Actes Des Trente-Cinquièmes Assises De La Traduction Littéraire (Arles 2018)
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ACTES DES TRENTE-CINQUIÈMES ASSISES DE LA TRADUCTION LITTÉRAIRE (ARLES 2018) 1 La préparation de cet ouvrage a été assurée par les auteurs des confé- rences, les participants aux tables rondes et les animateurs des ateliers ; la transcription par Meridiem ; la préparation de copie par Karine Louesdon ; la relecture par Marie-Claude Auger, Julia Azaretto, Jörn Cambreleng, Agnès Desarthe, Yves Gauthier, Nathalie Koble, Margot Nguyen Béraud, Dominique Vittoz, Clara Défachel et Emmanuelle Flamant ; la maquette par Emmanuelle Flamant. © ATLAS 2019 Photographie de couverture : Le Moulin de l’oubli par Gilbert Garcin © Gilbert Garcin – Camera obscura 2 TRENTE-CINQUIÈMES ASSISES DE LA TRADUCTION LITTÉRAIRE (ARLES 2018) Traduire le temps LE TEMPS ? DE QUI EST-IL L’AFFAIRE ? par Étienne Klein TRADUIRE « À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU » DE MARCEL PROUST EMPLOI DU TEMPS – REGARDS CROISÉS SUR LES TEMPS EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS 1984, DE GEORGE ORWELL – NOUVELLE TRADUCTION JOSÉE KAMOUN LES GARDIENS DU TEMPS : LA PAROLE AUX CORRECTEURS JUAN JOSÉ SAER : LA JOIE DE SATURNE par Julio Premat UN TOUR DU MONDE DES RAPPORTS AU TEMPS TOUJOURS PLUS VITE : TRADUCTION ET LOGIQUES DU SUCCÈS LE TEMPS D’UNE LANGUE : TRADUIRE EN FRANÇAIS NOUVEAU CLÔTURE par David Lescot avec la participation de : SANTIAGO ARTOZQUI FRÉDÉRIQUE LAB CORINNE ATLAN CLARA LE PICARD MARIE-CLAUDE AUGER HERVÉ LE TELLIER JULIA AZARETTO DAVID LESCOT JÖRN CAMBRELENG CATHERINE MAZODIER LISE CHAPUIS MAYA MICHALON EMMANUEL DAUMAS ANNE MICHEL LYDIA DAVIS JEAN-PIERRE MINAUDIER DOMINIQUE DEFERT MARGOT NGUYEN BÉRAUD JULIETTE DE LA CRUZ VÉRONIQUE PATTE AGNÈS DESARTHE JULIO PREMAT PATRICIA DUEZ SYLVAIN PRUDHOMME MARIE-MADELEINE FRAGONARD AMANDINE PY ISABELLE FRUCHART MARIE-MADELEINE RIGOPOULOS CORINNA GEPNER JÜRGEN RITTE ANNA GIBSON OLIVIER DE SOLMINIHAC SIMON GOUBERT DELPHINE VALENTIN KARIN GUNDERSEN RUTH VEGA FERNÁNDEZ JOSÉE KAMOUN DOMINIQUE VITTOZ LUZIUS KELLER GEORGES VOISSET ÉTIENNE KLEIN SACHA ZILBERFARB NATHALIE KOBLE 3 Conception et coordination des Assises : Le conseil d’administration d’ATLAS (Association pour la promotion de la traduction littéraire) Santiago Artozqui, président Agnès Desarthe, vice-présidente Paul Lequesne, secrétaire général Geneviève Charpentier, trésorière Marie-Claude Auger, Julia Azaretto, Olivier Chaudenson, Élodie Dupau, Dieter Hornig, Laurent Muhleisen, Margot Nguyen Béraud, Dominique Vittoz Le directeur d’ATLAS, Jörn Cambreleng assisté de Marie Dal Falco, Caroline Roussel, Béatrice Brociner, Emmanuelle Flamant, Charlotte Nguyen et Soumia Boukhtachi Régie son à la Chapelle du Méjan : Guillaume Dubois, Régie générale & la lumière : Christophe Guibert, Valérie Julien Au transport : Johan De Feber Photographie : Romain Boutillier Parmi les organismes publics et privés qui nous ont apporté leur aide, nous tenons à remercier : Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères La Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) – Ministère de la Culture Le Centre national du livre (CNL) La Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (SOFIA) et La Culture avec la copie privée La fondation suisse pour la culture Pro Helvetia Le département des Bouches-du-Rhône La