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SOMMAIRE

La Revue Musicale de Lyon (Léon Vallas) *'* Ernest Rey< (avec ww portrait) *'' Etudes sur l'Expression Musicale i l'Amour (Edmond Locard) *'* Berlioz à Lyon en 184^

Chronique Lyonnaise ; Grand-Théâtre, Concerts * Revi des Revues **" Nouvelles diverses * Nécrologie.

RE^teBxMUSlCALE DE LYON

/ ^v \->.\ jrc Année 1903-1904 ,.,_ ,,

Mardi Octobre ç>o3 i,c Année -y N° i 20 1

Nous traiterons musique Tftusieale de T^on de la sous flevue toutes ses formes : théâtre, concerts, musique religieuse, à l'église ou ait- temple. Nous ferons une large part à Notre Revue s'efforcera de réaliser l'histoire musicale de notre ville encore entièrement le programme contenu si peu connue malgré les recherches dans son titre, c'est-à-dire d'aborder d'excellents musicographes lyonnais. toutes les questions se rapportant à la Nous nous occuperons également musique. du mouvement musical non seulement Dans une première partie, nous dans la région (nous nous sommes publierons des articles d'histoire, assuré des correspondants dans toutes d'esthétique on de critique générale les villes importantes), mais aussidans dus pour la plupart à des écrivains toute la France et à l'Etranger. En lyonnais. —Dans une deuxièmepar- particulier nous publierons chaque tie, nous rendrons compte de toutes semaine le compte rendit des concerts les manifestations musicales vraiment et des théâtres lyriques de Paris.

artistiques : théâtre, grands et petits A nos lecteurs nous ne donnerons concerts. Pour ces articles de critique ni enveloppes-cadeaux, niprimes plus locale, la plus grande liberté sera ou moins artistiques; nous ne publie- laissée à nos collaborateurs. Chacun rons pas de suppléments musicaux d'eux jugera les oeuvres en toute indé- réguliers et n'organiserons pas de pendance, selonsesgoûisparticuliers et concours avec prix pour la composi- son esthétique personnelle. Nous nous tion de valses ou de polkas ; nous efforcerons ainsi d'être éclectiques et estimerons avoir assez fa't S1' i>ous ne nous inféoderons à aucune école ou donnons à nos lecteurs une véritable coterie, cherchant simplement à glori- RevueMusicale les tenant au courant fier l'Art dans toutes ses manifesta- de tout ce qui se rattache à notre Art. tions même les plus humbles. LÉON VALLAS REVUE MUSICALE DE LYON

ERNEST REYER pouvons qu'applaudir à son intention, en nous souvenant de l'enthousiasme que provoqua en 1885, chez les jeunes l'appa- Il y a quelques mois, M. rition de Sigurd: On n'avait pas alors la était triomphalement célébré à l'Opéra possibilité de le comparer à son grand- qui lui doit deux des frère oeuvres les meil- Siegfried, et l'oeuvre, telle qu'elle se leures les et plus fructueuses de son réper- présentait, brisait en certaines de ses par- toire. En reprenant, dans une semaine ties le moule suranné de l'opéra ancien. solennelle les trois succès du Maître, la Sa rudesse n'était point faite pour déplaire Statue, Sigurd et Salammbô, M. Gailhard et l'emploi, même fatigant, de certains voulut consacrer une de nos gloires et motifs trop souvent répétés, semblait alors procéder du vivant du compositeur à sa une nouveauté à nos oreilles lassées des canonisation artistique. Aujourd'hui le sucreries et des banalités des cavatines et nouveau directeur de notre Grand- des romances conventionnelles. A côté des Théâtre nous donnera la première repré- pages où se sentait le souvenir classique sentation de Salammbô et la semaine pro- de Gluck, à travers l'influence de Weber chaine une reprise de Sigitnt. Nous ne et de Berlioz, on y découvrait une sincé- REVUE MUSICALE DE LYON rite.d'inspiration dont on était fortement touché, et il y avait aussi, avec un senti- ment pittoresque qui manquait aux "oeuvres entendues à cette, époque, une Etudes sur l'Expression Musicale de l'Amour poésie tendre et rêveuse dont la mélan- colie fut un charme comme retrouvé après une absence. C'est là la plus grande qua- Le Duo de Tristan lité de Salammbô dont la célèbre canta- (Aclc 11. se. 11) trice Rosé Caron fut l'incarnation magni- et le Duo de Siegfried fique'. (Acte Ml. se. III) ' Certains critiques ont fait à M. Reyer le reproche d'avoir méconnu les enseigne- -, ments qu'il aurait pu puiser en la lecture Ces si profonds si.graves l'audition de la tétralogie wagnérienne <* yeux et et Que j'ai vus briller tant de lois » dont le'.Siegfriedetle Crépuscule, da Dieux Ce n'est pas sans quelque hésitation que sont un génial Sigurd, et de n'avoir pas j'ai mis, et par deux fois, en titre de cette ' modifié son sujet sa manière au , ou étude psychologique et musicale, le terme contact de ce souffle sublime. Félicitons- duo, qui semble détacher dans l'indivisible M. Reyer qui fut des premiers à" en un tout qu'est une action wagnérienne un de reconnaître et à proclamer la beauté de ces fragments isolables dont la juxtaposition l'oeuvre du grand maître allemand, tout constituait l'opéra classique. l'y ai été amené en la redoutant pour la sienne. A subir, par une idée de. comparaison et pour montrer servilement comme tant d'autres, l'in- tout d'abord comment, avant voulu étudier- fluence tyrannique de Wagner, qn'aurait- l'expression thématique des mouvements passionnels, j'ai laissé de côté les t-il gagné, tandis que nous y.aurions pro- oeuvres du bablement perdu les plus mélodiesqui répertoire français et italien, pour m'en tenir pures à celle du maître allemand. dans la fraîche de murmurent et source Si l'on veut, effet, tenter quelque paral- Sigurd dans le rêve troublant de en et lèle entre deux duos pris dans les opéras de Salammbô. Les habiletés de facture ne Meyerbeer, ou ceux de Massenet, on est cachent longtemps le vide de certaines pas frappé de voir combien ces auteurs sont res- oeuvres, et celles qui sont filles de l'inspi- tés constamment semblables à eux-mêmes, et ration survivent aux opinions et aux goûts combien peu, quelque différentes que puis- momentanés des hommes. Elles ont en sent être les âmes des personnages en pré- elles une âme- qui les soutient et c'est sence, l'expression mélodique de leurs senti- cette âme qu'on sent palpiter sous l'écorce ments différera. Le parallélisme thématique du duo du des Huguenots celui rugueuse et même maladroite de la 4e acte avec musique de Reyer. On l'attaquer, de VAfricaine est aussi typique qu'indiscuté. peut Telle phrase langoureusement déclamée elle défendra elle-même les belles par se par le mélancolique Werther pourrait être, théâtre rappeler sans pages que notre va nous que cela heurtât, soudée à telle autre phrase soir. ce de l'inconscient et amoral Des Grieux ; et, chose plus gravé, le solitaire Athanaèl, le vaillant Rodrigue, et le très chaste St-]ean DE'LYON s'expriment en des termes, musicalement La REVUE MUSICALE «t parlant, d'une analogie regrettable. Qui ose- mise Vente dans les Kiosques â chej les Marchands en rait soutenir que le motif: « le puis donc de Musique, le Mardi soir avant 6 heures. respirer cette enivrante fleur » n'est pas une Nos abonncs'la recevront au Courrier de 5 heures. mélodie plus digne du chevalier de Manon que de la sainte victime d'Hérodiade. REVUE MUSICALE DE LYON

