Hector Berlioz (1803-1869) Berlioz (* 11. Dezember 1803 in La Côte-Saint-André, Département Isère; † 8. März 1869 in Paris)

Les Troyens Die Trojaner Grand opéra en cinq actes Große Oper in fünf Akten Paroles de Hector Berlioz, d’après les livres II et Text von Hector Berlioz nach Teil II und IV der IV de l’Énéide de Virgile Aeneis von Vergil (und nach William Shakespeare)

Erstdruck Choudens, Paris (1885); Deutsch von Bernd Feuchtner NA Bärenreiter (1969/70) Wissenschaftliche Beratung Pascal Paul-Harang

Personnages BESETZUNG Énée, héros troyen, fils de Vénus et d’Anchise Äneas (trojanischer Held, Sohn der Venus und (ténor) des Anchises) Ŕ Jugendlicher Heldentenor Chorèbe, jeune prince d’Asie, fiancé de Choröbus / Schatten des Choröbus (junger Fürst Cassandre (baryton) aus Asien, Verlobter der Kassandra) Ŕ Bariton Panthée, prêtre troyen, ami d’Énée (basse) Panthus (trojanischer Priester, Freund des Äneas) Ŕ Bass Narbal, ministre de (basse) Narbal (Minister der ) Ŕ Bass Iopas, poète tyrien de la cour de Didon (ténor) Iopas (Dichter am Hof der Dido) Ŕ Tenor Ascagne, jeune fils d’Énée (15 ans) (soprano) Askanius (Sohn des , 15 Jahre) Ŕ Sopran/Mezzosopran Cassandre, prophétesse troyenne, fille de Priam Kassandra / Schatten der Kassandra (trojanische (mezzo-soprano) Seherin, Tochter des Priamos) Ŕ Dramatischer Mezzosopran Didon, reine de , veuve de Sichée Dido (Königin von Karthago, Witwe des Fürsten prince de Tyr (mezzo-soprano) Sychäus von Tyros) Ŕ Dramatischer Sopran Anna, sœur de Didon (contralto) Anna (Schwester der Dido) Ŕ Alt

Coryphées Chor-Stimmführer: Hylas, jeune matelot phrygien (ténor ou Hylas (ein junger Matrose) Ŕ Tenor oder Alt contralto) Priamos / Schatten des Priamos (König von Troja) Priam, roi des Troyens (basse) Ŕ Bass Un chef grec (basse) Ein griechischer Anführer - Bass L’ombre d’Hector, héros troyen, fils de Priam Der Schatten Hektors (trojanischer Held, Sohn (basse) des Priamos) Ŕ Baß Helenus, prêtre troyen, fils de Priam (ténor) Helenus (trojanischer Priester, Sohn des Priamos) Ŕ Tenor Deux soldats troyens (basses) Zwei trojanische Soldaten - Bässe Le dieu Mercure (baryton ou basse) Der Gott Merkur Ŕ Bariton oder Bass Un prêtre de Pluton (basse) Pluto-Priester - Bass Polyxène, sœur de Cassandre (soprano) Polyxene (Schwester der Kassandra) - Sopran Hécube, reine des Troyens (soprano) Hekuba (Königin von Troja) Ŕ Sopran

Personnages muets stumme Rollen: Andromaque, veuve d’Hector Andromache (Witwe des Hektor) Astyanax, son fils (8 ans) Astyanax (ihr Sohn, 8 Jahre)

Chœurs Chöre: Troyens, Grecs, Tyriens et Carthaginois Trojaner; Griechen und Karthager; Nymphen; Nymphes, Satyres, Faunes et Sylvains Faune und andere Waldgeister; Schatten der Ombres invisibles Unterwelt

ERSTER TEIL: DIE EINNAHME VON TROJA

ACTE PREMIER ERSTER AKT

L’emplacement du camp abandonné des Grecs Das von den Griechen verlassene Feldlager in der dans la plaine de Troie. A gauche du spectateur Ebene vor Troja. Links vom Betrachter in einiger et à quelque distance dans l’intérieur de Troie, la Entfernung die Burg innerhalb Trojas. Rechts der Citadelle. A droite, le Simoïs et sur l’un des Fluss Simois und an seinem Ufer der Grabhügel bords un tumulus, le tombeau d’Achille. Au loin des . In der Ferne die Gipfel des Berges les sommets du mont Ida. Un autel champêtre Ida. Auf der Vorbühne ein ländlicher Altar, sur l’avant-scène et près de l’autel un trône daneben ein erhöhter Thronsitz. élevé.

N° 1 – Chœur de la populace troyenne Nr. 1 Chor des trojanischen Volkes Le peuple troyen se répandant joyeusement Die trojanische Bevölkerung verbreitet sich fröhlich dans la plaine. Soldats, citoyens, femmes, et in der Ebene. Soldaten, Bürger, Frauen und enfants. Danses, jeux divers. Trois bergers Kinder. Tänze, verschiedene Spiele. Drei Schäfer jouent de la double flûte au sommet du tombeau spielen am Grab Achills auf der Doppelflöte. d’Achille.

CHŒUR CHOR Ha ! Après dix ans passés dans nos murailles, Ah! Nach zehn Jahren, die wir in den Mauern Ah ! quel bonheur de respirer verbracht haben, welche Freude, wieder die reine L’air pur des champs, que le cri des batailles Luft der Felder zu atmen, die nicht länger der Ne va plus déchirer. Schlachtenlärm zerreißt. (Jeunes garçons et enfants accourant avec des Jungen und Kinder kommen mit Waffenteilen débris d’armes à la main) angelaufen.

Que de débris ! Was wir gefunden haben! Un fer de lance ! Eine Lanzenspitze! Je trouve un casque ! Ich hab einen Helm gefunden! Et moi, deux javelots ! Ich zwei Wurfspieße! Voyez, ce bouclier immense ! Seht diesen gigantischen Schild! Il porterait un homme sur les flots. Er könnte einen Mann über die Wellen tragen. Quels poltrons que ces Grecs ! Die Griechen sind solche Angsthasen!

UN SOLDAT EIN SOLDAT Savez-vous quelle tente Wisst ihr, wessen Zelt En ce lieu même s’élevait ? an dieser Stelle stand?

CHŒUR CHOR Non ! Dites-le... C’était ? Nein, sag es uns ... es war?

LE SOLDAT DER SOLDAT Celle d’Achille. Das des Achilles.

CHŒUR (se reculant avec terreur) CHOR weicht vor Schreck zurück Dieux ! Götter!

LE SOLDAT DER SOLDAT Restez, troupe vaillante ! Bleibt doch, ihr Tapferen! Achille est mort, vous pouvez voir ici Achilles ist tot, dort könnt ihr Sa tombe, la voici. sein Grab sehen.

CHŒUR CHOR C’est vrai ; de ce monstre homicide Das stimmt, von diesem mörderischen Ungeheuer Pâris nous délivra. Ŕ Connais-tu le cheval hat Paris uns befreit. Hast du das hölzerne Pferd De bois, qu’avant de partir pour l’Aulide gesehen, das die Griechen vor ihrer Abfahrt nach Construisirent les Grecs ? Ŕ Ce cheval colossal, Aulis gebaut haben? Dieses riesige Pferd, eine Leur offrande à Pallas, dans ses vastes Opfergabe für Pallas, in dessen Riesenleib ein entrailles ganzes Bataillon Platz fände. Tiendrait un bataillon. On abat les murailles. Die Stadtmauern werden aufgebrochen. Dans la ville, ce soir, nous allons le traîner; Heute abend werden wir es in die Stadt ziehen. On dit que le roi vient tantôt l’examiner ! Es heißt, der König kommt, es zu begutachten. Où donc est-il ? Ŕ Sur le bord du Scamandre ! Wo steht es denn? Am Ufer des Skamander! Il faut le voir sans plus attendre ! Wir können es nicht erwarten, es zu sehen! Courons ! courons ! Le cheval ! le cheval ! Lasst und hinlaufen! Das Pferd! (Ils sortent en tumulte.) Gehen lärmend ab

N° 2 – Récitatif et air Nr. 2 Rezitativ und Arie Pendant la fin de la scène précédente, Während des Endes der vorhergehenden Szene Cassandre a paru au milieu des groupes, ist Kassandra inmitten der Gruppen erschienen, parcourant la plaine avec agitation. Son regard die aufgeregt durch die Ebene liefen. Ihr Blick ist est inquiet et égaré. unruhig und verstört.

CASSANDRE KASSANDRA Les Grecs ont disparu !... mais quel dessein fatal Die Griechen sind verschwunden! ... Aber welche Cache de ce départ l’étrange promptitude ? furchtbare Absicht verbirgt sich hinter der Tout vient justifier ma sombre inquiétude ! Plötzlichkeit dieser Abfahrt? All das bestärkt meine J’ai vu l’ombre d’Hector parcourir nos remparts finstere Unruhe! Ich sah den Schatten Hektors wie Comme un veilleur de nuit, j’ai vu ses noirs einen Nachtwächter über unsere Mauern gehen, regards ich sah, wie seine finsteren Blicke die Meerenge Interroger au loin le détroit de Sigée... von Sigeium musterten ... Malheur ! dans la folie et l’ivresse plongée Unglück! In ihrer Tollheit und Trunkenheit verlässt La foule sort des murs, et Priam la conduit ! die Menge den Schutz der Mauern, und Priamos ihnen voran!

Malheureux Roi ! Unglückseliger König! dans l’éternelle nuit, In ewige Nacht, C’en est donc fait, das steht nun fest, tu vas descendre ! wirst du vergehen! Tu ne m’écoutes pas, Du hört nicht auf mich, tu ne veux rien comprendre, du willst nichts verstehen, Malheureux peuple, unglückliches Volk, à l’horreur qui me suit ! von dem Grauen, das mir folgt!

Chorèbe, hélas, Choröbus, o weh, oui, Chorèbe lui-même ja, selbst Choröbus Croit ma raison perdue !... glaubt, ich hätte den Verstand verloren! A ce nom mon effroi Bei diesem Namen verdoppelt Redouble ! Sich mein Entsetzen! Ô Dieux ! Chorèbe ! Götter! Choröbus! il m’aime ! Er liebt mich! Il est aimé ! Ich liebe ihn! mais plus d’hymen pour moi. Für mich keine Hochzeit mehr. Plus d’amour, de chants d’allégresse, Keine Liebe, keine Jubellieder, Plus de doux rêves de tendresse ! Keine süßen Träume voller Zärtlichkeit! De l’affreux destin qui m’oppresse Das schreckliche Schicksal, dem ich unterliege, Il faut subir l’inexorable loi ! erzwingt, mich dem unerbittlichen Gesetz zu beugen!

Malheureux Roi ! etc. Unglückseliger König! usw.

(Elle tombe dans une tendre rêverie.) Sie fällt in zärtliche Träumerei Chorèbe !... il faut qu’il parte et quitte la Troade. Choröbus! ... Er muss gehen und die Troas verlassen.

N° 3 – Duo Nr. 3 Duett Chorèbe s’avance vivement Choröbus kommt herbeigelaufen

CASSANDRE KASSANDRA C’est lui ! Er ist’s!

CHORÈBE CHORÖBUS Quand Troie éclate en transports jusqu’aux Wenn Troja zum Himmel jauchzt, cieux fliehst du aus den freudenvollen Palästen Vous fuyez les palais joyeux in Wald und Feld, Pour les bois et les champs, du gedankenvolle Dryade! pensive Hamadryade ! Ich mache mir Sorgen um Euch ... De vous on s’inquiète...

CASSANDRE KASSANDRA Ah ! je cache à vos yeux Ach, ich verberge die schreckliche Angst, die Le trouble affreux dont mon âme est remplie ! meine Seele erfüllt, vor Euren Augen.

CHORÈBE CHORÖBUS Cassandre ! Kassandra!

CASSANDRE KASSANDRA Quitte-moi ! Geh weg!

CHORÈBE CHORÖBUS Viens ! Komm!

CASSANDRE KASSANDRA Pars, je t’en supplie ! Geh, ich flehe dich an!

CHORÈBE CHORÖBUS Moi, partir ! Te quitter quand le plus saint des Ich soll gehen? Dich verlassen, wenn die nœuds... heiligsten Bünde ...

CASSANDRE KASSANDRA C’est le temps de mourir et non pas d’être Dies ist die Zeit zum Sterben und nicht zum heureux. Glücklichsein.

CHORÈBE CHORÖBUS Reviens à toi, vierge adorée ! Komm wieder zu dir, angebetete Jungfrau! Cesse de craindre en cessant de prévoir; Ängstige dich nicht länger und lass das Lève vers la voûte azurée Vorhersagen, L’œil de ton âme rassurée. hebe deine gestärkte Seele zum blauen Himmel Laisse entrer dans ton cœur un doux rayon empor. d’espoir. Öffne dein Herz für einen sanften Hoffnungsstrahl.

CASSANDRE KASSANDRA Tout est menace au ciel ! Alles im Himmel ist bedrohlich! Crois en ma voix qu’inspire Trau meiner Stimme: Aus ihr spricht jener Le barbare dieu même à nous perdre acharné. grausame Gott, der versessen ist, uns ins Au livre du destin mon regard a su lire, Verderben zu bringen. Je vois l’essaim de maux sur nous tous Mein Blick wusste im Buch des Schicksals zu déchaîné ! lesen, ich sehe das Ausmaβ des Unheils sich Il va tomber sur Troie ! gegen uns alle entfesseln! A sa fureur en proie, Es wird über Troja hereinbrechen! Le peuple va rugir Seiner Raserei ausgeliefert, Et de son sang rougir Wird das Volk aufheulen, Le pavé de nos rues; Und das Pflaster unserer Straßen Les vierges demi-nues, wird sich rot färben von seinem Blut; Aux bras des ravisseurs, halbnackte Jungfrauen Vont pousser des clameurs werden in den Armen ihrer Schänder A déchirer les nues ! Schreie ausstoßen, Déjà le noir vautour, die den Himmel aufreißen! Sur la plus haute tour Schon sitzt der schwarze Aasgeier A chanté le carnage ! auf dem höchsten Turm Tout s’écroule ! tout nage und verkündet das Gemetzel! Sur un fleuve de sang, Alles stürzt zusammen! Alles schwimmt Et dans ton flanc in einem Strom von Blut, Le fer d’un Grec !... Ah ! und in deiner Seite (Chorèbe soutient un instant dans ses bras das Schwert eines Griechen! ... Ach! Cassandre à demi évanouie.) Choröbus hält für einen Augenblick die halb bewusstlose Kassandra in seinen Armen.

CHORÈBE CHORÖBUS Pauvre âme égarée ! Du arme, verirrte Seele! Reviens à toi, vierge adorée ! Komm zu dir, angebetete Jungfrau! Cesse de craindre en cessant de prévoir; Lass das Vorhersagen, dann schwindet die Angst, Lève vers la voûte azurée Erhebe den Blick deiner besänftigten Seele L’œil de ton âme rassurée. zum azurnen Himmelgewölbe. Laisse entrer dans ton cœur un doux rayon Lass einen süßen Strahl der Hoffnung in dein Herz d’espoir. ein.

CASSANDRE KASSANDRA La mort déjà plane dans l’air... Schon kreist der Tod in den Lüften ... Et j’ai vu le sinistre éclair Ich sah das unheilvolle Aufblitzen seines kalten, De son froid regard homicide ! mordlüsternen Blicks. Si tu m’aimes, va-t’en Geh fort, wenn du mich liebst, Pars !... va rendre à ton père Geh! ... Sei deinem Vater Un appui nécessaire die nötige Stütze A ses vieux ans, seines Alters, Inutile pour nous. da du uns nichts mehr helfen kannst.

CHORÈBE CHORÖBUS Eh, de quel œil, si de tel maux sur nous Wenn aber solche Schrecken über uns kommen, Devaient tomber, chère insensée, meine geliebte Irre, Mon père me reverrait-il wie würde mein Vater auf mich blicken, Fuyant ma fiancée wenn ich meine Verlobte Au moment du péril ? im Augenblick der Gefahr im Stich ließe? Mais le ciel et la terre, Himmel und Erde haben Oublieux de la guerre den Krieg jedoch vergessen Proclament ton erreur. und verkünden deinen Irrtum. Cette tiède douceur Diese laue Sanftheit Du souffle de la brise im Wehen des Windes Et cette mer qui brise und dieses Meer, das Si mollement ses flots seine Wellen so weich Aux caps de Ténédos; an den Felsen des Tenedos bricht; Sur la plaine ondoyante in der wogenden Ebene Ces tranquilles troupeaux, diese ruhigen Herden, Ce pâtre heureux qui chante dieser glückliche Schäfer mit seinem Lied Et ces joyeux oiseaux und diese munteren Vögel Semblent ne faire entendre, scheinen nichts zu verlauten Sous le céleste dais, unter dem Himmelszelt Et partout ne répandre und auch nichts zu verbreiten Que l’hymne de la paix. als die Hymne des Friedens.

