UNIVERSITE D'ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d'Economie, de Gestion et de Sociologie

Département de SOCIOLOGIE

Troisième cycle

Mémoire de DEA

LA PLACE DU MICROFINANCEMENT DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL

Cas de la CECAM dans la Commune Rurale d’ II

par : Manitriniony Vololonirina RASOLONJOHARY

Rapporteur : Mme Noëline RAMANDIMBIARISON Juge : Mr Allain Bruno RAPANOEL SOLOFOMIARANA

Soutenu le 24 mai 2007, Université d'Antananarivo

LA PLACE DU MICROFINANCEMENT DANS LE DEVELOPPEMENT RURAL

Cas de la CECAM dans la Commune Rurale d’AMBANO – Antsirabe II

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

Première partie : LE NIVEAU D’INTEGRATION DE LA COMMUNE RURALE D’AMBANO DANS LE DEVELOPPEMENT

Chapitre I : LA GEOGRAPHIE ECONOMIQUE D’AMBANO

Chapitre II : LES PAYSANS EN TANT QU’ACTEURS DE DEVELOPPEMENT

Chapitre III : LE DYNAMISME DE LA COMMUNE RURALE D’AMBANO

Deuxième partie : LA PLACE DE LA CECAM DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE D’AMBANO

Chapitre I : ORGANISATION ET STRUCTURE DE LA CECAM

Chapitre II : LA CECAM D’AMBANO ET LES MENAGES RURAUX

Chapitre III : PERCEPTIONS DES PAYSANS SUR LA CECAM

Troisième partie : ANALYSE CRITIQUE ET PERSPECTIVE DE LA MICROFINANCE DANS LE MONDE RURAL

Chapitre I : L’IMPACT DE L’IMPLANTATION DE LA CECAM

Chapitre II : ANALYSE ET CRITIQUE SUR LE SYSTEME DE MICROFINANCE

Chapitre III : VERS UNE MEILLEURE POLITIQUE FINANCIERE DECENTRALISEE AU PROFIT DU MONDE RURAL

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer mes sincères reconnaissances à l’Eternel qui a veillé sur la réalisation du présent mémoire.

Je tiens également à remercier :

& Madame Noëline RAMANDIMBIARISON qui a bien voulu accepter d’être le rapporteur de ce mémoire ; et & Monsieur Allain Bruno RAPANOEL SOLOFOMIARANA, juge de ce mémoire.

& Mes parents et toute ma famille, pour leur soutien financier et moral ; & Mes amis pour leur généreuse aide ; & Les responsables de l’URCECAM et de la CECAM d’Ambano ; & Tous les responsables de la Commune d’Ambano, la population des Fokontany d’Ambano, d’Ankerambe, d’Antanetibe et tous ceux qui ont contribué à l’accomplissement de ce mémoire.

RASOLONJOHARY Manitriniony V. INTRODUCTION

Les principaux facteurs qui déterminent le développement socioéconomique sont l’accélération du processus de formation du capital, l’amélioration qualitative de l’utilisation du capital et du travail et l’amélioration des conditions de vie humaine, y compris le respect des droits de l’homme. Ces trois facteurs sont étroitement liés les uns aux autres.

Pour les pays en développement où l’économie est essentiellement basée sur le secteur primaire, l’agriculture se trouve au centre de toutes les activités productives. Les ruraux constituent plus de 70% des habitants dans ces pays et ils peuvent fournir une main-d’œuvre importante. Les espaces cultivables sont également immenses et beaucoup de terrains restent inexploités. Toutefois, ces potentialités démographiques et géographiques sont minimes à côté de l'ampleur des difficultés constatées au niveau de ces pays. L’agriculture ne parvient ni à procurer une croissance économique tangible, ni à améliorer les conditions socio- économiques de la population. Bref, aucun développement n’est enregistré et la pauvreté envahit tout le pays. Cette situation est identique dans les pays asiatiques, dans les pays de l’Amérique Latine et dans les pays africains ; mais nous prenons seulement le cas de .

La pauvreté se présente sous diverses formes et elle est souvent caractérisée par des difficultés financières. Face à cette pauvreté financière qui touche tous les domaines de la vie du pays, Madagascar a été obligé de s’endetter auprès des bailleurs de fond (Banque Mondiale, FMI, pays riches du Nord et organismes internationaux) et de se soumettre aux règles et conditions rigoureuses imposées (par les bailleurs). L’utilisation et la gestion des crédits obtenus exigent parfois des changements structurels et peuvent même engendrer des perturbations sociales, économiques, culturelles, et politiques.

En outre, à l’intérieur du pays, la pauvreté sévit particulièrement dans le monde rural où plusieurs obstacles empêchent le développement. Souvent, un des principaux obstacles qui s’opposent à l’amélioration du sort des ruraux pauvres est le manque d’accès aux capitaux nécessaires pour financer des activités rémunératrices, agricoles ou non agricoles, pour payer les frais de scolarité, pour faire face à des situations d’urgence et à des obligations sociales importantes comme les funérailles ainsi qu'à l’aide à leurs proches parents. Il existe de très nombreux mécanismes informels d’épargne et de crédit, mais qui présentent plusieurs inconvénients. Les prêteurs traditionnels demandent des taux d’intérêt usurier si bien que les

1 pauvres n’empruntent qu’en cas d’urgence et non pour investir. Le prêt usuraire n’est donc pas un moyen d’échapper à la pauvreté et conduit plutôt à un endettement accru et à la misère. Depuis 1976, la BTM, banque nationale, était la seule banque qui intervenait dans le secteur de la microfinance, mais ses activités dans ce domaine étaient limitées à l’octroi de crédit au paysannat et n’atteignaient qu’une frange limitée de la population rurale. Ce n’était qu’à partir de 1990 que les Institutions de MicroFinance (IMF) ont commencé à apparaître. Pendant ces quinze années d’existence, ces institutions ont connu une véritable extension. Les IMF se sont regroupées en associations professionnelles : APIFM ou Association Professionnelle des Institutions Financières pour les mutualistes et AIM ou Association des Institutions de MicroFinance Non Mutualistes1. Actuellement, les IMF travaillent en collaboration avec l’Etat à travers les ministères, à savoir le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB) et le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), avec la Commission de Supervision Bancaire et Financière, avec les Associations Professionnelles et avec les Bailleurs de Fond tels que la Banque Mondiale, les coopérations bilatérales (AFD, BAD), les Nations Unies et les divers organismes internationaux (OIT, PNUD, etc.).

Dans le cadre du développement du monde rural, la construction de secteurs financiers accessibles à tous est un défi majeur que Madagascar se propose de relever. Il s'agit de réduire de façon significative la pauvreté de population et d'atteindre une croissance économique forte et durable. La microfinance joue un rôle fondamental dans cette réduction de la pauvreté dans la mesure où elle permet aux couches de populations pauvres et à faibles revenus, ainsi qu'aux micros et petites entreprises, d'accéder à des ressources financières permettant de créer et de développer des activités génératrices de revenus. Selon la Synthèse du Document de Stratégie Nationale de MicroFinance ou SNMF à Madagascar (2004 – 2009), l’objectif des IMF est de « Disposer d’un secteur de la MicroFinance professionnel, viable et pérenne, intégré au secteur financier, diversifié et innovant, assurant une couverture satisfaisante de la demande du territoire et opérant dans un cadre légal, réglementaire, fiscal et institutionnel adapté et favorable ». 2

1 IMF non mutualistes : SIPEM, le VOLA MAHASOA / CIDR, l’APEM, l’EAM et le CEM. IMF mutualistes : CECAM / FERT, l’AECA / CIDR, l’OTIV / DID, l’ADéFI et le TIAVO / WOCCU. 2 Source : MEFB /Secrétariat Général /Direction Générale de Trésor /Coordination Nationale de la MicroFinance : Brochure figurant la SNMF 2004 – 2009, P.1

2 La microfinance a rencontré un succès réel comme l'intégration des exclus du système bancaire classique. Ce succès est développé par les services de proximité : proximité géographique, proximité sociale et proximité temporelle.

Toutefois, sur le développement rural, ce succès reste au niveau superficiel. Le crédit agricole est demeuré statique dans la grande majorité du monde rural. Nous entendons par "crédit statique", celui qui en fin de période n'entraîne aucun accroissement net de la production des paysans, de leur revenu ou de leurs avoirs. Et même, on peut dire que le système de microcrédit reste encore embryonnaire à Madagascar. C'est pourtant un réel moyen de sortir de la pauvreté à condition que ce système soit dynamique et accessible à tous, surtout aux paysans pauvres. Cette transformation est encore difficile du fait que les Institutions de MicroFinance ne prêtent qu'aux riches, c'est-à-dire, à ceux qui sont aptes à rembourser, avec le taux d'intérêt fixé, la somme empruntée. Les pauvres restent, comme toujours, à l'écart de toutes tentatives de développement.

C'est justement cette réalité qui a orienté notre recherche à étudier la place du microfinancement dans le développement rural. Nous nous posons la question de savoir si le système de microcrédit constitue vraiment une solution pour sortir le monde paysan de la pauvreté.

 Motifs du choix du thème : " La place du microfinancement dans le développement rural ". Ce thème n'est pas pris au hasard car il constitue un sujet de réflexion importante qui mérite d'être approfondi soigneusement. Ainsi, quelles sont les raisons qui nous ont amenée à choisir ce thème ? Les raisons sont de deux ordres :

- Raison d'ordre général : Parce que ce domaine est d'actualité. De nos jours, le développement du milieu rural constitue une des préoccupations des responsables au développement. Et même selon les Nations Unies, le monde rural constitue le pilier fondamental pour le développement des pays en développement. L'action de développement rural est en étroite relation avec le microfinancement dans le but d'obtenir des résultats positifs. Nous avons donc choisi ce thème pour essayer d'aborder un problème qui est d'actualité et qui figure dans le cadre de développement rural. L'étude sera menée dans une optique sociologique. Il est toutefois à noter que le monde de financement rural forme un champ d'étude qui n'est plus vierge. Il s'agit plutôt d’un domaine qui a été déjà maintes fois étudié par d'éminents auteurs.

3 - Raison d'ordre particulier : Nous avons déjà avancé que le développement rural par le microfinancement constitue une des préoccupations des responsables du développement. Il pourrait, donc, devenir le centre d'intérêt de plusieurs projets (de développement) soutenus par l'Etat et par les Bailleurs. En effet, en espérant que de nouvelles carrières vont s'ouvrir plus tard, et en sachant que les connaissances et les expériences relatives à ce domaine sont indispensables à notre future carrière, nous avons choisi ce thème axé sur le monde rural et financier.

 Motifs du choix du terrain : Plusieurs motifs nous poussent à choisir la Commune rurale d'Ambano pour effectuer notre recherche :

- d'abord, nous avons choisi la région de Vakinankaratra parce qu’elle est parmi les régions de première implantation des réseaux de microfinance, particulièrement celui de la CECAM qui y a été déjà créée et implantée depuis 1993. Cette ancienneté est considérée comme un atout car on peut examiner la place et l’impact du réseau sur le lieu. En outre, l’INTERCECAM, le siège national des réseaux CECAM se trouve à Antsirabe. Donc, il serait plus facile d’obtenir des informations relatives à la CECAM.

- La deuxième raison qui explique ce choix repose sur le fait que la région de Vakinankaratra est une zone agricole productrice et que la majorité de la population sont des paysans agricoles. Les filières agricoles pratiquées sont également diversifiées.

- Pour ce qui concerne la Commune d’Ambano, nous avons comme autre avantage la proximité d’Antsirabe par rapport à la Capitale (à 170 km) et celle d’Ambano par rapport à la ville d’Antsirabe (seulement à 7 km).

 Problématique : Notre problématique consiste à trouver une (ou des) réponse(s) à la question suivante : quels sont les impacts du microfinancement sur le développement du milieu rural ? Autrement dit, quels sont les changements qualitatifs et quantitatifs apportés par la CECAM dans le monde rural ? Ces changements peuvent – ils être qualifiés de positifs ou de négatifs sur le plan socioéconomique de la région ?

4  Objectifs : L’étude consiste à analyser le système du financement rural ainsi que les éventuels changements que les Institutions de MicroFinance peuvent apporter pour développer le monde rural malgache. Pour atteindre cet objectif général, trois objectifs spécifiques doivent être également fixés. Il s’agit d’ :

 étudier le fonctionnement des Institutions de MicroFinance, notamment celui de la CECAM ;

 analyser les impacts du microfinancement sur le développement du monde rural, en particulier celui de la Commune rurale d’Ambano ;

 émettre des réflexions sur l’utilité et l’efficacité du microfinancement.

 Hypothèses : Notre problématique et nos objectifs nous amènent à avancer en guise d’hypothèses que :

 le système financier à Madagascar est défaillant et les impacts positifs des Mutuelles d’Epargne et de Crédit (MEC) restent invisibles.

 Les Institutions de MicroFinance qui sont généralement usurières maintiennent le monde rural dans l’impasse du labyrinthe de la pauvreté.

 Le microfinancement rural n’est pas la solution magique de la pauvreté et son succès n’est que virtuel ; pourtant il pourrait être efficace dans la mesure où son service est accessible aux couches paysannes pauvres.

 Brève présentation du terrain : la Commune rurale d’Ambano se trouve dans la Sous-préfecture d’Antsirabe II. Ambano, son chef-lieu, est situé au Nord-Ouest de la ville d’Antsirabe, à 5km de la bifurcation de Vatofotsy en prenant la RIP 133. Elle est limitée au Nord par la Commune rurale de Vinaninony (), au Nord-Est par les Communes d’Ambohibary et d’Antsoatany (Antsirabe II), à l’Est par la Commune urbaine d’Antsirabe, à l’Ouest par la Commune d’Alakamisy (Antsirabe II) et au Nord-Ouest par la Commune d’Ambatonikolahy (). Etendue sur 157Km², elle est constituée par 12 Fokontany. Le nombre d’habitants est plus de 37000, soit une densité de 240,6 Hab/Km². La population est constituée par des ménages de 5 à 6 personnes et la principale activité des 98,78% de la population est l’exploitation agricole.

5  Méthodologie

Deux approches méthodologiques ont été adoptées :

a) Documentation :

Nous avons consulté, en plus de la documentation audio-visuelle3, les documents écrits de l’INSTAT (Institut National de la Statistique) pour des données statistiques sur les ménages malgaches, et sur la monographie de la région de Vakinankaratra, du CINU (Centre d’Informations des Nations Unies) pour des informations et réalités internationales, du CERS (Centre d’Etude et de Recherche en Sociologie) pour des ouvrages généraux et des documents de présentation de mémoire, du MAEP (Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage) pour toutes les informations relatives au monde paysan ainsi que les archives privées et les journaux. En outre, les responsables de la Commune d'Ambano ont eu la bienveillance de nous présenter les fiches monographiques et le PCD (Plan Communal de Développement).

b) Concepts et instruments d’analyse : différents concepts et instruments d’analyse seront adoptés, à savoir :

 L’ethnométhodologie : un courant de Sociologie mettant en œuvre des méthodes qualitatives d’investigation. Elle consiste en des observations de terrain de type ethnologique (observation participante, observation directe, entretien,..). Cette microsociologie s’intéresse plutôt à des groupes sociaux restreints.

 Le structuralisme : une méthode qui prône l’idée que la vie humaine est une totalité bien structurée et bien organisée et que les faits sociaux sont liés harmonieusement les uns aux autres. Donc, il s’agit d’essayer de trouver les structures manifestes et /ou latentes établies dans la société.

 Le fonctionnalisme : un courant de méthode qui admet que tout système a une fonction déterminée et que chaque élément constitutif d’un système a un rôle respectif. Le non-respect d’un seul rôle peut engendrer un déséquilibre au niveau du système tout entier. En effet, la société forme un tout fonctionnel et cohérent si chacun assume la fonction qui lui est destinée.

3 Exemples : photos, cartes, films documentaires, journal télévisé, etc.

6  L’interactionisme symbolique : qui met en relief la place de l’individu, un sujet actif, dans la société qui est un ordre interactionnel. Face à une situation quelconque, chacun agit différemment en fonction du sens qu’il accorde à cette situation. L’action d’un individu est toujours rationnelle parce qu’il a une bonne raison d’agir. Les phénomènes sociaux résultent de l’agrégation des comportements individuels provenant des interactions de chacun avec autrui.

 Le matérialisme historique : C’est la version sociologique de la philosophie marxiste dialectique dont l’idée fondamentale repose sur le processus historique de développement social et met en exergue la détermination du domaine économique, sur les rapports sociaux, des rapports sociaux de production. Cette doctrine étudie les rapports de force (dominants / dominés, maîtres / esclaves, patrons / ouvriers, riches / pauvres,...) et les luttes des classes, sous forme permanente, dans la société.

Pour recueillir des informations diverses et étoffées, pour pouvoir les dépouiller, les interpréter et les analyser et pour pouvoir les présenter, une étude multidisciplinaire serait incontournable. En effet, il nous faut de la Sociologie, de la Géographie, de l'Anthropologie, de Gestion financière, de la Statistique, de l'Informatique, et d'autres disciplines afin de mener à bien les recherches.

Les techniques méthodologiques utilisées sont : l’observation directe sur le terrain, l’entretien libre et l'entretien par questionnaire.

a) Observation

Cette technique a consisté à observer et à vivre directement ou indirectement la réalité sociale, pendant environ deux semaines, afin d’en avoir une vision objective. Ainsi, nous aurons l’occasion de voir sur les lieux, le village d'Ambano, la vie et les activités quotidiennes de la population. C’est une technique très efficace et grâce à laquelle nous pouvons espérer obtenir des informations qualitatives sur les activités de la population, sur leur comportement, sur leur consommation, sur l’éducation des enfants, sur la culture, etc.

b) L’entretien

C’est un procédé d’investigation utilisant un processus de communication verbale pour recueillir des informations. Il permet d’établir une interaction, une relation de confiance entre l’intervieweur et l’interviewé. Nous avons envisagé d'effectuer plusieurs entretiens avec

7 différentes personnes et sur différents sujets ; à savoir, des entretiens libres et semi – directifs, avec des responsables des IMF et particulièrement avec ceux de la CECAM (pour connaître les objectifs, le fonctionnement, les activités, les impacts et les problèmes rencontrés par les IMF), avec des responsables de santé et d’éducation auprès des ministères, avec des responsables des ONG et avec des responsables administratifs, etc.

c) Le questionnaire

La dernière forme d’entretien jugée indispensable est l’entretien directif sous forme de série de questions formulées dans un questionnaire préétabli. Trois types de questionnaire seront utilisés : le premier sera destiné aux responsables de l’institution financière CECAM et d’autres organismes, le second sera consacré aux ménages membres du réseau CECAM et le dernier, pour les ménages ruraux non adhérents de ce service.

d) L’échantillonnage

Il s’agit de prélever un échantillon parmi la population mère ou la population initiale. C'est sur cet échantillon que nous allons effectuer les enquêtes et nous pouvons extrapoler les résultats obtenus sur un plan beaucoup plus général. Pour cette étude, nous avons pris un échantillon de 60 ménages ruraux répartis dans trois Fokontany dont 30 sont sociétaires de la CECAM locale et 30 ne sont pas membres. Les variables choisies sont l'âge, le sexe, le niveau de vie, les activités professionnelles, etc.

e) Le déroulement de l’enquête

Une préenquête a été faite dans la Commune d'Ambano au cours de la dernière semaine du mois d'octobre 2006. Elle avait pour but de nous présenter aux autorités locales et de connaître au préalable les caractéristiques générales de la Commune et de la population. L’enquête proprement dite s’est bien déroulée les mois de novembre et décembre 2006, malgré certaines difficultés liées aux conditions spatiales et temporelles. Il était un peu difficile d’avoir des entretiens avec les paysans parce que les membres de la CECAM se sont répartis dans des fokontany éloignés les uns des autres et parce que l’enquête a eu lieu pendant la période de pointe.

Compte tenu de ces diverses étapes de recherche, ce mémoire va comporter trois parties : après l’analyse du niveau d’intégration de la Commune rurale d’Ambano dans le processus de développement, nous nous proposons en deuxième partie d’apprécier la place de la CECAM dans le développement de Commune rurale d’Ambano, avant d’aborder en dernière partie une analyse critique et la perspective de la microfinance dans le monde rural.

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Première partie :

Le niveau d’intégration de la Commune Rurale d’Ambano dans le processus de développement

Cette partie décrit l’état des lieux de la Commune d’Ambano, le lieu où le terrain a été effectué et analyse le degré de la participation de la Commune dans le cadre de développement. Elle expose à la fois les potentialités et les vulnérabilités de la Commune d’Ambano aussi bien sur le plan économique, social, culturel que politique.

Chapitre I : LA GEOGRAPHIE ECONOMIQUE D’AMBANO Etant donné que la Commune rurale d’Ambano se trouve dans la région de Vakinankaratra, une zone très réputée en matière agricole, les activités principales de la population tournent autour de la production agricole. Ces activités sont liées à des aspects géographiques et administratifs spécifiques.

I. ASPECTS GEOGRAPHIQUES ET ADMINISTRATIFS DE LA COMMUNE

1) Aspects géographiques

 Climat : Le climat est du type humide tempéré avec une pluviométrie de 1.450 à 1.500 mm/an et une précipitation de 140 à 150 jours/an. Les températures ont une amplitude assez marquée avec en moyenne 7°C (minimale) et 29°C (maximale).

 Hydrographie : Le réseau est formé par deux rivières presque parallèles : la Sahatsiho sur le versant oriental et la Sahalombo sur le versant occidental de la Commune rurale. Par ailleurs, une source minéralisée se présentant en geyser se trouve à Vatoranga, et permet le développement d’un tourisme thermal écologique.

 Géomorphologie et pédologie : La Commune d’Ambano est divisée en deux zones bien distinctes :

 La zone d’Ambano nord se trouvant à des altitudes avoisinant les 2000 – 2200 m. les plaines sont assez larges, mais plutôt rares et un peu éloignées les unes des autres.

 La zone d’Ambano sud se situant à 1550 – 1650 m se présentant en plateau strié par des bas-fonds généralement étroits et encastrés.

Les sols sont de type ferralitique rouge et jaune, quelquefois rouge brun avec une couche favorable à toutes cultures d’altitude, au reboisement forestier et l’arboriculture fruitière.

9 2) Aspects administratifs

La Commune rurale d’Ambano fait partie des 20 communes rurales du District d’Antsirabe II, dans la région de Vakinankaratra. Ayant comme Chef-lieu Ambano, elle englobe 12 fokontany qui sont : Ambano, Ambohitsaratelo, Amparihindramananiolona, Andrakodavaka, Ankerambe, Anatanetibe, Antanety Avaratra, Mahazina Atsimo, Manampisoa, Tsarafara, Tsarafiraisana ; et Tsaramandroso.

