentes patate douce/manioc Cendre Consommation

- 80 -

Système d’élevage

L’élevage est très peu développé dans ces exploitations : pas de bovin, quelquefois un porc engraissé pendant quelques mois et une à deux poules. Le produit brut généré par l’élevage est donc très faible.

Atelier d’élevage Caractéristiques Aviculture Une dizaine de volailles au plus

Remarques

C’est dans les exploitations de cette catégorie que l’on rencontre des associations de cultures très spectaculaires. On peut trouver sur une même parcelle plusieurs espèces. La part des différentes cultures est conforme à l’ensemble de la zone ; une partie plantée en maïs et haricot, le reste est partagé entre pomme de terre, patate douce, riz pluvial et plus rarement taro, manioc, arachide et soja.

Pour le renouvellement de la fertilité des sols cultivés les paysans de cette catégorie utilisent la cendre (soro-kahitra) et achètent du fumier quand ils en ont les moyens. Les produits de récolte sont auto consommés. Si ce n’est pas le cas ils sont vendus verts (haricot) pour subvenir aux besoins urgents en argent. Etant données ces faibles rentrées d’argent procurées par le système de production, nous comprenons pourquoi ces exploitations cherchent à se salarier.

D’emblée, la question d’argent s’avère la pierre d’achoppement ; fond de démarrage (achat de porc), fond de roulement (alimentation), où les trouver ?

L’achat à crédit d’une vache laitière ou de porcs est considéré par les paysans de cette catégorie comme étant l’évolution souhaitable de leur exploitation.

- 81 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 06

800000

700000 Revenu/actif (Fmg)

600000

RNA 500000

400000

300000

Aviculture

200000 SC 02

SC 03 SC 01 100000

0 024681012

-100000 Surface/actif (a)

- 82 - Catégorie 07

Caractéristiques du système de production

Les exploitants de la catégorie 07 sont des autochtones, ayant hérités et pris en possession beaucoup de terres cultivables. Les exploitations sont caractérisées par un nombre élevé de bouches et d’actifs. Ces exploitations possèdent des bœufs de trait et une partie de leur production est destinée à la vente. Les équipements des exploitants de ce groupe est du type attelé lourd.

Système de culture

Terroir Système de culture Reproduction de la Destination de la fertilité production Rotation annuelle riz Bas fond Fumier Consommation irrigué/contre saison : NPK Vente pomme de terre Rotation : - pomme de terre/maïs/manioc Bas de pente /jachère Fumier Consommation - pomme de Vente terre/patate/ manioc/jachère Rotation pomme de Pentes terre/patate Fumier Consommation douce/manioc/jachère Vente

- 83 - Système d’élevage

Atelier d’élevage Caractéristiques Elevage de trait 6 à 8 têtes Engraissement de 4 à 6 bêtes pendant 5 mois Porciculture Trentaine de volailles nourries par divagation Aviculture

Remarques

Pour les paysans de cette catégorie, la terre n’est pas un facteur limitant, la jachère peut durer 5 à 6 ans. Ce sont des exploitations qui possèdent des surfaces importantes. En effet, les exploitants sont propriétaires de tanety supérieurs à 1ha et des rizières pas moins de 50a.

Avec la quantité de travail impliquée par les surfaces cultivables, la main d’œuvre familiale est tout le temps sollicitée. Ces exploitants emploient même un nombre important de journaliers, voire des employés permanents.

Le surplus de riz est vendu pendant la période de soudure.

- 84 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 07

4000000

3500000

Revenu/actif (Fmg) RNA 3000000

Redistribution Porciculture 2500000

Aviculture

2000000

SC 03

1500000

SC 02 1000000

500000 SC 01

0 0 20 40 60 80 100 120

-500000 Surface/actif (a)

- 85 - Catégorie 08

Caractéristiques du système de production

Les exploitations groupées dans cette catégorie ont un niveau de vie très bas. Il s’agit des jeunes ou des vieux n’ayant que des surfaces cultivables restreintes à la suite des partages successoraux et qui sont dans l’obligation de vendre de la force de travail pour survivre. Les cultures de contre saison telle la pomme de terre assure une rentrée d’argent permettant à la famille de se nourrir pendant la période de soudure.