11 en va tout autrement de Wagner, chez positeur, et telle que Lobengrin et Parsifal en qui- le'-poème et la composition sont d'une , fourniraitun merveilleux exemple. unité, d'une fusion rigoureuses. Chez lui Le plan de cette étude consistera donc en l'expression d'un sentiment de même nature l'analyse successive dès personnages de se traduit avec une infinie variété de formes Siegfried et liriinnhilde.deTristan et d'Isolde. suivant le caractère des personnages et selon et spécialement des deux scènes célèbres qui l'influence du milieu. Il n'en est pas de plus représentent comme le point culminant de bel exemple l'amour de Tristan et lsolde que l'expression passionnelle : j'essaierai ensuite et celui de Siegfried et deBrïinnliilde. Je veux de montrer en quoi ces deux scènes différent, essayer de démontrer que la passion la plus et comment, dans l'une et l'autre, l'interpré- exaltée, la plus éperdue, portée au même tation thématique et harmonique correspond degré dans les deux cas, a pu être exprimée adéquatement aux états d'âme que Wagner à la même époque, par un même auteur, a voulu dépeindre. avec les mêmes procédés, la même méthode, le même faire, de deux façons diamétrale- j, J. .j. ment opposées, cet auteur qui était parce que Ce fils s'appellera Siegfried, celui qui est métaphysicien autant et plus composi- « que joyeux dans la victoire. Dans cette phrase teur, comprendre et exprimer qu'une » a su de la Walktire est résumée toute la psycho- même passion prend des aspects radicalement logie de Siegfried. La joie, telle est effet contraires suivant qu'elle éclôt tel tel en sur ou la caractéristique de cette âme inconsciem- terrain. Et c'est là que se trouve, à mon ment héroïque. On ne peut que répéter ici la plus indiscutable du génie . sens, preuve l'excellente et précise analyse d'Ernst. wagnérien. Siegfried, oit-il,a quatre qualitésmaitresses : Siegfried Tristan été composés à la et ont la Joie, la Jeunesse, l'Action, la Liberté. Sans même époque pourrait dire : on presque multiplier inutilement de trop nombreuses qu'ils été rêvés ensemble simultané- ont et citations, rappelons quelques épithètes typi- ment écrits. Le poème de Tristan fut achevé ques par quoi les divers acteurs du drame le en effet au printemps de 1857 al°ls que Ie désignent et le peignent : Lqcbeuâer Held, Ring était déjà partie édifié (1). En 1856 en Liisl der IVell, Liebcsfrob. Héros joyeux, joie déjà le sujet de Tristan avait pris telle « une du monde, joie d'amour, ainsi l'appelle intensité dans la pensée de Wagner le que Brunnhilde (1). Hagen le Der Uber- maitre pouvait difficilement s'en nomme ne que frober Held, le héros très joyeux. L'idée de débarrasser l'esprit continuer le travail pour jeunesse revient à chaque instant: c'est du Ring (2)». On lit dansune lettre adressée à sa Fafner qui l'appelle : enfant aux yeux de Listz à la fin de 1854: Par « amour pour clarté (3) et Brunnhilde enfant héros, et Siegfried, le plus beau rêve de : mon jeune ma plus loin enfant de joie (4). Son activité vie, il faut bien finisse de que je composer n'est moins remarquée Mime l'appelle musique de Vanneau du Niebchwg...mais pas : ma le prompt, et Hagen, le héros rapide (Gcschwm- comme je n'ai jamais goûté dans ma vie le der Held). De Hagen aussi mot typique : véritable bonheur d'amour, je ce veux encore Il chasse joyeux à l'action (5). élever à cet le plus un monument amour, Sa force physique est merveilleuse, il.mène beau de tous nos rêves... j'ai projeté un un ours en laisse (acte I se. 1). il brise Tristan ci lsolde. . » les épées, coupe une enclume en deux On le voit, il y eut simultanéité entre la (acte 1 se. III), porte le corps du dragon à production des deux chefs-d'oeuvre. La diffé- rence d'expression qu'on y observedevra donc (\) Siegfried, m. m. Gollerdammerinig bien être attribuée à la libre volonté et à la \2) 1. (3; Du bellaugiger Kuabe, unkunà deiner telbsl, litté- réflexion de l'auteur, à la différence de non ralement : Toi aux yeux de clarté enfant, ignorant de manière inhérente à l'évolution de tout com- toi-même (Siegfried, acte 11.) (4) l.'orl der Well, Kindicher Held, trésor du monde, f1 j l.e liheingoll, la Walkûre et Siegfried, jusqu'aux enfant héros, et plus loin, vxmnigcs Kiiul, /Siegfried, Murmures de la Forêt étaient achevés. acte m. se. ni. umber. (2) ALFRED EKNST : L'Art de Richard Wagner. 1893. (5) Jagl cr nufTbaten womiig REVUE MUSICALE DE LYON l'entrée de la caverne (acte II se. H), il tra- vierge guerrière. A sa première apparition, verse les flammes du roc de la Walkure. Par au début du 2e acte, c'est la Walkure; la contre, sa naïveté est grande, etl'épithète de déesse au coeur d'airain, que les guerriers dumm, sot, balourd, lui est assez souvent voient apparaître sanglante dans la mêlée. adressée, par Mime surtout. 11 ignore les Elle est joyeuse et farouche, sauvage même, runes des pactes divines, et n'a pour les Car c'est là le terme qui peut rendre le plus dieux, qu'il ne connaît d'ailleurs pas, nul exactement l'épithète Wild qui lui est adres- respect, témoin la façon dont il repousse sée. Sa chaste insensibilité lui laisse la vision Wotan devant le rocher où dort Brunnhilde. prophétique de l'avenir ; elle a une sagesse Enfin, et par-dessus tout, il n'a jamais connu quasi divine.etconnaîtles runes gravéesd'unc la peur (1). entaille profonde sur la branche d'Ygdnu Brunnhilde est bien l'épouse digne d'un sil, l'arbre sacré. Aucun sentiment humain tel héros. La première journée de la tétralo- n'agite ce coeur fermé : « Si jeune et si belle, gie nous montre la lente progression de tu rayonnes à mes yeux, mais combien froide l'amour humain, de la compassion chez la et dure, mon coeur- te reconnaît, (illc insen- sible et'farouche » lui dira Siegmund à qui elle (\) Les phrases mélodiques destinées à indiquer le le Wallialla sentiment de la peur sont un des détails les plus vient an noncer la mort et prochain. curieux et les plus instructifs de l'analyse thématique Cependant, cette déesse a un coeur que pratiquée la Tétralogie. Siegfried est incapable sur l'émotion peut toucher, que le trouble peut d'avoir peur. Ts'ilc dragon ni le feu ne sauraient l'eflrayer. lirunnhildc seule aura le pouvoir de lui enseigner ce envahir, et nous voyons la compassion appa- sentiment nouveau. Mime, au contraire, le nain poltron, raître en elle, avant même que la déchéance a peur de tout; de la flamme, île Wotan, de l'ours que prononcée fait Siegfried amène, et par-dessus tout de l-'afner. Aussi par Wotan n'ait d'elle une la peur pour lui, scra-t-clle véritablement caractérisée femme. Lorsque Ericka obtient de son divin par le motif du dragon (4 notes graves, les deux pre- époux la Siegmund sera frappé mières à intervalle de seconde diminuée, la troisième, promesse que à. semblable à la première, distante de la 4" d'un intervalle et que Wotan transmet cet ordre Bri'mn- de tierce mineure), ou par celui si étrangement imitatif hilde, le coeur de celle-ci proteste, et lon- et mouvementé, connu sous le nom de motif du l:eu. guement, passionnément, elle défend le C'est ainsi qu'après le départ de Wotan â la (in de la 2" scène du i'r acte, Mime se cache halluciné, croyant Wàlsung. il lui faut cependant obéir et voir apparaître l-'afner, et à demi fou de terreur, tandis annoncera Siegmund que bientôt s'ouvriront violons, les hautbois les flûtes dessinent que les et pres- lui les portes du Waihall. Siegmund tement le thème du feu (2/4 /// maj.j et (pur la contre- pour basse tuba fait gronder le motif du dragon (partition dédaigne les splendeurs du palais dos dieux : p. 78;. De même (p. 81) sur les mots de Siegfried: à tout il préfère l'amour de Sieglinde. Le 1' Mime le poltron, où te caches-tu? le motif du » le trouble dragon réapparaît, débutant sur un fa naturel et quel- spectacle de cet amour jette au ques mesures plus loin résonne encore un ton plus coeur de la déesse. Elle désobéira à Wotan. haut. Lorsque après le combat, Siegmund est I.a scène la plus typique à ce point de vue est celle où Mime essaye d'apprendre la peur à Siegfried mort, Brunnhilde sauvera Sieglinde, en lui 1, III senti, quand (acte se. p. 88^: « As-tu tout est annonçant la naissance d'un fils qui sera le sombre... {4 50/maj.;. Après le dessin admirablement « du (1). lit quand descriptif que frissonnent les violons, le motif de Brunn- plus illustre héros inonde hilde apparaît aux violoncelles (p. 91 1. 2) puis aux enfin, Wotan pour punir sa desobéissance, clarinettes (1. 3), aux hautbois (I. i\). Siegfried proteste: l'endort et la livre à qui la réveillera, elle c( Mon coeur est fort, rien ne troublera son repos )i, et le motif de Siegfried, gardien de l'épée, éclate sonore- â demande que seul le héros qu'elle a sauvé l'orchestre fp. 92. 1. 1;. Mime reprend, le molifdu feu puisse franchir les flammes dont Loge va déclamation (1. Ce frisson, je accompagne sa 2) » vou- entourer la Roche du Sommeil. drais le connaître JI, dit Siegfried et le Golfe mystique le lui promet en chantant le théine de Brunnhilde endor- Tels vont donc être les deux personnages mie ("hautbois, puis cor anglais Knfin les deux leitmo- . en présence : d'une part le héros joyeux et tiven alternent,Tun rappelant la peur grossière, matérielle, positive de Mime (contrebasse tuba),l'autre prophétisant naïf, du l'autre la déesse devenue femme, le trouble amoureux, la crainte passionnée qui saisira le mais dont le coeur n'a encore connu d'autre héros (cor anglais, cor chromatique, violoncelle, sentiment humain la pitié. p. 94 et 95). que De même lorsque Siegfried arrive conduit par Mime (// suivre) EDMOND LOCARD devant Neidhohle, ou lorsque, après le combat, Mime lui demande s'il a appris la peur, l'orchestre chantant (i) Peu brbnlru ilrldcu der Well. hegsl élu, 0 Weili, Sebnns. Littéralement illustre le motif de la Walkure endormie, répondra que toute im sebirnieiideii '. le plus autre est la crainte qui peut élreindre le- héros joyeux. héros du monde Ui portes, ô feintnes dans Ion sein. REVUE MUSICALE DE LYON

