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DANS UNE NOBLE TRADITION: UNE HISTOIRE DU MINISTÈRE DU SOLLICITEUR GÉNÉRAL DU CANADA

8

Crb . • t •

Fred Mohlmann Analyste principal des politiques

Direction générale des affaires con-ectionnelles et de la justice pénale Sécurité publique et Protection civile Canada

15 février 2005 (this document is available in English) • • • • • • • • • s• O • • Richard Zubrycki (31 janvier 1944— 5 mai 2004) I Richard Zubrycki, ancien directeur général de la Direction générale des affaires • correctionnelles et de la justice pénale du ministère du Solliciteur général, était passionné • d'affaires correctionnelles et de justice pénale. En fait, il possédait un savoir • encyclopédique relativement aux tendances qui ont marqué l'histoire de ces deux • domaines. Il prisait cette histoire pour les leçons qu'on pouvait en tirer et pour la lumière • qu'elle permettait de jeter sur l'avenir. Richard a mis ce savoir à rceuvre afin de jeter les • bases de la future politique canadienne en matière d'affaires correctionnelles et de justice • pénale. • Au cours de sa carrière, qui s'est étendue sur près de cinquante ans, Richard Zubrycici a • dirigé des équipes qui ont présenté au Parlement 17 projets de loi touchant toute une • gamme de questions stratégiques, notamment les contrevenants à risque élevé, le registre • des délinquants sexuels et la refonte de la Loi sur le casier judiciaire. L'une de ses • réalisations majeures a été l'élaboration de l'actuelle Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, qui, en remplaçait ses précurseurs désuets, • 1992, c'est-à-dire la Loi sur les pénitenciers et la Loi sur la libération conditionnelle. La • nouvelle loi sortait des sentiers battus en ce sens qu'elle renfermait un énoncé d'intention • et des principes et qu'elle tenait compte de la Charte des droits et libertés, relativement • nouvelle, et des principes de la common law, qui ont résisté à l'épreuve du temps. • • L'éthique de travail de Richard est bien plus impressionnante que ses réalisations en tant 6• que fonctionnaire. En effet, son dévouement et sa passion pour son travail étaient une III source d'inspiration. Il possédait un heureux mélange de sagesse, de compassion, de • générosité et d'humour, et il savait poser les gestes qu'il fallait. Ses collègues • l'admiraient et l'aimaient beaucoup. • Il est donc tout à fait opportun de dédier l'histoire du ministère du Solliciteur général à sa • mémoire. Il avait donné son appui à la rédaction de cet ouvrage et il en avait même • commenté les premières versions. Richard aurait été fier de voir cet ouvrage prendre sa • place dans des bibliothèques d'un bout à l'autre du pays. • • i •1 ••• 01100••••••••••••••••••4100 1/04041•••••••••••••••••••4141• Origines Introduction Prologue Observations etconclusions Le ministèreduSolliciteurgénéralCanada Solliciteurs générauxduCanada Sous-solliciteurs générauxduCanada Épilogue Biographies decertainssolliciteurs générauxenfonctionavant 1966 La pré-Confédération Premiers antécédents La Confédération L'« Le ministèreduSolliciteurgénéral Le Bibliographie de procureurgénéral Services correctionnels Le ministèredelaJusticeetchargeministre La chargedesolliciteurgénéralauseinduministèrela Droit pénal Libération conditionnelle Police etsécuriténationale « administration centrale Secrétariat » Table desmatières » Justice22

22 10 30 30 56 38 61 10 65 73 68 64 18 14 iii 13 74 3 3 8 1 PROLOGUE

La production du document « Dans une noble tradition » est teintée d'ironie. On a commencé la production de ce volume à l'été 2003, avec l'intention de préparer un résumé historique du ministère du Solliciteur général, en vue de souligner le renouvellement de son énoncé de mission, qui était prévu pour plus tard dans l'année. Quelques semaines avant la fin de la rédaction du manuscrit, le premier ministre Paul Martin a annoncé la création du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada (SPPCC), marquant ainsi la fin du ministère du Solliciteur général. , • , •e • INTRODUCTION • Il n'est pas possible de comprendre le présent, et encore moins de chercher à • prévoir l'avenir, sans connaître le passél • • L'histoire du ministère du Solliciteur général est fascinante, mais quelque peu confuse. • Toutefois, une fois l'écheveau débrouillé, on peut comprendre non seulement le pourquoi • et le comment de l'administration de la justice pénale au Canada à l'époque • • contemporaine, mais également le rôle du Ministère dans l'actuel portefeuille du • Solliciteur général. De plus, la connaissance de cette histoire donne d'importantes • indications sur les qualités requises pour administrer la justice pénale et assurer la • sécurité publique à l'avenir. • Avant de commencer à explorer l'histoire du ministère du Solliciteur général, il est important de savoir ce que signifient diverses expressions qui se rapportent à la charge • actuelle du solliciteur général. Le ministère du Solliciteur général est une entité • gouvernementale établie par la Loi sur l'organisation du gouvernement2 . Le solliciteur • 41• général est le ministre qui a la charge du ministère du Solliciteur général. Le portefeuille • 'du Solliciteur général3 comprend les organismes suivants : la Gendarnierie royale du • Canada (GRC); le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS); le Service • correctionnel du Canada (SCC); la Commission nationale des libérations conditionnelles • (CNLC); et le Centre des armes à feu Canada. • • Les organismes inclus dans le portefeuille du Solliciteur général sont au cœur du système • • de justice pénale du Canada. Individuellement, collectivement et grâce à leur • collaboration, ils contribuent à maintenir une société juste, paisible et sûre. Même s'ils • • sont réunis à cette fin sous la tutelle du solliciteur général, leur mandat légal et leur domaine d'intervention respectifs diffèrent considérablement. Le Ministère appuie le • • D. W. Gullet 2 du Canada, 1966-1967, chap. 25. • Lois 3La GRC, le SCRS, le SCC et la CNLC sont respectivement régis par les lois suivantes : Loi sur la • Gendarmerie royale du Canada, L.R. 1985, chap. R-10; Loi sur le Service canadien du renseignement de • sécurité, L.R. 1985, chap. C-23; et Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, • • solliciteur général du Canada en le conseillant et en l'aidant à exercer un leadership à l'échelle nationale dans les domaines de la police, de l'application de la loi, de la sécurité, et des services correctionnels et de la mise en liberté sous condition; à donner les directives voulues aux organismes du Portefeuille; et à rendre compte au Cabinet et devant le Parlement de l'activité des entités réunies dans le Portefeuille.

Le ministère du Solliciteur général entretient des relations spéciales avec d'autres ministères, principalement le ministère de la Justice dont il est issu en 1966, avec ses divers homologues provinciaux et territoriaux et, de plus en plus, avec de nombreux pays étrangers. Les considérations historiques qui ont abouti à la création du ministère du Solliciteur général sont aussi fascinantes qu'elles sont complexes, et elles sont inexorablement liées à l'évolution du ministère de la Justice.

L.R. 1992, chap. 20, version modifiée. Le Règlement s'appliquant au Centre des armes à feu Canada est en cours d'élaboration.

2 • ,e • ORIGINES • PREMIERS ANTÉCÉDENTS

Philip Stenning, cité abondamment ci-dessous, rappelle l'historique de l'administration • gie de la justice en Angleterre et explique comment ces traditions sont à l'origine des • principaux éléments du système de justice pénale actuellement en vigueur au Canada. Les principales institutions sont les suivantes : un souverain, qui a établi son • pouvoir de juger, dans tout le royaume, les infractions contre sa « paix »; le concept de la « paix » du souverain, qui était large puisque cette « paix » • concernait non seulement la personne du souverain et son entourage, mais • également tous les endroits publics et la plupart des endroits privés; un système de • tribunaux et de juges royaux, qui desservaient le royaume tout entier et devant • lesquels pouvaient être intentées des poursuites (les actions en justice au nom de • la Couronne — « pleas of the Crown ») par suite de violations de la paix du • souverain; et un système juridique et procédural, qui habilitait aussi bien les • citoyens que divers représentants de l'État à introduire et à mener à terme des • poursuites devant ces mêmes tribunaux. • Même si ce système était déjà bien établi en Angleterre au début du Moyen Âge, • il était radicalement différent du processus suivi aujourd'hui pour engager des • poursuites. Premièrement, l'administration de la justice n'était ni la seule, ni • même, pourrait-on dire, la principale fonction des tribunaux royaux. Ils étaient • également chargés d'autres tâches (par exemple, générer des recettes en percevant • les impôts)... Non seulement n'y avait-il pas de distinction claire entre la • politique et le droit à cette époque, mais, a fortiori, les distinctions que nous • faisons de nos jours entre justice pénale et justice civile étaient loin d'être • clairement établies. Ainsi, les poursuites criminelles, en tant que telles, ne • constituaient pas un processus distinct, engagé devant des tribunaux spécialement • et uniquement constitués à cette fin; il s'agissait plutôt d'un élément mineur du • processus plus général qui consistait à gouverner et qui faisait intervenir des « tribunaux » de nature ouvertement politique. Plus particulièrement, des • procédures très anciennes comme la déclaration presentment et • « » (« ») l'« accusation » (« indictment »), qui permettaient de soumettre des affaires à la • considération de ces tribunaux, n'étaient pas des procédures réservées aux affaires III criminelles, puisqu'elles s'appliquaient également à toutes sortes d'affaires • a qu'aujourd'hui on considérerait comme n'entrant pas du tout dans le champ des • compétences des tribunaux. • Deuxièmement, les tribunaux royaux du Moyen Âge n'avaient pas le monopole • de l'administration de la justice à propos d'affaires que nous considérerions • aujourd'hui comme relevant de la justice pénale. Il en était ainsi parce que le • concept de « paix » n'était pas universel et non différencié comme on l'entend • aujourd'hui. Chaque homme libre, chaque seigneur, chaque petite collectivité... • avait sa propre « paix ». Par conséquent, la « paix du roi » ou la « paix de la • • 3 • • reine » n'était à l'époque qu'une paix parmi tant d'autres, et tout incident ou trouble pouvait constituer une violation de la « paix » de plus d'une personne. Si l'on pouvait établir qu'un incident violait la paix du souverain, une « action en justice au nom de la Couronne » pouvait être intentée devant les tribunaux royaux. Cependant, cette seule mesure ne garantissait pas toujours que l'affaire serait jugée par les tribunaux royaux et conformément à la loi du souverain (qui commençait à être connue sous le nom de « common law »). En effet, dans le contexte social et politique de l'époque, il était inévitable que le pouvoir de juger de telles affaires fasse souvent l'objet d'une vive concurrence de la part d'autorités plus locales et privées. S'il en était ainsi, c'est que l'instabilité politique de l'époque obligeait le souverain, pour continuer de bénéficier de l'appui de seigneurs puissants dont dépendait le maintien de sa souveraineté, à leur concéder une autonomie juridictionnelle non négligeable pour trancher des affaires qui survenaient dans leurs fiefs ou qui touchaient particulièrement leurs intérêts. Parfois, cela comprenait même le droit d'entendre et de juger des « actions en justice au nom de la Couronne » de moindre importance. Le droit d'administrer la justice à propos de certains types d'affaires était donc en quelque sorte assimilable à une monnaie d'échange dont le souverain devait fréquemment se servir pour assurer sa survie politique sur le trône. Le résultat le plus connu de cette sorte de marchandage est peut-être la fameuse Magna Carta de 1215 par le biais de laquelle le roi John, aux abois, pour continuer de bénéficier du soutien loyal de ses barons, s'engagea à ne pas empiéter davantage sur leurs prérogatives et leurs compétences traditionnelles.

Ainsi donc, pendant tout le Moyen Âge, et en fait pendant une bonne partie du XVII' siècle, le processus naissant, selon lequel des poursuites criminelles étaient intentées devant les tribunaux royaux, était encore en concurrence avec les compétences d'une multitude d'autres tribunaux locaux et coutumiers. Cette période de l'histoire du système judiciaire anglais peut être considérée comme une étape au cours de laquelle les tribunaux royaux n'ont cessé de lutter pour finalement dominer leurs concurrents et faire reconnaître leur compétence pour administrer la justice à propos d'affaires criminelles et autres. Cette étape a été franchie non seulement parce que la définition de la paix du roi n'a cessé de s'étendre, englobant ainsi les notions de paix « subalternes », mais également parce que les tribunaux royaux ont adopté les règles de procédure de la common law... qui leur étaient favorables dans leur lutte pour s'imposer. Une bonne partie de notre droit procédural criminel actuel a pris forme au cours de cette période et dans ce contexte. Lorsque la common law a été adoptée officiellement dans les colonies britanniques d'Amérique du Nord, à la fin du XVIII' siècle, ce mouvement évolutif était déjà, naturellement, à un stade très avancé.

Troisièmement, et c'est peut-être là le point le plus important... à cette époque lointaine, il n'existait pratiquement pas de mécanisme officiel pour poursuivre les auteurs d'infractions criminelles (violations de la paix du souverain, appelées au fil du temps trahisons, délits et méfaits). Les corps policiers que nous connaissons aujourd'hui n'existaient évidemment pas et n'ont pas été établis avant le

4 • 9 • XIXe siècle. Le souverain ne disposait pas d'une vaste bureaucratie pour faire appliquer ses lois dans le royaume. Il devait plutôt se fier essentiellement aux 411■ interventions de citoyens ordinaires, dont certains étaient en position d'autorité à • la suite d'élections locales ou d'une nomination. Même si le souverain était soutenu par une personne qu'il nommait lui-même au niveau du district ou du ou l'administration de la justice et • comté (c'est-à-dire le « shire reeve » shérif), l'application de la loi à un niveau local dépendaient de sa capacité à persuader ou • à obliger les citoyens ordinaires ou des chefs de file choisis localement • (notamment les grands et les petits connétables) de se charger de protéger ses • intérêts et de les faire reconnaître. Toutes formes d'incitations et de menaces • étaient employées pour y parvenir, principalement les édits royaux (appelés • communément « assises ») que les juges royaux et les shérifs, en particulier, • étaient chargés d'appliquer de leur mieux... Ainsi donc, au Moyen Âge et même après, pour faire reconnaître la suprématie de la justice royale (y compris la • justice pénale), il s'agissait de gagner le coeur et l'esprit de ces représentants de la • Couronne qui, à leur tour, étaient tenus responsables d'assurer que l'ensemble des • citoyens remplissaient eux-mêmes leurs obligations à l'égard de la préservation de • la paix et du maintien du droit (du souverain). Pendant toute cette période (du • XIVe au XVIII' siècle), on peut voir se faire plus envahissantes dans les • institutions locales l'ingérence et l'emprise royales. Lancé avec l'introduction de • gardiens de la paix au début du XIV' siècle — des propriétaires terriens locaux • nommés à ce poste par le biais de commissions royales (« commissions of the • peace ») — on a vu évoluer rapidement un processus qui a fait de ces premiers • représentants du monarque des juges de paix (vers 1361) et qui, au cours des • quatre siècles suivants, leur a donné de plus en plus d'autorité et de responsabilité • dans le domaine de l'administration de la justice au niveau local. Graduellement, • au fil des ans, ces juges de paix ont ravi l'autorité traditionnelle des shérifs et • exercé une emprise grandissante sur les connétables locaux, si bien qu'à la fin du • XVII' siècle, c'était eux qui nommaient ces connétables. Toutefois, on ne doit • jamais oublier que pendant toute cette période et malgré tous ces développements, • la Couronne devait encore se fier presque entièrement à l'initiative de particuliers • pour que soient engagées et menées à terme presque toutes les poursuites • criminelles. Il n'existait pas d'organisme public doté du pouvoir d'intenter des [TRADUCTION] • poursuites, comme c'est le cas actuellement au Canada4. Ce texte rédigé dans la perspective d'un historien qui examine le pouvoir d'intenter des • • poursuites, donne une description brève mais détaillée de l'évolution de la plupart des • éléments du système de justice pénale depuis ses origines jusqu'à la période précédant • • immédiatement la colonisation de l'Amérique du Nord britannique. Pour qui veut faire • l'historique du ministère du Solliciteur général, plusieurs autres détails doivent être notés. • Premièrement, à la fin du XVIIIe siècle, le droit criminel en Angleterre était devenu « un • • 4 Philip C. Stenning, Appearing for the Crown: A legal and historical review of criminal prosecutorial authority in Canada, Cowansville, Québec, Brown Legal Publications Inc., 1986, pp. 6 — 8. • • 5 • • ramassis insondable de jurisprudence complexe, d'infractions insignifiantes et anachroniques, et de sanctions sévères » 5. [TRADUCTION] Deuxièmement, au Moyen Âge, l'emprisonnement était une sanction relativement rare. On avait plutôt recours habituellement à une panoplie restreinte de châtiments corporels, et la mort était la peine prescrite pour la plupart des délits 6. Ce n'est que vers la fin du XVIII siècle et au début du XIX e que le recours à de longues peines d'emprisonnement a commencé à être considéré comme un moyen plus efficace de combattre le crime 7. Enfin, au cours de cette période, en criminologie et en pénologie, on accordait beaucoup de valeur aux bénéfices de l'instruction religieuse, du travail et de la discipline.

Parallèlement au cadre légal, on a vu évoluer le rôle du procureur général et celui du solliciteur général, dont les charges étaient (et, en Grande-Bretagne continuent d'être) étroitement liées. Le procureur général et le solliciteur général étaient tous deux les « légistes de la Couronne ». Leurs rôles sont profondément enracinés dans l'histoire du droit anglais : C'est en 1398 qu'est utilisé pour la première fois, à notre connaissance, l'expression « procureur général » dans un certificat émanant des quatre procureurs généraux du duc de Norfolk. Le mot « général » indiquait que ces représentants pouvaient agir au nom de leur mandant pour traiter quelque affaire que ce soit. « [Avec le temps], les grands propriétaires terriens, tout particulièrement, prirent l'habitude de nommer des procureurs pour s'occuper de toutes les poursuites susceptibles de leur être intentées durant une certaine période ou dans un certain comté ou encore devant certains tribunaux. Un tel agent a d'abord été appelé en Angleterre « general attorney » puis « attorney general ».

Apparemment, en Angleterre, ce n'est que plus tard que fut créée la charge de procureur général au niveau gouvernemental. Aux XIIIe et XIVe siècles, il a existé un nombre variable de procureurs généraux du roi ou Attornati Regis. C'est seulement en 1472 que l'on trouve un seul procureur général, un certain William Husse, et à partir de cette date, une seule personne a occupé ce poste. Ainsi, l'histoire de l'Angleterre nous apprend que le procureur général était choisi parmi les nombreux conseillers du roi. À titre de procureur du roi, écrit Holdsworth, « il pouvait avoir une charge de nature plus générale que celle des procureurs des

5 Allen Martin Linden, Juge à la Cour fédérale du Canada et auteur de Canadian Tort Law. 6 Mary E. Campbell, « A Most Vexatious Burden »: Jurisdiction in Canadian CorrectionalLaw, Université McGill, Faculté de droit, 1997, p. 5. 7 /bid. p. 30. Voir également, J. M. Beattie, Attitudes Towards Crime and Punishment in , 1830 — 1850: A Documentary Study, University of Centre of Criminology, 1977, p. 9 ff.

