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BULLETIN D’INFORMATION ET DE DOCUMENTATION GOUVERNEMENT DU GRAND-DUCHÉ DE

BULLETIN Numéro 4/2002 octobre> novembre> décembre >4/2002

BULLETIN D’INFORMATION ET DE DOCUMENTATION GOUVERNEMENT DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG

BULLETIN Numéro 4/2002 octobre> novembre> décembre

Bulletin d’information et de documentation

GOUVERNEMENT DU GRAND- DUCHÉ DE LUXEMBOURG

IMPRESSUM

P HOTOS Photothèque S.I.P. Ministère des Affaires étrangères Ministère de la Culture Tom Wagner Anna-Maria Romanelli

L AYOUT Repères Communication, Sandweiler

R ÉDACTION Service Information et Presse - Cellule Édition

I MPRESSION Imprimerie Graphic Press S.à r.l.

P UBLICATION Service Information et Presse 3, rue du Saint-Esprit L-1475 Luxembourg www.gouvernement.lu

3 Le sommaire

ÀlaUNE

Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en République tchèque 8-10 octobre 2002 10 M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker en visite officielle en Fédération de Russie 30 octobre-1er novembre 2002 16 Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker en visite officielle à Malte

2-4 octobre 2002 22 Le président de la République slovaque, M. Rudolf Schuster, en visite d’État à Luxembourg 12-14 novembre 2002 26

Chroniques D’ACTUALITÉ

Conseil européen de Copenhague 12-13 décembre 2002 35 Amendements au projet de budget 2003 Novembre-Décembre 2002 36 M. Jean-Claude Juncker commente la situation économique actuelle 14 novembre 2002 39 M. Jean-Claude Juncker, Mme Lydie Polfer et M. Charles Goerens au Sommet de l’OTAN 21-22 novembre 2002 40 Conseil européen de Bruxelles 24 octobre 2002 42 Visite officielle de M. Goerens en Grèce 3 octobre 2002 43 Visite de travail à Luxembourg de M. Shimon Peres, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’État d’Israël 21 octobre 2002 45 4 Le sommaire

Visite à Luxembourg Finalisation du mémorandum Benelux de M. Recep Tayyip Erdogan, avant le Conseil européen de Copenhague président du Parti de la Justice 4 décembre 2002 60 et du Développement turc Tournée des capitales 29 novembre 2002 46 d’Anders Fogh Rasmussen, Visite officielle à Luxembourg du chancelier président en exercice du Conseil de l’UE d’Autriche M. Wolfgang Schüssel 6 décembre 2002 61 24 octobre 2002 46

Accident d’un avion Luxair Affaires étrangères 6 novembre 2002 48 La ministre des Affaires étrangères Mme Lydie Polfer rencontre Colin Powell à Washington 4 octobre 2002 62 Regard Visite de travail à Luxembourg SUR LES ACTIVITÉS de Samuel Bodman, Deputy Secretary of Commerce GOUVERNEMENTALES des États-Unis d’Amérique 30 octobre 2002 63 Premier ministre Session ministérielle de clôture de la présidence Le Premier ministre Jean-Claude Juncker luxembourgeoise du Conseil de l’Europe au Churchill Symposium à Zurich 7 novembre 2002 64 10 octobre 2002 53 Conseil Affaires générales: dernière ligne droite M. Jean-Claude Juncker s’exprime devant avant l’élargissement la Konrad-Adenauer-Stiftung 9-10 décembre 2002 65 9 octobre 2002 54 Visite de travail de Aïchatou Mindaoudou, Visite à Luxembourg ministre des Affaires étrangères du Niger du président de la Convention européenne, 12 décembre 2002 66 M. Valéry Giscard d’Estaing Renouvellement de la Convention d’Union 16 octobre 2002 55 économique belgo-luxembourgeoise Monsieur le Premier ministre Juncker au 18 décembre 2002 67 Finanzmarktforum de la Deutsche Bank 23 octobre 2002 56 Coopération au développement Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker invité de l’émission Impuls MM. Juncker et Goerens 10 novembre 2002 58 présentent une campagne d’information sur la Coopération au développement MM. Jean-Claude Juncker et Rolf Hochhut 30 octobre 2002 68 lauréats du Cicero-Rednerpreis 2002 15 novembre 2002 59 M. Charles Goerens à la quatrième Commission de Partenariat M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker du Luxembourg avec le Cap-Vert devant la Europäische Stiftung für den 4-6 novembre 2002 69 Aachener Dom à Aix-la-Chapelle 16 novembre 2002 60

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 5 Le sommaire

Lancement des Appels Consolidés inter-agences M. Henri Grethen présente un concept de structures de l’ONU à Luxembourg d’accueil pour start-up à Belval-Ouest 15 novembre 2002 72 4 décembre 2002 81 Lancement du rapport 2002 du FNUAP 3 décembre 2002 73 Éducation nationale

Rencontre des ministres européens de l’Éducation Culture 18 octobre 2002 82 Mme Hennicot-Schoepges à la conférence «Dialogue des cultures» à Beyrouth Enseignement supérieur 18-20 octobre 2002 74 La ministre de la Culture, Présentation du projet de loi portant création de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de l’Université de Luxembourg Mme Hennicot-Schoepges 28 novembre 2002 83 en visite officielle au Vietnam 23-29 octobre 2002 74 Environnement Visite de travail du ministre de la Culture français M. Jean-Jacques Aillagon Accord sur les mouvements transfrontaliers d’OGM 7 décembre 2002 76 17 octobre 2002 85 Haute distinction honorifique pour MM. Charles Goerens et Eugène Berger au Mme Erna Hennicot-Schoepges Conseil des ministres de l’Environnement 16 décembre 2002 77 9-10 décembre 2002 86

Défense Famille et jeunesse

Prestation de serment d’officier de Présentation de la campagne «Non au tourisme S.A.R. le Grand-Duc Héritier sexuel avec des enfants» et remise de la «Médaille Militaire» 18 novembre 2002 86 à S.A.R. le Grand-Duc Jean Journée internationale des droits de l’enfant 17 décembre 2002 77 20 novembre 2002 88

Économie Finances

Signature de deux conventions avec I.E.E. Réunions Eurogroupe et Écofin 2 octobre 2002 78 Octobre-Décembre 89 MM. Luc Frieden et Henri Grethen informent sur la situation économique et financière 15 novembre 2002 79 Intérieur Comité de coordination tripartite: Le ministre de l’Intérieur les partenaires sociaux saluent les orientations M. Michel Wolter présente sa stratégie budgétaires du gouvernement en matière de développement urbain 28 novembre 2002 80 2 octobre 2002 90

Bulletin d’Information et de Documentation 6 Le sommaire

M. Michel Wolter informe les communes Travail et Emploi au sujet des révisions des prévisions du budget de l’État Comité de conjoncture 27 novembre 2002 91 Octobre-Décembre 2002 97

Justice Les travaux du Conseil de gouvernement

Le ministre de la Justice M. Luc Frieden 101 s’exprime sur la politique d’asile du Luxembourg 5 novembre 2002 91

Médias et communication Les DISCOURS

Lancement de la nouvelle version du site «Commerce électronique: Où en sommes-nous?», www.gouvernement.lu discours de M. Henri Grethen, ministre de l’Économie, 6 novembre 2002 92 à la conférence «État des lieux: L’e-business dans les entreprises luxembourgeoises», Luxembourg Présentation de la Commission nationale 2 octobre 2002 115 pour la protection des données 12 décembre 2002 93 Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion du dîner offert par Monsieur Vaclav Havel, Président de la République tchèque, en l’honneur de LL.AA.RR. Promotion féminine le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, Château de Prague Conférence sur la protection des victimes de violence 8 octobre 2002 118 28 octobre 2002 94 «Luxembourg and the Czech Republic: a common destiny», discours de S.A.R. le Grand-Duc Henri Recherche à l’Université de Prague 9 octobre 2002 119 Le Fonds national de la Recherche présente des projets sur l’avenir du Luxembourg «Wir wachsen mit Europa», discours de principe de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre du 19 décembre 2002 94 Luxembourg, devant la Konrad-Adenauer-Stiftung, Bruxelles Réforme administrative 9 octobre 2002 122 Discours de M. Jean-Claude Juncker, Premier Mme Lydie Polfer et M. Joseph Schaack font le point ministre, au Churchill Symposium 2002, Zurich en matière de réforme administrative 10 octobre 2002 130 15 novembre 2002 96 Discours de remerciement de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre, lors de la remise du prix Tourisme Cicero, Bonn 15 novembre 2002 134 Le ministre du Tourisme M. Fernand Boden fait le bilan de l’année touristique 2002 «La violence envers les femmes, le point de 2 décembre 2002 97 vue d’une femme politique», discours de Mme Marie-Josée Jacobs, ministre de la Promotion féminine, Luxembourg 28 octobre 2002 135

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 7 Le sommaire

Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion du dîner offert par LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en l’honneur de S.E.M. Rudolf Schuster, Président de la République slovaque, Palais grand-ducal 12 novembre 2002 138 «Europa an der Kreuzung», discours de M. Jean-Claude Juncker à la réunion annuelle de la Europäische Stiftung für den Aachener Dom, Aix-la-Chapelle 16 novembre 2002 140 Message de Noël de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse 24 décembre 2002 147 Interview de fin d’année de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre, à RTL 29 décembre 2002 149

Bulletin d’Information et de Documentation

A la UNE 10 À la Une République tchèque

8-10 octobre 2002

Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en République tchèque

Sur invitation du président Vaclav Havel, LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse se sont rendus le 8 octobre 2002 pour une visite d’État de trois jours en République tchèque. Ils étaient accompagnés par Mme Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.

Le couple grand-ducal et sa délégation ont été accueillis le 8 octobre par le président de la République tchèque et Mme Dagmar Havlová au Château de Prague. Après les honneurs militaires et la présentation des personnalités, le couple grand-ducal a d’abord eu une entrevue avec le couple présidentiel. Il a ensuite visité la Cathédrale gothique St Guy et l’ancien Palais royal dans l’enceinte du château. 11 À la Une République tchèque

Le couple grand-ducal et sa délégation ont été accueillis par le président de la République tchèque et Mme Dagmar Havlová au Château de Prague 12 À la Une République tchèque

Le couple grand-ducal a eu l’occasion de visiter la Cathédrale gothique St Guy et l’ancien Palais royal dans l’enceinte du Château de Prague

Dagmar Havolová, présidente de la Fondation Vision 97, d’un montant de 400.000e. Par ailleurs, les deux délé- a par la suite présenté au couple grand-ducal les activi- gations avaient convenu de réduire le programme pro- tés et projets de la Fondation, qui met à disposition des tocolaire généralement appliqué dans le cadre de visites étudiants tchèques des bourses universitaires et s’en- d’État. En août 2001, le Luxembourg avait déjà accordé gage aussi dans d’autres projets sociaux et culturels. la somme de 500.000e en guise d’aide financière d’urgence dans le cadre des terribles inondations. De même, le gouvernement luxembourgeois avait fourni, le L’intérêt mutuel des peuples tchèque et 21 août 2000, des doses de vaccins contre l’hépatite A luxembourgeois aux autorités tchèques.

Lors d’une conférence de presse à l’issue de la ren- contre, le président tchèque a salué «l’amitié spéciale Des liens étroits entre la République tchèque et le Luxembourg». «Cette amitié est fondée sur une variété de raisons, en particu- Vaclav Havel s’est félicité des nombreux contacts lier des raisons historiques», a spécifié Vaclav Havel en tcheco-luxembourgeois qui témoignent des bonnes faisant allusion à Jean l’Aveugle (1296-1346) et son fils relations qui existent entre les deux États. Ainsi, le pré- Charles IV (1316-1378). «Il s’agit de quelque chose qui sident tchèque a visité le Luxembourg en 1991 et en 1997 sommeille dans le subconscient de la société et qui dans le contexte du Conseil européen sous présidence passe d’une génération à l’autre», a précisé l’ancien dra- luxembourgeoise. Havel a, en outre, souligné les nom- maturge et dissident de la Charte 77 pour les droits de breuses visites privées du Grand-Duc Jean et de la l’homme, en se référant à «l’intérêt mutuel» des deux Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, de même que peuples tchèques et luxembourgeois. «Les Luxembour- celle du Grand-Duc Henri et de la Grande-Duchesse geois ont partagé nos douleurs et cela tant lors des Maria Teresa en République tchèque. événements de 1968 que lors des récentes crues aux- Se référant aux nombreuses rencontres avec le Pre- quelles mon pays a dû faire face», a souligné le président mier ministre Jean-Claude Juncker, Vaclav Havel s’est tchèque. également montré très reconnaissant du soutien que le Rappelons que dans le contexte de la visite d’État, le Luxembourg a apporté à son pays dans le cadre du gouvernement luxembourgeois avait accordé une aide processus de l’élargissement. «Nous partageons les humanitaire supplémentaire à la population tchèque mêmes vues, les liens sont très étroits entre nos deux pays». Le dernier sommet Benelux-Visegrad de mai 2002 serait un exemple parfait de cette excellente entente.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 13 À la Une République tchèque

Le couple grand-ducal et la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer à l’ambassade du Luxembourg

Une visite guidée de la vieille ville de Prague en pré- Rencontre bilatérale avec les ministres sence du bourgmestre Igor Nemec figurait également Svoboda et Rusnok au programme du premier jour de la visite. L’itinéraire a amené la délégation d’abord au Pont Charles avec ses Dans l’après-midi, Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et trente et une statues baroques, en passant par la place ministre des Affaires étrangères, a eu de son côté des de la vieille ville vers l’ancien Hôtel de Ville avec sa fa- entretiens politiques avec son homologue tchèque Cyril meuse tour d’horloge. Après une cérémonie à la Salle Svoboda au Palais Czernin et avec le ministre du Com- Brožík de l’ancien Hôtel de Ville, où le bourgmestre a merce et de l’Industrie Jiri Rusnok. Il s’agissait de la remis les clefs de la ville à S.A.R. le Grand-Duc, le première rencontre avec ces deux ministres depuis la couple grand-ducal a assisté au jeu de l’horloge astro- mise en place du nouveau gouvernement tchèque. nomique qui s’anime toutes les heures. Avec son homologue tchèque, Mme Polfer a d’abord En fin d’après-midi, le chef de la diplomatie luxembour- abordé le sujet de l’élargissement de l’Union europé- geoise a inauguré, en présence de LL.AA.RR. le Grand- enne. Le gouvernement tchèque attendait, en effet, avec Duc et la Grande-Duchesse, l’ambassade du Luxem- impatience le contenu du nouveau rapport de la Com- bourg qui est installée dans le Palais Wratislav. Un dîner mission sur l’état de préparation des pays candidats. Il de gala offert par le couple présidentiel en l’honneur de avait tout à fait conscience des problèmes qui restaient LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse au encore à résoudre, notamment celui de la corruption. Château de Prague, qui a clôturé cette première journée Dans ce contexte, des mesures concrètes étaient envi- de visite, a donné l’occasion à S.A.R. le Grand-Duc de sagées par le nouveau gouvernement de Vladimir Spidla. s’exprimer plus longuement sur les relations entre les Mme Polfer et M. Svoboda ont également discuté du deux États (voir discours page 118 ).

Une visite guidée de la vieille ville de Prague en compagnie du bourgmestre Igor Nemec, de la ministre des Affaires étrangères, Lydie Polfer, et du bourgmestre de Luxembourg, Nico Helminger, figurait également au programme de la visite

Bulletin d’Information et de Documentation 14 À la Une République tchèque

A Prague, S.A.R. la Grande-Duchesse, accompagnée de l’épouse du président Vaclav Havel, a pu visiter un foyer pour personnes handicapées

sommet de l’OTAN qui se tiendrait les 21 et 22 novem- 28.000 habitants étaient toujours privés de leur habita- bre 2002 à Prague et dont l’organisation constituait un tion. Cette nouvelle aide serait tout particulièrement des- grand défi pour la République tchèque. En effet, après tinée à la reconstruction d’une école primaire dans ce les inondations catastrophiques, un grand nombre de quartier. Soulignons que la Ville de Luxembourg, liée par bâtiments était toujours inutilisable et les problèmes un jumelage à la Ville de Prague, n’a pas non plus limité dans le domaine des transports publics subsistaient. En son aide aux simples messages de sympathies, mais a ce qui concerne la question irakienne, les deux ministres également fourni une aide financière de 50.000e. De des Affaires étrangères partageaient les mêmes idées: plus, le «Gala de solidarité» organisé par la Ville de le Conseil de sécurité devait être saisi et les conditions Luxembourg en la Cathédrale de Luxembourg, a permis devaient être établies pour le retour des inspecteurs de collecter 16.000e. Cette somme de 66.000e était d’armes en Irak. destinée à reconstruire, ensemble avec la Croix-Rouge, un foyer pour enfants handicapés. L’essor considérable des relations commerciales entre le Luxembourg et la République tchèque ces dernières Au courant de la matinée du 9 octobre 2002, le chef années a été mis en avant lors de la rencontre de la mi- d’État a reçu consécutivement en audience le président nistre Polfer avec le ministre du Commerce et de l’Indus- du Sénat, M. Petr Pithart, le président de la Chambre trie Jiri Rusnok. Un grand nombre de sociétés luxem- des députés, M. Lubomír Zaorálek, ainsi que le Premier bourgeoises sont installées en République tchèque et ministre tchèque, M. Vladimír Špidla, tandis que S.A.R. le pays est le premier partenaire commercial du Luxem- la Grande-Duchesse, accompagnée de l’épouse du pré- bourg pour ce qui est des pays candidats à l’adhésion. sident Vaclav Havel, visitait un foyer pour personnes han- dicapées. Une rencontre avec la communauté d’affai- Tout comme le président Havel, les interlocuteurs de res tchèque figurait aussi au programme. Mme Polfer ont aussi exprimé leur gratitude vis-à-vis des Luxembourgeois pour leur solidarité lors des ré- centes inondations. L’aide financière luxembourgeoise allait revenir de façon ciblée au quartier Karlin, 8e district de Prague, qui fut le plus dévasté par les crues et où

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 15 À la Une République tchèque

A Brno, le couple grand-ducal a visité l’église St Thomas, où il a déposé des fleurs sur la tombe du margrave Josse de Moravie qui fut le neveu de Charles IV

S.A.R. le Grand-Duc Visite de la ville de Brno à l’Université de Prague Le 10 octobre 2002, le couple grand-ducal a visité la ville Au Karolinum, le chef d’État luxembourgeois s’est adres- de Brno, capitale de la Moravie du Sud. Après avoir été sé en début d’après-midi aux étudiants de l’Université accueillis à la mairie de Brno, LL.AA.RR. le Grand-Duc et de Prague dans un discours intitulé The Czech Republic la Grande-Duchesse se sont rendus à la Cour constitu- and Luxembourg, A Unique Common European Destiny tionnelle où ils ont rencontré les différents représentants. (voir page 119). Le couple grand-ducal a aussi visité l’église St Thomas, où il a déposé des fleurs sur la tombe du margrave Josse En fin d’après-midi, LL.AA.RR. le Grand-Duc et la de Moravie qui fut le neveu de Charles IV. Dans un dis- Grande-Duchesse se sont rendus au quartier Karlin, 8e cours, S.A.R. le Grand-Duc a souligné les liens histori- district de Prague. Ce quartier, encore fermé à la popu- ques entre les deux pays et la région de la Moravie du lation, permit au couple grand-ducal de se faire une Sud. Il a en outre souligné l’aspect de droit de la ville idée de l’envergure de la catastrophe. Il y a visité, en de Brno étant donné qu’elle est le siège de la Cour présence du bourgmestre de la ville de Prague et du constitutionnelle. Le fait que la République tchèque ait maire du district, une école primaire et une maison de décentralisé les institutions serait un bel exemple pour retraite. les autres pays de l’UE où la décentralisation des insti- LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse ont tutions n’est pas encore réalisée. S.A.R. le Grand-Duc offert en début de soirée un dîner en l’honneur du pré- Henri a ensuite remercié les autorités de la région de la sident de la République tchèque et de son épouse à la Moravie du Sud et de la Ville de Brno pour leur accueil résidence de l’ambassadeur du Luxembourg. chaleureux et a conclu avec l’espoir que l’Orchestre philharmonique de Brno jouerait un jour à Luxembourg. Avant de quitter la République tchèque, le couple grand- ducal a assisté à l’inauguration de l’exposition du pho- tographe luxembourgeois Edward Steichen qui était pré- sentée d’abord au Château du Špilberk à Brno et puis à Prague.

Bulletin d’Information et de Documentation 16 À la Une Russie

30 octobre-1er novembre 2002

Monsieur le Premier ministre Jean-Claude Juncker en visite officielle en Fédération de Russie

Du 30 octobre au 1er novembre 2002, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a effectué une visite officielle en Fédération de Russie. Il était accompagné par le ministre de l’Économie et ministre des Transports, M. Henri Grethen.

Point culminant de la visite a été la rencontre avec le président russe Vladimir Poutine au Kremlin. Jean- Claude Juncker a, par ailleurs, eu des pourparlers avec son homologue, le Premier ministre russe Mikhail Kasyanov, le ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov, le Vice-Président de la Douma Vladimir Loukine ainsi que le Président du Conseil de la Fédé- ration de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie Sergey Mironov. 17 À la Une Russie

MM. Juncker et Grethen lors de l’accueil officiel à Moscou 18 À la Une Russie

M. Juncker en compagnie de M. Grethen et de M. Igor Ivanov, ministre des Affaires étrangères russes

Compte tenu de la tragique prise d’otages dans le Le dossier tchétchène théâtre de Moscou, quelques jours avant la visite offi- cielle de Jean-Claude Juncker en Russie, toutes les À l’issue de la rencontre avec le Président russe, le entrevues politiques ont été marquées évidemment de Premier ministre luxembourgeois a déclaré avoir tiré «un prime abord par le dossier tchétchène ainsi que par la certain nombre de leçons» des événements tragiques question du terrorisme. Premier homme politique étran- de Moscou, la principale étant la nécessité de «redou- ger en visite à Moscou après la prise d’otages, le Pre- bler d’efforts dans la lutte de la communauté interna- mier ministre luxembourgeois s’est rendu sur les lieux tionale contre le terrorisme». Quant au dossier plus spé- du drame afin d’y déposer une gerbe de fleurs en sou- cifique de la Tchétchénie, duquel Jean-Claude Juncker venir des victimes. «Cette visite a lieu à un moment dou- et Vladimir Poutine ont longuement discuté, le Premier loureux pour la Russie. Les Luxembourgeois se sont ministre luxembourgeois, conscient de la «complexité sentis très proches du peuple russe et des victimes», a du dossier» a souligné la nécessité de trouver une so- déclaré M. Juncker. «Nous condamnons avec véhémen- lution politique à cette crise. Il a par ailleurs précisé qu’il ce ces actions terroristes qui hier ont frappé Moscou et avait «l’impression qu’une solution politique (était) en qui demain peuvent frapper n’importe qui, à n’importe cours». Aussi, lors d’une conférence de presse, le Pre- quel endroit.» mier ministre luxembourgeois a-t-il déclaré: «J’ai retenu de mes entretiens avec le Président de la Fédération, Concernant l’issue de la prise d’otages, le Premier mi- le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangè- nistre notait: «Il y a eu beaucoup de victimes. Mais nous res, que nos amis russes restent attachés à la recher- savons tous qu’il aurait pu y en avoir beaucoup plus.» che d’une solution politique et pacifique». En même Se disant un «Européen atypique», le Premier ministre temps, M. Juncker a condamné les interventions mili- a précisé qu’il ne viendrait pas à Moscou «pour faire la taires en Tchétchénie qui seraient «contraires aux droits leçon aux autorités russes et pour leur faire savoir com- de l’homme». ment ils auraient dû gérer la crise, parce que dans une situation de ce type, on ne peut faire que des erreurs». Dans le dossier Kaliningrad, le Premier ministre Juncker a informé Vladimir Poutine des résultats des discussions L’entrevue du Premier ministre Juncker avec le Prési- menées lors du dernier sommet européen à Bruxelles. dent Poutine au Kremlin – entrevue qui a duré plus long- «La solution raisonnable voudra que nous respections temps que prévu – a permis de faire un large tour d’ho- le fait que la Russie ait une position particulière qui est rizon des dossiers d’actualité politique internationale parfaitement compréhensible. Mais nous respectons et européenne, évoquant au-delà des dossiers précé- également les droits qui découlent de l’exercice par la demment cités, le dossier de Kaliningrad, la crise ira- Lituanie de sa souveraineté», dit M. Juncker. Par ailleurs, kienne et les relations UE-Russie. il y aurait la nécessité de veiller au respect des frontières extérieures de l’Union européenne.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 19 À la Une Russie

Conférence de presse de M. Juncker et de son homologue russe, M. Mikhail Kasyanov

Pour ce qui est de la crise irakienne, «nos positions Échanges commerciaux sont proches», a précisé Jean-Claude Juncker. Le Pre- mier ministre a pourtant dit à ce sujet lors d’une confé- Le Luxembourg étant le dixième investisseur direct et rence de presse que tous ses interlocuteurs s’étaient le huitième investisseur industriel en Russie, les rela- montrés plutôt pessimistes quant à une éventuelle ré- tions bilatérales sont importantes au niveau économi- solution commune des membres permanents du Conseil que. Or, pour ce qui est des échanges commerciaux, de sécurité de l’ONU. «il nous reste encore beaucoup à faire pour corriger le niveau des échanges», a affirmé Jean-Claude Juncker Au-delà des dossiers européens et internationaux évo- qui considère le volume des échanges commerciaux qués au Kremlin avec le Président Poutine, le Premier comme insuffisant. Le Premier ministre russe a confirmé ministre luxembourgeois a passé en revue, avec son ho- dans ce contexte que son gouvernement serait disposé mologue russe Mikhail Kasyanov, les «substantielles» à donner de nouvelles impulsions aux relations commer- relations bilatérales russo-luxembourgeoises dont les ciales. Une entrevue visant à intensifier les échanges deux interlocuteurs se sont dits très satisfaits. Les commerciaux était d’ores et déjà prévue entre les deux échanges politiques se sont, en effet, multipliés ces homologues. Le ministre du Transport luxembourgeois derniers temps à tous les niveaux. Les deux interlocu- M. Henri Grethen a en outre convenu avec ses interlo- teurs se sont prononcés en faveur d’un dialogue politi- cuteurs de la création de commissions bilatérales char- que continu et renforcé entre la Russie et le Luxem- gées de stimuler les entrepreneurs russes et luxembour- bourg. geois dans la voie de nouveaux investissements hors Au niveau politique, les deux Premier ministres ont ainsi frontières, visant à donner ainsi de nouvelles impulsions convenu de signer un accord entre la Russie et le Lu- aux échanges commerciaux. xembourg dans le domaine de la lutte contre le terro- risme et ceci conformément à l’article 81 de l’accord de partenariat UE-Russie.

Rencontre avec M. Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie

Bulletin d’Information et de Documentation 20 À la Une Russie

MM. Juncker et Grethen après avoir déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes de la prise d’otages

Jean-Claude Juncker s’est également réjoui de la «coo- Dans le domaine culturel, M. Kasyanov a tenu à remer- pération fructueuse russo-luxembourgeoise» mise en cier Jean-Claude Juncker pour son initiative formulée place dans le domaine de l’aérospatial. Le Premier mi- au cours du Sommet européen de Stockholm, d’orga- nistre luxembourgeois a rappelé que d’ores et déjà 6 niser le sommet UE-Russie en marge des solennités satellites luxembourgeois avaient été mis en orbite au pour le tricentenaire de Saint-Pétersbourg. Jean-Claude moyen de lanceurs russes. D’autres lancements étaient Juncker y avait aussi invité les autres quatorze pays de en cours de préparation et le Luxembourg envisageait de l’Union européenne à contribuer activement à la célé- lancer le satellite suivant de la société SES également bration du tricentenaire par le financement de certains à partir de la Russie. projets. Le gouvernement luxembourgeois s’est pro- posé de soutenir financièrement la restauration de deux anciens bâtiments au centre de Saint-Pétersbourg. Le Circulation aérienne Sommet UE-Russie est prévu en mai 2003 à Saint- Pétersbourg. En matière de circulation aérienne, les deux homologues ont évoqué la question des normes communautaires, ses répercussions sur l’aviation russe et le problème Rapatriement des archives consécutif à la limitation russe des survols aériens de de la «Grande Loge» la Sibérie, auquel se trouve confrontée la société Cargolux. En effet, suite au fait qu’un certain nombre Autre sujet évoqué par la délégation luxembourgeoise d’appareils russes se sont vu interdire le survol de lors des discussions avec le chef du gouvernement l’Union européenne en raison de leurs nuisances in- russe a été le rapatriement des archives de la «Grande compatibles avec les standards définis par Bruxelles, Loge» à Luxembourg. Cette importante archive qui avait la Russie avait répondu en limitant, à son tour, le survol été confisquée à l’époque de la Deuxième Guerre mon- de ses territoires aux avions européens. Ces mesures diale par les Allemands, fut retrouvée par après à Mos- ont depuis un certain temps d’énormes répercussions cou. Jean-Claude Juncker a pu obtenir un accord de sur la société Cargolux qui doit faire de considérables principe de son homologue russe quant à la restitution détours lors de ses vols à destination de l’Asie. L’homo- de ce patrimoine. La question des créances du Luxem- logue russe s’est dit prêt à revoir le dossier en question bourg à l’égard de la Russie d’avant 1917 fut un aspect afin de vérifier les possibilités en vue d’un éventuel également évoqué lors de cette rencontre. assouplissement des mesures prises à l’encontre du Luxembourg.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 21 À la Une Russie

L’entrevue avec M. Poutine a permis de faire un tour d’horizon des dossiers d’actualité politique internationale et européenne

Le Premier ministre a également eu une entrevue avec le ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov. Les deux interlocuteurs ont fait un grand tour d’horizon des grands dossiers d’actualité politique. La question tchétchène y figurait à nouveau au centre des discussions, tout com- me la question de Kaliningrad et la question irakienne. Au-delà des rencontres politiques, la délégation luxem- bourgeoise a visité lors de son séjour à Moscou, le plus grand hôpital pédiatrique de la Fédération de Russie. Ce centre hospitalier comptant quelque 1.100 lits est spécialisé dans le traitement d’enfants atteints du can- cer ou d’autres maladies graves et peut, grâce à l’aide du gouvernement luxembourgeois, avoir recours à un équipement moderne d’intervention. L’hôpital pédiatri- que à Moscou est, en effet, au centre d’un projet luxem- bourgeois d’équipement de laboratoire, projet qui a été confié au CRP-Santé du Luxembourg.

M. Juncker lors de la conférence de presse à ITAR TASS

Bulletin d’Information et de Documentation 22 À la Une Malte

2-4 octobre 2002

Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker en visite officielle à Malte

Après avoir été accueilli avec les honneurs militaires à l’aéroport international de La Valette, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a débuté sa visite à Malte par des premiers entretiens avec son homologue maltais M. Edward Fenech Adami. Sujet dominant cette réunion de travail et de toutes celles qui allaient suivre, notamment avec le président de la République Guido de Marco, le ministre des Finances John Dalli et le chef de l’opposition socialiste Alfred Sant: la future adhésion de Malte à l’Union européenne et les questions y relatives. 23 À la Une Malte

Conférence de presse de M. Juncker et de son homologue maltais M. Edward Fenech Adami 24 À la Une Malte

M. Juncker a également été reçu par le président maltais Guido de Marco

Rappelons que le peuple maltais avait dit «non» à Il est vrai que le gouvernement maltais était engagé l’Europe en 1996 en amenant au pouvoir le parti qui dans un processus difficile dans la mesure où à ce sta- était opposé à l’adhésion à l’Union européenne, ce qui de des négociations un certain nombre de points de avait eu comme conséquence que Malte avait été ab- négociation semblaient poser problème. Jean-Claude sente du processus d’élargissement lors du sommet Juncker a assuré le gouvernement maltais de l’appui de Luxembourg en décembre 1997. Les dirigeants ac- du Luxembourg quant à la recherche de solutions aux tuels prévoient à la fin des négociations d’adhésion un problèmes qui se posaient. Dans ce contexte, le prési- référendum sur l’adhésion à l’Union européenne, ce dent Guido de Marco a exprimé son admiration devant qui a fait dire au Premier ministre luxembourgeois lors la maîtrise dont le gouvernement luxembourgeois avait de la conférence de presse à l’issue de la réunion de fait preuve lors de sa présidence de l’Union européenne travail avec le gouvernement du Premier ministre Edward de 1997 et il a remercié le Premier ministre de la stratégie Fenech Adami, que Malte ne bénéficierait pas d’une arrêtée à l’époque en matière d’élargissement. troisième chance, tout comme l’élargissement n’aurait pas lieu en cas de deuxième «non» irlandais.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 25 À la Une Malte

Signature par Mme Jacobs et M. Mugliett de l’accord de coopération dans le domaine de la jeunesse visant à promouvoir les rôles des organisations de jeunesse et leurs structures

Au cours de la matinée du 3 octobre, Mme Marie-Josée Jacobs a rencontré ses homologues du gouvernement maltais. Un accord de coopération dans le domaine de la jeunesse a été signé par la ministre de la Famille, de la Solidarité sociale et de la Jeunesse et son homologue maltais M. Jesmond Mugliett. Cet accord prévoyait, entre autres, une étroite coopération entre les deux pays dans la mise en œuvre des actions européennes comme les échanges de jeunes ou le service volontaire. À cette fin, les liens entre les agences nationales en charge du pro- gramme «Jeunesse» seraient renforcés. Les deux parte- naires ont convenu en outre la promotion conjointe de projets au sein d’EURO MED JEUNESSE. Lors de sa visite à Malte, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a également rencontré le chef de l’opposition M. Alfred Sant.

Bulletin d’Information et de Documentation 26 À la Une République slovaque

12-14 novembre 2002

Le président de la République slovaque, M. Rudolf Schuster, en visite d’État à Luxembourg

Sur invitation de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, S.E.M. Rudolf Schuster, président de la République slovaque, et Mme Schusterova ont effectué une visite d’État à Luxembourg du 12 au 14 novembre 2002. Le couple présidentiel était accompagné de M. Eduard Kukan, ministre des Affaires étrangères, et de M. Ivan Simko, ministre de la Défense. Il s’agissait de la première visite d’État d’un président slovaque à Luxembourg.

Le 12 novembre, Rudolf Schuster et sa délégation ont été accueillis officiellement à la Place Guillaume II par LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse. Après les honneurs militaires et la présentation des person- nalités, le chef d’État de la République slovaque a déposé une couronne de fleurs devant le Monument national de la solidarité. 27 À la Une République slovaque

Accueil officiel de la délégation slovaque à la Place Guillaume II 28 À la Une République slovaque

Visite du Centre de Logopédie par S.A.R. la Grande-Duchesse et Mme Schusterova

Ensuite, le président a reçu en audience au Palais grand- Un dîner de gala offert au Palais grand-ducal par ducal le président de la Chambre des députés Jean LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en Spautz avec qui il a évoqué la coopération bilatérale au l’honneur du président de la République slovaque et de niveau parlementaire, ainsi que le Premier ministre Jean- Mme Schusterova a clôturé cette première journée de Claude Juncker et la Vice-Premier ministre et ministre visite (voir discours de S.A.R. le Grand-Duc page 138). des Affaires étrangères Lydie Polfer. Le 13 novembre 2002, le couple présidentiel, accom- Mme Schusterova, accompagnée de S.A.R. la Grande- pagné du couple grand-ducal, s’est rendu au Château Duchesse, a visité en fin de matinée le Centre de logo- de Betzdorf pour une visite de la Société européenne pédie. Pendant ce temps, les ministres des Affaires des satellites (SES-Global). Cette visite a été suivie d’un étrangères et les ministres de la Défense se sont réunis déjeuner offert par le gouvernement luxembourgeois pour des entretiens à l’Hôtel St. Maximin. À l’ordre du en l’honneur du couple présidentiel à la Salle des Glaces jour des discussions figuraient essentiellement l’actua- d’Echternach. lité politique européenne et internationale et plus parti- Lors du toast prononcé à l’occasion du déjeuner, Jean- culièrement le dossier «élargissement» ainsi que le som- Claude Juncker a souligné que «le Président slovaque met européen de Copenhague. Les relations commer- est un homme courageux et le courage a toujours ca- ciales bilatérales furent aussi évoquées. ractérisé son parcours. Il a su repositionner, avec talent Après le déjeuner privé au Palais grand-ducal, le couple et énergie, son pays sur l’échiquier international». présidentiel et le couple grand-ducal ont été accueillis En effet, Jean-Claude Juncker s’est souvenu de son pre- au Cercle municipal par le bourgmestre de la Ville de mier voyage officiel en Slovaquie en 1997. Celle-ci était Luxembourg, M. Paul Helminger. Le président slovaque alors un pays isolé. Candidate à l’adhésion à l’Union a l’intention de développer la coopération entre le Lu- européenne et candidate à l’adhésion à l’OTAN, per- xembourg et la Slovaquie au niveau des communes. Il sonne ne voulait à ce moment-là de la Slovaquie. Le a ainsi abordé ce sujet avec M. Helminger. Les deux Luxembourg par contre «l’avait voulue parce qu’il fallait hommes ont évoqué les jumelages possibles entre villes faire une distinction entre le peuple slovaque et ses slovaques et luxembourgeoises. Les deux délégations dirigeants». se sont ensuite rendues au Musée d’histoire de la Ville de Luxembourg pour une visite guidée.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 29 À la Une République slovaque

Dîner officiel au Palais grand-ducal

À cette époque, Jean-Claude Juncker eut, outre des Le résultat des élections de 1998 a été confirmé en pourparlers avec les responsables politiques, des entre- septembre 2002 et le Premier ministre Dzurinda conti- tiens avec les opposants du moment dont certains sont nuera ses actions en vue de l’adhésion à l’Union euro- devenus aujourd’hui Premier ministre et ministre des péenne, a souligné le président de la République slo- Affaires étrangères et ce fut «le début d’une grande ami- vaque. tié», a précisé le chef du gouvernement luxembourgeois. «Dans le passé, nous avons pu compter sur le soutien À l’époque aussi, le Luxembourg ne se rendait pas du gouvernement luxembourgeois et nous espérons compte de la performance de ce pays qui le 1er janvier pouvoir compter aussi sur ce soutien dans le futur», a 1993 était devenu un jeune État. Mais «sans la Slova- conclu Rudolf Schuster. quie, l’Union européenne ne sera pas complète; j’aime L’honneur revint ensuite à la ville de Vianden d’accueillir la Slovaquie parce que les Slovaques sont comme le couple présidentiel et le couple grand-ducal pour une nous», avant d’ajouter: «l’actualité est là pour l’illustrer, visite du Château médiéval et de la Maison de Victor l’histoire est là pour le prouver». Hugo. Rudolf Schuster de son côté, a remercié le gouverne- Le Château de Septfontaines a ensuite servi de cadre ment luxembourgeois pour l’accueil chaleureux que lui pour la réception qu’ont offert le président Schuster et et son épouse ont reçu de la part des autorités luxem- son épouse en l’honneur de LL.AA.RR. le Grand-Duc et bourgeoises mais aussi de tous les Luxembourgeois la Grande-Duchesse. lors de leur séjour à Luxembourg. Lors de son toast, il a tout particulièrement remercié le Premier ministre Le 14 novembre, le président de la République slovaque luxembourgeois pour son soutien lors des moments a visité en présence de S.A.R. le Grand-Duc le site de très difficiles que la Slovaquie a vécus. Profilarbed à Differdange. De leur côté, les deux Pre- mières Dames se sont rendues au Rollingergrund pour «S’il est vrai qu’en 1997 nous avions un gouvernement visiter la manufacture de Villeroy & Boch. dur qui préférait parler de démocratie au lieu de l’appli- quer et s’il est vrai aussi qu’à ce moment nous ne figu- En début après-midi, la visite d’État a pris fin avec la rions pas parmi le groupe des pays candidats à l’Union cérémonie de départ, Place Guillaume, en présence de européenne, ni de celui de l’OTAN, parce qu’il y avait LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse. absence de démocratie, le Premier ministre luxembour- geois nous a fait un signe d’amitié et ce geste nous a fait du bien», a expliqué Rudolf Schuster.

Bulletin d’Information et de Documentation 30 À la Une République slovaque

Visite de SES à Betzdorf

Conférence de presse de M. Schuster a remercié le Premier ministre Jean-Claude M. Juncker et de M. Schuster Juncker, «une personne bien connue en Slovaquie», pour son soutien à la Slovaquie entre 1993 et 1997, lorsqu’elle À l’occasion de la visite officielle, le Premier ministre luttait pour sa reconnaissance au niveau international - Jean-Claude Juncker et le président Schuster ont tenu «au moment où nous en avions le plus besoin» - et pour une conférence de presse conjointe le 13 novembre son grand appui des efforts slovaques dans le contexte 2002. M. Schuster y a fait le bilan de ses entrevues de l’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN. avec des responsables politiques luxembourgeois. Il a en outre passé en revue avec le Premier ministre Juncker les sujets bilatéraux ainsi que l’adhésion future de la Adhésion à l’UE Slovaquie à l’Union européenne et à l’OTAN. Quant aux discussions autour de la date exacte de Le président Schuster a remercié d’emblée Jean-Claude l’adhésion des pays candidats à l’Union européenne, Juncker pour l’accueil chaleureux réservé à la déléga- MM. Juncker et Schuster ont souligné que celle du 1er tion slovaque. «Nous sommes venus dans la tranquilité janvier 2004 resterait d’application. «Il faut respecter la parce que nous savons que nous avons en vous des dignité des pays candidats, respecter leurs sentiments», amis», a noté le président. a dit le Premier ministre luxembourgeois. «Il s’agit d’une promesse d’ordre général. Par conséquent, la date du 1er janvier 2004 sera maintenue», a signalé le président slovaque. Pour ce qui est des conditions budgétaires et financières de l’élargissement, la question des aides directes dans le domaine de l’agriculture serait importante, mais ne se- rait «pas au centre de nos intérêts», estima M. Juncker. L’application en Slovaquie des mécanismes d’autorégu- lation serait tout aussi importante.

Audience de Mme Lydie Polfer au Palais grand-ducal

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 31 À la Une République slovaque

MM. Juncker et Schuster Visite du lors du déjeuner offert par château de Vianden le gouvernement à Echternach

D’ailleurs, M. Juncker a estimé que la Slovaquie aurait Coopération bilatérale tous les atouts pour mener à bien son adhésion à l’Union. «La Slovaquie est un fournisseur de stabilité dans la Les deux hommes ont également évoqué les possibili- région. Sans la Slovaquie, l’Union européenne ne sera tés d’extension de la coopération bilatérale, qui, aux pas complète. Quoique jeune État, la Slovaquie est une yeux de M. Schuster, serait plus facile après l’adhésion grande nation», a conclu M. Juncker au sujet de l’adhé- de son pays à l’Union européenne et à l’OTAN: «Nous sion de la Slovaquie à l’Union européenne. serons des pays égaux. Jusqu’à présent, la Slovaquie est toujours un pays candidat», remarqua-t-il. De toute façon, l’Europe ne serait pas seulement une affaire qui concerne les banques, les entreprises et les Le président slovaque a également exprimé la volonté ministres, ce serait surtout une affaire de tous les Euro- de développer la coopération entre le Benelux et le péens, a signalé Jean-Claude Juncker. À l’avenir, les groupe de Visegrad, dont font partie la République slo- deux pays devraient favoriser une intégration europé- vaque ainsi que la République tchèque, la Hongrie et la enne toujours plus poussée, afin d’éviter que l’Union Pologne. européenne ne se transforme en zone de libre échange, Dans le domaine économique, il s’agirait de favoriser concept «trop simpliste pour un continent qui reste les contacts entre les entreprises luxembourgeoises et compliqué». slovaques. Selon Jean-Claude Juncker, les échanges commerciaux méritent d’être corrigés vers le haut. La balance commerciale entre les deux pays serait en fa- veur de la Slovaquie, qui constituerait par ailleurs le seul pays candidat avec qui le Luxembourg aurait une ba- lance commerciale négative, preuve de la force de l’éco- nomie slovaque. Dans le domaine culturel, notamment au niveau des arts et de la musique, il y aurait également de nombreu- ses possibilités pour élargir la coopération, souligna fina- lement le président slovaque.

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Chroniques D’ACTUALITE

35 Chroniques d’actualité

Conseil européen de Copenhague

12-13 décembre 2002

Les 12 et 13 décembre 2002, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se sont réunis au Conseil européen de Copenha- gue. Le Luxembourg y était repré- senté par le Premier ministre Jean- Claude Juncker et la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer. Points proéminents à l’ordre du jour étaient l’élargissement de l’Union européenne ainsi que le mode de Jean-Claude Juncker fonctionnement du Conseil à la lu- avec le chancelier fédéral autrichien Wolfgang Schüssel mière de cet élargissement. «Un sommet historique» Copenhague sera un «sommet his- texte les dernières propositions de le 13 décembre 2002, en marge du torique», avait déclaré Jean-Claude la présidence danoise en la matière, sommet, Jean-Claude Juncker s’est Juncker dans un entretien avec un notamment une enveloppe globale félicité des deux grandes décisions quotidien luxembourgeois, publié la de 40,5 milliards d’euros pour la pé- prises par les chefs d’État et de gou- veille du sommet «parce que nous riode de 2004-2006. vernement au cours de la première assisterons enfin à la réunion entre journée du Sommet de Copenhague, Lydie Polfer avait déjà affirmé en l’histoire et la géographie europé- notamment l’accord sur le paquet marge du Conseil Affaires généra- enne». financier et l’accord quant à la Tur- les, qui eut lieu les 9 et 10 décem- quie. En effet, au niveau du dossier de bre 2002 à Bruxelles, que le paquet l’élargissement, le Conseil européen financier proposé par la Présidence Jean-Claude Juncker a remarqué a mis le point final aux négociations danoise serait «équilibré». «Nous dans ce contexte que sa crainte – d’élargissement à dix pays: Chypre, pouvons vivre avec cette proposi- exprimée à Seville – de voir le Som- Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, tion», avait-t-elle noté. Copenhague met de Copenhague devenir un Malte, Pologne, République tchèque, a, en outre, décidé d’un «paquet» «sommet exclusivement consacré Slovaquie et Slovénie. pour la Bulgarie et la Roumanie en à la question de la Turquie» ne se vue de renforcer les perspectives serait pas confirmée dans la me- «Le vieux continent a tourné une d’adhésion de ces deux pays. sure où un accord a pu être trouvé page de son histoire, pour en écrire rapidement. Jean-Claude Juncker une nouvelle, moins dramatique, Enfin, pour ce qui est de la Turquie, s’est montré satisfait que cet ac- plus belle, mais plus difficile que ce les chefs d’État et de gouvernement cord témoignerait du «respect de la que l’émotion pourrait nous laisser ont décidé d’évaluer en décembre méthode communautaire» dont le croire», a constaté le Premier minis- 2004 – sur la base d’un rapport de Luxembourg a toujours été un ar- tre luxembourgeois à l’issue du Con- la Commission européenne – les pro- dent défenseur. Il s’inscrirait aussi seil européen de Copenhague. grès réalisés par la Turquie au ni- dans la continuité, car la procédure veau des soi-disant critères de Co- Les aspects financiers de l’élargis- proposée serait celle qui fut appli- penhague établis en 1993. sement étaient un point majeur à quée lors des précédents élargisse- l’ordre du jour du sommet. Le jeudi Lors d’une rencontre du Premier mi- ments. soir, les chefs d’État et de gouverne- nistre luxembourgeois avec la presse ment ont approuvé dans ce con- nationale et internationale qui eut lieu

Bulletin d’Information et de Documentation 36 Chroniques d’actualité

«L’Europe a besoin d’un visage qui puisse aussi s’exprimer» Pour ce qui est du mode de fonc- tionnement du Conseil, il avait été décidé, lors de la réunion du Con- seil européen de Séville en juin 2002, que la Présidence danoise devrait poursuivre la réflexion sur une adap- tation de la fonction de Présidence de l’Union à une Europe élargie et présenter un premier rapport à ce sujet au Conseil européen de Copen- hague. Dans l’interview relative au Conseil européen de Copenhague, le Pre- Lydie Polfer et les ministres des Affaires étrangères de Finlande mier ministre Jean-Claude Juncker Erkki Tuomioja et d’Allemagne Joschka Fischer s’était exprimé au sujet du débat autour d’un président éventuel de l’Union européenne, en spécifiant que «l’Europe a besoin d’un visage Amendements une conférence de presse le 21 no- qui puisse aussi s’exprimer» et que au projet de budget 2003 vembre 2002. l’Europe n’avait pas du tout besoin M. Frieden a tout d’abord rappelé «d’un figurant». Novembre-décembre 2002 que la pratique des amendements Rappelons dans ce contexte que les Après la présentation des amende- au projet de budget était un exerci- Premier ministres du Benelux avaient ments gouvernementaux au projet ce de routine annuel et nécessaire, finalisé le 4 décembre le mémoran- de budget 2003 à la commission du compte-tenu des variations con- dum Benelux qui rejette formelle- Budget et des Finances de la Cham- joncturelles et prévisionnelles pou- ment «la proposition tendant à la dé- bre des députés, le ministre du Tré- vant intervenir entre la présentation signation du président du Conseil sor et du Budget Luc Frieden a in- du projet de budget initial en été et européen pour une longue durée en formé le public sur les nouveaux les chiffres disponibles en automne. dehors des membres du Conseil eu- chiffres-clés du projet de budget via ropéen». Le mémorandum propose une réforme qui maintiendrait le prin- cipe de la rotation au niveau du Con- 2002 2003 Projet de Variation seil européen et des conseils spé- Budget voté budget amendé en % cialisés. Budget courant En marge de la réunion du Sommet Recettes courantes 5.935,2 6.305,3 6,24% de Copenhague, les chefs d’État et Dépenses courantes 5.146,0 5.521,3 7,29% de gouvernement des quinze États Excédents 789,2 784,0 ... membres se sont également réunis Budget en capital avec leurs homologues des pays Recettes en capital 42,0 44,4 5,71% candidats. Dépenses en capital 853,0 827,9 -2,94% Excédents -811,0 -783,5 ... Budget total Recettes totales 5.977,2 6.349,7 6,23% Dépenses totales 5.999,0 6.349,2 5,84% Excédents -21,8 +0,5 ...

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 37 Chroniques d’actualité

Pour le projet de budget 2003, ses (+e 80 millions), surtout en re- Luc Frieden a également insisté M. Frieden a parlé d’une «situation lation avec des hausses des prix du sur la volonté du gouvernement de particulière» en ce que les variations tabac et au niveau de l’impôt sur la maintenir le niveau élevé des inves- entre les prévisions conjoncturelles fortune (+e 30 millions). S’y ajoute tissements publics prévu dans le d’été et d’automne 2002 furent in- que de larges tranches de l’impôt projet de budget initial et qui se chif- habituellement importantes. Même sur les collectivités dû pour les an- fre à e 787,4 millions, en augmen- si le STATEC, la Commission euro- nées 2000 et 2001 seront payées au tation de 31,1% par rapport à 2002 péenne et l’OCDE tablent sur une cours de l’année 2003, ce qui aura et constituant 11,8% des dépenses croissance modeste pour 2003 au également un effet positif sur les fi- totales de l’État. Pour Luc Frieden Luxembourg – autour de 2% du nances publiques. «il est sage et nécessaire de main- PIB – force est de reconnaître que tenir nos investissements à ce ni- Les réductions des dépenses bud- croissance il y aura et que le projet veau, faire le contraire serait donner gétaires concerneront essentielle- de budget devra en tenir compte. un très mauvais signal à l’écono- ment les dépenses qui sont liées di- mie». Pour le Luxembourg cela est d’au- rectement à la conjoncture et au PIB. tant plus vrai que le gouvernement Ainsi, comme l’évolution conjonctu- Le projet de budget 2003 amendé a mené une politique financière et relle de seulement 2% en 2003 aura se présente ainsi comme suit: les budgétaire très prudente pendant pour conséquence que moins d’em- recettes, en augmentation de 6,23% les années fastes 2000 et 2001 en plois seront créés au Luxembourg, par rapport au budget 2002, totali- utilisant des plus-values budgétaires la contribution de l’État à la sécurité sent e 6.349.700.000 et les dépen- importantes pour alimenter la réser- sociale (pensions, maladie) devrait ses, en augmentation de 5,84%, se ve budgétaire et la réserve des fonds baisser de e 18 millions. Les dé- chiffrent à e 6.349.200.000. Il est spéciaux qui, à la fin de l’année 2001, penses prévues pour la coopération donc prévu que le budget 2003 clô- totalisaient e 3,12 milliards. et la recherche, qui sont liées au PIB, turera avec un excédent de e 0,5 maintiendront leurs pourcentages million. Ces réserves, que le gouvernement respectifs par rapport au PIB, mais a constituées en dépit de critiques Les paramètres financiers du Lux- le recul du PIB en 2003 entraînera massives de toutes parts, permet- embourg restent sains, a expliqué une réduction des dépenses y rela- tent aujourd’hui, a dit Luc Frieden, enfin Luc Frieden. La dette publique tives de e 14,3 millions. «de ne pas procéder à un revirement de l’État se chiffre à e 697 millions, de la politique budgétaire à moyen Les dotations de différents fonds dont plus que la moitié figure déjà terme». spéciaux d’investissement reculera dans le fonds spécial de la dette pu- de e 450 millions, tel qu’elles blique et en avoirs bancaires, ce qui En tenant compte des paramètres étaient prévues dans le projet de ramène le chiffre net à e 310 mil- conjoncturel et financier à moyen budget initial, à e 380 millions, ce lions, 1,4% du PIB. Cumulée avec terme, le gouvernement a ainsi dé- qui n’aura qu’une faible incidence les dettes des communes, la dette cidé de réduire les prévisions au ni- sur les réserves de ces fonds spé- publique totale du Luxembourg s’élè- veau des recettes budgétaires de ciaux d’autant plus que le gouverne- ve à 5% du PIB. e 119 millions et au niveau des dé- ment a suspendu deux projets de penses de e 116 millions. Jean-Claude Juncker construction d’immeubles adminis- et Luc Frieden présentent Pour ce qui est des recettes, le gou- tratifs à Luxembourg-Ville, pour les- le projet de budget 2003 vernement prévoit des moins-values quels e 150 millions étaient inscrits à la Chambre des députés surtout au niveau de l’impôt sur le dans le fonds spécial concerné. Au revenu qui est l’impôt le plus dépen- niveau du programme pluriannuel Suite à la présentation du projet de dant de l’évolution conjoncturelle des dépenses en capital, le gouver- budget 2003 à la Chambre des dé- (-e 100 millions) et au niveau des nement confirme son engagement putés par le rapporteur de la Com- impôts indirects (taxe d’abonnement, de réaliser les projets prévus pour mission du Budget et des Finances droit d’enregistrement) (-e 115 mil- une enveloppe financière globale de Emile Calmes (DP), le 4 décembre lions). Des plus-values devraient e 4,1 milliards, dont la moitié est à 2002, le Premier ministre Jean- êtres réalisées au niveau des acci- supporter par le budget de l’État. Claude Juncker et le ministre du

Bulletin d’Information et de Documentation 38 Chroniques d’actualité

Trésor et du Budget Luc Frieden ont donné des explications supplémen- taires devant l’assemblée plénière du parlement, le 5 décembre 2002. Le Premier ministre a d’abord dressé le bilan de l’évolution conjoncturelle des années 2001 et 2002 pour la- quelle les prévisions internationales et nationales se sont révélées net- tement plus optimistes que la réalité. La relance de la conjoncture euro- péenne annoncée pour le deuxième semestre 2002 n’a pas eu lieu, les bourses n’ont jamais réussi à se re- dresser de manière significative au Jean-Claude Juncker devant la Chambre des députés cours de l’année 2002 et la plus grande économie européenne, l’Al- lemagne, traversait alors des diffi- cultés considérables avec toutes les La situation actuelle confirme égale- firmé Jean-Claude Juncker. Le gou- conséquences que ce ralentisse- ment que les réformes fiscales de vernement augmentera comme pré- ment pouvait avoir sur l’évolution 2001 et 2002 au niveau des person- vu le salaire social minimum de 3,5% conjoncturelle en Europe en général. nes physiques et de 2002 au niveau au 1er janvier 2003, tout comme les des entreprises ont été salutaires. La pensions et rentes et le revenu mini- Tous ces éléments réunis font que demande intérieure a connu une sta- mum garanti. L’indexation automa- le Luxembourg n’a pas pu échapper bilité considérable en dépit du ralen- tique des salaires ne sera pas remis à un ralentissement de sa croissance tissement de la croissance écono- en question non plus. économique, notamment au niveau mique. du secteur financier. Cela implique Le chef du gouvernement a en outre des diminutions considérables au Même si la situation est loin d’être lancé un appel aux députés de réflé- niveau des recettes provenant des dramatique, le gouvernement res- chir une nouvelle fois si les décisions taxes dépendantes de la conjonc- pectera une discipline stricte au ni- prises par la table ronde pensions ture, tels la taxe d’abonnement et le veau des dépenses courantes de étaient justes et viables. L’hypothèse droit d’enregistrement, de la TVA et l’État comme c’est d’ailleurs le cas de base que la croissance écono- enfin de l’impôt sur le revenu. depuis plus d’une décennie, les dé- mique moyenne devrait être de 4% penses de personnel ayant été ré- jusqu’en 2050 afin de garantir le sys- Or, pour le projet de budget 2003, le duites de 24% du budget en 1990 à tème actuel de rentes et pensions Luxembourg peut avoir recours aux 19 % en 2003. n’étant plus garantie, il ne serait que effets amortisseurs au niveau des sage de commencer une telle ré- dépenses que lui procurent les ré- Le contraire est vrai pour les dé- flexion. serves budgétaires et les réserves penses d’investissement que le gou- des fonds spéciaux d’investisse- vernement entend faire évoluer de Pour ce qui est de l’évolution future ment, prudemment constituées au manière significative afin de donner de l’économie luxembourgeoise, le fil des années fastes, surtout en 1999 une réponse conjoncturelle adé- Premier ministre a annoncé une et 2000, et en dépit de critiques de quate à la situation conjoncturelle poursuite, voire une intensification, toutes parts. actuelle. La hausse des dépenses des efforts de diversification des ac- d’investissement en 2003 est de tivités économiques tant au niveau «La maison ne brûle pas», a dit le 31% par rapport au budget 2002. du développement d’activités exis- Premier ministre, «et comme il n’y a tantes qu’au niveau de l’implantation pas le feu, nous pouvons nous per- La maîtrise des dépenses ne se fera de nouvelles activités, tel le com- mettre de garder la tête froide». pas au dépens du volet social, a con- merce électronique.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 39 Chroniques d’actualité

«Le Luxembourg», a dit le Premier M. Jean-Claude Juncker Selon Jean-Claude Juncker, les rai- ministre, «ne s’est jamais caché commente la situation sons à l’origine du ralentissement quand il s’agissait de relever des économique du Luxembourg économique résident dans le recul défis. Aujourd’hui nous sommes lié à la crise boursière et au ralentis- confrontés à un tel défi et avec le 14 novembre 2002 sement économique mondial très bon sens qui caractérise les Luxem- prononcé dans les pays limitrophes bourgeois, je suis confiant que nous À l’issue de la réunion du Comité de du Luxembourg. saurons relever ce nouveau défi». coordination tripartite du 14 novem- bre 2002, rassemblant le gouverne- Face à la situation actuelle, les par- Pour le ministre du Trésor et du ment, le patronat et les syndicats, tenaires sociaux auraient convenu Budget Luc Frieden, le budget 2003 le Premier ministre et ministre des de désormais essayer d’éviter toute s’inscrit dans la logique de la tradi- Finances, Jean-Claude Juncker a erreur qui puisse provoquer un re- tion budgétaire luxembourgeoise. commenté la situation économique cul encore plus fort de la conjonc- Cette tradition repose sur trois pi- luxembourgeoise. «La situation est ture. Un changement de cap au ni- liers: des finances publiques saines, d’une certaine gravité», a noté le veau de la politique budgétaire serait l’encouragement de la croissance et Premier ministre, tout en soulignant pourtant la mauvaise réponse dans de l’emploi ainsi que la solidarité et que l’État luxembourgeois reste dans les circonstances actuelles, a tenu à le service public. une situation confortable au niveau souligner le Premier ministre. Bien que certains légers ajustements du Le ministre Luc Frieden a rappelé de sa politique budgétaire grâce à budget 2003 pourraient encore être aux députés que les orientations la politique budgétaire prudente et effectués par le ministre du Budget budgétaires du gouvernement ne de bon sens des années précéden- Luc Frieden au cours de la semaine connaîtront pas de modifications tes, et notamment grâce aux réser- suivante, les lignes directrices du immédiates mais s’inscrivent dans ves budgétaires qui ont pu être ainsi budget des recettes et des dé- la programmation budgétaire plu- constituées. penses 2003 resteraient inchan- riannuelle du gouvernement. Dès Le Premier ministre a fait savoir que gées. lors, les priorités de la politique le gouvernement prévoyait une dimi- gouvernementale ne souffriront au- nution des recettes fiscales de 270 Le gouvernement remédierait à la si- cun changement en 2003, même si millions d’euros pour 2002 et, si le tuation du moment grâce aux recet- le gouvernement estime qu’un con- ralentissement économique se pour- tes budgétaires encore ouvertes, no- trôle minutieux des dépenses cou- suivait, de 260 millions d’euros pour tamment par une accélération de la rantes en 2003 s’impose. l’année 2003. En guise de conclusion, Luc Frieden a qualifié le projet de budget 2003, d’un budget de «l’optimisme pru- dent». De l’optimisme parce que les prévisions conjoncturelles prédisent une relance économique pour le deuxième semestre 2003 et de la prudence afin de prévenir des dé- rapages difficilement réparables à l’avenir.

Les membres du gouvernement lors de la réunion du Comité de coordination tripartite

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perception des impôts dus par les entreprises, mais non encore rentrés dans les caisses de l’État. Le minis- tre du Budget, Luc Frieden, prati- querait en même temps une surveil- lance stricte des dépenses afin d’éviter tout dérapage, le niveau des dépenses d’investissement resterait pourtant inchangé. Aucun change- ment ne serait prévu au niveau de la politique sociale du gouvernement, a également noté le Premier ministre. Le moment serait venu de puiser dans les précieuses réserves que l’État aurait pu constituer dans les Les représentants du Luxembourg au sommet de Prague: années précédentes et qui s’élèvent le Premier ministre Juncker, la ministre des Affaires étrangères aujourd’hui à un montant de 2,6 mil- Polfer et le ministre de la Défense Goerens liards d’euros. Le Premier ministre a finalement conclu en soulignant qu’il restait confiant qu’il ne s’agirait «pas d’une situation à caractère conti- À l’ordre du jour du sommet se trou- les structures de l’OTAN. Cela aurait nuel», la santé financière de l’État vaient plus spécifiquement les sujets été, en effet, l’objectif pour lequel les permettant d’absorber les chocs de suivants: une discussion autour des Alliés se seraient battus depuis la la conjoncture actuelle. nouvelles menaces telles que le ter- fin de la Deuxième Guerre mondiale. rorisme et les armes de destruction «Les reliquats de cette guerre sont massive, de nouvelles capacités mi- ainsi éliminés, reliquats qui ont para- litaires, l’élargissement de l’OTAN et lysé nos forces et nos ambitions», a le début de nouvelles relations. constaté le Premier ministre. M. Jean-Claude Juncker, Lors de la séance publique concer- Le Premier ministre a également rap- Mme Lydie Polfer et nant la décision de l’élargissement pelé que, dès le sommet de Madrid M. Charles Goerens de l’OTAN, le Premier ministre Jean- en 1997, le Luxembourg avait sou- au Sommet de l’OTAN Claude Juncker a apporté le soutien tenu un «élargissement généreux de 21-22 novembre 2002 du Grand-Duché de Luxembourg cette alliance», dans le souci priori- aux sept pays candidats qui ont été taire de renforcer la stabilité et la sé- Le Premier ministre Jean-Claude invités à rejoindre l’Alliance, notam- curité dans la région euro-atlanti- Juncker a représenté le Luxembourg ment l’Estonie, la Lettonie, la Litua- que et de consolider l’OTAN. Jean- au sommet des chefs d’État et de nie, la Slovaquie, la Slovénie, la Bul- Claude Juncker a finalement remar- gouvernement de l’OTAN qui a eu garie et la Roumanie. «La décision qué que l’œuvre parachevée à Pra- lieu à Prague les 21 et 22 novembre. que nous prenons aujourd’hui dans gue est non seulement celle de cette Il était accompagné par la ministre cette ville symbolique – en particulier génération, mais «surtout celle de des Affaires étrangères, Mme Lydie pour le Luxembourg – est certes his- nos prédécesseurs qui n’ont jamais Polfer, et le ministre de la Défense, torique, mais elle est avant tout une perdu courage. Je tenais à leur ren- M. Charles Goerens. Les résultats décision juste», a déclaré le Premier dre hommage», a conclu le Premier attendus du Sommet de Prague ministre. ministre lors de son intervention en séance publique au Sommet de étaient une OTAN transformée, ca- Jean-Claude Juncker a également Prague. pable de faire face aux nouvelles souligné qu’il avait toujours consi- menaces et aux nouveaux défis du déré que les pays alliés avaient Au cours de la séance de travail, e XXI siècle. l’obligation d’intégrer ces pays dans le Premier ministre luxembourgeois

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a souligné que l’approbation des grands principes de la transforma- tion de l’OTAN validait en même temps la continuité du concept stra- tégique agréé lors du dernier Som- met de Washington. Il s’agit en l’occurrence des missions tradition- nelles comme celle de la présence sur le Balkan. Parmi les nouvelles priorités figure en bonne place la lutte contre le terrorisme. Pour cela, l’OTAN se dote des capacités mili- taires et structurelles nécessaires, modernise les instruments indispen- sables à la lutte contre les nouvelles menaces, adapte ses structures ad- Photo de famille au Sommet de l’OTAN ministratives internes et renforce ses partenariats. Le Luxembourg approuve cette poli- tique de l’OTAN et est prêt à fournir un partenaire de choix, puisque la les activités relevant de ce Partena- l’effort nécessaire pour donner une stabilité de celle-ci est un facteur riat, en ce qui concerne le déminage, expression concrète à ses engage- important pour la sécurité en Europe. la démilitarisation ou encore la réha- ments. Ceux-ci s’inscrivent dans bilitation de sites militaires, notam- Quant au Partenariat pour la Paix, il une logique que Jean-Claude Junc- ment en Géorgie et en Moldavie. revêt, selon le Premier ministre, une ker a qualifiée de «multinationale et importance cruciale pour la sécurité Pour M. Juncker, l’Alliance atlanti- collective». et la stabilité. Il a souligné dans ce que, pour parvenir à ses fins, doit Parlant des relations UE-OTAN, le contexte que le Luxembourg s’est faire preuve de beaucoup de cohé- Premier ministre a exprimé le sou- engagé de façon plus active dans rence dans son action et dans ses hait que les arrangements institu- tionnels décidés à Washington en 1999 et instituant la coopération avec l’UE se réalisent bientôt dans le respect de l’autonomie des deux organisations et avec l’objectif de se renforcer mutuellement. «Il faut que nous nous entendions sur l’essen- tiel», a précisé Jean-Claude Juncker. Parlant du partenariat privilégié de l’OTAN avec la Russie, le Premier ministre a évoqué sa récente ren- contre avec M. Poutine. Il s’est dit persuadé qu’il importe que le parte- nariat débouche sur une coopéra- tion pratique et des relations concrè- tes. D’après M. Juncker, le lyrisme ne serait plus de circonstance. Le

Premier ministre a encore évoqué Le Premier ministre Juncker au côté du secrétaire général de l’OTAN l’Ukraine qui, d’après lui, doit rester Lord Robertson et du président de la République tchèque Vaclav Havel

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relations entre partenaires. Cela exige selon lui «que nous parlions entre nous au lieu de parler de nous».