II. L’ACTIVITE AGRICOLE : NOYAU DE L’ECONOMIE

En général, la région de Vakinankaratra, y compris la Commune d’Ambano offre un environnement favorable à l’agriculture, la principale activité de la population, caractérisée par des produits agricoles variés. Certains fokontany sont réputés pour la culture de légumes, alors que d’autres sont connus pour la culture de fruits.

1) La riziculture irriguée

Sur les 1374Ha de rizicultures cultivables dont dispose la Commune tout entière, 1309Ha sont cultivés et exploités par 4871 paysans. Il convient de noter dès le début que la Commune rurale d’Ambano n’est pas très compétente en matière rizicole. Le rendement annuel est assez faible et ne parvient même pas à subvenir aux besoins des paysans car il n’atteint que 2 tonnes par hectare. Sur les 60 ménages enquêtés, 39 pratiquent la riziculture (soit 65%) et celle-ci est considérée comme une activité complémentaire. D’après cette enquête, la production rizicole d’une année ne durera que quatre mois, en moyenne, pour les ménages riziculteurs. Comme le riz constitue l’alimentation de base de la population, il constitue une des dépenses obligatoires et journalières des ménages.

Le Fokontany d’Ambano est le plus producteur car il possède la plus grande superficie cultivable, 249Ha de rizière dont la totalité est exploitée. Par contre, celui d’Andrakodavaka ne dispose que de 20Ha, avec un taux d’exploitation de 50% seulement.1

1 Source : Plan Communal de Développement de la Commune d’Ambano, 2005.

10 2) La culture pluviale

Cinq types de cultures sont les plus pratiqués sur les « tanety » (voly an-tanety) : cultures de maïs, de haricot, de patate, de manioc et riziculture pluviale. Après le riz, le maïs constitue l’alimentation des paysans. 85% des ménages enquêtés cultivent le maïs et plusieurs familles le prennent comme aliment de résistance. En général, c’est encore le Fokontany d’Ambano qui est le plus productif ; celui d’Andrakodavaka est le moins dynamique à cause de l’étroitesse de la surface cultivable. Ambano occupe la première place en culture de maïs (778 paysans exploitent 170 ha), en culture de haricot (678 exploitants pour 80 ha), en culture de manioc (5 ha exploités par 100 exploitants) et en riziculture pluviale (une superficie de16 ha, cultivée par 150 exploitants).2

3) Cultures de rente et industrielles

Les cultures de soja, de blé et d’orge sont les principales cultures industrielles pratiquées dans la Commune. Elles sont pourtant faiblement exploitées car seulement 25 % des exploitants agricoles pratiquent ce type de culture. La Commune entière produit annuellement 350 T de blé et 300 T d’orge par an. Les exploitants soutiennent l’idée que les cultures industrielles sont de véritables sources de revenu. Pour certaines cultures, les paysans peuvent signer des contrats avec les entreprises et établir, en effet, une relation commerciale directe et sans intermédiaire (collecteurs).

Prenons l’exemple de la culture de l’orge : les paysans n’ont plus à se soucier des semences et des engrais qui leur sont octroyés sous forme de crédit par l’entreprise MALTO contre une quantité d’orge fixée dans le contrat. Ils doivent juste produire, rembourser la quantité due à MALTO (en fonction du coût des intrants octroyés) et peuvent vendre le surplus à cette même entreprise (selon toujours le prix fixé dans le contrat).

Cet accord constitue une véritable opportunité pour certains paysans dont la production était un succès car ils peuvent sans doute en tirer des bénéfices. Or, ce n’est pas toujours le cas parce que si jamais la récolte est médiocre (souvent à cause des facteurs climatiques) et n’atteint même pas la quantité due à MALTO, il faut rembourser la différence. Cela signifie une véritable perte pour les paysans. C’est surtout par crainte de ce risque que la majorité des paysans évite ce type de culture.

2 Source : Plan Communal de Développement de la Commune d’Ambano, 2005.

11 Il convient de noter que MALTO n’est pas la seule industrie qui est en relation directe avec les paysans, mais il y en a d’autres telles que KOBAMA (pour le blé), LECOFRUIT (pour les légumes, en particulier les haricots verts et les carottes), etc. En général, ce sont tous des industries agroalimentaires.

4) Cultures maraîchères et légumineuses

Il est indéniable que la région de Vakinankaratra est réputée en cultures maraîchères et légumineuses, mais retenons que la Commune d’Ambano contribue fortement dans cette production. La Commune est très fière de pouvoir produire des choux, des carottes, de la pomme de terre, des légumes à fruits (courgettes, concombres, petit poids, etc.) et des brèdes (anana), etc. En moyenne, la Commune produit plus de 8000 tonnes de légumes (carottes, choux, etc.) par an et plus de 7600 tonnes de pomme de terre par an.

Le Fokontany d’Ankerambe est très connu pour la culture de choux. Près de 100 paysans exploitent les 10Ha des terrains cultivés dans le Fokontany. Les carottes sont cultivées surtout à Andrakodavaka et à Ankerambe sur une superficie de 21Ha pour chacun ; tandis que les légumes à fruits sont récoltés abondamment dans trois fokontany ayant 5 Ha de jardin potager chacun : Manampisoa, Tsarafara, Tsarafiraisana. Les fokontany d’Amparihimananiolona, de Mahazina Atsimo et de Manampisoa possèdent des jardins plus vastes (4 Ha pour chacun) consacrés à la culture des brèdes.

5) L’arboriculture fruitière

Ce dernier type de culture distingue Antsirabe des autres villes. Presque tous les ménages exploitants de la Commune d’Ambano pratiquent l’arboriculture fruitière. Cette dernière occupe les 45% de l’ensemble des terrains cultivables. Chaque année, la Commune produit plus de 4200 tonnes de fruits. Il s’agit d’une des activités les plus rémunératrices pour les paysans. Contrairement aux paysans des autres zones rurales qui se trouvent dans une difficulté financière profonde et qui vivent dans la pénurie durant l’été ou la période de soudure, les paysans de Vakinankaratra vivent mieux pendant cinq mois de l’été (de novembre à mars), une période pendant laquelle divers fruits mûrissent. Pêche, pomme, poire, kaki et vigne sont les fruits récoltés et vendus soit aux collecteurs ambulants qui passent dans les villages, soit aux petits marchands. Les collecteurs vendent ces fruits dans les grandes villes comme Antsirabe, Antananarivo et Fianarantsoa tandis que les petits marchands, qui sont en général des

12 paysans sans terre, rejoignent la ville d’Antsirabe à pied, pour les vendre sur le marché, dans les stations des taxi-brousse ou dans la rue. Certains paysans ont la possibilité de louer des camions et de vendre leurs produits dans la Capitale. Le prix varie selon la loi de l’offre et de la demande comme le montre le tableau suivant :

Tableau 1: Prix moyens des fruits. Types de fruits Prix minimal Prix maximal (Ariary/Kg) (Ariary/Kg) Pêche 400 700 Pomme 450 750 Poire 100 250 Kaki 100 250 Vigne 400 600 Source : Enquête personnelle, 2006. En moyenne, un ménage exploitant possède plus d’une vingtaine de pieds d’arbres fruitiers et produit quelques tonnes de fruits par an.

Concernant la répartition géographique des cultures fruitières, le Fokontany d’Ambano se trouve toujours en tête car il est le plus productif en culture de vigne, de pêche et de kaki. Le Fokontany de Tsaramandroso avec 30Ha occupés par des pommiers, suivi par celui d’Andrakodavaka (29Ha), assurent la production de pommes dans cette zone tandis que le Fokontany d’Ambohitsaratelo tient la première place en culture de poiriers.

III. LES AUTRES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENU

1) L’élevage

Après l’agriculture, l’élevage tient une place importante dans l’économie de la Commune d’Ambano. Parmi les trois filières les plus pratiquées, se trouve l’élevage bovin, particulièrement l’élevage des vaches laitières. En totalité, la Commune a près de 3900 têtes de bovins dont 450 sont des vaches laitières. Ce type d’élevage peut produire jusqu’à 500 tonnes de viande et 600700 litres de lait par an.

Par contre, l’élevage bovin est confronté à certains problèmes. Il n’y a pas de vétérinaires du secteur public. Le coût des soins et des traitements des animaux domestiques auprès de vétérinaires privés est trop élevé par rapport au pouvoir d’achat des éleveurs. Le marché ne permet pas aux éleveurs et aux consommateurs d’avoir du

13 profit à cause de l’existence d’intermédiaires dans la collecte de lait et à cause des abattoirs et des étalages ne respectant pas les normes.

L’élevage porcin suit celui du bovin. L’existence des maladies PPA ou Peste Porcine Africaine et la persistance des divagations ont réduit rapidement l’effectif des porcs à 298 têtes. Le nombre de verrat de race est ainsi très réduit. Parmi les ménages éleveurs enquêtés, seuls 18,75% pratiquent cet élevage et le nombre moyen des porcs est de 1 à 2. Il est à noter que les institutions de microfinance, en particulier la CECAM de Vakinankaratra refusent les demandes de crédit pour le projet d’élevage porcin. Ce refus s’explique par le risque de maladie que présente cette filière.

Néanmoins, l’élevage porcin constitue une véritable activité génératrice de revenu à condition que les traitements et les soins nécessaires comme les vaccins, vermifuges, vitamines, etc. sont effectués suivant les conditions et les normes exigées. Quant à l’aviculture, on compte 10500 têtes de volailles environ dans toute la Commune. Quelle que soit l’activité principale exercée par les ménages, ils sont en partie avicoles. L’élevage de poules pondeuses est également en pleine expansion car on en dénombre 3500. L’aviculture n’est pourtant qu’un élevage contemplatif et une activité complémentaire qui peut secourir en cas de besoin financier, surtout en cas de maladie. Aucun traitement n’est pratiqué par les paysans alors que les maladies avicoles persistent toujours dans cette zone. A ces trois filières (élevage de bovin, élevage porcin et avicole), s’ajoute la pisciculture : 200 Ha de rizières potentielles et 2 piscicultures dont le principal problème est l’absence d’alevins. Le Fokontany d’Ankerambe est le plus connu en élevage bovin, celui d’Ambano en élevage porcin et celui d’Ambohitsaratelo en aviculture.

2) Autres activités supplémentaires

Hormis ces deux activités fondamentales de l’économie, il existe de petites activités additionnelles telles que l’artisanat, la menuiserie, la charpenterie, la maçonnerie, la briqueterie, la forge, la gargote, l’épicerie, les petits commerces, etc. Ces différents types d’activités sont souvent caractérisés par un manque de qualification, de formation et d’équipement. La plupart des matières premières sont très chères et difficiles à trouver, alors que le pouvoir d’achat des artisans est très faible. La Commune produit également 200 Kg de cocons par an grâce à la sériciculture. Cette

14 production peut s’accroître s’il n’y a pas insuffisance de mûriers et manque de formation des artisans.

En somme, la Commune possède beaucoup de potentialités qui peuvent lancer son économie. L’agriculture et l’élevage constituent des secteurs d’activité qui méritent d’être développés.

Chapitre II : LES PAYSANS EN TANT QU’ACTEURS DE DEVELOPPEMENT

La société rurale d’Ambano est très dynamique car elle est à la fois organisée et structurée ; la population forme une force sociale commune pour atteindre le développement. A côté de ces points forts, existent les faiblesses dans le domaine socio- politique : l’exclusion et la marginalisation sociales.

I. UNE SOCIETE VILLAGEOISE ORGANISEE ET STRUCTUREE :

La structure villageoise sera étudiée dans sa dimension politique et sa dimension sociale.

1) Dimension politique

Deux formes de système politique existent dans la société :

D’abord, il y a le système politique administratif légal et décentralisé dont la Commune et les Fokontany sont les plus proches de la population. Dans ce système, c’est l’Etat qui pose les règles mais les responsables locaux sont dotés d’une certaine autonomie dans la gestion de la zone. Le Maire et les Présidents des fokontany détiennent une autorité et un pouvoir qu’ils peuvent utiliser dans l’intérêt public et dans le développement de la Commune et des Fokontany. Le Fokonolona est en étroite collaboration avec le Président du Fokontany pour développer et pour harmoniser la société. Le Maire et le Président du Fokontany jouent un rôle important dans l’élaboration et la réalisation du Plan de Développement Communal.

L’autre forme de système politique est considérée comme légitime : le système basé sur le droit d’aînesse. Dans la Commune d’Ambano, essentiellement dans les petits villages périphériques, les personnes âgées ont un certain pouvoir et autorité. Leurs interventions ne se limitent pas au niveau de la gestion du Fokonolona mais concernent

15 également la gestion du village. Quel que soit le problème relatif au village ou aux habitants, les aînés sont parmi les premiers informés et leurs avis et leurs conseils sont toujours considérés. Ce pouvoir politique légitime tient encore une place importante dans les sociétés paysannes.

2) Dimension sociale

La société d’Ambano, comme toutes les sociétés malgaches, est marquée par la solidarité ou « fihavanana » et par la cohésion sociale ou « firaisankina ». Cette perspective unitariste qui représente la philosophie ou sagesse malgache est reflétée à travers les relations établies au sein de la société. Elle est traduite par l’entraide ou «valintanana » et par la division du travail social entre les paysans, aînés ou jeunes, hommes ou femmes. Le système de valintanana est encore très pratiqué surtout par les familles, les amis et les voisins et parfois dans les tâches agricoles (repiquage, sarclage, moisson, etc.). La division du travail assure que chaque membre de la société ou de la famille a sa propre fonction.

La sécurité ne pose aucun problème car les villages pensent vivre en paix. Le poste avancé de la Gendarmerie d’ se charge de la sécurité de la Commune d’Ambano.

II. LES CAPACITES D’INTEGRATION DE LA POPULATION

Quel genre de paysans vit dans cette Commune dynamique et pleine de potentialités et comment participent-ils au développement de la Commune ? Le sous- chapitre suivant nous présentera certaines caractéristiques de la population afin de connaître son niveau d’intégration au mécanisme de développement.

1) La situation financière de la population

a) Les revenus des ménages

Etant donné que l’exploitation agricole n’est pas comme toutes les activités professionnelles dont la rémunération (montant et durée) est fixe, il est très difficile d’obtenir des informations relatives au revenu de la population. D’ailleurs, la plupart des paysans eux-mêmes ne savent pas combien ils touchent mensuellement ou annuellement. Cette situation nous a obligée à établir des fourchettes salariales basées sur des valeurs approximatives ou calculées à partir des productions agricoles et des

16 dépenses des ménages enquêtés3. Voici donc, un tableau montrant les revenus annuels des ménages enquêtés.

Tableau 2 : Revenus annuels des ménages. Revenu Effectif Pourcentage (Ariary / an) (ménage) (%) Moins de 120000 – 480000 [ 10 16,66 [480000 – 960000 [ 12 20 [960000 – 1800000 [ 15 25 [1800000 –3600000 [ 9 15 [3600000 – 6000000 [ 6 10 6000000 et plus 4 6,67 Données non disponibles 4 6,67 TOTAL 60 100 Source : Enquête personnelle, 2006. L’existence des ménages ayant des revenus de plus de 6000000 Ariary par an n’affecte en rien l’économie d’Ambano car ces ménages ne constituent que 6,67% de la population. La masse populaire se contente de 960000 Ariary à 1800000 Ariary annuellement (25% des enquêtés). Les extrêmement pauvres ne peuvent même pas avoir 480000 Ariary par an, beaucoup d’entre eux survivent avec 120000 Ariary par an. Ce sont en général les personnes dépourvues de terre et de moyens de production mais qui travaillent par jour (pendant une période limitée) comme main-d’œuvre.

b) Les dépenses des ménages  Pour les dépenses journalières, ce sont les PPN (sel, huile, savon, café, sucre, etc.) qui font dépenser le plus d’argent. La gestion du budget familial est très restrictive, on ne dépense que pour les choses essentielles. Par exemple, la nutrition est aussi limitée : vary sosoa4 pour le petit-déjeuner, encore du vary sosoa ou des tubercules (manioc) pour le déjeuner et ce n’est que le soir que la famille mange du vary maina5. La consommation de viande est très rare, deux fois par mois pour la majorité de la population et une fois par semaine pour ceux qui ont le pouvoir d’achat avec une quantité moyenne de 0,5 Kg par achat. Les paysans n’achètent de nouveaux vêtements qu’une fois par an ou tous les deux ans.

3 Pour les ménages qui n’ont pas pu donner des valeurs approximatives ou exactes. 4 Mode de cuisson de riz, avec beaucoup d’eau et une quantité moindre de riz. 5 Mode de cuisson de riz, avec une quantité d’eau assez réduite, pour avoir une préparation consistante et résistante.

17  Les dépenses relatives à la production et à l’élevage sont aussi considérables.

Dans l’agriculture : Les paysans font des investissements financiers importants pour avoir un bon rendement. Plus les ménages dépensent une somme importante dans l’agriculture, plus ils obtiennent une bonne production. Excepté la force et énergie physiques que les paysans doivent produire, l’argent reste toujours un capital indispensable. Il faut dépenser pour les intrants agricoles tels que la semence, l’engrais, NPK et urées, et les traitements (insecticides). Le coût salarial journalier des mains- d’œuvre pour les labeurs, le repiquage, le sarclage, la récolte et le transport est également essentiel. En somme, un ménage agricole peut dépenser annuellement 10000 à 320000 Ariary environ pour la main-d’oeuvre. Ce montant peut varier selon le pouvoir d’achat du ménage, l’étendue et l’emplacement de la surface cultivée, etc.

Dans l’élevage : Tout comme l’agriculture, l’élevage fait dépenser beaucoup d’argent surtout lorsqu’il est considéré comme principale activité professionnelle. La majorité des éleveurs affirment avoir effectué les soins et les traitements nécessaires pour les animaux domestiqués, c’est-à-dire alimentation, vaccination, vitamine, vermifuge, et autres. Ces dépenses sont exigées surtout pour l’élevage des vaches laitières. Ce type d’élevage nécessite 370000 Ariary environ par tête par an. c) L’épargne : L’épargne est presque impossible surtout pour les ménages à revenu faible. Le budget familial est trop maigre : les rentes ne parviennent même pas à couvrir les dépenses. La différence de 2000 Ariary par mois signifie un endettement pour la famille. Néanmoins, certains ménages plus aisés ont la possibilité de faire de l’épargne par mois. Ils n’ont pas l’habitude de déposer ces épargnes dans les institutions financières comme la banque ou la microfinance.

2) Accès à des services sociaux

Le niveau d’accès aux services sociaux qui sont l’éducation et la santé est très inégal. Parfois, les riches bénéficient largement des services sanitaires et éducatifs au détriment des pauvres. Ce fait est dû notamment aux différences de pouvoir d’achat et de niveau d’instruction des riches et des pauvres.

18 a) L’éducation L’éducation tient un rôle primordial dans le développement, pourtant, son inefficacité dans le milieu rural constitue un problème. A Ambano, le taux de scolarisation des enfants est de 80,10% (6526 enfants scolarisés sur 8147 enfants scolarisables). En dépit de cette scolarisation assez élevée, le taux de déperdition scolaire est également élevé : beaucoup d’enfants ruraux ne fréquentent pas l’école et ceux qui se sont inscrits au niveau du primaire quittent l’école sans avoir obtenu le CEPE. Le faible niveau d’instruction des parents ainsi que leurs opinions négatives à propos du système scolaire, le problème financier, le redoublement fréquent, l’éloignement de l’école par rapport au domicile (excepté celle du Fokontany d’Ambano), la mauvaise qualité des infrastructures scolaires, peuvent pousser les élèves à abandonner l’école. Ces problèmes touchent particulièrement les enfants issus de familles pauvres. Les infrastructures scolaires sont insuffisantes : pour toute la Commune, il n’y a que 21 écoles primaires (dont 8 publiques et 13 privées), 2 écoles secondaires (dont 1 publique et 1 privée), et un lycée privé. Le nombre du personnel enseignant dans les établissements publics est également insuffisant par rapport à l’effectif des élèves : en totalité, il y a 58 enseignants (dont 43 enseignants titulaires et 15 enseignants payés par le FRAM) pour 3749 élèves.6 b) La santé Les principales maladies pathologiques dans la région de la Commune, d’après les motifs de consultation au niveau du Centre de Santé de Base, sont les Infections Respiratoires ou, les diarrhées aiguës et les infections bucco-dentaires. Il est à noter que la Commune d’Ambano est dépourvue d’eau potable.

L’automédication est la première réaction des ménages en cas de maladie. Cette pratique est plus accessible du point de vue financier ; en plus, certaines maladies sont jugées plus légères et non préoccupantes. C’est pour ces raisons que 87,5% des ménages enquêtés ont adopté l’automédication. Si l’automédication échoue, les malades recourent aux consultations auprès des Centres de Santé de Base (CSB). 67,5% des enquêtés ont recours à ce moyen.

L’utilisation de planning familial est encore très faible, 22,5% des ménages seulement ont affirmé avoir déjà utilisé le planning familial. 85% des femmes

6 Source : Fiche monographique de la Commune d’Ambano, 2005.

19 enquêtées ont déclaré avoir accouché auprès du CSB (pour le dernier accouchement), 10% des accouchements ont été assistés par des Reninjaza (matrones) et 5%, par un membre de la famille. Le nombre de centres de soins et du personnel médical n’est pas suffisant pour la population. Le tableau suivant montre les infrastructures sanitaires existant dans la Commune.

Tableau 3 : Infrastructures sanitaires existantes (Année 2000) Catégorie Nombre Localisation Personnel sanitaire

Secteur public : CSB I 2 Ambano 3 Secteur privé : Cabinet médical 1 Androakavato 1 Secteur confessionnel : Adventiste 1 Ambano 1 Source : Fiche monographique de la Commune d’Ambano, 2005.

3) Capacités techniques et financières

Le fils de paysans hérite automatiquement du talent de ses parents car il apprenait ce métier depuis son enfance. On n’a pas besoin d’être un bon agronome ou un technicien agricole pour devenir un paysan agriculteur. Pour mieux comprendre, les paysans ont leurs techniques d’exploitation traditionnelles qui perdent leur efficacité à l’heure actuelle. En effet, les exploitants agricoles connaissent des faiblesses qui les empêchent de se développer et de développer leurs activités.

a) Problèmes techniques

A quoi sert un terrain cultivable vaste si on n’a pas le savoir-faire et la compétence pour son exploitation ? 47,34 % des exploitants agricoles enquêtés ont affirmé avoir reçu des formations et encadrement sur l’agriculture. La majorité (riches ou pauvres) pratiquent encore des techniques traditionnelles, généralement pour trois raisons : le manque de formation, le manque de possibilité financière et la mentalité traditionnelle. Pour la riziculture, par exemple, les paysans ne pratiquent pas encore le système de riziculture intensif ou SRI (Ketsa valo andro). Les semences utilisées ne sont pas sélectionnées et traitées. Le taux d’utilisation d’engrais chimique est encore très faible.

b) Problèmes financiers et infrastructurels Le moyen financier de la population est trop faible pour réaliser un projet assez ambitieux et coûteux comme l’extension de l’exploitation agricole ou la création d’une

20 ferme pour l’élevage ou encore le développement du commerce. Le coût des matériels agricoles (perfectionnés ou non), des intrants agricoles et d’élevage, des matières premières pour certaines activités est hors du pouvoir d’achat le la population. L’accès au crédit offert par les institutions financières (banques ou CECAM) est également très réduit : 327 paysans seulement en ont pu bénéficier.