Système de culture

Terroir Système de culture Reproduction de la Destination de la fertilité production Rotation annuelle riz de Soro- kahitra Consommation Bas fond submersion/pomme Asa soritra Vente de terre -haricot Jachère Rotation pomme de Asa soritra Bas de pente terre/maïs/patate Soro-kahitra Consommation douce/manioc/jachère Jachère Vente Rotation Pomme de Asa soritra Consommation Colline terre/patate douce Jachère Vente /manioc Soro – kahitra

Système d’élevage

Le système d’élevage est très simple ; une dizaine de volailles au plus. Ces dernières ne font l’objet d’aucune attention particulière.

Atelier d’élevage Caractéristiques Aviculture Une dizaine d’animaux nourries par divagation

- 86 -

Remarques

Il s’agit bien souvent d’une situation de grande misère dans laquelle la subsistance de la famille au jour le jour dépend du travail de la journée. Un même d’accident (aléas d’ordre climatique, sanitaire et économique) sans conséquence grave pour les exploitants aisés, leur est dramatique. Etant déjà fortement endettés pour leur besoin de consommation, les exploitants de cette catégorie n’ont pas intérêt à s’endetter davantage pour acheter les intrants et matériel pour mettre en œuvre des innovations dont les résultats peuvent être très élevés.

Pour minimiser les risques de mauvaises récoltes, ces paysans s’efforcent d’associer sur un même champ plusieurs espèces et variétés végétales. Toutes ces plantes n’étant pas affectées de la même façon par les aléas climatiques et phytosanitaires, les propriétaires peuvent toujours espérer obtenir quelque chose de leur parcelle de culture. Cette pratique vise donc pour l’essentiel à diminuer la probabilité de rien avoir à récolter.

L’insuffisance de semence et de ressources foncières limite parfois l’extension des cultures

Les rendements obtenus par les exploitants de cette catégorie sont maigres car ils n’ont pas les moyens de fertiliser leurs terres.

- 87 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 08

1200000

1000000

Revenu/actif (Fmg) 800000 RNA

600000

SC 03

Aviculture

400000 SC 02

200000

SC 01

0 0 1020304050

-200000 Surface/actif (a)

- 88 - Catégorie 09

Caractéristiques du système de production

Ce groupe d’exploitants sont généralement peu fortunés mais ils arrivent quand même à subsister grâce aux multiples activités que ses actifs pratiquent à savoir l’élevage de trait, l’élevage à cycle court, l’artisanat et la vente de force de travail durant la période de repiquage (salaire journalier presque doublé en cette période).

Système de culture

Terroir Système de culture Reproduction de la Destination de la fertilité production Rotation annuelle riz irrigué/contre saison : Fumier Bas fond pomme de terre, Soro -kahitra Consommation haricot Rotation - pomme de terre/ riz pluvial/maïs haricot/manioc Colline / jachère Fumier Consommation - pomme de Soro-kahitra terre/patate douce/manioc jachère

- 89 - Système d’élevage

Atelier d’élevage Caractéristiques Elevage de trait 2 animaux renouvelés tous les 5 à 6 Elevage porcin 4 animaux engraissés pendant 5 à 9 mois Aviculture Quinzaine de volailles

Remarques

C’est dans cette catégorie qu’on trouve des exploitations qui élèvent systématiquement de jeunes porcelets avant de les céder faute de moyens pour pousser l’engraissement plus loin.

L’artisanat est une activité annexe qui n’est pratiquée que pendant un trimestre par an. Les actifs confectionnent des soubiques. Ces travaux de confection prennent beaucoup de temps cependant ils ne permettent que de très maigres revenus.

Les revenus externes, outre l’artisanat sont obtenus grâce à la vente de force de travail qui constitue également une rentrée d’argent ou de vivres (un Goblet de paddy soit environ 1Kg de riz blanc par journée de travail) pour le système de production.