Conseil européen de Bruxelles

24-25 octobre 2002

Les 24 et 25 octobre, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union euro- péenne ainsi que les ministres des Affaires étrangères se sont réunis à Bruxelles pour un Conseil européen Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et la Vice-Premier ministre dont les sujets majeurs ont été les et ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer au Conseil européen questions de l’élargissement de l’UE de Bruxelles et de Kaliningrad. Le gouvernement luxembourgeois était représenté par le Premier ministre Jean-Claude Juncker et la Vice-Premier ministre critères début 2004 et recomman- recte au revenu et l’aide totale aux et ministre des Affaires étrangères dait de conclure les négociations Fonds de cohésion et aux Fonds Lydie Polfer. d’adhésion en 2002. structurels destinés aux pays candi- dats. Lors du sommet de Bruxelles, les À Bruxelles, les chefs d’État et de chefs d’État et de gouvernement se gouvernement se sont ralliés aux Lors du Conseil européen de Bruxel- sont mis d’accord sur le finance- conclusions et recommandations de les, les chefs d’État et de gouverne- ment de l’élargissement historique la Commission selon lesquelles ces ment ont pris les décisions suivantes: de l’Union européenne en 2004 à dix dix pays «remplissent les critères • l’engagement «de respecter le pla- pays, grâce en particulier à un ac- politiques et seront en mesure de fond de dépenses liées aux adhé- cord franco-allemand prévoyant un remplir les critères économiques et sions fixé pour les années 2004 à plafonnement des futures dépenses d’assumer les obligations découlant 2006» au sommet de ; de la politique agricole commune de l’adhésion à partir du début de (PAC) à partir de 2006. 2004». Les négociations d’adhésion • des paiements directs seront in- seront menées à bien lors de la réu- troduits par paliers pour les nou- En matière d’élargissement, le Con- nion du Conseil européen de Cope- veaux États membres: 25% en seil européen devait décider quels hague les 12 et 13 décembre 2002 2004, 30% en 2005, 35% en pays candidats pourraient conclure et le traité d’adhésion sera signé à 2006, 40% en 2007. L’augmenta- les négociations d’adhésion en 2002 Athènes en avril 2003. tion se fera ensuite par paliers de sur la base des rapports réguliers 10% pour atteindre 100% en 2013; de la Commission européenne pour Le paquet financier, à proposer aux l’élargissement qui ont été présen- pays candidats lors des négocia- • un plafonnement des dépenses de tés le 9 octobre 2002. Dans les rap- tions d’adhésion, a également été la politique agricole commune de ports réguliers, la Commission con- discuté par les chefs d’État et de l’UE pour la période 2007 à 2013, clut que dix pays (Chypre, Estonie, gouvernement. Ce paquet devra no- sur la base du montant de 2006, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, tamment fixer le montant total pour augmenté annuellement d’un max- Pologne, République slovaque, Ré- l’élargissement, la participation des imum de 1% pour tenir compte de publique tchèque et Slovénie) se- pays candidats à la politique agricole l’inflation; ront en mesure de remplir tous les commune (PAC), y compris l’aide di-

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• des actions structurelles: les cré- bat pour pouvoir le conduire en toute Visite officielle de dits d’engagement pour les fonds sérénité», a fait savoir le Premier mi- M. Charles Goerens structurels et de cohésion à ajou- nistre. en Grèce ter en raison de l’élargissement Jean-Claude Juncker a également devraient s’élever à 23 milliards 3 octobre 2002 précisé sa proposition de permettre d’euros au total pour la période à un pays de dépasser dans certai- 2004-2006. Les entrevues bilatérales entre nes circonstances la limite de 3% M. Charles Goerens, ministre de la Lors d’une conférence de presse à du PIB pour le déficit public qui est Coopération, de l’Action humani- l’issue du Conseil européen, le Pre- fixé par le traité de Maastricht. «Or, taire, de la Défense et de l’Environ- mier ministre Jean-Claude Juncker tout ceci pourrait se faire en étroite nement, et ses homologues grecs s’est félicité de l’accord intervenu concertation, et avec l’accord unani- ont débuté le 3 octobre 2002 par une sur le financement de l’élargisse- me des partenaires de la zone euro, y rencontre avec Mme Vasso Papan- ment. Cet accord aurait été néces- compris sur la nature des dépenses dreou, ministre grec de l’Environne- saire par respect des pays candidats envisagées», a-t-il déclaré. ment, du Cadastre et des Travaux afin de leur permettre d’adhérer à Le Conseil européen devait égale- publics. l’Union européenne en toute dignité. ment se pencher sur la question du Sur la politique agricole commune, il Lors de cet entretien, il a été ques- transit entre la Région de Kaliningrad y aurait des adaptations ponctuelles tion de la problématique du chan- et d’autres parties du territoire russe dans la période budgétaire actuelle gement progressif du climat suite à lorsque les pays candidats introdui- (2002-2006), «mais la grande réfor- la pollution et aux émissions de gaz ront au cours de l’année 2003 un ré- me de la PAC aura lieu en 2007», a carbonique provoquées par l’hom- gime de visas pour les citoyens rus- estimé Jean-Claude Juncker. «Pour me. L’approche à adopter en ma- ses, comme il a été convenu avec le Luxembourg, rien ne changera au tière d’organismes génétiquement l’Union européenne. L’objectif est niveau des aides agricoles directes modifiés (OGM), plus particulière- de trouver une solution globale qui d’ici 2006 et les politiques de dé- ment en ce qui concerne la politique puisse satisfaire toutes les parties. veloppement rural ne seront pas d’embargo appliquée par l’UE vis-à- touchées par cet accord, ce qui est Lors de la conférence de presse, vis des États-Unis pour ce qui est bien pour le Luxembourg», a déclaré Mme Lydie Polfer a fait savoir que de l’importation d’OGM, a également M. Juncker. Le rabais des Britanni- les derniers détails y relatifs seraient été abordée. La Commission euro- ques sur leur contribution au budget fixés en décembre lors du Conseil péenne souhaiterait mettre fin à cet sera réexaminé en 2006, selon le européen de Copenhague. Il s’agirait embargo tandis que le Luxembourg Premier ministre. «Il est tout à fait notamment de trouver une solution s’est jusqu’à présent, ensemble avec évident que le chèque britannique et qui satisferait à la fois la Lituanie et cinq autres États membres (France, le montant des fonds structurels se- la Russie. Danemark, Grèce, Autriche, Italie) ront à nouveau soumis à examen lors opposé à une levée d’embargo. Il Le 24 octobre, avant l’ouverture du des discussions que nous aurons en semblerait néanmoins que l’Italie soit Conseil européen de Bruxelles, le 2006 pour un échéancier 2006», a prête à y renoncer, ce qui aurait pour Premier ministre Jean-Claude Junc- expliqué le Premier ministre. conséquence que les opposants à ker et la Vice-Premier ministre et mi- la libre importation d’OGM par les Les Quinze ont cependant renoncé nistre des Affaires étrangères Lydie États-Unis en UE ne disposeraient à discuter du pacte de stabilité par Polfer ont rencontré leurs homolo- plus de la minorité de blocage né- manque de temps, a expliqué le gues belges et néerlandais lors d’un cessaire pour arrêter le projet de la Premier ministre, qui avait demandé Sommet Benelux. Commission. ce débat à l’ouverture des travaux du Conseil européen. Comme le dé- Le ministre de l’Environnement lu- bat sur le cadre financier de l’élar- xembourgeois a à cette occasion gissement s’est prolongé tard dans réitéré sa conviction que les condi- l’après-midi «il m’a paru utile de de- tions préalables à une suppression mander à ce qu’on renonce à ce dé- de l’interdiction d’importation des

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OGM des États-Unis sont, d’une part, la mise en place d’un étique- tage clair et précis qui informe les consommateurs sur la teneur en OGM des aliments qu’ils achètent, et, d’autre part, la fourniture de preu- ves, suite à des études et des ana- lyses scientifiques détaillées, que les OGM ne peuvent en aucun cas mettre en danger l’environnement naturel suite à leur prolifération. Des relations au beau fixe Le deuxième événement officiel de la journée a été le dépôt par le mi- nistre Goerens d’une gerbe devant Le ministre Goerens accueilli avec les honneurs militaires le monument à la mémoire du soldat par son homologue Yannos Papantoniou inconnu. Après cette commémora- tion, la délégation s’est rendue au ministère de la Défense. Le ministre de la Défense luxembourgeois y a En ce qui concerne la question ira- l’UE parmi les membres de son ar- été reçu par son homologue grec, kienne, ils étaient d’avis qu’il fallait mée. Cette discussion a été suivie M. Yannos Papantoniou, avec les agir avec détermination et fermeté, d’une conférence de presse et d’un honneurs militaires. Cette cérémo- mais dans le respect du droit inter- déjeuner de travail qui a permis nie de réception officielle fut suivie national et dans le cadre des insti- d’approfondir encore davantage les par un tête-à-tête d’un quart d’heure tutions internationales (ONU) créées liens entre les deux pays. entre les deux ministres. à cet effet. Le ministre de la Défense Enfin, M. Goerens a rencontré le grec a encore une fois résumé la po- Les sujets abordés pendant la dis- ministre grec délégué aux Affaires sition de la Grèce en ce qui concer- cussion qui a eu lieu entre les délé- étrangères et au Développement, ne le conflit chypriote. Il a rappelé gations par la suite étaient pour M. Andréas Loverdos. La Grèce in- que les Chypriotes grecs voulaient l’essentiel les suivants: l’élargisse- vestit 0,2% de son PIB dans l’aide une Chypre unie avec deux commu- ment de l’OTAN, le rapprochement au développement (Luxembourg: nautés qui disposeraient d’une large OTAN-UE, la politique de défense plus de 0,7%) et s’est fixée comme autonomie dans certains domaines de l’UE, le conflit chypriote, la crise but d’augmenter ce taux à 0,3% tandis que les représentants des irakienne, l’évolution de la situation jusqu’en 2006 (Luxembourg: 1%). Chypriotes turcs semblent favoriser dans les Balkans, les relations bila- une partition de l’île en deux États L’aide au développement grecque térales Grèce-Luxembourg. indépendants. Cette dernière option va pour une grande partie vers les Les deux ministres ont exprimé des est évidemment inacceptable pour pays voisins des Balkans et contri- opinions largement similaires sur la Grèce. bue donc aussi à stabiliser et à paci- ces questions et ont constaté que fier cette région qui est d’une impor- Au niveau bilatéral, il a été question les relations entre le Luxembourg et tance capitale pour la Grèce. Les finalement de la question de l’inté- la Grèce sont très bonnes, voire ex- deux ministres étaient d’accord pour gration future de citoyens grecs cellentes. Ils ont tous les deux insis- dire que l’existence d’une bonne dans l’armée luxembourgeoise. La té sur l’importance du respect du gouvernance et de structures démo- Grèce ne voit aucun inconvénient à droit international, des droits de cratiques étaient des critères essen- ce projet du Luxembourg qui pro- l’homme et des principes démocra- tiels pour le choix des pays bénéfi- jette d’accepter à l’avenir des sol- tiques en matière de relations inter- ciaires de l’aide au développement dats provenant d’autres pays de nationales. et ils ont par ailleurs discuté des

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voies qu’on pourrait explorer pour permettre à l’avenir à la Grèce et au Luxembourg de coopérer sur cer- tains projets dans le domaine de l’aide au développement.

Visite de travail à Luxembourg de M. Shimon Peres, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’État d’Israël

21 octobre 2002 La ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer accueille Le Vice-Premier ministre et ministre son homologue israélien Shimon Peres des Affaires étrangères de l’État d’Israël M. Shimon Peres a effectué le 21 octobre 2002 une visite au Luxembourg. Il a été accueilli par le Le Vice-Premier ministre Shimon M. Peres acceptait lui aussi la solu- Premier ministre Jean-Claude Junc- Peres a également apprécié la bon- tion de deux États. D’après lui, Israël ker et par la ministre des Affaires ne conduite des entrevues. Ayant aurait tout fait pour trouver une so- étrangères Lydie Polfer. Les rela- exposé son évaluation de la situa- lution pacifique au conflit: l’argent tions bilatérales, la situation politi- tion au Moyen-Orient au cours des des autorités palestiniennes a été que internationale ainsi que le con- entretiens, M. Peres a estimé lors débloqué, les frontières ont été ou- flit au Moyen-Orient ont figuré à de la conférence de presse que la vertes aux travailleurs palestiniens l’ordre du jour des discussions. seule solution au conflit serait l’arrêt et des colonisations illégales ont été des efforts militaires. «Si les Pales- détruites. Il reviendrait maintenant Lors d’une conférence de presse tiniens arrêtent les actions terroris- aux autorités palestiniennes d’assu- conjointe des deux ministres des Af- tes, nous nous retirerons des terri- mer leurs responsabilités. faires étrangères, Mme Lydie Polfer toires occupés», a affirmé M. Peres. a relevé d’emblée le bon déroule- La visite de M. Peres s’est inscrite Israël, en occupant les territoires ment des entrevues: «Nous avons dans le cadre du conseil d’associa- palestiniens, ne ferait rien d’autre parlé de problèmes difficiles à un tion UE-Israël qui a eu lieu le même que de défendre la vie de ses pro- moment difficile, et ce de manière jour dans le cadre du conseil Affaires pres citoyens. ouverte, honnête et amicale». générales et Relations extérieures à Au sujet du rôle des autorités pa- Luxembourg. La ministre luxembourgeoise a ré- lestiniennes, le ministre israélien es- itéré la position de l’Union euro- tima qu’elles «n’ont pas pris les me- péenne relative à la situation au sures nécessaires à la résolution du Moyen-Orient, à savoir la fin des conflit, contrairement à ce qu’elles tensions. Seule une solution poli- avaient promis». Le leader de l’au- tique négociée par les deux États torité palestinienne Yasser Arafat, concernés et soutenue par la de son côté, ne serait plus accepté communauté internationale serait à la table des négociations, ni par à même d’apporter la paix à cette les États-Unis, ni par Israël. D’après région. Dans ce contexte, Lydie M. Peres, une réforme du système Polfer s’est prononcée en faveur palestinien s’imposerait: «il faut ar- d’une solution de deux États. rêter ce one-man show».

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Visite à Luxembourg de M. Recep Tayyip Erdogan, président du Parti de la Justice et du Développement turc

29 novembre 2002

Dans le cadre de sa tournée des ca- pitales européennes, le président du parti turc de la Justice et du Déve- loppement (AKP) Recep Tayyip Er- dogan s’est rendu le 29 novembre 2002 à Luxembourg. Il fut accueilli par le Premier ministre M. Jean- Claude Juncker et la ministre des Conférence de presse du Premier ministre Juncker et du président Affaires étrangères Mme Lydie Pol- du Parti turc de la Justice et du Développement (AKP), M. Erdogan, fer au Château de Senningen. à droite la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer Lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue de leur entretien en tête-à-tête et d’une réunion élar- Selon le Premier ministre luxem- date précise pour le début des né- gie aux deux délégations, Jean- bourgeois, il reviendrait aux Quinze gociations serait fixée en décembre Claude Juncker s’est montré satis- de se mettre d’accord à Copenha- à Copenhague. fait de la visite au Luxembourg de gue sur un ensemble de mesures qui «Le gouvernement turc est en train Monsieur Erdogan, «un ambassa- devraient correspondre tant aux at- de préparer un plan d’action pour deur idéal de la Turquie en marche tentes de la Turquie qu’aux inquiétu- combler les lacunes. Le gouverne- vers l’Union européenne». «La vo- des et attentes des États membres. ment est déterminé à éliminer les cation européenne de la Turquie ne L’Union européenne devrait adopter manquements le plus vite possible», fait pas de doute», a estimé le Pre- une attitude constructive à l’égard a conclu Recep Tayyip Erdogan. mier ministre. Elle ferait partie d’un de la Turquie. Des discussions à long processus entamé il y a plu- Copenhague devrait se dégager un À la suite de ses entrevues au sieurs décennies. cadre de référence clair pour un Luxembourg, le président du parti début des négociations relatives à de la Justice et du Développement Lors du sommet européen de Co- l’adhésion de la Turquie à l’Union s’est rendu à La Haye pour rencon- penhague les 12 et 13 décembre européenne. trer les autorités néerlandaises. 2002, les Quinze devaient déci- der de manière consensuelle dans Les réformes législatives en Turquie quelle mesure les récents progrès témoigneraient en tout cas de la vo- réalisés par la Turquie seraient pris lonté du pays de faire des efforts al- Visite officielle en compte pour la bonne poursuite lant dans ce sens. Tout de même, à Luxembourg de son processus d’adhésion à «certains progrès seront encore né- du chancelier d’Autriche l’Union européenne, a estimé le chef cessaires», a estimé Jean-Claude M. Wolfgang Schüssel du gouvernement luxembourgeois, Juncker. tout en ajoutant que Copenhague 24 octobre 2002 «Nous voulons que les négocia- doit devenir un Helsinki «plus». Rap- tions commencent le plus rapide- pelons que lors du Conseil européen Le 24 octobre 2002, le chancelier au- ment possible», a noté de son côté de Helsinki en décembre 1999, le trichien Wolfgang Schüssel a effec- Recep Tayyip Erdogan à la suite des statut de «pays candidat» avait été tué une visite officielle à Luxembourg. entretiens qu’il a qualifiés de «cons- conféré à la Turquie. Il fut accueilli avec les honneurs mi- tructifs et positifs». Il espérait qu’une

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Juncker, même si l’élargissement revenait plus cher que prévu, il y aurait toujours une marge suffisante pour assurer son financement. Les nouveaux pays membres de l’Union européenne ne devraient en aucun cas finir en partenaires de deuxième classe, a affirmé M. Schüssel. Il importait à ce dernier de finaliser les négociations puis- que de toute façon, l’élargissement «est une win-win situation et ne doit pas être réduit à une question d’ar- gent». Wolfgang Schüssel a rappelé dans Accueil du chancelier Schüssel à la Place Clairefontaine ce contexte que c’était sous prési- dence autrichienne que les négo- ciations avec les candidats à l’adhé- litaires par le Premier ministre Jean- du rabais britannique, sujet relancé sion avaient commencé il y a quatre Claude Juncker à la Place Clairefon- quelques jours auparavant par le ans. Et «nous serons davantage taine. Lors de leur entrevue, les deux président français Jacques Chirac. concernés par l’élargissement que hommes ont discuté du prochain les autres pays puisque l’Autriche De toute façon, le financement de Conseil européen et de questions bi- fait frontière commune avec quatre l’élargissement aurait un prix correct latérales. pays candidats». D’un point de vue pour l’Union. Aux dires de M. Schüs- économique, des pays candidats Dans le contexte du financement de sel, il faudrait calculer 20 euros par comme la République tchèque et la l’élargissement de l’Union européen- tête par an pour l’Autriche, et ce Hongrie, qui affichent des taux de ne, Jean-Claude Juncker a exprimé «pour garantir la paix et la stabilité croissance de 2% en moyenne par le souhait de voir un rapprochement dans la région». Selon Jean-Claude des différentes positions à Bruxelles. Et aux deux chefs de gouvernement d’ajouter: «Nous devons tout faire pour arriver à un consensus à Bru- xelles, afin de pouvoir clôturer les négociations avec les candidats lors du sommet de Copenhague en dé- cembre 2002». Le cadre budgétaire de l’UE serait de toute façon établi jusqu’en 2007, en tenant compte des nouveaux mem- bres. Ce n’est qu’en 2006 que les né- gociations, notamment sur le finan- cement du volet agricole pourront commencer, ont estimé MM. Juncker et Schüssel. Des questions de finan- cement se poseraient par ailleurs aussi dans d’autres domaines. Le «Il n’y a pas de problèmes bilatéraux entre le Luxembourg et l’Autriche», Premier ministre a rappelé le sujet a affirmé le chancelier Schüssel lors de sa visite

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an, apporteraient un impact consi- dérable à cette région. Autre sujet abordé par M. Juncker et M. Schüssel: l’avenir de l’Europe. À leur avis, les institutions europé- ennes devraient être renforcées, tout en simplifiant et en rendant leur fonctionnement plus transparent. Enfin, les deux hommes ont regretté la manière dont le pacte de stabilité et de croissance a été débattu au cours des semaines précédentes, en insistant notamment sur le fait que la stabilité des finances publi- ques resterait le pilier absolu de Le ministre des Transports Henri Grethen, le ministre de l’Intérieur l’Union économique et monétaire. Michel Wolter (à sa gauche) et le directeur général de Luxair, M. Christian Heintzmann (à sa droite), lors de la conférence En fin de matinée, le chancelier au- de presse conjointe trichien fut reçu en audience par S.A.R. le Grand-Duc au Palais grand- ducal. Après le déjeuner officiel, of- fert par Jean-Claude Juncker en le ministre de l’Intérieur Michel Wol- Transports allemand Manfred Stolpe l’honneur de son hôte au Château ter, accompagnés du directeur de la est arrivé au Luxembourg en début de Senningen, la délégation autri- Protection civile Léon Ahnen et du de soirée. chienne s’est rendue à la Chambre directeur de la Police grand-ducale Le soir du 6 novembre, le Premier des députés. L’entrevue en tête-à- Pierre Reuland, en présence aussi ministre Jean-Claude Juncker en tête avec Jean Spautz, président de du directeur général de Luxair, compagnie de S.A.R. la Grande-Du- la Chambre, a été suivie d’une réu- M. Christian Heintzmann, ont tenu chesse, du ministre des Transports nion avec les membres de la com- une conférence de presse conjointe. Henri Grethen et de son homologue mission des Affaires étrangères et «Notre première pensée va évidem- allemand Manfred Stolpe se sont européennes et de la Défense. ment vers les victimes et leurs pro- recueillis dans la Chapelle Ardente ches», a dit d’emblée le ministre des à la Vieille Eglise de Roodt-Syr. Transports Henri Grethen. Le lendemain de l’accident, les Accident d’un avion Luxair Le ministre de l’Intérieur Michel membres des familles des victimes Wolter a confirmé lors de la confé- 6 novembre 2002 sont arrivés à Luxembourg. Ils ont rence de presse que parmi les 22 été pris en charge dès leur arrivée personnes à bord 15 étaient de na- Le 6 novembre 2002, un avion de par le groupe permanent d’encadre- tionalité allemande, cinq de natio- type Fokker 50 de la compagnie ment psycho-traumatologique mis nalité luxembourgeoise et deux de aérienne Luxair en provenance de en place par le ministère de la Fa- nationalité française. Berlin (vol régulier LG9642/LH2420) mille. s’est écrasé à l’approche de l’aéro- Au cours de la journée, le Premier Une cérémonie interconfessionnelle port du Luxembourg près de Nieder- ministre Jean-Claude Juncker, le mi- a eu lieu par la suite dans l’Eglise anven. L’accident a fait 20 morts et nistre de l’Intérieur Michel Wolter et paroissiale de Roodt-Syr en présen- deux blessés graves, le plus grave le ministre des Transports Henri Gre- ce de LL.AA.RR le Grand-Duc et la incident dans l’histoire aéronautique then ainsi que S.A.R. la Grande-Du- Grande-Duchesse, du président de du Luxembourg. chesse se sont rendus sur les lieux la Chambre des députés, du Premier de l’accident. Vu le nombre élevé de Dès l’annonce de l’accident, le mi- ministre et de plusieurs autres mem- victimes allemandes, le ministre des nistre des Transports Henri Grethen, bres du gouvernement ainsi que du

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ministre allemand des Transports de l’Aviation Civile Internationale. Manfred Stolpe. Elle s’appuyait sur les moyens et ex- perts du bureau d’enquêtes et d’ana- Il s’agissait d’un service oecumé- lyses pour la sécurité de l’aviation nique «extrêmement émouvant», se- civile (BEA) français. Les Pays-Bas lon les propos du ministre allemand participaient à l’enquête en tant Manfred Stolpe. Celui-ci a tenu à re- qu’Etat constructeur de l’avion. mercier dans ce contexte LL.AA.RR. L’Allemagne qui déplorait de nom- le Grand-Duc et la Grande-Duches- breuses victimes avait dépêché des se pour leur présence aux côtés des observateurs. Pour autant que de familles des victimes. Il a également besoin, des ingénieurs et des pilotes remercié les autorités luxembour- de l’exploitant LUXAIR, du construc- geoises pour leurs grands efforts teur de l’avion Fokker et des diffé- dans le contexte de cette catastro- rents constructeurs des sous-en- phe et la grande chaleur humaine sembles de l’avion avaient par portée à l’égard des familles des ailleurs été sollicités. Selon le Par- victimes. quet, l’enquête technique et l’en- Henri Grethen, pour sa part, a préci- quête judiciaire se coordonnaient sé que la première priorité des auto- de manière étroite, dans le respect rités luxembourgeoises serait désor- de leurs procédures et de leurs ob- mais de trouver la raison à l’origine jectifs respectifs. de cet accident aérien afin d’éviter Les éléments disponibles quelques qu’une telle catastrophe ne se re- jours après l’accident ne permet- produise. «Pour l’instant, cela ne taient toutefois pas encore de déter- fait aucun sens de spéculer sur les miner les circonstances exactes de raisons de cet accident», a ajouté l’accident. Selon l’expert judiciaire le M. Grethen. rapport d’expertise finale ne serait En signe de deuil, le gouvernement pas prêt avant septembre 2003. luxembourgeois a décidé de mettre les drapeaux en berne les 8, 9 et 10 novembre 2002. Lors d’un service funèbre interconfessionnel célébré le 10 novembre 2002 en la Cathé- drale Notre-Dame de Luxembourg, plus de mille personnes se sont as- sociées au deuil des familles des victimes de l’accident. En souvenir des victimes de l’acci- dent, le ministre des Transports Henri Grethen a participé le 13 no- vembre 2002 à un service oecu- ménique en la Kaiser-Wilhelm-Ge- dächtnis-Kirche à Berlin. Les travaux de la commission d’en- quête ont été organisés dans le res- pect des dispositions de l’Annexe 13 à la Convention de l’Organisation M. Grethen et M. Stolpe lors du service interconfessionnel à Berlin

Bulletin d’Information et de Documentation

Regard sur LES ACTIVITÉS GOUVERNEMENTALES

53 Regard sur les activités gouvernementales

PREMIER MINISTRE

M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker au Churchill Symposium à Zurich 10 octobre 2002

Chaque année, le Churchill Sympo- sium est l’occasion de rappeler le fameux discours prononcé en sep- tembre 1946 par Winston Churchill à l’université de Zurich. Dans ce dis- cours intitulé Let Arise Europe, l’an- cien Premier ministre britannique Le Premier ministre Jean-Claude Juncker en discussion avec le conseiller fédéral suisse Joseph Deiss avait alors lancé un appel pour une unité européenne vivant en liberté et en paix. C’est dans ce cadre que, le 10 octo- hommes politiques britanniques et Dans ce contexte, Jean-Claude Jun- bre 2002, Jean-Claude Juncker a suisses se sont déjà prêtés à cet cker a invité les Européens à se ren- prononcé un discours intitulé Schei- exercice. dre compte du «moment historique» dewege in Europa (L’Europe à la et de la «chance extraordinaire» de Dans son discours (voir page 130), croisée des chemins) au «Zunfthaus voir désormais «la géographie euro- Jean-Claude Juncker a rappelé le vi- zur Meisen» à Zurich. En présence péenne rejoindre à nouveau l’histoire sionnaire qu’était Winston Churchill. du conseiller fédéral suisse Joseph européenne». Jean-Claude Juncker Celui-ci avait déjà professé en 1947, Deiss, du ministre président serbe s’est également prononcé en faveur lors d’un discours tenu à La Haye, Zoran Djindjic et de Lord Jenkins, de l’adhésion de la Suisse à l’Union que le projet européen qui avait été ancien président de la Commission européenne. Il s’est ensuite vigou- entamé en Europe de l’ouest serait européenne, ancien chancelier de reusement opposé à l’idée de sanc- un jour mené à bien en Europe de l’Échiquier, président de l’Université tionner la Suisse dans le contexte l’est. «Les grands visionnaires se d’Oxford et président de la Royal du dossier fiscal, tout en soulignant sont en fin de compte révélés com- Society of Literature, Jean-Claude qu’il faudrait plutôt privilégier le dia- me les vrais réalistes», en a conclu Juncker assuma le rôle d’invité et logue et les contacts au niveau des le Premier ministre. Jean-Claude d’orateur d’honneur de cette soirée. relations helvético-européennes. Juncker s’est longuement attardé Le Europa-Institut Zürich organise sur la signification de l’élargissement En marge de cette manifestation, le depuis 1996, en collaboration avec pour le continent européen. En effet, Premier ministre luxembourgeois a l’Institut suisse d’études internatio- «nous ne réunissons pas seulement également eu une entrevue avec M. nales et le Consulat britannique de des États, mais surtout des hommes Joseph Deiss, Conseil fédéral suisse Berne, cet événement lors duquel aux destins, aux rêves et aux espoirs en charge des relations extérieures, des personnalités publiques s’expri- les plus divers». Aussi les perspecti- afin de discuter de sujets d’intérêt ment sur l’avenir de l’Europe devant ves du continent européen seraient- commun. un auditoire de choix. L’ancien chan- elles désormais plus gaies qu’elles celier allemand Helmut Kohl, l’ancien ne l’étaient par le passé, a présagé président français et actuel prési- Jean-Claude Juncker en insistant sur dent de la Convention Valéry Giscard l’aspect pacificateur de l’élargisse- d’Estaing, ainsi que de nombreux ment.

Bulletin d’Information et de Documentation 54 Regard sur les activités gouvernementales

M. Jean-Claude Juncker s’exprime devant la Konrad-Adenauer-Stiftung 9 octobre 2002

Le 9 octobre 2002, répondant à l’in- vitation du bureau européen de la Konrad-Adenauer-Stiftung situé à Bruxelles, le Premier ministre Jean- Claude Juncker a prononcé, en tant qu’invité d’honneur, un discours de principe portant sur l’intégration eu- ropéenne intitulé «Wir wachsen mit Europa» (Nous grandissons avec l’Europe - voir page 122). M. Juncker et Christian Wulff de la CDU Près de 600 invités - dont des per- sonnalités telles que Jacques Santer, ancien président de la Commission européenne et représentant du Pre- phrase de Winston Churchill «Nous l’euro. Ainsi, Jean-Claude Juncker mier ministre à la Convention sur commençons à l’Ouest ce que nous s’insurgea contre les critiques pro- l’avenir de l’Europe, Wilfried Mar- terminerons à l’Est», le Premier minis- noncées à l’égard de la monnaie uni- tens, ancien Premier ministre de la tre luxembourgeois a tenu à souli- que «alors que nous savons perti- Belgique, Hans-Gert Pöttering, chef gner l’importance historique de la nemment bien que l’euro est une de file du Groupe PPE-DE au Parle- veille. des aventures les plus réussies de ment européen, et Christian Wulff, l’Après-Guerre». D’après M. Juncker, grandir avec Président adjoint de la CDU - l’Europe signifierait bientôt bien plus En ce qui concerne la polémique s’étaient rassemblés dans la salle que le simple fait d’appartenir à une sur le Pacte de stabilité et de crois- de bal du Concert Noble à Bruxel- unité territoriale croissante de 455 sance, le Premier ministre regretta les, lieu de ralliement pour la no- millions d’habitants. De là la mise que certains États aient un compor- blesse créé en 1785 par le Duc Albert en garde du Premier ministre: «Si tement quelque peu cavalier à l’égard de Saxe-Teschen et Marie-Christine nous ne saisissons pas la chance de du pacte. «Le Pacte de stabilité n’est d’Autriche. Le discours de Jean- l’élargissement vers l’Europe cen- pas un jouet!». Toutefois, il pourrait Claude Juncker a porté sur les thè- trale et l’Europe de l’est, cette formi- très bien souscrire à la proposition mes européens actuels: l’élargisse- dable occasion ne se représentera de la Commission européenne de ment de l’Europe, l’euro, la politique plus». Il regretta également que l’élar- reporter de 2004 à 2006 l’objectif économique et monétaire ainsi que la gissement soit accompagné d’une de l’équilibre budgétaire. En effet, Convention sur l’avenir de l’Europe. discussion sur les contributeurs nets d’après Juncker, ce qui compte c’est Se référant aux rapports présentés au budget de l’UE. «Comment éva- l’engagement supplémentaire de ré- la veille par la Commission europé- luer le coût d’une heure de guerre et duire le déficit structurel de 0,5% enne sur l’état d’avancement des né- d’une heure de paix?», a-t-il répondu par an. Il serait toutefois regrettable gociations d’élargissement de l’Eu- aux détracteurs d’une Europe élargie. que la France ne s’y applique qu’en rope, Jean-Claude Juncker a débuté 2004 alors que les autres États mem- Jean-Claude Juncker a qualifié l’euro son discours par un hommage à bres s’y attelleront dès 2003. Il serait d’élément d’identification qui servi- l’ancien président de la Commission, tout aussi regrettable que les pays rait à un plus grand rapprochement Jacques Santer, en le qualifiant de qui ont prôné pendant des années en Europe, tout en regrettant que quelqu’un qui a «de grands mérites une politique financière saine se personne ne prenne la responsabilité dans l’accomplissement de cette retrouvent à présent de l’autre côté d’expliquer les vrais avantages de avancée historique». En citant la de la barrière. «Si nous voulons vrai- ment avancer, nous devons trouver

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une coordination plus accrue entre Convention. Cela vaudrait mieux que le gouvernement a offert en les politiques financière et économi- pour le continent européen que les l’honneur du président de la Conven- que», expliqua le Premier ministre grands et petits États prennent le tion européenne au Château de Sen- et ministre des Finances luxembour- même chemin. ningen. Les conventionnels luxem- geois, tout en ajoutant que l’idée de bourgeois ont également assisté à Pour conclure, Jean-Claude Juncker la France d’une «gouvernement éco- ce déjeuner de travail. déclara que l’agenda européen du nomique» ne serait pas un concept moment serait dominé par une peur Lors des pourparlers politiques, le viable dans le monde globalisé actuel. existentielle avant d’ajouter: «Si président de la Convention a fait le D’après Jean-Claude Juncker, l’Eu- nous ne résolvons pas les problè- tour d’horizon de l’état d’avance- rope a besoin tous les dix ans d’un mes maintenant, nous ne pourrons ment des travaux de l’élaboration nouveau projet pour continuer de plus le faire dans une Union euro- d’une constitution pour l’Europe. grandir. C’est pour cette raison péenne de plus en plus élargie». Les hearings étaient terminés et les qu’après l’euro et l’élargissement différentes propositions des États Le bureau européen de la Fonda- vers l’Est, le prochain grand projet membres étaient alors à l’examen. tion Konrad Adenauer organise de- de la politique européenne sera une puis 3 ans ce rendez-vous annuel Des résultats avaient pu déjà être politique étrangère et de sécurité lors duquel des personnalités re- trouvés sur deux points. D’abord, il commune (PESC). Jean-Claude Jun- connues prennent position sur des y avait un accord quasi-général sur cker a plaidé pour que la PESC, sur- sujets d’actualité devant un parter- le fait que l’Union européenne de- tout l’aide au développement, prenne re de spectateurs trié sur le volet. vrait avoir une personnalité juridi- toute son importance, ce qui facili- L’ancien président fédéral Roman que. Cette dernière devrait être uni- terait également la démarche d’amé- Herzog, le Premier ministre espa- que, se substituant donc aux person- liorer l’idée que se font les jeunes gnol José Maria Aznar et la prési- nalités des communautés, d’un côté, Européens de l’Europe. Donc il se- dente de la CDU Angela Merkel ont et de l’Union européenne, de l’autre. rait logique que la Convention aille assumé ce rôle lors des trois rendez- «d’un pas déterminé vers la com- Ensuite, un autre résultat des tra- vous précédents. munautarisation de la PESC». «Je vaux entrepris a été celui de dire qu’il me refuse à la doctrine de l’inter- faut un contrôle politique et juridic- gouvernementalité. À long terme, tionnel de l’application du principe nous serions condamnés à l’immo- Visite à Luxembourg de subsidiarité. Le principe de sub- bilisme!» Sans plus de communau- sidiarité serait contrôlé avant par un du président de la tarisation l’Europe court le danger, contrôle politique par les Parlements d’après Juncker, de revenir au stade Convention européenne, nationaux et après par le contrôle d’une simple zone de libre échange. M. Valéry Giscard d’Estaing juridictionnel de la Cour de Justice 16 octobre 2002 européenne. En ce qui concerne la réforme des institutions européennes et des tra- En vue du Conseil européen sui- Le Premier ministre Jean-Claude vaux de la Convention européenne vant, le président de la Convention Juncker a reçu le 16 octobre 2002 le sur l’avenir de l’Europe, Jean-Claude allait présenter la semaine suivante président de la Convention europé- Juncker s’est exprimé en ces termes: un premier schéma du futur traité enne, M. Valéry Giscard d’Estaing, «Les institutions ne sont pas une fin constitutionnel. Il paraissait d’ores et pour un échange de vue sur les tra- en soi, mais ont des objectifs politi- déjà évident que cette architecture vaux de la Convention à l’Hôtel de ques qu’ils doivent servir». La ques- ne comprendrait pas la réponse à Bourgogne. Cette entrevue a été sui- tion de savoir comment les différen- toutes les questions et que la Con- vie d’une rencontre avec la Vice-Pre- tes institutions pourraient mieux vention poursuivrait son travail. mier ministre et ministre des Affaires fonctionner entre elles devrait donc étrangères Lydie Polfer, en présence Tenu par un calendrier très impor- être réglée dans la dernière phase du secrétaire général du Conseil tant, le président estimait que les des travaux de la Convention. Le de l’Europe, M. Walter Schwimmer. travaux seraient terminés pour l’été Premier ministre mit également en 2003 et a souhaité en outre que les garde devant une discussion entre Les discussions concernant les tra- propositions soient dans un état grands et petits États au sein de la vaux de la Convention se sont pour- d’acheminement pour que la CIG suivies lors d’un déjeuner de travail

Bulletin d’Information et de Documentation 56 Regard sur les activités gouvernementales

(Conférence intergouvernementale) qui suivrait, soit relativement brève. Ceci permettrait au calendrier euro- péen de se dérouler de façon harmo- nieuse jusqu’aux élections europé- ennes de 2004. Interrogé sur l’idée d’un président de l’Union européenne, Valéry Gis- card d’Estaing estimait qu’il fallait d’abord arrêter la rotation de la pré- sidence. Elle avait certes un sens dans une Union peu nombreuse, mais en vue du prochain élargisse- ment et avec la perspective de 25 États membres, la gestion devien- drait de plus en plus difficile. Il en Le Premier ministre Juncker et le président de la résultait qu’un État membre se ver- Convention européenne Giscard d’Estaing lors de leur conférence de presse au Château de Senningen rait confier la présidence tous les 12 ans et demie et, par conséquent, il ne pourrait y avoir une continuité dans l’action d’un État qui a la pré- Interrogé sur l’idée de la commu- présentant, réalisé par le traité d’Am- sidence. D’autre part, le fait d’avoir nautarisation de la PESC, Jean- sterdam. Il importe à présent d’ana- des priorités définies tous les six Claude Juncker a précisé que l’inter- lyser pourquoi ce progrès important mois serait un élément de déstabili- gouvernemental aura toujours pour n’a pas suffi à assurer l’unité de la sation du système. Valéry Giscard conséquence que les gouvernements politique extérieure et de sécurité. d’Estaing a en outre tenu à préciser s’expriment avant de s’être vus. Le Selon Valéry Giscard d’Estaing, il que la majorité des dirigeants de gouvernemental précède l’intergou- faudrait certainement accroître le l’Union européenne s’étaient expri- vernemental. Il s’agit par conséquent rang international du Haut Repré- més en faveur de l’arrêt du système de réfléchir au bon usage de l’inter- sentant, revoir le mandat qu’il a reçu de rotation. Quant au choix propre du gouvernemental pour aboutir un jour du Conseil européen et lui ouvrir un président, Valéry Giscard d’Estaing a au communautaire. Le chef du gou- espace d’initiative plus grand. L’idée estimé qu’il reviendrait au Conseil eu- vernement luxembourgeois n’était serait de développer progressive- ropéen de choisir lui-même, dans une pas en faveur de l’idée que la Con- ment les instruments et le réflexe premier temps, le futur président du vention ou le nouveau traité ferment européen. Conseil européen. définitivement la voie au passage de l’intergouvernemental vers le com- Le Premier ministre Jean-Claude munautaire. Monsieur le Premier Juncker partageait l’idée qu’il fau- ministre Juncker drait réfléchir à d’autres choses en Le président de la Convention a te- vue d’une Union européenne élargie. nu à préciser à ce propos que le Con- au Finanzmarktforum Il suivit en outre le président dans seil européen n’est pas une réunion de la Deutsche Bank son idée de fixer d’abord les élé- de gouvernements mais qu’il s’agit 23 octobre 2002 ments de contenu avant d’aborder d’une institution européenne. Par les éléments institutionnels. Par contre, le Conseil n’a ni l’outil ni le ré- Le 23 octobre, le Premier ministre et contre, il a exprimé des réserves flexe de la politique extérieure com- ministre des Finances, Jean-Claude quant à l’idée de l’élection d’un pré- mune. Juncker était l’invité d’honneur du sident par le Conseil européen tant Luxemburger Finanzmarktforum, or- Un premier progrès au niveau de qu’il ne connaîtrait pas le périmètre ganisé pour la 11e fois dans les lo- l’instrument a en effet été réalisé exact de ses pouvoirs, de ses com- caux de la Deutsche Bank Luxem- avec la mise en place du Haut Re- pétences et de ses attributions. bourg S.A.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 57 Regard sur les activités gouvernementales

Lors de son discours intitulé «Der Encore faudrait-il savoir, a demandé pour trois ou quatre ans qui parta- Euro-4 Jahre danach», le Premier M. Juncker, si la France réduira ou gerait avec la Commission europé- ministre a passé en revue les discus- non ses déficits structurels de plus enne le droit d’initiative en matière sions du moment concernant divers de 0,5 point à partir de 2004 pour de coordination des politiques éco- sujets, tels que le pacte de stabilité être au rendez-vous de l’équilibre nomiques et financières. Une telle et de croissance, l’harmonisation fis- budgétaire en 2006. formation permettrait, surtout après cale ou encore la Convention sur l’élargissement de l’Union europé- Partant de ce fait, le Premier minis- l’avenir de l’Europe. enne, d’éviter que les pays membres tre a de nouveau insisté sur la né- de la zone euro aient à accepter des Constatant un certain antagonisme cessité de plus en plus apparente décisions du Conseil Écofin qui et une certaine nervosité dans les d’une coordination des politiques pourraient aller à l’encontre de leurs discussions autour du pacte de sta- économiques et budgétaires digne intérêts ou des intérêts de la mon- bilité, Jean-Claude Juncker a tenu de ce nom. «Pire encore», dit M. naie unique. Comme l’union écono- à rappeler que l’idée d’un tel pacte, Juncker, «nous assistons pour le mo- mique et monétaire relève de la res- suite aux décisions de créer une ment à une très dangereuse ten- ponsabilité des membres de la zone union économique et monétaire, ne dance vers la renationalisation des euro, Jean-Claude Juncker estima relevait pas du romantisme mais politiques économiques et financiè- que ces pays devraient être mis en d’une crainte réelle qu’un relâche- res». Un tel scénario est toutefois ca- mesure de prendre des décisions ment des efforts des pays membres tastrophique pour la crédibilité de formelles les concernant. Le Premier de l’union économique et monétaire l’Europe en général et de l’euro en ministre a d’ailleurs suggéré que la en termes de stabilité pourrait inter- particulier. Pour Jean-Claude Jun- Convention sur l’avenir de l’Europe venir en période de morosité con- cker, il eût été d’ailleurs préférable et la conférence intergouvernemen- joncturelle. «Nous avons», a dit M. que les 12 ministres des Finances tale qui suivrait, se penchent égale- Juncker, «promis à nos citoyens que des pays de la zone euro prennent ment sur cette question. l’euro serait aussi fort que le furent la décision unanime de permettre à les monnaies nationales les plus certains pays de dépasser tempo- Concernant les discussions sur l’har- fortes et que la stabilité de la mon- rairement le seuil du déficit de 3% monisation fiscale en Europe, no- naie unique serait garantie». tout en s’engageant à réduire leurs tamment la fiscalité de l’épargne, déficits structurels, que d’être con- Jean-Claude Juncker a plaidé pour Les discussions actuelles vont, selon frontés à la situation où un pays dé- un retour au réalisme. Devant le refus le Premier ministre, dans la mauvai- cide simplement de ne pas respec- manifeste de la Suisse de considé- se direction. Dans la lecture luxem- ter ses propres engagements. «Si rer l’adoption de l’échange auto- bourgeoise du pacte de stabilité il j’étais président de la Commission», matique d’informations sur les re- était toujours acquis que des élé- a dit Jean-Claude Juncker, «et que venus de l’épargne à partir de 2010 / ments de flexibilité existent, notam- je revendiquerais des compétences 2011 et les incertitudes concernant ment en ce qui concerne une réaction exclusives en matière de coordina- la position de l’administration amé- adéquate aux aléas de la situation tion des politiques économiques, je ricaine dans ce dossier, le Premier conjoncturelle. Ainsi, le report de la me serais d’abord penché sur le cas ministre estimait que la recherche date, jusqu’en 2006, à laquelle les précis d’un pays qui ne respecte pas d’une autre solution était devenue budgets nationaux devront être en ses engagements, plutôt que de ré- inéluctable, surtout si on considère équilibre ou excédentaires ne cons- clamer plus de flexibilité pour le pac- que cette autre solution existait de- titue pas un vrai problème, compte te de stabilité». Et d’ajouter: «Récla- puis le 1er décembre 1997, quand la tenu de l’engagement de tous les mer de la flexibilité pour le pacte est présidence luxembourgeoise du pays, sauf un, de réduire leur défi- très bien, encore faut-il savoir com- Conseil avait fait adopter, à l’unani- cits structurels de 0,5 point de pour- ment le faire». mité, l’idée du modèle de coexis- centage par rapport au PIB à partir tence, qui laisse le choix aux pays de 2003. Le chef du gouvernement Dans cet ordre d’idées, le Premier membres de procéder à un échange luxembourgeois a toutefois critiqué ministre a avancé l’idée de faire d’informations avec d’autres pays ou l’attitude de la France qui a décidé évoluer l’Eurogroupe en une vraie pour les pays qui ne voudront pas de unilatéralement de ne réduire ses dé- formation formelle du Conseil avec cet échange d’informations de pré- ficits structurels qu’à partir de 2004. un président élu par ses membres lever une retenue à la source sur les

Bulletin d’Information et de Documentation 58 Regard sur les activités gouvernementales

Le Premier ministre y a exprimé son opposition quant à la dénomination «Etats-Unis d’Europe», expression qui pourrait donner l’impression d’une volonté de faire disparaître les nations, ce qui ne serait pas le cas. Jean-Claude Juncker préférerait gar- der l’expression actuelle «Union euro- péenne» ou à la rigueur revenir à l’ancienne expression «Communau- té européenne». Il a toutefois critiqué que toute la discussion en relation avec la recherche d’une nouvelle dé- nomination pour l’Europe ne ferait que cacher l’absence «bien pronon- cée» d’idées en général en la matière. M. Jean-Claude Juncker lors de son discours au Finanzmarktforum De même toute la discussion au- tour d’un éventuel président du Con- seil européen ne ferait que dévier revenus des capitaux. Ce modèle qui Le Premier ministre des vraies discussions à mener au tient compte des spécificités et in- M. Jean-Claude Juncker sein de l’Union européenne. térêts des uns et des autres, serait invité de l’émission Impuls Le Premier ministre luxembourgeois opérationnel en peu de temps. Jean- 10 novembre 2002 pourrait se familiariser, disait-il, avec Claude Juncker n’a d’ailleurs pas l’idée d’un Président, si celui-ci coïn- exclu qu’une évaluation des avan- Le 10 novembre 2002, le Premier cidait avec la personne du Président tages et désavantages des deux ministre Jean-Claude Juncker était de la Commission européenne et systèmes pourrait intervenir entre l’invité de l’émission Impuls intitulée disposait de pouvoirs dans tous les 2003 et 2010/ 2011 et que le Conseil «Quel sera le rôle du Luxembourg au domaines tant au niveau du droit d’i- pourrait dès lors réouvrir le dossier sein des Etats-Unis d’Europe?», dif- nitiative qu’au niveau de l’exécution. à la lumière de cette évaluation. fusée sur RTL Télé Lëtzebuerg. Les Dans le contexte de l’idée de l’aban- Avant l’ouverture du Luxemburger participants au débat étaient, outre don consécutif du système de rota- Finanzmarktforum, M. Juncker a M. Juncker, Mme Viviane Reding, tion des Présidence du Conseil eu- reçu le 22 octobre 2002, pour un en- commissaire européenne de l’édu- ropéen, Jean-Claude Juncker a tretien en tête-à-tête, le président cation et de la culture, M. Robert évoqué la possibilité de répartir, du comité de direction de la Deut- Goebbels, député au Parlement eu- sous cette hypothèse, la présidence sche Bank, le Dr. Josef Ackermann. ropéen, M. Ben Fayot, membre de la sur plusieurs personnes, tout en M. Ackermann a succédé en 2002 Convention européenne, M. Gast admettant toutefois qu’un tel systè- au Dr. Rolf-E. Breuer à la présidence Gybérien, membre adjoint de la Con- me ne servirait pas non plus à favo- du comité de direction. Il est en outre vention et Mme Colette Flesch, ex- riser la transparence et la lisibilité président du Group Executive Com- ministre des Affaires étrangères. de l’Union européenne. Dans les do- mittee de la Deutsche Bank. En gros, les discussions tournaient maines les plus signifiants tels que autour des travaux de la Convention l’économie, les finances, l’agricultu- sur l’avenir de l’Union européenne: le re ou encore l’emploi, la présidence traité constitutionnel, la présidence des Conseils pourrait être assurée de l’Union européenne et l’abandon pendant trois à quatre ans par une éventuel du système de la rotation de seule personne, capable d’y mener la présidence du conseil de l’Union une politique, tandis que dans tous européenne. les autres domaines, le système de rotation pourrait être maintenu.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 59 Regard sur les activités gouvernementales

MM. Jean-Claude Juncker et Rolf Hochhut lauréats du Cicero-Rednerpreis 2002 15 novembre 2002

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker est le lauréat du prix du meilleur orateur politique du Cicero- Rednerpreis 2002, décerné le 15 no- vembre par la maison d’édition alle- mande Fachverlag für Kommunika- tion & Management. Le Premier ministre s’est vu décer- ner la distinction dans le cadre d’une cérémonie qui s’est déroulée dans Jean-Claude Juncker, lauréat du prix du meilleur orateur politique le centre de congrès du Wasser- du Cicero-Rednerpreis 2002 werk Bundeshaus Bonn, l’ancien bâ- timent parlementaire de Bonn, en présence de plusieurs centaines d’in- vités. Le discours en l’honneur du un maître des mots sobres, mais per- Depuis 1994, la maison d’édition alle- lauréat a été tenu par le professeur sonnels, de l’argumentation à la fois mande Fachverlag für Kommunika- Gert Ueding, qui est le président de différenciée et concrète». Les dis- tion & Management décerne le prix la chaire de rhétorique de l’Univer- cours du Premier ministre feraient du meilleur orateur Cicero-Redner- sité de Tübingen. Le jury a notam- preuve du réalisme d’un pragmatis- preis avec l’objectif de promouvoir ment relevé comme exemplaire le me politique combiné avec les gran- l’art rhétorique en tant qu’élément discours tenu le 26 mars 2000 par des perspectives qui sont celles d’un indispensable de notre culture et de le Premier ministre devant la Cham- homme d’État souverain, qui com- notre démocratie. Parmi les lauréats bre des métiers de Düsseldorf. prend l’idée de l’Europe comme l’es- précédents figuraient les hommes pace naturel de l’homme travailleur. politiques Kurt Biedenkopf et Lothar Le professeur Gert Ueding a notam- Späth ainsi que l’auteur et le critique ment relevé l’engagement du Pre- Dans son discours de remerciement littéraire allemand Marcel Reich- mier ministre pour «un grand public (voir page 134), Jean-Claude Juncker Ranicki. éclairé et responsable». Jean-Claude a caractérisé le dilemme auquel il Juncker réussirait à «communiquer est confronté quand il tient des dis- Parmi les autres lauréats de 2002 la complexité et la diversité du mon- cours à l’étranger où il doit commu- se trouve Rolf Hochhuth, un des au- de au grand public, grâce à un lan- niquer, comme tous les Luxembour- teurs dramatiques les plus célèbres gage vigoureux et plastique». Aux geois, dans le parler de ses voisins, du théâtre allemand, qui se voit dé- dires du professeur de rhétorique de soit l’allemand ou le français. «Quand cerner le prix du meilleur orateur dans l’Université de Tübingen, le lauréat je tiens des discours en allemand à la catégorie culture et médias. concevrait son savoir comme une Berlin, il m’arrive qu’on me dise que «dette portable» et le mettrait, au personne ne réfléchit tellement à moyen de la rhétorique, au service l’allemand que moi, tandis qu’à Paris, d’une collectivité démocratique. en tenant des discours en français, on constate une certaine mentalité En conférant cette distinction à allemande», a signalé le Premier mi- Jean-Claude Juncker, le jury hono- nistre. Mais, ce serait surtout «le lan- rerait «un grand orateur de la politi- gage du cœur» qui lui est cher. que européenne, un adversaire ca- tégorique de la flagornerie, lui-même

Bulletin d’Information et de Documentation 60 Regard sur les activités gouvernementales

M. le Premier ministre Bas et le Luxembourg. Jean-Claude Finalisation du Jean-Claude Juncker Juncker constate que «la cécité pour mémorandum Benelux devant la Europäische les soucis et la détresse d’autrui est avant le Conseil européen Stiftung für den Aachener en train de s’aggraver». de Copenhague Dom à Aix-la-Chapelle En faisant référence au pacte de sta- 4 décembre 2002 16 novembre 2002 bilité et de croissance, le Premier mi- nistre critique: «On ne peut pas se Le Premier ministre Jean-Claude Le 16 novembre 2002, Jean-Claude prendre des libertés dans l’interpré- Juncker et ses homologues belge et Juncker a tenu à Aix-la-Chapelle un tation du pacte de stabilité à sa pro- néerlandais, Guy Verhofstadt et Jan discours intitulé «Europa an der pre guise ou en fonction des éché- Peter Balkenende, se sont réunis le Kreuzung» à l’occasion de la réunion ances électorales. En remettant en 4 décembre 2002 à Bruxelles, sous annuelle du conseil d’administration question la stabilité de l’euro, nous présidence belge, pour un Sommet de la Europäische Stiftung für den risquons de compromettre les pro- Benelux. À l’ordre du jour figuraient Aachener Dom, dont le Premier mi- jets européens.» la préparation du Conseil européen nistre assume le patronage depuis Au lieu de se perdre dans des dis- de Copenhague et notamment la fi- 1995. cussions peu fructueuses, il impor- nalisation du mémorandum Benelux qui «formule des propositions con- Dans son discours (voir page 140), terait de relever davantage l’impor- crètes sur l’architecture institution- le Premier ministre Jean-Claude tance de l’intégration européenne, nelle de l’Union». Juncker s’est exprimé en faveur qui, selon Jean-Claude Juncker, est d’une «nouvelle logique continenta- essentiellement une question de Dans le mémorandum, le Benelux se le du partage équitable». Quatre se- paix. Des décisions comme celles à prononce en faveur d’une «architec- maines avant que les chefs d’État et prendre lors du Conseil européen de ture efficace et démocratique» avec de gouvernement, réunis à Copen- Copenhague sont toujours des ques- des institutions communes «fortes». hague, prennent la décision sur tions de guerre et de paix. «L’Europe Les trois pays, le Luxembourg, la Bel- l’adhésion de dix pays de l’Europe est une affaire de cœur!», s’est excla- gique et les Pays-Bas ne sont «pas centrale et orientale à l’UE, Jean- mé le Premier ministre tout en pré- favorables à la création de nouvelles Claude Juncker a déploré les mé- cisant qu’il faudrait éviter d’appli- institutions», mais entendent mettre fiances du grand public face à l’élar- quer uniquement une approche l’accent davantage sur des «institu- gissement. En constatant que «la rationnelle à l’Europe. tions existantes plus efficaces», sans volonté de réformer, la capacité de Jean-Claude Juncker a également rendre l’architecture institutionnelle réformer et les performances des ré- abordé la question de la présidence plus complexe. formes sont plus soutenues là-bas de l’Europe. Son opinion: «Il ne suffit Dans ce contexte, les trois Premier que chez nous», le Premier ministre pas de donner un visage à l’Europe. ministres ont convenu qu’il faudrait a rendu hommage aux «énormes ef- Il faut que ce visage puisse aussi renforcer la Commission comme ga- forts réalisés jusqu’à présent par s’exprimer et donner son avis». rante de l’intérêt commun et moteur les pays candidats». En matière de politique étrangère et de l’intégration. Ce renforcement de- Mais la «logique du partage équita- de sécurité commune, Jean-Claude vrait être non seulement de nature ble» s’applique non seulement à l’Eu- Juncker était catégorique: «Ni Mos- institutionnelle, mais également se rope, mais également aux pays en cou, ni Washington, ni Pékin ne prê- montrer au niveau des compétences. voie de développement. Le Premier teraient une oreille attentive à une Aussi le Benelux plaide-t-il en faveur ministre a ouvertement critiqué le voix d’un Européen qui ne parle que d’un «renforcement du rôle de la manque d’effort des grands États pour soi-même». Et se demandant Commission dans la surveillance du membres de l’Union européenne si Berlin, Paris et Londres ont bien Pacte de stabilité et de croissance». en matière de coopération au déve- compris ce message, il continua: Le Benelux souhaite par ailleurs con- loppement et a relevé le rôle exem- «Aujourd’hui, sans l’Union europé- firmer «la fonction stratégique du plaire que jouent, dans ce domaine, enne, aucun État européen ne jouit Conseil européen» comme organe les petits pays comme la Norvège, de grandeur». d’impulsion nécessaire au dévelop- le Danemark, la Belgique, les Pays- pement de l’Union.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 61 Regard sur les activités gouvernementales

Pour ce qui est de la réforme de la Présidence du Conseil, le mémoran- dum rejette «la proposition tendant à la désignation du président du Conseil européen pour une longue durée en dehors des membres du Conseil européen» et propose une réforme qui maintiendrait le principe de la rotation au niveau du Conseil européen et des conseils spécialisés. Le Conseil Affaires générales (CAG) et le Conseil Relations extérieures devraient par contre absolument être présidés par la Commission, notam- ment le Président de la Commission Jean-Claude Juncker et Anders Fogh Rasmussen en ce qui concerne le CAG et par le lors de la conférence de presse Haut Représentant aux Relations ex- térieures pour ce qui est du Conseil Relations extérieures. le principal point à l’ordre du jour du trop généreuses, a précisé Anders Par ailleurs, le Benelux tout en étant sommet de Copenhague. Fogh Rasmussen. déterminé à renforcer les «moyens permettant aux parlements des États Lors de la conférence de presse con- Selon la présidence danoise ces pa- membres d’exercer leur contrôle sur jointe, Anders Fogh Rasmussen a te- quets seraient cependant tout à fait leurs représentants au Conseil», re- nu à remercier Jean-Claude Juncker équilibrés et constitueraient une bon- jette l’idée d’une création d’un Con- pour l’approche constructive du gou- ne base pour les négociations la se- grès des peuples européens qui ne vernement luxembourgeois et son maine suivante. Anders Fogh Ras- ferait «qu’ajouter à la complexité in- soutien à la présidence danoise. mussen s’est montré convaincu stitutionnelle de l’Union européenne Quant au «grand dossier de l’élar- qu’un compromis pourrait être trou- sans apporter une plus-value à la si- gissement», Anders Fogh Rasmus- vé sur la base de ces nouvelles pro- tuation actuelle». sen a affirmé que des progrès sub- positions. «Cet élargissement sera stantiels ont été réalisés à ce niveau, un moment historique dans l’histoire tout en précisant qu’il espérait en- de l’Union européenne et nous ne Tournée des capitales core «trouver des solutions quant aux devrons pas rater cette chance uni- d’Anders Fogh Rasmussen, problèmes techniques, voire plus spé- que sinon l’élargissement sera repor- président en exercice cifiques qui subsistent encore dans té pour plusieurs années», a conclu du Conseil de l’UE l’un ou l’autre dossier» afin qu’une dé- Anders Fogh Rasmussen. cision finale puisse être prise à Co- 6 décembre 2002 Jean-Claude Juncker, de son côté, penhague. a confirmé que le gouvernement Dans le cadre de sa tournée des ca- Pour ce qui est du paquet financier, luxembourgeois était satisfait des pitales, le président en exercice du le chef du gouvernement danois a travaux de la présidence danoise. Conseil de l’Union européenne, An- expliqué que des offres individuel- Le chef du gouvernement luxem- ders Fogh Rasmussen, a eu une les ont été proposées aux dix pays bourgeois s’est en outre montré entrevue avec le Premier ministre candidats. Alors que les pays can- très optimiste à ce qu’un compro- luxembourgeois Jean-Claude Jun- didats estimeraient que ces offres ne mis qui donne entière satisfaction cker au Château de Senningen. Les correspondraient pas encore à leurs à tous les partenaires soit trouvé à deux chefs de gouvernement ont attentes, certains États membres de Copenhague. discuté essentiellement du dossier l’Union européenne estimeraient tout de l’élargissement qui constituerait au contraire que ces offres seraient

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À l’ordre du jour des discussions fi- AFFAIRES Dressant le bilan des relations bila- gurait aussi le dossier de la Turquie. ÉTRANGÈRES térales, les ministres ont constaté Selon Anders Fogh Rasmussen, la que celles-ci se caractérisent par Turquie devrait être traitée comme La ministre des Affaires une amitié et une estime de longue tous les autres pays candidats et étrangères Mme Lydie Polfer date, solidement ancrées dans des être informée d’une date pour com- rencontre Colin Powell expériences communes et le parta- mencer les négociations d’adhésion à Washington ge de valeurs chères aux deux na- à partir du moment où elle remplirait tions. Cette proximité politique trou- 4 octobre 2002 les critères politiques. Le président ve son prolongement dans le domai- en exercice du Conseil de l’Union domaine économique alors que les La rencontre entre les chefs de la européenne s’est dit conscient que États-Unis sont le quatrième parte- diplomatie américaine et luxembour- cette position n’était pas partagée naire commercial du Luxembourg geoise devait en premier lieu pour- par tous les États-membres. Après après ses trois voisins immédiats et suivre et approfondir les consulta- sa tournée des capitales qu’il termi- le premier investisseur étranger au tions menées entre les ministres eu- nerait à Athènes, il évaluerait tous Grand-Duché. Au niveau de la place ropéens des Affaires étrangères et les avis et les suggestions obtenus et financière, des firmes américaines Colin Powell en marge de l’Assem- ferait sur cette base une proposition gèrent près de 18% des sommes pla- blée générale des Nations unies adéquate à Copenhague. cées dans des fonds d’investisse- début septembre 2002. Ainsi, les ments luxembourgeois. grands sujets de l’actualité interna- Autres tionale tels que la lutte contre le ter- Pour ce qui est plus particulièrement rorisme et son financement, la Cour de la lutte contre le financement du Visite à Luxembourg de M. Guén- pénale internationale, l’attitude vis- terrorisme, les autorités américaines nady Seleznev, président de la Dou- à-vis de l’Irak et l’élargissement de ont souligné la collaboration exem- ma d’État de l’Assemblée de Russie l’OTAN étaient, à côté des relations plaire qui a immédiatement été ins- 7 octobre 2002 bilatérales, les principaux sujets de taurée entre les services concernés discussion. des deux pays suite aux attaques ter- Le Premier ministre Juncker reçoit roristes du 11 septembre 2001. Dans Lord Jenkins, ancien président de le cadre des relations bilatérales, les la Commission européenne deux ministres ont également évoqué 9 octobre 2002 Haute distinction mongole pour Jean- Claude Juncker, Premier ministre 14 octobre 2002 M. Jean-Claude Juncker sur le tour- nage de Os immortais à Lisbonne, en compagnie du président portugais M. Jorge Sampaio 19 octobre 2002 Dennis Hastert, président de la Cham- bre des représentants du Congrès américain, en visite à Luxembourg 04-06 décembre 2002 Signature d’un avenant à la Con- vention belgo-luxembourgeoise con- tre les doubles impositions 11 décembre 2002 Mme Polfer et le secrétaire d’État Colin Powell

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 63 Regard sur les activités gouvernementales

l’importance que revêtent les instal- lations de la WSA pour les deux partenaires. Dans son analyse des relations po- litiques, Lydie Polfer a insisté au cours des consultations avec son homologue américain sur l’impor- tance que le Luxembourg et l’Union européenne accordent à l’unité de la communauté internationale face à la menace terroriste et au danger que constituent les armes de des- truction massive. Dans ce contexte, elle a tout particulièrement relevé les efforts de l’administration améri- caine à résoudre à travers le Conseil M. Grethen et Mme Polfer avec MM. Bodman et Terpeluk, de sécurité la menace que repré- ambassadeur des États-Unis au Luxembourg sente l’Irak et pour assurer le retour immédiat et inconditionnel des ins- pecteurs des Nations unies qui doi- vent pouvoir conduire leur mission sur l’avenir des relations commer- Deputy Secretary of Commerce des sans entraves. ciales entre les deux principales uni- États-Unis d’Amérique, dans le cadre tés commerciales que sont l’Union de sa visite de travail à Luxembourg. Au sujet de la Cour pénale interna- européenne et les États-Unis, la mise tionale, les ministres ont partagé Lors de la conférence de presse en œuvre pratique des décisions pri- l’analyse que le compromis élaboré commune, Madame Lydie Polfer a ses à Doha concernant une meilleure lors du dernier conseil Affaires gé- d’abord rappelé les excellentes rela- participation des pays en voie de dé- nérales permet de concilier en gran- tions commerciales et économiques veloppement au commerce mondial de partie les préoccupations europé- qu’entretiennent les deux pays de- et les exemptions demandées par ennes et américaines. Une analyse puis des années. Les États-Unis Arcelor dans le contexte des mesu- des traités bilatéraux existants et des d’Amérique sont, en effet, les plus res protectrices décidées pour per- accords multilatéraux dans le cadre importants investisseurs étrangers mettre une restructuration de l’indus- de l’OTAN devrait par ailleurs per- au Grand-Duché. De plus, les gran- trie sidérurgique américaine. mettre de clarifier la situation. des sociétés américaines implantées au Luxembourg, comme DuPont de Les ministres ont également évoqué Nemours, Goodyear ou Guardian, fi- la situation au Moyen-Orient et le Visite de travail gurent parmi les principaux em- préparatifs en cours pour le som- à Luxembourg de ployeurs du pays. La ministre a te- met de l’Otan suivant qui déciderait Samuel Bodman, nu à souligner que le gouvernement notamment de l’élargissement de Deputy Secretary of luxembourgeois espérait «consoli- l’Alliance. Commerce des États-Unis der ces bonnes relations à tous les Lors de son séjour à Washington, d’Amérique niveaux». Mme Pofler a également rencontré 30 octobre 2002 Mme Lydie Polfer a noté que le Lu- Don Evans, Secretary of Commerce, xembourg et les États-Unis avaient et Robert Zoellick, US Trade Repre- Le 30 octobre 2002, Madame Lydie des vues différentes sur certains su- sentative. Polfer, ministre des Affaires étrangè- jets qui avaient fait l’objet d’entre- Les discussions avec ces deux res- res et du Commerce extérieur, et tiens bilatéraux, à savoir les mesures ponsables de la politique commer- Monsieur Henri Grethen, ministre de protectionnistes des États-Unis con- ciale des États-Unis ont été axées l’Économie et des Transports, ont cernant les importations d’acier, l’uti- reçu Monsieur Samuel Bodman, lisation d’organismes génétiquement

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modifiés (OGM), et les différends concernant les règlements et stan- dards établis par l’Organisation mon- diale du commerce. Le gouvernement luxembourgeois est resté ferme sur son refus d’ac- cepter la prolifération des OGM à cause des risques potentiels que ces derniers renfermaient pour la santé individuelle. Samuel Bodman, De- puty Secretary of Commerce des États-Unis, a déploré cette position du gouvernement luxembourgeois qui, pour les États-Unis, signifiait surtout la perte d’un marché impor- tant, étant donné que les Américains Lydie Polfer, le secrétaire général du Conseil de l’Europe ne partageaient pas les craintes des Walter Schwimmer (dr.) et le représentant permanent du Luxembourg au Conseil de l’Europe Gérard Philipps Européens concernant les OGM. Monsieur Bodman était très élogieux de la faculté du Luxembourg à revi- taliser son industrie sidérurgique et à rechercher une meilleure collabo- à long terme l’efficacité de la Cour à développer de nouveaux secteurs ration entre les différentes institutions européenne des droits de l’homme, économiques profitables comme ce- européennes, à augmenter de ma- la contribution de l’organisation lui de la communication par satellite nière substantielle les moyens finan- strasbourgeoise à l’action interna- et celui des finances. Il a ajouté que ciers mis à la disposition de la Cour tionale contre le terrorisme et finale- «le Luxembourg constitue un site européenne des droits de l’homme, ment l’état de la candidature d’adhé- unique pour opérer en Europe» et dont une réforme est par ailleurs en sion de la République fédérale de qu’il était «très impressionné par ce cours, à intensifier le dialogue inter- Yougoslavie. qui a été accompli dans le passé et culturel, à donner une impulsion nou- Cette session ministérielle avait été par ce qui pourra être réalisé dans le velle au projet des itinéraires culturels précédée d’une réunion informelle futur». et à développer un dialogue soute- au cours de laquelle les ministres ont nu avec l’Assemblée parlementaire. discuté des priorités politiques fu- Un sommet pour répondre tures du Conseil de l’Europe dans la Session ministérielle à l’évolution de l’architecture perspective de la fin de son élargis- de clôture de la présidence européenne sement géographique. Ils ont éga- luxembourgeoise lement estimé important la tenue Construire une Europe sans cliva- du Conseil de l’Europe d’un troisième sommet du Conseil ges pour un continent démocrati- de l’Europe, probablement en 2004, 7 novembre 2002 que, stable et toujours plus uni, telle pour définir une répartition cohé- est l’ambition affichée par le comité Le 7 novembre 2002, s’est achevée rente des tâches et responsabilités des ministres du Conseil de l’Europe la présidence luxembourgeoise du des différentes institutions europé- qui a discuté les questions essen- Conseil de l’Europe qui s’est distin- ennes et plus particulièrement au tielles de l’actualité politique de la guée, selon les dires du ministre hel- niveau de la défense des droits de plus ancienne des institutions euro- vétique des Affaires étrangères Jo- l’homme où le Conseil de l’Europe péennes. Les ministres se sont pen- seph Deiss, «par une compétence et a accumulé depuis plus de 50 ans chés sous la présidence de Lydie un dynamisme tout particulier». Au une expérience et une compétence Polfer en particulier sur la prépara- cours de ce semestre la présidence toutes particulières qu’il convient de tion du troisième sommet du Conseil s’est tout particulièrement efforcée consolider. de l’Europe, les moyens pour garantir

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Ouvrant le débat sur l’avenir de l’ac- estimé qu’il était du devoir de tous de Per Moeller, ministre des Affaires tion du Conseil de l’Europe, Lydie les responsables d’analyser cette étrangères du Danemark. Le Luxem- Polfer a insisté que le rôle et les ob- candidature sous l’angle du respect bourg y était représenté par Lydie jectifs fondamentaux de l’organisa- des obligations les plus importantes Polfer. tion continuent de faire l’unanimité souscrites par la RFY, y compris sa Les ministres ont tout d'abord prépa- et que sa contribution à la construc- coopération avec le Tribunal interna- ré le Conseil européen de Copenha- tion européenne demeure essen- tional de La Haye. Dans ce contexte, gue, qui se tiendrait les 12 et 13 dé- tielle. Cette constatation est particu- elle a rappelé l’échange de corres- cembre 2002, se concentrant avant lièrement vraie dans les importants pondances entre la présidence lu- tout sur les aspects liés à l'élargis- domaines de la consolidation des xembourgeoise et le président Kos- sement. La présidence danoise a droits de l’homme, de la démocratie tunica dans le but d’amener une d’abord rendu compte au Conseil et de l’état de droit à l’échelle du clarification de la position yougos- de ses consultations bilatérales avec continent européen. Dans ce con- lave. Comme ses collègues, la pré- les dix pays candidats. En marge texte et soucieuse de garantir à long sidente du comité des ministres a de la réunion Lydie Polfer a remar- terme l’efficacité de la Cour europé- regretté de devoir constater qu’actu- qué qu’elle s’attendait à un «grand enne des droits de l’homme, Lydie ellement les circonstances ne per- marchandage» lors du sommet de Polfer a souhaité que soient élabo- mettent pas encore d’envisager une Copenhague. Elle s’est dite «sur- rés pour la prochaine session mi- invitation à la RFY d’adhérer au Con- prise» de la dimension des problè- nistérielle un ensemble de proposi- seil de l’Europe. Afin de satisfaire aux mes qui se sont accumulés et qui tions concrètes, garantissant l’effica- conditions posées tant par le comité devraient être réglés à Copenhague. cité et la cohérence de cet instru- des ministres que par l’Assemblée Les aspects financiers de l’élargis- ment unique au service de 800 mil- parlementaire Lydie Polfer a estimé sement n’auraient pas été traités en lions d’Européens. que l’essentiel des responsabilités détail dans le cadre du Conseil Affai- se situe du côté des autorités you- S’agissant de la lutte contre le ter- res générales et Relations extérieu- goslaves. rorisme, la ministre luxembourgeoise res, a affirmé Lydie Polfer. Elle a tou- a rappelé que le Conseil de l’Europe En marge de la session ministérielle tefois estimé que le paquet financier a assumé dès l’automne 2001 ses le ministre roumain des Affaires proposé par la Présidence danoise responsabilités en explorant les dif- étrangères Mircea Geoana a remis serait «équilibré». «Nous pouvons vi- férents axes où elle est à même à Lydie Polfer les insignes de Grand vre avec cette proposition», a-t-elle d’apporter une réelle valeur ajoutée Officier dans l’Ordre de l’Étoile de noté. et plus particulièrement la coopéra- Roumanie, en reconnaissance pour Les ministres ont également analysé tion juridique, la sauvegarde des son engagement à la tête du comité la situation dans les Balkans occi- droits fondamentaux dans ce con- des ministres du Conseil de l’Europe dentaux, au lendemain des élec- texte particulièrement grave et la au cours des derniers mois qui ont tions présidentielles en Serbie. Ils promotion du dialogue interculturel permis, selon le ministre Geoana, ont fait le point sur la situation en et inter-religieux. Au cours de leur d’enregistrer des avancées considé- Afghanistan à la suite de la conféren- session, les ministres ont égale- rables. ce de Petersberg et ils ont évoqué ment réaffirmé leur condamnation les questions relatives au Moyen- du terrorisme sous toutes ses for- Orient, à Chypre, à la Turquie et à la mes et réitéré leur soutien à l’action Conseil Affaires générales: défense européenne. La discussion du Conseil de l’Europe en faveur du dernière ligne droite portait en outre sur les relations entre rétablissement de l’état de droit, du avant l'élargissement l'Union européenne et l'Afrique en respect des droits de l’homme et de 9-10 décembre 2002 vue de la préparation du sommet la démocratie en république tché- Union européenne/Afrique au Por- tchène. Le dernier Conseil Affaires générales tugal. Par ailleurs le Conseil examina Évoquant finalement la demande et Relations extérieures avant le le projet de rapport de la présidence d’adhésion de la République fédé- Conseil européen de Copenhague sur les actions de l'Union européenne rale de Yougoslavie, Lydie Polfer a s'est tenu à Bruxelles les 9 et 10 dans le cadre de la lutte contre le ter- décembre 2002 sous la présidence rorisme.