III. STRATIFICATIONS ET EXCLUSIONS SOCIALES

Cette société bien organisée et structurée est aussi stratifiée et hiérarchisée sur le plan socio-économique. La classification est établie en fonction de la possession de terre et des revenus. En effet, on distingue : - Les exclus qui n’ont aucun revenu parce qu’ils n’ont pas d’emplois (chômeurs déguisés des campagnes, chômeurs des villes, vieillards, orphelins…). - Les exploités qui reçoivent des salaires de misère comme journaliers dans les plantations de propriétaires, les femmes et les enfants qui reçoivent la moitié de ces salaires. - Les paysans pauvres et métayers qui ont tout juste un lopin de terre suffisant pour assurer leur reproduction et qui sont soumis aux risques naturels (cyclones, inondations) et risquent de faire partie des deux premières catégories. - Les petits paysans intégrés dans l’économie marchande qui sont soumis aux variations des cours internationaux des matières premières et peuvent voir leurs revenus chuter de moitié ou plus et se retrouver dans la catégorie précédente. - Les paysans riches et moyennement riches qui sont les propriétaires de vastes terrains cultivables et qui peuvent faire travailler beaucoup de main-d’œuvre.

Cette stratification met en exergue le rôle déterminant du domaine économique sur les rapports sociaux, les rapports sociaux de production. Dans cette société, les rapports de force (dominants / dominés, patrons / ouvriers, riches / pauvres,...) et les luttes des classes se perpétuent sous une forme latente. Selon K. MARX, cette hiérarchie sociale est basée sur la hiérarchie économique qui est déterminée par la force productive (l’appropriation des moyens de production comme la terre, par exemple). Ce qui détient un statut économique important peut exercer un pouvoir dans l’ensemble des domaines sociaux et politiques.

21 Chapitre III : LE DYNAMISME DE LA COMMUNE RURALE D’AMBANO

L’Etat, la Commune, les fokontany, les associations et ONG et la population sont les principaux agents de développement. Chaque entité a sa fonction respective mais leur collaboration est le moyen le plus efficace.

I. LE PLAN DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE

La Commune joue un rôle primordial dans le développement de la zone. Cette responsabilité incite la Commune à élaborer son plan de développement. Les orientations générales reposent sur quatre points essentiels :

1. L’amélioration de l’accès de toute la population aux services sociaux de base par le renforcement de la capacité d’accueil des infrastructures de santé et de l’éducation.

2. Le renforcement des activités agricoles par la professionnalisation des producteurs ; la mise en place d’un mécanisme de finance rurale pour faciliter l’accès au crédit ; et l’amélioration du système de commercialisation.

3. Le développement des infrastructures comme la réhabilitation des routes et piste pour le désenclavement des zones économiques ; la réalisation de réseaux d’adduction d’eau potable ; l’aménagement des périmètres irrigués ; la mise à disposition de la population de réseau électrique ; et le renforcement de la capacité d’accueil ainsi que la modernisation des installations des marchés.

4. La promotion des activités génératrices de revenu qui consiste à la professionnalisation des artisans (formation, équipement, etc.).

II. LES ORGANISMES ET ASSOCIATIONS NON GOUVERNEMENTAUX

Le FIKRIZAMA (éducation des femmes, artisanat et petit élevage), le FAFITSARA (vulgarisation des thèmes techniques dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage), la Ferme Ecole TOMBOTSOA, le Centre de Formation Agricole FENOSOA, le SEECALINE et le Catholic Relief Service ou CRS (lutte contre la malnutrition) sont les ONG et associations importants travaillant dans la Commune. Il est à noter que la CECAM est la seule institution financière existant dans la Commune.

22 A côté de ces ONG et associations précités, existent une vingtaine d’associations et de coopératives créées au niveau des différents fokontany et nous n’allons citer que quelques-unes unes dans le tableau suivant.

Tableau 4 : Associations et coopératives oeuvrant dans la Commune d’Ambano. Associations/ Domaines d’activité Localisation Coopératives (Fokontany) FANDRESENA Lutte contre le SIDA Tsarafara FANIRISOA Agriculture et élevage Ambano FI.TA.TEK Riziculture pluviale Tsarafiraisana FIFIAVA Culture de pommes de terre et de carottes Ankerambe FIMPAVA Arboriculture fruitière Ambano FIRAISANKINA Culture de pommes de terre Ankerambe MIAVOTENA Agriculture et élevage de vaches laitières Manampisoa SALOHY Elevage de poules pondeuses Manampisoa VATSY IRAY AINA Riziculture irriguée et pluviale Tsarafara VONONA Construction des barrages Ambano Source : Fiche monographique de la Commune d’Ambano, 2005. Pour conclure cette première partie, nous allons admettre que la Commune d’Ambano a différentes potentialités permettant de développer son économie et d’améliorer les conditions socio-économiques de sa population : une zone très favorable aux activités agricoles, une population active et une société organisée participant au développement, d’où, une Commune rurale dynamique. Or, la réalité montre un autre fait car la pauvreté sévit dans le monde rural et la population vit dans une grande difficulté financière. L’activité agricole n’est pas plus rentable que celle des dernières années. La production se détériore et ne suit pas la croissance démographique. La population se trouve dans l’impossibilité d’améliorer sa production, faute de moyens financiers et techniques.

Face à ce problème, le service de la microfinance est à la disposition des paysans, car il y la CECAM ou Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel qui est installée dans la Région de Vakinankaratra et dans la Commune d’Ambano. Les paysans peuvent donc demander des crédits et financer leurs activités. Le taux de pénétration est encore faible car depuis les trois années d’implantation dans la Commune d’Ambano, seulement 327 sur 37000 paysans ont accès à ce système de financement. La partie suivante nous renseignera sur la CECAM et sur ses relations avec les ménages ruraux ; plus précisément, elle nous fera connaître la place de la CECAM dans le développement de la Commune d’Ambano.

23

Deuxième partie :

La place de la CECAM dans le développement de la Commune Rurale d’Ambano

Source : Brochure CECAM, Juin 2005. Compte tenu des caractéristiques de la région à étudier, il s’avère que la CECAM va occuper une place importante au niveau du développement de la Commune d’Ambano. Nous nous proposons alors de présenter dans cette partie la spécificité et le fonctionnement de la CECAM ainsi que sa contribution aux activités économiques et à l’amélioration des conditions de vie des paysans.

Chapitre I : ORGANISATION ET STRUCTURE DE LA CECAM

La CECAM ou Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuels est un réseau financier mutualiste pour un développement rural durable.

I. GENERALITE SUR LA CECAM

1) Historique

Des agriculteurs et des éleveurs malgaches appuyés par l’AVEAMM et soutenus par les agriculteurs français de FERT lancent en 1986 une expérience pilote de crédit rural. L’Association Agricole FIFATA a été créée en 1989 avec pour mission l’approvisionnement en intrants, la collecte des produits agricoles et le crédit rural, géré dans les caisses villageoises (Vakinankaratra et Imoron’i Mania). Les caisses villageoises deviennent en 1993 les CECAM, lesquelles s’étendent vers d’autres régions (Bongolava, Itasy, Ivon’Imerina et Sofia). L’union régionale des caisses CECAM forme l’URCECAM. Les URCECAM créent en 1998 le réseau CECAM avec une dimension interrégionale. Celles d’Analamanga et de Menabe n’ont été ouvertes qu’en 2002.

2) Partenaires et bailleurs

Deux organisations professionnelles agricoles françaises sont partenaires du réseau CECAM : la première est l’association FERT (Formation pour l’Epanouissement et le Renouveau de la Terre). Promoteur d’opérations pilotes de crédit rural de 1986 à 1992, puis du réseau CECAM depuis 1993, FERT poursuivit sa mission d’appui, et de gestion administrative. Son assistance a été transférée à l’Association ICAR. La seconde est la CRCAM de Reims ou Caisse Régionale du Crédit Agricole Mutuel. Son assistance technique portait alors sur la comptabilité, le contrôle interne, le risque crédit et les relations élus-salariés dans le réseau. Ces deux organisations professionnelles ont constitué l’Association Internationale de Crédit Agricole et Rural (ICAR) qui a été

24 mandatée par l’UNICECAM pour assurer la gestion du Réseau de 2001 à 2004 et pour jouer le rôle d’assistance technique de 2005 à 2007.

D’autres partenaires travaillent avec le réseau CECAM : il y a les institutions de tutelle et de supervision comme la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) et le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB). Les partenaires institutionnels sont le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) et l’Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes (APIFM). Le réseau compte parmi ses bailleurs de fonds, la Commission Européenne (Fonds Européen de Développement FED), l’Agence Française de Développement (AFD), le Rabobank (Pays-Bas), l’Intercoopération (Suisse), le GTZ (Allemand), le PNUD, le FAO et le BIT.

II. LA CECAM D’AMBANO

Pour toute la région Vakinankaratra, il y 32 caisses et 15000 membres environ. Créée en février 2003, la CECAM d’Ambano fait partie des 32 caisses de cette URCECAM de Vakinankaratra. Au début, les membres étaient seulement 52 ; ce chiffre a augmenté au fur et à mesure car à la fin du mois d’octobre 2006, il a atteint 327. Parmi ces membres, 230 sont actifs, soit 70 % de la totalité. Le tableau suivant montre l’évolution numérique annuelle des nouveaux adhérents depuis 2003.

Tableau 5 : Evolution de l’effectif des membres de la CECAM d’Ambano.

Février 2003 Fin février 2003 2004 2005 2006 Nouveaux adhérents 52 58 37 97 83 Membres totaux 52 110 147 244 327 Source : Registre de la CECAM d’Ambano.

En novembre 2006, la totalité du crédit en cours est de 45517778 Ariary dont : 1250000 Ariary pour le Crédit Commercial Individuel (COI), 10698220 Ariary pour le Grenier Commune Villageois (GCV), 1072973 Ariary pour le crédit social (SOC), 29461415 Ariary pour le crédit productif (PRO) et 3035170 Ariary pour la Location Vente Mutualiste (LVM). Chaque caisse fixe un objectif au niveau du crédit en fonction de la capacité et de l’assiduité de ses membres. Pour l’année 2006, l’objectif de la caisse d’Ambano est d’atteindre 92370074 Ariary pour l’ensemble des crédits.

25 Au niveau de la caisse locale, un technicien conseiller et une caissière (payés par l’URCECAM) ainsi que deux types de comités bénévoles (KMP ou komity Mpitantana et KMM ou Komity Mpanara-Maso) sont au service de la CECAM et des paysans membres.

Le Comité de Gestion ou KMP est formé par 11 membres élus (par tous les membres) pour deux ans. Il est le souverain en matière de fonctionnement local et d’octroi de prêt, il contrôle les mouvements de fonds, assure la permanence de la CECAM et le recouvrement des créances. Aucun crédit ne peut être sans son aval.

Le Comité de Surveillance ou KMM est composé de 5 membres. Il contrôle l’application des règles et des décisions du KMP, la gestion des crédits et propose éventuellement des sanctions contre les membres défaillants. Il décide de l’octroi de crédit aux membres du KMP et contrôle la valeur des biens financiers et des garanties.

Chapitre II : LA CECAM D’AMBANO ET LES MENAGES RURAUX

I. LA NATURE DES OPERATIONS

1) Les produits offerts par la CECAM

a) Les crédits

Cinq principales formules de crédit répondent à un large éventail de besoins, depuis le crédit accessible à tous jusqu’à des crédits pour des portefeuilles plus étoffées où l’analyse de la capacité financière de l’emprunteur est toujours primordiale.

 Le crédit social (SOC) : en cas d’imprévu.

Il permet de faire face à des besoins urgents, exceptionnels ou imprévus : frais médicaux, scolaires, dépenses à l’occasion des fêtes traditionnelles, etc. il est limité à 60000 Ariary sur 4 mois.

 Le crédit productif : pour produire davantage.

Ce crédit permet aux paysans de financer une partie des dépenses liées à la production végétale ou animale (main-d’œuvre salariale, semences, engrais, pesticides, outillage, provende). Il peut également être consacré au financement de l’artisanat et de la transformation. Sa durée est fixée en fonction du cycle de production, avec des remboursements liés aux récoltes et aux produits finis.

26  Le Grenier Commun Villageois (GCV) : pour mieux valoriser les récoltes.

En période de récolte, au lieu de vendre leur produit aux cours les plus bas, les paysans peuvent obtenir de l’URCECAM une avance de fonds pouvant atteindre 75% de la valeur de leurs produits. Ces derniers sont stockés dans le GCV jusqu’à la période de soudure, lorsque les prix sont plus favorables. Pendant la durée du stockage, le stock sert de garantie à l’URCECAM jusqu’au remboursement, 5 à 9 mois plus tard.

 La Location Vente Mutualiste (LVM) : pour mieux s’équiper.

Elle permet au sociétaire d’acquérir du matériel de production ou tout autre équipement en crédit-bail. Au terme d’une période de location durant laquelle il s’est acquitté d’un loyer, le bénéficiaire devient propriétaire du matériel. La durée ne dépasse pas 36 mois.

 Le Crédit aux Personnes Morales (CPM)

Pour les Coopératives ou les Unions de Groupements de producteurs, ce crédit permet de financer la collecte des produits des membres, afin de les stocker jusqu’à la période à laquelle les prix sont plus favorables. Il finance aussi les stocks d’intrants (semences, engrais, etc.).

Selon les projets d’investissement des sociétaires, s’ajoutent à cette gamme les types de crédits suivants :  Le crédit commercial individuel (COI)  Le crédit achat de terre cultivable ou aménagement de terrain à cultiver (ATC)  Le crédit achat de terrain à bâtir (ATB) et construction (CON)  Le crédit fonds d’immatriculation foncière (FIF)  Le crédit entretien et réparation des véhicules (ERV)  Le crédit bâtiment et travaux publics (BTP)

Parmi ces différents types de crédits, les quatre premiers crédits principaux (SOC, PRO, GCV et LVM) avec les deux premiers types additifs (COI et ATC) sont les plus pratiqués par les paysans dans la caisse d’Ambano.

b) Les dépôts

Les dépôts sont un bon outil pour la gestion du budget familial car ils permettent au sociétaire de mieux contrôler ses dépenses et de les étaler dans le temps. Leur rémunération attractive (5 à 12 % l’année selon les montants et les durées) et l’accès au

27 crédit qu’ils facilitent en font de bons placements et un levier pour des investissements futurs. Trois sortes d’épargnes sont possibles :

 Le dépôt à vue (DAV) : argent en sécurité.

Cette formule permet de garder en sécurité une réserve d’argent tout en pouvant en disposer à tout moment. Le montant déposé est libre, de même le déposant choisit le moment de ses retraits (avec un préavis de 8 jours à partir de 40000 Ariary dans la caisse villageoise).

 Le dépôt à terme (DAT) : un placement attractif pour patrimoines et petits et grands.

Ce dépôt rémunéré est intéressant pour tous les types de patrimoines : du paysan à la grande entreprise en passant par le citadin aisé, les institutions religieuses ou les collectivités locales. Il permet de faire fructifier une réserve de trésorerie sur une période convenue (3 mois au minimum). Le taux de rémunération, attractif, est lié à la durée du dépôt et peut être négocié pour les montants élevés.

 Le plan d’épargne projet (PEP) : un coup de pouce à l’investissement.

Grâce à une épargne constituée au fil des mois pendant 1 à 3 ans, cette formule permet de réaliser un investissement important, car en plus du capital constitué pour autofinancer en partie un projet à moyen terme, elle ouvre l’accès à un crédit. Le dépôt est rémunéré à un taux intéressant auquel s’ajoute une prime qui récompense des versements réguliers et exhaustifs.

L’effectif des membres adoptant chaque type de crédit et d’épargne dans la CECAM d’Ambano en fin novembre 2006 est représenté comme suit :

Tableau 6 : Répartition des membres par type de produit. DESIGNATIONS PRODUITS EFFECTIFS COI 1 GCV 39 CREDIT SOC 35 PRO 126 LVM 4 Total des emprunteurs 105 DAV 82 EPARGNE DAT 14 PEP 1 Total des épargnants 97 Source : Registre de la CECAM d’Ambano, 2006.

28 2) Modalités de service (procédures et conditions)

a) Les procédures à suivre pour devenir membre

Tous les paysans agriculteurs, commerçants ou salariés se situant à des rayons de 15 km de la caisse sont la population cible de la CECAM. Un individu peut devenir membre après avoir rempli les conditions nécessaires. Le requérant fait une demande en fournissant un certificat de résidence, 2 photos d’identité, une photocopie de la carte de la CIN et en remplissant une fiche d’exploitation individuelle tirée auprès de CECAM. Le dossier doit être examiné par le KMP ou Komity Mpitantana. Si le dossier est accepté, le demandeur commence à payer le droit d’adhésion (2000 Ariary) et verser la part sociale fixe ou Anjara biriky raikitra (7000 Ariary et payable en trois temps pour la caisse d’Ambano1). En résumant le parcours du nouveau membre, trois points sont à retenir :

1. Le nouveau membre participe à des réunions locales d’information et de formation sur le réseau CECAM.

2. Ayant payé le droit d’adhésion, il devient adhérent et a accès au service d’épargne.

3. En souscrivant une partie de ses parts sociales, il devient sociétaire et a accès au crédit.

b) Les conditions de crédit

D’abord, l’emprunteur doit avancer auprès de la caisse un projet valable à réaliser. Force est de souligner que la CECAM ne procède pas au financement intégral du coût de projet. Donc, la deuxième condition est de disposer des 10% à 30% du coût de projet. C’est ce que la caisse désigne par système d’«autofinancement ». Cet apport de fonds propre peut être monétaire ou en nature (terrains, main-d’œuvre, etc.). Le montant emprunté varie en fonction de la nature du projet, mais, en général, le crédit octroyé dans la caisse d’Ambano est de 100000 Ariary au minimum et 8000000 Ariary au maximum.

Ensuite, il y a la garantie matérielle ou hypothèque appartenant soit au client soit à une autre personne qui accepte de faire une lettre d’offre de garantie auprès du Firaisana. En général, la valeur des hypothèques équivaut à 50% ou 100% de plus que celle du crédit emprunté. D’habitude, les clients proposent des bœufs, des charrettes,

1 Le montant de la part sociale fixe varie entre 5000 Ariary à 10000 Ariary selon la caisse.

29 des bicyclettes, des meubles, des voitures et de terrains. Il faut des pièces justificatives pour chaque type d’hypothèque (reçu, facture, livret foncier, livret de bovin, etc.). Ce qui pose parfois des problèmes concernant les biens immobiliers (terrains et maisons) et les bœufs car ils ne sont pas encore enregistrés ou titrés légalement.

La connaissance du taux d’intérêt sur le crédit, la modalité de remboursement et l’échéance est impérative. Le taux d’intérêt varie de 1,5 % par mois à 4% par mois selon le type de crédit recouru. Pour le crédit productif, le taux atteint 3% par mois. La part sociale variable varie également de 4% à 5% pour chaque type de crédit. En outre, les échéances peuvent être négociées dans le contrat selon la disponibilité des emprunteurs ; pourtant, elles ne doivent pas dépasser les durées limites que nous avons mentionnées dans chaque type de crédit.

Après le dépôt de la demande de crédit, il faut attendre la décision du COP ou Comité d’Octroi de Prêt. La signature et la légalisation du contrat ou lettre d’engagement (mentionnant l’objet de crédit, le montant demandé, les échéances et les hypothèques) auprès de la Commune sont exigées après l’acceptation du COP et avant la livraison de la somme demandée.

II. LES RURAUX AU SEIN DE LA CECAM

Comme nous n’avons pas pu enquêter les ménages des 327 paysans membres de la CECAM d’Ambano, 30 ménages représentatifs ont constitué notre échantillon. Nous avons fait également des enquêtes auprès des ménages non-adhérents à la CECAM pour pouvoir faire une étude comparative.

1) Les ménages membres enquêtés

Les 75% des enquêtés ont affirmé être membres de la CECAM durant 2 à 3 ans ; alors que les nouveaux adhérents (de 6 mois à 1an) ne représentent que 10% des enquêtés. Tout comme la majorité des paysans dans le milieu rural, les ménages membres de la CECAM d’Ambano vivent aussi dans la pauvreté. Les problèmes sont liés au manque de moyen financier et technique empêchant de développer les activités professionnelles, en particulier l’exploitation agricole. D’après l’enquête effectuée, 90% des ménages membres exercent comme première activité professionnelle, l’agriculture et l’élevage. Pour des causes exposées dans la première partie, il est indéniable que l’agriculture ne suffit plus à nourrir les 5 à 7 personnes vivant sous le même toit. C’est pour cette raison que les 40% des ménages membres ont choisi d’exercer des activités

30 supplémentaires. C’est le commerce qui attire le plus les paysans. Catholiques à 75 %, dirigés par des chefs de ménage âgés de 41 à 50 ans, de niveau secondaire (premier cycle) et ayant en moyenne 3 à 5 enfants, les ménages des membres de la CECAM touchent environ 960000 Ariary à 1800000 Ariary par an.

L’exploitation agricole a besoin d’un terrain assez vaste pour avoir un bon rendement alors que plus de la moitié des membres ne dispose que de moins de 10 ares à 50 ares de rizières, les 23,33% en sont dépourvus. Rares sont ceux qui détiennent plus de 2Ha de rizières. Inversement, ceux qui possèdent 1à moins de 4Ha de tanety cultivables représentent les 63,34% des membres. Le tableau suivant nous montre le détail de cette possession de terrain.

Tableau 7 : Superficie des terrains cultivés par les ménages. Rizières Tanety Superficie Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage (ménage) (%) (ménage) (%) Aucun 7 23,33 3 10 ] -10A – 20A [ 8 26,67 2 6,66 [20A – 50A [ 8 26,67 2 6,66 [50A – 1Ha [ 5 16,67 4 13,34 [1Ha – 2Ha [ 1 3,33 8 26,67 [2Ha – 4Ha [ 1 3,33 8 26,67 [4Ha et plus [ 0 0 3 10 TOTAL 30 100 30 100 Source : Enquête personnelle, 2006. Concernant le mode de faire-valoir des terrains (rizières et tanety), sur les 48 parcelles des ménages enquêtés, les 43,75% n’ont pas encore été enregistrées légalement au niveau du service des domaines et des services fonciers, c’est-à-dire que ces parcelles demeurent encore sans papier ; 34,37% sont titrées et 3,13 seulement sont bornées. De point de vue superficie, les terrains sans papier légal sont immenses par rapport à ceux qui sont titrés. La principale cause de la non légalisation des terrains, dans le milieu rural, est le système d’héritage légitime. Quant à ces parcelles titrées et bornées, elles sont souvent acquises par achat et ne représentent que la minorité des propriétés des paysans. Certains ménages, dépourvus de terrains ou qui veulent étendre leur exploitation, recourent à la location (15,62% des terrains sont loués).

