Amélie Binette, Patrick Taillon, Guy Laforest
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L’épanouissement de la liberté et de la démocratie passe par la promotion du caractère pluraliste de l’espace public. Lorsque les majorités dialoguent entre elles sans négliger les minorités, quand la voix des générations montantes n’est pas étouffée et que les points de vue dissidents trouvent des espaces pour s’exprimer, les conditions sont réunies pour qu’une société puisse se considérer riche d’un espace public pluraliste. Toutefois, sur ce terrain comme sur d’autres en démocratie libérale, le triomphe définitif est un fol espoir. Rien ne saurait remplacer la pratique renouvelée du pluralisme. Une lucidité, une vigilance de tous les instants demeurent nécessaires. La collection « Prisme » se définit comme l’un des lieux de cette vigilance dans la société québécoise contemporaine. On y accueillera des perspectives critiques face aux idées dominantes, des approches novatrices dans l’étude des réalités politiques. Des efforts particuliers seront déployés pour promouvoir la relève intellectuelle. On réser- vera aussi une place de choix dans cette collection à des traductions d’essais importants écrits par des auteurs anglophones du Québec et du Canada. Cette collection aura atteint ses objectifs si elle parvient à surprendre le public éclairé, à le déranger, à lui faire entendre des voix ignorées ou oubliées. Cette collection est dirigée par Guy Laforest. JEAN-CHARLES BONENFANT ET L’ESPRIT DES INSTITUTIONS Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 153 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts, which last year invested $153 mil- lion to bring the arts to Canadians throughout the country. Les Presses de l’Université Laval reçoivent chaque année du Conseil des Arts du Canada et de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec une aide financière pour l’ensemble de leur programme de publication. Maquette de couverture : Laurie Patry Mise en pages : Danielle Motard isbn papier : 978-2-7637-4200-7 isbn pdf : 9782763742014 © Les Presses de l’Université Laval Tous droits réservés. Imprimé au Canada Dépôt légal 4e trimestre 2018 Les Presses de l’Université Laval www.pulaval.com Toute reproduction ou diffusion en tout ou en partie de ce livre par quelque moyen que ce soit est interdite sans l’autorisation écrite des Presses de l’Université Laval. Sous la direction de Amélie Binette, Patrick Taillon et Guy Laforest JEAN-CHARLES BONENFANT ET L’ESPRIT DES INSTITUTIONS Table des matières INTRODUCTION ..................................... 1 « L’esprit » Bonenfant Patrick Taillon, Amélie Binette et Guy Laforest NOTE AU LECTEUR ................................... 31 NOTE BIOGRAPHIQUE. 33 PARTIE I JEAN-CHARLES BONENFANT, L’INTELLECTUEL Bonenfant, Jean-Charles (1912-1977) ...................... 41 Bjarne Melkevik Modération et pragmatisme ............................... 45 Pierres d’assise de la pensée fédérale et constitutionnelle de Jean-Charles Bonenfant Jean Leclair Jean-Charles Bonenfant et la tradition politique québécoise ......................... 81 Jacques Beauchemin Refonder le « mariage de raison » canadien sur de nouvelles assises ................................... 95 Jean-Charles Bonenfant et sa génération Valérie Lapointe-Gagnon La question de Jean-Charles Bonenfant ..................... 113 Martin Pâquet VII VIII JEAN-CHARLES BONENFANT ET L’ESPRIT DES INSTITUTIONS Jean-Charles Bonenfant et l’enseignement du droit romain ......................... 121 Sylvio Normand Jean-Charles Bonenfant, le chroniqueur .......................................... 131 François-Olivier Dorais PARTIE II LE FÉDÉRALISME SOUS-SECTION A LE FÉDÉRALISME DE 1867 La Constitution de 1867 ................................. 153 La reconnaissance des Canadiens français comme acteurs constituants Jean Leclair L’esprit de 1867 ......................................... 163 Jean-Charles Bonenfant Le Québec et la naissance de la Confédération canadienne ..... 183 Jean-Charles Bonenfant Le Canada et les hommes politiques de 1867 ................ 189 Jean-Charles Bonenfant George-Étienne Cartier, juriste ............................ 211 Jean-Charles Bonenfant Les craintes de la minorité anglo-protestante du Québec de 1864 à 1867 ......................................... 225 Jean-Charles Bonenfant Table des matiÈres IX SOUS-SECTION B L’ÉVOLUTION DU FÉDÉRALISME CANADIEN La sempiternelle crainte du gouvernement des juges .......... 247 Stéphane Bernatchez La Cour suprême et le partage des compétences .............. 251 Jean-Charles Bonenfant Un sursaut de fédéralisme centralisateur .................... 273 Bonenfant et le partage de la compétence de mise en œuvre des traités au Canada Julien Fournier L’étanchéité de l’A.A.N.B. est-elle menacée ? ................. 