Université d’Antananarivo Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département Economie Troisième cycle ______Diplôme d’Etude Supérieur Spécialisée (DESS) Filière Développement Local et Gestion des Projets ______Mémoire de DESS en Sciences économiques sur :

Essai d’évaluation des projets de développement local dans le cadre de la décentralisation ::: Cas des projets Financement Direct des Communes ou FDC et Projet Communautaire géré par la Commune ou PCCO dandanss la Commune Rurale d’

Présenté par : RASAONINA Lalaina

Encadreur pédagogique : Encadreur professionnel : RAMAROMANANA RASOLOFOSOANIRINA Ernest Andriamahefazafy Fanomezantsoa

Date de soutenance : 6 Décembre 2009 Année Universitaire : 2007-2008

REMERCIEMENTS

Nous ne saurions débuter ce mémoire sans formuler nos remerciements à l’endroit des généreux collaborateurs. Nos remerciements s’adressent en premier lieu à Dieu. Sans son amour et sa bonté rien ne nous a été possible d’entamer. L’aboutissement de ce mémoire est le fruit de la contribution de nombreuses personnes et institutions. Nous sommes conscients que toutes méritent d’être citées dans cette page. Qu’elles veuillent bien pardonner les éventuelles omissions, notre profonde reconnaissance leur est destinée. Nous adressons nos remerciements tout particulièrement à: - Madame Le Professeur Sahondravololona RAJEMISON, Directeur de Formation en DESS « Développement Local et Gestion de Projets » - Monsieur Le Professeur Jeannot RAMIARAMANANA, Directeur des Etudes en DESS « Développement Local et Gestion de Projets », qui nonobstant ses nombreuses obligations, a bien voulu nous encadrer dans nos études et recherches. - Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa, ses conseils et orientations ont contribué à la réalisation de ce travail.

Nous devons énormément à Ernest RASOLOFOSOANIRINA notre encadreur professionnel qui a accepté d’encadrer cette thèse, dans le cadre du projet FID. Il a su, par ses remarques pertinentes accompagner et parfois réorienter cette thèse. Ses critiques et remarques pertinentes sur le manuscrit nous ont aidée à la rédaction finale.

Nos remerciements vont droit également :

- A tous nos professeurs qui, par leurs appuis pédagogiques, nous ont donné des formations ayant contribué au bon fonctionnement de notre travail;

- A l’équipe du Service décentralisation du FID pour son aide et sa compréhension durant toute l’élaboration de notre mémoire.

- A la Commune Rurale d’Andranomanelatra pour ses aides et les informations nécessaires à la réalisation de ce mémoire.

Nous ne saurions oublier nos parents car sans leurs supports matériel, financier et moral, nos efforts auraient été vains.

A ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce mémoire, veuillez trouver en ce modeste travail l’expression de votre inestimable collaboration.

Merci.

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LISTE DES ABREVIATIONS

BE Bureau d’Etude BTP Bâtiments et Travaux Publics CAC Centre d’Appui aux Communes CDC Comité de Développement Communal CEG Collège d'Enseignement Général CSB II Centre de Santé de Base niveau II CTD Collectivité Territoriale Décentralisée DAO Dossiers d'Appel d'Offre ERP Evaluation Rurale Participative FDC Financement Direct des Communes FDL Fonds de Développement Local FID Fonds d'Intervention pour le Développement IEC Information, Education, Communication LP2D Lettre de Politique de Décentralisation et de Déconcentration MDAT Ministère de la décentralisation et de l’aménagement du territoire ONG Organisation Non Gouvernementale PAI Plan Annuel d'Investissement PCCO Projet Communautaire géré par la Commune PCD Projet Communautaire de Développement PCD Plan Communal de Développement PDC Projet de Développement Communautaire PN2D Programme National de Décentralisation et de Déconcentration PR Partenaire Relais RC Renforcement des Capacités STD Service Territorial décentralisé USD Dollar Américain équivalent

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Relation entre l’Etat, la banque mondiale et le FID ______32 Figure 2: Mode de gérance des infrastructures du CSB II ______74

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Evolution du Crédit FID ...... 33 Tableau 2: Les caractéristiques du FDC et du PCCO ...... 37 Tableau 3: Tableau de résumé des données climatiques de la région...... 43 Tableau 4 : Production annuelle agricole...... 45 Tableau 5 : Cas des autres élevages: ...... 46 Tableau 6: La situation de l’éducation dans la Commune en 2003...... 47 Tableau 7: Evolution des effectifs des élèves du CEG d’Andranomanelatra...... 52 Tableau 8 : Répartition des coûts et des travaux du PCCO : extension CEG...... 53 Tableau 9 : La recette budgétaire de 2005 à 2007 (en Ariary) :...... 67 Tableau 10 : Recette de la Commune de 2005 à 2007 en Ariary ...... 67 Tableau 11 : L’impôt foncier de la Commune de l’année 2005 jusqu’en 2008 : ...... 68 Tableau 12 : Evolution fiscale de la Commune de l’année 2005 jusqu’en 2008 : ...... 81 Tableau 13 : Répartition des recettes : ...... 82 Tableau 14: Répartition des sources des recettes : ...... 84

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INTRODUCTION

De nombreuses transformations économiques et sociales se sont opérées dans le monde et ont affecté de manière significative, dans leur orientation et leur forme, la politique de développement d’une nation. L’une d’elles concerne le processus de décentralisation.

Le terme de décentralisation a déjà existé depuis le début des années 50. Suite au manque d’efficacité de la gestion centralisée, le processus a refait surface dans les années 90. Ce mouvement a modifié profondément le paysage institutionnel de plusieurs pays dans le monde, y compris .

A Madagascar, l’Etat central se désengage progressivement des collectivités territoriales décentralisées. Dans cette voie, des efforts ont été consentis au niveau du secteur de la décentralisation avec la ferme conviction d’influer sur le développement de toutes les régions du pays. C’est à ce titre que s’inscrit la formation des 1546 Maires de tout le pays les 19 et 20 mai 2008.

La banque mondiale soutient cette démarche par des financements octroyés au FID pour l’amélioration des infrastructures de base dans les localités les plus reculées de Madagascar. Le Financement Direct des Communes ou FDC et le Projet Communautaire géré par la Commune (PCCO) sont les types de financement du FID qui prennent en compte l’existence de la décentralisation dans les communes.

« Ces projets FDC et PCCO du FID conjugués avec les actions de l’Etat et de la population locale contribuent-ils réellement au processus de décentralisation d’une Commune Rurale ? »

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Le travail d’évaluation se basera sur les critères nécessaires pour une décentralisation effective notamment les trois domaines interdépendants dont le décisionnel, le financier en enfin l’administratif. Pour mieux appréhender la démarche, le présent travail sera investi dans un plan ternaire où la première partie essaiera d’expliquer les concepts touchant de près ou de loin à la décentralisation. La suite mettra en exergue la définition du cadre d’étude tant par les projets que par la Commune étudiée. La constatation sur le terrain et l’analyse mettront en évidence l’effectivité de la décentralisation et des perspectives à venir.

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PREMIERE PARTIE : PARTIE THEORIQUE

Cette partie comprendra tout ce qui concerne l’aspect théorique du travail. Elle se divisera en deux chapitres. Le premier essayera d’expliquer les termes à utiliser dans la suite du travail, les concepts adoptés fréquemment tels le développement local, la décentralisation, la bonne gouvernance ainsi que la maîtrise d’ouvrage. D’où la nécessité de donner plus de précision sur leurs définitions et leurs caractéristiques. Le deuxième chapitre se concentrera sur la méthodologie, le pilier du travail dans sa totalité, ainsi que le mode de réalisation.

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CHAPITRE I : LES CONCEPTS

Tout projet socio économique se fonde sur des concepts ancrés sur la connaissance des réalités. Il s’avère alors nécessaire de définir ces divers concepts en vue d’en dégager l’essence.

SECTION I – La décentralisation

La décentralisation est une terminologie diversement interprétée. Elle mérite en conséquence d’être précisée.

I - Définition

D’après la Banque Mondiale dans l’ouvrage « Décentralisation à Madagascar » page 8 « … la décentralisation a trois dimensions de décentralisation : administrative, politique et budgétaire. La décentralisation administrative peut prendre trois formes principales : (i) déconcentration, (ii) délégation et (iii) dévolution.

(i) La déconcentration est le transfert de fonctions décisionnelles, financières et de gestion, définie à des services techniques présents sur le terrain, mais dépendant directement des ministères centraux. (ii) La délégation est le transfert d’un pouvoir de décision à des instances semi autonomes qui ne sont pas complètement contrôlées par l’Etat, mais qui doivent lui rendre des comptes. On peut prendre comme exemples les entreprises publiques ou les organismes publics de logement et de transport. (iii) La dévolution est la modalité de transfert probablement la plus proche de ce que l’on entend généralement par décentralisation. Elle comprend le transfert du pouvoir de décision à des collectivités publiques territoriales juridiquement et politiquement autonomes en matière de budget et de gestion. Dans ce rapport, c’est de dévolution qu’il s’agit quand on parle de décentralisation. »

4 La suite de ce travail se concentrera tout particulièrement à cette forme de décentralisation : « la dévolution ».

La décentralisation organise, sous tous ses aspects, les relations entre l'Etat et les collectivités locales En somme, la décentralisation est un transfert de compétence du pouvoir central vers la périphérie qui n’est autre que les collectivités décentralisée des régions ou des Communes.

A noter qu’une centralisation comme décentralisation en état absolu n’existe que très rarement, mais dans la plupart des cas, il y a une tendance unique à la centralisation ou à la décentralisation.

II - Les caractéristiques de la décentralisation

Plusieurs ouvrages exposent divers principes sur lesquels repose la décentralisation. Les trois principes cités ci dessous représentent leurs points communs. A commencer par le principe de la libre administration.

A – Le principe de la libre administration

Le principe de la libre administration consiste à donner aux autorités locales la liberté d’administrer leur localité. Ce qui entraîne à la notion de principe de l’autonomie.

« L’application du principe de libre administration au sein de l’administration des collectivités entraîne trois conséquences. L’acquisition d’une personnalité morale confère d’abord aux collectivités locales une vie juridique qui lui est propre (arrêté municipal...), ensuite une autonomie administrative et financière (budget communal...) et enfin une vie publique locale animée par des responsables locaux recrutés par la voie de l’élection. »1.

En conséquence « …la loi ne doit pas méconnaître la nécessité que les collectivités territoriales … soient administrées par des assemblées dotées d’attribution effective et

1 « Décentralisation et Institutions publiques territoriales à Madagascar : processus et perspectives » Laza ANDRIANIRINA Page 18

5 élues au suffrage universel, mais pas forcément direct"2. La conclusion qu’il faut tirer de ces deux citations est que suite au principe de la libre administration, la collectivité décentralisée devient une personne morale, dispose des autonomies et est dirigée par des autorités locales qui sont élues par la population locale.

Il faut toutefois noter que la libre administration a aussi ses limites. Il n’y a de libre administration que dans la limite de ce que la loi permet aux autorités locales.

B – Le principe de subsidiarité

Vincent LEMIEUX, pour mieux éclairer sur le sujet, a avancé que : «Selon le principe de subsidiarité, on doit confier le soin de la régulation, dans un secteur donné d’activité, aux entités les plus proches de la personne elle-même. On ne la confiera à des entités plus éloignées qu’en cas d’insuffisance avérée des entités les plus proches. »3. Dans le cas d’éspèce, l’entité la plus proche considérée est la commune.

D’où le principe de subsidiarité peut être considéré comme une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d’elle-même. Il va de paire avec le principe de suppléance qui veut que quand les problèmes excèdent les capacités d’une entité petite, l’échelon supérieur a alors le devoir de la soutenir dans les limites du principe de subsidiarité. Ce principe veille à ce que le niveau plus élevé ne fasse pas ce qu’une échelle plus faible peut faire. Il y a une recherche du niveau pertinent dans le domaine de l’action publique.

En matière de décentralisation, le principe de subsidiarité conduit l'Etat à déléguer certains de ses pouvoirs aux collectivités territoriales lorsqu'il considère qu'elles sont à même de mieux les assumer, compte tenu de leur proximité par rapport aux citoyens. A l'inverse, certaines missions remontent ou restent naturellement au niveau de l'Etat : diplomatie, défense, police, justice, rôle régalien, recherche fondamentale, infrastructures de base, solidarité et cohésion nationale. Le principe de subsidiarité permet l’expression des compétences de la Communauté.

2 « Droit de la Décentralisation : Principes – Institutions – Compétences » Dominique TURPIN édition Gualino éditeur. 1998 page 26

3 « La décentralisation » Vincent LEMIEUX. Les éditions de l’IQRC.1997 page 36

6 C - Le principe d’autonomie

Le principe d’autonomie consiste à donner aux autorités locales les compétences nécessaires pour effectuer les tâches qui leur sont confiées.

« L’autonomie des collectivités locales ne peut être assurée par le seul effet de l’allègement des contrôles de l’Etat. La libre administration des collectivités doit s’accompagner des moyens suffisants pour assumer les attributions qui s’y rattachent dans la mesure où la gestion locale exige des compétences et des ressources proportionnelles pour la réalisation de leur autonomie. »4

L’autonomie accordée aux autorités locales varie selon la politique du pays. Dans le cas de Madagascar « La décentralisation consiste à transférer le pouvoir de décision central aux autorités locales . Le citoyen joue à cet égard un rôle prépondérant dans la mesure où c’est lui qui confie et retire le pouvoir aux élus. La décentralisation suppose donc que soit réalisée à la fois un transfert de compétences et un transfert de ressources, c'est-à-dire la mise en place de moyens matériels et humains au niveau des CTD. Pendant la Première république […] et la Deuxième république […] les CTD étaient dotées d’une autorité administrative. La Troisième République a ajouté l’autonomie financière. »5. Pour Madagascar il y a donc trois sortes d’autonomie que l’Etat central accorde aux CTD : l’autonomie décisionnelle, l’autonomie Financière et enfin l’autonomie administrative.

C - I L’autonomie décisionnelle

Pour assurer le principe de la libre administration, il faut qu’il y ait en premier lieu l’autonomie décisionnelle. Elle préconise la liberté de l’autorité locale à prendre les décisions jugées bénéfiques et dans l’intérêt de sa localité. Ainsi, elle aura sa propre politique qui la spécifie des autres territoires. Cette autonomie doit se traduire par l’existence des pouvoirs de décision propres , indépendants du pouvoir central, dans le respect de la Constitution, des lois et des règlements qui les définissent. Ces dirigeants des collectivités décentralisées ne relèvent pas du pouvoir hiérarchique et disciplinaire du pouvoir central . L’élection est une garantie de cette indépendance organique . Les

4 « Décentralisation et Institutions publiques territoriales à Madagascar : processus et perspectives » Laza ANDRIANIRINA Page 18 5 « 8 années d’activités sur lé décentralisation » Parfait RANDRIANITOVINA Friedrich Ebert Stiftung .2002 page 11

7 pouvoirs de décision garantissent l’indépendance des collectivités territoriales les unes par rapport aux autres.

Le pouvoir central n’a pas son mot à dire du moment que les décisions s’insèrent dans le cadre de leurs compétences et de la légalité. La légalité de ces décisions est vérifiée par le STD, un organe rattaché au pouvoir hiérarchique de l’administration centrale, soumis à l’autorité centrale et ne possèdant aucune autonomie.

C – II L’autonomie financière

La collectivité décentralisée doit posséder un budget autonome c'est-à-dire son propre budget, approuvé par les conseillers lors d’une réunion sur le budget primitif.

De plus, comme la CTD existe en tant que personne morale, elle bénéficie du droit d’ouvrir son propre compte bancaire et a l’obligation d’honorer ses dettes. L’autonomie financière signifie aussi qu’elle peut utiliser ses ressources librement sans demander, au préalable, les autorisations au pouvoir central et qu’elle doit pouvoir subvenir à ses propres besoins. La suffisance des moyens garantit donc l’autonomie financière d’une collectivité décentralisée et la loi autorise la collectivité territoriale décentralisée à fixer l’assiette, le taux ou le tarif des impôts et taxes qu’elle peut percevoir.

L’autonomie financière d’une collectivité décentralisée peut être appréciée par :

- l’existence d’un budget autonome

Le budget autonome veut dire que la CTD dispose d’un budget distinct du budget de l’Etat central. L’organe exécutif propose un projet de budget auprès du conseil communal ou municipal. Les membres de ce dernier délibèrent et votent pour produire un budget primitif. Le maire dépose le budget au contrôle de légalité auprès d’un représentant de l’Etat afin qu’il devienne exécutoire.

- l’amélioration fiscale

Le budget communal est divisé en deux à savoir la partie recette et la partie dépense. Le budget peut être présenté comme suit :

8 Compte administratif

Recettes Dépenses Chapitre I : Impôts direct Chapitre I : Dépenses de fonctionnement Chapitre II : Impôts indirects Chapitre III : Revenu du domaine et des Chapitre II : Dépenses d’investissement services Chapitre IV : Produits divers et accidentels Chapitre V : Produits des ristournes Chapitre VI : Subventions, dons et legs Chapitre III : Remboursement emprunts et Chapitre VII : Emprunt charges financières Total recettes Total dépenses

Source : recherche personnelle.

Deux types de recette apparaissent dans le budget communal : la recette fiscale et la recette non fiscale. Les deux premiers chapitres concernent la partie fiscale et les cinq derniers, celle non fiscale.

Cette recette budgétaire peut également être divisée en deux parties différentes à savoir, la recette propre de la Commune et la recette de provenance externe à la Commune. Les ressources propres de la Commune sont relatées dans les cinq premiers chapitres. Quant aux subventions, dons, legs, et emprunts, ils sont issus des ressources externes.

L’amélioration des ressources de la Commune peut vouloir dire augmentation de ses recettes budgétaires, mais ceci n’est pas encore suffisant car l’augmentation est relative, il faut juger par le ratio fiscal des recettes fiscales par rapport aux dépenses.

Recettes fiscales Ratio fiscal = ------Total des Dépenses

9 Ce ratio permet d’apprécier si les recettes fiscales de la Commune peuvent au moins financer ses dépenses. Il permet également d’apprécier l’évolution des recettes fiscales en proportion à ses besoins.

Le ratio d’autonomie financière

C’est le meilleur ratio qui permet de mesurer l’autonomie d’une collectivité. Il a pour formule :

Recette propre de la commune Ratio de capacité d’autonomie financière= ------Ensemble des ressources

Ce taux s’explique par le fait que pour une autonomie financière, la part de la recette propre de la Commune doit être supérieure aux recettes de provenance externe, car il y aura toujours des recettes de provenance externe comme les dons et legs, les subventions du pouvoir central, un signe de rattachement de la CTD au pouvoir central, les financements, et enfin les emprunts contractés par le pouvoir local et qui sont jugés nécessaires pour le bon fonctionnement de la collectivité.

Tout ceci peut être consulté dans les comptes administratifs de la Commune où il y a les résultats du budget, les comptes de trésorerie de la Collectivité et prouvant les différences entre les recettes et les prévisions remaniées du budget de l’année.

C – III L’autonomie administrative

Il ne faut pas confondre décentralisation et déconcentration. Dans les deux cas il y a toujours une délégation de pouvoir sauf que pour le cas du dernier, l’agent ou l’organisme local relève de l’administration centrale, il est soumis à l’autorité centrale et ne dispose d’aucune autonomie. Ce qui n’est pas le cas pour la décentralisation. La CTD dispose d’une indépendance dans l’administration d’où le principe de la libre administration.

10 La CTD est désignée par le moyen des élections et devient l’autorité locale. Cette dernière gère les affaires locales afin de promouvoir le développement de la localité sous toutes ses formes tant sur l’économie, le social, la sécurité publique, l’environnement.

Le mot « administrer » a comme synonymes « gérer, diriger, gouverner, réglementer ». Dans le cas de la CTD, le pouvoir exécutif est présidé par le Maire qui occupe le rôle d’administrateur dans les localités. Il assure la direction des activités à mener au sein de la communauté, gère également toutes les ressources de la Commune, et règlemente la localité. Il assure donc le bon ordre, la sûreté, la sécurité et enfin la salubrité publique dans la localité. En somme il garantit la gouvernance dans la localité où il est le responsable.

Donc pour que la décentralisation soit effective, il est nécessaire que la CTD ait ces trois autonomies de base. Il est à remarquer qu’une centralisation comme décentralisation en état absolu n’existe que très rarement, mais dans la plupart des cas il y a une tendance à la centralisation ou à la décentralisation.

L’Etat ne gère plus directement certaines questions, au profit d’institution locale (les collectivités territoriales décentralisées) qui adapte cette gestion à ses besoins.

D – Le respect de l’unité nationale

Il faut toutefois qu’il y ait un garde-fou pour cette décentralisation afin d’éviter qu’il n’y ait pas d’abus. A la différence de l’Etat Fédéré, « l’unitaire (l’Etat central) ne confère aux collectivités décentralisées qu’un pouvoir de réglementation, encadré par le pouvoir de législation qui est réservé à l’Etat central. C’est la différence entre l’autonomie conférée par la dévolution, et la souveraineté partielle, conférée aux Etats fédérés par la constitution fédérale.» 6. D’où, ce qui différencie la décentralisation du fédéralisme est son degré d’autonomie. Malgré les autonomies dont elle bénéficie, elle reste sous le contrôle de l’Etat central par le moyen du contrôle de tutelle . La collectivité territoriale décentralisée doit être sujette à des contrôles moins étroits par une autorité de tutelle. Elle doit lui rendre compte à posteriori.

6 « La décentralisation » Vincent LEMIEUX. Les éditions de l’IQRC.1997 page 19

11 Et surtout, il faut anticiper tout risque préjudiciable à l’autorité du pouvoir central et veiller à l’unité nationale afin de ne pas tomber dans le fédéralisme, la limite de la décentralisation.

Pour le cas de Madagascar, l’art 1 er de la Loi n° 94-007 du 26 avril 1995 stipule que « La répartition ainsi que les transferts de compétences ne portent pas atteinte à la prééminence de l'Etat notamment en matière de souveraineté : ils lui permettent de mieux se consacrer à ses missions fondamentales. ».Cela entraîne à observer le contexte de la décentralisation à Madagascar.

III - Contexte actuel de la décentralisation à Madagascar

Laza ANDRIANIRINA, dans son Mémoire de master en Administration Publique qui s’intitule « Décentralisation et institutions publiques territoriales à Madagascar : processus et perspectives » a énoncé que :

Actuellement, trois contextes président la décentralisation à Madagascar :

- Les besoins d’autonomie réelle des collectivités locales ; - Le constat du déficit de l’action publique dans les territoires, généré par l’Etat providence ; - - Les impératifs de la bonne gouvernance dans la perspective du redressement structurel.

Historiquement, les premiers jalons de la décentralisation ont été initiés dès les années 1990 à Madagascar avec la mise en place des Communes en 1995, des provinces autonomes en 1998 (supprimées en 2007), et des 22 régions en septembre 2004.

Mais suite au référendum de l’année 2004, les 22 régions ont été mises en place afin de rendre plus proches de la population les planifications de développement et l’administration. La politique de décentralisation malgache a pour objectif de donner aux Communes et Régions assez de pouvoir et de ressources pour traiter les affaires locales et régionales, et qu’elles jouent un rôle important dans le processus participatif Selon la constitution, Article 134 – « Les Collectivités territoriales décentralisées, dotées de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière, constituent le cadre institutionnel de la participation effective des citoyens à la gestion des affaires publiques et

12 garantissent l’expression de leurs diversités et de leurs spécificités… ». L’Etat présente des conditions favorables à l’amélioration de la décentralisation dans le pays, et les cas suivants montrent la volonté de faire avancer la décentralisation à Madagascar.