La moitié des membres de la CECAM a déjà suivi des formations agricoles au moins une fois. Par rapport aux autres paysans (qui ne sont pas membres), les membres de la CECAM ont plus d’accès aux diverses opérations (charrette, engrais et sarcleuse)

31 organisées par la BTM (Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra) et le PSDR à l’époque, le DRDR (Direction Régionale de Développement Rural) ainsi que par les associations oeuvrant dans le milieu. Les ménages membres utilisent plus d’engrais chimique (NPK et Urée) et plus de semences sélectionnées et traitées par rapport aux autres paysans car ils ont plus de possibilité à en acheter grâce au crédit productif.

2) Les raisons d’adhésion à la CECAM

Lorsque nous avons posé la question de savoir « Quelles sont les raisons de votre adhésion à une institution de microfinance ? », les réponses recueillies ont été multiples et sont résumées graphiquement comme suit :

Graphique 1 : Les raisons de l’adhésion à la CECAM

Manque de capital financier et 50 infrastructurel pour la production 45 Pauvreté/difficulté financière 40 35 30 Besoin d’appui financier 25 20 Curiosité 15 10 Projet ambitieux 5 0 Amélioration de la production Pourcentage (%)

Source : Enquête personnelle, 2006. Au début, comme la majorité des paysans est vulnérable faute de moyen financier et infrastructurel, la réaction des 43,33% des membres était d’entrer dans la caisse afin de chercher des solutions. Il est à remarquer que certains paysans ont les moyens de financer leur activité agricole mais comme ils veulent améliorer leur production, ils tentent d’accéder au crédit offert par la caisse. Les 20% des membres n’ont pas encore défini les projets qu’ils veulent financer mais ils essaient juste de sortir de la pauvreté socio-économique qu’ils subissent. En outre, la curiosité constitue une des raisons qui pousse les gens à devenir membres. Comme, il s’agit tout simplement d’un essai, certains membres ont choisi de rester et d’autres ont décidé de quitter. Parmi les 30 ménages membres enquêtés, 2 ont décidé d’arrêter même si la démission n’est pas approuvée par la CECAM.

Pourquoi avoir choisi la CECAM ? La moitié a choisi la CECAM parce que c’est la seule institution financière existant dans la Commune. Donc, en se référant aux

32 autres institutions financière, la proximité et la décentralisation constituent des points forts pour le réseau CECAM. 20% des membres ont affirmé ne pas avoir connu d’autres institutions de microfinance que la CECAM. Pour les autres (10% des membres enquêtés), les conditions (taux d’intérêt et échéance) posées par cette caisse sont plus viables. Les autres raisons sont la curiosité, les discussions avec les amis, la sensibilisation des autres membres, etc. Seulement 15% des membres ont déjà été membres d’une banque et/ou d’autres institutions ou associations (qui ne sont pas qualifiées de microfinance mais qui font juste des prêts financiers à certains membres).

3) Les épargnes

a) L’épargne en nature

Les épargnes peuvent être en nature ou en argent. En général, les membres pratiquent l’épargne en nature lorsqu’ils accèdent au grenier communautaire villageois ou GCV. Les 60% des enquêtés ont déjà fait le GCV ; or, parmi ces épargnants en nature, 25% ont suspendu leur épargne à cause du mauvais rendement agricole, du retard de remboursement et du taux d’intérêt assez élevé prélevé par la CECAM. Les autres (40% des membres) n’ont jamais tenté le GCV.

Deux sortes de produits sont plus courantes dans le GCV : le riz et le maïs. La quantité stockée par les épargnants est faible car pour le riz, elle n’atteint même pas 2 tonnes pour une année. En général, 5% des membres seulement stockent plus d’une tonne de riz, 10% déposent plus de 500Kg à une tonne et 20 % apportent moins de 500Kg par an. Le stock de maïs dans le GCV n’intéresse que 5% des membres et la quantité s’élève à moins de 500Kg. Il est à noter que ces chiffres peuvent changer en fonction du rendement annuel des paysans.

b) L’épargne monétaire

D’abord, nous tenons à connaître le but des épargnes ; plus précisément, pourquoi les gens font-ils de l’épargne auprès de la CECAM ? Le résultat des enquêtes a dégagé les quatre remarques suivantes.

 Pour accéder au crédit offert par la caisse : C’est la principale raison qui incite les 65% des membres à faire de l’épargne. Comme nous l’avons déjà évoqué, un membre ne devient sociétaire et ne peut accéder aux différents types de crédits qu’après avoir payé une partie de ses parts sociales. Ces parts sociales sont considérées comme une sorte d’épargne. Ces 65% des membres font de l’épargne par obligation afin de

33 pouvoir emprunter une somme à la caisse. Le dépôt est très rare (en moyenne, par an). La majorité de ces membres touchent annuellement 480000à 1800000 Ariary.

 Pour se préparer contre les imprévus : Après l’accès au crédit, cette préparation aux éventuels évènements (maladies, mort, misère, mariage, etc.) est essentielle. Elle préoccupe les 20% des épargnants qui déposent de l’argent au moins deux fois par an.

 Pour faire de l’économie : Seulement 15% des ménages membres ont décidé d’économiser une partie de leur argent à la CECAM. Pour ces gens, le dépôt se fait juste après avoir vendu leurs produits agricoles ; c’est-à-dire par trimestre ou 3 fois par an.

 Pour la sécurité de l’argent : En général, ce sont surtout les membres appartenant à la couche plus aisée, avec 3600000 à 6000000 Ariary par an, qui pratiquent de l’épargne à cette fin.

En calculant la somme déposée annuellement par les membres, nous avons pu établir le tableau suivant :

Tableau 8 : Dépôts annuels des adhérents. Somme déposée (Ariary) Effectif (ménage) Pourcentage (%) [5000 – 20000 [ 12 40 [20000 – 50000 [ 6 20 [50000 – 100000 [ 6 20 [100000 – 200000 [ 4 13,33 [200000 et plus [ 2 6,67 TOTAL 30 100 Source : Enquête personnelle, 2006. D’après ce tableau, les 40% des ménages membres ne consacrent qu’une somme très infime (de 5000 à 20000 Ariary par an) à déposer à la caisse. Ceci est dû à la difficulté financière de la population et aux charges ménagères très élevées. Ce dépôt constitue juste les parts sociales fixes dues annuellement à la caisse. Seulement 6,67% des sociétaires peuvent confier 200000 Ariary par an à la caisse.

4) Les crédits

Parce que l’accès au crédit est le premier but de l’adhésion à la CECAM, les membres se hâtent de faire un emprunt après avoir réglé les frais d’adhésion et les parts sociales. 90% des clients ont eu accès à ce produit. Le reste (10%) est constitué par des

34 nouveaux membres qui hésitent encore devant les conditions de prêts et la possibilité de remboursement ou qui attendent la décision prise par le COP ou Comité d’Octroi de Prêt sur leur demande.

a) Les projets financés par la CECAM

Face aux difficultés socio-économiques qui se manifestent essentiellement dans le monde rural par le manque de capital financier et infrastructurel, les 27 adhérents (sur 30 enquêtés) ont trouvé comme solution immédiate l’emprunt au niveau de la CECAM pour pouvoir financer des projets pertinents. Les 90% de ces projets tournent autour de l’agriculture dont environ 67% sont consacrés à la production de pomme de terre et de carotte qui est la principale filière pratiquée dans cette zone. Les 10% sont répartis pour d’autres projets tels que la briqueterie et l’élevage de vache laitière.

Tableau 9 : Types de projets financés par la caisse.

Types de projet Effectif (ménage) Pourcentage (%) Agriculture (riz, maïs, légumes, etc.) 6 22,22 Culture de pomme de terre et de carotte 18 66,67 Briqueterie 1 3,70 Elevage de vache laitière 2 7,41 TOTAL 27 100 ²Source : Enquête personnelle, 2006.

b) Les montants

Pour la CECAM, le système de crédit est basé sur le principe d’autofinancement. Cela signifie que le quémandeur doit disposer au moins de 10% du coût total du projet ; donc, la caisse ne se charge pas de la totalité des dépenses. Pour tout type de crédit, le client et le personnel de la CECAM remplissent ensemble la « fiche individuelle d’exploitation »2 qui contient les renseignements sur le ménage, sur son patrimoine et sur sa situation financière. Les charges d’exploitation, les dépenses ménagères, les dettes, les ventes, la situation de trésorerie et les autres revenus monétaires figurent tous sur cette fiche. Les demandes des clients ne sont acceptées que si toutes ces informations financières sont claires. Ainsi, le montant emprunté ne correspond pas forcément aux souhaits des clients mais dépend en partie des décisions du Comité d’Octroi de Prêt.

2 Voir détails dans Annexes.

35 D’après notre enquête, l’emprunt accordé pour la plupart des paysans (44,44%) varie entre 300000 et 500000 Ariary. Néanmoins, il n’y a pas mal de clients qui bénéficient de 100000 Ariary (le crédit minimum) à 300000 Ariary pour financer leurs activités (37,04%). Seulement les 18,52% des emprunteurs ont disposé d’une somme de 500000 à 1000000 Ariary, comme nous voyons sur le graphique ci-après.

Graphique 2 : Les montants des crédits accordés pour les sociétaires.

50 40 30 [ 500 000 à 1 000 000 Ar [

20 [ 300 000 à 500 000 Ar [ 10 [ 100 000 à 300 000 Ar [ [ 100 000 à 300 000 Ar [ 0 [ 300 000 à 500 000 Ar [ Pourcentage (%) [ 500 000 à 1 000 000 Ar [

Source : Enquête personnelle, 2006.

c) Utilisation

L’utilisation des crédits octroyés par la caisse se divise en trois :

 Ou bien l’argent est utilisé seulement au niveau du projet fixé au départ : c’est le cas des 74,08% des emprunts. L’argent est investi totalement pour les charges productives telles que les engrais chimiques, les semences, la main-d’œuvre, le transport, etc.

 ou bien une partie de l’argent a été détournée à d’autre fins : au lieu de financer le projet mentionné dans le contrat (agriculture par exemple), le paysan dépense une partie de l’argent à d’autres activités (petit élevage porcin, petit commerce, habillement, nourriture, entretien de maison, etc.). C’est le cas de 22,22% des emprunteurs.

 ou bien la totalité du crédit a été utilisée à d’autres fins : une fois l’argent reçu par certains membres, il détourné entièrement vers un autre projet que celui convenu dans le contrat. Ce dernier cas est pourtant rare (seulement 3,70% des cas).

36 d) Remboursement

Malgré le taux de remboursement très élevé (97%) au niveau de la CECAM d’Ambano, l’enquête nous a montré une autre réalité surprenante car 40% des emprunteurs ont avoué avoir déjà des problèmes de remboursement. Il s’agit parfois d’un retard de paiement de quelques jours. Il est évident que l’activité agricole n’est pas comme toutes les autres activités car le rendement est aléatoire et varie en fonction des conditions climatiques. Donc, pour la majorité des cas, le problème de remboursement est dû au mauvais rendement agricole. Pour les autres, le problème est dû à la mauvaise gestion de l’argent (comme dans le 2ème type d’utilisation de crédit cité antérieurement). « A condition qu’il n’y ait aucun obstacle indépendant aux paysans et que l’argent ait été bien utilisé comme prévu, les ménages n’auront aucune difficulté concernant le remboursement. » a expliqué Guy M. RAMAROLAHY, formateur régional de la CECAM Vakinankaratra.

Pour ce qui concerne le recouvrement des arriérés, la procédure se déroule en quatre étapes allant de plus simple au plus complexe. Il y a le recouvrement :

 A l’amiable : il s’agit d’un rappel de l’expiration de l’échéance par une lettre mentionnant le montant du crédit emprunté, le total des intérêts et la date de l’échéance. Certains membres n’apprécient pas cette procédure et la prend comme un manque de confiance.

 Pressant : On passe à cette deuxième étape si le remboursement est en retard. Le client est convoqué pour mettre le point sur de retard et les actions de recouvrement.

 Précontentieux : Cette étape consiste à remplir une fiche de risque avec le membre débiteur. Il s’agit non seulement de faire un diagnostic sur les motifs de retard et le montant dû (en calculant les intérêts normaux et les intérêts de retard) mais également d’établir un plan d’apurement signé par l’adhérent. En général, cette étape suffit pour régler toute forme de litiges financiers entre les membres et la CECAM.

 Contentieux : Le dernier recours consiste à monter l’affaire en justice. Ici, les forces de pression externes (comme la police et la gendarmerie) entrent en jeu. Par contre, depuis 2003, l’affaire contentieuse est très rare dans la CECAM d’Ambano car ce cas ne s’est présenté que deux fois. Les deux membres ont quitté la Commune sans avoir réglé le compte de la CECAM.

37 Remarque : la pénalité de retard consiste à majorer ou à doubler le taux de remboursement normal à payer. Celle-ci augmente en fonction de nombre de jours de retard.

En rapport avec la vocation de la CECAM, les paysans sont partagés dans leur avis sur les performances de cette institution.

Chapitre III : PERCEPTIONS DES PAYSANS SUR LA CECAM

Ce chapitre nous révèlera les idées de la population rurale (membres et non- adhérents à la CECAM) sur l’utilité, sur l’efficacité et sur les problèmes de la CECAM au niveau du monde rural.

I. L’UTILITE ET L’EFFICACITE DE LA CECAM

1) Agence financière de proximité pour le monde rural

La CECAM est le premier réseau financier mutualiste le plus proche des ruraux. Parmi les autres institutions financières, elle est la plus connue par la masse paysanne en tant qu’institution travaillant dans le monde rural. Les services reposent sur la proximité avec les bénéficiaires : proximité géographique avec le développement d’agences rurales qui se déplacent vers les clients ; proximité sociale dans la recherche d’une réduction des barrières entre les clients et l’institution (agences locales, services adaptés au contexte culturel et religieux, etc.) ; proximité temporelle et relationnelle se traduisant par des contacts fréquents entre l’institution et les clients par des remboursements réguliers ou fréquentes séances d’information et d’échange. C’est pour cela que les 70% des adhérents ont choisi la CECAM pour soutenir leurs activités professionnelles, en particulier l’agriculture.

Pour la majorité de la population (70% dont 80% des ménages membres et 60% des simples ménages), la CECAM constitue une solution efficace pour le développement du monde rural à condition que les membres savent choisir des projets pertinents et gérer convenablement le crédit octroyé, que les taux d’intérêt soient à la portée de la masse et qu’on offre des encadrements techniques et financiers aux paysans. En effet, 75 % des emprunteurs sont encore prêts à s’engager dans un nouveau contrat de crédit parce qu’ils peuvent en tirer des avantages. 17,5% des enquêtés contestent cette idée alors que les 12,5% n’ont pas donné leur avis. Pour ces

38 contestataires, il y a trop de risques dans le système agricole et que les conditions de prêt imposées par la CECAM sont très exigeantes.3

2) Un moyen de sortir de la pauvreté

L’argent constitue un moyen très puissant qui peut influencer le cours de la vie en société. Comme on dit « L’argent fait appel à l’argent. », ceux qui détiennent un capital financier important à investir peuvent largement accroître leur richesse et peuvent améliorer leur condition de vie. Par contre, ceux qui en sont dépourvus doivent se contenter des petites activités qui produisent peu et qui permettent juste aux ménages de survivre. Face à ce manque de capital financier dans le monde rural, la CECAM est venue pour soutenir les paysans nécessiteux et pour financer leurs activités, l’agriculture en particulier. En outre, l’intervention de la CECAM touche à la fois la vie économique et la vie sociale de la population. Pour certains ruraux, il s’agit d’une opportunité à ne pas rater afin de sortir de la pauvreté, car rappelons-nous que 20% des membres de la CECAM ont recouru à cette institution à cause de la pauvreté et des difficultés financières. Par ailleurs, 40% des adhérents ont affirmé avoir constaté des améliorations tangibles, dans leurs activités agricoles et dans leurs conditions de vie, grâce à leur coopération avec la CECAM.

Malgré ces aspects positifs attribués à la CECAM, la population n’apprécie pas tellement l’intervention de cette institution.

II. PROBLEMES PERCUS AU NIVEAU DE LA CECAM

1) Méconnaissance et méfiance sur les IMF

Malgré l’implantation de la CECAM dans la Commune d’Ambano depuis 2003, l’existence de cette caisse ne signifie rien pour certains paysans. Les résultats de nos enquêtes montrent que plus de la moitié des ménages non-adhérents à la caisse ne se sont jamais renseignés auprès de la CECAM et ne veulent pas tenter une expérience avec la caisse dont l’efficacité reste incertaine. Cette attitude de méfiance n’est pas éprouvée seulement envers la CECAM mais également envers les autres institutions de microfinance. La principale raison empêchant les ruraux de s’intégrer dans le système de microcrédit est la peur de ne pas pouvoir rembourser les dettes. 46,67% de simples ménages enquêtés veulent avoir accès au crédit proposé par la CECAM. Par contre, ils ont peur de ne pas réussir dans leur projet, de ne pas pouvoir rembourser le crédit

3 Source : enquête personnelle, 2006

39 emprunté et d’être traînés en justice. Certaines personnes détestent tout simplement l’idée d’endettement et le prennent comme un lourd fardeau difficile à endosser. Cette mentalité est commune à 26,67% de la population. Les raisons qui expliquent la non- adhésion des paysans à la CECAM ou aux autres institutions financières sont résumées dans le tableau suivant.

Tableau 10 : Les obstacles à l’adhésion à la CECAM.

Raisons Effective (ménage) Pourcentage (%) Peur de ne pas pouvoir rembourser 14 46,67 Absence d’hypothèque 4 13,33 Crainte d’endettement 8 26,67 Impossibilité d’épargne 2 6,67 Absence de projet ambitieux 2 6,67 Moyens suffisants 6 20 Autres 2 13,33 Aucune 2 6,67 Source : Enquête personnelle, 2006.

Lors des périodes difficiles, surtout en cas de besoin financier urgent (maladie, écolages, salaires des mains-d’œuvre, nourriture, etc.), la majorité des ménages recourent à l’endettement auprès des membres de la famille (60% des cas) ou auprès d’amis/voisins (26,67%). Les paysans d’Ambano n’approuvent pas le recours à la banque ou aux usuriers traditionnels. En dehors des emprunts auprès de la famille, des amis ou des voisins, ils préfèrent vendre une partie de leur production ou de leurs biens pour subvenir à leurs besoins.

2) La CECAM est avant tout une institution usurière

Membres ou non, les paysans pensent que la CECAM vise d’abord à chercher le maximum de profit en se servant des paysans. Les différents produits d’épargne et de crédit constituent les moyens qu’elle utilise pour arriver à ses fins. En effet, aider les paysans à développer le monde rural n’est pas la principale préoccupation de cette institution. Les conditions imposées par la caisse, en particulier les taux d’intérêt élevés sur les crédits et les échéances de remboursement sont considérées comme exigeantes pour les 45% des membres et les 57,14% des simples ménages qui se sont déjà renseignés auprès de la CECAM.

Les usagers constatent divers problèmes qui pourraient nuire et même faire échouer la coopération entre les paysans et la CECAM. Ce sont des obstacles qui

40 touchent aussi bien la caisse que les paysans. Les problèmes de la caisse se situent au niveau des règlements et des organisations ; alors que ceux des paysans concernent l’agriculture et la gestion du crédit. Les types de problèmes recueillis sont cités ci- dessus.

 Le taux d’intérêt est si élevé que les clients se plaignent de ne pas pouvoir rembourser la totalité de la dette.

 Le montant du crédit emprunté est également limité et n’arrive pas à financer le projet que le client veut entamer.

 Le système d’hypothèque est une sorte de sélection très rigoureuse et devient même un facteur de marginalisation des pauvres. La valeur des hypothèques doit s’élever jusqu’à 100% ou même 150% de celle du crédit octroyé.

 La procédure est souvent longue et complexe. Après avoir été déposée, la demande de prêt doit passer par plusieurs étapes et doit attendre la réunion mensuelle du Comité d’Octroi de Prêt. Comme l’activité agricole est régie dans la dimension temporelle et spatiale, elle doit suivre un calendrier spécifique (de la semence à la récolte). Lorsque la livraison du crédit est en retard, le commencement du projet est aussi reporté et toutes les activités à entreprendre sont décalées. Ce retard influence également la commercialisation des produits et le remboursement du crédit.

 Les problèmes de remboursement peuvent être également causés par des facteurs climatiques car en cas de cyclone par exemple, les rendements agricoles sont médiocres. Cette situation rend les paysans plus vulnérables surtout sur le plan financier.

 La CECAM n’a jamais donné de formation aux paysans sur le plan technique ou sur le plan financier.

En somme, la CECAM tient une place considérable dans le développement de la Commune d’Ambano, dans l’accroissement de la production et dans l’amélioration des conditions de vie de la population. Pourtant, la microfinance rencontre des problèmes structurels qui restent irrésolus et qui limitent l’efficacité de son intervention dans le monde rural. Par conséquent, la partie suivante va insister sur une analyse critique et des perspectives sur les institutions de microfinance dans le monde rural.

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Troisième partie :

Analyse critique et perspectives de la microfinance dans le monde rural

Cette dernière partie est essentielle car elle analyse l’impact de l’implantation d’institution financière CECAM non seulement dans la Commune d’Ambano mais également dans toute l’Ile. Une étude de la situation de microfinance à Madagascar et dans le monde rural est nécessaire afin de pouvoir proposer certaines perspectives d’amélioration.

Chapitre I : L’IMPACT DE L’IMPLANTATION DE LA CECAM

Les observations faites sur le terrain et les entretiens faits avec les adhérents de la CECAM nous ont permise de faire cette étude sur l’impact de l’implantation de la CECAM dans la Commune d’Ambano. D'ailleurs, nous avons pu établir le tableau suivant grâce aux entretiens avec les membres sur l’appréciation des impacts de leur coopération avec la CECAM sur leur niveau de vie. Ce tableau en est une illustration.

Tableau 13 : Les impacts de la coopération des paysans membres avec la CECAM. Impacts Effectif (ménage) Pourcentage (%) Améliorations tangibles 11 36,67 Impacts restreints 14 46,67 Aucun impact 3 10 impacts négatifs 2 6,66 TOTAL 30 100 Source : Enquête personnelle, 2006.

I. IMPACTS SUR LA VIE SOCIOECONOMIQUE

Il est incontestable que l’implantation de la CECAM dans les zones rurales a permis aux ruraux d’accéder à des produits financiers qui correspondent à leurs besoins sous des conditions économiquement acceptables (par rapport à celles de la banque ou des usuriers). Malgré un développement conséquent au cours des dernières années, ce réseau ne touche qu’une partie infime de la population. Actuellement, plus d’un tiers des ménages ruraux seraient encore endettés auprès des prêteurs informels, à des taux usuraires. L’impact de l’existence de cette entité financière n’est donc que restreint dans le cadre de l’amélioration de la vie économique et sociale.