- 90 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 09

3000000

2500000 Revenu/actif (Fmg) RNA

2000000 Elevage bovin

Porciculture Aviculture

1500000

1000000 SC 02

500000

SC 01

0 0 10203040506070

-500000 Surface/actif (a)

- 91 - Catégorie10

Caractéristiques du système de production

Cette catégorie regroupe des anciens migrants qui étaient autrefois à la recherche de terres cultivables. Toute leurs productions sont auto consommées.

Système de culture

Terroir Système de Reproduction de la Destination de la production fertilité production Rotation riz irrigué/ Bas fond contre saison : pomme Soro-kahitra Consommation de terre, haricot Asa soritra Rotation pomme de Bas de pente terre/maïs – Soro- kahitra Consommation haricot/manioc/jachère Asa soritra Rotation patate Soro-kahitra Pente douce/manioc/jachère Asa soritra Consommation

Système d’élevage

Le système d’élevage de cette catégorie est très simple.

Atelier d’élevage Caractéristiques

Aviculture Une dizaine de tête

- 92 - Remarques

Dans les exploitations de cette catégorie, les ressources disponibles ne permettent pas d’assurer la survie de la famille. La main d’œuvre familiale se trouve dans l’obligation de chercher du travail ailleurs. Très souvent la fonction économique de ces exploitations est de fournir de la main d’œuvre à bon marché pour les grandes exploitations familiales. L’exploitant n’est pas en mesure d’intensifier faute de :

- Capital fixe : leurs champs de culture sous pluies sont situés sur les pentes, donc sur les terres les moins fertiles du terroir. De plus ces terres ne sont pas fertilisées.

- Capital circulant : l’exploitation est sous dotée en capital ; pas de culture de rente, récolte au fur et à mesure des besoins (ex : pomme de terre), produits agricoles vendus verts ou à bas prix pour subvenir aux besoins quotidiens (ex : haricot), et pas d’intrants (insuffisance de moyens financie00rs, pas d’élevage intensif). La commercialisation d’une petite part du paddy récolté et des ventes occasionnelles d’un produit du petit élevage sont fréquentes. Les paysans de cette catégorie pratique une association de plusieurs cultures pour optimiser l’utilisation de la surface disponible et pour minimiser les risques.

- 93 - Courbe d'élaboration du revenu de la catégorie 10

1000000

900000

800000 Revenu/actif (Fmg)

700000

600000

RNA 500000

400000

300000

Aviculture 200000 SC 03

SC 02 100000

SC 01

0 0 5 10 15 20 25

-100000 Surface/actif (a)

- 94 - 323-Le seuil de reproduction

C’est le revenu minimal qu’un système de production doit permettre pour satisfaire les besoins fondamentaux.

