NIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE

DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

MÉMOIRE DE MASTER 2

Politique laitière à partir de la crise sociopolitique de 2009 :

cas de la commune rurale d’, District d’ II

Présenté par : RANDRIAMIANTRARIVO Jean Aimé

Membres du jury :

Président : M. RAMANDIMBIARISON Jean Claude, Professeur émérite

Juge : M. ETIENNE Stefano Raherimalala, Maître de Conférences

Rapporteur : Mme. RAMANDIMBIARISON Noeline, Professeur titulaire

Année Universitaire : 2013 – 2014

Date de soutenance : 13 Avril 2015

POLITIQUE LAITIERE A PARTIR DE LA CRISE SOCIOPOLITIQUE DE 2009 : cas de la commune rurale

d’Andranomanelatra, District d’Antsirabe II

REMERCIEMENTS Je tiens à remercier :

Mon encadreur Pr Noeline RAMANDIMBIARISON

Monsieur RAKOTONIMANANA Lantomandimby Gabriel, maire de la commune rurale d’Andranomanelatra;

Madame RAMALANJAONA Vololoniaina, Directeur du FIFAMANOR,

Monsieur chef fokontany d’Andranomanelatra et les comités de ce Fokontany

Mes parents, mes proches et tous ceux qui ont apporté, de près ou de loin, leur contribution et leur soutien durant ce travail .Je leur adresse tous mes vifs remerciements et ma reconnaissance la plus sincère.

Du fond du cœur, je n’ai qu’un mot à dire : SINCERE REMERCIEMENT !

SOMMAIRE REMERCIEMENTS

INTRODUCTION GÉNÉRALE

1ère PARTIE : GÉNÉRALITÉS SUR LA FILIERE LAIT A

CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE CHAPITRE II : PRESENTATION DU LIEU D’ENQUETE

IIe PARTIE

CHAPITRE III : DYNAMIQUE TERRITORIALE DANS LA REGION D’ANTSIRABE CHAPITRE IV : ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES PENDANT NOTRE TERRAIN

IIIème PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE

CHAPITRE V : LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA PRODUCTION LAITIERE CHAPITRE VI : ANALYSE SUR LA CONFUSION DES LOGIQUES SOCIALES AUTOUR DE CETTE POLITIQUE LAITIÈRE

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIÈRES ANNEXES

1

INTRODUCTION GENERALE 1) Cadre global :

Selon le Congrès de Genève de 1910, le lait est le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d’une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée. Il doit être recueilli proprement et ne pas contenir de colostrum.

Le lait et les produits laitiers tels que le beurre, yaourt, crème sont de très grande valeur nutritive en raison de leur richesse en protéines, en calcium et en vitamines. La fabrication et les techniques des produits laitiers nécessitent toute une organisation économique et domestique : les femmes traient les femelles des espèces qu’elles élèvent (vache, yak, brebis, chèvre, jument ou chamelle) en fonction du milieu écologique, stockent le lait, le font chauffer et le transforment. Elles détiennent le savoir-faire de fabrication artisanale des produits dérivés du lait. Les produits laitiers constituent une catégorie d’aliments porteurs de valeurs, de symboles culturels et identitaires en lien avec un passé historique emblématique. Nous partirons des aspects sociologiques, culturels et historiques de la consommation des produits laitiers. Nous étudierons le lait de vache dans tous ses états.

Cadre national

La région de fait partie des zones à fort potentiel de production laitière de Madagascar. Avant l’éclatement de la crise politique de 2009, le marché laitier était maîtrisé en grande partie par les deux grandes usines de transformation TIKO (Tena Izy Ka Omeko) et SOCOLAIT. Pour des raisons disons politiques, la société TIKO a arrêté la collecte, tandis que SOCOLAIT affrontait un problème interne conduisant à son retrait dans la collecte auprès des éleveurs quelques mois plus tard. Des études ont été effectuées, d’une part par des étudiants en fin de cycle ESSA (Ecole Supérieure en Sciences Agronomiques) en 2009 (URP/SCRID) et d’autre part, avec un rapport établi par le projet Land O’Lakes en 2008 sur la commercialisation de lait et produits laitiers dans la région de Vakinankaratra. Un atelier a été fait récemment le 22 et 23 décembre 2014 à l’Imperial Hotel à Antsirabe concernant la filière lait dans la région du Vakinankaratra. Les informations recueillies à l’aide de ces documentations et de cet atelier ont permis d’abord d’avoir une base de référence sur la structure du circuit précédant la crise politique de 2009 et ensuite sur le choix des zones d’enquêtes dont la commune rurale d’Andranomanelatra et enfin de voir les retombées socio- 2

économiques des exploitations laitières après l’emprise du monopole effectuée avant l’année 2008.

2) Choix du thème

Politique laitière à partir de 2009 dans la commune rurale d’Andranomanelatra, District d’Antsirabe II, Région Vakinankaratra. Tel est le thème que nous avons choisi. Un sujet qu’on peut classer à la fois dans la rubrique sociologie de l’alimentation et sociologie du développement.

L’importance théorique de la filière lait, d’une part, le fait que ce secteur d’activité n’a pas encore fait ses preuves à Madagascar en matière de développement de la zone productrice et de la retombée socioéconomique après 2008 , d’autre part, nous ont conduit à choisir le sujet.

La proximité d’Andranomanelatra par rapport à la ville d’Antsirabe, rendant le déplacement plus facile et moins coûteux nous a conduit à la choisir comme lieu d’investigation. Andranomanelatra se trouve à 16km d’Antsirabe et est accessible par tous les moyens de locomotion et on y trouve à la fois les activités rurales et urbaines.

Mais malgré cette proximité de la ville, celle-ci présente d’une manière significative certaines problématiques caractéristiques des communes rurales de Madagascar comme le problème de développement local et de l’entrepreneuriat.

Et surtout et non pas des moindres, en tant qu’originaire de la région du Vakinankaratra et un habitant de la commune rurale d’Andranomanelatra, il est temps maintenant pour nous de voir les réalités existantes dans notre localité. Lors de la préparation des mémoires de licence et de maitrise, nous avons fait notre étude dans la commune de la zone périphérique d’Antananarivo. Pour l’obtention de notre diplôme en Master 2, il est préférable d’entamer des études dans notre commune, nous sommes redevables envers sa population et la communauté locale et c’est pour cette redevabilité sociale que nous avons choisi le thème et le terrain de notre recherche.

3) Problématique :

La place de la politique laitière dans le développement local et l’entrepreneuriat à Madagascar. 3

4) Objectifs :

Notre objectif général consiste à identifier la place actuelle de la filière lait dans la commune rurale d’Andranomanelatra. Quant aux objectifs spécifiques, il s’agit d’abord de décrire ce que la production des produits laitiers apporte au développement de la commune, ensuite de voir la naissance et l’évolution de l’entrepreneuriat dans le domaine de la production laitière, et enfin d’évaluer l’aptitude des éleveurs, des collecteurs et des transformateurs dans la filière lait après 2008.

5) Hypothèses :

On peut supposer que malgré la crise sociopolitique à partir de 2009, le nombre de petits entrepreneurs dans la filière lait dans la commune rurale d’Andranomanelatra se sont multipliés, ce qui engendre des conséquences socio-économiques positives après l’emprise du monopole d’avant 2008 et pourrait contribuer aussi au développement de la commune.

Par ailleurs, la maîtrise de la transformation et le mode de conservation du lait par les éleveurs constitueront un facteur du développement de l’entrepreneuriat et notamment de l’exploitation laitière dans cette commune.

6) Méthode :

Méthode sociologique avec une approche tendant à une méthodologie compréhensive pour pouvoir expliquer la théorie de Pierre Bourdieu selon laquelle « expliquer c’est comprendre » ; nous proposons d’interpréter le sens visé par les acteurs dans leur activité sociale.

7) Méthodologie

Les techniques de recherche :

- Documentation

Depuis le mois de décembre 2013, nous nous sommes procuré plusieurs documents notamment auprès de ROVA, la Bibliothèque Universitaire d’Antananarivo, le Centre d’Etudes et de Recherche en Sociologie (CERS), ainsi que divers documents sur la politique laitière et les rapports d’activités (2007 à 2014) au sein du FIFAMANOR et les données sur la commune rurale d’Andranomanelatra. 4

- Entretiens

Le 5 janvier, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec le maire de la commune rurale d’, concernant le développement de la commune, et surtout la production laitière.

Nous nous sommes également entretenus avec le responsable de l’élevage au sein du FIFAMANOR à ARMOR pour collecter des donnés concernant l’élevage.

- Enquêtes

Les enquêtes ont été effectuées auprès des éleveurs et des collecteurs dans quelques Fokontany de la commune rurale d’Andranomanelatra.

- Les techniques d’échantillonnage :

Nous avons opté pour la méthode probabiliste. Comme l’objet de notre étude concerne la politique laitière à partir de 2009, cette caractéristique a orienté notre choix de l’échantillon, c’est- à -dire que notre intervention va être axée sur les éleveurs, les collecteurs ainsi que le responsable de l’élevage de la vache laitière à Andranomanelatra plus précisément à Armor, et sur des personnes disposant de fermes ou de points de collecte. Nous avons demandé aux responsables du FIFAMANOR de nous fournir des données statistiques, et c’est à partir de celles- ci que nous avons pu identifier et élaborer notre échantillon.

Tableau n°01 : Caractéristiques des échantillons

Le tableau suivant indique le nombre d’acteurs enquêtés.

Fokontany Eleveurs Collecteurs Transformateurs Total artisanaux, Soamahavoky 16 1 2 19 Tsaravavaka 7 2 4 13 Tsaramody 5 0 1 06 Total 28 3 7 38

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8) Limites de la recherche

Notre démarche de recherche se présente comme suit : le pré-terrain a été effectué au mois de décembre 2013, ensuite, nous avons procédé à la formulation des questionnaires et à leurs décodages. La descente sur le terrain a été effectuée au mois de décembre 2014 et au mois de janvier 2015. Les problèmes liés à notre investigation étaient la fermeture de l’usine Tiko et le facteur temporel nous contraignent dans la réalisation de notre étude. Or, le champ d’investigation est la Commune Rurale d’Andranomanelatra et l’usine Tiko Tia s’implante dans cette localité. C’est un handicap pour notre recherche de ne pas obtenir des résultats dans cette usine car notre étude est axée sur la politique laitière après la crise politique de 2009.

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Le mémoire sera constitué de trois parties :

Dans la première partie, on trouvera le cadre théorique et la présentation du lieu d’enquête.

La deuxième partie répond à la nécessité d’interpréter et de fonder l’analyse sur des données réelles issues des documentations, des entretiens ainsi que des enquêtes de terrain.

Dans la troisième partie, nous nous pencherons sur les éléments susceptibles de contribuer au renforcement des connaissances autour du même phénomène et bien évidemment des perspectives.

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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE Trois sections seront présentées afin d’avoir un aperçu sur le thème. Primo, nous allons voir quelques notions sur la filière lait à Andranomanelatra et à Madagascar en général. Secundo, nous allons voir l’entrepreneuriat en terme laitier dans la région d’Antsirabe et d’Andranomanelatra. Tertio, nous allons présenter le lieu d’enquête.

Section 1 : Quelques notions sur la filière lait à Madagascar et plus particulièrement Andranommanelatra

§ I- La filière lait 1 I- DESCRIPTION DE LA FILIÈRE

A. Bref historique a) Période précoloniale. En 1840, les reproducteurs de race laitière garonnaise, bordelaise et bretonne ont été introduits par Jean Laborde des reproducteurs de race laitière et croisés avec des zébus malgaches donnant naissance aux races « Rana ».

b) Période coloniale Les colons se sont installés à Madagascar, notamment autour d’Antananarivo et Antsirabe et dans le Moyen-Ouest, on a ainsi introduit différentes races plus performantes (Française Frisonne Pie Noire, Montbéliarde …).Ensuite, il y a eu la mise en place des centres de recherche zootechnique et vétérinaire (Kianjasoa…).

c) 1962 En 1962, Madagascar a mis en place le Bureau Central Laitier (BCL) pour favoriser la création et le développement de l’économie laitière. Le CNIA (Centre National d’Insémination Artificielle) a été créé avec 2 fermes (Anosimasina et Kianjasoa) et 14 sous-centres (contre 5 actuellement).

d) 1972 Suivant l’accord entre NORAD et l’Etat Malgache, on a mise en place FIFAMANOR (FIompiana FAmbolena Malagasy NORveziana2).Ceci marque le début de l’Insémination Artificielle (IA) payante.

1 Filière Lait Fiche n° 202 2 Projet malgache norvégien de développement de l’élevage et de l‘agriculture. 8

e) 1985-1991 Le projet ROMANOR (ROnono Malagasy NORveziana3) a été mise en oeuvre en vue du développement de la production laitière notamment la vulgarisation dans la région de Manjakandriana et d’ et la collecte et la transformation dans la région du Vakinankaratra.

f) 1992 Le PSE (Programme Sectoriel Elevage) a été lancé et il y a création de ROMA3 4 (vulgarisation au sein du Triangle Laitier) et ROMINCO 5 (transformation et commercialisation). Par ailleurs, on met en place le Fonds de Promotion de l’Elevage dans le cadre des appuis aux organisations de producteurs, en vue de financer l’acquisition de matériels pour la collecte et la transformation laitière.

2- Le milieu naturel De par son climat diversifié, ses vastes étendues de savanes et sa population composée à 71% de ruraux, Madagascar dispose de fortes potentialités pour l’élevage bovin6 :

D’abord, les Hautes terres malgaches ont l’avantage d’avoir un climat tropical de haute altitude relativement frais7. Ensuite, elle possède un vaste pâturage de 37 158 000 ha, en dégradation certes, mais apte à se régénérer et à évoluer pour permettre un mode d’exploitation intensif, moyennant des mesures efficaces ; et enfin il y a le Triangle Laitier, une aire géographique comprise entre Tsiroanomandidy (Moyen-Ouest), Manjakandriana (Est) et Ambalavao Tsienimparihy (Sud), où toutes les activités d’intensification de l’élevage laitier se sont opérées8. En dehors du Triangle Laitier et de quelques zones en périphérie des grandes agglomérations, l’élevage bovin reste principalement extensif, et la traite effectuée occasionnellement9.

3 Projet malgache norvégien de développement laitier 4 ROnono MAlagasy (Lait malgache). 5 ROnono Malagasy INdustrie et COmmerce 6 5 10 364 000 têtes en 1999, 7 646 227 bovins recensés en 2001. 7Climat chaud et humide des zones littorales peu favorable. Début élevage laitier à Toamasina, Mahajanga

8 La région du Vakinankaratra, région laitière par excellence, constitue le petit Triangle Laitier 9 Le lait de vache de zébu est certes très riche en éléments nutritifs mais la race est peu lactifère. 9

3. Les techniques et la production 3-1) Systèmes de production

Il existe plusieurs systèmes de production dont le système extensif, semi extensif, semi intensif et intensif, qui se différencient suivant la race et le type de reproduction utilisés, l’alimentation, l’hygiène et la protection sanitaire appliquée. Les statistiques ci-après concernent la seule région du Vakinankaratra.

a) Race et cheptel : en 2002, 19 224 vaches laitières ont été recensées dont 47% croisées PRN, 17% races pures PRN et 36% zébus ou croisés non identifiés. • Reproduction : saillie naturelle assurée par un taureau laitier (taureau du propriétaire ou d’un particulier ou d’une station de monte), recours éventuel à l’insémination artificielle10. a-1 - Elevage semi intensif

L’élevage semi-intensif est pratiqué par 90% des producteurs laitiers et est caractérisé ainsi :

- Race : essentiellement de race Rana et métisse à divers degrés de sang (1/4, 1/2 ou 3/4 de sang) issus du croisement Rana X race laitière11.

- Alimentation : apportée par l’éleveur, l’alimentation consiste en des fourrages provenant de la cueillette sur les digues, bas-fonds, bordures des cours d’eau, etc. Par ailleurs, il y a aussi les cultures fourragères embryonnaires et les compléments en concentré composés de son, manioc et poudre d’os. Le reste est brouté par la vache au pâturage pendant une partie de la journée.

- Hygiène et santé : Les mesures d’hygiène des locaux et de la traite sont encore mal appliquées.

a-.2 Elevage intensif

Pour ce système d’élevage, on pratique des techniques modernes :

• Race et cheptel : de race pure ou 7/8 de sang au minimum dont : FFPN, PRN, Normande, Holstein, Prim’ Holstein.

10 En 2003, quelque 21 000 doses d’Insémination Artificielle (IA), principalement de souches PRN et Holstein.

11 . FFPN, Normande, Brune des Alpes, Pie Rouge Norvégienne (PRN), Montbéliardes, Holstein… 10

• Reproduction : par insémination artificielle exclusivement12 (70 à 75% de réussite).

• Alimentation : 60% des dépenses sont dans la production laitière. L’affouragement est assuré par les récoltes des cultures fourragères13et complément de provende complète.

• Hygiène et santé : la conduite d’élevage est conforme aux principes de l’hygiène (hygiène de la traite et douche détiqueur) et les étables sont en dur…

II- Les acteurs de la filière Mis à part FIFAMANOR, l’ensemble de la filière lait est dominé par le secteur privé.

A- Au niveau de l’approvisionnement Voici les principaux acteurs au niveau de l’approvisionnement :

• Multiplicateurs de géniteurs laitiers : FIFAMANOR, CFP Bevalala, La Hutte Canadienne, TIKO-Farm, etc.

• Distributeurs d’intrants vétérinaires : IMVAVET, AGRICO, AGRIVET, TECHNOFARM, ACM, l’Eleveur…

• Producteurs et/ou distributeurs de provendes et d’aliments concentrés : TIKO FEED MILL, ROVA, SABMA ; les détaillants de plus ou moins grande importance…

B- Au niveau production Pour la région du Vakinankaratra, IPROVA 14 a recensé quelque 12 000 éleveurs possédant 37 300 VL (dont 20 500 de race PRN), soit 3 VL par éleveur en moyenne.

Par ailleurs, 70% des éleveurs et producteurs étant concentrés dans le Vakinankaratra, on peut estimer à 17 000 le nombre total d’éleveurs et à 53 300 les VL.

Il existe aussi de grandes fermes comme TIKO Farm15, La Hutte Canadienne, CFP Bevalala, Ferme École Tombontsoa…

12 Toutes les grandes fermes (Bevalala, la Hutte Canadienne, TIKO Farm, etc.). 13 Fourrages pérennes (Pennisetum). Surface fourragère globale estimée à 2 158 ha, insuffisante pour le cheptel laitier.

14 Etude effectuée dans le cadre de la Politique de Développement Laitier, Juillet 2003. 15 Antsirabe, Antsiranana et Mahajanga. 11

C- Au niveau transformation On entend ici par transformation du lait la pasteurisation, la fabrication de yaourt, de beurre et de fromage…

Dans la région Vakinankaratra ,il existe de grandes unités comme TIKO, SOCOLAIT, ROMINCO 16 ,mais aussi des moyennes et petites unités (LATI, TELINA, FOFIAF Ambatolampy) ainsi que des artisans (SPRING, TOMBONTSOA) ;

En Imerina central, il y a des moyennes et petites unités notamment La Hutte Canadienne, Ferme du ROVA, CFP Bevalala, Fromagerie d’Ambatomanga, FIVATSY…) ainsi que plusieurs micros unités informelles, souvent de tradition familiale17, éparpillées dans le Triangle Laitier…

Quant aux autres régions, les fabricants de "yaourts maison"18 prolifèrent.

1. Au niveau commercialisation Il existe deux circuits :

• Circuit lait frais

Les éleveurs organisés ou individuels vendent directement leur produit sur le marché ou aux collecteurs/trayeurs19ou aux industries. Les grandes fermes livrent directement leurs produits sur le marché

• Circuit lait transformé et dérivés (y compris lait pasteurisé)

Les éleveurs organisés ou individuels, à la fois transformateurs, livrent leurs produits aux détaillants. Les collecteurs livrent le produit collecté aux industries et artisans transformateurs artisanaux. Les grandes fermes, à la fois transformateurs, livrent leurs produits aux grossistes et détaillants.

