Non, Des Sans-Droits
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3 mars 2011 2011ko martxoaren 3a N° 1240 SSN 0298 - 6698 - 2,80 € - DDeess ssaannss--ppaappiieerrss ?? NNoonn,, ddeess ssaannss--ddrrooiittss Muriel Lucantis Femmes et militantes, l’égalité par l’action ASTEKO GAIA Sar hitza Tendre l’autre joue ? 40 000 à Bilbo - soutien à La gauche abertzale continue à mener des actions sur tous les fronts, déclaration de Samedi 3 février exiger la fin de la politique pénitentiaire Ce samedi a été marqué par une nouvelle actuelle ; deux semaines plus tard, à Iruñea, parti politique opposé à la violence, mise en manifestation à Bilbao, qui a rassemblé 10 000 manifestants environ protestaient place de schémas politiques vérifiables in - quelque 40 000 manifestants pour exiger la contre la multiplication des rafles policières. ternationalement, désobéissance civile ou légalisation de Sortu, le nouveau parti de la Avec les 40 000 manifestants de ce 19 février gauche abertzale. Le mot d’ordre de cette à Bilbo en faveur de la légalisation de Sortu, encore affichage de ce que l’on pense être manifestation était en effet : « Bakerantz, lega - ce sont donc environ 180 000 manifestants son bon droit. Ces démarches ont même re - lizazioa » (Pour la paix, légalisation), l’ob - qui ont arpenté les rues des principales villes cueilli l’adhésion de la plupart des politi - tention d’une situation de paix au Pays du Pays Basque en moins de cinq mois. Cette Basque étant ainsi subordonnée à une nor - mobilisation populaire ne peut pas être plus ciens locaux, de droite ou de gauche, du malisation politique résultant de la fin de l’in - longtemps traitée par le mépris dont sont moins en ce qui concerne le MAE. Et pour - terdiction de toute représentation politique coutumières les autorités espagnoles : à la tant, Paris continue à appliquer ce MAE, vé - de la gauche abertzale. Les orateurs, à la fin détermination des Basques doit répondre au de la manifestation, ont mis l’accent sur le plus tôt un ensemble de mesures visant à ritable opposition aux droits civils et fait que l’objectif de celle-ci, qui mobilisait sortir du conflit par une justice respectueuse politiques, voté par la droite comme par la ces dizaines de milliers de personnes dans des droits de l’homme, et non par une justice gauche et qui sert aujourd’hui à envoyer les au service d’une jeunes de ce pays dans les mains des tor - répression tionnaires d’abord et des geôles d’exception qui ne cesse par la suite. Et pendant ce temps, la guardia de nier ces droits de civil arrête aussi en Bizkaia avec les mêmes l’homme conséquences. Madrid et Paris s’en soucient d’une façon comme de leur première chemise. criminelle. A Dans cette situation, le rapport de force ce propos, rappelons nous semble défavorable. On se dit que tout que la Cour prend du temps, qu’il faut voir tout ça à long pénale inter - terme. Et pour certains, ceux qui se sont le nationale devrait être plus engagés, continuer à souffrir. Et l’on se saisie pour met à envier Tunisiens et Egyptiens qui se juger les sont engagés eux aussi et qui ont renversé faits de tor - ture en des montagnes en quelques semaines. Mais Espagne, là encore, il reste à faire. qui restent Il n’aura pas échappé à la sagacité de nos une constante lecteurs que ce numéro a quelque chose de malgré les particulier. A quelques jours du 8 mars, qui protesta - n’est pas un jour de fête mais qui est là pour les rues de Bilbo, était largement partagé par tions d’organisations comme Amnesty Inter - des dizaines de milliers d’autres Basques à national ; en effet, la torture est un crime nous rappeler que des droits, ceux des travers le territoire ; ils ont souligné qu’on contre l’humanité, et, à ce titre, relève de la femmes, sont encore bafoués dans ce bas ne pouvait pas accepter un « non » pour CPI : les policiers et gardes civils espagnols monde, nous avons voulu laisser une place réponse de la part du Tribunal suprême ou dont c’est la spécialité, et qui ne sont sans du gouvernement espagnol, car « l’espérance doute que quelques dizaines, n’en ont-ils pas significative à leur expression. Il n’a pas été commence à entrer de nouveau au sein de la été informés par leurs chefs, avec lesquels ils facile pour l’équipe de rédaction entière - société basque », espérance « de voir la trêve sont pourtant en situation, en tant qu’exé - ment masculine d’ Ekaitza d’engendrer des d’ETA devenir définitive dans la cessation cutants, d’encourir de lourdes sanctions de de toute activité violente, de toute imposi - la part de la justice internationale par-delà motivations, de faire prendre la parole. tion antidémocratique, dans