6 • O • • autres hommes ». Le mot « général » n'indique rien d'autre que la capacité • générale d'agir au nom du roi8. [TRADUCTION] • • Le poste de solliciteur général a été établi un peu plus tard, et la personne qui l'occupait servait d'adjoint au procureur qui se chargeait des affaires de caractère juridique du • roi9. • La relation entre les deux charges est expliquée par le procureur général britannique, John • Morris, dans une déclaration qu'il a faite devant la Chambre des communes britannique • • le 24 juillet 1997 : «Le solliciteur général a été considéré comme l'adjoint du procureur • général depuis que le premier solliciteur général, Richard Fowler, a été nommé en • • 1461. »1° [TRADUCTION] De plus, selon une tradition qui remonte à 1530, « on nommait le solliciteur du roi pour succéder au procureur du roi lorsque ce poste devenait vacant, et

• c'est encore ainsi que l'on procède aujourd'hui. »11 [TRADucTioN] • 6 • Dans l'ancienne tradition juridique britannique, les légistes de la Couronne n'étaient pas • membres du Parlement. Lorsque la reine Élisabeth est montée sur le trône, le solliciteur • général est devenu un membre élu de la Chambre des communes, afin d'expliquer et de • • défendre les politiques à caractère juridique du gouvernement. Ce n'est que plus tard que • la Chambre des communes a inclus le procureur général parmi ses membres. Beaucoup • • craignaient qu'il n'exerce trop d'influence au nom de la Couronne sur le Parlement12. 0 0 • En Angleterre, au début du XVIII' siècle, alors que la mise en place des administrations • coloniales était déjà bien avancée en Amérique du Nord britannique, c'était un fait établi • que les légistes de la Couronne étaient le procureur général et le solliciteur généra113. • • • •

O • 8 Hugh Bellot, « The Origin of the Attorney-General », 25 L.Q. Rev. 400,402-03, 1909. 9 Ibid. 111, lo http://www.parliament.the-stationery-office.co.uk/pa/cm199798/cmhansrd/vo970724/debtext/70724- ar 23.htm • ' ' Mémoire du ministère de la Justice adressé à M. T.D. Macdonald, 5 novembre 1962, p. 3, archives du • ministère de la Justice, dossier 152682. 12 David M. Shoemaker, Sharing Justice, The evolved administration ofjustice in Canada, Draft III, août 1991. (Inédit) • 13 Stenning, p. 16. • • 7 • • • • •

LA PRÉ-CONFÉDÉRATION •

On retrouve les origines du système pénal du Canada dans les lettres patentes ou instructions que la Couronne transmettait aux gouverneurs de ses colonies et qui • devenaient ensuite leurs actes constitutifs respectifs. Avec le temps, chaque territoire a établi une législature dotée de pouvoirs limités pour modifier les lois existantes ou en adopter de nouvelles. Les pionniers qui colonisaient un territoire étaient censés y apporter • la common law anglaise et sa législation applicable. Lorsque les colonies étaient des • territoires que l'Angleterre avait conquis ou qui lui avaient été cédés, elle n'imposait pas • toujours le droit britannique si le territoire en question possédait déjà un système •' juridique. C'est par exemple ce qui s'est passé lorsque la Nouvelle-France a été cédée à la • Grande-Bretagne. Dans ce cas, le droit civil (y compris pénal) et les coutumes afférentes restèrent en vigueur jusqu'en 1764, année où ils furent remplacés par la common law et la législation de l'Angleterre, suite à la Proclamation royale de 1763 14. Un des effets de • cette proclamation fut l'abolition des tribunaux coloniaux français. Vu la confusion qui en résulta, la Act, qui rétablissait une variante du droit civil originel, tout en maintenant le droit pénal de l'Angleterre, fut proclamée en 1774 15. • • En général, l'évolution du droit pénal et du droit civil dans chacun des territoires de • l'Amérique du Nord britannique a varié en fonction de la date de la colonisation ou de la conquête initiale, et s'est poursuivie au rythme de leur modification et de l'adoption de • O nouvelles lois. Alors que dans tous les territoires de l'Amérique du Nord britannique, la • base était la common law, juste avant la Confédération, il existait donc des différences • entre le droit pénal appliqué d'un territoire à l'autre. Même si ce rappel des origines du • droit pénal canadien est très succinct 16, il a principalement pour objet de situer dans un • large contexte l'activité des légistes de la Couronne. • Avant la Confédération, l'influence du procureur général s'est accentuée avec le temps, • • son poids étant directement proportionnel à l'importance que prenait l'autogouvernance • et à l'apparition de partis politiques. O • Swainger note: • • 14 Les résidents de la Nouvelle-France (Québec) étaient assurés de pouvoir jouir de leurs biens et de la liberté de culte « dans la mesure où les lois de l'Angleterre le permettent ». Les habitants devaient • également pouvoir «jouir du bénéfice des lois de notre royaume d'Angleterre ». [TRADUCTION] 15 La Quebec Act clarifia énormément les choses en stipulant que les droits de propriété et les droits civils • relevaient des lois du Canada, c'est-à-dire du droit français en vigueur auparavant. Cette loi maintenait la • tenure seigneuriale et prévoyait l'établissement d'un conseil de 17 à 23 membres, auquel pouvaient accéder les Français. La Quebec Act stipulait également qu'en ce qui concernait le droit pénal, c'est celui de l'Angleterre qui s'appliquerait. • 16 On trouvera un historique, plus détaillé mais accessible, du droit criminel à l'adresse suivante canada.jusuce.e.c.ca en (-lep pub crim crimd02e.hun=linote-252693-1. • 8 • • • L'établissement d'un gouvernement responsable, l'émergence parallèle de partis politiques et le fait que les leadérs de ces partis étaient issus du milieu juridique ont provoqué un autre changement, l'instauration de la coutume faisant assumer au chef du gouvernement la charge de procureur général. Encore un fois, le procureur général se trouvait dans une position qui révélait la correspondance entre le droit et la politique... Lorsque l'existence d'un gouvernement responsable fut reconnue, les bureaux du procureur général du Canada-Est et du Canada-Ouest étaient d'ores et déjà les organes centraux où la stratégie parlementaire était planifiée et où les principales décisions administratives étaient prises. Ce n'est donc pas par hasard que, le plus souvent, ces deux bureaux étaient les centres d'opération des deux premiers ministres. De fait, en 1846, il fut admis qu'il devenait de plus en plus difficile pour les procureurs généraux d'accomplir leurs fonctions juridiques traditionnelles, à cause de l'importance grandissante de leurs activités politiques 17. [TRADUCTION]

Les débats de l'Assemblée législative du Canada-Uni I8 révèlent que la crainte de ne pouvoir obtenir des avis juridiques indépendants, d'une source dégagée de toute obligation, a entraîné le dépôt d'une motion qui avait pour but d'écarter les légistes des affaires politiques traitées par la branche exécutive du gouvernement.

Swainson nous donne une idée générale de l'influence exercée par les solliciteurs généraux lorsqu'il écrit ces lignes : . . • les solliciteurs généraux du XIX' siècle étaient censés, théoriquement, se charger des affaires juridiques « non politiques » du gouvernement, mais en pratique, aussi bien eux que les procureurs généraux tranchaient les questions de droit que leur soumettaient d'autres ministères. Les légistes coordonnaient une grande partie des affaires du Cabinet, dirigeaient la stratégie politique au Parlement et rendaient des décisions — pas toujours sur des questions de droit — qui étaient considérées comme des décisions rendues par le Cabinet tout entier 19. [TRADUCTION]

Les légistes, en mettant ainsi au service de la politique les fonctions qu'ils étaient appelés officiellement à remplir, avaient des liens infiniment plus étroits avec le gouvernement en place que ce n'était le cas, à la même époque, de leurs homologues britanniques". En

17 Jonathan Swainger, The Canadian Department ofJustice and the Completion of Confederation 1867-78, University of , 2000, p. 25. 18 Débats de l'Assemblée législative du Canada-Uni, Vol. VII, 1848, p. 513. 19 Donald Swainson, Dictionmy of Canadian Biography, Vol. IX. 20 J. LI. Edwards, La responsabilité ministérielle en matière de sécurité — Approvisionnements et Services Canada, 1980, p.1.

9

■ fait, le rôle des légistes, avant la Confédération, semble être plus comparable à celui que tenaient leurs homologues britanniques par le passé, comme le décrit Stenning, ci-dessus.

Les solliciteurs généraux des colonies de l'Amérique du Nord britannique semblent avoir joué un rôle moins important que les procureurs généraux. Il existe, semble-t-il, peu de documents historiques décrivant les activités des solliciteurs généraux, et ils sont en outre relativement peu détaillés. On y indique que les nominations au poste de solliciteur général étaient de nature partisane, ce qui était le cas de beaucoup de nominations à l'époque. Quelques solliciteurs généraux sont sortis des rangs et sont devenus soit des procureurs généraux, soit des juges en chef, mais les autres sont restés dans l'ombre et relativement méconnus.

LA CONFÉDÉRATION

LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE ET LA CHARGE DE MINISTRE DE LA JUSTICE ET DE PROCUREUR GÉNÉRAL

Sir John A. Macdonald était sans doute bien conscient des questions soulevées par les activités politiques des légistes de la Couronne pendant les années qui ont précédé et suivi la Confédération 21 . Il est raisonnable de présumer qu'il approuvait et qu'il encourageait ce rôle, car à titre de premier ministre, il également assumé les fonctions de procureur général, une pratique courante avant la Confédération : Il voulait avoir le contrôle du ministère de la Justice au cours de la période où cela aurait de profondes répercussions sur la façon dont le pays allait être façonné. Ainsi, de bien des manières, le ministère de la Justice et le Canada sont devenus tels que l'envisageait Macdonald. 11 a réussi à faire prévaloir sa volonté, ses désirs, ses buts et ses opinions au cours de la période pendant laquelle le ministère s'est constitué 22.[TRADucTi0N]

Brillant par son absence, toutefois, puisqu'on n'en trouve aucune trace ni dans la législation de l'époque, ni dans le gouvernement de Sir John A. Macdonald, était le poste de solliciteur général.

21 Ibid., p. 36.

10 ; • • I• • ! • Il semble qu'il n'existe aucun document public qui explique pourquoi celui qui, le • : premier, a assumé la charge de premier ministre a choisi de ne pas remplir le poste de ■ • solliciteur général au cours de son mandat initial. Une des explications possibles de cette décision est qu'il ne le jugeait pas nécessaire. Shoemaker mentionne une lettre23 de Sir • John A. Macdonald où il retrace les origines des légistes de la Couronne24 et où il en • conclut qu'il n'existe aucun document distinguant les fonctions de ces conseillers • juridiques. C'est une conclusion qu'appuient les recherches plus récentes, comme on l'a • noté précédemment. Quoi qu'il en soit, et comme on l'expliquera plus loin, le poste de • solliciteur général n'a pas été pourvu à nouveau par les autorités fédérales avant 1886. • • Justice25 a été édictée durant la toute première session du • La Loi sur le ministère de la 41/ Parlement du Canada et a constitué un modèle important pour les lois subséquentes, tant • fédérales que provinciales, concernant l'administration de la justice Avec le • pénale26. • temps, le ministère de la Justice allait créer par la voie législative et ensuite mettre en • oeuvre les différents éléments du système de justice pénale qui, éventuellement, allaient • passer sous la tutelle du ministère du Solliciteur général près d'un siècle plus tard. • La Loi comportait cinq sections. La première instituait le ministère de la Justice et ses agents : • le Département de • Il y aura un département du service civil du Canada, appelé « et placé sous le contrôle du Ministre en exercice de la Justice du • la Justice », Canada, qui sera nommé par le Gouverneur par commission sous le grand sceau et • qui sera d'office Procureur-Général de Sa Majesté en Canada et le dit Ministre • ; de la Justice restera en exercice durant bon plaisir et sera chargé de • l'administration et de la direction du Département de la Justice. • • La section 2 décrivait le mandat et les fonctions du ministre de la Justice : • • 22 David M. Shoemaker, Sharing Justice, The evolved administration ofjustice in Canada, Drafi • août 1991,p 17. (Inédit) • 23 Archives nationales du Canada, Fonds d'archives fédérales 13, vol. 1851, dossier 2174. • 24 Ibid. p. 7. 25 Loi sur le ministère de la Justice, 1868, 31 Victoria, chap. 39. • 26 Dale Gibson, « Development of Federal Legal and Judicial Institutions in Canada », Manitoba Law Journal = Revue de droit manitobain, vol. 23, n ° 3, janvier 1996. • • 11 • • 1 • • • ... il sera le conseiller-jurisconsulte officiel du Gouverneur et le membre-jurisconsulte du Conseil Privé de Sa Majesté pour le Canada ; il devra veiller à ce que les affaires publiques soient administrées conformément à la loi ; il aura la surintendance de toutes les matières se rattachant à l'administration de la Justice en Canada, n'étant point de la compétence des gouvernements des • Provinces qui le composent ; il donnera son avis sur les lois et délibérations de chacune des Législatures des Provinces du Canada, et en général il avisera la • Couronne sur toutes les questions de droit que lui renverra la Couronne ; et il remplira généralement tels autres devoirs que le Gouverneur en Conseil pourra en • aucun temps assigner au Ministre de la Justice. • • La section 3 stipulait que le procureur général : • . . . exercera les attributions et remplira les devoirs qui dépendent de la charge du • Procureur-Général d'Angleterre par la loi ou l'usage, en tant que les mêmes • devoirs et attributions sont applicables au Canada, et aussi les attributions et les devoirs qui, par les lois des différentes Provinces, dépendaient de la charge de • Procureur-Général de chaque Province jusqu'à l'époque de la mise en vigueur de • l'Acte de l'Amérique Britannique du Nord, 1867, lesquelles lois d'après les • dispositions du dit acte, doivent être administrées et mises à effet par le Gouvernement de la Puissance ; il avisera les chefs des différents Départements • du Gouvernement sur toutes les questions de droit se rattachant à ces départements ; il sera chargé de déterminer et approuver la forme de tous • instruments émis sous le grand sceau du Canada ; il aura la surintendance des O pénitenciers et du système des prisons de la Puissance ; il règlera et conduira les • contestations formées pour ou contre la Couronne ou quelque Département • public, concernant les sujets qui relèvent de l'autorité ou de la compétence de la Puissance ; et il remplira généralement tels autres devoirs que le Gouverneur en Conseil pourra en aucun temps assigner au Procureur-Général du Canada. • La Loi est remarquable à plusieurs titres, principalement parce qu'elle se démarquait • radicalement de certains aspects du cadre légal britannique qui en était la source. On peut • citer tout d'abord à cet égard la disposition de la section 1 qui regroupe en une seule • charge les fonctions de ministre de la Justice et celles de procureur général (et qui institue • du même coup le ministère de la Justice). Aujourd'hui encore, la tête dirigeante du • ministère de la Justice porte les deux titres. Il est toutefois souvent difficile de savoir en O quelle capacité il agit 27. Comme on l'a noté plus tôt, cette disposition a enchevêtré les • • responsabilités politiques (liées à l'exécutif) du ministre de la Justice et celles du • procureur général, conseiller non partisan de la Couronne, dont la principale mission était • de fournir des avis juridiques objectifs et impartiaux. • O • • • 12 O • • • • • •

• En combinant les mandats du ministre de la Justice et du procureur général, la Loi sur le • ministère de la Justice a établi une distinction entre les responsabilités du légiste en chef • • de la Couronne et celles de ses homologues britanniques. Edwards décrit cette distinction • de la manière suivante • : • . le droit constitutionnel anglais n'a jamais formellement reconnu l'existence • d'un ministre de la Justice; il a plutôt préféré s'en tenir à une répartition de la • vaste gamme de fonctions reliées à l'administration de la justice et au maintien de l'ordre entre le Lord Chancellor 's Department, le Home Office et le Law Officers' • Department. Bref les responsabilités du lord chancelier englobent la magistrature • et les tribunaux. Membre éminent du Cabinet, il est le principal conseiller • juridique du gouvernement et président de la Chambre des Lords, où il agit, de • temps à autre, comme porte-parole du gouvernement. . . il est juste de dire que le • lord chancelier d'Angleterre et le ministre de la Justice du Canada ont des fonctions qui se recoupent plus souvent qu'elles ne divergent28. • • Une autre caractéristique aussi marquante de la Loi est qu'elle confiait au procureur • général la surintendance d'un organe d'exécution du système de justice pénale — les • • pénitenciers du Canada29. On peut juger de la complexité de ce secteur d'activité en • consultant l'Acte des pénitenciers de qui contient, entre autres, des prescriptions • 1868 11111 détaillées sur les représentants de l'autorité dans les pénitenciers, les traitements, les sanctions, les agents, la remise en liberté et les visiteurs30 . • • SERVICES CORRECTIONNELS 1111• Cet Acte comprenait une disposition chargeant un conseil d'administration de diriger et d'inspecter les pénitenciers du Canada, ce qui se révéla inefficace. L'Acte des • • pénitenciers de 187531 a créé, au sein de la Direction des pénitenciers du ministère de la • Justice, le poste d'inspecteur des pénitenciers. D'autres modifications apportées à cette • • Loi en 1918 ont établi un superintendant des pénitenciers qui : • • Shoemaker, p. 14. • 27 —.p. 28 • u cit. p. 8. • 29 En vertu de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, le gouvernement fédéral avait la responsabilité 0 des pénitenciers, alors que les provinces avaient la charge des « prisons et maisons de correction ». 30 Shoemaker, p. 15. • 31 38 Victoria., chap. 44. • • 13 • • • • • ... sous la tutelle du ministre, dirigera et supervisera l'administration des • pénitenciers et accomplira les tâches dont le ministre voudra bien le charger à l'occasion32. [TRADUCTION] • • Alors que le ministre de la Justice était le dirigeant en titre de la Direction des • pénitenciers, concrètement, il intervenait rarement si ce n'est, par exemple, pour autoriser • le recours aux châtiments corporels 33. Et même si le sous-ministre de la Justice semble • avoir eu quelques responsabilités liées à la surveillance du rendement de la Direction des • pénitenciers, leur administration était laissée « largement entre les mains du chef de la • Direction. . . à condition qu'il n'outrepasse pas les pouvoirs que lui conférait la Loi. »34 • • [TRADUCTION] • • POLICE ET SÉCURITÉ NATIONALE • D'autres textes législatifs attribuant au procureur général des responsabilités • • administratives relatives à d'autres organes d'exécution qui appuyaient le système de • justice pénale ont suivi. La Constitution de 1867 attribuait clairement la responsabilité • des services correctionnels, mais les choses étaient moins claires en ce qui concerne la O police, étant donné que les provinces étaient chargées de l'administration de la justice 35 . • • Cependant, incité à agir par l'assassinat de D'Arcy McGee, Sir John A. Macdonald prit • des mesures législatives pour établir un corps policier fédéral, la police du Dominion, en • • faisant adopter 1 'Acte de la police du Canada qui obtint la sanction royale • le 22 mai 1868 36. • • La première affaire dont la police du Dominion dut s'occuper fut la menace que représentait l'Irish Revolutionary Brotherhood, une organisation dont les membres, plus • • connus sous le nom de Fenians 37, avaient recours à des tactiques terroristes pour exercer O • 32L.R.C, 1918, chap.36. • 33 C. W. Topping, Canadian PenalInstitutions, Ryerson Press, Toronto, 1929, p. 23. • 34 Ibid. 35 Gibson, Op. cit., p. 459. • 36 L.R. 1867-1868, chap. 73, s. 2. • 37 L'Irish Revolutionary Brotherhood, créée pour mener la lutte armée contre la Grande-Bretagne jusqu'à • ce que l'Irlande obtienne son indépendance, a été tenu responsable d'un certain nombre d'activités • terroristes au Canada et aux États-Unis. À part le meurtre de D'Arcy McGee, les Fenians ont été impliqués • dans le dynamitage d'une écluse du canal Welland en 1900 et dans l'assassinat du président américain • Mckinley, à Buffalo, État de New York, l'année suivante. • • 14 O • • .•• i •

• des pressions sur la Grande-Bretagne et revendiquer l'indépendance de l'Irlande. Ainsi • donc, en plus des services ordinairement fournis par un corps policier, la police du 0 Dominion, dirigée par un commissaire sous la tutelle du ministre de la Justice, assurait un service de sécurité nationale. Même si concrètement, la police du Dominion opérait dans

• l'Est du Canada — où ses activités étaient aussi nombreuses que variées, comprenant • notamment le maintien de l'ordre sur la colline parlementaire, la protection des bases navales, la lutte contre la contrefaçon, la supervision d'un bureau national • d'enregistrement des empreintes digitales et la surveillance de sujets ennemis38 — son 39 0 mandat l'autorisait à intervenir dans toutes les régions du pays . Le fait d'avoir un • mandat à l'échelle fédérale était extrêmement utile à la police du Dominion, qui n'avait •• pas à résoudre les problèmes de compétences croisées auxquels faisaient face de • nombreux corps policiers locaux établis à l'époque coloniale. C'était un avantage particulièrement important du fait que la criminalité devenait un phénomène de moins en • moins locale. • • En le Parlement édicta l'Acte concernant l'administration de la justice et • 1873, ID l'établissement d'un corps de police dans les Territoires du Nord-Ouest41 qui, par le biais • d'un décret, aboutit à la création de la Police à cheval du Nord-Ouest42, un corps • para-militaire constitué sur le modèle de la Force constabulaire irlandaise et chargé, de • façon générale, de remettre de l'ordre dans l'Ouest canadien et de faire respecter les • revendications territoriales du Canada dans le Nord et le Nord-Ouest. Le mandat de ce 41 corps policier était étendu et comprenait : • • i. « le maintien de la paix, la prévention du crime »

• ii . « se mettre aux ordres de tout juge, magistrat stipendiaire ou juge de paix... et... • • exécuter tous mandats et remplir tous les devoirs et faire tout service s'y • rattachant » 0 • 38 William H. Kelly et Nora Kelly, Policing in Canada, Macmillan Press, Toronto,1976, p. 19. Cité par • Gibson, Op. cit., p. 461 411> • e39/bid.Gibson, Op. cit., p. 460. • 41 L.R. 1873, chap. 35. 42 En 1904, en reconnaissance de ses services exemplaires, la Police à cheval du Nord-Ouest devint la • Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest, par décret du roi Édouard. • 15 • « remplir tous les devoirs.., quant à l'escorte et au transport des condamnés et autres prisonniers ou aliénés » d'un lieu de détention à un autre; iv. agir à titre de juges de paix.