Bulletin d’Information et de Documentation 66 Regard sur les activités gouvernementales

Les futures présidences grecque et italienne ont finalement présenté le programme du Conseil pour 2003. En marge de la session du Conseil ont eu lieu les conférences d'adhé- sion, au niveau ministériel, avec les dix pays candidats.

Visite de travail de Mme Aïchatou Mindaoudou, ministre des Affaires étrangères du Niger 12 décembre 2002 La ministre Mindaoudou accueillie par Lydie Polfer Mme Aïchatou Mindaoudo, ministre des Affaires étrangères et de la Coo- pération du Niger, a effectué le 12 décembre 2002 une visite de travail nous, il s’agit d’un grand partenaire. À cet effet, un accord général de au Luxembourg. Elle a été accueillie La coopération du Luxembourg, c’est coopération entre le Grand-Duché par la ministre des Affaires étrangè- du concret et la population nigérien- de Luxembourg et la République du res Lydie Polfer et le ministre de la ne le sent», a-t-elle déclaré. Les deux Niger a été signé par les deux mi- Coopération et de l’Action humani- ministres ont également discuté de nistres. Il est prévu d’instaurer une taire Charles Goerens. Lors de leur l’avenir et de la consolidation de cette Commission de partenariat qui aura réunion de travail, Charles Goerens coopération, dans le but de donner pour mission de suivre de très près et Aïchatou Mindaoudou ont eu un une dimension plus complète et ré- la politique de coopération entre les large échange de vues sur la coo- glementée aux contacts, d’ores et deux pays et de donner des impul- pération luxembourgeoise au Niger. déjà nombreux. sions à ce partenariat. Après sa visite au Niger, pays cible de la coopération luxembourgeoise, en février 2002, cette rencontre cons- titue aux dires du ministre Goerens «le reflet d’une coopération très fruc- tueuse entamée il y a quelques an- nées». L’intense coopération entre les deux pays répondrait à la volonté d’une amélioration permanente des interventions dans les différents sec- teurs comme l’artisanat, l’éducation, la prévention contre le sida ou encore la lutte anti-acridienne et se distin- guerait par son caractère «enrichis- sant sur le plan humain». Aïchatou Mindaoudou a souligné de son côté l’importance de la coopé- ration luxembourgeoise pour son

pays: «Le Luxembourg est souvent Les ministres Goerens et Mindaoudou après la signature vu comme un petit pays, mais pour de l’accord général de coopération entre le Luxembourg et le Niger

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Lors d’une conférence de presse conjointe, les deux ministres n’ont pas manqué de rappeler qu’une coopération connaît toujours des hauts et des bas. Ainsi, en 1999, des troubles institutionnels à la suite d’un coup d’État au Niger ont con- duit à la suspension ponctuelle de la coopération luxembourgeoise. Depuis les dernières élections pré- sidentielles et législatives, le monde politique nigérien aurait pourtant re- trouvé une certaine stabilité, a décla- ré la ministre.

La crise en Côte d’Ivoire fut égale- Mme Lydie Polfer et M. Louis Michel lors de la signature de la convention ment abordée lors des pourparlers. «Les événements en Côte d’Ivoire ne restent pas sans incidence sur la région», disait le ministre Goerens. Renouvellement pays venaient de poser les jalons de la Convention d’Union pour une collaboration à venir d’au Les relations de coopération entre le moins dix ans, résultat d’un capital Niger et le Grand-Duché de Luxem- économique belgo- de confiance élaboré au fil des dé- bourg, dont le début date des an- luxembourgeoise cennies passées. Par ailleurs, la mi- nées 1989, ont connu ces dernières 18 décembre 2002 nistre des Affaires étrangères luxem- années un renforcement substantiel. bourgeoise a signalé qu’il fallait, dans Elles se sont jusqu’à présent con- La Convention d’Union économique le cadre de cette convention modi- centrées au niveau de 5 secteurs: la belgo-luxembourgeoise (UEBL) a fiée, tenir compte des nouvelles réa- santé (la lutte contre le sida), l’édu- été renouvelée le 18 décembre 2002 lités européennes (fin de l’union mo- cation, le développement rural inté- à Bruxelles dans la Maison du Lu- nétaire belgo-luxembourgeoise et gré, l’artisanat et la sécurité alimen- xembourg, par les signatures con- introduction de la monnaie unique) taire. Certaines des interventions jointes de Mme Lydie Polfer, ministre ainsi que des réalités fédérales bel- sont d’envergure nationale (préven- des Affaires étrangères du Luxem- ges, avec toute une série d’adapta- tion contre le sida, lutte anti-acri- bourg, et de son homologue belge, tions qui en résultent. dienne, appui à l’artisanat), d’autres M. Louis Michel. sont concentrées dans la région de Abordant la diversification de la col- Lors de la conférence de presse, M. Dosso, plus précisément l’arrondis- laboration avec la Belgique, Mme Louis Michel a exprimé sa joie d’avoir sement et la commune de Dosso. Polfer a mis l’accent sur les domai- participé à une journée historique Conjointement avec le FNUAP nes de l’environnement, de l’aide mi- quant à l’extension et à l’approfon- (Fonds des Nations unies pour la litaire ainsi que de l’aide humanitaire. dissement de la coopération belgo- population), le Luxembourg appuie Mettant en évidence le rôle primor- luxembourgeoise, tout en soulignant la politique nigérienne dans les do- dial que joue la Belgique pour le que l’ouverture de cette coopération maines de la population et de la Luxembourg en matière économi- vers d’autres domaines entamerait santé reproductive. que, Mme Lydie Polfer a insisté sur un nouveau chapitre dans la collabo- deux chiffres: avec 4,2 milliards ration entre les deux pays. d’euros pour l’année 2001, la Belgi- Rappelant la longue tradition de coo- que demeure, et ceci de loin, le pre- pération entre le Grand-Duché et la mier fournisseur du Luxembourg et Belgique, Mme Lydie Polfer a précisé parallèlement, avec 1,1 milliards pour sa part que par le renouvelle- d’euros, elle représente le troisième ment de cette convention, les deux client du Luxembourg. La Belgique

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est également le deuxième inves- tisseur étranger au Grand-Duché. La ministre luxembourgeoise a par ailleurs attiré l’attention sur le fait que cette collaboration vieille de 80 ans entre la Belgique et le Luxem- bourg, qu’elle-même et son homo- logue belge ont renouvelée, était en- tièrement soutenue par les deux populations et qu’elle s’exprimait dans la vie quotidienne de leurs concitoyens.

COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT

MM. Juncker et Goerens Dans bon nombre de pays, les êtres humains sont privés de soins médicaux, faute d’infrastructure. La Coopération luxembourgeoise soutient de nombreux présentent une campagne projets dans le domaine de la Santé, aide à construire et à équiper des hôpitaux, d’information sur finance des programmes de vaccination et de formation et contribue à la lutte contre le SIDA. la coopération au développement La Coopération. Grâce à vous, ça bouge! 30 octobre 2002

Le 30 octobre 2002, Monsieur Jean- Claude Juncker, Premier ministre, et Monsieur Charles Goerens, ministre de la coopération et de l’Action hu- manitaire, ont donné le coup d’envoi d’une campagne nationale d’infor- mation, de présentation et de sensi- En effet, le Luxembourg ne pourrait dans la coopération. Le but avoué du bilisation à la coopération au déve- ni ignorer ni fermer les yeux face à gouvernement est par ailleurs d’aug- loppement. la pauvreté dans le monde. «Lors menter cette part pour arriver à 1% des voyages que j’ai eu l’occasion à la fin de cette législature. «Il faut Le Premier ministre a rappelé le sou- d’entreprendre dans les pays cibles tout de même rappeler que 1% est tien du gouvernement à la coopéra- de la coopération luxembourgeoise, bien peu par rapport aux 99% du tion au développement. Les raisons j’ai pu constater de visu les progrès PIB qui vont directement au Luxem- de cette politique seraient multiples matériels amenés sur place par nos bourg», a souligné Jean-Claude et pourraient se résumer en deux équipes, mais également lire dans Juncker. mots: le «développement durable». les yeux des enfants la vraie valeur Le ralentissement actuel de la crois- M. Goerens, de son côté, a donné des efforts entrepris», a déclaré le sance économique ne serait pas, a de plus amples détails sur la cam- Premier ministre. ajouté Jean-Claude Juncker, une rai- pagne que le grand public allait son pour brider les efforts du Luxem- La part du PIB allouée à la coopéra- découvrir dès le 4 novembre 2002. bourg dans la coopération au déve- tion est actuellement de 0,7%. En Une des premières étapes de cette loppement. ce sens, le Luxembourg se place campagne, entreprise par le minis- parmi les 5 pays les plus engagés tère en collaboration avec le Service

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Information et Presse, a pris les traits d’un sondage qualitatif entrepris auprès de plusieurs groupes de per- sonnes à travers le pays. Ce sonda- ge, mené par l’agence en commu- nication COMED, a révélé que les Luxembourgeois ne sont aucune- ment opposés à la coopération au développement mais insistent sur le fait que cette coopération ne doive pas se faire au détriment du Luxem- bourg et de ses habitants. Dans ce cadre, M. Goerens a rap- pelé que la coopération se fait dans l’intérêt des pays cible mais égale- ment du Luxembourg. «Il est notam- M. Goerens et Mme Lima Veiga signent les deux accords ment très intéressant de constater que les 5 pays de ce fameux groupe - que l’on pourrait d’ailleurs appeler le «G 0,7» - sont les pays ayant le et des Communautés du Cap-Vert, Ce remaniement vise essentielle- plus faible taux de précarité», a sou- et par M. Charles Goerens, ministre ment à créer une nouvelle dynami- ligné le ministre luxembourgeois. de la Coopération et de l’Action hu- que gouvernementale qui devrait Cette campagne d’information et de manitaire du Luxembourg. permettre d’affronter les défis stra- sensibilisation servira à se faire une tégiques du futur: la croissance et M. Charles Goerens et la délégation idée plus précise des raisons et de la compétitivité, la valorisation des luxembourgeoise, composée notam- l’importance de la politique menée ressources humaines, le combat con- ment de plusieurs représentants de par le gouvernement luxembour- tre la pauvreté, les infrastructures et Lux-Development, ont été accueillis geois. l’organisation du territoire. «Il s’agit le 4 novembre 2002 à l’aéroport de de se donner les moyens de faire Les sujets traités à travers les 5 af- l’île de Sal, au Cap-Vert, par Mme décoller l’économie d’une manière fiches de la campagne sont la san- Maria de Fatima Lima Veiga. durable», a précisé la ministre. C’est té, l’éducation, l’eau, le transfert Les deux délégations ont ensuite dans ce but qu’une série de réfor- de savoir-faire et le développement rejoint l’île de São Nicolau, où elles mes au niveau de la Constitution, de de base. furent accueillies par M. le maire de l’administration, de la justice ou de la municipalité de São Nicolau, le l’éducation étaient alors entreprises. Dr Benvindo Oliveira, avant de re- M. Charles Goerens à la D’autres sujets abordés par la mi- joindre la Bibliothèque municipale nistre furent, entre autres, le Plan quatrième Commission de de la ville de Ribeira Brava pour la national de développement, la per- Partenariat du Luxembourg session d’ouverture de la 4e Com- manence du Cap-Vert dans la liste avec le Cap-Vert mission de Partenariat du Luxem- des PMAs, le point de vue du Cap- 4-6 novembre 2002 bourg avec le Cap-Vert. Vert relativement au NEPAD ainsi La ministre des Affaires étrangères que la situation politique internatio- Du 4 au 6 novembre 2002 s’est tenue du Cap-Vert a tout d’abord fait un nale, qu’il s’agisse de l’Irak ou bien sur l’île de São Nicolau la quatrième tour d’horizon de la situation intérieu- des conflits africains régionaux, tels Commission de Partenariat du Lu- re du pays. Mme Lima Veiga s’est que ceux qui ont éclaté en Côte xembourg avec le Cap-Vert. Elle ainsi longuement attardée sur le re- d’Ivoire ou en Guinée-Bissau, où vit était présidée par Mme Maria de maniement ministériel du 24 octobre par ailleurs une grande communauté Fátima Lima Veiga, ministre des Af- 2002 qui l’a vue accéder au poste de capverdienne. faires étrangères, de la Coopération ministre des Affaires étrangères.

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M. Goerens a réagi à l’exposé de Mme Lima Veiga en précisant que le gouvernement luxembourgeois était tout à fait disposé à continuer son effort de coopération au Cap-Vert et ce malgré un ralentissement de l’économie luxembourgeoise. «Le meilleur argumentaire pour cela», a expliqué le ministre luxembourgeois, «est la fragilité du Cap-Vert, qu’a d’ailleurs souligné le PNUCED dans son étude sur le pays. Nous n’avons aucun intérêt à voir qu’un pays vit dans la misère». Il ajouta ensuite que dans la stratégie de dévelop- pement d’une nation, il importe de prendre les mesures nécessaires pour consolider les acquis déjà atteints. La matinée du 5 novembre a été en- tièrement consacrée à la suite des travaux de la 4e Commission de Par- tenariat. Mme Maria de Fátima Lima Veiga a relevé le rôle crucial que revêt la coopération luxembourgeoise pour son pays. «Nous avons vu ces der- nières années s’accomplir des pro- grès substantiels dans des domai- nes tels que la santé, l’éducation ou l’assainissement de l’eau. La qualité Une petite fille de l’école de Ribeira Brava, construite grâce à l’aide au développement du Luxembourg de vie des Capverdiens au sens large a nettement évolué», a expliqué Mme Lima Veiga. En signant en janvier 2002 le Programme indicatif de Co- Grand-Duché. «Aucun lycée ni au- divers projets en cours ou envisagés opération (PIC), il a été rendu possi- cun hôpital construit avec le con- au Cap-Vert. Il s’agissait principale- ble de donner plus de cohérence, de cours du Luxembourg ne sera laissé ment de définir la marche à suivre flexibilité et de durabilité aux rela- à l’abandon. Nous ferons tout ce qui dans les cas les plus compliqués et tions de coopération entre les deux est nécessaire à son bon fonction- de trouver des solutions satisfaisan- pays pour les 4 années à venir. nement.» Par ailleurs, Mme Veiga a tes aux difficultés que peuvent ren- également rappelé combien le Cap- contrer les responsables desdits La ministre des Affaires étrangères Vert reste dépendant de l’aide ali- projets, qu’il s’agisse de projets en capverdienne a également réitéré la mentaire apportée par la commu- cours d’exécution, de formulation ou promesse de son gouvernement de nauté internationale. En effet, en en cours de préparation et d’évalu- respecter tous les engagements pris 2002, la récolte ne suffira pas à nour- ation. Les deux ministres se sont envers le Luxembourg, comme par rir la population. accordés pour dire qu’au vu des di- exemple de pourvoir au bon fonc- zaines de projets relevés, un besoin tionnement de toutes les infrastruc- Au cours des heures suivantes, les d’établir une liste des priorités parmi tures installées et équipées par le deux délégations ont planché sur les ces projets s’impose.

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Parmi les priorités du Cap-Vert, on réflexion ce qui ne peut être que De retour à la bibliothèque munici- trouve le Plan de développement de bénéfique», a expliqué M. Charles pale de Ribeira Brava, où les délé- São Nicolau qui permettra d’avoir Goerens. gations avaient déjà eu de longues une vue d’ensemble et une straté- réunions les jours précédents, les Dans l’après-midi, les deux minis- gie pour un développement cohé- ministres luxembourgeois et capver- tres de la Coopération se sont ren- rent et efficace de l’île. Des projets dien de la coopération ont procédé dus à Tarrafal pour y visiter plusieurs dans les domaines de la santé, de à la signature de deux accords bila- projets de la coopération luxem- l’éducation, d’électrification, de ges- téraux. bourgeoise: un centre de santé dont tion des déchets solides et de l’in- la construction et l’équipement a Le premier concernait la construc- dustrie de la pêche étaient alors en été entièrement financé par le Lu- tion et l’équipement d’une école se- cours. Rappelons à ce sujet que xembourg, une fabrique de thon - la condaire à Coculi, une ville située São Nicolau est une des îles les pêche étant une des ressources prin- dans la vallée de Ribeira Grande, plus pauvres de l’archipel. Il existe cipales de l’île - et un jardin d’en- sur l’île de Santo Antão, une des 8 peu de débouchés professionnels fants, construit en partie grâce aux autres îles de l’archipel du Cap-Vert. ou d’activités sur l’île, ce qui pousse Fonds de Compensation. les habitants à partir sur l’île de Sal Le second accord bilatéral traitait ou à émigrer vers l’Europe. Cette deuxième journée s’est termi- de la réhabilitation des marchés de née par un dîner offert par le maire la ville de Tarrafal, sur l’île de São Ni- Pour ce qui est des Fonds de Con- de la municipalité de São Nicolau, colau. Le projet a été élaboré par plu- trepartie (FCP), un autre thème ma- Dr. Benvindo do Rosário Figueiredo sieurs consultants de Lux-Develop- jeur des discussions entre les deux Oliveira, en l’honneur de Charles ment et en concertation étroite avec délégations, un rapport d’exécution Goerens. le maire de Tarrafal, l’architecte et le a été présenté ainsi que les méca- secrétaire municipal, ainsi qu’avec nismes de leur gestion. Puis, les dé- Le 6 novembre 2002, la journée a l’assistant technique luxembourgeois bats se sont tournés vers les termes débuté par la visite de plusieurs pro- à Tarrafal, M. Philippe Aschman. d’une nouvelle Convention d’aide jets de la coopération luxembour- alimentaire. L’actuelle venait à éché- geoise dans la ville de Ribeira Brava, Ce projet vise à améliorer les condi- ance à la fin de 2002 et devait être sur l’île de São Nicolau. M. Goerens, tions de commercialisation des pro- renouvelée. La signature devait se ministre de la Coopération et de l’Ai- duits vivriers et manufacturés de la faire au cours des deux mois sui- de humanitaire, et Mme Maria de municipalité de Tarrafal. Actuelle- vants. Cette nouvelle convention Fátima Lima Veiga, ministre des Af- ment, les petits commerçants ambu- couvre les trois années à venir. faires étrangères, de la Coopération lants vendent leurs produits étalés et des Communautés du Cap-Vert, par terre dans des conditions d’hy- Dans le domaine de la coopération se sont rendus à l’école primaire de giène précaires. Au-delà de l’amé- décentralisée, il a été question, entre Ribeira Brava, où les enfants les at- lioration de ces conditions d’hygiène autres, de la réunion de coopération tendaient avec impatience. Ceux-ci et de la qualité de vie des habitants municipale qui a eu lieu le 14 octo- leur ont proposé un véritable spec- de la ville, cette réhabilitation devrait bre 2002 au Luxembourg. Cette ré- tacle théâtral sur le thème de la san- donner un coup de pouce remarqua- union a réuni le Syvicol et diverses té, un des principaux axes de la coo- ble à l’activité économique de Tar- communes de Luxembourg, dont la pération luxembourgeoise au Cap- rafal. À la fin de cette dernière sé- capitale et Esch-sur-Alzette. M. Goe- Vert. ance de travail, M. Charles Goerens rens a rappelé qu’en encourageant et Mme Lima Veiga ont conclu les les communes à s’investir dans Ensuite, les ministres ont pu ren- discussions des deux jours précé- cette cause, il ne s’agissait pas de contrer le responsable du Centre dents en signant la 4e Commission les pousser à remplacer l’action de de santé de Ribeira Brava qui leur a de Partenariat pour la durée d’un an. l’État mais cela permettrait, au con- fait visiter les lieux. Rappelons que traire, de réunir plus d’acteurs dans les quelque 13.000 habitants de l’île Devant la presse capverdienne, le le domaine de la coopération. «En de São Nicolau ne disposent que de ministre luxembourgeois de la Coo- effet, plus d’acteurs équivaut forcé- ce centre de santé et celui de Tarra- pération s’est déclaré très satisfait ment à plus de communautés de fal, visité la veille par les deux minis- des relations qu’il entretient avec les tres et leurs délégations respectives. responsables capverdiens. «Avec les

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Capverdiens, on n’est jamais à l’abri Faire glisser l’aide humanitaire et les gouvernements des États en de bonnes surprises», a-t-il déclaré. vers l’aide au développement difficulté pour déterminer, ensemble, «J’ai rencontré ici des hommes et des une stratégie globale, afin d’augmen- «Cette exclusivité est un honneur femmes soucieux de leur travail et ter l’efficacité de leurs actions et la pour notre pays et un gage de la qui sont prêts à s’engager pour leur bonne gestion des ressources ré- cohérence de notre action humani- pays. En Afrique, le Cap-Vert est un coltées. taire», a déclaré le ministre Goerens. modèle à faire valoir, disposant d’a- Il annonça par la suite que le Lu- En 2003, le montant total des ap- touts à faire valoir». xembourg débloquera en 2003 1,5 pels lancés s’élève à environ 3 mil- million d’euros pour l’aide humani- liards de dollars. En 2002, le CAP Lancement des Appels taire. «Le montant alloué à l’aide avait permis de récolter 2,3 milliards humanitaire sera plafonné à 10% du alors que l’appel lancé avait été Consolidés inter-agences budget de la coopération.». d’environ 4 milliards. «Imaginez un de l’ONU à Luxembourg enfant qui reçoit la moitié des vac- La raison de ce plafonnement est, 15 novembre 2002 cins et de la nourriture nécessaire à selon M. Goerens, que l’aide huma- sa survie», a déclaré M. Deng, re- nitaire, certes indispensable dans un Les 19 et 20 novembre 2002, l’ONU présentant spécial du secrétaire gé- premier temps, doit faire place à la a procédé au lancement des Appels néral de l’ONU. «Ce sont toujours coopération au développement dans Consolidés inter-agences (CAP), or- les plus faibles qui souffrent.» un deuxième temps. ganisé au siège des Nations unies à «Eviter que l’espoir ne tourne New York et dans sept capitales Le CAP 2003, dont le thème central au désespoir» mondiales (Berne, Washington D.C., est «Hope for the future - Un avenir Bruxelles, La Haye, Tokyo, Canberra à construire», insiste sur l’importan- Au-delà de l’aide humanitaire, il s’agit et, pour la première fois, Luxem- ce de rendre l’espoir à des commu- également, selon M. Deng, d’aider à bourg). nautés ravagées par des conflits et consolider la paix dans ces pays. des crises en tout genre, sans oublier «Comment en vouloir à des person- Au Luxembourg, en présence de M. de soutenir les États qui sortent de nes qui, après la fin des conflits, Charles Goerens, ministre de la Coo- périodes difficiles ou de guerre, où retournent chez elles et doivent pération et de l’Action humanitaire, l’aide humanitaire est plus que ja- constater que tout a été détruit», M. Francis Mading Deng, représen- mais vitale pour pouvoir aller de s’interrogea M. Deng. «Il faut leur tant spécial du secrétaire général de l’avant. donner les moyens de se recons- l’ONU sur les personnes déplacées, truire, il faut leur rendre l’espoir de a lancé l’appel. D’autres participants Une stratégie globale pouvoir reprendre une vie normale. à cette journée exceptionnelle étaient L’Assemblée générale des Nations Si la communauté internationale ne M. Kofi Asomani, coordonnateur spé- unies a créé les CAP il y a dix ans tient pas ses promesses, ces per- cial des Nations unies pour les per- dans le but de coordonner les ac- sonnes passeront de l’espoir au dé- sonnes déplacées, M. Alan Doss, tions des divers acteurs de l’aide sespoir. Dans ce cas, il y a toujours représentant spécial du secrétaire humanitaire. Il s’agit, tout d’abord, la menace d’une rechute dans leurs général pour la gouvernance et la de préparer une stratégie humani- tourments passés.» stabilisation, chargé de la mission taire globale pour toutes les organi- des Nations unies en Sierra Leone, Les pays ou régions en crise concer- sations actives dans le domaine et, coordonnateur résident des Nations nés par les Appels Consolidés inter- ensuite, de rassembler les ressour- unies, représentant résident du agences 2003 sont l’Afghanistan, ces qui peuvent répondre aux be- PNUD et coordonnateur des opé- l’Angola, le Burundi, la Tchétchénie soins des près de 50 millions de per- rations humanitaires pour la Sierra et les républiques avoisinantes (Fé- sonnes qui nécessitent cette aide Leone, et M. Marc Destanne de dération de Russie), la Côte d’Ivoire dans le monde. Bernis, coordonnateur résident des (et la région d’Afrique de l’Ouest), Nations unies, représentant rési- En procédant à ces appels, l’ONU la République démocratique de Co- dent du PNUD et coordonnateur prétend rassembler les ONG et les rée, la République démocratique des opérations humanitaires au Li- organisations humanitaires qu’elle du Congo, l’Érythrée, l’Éthiopie, la béria. représente, les agences onusiennes Région des Grands Lacs, la Guinée,

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l’Indonésie, le Libéria, le territoire occupé palestinien, la Sierra Leo- ne, la Somalie, la région du Sud de l’Afrique, le Soudan, le Tadjikistan et l’Ouganda.

Lancement du rapport 2002 du FNUAP 3 décembre 2002

Le 3 décembre 2002, le ministre de la Coopération et de l’Action huma- nitaire Charles Goerens a présenté le rapport 2002 du FNUAP intitulé «Pauvreté, population et potentiali- MM. Charles Goerens et Alain Sibenaler tés». Il a été assisté en cela par M. lors de la présentation du rapport du FNUAP Alain Sibenaler, chargé de mobilisa- tion des ressources au siège du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). des femmes et celle de la pauvreté Luxembourg investirait 0,84% du des femmes, qui reste toujours en- PIB à la coopération au développe- Vingt-cinquième édition du genre, core supérieure à celle des hom- ment. Le ministre a en outre rappelé le rapport 2002 du FNUAP s’appuie mes. La disparité aurait même gran- que cet engagement remonte aux sur de nouvelles données montrant di, vu le manque d’éducation et les choix politiques adoptés en 1992 que depuis 1970, les pays en déve- mariages prématurés des femmes. qui ont été poursuivis par la suite loppement (PED) dont le taux de fé- par les différents gouvernements. condité a baissé ont vu augmenter Par ailleurs le rapport met l’accent leur productivité, leur épargne ainsi sur le problème du VIH/sida. L’on Le Luxembourg a signé en 2002 un que leur investissement productif. constaterait aujourd’hui, aux dires accord général de coopération avec Le texte formule également des re- de M. Sibenaler, que l’espérance le FNUAP, un des principaux parte- commandations en vue d’atteindre de vie en Afrique du Sud serait infé- naires multilatéraux du Luxembourg, les objectifs de développement pour rieure à celle en Afghanistan et ce à et ceci depuis des années. le Millénaire fixés en 2000 afin de cause de la propagation du sida en réduire sensiblement la pauvreté, la Afrique du Sud. faim, la maladie et les inégalités d’ici Autres Afin de réduire la pauvreté dans les 2015. pays en développement, il faut donc M. Charles Goerens à la conférence M. Charles Goerens et M. Sibenaler agir d’urgence pour améliorer la san- des donateurs du programme de lut- n’ont pas manqué de rappeler que té reproductive, aider les femmes à te contre l’onchocercose plus de 3 milliards de personnes vi- éviter des grossesses non désirées, 8-10 octobre 2002 vent aujourd’hui avec moins de 2 éliminer l’analphabétisme et la discri- euros par jour et que la population mination entre les genres, nous aver- Le ministre de la Défense Charles des pays les moins avancés (PMA) tit le rapport 2002. Goerens assiste au lancement du triplerait d’ici 2050, passant de 600 Code de conduite international con- Dans ce contexte, mettant en avant millions à 1,8 milliard, le fossé entre tre la prolifération des missiles ba- l’effort considérable du Luxembourg, les plus riches et les plus pauvres listiques un des rares pays à consacrer plus se creusant donc de plus en plus. 25 novembre 2002 de 0,7% de son PNB à l’aide au Le rapport soulève également la développement, le ministre Charles Visite officielle du ministre Charles question de la violence à l’égard Goerens a fait savoir qu’en 2003, le Goerens à Vilnius 2 décembre 2002

Bulletin d’Information et de Documentation 74 Regard sur les activités gouvernementales

CULTURE aux valeurs civilisatrices des reli- pour se laisser imprégner par l’ap- gions. Du moins les religions bien port des grands maîtres de l’étran- comprises, authentiques, et non ger, pour trouver leur chemin.» Et Mme Hennicot-Schoepges certaines déviations pseudo-reli- elle a continué: «Souvent donc nos à la conférence «Dialogue gieuses qui sont au service du fa- artistes, et de façon générale, nos des cultures» à Beyrouth natisme ou de la volonté de puis- compatriotes ont dû s’exiler parce sance. Car nul homme n’a le droit que le Luxembourg était un pays 18-20 octobre 2002 de s’ériger à la place de Dieu et de pauvre, mais aussi parce qu’il faut décréter où est le bien et le mal, de aller au-delà de ses frontières pour En sa qualité de ministre de la Cul- décider qui sont les bons ou les apprivoiser le monde». ture, de l’Enseignement supérieur et mauvais». de la Recherche, ministre en charge Elle a rappelé que c’est lors de la ré- de la Francophonie, Mme Erna Hen- cente visite du Premier ministre viet- nicot-Schoepges a participé à la 9e La ministre de la Culture, namien au Luxembourg, que les deux Premier ministres ont exprimé le sou- Conférence des chefs d’État et de de l’Enseignement hait que les relations entre le Vietnam gouvernement ayant le français en supérieur et de la partage. et le Luxembourg s’étendent mainte- Recherche Mme Hennicot- nant aussi à l’éducation et à la cultu- Au cours de cette conférence, qui a Schoepges en visite re. «C’est pourquoi je suis particuliè- eu lieu du 18 au 20 octobre à Bey- officielle au Vietnam rement heureuse que, pour ma pre- routh, le Sénégalais M. Abdou Diouf 23-29 octobre 2002 mière visite au Vietnam, nous puis- a été élu comme nouveau secrétaire sions mettre en œuvre, un accord général de l’Organisation interna- Sur invitation de M. Pham Quang culturel, accord qui couvre les do- tionale de la Francophonie (OIF). Nghi, ministre vietnamien de la Cul- maines de la culture, de l’éducation, Dans son intervention, Mme Henni- ture et de l’Information, Mme Erna de la recherche scientifique, des cot a souligné l’importance de la di- Hennicot-Schoepges, ministre de mass médias, de la jeunesse et des mension culturelle du développement la Culture, de l’Enseignement supé- sports. Pour moi cet accord culturel comme contrepoids d’une mondiali- rieur et de la Recherche, s’est rendue est l’expression de la volonté de nos sation axée sur le tout économique au Vietnam du 23 au 29 octobre. deux peuples de travailler encore et, de ce fait, génératrice d’inégalités davantage ensemble afin de mieux Elle a inauguré, le 26 octobre, en- et d’exclusions. nous connaître, afin de créer des semble avec son homologue viet- liens d’amitié qui perdurent.» Elle a La ministre a également mis en ex- namien, une exposition «Collection évoqué le succès de la première se- ergue le rôle de l’OIF dans la promo- du Musée national d’Histoire et d’Art, maine vietnamienne au Luxembourg, tion du dialogue des cultures, fon- Luxembourg, - Peintures luxembour- organisée ensemble avec le ministè- dement d’une politique axée sur la geoises (1839-1939)» au Musée des re de la Coopération et l’ambassade tolérance et la paix, la démocratie, Beaux-Arts du Vietnam à Hanoi, en du Vietnam à Bruxelles, et a exprimé les droits de l’homme et le respect présence de nombreux artistes et ci- son souhait que, dans les politiques du droit international. toyens vietnamiens et de représen- au développement, la culture ait une tants des pays étrangers accrédités Parlant du dialogue des religions, place de plus en plus grande. au Vietnam. Dans son allocution, Mme Hennicot a déclaré «Comme Mme Hennicot a rappelé les liens Lors de la visite du Musée des l’indique l’étymologie même du mot, d’amitié et de respect qui unissent Beaux-Arts de Hanoi, sous la con- la religion c’est ce qui relie. Ce qui re- depuis de longues années les peu- duite du directeur M. Cao Trong lie l’homme à Dieu, ou si l’on préfère, ples du Vietnam et du Luxembourg. Tiem, le projet d’une exposition de au Divin. La relation de l’Homme au Parlant des artistes luxembourgeois ce musée a été discuté pour l’année Divin fonde et englobe les deux présentés, comme Nico Klopp et 2004. autres que je viens de nommer. Le , elle a dit qu’ils «ont dialogue des religions doit donc na- Lors de l’entrevue qu’il a accordée souvent été amenés à séjourner à turellement nous inciter à réfléchir à la ministre luxembourgeoise, le l’étranger pour apprendre leur art,

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 75 Regard sur les activités gouvernementales

ainsi que les possibilités de collabo- ration entre le Vietnam et le Luxem- bourg. Lors de la visite du Conservatoire national de Hanoi, la ministre a été accueillie par sa directrice, Mme Tran Thu Ha, qui a présenté son école et le chantier du futur Conservatoire, qui sera terminé d’ici trois ans. Le Conservatoire a des activités de for- mation musicale, de recherche et de représentations (concerts). 2.000 étudiants reçoivent un enseigne- ment en musique traditionnelle et en musique classique par quelque Mme Hennicot-Schoepges a inauguré l’exposition 200 professeurs. Un concert de mu- «Collection du Musée national d’Histoire et d’Art, Luxembourg, sique traditionnelle vietnamienne a -Peintures luxembourgeoises» au Musée des Beaux-Arts à Hanoi d’ailleurs été offert à la délégation lu- xembourgeoise. La ministre luxem- bourgeoise a décrit l’organisation de Vice-Premier ministre, M. Nguyen de l’année 2003 à Luxembourg. La l’enseignement musical au Luxem- Tan Dung, a remercié le peuple lu- ministre luxembourgeoise a eu aussi bourg et s’est dite impressionnée xembourgeois pour le soutien qu’il un entretien avec le Vice-ministre de par la qualité de la prestation musi- a apporté à son pays lors de la guer- l’Éducation, M. Le Vu Hunh, lors du- cale des élèves et des professeurs. re et pour le soutien donné grâce à quel des aspects ponctuels de l’ac- Des visites au Temple de la Littéra- la politique luxembourgeoise de cord culturel ont été discutés. ture, de la Maison Ho Chi Minh, du coopération au développement. La Lors de sa visite, Mme Erna Temple à Pilier unique, du Théâtre ministre luxembourgeoise a exprimé Hennicot-Schoepges a également national des Marionnettes, de l’Ins- son admiration pour l’action menée été accueillie à l’Université natio- titut de musique traditionnelle du par le peuple vietnamien pour son nale de Hanoi, qui entretient des re- Vietnam et du village des céramiques développement économique. Con- lations avec 90 universités dans 20 de Bat Trang ont constitué d’autres cernant la signature de l’accord cul- pays différents. Le professeur Mai moments forts du voyage. La mi- turel entre les deux pays, le Vice- Trong Nhuan, vice-président, a pré- nistre luxembourgeoise s’est égale- Premier ministre vietnamien a ex- senté, ensemble avec les recteurs ment rendue au Hong Ngoc Huma- primé son accord total avec le texte et membres des différentes acadé- nity Center, qui est en fait un atelier et a affirmé son soutien pour qu’il mies, la Vietnam National University, protégé pour jeunes Vietnamiens soit signé dans les meilleurs délais. Hanoi (VNU) qui s’étend sur trois handicapés physiques, dont le han- Lors des entretiens bilatéraux avec campus avec 9 collèges et facultés dicap est encore souvent une des le ministre de la Culture et de l’Infor- et 10 instituts et centres de recher- séquelles de la guerre du Vietnam. mation, M. Pham Quang Nghi, les che, dont notamment, les facultés de Lors de l’entretien avec le Comité aspects pratiques du futur accord technologie, d’économie, de droit, populaire de la Province de Quang culturel ont été discutés: échanges d’éducation, de business, d’études Ninh, un vaste projet d’écomusée a d’experts et d’artistes, envoi de films, environnementales, de biotechno- été présenté à la ministre luxembour- organisation d’expositions, collabo- logie, de sciences sociales et hu- geoise qui s’est engagée à trans- ration entre experts du patrimoine, maines, de langues étrangères. Les mettre ce projet, avec demande d’ai- etc. La ministre luxembourgeoise a conditions de recrutement des pro- de luxembourgeoise, à son collègue, invité son homologue vietnamien à fesseurs, le système des examens le ministre Charles Goerens. venir signer l’accord culturel au début et de l’évaluation ont été discutés

Bulletin d’Information et de Documentation 76 Regard sur les activités gouvernementales

Les deux ministres ont discuté de dossiers européens et notamment la place de la culture dans le futur traité, la promotion de la diversité culturelle, le recours à la majorité qualifiée et une baisse de la TVA sur le disque et les documents sonores. Erna Hennicot-Schoepges a exposé à son collègue français l’état des préparations en vue de 2007, lors- que Luxembourg et la Grande Ré- gion seront capitale culturelle de l’Europe. Le ministre français a dit qu’il «accompagnait totalement» cette initiative et qu’un comité lor- Concert au Temple de la Littérature à Hanoi rain serait réuni, à l’image du Lu- xembourg, qui mettra sur pied au début de 2003, une structure natio- nale et interrégionale pour coor- À Hué, la délégation luxembourgeoi- pu être noués en vue d’une coopé- donner les travaux. Un dossier de se a eu un entretien avec une déléga- ration renforcée entre les deux pays. candidature sera envoyé à Bruxelles tion de treize personnes du Comité par la partie luxembourgeoise avant Lors de son voyage, la ministre lu- populaire de la Province Thua Thien la fin de l’année 2002. xembourgeoise était accompagnée Hue, et notamment avec le vice- par M. Guy Dockendorf, Premier Le ministre français, ancien direc- président de la Région, M. Nguyen conseiller de gouvernement, par M. teur du Centre Georges Pompidou, Xuan Ly et le maire-adjoint, M. Ngu- Marc Ungeheuer, ambassadeur du s’est réjoui de pouvoir saluer Marie- yen Cuong. La province développe Luxembourg à Beijing (avec juridic- Claude Beaud, ancienne directrice ses activités dans les domaines de tion pour le Vietnam) et par Mme Ja- du Musée des arts décoratifs de l’agriculture, de la production de ma- nine Finck, conseillère de l’ambas- Paris et maintenant directrice du fu- tériaux de construction, de la culture sade du Luxembourg à Beijing. M. tur Musée d’art moderne Grand-Duc et du tourisme. Avec sa Cité impé- Jean-Luc Koltz était le commissaire Jean (MUDAM). Le ministre français riale, la pagode Thien Mu, les tom- de l’exposition: il était assisté par a exprimé sa disponibilité d’aider le beaux Tu Duc et Khai Dinh, la Ville Mme Simone Habaru et M. Claude musée luxembourgeois à organiser, de Hué qui est le premier site viet- Lanners du Musée national d’histoi- pour son ouverture ou plus tard, une namien à avoir été inscrit sur la liste re et d’art. grande exposition conjointement au du patrimoine mondial de l’Unesco, Centre Georges Pompidou. a des atouts majeurs en matière de tourisme culturel. Une participation Visite de travail du ministre Les deux ministres se sont encore luxembourgeoise au Festival de Mu- entretenus au sujet du futur Centre français de la Culture sique de Hué en 2004 a été discu- culturel de rencontre Abbaye de tée, de même qu’un échange d’ex- M. Jean-Jacques Aillagon Neumünster et notamment sur le périences entre spécialistes de la 7 décembre 2002 projet de l’Institut culturel trinatio- restauration de monuments histori- nal Pierre Werner, projet porté par la ques. Une rencontre avec les profes- La ministre de la Culture, de l’Ensei- France, l’Allemagne et le Luxem- seurs et les élèves de l’École secon- gnement supérieur et de la Recher- bourg. daire du Tourisme à Hué, partenaire che Erna Hennicot-Schoepges a reçu Les deux délégations se sont ensuite de l’École hôtelière de Diekirch, a le 7 décembre 2002 son homolo- rendues sur le site de l’ancienne ab- conclu cette visite officielle au Viet- gue français Jean-Jacques Aillagon baye où Guy de Muyser, président de nam, où de nombreux contacts ont pour une visite de travail. l’établissement public Neumünster, et

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Claude Frisoni, directeur du Centre s’est vu remettre la Ehrenkreuz für culturel, ont offert une visite guidée Wissenschaft und Kunst 1. Klasse. des lieux. Cette visite a permis de Le chancelier fédéral Dr. Wolfgang constater l’état d’avancement des Schüssel et la secrétaire générale travaux, notamment du bâtiment Dr. Maria Rauch-Kallat ont honoré Robert Bruch (ancien hôpital mili- de leur présence la cérémonie qui taire) où sera installé, en automne a eu lieu à la chancellerie fédérale 2003, l’institut Pierre Werner. Cette d’Autriche. visite les a également menés dans le bâtiment Robert Krieps (anct. Tu- tesall) qui accueillera une salle de spectacles et de séminaires de 286 places. DÉFENSE

Haute distinction Prestation de serment honorifique pour Mme Erna d’officier de S.A.R. Hennicot-Schoepges le Grand-Duc Héritier 16 décembre 2002 et remise de la «Médaille Militaire» à S.A.R. Le 16 décembre 2002, le secrétaire le Grand-Duc Jean d’État autrichien à la Culture Dr. 17 décembre 2002 Franz Morakla a remis, au nom du président de la République fédérale Le 17 décembre 2002 a eu lieu au Prestation de serment d’officier d’Autriche, la Grosses Goldenes Centre militaire de Diekirch les cé- de S.A.R. le Grand-Duc Héritier Ehrenzeichen am Bande à Mme rémonies de prestation de serment Erna Hennicot-Schoepges, minis- d’officier de S.A.R. le Grand-Duc tre de la Culture, de l’Enseignement Héritier et de remise de la «Médaille supérieur et de la Recherche. Par la Militaire» à S.A.R. le Grand-Duc même occasion, Guy Dockendorf Jean. S.A.R. le Grand-Duc Héritier a ter- miné sa formation d’officier à l’Aca- démie Royale Militaire de Sandhurst en août 2002. Il a été nommé au grade de lieutenant de l’Armée par arrêté grand-ducal le 25 juillet 2002 avec effet au 9 août 2002. Ainsi, S.A.R. le Grand-Duc Héritier a prêté serment en présence des membres de la famille grand-ducale et des au- torités nationales et internationales. Lors de cette cérémonie, S.A.R. le Grand-Duc Jean, Général de l’Ar- mée, s’est vu remettre la «Médaille Militaire» par S.A.R. le Grand-Duc pour sa participation à la bataille de Caen, à la campagne de libération du nord de l’Europe et à la conquê-

Erna Hennicot-Schoepges et Guy Dockendorf te de l’Allemagne nazie jusqu’au avec le secrétaire d’État autrichien à la culture Dr. Franz Morakla abords de l’Elbe.

Bulletin d’Information et de Documentation 78 Regard sur les activités gouvernementales

Instituée par arrêté grand-ducal du capteurs pour véhicules automobi- Le présent programme R&D apporte 30 octobre 1945, la «Médaille Mili- les et approvisionne les grands la preuve de la continuité dans la dé- taire» est la plus haute de toutes les constructeurs en Europe, aux États- marche d’innovation sur laquelle est décorations militaires luxembour- Unis et en Asie. fondé d’ailleurs le succès industriel geoises. Cette décoration n’est ac- de l’entreprise. Depuis sa création, la société a in- cordée qu’à des militaires pour des vesti de manière conséquente dans Conscient de l’importance stratégi- faits et mérites exceptionnellement de nouvelles installations, dont une que de tels projets de modernisation brillants et peut, dans des cas parti- nouvelle usine à Echternach. Afin et de recherche & développement culiers, être conférée à des étrangers. d’étendre et de moderniser son ap- pour la croissance de l’entreprise et pareil de production et de permettre le développement régional du pays, une extension pour les activités de le ministère de l’Économie appuie ÉCONOMIE sérigraphie, la société vient d’enta- les investissements de la société mer la réalisation d’un important pro- I.E.E. par les instruments de la loi- jet d’investissement d’un coût esti- cadre de développement et de di- Signature de deux matif de 4.167.000 euros. La société versification économiques. conventions avec I.E.E. emploie jusqu’à présent quelque Le ministre de l’Économie a souli- 660 personnes à Echternach et dans 2 octobre 2002 gné que I.E.E. est un des fleurons de son centre technique à Findel. l’industrie du pays, dont le succès Deux conventions portant sur des Parallèlement la société entend réa- est le fruit des initiatives innovatri- projets de recherche & développe- liser un programme de recherche & ces d’une équipe multinationale de ment ainsi que d’investissement ont développement d’un coût estimé à collaborateurs aux compétences été signées le 2 octobre 2002 entre environ 8.420.000 euros mettant très variées. À cet égard, il a relevé le gouvernement, représenté par M. l’accent sur le développement de plus particulièrement l’enjeu des Henri Grethen, ministre de l’Écono- nouvelles connaissances de la rhéo- trois projets R&D qui vont permettre mie, et la société I.E.E. International logie des encres sérigraphiques, le de développer des capteurs d’une Electronics & Engineering S.A., re- développement de capteurs tactiles grande complexité pour diverses ap- présentée par son directeur général pour températures élevées et le dé- plications de sécurité. M. Hubert Jacobs Van Merlen, son veloppement d’un système de dé- directeur général adjoint M. Michel tection optique 3D. Witte et son directeur des Techno- logies M. Aloyse Schoos. I.E.E. International Electronics & En- gineering S.A. est spécialisée dans la fabrication de systèmes de cap- teurs sensibles à la pression (Force Sensing Resistors - FSR). Ces cap- teurs sont essentiellement utilisés par les constructeurs automobiles pour le contrôle du déploiement des airbags. I.E.E. a été créée en 1989 à l’initia- tive d’Investar, un joint venture entre ARBED et la SNCI avec un parte- naire américain. Le capital est déte- nu actuellement par Investar et par Circuit Foil S.àr.l. La société est un des plus importants producteurs de M. Grethen au moment de la signature des deux conventions

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MM. Luc Frieden et Henri Grethen informent sur la situation économique et financière 15 novembre 2002

À l’issue de leur entrevue avec les membres de la Commission des Fi- nances et du Budget de la Cham- bre des députés, le 15 novembre 2002, les ministres Luc Frieden et Henri Grethen ont fourni à la presse des explications plus détaillées con- cernant la situation économique et financière luxembourgeoise que le Premier ministre avait déjà com- Luc Frieden et Henri Grethen lors de la conférence de presse mentée le jour précédent. Le ministre du Trésor et du Budget a tenu à donner plus de détails quant constituerait une diminution totale 3,2%, voire une dette publique à la diminution des recettes fiscales des recettes fiscales de 270 millions «nette» de 1,4%, ce qui serait un en- de 270 millions d’euros, prévue pour s’euros pour l’an 2002. dettement relativement peu consi- l’année 2002, qu’il a qualifiée de dérable comparé à la situation dans Pour ce qui est des recettes budgé- «sérieuse dégradation des recettes certains pays voisins. D’autant plus taires pour l’an 2003, les chiffres dé- publiques». les réserves des fonds spéciaux pendraient essentiellement de l’évo- s’élèveraient à l’heure actuelle à 2,6 Luc Frieden a tout d’abord noté que lution future de la situation boursière, milliards d’euros, tandis que la ré- la situation des recettes ne se serait a expliqué Luc Frieden. Si la situa- serve budgétaire de la Trésorerie de détériorée significativement qu’à tion ne s’améliorait pas, il faudrait l’État s’élèverait à 500 millions d’eu- partir du second semestre 2002. La réviser le budget 2003 pour ce qui ros non-affectés, a informé Luc situation des recettes aurait encore est des recettes fiscales. Frieden. été satisfaisante en été 2002, pério- Le ministre du Trésor et du Budget de durant laquelle avait été élaboré Ces réserves, qui ont été constituées a pourtant tenu à rappeler que si la le projet de budget pour 2003, que au cours des années précédentes, situation actuelle au niveau des re- le gouvernement avait pourtant déjà seraient le résultat d’une «démarche cettes est «grave», elle l’est surtout placé à ce moment-là sous le signe politique responsable au moment par rapport aux prévisions budgé- d’un «optimisme prudent». d’une situation économique plus fa- taires pour le budget 2002 et par vorable», a expliqué Luc Frieden. Une diminution des recettes fiscales rapport à la situation budgétaire de 2002 par rapport au budget prévi- 2001, elle le serait moins par rapport «Les finances publiques consistent sionnel aurait été enregistrée, selon aux années 2000 et précédentes. dans l’argent des citoyens que l’on les explications fournies par le mi- doit toujours gérer avec beaucoup «En effet, situées dans un contexte nistre du Trésor et Budget, au ni- de responsabilité», a précisé le mi- global, les finances publiques luxem- veau de la taxe d’abonnement (une nistre. Agir avec responsabilité au bourgeoises sont saines», a conti- diminution de 100 millions d’euros), niveau des finances publiques signi- nué Luc Frieden, en faisant référence du droit d’enregistrement (une di- fie, selon Luc Frieden, «ne pas opé- au niveau des dettes publiques et minution de 90 millions d’euros), de rer de changements brutaux à court des réserves budgétaires. Selon les la TVA (une diminution de 28 millions terme au niveau de la politique bud- données fournies par le ministre du d’euros) et de l’impôt sur les traite- gétaire», mais mener une politique Trésor et du Budget, le Luxembourg ments et les salaires (une diminu- qui prenne en considération aussi enregistre une dette publique de tion de 50 millions s’euros), ce qui

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le long terme. Or, prudence et res- ministre de l’Économie Henri Grethen cours de 2003, un taux nettement ponsabilité seraient dorénavant en- et le ministre du Travail et de l’Emploi plus faible que les années précé- core beaucoup plus de mise. François Biltgen. dentes mais qui permettra à l’État de réduire considérablement ses Le ministre de l’Économie, Henri Suite à la publication des prévisions contributions à la sécurité sociale. Grethen, de son côté, a rajouté des conjoncturelles modestes pour le explications concernant les prévi- Luxembourg pour l’année en cours Les partenaires sociaux ont égale- sions de la croissance économique ainsi que pour 2003, le gouverne- ment été d’accord sur le fait que la 2002, que le STATEC évaluait entre ment et les partenaires sociaux (or- croissance de l’économie luxem- 0,5% et 2%, la Commission euro- ganisations syndicales et patronales) bourgeoise ne pourra atteindre, péenne à 0,1% et que l’OECD venait ont procédé à une analyse détaillée dans les années 2002 à 2006, les d’estimer à 0,8%, selon les infor- de la situation, notamment à la lu- niveaux des dix dernières années. mations du ministre de l’Économie. mière des amendements gouverne- De 1990 à 1995 la croissance moyen- La prévision de la croissance éco- mentaux au projet de budget 2003, ne au Luxembourg était de 6%, de nomique serait un exercice extrê- présentés la semaine précédente par 1995 à 2000 la croissance moyenne mement difficile, a noté Henri Gre- le ministre du Trésor et du Budget était de 7,2%. Pour l’année en cours, then, tout en estimant que la crois- Luc Frieden, et des orientations fi- les perspectives de croissance indi- croissance pourrait atteindre 0,5% nancières et économiques pour les quent un taux de 0,5%, pour 2003 du PIB en 2002, dépendant toute- années à venir. ce taux pourrait être de 2%. Un re- fois essentiellement de l’évolution tour vers une progression conjonc- Selon le Premier ministre, qui s’est de la situation boursière au cours turelle de plus de 3% n’est à atten- exprimé devant la presse à l’issue des dernières semaines de l’année dre que pour le deuxième semestre de la réunion, les partenaires sociaux 2002. Des taux se situant autour de 2004 et l’année 2005. ont salué les orientations budgétai- 2,5% pourraient être réalistes pour res de gouvernement pour 2003 et Selon le Premier ministre, le re- l’an 2003, en cas de relance écono- au-delà. Syndicats et patronat ont cours aux réserves budgétaires et mique dans le second semestre surtout exprimé leur approbation aux réserves des fonds spéciaux 2003. quant à la décision du gouverne- d’investissement, aussi considéra- Henri Grethen, reconfirmant qu’il fau- ment de ne pas seulement mainte- bles qu’elles soient, ne pourra être drait désormais éviter toute pani- nir le volume des dépenses d’in- considéré que comme une solution que, a finalement plaidé en faveur du vestissement mais de l’augmenter de transition qui ne saurait empêcher maintien d’une politique budgétaire de 31% en 2003 par rapport aux des efforts au niveau des problèmes qui opère les bons choix politiques investissements effectués en 2002. structurels de l’économie luxem- entre ce qui est nécessaire et ce qui Les partenaires sociaux étaient una- bourgeoise, notamment dans les est souhaitable. nimes à reconnaître que ces dépen- domaines tarifaire, de la coordina- ses constituent une réponse éco- tion entre dépenses d’investisse- nomique adéquate aux aléas con- ment et les cycles conjoncturels des Comité de coordination joncturels que le Luxembourg doit entreprises et de la productivité. Ces tripartite: les partenaires traverser actuellement. discussions seraient menées dans les mois suivants au sein du comité sociaux saluent les La décision du gouvernement d’ac- de coordination tripartite, dont la ré- orientations budgétaires célérer la collecte des rentrées fis- union suivante était prévue pour le du gouvernement cales au niveau de l’impôt sur les 9 janvier 2003. 28 novembre 2002 collectivités en 2003 a également été approuvée par le comité de Le gouvernement et les partenaires Le comité de coordination tripartite coordination. sociaux ont enfin analysé la situa- tion sur le marché de l’emploi suite s’est réuni le 28 novembre 2002 sous Au niveau des dépenses budgétai- aux derniers chiffres y relatifs publiés la présidence du Premier ministre res le comité de coordination a re- par le comité de conjoncture le 27 Jean-Claude Juncker. Le gouverne- tenu la prévision d’une croissance novembre 2002. ment fut en outre représenté par le de 1,5% de la masse salariale au

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utiles que nous ne manquerons pas de creuser», a affirmé le ministre de l’Économie. • Le positionnement technologique des structures d’accueil En premier lieu, il s’agira de rester prudent en matière de positionne- ment technologique, compte tenu des leçons à tirer de l’évolution ré- cente des secteurs de la haute tech- nologie et dans le contexte conjonc- turel actuel. Le ministre propose donc d’accorder une attention prio-

Le ministre Grethen lors de la conférence de presse, ritaire aux pôles d’excellences déjà à g. M. Mario Grotz, à dr. M. Marco Walentiny confirmés tant au niveau du tissu du ministère de l’Économie économique existant qu’à celui de l’environnement de recherche pu- blic et privé. Il a cité dans ce con- texte les activités liées au dévelop- M. Henri Grethen présente des Sciences et notamment la so- pement de nouveaux matériaux et un concept de structures ciété Agora de valorisation des fri- procédés de production et aux tech- d’accueil pour start-up ches et le fonds Belval d’un certain nologies génériques de l’informa- à Belval-Ouest nombre d’enseignements en termes tion et des communications, qui font de positionnement technologique, déjà l’objet de concertations inten- 4 décembre 2002 de besoins en surfaces exploitables ses, tant au niveau de l’initiative et de contenu de l’offre publique cluster qu’au niveau des travaux du Le 4 décembre 2002, M. Henri Gre- d’infrastructures et de services d’en- Fonds national de la Recherche et then, ministre de l’Économie, a pré- cadrement. Elle s’est également qui pourront générer des spin-off senté les conclusions d’une étude employée à créer un lien logique ou attirer de nouvelles entreprises commune de son ministère et du avec le projet de loi de création de spécialisées. Il s’agira toutefois de bureau d’étude français INNO Tsd l’Université de Luxembourg, dont la rester également attentif à l’évolu- localisé à Sophie Antipolis sur l’im- Faculté des Sciences, de la Tech- tion d’autres activités dans le do- plantation d’une pépinière d’entre- nologie et de la Communication est maine des biotechnologies, de la prises dans l’enceinte de la future programmée sur le site de Belval- santé et de l’environnement notam- Cité des Sciences, de la Recherche Ouest. Les autres départements mi- ment. Le ministre a cité à titre illus- et de l’Innovation sur les friches in- nistériels concernés, ainsi que les tratif les domaines de la bio-infor- dustrielles de Belval-Ouest. Centres de Recherche publics, les matique et de l’instrumentation de En se référant à la déclaration gou- Chambres professionnelles, la FEDIL, diagnostique. vernementale du 12 août 1999, le mi- différentes autres organisations pro- • Les différents types de structures nistre de l’Économie a exposé les mouvant l’esprit d’entreprise et Lux- d’accueil et leur localisation prochaines étapes de sa politique de innovation ont été invités à participer création d’entreprises technologi- à cette réflexion. Conformément à ce scénario, M. Gre- ques. then a souligné que les infrastruc- Résultats tures à créer devront non seulement Contexte et objectif «Si cette étude ne fait qu’esquisser contenir des bureaux, mais égale- M. Grethen a relevé que le principal une première ébauche d’un con- ment prévoir l’aménagement d’es- objectif de cette étude a été d’ali- cept que je m’emploierai maintenant paces en laboratoires techniques et menter les instances en charge de la à concrétiser, je considère qu’elle en atelier de prototypage et de petit mise en œuvre du projet de la Cité nous trace en revanche des pistes usinage.

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«Il faut également prévoir que cer- a rappelé l’acquisition et l’actuel amé- Autres taines de ces start-up évolueront à nagement par son ministère des quel- un rythme soutenu, pouvant rapide- que 3.000 m2 des anciens bâtiments Le ministre de l’Économie Henri ment requérir des espaces d’exten- Tyco (Thomas&Betts) pour y accueil- Grethen à la présentation du Bu- sion qu’il ne sera vraisemblablement lir le projet «ECOSTART». Cette struc- reau d’information et d’assistance à plus possible de prévoir dans le con- ture aura la double fonction d’être à la médiation texte urbain qu’il est prévu d’amé- la fois incubateur pour des entrepri- 17 octobre 2002 nager sur le site de Belval-Ouest. Si ses démarrant leurs activités et struc- Visite à Luxembourg du ministre ces entreprises restent quand-même ture de relais pour héberger des entre- d’Etat indien pour les Affaires éco- financièrement encore trop fragiles prises en phase de développement, nomiques B. K. Tripathy pour investir dans l’immobilier, il fau- ainsi que pour des entreprises étran- 11-12 novembre 2002 dra leur offrir des solutions de relais, gères qui sont à la recherche d’un de préférence à proximité de la Cité premier pied à terre au Luxembourg. des Sciences, pour leur permettre Le ministre de l’Économie a clôturé de maintenir l’échange fructueux ÉDUCATION son exposé par un appel au bon avec ce pôle de compétence qui les sens et à la concertation en matière a incubées.» C’est avec ces propos de politique de création d’entre- que le ministre de l’Économie a rap- Rencontre des ministres prises de la haute-technologie. «Je pelé et justifié sa revendication de européens de l’Éducation considère que les hypothèses de créer une zone pour activités éco- création de 6 à 8 entreprises par an 18 octobre 2002 nomiques sur le site de l’ancien et de l’hébergement à l’horizon 2012 Crassier d’Ehlerange. Il a annoncé Sur invitation de M. Xavier Darcos, d’une trentaine d’entreprises consti- avoir chargé ses services d’une ministre délégué à l’Enseignement tuent les perspectives les plus opti- étude complémentaire d’aménage- scolaire de la France, Mme Anne mistes de notre potentiel de créa- ment de ce site de quelque 80 hec- Brasseur, ministre de l’Éducation tion d’activités nouvelles et cela au tares où il envisagerait de créer sur nationale, de la Formation profes- niveau de l’ensemble du pays, tout une aire réservée de quelque 10 hec- sionnelle et des Sports, a assisté le au moins pour des activités indus- tares des structures de relais à ca- 18 octobre 2002 à la rencontre des trielles et de service.» M. Grethen en ractère modulable pour des entre- ministres européens de l’Éducation, conclut qu’il ne peut y avoir de place prises en développement issues du qui s’est tenue au Conseil de l’Eu- que pour un seul projet sur la Cité futur incubateur de Belval-Ouest et rope à Strasbourg. des Sciences. En tant que ministre d’autres provenances. responsable pour le développement Lors de cette réunion, l’assemblée • Superficies requises économique, il se donne ainsi pour des ministres a officiellement con- objectif de fédérer l’ensemble des crétisé la décision prise par la Con- En termes de superficies requises offres publiques d’infrastructures et férence permanente des ministres pour ces projets issus des conclu- de services en vue de la création sur européens de l’Éducation à Cra- sions de l’étude présentée, le minis- Belval-Ouest et sur l’ancien Crassier covie en octobre 2000, d’organiser, tre a évalué les structures prévues d’Ehlerange d’une offre intégrée et dans les écoles des États membres pour l’incubateur de Belval-Ouest à cohérente de services aux créateurs de la Convention culturelle europé- quelque 2.400 m2, dont 600 à ré- d’entreprises. enne, une «Journée de la mémoire server à des ateliers. Les structures de l’Holocauste et de la prévention de relais sur le Crassier d’Ehlerange «J’espère ainsi avoir démenti ceux des crimes contre l’humanité». pourraient progressivement évoluer qui estimaient pouvoir déceler dans jusqu’à 10 bâtiments modulables de mon travail politique une tendance Dans son intervention, Mme Bras- 3.000 à 3.500 m2 un chacun. au laisser-faire et au laisser-aller et seur a relevé que, devant la recru- également pouvoir rassurer ceux qui descence de l’extrême droite et la Le projet «ECOSTART» craignaient que l’initiative ministé- prolifération de mouvements popu- Le besoin de telles structures se justi- rielle ne soit plus possible qu’au prix listes, il fallait redoubler de vigilance fiant déjà actuellement pour relayer le d’un appareil bureaucratique déme- et comprendre que la liberté, que Technoport Schlassgoart, M. Grethen suré», conclut M. Henri Grethen. l’on doit à ceux qui ont sacrifié leur

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ENSEIGNEMENT

Présentation du projet de loi portant création de l’Université de Luxembourg 28 novembre 2002

Le 28 novembre 2002, la ministre de la Culture, de l’Enseignement supé- rieur et de la Recherche, Mme Erna Hennicot-Schoepges, a présenté le projet de loi portant création de l’Université de Luxembourg. Le Mme Brasseur entourée de (d. g. à dr.) M. Paul Dostert, chargé de souci premier au niveau de la con- Direction du Centre national de Documentation et de Recherche, M. Steve Kayser, professeur d’Histoire au Lycée technique de Bonnevoie, ception de l’Université, qui sera un M. Jeannot Hansen, professeur-attaché au MENFPS établissement public, était de mettre et coordinateur des relations internationales, l’accent sur la qualité de l’enseigne- et M. Jos Britz, professeur et chargé de mission au MENFPS ment et la qualité de la recherche. Composée de trois facultés, l’Uni- versité devrait accueillir entre 4.000 vie, leur liberté, leur jeunesse ou leur Autres et 5.000 étudiants dans un délai de enfance, n’est pas acquise à tout ja- sept ans. mais. La ministre de l’Éducation nationale Mme Anne Brasseur au «Séminaire Lors de la conférence de presse La ministre Anne Brasseur a cité les international sur le Portfolio euro- Erna Hennicot-Schoepges a expri- multiples activités pédagogiques or- péen des langues» mé le souhait de voir le projet de loi ganisées dans les écoles luxem- 17 octobre 2002 voté à la Chambre des députés bourgeoises autour de l’Holocauste, avant l’été 2003 afin que l’Univer- les visites des lycéens des lieux de Madame Anne Brasseur à l’ouver- sité puisse commencer ses activités l’horreur, Auschwitz et Dachau, les ture de la semaine «Netdays Luxem- dès la rentrée 2003/2004. représentations théâtrales évoquant bourg 2002» «Il s’agit d’un projet important pour l’occupation et la terreur nazie, ainsi 18 novembre 2002 l’avenir de notre pays», notait la mi- que le projet récent d’un support Cérémonie d’ouverture de la Gra- nistre. En cette situation économi- vidéo-dvd sur le camp de Natzwei- duate School for Comparative Pu- que particulière, le pays devrait se ler-Struthof qui pourra servir d’outil blic Policy et présentation du pro- poser la question de son avenir pédagogique à chaque enseignant gramme Impalla économique: «Il faut chercher de qui voudrait aborder un sujet en rap- 18 décembre 2002 nouveaux créneaux pour favoriser port avec les camps de concentra- le développement économique du tion. Grand-Duché», a déclaré la minis- Pour conclure, Mme Brasseur a ex- tre. En effet, l’Université serait «ou- primé sa conviction que la jeunesse verte à l’économie», sans pour au- luxembourgeoise prend et prendra tant en dépendre. ses responsabilités pour conserver Les principes fondateurs de l’Uni- la mémoire collective et qu’ensem- versité de Luxembourg, principes ble il faut chercher des voies qui ga- qui sous-tendent l’ensemble de ses rantissent la survie de la mémoire de activités de formation et de recherche, la Shoah.