- Le ministère de la Décentralisation est rattaché à la présidence de la république ; - Les formations octroyées aux chefs Fokontany et aux Maires à Iavoloha. - Les collaborations interministérielles (la décentralisation, l’aménagement du territoire, l’environnement, les eaux et forêts, le tourisme...) dans l’amélioration de la décentralisation à Madagascar. - La création du FDL (Fonds de Développement local). - La suppression de la limitation des mandats des Maires. - L’Implication de plus en plus nombreuse des ONG et de la société civile dans l’appui technique et financier des CTD. - Le renforcement des ressources des CTD (La reformulation de la Loi de Finance, accélération des traitements des dossiers….). - de donner une certaine marge de manœuvre aux élus par rapport au Ministère de l’Intérieur ;

La Commune est devenue responsable de la gestion des ressources renouvelables et particulièrement des forêts, de la sécurisation foncière par la mise en place de guichets fonciers, de la planification locale des actions de développement à commencer par la création et la réalisation d’un PCD. Les Communes apparaissent donc comme l’échelon administratif décisif.

IV – Commune : lieu d’expression de la décentralisation

L’objectif de la décentralisation de l’Etat à la Commune crée l’espace le mieux approprié parce que :

Premièrement, elle est une véritable collectivité de base avec des compétences de base comme l’éducation de base, la santé de base, les marchés, enlèvement des ordures, l’adduction en eau potable…. En somme elle est la collectivité la plus proche de la population. Ensuite les règles de fonctionnement des collectivités territoriales décentralisées sont bien définies. La Commune est également la dimension la plus appropriée pour concrétiser le développement économique de base et que les actions

13 entreprises soient efficaces. De plus elle est incontournable dans la mesure où l’efficacité des autres niveaux de décentralisation comme la région est encore mal définie. Enfin la Commune a de plus en plus d’expériences que les autres niveaux, pour pouvoir tirer des leçons à partir de son fonctionnement.

La Loi n° 94-007 du 26 avril 1995 régit les pouvoirs, les compétences et les ressources des Collectivités territoriales décentralisées à Madagascar, parmi lesquels ceux de la Commune dans les articles 14, 15, 16 7.

A. Autonomie décisionnelle

Pour qu’il y ait une autonomie décisionnelle il faut les organes de prise de décision dans la localité.

L’article 149 de la constitution malgache stipule que « Dans les Communes, les fonctions exécutives et délibérantes sont exercées par des organes distincts ». L’organe exécutif est dirigé par le Maire.

Le maire est le chef de l’administration communale. Il est le supérieur hiérarchique des agents de la Commune et dispose d’un pouvoir d’organisation des services. Il est également chargé de l’exécution des décisions du conseil municipal et agit sous contrôle de ce dernier. Il exerce aussi des compétences déléguées par le conseil dans différents domaines (ex : réalisation des emprunts, action en justice) et doit alors lui rendre compte de ses actes. Il est enfin titulaire de pouvoirs propres, notamment en matière de police administrative. Le Maire peut déléguer par arrêté, sous sa surveillance et sa responsabilité, certaines de ses attributions à un ou plusieurs Adjoints. 8. Il désigne les membres du bureau exécutif chargés de l’assister.

Le Conseil est l’organe suprême de la collectivité décentralisée. Il délibère sur plusieurs décisions dans la Commune (création de Services, d’organismes et d’établissements régionaux ou locaux, emprunts, fixation du taux des prélèvements et taxes spécifique.). Il est convoqué en session ordinaire deux fois par an pour la session de discussion du budget primitif. Le Conseil se réunit suivant un ordre du jour précis arrêté conjointement par le Maire et le Président du Conseil. La durée de la session est à prévoir

7 Cf annexe 5 8 Guide du Maire

14 suivant l’importance de l’ordre du jour. Il est également réuni en session extraordinaire chaque fois que les affaires de la Commune l’exigent, ou à la demande, sur un ordre du jour déterminé, du Maire, du tiers des conseillers ou du Représentant de l’Etat.

L’Article premier de la loi 95-005 du 21 juin 1995 relative aux budgets des Collectivités territoriales décentralisées stipule que : « Les Collectivités territoriales décentralisées sont des personnes morales de droit public dotées de l’autonomie financière et administrative. » Ces deux autonomies seront étudiées dans la suite du travail.

B. Autonomie financière

Selon l’Article 137 de la constitution « Les Collectivités territoriales décentralisées jouissent de l'autonomie financière. Elles élaborent et gèrent leur budget selon les principes applicables en matière de gestion des finances publiques »

La loi 94-005 du 26 avril 1995 définit également au TITRE III les ressources financières et matérielles des collectivités territoriales décentralisées car le transfert de compétences est assorti de transfert des ressources correspondant au profit des collectivités locales.

En tant que personnes morales de droit public dotées de l’autonomie financière, les Collectivités Territoriales Décentralisées doivent disposer d’un budget, un budget autonome distinct du budget de l’Etat malgré les transferts effectués par le pouvoir central. Les autorités locales auront la liberté de l’utilisation de ce budget. Toutefois, la Cour des comptes continue à exercer son pouvoir de contrôle à posteriori sur les comptes de l’ordonnateur, le bureau exécutif, conformément aux dispositions du Titre II de l’ordonnance n° 62-074 du 29 septembre 1962 relative au jugement des comptes et au contrôle des Collectivités publiques, indépendamment du contrôle de l’Inspection Générale de l’Etat et des autres organes de contrôle des services publics sur les détournements et malversations qui pourraient être commis.

C. Autonomie administrative

L’article 136 de la constitution malgache ainsi que l’Article 2 de la loi n° 94-007 du 26 avril 1995 énoncent que « Les Collectivités territoriales assurent avec le concours de l'Etat la sécurité publique, l'administration et l'aménagement du territoire, le

15 développement économique, social, sanitaire, culturel, scientifique et technologique ainsi que la protection de l'environnement et l'amélioration du cadre de vie. ».

Sauf que dans ces domaines, la loi n° 94-007 du 26 avril 1995 détermine la répartition des compétences en considération des intérêts nationaux et des intérêts locaux.

Dans le cas pratique de ce travail, le domaine d’analyse se limitera à la gestion financière et à la maîtrise d’ouvrage car ce sont les domaines auxquels le FID apporte ses appuis au sens propre.

V - L’organisation territoriale de la Commune : les Fokontany

La Commune est la collectivité décentralisée de base ce qui entraîne la transformation du Fokontany en une structure administrative dépourvue de personnalité juridique propre et d’autonomie financière. Le fonctionnement des Fokontany est réglementé par le Décret 97-1257 du 30 octobre 1997 .9

Le Comité du Fokontany est l’auxiliaire du Délégué Administratif d’Arrondissement. Il a une attribution administrative et fiscale, de plus il a aussi une fonction d’agent d’exécution du Maire pour les services de proximité. Dans ce cadre, le Comité du Fokontany participe, sous l’autorité du Maire, à la sécurité, à la gestion des biens publics (bornes fontaines, lavoirs,…), à la propreté, au recouvrement des impôts, droits et redevances communaux.

VI – Liens entre développement local et décentralisation

D’après Rosnert Ludovic ALISSOUTIN « …, les relations entre la décentralisation et le développement local s’apparentent au dilemme de l’œuf et de la poule : tantôt c’est le développement local qui est au service de la décentralisation, tantôt c’est la décentralisation qui semble au service du développement local » 10 . C’est la deuxième version qui nous intéresse dans ce travail puisque la décentralisation offre au développement local un cadre formel pour l’émergence d’initiative locale mieux organisés. La décentralisation est donc un activateur du développement économique parce qu’elle

9 Source « GUIDE DU MAIRE » 10 « Les Défis Du Développement Local Au Sénégal » Rosnert Ludovic Alissoutin page 57

16 favorise la libéralisation des énergies à la base. Elle devient un instrument de développement dans la localité.

Au terme de cette section, on peut dire qu’il existe une ferme volonté de rendre effective la décentralisation. Toutefois, elle est complexe et implique bon nombre de facteurs. Il apparaît primordial de maîtriser les termes connexes qui se rattachent le plus au terme de la décentralisation qui n’est autre que le développement local.

SECTION II –Le développement local

Plusieurs concepts s’apparentent au terme développement local et le plus utilisé est celui de « développement communautaire ». Mais un autre qui lui est aussi proche stipule la notion de « développement à la base »

I - Définition

La définition du développement local semble plutôt relative car elle varie selon les tendances. On peut avancer quelques définitions reconnues.

Xavier Greffe 11 « Le développement local est un processus de diversification et d’enrichissement des activités économiques et sociales sur un territoire, à partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies ».

Selon Guigou « Le développement local est l’expression de la solidarité locale créatrice de nouvelles relations sociales et manifeste la volonté des habitants d’une micro- région de valoriser les richesses locales, ce qui est créateur de développement économique. »12

Et enfin « Ni mode ni modèle le développement local est une dynamique qui met en évidence l’efficacité des relations non exclusivement non marchandes entre les hommes pour valoriser les richesses dont ils disposent » (Pecqueur, 1984) 13

11 X. GREFFE « Territoire en France » Paris Economica 1983 p.146 12 Guigou « Le développement local : espoirs et freins »colloque de Poitiers sur le développement local, Août septembre 1983, « Le développement économique locale »Laure Tourjansky-CABART que sait-je ? PUF 1996 13 Laure Tourjansky-CABART, « Le développement économique locale » que sait-je ? PUF 1996

17 En somme développement local est initié et mis en œuvre par et avec, la solidarité locale en valorisant ses ressources pour améliorer la situation économique et sociale de la localité.

D – Les acteurs

La population locale constitue la force motrice du développement local d’un territoire déterminé. Sa volonté, sa motivation, et ses valeurs sont les quelques facteurs nécessaires pour produire un développement dans une localité.

Toutefois il y a d’autres facteurs indispensables comme les autorités locales qui sont plus que nécessaires afin de promouvoir les actions de la population locale et les rendre plus efficaces et efficients pour le développement local. Parmi ses facteurs le développement local et la décentralisation « …tous les deux mettent en jeu des institutions nouvelles : associations et comités de l’autre ; conseil élu de l’autre »14 dans le cas de ce travail y a le partenaire Financier et technique.

E – La participation

L'engagement, la motivation, le dévouement et la formation de chaque membre de la population participant au développement de sa localité sont des facteurs plus déterminants pour le développement que les technologies et l'équipement. Pour avoir le développement dans le territoire, il faut qu’ils prennent conscience de la situation; ensuite qu’ils aient une volonté Commune d'intervenir, et enfin qu’ils disposent de la capacité collective d'initier et de soutenir un processus et des projets de développement par la valorisation des ressources humaines et matérielles sur le territoire.

La prise de décision de l’avenir du territoire leur appartient.

L’Etat central ne peut pas définir les besoins et les problèmes qui existent dans chaque localité car chaque localité a sa particularité même celles qui sont dans les mêmes régions. Seules les autorités et la population dans le territoire sont aptes à prendre les décisions et les actions nécessaires pour le bien être de la population locale et également pour son propre développement.

14 Pierre-Yves le Meur, « Décentralisation et développement local », coopérer aujourd’hui n°34

18 III – L’intérêt du développement local

La prise de décision locale permet d’éviter de demander l’avis du pouvoir central qui risquera de constituer une lourdeur administrative. La prise de décision par la population locale permet de satisfaire les besoins nouveaux et de répondre aux attentes de la localité, de créer de l'emploi chez soi, et enfin d'améliorer le milieu, le cadre et le niveau de vie des gens.

Force est donc de reconnaître que le développement local est une réelle prise en main du devenir de la localité par la population et des autorités locales. Mais peut-il y en avoir sans une décentralisation ?

Dans le but de donner plus d’appréciation à l’évaluation, il est nécessaire de définir la notion de bonne gouvernance et la maîtrise de l’ouvrage.

SECTION III – La bonne gouvernance

I – Définition

La bonne gouvernance est un concept difficile à définir car il dépend de notions culturelles et éthiques qui peuvent être différentes d’un pays à un autre, ou d’une culture à une autre.

On entend par bonne gouvernance la façon dont un gouvernement gère les ressources sociales et économiques d’un pays. Le bon gouvernement (ou la saine gestion des affaires publiques) désigne un exercice du pouvoir, à divers échelons du gouvernement, qui soit efficace, intègre, équitable, transparent et comptable de l’action menée .

II – Les caractéristiques de la bonne gouvernance

La bonne gouvernance est l’une des conditions exigées par un bailleur de fonds à un pays avant d’accorder un financement.

La bonne gouvernance peut se résumer aux principaux éléments suivants :

19 - L'obligation de rendre compte : les administrations publiques sont capables et désireuses de montrer en quoi leur action et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus.

- La transparence : l'action, les décisions et la prise de décision des administrations publiques sont, dans une certaine mesure, ouvertes à l'examen des autres secteurs de l'administration, de la société civile et parfois d'institutions et d'autorités extérieures. Les risques d’abus sont considérablement réduits par l’application de la transparence.

- L'efficience et l’efficacité : il faut que les administrateurs soient compétents, disponibles, intègres et responsables, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l'intention des responsables de l'action publique.

- La réceptivité : les autorités publiques ont les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l'évolution de la société, tiennent compte des attentes de la société civile lorsqu'elles définissent l'intérêt général et elles sont prêtes à faire l'examen critique du rôle de l'Etat.

- La prospective : les autorités publiques sont en mesure d'anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d'élaborer des politiques qui tiennent compte de l'évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, par exemple).

- La primauté du droit : les autorités publiques font appliquer les lois, la réglementation et les codes en toute égalité et en toute transparence

III – La bonne gouvernance et le développement local

La bonne gouvernance est une condition essentielle du développement car elle procède à l’amélioration de l’efficacité d’une organisation. Dans les pays où règnent la corruption, un faible contrôle des finances publiques, l’absence de responsabilité, les violations des droits de l’homme et une influence militaire excessive, le développement se voit inévitablement entravé. La « gouvernance » est l’exercice du pouvoir ou de l’autorité – politique, économique, administrative ou autre – pour gérer les ressources et les affaires d’une localité. Elle comprend un ensemble de mécanismes, de processus et d’institutions à

20 travers lesquelles les citoyens et les groupes articulent leurs intérêts, exercent leurs droits, assument leurs obligations et concilient leurs divergences. La « bonne gouvernance » signifie une gestion compétente des ressources et des affaires d’une localité, de façon ouverte, transparente, responsable, équitable et sensible aux besoins de la population. . Une mauvaise gouvernance fait obstacle au développement

Si telles ont été la définition et les caractéristiques de la bonne gouvernance qu’en est il de la maîtrise de l’ouvrage. Il y aura sa définition, les acteurs qui y participent et enfin les normes définies par le ministère de la décentralisation et de l’aménagement du territoire.

SECTION IV – La maîtrise d’Ouvrage

I – Définition

A La maîtrise d’ouvrage

Le manuel de maîtrise d’ouvrage communal la définit comme « une entité porteuse de besoin, définissant le programme de l’opération, l'objectif du projet, les moyens à mettre en œuvre et son calendrier (le budget, les ressources humaines)15 »

Le Maître d’ouvrage est donc l’autorité contractante pour le compte de laquelle sont réalisés le ou les projets. L’ouvrage lui revient, et parmi les intervenants, il a seul le pouvoir de décision. D’autant plus il en est le commanditaire et celui qui en supporte le coût financier.

La maîtrise d’ouvrage peut aussi être également définie comme l’ensemble des fonctions pour lesquelles le Maître d’ouvrage dispose d’une entière responsabilité.

On appelle ouvrage la réalisation d’un produit qui est le résultat attendu du projet.

B Le Maître d’Ouvrage Délégué

Si le maître d’ouvrage n’a pas les capacités techniques ou organisationnelles de mise en œuvre de son mandat (Ingénierie, gestion, maîtrise de passation de marché, etc.), il peut déléguer toute ou partie de ses responsabilités à un Maître d’Ouvrage Délégué, à

15 « MANUEL DE MAÎTRISE D’OUVRAGE COMMUNAL » MDAT

21 travers la signature d’une Convention de Délégation de Maîtrise d’Ouvrage qui sera validée par le Conseil Communal. Le Maître d’Ouvrage Délégué représente le Maître d’Ouvrage communal devant les autres intervenants (Maître d’œuvre, Entreprises, etc.…) dans la limite des pouvoirs qui lui sont délégués en convention. Il doit rendre compte au Maître d’ouvrage communal selon les modalités précisées dans la convention de Délégation de Maîtrise d’Ouvrage 16 .

C Le Maître d’œuvre

Le Maître d'œuvre (ou Bureau d’Etude) est l'entité choisie par le Maître d'Ouvrage pour concevoir, dimensionner, suivre les travaux et contrôler l'ouvrage, dans les conditions de délais, de qualité et de coût fixées par ce dernier conformément à la convention. Pour la maîtrise d’ouvrage, le Maître d’œuvre participe à la définition des choix techniques inhérents à la réalisation de l’ouvrage conformément aux exigences de la maîtrise d’ouvrage. Il collabore également dans la réalisation des études (esquisse, avant projet, projet d’exécution). Il assure la préparation des documents de passation de marché (consultation, dossiers d’appels d’offre) et assiste à leur mise en œuvre. Enfin, il veille au suivi et contrôle de qualité de l’exécution des travaux.

III – Les caractéristiques de la maîtrise d’ouvrage

Pour la réalisation de l’ouvrage, la maîtrise d’ouvrage communal comporte plusieurs phases selon les normes du MDAT :

- I. - Phase préparatoire. - II. - Phase d'exécution des travaux. - III. - Phase de réception des travaux et de clôture du marché. - IV. - Phase d’entretien et de maintenance.

Chaque phase comporte les détails suivants :

A Phase préparatoire

A Madagascar, durant cette phase, les Communes élaborent la planification par la méthode participative et réalisent le PCD.

16 « MANUEL DE MAÎTRISE D’OUVRAGE COMMUNAL » MDAT

22 Par la suite, la Commune définit l’ouvrage à réaliser selon l’ordre de priorité dans le PCD. A partir de ce PCD, le maître de l’ouvrage cherche un financement pour financer le projet à réaliser.

B Phase d'exécution des travaux

Après l’obtention du financement, une commission dans l’entité du maître d’ouvrage lance un appel d’offre aux bureaux d’études qui pourront réaliser l’étude technique. Par la suite, la Commune procède au dépouillement des dossiers techniques et financiers des soumissionnaires. C’est à partir de cela que la Commune choisit le « maître d’œuvre ».

C’est aussi par le même processus que la Commune et le bureau d’étude choisissent l’entreprise qui va réaliser l’ouvrage. Elle sera appelée « titulaire ». Entre temps, il y a les descentes sur terrain afin de connaître les réalités sur le terrain.

Après la sélection de l’entreprise, la réalisation de l’ouvrage commence. Il y a alors trois entités qui participent à l’exécution du projet : le maître d’ouvrage ou la Commune, le maître d’œuvre qui est le bureau d’étude et enfin l’entreprise qui est la titulaire des travaux. Chacun d’eux a ses propres responsabilités. D’un coté l’entreprise effectue la réalisation de l’ouvrage selon les instructions dans le contrat. De l’autre coté, le bureau d’étude quant à lui assure la qualité de travail suivant le contrat. Enfin la Commune qui est le Maître d’ouvrage supervise, paie les prestataires selon l’avancement des travaux et selon ce qui a été convenu dans la convention. Toutefois, cette dernière, en sus des tâches administratives, effectue aussi des suivis et contrôle sur terrain, régulièrement ou inopinément pour vérifier si les termes du contrat ont été bien suivis.

C Phase de réception des travaux et de clôture du marché

Après l’exécution de l’ouvrage, l’entreprise fait une demande de réception. Une délégation composée des membres du Maître d’œuvre, de l’entreprise, des représentants du Service étatique, de la Commune et du quartier, descend sur le terrain afin de constater la réalisation des travaux. Ils vérifient si les travaux effectués sont conformes ou non au contrat. Par la suite, ils effectuent une réunion pour délibérer si l’entreprise peut obtenir une réception provisoire ou non.

23 Une certaine période suivra la réception provisoire avant que l’entreprise présente une demande de réception définitive. Durant cette période, l’entreprise assurera l’entretien et la réparation si des problèmes surviennent. Si l’entreprise obtient la prononciation de la levée des réserves, elle obtiendra la réception définitive. C’est le commencement de la phase suivante.

D Phase d’entretien et de maintenance

A partir de là, la Commune assure l’entretien et la maintenance de l’ouvrage.

L’entretien consiste à s’occuper de l’ouvrage afin de le pérenniser et le rendre plus durable au service de la localité. Il y a les entretiens permanents qui s’effectuent tout au long de l’année tel le nettoyage. Puis il y a l’entretien périodique qui peut se faire tous les ans ou sur une période plus longue encore, en occurrence la peinture.

Quant à la maintenance, elle consiste à maintenir et à rétablir l’ouvrage.

Définir les concepts inhérents au développement local et à la décentralisation a été une étape très enrichissante de l’étude effectuée. Le processus de développement local est complexe et pour éviter les lourdeurs caractéristiques de l’administration, des prérogatives sont accordées aux Collectivités Territoriales Décentralisées. Des organismes ou des institutions participent à l’effectivité de cette décentralisation.

Les définitions des concepts et les énumérations de leurs caractéristiques constituent les bases nécessaires pour l’établissement de la méthodologie qui fera l’objet de la suite de ce travail.

24 CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE

Si tels ont été les termes à utiliser durant l’étude, ce chapitre va mettre en exergue la raison d’être et la base de la suite du travail. Pour ce faire, il se divise en deux sections. La première se focalise essentiellement sur la méthodologie du mémoire. Elle se concentrera sur le choix du sujet et les objectifs de l’évaluation. La seconde quant à elle présente le procédé de réalisation sur le terrain.

SECTION I – Méthodologie du mémoire

I Définition des objectifs de l’évaluation

Ce travail consiste à évaluer les appuis du FID par le moyen des projets FDC et PCCO. Pour y parvenir l’ensemble essayera d’ :

- établir si les projets FDC et PCCO ont contribué au processus de décentralisation ;

- identifier les facteurs de réussite, d’échec et de limites tant dans la réalisation que dans l’impact des projets.

- suggérer des solutions pour améliorer, si nécessaire, la mise en œuvre des composantes FDC et PCCO tant au niveau du FID qu’au niveau de la Commune.

Ce travail aura donc pour objectif global d’évaluer la contribution des projets FDC et PCCO au processus de décentralisation de la Commune.

Pour qu’une décentralisation soit effective trois cibles doivent être visées. Il y a l’autonomie décisionnelle, l’autonomie financière, et l’autonomie administrative.

A Autonomie décisionnelle

Afin qu’il y ait autonomie décisionnelle, la Commune doit être habile à prendre des décisions qui la concernent sans le pouvoir central.

a.1 La Commune doit posséder les institutions de prise de décision efficace qui ne relèvent pas du pouvoir hiérarchique et disciplinaire du pouvoir central. Ce critère peut s’apprécier par l’existence de ces institutions au sein de la Commune, et par la

25 rapidité de la prise de décision concernant la Commune et l’adéquation de cette dernière à la situation locale.

a.2 Une prise de décision participative , qui sera appréciée par l’existence de la participation de la population et par la subsidiarité de la prise de décision dans la localité. De l’autre coté il y a l’indicateur de la bonne gouvernance dont la capacité de réceptivité de la Commune aux problèmes à la base, et également si elle est jointe à l’obligation de rendre compte.

a.3 À la différence de la décentralisation, l’autonomie totale a un degré de liberté de prise de décision de la Commune . Elle se voit par l’existence de rattachement de la Commune à la décision centrale qui est l’indicateur de bonne gouvernance, « la primauté de droit »appréciée par la consultation des CTD auprès des STD sur la conformité des décisions prise à l’axe stratégique de l’Etat central.