une situation l’impunité dont ils bénéficient (mais seule - Nous avions prévu, en ce début de semaine, de respect des droits humains, civils et poli - ment provisoirement) sur le plan national ? d’interviewer trois jeunes militantes abert - tiques, individuels et collectifs » . Et ils ont prévenu : « Nous ne pouvons tolérer de la Lundi 21 février zale, engagées dans le féminisme, mais l’in - part de quiconque que cette espérance Ce lundi s’ouvrait une semaine dense de tervention de la police française en a décidé vienne à être brisée. » lutte contre le mandat d’arrêt européen autrement. Depuis l’accord de Gernika, solennelle - (MAE). C’est en effet lors d’une conférence ment proclamé le 25 septembre 2010 par de presse donnée à Izpura, dans la salle Faus - Là aussi, il reste beaucoup à faire, et là en - une trentaine d’organisations progressistes tin Bentaberri, que huit jeunes de Segi, sou - core, c’est une affaire d’engagement. Il y a auxquelles se sont joints, depuis, des cen - tenus par une centaine de personnes issues des pas à franchir, des obstacles à renverser, taines d’autres groupements divers, cette de diverses organisations regroupées dans manifestation était la cinquième. La mobili - un collectif opposé au mandat d’arrêt euro - des habitudes à bousculer, des comporte - sation populaire en faveur d’un processus péen, ont annoncé qu’ils s’enfermaient pour ments à éradiquer. Nous engageons la so - de paix dans la reconnaissance des droits des une semaine dans cette salle. Leur but ? Repa - ciété basque à le faire, en particulier les Basques ne faiblit pas. Ils étaient 46 000 à raître au grand jour alors qu’ils étaient en Bilbo le 2 octobre pour les droits humains, fuite depuis le 22 octobre 2010, et s’assurer femmes, pour faire respecter leurs droits et civils et politiques ; plus de 20 000 à Donos - un soutien et des appuis au Pays Basque leur expression, jusque dans nos colonnes. tia le 30 octobre pour réclamer la fin de la Nord en invitant population et élus à venir torture ; 64 000 le 8 janvier 2011 à Bilbo pour s’informer auprès d’eux durant toute la 2 2011ko martxoaren 3a - n° 1240 - Ekaitza ASTEKO GAIA Segi - “MAM, dégage !” semaine des raisons de leur action, ainsi que tiques suscite une opposition de plus en plus de leur situation. marquée au Pays Basque depuis qu’Aurore Ces huit jeunes gens et jeunes filles sont Martin a été obligée de se cacher pour évi - tous du Pays Basque Sud. Ils n’étaient pas ter d’être livrée à l’Espagne afin d’y effectuer chez eux lors de la grande rafle du 22 octo - une douzaine d’années de prison en raison bre 2010 où la police espagnole a arrêté de son seul engagement politique, hors de 14 jeunes accusés d’appartenir au mouve - toute action délictueuse. ment Segi et les a torturés après les avoir mis L’utilisation qui est faite du MAE doit être au secret ; ils sont venus depuis au Pays rendue impossible à l’avenir, par la loi, et il Basque Nord pour échapper à ce traitement faut laisser notre jeunesse en paix. Elle a qui n’aurait pas manqué de leur être appliqué autre chose à faire que de se défendre sans à eux aussi. Ils ont entre 20 et 25 ans. L’une arrêt contre des agressions que la paranoïa d’entre eux, Aiala Zaldibar, fait l’objet d’un nationaliste franco-espagnole déchaîne à son MAE que la France a accepté, et pour lequel encontre. elle s’est pourvue en cassation. Les sept autres, visés par un mandat d’arrêt en Dimanche 27 février Espagne, s’attendent à être à leur tour sous Vers 4 heures du matin, la permanence le coup d’un MAE que la France, toujours de Max Brisson, qui venait d’être inaugurée, prompte à soutenir l’Espagne contre les a été attaquée : la vitrine a été brisée et on a Basques, ne manquera pas d’examiner « avec retrouvé des affichettes « Le Pays Basque n’est bienveillance », comme elle a su le faire pour pas à vendre » collées à proximité. Le maire notre compatriote Aurore Martin. Il s’agit de de Biarritz, Didier Borotra, s’est rendu sur Bergoi Madernaz, Xalbador Ramirez, Jazint les lieux et a exprimé son soutien au candi - Ramirez, Aitziber Plazaola, Irati Tobar, Endika dat UMP. Perez et Beñat Lizeaga. Le Collectif qui les soutient se compose des organisations suivantes : Abertzaleen Batasuna, Anai Artea, Batasuna, Askatasuna, CDDHPB, LAB, NPA, Solidaires et Segi. Tous les jours, à 12 heures et à 19 heures, des ras - semblements auront lieu pour protester contre le MAE à un carrefour proche de la MAM Kanporat ! salle qu’ils occupent à Izpura avec l’accord du maire. Un kantaldi va conclure, à Kanbo, Azken asteetan Michèle Alliot-Marieren izaera agerian gelditu cette semaine contre le MAE, le samedi da.