Tableau 4: Calcul du seuil de reproduction par bouche

Produit Quantité annuelle Prix unitaire Total

Riz (kg) 80 2500 200000

Maïs (kg) 90 1250 112500

Manioc (kg) 60 750 45000

Patate (kg) 45 1000 45000

Haricot (kg) 40 2000 80000

2,4 10000 24000 Viande (kg) Café (KP) 26 3000 78000

Sucre (kg) 6 6000 36000

Sel (kg) 6 3000 18000

Pétrole (l) 12 3500 42000

Savon 26 1500 39000

Allumettes 26 350 9100

Médicament 12 1000 12000

547 250 137000 Tabac Déplacement 4 5000 20000

Habillement 2 15000 30000

Total annuel 927600 Source : Enquête

- 95 - Toutes les exploitations qui n’atteignent pas au moins ce seuil de reproduction sont vouées, à plus ou moins terme, à disparaître. Les exploitations dont la reproduction n’est pas assurée (disponible par bouche < 927600Fmg/an) ne sont pas en mesure de nourrir convenablement les bouches. Elles sont caractérisées par un endettement profond nécessitant pour les remboursements la vente sur pied des récoltes et par l’absence d’épargne pour le renouvellement du matériel agricole. La dégradation des moyens de production va jusqu’à la vente progressive du foncier et du cheptel en propriété. De telles exploitations vont de mal en pis ; baisse de la productivité du travail et du revenu, difficultés de plus en plus grandes pour rembourser les emprunts, décapitalisation progressive. En cas d’accidents climatiques, chute des prix sur le marché ou encore une dépense exceptionnelle (maladie ou décès), faute de capital circulant les exploitations se trouvent dans l’obligation de céder une partie de leurs moyens de production. Enfin elles disparaîtront avec l’exode rural d’une partie ou de la totalité de la famille. Tels sont les cas des catégories 04, 06, 08 et 10. Certaines exploitations arrivent tout juste à vivre avec le peu de revenu que ses actifs obtiennent avec les moyens de productions en leur possession (reproduction simple). Pour les exploitations qui disposent d’un surplus qui pourra constituer la base d’une épargne (disponible par bouche largement supérieur au seuil de reproduction), il y a accumulation de capital et on parle d’une reproduction élargie ou d’une capitalisation ; cas des catégories 01, 02, 03, et 07. Les catégories les plus démunies sont les plus représentées dans la zone (cf. pourcentage dans les typologies). Sans intervention appropriée pour ces catégories (crédit porcelet, crédit de campagne, Grenier Commun Villageois.. ), les systèmes de production de ces dernières risquent de disparaître et les exploitations patronales se trouveront également en difficulté face à la pénurie de main d’œuvre. Les courbes suivantes récapitulent les situations des différentes catégories de systèmes de production dans la région .

- 96 - Disponibles/bouche des 10 catégories

100000000

3

1 10000000 2

7 5 9 1000000 Disponible/bouche (Fmg) 6 8 4 10 100000

10000

1000

100

10

1 0 20 40 60 80 100 120 140 160 Surface/bouche (a)

- 97 - Revenu par actif des 10 catégories

60000000

3 50000000 Revenu/actif (Fmg)

40000000

30000000

1

2 20000000

10000000

6 9 4 5 7 0 0 50 100 150 200 250 300 8 10 Surface/actif (a)

- 98 - Trajectoires d’évolution possibles des 10 catégories

Catégorie 01 : Accroissement des surfaces consacrées aux cultures fourragères/culture de rente Catégorie 02

Catégorie 02 : Diversification maximale Enrichissement

Catégorie 03 : Augmentation du cheptel bovin et porcin/ Intensification des cultures de rente Catégorie 02

Catégorie 04/05 : Crédits de campagne et d’amélioration génétique/diversification culture de rente Catégorie 02

Chute des prix des cultures maraîchères/aléas climatiques Catégorie 06

Catégorie 06 : Crédits porcelets et alimentation/crédit de campagne/essai de diversification des cultures Catégorie 05

Accidents climatiques / maladies/ décès Disparition du système

- 99 -

Catégorie 07 : Augmentation du cheptel porcin/diversification des cultures Enrichissement

Catégorie 08 : Augmentation durée d’engraissement et du cheptel porcin/amélioration génétique des vaches Catégorie 02

Catégorie 09 et 10 : Essai porcin / Crédit de campagne/diversification des cultures Catégorie 07

Accidents climatiques ou autres Exode rural

- 100 - III-3 Les perspectives d’avenir

Les améliorations ou solutions techniques, sociales et organisationnelles à apporter doivent tenir compte des réalités socio-économique et politique de la zone d’étude et du pays . Toute intervention doit se fonder sur une connaissance précise des potentiels de développement et des facteurs limitant spécifiques aux systèmes de production.

331-Les propositions de développement

Face à la diversité des systèmes de production, force est d’adapter à chaque fois les actions de développement aux situations et d’adopter une démarche particulière dans chaque projet.

Les projets de développement doivent donc être ajustés aux systèmes de production. Les propositions ne peuvent être intéressantes que si elles répondent aux besoins de l’exploitation. C’est pourquoi les projets de développement ont souvent du mal à atteindre toutes les catégories surtout les catégories qui sont davantage prisonnières de leurs situations économiques et sociales.