16 En veilleuse depuis 1999. 17 A signaler Fromagerie Rafilipo d’Andraikiba, depuis plusieurs générations. 18 Retard de certaines régions (Fianarantsoa), dû à l’absence d’opérateurs qui collectent ou transforment le lait. 19 Dont les fameux "trayeurs-cyclistes", en bi- ou motocyclettes. 12

2- Les structures et modes d’organisation a- Recherche et formation Au niveau de la recherche, FIFAMANOR (Centre ARMOR) et FOFIFA / DRZV travaillent sur l’amélioration génétique, les cultures fourragères20, l’alimentation…

Quant à la formation, il existe plusieurs écoles qui proposent des études en matière d’agronomie et de zootechnique, notamment ESSA, EPSA, EASTA.

FIFAMANOR, CFP Bevalala, Ferme Ecole TOMBONTSOA, quant à eux, offrent des formations sur la conduite d’élevage, les cultures fourragères…

Section 2- POLITIQUE DE LA FILIERE

§I- Enoncé de la politique21 La politique consiste à contribuer à la réduction de la pauvreté par la diversification des activités génératrices de revenus avec l’élevage laitier et à l’amélioration du régime alimentaire par l’augmentation de la consommation de produits laitiers.

A- Principaux objectifs Le premier objectif est d’augmenter la productivité et la production laitière. Ensuite d’augmenter de 50% la consommation moyenne nationale, de 5 kg/hab./an à 7,5kg/hab./an en 5 ans. Aussi, il faut réduire le déficit commercial en produits laitiers et par la suite intégrer la dimension environnementale dans une optique de développement durable.

B- Axes stratégiques D’abord, il s’agit d’améliorer le cadre juridique et réglementaire de la filière, ensuite de structurer la filière. Par ailleurs, il faut une intensification raisonnée c’est-à-dire : augmentation de l’offre en VL améliorées, amélioration de l’organisation de la collecte, augmentation de la consommation et sensibilisation et responsabilisation des acteurs à la dimension environnementale. Enfin, le dernier axe stratégique est de réduire les volumes de produits laitiers importés.

C- Actions à entreprendre 1- Etudes Mis à part l’importance du secteur informel dans le Triangle Laitier, il y a la production laitière péri urbaines, hors Triangle Laitier. Ensuite la consommation de lait et de produits

20 Réalisation de 1 615 ha de cultures fourragères par les associations encadrées par FIFAMANOR 21 MAEP UPDR – OCEAN CONSULTANT Nom du fichier: 202 Filière Lait.DOC Mise à jour : Juillet 2004 13 laitiers et enfin l’adoption de textes régissant la concurrence, l’accès à la propriété foncière, les normes, la qualité et l’organisation des contrôles.

2- Au niveau structuration et organisation de la filière Il s’agit de créer le "Dairy Board" afin de redynamiser les interprofessions. Par ailleurs, il faut rendre effectif le prélèvement de taxes para fiscales22 afin de constituer le fonds de développement de la filière et appuyer l’ensemble de l’interprofession (nationale, inter régionale et locale).

3- Au niveau production Il est essentiel de prendre des mesures appropriées pour augmenter l’offre en VL sélectionnées et de développer et vulgariser des systèmes à la portée du paysan éleveur lui permettant d’améliorer l’alimentation de son cheptel.

Il s’agit ensuite d’augmenter la capacité technique de l’éleveur c’est-à-dire calcul de rations, utilisation rationnelle des produits disponibles….

Par ailleurs, il faut améliorer la couverture sanitaire qui est d’augmenter le nombre de mandataires et cabinets vétérinaires, des agents vaccinateurs et inséminateurs….

Enfin, intensifier les cultures fourragères (graminées et arbustes fourragers, Leucaena…) mais aussi prendre des mesures de protection environnementale qui est de protéger et entretenir le pâturage naturel de manière agrobiologique, former et éduquer les acteurs en matière environnementale…

4- Au niveau recherche et amélioration génétique Il s’agit essentiellement de doter la recherche-développement de moyens suffisants pour mener des essais d’introduction et d’adaptation de nouvelles races de VL, d’obtenir des espèces et variétés fourragères adaptées aux régions hors Triangle Laitier et de développer des systèmes appropriés d’amélioration des pâturages naturels.

Pour l’amélioration génétique, il s’agit de réhabiliter et renforcer les sous-centres, postes d’Insémination Artificielle et stations de monte, mais aussi d’importer éventuellement des géniteurs en respectant les règlements en vigueur et mettre en place le livre généalogique.

22 35% valeurs des produits laitiers importés.

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5- Au niveau de la commercialisation Il s’agit d’organiser la filière pour éviter la trop grande distorsion entre prix au producteur et au consommateur1.Ensuite de multiplier les centres de collecte et réhabiliter et entretenir les pistes laitières. Enfin, il est essentiel d’appuyer les artisans fabricants de matériels utiles à la filière.

6- Au niveau de la transformation Quant à la transformation, il s’agit de diffuser la technique de conservation du lait c’est-à-dire utiliser la technique lactopéroxydase et ensuite renforcer les unités de transformation

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CHAPITRE II- PRESENTATION DU LIEU D’ENQUETE Section 1 : Situation administrative

§ I - Situation géographique A) Localisation La Commune Rurale d’Andranomanelatra fait partie du District d’Antsirabe.II, dans la Région du Vakinankaratra. La Commune est entourée au Nord par la Commune Rurale d’, à l’Est, par la Commune Rurale d’, au Sud-ouest, par la Ville d’Antsirabe, et à l’Ouest, par la Commune Rurale d’. Quatorze Fokontany constituent cette Commune d’Andranomanelatra, dont Amberobe, Ambohimandroso, Ambolotsararano, Antanetibe Toavala, Morarano, Tsaramandroso Gara, Tsaramandroso Soamahavoky, Tsarazazamandimby, Fandrindrano Manaovasoa, Bemasoandro Anosimboahangy, Morafeno Fiadanana, Andranomanelatra, Miarinarivo Bemololo, Tsaravavaka. La Commune s’étend sur 164 Km² et la route nationale 7 reliant la capitale à la partie sud de l’île traverse Andranomanelatra. Il en est de même pour le chemin de fer ralliant Antananarivo, à la ville d’Antsirabe. A cela s’ajoute la route interprovinciale, intercommunale et communale. B) La démographie : La Commune d’Andranomanelatra est relativement peuplée, en partie, en sa qualité de zone suburbaine. En 2013, le recensement a avancé le chiffre 37 968 pour sa population totale, avec un pourcentage de 52,14 de femmes. La répartition par âge de la population indique une population jeune et constituante une énorme potentialité humaine.

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Tableau N°02 : Répartition par âge et par sexe de la population dans la Commune Rurale d’Andranomanelatra :

0 à 5 ans 6 à 17 ans 18 à 60 ans 60 ans et + TOTAL FOKONTANY M F M F M F M F M F AMBEROBE 199 198 651 642 621 624 84 88 1555 1552 AMBOHIMAND 142 144 201 219 146 150 16 15 505 528 ROSO AMBOLOTSARA 230 287 750 747 428 448 39 43 1447 1525 RANO ANDRANOMAN 128 247 1059 1110 537 611 81 100 1805 2068 ELATRA ANOSIMBOAHA 199 243 234 271 251 268 30 37 714 819 NGY ANTANETIBE 365 402 507 525 552 568 62 71 1486 1566 TOAVALA MIARINARIVO 49 51 275 320 474 464 46 51 844 886 BEMOLOLO MORARANO 60 58 268 297 340 240 20 19 688 614 EST MORAFENO 143 237 169 212 184 380 30 46 526 875 FIADANANA FANDRINDRAN 481 607 706 780 542 677 212 80 1941 2144 O TSARAMANDR 203 162 619 598 557 561 147 123 1526 1444 OSO GARA SOAMAHAVOK 196 206 535 548 640 671 66 74 1437 1499 Y TSARAVAVAKA 872 920 1215 1239 820 1269 184 230 3091 3658 TSARAZAZAMA 139 148 218 212 216 222 33 37 606 619 NDIMBY TOTAL 3406 3910 7407 7720 6308 7153 1050 1014 1817 1979 GENERAL 1 7 7316 15127 13461 2064 37968 Source : Commune rurale d’Andranomanelatra, 2013 ; collecté Décembre 2014

Les mouvements migratoires ne sont pas importants et concernent seulement les ressortissants des familles nombreuses à l’étroit sur leurs terres. Un pourcentage notable de la population active participe aussi à faire tourner les nombreuses usines de la région d’Antsirabe.

§ II - Historique de la population L’ethnie dominante dans la Commune est le Merina. Les principales pratiques ancestrales qui ont résisté aux temps et encore respectées jusqu’à présent sont le famadihana 17 et le famorana. Les habitants de la commune attachent une importante aux traditions, reflétées par l’importance accordée aux prescriptions et manières copiées aux anciens tants pour l’économie que pour le social. Sans pour autant présenter d’ambivalence, le christianisme est la religion dominante dans la région, comme : Le catholicisme, le protestantisme, Jesosy Mamonjy, FTMTA, Apôstolika. Chaque Fokontany possède au moins une église ou temple sauf à Tsarazazamandimby et Morarano. En tout, il y en a 31 dans toute la Commune avec les pullulements des sectes comme Rhema, Le témoin de Jehovah, Ara-pilazantsara, Jesosy Mamonjy, le pentecotiste mitambatra, Adventista, FMTA, et l’Apocalypse. Le comportement de la population est vu à travers la célébration rituelle et culturelle par rapport à leur utilisation des ressources (sol, eau, forêt). La majorité de la population pratique le Famadihana et le Famorana. Tableau n°03 : Répartition des infrastructures religieuses par Fokontany

FOKONTANY NOMBRE D’EGLISES Ambohimandroso 1 Ambolotsararano 1 Antanetibe Toavala 2 Tsaramandroso Gara 1 Amberobe 2 Tsaramandroso Soamahavoky 3 Tsarazazamandimby - Anosimboahangy 3 Fandrindrano Manaovasoa 2 Andranomanelatra 8 Miarinarivo Bemololo 2 Morafeno Fiadanana 1 Tsaravavaka 5 Morarano -

TOTAL……………………. 31 Source : Commune rurale d’Andranomanelatra, 2014

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Section 2 : LES INFRASTRUCTURES EXISTANTES § I - Le réseau routier : La route nationale 7 passe par Andranomanelatra sur une longueur de 6 Km. En plus, 2 routes interprovinciales de 10 Km de long et 3 routes de type intercommunal de 22 Km sillonnent la Commune. Des routes communales, plus nombreuses la traversent sur près de 40 Km. Ces dernières sont en mauvais état surtout en saison de pluie et rendent la circulation de biens et personnes difficile. Le chemin de fer reliant Antsirabe à la Capitale constitue aussi une voie de desserte de la Commune, avec une gare à Andranomanelatra. Le terrain d’aviation d’Antsirabe se situe aussi à l’intérieur du territoire de la Commune. § II - Electricité et eau potable : Le chef-lieu de la Commune dispose d’un réseau de distribution de l’eau gérée par RANOVELONA, et de l’électricité de la JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) du fait de la présence des usines et autres unités de transformation dont le fonctionnement requiert ces infrastructures. Une ligne de haute tension passe par Andranomanelatra mais l’électrification rurale n’est pas satisfaisante au niveau du Fokontany. Seules quelques habitations du chef-lieu de la Commune et 3 Fokontany en jouissent. Il n’y a pas d’adduction d’eau potable dans les 12 Fokontany, malgré la présence d’eau potable de Ranovelona dont l’extension pour toute la Commune était prévue en 2012. § III- Communications : La presse écrite n’existe pas encore. Les stations privées de la ville d’Antsirabe : Radio RTA, HAJA émettent jusqu’à Andranomanelatra. En plus, la Radio Nationale et six Radio FM peuvent être captées. Les chaînes de Télévision : TVM, RTA, Dream’in, Tv Plus, VIVA sont captées convenablement à l’intérieur de la Commune. § IV - Télécommunications : Existence de publiphones de TELMA dans la Commune Existence de pylônes TELMA-CELTEL-ORANGE, dans la Commune. La population utilise beaucoup le Téléphone mobile de ces 3 opérateurs. Divers bâtiments administratifs et salles à usage multiple comme le Tranompokonolona sont à la disposition de la population de la commune. Un marché assez important permet d’effectuer des échanges économiques. 19

Les infrastructures hydro agricoles sont fonctionnelles mais ne suffisent pas et n’autorisent donc pas d’extension notable. Les périmètres irrigués couvrent 1342 ha dans 8 Fokontany. Les huit retenues d’eau sont fonctionnelles. Les carrières d’exploitation de moellons rivalisent de production avec celle des autres communes, mais la quantification exacte manque.

Section 3- LES EQUIPEMENTS ET SERVICES SOCIO-COLLECTIFS §I - L’éducation et la santé dans la commune: Pour l’éducation, l’enseignement primaire est assuré par la présence d’Ecole Primaire Publique dans chaque Fokontany et de 6 écoles privées. En tout, plus de 5000 élèves sont scolarisés sous la responsabilité de 116 enseignants. Pour le niveau secondaire, 16 enseignants dans des établissements publics dispensent l’enseignement à plus de 500 collégiens. Il n’y a pas de lycée dans la commune d’Andranomanelatra. Mais depuis quelques temps, elle a une université privée de l’église catholique dont les étudiants ne sont pas uniquement issus de la région mais proviennent même de l’extérieur de la région du Vakinankaratra. Concernant l’évolution de l’éducation primaire, étant donné la légère augmentation apparente du nombre d’enseignants titulaires qui était de 52 en 1999 et 56 en 2002, la commune souffre d’un grand manque d’enseignants et de salles de classe. En effet, durant cette même période, le nombre d’élèves passe de 2972 à 3672. Ce qui suppose une augmentation du rapport élèves/enseignants de 57 à 66, alors que la norme pour les pays pauvres comme le notre est de 50 élèves par enseignant. Pour les salles de classe, il y a souvent surnombre de 50 élèves par salle de classe. L’âge scolaire commerce vers 5 ans pour les écoles privées et 6 pour les EPP.

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Tableau n°04 : Nombre d’établissement préscolaire et primaire

PRESCOLAIRE PRIMAIRE PUBLIC PRIVE PUBLIC PRIVE Nombre d’établissements 08 03 15 08 Dont fonctionnels 08 03 15 08 Nombre d’élèves filles 139 41 2177 432 Nombre d’élèves garçons 122 33 2295 439 Nombre des enseignants 10 03 89 Nombre d’enseignants non Fonctionnaires 56

Taux d’alphabétisation des adultes : 9.5% Dont femme : 5% Dont homme : 4.5%

En ce qui concerne le domaine de la santé, les équipements sanitaires publics sont essentiellement constitués par le CSB II et le dépôt de médicaments qui sont relativement éloignés par rapport à certains Fokontany. Le personnel sanitaire est insuffisant et souvent mal équipé. Les maladies les plus fréquentes sont les infections respiratoires, les traumatismes et les affections bucco-dentaires, les infections cutanées ainsi que le paludisme. §II- Equipements socio-éducatifs et culturels : En plus du Tranompokonolona, des terrains de sport et des places pour les spectacles de danses folkloriques sont les principaux équipements fonctionnels. Le vaste domaine scolaire du CEG (4 Ha) permet de pratiquer quelques disciplines mais pas suivant les normes. Les clubs sportifs bien que profitant de leur appartenance aux organisations diverses à Antsirabe, manquent de rencontres et donc de palmarès. Les danses folkloriques locales sont assez reconnues dans la région et attirent de nombreux spectateurs. Les autres équipements comme les bibliothèques manquent et affectent les niveaux de connaissances générales de la population.

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§II- Le tourisme : Aucun site touristique digne de ce nom n’est recensé dans la Commune. Toutefois, la richesse culturelle et les paysages existants constituent des potentialités pour l’essor du tourisme. Section 4- LES DONNEES ECONOMIQUES Les secteurs économiques les plus rencontrés dans la commune sont : l’agriculture, l’élevage, commerce et industrie. L’agriculture et l’élevage son pratiqués par la majorité des habitants. La différence réside dans la proportion de terrain cultivé et le nombre de têtes du bétail ou de volailles que les ménages possèdent. Par rapport à d’autres communes rurales, une des particularités est la présence des grandes industries agroalimentaires : Groupe TIKO- Les Moulins de Madagascar (L.M.M) §I -L’agriculture : Le dynamisme et l’importance de ce secteur dans l’économie de la région le hissent à un niveau tel que parler de potentialité ne peut se passer de la relance de l’agriculture. Les conditions naturelles et les diversifications de culture initiées depuis l’indépendance ont conduit à l’existence d’un large de gamme de production rencontrée actuellement. Des cultures vivrières et des cultures de rente sont à l’actif des paysans d’Andranomanelatra. Tableau n°05 : Typologie et produits dans la commune

TYPOLOGIE PRODUITS SUPERFICIE (Ha) Céréales Riz 1180 Maïs 2150 Tubercules Manioc 499 Racines Pomme de terre 126 Patates douces 586 Saonjo 35 Légumineuses Haricot 1360 Légumes Tomate Carottes Laitus Arboriculture fruitière Pommes 57580 pieds Pêche 26781 pieds Prunes 33778 pieds Source : Commune rurale d’Andranomanelatra, 2014

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A- Riziculture et culture d’autres céréales : Près de 1180 ha de la surface cultivée de la Commune sont voués à la riziculture dont plus de 10% réservés au riz pluvial. Les surfaces aménageables pour cette culture sont encore immenses car 8090 ha de terrains peuvent être reconvertis pour la plantation de riz. L’on voit ainsi les potentialités qui s’offrent pour la réforme de l’agriculture, notamment pour le riz. La superficie occupée par la culture de maïs arrive largement en première position dans la commune rurale d’Andranomanelatra. En fait, plus de 6000 exploitants agricoles excellent dans ce type d’activité. Environ 2150 ha de la surface cultivable sont destinés à cette culture de maïs.

B -Les tubercules et racines : Le manioc occupe 499 ha de la surface cultivable de la commune. Le manioc rentre aussi bien dans l’alimentation humaine, surtout durant les périodes de soudure, que dans l’alimentation du bétail. Malgré un cycle de production long de plus de 18 mois, plus de 1400 exploitants agricoles cultivent du manioc. Loin derrière, la culture de pomme de terre n’occupe que 3% de la superficie cultivée (126 ha) bien que la commune soit totalement incluse dans la région du Vakinankaratra ; grande productrice de cette denrée. La patate douce couvre 586 ha et le saonjo seulement 35 ha. C- Les cultures maraîchères et vivrières : Le nombre d’exploitants agricoles qui introduisent les cultures maraîchères et vivrières dans leurs activités atteint 6170. Soit, le deuxième après la riziculture du point de vue nombre d’exploitants. Mais, la surface destinée pour le haricot est moins importante que celle accordée à la maïsiculture, malgré le nombre élevé de producteurs (1360 ha contre 2150 ha pour le maïs). La culture de tomate est aussi importante. D’autres types de légumes viennent compléter cette liste : carotte, laitue,…… D-L’arboriculture fruitière : Les fruits tropicaux d’altitude s’adaptent au le climat de la commune. Ces fruits font même la renommée de la zone et se développe en une filière assez porteuse : pomme, poire, prune, kaki, raisin, coing, pêche,…Dans les 14 Fokontany de la commune, on recense plus de 57580 pieds de pommiers et 26781 pieds de pêches, et 33778 pieds de pruniers. Leurs productions fluctuent en fonction des conditions climatiques, mais en tout cas, elles sont exportées vers des régions éloignées. Sinon, la proximité des unités de transformation peut absorber les produits issus de l’agriculture et de l’élevage. 23

§II- L’élevage : L’élevage est presque toujours associé à l’agriculture de par les liens entre les travaux de champs et les bénéfices sur l’alimentation. La répartition par ménage dépend de ses possibilités mais globalement le secteur est en plein essor. L’élevage bovin, avec 6775 têtes, tient la première place dans la vie économique et sociale des paysans dont les bœufs de trait (684 têtes) et les vaches laitières (700 têtes). Annuellement, la production laitière atteint 1.680.000 litres. (Source : Commune rurale d’Andranomanelatra, 2014) Les poules pondeuses et les poulets de chairs, respectivement estimés à 4302 et 2150 unités, sont les principales espèces qui constituent la population de volailles dans la commune d’Andranomanelatra. Un cinquième seulement du nombre total de la volaille, de l’ordre de 1200 unités, correspond à d’autres espèces. Les autres animaux domestiques rencontrés sont les porcs dont le dernier recensement donne le nombre de 848 et les lapins qui dépassent à peine 222 individus. L’élevage est ainsi une activité non négligeable dans l’économie des paysans. La sériciculture ou élevage de soie domestique et la rizipisciculture complètent l’élevage réalisé dans la commune. §II- L’artisanat : Pour satisfaire leurs propres besoins mais aussi pour profiter des retombées d’une activité qui peut s’avérer être génératrice de revenu, les paysans s’attellent à divers types d’artisanat. Il y a entre autres la menuiserie, présente dans 12 Fokontany et à laquelle 24 paysans-artisans est rattachée. Il en est de même pour le tissage traditionnel avec une vingtaine d’artisans et de 4 forgerons. Et pour finir il y a d’autres secteurs de l’économie qui sont embrassés par la population active de la Commune d’Andranomanelatra, à savoir l’exploitation traditionnelle minière effectuée de manière informelle et les commerces de différentes catégories.