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du rectorat. Le conseil universitaire, composé des représentants de tous les personnels de l’Université, rè- glera les affaires pédagogiques et scientifique de l’Université. Pour ce qui est des enseignants, ce projet pourrait, aux yeux de Mme Hennicot-Schoepges, attirer des chercheurs luxembourgeois qui enseignent actuellement à l’étran- ger. Pour le reste, le nombre des pro- fesseurs prêts à enseigner à l’Uni- versité de Luxembourg serait déjà considérable, a noté la ministre. Bachelor-Master-Doctorat Mme la ministre Hennicot-Schoepges et M. Germain Dondelinger, du ministère de l’Enseignement supérieur, lors de la conférence de presse L’Université de Luxembourg organi- sera des formations initiales, avan- cées et doctorales qui seront struc- turées sur trois niveaux: le premier sont entre autres l’interdisciplina- Ainsi, l’État n’interviendrait donc niveau sera sanctionné par le grade rité, la symbiose entre enseigne- aucunement dans le choix des con- de bachelor, le deuxième niveau ment et recherche et la coopération tenus, a souligné Mme Hennicot- sera sanctionné par le grade de internationale. «Nous voulons une Schoepges. master et le troisième niveau sera université au sein de la Grande Ré- sanctionné par un doctorat. Aux Les relations entre le gouvernement gion et non pas d’Université de la premier et deuxième niveaux, il y et l’Université seront d’ailleurs ré- Grande Région», a souligné la mi- aura coexistence de filières à carac- gies par un contrat d’établissement nistre de l’Enseignement supérieur. tère fondamental et de filières à ca- pluriannuel d’une durée de quatre ractère académique. L’Université de Par ailleurs, l’accent est mis sur la ans qui portera sur les objectifs de Luxembourg contribuera à la forma- mobilité des étudiants, des ensei- l’établissement dans les domaines tion initiale et continue des ensei- gnants et des chercheurs. Pour cha- de l’enseignement, de la recherche gnants du système éducatif luxem- que cycle d’études proposé, les étu- de la mobilité des étudiants et de bourgeois. diants devront suivre des cours à l’administration ainsi que sur les l’étranger pendant au moins un se- moyens et les effectifs nécessaires L’Université de Luxembourg déve- mestre. Il revient à l’Université de pour la mise en œuvre de ces acti- loppera et valorisera une recherche nouer des contacts avec des établis- vités. à caractère fondamental, appliqué sements étrangers. et technologique. Ces activités de Du point de vue de la gestion, l’Uni- recherche seront mises en œuvre L’Université étant un établissement versité de Luxembourg sera dirigée par le biais de projets; l’Université public, l’accès sera le plus large par une structure comportant trois pourra bénéficier de l’intervention possible, a estimé la ministre, tout éléments. Le conseil de gouver- du Fonds national de la Recherche en précisant que «l’Université est nance, composé de membres exté- et ses collaborations avec les Cen- destinée aux bons élèves, elle n’est rieurs à l’Université, déterminera la tres de Recherche publics seront pas ciblée sur les étudiants aisés». politique générale et les choix straté- réglées par voie contractuelle. giques de l’Université et exercera le Plus précisément l’Université de contrôle sur ses activités. Le recteur Les enseignements et la recherche Luxembourg aura la forme juridique détiendra le pouvoir exécutif et il seront organisés en facultés et en d’un établissement public jouissant dirigera l’Université en coopération centres interdisciplinaires. de l’autonomie financière, adminis- avec les différentes composantes trative, pédagogique et scientifique.

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Trois facultés seront mises en place: gnement supérieur au Grand-Du- au sujet de l’Université de Luxem- ché. Le projet de loi constitue ainsi bourg, ainsi que diverses consulta- 1. la Faculté des Sciences, de la l’aboutissement de la réforme de tions avec les acteurs concernés Technologie et de la Communi- l’enseignement supérieur entamé à ont trouvé leur aboutissement dans cation, partir de 1993 avec un premier débat ce projet de loi. 2. la Faculté de Droit, d’Économie et d’orientation à la Chambre des dé- de Finance, putés. En 1996, la réforme a été concrétisée par le vote de la loi du 3. la Faculté des Lettres, des Scien- ENVIRONNEMENT 11 août 1996 portant réforme de l’en- ces Humaines, des Arts et des seignement supérieur. En 2000, le Sciences de l’Éducation. Livre blanc sur l’enseignement supé- Accord sur les mouvements Les centres interdisciplinaires re- rieur au Luxembourg a fait un pre- transfrontaliers d’OGM grouperont des chercheurs de disci- mier bilan de la loi de 1996. plines différentes, mais travaillant sur 17 octobre 2002 Le Livre blanc a notamment critiqué des thématiques communes. Quant les longues procédures administra- aux cours, ils seront dispensés en En date du 17 octobre 2002 s’est tives et le manque de visibilité de allemand, français ou en anglais. Un déroulé au Centre européen au l’enseignement supérieur au Luxem- autre point important sera celui de Kirchberg le conseil des ministres bourg. «À partir de ce constat, nous l’encadrement des étudiants. Ainsi de l’Environnement de l’Union eu- avons travaillé avec fermeté à la l’accompagnement des étudiants se ropéenne. Le Luxembourg y était mise en place d’une université au fera d’après le modèle anglo-saxon représenté par le ministre de l’En- Luxembourg», a expliqué Mme Hen- de «l’accompagnement actif». Con- vironnement Charles Goerens et le nicot. cernant la problématique des loge- secrétaire d’État Eugène Berger. Les ments d’étudiants, la ministre enten- Un premier concept d’une universi- Quinze sont parvenus à un accord dait présenter des plans précis dans té fut ainsi présenté le 23 mai 2001. sur les mouvements transfrontaliers les mois suivants. Une note d’orientation du gouver- d’organismes génétiquement mo- nement en date du 14 décem- difiés (OGM). Il s’agit d’intégrer dans Lors de la conférence de presse, bre 2001, un séminaire organisé le la législation communautaire le pro- Mme Hennicot-Schoepges a égale- 14 mars 2002 à Mondorf-les-Bains tocole de Carthagène sur la préven- ment retracé l’historique de l’ensei- tion de risques biotechnologiques. Concernant la traçabilité et l’éti- quetage des OGM et la traçabilité des denrées alimentaires et des ali- ments pour animaux produits à par- tir d’OGM, le ministre Goerens et le secrétaire d’État Berger ont rappelé lors d’une conférence de presse l’opposition du Luxembourg à une levée du moratoire sur les OGM, observé depuis 1999 par sept pays dont le Luxembourg. Le Luxem- bourg exige une information com- plète du consommateur: la pré- sence d’OGM devrait être indiquée sur les emballages dès qu’elle dé- passe 0,5%.

MM. Goerens et Berger lors de la conférence de presse

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Les ministres de l’Environnement au lancement en 2005 d’un systè- Finalement les ministres ont mené ont eu un premier débat d’orienta- me international d’échange de droits un débat d’orientation sur la stra- tion sur les modalités de mise en d’émission de CO2. tégie pour la future politique dans le place d’un système d’échange de domaine des substances chimiques Ce système, prévu par le protocole droits d’émissions de CO2 au sein et ont adopté des conclusions rela- de Kyoto, facilitera le respect de ce de l’Union européenne à partir de tives à la stratégie pour une utilisa- protocole, qui impose à l’UE de ré- 2005. Ce projet constitue un des tion durable des pesticides. duire de 8% entre 2008 et 2012 par éléments-clés de la stratégie euro- rapport à 1990 ses émissions de gaz péenne pour réduire les émissions à effet de serre. Le système permet- de gaz à effet de serre. Dans ce con- tra à une entreprise d’acheter un per- FAMILLE texte, les ministres ont renouvelé leur mis d’émettre de la pollution à une appel aux autres pays pour qu’ils ra- autre firme qui dispose de marges tifient le protocole de Kyoto. Le mi- sur ses obligations. En cas de non- Présentation nistre luxembourgeois de l’Environ- respect des quotas d’émission, les de la campagne nement a noté de son côté que le entreprises devront verser une taxe «Non au tourisme sexuel Luxembourg a considérablement ré- administrative. duit les émissions de gaz à effet de avec des enfants» serre depuis 1999. Suite au naufrage du pétrolier Pres- 18 novembre 2002 tige, les ministres de l’Environne- Les ministres ont par ailleurs adopté ment se sont prononcés pour une Près de 3 millions d’enfants sont la nouvelle directive concernant les couverture des dégâts causés par victimes chaque année d’exploita- risques d’accidents majeurs impli- les marées noires par le nouveau tion sexuelle dans un cadre com- quant des substances dangereuses, fonds de solidarité «catastrophes» mercial, a noté la ministre de la Fa- modifiant la directive «Seveso II». La de l’Union européenne. mille, de la Solidarité sociale et de nouvelle directive se fonde sur les la Jeunesse, Marie-Josée Jacobs, enseignements des accidents sur- Après le compromis adopté par les lors de la présentation, le 18 no- venus notamment à Enschede et à ministres de l’Agriculture le 28 no- vembre, de la campagne d’informa- l’usine de Toulouse. Enfin, un accord vembre 2002 dans le domaine de tion et de sensibilisation «Non au politique a pu être dégagé concer- l’étiquetage des aliments contenant tourisme sexuel avec des enfants», nant une directive européenne sur plus de 0,9% d’organismes généti- réalisée en collaboration avec l’orga- les emballages et les déchets d’em- quement modifiés (OGM), les mi- nisation ECPAT-Luxembourg. ballage. nistres de l’Environnement ont éga- lement trouvé un compromis en L’exploitation sexuelle des enfants matière de traçabilité et d’étique- comprend différents volets: la pros- MM. Charles Goerens tage des OGM. titution, la pornographie, la traite des enfants ainsi que le tourisme sexuel et Eugène Berger au Concernant précisément les moda- avec des enfants. Selon les infor- Conseil des ministres lités d’étiquetage dans les cargai- mations de la ministre, des études de l’Environnement sons de produits en vrac contenant auraient démontré que parmi les 9-10 décembre 2002 des mélanges d’OGM, le compromis «clients» potentiels, il ne s’agirait prévoit la fourniture par les opéra- pas seulement de pédophiles, mais Les 9 et 10 décembre 2002, le mi- teurs d’une liste de tous les OGM qui en majorité de touristes voulant sa- nistre Charles Goerens et le secré- ont été utilisés pour constituer le tisfaire, occasionnellement et loin taire d’État Eugène Berger ont as- mélange. Dans ce contexte, le mi- des considérations morales de leur sisté à Bruxelles au Conseil des nistre Charles Goerens a déclaré pays d’origine, leurs désirs sexuels ministres de l’Environnement de dans un entretien avec le journal le avec des mineurs. l’Union européenne. En avance de Quotidien: «Le Luxembourg était trois ans sur le calendrier du pro- dans le camp minoritaire en ce qui La nouvelle campagne s’adresse au tocole de Kyoto, les Quinze ont ap- concerne un étiquetage des pro- grand public par le biais d’affiches, prouvé le projet de directive relatif duits génétiquement modifiés à de brochures, d’autocollants et de hauteur de 0,5%».

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spots radio, et aux touristes qui se rendent dans les régions concer- nées. Les touristes seront désor- mais sensibilisés au problème dans divers endroits, tels l’agence de voyage, lors d’un éventuel contrôle médical, auprès des autorités com- munales ou encore à l’aéroport. «Tout le monde doit se sentir con- cerné», estima Mme Jacobs. Parallèlement au volet de la sensi- bilisation, la campagne met aussi en exergue l’article 10 de la loi du 31 mai 1999 relative à l’exploitation sexuelle des enfants. Cette loi per- met de juger au Luxembourg toute La ministre de la Famille Marie-Josée Jacobs lors de la conférence de presse, personne ayant commis à l’étranger avec à ses côtés le président de ECPAT Luxembourg, M. Victor Gillen un abus sexuel sur un enfant, même si le fait n’est pas puni par la légis- lation du pays où l’abus a eu lieu. Le congrès avait terminé par l’adop- L’adulte encourt, en effet, jusqu’à 15 tion d’une déclaration et d’un plan années de prison. d’action. En 2001, lors du deuxième congrès mondial de Yokohama, il La campagne est soutenue, à côté s’agissait de faire le bilan des ac- des acteurs institutionnels (ministè- tions mises en œuvre après Stock- res de la Famille, du Tourisme et de holm. Par cette campagne, le minis- la Justice, Chambre de commerce, tère de la Famille essaye de donner Office national du tourisme), par les des suites concrètes aux engage- organisations du secteur du touris- ments pris par la signature de la dé- me (Groupement des agences de claration de Stockholm et du pro- voyage, Syndicat des agents de gramme d’action. voyage), les organisations non-gou- vernementales (ECPAT-Luxembourg, M. Vincent Rindone, président du Foyer de la femme) et par les médias. groupement des agences de voya- ges du Grand-Duché, a expliqué que ECPAT, dont le bureau luxembour- les agences de voyage avaient un geois a participé à cette campagne, rôle humain et humanitaire à jouer est un réseau international d’orga- dans ce contexte. Ces actions per- nisations travaillant ensemble afin mettraient aux agences de dépasser d’éradiquer la prostitution enfantine, et de valoriser leurs activités. Pour la pornographie enfantine et le trafic les professionnels du secteur du tou- d’enfants à des fins sexuelles. risme, il importerait surtout de favo- Victor Gillen, président d’ECPAT- riser un tourisme de qualité dans le Luxembourg, a rappelé que cette respect des autres cultures, des organisation avait réussi en 1996 à droits de l’homme et des droits des rassembler les représentants de 122 enfants. gouvernements à Stockholm pour un congrès sur les phénomènes de l’exploitation sexuelle des enfants.

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Journée internationale • Jo Troian, directeur du Lycée du droit d’être éduqué et de s’informer, des droits de l’enfant Nord Wiltz; de se faire ses idées et de les expri- mer, le droit à un niveau de vie adé- 20 novembre 2002 • Patrice Moes-Gretsch, éducatrice quat, le droit aux loisirs et au jeu, le graduée, ministère de la Famille, droit d’être protégé contre toute À la suite du deuxième Sommet de la Solidarité sociale et de la forme de sévices, d’abus et d’ex- mondial pour les enfants, qui s’est Jeunesse; ploitation, etc. tenu à New York du 8 au 10 mai •Dr. Patrick Theisen, pédiatre; 2002, et à l’occasion de la Journée La Convention relative aux droits de internationale des droits de l’enfant • Silvio Sagramola, éducateur, res- l’enfant sanctionne le droit des en- qui est célébrée chaque année le ponsable de Info-Handicap. fants à la provision (le droit d’avoir 20 novembre, Mme Marie-Josée accès à certains biens et services), Cette présentation a été suivie d’une Jacobs, ministre de la Famille, de la à la participation (le droit d’exprimer discussion avec le public, à laquelle Solidarité sociale et de la Jeunesse, son opinion et d’être impliqué dans ont participé en qualité d’interpel- a assisté le 20 novembre 2002 au des processus décisionnels) et à la lants: Lëtzebuerger Kannerduerf à un fo- protection (le droit d’être protégé rum de discussion en matière des • Sophie Morang, journaliste, De contre un certain nombre d’agisse- droits de l’enfant. soziokulturelle Radio – 100,7; ments individuels ou collectifs). Les États signataires sont amenés à Ouvert au grand public, ce forum a •Alex Reuter, professeur au Lycée considérer les enfants comme des été l’occasion de déceler les be- Hubert Clement Esch-sur-Alzette, sujets de droit, des titulaires des soins actuels en matière de droits animateur du groupe Namasté; droits de l’homme. de l’enfant et de préciser les straté- • Gilbert Pregno, psychologue, di- gies, les objectifs et les mesures à recteur de la Fondation Kanner- Depuis 1989, le gouvernement mettre en place pendant les cinq schlass; luxembourgeois a pris toute une sé- années à venir. Les conclusions de rie de mesures systématiques ayant la discussion constituent des contri- • Denis Scuto, historien, professeur pour objet la promotion des droits butions précieuses pour l’élabora- au Lycée technique Esch-sur-Al- de l’enfant. En collaboration avec tion d’un Programme d’action natio- zette. différents acteurs sur le terrain, des nal pour la promotion des droits de L’Organisation des Nations unies a campagnes de sensibilisation et l’enfant. défini le 20 novembre «Journée in- d’information ont été lancées, et des conférences, séminaires et cycles Après l’ouverture du forum par ternationale des droits de l’enfant». de formation ont été organisés. En Mme Jacobs, sept intervenants ont En effet, c’est le 20 novembre 1989 outre, des publications ont été réa- présenté succinctement, sur base que la Convention relative aux droits lisées qui informent les enfants et de leurs expériences professionnel- de l’enfant a été adoptée à l’unani- les adolescents, de manière appro- les et/ou de leur engagement béné- mité par l’Assemblée générale des priée, sur leurs droits et devoirs res- vole, les éléments qui, à leur avis, Nations unies. Aujourd’hui, 191 pays pectifs. doivent être pris en compte pour ont signé et ratifié la Convention établir un Programme national pour des droits de l’enfant, ce qui en fait Plusieurs initiatives ont été prises au la promotion des droits de l’enfant: la Convention relative aux droits de niveau législatif et réglementaire. En l’homme la plus universellement re- particulier, la Chambre des députés • Ginette Krier, institutrice, Groupe- connue. La Convention a été signée a adopté en juillet 2002 la loi por- ment des Associations et Fédé- par le Grand-Duché de Luxem- tant institution d’un comité luxem- rations Scouts-Guides du Luxem- bourg et ratifiée par la loi du 20 dé- bourgeois des droits de l’enfant, ap- bourg; cembre 1993. pelé Ombuds-Comité fir d’Rechter • René Schlechter, pédagogue, res- En 41 articles, cette Convention vum Kand (ORK). ponsable du KannerJugendTele- énonce des droits divers de l’en- Du 8 au 10 mai 2002, Madame fon 12345; fant: le droit à la vie, le droit à un Marie-Josée Jacobs, ministre de la •Valérie Dupong, avocate, Protec- nom, une nationalité et une identité, Famille, de la Solidarité sociale et tion des droits de l’enfant a.s.b.l.; le droit de vivre avec les parents, le de la Jeunesse, a participé à New

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York à la session plénière extraordi- Uni, l’Allemagne et les pays scandi- les assurances des compagnies aé- naire des Nations unies relative aux naves) de prévoir des mesures de riennes. droits de l’enfant. Les enfants qui sanctions à l’encontre de la Suisse, 11 décembre 2002 ont été présents, ainsi que les res- le ministre du Trésor et du Budget ponsables politiques et les repré- Luc Frieden a mis en garde contre Le Conseil des ministres de l’Éco- sentants d’organisations non-gou- d’éventuels effets contre-productifs nomie et des Finances de l’Union vernementales ont joint leurs forces d’une telle approche. Se référant à européenne qui s’est réuni le 11 dé- pour faire le point sur la situation des sa fonction de ministre de la Justi- cembre 2002 à Bruxelles n’est pas enfants dans le monde et pour défi- ce, Luc Frieden a notamment rap- parvenu à un accord dans le dossier nir de nouveaux objectifs. Le deu- pelé l’importance d’une bonne coo- de la fiscalité de l’épargne. Suite aux xième Sommet mondial pour les pération de l’UE avec la Suisse en décisions du Conseil du 3 décembre enfants a ainsi adopté une résolu- matière de lutte contre la criminalité précédent, la présidence danoise du tion finale intitulée «Un monde digne transfrontalière et l’immigration clan- Conseil avait soumis une nouvelle des enfants» avec quatre objectifs destine. De plus, la menace de sanc- proposition de compromis aux États majeurs: tions contre la Suisse ne faciliterait membres contenant de nouvelles certainement pas les négociations dispositions pour la mise en place 1. promouvoir une existence meil- en cours. d’un système de taxation de l’épar- leure et plus saine; gne dans les États membres ainsi D’autres discussions du conseil 2. s’engager pour une éducation de que dans différents pays tiers. concernaient les suites à donner qualité; aux conclusions du Conseil euro- Plusieurs délégations (Suède, Italie, 3. protéger contre la maltraitance, péen de Barcelone de mars 2002 Espagne) ont émis des réserves l’exploitation et la violence; sur la coordination des politiques quant aux propositions de la prési- économique et de l’emploi, l’ana- dence, ceci surtout parce que ces 4. lutter contre le VIH/sida. lyse de la stratégie européenne pour propositions donneraient un large l’emploi et les aspects budgétaires avantage concurrentiel à la place et financiers de l’élargissement. financière suisse par rapport aux FINANCES places financières de l’Union europé- Les ministres ont également abor- enne qui, à terme, seraient obligées dé des questions en relation avec la de pratiquer un échange automa- régulation, la surveillance et la stabi- Réunions tique d’informations sur les revenus Eurogroupe et Écofin lité financières et les garanties pour Octobre - Décembre

7-8 octobre 2002 Les ministres des Finances et de l’Économie de l’Union européenne se sont rencontrés le 8 octobre 2002 pour le conseil Écofin à Luxem- bourg. Les discussions du conseil ont tourné essentiellement autour de la question de l’attitude à adop- ter dans les négociations avec la Suisse pour ce qui est de l’adoption de mesures équivalentes ou égales en matière de l’échange de l’infor- mation pour la fiscalité de l’épargne.

Devant la volonté affichée de quel- Le Premier ministre Juncker, le ministre néerlandais des Finances ques États membres (le Royaume- Hans Hoogervorst et le ministre Luc Frieden le 8 octobre

Bulletin d’Information et de Documentation 90 Regard sur les activités gouvernementales

de l’épargne des non-résidents, tan- Conseil Affaires économiques et fi- INTÉRIEUR dis que la Suisse pourrait maintenir nancières s’est ajourné au 21 jan- l’essentiel de son système actuel. vier 2003. Selon le Premier ministre Jean- Jean-Claude Juncker a toutefois Le ministre de l’Intérieur Claude Juncker, «les concessions souligné que le Luxembourg main- M. Michel Wolter présente suisses, telles qu’elles sont conte- tiendrait son opposition à toute sa stratégie en matière nues dans le document de compro- nouvelle proposition de compromis de développement urbain mis de la présidence ne sont ni équi- qui impliquerait des dispositions pé- 2 octobre 2002 valentes, ni identiques au système nalisant les intérêts de la place fi- de taxation des revenus de l’épargne nancière luxembourgeoise par rap- Dans le cadre de la Semaine natio- proposé par la présidence aux États port aux places financières suisses nale du Logement, le ministre Michel membres et ne peuvent dès lors nous ou d’autres places financières dans Wolter a présenté le 2 octobre 2002 amener à accepter ce compromis qui les pays tiers. les réflexions du ministère de l’Inté- nous obligerait à abandonner à ter- Le Luxembourg insiste également rieur sur le développement urbain et me notre secret bancaire alors que la sur le fait que certaines proposi- le développement des communes Suisse pourrait le maintenir». tions faites sous le code de bonne au Luxembourg. Devant l’évidence que les réserves conduite en matière de la fiscalité D’après M. Wolter, face à une crois- de plusieurs délégations (Luxem- des entreprises visant à considérer sance constante de la population bourg, Belgique, Autriche, Italie, comme concurrence fiscale non (+1,5% au cours des 20 dernières Suède, Espagne et France) quant dommageable l’introduction de taux années), qui devrait s’élever à au compromis proposé par la pré- d’imposition très faibles, voire zéro, 500.000 dans 20 ans, une telle ré- sidence danoise ne pourraient être ne sont pas acceptables. flexion s’imposerait et les différents levées sans que des clarifications Le dossier a ainsi été renvoyé à la acteurs devraient pouvoir se baser essentielles concernant notamment réunion des ministres des Finances sur un référentiel commun. Il a cité les positions suisse et d’autres pays qui aurait lieu le 21 janvier 2002, sous le programme directeur d’aménage- tiers et de territoires dépendants ou présidence grecque. ment du territoire, principal instru- associés d’États membres de l’Union ment en la matière à l’échelle natio- européenne y soient apportées, le nale. La stratégie du ministère de l’Inté- rieur tient compte, outre du program- me directeur, de la loi du 21 mai 1999 concernant l’aménagement du ter- ritoire, de la loi de 1937 et de l’IVL (Integratives Verkehrs- und Landes- entwicklungskonzept). La décentralisation Selon M. Wolter, le développement rural des 118 communes du pays doit s’inscrire en ligne droite avec le programme directeur et la loi de 1999, aux dépens des plans d’amé- nagement généraux des communes. Ainsi le programme directeur pro- pose une décentralisation du pays. Au sein de six régions, des plans ré-

Jean-Claude Juncker, Luc Frieden, Henri Grethen et l’administrateur général au gionaux devraient favoriser la créa- ministère des Finances Gaston Reinesch lors du conseil Ecofin du 11 décembre tion de centres combinant zones

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 91 Regard sur les activités gouvernementales

habitables et lieux de travail (p.ex. jets attractifs en gardant à l’esprit le et 2003. Cette opération leur per- les friches industrielles au Sud et le développement à long terme des mettra de rester pleinement opéra- projet Nordstadt). communes. tionnelles tout en évitant une impas- se financière en 2004. Le développement à long terme doit aussi être soutenu dans les commu- M. Michel Wolter informe Le Conseil supérieur des finances nes. Les données recueillies grâce communales serait convoqué en jan- les communes au sujet des à l’IVL joueraient un rôle essentiel vier 2003. Il suivrait de près l’évolu- dans ce domaine. Elles permet- révisions des prévisions tion des recettes fiscales des com- traient en effet de distinguer tous du budget de l’Etat munes, notamment par rapport à les espaces habitables et industriels 27 novembre 2002 celle des recettes fiscales de l’État. possibles. Dans ce contexte, le mi- Le ministre de l’Intérieur, lui-même, nistre a précisé que la loi de 1937 Suite à l’évolution économique et continuera à veiller à ce que les soit révisée. Sur base de l’avis du financière peu favorable, le gouver- communes disposent des moyens Conseil d’Etat, la nouvelle loi devra nement a révisé les prévisions du indispensables pour accomplir leurs inciter les communes à se poser budget de l’Etat concernant les re- missions dans l’intérêt de leur po- constamment la question des ob- cettes fiscales. Le ministre de l’Inté- pulation. jectifs à long terme du développe- rieur, Michel Wolter, en a informé les ment de la commune. Cette réforme communes par voie de circulaire le propose aussi aux communes de 27 novembre 2002. recourir à des experts capables JUSTICE Dans cette circulaire, le ministre a d’accompagner au mieux le dé- demandé aux communes d’adap- veloppement coordonné au niveau ter également les prévisions des communal. Le ministre de la Justice recettes fiscales communales de M. Luc Frieden s’exprime Suite aux mesures annoncées par leurs budgets à cette évolution. sur la politique d’asile le Premier ministre Jean-Claude L’évolution du Fonds communal de Juncker dans le discours sur la si- dotation financière sera, en effet, du Luxembourg tuation économique, sociale et fi- plus faible en 2003 que ne lais- 5 novembre 2002 nancière du pays pour stimuler le saient encore croire les prévisions marché du logement, le ministre de de la circulaire budgétaire que le Le ministre de la Justice Luc Frieden l’Intérieur a proposé de doter les gouvernement avait adressée aux a rappelé lors d’une conférence de communes d’un dispositif similaire. communes en octobre 2002. presse les principes de la politique d’asile du gouvernement et a pris Dans les semaines suivantes, le mi- Quant à l’impôt commercial, les position relatif au retour forcé de 23 nistère de l’Intérieur allait éditer un perspectives de recettes sont plus réfugiés monténégrins vers leur pays certain nombre de brochures, orga- importantes que prévues au niveau d’origine, qui s’est déroulé dans la niser des workshops et lancer des du budget 2002 et au niveau du matinée du 5 novembre 2002. projets-pilote afin de sensibiliser le budget de 2003, mais, selon les pré- public à la problématique du dé- visions de l’Administration des con- Selon les informations du ministre veloppement. La présence du mi- tributions, elles vont probablement de la Justice, il s’agit de 23 person- nistère de l’Intérieur à la Semaine du chuter de façon considérable en nes qui ont été déboutées et dont Logement du 3 au 7 au Hall Victor 2004. les recours devant les tribunaux ad- Hugo à Limpertsberg, entrait dans le ministratifs se sont soldés par un Pour faire face à cette situation, même contexte. refus. Le ministre a tenu à souligner Michel Wolter a demandé aux com- que le retour forcé de ces réfugiés, Lors de la conférence de presse, la munes de suivre une politique bud- qui se trouvaient tous au Luxem- brochure «Pour des quartiers et des gétaire prudente et de reporter au bourg depuis 1999, s’est déroulé villages attractifs et vivants» a par budget de 2004 les excédents «dans le respect de la dignité hu- ailleurs été présentée. Cette bro- qu’elles encaisseront sur les recet- maine». chure incite à la réalisation de pro- tes de l’impôt commercial en 2002

Bulletin d’Information et de Documentation 92 Regard sur les activités gouvernementales

En effet, le gouvernement avait exigé des réfugiés déboutés de prendre les mesures nécessaires afin de quitter le Luxembourg en temps utile pour rejoindre leur pays d’ori- gine avec l’aide du ministère de la Justice, la Croix rouge et Caritas. Luc Frieden a précisé que chaque demande de recours a été analysée individuellement par rapport à la procédure d’asile telle qu’appliquée au Luxembourg et par rapport à d’éventuelles circonstances atténu- antes (haut âge, maladie, etc. des réfugiés).

Au moyen de trois cas de figure, le M. Frieden s’exprimant sur le retour forcé de 23 demandeurs d’asile ministre de la Justice a souligné que le gouvernement vise à procéder de manière humaine en matière d’asile. En 1999, le Luxembourg s’est offert Luc Frieden a mis en exergue que ensemble avec le Service Information comme terre d’accueil pour les ré- le respect de la loi d’asile implique et Presse (SIP), la nouvelle version du fugiés kosovars. Au moyen d’une que les règles en matière d’asile site http://www.gouvernement.lu/ et procédure de régularisation effec- soient respectées par tous. Aussi le projet horizontal «CMS et charte tuée en 2001, environ 2.000 person- les chiffres croissants des deman- de normalisation de la présence sur nes, sans-papiers et demandeurs deurs d’asile nécessiteraient-ils une Internet de l’État» lors d’une confé- d’asile ont pu régulariser leur statut. application à la lettre de la loi d’asile. rence de presse donnée au château Au cours des deux dernières an- Le ministre de la Justice a également de Senningen. nées, le gouvernement a participé à annoncé que le retour forcé effectué «La nouvelle version du site du gou- des projets de coopération au dé- le 5 novembre n’était que le début vernement luxembourgeois consti- veloppement à titre de 11 millions de toute une série de retours forcés tue le premier site à être réalisé sur d’euros dans les régions yougosla- à devoir être effectués dans les mois base de la charte de normalisation ves touchées par la guerre. suivants. des sites Internet de l’État», a noté Le ministre de la Justice a égale- d’emblée le ministre François Biltgen. ment avancé les chiffres relatifs aux Le but de cette charte est notam- demandeurs d’asile: 3.200 deman- MÉDIA ET ment de faire en sorte que le citoyen deurs d’asile ont été enregistrés en COMMUNICATION se retrouve facilement sur les sites 2002 dont 1.500 ont été déboutés. publics luxembourgeois. En 2002, 700 nouveaux réfugiés, M. Mil Jung, le directeur du SIP, a majoritairement de l’ex-Yougosla- Lancement de expliqué de son côté le but du nou- vie, sont arrivés au Luxembourg, un la nouvelle version du site veau site, élaboré par le SIP en col- chiffre qui dépasse ceux de 2000 et www.gouvernement.lu laboration avec le Centre informa- de 2001. Dans les dernières années, 6 novembre 2002 tique de l’État, et du projet CMS 800 réfugiés ont été transférés vers (Content Management System): «Il d’autres pays membres de l’Union Le 6 novembre 2002, M. François s’agit de donner une corporate iden- européenne suivant les dispositions Biltgen, ministre délégué aux Com- tity aux sites Internet de l’État et de de la Convention de Dublin. munications et responsable du plan développer ainsi la cohérence de la d’action e-Luxembourg, a présenté présence de l’État sur Internet».

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M. Biltgen a en outre rappelé que, dans le cadre du projet eLuxem- bourg, différents portails ont été mis en place (http://www.legilux.lu/, myschool.lu, etc.). Il a annoncé que d’autres portails s’ajouteraient aux cours des mois suivants, notam- ment dans les domaines de la cul- ture et des entreprises. Selon M. Biltgen, 75 projets eLuxem- bourg étaient alors en cours de réa- lisation. Le Luxembourg, dans le contexte du benchmarking euro- péen, faisait ainsi partie des pays qui connaissaient la progression la plus importante.

La pénétration d’Internet au Luxem- Présentation de senté le 12 décembre 2002, en pré- bourg augmentait elle aussi de façon la Commission nationale sence du ministre François Biltgen, considérable: alors que le taux de pour la protection ses activités dans ses nouveaux lo- connexion des ménages à l’Internet des données caux situés à Esch-sur-Alzette. À se situait en 2000 à environ 26%, cette occasion, l’identité visuelle de 12 décembre 2002 ce même taux s’élèvait en 2002 à la Commission nationale a été pré- plus de 55%, a précisé M. Biltgen. sentée et le lancement de son site Suite à l’entrée en vigueur de la loi Internet (www.cnpd.lu) annoncé. Quant au nouveau site, le ministre a du 2 août 2002 relative à la protec- noté qu’il s’agissait là d’un projet tion des personnes à l’égard du Créée par la loi précitée du 2 août «nécessaire mais pas suffisant» pour traitement des données à caractère 2002, qui transpose en droit national la mise en œuvre du projet eLuxem- personnel en date du 1er décembre la directive européenne 95/46/CE, bourg. Il constitue «le point de départ» 2002, la Commission nationale pour la Commission nationale, constituée pour les autres sites publics à venir. la protection des données a pré- sous la forme d’un établissement public, a pour mission essentielle de contrôler et de vérifier la légalité des traitements de données à caractère personnel et d’assurer le respect des libertés et droits fondamentaux des personnes physiques, ainsi que des intérêts légalement protégés des personnes morales, en matière de protection des données. La Commission nationale, qui a pris ses fonctions début novembre 2002, était en train de mettre en place ses services. Elle venait d’arrêter son règlement intérieur qui fixait les rè- gles de procédure applicables de- vant la Commission nationale, ses conditions de fonctionnement et

Le ministre François Biltgen et le directeur du Service Information et Presse, l’organisation de ses services. Elle Mil Jung, lors de la présentation du nouveau site devant la presse travaillait alors à l’élaboration du

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schéma de notification qui serait publié au cours de la première quin- zaine de février 2003. Les membres de la Commission na- tionale ont informé la presse des activités en cours et des premiers contacts pris avec les acteurs, fé- dérations et organisations représen- tatives concernés pour les aider à se mettre en conformité avec les dispo- sitions de la nouvelle loi. La Commission nationale a annoncé qu’elle prévoyait vers la fin du pre- mier semestre 2003 une campagne d’information nationale ayant pour Le ministre Biltgen lors de la présentation à la presse but de sensibiliser les citoyens sur de la Commission nationale pour la protection des données leurs droits et devoirs en la matière.

Autres victimes témoins de la traite des Culture, de l’Enseignement supé- êtres humains» (voir page 135). rieur et de la Recherche, dans le Le ministre M. François Biltgen à la cadre d’une conférence de presse. La ministre y a prononcé un dis- 2e Journée de la câblodistribution 2 grands pools de projets, «Vivre au cours intitulé «La violence envers 3 octobre 2002 Luxembourg» et «BIOSAN – PRO- les femmes, le point de vue d’une VIE», ont fait l’objet d’analyses ap- Visite à Luxembourg de M. Floyd femme politique». La conférence profondies. Les mesures d’accom- Kvamme, haut conseiller de George était organisée dans le cadre du pagnement du FNR et le futur W. Bush dans le domaine des nou- programme Daphné de l’Union euro- «Science Festival» ont également velles technologies péenne pour la période 2000-2003, été présentés. 13-14 novembre 2002 un programme d’actions préventives de la Communauté européenne vi- Romain Henrion, président du Con- sant à lutter contre la violence en- seil d’administration a brièvement vers les enfants, les jeunes gens et rappelé les activités principales du PROMOTION les femmes. Fonds national de la Recherche. FÉMININE Créé en 1999, le FNR a deux gran- des missions. Tout d’abord, il s’oc- RECHERCHE cupe de la promotion sur le plan na- Conférence sur tional de la recherche et du dévelop- la protection des victimes pement (R&D) dans le secteur public, de violence Le Fonds national de à travers des programmes plurian- nuels limités à certains domaines 28-29 octobre 2002 la Recherche présente ciblés et des mesures d’accompa- des projets sur l’avenir gnement. De plus, le FNR entretient Les 28 et 29 octobre 2002, Mme du Luxembourg un processus de réflexion continu Marie-Josée Jacobs, ministre de la 19 décembre 2002 concernant la R&D. Parmi les béné- Promotion féminine, a assisté à ficiaires du Fonds on peut trouver Strasbourg à la conférence sur la Le 19 décembre 2002, le Fonds na- les centres de recherche publics, «Protection, assistance et réhabili- tional de la Recherche (FNR) a pré- les établissements publics d’en- tation des victimes de violences et senté ses travaux récents à Erna seignement supérieur, le CEPS/- Hennicot-Schoepges, ministre de la

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 95 Regard sur les activités gouvernementales

Instead, entre autres. Parallèlement • l’ère de l’information et de la com- 200.000 euros, ce festival s’occu- à trois nouveaux programmes de munication et ses conséquences pera de la présentation de la science recherche qui sont en élaboration, pour la société; et de la recherche, de la promotion cinq programmes de recherche de la culture scientifique et contri- • la place d’un pays de petite di- sont en cours pour la durée 2001- buera à la ScienceWeek europé- mension dans la Grande Région, 2008 et disposent d’un budget de enne. dans l’Union européenne et dans 37.500.000 euros: un monde globalisé; En guise de conclusion, Erna Hen- • sécurité et efficacité des nouvelles nicot-Schoepges a analysé la cul- • l’organisation de l’espace; pratiques du commerce électroni- ture scientifique au Luxembourg. que (Internet); • l’organisation de conférences et la «Nous avons des têtes pensantes construction de base de données. bien faites et des bonnes idées, mais • matériaux innovateurs et nano- ceci n’est pas encore suffisant», a technologie; 17 projets sur 27 ont été retenus pour dit la ministre. «La culture scientifi- un montant de 4.900.000 euros sur • gestion durable des ressources que au Luxembourg doit être abso- les 12.000.000 euros alloués. Un 2e hydriques; lument renforcée et ceci dès le plus appel d’offres sera organisé en 2004. jeune âge. Dès l’école primaire, la • biotechnologie et Santé (BIOSAN); Les critères retenus pour la sélection curiosité et l’éveil scientifique doi- de projets sont la qualité scientifi- • vivre demain au Luxembourg. vent être partagés. Nous avons 4 que du projet, l’intérêt socioécono- chercheurs pour 1.000 personnes au Jean-Frank Wagner, président du mique et surtout le caractère mo- Luxembourg, tandis que les États- Conseil scientifique du FNR, a pré- bilisateur et réaliste par rapport au Unis disposent de 8 chercheurs senté deux programmes en particu- contexte luxembourgeois. lier. Il a commencé par la description pour 1.000 personnes. Ce retard Raymond Bausch, secrétaire géné- du projet Biotechnologie et Santé dans la recherche doit être comblé ral du FNR, a poursuivi avec le volet (BIOSAN), qui traite de la recherche avec encore plus d’engagement», a sur les mesures d’accompagnement sur le cancer, les maladies cérébro- ajouté la ministre. D’après elle, les aux activités de R&D. Les mesures et cardiovasculaires ainsi que l’inter- autres pays investissent aussi mas- soutenues sont: vention immunologique. Une exten- sivement et il ne faudrait pas rater sion qui s’intéresse au Processus • la promotion de la culture scienti- le «train en marche». «Des nouvelles de Vieillissement (PROVIE) doit être fique, de la coopération scientifi- activités pour le Luxembourg et des intégrée. Cette extension ciblée sur que internationale, et de la coor- créneaux économiques innovants en les pathologies liées au vieillisse- dination nationale en matière de dépendent», a déclaré Erna Henni- e ment du système nerveux (Alzhei- recherche; cot-Schoepges. «Pour le 21 siècle mer, Parkinson, etc.) nécessitera la question était de bien se position- • la participation active à des con- 2.500.000 euros supplémentaires et ner. Le Luxembourg a tranché et férences scientifiques; s’occupe uniquement de l’aspect veut conserver toute sa compétiti- médical de la gérontologie. • l’organisation de conférences vité. L’Université de Luxembourg et scientifiques (régionales ou inter- la recherche soutenue en sont la Un autre grand projet du FNR s’inti- nationales); preuve», a conclu la ministre. En ef- tule «Vivre demain au Luxembourg». fet, les crédits budgétaires alloués Le sujet porte sur l’analyse de l’évo- • la publication scientifique (thèses à la recherche vont passer de 26,4 lution de la société au Luxembourg, et autres travaux); millions d’euros en 2002 à un total avec un budget de 12.000.000 euros. • la préparation d’un projet de re- de 35 millions pour l’année 2003. 6 grands axes sont prioritaires: cherche européen; • l’évolution de la population au • la mobilité de chercheurs. Luxembourg; Parmi ces mesures d’accompagne- • le développement du capital hu- ment, il y a l’appel spécifique du main (éducation); «Science Festival» prévu pour no- vembre 2003. Avec un budget de

Bulletin d’Information et de Documentation 96 Regard sur les activités gouvernementales

RÉFORME Afin d’apprendre à connaître les be- l’administration publique. De plus, le ADMINISTRATIVE soins réels en matière de réforme ministère a eu maintes entrevues administrative, le ministère de la avec les forces vives de la nation Fonction publique et de la Réforme (2001-2002). Dans ce cadre, le se- Mme Lydie Polfer administrative (MFPRA) a fait réali- crétaire d’État Joseph Schaack a et M. Joseph Schaack ser, en collaboration avec la FEDIL rappelé que l’administration publi- font le point en matière et le Centre de Recherche public que est guidée par la volonté d’offrir Henri Tudor, une enquête auprès des un service public de qualité. de réforme administrative entreprises membres de la FEDIL Afin d’améliorer la qualité des rela- 15 novembre 2002 afin d’évaluer les relations en ligne tions personnelles, le ministère envi- entre les administrations et les en- sage de lancer des actions de sen- Le 15 novembre, la ministre de la treprises (début 2002). Dans ce sibilisation des organismes publics Fonction publique et de la Réforme même contexte, le MFPRA a fait en la matière (meilleur horaire d’ac- administrative Lydie Polfer et le se- réaliser, du 30 mai au 22 juin 2002, cès au service, meilleurs délais de crétaire d’État à la Fonction publi- un sondage ILReS auprès de la po- réponse et de délivrance, meilleur que et de la Réforme administrative pulation du Luxembourg dans le accueil téléphonique dans les orga- ont présenté le plan d’action Réfor- cadre de la réforme administrative. nismes, meilleur accueil physique me administrative ainsi que l’état Parmi les points ressortant du son- au moyen de bureaux d’assistance, de la réforme administrative à cette dage ILReS, le secrétaire d’État Jo- qualité de l’accueil par écrit et ac- date. seph Schaack a relevé une volonté cueil virtuel ou télé-accueil). Le nu- accrue de la part du citoyen en fa- La ministre Lydie Polfer a rappelé méro de téléphone gratuit (numéro veur d’heures d’ouverture plus flexi- que la mise en place d’une réforme vert 8002 8002) fonctionne depuis bles, une certaine préférence du administrative nécessite beaucoup le 12 juin 2001 comme un central français comme langue de travail de temps ainsi qu’un certain proces- téléphonique amélioré. En matière et la nécessité d’une meilleure utili- sus d’adaptation aux nouvelles tech- de législation, le site web LEGILUX sation du courrier électronique dans nologies de l’information. Dans tout ainsi que des guides pratiques les relations entre le citoyen et cela, il faudrait savoir que «la réfor- offrent un accès plus immédiat à la me administrative est réalisée par et avec les fonctionnaires en faveur du citoyen». Selon Mme Polfer, il est important que le fonctionnaire soit convaincu de l’opportunité de la ré- forme administrative et que les be- soins du fonctionnaire soient pris en considération lors de la réforme. Ceci est d’autant plus important qu’à l’heure actuelle, l’administra- tion publique emploie 13.000 fonc- tionnaires, 3.600 employés et 2.300 ouvriers. 10.000 personnes travail- lent auprès des communes et 2.300 dans le secteur conventionné. «Toute action en matière de réforme administrative doit être guidée par la question: jusqu’à quel degré l’État

devrait-il s’immiscer dans la vie du La ministre Polfer et le secrétaire d’État Schaack (à sa droite) citoyen?», a averti la ministre. faisant le point sur la réforme administrative

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 97 Regard sur les activités gouvernementales

législation luxembourgeoise. Au ni- personnes qui ont visité la ville de du 26 juillet 1975. Le Comité de con- veau du personnel, le MFPRA envi- Luxembourg; joncture a avisé favorablement 4 sage une réforme du recrutement demandes. Dans les entreprises • l’ONT a accueilli 100.000 person- auprès de l’État. En mars 2002 a concernées, sur un effectif total de nes dans ses bureaux; été conclu l’accord salarial pour le 250 personnes, quelques 115 sala- personnel de l’ État. • le secteur du camping a enregis- riés travailleraient prévisiblement à tré une progression de 9% par horaire réduit. rapport à 2001; Le Comité de conjoncture a ensuite TOURISME • le nombre de nuitées passées analysé l’évolution du marché du dans les auberges de jeunesse a travail. Au cours du mois de sep- augmenté de 12% par rapport à tembre 2002, le nombre des de- Le ministre du Tourisme l’année précédente. mandeurs d’emploi enregistrés non- bénéficiaires d’une mesure pour M. Fernand Boden Lors de la conférence de presse, l’emploi a augmenté. fait le bilan de l’année les participants ont également dé- touristique 2002 claré qu’Internet serait devenu un Au 30 septembre 2002, l’effectif des 2 décembre 2002 outil précieux pour promouvoir personnes sans emploi enregistrées notre pays. Près de 4 millions d’in- auprès des services de placement Le 2 décembre 2002, le ministre des ternautes se sont ainsi informés sur de l’Administration de l’Emploi et Classes moyennes, du Tourisme et les sites Internet www.ont.lu et non-affectées à une mesure pour du Logement Fernand Boden, en www.agendalux.lu. l’emploi était de 5.922, alors qu’à la présence du président de l’Office fin du mois d’août 2002 la popula- national du tourisme Marco Schank, tion des demandeurs d’emploi ré- a fait le bilan, lors d’une conférence TRAVAIL ET EMPLOI pertoriés s’élevait à 5.584. L’aug- de presse, de l’année touristique mentation était de 338 unités, soit 2002, qui a été déclarée comme 6,1%. À noter que le taux de chô- étant la meilleure année depuis 1995, Comité de conjoncture mage passait de 2,8% à 3%. La où Luxembourg avait été déclaré comparaison faite entre les mois ville culturelle européenne. L’année Octobre - Décembre d’août et de septembre de l’année touristique a été marquée au Luxem- 2001 avait donné une augmentation 23 octobre 2002 bourg par le Grand départ du Tour du chômage de 181 personnes de France, le passage du Giro d’Italia Le Comité de conjoncture s’est ré- (+ 3,9%). à Esch-sur-Alzette et le bicentenaire uni le 23 octobre 2002 sous la Pré- Il y a lieu de relever qu’avec 5.922 de la naissance de Victor Hugo. sidence de Monsieur Henri Grethen, demandeurs d’emploi inscrits à Selon les informations de l’Office ministre de l’Économie et de Mon- l’ADEM, l’effectif des chômeurs était national du tourisme (ONT) et du mi- sieur François Biltgen, ministre du de 1.090 unités supérieur (soit nistère du Tourisme, 80% des en- Travail et de l’Emploi. Le Comité a 22,6%) à la population enregistrée treprises travaillant dans le secteur analysé les nouvelles données sta- au 30 septembre 2001 (4.832 de- de l’hébergement seraient satisfaites tistiques de fin septembre 2002 sur mandeurs d’emploi). L’année précé- de l’année 2002. le marché de l’emploi, telles qu’éla- dente, la comparaison des chiffres borées conjointement par l’Admi- caractérisant les mois de septem- Chiffres clés de l’année touristique nistration de l’Emploi, le CEPS/- bre 2000 et 2001 avait donné une 2002: INSTEAD et le STATEC. diminution du nombre des inscrits, • les arrivées dans la capitale ont 5 entreprises ont introduit une de- les chiffres passant de 4.908 à progressé de 2,1%, celles du pays mande de travail à horaire réduit en 4.832 pour les mois respectifs. de 5%; vue de bénéficier au mois de no- Force est de constater que malgré • le Tourist Office vembre 2002 des dispositions de la le ralentissement de l’économie, estime à 630.000 le nombre de loi du 26 mars 1998 modifiant la loi 6.281 emplois salariés ont été crées

Bulletin d’Information et de Documentation 98 Regard sur les activités gouvernementales

en net au cours des cinq premiers les 5 demandes. Dans les entrepri- l’Économie, pour analyser les nou- mois de 2002 (différence entre mai ses concernées, sur un effectif total velles données statistiques de fin 2002 et décembre 2001). Il s’agis- de 380 personnes, quelques 172 novembre 2002 sur le marché de sait, certes, d’un ralentissement de salariés travailleraient prévisible- l’emploi, telles qu’élaborées con- la création d’emplois en comparai- ment à horaire réduit. jointement par l’Administration de son avec les 9.055 emploi crées au l’emploi, le CEPS/INSTEAD et le Le Comité de conjoncture a ensuite cours de la même période en 2001. STATEC. analysé l’évolution du marché du Seules deux branches importantes travail. Au cours du mois d’octobre 6 entreprises ont introduit une de- ont connu un véritable recul «conjonc- 2002, le nombre des demandeurs mande de travail à horaire réduit en turel» de l’emploi salarié pendant d’emploi enregistrés non-bénéfi- vue de bénéficier au mois de janvier cette même période de référence, ciaires d’une mesure pour l’emploi 2003 des dispositions de la loi du en l’occurrence l’industrie manufac- a augmenté. 26 mars 1998 modifiant la loi du 26 turière (-183 unités) et le commer- juillet 1975. Le Comité de conjonctu- Au 31 octobre 2002, l’effectif des ce et réparation (-99 unités). Deux re a avisé favorablement 5 demandes. personnes sans emploi enregistrées sous-branches connaissaient éga- Dans les entreprises concernées, sur auprès des services de placement lement un recul: l’intermédiation fi- un effectif total de 254 personnes, de l’Administration de l’Emploi et nancière (-75 unités) et les activités quelques 166 salariés travailleraient non-affectées à une mesure pour informatiques (-11 unités). La plupart prévisiblement à horaire réduit. l’emploi était de 6.455, alors qu’à la des autres branches ont certes subi fin du mois de septembre 2002 la Le Comité de conjoncture a ensuite un net ralentissement de la création population des demandeurs d’em- analysé l’évolution du marché du d’emplois, mais celle-ci était tou- ploi répertoriés s’élevait à 5.922. travail. jours positive. L’augmentation était de 533 unités, Au cours du mois de novembre Fin septembre 2002, le taux de chô- soit 9%. À noter que le taux de 2002, le nombre des demandeurs mage était provisoirement évalué à chômage passait de 3% à 3,2%. d’emploi enregistrés non-bénéfici- quelque 3%. La comparaison faite entre les mois aires d’une mesure pour l’emploi a de septembre et d’octobre de l’an- 27 novembre 2002 augmenté. née 2001 avait donné une augmen- Le Comité de conjoncture s’est réuni tation du chômage de 405 person- Au 30 novembre 2002, l’effectif des le 27 novembre 2002 sous la Prési- nes (+8,4%). personnes sans emploi enregistrées dence de Monsieur Henri Grethen, auprès des services de placement Il y a lieu de relever qu’avec 6.455 de- ministre de l’Économie et de Mon- de l’Administration de l’Emploi et mandeurs d’emploi inscrits à l’ADEM, sieur François Biltgen, ministre du non-affectées à une mesure pour l’effectif des chômeurs était de 1.218 Travail et de l’Emploi. l’emploi était de 6.625, alors qu’à la unités supérieur (soit 23,3%) à la po- fin du mois d’octobre 2002, la popu- Le Comité a analysé les nouvelles pulation enregistrée au 31 octobre lation des demandeurs d’emploi ré- données statistiques de fin octobre 2001 (5.237 demandeurs d’emploi). pertoriés s’élevait à 6.455. L’aug- 2002 sur le marché de l’emploi, En 2001, la comparaison des chiffres mentation était de 170 unités, soit telles qu’élaborées conjointement caractérisant les mois d’octobre 2000 2,6%. À noter que le taux de chô- par l’Administration de l’Emploi, le et 2001 avait donné une augmenta- mage passait de 3,2% à 3,3%. La CEPS/INSTEAD et le STATEC. tion du nombre des inscrits, les chif- comparaison faite entre les mois fres passant de 4.895 à 5.237 pour 5 entreprises ont introduit une de- d’octobre et de novembre de l’an- les mois respectifs. mande de travail à horaire réduit en née 2001 avait donné une augmen- vue de bénéficier au mois de dé- 18 décembre 2002 tation du chômage de 131 person- cembre 2002 des dispositions de la nes (+2,5%). Le Comité de conjoncture s’est réuni loi du 26 mars 1998 modifiant la loi le 18 décembre 2002 sous la prési- Il y a lieu de noter qu’avec 6.625 du 26 juillet 1975. Le Comité de dence de Henri Grethen, ministre de demandeurs d’emploi inscrits à conjoncture a avisé favorablement

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 99 Regard sur les activités gouvernementales

l’ADEM, l’effectif des chômeurs était de 1.257 unités supérieur (soit 23,4%) à la population enregistrée au 30 novembre 2001 (5.368 de- mandeurs d’emploi). L’année pré- cédente, la comparaison des chif- fres caractérisant les mois de no- vembre 2000 et de 2001 avait donné une augmentation du nombre des inscrits, les chiffres passant de 4.983 à 5.368 pour les mois respectifs. Fin novembre 2002, le taux de chô- mage était provisoirement évalué à quelque 3,3%.

Taux de chômage

Septembre Octobre Novembre

3% 3,2% 3,3%

Bulletin d’Information et de Documentation

101 Travaux du Conseil de gouvernement

LES TRAVAUX DU CONSEIL il est d’ores et déjà acquis que le niveau des dépenses DE GOUVERNEMENT d’investissement sera maintenu à un niveau très élevé. Pour l’année 2003, le projet de budget prévoit une en- veloppe de € 873,2 millions pour les investissements Remarque: les comptes rendus des différentes réunions du con- publics, en progression de 26% par rapport à l’année seil de gouvernement peuvent être consultés dans leur intégralité 2002. Ceci constitue aux yeux du gouvernement la ré- sur le site Internet du gouvernement (www.gouvernement.lu) ponse conjoncturelle adéquate à la situation actuelle. sous la rubrique «Salle de presse». Ci-dessous n’est reprise qu’une sélection classée thématiquement des sujets traités par le gouvernement en conseil. Cette sélection a été effectuée afin Social de donner au lecteur un aperçu d’une partie des activités du gouvernement en conseil. Le gouvernement a approuvé une série de conventions entre l’État et la Fondation «Association des parents d’enfants mentalement handicapés». Ces conventions concernent: • l’acquisition et l’aménagement d’un immeuble à Bet- 4 octobre 2002 tange-sur-Mess et destiné à accueillir le Service social de la Fondation. Ce service aura pour mission d’amé- Économie liorer l’offre de services mis à disposition des person- nes handicapées et de leurs familles. L’Etat participe Les membres du gouvernement ont analysé l’évolution à raison de € 435.000, ce qui correspond à 80% du économique du Luxembourg, ceci à la lumière des prix pour l’acquisition et l’aménagement de l’immeu- chiffres récents publiés par le STATEC et qui font état ble et à 100% (€ 25.000) pour le premier équipement; d’une croissance réelle du PIB de seulement 1% pour l’année 2001. Selon l’analyse du gouvernement cette • la construction d’un atelier protégé destiné à l’accueil révision à la baisse est surtout due aux effets des de 110 personnes avec un handicap mental au Parc attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux États- Hosingen. La participation financière de l’Etat aux Unis et à l’éclatement de la bulle spéculative boursière travaux de construction et à l’équipement est fixée € sur le secteur financier dont la croissance a affiché un à 100% du coût total, soit 7,27 millions; repli de 2,7% par rapport à l’année précédente. L’éco- • la construction d’une structure régionale pour l’instal- nomie luxembourgeoise, hors le secteur financier, a lation d’un Centre thérapeutique et de réadaptation connu une croissance de 3,8% en 2001 et les excédents pour personnes handicapées à Esch-sur-Alzette. Cette budgétaires pour 2001 se chiffreront pour le Luxem- structure permettra d’accueillir 70 personnes aux- bourg à 6,1% du PIB, le taux le plus élevé des 12 pays quelles seront offertes des activités thérapeutiques de la zone euro. et de réadaptation au travail. L’Etat prend en charge € De plus, les effets immédiats des réformes fiscales 80% des travaux de construction ( 2,8 millions) et € pour les personnes physiques et les entreprises ont fait 100% de l’équipement ( 900.000); en sorte que la demande intérieure a pu connaître des • la construction à Wahlhausen d’une structure d’hé- taux de croissance significatifs, sans lesquels la situation bergement destinée à l’accueil de 15 personnes avec serait plus préoccupante. Selon les dires du Premier un handicap mental. L’État participe à hauteur de ministre, qui s’exprimait devant la presse à l’issue du 80% (€ 1,2 million) aux frais de construction et de Conseil, l’État luxembourgeois reste dans une position 100 % (€ 100.000) aux frais d’équipement. Globale- confortable quant à sa politique budgétaire, notamment ment, la participation de l’État aux quatre projets grâce aux réserves budgétaires qui ont pu être consti- susvisés s’élève donc à € 12,73 millions. tuées ces dernières années et surtout à la fin de l’année 2000. Bien que le gouvernement entende appliquer une prudence certaine au niveau de l’exécution budgétaire en 2003 et au niveau de l’élaboration du projet de budget 2004, surtout en ce qui concerne les dépenses courantes,

Bulletin d’Information et de Documentation 102 Travaux du Conseil de gouvernement

Environnement donner de date pour le début des négociations d’adhé- sion mais d’attendre que les réformes politiques néces- A été adopté le projet de règlement grand-ducal arrêtant saires en Turquie soient achevées. un programme de mesures visant à réduire la pollution des eaux superficielles par certaines substances dan- gereuses. Le présent projet de règlement grand-ducal Emploi vise à réduire la pollution des eaux superficielles par 99 Le Conseil, après avoir entendu les explications du mi- substances dangereuses définies par la Commission nistre du Travail et de l’Emploi François Biltgen, a adopté européenne et qui présentent un risque pour le milieu le projet de loi concernant les relations collectives aquatique si elles y sont rejetées. À cette fin, le projet de du travail, le règlement des conflits collectifs du tra- règlement définit des objectifs de qualité qui devront être vail, l’Office national de conciliation et l’Observatoire surveillés par le réseau national de contrôle de la qua- des relations professionnelles et de l’emploi.Ce lité des eaux superficielles. Lors d’un dépassement de projet de loi propose de réformer l’arsenal législatif en ces objectifs, des programmes d’action pour la réduction la matière, notamment au niveau de la représentativité de la pollution observée devront être mis en place. nationale ou sectorielle des syndicats. Le projet de loi propose une distinction entre trois types de syndicats: Transport les syndicats justifiant de la représentativité nationale générale, les syndicats ayant la représentativité dans Projet d’arrêté grand-ducal portant publication d’un nou- un secteur important de l’économie nationale et les syn- veau règlement pour le transport de matières dange- dicats ayant un mandat direct ou indirect d’au moins reuses sur la Moselle. Ce nouveau règlement concerne 50% des salariés relevant du champ d’application de la mise en concordance aussi large que possible entre la convention collective concernée. D’autres aspects de les prescriptions applicables pour la navigation sur la l’avant-projet concernent la procédure de reconnais- Moselle et celles applicables pour la navigation sur le sance, de refus et de retrait de la représentativité d’un Rhin. Ces mesures ont été décidées par la Commission syndicat, la procédure de négociation et de signature ou de la Moselle le 12 juin 2002. encore le dépôt de la convention collective. Le projet de loi règle également le cas dans lequel, conformément au BIT, un syndicat peut signer seul un contrat collectif. Dans le cadre de la procédure de négociation de con- ventions collectives, l’idée de la commission de négocia- 14 octobre 2002 tion est introduite. De même sera réformé l’Office national de la conciliation, qui sera professionnalisé; il sera com- Union européenne pétent pour les litiges collectifs en général. La procédure de la déclaration d’obligation générale sera également Les membres du gouvernement ont eu des discussions revue. approfondies sur les rapports de la Commission eu- ropéenne concernant l’état de préparation des pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne. Le gou- Institutions vernement luxembourgeois partage l’analyse de la Com- Les membres du gouvernement ont déterminé les prio- mission de recommander l’adhésion de dix nouveaux rités législatives pour la session parlementaire 2002/ membres et se déclare d’accord avec la Commission 2003 qu’ils proposeront à la Chambre des députés. sur la nécessité de la lutte contre la corruption dans cer- Parmi les projets de loi qui devraient pouvoir être votés tains États candidats. Le gouvernement approuve éga- au cours du 1er trimestre 2003 se trouvent notamment le lement l’idée de la Commission d’instaurer un «monito- projet de loi sur la liberté d’expression dans les médias, ring» sur le respect de l’acquis communautaire par les le projet de loi portant institution d’un médiateur, la trans- futurs pays membres. Concernant la Turquie, le gou- position de la directive européenne sur les organismes de vernement luxembourgeois se dit également d’accord placement collectif, le projet de loi sur la violence domes- avec la proposition de la Commission de ne pas encore tique et celui concernant le temps de travail dans le sec- teur Horesca.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 103 Travaux du Conseil de gouvernement

28 octobre 2002 mesures de réglementation de la sécurité non punitives que les Etats membres d’EUROCONTROL, parmi lesquels le Luxembourg, doivent mettre en œuvre. Le présent Les membres du gouvernement ont entendu un exposé règlement concerne tous les événements impliquant du Premier ministre sur les nouvelles voies à prendre en ou affectant uniquement des aéronefs civils et se pro- matière de protection nationale. Il s’agit notamment duisant lorsque les organismes de prestations des ser- d’attribuer au Haut Commissariat à la Protection na- vices de la circulation aérienne fournissent des services tionale, réactivé suite aux attentats terroristes du 11 à des aéronefs civils et/ou militaires. septembre 2001 après avoir été mis en veilleuse à la fin de la guerre froide, des compétences en matière de sé- curité nationale et de lutte antiterroriste. Le dossier re- Santé quiert la collaboration entre la ministre des Affaires étran- A été adopté le projet de règlement grand-ducal portant gères, le ministre de la Défense, le ministre de la Justice 13 e modification de l’annexe 1 de la loi modifiée du 11 et le ministre de l’Intérieur. Le gouvernement en Conseil mars 1981 portant réglementation de la mise sur le se prononcerait au mois de décembre 2002. Le Premier marché et de l’emploi de certaines substances et pré- ministre a également fait un exposé sur la législation à parations dangereuses. Cette modification concerne les adopter en matière de référendums et d’initiative po- colorants azoïques utilisés dans la fabrication de tissu et pulaire. en cuir, susceptibles de libérer des arylamines présentant des risques cancérogènes. Le projet de règlement grand- Agriculture ducal transpose les directives 2002/45/CE et 2002/61/CE en droit national. Les mesures prévues garantissent un A été approuvé le règlement grand-ducal relatif aux niveau élevé de protection de la santé des consomma- régimes d’aides prévues au titre III de la loi du 24 juillet teurs et du milieu aquatique. 2001 concernant le soutien au développement rural. La nouvelle loi agraire du 24 juillet 2001 prévoit plusieurs régimes d’aides pour la mise en œuvre de la politique Médias communautaire en faveur du développement des zones Retrait des concessions pour programme luxem- rurales laquelle vise à diversifier et à renforcer, par une bourgeois par satellite accordées à la société SITCOM approche multisectorielle, le tissu socio-économique des INTERNATIONAL S.A. pour les programmes «Alice», zones rurales. Le projet de règlement grand-ducal a pour «Nuvolari», «Leonardo» et «Espresso». Le retrait des objet de préciser les investissements et opérations éli- concessions sus-mentionnées intervient sur demande gibles aux aides publiques et qui ont trait à la commer- de la société SITCOM INTERNATIONAL S.A. même, cialisation des produits agricoles régionaux, aux services qui a cessé ses activités au Luxembourg. essentiels pour l’économie et la population rurales, au développement des villages et à la valorisation du pa- trimoine rural, à la diversification des activités agricoles Éducation nationale et à l’amélioration du tourisme rural. Suite à une décision de la conférence permanente des ministres européens de l’Éducation, en octobre 2000, Aviation d’organiser dans les écoles des États parties de la Con- vention culturelle européenne une «Journée de la mé- Les membres du gouvernement ont adopté l’avant-projet moire de l’holocauste et de la prévention des crimes de règlement grand-ducal relatif à la notification et à contre l’humanité», le gouvernement a décidé d’organi- l’évaluation des événements ayant une incidence sur ser cette journée chaque année à la date du 10 octobre, la sécurité dans le domaine de la gestion de la circu- jour anniversaire du référendum de 1941. Aussi la Journée lation aérienne. Afin d’obtenir cohérence et rigueur dans de la mémoire dans les écoles, qui sera organisée pour la notification et l’évaluation des événements liés à la sé- la première fois en 2003, correspondra-t-elle de près à la curité au sein du système de la gestion de la circulation date de la Journée de commémoration nationale au aérienne, l’organisation européenne pour la sécurité de Luxembourg et permettra par la même occasion de tenir la navigation aérienne EUROCONTROL a élaboré des

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vivante le souvenir des sacrifices des générations de Culture guerre. Un groupe d’enseignants sera chargé d’élaborer Le Conseil a approuvé le projet de loi relatif à la cons- des activités pédagogiques pour encadrer cette action. truction d’un centre de musique amplifiée (Rockhal) sur la friche industrielle de Belval-Ouest à Esch-sur- Alzette. Le futur centre est censé comporter deux salles de concerts, une grande salle à 4.000 places et une petite 8 novembre 2002 salle à 500 places, un centre de ressources avec salles de répétition, un studio d’enregistrement ainsi qu’un espace multimédia. Aviation Les membres du gouvernement ont naturellement con- sacré une large partie de leurs travaux aux événements tragiques de la semaine et ont passé en revue les faits de l’accident d’un Fokker 50 de Luxair qui s’est écrasé 14 novembre 2002 le 6 novembre 2002, à l’approche de l’aéroport de Findel, faisant 20 morts et deux blessés graves. En attendant Enseignement supérieur les résultats des enquêtes qui devront déterminer les Le Conseil de gouvernement a approuvé les principes causes exactes de cette tragédie, les membres du gou- d’un projet de loi portant création de l’Université de vernement ont tenu à rendre hommage aux centaines de Luxembourg qui vise à créer au Luxembourg une uni- personnes, policiers, sauveteurs professionnels et volon- versité qui répond aux exigences du monde académi- taires confondus, ainsi qu’à tous les collaborateurs des que moderne. L’Université de Luxembourg sera une services impliqués, qui, dans des conditions humaine- université spécialisée alliant recherche et enseignement, ment très éprouvantes, ont fait preuve de courage et de de taille réduite à rayonnement international. L’avant- dignité exemplaires pour venir à bout de la catastrophe projet de loi propose les orientations suivantes: aérienne. • les principes fondateurs de l’Université de Luxem- bourg, principes qui sous-tendent l’ensemble de ses Pensions et rentes activités de formation et de recherche, sont l’inter- Le Conseil de gouvernement a approuvé le projet de loi disciplinarité, la symbiose entre enseignement et re- portant ajustement des pensions et rentes accident cherche, la coopération internationale, la mobilité des au niveau de vie de 2001 et modifiant le Code des assu- étudiants et des chercheurs, le multilinguisme ainsi rances sociales et la loi modifiée du 28 juillet 2000 ayant que l’accompagnement des étudiants; pour objet la coordination des régimes légaux de pen- • l’Université de Luxembourg organisera des formations sion, en vue d’ajuster les pensions et les rentes accident initiales, avancées et doctorales qui seront structurées au niveau de vie de l’année 2001. La progression de l’évo- sur trois niveaux: le premier niveau sera sanctionné lution des salaires de 1999 à 2001 étant de 3,5%, le fac- par le grade de «bachelor», le deuxième niveau par teur d’ajustement sera porté par conséquence de 1,257 le grade de «master» et le troisième niveau par un à1,301 à partir du 1er janvier 2003. Le coût de l’ajustement doctorat («PhD»); des pensions s’élèvera pour l’exercice 2003 à € 61 mil- lions, celui des rentes accident à € 4,6 millions, dont 2,9 • l’Université de Luxembourg développera et valorisera millions seront à charge de l’association d’assurance une recherche à caractère fondamental, appliqué et et 1,7 million à charge de l’État. Le projet de loi regroupe technologique; en outre certaines adaptations ponctuelles de la légis- • la structure juridique de l’Université de Luxembourg lation applicable en matière de sécurité sociale. La pré- sera celle d’un établissement public jouissant de sentation du projet de loi sur le facteur d’ajustement des l’autonomie financière, administrative, pédagogique et pensions et rentes accident va de pair avec l’élaboration scientifique; ses enseignements et sa recherche seront du projet de loi portant relèvement du salaire social mi- organisés en facultés et en centres interdisciplinaires. nimum à partir du 1er janvier 2003, dont le gouvernement a discuté au cours de sa séance précédente.