CASSANDRE KASSANDRA Signes trompeurs ! calme perfide ! Trügerische Zeichen! Tückische Ruhe! La mort déjà plane dans l’air, Schon kreist der Tod in den Lüften, Et j’ai vu le sinistre éclair und ich sah das unheilvolle Aufblitzen seines De son froid regard homicide ! kalten, mordlüsternen Blicks! Quitte-nous dès ce soir, Verlasse uns noch heute Abend, Entends-moi, je t’implore, hörst du, ich flehe dich an, Dans nos murs que l’aurore die Morgendämmerung darf dich nicht mehr Ne puisse te revoir ! in unseren Mauern antreffen! D’épouvante j’expire Ich sterbe vor Entsetzen Et mon cœur se déchire ! und mein Herz zerreißt! Pars ce soir, pars ce soir ! Geh noch heute Abend!

CHORÈBE CHORÖBUS Te quitter, dès ce soir ! Noch heute abend soll ich dich verlassen! Cassandre ! et je t’adore ! Kassandra! Ich liebe dich! Sauve-moi, je t’implore, Bewahre mich vor schrecklicher D’un affreux désespoir. Verzweiflung, ich bitte dich. Tu veux donc que j’expire ? Willst du, dass ich zugrunde gehe? Sans pitié peux-tu dire: So gnadenlos kannst du sagen: Pars ce soir, pars ce soir ! Geh noch heute Abend!

CASSANDRE KASSANDRA Si de ton noble amour, Chorèbe, Choröbus, wenn du mich je deiner edlen Liebe Tu me crus digne un jour, tu partiras ! für würdig erachtetest, so wirst du gehen!

CHORÈBE CHORÖBUS Au nom des dieux du ciel et de l’Érèbe, Im Namen der Götter des Himmels und der Hölle, Cassandre, tu m’écouteras ! Kassandra, hör mir zu! A tes genoux, je tombe Ich falle vor dir auf die Knie, Cassandre ! Kassandra!

CASSANDRE KASSANDRA A tant de douleurs je succombe ! So vielen Schmerzen erliege ich! Ô dieux cruels ! Ihr grausamen Götter!

CHORÈBE CHORÖBUS Te quitter, dès ce soir ! Noch heute abend soll ich dich verlassen! Cassandre ! et je t’adore ! Kassandra! Ich liebe dich! Sauve-moi, je t’implore, Bewahre mich vor schrecklicher D’un affreux désespoir. Verzweiflung, ich bitte dich. Tu veux donc que j’expire ? Willst du, dass ich zugrunde gehe? Sans pitié peux-tu dire: So gnadenlos kannst du sagen: Pars ce soir, pars ce soir ! Geh noch heute Abend! Cassandre ! Ô désespoir ! Kassandra! Ich verzweifle!

CASSANDRE KASSANDRA Entends-moi, je t’implore Hörst du, ich flehe dich an, Dans nos murs que l’aurore die Morgendämmerung darf dich nicht mehr Ne puisse te revoir ! in unseren Mauern antreffen! D’épouvante j’expire Ich sterbe vor Angst Et mon cœur se déchire ! und mein Herz zerreißt! Pars ce soir, pars ce soir ! Geh noch heute Abend! Aveugle et sourd comme eux ! Tu persévères Blind und taub wie alle! Du willst unbedingt A t’immoler à ton funeste amour ? dich deiner tödlichen Liebe opfern?

CHORÈBE CHORÖBUS Je ne te quitte pas ! Ich verlasse dich nicht!

CASSANDRE KASSANDRA L’épouvantable jour Der schreckliche Tag wird dich Te verra donc combattre avec mes frères ? also mit meinen Brüdern kämpfen sehen?

CHORÈBE CHORÖBUS Je ne te quitte pas ! Ich verlasse dich nicht!

CASSANDRE KASSANDRA Eh bien ! voilà ma main Also gut! Hier meine Hand Et mon chaste baiser d’épouse ! und mein keuscher Brautkuss! Reste ! La mort jalouse Bleib! Der neidische Tod Prépare notre lit nuptial pour demain. bereitet uns das Brautbett für morgen.

CHORÈBE CHORÖBUS Viens ! Viens ! Komm! Komm! (Il l’entraîne éperdue.) In Ekstase folgt er ihr nach.

N° 4 – Marche et hymne Nr. 4 Marsch und Hymne Entrent Ascagne à la tête des enfants, Hécube Auftritt Askanius an der Spitze der Kinder. Hekuba et les princesses, Énée à la tête des guerriers und die Prinzessinnen, Äneas an der Spitze der troyens, Priam et les prêtres. Krieger, Priamos und die Priester.

CHŒUR CHOR Dieux protecteurs de la ville éternelle, Ihr Schutzgötter der ewigen Stadt, Recevez notre encens; empfangt unseren Weihrauch Et du bonheur de son peuple fidèle und hört die Glücksgesänge Entendez les accents ! ihres treuen Volkes! Ô vous ! divins auteurs de notre délivrance. O ihr göttlichen Urheber unserer Befreiung. Dieu de l’Olympe ! Dieu des mers ! Götter des Olymp! Götter der See! Régulateurs de l’univers, Lenker der Welt, Acceptez les présents de la reconnaissance. nehmt die Gaben der Dankbarkeit an.

N° 5 – Combat de ceste – Pas de lutteurs Nr. 5 Boxkampf – Ringkampf Danses et jeux populaires. Tänze und Volksspiele

N° 6 – Pantomime Nr. 6 Pantomime Andromaque entre à pas lents, tenant par la Andromache, an der Hand, Astyanax, schreitet main Astyanax. Ils sont en deuil – vêtus de blanc langsam herein. Beide sind in weißer – tous les deux. Trauerkleidung.

CHŒUR CHOR Andromaque et son fils ! Andromache und ihr Sohn! Ô destin ! Welch ein Schicksal! Ces clameurs de la publique allégresse... Dieses allgemeine Jubelgeschrei ... (Astyanax dépose une corbeille de fleurs au pied Astyanax legt zu Füßen des Altars einen de l’autel. Andromaque s’agenouille à côté de lui Blumenkorb nieder. Andromache kniet neben ihm et prie pendant quelques instants.) nieder und betet einige Augenblicke lang. Et cette immense tristesse, Und diese unendliche Traurigkeit, Ce deuil profond, diese tiefe Trauer, (Andromaque se lève et conduit son fils devant Andromache erhebt sich und führt ihren Sohn zum le trône de Priam.) Thron des Priamos. Ces muettes douleurs ! Dieser stille Schmerz! (Elle présente l’enfant au roi et à la reine. Elle Sie stellt das Kind dem König und der Königin vor. attire Astyanax contre son sein et l’embrasse Sie zieht Astyanax an die Brust und küsst ihn mit avec une tendresse convulsive.) krampfhafter Zärtlichkeit. Les épouses, les mères pleurent à leur aspect... Die verheirateten Frauen und Mütter weinen bei ihrem Anblick ... (Priam se lève et bénit l’enfant. Hécube le bénit Priamos erhebt sich und segnet das Kind. Hekuba à son tour. Le roi et la reine reprennent place sur segnet es ebenfalls. König und Königin nehmen leurs trônes. wieder ihren Platz auf dem Thron ein. Astyanax intimidé revient se réfugier auprès de Der eingeschüchterte Astyanax flüchtet sich hinter sa mère. L’émotion douloureuse d’Andromaque seine Mutter. Die schmerzliche Bewegung augmente.) Andromaches nimmt zu.

CASSANDRE (passant au fond du théâtre) KASSANDRA geht im Hintergrund vorbei Hélas ! garde tes pleurs, Ach, bewahre dir deine Tränen, Veuve d’Hector... Witwe Hektors, ... (Andromaque abaisse son voile.) Andromache lässt den Schleier fallen. A de prochains malheurs für künftiges Unglück Tu dois bien des larmes amères... brauchst du noch viele bittere Tränen ... (Les larmes la gagnant, Andromaque reprend la Während die Tränen sie überwältigen, nimmt main d’Astyanax et passe devant les divers Andromache wieder Astyanax an der Hand und groupes du peuple pour se retirer. La foule geht an den verschiedenen Gruppen vorbei, um s’écarte devant les deux personnages. Plusieurs sich zurückzuziehen. Die Menge weicht vor den femmes troyennes pleurant, cachent leur visage beiden zurück. Einige Troerinnen weinen und sur l’épaule des hommes qui sont auprès d’elles. bergen ihr Gesicht an der Schulter umstehender Les deux personnages s’éloignent à pas lents.) Männer. Die beiden entfernen sich langsam.

CHŒUR CHOR Ah ! Ach!

N° 7 – Récit Nr. 7 Rezitativ

ÉNÉE (accourant) ÄNEAS herbeistürzend Du peuple et des soldats, ô roi ! la foule Die Menge flieht, Volk wie Soldaten, S’enfuit et roule o König, und stürzt Comme un torrent; on ne peut l’arrêter ! wie toll daher, man kann sie nicht aufhalten! Un prodige inouï vient de l’épouvanter: Ein unfassbares Zeichen hat sie erschreckt: Laocoon, voyant quelque trame perfide Laokoon, der im Machwerk der Griechen Dans l’ouvrage des Grecs, a d’un bras intrépide eine niederträchtige Tücke sieht, schleuderte mit Lancé son javelot sur ce bois, excitant unerschrockenem Arm seine Lanze in das Holz Le peuple indécis et flottant und hetzte damit das wankelmütige Volk auf, A le brûler. Alors, gonflés de rage, es anzuzünden. Da nahen, angeschwellt vor Wut, Deux serpents monstrueux zwei riesigen Schlangen dem Strand, s’avancent vers la plage, stürzen sich auf den Priester, S’élancent sur le prêtre, umschlingen ihn en leurs terribles nœuds l’enlacent, mit ihren schrecklichen Knoten le brûlant de leur haleine ardente, und verbrennen ihn mit ihrem feurigem Atem, Et le couvrant d’une bave sanglante, bedecken ihn mit blutigem Geifer Le dévorent à nos yeux. und verschlingen ihn vor unseren Augen.

N° 8 – Ottetto et double chœur Nr. 8 Oktett und Doppelchor

PRIAM, PANTHÉE, CHORÈBE, ÉNÉE, PRIAMOS, PANTHUS, CHORÖBUS, ÄNEAS, HELENUS, CASSANDRE, ASCAGNE, HELENUS, KASSANDRA, ASKANIUS, HEKUBA, HÉCUBE, LE PEUPLE VOK

Châtiment effroyable ! Entsetzliche Bestrafung! Mystérieuse horreur ! Unheimlicher Schrecken! A ce récit [cet aspect] épouvantable Bei diesem grauenvollen Bericht / Anblick Le sang s’est glacé dans mon cœur. gefriert das Blut in meinem Herzen. Un frisson de terreur Ein Schreckensschauer Ébranle tout mon être ! erschüttert mein tiefstes Inneres! Laocoon ! un prêtre ! Laokoon! Ein Prieser! Objet de la fureur des dieux, Opfer des Zorns der Götter, Dévoré palpitant par ces monstres hideux ! lebendig verschlungen von scheußlichen Horreur ! Ungeheuern! Furchtbar!

CASSANDRE KASSANDRA Ô peuple déplorable ! Beklagenswertes Volk! Mystérieuse horreur ! Geheimnisvoller Schrecken! A ce récit épouvantable Bei diesem grauenvollen Bericht Le sang s’est glacé dans mon cœur. gefriert mir das Blut im Herzen.

N° 9 – Récitatif et chœur Nr. 9 Rezitativ und Chor

ÉNÉE ÄNEAS Que la déesse nous protège, Damit uns die Göttin beschütze, Conjurons ce nouveau danger ! beschwören wir diese neue Gefahr! Il est trop vrai, Pallas vient de venger Wahrhaftig, Pallas hat gerade Un affreux sacrilège. eine abscheuliche Lästerung gerächt.

PRIAM PRIAMOS Pour l’apaiser, suivez mes ordres sans retard. Sie zu besänftigen, folgt gleich meinen Befehlen.

ÉNÉE ÄNEAS Déjà sur des rouleaux disposés avec art, Das Pferd wurde bereits kunstvoll auf Rollen Le cheval est placé, que chacun le conduise, gesetzt, damit jeder es begleite bei seinem Vers le Palladium en pompe l’introduise ! prunkvollen Einzug ins Pallas-Heiligtum! A cet objet sacré formez cortège, enfants, Bezeugt dem heiligen Gegenstand euren Respekt, Femmes, guerriers, couvrez de fleurs la voie, Kinder, Frauen und Krieger, bestreut seinen Weg Et que jusques dans Troie mit Blumen, und lasst uns seinen Weg nach Troja La trompette et la lyre accompagnent vos hinein mit Gesängen zu Trompete und Leier chants ! begleiten!

ENSEMBLE ALLE A cet objet sacré formez [formons] cortège, Gebt/ Geben wir diesem heiligen Objekt Geleit, enfants, Kinder, Femmes, guerriers, couvrez [couvrons] de fleurs Frauen und Krieger, bestreut / bestreuen wir la voie, seinen Weg mit Blumen, Et que jusques dans Troie und lasst uns / begleitet seinen Weg nach Troja La trompette et la lyre accompagnent vos [nos] hinein chants ! mit Gesängen zu Trompete und Leier / begleiten!

CASSANDRE (parcourant la scène avec KASSANDRA erregt über die Szene laufend égarement) Unheil! Malheur !

PRIAM, HÉCUBE, ÉNÉE, PANTHÉE, PRIAMOS, HEKUBA, ÄNEAS, PANTHUS, CHORÈBE, HELENUS CHORÖBUS, HELENUS Pallas, pardonne à Troie ! Pallas, sei Troja gnädig! (Ils sortent. Cassandre reste seul sur l’avant- Sie gehen ab. Kassandra bleibt allein im scène. Après avoir fait quelques pas pour suivre Vordergrund. Nach einigen Schritten hinter der la foule, elle rentre brusquement.) Menge her kehrt sie jäh um.

N° 10 – Air Nr. 10 Arie

CASSANDRE KASSANDRA Non, je ne verrai pas la déplorable fête Nein, ich werde dieses jämmerliche Fest nicht mit Où s’enivre, en espoir d’un brillant avenir, ansehen, wo sich, in der Hoffnung auf eine Ce peuple condamné, glänzende Zukunft, dieses verurteilte Volk que rien, hélas ! n’arrête berauscht, das sich, ach, von nichts aufhalten lässt Sur la pente du gouffre. auf der schiefen Ebene in den Abgrund. Ô cruel souvenir ! Grausame Erinnerung! Gloire de la Patrie !... Et voir s’évanouir Ruhm des Vaterlandes! ... Und noch zusehen, wie Du bonheur le plus pur la séduisante image ! das berückende Bild des reinsten Glücks zerrinnt! Ô Chorèbe ! Ô Priam !... Choröbus! Priamos! ... Vains efforts de courage, Vergebliche Mühe des Mutes, Des pleurs d’angoisse inondent mon visage ! Tränen der Angst überfluten mein Angesicht!

N° 11 – Final : Marche troyenne Nr. 11 Finale: Trojanischer Marsch On entend le cortège dans un grand Der Geleitzug ist aus großer Entfernung zu hören éloignement.

CASSANDRE KASSANDRA De mes sens éperdus... est-ce une illusion ? Ist das eine Täuschung meiner überhitzten Sinne? Les chœurs sacrés d’Ilion ! Die heiligen Gesänge Ilions!

CHŒUR CHOR Du roi des dieux, ô fille aimée, Du geliebte Tochter des Göttervaters, Du casque et de la lance armée, bewaffnet mit Helm und Lanze, Sage guerrière aux regards doux, weise Kriegerin mit sanftem Blick, A nos destins sois favorable, sei unserem Schicksal gnädig, Rends Ilion inébranlable, mache Ilion unbesiegbar, Belle Pallas, protège-nous. beschütze uns, schöne Pallas.