PARTIE II : ANALYSE DES RESULTATS

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INTRODUCTION PARTIELLE

Dans le cadre du principe de la rédaction scientifique, cette deuxième partie est essentiellement constituée par les résultats de notre enquête sur le terrain. Nous allons donner plus de précision sur l’enquête proprement dite. Elle s’est déroulée durant le début de cette année 2015, période où nous sommes convaincus de descendre sur le terrain de l’investigation selon le calendrier conjoint fixé par le Département de sociologie et le responsable du troisième cycle. Nous avions alors réparti le temps pour chaque journée selon la disponibilité des individus à enquêter. En fonction de leur classification respective, nous avons décidé d’interroger les éleveurs et les collecteurs ainsi que les transformateurs dans le cadre de la filière lait. Il y a aussi ceux qui sont les hautes personnalités dans cette zone tel le maire de la commune rurale d’Andranomanelatra, Madame la Directeur du FIFAMANOR, Monsieur le Docteur responsable du Centre ARMOR.

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CHAPITRE III : DYNAMIQUE TERRITORIALE DANS LA REGION D’ANTSIRABE Section 1) : Quelques éléments de l’histoire D’après la légende, les zébus de Madagascar sont originaires de l’Inde et ont été introduits par des peuples migrateurs partis de l’Indonésie vers 491. Le zébu malgache est caractérisé par sa bosse et par sa robustesse. Les troupeaux étaient parqués dans des haras éloignés, d’où on les faisait venir lors de la saison de repiquage pour le labour des rizières irriguées. Les bêtes se nourrissaient de pâturages sauvages (RAZAFINDRAZAKA 2002).

Les zébus servaient aux travaux de riziculture, aux jeux de combat et aux rites de sacrifice. Il s’agit d’un bien précieux dont il faut disposer au crépuscule de la vie. L’activité d’attelage par les zébus est apparue pour la première fois sous le règne de Ranavalona Ière vers 1828, dans la petite ville de Mantasoa, située sur la partie Est des Hautes Terres de Madagascar (Vea, 1991a).

Vers l’année 1840, Jean Laborde, un industriel et premier consul de France à Madagascar installé à Mantasoa, a fait venir de l’Europe des races bovines de type bordelais et gascon. Le croisement de ces races européennes avec les zébus locaux a donné une race métisse appelée Rana. Celle-ci s’est répandue sur le territoire de l’Imerina qui est la partie centrale des Hautes Terres malgaches. Le métissage a entraîné la raréfaction du zébu pur.

C’est à partir de la race hybride Rana que l’élevage bovin laitier a débuté dans la partie centrale des Hautes Terres malgaches. Avec un système d’élevage extensif, la vache de type Rana donne une production journalière de 4,5 litres à 8 litres. Le rendement en lait de la femelle du zébu est donc faible (300 litres/vache/période de lactation), mais de bonne qualité (40 g à 45 g de matière grasse/litre). D’après Vea (1991a), du 15 au 17 avril 1899, lors d’un concours agricole organisé en plein air à Androhibe (localité située à 6 km du centre-ville d’Antananarivo), des produits dérivés du lait (beurre, fromage et crème fraîche) ont été présentés au public. On y exposait également les vaches et les taureaux de type Rana, avec des morphologies inaccoutumées : absence de bosse et cornes courtes.

À partir de 1896, l’administration coloniale a importé de la France d’autres races bovines (Garonnais, Breton, Schwits, Normande). Les races Schwits et Normande se sont particulièrement distinguées en raison de leur acclimatation et de leur rendement en lait. Aux alentours de 1950, le croisement du zébu malgache avec deux races importées (le Limousin, France et l’Afrikander, Afrique du Sud) a été entrepris. À partir de 1962, la race issue de cette 26 hybridation est bien spécifiée. Il s’agit de Renitelo (3 lignées) : une demie Afrikander, un quart zébu et un quart Limousin.

Enfin, l’arrivée de la race Pie Rouge norvégienne (PRN) cristallise ce que nous décrivons comme le territoire laitier de Vakinankaratra dont l’historicité est décrite en tant que processus de dynamique territoriale.

Photo n°1 : Responsable au centre Armor avec les vaches laitières de race PRN (auteur 2015)

À la lumière de ce récit, l’histoire bovine est très ancienne sur les Hautes Terres malgaches. Elle a traversé trois périodes successives et non exclusives : le temps des zébus; l’épopée des races croisées et l’ère laitière.

Le tableau ci-dessous assure la synthèse de cette de cette tradition bovine et de ses corollaires.

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Tableau n° 06: Histoire bovine sur les Hautes Terres malgaches

TEMPS DES ZÉBUS ÉPOPÉE DES RACES ÈRE LAITIÈRE CROISÉES

Avènement. Vers 491 1840-1896 → : À partir de 1965. croisement du zébu avec

des races françaises.

1950-1962 → : croisement du zébu avec le Limousin (race française)

et l’Afrikander (race sud- africaine).

Déclencheurs Peuples migrateurs Premier consul de France Ferme-école (originaires (Jean Laborde). (missionnaires

d’Indonésie). Administration coloniale luthériens de Norvège).

Espaces de Hautes terres Massifs du pays (ouest, Hautes Terres concernement sud et nord). centrales. Vakinankaratra

(traversé par l’Ankaratra).

Spécification Bovidé domestique à Ranavavy: vache métissée. Pie Rouge animale bosse avec des longues Renitelo: une demie Norvégienne cornes. Afrikander, un quart zébu (PRN). . et un quart Limousin

Berceau de la Péninsule indienne. Croisement des races Races anciennes race pures allogènes avec la de Norvège race autochtone. croisées avec des mâles rouges de

Suède et ayrshire 28

de Finlande.

Dimension Travaux, rite, jeu. Amélioration génétique. Élevage laitier économique

Représentation Puissance et prospérité. Domestication. Modernité.

Valeurs Spiritualité. Mimétisme. Réussite sociale (en milieu rural).

Héritage culturel Symboles figuratifs des Raréfaction de la race Capital monnaies. autochtone. entrepreneurial.

Empreintes Territoire coutumier Territoire délimité et Territoire structurantes au sans frontières administré. immatériel et territoire physiques. auto-organisé.

Source : RAZAFINDRAZAKA T., 2012, « Trajectoires territoriales : acteurs et praxis en récit », Thèse présentée à l’Université du Québec à Trois-Rivières

Avec ce tableau, il est visible l’imprégnation du zébu dans la société malgache, qui lui sert à la fois de symbole et de référence. À côté des bœufs domestiques, à bosse et à longues cornes, les vaches de race allogène ou métissée avec des cornes courtes se sont insérées dans le paysannat local en changeant à la fois la valeur d’usage et la valeur identitaire. De bien de prestige, le bétail devient un bien économique, tout en conservant son symbole de richesse et de pouvoir. Le zébu est un emblème gravé sur les billets de banque et les pièces de monnaie. Il y a variation de statut en fonction de la nature de bétail possédé. Si le propriétaire de zébu est un paysan, le propriétaire de vaches laitières est considéré comme un entrepreneur à cause de la valeur ajoutée illustrée par le lait. Les construits territoriaux sont aussi à saisir 29 différemment en fonction du bétail pris en référence. Si du temps des zébus on évoque le territoire coutumier issu des arrangements sinon des conflits entre les royaumes, c’est la vache laitière qui créé le territoire laitier de Vakinankaratra.

SECTION 2) : CONTEXTE Notre analyse du cas empirique a pu établir un mouvement de mobilisation et de coordination dont il a été possible de déduire l’existence d’une succession de deux trajectoires territoriaux : la spécialisation et la spécification.

§I - LA PHASE DE SPECIALISATION En ce qui concerne la phase de spécialisation, le premier organisme laitier implanté à Madagascar post-indépendant a été institué par le décret gouvernemental no 62 004 en date du 4 janvier 1962. Il s’agit du Bureau central laitier (BCL) (cf page 7). C’est un organisme public d’envergure nationale dont l’impact s’est ressenti au niveau du bassin central du pays. Sa mission était la définition et la mise en œuvre d’un programme d’action laitière, pour un double objectif dont le premier est d’accroître la production laitière et le second est de créer des zones laitières spécifiques. En considération des conditions écologiques favorables à l’élevage laitier et des voies de communication facilitant la collecte du lait et l’évacuation des produits laitiers. Un triangle était formé par de la région d’Antananarivo, la préfecture de Vakinankaratra; et de la ville de Sakay (située dans la Moyen-Ouest et caractérisée par une forte communauté réunionnaise), s’est distingué comme trois aires d’efforts soutenus en matière de production laitière. Après, trois séries d’opérations ont été initiées : l’amélioration génétique et zootechnique du bétail laitier; la commercialisation du lait et l’installation de petites unités de traitement du lait.

S’agissant de Vakinankaratra, le développement laitier a été matérialisé par l’édification des infrastructures laitières (Vea, 1992). Deux centres d’insémination artificielle ont été construits en 1965 dans les villes d’Antsirabe et d’Ambatolampy. Deux laiteries- fromageries ont été implantées dans la ville d’Antsirabe en 1973 et dans le village d’Antovontany en 1976. Il est à noter que le centre d’Antovontany ne marche plus puis qu’il a été sous le contrôle du ROMANOR (1985-1991) et après par ROMINCO(1992). Un local de réfrigération laitière a été bâti à Antsirabe. L’approvisionnement de ces unités de transformation a requis la mise en place de trois réseaux de ramassage de lait, dont un circuit a servi les villages logeant la voie ferrée reliant Antananarivo-Antsirabe. Toute l’architecture de l’appareil productif laitier à Vakinankaratra s’est consolidée à partir de l’œuvre de BCL. Cet appareil productif a généré l’apparition d’une zone laitière spécifique dont la première 30 retombée a été l’installation, à Antsirabe, d’une fabrique de lait concentré sucré sous licence de la compagnie suisse Nestlé en 1970.

Les produits de la marque Nestlé, notamment le lait concentré sucré, sont présents sur le marché malgache depuis 1928. L’approvisionnement était assuré par une société française affiliée au groupe Nestlé et dénommée la Société de produit alimentaire et diététique. Une délégation commerciale des produits Nestlé s’est établie de façon permanente à Antananarivo en 1961. L’implantation d’une usine de lait concentré sucré a été étudiée en 1962. L’étude de faisabilité n’était pas concluante pour deux raisons : le coût de revient prévisionnel élevé et l’insuffisance du volume de lait frais nécessaire à la production. Or, les autorités publiques de l’époque demandaient l’utilisation exclusive du lait frais local en contrepartie de l’agrément d’installation. Finalement, un protocole d’accord a été signé en 1970 entre la Société alimentaire S.A Vevey ayant son siège social en Suisse et le gouvernement malgache pour implanter l’usine, dont l’exploitation sera assurée par la Société malgache des produits laitiers (SMPL). SMPL est une société d’État qui s’engageait à déployer à ses frais un système d’appui à la filière laitière naissante dans la région de Vakinankaratra. Le but étant d’aboutir dans un délai de 15 ans en un approvisionnement complet en lait frais local. Les opérations de SMPL touchaient l’amont et l’aval de la transformation laitière dont la production fourragère; l’hygiène d’élevage et de la traite et la structuration du ramassage de lait ainsi que le circuit de distribution de produits finis.

En parallèle avec l’action publique de BCL, une initiative privée à caractère missionnaire a mis en place, en 1962, dans la ville d’Antsirabe (capitale régionale de Vakinankaratra), une ferme-école baptisée TOMBONTSOA (cf page 7). Celle-ci appartient à l’église luthérienne malgache et bénéficie de l’appui technique de la Mission norvégienne de Stavanger. Elle a été conçue dans l’objectif de former des agriculteurs aux techniques améliorées afin de servir de modèles au paysannat local encore attaché aux pratiques traditionnelles. La diffusion du bétail laitier s’est réalisée par le mimétisme et la vulgarisation. La saillie avec un taureau PRN de TOMBONTSOA est gratuite. Mais en contrepartie, le paysan devait disposer d’une étable au toit de chaume, d’un terrain nécessaire aux cultures des fourrages. La production laitière issue de l’action intensificatrice de TOMBONTSOA est à l’origine du circuit de collecte créé par BCL et élargi par SMPL. Afin d’organiser la production laitière qui s’est amplifiée, un organisme autonome de vulgarisation a été mis sur pied le 27 mars 1972, soit le Fiompiana Fambolena Malagasy Norveziana (FIFAMANOR) (cf page 7). 31

Photo n°2 : Plaque indiquant la route vers FIFAMANOR

Source : Photo de l’auteur, 2015

La route vers FIFAMANOR et une plaque sur un carrefour indiquant MIMOZA où il y a le bureau central et ARMOR le centre d’élevage (auteur, 2015)

§II- LA PHASE DE SPECIFICATION Dans les années 1980, l’attractivité de la zone laitière a entraîné l’implantation des laiteries industrielles dans la région de Vakinankaratra. Celles-ci ont instauré un nouveau système d’achat de lait basé sur le contrôle laitier rigoureux; la fixation unilatérale du prix du lait et le paiement différé. En réaction à ces conditions imposées, les éleveurs laitiers se sont regroupés. En 1986, l’Association des producteurs laitiers d’Antsirabe (ASPLAN) a vu le jour.

En juillet 1987, ASPLAN s’est élargie à l’ensemble des éleveurs de vaches laitières de la région de Vakinankaratra pour prendre l’appellation de Rononon’i Vakinankaratra (ROVA). La volonté annoncée d’association réside dans l’unicité des démarches pour faire face aux décisions unilatérales des laiteries industrielles. À partir de 1999, ROVA devient une fédération de coopératives laitières regroupant 400 éleveurs, et exploitant une structure laitière intégrée avec un circuit de collecte de lait; un magasin d’intrants pour les animaux et un accompagnement technique aux membres. Actuellement, ROVA gère sa propre laiterie et distribue ses produits finis par le biais de son réseau de vente.

L’existence de ROVA est emblématique de la coopération du tissu laitier local. D’une part, cette coopérative a émané d’une stratégie volontariste et spontanée de ses fondateurs, ce qui tranche avec la tradition impulsée et incitée des coopératives pour l’ensemble du pays. 32

D’autre part, son fonctionnement et sa survie découlent de la régularité des collaborations entretenues avec des coopératives étrangères en provenance du Québec, de la France, de La Réunion et de la Suède.

Conscientisés par un vétérinaire norvégien sur un éventuel risque d’extinction de la race PRN du paysage laitier local, des éleveurs ont résolu de conserver la race et surtout de maintenir le dispositif matériel qui lui est annexé : un centre d’insémination et une station de monte. Ainsi, ils ont fondé l’Association PRN (APRN) en 1993. Lors de nos passages sur le terrain (2008 et 2009), nous avons constaté qu’APRN assure l’exclusivité d’importation et de revente de semence bovine PRN à Madagascar. Subsidiairement à cette activité de propagation, elle encadre les éleveurs membres et fournit une traçabilité aux fromages artisanaux en offrant l’étiquetage des fromages fabriqués par les membres.

Les laiteries industrielles ont induit une recomposition du territoire laitier de Vakinankaratra. Mais au lieu d’un passage de spécialisation à l’agglomération, ce qui est souvent le cas lors de concentration spatiale d’entreprises attirées par des facteurs de production en abondance, le territoire a emprunté une autre voie, la spécification.

Il y a spécification lorsqu’on observe une capacité du tissu territorial à réagir face à un problème productif particulier. L’arrivée des laiteries industrielles avec des produits laitiers non maîtrisés qui inondent le marché ont bouleversé le mécanisme de fonctionnement auquel sont habitués les éleveurs. Elles ont imposé le contrôle laitier la libéralisation du prix; et l’achat au crédit (cf. page 57). Sachant échapper une réaction ponctuelle et dispersée, les mouvements d’éleveurs se sont déroulés en mode unifié et raisonné à l’intermédiaire d’une association d’éleveurs. Et c’est cette situation qui atteste l’effectivité d’une coordination entre les éleveurs, laquelle coordination s’est réexprimée lors de la résolution de la problématique de préservation de la race laitière PRN. Au total, ces deux structures collectives, ROVA et APRN, sont significatives de la densité institutionnelle forte au plan territorial.

Par ailleurs, la défense d’intérêts communs pour l’ensemble des éleveurs, mais qui n’a pas de portée particulière pour les autres acteurs présents sur le territoire, n’a pas remis en cause l’ensemble relationnel au sein du territoire. Ce qui témoigne une certaine flexibilité organisationnelle, qui est significative de proximité organisée forte, ayant empêché l’éclatement du contexte territorial. Il y a alors souplesse territoriale, au risque d’infléchir le devenir du territoire. Cette capacité collective du tissu territorial laitier fonde sa racine. 33

CHAPITRE IV-ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES PENDANT NOTRE TERRAIN Section 1) : LES ORGANISMES D’APPUI POUR LA PROMOTION DE LA FILIERE LAIT

§ I - Land O’Lakes et Malagasy Dairy Board Le projet Land O’Lakes travaille en étroite collaboration avec le service d’élevage dans la région Vakinankaratra depuis 2008 avec un financement de USDA23 pour une durée de 3ans. Mais depuis 2012, cette collaboration n’a plus d’échos. La mission de Land O’Lakes a commencé par la mise en place d’une formation en cascade qui veut dire une sélection des éleveurs les plus dynamiques qu’on appelle éleveurs leaders et les former afin qu’ils puissent transmettre leurs acquis à leurs entourages (Le but est d’avoir en moyenne 15 éleveurs bénéficiaires par chaque leader formé). 60 paysans leaders ont été formés en 3 vagues dans le district de , et 80 dans les districts d’Antsirabe I et II. Ces paysans leaders ont été formés sur plusieurs thèmes :

- l’amélioration de système d’alimentation (affourragement, habitat) :

A l’aide d’une formation organisée par les agents du projet concernant le système de parc amélioré, etc. …. ;

- l’amélioration de la santé animale : Mise à disposition des éleveurs grâce à la coopération avec les agents paravet (assistants vétérinaires) qui exercent dans la région ;

- l’amélioration globale des techniques d’élevage en collaborant avec d’autres opérateurs comme en premier FIFAMANOR pour l’amélioration génétique de la race bovine (par insémination artificielle en PRN), les systèmes de vêlage, ainsi que la multiplication de semence de fourrage, ensuite, FAFIALA pour les essais de variétés de fourrages les mieux adaptés et plus rentables en termes de productions ;

- faire une sensibilisation sur l’hygiène et la qualité du lait en formant des éleveurs sur les conditions d’hygiène générale, sur la production laitière. Land O’Lakes a subventionné la mise en place un magasin de proximité sur la vente de ces matériels et kits de test ;

23(United State Department of Agriculture) 34

- encadrement de la vie associative et le leadership pour soutenir la création de groupement de paysans, coopérative et les appuyer pour la démarche administrative dans le but de formaliser leur statut.