région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur La Ville d’Arles L’Institut français / La saison France-Israël 2018 Le ministère des Affaires étrangères de l’État d’Israël L’Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) L’Association du Méjan Les éditions et la librairie Actes Sud L’antenne universitaire d’Arles Web-TV Culture France Culture 4 SOMMAIRE PREMIÈRE JOURNÉE Vendredi 9 novembre 2018 ALLOCUTION D’OUVERTURE par Santiago Artozqui, président d’ATLAS p. 9 LE TEMPS ? DE QUI EST-IL L’AFFAIRE ? Conférence inaugurale par Étienne Klein p. 13 TRADUIRE « À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU » DE MARCEL PROUST Table ronde animée par Jürgen Ritte, avec Lydia Davis, Karin Gundersen et Luzius Keller p. 27 PROCLAMATION DES PRIX DE TRADUCTION p. 43 DEUXIÈME JOURNÉE Samedi 10 novembre 2018 ATELIERS DE TRADUCTION Allemand (Autriche) : Découverte inattendue d’un métier, traduire Stefan Zweig, avec Sacha Zilberfarb p. 49 Anglais (Royaume-Uni) : La Promenade au phare, traduire Virginia Woolf, avec Agnès Desarthe p. 51 Français vers l’anglais : Du côté de chez Swann, traduire Proust en anglais, avec Lydia Davis p. 53 Japonais : La Fin des temps, traduire Haruki Murakami, avec Corinne Atlan p. 54 5 Malaisien : Les Centuries pantoun. 100 traducteurs, 100 pantouns, de Georges Voisset, avec Georges Voisset p. 57 Polonais : Les Ours dansants, traduire Witold Szabłowski, avec Véronique Patte p. 62 TRADUCTEURS D’UN JOUR : ATELIERS POUR NON-PROFESSIONNELS Allemand : Les Pixels de Paul Cézanne et autres regards sur des artistes, traduire Wim Wenders avec Marie-Claude Auger p. 66 EMPLOI DU TEMPS – REGARDS CROISÉS SUR LES TEMPS EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS Conférence à deux voix par Catherine Mazodier et Frédérique Lab p. 68 1984, DE GEORGE ORWELL – NOUVELLE TRADUCTION DE JOSÉE KAMOUN Dialogue avec Maya Michalon p. 93 LES GARDIENS DU TEMPS : LA PAROLE AUX CORRECTEURS Table ronde animée par Maya Michalon, avec Patricia Duez, Olivier de Solminihac et Delphine Valentin p. 114 JUAN JOSÉ SAER : LA JOIE DE SATURNE par Julio Premat p. 134 UN TOUR DU MONDE DES RAPPORTS AU TEMPS Jean-Pierre Minaudier en dialogue avec Marie-Madeleine Rigopoulos p. 148 TROISIÈME JOURNÉE Dimanche 11 novembre 2018 TABLE RONDE PROFESSIONNELLE DE L’ATLF TOUJOURS PLUS VITE : TRADUCTION ET LOGIQUES DU SUCCÈS animée par Corinna Gepner, avec Dominique Defert, Juliette de La Cruz et Anne Michel p. 171 ATELIERS DE TRADUCTION Espagnol (Colombie) : Era más grande el muerto, traduire Luis Miguel Rivas Bogotá, avec Amandine Py p. 198 Espagnol (Espagne) : Automoribundia 1888-1948, traduire Ramón Gómez de la Serna, avec Delphine Valentin p. 200 Italien : Malacarne, traduire Giosuè Calaciura, avec Lise Chapuis p. 202 6 Suédois : Une brève halte après Auschwitz, traduire Göran Rosenberg, avec Anna Gibson p. 205 Basque : Va en enfer, chéri(e) !, traduire Anjel Lertxundi, avec Jean-Pierre Minaudier p. 208 TRADUCTEUR D’UN JOUR : ATELIERS POUR NON-PROFESSIONNELS Italien : Le Baron perché, traduire Italo Calvino, avec Dominique Vittoz p. 211 ATELIER D’ÉCRITURE Le temps n’existe pas, avec Isabelle Fruchart p. 214 LE TEMPS D’UNE LANGUE : TRADUIRE EN FRANÇAIS NOUVEAU Table ronde animée par Marie-Madeleine Rigopoulos, avec Marie-Madeleine Fragonard et Nathalie Koble p. 216 « RESTEZ ASSISES » Clôture par David Lescot, grand témoin des Assises p. 243 Biobibliographies des intervenants p. 244 