CASSANDRE KASSANDRA Quoi, déjà le cortège !... Da, schon naht der Geleitzug! ... Au loin je l’aperçois ! Ich sehe ihn in der Ferne! L’ennemi vient et la ville est ouverte !... Der Feind naht, und die Stadt steht offen! ... Ce peuple fou qui se rue à sa perte Dieses rasende Volk, das sich ins Verderben Semble avoir devancé les ordres de son Roi ! stürzt, scheint den Befehlen seines Königs zuvorgekommen zu sein! (On entend le cortège plus près.) Der Geleitzug ist näher zu hören

CHŒUR CHOR Du roi des dieux, ô fille aimée, Du geliebte Tochter des Göttervaters, Du casque et de la lance armée, bewaffnet mit Helm und Lanze, Sage guerrière aux regards doux, weise Kriegerin mit sanftem Blick, Entends nos voix, vierge sublime, höre unsere Stimmen, erhabene Jungfrau, Aux sons des flûtes de Dindyme wie sie sich mit Flöten aus Dindymos Se mêler au plus haut des airs. in den höchsten Lüften vermischen. Que la trompette phrygienne Möge die phrygische Trompete Unie à la lyre troyenne vereint mit der trojanischen Leier Te porte nos pieux concerts ! unser frommes Konzert zu dir tragen!

CASSANDRE KASSANDRA L’éclat des chants augmente ! Die Lieder werden lauter! L’énorme machine roulant Die gewaltige Maschine S’avance !... la voici ! rollt näher! ... Da ist sie!

CHŒUR (entrant en scène) CHOR die Szene betretend Du roi des dieux, ô fille aimée, Du geliebte Tochter des Göttervaters, Du casque et de la lance armée, bewaffnet mit Helm und Lanze, Sage guerrière aux regards doux, weise Kriegerin mit sanftem Blick, Souriante guirlande, Tanzt einen fröhlichen Reigen A l’entour de l’offrande um die Opfergabe, Dansez, heureux enfants ! ihr glücklichen Kinder! Semez sur la ramée Streut auf das Laubwerk La neige parfumée den duftenden Schnee Des muguets du printemps. der Maiglöckchen des Frühlings. Pallas ! protège-nous ! Pallas, beschütze uns! (Les chants cessent brusquement. Le chœur Die Gesänge brechen jäh ab. Der Chor stürzt in s’agite en divers sens; quelques femmes sortent verschiedene Richtungen; einige Frauen gehen comme pour aller voir ce qui se passe hors de la ab, als wollten sie nachsehen, was hinter der scène et reviennent presque aussitôt.) Szene geschehen ist, und kehren umgehend zurück.

QUELQUES HOMMES DU PEUPLE EINIGE MÄNNER Qu’est-ce donc ? et pourquoi Was ist los? Warum ce mouvement d’alarmes ? dieses aufgeregte Gerenne?

CASSANDRE KASSANDRA ! on hésite ! Beim ! Es stockt! Et la foule s’agite ! Und die Menge gerät in Aufruhr!

LES FEMMES DIE FRAUEN Dans les flancs du colosse on entend Im Bauch des Kolosses hört man Waffenlärm ... un bruit d’armes...

CASSANDRE KASSANDRA On s’arrête… Ô dieux ! Si… Sie bleiben stehen ... Götter! Wenn ...

LES HOMMES DIE MÄNNER Présage heureux ! chantez, enfants ! Glückliches Vorzeichen! Singt, Kinder! (Les chants reprennent avec plus d’éclat Die Gesänge werden mit noch mehr Lärm qu’auparavant.) fortgeführt als zuvor

TOUT LE CHŒUR GESAMTER CHOR Fiers sommets de Pergame, Stolze Gipfel Pergamons, D’une joyeuse flamme erstrahlt triumphierend Rayonnez triomphants ! in herrlichem Feuerschein! (Le chœur reprend la suite du cortège et sort.) Der Chor bildet wieder einen Begleitzug und geht ab.

CASSANDRE KASSANDRA Arrêtez ! arrêtez ! Oui, la flamme, la hache ! Halt! Halt! Ja, das Feuer, das Beil! Fouillez le flanc du monstrueux cheval ! Durchwühlt den Bauch des Riesenpferdes! Laocoon !... les Grecs !... il cache Laokoon! ... Die Griechen! ... Es verbirgt Un piège infernal... eine Höllenfalle ... Ma voix se perd !... plus d’espérance ! Meine Stimme geht unter! Keine Hoffnung mehr! Vous êtes sans pitié, grands dieux, Ihr seid gnadenlos, große Götter, Pour ce peuple en démence ! gegenüber diesem wahnsinnigen Volk! Ô digne emploi de la toute-puissance, So waltet eure Allmacht: Sie verschließt ihnen Le conduire à l’abîme en lui fermant les yeux ! die Augen und sie geleitet zum Abgrund!

(Elle écoute les derniers sons de la marche Sie lauscht den letzten Klängen des noch triomphale qu’on distingue encore et qui hörbaren Triumphmarsches, die mit einem Schlag s’éteignent tout d’un coup.) ersterben. Ils entrent, c’en est fait, le destin tient sa proie ! Sie dringen ein, es ist geschehen, das Schicksal Sœur d’Hector, va mourir sous les débris de packt seine Beute! Schwester Hektors, stirb unter Troie ! den Trümmern Trojas! (Elle sort.) geht ab

ACTE DEUXIÈME ZWEITER AKT

Premier tableau Erstes Bild Un appartement du palais d’Énée, qu’éclaire à Ein Raum im Palast des Äneas, von einer Lampe peine une lampe. schwach erhellt

N° 12 – Scène et récitatif Nr. 12 Szene und Rezitativ Rumeurs de combats éloignés. Énée à demi Waffenlärm in der Ferne. Der halb gerüstete armé dort sur son lit. Ascagne sort tout effrayé Äneas schläft auf seinem Bett. Askanius kommt d’un appartement voisin. Il écoute; il s’approche verängstigt aus einem benachbarten Gemach. Er du lit de son père. Les bruits de la ville cessant lauscht; er nähert sich dem Bett seines Vaters. Als de se faire entendre, il n’ose pas le réveiller et der Lärm aus der Stadt nachlässt und nicht mehr s’en retourne. zu hören ist, wagt er nicht, ihn zu wecken, und D’un coin obscur s’avance vers Énée le spectre kehrt um. Aus einer dunklen Ecke nähert sich der sanglant d’Hector d’un pas lent et solennel. Sa blutige Schatten Hektors Äneas mit langsamem, barbe et sa chevelure sont souillées et en feierlichem Schritt. Sein Bart und seine Haare sind désordre. Parvenu auprès d’Énée, il reste un besudelt und zerzaust. Vor Äneas angekommen, instant immobile à le contempler et soupire bleibt er einen Augenblick stehen, betrachtet profondément. diesen und seufzt tief auf. Un bruit d’écroulement au loin, plus fort que les Das Krachen einstürzender Mauern in der Ferne, précédents, éveille Énée en sursaut. Il voit stärker als zuvor, weckt Äneas jäh auf. Er sieht Hector debout devant lui et après un instant Hektor vor sich stehen und spricht ihn nach einem d’indécision il lui adresse la parole, à demi levé Augenblick der Unentschlossenheit an, indem er sur son lit. sich halb vom Bett erhebt.

ÉNÉE ÄNEAS Ô lumière de Troie !... Ô gloire des Troyens ! Du Licht Trojas! ... Du Stolz der Trojaner! Après tant de labeurs de tes concitoyens, Nach so viel Mühen deiner Mitbürger, De quels bords inconnus reviens-tu ? Quel von welchen unbekannten Ufern kommst du nuage zurück? Semble voiler tes yeux sereins ? Welche Wolke verschattet dein heiteres Auge? Hector, quelles douleurs ont flétri ton visage ? Hektor, welcher Schmerz hat dein Antlitz entstellt?

L’OMBRE D’HECTOR HEKTORS SCHATTEN Ah !... fuis, fils de Vénus ! l’ennemi tient nos Ach, fliehe, Sohn der Venus! der Feind steht in murs ! unseren Mauern! De son faîte élevé Troie entière s’écroule ! Troja stürzt vom höchsten First in Trümmer! Un ouragan de flammes roule Ein Flammensturm wälzt seine verheerenden Des temples aux palais ses tourbillons impurs... Wirbel von den Tempeln zu den Palästen ... Nous eussions fait assez pour sauver la patrie Wir hatten doch genug getan, um die Heimat Sans l’arrêt du destin. Pergame te confie zu retten, wenn das Schicksal nicht anders Ses enfants et ses dieux. entschieden hätte. Pergamon vertraut dir Va, cherche l’Italie... seine Kinder und Gottheiten an. Où pour ton peuple renaissant, Geh, suche Italien ... Après avoir longtemps erré sur l’onde Dort sollst du für dein wiedergeborenes Volk, Tu dois fonder un empire puissant, nach langer Irrfahrt auf dem Meere, Dans l’avenir, dominateur du monde, ein mächtiges Reich gründen, Où la mort des héros t’attend. das in Zukunft über die Welt herrschen wird, (Hector s’éloigne avec solennité et sa forme und wo dich der Heldentod erwartet. devient de plus en plus indistincte pendant Hektor entfernt sich feierlich und seine qu’Énée le suit d’un regard effaré.) Erscheinung verschwindet allmählich, während Äneas ihr mit verstörtem Blick folgt.

N° 13 – Récitatif et chœur Nr. 13 Rezitativ und Chor Entre Panthée blessé au visage et portant les Panthus tritt auf, im Gesicht verletzt und die dieux de Troie. Götterbilder Trojas in der Hand

ÉNÉE ÄNEAS Quelle espérance encor est permise, Panthée ? Welche Hoffnung ist noch geblieben, Panthus? Où combattre, où courir ? Kämpfen oder fliehen?

PANTHÉE PANTHUS La ville ensanglantée Die Stadt schwimmt im Blut und brennt! Brûle ! c’est notre jour fatal ! Dies ist unsere Schicksalsstunde! Priam n’est plus ! Sortis du monstrueux cheval, Priamos ist nicht mehr! Die Griechen kamen aus Les Grecs ont massacré les gardes de nos dem Riesenpferd und metzelten die Wachen an portes. unseren Toren nieder. Déjà d’innombrables cohortes, Von draußen strömen schon unzählige Affluant du dehors, courent de toutes parts Kriegsscharen herein, die überall die Brände Attiser l’incendie schüren, Qu’alluma de leurs chefs l’infâme perfidie; die die gemeine Niedertracht ihrer Anführer D’autres occupent les remparts. entzündet hat; andere besetzen die Wälle. (Entre Ascagne.) Askanius tritt ein

ASCAGNE ASKANIUS Ô père ! le palais d’Ucalégon s’écroule ! Vater, Ukalegons Palast stürzt ein! Son toit fondant en pluie ardente coule ! Sein schmelzendes Dach fällt wie Feuerregen!

ÉNÉE (l’interrompant) ÄNEAS unterbricht ihn Suis-nous, Ascagne ! Folge uns, Askanius! (Entre Chorèbe, à la tête d’une troupe armée.) Choröbus tritt an der Spitze bewaffneter Männer ein CHORÈBE Aux armes, grand Énée ! CHORÖBUS Viens, la Citadelle cernée Zu den Waffen, großer Äneas! Tient encor ! Komm, die umzingelte Burg hält sich noch!

ÉNÉE ÄNEAS A tout prix il faut y parvenir. Wir müssen um jeden Preis vordringen. Prêts à mourir Zum Tode bereit, Tentons de nous défendre. werden wir uns verteidigen. Le salut des vaincus est de n’en plus attendre. Das Heil der Besiegten liegt darin, nichts mehr (Grands bruits et cris lointains.) zu erwarten. Großer Lärm und Schreie in der Ferne

CHŒUR CHOR Le salut des vaincus est de n’en plus attendre. Das Heil der Besiegten liegt darin, nichts mehr Entendez-vous zu erwarten. L’écroulement des tours ? Hört ihr das Einstürzen der Türme? ... la flamme dévorante ? ... die verzehrenden Flammen? Les hurlements des Grecs ? Das Gebrüll der Griechen? Toujours leur foule augmente. Sie werden immer mehr! Marchons ! le désespoir dirigera nos coups. Auf! Die Verzweiflung wird unsere Schläge lenken.

TOUS ALLE Prêts à mourir, tentons de nous défendre, Zum Tode bereit, werden wir uns verteidigen. Le salut des vaincus est de n’en plus attendre. Das Heil der Besiegten liegt darin, nichts mehr (Énée prend la main d’Ascagne et le place au zu erwarten. milieu d’un groupe armé.) Äneas nimmt Askanius an der Hand und stellt ihn Mars ! Erinnys ! conduisez-nous ! in die Mitte der Bewaffneten. (Ils sortent.) Mars! Erinnyen! Führt uns an! Gehen ab

Deuxième tableau Zweites Bild Un intérieur du palais de Priam. Dans le fond, Im Palast des Priamos. Im Hintergrund ein une galerie à colonnade dont le parapet peu Säulenumgang, dessen niedriges Geländer auf élevé donne sur une place située à une assez einen Platz führt, der ziemlich tief liegt. grande profondeur.

N° 14 – Chœur – Prière Nr. 14 Chor – Gebet Entre les colonnades on aperçoit au loin le mont Zwischen den Säulen erscheint in der Ferne der Ida. L’autel de Vesta-Cybèle allumé. Polyxène, Berg Ida. Der Altar der Hestia-Cybele ist femmes troyennes, groupées autour de l’autel. erleuchtet. Polyxena, Troerinnen scharen sich um Quelques-unes sont agenouillées, d’autres den Altar. assises à terre, plusieurs sont couchées sur les Einige knien, andere sitzen auf der Erde, einige gradins de l’autel, la face contre terre. Toutes ruhen auf den Stufen des Altars, das Gesicht zur dans l’attitude du plus profond accablement. Erde. Alle in der Haltung der tiefsten Verzweiflung.

CHŒUR DES TROYENNES CHOR DER TROERINNEN Ah ! Ach! Puissante Cybèle, Mächtige Cybele, Déesse immortelle, unsterbliche Göttin, Mère des malheureux, Mutter der Unglücklichen, A tes Troyens sois secourable, Hilf deinen Trojanern, A leurs efforts sois favorable sei gnädig ihren Mühen En ces moments affreux ! in diesen Schreckensstunden! Sauve de l’outrage Rette ihre Mütter, ihre Schwestern Et de l’esclavage vor der Verhöhnung Leurs mères, leurs sœurs. und der Sklaverei. Brise l’arme impie Zerbrich die ruchlose Waffe De la perfidie der Niedertracht Aux mains des vainqueurs, in den Händen der Sieger, Puissante Cybèle, mächtige Cybele, Déesse immortelle, unsterbliche Göttin, Mère des malheureux, Mutter der Unglücklichen, A tes Troyens sois secourable, Hilf deinen Trojanern, A leurs efforts sois favorable sei gnädig ihren Mühen En ces moments affreux ! in diesen Schreckensstunden!

N° 15 – Récitatif et chœur Nr. 15 Rezitativ und Chor Entre Cassandre, les cheveux épars. Auftritt Kassandra mit aufgelöstem Haar

CASSANDRE KASSANDRA Tous ne périront pas. Le valeureux Énée Nicht alle werden sterben. Et sa troupe, trois fois au combat ramenée, Nach dreimaligem Anlauf hat der tapfere Äneas Ont délivré nos braves citoyens mit seinem Haufen unsere tapferen Bürger befreit, Enfermés dans la Citadelle. die in der Burg eingesperrt waren. Le trésor de Priam est aux mains des Troyens. Der Schatz des Priamos ist in den Händen der Bientôt en Italie, où le sort les appelle, Trojaner. Bald werden sie in Italien, wohin das Ils verront s’élever, plus puissante et plus belle, Schicksal sie ruft, ein neues Troja sich aufrichten Une nouvelle Troie. sehen, mächtiger und schöner als das alte. Ils marchent vers l’Ida. Sie marschieren zum Berge Ida.

CHŒUR CHOR Et Chorèbe ? Und Choröbus?

CASSANDRE KASSANDRA Il est mort. Er ist tot.

CHŒUR CHOR Dieux cruels ! Grausame Götter!