En dehors de l’appui aux éleveurs particuliers, le projet land O’Lakes travaille aussi en collaboration avec les unions de coopératives (PRN, ROVA, KMMV), et les autres acteurs de la filière lait : collecteurs, transformateurs. A noter que toutes les formations sont effectuées à la demande des acteurs. L’appui aux collecteurs sur la connexion commerciale consiste à trouver des débouchés potentiels et réguliers (par exemple avec le cas de SOCOLAIT). Pour les transformateurs, 2 thèmes de formation sont disponibles sur la vérification du respect des normes et sur la qualité des produits. Les compétences sur ces sujets sont jugées faibles. Les formations insistent sur le recours à l’ACSQDA afin de tester leurs produits et obtenir des informations techniques sur les différents types de produits. Land O’Lakes agit en coordination avec un MDB (Malagasy Dairy Board). MDB est un groupement économique installé en 2006 dans le triangle laitier. Il assure la promotion des acteurs de la filière laitière ( producteurs, collecteurs, transformateurs et coopératives) notamment pour répondre à leurs besoins en termes de démarches administratives (diverses formalités) et en approvisionnement d’équipement ( matériels de collectes, kit de test,….).

Grâce à l’appui de ces deux organismes, et en partenariat avec la région Vakinankaratra, un recensement de tous les acteurs de la filière lait est en cours depuis le mois de Juin 2011. Ce recensement a pour objectif d’avoir des données effectives concernant chaque activité dans le but de donner une formation adéquate à tous les acteurs et de les tenir informés de toutes les réglementations : règles générales d’hygiène pour les producteurs, autorisation de collecte et kit de test pour les collecteurs, certificat de consommabilité pour les transformateurs. En termes de réglementation, il existe un arrêté régional pour améliorer la qualité du lait issu du Vakinankaratra et en rehausser la réputation. Les institutions souhaiteraient à terme un renforcement des activités de la commission de contrôle (composée des acteurs suivants : commissariat de police, district, commune, CSA, santé publique).

35

Tableau n°07: Nombre de vaches possédés par les éleveurs ainsi que la date des débuts de la production avant la crise de 2009

Dans ce tableau, Date de Nb. Tt Nb. Vaches Fokontany début Vaches productives nous avons vu que dans

Tsaravavaka 1997 3 3 ces trois Fokontany le Tsaravavaka 1998 2 1 nombre total des vaches était de 113 avec 82 des Soamahavoky 1985 2 2 vaches productives. Le Soamahavoky 2005 2 1 Soamahavoky 2000 4 2 premier élevage a Tsaramody 2000 7 4 débuté en 1987 dans Tsaramody 2000 5 5 cette zone. Soamahavoky 1990 7 7

Soamahavoky 1987 6 4 Soamahavoky 1990 11 10 Tsaravavaka 2009 2 1

Tsaravavaka 1997 5 3 Tsaravavaka 2008 3 2 Tsaravavaka 2009 2 1

Tsaravavaka 2008 2 2 Tsaravavaka 2008 2 1 Tsaravavaka 2004 4 2

Tsaravavaka 2009 7 2 Tsaravavaka 1995 3 3 Tsaravavaka 2001 3 2 Tsaravavaka 2000 1 1 Tsaravavaka 2013 1 1 Tsaravavaka 1994 5 3 Tsaravavaka 2009 3 1 Tsaravavaka 1998 6 4 < Tsaravavaka 1998 5 4 Tsaravavaka 2005 6 6 Tsaravavaka 2008 1 1

Total : 28 113 82 Source : enquête personnelle, 2015 36

Tableau n°08 : Nombre des vaches possédés par les éleveurs ainsi que la date du début de la production après la crise de 2009

Date de Fokontany Nombre Total de Vaches Nb. Vaches productives début

Morahita 1997 3 3 Morahita 1998 2 1 Soamahavoky 1985 6 3 Soamahavoky 2005 2 1 Soamahavoky 2005 2 1 Soamahavoky 2000 7 2 Tsaramody 2009 3 1 Tsaramody 2009 3 1 Soamahavoky 2009 12 5 Soamahavoky 2009 5 3 Soamahavoky 2009 12 11 Morahita 2000 6 4 Morahita 2005 3 3 Morahita 2008 1 1 Soamahavoky 2009 1 1 Soamahavoky 2009 2 1 Soamahavoky 2009 2 1 Soamahavoky 2009 2 2 Soamahavoky 2009 2 2 Soamahavoky 2009 6 4 Tsaramody 2014 2 1 Tsaramody 2013 2 2 Tsaramody 2013 1 1 Morahita 1999 2 1 Morahita 2011 1 1 Soamahavoky 2002 5 2 Soamahavoky 2006 4 3 Soamahavoky 2001 1 1 100 63

Source : enquête personnelle, 2015 37

Dans le tableau précédent nous avons vu dans ces trois Fokontany que le nombre totaux de vache était de 100 avec 63 des vaches productives. Nous avons pu conclure qu’après 2009, le nombre de vache a diminué de 13 têtes. 88,49% des vaches d’avant 2009 sont élevés dans les trois fokontany. La raison est que lés éleveurs ont vendu leurs vaches après la fermeture de l’usine Tiko en 2009. La plupart des éleveurs sont des salariés du Tia à Andranomanelatra. Ils ont vendu leurs vaches afin de trouver d’autres alternatives pour survivre.

Tableau n° 09 : Bénéfice net mensuel par éleveurs en Ariary avant 2009

Éleveur Gain mensuel brut Coût mensuel d'entretien Bénéfice net mensuel

01 326 621 200 000 126 621 02 90 000 150 000 -60 000 03 135 000 20 000 115 000 04 72 000 150 000 -78 000 05 144 000 30 000 114 000 06 252 000 50 000 202 000 07 72 000 40 000 32 000 08 2 340 000 18 000 2 322 000 09 630 000 18 000 612 000 10 2 160 000 350 000 1 810 000 11 144 000 60 000 84 000 12 720 000 200 000 520 000 13 600 000 100 000 500 000 14 120 000 50 000 70 000 15 192 000 50 000 142 000 16 84 000 70 000 14 000 17 432 000 200 000 232 000 18 810 000 200 000 610 000 19 672 000 300 000 372 000 20 144 000 50 000 94 000 21 216 000 90 000 126 000 22 144 000 30 000 114 000 23 0 400 000 0

38

24 150 000 12 000 138 000 25 360 000 30 000 330 000 26 486 000 85 000 401 000 27 1 440 000 480 000 960 000 28 390 000 10 000 380 000 Total 13 652 242 3 643 000 10 409 242 Source : enquête personnelle, 2015

Dans ce tableau nous avons le bénéfice net mensuel obtenu par un éleveur y compris tous les dépenses durant la production avec le nombre total des vaches amorties par les vaches productives. Il est à souligner que le prix du litre du lait est à600 Ar pour les éleveurs n° : 01, 02, 04, 25, 26, 27. Pour les éleveurs 11, 12, 13, 14, 15, 17, 19, 20, 21, 22 le prix du litre est de 800 Ar. Tandis que pour l’éleveur n°16, le prix est à 700 Ar. Pour l’éleveur n°03, le prix du litre est de 300Ar. Il est à noter que l’éleveur n°23 transforme ses produits et les vendent en produits dérivés et c’est difficile de connaître le bénéfice net de cet éleveur. Seulement deux éleveurs ont vendu leurs produits à un prix de 1000 Ar et il s’agit de l’éleveur n°24 et 28.

Tableau n° 10 : Bénéfice net mensuel par éleveurs en Ariary après 2009

Éleveur Gain mensuel Coût mensuel d'entretien Bénéfice net mensuel

01 432 000 250 000 182 000 02 144 000 150 000 -6 000 03 840 000 400 000 440 000 04 90 000 20 000 70 000 05 22 500 20 000 2 500 06 112 500 20 000 92 500 07 67 500 30 000 37 500 08 67 500 30 000 37 500 09 2 400 000 50 000 2 350 000 10 337 500 80 000 257 500 11 3 120 000 380 000 2 740 000 12 480 000 5 000 475 000 13 810 000 270 000 540 000 14 0 0 0 39

15 72 000 30 000 42 000 16 144 000 35 000 109 000 17 120 000 100 000 20 000 18 120 000 8 000 112 000 19 264 000 128 000 136 000 20 528 000 200 000 328 000 21 24 000 10 000 14 000 22 48 000 20 000 28 000 23 48 000 10 000 38 000 24 0 70 000 -70 000 25 0 20 000 -20 000 26 0 12 000 -12 000 27 0 1 200 000 -1 200 000 28 0 28 000 -28 000 Total 10 723 500 3 826 000 6 897 500

Source : enquête personnelle, 2015

Dans le tableau ci-dessus, nous avons pu constater que les éleveurs n° 24, 25, 26, 27et 28 sont en déficit parce qu’ils ont dû soigner leurs vaches et le gain mensuel n’a pas pu recouvrir les soins.

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Tableau n°11 : Mode d’élevage

Nb. Tt Nb. Vaches productives Mode d'élevage Vaches

3 3 Enclos 2 1 Pâturage 6 3 Enclos 2 1 Enclos Enclos 2 1 Enclos 7 2 Pâturage 3 1 Enclos 3 1 Enclos 12 5 Moderne 5 3 Moderne 12 11 Enclos 6 4 Enclos 3 3 Pâturage 1 1 Pâturage 1 1 Enclos 2 1 Enclos 2 1 Pâturage 2 2 Enclos 2 2 Enclos 6 4 Enclos 2 1 Enclos 2 2 41

Enclos 1 1 Enclos 2 1 Pâturage 1 1 Enclos 5 2 Enclos 4 3 Enclos 1 1

100 63

Source : enquête personnelle, 2015 Nous avons ici un résultat de notre enquête indiquant le mode d’élevage de 20 enclos dont 2 modernes et 6 en pâturage. Les résultats de notre enquête montre que seulement 2% des éleveurs ont un mode d’élevage moderne et 7,14% des éleveurs ont élevé leur vaches en enclos c’est-à-dire fermée dans une étable et ils ont des gens qui s’occupent du traitement des vaches au niveau de l’alimentation et jusqu’à la traite des vaches. 71,42% des éleveurs sont pratiquent encore le mode d’élevage en pâturage. C’est un mode d’élevage traditionnel. Il est à noter qu’il existait 4 cas de vol, avec deux éleveurs dont deux fois chacun, dans notre investigation et tous ces vols ont parudans le Fokontany de Tsaravavaka et les éleveurs victimes étaient ceux qui ont procédé au mode d’élevage traditionnel. Et après 2009, il y a encore deux cas de vol dans le fokontany de Morahita, c’est un fokontany proche de Tsaravavaka. Ces deux Fokontany sont proches du domaine de Tombontsoa et lorsque la saison de pluie arrive, il est plus facile pour les voleurs de tuer les vaches dans le champ de maïs de Tombontsoa.

42

Tableau n°12 : quantité du lait en litre par jour et par éleveur avant 2009

Éleveur Nombre Nombre de Vaches Total de Quantité lait (l / j) productives Vaches 01 3 3 18 02 2 1 5 03 2 2 15 04 2 1 4 05 4 2 8 06 7 4 14 07 5 5 4 08 7 7 130 09 6 4 35 10 11 10 120 11 2 1 6 12 5 3 30 13 3 2 25 14 2 1 5 15 2 2 8 16 2 1 4 17 4 2 18 18 7 2 30 19 3 3 28 20 3 2 6 21 1 1 9 22 1 1 6 23 5 3 70 24 3 1 5 25 6 4 20 26 5 4 27 27 6 6 80 28 1 1 13 Total 113 82 743 Source : enquête personnelle, 2015

43

Tableau n°13 : quantité du lait par jour et par éleveur après 2009

Nombre Total Quantité du lait Éleveur Nombre des vaches productives des Vaches (l / j)

01 3 3 18 02 2 1 6 03 6 3 35 04 2 1 4 05 2 1 1 06 7 2 5 07 3 1 3 08 3 1 3 09 12 5 100 10 5 3 15 11 12 11 130 12 6 4 20 13 3 3 30 14 1 1 0 15 1 1 3 16 2 1 6 17 2 1 5 18 2 2 5 19 2 2 11 20 6 4 22 21 2 1 1 22 2 2 2 23 1 1 2 24 2 1 8 25 1 1 5 26 5 2 15 27 4 3 15 28 1 1 6 Total 100 63 476 Source : enquête personnelle, 2015 44

Dans les deux tableaux précédents, le nombre total des vaches a diminué après la crise de 2009. Avant 2009, le nombre total de la vaches était au nombre de 113 dont 82 productives, c’est-à-dire des vaches à traire. Mais après 2009, le nombre total des vaches a diminué de 13 têtes et moins de 12 têtes pour les vaches productives. Nous pourrions conclure que quelques éleveurs ont dû vendre leurs vaches à cause de la fermeture de l’usine Tiko à Andranomanelatra et du Socolait mais aussi de vendre afin d’obtenir des fonds pour une activité. La plupart des éleveurs dans cette zone sont des salariés de l’usine Tiko.

Tableaux n° 14: Produits et distribution avant 2009

Collect. I (l / Collect. II (l / Quantité Prix achat Prix achat Coop j) j) totale (l/j) (Ar/l) total (Ar)

ROVA 300 50 350 800 280000 KATS O 350 350 600 210000 Source : enquête personnelle, 2015

Consom. Prix vente Prix vente Qté Usine Prix vente usine Coop Loc & consom. Loc. totale locale transformation (Ar/l) dom. (l / j) (Ar/l) (Ar) (l/j) Rova 10 1000 10000 340 1000 Katso 50 800 40000 300 1000 Source : enquête personnelle, 2015

Les deux tableaux ci- dessus nous montrent la quantité du lait collecté par jour par les deux coopératives Rova et Katso. Chaque jour, les deux coopératives ont chacun collecté 350 litres de lait. Pour la coopérative Rova, elle achète le prix du litre à 800 Ar et la Coopérative Katso à 600 AR le litre. Les deux coopératives ont distribué quelques dizaines de litre pour la consommation locale. Chaque coopérative a vendu aux consommateurs locaux tous les jours de ses 350 l, 10 litre pour Rova et 50 l pour Katso. Mais le prix de vente locale a une différence de 200Ar entre ces deux coopératives. Le prix de vente pour Rova a un surplus de 200Ar.

45

Tableaux n° 15: Produits et distribution après 2009

Prix Prix Prix Prix achat Quanti Prix Collecte achat Collecte achat achat total té total Coopérative ur. I (l / Collecte ur II (l / Collecte Collecte Collecte totale achat j) ur I j) ur II ur II ur I (l/j) (Ar) (Ar/l) (Ar/l) (Ar) (Ar) 272 ROVA 300 800 240 000 40 800 32 000 340 000 625 KATSO 300 750 225 000 500 800 400 000 800 000 Sœurs 120 FATIMA 150 800 120 000 150 000 1 017 TOTAL /j 750 585 000 540 432 000 1 290 000 1 017 TOTAUX /j 750 1 290 000 Source : enquête personnelle, 2015

Coopérati Prix vente Consommatio Prix Quantité ve Consommati n. Locale & vente Usine Prix vente usine domestique. (l on Locale total transformati / j) (Ar) locale on ROVA 20 20 1 000 000 320 1000 KATSO 50 Transformation 50 1 000 000 750 artisanale Sœurs 20 Transformation FATIMA 20 1 000 000 130 artisanale TOTAL/j 90 90 3 000 000 1 200 TOTAUX/ 90 j 90 000 1 200 Source : enquête personnelle, 2015

Ces deux tableaux au dessus nous montrent la quantité du lait collectés par trois collecteurs à savoir : la coopérative ROVA, KATSO et les Sœurs de FATIMA. Nous avons pu constater qu’un nouveau collecteur est apparu, il s’agit des sœurs du FATIMA. La quantité totale du lait collecté par jour a diminué de 10 litres pour ROVA tandis que pour KATSO, elle a augmenté de 450 litres et les sœurs FATIMA ont collecté 150 l par jour dont 20 l pour la consommation locale. Le lait collecté par jour est à 1290 l tandis qu’avant 2009 il est à 700 l par jour. Le prix d’achat du litre n’a pas changé pour Rova avant et après 2009. Katso a augmenté de 150 à 200 Ar son prix d’achat et il a actuellement augmenté à 228% ses 46 produits laitiers collectés par jour par rapport à l’avant 2009. Le prix du litre du lait pour les sœurs FATIMA est de 3000 Ar. C’est le triplé du prix de vente des deux autres collecteurs. Il est à noter qu’avant 2009, Rova et Katso ont livré les produits collectés à des usines de transformation comme Socolait. Actuellement, les trois collecteurs ont transformé eux même leurs produits. 1200 l sont donc transformés artisanalement et 90 l seulement pour la consommation locale.

Tableau n° 16: Transformation avant 2009

Points de Quantité PU (Ar) vente Fromage (225) Lova 25 2000 1 Fromage (225 g) Fatima 96 2500 1 Fromage (250g) Lova 15 4000 1 Fromage (850 g) Katso 48 10000 1 Crème Katso/l 5 4000 1 Yaourt Roland 120 200 3 Yaourt Mama Pery 200 150 6 Yaourt Mme. Nivo 50 200 1 Source : enquête personnelle, 2015

Tableau n°17 : Transformation après 2009

Gain Points de Quantité PU (Ar) journalier vente Fromage (225g) Lova 70 2 000 140 000 1 Fromage (250g) Fatima 96 2 500 240 000 2 Fromage (500 g) Lova 65 4 000 260 000 1 Fromage Mimosa 1000g 250 18 000 4 500 000 2 Fromage Mimosa 14000g 165 25 000 4 125 000 2 Fromage Niantsika <1000g 150 18 000 2 700 000 1 Fromage Niantsika 1000g 70 25 000 1 750 000 1 Fromage (1000g) Katso 123 10 000 1 230 000 1 Crème Katso/l 12 4 000 48 000 1 Yaourt Roland 400 200 80 000 1 Yaourt Mama Pery 500 150 75 000 6 Yaourt Mme. Nivo 100 200 20 000 1 Source : enquête personnelle, 2015 47

D’après ces deux tableaux précédent, nous pouvons remarquer qu’il ya une augmentation des transformateurs artisanaux au niveau de la transformation laitière. Pour la fromagerie, il y a trois avant 2009 : Lova, FATIMA et Katso mais après 2009, il y a 5 fromageries dont deux nouveaux, à savoir Mimosa et Niantsika. Pour la fabrication de la crème seul Katso a fait avant et après 2009, mais la quantité a augmenté de 7 l après 2009, c’est-à-dire de 12 l par jour. Pour la fabrication de yaourt maison, il y a trois fabricants avant et il n’y a pas d’autres fabricants après 2009. Ils restent les seuls fabricants de yaourt maison dans cette localité. Au niveau du prix d’yaourt par pot, cela est stable mais la quantité d’yaourt fermenté a augmenté de 280 pots pour Monsieur Rolland et de 300 pots pour Mama Pery et pour Madame Nivo la quantité a doublé après 2009. Il est à noter que les fromages sont en blocs et les crèmes sont en litre et les yaourts en pot.