En vertu de la Loi, la tutelle de la Police à cheval du Nord-Ouest était confiée au ministère de la Justice, mais une disposition autorisait le gouverneur en conseil à transférer, par décret, la responsabilité de ce corps policier à tout autre ministère de la fonction publique du Canada.

De 1876 à 1966, les ministres de tutelle de la P.C.N.-0. et de ses successeurs, la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest et, plus tard, la Gendarmerie royale du Canada, créée en 1920, ont été les suivants :

1873 à 1876 Ministre de la Justice et Procureur général 1876 à 1878 Secrétaire d'État 1878 à 1883 Ministre de l'Intérieur 1883 à 1887 Ministre des Affaires indiennes 1887 à 1889 Président du Conseil privé 1889 à 1891 Ministre des Chemins de fer et Canaux 1891 à1921 Président du Conseil privé 1921 à 1922 Ministre de la Justice et Procureur général 1922 Ministre de la Milice et de la Défense 1922 à 1966 Ministre de la Justice 1966 -- 2003 Solliciteur général

Au début du siècle dernier, les préoccupations touchant la sécurité nationale sont devenues plus sérieuses. Après la fin de la Première Guerre mondiale et la signature de l'armistice, la poussée du communisme a suscité des craintes. Pour parer à cette menace et à un nombre croissant d'autres phénomènes jugés inquiétants43, le ministère de la Justice créa une Direction de la sécurité publique, une mesure qui semble s'être soldée

43 Lorsque fut invoquée la Loi sur les mesures de guerre, en 1914, la police du Dominion, dont l'effectif avait été considérablement renforcé, mit à l'ombre près de 8 000 personnes soupçonnées d'être des agitateurs. On craignait fort que le Canada soit la cible d'espions allemands, à qui la population attribua d'ailleurs l'incendie des édifices du Parlement et l'incroyable explosion qui eut lieu à Halifax. Shoemaker, Op. cit., p. 48, citant S.W. Horrall , « Le Service de sécurité, un bref historique », Revue trimestrielle de la GRC (non daté), p. 43, et Carl Betke et S. W. Horrall, Canada 's Security Service: An Historical Outline 1864— 1966 (non daté), p. 222.

16 par un échec à cause d'un manque de coordination entre la police du Dominion, qui dépendait du ministre de la Justice, et la Royale Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest qui, à l'époque, était sous la tutelle du président du Conseil privé 44. Après la grève générale de Winnipeg en 1919, le premier ministre, , demanda au commissaire de la R.G.C.N.-0. de rédiger un rapport analysant les questions touchant la sécurité nationale. Ce rapport concluait que la division des responsabilités en matière de sécurité nationale posait un problème, et il était recommandé de créer un corps policier national « qui ne s'occuperait pas uniquement des services secrets, mais viendrait

également en aide aux autorités locales dans les cas de désordres publics. »45 À la demande du premier ministre, Sir Robert Borden, la R.G.C.N.-0., rebaptisée Gendarmerie royale du Canada, devint un corps policier national le l er février 192046. C'est à partir de cette époque que la GRC a absorbé la police du Dominion 47.

Comme on l'a noté ci-dessus, la tutelle du corps policier fédéral du Canada a été confié pendant des périodes relativement brèves à divers ministères; toutefois, il faut souligner que cette responsabilité a été attribuée à l'origine, par la Constitution, au ministère de la Justice. À noter également que même si la GRC a dû considérablement déployer sa structure administrative pour être en mesure d'accomplir les tâches de plus en plus complexes qui lui incombaient, le ministre de la Justice est resté la tête dirigeante du corps policier fédéral pendant presque toute la période qui s'est écoulée entre 1920 et 1966.

44 Shoemaker, Op. cit., p. 49. 45 S. W. Horrall, «Le Service de sécurité, un bref historique », Revue trimestrielle de la GRC, (non daté) pp. 44, 45, cité par Shoemaker, Op. cit. 46 Shoemaker, Op. cit., p.49 et Gibson, Op. cit., p. 464. 47 Gibson, Op. cit., citant plusieurs sources, rapporte que «... théoriquement, [la police du Dominion] continue d'exister, puisque la loi qui l'a constituée, la Loi sur la police du Dominion, S.R.C. 1927, vol. V n'a jamais été abrogée » (p. 460) et que « ... bien que la police du Dominion n'ait jamais été officiellement dissoute, ses membres furent congédiés tout en ayant la possibilité d'entrer à la GRC » (p. 464). [TRADUCTION]

17 près lalégislationbritanniqueetdonnaitaugouverneurgénérallepouvoirde LIBÉRATION CONDITIONNELLE pardons futcrééauseinduministèredelaJustice pours'occuperdetouteslesquestions toujours entrelesmainsd'unministreélu,l'opinionpubliquejouissaitencored'une Au début,legouverneurgénéraloctroyaitlalibérationconditionnellesurl'avisdu conditionnelle desdétenus Le En dépitdelaréussiteapparente decetteméthode,lerecoursàlalibération Toronto etdontlesméthodesavaientimpressionné leministère.En brigadier del'Arméedusalut,quidirigeaitlaPrison Gate révéla trèsonéreusepourleministèredelaJusticeet,en grande influencesurlapolitique,parfoiscontestable. libération conditionnelle.Malgrétout,parcequelamiseenlibertésousconditionétait exécutif, etunetentativevisantàséparerdelapolitiquelesdécisionsrelatives importante àl'usageclassiqueencequiconcernaitlerecourslaclémencedupouvoir la Justiceavaitlepouvoirdeconseillergouverneurgénéral.C'étaitlàuneentorse Cabinet danssonensemble.LaLoiaensuiteétémodifiéedesortequeseulleministre sphères, notammentlapolice, lesjuges,politiciensetlapopulation conditionnelle acommencé àfairel'objetd'uneoppositionopiniâtredans plusieurs de clémence,ycomprislalibérationconditionnelle. d'agent delibérationconditionnelleduDominion etleconfiaàWalter Sur leplanopérationnel,l'administrationdela 11 août permis. rapports, quelegouverneurgénéraljugeconvenable.Lepeut, pendant lapartiedesapérioded'emprisonnementetauxconditions,soustous prison, ouuneautreprisonpubliquemaisondecorrection,unpermisd'êtreen à l'occasion,aumoyend'unordreanalogueparécrit,révoqueroumodifierce liberté auCanada,oudanstouterégionduCanadaquementionnelepermis, Accorder àuncondamnélapeined'emprisonnementdanspénitencier,une 1899, le Parlementcanadienadoptaitla ou Loi surleslibérationsconditionnelles. 18 Loi surleslibérationsconditionnelles Loi concernantlalibération 1905, Ministry le ministèrecréaposte de l'ArméeduSalutà 1913, Elle suivaitdetrès Archibald, : le Servicedes : se

•••••••••••011•••••••••••••••••••••••••••••••••••00040041•• Le Service des pardons s'efforça en vain de rétablir les faits et tenta de démontrer que, d'après ses dossiers, 2,2 % seulement des détenus ayant obtenu la libération conditionnelle entre 1899 et 1922 avaient commis une nouvelle infraction au cours de leur période de liberté. Rien n'y fit. De toute évidence, les détracteurs de la libération conditionnelle ne s'intéressaient pas à la conduite réelle des libérés conditionnels. On réclamait avec une vive insistance le resserrement des règles de la mise en liberté sous condition48.

En 1925, le Service des pardons fut réorganisé après la démission de son chef qui fut remplacé par un homme intransigeant, Michael F. Gallagher. De nouveaux critères d'admissibilité à la libération conditionnelle, plus stricts, furent adoptés et ils eurent pour effet de réduire considérablement le nombre de détenus susceptibles d'obtenir une libération conditionnelle. Alors que 1 400 délinquants en avaient bénéficié en 1923-1924, leur nombre a chuté à seulement 750 en 1925-1926. De plus, la majorité de ces libérations conditionnelles avaient été accordées en vue de l'expulsion des délinquants ou pour une période limitée, à ceux qui devaient suivre des traitements dans un hôpital, par exemple. Alors que le nombre des libérations conditionnelles déclinait pendant la Dépression, les conditions de vie dans les prisons se détérioraient énormément, et plusieurs émeutes, notamment une révolte qui a duré six jours au pénitencier de Kingston, en 1932, eurent lieu au milieu des années 30. C'est alors que l'on chargea le juge Joseph Archambault de présider une Commission royale d'enquête dont le mandat était de s'informer et de faire rapport sur : le traitement des délinquants, la gestion des pénitenciers, la coopération entre les organismes sociaux voués à la prévention du crime et la libération conditionnelle des délinquants.

Le « Rapport Archambault » comportait 88 recommandations clés impliquant des réformes en profondeur, notamment : • un système pénal centralisé sous le contrôle du gouvernement du Canada • la professionnalisation de l'administration et des agents pénitentiaires • la classification des délinquants • un système disciplinaire simplifié s'inscrivant dans le cadre de l'application régulière de la loi

48 Commission nationale des libérations conditionnelles, « Historique de la libération conditionnelle au

19 • des règles pour restreindre le recours aux armes dans la plupart des établissements • des améliorations aux programmes (loisirs, emploi, éducation, soins de santé, religion et visites) • l'hébergement des délinquantes dans divers établissements provinciaux • diverses modifications au Code criminel, notamment la décriminalisation de certaines infractions • la communication et l'enregistrement de données statistiques permettant d'évaluer les résultats positifs ou négatifs du système de gestion pénitentiaire, ainsi que les coûts entraînés par l'arrestation des délinquants, les poursuites engagées contre eux, ainsi que l'entretien et la supervision des prisonniers • la réorganisation des tribunaux de la jeunesse • la modernisation du Programme des libérations conditionnelles.

Le Rapport Archambault est remarquable non seulement à cause de la perspicacité que dénotent les recommandations qui y sont formulées, mais également à cause de la largeur de vues que révèle ce passage du Sommaire : Le principe fondamental à ne pas perdre de vue pour l'interprétation des recommandations formulées dans ce rapport, vise l'élaboration d'un système pénal ayant pour objet primordial la protection de la société. 11 importe au plus haut point que ce système soit caractérisé par la ferme dignité qui est dans la tradition même de l'administration de la justice en pays britannique. Ce système exclut tout sentimentalisme né de la faiblesse ou toute sévérité tenant de la cruaute49 .

L'actuelle Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition émane de l'approche pondérée recommandée par le rapport Archambault.

Toutefois, la plupart des réformes qui y étaient préconisées sont restées lettre morte jusqu'à quelques années après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. En 1953, un « comité institué pour faire enquête sur les principes et les méthodes suivis au Service des pardons du ministère de la Justice du Canada », présidé par Gerald Fauteux, un juge de la

Canada ». 49 Juge Joseph Archambault, Rapport de la Commission royale d'enquête sur le système pénal du Canada, Ottawa, Imprimeur du Roi, 1938, p. 354

20 Cour suprême, a formulé des recommandations qui ont abouti à l'établissement de la Commission nationale des libérations conditionnelles, à la suite de la promulgation de la Loi sur la libération conditionnelle de 1959. En vertu de cette Loi, la Commission nationale des libérations conditionnelles est un organisme complètement indépendant, responsable des décisions en matière de libération conditionnelle et doté d'un pouvoir discrétionnaire considérable et d'un mandat beaucoup plus vaste que celui de l'ancien Service des pardons. Pour que les cinq membres de la Commission soient à l'abri de toute influence ou ingérence politiques, ils ont un mandat d'une durée de dix ans, qui peut être renouvelé50 .

50 Les lignes qui précèdent s'inspirent fortement de l'excellent « Historique de la libération conditionnelle au Canada », que l'on peut consulter à l'adresse : http://www.npb-cn1c.gc.ca/about/parolehistory_fhtm

21 DROIT PÉNAL

L'unification et la consolidation du nouveau droit pénal canadien ont commencé presque immédiatement après la Confédération. Le Parlement a édicté plusieurs actes législatifs en la matière, notamment l'Acte de procédure criminelle, qui constitue la base essentielle de la procédure criminelle observée de nos jours. En 1892, le droit pénal du Canada était constitué de plusieurs éléments : la common law et le droit législatif britannique adopté à différentes dates, le droit législatif des provinces et la législation fédérale édictée depuis la Confédération 51 .

LA CHARGE DE SOLLICITEUR GÉNÉRAL AU SEIN DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

Nous venons de rappeler les considérations qui ont poussé le ministère de la Justice à adopter des lois établissant les institutions qui ont précédé l'instauration du système de justice pénale au Canada, à partir de la Confédération et jusqu'à l'époque précédant immédiatement la création du ministère du Solliciteur général. De plus, ce récit met en relief un procédé qui se répète, à savoir que le ministère de la Justice, par l'entremise du ministre de la Justice et du procureur général, ont assumé et essentiellement retenu la responsabilité de la direction des opérations de ces institutions.

Comme on l'a mentionné précédemment, le poste de solliciteur général n'a pas été rétabli au sein du gouvernement fédéral avant 1886, date à laquelle le Parlement approuva la Loi du solliciteur général. Aux termes de cette Loi : Le Gouverneur en conseil pourra nommer un fonctionnaire qui sera appelé « Le Solliciteur général du Canada, » et qui aidera au ministre de la Justice dans les travaux de conseil du ministère de la Justice, et sera chargé de remplir telles

autres fonctions que lui assignera en aucun temps le Gouverneur en conseil 52 .

Shoemaker cite le hansard pour tenter de démontrer que Macdonald envisageait la création du poste de solliciteur général comme un moyen d'atténuer les problèmes que posait la double nature de la charge de ministre de la Justice et procureur généra1 53 .

SI Site web du ministère de la Justice 52 Acte pourvoyant à la nomination d'un Solliciteur général, S.C. 1887, chap. 14. 53 Shoemaker, Op. cit., p. 57.

22 • • • • .49 Edwards, quant à lui, suggère que ce poste a sans doute été créé pour éviter le paiement • de grosses sommes à des conseillers juridiques de l'extérieur, dont les services étaient e retenus par le ministère de la Justice• 54 . •

• Après que la Loi ait obtenu la sanction royale, le poste de solliciteur général est resté • • vacant jusqu'à la nomination de l'honorable John Joseph Curran, le 5 décembre 1892. Ce • • dernier est resté en fonction jusqu'au 17 octobre 1895, sauf pendant une brève période, • entre le 13 et le 20 décembre 1894. • • • Edwards note que Sir , le troisième solliciteur général du Canada, qui • occupa le poste entre 1896 et 1902, « représenta la Couronne en Cour suprême et en Cour

• de l'Échiquier. »55 Après l'édiction de la Loi sur les libérations conditionnelles de 1899, • le ministre confia au solliciteur général la responsabilité de conseiller le gouverneur • général à propos de l'exercice du droit de grâce dans tous les cas, sauf en ce qui • • concernait des condamnés à mort56. Cette responsabilité a éventuellement été étendue à • l'examen des dossiers de requérants condamnés à la peine capitale, ainsi qu'à la • • formulation d'une recommandation officielle au conseil exécutif57. Tout indique que la • • charge de travail des premiers solliciteurs généraux n'était pas très lourde et qu'il n'était • pas rare que les titulaires continuent à avoir une pratique privée. • • • Comme l'ont noté Shoemaker58 et Edwards,59 la charge du solliciteur général a fait • périodiquement l'objet de discussions à la Chambre. Plus précisément, la question qui

• revenait sur le tapis était celle du salaire et des autres bénéfices de cette charge, jugés • excessifs par rapport aux fonctions que devait remplir le titulaire. Cette question est au • centre d'un discours prononcé par Frank Howard, le député FCC de Skeena, lors de la • deuxième lecture d'un projet de loi d'initiative parlementaire ( projet de loi C-27) qui • e 54 J. Li. J. Edwards, La responsabilité ministérielle en matière de sécurité nationale, Approvisionnements • et Services Canada, 1980, p.22. • 55 Ibid. • 56/bid. • 57 Ibid. p. 23. 58 Shoemaker, Op. cit., p. 62. • 59 Edwards, Op. cit., p. 22. • • 23 • • avait en fait pour but d'abolir le droit du solliciteur général à un salaire durant son mandat de député. Dans ce discours, M. Howard déclarait : À mon avis, le poste, avec les responsabilités qui y sont actuellement rattachées et que je considère comme très légères, n'est rien d'autre qu'un poste de secrétaire parlementaire plus prestigieux et mieux rémunéré que les autres. Les fonctions, les attributions et les responsabilités actuelles du poste de solliciteur général ne sauraient justifier ni un classement ni un traitement de ministre e.

En toute justice, il faut reconnaître qu'Howard ne jugeait pas cette charge inutile ou superflue, mais cherchait plutôt que l'on accorde à son titulaire plus de responsabilités : Je pense que, si nous devons conserver le poste de solliciteur général, nous devrions reconnaître que c'est un poste qui mérite plus que la mince responsabilité qu'on lui confie à l'heure actuelle. Je pense que nous devrions placer le solliciteur général dans une position comparable à celle des autres membres du cabinet en lui conférant certaines responsabilités ministérielles précises, afin que le rang et le traitement qu'on attache à son poste soient justement proportionnés à ses responsabilités 61 .