ment jouerai-je ! du violon, de la basse, de la clarinette ou de l'ophicléide ? «— Ah! cher maître, on voit bien BERLIOZ A LYON que vous ne me connaissez pas, vous jouerez du violon ai-je jamais de '- (Août 1845) ; trop violons ? en.a-t-on jamais assez ? « —Très bien. Mais je vais être tout dépaysé au milieu de votre grand orches- On sait que Berlioz a séjourné plusieurs fois où je connais ? dans notre ville : nous publions ci-dessous une tre ne personne lettre relatant son premier séjour en août ^845 ; ff— Soyez tranquille, je vous présen- c'est un vrai document lyonnais écrit avec cette terai esprit qu'on dans les . verve et cet retrouve toutes effet, le correspondances et dans tous les articles du" « En lendemain, au moment musicien. de la répétition, je dis aux artistes réunis, désignant maître: II faut dire, je suis né dans en mon a vous que Messieurs, j'ai l'honneur de présen- le voisinage de grande ville (Lyon) vous cette très habile professeur de Vienne, qu'en qualité de compatriote des ter un et ma M.' Dorant; il parmi élève Lyonnais, j'avais le droit de a vous un compter sur reconnaissant élève c'est moi leur indifférence. C'est pourquoi ; cet ; vous toute jugerez tout-à-1'heure je lui fais quand l'idée vingt- que ne me lut venue par grand honneur, cependant veuillez cinq degrés de chaleur, mois d'août, pas au accueillir M. Dorant, si de les d'un je comme vous menacer concert, crus pensiez le contraire il le devoir leur ville état de siège. et comme mettre en mérite.; J'écrivis de Marseille à Georges Hainl, ie « On peut se faire une idée de la sur- chef du pouvoir exécutif de l'orchestre ' et prise des applaudissements. Dorant du Grand-Théâtre de Lyon... Les sociétés et n'en fut plus intimidé mais de Dijon de Chalon avaient répondu que encore, et à fois plongé dans la symphonie, le appel, elles promettaient une notre nous une démon musical le posséda entier vingtaine d'amateurs, violonistes tout ; et bientôt je le vis rougir s'escrimant de bassistes; razzia habilement opérée en une l'archet, j'éprouvai à les musiciens choristes de la et. mon tour une sur tous et singulière émotion dirigeant la Marche ville des faubourgs de Lyon, bande en et une supplice la Scène champs exécu- militaire de la garnison au et aux et surtout vieux maître de guitare l'orchestre du Grand-Théâtre, nombreux tées par mon que je n'avais depuis vingt bien composé, renforcé de quelques pas vu ans. et Les aussi membres de l'orchestre des Célestins, « trompettes sont- presque Lyon qu'à Marseille, fournirent total de deux rares à et. nous nous un cents eûmes grand'peine à deux (1). exécutants, qui, je ie jure, en trouver vous se com- Les charmes du à pistons les portèrent bravement le jour de la bataille. cornet et succès qu'il virtuose dans les J'eus même, poursuit-il, le plaisir de procure au « bals champêtres, deviennent de plus parmi artiste d'un en compter eux un rare plus irrésistibles les musiciens de mérite qui joue de les instruments pour tous province. Si l'on n'y prend garde, la et dont je fus l'élève à l'âge de trompette, dans les plus grandes villes de quinze ans. Le hasard me le fit rencon- France, sera bientôt, comme le hautbois, trer sur la place des Terreaux ; il arrivait de Vienne et ses premiers mots en me (1) La situation n'a guère changé depuis soixante ans : Les cornets à pistons abondent rencontrant furent : comme autrefois et les trompettes sont toujours « — je suis des vôtres ! de quel instru- introuvables. REVUE MUSICALE"DE LYON un mythe, un instrument fabuleux et indiqué un amateur dont le talent sur cet l'on n'y croira pas plus dans vingt ans instrument jouit à Lyon de quelque renom- qu'à la corne des licornes. mée. Avant de recourir à lui, voyons, me dit Georges Hainl, la partie « L'orchestre du Grand-Théâtre de que vous Lyon possède en revanche, par excep- voulez lui confier. Oh ! elle n'est pas dif- tion, un hautbois de première force, qui ficile ; elle ne contient que deux notes, joue également bien de la flûte et dont si et ni... Oui, reprit-il, elle n'a que deux la réputation est grande, c'est M. Donjon. notes, mais il faut les faire à propos et On y remarque encore le premier violon, notre amateur ne s'en tirera pas. Votre s... M. Cherblanc, dont le beau talent fait musique est encore de celles qui ne peu- honneur Conservatoire de Paris. Quant vent être exécutées des musiciens. au que par - à Georges Hainl, le chef de cet orchestre, Ne vous inquiétez pas de cela néanmoins, j'en fais affaire. voici son portrait en quelques mots : à mon une supériorité d'exécution incontestable « Quand nous vînmes le lendemain à le sur le violoncelle, supériorité reconnue répéter morceau : « Apportez la harpe » cria Georges qui lui a valu un beau nom parmi les vir- en quittant son violoncelle. tuoses, il joint toutes les qualités du chef On lui obéit; il s'empare de l'instru- d'orchestre çonducteur-instructeur-orga- ments, sans s'inquiéter des brocards et nisateur, c'est-à-dire qu'il dirige d'une des éclats de rire qui partent de tous les façon claire, précise, chaleureuse, expres- coins de l'orchestre (on savait qu'il n'en jouait pas), il enleva sive ; qu'il sait en montant les nouveaux tranquillement les ouvrages, faire la critique des défauts de cordes voisines de 'Yut et du si, et sûr ainsi de l'exécution et y porter remède autant que ne pouvoir se tromper, il attaque les forces musicales dont il dispose le lui ses deux notes avec un à-propos imper- turbable, permettent, et enfin qu'il sait mettre et et h Marche des pèlerins se'dé- roule d'un bout en action productive tous les moyens qui à l'autre sans le moindre accident. sont à sa portée, administrerson domaine musical et vaincre promptement les diffi- « Un des acteurs du Grand-Théâtre, Barielle, dont la de basse cultés matérielles dont chacun des mouve- voix est fort belle, chanta ments de la musique, en province surtout, d'une façon remarquable ma est ordinairement entravé, d'où il résulte cantate du Cinq mai. En somme, à l'ex- implicitement qu'il joint à beaucoup d'ar- ception de la Marche au supplice, trahie deur un esprit pénétrant et une persévé- par la faiblesse des instruments de cuivre, le fut brillant rance infatigable. Il a plus fait en quelques concert sous le rapport mu- sical satisfaisant années pour les progrès de la musique à et du côté... sérieux. Georges Hainl cependant aurait voulu Lyon que ne firent en un demi-siècle ses prédécesseurs. qu'on se tuât pour y entrer, et malgré les auditeurs qui étaient venus de Grenoble, « Le jour de mon concert, il fut suc- de Vienne, de Nantua même de Lyon, cessivement directeur exécutant. Il et et con- fut duisit le choeur, il joua du violoncelle personne ne tué... » dans la plupart des morceaux symphoni- ques, des cymbales dans l'ouverture du Carnaval, des timbales dans la Scène aux MM. les artistes et organisateurs de con- Champs et de la harpe dans la Marche des certs qui désirent qu'il soit rendu compte de pèlerins. Oui, de la harpe. Ce fut même leurs auditions sont priés d'adresser un tri- un des incidents les plus- plaisants de ple service à la Rédaction de la Revue. Musi- dernière notre répétition... On m'avait cale de Lyon, iij, rue Pierre-Corneille. REVUE MUSICALE DE LYON