CASSANDRE KASSANDRA De Vesta, pour la dernière fois, à l’autel, je Zum letzten Male verneige ich mich vor dem Altar m’incline. Je suis mon jeune époux. Oui, cet der Hesta. Ich folge meinem jungen Gemahl. Ja, in instant termine mon inutile vie. dieser Stunde endet mein nutzloses Leben.

CHŒUR CHOR Ô digne sœur d’Hector ! Du würdige Schwester Hektors! Prophétesse que Troie accusait de démence ! Du Prophetin, die Troja des Irreseins anklagte! De nous sauver, hier, il était temps encor, Gestern war noch Zeit, uns zu retten, als sie diese Quand elle prédisait cette ruine immense ! gewaltige Zerstörung voraussagte!

CASSANDRE KASSANDRA Bientôt elle ne sera plus. Bald wird sie nicht mehr sein.

CHŒUR CHOR Ô désespoir ! Ô regrets superflus ! Verzweiflung! Unnütze Trauer!

CASSANDRE KASSANDRA Mais vous, colombes effarées, Ihr aber, ihr verstörten Tauben, Pouvez-vous consentir könnt ihr euch in die schreckliche Sklaverei A l’horrible esclavage ? et voudrez-vous subir, einwilligen? Wolltet ihr Jungfrauen und entehrten Vierges, femmes déshonorées Frauen euch dem rohen Gesetz La loi brutale des vainqueurs ? des Siegers unterwerfen?

CHŒUR CHOR Faut-il bannir tout espoir de nos cœurs ? Müssen wir jede Hoffnung aus unserem Herzen verbannen?

CASSANDRE KASSANDRA L’espoir ! Ô malheureuses ! Hoffnung! Ach, ihr Unglücklichen! Dans ces ténèbres lumineuses Seht und hört ihr im Flackern dieser Nacht nicht Ne voyez-vous, n’entendez-vous donc pas die grausamen Myrmidonen, die unsere Straßen Les cruels Myrmidons qui remplissent nos rues überschwemmen, und jene, die die Zugänge zum Et ceux qui du palais gardent les avenues ? Palast bewachen?

CHŒUR CHOR C’en est fait, rien ne peut nous sauver de leurs Es ist um uns geschehen, nichts kann uns vor bras. ihnen retten.

CASSANDRE KASSANDRA Rien, dites-vous ? Si l’honneur vous anime, Was? Nichts? Wenn ihr ein Ehrgefühl habt (montrant la galerie) zeigt auf die Galerie Pour qui donc cet abîme wozu dann öffnet sich dieser Abgrund vor unseren Est-il ouvert devant vos pas ? Füßen? (montrant son poignard et les ceintures des zeigt ihren Dolch und weist auf die Gürtel der femmes) Frauen Pour qui ce fer et ces cordons de soie, Für wen dieser Stahl und diese Seidenbänder, Sinon pour vous, femmes de Troie ? wenn nicht für euch, Frauen von Troja? (Un petit groupe se tait et manifeste une terreur Eine kleine Gruppe schweigt und zeigt tiefes profonde.) Erschrecken

UNE PARTIE DU CHŒUR, LA PLUS EIN GRÖSSERER TEIL DES CHORES NOMBREUSE Heldin der Liebe Héroïne d’amour und der Ehre, du sprichst wahr! Et d’honneur, tu dis vrai ! nous te suivrons ! Wir folgen dir!

CASSANDRE KASSANDRA Le jour Und bei Tagesanbruch wird man euch nicht Ne vous trouvera pas par les Grecs profanées ? von den Griechen geschändet finden?

LE GRAND CHŒUR DER GROSSE CHOR Non, Cassandre, nous le jurons ! Nein, Kassandra, wir schwören es!

CASSANDRE KASSANDRA Vous ne paraîtrez pas en triomphe traînées ? Man wird euch nicht im Triumphzug mitschleppen?

LE GRAND CHŒUR DER GROSSE CHOR Jamais ! jamais ! avec toi nous mourrons. Niemals! Wir sterben mit dir.

N° 16 – Final Nr. 16 Finale Les femmes se parlent entre elles. Quelques- Die Frauen sprechen sich untereinander ab. unes prennent des lyres et en jouent en Einige spielen die Leier und singen dabei. chantant. LE GRAND CHŒUR DER GROSSE CHOR Complices de sa gloire, Wir teilen ihren Ruhm, En partageant son sort, indem wir ihr Schicksal teilen, Des Grecs par notre mort verderben wir durch unseren Tod Flétrissons la victoire ! den Griechen ihren Sieg. Pures et libres nous vivions. Rein und frei lebten wir. En cette nuit fatale In dieser Schreckensnacht Pures et libres descendons steigen wir rein und frei A la rive infernale ! in die Unterwelt hinab!

CASSANDRE (interpellant le petit groupe) KASSANDRA zur kleineren Gruppe rufend Vous qui tremblez et gardez le silence, Ihr, die ihr zittert und schweigt, Vous hésitez ? zögert ihr noch?

LE PETIT GROUPE DIE KLEINE GRUPPE Ah ! je me sens frémir ! Ach, mir schaudert!

CASSANDRE KASSANDRA Eh quoi ! vous subiriez une vile existence Wie? Ihr wollt euch einer schmachvollen Existenz Indigne des grands cœurs ?... unterwerfen, die großer Herzen unwürdig ist? ...

LE PETIT GROUPE DIE KLEINE GRUPPE Hélas !... déjà mourir ! O weh! ... schon sterben!

CASSANDRE (avec explosion) KASSANDRA im Zorn Allez dresser la table et le lit de vos maîtres ! Dann bereitet euren Herren Tisch und Bett! Esclaves, loin de nous ! Sklavinnen, fort von uns!

LE PETIT GROUPE DIE KLEINE GRUPPE Pitié... Erbarmen ...

CASSANDRE ET LE GRAND CHŒUR KASSANDRA UND DER GROSSE CHOR Honte sur vous ! Schande über euch! Descendez vers ces traîtres, Geht hinab zu diesen Verrätern, Jetez-vous à leurs pieds, embrassez leurs werft auch zu ihren Füßen, umfasst ihre Knie! genoux ! (avec une violente expression de mépris) mit schmerzlichen Ausdruck der Enttäuschung Allez vivre ! Thessaliennes ! So lebt! Thessalierinnen! Honte sur vous ! sortez ! vous n’êtes pas Schande über euch! Geht! Ihr seid doch keine Troyennes ! Trojanerinnen! (Elles les chassent. Le petit groupe recule en Sie jagen sie fort. Die kleine Gruppe zieht sich silence devant les autres femmes jusqu’à la schweigend von den anderen Frauen bis zur coulisse et sort enfin de la scène. Toutes les Kulisse zurück und geht schließlich ab. Alle autres redescendent la scène avec une anderen kommen mit stetig wachsender Emphase exaltation toujours croissante.) zurück.

LE GRAND CHŒUR DER GROSSE CHOR Cassandre, avec toi nous mourrons ! Kassandra, wir wollen mit dir sterben! On ne nous verra pas par les Grecs profanées, Die Griechen werden uns nicht schänden, Nous ne paraîtrons pas en triomphe traînées, sie werden uns nicht im Triumphzug mitschleppen, Non, non, jamais, nous le jurons. Nein, niemals, das schwören. (reprenant leurs lyres) Greifen wieder zur Leier Complices de sa gloire Wir teilen ihren Ruhm, En partageant son sort, indem wir ihr Schicksal teilen, Des Grecs par notre mort verderben wir durch unseren Tod Flétrissons la victoire ! den Griechen ihren Sieg. Pures et libres nous vivions. Rein und frei lebten wir. En cette nuit fatale In dieser Schreckensnacht Pures et libres descendons steigen wir rein und frei A la rive infernale ! in die Unterwelt hinab! Ouvre-nous, noir Pluton, Öffne uns, schwarzer Pluto, Les portes du Ténare ! die Tore des Tartarus! Fais retentir, Caron, Charon, lass deine Todesfanfare Ta funèbre fanfare ! erklingen!

CASSANDRE (avec la plus grande exaltation) KASSANDRA mit größter Emphase Chorèbe ! Hector ! Priam ! Roi ! père ! frère ! Choröbus! Hektor! Priamos! König! Vater! Bruder! amant ! Geliebter! Je vous rejoins ! entendez leur serment, Wir werden wieder vereint! Hört ihren Schwur, Dieux des enfers ! Götter der Unterwelt! (Elle saisit la lyre d’une Troyenne.) Sie entreißt einer Trojanerin die Leier Mourez dignes de gloire, Sterbt einen ruhmvollen Tod, Et partageant mon sort indem ihr mein Schicksal teilt, Des Grecs par votre mort, verderbt den Griechen Flétrissez la victoire ! durch euren Tod den Sieg! Pures et libres nous vivions. Rein und frei lebten wir. En cette nuit fatale In dieser Schreckensnach Pures et libres descendons steigen wir rein und frei A la rive infernale ! in die Unterwelt hinab!

(Un chef grec entre pendant la fin de cette Ein griechischer Anführer tritt am Ende dieser scène; il s’avance rapidement l’épée haute, et Szene auf, nährert sich rasch mit erhobenem s’arrête étonné à l’aspect des Troyennes.) Speer und bleibt, vom Anblick der Trojanerinnen verblüfft, stehen.

LE CHEF (pendant la fin du chœur) DER ANFÜHRER in den Schluss des Chors hinein Quoi: la lyre à la main !... de ce noble transport, Wie Ŕ die Leier in der Hand! ... unfreiwillig J’admire malgré moi la sublime ironie ! bewundere ich die erhabene Ironie dieser edlen Cassandre !... qu’elle est belle ainsi chantant la Aufwallung! mort, Kassandra ... wie schön sie ist, sogar wenn sie so Bacchante à l’œil d’azur s’enivrant d’harmonie ! vom Tod singt, eine blauäugige Bacchantin, die (Entre une partie des Grecs.) sich an Musik berauscht! Eine Abteilung Griechen tritt auf

LES SOLDATS DIE SOLDATEN Le trésor ! le trésor ! livrez-nous le trésor ! Der Schatz! Liefert uns den Schatz aus! (Ils lèvent leurs épées sur les femmes.) Sie erheben ihre Speere gegen die Frauen

CASSANDRE KASSANDRA Nous méprisons votre lâche menace, Wir verachten euere feige Drohung, Monstres ivres de sang, troupe immonde Monster im Blutrausch, widerliche und et rapace ! raffgierige Bande! Vous n’étancherez pas, brigands, votre soif d’or ! Ihr Räuber, ihr werdet eure Goldgier nicht stillen! (Elle se frappe et tendant le poignard à Sie ersticht sich und reicht den Dolch an Polyxena Polyxène) weiter Tiens ! la douleur n’est rien ! Hier! Du spürst keinen Schmerz! (Polyxène se frappe à son tour. Cassandre se Auch Polyxena ersticht sich. Kassandra hält sich soutient toujours.) noch aufrecht

AUTRE TROUPE DE GRECS (entrant) EINE ANDERE GRUPPE GRIECHEN tritt ein Dieux ennemis ! Ô rage ! Feindselige Götter! O Wut ! Couverts de sang, du milieu du carnage, Blutüberströmt ist uns Äneas mit seinen Trojanern Énée et ses Troyens échappent à nos coups. mitten aus dem Gemetzel entwischt. Et, maître du trésor, ils sortent !... Mit dem Schatz sind sie auf und davon!

CASSANDRE (mourant) ET LES FEMMES KASSANDRA sterbend UND DIE FRAUEN (Quelques-unes dénouent leur ceinture et tirent Einige lösen ihre Gürtel und ziehen ihren Dolch leur poignard.) Malgré vous, Euch zum Trotz Aux chemins de l’Ida les voilà tous, sind sie alle auf dem Weg zum Berge Ida und wir Et nous bravons votre furie. spotten eurer Wut. (Toutes agitant leurs voiles et leurs écharpes du Alle schwenken ihre Schleier und Schärpen in côté de l’Ida.) Richtung auf den Berg Ida Sauve nos fils, Énée ! Italie ! Italie ! Rette unsere Söhne, Äneeas! Italien! Italien! Quelques-unes se précipitent, d’autres Einige stürzen sich in die Tiefe, andere erdrosseln s’étranglent et se poignardent. Cri d’horreur des sich und erstechen sich. Schreckensschreie der Grecs s’élançant vers la galerie. Pendant cette Griechen dringen zur Galerie hinauf. Während dernière scène, Cassandre, après s’être dieser letzten Szene nähert sich Kassandra, frappée, et voyant les Troyennes monter sur le während sie sieht, wie die Trojanerinnen über das parapet pour se précipiter, s’avance en Geländer steigen und sich in die Tiefe stürzen, chancelant vers le fond du théâtre; mais les schwankend dem Bühnenhintergrund. Die Kräfte forces lui manquent avant de parvenir à la verlassen sie aber, bevor sie die Galerie erreicht. galerie. Elle s’affaisse aux genoux, puis se Sie geht in die Knie, dann erhebt sie sich mit relevant par un suprême effort et tendant les letzter Anstrengung, weist mit dem Arm auf den bras vers l’Ida, elle s’écrie: Italie ! et tombe Berg Ida und ruft: Italien! Sie stirbt. morte.

ZWEITER TEIL DIE TROJANER IN KARTHAGO

ACTE TROISIÈME DRITTER AKT

Une vaste salle de verdure du palais de Didon à Ein weiter Saal mit Blattwerk im Palast der Dido in Carthage. Sur l’un des côtés s’élève un trône Karthago. Auf einer Seite erhebt sich ein Thron mit entouré des trophées de l’agriculture, du Abzeichen des Ackerbaus, des Handels und der commerce, et des arts; sur l’autre côté et au Künste; auf der anderen Seite ein Amphitheater fond un amphithéâtre en gradins, sur lequel une mit Stufen, auf der eine Menge sitzt, wenn der innombrable multitude est assise, au lever du Vorhang aufgeht. rideau.

N° 17 – Chœur Nr. 17 Chor

CHŒUR (d’une partie du peuple carthaginois) CHOR zu einem Teil aus karthagischem Volk De Carthage les cieux semblent bénir la fête ! Die Himmel segnen offenbar das Fest Karthagos! Vit-on jamais un jour pareil Sah man je einen ähnlichen Tag Après si terrible tempête ? nach einem so fürchterlichen Sturm? Quel doux zéphyr ! notre brûlant soleil Welch sanfte Brise! Unsere brennende Sonne De ses rayons calme la violence; dämpft mit ihren Strahlen die Gewalt; A son aspect la plaine immense bei ihrem Anblick erschaudert die riesige Ebene Tressaille de joie; il s’avance vor Freude; sie rückt näher Illuminant le sourire vermeil und erhellt das goldene Lächeln De la nature à son réveil. der erwachenden Natur.

N° 18 – Chant national Nr. 18 Nationalhymne Entre Didon avec sa suite. A son entrée, tout le Aufritt Dido mit Gefolge. Bei ihrem Eintritt erheben peuple assis sur les gradins de l’amphithéâtre se sich die Menschen, die auf den Stufen des lève en agitant des voiles de diverses couleurs, Amphitheaters sitzen und winken mit Schleiern in des palmes, des fleurs. Didon va s’asseoir sur verschiedenen Farben, Palmblättern, Blumen. son trône ayant sa sœur à sa droite et Narbal à Dido nimmt auf dem Thron Platz, ihre Schwester sa gauche ; quelques soldats les entourent. zur Rechten und Narbal zur Linken, von einigen Soldaten flankiert.