Les conditions de réussite nécessaires sont :

- la mise en place d’actions répondant aussi bien à des besoins immédiats qu’à long terme ; des actions très diversifiées et d’ordre multisectoriel.

- des assistances techniques et financières adaptées respectivement par le biais des actions de démonstration, des ouvrages expérimentaux, des formations et des crédits ruraux.

- 101 - 332- Modèle de projet

Le modèle de projet que nous proposons pour la zone d’étude a été inspiré de l’expérience du Projet de Développement Régional d’Ambato Boéni. (MAG/99/C01- MAG/99/004) Les actions à mener seront sous forme d’appui. Le rôle du projet sera d’amorcer le développement surtout des catégories les plus défavorisées. Les véritables acteurs du développement seront les bénéficiaires.

3321- Les missions du projet

Le projet aura donc pour mission :

Le renforcement des capacités des structures de gouvernance locales

- Appui et formation des autorités locales :

- Mise en place de structure permanente qui pourrait amorcer le développement et pérenniser les acquis ; par exemple mettre en place un service technique communal tenu par un agent technique afin que les maires puissent toujours bénéficier d’un conseil et appui technique pour la mise en œuvre des PCD.

La fourniture des infrastructures socio-économiques de base : ouvrages hydroagricoles, infrastructures d’assainissement et de santé et infrastructures scolaires

La promotion de l’économie rurale ; augmentation des productions, diversification des cultures, appuis techniques et financiers.

- 102 - 3322- Les composantes du projet et leurs activités

Le projet comportera trois composantes dont :

Une composante responsable de l’animation- sensibilisation et des renforcements des capacités des structures de gouvernance. Des formations sur les thèmes suivants nous semblent primordiales :

- L’Etat de droit et la législation communale - Les compétences des communes, les rôles, les attributions des élus ; - La planification communale ; - L’analyse des finances municipales et l’élaboration de budget ; - L’amélioration des recettes communales, informations et appuis organisationnels sur les taxes (sur les biens imposables) que les communaux puissent percevoir à leur niveau pour que les communes puissent faire face à leurs obligations concernant leur contribution au financement des activités inscrites dans les PCD. - Le montage de projet et la passation des marchés - La clarification de la situation foncière et sécurisation foncière

Une autre composante se chargera des appuis techniques nécessaires pour améliorer la production par le biais de l’augmentation des rendements, la diversification des cultures, et l’intensification des cultures sur tanety. Les responsables de cette composante prendra également en charge les appuis financiers par la promotion des activités génératrices de revenu.

Crédit rural

Les capacités d’autofinancement de la majorité des exploitations sont très faibles. Cependant l’augmentation de la production ne peut se faire à n’importe quel prix. Le crédit rural est un service très demandé par la plupart des agriculteurs mais les besoins sont assez différents d’une catégorie à l’autre.

Ainsi les appuis financiers seront sous forme de crédit et il y aura :

- 103 -

- Un crédit porcelet pour les catégories 09 et 10 car ces exploitations disposent d’ assez de sous produits agricoles de cultures vivrières à valoriser, crédit porcelet également pour les catégories 06 et 07 mais il leur faut en plus un crédit pour l’alimentation des porcelets.

- Un crédit de campagne pour l’achat d’intrants (engrais et produits phytosanitaires) nécessaire lors de la mise en place et l’entretien des cultures de rente (tomate, pomme de terre..) Les paysans attendent essentiellement des acteurs de développement un approvisionnement en intrants en quantité suffisante, qu’ils pourront rembourser à la récolte.

- Un crédit pour l’amélioration génétique et l’amélioration de l’alimentation pour les exploitations des catégories 04 et 05. - Un crédit pour des activités génératrices de revenu telles le commerce.

Grenier Commun Villageois

La mise en place d’un GCV opérationnel est aussi un des désirs évoqués par les enquêtés. Pour eux un grenier commun villageois leur permettra :

- De réduire les ventes à bas prix lors des récoltes et les rachat à prix élevé durant la période de soudure. - De bénéficier d’un octroi d’intrants à crédit pour démarrer les cultures de contre saison.