B Autonomie Financière

Pour qu’il y ait une autonomie financière de la Commune, une amélioration de la trésorerie de la Commune doit être constatée.

b.1 La Commune doit disposer d’un budget autonome distinct du budget central. Ceci peut être jugé par l’existence du vote local et de la réalisation du budget local.

b.2 La fiscalité de la Commune doit connaître une amélioration. Elle peut être appréciée par l’évolution du ratio fiscal par rapport à la dépense.

b.3 La Commune doit être autonome financièrement. Le meilleur moyen pour estimer ce critère est le ratio d’autonomie financière. Il doit être supérieur ou égal à 60%.

C Autonomie administrative

Etant donné que le projet FID n’a apporté ses appuis que sur la gestion financière et la gestion d’une maîtrise d’ouvrage, la suite du travail va se concentrer essentiellement sur ces deux cas.

26 c.1 la Commune doit être capable de gérer ses finances :

c.1.1 La comptabilité doit être bien tenue . Pour cela le journal doit être tenu selon les normes. De plus l’état financier doit être réalisé dans les temps et dans les normes de la comptabilité publique. L’indicateur de transparence de tenue de compte permet de le prouver.

c.1.2 La Commune doit avoir un bon classement des dossiers comptables . Cela peut être jugé par l’indicateur d’efficacité dont la rapidité de recherche des documents en cas de besoin.

c.2 la Commune doit être capable de gérer une maîtrise d’ouvrage selon les normes du ministère du Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire. Cette dernière a été définie auparavant dans la sous section III de la section IV dans la première partie.

c.2.1 La communauté doit être apte à réaliser un projet de développement local jugé d'après les projets PCCO et FDC qu’elle a déjà réalisés.

c.2.1.1 la communauté doit avoir une connaissance des procédures de réalisation d’un projet de développement dans les normes . Ceci peut être apprécié par le respect des normes de la maîtrise de l’ouvrage lors de la réalisation des FDC et PCCO. c.2.1.2 la communauté doit être habile à résoudre toute seule les problèmes survenus sur le terrain lors d’un projet de développement local et qui peut être jugé par la capacité de prise de décision lors de la réalisation des FDC et PCCO.

c.2.2 la communauté doit être habile à reproduire une maîtrise d’ouvrage dans les normes décrites par le MDAT. Cela s’apprécie par la qualité d’exécution des projets de développement réalisés par la Commune sans l’assistance d’un partenaire financier et technique.

Cette évaluation se concentrera principalement sur les projets FDC et PCCO dans la Commune Rurale d’Andranomanelatra. Plusieurs raisons ont orienté ces choix.

27 II – Choix du projet

Tout d’abord il y aura l’explication du choix de l’institution FID suivit de la raison du choix des projets FDC et PCCO parmi tant d’autres projets du FID. Enfin, il y aura la justification du choix de la Commune.

A Choix du FID

Le FID représente jusqu’en 2008 l’un des plus grands partenaires financiers et techniques de la Commune pour la mise en place d’une décentralisation effective.

L’une des raisons qui a incité le choix demeure l’envergure de la couverture du FID. Son domaine d’intervention s’étale dans tout Madagascar, ce qui est rare, car il touche toutes les provinces.

B Choix des projets FDC et PCCO

Parmi les projets du FID, le choix s’est fixé sur les projets FDC et PCCO car ils tiennent compte de la Commune comme une « institution responsable » de ses actes. Ces projets veillent aussi au renforcement de capacité de cette institution à être plus autonome. Il y a en conséquence un renforcement de la capacité des autorités locales et de la population locale afin de pérenniser les projets réalisés dans la localité.

D’ailleurs dans sa logique institutionnelle, les projets FDC et PCCO sont définis comme des outils de renforcement de la politique de décentralisation. Une décentralisation qui est la clé de tout le mémoire.

C Choix de la Commune Rurale d’ANDRANOMANELATRA

En premier lieu, le critère de choix s’est basé entre autres sur le fait que la Commune a bénéficié d’un financement FDC ou d’un PCCO du FID. Le choix s’est porté en premier lieu sur la Commune d’Ambohimangakely qui a bénéficié d’un « PCCO extension du CEG ». Suite à une descente sur le terrain, il a été constaté qu’il y a eu une alternance au pouvoir local, et qu’il ne peut pas encore apporter les aides nécessaires pour la réalisation du travail.

28 Suite à ces obstacles, le choix de la Commune a été révisé. Le choix s’est particulièrement porté sur la commune d’Andranomanelatra pour les raisons suivantes. Premièrement le Maire est à son deuxième mandat lors de dernière élection communale en 2007.

D’un autre coté, la Commune est parmi l’une des plus dynamiques en matière de participation pour le développement de sa localité. Elle est également l’une des rares Communes qui a octroyé toutes les informations nécessaires pour la réalisation de cette étude, telle l’autorisation à la consultation de ses documents comptables lors des descentes sur terrain. La collaboration et les aides du personnel de cette Commune sont les facteurs qui ont permis la réalisation de cette étude.

SECTION II – Méthodologie de recueil des données

I - Phase préparatoire.

A Recherche documentaire

Avant la descente sur terrain une connaissance du thème à traiter s’avère nécessaire. Des examens sur des documents relatifs aux projets ont été effectués (PCD, convention pluriannuelle d'investissements, PAI, etc.…); la collecte de données auprès des administrations a été entamée; des recherches documentaires relatives au thème sur Internet ou dans les bibliothèques sont entreprises, entres autres :

- le guide du maire, - le guide de l’administration communale, - des documents relatifs aux projets FID qui touchent de près ou de loin les projets PCCO et FDC, - des documents liés à la décentralisation à Madagascar, - la liste des Communes qui ont bénéficié des projets FDC et PCCO, et plusieurs autres qui figurent dans la bibliographie.

Des interviews non structurés auprès des employés chargés des projets du FID ont permis de bien connaître les projets FDC et PCCO et les fonctionnements.

29 B Conception des questionnaires

Les informations sur les données acquises ultérieurement ont permis d’édifier un questionnaire provisoire qui fut modifié par l’encadreur professionnel. Ce n’est qu’après quelques modifications que les questionnaires furent prêts pour la descente sur le terrain.

II - Descente sur terrain proprement dite

La descente sur terrain s’est effectuée à deux reprises. En premier lieu il y a eu une visite de courtoisie et des contacts avec les autorités locales. Une lettre d’introduction provenant du FID a facilité notre contact auprès de la Commune. Durant cette première descente sur terrain un entretien avec les autorités locales et le personnel de la Commune a eu lieu. Lors de la deuxième descente, on a pu rencontrer le trésorier de la Commune, le constat des réalisations et les interviews avec les bénéficiaires ne se sont réalisés que plus tard.

A Méthode d’intervention auprès de la Commune

Lors de la descente sur terrain, plusieurs personnes ont été interviewées. Il y a eu, le Maire et ses collaborateurs parmi lesquels les Adjoints au Maire, le Coordonnateur de la Commune, le Président du Conseil Communal et enfin le Trésorier comptable de la Commune. Les interviews se sont passées individuellement au sein de la Mairie de la Commune d’Andranomanelatra suivant le canevas d’enquête en annexes.

B Méthodes d’intervention auprès des bénéficiaires

Lors de la deuxième descente sur terrain, il y a eu les entretiens avec les bénéficiaires, incluant en particulier les membres des CDC, le médecin du CSB II, le directeur du CEG, certains parents d’élèves, les enseignants, le responsable du marché communal, les marchands, et enfin des simples citoyens….

Après la définition de chaque concept à utiliser et la détermination de la méthodologie du travail, il est actuellement nécessaire de définir le cadre de l’étude à effectuer.

30

Conclusion de la première partie

Au terme de cette première partie, il faut préciser que parmi les différentes formes de décentralisation, la suite du travail se concentrera tout particulièrement sur la dévolution. Elle consiste à transférer une partie de la compétence du pouvoir central vers la périphérie, notamment, dans le cas actuel, la collectivité territoriale décentralisée. Ce type de décentralisation constitue un facteur favorable pour le développement de la localité, la commune. La dévolution repose sur plusieurs principes, parmi lesquels le principe de l’autonomie.

Le degré et le domaine d’autonomie que le pouvoir central accorde à la CTD varient selon la constitution du pays. Pour les cas des communes à Madagascar, la décentralisation repose sur trois domaines d’autonomie :

• l’autonomie décisionnelle ; • l’autonomie financière ; • et l’autonomie administrative.

L’évaluation se basera sur ces trois autonomies. Mais avant toute chose, il s’avère nécessaire de définir le cadre d’étude concernant le FID ou le Fonds d'Intervention pour le Développement et également la Commune Rurale d’Andranomanelatra.

31

DEUXIEME PARTIE : CADRE D’ETUDE

Une étude objective ne peut se faire que dans le cadre d’une situation réelle. Dans le cas présent, elle a été menée au sein du FID et observée dans la Commune d’Andranomanelatra. Cette partie présentera le FID et relate les projets qu’il a apportés et en particulier les projets FDC et PCCO. Ensuite, il y aura la présentation de la monographie de la Commune rurale d’Andranomanelatra. Enfin, il y a la description des réalisations des projets FDC et PCCO dans la Commune.

32

CHAPITRE 1 – LE FID

Il a été annoncé précédemment que des organismes aident les communautés en les accompagnant dans leur développement. A Madagascar, le FID fait partie de ces organismes qui contribuent de manière effective au développement des communautés.

SECTION I– Le contexte du FID

I – Qui est le FID ?

La Banque Mondiale en accord avec le Gouvernement de Madagascar a mis en place le Fonds d’Intervention pour le Développement ou FID. Il sert à financer les projets de développement à la base dans le cadre de la réduction de la pauvreté. Il œuvre pour améliorer la situation économique des couches défavorisées de la population et contribue au développement économique et social au niveau local. La gestion du financement que la Banque Mondiale a alloué à l’Etat malgache et la mise en œuvre des projets convenus par les deux parties dans le but de la réduction de la pauvreté, ont été confiées à cette agence du gouvernement.

Afin de mieux comprendre les relations des trois entités nommées ci-dessus, il est nécessaire d’avoir le schéma ci-après comme illustration.

Figure 1: Relation entre l’Etat, la banque mondiale et le FID

ETAT Banque MALGACHE Mondiale (IDA)

FID

Source : FID

33 II – Historique

Le FID a été créé en 1993 comme il a été cité ci-dessus suite aux accords entre l’Etat Malgache et la Banque Mondiale. Depuis il a déjà mis en place des milliers d’infrastructures sociales et économiques dans tout Madagascar.

Le contrat a connu des évolutions depuis la première signature jusqu’ à ce jour. Ces contrats sont appelés successivement FID I jusqu’ à FID IV comme le montre le tableau suivant.

Tableau 1: Evolution du Crédit FID

DESIGNATION FID I FID II FID III FID IV MONTANT 10 millions 34 millions 33 millions 137 millions USD USD USD USD Début 1993 1995 Sept. 1999 Nov. 2001

Source : FID

En 2001, la Banque Mondiale a signé avec le gouvernement malgache le FID IV connu sous l’appellation Projet de Développement Communautaire ou PDC. Suite aux évènements politiques de 2002, le versement du fonds n’a pu s’effectuer que vers la fin de l’année 2002. Puisque le crédit FID IV ou PDC a été encore d’actualité lors de notre passage auprès du FID, il a été normal que le choix se porte sur ce dernier (Le FID IV a pris fin au mois de juin 2008).

SECTION II – le Projet de Développement Communautaire ou PDC.

I - Définition du PDC

Le PDC, ou le FID IV est constitué par un ensemble d’activités de fournitures d’infrastructure de base socio économique. Il a pour but d’améliorer la situation économique des couches défavorisées de la population et de contribuer au développement économique et social au niveau local . La mise en œuvre du PDC a été confiée à l’agence du Gouvernement de Madagascar. Outre la construction des infrastructures de base, il y a

34 aussi les autres activités comme la réalisation des PCD ou Plan Communal de Développement, les protections sociales, la formation et enfin les informations, éducation et communication.

II - Objectif et Composantes du PDC

L'objectif du PDC est d'améliorer la qualité des services et de veiller à l’accès par les populations bénéficiaires aux services fournis par les infrastructures de base sociales et économiques financées par le projet. Il y a aussi lieu d’inciter la partition des localités que ce soit dans la prise de responsabilité ou l’appropriation de l’infrastructure , à travers:

- Le renforcement de la capacité des populations bénéficiaires pour la sélection, le financement partiel, le suivi-évaluation, la réalisation, l’utilisation et l'entretien d'investissements communautaires. Comme le FID est l’organe d’exécution du PDC il aura pour attribution de veiller au bon déroulement et à la bonne exécution des travaux.

- Le renforcement de la capacité des Communes à se prendre en charge pour la sélection, la réalisation et l'entretien d'investissements communaux, en liaison avec les populations bénéficiaires, par un appui au processus de décentralisation. (À se prendre en charge aussi dans les exercices budgétaires, existence de systèmes effectifs d'entretien des infrastructures, augmentation de la pression fiscale) et à initier des activités de développement économique (projets de développement réalisés sur fonds propres).

Ce dernier objectif va intéresser la suite de cette étude.

III - Les composantes du PDC

Initialement, le Projet de Développement Communautaire (PDC) comprenait trois composantes principales:

1- Transfert aux associations communautaires ou « Projets Communautaire » ou PC;

2- « Renforcement des Capacités » ou RC des Communes et associations communautaires;

35 3- « Financement Direct des Communes » FDC ; qui s’est transformé plus tard en « Projet Communautaire géré par la Commune » ou le PCCO.

Par la suite il y a eu les réponses aux chocs pour répondre à des chocs sociaux, politiques, économiques et même climatiques comme les après cyclones.

La suite de l’étude se concentrera sur l’une des composantes du FID tout particulièrement sur le projet FDC ou « financement Direct des Communes » et le PCCO « Projet Communautaire géré par la Commune ». Ces derniers donnent à la Commune bénéficiaire plus de liberté à la prise de décision.

SECTION III – Les appuis financiers du FID, le FDC et le PCCO

Initialement, ce projet fut le FDC « Financement Direct des Communes ». Suite à une modification il s’est transformé en PCCO « Projet Communautaire géré par la Commune ». La spécificité de cette composante du FDC est que le FID n’intervient pas dans la gestion des projets et des activités réalisés par les Communes. Toutefois, étant donné que le FID a acquis un certain savoir faire en matière de gestion de projet, la Direction Inter Régionale du FID reste à l’entière disposition des Communes qui souhaiteraient recevoir un appui technique du FID.

I – Le Financement Direct des Communes ou FDC

Dans le cadre du «Financement Direct des Communes», le Projet de Développement Communautaire (PDC) transfèré des fonds directement aux Communes pour leur permettre de réaliser des projets et activités prioritaires inscrits dans leur Plan Communal de Développement (PCD). Il a couvert l’ensemble du territoire malgache en finançant des Communes dans les six Provinces.

Le FDC a pour particularité de mettre en place une association appelée Cellule Communale pour la gestion du projet. C’est la Commune qui choisit les membres de cette cellule. Cette dernière représente la Commune. Le FDC permet également de donner à la Commune concernée l’autonomie décisionnelle dans les activités qui se rattachent à la réalisation de l’ouvrage tout en permettant un droit de regard au FID. Ce dernier a toutefois

36 le droit de bloquer le compte en cas de malversations dûment constatées par les représentants du FID.

A Eligibilité au FDC

Les projets retenus pour être financés par le FID, dans le cadre du FDC, sont uniquement des projets ou activités prioritaires du Plan Communal de Développement (PCD) de la Commune, tel qu’il a été élaboré à la suite d’une évaluation rurale participative (ERP) car ces derniers répondent aux besoins de la population et qui ne sont pas en contradiction avec la politique nationale ou régionale de développement ou qui ne s’insèrent pas dans les stratégies sectorielles du Gouvernement. 17

Si tels sont les critères d’éligibilité qu’en est il du déblocage de fonds.

B L’apport bénéficiaire

Après le dépôt de la requête auprès du FID, la Commune a été sélectionnée par la suite. Tous les projets qui bénéficient du financement du FID nécessitent la participation de la communauté locale, appelée « Apport bénéficiaire ». Les bénéficiaires du projet apportent au moins 10% du montant du projet à réaliser, reparti comme suit :

- 1% du montant en espèces versés dans un compte bancaire ouvert par les associations des bénéficiaires suite à la sollicitation du FID. - 4% pour le budget de fonctionnement dont l’association aura besoin lors des activités liées aux projets comme la paperasserie, les frais de déplacement …; - 5% apport en nature offert par les bénéficiaires du projet, varie selon le choix de chaque Commune.

Cet apport bénéficiaire consiste à responsabiliser la communauté dans la participation à la réalisation du projet mais également afin qu’elle effectue un certain effort dans la constitution du fonds. Plus la communauté dépense dans un projet plus elle est amenée à respecter les ouvrages réalisés d’où la pérennité de l’infrastructure.

17 Cf. La liste négative en annexe

37 II - Passage de FDC en PCCO

Mais suite à une évaluation approfondie, à l’occasion de la revue à mi parcours du PDC effectuée par la banque mondiale, le FDC a été remplacé plus tard par le PCCO ou Projet Communautaire géré par la Commune. Certaines d’entre elles ont des difficultés dans la gestion des fonds qui leur sont affectés.

Des améliorations ont été opérées pour que le FDC qui finance un programme pour une durée de 5ans se transforme en un PCCO qui ne finance qu’un seul projet pour une durée de un an comme le montre le tableau suivant.

Tableau 2: Les caractéristiques du FDC et du PCCO

FDC PCCO Maître de l’ouvrage Cellule communale Cellule communale L’objet de Un programme, un ensemble de projet Un seul projet financement Montant du 5USD/habitant et moins de Le montant du financement 100.000USD/an/ Commune projet Durée du financement 5ans 1an Source : FID

Le financement du FDC est reparti en plusieurs Plan Annuel d'Investissement (PAI) présentés par la Commune (et établi sur la base du PCD). Après audit des projets de l'année antérieure et constatation saine, des fonds sont déboursés annuellement après acceptation par le FID. Le FID IV fut achevé en 2006 puis a été remplacé par le PCCO. La différence du FDC au PCCO, c’est que le PCCO finance un seul projet pour une durée de un an comme le montre le tableau ci-dessus. D’autant plus qu’après audit on a pu constater que certaines Communes ont des difficultés dans la gestion, tant dans le suivi des travaux que dans la gestion des budgets. Surtout que les objectifs à atteindre ne sont pas atteints pour certains cas. D’où la nécessité de transformer en PCCO. Ceci permet de mieux prendre des précautions en cas de problème dans l’évolution des activités. De plus l’audit trimestriel est trop lourd

38 En somme le PCCO est un prolongement du FDC mais à durée plus réduite et à un montant plus réduit. Enfin et surtout il ne finance qu’un seul projet au lieu d’un groupe de projets.

III – Le PCCO

Le PCCO ou Projet Communautaire géré par la Commune est un projet qui n’est autre que la continuation du projet FDC. Il faut noter qu’à part les différences mentionnées dans le tableau ci-dessus le FDC et le PCCO ont les mêmes fondements.

A Eligibilité au PCCO

Il y a deux types de Commune qui bénéficient du financement PCCO :

En premier lieu, il y a celles qui ont déjà bénéficié du financement FDC, qui ont respecté les engagements antérieurs et qui ont également remboursé les restes du budget et n’ont pas encore bénéficié d’un PAI2 (plan annuel d’investissement) après le FID IV. Dans le deuxième cas, des nouvelles Communes qui n’ont jamais bénéficié des financements auprès du FID auparavant, qui ont fait des demandes de financement et éligibles suivant les critères habituels du FDC qui sont : le degré d’enclavement de la Commune, de plus les Communes pauvres sont priorisées, ensuite les autres indicateurs de pauvreté (le niveau de santé par habitant, le taux de scolarité, nombre d’habitants qui ont accès à l’eau potable…), et enfin les critères liés à leur performance et à leur capacité à se gérer

B La contribution de ce financement à la décentralisation

Ce financement apporte un énorme bouleversement dans la vie financière d’une collectivité car dans la plupart du temps, c’est une somme que la collectivité a rarement la capacité de se la constituer.

En premier lieu, ce financement appuie la collectivité dans la réalisation du projet que la population considère comme prioritaire dans ses besoins pour le développement de sa localité et de sa communauté. Ce projet figure dans le PCD (le document de base nécessaire à l’identification des investissements prioritaires de la Commune.) et issu de l’aspiration de la population.

39 Ensuite le financement du projet prioritaire permet de libérer le crédit qui aurait pu financer le projet. Ce crédit pourra être affecté à la réalisation d’autres projets qui sont aussi bénéfiques pour le développement de la collectivité.

Le FDC comme le PCCO accorde à la Commune la gestion du Projet Communautaire, ce qui veut dire que la Commune est responsable de toutes les gestions du projet. Donner à la Commune la somme qu’il faut n’est pas suffisant car ceci représente un grand risque. Il faut donc une certaine mesure d’accompagnement parmi laquelle le renforcement des capacités surtout dans le domaine de l’administration.

IV – Les objectifs des projets FDC et PCCO

Le FDC et le PCCO ont tous deux les mêmes objectifs. Ils peuvent être envisagés sous deux perspectives différentes:

- soit il est conçu essentiellement comme un outil pour la mise en oeuvre de projets d'infrastructure sociale ou économique qui permet également le renforcement de la capacité de gestion des Communes,

- soit il est conçu essentiellement comme un mécanisme de renforcement des capacités de gestion et d'initiative des Communes qui fonctionne dans un schéma d'apprentissage par la pratique (avec la mise en oeuvre de projets d'infrastructure).

Il est très clair que pour le personnel du FID interrogé à l'occasion de cette évaluation (directeurs régionaux, chargés de projet, responsables de la formation, socio- organisateurs) c'est la deuxième conception qui prévaut: à l’unanimité le FDC et le PCCO sont conçus comme des outils de renforcement de la capacité des Communes à se prendre en charge . Cette perspective s'inscrit, il faut le noter, dans la philosophie générale si on veut mettre l'accent sur la nécessité de faire des Communes les institutions de base du développement économique du pays.

Etant donné aussi que les projets FDC et PCCO sont des projets de développement communautaire, ils devraient amener un développement dans la localité qui n’est autre que la Commune concernée. Ils ont également pour objectif d’améliorer la situation économique et sociale d’un territoire, voire les conditions de vie et le bien être de ses habitants .

40

SECTION IV – Renforcement des capacités offert par le FID

La notion de renforcement des capacités offerte par le FID recouvre essentiellement des activités de formation au profit de personnes et entités des secteurs public et privé ainsi que de la société civile, et des activités d'IEC (Information, Education, Communication) au profit de l'ensemble de la population ou de certaines catégories d'habitants (comme les membres d'associations de bénéficiaires ou d'usagers).

I – Les bénéficiaires du renforcement de capacité offert par le FID

Le renforcement des capacités est un outil nécessaire pour la mise en œuvre du projet d’infrastructure sociale ou économique. Il permet de renforcer la capacité d’administration de la Commune dans la réalisation de l’objectif du PCCO, dans le domaine de la gestion financière, de la gestion des ressources humaines, … qui se transfère par l’apprentissage, par la pratique ou l’andragogie, l’enseignement pour les adultes. Ce renforcement des capacités est toujours nécessaire pour la Commune dans la gestion de l’administration dans le futur et même dans d’autres projets à réaliser dans l’avenir.