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Tableau n°18 : Politique laitière dans la Commune rurale d’Andranomanelatra : forces et faiblesses, opportunités et risques

FORCES FAIBLESSES - Disparition du monopole et ouverture du - Baisse de la production laitière depuis le marché départ de l’usine TIKO. - Marché constitué d’une demande locale et - Disparition de réseaux de distribution plus nationale qui s’élève régulièrement ou moins organisés par les acteurs du triangle - Possibilité de présenter une gamme de laitier depuis la crise politique produits importante et intéressante - Disparition des 2 grandes entreprises - Présence de différents opérateurs potentielles (TIKO et SOCOLAIT) stratégiques agissant dans la production constituant les plus grands débouchés sur le laitière dans la région: FIFAMANOR, Land marché du lait. O’Lakes, MDB, PRN, - Le prix : la formation de prix est assurée - Développement des coopératives par un plus grand nombre d’intermédiaires d’éleveurs : ROVA…. (collecteurs, transformateurs, …), d’où - Présence des mini-laiteries locales et l’irrégularité de prix. augmentation des ateliers de transformation - Prix à la collecte peu motivant artisanale à proximité des villages plus ou -Insuffisance de contrôle qualité sur le moins enclavés : Niantsika, Mimosa, marché - Offre en quantité insuffisante et de qualité très peu concurrente par rapport aux autres produits issus des autres régions (Ambatomanga, Itasy …) - Mauvaise présentation et faute de qualité des produits artisanaux (très douteux)

OPPORTUNITES RISQUES - Marché se développant dans toute l’île - Non respect des conditions d’hygiène - Desserrement des réglementations par la au niveau des ateliers de sortie de l’arrêté régional et du décret transformation. (matériels et interministériel méthodes) - Danger au niveau de la santé publique à cause des produits non consommables qui circulent dans les marchés. - Manque de responsabilité entre les agents de la commission de contrôle régionale, l’ACSQDA et de la santé publique pour le contrôle des produits mis sur le marché. - Non existence de traçabilité des produits surtout pour les produits 49

artisanaux, il y a absence de l’information sur la chaîne de production et de distribution - Condition de transport inapproprié du lait et des produits laitiers. - Frais et condition d’obtention de certificat de conformabilité estimés trop onéreux pour les transformateurs artisanaux. - Prolifération des divers produits laitiers importés vendus au même prix que les produits locaux voire moins chers. - L’inflation due à la crise politique ne permettant pas aux ménages de s’offrir des produits de qualité. (produits transformés : beurre, crème fraîche…..) - Instabilité politique empêche le développement économique vers les marchés étrangers (possibilité d’exportation.

S’il en est ainsi en ce qui concerne les résultats de notre recherche, nous verrons dans la troisième partie l’approche prospective et les suggestions.

PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE

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Après la période coloniale, les leaders du « tiers-monde », composé de pays sous- développés, pensaient au rattrapage des pays avancés. L’indépendance politique obtenue devait libérer des dynamismes internes à orienter vers le développement. Le développement d’un pays est la raison d’être de ses dirigeants. Après 54 ans d’indépendance, Madagascar, un pays du sud, se trouve encore dans une situation d’extrême pauvreté. Cette situation problématique le contraint à trouver une issue honorable pour son économie entièrement détruite par le politique. Le flagrant échec des actions antérieures en matière de développement nous interpelle à approfondir une question centrale qui demande pourquoi le pays avec ses paysans n’arrive-t-il pas à émerger parmi ces pays du sud? Ses dirigeants n’auraient pas vu les réalités du pays et n’en tirent pas des leçons avec les crises cycliques comme un système entier où chaque élément constitutif ne peut pas être isolé des autres et que les actions de développement, en conséquence, n’ont pas trouvé racine auprès de la population elle-même. A partir de cette hypothèse, nous allons essayer de voir le rôle de la société civile dans la production laitière dans la zone d’Andranomanelatra et de faire une anthropologie des dynamiques sociales et du développement de la production laitière à Andranomanelatra. Pour cela, nous allons en premier lieu voir le rôle de la société civile face à la politique laitière et en second lieu une analyse sur l’enchevêtrement des logiques sociales autour de cette politique laitière qui nous sert d’entrée par l’espace, en tenant compte des variations d’échelles et en adoptant un point de vue diachronique.

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CHAPITRE V- LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA PRODUCTION LAITIERE Avant d’entrer dans le détail, nous allons faire un état des lieux de la filière lait à Antsirabe et plus particulièrement à Andranomanelatra. C’est après que nous allons parler de la société civile et de l’enjeu autour du développement de la production laitière.

Section 1) État des lieux de la filière lait à Andranomanelatra Une visite des lieux nous a permis de collecter les faits récents. Des données secondaires ont également été consultées pour avoir un aperçu historique de la filière. Nous allons donc d’abord présenter les divers éléments observés et connus autour de notre thème.

Madagascar est un pays à vocation agricole. La région de Vakinankaratra a surtout ses atouts par rapport aux autres régions car elle a un avantage climatique pour l’agriculture et l’élevage. Ce dernier est plus orienté vers l’élevage des bovidés. Il y a une forte croissance d’élevage des bovidés dans la région d’Andranomanelatra. Face à cette croissance, la production inonde le marché, mais des problèmes ont été constatés au niveau des éleveurs, des transformateurs, des consommateurs et surtout du marché. D’où la nécessité d’une intervention des sociétés civiles.

Le développement de la production laitière dans la région du Vakinankaratra a été appuyé par NORAD depuis de longues années. La première vache laitière arrivée à Madagascar était importée du Norvège et a été transportée d’un avion de Norvège à Marseille et par bateau de Marseille à Tamatave en 196524. C’est la ferme école Tombontsoa qui a donc commencé l’amélioration de la race des vaches à partir des géniteurs de race PRN pure dans les années 60. FIFAMANOR (Fiompiana Fambolena Malagasy Norveziana) l’a suivie dans les années 70 et 80. (cf. ; page 7). C’est une action qui a connu des succès car c’était le noyau du développement du l’élevage laitier dans la région du Vakinankaratra et dans toute l’île. Ce qui a permis aussi l’augmentation du degré de sang du cheptel bovin laitier par le biais de la monte naturelle ou par l’insémination artificielle (IA). Depuis là donc, il y a une importation de semences PRN (Pie Rouge Norvégienne) comme base de l’amélioration génétique. Ainsi, il y a des résultats de l’accroissement considérable de la production laitière durant les trois dernières décennies. En 1996, Le Ministère de l’élevage avec FIFAMANOR ont mis en œuvre le Programme Sectoriel Élevage (PSE). FIFAMANOR a également introduit de nouvelles races laitières par l’importation de semences de montbéliarde, de normande et de Holstein. Face à cette situation, la dénommée Association PRN de Madagascar a été créée. Il

24 « Ny Fampandrosoana ny famokarana ronono ao Vakinankaratra, Afovoantany Malagasy », Jakob Véa, 1991, Stavanger, Norvezy, (page 62) 52 s’agit d’envisager la conservation de la race laitière PRN à Madagascar. Ce qui a conduit à sa création qui est devenue après quelques années d’existence une ONG. Cela a été financé encore par NORAD/SNV. La zone d’intervention ainsi que l’effectif de ses membres n’ont cessé de croitre d’une année à une autre. En 2004-2005, le Président Ravalomanana a aussi importé 2500 têtes des Pie-Noirs venant de la Nouvelle-Zélande. Le PRN est une race rouge comme son nom l’indique et les éleveurs d’Andranomanelatra ont plus opté pour le PRN car elles ont des pelages clairs par rapport aux autres races. C’est pour cette raison que beaucoup d’éleveurs d’Andranomanelatra ont adhéré à cette ONG. La race PRN est très adaptée au climat de la zone d’Antsirabe mais d’autres races sont aussi présentes comme le Pie noir et les métisses. Le PRN domine quantitativement et qualitativement dans la région d’Ankaratra. Ici, il y a création des ONG n’ont pas pour défendre le prix des produits laitiers ou pour fixer du prix du litre du lait mais pour défendre la race PRN. En 1987, l’Union des coopératives laitières ROVA (Ronono Vakinankaratra), a été créée à l’initiative des éleveurs de la région Vakinankaratra réparties dans les 06 Districts de la région : Antsirabe I et II à , , Betafo,. ROVA est un acteur important du développement dans le Vakinankaratra. Grâce à l’existence de cette coopérative et de cet ONG, tous les éleveurs ne sont pas membres et qu’ils ne sont pas encore tout à fait capables dans la gestion de la production laitière. Ces entités ont procurés de points positifs au développement de la filière lait à Antsirabe tels l’amélioration des races avec l’IA qui facilite la reproduction, les formations octroyées aux éleveurs. Elles sont là aussi pour améliorer la production à l’échelle de la Région, maîtriser la filière en mettant en place un système intégré (de la production à la commercialisation) et professionnaliser le métier de l’éleveur. Malgré tout, la production laitière reste artisanale et d’autosubsistance puisque les éleveurs ont du mal à suivre le rythme de la globalisation. Face à cela, le prix du litre n’a pas pu recouvrir tous les dépenses et entretiens effectués jusqu’à la production. Des travaux sont à faire pour que tous éleveurs soient aptes à gérer, distribuer, créer les besoins dans la production laitière. Il faut prioriser les besoins afin de trouver des solutions. D’où la nécessité d’un renforcement de capacité. C’est au tour de la société civile de prendre en main ses responsabilités car il y a des enjeux.

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Section 2) LA SOCIÉTÉ CIVILE ET L’ENJEU AUTOUR DU DÉVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION LAITIÈRE Dans cette seconde section, nous allons voir la société civile et l’enjeu autour du développement de la production laitière. Le développement de la production laitière est fondamental. Sur le plan économique, c’est un secteur qui engendre des retombées économiques pour la région ainsi que pour les transformateurs et les éleveurs. La production laitière existe vraiment à Andranomanelatra et même au niveau national le lait existe. La production est bénéfique pour les éleveurs, les transformateurs, les entrepreneurs, et tant d’autres acteurs dans ce domaine. Elle est un moteur économique du Vakinankaratra. Mais la sécurité alimentaire pour les mères et enfants sont alarmants. La région de Vakinankaratra, dans le district de Betafo, Mandoto, Faratsiho, et notre terrain d’investigation connaissent une situation effrayante en termes de pauvreté. Les gens vivent dans une économie de subsistance. Or, la terre est productive. Les environnements permettent à la population de vivre harmonieusement. Cette région procure beaucoup de chance pour les agriculteurs, les éleveurs et même pour les entrepreneurs. Sur le plan social, les enfants et les mères sont vulnérables (sous-alimentation ou malnutrition). Quant aux mères, elles ne se soucient plus vraiment de leurs corps. Et c’est difficile d’imaginer qu’elles puissent gérer convenablement le foyer et entreprendre dans leurs activités. Après la chute du Président Ravalomanana en 2009, les employés de Tiko sont au chômage car l’usine a été fermée et la plupart des habitants du fokontany d’Andranomanelatra sont des employés du Tiko. Cette crise politique a engendré une perte de revenu pour la plupart des habitants de ce fokontany et de la commune en général. Des partisans et employés du Président Ravalomanana ont perdu leur gain quotidien et cela a provoqué des retombées économiques négatives. Dans le cadre du milieu scolaire, la présence des produits laitiers est un programme initié par le Président Marc Ravalomanana. Le fokontany de Tsaravavaka dans la commune rurale d’Andranomanelatra était l’un des bénéficiaires d’un E.P.P pilote. Le « school milk » ou école laitière est l’un des projets dans l’éducation pour que les enfants des Écoles Primaires Publiques boivent convenablement du lait. Le Président Marc Ravalomanana a créé « school milk » dans les Écoles Primaires Publiques et c’était à Sambaina Manjakandriana qu’il a installé en premier. A Antsirabe ou à Andranomanelatra, ce projet n’existe pas encore. Cette école est très demandée dans la commune rurale d’Andranomanelatra du fait que la mal- nutrition des enfants scolarisés est très élevé. Les enfants, pour leur croissance, devraient boire du lait. Pour les consommateurs, la garantie des produits vendus sur le marché n’est pas rassurante. Des éleveurs utilisent encore des seaux plastiques c’est-à-dire des matériels non conventionnels pour les transporter 54 vers le point de collecte ou vers les transformateurs artisanaux ou pour la consommation à la maison. Ce que nous voulions avancer ici, c’est que la propreté des produits pourrait nuire à la santé. La qualité du lait n’est pas présente. Les risques des maladies pourraient se manifester. Les éleveurs ne prennent pas soin de la qualité, il y a dès fois de l’eau. La densité du lait est très faible. Après 2009, il ya une prolifération des produits laitiers et le prix du litre a augmenté mais la qualité et la quantité du lait diminue. Par contre, dans le cadre de l’environnement, l'élevage des vaches laitières ne cause pas de problèmes importants, surtout là où les éleveurs ont bénéficié des formations offertes par l’ONG PRN s’ils sont membres. Le projet devrait être pérenne dans ce domaine.

Sur le plan politico-social, la filière lait tient une place importante dans le développement local et l’entrepreneuriat de la commune et vers le national. Les entrepreneurs sont investis dans ce domaine surtout après la chute du Président Ravalomanana en 2009. Des entrepreneurs font vivre chaque jour les gargotes el les petites marchandises dans la capitale. Ce sont des informels mais ces entrepreneurs font le bonheur des détaillants et des consommateurs tananariviens. Le marché du lait dans la capitale a fleuri après la chute du régime Ravalomanana en 2009. Bon nombre des gens vivent actuellement de la fabrication de yaourt maison, c’est-à-dire de yaourt artisanale, de fromages, de crèmes. Tout ce phénomène a quand même des limites pouvant faire obstacle au développement de la production laitière. L’entrepreneuriat et la mentalité des entrepreneurs ou des éleveurs, restent dans l’amateurisme. Il y a toujours la survivance du mode d’élevage traditionnel. Des éleveurs encore dominés par l’économie d’autosubsistance, et des entrepreneurs avec des faibles investissements sur cette filière. Ils n’ont pas pu faire des prêts bancaires. Dans la pratique, l’élevage n’est pas encore évolué ou équipé. Quelques entrepreneurs, transporteurs ont utilisés des tanks pour stocker et refroidir les produits mais en les transportant, ils utilisent encore des bonbonnes en plastique. Ce qui pourrait encore nuire à la qualité et à la conservation des produits. Or, quand Ravalomanana était au pouvoir, il a installé le control laitier à Ambatolampy. C’est ce dernier qui a le droit de certifier le lait buvable c’est-à-dire le lait qui atteint la plus de densité et qui peut monter vers la capitale. (cf page 33) Mais nous pourrions dire aussi que l’installation du contrôle laitier dans cette zone était le signe du monopole. C’est difficile pour les éleveurs d’Ankaratra de trouver les normes exigées avec leurs moyens moins avancés par rapport au grandes fermes come Tiko, Tombontsoa ou encore FIFAMANOR. D’ou la nécessité d’une intervention de la société civile pour aplanir la concurrence dans ce domaine. Les coopératives et ONG existes insistent sur les formations 55 des éleveurs et la protection de la race PRN ; ils pourront aussi faire des interpellations sur le mode de conservation des produits laitiers afin de donner une meilleure qualité du lait pour les consommateurs. Ainsi, la production est limitée par la capacité et la maîtrise de la filière par les éleveurs et les entrepreneurs. Elle est limitée aussi car nous sommes encore loin de la vulgarisation de la filière. Or, la maîtrise de la transformation et le mode de conservation du lait par les éleveurs constitueront un facteur du développement de l’entrepreneuriat et notamment de l’exploitation laitière dans cette commune, au national voire à l’international. Il y a la non reconnaissance de la valeur et des enjeux autour de la production laitière à Andranomanelatra. C’est une zone productive du lait grâce à son climat et sa terre volcanique. Sa pédologie est favorable à l’agriculture et au pâturage pour l’élevage des vaches laitières ou autres. C’est pour cette raison que des industries et des fermes comme Tiko, Ferme Tombontsoa, et FIFAMANOR se sont implantées dans cette région. Il y a la présence des ONG et des associations tel que ROVA, IPROVA, Land’O Lake mais c’est plutôt cette dernière qui a agi sur le rôle de la société civile. Land’O Lake donne des formations aux éleveurs, il nous conseille de manger des produits laitiers chaque jour. Concernant la limite sur le plan stratégique et politique, il y a des lacunes parce que les produits laitiers importés, à bas prix, comme le beurre, fromage, yaourt inondent le marché. Le Ministère du Commerce est incapable de gérer ce phénomène. Il doit examiner les produits laitiers importés et voir s’ils sont entrés dans les normes. Beaucoup de produits sont périmés et falsifiés. L’Etat doit jouer son rôle facilitateur pour préserver les produits locaux. Concernant les limites internes à la société civile, elle n’a pas les moyens pour résoudre ce problème. Il y a des insuffisances en moyens humains et financiers : manque de personnel et des fonds. Les éleveurs ne sont pas satisfaits du rôle joué par les coopératives. La non-adhésion des tous éleveurs dans les coopératives en est la preuve. Certes, les coopératives sont autonomes, mais leur pratique a des failles. Les autres préfèrent vendre leurs produits chez les voisins ou chez les collecteurs. Elles ont du mal à cibler les besoins réel des éleveurs. Elles doivent opter pour d’autres approches et des stratégies pour le bon fonctionnement de leurs missions. Elles ont leur autonomie à l’exemple de l’Union des coopératives laitières ROVA (Ronono Vakinankaratra), créée à l’initiative des éleveurs de la région Vakinankaratra en 1987 et réparties dans les 06 Districts de la région : Antsirabe 1 et 2 à Antanifotsy, Faratsiho, Betafo, Mandoto. Rova est un acteur important du développement dans le Vakinankaratra. Quelques perspectives sont utiles pour qu’il y ait développement de la production laitière et aussi pour la détermination et la fixation du prix (cf page33). 56

Section 3) PERSPECTIVES POUR UNE GESTION RATIONNELLE DE LA PRODUCTION LAITIÈRE Enfin, pour la troisième section, des perspectives seront avancées pour une gestion rationnelle de la production laitière. Il faut une solution immédiate et à long terme. Pour le court et à moyen terme, afin de promouvoir l’amélioration de la situation économique, le projet du FIFAMANOR et ROVA doit poursuivre la formation des éleveurs. Il faut les assister lors des cessions de leurs animaux et les inciter à se grouper pour se battre en vue d’obtenir un meilleur prix du lait. Il faut que FIFAMANOR adopte une nouvelle vision face à la cessation du partenariat avec les missionnaires norvégiens et le financement du NORAD. En tant qu’Établissement à caractère industriel et commercial du FIFAMANOR (EPIC régi par le décret N° 2013-743 du 01 Octobre 2013), il doit élargir ses points commerciaux sur la filière lait en faisant par exemple une industrie de transformation laitière (fromage, beurre, crème, lait pasteurisé) car il dispose toujours de moyens pour le bon fonctionnement de cet établissement. Il faut également trouver une solution afin d’améliorer les conditions de vie des femmes et des enfants. FIFAMANOR a déjà formé des nutritionnistes féminines dans les années 90 et il doit trouver une alternative pour relancer cette action. Il y aura une amélioration des conditions de vie des femmes et des enfants des membres grâce à la formation et cela va permettre la gestion conjointe des revenus familiaux : les enfants devraient être à l’école, cela va alléger les travaux de ferme par la présence des ouvriers temporaires ou permanents. Les femmes ayant pu bénéficier de ces formations pourraient poursuivre cette activité dans l’avenir pour avoir le minimum de connaissance. L'esprit coopérative n'a pas toujours été bien compris par tous les membres, mais celui-ci va changer le développement de la production laitière. Le projet de l’ONG PRN ne doit pas se contenter de formations, mais il doit aussi apporter des équipements nécessaires, à part les besoins sur la transformation et la commercialisation des produits laitiers.

Les moyens mobilisés par l’Etat pour l’intervention du Ministère du Commerce doivent être efficaces pour protéger les nationaux en termes de marché sur les produits laitiers. La société civile doit établir des plans pour contrebalancer ce phénomène inadéquat des produits laitiers importés sur le marché. Les ONG et coopératives doivent fixer des objectifs généraux afin d’identifier la place actuelle de la filière lait dans la région d’Andranomanelatra. De ce fait, des objectifs spécifiques vont se présenter par exemple, voir ce que les coopératives apportent au développement de la production laitière, l’évolution de l’entrepreneuriat dans le domaine de la production laitière et évaluer l’aptitude des éleveurs dans la fixation du prix du lait. Par contre, la formation sur la production laitière a touché les 57 différents aspects techniques. Elle a permis le renforcement de la capacité des éleveurs en matière de conduite de l’élevage et prévention contre des maladies. Cette activité de formation doit aussi renforcer la capacité technique des membres pour permettre de distribuer, de gérer, et créer les besoins. Avec cela, il faudra poursuivre les modules et les modes de formation ou de recyclage destinés aux membres. Nous insistons sur la collaboration avec d’autres organismes laitiers à Madagascar. Il s’avère nécessaire d'améliorer les relations avec le FIFAMANOR (IA : augmentation du nombre des inséminateurs), les vétérinaires privés et les autres partenaires pour renforcer le service d’IA (insémination artificielle) du projet. L’ONG PRN (Pie Rouge Norvégienne) doit établir des contacts avec les petits transformateurs artisanaux pour renforcer la concurrence sur le marché du lait.