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Éducation nationale qués dans les transports publics nationaux à partir du 1er janvier 2003. Le prix du billet «courte distance» Suite aux discussions qui ont été menées au sein du sera augmenté de 10%. Le prix des abonnements men- Conseil de gouvernement au cours des deux dernières suels, des carnets de billets et du billet réseau sera années, le Conseil a pris en compte le rapport final du augmenté de 5%. Ainsi, à titre d’exemple, le billet courte plan directeur sectoriel «lycées». Le rapport a été distance coûtera dorénavant 1,20 € (au lieu de 1,10 €), élaboré par un groupe interministériel composé de re- le billet réseau 4,60 € (au lieu de 4,40 €), l’abonnement présentants des départements suivants: ministère de mensuel réseau 41 € (au lieu de 39 €) et le carnet de l’Education nationale, ministère de l’Intérieur, ministère 10 billets courte distance 9,20 € (au lieu de 8,80 €). des Travaux publics, ministère des Transports, ministère Etant donné que l’abonnement annuel pour jeunes de l’Economie (STATEC), ministère des Finances, mi- (appelé JUMBO) n’a pas été adapté lors des échéances nistère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de précédentes, il sera augmenté de 15% et coûtera doré- la Recherche, ministère de l’Agriculture, ministère de la navant 45 € (au lieu de 39 €). Santé. Les principaux objectifs du plan directeur sec- toriel «lycées» sont: • la création de capacités scolaires suffisantes sur le moyen terme; • la décentralisation de l’offre scolaire; 20 novembre 2002 • la réduction des temps de transport pour les élèves, en particulier pour ceux du cycle inférieur; Économie • la régionalisation de l’armature scolaire; Le Conseil de Gouvernement a consacré la majeure partie de sa séance à l’examen des propositions • l’optimisation des tailles des établissements scolaires; d’amendements au projet de budget des recettes • l’équilibrage de l’attractivité des lycées des pôles et des dépenses de l’État pour 2003 et du programme d’enseignement; pluriannuel des dépenses en capital. Le ministre du Tré- sor et du Budget Luc Frieden soumettra le 21 novembre • la promotion du polycentrisme et de la déconcentra- 2002 le projet de budget amendé pour l’exercice 2003 à tion concentrée; la Chambre des députés pour le présenter ensuite au • le développement d’un tissu urbain conforme aux public par voie de conférence de presse. objectifs d’un aménagement du territoire durable; • la réduction des besoins de déplacement et promotion Économie de l’utilisation des transports en commun. Le gouvernement a adopté le projet de règlement grand- Le plan directeur sectoriel innove en ce qu’il propose ducal soumettant à une autorisation préalable l’impor- de mettre en place le concept de pôles d’enseigne- tation, l’exportation et le transit de marchandises ori- ment qui ont été définis de façon géographique et dé- ginaires, en provenance ou à destination de l’Iraq. mographique, à savoir des pôles Nord, Centre (subdi- Ce projet de règlement grand-ducal vise la mise en appli- visé en sous-pôles Centre-sud et Centre-nord), Sud et cation des dispositions prises par le Conseil de l’Union Est, en retenant le principe de la régionalisation. La européenne dans son règlement du 25 juillet 2002 con- procédure de consultation et d’approbation telle qu’elle cernant l’interruption des relations économiques et finan- est arrêtée par la loi du 21 mai 1999 concernant l’amé- cières entre l’Union européenne et l’Iraq. Cet embargo nagement du territoire sera lancée avec la transmission concerne l’importation et le transit de tous produits ori- du dossier pour avis aux communes. ginaires ou en provenance de l’Iraq. L’exportation et le transit à destination de l’Iraq de produits à usage stricte- ment médical sont permis par dérogation à l’embargo. Transport D’autres exceptions à l’embargo pour l’exportation et Le Conseil a marqué son accord avec la proposition du le transit vers l’Iraq concernent les denrées alimentaires, ministre des Transports d’augmenter les tarifs appli- les matériels et fournitures de première nécessité pour la

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population civile et les pièces et équipements essentiels traçabilité dans le texte même de la loi au chapitre traitant pour la sécurité et le fonctionnement de l’oléoduc des conditions sous lesquelles l’autorisation pour la mise Kirkuk-Yumurtalik. L’autorisation y relative est cependant sur le marché d’un OGM ou produit en contenant pourrait liée aux conditions énoncées dans la résolution 661 du être accordée. Conseil de Sécurité des Nations unies de 1990. Secteur financier Secteur public A été adopté le projet de loi portant a) modification de Le gouvernement a décidé de renouveler le contrat la loi du 5 avril 1993 relative au secteur financier, b) collectif des ouvriers de l’État. Négocié avec les syn- modification de la loi du 23 décembre 1998 portant dicats ouvriers OGB-L et LCGB, ce dernier accorde aux création d’une commission de surveillance du secteur ouvriers de l’Etat une augmentation de la valeur du financier et c) modification de la loi du 31 mai 1999 ré- point indiciaire de 1,6% pour les années 2002, 2003 et gissant la domiciliation des sociétés. Le gouvernement 2004, augmentation correspondant à celle consentie avait souligné déjà dans la déclaration gouvernemen- aux fonctionnaires et aux employés de l’Etat dans le tale du 12 août 1999, la nécessité d’une orientation pro- cadre de l’accord salarial du 21 mars 2002. Sur propo- gressive, mais soutenue de la place financière du Luxem- sition des syndicats, le gouvernement a par ailleurs bourg qui doit évoluer vers un centre d’excellence dans décidé d’apporter différentes améliorations d’ordre ré- des domaines de compétences spécifiques. Ce constat dactionnel au texte en vigueur. se vérifie à la réalité des changements qui affectent les activités de la place. Aussi le gouvernement entend-il contribuer à l’évolution souhaitée en offrant à de nou- Social veaux créneaux l’encadrement législatif requis. Dans Suite à l’adoption du projet de loi portant ajustement un contexte économique plus difficile, le projet de loi des pensions et rentes accident au niveau de vie de vient à point nommé pour stimuler le développement 2001 le 8 novembre dernier, le gouvernement a adopté de nouvelles activités du secteur financier à Luxem- le projet de règlement grand-ducal portant nouvelle bourg. Le premier objectif du présent projet de loi con- fixation des montants du revenu minimum garanti siste à assurer que l’intégralité du secteur financier soit (RMG). Comme pour l’ajustement des pensions et rentes soumise à une surveillance prudentielle. Le deuxième d’accident, le projet de règlement grand-ducal sous ru- objectif du projet de loi consiste à définir de nouvelles ca- brique propose une augmentation de 3,5% des mon- tégories spécifiques de PSF (professionnels du secteur tants suivants lesquels est déterminé le RMG, à partir financier). En troisième lieu, le projet de loi procède à un du 1er janvier 2003. Par l’effet de ce relèvement des seuils certain nombre de modifications ponctuelles de la loi du RMG, il sera évité de pénaliser ceux des bénéficiaires relative au secteur financier, qui concernent entre autres qui ont eu une carrière professionnelle et ceux qui s’adon- les domiciliataires de sociétés. nent à un travail professionnel. Santé A été adopté le projet de règlement grand-ducal trans- posant en droit luxembourgeois la directive 2001/19/CE 29 novembre 2002 du Parlement européen et du Conseil du 14 mai 2001 modifiant deux directives du Conseil de 1989 et de 1992 concernant le système général de reconnaissance des Santé qualifications professionnelles ainsi que plusieurs Le Conseil a approuvé un amendement au projet de loi directives du Conseil concernant les professions d’in- modifiant la loi du 13 janvier 1997 relative au contrôle firmier responsable des soins généraux, de praticien de de l’utilisation et de la dissémination des organismes l’art dentaire, de vétérinaire, de sage-femme, d’archi- génétiquement modifiés (OGM) tel qu’il a été suggéré tecte, de pharmacien et de médecin. Ce projet de règle- par le Conseil d’État. Il s’agit d’insérer l’exigence de ment grand-ducal propose de modifier la loi du 13 août

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 107 Travaux du Conseil de gouvernement

1992 relative à un système général de reconnaissance • + € 3,298 millions pour la construction de l’Institut des diplômes s’enseignement supérieur qui sanctionnent national de chirurgie cardiaque et de cardiologie inter- des formations professionnelles d’une durée minimale ventionnelle; de trois ans. Suite à l’adoption de plusieurs directives • + € 4,598 millions pour la modernisation de la Clinique européennes dans ce domaine le présent projet intègre d’Eich, Fondation Norbert Metz; les nouvelles dispositions dans le droit national, notam- ment en ce qui concerne l’obligation de l’État membre • + € 3,498 millions pour la construction de la clinique d’accueil d’examiner si l’expérience professionnelle Dr. Bohler à Luxembourg-Kirchberg. acquise par le demandeur après l’obtention du ou des On peut relever que les dépenses prévues engloberont titres dont il fait preuve, couvre en tout ou en partie les également l’adjonction d’un laboratoire pour la fécon- matières théoriques et/ou pratiques pour lesquelles une dation in vitro à la Maternité Grande-Duchesse Charlotte. différence substantielle avec le curriculum national a été constatée. Le projet de règlement prévoit également une procédure simplifiée de la mise à jour des listes Emploi des diplômes susceptibles de bénéficier d’une recon- A été adopté le projet de règlement grand-ducal auto- naissance automatique. risant le gouvernement à mettre en œuvre des travaux extraordinaires d’intérêt général au cours de l’année 2003, qui prévoit la prolongation pour 2003 de l’autori- sation accordée par le gouvernement de recourir à des 6 décembre 2002 travaux extraordinaires d’intérêt général pour le person- nel excédentaire de la sidérurgie et de la WSA. Pour 2003, il est prévu de reconduire 65 détachements dont Santé 18 unités en provenance de la sidérurgie et 47 unités en provenance de la WSA. Il est à noter que le nombre Au niveau de la politique nationale, le gouvernement a des personnes affectées par cette mesure est en dimi- adopté le projet de loi modifiant la loi du 21 juin 1999 nution constante depuis 1995 quand 171 personnes autorisant l’État à participer au financement de la mo- étaient concernées. Ce chiffre a progressivement dimi- dernisation, de l’aménagement ou de la construction nué: 144 personnes (1996), 117 personnes (1997), 111 de certains établissements hospitaliers. Ce document personnes (1998), 96 personnes (1999), 87 personnes modifie la loi de 1999 dite loi de financement des inves- (2000), 84 personnes (2001) et 77 personnes (2002). tissements dans les infrastructures hospitalières en actualisant les montants votés à l’époque. L’État prendra en charge, par ce biais, 80% du coût des investisse- Environnement ments effectués par les établissements hospitaliers. La Le Conseil a approuvé le projet de loi relatif au fonc- concrétisation des projets, l’affinement des plans et tionnement et au financement de l’action SuperDrecks- devis, des modifications survenant en cours de réalisa- Këscht, ayant pour objet d’assurer le fonctionnement tion ainsi que l’intégration d’exigences nouvelles et continu de la SuperDrecksKëscht à long terme ainsi plus contraignantes de l’Inspection du Travail et des que d’autoriser l’État à financer cette action. Il définit la Mines, se sont répercutés sur les montants inscrits à la SuperDrecksKëscht comme étant une action du minis- loi du 21 juin 1999. Les augmentations inscrites au pré- tère de l’Environnement sans qu’elle dispose d’une per- sent projet de loi sont les suivantes: sonnalité juridique à part. Pour l’exécution de la Super- • + € 34,166 millions pour la modernisation de la clinique DrecksKëscht, le projet de loi prévoit que l’État peut pédiatrique du Centre hospitalier de Luxembourg; conclure un ou plusieurs contrats par marchés négociés •+ € 4,080 millions pour la maternité du centre hospi- dont la durée peut dépasser le délai de trois ans, sans talier de Luxembourg; pour autant être supérieur à vingt ans. Les dépenses en relation avec la SuperDrecksKëscht seront imputables • + € 19,219 millions pour l’extension du Centre natio- au Fonds pour la protection de l’environnement et à pré- nal de radiothérapie François Baclesse; voir dans la programmation pluriannuelle de ce Fonds.

Bulletin d’Information et de Documentation 108 Travaux du Conseil de gouvernement

Le projet de loi énumère les activités de la SuperDrecks- des producteurs de viande ovine. Les primes prévues Këscht dont les frais sont pris en charge par l’État. Les au profit de producteurs de viande ovine constituent des frais non couverts par le Fonds, mais directement liés aides communautaires entièrement à charge du FEOGA. au fonctionnement de la SuperDrecksKëscht peuvent être facturés aux bénéficiaires au prix coûtant. Santé A été approuvé le projet de règlement grand-ducal dé- Union européenne terminant les critères minima à observer dans le cadre Le gouvernement a approuvé un paquet immobilier pour des activités globales d’un laboratoire d’analyses mé- le Parlement européen à Luxembourg-Kirchberg, en dicales. Ce projet de règlement grand-ducal propose se déclarant d’accord avec la location par le parlement des critères minima en vue de l’harmonisation des con- européen des futures tours A et B, actuellement en cons- ditions de travail, la continuité et la qualité des analyses truction le long du boulevard Kennedy, afin de permettre dans les laboratoires. Il s’agit en fait d’une formalisation aux services du parlement européen de fonctionner de ce qui est déjà appliqué, sur base volontaire, par les après avoir quitté la tour Alcide de Gasperi au début de laboratoires, suite aux évolutions technologiques et l’année 2004. La tour Alcide de Gasperi sera ensuite scientifiques et suite aux contrôles effectués sur place intégrée dans les travaux de rénovation et d’extension par les autorités compétentes. du centre de conférences. Le gouvernement se déclare également d’accord que le parlement européen puisse acquérir à terme le bâtiment Konrad Adenauer / BAK (à proximité de la Cour européenne des Comptes) après les travaux d’extension du bâtiment existant. 20 décembre 2002

Social Nouvelles technologies A été approuvé le projet de règlement grand-ducal por- Le Conseil a approuvé le projet de loi modifiant la loi du tant fixation des coefficients adaptant le salaire, trai- 14 août 2000 relative au commerce électronique. Ce tement ou revenu moyen des années 1937, 1938 et projet de loi constitue une mise à jour de la loi du 14 1939 devant servir de base de calcul des indemnités août 2000 sur base, d’une part, d’une série de proposi- pour dommages corporels, aux rémunérations payées tions de la Commission européenne qui viennent s’in- depuis le 1er octobre 1944. Ce projet propose l’adaptation tégrer ici et qui exigent une transposition littérale et à l’évolution des salaires des trois dernières années des complète de la directive et, d’autre part, de modifica- coefficients servant au calcul des rentes et dommages tions proposées par un comité national composé de ju- de guerre. Le coefficient sera de 54,0 à partir du 1er ristes et spécialistes du domaine informatique, appelé janvier 2003, ce qui correspond à une augmentation «comité commerce électronique», qui a été créé spé- des rentes de guerre de 3,83%. La dépense prévue cialement par règlement grand-ducal du 1er juin 2001 et pour 2003 au titre de l’indemnisation des dommages qui rassemble des représentants du plusieurs minis- de guerre s’élèvera à 6,555 millions d’euros. tères, de chambres professionnelles ainsi que des per- sonnes reconnues pour leur compétence en la matière. Agriculture Les modifications ont principalement trait 1) au champ d’application de la loi, les jeux de hasard étant mainte- A été approuvé le projet de règlement grand-ducal con- nant exclus, conformément à l’avis du Conseil d’État et cernant l’application, au Grand-Duché de Luxembourg, de la Commission européenne; 2) aux précisions sur la du régime de prime au bénéfice des producteurs de protection du consommateur en matière de contrats à viande ovine. Ce projet de règlement grand-ducal pro- distance dans le commerce électronique et 3) au chan- pose l’actualisation des dispositions nationales néces- gement de régime en matière de communication com- saires à la bonne application de la réglementation com- merciale non sollicitée, en passant d’un régime dit de munautaire instituant un régime de prime au bénéfice «opt out» à un régime de «opt in», requerrant l’accord préalable du consommateur avant tout démarchage.

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 109 Travaux du Conseil de gouvernement

Santé règlement grand-ducal propose la modification du règlement grand-ducal du 23 juillet 1983 qui fixe A été approuvé le projet de règlement grand-ducal notamment le taux-plafond des intérêts débiteurs des portant exécution de la loi du 24 mars 1989 portant res- prêts hypothécaires sociaux, dit «taux social» pour triction de la publicité en faveur du tabac et de ses l’obtention de la subvention d’intérêt dans le cadre des produits, interdiction de fumer dans certains lieux et aides au logement. Suite à la baisse générale des taux interdiction de la mise sur le marché des tabacs à usage d’intérêt opérée par la Banque centrale européenne en oral. Le projet de règlement grand-ducal vise à trans- vue de générer une relance économique en Europe, il poser la directive 2001/37/CE du 5 juin 2001 relative au est proposé de diminuer le taux social de 0,5 point et de rapprochement des dispositions législatives, réglemen- le fixer à 3,35% pour tous les prêts hypothécaires taires et administratives des Etats en matière de fabri- sociaux. cation, de présentation et de vente des produits du tabac. Il remplace le règlement grand-ducal modifié du 19 juin 1990 pris en exécution de la loi susvisée du 24 Enseignement supérieur mars 1989. Concernant les teneurs maximales en gou- A été adopté le projet de règlement grand-ducal détermi- dron, en nicotine et en monoxyde de carbone des ciga- nant les conditions d’admission, de stage et de nomi- rettes commercialisées ou fabriquées au Luxembourg, nation des psychologues, sociologues, criminologues, le projet fixe les taux à 1 mg pour la teneur en nicotine et pédagogues et agents de probation du Service Central à10 mg pour les teneurs en goudron et en monoxyde d’Assistance Sociale. La loi du 24 juillet 2001 arrêtant un de carbone. Le projet vise à améliorer l’information du programme pluriannuel de recrutement dans le cadre de consommateur quant aux risques liés aux produits du l’organisation judiciaire a complété l’article 77 de la loi tabac. Il fixe dès lors une liste limitative des avertisse- sur l’organisation en prévoyant que le cadre du person- ments qui doivent apparaître obligatoirement sur l’em- nel du Service central d’assistance sociale comprend ballage. En plus, la surface réservée sur les emballages en dehors de psychologues, de sociologues et d’agents à l’indication des teneurs en substances nocives est de probation des criminologues et pédagogues. Le projet portée de 6% à 12%. Désormais, l’utilisation de certains de RGD propose d’adapter les conditions d’admission, termes tels que «à faible teneur en goudron», «léger», de stage et de nomination au Service central d’assistance «ultra-léger» ou «mild» est interdite. Ces termes risquent sociale à cette nouvelle situation. effectivement d’induire le consommateur en erreur en lui donnant à tort l’impression que ces produits sont moins nocifs. Union européenne Le gouvernement a accepté une demande d’échange Secteur financier de terrains entre le Fonds d’Urbanisation et d’Aména- gement du Plateau du Kirchberg et la Banque Euro- Le Conseil a approuvé le projet de règlement grand- péenne d’Investissement. Il a été décidé d’un commun ducal portant fixation du taux d’intérêt légal pour l’an accord entre le Fonds et la BEI de procéder à un échange 2003. Compte tenu du fait que les taux applicables pour de terrains pour permettre, d’une part, à la BEI d’arrondir les crédits hypothécaires et ceux applicables aux prêts son terrain en vue de son développement futur et, d’autre à la consommation sont restés assez stables en 2002, part, au Fonds de modifier l’alignement nord-ouest du il est proposé de maintenir le taux d’intérêt légal à 5% boulevard Konrad Adenauer en vue d’un élargissement. pour 2003. Le Fonds cèdera ainsi un terrain avec une contenance de 48,31 ares et la BEI une parcelle avec une contenance Logement de 2,09 ares, le solde revenant au Fonds se chiffrant à € 2,48 millions. Les membres du gouvernement ont approuvé le projet de règlement grand-ducal fixant les mesures d’exécution re- latives aux primes et subventions d’intérêt en faveur Transports du logement prévues par la loi modifiée du 25 février A été adopté le projet de règlement grand-ducal 1) por- 1979 concernant l’aide au logement. Ce projet de tant réglementation de la circulation sur la voie publique

Bulletin d’Information et de Documentation 110 Travaux du Conseil de gouvernement

aux abords de l’aérogare de Luxembourg; 2) modifiant Médias le règlement grand-ducal du 3 décembre 1997 portant ré- Retrait de concession pour programme luxembour- glementation des services de taxis à l’aéroport de Luxem- geois par câble. Le Conseil a décidé de retirer la con- bourg. Ce projet de règlement grand-ducal a pour objet cession pour programme luxembourgeois de télévision d’adapter les dispositions réglementaires en vigueur en par câble accordée en 2000 à la société Aurora Media matière de circulation aux abords de l’aérogare, ceci en Technologies SA. Depuis la faillite de cette société en raison de l’aggravation de la situation de la circulation et août 2002, la concession ne fait plus l’objet d’une exploi- du stationnement des véhicules en général et des taxis tation. en particulier ainsi qu’en raison des travaux de réaména- gement de la voie publique dans le cadre de la construc- tion d’une nouvelle aérogare. Agriculture Adoption du projet de règlement grand-ducal modi- Transports fiant le règlement grand-ducal du 11 août 2001 portant exécution de la loi du 24 juillet 2001 concernant le sou- A été approuvé le projet de règlement grand-ducal tien au développement rural. Ce projet vise à rectifier portant modification du règlement grand-ducal modifié certaines lacunes et imperfections du règlement grand- du 8 septembre 1997 portant application de la directive ducal du 11 août 2001, à adapter certains prix unitaires du Conseil 95/21/CE d 19 juin 1995, concernant l’appli- et à introduire certaines prescriptions sanitaires pour cation aux navires faisant escale dans les ports de la les porcheries. Communauté ou dans des eaux relevant de la juridiction des États membres, des normes internationales rela- tives à la sécurité maritime, à la prévention de la Transports pollution et aux conditions de vie et de travail à bord des navires (contrôle par l’État du port), ainsi que la Adoption du projet de règlement grand-ducal arrêtant directive 96/40/CE de la Commission du 25 juin 1996 la composition, l’organisation et le fonctionnement du instituant un modèle commun de carte d’identité pour groupe de travail chargé de l’élaboration du projet de les inspecteurs agissant dans le cadre du contrôle par plan directeur sectoriel «Préservation des grands l’État du port. Les modifications apportées à la directive ensembles paysagers et forestiers». Le projet de plan de base portant notamment sur 1) la possibilité de refuser directeur sectoriel visé prévoit de désigner des zones l’accès aux ports européens à certains navires présen- de restriction en matière de développement urbanistique tant un risque manifeste pour la sécurité en mer et l’en- et d’infrastructures de transport en vue de protéger l’inté- vironnement marin, 2) l’augmentation de la fréquence grité des grands espaces naturels. Le groupe de travail des inspections à bord des navires; 3) l’obligation de sera composé de 2 représentants du ministère de l’Envi- l’inspection de certains types de navires présentant un ronnement, de 2 représentants du ministère de l’Inté- risque important d’accident ou de pollution à partir d’un rieur, dont un de la Direction de l’aménagement du terri- certain âge et 4) l’obligation pour les navires de charge toire et de l’urbanisation, de chaque fois un représentant construits avant juillet 2002 d’être équipés d’un enre- du ministère de l’Agriculture, du ministère des Travaux gistreur des données de voyage. publics, du ministère des Transports, du ministère de l’Économie et de 2 représentants de l’administration des Eaux et Forêts. Social Amendement gouvernemental au projet de règlement Aménagement du territoire grand-ducal concernant la création et l’utilisation d’une carte de stationnement pour personnes handicapées. Adoption du projet de règlement grand-ducal arrêtant Cet amendement concerne les critères de délivrance de la composition, l’organisation et le fonctionnement du la carte de stationnement pour handicapés qui se sont groupe de travail chargé de l’élaboration du projet de avérés trop restrictifs dans certains cas. plan directeur sectoriel «Établissements SEVESO».

Numéro 4/2002 - octobre - novembre - décembre 111 Travaux du Conseil de gouvernement

Conformément à la directive européenne dite «SEVESO II», les États membres de l’Union européenne doivent veiller à ce que les objectifs de prévention d’accidents industriels majeurs soient pris en compte dans leurs politiques d’affectation ou d’utilisation des sols. Le gouvernement propose ainsi d’élaborer un plan direc- teur sectoriel qui, sur base d’un inventaire des établisse- ments SEVESO, dégagera et précisera des mesures, respectivement des mécanismes de planification, à adopter afin de tenir compte de l’impact des risques in- dustriels sur l’urbanisation. Le groupe de travail sera composé d’un représentant du ministère de l’Intérieur (Direction de l’aménagement du territoire et de l’urba- nisation), d’un représentant du ministère de l’Écono- mie, d’un représentant du ministère de la Santé, d’un représentant de l’administration de l’Environnement et d’un représentant de l’Inspection du Travail et des Mines.

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Les DISCOURS

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«Commerce électronique: Mesdames, Messieurs, Où en sommes-nous?», discours de L’action de l’État peut dynamiser l’environnement digital M. Henri Grethen, ministre de l’Économie, dans lequel s’inscrivent les entreprises. à la conférence «États des lieux: L’e-business dans les entreprises Le «plan e-Luxembourg» comprend plusieurs paquets de mesures qui intéressent directement les entreprises. luxembourgeoises» J’évoquerai rapidement les projets qui sont de ma com- Chambre des Métiers, Luxembourg pétence, celle du ministère de l’Économie. 2 octobre 2002 En regardant les chiffres de la diffusion du commerce électronique au Luxembourg, on s’aperçoit qu’il y a en- Mesdames, Messieurs, core fort à faire avant de rejoindre les pays les plus avancés en Europe et les USA. Je voudrais tout d’abord remercier les organisateurs qui me font l’honneur de participer à l’événement de clôture Regardons d’abord du côté de la demande. de cette campagne nationale de promotion du com- L’accès des ménages à Internet donne une idée perti- merce électronique dans les entreprises. nente de la diffusion des nouvelles technologies et de Il me faut féliciter les «Euro Info Centres» et la Commis- leur utilisation par le consommateur: 53% des ménages sion européenne pour avoir pris cette initiative de sensi- étaient connectés au Net et 66% des foyers étaient bilisation des entreprises. équipés d’un ordinateur selon une enquête récente d’ILRES, se rapportant à l’été 2002. En un an, le taux Il est vrai que les chambres et fédérations profession- de connexion à Internet à augmenté de 10 points de nelles, plus proches de leurs adhérents, sont bien mieux pourcentage. à même de faire comprendre les avantages et les risques du commerce sur Internet, elles sont mieux placées En élargissant la définition à ceux qui ont navigué sur le pour aider les PME à développer une stratégie qui cor- Net au moins une fois pendant les trois mois précédent respond à leurs objectifs commerciaux, à leurs capacités l’enquête, on arrive à 51% des ménages! 65% des hom- et à leur environnement. mes et 44% des femmes déclarent avoir surfé sur In- ternet. Un tiers des internautes l’utilise quotidiennement, Le premier objectif dans une campagne d’information 39% ont déjà acheté sur le Net. Le Luxembourg est sur et de promotion, comme celle qui a eu lieu au cours de le bon chemin pour rejoindre le peloton de tête des pays cette année, est de démystifier le commerce électronique les plus branchés. et la prétendue «nouvelle économie», que l’on a un peu vite affublée de vertus magiques. Une telle campagne Voyons maintenant du côté de l’offre. doit aussi montrer les avantages du commerce électro- La pénétration des entreprises luxembourgeoises sur la nique, malgré l’environnement maussade et le désen- Toile progresse rapidement. chantement qu’a provoqué la dégringolade des valeurs technologiques sur les bourses dans le monde. Selon une enquête STATEC auprès d’un échantillon re- présentatif de 800 entreprises actives au Luxembourg, Je reste d’avis que le krach boursier a permis de séparer une entreprise informatisée sur cinq a réalisé un achat le bon grain de l’ivraie et de revenir à l’essentiel, à savoir: en ligne. Certes, la taille et la branche dans laquelle opère la technologie et ses énormes potentialités dans l’éco- l’entreprise jouent un rôle déterminant. nomie réelle. Ainsi, la proportion d’entreprises effectuant des achats On a beaucoup écrit sur l’impact de l’Internet et des en ligne est moins importante, par exemple, dans les nouvelles technologies de l’information et de la commu- branches de l’hôtellerie et de la restauration, des trans- nication et le bond de productivité qu’elles permettent ports et des communications où elle approche 11%, de réaliser aux entreprises qui savent domestiquer ce par rapport à l’industrie manufacturière, environ 20%, nouveau vecteur de développement. Les NTIC – excusez ou comparée aux entreprises du secteur informatique l’acronyme obligé – offrent de formidables capacités de qui atteignent près de 50%. traitement et d’échange d’information qui permettent de reconfigurer la chaîne de valeur de l’entreprise, du fournisseur au client.

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Pour en savoir plus, le ministère de l’Économie a confié Je vous ferai remarquer que le Luxembourg a toujours une étude complémentaire à Mindforest portant sur la défendu le principe du pays d’origine dans les instances qualité des sites répertoriés au Luxembourg. Le constat communautaires. Ce principe fondamental doit permettre dressé par les consultants n’est guère enthousiasmant: d’exporter plus facilement la palette des services de la seul un petit nombre de sites sont véritablement transac- place financière dans un marché européen unifié. tionnels. Au cours d’une deuxième phase, une étude de J’ai également déposé un projet de loi, le 8 mars 2001, cas doit explorer en profondeur les facteurs critiques qui sur la protection des consommateurs dans les ventes à inhibent ou stimulent le développement de l’e-business distance afin d’étendre la protection bienveillante du lé- au sein d’une trentaine d’entreprises-témoins. gislateur sur les transactions autres qu’électroniques, Je laisse au représentant de Mindforest le soin de pré- conformément à la directive communautaire. senter le détail des résultats disponibles. Le comité pour le commerce électronique qui doit faire Je ne veux pas accabler les entreprises privées, loin de des recommandations pour l’analyse et l’évaluation de la là! loi, a proposé des adaptations nées des enseignements de la pratique et de l’évolution du droit communautaire. Mais je crois qu’un bilan objectif et global doit nous aider Je soumettrai prochainement au Gouvernement un pro- à mieux cibler nos politiques et nos actions communes. jet de loi modificatif. D’ailleurs, à en croire les exercices d’étalonnage de la En effet, la loi sur le commerce électronique, ainsi que Commission européenne, les administrations publiques, je l’avais promis à maintes reprises, sera régulièrement l’«e-governement» est lui aussi dans les chrysalides. Là évaluée quant à son efficacité dans le dialogue avec aussi, nous devons forcer le pas pour progresser vite et toutes les parties intéressées. bien. Depuis lors, nous n’avons point chômé et le plan e- Mesdames, Messieurs, Luxembourg, dans lequel j’ai pris une part active, vient à point nommé pour parfaire les infrastructures dont ont Lors de mon discours inaugural de la campagne de pro- besoin l’économie luxembourgeoise – les entreprises et motion, je vous ai annoncé quelques projets sur lesquels les consommateurs. travaille l’équipe autour de moi. Un règlement grand-ducal du 1er juin 2001 définit les Permettez-moi de vous donner l’état d’avancement des conditions pratiques de la signature électronique et four- travaux. nit la base habilitante pour la publication de la kyrielle de Je commencerai par le cadre réglementaire. normes dont nous avons besoin pour faire fonctionner La loi sur le commerce électronique est entrée en vi- la signature électronique dans la pratique. gueur le 14 août 2000. Comme vous le savez, c’est une Il est en effet primordial de désigner les normes techni- loi-cadre qui comprend des dispositions sur la signature ques que doivent appliquer les prestataires de services électronique – la preuve, la certification et l’accréditation – de certification. Mais ces normes, qui sont européennes ainsi que sur les contrats conclus par voie électronique, sinon mondiales, ne sont pas encore publiées ou ne le la responsabilité des fournisseurs d’accès, les paiements sont que très partiellement. électroniques et les communications commerciales. Dans le cadre du plan e-Luxembourg, une plate-forme Elle contient aussi certaines dispositions sur le traitement «sécurité des réseaux et PKI», a pour objectif de réunir des données à caractère personnel. tous les experts en informatique afin d’élaborer ou de Enfin, le cadre juridique comprend des dispositions en sélectionner les normes de sécurité les plus fiables pour faveur de la protection des consommateurs, y compris le commerce électronique et de mettre en place les po- – et je le souligne – en matière de services financiers litiques et les procédures pour une sécurisation des ré- négociés à distance. La directive sur les services finan- seaux aussi bien privés que publics. ciers négociés à distance a été adoptée définitivement par le Conseil et le Parlement européen, elle sera trans- posée par le ministère des Finances.

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Mesdames, Messieurs, Sur proposition du ministère de l’Économie, la CNSI a décidé la mise en place d’un Groupement d’Intérêt Eco- La sécurité est la capacité de résister à un niveau de nomique, un GIE, en partenariat avec le secteur privé en confiance donné aux événements accidentels ou aux vue de développer et de gérer un système de «PKI». actions malveillantes. Depuis les événements tragiques du 11 septembre, la sécurité est encore plus importante. Le GIE a pour mission de préparer et, le cas échéant, d’exploiter ou de faire exploiter une infrastructure à clé Pour parer à ces menaces, il faut une stratégie, un plan publique («PKI») nationale dans l’intérêt des citoyens et global de sécurité des réseaux impliquant tous les ac- des entreprises qui souhaitent communiquer par Internet teurs potentiels, les opérateurs, les entreprises et leurs – y compris faire des achats et des ventes en ligne – de employés ainsi que les administrations. manière techniquement sûre et conformément aux lois Nous sommes en train d’élaborer un «Plan Directeur de et règlements qui régissent le commerce électronique. la Sécurité des Réseaux et de l’Information» qui doit im- Enfin, dernier projet dont je voudrais vous parler, projet pliquer les acteurs du privé et du public. coordonné par mon ministère en collaboration avec le Les entreprises doivent être à la pointe de ce combat ministère des Classes moyennes, le ministère de la Jus- contre l’insécurité des réseaux numériques. tice et le ministère de la Fonction publique et de la Ré- forme administrative, est celui du «Portail à guichet C’est ce que demande la Commission européenne dans unique pour entreprises». une communication du 6 juin 2001 sur la sécurité des réseaux et de l’information. Il s’agit d’un portail Internet d’information, d’interaction et de transaction concernant le guichet unique pour en- Un tel plan ne peut être décrété du haut du 12e étage du treprises en regroupant et organisant de façon conviviale Forum Royal. Il doit s’appuyer sur des actions de sensi- et dynamique les différents aspects administratifs, régle- bilisation, de soutien technologique, de développement mentaires et d’information, afin de faciliter la recherche rapide de la normalisation, de la promotion de la certifi- d’information et de structurer la communication des en- cation et de la reconnaissance mutuelle des certificats treprises avec les administrations et ministères. en Europe et dans le monde. Le but du projet est de stimuler l’esprit d’entreprise, Il y a un projet qui me tient particulièrement à cœur: c’est d’encourager les constitutions d’entreprises, de soutenir le label de qualité des sites Internet. les entreprises durant toute leur vie et d’accentuer les J’en appelle, à travers la Chambre de Commerce et la infrastructures d’affaires et d’investissements au Luxem- Chambre des Métiers, à toutes les entreprises pour par- bourg. ticiper à la phase pilote du label de qualité. Ce label, bien La création d’un guichet unique permettra d’épargner administré et rigoureux, doit renforcer la confiance des du temps, de l’argent et des efforts aux entrepreneurs, consommateurs. Je peux déjà annoncer que la première ceci en assemblant des outils, séparés ou administrés société sera certifiée pour la fin de l’année. en réalité par différents acteurs, en une entité centrale En juin, j’ai présenté BMBConnect, le nouveau service virtuelle, un one-stop-shop. de dépôt électronique auprès du Bureau Benelux des Pour ma part, je ne peux pas terminer mon introduction Marques. Il me paraît naturel, évident, dans la société de sans répéter l’importance des efforts de promotion qui l’information, que tout un chacun puisse effectuer les doivent être continus et soutenus. procédures de dépôt rapidement, simplement et en toute sécurité via Internet. Mais il me faut insister sur l’essentiel: les perspectives du commerce électronique dépendent surtout et avant Cette initiative s’inscrit dans la panoplie des autres pro- tout de l’éventail de l’offre, de la qualité et de la diversité jets que conduit le ministère dans le cadre du programme des produits offerts, bref de l’innovation et de l’esprit e-Luxembourg. Je citerai ici, parce que c’est très proche d’entreprise. de la marque, le dépôt en ligne des brevets d’inventions nationaux et la gestion en ligne et à distance des regis- tres publics et, enfin, la création d’un registre des droits d’auteur.

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Discours de S.A.R. le Grand-Duc Nous nous inclinons devant la mémoire de ceux qui y à l’occasion du dîner offert par ont laissé leur vie; notre compassion va à présent vers Monsieur Vaclav Havel, Président de ceux qui ont tout perdu. la République tchèque, en l’honneur Face à un tel désastre il n’était que normal de marquer de LL.AA.RR. le Grand-Duc et cette visite du sceau de la sobriété en mobilisant les la Grande-Duchesse économies ainsi réalisées au bénéfice de ceux qui sont Château de Prague dans la détresse. 8 octobre 2002 La spontanéité de ce comportement augure bien de l’avenir de nos deux peuples qui, déjà engagés depuis trois ans dans une même alliance au service de la paix, Monsieur le Président, vont désormais connaître une destinée commune dans Je voudrais d’abord vous remercier pour les si aimables la nouvelle Europe. J’aurai l’occasion d’en parler demain paroles que vous venez de nous adresser, à la Grande- à la tribune de la prestigieuse Université Carolinum. Duchesse et moi-même ainsi qu’à l’ensemble des mem- La République Tchèque, à l’instar des autres pays can- bres de la délégation qui nous accompagne tout au long didats, s’apprête à conclure les négociations d’élargis- de cette visite d’Etat en République Tchèque. sement lancées dans notre capitale sous présidence La chaleur de vos propos – comment pourrait-il en être luxembourgeoise en 1997. autrement – traduit à merveille la qualité de l’accueil qui Pour ce qui est de nos deux peuples en particulier, il nous fut réservé depuis notre arrivée à Prague, incontes- s’agit de l’ultime étape d’un long et parfois douloureux tablement l’une des plus belles capitales de l’Europe processus de rapprochement qui doit mettre un terme Centrale. à un demi siècle de séparation imposée à la suite d’un Ces retrouvailles renouvelées pour la troisième fois de- funeste diktat de l’histoire. puis les grands bouleversements intervenus en Europe Centrale, voici un peu plus de dix ans, reflètent de leur Monsieur le Président, côté le plaisir réciproque qu’éprouvent en pareille cir- Nous savons à travers votre combat personnel les souf- constance les membres d’une même famille. frances endurées par vos compatriotes. Durant cette A l’évidence, l’estime oserais-je dire l’affection que nous période le génie créateur tchèque fut écrasé au sens nous portons est bien réelle: propre et au sens figuré sous une chape de plomb. Au prix d’immenses sacrifices, la nation tchèque, n’a cessé L’exceptionnelle mobilisation constatée au Luxembourg de mobiliser les énergies nécessaires pour se défaire de devant l’ampleur des dommages causés par les récentes ceux qui ont blessé pendant si longtemps sa dignité. inondations qui ont ravagé votre pays ne trouve guère d’équivalent. L’émotion du moment a vite cédé la place Tchèques et Luxembourgeois seront désormais côte à à la sollicitude et ceci à tous les niveaux: côte comme ils n’auraient jamais dû cesser de l’être: Rappelons-nous l’imagination et la force de caractère • qu’il s’agit de notre Gouvernement qui, au-delà d’une des Comtes de Luxembourg et Rois de Bohème voire aide d’urgence décidée dans les premières heures de de Moravie; puisse leur souvenir nous aider à réaliser cette catastrophe, vient de doubler cette mise initiale cette noble ambition. par l’octroi d’une nouvelle aide;

• qu’il s’agit de la Ville de Luxembourg, ville jumelée Monsieur le Président, avec Prague, dont la généreuse disponibilité s’est Avec la Grande-Duchesse je vous prie de lever votre manifestée notamment à travers l’organisation d’un verre et de boire gala de bienfaisance exceptionnel en la Cathédrale de Luxembourg; - à la santé du Président Havel et de Madame Havlova; -à la prospérité du peuple tchèque; • qu’il s’agit enfin des nombreuses organisations non- - et au moment où cette «renaissance de l’Europe» est gouvernementales, services-clubs et de particuliers: à portée de nous, au partage d’un avenir fait de paix tous se sont sentis concernés par l’immense malheur et de solidarité. auquel est confronté votre pays.

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“Luxembourg and the Czech Republic: In a few days’ time, I shall be delighted in return to wit- a common destiny”, discours de S.A.R. ness the opening of a Czech resident embassy in Luxem- le Grand-Duc Henri à l’Université de Prague bourg. 9 octobre 2002 The city of Prague, and the walls of this university, named after John’s son Charles, remind us of Luxembourg’s past dynasty. John’s life in Prague was not always a Mr. Primator, Your Excellencies, Ladies and Gentlemen, happy one. He became less and less interested in do- dear students, mestic politics. He fought in battles from Lithuania to It is a great privilege for me to be able to address you in Northern Italy, and will go down in history with his heroic such a historical setting. death at the battle of Crécy in 1346. His son Charles IV, Emperor and Count of Luxembourg, retained no strong The Grand Duchess and I are delighted to be here with ties with Luxembourg. Having promoted the county to you today. Charles University is one of the oldest Univer- a duchy, he gradually left the country to his half-brother sities of Eastern Europe, founded in 1348. Its past is clo- Wenceslas. Charles was a great emperor but above all a sely linked to the history of the Czech Republic. In the great king of Bohemia. twentieth century, this university produced great leaders such as Masaryk and Benes. It was closed by force du- Charles’ education and life reflect the European dimen- ring the nazi occupation and many students were put sion of his day. He was born Wenceslas, in Czech Vaclav, into concentration camps. It regained its freedom of and at the age of seven was sent by his father to the thought only after the end of the communist regime in French Court. That is where he took the name of Charles, 1989. a tribute to the French king. When he returned to Bohe- mia ten years later he spoke French, Italian, German and I would like to thank you for giving me the opportunity Latin, and learnt Czech again. to talk about the common destiny of our two countries, past and future, in this aptly named “patriotic” room. His vision was to make his capital the cultural centre of Bohemia, enriched by the cultures of both France But before doing so, please let me touch on the devasta- and Central Europe. So he rebuilt it, with a new quarter, ting floods that have so severely damaged your country Charles Bridge, the castle and the university. At the time, in the past month. We are grieving for all the losses and this university was the only one of its kind east of the damage that you have suffered over the country, and par- Rhine. Thanks to this, Czech culture became closer to ticularly in this very university. Let me say how proud I am other European cultures. to announce financial support for the restoration cam- paign launched by the Czech authorities. The creation of this university was of inestimable value in a local and European setting, and at both a political My point here is to show that Luxembourg and the Czech and a cultural level. In the founding charter, Charles ex- Republic share not only a common past, but also a com- plains that he was acting more as a king of Bohemia mon destiny. than as a Holy Roman Emperor, as Bohemia stood par- This is the third time that we have had the privilege of ticularly close to his heart. meeting President Havel in the context of bilateral state The successors of the House of Luxembourg, Wences- visits. This shows the level of friendship and esteem we las and Sigismond, and also Jodocus in Moravia, were have for each other. well-read and open-minded. Through them, the links Tomorrow I shall be inaugurating our new Embassy in between Bohemia, Prague. It is the latest official presence of Luxembourg Moravia and Luxembourg were guaranteed. When Jo- in your country, which began in the time of Henry VII, docus died, the Duchy of Luxembourg went to the wife Count of Luxembourg and Holy Roman Emperor. It was of the Duke Antony of Brabant and Limburg. This put an Henry who accepted the proposal of the representatives end to the direct links between the Duchy of Luxembourg of the Kingdom of Bohemia to marry your young Prin- and the kingdom of Bohemia. cess Elisabeth, daughter of Wenceslas II, of the Pre- myslid dynasty, to his son John of Luxembourg.

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How can we relate this heritage to modern Europe and to But it is a misconception. Most citizens believe that the current project of building a Union for all Europeans? Brussels takes decisions for member states. It is not true. Decisions are taken together, and member states Today, the project of a Europe where all nations and cul- participate democratically. Most laws that are passed in tures are united in peace and prosperity is at last within member states are in fact community laws, so that the our reach. With Charles IV, Bohemia had won a place in European Union has become a reality in our everyday Europe. Since then, Prague has never ceased to flourish life. It is in fact sovereignty sharing. intellectually in both neighbouring and distant countries. Your philosophers, intellectuals, artists, writers and musi- Secondly, Europe is about solidarity. It is on the basis of cians have brought cultural and intellectual riches not that fundamental principle that your country gets its fi- only to their country but also to the rest of Europe and nancial help to restructure its economy and modernise the world. its infrastructures and, today, to face the damage caused by the recent floods. I would like to show that you are well known to us. Do I need to say that you have been in Europe forever, that Belonging to the EU opens a new field of activity in ex- you belong there as much as those who were able to ternal relations for member states. This is particularly start building the European Union nearly fifty years ago? true thanks to the rotating presidency which has up to What you, and through you, Central Europe, have contri- now allowed each member state, whatever its size and buted to the continent, puts you at the heart of our com- political weight, to chair the decision-making machinery mon destiny and the building of a prospective great Euro- of the Council of Ministers. pean Union. The Czech people gave a magnificent lesson Just as you have done since 1989, Luxembourg has cho- to all Europeans in November 1989. As soon as you re- sen to join all European and all international organisations covered your full independence, you decided to share in created since 1945. the common destiny of the member states of the Euro- pean Union. This has been the first time in its national history that the Grand Duchy of Luxembourg has been able to develop There are similarities today in the respective experiences in harmony with its neighbours and be assured of sound of our countries. Indeed, both became independent rela- economic progress, protected by membership of inter- tively recently: Luxembourg in the first half of the nine- national organisations. Thanks to the EU, old conflicts and teenth century, Czechoslovakia early in the twentieth. rivalries have been driven away. The European Union’s Both are surrounded by powerful neighbours. We have aim, at its foundation, was to bring peace and to make endured hardships before mastering our own destiny. Europe self-sufficient in food and goods. We have rea- Entering the European Union is a great opportunity for ched those goals, and. the time has come to find new small countries. And this is where I insist on a common goals for the European project. With your contributions destiny for our two countries. Without the EU, Luxem- you can and will help us. bourg would not have had so much to say in high-level In this regard, I am very satisfied by the fact that your decision-making in Europe. It would not have become country is, along with other candidate countries, asso- the seat of some of the European Union’s institutions. ciated to the work of the Convention, whose role is to Small countries have things to contribute to the Euro- prepare the Europe of tomorrow. Indeed, crucial topics pean Union, and if they do so, they are listened to. The are being discussed such as the drafting of a constitu- EU gives small countries not only peace and prosperity, tion, the definition of fundamental rights, as well as the but political strength as well. delimitation of powers and competencies. I understand the doubts of your people concerning what Let me also insist that the European Union goes far bey- they might lose when joining. I am talking about loss of ond cooperation, which is no more than a temporary as- sovereignty. It is only understandable that the Czechs sociation to achieve a limited goal. The European Union are concerned that they might lose their decision-ma- means integration, where going back is no longer an king capacities to Brussels. Your people has been depri- option. Economic and Monetary Union is a perfect illus- ved of its free will for too long, and you certainly do not tration of that. But I have to stress the fact that the Union want to give it away now.

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of European peoples can only prosper through the vita- that you are hosting the NATO summit in Prague in six lity of their national roots and of their own cultural iden- weeks’ time proves this point. tities. They are not mutually exclusive; on the contrary, Since I have mentioned it, let me say a few words on they complete and enrich one another. Europe and the North Atlantic Alliance. Europe is going All I have just evoked about Europe enables me to say to be at the top of the agenda in the future, whether we that the great enlargement that is about to take place will want it or not. This is true for NATO, too. The Europe we bring advantages both for member states and for candi- know – I have said this before, but please let me say it date countries. In this context, it is worth recalling the once again – would never have had the dynamism it has words of J. F. Kennedy: “Do not ask what your country without the existence of NATO. But it is also true that can do for you, but ask yourself what you can do for your NATO has no future unless it manages to rest on two pil- country”. What future members can do for the European lars, one on the other side of the Atlantic with the USA Union is at least as important as what the EU can do for and Canada, the other in Europe. We need a strong and them. thus a credible European pillar in the Alliance. We should put all our efforts into establishing working links between I would not want to present things in a better way than our two organisations. they really are, and in any case I could not do so. The EU is about solidarity, and about compromise. It is true that As to NATO, the situation is similar to the European one. impending enlargement raises difficult questions in our I believe NATO certainly has a future, on condition that minds. Is it going to cause instability and inequality? Will it respects a double imperative, in just the same way as it drastically change migration flows, labour markets and Europe does: on the one hand, respect of the same rule salaries? How will candidate countries catch up, econo- of law for all, and on the other, the effective participation mically but also politically, with the present member of all. states? What will happen to the large proportion of far- Do not get me wrong. We take risks with enlargement. mers? All these are legitimate questions. What we can We take the risk of possible dilution. But we do not have do is to be confident and learn from the previous enlar- a choice: we must heal this historical fracture. We must gements. In the Eighties, three Mediterranean countries once and for all wipe out the sombre diktat that drove us had to catch up, but they eventually did very well. In our away from countries we are now rediscovering. experience, there are more advantages to belonging to the European Union than to staying outside. It is in this spirit that I would like to conclude. Without underestimating the numerous challenges I have There exists another Europe, made up of nations that we just mentioned, do I need to say that membership of the know very little of. It has been years since we have met European Union is more than statistics, figures and pro- any of them. Let us learn to listen to these peoples and cedures? nations of Central and Eastern Europe. Let us remind ourselves in this context of the words Milan Kundera pro- Your country has recently joined all European organisa- nounced shortly after the fall of the Berlin wall: “It often tions. In order to play an effective role in all these fora, appears to me”, he said, “that the known European cul- you have, with your neighbours the Visegrad group, done ture hides another unknown culture, that of small nations. a lot to create a consultative platform inspired by the ex- People suppose small nations necessarily copy large perience of the Benelux countries. You may know that nations. It is an illusion. They are often very different. The we are pleased that your new government has made it Europe of small states is another Europe. It has another very clear that the impending accession to the EU is its vision. It has another way of thinking, contrasting with top priority. the way large nations think”. The Czechs and the Luxembourgers have much in com- And let me tell you that my sole intention today is to mon. But we have lost track of one another for many long make sure that this difference is being heard. We are years, and now we are heading together towards a new lucky and proud to work together with you for the Uni- challenge, namely building the enlarged Union together. ted Europe of tomorrow. We are very satisfied that your country has already found Thank you. a privileged place on the international scene. The fact

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„Wie wachsen mit Europa“, discours Herren Länder in Den Haag trafen, unter ihnen Churchill, de principe de M. Jean-Claude Juncker, Mitterand, Adenauer und viele andere, gab es in dieser Premier ministre du Luxembourg, devant Nachkriegsstimmung etwas wie einen sich über diese la Konrad-Adenauer-Stiftung Kongressarbeiten ziehenden Trauerschleier. Viele trugen Bruxelles schwer an der Last dieses Krieges und an dessen Folgen und bedauerten es sehr, dass die Völker aus Ost- und 9 octobre 2002 Mitteleuropa nicht an diesem Den Haager Tisch saßen. Churchill, auf dem Höhepunkt seiner moralischen Auto- Meine sehr verehrten Herren Vorsitzenden, rität angelangt, hat damals einen nicht berühmt gewor- Meine sehr verehrten Damen und Herren aus dem denen, weil nicht geglaubten Schlusssatz in Den Haag Europäischen Parlament, Meine sehr verehrten gesagt: „Wir fangen jetzt im Westen an, was wir eines Damen und Herren Botschafter, Tages im Osten Europas zu Ende führen werden”. Dieser Meine Damen und Herren, große Satz, im Jahre 1947 von einem der großen Euro- Liebe Freunde, päer des 20. Jahrhunderts ausgesprochen, wurde 1959 von Robert Schumann wieder aufgegriffen, der damals Ich würde gerne am Anfang dieser Rede, die ich als ein zu Protokoll gab, sein Lebensziel bestünde nicht darin, Gespräch über die Zusammenhänge des europäischen jetzt die Völker Westeuropas zu einigen, sein Traum wäre, Wachsen und Werden verstanden haben will, meinen dass auch die Menschen aus Ost- und Mitteleuropa Vorgänger im Amt, Ehrenstaatsminister Jacques Santer, eines Tages zu dieser europäischen Familie hinzustoßen sehr herzlich begrüßen. Es ist für jemanden, der Nachfol- würden. Beide haben eigentlich Recht behalten. Recht ger eines Vorgängers ist, immer schwierig, in Anwesen- behalten hat auch mein Freund Helmut Kohl, der bei vie- heit dessen, dem man nachgefolgt ist, so zu reden, dass len Gelegenheiten immer wieder zum Ausdruck bringt, man ihm auch noch nachfolgen würde, wenn letzterer dass die eigentlichen Realisten bei der europäischen denjenigen vorher schon gehört hätte. Deshalb bin ich Gestaltung die Visionäre waren, die von vielen verspot- froh, dass mein Freund Jacques Santer heute Abend an- teten, ausgelachten Visionäre. Insofern ist dieser Tag, an wesend ist, im Übrigen an einem Tag, mit dessen Zustan- dem die Europäische Kommission die Fortschrittsbe- dekommen und dessen Ablauf er sehr viel zu tun hat. richte vorgelegt hat, kein neutraler Tag im Ablauf der Heute hat die Europäische Kommission ihre Fortschritts- europäischen Geschichte. berichte in Sachen Erweiterung vorgelegt. Jacques San- ter war in den Jahren, als die Erweiterung der Europäi- Wir wachsen mit Europa, weil wir einen demographi- schen Union in Angriff genommen wurde, Präsident der schen Zuwachs von 75 Millionen Menschen haben wer- Europäischen Kommission und hat zusammen mit un- den. Nach dem erfolgten Beitritt der zehn neuen Mitglied- serem Freund Hans van den Broeck maßgeblich die staaten in die Europäische Union werden wir unseren Dinge in den Lauf gebracht. Deshalb ist dies auch zum durchschnittlichen Reichtum, das Bruttoinlandsprodukt großen Teil sein Tag und wird Mitte Dezember, wenn der der Europäischen Union, um 4,6% steigern und um vie- Europäische Rat in Kopenhagen tagen und diese Ent- les reicher werden. „Wachsen mit Europa” heißt nicht nur schließung in Sachen Erweiterung annehmen wird, auch territorial und demographisch zu einer etwas größer wahr- ohne jeden Zweifel zu denen gehören, die ein größeres nehmbaren politischen Realität zu werden, sondern hat Verdienst am Zustandekommen dieses epochalen Schrit- auch mit der Lebensgeschichte der Menschen in Ost- tes haben. und Mitteleuropa zu tun, die ihre gebrochenen Biogra- phien und ihre Erfahrungen mit einbringen in diese Euro- „Wir wachsen mit Europa” heißt am heutigen Tag ohne päische Union, die sehr unterschiedlich sind von den uns- jeden Zweifel, dass man termingerecht über die Oster- rigen in diesem Teil Europas und die wie wir nicht dafür weiterung reden muss. Die Erweiterung der Europäischen können. Deshalb bedanken wir uns auch bei niemanden Union nach Ost- und Mitteleuropa und nach Zypern und dafür, dass wir seit dem Ende des Zweiten Weltkrieges Malta hat ja etwas mit Wachsen im eigentlichen Sinne auf der Sonnenseite unseres Kontinents aufwachsen des Wortes zu tun. Die Europäische Union wird um zehn durften, während ein schlimmes Dekret der Geschichte weitere Mitgliedstaaten angereichert und von diesen zehn so aussah, als ob es auf alle Zeiten wollte, dass die Eu- bereichert werden. Ich halte dies angesichts der Ge- ropäer in zwei sich unversöhnlich gegenüberstehenden schichte unseres Kontinents für einen so nicht vorher- Blöcken aufgeteilt blieben. Dass wir nach erfolgtem sehbaren Vorgang. Als sich 1947 800 Delegierte aus aller

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Beitritt 455 Millionen Menschen sein werden, hat auch gilt. Ich bin der Meinung, dass die Menschen in Ost- und Bedeutung im Hinblick auf weltweit zu beobachtende, Mitteleuropa diese Chance auch wirklich verdient haben. demographisch und territorial nicht unwichtige Zusam- Deshalb muss diese Erweiterung intensiv und mit Ener- menschlüsse. 54 afrikanische Länder haben sich im gie betrieben werden, nicht nur von den Beitrittskandi- Rahmen der afrikanischen Union zusammengefunden; datenländern, sondern auch von den jetzigen Mitglied- 34 amerikanische Staaten in der Free Trade Area of the staaten der Europäischen Union. Americas. 800 Millionen Menschen sind das, die sich bis Wir müssen was tun, damit sich die neuen Mitgliedstaa- zum Jahre 2005 im Rahmen einer Freihandelszone zu- ten in der Europäischen Union wohl fühlen werden. Aber sammenfinden möchten. Wenn man demographische auch in den Hauptstädten der Beitrittsländer muss man Gewichte miteinander vergleicht, wenn man sie in gegen- wissen, dass noch einiges zu erledigen ist. Wenn die Eu- seitiger Schwingung beobachtet, kommt man an der ropäische Kommission heute in ihren Fortschrittsberich- Feststellung nicht vorbei, dass von den festgefügten po- ten doch sehr dezidiert darauf hinweist, dass man mit litischen Räumen die Europäische Union nach erfolgtem dem Phänomen der Korruption in fast allen Beitrittssta- Beitritt zu erheblichen Größen aufgestiegen sein wird. aten zur Europäischen Union wirklich aufräumen muss, Wir haben 1,3 Milliarden Chinesen, eine Milliarde Inder dann würde ich sehr herzlich darum bitten, dies nicht als und der dritte festgefügte politische Rahmen, den es einen Seitenhieb gegen tolerierbare Verhältnisse zu in- weltweit geben wird, wird von der Europäischen Union, terpretieren, sondern als eine Aufforderung mit diesem von ihren 455 Millionen Menschen gestellt werden. Fehlverhalten in einigen Beitrittsländern wirklich aufzu- In Sachen Erweiterung der Europäischen Union nach räumen, wobei wir das Phänomen der Korruption ja auch Ost- und Mitteleuropa beobachte ich nicht ohne Miss- als ein unsere Gesellschaftssysteme unterminierendes mut, dass wieder viele politische Bedenkensträger un- und regelrecht zersetzendes Phänomen begreifen müs- terwegs sind, zwar mit weniger Eifer als noch vor einiger sen. Zeit, aber immerhin. Ich finde, dass insbesondere wenn Zusammen wachsen, mit Europa wachsen, hat nicht nur es um die Finanzierung der Erweiterung geht, einige doch mit Erweiterung zu tun, sondern auch wesentlich da- den nötigen Einblick in kontinentale Zusammenhänge mit, dass wir etwas lernen, was wir eigentlich verlernt vermissen lassen. Dass man auch über Finanzen reden haben, nämlich uns viel intensiver umeinander zu küm- muss, muss man mir als Finanzminister nicht auf ein be- mern in dieser Europäischen Union, so wie sie wird, so sonderes Merkblatt aufschreiben. Es ist mir schon klar, wie sie wächst. Wir wissen eigentlich nicht genug über- dass auch über derartige Dinge geredet werden muss. einander. Es ist für mich immer wieder erstaunlich, vor Aber wir können doch jetzt nicht so tun, als ob die Er- allem, wenn die Kommissionsvorschläge über den beun- weiterung nach Ost- und Mitteleuropa eine Frage von ruhigten Häuptern der nationalen Regierungen zusam- Cent und Euro wäre. Es reicht ja nicht, dass wir 40 Jahre menbrechen, wie wenig es eigentlich an permanentem lang den Menschen in Osteuropa in jeder Sonntagsrede Wissen über die einzelnen Mitgliedstaaten der Europäi- und auf jeder Parteiveranstaltung, bei jeder Staatsfeier schen Union gibt. In einem Europa mit 25 Mitgliedern erklärt hätten, es reiche sich des Kommunismus zu ent- brauchen wir ein intensives Wissen über diese 24 Nach- ledigen, um in Europa glücklich zu werden, und jetzt den barn, die jedes Land in der Europäischen Union dann Türspalt nur so eng wie möglich aufzuhalten. Nein, die haben wird. Wir haben nicht einmal oberflächliche Kennt- europäische Tür, was kein Einfallstor zur Europäischen nisse über die Lebenswege der einzelnen Nationen, über Union ist, muss riesenangelweit geöffnet werden für die deren geschichtliches Wachsen, über die Spezifika die- Menschen in Ost- und Mitteleuropa. Aus diesem histori- ser 25 Mitglieder. Wenn wir ehrlich sind: Was wissen schem Prozess darf auch niemand ausgesperrt werden. denn Luxemburger über Finnen? Und was wissen Fin- Die Chancen des Moments wo europäische Geographie nen über Slowaken? Und was wissen Slowaken über und europäische Geschichte miteinander zusammen- Sizilianer? Anlässlich eines Besuches in Malta letzte wachsen, dürfen wir nicht aus der Hand geben. Wenn wir Woche habe ich festgestellt, dass ich alles wusste, was diese Erweiterungschance nach Ost- und Mitteleuropa von der Kommission über Malta geschrieben wurde, und auch nach Malta und Zypern jetzt nicht nutzen, wird dass ich aber überhaupt nicht wusste, wo Malta eigent- sich uns diese Chance nicht wieder stellen. Insofern lich im Zweiten Weltkrieg stand, dass kaum ein Land muss man schon auch den Mantel Gottes sehen, den Europas so sehr zerbombt wurde wie Malta. Wie sollen es hier nicht nur zu erhaschen, sondern fest anzupacken wir Politik gestalten für und mit 25 Staaten, wenn wir ein

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teilweise riesengroßes Unwissen über die von den politi- Nacht Währungen abgewertet wurden, aufgewertet schen Entscheidungen betroffenen Menschen, Gegen- wurden, wo über Nacht Landwirte in Bayern zu unwahr- den und Regionen, Länder und Nationen aufweisen. scheinlich erschwerten Bedingungen ihre landwirtschaft- lichen Produkte exportieren mussten, wo in Luxemburg Bei den flächenmäßig größeren Mitgliedstaaten in der ganze Fabrikbänder zum Stillstand kamen, weil unsere Europäischen Union, bei Franzosen und Deutschen, fällt italienischen Freunde aus Wettbewerbsgründen ab- mir immer wieder auf, wie wenig diese Länder eigentlich gewertet hatten, wo wir die Interventionsmargen von voneinander wissen. Sie tun aber immer so, als wüssten 2,25% auf 15% erweitern mussten, um der weltweit sie alles, als hätten sie über alles geredet, als wären sie tobenden Spekulation Einhalt gebieten zu können. Der sich schon vor der Sitzung in allen Sachfragen einig. Zu beste Beweis für die Richtigkeit der Euro-Einführung Kohls Zeiten, haben sie manchmal auch gemeinsame bestünde eigentlich darin, dass man jeden Monat publi- Briefe geschrieben. Schon wenn es ums Vorlesen die- zieren würde, was alles passiert wäre, wenn es den Euro ser Briefe ging, konnte man am unterschiedlichen Diktus nicht geben würde, anstatt dass ganze Völkerscharen erkennen, dass das gemeinsam Zusammengetragene über Monate mit Schreckensmeldungen der elektroni- weniger an Substanz enthielt als an rhetorischen Win- schen deutschen Medien konfrontiert würden, wo neben kelzügen. Für Luxemburg ist das eine bleibende Chance dem Euro jeden Abend ein Pfeil nach unten gezeigt wird. in der Europäischen Union: Als Luxemburger weiß man Ohne Helmut Kohl hätten wir den Euro nie bekommen. mehr über die Franzosen als die Deutschen je über sie in Er war es, der die europäische Währung, gegen mas- Erfahrung bringen werden, und über die Deutschen mehr sivsten Widerstand, nicht nur der deutschen Professo- als die Franzosen, trotz blühender Vorstellungskraft, je- ren, sondern auch der Deutschen selbst in Deutschland mals erahnen können. Insofern haben wir Luxemburger durchsetzen musste. Heute will jeder immer schon für hier eine marginale Funktion, die es uns immer wieder den Euro gewesen sein. Wenn die katholische Kirche erlaubt, deutsch-französische Angelegenheiten mal auf so viele Spätberufene hätte wie der Euro, müssten Se- Französisch und mal auf Deutsch zu erklären und so zu minare gebaut werden. Der Euro hat wahrscheinlich erst versuchen, einige Dinge wieder ins Lot zu bringen. nach seiner Einführung die meiste Zustimmung gefun- Wachsen mit Europa, das heißt auch, dort immer stärker den und diejenigen, die ihn nicht durchgesetzt haben, zusammen zu wachsen, wo zusammenwachsen ange- tun heute so, als wären sie es gewesen, die den Euro sagt ist, wo es sogar Vertragspflicht ist. Ich rede vom durchgesetzt hätten. Euro, einer der größten europäischen Erfolgsgeschichten Zusammenwachsen, dort wo man zusammenwachsen der Nachkriegszeit. Es reden heute nicht mehr sehr viele muss, das heißt dann auch die Regeln respektieren, die vom Euro, was erstaunlich ist. Niemand erklärt den Men- diesen Wachstumsprozess begleiten sollten. Wir haben schen in Europa die Vorzüge der europäischen Währung. im Maastrichter-Vertrag festgelegt, welche Grundkrite- Wieso lassen wir es eigentlich zu, dass aus dem Euro in rien beachtet werden müssen. Kein Land der Eurozone Deutschland ein „Teuro” wird und dass viele in der Euro- darf einen Haushaltsdefizit von mehr als 3% aufweisen. päischen Union die Einführung der gemeinsamen Wäh- Einige Länder kommen dieser Grenze inzwischen ge- rung inzwischen als etwas Selbstverständliches begrei- fährlich nah. Unsere portugiesischen Freunde sind schon fen und nicht mehr ahnen, welche schlimmen Gefahren bei 4,1% angekommen. Erstaunlich ist, dass Zahlen sich eigentlich der Euro die letzten Jahre von den Europäern vor der Wahl anders lesen als nach der Wahl. Die Vor- abgewandt hat und welche Vorzüge der Euro diesen sel- gänger-Regierung der jetzigen portugiesischen Regie- ben Europäern in den letzten Jahren gebracht hat. Denkt rung hatte 2,1% gemeldet. Nach der Wahl wurden aus wirklich jemand, dass wir mit 14 nationalen Währungen diesen 2,1% nach langwierigen Recherchen 4,1%. Das den Kosovo-Krieg, die Asien-Krise, die Lateinamerika- gleiche stellt man bei größeren Flächenstaaten fest. Der Krise, jetzt die Irak-Krise, so überwunden hätten, dass im Dezember 1996 in Dublin verhandelte und später in es zu unser aller Nutzen gewesen wäre? Ich bin seit 1989 Kraft getretene Stabilitäts- und Wachstumspakt ist kein Finanzminister, habe den Maastricht-Vertrag mit ausge- Spielzeug. Die Stabilität war eine der Grundvorausset- handelt und bin, zusammen mit dem Euro, der einzige zungen, damit einige europäische Mitgliedstaaten sich Überlebende dieses Vertrages. Ich bin zu vielen Sitzun- mit auf den Weg in Richtung europäische Währungs- gen nach Brüssel geeilt, wo „Realignments” gemacht union gemacht haben. Ich finde schon, dass es einige wurden, wie das damals hieß, und wovon niemand mehr Staaten in der Eurozone gibt, die zur Zeit einen sehr lege- weiß, worum es sich dabei eigentlich handelte, wo über ren Umgang mit dem Stabilitätsgebot pflegen.