II – Population Cible et Bénéficiaires

L'objectif de la composante "Renforcement des Capacités" est d'améliorer la qualité des prestations des parties prenantes du projet, des partenaires relais du FID et des sous-traitants pour les projets communautaires, et d'accroître leur capacité d'intervention . Compte tenu de cet objectif, la population cible et les bénéficiaires de cette composante comprennent des personnes et entités des secteurs public et privé, ainsi que des membres de la société civile.

Les différentes catégories de personnes morales ou physiques bénéficiaires peuvent être regroupées comme suit:

- Au niveau des Communes : maire et président du conseil communal, membres du bureau exécutif, conseillers communaux, délégué administratif, présidents de Fokontany et notables, et employés communaux (secrétaires et techniciens).

41 - Au niveau des communautés : membres du bureau et membres de la cellule de projet d'une association de bénéficiaires; dans certains cas, l'ensemble des membres des associations d'usagers (le FRAM) et l'ensemble de la population des Communes ou des Fokontany.

- Au niveau du secteur privé : organisations non gouvernementales (ONG) et Bureaux d'études (BE), intervenant comme partenaires relais réels ou potentiels du FID; MPE (Micro- et Petites Entreprises) du BTP, tâcherons et artisans, intervenant comme sous-traitants des Communes et associations de bénéficiaires (et éventuellement du FID) pour l'exécution des projets communautaires et activités.

Dans le cas d’un FDC et d’un PCCO les participants lors du renforcement de capacité sont : le Maire, l’Adjoint au Maire, le Trésorier Communal, la Cellule Communale, le CDC ou le Comité de Développement Communal, les bénéficiaires comme le président du FRAM, le surveillant général dans le cas d’une construction d’une infrastructure scolaire, le Médecin dans le cas du CSBII, les techniciens, les responsables techniques, les conseillers communaux et tous ceux qui touchent de près le projet.

42 CHAPITRE 2: COMMUNE RURALE D’ANDRANOMANELATRA

Ce chapitre permet d’apprécier les réalités et les caractéristiques de la Commune choisie tant par ses faiblesses que par ses avantages, suivi par la description des projets FDC et PCCO dont la Commune a bénéficié.

SECTION I - Monographie de la Commune

I – LOCALISATION GEOGRAPHIQUE ET CLIMATIQUE

A Localisation

La Commune d’ANDRANOMANELATRA se situe à 16 km au nord de la ville d’ sur la route nationale numéro sept. Le village lui-même est traversé par cette route.

Sur le plan administratif , elle fait partie de la Province d’Antananarivo, Région du et District d’Antsirabe II. Lors de la réalisation du dernier PCD elle se situe à 30km du chef lieu de District. La Commune d’ANDRANOMANELATRA est composée de 14 fokontany et s’étend sur 164km². Elle est délimitée par les Communes suivantes :

- Au Nord : Commune Rurale d’ ; - Au Sud-ouest : Commune Urbaine d’ANTSIRABE ; - A l’Est : Commune Rurale d’ ; - A l’Ouest : Commune Rurale d’. Sur le plan accessibilité, l’accès peut se faire par deux moyens différents : - par la voie routière car elle est au PK 160 d’ANTANANARIVO sur la RN7. - par la voie ferroviaire à partir d’Antananarivo, il faut descendre à la Gare de TSARAVAVAKA.

43 B Le climat

La région d’Andranomanelatra jouit d’un climat du type tropical et d’altitude car elle se situe dans les altitudes de la haute terre malgache. Elle bénéficie d’une pluviométrie moyenne annuelle de 1313mm. La saison de pluie se situe entre le mois d’octobre et le mois d’avril mais ce sont les mois de décembre, janvier, février, mars qui sont les plus pluvieux. Quant à la saison sèche, elle commence à partir du mois d’avril et se termine au mois d’octobre. Toutefois, elle bénéficie pendant cette saison d’une légère précipitation qui varie de 12 à 25mm au mois de mai et de septembre.

Concernant la température, entre octobre et avril la température moyenne varie autour de 17,5°C, et de 19°C entre les mois de novembre et mars. Elle diminue entre mai et septembre (12°C en juillet). Elle peut descendre jusqu’en dessous de zéro en juin, juillet, août, période pendant laquelle les gels sont réguliers.

Tableau 3: Tableau de résumé des données climatiques de la région

Janv MOIS Fév. Mar Av. Mai Jun Jul Aou Sept Oct Nov Dec Année . Pluies moyenne 244 210 192 72 25 12 15 15 20 74 159 241 1313 annuelles (mm) Température 19,7 19,7 19,5 17,6 14,4 13,1 12,3 13,4 15,0 17,5 18,8 19,4 17,5 moyenne (°C)

Source : Direction de la météorologie et de l’hydrologie d’AMPANDRIANOMBY

II – SITUATION SOCIALE

A Démographie

La Commune Rurale d’ ANDRANOMANELATRA est relativement peuplée dû principalement à son caractère de zone suburbaine. Lors de la constitution du PCD de la Commune, la population de la Commune est estimée à 31 046 18 dont plus de 60% sont des jeunes compris entre 17 à 50ans 19 . Ce qui montre que la population de la Commune est composée d’une population à majorité active et qui constitue une forte potentialité

18 Le PCD de la Commune Rurale d’Andranomanelatra 19 Le bureau d’étude EEDR « MAMOKATRA » SA

44 humaine. La densité moyenne de la population est de 195habitants /km² et la taille moyenne des ménages s’élève à 7 personnes.

B Ethnie, religion, us et coutumes

Du point de vue ethnique, ce sont les MERINA qui y sont dominants. Il est donc normal qu’ils respectent tous les us et coutumes merina tel que les rituelles sur les tombeaux comme les « famadihana » ou l’exhumation lors des saisons sèches, le « Famoràna » ou la circoncision lors des saisons froides.

Les habitants de la Commune attachent de l’importance aux traditions comme le « fomba » tant dans l’économie que dans le social. En somme, dans leurs manières de vivre au quotidien.

III – SITUATION ECONOMIQUE

Les activités les plus exercées par la population de la Commune d’ANDRANOMANELATRA sont l’agriculture, l’élevage et l’artisanat… mais l’économie de la Commune repose principalement sur l’agriculture et l’élevage.

A L’agriculture

La Commune Rurale ANDRANOMANELATRA est une Commune à vocation paysanne. La majorité de la population vivent de l’agriculture et de l’élevage. La superficie totale cultivée dans la Commune a été estimée à 5 315 ha sur 8 090 ha de terrain cultivable lors de l’accomplissement de son PCD. La majeure partie est cultivée par des cultures vivrières à l’instar du riz, du manioc, du maïs et d’autres comme le montre le tableau ci- dessous :

45 Tableau 4 : Production annuelle agricole .

Spéculations Superficie en ha Quantité en tonne Paddy 1 1480 1 957 Maïs 2 150 2 950 Pommes de terre 126 990 Manioc 499 5 899 Culture maraîchère 1 360 1 088

Source : PCD de la Commune Rurale d’ Andranomanelatra

Il faut toutefois noter que la région a la réputation d’être une région de grand producteur de fruits et légumes comme les carottes, les pommes de terre, les pêches, les kakis, les pommes, les poires, les abricots, et de bien d’autres encore . L’entreprise LECOFRUIT possède au sein de la Commune une grande plantation de plusieurs hectares de légume bio.

B L’élevage

La Commune Rurale d’ ANDRANOMANELATRA est une des Communes les plus grandes productrices laitières de Madagascar, cette situation s’explique par l’existence des usines TIKO dans la région. Cette usine produit du lait comme elle en collecte, ce qui pousse les paysans à produire beaucoup dans ce secteur. De plus, il y a dans la Commune, le FIFAMANOR (FIompiana FAmbolena MAlagasy NORvezianina) une entreprise qui a pour vocation de vulgariser une meilleure race bovine. Lors de la réalisation du PCD en 2003 on a pu recenser 6 775 têtes de bovin dont 684 têtes de bœuf et 700 têtes de vache laitière avec une production laitière de 1 680 000 litres annuellement. Pour le cas des autres élevages autres que l’élevage bovin, le tableau ci-joint résume la situation en 2003 :

46 Tableau 5 : Cas des autres élevages :

Espèces Nombres de têtes Poules pondeuses 4 302 Poulets de chair 2 150 Autres espèces de poulets 1 200 Porcs 792 Lapin 222

Source : PCD de la Commune Rurale d’ Andranomanelatra

C L’artisanat

L’artisanat dans cette Commune n’est encore qu’à l’échelle de subsistance, ce n’est qu’actuellement que ce secteur commence à se développer dans les Fokontany.

- La menuiserie : dans 12 Fokontany on a pu observer 24 paysans/artisans - Le tissage traditionnel : une vingtaine d’artisans pratique cette activité dans la Commune. - Forgeron : seul quatre artisans dans la filière .

D L’industrie

Cette Commune, malgré sa disposition rurale, abrite en son sein plusieurs industries comme l’usine « TIA » producteur du jus TIKO TIA, et l’usine de production de glace « IKO », le TIKO FARM qui s’inscrivent toutes dans la succursale « TIKO S.A» de Madagascar, et enfin la KOBAMA.

IV – LES INFRASTRUCTURES

A Les réseaux routiers

Premièrement, il y a la route nationale : la RN7 traverse le village d’Andranomanelatra chef lieu de Commune qui s’étend sur 6km.

47 Ensuite il y a la route d’intérêt Régionale d’une distance de 10km. Il y a également, la route d’intérêt communale sur une longueur de 22km. Enfin, le chemin de fer reliant Antsirabe, une voie de desserte de la Commune qui est aussi fonctionnelle.

Si telle a été la situation des infrastructures routières qu’en est-il pour le cas de l’éducation.

B Education

Lors de la réalisation du PCD en 2003, la situation de l’éducation dans la Commune peut se résumer comme suit :

Tableau 6: La situation de l’éducation dans la Commune en 2003.

PRIMAIRE SECONDAIRE PUBLIC PRIVEE PUBLIC PRIVEE Nombre d’établissements 14 02 Nombre d’enseignants 76 17 Elèves scolarisés 4.000 250 Rapport enseignant/élève 1/53 1/15

Source : PCD de la Commune Rurale d’ Andranomanelatra

A noter, qu’il n’y a pas de lycée dans la Commune mais sa construction figure au premier plan du PCD. Depuis quelques temps, la Commune possède dans sa localité une Université privée de l’église catholique dont les étudiants ne sont pas issus de la région. Certains étudiants proviennent même de l’extérieur de la province d’Antananarivo.

C - Santé

La Commune d’Andranomanelatra n’a qu’un CSBII et un dépôt de médicaments comme infrastructure sanitaire. Ces derniers sont relativement éloignés par rapport à certains Fokontany de la Commune. Le personnel sanitaire existant dans le CSB II est constitué par une sage femme, une servante, un dispensateur, un dépositaire et enfin un gardien.

48 Le personnel sanitaire est insuffisant et souvent mal équipé tel que le manque de logement pour le médecin de l’Etat. Il faut toutefois noter l’existence de médecin libre dans les environs et la proximité de la ville d’Antsirabe allège considérablement les tracas de la population.

Cette insuffisance de moyens sanitaires est préjudiciable pour une population caractérisée par son dynamisme. Quel projet sera alors choisi pour répondre aux besoins de la population ?

SECTION II : Description du projet

La Commune d’Andranomanelatra a déjà bénéficié à la fois d’un FDC et également d’un PCCO. Le financement direct des Communes dans la Commune d’Andranomanelatra sera décrit en premier lieu, suivi par le projet PCCO.

A FDC dans la Commune d’Andranomanelatra

La Commune a bénéficié d’un financement FDC d’un montant de 142,5 millions Ariary en 2003 à l’origine de la construction du marché d’Andranomanelatra et du centre de santé d’Amberobe.

1 - Construction du Marché

Le projet de construction du marché de la Commune d’Andranomanelatra a pour objectif de faire face à l’accroissement démographique et qui a entraîné l’extension des marchands le long de la route et dans l’interstice des ruelles de façon précaire.

A noter qu’aucune infrastructure pour le marché n’a encore existé dans la Commune d’Andranomanelatra. Pour résoudre ce problème, la construction de la place du marché s’avère plus que nécessaire. Pour cet effet, la Cellule des programmes de la Commune d’Andranomanelatra a choisi une place à l’Ouest de la Mairie pour l’emplacement du marché.

Pour ce projet, les bénéficiaires cibles sont à la fois la population du village et les habitants des villages voisins.

49 - Objectifs du projet

L’accroissement démographique a entraîné l’extension des marchands le long de la route de façon précaire. Ainsi le choix de la construction d’une place de marché a été adopté pour remédier à ces ennuis. D’autant plus que ce projet pourra créer des emplois temporaires et permanents.

- Description du projet

- Intitulé : Construction du marché. - Maître de l’ouvrage : Cellule communale - Maître d’œuvre : Bureau d’étude Multidisciplinaire - Titulaire : Entreprise SATAFI - Date de démarrage du projet : 13 avril 2005 - Date de réception provisoire : 16 août 2005 - Date de réception définitive : 26 septembre2006

- Coût du projet

Au total le montant des travaux de construction du marché de la Commune d’Andranomanelatra s’élève à Ariary 53.863.834 toute taxe comprise. En outre, le coût de la maîtrise d’œuvre équivaut à Ariary 3.878.280 toute taxe comprise.

- Les travaux de l’Entreprise

- Construction d’une aire de vente avec 8 étals ; - Construction d’un pavillon ouvert avec étal ; - Construction d’un pavillon ouvert sans étal ; - Construction de deux pavillons fermés sans étal ; - Construction de deux pavillons fermés avec étal ; - Construction d’un puits de 12m de profondeur ; - Confection de l’allée en pierre plate.

- Les travaux en régie

Ces derniers font partie des apports bénéficiaires et pour le cas de ce projet il est composé de:

50 - Terrassement du terrain pour la construction ; - Dessouchage ; - Construction d’une latrine à deux compartiments avec urinoir. - Un bac à ordures.

2 - La reconstruction du centre de santé de base CSBII dans le Fokontany d’Amberobe

Ce projet se justifie par la mise en place d’une infrastructure durable afin d’améliorer et de normaliser la santé publique et aussi de pérenniser l’infrastructure à venir. Dans cette région, le problème lié à la santé demeure une principale préoccupation de la population locale.

L’infrastructure mentionnée ultérieurement est en très mauvais état et mérite d’être démolie. Il faut aussi noter qu’avant, certaines gens sont obligées de partir pour la ville d’Antsirabe afin de pouvoir bénéficier des soins nécessaires.

La Cellule Communale d’Andranomanelatra a décidé de démolir l’ancien bâtiment et de le faire remplacer par une nouvelle.

- L’objectif du projet

Cette infrastructure contribue à l’amélioration et à la normalisation de la santé publique ainsi qu’à la résolution des problèmes de l’environnement sanitaire.

- Description du projet

- Intitulé : Reconstruction du CSB II Amberobe Andranomanelatra - Maître de l’ouvrage : Cellule des programmes de la communale - Maître d’œuvre : Bureau d’étude Multidisciplinaire - Titulaire : Entreprise SATAFI - Date de démarrage du projet : 11 avril 2005 - Date de réception provisoire : 29 septembre 2005 - Date de réception définitive : 21 septembre2006

51 - Coût du projet

Le coût des travaux de reconstruction du CSB II du Fokontany d’Amberobe de la Commune d’Andranomanelatra s’élève à Ariary 61.226.758 toute taxe comprise. De l’autre coté le montant pour la maîtrise d’œuvre effectuée par le bureau d’étude s’élève à Ariary 4.002.880 toute taxe comprise.

- Les travaux de l’Entreprise

Construction d’un bâtiment à 9 salles types FID.

- Les travaux en régie

Cette partie est la part des apports bénéficiaires appelée apports en nature. Pour ce projet elle est constituée par :

- La Démolition du bâtiment existant ; - La construction d’une latrine à deux compartiments avec urinoir. - La construction d’un puits.

Suite à la réalisation du PAI 1 par la construction du marché et du CSB II la Commune d’Andranomanelatra a été jugée avoir contribué à l’instruction imposée par le FID. La continuation pour un PCCO n’est autre que la continuation de la collaboration de la Commune avec le FID.

B Le PCCO : extension du CEG d’ANDRANOMANELATRA

Dans le PCD, la population a demandé la construction d’un lycée. La Commune a fait une demande que le ministère a rejetée parce que la Commune n’est pas un chef lieu de district. Par la suite, les dirigeants locaux ont opté pour l’extension du CEG d’Andranomanelatra.

Les raisons de la justification du projet lors de la demande de financement se récapitulent comme l’amélioration des conditions de scolarisation par le gouvernement malgache. Ces mesures ont évidemment provoqué des impacts positifs au niveau de la

52 population. A preuve, ces dernières années, l’effectif des enfants scolarisés n’a cessé d’augmenter, d’autant plus que le taux de réussite dans les examens a connu une amélioration, alors une augmentation de cet effectif a été constatée.

Tableau 7: Evolution des effectifs des élèves du CEG d’Andranomanelatra.

EFFECTIF Années scolaires Elèves Enseignants Garçons Filles Total 2003 – 2004 176 175 351 15 2004 – 2005 223 209 432 17

Source : CEG de la Commune Rurale d’ Andranomanelatra

Avant l’extension, le CEG ne disposait que de deux bâtiments dont l’un, ancien, dispose de cinq (05) salles créé dans les années 1990 puis un autre plus récent, un bâtiment à quatre (04) salles construit par le projet FID en 2002.

En somme, il n’y a que neuf salles pour 432 élèves soit 48 élèves pour une salle, ce qui est assez exigüe pour un collège.

L’emplacement de la construction se situe sur un terrain dans l’enceinte même du CEG déjà existant dans la Commune Rurale d’Andranomanelatra.

- L’objectif du projet

Pour faire face à ces problèmes de salle, la politique adoptée par l’Etat et surtout au sureffectif des élèves par rapport aux infrastructures, la demande de financement auprès du FID s’avérait plus que nécessaire pour l’extension du CEG.

- Description du projet

- Intitulé : extension du CEG d’ANDRANOMANELATRA - Maître de l’ouvrage : Cellule des programmes de la commune - Maître d’œuvre : EEDR « MAMOKATRA - Titulaire : Nomen’ny Avo

53 - Coût du projet

La valeur de ce financement s’élève à cent trente quatre millions d’Ariary (134.000.000 Ar ). Le tableau ci-dessous montrera la répartition des coûts du projet :

Tableau 8 : Répartition des coûts et des travaux du PCCO : extension CEG (en Ariary)

DESIGNATION COUT TOTAL TTC Nom du sous projet Part des Part du FID TOTAL bénéficiaires - Etude et contrôles 10.000.000 10000.000 - Bâtiment 1 111.100.000 111.100.000 - Latrines 4.900.000 4.900.000 - Puits 4.000.000 4.000.000 - Terrassement 4.000.000 4.000.000 - Terrain de sport 9.000.000 9.000.000 - Micro-ordinateurs et périphéries 4.000.000 4.000.000 - Fonctionnement 800.000 800.000 - Entretien 1.600.000 1.600.000 Total projet d’investissement 15.400.000 134.000.000 149.400.000

Source : FID

Tous les projets réalisés dans la Commune d’Andranomanelatra se sont faits avec la collaboration étroite du FID. Quid du Développement local avec le FID ?

54

Conclusion de la deuxième partie

Il a été mentionné au niveau de cette partie que le Fonds d'Intervention pour le Développement ou le FID est une agence du Gouvernement de Madagascar. Il finance des projets de développement de base dans le but de réduire la pauvreté. Il finance plusieurs types de projets parmi lesquels les :

 FDC ou financement direct des communes ;  Et le PCCO ou Projet communautaire géré par la commune.

Ces deux projets respectent la libre administration de la commune et considère la commune en tant qu’entité responsable et autonome dans ses actes.

En ce qui concerne Andranomanelatra, elle est une commune rurale dans le district d’Antsirabe II, région du Vakinankaratra. La majorité de sa population vivent de l’agriculture et de l’élevage. Elle a pour particularité d’être l’une des communes rurales les plus industrialisées de Madagascar.

Enfin le choix s’est porté sur cette commune car elle a bénéficié à la fois d’un FDC et d’un PCCO.

Face à ces différentes réalisations, quelles réalités existent sur le terrain, ces réalités du terrain feront l’objet de la troisième partie du travail.

55

TROISIEME PARTIE: LES REALITES SUR LE TERRAIN

Cette partie se divisera en deux chapitres. D’un côté il y aura les réalités sur le terrain qui parleront en premier lieu des apports des trois acteurs Commune, FID, et Etat central ainsi que des constatations observées sur le terrain. Le second chapitre analysera ces constatations et mettra en relief les perspectives.

56

CHAPITRE 1 : REALITES SUR LE TERRAIN

Pour atteindre le développement souhaité, il faut bien entendu connaître les apports de chaque intervenant qui n’est autre que l’Etat, le FID et enfin et surtout la Commune.

SECTION I – La contribution de la Commune, de l’Etat et du FID

Dans le but de l’amélioration de la décentralisation dans la Commune d’Andranomanelatra, plusieurs facteurs et acteurs y ont contribué pour arriver à la situation actuelle et parmi lesquels il y a bien sûr le FID, l’Etat central et surtout la population locale. Quelles ont été leurs contributions pour l’amélioration de la décentralisation ?

I – Contribution de la Commune

La Commune se définit ici comme l’organe exécutif et de conseil. Dans la réalisation de la maîtrise de l’ouvrage, elle est représentée par la Cellule Communale.

La Commune a sa contribution dans la réalisation des projets dans sa localité, à commencer par la planification et le choix des projets à réaliser.

Lors de la réalisation de son PCD la Commune motive la population locale à participer à sa réalisation afin de définir les projets prioritaires selon ses besoins. Ensuite, c’est toujours la Commune qui cherche le bailleur qui peut financer les projets cités ci- dessus. Quand une organisation ou une institution accepte de financer le projet, c’est le cas du FID pour la Commune d’Andranomanelatra, cette dernière signe un contrat avec l’organisme qui accorde le financement.

Dans le cas des projets FID, la Commune doit participer à hauteur de 10% de la valeur du projet. Avant que le FID transfère une partie de l’argent pour le financement, la Commune veille à la constitution et le versement du 1% du montant du projet dans le compte bancaire pour montrer sa volonté à participer au projet. Puis les 4% du montant du projet sont utilisés pour le budget de fonctionnement, la paperasserie, les frais de déplacement des délégations de la Commune qui doivent faire des comptes rendus auprès du FID par exemple, et d’autres activités qui se rattachent au projet. Enfin les 5% qui sont constitués par les apports en nature. Ils varient selon le choix de la Commune.

57 La Commune a pour fonction de mobiliser, sensibiliser et éduquer la population locale à participer à ces activités et surtout à les responsabiliser.

La Commune a aussi un rôle à tenir durant la réalisation de l’infrastructure. Elle doit assurer le contrôle et la surveillance de la bonne réalisation de la maîtrise de l’ouvrage afin que celui-ci corresponde aux instructions citées dans le contrat.

Enfin, elle assure la maintenance et l’entretien de l’infrastructure réalisée afin de la pérenniser.

II – Les apports du FID

L’objectif premier des apports du FID n’est pas forcément une amélioration de la décentralisation mais la réalisation des infrastructures qui sont destinées à l’amélioration des conditions de vie de la population locale. Pourtant quand on regarde de plus près, ses apports contribuent beaucoup à la décentralisation avec les apports des autres acteurs.

Le FID apporte deux sortes de contribution : premièrement le FID apporte un appui financier à la Commune afin de réaliser les infrastructures qui lui sont nécessaires pour le bien être de sa population. Le FID verse la somme au compte de la Commune afin que la Commune puisse la gérer librement avec un certain contrôle quand même.