Les petits éleveurs se contentent d’avoir un simple cahier où les collecteurs de lait notent les quantités livrées par jour. La formation sur le renforcement de capacité pourrait les aider à distribuer, gérer, et créer les besoins pour faire une comptabilité d’exploitation et qu’ils puissent prendre ou enregistrer leurs productions mensuelle et annuelle par vache. En 2004, « le prix du lait pratiqué dans le Vakinankaratra varie entre 1.750 à 2.100 MGF le litre selon le type de collecteur et la distance parcourue » (RAHANTAMALALA M.C. Dr. Vétérinaire, et Monsieur Jakob Véa, 2004/2005). Actuellement, le prix varie de 800Ar à 1000 Ar dans la région d’Andranomanelatra (enquête personnelle, 2014). Certes, il y a augmentation du prix du litre du lait mais par rapport à l’augmentation des soins et coûts quotidiens des entretiens pour les vaches, c’est encore insuffisant. Le prix des IA et des soins d’une vache laitière ainsi que celui des foins et des provendes ne cessent de croître. Cela a des retombées négatives sur la qualité du lait. Quelques éleveurs essaient de transformer la totalité ou une partie de leur production en produits faciles à liquider sur place tels le yaourt (en pot ou en sachet) et le fromage blanc pour échapper à ce problème. Il faut que l’ONG PRN négocie avec les industriels le prix du lait et étudie l'organisation de l’évacuation du lait. C’est ici que le rôle de l’état civil doit être renforcé pour pouvoir déterminer et fixer le prix du litre et de voir aussi une alternative entre le traitement et le mode de conservation des produits laitiers car la production laitière augmente. Et éviter le déficit, la transformation du lait en fromage, yaourt et en crème sera bénéfique pour les éleveurs. Les formations octroyées par les sociétés civiles devraient se focaliser sur cette transformation.

Pour conclure, la société civile tient une place très importante dans le développement de la production laitière dans la zone d’Antsirabe ou de la commune rurale d’Andranomanelatra. Elle a octroyé des formations aux éleveurs pour le renforcement de la 58 capacité de ces derniers. Nous remarquons le rôle de la société civile dans l’augmentation de la production laitière dans la zone ainsi que l’amélioration de la race des vaches laitières. Mais les ONG et les associations comme ROVA, ONG PRN, IPROVA, Land’O Lake doivent être capables, de créer des projets dans les règles de l’art afin de pouvoir mobiliser les producteurs. Ils doivent assurer la pérennité de la production laitière. Au niveau national, la production laitière existe. Or, la sécurité alimentaire pour les enfants scolarisés est inquiétante. Des élèves ont le ventre vide le matin quand ils vont à l’école. Les enfants devraient boire du lait. La politique de santé doit insister sur l’alimentation des enfants. Le problème fondamental, c’est que la sécurité alimentaire niveau du riz. Or, la santé des enfants est fondamentale. L’Etat doit subventionner les coopératives. C’est à partir de cela que les coopératives à leur tour doivent défendre les intérêts des éleveurs et des producteurs afin de trouver une issue pour accroître et fixer les prix du lait. Les éleveurs doivent s’associer et ou créer une coopérative et gérer rationnellement les ressources existantes. Il faut avoir un comportement de gestion suivant les logiques. La vulgarisation de la gestion de la production laitière est nécessaire. Et cela à la portée de tous : l’étude de marché, le plan, la gestion de budget. Les éleveurs se contentent sur l’économie de subsistance, mais n’adoptent pas l’économie d’investissement : manque de gestion et de performance des éleveurs. Il faut accroître la capacité des coopératives et les vulgariser. La participation à la vie économique, c’est la politique de distribution, la problématique de la sécurité alimentaire des enfants, la subvention de l’Etat. Les coopératives doivent participer à condition que les renforcements des capacités, de distribuer, de gérer, créer les besoins sont prioritaires. Chez nous, le comportement mimétisme ne vise pas à dépasser, mais seulement à copier. Aussi, la notion de capacité en termes de gestion est-elle fondamentale. Il faut une approche économique assurant la plus forte garantie comme le font les Indopakistanais. Il faut des renforcements de capacité pour élaborer des projets. Les coopératives ont du mal à faire cela, faute de moyens humains. D’où la nécessité de travailler avec des psychologues et des sociologues afin de définir le business plan et les tableaux de bord c’est-à dire classer les demandes en fonction de leur intérêt par rapport aux orientations stratégiques des éleveurs. La création d’une planification sociale pour les éleveurs sera nécessaire afin de trouver des stratégies pour une retombée socio-économique de la production laitière positive par la maîtrise de la fixation et la détermination du prix du lait à travers les coopératives. 59

CHAPITRE VI - ANALYSE SUR LA CONFUSION DES LOGIQUES SOCIALES AUTOUR DE CETTE POLITIQUE LAITIÈRE Pour ce dernier chapitre, nous allons voir l’analyse sur l’enchevêtrement des logiques sociales autour de cette politique laitière et pour terminer des perspectives pour une gestion de la production laitière seront avancées.

Section 1) Analyse sur la confusion des logiques sociales autour de cette politique laitière L’élevage a depuis longtemps été une activité lucrative des habitants de la commune d’Andranomanelatra. La production laitière exige une disponibilité permanente de la part des éleveurs, d’où la nécessité d’engager des journaliers pour assurer certaines tâches (traire les vaches, traitements des étables, recherche des foins…). Ces derniers sont payés à 1.500Ar/jour pour les femmes et à 3.000Ar/jour pour les hommes. Actuellement, environ trois établissements avec quelques coopératives pour la collecte de lait et quelques transformateurs artisanaux sont les acteurs dans la production et la transformation laitière. Les coopératives et les transformateurs sont des groupements ou des associations de producteurs de lait qui s’occupent de la recherche de débouchés et des transformations artisanaux non pas de la production proprement dite.

La filière lait requiert une certaine maîtrise de la technique d’élevage avec des vaches laitières pures pour être rentable. Une vache PRN donne en moyenne 30 litres de lait par jour après le vêlage. La production tend à diminuer au fur et à mesure que les mois se succèdent, et les prix du litre reste stable. Ainsi, les éleveurs préfèrent-ils vendre directement leurs produits auprès des consommateurs à Andranomanelatra ou à Antsirabe ou faire du commerce artisanal. Les collecteurs laitiers transportent les produits vers la capitale afin d’obtenir le maximum de profit. Ce sont des courtiers qui achètent le litre du lait à un prix trop bas pour les éleveurs. Certains éleveurs vendent aussi sur place et au détail, leur propre production et continuent à en vendre en devenant eux-mêmes des petits courtiers dans l’informel. La vente au détail rapporte nettement plus pour eux que la vente aux collecteurs informels. Le litre pour les collecteurs est de 700 Ar tandis qu’au la vente au détail est de 1000 Ar le litre.

Le commerce de lait avec les collecteurs connaît deux circuits : celui qui s’arrête à Anosy, au centre de la ville d’Antananarivo et celui qui atteint Ankandimbahoaka un peu au Sud de la ville. Les collecteurs revendent ensuite les produits à leurs clients, soit des particuliers revendeurs, soit des détaillants tels que les gargotes et les restaurants, soit aux consommateurs directs. Pourtant, la société Socolait, transformateur, les achète directement 60 dans un point de collecte sans l’intervention des collecteurs à raison de milliers de litres par jour.

Pour garder les produits laitiers en bon état, les éleveurs locaux adoptent chacun leur stratégie de vente spécifique. Certains préfèrent acheminer eux-mêmes leurs produits à pied le matin, de 6h jusqu’à 9h du matin. La transformation sur place, en yaourt ou lait chaud vendu sur les gargotes est irrégulière.

Si tels sont les faits autour de la production laitière à Andranomanelatra, quel désordre des logiques sociales et quel type de développement local pouvons-nous découvrir à travers cette production qui occupe l’ensemble de la commune d’Andranomanelatra ?

Section 2) Perspectives pour une gestion de la production laitière. Face à la débrouillardise de cette paysannerie, les fokontany n’ont pas de vision claire sur les opportunités que cette filière peut offrir au développement local. En tant que représentant de l’Etat, l’administration locale a pour rôle principal de faciliter la réalisation des initiatives des acteurs dont ces producteurs laitiers. Cette absence de vision sur l’avenir de ce domaine témoigne d’un certain dysfonctionnement de l’administration quant à son rôle. Le marché du lait n’est pas encore très florissant pour tous les habitants de la commune rurale d’Andranomanelatra. Il n’y a pas de stratégie cadrée entre les fokontany à ce sujet. Au contraire, il s’agit plutôt d’une compétition visant uniquement les intérêts directs des fokontany proche de la nationale 7 qui peuvent découler de la possession d’un marché viable que d’une mise en place d’infrastructures ciblant un développement durable de la production laitière. L’Etat, par organisme d’appui interposé comme le Dairy board avait pour sa part de redynamiser les interprofessions. Il faut rendre effectif le prélèvement de taxes para fiscales25 afin de constituer le fonds de développement de la filière et d’appuyer l’ensemble de l’interprofession (nationale, inter régionale et locale). Ces interventions pourraient relancer la filière pour le plus grand bien des éleveurs concernés. Une approche solidaire est nécessaire avec le monitoring cultural26. Il faut que les éleveurs predécident leurs besoins afin de trouver une meilleure solution à ce problème au lieu des solutions dictées par les bailleurs. Les solutions adoptées par les bailleurs ne sont que des approches systémiques. Mais les éleveurs doivent aussi faire des efforts pour sortir de la mentalité malgache « sitrany ahay »ou littéralement quand on fait quelques choses c’est pour survivre mais pas pour bien vivre. Il y a

25 35% valeurs des produits laitiers importés.

26Monitoring cultural : en français c’est la culture de monitoring 61 un manque de rationalité par les éleveurs. L’utilisation des seaux plastiques et le non respect des normes de l’élevage jusqu’à la livraison de la production laitière.

Au fil des années, la filière lait est devenue une véritable activité génératrice de revenus non négligeable pour les paysans de la Commune de d’Andranomanelatra. Auparavant, la race des vaches laitières est des « omby rana » (croisement entre race laitière garonnaise, bordelaise et bretonne et de des zébus malgaches) (cf. page 7).

Par la suite, et ce depuis trois ans, les acteurs ont amélioré la race à la façon des IA. L’élevage des vaches laitières se voit ainsi en concurrence sur les localités d’Andranomanelatra. Ceci montre combien le site est devenu si limité pour les générations héritières. Du fait que les terrains sont occupés par Tombontsoa, Tiko, FIFAMANOR. En effet, quand l’occasion s’offre aux éleveurs, ils n’hésitent pas à louer ou à acheter des parcelles appartenant à des gens qui ont choisi de vivre dans la ville d’Antsirabe ou ailleurs. Cette insuffisance de surface exploitable présage un problème foncier dans un avenir proche.

Sur une échelle élargie, la production laitière qui est une denrée périssable n’a pas encore fait l’objet d’action concrète au niveau régional ou national pour qu’elle soit érigée en produit conservé comme le fromage, le beurre ou encore les crèmes à valeur ajoutée. Selon la réalité existante, seule Tiko est l’usine capable de transformer dans cette zone malgré l’existence de FIFAMANOR et de la coopérative ROVA ; c’est une société comme Socolait qui en profite maintenant avec la fermeture de l’usine Tiko Tia27 à Andranomanelatra et quelques coopératives comme le ROVA, Katso,…. qui en ont profité depuis 5ans. Actuellement, ce sont Socolait et Tombontsoa qui transforment à l’échelle industrielle ce produit dans la zone d’Antsirabe ainsi quelques transformateurs artisanaux. Il manque donc un bon degré d’intégration de la filière au niveau des éleveurs. La propriété foncière n’est pas maîtrisée, les techniques de transformation pour une meilleure conservation et pour une valeur ajoutée locale ne sont pas encore à leur portée. Un développement partant de la base reste encore loin de la vision des responsable à tous les niveaux allant du local au national. Or, l’exploitation de cette filière peut facilement mettre en relation fructueuse le local et le global pour un développement local et régional durable.

La production laitière mobilise un grand nombre de secteurs d’activités diversifiées. A travers sa stratégie d’acheminement direct de ses produits vers les usines de transformation et vers les consommateurs, le producteur laitier se met en rapport de dépendance avec les

27 Tiko Industrial Andranomanelatra 62

éleveurs, les collecteurs, les transporteurs. Ces derniers, à leur tour vivent indirectement, en partie, de la filière laitière en ayant quotidiennement une clientèle durable jusqu’à la saison où s’arrêtent les productions. Leur activité dépend des facilitations que l’administration dans la localité et vers d’autres régions doit assurer, ne serait-ce qu’en matière d’infrastructures routières. Mais la continuité de la production ne peut pas être assurée par la seule bonne volonté des éleveurs producteurs. Ceux-ci disposent d’un environnement convenable avec la possibilité de travailler avec des partenaires comme Dairy board, Land’O Lake, ou la NORAD en son temps ou encore les produits et conseils des acteurs qui fournissent les produits ou le traitement des vaches. Les collecteurs et les transformateurs ont aussi des clients assurés comme les courtiers qui travaillent dans la filière lait. A une échelle plus grande, des sociétés et des coopératives sont reliées aux éleveurs à travers leurs aides. Tous ces acteurs interagissent à partir de ce produit et moyennant une bonne facilitation de ces interactions permettront le développement socio-économique.

C’est à travers de telles dynamiques sociales à la fois simples et complexes mais réelles que les stratégies de développement peuvent être objectivement inspirées. Essayons maintenant de voir plus profondément les effets des mutations contemporaines qui affectent les sociétés sur les dynamiques et les processus.

Si la production suppose la commerce, rien ne semble avoir changé dans la façon de procéder des producteurs comme des intermédiaires et de la clientèle. A part le fait qu’Andranomanelatra s’est mué en site d’attraction pour les citadins le week-end, la commercialisation du lait suit encore les mêmes schémas qu’il y a quelques décennies. Cependant, elle connaît plus d’importance en volume car la population globale a augmenté depuis. Mais en revanche, la dévalorisation de l’Ariary ne fait qu’augmenter le volume d’argent en circulation sans procurer de vrais profits en plus par rapport aux situations antérieures. D’après nos investigations, la valeur marchande actuelle du produit lait augmente de 300 Ariary à 400 Ariary depuis 2009 jusqu’à maintenant. (est à un dixième de sa valeur d’il y a 25 ans, soit vers 1990, 80 Ar le litre du lait = 800 ou 1000Ar actuellement). Les mutations contemporaines qui affectent les sociétés comme le phénomène de mondialisation ou l’évolution de la technologie n’ont pourtant pas modifié en profondeur les pratiques des éleveurs. Les logiques sociales sont assez tendues et les dynamiques sociales ne font que perpétuer la résurgence des pratiques traditionnelles malgré l’introduction de nouvelles races depuis 1962 (cf. page 7). La globalisation du marché devrait pourtant inciter les responsables 63 locaux à aller de l’avant pour qu’un développement réel s’amorce enfin en mettant à profit l’enchevêtrement des dynamiques sociales existantes.

Pour conclure, nous pouvons donc dire que les dimensions écosystémiques du développement trouvent dans notre travail de la politique laitière à Andranomanelatra leur expression pratique. La filière n’est en fait que la partie visible de l’iceberg ; en sous- bassement, les interactions entre les divers éléments du système social du site et de ces éléments avec leur environnement physique et humain montrent combien une étude sur le développement nécessite la prise en compte de toutes les facettes d’un phénomène. En empruntant la façon d’intervenir de l’ethnologue qui va recueillir ses données sur le terrain en épousant aussi parfaitement que possible l’élevage et la nature locale, les acteurs du développement pourront mieux appréhender et mieux comprendre les faits en vue d’une meilleure intervention. Une bonne compréhension des dynamiques sociales est la base de la pertinence et de l’efficacité de toute action de développement.

64

CONCLUSION GENERALE

En menant cette étude, nous avons voulu explorer l’environnement de la politique laitière dans la région d’Antsirabe, plus particulièrement le cas de la commune rurale d’Andranomanelatra, district d’Antsirabe II dans la région du Vakinankaratra. Pour ce faire, un entretien avec le maire de la commune rurale d’Andranomanelatra, et le Président de quelques fokontany dans la commune ainsi que Madame la Directeure du FIFAMANOR et aussi avec les éleveurs, les collecteurs s’est imposé. Nous avons alors utilisé une méthode basée sur l’approche sociologique comme technique d’investigation, nous avons recouru à l’entretien, à des enquêtes et à la consultation des documents.

Il convient de souligner que la commune rurale d’Andranomanelatra, est la première bénéficiaire de l’installation d’un centre de développement rural et de recherche appliquée en matière de l’élevage et de l’agriculture . FIFAMANOR a été créé le 27 mars 1972 à Andranomanelatra. Grâce à la coopération entre la Norvège et le gouvernement de Madagascar à travers NORAD.

L’arrêt des activités du groupe et de l’usine TIKO en 2009 et le retrait de l’entreprise SOCOLAIT pour l’achat de lait frais depuis décembre 2009 dans le marché laitier du Vakinankaratra ont multiplié le nombre des entrepreneurs dans la filière lait dans la commune rurale d’Andranomanelatra. Force est de constater que cette étude nous a permis de parvenir à une conclusion qui confirme l’hypothèse selon laquelle le nombre de petits entrepreneurs dans la filière lait dans la commune rurale d’Andranomanelatra s’est multiplié, ce qui engendre des conséquences socio-économiques positives après l’emprise du monopole d’avant 2008 et pourrait contribuer aussi au développement de la commune. Ainsi, la maîtrise de la transformation et du mode de conservation du lait par les éleveurs constituera un facteur du développement de l’entrepreneuriat et notamment de l’exploitation laitière dans cette commune.

Certes, il y a une augmentation des nombre des entrepreneurs dans la filière lait dans la commune rurale d’Andranomanelatra, mais une baisse tant au niveau de la quantité et de la qualité du lait a été constatée par le manque de contrôle.

En outre, le nouveau circuit de commercialisation de lait et de ses produits dérivés semble plus complexe, long et généralement encore plus informel du fait de l’émergence et de 65 l’atomisation des différents nouveaux acteurs (petits ateliers de transformation, minilaiteries, revendeurs).

L’instabilité des prix et l’irrégularité de la production saisonnière font partie des principaux freins au développement harmonieux de la filière malgré le fait que le prix payé pour le litre de lait entre 1 000 et 1 100 Ar en février 2012 est particulièrement rémunérateur. Aux problèmes de saisonnalité du marché liés à une moindre production de fourrages en saison sèche s’ajoutent les problèmes de qualité des produits de façon assez récurrente tout au long de l’année, ce qui constitue un problème majeur de santé publique.

Pourtant, tout au long de notre recherche, nous avons pu acquérir des connaissances très enrichissantes. Seulement, le cheminement n’a pas manqué de connaître des difficultés surtout au niveau de l’accès aux documents disponibles auprès des opérateurs dans la filière lait.

La politique laitière relève d’un macro-projet. C’est un projet national. Sa mise en œuvre nécessite des moyens financiers, matériels comme la réalisation d’un atelier pour la politique laitière dans la zone du Vakinankaratra et surtout des moyens humains très importants pour la formation des éleveurs. Au début de notre étude, nous avons pensé que notre rubrique ne concerne uniquement que la sociologie du développement. Mais au bout de notre analyse, elle aboutit aussi à la sociologie de l’alimentation.

Pour couronner notre étude, il s’avère nécessaire désormais dans notre champ d’intervention de faire passer en première position la question d’autonomie financière des éleveurs. Concernant notre commune d’investigation, depuis son existence jusqu’à son état actuel, plusieurs projets ont été envisagés et réalisés dans le but du développement communal. Ces projets aident la population locale à aller plus loin à travers les courses de développement régional. Il est à rappeler que les projets qui devront être réalisés en ce moment, ce sont des projets issus de la base, c’est-à-dire des problèmes rencontrés par les éleveurs et non des projets dictés par les bailleurs. Il convient de dégager que ces projets nécessitent des investissements de grande envergure et doivent viser un intérêt commun et pérenne.