Une dernière composante qui aura pour rôle l’appui des communes en matières de fournitures d’infrastructure notamment :

- Adduction d’eau potable : puits, captage de source - Education scolaire : EPP ,CEG - Santé et hygiène : CSB, Latrines publiques, Lavoirs publics - Désenclavement : amélioration de l’état des piste reliant la zone d’étude - Ouvrages hydroagricoles : barrage de rétention suivie d’ aménagements des réseaux d’irrigation.

- 104 - Pour la réalisation d’un tel projet un fond d’appui est nécessaire mais la participation des bénéficiaires n’est pas à négliger pour éviter toute dépendance vis à vis du projet et pour qu’il y ait pérennisation des acquis.

Dans tous les processus de la mise en œuvre du projet, il faut impliquer et responsabiliser les bénéficiaires pour garantir la pérennité : participation à la planification, constitution d’un apport minimum de main d’œuvre et de matériaux de construction qui sont disponibles sur place (ex :sable) pour les infrastructures communautaires et participation à la gestion et aux entretiens des biens publics ; pourcentage sur le fond nécessaire pour les activités génératrices de revenu.

CONCLUSION

- 105 -

De 1960 à 2003, des milliards ont été engloutis dans des projets de développement rural mais les conditions de vie des 80% de la population qui vivent de l’Agriculture ne sont guère améliorées. L’appauvrissement de la population rurale est manifeste ; les statistiques agricoles attestent une régression du monde rural, les paysans constituent la couche sociale la plus pauvre du pays. Les actions de développement ont failli à leur rôle.

L’aboutissement des actions de développement dépend essentiellement du contexte économique et du système social productif du milieu où elles sont implantées.

C’est dans ce contexte que l’on a choisi d’étudier les systèmes de production d’une zone caractérisée par une forte présence d’acteurs de développement qu’est la région d’Andranomanelatra. Cette région fait partie des Hautes Terres, à sols ferrallitiques desaturés et jouissant d’un climat tropical d’altitude favorable à des cultures diversifiés.

A première vue les systèmes de production sont tous semblables, mais en réalité ils sont très différenciés. En effet les études menées à l’échelle des trois communes rurales d’Ambohimiarivo, d’Andranomanelatra et d’Ambano ont fait ressortir 10 catégories dont 06 dans la partie orientale et 04 dans la partie occidentale. Il s’agit donc d’une hétérogénéité inter et intra zone.

De ce fait pour pouvoir élaborer des propositions de développement qui cadrent avec les réalités socio – économiques d’une zone, il importe de comprendre ce que la majorité des exploitations de la zone d’intervention ont intérêt à faire suivant les moyens foncier et financier dont ils disposent.

Cette hétérogénéité ainsi que d’autres facteurs notamment historique, temporelle, spatial et ressources sont à considérer dans toute intervention car ils pourraient être la pierre d’achoppement des actions de développement.

BIBLIOGRAPHIE

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Hervé RAKOTO RAMIARANTSOA, 1995 - Chair de la terre, œil de l’eau .ORSTOM

Pierre VENNETIER , 1993 - Innovation et développement dans les pays tropicaux

- 108 - Compte d’exploitation de la catégorie 01 Système SC 01 SC 02 SE Total Superficie/actif 35 180 PB 1 2 880 000 480 000 14 000 000 17 360 000

PB 2 13 125 000 5 980 000 18 468 000 37 573 000 PB 3 600 000 3 750 000 720 000 5 070 000 PB 4 30 000 30 000 PB total 16 605 000 10 240 000 33 188 000 60 033 000 CI (intrants, MOT) 6 258 950 2 119 300 15 466 500 23 844 750 VAB 10 346 050 8 120 700 17 721 500 36 188 250 VAB/actif 5 173 025 4 060 350 8 860 750 18 094 125 Amortissement/actif 164 500 VAN/actif 17 929 625 Redistribution (rente foncière, MOP) 690 000 RA/actif 5 173 025 4 060 350 8 860 750 18 094 125 RNA/actif 5 100 000 RT/actif 23 194 125 Disponible/bouche 15 462 750