A° – L’apport financier

Le FID est un organe de financement des infrastructures de base socio économique des Communes. Dans le cas du « Financement Direct des Communes » suivi d’un « Projet Communautaire géré par la Commune » ou le PCCO, les projets ont pour particularité de donner aux Communes l’autonomie de la gestion des projets.

Le FID verse le fonds dans le compte de la Commune et dans le cas actuel, les fonds alloués aux financements FDC et PCCO s’élèvent à :

Pour le cas du FDC, le PAI 1 s’élève à Ariary 122 971.752 dont Ariary65.229.638 pour la reconstruction du CSB II d’Amberobe Andranomanelatra et Ariary 57.742.114 pour la construction du marché.

58 Quant à l’extension du CEG d’Andranomanelatra le montant du PCCO s’élève à la somme d’ Ariary 149.400.000.

En somme, la Commune a donc bénéficié en totalité d’un financement d’une valeur d’Ariary 272.371.752

A noter que ce sont des dépenses hors budget de la Commune qui lui permettent de réaliser des infrastructures que la localité juge nécessaire. Ceci veut dire que cette dépense ne figure pas dans le budget annuel de la Commune.

Et enfin, le FID ne laisse pas la Commune avec une somme d’argent sans la moindre mesure d’accompagnement. La Commune bénéficie également du FID d’un appui administratif sous forme de renforcement de capacité qui lui permet d’améliorer son autonomie administrative.

B° – Le renforcement de capacité

Quand une Commune obtient un Financement auprès du FID, surtout dans le cas d’un FDC et d’un PCCO, la Commune bénéficiaire ainsi que tous les acteurs communaux à la réalisation des projets comme les Cellules Communales bénéficient du renforcement de capacité.

Le renforcement de capacité offert par le FID a pour objectif d'améliorer la qualité des prestations des parties prenantes du FDC et du PCCO et d’assurer la bonne marche de la réalisation de la maîtrise d’ouvrage suivant la norme.

La séance de renforcement de capacité s’effectue par la méthode andragogique, un enseignement des adultes, expérientielle, et la visualisation, suivi d’une évaluation afin d’assurer que les formations soient bien reçues par l’assistance même pour les hommes venus du milieu rural.

a° - Le renforcement des capacités dans le domaine de l’administration

Cette composante "Renforcement des Capacités" devrait permettre aux Communes et communautés de mieux gérer les financements du FDC et du PCCO et de tirer un maximum de profit de ces financements. Il permet également de mieux gérer, surtout de mieux administrer les ressources existantes et disponibles. La cellule communale est la

59 bénéficiaire de ce renforcement de capacité, une cellule communale présidée par le maire lui-même.

1 – Gestion financière et comptabl e

La formation financière offerte par le FID est essentiellement composée de gestion simplifiée du compte caisse et du compte bancaire et enfin le compte des apports. En sus il y a la tenue du journal, la gestion financière (comptabilité, environnement bancaire, décomptes...). C’est l’une des raisons pour laquelle le trésorier de la Commune fait partie de la cellule communale.

La gestion financière et comptable des fonds transférés à une Commune dans le cadre de la composante «Financement Direct des Communes» de même que le PCCO a pour objectif de s’assurer de la bonne utilisation des fonds conformément à leur destination prévue dans la convention de financement passée entre le FID et la Commune.

2 – La gestion du projet

Cette formation consiste à donner à la Commune les connaissances nécessaires afin de mener à bien la réalisation du projet. Parmi ces renforcements de capacité il y a la :

- Notion de projet - Elaboration d'un document de projet - Gestion - Suivi et évaluation de projet

b° - L’amélioration des capacités techniques surtout sur la maîtrise d’ouvrage

Pour que la Commune soit le maître d’ouvrage entier dans la réalisation des projets, il faut que les membres de la cellule communale apprennent quelques notions afin qu’ils puissent intervenir dans la réalisation du projet:

- La gestion socio organisationnelle ; - La gestion technique du projet ; - La gestion financière du projet ; - La passation du marché ; - Initiation à la sauvegarde de l’environnement.

60 Ces notions leur seront d’une grande utilité pendant toutes les étapes de la maîtrise d’ouvrage.

C – La notion de la bonne gouvernance

Le FID apprend à la localité la bonne gouvernance par la pratique, une des meilleures méthodes d’apprentissage pour les adultes. Pendant toutes les phases de la mise en œuvre du projet, le FID exige une transparence et un compte rendu de la cellule communale auprès de la population locale, notamment sur ce qui se passe lors de la réalisation du projet.

Suite à ce renforcement de capacité que le FID a offert à la Commune et à la cellule communale, ces dernières devraient avoir la capacité de gérer en totalité le projet.

II – Les apports de l’Etat central

Le FID ne peut pas se vanter de l’instauration ni de l’amélioration de la décentralisation à lui tout seul, il n’est qu’une partie des acteurs qui ont participé à l’appui vers la décentralisation de quelques régions de Madagascar.

L’Etat contribue à la décentralisation en appuis financier, administratif et décisionnel. Ses appuis se distinguent des appuis que le FID a apportés à la Commune. Selon la PN2D, l’efficacité des collectivités au service des citoyens responsables est la base d’un développement local. Pour ce faire, l’Etat central malgache a contribué à l’amélioration des capacités des CTD et des STD du pays. Ce travail s’intéresse tout particulièrement aux appuis apportés par l’Etat central pour le renforcement des CTD.

A° – L’appui financier et la fiscalité

Dans une gouvernance décentralisée, le partage des ressources est d'une importance cruciale car dans une large mesure il détermine la nature des relations entre le gouvernement central et le gouvernement local. Parmi la répartition des ressources, il y a l’allocation de subvention et l’allocation d’une partie du revenu de l’Etat central au profit de la collectivité locale

61 a - La subvention

L’Etat central malgache contribue à l’amélioration de la décentralisation locale par l’accord de l’existence du budget autonome à toutes les Communes. De plus l’Etat central transfère des sommes d’argent sous forme de subvention à chaque Commune de Madagascar. Les localités peuvent utiliser cette somme selon les besoins de la Commune en complément des ressources propres de la Commune. L’Etat offre cette somme aux Communes dans le but de les aider à démarrer vers une autonomie financière totale de la Commune.

b - L’amélioration de la fiscalité locale

Afin d’améliorer les ressources des Communes dans tout Madagascar, l’Etat malgache a fait un grand pas en faveur de la décentralisation par l’allocation de nombreux impôts qui sont nouvellement assignés aux Communes.

Premièrement, les Communes perçoivent désormais en totalité tous les impôts fonciers dans leur territoire. Il y a :

- L’impôt foncier et sur les terrains ou l’IFT ; - L’impôt foncier sur les propriétés bâties, sur les fonciers et les patrimoines ou IFPB ; - Taxe Annexe à l’Impôt Foncier sur la Propriété Bâtie (TAFB). - Ensuite, les Communes perçoivent également une partie, soit 40%, de l’impôt synthétique. 20

Ces derniers devraient contribuer à l’amélioration de la situation financière de la communauté locale.

B° – L’appui décisionnel ou politique

En terme d’appui politique, l’Etat central a conçu une structure afin de faciliter la prise de décision dans la localité et pour qu’il n’y ait pas d’abus de pouvoir. Le pouvoir dans une collectivité décentralisée est composé de deux organes dont : le bureau exécutif et le conseil.

20 Cf. annexe 3 REPARTITION DES RESSOURCES DES COLLECTIVITES DECENTRALISEES

62 a - Le Bureau Exécutif

Le maire est le président du bureau exécutif. Il est le chef d’administration de la collectivité. Des adjoints aux maires l’assistent dans ses fonctions. Ces derniers avec le Maire portent la qualification d’officiers d’Etat civil, et le Maire le magistrat de la ville.

Il peut ordonner par voie d’arrêté dans le cadre du bon ordre, de la sûreté, de la sécurité, et enfin de la salubrité publique.

Il a pour fonction d’exécuter les décisions émises par le conseil.

b - Le Conseil

Dans les Communes Rurales on les connaît sous l’appellation de conseil communal. Le conseil est l’organe suprême de la collectivité décentralisée. Il a pour rôle de délibérer sur les décisions à prendre pour le territoire.

c – La fonctionnalité

Les Conseillers communaux se réunissent :

- pour discuter du budget primitif - et pour se pencher sur la bonne marche de la collectivité locale.

Il se peut que l’exécutif apporte un problème devant le conseil et ce dernier consent à délibérer sur le sujet et émet sa décision à la fin. Ou dans le cas inverse, les membres du conseil constatent des anomalies dans le territoire et le conseil émet une décision que l’exécutif exécutera.

Les actes sont exécutoires à partir de leur publication et de la notification de l’intéressé et aussi après la vérification de légalité et conformité à la politique centrale.

Ce processus présente des avantages comme la rapidité de prise de décision car il n’y a plus de lourdeur administrative. De plus, la prise de décision provient des gens qui habitent dans la localité et qui connaissent les problèmes locaux. Les décisions prises seront plus adaptées à la localité.

63 C° – L’appui administratif

Les Communes bénéficient également d’appui administratif venant de l’Etat central car le pouvoir central délègue au pouvoir local l’autonomie administrative, une partie de ses pouvoirs. Un exemple parmi tant d’autres dans la PN2D, l’Etat central délègue aux CTD la gestion des maîtrises d’ouvrage dans la localité et de plusieurs autres domaines aussi.

Une des démarches accomplie par le pouvoir central est la formation qui s’est tenue à Iavoloha le 20 et le 21 mai 2008. Appuyée par l’Union européenne et la GTZ (Allemagne), une formation est donnée au NLIM du Palais d’Iavoloha, aux 1546 Maires de Madagascar. Il s’agit de « fournir aux Maires les compétences nécessaires à leurs activités pour promouvoir le développement local ». Durant ce renforcement, les maires ont pu acquérir des capacités qui leur permettent d’assumer les charges administratives, économiques et sociales dans les normes. En somme, ils ont eu le minimum de savoir faire nécessaire pour accomplir leurs tâches de maire au service du développement local. Durant cette formation ils purent suivre des formations sur le leadership, la comptabilité simplifiée et le management pour ne citer que ceux là.

De l’autre coté, les districts et les STD donnent des formations aux Communes concernant les rôles et responsabilités des élus locaux en matière de développement local. Un moyen de faire une mise au point entre les CTD et les STD sur les limites à ne pas franchir. Le district représente l’Etat central, il transmet au CTD les axes de la politique centrale et veille à ce que les décisions prises par la CTD soient conformes à la politique centrale.

Dans le cas de réalisation des projets FDC et PCCO la Commune contribue à hauteur de 10%, l’Etat à 20% et le FID a participé à hauteur de 70% par ses encadrements et ses apports financiers.

Bon nombre de formations ont été données aux élus et acteurs locaux de développement pour leur permettre d’avoir une autonomie. A-t-on obtenu les résultats espérés ?

64 SECTION II : Les résultats

Cette section présente ce qui s’est passé sur le terrain suite à l’amélioration au niveau de la décentralisation apportée par le FID et l’Etat central. Pour que la décentralisation de la Commune soit effective, il faut les trois autonomies ; décisionnelle, administrative et enfin administrative.

I Autonomie décisionnelle

A – Les institutions de prise de décision .

A.1 L’existence des pouvoir décisionnels et leurs fonctionnalités

Au sein de la Commune d’Andranomanelatra on a pu constater l’existence des deux bureaux exécutifs et consultatifs. Les membres du conseil sont au nombre de 14 selon la norme pour les Communes rurales dont la population dépasse les 10.000 habitants. Le Maire comme les membres du conseil ont été élus par la population locale. Le Maire de la Commune a été réélu pour un deuxième mandat. Il a donc toujours été présent lors des réalisations des projets FDC comme le PCCO.

Le Maire de la Commune a pris l’initiative de faire la démarche pour demander un financement auprès du FID. Quand la Commune fut sélectionnée, on a du faire appel au conseil communal pour la libération des fonds et la constitution de l’apport bénéficiaire. La Commune a assumé le payement en totalité du 1% à verser à la banque par ses propres moyens sans l’aide de la population locale ni d’aucune autre ressource.

Malgré l’urgence de la situation, parce qu’il y a un délai à respecter pour l’ouverture de compte au nom de la Commune et le versement de l’espèce à la banque imposé par le FID, les responsables locaux ont pu constituer la somme à temps comme l’attestent les documents du FID.

A.2 Relation avec le Conseil Communal

Normalement, les membres du conseil de la Commune d’Andranomanelatra ne se réunissent que deux fois par an. Mais quand il y a des décisions à prendre ou à proposer, le Maire fait appel à eux pour une réunion extraordinaire. Pour le cas de la Commune d’Andranomanelatra, dans la majorité des cas, c’est le bureau exécutif qui présente devant

65 le conseil une proposition. Les conseillers municipaux délibèrent et prennent une décision, soit ils acceptent la proposition, soit ils la rejettent tout en présentant une alternative.

Lors de notre entretien avec les responsables de la Commune, la dernière délibération des conseils concerne les types d’impôts que la Commune va percevoir et la fixation du taux à appliquer. Les conseils ont émis une critique sur le taux. Ils jugent que le taux est trop élevé par rapport au niveau de revenu de la population

B –Une prise de décision participative dans la Commune .

Il y a plusieurs modes d’organisation pour la prise de décision dans une Commune mais les méthodes suivantes ont été observées dans la Commune d’Andranomanelatra.

B 1 Prise de décision issue de la population locale

Pour le cas des projets FID, le FID ne finance que les projets ou activités prioritaires du Plan Communal de Développement (PCD) de la Commune, tel qu’il a été élaboré à la suite d’une évaluation rurale participative (ERP). Ce dernier permet d’identifier les besoins prioritaires d’une région selon la vision de la population locale car il y a une implication de la population locale.

Lors de la demande de financement des projets FDC et le PCCO, la Commune a proposé des projets qui sont inscrits dans son PDC ce qui veut dire la construction d’un hôpital, d’un marché, d’un lycée. Le marché a été construit comme prévu, mais la Commune n’a pas pu obtenir l’hôpital ni le lycée car seulement les chefs lieu de district et plus peuvent bénéficier de ces types d’infrastructure publics.

Faute d’hôpital et de lycée, la Commune d’Andranomanelatra a dû se rabattre sur la reconstruction du CSBII et sur l’extension du CEG local. Ces deux derniers ont toutefois amélioré les conditions de vie de la population locale.

B.2 Par le moyen des Fokontany

Il y a une organisation particulière entre la Commune et les Fokontany dans la Commune rurale d’Andranomanelatra selon les dires du Maire, du Coordonnateur des activités au sein de la Commune et enfin du chef Fokontany d’Amberobe au sein de la Commune d’Andranomanelatra.

66 Il y a 5 STAFF dans le bureau exécutif dont le Maire, ses deux adjoints, un coordonnateur et enfin le trésorier. Ils sont choisis suivant leurs qualités de polyvalence afin qu’ils soient aptes à apporter leurs aides à la résolution des problèmes des Fokontany Chaque STAFF est coach de 4 à 5 Fokontany. En cas de problème que le chef Fokontany n’arrive pas à résoudre dans sa localité, il le transmet et l’expose directement à son coach ou par téléphone car la Commune a déjà doté chaque Fokontany d’un téléphone portable.

Le coach mène le problème du Fokontany au niveau de la réunion du Staff qui se tient deux fois par semaine, ou au besoin pour les cas d’urgence. Durant cette réunion les membres du staff essaient d’y apporter une solution.

Le coach assiste le Fokontany sur le terrain quand il y a des travaux importants sur les lieux. Il fait l’assistance, le suivi de l’évolution des travaux et enfin le contrôle.

Si le problème ne peut pas être résolu à ce niveau et nécessite l’avis du conseil ou que la solution proposée nécessite l’avis du conseil ou encore que la résolution du problème entraîne une dépense extra budgétaire, le maire porte le problème au niveau du conseil.

Si les problèmes ne sont plus du domaine de la compétence de la Commune, le Maire apporte le problème au niveau des réunions avec le district.

De l’autre coté, les chefs Fokontany se réunissent avec les membres du bureau exécutif tous les mois durant laquelle le Maire fait un rapport de la situation des demandes des Fokontany et des travaux déjà effectués au sein de la Commune. C’est également durant ce moment que les Fokontany rendent compte de ce qui se passe dans leur localité.

B.3 La tournée biannuelle des autorités locales

Les membres du bureau exécutif de la Commune organisent deux tournées par an durant lesquelles ils descendent au niveau de chaque Fokontany pour :

- Rendre compte à la population des réalisations que la Commune a effectuées dernièrement et de constater les travaux concrétisés. - Ecouter les doléances de la population à la base et de constater directement les problèmes du Fokontany.

67 - Sensibiliser la population et l’éduquer sur le paiement des impôts et sur ses responsabilités dans sa participation au développement de sa localité.

B.4 - Le compte rendu à la population (redevabilité)

Lors de la réalisation des projets FDC et PCCO, le FID impose à la Commune le compte rendu auprès de la population. A chaque évolution des projets, la Commune affiche à la Mairie l’évolution de la situation. Ceci touche tout ce qui concerne le projet, à partir de la signature des financements jusqu’à la réception.

C -Relation de la CTD avec le STD

Le Maire assiste tous les mois à une réunion avec le District. Les Fokontany se réunissent mensuellement, une semaine après la réunion du Maire avec le District ou le chef de région. Le Maire transmet l’instruction émise par le District ou la région auprès des chefs Fokontany et aux membres du conseil durant la réunion mensuelle, une semaine après la réunion avec le chef de district. Et ce sont ces derniers qui informent la population de chaque Fokontany.

Par ailleurs, lors d’une prise de décision par les autorités locales, l’exécutif et les conseils communaux, elle doit être examinée par le district pour vérifier sa légalité. C’est le cas des taxes que les autorités locales veulent appliquer au sein de la Commune.

II Autonomie Financière

Pour qu’il y ait une autonomie financière il faut qu’il y ait une amélioration de la trésorerie de la Commune.

A – Le budget autonome de la Commune

Lors de la descente sur le terrain, les membres du conseil municipal viennent de voter le budget 2009 de la Commune. C’est d’ailleurs la dernière réunion ordinaire que les membres du conseil ont effectuée. Lors de notre rencontre, ils n’attendent plus que le résultat du contrôle de légalité avant d’exécuter le budget.

68 B – L’évolution de la recette budgétaire de la Commune.

Suite à la constatation de la réalisation budgétaire de la Commune Rurale d’Andranomanelatra, force est de reconnaitre que le volume de la recette budgétaire de la Commune a connu quelques évolutions durant les trois dernières années successives (2005 à 2007) comme le montre le tableau suivant.

Tableau 9 : La recette budgétaire de 2005 à 2007 (en Ariary) :

Années 2005 2006 2007

Recette budgétaire 12 188 507 21 605 988 52 603 184

Source : Compte administratif 2005, 2006, 2007 de la Commune Rurale d’Andranomanelatra

Le tableau suivant montre les détails de la réalisation des recettes pour les trois années.

Tableau 10 : Recette de la Commune de 2005 à 2007 en Ariary

Libellé Recette effective Recette effective Recette effective 2005 2006 2007

I – impôts directs 2 418 506 16 216 609 24 778 401 II – impôts indirects 5 500 592 1 015 252 326 300 III – revenus du domaine et 3 42 000 1 591 980 2 958 700 des services IV – produits divers et 330 000 155 000 301 000 accidentels

V – produits des ristournes 237 043 435 364 543 485 VI – subventions dons et legs 260 366 2 191 783 23 695 298 Total 12 188 507 21 605 988 52 603 184

Source : Compte administratif 2005, 2006, 2007 de la Commune Rurale d’Andranomanelatra

A noter qu’aucun emprunt n’a été constaté dans la comptabilité de la Commune.

69 Si on regarde de plus près, on peut constater que malgré une augmentation des impôts directs, il y a une diminution des impôts indirects. En 2005 le montant s’élève à Ar 5 500 592 contre seulement Ar 326 300 en 2007. Le trésorier communal explique le montant élevé d’impôts directs en 2005 par l’acquisition de l’impôt sur les eaux minérales, et pourtant la Commune ne le perçoit ni en 2006 ni en 2007.

Lors de la descente sur terrain, en début février 2009, les responsables financiers de la Commune n’ont pas encore réalisé le compte administratif de la réalisation budgétaire de l’année 2008. Toutefois il y a quelques informations. Suite aux dispositions prises par l’Etat central, l’impôt foncier a connu une évolution positive. Si la Commune a émis 5 906 titres d’une valeur de 57 943 656 Ar, elle a déjà recouvert 38 957 604 Ar. Le tableau suivant décrit l’évolution de l’impôt foncier perçu par la Commune durant les quatre dernières années.

Tableau 11 : L’impôt foncier de la Commune de l’année 2005 à 2008 (en Ariary):

Année 2005 2006 2007 2008 Impôts recouvert 1 799 176 172 248 2 900 234 38 957 604

Source : Commune Rurale d’Andranomanelatra.

La baisse en 2006 se justifie par le manque de recouvrement et la mauvaise émission de rôle. Quant à la hausse brusque en 2008, elle est due premièrement à la nouvelle politique qui délègue au CTD la définition de l’assiette et du recouvrement. La Commune a tout particulièrement engagé des personnes pour faire les recensements par Fokontany. D’autant plus que le guichet foncier dans son territoire se situe dans le village de la Commune.

A noter qu’il est fort possible qu’il y ait eu une amélioration pour l’année 2008 car il y a une nette amélioration de l’impôt foncier et l’impôt synthétique perçu s’évalua à 5 258 888.80 rien que pour l’année 2008.

Le responsable financier affirme que s’il y a une nette amélioration du point de vue fiscal c’est le résultat d’une longue sensibilisation et une éducation acharnée de la population. Lors d’une sensibilisation pendant les tournées, les responsables de la localité ont décidé que les travaux que la Commune réalise auprès des Fokontany seront fonction

70 du taux de recouvrement du Fokontany. Suite à cette annonce la population a commencé à venir payer ses impôts en masse auprès des Fokontany. D’autant plus que les contribuables voient la finalité de leurs impôts et l’intérêt du payement de ce dernier, alors ils sont motivés à les payer.

III Autonomie administrative

Concernant l’autonomie administrative, les autorités locales doivent pouvoir diriger, gérer et gouverner la Commune dans tous les domaines. Mais notre constatation se limitera au domaine de la gestion financière et de la gestion de la maîtrise de l’ouvrage car ce sont essentiellement les domaines où le FID a apporté ses appuis.

Lors de la réalisation des projets avec le Financement Direct des Communes pour la reconstruction d’un CSB II et la construction d’un marché suivi par un Projet Communautaire géré par la Commune pour l’extension du CEG, la Commune a bénéficié d’un appui financier comme les appuis en renforcement de capacité. Ces projets se caractérise par le fait que le FID respecte le principe de la libre administration tant dans la gestion financière que dans la gestion de la réalisation de la maîtrise d’ouvrage. Toutefois, le FID a apporté des appuis afin que les responsables de la Commune puissent mener à bien leurs tâches.

Ces expériences avec le FID ont pour objectif de renforcer la capacité de ces responsables dans l’administration future de la Commune.

A - Gestion financière

A.1 La comptabilité communale

a-La manière de tenir la comptabilité

La Commune a bénéficié d’une formation de tenue comptable simplifiée avec le FID suivi d’une application lors des projets FDC et PCCO. A chaque rencontre entre les responsables communaux et les responsables des projets, ces derniers vérifient la tenue de la comptabilité des projets. En cas d’erreurs les responsables des projets du FID corrigent les fautes que le trésorier communal fait. Le trésorier de la Commune bénéficie alors des formations avant, pendant, et après le projet.