Howard poursuivait en préconisant de diviser certaines des fonctions assumées par le ministère de la Justice, afin de donner au solliciteur général d'autres responsabilités. Une de ses suggestions s'est révélée prophétique car, parmi les fonctions du ministère de la Justice qu'lloward préconisait de confier au solliciteur général, il citait : « ... l'application de la loi sur les libérations conditionnelles ou... la Direction des pénitenciers... »62

Au cours du débat sur le projet de loi C-27, Frank McGee, représentant le gouvernement, défendit la charge de solliciteur général, non en faisant valoir directement l'importance des fonctions qui y étaient rattachées, mais en soulignant les mérites de la tâche accomplie par le très honorable , qui était solliciteur général entre 1913 et 1917:

Le très honorable Arthur Meighen a apporté à ce poste un talent incomparable et, au cours de son mandat, il a accompli des travaux d'Hercule. Je pense qu'on ne saurait mieux décrire les tâches qu'il eut à accomplir pendant qu'il occupait ce poste.

60 Hansard, 19 mai 1961,p. 5077. 61 Ibid. 62 ibid.

24 En parlant de la carrière de M. Meighen, il me semble que le raisonnement même du député de Skeena, qui souligne le manque de responsabilités ministérielles et certains autres aspects, et qui décrit les tâches susceptibles d'occuper les loisirs du solliciteur général, son raisonnement, dis-je, porte à faux car, vu que M. Meighen était libre de s'attaquer à ces problèmes graves et importants et d'y consacrer tout son temps et ses efforts, il a réussi, pour cette raison, à mieux les régler 63 .

Étant donné que peu de solliciteurs généraux avaient été aussi actifs que Meighen, l'argument avancé par McGee était plutôt faible et d'autant plus réfutable qu'il affirmait que : ... Ce poste est également important comme stage de formation. Le ministre actuel des Transports (M. Balcer)... a rempli ce poste [c.-à-d., solliciteur général] avec grande distinction; il est maintenant devenu un excellent ministre des Transports".

Finalement, le projet de loi C-27 fut rejeté, et le solliciteur général continua à jouer le rôle qu'envisageait pour lui Sir. John A. MacDonald, c'est-à-dire : « ... un homme à tout faire, toujours prêt à se mettre à l'oeuvre » 65. [TRADUCTION]

En 1966, lorsque le solliciteur général cessa d'avoir, au Canada, un rôle relativement obscur et fut placé dans une position plus élevée, on s'écarta de la tradition britannique qui a donné son nom à ce poste. L'événement à l'origine de cette modification de la charge de solliciteur général fut le scandale politique associé à l'affaire Rivard66 qui fut,

63 Ibid. 64 Ibid. 65 Hansard, 1978, vol. 5, pp. 1584 — 1590. 66 Rivard reste surtout dans les mémoires parce qu'il a brisé la carrière d'un ministre du gouvernement fédéral et a manqué de peu de faire sombrer le gouvernement de Lester Pearson, aux prises avec l'un des plus grands scandales de l'histoire politique récente du Canada. En 1964, Rivard était en prison, sous le coup d'une procédure d'extradition intentée contre lui par les États-Unis pour trafic de stupéfiants. C'est alors que Pierre Lamontagne, l'avocat qui représentait le gouvernement des États-Unis, se vit offrir 20 000 $ pour obtenir la mise en liberté sous caution de Rivard. Ce pot-de-vin fut offert par un adjoint du ministre de l'Immigration, René Tremblay. Des pressions furent également exercées sur Lamontagne par un assistant du ministre fédéral de la Justice, , et par un député, Guy Rouleau, qui était le secrétaire parlementaire du premier ministre Pearson. La GRC fit enquête, mais conclut que les preuves n'étaient pas suffisantes pour que des accusastions soient portées.

En novembre 1964, l'opposition eut vent de l'affaire et commença à mener contre Favreau, une des étoiles montantes du Cabinet Pearson, une campagne sans merci, orchestrée par le député progressiste conservateur . Le scandale obligea Favreau à démissionner et en prévision des élections

25

■ pour l'opposition, l'occasion d'accuser le ministre de la Justice, M. Guy Favreau, de mauvaise administration de la justice :

... des députés ont soulevé à la Chambre des communes certaines questions reliées essentiellement à des allégations selon lesquelles le chef de cabinet et l'adjoint particulier du ministre de la Justice, de même que le secrétaire parlementaire du Premier ministre, avaient exercé des pressions répréhensibles sur l'avocat qui représentait le gouvernement des États-Unis dans la procédure d'extradition intentée contre Rivard pour trafic de stupéfiants °.

C'est le juge en chef québécois Frédéric Dorion qui fut chargé de faire enquête sur les actes irréguliers prétendument commis par le ministre de la Justice, Guy Favreau, et d'autres personnes impliquées dans l'affaire Rivard. Le juge en chef Dorion en conclut que le ministre de la Justice avait pris la décision de ne pas poursuivre Rivard en se fondant sur des informations incomplètes. En outre, de l'avis de Dorion, Favreau, à titre de ministre de la Justice, aurait dû transmettre le dossier aux conseillers juridiques du ministère plutôt que de prendre lui-même la décision68. Même si l'enquête menée par le juge en chef Dorion innocenta le ministre de la Justice, ce dernier démissionna.

Les conclusions tirées par le juge en chef Dorion soulignaient clairement la nécessité de séparer le pouvoir d'examiner les enquêtes criminelles du pouvoir d'engager des poursuites. De plus, ses conclusions laissaient entendre que le fardeau administratif du ministre de la Justice et procureur général était devenu onéreux et que les préoccupations de nature administratives du titulaire du portefeuille l'empêchaient d'accomplir comme il se doit ses fonctions exécutives.

Pour sortir de ce dilemme, le gouvernement allait soustraire au ministère de la Justice la responsabilité des enquêtes policières. Le 7 mars 1 966, le premier ministre Pearson annonça :

de 1965, le premier ministre Pearson recruta trois nouveaux candidats étoiles au Québec — , Gérard Pelletier et .

67 J. Li. J. Edwards, Op. cit. p.29. 68Canada, Rapport du Commissaire, l'honorable Frédéric Dorion, juge en chef de la Cour supérieure pour la province de Québec, Ottawa, Imprimeur de la Reine 1965, pp. 134 —135.

26 • •• ••• • ••••• 000 •• • •• •••• •• •• •••• ••• •0 0040 0 000410 4100 1100 00 Et ilajoutait: gouvernement juridiques dansdiversesbranches duministèredelaJustice.Commelenote remises depeine,etàlapolice.EnréorganisantleministèreJusticeenplaçant Techniquement, c'estla tirer del'affaire aux maisonsdecorrection,prisonsetpénitenciers,libérationsconditionnelles de transférerduministèrelaJusticelescharges,fonctionsetpouvoirsrelatifs l'instrument légalpermettantauParlementdecréerleministèreduSolliciteurgénéralet Loi de GRC souslatutelledusolliciteurgénéral, 69 ministère duSolliciteurgénéralsontcitésci-dessous" : Les principalesresponsabilitésdusolliciteurgénéralétaienténoncéesàl'article4dela promulguée en1970,S.R.C. L-12. 70 responsabilités majeuresduministre delaJusticeetprocureurgénéralduCanada. recommandations précises,danssonrapportpubliéen1962, surlanécessitéd'intégrerlesservices Commission Glasscon'afait aucune allusionaubesoinurgentdeconfieràd'autres des le gouvernementDiefenbakerdonnamandatderéorganiser lesservicesgouvernementaux,formulades Sous La Commissionroyaled'enquêtesurl'organisationdugouvernement (CommissionGlassco),àlaquelle le régimedesStatutsrévisées duCanada,la Nous espéronsprésentersouspeuunemesurelégislativetendantàétablir,entre 1966 travail duministèreactueldelaJusticeseraalorsl'affaired'unministredistinct. ministre responsabledelaGendarmerieroyaleetsécurité.Ilpourray autres choses,leministèreduSolliciteurgénéraletàenconfierladirectionun par lepassé.LenouveauMinistèreauracommedevoirimportantd'examinerà Le nouveauministrepourrasuivrecesproblèmesdifficilesdebienplusprèsque consacrer beaucoupdesontemps,carcetaspectplusenimportantdu fond l'espionnageetlasubversiondetrouverlesmeilleursmoyens combattre. Le ministèredelaJusticeetlebureauduprocureurgénéralpourrontdèslorsse et autresdocuments,l'introductiond'instancesdepoursuites. consacrer totalementàleursfonctionstouchantlaformulationdetexteslégislatifs [TRADUCTION] sur l'organisationdugouvernement. tenait comptedesconclusionsdelaCommissionGlassco Rivard. Loi de 1966 sur l'organisationdugouvernement 27 Loi surleministèreduSolliciteur général Loi de Les articlesdelaLoiconcernantle 1966 sur l'organisationdu Edwards (Op cit., 69 etdesleçonsà qui aété fut p. 25),la 14 — 15 ELIZABETH II

CHAP. 25

Loi concernant l'organisation du gouvernement du Canada et les ' questions connexes ou accessoires.

[Sanctionnée le 16 juin 1966]

Sa Majesté, sur l'avis et du consentement du Sénat et de la Chambre des

communes du Canada, décrète :

TITRE ABRÉGÉ

1. La présente loi peut être citée sous le titre : Loi de 1966 sur l'organisation du gouvernement.

MINISTÈRE DU SOLLICITEUR GÉNÉRAL

2. (1) Est établi un ministère du gouvernement du Canada, appelé ministère du Solliciteur général, auquel préside le solliciteur général du nommé par commission sous le grand sceau du Canada.

(2) Le solliciteur général du Canada occupe sa charge à titre amovible; il a la gestion et la direction du ministère du Solliciteur général.

3. (1) Le gouverneur en conseil peut nommer un fonctionnaire, appelé solliciteur général adjoint, qui est le sous-chef du ministère du Solliciteur général et occupe sa charge à titre amovible. (2) Les autres fonctionnaires et employés nécessaires au bon fonctionnement du ministère sont nommés de la manière autorisée par la loi.

4. Les devoirs, pouvoirs et fonctions du solliciteur général du Canada visent et comprennent toutes les questions qui sont du ressort du Parlement du Canada et que les lois n'attribuent pas à quelque autre ministère, département, direction ou organisme du gouvernement du Canada, concernant

a) les maisons de corrections, les prisons et les pénitenciers; b) les libérations conditionnelles et les remises de peine; et c) la Gendarmerie royale du Canada.

5. Le solliciteur général du Canada doit, au plus tard le 31 janvier qui suit immédiatement la fin de chaque année financière ou, si le Parlement n'est pas en session, l'un des cinq premiers jours où le Parlement siège par la suite, présenter au Parlement un rapport exposant l'activité du ministère du Solliciteur général au cours de ladite année financière.

28 ••••••••••••••*•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• La Loiestremarquableaumoinsàtroiségards.Premièrement,lanominationdu traditionnellement enAngleterreetàl'époquecolonialeauCanada.Enfin,laLoinedote charge lestatutdeministre,sansrestriction.Deuxièmement,cetextedonneausolliciteur solliciteur généralestrevêtuedugrandsceauCanada,cequidonneautitulairedecette général unrôlepresquetotalementdifférentdeceluiqueletitulairecettechargetenait du Ministèreetquicontinueàlefaireaujourd'hui,dansunecertainemesure. le Ministèred'aucunmandat—unfacteurquiajouégrandrôledansdéveloppement 29 72 71 pénitenciers etleServicenationaldelibérationconditionnelleétaienttraitéscommeun tutelle etfournirdesservicesdeconseilrecherche.Lesresponsabilitésdu La créationduministèreSolliciteurgénéralfutaccompagnéeparl'établissement LE MINISTÈREDUSOLLICITEURGÉNÉRALCANADA cité dans the En fait,danscecadre,laGendarmerieroyaleduCanada,leServicecanadiendes sous-solliciteur généraldanslecontextedecemodèleadministratifcomprenaient d'une Ce modèleorganisationnels'opposaàuneviverésistancedelapartdesorganismes seul etuniqueministère. 1983. P.S.Rossand Résuméd'unprocès-verbaldu Comitéconsultatifprincipaldespolitiques;Canada Solicitor • • • • • • « Évaluation desprogrammesorganismes Mise aupointdenouveauxprogrammes l'administration centrale,telqu'ilavaitétéconçu à l'administration centraleetauseindesorganismes, delapertinencedurôle Ces tensionsontsansdouteétéàl'originedelaremise enquestion,à ce quiconstituaitunerépartitionappropriéedespouvoirs etdesresponsabilités. et fournirdesservicesdeconseilrecherche, cequiaétésourcedetensions l'établissement d'une La créationduministèreSolliciteurgénéralfut accompagnéepar Fourniture deservicescommuns(GRCetorganismes Prévisions relativesauxressourcesrequises Élaboration d'unepolitiqueetdeplansd'actionàlongtermeconcernantles entre cetteadministrationcentraleetlesorganismes, quines'entendaientpassur Coordination desprogrammesorganismes services correctionnels A administration centrale Review General, Partners, of the novembre 1967, Role Organization Implementation, CorrectionalProgramsStep L'« of the « ADMINISTRATION CENTRALE» Secretariat administration centrale », P. 7—8. censée contrôlerlesressourcesdesorganismessous (1966 —1972) of theMinisto, 30 », censée contrôlerlesressources Solicitor General of Canada, l'originc correctionnels)

n . [TRADucrioN] Consulting One, Department 71 . Group, : avril : of

••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Par ailleurs,lesorganismes,notammentleServicecanadiendespénitenciersetla Leurs activitésétaientrégléesparunmandatprescritlaloi,etleurdirigeantrespectif Gendarmerie royaleduCanadaavaientdesantécédentsettraditionsdelonguedate. prescrit parlaloipourassumernombredesfonctionsdecontrôledontelleprétendaitse était, auxtermesdelaloi,untribunaladministratifopérantentouteindépendancedu avait lestatutdesous-ministre.LaCommissionnationaledeslibérationsconditionnelles Au débutdesannées70,ilétaitdevenuévidentquel'ondevaitréévaluerlerôlede solliciteur général.Enrevanche,l'administrationcentralen'étaitdotéed'aucunmandat l'administration centrale. organismes acontinuéàfairerégulièrementl'objetdedébatsjusqu'àlafindesannées60. charger. Larépartitionadéquatedesrôlesetresponsabilitésentreleministèreles responsabilités entrel'ACetlesorganismessouslatutelledusolliciteurgénéral.Dansce qui futchargédefaireuneétudeetdéfinirlerôleplusappropriépour Ce besoinderenouvellementsetraduisitparuncontratavecleCanada par lafragmentation,etdesrelationstenduesunmanquedecoordinationentreses rôle déterminant.Cerapportdonnaitdusystèmedejusticepénaleuneimagecaractérisée l'administration centraleetdedéterminercommentdevaientêtrerépartiesles probablement influencéparlesconclusionset recommandationsduRapportOuimet, Après avoirconsultélesorganismesconcernés,le Canada du systèmedejusticepénalecanadienetsonlienaveclasociétécanadienne,jouaun contexte, leRapportOuimet rédigea, àlafindel'année1972,uneprésentation auConseilduTrésorintitulée:«Un diverses juridictionsdupaysetafindefavoriser l'innovation enlamatière fédérales-provinciales pouruniformiserlaqualité delajusticeadministréeparles composantes. Enoutre,lerapportsoulignaitlanécessitéd'améliorerlesrelations général, avril 74 73 à forger, RapportduComitécanadien de laréformepénaleetcorrectionnelle, A eiw ofthe Review Ottawa, ImprimeurdelaReine, 1983. Secretariat of the 73 , publiéen1969,oùl'ontrouvaitunexamensystématique Ministry 1969. of the 31 Solicitor General of Canada, Consulting Justice pénaleetcorrection Bureau duvérificateur Group, Consulting Group 74 . : un lien plan de gestion pour le ministère du Solliciteur général ». [TRADUCTION] Dans cette présentation, on proposait d'établir une nouvelle organisation, plutôt que de restructurer l'administration centrale, et l'on faisait valoir les mérites de cette solution en soulignant que l'entité envisagée était censée tenir un rôle de plus grande envergure et plus exigeant que celui qui avait été confié à l'origine à l'administration centrale75.

PREMIÈRES RÉALISATIONS 76 : 1967-1968 • L'effectif durant l'année financière 1967-1968 est de 37 personnes (y compris 9 postes au cabinet du ministre). • L'effectif requis pour l'année financière 1968-1969 est de 57 personnes. • La Division de la planification correctionnelle est établie. Elle est chargée d'élaborer des plans relatifs au redressement et à la réadaptation des délinquants, de faire des recommandations en matière de politique correctionnelle et de participer à la mise en oeuvre des modifications de la politique qui ont été approuvées. • Dix bourses sont créées à l'intention de jeunes poursuivant des études supérieures en sciences sociales, dans l'optique de leur intégration à la fonction publique, soit au Service canadien des pénitenciers, soit au Service national des libérations conditionnelles.

1968-1969 • La planification de l'administration centrale se poursuit — « une organisation dotée d'un effectif restreint mais compétent, qui fournira une panoplie de

services au Ministère et à ses organismes ». [TRADUCTION] • La Division de l'organisation et du personnel aide les organismes de services correctionnels et la GRC à effectuer des études organisationnelles. • L'Unité de la recherche correctionnelle et un Centre de consultation sont établis en réaction aux recommandations du Comité du ministère de la Justice

75 Ibid, p. 8. 76 Rapports annuels du solliciteur général du Canada.

32 •

sur la délinquance juvénile. Les services fournis comprennent la collecte et la • diffusion de renseignements pertinents sur les mesures préventives et • correctionnelles; la fourniture de services consultatifs; et le soutien de • projets-pilotes conçus pour favoriser le développement de programmes • novateurs. L'Unité de la recherche correctionnelle est organisée dans le but de

• coordonner les recherches effectuées au Ministère et de soutenir celles • entreprises par des organismes provinciaux, des universités et des firmes

• privées qui portent sur la prévention du crime ainsi que sur l'arrestation et le • redressement des délinquants. • • Les travaux entrepris dans l'optique d'une révision complète de la Loi sur les • jeunes délinquants se poursuivent. • • Le rapport du Comité canadien de la réforme pénale et correctionnelle est • achevé. • • Des travaux sont entrepris dans l'optique de donner à certains ex-délinquants • la possibilité d'obtenir une assurance-détournement et vol, un type • d'assurance qui protège un employeur contre le vol d'argent ou de biens par • • des employés malhonnêtes. • • En collaboration avec le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, 011 • on entreprend l'étude d'une stratégie visant l'application des • Les Indiens et la loi • recommandations du rapport intitulé « ». • • Un mécanisme de financement des services de probation et des organismes 41 d'aide postcarcérale provinciaux est mis à l'étude. • • 1969-1970 • • • Première lecture du projet de loi C-5, la Loi sur le casier judiciaire. • • La plupart des modifications à la Loi sur les prisons et les maisons de Loi sur la libération • corrections, à la Loi sur les pénitenciers et à la • conditionnelle, contenues dans le projet de loi C-150, sont adoptées. • • Des travaux sont entrepris pour mettre en oeuvre les recommandations • contenues dans le rapport de P.S. Ross sur la régionalisation du Service • canadien des pénitenciers, qui ont été approuvées. • • • 33 • • Le Service des conseillers en gestion apporte son appui au Service des pénitenciers pour ouvrir de nouveaux établissements et à la Commission nationale des libérations conditionnelles pour établir un organisme régional pilote. • La Division du personnel joue un rôle important dans la négociation des contrats des agents de correction. • L'application de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique est étendue aux trois organismes — le Service canadien des pénitenciers, le Service national de libération conditionnelle et la Gendarmerie royale du Canada —, ce qui permet de faire bénéficier tous leurs employés civils des mêmes conditions d'emploi et échelles salariales. • La Direction de la planification correctionnelle, connue à l'origine sous le nom de Centre des services à la jeunesse, (séparée en deux branches : le Centre de consultation correctionnelle et l'Unité de la recherche correctionnelle) obtient son premier budget.