- 109 - Compte d’exploitation de la catégorie 02

Système SC 01 SC 02 SE Total Superficie/actif 10 30 PB 1 3 000 000 600 000 135 000 000 138 600 000 PB 2 187 500 150 000 337 500 PB 3 1 440 000 1 440 000 PB total 3 000 000 787 500 136 590 000 140 377 500 CI (intrants, MOT) 427 000 80 750 25 816 000 26 323 750 VAB 2 573 000 706 750 110 774 000 114 053 750 VAB/actif 367 571 100 964 15 824 857 16 293 393 Amortissement/actif 124 571 VAN/actif 16 168 822 Redistribution (rente foncière, MOP) 900 000 RA/actif 367 571 100 964 15 824 857 16 293 393 RT/actif 367 571 100 964 15 824 857 16 293 393 Disponible/bouche 10 368 523

- 110 - Compte d’exploitation de la catégorie 03

Système SC 01 SC 02 SC 03 SE Total Superficie/actif 25 3 230 PB 1 1 200 000 450 000 3 440 000 45 000 000 50 090 000 PB 2 2 400 000 1 125 000 58 320 000 61 845 000 PB 3 13 600 000 4 000 000 17 600 000 PB 4 4 200 000 4 200 000 PB total 3 600 000 450 000 22 365 000 107 320 000 133 735 000 CI (intrants, MOT) 754 000 130 000 6 043 500 32 132 500 39 060 000 VAB 2 846 000 320 000 16 321 500 75 187 500 94 675 000 VAB/actif 1 423 000 160 000 8 160 750 37 593 750 47 337 500 Amortissement/actif 3 769 000 VAN/actif 1 423 000 160 000 8 160 750 37 593 750 47 337 500 RA/actif 1 423 000 160 000 8 160 750 37 593 750 47 337 500 RNA/actif 3 000 000 RT/actif 50 337 500 Disponible/bouche 25 168 750 Redistribution 120 000

- 111 - Compte d’exploitation de la catégorie 04

Système SC 01 SC 02 SE Total Superficie 8 13 PB 01 1 056 000 192 000 720 000 8 448 000 PB 02 800 000 560 000 112 500 1 472 500 PB 03 675 000 300 000 1 250 000 2 225 000 PB 04 300 000 300 000 PB 05 240 000 240 000 PB total 2 531 000 1 592 000 2 082 500 12 685 500 CI 447 000 588 000 725 000 1 760 000 VAB 2 084 000 1 004 000 1 357 500 10 925 500 VAB/Actif 416 800 200 800 271 500 889 100

Amortissement/actif 73 500 VAN/Actif 416 800 200 800 271 500 815 600 RT/Actif 416 800 200 800 815 600 815 600 Disponible/bouche 231 556 111 556 870 833 453 111

- 112 - Compte d’exploitation de la catégorie 05

Système SC 01 SC 02 SC 03 SE Total Superficie 6,60 16,60 1,25 PB 01 840 000 3 000 000 2 500 000 225 000 6 565 000 PB 01 400 000 840 000 100 000 500 000 1 840 000 PB 03 500 000 390 000 890 000 PB 04 900 000 900 000 PB total 1 740 000 5 130 000 2 600 000 725 000 10 195 000 CI 238 250 905 500 52 500 215 000 1 411 250 VAB 1 501 750 4 224 500 2 547 500 510 000 8 783 750 VAB/Actif 250 292 704 083 424 583 85 000 1 463 958 Amortissement/actif 59 000 VAN/Actif 250 292 704 083 424 583 85 000 1 463 958 RT/Actif 250 292 704 083 424 583 85 000 1 463 958 Disponible/bouche 187 719 528 063 318 438 63 750 1 097 969

