Enbata N° 2008 P. 2 À 8 Copie
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HEBDOMADAIRE Recul duPOLITIQUE français BASQUE 20 décembre 2007 N° 2008 au Québec 1,22 € L'autonomie en débat éDITORIAL sAR HITZA Questionnements autour de l’idée d’autonomie LS étaient donc plus de 800, samedi dernier, à arpenter tion: l’une est tactique, celle du département, l’autre est straté- les rues froides et ensoleillées de Bayonne pour deman- gique, celle de l’autonomie. der à l’Etat français de reconnaître le Pays Basque en Autre question: l’autonomie est-elle une revendication plus I lui octroyant un statut d’autonomie. Comment faut-il abertzale que le département? On est en droit de se poser la analyser cet événement? Est-ce une victoire? Un échec? Il est question lorsque l’on reprend les propos des représentants du certain que, comparé aux 7.000 personnes que Batera avait su Tavini Huiratiraa (parti indépendantiste polynésien) formulés mobiliser en février 2003 sous une pluie battante, on a de quoi lors du forum Autonomia eraiki d’octobre dernier: ces derniers se poser des questions. Pourtant, la première interrogation qui expliquent comment le statut d’autonomie concédé (sans véri- nous vient à l’esprit est la suivante: ces deux chiffres sont-ils table compétence législative) a été utilisé comme une arme re- comparables? La demande d’un département Pays Basque est- doutable par Gaston Flosse et son ami Chirac pour museler la elle à mettre en parallèle avec celle d’une autonomie? revendication indépendantiste pendant des décennies. Ce qui Il semblerait que non, car les deux revendications ne répon- avait appelé la réflexion suivante de la part d’une militante de dent pas aux mêmes questions. Un département, en soi, n’a Batasuna: l’autonomie est-elle une solution ou un piège? pas beaucoup de compétences, il n’apporte pas de solution aux Sur la forme, l’on peut aussi remarquer qu’Autonomia eraiki aspirations des abertzale qui revendiquent le droit de gérer et Batasuna abordent la question de l’autonomie d’une maniè- eux-mêmes les affaires les concernant. En revanche, il répond re radicalement différente. Les premiers ne cachent pas les dif- à l’un des fondements de l’essence abertzale: la reconnaissance ficultés que porte en elle cette revendication. Leur travail a institutionnelle et administrative de l’existence d’un Pays ainsi consisté en une action pédagogique mêlant réflexions, té- Basque comprenant les anciennes provinces de Basse-Navar- moignages, débats sur le sujet avec la participation de toutes re, Labourd et Soule. D’autre part, un département ne deman- les tendances abertzale d’Ipar Euskal Herri, mais aussi d’ad- de pas de modification en profondeur de l’Etat français: un hérents de partis hexagonaux. Un tel forum pose d’ailleurs vote au conseil général, la signature d’un décret ministériel le plus de questions qu’il ne donne de réponses: que voulons-nous rendent possible. L’objectif est donc atteignable, et assez rapi- exactement? Comment se comprend l’autonomie, comme un dement si le rapport de forces instauré est conséquent… L’au- outil de gestion? Comme un premier pas vers l’indépendance? tonomie, si elle permet la reconnaissance de facto d’un L’initiative prise par Batasuna le 27 janvier dernier va dans territoire, répond plutôt à la question du «quoi». De quelles le sens inverse. Son projet d’autonomie, déjà écrit en janvier compétences, de quels outils veulent se doter les habitants du n’est pas socialisé, ni même présenté de manière pédagogique Pays Basque pour contrôler leur destinée? Un statut d’autono- à la population. La manifestation du 15 décembre tombe ainsi mie réel comprend bien évidement la délégation par l’Etat un peu comme un cheveu sur la soupe: quel est son objectif d’une partie de ses compétences législatives. Or, ceci va à l’en- réel? contre de ses principes les plus sacrés: Égalité, et surtout, In- Enfin, un dernier questionnement s’impose: que peuvent divisibilité de la République. Obtenir un statut d’autonomie donc bien comprendre les habitants d’Ipar Euskal Herri, ma- dans le cadre de la République française, c’est être parvenu à joritairement étrangers au microcosme abertzale et à ses dé- ébranler l’Etat dans ses fondements idéologiques, le faire bats compliqués, aux propositions des abertzale? Abandon changer de nature. Un tel objectif est-il vraiment de court ter- d’une stratégie au profit d’une autre? Qui soutient quoi? Qu’en me? Atteignable rapidement par le biais d’une ou plusieurs pense la coalition EH Bai? manifestations? Cela paraît difficile. Ainsi, non seulement dé- Bref, gagne-t-on vraiment en clarté et en efficacité à lancer partement et autonomie ne répondent pas à la même question, une dynamique sur l’autonomie à trois mois des élections mu- mais ils ne correspondent pas au même niveau de revendica- nicipales et cantonales? Urrats bat aitzina, bi gibelka... OAN den larunbatean, zortziehun bat manifestalari bil- kal Alderdi Jeltzalearekin, Instituzio Batzorde bat landu du du dira Baionan, Iparraldearentzat autonomi prozesu eskumen zabaleko koadro instituzional baten bultzatzeko. Bai baten galdegiteko frantses estatuari. Ofizialki