ANNEXE Sommaire des Actes des Assises de 1984 à 2017 p. 255 7 PREMIÈRE JOURNÉE 8 ALLOCUTION D’OUVERTURE par Santiago Artozqui Chers collègues, chers amis, bonjour et bienvenue aux 35es Assises de la traduction littéraire. Cette année, comme vous le savez, nous avons décidé de traduire le temps. Vaste projet que nous tenterons d’embrasser aussi largement que possible au cours de ces trois jours de rencontres, à commencer, j’en suis très heureux, par le temps de la physique. En effet, dans quelques minutes, je vais céder la parole à Étienne Klein qui nous a fait l’honneur et le plaisir d’accepter notre invitation, et qui va nous parler du temps tel que la science l’envisage. Et c’est quelque chose qui fait rêver. D’un côté, il y a la beauté formelle des théories physiques que des vulga- risateurs comme Étienne Klein permettent à tout un chacun de comprendre, mais il y a aussi la poésie qui se dégage des propos que la science véhicule. Je pense à des termes comme « horizon d’un trou noir », « singularité », « courbure de l’espace-temps », « infini », « puits gravitationnel ». Il y a un pouvoir d’évocation certain dans tous ces termes, et beaucoup de poésie. Alors, si on sait depuis Einstein que le temps du physicien se dilate, on sait moins que celui du traducteur se contracte au fur et à mesure que la date de remise du manuscrit approche… et Étienne Klein va vous expliquer pourquoi. On a beau en rire, le quotidien des traducteurs, c’est : toujours plus vite. C’est d’ailleurs le titre de la table ronde que nos amis de l’ATLF vont organiser dimanche matin et qui va porter sur les conditions de travail qui sont les nôtres. Évidemment, chaque cas est particulier, mais globale- ment, dans la chaîne du livre, le temps imparti à la traduction a tendance à se réduire. Il faut traduire vite, bien et pour pas cher, notamment parce que, comme dans d’autres secteurs, le numérique fait son entrée dans notre mé- tier. Il y a dix ans, les traductions automatiques étaient risibles, aujourd’hui j’ai une petite anecdote, mais qui est parlante : un livre de huit cents pages traitant de la recherche de pointe en intelligence artificielle, donc un ouvrage technique, pas un roman, qui s’appelle Deep Learning et a été coécrit par Ian Goodfellow, un ancien de Google Brain, et deux chercheurs, Yoshua Bengio et Aaron Courville, vient d’être traduit de l’anglais vers le français 9 par une intelligence artificielle en douze heures. À la suite de cette traduction, des traducteurs humains, biologiques, ont révisé le texte de la machine, mais ils n’en ont modifié que 15 %. Donc huit cents pages en douze heures, c’est vite et ce n’est pas cher et, apparemment, c’est bien à 85 %. Cela interroge-t-il l’avenir de notre métier ? Personnellement, je pense que non. Parce que selon moi, la richesse d’un texte littéraire tient souvent à ce qu’on lit entre les lignes et, pour l’instant, cela, l’algorithme a du mal à le traduire et à le traiter. Pour autant, la problématique intellectuelle que ces évolutions suscitent mérite qu’on s’y arrête. C’est pourquoi, avec nos camarades du conseil d’administration d’ATLAS, nous avons décidé d’instituer un Observatoire de la traduction automatique. Ainsi chaque année, lors de nos Assises, nous lirons la traduction de deux ou trois textes, toujours tirés d’un même corpus, de façon à pouvoir juger concrètement d’éventuels progrès dans la prose des algorithmes.