- 113 - Compte d’exploitation de la catégorie 06

Système SC 01 SC 02 SC 03 SE Total Superficie 5 3,80 2,30 PB 01 792 000 175 000 111 000 84 500 1 162 500 PB 01 60 000 84 000 40 000 184 000 PB 03 96 000 20 000 116 000 PB total 948 000 279 000 151 000 84 500 1 462 500 CI 47 000 64 500 17 500 129 000 VAB 901 000 214 500 133 500 84 500 1 333 500 VAB/Actif 150 167 35 750 22 250 14 083 222 250 Amortissement/actif 2 500 VAN/Actif 150 167 35 750 22 250 14 083 222 250 RNA/Actif 496 800 RT/Actif 719 050 Disponible/bouche 100 111 23 833 14 833 9 389 479 366

- 114 - Compte d’exploitation de la catégorie 07

Système SC 01 SC 02 SC 03 SE Total Superficie 24 29,44 42,22 PB 01 6 120 000 3 200 000 3 675 000 97 500 13 092 500 PB 01 1 750 000 4 225 000 2 940 000 2 100 000 11 015 000 PB 03 1 500 000 2 880 000 4 380 000 PB 04 675 000 675 000 PB total 7 870 000 8 925 000 6 615 000 5 752 500 29 162 500 CI 785 000 1 175 000 772 500 1 150 000 3 332 500 VAB 7 085 000 7 750 000 5 842 500 4 602 500 25 830 000 VAB/Actif 787 222 861 111 649 167 511 389 2 870 000 Amortissement/actif 45 000 VAN/Actif 787 222 861 111 649 167 511 389 2 870 000 RNA/Actif 585 000 RT/Actif 3 455 000 Disponible/bouche 506 071 553 571 417 321 328 750 2 303 333 Redistribution 12000

- 115 - Compte d’exploitation de la catégorie 08

Système SC 01 SC 02 SC 03 SE Total Superficie 14 28,33 1 PB 01 780 000 124 000 12 000 40 000 956 000 PB 01 108 500 460 000 12 000 580 500 PB 03 20 000 45 000 65 000 PB 04 84 500 84 500 PB total 908 500 713 500 24 000 40 000 1 686 000 CI 185 000 45 500 230 500 VAB 723 500 668 000 24 000 40 000 1 455 500 VAB/Actif 241 167 222 667 8 000 13 333 485 167 Amortissement/actif 7 550 VAN/Actif 241 167 222 667 8 000 13 333 477 617 RNA/Actif 600 000 RT/Actif 1 077 617 Disponible/bouche 144 700 133 600 4 800 8 000 673 510

- 116 - Compte d’exploitation de la catégorie 09

Système SC 01 SC 02 SE Total Superficie 21 43 PB 01 2 550 000 600 000 1 000 000 4 150 000 PB 02 525 000 1 157 000 700 000 2 382 000 PB 03 126 000 1 625 000 70 000 1 821 000 PB total 3 201 000 3 382 000 1 770 000 8 353 000 CI 157 500 98 000 400 000 655 500 VAB 3 043 500 3 284 000 1 370 000 7 697 500 VAB/Actif 760 875 821 000 342 500 1 924 375 Amortissement/actif 12 500 VAN/Actif 760 875 821 000 342 500 1 911 875 RNA/Actif 575 000 RT/Actif 2 499 375 Disponible/bouche 380 438 410 500 171 250 1 249 687

- 117 - Compte d’exploitation de la catégorie 10

Système SC 01 SC 02 SC 03 SE Total Superficie 7 14 0,80 PB 01 540 000 204 750 15 000 95 000 854 750 PB 01 98 000 240 000 43 000 381 000 PB 03 30 000 60 000 90 000 PB 04 56 000 56 000 PB 05 61 500 61 500 PB total 668 000 622 250 58 000 95 000 1 443 250 CI 84 000 189 000 273 000 VAB 584 000 433 250 58 000 95 000 1 170 250 VAB/Actif 116 800 86 650 11 600 19 000 234 050 Amortissement/actif 3 500 VAN/Actif 116 800 86 650 11 600 19 000 230 550 RNA/Actif 626 000 RT/Actif 860 050 Disponible/bouche 58 400 43 325 5 800 9 500 430 025

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