CHŒUR GENERAL CHOR Gloire à Didon, notre reine chérie ! Ruhm Dido, unserer geliebten Königin! Reine par la beauté, la grâce, le génie, Königin durch Schönheit, Anmut, Geist, Reine par la faveur des dieux, Königin durch die Gunst der Götter, Et reine par l’amour de ses sujets heureux ! und Königin durch die Liebe ihrer glücklichen (Le peuple agite des palmes et jette des fleurs.) Untertanen! Das Volk schwenkt Palmwedel und wirft Blumen

N° 19 – Récitatif et air Nr. 19 Rezitativ und Arie DIDON (debout, du haut de son trône) DIDO vor dem Thron stehend Nous avons vu finir sept ans à peine, Kaum sieben Jahre sind verstrichen Depuis le jour où, pour tromper la haine seit dem Tag, an dem ich, um dem Hass des Du tyran meurtrier de mon auguste époux, Tyrannen und Mörders meines erhabenen Gatten J’ai dû fuir avec vous, zu entgehen, mit euch von Tyros an die De Tyr à la rive africaine. afrikanische Küste geflüchtet bin. Et déjà nous voyons Carthage s’élever, Und schon sehen wir Karthago sich erheben, Ses campagnes fleurir, sa flotte s’achever ! seine Felder erblühen, seine Flotte entstehen! Déjà des bords lointains où s’éveille l’aurore Von fernen Ufern, wo die Morgenröte erwacht, Vous rapportez, laboureurs de la mer, bringt ihr, Arbeiter auf See Le blé, le vin et la laine et le fer, Getreide, Wein, Wolle und Eisen, Et les produits des arts qui nous manquent sowie die handwerklichen Erzeugnisse, an denen encore. es uns noch mangelt. Chers Tyriens, tant de nobles travaux Liebe Tyrer, so zahlreiche Leistungen haben mein Ont enivré mon cœur d’un orgueil légitime ! Herz mit berechtigtem Stolz berauscht! Mais ne vous lassez pas, suivez la voix sublime Doch lasst nicht nach, folgt der erhabenen Stimme Du Dieu qui vous appelle à des efforts des Gottes, der euch zu neuen Anstrengungen nouveaux ! ruft! Donnez encore un exemple à la terre; Gebt der Welt ein neues Beispiel, Grands dans la paix, devenez dans la guerre groß im Frieden, werdet im Krieg ein Volk von Un peuple de héros. Helden.

LE PEUPLE DAS VOLK Grands dans la paix, devenons dans la guerre Groß im Frieden, werden wir im Krieg ein Volk von Un peuple de héros. Helden.

DIDON DIDO Le farouche Iarbas veut m’imposer la chaîne Der wilde Jarbas will mir die Kette einer D’un hymen odieux; verhassten Ehe anlegen; Son insolence est vaine. seine Unverschämtheit ist vergebens.

LE PEUPLE DAS VOLK Son insolence est vaine. Seine Unverschämtheit ist vergebens.

DIDON DIDO Le soin de ma défense est à vous comme aux Meine Verteidigung obliegt euch wie den Göttern. dieux.

LE PEUPLE DAS VOLK Gloire à Didon, notre reine chérie ! Ruhm Dido, unserer geliebten Königin! Chacun de nous est prêt à lui donner sa vie ! Jeder von uns ist bereit, für sie sein Leben zu Tous nous la défendrons. geben! Wir alle stehen bereit zu ihrer Verteidigung. Nous bravons d’Iarbas l’insolence et la rage, Wir trotzen der Unverschämtheit und Wut von Et nous repousserons Iarbas und werden diesen wilden Numidier bis ans Jusqu’au fond des déserts ce Numide sauvage ! Ende seiner Wüsten zurückschlagen!

DIDON DIDO Chers Tyriens ! oui, vos nobles travaux Liebe Tyrer! Ja, eure edle Arbeit hat mein Herz mit Ont enivré mon cœur d’un orgueil légitime ! berechtigtem Stolz berauscht! Soyez heureux et fiers ! Suivez la voix sublime Seid glücklich und stolz! Folgt der erhabenen Du Dieu qui vous appelle à des efforts Stimme des Gottes, der euch zu neuen nouveaux ! Anstrengunen ruft!

LE PEUPLE DAS VOLK Tous nous la défendrons. Wir alle stehen bereit zu ihrer Verteidigung. Soyons heureux et fiers, suivons la voix sublime Seien wir glücklich und stolz, folgen wir der Du dieu qui nous appelle à des efforts nouveaux. erhabenen Stimme des Gottes, der uns zu neuen Anstrengungen ruft.

DIDON DIDO Cette belle journée Dieser schöne Tag, Qui dans vos souvenirs doit rester à jamais, der ihr stets in Erinnerung behalten sollt, A couronner les œuvres de la paix wurde von mir dazu bestimmt, die Werke des Fut par moi destinée. Friedens auszuzeichnen. Approchez, constructeurs, Kommt näher, ihr Baumeister, Seeleute und Matelots, laboureurs; Ackersmänner; Recevez de ma main la juste récompense Empfangt aus meiner Hand die gerechte Due au travail qui donne la puissance Belohnung für die Arbeit, die dem Staat die Macht Et la vie aux États. und das Leben verschafft.

N° 20 – Entrée des constructeurs Nr. 20 Auftritt der Baumeister Les constructeurs en cortège s’avancent vers le Die Abordnung der Baumeister nähert sich dem trône. Didon donne à leur chef une équerre Thron. Dido überreicht ihrem Anführer ein d’argent et une hache. Le cortège retourne au silbernes Winkelmaß und ein Beil. Der Aufzug fond du théâtre. kehrt in den Hintergrund zurück.

N° 21 – Entrée des matelots Nr. 21 Auftritt der Seeleute Les matelots en cortège s’avancent vers le Die Abordnung der Seeleute nähert sich dem trône. Didon donne à leur chef un gouvernail et Thron. Dido überreicht ihrem Anführer ein Steuer un aviron. Le cortège retourne au fond du und ein Ruder. Der Aufzug kehrt in den théâtre. Hintergrund zurück.

N° 22 – Entrée des laboureurs Nr. 22 Auftritt der Ackersmänner Le cortège des laboureurs, plus nombreux que Die Abordnung der Ackersmänner, zahlreicher als les deux précédents, s’avance lentement vers le ihre Vorgänger, nähert sich langsam dem Thron; trône; un vieillard robuste le conduit. ein kräftiger Greis führt sie an.

N° 23 – Récitatif et chœur Nr, 23 Rezitativ und Chor Didon donne au vieillard chef des laboureurs Dido überreicht dem Anführer der Ackersmänner une faucille d’or, puis, tenant à la main eine goldene Sichel, sodann ruft sie aus, indem sie une couronne de fleurs et d’épis, elle s’écrie: mit der Hand einen Kranz aus Blumen und Ähren hochhält:

DIDON DIDO Peuple ! tous les honneurs Mein Volk! Alle Ehre Pour le plus grand des arts, l’art qui nourrit les dem allergröβten Handwerk, das Handwerk, hommes ! das die Menschen ernährt!

LE PEUPLE DAS VOLK Vivent les laboureurs ! nous sommes Die Ackermänner sollen leben! Wir sind ihre Leurs fils reconnaissants ; ils nous donnent dankbaren Söhne, sie geben uns das Brot! le pain !

DIDON (à part) DIDO beiseite Ô Cérès ! l’avenir de Carthage est certain ! O Ceres, die Zukunft Karthagos ist gesichert!

CHŒUR GENERAL CHOR Gloire à Didon, notre reine chérie ! Ruhm Dido, unserer geliebten Königin! Chacun de nous est prêt à lui donner sa vie. Jeder von uns ist bereit, für sie sein Leben zu Prouvons-lui notre amour par des gages geben! Beweisen wir unsere Liebe durch neue nouveaux. Beweise. Colons, marins, formons un peuple de héros ! Siedler, Seeleute, lasst uns ein Heldenvolk Gloire à Didon, notre reine chérie ! werden! Reine par la beauté, la grâce, le génie ! Ruhm Dido, unserer geliebten Königin! Reine par la faveur des dieux, Königin durch Schönheit, Anmut, Geist, Et reine par l’amour de ses sujets heureux ! Königin durch die Gnade der Götter, (Le peuple, conduit par Narbal, défile en cortège und Königin durch die Liebe ihrer glücklichen devant le trône de Didon et sort.) Untertanen! Angeführt von Narbal, defiliert das Volk vor Didos Thron und geht ab

N° 24 – Récitatif et duo Nr. 24 Rezitativ und Duett

DIDON DIDO Les chants joyeux, l’aspect de cette noble fête, Die frohen Lieder, der Anblick dieses schönen Ont fait rentrer la paix en mon cœur agité. Festes haben meinem unruhigen Herzen wieder Je respire, ma sœur, oui, ma joie est parfaite, Frieden gebracht. Ich atme auf, meine Schwester, Je retrouve le calme et la sérénité. ja, meine Freude ist vollständig, ich habe Ruhe und Gelassenheit wiedergefunden.

ANNA ANNA Reine d’un jeune empire Als Königin eines jungen Reiches, Qui chaque jour s’élève florissant das täglich blühend entsteht, Reine adorée et que le monde admire, als vergötterte Königin, von aller Welt bewundert, Quelle crainte avait pu vous troubler un instant ? welche Befürchtungen konnten Euch so schnell verwirren?

DIDON DIDO Une étrange tristesse, Eine seltsame Traurigkeit drückt mich grundlos, Sans causes, tu le sais, vient parfois m’accabler. wie du weißt, manchmal nieder. Mes efforts restent vains contre cette faiblesse, Vergeblich mühe ich mich, diese Schwäche zu Je sens transir mon sein qu’un ennui vague überwinden. Ich fühle mein Brust beklemmt, von oppresse, einem unbestimmten Kummer bedrückt, Et mon visage en feu sous mes larmes brûler... und mein glühendes Gesicht unter meinen Tränen brennen.

ANNA (souriant) ANNA lächelnd Vous aimerez, ma sœur... Schwester, Ihr werdet wieder lieben...

DIDON DIDO Non, toute ardeur nouvelle Nein, jede neue Leidenschaft ist meinem Herzen Est interdite à mon cœur sans retour. für immer untersagt.

ANNA ANNA Vous aimerez, ma sœur... Schwester, Ihr werdet wieder lieben ...

DIDON DIDO Non, la veuve fidèle Nein, eine treue Witwe muss ihre Seele Doit éteindre son âme et détester l’amour. auslöschen und die Liebe verabscheuen.

ANNA ANNA Didon, vous êtes reine, et trop jeune, et trop Dido, Ihr seid Königin und zu jung und zu schön, belle, um nicht mehr jenem süßen Zwang zu unterliegen; Pour ne plus obéir à cette douce loi; Karthago braucht einen König. Carthage veut un roi.

DIDON (montrant à son doigt l’anneau de DIDO auf Sychäus’ Ring an ihrem Finger weisend Sichée) Mein Volk und die Götter sollen mich verfluchen, Puissent mon peuple et les dieux me maudire, wenn ich jemals diesen geheiligten Ring ablege! Si je quittais jamais cet anneau consacré !

ANNA ANNA Un tel serment fait naître le sourire Solch ein Schwur entlockt der schönen Venus ein De la belle Vénus; sur le livre sacré Lächeln; die Götter weigern sich, ihn in das heilige Les dieux refusent de l’inscrire. Buch einzutragen.

DIDON DIDO Sa voix fait naître dans mon sein Ihre Stimme weckt in meiner Brust gefährliche La dangereuse ivresse; Leidenschaft; Déjà dans ma faiblesse In meiner Schwäche muss ich mich schon Contre un espoir confus je me débats en vain. gegen eine vage Hoffnung vergeblich wehren.

ANNA ANNA Ma voix fait naître dans son sein Meine Stimme weckt in ihrer Brust Des rêves de tendresse; Träume von Zärtlichkeit; Déjà dans sa faiblesse, In ihrer Schwäche muss sie sich schon gegen Au doux espoir d’aimer elle résiste en vain. die süße Hoffnung auf Liebe vergeblich wehren.

DIDON DIDO Sichée ! Ô mon époux, pardonne Sychäus, mein Gatte, verzeih mir A cet instant d’involontaire erreur, diesen Moment unfreiwilliger Verfehlung, Et que ton souvenir chasse loin de mon cœur und die Erinnerung an dich soll Ce trouble qui l’étonne. diese Erregung aus meinem Herzen vertreiben, die es erschüttert.

ANNA ANNA Dido, liebe Schwester, verzeih mir, Didon, ma tendre sœur, pardonne wenn ich eine dir zu lieb gewordene Täuschung Si je dissipe une trop chère erreur, auflöse, verzeih mir, wenn meine Stimme in Pardonne si ma voix excite dans ton cœur deinem Herzen diese Erregung schürt, die es Ce trouble qui l’étonne. erschüttert.

N° 25 – Récitatif et air Nr. 25 Rezitativ und Arie

IOPAS IOPAS Échappés à grand peine, à la mer en fureur, Mit Mühe dem Toben des Meeres entkommen, Reine, les députés d’une flotte inconnue bittet eine Abordnung einer unbekannten Flotte um D’être admis devant vous implorent la faveur. die Gunst, bei Euch vorgelassen zu werden, Königin.

DIDON DIDO La porte du palais n’est jamais défendue Solchen Bittstellern ist die Tür des Palastes A de tels suppliants. niemals verschlossen. (Sur un signe de la reine, Iopas sort.) Auf ein Zeichen der Königin geht Iopas ab Errante sur les mers, War nicht auch ich dem Meer ausgeliefert, von Ne fus-je pas aussi, de rivage en rivage, Ufer zu Ufer geworfen, Emportée au sein de l’orage inmitten des Sturms ein Spielzeug der wüsten Jouet des flots amers ! Wellen! Hélas, des coups du sort je sais la violence Ja, ich kenne die Gewalt der Schläge des Sur ceux qu’il frappe. Au malheur compatir Schicksals auf die, die sie treffen. Für uns ist es Est facile pour nous. Qui connut la souffrance leicht, am Unglück Anteil zu nehmen. Wer das Ne pourrait voir en vain souffrir. Leiden kennt, kann niemanden ungerührt leiden sehen.

N° 26 – Marche troyenne dans le mode triste Nr. 26 Trojanermarsch in traurigem Ton

DIDON (à part) DIDO beiseite J’éprouve une soudaine et vive impatience Ich empfinde eine plötzliche, lebhafte Ungeduld sie De les voir, et je crains en secret leur présence. zu sehen, und insgeheim fürchte ich ihre Ankunft. (Elle monte sur son trône. Entrent Énée sous un Sie besteigt den Thron. Auftritt Äneas, verkleidet déguisement de matelot, Panthée, Ascagne, et als Seemann, Panthus, Askanius und die les chefs troyens portant des présents.) trojanischen Anführer, die Geschenke tragen.

N° 27 – Récitatif Nr. 27 Rezitativ

ASCAGNE (s’inclinant devant la reine) ASKANIUS sich vor der Königin verbeugend Auguste reine, un peuple errant et malheureux Erhabene Königin, ein umherirrendes, Pour quelques jours vous demande un asile. unglückliches Volk bittet für einige Tage bei Euch Je dépose à vos pieds les présents précieux, um Zuflucht. Ich lege Euch wertvolle Geschenke Débris de sa grandeur, que, par ma main débile zu Füßen, Überreste seiner Größe, die Euch durch Au nom de Jupiter, vous offre un chef pieux. meine schwache Hand ein frommer Anführer im Namen Jupiters darbringt.

DIDON DIDO De ce chef, bel enfant, dis-moi le nom, la race ? Schönes Kind, wie heiβt dieser Anführer, wo kommt er her?

ASCAGNE ASKANIUS Ô reine, sur nos pas une sanglante trace Ach, Königin, unsere Schritte haben eine blutige Des monts de la Phrygie a marqué les chemins Spur von den Bergen Phrygiens bis zum Meer Jusqu’à la mer. Ce sceptre d’Ilione, hinterlassen. Dies Szepter Ilions, (Il offre un à un les présents.) er reicht ihr eines der Geschenke Fille du roi Priam, d’Hécube la couronne, der Tochter des Königs Priamos, die Krone Et ce voile léger d’Hélène où l’or rayonne, Hekubas und dieser duftige, goldglänzende Doivent vous dire assez que nous sommes Schleier Helenas müssen dir zur Genüge sagen, Troyens. dass wir Trojaner sind.

DIDON DIDO Troyens ! Trojaner!

ASCAGNE ASKANIUS Notre chef est Énée, Unser Anführer ist Äneas, Je suis son fils. ich bin sein Sohn.

DIDON DIDO Étrange destinée ! Seltsames Schicksal!

PANTHÉE (s’avançant) PANTHUS sich nähernd Obéissant au souverain des dieux Auf Befehl des Göttervaters hin Ce héros cherche l’Italie, sucht dieser Held Italien, Où le sort lui promet un trépas glorieux dort versprach ihm das Schicksal einen Et le bonheur de rendre aux siens une patrie. heldenhaften Tod und das Glück, den Seinen wieder eine Heimat zu verschaffen.