autono- hauteskunde kanpainetan, bai Aberri Egunetan, ABk Iparral- J miaren aldeko herritar kolektibo batek deitua bazuen dearentzako berezko instituzio baten aldarrikapena goraki de- manifestaldira, denentzat argi gelditu da Batasunak zuela antola- fenditu du. Autonomia eraiki kolektiboko filosofian kokatzen da tu manifestaldia, eta gertakari hau, Batasunak Iparraldean era- ere Abertzaleen Batasuna, autonomia kontzeptua sakondu eta man nahi duen ildo politikoan kokatzen zela. Nola baloratu publiko zabalari buruz kontzientizazio lan pedagogiko bat egin horrelako manifa bat? Eusko Alkartasuna lotu bada Batasunari nahi duelako. Larunbateko manifara deitu dutenek ez dira logi- manifaren deialdian, Batasuneko militanteak dira gehien gehie- ka hortan. Larunbateko manifara deitu dutenek, Batera dina- nik bildu larunbat arratsalde erditsutan... Abertzaleen Batasu- mikarekin, haustura nahi zuten... Desberditasuna ez da nak ez zuen bere aldetik manifara deitua eta bere militantziari «autonomiaren» inguruan bainan naski, bakarrik, egin moldea- gutun baten bitartez jakinarazi zuen bere arrazoiak eta dudak... ren inguruan... Baterako manifek milaka eta milaka jende bildu Dudak egin moldeari buruz: manifarako deialdiaren formak, zituzten. Ez bakarrik abertzaleak. Ez bakarrik euskaldunak. Gi- jende kolektibo baten bitartez, nahasketa sortzen ahal zuela... zarte osoko jendeak bildu ziren. Manifa horiek, elkarlan baten Eta nahasketak izan dira. Ainitzek pentsatzen baizuten urriaren ondorioak izan ziren. Manifa horiek kontzentzuz baten fruituak 26 eta 27an izan den foruaren segida bat zela, eta Autonomia izan ziren. Larunbateko manifa protagonismo bilaketa bat izan eraiki Kolektiboak zuela manifa antolatzen... Dudak izaiten ahal da. Larunbateko manifak erakutsi nahi zuen Euskal Herri de- ziren, Autonomia eraikiko kide batzuek parte hartzen zuten ma- partamenduaren borroka bukatua edo gainditua dela... eta ondo- nifara deitu duten militante kolektiboan... Dudak izan dira eta ko urratsa autonomia dela. Eta borroka horri Batasunarena gutun bat bearrezkoa agertu da gauzen argitzeko. Gauzen argit- dela. Arazo bakarra: abertzale ez direnak ez dira larunbateko zeak ez du erran nahi autonomi baten edo printzipioaren kontra manifara hurbildu (ez baitute gaur egun autonomia konzeptua izaitea... Abertzaleen Batasunak bere sortzetik eskakizun institu- ulertzen), ez ta ere abertzale guziak... Kasu ez den, urrats bat ge- zional berezia gogoetatu du, eta 2002ko biltzar nagusian lurralde hiago egin nahian, salto bat egin gibelaldera... Autonomia ez da kolektibitate autonomoaren printzipioa bozkatu zuen. Geroztik, independentzia: agian nahasketa ez zen larunbateko militanteen 2004tik goiti, Eusko Alkartasuna, Batasuna, eta epe batez, Eus- buruetan... 2 Enbata, 20 décembre 2007 CETTE SEMAINE gOGOETA TARTARO Il n’y aura probablement jamais s’est étonné d’Etat palestinien… U lendemain du sommet in- David Lannes re des cas, qu’on assistera à un ternational d’Annopolis grand nettoyage ethnique semblable A consacré au conflit israélo- Un retour aux frontières de 1967 à celui de 1948 (les apôtres de cette palestinien, George Bush, satisfait, semble exclu solution utilisent l’euphémisme a déclaré: «Hier était un jour impor- Le récent sommet d’Annopolis per- «transfert»). Vu qu’il semble exclu tant, un commencement plein de met de comprendre comment, de que les Palestiniens puissent un jour promesses». Mais personne ne dou- «succès» en «succès», la situation jouir d’un Etat viable, on peut se de- … de la sortie de Johnny Hal- tait du succès de ce sommet! Peu en Palestine ne cesse de se dégra- mander pourquoi ils continuent d’ad- liday à propos de son départ avant son ouverture, Gilles Paris iro- der dramatiquement… Au soixantiè- hérer à ce paradigme selon lequel la en Suisse: «J'en ai marre nisait dans Le Monde: «La réunion me anniversaire du plan de partition «solution à deux Etats» est la seule d'être un mouton qu'on plu- qui va rassembler Israéliens et Pa- des Nations Unies pour la Palestine, possible. Il est par contre tout à fait me!» lestiniens aux Etats-Unis, à Annopo- il est difficile de ne pas poser crû- compréhensible qu’Israël défende ce … de voir fleurir sur les bords lis (Maryland), mardi 27 novembre, ment la question: y aura-t-il un jour type de solution et la politique du de la Seine quantité de tentes, un Etat de Palestine indépendant? Premier ministre Ehud Olmert est à la plupart modestes, abritant la La réponse qui semble s’imposer est ce titre un exemple de pragmatisme. précarité, et une autre, véritable qu’il n’existe aujourd’hui aucun élé- Dans une interview récente accordée palais des Mille et une nuits, ment qui permette de le penser. La au quotidien Haaretz, il reconnaît en délicat «repos du guerrier» du politique du fait accompli des colo- effet que «si un jour, la solution à colonel Kadhafi. Après Paris- nies israéliennes en territoire pales- deux Etats s’effondre et que nous Plage, voilà le renouveau du tinien (désormais qualifiées devions faire face à une lutte inspi- camping! «d’importants foyers de popula- rée de l’exemple sud-africain pour … qu'il y ait encore des pays tions» par G.