Un Chef Canadien-Français À Ottawa – Ernest Lapointe : 1876 À 1941
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le gÉnÉalogiste juriste Raymond Deraspe (1735) Un chef canadien-français à Ottawa – Ernest Lapointe : 1876 à 1941 Un parlementaire canadien exprimait un jour sa ÉPOUSAILLES À L’ÎLE AUX COUDRES déception de constater que bien des votes en sa faveur Le 7 novembre 1791, en l’église de Saint-Louis de l’étaient pour la mauvaise raison. Dans la rue du quar- l’île aux Coudres, Joseph Audet dit Lapointe épouse tier de Limoilou où j’ai grandi, notre Félicité Bouchard, fille de feu Claude député à la Chambre des communes Bouchard et Geneviève Degagné (sic). était victime de votes contre lui pour la Ce sont les bisaïeuls paternels d’Ernest mauvaise raison. Bien des gens auraient Lapointe. Ils ont dû obtenir de l’évêque voulu que le train de La Malbaie puisse de Québec une dispense parce que cou- arrêter près du tunnel de La Canardière, sins au troisième degré. Sont mention- en plus du centre-ville. On tenait le dé- nées les présences du père puis du grand puté responsable de ce non-arrêt. C’était -père maternel de l’époux, et de Jean Ernest Lapointe, durant 22 ans le bras Degagné, oncle de l’épouse, comme de droit du premier ministre William Lyon plusieurs autres, tant parents qu’amis, Mackenzie KING, qui devait s’occuper dont les uns ont signé, les autres décla- de choses fort plus importantes. rant ne le savoir. Le célébrant est le curé de Saint-Louis, Charles-Joseph Lefebvre- MARIAGE À SAINT-ÉLOI Duchouquet (Sainte-Anne de La Poca- Les parents d’Ernest Lapointe s’é- Ernest Lapointe. tière, 1761 – Québec, 1817). taient unis en l’église paroissiale de Source : Bibliothèque et Archives Canada Saint-Éloi, comté de Rivière-du-Loup, www.collectionscanada.gc.ca C’est aussi au même endroit, en la le 3 novembre 1875. Ce sont Sifroi La- même paroisse de Saint-Louis, que le pointe, majeur, navigateur, de Sainte-Hélène de Ka- 2 février 1765, Barthélemy Audet prenait pour épouse mouraska, et Adèle Lavoie, majeure, veuve d’Henri Madeleine Tremblay, fille d’André Tremblay et Cathe- Danjou, fille de Jean-Baptiste Lavoie et Suzanne Ana- rine Bouchard. Cependant, au BMS2000, on indique clète Bernier. Au pied de l’acte, on lit les signatures pour les parents de l’épouse : Louis Tremblay et Bri- des époux, du père de l’époux, d’Émile et Alphonsine gitte Fortin. C’est un acte que je n’ai pu lire : impossi- Lavoie, suivies de celle du curé : Jean-Baptiste Blan- ble de le déchiffrer. Il fut précédé d’un contrat sous chet (Saint-Jean-Port-Joli, 1827 – Sainte-Luce, 1907). seing privé préparé par Pierre Gilbert, daté du 5 octo- bre 1764, signé chez les parents de l’épouse. Ce contrat fut déposé peu après dans le minutier du notai- MARIAGE À SAINT-ANDRÉ Le 7 octobre 1829 à Saint-André de Kamouraska, re Antoine Crépin père, qui exerça de 1751 à 1782. après publication des trois bans, François Audet dit La- L’épouse y serait dite Tremblais. pointe, majeur, cultivateur, épousait Olive Guéret dit Ignorant la date du dépôt dans le greffe du notaire, Dumont, fille mineure de Pierre Guéret dit Dumont et je n’ai pas eu la patience de parcourir tous les actes pos- Josephte Chassé, « de cette paroisse ». Ce sont les aïeuls térieurs au 5 octobre 1764 pour en tenter la lecture. J’ai paternels d’Ernest Lapointe. Les parents de l’épouse préféré l’opinion de Guy Saint-Hilaire, à la mention du consentent au mariage de leur fille. Le célébrant, Pier- BMS; c’est pourquoi je conclus que les parents de l’é- re-Flavien Leclerc, curé, (Québec, 1765 – Saint-André pouse sont André Tremblay et Catherine Bouchard. Je de Kamouraska, 1837) indique les présences de plu- ne sais pas qui a béni ce mariage. sieurs personnes qu’il nomme. Aussi pouvons-nous lire les signatures des époux, Grégoire et Flavien La- AUTRES ÉPOUSAILLES INSULAIRES pointe, Josephte Dumont et ce que je lis : Jean Moi À Saint-Jean, île d’Orléans, le 22 février 1740, Jo- (sic), à part celle du célébrant. seph Tremblay s’unissait à Marie-Anne Terrien, fille L’Ancêtre, numéro 292, volume 37, automne 2010 59 de Barthélemy Terrien et Marguerite Fontaine. C’est ce Emma Pratte le 16 février 1904, fille majeure de Jo- que j’ai trouvé dans BMS2000. L’acte n’est pas disponi- seph-Alfred Pratte, agent de l’Intercolonial, et Emma ble dans les microfilms Drouin. L’on explique que les Garon. Son père est maître de poste à Saint-Éloi; sa fragments photocopiés proviennent de copies de la basi- mère est décédée. Signent les époux, leurs pères et té- lique Notre-Dame-de-Québec. La bobine 4M00 0231 à moins, Louis Pratte, J. B. ?, et J. B. Martin, curé, or- BAnQ m’a fourni, dactylographiés, les renseignements