La commune rurale d’Andranomanelatra a un énorme potentiel. On y trouve à la fois l’activité rurale et l’activité urbaine. D’énormes constructions sont en cours à cause de la proximité de la commune par rapport à la ville d’Antsirabe et le coût moins élevé des 66 matériaux de construction. On trouve sur place les briques, le sable, le fer…Ces potentialités pourraient contribuer au développement de la commune dans le cadre de la décentralisation et ceci va de pair avec la Politique Nationale du Développement. En bref, les années à venir nous éclairciront davantage sur l’évolution de la politique laitière dans la zone d’Antsirabe.

67

BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES GENERAUX :

1) DURKHEIM (E), « De la division du travail social », deuxième édition, PUF, 1973

2) FERREOL (G), « Vocabulaire de la Sociologie », PUF, 1995.

3) GUINCHARD ET THIERRY DEBARD, « Lexique des termes juridiques » Ed Dalloz, Paris, 15 Avril 2011

4) LEBARON (F.), «La sociologie de A à Z», Dunon, Paris, 2009,

5) MONTHOUSSE (M) ET RENOUARD, « 100 Fiches pour comprendre la sociologie », 1937 6) PRITCHARD (E), « Anthropologie Sociale », Petit Bibliothèque Payot, 1977

7) ROCHAT (F), « Une alternative paysanne à la mondialisation néolibérale », CETIM, Genève, Oct. 2002

8) ROCHER (G), « L’action sociale » in. L’Introduction à la Sociologie, Edition HMA, 1968

9) SWHWARTZENBERG (R .G.), « Sociologie politique », Montchrestien, 5è édition, 1998.

OUVRAGES SPECIFIQUES :

10) BERTRAND (A.), KARPE (P.), AUBERT (S.), «Statut juridique des terres: perspectives historique et sociales». In. Frédéric SANDRON, «Population rurale et enjeux - foncier â Madagascar », -CITE, KARTHALA, 2008, 11) CONDOMINAS (G.), « Fokon’olona et collectivités rurales en Imerina », ORSTOM, 1961 12) FAURE (G.), DUGUE(P.), BEAUVAL(V.), «Conseil à l’exploitation familiale, Expérience en Afrique de l’Ouest et du centre » GRET, CIRAD, 2004, 13) GIOVANNI (H.), « Sociologie rurale », in. Population, 24e année, n°4, 1969 14) RARIJAONA (R.), « Le concept de propriété en Droit foncier de Madagascar », Ed. CUJAS, Paris, 1967 15) RAZAFINDRAZAKA (T.), « Trajectoires territoriales : acteurs et praxis en récit », Thèse présentée à l’Université du Québec à Trois-Rivières, 2012 68

16) VEA (J.) « Ny Fampandrosoana ny famokarana ronono ao Vakinankaratra, afovoan- tany Malagasy ». Stavanger : Sekolin’ny Misiona sy Teolojia, (1991a) 17) VEA (J.), « Zava-misongadina eo amin’ny fivoaran’ny fiompiana omby teto Madagasikara nanomboka tamin’ny taon-jato faha-XIX ka hatramin’ny fahaleovantena (1960) ». Stavanger : Sekolin’ny Misiona sy Teolojia, 1991b. 18) VEA (J.), « Le développement de la production laitière sur les Hautes Terres malgaches de Vakinankaratra ». Antananarivo : TPFLM, 1992

DOCUMENTS OFFICIELS :

19) AMELIORATION GENETIQUE DU CHEPTEL BOVIN LAITIER A MADAGASCAR AVEC LA RACE PIE ROUGE NORVEGIENNE, Ing. Agronome, Antananarivo / Karmøy, Décembre/Janvier 2004/2005 20) ANDRIANARISOA (B.), Etude sur la dynamique d’organisation des producteurs laitiers (Triangle Laitier) - Mémoire de fin d’Etudes ESSA –ANTANANARIVO. 2001. 21) CITE, Rapport d’atelier de prospective stratégique de PME de la filière lait. 2003. Direction Générale du Développement des Ressources Animales et Halieutiques. Filière lait et Politique laitière à Madagascar. 2003. 22) FAO et DELAVAL GROUPE. Rapport de mission sur la visite à Madagascar dans le cadre de développement du secteur laitier. 2003. 23) Filières de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, et Actions du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche Page 16 DE 15 Filière Lait Fiche n° 202 24) GTDR (IPROVA Vakinankaratra). Proposition de documents de politique nationale laitière. 2002. 25) INTER-PROFESSIONNELLE NATIONALE - ANDRIN’NY RONONO ETO MADAGASIKARA (IPNAROM) ; Proposition d’application d’un « prélèvement interprofessionnel » sur les produits laitiers importés. 2000.

26) MONTAGNAC (D.), RAZAFINDRAJAONA (J. M.) Evaluation à mi-parcours du PSE secteur lait - Direction de l’Elevage –Antananarivo. 1996 27) PCD de la Commune Rurale d’Andranomanelatra 2012

69

28) PENOT (E.), (CIRAD UMR innovation/URSCA-SCRID) & RAZANAKOTO (N. M.) (consultante) : ETUDE DES CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DU LAIT ET DE SES DERIVES DANS LA REGION DU VAKINANKARATRA EN 2011, Antananarivo, Mars 2012,

29) Programme de Professionnalisation des Agriculteurs. Atelier régional sur la filière lait - Direction de l’Elevage- Antananarivo. 2002. FIFAMANOR. Rapport d’activité. 2002.

30) RAMALANJAONA (V.), HOEYSTAD (E.), Rapport d’évaluation à mi-parcours de FIFAMANOR. 2003.

31) RANARISON (J.), RALAMBOMANANA (J.), RANAIVOSON (A.), RAKOTOZANDRINY (J.N.), RAKOTOZANDRINDRAINY (R.), RAKOTOARISOA (G.), RAZAFINDRAJAONA (J.M.), Politique nationale d’amélioration génétique des animaux domestiques à Madagascar. Direction de l’Elevage Antananarivo. 1997. 32) Rapport d’évaluation FIFAMANOR de 2007 à 2013

70

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE ...... 1 CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ...... 7

Section 1 : Quelques notions sur la filière lait à Madagascar et plus particulièrement Andranommanelatra ______7 § I- La filière lait ______7 I- DESCRIPTION DE LA FILIÈRE ______7 A. Bref historique ______7 2- Le milieu naturel ______8 3. Les techniques et la production ______9 II- Les acteurs de la filière ______10 A- Au niveau de l’approvisionnement ______10 B- Au niveau production ______10 C- Au niveau transformation ______11 1. Au niveau commercialisation ______11 2- Les structures et modes d’organisation ______12 Section 2- POLITIQUE DE LA FILIERE ______12 §I- Enoncé de la politique ______12 A- Principaux objectifs ______12 B- Axes stratégiques ______12 C- Actions à entreprendre ______12 1- Etudes ______12 2- Au niveau structuration et organisation de la filière ______13 3- Au niveau production ______13 4- Au niveau recherche et amélioration génétique ______13 5- Au niveau de la commercialisation ______14 6- Au niveau de la transformation ______14 CHAPITRE II- PRESENTATION DU LIEU D’ENQUETE ...... 15

Section 1 : Situation administrative ______15 § I - Situation géographique ______15 A) Localisation ______15 B) La démographie : ______15 § II - Historique de la population ______16 Section 2 : LES INFRASTRUCTURES EXISTANTES ______18 § I - Le réseau routier : ______18 § II - Electricité et eau potable : ______18 § III- Communications : ______18 § IV - Télécommunications : ______18 Section 3- LES EQUIPEMENTS ET SERVICES SOCIO-COLLECTIFS ______19 §I - L’éducation et la santé dans la commune: ______19 §II- Equipements socio-éducatifs et culturels : ______20 71

§II- Le tourisme : ______21 Section 4- LES DONNEES ECONOMIQUES ______21 §I -L’agriculture : ______21 A- Riziculture et culture d’autres céréales : ______22 B -Les tubercules et racines : ______22 C- Les cultures maraîchères et vivrières : ______22 D-L’arboriculture fruitière : ______22 §II- L’élevage : ______23 §II- L’artisanat : ______23 PARTIE II : ANALYSE DES RESULTATS ...... 23 INTRODUCTION PARTIELLE ...... 24 CHAPITRE III : DYNAMIQUE TERRITORIALE DANS LA REGION D’ANTSIRABE25

Section 1) : Quelques éléments de l’histoire ______25 SECTION 2) : CONTEXTE ______29 §I - LA PHASE DE SPECIALISATION______29 §II- LA PHASE DE SPECIFICATION ______31 CHAPITRE IV-ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES PENDANT NOTRE TERRAIN 33

Section 1) : LES ORGANISMES D’APPUI POUR LA PROMOTION DE LA FILIERE LAIT ______33 § I - Land O’Lakes et Malagasy Dairy Board ______33 PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE ...... 49 CHAPITRE V- LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE DANS LA PRODUCTION LAITIERE 51

Section 1) État des lieux de la filière lait à Andranomanelatra ______51 Section 2) LA SOCIÉTÉ CIVILE ET L’ENJEU AUTOUR DU DÉVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION LAITIÈRE ______53 Section 3) PERSPECTIVES POUR UNE GESTION RATIONNELLE DE LA PRODUCTION LAITIÈRE ______56 CHAPITRE VI - ANALYSE SUR LA CONFUSION DES LOGIQUES SOCIALES AUTOUR DE CETTE POLITIQUE LAITIÈRE ...... 59

Section 1) Analyse sur la confusion des logiques sociales autour de cette politique laitière __ 59 Section 2) Perspectives pour une gestion de la production laitière. ______60 CONCLUSION GENERALE ...... 64 BIBLIOGRAPHIE ...... 67 LISTE DES TABLEAUX Pages

Tableau n°01 : Caractéristiques des échantillons ...... 4 Tableau N°02 : Répartition par âge et par sexe de la population dans la Commune Rurale d’Andranomanelatra : ...... 16 Tableau n°03 : Répartition des infrastructures religieuses par Fokontany ...... 17 Tableau n°04 : Nombre d’établissement préscolaire et primaire ...... 20 Tableau n°05 : Typologie et produits dans la commune ...... 21 Tableau n° 06: Histoire bovine sur les Hautes Terres malgaches ...... 27 Tableau n°07: Nombre de vaches possédés par les éleveurs ainsi que la date des débuts de la production avant la crise de 2009 ...... 35 Tableau n°08 : Nombre des vaches possédés par les éleveurs ainsi que la date du début de la production après la crise de 2009 ...... 36 Tableau n° 09 : Bénéfice net mensuel par éleveurs en Ariary avant 2009 ...... 37 Tableau n° 10 : Bénéfice net mensuel par éleveurs en Ariary après 2009 ...... 38 Tableau n°11 : Mode d’élevage ...... 40 Tableau n°12 : quantité du lait en litre par jour et par éleveur avant 2009 ...... 42 Tableau n°13 : quantité du lait par jour et par éleveur après 2009 ...... 43 Tableaux n° 14: Produits et distribution avant 2009 ...... 44 Tableaux n° 15: Produits et distribution après 2009 ...... 45 Tableau n° 16: Transformation avant 2009 ...... 46 Tableau n°17 : Transformation après 2009 ...... 46 Tableau n°18 : Politique laitière dans la Commune rurale d’Andranomanelatra : forces et faiblesses, opportunités et risques...... 48

52

LISTE DES PHOTOS : Pages

Image n°1 : Plaque indiquant la route vers FIFAMANOR ...... 27 Image n°2 : Responsable au centre Armor avec les vaches laitières de race PRN (auteur 2015)

...... 32

53

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

BCL : Bureau Central Laitier

CIREL : Circonscription d’Élevage CNIA : Centre National d’Insémination Artificielle

ESSA : École Supérieure des Sciences Agronomiques

FFPN : Frisonne Française Pie noir

FIFAMANOR: FIompiana FAmbolena MAlagasy NORveziana FOFIFA : FOibem-pirenena momba ny FIkarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra

IA : Insémination Artificielle

IPROVA : Interprofession Régionale de Vakinankaratra

ONG PRN : ONG Pie Rouge Norvégienne

PRN : Pie Rouge Norvégienne

PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural

PSE : Projet Sectoriel Elevage

ROMA : ROnono MAlagasy

ROMINCO : Ronono Malagasy Industrie et Commerce

KOBAMA: Minoterie "Koba Malagasy" 54

NORAD: Norwegian Agency for Development Cooperation

PRN : Pie Rouge Norvégienne

PSDR : Programme de Soutien pour le Développement Rural (World Bank programme)

ROVA : Union des Coopératives des Producteurs de Lait du Vakinankaratra

SOCOLAIT : Société Commerciale LAitière

Tia : Tiko Industriel Andranomanelatra

TIKO : Tena Izy Ka Omeko, Société d’Exploitation Laitière

ANNEXE

I

GUIDE D’ENTRETIEN

I-GUIDE D’ENTRETIEN AUPRES DES RESPONSABLES DE LA COMMUNE RURALE D’ANDRANOMANELATRA 1) Situation géographique Andranomanelatra 2) Situation démographique 3) Le problème avec la décentralisation 4) La production de la commune 5) Les contraintes liées à la production 6) Les atouts de la commune 7) Les objectifs ? 8) L’agriculture et l’élevage 9) Le problème de l’agriculture à Andranomanelatra 10) Le problème de l’élevage à Andranomanelatra 11) La production laitière dans la commune 12) Les problèmes rencontrés par la commune 13) La fermeture de l’usine Tiko 14) Les problèmes rencontrés par la commune après 2009 15) Les solutions 16) La collaboration avec d’autres partenaires 17) Des informations concernant vos partenaires 18) Le Fonds de Développement Local (FDL).

II

QUESTIONNAIRES : Produits

Fokontany : Date : Enquêteur : Période avant crise

Qté Collect Prix Collect. II (l Prix (Ar Collect. III Consom. Loc & Prix (Ar / N° lait (l . I (l / (Ar / Prix (Ar / l) Observations / j) / l) (l / j) dom. (l / j) l) / j) j) l)

III QUESTIONNAIRES : Produits Fokontany : Date : Enquêteur : Période après crise

Qté Collect Prix Collect. II (l Prix (Ar Collect. III Consom. Loc & Prix (Ar / N° lait (l . I (l / (Ar / Prix (Ar / l) Observations / j) / l) (l / j) dom. (l / j) l) / j) j) l)

IV

TRANSFORMATIONS

Fokontany : Date : Enquêteur : Période avant crise

Nb. Pt. Transfor Transfor Nb. Pt. Transform Nb. Pt. Observatio Produits PU De PU mateurs PU mateurs 1 De vente ateurs 2 De vente ns vent 3 e

Lait entier

carton (l)

Lait entier

sachet (l)

Fromage 1 (g)

Fromage 2 (g)

Fromage 3 (g)

Fromage 4 (g)

Beurre 1 (g)

Beurre 2 (g)

Beurre 3 (g)

Crème 1 (g)

Crème 2 (g)

Crème 3 (g)

Glace 1 (g)

Glace 2 (g)

Glace 3 (g)

Glace 3 (g)

Yaourt (x cl)

Yaourt (x cl)

Yaourt (x cl)

Yaourt (x cl)

Yaourt (x cl)

V

TRANSFORMATIONS

Fokontany : Date : Enquêteur : Période après crise Nb. Pt. Transfor Nb. Nb. Transform Transforma Observat Produits De PU mateurs Pt. De PU Pt. De PU ateurs 1 teurs 3 ions vente 2 vente vente

Lait entier carton (l)

Lait entier sachet (l)

Fromage 1 (g)

Fromage 2 (g)

Fromage 3 (g)

Fromage 4 (g)

Beurre 1 (g)

Beurre 2 (g)

Beurre 3 (g)

Crème 1 (g)

Crème 2 (g)

Crème 3 (g)

Glace 1 (g)

Glace 2 (g)

Glace 3 (g)

Glace 3 (g)

Yaourt (x cl)

Yaourt (x cl)

Yaourt (x cl)

Yaourt (x cl)

Yaourt (x cl)

VI

Eleveurs

Fokontany Date : Enquêteur : Période : Avant crise : Prix Nb. Qté Coût Cas Date Nb. Tt moyen Mode N° Vaches lait mensuel de Observations début Vaches de vache d'élev prod, (l / j d'entretien vol (AR) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 TOTAL

VII

Eleveurs

Fokontany Date : Enquêteur : Période : Après crise

: Prix Nb. Qté Coût Cas Date Nb. Tt moyen Mode N° Vaches lait mensuel de Observations début Vaches de vache d'élev prod, (l / j d'entretien vol (AR) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 TOTAL

VIII

IX

RAPPORT D’ACTIVITE de FIFAMANOR

2007

1 - Introduction

L’année 2007 est l’année de création du département production. Le département est en quelque sorte l’ancien département élevage sans l’amélioration génétique, mais renforcé par la section multiplication de semences du département recherche. Le département assure à la fois la production végétale et la production animale au sein de FIFAMANOR. La production de semences de quelques cultures vivrières, de semences fourragères et de lait sont les principales activités u département.

En matière de production de semences de cultures vivrières, la pomme de terre prend la première place. La production de semences de blé/triticale, de maïs, de soja et de riz pluvial n’était pas encore importante en 2007. Les principales semences fourragères produites par le département sont : le ray-grass, le Chloris le brachiaria, l’avoine et le radis.

En matière de production laitière au centre ARMOR, l’année 2007 a été marquée par le passage de deux cyclones et l’excès de pluie pendant les deux premiers mois. Par conséquent la production de maïs pour ensilage n’était pas satisfaisant aussi bien en quantité qu’en qualité puisque la plupart de la culture a été endommagée par le vent et l’engorgement des parcelles. En plus les semences utilisés ne sont pas es semences hybrides habituelles. Alors département que l’ensilage joue un grand rôle en alimentation puisque qu’il tient plus de 65% de fourrage utilisé au centre. En conséquence, le centre a perdu 1,12 litre de lait par jour et par vache. L’absence de vétérinaire responsable de la reproduction en 2006 a causé aussi une grande conséquence, on a inséminé en plus 24 vaches en 2005 qu’en 2006, l’objectif en production laitière n’est pas atteint.

2 – Objectif

Atteindre un autofinancement plus élevé de l’entité pour assurer une viabilité financière.

X

3 – Mission

Le département assure toutes les productions animales et végétales au sein de FIFAMANOR

4 – Stratégie

- Augmenter la production des produits phares : pomme de terre et lait - Améliorer la productivité - Assurer une gestion des charges et les coûts

5 – Les animaux

Tableau 1 : Effectif du cheptel

N° vache Génisses Velles Veaux taurillons Taureau Total s x 1 Inventaire début 114 74 26 23 43 1 281 (01/01/07) 2 Naissance + 58 46 104 3 Mortalité - 7 3 3 1 14 4 Vente - 15 1 9 11 36 5 Changement de + 31 54 41 13 139 Catégorie - 31 54 41 13 139 6 Inventaire fin (31/12/07) 123 96 27 25 61 3 335

Tableau 2 : Cause de la mortalité

N° catégorie Causes 1 1155 vache Coincée entre la cloison de séparation e par cet entraînant sa mortalité par asphyxie 2 1273 Vache Heart water 3 1266 Vache Suspicion d’anaplasmose 4 1219 Vache Foie gras et insuffisance hépatique 5 1267 Vache Hémorragie pulmonaire interne 6 1327 Vache Pyémie 7 1349 Veau Problème e vision et amaigrissement chronique XI

8 3758 Veau Écartement de bassin 9 3791 Veau Polyarthrites infectieuses 10 3794 Veau Hémorragie interne 11 1502 Velle Inflammation ombilicale entraînant la pyémie 12 1513 Velle Vêlage prématuré 13 1539 Velle Avitaminose B et/ou encéphalite 14 3718 taurillon Infection pulmonaire aiguë

Tableau 3 : Effectif du cheptel des 3 dernières années

N° 2005 2006 2007 1 Inventaire début 239 252 281 2 Naissance + 87 116 104 3 Mortalité - 6 11 14 4 Vente - 68 76 36 5 Changement de + 119 155 139 Catégorie - 119 155 139 6 Inventaire fin 252 281 335 Ce tableau nous qu’on avait moins de naissance en 2007 qu’en 2006. Cela a été causé par l’absence de vétérinaire responsable de la reproduction.