1970-1971 • Les travaux se poursuivent dans le but de mettre en place une administration centrale, favorisant l'efficacité et la cohésion du Ministère. • La Loi sur le casier judiciaire est édictée. • Le projet de loi C-192 (Loi sur les jeunes contrevenants, censée remplacer la Loi sur les jeunes délinquants) franchit les étapes de la première et de la deuxième lecture. • La Loi sur la libération conditionnelle est modifiée afin de clarifier la peine à purger en cas de déchéance de la libération conditionnelle, par suite d'une condamnation pour acte criminel. La liberté surveillée des personnes libérées par suite d'une remise de peine est instaurée. • Deux comités, présidés tous deux par A. J. MacLeod, conseiller spécial en matière de politique correctionnelle, se penchent sur les recommandations du Rapport Guimet.

34 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• • • • • • • • pénitenciers produitdesfilmsdocumentairessurpratiquementtouslesaspects Avec l'aidedesServicesdel'information,leServicecanadien de laviecarcérale,quisontdestinésàêtreprojetésdanslecadredescours pénale, leministremetenplaceungroupedetravailsurl'information. En réactionàunintérêtcroissantdanslapopulationpourlesystèmedejustice sciences socialesetpolitiquesdonnésdanslesécolessecondaires. Le Servicedesconseillersengestionréaliseplusieursétudessurunéventail projets axéssurlapréventionducrime;jeunesse; canadien despénitenciersetduServicenationaldelibérationconditionnelle; de sujets,notammentl'organisationd'uneadministrationcentraleduService traitements communautaires;lerecoursauxbénévolesetlessolutionsde Le Centredeconsultationcorrectionnelleparraine,partoutauCanada,des antécédents desdétenus. l'amélioration dessystèmesdecompterendu;etl'informatisation plusieurs universitéscanadiennes,denouveauxprogrammesrecherchesur rechange àlaprison. Le Centrederecherchescorrectionnelleslance,encollaborationavec l'orientation professionnelledupersonnel;lesdélinquantsd'origine divers sujets,notamment rapidement qu'onl'espérait. Il et lesdélinquantesadultes. crime; lalibérationconditionnelleetmiseenliberté;l'architecturepénale; autochtone auManitoba;lescoûtsdelacriminalitéetluttecontrele Trente-sept recommandations aboutissentàdesmodificationsdela La miseenoeuvredesrecommandationsduRapport centrale efficaceestunprocessusrelativementlent. législation; sixfontl'objet deprojetsloisdéposésauParlement;vingt-deux est notédansleRapportannuel : les délinquantsdangereux;lacriminalitétardive; » 35 [TRADU 1971-1972 : « l'établissement d'uneadministration C TION]. Il Ouimet ne progressepasaussi déjudiciarisation; se poursuit. les ont été appliquées par le biais de politiques; et douze ont été transmises à la Commission de réforme du droit. • Le projet de loi C-192 (Loi sur les jeunes contrevenants) meurt au feuilleton à la fin de la troisième session de la 28e législature. • Le Centre de consultation correctionnelle continue de participer à diverses études et divers projets-pilotes, notamment : un examen du système correctionnel de la Saskatchewan; un rapport sur les services offerts aux délinquantes dans les provinces atlantiques; la mise à Fessai et l'évaluation de programmes résidentiels communautaires à Edmonton et Regina; l'établissement d'un Groupe de travail sur les services résidentiels communautaires; un examen du recours à des bénévoles dans le secteur des services communautaires de probation; une étude sur la collaboration communautaire pour prévenir le crime et la délinquance juvénile; et un rapport sur la déjudiciarisation. • Le Centre de recherches correctionnelles publie le premier d'une série de rapports de recherches intitulé «Le coût de l'administration de la justice et de la criminalité ». • Un contrat est conclu avec le Centre international de criminologie comparée (Université de Montréal), le chargeant d'une étude de trois ans sur le développement, le rôle, la fonction et l'efficacité des corps policiers métropolitains du Canada. • Des projets de recherche sur divers sujets se poursuivent ou sont achevés : délinquants dangereux; isolement cellulaire; besoins cognitifs des détenus mis en liberté; efficacité des communautés thérapeutiques; corrélation entre la confiance, la coopération et le potentiel des traitements dans les ateliers en milieu pénitentiaire; délinquantes adultes; surveillance des libérés conditionnels; et enquête sur l'emploi d'anciens détenus. • Une expansion des services de bibliothèque permet de desservir les bureaux de districts du Service national de libération conditionnelle. Une enquête portant sur toutes les bibliothèques collégiales du Service des pénitenciers est entreprise.

36 ,• •

• Le Centre de planification et de recherches sur la sécurité, dont l'effectif est • composé d'employés des Forces armées canadiennes et de la GRC, ouvre ses • portes. • • Un programme de formation pratique en communication avec les médias est • offert. • • Les Services de gestion financière commencent à produire des rapports de • gestion mensuels. • • Le Service des conseillers en gestion entreprend un examen du « Cycle du • détenu qui couvre la totalité du processus, du placement initial d'un détenu, • », • après sa condamnation par un tribunal, jusqu'au moment où sa peine est • purgée, ainsi que les traitements médicaux administrés par le Service canadien • des pénitenciers. • • La Direction de la vérification des opérations effectue une vérification dans • une administration régionale du Service canadien des pénitenciers et dans • plusieurs établissements et bureaux communautaires. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 37 • LE « SECRÉTARIAT» (1972 — 1994)

La définition du rôle du Secrétariat se fondait sur une analyse situationnelle exhaustive et détaillée, qui s'inscrivait dans un large contexte gouvernemental. Même si, probablement, nombreux sont ceux qui n'ont pas souvenance des événements qui ont marqué cette époque, les préoccupations et les concepts d'où est issu le Secrétariat restent d'actualité.

Dans les annexes qui étaient jointes à la présentation au Conseil du Trésor, à l'origine de l'établissement du Secrétariat, les trois principaux objectifs de l'organisme qui devait remplacer l'administration centrale sont énoncés :

A) Assurer que le Ministère joue un rôle de chef de file à l'échelle nationale dans le système de justice pénale canadien, ce qui exige que le Secrétariat assume les principales fonctions suivantes pour appuyer le sous-ministre, qui doit être le premier conseiller du premier ministre en matière de politique :

(i) élaboration de la politique, (ii) évaluation, (iii) recherche et statistiques, (iv) consultation, (y) mise en place, à l'échelle du Ministère, d'un programme d'information et d'un système d'information de gestion adaptés aux besoins.

B) Assurer, au sein du Ministère, un système efficace de réaction aux situations de crise et maintenir sa responsabilité à l'égard de l'analyse et de la planification de la sécurité;

C) Améliorer l'efficacité et l'efficience du Ministère dans tous les secteurs de programmes entrant dans le champ de ses compétences.

38 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• judiciaires; traitementdesdélinquants;servicescorrectionnelsetsécurité;problèmes relatives àdestravauxderechercheetconsultation,ainsiqu'uneliste La présentationauConseilduTrésorcontenaitégalementunelistedepropositions détermination despeines;probation;victimesd'actescriminels;nouvellesactivités de politique,parexemple,répartitiondesresponsabilitésenmatièrejusticepénale; justice auCanada,endehors decellesquientraientdanslechampcompétence des décrit lerôleenvisagépourministèreduSolliciteurgénéralensebasantsurlesbesoins La présentationauConseilduTrésorétaitcomplétéeparundocumentdistinct,où d'actualité danslesecteurdel'applicationlaloi. criminelles; coordinationaveclesystèmeinternationaldejusticepénale;casiers document quelesresponsabilitésduMinistèrecouvrent définis parrapportaucontextedanslequelilsesituait.Essentiellement,cedocument l' «ad attribuait auMinistèreunrôledebeaucoupplusgrandeenvergurequecelui ministère delaJusticeétaitprépondérante.Ledocument portantsurlerôleduSecrétariat, n'assumerait passeulsonrôleetsesresponsabilités. Àcetégard,sarelationavecle Justice devait qui étaitjointàlaprésentationauConseilduTrésor, reconnaissaitqueleministèredela gouvernements provinciaux, notammentlaconstitutiondestribunaux, nomination des Cette missionélargieetambitieusedunouveauMinistère impliquaitnécessairementqu'il m reflète, danslamesureoùcelaconcernelesactivitéscriminelles,entrentle traitement desdélinquantsunefoisqu'ilssontengagésdanscesystèmeetdeleur information etcommunicationsportantsurdesquestionsdepolitiquerelativesau d'activité suivants outre sesresponsabilitésopérationnelles,leMinistèresechargeradessecteurs éventuelle réinsertionsociale.Lecontenudelaloi,lespolitiquesquecetteloi expérimentation, consultation,relationsfédérales-provinciales-municipales, analyses, statistiques,évaluationdespolitiquesetprogrammes, champ descompétencesduministèreSolliciteurgénéral.Pourcetteraison, système dejusticepénale ... inistration tout élémentdusystèmedejusticepénalepointvuelaprévention, « avoir lahautemainsurtouteslesquestionsliées à l'administrationdela centrale : » élaboration etformulationdepolitiques,recherches dont ildevaitprendrelaplace.Onproposaitdansce ; etilagiraen 39 conséquence : 77 . [TRADucTioN] 26 questions • • • • • juges, les modalités de fonctionnement générales des tribunaux et le déroulement des • instances ». [TRADUCTION] Toutefois, le document indiquait également que le solliciteur • • général avait un rôle important à jouer dans l'élaboration de certaines lois, notamment • celles portant sur la sécurité publique, le traitement humain et juste des délinquants, et • • l'établissement des mécanismes fondamentaux de la réinsertion sociale des délinquants : • • Dans le contexte de sa relation avec le ministère de la Justice, les affaires O concernant le ministère du Solliciteur général comprendront des questions liées à • l'administration de la justice, particulièrement la justice pénale, dans la mesure, • toutefois, où cela est lié au système de justice pénale et à son objet bivalent. À cet • égard, le ministère du Solliciteur général est appelé à apporter une contribution O distincte au développement de politiques, de programmes et de textes législatifs, • du point de vue de leur effet sur le système de justice pénale. Cependant, il n'est • pas possible ni réaliste, vu le cadre général dans lequel s'inscrivent les affaires qui • concernent ces Ministères, d'instaurer des règles strictes qui stipuleraient lequel O d'entre eux devrait être le principal instigateur de tel ou tel programme ou • politique. Ces questions devraient être tranchées au coup par coup, et les décisions • en la matière devraient être fondées sur l'impact que les propositions sont • susceptibles d'avoir sur les programmes ou autres activités de chacun des • ministères et sur la conjoncture politique du moment 78 . [TRADUCTION] • • • D'après ce raisonnement, la limite entre les rôles que devaient jouer respectivement les • deux Ministères dans l'élaboration de la législation relative à la justice pénale devenait • • floue et situationnelle. Toujours dans ce même document, on accordait énormément • d'attention au rôle que l'on proposait de faire tenir aux Ministères dans l'élaboration de la • législation relative à la justice pénale, étant donné que rien dans la loi n'attribuait au • • ministère du Solliciteur général un pouvoir ou une responsabilité quelconque en la • matière. • • • • e • • • • • • • 77Conseil du Trésor, Numéro 715 713, 23 octobre 1972. • 78 Ibid. • • 40 • • O ••••••••••••••••••• •••••••••••••••••••••••••••••••••••• qu'il futinfluencéparplusieursfacteurs,notammentceuxquiavaienttraitauxrelations fédérales-provinciales dansledomainedelajusticepénale,àsavoir Si leConseilduTrésorsemontraréceptifàl'idéed'unerégénérationMinistère,c'est p. 10. 79 toutes lesquestionsdedroitqu'elle luisoumet.»S. privé deSaMajestépourleCanada; enoutre,il...c)donnesonavissurlesmesureslégislatives etles délibérations dechacunedeslégislatures provincialeset,d'unemanièregénérale,conseille laCouronnesur 81 « A Ibid., 4 Review • Leministreestleconseiller juridique officieldugouverneurgénéraletlejuriconsulte Conseil p. 9. Justiee Le rapportduComitéOuimet La ca_pacitédesorganismesàexercerunleadership recherches etdesconsultations.Vulafragmentationjuridictionnelledusystème où letravaild'analyseetdeformulationlapolitiques'appuyaitsurdes formelles enmatièredepolitique. de natureopérationnelleàcetteépoque,possédaient relativementpeudecapacités Les organismes,quiavaienttendanceàseconcentrer davantagesurdesquestions exécuter sonmandatenvertudel'alinéa Jusqu'en Ce quiétaitperçucommeunelacunesurleplanduleadershipàexercerpour fédérales- d'assumer, seulouavecd'autresentités,unrôledecheffiledanslesrelations de justicepénale,cettevisionduSecrétariatimpliquaitqu'ils'efforcerait Secrétariat étaitenvisagécommeungrandorganecoordonnateurdelapolitique, générales soulevées,en orienter lapolitiqueprovincialerelativeàjusticepénale Le mandatduSecrétariatsemblaits'inscriredanslalignedespréoccupations of the 81 Role

1974, provincial of the le ministèredelaJusticen'avaitprisaucuneinitiativepour Secretariat es 79 . 1969, of the : par leComité Ministty 41 R. C., chap.J-2, of the 4 (c) Ouimet. Solicitor General de la art. : Loi surleministèredela Essentiellement, le 4. 80 : of Canada, : avril 1983, Le rôle de chef de file assumé par le Ministère dans la réforme de la Loi de 1908

sur les jeunes délinquants : avant la création du ministère du Solliciteur général, le sous-solliciteur général qui œuvrait au ministère de la Justice s'était chargé de réformer la Loi sur les jeunes délinquants. Lorsqu'il s'est joint au ministère du Solliciteur général, il a conservé cette responsabilité, ce qui a établi un précédent et investi le Ministère d'une responsabilité à l'égard de la politique relative à la justice pénale82 .

Les facteurs que nous venons de citer ont été parmi les principales considérations extérieures au sujet que le Conseil du Trésor a prises en compte lorsqu'il a examiné la proposition de transformation de l'administration centrale, qui a alors été renommée le « Secrétariat, ministère du Solliciteur général ».

Dès l'année financière 1974-1975, le Secrétariat avait fait des progrès considérables pour combler les lacunes, au niveau de la responsabilité et de la politique, qui avaient été signalées dans la présentation au Conseil du Trésor de 1972 et qui avaient abouti à sa création. Cette période a vu l'établissement de la Division de la statistique, l'expansion de la Division de la recherche et la régionalisation du Centre de consultation. La Division de la recherche publia un guide de recherche qui énonçait clairement ses priorités, et le Centre de consultation fixa les conditions de financement de projets-pilotes dans des domaines spécifiques. Par ailleurs, la Division de la recherche fit valoir sa responsabilité dans l'élaboration de la politique relative à la justice pénale et joua un rôle de chef de file dans la rédaction de la Loi sur les jeunes contrevenants.

Une des principales réalisations du Secrétariat pendant cette période fut d'étayer fermement le rôle joué par le ministère du Solliciteur général dans l'élaboration de la législation et de la politique relatives à la justice pénale. Le Secrétariat y parvint essentiellement en multipliant ses liens avec le ministère de la Justice. Cette relation se forgea principalement au fil des interactions des deux ministères dans le contexte des

82 Ibid., p. 10.

42 •

travaux exécutés pour alimenter les délibérations de la Commission de réforme du droit • du Canada qui avaient débutées en 1971, à l'initiative du ministère de la Justice.

• La Commission de réforme du droit du Canada se penchait sur le mandat qui avait été 41111 confié au ministère de la Justice en vertu de l'alinéa 4 c) de la Loi le concernant et dont il • s'était jusqu'alors relativement peu occupé. Étant donné que ce domaine de la politique, • laissé pour compte jusque là, intéressait également le Secrétariat, dans le contexte de son • • propre mandat, les deux Ministères se retrouvèrent en conflit, particulièrement à propos • de leur rôle respectif dans l'élaboration de la politique relative à plusieurs questions • touchant la justice pénale qui étaient alors à l'étude, notamment : la déjudiciarisation, les • jeunes ayant des démêlés avec la justice, le contrôle des armes à feu, la peine capitale et • l'indemnisation des victimes de crimes violents. • • Le débat à ce propos fut tranché par le premier ministre Trudeau dans une lettre datée du • 26 mai 1975 qu'il adressait au ministre de la Justice et où il faisait état du « conflit de • compétences entre les deux Ministères et du problème fondamental que soulevaient • » « » • leurs rôles. Dans cette lettre, le premier ministre rappelait que, dans une lettre adressée • précédemment au solliciteur général, il avait écrit : « le ministère de la Justice a la • responsabilité d'assurer que le gouvernement reçoit des conseils exhaustifs et cohérents • sur le fond du droit pénal », mais « le gouvernement ne peut pas recevoir de conseils 111 exhaustifs sans que le ministère du Solliciteur général soit directement impliqué et y • contribue ». [TRADUCTION] • • L'intervention du premier ministre aboutit à la création d'un comité interministériel sur la • formulation du droit pénal, connu plus tard sous le nom de Comité mixte de la justice • pénale. • • Les grandes réalisations du Secrétariat au cours de cette période indiquent que cet organe • a été largement impliqué dans les activités touchant la justice pénale au niveau du • Ministère, au ministère de la Justice et à l'échelle fédérale-provinciale-territoriale : • • • • 43 • • Rédaction d'un texte législatif sur le contrôle des armes à feu, conclusion de divers accords avec les provinces, excellents travaux de recherche, lancement de projets de déjudiciarisation et rédaction d'un projet de loi relatif aux jeunes contrevenants, au cours d'une période où le personnel a dû également répondre aux demandes de plusieurs ministres différents — la liste des réalisations du Secrétariat est impressionnante. Mais ce qui est, de loin, la plus importante, notamment ces dernières années, c'est le respect qu'a gagné le Secrétariat auprès des organismes ministériels et d'autres organes du système de justice pénale, de partout au pays. Les « blessures » datant de l'époque de l'administration centrale, à la fin des années 60 et au début des années 70, se sont refermées. Les organismes ministériels ne se sentent plus « menacés » par le Secrétariat. De fait, dans tous ces trois organismes, plusieurs cadres de direction ont fait des commentaires très élogieux à propos de la compétence du personnel actuel du Secrétariat et de l'excellente collaboration qu'il leur apporte83 . [TRADUCTION]

Ce texte démontre non seulement la large portée du rôle assumé par le Secrétariat, mais également la qualité de ses réalisations.

Si le Secrétariat a ainsi réussi à se faire valoir entre 1972 et 1977, c'est en très grande partie grâce au sous-solliciteur général Roger Tassé qui, auparavant, avait été chargé de l'élaboration de la législation sur les jeunes délinquants au ministère de la Justice. Lorsqu'il quitta ce ministère en 1972, il n'abandonna pas cette responsabilité ce qui, par ricochet, donna une certaine légitimité au rôle du Secrétariat dans l'élaboration de certaines lois touchant au droit pénal.

Entre 1977 et 1982, plusieurs facteurs contextuels ont eu un effet notable sur le Secrétariat. Le plus important fut peut-être la décision du ministère de la Justice d'activer la fonction de planification de la politique, ce qui non seulement entraîna le recrutement de membres du personnel du Secrétariat, mais plus important encore, remit à l'ordre du jour les questions concernant le rôle respectif des deux organismes concernés dans l'élaboration des politiques de justice pénale, ainsi que leur collaboration à cette fin.