71 De plus, les Maires ont également profité d’une formation en comptabilité lors des formations à Iavoloha.

En conséquence, le journal a été bien tenu au jour le jour selon les normes :il en est de même pour les comptes caisses et les comptes banque. Par contre, en ce qui concerne les comptes administratifs d’exécution, le trésorier éprouve quelques difficultés car il doit chercher dans plusieurs piles de document pour confirmer ses dires.

b- La transparence

L’application de ce principe dans l’administration est l’une des particularités de la Commune d’Andranomanelatra. Lors de notre passage auprès de ladite Commune, le responsable a donné le feu vert sans restriction pour la consultation des documents comptables, ce qui n’est pas toujours le cas dans toutes les Communes rurales. Le trésorier affirme que nous ne sommes pas les premiers qui avons fait des recherches sur le cas. Elle est l’une des rares Communes qui ouvre à la consultation leurs documents financiers et de bien d’autres documents comme les documents sur les impôts fonciers. Ceci reflète la transparence dans son administration.

Par contre pour le cas des impôts fonciers, les dossiers sont classés par Fokontany et répertoriés dans un ordinateur. Ceci se justifie par la nouveauté de la situation et des travaux qui lui sont alloués récemment

A.2 Le classement des dossiers comptables

Comme il a été cité ultérieurement, le trésorier a éprouvé quelques difficultés pour trouver les états financiers car plusieurs documents les uns plus vieux et déchirés que les autres sont consultés avant d’avoir un état financier. Après trois heures de recherche, les documents sont enfin trouvés dans des endroits insolites et sur des feuilles volantes. Les trois documents administratifs sur les trois années successives se trouvaient dans trois documents différents.

Toutefois, les documents qui se rattachent aux projets FID sont immédiatement retrouvés et au grand complet. Ceci s’explique par le fait que le FID recherche ces documents à chacun de son passage.

72 B – La gestion de la maîtrise d’ouvrage

B.1 Une communauté capable de réaliser un projet de développement

La Commune d’Andranomanelatra n’est pas à son premier essai pour la maîtrise d’ouvrage dans le cas du PCCO extension du CEG car il y a déjà eu les deux autres lors du FDC. La répétition est une bonne méthode d’apprentissage. On peut dire alors que la Commune d’Andranomanelatra est un maître d’ouvrage accompli vu les réalisations qu’elle a déjà effectuées. De la passation de marché à la mise en œuvre avec les suivis et les contrôles en passant par les différentes réceptions et pour finir avec la maintenance et les entretiens.

B.1.1 Connaissance de la procédure

Lors de la réalisation des projets FDC et PCCO le processus comporte quatre phases distinctes.

a - La phase préparatoire

La Commune maîtrise totalement cette phase de la maîtrise d’ouvrage parce que :

- concernant la planification des diagnostics participatifs, la Commune est déjà à son deuxième PCD, le premier en 2003 et le dernier en 2008. Les infrastructures réalisées lors du FDC et du PCCO figurent encore dans la liste des projets prioritaires du PCD 2003.

- Enfin, sur le domaine de la demande de financement, la Commune d’Andranomanelatra n’est pas à son coup d’essai lors du FDC car elle a déjà bénéficié d’un financement de la construction du deuxième bâtiment du CEG auparavant. Les formations dont elle a bénéficié dernièrement ne sont qu’un renforcement pour les nouveaux dirigeants.

73 b – Phase d'exécution des travaux

b.1 - Les apports bénéficiaires

Dans les deux cas, FDC et PCCO, l’organe exécutif a demandé au conseil de libérer les fonds nécessaires pour la constitution des apports qui ne sont autres que le budget de fonctionnement. Et dans les deux cas, le conseil a délibéré favorablement à la libération des fonds nécessaires.

Il n’y a pas eu de collecte de fonds auprès des bénéficiaires, mais la Commune a demandé la participation des bénéficiaires pour les apports en nature. La cellule communale assure la promotion des bénéficiaires pour la constitution des apports bénéficiaires. Elle a réuni la population locale et les marchands dans le cas de la construction du marché, la population locale et le personnel du CSB II pour la reconstruction du CSB II, et enfin il y a eu une réunion des parents d’élèves pour l’extension du CEG.

La Commune avoue avoir éprouvé quelques difficultés à faire participer la population lors du FDC. La population a montré quelques réticences car elle n’est pas payée en retour. Mais avec de la persuasion, le fruit de leurs travaux reviendra à contribuer à leur propre bien être et pour l’éducation elle a bien voulu y participer. Quand elle a vu le résultat des travaux effectués lors du FDC, et qu’elle a jugé satisfaisant, ce sont les parents d’élèves qui sont venus voir le directeur du CEG pour lui demander la date de réalisation des travaux auxquels elle doit participer. Les bénéficiaires ont réalisé, à part ce qui a été convenu, les jardins qui entourent la nouvelle infrastructure et la culture des gazons du terrain de sport.

b.2 - La cellule communale

La cellule communale de la Commune d’Andranomanelatra a été rendue formelle depuis 2006. Le maire de la Commune en est le président. Il est assisté par un vice président, un secrétaire, un trésorier qui n’est autre que le trésorier de la Commune, un responsable technique, 7 conseillers qui sont constitués par la société civile et des bénéficiaires, et enfin un commissaire au compte.

74 Elle est le maître de l’ouvrage. Elle a pour responsabilité de faire un suivi strict pour assurer la bonne marche de l’exécution des travaux et de mobiliser les bénéficiaires pour les apports bénéficiaires. Elle assure également le bon fonctionnement, l’entretien et la pérennisation de l’infrastructure.

b.3 - La passation de marché

Les membres du bureau exécutif de la Commune affirment que le monde de la passation de marché n’a plus de secret pour eux actuellement vu le nombre des fois où ils l’ont effectuée. Tous les dépouillements se sont effectués en présence du public de la Commune d’Andranomanelatra et des soumissionnaires sélectionnés techniquement dans la grande salle de la mairie d’Andranomanelatra. Il n’y a jamais eu de problème lors des passations effectuées.

Durant le FDC et le PCCO, la cellule communale a bien suivi les processus instaurés. Mais plus tard, quand la Commune a bénéficié d’une subvention de l’Etat central, la Commune a décidé de reconstruire une route communale. La Commune n’a pas suivi les indications de la procédure indiquées par le FID. La Commune a engagé une entreprise connue des gens et renommée pour son efficacité.

b.4 - La réalisation de l’ouvrage

1 – Le suivi et contrôle

C’est le bureau d’étude qui doit faire un suivi continu de l’avancement de l’ouvrage. Les membres de la cellule font quelquefois des suivis. Afin d’éviter toute manigance entre le bureau d’étude et l’entreprise, au péril de la qualité de l’ouvrage, la cellule communale doit être très sévère selon les dires de l’interlocuteur lors de la descente sur terrain. La cellule fait le contrôle de qualité des matériels fournis, garant de la qualité de l’ouvrage. Il se peut aussi que le Staff de la Commune fasse des visites inopinées sur le terrain pour vérifier le bon déroulement des travaux.

2 – Phase de réception des travaux et de clôture du marché

L’interlocuteur affirme que sa Commune n’a pas eu de grand problème lors de la réalisation des infrastructures et que les réceptions se sont déroulées dans les normes.

75 Il faut noter que pour chaque étape effectuée par la Commune ou par la cellule, la Commune rend compte à la population de tout ce qui se passe par le moyen de l’affichage à la population locale. En outre, elle rend compte auprès du FID par le moyen d’un rapport.

3 - Phase de l’entretien et de maintenance

Dans la convention avec les entreprises, il a été stipulé que l’entreprise emploiera deux ou plusieurs ouvriers issus de la localité. Cela permet de donner un renforcement de capacité à la population locale, et surtout de former ces personnes pour qu’elles puissent entretenir l’infrastructure ultérieurement. Ces jeunes ouvriers formés détectent les dégradations. Le schéma ci après montre le mode de gérance d’une des infrastructures réalisées.

Figure 2: Mode de gérance des infrastructures du CSB II

Membre du bureau 01 Président : présider la réunion 01trésorier : tenir la caisse 02 commissaires au compte : vérificateurs de compte 01 secrétaire : enregistre les activités

Membre exécutif : Comité exécutif -Membres des associations : 01 président : médecin du CSBII Participer aux cotisations 04 membres : responsables techniques Exécuter les travaux d’entretient qui assurent la maintenance, le Recommandé par les comités recouvrement, paiement de la -Les jeunes ouvriers formés cotisation, animateurs du paiement de Détecter les dégradations la cotisation, surveillant permanent des Coordonner avec le comité les états de l’infrastructure. travaux d’entretien destinés aux bénéficiaires

Source : Commune d’Andranomanelatra

C’est l’organigramme que la Commune a instauré pour gérer les infrastructures du CSB II afin de pérenniser l’infrastructure et c’est la population locale qui assure son entretien.

76 B.2 – La gestion des problèmes

Pour le cas du PCCO il n’y a pas eu de problème lors de sa réalisation. Mais lors de la reconstruction, un problème est survenu lors de la livraison des matériaux. Les membres de la cellule ont résolu le problème sur le lieu. Lors de l’entretien avec les responsables de la Commune, ils affirment qu’ils ne feront pas appel au FID si les problèmes sont encore solvables sur le terrain. Heureusement, cela ne s’est pas encore produit. A chaque cas de problème qui survient sur le terrain, la cellule communale fait un rapport auprès du FID.

b.3 – capacité de la Commune à reproduire l’expérience

La Commune a effectivement réalisé une maîtrise d’ouvrage après sa collaboration avec le FID. Suite à la subvention importante que l’Etat a octroyée à la Commune, les deux organes de prise de décision de la Commune ont décidé de construire une piste qui figure dans les listes des projets prioritaires.

La Commune a engagé une entreprise connue pour la qualité de ses travaux et ses expériences. La population bénéficiaire a participé pour les transports manuels. Lors de notre passage la piste est déjà praticable.

77

CHAPITRE 2 : ANALYSE ET PERSPECTIVES

Les apports tripartites ont produit des résultats qui ont été cités ultérieurement. Le chapitre suivant se portera sur l’analyse et les perspectives d’avenir et surtout, le cas échéant, sur les améliorations à apporter.

SECTION 1 : L’analyse des résultats

I Autonomie décisionnelle

A – Les institutions de prise de décision .

A.1 L’existence des pouvoirs décisionnels et leurs fonctionnalités

La Commune d’Andranomanelatra bénéficie des deux organes de prise de décision qui sont tous les deux désignés par la population par la voie de la démocratie. La Commune a un organe exécutif qui a le devoir de réaliser les décisions prises par le conseil. Et les conseils délibèrent sur les propositions d’arrêtés avancés par le Maire, telle la définition des impôts à imposer aux contribuables et le taux de ces derniers

A.2 Rapidité de la prise de décision et adéquation des décisions prises

Etant donné que les autorités locales sont issues de la population locale, elles sont donc plus proches de la population. Elles sont plus aptes à détecter les problèmes qui apparaissent dans la Commune car elles sont dans la communauté. Elles sont plus aptes à définir la condition dans laquelle vit la population locale et son degré de pauvreté. Elles sont plus adroites à définir le taux de l’impôt que la population peut supporter et sont donc plus disposées à prendre une décision à la place de ceux qui sont concernés car chaque localité a sa particularité.

Pour le cas de la Commune Rurale d’Andranomanelatra, les membres du Conseil habitent tous dans la Commune. Il est donc plus facile d’organiser une session extraordinaire en cas d’urgence, comme le cas de la prise de décision lors de la constitution

78 des fonds pour les apports bénéficiaires exigés par le FID. Le respect du délai imposé par le FID atteste cette rapidité de prise de décision.

B –Une prise de décision participative dans la Commune .

B 1 Prise de décision issue de la population locale

Comme le FID ne finance que les projets qui figurent dans la liste des projets prioritaires du PCD des Communes, cela pousse la participation de la population locale à la prise de décision. La population étant la plus petite entité dans la prise de décision dans une action publique, elle participe à la définition des problèmes qui existent dans la localité et les infrastructures dont elle a besoin dans le but d’améliorer son bien être. La population locale participe donc à la prise de décision sur les projets à réaliser dans sa localité.

B.2 Par le moyen des Fokontany

La résolution des problèmes dans la Commune d’Andranomanelatra répond exactement au principe de subsidiarité. Elle donne au chef Fokontany la possibilité de résoudre le problème au sein du Fokontany avant de l’amener au niveau de la Commune par les moyens des STAFF. Les problèmes et les avis apportés par les chefs Fokontany sont un des moteurs de la prise de décision des autorités locales si on observe la réalité sur le terrain.

Si le STAFF ne trouve pas une solution, il l’apporte à la réunion des STAFF. Si une décision n’est pas encore prise à ce niveau, le maire décide de porter le problème au niveau du Conseil Municipal car cet organe est l’organe suprême de la Commune. Dans le cas où la Commune n’est pas habilitée à statuer sur le problème, la CTD porte au niveau des STD qui sont rattachés au pouvoir décisionnel de l’Etat central.

Ce processus permet à l’entité à niveau pertinent de prendre la décision pour une solution efficace et efficiente à la résolution du problème.

79 B.3 Indicateur de bonne gouvernance

B.3.1 Redevabilité (rendre compte)

A chaque évolution de la maîtrise d’ouvrage, la Commune affiche devant la Mairie tout ce qui se passe tant au niveau financier qu’à l’évolution du processus de réalisation selon les instructions du FID.

Mais la Commune préfère la communication verbale, ceci se justifie par l’illettrisme de la majorité de sa population. Elle informe la population lors des tournées biannuelles que les responsables effectuent sur terrain et en profitent pour éduquer la population. Ceci offre aussi un avantage d’informer la population la plus éloignée et qui ne fréquente la mairie que rarement. Cet évènement permet à la population locale de faire le suivi de l’évolution de leurs demandes auprès des autorités locales.

B.3.2 La réceptivité

Les autorités locales sont réceptives aux problèmes qui se produisent, même les problèmes du Fokontany le plus éloigné. Il y a les coachs qui écoutent leurs problèmes quand il y en a et qui sont prêts à trouver les solutions et à les assister en cas de besoin. De plus il y a les réunions mensuelles avec les chefs Fokontany durant lesquelles ils peuvent parler des problèmes de leur contrée.

La Commune rend donc compte à la population et est réceptive aux problèmes de la société. De plus, tous les Fokontany, même les plus reculés, reçoivent les visites de l’exécutif.

B.3.3 Efficacité et efficience

Suite aux formations qu’ils ont obtenues, les staffs de la Commune sont aptes à faire face et à assister les Fokontany dans leurs problèmes. De plus, ils ont également été choisis par leurs qualités polyvalentes.

Avec la délégation de pouvoir à la localité, la prise de décision entraîne une responsabilisation de l’autorité locale. L’instauration des deux organes, exécutif et délibérant, permet à la Commune de prendre les décisions adéquates. Cette autonomie décisionnelle entraîne une rapidité de prise de décision.

80 Aucun Fokontany ne serait délaissé par ce système du moment que les chefs Fokontany effectuent correctement leurs fonctions. La gestion du territoire est optimisée car chaque Fokontany dans tous les territoires de la Commune sont tous visités, informés, éduqués et surtout entendus par les autorités locales. En somme, tout le territoire est supervisé par les autorités locales.

C- La relation de la CTD avec le STD

Il y a une collaboration entre la CTD et le service STD dans trois cas différents :

Premièrement, comme on l’a vu ultérieurement, quand un problème dépasse la capacité des Communes, elles doivent faire appel au STD pour la résolution de ces problèmes. A ce niveau, les STD prennent les décisions à la place de la Commune.

Dans la deuxième situation, il s’agit du contrôle de légalité de la prise de décision par la Commune. La légalité des décisions prises par les deux organes de la CTD doit être contrôlée par le Chef de district pour le cas de la Commune d’Andranomanelatra.

Enfin, le Maire se réunit avec les STD tous les mois. Une semaine après, il réunit tous les chefs Fokontany avec le conseil pour transmettre les axes politiques décrits par l’Etat central et surtout afin d’harmoniser les décisions locales avec la politique centrale. La politique locale ne doit pas être en contradiction avec cette dernière.

En somme, il existe un rattachement de la CTD à l’Etat central dans la prise de décision par le moyen des STD. Elle dépend de l’Etat central en cas de problème qui la dépasse. Ensuite les décisions prises sont soumises au contrôle de légalité et il faut également qu’elles concordent avec la politique centrale de l’Etat.

Bref, les conditions requises pour permettre une autonomie décisionnelle sont réunies pour le cas de la Commune D’Andranomanelatra. Les organes de la prise de décision existent dans la Commune par le moyen de la démocratie. Par la suite, les modalités requises pour que les décisions soient pertinentes et efficaces sont également remplies car il y a une participation de la population, mais aussi il y a une pertinence au niveau de la prise de décision finale. Enfin, à la différence de l’autonomie, il y a toujours un rattachement de la CTD à l’Etat central par le moyen des STD, comme les axes

81 politiques centraux, la légalité des décisions et il se peut aussi que dans certains cas l’Etat centrale prenne des décisions à la place de la Commune.

Vu que la Commune a une autonomie décisionnelle mais limitée par son rattachement à l’Etat central, qu’en est-il de l’autonomie financière ?

II- La finance

A.- Le budget autonome

Comme toutes les Communes de Madagascar, la Commune Rurale d’Andranomanelatra possède son propre budget, distinct du budget de l’Etat central. La Commune dispose d’un budget que les autorités locales ont établi, donc le budget de la Commune est distinct du budget de l’Etat central. On peut dire que la Commune a un budget autonome que le Maire et ses collaborateurs doivent exécuter pour une année.

B.- La fiscalité

1 Evolution fiscale de la Commune

La recette fiscale de la Commune d’Andranomanelatra a connu une nette amélioration dans les trois années consécutives comme le montre le tableau suivant.

Année 2005 2006 2007 recette fiscale 7 919 098 17 231 861 25 104 701

Source : Commune Rurale d’Andranomanelatra

Mais son évolution peut être nettement plus élevée pour l’année 2008. Ce fait s’explique par la politique nationale pour l’amélioration des revenus des Communes.

Premièrement, suite au renforcement de capacité offert par l’Etat central, les dirigeants de la Commune commencent à savoir quels impôts et taxes ils doivent percevoir. La Commune rurale d’Andranomanelatra a déjà recensé ses contribuables en matière d’impôts fonciers. Elle a engagé temporairement des personnes pour faire le recensement. Et ceux qui n’ont pas été recensés sont venus faire leur déclaration auprès de la mairie. Aussitôt l’assiette établie, les rôles sont distribués par les chefs Fokontany.

82 Ensuite, l’impôt foncier est attribué en totalité à la Commune que ce soit l’établissement de l’assiette, en passant par la répartition des rôles et jusqu’au recouvrement. Enfin l’impôt recouvert entre dans la caisse de la Commune. Cette raison est également une motivation de la Commune pour le recouvrement car le taux de recouvrement pour l’impôt foncier de la Commune s’élève à 67,23% pour l’année 2008. Ce qui explique l’importante évolution de l’impôt foncier en 2008.

L’impôt foncier de la Commune de l’année 2005 jusqu’en 2008 :

Année 2005 2006 2007 2008 Impôts recouvert 1 799 176 172 248 2 900 234 38 957 604

Source : Commune Rurale D’Andranomanelatra

Donc pour l’année 2008, la fiscalité de la Commune a sûrement connu une nette amélioration si on ne cite que l’impôt foncier qui s’élève à 38 957 604 d’Ariary et l’impôt synthétique à 5 258 888.80 d’Ariary. La recette fiscale de la Commune a donc largement dépassé les 44 216 492 Ariary.

Tableau 12 : Evolution fiscale de la Commune de l’année 2005 jusqu’en 2008 :

Année 2005 2006 2007 2008 Recette fiscale 7 919 098 17 231 861 25 104 701 Plus de 44 216 492

Source : Commune Rurale d’Andranomanelatra

2 ratio fiscal

Les réalisations budgétaires sur les trois années successives montrent qu’il y a une augmentation de la recette budgétaire comme le montre le tableau 9. Elle est passée de 12.190.512Ar en 2005 à 52.605.191Ar en 2007. Il y a une augmentation de 40 414 679Ar en deux ans

Années 2005 2006 2007

Recette budgétaire 12 188 507 21 605 988 52 603 184

Source : Compte administratif 2005, 2006, 2007 de la Commune Rurale d’Andranomanelatra

83 Certes il y a une nette amélioration du montant de la recette fiscale mais ceci n’est pas suffisant pour apprécier une amélioration du budget de la Commune. Une augmentation de la recette fiscale dépend de plusieurs facteurs. La recette fiscale de la Commune est composée des ressources propres de la Commune, il y a aussi la subvention de l’Etat, puis les dons et legs et enfin les financements, des ressources externes de la Commune qui sont incertaines et sur lesquelles la Commune ne peut pas compter.

Donc pour apprécier l’évolution fiscale de la Commune, il est nécessaire d’apprécier le ratio fiscal de la Commune par rapport à ses dépenses. Pour faciliter l’analyse et les calculs, il est nécessaire de séparer d’un côté les recettes fiscales et non fiscales et de l’autre côté les recettes propres de la Commune et les ressources d’origine externe. Ce qui permet de faciliter le calcul des deux ratios : le ratio fiscal par rapport à la dépense et le ratio d’autonomie fiscale.

Le ratio fiscal par rapport à la dépense est le rapport entre recette fiscale et la totalité de la dépense. Et puisque le budget total de la recette est égal à la totalité de la dépense, on obtient le tableau suivant :

Tableau 13 : Répartition des recettes (en Ariary) :

Année 2005 2006 2007 I - Impôts directs (a) 2 418 506 16 216 609 24 778 401 II - Impôts indirects (b) 5 500 592 1 015 252 326 300 III Revenu du domaine et des services (c) 3 442 000 1 591 980 2 958 700 IV - Produits divers et accidentels (d) 330 000 155 000 301 000 V - Produits des ristournes (e) 237 043 435 364 543 485 VI - Subventions, dons et legs (f) 260 366 2 191 783 23 695 298 Total recette = total dépense (3) 12 188 507 21 605 988 52 603 184 recette fiscale (1) = (a+b) 7 919 098 17 231 861 25 104 701 recette non fiscale (2) = (c+d+e+f) 4 269 409 4 374 127 27 498 483 ratio fiscal (1)/(3) 64,97% 79,75% 47,72%

Source : Recherche personnelle.

84 Malgré le fait que la recette fiscale connaisse un accroissement plus ou moins constant, le ratio fiscal montre une variation. S’il connaît une augmentation de 64,97% à 79,75% de 2005 à 2006, une grande diminution est constatée pour l’année 2007 (47,72%).

Cette régression peut s’expliquer d’une part par la réduction constante des impôts indirects de 5 500 592 Ar en 2005, d'autre part il ne vaut que326 300Ar en 2007. Les responsables financiers de la Commune expliquent le montant de 5 500 592Ar en 2005 par l’obtention des impôts sur les eaux minérales. Pourtant la Commune ne les perçoit pas durant les autres années qui suivent. Ceci peut s’expliquer par le manque de connaissance des autorités locales des impôts que la Commune peut percevoir.

En second lieu, cette diminution du ratio peut s’expliquer par le simple fait que les recettes fiscales de la Commune ne peuvent plus subvenir aux dépenses comme auparavant. En somme, le taux de croissance de la dépense est largement supérieur au taux de croissance de la recette fiscale de la Commune. Donc il faut que la Commune fasse un grand effort si elle veut continuer ses dépenses dans ce sens.

C – Ratio d’autonomie financière

Ce tableau de répartition de la recette permet de comprendre le calcul du ratio d’autonomie financière.