La CECAM essaie sans doute de perfectionner l’activité agricole. Elle met différents types de produits (crédits et épargne) à la disposition des paysans pour leur donner la chance d’améliorer, sur le plan qualitatif et quantitatif, la production. Pendant les quelques années de mise en œuvre du projet financier de la CECAM, les résultats ou impacts sur la vie

42 socioéconomique peuvent être classés en trois types : résultats effectivement tangibles, résultats limités et impacts négatifs. Ces types de résultats sont constatés différemment selon les conditions de vie socioéconomique des ménages membres.

1) Résultats effectifs

Le premier type de résultat est constaté surtout chez les grands exploitants qui disposent d’un capital infrastructurel (une superficie de 2Ha au minimum, des biens d’une valeur suffisante pour les hypothèques) et autre capital technique et technologique. Les clients n’auront jamais de résultats probants que s’ils ont un niveau d’instruction assez soutenu leur permettant d’avoir certaines connaissances sur les techniques d’exploitation améliorées et sur la gestion des crédits octroyés. Un bon agriculteur doit être un bon gestionnaire qui sait investir rationnellement les crédits octroyés dans le projet prévu (dans l’achat d’intrants agricoles, dans la main-d’œuvre, le transport, etc.) pour pouvoir accroître la production et avoir un maximum de bénéfice.

Ainsi, le service de la CECAM a également amélioré les conditions socioéconomiques de certains paysans membres. Sur le plan économique, nous pouvons citer de bons résultats, l’augmentation des terrains cultivés, l’obtention de nouveaux matériels productifs (sarcleuses, charrettes et des bœufs de charrue), la diversification des cultures pratiquées, la création d’autres activités génératrices de revenu, etc. Par exemple, un ménage qui s’est contenté annuellement de 4 Tonnes de pomme de terre sur un terrain de 1Ha en n’utilisant que son propre fonds a pu obtenir 8 Tonnes en une année après avoir utilisé raisonnablement un crédit productif de 200000Ariary. Cette augmentation de 100 % a été possible grâce à l’usage d’engrais chimique, de semences sélectionnées et traitées, etc. Sur le plan social, l’intégration à la CECAM est certainement bénéfique pour les clients qui peuvent subventionner leurs dépenses ménagères et assurer leurs accès à des services sociaux comme le service scolaire et le service sanitaire grâce au type de crédit social ou aux bénéfices crées par des activités professionnelles soutenues par la caisse.

Or, ces différentes capacités (infrastructurelles, intellectuelles, et financières) qui conditionnent l’efficacité de la coopération avec la CECAM sont détenues seulement par une minorité des paysans appartenant à la couche aisée. C’est une raison qui explique le manque ou l’absence de l’impact positif de l’intervention de la CECAM dans le milieu rural.

43 2) Amélioration restreinte des conditions socioéconomiques

Dans le milieu rural, le crédit agricole est essentiellement un crédit statique, qui ne contribue guère à l’accroissement de la production, du revenu ou des avoirs de l’exploitant – c’est-à-dire qu’à l’expiration d’un prêt sa situation ne s’est pas améliorée – Le crédit statique ou de subsistance exerce une influence très faible sinon inexistante sur le développement agricole ou l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.

Plusieurs facteurs empêchent les paysans de connaître des succès réels en s’intégrant dans le système de microfinance. D’abord, les paysans pauvres et démunis qui ont le plus besoin de soutien financier sont automatiquement exclus du système parce qu’ils n’ont ni les moyens de faire des épargnes ni les moyens de garantir et de rembourser les prêts. Le fameux dicton « On ne prête qu’aux riches. » est toujours vérifié. Le montant du crédit octroyé est en fonction du niveau de vie du client et, plus le capital (financier ou non) investi dans un projet est important, plus le projet est bénéfique et rentable. Les riches peuvent accéder à un crédit considérable et faire un investissement important et rentable; alors que les ménages pauvres et moyens doivent se contenter d’une somme limitée pour financer des petites activités dont la rentabilité est faible. Les bénéfices obtenus par les petits exploitants dans une saison agricole sont comparables aux taux d’intérêt ajoutés au crédit à rembourser. L’avantage que la masse peut tirer du système de crédit est seulement dans le fait de disposer d’un fond pour produire. En effet, la CECAM a contribué à l’amélioration des conditions de vie et du bien-être de la population, à travers le crédit. Mais cette amélioration est très limitée car elle ne suffit pas pour autant à accroître le niveau de vie de la masse paysanne. Ce qui nécessite probablement la poursuite de la coopération entre la CECAM et les ruraux afin que les résultats soient plus tangibles et meilleurs.

3) Impacts négatifs

Ce dernier type d’impact est encore rare mais également assez préoccupant. Les impacts négatifs sont souvent constatés chez les plus pauvres qui ont des problèmes de remboursement et qui sont par conséquent pénalisés à payer le double du taux d’intérêt. N’ayant pas assez de produits à vendre pour rembourser leurs dettes, ces ménages en difficulté sont obligés de vendre leurs biens ou s’endetter auprès des prêteurs informels. Parfois, les mauvais gestionnaires connaissent également ce genre de risque.

44 II. LOGIQUE DE REPRODUCTION SOCIALE

Les principaux défis pour Madagascar, c’est de réduire de façon significative la pauvreté des populations et de parvenir à une croissance économique forte et durable. Dans cette optique, la microfinance joue un rôle fondamental dans la réduction de la pauvreté, dans la mesure où elle permet aux couches de populations pauvres et à faibles revenus, ainsi qu’aux petites entreprises, d’accéder à des ressources financières leur permettant de créer ou de développer des activités génératrices de revenus.

Cependant, d’après les impacts vus précédemment, le système de crédit est bénéfique uniquement pour les riches. Son caractère discriminatoire fait que les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. Donc, le système de microcrédit ne fait qu’élargir le fossé séparant les riches des pauvres. La masse paysanne pauvre et démunie de capital financier et infrastructurel pour produire se trouve dans l’obligation de choisir la voie tracée par la microfinance et de suivre la logique de survie par le biais du crédit. Cette logique assure le cycle du cercle vicieux de la pauvreté : le crédit permet à un ménage, d’abord de partir d’un point de départ, c’est-à-dire de la pauvreté, ensuite de survivre pendant un moment déterminé de l’utilisation du crédit et enfin de revenir au même point de départ car il se trouve toujours dans la pauvreté.

Chapitre II : ANALYSE ET CRITIQUE SUR LE SYSTEME DE MICROFINANCE

I. LA POLITIQUE DE MICROFINANCE

1) Manque de pragmatisme Depuis 1999, Madagascar s’est lancé dans la mise en œuvre de la politique de microfinance, premièrement, afin d’améliorer les revenus et le niveau de vie des populations à faible revenu. Il s’agit de leur offrir un accès accru à long terme à des services financiers de proximité. Ce programme va appuyer l'établissement d'un cadre juridique et réglementaire approprié pour la microfinance et la mise en place d'institutions financières de proximité pérennes et viables. Deuxièmement, la politique tente de renforcer les institutions en essayant d’assurer la viabilité à long terme des Mutuelles d'Epargne et de Crédit (MEC) ayant pour vocation de servir les populations à faible revenu. Et à partir de 2004, l’Etat malgache élabore la stratégie nationale de microfinance dont l’un des objectifs consiste toujours à favoriser l’accès à des services de microfinance viables et durables à une majorité des ménages pauvres

45 ou à faibles revenus et des micro-entrepreneurs sur l’ensemble du territoire (d’ici 2009), grâce à des Institutions de MicroFinance viables s’intégrant dans le système financier national. Néanmoins, il s’agit d’une théorie bien planifiée méthodologiquement mais les lacunes se situent au niveau du plan pratique. Durant ces quelques années de mise en œuvre, la situation socioéconomique du pays, en particulier du monde rural, est au même point. Actuellement, plusieurs zones rurales, surtout les plus enclavées, sont privées d’établissement financier (banque ou agence de microfinance). Et dans les zones d’implantation des institutions financières, la majorité de la population n’ont accès ni au système d’épargne ni au système de crédit. Les impacts positifs de l’implantation sur la commune et les membres sont encore limités et voire dérisoires. Contrairement à ce qui a été prévu, c’est la catégorie de population à faible revenu qui est la plus exclue de ce système. Ainsi, les activités professionnelles de la population (agriculture pour la plupart) sont presque vaines et leurs revenus ne leur permettent même pas de subvenir à leurs besoins fondamentaux.

En outre, les institutions de microfinance à Madagascar ne disposent pas d’une centrale de risque de crédit. Pourtant, les centrales jouent un rôle crucial dans le développement sain et efficient des systèmes financiers. Elles approfondissent la connaissance des entités sur les caractéristiques de leurs débiteurs et leur permettent ainsi de produire une estimation plus exacte concernant les probabilités de recouvrement. Il s’agit d’un instrument puissant au niveau de la supervision et du suivi des situations financières. Grâce aux informations obtenues, il est possible de détecter le niveau d’endettement d’un emprunteur envers une institution, sa capacité de paiement et le risque de son crédit.

Les facteurs essentiels de ces problèmes sont d’ordre général : instabilité de la politique financière, anomalies structurelles et organisationnelles, mentalité réticente de la population, mauvaise gestion financière, etc.

2) Le financement du monde rural

Presque la plupart des différents établissements financiers (banques et institutions de microfinance) se concentrent dans les grandes villes pour travailler dans le monde des affaires. Les entreprises, les commerces, les industries sont les principales affaires soutenues et fiancées par les établissements financiers. Les citadins sont plus actifs et dynamiques en matière d’investissement par rapport aux ruraux. Le financement du monde rural n’intéresse que quelques institutions financières telles que la Banque Nationale Industrielle à travers son produit « Crédit Agricole » et la CECAM en tant que caisse d’épargne et de crédit agricole.

46 Force est de savoir que les activités agricoles ont besoin plus de financement autant que les activités industrielles. La mise à l’écart du monde rural et de ce secteur agricole pourrait entraîner une véritable crise économique pour le pays. Si la production n’est plus rentable ou catastrophique à cause du manque de capital financier, une grande insuffisance ou dépendance alimentaire risque de se produire et les paysans (plus de 75% des Malgaches) en chômage technique constitueraient un fardeau lourd à supporter pour le pays.

En dépit de toutes les actions menées pour aider financièrement et techniquement le monde rural, ce dernier reste toujours dans l’ombre de la pauvreté. Cette situation est due à la fois à des facteurs techniques, historiques, géographiques, humains, socioculturels politiques et économiques.

En suivant l’histoire du Crédit agricole à Madagascar avant l’Indépendance qui a été constituée par trois étapes essentielles – la création de « Caisse centrale de Crédit Agricole » en 1931 ; suivie par celle du « Crédit de Madagascar » en 1955, lequel s’est transformé à son tour, en 1963, en « Banque Nationale Malgache de Développement » –, nous sommes arrivés à un constat : les différents types de crédit rural à Madagascar ont passé par des difficultés ou même des échecs. Certains types de crédit ont été inadéquats au monde rural traditionnel à cause de l’inadaptation des garanties exigées, la lourdeur de la procédure, et l’absence de décentralisation. En dépit de l’épanouissement de quelques agences mutualistes, l’apparition d’impayé considérable rend rapidement nécessaire l’arrêt de l’extension et même la dissolution de certains organismes déjà créés.

Cette situation n’est pas tout à fait effacée dans l’histoire de financement du monde rural. Les raisons du trouble peuvent être toujours les mêmes : la préparation insuffisante de la population face à l’expansion trop rapide du crédit, l’impossibilité de faire jouer correctement la caution solidaire, l’absence de programmes précis de production et d’encadrement technique rapproché, l’assimilation des crédits à des cadeaux, les problèmes de remboursement, les impayés, la mauvaise gestion, etc. en sont des exemples.

La plupart des problèmes des pauvres en milieu rural proviennent dans une large mesure du manque de capital et de crédit nécessaires pour investir dans la croissance de la productivité agricole. Or, les systèmes de crédit formels et informels fonctionnent mal à Madagascar. La productivité reste très fragile car lorsque les paysans n’ont pas accès au crédit qui leur permettra d’ajuster la consommation à travers le temps, ils cherchent, suivant les circonstances, inévitablement d’autres alternatives de marché par le biais desquelles ils peuvent obtenir un « quasi-crédit ». Compte tenu d’un besoin immédiat de liquidités pour

47 diverses raisons mais n’ayant pas accès au crédit ou à l’épargne, les agriculteurs empruntent souvent à travers les marchés de produits (à bas prix) ; sinon, ils empruntent aux membres de la familles ou aux amis.

II. LES LIMITES DE LA CECAM

1) Les limites techniques et structurelles du système de microcrédit CECAM

Le système financier décentralisé de la CECAM a des fragilités structurelles à plusieurs niveaux : gouvernance, contrôle interne, ressources humaines et manque de pérennité financière. Les montants de crédit sont limités et il y a parfois des ruptures d’approvisionnement financier.

Les procédures (question temporelle et paperasserie) et conditions (taux d’intérêt, garanties et échéances) de crédit sont si complexes et ne correspondent pas à la possibilité des paysans. Des limites géographiques se présentent également car les fokontany sont éloignés de l’agence (à des rayons de 15Km au maximum). Ce facteur spatial pose des problèmes d’accessibilité surtout en saison de pluies non seulement pour les clients qui viennent demander un crédit ou faire un dépôt mais également pour les techniciens et les contrôleurs effectuant des recouvrements ou des contrôles sur terrains. De ce fait, les fokontany éloignés et enclavés sont exclus du système.

Le manque de communication constitue une grande lacune à la fois au niveau de la CECAM et au niveau des paysans (membres ou non). Ce problème peut nuire aux échanges et aux relations de coopération entre l’institution et les paysans. Le manque d’information sur les clients et leur comportement financier entraîne des coûts et risques pour ce système financier décentralisé. Les panneaux publicitaires routiers, le journal mensuel « Ny taratasin’ny CECAM », les dépliants et la participation aux manifestations économiques (foire et/ou vitrine) forment déjà des moyens de communications importants mais qui ne sont pas suffisants pour sensibiliser la population paysanne et pour expliquer de façon compréhensible aux adhérents les actions et services de la CECAM. Certains supports de communication ne sont pas à la portée des paysans à faible instruction dont la plupart sont illettrés.

48 2) Limites sociales et culturelles

La mentalité des paysans vis-à-vis du rôle des entités financières est très ambiguë et est marquée particulièrement par la réticence et la méfiance. Cette attitude constitue un facteur de blocage du développement humain et économique. La peur et l’ignorance déstabilisent la confiance qui pourrait exister entre la CECAM et les membres.

Comme il n’y a jamais eu d’encadrements financiers et/ou techniques ni sur la gestion du budget ménager et du crédit, ni sur le montage de projets réalistes et rentables, les membres ignorent la façon de gérer et d’utiliser convenablement les crédits. La mauvaise gestion du portefeuille tente parfois de détourner l’objet du crédit à d’autres fins. Cette mauvaise gestion finit toujours par l’échec du projet et par une perte financière.

Par ailleurs, il arrive parfois qu’en procurant du capital aux agriculteurs sans leur apprendre à s’en servir ni sans veiller au bon emploi de la main-d’œuvre et des ressources agricoles, on les amène à s’endetter exclusivement tout en faisant subir une forte perte à l’établissement de crédit.

3) Divergence entre profit institutionnel et profit de la masse

Sur le plan économique, l’intérêt du réseau CECAM et celui de la masse paysanne sont à la fois interdépendants et contradictoires. Sur le plan géographique et financier, la CECAM veut consolider son empire en étendant ses zones d’intervention et en augmentant son capital grâce au marché financier. De son côté, la population veut sortir de la pauvreté et améliorer la qualité et la quantité de sa production agricole en espérant le soutien financier de la CECAM. Les deux (la CECAM et les paysans) s’efforcent d’atteindre leurs objectifs fixés et parfois ils arrivent au point où l’un n’attend plus l’autre. La question de taux d’intérêt entraîne souvent le problème de contradiction. La CECAM fixe par exemple un taux d’intérêt de 3% par mois pour le crédit agricole, un taux qu’elle juge approprié pour avoir plus de bénéfices. Ce taux est pourtant trop élevé pour les paysans et ne correspond pas à leur possibilité. La variation (diminution ou augmentation) du taux d’intérêt influera sur la coopération entre l’institution et les clients ainsi que sur le cours du marché financier. Il ne faut jamais oublier que la pérennité des Institutions de MicroFinance (IMF) est assurée par la continuité de l’endettement de la population. Cette situation implique la nécessité du rapprochement des intérêts même si cela est souvent difficile sur le plan pratique.

Force est de noter que le progrès ou le développement des institutions de microfinance ne signifie pas développement des zones d’implantation ou amélioration du niveau de vie de

49 la population. L’importance des crédits en cours ne sous-entend pas que les débiteurs s’enrichissent car les chiffres cachent parfois la réalité. Il a été enregistré un décalage entre les réalités et les déclarations officielles.

Face à ces problèmes relatifs au monde rural et aux institutions de microfinance, le chapitre suivant expose notre vision perspective pour une meilleure politique financière au profit du monde rural.

Chapitre III : VERS UNE MEILLEURE POLITIQUE FINANCIERE DECENTRALISEE AU PROFIT DU MONDE RURAL

L’objectif est d’instaurer des institutions financières efficaces et accessibles à tous, particulièrement aux ruraux. Un tel défi ne peut être réalisé que si on se concentre sur le développement du monde rural.

I. REDYNAMISATION DU MONDE RURAL

1) Améliorer les services socioéconomiques L’accent est mis sur la satisfaction des besoins fondamentaux des populations. Il ne peut y avoir de développement sans que le problème de l’insécurité alimentaire et sanitaire soit résolu, sans élévation du niveau d’éducation des hommes et des femmes, acteurs du développement local. Afin d’améliorer les services socioéconomiques, il faut :

a) Favoriser l’accès de la population aux services sanitaires et scolaires La construction des dispensaires ou l’installation des cabinets médicaux (privés et/ou publics) au niveau des fokontany peut augmenter le taux de consultation de la population rurale au niveau des centres médicaux. En outre, le renforcement des équipements sanitaires et du personnel de santé est indispensable pour améliorer la qualité du service sanitaire. A cela s’ajoute l’adduction d’eau potable en implantant des bornes fontaines dans les fokontany. L’accès de la population à ces infrastructures sanitaires nécessite une sensibilisation de la population, à propos des instructions et indications sanitaires (fréquentations des CSB, consultations prénatales, accouchements au niveau des CSB, hygiène, etc.), par l’approche IEC (Information, Education et Communication) et cette sensibilisation doit couvrir tous les quartiers. Pour ce qui concerne les infrastructures scolaires, les établissements existants doivent être réhabilités et équipés de matériels didactiques et mobiliers (tables bancs, chaises, livres,

50 etc.). On doit construire des EPP au niveau des fokontany dépourvus et un lycée public pour la Commune d’Ambano. Il faut également recruter des enseignants et les répartir dans les EPP et le CEG. Leurs conditions doivent être améliorées pour qu’ils puissent assurer avec motivation leurs fonctions. Des recyclages systématiques sont indispensables pour améliorer la qualité de l’enseignement. Tout comme la santé, l’éducation doit être accompagnée de sensibilisations pour faire connaître à la population (notamment aux parents) l’importance de l’éducation. L’approche IEC est toujours conseillée. b) Assainir les infrastructures économiques L’électrification de la Commune, la construction et les travaux de bitumage de la route d’Antsirabe - Ambano, de réhabilitation et d’entretien des pistes vers les fokontany s’imposent pour que les paysans puissent vendre librement leurs produits. L’organisation des coopératives de transport va de pair avec cette réhabilitation routière. Des travaux comme les constructions des abattoirs et l’assainissement du marché public doivent être également considérés. La collaboration de la Commune avec des partenaires et opérateurs économiques (entreprises, ONG, associations, etc.) serait efficace pour un projet de création d’usines agro – industrielles.

2) Instaurer le système de développement participatif

A la notion d’un modèle imposé de l’extérieur se substitue l’idée que le développement doit être un processus endogène, favorisé par la mise en place d’un cadre politique, financier et juridique favorable à l’initiative économique.

Les entités décentralisées (du Gouvernement au fokonolona) doivent assumer leurs responsabilités respectives et exercer avec respect et honnêteté leurs fonctions attribuées. Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), à travers la Direction Régionale de Développement Rural et le Ministère des Finances et du Budget, par le système de microfinance, doit jouer un rôle important dans le financement et le développement du monde rural.

La population doit être plus étroitement associée aux projets de développement : leur participation est notamment encouragée par les organisations non gouvernementales (ONG), de plus en plus impliquées sur le terrain. Le système d’association paysanne est très pratique pour connaître les besoins et problèmes des paysans ainsi que les solutions qu’ils proposent.

51 En somme, chaque entité doit remplir la fonction qui lui est attribuée afin que le système fonctionne normalement et afin que l’objectif commun, « le développement du monde rural » soit atteint.

3) Développement axé sur l’agriculture et l’élevage a) Modernisation de l’agriculture : Un accès durable et élargi à la terre et à l’eau est indispensable pour accroître la productivité de l’agriculture. Il faut créer et diffuser des techniques agricoles et d’exploitation des ressources naturelles améliorées. Il faut envisager une grande exploitation agricole à productivité élevée pour remplacer les petites activités agricoles peu rentables. L’amélioration de la récolte repose sur l’utilisation d’intrants agricoles normalisés, engrais, semences et autres de bonne qualité (bien traités et bien sélectionnés) et de quantité suffisante. Une réforme doit être effectuée au niveau des techniques de production. Celle-ci implique la mécanisation de la production : utilisation des moyens et matériels perfectionnés, abandon des techniques traditionnelles et adoption de nouveau système de production comme le SRA ou système de riziculture amélioré et le SRI ou système de riziculture intensif qui peuvent produire jusqu’à 14 tonnes de paddy par hectare.

b) Maîtrise du marché :

Le développement des marchés locaux et externes est impératif pour avoir un développement économique et humain durable, c’est-à-dire, une croissance économique et un accroissement réel du niveau de vie de la population. Il faut d’abord augmenter et améliorer la production locale. Ensuite, il faut développer le marché communal, régional, provincial, national, voire international. Les produits agricoles doivent couvrir le marché national. Ces produits doivent être variés et en quantité suffisante pour répondre aux demandes des consommateurs locaux. L’exportation des fruits et des légumes (frais et transformés) qui sont les produits de base est possible pour la Commune rurale d’Ambano. Le marché de l’île Maurice est désormais ouvert pour que Madagascar puisse exporter de la pomme de terre « Spunta ». Les communes rurales de Vakinankaratra, y comprise celle d’Ambano doivent exploiter cette opportunité en suivant les normes (qualité et quantité) requises. Les associations paysannes sont importantes dans cette intégration au niveau du marché international.