Durant cette période, la stabilité de l'organisation subit le contrecoup des nombreux mouvements d'effectifs parmi les cadres de direction. Des postes clés furent soit laissés

83 Bureau des services de vérification, Solicitor General of Canada Ministry Secretariat: Corporate Review, préparé à l'intention de P.-A. Bissonnette, sous-solliciteur général du Canada.

44 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• vacants, soitdotésprovisoirement responsable quiseproduisirentdurantunepérioderelativementcourtecontribuèrent également àdonnerl'impressionquel'organisationmanquaitdestabilité. plus deplanificationetresponsabilisationqu'àlafindesannées60audébut À partirde1977,lapolitiquefinancièreadoptéeparlegouvernementcommençaàexiger années 70,lorsquelespouvoirspublicsaccordaientmoinsd'importanceàl'établissement de prioritésfinancièresetàl'évaluation. Dans cecontexte,lerôleduSecrétariatfutexaminérégulièrement,notamment,dans recommandations durapportdevérificationfurent,pourlaplupart,rejetées,les des ApprovisionnementsetServices,audébutannées80.Mêmesiles cadre d'unevérificationeffectuéeparleBureaudesservicesdeduministère P.-A. Bissonnette,quioccupaitalorslepostedesous-solliciteurgénéral,ilestnoté: lui-même etàl'extérieur.Essentiellement,danscerapportpréparél'intentionde confirment queladéfinitiondecerôlerestaitproblématiqueauseinduSecrétariat observations quel'ontrouvedanscedocumentàproposdurôleSecrétariat 84 A eiw ofthe Review Au Secrétariat,lesopinionssurlerôledecetorganismesonttrèsdiverses. points faiblesdesagestion.Lesorganismesontle sentimentqueleSecrétariatn'a uniformément lestravauxduSecrétariat,problèmes etlesconflits Tout dépendantdelavision—étroiteoularge qu'un gestionnaireadurôle et àcoordonnersonapplicationdansl'ensembledusystèmedejusticepénale. que leSecrétariataunrôlenationalàjouer,lequelconsisteformulerlapolitique des autresorganismesministériels.D'autresgestionnairespensentaucontraire aider leministreàsedéchargerdesesresponsabilitésetrépondreauxdemandes Certains gestionnairesestimentquecerôleestrelativementlimitéetseborneà marques debienveillance àl'égarddesorganismesaucourstroisdernières pas trèsbienexpliquéquelétaitsonrôle.Bienque leSecrétariataitmultipliéles considèrent quel'incertitudeentourantleurrôleau seinduSecrétariatestundes organisationnels decegenreontpersisté. différemment... Enl'absenced'unrôleclairement définiquiorienterait années, cesderniersdoutent encorequ'ilsoitnécessairequeleSecrétariat joueun Outre lesproblèmesinternesdéjàsignalés,organismes ministériels Secrétariat, ilaétépossibled'organiserlesactivités enconséquenceet Role of the Secretariat 84 of theMinistly . Leschangementsdegouvernementetministre 45 Solicitor General of Canada, avril 1983. • O • • rôle à l'échelle du ministère. Tout en reconnaissant que beaucoup des initiatives • prises par le Secrétariat sont utiles, les organismes estiment qu'ils pourraient tout O aussi bien eux-mêmes élaborer des politiques, entreprendre des travaux de • recherche et établir des statistiques à leurs propres fins... • • O Dans une optique organisationnelle, lorsque le ministère du Solliciteur général fut mis en • place en 1966, les organismes, en vertu du solide fondement juridique de cette pratique, • • ont continué à faire rapport directement au solliciteur général du Canada, ce que certains • gestionnaires ministériels de l'époque jugeaient tout à fait convenable. En revanche, le • Secrétariat du ministère est un organe relativement nouveau. Son rôle n'est pas encore • O pleinement accepté ou compris, ni au Ministère, ni dans tout le système de justice pénale. • Le rôle que joue le Ministère actuellement dépend, dans une large mesure, de l'influence • O que son personnel peut avoir sur le ministre. Ce rôle, relativement officieux, mais • extrêmement élastique, rend le Secrétariat structurellement vulnérable aux changements • O d'orientation résultant de remaniements de son équipe dirigeante. Par ailleurs, étant donné que le conseil stratégique est une denrée qu'il est difficile, sinon impossible, de • quantifier, le Secrétariat est d'autant plus vulnérable, n'ayant pas d'assises juridiques • O solides, que sa « production » ne peut pas facilement faire l'objet de rapports chiffrés. • • [TRADUCTIoN] • Globalement, la vérification ne remettait pas véritablement en question le rôle du • Secrétariat tel qu'il avait été défini dans le mandat que lui avait confié le Conseil du • Trésor en 1972. En fait, on pourrait même dire que le rapport de vérification confirmait O l'importance stratégique de ce mandat. Alors que certains considéraient que le rapport • • était une critique sévère de l'équipe de direction, ses principales recommandations • portaient sur la nécessité de définir clairement, dans la loi, le rôle et le mandat du • • Secrétariat (par rapport aux organismes et au ministère de la Justice) et de le doter d'un • énoncé de mission. Ces recommandations étaient contraires à la notion exprimée dans le • • mandat défini par le Conseil du Trésor en 1972, selon lequel : « ... Ces questions • devraient être tranchées au coup par coup, et les décisions en la matière devraient être • • fondées sur l'impact que les propositions sont susceptibles d'avoir sur les programmes ou • autres activités de chacun des ministères et sur la conjoncture politique du moment. » • • [TRADUCTION] • • O 46 O • • ••••••••••••••••••0041011•••••••••••••••• ■ ••••••••••••••• été acceptées,ons'attaquaéventuellementauxproblèmesd'organisation,degestionet Quoique quelesrecommandationscontenuesdanslerapportdevérificationn'aientpas législation surlesjeunescontrevenantsetl'étudedroitsdesvictimesd'actes grandissante dansledomainedelaformulationpolitique,commeentémoigne leadership quiyétaientmentionnés,etleSecrétariatcontinuad'exerceruneinfluence Nielsen 40,3 sécurité, leSecrétariatemployait nouveau unexamenapprofondidurôleetmandatSecrétariat.LeGroupedetravail l'exécution dumandatqueluiavaitconfiéleConseilTrésoràl'origine. la législationsurlesjeunesatteignaient 333 personnes criminels. En pressions concurrentiellesentreleSecrétariatetministèredelaJustice,lesorganismes C'est en d'apprécier l'expansiondurôleetdel'influenceSecrétariatdanslecadre 85 existait en du Ministèreetlesprovincesterritoires,respectivement.Danslecadredesonexamen du gouvernement,engénéral,ycomprisceluisystèmedejusticepénaleCanada. fin del'exercice. du Secrétariat,leGroupedetravailcomparalaconjoncturel'époqueàcellequi Comme onpouvaits'yattendre,leGroupedetravails'intéressaparticulièrementaux • Parcomparaison,en1972,l'année oùleSecrétariatavaitétéétabli,l'effectifétaitde97 personnesàla politiques ettentaientdeplusenfréquemment d'empiétersurlesprérogativesdu Les organismesduMinistèreavaientrenforcéleurs capacitésdansledomainedes Secrétariat enlamatière; millions dedollars.En avait étéétablipourdéceleretrésoudrelesproblèmesquifreinaientlerendement 1985, 1972. 1984, 85 asl otxed rued rvi Nielsen, dans lecontexteduGroupedetravail , Il constataquelasituationavaiténormémentévolué et sesdépenses,gonfléesprincipalementparresponsabilitésliéesà l'année oùfutétablileServicecanadiendurenseignementde 1985-1986, 308 personnes, etsesdépensesannuellessechiffraientà 140,4 l'effectif duSecrétariatétaitpasséà 47 millions dedollars.Ceschiffrespermettent que l'onentreprità : • • • • Les provinces et les territoires s'intéressaient de plus en plus aux questions de • compétences en justice pénale, et les possibilités d'entreprendre des discussions • 0 officielles avec le gouvernement fédéral s'étaient multipliées; • • Le ministère de la Justice avait montré un intérêt beaucoup plus marqué pour la • politique relative à la justice pénale, dont il avait laissé auparavant le Secrétariat • s'occuper. • • • Cette comparaison mit en lumière l'importante évolution qui s'était produite depuis 0 1972 • et l'opportunité d'entreprendre un examen de la relation du Secrétariat avec les divers 4I éléments du système de justice pénale. Le rapport interne transmis au Groupe de travail • e Nielsen concluait que le Secrétariat continuait d'être : « bien placé dans le système pour • tenir un rôle catalyseur dynamique et coordonner les activités, en collaboration avec les e organismes ministériels, le ministère de la Justice et les provinces » 86. [TRADUCTION] e 0 Cette proposition reposait sur le fait que 95 % des ressources fédérales réservées à la • e justice pénale étaient réparties entre divers organes placés sous la responsabilité directe • du ministère du Solliciteur général, et sur une conception généralement admise du • système de justice pénale, composé d'éléments inter-reliés et ayant un impact réciproque • significatif. Dans ce rapport, il est noté : • Ses étroites relations avec les organismes et d'autres composantes opérationnelles • au niveau provincial permettent au Secrétariat d'avoir une connaissance • approfondie et unique des problèmes pratiques et des préoccupations des gens qui 0 font fonctionner le système et de ceux qui ont des contacts avec la justice pénale — 0 qu'il s'agisse de victimes, de suspects, d'accusés ou de condamnés. • • Parallèlement, comme le Secrétariat n'est pas impliqué dans les opérations • quotidiennes de ces mêmes organes et comme, au cours des dix dernières aimées, • il a acquis des compétences dans des domaines comme la politique, la recherche, el la statistique et la consultation, il a acquis suffisamment de détachement, de • compétence, d'objectivité et d'indépendance pour pouvoir offrir des avis crédibles • sur la politique à suivre à toutes les composantes du système et dans le contexte e plus général dans lequel il se situe. [TRADUCTION] • • Le même rapport concluait en confirmant le rôle du Secrétariat énoncé dans l'aperçu • stratégique concernant cet organisme, à savoir : il • • • " Rapport interne au Groupe de travail Neilsen, 22 novembre 1985. • 48 • • 0•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• maintien desprogrammessuivants police etexploitation, chargée del'examenduSecrétariatparleGroupetravail système dejusticepénale,cequinecoïncidaitsansdoutepasavecl'opinionl'équipe Cette listereflètelepartagedesresponsabilitésduSecrétariatdanscontextelarge bibliothèque duMinistère(avecunmandatamélioré). Larecommandationlaplus modification desonemplacement),enregistrement desarmesàfeuetaméliorationdela L'équipe d'évaluationduGroupedetravailconcluaitsonexamenenrecommandantle la nominationd'adjointsàtêtedetroisgrandssecteursd'activité de laré-amalgamationdesfonctionssolliciteurgénéraletprocureurgénéral, Ministry (avec certainesmodifications),Centrenationalde ressourcespourlesvictimes(avec domaine delajusticepénale,programmed'emploi, activitésduCentredeconsultation subventions etcontributionsauxorganismesbénévoles nationauxoeuvrantdansle 87 importante portaitsurletransfertduprogrammerelatif auxjeunescontrevenantsau coordination duprogramme,publications(avecla possibilitédesous-traiter)et Notedeserviceausolliciteur général(nondatée),«AbriefHistoryofthe • • • • • pénale etsécuriténationale); élaborer lapolitiqueduMinistèredansdesdomainesfonctionnels(applicationde la loietservicescorrectionnels),ainsiquedansdesdomainesgénéraux(justice fonctionnement; des initiativesstratégiquesetquestionsdepolitiqueopérationnelle analyser lesprésentationspréparéesparorganismesduMinistèreportantsur ministères fédéraux,lesprovincesetlesecteurprivé; coordonner laformulationdepolitiqueaveclesorganismesduMinistère, conseiller leministresurlesquestionsdestratégieetpolitiqueopérationnelle; système dejusticepénale. faire desrecherches,encouragerlesinitiativesetstimulerl'innovationauseindu organismes centrauxfédéraux,leministèrefédéraldelaJusticeetd'autres of the Solicitor General politique ». 87 : . recherches surlajusticepénale,programmes-pilotes, 49 Nielsen, Role : qui étaitenfaveur services juridiques, of the Secretariat of the ministère de la Justice, afin de compléter la responsabilité de ce Ministère dans le domaine de la justice pénale pour adultes 88 . Ces recommandations sont formulées parce que l'équipe d'évaluation estime que le Secrétariat a « donné plus d'envergure au volet de son mandat touchant globalement la recherche dans le domaine de la justice pénale et l'élaboration de politiques, aux dépens du soutien et des conseils qu'il est censé fournir au solliciteur général pour l'aider à diriger les organismes du Ministère »89 [TRADUCTION]

À la suite de la publication du rapport du Groupe de travail Nielsen, le premier ministre Mulroney donna les instructions suivantes : ... pour restructurer les activités fédérales dans le secteur de la justice et pour vous laisser libre de vous concentrer sur les questions touchant les quatre organismes dont vous avez la charge, j'ai décidé que les responsabilités ayant trait à la politique relative à la justice pénale devraient être confiées au ministre de la Justice. Cela nécessitera le transfert de certains programmes exécutés actuellement par votre Ministère." [TRADUCTION]

L'impact de cette décision sur le Secrétariat fut considérable. Structurellement, cela se traduisait par le transfert au ministère de la Justice d'une partie des responsabilités confiées au solliciteur général depuis 1966 et concernant notamment les jeunes contrevenants, les armes à feu, les victimes, la prévention du crime, les femmes et les Autochtones dans le système de justice pénale, et la justice pénale internationale. Le solliciteur général conservait la responsabilité de la police, de la sécurité et des services correctionnels liés à ces initiatives 91 . Les années-personnes et le budget du Secrétariat furent réduits en conséquence et tombèrent respectivement à 265 et 28,5 millions de dollars92 .

88 Ibid. 89 Rapport transmis au sous-solliciteur général par Norman Moyer, sous-solliciteur général adjoint, 23 décembre 1993..

9° Lettre d'instruction du premier ministre au solliciteur général (l'hon. ), 30 juin 1986. Cité dans une note de service du ministère du Solliciteur général, 13 juillet 1992. 91 Points de discussion pour le solliciteur général, 19 février 1987 et Communiqué de presse du 25 mars 1987. 92 Le transfert de programmes réduisit les ressources allouées au Secrétariat et ajouta à celles du ministère de la Justice 45 années-personnes et 151 millions de dollars.

50 •••••••••00•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• L'on nesauraittropinsistersurl'impactqueladécisiondupremierministreeutle rôle duSecrétariat: Nielsen réduisait l'importancedanslaformulationdepolitiquetouchantjusticepénale,tout question lerôleduSecrétariat.Plusprécisément,ladécisionpremierministreen ces champsdecompétence,cellesquifurentémisesenjuin1986ontplutôtremis en renforçantsesresponsabilitésàl'égarddesorganismesduMinistère. Si lesdirectivesémisesparlepremierministreenmai1975avaientcontribuéàdélimiter John Tait,ordonna,en1988,quel'ons'attelleàlarédactiond'undocumentportantsur fonction publiqueduCanada,lancésouslenomdeFP2000,sous-solliciteurgénéral, Pour réglerlesquestionsderôlequelamiseenœuvredurapportGroupetravail mission duSecrétariat.Cettetâchefutmenéesurplusieursfronts,àl'interneet l'extérieur, encollaborationaveclesorganismeschapeautésparleMinistère. notamment danslecontextedesinitiativestouchant leMinistèredanssonensembleetde matière depolitiquequ'iljouaitàlafoisauprèsdu ministreetauprèsdesorganismes, D'un côté,leSecrétariatfaisaitvaloirl'importance durôlecapitaldeconseilleren avec lesorganismesàproposdurôleSecrétariatfurentlonguesetparfoisdifficiles. Comme celaavaitétélecasprécédemmentdanslesmêmescirconstances,discussions 93 devait traiterchaqueorganisme,etquiavaientpour thèmeslapoliceetsécurité,les celles quiimpliquaientd'autresministères,mais également àproposdesdossiersque (Note deservicenondatéeadressée ausolliciteurgénéral.) services correctionnels.D'unautrecôté,lesorganismes avaienttendanceàvouloir Mona Le transfertderesponsabilitésfutunvéritabledéchirementpourleSecrétariat, qui existaientnaturellemententreleministèreduProcureurgénéraletcelui comme entémoignentlesdossiersquimettentégalementlumièretensions « pénale»etlajusticesociale démarcation acceptableentrecesdeuxsecteursdelapolitiquequesontjustice Solliciteur général,ainsiquelesdifficultésrencontréespourtracerunelignede Brown, « avait soulevéesànouveau,etdanslecontexteduprojetderenouvellementla A briefHistoryofthe Role of the »Y 51 3 [TRADUCTION] ertra ofthe Secretariat Ministry of the Solicitor General» protéger leur indépendance et le fait qu'ils étaient directement responsables devant le ministre des questions opérationnelles et stratégiques.

La rédaction du document portant sur la mission du Secrétariat exigea une coordination minutieuse afin de donner aux organismes toute latitude pour y contribuer pleinement et de manière réfléchie. Les équipes chargées des consultations se concentrèrent sur les principaux domaines de responsabilité du ministère (services correctionnels et police). Chaque équipe était guidée par un plan de consultation détaillé, conçu pour clarifier les rôles et les responsabilités au niveau du sous-solliciteur général, des organismes et du Secrétariat, et pour faciliter l'établissement de lignes de communication claires et transparentes entre eux. Implicitement, lors de cette consultation des organismes, on reconnaissait que la nature complexe des responsabilités entrecroisées du ministre pouvait à l'occasion être source de conflit entre les divers acteurs du Ministère. Par conséquent, un des principaux objectifs des équipes chargées de rédiger le document sur la mission du Secrétariat était de promouvoir des mécanismes (y compris des comités de planification de haut niveau) axés sur une gestion collégiale et structurée du large éventail de dossiers stratégiques et opérationnels confiés au Ministère dans son ensemble. C'est sous la direction du sous-solliciteur général J. S. Stanford que furent franchies les étapes finales de la rédaction du document sur la mission du Secrétariat.

Il fut rendu public officiellement le 12 juillet 1990. À cette occasion, le ministre déclarait : Ce texte met en lumière la mission du Secrétariat : fournir, en toute indépendance, des conseils au solliciteur général. En s'engageant ainsi à m'aider, à titre de ministre, à prendre les décisions voulues à propos des affaires et des politiques qui concernent les organismes, le Secrétariat joue un rôle crucial pour me permettre de m'acquitter de mes fonctions.

J'ai besoin quotidiennement des conseils judicieux que peuvent donner les directions du Secrétariat. Ce n'est pas que je méjuge la qualité de ceux que je reçois des organismes, mais il est essentiel de toujours rechercher des avis donnés en toute indépendance, avant de prendre d'importantes décisions à propos de questions fondamentales touchant la sécurité et la protection des Canadiens.