donné en 1894. que j’ajoute. Veuf de Marie-Charlotte Jahan, Joseph C’est au séminaire de Rimouski qu’Ernest Lapointe Tremblay épouse Marie-Anne Terrien, fille de Barthé- avait fait son cours classique où il avait remporté le prix lemy Terrien et Marie Fontaine. Le célébrant : Fran- du Prince de Galles en rhétorique, ayant obtenu la meil- çois Guillory, prêtre, (Montréal, 1711 – Saint-Jean, île leure note parmi tous les rhétoriciens du Québec. Cela d’Orléans, 1758). lui permit d’entrer, pour l’apprentissage du droit à Qué- Le 13 décembre 1698 à Saint-Jean, île d’Orléans, bec, à l’étude de François-Xavier Lemieux, défenseur de Pierre Audet épouse Marie Dumas, fille « légitime » (sic) Louis Riel, futur juge en chef de la Cour supérieure du de François Dumas et Marguerite Foy. Selon le PRDH, Québec, et de Jules Lane, avocats de Québec. est soulignée la présence des époux, de leurs pères et Admis à 21 ans au barreau, sa carrière débuta à Ri- mères et de trois témoins de l’époux : René Cochon, vière-du-Loup à l’étude d’Adolphe Stein, Émile Ga- Thibierge Dupuis et Louis St-Martin. Signe Antoine gnon et J.-Camille Pouliot en 1898. Il agit comme pro- Davion, prêtre curé (né à une date inconnue à Saint- cureur de la Couronne. Par après, il fit partie d’un ca- Omer, en Artois, où il est mort vers 1726; avait été or- binet à Québec formé de lui, d’Hector Laferté, d’Al- donné en France en 1690). Fait rare, sa signature est sui- fred et Jules Savard. Enfin, plus tard dans la même vie de la signature des trois témoins. ville mais dans un autre cabinet, il exercera avec son Le premier mariage Audet en Nouvelle-France a beau-frère Garon, Pratte et Stanislas Germain, pour été célébré à Sainte-Famille, île d’Orléans, le 15 sep- ensuite agir comme avocat-conseil avec Stanislas Ger- tembre 1670 alors que Nicolas Audet épouse Madelei- main, Guy Roberge, et son fils Hugues Lapointe. ne Després, fille de François Després et Madeleine Le Grand. Encore une fois, le PRDH fait mention de la CARRIÈRE POLITIQUE présence des époux, de leurs pères et mères, de Pierre À la suggestion de Henry George Carroll, nommé Rondeau, Mathurin Dubé, et du célébrant Thomas Mo- juge, il fut élu sans opposition député de Kamouraska en rel, prêtre missionnaire (Arnalis, diocèse de Rennes, 1904, fonction qu’il exerça pendant 15 ans. À l’instiga- 1636 – Québec, 1687). tion du premier ministre du Canada, Wilfrid Laurier, il Censé être né en 1641 et décédé en 1700, Nicolas est perfectionna sa connaissance de l’anglais, aidé par le le fils d’Innocent Audet et Vincente Reine (Roy). Guy collègue Jacques Bureau qui lui imposa une discipline de Saint-Hilaire fournit comme date du mariage des parents fer. Très actif comme défenseur des Canadiens français, du marié Nicolas, le 12 juillet 1637, dans la paroisse de il réussit, au théâtre Russell à Ottawa, que Laurier se Saint-Pierre de Maulais, au Poitou (Deux-Sèvres). Ma- compromît : Il nous faudra lutter longtemps, longtemps. deleine Le Grand serait de Saint-Sauveur, archevêché Laurier fut le champion des francophones durant la de Paris. Selon certaines sources, Nicolas aurait avant Grande Guerre; majoritairement les Anglos firent bloc à son mariage été portier de Mgr François de Laval en son l’inverse. évêché et château seigneurial. Le 30 août précédent, les Survint la mort de Laurier en février 1919. William époux avaient signé un contrat de mariage devant Ro- Stevens Fielding (1848 – 1929), ancien premier minis- main Becquet, notaire royal en exercice à Québec de tre de la Nouvelle-Écosse, ministre sous Laurier, était 1644 à 1693. Selon les termes de ce contrat, les époux prévu comme successeur. Comme il avait déserté le seront uns et communs, en tous biens meubles et acquets (sic) parti Libéral pour le « Union Party » grâce auquel la et conquets (sic), immeubles du jour de leurs épousailles, à conscription pour l’outre-mer avait pu être votée, La- l’advenir (sic), suivant la coutume de Paris ». L’époux a pointe ne pouvait donc pas l’appuyer. Il se rangea der- déclaré ne savoir signer. Signent : l’épouse, Étienne rière King, ancien parlementaire, hors du Parlement du- Goffet, Anne Gagnier, Gilles Dutartre, puis le notaire. rant la guerre. Ce qui permit à King de l’emporter, grâce à un programme d’ouverture sociale. Au pouvoir, mais MARIAGE, CARRIÈRE PROFESSIONNELLE ET POLITIQUE minoritaire, King dut compter sur les progressistes de C’est à Saint-Patrice de Rivière-du-Loup qu’Ernest l’Ouest et accepter comme ministres quelques parle- Lapointe, avocat, épousa sa coparoissienne Marie- mentaires ayant des liens avec la grande finance. 60 L’Ancêtre, numéro 292, volume 37, automne 2010 CARRIÈRE MINISTÉRIELLE plaie du patronage.