DIDON DIDO Qui n’admire ce prince, ami du grand Hector ? Wer bewundert nicht diesen Fürsten, Freund des Qui de son nom fameux n’est ignorant encor ? großen Hektor? Wem wäre sein berühmter Name Carthage en est remplie. unbekannt geblieben? Karthago hallt davon wider. Dites-lui que mon port ouvert à ses vaisseaux Sagt ihm, dass mein Hafen seinen Schiffen offen L’attend. Qu’il vienne, qu’il oublie steht. Er soll kommen und mit euch an meinem Avec vous à ma cour ses pénibles travaux. Hof seine Mühsal vergessen!

N° 28 – Final Nr. 28 Finale

NARBAL (entrant avec agitation) NARBAL aufgeregt eintretend J’ose à peine annoncer la terrible nouvelle ! Ich wage es kaum, die schreckliche Nachricht zu verkünden! DIDON Qu’arrive-t-il ? DIDO Was ist geschehen? NARBAL Le Numide rebelle, NARBAL Le féroce Iarbas Der aufsässige Numidier, Avec d’innombrables soldats der grausame Jarbas, S’avance vers Carthage. zieht mit unzähligen Soldaten auf Karthago zu.

CARTHAGINOIS (au loin) KARTHAGER in der Ferne Des armes ! des armes ! Waffen her! Waffen her!

NARBAL NARBAL Et la troupe sauvage Und die wilde Horde Égorge nos troupeaux schlachtet unsere Truppen ab Et dévaste nos champs. Mais des malheurs und verwüstet unsere Felder. nouveaux Noch weiteres Unheil Menacent la ville elle-même: droht der Stadt selbst: A nos jeunes guerriers dont l’ardeur est extrême Unseren jungen Kriegern, Les armes vont manquer. so sehr sie auch brennen, fehlt es an Waffen.

DIDON DIDO Que dites-vous, Narbal ? Was heißt das, Narbal?

NARBAL NARBAL Que nous allons tenter un combat inégal. Dass wir einen ungleichen Kampf wagen müssen.

CARTHAGINOIS KARTHAGER Des armes ! des armes ! Waffen her! Waffen her!

ÉNÉE (s’avançant, après avoir laissé tomber ÄNEAS sich nähernd, nachdem er seine son déguisement de matelot. Il porte un brillant Seemanns-Verkleidung hat fallen lassen. Er trägt costume et la cuirasse, mais sans casque ni ein schimmerndes Kostüm mit Rüstung, jedoch bouclier.) weder Helm noch Schild Reine, je suis Énée ! Königin, ich bin Äneas! Ma flotte sur vos bords par les vents entraînée Meine Flotte, von den Winden an Eure Küsten A de rudes travaux fut par moi destinée; getrieben, wurde von mir zu harter Mühsal Permettez aux Troyens de combattre avec bestimmt; gestattet den Trojanern, vous ! mit Euch zu kämpfen!

DIDON DIDO J’accepte avec orgueil une telle alliance ! Eine solches Bündnis nehme ich mit Stolz an! Énée armé pour ma défense ! Äneas zu meiner Verteidigung gewappnet! Les dieux se déclarent pour nous. Die Götter haben sich für uns entschieden. (à part, à Anna) beiseite zu Anna Ô ma sœur, qu’il est fier, ce fils de la déesse, Wie schneidig er ist, Schwester, dieser Sohn der Et qu’on voit sur son front de grâce et de Göttin, und wie viel Anmut und Adel auf seiner noblesse ! Stirn stehen!

ÉNÉE ÄNEAS Sur cette horde immonde d’Africains, Lasst uns gegen diese ekelhafte Horde Afrikaner Marchons Troyens et Tyriens, ziehen, Trojaner und Tyrer, Volons à la victoire ensemble ! eilen wir zum gemeinsamen Sieg! Comme le sable emporté par les vents Lasst uns den rasenden Numidier in seine Chassons dans ses déserts brûlants glühenden Wüsten zurückjagen wie den Sand, den Le Numide éperdu; qu’il tremble. der Wind mit sich fortreißt; er soll erzittern.

ÉNÉE, PANTHÉE, NARBAL, IOPAS, ÄNEAS, PANTHUS, NARBAL, IOPAS, ASCAGNE, DIDON, ANNA, LES CHEFS ASKANIUS, DIDO, ANNA, DIE TROJANISCHEN TROYENS ANFÜHRER C’est le dieu Mars qui vous [nous] rassemble ! Es ist der Gott Mars, der uns/euch vereint! C’est le fils de Vénus qui vous [nous] guide aux Es ist der Sohn der Venus, der uns/euch in den combats ! Kampf führt! Exterminez [exterminons] la noire armée, Lasst uns diese schwarze Armee auslöschen / Et que demain la renommée Löscht diese schwarze Armee aus, Proclame au loin la honte et la mort d’Iarbas ! damit sich morgen das Gerücht von Jarbas’ (Pendant la fin de ce morceau, on apporte ses Schmach und Tod weithin verbreite! armes à Énée. Il met rapidement son casque, Zum Schluss dieses Stücks werden Äneas seine passe à son bras son vaste bouclier et saisit ses Waffen gebracht. Schnell setzt er den Helm auf, javelots.) zieht den gewaltigen Schild auf den Arm und ergreift seine Speere.

ÉNÉE (à Panthée) ÄNEAS zu Panthus Annonce à nos Troyens l’entreprise nouvelle Künde unseren Trojanern das neue Unternehmen Où la gloire les appelle. an, zu dem der Ruhm sie ruft. (Panthée sort.) Panthus geht ab Reine, bientôt du barbare odieux Bald werdet Ihr von dem hassenswerten Barbaren Vous serez délivrée. A vos soins généreux erlöst sein, Königin. Meinen Sohn überlasse ich J’abandonne mon fils. Eurer großzügigen Obhut.

DIDON DIDO De mon amour de mère Zweifelt nicht an meiner mütterlichen Liebe für ihn. Pour lui ne doutez pas.

ÉNÉE (à Ascagne) ÄNEAS zu Askanius Viens embrasser ton père. Umarme deinen Vater. (Il l’embrasse en le couvrant tout entier de ses Er umarmt ihn und bedeckt ihn dabei gänzlich mit armes. Ascagne pleure sans répondre.) seinen Waffen. Askanius weint ohne zu antworten D’autres t’enseigneront, enfant, l’art d’être Andere, mein Kind, werden dich in der Kunst heureux; glücklich zu sein unterweisen; Je ne t’apprendrai, moi, que la vertu guerrière Ich werde dich nichts außer der Kriegskunst und Et le respect des dieux; der Achtung der Götter lehren; Mais révère en ton cœur et garde en ta mémoire Bewahre jedoch in deinem Herzen und hüte in Et d’Énée et d’Hector les exemples de gloire. deiner Erinnerung die ruhmreichen Vorbilder des Äneas und Hektors. (Le peuple de Carthage accourt de toutes parts Das Volk von Karthago eilt von allen Seiten herbei demandant des armes. Quelques hommes und verlangt nach Waffen. Nur wenige Männer seulement sont armés régulièrement, les autres sind ordentlich bewaffnet, die übrigen tragen portent des faux, des haches, des frondes. Sensen, Beile und Schleudern. Panthée rentre en scène. Ascagne essuie tout à Panthus kommt zurück. Askanius trocknet plötzlich coup ses larmes et s’élance à côté des chefs die Tränen und reiht sich unter die trojanischen troyens.) Anführer ein

ENSEMBLE ALLE Des armes ! des armes ! Waffen! Waffen! Sur cette horde immonde d’Africains, Lasst uns / Zieht gegen diese ekelhafte Horde Marchez [marchons] Troyens et Tyriens Afrikaner (ziehen), Trojaner und Tyrer, Volez [volons] à la victoire ensemble ! eilen wir / eilt zum gemeinsamen Sieg! Comme le sable emporté par les vents Lasst uns / Jagt den rasenden Numidier in seine Chassez [chassons] dans ses déserts brûlants glühenden Wüsten zurück(jagen) wie den Sand, Le Numide éperdu ! qu’il tremble ! den der Wind mit sich fortreißt; er soll erzittern. C’est le Dieu Mars qui vous [nous] rassemble Es ist der Gott Mars, der uns / euch vereint! C’est le fils de Vénus qui vous [nous] guide aux Es ist der Sohn der Venus, der uns / euch in den combats ! Kampf führt! Exterminez [exterminons] la noire armée Lasst uns diese schwarze Armee auslöschen / Et que demain la renommée Löscht diese schwarze Armee aus, Proclame au loin la honte et la mort d’Iarbas damit sich morgen das Gerücht von Jarbas’ Aux armes ! Aux armes ! Schmach und Tod weithin verbreite! Zu den Waffen! Zu den Waffen!

ACTE QUATRIÈME Vierter Akt

Premier tableau Erstes Bild

N° 29 – Chasse royale et orage : Pantomime Nr. 29 Königliche Jagd und Sturm: Pantomime

Une forêt d’Afrique, au matin. Au fond, un rocher Morgens in einem afrikanischen Wald. Im très élevé. Au bas et à gauche du rocher, Hintergrund ein steiler Fels. Unten links im Felsen l’ouverture d’une grotte. Un petit ruisseau coule die Öffnung einer Grotte. Am Felsen entlang fließt le long du rocher et va se perdre dans un bassin ein Bächlein zu einem Teich mit Binsen und Schilf. naturel bordé de joncs et de roseaux. Deux Kurz lassen sich zwei Najaden sehen und naïades se laissent entrevoir un instant et verschwinden wieder; dann sieht man sie im Teich disparaissent; puis on les voit nager dans le schwimmen. Königliche Jagd. Trompetensignale bassin. Chasse royale. Des fanfares de trompe klingen fern aus dem Wald zurück. Die retentissent au loin dans la forêt. Les naïades erschreckten Najaden verstecken sich im Schilf. effrayées se cachent dans les roseaux. On voit Tyrische Jäger mit angeleinten Hunden sind zu passer des chasseurs tyriens, conduisant des sehen. Der junge Askanius durchquert auf einem chiens en laisse. Le jeune Ascagne, à cheval, Pferd im Galopp die Bühne. Der Himmel traverse le théâtre au galop. Le ciel s’obscurcit, verdunkelt sich, es fällt Regen. Sich verstärkendes la pluie tombe. Orage grandissant... Bientôt la Gewitter ... Bald wird der Sturm furchtbar, tempête devient terrible, torrents de pluie, grêle, Regengüsse, Hagel, Blitz und Donner. Mitten im éclairs et tonnerre. Appels réitérés des trompes Tumult der Elemente wiederkehrende Jagdsignale. de chasse au milieu du tumulte des éléments. Die Jäger zerstreuen sich in alle Richtungen; Les chasseurs se dispersent dans toutes les zuletzt erkennt man Dido, gekleidet als die Jägerin directions; en dernier lieu on voit paraître Didon Diana, den Bogen in der Hand, den Köcher über vêtue en Diane chasseresse, l’arc à la main, le der Schulter, sowie Äneas in halb kriegerischem carquois sur l’épaule, et Énée en costume demi- Gewand. Beide sind zu Faß. Sie treten in die guerrier. Ils sont à pied l’un et l’autre. Ils entrent Grotte ein. Sogleich erscheinen oben auf dem dans la grotte. Aussitôt les nymphes des bois Felsen die Nymphen des Waldes mit aufgelöstem apparaissent, les cheveux épars, au sommet du Haar und laufen hin und her, wobei sie Schreie rocher, et vont et viennent en courant, en ausstoßen und aufgeregt gestikulieren. Unter ihren poussant des cris et faisant des gestes Ausrufen hört man von Zeit zu Zeit das Wort désordonnés. Au milieu de leurs clameurs, on „Italien!“ Der Bach schwillt an zu einem tobenden distingue de temps en temps le mot : Italie ! Wasserfall. An verschiedenen Stellen des Felsens Le ruisseau grossit et devient une bruyante entstehen weitere Wasserfälle, deren Lärm sich cascade. Plusieurs autres chutes d’eau se mit dem des Sturms vermischt. Satyrn und forment sur divers points du rocher et mêlent Waldgeister vollführend im Dunkel mit den Faunen leur bruit au fracas de la tempête. Les satyres et groteske Tänze. Der Blitz trifft einen Baum und les sylvains exécutent avec les faunes des setzt ihn in Flammen. Der Baumstumpf stürzt auf danses grotesques dans l’obscurité. La foudre die Bühne. Satyrn, Faune und Waldgeister frappe un arbre, le brise et l’enflamme. Les sammeln die brennenden Äste auf und tanzen débris de l’arbre tombent sur la scène. Les damit, dann verschwinden sie mit den Nymphen in satyres, faunes et sylvains ramassent les der Tiefe des Waldes. Der Sturm klingt ab. Die branches enflammées, dansent en les tenant à Wolken ziehen nach oben. la main, puis disparaissent avec les nymphes dans les profondeurs de la forêt. La tempête se calme. Les nuages s’élèvent.

Deuxième tableau Zweites Bild Les jardins de Didon sur le bord de la mer. Le Die Gärten der Dido am Meeresufer. soleil se couche. Sonnenuntergang.

N° 30 – Récitatif Nr. 30 Rezitativ

ANNA ANNA Dites, Narbal, qui cause vos alarmes ? Sagt, Narbal, was ängstigt Euch? Le jour qui termina la guerre et ses malheurs Hat der Tag, an dem der Krieg und seine N’a-t-il pas vu briller la gloire de nos armes ? Schrecken endeten, unsere Streitmacht nicht Les Tyriens ne sont-ils pas vainqueurs ? ruhmvoll glänzen lassen? Sind die Tyrer nicht Sieger?

NARBAL NARBAL Pour nous de ce côté plus rien n’est redoutable; Von dieser Seite ist für uns nichts mehr zu Les Numides chassés dans leurs déserts de fürchten; die Numidier sind in ihre Sandwüsten sable, zurückgeschlagen, vor unseren Mauern werden Près de nos murs ne reparaîtront pas; sie sich nicht mehr zeigen; Et le glaive terrible Und das fürchterliche Schwert Du héros invincible des unbesiegbaren Helden Nous a délivrés d’Iarbas. hat uns von Jarbas befreit. Mais Didon maintenant oublie Dido aber vergisst jetzt Les soins naguère encore à son esprit si chers; was ihrer Sorge sonst so teuer war; En chasses, en festins, elle passe sa vie; jetzt verbringt sie ihre Zeit bei Jagd und Festmahl; Les travaux suspendus, les ateliers déserts, die Arbeiten kamen ins Stocken, die Werkstätten Le séjour prolongé du Troyen à Carthage sind verlassen, der verlängerte Aufenthalt der Me causent des soucis que le peuple partage. Trojaner in Karthago verursachen mir Sorgen, die vom Volk geteilt werden.

ANNA ANNA Eh ! ne voyez-vous pas, Narbal, qu’elle l’aime, Ach, Narbal, seht Ihr nicht, dass sie ihn liebt, Ce fier guerrier, et qu’il ressent lui-même diesen stolzen Krieger, und dass er für meine Pour ma sœur un amour égal ? Schwester eine ebensolche Liebe empfindet?

NARBAL NARBAL Quoi ! Wie?

ANNA ANNA De l’ardeur qui les anime Welches Unheil fürchtet Ihr Quel malheur craignez-vous ? von der Leidenschaft, die sie erregt? Didon peut-elle avoir un plus vaillant époux, Könnte Dido einen tapfereren Gatten haben, Carthage, un roi plus magnanime ? Karthago einen großmütigeren König?

NARBAL NARBAL Mais le destin impérieux Aber ein gebieterisches Los Appelle Énée en Italie ! ruft Äneas nach Italien!

ANNA ANNA Une voix lui dit: Pars ! une autre voix lui crie: Eine Stimme sagt ihm: Geh! Eine andere ruft ihm Reste ! zu: Bleib! L’amour est le plus grand des dieux. Amor ist der größte aller Götter.