52 c) Restructuration de l’élevage :

Il faut insister particulièrement sur développement de l’élevage de vache laitière parce qu’il est le plus important et le plus rentable parmi les autres types d’élevage pratiqués dans cette région. L’élevage de vache laitière permet aux éleveurs d’avoir une ressource financière efficace et durable à condition que celui-ci soit bien structuré et exploité. Il faut faciliter et améliorer l’accès aux soins et traitements des animaux domestiques pour que le risque des maladies soit diminué et pour que l’activité d’élevage soit bénéfique.

La modernisation de l’agriculture, la maîtrise du marché agricole et la restructuration de l’élevage sont limitées par le manque de financement, un problème que nous essaierons de solutionner ultérieurement par l’intégration au système de microcrédit.

II. INSTITUTIONS FINANCIERES ACCESSIBLES ET EFFICACES

Vu que les institutions de microfinance jouent un rôle important dans le développement du monde rural par le biais du crédit agricole et autre, elles doivent être accessibles et efficaces afin que la majorité de la population rurale puisse disposer d’un revenu leur permettant d’améliorer le niveau de vie. Pour ce faire, quatre points essentiels doivent être assurés.

1) Amélioration du cadre juridique des institutions de microfinance

Cette amélioration sera possible grâce :

- au renforcement du cadre juridique des institutions de microfinance, notamment par l'adoption et la mise en oeuvre de normes prudentielles et normes de gestion, du plan comptable spécifique en matière de microfinance et de la procédure d'agrément ; - au renforcement de la capacité interne de la Banque Centrale de Madagascar (BCM) à superviser les institutions de microfinance, notamment par la formation du personnel et l'acquisition des services d'experts et de matériels et équipements requis. - à l’élaboration d'avant projet, de textes législatifs et réglementaires dans le domaine de la microfinance, notamment l'élaboration d'avant-projet de Loi sur la prise et réalisation de garantie en matière de microfinance et la préparation du cadre d'application de la Loi en matière de fiscalité des Mutuelles d'Epargne et de Crédit.

53 2) Facilitation des procédés et conditions de prêt

Le crédit doit être équitablement dispensé, c’est-à-dire que les différentes zones et les différentes catégories de populations doivent pouvoir en bénéficier à des conditions comparables. Le coût de crédit (taux d’intérêt, échéances, garanties, etc.) doit être aussi bas que possible. Les prêts doivent être également aménagés selon la convenance des paysans et les procédures de prêt ne doivent pas être trop compliquées et coûteuses pour eux. Il faut que les formalités soient simples, que la durée des prêts soit réglée en fonction des rentrées escomptées, que l’échéance puisse être reculée en cas d’évènement exceptionnel et que les dispositions concernant les prêts soient prises suffisamment à l’avance pour que l’agriculteur puisse établir convenablement le programme de son projet.

Il convient de réduire, dans la mesure du possible, les risques courus par l’emprunteur, l’établissement du crédit et le bailleur. L’amélioration des techniques d’exploitation permettant d’avoir un meilleur rendement diminue les risques inhérents à l’activité agricole. La sécurité de l’établissement de crédit sera d’autant plus grande que la réduction des risques courus par les agriculteurs, repose essentiellement sur la bonne gestion administrative de l’établissement de crédit et sur ses méthodes financières. En outre, le principe important que l’institution doit appliquer repose sur la capacité de remboursement qui doit primer sur la solvabilité, c’est-à-dire, sur la couverture intégrale des prêts par des biens tangibles.

Cette facilitation des procédés et conditions de prêt aura pour objectif l’amélioration et le développement de la demande de crédit.

3) Accroissement des ressources de crédit

Pour résoudre le problème de la limitation de prêt, il faut développer et faciliter l’épargne rurale. L’amélioration de la production assurera cette possibilité d’épargne. On doit éduquer la population à s’habituer à faire une épargne et on doit les encourager à faire un dépôt monétaire auprès des institutions financières en proposant un taux d’intérêt acceptable. L’amortissement des dettes contractées par les particuliers ou les coopératives constitue un important mode d’épargne.

Afin d’accroître les ressources de crédits, le financement du secteur agricole par les fonds publics et privés est capital. Donc, on doit encourager l’investissement des bailleurs, organismes, sociétés et entreprises, surtout l’investissement des institutions financières (banques et microfinance) dans le développement du monde rural. Le risque connu par le bailleur sera d’autant plus faible que l’établissement de crédit appliquera de méthodes de prêt

54 saines. Force est de noter que le simple accroissement quantitatif du crédit rural permet d’aboutir à la transformation du crédit statique – qui exerce une influence très faible sinon inexistante sur le développement humain et économique – au crédit dynamique – qui procure des bénéfices tangibles. Cet accroissement constitue d’ordinaire une condition nécessaire, mais non suffisante. Aussi accordons-nous une importance capitale aux aspects qualitatifs de la question et aux répercussions qualitatives des mesures prises.

III. GESTION DE CREDIT ASSISTEE ET ENCADREE

L’objectif est d’établir le système de crédit surveillé, une méthode de promotion rurale associant étroitement l’aide financière à l’assistance technique. L’établissement financier doit surveiller de près l’emploi des fonds empruntés. Pour une meilleure gestion de crédit, la formation du personnel de microfinance, l’encadrement technique des membres et la sensibilisation de la population sont indispensables.

1) Formation du personnel de microfinance Cette formation nécessite l'appui des firmes privées, nationales ou étrangères et du système d'enseignement public car il faut : - une conception et une organisation de cours consacrés aux techniques de formation et à la formation des formateurs ; - une organisation de cours techniques destinés à contribuer à la diffusion des meilleures pratiques en matière de microfinance ; - une organisation de nouveaux cours adaptés aux besoins particuliers des institutions de microfinance ou de certains groupes de bénéficiaires ; et - une organisation de campagnes nationales de promotion de la microfinance et des activités y afférentes. Le personnel des institutions de crédit doit être constitué par des personnes bien sélectionnées. La sélection sera basée non seulement sur la connaissance intellectuelle (les diplômes) mais également sur la capacité pratique. Hormis la maîtrise de la situation financière de l’institution, le personnel praticien doit être méthodique et organisé. Il doit disposer d’une ample connaissance sur le monde de microfinance, sur l’établissement financier, sur la zone d’intervention et sur les membres. Il lui faut également une approche psychologique pour comprendre et expliquer la mentalité de l’ensemble de la population et les comportements financiers de chaque membre. Le personnel des institutions de microfinance doit avoir une bonne qualité relationnelle.

55 En outre, les institutions de microfinance doivent faire des suivis et évaluations méthodologiques et financières périodiques afin de voir l’évolution de la situation, les éventuels problèmes et les mesures à prendre pour les résoudre.

2) Formation et encadrement technique des membres

Les formations et encadrements doivent se porter sur le modelage de la mentalité et des attitudes de l’emprunteur pour qu’il soit doté des qualités indispensables dans le système de prêt agricole. Le paysan doit être honnête et compétent dans son métier (agriculture ou autres) pour pouvoir utiliser à profit le crédit. Il doit démontrer son intégrité en fournissant des renseignements précis sur sa production au cours des années écoulées, et sur les biens qu’il possède ainsi que ses dettes en cours.

La capacité du cultivateur constitue un facteur important de ses possibilités. C’est pour cela que la formation et l’encadrement doivent également insister sur la bonne gestion de l’exploitation paysanne. Cette gestion nécessite l’emploi des méthodes et techniques propres à chaque spéculation entreprise, l’exécution opportune des différentes opérations agricoles, l’emploi de tout son temps à des fins productives, le maintien d’un rapport favorable entre la production totale et les productions autoconsommées, l’accroissement de la partie vendable de la principale récolte en pratiquant d’autres cultures ou de l’élevage pour les besoins familiaux, le contrôle de la vente des produits et enfin, la commercialisation des produits par la voie la plus avantageuse.

3) Sensibilisation de la population

Face à la méconnaissance et à la méfiance de la population envers l’entité financière, la technique de sensibilisation s’avère être nécessaire. Cette technique tente d’établir préalablement un environnement de confiance entre la microfinance et la population. Elle s’adresse à l’ensemble de la masse paysanne, membre ou non, et se fait par le biais du système de communication pour faire connaître l’existence, les objectifs et le fonctionnement des institutions de microfinance. Ce qui implique l’utilisation des moyens de communication et de sensibilisation permettant de capter l’intention de la population. La méthode IEC ou Information, Education et Formation est toujours la plus pratique parmi tant d’autres. Pour résumer brièvement cette partie, il faut admettre que le développement du monde rural par le biais de microfinance doit d’abord passer par la redynamisation du monde rural, ensuite par la restructuration du système de crédit et enfin par l’éducation de la population.

56 CONCLUSION

La Commune rurale d’Ambano détient des fortes potentialités physiques, économiques et humaines, capables de la conduire au développement. L’activité agricole, en particulier la culture des légumes et l’arboriculture fruitière, caractérise fortement l’économie de la Commune et de ses 12 fokontany. L’élevage de vache laitière contribue également au développement économique de la zone. Cet atout économique est accompagné de potentialités humaines et sociales : une population nombreuse dont la quasi-totalité est paysan cultivateur et une société politiquement et socialement bien organisée et structurée. La Commune et les organismes non gouvernementaux ainsi que les associations et coopératives paysannes contribuent fortement à la promotion d’un développement dynamique. Trois capitaux sur les quatre proposés par P. BOURDIEU sont à la disposition de la Commune et des habitants : le capital économique, le capital culturel et le capital social.

Les capacités d’intégration de la population au processus de développement sont toutefois handicapées par la difficulté financière et le manque d’accès aux services sociaux de base tels que l’éducation et la santé. Cette vulnérabilité est également accentuée par l’incapacité technique et infrastructurelle, c’est-à-dire, par le mode d’exploitation traditionnel et l’insuffisance de matériels et d’intrants agricoles. Malgré l’organisation et l’harmonie sociales de la société paysanne d’Ambano, elle se caractérise par une stratification sociale distinguant les paysans exploités, les paysans pauvres et les petits paysans des paysans riches. Apparemment, la pauvreté sévit dans le monde rural et l’ensemble de la population vit dans une grande difficulté financière. L’activité agricole n’est plus rentable ; la production se détériore et ne suit pas la croissance démographique. Actuellement, la population se trouve dans l’impossibilité d’améliorer sa production à cause des problèmes particulièrement financiers et techniques. C’est justement face à cette pauvreté et ces problèmes financiers que la CECAM, une institution de microfinance s’installe dans le monde rural et occupe une place importante.

57 L’adhésion à la CECAM constitue un des recours financiers adoptés par la population même si le taux d’accès y est relativement faible par rapport au nombre de ménages ruraux nécessiteux. Les membres constatent l’importance du rôle joué par la CECAM dans le développement socioéconomique de la Commune et dans l’amélioration du niveau de vie de la population. L’accès aux différents produits de crédit et d’épargne offerts par l’institution a permis à beaucoup de ménages ruraux d’améliorer la qualité et la quantité de leur production agricole et d’améliorer en partie leurs conditions de vie. Néanmoins, les impacts positivement tangibles sont encore infimes et limités. L’amélioration de la production et des conditions de vie des ménages est si minime qu’elle ne permet pas à la population d’accroître son niveau de vie. On remarque même que le système de crédit à Madagascar est inapproprié à la situation actuelle du monde rural ; ce qui entraîne la perpétuation de la pauvreté dans un cercle vicieux. Cette limite et ces échecs sont dûs à plusieurs facteurs. Certains facteurs sont internes et relatifs à l’organisation et à la structure de l’institution, à savoir la complexité de la procédure de prêt, le taux d’intérêt assez élevé, les garanties et l’échéance inappropriées à la possibilité des paysans. D’autres facteurs, tels que la faiblesse de la production et la faiblesse de pouvoir d’achat de la population, sont indépendants de l’institution mais influent sûrement sur ses relations avec les paysans. En outre, les institutions de microfinance restent méconnues, incertaines et problématiques pour la plupart de la masse paysanne. Toujours aussi usurières, elles ont pour premier objectif d’assurer le maximum de profit pour leur survie.

A travers cette étude, nous avons pu vérifier la véracité des hypothèses posées préalablement. Nous pouvons affirmer trois réalités : d’abord, le système financier à Madagascar est défaillant et les impacts positifs des Mutuelles d’Epargne et de Crédit (MEC) restent invisibles. Ensuite, les Institutions de MicroFinance qui sont généralement usurières maintiennent le monde rural dans l’impasse du labyrinthe de la pauvreté. Enfin, le microfinancement rural n’est pas la solution magique de la pauvreté et son succès n’est que virtuel ; pourtant il pourrait être efficace dans la mesure où son service est accessible aux couches paysannes pauvres.

Pour conclure, face à la faiblesse du système de financement rural, des mesures de restructuration et d’accompagnement doivent être prises et appliquées non seulement pour les institutions de microfinance mais également pour la société paysanne et le mode de production. D’un côté, il faut faire en sorte que la population puisse avoir

58 accès aux services sanitaires et éducatifs ainsi qu’aux infrastructures économiques et infrastructurelles pour pouvoir produire. L’organisation du marché de commercialisation va de pair avec l’amélioration de la production. De l’autre côté, il faut bâtir un nouveau monde de microfinance efficace et accessible à toutes les catégories de la population. L’exploitation agricole et la gestion de crédit requièrent une formation et encadrement appropriés. Le crédit agricole entre dans le cadre plus large du système de financement agricole nécessaire aux pays en développement comme Madagascar. Comme le développement du monde rural assure le développement de toute l’Ile, il faut lui accorder la priorité. Ainsi, le Gouvernement, les organismes, associations, sociétés ou entreprises, publics et privés, les institutions de microfinance, les communes, les fokontany et toute la population, doivent-ils contribuer activement à la promotion du développement de Madagascar.

59 BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux :

1. BERTHELOT, (J.M.), L’intelligence du Social, Edition Paris, PUF, 1990, pp.62 – 85. 2. BOURDIEU (P.), Le métier du Sociologue, Paris, Mouton, 1969. 3. DURKHEIM (E.), Règles de la méthode sociologique, 1895. 4. KI – ZERBO (J.), Eduquer ou Périr, Impasses et Perspectives Africaines. UNESCO – UNICEF, 1990. 5. LABASSE, (J.), L’espace financier, Paris, Edition Colin, Collection U, 1974. 6. NIRSCHFELD, (A.), La coopération agricole en France, Paris, J.B Baillère et Fils, 1954. 7. PENOUIL, (M.), Sociologie générale. Pour un dialogue interdisciplinaire, Lyon, 1997. 8. QUIVY, (R.), CAMPENHOUD, (L.V.), Manuel de Recherche en Sciences sociales, Edition DUNOD, 2ème édition. 9. RANAIVOARIVONY, (G.), Approche sociologique de développement et ressources humaines en Afrique, Genève, 1977. 10. ROGER, (G.), Introduction à la Sociologie Générale. L’Action sociale, Points, 1970. 11. RONGERE, (P.), Méthodes des Sciences sociales, Dalloz, 1979.

Ouvrages spécifiques :

12. BASTIEN, (P.), Madagascar, étude géographique et économique, éd. Nathan, Paris, 1967. 13. BELSHAW, (H.), Le crédit agricole dans les pays sous-développés, Rome, FAO, 1959. 14. CHAPUIS, (R.), la géographie agraire et la géographie rurale, in BAILLY, (A.), Les concepts de la géographie humaine, Masson, 1995. 15. COMBIER, (M.); WIRTZ, (H.A.A.M.), Développement de la riziculture à Madagascar, Le GORP, Juin, 1971. 16. Document monographique de la Commune d'Ambano. 17. DUMONT, (R.), Les principaux problèmes d'orientation et de modernisation de l'agriculture malgache. 18. GANNAGE, (E.), Financement du développement, collection «Sup. », Paris, PUF, 1969. 19. GAUDIN, (J.), Crédit agricole, Méthode d'évaluation. 20. GENDARME, (R.), L’économie de Madagascar. Diagnostique et perspective de développement. Etudes malgaches. Publication de l’Institut des Hautes Etudes de Tananarive, Edition Cujas, Paris, 1960. 21. LABEAU, (R.), les grands types de structure agraire dans le monde, Masson, A. Colin, 1995.

60

22. LE BOURDIEC, (F.), Homme et paysage du riz à Madagascar, Etude de géographie humaine, Antananarivo, 1974. 23. Les Banque de développement dans le Tiers-monde, Tome I, Dunod, Paris, 1964. 24. MINTEN, (B.), RANDRIANARISON, (J.C.), RANDRIANARISON, (L.), Agriculture, Pauvreté rurale et Politiques économiques à Madagascar, USAID, CORNELL, INSTAT, FOFIFA, novembre 2003. 25. PAVAGEAU, (J.), Jeunes paysans sans terre, l'exemple malgache, Ed. Harmattan, 1981. 26. RABEARIMANANA, (G.), RAMAMONJISOA, (J.), RAKOTO RAMIARINTSOA, (H.), Paysannerie malgache dans la crise, Ed. Kanthala, 1994. 27. RAZAFINDRAKOTO, (M.), Madagascar d’aujourd’hui. Bilan exhaustif de l’économie malgache, Antananarivo, 1995. 28. Réseau Africain sur les Approches Participatives, Participation villageoise au développement rural, Manuel du praticien, Pays-Bas : Institut Royal des Tropiques – Banque Mondiale, 1999.

Rapports de recherche, thèses et mémoires :

29. BANQUE MONDIALE (2000), Réduire la pauvreté en relançant la croissance du monde rural, p.37. 30. FIDA (Fonds International de Développement Agricole), Evaluation de la Pauvreté Rurale en Afrique de l’Ouest et du Centre, Rome, décembre 2001, p. 14. 31. INSTAT – CORNELL PROGRAMME ILO, Développement économique, services sociaux et pauvreté à Madagascar : Accès aux services sociaux et pauvreté, Antananarivo, Conférence du 11 juin 2003. 32. NATIONS – UNIES, Inventaire des enquêtes et études sur la pauvreté à Madagascar, Document N°10, décembre 2000. 33. OCDE, Les faibles revenus dans l’agriculture, Nature des problèmes et recherche de solution. Rapport sur les politiques agricoles, Paris, 1964. 34. OCDE, Moyens financiers mis à la disposition des pays en voie de développement économique en 1960 et 1961, Paris, 1962. 35. RAKOTONIRINA, (G.), La dynamique du crédit agricole dans les spéculations paysannes, Université de Madagascar, ENSA, Juin, 1970. 36. RAMANDIMBIARISON, (N.), Contribution géographique à l’étude du crédit bancaire dans le Faritany d’Antananarivo, Thèse de troisième cycle, Antananarivo, 1982. 37. RAMANDIMBIARISON, (N.), les banques et le développement économique à Madagascar, Université de Paris I, Panthéon Sorbonne, 1992. 38. Service Régional des Activités Techniques de l'Agriculture d'Antsirabe, Rapport annuel, 1997. 39. Université de Madagascar, Ecole Nationale Supérieure Agronomique, Terre Malgache, N° 13, juillet 1972.

61

Rapports, textes, revues et presses :

40. APIFM, Brochures et dépliants sur l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinance, 2006. 41. Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra, Rapport annuel de la BTM, 1990. 42. Banque Nationale Malagasy de Développement, Recueil des réflexions concernant les crédits agricoles dans les pays en voie de développement, 1970. 43. CECAM, Ny Taratasin’ny CECAM, N° 34, Avril 2005 – N° 35, Mai 2005 – N°36, Juin 2005 et N°37, Juillet 2005. 44. CECAM, Un réseau financier mutualiste pour un développement rural durable, Juin 2005. 45. Dans les Médias Demain (DMD), N°?, 11 Juin 2004, Microcrédit peut mieux faire, pp.15, 16. 46. Dans les Médias Demain (DMD), N°967, 20ème année, 14 Juillet 2006, Microfinance, absence d'une centrale de risques, pp. 5-10. 47. Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté, DSRP, Antananarivo, Mai 2003, et Juin 2004. 48. Fiche monographique de la Commune rurale d’Ambano, année 2005. 49. La Gazette de la Grande Ile du 15 juin 2005, du 21 juin 2005, du 29 septembre 2005 et du 19 juillet 2006. 50. Madagascar TRIBUNE, N°3431 du 17 avril 2000, N°3812 du 26 juillet 2000. 51. MAEP, Annuaire 2001, Statistiques agricoles, 2003. 52. MAEP, Monographie de la région de Vakinankaratra, Juin 2003. 53. MAEP, Recensement de l'Agriculture, Campagne agricole 2004-2005, Service de Statistique Agricole, Août 2006. 54. MEFB, Rapport Economique et Financier 2003-2004, Oct. 2004, pp 40,41. 55. Midi Madagascar, N° 6420 du 17 septembre 2004, N° 6736 du 29 septembre 2005 et N° 6737 du 30 septembre 2005. 56. Plan Communal de Développement de la Commune Ambano, année 2002. 57. Plan d’Action pour le Développement Rural, PADR, Antananarivo, Janvier 1999. 58. Programme National de Vulgarisation Agricole, Rapport annuel PNVA, Antananarivo, 1995.