277 Jean-Charles Bonenfant Le fédéralisme de participation et l’urgence de réinventer les institutions fédérales .................................. 293 Patrick Taillon La république des maquignons ............................ 301 Jean-Charles Bonenfant PARTIE III LES INSTITUTIONS PARLEMENTAIRES Un publiciste technophile nommé Jean-Charles Bonenfant .... 311 Marc Chevrier L’évolution du statut de l’homme politique canadien-français ........................................ 321 Jean-Charles Bonenfant Jean-Charles Bonenfant, artisan de la modernité parlementaire au Québec ............. 333 Magali Paquin De Westminster à Québec ................................ 353 Jean-Charles Bonenfant X JEAN-CHARLES BONENFANT ET L’ESPRIT DES INSTITUTIONS « Des mots, des mots, des mots » ........................... 361 Jean-Charles Bonenfant Quelques observations sur « La vocation manquée du Sénat canadien ». 367 Noura Karazivan La vocation manquée du Sénat canadien .................... 373 Jean-Charles Bonenfant ANNEXE ........................................... 411 Bibliographie de Jean-Charles Bonenfant Introduction « L’ESPRIT » BONENFANT Patrick Taillon, Amélie Binette et Guy Laforest ubliciste érudit, pédagogue accompli, Jean-Charles Bonenfant a marqué la manière dont on pense les institutions démocra- tiques au Québec. PDirecteur de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, enseignant à l’Université Laval, chercheur, journaliste et chroniqueur, Bonenfant a influencé des générations d’étudiants et de parlementaires, de toutes tendances. Par ses écrits et ses interventions, en public comme en coulisse, il a contribué à une meilleure compréhension de nos institu- tions et à leur modernisation. Il a par ailleurs éveillé un large public à l’éducation à la citoyenneté, et ce, durant une période charnière, jalonnée par la fin des années Duplessis, par la Révolution tranquille, par le centenaire de la Confédération et par les grandes tentatives de réforme constitutionnelle (Fulton-Favreau, Charte de Victoria, etc.). À sa façon, il a grandement contribué au développement d’une conception québécoise du fédéralisme pendant près de trois décennies de réflexion (1950, 1960 et 1970) en valorisant une approche réaliste, équilibrée et ouverte, tant des personnes que des institutions à l’ori- gine de l’Union de 1867. En outre, il a été l’artisan de premier plan de plusieurs réformes, notamment celle du droit parlementaire québécois à la fin des années 1960. Son parcours, original à bien des égards, se résume ainsi : Jean-Charles Bonenfant naît à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans le 21 juillet 1912, et il y passe toute son enfance. Il fréquente le Petit 1 2 JEAN-CHARLES BONENFANT ET L’ESPRIT DES INSTITUTIONS Séminaire de Québec pendant huit ans (1924-1932), avant d’entre- prendre des études universitaires en droit à l’Université Laval en 1932. La même année, il s’inscrit également à des cours de lettres et de philosophie. Admis au Barreau du Québec en 1935, il travaille quelque temps comme journaliste, puis comme directeur-adjoint de l’information au quotidien L’Événement (de 1934 à 1937) avant de devenir, en 1937, secrétaire du chef de Cabinet du premier ministre Maurice Duplessis (de 1937 à 1939). En juin 1939, il épouse Yolande Désilet, avec qui il élèvera quatre enfants. Peu après le retour au pouvoir des libéraux d’Adélard Godbout en octobre 1939, il est nommé à la Bibliothèque de l’Assemblée législative où il deviendra par la suite aide-bibliothécaire, puis directeur, de 1952 jusqu’au moment de sa retraite en 1969. Pendant ces 17 ans, il agit également à titre de conseiller législatif. Parallèlement à sa carrière au sein de l’Assemblée, Jean-Charles Bonenfant enseigne à la Faculté des sciences sociales, à la Faculté des arts, à la Faculté des lettres, à la Faculté de droit ainsi qu’à l’Extension de l’enseignement de l’Université Laval. Il agit alors à titre de chargé de cours. À l’extérieur de l’Université Laval, il est invité comme conférencier à l’Institut des hautes études internationales de France en 1955, puis de nouveau en 1965-1966, ainsi qu’à la School of Advanced International Studies à Washington en 1971. Fait assez exceptionnel, au moment de sa retraite de l’Assemblée nationale en 1969, il devient professeur à temps complet à la Faculté de droit1. Très présent dans les médias d’information, il prend aussi sa place dans la presse écrite, ainsi qu’à la radio et à la télévision, à mesure que ces nouveaux médias se démocratisent. Il agit notamment comme 1. Dans une série de chroniques radiophoniques présentées à l’émission Confiden- tiel, diffusée sur les ondes de Radio-Canada en 1956, Jean-Charles Bonenfant racontera les différentes