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Nun stört es mich nicht sehr, dass die Europäische Kom- sem Kommissionsvorschlag sehr einverstanden, weil er mission es für richtig befunden hat vorzuschlagen, den sich aus zwei Elementen, Verschiebung des Haushalts- Termin für den EU-Haushaltsausgleich von 2004 auf 2006 ausgleichs und Intensivierung der Haushaltskonsolide- zu verlegen. Bei allem Wehklagen, auch in der veröffent- rung, zusammensetzt. lichten öffentlichen Meinung in Deutschland, habe ich bei Wir müssen lernen, den Euro, diese gemeinsame Wäh- diesem Vorgang überhaupt keine Illusionen verloren, weil rung, in kollektiver Solidarität, ökonomisch und auch ich mir nie welche gemacht habe. Zuerst hatten wir das geldpolitisch zu führen. Ich finde, dass einige größere Jahr 2000 vorgesehen, dann wurde aus dem Jahr 2000 Staaten es an dieser notwendigen Solidarität mit den an- das Jahr 2002, dann 2004, jetzt ist es 2006. Wichtig an deren Miteigentümern der gemeinsamen Währung nicht dem Kommissionsvorschlag ist nicht dieses Verschie- allzu ernst nehmen. Im Übrigen wird man diese Wäh- ben des Haushaltsausgleichdatums, wichtig ist die For- rungsunion nur effizient gestalten können, wenn wir zu derung der Europäischen Kommission, dass die Defizit- einem vernünftigen Miteinander von Währungs- und länder – davon gibt es vier – ihr strukturelles Defizit um Wirtschaftspolitik kommen und wenn wir in Sachen Wirt- 0,5% pro Jahr im Verhältnis zum Bruttosozialprodukt schaftspolitik die Bemühungen zu einer stärkeren Koor- absenken müssen, um so auf Dauer eine Gesundung dinierung verstärken. Die Koordinierung der Wirtschafts- und Konsolidierung der öffentlichen Finanzen zu bewir- politik ist fehlerhaft in der Europäischen Union. Hier ken. Wahr ist, dass die Finanzminister der Eurozone dies müssen Wege und Möglichkeiten gefunden werden, die am letzten Montag beschlossen haben. Das muss in den Koordinierung der Wirtschaftspolitik stärker in den Griff jetzt einzureichenden Stabilitätsprogrammen auch klar zu bekommen, auch im Rahmen des Konventes und der erkennbar sein, auch welche Politikschritte jetzt einge- anschließenden Regierungskonferenz, nicht um zu einer schlagen werden, damit es zu dieser Ziellandung kom- von den Franzosen bevorzugten „Wirtschaftsregierung” men kann. zu kommen – dies halte ich für ein nicht mehr gangbares Bedauerlich ist nur, dass ein anderes großes Mitglieds- Konzept in einer globalisierten, immer enger zusammen- land, nämlich Frankreich, sich diesem Schritt erst ab 2004 rückenden Welt – sondern um die Potentialitäten und anschließen kann und alle anderen es schon ab 2003 zu Virtualitäten der europäischen Wirtschaftsunion voll aus- unternehmen gedenken. Bedauerlich ist auch, dass man nutzen zu können. Deshalb ist es auch wichtig, das für sich folgenden Eindruckes nicht erwehren kann: da gibt die sogenannte Euro-Gruppe, d.h. den Rat der 12 Euro- es acht Staaten, die sich in Sachen Haushalt und öf- Finanzminister, zu einem Vertragsobjekt zu machen fentliche Finanzgebarung sehr tugendhaft benommen sowie diese informelle Struktur zu einer formellen Rats- haben, unter diesen acht Tugendhaften befinden sich formation zu machen. Das mögen jedoch die Mitglied- auch einige Staaten aus dem Bereich des früher als staaten nicht, die nicht aus freien Stücken in der Euro- „Club Méditerranée” beschimpften Geographielagers, zone vertreten sind. Das mögen vielleicht auch einige die große Anstrengungen gemacht hatten und damals nicht, die jetzt zur Europäischen Union hinzustoßen. Aber von den Tugendhaften im Norden Europas ermahnt es ist ein Unding, dass die wirtschaftlichen Rahmenlinien wurden, nur nicht in Sachen Stabilität nachzulassen; vom Ecofin-Rat verabschiedet werden, in dem sowohl die, die von 1991 bis 1999 mit dem Stabilitätsmegaphon Euro-Mitglieder als Nicht-Euro-Mitglieder sitzen und durch Europa geeilt sind, um die schwächer werdenden, dass die, die den Euro als gemeinsame Währung haben, noch nicht von der Stabilität überzeugten, dauerhaft zu untereinander nicht beschlussfähig sind. Mein Vorschlag ermahnen, sich doch bitte der im Norden Europas gän- wäre nicht die Euro-Gruppe so zu führen, dass sie von gigen Tugend anzuschließen, brechen jetzt ein; wenn der Nicht-Euro-Gruppe abgegrenzt wird. Mir scheint es es umgekehrt wäre, würden Italien, Frankreich und aber bei bald 25 Mitgliedern relativ abenteuerlich zu sein, Deutschland sich im Lager der acht Tugendhaften be- wenn 12 Euro-Länder und 13 Nicht-Euro-Länder über die finden und wären vier kleinere Staaten in die Knie ge- Rahmensetzung im Zusammenhang mit der Politikge- gangen wären, dann hätte man doch den Eindruck, staltung im Euro-Raum beschließen. Dies kann nicht sta- dass die Kommission nicht unbedingt das Gewehr um- bilitätsfördernd sein. Ich hielte es wirklich für mangelhaft, geschultert hätte. Dieser Eindruck, der sich bei mir noch wenn wir aus diesem Konvent und der darauffolgenden nicht gefestigt hat, aber dabei ist sich zu festigen, ist Regierungskonferenz herausgehen, ohne dass diese einer den ich so schnell wie möglich vergessen möchte. Frage geregelt worden wäre. Dennoch bin ich – ich sage das ausdrücklich – mit die-

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Zusammenwachsen und mit Europa wachsen setzt auch Tatsache ist ja die, dass je weiter man sich von Europa voraus, dass wir das europäische Projekt wieder etwas entfernt, Europa umso schöner erscheint. Die Euro- kompletter machen würden. Ich werde mich nie damit päische Union wird weltweit bewundert als eine einma- abfinden, dass wir bei allen auch in diesem Bereich zu lige Erfolgsgeschichte. Viele in der Welt genießen es sehr verzeichnenden Fortschritten in Sachen europäische – viele Europäer scheinen das wieder vergessen zu ha- Sozialpolitik nicht so richtig von der Stelle kommen. Die ben – dass die Europäer sich nach dem Zweiten Welt- Vorstellung, man könne Europa auf Dauer zu einer Er- krieg, ohne Einbrüche, auf den Weg gemacht haben, aus folgsgeschichte machen, ohne dass man die Arbeitneh- diesem ewigen Nachkriegssatz „Nie wieder Krieg!” wirk- merschaft mit auf den Weg nimmt, ist eine Vorstellung, lich ernst zu machen, dass vor allem die Menschen der der ich mich nicht anschließen kann. Die Menschen, auch Kriegsgeneration, die die aus den Konzentrationslagern die erwerbstätigen Menschen, müssen das Gefühl ha- und von den Frontabschnitten nach Hause kamen, die ben, dies ist nicht eine Veranstaltung der anderen, dies ist Kraft gefunden haben, wirklich ernst zu machen, aufzu- auch unsere Veranstaltung. Deshalb braucht es dringend räumen mit diesen schrecklichen europäischen Dämo- eine sozialpolitische Nachbesserung, sowohl im Vertrag, nen, die immer noch in unseren Landschaften, wenn als auch in der praktischen Politik, damit die Zustim- auch versteckt, auf ihre neuen Chancen warten. Diese mung breiter Volksmassen der Europäischen Union zur Menschen hätten jede Ursache der Welt gehabt, den Europäischen Union selbst gesichert wird. Kopf hängen zu lassen, die Ärmel nicht hochzukrempeln und Gottes Wasser über Gottes Land laufen zu lassen. Ich lese derzeit, dass sich jetzt eher Gedanken darüber Nein, diejenigen, die es wirklich am eigenen Leib erlebt gemacht werden, welchen neuen Namen man der Euro- hatten, die haben sich aufgemacht, um ihren Kindern päischen Union geben soll, als dass man sich Gedanken und Kindeskindern genau dies zu ersparen. Daran soll- darüber macht, welche politische Substanz-Entschei- ten wir manchmal denken, auch die Jüngeren, die das dungen denn in der Europäischen Union herbeigeführt Glück hatten, etwas später geboren zu werden und nicht werden müssten. Mir wäre es lieber, wir würden über konfrontiert waren mit dem Schlimmsten, was es auf Mindestharmonisierung im Bereich des europäischen unserem Kontinent gab. Diese europäische Erfolgsge- Kündigungsrechtes nachdenken als Wettbewerbe in schichte, diese Befriedung des Kontinents ist etwas, Fragen Benennung der Europäischen Union zu organi- was nach außen strahlt, stärker als nach innen. Weil die sieren. Im Übrigen war ich schon mit der Bezeichnung Menschen in der Welt hoffnungsvoll nach Europa blic- „Europäische Gemeinschaft” mehr als zufrieden; sie hat ken, sollten wir auch Ideen, Projekte, Pläne, Ambitionen mir sogar besser gefallen als Europäische Union, weil für den Rest der Welt entwickeln. aussagekräftiger. Die Europäische Union jetzt die „Ver- einten Staaten von Europa” zu nennen, wäre ein Un- Ich habe den Eindruck, Europa braucht alle 10 bis 15 ding, weil die Menschen dazu nicht bereit sind. Die Eu- Jahre ein großes Projekt, ein Projekt, das es Europa er- ropäische Union in „Vereinigtes Europa” umzutaufen, laubt, sich mit sich selbst zu versöhnen, das dynamische halte ich aus sprachlichen Gründen für nicht sinnvoll. Kräfte in Europa freisetzt. Wir hatten das Projekt Euro, Das sind Spielchen, die uns in der Sache überhaupt wir hatten das Projekt Erweiterung, wir brauchen ein nicht weiterführen, genau wie auch eine überzogene De- neues Projekt. Das hat mit der Außenwirkung der Euro- batte über ein institutionelles Neuausrichten der Euro- päischen Union zu tun, mit der gemeinsamen Außen- päischen Union nicht zielführend sein kann. und Sicherheitspolitik, die sowohl von der Anlage wie von der Funktionsweise her sehr mangelhaft ist. Wenn Ich bin sehr der Auffassung, dass wir effiziente Struktu- wir jetzt beschließen würden, die Armutsbekämpfung ren in der Europäischen Union brauchen. Ich bin auch zum Hauptthema in Europa, für Europa und für die Welt der Meinung, dass wir einen weiteren Reformschritt im zu machen, Entwicklungshilfe zur Herzenssache zu ma- Bereich der institutionellen Architektur der Europäischen chen, würden wir es auch schaffen, viele junge Europäer, Union brauchen, halte aber sehr wenig davon darüber zu die die europäische Idee überhaupt nicht mehr kennen, reden, bevor wir uns über die politischen Inhalte verstän- wieder mit der europäischen Idee zu versöhnen. Und digt haben. Wichtig wäre nämlich, dass wir europäische doch sind die europäischen Anstrengungen in diesen Politik nicht nur als ein Angebot der Europäer an die ei- Bereichen absolut mangelhaft. Wenn ich mir ansehe, gene Adresse begreifen, sondern auch als ein Angebot dass die durchschnittliche Entwicklungshilfe der Euro- an den Rest der Welt, was dann politisch unter Beweis päischen Union knapp 0,5% des europäischen Brutto- zu stellen wäre. sozialproduktes übersteigt, dann ist dies ein Skandal.

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Wenn wir Anspruch auf Meinungs- und Politikgestal- Es ist niemandem in den ohnehin schon unter Transfor- tungsführerschaft in der Welt erheben, müssen wir es zu mationsstress stehenden öffentlichen Meinungen in Ost- einem europäischen Plan machen, die Armut in der Welt und Mitteleuropa zu vermitteln, dass sich die Haushalts- mit allen zu verfügbaren Mitteln zu bekämpfen. lage Ungarns, Sloweniens oder eines anderen Landes nach dem Beitritt in die Europäische Union verschlech- Aber wir reden über europäisches Geld ja auch, indem tern wird. Hier muss man die Kompensationsmechanis- wir uns auf einer völligen Schieflage befinden, wenn wir men so weit wie nur irgendwie möglich dehnen, damit über Europa selbst reden. Das stelle ich jetzt besonders keine falschen Entscheidungen getroffen werden, nur im Zusammenhang mit der Osterweiterung fest. Ich weiß weil wir denken, wir hätten das Recht uns unserer Rolle sehr wohl, dass wir über Agrarsubventionen, über direkte als Nettozahler in der Europäischen Union überdrüssig Agrarbeihilfen reden müssen. Mir ist auch bekannt, dass zu erweisen. die direkten Agrarsubventionen 80% des Agrarhaus- haltes ausmachen und dieser selbst wieder fast 50% Europa wird in der Welt nicht von der Stelle kommen, des europäischen Haushaltes. Aber man kann doch in wenn wir uns in Sachen gemeinsame Außen- und Sicher- der ernsten Stunde der Erweiterung nicht nur um dieses heitspolitik nicht weiterbewegen. Ich glaube schon, dass Thema herum kreisen, wobei es schon wünschenswert es in unseren öffentlichen Meinungen in Europa, in unse- wäre, wenn die 15 Mitgliedstaaten der Europäischen ren Parlamenten, bei den Menschen selbst, die Bereit- Union sich endlich einen gemeinsamen Standpunkt ge- schaft gibt, mehr zu tun in Richtung Ausbau der gemein- ben könnten. samen Außen- und Sicherheitspolitik. Es gibt in Europa – das macht die Schwierigkeit europäischer Politik aus – Dass viele jetzt davor warnen, diese Erweiterung würde zwei fast gleichmäßig starke Gruppen. Es gibt diejeni- zu teuer werden, halte ich wirklich für ein Unding, nicht gen – dazu gehöre ich – die Europa gerne weitertreiben, nur für ein rhetorisches Unding. 40,1 Milliarden Euro wird die an vielen Stellen gerne mehr Europa hätten. Es gibt die Erweiterung in den ersten drei Jahren kosten. Das ist aber auch 50% unserer öffentlichen Meinungen in allen viel Geld, aber wir wissen doch, dass der europäische Mitgliedstaaten der Europäischen Union, die der Mei- Haushalt eine Oberbemessungslatte hat von 1,27% des nung sind, wir hätten schon genug Europa. Aufgabe und europäischen Bruttosozialproduktes. 1,27% des euro- Schwierigkeit der Politik ist es, eine Brücke zu bauen päischen Reichtums müssen reichen, damit wir Jahr für zwischen denen, die mehr Europa wollen, es aber nicht Jahr in Europa die Politik machen können, die wir be- kriegen, und denen, die eigentlich denken, wir hätten streiten müssen. Und dabei brauchen wir zur Zeit nur schon Europa genug und die lieber europäische Schich- 1,06% des europäischen Bruttosozialproduktes, nutzen ten abtragen würden als europäische Stockwerke auf also die vollen Margen noch nicht einmal aus, die wir zur das sich immer noch im Bau befindliche europäische Verfügung hätten, um Europapolitik gestalten zu können. Haus aufzusetzen. Was ist das für ein Vorgang, dass wir denken es wäre überzogen, mit 1,27% unseres Bruttosozialproduktes Gemeinsame Außen- und Sicherheitspolitik wäre wichtig, den Frieden in Europa auf Dauer sichern zu können? wenn sie auch mit in Betracht ziehen würde, dass es die- Was ist denn der Kostenpunkt einer Stunde Krieg und sen Schub in Sachen europäische Entwicklungshilfe was ist der Preis für eine Stunde Frieden? Wer sich in geben muss, um den Europäern ein neues Projekt in die diesen kleinen Kategorien haushalterischen Tuns auf- Hand zu geben, mit dem sie weltweit für Veränderung hält, der hat wirklich von europäischer Geschichte, von und Änderung sorgen könnten. Nun äußere ich mich zu ihren Herausforderungen, von ihren Gefährdungen, das Fragen der gemeinsamen Außen- und Sicherheitspolitik Wesentliche nicht begriffen. Es sollte weniger über Geld, immer nur sehr zurückhaltend. In der Tat habe ich die sondern mehr über Substanzfragen der Politik geredet Erfahrung gemacht, dass wenn sich der luxemburgische werden. Premierminister etwas länger als absolut geboten zu geostrategischen Fragen einläßt, das zu keinem Atem- Auch sollte diese unsägliche Debatte zwischen Netto- stocken in Peking, Moskau und Washington führt. Mit zahlern und -empfängern beendet werden. Ich bin sehr Sonderwegen oder ohne Sonderwege versehen, nie- dezidiert der Auffassung, dass die Beitrittsländer, bei mand ist wirklich daran interessiert, was ein einzelnes ihrem Beitritt zur EU nicht Nettozahler werden dürfen. Mitgliedsland der Europäischen Union zu internationalen

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Themen vorzubringen hat, sondern immer nur daran in- zone ist ein zu simples Konzept für einen Kontinent, der teressiert, was die Europäische Union sagt. Inzwischen essenziell kompliziert geblieben ist. Hier braucht es mehr ist das zwar immer mehr zum Forschungsobjekt ver- als Regierungszusammenarbeit, hier braucht es demo- kommen, wirklich herauszufinden, was denn die außen- kratisches Miteinander – das setzt die Gemeinschafts- politische Meinung und Meinungsbildung der Europäer methode voraus – mit Vorschlagsrecht und zwar unter sein könnte, aber immerhin besteht das theoretische Monopolform für die Europäische Kommission, mit Ko- Interesse an diesem Wissen weltweit weiter. Wir sollten dezision für das Europäische Parlament und mit juristi- es dadurch befriedigen, dass wir im Konvent und wäh- scher Kontrolle durch den europäischen Gerichtshof. rend der anschließenden Regierungskonferenz dezi- Dies ist die Methode, die wir in allen Bereichen auf dierte Schritte in Richtung der Vergemeinschaftung der Dauer anpeilen und sicherstellen müssen. Wie die ein- gemeinsamen Außen- und Sicherheitspolitik einschla- zelnen Institutionen untereinander und mit sich selbst gen. Ich bin nicht so naiv, dass ich denken würde, mor- funktionieren ist eine spannende Frage, die man, wie gen wären Briten und Franzosen, mit Abstand, aber man mehrfach ausgeführt, erst am Schluss der architekto- weiß nie, Deutsche, damit einverstanden, dass jetzt ver- nischen Überlegungen abschließen und beantworten gemeinschaftet wird. Ich wehre mich nur dagegen, dass sollte. jetzt der Diktus Oberwasser gewinnt, der darin besteht Wobei es einige Vorschläge gibt, die auf meine strikte zu sagen, man müsse in allen Hinsichten intergouverne- Widerrede stoßen. Ich vermag nicht einzusehen, wieso mental bleiben. Nein, ich bin sehr dezidiert der Auffas- der Europäische Rat, die europäischen Staats- und Re- sung, dass wenn wir nicht in allen Bereichen europäi- gierungschefs, jetzt einen Präsidenten aus ihrer früheren scher Politik zur Gemeinschaftsmethode vorstoßen, wir Mitte wählen sollten. Der Vorschlag, dass man einen frü- dann im Intergouvernementalen stecken bleiben. Inter- heren Premierminister zum Vorsitzenden des Europäi- gouvernementalismus heißt auf Dauer Immobilismus. schen Rates küren sollte, halte ich, gelinde gesagt, für Dies kann nicht gut für die weitere Gestaltung europäi- eine nicht zielführende Idee. Nicht dass ich etwas gegen scher Politik sein und dies wird unserem Kontinent nicht frühere Premierminister hätte. Irgendwann wird man es gut tun. Dass man also vorübergehend bei intergouver- sein und man hätte dann auch noch gerne was zu tun im nementalen Schnittmengen bleibt, dagegen habe ich Leben. Mich interessiert, wenn es einen derartigen Präsi- realistischerweise nichts einzuwenden. Man muss aber denten gäbe, wofür er zuständig wäre, was er zu tun die Richtung zeigen, wo wir eines Tages ankommen wol- hätte und was er bewirken könne. Diesbezüglich höre len und das ist die Richtung der Vergemeinschaftung ich keine Vorschläge und kann auch keine Vorschläge dieser Politik. Dies ist eine Einsicht, von der ich gerne lesen. Dass man sagt, wir brauchen als Europäer ein Ge- hätte, dass möglichst viele sie teilen würden. sicht, ein Gesicht, das wir zeigen können, das wir welt- Was die EU-Institutionen angeht, so reagiere ich auf die weit herumreichen können, ist per se ein nicht ausrei- institutionelle Frage zusehends allergischer, immer we- chendes Argument. Das Gesicht muss auch den Mund niger souverän und immer weniger zuversichtlich. Ich aufmachen können, das Gesicht muss auch denken kön- finde, dass es einige gibt, die dieses Thema wirklich nen, muss etwas sagen können, muss etwas vorschlagen überhöhen. Für mich sind Institutionen in Europa einzig können, muss etwas bewirken können in Europa und um und allein da, um politischen Zielen zu dienen. Institu- Europa herum. Wir brauchen niemanden um Kränze nie- tionen sind kein Selbstzweck und deshalb sollte man derzulegen. Wir brauchen jemanden, der auch Europa über institutionelles Gefüge nur dann reden, wenn man einen Kranz aufsetzen kann, damit es in Europa weiter- die Vertragssubstanz so umgeändert hat, wie man sie für geht. die nächsten Jahrzehnte braucht. Es geht nicht, dass man Aus diesen Gründen halte ich dies nun wirklich für insti- sagt, wir entwerfen jetzt die Architektur Europas für die tutionelle Spielereien, leider Gottes von einigen grösse- nächsten 50 Jahre und man zeigt nicht, wie wir uns lang- ren Flächenstaaten der Europäischen Union in Vorschlag sam, aber sicher, vom Intergouvernementalen zum Ge- gebracht, die sich auch denken, über den Umweg könnte meinschaftlichen weiterbewegen. Wenn wir nicht zu man die Meute der kleinen Wadenbeißer etwas besser mehr Vergemeinschaftung kommen, laufen wie Gefahr, unter Kontrolle behalten. Dies wird so nicht gehen, weil dass sich Europa im zweiten und dritten Pfeiler zwangs- mit zu den Erklärungsflächen europäischer Nachkriegs- läufig irgendwann in eine gehobene Freihandelszone zu- erfolge gehört, dass Groß und Klein es stets verstanden rückentwickeln wird. Doch das Konzept der Freihandels-

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haben, miteinander harmonisch zusammen zu wirken. droht. Drohung ist kein Mittel der Politik, wenn es um Wenn die Kleinen so tun, als ob es keine Größeren gäbe gutnachbarschaftliche Beziehungen geht. als sie selbst, dann lassen sie es an Elementareinblick in Wir sollten also zu Mehrheitsentscheidungen kommen, geographische und demographische Verhältnisse man- nicht sofort in allen Bereichen, aber die Richtung kon- geln. Aber wenn Große denken, sie wären nur deshalb sequent anpeilen, damit wir nicht eines Tages in einem groß, weil es einige Kleinere gibt als sie, dann müssen Entscheidungsmagma stecken bleiben, weil die Ein- alle europäischen Größen wissen, dass es noch viel stimmigkeit des einen die Einstimmigkeit des anderen Größere gibt als sie. Wobei ich als Luxemburger sehr provoziert und nach sich ziehen wird. Notwendig wäre souverän mit dem Thema umgehe, weil Luxemburg es dann auch, wenn dies ernst gemeint sein soll, in man- weltweit das einzige Großherzogtum ist. Bei uns steht chen Feldern vom Einstimmigkeitsprinzip zu Mehrheit- es sogar im Firmenschild, dass wir groß sind. Andere sentscheidungen überzuwechseln, dass man dann auch müssen es erst noch beweisen. auf den zu Unrecht nach der Hauptstadt meines Landes Es tut dem europäischen Kontinent gut, wenn Groß und benannten sogenannten Luxemburger Kompromiss zu- Klein sich in dieselbe Richtung bewegen. Jedes Mal, rückgreifen kann. Dieser Luxemburger Kompromiss muss wenn dies nicht der Fall war, ist es zu den schlimmsten weg. Es kann nicht sein, dass bei Mehrheitsentschei- Verwerfungen auf unserem Kontinent gekommen. Es dungen ein Land sagen kann: Ihr habt zwar mit Mehrheit besteht überhaupt kein Anlass, diese schrecklichen Er- entschieden, aber ich lasse hier vitale nationale Interes- fahrungen zu wiederholen. Kleine sollte man liebevoll be- sen gelten und setze diese Entscheidung nicht um. Der handeln, die geben auch jede Zärtlichkeit sofort zurück. Luxemburger Kompromiss ist deshalb schwer zu besei- Es bleibt bei der Tatsache, dass ein Floh einen Löwen zur tigen, weil er nicht in den EU-Verträgen steht. Verzweifelung treiben kann, aber in Brehms Tierlexikon Es steht viel auf der europäischen Tagesordnung und bei finden Sie nicht eine einzige Beschreibung, wo es einem aller Geduld, die man mit sich selbst und mit den anderen Löwen gelungen wäre, einen Floh zur Verzweifelung zu haben muss, muss auch hier angefügt werden, dass es treiben. Insofern sollten Große und Kleine sich an die einige Dinge gibt, die wir jetzt machen müssen. Mich Elementarmaxime von Brehms Tierleben halten und sich treibt die Angst um, das ist nun wirkliche Existenzangst, diese Vorgaben wirklich zu Herzen nehmen. dass wenn wir es jetzt nicht richten, wenn wir den euro- Es geht nur, wenn wir gemeinsam in eine Richtung päischen Dingen jetzt nicht ihren Lauf geben, dass sie schreiten und es geht auch nur, wenn wir uns Instru- dann ihren geregelten Lauf verlieren werden. Diejenigen, mente in die Hand geben, die uns effizientes und zügi- die im Jahre 2030 regieren werden, wissen nicht mehr ges Euro-Regieren ermöglichen. Wir brauchen mehr weshalb diese Europäische Union zu einer kontinentalen Abstimmungen im Rat, die mit qualifizierter Mehrheit zu Notwendigkeit nach dem Ende des Zweiten Weltkrieges treffen sind. Einstimmigkeit muss die absolute Ausnah- wurde. Diejenigen, die jetzt regieren, wissen es fast me bleiben und nicht nur dort, wo sie den Großinteres- schon nicht mehr, wenn nicht ihre Mütter und Väter sie senten europäischer Entscheidungen gefallen. Ich lese, ermahnt hätten, wieso in Europa die Dinge anders gere- dass wenn es um Eigeneinnahmen geht, dann muss es gelt werden müssen als nur in dem stupiden Nebenein- bei der Einstimmigkeit bleiben und wenn es um Steuern ander der großen und der kleinen Nationalstaaten. Die- geht, dann muss mit Mehrheit abgestimmt werden. Ich jenige, die im Jahre 2030 regieren, werden von Hitler und bin in beiden Fällen für Mehrheitsentscheidungen, auch Stalin, diesen Monstergestalten des 20. Jahrhunderts, im Bereich der Steuern, wobei es gut wäre, wenn die so viele Jahrzehnte trennen, wie unsere Generation von Größeren sich etwas Zurückhaltung auferlegen würden, Wilhelm II. und Clemenceau. Ich vergleiche beide Paare wenn sie mit Kleineren in und außerhalb der Europäi- nicht miteinander, Wilhelm II., Clemenceau und Hitler schen Union reden. Wenn die Europäische Union jetzt in und Stalin. Ich rede nur von den Zeitabständen, von einer grenzenlosen Verirrung der Schweiz in Zusammen- dem Erinnerungsvermögen an das, was war, an das, hang mit dem Steuerdossier mit Sanktionen droht, dann was die Menschen umgetrieben hat. Insofern dürfen wir hört der Spaß auf. Man kann doch die Schweiz nicht be- es in Europa nicht darauf ankommen lassen, sondern handeln, als ob die Schweiz der Irak der Alpen wäre. Mit jetzt, da wir noch das Glück haben, dass viele, jeden- der Schweiz müssen wir gutnachbarliche, freundschaft- falls unsere Eltern, noch am Leben sind, noch mit uns liche Beziehungen unterhalten. Es geht nicht, dass man darüber reden können, dass wir uns an der Vernunft der

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Vorgängergeneration so inspirieren, dass die Nachfol- Denn, vieles, was in diesen Monaten und Jahren vor sich gegeneration auch merkt, dass wir uns daran inspiriert geht, wird skizzenhaft mit architektonischer Treffsicher- haben. heit von Churchill in seiner 46-er Rede beschrieben, re- spektive angemahnt. Da ist beispielsweise der Europa- Vielen Dank. rat, eine internationale Organisation, der sich die Schweiz nicht auf Dauer verschliessen sollte. Dass der Europarat heute 43 Mitglieder hat, dass die parlamentarische Voll- versammlung vor einigen Wochen ein Votum darüber Discours de M. Jean-Claude abgegeben hat, dass auch das frühere Ex-Jugoslawien Juncker, Premier ministre, – ein unmögliches Wort, um ein so schönes Land zu be- au Churchill Symposium 2002 schreiben – Mitglied des Europarates wird, hat eigentlich Zurich seinen Ursprung in dieser originellen Churchill-Skizze, weil Churchill 1946 in Zürich auf das Notwendige und 10 octobre 2002 Harmonische von grossen und kleinen Staaten verwie- sen hat. Die kleineren Staaten Europas haben übrigens Good evening, guten Abend die Richtigkeit dieses Satzes nie ernsthaft in Zweifel ge- zogen – andere tun sich mit dieser Einsicht des gesun- Ich möchte mich zuerst dafür bedanken, dass ich hier den Menschenverstandes etwas schwerer als wir kleiner stehen darf und vor allem dem Premierminister Serbiens geratenen. und den schweizerischen Aussenminister, Bundesrat Joseph Deiss, sowie Lord Jenkins, meine Anerkennung Ausserdem hat Churchill 1947 – ein anderes wichtiges dafür zollen, dass ich in ihrem Schatten und in ihrem Churchill-Datum – anlässlich der grossen Europa-Konfe- Kreis heute abend hier auftreten darf. renz in Den Haag, an der auch Adenauer, Spaak, Mitter- rand teilnahmen, gesagt, als er am Höhepunkt seiner Nun habe ich hier erfahren, dass ich 25 Minuten reden moralischen Autorität angekommen war, dass „wir jetzt soll. Das war eine wissenswerte Information, weil das in Westeuropa das beginnen, was wir eines Tages in Ost- normalerweise der Zeitanteil ist, den ich brauche, um in und Mitteleuropa zu Ende führen werden”. Genau dies der Hälfte meiner Einführung zum eigentlichen Thema ist passiert und deshalb trifft der Satz von Helmut Kohl anzugelangen. Ich werde deshalb auf die Einführung ver- zu – er hat ja letztes Jahr hier in Zürich geredet – dass zichten und Ihnen auch die Schlussfolgerungen überlas- die eigentlichen Realisten in Europa die Visionäre sind. sen – so sparen wir am Anfang und am Ende – und ich Dieser Kohlsche Satz, trifft auch wirklich zu, weil dieje- komme sofort zur Sache ... nigen, die geträumt haben, diejenigen, die Hoffnung hat- Sache ist, dass wir uns hier in Zürich der Churchill-Rede ten, diejenigen, die stark genug waren, um Perspektiven erinnern. Ich bin eigentlich dankbar für den Hinweis, dass nicht für sich selbst, sondern für den Kontinent zu ent- dies keine pietätvolle Veranstaltung ist, sondern dass werfen, haben letztendlich Recht behalten und es gehört diese Veranstaltung etwas mit dem richtigen Leben von zu der grossen Lebensleistung der Männer und Frauen heute zu tun haben soll. Trotzdem muss der Hinweis auf dieser Generation, dieser Kriegsgeneration, dass sie ei- die Gründungsrede von Churchill ’46 in Zürich erlaubt gentlich Ernst gemacht hat, zum allerersten Mal in der sein, denn in dieser Rede steht viel, und manchmal täten europäischen Geschichte, mit diesem ewigen Nach- viele gut daran, die Rede zu lesen und die daraus gewon- kriegssatz: „Nie wieder Krieg!”. Das sagen die Men- nene Erkenntnis nicht nur zu mehren, sondern sie auch schen immer nach einem Krieg und dies führt immer zur praktischen Anwendung zu bringen. zum Gebet der Kriegsopfer, aber zum allerersten Mal in der Gestaltung der Geschichte unseres Kontinentes ha- Luxemburg hat zur Zeit den Vorsitz des Ministerrates ben die Europäer es nach diesem schrecklichen Zwei- des Europarates, insofern ist es fast Zwangslektüre ten Weltkrieg geschafft, wirklich Ernst zu machen mit aller luxemburgischen Minister geworden, noch einmal dieser Parole, die sie zur Maxime jedweden politischen in die Gründungsrede von Churchill zu blicken und sich Handelns auf unserem Kontinent zu machen verstanden. mit dem zu beschäftigen, was dort steht, und die per- spektivische Kraft dieses Mannes in vollem Umfang zu Dieses Lob derjenigen, die mit der Gnade der späten genießen. Geburt durch die Geschichte wandeln oder wohl eher

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durch die Geografie wandeln, dieses Lob trifft nicht nur Wir führen ja nicht nur Staaten zusammen, wir bringen auf die Staatsmänner dieser Zeit zu, denn die hätten nicht nur Länder zusammen. Wir führen ja Menschen überhaupt nichts machen können, wenn die Menschen, zusammen – mit ihren gebrochenen Biografien, mit ihren die Männer und Frauen, die damals lebten, die aus den wieder aufgegriffenen Biografien, mit ihren Träumen, Konzentrationslagern zurückkamen, die von den Front- ihren Hoffnungen und ihrem kulturellen Reichtum. abschnitten zurückkamen, den Kopf hängen gelassen Deshalb ist dies, bei aller Mühsal, die es auf diesem Weg hätten und die Ärmel nicht hochgekrempelt hätten, und gibt, eigentlich eine schöne Zeit und eine gute Zeit für die jeden Grund der Welt dazu gehabt hätten. Wenn diejenigen, die politisch handeln dürfen, weil wir hier an diese das nicht auch gewollt hätten, dann hätte dieser einem Werk teilnehmen dürfen, das weit in die Zukunft positive und friedliche Schlachtruf eigentlich zu keinem hineinreicht und dessen friedensausstrahlende Atmos- Ergebnis führen können. Die Jüngeren unter uns sollten phäre jetzt schon sphärenhaft überall in Europa auch sich dieser Kriegsgeneration dankbar erinnern, denn ei- direkt zu erfahren ist. gentlich sind wir vor allem Erben einer Arbeit, die andere für uns geleistet haben. Und wenn ich mir die Schwer- Nun streiten Europäer ja meist übers Geld statt über mütigkeit ansehe, mit der sich noch nicht einmal 50 jäh- Prinzipien und die Frage wird sehr oft gestellt „was rige Zeitgenossen durch die Schwere der Zeit schlep- kostet denn die ganze Erweiterungsveranstaltung?” pen, wenn ich mir das Wehklagen in allen möglichen Dies ist – um dies mal gelinde auszudrücken – eine deutschsprachigen elektronischen öffentlichen Medien dumme Frage. Ich sage dies als Finanzminister – was anhöre, dann ist es gut, dass unsere Väter und Mütter ich zusätzlich auch noch bin – und welche ja mindestens in der Zeit gelebt haben und nicht wir, denn wir hätten theoretisch etwas vom Umgang mit Geld verstehen. Die überhaupt nicht hingekriegt, was die hingekriegt haben. Europäische Union bringt ganz genau 1,27% ihres Brut- tosozialproduktes für die Gestaltung und für die Finan- Insofern ist auch diese Churchill-Stadt eine wichtige Sta- zierung ihrer Politik auf – 1,27% des nationalen, kumu- tion auf dieser grossen europäischen Entdeckungsreise lierten Reichtums der Europäischen Union, um auf Dauer in die europäische Zukunft. Und die Europäische Union, Frieden, Stabilität und Sicherheit auf unserem Konti- die auf der Europäischen Gemeinschaft für Kohle und nent zu bewerkstelligen. Noch nie in der europäischen Stahl gründet – sechs Gründungsmitglieder damals 1952 Geschichte hat es für so einen niedrigen Preis so viel als Kohle und Stahl, diese Kriegsinstrumente der ersten Frieden und so viel Wohlbefinden auf unserem Kontinent Hälfte des 20. Jahrhunderts in europäische Hände über- gegeben und deshalb sollte man nicht über Heller und geben wurden, damit aus diesem Kriegsmaterial nicht Pfennig oder über den Euro und Cent streiten, oder wieder Kriegsgefahr entstehen konnte – ist jetzt auf dem Franken und Rappen, und alles was es da noch so gibt, Sprung, sich nach Ost- und Mitteleuropa sowie nach sondern sich des geschichtlichen Momentes bewusst Zypern und Malta zu erweitern. Wobei ich nebenbei be- werden. merkt die Vokabel „erweitern” eigentlich nicht so sehr mag; „Beitritt” der ost- und mitteleuropäischen Staaten Ich weiss auch, dass die Erweiterung nach Ost- und Mit- und der Mittelmeerstaaten wäre schon angebrachter teleuropa in vielen Ländern der Europäischen Union nicht und „europäische Zusammenführung” ist das eigent- populär ist und dass es Umfragen zuhauf gibt, die bele- liche Wort, das auf diese Gefühlslage und Gemenge- gen, dass viele in Westeuropa die Europäische Union ei- lage passt. gentlich lieber als geschlossenen Verein der Westeuro- päer in die Zukunft retten würden. Wir führen heute den europäischen Kontinent wieder zusammen und zerbrechen dieses schreckliche Nach- Aber, meine Damen und Herren, wenn es darum geht, kriegsdekret, das wollte, dass Europa auf ewige Zeiten Geschichte zu machen, dann darf man nicht Meinungs- in zwei Teile zerteilt und getrennt werden sollte. umfragen lesen, sondern man muss in den Geschichts- büchern nachblättern. Dort steht alles drin, was man Dieser kontinentale Genuss der wiedergefundenen Ei- wissen muss über die aussergewöhnliche Schwierigkeit nigkeit ist, in der Tat, etwas, worüber wir uns jeden Tag mit der dramatischen Frage zwischen Krieg und Frieden, aufs Neue freuen sollten, weil die europäische Zukunft welche die Menschen in Europa immer wieder gekannt einfacher, gestaltbarer, sogar fröhlicher geworden ist. haben. Europa bleibt ein komplizierter Kontinent, und

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wer denkt, mit einfachen Parolen und einfachen Instru- diesem Werk beteiligt sein werden, damit dieses Werk menten, die europäische Friedensordnung aufrecht er- auch gelingen kann. Da braucht es interne Reform- halten zu können, der irrt sich fundamental. schübe – das geht manchmal etwas schleppend von- statten, das geht auch nicht ohne Zeter und Mordio Deshalb müssen wir diese Erweiterung nach Ost- und über die Bühne. Aber da müssen sich Grosse und Kleine Mitteleuropa finanzieren und uns im Verhältnis zu den wiederum zusammenraufen um eingedenk der Erinne- Staaten, die der Europäischen Union beitreten wollen, rung, dass die europäische Nachkriegserfolgsgeschich- auch ihres Beitrittes würdig erweisen. te auch deshalb eine wurde, weil kleine und grosse Staa- Mich stört sehr, dass viele im Kreise der Europäischen ten harmonisch miteinander leben. Grosse und Kleine Union diesen Beitrittsstaaten letztendlich mit sehr viel müssen wieder zu dieser harmonischen kontinentalen Hochnäsigkeit entgegentreten. Dabei ist für mich die Ordnung, indem sie neue Kraft schöpfen, zurückfinden. Transformationsleistung, die diese Staaten in Ost- und Nun fehlt eigentlich bei diesem eher positiven Gesamt- Mitteleuropa in nur zehn Jahren zu bewerkstelligen bild die Rubrik des Realismus und des gesunden Men- wussten, aussergewöhnlich beeindruckend. Ich be- schenverstandes. Diese Rubrik ist auch angenehmer, wundere sehr, dass es trotz dieses enormen Transfor- weil weniger stark besetzt als andere. mations- und Anpassungsstresses in diesen Ländern eine breite Zustimmung zur Europäischen Union und Nun gibt es bei allen Klagen über das, was in Europa damit auch zur europäischen Friedensordnung gibt. nicht richtig vonstatten geht, eine ungenügende Koordi- nierung der Wirtschaftspolitik im Rahmen der Europäi- Deshalb sollten wir uns nicht darum bemühen, den Men- schen Wirtschafts- und Währungsunion, riesengrosse schen in Ost- und Mitteleuropa dauernd zu erklären, dass soziale Defizite, weil es so etwas wie eine voll ausge- sie eigentlich Glück hätten, der Europäischen Union bei- wachsene soziale Dimension in der Europäischen Union treten zu können, sondern wir sollten auch zur Kenntnis nicht gibt. Bei allen Klagen über eine sich mangelhaft nehmen, dass auch wir Glück haben, dass die Men- artikulierende gemeinsame Aussen- und Sicherheits- schen aus Ost- und Mitteleuropa wieder in die euro- politik, bei allem Staunen darüber, dass viele, die etwas päische Familie zurückkehren – eine Familie, die sie ei- weniger klein geraten sind von ihrer territorialen Macht gentlich nie verlassen haben, weil Budapest und Prag als Luxemburg, und andere immer denken, sie wären und Warschau und Sofia und Belgrad so gut wie Zürich doch tonangebend in Europa, bei allen Klagen über oder wie Luxemburg oder wie Berlin, Strassburg und diese unzufriedenstellenden Aspekte europäischen Zu- Brüssel alle europäische Städte sind. sammenwirkens habe ich doch vorherrschend das Ge- Deshalb sollte man diese Wiedervermählung von euro- fühl, dass wir die Dinge im Griff haben und dass die euro- päischer Geografie und europäischer Geschichte mit Er- päischen Dinge ihren richtigen Lauf endlich genommen leichterung zur Kenntnis nehmen und weniger stirnrun- haben. zelnd in diese europäische Zukunft losmarschieren. Uns fehlt eigentlich nur, Herr Bundesrat, die Schweiz in Das, was jetzt mit den zehn Ländern aus Ost- und Mittel- der Europäischen Union. Nun gehöre ich zu denen, die europa und Zypern und Malta vonstatten geht, dies wün- denken, die Schweiz müsse Mitglied der Europäischen sche ich mir auch für andere Teile des europäischen Union werden – und Sie gehören zu denen, die sagen, Kontinents. Auch die Länder des Balkans, auch Serbien, was geht das den überhaupt an, sich zu der Frage zu dessen Premierminister wir heute Abend hier begrüssen, äussern – und da haben Sie wahrscheinlich Recht, wenn haben eine europäische Berufung. Es steht nirgendwo auch nicht ganz, weil es ist auch im Interesse der Euro- geschrieben, dass es eine Höchstmitgliedszahl für die päischen Union, dass die Schweiz eines Tages Mitglied Europäische Union gibt. Ich weiss wohl, dass sich vieles der Europäischen Union wird. Nur habe ich es mir an- im Kern der Europäischen Union ändern muss, damit die gewöhnt – weil ich kein intimer, aber doch trotzdem ein Gesamtprozesse beherrschbar und gestaltbar bleiben. nicht oberflächlicher Schweiz-Kenner bin – meinen Es ist ein Unterschied, ob man eine Europäische Wirt- schweizerischen Freunden nicht daherzukommen mit schaftsgemeinschaft mit sechs Staaten oder eine Euro- klugen Ratschlägen und Lektionen. Ich bin ein Spezia- päische Union mit 25, 27 oder vielleicht übermorgen mit list für kleine Länder, obwohl ich aus einem Grossher- zwei- oder dreiunddreissig Staaten ist. Es wird eine er- zogtum komme, und ich weiss, wenn man kleinen Län- hebliche Kraftanstrengung von allen erfordern, die an dern von aussen her, so von den Zuschauerrängen der

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Weltgeschichte, mitteilt, wie eigentlich gespielt werden schweizerischen Freunden rede, wieso man so duck- müsste, damit der Verein auch Zugang zur Liga hat, dass mäuserisch manchmal durch die Gegend läuft. Ich finde dann in kleineren Staaten Unverständnis und regelrechte das überhaupt nicht angebracht, dass man sich dafür Bockigkeit ausbricht – so ist das bei uns und bei Ihnen entschuldigt, dass hier noch so etwas wie direkte De- ist das genauso, da man das einfach nicht mag. Ich mokratie zur Anwendung gelangt. Ein bisschen mehr glaube, die Schweiz lebt nicht gerne in einem Umfeld, Demokratie im Rest der Welt wäre eher angebracht als wo eigentlich nur Lektionen und Sanktionen auf die ein bisschen weniger Demokratie in der Schweiz. Inso- Schweiz hereinbrechen und ich habe mich dieser Tage in fern muss man sich nicht für derartiges dauerhaft ent- der Europäischen Union selbst gegen diese Sanktions- schuldigen und der kulturelle Reichtum der Schweiz, drohung gegen die Schweiz sehr gewehrt. Nicht, weil dieses geschickte Miteinanderauskommen aus ver- es hier eine gemeinsame Interessenlage zwischen der schiedenen Kulturkreisen herkommend und aus ver- Schweiz und Luxemburg gäbe – die gibt es teilweise schiedenen Kulturkreisen auch zehrend, ist etwas, was auch, aber nur teilweise – sondern weil ich das einfach die Europäische Union durchaus bereichern und anrei- nicht mag. So redet man nicht mit Freunden. Und so chern würde. kann man kein Verständnis für ein konstruktiv gestal- Insofern wäre das mein Wunsch, dass die Schweiz eines tendes Aufeinanderzugehen gewinnen. Man kann die Tages Mitglied der Europäischen Union wird. Dies ist Schweiz diesbezüglich nicht behandeln wie einen geo- eine Entscheidung der Schweizer, dies ist nicht eine grafisch und gefühlsmässig und ambientemässig und Entscheidung der anderen Europäer – die geben zur befindlichkeitsmässig von uns interkontinental weit ent- Zeit ja manchmal den Eindruck als hätten Sie es lieber, fernten Staat der Welt. Europäische Union und Schweiz die Schweiz wäre nicht in der Europäischen Union, denn haben gemeinsame Aufgaben in Europa zu erledigen, man droht ja zukünftigen Mitgliedern nicht unbedingt mit das sollten sie auch tun und das setzt voraus, dass jeder Sanktionen. Aber fragen Sie mal die Österreicher wie das über den anderen wenig redet, und dass wir intensiv geht, wenn man als Mitglied sogar Sanktionen erlebt. miteinander reden, damit wir diese Probleme auch im Insofern würde ich Sie bitten, dies mit einer gewissen steuerlichen Bereich in den Griff kriegen. philosophischen Distanz über sich ergehen zu lassen. Es Mein Wunsch ohne Lecturing wäre, dass die Schweiz wird eh nicht dazu kommen, weil ich als luxemburgischer Mitglied der Europäischen Union wird, nicht nur weil Regierungschef mich in allen Fällen dagegen wehren dann die Rubrik des gesunden Menschenverstandes et- werde, dass dies passiert. Das wird so nicht geschehen, was reichhaltiger ausstaffiert wäre – der gesunde Men- aber das ist nur eine Bemerkung am Rande. schenverstand setzt sich in Europa schwer durch, weil Mein Wunsch wäre es, wenn ich eines Tages gemeinsam er sehr unterschiedlich verteilt ist und deshalb ist es gut, mit der Schweiz als Vollmitglied der Europäischen Union wenn man ihn in massierter Form auch institutionell zum Sanktionen gegen andere eigenwillige kleine Staaten in Tragen bringt – sondern weil ich als jemand, der seine der Europäischen Union, die noch nicht Mitglied der Eu- Sommerferien immer in Locarno verbringt und der die ropäischen Union wären, verhindern könnte. Die Gros- schweizerische Politik und die, die sie gestalten, intensiv sen in Europa wissen, könnten wissen, dass solange Eu- verfolge, merke, dass die Schweiz sich doch sehr oft in ropa sie alleine gelassen hat, sie selbst und viele Kleine der Lage befindet, sehr genau zu studieren, was die um sie herum furchtbar unter ihrem Streit und ihren Zer- Europäische Union an Gesetzesgebungsverfahren auf würfnissen gelitten haben. Erst nachdem Grosse und den Weg gebracht hat und sich dann im edlen Wettbe- Kleine die europäischen Dinge gemeinsam in die Hand werb der Eurokompatibilität immer wieder unter Beweis genommen haben, konnte friedliche Ordnung in Europa stellen muss. Es ist einfacher, wenn man an dem Tisch den Europäern einen Platz an der Sonne bescheren, und sitzt, an dem die Entscheidungen getroffen werden, auf eigentlich weiss ich auch nicht so recht, was gross und die man Einfluss nehmen kann, die man mitgestalten klein ist. Ich äussere mich beispielsweise nie intensiv zu kann, als dass man eigentlich nur auf den Zuschauerrän- geostrategischen Fragen als luxemburgischer Premier- gen sitzt und dann irgendwo und irgendwie versuchen minister, erkläre nie wie die Truppeneinsätze millimeter- muss sich dieser so entstandenen Lage anzupassen, genau organisiert werden müssen, weil ich davon aus- und die Schweiz hat ja auch den Europäern vieles mit- gehe, wenn ich mich zu derartigen Fragen äussere, dann zuteilen. Ich verstehe sehr oft nicht, wenn ich so mit setzt nicht Atemlosigkeit in Washington, in Moskau und

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in Peking ein. Weil ich aber zufällig dieses Jahr beim Als man mir vor einigen Monaten mitteilte, dass ich Preis- amerikanischen Präsidenten war und beim chinesischen träger würde, habe ich mir sofort die Frage gestellt, wieso Präsidenten und dessen Premierminister, kann ich Ihnen ich diesen Preis kriege. Ich bin ja kein Redner, der in der sagen: auch wenn Grosse in Europa sich zu derartigen deutschen Politik unterwegs wäre. Vor zwei, drei Wochen Fragen äussern, setzt keine Atemlosigkeit ein. Die Men- habe ich meinen klugen Kopf hinter einer in der hessi- schen im Rest der Welt interessiert, was die Europäer schen Hauptstadt erscheinenden Tageszeitung lesend als Europäer denken. Das braucht halt das starke Hand- verborgen und finde dort auf den Feuilleton-Seiten – anfassen der grösseren und der etwas kleiner geratenen Politiker lesen nicht nur die erste Seite der FAZ, son- Staaten in der Europäischen Union, wobei die Kleinen dern auch die weiteren Teile des dort Produzierten – in wissen müssen, dass es Grössere gibt als sie. Dass dem einer Buchrezension die politische Rede betreffend den so ist, das weiss man als Luxemburger von Geburt an, Satz, dass es hier zu Lande um die Kunst der politischen das braucht man mir auch nicht jeden Tag neu zu er- Rede schlecht bestellt wäre. „Hier zu Lande” bedeute- klären. Ich weiss das, habe das intus, dafür brauche ich te in Deutschland. Das erklärt, wieso ein Ausländer keine geografischen Elementarkurse. Aber die Grösse- dieses Jahr diesen Preis kriegt. ren müssen halt wissen, dass sie ohne die Kleinen nicht Nun ist ein Luxemburger – dem werden Sie zustimmen auskommen. – nicht irgendein Ausländer, sondern ein Ausländer, der Ich sage manchmal, wenn ich zum Spassen aufgelegt aus der Not eine Tugend gemacht hat. Aus Gründen, die bin – das ist heute Abend wieder der Fall – dass ein Floh nicht nachvollziehbar sind, weigert sich der nichtluxem- einen Löwen zum Wahnsinn treiben kann, das Gegenteil burgische Teil der Welt, luxemburgisch zu reden. Woraus hat man noch nicht erlebt. sich ergibt, dass sich Luxemburger, wenn sie nicht in to- taler Sprachlosigkeit versenken möchten, um die Sprach- Vielen Dank. kenntnisse ihrer Nachfahren bemühen müssen. Was wie- derum zur Folge hat, dass ein Luxemburger Deutsch und Französisch reden muss. Den luxemburgischen Part lasse ich heute Morgen beiseite, in diesen Sprachgenuss muss Discours de remerciement de ich Sie nicht bringen, weil Sie ja nicht aller Weltsprachen M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre, mächtig sein können. Aber der luxemburgische Redner lors de la remise du prix Cicero ist ein politischer Redner, ist immer in zwei Sprachen und Bonn somit auch in zwei Welten unterwegs. Er muss Deutsch reden können und er muss auch Französisch reden kön- 15 novembre 2002 nen, was voraussetzt, dass er auch beide Sprachen lesen können muss. Politiker sollten ja auch mehr lesen und Meine sehr verehrten Damen und Herren, weniger reden. Deshalb werde ich das auch frühzeitig wieder lassen mit dem Reden. Nach der vor dem Musikstück angelegten etwas zeit- raubenden, ansonsten aber sehr erleichternden Pause Nun hat mir die französische Publizistin Brigitte Sauzay, beeile ich mich mich, schon im ersten Satz relativ phan- Fachfrau in deutsch-französischen Befindlichkeiten, und tasielos, für die Verleihung des Rednerpreises zu bedan- Beraterin des Bundeskanzlers für deutsch-französische ken und zwar ausdrücklich bei dem Verlag und bei der Angelegenheiten, neulich in Berlin erklärt: Wenn sie mir, Jury. Ich tue das gleich zu Anfang der wenigen Worte, die rede ich in deutscher Sprache, zuhöre, würde sie fest- ich mir erlauben werde an Sie zu richten, weil ich bei ver- stellen, sonst niemanden in Deutschland zu kennen, der gangenen Preisverleihungen immer wieder erlebt habe, so französisch denkt. Und hörte sie mir in Paris zu, wo ich dass Jurymitglieder mich sehr herzlich begrüßten und Französisch rede, weil man dort die Sprache für einen mich mit sehr zerknirschtem Gesichtsausdruck wieder Dialekt hält, hätte sie den Eindruck, kein Franzose würde entließen. Meine Mitarbeiter erklärten mir dann im Auto, so Deutsch denken. Womit sie eigentlich eine Definition ich hätte vergessen, mich für die Preisverleihung zu be- des Luxemburgers hätten. Der Luxemburger ist jemand, danken. Deshalb mache ich dies gleich am Anfang dieser der versucht, aus der Schnittmenge Deutsch-Franzö- kurzen Ansprache. sisch Lebensstoff für europäische und damit auch für

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luxemburgische Politik zu gestalten. Weil wir sooft – wir manchmal auch noch an der deutsch-deutschen Wie- feiern ja heute ein Fest der Sprache – deutsch-franzö- dervereinigung erfreuen können. Ich möchte mich für sische Sprachlosigkeit feststellen – obwohl die dauernd diesen Satz entschuldigen. miteinander reden (nicht jede Rede ist Sprache) – braucht Ich sage das nicht deshalb, weil ich von staatlicher Rüh- es manchmal einen Luxemburger, der in beiden Spra- rung übermannt wäre. Staaten sind erst das Zweitwich- chen mit beiden reden kann, der in beiden Sprachen tigste, was es gibt. Zuerst kommen die Menschen, dann auch das gleiche zum Ausdruck bringt. Man redet so kommen die Staaten und die Nation. Und wann immer viel, weil man eben so viel redet, über die deutsch- Menschen zusammengeführt werden und zusammenfin- französische Freundschaft. Diese Rede ist seit über 50 den und so zusammenfinden, dass andere keine Angst- Jahren zu hören. Dabei gab es noch nie einen deut- gefühle zu entwickeln brauchen, dass sie sich zusam- schen Bundeskanzler und einen französischen Staat- mengefunden haben, dann ist das etwas Gutes. spräsidenten, die sich in einer der beiden Sprachen mi- teinander verständigen können. Weil das so ist, weil die Pause so lang war, weil ich ja zum Lesen nach Luxemburg zurück muss, möchte ich Die Sprachunkenntnis der kontinentalen Matadoren ist es auch mit diesen einigen Worten hier beenden lassen. ein Glücksfall für Luxemburg. Könnten die sich in einer Nicht ohne gesagt zu haben, dass es so normal auch der beiden Sprachen unterhalten, würde die marginale nicht ist, dass ein nichtdeutscher Politiker in der Kate- Nützlichkeit Luxemburgs abrupt abgesenkt werden. Viel- gorie Politik für Redekunst ausgezeichnet wird. Ich habe leicht könnte man dann trotzdem der deutsch-französi- hier anzufügen, dass ich jeden inständigst darum bitten schen Freundschaft, würde man sich in einer Sprache würde, die preisgekrönte Rede nicht zu lesen. Ich habe über dasselbe Thema unterhalten, Zukunftschancen ein- die nämlich eben gelesen. Das war eine frei vorgetra- räumen dürfen, die man ihr zur Zeit eigentlich nur noch, gene Rede und ich hatte mir vorgenommen, als mich die wenn man absolut hoffnungsschwanger durch die euro- freudige Kunde ereilte, ich würde den Rednerpreis krie- päischen Landschaften zieht, einzuräumen bereit ist. gen, ich würde eine richtige Rede vorbereiten. Das war Redner in luxemburgischer Sprache, Redner in französi- sie! scher Sprache und in deutscher Sprache tun gut daran, Vielen Dank! wenn die, die zuhören, geht es um das zu Beredende, nicht merken, dass man verschiedene Sprachen spricht, weil es um das Europäische geht.