Sites Web :

59. http://www.apifm.mg 60. http ://www.banquemondiale.org/projets.htm 61. http://www.banquemondiale.org/regions.htm 62. http://www.cecam.mg 63. http://www.madamicrofinance.mg/historique.htm

62

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………..…..…1

Première partie : LE NIVEAU D’INTEGRATION DE LA COMMUNE RURALE D’AMBANO DANS LE DEVELOPPEMENT

Chapitre I : LA GEOGRAPHIE ECONOMIQUE D’AMBANO…………………………………………...... 9

I. ASPECTS GEOGRAPHIQUES ET ADMINISTRATIFS DE LA COMMUNE………………………………………………...... 9 1) Aspects géographiques……………………………………………..………..……….9 2) Aspects administratifs………………………………………………………………...10 II. L’ACTIVITE AGRICOLE : NOYAU DE L’ECONOMIE ………………………………..……10 1) La riziculture irriguée……………………………………………...... 10 2) La culture pluviale…………………………………………………………………….11 3) Cultures de rente et industrielles …………………………………………………...11 4) Cultures maraîchères et légumineuses ……………………...... 12 5) L’arboriculture fruitière……………………………………………………………..…12 III. LES AUTRES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENU…………………………..…..13 1) L’élevage…………………………………………………………………………..….13 2) Autres activités supplémentaires……………………………………………….….14

Chapitre II : LES PAYSANS EN TANT QU’ACTEURS DE DEVELOPPEMENT……………………………………....15

I. UNE SOCIETE VILLAGEOISE ORGANISEE ET STRUCTUREE …………………………….…….15 1) Dimension politique………………………………………………………….………15 2) Dimension sociale……………………………………………………………………16 II. LES CAPACITES D’INTEGRATION DE LA POPULATION………………………………….16 1) La situation financière de la population ……………………………….…………16 a) Les revenus des ménages…………………………………….………...16 b) Les dépenses des ménages…………………………………………….17 c) L’épargne………………………………………………………..………...18 2) Accès à des services sociaux………………………………….………………….19 a) L’éducation …………………………………………………………….....19 b) La santé …………………………………………………………………..19 3) Capacités techniques et financières……………………………………………..20 a) Problèmes techniques …………………………………………………..20 b) Problèmes financiers et infrastructurels ……………………………….21 III. STRATIFICATIONS ET EXCLUSIONS SOCIALES …………………………………………….21

Chapitre III : LE DYNAMISME DE LA COMMUNE RURALE D’AMBANO ………………………………….22

I. LE PLAN DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE …………………...... 22 II. LES ORGANISMES ET ASSOCIATIONS NON GOUVERNEMENTAUX…………………….22

63

Deuxième partie : LA PLACE DE LA CECAM DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE D’AMBANO

Chapitre I : ORGANISATION ET STRUCTURE DE LA CECAM ……………………………………………..24

I. GENERALITE SUR LA CECAM …………………………………………………………………..24 1) Historique …………………………………………………………………………………….24 2) Partenaires et bailleurs ……………………………………………………………………..24 II. LA CECAM D’AMBANO ……………………………………………………………………………25

Chapitre II : LA CECAM D’AMBANO ET LES MENAGES RURAUX ………………………………………..26

I. LA NATURE DES OPERATIONS ………………………………………………………………...26 1) Les produits offerts par la CECAM ………………………………………………………..26 a) Les crédits ……………………………………………………...... 26 b) Les dépôts ……………………………………………………...... 27 2) Modalités de service (procédures et conditions) ………………………………………...29 a) Les procédures à suivre pour devenir membre …………………………..29 b) Les conditions de crédit ………………………………………………….....29 II. LES RURAUX AU SEIN DE LA CECAM …………………………………………………………30 1) Les ménages membres enquêtés ………………………………………………………...30 2) Les raisons d’adhésion à la CECAM …………………………………...... 32 3) Les épargnes ………………………………………………………………………………..33 a) L’épargne en nature ………………………………………...... 33 b) L’épargne monétaire ………………………………………………………...33 4) Les crédits ……………………………………………………………...... 34 a) Les projets financés par la CECAM..………………………………………35 b) Les montants …………………………………………………………………35 c) Utilisation ……………………………………………………………………..36 d) Remboursement …………………………………………… ……………….37

Chapitre III : PERCEPTIONS DES PAYSANS SUR LA CECAM ……………………………………………..38

I. L’UTILITE ET L’EFFICACITE DE LA CECAM …………………………...... 38 1) Agence financière de proximité pour le monde rural …………………...... 38 2) Un moyen de sortir de la pauvreté ……………………………………...... 39 II. PROBLEMES PERCUS AU NIVEAU DE LA CECAM ………………………………………….39 1) Méconnaissance et méfiance sur les IMF ………………………………………………..39 2) La CECAM est avant tout une institution usurière ………………………………………40

64

Troisième partie : ANALYSE CRITIQUE ET PERSPECTIVES DE LA MICROFINANCE DANS LE MONDE RURAL

Chapitre I : L’IMPACT DE L’IMPLANTATION DE LA CECAM ……………………………………………….42

I. IMPACTS SUR LA VIE SOCIOECONOMIQUE …………………………...... 42 1) Résultats effectifs ……………………………………………………………………………43 2) Amélioration restreinte des conditions socioéconomiques ………………………...... 44 3) Impacts négatifs ………………………………………………………………………...... 44 II. LOGIQUE DE REPRODUCTION SOCIALE …………………………………………………….45

Chapitre II : ANALYSE ET CRITIQUE SUR LE SYSTEME DE MICROFINANCE ………………………………..45

I. LA POLITIQUE DE MICROFINANCE ……………………………………………………………45 1) Manque de pragmatisme ………………………………………………...... 45 2) Le financement du monde rural ……………………………………………………………46 II. LES LIMITES DE LA CECAM …………………………………………………………………….48 1) Les limites techniques et structurelles du système de microcrédit …………………….48 2) Limites sociales et culturelles …………………………………………...... 49 3) Divergence entre profit institutionnel et du profit de la masse ………………………….49

Chapitre III : VERS UNE MEILLEURE POLITIQUE FINANCIERE DECENTRALISEE AU PROFIT DU MONDE RURAL …………………………………………………………..….50

I. REDYNAMISATION DU MONDE RURAL ……………………………………………………….50 1) Améliorer les services socioéconomiques ………………………………...... 50 a) Favoriser l’accès de la population aux services sanitaires et scolaires ……..50 b) Assainir les infrastructures économiques ……………………………………….51 2) Instaurer le système de développement participatif ……………………………………..52 3) Développement axé sur l’agriculture et l’élevage ………………………...... 52 a) Modernisation de l’agriculture …………………………………………………….52 b) Maîtrise du marché ……………………………………………...... 52 c) Restructuration de l’élevage …………………………………...... 53 II. INSTITUTIONS FINANCIERES ACCESSIBLES ET EFFICACES ……………………………53 1) Amélioration du cadre juridique des institutions de microfinance ………………………53 2) Facilitation des procédés et conditions de prêt …………………………………………..54 3) Accroissement des ressources de crédit …………………………………...... 54 III. GESTION DE CREDIT ASSISTEE ET ENCADREE …………………………...... 55 1) Formation du personnel de microfinance …………………………………………………55 2) Formation et encadrement technique des membres …………………………………….56 3) Sensibilisation de la population …………………………………………...... 56

CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………..57 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………………………….60 TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………………………………….62

LISTE DES TABLEAUX LISTE DES GRAPHIQUES LISTE DES CARTES LISTE DES ACRONYMES ANNEXES RESUME 65

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau 1 : Prix moyens des fruits…………………………………………………….……13 Tableau 2 : Revenus annuels des ménages…………………………………….……………17 Tableau 3 : Infrastructures sanitaires existantes…………………………………………….20 Tableau 4 : Associations et coopératives……………………………………………………23 Tableau 5 : Evolution de l’effectif des membres de la CECAM d’Ambano……………...... 25 Tableau 6 : Répartition des membres par type de crédit…………………………………….28 Tableau 7 : Superficie des terrains cultivés par les ménages………………………………..31 Tableau 8 : Dépôts annuels des ménages………………………………………………...….34 Tableau 9 : Types de projets financés par la CECAM Ambano…………………………….35 Tableau 10 : Les obstacles à l’adhésion à la CECAM………………………………………..40

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Les raisons de l’adhésion à la CECAM……………………………………….32 Graphique 2 : Les montants des crédits accordés pour les sociétaires ………………………36

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Carte de la Commune Rurale d’Ambano Carte 2 : La répartition du réseau CECAM à Madagascar

LISTE DES ACRONYMES

AFD : Agence Française de Développement AIM : Association des Institutions de MicroFinance APIFM : Association Professionnelle des Institutions Financières ATB : Achat de Terrain à Bâtir (crédit) ATC : Achat de Terre Cultivable ou Aménagement de Terrain à Cultiver (crédit) BCM : Banque Centrale de Madagascar BTM : Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra (Banques des Paysans Producteurs) BTP : Bâtiment et Travaux Publics (crédit) CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel CEG : Collège d’Enseignement Général CERS : Centre d’Etude et de Recherche en Sociologie CINU : Centre d’Informations des Nations Unies COI : Crédit Commercial Individuel CON : Construction (crédit) COP : Comité d’Octroi de Prêt CPM : Crédit aux Personnes Morales CSB : Centre de Santé de Base CSBF : Commission de Supervision Bancaire et Financière DAT : Dépôt à terme DAV : Dépôt à vue DRDR : Direction Régionale de Développement Rural EPP : Ecole Primaire Publique ERV : Entretien et Réparation des Véhicules (crédit) FAO : Organisation des Fonds Alimentaires FED : Fonds Européen de Développement FERT : Formation pour l’Epanouissement et le Renouveau de la Terre FIF : Fonds d’Immatriculation Foncière FIFATA : FIkambanana FAmpivoarana ny TAntsaha (Union de développement du Paysannat) FMI : Fond Monétaire International GCV : Grenier Commun Villageois ICAR : Internationale de Crédit Agricole et Rural IEC : Information Education et Communication IMF : Institution de MicroFinance INSTAT : Institut National de la Statistique KMM : Komity Mpanara-Maso (Comité de suivi) KMP : Komity Mpitantana (Comité de direction) LVM : Location Vente Mutualiste MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche MEC : Mutuelle d’Epargne et de Crédit MEFB : Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget OIT : Organisation Internationale de Travail ONG : Organisme Non Gouvernemental PCD : Plan Communal de Développement PEP : Plan d’Epargne Projet PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PSDR : Programme de Soutien pour le Développement Rural RIP : Route d’Intérêt Provincial SNMF : Synthèse du Document de Stratégie Nationale de MicroFinance SRA : Système de Riziculture Amélioré SRI : Système de Riziculture Intensif

ANNEXES

Annexe 1 : QUESTIONNAIRES ET GUIDES D’ENTRETIEN

Annexe 2 : LA POLITIQUE DE MISE EN ŒUVRE EN MATIERE DE MICROFINANCE A MADAGASCAR

Annexe 3 : A PROPOS DE LA CECAM

Annexe 1 : QUESTIONNAIRES ET GUIDES D’ENTRETIEN

Questionnaire pour les ménages membres de la CECAM Date : N° Quartier : PRESENTATION DE LA POPULATION 1. Sexe du chef de ménage : 2. Taille de ménage : 3. Nombre d'enfants : 4. Age du CM: 5. Situation matrimoniale : Marié légalement Veuf Célibataire Divorcé 6. Religion : Catholique Protestant Autre (à préciser) 7. Groupe ethnique : 8. Nombre d'activités professionnelles : 9. Type d'activités professionnelles : - Agriculture - Artisanat - Elevage - Fonctionnaire - Agriculture – Elevage - Ouvrier - Commerce / collecte - Autre 10. Revenu mensuel ou annuel par an :

EDUCATION 10. Niveau d'éducation des parents : Illettré Primaire Secondaire 1er cycle 2nd cycle Supérieur 11. Niveau d'éducation des enfants en âge scolaire : Enfants Age Sexe Illettré Primaire Secondaire. I Secondaire. II Supérieur Arrêt d'étude

SANTE 12. Les principales maladies fréquentes dans le foyer ………. …………………………………………………………………………………….. 13. Consultation : ( à classer selon l’ordre de priorité) - Evacuation - Hospitalisation - CSB - Automédication - Médecine traditionnelle - Devin ou Guérisseur - Néant

i 14. Accouchement assisté par : (lors du dernier accouchement) - Sage femme - Matrone - Membre de la famille - Seul 15. Utilisation de planning familial : - OUI - NON 16. Nombre d’enfants désirés : 17. Repas journalier : - Matin : - Midi : - Soir : 18. Repas complémentaire (Goûter): Ex : lait, café, pain,... - OUI - NON 19. Consommation de viande : - Fréquence : . . . …..fois / semaine - Quantité : . …. . . .kg / fois

HABITATION 20. Genre d'occupation : - Propriétaire - Locataire - Occupant à titre gratuit 21. Durée d’habitation : 22. Type d'habitat : - Brique – Tôle / Tuile - Planche - Brique – Chaume - Tôle - Terre – Tôle / Tuile - Autre - Terre – Chaume 23. Nombre de pièces : surface : 24. Type de combustible pour cuisson : - Bûche - Four électrique - Four à gaz - Pétrole - Charbon - Autres 23. Type d’éclairage et consommation : - Lampe électrique (BT) Consommation / mois - Lampe par batterie Consommation / mois - Lampe à gaz Consommation / jour - Lampe à pétrole Consommation / jour - Bougies Consommation / jour - Autres Consommation / jour 24. Approvisionnement en eau et consommation : - Eau de la JIRAMA - Consommation / mois - Puits - Fontaine - Rivière - Autres 25. Mode d’évacuation des ordures : - Fosses - Néant 26. Types de lieu d’aisance : - Latrines : fosse septique fosse perdue en maçonnerie terre battue, tôles, planches,... - Néant 27. Equipement : - Radio Radio combinée Chaîne - TV Réfrigérateur Machine à laver - Ordinateur Cuisinière Réchaud

ii 28. CONSOMMATIONS ET DEPENSES Matières Consommation / jour Consommation / mois Quantité Valeur Quantité Valeur Riz PPN Habillement Education Santé Loyer Divers Ensemble

ACTIVITES :  Agriculture

29. Superficies : - Rizières : ------Exploitées : Non-exploitées : - Terrains : ------Exploités : Non-exploités :

30. Mode de faire-valoir des terrains / rizières (Avec superficie en Ha): - Propriété légale Cadastrée / titrée / bornée - Propriété légitime (sans papier) - Location - Métayage - Occupation à titre gratuit - Aucun terrain 31. Types de cultures pratiquées : …………………………………………………………………………………………………... 32. Formation agricole : - OUI Organisateur ? - NON

33. Opérations : Charrue – Engrais – Charrette, etc. Avec?

34. Techniques de repiquage : - Traditionnelle (saritaka) - En ligne - SRI (valoandro) 35. Apport de fumure : - Engrais chimique - Fumier - Aucun 36. Semences utilisées : - Non traitées - Sélectionnées et traitées 37. Outils et matériels agricoles :  Traditionnels : Bêche – Charrue  Modernes : Motoculteur – tracteur  Transport des produits : Camion – Charrette

38. Destination des produits agricoles : Types de culture Récolte annuelle (t) Qté à Consommer Qté à vendre Provision semence

39. Vente Produits Quantité (Q) x Prix Unitaire TOTAL Q x PU minimal Q x PU maximal

iii  Elevage 40. Type, Destination, Prix : Types Nombre de Abattage Bovin de Vache Vente Prix unitaire tête charrue laitière TOTAL Bovin Porcin Avicole

41. Nourritures et traitements : Types Nourritures Traitements Bovin Porcin Avicole

42. Maladies fréquentes : - Bovin : - Porcin : - Avicole :

POLITIQUE 43. Etes - vous intéressé à la vie politique nationale ? OUI NON 44. Avez-vous participé aux scrutins précédents ? : - Député - Maire - Pdt de la République

45. Est-ce que vous pensez voter à la prochaine élection présidentielle ? OUI NON

MIGRATION 46. Exode rural :  Parmi les membres de la famille, y en a - t - il un qui est déjà parti pour la ville ? OUI NON  Quelles ont - été les raisons ? - Recherche d'emploi - Education - Autre (à préciser)

SUR LA CECAM 48. Quelles sont les raisons de votre adhésion à une institution de microfinance ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 49. Pourquoi avoir choisi la CECAM ? …………………………………………………………………………………………………. 50. Etes-vous un client d'une banque ou membre d'une mutuelle d'épargne et de crédit autre que CECAM ? - OUI Laquelle? - NON 51. Depuis quand êtes-vous membre de la CECAM ? 52. Quel est le but de cette épargne ? ………………………………………………………………………………………………….. 53. Est-ce que vous faites de l'épargne en nature ? OUI NON Si OUI Quelle nature et quelle quantité ? ………………………= ………T…….. ..……………………...=……….T…….. 54. Est-ce que vous faites de l'emprunt : - Monétaire Pour quel but ? - Montant :…………………………………………………... - En nature Lequel ? - Quantité :…………………………………………………………. 55. Quelle est la fréquence de votre dépôt d’argent ? 56. la somme empruntée a – elle été utilisée, - pour ce qui a été prévu - pour autre chose

57. Avez-vous déjà des problèmes de remboursement ? OUI NON Lesquels ?……………………………………………………………………………………… iv 58. En dehors de la CECAM, avez -vous recours à d'autres prêteurs tels que ? - La famille - Les usuriers - Les amis - La Banque 59. Comment trouvez-vous les conditions imposées par la CECAM ? - Justes - Logiques et normales - Exigeantes 60. Quels sont les problèmes que vous avez constatés au service de la CECAM ? ………………………………………………………………………………………………….. 61. Quelles solutions proposez-vous pour améliorer la coopération avec la CECAM ? …………………………………………………………………………………………………..……………………………………………… ………………………………………………….. 62. Est-ce que vous êtes prêt à vous engager dans un nouveau contrat d’emprunt ? OUI NON 63. Pouvez-vous affirmer que la CECAM constitue une solution efficace pour le développement du monde rural ? - OUI - NON - Sans réponse Pourquoi ? ..……………………………………………………………………………………………….

64. Quels sont les impacts de la coopération avec la CECAM dans l'activité agricole et dans votre niveau de vie ? Pouvez- vous donner des exemples concrets ? (avant et après) - Il y a des améliorations tangibles - Les impacts sont restreints - Aucun impact - Impacts négatifs

Questionnaire pour les ménages non-adhérents à la CECAM

N° Date : Quartier : PRESENTATION DE LA POPULATION 25. Sexe du chef de ménage : 26. Taille de ménage : 27. Nombre d'enfants : 28. Age du CM: 29. Situation matrimoniale : Marié légalement Veuf Célibataire Divorcé 30. Religion : Catholique Protestant Autre (à préciser) 31. Groupe ethnique: 32. Nombre d'activités professionnelles : 33. Type d'activités professionnelles : - Agriculture - Artisanat - Elevage - Fonctionnaire - Agriculture – Elevage - Ouvrier - Commerce / collecte - Autre 11. Revenu mensuel ou annuel par an :

v EDUCATION 34. Niveau d'éducation des parents : Illettré Primaire Secondaire 1er cycle 2nd cycle Supérieur 35. Niveau d'éducation des enfants en âge scolaire : Enfants Age Sexe Illettré Primaire Secondaire. I Secondaire. II Supérieur Arrêt d'étude

SANTE 36. Les principales maladies fréquentes dans le foyer …………….. ……………. …………….. 37. Consultation : ( à classer selon l’ordre de priorité) - Evacuation - Hospitalisation - CSB - Automédication - Médecine traditionnelle - Devin ou Guérisseur - Néant 38. Accouchement assisté par : (lors du dernier accouchement) - Sage femme - Matrone - Membre de la famille - Seul 39. Utilisation de planning familial : - OUI - NON 40. Nombre d’enfants désirés : 41. Repas journalier : - Matin : - Midi : - Soir : 42. Repas complémentaire (Goûter): Ex : lait, café, pain,... - OUI - NON 43. Consommation de viande : - Fréquence : . . . …..fois / semaine - Quantité : . …...... kg / fois

HABITATION 44. Genre d'occupation : - Propriétaire - Locataire - Occupant à titre gratuit 45. Durée d’habitation : 46. Type d'habitat : - Brique – Tôle / Tuile - Planche - Brique – Chaume - Tôle - Terre – Tôle / Tuile - Autre - Terre – Chaume 47. Nombre de pièces : surface : 48. Type de combustible pour cuisson : - Bûche - Four électrique - Four à gaz - Pétrole - Charbon - Autres

vi 27. Type d’éclairage et consommation : - Lampe électrique (BT) Consommation / mois - Lampe par batterie Consommation / mois - Lampe à gaz Consommation / jour - Lampe à pétrole Consommation / jour - Bougies Consommation / jour - Autres Consommation / jour 28. Approvisionnement en eau et consommation : - Eau de la JIRAMA - Consommation / mois - Puits - Fontaine - Rivière - Autres 29. Mode d’évacuation des ordures : - Fosses - Néant 30. Types de lieu d’aisance : - Latrines : fosse septique fosse perdue en maçonnerie terre battue, tôles, planches,... - Néant 47. Equipement : - Radio Radio combinée Chaîne - TV Réfrigérateur Machine à laver - Ordinateur Cuisinière Réchaud

48. CONSOMMATIONS ET DEPENSES Matières Consommation / jour Consommation / mois Quantité Valeur Quantité Valeur Riz PPN Habillement Education Santé Loyer Divers Ensemble

ACTIVITES AGRICOLES

49. Possession de terrain : - OUI - NON 50. Superficies : - Rizières : ------Exploitées : Non-exploitées : - Terrains : ------Exploités : Non-exploités : 51. Mode de faire-valoir des terrains / rizières (Avec superficie en Ha): - Propriété légale Cadastrée / bornée / titrée - Propriété légitime (sans papier) - Location - Métayage - Occupation à titre gratuit 52. Types de cultures pratiquées : ………….. …………….. …………. ………… ………. 53. Techniques de repiquage : - Traditionnelle (saritaka) - En ligne - SRI (valoandro) 54. Apport de fumure : - Engrais chimique - Fumier - Aucun

55. Semences utilisées : - Non traitées - Sélectionnées et traitées

vii 56. Outils et matériels agricoles :  Traditionnels : Bêche – Charrue  Modernes : Motoculteur – tracteur  Transport des produits : Camion – Charrette

57. Destination des produits agricoles : Types de culture Récolte annuelle (t) Qté à Consommer Qté à vendre Provision semence

58. Vente Produits Quantité (Q) x Prix Unitaire TOTAL Q x PU minimal Q x PU maximal

ACTIVITE D'ELEVAGE :

59. Type, Destination, Prix : Types Nombre de Abattage Bovin de Vache Vente Prix unitaire tête charrue laitière TOTAL Bovin Porcin Avicole 60. Nourritures et traitements : Types Nourritures Traitements Bovin Porcin Avicole 61. Maladies fréquentes : - Bovin : - Porcin : - Avicole :

POLITIQUE 62. Etes - vous intéressé à la vie politique nationale ? OUI NON 63. Participation aux scrutins : - Député - Maire - Pdt de la République 64. Est-ce que vous pensez voter à la prochaine élection présidentielle ? OUI NON 65. Etes-vous membre d’un parti politique ? OUI NON

MIGRATION 66. Exode rural :  Parmi les membres de la famille, y en a - t - il un qui est déjà parti pour la ville ? OUI NON  Quelles ont - été les raisons ?

SUR LA CECAM 48. Quelles sont les raisons qui vous empêchent de s'intégrer à une institution de microfinance? - Peur de ne pas pouvoir rembourser - Absence d'hypothèque - Crainte d'endettement - Impossibilité d'épargne - Absence de projet ambitieux - Moyens suffisants - Autre (à préciser) 49. Avez vous déjà bénéficié d’une coopération avec des ONG sur ? - La formation sur l'agricole ou sur l'élevage - Les encadrements financiers techniques et financiers - La vulgarisation d'intrants agricoles - Autre (à préciser) viii 50. En cas de besoin financier, à quel prêteur auriez-vous recours ? - Famille - Amis - Usuriers - Banque 51. Quelles idées proposez-vous à la CECAM afin que vous soyez membre ? ………………………………………………………………………………………………… 52. Si vous aviez accès à un emprunt au niveau de la CECAM, quels seraient vos projets (concernant l'utilisation du crédit)? ………….……………………………………………………………………………………… 53. Vous êtes-vous déjà vous renseigné auprès des institutions de microfinance ? OUI NON Si oui, comment trouvez-vous les conditions imposées par la CECAM ? - Justes - Acceptables - Exigeantes - Aucune réponse 54. Peut-on espérer que vous seriez membre de la CECAM ? OUI NON 55. Pouvez-vous affirmer que la CECAM constitue une solution efficace pour le développement du monde rural ? - OUI - NON - Sans réponse Pourquoi ? …………………………………………………………………………………………………..