N° 31 – Air, Cavatine et Duo Nr. 31 Arie, Kavatine und Duett a – Air a – Arie

NARBAL NARBAL De quels revers menaces-tu Carthage, Mit welchen Schlägen bedrohst du Karthago, Sombre avenir ? dunkle Zukunft? Je vois sortir Ich sehe De sinistres éclairs du sein de ton nuage ! dunkle Blitze mitten aus deiner Wolke fahren! Jupiter ! dieu de l’hospitalité, Zeus, Gott der Gastfreundschaft, En exerçant la vertu qui t’est chère, wenn wir die Tugend ausüben, die dir so teuer, Avons-nous donc, avons-nous mérité haben wir dann wirklich Les coups de ta colère ? die Wucht deines Zorns verdient? b – Cavatine b – Kavatine

ANNA ANNA Vaine terreur ! Grundlose Angst! Carthage est triomphante ! Karthago triumphiert! Notre reine charmante Unsere bezaubernde Königin Aime un héros vainqueur, liebt einen siegreichen Helden, Une chaîne de fleurs les enlace; eine Blumengirlande umschlingt sie; Bientôt ils vont s’unir. Bald werden sie sich vermählen. Telle est la menace So sieht die Drohung Du sombre avenir. der düsteren Zukunft aus. c – Air et Cavatine ensemble c – Arie und Kavatine gemeinsam

N° 32 – Marche pour l’entrée de la reine sur le Nr. 32 Marsch für den Auftritt der Königin thème du Chant National auf das Thema der Nationalhymne Entrent Didon, Énée, Panthée, Iopas, Ascagne. Auftritt Dido, Äneas, Panthus, Iopas, Askanius. Didon va s’asseoir avec Anna sur une estrade, Dido nimmt mit Anna auf einem Podium Platz, ayant Énée et Narbal auprès d’elle. Äneas und Narbal ihnen zur Seite

N° 33 – Ballets Nr. 33 Ballett a Pas des Almées a – Tanz der ägyptischen Sklavinnen b Danse des Esclaves b – Tanz der Sklaven c Pas d’Esclaves nubiennes c – Tanz der nubischen Sklavinnen

ESCLAVES NUBIENNES Ha ! Ha ! Amaloué Midonaé Faï caraïmé Deï beraïmbé Ha ! Ha ! La reine descend de l’estrade et va s’étendre à Die Königin steigt vom Podium und streckt sich auf l’avant-scène sur un lit de repos, de manière à der Vorderbühne einem Ruhebett dergestalt aus, présenter son profil gauche au spectateur. Énée dass sie dem Zuschauer ihr linkes Profil darbietet. debout d’abord. Äneas bleibt zunächst stehen.

N° 34 – Scène et chant d’Iopas Nr. 34 Szene und Lied des Iopas

DIDON (languissamment) DIDO matt Assez, ma sœur, je ne souffre qu’à peine Genug, Schwester, ich kann dieses lästige Fest Cette fête importune... nur schwer ertragen ... (Sur un signe d’Anna les danseurs se retirent.) Die Tänzer ziehen sich auf ein Zeichen Annas zurück Iopas, chante-nous, Iopas, sing uns Sur un mode simple et doux, dein Lied vom Land Ton poème des champs. in einfacher und süßer Weise.

IOPAS IOPAS A l’ordre de la reine Ich gehorche J’obéis. dem Befehl der Königin. (Un harpiste thébain vient se placer auprès Ein thebanischer Harfenist nimmt neben Iopas d’Iopas et accompagne son chant. Le costume Platz und begleitet dessen Lied. Der Harfenist du harpiste est le costume religieux égyptien.) trägt ein reliöses ägyptisches Kostüm.

Ô blonde Cérès, O blonde Ceres, Quand à nos guérets wenn du unseren Fluren Tu rends leur parure die Zier De fraîche verdure, ihres frischen Grüns zurückbringst, Que d’heureux tu fais ! machst du viele glücklich!

Du vieux laboureur, Die Dankbarkeit Du jeune pasteur, des alten Ackermannes La reconnaissance und des jungen Schäfers Bénit l’abondance segnen den Überfluss, Que tu leur promets. den du ihnen versprichst.

Ô blonde Cérès, O blonde Ceres, Quand à nos guérets wenn du unseren Fluren Tu rends leur parure die Zier De fraîche verdure, ihres frischen Grüns schenkst zurückbringst, Que d’heureux tu fais ! machst du viele glücklich!

Le timide oiseau, Der schreckhafte Vogel, Le folâtre agneau, das muntere Lamm, Des vents de la plaine der sanfte Hauch La suave haleine, der Winde der Ebene Chantent tes bienfaits. besingen deine Wohltaten.

Féconde Cérès Fruchtbare Ceres, Quand à nos guérets wenn du unseren Fluren Tu rends leur parure die Zier De fraîche verdure, ihres frischen Grüns zurückbringst, Que d’heureux tu fais ! machst du viele glücklich!

N° 35 – Récitatif et quintette Nr. 35 Rezitativ und Quintett

DIDON (l’interrompant) DIDO ihn unterbrechend Pardonne, Iopas, ta voix même, Verzeih, Iopas, selbst deine Stimme En mon inquiétude extrême, kann mich heute Abend nicht fesseln, Ne peut ce soir me captiver... so außerordentlich unruhig bin ich.

ÉNÉE (allant s’asseoir aux pieds de Didon) ÄNEAS sich zu Füßen Didos setzend Chère Didon ! Liebe Dido!

DIDON DIDO Énée, Äneas, ach! Ah ! daignez achever Fahrt doch bitte in der Erzählung Le récit commencé Eurer langen Reise De votre long voyage und des Unglücks von Troja fort, Et des malheurs de Troie. die Ihr begonnen habt. Apprenez-moi le sort Unterrichtet mich vom Schicksal De la belle Andromaque... der schönen Andromache ...

ÉNÉE ÄNEAS Hélas ! en esclavage Ach! durch Pyrrhus Réduite pas Pyrrhus, versklavt, Elle implorait la mort; flehte sie um ihren Tod; Mais l’amour obstiné Die beharrliche Liebe De ce prince pour elle dieses Fürsten zu ihr Sut enfin la rendre infidèle ließ sie am Ende Aux plus chers souvenirs... der teuersten Erinnerung untreu werden ... Après de long refus, Nach langer Weigerung Elle épousa Pyrrhus. heiratete sie Pyrrhus.

DIDON DIDO Quoi ! la veuve d’Hector ! Wie? Die Witwe Hektors?

ÉNÉE ÄNEAS Sur le trône d’Épire So bestiegt sie Elle est ainsi montée. den Thron von Epirus.

DIDON DIDO Ô pudeur ! Welche Schande! (à part) beiseite Tout conspire Alles hat sich verschworen, meine Gewissens- A vaincre mes remords et mon cœur est absous. bisse besiegen zu wollen und mein Herz ist frei.

(Ascagne appuyé sur son arc et semblable à Askanius, auf seinen Bogen gestützt und einer une statue de l’Amour, se tient debout au côté Statue Amors gleichend, nimmt links von der gauche de la reine, Anna inclinée appuie son Königin Aufstellung, Anna stützt liegend ihren coude sur le dossier du lit de Didon. Auprès Ellenbogen auf die Lehne von Didos Ruhebett. d’Anna, Narbal et Iopas debout.) Narbal und Iopas stehen bei Anna

Andromaque épouser l’assassin de son père, Andromache heiratet den Mörder ihres Vaters, Le fils du meurtrier de son illustre époux ! den Sohn des Mörders ihres erhabenen Gatten!

ÉNÉE ÄNEAS Elle aime son vainqueur, l’assassin de son père, Sie liebt ihren Bezwinger, den Mörder ihres Vaters, Le fils du meurtrier de son illustre époux. den Sohn des Mörders ihres ruhmreichen Gatten.

DIDON DIDO Tout conspire Alles hat sich verschworen, meine Gewissens- A vaincre mes remords et mon cœur est absous. bisse besiegen zu wollen und mein Herz ist frei.

(Didon ayant le bras gauche posé sur l’épaule Dido hat den linken Arm über die Schulter von d’Ascagne, de façon que sa main pend devant la Askanius gelegt, so dass ihre Hand auf der Brust poitrine de l’enfant, celui-ci retire en souriant du des Kindes ruht; dieses zieht lächelnd den Ring doigt de la reine l’anneau de Sichée, que Didon des Sichäus vom Finger der Königin, den Dido ihm lui reprend ensuite d’un air distrait et qu’elle mit zerstreuter Miene gleich wieder abnimmt und oublie sur le lit de repos en se levant.) auf dem Ruhebett vergisst, wenn sie sich erhebt

ANNA (montrant Ascagne) ANNA auf Askanius weisend Voyez, Narbal, la main légère Seht, Narbal, wie die leichte Hand De cet enfant, semblable à Cupidon, dieses Kindes, Cupido gleichend, Ravir doucement à Didon Dido sanft den Ring raubt, L’anneau qu’elle révère. den sie verehrt.

IOPAS ET NARBAL IOPAS UND NARBAL Voyez, Narbal [je vois] la main légère Seht, Narbal / Ich sehe, wie die leichte Hand De cet enfant, semblable à Cupidon, dieses Kindes, ganz wie Cupido, Ravir doucement à Didon Dido sanft den Ring raubt, L’anneau qu’elle révère. den sie verehrt.

DIDON (rêvant) DIDO träumend Le fils du meurtrier de son illustre époux !... Der Sohn des Mörders ihres ruhmreichen Gatten! . Tout conspire Alles hat sich verschworen, meine Gewissens- A vaincre mes remords et mon cœur est absous. bisse besiegen zu wollen und mein Herz ist frei.

ÉNÉE ÄNEAS Didon soupire... Dido seufzt ... Mais le remords s’enfuit, et son cœur Doch die Gewissensbisse schwinden und ihr Herz est absous !... ist frei ...

ANNA, IOPAS ET NARBAL ANNA, IOPAS UND NARBAL Tout conspire Alles hat sich verschworen, A vaincre ses remords et son cœur est absous. ihre Gewissensbisse besiegen zu wollen und ihr Herz ist frei.

N° 36 – Récitatif et septuor Nr. 36 Rezitativ und Septett

ÉNÉE ÄNEAS Mais bannissons ces tristes souvenirs. Lassen wir doch diese traurigen Erinnerungen. (Il se lève.) erhebt sich Nuit splendide et charmante ! Herrliche und bezaubernde Nacht! Venez, chère Didon, respirer les soupirs Kommt, liebe Dido, atmet die Seufzer De cette brise caressante. dieses schmeichelnden Windes. (Didon se lève à son tour.) Dido erhebt sich ebenfalls

DIDON, ÉNÉE, ASCAGNE, ANNA, IOPAS, DIDO, ÄNEAS, ASKANIUS, ANNA, IOPAS, NARBAL, PANTHÉE ET LE CHŒUR NARBAL, PANTHUS UND DER CHOR Tout n’est que paix et charme autour de nous ! Alles atmet Frieden und Zauber um uns! La nuit étend son voile et la mer endormie Die Nacht breitet ihren Schleier aus, und das Murmure en sommeillant les accords les plus schlafende Meer murmelt in seinem Schlummer doux. die süßesten Akkorde.

(Tous les personnages, excepté Énée et Didon, Bis auf Äneas und Dido ziehen sich alle nach se retirent peu à peu vers le fond du théâtre et einander in den Hintergrund zurück und finissent par disparaître tout à fait.) verschwinden schließlich gänzlich

N° 37 – Duo Nr. 37 Duett Clair de lune Mondschein

DIDON, ÉNÉE DIDO, ÄNEAS Nuit d’ivresse et d’extase infinie ! Nacht der Trunkenheit und unendlicher Blonde Phœbé, grands astres de sa cour, Entrücktheit! Versez sur nous votre lueur bénie; Ihr großen Gestirne am Hofe der blonde Phöbe, Fleurs des cieux, souriez à l’immortel amour ! scheint mit Wohlgefallen auf uns herab, Blumen der Himmel, lächelt der ewigen Liebe!

DIDON DIDO Par une telle nuit, le front ceint de cytise, In solcher Nacht, die Stirn mit Goldregen Votre mère Vénus suivit le bel Anchise umkränzt, Aux bosquets de l’Ida. folgte Eure Mutter Venus dem schönen Anchises in die Haine des Berges Ida.

ÉNÉE ÄNEAS Par une telle nuit, fou d’amour et de joie In solcher Nacht, verrückt vor Liebe und Lust, Troïlus vint attendre aux pieds des murs de erwartete Troilus am Fuß der Mauern von Troja Troie die schöne Cressida. La belle Cressida.

DIDON, ÉNÉE DIDO, ÄNEAS Nuit d’ivresse et d’extase infinie ! Nacht der Trunkenheit und unendlicher Blonde Phœbé, grands astres de sa cour, Entrücktheit! Versez sur nous votre lueur bénie; Ihr großen Gestirne am Hofe der blonde Phöbe, Fleurs des cieux, souriez à l’immortel amour ! scheint mit Wohlgefallen auf uns herab, Blumen der Himmel, lächelt der ewigen Liebe!

ÉNÉE ÄNEAS Par une telle nuit la pudique Diane In solcher Nacht ließ die keusche Diana Laissa tomber enfin son voile diaphane endlich vor Endymion Aux yeux d’Endymion. ihren durchscheinenden Schleier fallen.

DIDON DIDO Par une telle nuit le fils de Cythérée In solcher Nacht empfing der Sohn Kytheras Accueillit froidement la tendresse enivrée gleichgültig die trunkene Zärtlichkeit De la reine Didon ! der Königin Dido!

ÉNÉE ÄNEAS Et dans la même nuit hélas ! l’injuste reine, Und in selbiger Nacht, ach, erhielt die ungerechte Accusant son amant, obtint de lui sans peine Königin, nachdem sie ihren Liebhaber angeklagt Le plus tendre pardon. hatte, mühelos sein zärtlichestes Verzeihen.

DIDON, ÉNÉE DIDO, ÄNEAS Ô nuit d’ivresse et d’extase infinie ! Nacht der Trunkenheit und unendlicher Blonde Phœbé, grands astres de sa cour, Entrücktheit! Versez sur nous votre lueur bénie; Ihr großen Gestirne am Hofe der blonde Phöbe, Fleurs des cieux, souriez à l’immortel amour ! scheint mit Wohlgefallen auf uns herab, Blumen der Himmel, lächelt der ewigen Liebe!

(Ils marchent lentement vers le fond du théâtre Sie schreiten langsam zum Hintergrund der en se tenant embrassés, puis ils disparaissent Bühne, zärtlich umschlungen, bis sie singend en chantant. Au moment où les deux amants verschwinden. In dem Augenblick, wo man die qu’on ne voit plus finissent leur Duo dans la beiden Liebenden nicht mehr sieht, wie sie ihr coulisse, Mercure paraît subitement dans un Duett in der Kulisse beenden, erscheint plötzliche rayon de la lune non loin d’une colonne tronquée Merkur in einem Strahl des Mondes, unweit des où sont appendues les armes d’Énée. Säulenstumpfes, an die die Waffen des Äneas S’approchant de la colonne, il frappe de son abgelegt sind. Sich der Säule nähernd, schlägt er caducée deux coups sur le bouclier qui rend un mit seinem Stab zweimal auf den Schild, der einen son lugubre et prolongé.) langen, dunklen Klang erzeugt

MERCURE (d’une voix grave, et étendant le MERKUS mit dunkler Stimme und mit dem Arm bras du côté de la mer) aufs Meer weisend Italie ! Italie ! Italie ! Italien! Italien! Italien! (Il disparaît.) Er verschwindet

ACTE CINQUIÈME FÜNFTER AKT

Premier tableau Erstes Bild Le bord de la mer couvert de tentes troyennes. Meeresstrand, bedeckt mit trojanischen Zelten. Im On voit les vaisseaux troyens dans le port. Il fait Hafen sind die trojanischen Schiffe zu sehen. Es nuit. Un jeune matelot phrygien chante en se ist Nacht. Ein junger phrygischer Matrose singt, balançant au haut du mât d’un navire. Deux indem er sich oben auf dem Mastbaum eines sentinelles montent la garde devant les tentes Schiffes wiegt. Vor den Zelten im Hintergrund sind au fond de la scène. zwei Wachtposten aufgestellt.

N° 38 – Chanson d’Hylas Nr. 38 Lied des Hylas

HYLAS HYLAS Vallon sonore, Du klangvolles Tal, Où dès l’aurore in das ich, vor Sonnenaufgang Je m’en allais chantant, hélas ! singend zog! Ach! Sous tes grands bois chantera-t-il encore, Wird der arme Hylas jemals wieder Le pauvre Hylas ?... unter deinen großen Bäumen singen?

Berce mollement sur ton sein sublime, Wiege sanft auf deiner erhabenen Brust, Ô puissante mer, l’enfant de Dindyme ! gewaltiges Meer, das Kind aus Dindymos!