Mm,,s Charles MAZARIN, soprano dramatique (Opéra). JANSSEN (en représentations), soprano dramatique (Opéra). Chronique Lyonnaise CI.AESSEN, falcon (de la Monnaie). ROGERY, falcon (Toulouse). J. DAVRAY, première chanteuse légère GRAND-THEATRE (Opéra-Comique). TORRÈS, première chanteuse légère Saison 1903-1904 (Opéra-Comique). FALCHIÉRI, chanteuse légère. TABLEAU DE LA TROUPE HENDRICKS, contralto (des Galli-Marié) (Monnaie). M. BROUSSAN, directeur artistique DE VÉRY, première dugazon (Marseille). VIALAS, première dugazon (Lyon). MM. V. LOUANT (de l'Opéra"), régisseur GAVELLE, deuxième dugazon des pre- scène MAXIME, général, metteur en ; régisseur mières (Marseille). la scène SOYER.I.E TONDEUR, maître de de ; JOET, mère dugazon. ballet. ROOSEN, troisième dugazon (Lyon). M. FI.ON (du théâtre de la Monnaie), pre- mier chef d'orchestre; MM. ARCHAINHAUD, Ouvrages n'ayant jamais été représentés à chef d'orchestre; COUARD, deuxième chef; Lyon : Salammbô (REYER), le Crépuscule des GINIÈS, pianiste accompagnateur ; M'"" FORES- Dieux (R.WAGNER), YEfranger (V. D'INDY), la TIER, pianiste répétiteur. Bohème (LÉONCAVALI.O), le Jongleur de Noire- Daine (MASSHNET), le Légataire universel Artistes du Cl>a«l (G. FEEIEI-ER).