Tableau 4 : Différentes catégories du cheptel au Centre Armor au cours des 3 dernières années

N° Catégorie 2005 2006 2007 1 Vaches 106 114 123 3 Génisses 76 74 96 4 Velles 21 26 27 5 Veaux 20 23 25 6 Taurillons 26 43 61 7 Taureaux 3 1 3 Total 252 281

Notons l’augmentation annuelle des femelles et des mâles non productifs. XII

6. Résultats

6.1. Résultats au centre ARMOR

6.1.1. Production de géniteurs

Tableau 5 : Cession de géniteurs

2005 2006 2007 Prévision 15 15 15 Réalisation 16 14 3 % 106 93,33 20

6.1.2. Production de lait

Tableau 6 : Production

Mois Production Effectif Total J 56 924 115 93 22 15, 97 19,74 17,59 17,77 F 50 994 118 98 20 13,94 18,58 18,58 17,10 M 51 901 121 104 19 13,84 16,41 16,41 16,97 A 54 829 121 100 22 14,62 17,57 18,77 16,93 M 56 279 122 22 27 14 ,88 18,15 19,83 18,92 J 51 658 120 93 27 13 ,89 18,52 20,09 20,55 J 53 759 123 93 30 14,10 18,65 20,68 20,31 A 52 487 118 88 30 14 ,35 19,24 19,99 20,79 S 51 706 118 92 26 14,14 18,73 19,40 19,70 O 53 712 120 96 24 14 ,44 18,05 19,14 20,35 N 53 712 124 103 21 13,90 17,29 20,13 18,35 D 53 107 123 104 19 13,93 16,47 19,64 18,02 120 97 23 14,33 18,12 19,24 18,80

On note un manque à gagner de 1,121 de lait par vache par jour en 2007. Cela est dû aux problèmes d’ensilage en quantité et an quantité

XIII

Tableau 7 : Sortie lait

Mois Report Production Pers/FIFA Organisme Veaux Autres Perte Stock Acheteur (à rep J 1 724 56 924 836 50 693 3 534 82 1878 1620 F 1 620 50 994 1 001 46 296 3 548 86 56 1628 M 1 628 51 901 1 014 45 749 4 977 92 62 1636 A 1 636 54 829 891 49 654 4 169 64 60 1626 M 1 626 56 279 956 52 125 2 963 58 62 1741 J 1 741 51 658 1 176 48 283 2 259 56 60 1561 1 561 J 53 759 1 403 48 914 3 268 58 62 1605

A 1 605 52 487 1 323 47 534 3 579 88 62 1 478 1 478 S 51 706 1 271 45 994 4 241 55 60 1500

O 1 500 53 712 1 476 48 962 3 930 68 96 1670

N 53 437 1 339 47 945 4 127 62 64 1576 1 670 D 1 576 53 107 1 204 48 663 3 387 61 62 1 305 TOTAL 640 793 13 890 580 812 43 982 830 2584 % 2,17 90,64 6,86 0,13 0,40 La production laitière n’était pas satisfaisante et l’objectif n’est pas atteint.

XIV

2008

1. Introduction

Le département production assure la production végétale et animale au sein de FIFAMANOR dans les deux stations Armor et Mimosa. Le département a été créé en 2007 par combinaison de l’ex-Département Elevage avec la section Multiplication du Département Recherche.

2. Objectifs

Atteindre un autofinancement plus élevé pour participer davantage au propre financement de FIFAMANOR.

3. Mission

Le Département Production assure toutes les productions animales et végétales au sein de FIFAMANOR.

4. Stratégie

 Augmenter la production des produits phares : pomme de terre et lait

 Améliorer la productivité

 Assurer une meilleure gestion des charges et des coûts.

XV

5. Production de lait

Tableau: Production

Mois Production Effectif Effectifs moyens Production moyenne par (en litres) total Jour Vaches Vaches taries Vaches traites totales 2008 Vaches traites

2006 2007 2008 J 48 821,0 127 99 28 12,40 17,59 19,74 15,91 F 42 275,5 132 98 34 11,44 18,22 18,58 15,41 Ms 52 001,5 130 107 23 12,90 17,37 16,41 15,68 A 57 387,0 132 110 22 14 ,49 18,77 7,57 17,39 Mi 61 914,5 134 112 22 14,90 19,83 18,15 17,83 17,83 Jn 58 068,0 133 109 24 14,55 20,09 18,52 17,76 Jt 61 270,0 137 108 29 14,43 20,66 18,65 18,30 A 62 444,0 139 115 24 14,49 19,99 19,24 17,52 S 57 769,5 139 115 24 13,85 19,40 18,73 16,74 O 59 267,5 140 112 28 13,66 19,14 18,05 17,07 N 53 707,0 140 109 31 12,79 20,13 7,29 16,42 D 51 091,0 138 100 38 11,94 19,64 6,42 16,48 Total 666 016,5 1 621 1294 327 161,85 230,83 217,35 202,51 Moyenne 135 108 27 13,49 19,24 18,11 16,88

La production moyenne a diminué par rapport aux années précédentes car il y a eu beaucoup de primipares.

La production moyenne a diminué par rapport aux années précédentes car il y a eu beaucoup de primipares.

XVI

Tableau 7 : Sortie de lait

Mois Report Production Pers Organisme Veaux Autres Stock à FIFA Perte reporter Acheteur

J 1 305 48 821 1 023 44 334 2 779 709 1 284

F 1 284 42 276 1 091 38 311 2 634 134 1350

Ms 1 350 52 002 1 281 46 525 3 854 127 1561

A 1 561 57 387 1 439 51 815 3 874 140 1681

Mi 1 681 61 915 1 200 56 818 3600 127 1847

Jn 1 847 1 268 1 130 53 840 3 033 127 1785

Jt 1 903 61 270 1 268 57 045 2793 133 1821

A 1 821 62 444 1 412 57 298 3 547 141 1867

S 1 867 57 770 1 687 52 307 3 667 142 1838

O 1 838 59 268 565 55 437 3 171 148 1771

N 1 771 53 707 635 50 422 2 662 131 1597

D 1 597 51 091 702 47 776 2 515 167 1564

Total 666 017 13 433 611 928 38 129 2 222

% 2,0 91,9 5,7 0,3 %

XVII

2010

1. Introduction

Pour la mise en œuvre de ses activités, le département est subdivisé en deux sections :

- la section production animale qui assure les activités au niveau de la ferme ARMOR :

Production de lait et de géniteurs avec comme sous produits les réformes :

- la section production végétale qui a pour mission la production de semence fourragère et de quelques plantes vivrières. Cette année on n’a plus produit de semence de pomme de terre en station à partir de la contre saison ) cause de la bactériose. La production de quelques spéculations (avoine, blé) a été également transférée en brousse pour des raisons économiques : réduction de charge.

2. Objectifs

Contribuer à l’autofinancement de FIFAMANOR

3. Stratégie

 Améliorer la productivité

 Assurer une meilleure gestion des charges et des coûts

4. La section production animale

L’objectif de FIFAMANOR est d’augmenter progressivement son autofinancement, aussi la section prend part aux activités sources de revenu. Elle assure la production de lait et de géniteurs mâle et femelle. Comme activité secondaire, la section fabrique aussi des beurres de ferme.

Le Cheptel

Le troupeau est constitué d’animaux de race pure

Pie Rouge Norvégienne et subdivisé en six catégories

Selon le sexe, l’âge et l’état physiologique. XVIII

Les veaux et velles sont des jeunes moins de 6 mois d’âge. La catégorie des génisses ou taurillons s’en suivent. Après leur premier vêlage les génisses passent à la catégorie des vaches. Les mâles qui sont aptes à la reproduction deviennent des taureaux.

Tableau 1 : Effectif du cheptel

VACHES GENISSES VELLES VEAUX TAURILLON TAUREAUX TOTAL INVENTAIRE 149 83 34 8 19 4 297 DEBUT NAISSANCE + 1 66 76 142 MORTALITE - 2 1 2 1 0 0 6 VENTE - 25 15 2 48 13 11 114 CHANGEMENT + 27 64 24 7 122 DE CATEGORIE - 27 64 24 7 122 INVENTAIRE FIN 149 104 32 11 23 0 319 2010 Presque la moitié du cheptel sont dans la catégorie des vaches : viennent ensuite les génisses qui assureront la relève de ces femelles reproductrices. Tous les taureaux sont vendus à la fin de l’année.

La production de lait

La production obtenue dépend essentiellement de la gestion de l’alimentation et de la reproduction. Le stade de coupe des fourrages et la quantité à distribuer jouent un rôle important.

XIX

Tableau : Production de lait (en litres)

Mois Production Effectif Effectif moyen Production moyenne par jour en litres par

en litres total Rapport aux

Vaches Vaches Vaches Vaches traites

totales 2008 2009 2010

traites taries 2010

Janvier 61 197,0 150 119 31 13,16 15,9 16,0 16,6

Février 57 587,5 153 121 32 13,44 15,4 15,5 17,0

Mars 65 023,5 154 129 25 13,62 15 ;7 16,0 16,3

Avril 64 027,5 157 131 26 13,59 17,4 16,8 16,3

Mai 65 828,5 157 128 29 13,53 17,8 17,1 16,6

Juin 63 853,0 160 127 33 13,30 17,8 18,0 16,8

Juillet 72 377,0 127 128 28 14,97 18,3 17 ,9 18,3

Août 76 445,5 153 129 24 16,12 17,5 17,1 19,1

Septembre 78 089,5 156 134 22 16,69 16,7 17,5 19,5

Octobre 81 063,0 156 131 25 16,76 17,1 16,7 20,0

Novembre 75 759,5 156 131 25 16,19 16,4 18,2 19,3

Décembre 71 839,5 149 124 25 15,55 16,5 17,9 18,7

Moyenne 155 128 27 14,7 16,9 17,2 17,9

Total 833 091,0

La production pendant la saison sèche est supérieure à celle de la saison pluviale. De plus à partir de mi-juillet, le centre a donné des drèches aux vaches en production. L’objectif de l’année sur la production totale est atteint.

Le lait produit est destiné surtout à la vente et à l’alimentation des veaux. XX

La majorité est vendue aux collecteurs et/ou transformateurs de lait.

Le tableau ci-après monte la répartition de la sortie du lait tout au long de l’année

Tableau 7 : Sortie lait (en litres)

2010 Report Production Pers Ecrémage Acheteurs Veaux Autres Perte Stock à reporter (litres) FIFA (litres) (AOI)

Janvier 1 911,0 61 179,0 154,0 4 415,0 48 680,0 3 773,0 58,0 5 158 ,0 870,0

Février 870,0 57 587,5 159,5 3 788,0 48 281,0 3 338, 0 62,0 1 225,0 1 604,0

Mars 1 604,0 65 023,5 292,0 61 177,0 4 433,0 62,5 62,0 601,0

Avril 601,0 64 027,5 216,0 59 617,0 4 665,0 70,0 60,0

Mai 65 828,5 144,0 60 934,0 3 889,0 61,5 62,0 738,0

Juin 738,0 63 853,0 166,0 603,0 59 397,0 2 922,0 63,0 60,0 1 380,0

Juillet 1 380,0 72 377,0 275,0 100,0 65 914,0 4 505,0 63,5 62,0 2 810,0

Août 2 810,0 76 445,5 392,5 400,0 73 727,0 3 881,0 63,0 62,0 730,0

Septembre 730,0 78 089,5 532,5 400,0 72 905,0 3 972,0 81,0 60,0 869,0

Octobre 869,0 81 063,0 653,0 150,0 76 290 0 3 516,0 74,0 62,0 1 187,0

Novembre 1 187,0 75 759,5 450,0 550,0 72 779,0 2 219,0 93,5 60,0 795,0

Décembre 795,0 71 839,5 577,5 600,0 66 675,0 2 163,0 85,5 62,0 2 471,0

Total 833 091,0 4 012,0 11 006,0 766 403,0 43 277,5 837,5 6 995,0

Répartition (%) 0,5 1,3 92,0 5,2 0,1 0,8

Les acheteurs du lait ont du mal à épuiser la production du centre pendant les deux premiers mois de cette année. Cet était de fait a entraîné une perte du lait qui est un produit facilement périssable. Aussi, une quantité importante de lait est transformée en beurre pour diminuer cette perte suivant la capacité de l’écrémeuse.

XXI

2011

1. Introduction

Pour la mise en œuvre de ses activités le département est subdivisé en deux sections :

- la section production animale qui s’occupe de l’élevage laitier : production de lait et de géniteurs avec comme sous produits les réformes

- la section production végétale qui a pour mission la production de semences fourragères et de semences de quelques plantes vivrières.

2. Objectifs

Contribuer à l’autofinancement de FIFAMANOR

3. Stratégie

 Améliorer la productivité

 Assurer une meilleure gestion des charges et des coûts

4. La section production animale

Les activités de la section sont basées sur la conduite d’une ferme à vocation laitière avec des animaux de race Pie Rouge Norvégienne. La mission du centre est de produire du lait et des géniteurs femelles et mâles afin de contribuer aux ressources financières de Fifamanor.

4.1. Le Cheptel

Les animaux du centre sont catégorisés et logés selon leur stade physiologique et leur production de lait. Les animaux moins de six mois sont nommés veaux. Les jeunes femelles de six mois jusqu’au premier vêlage sont appelées génisses. A partir du premier vêlage, elles rentrent dans la catégorie des vaches.

Les taurillons sont des mâles de plus de six mois et ne sont pas encore aptes à la reproduction. Ils deviennent taureaux s’ils sont aptes à la reproduction après avoir subit un test.

XXII

4.2 La production de lait

Tableau : Production de lait (en litre)

Mois Production Effectif Effectif moyen Production moyenne par jour en litres par en litres total Rapport aux

Vaches Vaches Vaches Vaches traites

traites taries totales 2009 2010 2011

2011

Janvier 66 610,0 155 123 32 13,86 16,0 16,6 17,5

Février 64 238,0 156 123 23 14,71 15,0 17,0 17,3

Mars 67 017,5 157 132 25 13,77 16,0 16,3 16,4

Avril 64 541,0 152 131 21 14,15 16,8 16,3 16,4

Mai 65 183,5 153 128 25 13,74 17,1 16,6 16,5

Juin 62 606,0 152 125 27 13,73 18,0 16,8 16,8

Juillet 61 231,5 151 119 32 13,08 17,9 18,3 16,6

Août 62 419,5 153 120 33 13,16 17,1 19,1 16,8

Septembre 67 878,5 150 123 27 15,08 17,5 19,5 18,4

Octobre 74 690,5 146 123 23 16,50 19,0 20,0 19,6

Novembre 71 836,5 142 121 21 16,86 18,2 19,3 19,8

Décembre 69 598,0 146 119 27 15,38 17,9 18,7 18,9

Total 797 850,5

Moyenne 151 125 26 14,5 17,2 17,9 17,6

XXIII

2011 Report Product Quantité Ecrémage Veaux Autres Perte Stock à ion vendue (litres) (AOI) reporter (1) (litres)

Janvier 2 471,0 66 610,0 61 275,5 800,0 2 221,0 77,5 819,0 3 888,0

Février 3 888,0 64 238,0 63 085,0 300,0 3 049,5 104,5 58,5 1 529,0

Mars 1 529,0 67 017,5 63 865,0 650,0 2 766,0 91,5 112,0 1 062,0

Avril 1 062,0 64 541,0 61 299,0 700,0 2 331,0 68,0 60,0 1 145,0

Mai 1 145,0 65 183,5 62 661,5 550,0 2399,5 78,5 62,0 577,0

Juin 577,0 62 606,0 59 863,5 450,0 2 673,5 61,0 60,0 75,0

Juillet 75,0 61 231,5 57 822,0 400,0 2 685,0 67,5 62,0 270,0

Août 270,0 62 419 59 248,0 650,0 2 485,0 66,5 62,0 178,0

Septembre 178,0 67 878,5 63 613,5 150,0 3 660,0 63,0 60,0 510,0

Octobre 510,0 74 690,5 70 817,0 0,0 4 216,5 65,0 62,0 40,0

Novembre 40,0 71 836,5 68 083,5 150,0 2 854,0 98,0 60,0 631,0

Décembre 631,0 69 598,0 67 499,0 300,0 2 170,0 73,0 62,0 125,0

797 850, 759 132, 5 100 33 511 914 1 539 5 5

% 95,1 0,64 4,2 0,1 0,2

XXIV

Tableau : Sortie lait (en litres)

2011 Report Production Quantité Ecrémage Veaux Autres Perte Stock à (litres) vendue (1) (litres) (AOI) reporter Janvier 2 471,0 66 610,0 61 275,5 800,0 2 221,0 77,5 819,0 3 888,0 Février 3 888,0 64 238,0 63 085,0 300,0 3 049,5 104,5 58,5 1 529,0 Mars 1 529,0 67 017,5 63 865,0 650,0 2 766,0 91,5 112,0 1 062,0 Avril 1 062,0 64 541,0 61 299,0 700,0 2 331,0 68,0 60,0 1 145,0 Mai 1 145,0 65 183,5 62 661,5 550,0 2399,5 78,5 62,0 577,0 Juin 577,0 62 606,0 59 863,5 450,0 2 673,5 61,0 60,0 75,0 Juillet 75,0 61 231,5 57 822,0 400,0 2 685,0 67,5 62,0 270,0 Août 270,0 62 419 59 248,0 650,0 2 485,0 66,5 62,0 178,0 Septembre 178,0 67 878,5 63 613,5 150,0 3 660,0 63,0 60,0 510,0 Octobre 510,0 74 690,5 70 817,0 0,0 4 216,5 65,0 62,0 40,0 Novembre 40,0 71 836,5 68 083,5 150,0 2 854,0 98,0 60,0 631,0 Décembre 631,0 69 598,0 67 499,0 300,0 2 170,0 73,0 62,0 125,0

Le lait est bien écoulé cette année sauf au mois de janvier dont une quantité de 757 litres avant été saisie à cause de la panne du tank réfrigérant pendant la nuit. L’objectif de l’année n’est pas atteint car la production au début de la saison a diminué à cause de l’alimentation.

XXV

RANDRIAMIANTRARIVO Jean Aimé

MÉMOIRE DE MASTER 2

Contact : [email protected]

Nombre de pages : 71

Nombre de tableaux : 18

Nombre de photos : 02

Nombre d’acronymes : 21

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 32

Thème : « Politique laitière à partir de la crise sociopolitique de 2009 : Cas de la commune rurale d’Andranomanelatra, District d’Antsirabe II, Région Vakinankaratra »

RUBRIQUE EPISTEMOLOGIQUE : SOCIOLOGIE DE DEVELOPPEMENT ET SOCIOLOGIE DE L’ALIMENTATION

RESUME : Pendant longtemps, l’élevage bovin a été une source de revenu indirecte pour la quasi totalité des agriculteurs de la région du Vakinankaratra. Il était considéré comme un investissement agricole et une activité auxiliaire à l’agriculture. Les animaux étaient essentiellement destinés aux travaux des champs et ne faisaient pas l’objet de transactions commerciales. Actuellement, le bœuf est encore utilisé pour les travaux agraires mais l’élevage des vaches laitières occupe une place de plus en plus importante. Dans la région d’Antsirabe, le secteur laitier connaît un certain degré d’intensification : les éleveurs de vaches laitières ont recours à l’insémination artificielle pour assurer la reproduction de leurs animaux. Cette technique permet d’améliorer le niveau génétique des troupeaux tout en limitant les risques de transmission de maladie sexuelle.

Mots clés : l’élevage bovin, investissement agricole, vaches laitières, secteur laitier, insémination artificielle, reproduction

DIRECTEUR DE RECHERCHE : Madame RAMANDIMBIARISON Noeline, Professeur titulaire