52 ••••••••• ■■ •••• ■ •• ■ • ■■•• • ■ •••••••• ■ •• •■• ■ ••••••••• ■■••• réside dansl'orientationqu'ilfournitendéfinissantsuccinctementlerôledusolliciteur L'importance decedocument,sousl'angleladéterminationdurôleSecrétariat, général, c'est-à-diresonministredetutelle personne etdeslibellésindividuelles. primordiales pourlasociétécanadienne lui incombe,c'est-à-direlaprotectiondesvaleursfondamentalesquiétaientetrestent Cet énoncéreflètel'étendueconsidérabledesresponsabilitésduministreetlachargequi Le rôleduSecrétariatétaitensuitedéfiniparrapportauxresponsabilitésministre 95 94 Par conséquent,lerôlepremierduSecrétariatétait defournirdesconseilsstratégiques indépendants ausolliciteurgénéral,pourl'aiderà sedéchargerdeslourdes Secrétariat, 22juin1990. ÉnoncédemissionduSecrétariat. Notespouruneallocutiondu solliciteurgénéralàl'occasiondelaprésentationl'énoncé demissiondu Vous tenezunrôletoutaussiimportantencoordonnantlespolitiques, programmes etlesrecherchesduMinistère.Étantdonnéladiversité pour coordonnercesactivités,seraittotalement multiplicité destâchesaccompliesparlesorganismesduMinistère,tout maintenir unesociétéoùtouslesCanadienspeuventsesentirprotégéscontre Le SecrétariatduministèreSolliciteurgénéralcontribueàpromouvoiret solliciteur général,privédel'aidequeluiapportequotidiennementleSecrétariat menaces àleursécuritépersonnelleetlanationale,contrelesatteintes à leursdroitset Le SecrétariatparticipeàlaréalisationdecetobjectifduMinistèreenconseillant le Solliciteurgénéraletenl'aidantàs'acquitterdesesresponsabilités,quisont • • • mise enlibertésouscondition,et l'application delaloi,sécurité,desservices correctionnelsetdela de donneruneorientationauxorganismesduMinistère, de répondreduMinistèredevantleCabinetetParlement. d'exercer unleadershipnationaldanslesdomaines delapolice, libertés 95 . : sécurité publique,etrespectdesdroitsdela 53 : démuni. 94 [TRADUCTION] : responsabilités l'obligeant à pondérer des questions qui touchent les valeurs fondamentales au coeur de la société canadienne. Que le ministre doive le faire en dirigeant les activités des organismes qui sont sous sa tutelle et qui ont chacun des mandats différents (et possiblement divergents) continue d'être l'un des plus grands défis que le solliciteur doit relever pour assumer son rôle de chef de file.

À cet égard, on souligne dans le document sur la mission du Secrétariat l'importance de sa relation avec les organismes du Ministère, qui sont les principaux instruments du système de justice pénale du Canada et dont l'exploitation représente 90 % des dépenses fédérales dans le secteur de la justice pénale : Nous nous engageons à favoriser auprès de chaque organisme du Ministère des relations qui rendent et l'organisme et le Secrétariat plus aptes à réaliser leur mandat respectif.

Chaque organisme relève directement du Solliciteur général. Nos relations avec les organismes se définissent en fonction de celles que nous entretenons avec le Solliciteur général et du rôle que celui-ci joue à l'égard de chacun d'eux. La qualité des conseils et du soutien que nous donnons au Solliciteur général dépend de la nature de nos relations avec les organismes. Ces relations doivent se fonder sur notre respect pour le professionalisme et le dévouement de nos collègues au sein de l'organisme, sur la reconnaissance du fait que ceux-ci relèvent directement du Solliciteur général, sur notre engagement à fournir au Ministre des analyses et des conseils indépendants, et sur l'entretien de relations ouvertes axées sur la collaboration et le respect mutuel.

Cette section du document sur la mission du Secrétariat est importante, car elle mettait en lumière trois relations différentes mais mutuellement complémentaires qui, ensemble, permettaient au ministre de se décharger de ses responsabilités. La première était celle qui liait directement le dirigeant de chaque organisme et le ministre. La seconde était la responsabilité spéciale qu'avait le Secrétariat devant le ministre (par l'entremise du sous-solliciteur général). La troisième faisait référence à la structure collégiale unissant le Secrétariat et les autres organismes. Dans ce cadre, le rôle et la raison d'être principaux du Secrétariat étaient de fournir au ministre « des avis objectifs et judicieux, en toute indépendance et en temps utile ». [TRADUCTION] Ce rôle reposait (et repose encore) essentiellement sur la capacité du Secrétariat (appelé aujourd'hui le Ministère) dans les

54 • ••• •••• ••• ••••• •• • •• •• 011 40 0 011 0• ••••••••••• ••••• •• ••• •• Le documentsurlamissionduSecrétariatest-ilparvenuàfaireclairementcomprendreet programmes etdelaconsultation. domaines delarecherche,formulationdespolitiques,l'exécution du Secrétariatrestaitenquestion: concentrer surladirectiondesorganismes,certainsdocumentsportentàcroirequelerôle explicitement rédigéparcequelepremierministreavaitchargésolliciteurgénéraldese accepter lerôledecetteorganisation?Celarestediscutable.Alorsqu'ilavaitété 97 96 d'information préparéeàl'intentiondusous-solliciteurgénéral, Les raisonsàlabasedecedébatavaientétédonnéesprèsd'unanplustôtdansunenote décembre 1993. frontaliers. QuelrôleauraitpujouerleSecrétariat danscenouveauministère—ou chargé, enplusdesresponsabilitésdusolliciteur général, del'immigrationetdesservices ministères. Enjuin1993,legouvernementcréa ministèredelaSécuritépublique, gouvernement àrentabiliserdavantagesonactivitéenrestructurantplusieursgrands que descontraintesbudgétairesetconsidérationspolitiquespoussaientle Ces analysesontservidepréliminairesàunautreexamendurôleSecrétariat,alors 1993. Aide-mémoirepréparépar Rapporttransmisausous:solliciteurgénéralparNorman inutile, ouencorecommeunobstacleentreleurdirigeantetleministre. Vu lemandatduSecrétariatquil'appelle,parl'entremisesous-solliciteur organismes s'entendaientpourdirequelesreprésentantsduMinistèreavaient Le BureauduConseilprivé,leshautsfonctionnairesMinistèreetchefsdes que leSecrétariatsoitperçuparlesorganismescommeunfreinàl'activité«qui général, àaiderleministresedéchargerdetoutessesresponsabilités,ilpeut de redéfinirleurrôle consacré tropdetempsàla«microgestion»desorganismesetqu'ilétait compte »,unmicrogestionnaireagaçant,quilesobligeàproduiredelapaperasse [TRADUCTION] Mona 96 Brown, àl'intentionde . 55 Peter Moyer, Harder, sous-solliciteurgénéral,25février soussolliciteurgénéraladjoint,23 Peter Harder : 97 d'ailleurs, en aurait-il eu un? Nul ne peut le dire car, peu de temps après l'élection d'un nouveau gouvernement, le ministère du Solliciteur général fut rétabli, en octobre 1993.

LE MINISTÈRE DU SOLLICITEUR GÉNÉRAL (1994 — 2003)

Dans le contexte post-électoral, des conditions propices à un nouvel examen du mandat et du rôle du Secrétariat furent à nouveau réunies. Les contraintes budgétaires et le fait que le gouvernement nouvellement élu se soit engagé à réduire le déficit étaient des considérations capitales. Parallèlement, nombre des engagements énoncés dans le « Livre rouge » concernaient directement le solliciteur général. À cet égard, on peut citer : • la réduction du nombre de crimes violents; • la prestation de traitements et de services de réadaptation aux délinquants; • l'application, par la police, d'injonctions restrictives; et le lancement de services de police communautaires.

Ces dossiers s'ajoutaient à ceux qui étaient déjà ouverts et qui concernaient, par exemple : • la contrebande du tabac/les actes criminels commis aux frontières; • la stratégie du gouvernement fédéral relative au partage des produits d'activités criminelles confisqués; • les crimes motivés par la haine; • les bandes de jeunes; • les modifications de la législation correctionnelle; • certains aspects des initiatives concernant les délinquants à haut risque; • les mesures à prendre en réaction à l'augmentation de la population carcérale; • l'amélioration de la coopération internationale face à la mondialisation croissante du crime et à l'augmentation des mouvements de population; • les biens et les activités illicites;

56 ••••••••••••••••••• ••••••••••••••••••••••000•••••• ••••• • • Dans cetteoptiqueetentenantcomptedescontraintesbudgétairesaxéessurl'élimination étroites avecd'autresministères,lesprovincesetterritoires,ainsiquedes • portefeuille ».Alorsquecette recommandationfutformuléedanslecontextedelapréparation del'énoncé ministère »,lesolliciteurgénéral n'étantpaschargéuniquementd'un«ministère»,mais d'un« ressources allouéesàchacuned'entreelles,savoir Essentiellement, le direction deNorman l'organisation quiavaitsuccédéau examen soitentreprispourdéfinirlerôleetmandatduministèreSolliciteurgénéral, gouvernements étrangers. Ces initiativessoulignaientànouveaulanécessitéd'instaurerdesrelationsdetravail 99 mandat dusolliciteurgénéral,datéele8mars1990.Seloncette analyse,effectuéeparDavidAkman, 98 la listedes document surlamissiondel'ancienSecrétariat.Eneffet,cerapportdressaittoutd'abord du déficitgouvernement,lesous-solliciteurgénéral,JeanFournier,ordonnaqu'un de missionduSecrétariat,lechangement denomn'entraenvigueurqu'en1994. conseiller, ServicesjuridiquesduSecrétariat,Solliciteurgénéral Canada,le«Secrétariat»estenfait général adjoint,ministèreduSolliciteur général,SolliciteurgénéralCanada(1993)Ottawa. LechangementdenomduSecrétariat,rebaptisé«ministère »,s'appuyaitsuruneanalysejuridiquedu Norman l'évolution rapideetpermanenteducontextedelasécurité; « gouvernementale relativeàladéfenseetauxrelationsextérieures. aux Autochtones; les critèresrelatifsauxservicesdepolicedesPremièresNations,ainsiquevolets les répercussions,surleplandelasécurité,desexamenspolitique • • • police relative auxservicescorrectionnels,àlapoliceet àlasécurité; Responsabilités opérationnellesattribuéesparlaloiausolliciteurgénéralet Leadership dusolliciteurgénéralpourformulerla politiquegouvernementale sous-solliciteur général; de dirigeantdesorganismes; Conseils etservicesdesoutienpourseconderlesolliciteurgénéraldanssatâche Moyer, « » fonctions fondamentales et Rapport ausous:solliciteurgénéral présentéparNorman « services correctionnels « Moyer, Rapport sous-solliciteur généraladjoint,Servicesministériels. Moyer Secrétariat » » 99 traditionnelles duMinistèreainsiquedes confirmalemandatetrôledéfinisdans » 57 de laStratégierelativeàjusticeapplicable 98 . Cet examenfuteffectuéen : Moyer, sous-solliciteur 1993 sous la • Communications stratégiques; • Services exécutifs. Le rapport ajoutait à ces pôles d'activité du Ministère des fonctions « discrétionnaires », définies de la façon suivante : [celles qui ne sont pas] absolument essentielle[s] aux rôles principaux du SG. Toutefois, elles ont un lien avec son rôle d'intervenant clé dans l'appareil de justice pénale et de sécurité, et dans ses responsabilités de premier plan dans les secteurs correctionnel, policier et de la sécurité. Bien qu'elles soient désignées comme discrétionnaires, cela ne signifie pas qu'elles n'ont aucune importance, bien au contraire. Elles constituent une partie essentielle du système de justice pénale et il est nécessaire qu'elles soient exécutées quelque part au gouvernement. Pour déterminer si le Ministère devrait les maintenir ou non, il faudrait voir si elles sont menées plus efficacement ici qu'elles ne le seraient dans un autre ministère ou organisme.

Dans ce contexte, le processus d'examen du rôle et du mandat du Ministère, qui en établit les bases, fut exécuté par le biais d'un exercice axé sur l'établissement de priorités et la réduction des coûts qui fut mené au cours des trois années suivantes.

Ce fut, il faut le reconnaître, un exercice pénible, qui aboutit à réduire de trois à un les postes de sous-ministre adjoint et de dix à sept ceux de directeur général. Au cours de cette même période, l'effectif passa de 304 à 230 ETP, et le budget d'exploitation fut réduit de pratiquement dix millions de dollars, ce qui exigea la fermeture des bureaux régionaux du Ministère, la suppression de nombreuses subventions et contributions, la mise en sommeil de certains programmes, le resserrement des liens entre la recherche et les questions de politique, et la réorganisation des services exécutifs et ministériels. 1°° Se dessaisir de ces responsabilités impliquait, pour le Ministère, des choix difficiles, étant donné que cela lui interdisait d'intervenir dans des domaines qui, traditionnellement, lui permettait de contribuer au fonctionnement d'un système de justice pénale solide et efficace.

Si le Ministère a continué depuis à remplir son mandat, et à conseiller, soutenir et informer le ministre, c'est tout à son honneur. La liste de ce qu'il a accompli, année après

100 Jean T. Fournier, notes pour une allocution au personnel lors d'une réunion de planification du Ministère, septembre 1996.

58 année, à la suite de sa réorganisation est impressionnante, comme en témoignent les Rapports sur la performance du Ministère publiés depuis. À cet égard, citons :

• Les modifications apportées régulièrement à la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, qui reflètent l'orientation stratégique définie grâce aux contributions du Ministère des années auparavant et qui visent à assurer au maximum la sécurité publique en préparant les délinquants à se réinsérer dans la société; • Toute une gamme d'accords portant sur la prestation de services de police autochtones, qui dotent les collectivités des Premières Nations du Canada de services de police professionnels et adaptés à leur culture; • Un programme dynamique de participation des citoyens, conçu pour faciliter l'engagement d'un dialogue éclairé avec des associations de bénévoles et des organisations non gouvernementales, afin de les faire participer à la formulation de politiques relatives à la justice pénale; • La mise en place d'un système d'information sur la justice pénale, moderne et de grande envergure, afin d'assurer l'accès en temps utile à des informations de qualité à tous les responsables des opérations dans les organismes canadiens chargés de garantir la sécurité publique; • La mise au point de mesures structurées pour faire valoir et progresser des politiques et des pratiques correctionnelles efficaces, y compris des méthodes s'inspirant des principes de la justice réparatrice, qui contribuent à la sécurité publique en établissant une distinction entre les délinquants qui doivent être coupés de la société et ceux qui peuvent être mieux gérés dans la collectivité; • L'élaboration, en collaboration avec des ministères et des agences du gouvernement qui jouent un rôle clé, de stratégies innovatrices et de mécanismes améliorés permettant aux services d'application de la loi de lutter contre le crime organisé et d'autres activités criminelles, tant au Canada qu'à l'étranger; • La mise au point et l'application d'un Plan national de lutte contre le terrorisme, à l'appui de la collaboration transfrontières et internationale dirigée contre les terroristes.

59 À noter particulièrement dans cette liste d'activités et de réalisations stratégiques celles qui touchent le crime organisé et le terrorisme ainsi que la sécurité publique, des questions qui ont occupé une place de plus en plus importante ces dernières années, notamment depuis les événements du 11 septembre 2001. À cause de cela, la structure organisationnelle du Ministère a été modifiée, et les ressources qui lui sont allouées ont été augmentées.

Le 31 mars 2003, l'effectif du ministère du Solliciteur général était de 311 ETP, et son budget annuel de 132, 5 millions de dollars. 1°1

1°1 Ministère du Solliciteur général, Aperçu du Ministère 2003/2003 (y compris les services de police autochtones).

60 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• La chargeàl'originedunomMinistèreestprofondémentenracinéedanslestraditions ont unegrandeimportance.Danscettetradition,leprocureurgénéraletsolliciteur et lesystèmedevaleursjuridiquesbritanniques,oùlaprimautédudroitprestation procureur général.Lefaitqueplusieurspremiersministres(suivantainsiunetradition britannique aétéconsidérablementmodifié,notammentaprèslacréationduministèrede Transplanté auCanada,lerôlejouéparleslégistesdelaCouronnedanstradition qui régissaientl'administrationdelajustice,notammentjusticepénale. général jouaientunrôledepremierplandanslaformulationdesrèglesetprocédure conseils juridiquesjudicieux,dansl'optiqued'unesainegestiondesaffairespubliques, respectée parnombred'entreeuxavantlaConfédération)ontassumélesfonctionsde particulièrement duministre,àtitrededirigeant,dansl'exploitationcesinstitutionseut ministère delaJustice,étaientdesétapesnécessairesetimportantespourassurersurvie canadiens delatraditionbritannique. ministre delaJusticeetprocureurgénéralaencorefaits'écarterdavantageleslégistes la Justice,unévénementquiapermisdedéfinirleschargesministreJusticeet titre deministrelaJustice,sesresponsabilités deprocureurgénéralquile plus important,celamitenpérilsacapacitédeséparer effectivementsesobligations,à travail personnelleduministreetcelleMinistère. Deuxièmement,etc'estlàlepoint La créationetl'exploitationd'institutionsdejusticepénale,entreprisesrapidementparle chargeaient d'engagerdespoursuites. deux importantesconséquences entraient enjeu.Cependant,l'implicationduministèredelaJustice,etplus du Canada,vul'évolutiondesfacteurséconomiques,religieux,militairesetautresqui ministère delaJustice,et leministredelaJusticeetprocureurgénéral(chargé àcetitre l'organisation dugouvernement duCanada La créationduministèreSolliciteurgénéralen OBSERVATIONS ETCONCLUSIONS : premièrement celaalourditénormémentlacharge de 61 a permisd'établirunedémarcation entrele 1966, par lebiaisdela Loi concernant d'engager des poursuites), et l'organe du gouvernement chargé des services de police, ce qui rendait moins probables des bavures comme l'affaire Rivard et d'autres affaires similaires, qui remettaient en cause l'administration effective de la justice.

On ne trouve dans la Loi sur le ministère du Solliciteur général aucun énoncé sur l'objet de ce texte législatif. En outre, il ne dote le Ministère d'aucun mandat. Cette lacune s'est révélée à plusieurs reprises problèmatique pour le Ministère lorsqu'il cherchait à faire reconnaître son rôle auprès des organismes dont il avait la charge (dotés chacun, par la loi, d'un mandat les autorisant à rendre compte directement au ministre) et lorsque des examens des programmes ont été entrepris. La formulation d'un énoncé de mission a permis au Ministère de clarifier son rôle et de le faire connaître.

Les réalisations du Ministère, dont l'existence est relativement brève, ont été marquantes, notamment pour un organisme qui n'est doté d'aucun mandat législatif. Lorsque le Ministère a été créé, diverses lacunes au plan de la politique et du leadership existaient dans le domaine de la criminologie, de la pénologie et de la police. Le Ministère a fait preuve d'un très grand dynamisme et s'est révélé plein de ressources pour faciliter le lancement d'initiatives (y compris dans le domaine de la recherche et de l'éducation) qui ont permis de combler ces lacunes et qui, encore aujourd'hui, sont des activités d'importance. Parmi les nombreuses réalisations du Ministère, on peut relever sa contribution aux premiers travaux qui ont abouti à la formulation de textes législatifs clés sur les services correctionnels et les services de police.

Les responsabilités des organismes du Portefeuille, par leur nature même, touchent, d'une part, les droits et les libertés des individus, et d'autre part, leur droit collectif à la sécurité. L'histoire a montré que si ces deux responsabilités ne sont pas convenablement pondérées, cela peut se révéler lourd de conséquence pour l'État. Un des rôles clés du Ministère est tout d'abord de faire en sorte que cet équilibre est maintenu et, lorsque ce n'est pas le cas, d'aider le ministre à exécuter ses responsabilités et à corriger le déséquilibre, grâce à une intervention cohérente et intégrée de tous les organismes de justice pénale.