MM. VERDIER, premier ténor (Opéra de Nice). Reprises probables : Hérodiadc, les Hugue- |. GAUTIER, premier ténor, demi-carac- nots, YAfricaine, Lobengriu, Tannhaûscr, Y Or tère (Opéra-Comique). du Rhin, Siegfried, Faust, , Manon, Boui.o, premier ténor léger (Opéra- Lakiné, Roméo et fuiicile, Louise, Werther, Comique). Paillasse, Cavaleria-Rusticana, la Traviafa, etc. VIVIANY, premier ténor demi-caractère et d'opéra-comique. VIAI.AS,deuxièmeténor(Grand-Théâtre, Nous n'avons pas besoin de présentera Lyon). nos lecteurs Mlle Janssen, notre excellente ECHENNE, troisième ténor. cantatrice wagnérienne, non plus que M. et MERLE-FORHST, trial. Mme Vialas, Mlle de Véry, MM. Sylvain, ROUARD, premier baryton de grand Artus, Du four et Falchiéri. opéra (Nice). Pour les nouveaux artistes nous reprodui- DUHOUR, premier baryton d'opéra- sons ci-dessous les indications recueillies sur comique (Lyon). eux par notre excellent confrère Sapin. ROOSEN, baryton d'opéra-comique M. Verdier, notre fort ténor, a fait toute (Lyon). sa carrière en province ; l'an dernier, il était LANERAY, baryton d'opéra et traduction. à l'Opéra de Nice, où il a eu de gros succès SYLVAIN, première basse noble (Lyon- dans le répertoire et dans sa création de la Marseille). Marie-Magdclcine de Massenet. ARTUS, première basse chantante (Lyon- M. Gauthier a débuté à l'Opéra où il a Bruxelles). chanté successivement le Rataplan des Hu- BRUINEN, première basse chantante guenots, Laertc A'Hamlct et Sigurd, puis est (Rouen). entré à l'Opéra-Comique où il a chante Louise, FAIXHIÉRI, premièrebasse bouffe (Lyon). Lakniê, Mireille, etc. MONGRAND, deuxième basse (Bruxelles). Le ténor léger Boulo. apiès quelques appa- REVUE MUSICALE DE LYON