85

Tableau 14: Répartition des sources des recettes (en Ariary):

Année 2005 2006 2007 I - Impôts directs (a) 2 418 506 16 216 609 24 778 401 II - Impôts indirects (b) 5 500 592 1 015 252 326 300 III-Revenu du domaine et des services (c) 3 442 000 1 591 980 2 958 700 IV - Produits divers et accidentels (d) 330 000 155 000 301 000 V - Produits des ristournes (e) 237 043 435 364 543 485 VI - Subventions, dons et legs (f) 260 366 2 191 783 23 695 298 Total recette = total dépense (3) 12 188 507 21 605 988 52 603 184 recette propre de la Commune (2)= (a+b+c+d+e) 11 928 141 19 414 205 28 907 886 recette de source externe (f) 260 366 2 191 783 23 695 298 ratio d'autonomie financière (2)/(3) 97,86% 89,86% 54,95%

Source : Recherche personnelle.

Pour l’année 2005 et 2006 le taux d’autonomie financière de la Commune a toujours été très élevé, plus de 80%, malgré une légère diminution. Mais en 2007 il y a eu une baisse importante car il est plus bas que le critère requis qui est de 60%.

La réduction du ratio d'autonomie financière d’année en année s’explique par l’augmentation de plus en plus importante des subventions que l’Etat central affecte à la Commune pour lui permettre un meilleur démarrage dans l’obtention de l’autonomie financière.

Pour l’année 2007, la subvention de l’Etat central est plus importante que les deux années précédentes car même si les recettes de la Commune ont connu une augmentation en 2007, la subvention est aussi importante.

La Commune d’Andranomanelatra a connu une autonomie financière malgré la faiblesse de ses recettes. Mais plus tard, l’Etat central, dans l’intention de donner un bon départ à la Commune a augmenté la subvention pour la Commune. Suite à l’amélioration considérable de la recette de la commune, l’Etat central a récompensé la commune par cette augmentation de la subvention. Ce Phénomène a entraîné une réduction du ratio

86 d’autonomie financière. Presque la moitié des dépenses de la Commune financée par la subvention de l’Etat en 2007.

Cette forte augmentation de la subvention de l’Etat explique également la baisse du ratio fiscal par rapport à la dépense. La recette fiscale a connu une réelle hausse dans les trois années consécutives. Mais suite à l’arrivée de la subvention de l’Etat, la Commune a augmenté ses dépenses probablement dans les dépenses d’investissement comme dans les dépenses de fonctionnement. Ceci explique également la baisse du ratio fiscal par rapport à la dépense de la Commune.

En conclusion, la Commune d’Andranomanelatra a une autonomie financière malgré la faiblesse de ses revenus. La recette propre, en particulier la fiscalité de la Commune, a connu une amélioration durant les quatre dernières années. Les ratios ont montré une régression pour l’année 2007, ceci s’explique par l’augmentation du volume de la subvention octroyée par l’Etat central. D’autant plus que la Commune dispose d’un budget autonome sur lequel elle a la liberté de gestion, une des conditions du principe de la libre administration. Il faut également noter que la recette propre de la commune reste jusqu’alors assez faible pour financer des investissements importants. Qu’est ce que nous pouvons dire maintenant de l’Autonomie administrative ?

III - Autonomie administrative

A –La gestion financière:

A.1 – La comptabilité de la Commune

Le FID et l’Etat ont tous les deux contribué à l’amélioration du domaine de la finance de la Commune. Tous les deux ont enseigné à la Commune les méthodes de la comptabilité simplifiée. Le seul défaut pour l’Etat c’est qu’il a enseigné la comptabilité aux Maires, or les Maires ne tiennent la comptabilité que dans les localités.

La tenue du journal se fait quotidiennement quant au compte caisse et compte bancaire qui doivent être tenus dans les normes. Par contre, concernant les comptes administratifs d’exécution, les responsables éprouvent quelques difficultés dans leurs réalisations.

87 Pour ce résultat une remarque s’impose. Tous les domaines qui ont acquis les formations du FID, tels les tenues du journal comptable, le compte caisse, le compte bancaire et les responsables de la trésorerie, ont un résultat positif. Par contre, dans les autres domaines, les états financiers laissent à désirer. Même les documents comptables sont multiples.

Il y a un manque de connaissance sur la manière de tenir la comptabilité dans la Commune d’Andranomanelatra, malgré les formations dont les responsables de la Commune ont bénéficié. Ceci s’explique par le fait que, premièrement, lors de la formation des Maires à Iavoloha, les maires ont bénéficié d’une formation sur la gestion financière de la Commune. Or il est rare que le Maire tienne la comptabilité même dans une Commune rurale. Cette formation est devenue une perte de temps et d’argent pour l’Etat.

Deuxièmement, le trésorier n’a pas reçu la formation adéquate pour la fonction qu’il occupe au sein de la Commune. Il se peut qu’il ait obtenu des formations auparavant puisqu’il a les notions de base mais ce dernier ne satisfait pas assez les tâches qu’il doit accomplir.

Troisièmement, l’une des causes de la réussite des formations que le FID a offertes à la Commune d’Andranomanelatra est le suivi. Le FID ne se contente pas d’offrir une formation, les responsables des projets font des suivis sur l’évolution de l’acquisition. Les responsables de la Commune sont tous des adultes, il leur faut une formation andragogique. Une formation avec application sur la réalité a plus d’efficacité sur l’apprenti. L’apprentissage s’est fait sur un cas réel et suivi sur une longue durée. Il est normal que les formations offertes par le FID aient un bon résultat.

A.2 – Le classement des dossiers

Le FID a également enseigné les techniques du classement de dossier à la Commune d’Andranomanelatra. Or lors de la constatation sur terrain, seuls les documents du FID et des recensements des impôts fonciers sont classés et répondent aux critères de rapidité lors de la recherche documentaire. Par contre, les dossiers financiers ne sont constitués qu’après trois heures de recherche. Il n’y a pas d’efficacité dans la recherche des dossiers.

88 La Commune rurale d’Andranomanelatra travaille avec la collaboration du MCA sur les dossiers fonciers. Comme le FID, le MCA exige un classement des dossiers, et ces deux types de dossiers subissent des consultations fréquentes et sur une longue durée. Donc il y a la nécessité d’un suivi de l’application des classements de dossier pour que le personnel de la Commune applique le classement de dossiers dans l’ordre même pour le cas des documents financiers. Pourtant les documents financiers constituent un élément nécessaire pour les prises de décision. D’où, une perte de temps dans la recherche des documents financiers est une perte de temps dans la prise de décision.

A.3 – Indicateur de transparence

La comptabilité de la Commune connaît une transparence exemplaire puisque tous ceux qui veulent consulter les documents comptables peuvent le faire sur la permission de Monsieur le Maire. La Commune d’Andranomanelatra est l’une des rares Communes qui ouvrent sa comptabilité à la consultation du grand public.

B – La gestion de la Maîtrise d’Ouvrage

Le renforcement de capacité offert par le FID lors d’un FDC et d’un PCCO se concentre essentiellement sur la gestion de la maîtrise d’ouvrage.

B.1 – Capacité de réalisation d’un projet de développement local

B.1.1 La connaissance de la communauté des procédures de réalisation d’une maîtrise de l’ouvrage

Normalement, après trois ouvrages, une Commune peut devenir experte dans la gestion de la maîtrise d’ouvrage. Les responsables de la Commune d’Andranomanelatra en ont fait l’expérience. Durant les deux mandats du Maire de la Commune, elle a déjà participé à la réalisation d’au moins trois maîtrises d’ouvrage. Ils affirment savoir par cœur tous les processus tellement ils en ont l’habitude comme ils le disent.

Les évaluations du FID ont montré qu’ils ont géré les projets dans les normes. Et qu’il n’y a presque plus d’assistance surtout dans le cas des PCCO.

89 B.1.2 La capacité de la Commune à résoudre les problèmes

Lors de la réalisation du PCCO, il y a eu un problème sur les marchandises livrées. Les responsables de la Commune ont pu résoudre ce problème sur le terrain. Ils n’ont jamais eu recours à l’appui du FID lors de la réalisation des projets.

B.2 – La capacité de la communauté à reproduire une maîtrise d’ouvrage

Certes, les responsables ont acquis les formations sur la gestion de la maîtrise d’ouvrage. De plus ils ont la capacité de la reproduire mais la question qui se pose est « Est ce qu’ils veulent la reproduire quand le cas se présente et qu’ils sont seuls, sans assistance ni surveillance ? ».

Le mode de réalisation d’une piste ne suit pas les normes établies par le MDAT. D’abord la Commune n’a fait appel à aucun bureau d’Etude donc il n’y a pas eu d’appel d’offre pour la sélection de bureau d’étude ni de l’Entreprise. Le choix de l’entreprise s’est effectué par décision du Maire parce qu’elle est reconnue par la qualité de ses travaux.

Dans une Commune pauvre à des ressources faibles, elle préfère faire un minimum de dépense avec le maximum de réalisation. Alors quand la Commune d’Andranomanelatra a bénéficié d’une subvention importante de l’Etat, elle a préféré se passer du service des bureaux d’études et des dépenses pour lancer des appels d’offre afin d’utiliser l’argent à d’autres fins. D’autant plus que dans un environnement rural, les gens ne demandent pas des infrastructures sophistiquées mais du moment qu’elles remplissent leurs fonctions, cela les satisfait largement. Avec le principe de libre administration, l’Etat central ne vérifie pas les modes d’utilisation des subventions octroyées à la Commune.

SECTION 2 - Les perspectives

Cette section va se repartir en deux sous paragraphes. Le premier parlera des opportunités qui se présentent suite aux autonomies offertes à la commune, et le second exposera les risques.

90 I – Opportunités

A - L’autonomie de la Commune, un facteur du développement local

Le phénomène de la décentralisation a apporté un grand changement à Madagascar. Le concept d’Etat providence n’existe plus pour laisser la place à un développement participatif

A.1 - Population plus responsable et plus active au développement de la Commune.

La population de la Commune d’Andranomanelatra se sent plus concernée par les affaires locales car elle est consultée sur les améliorations à faire dans sa Commune à chaque création de PCD. L’action de la Commune d’informer la population sur tout ce qui se passe dans la Commune, de rendre compte, d’adhérer la population à la prise de décision concernant les actions pour le développement, ont motivé la population d’Andranomanelatra à participer plus à la vie de la Commune. De plus, lorsque les gens ont vu le dynamisme des autorités locales et les résultats des travaux qu’ils ont faits ensemble, cela les amène à demander plus aux autorités locales. Ce fait constitue le moteur qui propulse la Commune à se développer plus vite.

De plus la population constitue l’une des principales ressources nécessaire pour le développement d’une Commune. Les responsables de la Commune doivent savoir utiliser les potentiels de ces gens afin de les exploiter à leur juste valeur pour le développement de la localité.

A.2 – Une décision plus pertinente

Par le principe de subsidiarité, l’entité qui prend la décision se sent plus concernée par la décision à prendre car elle vit dedans. Elle connaît plus que personne le problème, de plus elle connaît bien les potentiels de sa localité, elle dispose de toutes les données pour prendre les décisions, pour donner la solution adéquate.

Dans ce cas, personne ne peut en vouloir à qui que ce soit puisque chacun sait ce qui se passe dans sa localité. La participation de tout le monde contribue au développement de la localité.

91 B - Opportunité pour la connaissance de la procédure de maîtrise d’ouvrage dans les normes

Enfin, Selon Hanitra Raharinjatovo, directeur général du FDL au sein du ministère de la Décentralisation, « Chaque Commune bénéficiera de 74 millions à 470 millions Ariary (40 000 à 250 000 USD), à décaisser à partir de janvier 2009. Pour cela, la Commune d’Andranomanelatra a fort besoin des acquis qu’elle a reçus du FID car selon une explication dans le journal Express de Madagascar « L'approche du FDL n'est nouvelle en matière d'appui au développement. La composante Financement direct des Communes (FDC) du projet Fonds d'intervention pour le développement (FID) a déjà sollicité la capacité de gestion locale, pour réaliser des projets communaux. »21 .

Toutes les Communes qui ont déjà participé aux projets financés par le FDC auront beaucoup d’avantages car elles ont déjà une bonne longueur d’avance par rapport aux autres sur la gestion de la Maîtrise d’ouvrage.

II - Risques

A - L’alternance au pouvoir

En somme, les compétences et les savoirs acquis lors des renforcements de capacité offerts par le FID et l’Etat central ont apporté une amélioration au niveau de la collectivité d’Andranomanelatra. Il subsiste toutefois un problème, les autorités de la collectivité décentralisée sont toutes élues par la population. Ce qui veut dire que ces personnes ne seront pas à leur place quand il y aura une autre élection. Toute l’équipe risque d’être remplacée par une nouvelle équipe. Elles emporteraient avec elles les savoirs et les compétences qu’elles ont acquis lors de leur mandat. De plus, dans la plupart des cas, les deux équipes sont des équipes adverses et il est rare qu’il y ait une passation de savoir. L’alternance au pouvoir constitue donc un des plus gros risques. Et il faudrait trouver un moyen pour garder les capacités acquises au sein de la Commune car toute l’équipe de l’organe exécutif et du conseil change en même temps quand il y a une alternance au pouvoir. En conséquence le personnel administratif de la Commune reste incompétent à cause du manque de formation.

21 Expresse de Madagascar du 14 novembre 2008 « FDL l’aide totale des bailleurs attendue »

92 Dans la politique nationale de décentralisation et de déconcentration axe 2, les STD appuient les CTD. Les STD doivent porter assistance aux CTD dans le domaine du renforcement de capacité. Le CAC ou les centres d’appui aux Communes reste une solution à moyen terme car elle nécessité un financement. Or ce financement ne peut durer que sur une période déterminée.

La formation des agents administratifs de la commune constitue une solution possible puisque, malgré l’alternance au pouvoir, ces derniers restent toujours au service de la commune.

En ce qui concerne la finance, la comptabilité simplifiée est certes utile mais pas suffisante pour la prise de décision car les états financiers sont des tableaux de bord pour la prise de décision. Il faut donc trouver une solution comme l’encadrement des trésoriers des Communes, et non des maires, par le personnel du ministère des finances qui maîtrise très bien la comptabilité publique car la caisse communale est une caisse publique.

Un encadrement fiscal spécifique donné par un agent des impôts à chaque Commune est nécessaire tant chaque Commune a sa particularité. Le cas de la Commune d’Andranomanelatra n’a pas la même assiette que toutes les autres Communes rurales car elle est une Commune rurale industrialisée.

B - Risque pour la libre administration

Une subvention a pour but d’améliorer la situation de la Commune pour qu’elle ne se satisfasse plus d’une situation de survie mais évolue vers une capacité de s’investir plus dans le futur. Elle constitue donc un tremplin vers une autonomie pour la Commune.

Cette subvention aurait pu être investie dans l’amélioration des conditions de la Commune afin d’acquérir plus d’autonomie dans le futur. Elle aurait pu être utilisée pour le recensement des contribuables de la Commune ou pour la construction des infrastructures qui pourraient être une source nouvelle de revenu pour la Commune.

Les autorités locales l’ont utilisée pour réaliser des infrastructures routières puisque celles ci ont plus d’impact sur les électeurs. Leur réélection a plus d’importance pour eux que la capacité de subsistance de la Commune.

93 III – L’objectif dans le long terme

L’autonomie des collectivités locales ne peut être assurée par le seul effet de l’allègement des contrôles de l’Etat. La libre administration des collectivités doit s’accompagner des moyens suffisants pour assumer les attributions qui s’y rattachent dans la mesure où la gestion locale exige des compétences et des ressources proportionnelles pour la réalisation de leur autonomie. En réalité, la volonté de relancer la décentralisation correspond à une phase logique de renforcement des ressources humaines des collectivités de manière à ce qu'elles ne soient plus contraintes de toujours recourir aux services de l’Etat dans la mise en oeuvre du développement local.

Si au début, la part de la contribution des tripartites Commune, FID et Etat a été de 10% pour la Commune, l’Etat central 20% et enfin le FID 70%, cela signifie que la Commune ne participe qu’à une faible part. Si l’amélioration de la situation de la Commune continue, due au parrainage de l’Etat central et des encadrements des partenaires techniques et financiers, l’espérance pour l’avenir de la Commune serait que la situation se renverse.

Il y a déjà un changement dans le mode de participation lors de la subvention de l’Etat. La Commune a pris l’initiative de s’investir dans la construction d’une piste pour le bien de la population. Cette fois, l’Etat central a participé à 90% et la Commune à 10% par la participation de la population locale, et enfin il n’y a pas de participation des partenaires techniques et financiers. Certes il existe une évolution, mais la part de participation de la Commune reste encore insuffisante.

L’objectif dans le long terme serait que la contribution de l’Etat soit de 10%, les Partenaires techniques et financiers ou PFT à hauteur de 10% ou même inexistant et la Commune réalisera jusqu’à 80% voire plus de participation locale.

94 Conclusion de la troisième partie

Au terme de cette dernière partie, il faut noter que les appuis apportés par le FID ne suffisent pas à eux tous seuls à apporter une amélioration de la décentralisation pour la commune. Il faut une participation de l’Etat central, et surtout de l’autorité et de la population locale.

Cette évaluation permet de constater que les appuis du FID ont apporté certaines modifications en matière de décentralisation parmi lesquelles le domaine de la prise de décision au sein de la commune. En effet, il a été constaté sur le terrain qu’après le renforcement des capacités offert par le FID et les applications qui ont suivi, il y a une meilleure participation de la population locale car elle se sent plus concernée par toutes les évolutions qui se produisent autours d’elle. Il en est de même dans le domaine de la prise de décision. D’où les autorités locales sont obligées de prendre en compte l’avis de la localité dans la prise de décision locale. C’est une étape vers l’autonomie décisionnelle de la commune.

Financièrement, malgré la constatation d’une croissance constante de la recette fiscale communale, certains ratios comme le ratio fiscal par rapport à la dépense et le ratio d’autonomie fiscale ont montré une régression pour l’année 2007, ceci s’explique par l’augmentation du volume de la subvention octroyée par l’Etat central. Il faut également noter que la commune a connu une autonomie financière jusqu’en 2007 malgré la faiblesse de sa recette propre pour financer des investissements importants.

Enfin, en ce qui concerne l’administration, malgré quelques résistances locales, elle a connu quelques améliorations. Suite au renforcement de capacité du FID et les formations offertes aux maires, les tenues de la comptabilité de la commune ont connu une légère amélioration. En ce qui concerne le classement des dossiers, seuls les dossiers relatifs au suivi sont les seuls biens classés. La commune a une grande transparence en gestion financière. Finalement en ce qui concerne la gestion de la maîtrise d’ouvrage, suite au FDC et PCCO, la commune est capable de gérer sans assistance une maîtrise d’ouvrage, mais faute de moyen elle ne peut pas se permettre de suivre les normes.

Toutefois, il faut noter que cette évolution de la commune vers la décentralisation constitue un catalyseur pour le développement local. Le seul risque est que ceux qui ont obtenu le renforcement des capacités ne sont au service du développement que seulement pour la durée de leur mandat.

95 CONCLUSION

Vu la précarité des capacités des communes pour assumer leurs rôles dans la décentralisation, des appuis sont plus que nécessaires afin de leur permettre d’avoir une bonne base. Il y a d’abord l’apport de l’Etat central, accompagné par les appuis des partenaires technique et financier comme le FID mais la participation de la localité est essentielle. Pour qu’il y ait une effectivité de la décentralisation, la commune doit être autonome dans trois domaines : décisionnel, financier et enfin administratif. La commune a une bonne capacité de prise de décision par elle-même, une prise de décision autonome issue de la base de la localité et prise par un responsable pertinent. Malgré cette autonomie, elle garde un attachement à l’Etat central, notamment dans le domaine financier. La commune dispose d’une recette qui lui permet de subvenir à ses besoins mais pas suffisante pour financer les investissements importants qui lui sont nécessaires, d’où la nécessité des subventions de l’Etat. Et enfin dans l’administration, le renforcement de capacités offert par le FID est le bienvenu mais encore insuffisant. En ce qui concerne la maîtrise d’ouvrage, le FID a donné des formations complètes aux autorités locales. Mais ces dernières ont leurs façons de voir et d’agir en conséquence.

La réalité observée dans ce travail permet de dire que la décentralisation appuyée par des renforcements de capacité apporte des changements dans la manière de gérer une localité. Or, ce changement ne peut être suffisant sans la participation de la population locale car elle seule peut amener un développement dans sa localité. Suite aux appuis du FID lors des projets FDC et PCCO on peut dire que la commune a progressé vers une autonomie certes pas entière mais nécessaire vers la décentralisation. La contribution des projets FDC et PCCO a beaucoup permis au le développement de la commune. Suite aux infrastructures et au dynamisme de la commune, elle a récemment été promu chef lieu de district d’Antsirabe II. Désormais elle pourra se permettre d’accéder à la réalisation de l’hôpital et du lycée auxquels la population espère tant depuis le temps.

Dans le cas de Madagascar, l’objectif à long terme consiste à ce que la commune arrive à subvenir, à elle seule, à assurer l’administration de la commune et que la participation externe dans la vie communale n’est qu’une part infime dans la vie de la commune. Il faut toutefois remarquer que la politique de décentralisation ne se fait en un jour mais il faut tout un parcours pour l’accomplir. A noter également qu’une décentralisation ou centralisation totale n’existe pas.

96 BIBLIOGRAPHIE

 (2003) « Plan communal de développement de la commune d’Andranomanelatra »

 (2007) « LOI N° 2007-033 DU 14 DECEMBRE 2007 PORTANT LOI DE FINANCES POUR 2008 » Présidence de la république Imprimerie Nationale.

 ANDRIANIRINA Laza (Février 2000 ) « Décentralisation et institutions publiques territoriales à Madagascar : processus et perspectives » Mémoire de master en administration publique Présenté par M. Cycle International Long Promotion Averroès ;

 GREFFE Xavier (1983) « Territoire en France » paris Economica.

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 MDAT « Programme National de Décentralisation et de Déconcentration (PN2D ) »

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 Tourjansky-CABART Laure (1996) « Le développement économique locale » édition Que sait-je ? PUF

 TURPIN Dominique (1998) « Droit de la Décentralisation : Principes – Institutions – Compétences » édition Gualino éditeur.

 Union Européenne (janvier 2007) « Appui à la décentralisation et à la gouvernance locale dans les pays tiers »collection outil et méthodes, Document de référence N°2 édition office de Publication. Europa.eu.