Dann gibt es auch so etwas wie die Sprache des Her- «La violence envers les femmes, zens. Ich bin nicht jemand, der ein glühender Euro- le point de vue d’une femme politique», Euphoriker wäre. Ich bin aber auch sehr undeutsch in dem Sinne, dass ich auch nicht meine Verdrießlichkeit discours de Mme Marie-Josée Jacobs, dauernd öffentlich zur Schau trage. Mich wundert das ministre de la Promotion féminine immer wieder, dass ich von den elektronischen deut- Strasbourg schen Medien überhaupt noch eingeladen werde, weil 28 octobre 2002 ich ja nicht Pessimismus, Widermut und Lebensunlust verbreite, sondern mich auch noch daran letztendlich Mesdames, Messieurs, erfreue, dass es so etwas gibt wie die heutige Veran- Sehr geehrte Damen und Herren, staltung. Ich begrüße sie herzlichst hier in Strassburg und freue Man muss das noch genießen könne, im früheren Sit- mich, dass sie so zahlreich gekommen sind. Ihre An- zungssaal des nur westdeutschen Parlamentes reden wesenheit bestätigt das Interesse an diesem Daphne - zu dürfen und zu wissen, dass die deutsch-deutsche Projekt. Fauenhandel ist eine der abscheuerregendsten Wiedervereinigung sich nicht auf die Kosten der Nach- Formen von Gewalt gegenüber Frauen. Mit sehr viel Aus- fahren der Deutschen gemacht hat. Deshalb gehöre ich dauer und mit großer Solidarität können wir in Europa zu den wenigen sich in deutscher Sprache ausdrücken- und weltweit gegen diese Gewalt vorgehen. Die Initiatorin den Politikern, Publizisten, Denkern und andere, die sich

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dieses Daphne Projektes, Frau Dr.Lea Ackerman, be- Nous vivons dans des sociétés où la «loi du plus fort» est weist uns, dass wir mit beharrlichem Vorgehen gegen toujours de mise. Être fort dans ces termes signifie avoir jene Form von Gewalt viel erreichen können. Ich möchte le pouvoir par l’argent, la force physique ou tout simple- ihr und allen Mitarbeitern von Solwodi von hier aus ein ment à travers le statut social. Sur qui la violence s’ex- herzliches Dankeschön ausdrücken und bin fest davon erce-t-elle? Sur celui ou celle qui est jugé plus faible, überzeugt, dass unsere Zusammenarbeit auch in Zu- vulnérable, économiquement dépendant. Les racines du kunft fruchtbar sein wird. racisme et du sexisme sont les mêmes, ne l’oublions pas. Je tiens également à remercier chaleureusement les deux En 1999, le Luxembourg a débuté une campagne natio- autres associations qui ont participé à ce projet: Le Mou- nale de sensibilisation sur le phénomène de la violence vement du Nid de France et la Fondation de la Maison envers les femmes et les enfants. de la Porte Ouverte du Luxembourg. Je suis très intéres- Cette campagne a eu comme résultat une loi sur le har- sée par la présentation des résultats du travail fourni et cèlement sexuel, un renforcement législatif concernant le par son analyse durant cette conférence. tourisme sexuel, la pédophilie et la pornographie infantile. Dans les cultures matriarcales, la violence envers les Dans les mois à venir notre parlement adoptera une loi femmes est quasiment inexistante, et ceci est docu- concernant la violence domestique. Cette loi s’appuie menté par des études ethnologiques. Levinson a publié sur le modèle autrichien. Ce projet prévoit l’expulsion en 1989 une recherche qui porte sur 90 groupes culturels du domicile de l’auteur de violences par la police et le dans les 60 régions principales du monde. Il a montré renforcement du rôle des associations de défense des que 16% de ces cultures vivent dans des sociétés ne droits des victimes. La collaboration entre la police et les connaissant ni violence, ni prostitution. Ces faits sont services d’assistance aux victimes de violence domes- très peu connus, parce qu’ils remettent en question le tique devient obligatoire; de même que la collecte de fonctionnement du système patriarcal. statistiques. M. Godenzi, éminent chercheur suisse dans le domaine La violence domestique est sûrement la plus répandue des violences envers les femmes, analyse les caracté- et la plus meurtrière. On estime que les femmes perdent ristiques du fonctionnement de ces sociétés non-vio- plus d’années de vie par la violence exercée sur elles, par lentes et matriarcales, comme suit: leur entourage familial, que par le cancer et la guerre! En - les décisions concernant la gérance de biens se font déposant cette loi, je craignais une forte opposition, mais d’un commun accord, c.à.d. les femmes participent il n’en fût rien. Lors des discussions menées au sein des activement aux décisions économiques diverses commissions, l’écho a ce projet a été très posi- tif. J’espère que lorsque cette loi sera applicable, les avis - les femmes et les hommes ont les mêmes possibili- continueront à être si cléments. J’ose en douter! tés pour divorcer ou se séparer - les mariages sont monogames La violence sexuelle - les hommes résolvent leurs conflits avec les autres Les statistiques sexuées concernant les violences hommes d’une manière pacifique sexuelles sont très pertinentes. La très grande majorité - lors d’abus commis envers une femme, il y a toujours des agresseurs sont du sexe masculin, les victimes un tiers pour intervenir immédiatement. sont essentiellement des femmes et des enfants. Il est prévu qu’en septembre 2003, le Luxembourg sera Nos pays civilisés condamnent désormais les violences le siège d’un congrès international promouvant la re- sexuelles contre les femmes et les enfants: le viol, y cherche sur le matriarcat. Il a comme objectif la réalisa- compris entre conjoints, l’inceste, la pédophilie ainsi que tion de l’égalité de droit et de fait entre homme et femme la pornographie infantile et le harcèlement sexuel sur les par l’analyse comparative des sociétés matriarcales et lieux de travail. patriarcales. Un des éléments clé sera la violence envers De plus en plus souvent le viol est utilisé comme arme les femmes au sein du système patriarcal en comparai- de guerre. Il n’a pas été facile de le faire admettre comme son avec le mode consensuel des sociétés matriarcales. crime de guerre. Est-ce que seulement une minorité de

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femmes sont confrontées aux violences sexuelles, les démocratique accepter cette déshumanisation de la autres femmes restant à l’abri? Je pense que non! personne humaine? C’est dans ce sens que le Conseil des ministres de la Justice et des Affaires Intérieures a Selon une étude de la Commission européenne, près adopté la décision cadre contre l’exploitation sexuelle d’un tiers de femmes salariées sont victimes de harcèle- des enfants et la pédopornographie. Cette décision in- ment sexuel en Europe. Le harceleur, n’est pas spécia- clut toute une série de mesures concernant la pédopor- lement intéressé par la personnalité de sa proie, mais bel nographie sur Internet. et bien uniquement par son enveloppe physique ou une partie de son corps, comme les fesses ou les seins. Pourrait-on s’imaginer une plainte pour harcèlement Et la prostitution dans tout cela? sexuel venant d’une strip-teaseuse ou d’une prostituée? Le débat au niveau européen autour de la prostitution Par conséquent, il est socialement accepté que les fem- forcée ou volontaire, ne profite guère qu’aux réseaux cri- mes aient le droit de se sentir agressées par des images minels. Mon approche de cette problématique est très pornographiques sur leur lieu du travail. Ailleurs il reste pragmatique. encore du chemin à faire, notamment au niveau des mé- Je ne condamne nullement les prostituées. Nos États dias où le corps féminin est très prisé comme support doivent continuer à les soutenir par des centres de con- publicitaire. sultations, leur fournissant des aides sociales, médi- Il est une réalité que des corps de femmes et d’enfants cales, psychologiques etc. Mais nous devons en même sont devenus pour beaucoup de gens un produit con- temps prendre les mesures nécessaires pour «briser le sommable avec un prix marchand. silence» comme nous le faisons pour la violence domes- tique. La pornographie a pris la relève de l’érotisme, du roman- tisme. Or, l’érotisme et la sensualité impliquent le désir Qu’en est-il de la violence de deux partenaires. Dans les représentations pornogra- au sein du système prostitutionnel? phiques et la prostitution, le corps des femmes n’a plus le statut d’une personne humaine. Seul le corps est ap- Plus de 80% des prostituées ont été victimes de vio- préhendé, faisant l’impasse sur les pensées et les émo- lences durant leur enfance. Seulement 6% des prosti- tions qui l’habitent. tuées disent ne pas avoir subi de violence durant l’exer- cice de la prostitution, soit par les «clients», soit par Aujourd’hui la pornographie ne se limite plus unique- les proxénètes. Enfin 44% s’expriment pour une léga- ment à des photos de seins nus, tout ronds, ou alors à lisation de la prostitution. Notons encore que les prosti- des grands plans sur les parties intimes. Les représenta- tuées présentent une très grande tolérance à la douleur, tions deviennent de plus en plus violentes, des films avec ce qui entraîne souvent une négligence grave de leur des scènes de tortures et des images de viols entraînant corps. la mort circulent sur Internet. Depuis la chute du mur de Berlin, il y a de moins en Ces films «hardcore» (porno dur) et les «reality-show» moins de prostituées «locales» dans les rues. Et cela sont malheureusement de plus en plus demandés. Ne nous interpelle tous. Le trafic des femmes rapporte ac- nous faisons pas de faux espoir, le marché va répondre tuellement plus d’argent aux trafiquants que la drogue. à la demande croissante. Que faut-il déduire du fait que La drogue se consomme en une fois, les services sexuels des personnes éprouvent du plaisir sexuel en visionnant non. On estime que l’industrie mondiale du sexe rap- une scène de viol ou de torture commis sur des femmes porte 52 milliards de dollars chaque année aux réseaux ou des enfants? Elles sont devenues insensibles à la criminels organisés! Malheureusement je pense que ce douleur de l’autre. Ces consommateurs de pornographie chiffre a tendance à être à la hausse. dure ont perdu la capacité d’identifier les victimes en tant que personne humaine. Ce n’est pas un humain qui leur L’Europe a lancé différents programmes d’actions qui fi- fait du plaisir, mais uniquement la souffrance des mal- nancent des recherches et des projets de prévention de traités! la traite des femmes. Lors de la Présidence luxembour- geoise en 1997, un tel programme a été lancé de concert Il n’y a plus de respect pour l’identité et l’intégrité de la avec les Américains en Pologne et en Ukraine. Des ONG personne humaine. Pouvons-nous en tant que société locales sont financées pour prévenir les jeunes filles

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d’entrer dans ces réseaux, et d’aider les victimes de la des solutions à la conciliation entre vie professionnelle traite à une bonne réinsertion. Entre-temps des projets et familiale, le fameux gender mainstreaming qui con- similaires fonctionnent dans de nombreux pays de l’Eu- siste à introduire le référentiel féminin dans toutes les rope de l’Est. Les actions au niveau des pays dits d’ori- politiques, etc. gine sont insuffisants, si parallèlement la demande dans Je pense qu’on n’arrêtera pas la violence envers les fem- les pays de destination augmente. Pour cela il faut ren- mes aujourd’hui ou demain. De même la prostitution. dre visible le consommateur, celui qui crée la demande. Que pouvons-nous faire? Briser le silence! Il faut dire Je pense qu’actuellement nos sociétés ne sont pas – c’est faux que la prostitution est le plus vieux métier du toutes à fait prêtes pour une approche de la sexualité monde. Nous concentrer parallèlement sur la demande égalitaire. C’est bien de cela qu’il s’agit, mais je ne perds des soi-disant services sexuels. Clamer haut et fort que pas l’espoir, surtout pas pour les générations à venir. Ré- nous les femmes ne voulons pas être regardées comme cemment le Conseil des ministres de la Justice et des un objet sexuel potentiel. Promouvoir une culture d’hom- Affaires Intérieures a adopté une décision cadre relative mes qui se solidarise avec ces idées et évidemment à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants et de éduquer nos enfants aux respects du droit universel à la pédopornographie. l’intégrité corporelle de toute personne humaine. Dans le cadre du 4e programme d’action de la Com- mission Européenne, le projet luxembourgeois «Parta- geons l’égalité- Gläichheet deelen- Gleichheit teilen», a comme objectif la transmission d’une éducation appli- quant la pédagogie du genre. L’intégration des concepts Discours de S.A.R. le Grand-Duc de l’égalité et de la démocratie doit se faire dès le plus à l’occasion du dîner offert par LL.AA.RR. jeune âge chez les enfants des deux sexes mais aussi, au niveau de tous les acteurs de notre société. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en l’honneur de S.E.M. Rudolf Schuster, Les modules élaborés dans le cadre de ce projet ont Président de la République slovaque pour but d’apprendre aux enfants dès leur plus jeune Palais grand-ducal âge des comportements non-violents et non-sexistes. Il importe d’enseigner aux enfants de tout âge une résolu- 12 novembre 2002 tion non-violente des conflits. Il est indispensable de tra- vailler dans le sens de la non-violence et de sensibiliser Monsieur le Président, toute la société, en particulier la population masculine. C’est pour la Grande-Duchesse et pour moi-même une J’ajouterai pour conclure, qu’une participation équili- grande satisfaction de pouvoir vous saluer à Luxem- brée, voire paritaire, implique un changement des rôles bourg en compagnie de Madame Schusterova ainsi que impartis par notre socialisation aux hommes et aux fem- les membres de votre délégation. mes. Le développement d’une culture de paix passe iné- vitablement par l’éducation aux droits de la personne Vous êtes, Monsieur le Président, le premier Chef d’État humaine et à la non-violence. L’égalité est une condition de la Slovaquie à rendre officiellement visite à mon pays. sine qua non de la démocratie. Par une remise en cause Je ne puis que m’en réjouir très sincèrement. positive et constructive des structures du pouvoir éta- La République slovaque, un des plus jeunes États de blies et des rôles stéréotypés, elle permet d’aboutir à un notre continent, a pris officiellement rang dans le concert changement structurel à tous les niveaux et finalement des nations souveraines le 1er janvier 1993. État jeune à un nouvel ordre social. certes, la Slovaquie n’en est pas moins une très ancien- C’est pour cela qu’une large partie de la politique euro- ne nation qui plonge ses racines historiques jusqu’en péenne se concentre de plus en plus sur la réduction des l’an mille. C’est cet héritage et le sentiment profond violences dites structurelles, à savoir: réduire l’écart de d’une appartenance à une langue et à une culture com- salaire entre homme et femme, augmenter la participa- munes qui ont fait renaître au cours des deux siècles tion des femmes aux prises de décision, aider les fem- derniers la volonté de redevenir un État indépendant. mes à briser le «plafond de verre» qui les empêche d’oc- Dans cette longue pérégrination du peuple slovaque, cuper des postes à très grandes responsabilités, trouver nous pouvons trouver bien des similitudes avec notre

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propre histoire: à savoir l’appartenance à des ensem- oublier la population slovaque, à redresser la barre et à bles étatiques différents et une succession de domina- hisser la Slovaquie au rang des pays qui remplissent les tions étrangères changeant au gré des héritages ou de la critères d’éligibilité fixés pour pouvoir prétendre à l’adhé- fortune des armes des grandes puissances de l’Europe sion à l’Union européenne. d’alors. Cet effort remarquable mérite notre estime. Il est de Pour mon pays, l’obtention du statut de nation souve- bonne augure pour notre avenir commun dans cette raine remonte au Congrès de Vienne. Elle ne s’est toute- communauté de valeurs à laquelle nous devons depuis fois matérialisée que 25 ans plus tard, en 1839 suite aux plus de cinq décennies la paix et la prospérité. accords de Londres et en tant que prolongement de la L’avènement de cette construction unique qu’est l’Union Révolution belge de 1830. européenne ne devrait pas susciter la crainte dans le Pour la Slovaquie, le chemin a été plus long encore. Une chef d’une partie de vos citoyens de voir leur patrie ab- fois la liberté retrouvée en 1989 après un demi-siècle sorbée dans une sorte de nébuleuse où l’identité histori- d’oppression politique le pays a choisi le chemin de l’in- que et culturelle de chaque nation disparaîtrait. C’est au dépendance trois ans plus tard. contraire à travers l’Union européenne que nous pour- rons mieux défendre face à la globalisation nos spécifi- Les conditions au début étaient certes loin d’être éviden- cités nationales qui, additionnées, font la richesse de tes à cette époque, tant du point de vue de la situation notre Union. Le Luxembourg, présentement le plus mo- politique intérieure que de l’héritage économique. deste par sa taille en fournit bien la preuve par la vigueur Force est de reconnaître qu’après des années d’incer- et la visibilité de sa présence au sein de l’Union. Mon titude politique, la Slovaquie a pu, dans la foulée des pays a été, dès la fin de la «Grande Guerre», et encore élections générales de 1998, prendre un nouveau départ. davantage après la Seconde Guerre mondiale l’un des Votre pays est à présent engagé avec conviction et dé- plus fervents protagonistes de l’édification européenne. termination sur la voie de l’intégration à l’Europe, chemin De par sa situation géographique, n’a-t-il pas toujours dont les vicissitudes de l’histoire l’avaient écarté pen- été l’une des premières victimes des rivalités entre les dant près d’un demi siècle. Autre avancée combien si- puissances européennes voisines? gnificative: la Slovaquie sera admise au sein de notre Notre Europe s’engage aujourd’hui dans une étape cru- Alliance dans quelques jours. ciale: réunifier pacifiquement le vieux continent. Cette Qui, voici 10 ans, aurait pu imaginer pareil bouleverse- nouvelle Europe devra: ment? Il est vrai que depuis cette époque nos relations - être exempte de tout relent de nationalisme, bilatérales se sont aussi intensifiées comme en témoi- gnent les visites officielles de nos responsables politi- - refuser l’intolérance comme les idéologies d’exclusion, ques. - et faire preuve d’une grande solidarité. Monsieur le Président, Réunifiée, elle saura retrouver les racines profondes de sa civilisation riche d’une grande diversité. Voici pour l’histoire et pour le passé récent. Je voudrais à présent me tourner vers notre avenir qui sera doréna- Monsieur le Président, vant partagé. Votre pays aura achevé dans les prochaines semaines Placé devant un redoutable défi, votre pays a su, dans les derniers pas de son intégration dans la famille euro- un laps de temps très court, rattraper son retard par atlantique. rapport à d’autres pays candidats, en particulier ceux du Groupe de Visegrad. Je tiens à saluer dans ce contexte la contribution de la Slovaquie à la stabilité et à la sécurité internationale au Vous-même, Monsieur le Président, votre Premier minis- regard de sa participation à de nombreuses missions tre, Monsieur Dzurinda, votre ministre des Affaires étran- de paix ainsi qu’à travers les facilités qu’elle a offertes gères, Monsieur Kukan que j’ai le plaisir de saluer avec pour soutenir les opérations militaires initiées après les son collègue de la Défense, vous pouvez être fiers d’avoir événements du 11 septembre. réussi avec l’aide de la grande majorité des responsa- bles politiques comme des acteurs économiques, sans

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Monsieur le Président, Mühe und ohne Scheu zu europäischen Grundanliegen und Grundlinien äußern darf. Vos concitoyens ont confirmé voici deux mois que le peuple slovaque a bien compris les enjeux qui se pré- Europa an der Kreuzung, lautet der Titel diese Vortrages. sentent pour son avenir dans le contexte des deux éché- Europa steht an und vor vielen Kreuzungen. Wann immer ances décisives que je viens d’évoquer. La sagesse de man an einer Kreuzung steht, muss man eine Entschei- leur jugement nous a réconfortés et nous ne voudrons dung treffen, so oder so. Und einige davon – das weiß pas les décevoir. Nous aussi sommes conscients de man schon, wenn man sie trifft – sind unumkehrbar. notre devoir de solidarité envers nos nouveaux parte- Europäische Kreuzungen haben das Spezifikum, dass naires et alliés. À l’instar de ce que j’ai dit il y a quelques sie häufig nicht direkt als Kreuzung erkennbar sind, son- semaines à Prague, mon pays accueillera la Slovaquie dern einem eher als Weggabelung vorkommen, vor der avec amitié. Je puis vous assurer que, m’exprimant man sich nicht notwendigerweise zu einer Richtungsent- ainsi, je me fais l’interprète des sentiments de mes com- scheidung aufgerufen oder gar animiert spürt. patriotes. Es gibt an europäischen Kreuzungen das wundersame Qu’il me soit permis à cet endroit de relever que votre Verkehrsverhalten der Europäer, das manchmal lustig zu message de sympathie et de réconfort fut le premier à beobachten ist, das aber auch sehr oft dramatische Fol- m’avoir été adressé à l’occasion de la récente catastro- gen haben kann. Es gibt Ampeln, die auf Rot stehen und phe aérienne qui a endeuillé mon pays. dann fährt jeder weiter. Es gibt Ampeln, die auf Grün ste- hen und da bleiben alle stehen. Und es gibt Kreuzungen Monsieur le Président, Excellences, Mesdames, ohne Ampeln. Das ist die eigentliche europäische Kreu- Messieurs, zung, denn es gibt an europäischen Kreuzungen keine Wegweiser, die einem bei der Fragestellung schon nahe Dans cet esprit, je voudrais, ensemble avec la Grande- legen würden, in welche Richtung man sich auf den Weg Duchesse, lever mon verre et boire machen muss. Außerdem herrscht auf den europäischen - à la santé et au bien-être de Votre Excellence ainsi que Kreuzungen größtes Durcheinander. de Madame Schusterova; Es gibt in Europa zwei Sorten Menschen, zwei Grundein- - à la prospérité de la nation slovaque; stellungen, zwei Befindlichkeiten, die sich proportional in - ainsi qu’a l’amitié entre nos deux peuples au sein de etwa zu gleich stark besetzten Hälften ausmalen lassen. cette nouvelle Europe pacifique et solidaire. Es gibt die Europäer in der europäischen öffentlichen Meinung, die es im übrigen nicht gibt, oder besser gesagt in den 15 nationalen öffentlichen Meinungen, die der Auf- fassung sind, dass wir mehr Europa bräuchten in vielen Bereichen der tatsächlich stattfindenden Politik und auch „Europa an der Kreuzung“, discours noch in der der Kategorie des Traumes zuzuordnenden de M. Jean-Claude Juncker à la réunion Bereichen. Menschen, die von der festen Überzeugung annuelle de la Europäische Stiftung beseelt sind, dass wir aus den Lehren des zwanzigsten für den Aachener Dom Jahrhunderts gestärkt alle Vorkehrungen treffen müssen, Aix-la-Chapelle damit andere, die nach uns geboren werden, sich nicht noch einmal damit beschäftigen müssen, wie man über 16 novembre 2002 europäische Fehlschläge hinwegkommt. Und es gibt etwa 50 Prozent der Menschen, die der Auffassung sind, Meine sehr verehrten Damen und Herren, liebe Freunde, wir hätten genug Europa, wir bräuchten nicht mehr son- dern weniger Europa. Sie fühlen sich von Europa einge- In Aachen über Europa zu reden ist schwieriger als grenzt, fast umzirkelt. Sie sind der Auffassung, aus den Eulen nach Athen zu tragen, obwohl ich mir das auch europäischen Dingen erwachse nichts Gutes mehr, son- relativ schwierig vorstelle. In Aachen redet man gerne dern nur Zwänge für unser nationales Benehmen, unsere über Europa, weil diese Stadt ein zutiefst europäisches lokale Selbstbestimmung, unser regionales Selbstver- Ambiente ausstrahlt, Europa in dieser Stadt nie zum ständnis, Einschränkungen für unsere nationale Selbst- Fremdwort verkommen ist und man sich auch ohne findung. Diese zwei eben beschriebenen europäischen

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Befindlichkeiten stoßen sehr oft aufeinander. Man merkt schen Krieg und Frieden auftaucht, nicht eine von der es jedoch kaum, weil jeder die Gretchenfrage „Wie hältst Geschichte entgültig beantwortete. Es gibt Bilder, die du es mit Europa?” unisono mit einer Befürwortung Eu- man nicht mehr zeigt, aber immer wieder zeigen sollte. ropas beantwortet. Es gibt Bilder von den Schlachtfeldern von Verdun, wo Anfang der dreißiger Jahre des 20. Jahrhunderts junge Die schlimmsten Europagegner konnten sich bei ihrer Franzosen und junge Deutsche auf den Gräbern ihrer europafeindlichen Rhetorik durchaus einmal zu einem Väter standen und sich den heiligen Schwur gegenseitig positiven Grundbekenntnis zu Europa und zur Europäi- mit goldenen Buchstaben unterschrieben, dass so ein schen Union äußern. Mir ist das im französischen Präsi- brutaler Krieg nie wieder stattfinden wird. Und 8 Jahre dentschaftswahlkampf besonders stark aufgefallen, wo später fand es wieder statt. Es hat immer in Europa auch Herr Le Pen, dem ich eigentlich europäische Am- Menschen gegeben, die sich nach jedem Krieg sagten: bitionen absprechen möchte, seinen EU-kritischen Dis- „Nie wieder Krieg!”. Diesen typischen Nachkriegssatz kurs durchaus mit sehr pro-europäischen Bekenntnissen gab es nach jedem europäischen Krieg, aber es ist erst unterlegt hat. Die Aufgabe der Politik besteht eigentlich seit dem zweiten Weltkrieg so gewesen, dass aus diesem darin, diese Befindlichkeiten zur Kenntnis zu nehmen, sie Nachkriegssatz „Nie wieder Krieg!” ernsthafte, mühse- genau zu orten, sie voneinander zu trennen, dort wo sie lige, knochenharte praktische Politik gemacht wurde. trennbar sind und sie zueinander zu führen, wo sie zu- sammengeführt werden können, Brücken zu schlagen Nun sind wir ja mit uns selbst gnädig, weil wir sehr oft zwischen diesen beiden europäischen Befindlichkeiten. denken, dass wir alles was gut ist selbst gemacht hätten Wer nur auf die eine setzt und die andere unterschätzt, und für alles was sich in Schieflage befindet, andere zu- wer die einen privilegiert und die anderen diskriminiert, ständig wären. Eigentlich ist es so, dass die heute Eu- trägt mit dazu bei, dass sich die beiden Befindlichkeiten ropa regierende Generation kein Verdienst hat an dem, verfestigen, festsetzen in den Herzen der Menschen, in was zustande gekommen ist. Es ist die Generation der der Art und Weise europäische und damit auch nationale Väter meiner Generation, die den Anspruch auf histori- Zukunft zu spüren, sie regelrecht zu riechen, sie zu er- sche Leistung in voller Fülle für sich beanspruchen kann. gründen. Dann bleibt es bei dem großen europäischen Wer sich vorstellt, dass 1945/1946 geschundene Männer Missverständnis, dass wir immer zwei Kategorien von aus Konzentrationslagern, von den Frontabschnitten in Europäern sind, weil die beiden Teile Europas sprachlos ihre zerstörten Städte und Dörfer zurückkamen, dass geworden sind. Frauen, die ihre Söhne im Krieg verloren hatten, dass viele europäische Familien in jedem Land der heutigen Die eigentliche Aufgabe der Politik ist es diese Sprach- Europäischen Union Tote zu beklagen hatten, dass diese losigkeit zu überbrücken durch eine etwas pädagogi- Menschen sich aufgerafft haben – so als ob ein Ruck scher gestaltete Rhetorik, die beide Elemente des öf- durch den europäischen Kontinent gegangen wäre – die fentlichen Diskurses beinhalten muss, nämlich Appell an Europäische Gemeinschaft für Kohle und Stahl auf den den gesunden Menschenverstand zu machen und auch Weg zu bringen, trotz der Unkenrufe der Professoren, nicht an der Sprache des Herzens vorbeizureden. Euro- Bedenkensträger (Luxemburgische Stahlbarone z.B.) pa ist nicht nur eine rational zu begründende Sache. und obwohl sie alle Hände voll damit zu tun hatten, die Rational kann man auch das „Nicht-Europa” begründen. europäischen Städte und Dörfer wieder aufzubauen und Es braucht schon die Sprache des Herzens, um zu mer- jeden Grund der Welt gehabt hätten, die Ärmel nicht ken, wieso sich neben dem nationalen Diskurs die Ebene hochzukrempeln. Alle haben damals mit angepackt! des Herzens hinzugesellen muss. Beide Komponenten gehören zusammen. Es ist nicht alles sofort einleuch- Wenn ich den Kleinmut der heutigen Menschen verglei- tend und es wird immer schwieriger, den Menschen zu che mit dem Herzensmut der damaligen, dann könnten erklären, dass das europäische Integrationswerk vor wir uns mit der heute vorherrschenden Einstellung, mit allem ein Werk des Friedens war, ist und bleiben muss. der grundlosen Mut- und Perspektivlosigkeit überhaupt nicht vorstellen, dass wir ein solch historisches Werk Ich gehöre nicht zu diesen Leichtfüßigen, oberflächlich jemals wieder zum Gelingen führen könnten. Daher gilt Betrachtenden, diesen nicht genau Hinblickenden, nicht meine respektvolle Anerkennung den Lebensleistungen zu denen, die die Hintergründe nicht mehr zur Kenntnis unserer Eltern und Großeltern, die es schwerer hatten als nehmen wollen. Deshalb ist dieser Prozess, dass an der wir und doch fast alles besser gemacht haben als wir. Europäischen Kreuzung immer wieder die Frage zwi-

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Für diejenigen, die im Europa des Jahres 2030 die euro- zwischen Krieg und Frieden” so und nicht anders beant- päischen Staaten regieren werden, ist die Gefahr doch wortet werden darf. Wir haben jetzt einige, doch immer- sehr groß, dass die schrecklichen Figuren des 20. Jahr- hin beträchtliche europäische Fortschritte in den letzten hunderts wahrscheinlich im völligen Vergessen unterge- 50 / 60 Jahren ansammeln können. Aber auch dort, wo gangen sein werden. Weil niemand mehr die Ursachen der Fortschritt uns Beine gemacht hat, weil das Stehen- der Entstehung der Europäischen Union kennen wird, bleiben uns zurückgeworfen hätte, auch dort stehen wir die nicht anders zu gestalten war als sie eben gestaltet an Kreuzungen. Die handelnden Personen und die sie wurde, wird sich wohl der europäische Anspruch an das Beobachtenden gleichermaßen. Handeln der Regierungen, der einzelnen Menschen, völ- Nehmen wir mal das Beispiel – es mag kein sehr glück- lig verwirrt haben. Diejenigen, die sich im Jahre 2030 liches sein – der europäischen Wirtschafts- und Wäh- am Anfang ihres Erwachsenenlebens befinden werden, rungsunion. Es ist noch nicht so lange her, dass wir uns werden in genau der Lage sein, in der wir uns – relativ gestritten haben über Zuschnitt, Grundmuster und allge- betrachtet – heute befinden, wenn es um historische meine Ausflüchte des europäischen Wachstums – und Zeitvergleiche geht. Die im Jahre 2030 Lebenden, Re- Stabilitätspaktes. Ich bin inzwischen so altgedient, dass gierenden werden von Hitler und Stalin so weit entfernt der Euro und ich die einzigen Überlebenden des Maas- sein, wie meine Generation von Georges Clemenceau trichter Vertrages sind. Ich wünsche dem Euro, dass er (1841-1929) und Wilhelm II. Nun möchte ich beide Taten es länger aushält als ich! überhaupt nicht miteinander vergleichen: Clemenceau und Wilhelm II. auf der einen Seite und Hitler und Stalin Das prinzipielle Ausrichten des Euros und der ihn beglei- auf der anderen. Es geht um den Zeitabschnitt, über das tenden Wirtschaftspolitik auf dauerhafte Stabilität hatte Messen des Wissens, das man über die hat, die lange seinen guten Grund. Damals wurde der Euro von vielen vor uns da waren und über die Differenz im Wissen über angemahnt, die es eigentlich mit dem Euro überhaupt Wirken. Da die Menschheit insgesamt vergesslich ist nicht ernst nahmen. Die Eurogegner hatten Stabilitäts- und weil man heute schon feststellt, dass man sich mängel in der Wiege festzustellen geglaubt und dieje- kaum noch an etwas erinnern kann, was in den 30 Nach- nigen, die auf eine stärkere Veränderung des Stabi- kriegsjahren in Europa passiert ist, geschweige denn an litätsgedankens hofften, wurden nicht wirklich ernst das, was sich in den 30 Vorkriegsjahren in Europa abge- genommen. Heute stehen wir vor der Kreuzungsfrage, spielt hat, ist meine dezidierte Auffassung die, dass es ob der Stabilitätsgedanke nur ein im Vorbeigehen zärt- einige endgültige Dinge in Europa gibt, die man jetzt lich geflüstertes Mutterwort an der Wiege des Euros war regeln muss, weil die, die später am Drücker sind – um oder ob dies ein permanenter Kampfaufruf für die aktive es salopp zu formulieren – es nicht mehr leisten können, Gestaltung des Euro-Raumes bleiben soll. weil das Wissen, die Bezugspunkte und das kollektive Diejenigen, die es mit dem Euro nie so genau haben, Erinnern fehlen. Meine Generation hat zumindest noch sind auch jetzt diejenigen, die es mit der Stabilität nicht die Chance, dass wir mit unseren Vätern und Müttern so genau nehmen. Obwohl es mich im nachhinein freut, über die Zeit und über das Schlimme an dieser Zeit re- dass es kaum noch jemanden gibt, der nicht schon im- den können. Diejenigen, die heute 15 oder 16 Jahre alt mer für den Euro gewesen wäre. Wenn es in der katho- sind, haben diese direkten Zeugen und Bezugspersonen lischen Kirche so viele Spätberufene geben würde wie schon nicht mehr, und die, die in 30 Jahren das Sagen beim Euro, dann bräuchten wir uns über Priestermangel haben werden, sind, losgelöst vom Bösen, nur noch dem gar keine Sorgen zu machen. Jeder war ja immer schon Guten zugewandt, ohne zu wissen, dass Gut und Böse für den Euro! Ich stelle heute fest, dass einige Spätbe- in ihren Erklärungsprofilen nicht voneinander trennbar rufene besser daran getan hätten, von Anfang an dabei sind. zu sein. Dann hätten sie im Umgang mit den Stabilitäts- Das Bedenkliche ist, dass an diesen europäischen Kreu- kriterien wahrscheinlich weniger Interpretationsschwie- zungen viele Kleinmütige stehen. Das ist der Grund wes- rigkeiten, als sie jetzt zur Zeit haben. halb wir so viel über sehr unwichtige Dinge reden und Aber man darf die Menschen nicht auf Eis locken. Man kaum noch über das eigentliche Ferment des europäi- darf den Menschen nicht erklären, dass nationale Wäh- schen Zusammenwachsens, nämlich dass die histori- rungen eigentlich ein kollektives Phänomen von gestern sche, dramatische europäische Frage „Wegkreuzung sind und dass man auf nationale Währungen verzichten

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kann, und damit auch auf nationale Bezugspunkte und Ich lese und höre, dass viele in unseren Ländern mit dem Entscheidungsmechanismen; dass wir eine europäische Gedanken der Erweiterung und Vergrößerung der Euro- Währung brauchen, weil wir diesen europäischen Bin- päischen Union nicht so richtig zu Rande kommen, weil nenmarkt durch seine geldpolitische Dimension eigent- die Angst vorherrscht, dass im Detail nicht gründlich lich vergrößern wollen und dass wir dies im Rahmen genug verhandelt worden wäre und Bedenken geäußert eines Stabilitätskanals machen wollen; dass die Men- werden, ob denn diese Länder überhaupt über das not- schen uns das glauben und wenn dann der Euro da ist, wendige ökonomische Rückgrat verfügten. wir uns langsam, in Trippelschritten – aber auch Trippel- Wie viele denken, dass die, die wir früher unsere Brü- schritte ergeben Distanz – von diesen Stabilitätszielen der und Schwestern in Ost- und Mitteleuropa nannten, entfernen. Anschluss finden könnten an Europa? Ob wir dann Wer jetzt die Stabilität des Euros in Gefahr bringt, auch glücklich werden, glücklich bleiben könnten, wenn an- nur ins Gerede bringt, entzieht zukünftigen europäischen dere hinzukommen, die indirekt den Anspruch erheben Projekten, wenn sie denn glaubhaft sein sollen und bei an unserem Glück teilhaben zu können? Dabei ist die- den Menschen auch ankommen sollen, jede Grundlage. ses Glück ja kein Glück, sondern materielle Zufrieden- Wieso soll jemand im Stande sein, eine gutgefügte ge- heit. Wir leben in einer Zeit wo man materielle Zufrie- meinsame Außen- und Sicherheitspolitik zu gestalten, denheit mit Glück verwechselt, weil wir einfach keinen wenn er durch den Beweis der Tat, den Beweis eben Begriff mehr zu Stande bringen, wenn es um Funda- nicht erbringt, dass er bereit ist, wieder die Vorgaben mentalkategorien des Lebens geht. der grössten europäischen Nachkriegsrevolution, und Es war einfach, als die Kommunisten Ost- und Mitteleu- das war die europäische Wirtschafts- und Währungs- ropa noch fest im Griff hatten, bei jeder Sonntagsrede union in ihren Grundlagen, weiterhin auszurichten? Des- und jeder größeren Veranstaltung in Westeuropa impe- halb müssen wir darauf drängen, dass es im Umgang rativ zu fordern, es würde reichen, dass die Menschen mit den Stabilitätskriterien nicht so sein kann, dass man sich von der Fessel des Kommunismus befreiten um sich nach Lust und Laune und je nach Wahltermin, jed- dann auf dem Wege der strikten Normalität Einzug in wede Freiheit im Umgang mit diesen Kriterien nimmt. die europäische Familie halten zu können. Dann ist pas- Das Zweite ist, dass wir Verständnis dafür finden müs- siert, wovon die meisten gedacht haben, es würde nie sen, wieso wir die Erweiterung der Europäischen Union passieren: Die Menschen haben es aus eigener Kraft- nach Mittel- und Osteuropa und nach Zypern und Malta anstrengung geschafft, die Fesseln des Kommunismus brauchen. Ich denke, das hat mit einer Dimension euro- zu sprengen. Und deshalb unterschätzen wir die Men- päischer Politik zu tun, die oft unterschätzt wird, nämlich schen aus Ost- und Mitteleuropa eigentlich wenn es jetzt dass die Europäische Union nicht nur ein Entwurf für uns um Transformationsleitungen geht. Wer sich aus der selbst sein kann, sondern auch ein Angebot an die Welt. Fessel des Kommunismus befreien kann, der es schafft Wer vor allem mit der afrikanischen Welt ins Gespräch auch sich in wenigen Jahren von administrierten Volks- kommen möchte und mit Teilen der arabischen Befind- wirtschaften nach freien Marktwirtschaften zu bewegen, lichkeit Anknüpfungspunkte sucht, der täte gut daran die auch einigermaßen zufriedenstellend funktionieren, Zyprioten und Malteser im europäischen Boot zu haben. der wird es auch schaffen, Eintritt in die europäische Deshalb ist dies nicht nur eine Erweiterung nach Mittel- Familie zu finden. Allerdings nur, wenn wir auf unserem und Osteuropa, sondern auch eine sehr wünschens- Marsch in die europäische Zukunft, die für viele ohnehin werte Erweiterung bis vor die afrikanische Küste. eine vor allem nationale Zukunft ist, auch Rücksicht neh- men auf die, die sich jetzt in etwas kleiner gesetzten Die Erweiterung nach Ost- und Mitteleuropa ist ein Un- Schritten dem europäischen Zug anschließen. wort an sich. Es klingt fast nach Besatzung. Es ist je- doch kein militärischer Vorgang. Die Menschen dort Ich bin sehr beeindruckt von dem, was die Menschen möchten ja Mitglieder der Europäischen Union werden. in Ost- und Mitteleuropa in zehn Jahren zustande ge- Viele der Vokabeln sind aus politischen Vereinfachungs- bracht haben. Ökonomisch befinden sich diese Staaten gründen zweckgeboren – „Erweiterung”, „Beitritt” -, selbstverständlich noch in einer Lage, die sie auf den werden aber den Ansprüchen der Menschen nicht ersten Blick in vielen Bereichen nicht absolut beitritts- gerecht. fähig macht. Wer aber die Transformationsleistung ver- gleicht, die es in den letzten zehn Jahren gegeben hat,

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der muss beeindruckt sein von der Arbeitsleistung der wird, merkt man, dass es weltweit keine Friedensinitia- vor allem einfachen Menschen, die aus einem System, tive zu besichtigen gibt, die so billig wäre wie die euro- wo sie in kollektiver Solidarität aufgenommen waren, päische es bis jetzt war. Der Frieden hat keinen Preis. hineingeworfen wurden in eine Welt und kollektive Or- Der Frieden hat auch keinen Kostenpunkt. Wer 1% dnungen, wo eher das Individuum dominiert als das Kol- seines Reichtums aufbringen muss, um dauerhaft Frie- lektive angestrebt wird, wo Menschen, denen nie eine den in Europa zu garantieren, der kann durchaus auf die Entscheidung für das Berufsleben abverlangt wurde, erbrachte Leistung Stolz sein. Wenn jetzt jeder von uns plötzlich von heute auf morgen unvorbereitet Entschei- 5,- oder 6,- oder 10,- Euro mehr auf den Tisch legen dungen selbst treffen müssen. So gesehen ist doch der muss, damit diese Friedenssphäre der Europäischen Reformwille und die Reformfähigkeit und -leistung in Union von heute ausgedehnt werden kann an die heu- Ost- und Mitteleuropa um ein Vielfaches höher als in tigen an die europäischen Grenzen stoßenden Regio- den gesättigten Volkswirtschaften in unseren Regionen. nen und Länder, ist dies ein Friedenspreis von dem ich Anstatt also einen mitleidigen Blick auf die Menschen in denke, dass man ihn von jedem verlangen kann, der in Ost- und Mitteleuropa zu werfen, sollten wir einen an- unseren Staaten groß geworden ist und so gut lebt, erkennenden Blick auf die Leistung werfen die dort er- dass viele von uns gar nicht mehr merken, wie gut wir bracht wurde. eigentlich leben. Im übrigen verhielt es sich anlässlich des EU-Beitritts Es ist ja nicht unser Verdienst, dass wir auf der Sonnen- Spaniens und Portugals so, dass diese beiden Länder seite des europäischen Kontinents groß wurden. Oder sowohl makroökonomisch betrachtet wie auch in vielen das Schuldverhalten derer, die nach dem zweiten Welt- Bereichen des mikroökonomisch kaum Fassbaren, in krieg in Ost- und Mitteleuropa groß werden mussten, einer fast gleichen Situation wie die Ost- und Mitteleuro- dass sie auf der Schattenseite des europäischen Konti- päer waren. Ist es denn dermaßen unzumutbar dass wir nentes leben mussten. Insofern muss man Schatten- in unseren Ländern jetzt ein bisschen teilen müssen mit und Sonnenseiten so zusammenführen, dass die Sonne den Menschen in Budapest, in Bukarest und in War- überall scheinen kann. Wenn vielleicht auch ein bisschen schau? Wo ist eigentlich das Schlimme daran, dass wir weniger als bei uns, aber dann um ein Vielfaches mehr in zu einer neuen kontinentalen Logik des Teilens kommen Ost- und Mitteleuropa. Im übrigen können wir von den müssen, statt diesem Irrglauben zu folgen, wir bräuchten Menschen, die doch wirklich etwas geleistet haben in immer mehr. Wir werden in unserem Teil Europas nicht den letzten zehn Jahren noch viel lernen, und vielleicht dauerhaft glücklich sein können, wenn die Menschen im einige Ermüdungserscheinungen, die uns dauernd über- anderen Teil Europas dauerhaft unglücklich bleiben sol- mannen, ein Stück weit abstreifen. Diese europäische len. Insofern ist das eine Sache des Herzens. Man muss Kreuzung müssen wir in die richtige Richtung überque- Europa begreifen als diesen kontinentalen Geleitzug in ren. Die richtige Richtung kann nur sein, dass wir uns dem jeder seinen Platz und jeder seine Stelle findet und darauf verständigen, dass wir das europäische Friedens- in der alle ihren Rang verlieren, wenn der Geleitzug ab- werk in Ost- und Mitteleuropa zu Ende bringen müssen. geblockt wird durch diejenigen, die nicht den notwendi- 1947 haben in Den Haag 800 Männer und Frauen sich zu gen Mut vor geschichtlichen Herausforderungen hätten. einem Europakongress der besonderen Art getroffen in Dass dies nicht einfach sein wird, steht außer Frage. Anwesenheit von Winston Churchill, Konrad Adenauer Dass aber die Kosten der Nicht-Erweiterung größer sein und des jungen François Mitterand. Churchill, auf dem werden, als die relativ minimalen Kosten der Erweiterung Höhepunkt seiner moralischen Autorität angekommen, steht auch außer Frage. traurig darüber, dass Ost- und Mitteleuropa bei diesem Niemand in Europa weiß, was Europa kostet. Jeder redet kontinentalen Rendezvous fehlten, erklärte damals: „Wir darüber, als ob er in seinem Geldbeutel spüren würde beginnen jetzt im Westen, was wir eines Tages in Osteu- was Europa kostet, dass Europa ihm den Euro aus der ropa zu Ende führen werden”. Das ist die Frage an der Tasche zieht. Wenn man bedenkt, dass für die Euro- europäischen Kreuzung. Es kann nur eine Antwort auf päische Union in ihrer heutigen Zusammensetzung diese Frage geben, nämlich die, dass wir das was Chur- 1,01% des europäischen Bruttosozialproduktes finan- chill geahnt hat und was Millionen von Menschen seit ziert wird, also ein verschwindend geringer Teil des euro- Ende des zweiten Weltkrieges gewünscht haben, jetzt päischen Reichtums der Jahr für Jahr erwirtschaftet zum vollen Gelingen führen.

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Europäische Kreuzungen, Fragen wie es in der euro- Die europäische Kreuzung verlangt eine Entscheidung päischen Zukunft aussehen soll, werden uns an vielen in Sachen gemeinsame Außen- und Sicherheitspolitik. Ecken und Punkten europäischen Seins und Werdens Es verhält sich so, dass kein Nationalstaat allein aus gestellt. Ich habe davon gehört, dass Europa nicht nur eigener Kraft Einfluss in der Welt gewinnen kann. Das ein Angebot an Europa ist, sondern ein Angebot an die Bild, das wir als Europäer sehr oft abgeben, ist nicht Welt. Viele junge Menschen in Europa erkennen über- dazu angetan, Europäer und Nichteuropäer davon zu haupt nicht mehr die Sinnhaftigkeit dieser Europäische überzeugen, dass man auf die Europäer zählen kann. Union. Was bringt diese Europäische Union uns? Es Wenn aufgeregte Staatspräsidenten, Premierminister muss so etwas geben wie ein Sich-Bekennen der Euro- sich die Klinke in Washington in die Hand geben um un- päischen Union zu ihrer Aufgabenstellung in der Welt. Es terschiedliche „Messages” – um neudeutsch zu bleiben ist nicht hilfreich, wenn wir eine perfekt funktionierende – im Weißen Haus abzuliefern, dann trägt das nicht dazu institutionell wirtschaftlich mit Erfolg operierende Euro- bei, dass die Amerikaner uns ernsthaft prüfen wollen, päische Union haben und Afrika bleibt ein armer Konti- wenn sie uns ernsthaft brauchen würden. nent. Es bringt uns überhaupt nichts, wenn wir weiter Die Vorstellung, nur die großen Länder der Europäischen voranschreiten und die armen Teile der asiatischen Welt Union dürften sich um Außenpolitik kümmern und die aus unserem Blickfeld verlieren. Es ist eine europäische mittleren und kleineren Länder hätten sich dann nur auf Schmach, solange 28.000 Menschen jeden Tag weltweit dem Weg der Vollzugsvollstreckung einzureihen und in an Hunger sterben. Es obliegt uns Europäern dafür zu eine bestimmte Richtung aufzubrechen, ist eine irrsin- sorgen, dass derartige Schreckensbilder aus unserem nige und irrige Auffassung. Im übrigen, wenn Luxemburg Wissen und Beobachtungsraum verschwinden können. sich heute einer europäisch fest gefügten diplomatischen Daher die Wichtigkeit der europäischen Entwicklungs- Kompanie anschließen müsste, wüssten wir überhaupt hilfe. Dies ist nicht ein Thema der Nationalstaaten, son- nicht, in welche Richtung wir uns auf den Weg machen dern ein Thema für die Europäische Union. Die EU hat sollten. Sollten wir in der Irak-Politik mit den Franzosen auch vieles in den letzten Jahren zustande gebracht, marschieren, mit den Briten, mit den Deutschen? Man aber trotzdem gilt es, sich immer wieder dazu zu beken- könnte außer Atem kommen, wenn man das versuchen nen, dass wir nicht für uns selbst leben, sondern dass würde. Deshalb brauchen wir eine gemeinsame Außen- wir einen Auftrag im Leben haben, den wir erfüllen müs- und Sicherheitspolitik, wo große und kleine Länder nicht sen und dazu gehört das Mittragen der Last der anderen. gleichberechtigt, aber jeder nach seinem Umfang, sei- Das ist auch ein Auftrag der sich aus der Weltlage für die nem Ambitionsspektrum gemäß mitentscheiden kann. Europäische Union selbstverständlich ergibt. Da im Falle Luxemburgs das Ausland besonders groß Man liest so viel, dass Europa ein zentraler Akteur der ist, muss man auch sehr viel über die anderen Länder Weltpolitik werden müsste, dass Europa seine interna- wissen. Man denkt immer, man brauche sich nur um die tionale Zuständigkeiten voll wahrnehmen müsste. Aber eigene Achse zu drehen, um die Welt zu verstehen. Das es ist ein bleibender Skandal, dass vor allem die grös- führt zu den Katastrophen, die wir schon erlebt haben. seren Länder in der Europäischen Union in den letzten Ich sehe die Gefahr der Blindheit für die Sorgen, Ängste Jahren die entwicklungspolitischen Ansätze strikt nach und Nöte anderer, eine Blindheit die am Wachsen ist unten korrigiert haben und eigentlich nur die kleineren und das ist nicht gut. Man muss sich mögen in Europa, Länder, die ansonsten nie etwas von Weltpolitik verste- man muss sich lieben in Europa, um auch die Dinge hen, ihre Entwicklungspolitik nach oben korrigiert haben. beieinander halten zu können, weil man die Menschen Es gibt heute nur fünf Länder auf der Welt, die mehr als beieinander halten muss. Die Vorstellung der Großen, die 0,7% ihres Bruttosozialproduktes für Entwicklungshilfe Kleinen bräuchte man nicht, ist eine Vorstellung, die zu zur Verfügung stellen. Das sind Norwegen, Dänemark, verheerenden Folgen führen würde. Es wäre gut, wenn Niederlande, Schweden und Luxemburg. Ich hab nie die Regierenden in den großen Flächenstaaten der Euro- verstanden, wieso Luxemburg nicht zu den G 7-Staaten päischen Union sich den Elementarlehren der Tierkunde gehört. Aber ich wünsche mir, dass Deutschland zu den wieder etwas annähern würden. In Brehms Tierlexikon G 0.7 gehören würde. Es wäre gut, wenn der G7 zahlen- finden sie breite Beschreibungen darüber, wie ein Floh mäßig schlechter besetzt wäre und bei der G 0,7 besser, einen Löwen verrückt machen kann, sie finden in dem- dann wäre es um die Zukunft der Menschheit wesentlich selben Buch nicht eine Zeile darüber, wie ein Löwe einen besser bestellt. Floh verrückt machen kann. Insofern sollte man sich an

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dieser Minimalausgabe der Naturgesetzgebung orientie- nicht ein minimales Grundverständnis über einige essen- ren, um in den schwierigen europäischen Gewässern tielle Regelungen auf dem Arbeitsmarkt gibt. Das hat von der Stelle zu kommen. nichts mit dem Verhindern von Wettbewerbsfähigkeit zu tun – ich bin ein glühender Verfechter einer nichtstaat- Aber diese Auffassung muss bekämpft werden, weil lichen geregelten Wettbewerbsfähigkeitsentfaltung im schon in Nizza sehr viel Verstimmung im Vorfeld zu nationalen Raum – sondern es hat damit zu tun, dass es sehen war. Denjenigen, die der Auffassung sind, wir keinen unfairen Wettbewerb in der Europäischen Union hätten schon zu viel Europa, muss man erklären, wo und auf dem europäischen Binnenmarkt gibt. Wobei es heute europäische Defizite erkennbar sind, die auch nur wünschenswert wäre, dass wir uns nur um die Dinge über europäische Muskelanstrengungen zu beheben kümmern, um die wir uns auch kümmern müssen. Es sind. Es ist doch wahrscheinlich kaum umstritten, dass wäre eine Überfrachtung europäischer Politik, wenn wir wir in Europa ein Mehr an Bekämpfung des grenzüber- uns z.B. auf den Weg machen würden, uns zentral aus schreitenden internationalen Verbrechens brauchen; der Brüsseler Kommandozentrale in die Finanzierung dass wir mehr Europa brauchen, wenn es darum geht der nationalen Alterssicherungssysteme einzumischen. die Drogenkriminalität oder den Menschenhandel zu be- Das wäre überhaupt nicht für die Europäische Union zu kämpfen; dass wir mehr Europa brauchen um die Geißel leisten. Wir müssen uns aber wohl darüber unterhalten, des Terrorismus am richtigen Ende anpacken zu können, wie wir prinzipiell in allen Ländern mit dem Problem der dass wir mehr Europa brauchen in den Bereichen For- demographischen Überalterung umgehen und wie wir schung und Lehre, wo es ja ein Unding bleibt, dass gemeinsam auf derartige Herausforderungen reagieren. Lehre und vermitteltes Wissen sich sehr oft in auseinan- Das ist ja nicht gleichzusetzen mit gemeinsamer euro- derstrebenden Richtungen bewegen, dass wir mehr päischer Sozialpolitik, sondern mit gleichen Problemen Europa brauchen im Bereich der europäischen Sozial- in unseren Nationalstaaten. politik, wo wir größte Defizite zu beklagen haben. Wenn wir Europa wieder mehr zu den Menschen bringen Es ist ein erstaunlicher Vorgang, dass wir einen europäi- möchten, dann müssen wir uns eben mehr über die poli- schen Binnenmarkt geschaffen haben, dass wir eine tischen Inhalte unterhalten und nicht so sehr über insti- europäische Wirtschafts- und Währungsunion auf den tutionelle Fragen. Die wichtige Frage ist doch nicht die, Weg gebracht haben, dass wir – obwohl leistungs- ob wir jetzt im Kreis der europäischen Staats- und Re- schwach – die verstärkte Koordinierung europäischer gierungschefs einen gewählten Präsidenten des Euro- Wirtschaftpolitik unterhalten. Die Koordinierung der päischen Rates haben sollten, der die Funktion des euro- Wirtschaftspolitiken muss deshalb verstärkt werden, päischen Präsidenten wahrnehmen soll. Das ist eine weil ansonsten die Gefahr besteht, dass wir die Geld- Frage, die mich nicht interessiert. Mich interessiert nur, politik dermaßen überfrachten. In der Tat kommen wir in welche Politik dann dieser europäische Präsident vermit- der Strukturpolitik, in der eigentlichen Wirtschaftspolitik, teln können soll. Wo brauchen wir mehr Europa und wo auf dem Weg der Annäherung politischer Grundkonzepte können wir auf das Stück Europa, das wir haben, ver- zu keiner schlüssigen Politik und in Sachen Sozialpolitik zichten? Da fällt mir übrigens sehr viel ein, worauf wir tun wir so, als ob dies kein europäisches Anliegen wäre. verzichten könnten. Wo aber brauchen wir mehr Euro- Ich bin überhaupt nicht der Meinung, dass Arbeitsmarkt- pa? Brauchen wir jemanden, der diese europäische politik primär eine europäische Angelegenheit wäre. Ich Politik nach außen vertritt? Er muss sie aber auch ver- bin aber sehr wohl der Meinung, dass die erwerbstätigen treten können. Es reicht nicht wenn Herr Giscard d’Es- Menschen, die in ein und demselben Binnenmarkt arbei- taing, Herr Blair oder Herr Aznar und andere auch sagen, ten, auch minimale Rechte haben müssen. Ein Mindest- dass Europa ein Gesicht brauche. Was haben wir von recht an Arbeit ist das was wir brauchen in der Europäi- einem Gesicht, das den Mund nicht aufmachen kann, schen Union, auch im Interesse des Mittelstandes. Ich wenn es überhaupt keine Diskursbelieferung aus der bin immer sehr betrübt, wenn sich mittelständische Ver- praktischen Politik gäbe, zu dem nach außen hin gerich- treter ohne Überprüfung der Gesamtzustände mit dem teten Glanzauftritt des europäischen Präsidenten? Großkapital verbrüdern. Die Interessenlagen liegen völlig anders. Ich merke in diesem kleinen luxemburgischen Man sagt mir, Präsident Bush müsse wissen, mit wem er Raum, der ja auch Grenzregion ist, wie sehr sich das ne- telefoniert. Aber Präsident Bush braucht niemanden, der gativ für die arbeitenden Menschen auswirkt, wenn es nur den Hörer abhebt und nichts sagen darf. Er braucht

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jemanden, der ihm sagen kann was europäische Sache die Dinge in der Welt vielschichtiger geworden sind, ist. Die zentrale Frage ist, wie organisieren wir europäi- auch auf unserem eigenen Kontinent. Diesen Vorgang, sche Außenpolitik und nicht, wer vermittelt sie nach aus- diese Multiplikation eigenständiger nationaler interna- sen. Ich bin dafür, dass das getan wird, aber da haben tional handelnder Subjekte des Völkerrechts, diese Di- wir den Kommissionspräsidenten, der das problemlos mension müssen wir in unser Denken integrieren, um zu tun kann. begreifen, dass wir ein Mehr an Europa, ein fest zusam- mengefügtes Europa brauchen, damit sich die in der Eu- Die Frage ist doch nicht, wie organisieren wir jetzt das ropäischen Union zusammensetzenden Nationalstaaten Machtgefüge zwischen Großen und Kleinen in der Euro- überhaupt noch Raum und Platz auf der Welt finden, päischen Union. Ich bin sehr dafür, dass die Großen bei um positiv für sich selbst und die anderen wirksam wer- ihrer Meinung bleiben, dass sie größer wären als die den zu können. Deshalb ist mein Appell eigentlich immer Kleinen, obwohl man das nun nicht jeden Tag schreiben der gleiche. Wenn man vor Kreuzungen steht, muss man muss. Mir ist wohl bekannt, dass Deutschland größer ist sich fragen: Wieso stehe ich an dieser Kreuzung? Wel- als Luxemburg. Es wird mir auch bei größter Anstren- che Kreuzungen habe ich überqueren müssen? gung nicht gelingen, diesen Zustand in das Gegenteil zu verkehren. Nur muss jeder wissen: niemand ist groß in Als die Europäer nach dem Ende des zweiten Weltkrie- der Europäischen Union, wenn er die Europäische Union ges resolut auf die Friedenskarte setzten, war das die verlässt. Ich war dieses Jahr – so klein wie ich bin – in glücklichste Entscheidung, die die Europäer je getroffen Moskau, in Peking und in Washington. Ich habe mit haben. Diese Entscheidung gilt es für unsere Kinder und Herrn Wladimir Putin, mit Herrn George W. Bush und mit Kindeskinder zu verlängern, was Voraussetzung dafür Herrn Zhu Rongji geredet und immer wenn wir in Europa ist, dass wir uns darüber zu verständigen wissen, dass zusammenhocken, geht es um die großen Probleme der diese Europäische Union, die jetzt erweitert wird, jetzt Welt. Dann wird man bescheiden und lässt mal die Ma- vergrößert wird, auch in die Tiefe hinein wachsen muss. tadoren erklären, was Sache ist. Ich denke immer, zu Wenn wir es zulassen, dass aus dieser 27-Staaten-Ge- militärischen und strategischen Fragen melde ich mich meinschaft der politische Impetus verschwindet, der lieber nicht zu Wort. In Moskau, Peking und Washington politische Anspruch an Zukunftsgestaltung abhanden wird niemand blass, wenn er hört, der luxemburgische kommt, dann wird sich diese Europäische Union in eine Premierminister hat heute morgen um 8.00 Uhr erklärt, gehobene Freihandelszone zweckentfremden und fehl- im Irak ist das so und nicht anders und so muss das ge- entwickeln. Das Konzept der Freihandelszone ist ein zu macht werden. So verschafft man sich kein Gehör. Es simples Konzept für den komplizierten Kontinent Euro- wird auf Niemanden gehört, der nur für sich selbst redet. pa. Europa bleibt ein komplizierter Kontinent. Deshalb Wenn ich in Moskau, in Peking und in Washington bin, sollten wir auch über Europa kompliziert nachdenken fragt mich niemand, was die Deutschen, die Briten, die und einfach reden, anstatt über Europa einfach zu den- Franzosen sagen, sondern sie fragen, was die Europäer ken und kompliziert zu reden. denken. Kein europäischer Staat kann für sich selbst noch irgendeine Einflusssphäre in der Welt nach freien Stücken gestalten, aber als Europäer können wir vieles bewirken, in für die Menschen gute und dienliche Rich- Message de Noël de LL.AA.RR. tungen, wenn wir gemeinsam handeln und reden. Die le Grand-Duc et la Grande-Duchesse Dinge sind komplizierter geworden. Deshalb wir brau- chen an dieser Kreuzung mehr Europa. 24 décembre 2002 1946 gab es 74 Staaten weltweit. Wir haben heute 192 Staaten in der Völkergemeinschaft. Diejenigen, die uns Léif Matbiirger, dauernd erklärt haben, das Ende der Geschichte wäre Et ass schons eng besonnesch Freed fir d’Grande-Du- erreicht, haben sich gründlich geirrt. Vor 10 Jahren hat chesse a fir mech, Iech um Enn vum Joer e Message ze es erst richtig angefangen. Man muss sich mal die Viel- vermëttelen. zahl neuer junger Staaten außerhalb der Europäischen Union in Europa und in den angrenzenden geographi- Helleg Owend ass a Wierklechkeet e Moment vu Besën- schen Bereichen ansehen. Man wird dann merken, dass nung, e Moment wou mir gären de Bilan machen vun de

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leschten zwielef Méint. Et ass awer och de Moment fir D’Fligertragédie vun Nidderaanwen huet eis och virun nei Virsätz fir d’Zukunft ze huelen. Aen bruecht, datt dat, wat ons als ondenkbar geschéngt huet, och hei virkommen kann. Mir denken besonnesch Dat vergaangent Joer huet eis de Bewäis bruecht, datt haut den Owend un déi Familljen, déi direkt vun deser mir an eng Iwwergangszäit agetratt sin, eng Zäit, an där Katastrof betraff sinn. Meng Gedanken sin och beim vill vun dém wat war, an dat souguer als sécher a normal Pilot an beim franséische Passagéier, déi um Wee vun geschéngt huet, lues a lues a Fro gestallt get. der Besserung sin. - Denke mer un eis Wirtschaft, déi zënter 1985 all Joer Et bleiwt, datt d’Ausmooss vun der bis dohin an eisem stark zougeholl huet, e Wuesstem, deen alle Schichten Land nët gekannte Katastrof ee Bewäis bruecht huet: vun eiser Bevölkerung an alle Géigenden vum Land bis an zwar dee Bewäis vun der absoluter Noutwennegkeet an d’Grouss-Regioun, eng Prospéritéit bruecht huet, eis Leit mat de modernsten Equipementer auszestafféi- wéi mir se nach ni an eiser Geschicht kannt hunn. ren. Dat ass wouer fir eis sou engagéiert Polizisten a Haut, um Enn vum Joer 2002, stelle mer fest, datt et net Pompjeën; dat ziélt och fir eis esou couragéiert Leit vun an dém Ausmooss viru goë kann. der Protection Civile wéi vum SAMU. Mir mussen och an Zukunft déi domat verbonnenen Investissementer Wa Panikstëmmung ganz sécher net berechtegt ass, opbrengen. Sou sin mir am Stand all Moment déenen musse mer awer an Zukunft méi virsichteg an eisem ze hellefen, déi vun esou Katastrofen betraf sinn. “train de vie” gin, a virun allem nei Weeër sichen fir eis Betriiber, déi grouss an déi kleng, déi mat den Investis- En aneren, a bestëmmt keen niewesächlechen Aspekt seuren an déene Schaffenden de Räichtum vum Land vun eiser Secherheet, ass déi inakzeptabel héich Zuel maachen. vun Accidenter op der Strooss. Dat villt Leed an déi vill Affer, wéi ons drëtt Positioun europaweit wat d’Zuel vun - Denke mer un eise Schoulsystem, dé mer gären am den Accidenter betrefft, verlangt e kollektiven Effort wou Mëttelpunkt vun eise Prioritéiten gesinn. Déi sougen- de Respekt vun onse Matbiirger am Mëttelpunkt stét. nante PISA Etude, déi sécher mat Virsiicht ze analy- séieren ass, weist, datt onse Schoulsystem, op dee Dat Emdenken um nationale Plang gëlt och wa mir e mer esou houfreg sin, net ouni Kritik betruecht ka gin. Bléck op déi international Zeen werfen. Och hei ass et meng Iwwerzeegung, datt mer mam D’Europaësch Unioun an d’NATO, déi zwee Eckfeiler vun Concours vun allen Betraffenen – Léierpersonal, Elteren, eiser Aussepolitik zenter iwwer 50 Joer, gi gewaltegen Schüler wéi Studenten – Upassungen duerchzéien mus- Changementer entgéint. sen. Durch de Bäitrett vun enger bis dohin nach ni sou grous- Iwwert dëst Zesummengoën eraus musse mer ons och ser Zuel vun neien Memberstaaten sti mir virun enger bewosst sinn, datt d’Léieren a d’Formatioun sech haut- eemoleger Chance an Europa Fridden a Wuelstand mat desdags praktesch iwwert ganz Liewen hinzéien. Ech allen demokrateschen Länner an hire Leit ze deelen. bewonneren an encouragéieren all déi, déi d’Zäit op- Aplaz Angschtgefiller ze nieren solle mer zesummen dat brengen Owescouren ze besichen. neit Europa gestalten. Eis Regierung suergt dofir, datt an An desem Kontext well ech och hiweisen, datt et no dem neien institutionellen Emfeld och e Land wéi Lëtze- der üblecher Ausso “eis Studenten sollen an d’Ausland buerg säi Rang halen kann. goen” haut net méi duer gét. Mir brauchen fir eist intel- Dat kréie mer net zum Nulltarif. Wéi an der Entwéck- lektuelt Weiderbestoen och eng Universitéit zu Lëtze- lungspolitik, wou vill geschitt, musse mir och op anere buerg. Mat der Recherche – wou sech schons mun- Pläng en reellen Beitrag leeschten. Déi latent Terroriste- neches gemaach huet – sin dat och Viraussetzungen fir gefor ass e klort Beispill, datt mir nët am Abseits stoë d’Zukunft vun eisem Land. kënnen. Eis Kredibilitéit an der Europäescher Unioun, -Denke mer un eis Sécherheet hei sinn eis lang wéi an der NATO, wéi an de Vereenten Natiounen, hängt Joeren grouss Katastrofen erspuert bliwwen. De Gei- och vun eiser Disponibilitéit of, Risiken mat eise Partner seldrama vu Waasserbëlleg huet eis awer bewisen, an Alliéierten ze deelen. datt mir déne selwechte Geforen ausgesat sin wéi D’Grande-Duchesse, där hiirt Uleies besonnesch um hu- aner Länner. manitären Plang läit, wëllt och mat Iech e puer Gedanken deelen:

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(Grande-Duchesse) Am Numm vun der Grande-Duchesse, vun eise Kanner an der ganzer Famill, wënschen ech Iéch all e schéine Trotz allen Efforten a Gesetzer an Texter mussen mir fest- Chrëschtdag an e gudd a glécklecht neit Joer. stellen, datt et bei ons ëmmer nach Leit ginn, deenen et net gutt geet. Déi Bréiwen, déi ech all Dag kréien, sinn oft den Ausdrock vu groussem Leed a Verzweiflung. Ech denken haut den Owend besonnesch un déi Leit, Interview de fin d’année de déi trotz der Hëllef an der Bereetschaft vun de concer- néierten staatlechen a privaten Instanzen net ëmmer déi M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre, Ënnerstëtzung kréien, déi se bräichten. à RTL 29 décembre 2002 Déi zwou Fondatiounen, ëm déi mäi Mann an ech eis këmmeren, si voll a ganz, wann och mat limitéierte Mët- telen, am Déngscht vun deenen, deenen et schlecht geet. Tom Graas: Här Staatsminister, gutten Owend. Do ass fir d’éischt d’Fondatioun Prince Henri – Princesse Jean-Claude Juncker: Gutten Owend Maria Teresa. Dës Fondatioun setzt sech zanter 21 Joer Tom Graas: Wann der an der Privatwirtschaft aktiv fir d’Integratioun vun deene Leit an, déi aus iergend en- wäerd, dann hätt der elo deser Deeg äer gëllen Auer gem Grond eng Behënnerung hunn. kritt fir 20 Joer tréi Dëngschter. Wéi fillt dir iech, nach Eng zweet Fondatioun ass nom Avènement geschaafe emmer voll motivéiert, oder dach awer eng gëwessen gin: d’Fondatioun vum Grand-Duc an der Grande-Du- Amtsmiddheet? chesse. Si probéiert engersäits no deene Leit hei am Jean-Claude Juncker: An deem Handwierk, dat ech Land ze kucken, wou déi öffentlech Instanzen keng Méi- maachen, do kritt een keng gëllen Auer, mee ech hun glechkeet méi hunn, ze hëllefen. Op der aner Säit ënner- dat déi 20 Joer laang gär gemaach, ech haat och ge- stëtzt déi Fondatioun am Ausland humanitär Projeten hofft et géif keen et mirken, well wann elo dauernd gesot vun agrééierten ONGen. An deem Kontext steet och gett, deen ass 20 Joer an der Regierung, da kommen der d’Aktioun “Educatioun – Afghanistan”. Ech wëll dofir och jo vill op d’Iddi elo géif et jo duergoen, dofir wier ech frou all deene Merci soen, déi eis d’lescht Joer sou generéis fir déi nächst Fro, mee ech sinn awer nach ganz moti- bei eiser Aktioun fir den Afghanistan ënnerstëtzt hunn. véiert. Och an Zukunft wëll ech mech weider fir déi asetzen, déi Caroline Mart: Déi nächst Fro huet awer nach domatt ze mir besonnesch um Häerz leien: d’Kanner am allgemen- dinn, dir hutt d’Aufgab vum Premir définéiert als eng gen, a virun allem déi jonk Meedercher, déi esou dacks Pflichterfëllung, déi naischt mat Freed oder Leed ze dinn an der Welt mëssbraucht ginn. huet. D’lescht Joer hudd der vum Enn vun der Spaass- Dir kënnt op mech zielen, an ech hoffen, datt ech weider gesellschaft geschwat, kann een dee Job dann maa- mat ärer Ënnerstëtzung rechne kann. chen, ouni och wierklech Spaass drun ze hun? Hudd Dir nach Spaass drun? (Grand-Duc) Jean-Claude Juncker: Ah dach, et muss een Spaass Léif Matbiirger, drun hun, ech soen just datt et net dauernd Spaass mecht. Et huet een eng Arbecht ze maachen, an ech Loosst mer dat neit Joer mat Engagement ugoen. Et mengen, d’Léit sinn net staark drun interesséiert wat brauch vill Energie fir den Erausfuederungen vu mar d’Gemittszoustänn an d’Séileliewen vum Staatsmini- gerecht ze gin. ster ausmachen; déi hätte gären dass do ee setzt, leeft Il me tient à cœur de m’adresser à tous ceux de nos a jauft, deen seng Arbecht mecht. Ech emfannen dat concitoyens qui, par leur présence et leur labeur, fournis- als eng Aarbecht, eng interessant, eng spannend, eng sent une contribution essentielle au bien-être de notre déi heinsto verdrësslech mecht, mee wien huet eng Aar- pays. becht, déi net heinsto verdrësslech mecht. Qu’ils reçoivent en cette veillée de Noël l’expression de notre profonde gratitude et nos vœux pour leur bonheur personnel.