-ritions intermittentes à l'Opéra-Comique, premier chef, insuffisamment mouvementée était en dernier lieu à Lille. et nullement lyrique. C'est cependant Flau- M. Rouard. qu'on nous a dit doué d'un bert lui-même qui conçut le projet d'en tirer organe superbe de baryton, est Niçois, et Un Jibretto. Il fit mieux puisqu'il écrivit de s'appelle Roux, de son vrai nom ; n'a chanté sa propre main (le manuscrit a été conservé jusque là qu'à l'Opéra-de Nice et à la Villa par M. Spoëlberch de Lovenjoul) le plan de des Fleurs d'Aix-les-Bains. l'opéra, dont il voulait confier la rédaction M. Bruinen, basse-chantante, nous vient définitive k Théophile Gautier et la partition de Rouen. à Verdi. Gautier mourut sans avoir écrit quoi Mme Charles Mazarin a d'abord débuté à que ce soit de l'oeuvre projetée. Flaubert l'Opéra où elle a chanté et Faust ; est choisit alors comme collaborateur Catulle passée ensuite à l'Opéra-Comique, où elle a Mendès, et Verdi ne voulant décidément pas débuté dans Louise, puis a chanté Angèle du de ce sujet, on songea à Reyer qui accepta. Domino noir était l'an dernier à Marseille, ; Mendès se faisait attendre, occupé par réussit brillamment. où elle d'autres travaux, et peu enthousiaste, semble- Mlle Marguerite Claessens a' fait long- t-il, du schéma qu'on le forçait à suivre. partie de la de la Monnaie, où temps troupe Flaubert impatienté, se retourna, sur le con- elle a notamment créé une des tilles du Rhin, seil de Reyer, vers Camille du Locle, qui YOrdu Rhin, 1898, dans en en compagnie de avait déjà collaboré avec Blau à la confection Mlle Milcamps. du livret de Sigurd. Mlle Davray qui.prend succession une par- Le libretto prêt, Flaubert mourut. Reyer ticulièrement délicate, celle de Mme Bréjean- remit à plus tard la composition de Salammbô, Silver, est restée quelque temps à l'Opéra- à peine commencée. Sigurd n'avait été ac- Comique, où elle débuta dans Lalanè, était cepté nulle parten France, et Reyer se promit l'an dernier à Nancy où elle créé Louise. a de faire jouer ces oeuvres que dans l'ordre Mme Torrès aussi passée l'Opéra- ne est par où elles avaient été composées. Aussi, après Comique, où elle débuté Manon a dans ; le grand succès de Sigurd, Salammbô fut-elle vient du Théâtre où elle nous de Lille, a présentée à l'Opéra. Le départ de Mme Rose épousé, l'hiver dernier, le ténor Buysson. Carpn pour la Monnaie de Bruxelles entraîna Mlle Hendricks, contralto, arrive nous le retrait de l'oeuvre qui, du reste, n'avait directement de l'Opéra de Nice, où elle était pas été mise en répétition. très appréciée, autant pour son talent que Le février 1890. Salammbô enfin à pour sa grande beauté. 10 passa la Monnaie. La première représentation fut tin triomphe. L'interprétation était d'ailleurs parfaite. Voici comment les rôles étaient

SALAMMBO distribués : Salammbô, Mme Rose Caron ;

Opéra on 5 actes de C. DU LOCLE, musique de K. REYER Taanach, Mlle Wolf ; Mathô, M. Sellier ;

Hamilcar, M. Renaud ; Schahabarim, M. Ver- Le Grand-Théâtre rouvre ce soir ses portes gnet ; Narr Hâvas, M. Sentein ; Spendius, avec la création à Lyon de Salammbô.Je ne M. Bouvet. parlerai pas aujourd'hui de la musique de Le Grand-Théâtre de Lyon ne voit pas cette oeuvre, me réservant d'en donner, dans figurer Salammbô pour la première fois sur un prochain article, un compte rendu détaillé, son répertoire. Dans la saison 18S9-90, cette mais je veux rappeler simplementdans quelles oeuvre fut distribuée, et la première représen- conditions elle fut écrite et représentée. tation devait avoir lieu quelques jours après Le roman de Flaubert ne semblait guère la création àBruxelles. L'épidémie d'influenza destiné à fournir le'sujet d'un drame lyrique. fit remettre la première. Elle n'eut pas lieu. Ces monotones descriptions de bataille, ces Et c'est treize ans plus tard qu'on songe à la détails à perte de vue sur les moeurs cartha- reprendre. ginoises effaçant les personnages et allanguis- Le 16 mai 1S92, l'Opéra où venait d'avoir sant l'action en font une oeuvre didactiqueau lieu l'échec du Mage, reprenait l'oeuvre de REVUE MUSICALE DE LYON