97 ANNEXES

Annexe 1 : les effets de la décentralisation

DOMAINE DE RECHERCHE PRINCIPALES CONCLUSIONS Le lien entre la décentralisation et • Bien qu’en théorie la décentralisation puisse être un puissant outil la permettant d’amorcer l’amélioration des instruments et des politiques réduction de la pauvreté, sur la en faveur des pauvres, la réalité semble bien moins prometteuse base d’un • En réalité, la décentralisation n’a conduit à des améliorations dans examen approfondi des expériences le domaine de la réduction de la pauvreté que dans un tiers des cas rencontrées analysés dans 19 pays, réalisé en 2004 par le • Dans les pays où l’État n’est pas capable de remplir ses fonctions Centre de de base et dans les environnements présentant de grandes développement de l’OCDE. inégalités au départ, il y a un réel risque que la décentralisation accentue la pauvreté, au lieu de la réduire • Les résultats sont largement influencés par les spécificités du pays, ainsi que par la manière dont le processus a été conçu

L’impact de la décentralisation sur • Cette synthèse se concentre sur la question de savoir si la la décentralisation peut être un outil utile pour réduire la corruption ou si corruption, sur la base d’une celle-ci est susceptible d’augmenter au fur et à mesure que le synthèse de la pouvoir politique se déplace vers le bas • Les effets de la littérature concernant la décentralisation sur la corruption ont tendance à varier décentralisation, la considérablement d’un contexte à un autre corruption et la responsabilité du • Il y a des preuves croissantes de l’efficacité de plusieurs gouvernement, sauvegardes institutionnelles pour éviter que les gouvernements réalisée en 2005 par P. Bardhan et locaux ne soient monopolisés par les élites, notamment les D. Mookherije campagnes d’alphabétisation et d’information, les sièges réservés aux minorités, les réunions de village, les mécanismes visant à accroître la participation citoyenne et le contrôle exercé par l’administration de niveau supérieur Les perspectives d'effets positifs • Dans ce secteur précis, les perspectives d'effets positifs de la de la décentralisation ont tendance à varier considérablement décentralisation sur le d’«importants» à «modestes» et «faibles» selon le type d’objectif à développement rural, atteindre sur la base de la recherche • La décentralisation a une perspective d'effet positif «considérable» comparative sur sur le développement rural en ce qui concerne l’augmentation du flux l’économie politique de la d’information, la promotion d’une participation accrue et de la vie décentralisation, associative, l’amélioration de la durabilité des projets en faveur du effectuée dans le cadre de l’étude développement, le renforcement de la transparence et de l’obligation réalisée en de rendre des comptes, ainsi que la stimulation d’un renouveau 1999 par James Manor sous l’égide politique de la banque mondiale • La décentralisation a au moins quelques perspectives d'effets positifs «modestes» sur un certain nombre d’objectifs tels que l’amélioration du climat politique défavorable à l’agriculture, le renforcement des engagements pris par l’administration centrale en faveur du développement rural, la fourniture d’une assistance aux femmes, le lancement d’un nombre plus important de projets pilotes efficaces, la promotion de la coopération avec les ONG, la réduction de la corruption, etc. • Dans certains domaines, la décentralisation a eu des perspectives d'effets positifs «faibles»: l’atténuation de la pauvreté qui résulte principalement des disparités existant entre les régions et les localités, la réduction des dépenses publiques globales, la mobilisation des ressources locales, la promotion de la planification au niveau inférieur et la promotion de la participation de la communauté à son propre développement

I Annexe 2: La Liste Négative

La «liste négative», c’est la liste des projets, activités et catégories de dépenses qui ne peuvent pas être financés avec les transferts de fonds du FID aux Communes dans le cadre de la composante «Financement Direct des Communes».

Cette liste comprend:

1. les projets ou activités qui ne sont pas des projets ou activités prioritaires du Plan Communal de Développement (PCD) de la Commune, tel qu’il a été élaboré à la suite d’une évaluation rurale participative (ERP); 2. les projets, activités ou articles entièrement financés ou programmés dans le cadre d’autres projets, ou par d’autres agences, institutions ou bailleurs de fonds; 3. les projets ou activités dont certaines composantes ou l’ensemble sont trop difficiles à gérer (trop sophistiqués, expérimentaux, ou demandant trop d’études préalables, etc.); 4. les projets ou activités dont la mise en œuvre et/ou l’entretien ne peuvent être assurés par la Commune, les services techniques locaux ou les associations de bénéficiaires; 5. les projets ou activités qui sont en contradiction avec la politique nationale ou régionale de développement ou qui ne s’insèrent pas dans les stratégies sectorielles du Gouvernement; 6. les projets et activités ayant un impact négatif sur l’environnement; 7. les activités et investissements productifs à caractère industriel et commercial au profit d’individus; 8. les investissements ou articles relatifs à la commercialisation ou à l’utilisation sous toutes les formes de produits alcooliques, de tabac ou de drogue, ou d’articles de luxe, ou d’articles à usage militaire ou paramilitaire; 9. les investissements, projets ou activités contraires à la morale ou aux bonnes mœurs; 10. les acquisitions de terrains, ou la construction ou réhabilitation de bâtiments ou toutes autres infrastructures sur des terrains n’appartenant pas à la Commune; 11. les acquisitions de véhicules automobiles, motos, mobylettes, tracteurs, remorques et accessoires y afférents; 12. la construction ou réhabilitation d’églises, chapelles, temples ou mosquées, et toute activité à caractère exclusivement religieux (par contre, les écoles et centres de santé confessionnels sont éligibles); 13. la construction ou réhabilitation de bâtiments publics administratifs (autres que des petits postes de police ou gendarmerie en milieu rural), et l’acquisition d’équipements de bureau et fournitures pour les services administratifs de l’état, des provinces et des Communes; II 14. la construction ou réhabilitation de bâtiments pour partis politiques ou syndicats, et toute activité à caractère politique ou syndical; 15. la construction ou réhabilitation de bâtiments pour sièges de coopératives, associations ou groupements; 16. les salaires et autres éléments de rémunération des fonctionnaires et des personnels administratifs de l’état, des provinces et des Communes; et 17. les dépenses de fonctionnement ou charges récurrentes des services administratifs de l’état, des provinces et des Communes, y compris les dépenses pour les festivités locales (fêtes, foires, kermesses, etc.).

III Annexe 3: LES DETAILS DES RENFORCEMENT DE CAPACITE OFFERTE PAR LE FID

1 – Gestion financière

Dans ce domaine, le renforcement de capacité consiste à former les localités dans :

- la nécessité et le technique de la tenue du livre comptable ; - la nécessité d’une création d’un compte bancaire ; - la gestion du financement obtenue : - le mode de paiement des MPE (moyen et petite entreprise) du BT (bâtiment et travaux) nommé le titulaire, et les étapes de paiement ; - la constitution du part de participation. - le technique de la passation du marché. - le budget communal

Si tels ont été le renforcement des capacités dans la gestion financière qu’en est il pour la gestion du projets

2 – La gestion du projet

Cette formation consiste a donner au Commune les connaissance nécessaire afin de mener à bien la réalisation du projet. Dans ce Renforcement de capacité il y a la formation sur :

- Notion de projet

- définition d'un projet - caractéristiques d'un projet - catégories de projet - les acteurs d'un projet (différents types d'acteurs, bénéficiaires directs et indirects, rôle des différents acteurs) - les phases d'un projet (cycle de projet) - l'après projet - les projets financés par le FDC et le PCCO

- Elaboration d'un document de projet

- contenu/sommaire type (intitulé, initiateur, date d'initiation, localisation, résumé, but, objectifs, justification, description technique, programme d'activités, résultats attendus, description financière, acceptabilité/impacts, annexes)

IV - les responsables - les projets communautaires - procédures d'élaboration du document de projet - mémoire de préparation de projet (MPP)

- Gestion - Suivi et évaluation de projet

- l'exécution du projet (programmation, organisation de la mise en œuvre, suivi) - l'évaluation du projet (processus et étapes) - l'après projet (planification et gestion de l'après projet, gestion des entretiens) - le processus de gestion des projets communautaires (responsabilité, procédures d'approbation, internalisation et externalisation des activités, procédures d'appel d'offres, marchés de fournitures, procédures de gestion de l'entretien) - la gestion financière et comptable (les principaux comptes, livres et pièces comptables, états de dépenses mensuelles)

V Annexe 4: TITRE II : DES POUVOIRS ET COMPETENCES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES de la 121 loi 94 94- 007 du 26 avril 1995 Art. 14 - En matière de développement économique et social, les compétences de la Commune tiennent essentiellement des principes de proximité et d’appartenance.

Art. 15 - Les domaines de compétence de la Commune ont trait notamment à : - l'identification des principaux besoins et problèmes sociaux rencontrés au niveau de la Commune ; - la mise en œuvre d'opérations qui sont liées à ces besoins et problèmes ; - la définition et la réalisation des programmes d'habitat et des équipements publics à caractère urbain; - toutes opérations ayant trait à l'état civil, à la conscription militaire, au recensement de la population ; - la réalisation d'actions d'aide sociales ; - les opérations de voirie, d'assainissement, d'hygiène, et d'enlèvement des ordures ménagères ; - la réalisation et la gestion des places et marchés publics et des aires de stationnement de véhicules, et de tout autre équipement générateur de revenu comme les abattoirs, les espaces verts ; - la prévention et la lutte contre les feux de brousse ; - la gestion de son patrimoine propre ; - la construction et la gestion des équipements et infrastructures socio - sportifs ; - la mise en œuvre, à son échelon, d'actions et mesures appropriées contre les calamités naturelles ; - la gestion du personnel relevant de son ressort, recruté directement par la Collectivité territoriale décentralisée, transféré ou mis à sa disposition par l'Etat.

Art. 16 - Les modalités de mise en œuvre des compétences évoquées à l'article précédent feront l'objet de textes réglementaires.

VI Annexe 5: LES RESSOURCES DE LA COMMUNE

Les recettes des Communes sont surtout constituées:

- des impôts;

- des taxes;

- des redevances;

- des droits;

- des subventions.

• « L’impôt est un prélèvement effectué d’autorité sur les ressources ou les biens des individus perçu par l’Administration ou les collectivités pour financer les dépenses d’intérêt général. Il n’a pas de contre partie » ;

• « La taxe est un prélèvement fiscal ou impôt personnel perçu par l’Etat et les collectivités locales, dû à la jouissance, à la possession, à l’achat de certains biens ou propriétés, à l’exploitation, au revenu ».

• « La redevance est un droit payé en contre partie de l’utilisation d’un service ou d’un domaine public ou privé » ;

• « Le droit est une somme d’argent dont le montant est déterminé, versée obligatoirement à une personne ou à un organisme ou à l’Etat ».

• Les subventions versées par l’Etat

Les ressources de la Commune peuvent être classifiées en cinq catégories :

LES IMPOTS DIRECTS

Les impôts directs sont constitués essentiellement de trois principaux impôts à savoir :

- Les impôts fonciers et les taxes annexes qui sont composés de :

• L'impôt foncier sur les terrains : IFT

• L’impôt foncier sur la propriété bâtie : IFPB

 Les taxes annexes composées de : VII - la TAFPB ou taxe annexe à l’IFPB

- le centime additionnel à l’IFPB

- la redevance de collecte et traitement des ordures ménagères.

- L’impôt synthétique (I.S) : un impôt perçu sur les personnes physiques et les personnes morales exerçant une activité indépendante. Le centime additionnel à la taxe professionnelle

LES IMPOTS INDIRECTS

Sont classés dans les impôts indirects : - Les impôts sur les alcools et les boissons alcoolisées perçus par intermédiaire des débits des boissons :

• les Impôts de licences de vente d’alcools et de boissons alcoolisées recouvrés par les Contributions Indirectes

• l’impôt des licences foraines levé directement par la Commune

- Les prélèvements sur les maisons de jeux:

• les prélèvements sur les produits des jeux dans les maisons de jeux instaurés par l’Etat et recouvrés par les Contributions Indirectes

• la taxe sur les appareils automatiques de jeux levée par la Commune

- Les droits et redevance miniers:

• les droits miniers recouvrés par les Contributions Indirectes

• la redevance Ad Valorem ou redevance proportionnelle recouvrée par les Contributions Indirectes.

• les droits de délivrance ou de renouvellement d’une autorisation d’orpaillage recouvrés par les Fokontany.

- Les taxes et surtaxes d’eau et d’électricité et les redevances annexes autorisées par la loi et instaurées par la Commune en vue de financer les dépenses obligatoires, les travaux d’extension et d’assainissement sur l’eau et l’électricité :

• les taxes et les surtaxes d’eau et d’électricité.

• la taxe d’assainissement ou redevance de rejet d’eaux usées VIII LES DROITS ET TAXES D’ENREGISTREMENT DES ACTES ET MUTATIONS Ces droits et taxes sont greffés à l’enregistrement et recouvrés par les services de l’Enregistrement et du Timbre. Ils sont au nombre de trois : - La taxe additionnelle à l’enregistrement des actes et mutations - Le droit fixe sur cession d’appareils de jeu et appareil vidéo utilisé à des activités lucratives - La taxe sur les véhicules à moteur LES DROITS ET TAXES Sont classés dans les droits et taxes, les droits et les taxes directs et indirects autorisés par la loi et instaurés ou levés par la Commune. Ils sont nombreux et en général stipulés par la loi 94-007 relative aux compétences et ressources des collectivités et dont une fixée par une ordonnance datée de la première République en occurrence la taxe de séjour et une autre par la loi des Finances Initiale 1999 la taxe sur la télévision. - La taxe annuelle sur les bicyclettes, charrettes, pousse-pousse, vélomoteurs et autres véhicules non immatriculés - La taxe annuelle sur la télévision - La taxe annuelle sur les appareils automatiques de jeux et à musique fonctionnant dans les centres de loisirs, bar, hôtels, cafés ou autres endroits ouverts au public. - La taxe annuelle sur les appareils vidéos utilisés à des buts lucratifs, billards et assimilés, baby-foot, etc. - La taxe sur la publicité - La taxe sur les eaux minérales - Les prélèvements sur les extractions de sable, terre, pierres - Les taxes d’abattage et de visite de poinçonnage - Les prélèvement et ristournes sur les produits - La taxe de séjour dans les hôtels - La taxe sur les fêtes, manifestations et spectacles ou divertissements donnant lieu à des entrées payantes - La taxe sur les cérémonies coutumières - Les droits relatifs à la circulation des bovidés LES REDEVANCES Ce sont des recettes non fiscales même si certaines sont prévues par la loi. Elles sont levées sur propre initiative de la Commune et sont constituées en général par des redevances d’utilisation des domaines (marché, piste, terrains, loyers, etc.) et des redevances de prestation de services (services à caractère administratif, économique, technique, etc.).

IX Annexe 6: REPARTITION DES RESSOURCES DES COLLECTIVITES DECENTRALISEES INTITULE TEXTE DE TAUX ET AFFECTATION ORGANE DE BASE D’IMPOSITION REFERENCE RECOUVREMENT 1. Impôts Fonciers sur les Art 10.02.01 du CGI Taux : Selon un barème voté par le Conseil Trésor Public par voie Surface des terrains du territoire Terrains (.I.F.T) Municipal, exprimé en Ar/ ha pour les de rôle de la Commune quelle que soit terrains agricoles de la 1 ère à la 5°catégorie ; leur nature juridique et leur 1% de la valeur vénale pour la 6°catégorie affectation. L’impôt calculé ne peut être inférieur à Ar 500 par taxation Affectation : 100% Commune 2. Impôts Fonciers sur la Art 10.03.01. du CGI Taux : voté par le Conseil Municipal ou Trésor Public par voie Valeur locative des immeubles Propriété Bâtie (IFPB) Communal de rôle (constructions, terrains à usage *maximum : 5% industriel ou commercial, *minimum : 2% outillages des établissements valeur minimale de l’impôt : Ar industriels fixés à perpétuelle 1.000/immeuble demeure) implantés sur le Affectation : 100% Commune territoire de la Commune. 3. Taxe Annexe à l’Impôt Art 10.04.01 du CGI Taux : voté par le Conseil Municipal Trésor Public par voie Valeur locative des immeubles Foncier sur la Propriété *maximum 5% de rôle assujettis à l’IFPB inclus les Bâtie (TAFB) * minimum 2% immeubles bénéficiant d’une exonération temporaire.

4. Taxe Professionnelle Art 10.01.01 du CGI Taux : cf. Art 10.01.14 et suivants du code, Trésor Public par voie barème suivant nature d’activité, moyen de rôle d’exploitation et de production, nombre de salariés et catégorie de population. Affectation : Province Autonome : 40% Région : 30% Commune : 30%

5. Centimes additionnels à Art 10.01.40 du CGI Taux : 30% droits principaux Trésor Public par voie Les personnes physiques ou la Taxe Professionnelle Affectation : 100% Province Autonome de rôle morale exerçant une activité en fonction de l’activité (droit fixe) et de la valeur locative des installations (droit proportionnel). 6. Taxe additionnelle à Art. 10.05.01 du CGI Taux : 2% des droits d’enregistrement Administration Fiscal Montant des ventes d’immeubles, l’enregistrement des actes Affectation : 100% Commune de fonds de commerce et de et mutations meubles vendus aux enchères

X publiques. 7. Impôt de licence de Art 10.06.01 Taux : variable selon la catégorie et la Administration Fiscale Les débits de boissons alcooliques vente sur les produits classe des licences ainsi que du nombre de autorisés sur le territoire alcooliques la population de la Commune Affectation : Province Autonome, à répartir

8. Impôt de licence foraine Art 10.06.09 et art 10.06.11 Taux : fixé par période de 24 h à Ar 5.000 Administration Fiscale Les buffets et buvettes sur les produits du CGI Affectation : 100% Commune occasionnels autorisés par le alcooliques Maire ouverts dans les fêtes, bals, foires, etc… 9. Taxe annuelle sur les Art 10.07 .02 du CGI Taux Administration Fiscal Appareils automatiques de jeux : appareils automatiques *Machines à sous : Ar 400.000 /an « machines à sous » et autres * Autre appareil/an : Ar 100.000/appareil/an Affectation : 100% Commune 10. Prélèvements sur les Art 10.07.03. du CGI Taux : CF art 10.07.03 du CGI Administration Fiscale Le produit brut des jeux d’argent produits de jeux Affectation : 100% PA pratiqués dans les maisons de jeux 11. Taxe sur les Art .06.02.01 du CGI Taux : 5% Administration Fiscale Transactions Affectation : 100% Commune

12. Taxe sur les véhicules Art. 02.07.01 du CGI Taux : Cf. art. 02.07.01 du CGI Administration Fiscale Véhicules automobiles ou à moteur (Vignette) Affectation : 100% Province Autonome véhicules à moteur, soumis à l’obligation de l’immatriculation. Bateaux de plaisance mus par un moteur fixe ou amovible.

XI Annexe 7: VISION DE DEVELOPPEMENT INDUITE PAR LES 2D EN 2015

SANTE: EDUCATION : DES CTD FORTES ET DES STD DES CTD EFFICACES APPUYEES PAR DES STD RE SPONSABLES POUR FAIRE DE EFFICIENTS, GARANTS DU FINANCES: L’EDUCATION ET LA FORMATION DEVELOPPEMENT SANITAIRE. UN OUTIL EFFICACE DE LES FINANCES PUBLIQUES DEVELOPPEMENT SOCIO- RAPPROCHEES, CŒUR DU ECONOMIQUE ET HUMAIN DEVELOPPEMENT LOCAL: DES CTDs AUTONOMES, RESPONSABLES ET EFFICACES DANS LA MOBILISATION DE LEURS RESSOURCES ET DANS ENERGIE & MINES: LEUR GESTION FINANCIERE

BONNE GOUVERNANCE, POUR UNE MEILLEURE REPARTITION VISION LP2D : DES RESSOURCES A TOUS LES NIVEAUX (NATIONAL, REGIONAL DEVELOPPEMENT RURAL : DES COLLECTIVITES ET LOCAL).

PARTENARIAT HARMONISE DES EFFICACES AU SERVICE DE ACTEURS, BASE DE LA PROSPERITE CITOYENS RESPONSABLES ET DU DYNAMISME DU MONDE RURAL.

TRA NSPORT

DECENTRALISATION DES ENVIRONNEMENT: PROJETS DE ROUTES, RENFORCEMENT DES APPUIS DES STD AUX CTD EN FAVEUR ACTEURS PERFORMANTS, GAGES D’UNE DENCENTRALISATION DES MAITRES D’OUVRAGE GESTION PÉRENNE DE UNE FORCE D’ANTICIPATION, EFFICACES DANS LA GESTION L’ENVIRONNEMENT ET DU SECTEUR DE TRANSPORT. DES RESSOURCES NATURELLES POUR D’IMPULSION ET LE D’ACCOPAGNEMENT DES DÉVELOPPEMENT DURABLE. PROCESSES DE DECENTRALISATION ET DE DECONCENTRATION

XII Annexe 8 : Situation des CAC à Madagascar en mars 2007

XIII Annexe 9: Les réalisations Reconstruction d’un CSBII

Construction d’un marché

Extension du CEG d’Andranomanelatra

XIV TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 1

PREMIERE PARTIE : PARTIE THEORIQUE...... 3

CHAPITRE I : les concepts...... 4 SECTION I – La décentralisation 4 SECTION II –Le développement local 17 SECTION III – La bonne gouvernance 19 SECTION IV – La maîtrise d’Ouvrage 21

CHAPITRE 2 : méthodologie ...... 25 SECTION I – Méthodologie du mémoire 25 SECTION II – Méthodologie de recueil des données 29

DEUXIEME PARTIE : CADRE D’ETUDE ...... 32

CHAPITRE 1 – Le FID ...... 33 SECTION I– Le contexte du FID 33 SECTION II – le Projet de Développement Communautaire ou PDC. 34 SECTION III – Les appuis financiers du FID, le FDC et le PCCO 36 SECTION IV – Renforcement des capacités offert par le FID 41

CHAPITRE 2: Commune Rurale d’Andranomanelatra...... 43 SECTION I - Monographie de la Commune 43 SECTION II : Description du projet 49

TROISIEME PARTIE: LES REALITES SUR LE TERRAIN...... 56

CHAPITRE 1 : Réalités sur le terrain ...... 57 SECTION I – La contribution de la Commune, de l’Etat et du FID 57 SECTION II : Les résultats 65

CHAPITRE 2 : analyse et perspectives ...... 78 SECTION 1 : L’analyse des résultats 78 SECTION 2 - Les perspectives 90

CONCLUSION...... 96

BIBLIOGRAPHIE...... 97

ANNEXES ...... I Annexe 1 : les effets de la décentralisation I Annexe 2: La Liste Négative II Annexe 3: LES DETAILS DES RENFORCEMENT DE CAPACITE OFFERTE PAR LE FID IV Annexe 4: TITRE II : DES POUVOIRS ET COMPETENCES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES de la 121 loi 94 94-007 du 26 avril 1995 VI Annexe 5: LES RESSOURCES DE LA COMMUNE VII Annexe 6: REPARTITION DES RESSOURCES DES COLLECTIVITES DECENTRALISEES X

XV Annexe 7: VISION DE DEVELOPPEMENT INDUITE PAR LES 2D EN 2015 XII Annexe 8 : Situation des CAC à Madagascar en mars 2007 XIII Annexe 9: Les réalisations XIV

TABLE DES MATIERES ...... XV

XVI Nom et prénom : RASAONINA Lalaina Titre : « Essai d’évaluation des projets de développement local dans le cadre de la décentralisation: Cas des projets Financement Direct des Communes ou FDC et Projet Communautaire géré par la Commune ou PCCO dans la Commune Rurale d’Andranomanelatra » Pagination : 96 pages Tableaux : 15 tableaux Graphiques : 2 graphiques Résumé : La décentralisation constitue un des éléments catalyseur de développement pour une localité. A cet effet des appuis financiers et des renforcements de capacités des collectivités territoriales décentralisées deviennent plus que nécessaires. L’objectif consiste à leur donner un certain degré d’autonomie par rapport à l’Etat central. Ce travail s’efforce d’évaluer les appuis apportés par les projets FDC ou le Financement Direct des Communes et PCCO ou le Projet Communautaire géré par la Commune afin de lui accorder plus d’autonomie. Les appuis du FID ne suffisent pas à eux tout seul pour parvenir à une décentralisation effective. Il faut également la contribution de l’Etat central et surtout la participation de la localité. Malgré quelques réticences, la commune d’Andranomanelatra a adopté certains renforcements qui lui ont été offerts. Des transformations ont été constatées tant au niveau de l’autonomie décisionnelle, financière et administrative de la commune par rapport à l’Etat central, dans la décentralisation. Il faut dire que les apports tripartites ont contribué au développement de la commune car actuellement les appuis qui lui ont été accordés forment l’un des éléments ayant favorisé récemment l’élection de la commune comme chef lieu de district d’AntsirabeII. Mots clés : décentralisation, principe d’autonomie, principe de libre administration, renforcement de capacité, maîtrise d’ouvrage, bonne gouvernance, participation locale.

Adresse de l’auteur : Lot IM 56 Ambatobontsina C.R Bongatsara Antananarivo Atsimondrano (102)