Guide d’entretien avec le Responsable de la CECAM

1. Historique de l’institution a) Date de création b) Fondateurs c) Bailleurs et partenaires d) Extension (zones de couverture) 2. Structure et organigramme de l’institution avec fonction de chaque service 3. Objectifs de l’institution a) Objectif général b) Objectifs spécifiques 4. Plans et programmes à suivre (actuels et futurs) 5. Différentes activités entreprises 6. Motifs du choix d’intervention dans une zone (critères d’implantation) 7. Caractéristiques de la population cible a) Associations – particuliers b) Citadins – Ruraux c) Catégories socioprofessionnelles (sexe, âge, profession, etc.) 8. Type de moyens de communication utilisés pour sensibiliser les gens 9. Conditions d’affiliation à la CECAM (càd pour devenir membre) 10. Les conditions et règles, a) Sur l’épargne (montant, taux d’intérêt, etc.) b) Sur l’emprunt (montant, remboursement, taux d’intérêt, hypothèque, etc.) c) Sur d’autres services 11. Contribution de CECAM dans le développement rural (sous quelle forme ?) a) Epargne et crédit (type : monétaire / en nature, quantité, etc.) b) Formations et encadrements c) Autres 12. Coopération de la CECAM avec la BNI – CA (explication plus profonde, si possible) 13. Suivi – évaluation a) Résultats attendus b) Résultats obtenus c) Bilan 14. Les raisons de la rupture du contrat ? 15. L’assiduité des clients (dépôt, remboursement, etc.)

ix 16. Points forts / potentialités de la CECAM par rapport aux autres IMF 17. Limites, problèmes et difficultés au sein de la CECAM 18. Les impacts de l’intervention de la CECAM dans le développement rural a) Impacts positifs (avec exemple concret) b) Impacts négatifs (avec exemple concret) 19. Conditions indispensables pour que la coopération entre la CECAM et les paysans réussissent. a) Pour la CECAM b) Pour les paysans 20. Vision sur le monde rural et la mentalité des paysans de Vakinankaratra 21. Données statistiques et documents

Guide d'entretien avec le Responsable de l'association FI.FA.TA

1. Historique de l'association a) Date de création b) Fondateurs c) Zones d'intervention d) Evolution 2. Bailleurs et partenaires 3. Membres a) Qui ? b) Catégories socioprofessionnelles 4. Conditions d'accès à l'association 5. Objectifs de l'association a) Objectif général b) Objectifs spécifiques 6. Plans et programmes 7. Activités entreprises 8. Structure et organigramme 9. Organisation de l'association a) Statut et règles b) Rôles et fonction des membres Ex. participation financière et autre 10. Avantages des membres 11. Problèmes et difficultés rencontrés par l'association 12. Facteurs du blocage du développement rural 13. Vision concernant la mentalité des paysans de Vakinankaratra 14. Solutions proposées pour améliorer la condition paysanne 15. Données statistiques et documents

x

Annexe 2 : LA POLITIQUE DE MISE EN ŒUVRE EN MATIERE DE MICROFINANCE A MADAGASCAR

I. LE PROJET DE MICROFINANCE Le projet a démarré en novembre 1999 et s’est clôturé en octobre 2004. Il s’agit d’un projet financé par la Banque Mondiale dont la totalité du crédit s’élève à16,4 millions US$ ou 106 milliards FMG avec un montant décaissé de 6,15 millions US$ (36 milliards FMG) et une contrepartie gouvernementale de11,7 milliards FMG (incluant les taxes). 1) Approche et objectifs du projet : a) L'approche du projet : Le projet est géré par une Association privée à but non lucratif régie par la Loi 60 133 et déclarée d'utilité publique par décret n°99 249 du 08 avril 1999, dénommée: « Agence d'Exécution du Projet MicroFinance » ou AGEPMF. Il s'agit d'un Prêt Programme Evolutif (APE) de 15 ans, divisé en 3 phases de 5 ans chacune dont le projet présenté ici constitue la première phase (1999 - 2004). La phase I couvrira la consolidation des Mutuelles d'Epargne et de Crédit « MEC » en élargissant leur couverture dans leurs zones de compétence et, si possible, en étendant leur clientèle à d'autres zones afin que l'échelle de leurs activités et la structure de leur coûts leur permettent d'être viables à terme. La phase II couvrira également la mise en œuvre du programme de formation en matière de microfinance à Madagascar. La phase III appuiera la fédération des réseaux de MEC et leur transformation en institutions financières à part entière, capables de fonctionner de manière autonome. Le programme couvrira des régions comptant approximativement 5 millions d'habitants (sur une population totale de 15 millions d'habitants) et, à l'achèvement de l'ensemble de ses phases, profitera directement à environ 117 000 ménages (soit 587 000 personnes). b) Objectifs du projet : Ce projet de microfinance visait à :  Améliorer les revenus et le niveau de vie des populations à faible revenu de Madagascar en leur offrant un accès accru à long terme à des services financiers de proximité, qui ont été pratiquement inexistants. Ce programme va appuyer l'établissement d'un cadre juridique et réglementaire approprié pour la microfinance et la mise en place d'institutions financières de proximité pérennes et viables.  Renforcer les institutions : il s'agit d'assurer la viabilité à long terme des Mutuelles d'Epargne et de Crédit (MEC) ayant pour vocation de servir les populations à faible revenu. 2) Les activités du projet : Le projet avait comme principales activités : - l’implantation et le développement des institutions de microfinance dans toutes les provinces de Madagascar ; - la fourniture, aux groupes défavorisés, de services financiers au niveau des réseaux de MEC, dans le cadre de programmes de promotion adaptés à leurs conditions ; - l’exécution d'étude de faisabilité dans les zones enclavées ; - le suivi et l’évaluation ainsi que la coordination des activités des institutions de microfinance financées et encadrées par l'AGEPMF ; - l’amélioration du cadre juridique des institutions de microfinance ; - le renforcement des compétences en matière de microfinance ; - la formulation d'un système de formation personnel de la microfinance, pour le développement de ce secteur, et des capacités de formation répondant aux besoins du marché dans ledit secteur ; et - la réalisation d'audits et d'études dans diverses domaines, à savoir : audits / évaluations techniques des réseaux de MEC encadrés par l'AGEPMF ; audits financiers externes des réseaux de MEC encadrés par l'AGEPMF ; étude visant à évaluer l'impact de la microfinance sur les bénéficiaires dans chacune des provinces où fonctionnent les réseaux de MEC ; études de faisabilité et autres activités de recherche participative destinées à identifier les régions touchées par la pauvreté, dans lesquelles les services de microfinance peuvent être valablement être offerts aux groupes défavorisés ; études xi concernant la faisabilité de transfert d'activités de microfinance de la BTM/BOA aux réseaux de MEC et l'établissement d'institutions de microfinance non mutualistes ; réalisation d'études sur des thèmes pertinents relatifs au secteur de la microfinance.

II. LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE A MADAGASCAR L'histoire de la microfinance comporte trois périodes distinctes : avant 1990, de 1990 à 1995 et 1996 à nos jours. Ainsi, l'origine de la microfinance à Madagascar remonte-t-elle à une douzaine d'années. Les défaillances du système bancaire en milieu rural ont favorisé la création des Institutions de MicroFinance (IMF) à partir de 1990 à Madagascar.  L'origine, avant 1990 : Aucune Institution de MicroFinance n'existait encore à cette époque. Néanmoins, la BTM, Banque Nationale depuis 1976 et reprise en 1999 par la Bank Of Africa (BOA) dans le cadre de sa privatisation, était la seule banque qui intervenait dans le secteur de la microfinance. Mais ses activités dans ce domaine étaient limitées à l'octroi de crédit au paysannat et n'atteignaient qu'une frange limitée de la population rurale. L'intervention de cette banque en faveur du secteur de la microfinance s'est toutefois maintenue après sa récente privatisation.  1990 - 1995 : phase d'émergence des IMF. L'émergence des IMF a été surtout favorisée par la conjugaison des interventions de trois entités : . les Bailleurs de fonds (Banque Mondiale, Union Européenne, Agence Française de Développement, Coopération Allemande, Inter-coopération Suisse, ...); . le Gouvernement au travers de sa politique en faveur de ce secteur avec le concours du financement de la Banque Mondiale à travers : + le Projet d’Exécution PATFR/ADMMEC jusqu’en 1997 + puis le Projet MicroFinance (PMF) pour une phase de deux ans 1998-1999 + et l’AGEPMF : GEstion du Programme MicroFinance planifié sur quinze ans dont le démarrage officiel a débuté en juin 1999; . les Agences d'Implantation et de Développement ou opérateurs techniques spécialisés qui ont assuré l'encadrement technique des IMF. Il s'agit entre autres de DID, FERT (Formation pour l'Epanouissement et le Renouveau de la Terre), IRAM, CIDR (Centre International de Développement Rural). Au cours de cette période, de nombreuses IMF, mutualistes ou non mutualistes, se sont créées à Madagascar. Les Institutions de Microfinance Mutualistes IMF qui se sont créées au cours de cette période sont les suivantes : - CECAM / FERT en 1993 dans la région du Vakinankaratra, - AECA / CIDR en 1990 dans la région de Marovoay, - OTIV / DID en 1994 dans la région de Toamasina et du Lac Alaotra - AdéFI (Action pour le Développement et le Financement des micro-entreprises) en 1995 à Antsirabe. - TIAVO / WOCCU en 1995 à Fianarantsoa (WOCCU étant l'opérateur qui a lancé l'implantation initiale du Réseau TIAVO. Il a été ensuite relayé par l'IRAM à partir de l'année 1999). OTIV/DID et CECAM/FERT constituent les deux plus grands réseaux dans cette catégorie tant en terme de volume d'activités que de couverture géographique. Dans la catégorie des Institutions de MicroFinance Non Mutualistes figurent: - SIPEM, qui a été créée en 1990 à Antananarivo. Son rayon d'action est limité à 30 Km. - VOLA MAHASOA / CIDR, créée en 1993 et implantée dans la partie Sud de l'Ile, à Tuléar. - APEM, créée en 1987, intervient par système de partenariat sur Antananarivo et Tuléar. - EAM, initiée sous forme de projet en 1990, transformée en Association de droit malgache en 1996, elle a acquis la pérennisation financière depuis la fin de l'année 1998. - CEM, la plus ancienne Institution Financière qui pratique le volet épargne orientée vers les populations ayant des bas revenus.

xii  Depuis 1996 : La phase de développement et de croissance Cette phase a été marquée par : . l'extension géographique et la consolidation des réseaux préexistants : - OTIV /DID : extension des activités avec l'ouverture de nouvelles caisses dans la zone périurbaine de la capitale Antananarivo et du Nord Est (SAVA) en 1996, puis dans la zone urbaine d'Antananarivo en 2000. - CECAM / FERT: une première extension de réseau a eu lieu à partir de 1996 dans les régions d'Amoron'i Mania, Vakinankaratra et Ivon'Imerina sur les Hautes Terres Centrales. Une deuxième extension en 1998 a permis au réseau de s'installer dans le Moyen Ouest (Bongolava et Itasy), le Nord Ouest (Sofia) et sur la Cote Ouest (Menabe). - TIAVO / IRAM : redynamisation du réseau avec l'arrivée du nouvel opérateur IRAM en 1999 et extension du réseau dans le Sud Est à Manakara et Farafangana. - AECA / CIDR : extension du Réseau AECA à Ambato Boeni en 1998. - EAM, Projet appuyé par PNUD/ BIT depuis 1990, s'est transformé en Association en 1996. A partir de 1999, EAM s'est érigée en Institution de MicroFinance Non Mutualiste. . la création de nouvelles Structures de la microfinance. Il s'agit principalement des pré-institutions de microfinance qui se sont créées mais qui n'appartiennent à aucune des deux catégories sus-citées et qui ne sont pas encore suffisamment structurées en tant que IMF. . la mise en place de la Cellule de Coordination Nationale de la MicroFinance (CNMF) et l'élaboration du Document de Stratégie National de MicroFinance (DSNMF). De concert avec tous les acteurs et intervenants du secteur, la Cellule de Coordination Nationale de MicroFinance (Entité rattachée au Ministère de l'Economie, des Finances et du Budget, mise en place en décembre 2003) a validé lors d'un atelier en Avril 2004 le Document de Stratégie Nationale de MicroFinance à Madagascar. Ce document a eu l'approbation du Gouvernement en juin 2004. Pour le DSNMF, il y a une nouvelle loi relative à l'activité et au contrôle des Institutions de MicroFinance. Il s'agit de la loi N° 2005-016 du 29 septembre 2005 dont le décret d'application est prévu sortir vers le mois de juin 2006. Remarque : Les IMF sont affiliées au sein de leurs Associations Professionnelles respectives, l’APIFM pour les Mutualistes et l’AIM pour les Non Mutualistes.

III. L’ASSOCIATION PROFESSIONNELLE DES INSTITUTIONS FINANCIERES MUTUALISTES (APIFM) 1) Définition : L’APIFM a été fondée le 12 mars 1998 par les principaux réseaux mutualistes d’épargne et de crédit de Madagascar afin de constituer leur structure de représentation professionnelle et de défense de leurs intérêts collectifs. Il s’agit d’une association professionnelle autonome de droit privé. Elle constitue à côté de l’Association Professionnelle des Banques, l’un des secteurs de l’Association Professionnelle des Etablissements de Crédit de Madagascar. 2) Vision et objectifs : L’association a pour objectifs :  d’œuvrer à la mise en place d’un environnement favorable au développement des Institutions Financières Mutualistes (IFM);  de promouvoir les contacts et les échanges entre les IFM et l’ensemble des intervenants du secteur de la microfinance ;  de partager les outils de professionnalisation ;  de gérer le risque et réguler la concurrence entre les IFM ; et  de contribuer à la réduction de la pauvreté par le développement d’Institutions Financières Mutualistes pérennes et professionnelles. 3) Missions et activités : Les missions et activités de l’APIFM consistent à assurer :  la représentation et le lobbying de la profession auprès des autorités, du secteur privé et des partenaires au développement ;  l’appui et le conseil à l’élaboration des dossiers d’agrément des IFM ; xiii  l’édition de notes d’information sur la législation et la réglementation applicable aux activités des IFM et les démarches et formalités administratives relatives à l’exercice de la profession ;  l’édition de guides techniques sur les normes prudentielles et les règles de gestion ;  la vulgarisation des principes mutualistes ;  la collecte et la communication des données statistiques sur les réseaux d’IFM ;  l’organisation de séminaires et ateliers de renforcement de capacités ainsi que la diffusion des meilleures pratiques en microfinance ;  la contribution à l’élaboration du cadre juridique et de supervision des activités de microfinance ;  le processus de codification des règles de déontologie de la profession ; et  la gestion du Centre de Documentation et d’Information.

IV. LA STRATEGIE NATIONALE DE MICROFINANCE (SNMF) La finalité de cette stratégie tend à avoir une vision commune des intervenants et à agir dans une même direction. L’un des objectifs de développement fixés par l’Etat consiste à favoriser l’accès à des services de microfinance viables et durables à une majorité des ménages pauvres ou à faibles revenus et des micro-entrepreneurs sur l’ensemble du territoire d’ici 2009, grâce à des Institutions de MicroFinance viables s’intégrant dans le système financier national. Pour atteindre cet objectif et suite à un processus participatif de tous les acteurs et intervenants du secteur de la microfinance, la cellule de Coordination Nationale de la MicroFinance (CNMF) – sous la tutelle de la Direction générale du trésor du Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB) – a élaboré en avril 2004, le Document de Stratégie Nationale de Microfinance (DSNMF) couvant la période 2004-2009. Ledit document a été approuvé en Conseil du Gouvernement le 15 juin 2004. Ce document est le résultat d’un diagnostic précis du secteur, de la fixation de choix réalistes et concertés, de la détermination d’objectifs opérationnels adéquats et de la définition claire des rôles et responsabilités des acteurs. 1) Vision et principes de base : La SNMF pose comme principale vision, la disposition d’un secteur de microfinance professionnel, viable et pérenne, intégré au système financier, diversifié et innovant, assurant une couverture satisfaisante de la demande du territoire et opérant dans un cadre légal, réglementaire, fiscal et institutionnel adapté et favorable ». Ainsi, ces quelques principes clés de base sont-ils à considérer pour mettre en œuvre le DSNMF :  Efficacité et pérennité sur la base d’accords liés aux performances pour toutes les actions d’appui financier et technique ;  Respect des options des IMF et de la conduite privée de leurs opérations en visant la viabilité et la pérennité, en inscrivant les relations contractuelles dans le cadre du renforcement de l’exécution de leurs plans d’affaires ;  S’appuyer d’abord sur les potentialités nationales tant au niveau des appuis techniques que des appuis financiers  Développer des synergies entre les différents intervenants ;  Durabilité et réplication notamment pour les produits d’innovation ; et  Recherche d’économie d’échelle par une mise en commun des efforts pour appuyer le secteur et développer des appuis profitables au plus grand nombre d’IMF.

2) Missions et axes stratégiques : a) Missions : Le DSNMF doit se charger de deux types de missions :  La première consiste à assurer : la coordination de la politique générale du Gouvernement en matière de microfinance ; la promotion du secteur ; l’évaluation des performances des programmes ; la cohérence et l’harmonisation des mesures prises et des interventions des pouvoirs publics avec la Stratégie Nationale de MicroFinance (SNMF) ; le secrétariat du Comité de Pilotage de la SNMF et la Gestion du Centre de Ressources et de base de données sur le secteur.  La seconde mission consiste à convoquer et à présider les rencontres sur le secteur, notamment celles des sous- groupes.

xiv b) Axes stratégiques : Trois axes stratégiques sont proposés et formulés en tant qu’objectifs spécifiques : a. Amélioration du cadre économique, légal et réglementaire pour un développement harmonieux et sécurisé du secteur.  Mettre en œuvre des politiques économiques favorisant le développement de la MicroFinance.  Réviser le cadre légal et réglementaire.  Adapter la surveillance et le contrôle du secteur. b. Offre viable et pérenne de produits et services adaptés, diversifiés et en augmentation, notamment dans les zones non encore couvertes par des IMF professionnelles.  IMF professionnelles.  Offre de produits et services financiers améliorée, diversifiée et étendue à des zones non encore couvertes.  IMF articulées avec les banques commerciales et/ou la banque centrale et progressivement intégrées aux marchés financiers. c. Organisation du cadre institutionnel de manière à permettre une bonne structuration du secteur, une coordination efficace du secteur et une conduite efficiente de la Stratégie Nationale de MicroFinance.  Renforcer la structuration de la profession.  Assurer une coordination efficace du secteur.  Gérer et conduire de manière efficiente la Stratégie Nationale de MicroFinance (SNMF) en concertation avec les autres stratégies de développement économique. 3) Résultats attendus : La SNMF attend trois types de résultats différents mais complémentaires depuis sa mise en œuvre (2004) jusqu'à son achèvement (2009). a) Impacts attendus de la mise en œuvre :  Réduction de la pauvreté ;  Atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement ;  Développement et consolidation des Moyennes et Petites Entreprises ; et  Promotion du secteur privé. b) Principaux résultats qualitatifs attendus :  Révision du cadre légal et réglementaire ;  Professionnalisation des IMF ;  Amélioration de la collecte de l’épargne ;  Meilleure coordination du secteur ;  Programmes de formation adaptés aux besoins des acteurs ;  Associations Professionnelles dynamiques ;  Plus grande articulation IMF/banques ; et  Intégration progressive des IMF au système financier national. a) Résultats quantitatifs estimés en 2009 :  600000 bénéficiaires ;  296000 emprunteurs actifs ;  120,6 milliards Ariary d’encours de crédit ;  47,2 milliards Ariary d’encours de dépôt ;  Taux d’emprunteurs potentiels : 15%.

xv Fig.1 : Points de repère en matière de microfinance.

Fin 2006 Décret d’application de la nouvelle loi

Sept 2005 Nouvelle loi de la microfinance N°2005-016 du sept 2005

Mars 2005 Table ronde des Bailleurs de Fonds du secteur

Oct. 2004 Mise en place du Comité de Pilotage de la mise en œuvre de la SNMF Juin 2004 DSNMF approuvé et validé par le Gouvernement

Avril 2004 Atelier de validation de la SNMF : approche participative (soixantaine de participants)

Août 2003 Diagnostic et états des lieux du secteur de la microfinance

xvi Nom : RASOLONJOHARY Prénoms : Manitriniony Vololonirina

Titre du mémoire : « La place du microfinancement dans le développement rural. Cas de la CECAM dans la Commune rurale d’Ambano – Antsirabe II. » Rubrique : Espace financier et développement rural Pagination : 65 Nombre de tableaux : 10 Nombre de graphiques : 02 Nombre de références bibliographiques : 63

Résumé

Dans le cadre du développement du monde rural, la mise en place de secteurs financiers accessibles à tous est un défi majeur que Madagascar se propose de relever. Il s'agit de réduire de façon significative la pauvreté de la population et d'atteindre une croissance économique forte et durable. La microfinance joue un rôle fondamental dans cette réduction de la pauvreté dans la mesure où elle permet aux couches de populations pauvres et à faibles revenus, ainsi qu'aux micros et petites entreprises, d'accéder à des ressources financières permettant de créer et de développer des activités génératrices de revenus.

Cette étude a été faite dans le but d’étudier le fonctionnement des Institutions de MicroFinance, notamment celui de la CECAM et d’émettre des réflexions sur l’utilité et l’efficacité du microfinancement. La problématique de base consiste à analyser les impacts du microfinancement sur le développement du monde rural, en particulier, de la Commune d’Ambano.

La Commune rurale d’Ambano est dotée de différentes potentialités économiques, sociales et culturelles lui permettant d’intégrer dans le processus de développement. Faute de moyens financiers et techniques, l’agriculture qui est l’activité principale de la Commune ne permet pas à la population d’améliorer son niveau de vie. Le microcrédit constitue un recours temporaire pour le financement des activités agricoles, mais son efficacité est limitée à cause des problèmes techniques et organisationnels.

Le système financier à Madagascar est défaillant et les impacts positifs des Mutuelles d’Epargne et de Crédit (MEC) restent invisibles. Il nécessite certaines restructurations afin d’être adapté au monde rural.

Mots clés : Monde rural, agriculture, paysans, éducation, santé, pauvreté, développement, institutions financières, microfinance, crédit, épargne. Directeur de mémoire : Professeur Noëline RAMANDIMBIARISON. Nombre de tirages : 05