Reyer avec quelques-uns des interprètes de. A propos de "MIGNON" Bruxelles. Mme Caron, Renaud et Vergnet gardaient Taanach était chantée leurs rôles. Ainsi l'annonçons d'autre part, Vincent, que nous par Mlle Mathô par Saléza qui fut le Grand-Théâtre reprendra jeudi Mignon, excellent, Narf Hâvas par Delmas etSpendius l'oeuvre célèbre d'Ambroise Thomas. G. Beyle. par 11 est permis d'avoir des opinions bien ' Nous allons résumer quelques lignes en diverses sur cet ouvrage si connu. Pour un la donnée sçénique de Salammbô. On à verra grand nombre d'amateurs, Mignon est un quel elle diffère pur point du récit du romancier. chef-d'oeuvre, mais de bons esprits estiment cet opéra-comique présente guère Premier acte. — Les mercenaires embauchés que ne par Cartilage n'ont pas été payés. Ils dînent qu'un intérêt historique. Il nous paraît inté- dans lesjardins d'Hamilcar. Le festin dégé- ressant de reproduire ici un fragment d'un nère rapidement en orgie. Les soldats déli- prospectus-programme distribué l'an dernier vrent les esclaves enfermés dans l'ergastule, par un directeur de tournées théâtrales dans et pillent le palais du Sufféte. La fille plusieurs villes de province. d'Hamilcar, Salammbô, qui s'est consacrée « Le libreito aurait pu vivre sans musique, mais Maître au culte de la déesse Tànit reproche aux le français a voulu sertir sur ce mercenaires leurs excès. Leur chef Matho, tableau merveilleux (pour ne pas rester en arrière du s'éprend de la jeune fille, mais il va quitter poète allemand) des gemmes Cartilage, conduisant ses soldats révoltés nombreuses, et rutilantes qui en font une contre la ville. oeuvre admirée par tous. « Car c'est la vraie musique française, la 2mc acte. Des prêtres célèbrent les mys- — musique idéale, sans cuivres formidables tères de Tanit. Matho guidé par Spendius comme la musique d'aujourd'hui (musique pénètre dans le temple et vole le Zaïmpb, le sublime, paraît-il, mais les savants manteau sacré de la déesse. Il rencontre pour en harmonie seulement). Salammbô qui maudit le ravisseur. «Qui donc au sortir de la Walkyrie, de 3meac1e.-—Le Conseil des anciens s'assemble Lobeirgrhi et de Henry Vlll (autre école) pour- charge Hamilcar révoltés. et de poursuivre les rait fredonner un air? Un tableau Salammbô autre nous montre « Je ne crois pas qu'ils soient nombreux. rêvant les colombes sur sa terrasse, tandis que Quel souvenir en reste-t-il ? Un vacarme Cartilage Sicile; quittent pour gagner la assourdissant. Non, rien ne détrônera jamais 41"0 acte. — Salammbô vient au camp des la mélodie et les ouvrages applaudis par nos mercenaires pour reprendre le Zaïmph. Elle y pères. » parvient en effet grâce à Matho, à l'amour Notre collaborateur théâtral nous dira dans duquel elle cède, et à. qui elle ravit le voile le prochain numéro ce qu'il pense de cette pendant qu'il part ati combat. Un change- respectable opinion. ment de décor nous fait assister à la défaite des mercenaires. acte. Matho Spendius être 5mc — et vont Notre premier numéro paraissant excep- suppliciés. Salammbô qui doit'frapper Matho tionnellement le Lundi, nous ne pouvonspu- de sa propre main, se donne la mort à elle- blier le rendu des Laniou- même, et tombe sur le corps de son amant. compte concerts reux.et Colonne dit. dimanche iS. A partir de Telleest, ramenée à un schèmesqtielettique, l'action de Salammbô. Notre prochaine chro- mardi prochain, nos lecteurs trouveront, dans nique sera consacrée à l'analyse thématiquede la- Revue l'article hebdomadaire de notre cette celivre, et à l'interprétation qu'elle aura correspondant de Paris relatant les différents Grand-Théâtre. reçue au concerts du dimanche et les premières repré- EDMOND LOCARD sentations de l'Opéra, de, l'Opéra Comique et du Théâtre Lyrique. REVUE MUSICALE DE LYON LES CONCERTS L'OUEST ARTISTE La Fiancée de la Mer, de Jean Blockx, par Noms pouvons dès aujourd'hui annon- E. Destranges. dont les études sûr de-nom- breux opéras français, particulier cer à nos lecteurs un intéressant concert en sur ceux d'Alfred Bruneau ' de tous les qui donné le vendredi décembre à sont connus sera 4 musiciens. ' la salle Philharmonique Mme Mau- - par L'Enquête sur l'influence allemande par vernay, le distingué professeur de notre Eva. Conservatoire, Mme Panthès M. Wolf 4. 4. et . . le violoniste dont le succès a été si grand LE MÉNESTREL à Lyon la saison dernière. M..Wolf inter- Les versions lyriques de Werther,. par prétera la sonate à Kreutzer, Mme Paqthès A. Boutarel. Pourquoi l'influence de Wagner a-t-elle baissé ? Raymond Bouyer. jouera des oeuvres de Bach et Mme-Mau- par vernay chanteraprobablementles exquises 4. 4. de Chansons de Bililis avec la. musique Il sera rendu compte de tous les ouvrages Claude Debussy. se rapportant h la musique qui seront adressés à la Rédaction.