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Caroline Mart: Et ass awer eng Aarbecht déi méi Drock Daag geet engem villes duerch de Kapp, wat engem bedeit wéi eng aner, et steet ee permanent an der Öffent- soss, wann ee Fliiger eroffällt eigentlech net duerch de lëchkeet, et ass och eng Arbecht wou ee manner Recht, Kapp geet. Et ass een lo ongerecht mam Liewen eigent- et huet een quasi kee Recht op Fehler. Wéi hällt een lech, wann een et kuckt esou laang wéi et anerer betrëfft deen Drock aus? Wat hudd dir als Ausglaich fir iech, reng an net eis selwer, an ech war ganz beandrockt ënner mënschlech? anerem duerch dat onwahrscheinlecht Kënnen, dat Im- provisatiounstalent, duerch dat gutt mateneen vun all Jean-Claude Juncker: Bon, ech maache jo Fehler, d’Léit deenen déi op esou ville Plazen gehollef hun, esou e mirken se méi dachs wéi ech selwer, an dorop muss een Joer awer eent bleiwt wat vill mat dem Luxairsaccident sech eng Philosophie maachen: wichteg ass, mengen ze dinn huet, och am Nowierke wann een et nach eng ech, dass wann een e Fehler gemaach huet, dat kennt jo Kéier kuckt, an ausserhalb vun de Landesgrenzen – mee bei all Aktivitéit déi een huet vier, dann muss een sech dat ass net richteg ausserhalb vun de Landesgrenzen – se mirken, et muss ee gutt Frënn hunn déi engem se ass et schon déi duebel Erweiterung gewiescht, déi vun soen, an da muss een se och vun Zäit zu Zäit agesinn der NATO an déi vun der Europäescher Unioun, dobai ze an agestoen. Ech mengen net dass dat engem eppes sinn stëckweis dat och – besonnesch wat d’Europäesch eweghëllt vun der Glaubwürdegkeet, villaicht am Géi- Unioun an hier Erweiderung ubelaangt – mat vierbereet gendeel, et däerf een natiirlech net dauernd Fehler maa- ze hun, dat ass eppes, well duerch dat duebelt Evene- chen a soen: entschëllegt lo hun ech mech schon erem ment den 2. Weltkrich richteg op een Enn komm ass, eng Kéier geiirt. well hei europäesch Geschicht an europäesch Geogra- Mee den Ausgläich fënnt een an sech selwer, a mat phie sech erem mateneen verdroen, an dann kuerz vir- deene Leit mat denen een frou ass, an an der Beschäf- drun, den 1. Januar vum Joer 2002 d’Afféierung vum tegung mat anere Leit hiere Problemer. Kuckt emol, am Euro, hu mer schon bal vergiess, esou selbstverständ- allgemengen geet et eis gutt, an wann ee sech all Daag lech ass en ... drop konzentréiert dat geet vum selwen, wann een Caroline Mart: Mir kommen nach op den Euro an Europa d’Noriichte kuckt oder wann een d’Zeitung liest, wéivill ze schwätzen, ech wollt nach eng Kéier zerëckkommen Leit et eigentlech an der Welt méi schlecht geet wéi eis op déi Katastrophen, déi op eemol schlecht Zuelen; oder wéi engem selwer, dann fënnt ee vill Ursaach fir esou dat Gefill, datt et och hei op eemol esou geet wie net onzefridden ze sinn. enzwousch anescht, trëfft dat d’Lëtzebuerger mei haart, Tom Graas: 2002 war e Joer wou Lëtzebuerg am iw- wann mer irgend enzwousch awer d’Gefill haten de Blëtz werdroene Sënn op alle Fall seng Onschold verluer schléit nemmen enzwousch anescht an – Fliigersacci- huet, och bei eis kann ee Fliiger eroffaalen, och bei eis denter gouf et iwwerall soss enzwousch virdrun ... kann e Satellit net op seng Emlafbunn eropkommen, Jean-Claude Juncker: Jo ech maachen en Ënnerscheed oder d’Konjunktur abriechen, ier mer méi am Détail op tëscht dem Luxairsaccident an deene wirtschaftleche déi dote Punkter aginn, mee trotzdem mol d’Fro: Wéi Viegäng déi eis ... bleiwt et Iech als Erënnerung, dat Joer 2002, e gutt Joer? E schlecht Joer? Oder esouguer villaicht e ka- Caroline Mart: ... ech mengen reng vun der Psychologie, tastrophalt Joer? dass een d’Gefill huet mir bleiwen awer verschount ... Jean-Claude Juncker: Et war en duerchwuessend Joer, Jean-Claude Juncker: ... jo, als een deen esou dachs wéi esou vill Joeren virdrun schon, an wéi esouvill Joeren gesot huet, Lëtzebuerg wäer keng Insel, an domatt ei- déi nach komme wäerten, wat mech am meeschte kritt gentlech net natiirlech-, oder Verkéierskatastrophe, ge- huet dest Joer, dat war effektiv deen Accident vun dem mengt huet, mee wirtschaftlech an ähnlech gelagert Luxairfliiger. Et wosst ee jo emmer datt e Fliiger kann Viergäng, ass meng Iwwerraschung villäicht net esou eroffaalen, et gesait een et dauernd, mee wann dann ep- grouss wie deenen aneren hier, an et ass een eigentlech pes doheem geschitt, wann ee fäert et wäere Leit derbäi e beschen ausgelaacht gin, wann een gesot huet nach déi ee kannt huet, wann Lëtzebuerger emkommen, wann an deene leschte Méint: Dat geet net emmer esou virun, dat e Fliiger ass vun der nationaler Fluggesellschaft mat passt op, mir kënnen eis net egal wat erlaaben. der mer alleguer op eng gelungen Art a Weis jo iergend- Tom Graas: Wann mer an deem Kontext bleiwen, Här wou eppes ze dinn hun, dann ass dat anescht, an deen Staatsminister, kee Grond zur Panik war am fonggeholl

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esou déi éischt Reaktioun, wéi d’Konjunkturchifferen Tom Graas: Wiere mer dann kapabel fir ganz kuerzfris- koumen, ass dat en typesch Lëtzebuerger Saatz, a bis teg eng Nichepolitik aus dem Hutt ze zauberen, esou wéi wouhinner kann e gëllen? mer et deemols gemaach hun mat der BankePlaz, fir iw- wert d’Stohlkrise ewegzekommen? Jean-Claude Juncker: Bon, ech wees net op dat en typesch Lëtzebuerger Saatz ass, et ass e Saatz aus der Jean-Claude Juncker: Also déi Niche vun der Banke- Mëtt vum Liewen gegraff, well all Kéier wann eppes ge- Plaz, wat keng richteg Niche méi ass, déi ass net einfach schitt woumatt een an deem Emfang, an deem Moment esou erbaigezaubert gin, déi Politik fir a Richtung Fi- net konnt rechnen, ass deen eischte Reflex deen, datt nanzplaz lues a lues, a Schrëtt fir Schrëtt, Opbauele- een de Kapp verléiert, an dass een e bëschen em sech menter openeen an nierwteneen ze leen, dat ass jo e schléit, an dat däerf een, wann een an der Regierung Prozess deen sech iwwer 10, 15 Joer gestreckt huet. ass, oder soss éierens am Land Verantwortung dréit, net Den Staatsminister Werner huet mat där Politik an der machen, da muss een roueg bleiwen, sech alles dat Mëtt vun de 60er Joeren ugefangen, ënner heftegem ukucken, d’Erklärungen probéieren ze verstoen, d’Er- Protest, Gegröhl bal, vun deenen déi der Meenung wa- weiterungen, d’Konsequenzen ze gesinn, an dann net ren, dat wäer eng falsch Politik. Ech mengen net dass iwwerreagéieren well doduerch kann een dat Konjunk- esou een iwwerinteresséiert Sichen no Nichen wou soss turlach an deem mir sinn nach staark vergréisseren. Wa keen drun geduercht huet et kann sinn wat mer lo brau- mer d’Investitiounen staark erofgesat hätte fir Suen ze chen ... spueren, wann mer direkt an d’sozilat Leeschtungsnetz Caroline Mart: ... mee ass e Phenomen an deem Auss- schneide gaang wären, wéi dat op esouvillen anere Plat- moos nach eng Kéier meiglech, kritt een déi Chance zen geschitt, an domatt d’Vertrauen zerstéiert hätten, awer eng zweete Kéier gebueden ... d’Konsumdisponibilitéiten vun de Léit geschwächt hät- ten, dann giffe mer de Problem eigentlech nach vergréis- Jean-Claude Juncker: Dat war keng Chance, dat war seren, wann mer gesot hun, keng Panik, wollte mer do- eng bewosst erbäigefouert Politik, Nichen faalen engem matt eigentlech soen, datt mer op eng roueg mee net, wann et net der degouttanter Niche sinn, ech men- bestëmmte lëtzebuergesch Art a Weis dorop solle réa- gen mir sinn eis jo eens wann mer vun Niche schwätzen, géieren. da schwätze mer – wéi soll ech dat soen – vun nobelen Nichen, net vun Negertricken déi een iergendwou an Caroline Mart: A wéini geet et dann nees de Bierg op? engem Eck mecht. An der nobler Nichen kritt een well Jean-Claude Juncker: Tjo, ech kann dat net soen. Et een richteg Pisten ugeluecht huet, déi net noutwënne- gett eng Konsensprognose, an déi Konsensprognose gerweis direkt Ziel fir ons sin, mee op eemol entsteet déi wëllt dass et an der 2. Halschent vum Joer 2003 an der internationaler Steierlandschaft, internationaler erëm biergop geet, mee esou Konsensprognosen hate Politik, eng Opportunitéit, déi een dann muss huelen, mer och schon an deem Joer wat elo op een Enn geet, well d’Basiskonditioun déi ee gestëmmt huet klappen, well fir dëst Joer 2002 waren se och virausgesot gin, an däer Saache sin dran am Joer 2003. der 2. Halschent vum Joer da giff et nees biergop goen, Tom Graas: Et ass jo lo erem gesot gin wéi zu Zäite vun et ass awer net biergop gangen. Nie hun sech Wirt- der Stohlkrise, mir hun e gewësse Monolythismus well schaftsinstituter, international Organisatiounen, Econo- mer zevill staark vun deem Finanzsecteur oofhänken, misten, Denker vun den Zesummenhäng esou geiert wéi mir mussen diversifizéieren. A wéi eng Richtung solle fir d’Joer 2002. Nun hoffen ech, zesummen mat allen mer dann diversifizéieren? aneren, dass se sech fir d’Joer 2003 net ieren, et gett och gutt Unzeechen dofir, dass se sech net ieren, well, Jean-Claude Juncker: “Et ass awer e relativ normale déi läscht Zuelen aus Amerika weisen awer en héicht Phenomen, an enger klenger Economie – mat wéineg Wuesstum am leschte Quartal, esou wann een dat op Leit bedriwwen – dass wann een an engem Secteur op d’ganzt Joer géif emleeen, dat e Wuesstum vun 4% eemol eng aussergewéinlech Stäerkt entweckelt, fréier wäer. An déi englesch Economie, déi geet och däitlech an der Stohlindustrie, an deene leschte 15, 20 Joer op besser, et gett vill Zeeche vun Erhuellung, an trotzdem der Finanzplaz, dass een dann eng baal monolythesch géif ech mech net endgülteg an esou eng Prognose Struktur kritt. Mir kënnen net 4, 5 ekonomesch Succèen wëlle festleen, et muss een all Daag am Aa behale vun parallel esou féieren wéi deen ronderem d’Finanzplaz, deem Joer dat kënnt. mir hun net méi Mensche fir dat ze machen, mir hun

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net méi Plaz fir dat ze machen, an dofir därf een sech mer net genuch Beitragszueler, wann mer net Beitrags- doriwwer eigendlech – bei aller Geféierlechkeet déi dat zueler genuch hun, a Beschäftegter genuch, wiisst natiir- a sech dréit – net iwwerrascht weisen, dass esou e lech och eis demographesch Réalitéit net, an wann alles staarkt Gewiicht vun engem Secteur ausgeübt gett, wéi dat net geschitt, dann hu mer e Problem an de Renten fréier vum Stohl, an haut eigentlech vun de Banken. Mee an an de Pensiounen, dobäi geet et net drëm fir bei donierwent, an drënner an driwwer muss een emmer deene klenge Renten iergendwann Korrekturmecha- vill kleng Weeer uleeen, déi alleguer an der Mëtt vun der nismen anzeleeden, mee an anere Beräicher muss een Economie zesummelaafen, an dofir muss ee probéieren natiirlech d’Situatioun am Aa behaalen. Wéi ech virun 4 seng Steierlandschaft, wat Betriebsbesteierung ube- Méint – dat war net ganz clever wat ech deemols ge- laangt, kompetitiv ze halen, et muss ee probéieren seng mach hat – mech do opgereegt hun dass bei der Ge- indirekt Bestéierung, d’TVA, convenabel niddreg ze ha- setzgebung iwwert d’Rentenverbesserung net drun ge- len, um nidderegste Punkt an Europa, well et kommen duecht gin ass e System anzebauen, wou eenzel vun Opportunitéiten, et sinn der ënnerwee, an et kommen de neie Regelungen kéinten reckgängeg gemach gin der, déi brauchen eng niddereg TVA zu Lëtzebuerg, an wann d’wirtschaftlech Situatioun net esou ass, do sin do get et Aktivitéiten, déi sichen sech déi Plazen raus. der relativ vill, wann ech mech kann richteg erënneren Dofir muss een eppes maachen, dofir muss een reesen, gesinn ech keen deen eigentlech net iwwert mech hier- dofir muss ee mat ville Leit schwätzen, mee dann geet gefall ass. T’ass alles méi roueg gin ronderem dat. dat op eemol op.” Tom Graas: Eben just well et méi roueg gin ass, déi Caroline Mart: D’lescht Joer ass op deser Platz ganz Instrumenter, gett dann elo iwwert déi nogeduecht? ganz vill Rieds gangen iwwert den 700.000 Awunner- Déi Zousatzinstrumenter fir d’Resulat vum Rentendësch staat, eng Entwecklung, déi quasi onemgänglech wäer, dann ze komplétéieren? fir déi 4% Wirtschaftswuestem all Joer ze hun, déi mer Jean-Claude Juncker: Also ech hat mer fest virgeholl, brauchen fir d’Finanzéierung vun eise Renten. Ass deen fir iwwerhaapt net méi iwwert d’Renten an iwwer d’Pen- Thema lo definitiv vum Dësch, déi 700.000? siounen ze schwätzen, well ech hu jo gesot: Passt op, Jean-Claude Juncker: Ma mir waren nach nie esou am kee wees op dat doten d’Stroos hällt, a mir därfen net Thema dran, wéi an dese Wochen, just schwätzt keen op d’Käeschten vun deenen nächste Generatiounen vum Thema an deem mer sin. 700.000 Awunnerstaat, eis haut eigentlech an der Bezéiung goe loossen, an wat jo e Begrëff ass fir eng Wierklechkeet ze weisen – déi Mechanismen sinn jo och net agebaut gin. Et ass et ass jo keng Erfindung vun deem deen hei schwätzt – mäi Feeler iwregens net richteg zolitt dofir gesuegt ze dat sin Zuelen op déi sech baséiert gin ass wéi d’Deci- hun dass dat giff gemach gin, et hätt een awer net sioun um Rentendësch an am Parlament geholl gin as. duerchgesat kritt. Vill vun deenen déi um Rentendësch Mir brauchen, dat seet jidfereen, kee seet de Géigen- setzen, an am Parlament gestëmmt hun sinn och eens deel, 4% Wirtschaftswuesstum fir op d’Dauer d’Renten, gewiescht fir ze soen wann eng Situatioun géif antrieden, ech setzen dobäi d’Pensiounen, well wann eng Kéier déi laang géif unhalen, an negativ wirtschaftlech Kon- musse Korrekturen gemaach gin, geet et net nëmmen sequenzen géif produzéieren, da misst een Schlussfol- em d’Renten am Privatsecteur, mee och em d’Pensiou- gerungen zéien. Ech gin dovun aus, dass sech dorunner nen am öffentleche Secteur, fir déi kënnen ze finanzéie- erënnert get, a wann een 2006 spéitsdens den Iwwer- ren. Elo hu mer e Wirtschaftswuesstum wat onendlech schlag mecht fir ze kucken, wou sin mer dann elo drun méi niddereg ass wéi déi 4%. Déi Arbechtsmaart-ex- mat eisen Regimer, dann muss een natiirlech – géif pansioun déi mer brauchen fir eis Renten a Pensiounen d’Situatioun sech net besseren – handelen. ze finanzéieren, Arbechtsplazen déi musse bäikommen Tom Graas: Wou wier dann d’Plaz fir dat ze machen? fir d’Beitragszueler bäikommen, déi kréie mer net an Fir déi doten Diskussioun ze féieren? Wier dat d’Tri- deem Moos des Joeren, wéi mer se eigentlech am partite, déi jo och en Instrument ass wat dest Joer 25 Schrëtt bräichten fir roueg kennen der Finanzéierung- Joer huet ... problematik vun de Renten a Pensiounen an d’Aan ze kucken. De Wirtschaftswuesstum kréie mer och net, Jean-Claude Juncker: ... mir hun d’Tripartite aberuff wann den Arbechtsmaart net wiist, wiist och d’Bevölke- gehat, nodeem déi wirtschaftlech Eintrübung sech a rung net; wann den Arbechtsmaart net wiist, da kréie vollem Ausmoos gewisen huet, an mir hun och iwwert

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d’Problematik vu Renten an vu Pensiounen geschwat, eleng geloos, iwwerhapt keng Méiglechkeet hun, sech iwwert Mindestloun, iwwert den Index, all déi Punkte an der Economie erem ze replacéieren an um Arbechts- sinn jo ugesprach gin. Et ass net esou wéi an der Cham- maart kennen matzewuessen, an ech haalen dat fir eng ber eenzelner gemengt hun, datt de Staatsminister sech schlëmm Politik dass ee fir d’eischt emol op déi Leit net soll an d’Broscht geheien bei der Présentatioun verzicht, déi am meeschten Erfahrung hun, déi am vum Budget, wann e seet, et bleiwt beim Ajustement, et meeschte kennen, déi vill Räichtum, eegend Wëssen, bleiwt bei der Minsdestlounerhéigung, et bleiwt bei der eegenen Know-How, deen se sech ugeegend hun, an Indexioun vun de Léin a Gehälter. Well ass gesot gin an sech eremdroen, dass een déi einfach entléisst, fir dann der Chamber, et hätt jo kee verlangt fir dat ofzeschaafen, erem – wann et dann stemmt, datt et an der 2. Halschent mitnichten ass dat net verlangt gin, dat gehéiert awer zu vun desem Joer erem unzitt – erem mat neien, mee dann enger net-panikarteger Réactioun, et ass jo net denk- méi bëllegem, Personal kennen vir unzefänken. Déi Be- bar, wann mer grossomodo alles halen wéi mer et hun, triber leeschten sech a leschter Analyse kee gutten quitt dass mer Ajustementer am Budget gemach hun, Dëngscht, ech schaffe gäre bei engem Patron, deen och an der endgülteger Versioun vum Budget. Da geet et jo wann et méi lues geet, mat zu sengen éischte Suergen net dass een dann grad déi déi am mannsten verdingen, d’Suerg em seng Beschäftegt zielt. Wann ech iergens d’Mindestlounbezéier, dass een déi dann mol aussperrt schaffen wou ech gesinn datt bei deem geringsten wat vun der normaler Lounentwécklung, an dofir gehéiert dat vierkennt direkt oofgespeckt get, wéi an enger zevill mat an déi net-panikarteg Réaktioun, mee wann mer zu salopper Ausdrocksweis oft gesoot get, deem Betrieb den Iwwerpréifungsinstrumenter kommen, dann musse spiiren ech mech net esou no wéi an engem Betrieb deen mer selbstverständlech all Instanzen a Bewegung setzen, no sengen Leit kuckt. déi musse gehéiert gin, an déi musse kënne matschwät- Tom Graas: Mee trotzdem, wéi wäit spigelen eis Chô- zen wann et em esou fundamental Weichenännerunge magezuelen dann déi tatsächlech Réalitéit op eisem geet. Mir stinn iwregens net virun esou engem Exercice, Arbeschtsmaart erem? D’Frontalieren kommen net mat mee wann déi wirtschaftlech konjunkturell Abrochs- eran an déi Statistik, wat ännert dat, wat dierft dat änne- réalitéit sech géif op méi eng laang Zäit strécken steet ren, wou wiere mer wiirklech wann mer op engem uni- dat selbstverständlech zur Dispositioun – dat well haut formen Arbechtsmaart wieren? keen héieren, dat wellt och keen soen, dat ass awer esou. D’Réalitéit [Mod.: ... mee et muss een deen Scenario Jean-Claude Juncker: Ech mengen dat ass net richteg viirgesinn?] ... majo, dee Scenario deen muss ee virge- wat der do soot. D’Frontalieren zielen net an der Statistik, sinn, et muss een dorop virbered sin, d’Renten an d’Pen- mee d’Frontalieren gin och net gemooss wann d’Be- siounen gin net gesechert duerch d’Phantasie vun de miessungsgrondlaag fir d’Ausrechnen vum Chômage Politiker, mee eenzeg an eleng duerch d’Kraaft vun der geholl get, do huele mer déi national Beschäftegung, Wirtschaft, an duerch d’Usträngung vun de Leit déi an an net d’Frontalieren, mat eisem Chômage deen elo der Wirtschaft schaffen. 3,2 – 3,3% ass, wier net méi héich wann mer d’Fronta- lieren géifen matrechnen, well dann wier d’Zuel op déi Caroline Mart: Dir hutt d’éinescht schon vum Chômage déi beschäftegungslos gerechent gin, och em d’104.000 geschwat, e klëmmt, e riskéiert nach weider ze klam- Léit méi héich, dofir mengen ech schon dass déi Zuelen men. Et ass jo eng ganz komplex Situatioun, déi eng richteg sin. D’Réalitéit ass natiirlech dass an eiser Eco- soen “kee Grond zur Panik», déi aner soen «Oh d’geet nomie och vill Grenzgänger hier Aarbecht verléieren, a schlecht!», a wéi wäit get och profitéiert e besselchen wann ee Responsabel ass, an der Politik, an der Econo- vun der allgemenger Situatioun fir ze soen «Mir botzen mie, an de Gewerkschaften, fir d’Gesamtzoustänn hei e besselchen, zumols villächt bei eelerem Personal”? am Land huet een sech natiirlech och em d’Tatsach ze Jean-Claude Juncker: Also ech hun do ganz präzis bekëmmeren dass déi Leit hier Aarbecht verléieren, Verdachtsmomenter, dass eng Reih vu Betrieber – bei wann se erem an d’Belsch, an Däitschland, a Frankräich wäitem net all – déi konjunturell Situatioun an där mer zereckgin, an sech do op hieren Arbeitsämter androen, sinn och notzen fir hier Effektiver fräizesetzen, wéi ass dat awer, fannen ech, e Problem, deen eis muss zäertlecherweis behaapt get, an dat trëfft virun allem – beschäftegen, well déi Leit hun hei geschafft, well déi an dat ass schlëmm – op esougenannten eeler Arbeit- Leit côtiséiert, an mir mirken jo och elo duerch rezent nehmer, dat heescht Léit em déi 50 Joer, déi, op sech Erhiewungen, t’ass mol gutt dass déi Etuden eng Kéier

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gemach gi sinn, wéivill Kaafkraft eigentlech déi 104.000 beschreiwen, ass falsch, et get keng richteg Art a Weis Frontalieren och zu Lëtzebuerg lossen, nämlech ee fir mat deem Phenomene emzegoen, well ëmmer wann fennëftel vun eisem Konsum ass op Frontalieen zerëck- eng allgemeng Mossnahm ënnerschiddlech Mënschen zeféieren. Dat sinn also wirtschaftspolitesch Betruech- trefft ass dat an dem Endresultat bei deem wou d’Politik tungen, keng vaterlandslos Gesellen, déi gehéieren zu ukennt emmer mat grousser Häert verbonnen, an déi eiser Wirtschaft, et ass gutt datt een dat heinsto gesäit. Leit déi fortgelaf sin bei sech, haaptsächlech während dem Kosovokrich a virdrun, an déi heihinner kom sinn, Caroline Mart: Méi wéi jiddfert anert europäescht Land, dat sinn jo Onglëcklecher, et ass jo net dass déi frouen liewwen a schaffe mer mat Auslänner zesummen, bis Häerzens heihinner komm wären, an elo hunn de ge- elo ware mer och ganz houffreg doriwwer datt dat esou mengt si hätten eng nei Situatioun fond, vill vun hinnen, gutt geklappt huet, mee ass dat esou selbstverständlëch an elo geet et erem an déi aner Richtung, a wann ee dass dat och wieder de Fall ass wann d’Konjunktur méi just esou gefillsméisseg un déi Saach erugeet, wat eng schwaach bleiwt, bleiwe mer och do eng Ausnahm dass autoriséiert Art a Weis ass fir sech mat deem Thema ze just bei eis keng friemefeindlech Reflexer opkommen, beschäftegen, da géif een natiirlech gäre soen déi Leit wann et unfängt schlecht ze gin, wann een ufängt sollen heibleiwen. Wann een och am Bléck un déi Zäit villaicht fir déi eege Plaz ze fäerten? déi kennt un déi Problematik erungeet, da wees een, Jean-Claude Juncker: Ech hale kee Vollek, och dat lëtze- dass een keng aner politesch Choix-en huet wéi déi déi buergescht net, fir definitiv géint partiell Opkomme vun mer zur Applikatioun brengen, well mir schwätzen elo friemefeindleche Phenomener gewappnet, mat enger vun deene Flüchtlingen, den demandeurs d’asyle déi Nuance, d’Lëtzebuerger hun och an Zaiten wou et eis ofgewisse gi sinn, an déi mussen zerëckgoen an hier méi schlecht gangen ass, zum Beispiel virun 20 Joer eigentlech Heemecht, an déi eng bestëmmten Zuel aus- ware mer an enger wesentlech méi déiwer Wirtschafts- machen, dass déi sollen heibleiwen, mee duerno, no krise wéi elo; déi international Wirtschaftskrise war net deem Kosovokonflikt sinn méi Flüchtlingen komm déi esou schlëmm wéi elo, haut sin 71% vun den Weltbrutto- Asyl gefrot hun, wéi aus deem eigentleche Konfliktbe- sozialprodukt an der Krise, Amerika, Japan an Europa, räich selwer. Déi Diskussioun déi mer do féieren, déi dat war deemols net de Fall, mee zu Lëtzebuerg duerch sollen hei bleiwen, ass jo eng falsch Diskussioun, well déi Stohlkrise bedengt ware mer méi déif am Lach, wann musse soen, jidfereen deen op Lëtzebuerg jeemols eng ech mech kann esou ausdrécken. Ech hun deemols, Kéier komm ass, oder an deene nächsten 10 Joer kënnt, bis op ganz wéineg Ausnahmen, net observéiert datt wann e bis hei ass, musse kënnen heibleiwen, dat ass friemefeindlech Stëmmung opkoum. Mir sinn eng Eco- d’Fro. Soll jidfereen deen op Lëtzebuerg kënnt, a keen nomie, an domatt och ee Land wat gewinnt ass, mat net- Asyl kritt, heibleiwe kënnen, oder mussen déi Leit ërem Lëtzbuerger zesummenzeliewen an zesummenzeschaf- zerëck an hier Länner goen, wou se hierkommen wann fen, an ech mengen – bei aller Roserei déi heiansdo do d’Situatioun sech berouegt huet? [Mod.: Trotz- emol eropkënnt bei deenen Engen a bei deenen Aneren deem ...] Mir si keng Insel och an deem Beräich ... – dass mer duerch Erfahrung, eegen Erfahrung, wirt- Tom Graas: Trotzdeem wierkt et komesch wann ee schaftlech a sozial, an duerch Friemerfahrung, zweete bedenkt, datt déi Leit zum Deel zënter 4 Joer hei sinn. Weltkrich Fachismus an esou virun, an der Kombina- Si hunn sech 4 Joer laang Hoffnunge gemaach a se tioun vun deene Phenomener iwwert e Reaktions- a Re- mussen elo zerëckgoen. Misst et dann net awer sinn fir flexmuster verfügen, wat eis besser wie anerer schützt déi nächst déi kommen, datten déi Prozeduren eng Kéier an een Ofrëtschen an déi Médiocritéit.” esou ofgekierzt gin datt dat an engem raisonablen Delai Tom Graas: Honnerte Flüchtlingen aus Ex-Yugoslawien iwwert ... mussen den Ament, sinn den Ament nees am gaangen Jean-Claude Juncker: ... mir hun jo ganz grouss Efforten op déi eng oder aner Fassong eist Land ze verloossen. gemaach fir déi Prozeduren ze beschleunegen, dat ass Ass et dann richteg fir dat op déi Façon wéi et gemaach effektiv ze laang, wann een esouvill Joeren hei ass, an get, grad elo virum Wanter ze machen? dann muss een zerëckgoen, obschonn der och vill dobäi Jean-Claude Juncker: Et get keng richteg Fassong fir et sinn, wou d’Prozeduren schon méi laang ofgeschloss ze machen, an et get och keng richteg Politik. All Politik sinn, mir schwätze jo lo iwwert Prozeduren, fir net iwwert am Beraich vum Flüchtlingswiesen, fir dat mol esou ze de Prinzip brauchen ze schwätzen. D’Prozeduren gin méi

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séier gemaach, mee et muss esou sinn, dass wann een iwwerhaapt näischt dierften dropgetesselt ginn, mee op Lëtzebuerg kënnt, an hei Asyl freet, an et kritt een d’Inflatioun ass jo awer staark ënner Kontroll bliwwen, keen – Asyl dat ass jo keng politesch Decisioun, dat ass an et soll een sech net vun all däitscher Diskussioun eng Decisioun vun eise Geriichter – dass dann d’Leit geroden loosen. Heiansdo hun ech den Androck, mir mussen zerëckgoen, ech kann dat eigentlech och net stellen eis, mir setzen eis virun den däitschen Fernseh, änneren, dass dat esou ass. Kuckt Iech mol déi Länner an dann kucke mer dat, an dann mengen mer alles dat ronderem eis un, wéi déi Politiken do gemaach gin; an wat do iwwer Däitschland gesot get, dat wäer eigentlech der Belsch gin déi Leit déi Asyl froen net, wéi hei zu och heiheem esou. (...) Dat huet wiesentlëch domatt ze Lëtzebuerg, do sinn ech ausdrëcklech dofir, an Hotelen dinn – déi Erklärung ass baal ze einfach fir datt een se ënnerbruecht an op anere Plazen, déi gin an regelrecht kann gleewen – dass mer eis, duerch d’Stëmmung déi Lageren gesat. An Däitschland do ginn déi Leit déi an den Nopeschlänner virherrscht, gewanne loosen, zerëckgeschéckt ginn an Abschiebehaft geholl ier se an eis Reflexer esou ajustéieren, wéi wann mer an fortbruecht gin. Ech hunn dat alles guer net gär wat do enger komplett anerer Réalitéit, nämlech an der däitscher, geschitt, ech wees just beim allerbeschten Wëllen vun an der franséischer, an der belscher ënnerwee wären. der Welt net wat ee soll anescht maachen, an wéi een A well déi Daitsch sech besonnesch gär heftegst iwwert et soll anescht maachen, wann een déi Politik géif total hiert Schicksal bekloen, och wann et en nach gutt geet, changéieren, da wees ech dass Lëtzebuerg d’Adress get fänke mir hei och un esou infizéiert ze gin vun enger, vun jidferengem deen aus sengem Land fortgeet, an sech wirtschaftlech auswierkender Konsumflemm, déi deen op eng aner Plaz wëll goen. Wa Leit politesch ver- op Grond vun enger gesteigerter Kaafkraft zu Lëtze- follegt sinn, aus all deene Grënn déi mer kennen, kämp- buerg eigendlech keng Ursaach huet fir ze bestoen.” fen ech bis dee leschten Daag dofir, datt déi kënnen op Tom Graas: Déi europäesch Zentralbank spillt mam Lëtzebuerg kommen, an zu Lëtzebuerg bleiwen. Déi jo, Gedanken fir d’1 an 2 Euro Mënzen elo duerch Schäiner mee déi Leit déi déi Conditiounen net erfellen, déi mus- zeersetzen, och do get gesot, dat wär eppes fir d’Infla- sen zerëckgoen, dat ass liicht Politik, den Här Frieden tioun an de Grëff ze kréien, well d’Leit anscheinend e deen huet keng Freed mat deem wat hien do mecht, en Schäin méi laang am Porte-monnie haalen wéi eng ass deene gréissten Ufeindungen am Land ausgesaat Mënz, wat halt Dir vun där Idi? dowéinst, a wann mer déi emgedréinte Politik maachen, kann ech Iech soen, dann wier d’Kritik – mee déi äussert Jean-Claude Juncker: Ech mengen dat ass wouer wat sech dann net esou haart – massif. An déi, déi sech fir do iwwert d’Leit gesot get, wat engem jo opfällt un d’Flüchtlingen asetzen, an ech hun éischter Leit gären, engem selwer, an och bei de Kollegen a bei de Frënn, déi sech fir d’Flüchtlingen asetzen, wéi Leit, déi Stëm- dat ass, vun unn datt mer deen Euro hun, get et eenzel mung géint Flüchtlinge maachen, solle mat der Art a Weis Ausgaben, déi een méi onkontrolléiert mecht, wéi vir- wéi se mam Justizminister emsprangen, an wéi se mat drun – mir geet dat jidferfalls esou -déi kleng Saachen, der Gesamtpolitik emsprangen och bedenken, wéi dat do rechend een net richteg, an mir rechnen jo awer nach bei villen aneren Léit am Land wierkt. Heinansdo emmer em, wat mer jo net dierften maachen, mee ech erreecht een net deen Zweck deen ee mengt ze erree- maachen dat awer dauernd, an dann bei esou klengen chen mee ganz dachs de Géigendeel. Dépensen, bei ganz klengen, do rechent een net richteg. Ech mengen, dass een fir kleng Ausgaben, dat soen d’Leit Caroline Mart: Ganz aneren Thema, Dir hutt Ugangs mer alleguer, d’Suen méi séier ausget wéi dat virdrun de vum Interview schon ugeschwat, den Euro, dee mer Fall war, an wann d’Aféierung vun engem 1 an 2 Euro schon baal e Joer laang schon an eiser Täsch hun, bei Geldschain giff hëllefen, dass mer eis do mol e beschen eisen däitschen Noperen heescht en Teuro, heescht méi packen, da wär ech do dofir; et ass awer ganz em- dat dass awer profitéiert gin ass? stridden am Krees vun dem europäesche Finanzamt. Jean-Claude Juncker: “Also mir machen eisen däitsche Mee dorunner get gebastelt, ech hun awer lo gesinn, Noperen jo villes no, wann déi Däitsch den Euro den mäin däitschen Kolleg den Här Eichel, deen ass radikal Teuro nennen, dann mengen mir och zu Lëtzebuerg wäer dogéint, dass dat gemaach get, mäi belsche Kolleg, Fi- alles och méi deier gin. Richteg ass iwwrigens mäi Gefill, nanzminister, ass grad esou radikal dofir, well ech men- dass an eenzelnen Sparten e beschen méi drop getesselt gen, aus psychologeschen Grënn wär dat wichteg; mir ginn ass, wéi hätt dierften dropgetesselt gin, nämlech hätt waren dat och gewinnt heiheem, an elo hun mer Mënzen,

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wou mer fréier Schäiner haten, dat bleiwt net ouni Re- verdingen, an den däitsche Staat Steieren op den däit- perkussioun op d’Art a Weis wéi een onfirsichteg kon- sche Banken an Daitschland mat den Lëtzebuerger Suen somméiert, an wéi een d’Präisser net méi kontrolléiert. anzitt, an dass de Lëtzebuerger Finanzminister dovunn kee Frang ze gesinn kritt ... keen Euro, pardon. Dat muss Caroline Mart: Europäesch ass Lëtzebuerg an de läschte een awer mol verstoen, an dann muss een eng euro- Wochen nees ferme ënner Drock geroden, wat d’Finanz- päesch Regelung fir déi Froen fannen, an déi hunn mer, platz betrëfft, duerch Diskussiounen em d’Bankgeheim- mengen ech, baal stoen gehaat, ier deen däitsche nis an d’Quellestéier. Dir hudd ugekënnegt datt um nächs- Schweng komm ass an Richtung Abgeltungssteuer. Well ten Ecofin’s Conseil am Januar, Enn Januar zu Bréissel déi proposéieren elo eppes, d’Kollegen Schröder an eng Léisung an Aussiicht ass. Wat heescht dat? Datt mer Eichel, wat mir als allgemeng Regel an Europa wollten net drun laanschtkommen, Konzessiounen ze maachen, hun, a wat notamment vun der däitscher Regierung Konzessiounen déi eventuell wéih dinn? emmer ofgelehnt ginn ass. Wann ech elo den Bundes- Jean-Claude Juncker: All Konzessioun deet wéih, an déi kanzler héieren – et ass jo säi gutt Recht, Wahlkampf ze Konzessioun déi die aner Länner eis zënter 20 Joer op machen wéi hie wëllt – am niedersächsechen Wahlkampf deem Thema maachen, déi hun deene Länner wéihge- soen, elo géif et drëm goen, ech ... se schwätzen och mol doen. Mir wärte kenger Léisung zoustëmme, wou d’Fi- lëtzebuergesch fir d’lëtzebuerger Banken ze plëmmen, nanzplatz Lëtzebuerg benodeelegt get par Rapport zu dann ass dat säi gutt Recht, et ass awer och mäin gutt aneren Finanzplatzen an Europa selwer, oder ausserhalb Recht d’Leit virun deem rout-grénge SteIechaos an vun der Europäescher Unioun, d’Schwäiz, an esouvirun. Däitschland ze warnen, deen vill drun Schold ass, dass Dobäi bleiwt et, an dovunner gi mer net oof, an wann ech mer an Europa zu kengen Regelungen kommen, well an Aussiicht gestallt hun d’Chancen wäre gutt, fir dass déi däitsch Säit dauernd hier Positiounen wiesselt, a mer den 21. Januar géifen eens gin, dann ass et emmer well vill däitsch Steierzueler et viirzéien mat hieren Suen an deem Kontext. Elo muss ee gesinn, dass déi Däitsch an Nopeschlänner ze goen, well se deem rout-gréngen ee Geste fir eng Abgeltungsteier, een Impôt libératoire, Steiermatraquage an Däitschland net trauen. Eis Steier- also een wou d’Steierschold dann beglach ass, anze- politik ass wiesentlech méi prévisibel wéi déi Däitsch. féieren, d’Termen vun der Diskussioun e besschen chan- Ech sinn d’accord e Schratt op Däitschland zouze- géiert huet, dat musse mer elo mat abannen, sie iwwri- maachen, mee gemittlech. gens och, an do musse mer kucken wéi wäit dass mer Tom Graas: Wat ass dat dann, dee gemittleche Schrëtt kommen. Fir de Rescht wëll ech soen, zesummen mat op Däitschland zou, ass dat trotzdem e gewessenen mengen Kollegen stinn ech an fir dat Schützen vu lëtze- Taux Quellesteier hei zu Lëtzebuerg? buergeschen Interessen, ech stinn awer net fir egal wat an, mir mussen eis och eng Reih Froen stellen fir mol Jean-Claude Juncker: Lëtzebuerg setzt sech konstant besser ze verstoen wourems et hei geet. Wann ech wëll zënter 1997 fir eng Quellesteier an Europa an, an et ass eppes verteidegen, muss ech mech fir d’éischt emol jo enger iwwerflächlecher Betruechtung vum Dossier froen, wat wëllt deen aneren. Den däitschen, de franséi- och héich Deeler vun der lëtzebuerger Publizistik ze ver- schen Finanzminister, wesst der, déi fannen dat guer net danken, dass gemengt gett mir wiere géint eng Quelle- normal, datt d’Léit an Däitschland keng Steieren op stéier, mir sinn fir eng Quellestéier, mee fir eng raisonabel den Zensen bezuelen, doduerch datt se hier Zensen zu Quellestéier, mee mir sinn dogéint fir d’Bankgeheimnis Lëtzebuerg kasséieren. Den däitschen Arbechter deen oofzeschaafen, net well ech erotesch Relatioune mat 2000 Euro de Mount verdingt, dee fënnt dat guer net deem Bankgeheimnis hätt, Bankgeheimisser sinn net normal, datt hien bis op de läschten Cent muss Steieren fir d’Finanzministeren. ... [Mod.: Top Fro Här Staatsmi- bezuelen, dass deen awer, deen 10.000 Euro Zensen zu nister ...] D’Bankgeheimnis schaafe mer nëmmen oof Lëtzebuerg kasséiert, iwwerhaapt keng Stéieren bezillt. wann an der Schwäiz an an aneren Drëttlänner ähnlech, Et muss een fir d’éischt mol verstoen, wann ech Finanz- oder déi selwecht Konditiounen sinn, déi selwecht Effek- minister zu Lëtzebuerg wär, an d’Leit géifen all hier Suen ter ugeholl gin. an d’Ausland droen, dann géift der mol eppes héieren, Tom Graas: Wéi wichteg ass dat Bankgeheimnis dann wann ech mat den Auslänner géif doriwwer schwätzen, fir eise Finanzsecteur? an dann géifen d’Lëtzebuerger och soen: Et ass dach onerhéiert dass déi däitsch Banken an Däitschland Suen

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Jean-Claude Juncker: Dat Bankgeheimnis ass bei wäi- Veto”. An secherer Deckung léisst sech villes verlangen, tem net esou wichteg méi, wéi et virun 20 oder virun 15 mee enger Léisung kenne mer nëmmen zoustemmen Joer nach war, mee et bleiwt wichteg, well et get enger wann eis Finanzplaz doduerch net geschiedegt get, wann Finanzplaz – wann se ansonsten seriös ass, wat eis Fi- d’Léisung eng europäesch ass, an wann mer alleguer déi nanzplaz ass, Geldwäschen, Drogen, Kriminalitéit, Ter- Elementer am Kompromisskuerf fannen déi eis arran- rorismus, do brauche mer eis vun kengem vun eisen géieren. Also ech sinn keen, deen dofir bekannt ass, Noperen, och net vun den Englänner, virschreiwen ze dass en speziell europafeindlech agestallt wier, mee hei loosen, wéi et eigentlech misst gemaach ginn – wann muss een dat wat national wichteg ass a Kombinatioun d’Finanzplaz seriös ass – an eis Finanzplaz ass et – brengen mat deem wat europäesch wënschenswert ass. kënnt d’Bankgeheimnis nach dobäi, fir déi Finanzplatz An wann et nee ass, dann ass et nee, a wann mer eleng athmopheresch ze coloréieren; dat behällt seng Wich- sinn, dann sinn mer eleng, ech maachen dat net gär, mee tegkeet, dat huet net eng iwwerragend Wichtegkeet wann et muss sinn, da gett et gemaach. méi, wéi dat fréier de Fall war, dat ass bei waitem net Tom Graas: Mee d’Schwäiz, sinn déi dann iwwerhapt méi esou en Damocles-Schwert, wéi dat fréier mol war. interesséiert drun fir un eise Problemer matzeregelen, Mee et garantéiert eng Reih vun Aktivitéiten, déi gutt un de Problemer vun der EU? Interesséiert dat se iwwer- sinn fir eis national Economie, déi net sterierfräi solle haapt? bleiwen, déi solle besteiert gin, mee raisonabel besteiert gin, mee déi Asiichten déi mer do hun, dat kann eis net Jean-Claude Juncker: Dat muss d’Schwäiz interes- dozou brengen unilattéral Konzessiounen vu Lëtze- séieren, well villes wat an der Schwäiz – déi net Mem- buerger Säit aus ze maachen. Den Här Blair, deen setzt ber vun der Europäescher Unioun ass – méiglech ass, sech an d’BBC a seet: Et kennt näischt un d’Finanzplaz ass nëmme méiglech well et virun der Schwäiz, a ron- London. A wann mir eis hei an eis Televisioun oder eng derem d’Schwäiz esou ee wirtschaftlëch-sozial duerch- aner setzen, a soen: Et kennt nätischt un d’Finanzplaz geuerdnete Raum get wéi deen vun der Europäescher Lëtzebuerg; da gett kreesch gedoen. Ech sinn och d’ac- Unioun. Der Schwäiz – dat gin d’Schwäizer Politiker jo cord datt mer musse kucken Kompromisser ze fannen, zou – géif et bei wäitem net esou gutt goen, wann et mee déi aner och ... déi Europäesch Unioun net géif ginn. D’Europäesch Unioun regelt jo vill kontinental Problemer vun deenen Caroline Mart: Mee wéi laang haale mer dem Drock d’Schwäiz mat profitéiert, wann d’Schwaitz aleng géint stand? Well et gett jo op eemol Verhandlungen déi dann alleguer déi aner misst untrieden, wat se net brauch, schwiereg sinn, de leschten Ecofin war schwiereg, mir well d’Europäesch Unioun jo vill Problemer fir sie mat- stungen dee Moment awer relativ isoléiert do. Wann regelt, da wär se manner gutt drun; dat interesséiert massif Drock gemaach get, d’CGFP geet hin a seet d’Schwaitz schon. fuerdert einfach d’Veto-Recht asetzen, an haart bleiwen, mordicus, egal wéi? Ass dat egal wéi duerchzezéien, Caroline Mart: Historesch dat ass d’Wuert wat am Ze- een aleng? summegang mam Sommet vun Kopenhagen an der décidéierter EU-Erweiderung am meescht gefall ass, Jean-Claude Juncker: Also einfach ass dat net, an et mee geet et elo net iwwerhapt eréischt richteg un, fängt get méi vergnügungs-steierpflichteg Veranstaltungen d’Aarbecht net richteg un elo, an virun allen Dëngen, wéi déi Ecofinssitzungen; net nëmmen d’Sitzungen mee wéi secher sinn mer dass et och wiirklech klappt? och déi vill Gespréicher um Rand, déi een mat deenen aneren Kollegen muss féieren, an déi anescht schwät- Jean-Claude Juncker: Secherheeten huet ee keng; an zen wéi mir hei gewinnt sinn mateneen emzegoen. Mee der internationaler Politik schon guer net, wann et sech als Staats- an als Finanzminister kann ech nëmmen ee em d’europäesch Politik handelt, mee mir hunn awer Kompromiss agoen, wann ech en europäesch veränt- elo d’Viraussetzung geschaaf fir dass eng grouss On- werte kann; et muss eng europäesch Léisung sinn, an secherheet verschwënnt. 1988/89/90 sinn esouvill nei net eng etickéiert Renationaliséierung vun der Steier- Staaten an Europa entstaanen, do sinn déi Economien landschaft a vun de Kapitalflëss an Europa, an ech kann vun deene Länner, sofern wéi déi Länner iwwerhapt dat nëmme maachen wann ech eng Chance gesinn, es- schon ginn huet, vill der sinn jo eréischt duerno entstaan, sentiell Interessen vun eisem Land berücksichtegen ze aus engem System vun zentraler Administréierung eriw- kënnen, Veto mecht een net einfach esou, dat ass jo ein- wergewiesselt an d’Logik vun der Maartwirtschaft, déi fach ze soen op engem Kongress: “So Juncker mach Länner wollte Member an der Europäesch Unioun ginn,

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a mir waren och frou datt se dat wollte gin, well d’Gefor jo ganz dachs domatt eppes ze dinn, et ass jo méi rich- huet jo bestanen – dat gesäit haut baal kee méi – ufanks teg doduerch datt een déi Länner an d’Europäesch vun den 90er Joeren en terribelt Duercherneen a Géint- Unioun ophëllt a probéiert se wirtschaftlech no vir ze erneen vun all deenen europäesche Staaten beson- brengen, esou wéi dat eis mat Irland gelongen, a esou nesch am mëttleren Deel vun eisem Kontinent géif lass wéi dat eis mat Spuenien gelongen, esou wéi dat eis goen, mat den onwahrscheinlechen Auswierkungen op mat Portugal a mat Griechenland gelong ass, ass jo eng d’politesch an d’wirtschaftlëch Stabilitéit an Europa, mat méi richteg Politik fir dass d’Menschen frou op där Platz an der Verlängerung an nach laang Zäit gekuckt, nee gin wou se sinn, fir dass se net brauchen fortzegoen. An operstoen vun deenen aalen europäeschen Dämonen dofir sinn ech – ouni naïv ze sinn – optimistesch dass een déi nach emmer an eise Landschaften sëtzen, déi hun an dewene nächste 15,20 Joer ... net bléiend Land- et emmer fäerdegbruecht dass d’Europäer hier Proble- schafte kritt, do haat schon eng Kéier een sech vertrëp- mer am Krich ze léisen. Bis elo hun mer fir d’eischt an pelt domatt ... mee dass mer insgesamt, och wirtschaft- der Geschicht – an der Geschicht (!) – dass déi zwou lech betruecht, europäesch vun der Plaz kommen, dobäi Partien vun Europa friddlech beieneenfannen, dat ass ass dat wichtegst net dat wirtschaftlecht. Dat wich- eppes gewalteges, d’Generatioun vun mengem Papp tegst ass dass mer hei Léit an der europäescher Unioun déi waren am Krich. An d’Gerneratioun vun eise Kanner bäikréien, déi hiere ganzen kulturellen Räichtum, hiere huet quasi-Garantie wann mer op der Piste bleiwen, menschleche Räichtum, matbréngen. Virun 20 Joer datt se dat net méi brauchen ze maachen: an Europa stoungen zu Warschau an zu Prag Rakéiten déi op openeneen ze schéissen. Lo sinn ech d’accord datt ee Lëtzebuerg geriicht waren, wëssen mer eigentlech vun seet: Dat gett alles zevill deier, an dat ass alles ze kom- wat datt mer schwätzen, a vun wat dass mer hierkom- plizéiert. Dat wichtegst op eisem Kontinent ass, datt een men, alles dat wat eise Kontinent niddergedreckt huet, de Fridde rett, dat ass keng Saach déi sech einfach wat en net vun der Plaz komme geloos huet, alles dat mecht, an elo geet een Deel vun der Geschicht eriwwer, ass ausgeraumt ginn duerch déi Décisioun déi mer ge- d’Geschicht vun der Trennung. Dat war eng dramatesch holl hun. Europäesch Geschicht huet vill Potentialitéi- Geschicht, an eng schlëmm. An elo geet d’Geschicht un ten bäikritt, kann villes fir sech selwer an och de Rescht vun der Eenegung, dat get keng dramatesch, mee dat vun der Welt maachen, wann mer et richteg maachen. get eng schwiereg, well do muss een all Daag nei ze- Caroline Mart: Den Tom huet gefrot, sinn déi 10 aner summebitzen an zesummenheekelen fir dass dat wat prett déi lo bäikommen, d’Fro ass jo – Dir hutt et indirekt beieneengehéiert, och beieneebleiwt. Mee et ass awer schon ugeschwat – sinn déi 15 déi lo do sinn prett fir se eng Aarbecht déi sech lount, all Europäer huet jo de opzehuelen, prett fir dat ze maachen, et sinn jo awer vill Friddensnobelpräis verdengt. Leit, et sinn vill Froen opkomm, vill Zweifelen un déi Tom Graas: Wéi prëtt sinn déi Länner? EU-Eweiderung, vill Leit déi gesot hun, et ass ze fréih, et loungen nach net Froen och, pass dat elo alles esou Jean-Claude Juncker: Den Acquis communautaire hun zesummen, ass do net och e Problem vun der Politik, se zu engem ganz groussen Deel schon emgesaat. allgemeng an Europa, an deene meeschte Länner, dass Selbstverständlëch sinn dat Länner déi wirtschaftlech et net genuch thematiséiert gin ass, dass net genuch betruecht net esou zolitt sinn wéi eis Länner, woubäi mat de Leit och geschwat gin ass fir ze erklären firwat mer gesinn datt eis wirtschaftlech Soliditéit jo och hei- et wichteg ass. nansdo ka Rëss kréien. Déi Virstellung, mir kéinten ei- sen Liewensniveau haalen, an am mëttleren an östle- Jean-Claude Juncker: Also, wann ech mech därf selwer chen Deel vun Europa géife Leit wunnen déi am Lach zitéieren, wat ech jo gäre maache wéi der wësst, ech stieche bleiwen, déi net eropkommen, déi aarm bleiwen, hun 1995 gesot, ech mengen esouguer an engem Ge- an dat géif eis net beréieren, ass natirlech eng Virstel- spréich mat iech, mee op ville Plazen, dass dat dat on- lung déi wäit eweg ass vun all Réalitéit. Wann d’Polen, populärst Unterfangen géif gin wat je europäesch Po- d’Tschechen, d’Slowaken, d’Ungarn, d’Slowenen an litik ze leeschten, a genauesou ass et och komm. Et ass anerer wirtschaftlech emmer méi déif géife rëtschen, jo kloer, mir mengen lo an eise Länner mir géifen eppes an den Ecart op enger kuerzer geographescher Distanz verléieren, an dann haale mer mordicus dat gäre fest tëscht Aarm a Räich sech nach vill méi géif vergréisse- wat mer hun. Ech soen: Mir verléieren méi wéi dat wat ren, da géife mer natiirlech rieseg Problemer fir d’Stabili- mer kënne behaalen, wann mer d’Erweiterung maa- téit kréien. D’Migratiounswellen déi sech maachen hun chen wéi wann mer d’Erweiterung net maachen, et läit

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vill Chance dodrann. Nu gett gesot et ass net mat de erem wëll speziell Telegrammen vun Ankara kréien, mee Leit doriwwer geschwat gin, weest der, d’Leit mussen villäicht mierke mer während deene Verhandlungen mat och heinsto nolauschteren. Wann ech gesinn, dass déi der Türkei, wann se dann bis ufänken fréihstens am weinechste Leit à même sinn ze soen wat fir Länner Summer 2005, da muss et awer ganz gutt goen, oder dass bäikommen, mee awer trotzdeem dergéint sinn méi spéit, wann se dann bis am gaangen sinn, mierke dass se bäikommen, d’Zeitungen stinn voll, är Noriichte mer villäicht dass et wirtschaftlech baal guer net geet sinn voll, Radiosprogrammer si voll zënter Joeren mat fir d’Türkei esou e Vollmember vun der Europäescher der Problematik vun der Erweiterung, et muss een d’Zei- Unioun ze maachen wéi déi aner Länner dat gi sinn. tung och liesen, et muss een de Radio och lauschteren, Villäicht mirke mer dass et awer net méiglech ass an der d’Televisioun muss een net emmer kucken, mee hein- Türkei de Militär déi Plaz anzeberaumen, déi Arméien an ansdo ass et awer gutt. demokratesch-verfaaste Gesellschaften sollen hun, vil- läicht mierke mer dass et eng Reih vun Schwieregkeete Tom Graas: Bon, vun deenen 10 Länner vun deenen mer get déi um Wee vun der Vollmemberschaft net iwwer- elo geschwat hun muss nach trotzdem vill Iwwerzee- brecken. A villäicht mierken dann d’Türken, an mir och, gungsarbecht gemaach ginn. Een Land bleiwt dann, dass een eng aner Sorte vun speziell intimen Arrange- d’Türkei, wou een awer wirklech d’Gefill huet datt en ment muss sichen fir eis mat der Türkei an engem Ver- esouguer Dir zu Kopenhagen ënnerteneen ganz vill Pro- hältnis ze bewegen, wat esouwuel an den Interessen vun blemer hat fir Iech mat der Idée auserneen ze setzen der Türkei wéi am europäeschen Interesse ass. Ech kann datt dat Land eng Kéier kéint Member ginn, friwat get déi Zukunft net viraussoen, géif awer déi Optiounen gä- dann déi Diskussioun iwwerhaapt gefouert, ass do esou ren ophaalen. e staarken Drock dohannert vun den USA déi aus geo- strategeschen Iwwerleeungen dat Land gären an dem Caroline Mart: Et ass ganz vill vun Krich geschwat gin Krees vun der Europäescher Unioun hätten? an deene läschte Wochen a Méint, an d’international Presse geet dovunner aus dass dann elo Ugangs 2003 Jean-Claude Juncker: Deen Drock vun den Vereenesch- d’Bommen op den Irak faalen wärten. Heescht dat dass tene Staaten, deen get et effektiv, amerikanesch Präsi- den amerikaneschen Prësident dann dee Krich kritt deen denten Clinton a Bush ruffen all Kéier un wann et em déi en emmer wollt? Froenstellung do geet. Et get och Drock an der Türkei vun deen Europa-frëndleche Kreeser, vun der Société ci- Jean-Claude Juncker: Dir zitéiert d’Presse déi décidéiert vile, vun all deene Kräften an Europa an an der Türkei, déi huet dass et e Krich am Irak géif gin, a grouss Deeler d’Türkei gesinn als eng Plaz iwwert déi ee kann déi ganz vun der Presse, wéi dir och elo grad, hun décidéiert dat Ausernanersetzung mat deem fundamentalisteschen wär e Krich deen de Prësident Bush mordicus gären Deel vum Islam kanaliséieren, ouni d’Türkei wär dat ganz hätt. Ech hun mam Prësident Bush doriwwer e puer schwéier. Iwwer d’Türkei schwätze mer schon laang, Stonnen an deene läschte Méint geschwat, an ech men- 1997 wéi mer d’Europäesch Unioun présidéiert hun hun gen net – och wann keen dat gleewt, dat muss ech jo ech ofgelehnt ënner groussem Spektakel à l’époque, zougin – dass den Prësident Bush ënnert alle Koditiou- dass d’Türkei kënnt Kandidateland gin, well ech gesot nen an zu all Präis dee Krich wëllt. Ech war an enger hun: E Land an deem géif gefoltert gin kennt net sech un Diskussioun dobäi, do ware mer zu dräi,véier, wou de den europäeschen Dësch setzen. Haut get d’Türkei sel- Prësident gesot huet, lauschtert emol dir Jongen hei – wer zou datt gefoltert get, huet grouss Reformprozesser esou schwätzt e jo – ech hun déi meeschten Zaldoten ageleedt, a mir hun 1999 am Dezember – mir waren net weltwäit am Asaatz, ech muss mat deene meeschte déi déi et viirgeschlon hun – gesot d’Türkei wier een Kan- Mammen telefonéieren déi hiere Jong net aus dem didat. Heinsto hun ech den Androck, mir géifen elo ep- Krich eremkréien, ech muss do sinn wann doudeg Zal- pes entdecken, wat schon virun zwee Joer décidéiert doten eremkommen, Dir schwätzt driwwen, ech muss ginn ass, an et geet elo drëm wéini fänken mir un mat et maachen, an Dir musst net mengen, dass et zu menge der Türkei ze verhandelen; an do gehéiere mir zu dee- Liewenspläng gehéiert datt esou dachs wéi méiglech ze nen déi gesot hun, eréischt wann all Konditiounen, be- aachen. Ech wollt domatt soen, an en huet et och gesot, sonnesch de Respekt vun de Menscherechter vun der dass en sech carrément an d’Logik vun den UNO-Re- Türkei erfëllt gi sinn, a wéi dat dann geet wann déi solutiounen stellen, an dass en déi och wëllt respektéie- Verhandlungen laafen, dat steht jo op engem anere ren. Ech wees datt de Prësident Bush mat ënnerscheed- Blaat, ech wëll dat hei net ausrullen, well ech net Muer lechen Aan an Europa gekuckt get, mee fir den Prësident

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Bush einfach als e Kriegsdreiwer dohinner ze stellen ass solle maachen, mir maachen de butzegen Afloss deen eng Ausso, déi ech esou net géif maachen, an och esou mer hun geltend do wou et drëm geet dass d’Stëmm net stoen loossen. Ech sin mat der amerikanescher Irak- vun der Verhandlung eng lëtzebuerger Stëmmche méi Politik an villen Detailpunklten net, wirklech net, d’accord, kritt. mee et mecht kee Sënn datt ech dat op allen Diecher vun Tom Graas: Deen Konflikt zwescht den USA an dem Irak den europäeschen, an aneren Haaptstiedt eremruffen as indirekt och eng Konsequenz vum 11 September 2001, gin, dat kann een jo am Direkt-Gespräch erledegen. Mee iwwer eng terroristesch Gefohr gouf och hei zu Lëtze- och den Irak huet eng Bringflicht, an dee muss och dofir buerg diskutéiert, iwwert déi Meiglechkeet. Wéi musse suergen datt d’Viraussetzungen getraff gin, fir dass d’in- mer déi dann realistesch aschätzen, déi terroristesch ternational Communautéit, net d’Amerikaner eleng, d’in- Gefoor? ternational Communautéit net zu deem Schrëtt muss kommen. Krich ass emmer eng Nidderlag! Ech behaap- Jean-Claude Juncker: Lëtzebuerg ass keng Insel, an mir ten, e Krich kann ee guer net gewannen, wat muss ee hun 4 Aan op wann et em déi Bedrohungen geet, déi virdrun esou vill Schlëmmes maachen, dass eng Victoire keng akut Form zu Lëtzebuerg unhuelen, fir de Rescht no engem Krich iwwerhaapt keng ass, déi mënschlech gëllt datt ech mech wirklech net wëll iwwert d’Froen vun Bestand huet, well et sin esouvill Mënschen drop gaan- kollektiver Secherheet an aller Oeffentlechkeet äusseren, gen, well do geet een drop, et stierwt een ... an engem well, da muss een jo och emmer soen wat ee géint déi Krich. Et ass emmer eng grouss Nidderlag fir d’Politik a mecht déi se bedrohen, an déi sinn staark drun interes- fir d’Diplomatie, an ech hoffen, dass Verstand a Gefill séiert net ze wessen dass et d’Bedrohung get, dofir sinn sech duerchsetzen. Zu Washington, an Europa, mee se jo selwer zoustänneg, mee fir ze wëssen wat een awer och zu Bagdad, och do därf geduegt a gefillt gin. dogéint mecht. Ech soen net – well dat wier arrogant – et ass meng Saach, mee ech hun domatt ze dinn, an Tom Graas: Wann et dann zu engem Krich kéim, huele ech hun en Aan drop. mer mol déi Meiglechkeet, wat bedeit an deem Fall, oder wéi gesäit an deem Fall déi Solidaritéit tëscht Europa Caroline Mart: Dir hudd elo just gesot Lëtzebuerg ass an den USA aus, wat bedeit et fir d’NATO, wat bedeit et keng Insel, eent vun den Evenementer wou mer et ge- fir awer och ganz konkret fir Lëtzebuerg? wuer goufen, dat war fir d’éischt Keier open Onstëm- megkeeten um Lëtzebuerger Haff, eis Monarchie ass fir Jean-Claude Juncker: Dee Krich, deen hoffentlech net d’éischte Kéier an déi International Klatschpresse gero- kennt, an iwwert deen elo jidfereen schwätzt, weist haut den. Wéi hutt dir dat erliewt, an äerer dach ganz enger schon schlëmm Auswierkungen op, notamment wat Relatioun tëscht Regierungs- a Staatschef? d’wirtschaftlech Situatioun ubelaangt. Et kennt mat Se- cherheet zu kenger Erhuelung vun der Europäescher- a Jean-Claude Juncker: Ech hun mam Grand-Duc gutt Weltwirtschaft, wann et giff zu engem Krich am Irak kom- institutionell Relatiounen, och gutt perséinlech Relatiou- men, dee méi wéi ee Mount laang géif daueren, da kréie nen, mir sinn baal aus deem selwechte Joer, ech hunn mer Petrolspräisser vun wahrscheinlech iwwer 40 Dollar, déi Evenementer vun deenen der schwätzt esou agereit an et brecht eis alles zesummen wat et vun liichte Repri- wéi déi aner Leit och, iwwer Familjesaachen schwätzt seelementer an eise Landschaften ze observéiere gett. een net um Balkon, mee bannenan. Ech mengen dat ge- Wann et zu deem Krich géif kommen, dann gëllt fir dëst säit entretemps jiddereen esou, fir de Rescht sinn ech nu Land datt mer eis selbstverständlech net un deem Krich wirklech der Meenung, an ech wees vill Leit si mat mer bedeelegen, iwregens freet och keen eis, et huet och eens doranner, dass de Grand-Duc an d’Grand-Duches- keen déi Däitsch gefrot fir sech mat Zaldoten un deem se hier Saach gutt maachen, ganz gutt esouguer, ech Krich ze bedeelegen, dat freet och keen eis. Mee mir hun kréien och vill Luef fir de Grand-Duc am Ausland, och eng Bündnis-Solidaritéit ze erfëllen, esou wéi Däitsch- vun de Regierungscheffen déi zu Lëtzebuerg laanscht- land, a wéi Frankräich, a wéi d’Belsch, a wéi anerer och, kommen an dann och e Gespräch mam Grand-Duc hun. dat heescht dass mer giffen, wann mer dat gefrot gin, Vun der Grand-Duchesse wees ech dass se och vill Saa- Installatiounen zur Verfügung stellen, mir mussen ame- che mecht vun deenen d’Leit näischt wessen, déi awer rikanesch, an aner Interêt-en zu Lëtzebuerg op eng spe- och gutt gamaach sinn. Mir hun vill Leit hei am Land déi ziell Art a Weis schützen, mee mir sinn net an der Stëm- een heiansdo muss tréischten, déi ee gutt Wuert brau- mung vun deenen déi a Richtung Krich géifen drécken: chen, déi drop ugewise sinn, datt mer eng Grand-Du- Il faut détester la guerre ... Dat ass net eppes wat mer chesse hun déi sech erandenken kann a villes wat d’Leit

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dréckt. Ech fannen dat mecht se ganz gutt, an ech sin hier och dankbar dofir, an ech wollt hier och Merci dofir soen, dass se dat mecht, iwregens net emmer mat Pu- blicitéit, mee ganz oft ganz eleng mat deem deen ze tréischten ass. Tom Graas: Voila Här Staatsminister, Merci och fir dëst Gespräch, mir wënschen iech vill Glëck, mee virun allem och ganz vill Geschëck am Joer 2003. Jean-Claude Juncker: Also Glëck brauch ech, dir och iwregens, Gechëck brauche mer och, mir alleguer. Ech wier frou wann dat Joer dat kennt fir d’Leit hei am Land eent géif ginn, dat se um Enn vum Joer 2003 net brau- chen ze bedaueren, weder als Land nach als eenzel Per- soun, an deen deen eis kann hëllefen eingermoosen gutt duerch dat Joer ze kommen, ass de Grand-Duc, deem ech vun dëser Plaz aus am Numm vum alle Lëtzebuer- ger gären géif e schéint an e glëcklecht Joer 2003 wën- schen, him, der Grand-Duchesse, hiere Kanner, an der Grossherzoglecher Famill. Schéint Neit Joer!

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La CHRONOLOGIE

165 La chronologie

Octobre

Le ministre de l’Intérieur M. Michel Wolter présente sa stratégie en matière de développement urbain 2 octobre 2002 90 Signature de deux conventions avec I.E.E. 2 octobre 2002 78 «Commerce électronique: Où en sommes-nous?», discours de M. Henri Grethen, ministre de l’Économie, à la conférence «États des lieux: L’e-business dans les entreprises luxembourgeoises», Luxembourg 2 octobre 2002 115 Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker en visite officielle à Malte 2-4 octobre 2002 22 Visite officielle de M. Goerens en Grèce 3 octobre 2002 43 La ministre des Affaires étrangères Mme Lydie Polfer rencontre Colin Powell à Washington 4 octobre 2002 62 Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en République tchèque 8-10 octobre 2002 10 Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion du dîner offert par Monsieur Vaclav Havel, Président de la République tchèque, en l’honneur de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse Château de Prague 8 octobre 2002 118 «Luxembourg and the Czech Republic: a common destiny», discours de S.A.R. le Grand-Duc Henri à l’Université de Prague 9 octobre 2002 119 M. Jean-Claude Juncker s’exprime devant la Konrad-Adenauer-Stiftung 9 octobre 2002 54 «Wir wachsen mit Europa», discours de principe de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg, devant la Konrad-Adenauer-Stiftung, Bruxelles 9 octobre 2002 122 Le Premier ministre Jean-Claude Juncker au Churchill Symposium à Zurich 10 octobre 2002 53 166 La chronologie

Discours de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker au Churchill Symposium 2002, Zurich en visite officielle en Fédération de Russie 10 octobre 2002 130 30 octobre-1er novembre 2002 16 Visite à Luxembourg du président de la Convention européenne, M. Valéry Giscard d’Estaing 16 octobre 2002 55 Accord sur les mouvements transfrontaliers d’OGM Novembre 17 octobre 2002 85 Rencontre des ministres européens de l’Éducation M. Charles Goerens à la quatrième Commission 18 octobre 2002 82 de Partenariat du Luxembourg avec le Cap-Vert 4-6 novembre 2002 69 Mme Hennicot-Schoepges à la conférence «Dialogue des cultures» à Beyrouth Le ministre de la Justice M. Luc Frieden 18-20 octobre 2002 74 s’exprime sur la politique d’asile du Luxembourg 5 novembre 2002 91 Visite de travail à Luxembourg de M. Shimon Peres, Vice-Premier ministre et ministre des Lancement de la nouvelle version du site Affaires étrangères de l’État d’Israël www.gouvernement.lu 21 octobre 2002 45 6 novembre 2002 92 Monsieur le Premier ministre Juncker au Accident d’un avion Luxair Finanzmarktforum de la Deutsche Bank 6 novembre 2002 48 23 octobre 2002 56 Session ministérielle de clôture de la présidence La ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur luxembourgeoise du Conseil de l’Europe et de la Recherche Mme Hennicot-Schoepges 7 novembre 2002 64 en visite officielle au Vietnam Le Premier ministre M. Jean-Claude Juncker 23-29 octobre 2002 74 invité de l’émission Impuls Conseil européen de Bruxelles 10 novembre 2002 58 24 octobre 2002 42 Le président de la République slovaque, Visite officielle à Luxembourg du chancelier d’Autriche M. Rudolf Schuster, en visite d’État à Luxembourg M. Wolfgang Schüssel 12-14 novembre 2002 26 24 octobre 2002 46 Discours de S.A.R. le Grand-Duc à l’occasion Conférence sur la protection des victimes de violence du dîner offert par LL.AA.RR. le Grand-Duc 28 octobre 2002 94 et la Grande-Duchesse en l’honneur de S.E.M. Rudolf Schuster, «La violence envers les femmes, le point de vue Président de la République slovaque, d’une femme politique», discours de Palais grand-ducal Mme Marie-Josée Jacobs, 12 novembre 2002 138 ministre de la Promotion féminine, Luxembourg 28 octobre 2002 135 M. Jean-Claude Juncker commente la situation économique actuelle Visite de travail à Luxembourg de Samuel Bodman, 14 novembre 2002 39 Deputy Secretary of Commerce des États-Unis d’Amérique MM. Jean-Claude Juncker et Rolf Hochhut 30 octobre 2002 63 lauréats du «Cicero-Rednerpreis 2002» 15 novembre 2002 59 MM. Juncker et Goerens présentent une campagne d’information sur la coopération au développement 30 octobre 2002 68

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Discours de remerciement de Décembre M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre, lors de la remise du prix Cicero, Bonn Le ministre du Tourisme M. Fernand Boden 15 novembre 2002 134 fait le bilan de l’année touristique 2002 MM. Luc Frieden et Henri Grethen informent 2 décembre 2002 97 sur la situation économique et financière Lancement du rapport 2002 du FNUAP 15 novembre 2002 79 3 décembre 2002 73 Lancement des Appels Consolidés inter-agences Finalisation du mémorandum Benelux de l’ONU à Luxembourg avant le Conseil européen de Copenhague 15 novembre 2002 72 4 décembre 2002 60 Mme Lydie Polfer et M. Joseph Schaack Henri Grethen présente un concept de structures font le point en matière de réforme administrative d’accueil pour start-up à Belval-Ouest 15 novembre 2002 96 4 décembre 2002 81 M. le Premier ministre Jean-Claude Juncker Tournée des capitales d’Anders Fogh Rasmussen, devant la Europäische Stiftung für den Aachener Dom président en exercice du Conseil de l’UE à Aix-la-Chapelle 6 décembre 2002 61 16 novembre 2002 60 Visite de travail du ministre de la Culture française «Europa an der Kreuzung», discours de M. Jean-Jacques Aillagon M. Jean-Claude Juncker à la réunion annuelle 7 décembre 2002 76 de la Europäische Stiftung für den Aachener Dom, Aix-la-Chapelle Conseil Affaires générales: dernière ligne droite 16 novembre 2002 140 avant l’élargissement 9-10 décembre 2002 65 Présentation de la campagne «Non au tourisme sexuel avec des enfants» MM. Charles Goerens et Eugène Berger 18 novembre 2002 86 au Conseil des ministres de l’Environnement 9-10 décembre 2002 86 Journée internationale des droits de l’enfant 20 novembre 2002 88 Présentation de la Commission nationale pour la protection des données M. Jean-Claude Juncker, Mme Lydie Polfer 12 décembre 2002 93 et M. Charles Goerens au Sommet de l’OTAN 21-22 novembre 2002 40 Visite de travail de Aïchatou Mindaoudou, ministre des Affaires étrangères du Niger M. Michel Wolter informe les communes au sujet 12 décembre 2002 66 des révisions des prévisions du budget de l’État 27 novembre 2002 91 Conseil européen de Copenhague 12-13 décembre 2002 35 Comité de coordination tripartite: les partenaires sociaux saluent les orientations budgétaires Haute distinction honorifique pour du gouvernement Mme Erna Hennicot-Schoepges 28 novembre 2002 80 16 décembre 2002 77 Présentation du projet de loi portant création Prestation de serment d’officier de de l’Université de Luxembourg S.A.R. le Grand-Duc Héritier et remise 28 novembre 2002 83 de la «Médaille Militaire» à S.A.R. le Grand-Duc Jean Visite à Luxembourg de M. Recep Tayyip Erdogan, 17 décembre 2002 77 président du Parti de la Justice et du Développement turc Renouvellement de la Convention 29 novembre 2002 46 d’Union économique belgo-luxembourgeoise 18 décembre 2002 67

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Le Fonds national de la Recherche présente des projets sur l’avenir du Luxembourg 19 décembre 2002 94 Message de Noël de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse 24 décembre 2002 147 Interview de fin d’année de M. Jean-Claude Juncker, Premier ministre, à RTL 29 décembre 2002 149 Réunions Eurogroupe et Écofin Octobre-Décembre 89 Les travaux du Conseil de gouvernement Octobre-Décembre 101 Amendements au projet de budget 2003 Novembre-Décembre 2002 36 Comité de conjoncture Octobre-Décembre 2002 97

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