62 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• À cetégard,l'historiquequiprécèdeamontréquedesévénementsimprévus cette réactionestsouventdifficileàprévoir,leMinistèredoitêtreprêtfournir,entoute menacent lasécuritépubliqueexigentsouventquelegouvernementréagisse.Mêmesi économique etsocialdu connaissance dudroit,compteaimenttenudel'impactcesavissurletissu indépendance, desconseilsfondéssurdonnéesprobantesetunesolide novembre septembre 102 Ontrouveradans 2003), », par Reid des observationsquidonnent à réfléchir. « Morden, Ce sontdesespions,pasdevins Canada. Commentaire, No 1°2

63 85, Service canadiendurenseignementdesécurité : le renseignementcanadienaprès 11 (26 • • • ÉPILOGUE • • • Le 12 décembre 2003, le premier ministre Paul Martin a annoncé la création du • portefeuille de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada (SPPCC). • • Le nouveau ministère englobe l'ancien ministère du Solliciteur général, l'ancien Bureau • de la protection des infrastructures essentielles et de la protection civile et l'ancien Centre • • national de prévention du crime. Le Portefeuille comprend la Gendarmerie royale du • Canada (GRC), le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), la • te Commission nationale des libérations conditionnelles, le Centre des armes à feu Canada, • le Service correctionnel du Canada et un nouvel organisme, l'Agence des services 0 • frontaliers du Canada. 11 comprend aussi trois organes d'examen : le Comité externe • d'examen de la GRC, le Bureau de l'enquêteur correctionnel et la Commission des • • plaintes du public contre la GRC. • • • Cette structure permet une meilleure intégration des différentes fonctions liées à la e sécurité publique et assure une liaison entre les services de première ligne, notamment la • protection civile, la prévention du crime, la police communautaire et la gestion des • • frontières, ainsi que les interventions comme les services correctionnels et la libération • conditionnelle. • ■e Avec l'entrée en vigueur du projet de loi C-6 (qui était à l'étude au Sénat, en date du •9 25 janvier 2005), la Loi sur le Ministère du Solliciteur général sera abrogée et le • ministère du Solliciteur général cessera officiellement d'exister. • 0 • e 0 0 • • • • 0 • 0 111 64 e • • •••••••••••••••••••••••••••• ••••••••••••••••••••••••••• Vacant Vacant L'honorable JohnJosephCurran L'honorable CharlesHibbert Vacant L'honorable HenryGeorgeCarroll L'honorable Charles Vacant L'honorable ArthurMeighen Vacant L'honorable Rodolphe L'honorable ArthurMeighen Vacant Vacant L'honorable JacquesBureau Vacant L'honorable Guillaume-AndréFauteuxDu1'octobre1921au28décembre L'honorable L'honorable (par intérim) Vacant L'honorable LucienCannon Vacant L'honorable L'honorable DanielDuncan (par intérim) sanctionné le 1 L'honorable JohnJosephCurran 03 Lachargedesolliciteurgénéral duCanadaaétécrééeparlebiaisStatut 23 Edward Hugh Guthrie juin SOLLICITEURS GÉNÉRAUXDUCANADA 1887 Fitzpatrick James et proclaméenvigueurle Lemieux McMurray ceze Du20décembre1921au10avril1923 McKenzie Tupper Du 18octobre1895au30avril1896 Du 13au20décembre1894 Du 5décembre1892au121894 Les 3et4décembre1892 Du 13juillet1896au9février1902 Du 1'mai1896au8juillet Du 21décembre1894au17octobre1895 Du 4juin1906au13février1907 Du 10février1902au28janvier1904 Du 9au12juillet1896 Du 31aoûtau3octobre1917 Du 25au30août1917 Du 26juin1913au24août1917 Du 7octobre1911au25juin1913 Du 14février1907au6octobre1911 Du 29janvier1904au3juin1906 Du 11avrilau13novembre1923 Du 10juillet1920au30septembre1921 Du 4octobre1917au9juillet1920 Du 14novembre1923au22mai1925 Du 5septembre1925au28juin1926 Du 23mai1925au4septembre Du 29juinau22août1926 65 3 décembre 1892. Aux termesdecetteLoi,le 50-51, l°3 Victoria, chap.

14, L'honorable Guillaume-André Fauteux Du 23 août au 24 septembre 1926 L'honorable Du 25 septembre 1926 au 6 août 1930 L'honorable Maurice Dupré Du 7 août 1930 au 22 octobre 1935 Vacant Du 23 octobre 1935 au 17 avril 1945 L'honorable Joseph Jean Du 18 avril 1945 au 23 août 1949 Vacant Le 24 août 1949 L'honorable Hughes Lapointe Du 25 août 1949 au 6 août 1950 L'honorable Stuart Sinclair Garson Du 7 août 1950 au 14 octobre 1952 L'honorable Ralph Osborne Campney Du 15 octobre 1952 au 11 janvier 1954 L'honorable Du 12 janvier 1954 au 20 juin 1957 L'honorable Léon Balcer Du 21 juin 21 1957 au 10 octobre 1960 L'honorable William Joseph Browne Du 11 octobre 1960 au 9 août 1962 Vacant Du 10 août 1962 au 21 avril 1963 L'honorable John Watson MacNaught Du 22 avril 1963 au 6 juillet 1965 L'honorable Lawrence Pennell Du 7 juillet 1965 au 19 avril 1968 L'honorable John Napier Turner Du 20 avril au 5 juillet 1968 L'honorable George James Mcilraith Du 6 juillet 1968 au 21 décembre 1970 L'honorable Jean-Pierre Goyer Du 22 décembre 1970 au 26 novembre 1972 L'honorable William Du 27 novembre 1972 au 13 septembre 1976 L'honorable Du 14 septembre 1976 au 27 janvier 1978 L'honorable Ronald Basford (par intérim) Du 28 janvier 1978 au lei février 1978 L'honorable Jean-Jacques Biais Du 2 février 1978 au 3 juin 1979 L'honorable Allan Lawrence Du 4 juin 1979 au 2 mars 1980 L'honorable Robert Phillip Kaplan Du 3 mars 1980 au 16 septembre 1984 L'honorable Elmer Macintosh Mackay Du 17 septembre 1984 au 19 août 1985 L'honorable Henry Perrin Beatty Du 20 août 1985 au 29 juin 1986 L'honorable James Francis Kelleher Du 30 juin 1986 au 7 décembre 1988 L'honorable Henry Perrin Beatty

solliciteur général était désigné comme assistant du ministre de la Justice. Il n'était pas membre du Cabinet à part entière, tout en étant toutefois membre du Ministère.

66 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• L'honorable Pierre L'honorable Pierre L'honorable Herbert L'honorable Douglas (par intérim) L'honorable ArnoldWayne L'honorable Lawrence L'honorable L'honorable Anne 1°4 Égalementvice-premièreministre etministredelaSécuritépubliqueProtection civile. Andy McLellan Scott H. Cadieux Blais Eser Grinsdale MacAulay Gray Easter l04

Lewis Du Du Du Du À partirdu Du Du Du Du 67 30 4 21 23 8 22 23 11 décembre novembre janvier juin février novembre octobre avril 1997 12 1991 1990 1989 décembre 2002 1988 1993 au 1998 au au au 22 au 3 au au novembre 20 22 novembre au 11 29 10 2003 avril février 22 décembre janvier juin octobre 1991 1997 1993 1990 1998 1989 2003 2002 • • BIOGRAPHIES DE CERTAINS SOLLICITEURS GÉNÉRAUX EN • FONCTION AVANT 1966 • • John Joseph Curran : • • Né en 1842, décédé en 1909. • • Juge, écrivain et personnalité marquante de la communauté irlandaise de • Montréal. • • Études au Collège Sainte-Marie et à l'Université d'Ottawa; diplômé de l'École de • droit de l'Université McGill en 1862 et inscrit au barreau en 1863. • • Nommé c.r. en 1882, et en 1885, juge à la Cour supérieure du Québec. • • Entre 1882 et 1895, est élu trois fois de suite député (conservateur) de la • circonscription de Montréal Centre. • • Dans le numéro de la Gazette de Montréal daté le 2 octobre 1909, Charles Curran • est décrit comme « un bon citoyen, un modèle de piété, un ardent patriote et un juge impartial » qui est « respecté à cause de ses excellentes moeurs par des gens • de tous bords. »1°5 • • • : • • Né en 1856, décédé en 1927. • • Devient député en 1882 et ministre des Pêcheries dans le Cabinet de son père. • • Reçoit le titre de chevalier en reconnaissance de sa contribution à la conclusion • du Traité sur la chasse au phoque dans la mer de Béring. • • Portefeuilles • Ministre de la Marine et des Pêcheries (1 juin 1888— 6 juin 1891) • Ministre de la Marine et des Pêcheries (16 juin 1891 —24 novembre • 1892) • Ministre de la Marine et des Pêcheries (12 mai 1892 — 12 décembre 1894) • Ministre de la Justice et procureur général du Canada (21 décembre 1894 • — 5 janvier 1896) • Solliciteur général du Canada (1' mai 1896 — 8 juillet 1896) Membre du Conseil privé (1' juin 1888). • • Charles Fitzpatrick : • • Né en 1853; décédé en 1942. • • Député à l'Assemblée législative du Québec de 1890 à 1896 et à la Chambre des • communes de 1896 à 1906. • • En 1885, devient célèbre en assurant la défense de , alors accusé de • trahison par le gouvernement conservateur de John A. Macdonald. • • • http://archives3 .concordia.ca/Privatefonds/P 108 .html • 1°5 • • 68 • • • ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Henry GeorgeCarroll : • • En • • • • • • En • • • En • En • • • • • • • • • • parvient àobtenirdusouverainpontifequ'ilchargelecardinal Né en négociations quiaboutissentàlacréationdesprovincesdel'Albertaet régler laquestiondesécolesauManitoba. Nommé jugeàlaCoursupérieurele ministre duTravail,sonsous-ministren'estnulautre queMackenzieKing. Né en Abandonne lapolitiqueen Est solliciteurgénéral In En Travail et,brièvement,ministredelaMarineetdes Pêcheries.Lorsqu'ilest premier présidentdelaChambreàsiégerpendanttroislégislatures. Inscrit aubarreauduQuébecle Études aucollègede du Québec,postequ'iloccupejusqu'en Canada. Aprèsqu'ilaitdémissionnéen gouvernement deSirWilfridLaurier. Élu députéde Lieutenant-gouverneur duQuébec dix ansplustard. discriminatoire. gouvernement protestecontre lapolitiquecanadienned'immigrationjugée Devient solliciteurgénéralen des communes. membre ducorpsenseignantdelafacultédroit del'UniversitéLaval. Travaille commejournalisteetreporterpourdiversjournauxanglophones Étudie ledroitàMontréal. Études auSéminairede Québec. Devient conseildelareinele Saskatchewan. 28 l'emprisonnement pourdettescivileset,àl'âgede francophones avantdedevenir Solliciteur généraldansleCabinetdeLaurierdu Connu pouravoirétélefidèlelieutenantdeLaurieret,sousMackenzieKing, 1897, janvier 1905, 1908, 1907, 1896, 1896, 1866, 1865, alors qu'ilestsolliciteurgénéral,ilrencontrelePapeLéon devient MembredelaSociété royaleduCanada,dontilseraleprésident prend part,àtitredereprésentantdugouvernementfédéral,aux il effectueunedélicatemissiondiplomatiqueau Japon, dontle est éludéputé(libéral)delacirconscription obtient sondoctorataprèsavoirprésentéunethèse sur 1904. décédé en décédé en Kamouraska : Sainte-Anne-de-la-Pocatière (1896) 1937. 1939. Nicolet, 1906 à laChambredescommunesen et ministredelaJustice(de 9 1904 corédacteur juin 5 et estnomméjugeenchefdelaCoursuprêmedu puis àl'Universitéd'Ottawa. juillet 69 et plustard,ministredesPostes,du 1899. 24 4 janvier avril 1918, 1923. l 889. de LaPatrieen 1929 il estnommélieutenant-gouverneur 1904. 10 et àl'UniversitéLaval, au 29 février 3 ans, devientleplusjeune mai Rouville 1902 1886. 1902 1891. 1934. Merry à 1906) au à laChambre XIII del Valde dans le et • Quand la Première Guerre mondiale éclate, il se prononce en faveur de la participation du Canada, mais non de la conscription. Son fils unique, engagé volontaire, est tué au front. • Sous Mackenzie King, devient président de la Chambre et parvient à en garder le contrôle durant la crise constitutionnelle de 1926. • Avant les élections de 1930, est nommé au Sénat où il siège pendant sept ans.

Arthur Meighen : • Né en 1874, décédé en 1960. • Après avoir étudié les mathématiques à l'Université de Toronto, obtient son B.A. en 1896. • Inscrit au barreau du Manitoba en 1903. • Considéré par certains comme le meilleur débatteur et orateur qui se soit jamais exprimé à la Chambre des communes. • En 1913, devient solliciteur général et, quatre ans plus tard, secrétaire d'État. Après les élections, devient ministre de l'Intérieur. Joue un rôle clé dans la rédaction de la Loi du Service Militaire (conscription), de la Loi des élections en temps de guerre et des projets de loi qui aboutissent à la nationalisation des chemins de fer et à la création des Chemins de fer nationaux du Canada. À titre de ministre de la Justice par intérim, il intervient pour faire cesser la grève générale déclenchée à Winnipeg en 1919. • Succède à Borden à la tête du Parti conservateur en 1920. • Tente de revenir sur la scène politique lorsqu'il devient à nouveau chef du Parti conservateur en 1941, mais n'étant pas parvenu à se faire élire député à la Chambre lors d'une élection partielle en 1942, il abandonne la politique. • Nommé au Sénat en 1932.

Hugh Guthrie : • Né en 1866, décédé en 1939. • Études à Osgoode Hall. • En 1900, entre à la Chambre des communes comme député (libéral) de la circonscription de Wellington Sud. • Après 17 ans au Parlement, se déclare en opposition avec son propre parti et rejoint les rangs des conservateurs où il demeurera pendant les 17 années suivantes. • Occupe les fonctions de Commissaire en chef et membre du conseil d'administration de la Commission des chemins de fer (1935-1939), solliciteur général du Canada, ministre de la Milice et de la Défense, ministre de la Justice (1930-1935) et procureur général du Canada.

Daniel Duncan McKenzie : • Né en 1859, décédé en 1927. • Après le décès de Laurier en février 1919, il est désigné par les membres du caucus comme chef du parti par intérim jusqu'au congrès de 1919. • Circonscriptions : Cap Breton Nord et Victoria, Nouvelle-Écosse (1904 - 1906)

70 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Lucien Cannon: Stuart SinclairGarson: William RossMacdonald: William JosephBrowne : • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Né en Nommé jugeàlaCoursupérieurele Études auSéminairedeQuébecetàl'UniversitéLavalQuébec. Fils dujugeàlaCoursupérieure,LawrenceJohnCannon. Né en Élu pourlapremièrefoisàl'AssembléenationaleduQuébecle Inscrit aubarreauduQuébecle Études àl'ÉcolededroitduManitoba. Né en l'Assemblée législativeduManitoba. jusqu'en de laJusticeetprocureurgénéral. Nommé présidentadjointdelaChambreen Entre auKnox fois guéri,ilabandonnel'idéedeseconsacreràlaviereligieuseetoptepourune ministère auseindel'Églisepresbytérienne. 1919-1936 : Nommé lieutenant-gouverneurdel'Ontarioen Au termedesonmandatprésidentlaChambre,estnomméauSénat. Élu àlaChambredescommunesen Diplômé de carrière juridique. 1936-1948 : 1927-1948 : Né en En janvier S'enrôle quandéclatelaPremièreGuerremondialeetestgravementblessé.Une 1948-1957 : En l'opposition auSénat. général. Illeresterajusqu'en Avocat, politicienetjuge bienconnu,originairedeTerre-Neuve. Sénat. 1963, 1887, 1898, 1891, 1897, Cap BretonNordetVictoria,Nouvelle-Écosse Cap BretonNordetVictoria,Nouvelle-Écosse 1974. il estnomméministresansportefeuilleetleader du gouvernementau 1954, Osgoode décédé en pratique ledroità décédé en Trésorier provincial. député (libéral-progressiste)delacirconscription décédé en député (libéral)delacirconscriptionMarquette;ministrefédéral décédé en College alors queSaint-Laurentestaupouvoir,ilnommé solliciteur Hall en 1950. 1977. 1976. de l'UniversitéTorontopourseprépareràexercerun 1989. 1920. 1957, Ashem 5 juillet 71 date àlaquelleildevientleaderde 1935. 15 et janvier 1910. Eriksdale. 1945 1968, 1936. et présidenten il occupecesfonctions (1922 -1923). (1908 -1921) 2 1949. Fairford juin 1913. à • En 1915, il remporte la bourse Jubilee, attribuée à l'étudiant originaire de Terre-Neuve qui obtient les meilleures notes à l'examen d'entrée à l'Université de Londres. • En 1918, il remporte la bourse de la fondation Rhodes réservée à un étudiant originaire de Terre-Neuve et il entre à Oxford à l'automne 1919. • Élu pour la première fois à la Chambre des communes le 27 juin 1949. • Charges : Ministre sans portefeuille (21 juin 1957 — 10 octobre 1960) Solliciteur général du Canada (11 octobre 1960 — 9 août 1962).

Léon Balcer : • Né en 1917, décédé en 1991. • Études à l'Université Laval. • Élu pour la première fois à la Chambre des communes en 1949. • Charges : Ministre des Mines et des Relevés techniques (par intérim) (21 juin 1957 — 6 août 1957) Solliciteur général du Canada (21 juin 1957 — 10 octobre 1960) Secrétaire d'État du Canada (par intérim) (21 janvier 1960 — 10 octobre 1960) Ministre des Transports (11 octobre 1960 — 21 avril 1963) Secrétaire d'État du Canada (par intérim) (11 juillet 1962 — 8 août 1962).

John Watson MacNaught : • Né en 1904, décédé en 1984. • Élu pour la première fois à la Chambre des communes le 11 juin 1945. • Fonctions au Parlement: Adjoint parlementaire du ministre des Pêcheries (11 juin 1948 — 15 novembre 1948) Adjoint parlementaire du ministre des Pêcheries (15 novembre 1948 — 30 avril 1949) Adjoint parlementaire du ministre des Pêcheries (11 juillet 1949 — 13 juin 1953) Ministre sans portefeuille (22 avril 1963 — 6 juillet 1965) Solliciteur général du Canada (22 avril 1963 — 6 juillet 1965) Ministre des Mines et des Relevés techniques (7 juillet 1965 — 17 décembre 1965) Adjoint parlementaire du ministre des Pêcheries (24 août 1953 — 12 avril 1957)

72

• •

SOUS-SOLL1C1TEURS GÉNÉRAUX DU CANADA

EN FONCTIONS , _ Nly,':1, DÀTE'::‘-',: MacDonald, T.D. l' octobre 1966 1884 29 septembre 1966

•••••••••• Côté, E.A. 14 décembre 1968 2186 28 novembre 1968 Tassé, Roger let août 1972 1373 15 juin 1972 •• Bissonnette, P.-A. 28 novembre 1977 3208 15 novembre 1977 Gibson, Fred E. 1 er septembre 1982 2451 13 août 1982 Tait, John 25 août 1986 1993 19 août 1986 Glen, Ian * 3 octobre 1988

••••• Stanford, Joseph ler novembre 1988 2298 30 septembre 1988 • Harder, Peter V. 10 février 1993 244 10 février 1993 Fournier, Jean T. 4 novembre 1993 1897 4 novembre 1993 Jauvin, Nicole 19 juin 2000 837 2 juin 2000 * par intérim ••••••••••••• •••••• •• •••• ••• •• •• 73 ••• BIBLIOGRAPHIE

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