Dans nos prochains numéros nous publie- rons les études suivantes : Claude Rafi, « fleuslier » Lyonnais, par, flouvzftes diverses G. Triton. A propos de musique moderne, par A. Mariaile, Dans la liste des oeuvres annoncées pour. Monlcvcrde, par Daniel Fleuret. cet hiver aux Concerts-Lamoureux, nous relevons la Symphonie ré G. M. Henri Duparc cl ses Liedcr, par Henry en mineur de Fcllol. Witkowski. L'oeuvre de notre excellent com- patriote et collaborateur déjà été jouée Vétat mental de a avec Schumann, par Edmond le plus grand succès à Paris, Bruxelles, Locard. Angers, Nancy et Monte-Carlo. Au moment Pellèas et Mélisande de Debussy,par Pierre de son exécution (probablement en janvier Haoïir. prochain) nous en publierons une analyse thématique complète. Cet hiver PieX et la musique, par Léon Valias, etc. nous aurons l'occasion d'applaudir une autre oeuvre de G. M. Witkowski; le quatuor en mi. que jouera le quatuor Zimmer à un des concerts REVUE DES REVUES de la Salle Philharmonique. ^° M. Debussy, le compositeur de Pellèas et COURRIER MUSICAL (r'' octobre) Mélisande, quitte le Cil Bios où il écrivit L'école contrapuntique flamande (1400- chaque lundi pendant la saison dernière les 1600) par F. de Ménil. . Em. Chabrier et articles de musique les plus curieux et les Gtvendoline par E. Destranges. plus personnels. Il sera remplacé à ce journal Sommaire du- 15 octobre /-Les fêtes du monu- par notre excellent confrère René Doire, ment Wagner à. Berlin par Camille Chevil- secrétaire de la rédaction, du Courrier musical. lard; lettres lajeunesse, J.d'Audine. • pour par 4. 4* M." Vincent d'indy vient d'achever l'instru- LA RENAISSANCE LATINE (15 octobre) mentation de la Symphonie à laquelle il Le théâtre de Gabriel d'Annunzio par Léon travaille depuis plusieurs mois ; cette oeuvre Blum et une excellente chronique musicale de sera jouée aux Concerts Chevillard pendant M. D. Calyocoressi, à propos de Wagner et la saison prochaine. de Liszt. ]2 REVUE MUSICALE DE LYON

M. Camille Saint-Saëns vient de terminer Mme Wagner vient d'aviser les frères un nouvel opéra, intitulé Hélène cl Paris. Isola, directeurs du théâtre lyrique de la Ce nouvel ouvrage met naturellement en Gaité. qu'elle ne pouvait les autoriser à scène l'héroïne de la guerre de. Troie. C'est donner des représentations de Y Or du Rhin, un opéra en un grand acte, divisé en trois malgré la belle distribution qu'ils lui avaient tableaux, qui n'aura que trois personnages : proposé. Hélène, Paris et Vénus, et qui sera exécuté Mme Wagner estime que Y Or du Rhin ne pour la première fois au théâtre de Monte- doit pas être joué sur une; scène lyrique à Carlo, en février prochain, côté, mais dans un théâtre régulier, et elle Mme Melba, qui fait actuellement une réserve l'autorisation à M. Gailhard, pour tournée en Amérique, reviendra en janvier l'Opéra. pour créer le rôle d'Hélène ; celui de Paris Voici la distribution qu'avaient soumise sera tenu par Alvarez. Le rôle de Vénus n'est MM. Isola. pas encore définitivement attribué. MM. Van Dyck (Loge) ; Renault (Albe- rich); |érôme Vinche, Fournets ; Mmes Calvé, Litvinne, Bréma. Un festival en l'honneur de Saint-Saëns, auquel le Maître assistera, sera organisé le mois prochain à Genève. On y prépare des représentations à'Henri Vlïï, de Samson et Dalila et de Phryné. Notre correspondant de NECROLOGIE Genève nous enverra la relation complète de ces fêtes, musicales. M. Camille du Locle, qui s'était retiré depuis très à S'il faut en croire le Nettes IVienerTagcblalt, longtemps , vient d'y à de M. Gustave Charpentier, installé depuis plu- mourir l'âge 7 1 ans. C'était un esprit sieurs mois à Vienne où il aurait vécu dans fort original, dont le court passage à l'Opéra- le plus strict incognito, y aurait achevé une Comique, en qualité de directeur, a laissé partition nouvelle qu'il remettrait cet hiver à pourtant une trace, puisque ce fut sous son M. Mahler, directeur et chef d'orchestre de règne que fut donnée l'immortelle Carmen l'Opéra. Voilà bien du mystère ! de . Il allait volontiers de l'avant, comme on voit, car à son époque Carmen fut oeuvre de nouveauté. Mais il avait Deniqite tandem ! Le maestro Léoncavallo, peut-être trop le dédain du •;< répertoire » l'illustre auteur de Zaça a terminé son opéra alors en pleine vogue et c'est ce qui hâta Roland que lui avait commandé au début de sa perte.' C'est lui qui s'écria un jour avec un règne Guillaume IL Du moins son l'empereur certain enthousiasme : « Enfin la Dame Blan- écrit de l'Opéra de Berlin il a au directeur che ne fait plus d'argent ! » Et ce fut dom- qu'il lui enverrait sa partition bel et bien mage pour sa caisse. Mais il était vraiment achevée le mois prochain. Déjà M. G. Droc- un artiste d'un certain raffinement, effmême sher s'occupe de traduire le livret en a'ie- un poète délicat. Il eut des prix à l'Académie mand. Si tout va bien, l'oeuvre passera en Française et attacha son nom, comme libret- janvier. tiste, à des oeuvres musicales de valeur. Citons Aida, , Sigurd, Salammbô, Voici les projets de M. Gailhard pour la la Déesse et le Berger,'la Fiancée de Corinlhe. saison de l'Opéra. etc., etc. Dans sa longue retraite de Capri, où La reprise d'Othello aura lieu très vraisem- il cherchaitl'oubli de toutes choses, il envoyait blablement vers la fin du mois d'octobre ; encore, de temps' à autre, quelque sonnet puis l'Etranger, de Vincent d'Indy, qui pas- bien tourné à son grand ami Reyer, qui s'em- sera fin novembre. En même temps que pressait de le mettre en musique. Camille du YEtranger, l'Enlèvement au Sérail, de Mozart; Locle laissera le souvenir d'un galant homme, enfin pour terminer la saison, viendra, en d'esprit très fin et très acéré. mars ou avril, le Fils de l'Etoile, l'opéra de M. Erlanger, livret de M. Catulle Mendès. C'est M. qui créera Alvarez le principal rôle Le Propriètairc-Gcraul : Léon VAIJ.AS. du Fils de l'Etoile. Imp. WALTKXHH S; Os 3, rue Stella, Lyon.