Fraîche ramée, Du frisches Laubwerk, Retraite aimée geliebte Zuflucht, ach, Contre les feux du jour, hélas ! vor der Hitze des Tages! Quand rendras-tu ton ombre parfumée Wann wirst du dem armen Hylas Au pauvre Hylas ?... wieder deinen duftenden Schatten spenden?

Berce mollement sur ton sein sublime, Wiege sanft auf deiner erhabenen Brust, Ô puissante mer, l’enfant de Dindyme ! gewaltiges Meer, das Kind aus Dindymos!

Humble chaumière Du schlichte Hütte, Où de ma mère wo der Mutter Lebewohl Je reçus les adieux, .. ich entgegen nahm, ...

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER WACHTPOSTEN Il rêve à son pays... Er träumt von seiner Heimat, ...

DEUXIÈME SENTINELLE ERSTER WACHTPOSTEN Qu’il ne reverra pas. ... die er nicht wiedersehen wird.

HYLAS HYLAS Hélas ! Ach! Reverra-t-il ton heureuse misère, Wird der arme Hylas Le pauvre Hylas ?... deine glückliche Armut wiedersehen?

Berce mollement sur ton sein sublime, Wiege sanft auf deiner erhabenen Brust, Ô puissante mer, l’enfant... gewaltiges Meer, das Kind aus Dindymos! (Il s’endort.) Er schläft ein

N° 39 – Récitatif et chœur Nr. 39 Rezitativ und Chor Entrent Panthée et les chefs troyens. Auftritt Panthus und die trojanischen Anführer

PANTHÉE PANTHUS Préparez tout, il faut partir enfin. Bereitet alles vor, wir müssen endlich aufbrechen. Énée en vain Äneas beobachtet vergebens mit Verzweiflung die Voit avec désespoir l’angoisse de la reine, Angst der Königin, Ruhm und Pflicht müssen seine La gloire et le devoir sauront briser sa chaîne Kette brechen, und im Augenblick des Scheidens Et son cœur sera fort au moment des adieux. wird sein Herz stark sein.

PANTHÉE, LES CHEFS PANTHUS, DIE ANFÜHRER Chaque jour voit grandir la colère des dieux. Jeden Tag wächst der Zorn der Götter. Schon Des signes effrayants déjà nous avertissent; warnen uns erschreckende Zeichen. La mer, les monts, les bois profonds gémissent; Das Meer, die Berge, die tiefen Wälder klagen. Sous d’invisibles coups nos armes retentissent; Wie in jener Schreckensnacht in Troja erscheint Comme dans Troie en la fatale nuit, Hektor in Waffen mit vor Zorn blitzendem Auge, Hector, dont l’œil courroucé luit, gefolgt von einem Schattenchor. En armes apparaît; un chœur d’ombres le suit; Noch in der letzten Nacht Et ces morts irrités stießen diese aufgebrachten Toten La nuit dernière encore ont crié trois fois... dreimal jene Worte aus ...

LES OMBRES DIE SCHATTEN Italie ! Italie ! Italie ! Italien! Italien! Italien!

PANTHÉE, LES CHEFS PANTHUS, DIE ANFÜHRER Dieux vengeurs ! c’est leur voix !... Götter der Rache! Das sind ihre Stimmen! Nous avons trop longtemps bravé l’ordre Zu lange haben wir dem göttlichen Auftrag céleste; getrotzt; Quittons sans plus tarder ce rivage funeste ! Lasst uns unverzüglich diese unheilvollen Ufer A demain ! à demain ! verlassen! Auf morgen! Préparons tout, il faut partir enfin. Bereiten wir alles vor, wir müssen endlich (Ils entrent dans les tentes.) aufbrechen. Sie gehen in ihre Zelte

N° 40 – Duo Nr. 40 Duett Les deux soldats en sentinelle marchent, l’un de Die beiden Wachtposten marschieren von links droite à gauche, l’autre de gauche à droite. Ils nach rechts bzw. von rechts nach links. Von Zeit s’arrêtent de temps en temps l’un près de l’autre zu Zeit bleiben sie in der Mitte der Bühne vers le milieu du théâtre. beieinander stehen

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN Par Bacchus ! ils sont fous avec leur Italie !... Beim Bacchus! Die spinnen mit ihrem Italien! Je n’ai rien entendu. Ich habe nichts gehört.

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN Ni moi. Ich auch nicht.

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN La belle vie, Was für ein schönes Leben Pourtant, qu’on mène ici ! man hier doch führt!

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN Dans plus d’une maison In vielen Häusern findet man Nous trouvons et bon vin et grasse venaison. guten Wein und fettes Wild.

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN A ma belle Carthaginoise, Mit meiner hübschen Karthagerin Je puis déjà parler phénicien. kann ich schon Phönizisch reden.

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN La mienne comprend le Troyen, Meine versteht Trojanisch, M’obéit sans me chercher noise. sie gehorcht mir, ohne Streit zu suchen.

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN La tienne comprend le Troyen ? Deine versteht Trojanisch?

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN M’obéit sans me chercher noise. Und gehorcht mir, ohne Streit zu suchen. La femme n’est point rude ici pour l’étranger. Hier haben die Frauen keine Scheu vor Fremden.

ENSEMBLE BEIDE Non, la femme n’est point rude ici pour Nein, hier haben die Frauen keine Scheu vor l’étranger. Fremden.

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN Et l’on nous veut faire changer Und diese Annehmlichkeiten sollen wir Ces douceurs contre un long voyage ! gegen eine weite Fahrt eintauschen!

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN Les caresses de l’orage ! Die Zärtlichkeit des Sturmes!

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN La faim. Den Hunger.

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN La soif. Den Durst.

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN Vingt maux d’enfer ! Zwanzig Übel der Hölle!

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN Et tous les ennuis de la mer ! Und allen Verdruss des Meeres!

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN Maudite folie ! Verdammte Dummheit!

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN Pour cette Italie... Wegen dieses Italiens ...

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN Où nous devons jouir du fruit de nos travaux... Wo wir die Früchte unserer Mühsal genießen sollen ...

ENSEMBLE BEIDE En nous faisant rompre les os ! Indem wir uns die Knochen brechen!

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN Encor pâtir ! Wieder leiden!

PREMIÈRE SENTINELLE ERSTER POSTEN Encor pâtir ! Wieder leiden! Notre lot est l’obéissance. Gehorsam ist unser Los.

DEUXIÈME SENTINELLE ZWEITER POSTEN Silence ! Still! Je vois Énée à grands pas accourir. Ich sehe Äneas mit großen Schritten herbeieilen. (Les deux sentinelles s’éloignent et Die beiden Posten entfernen sich und disparaissent.) verschwinden

N° 41 – Récitatif mesuré et air Nr. 41 Rezitativ und Arie

ÉNÉE (s’avançant dans une grande agitation) ÄNEAS erregt näherkommend Inutiles regrets !... je dois quitter Carthage ! Nutzlose Zweifel! ... Ich muss Karthago verlassen! Didon le sait... son effroi, sa stupeur, Dido weiß es ... als ich ihre Angst, ihr Entsetzen En l’apprenant, ont brisé mon courage... sah, brach es mir den Mut ... Mais je le dois... il le faut ! Aber ich muss es tun ... es muss sein! Non, je ne puis oublier la pâleur Nein, ich kann die Todesblässe nicht vergessen, Frappant de mort son beau visage, die ihr schönes Gesicht überzog, Son silence obstiné, ses yeux ihr beharrliches Verstummen, ihre starren Augen, Fixes et pleins d’un feu sombre... die voll dunklem Feuer waren ... En vain ai-je parlé des prodiges sans nombre Vergeblich sprach ich von den zahllosen Me rappelant l’ordre des dieux, Vorzeichen, die mich an den Auftrag der Götter Invoqué la grandeur de ma sainte entreprise, gemahnten, von der Größe meines geheiligten L’avenir de mon fils et le sort des Troyens, Unternehmens, der Zukunft meines Sohnes und La triomphale mort par les destins promise, dem Schicksal der Trojaner, dem mir verhießenen Pour couronner ma gloire aux champs Heldentod, mit dem ich meinen Ruhm auf den ausoniens; Ausonischen Feldern krönen werde. Rien n’a pu la toucher; sans vaincre son silence Nichts konnte sie berühren; da ich ihr Schweigen J’ai fui de son regard la terrible éloquence. nicht brechen konnte, floh ich vor der schrecklichen Beredtheit ihres Blicks.

Ah ! quand viendra l’instant des suprêmes Ach, wann kommt er, der Augenblick des letzten adieux, Lebewohl, Heure d’angoisse et de larmes baignée, Stunde der Angst und reichlich fließender Tränen Comment subir l’aspect affreux Wie den grausamen Anblick dieses Schmerzes De cette douleur indignée ?... voller Empörung ertragen? ... Lutter contre moi-même et contre toi, Didon ! Gegen mich selbst kämpfen und gegen dich, Dido! En déchirant ton cœur implorer mon pardon ! Meine Verzeihung erbitten, wenn ich dein Herz En serai-je capable ?... zerreiße! Bin ich dazu fähig? ... En un dernier naufrage, Könnte ich doch in einem letzten Schiffbruch, ach, Ah ! puisse-je périr, si je quittais Carthage untergehen, wenn ich Karthago verließe, ohne Sans te revoir pourtant !... dich noch einmal zu sehen! Sans la voir ? lâcheté ! Ohne sie zu sehen? Feigheit! Mépris des droits sacrés de l’hospitalité ! Missbrauch des geheiligten Gastrechts! Non, non reine adorée, Nein, nein, vergötterte Königin, Âme sublime et par moi déchirée, edle Seele, von mir zerrissen, Bienfaitrice des miens ! Non, je veux te revoir, meine Wohltäterin! Nein, ich will dich noch einmal Une dernière fois presser tes mains tremblantes, sehen, ein letztes Mal deine zitternde Hand Arroser tes genoux de mes larmes brûlantes, drücken, deine Knie mit meinen brennenden Dussé-je être brisé par un tel désespoir. Tränen benetzen, und wenn ich durch solche Verzweiflung zerbräche.

N° 42 – Scène Nr. 42 Szene

CHŒUR D’OMBRES CHOR DER SCHATTEN Énée !... Äneas! ...

ÉNÉE ÄNEAS Encor ces voix ! Wieder diese Stimmen! (Les quatre spectres voilés paraissent Die vier verschleierten Schatten erscheinen successivement, l’un à l’entrée des coulisses à nacheinander, einer links vorne, einer rechts gauche du spectateur, l’autre à l’entrée des vorne, die andren beiden im Hintergrund der coulisses à droite, les deux autres au fond du Bühne. Auf dem Kopf eines jeden leuchtet mit théâtre. Au-dessus de la tête de chacun d’eux kleinen, fahlen Flammen eine Krone. brille une couronne de petites flammes pâles.)

ÉNÉE ÄNEAS De la sombre demeure, Drohender Bote, was hat dich aus deinem dunklen Messager menaçant, qui donc t’a fait sortir ?... Reich hervorgetrieben? ...

LE SPECTRE DE PRIAM (visible) SCHATTEN DES PRIAMOS sichtbar Ta faiblesse et ta gloire... Deine Schwäche und dein Ruhm ...

ÉNÉE ÄNEAS Ah ! je voudrais mourir ! Ach, ich wollte sterben!

LE SPECTRE DE PRIAM SCHATTEN DES PRIAMOS Plus de retards ! Kein Aufschub mehr!

LE SPECTRE DE CHORÈBE (invisible) SCHATTEN DES CHORÖBUS unsichtbar Pas un jour ! Keinen Tag!

LES SPECTRES D’HECTOR ET DE SCHATTEN HEKTORS UND KASSANDRAS CASSANDRE (invisibles) unsichtbar Pas une heure ! Keine Stunde!

LE SPECTRE DE PRIAM (levant son voile SCHATTEN DES PRIAMOS lüftet vor den Augen devant les yeux d’Énée) des Äneas seinen Schleier Je suis Priam !... il faut vivre et partir ! Ich bin Priamos! ... du musst leben und gehen! (Sa couronne s’éteint, il disparaît. Énée, Seine Krone erlischt. Äneas, außer sich, stürzt zur s’élançant éperdu vers le côté droit de la scène, Seite der Bühne, wo er auf den Schatten des y rencontre le spectre de Chorèbe.) Choröbus trifft

LE SPECTRE DE CHORÈBE (levant son voile) SCHATTEN DES CHORÖBUS lüftet den Schleier Je suis Chorèbe ! Ich bin Choröbus! Il faut partir et vaincre ! Du musst gehen und siegen! (Sa couronne s’éteint, il disparaît. Énée, reculant Seine Krone erlischt, er verschwindet. Äneas vers le fond du théâtre, y rencontre les deux stürzt in den Hintergrund der Bühne, wo er auf die autres spectres. Cassandre a le bras gauche beiden anderen Schatten trifft. Kassandra hat den appuyé sur l’épaule d’Hector. Hector est armé linken Arm auf die Schulter Hektors gelegt. Hektor de pied en cap.) ist von Kopf bis Fuß bewaffnet.

ÉNÉE (les reconnaissant au moment où ils se ÄNEAS erkennt sie, sobald sie sich entschleiern dévoilent) Hektor! Götter der Unterwelt! ... Hector ! dieux de l’Érèbe !... Kassandra! ... Cassandre !...

LES SPECTRES DE CASSANDRE ET SCHATTEN KASSANDRAS UND HEKTORS D’HECTOR Du mussen siegen und gründen! ... Il faut vaincre et fonder !... Ihre Kronen erlöschen, sie verschwinden (Leurs couronnes s’éteignent, ils disparaissent.)

ÉNÉE ÄNEAS Je dois céder Ich muss eurem gnadenlosen Befehl folgen! A vos ordres impitoyables ! Ich gehorche, unerbittliche Schatten! J’obéis, j’obéis, spectres inexorables ! Ich bin grausam und undankbar; ihr befehlt es, Je suis barbare, ingrat; vous l’ordonnez, grands große Götter! dieux ! Und ich opfere Dido, Et j’immole Didon, en détournant les yeux ! indem ich mich von ihr abwende!

N° 43 – Scène et chœur Nr. 43 Szene und Chor

ÉNÉE (passant devant les tentes) ÄNEAS geht an den Zelten vorbei Debout, Troyens, éveillez-vous, alerte ! Auf, Trojaner, wacht auf, Alarm! Le vent est bon, la mer nous est ouverte ! Der Wind steht gut, das Meer steht uns offen! Éveillez-vous ! Wacht auf! Il faut partir avant le lever du soleil ! Wir müssen vor Sonnenaufgang aufbrechen!

LES TROYENS (dans les tentes) TROJANER in den Zelten Alerte !... entendez-vous, amis, la voix Auf! Hört ihr die Stimme von Äneas, d’Énée ?... Freunde? ... (Ils sortent des tentes.) Kommen aus den Zelten Donnez partout le signal du réveil... Gebt das Signal zum Wecken ...

ÉNÉE (à un chef) ÄNEAS zu einem Anführer Va, cours, porte cet ordre à l’oreille étonnée Geh, lauf, trag diesen Befehl an das erstaunte Ohr D’Ascagne: Qu’il se lève et qu’il se rende à von Askanius: Er soll aufstehen und an Bord bord ! gehen! Avant le jour il faut quitter le port. Vor Tagesanbruch soll er den Hafen verlassen. Ma tâche, jusqu’au bout, grands dieux, sera Ich werde meine Aufgabe bis zum Ende bringen, remplie, große Götter, Alerte, amis ! profitons des instants ! auf Freunde! Nutzen wir die Chance! Coupez les câbles, il est temps ! Kappt die Leinen, es ist an der Zeit! En mer ! en mer ! Italie ! Italie ! Auf See! Auf See! Italien! Italien!

CHŒUR CHOR Voici le jour, profitons des instants ! Der Tag ist gekommen, nutzen wir die Chance! Coupons les câbles, il est temps ! Kappen wir die Kabel, es ist an der Zeit! En mer ! en mer ! Italie ! Italie ! Auf See! Auf See! Italien! Italien!

ÉNÉE (se tournant du côté du palais de Didon) ÄNEAS wendet sich um zum Palast der Dito A toi mon âme ! Adieu ! digne de ton pardon, Zu dir, meine Seele! Lebwohl! Ich scheide, edle Je pars, noble Didon ! Dido, deines Vergebens würdig! L’impatient destin m’appelle; Das ungeduldige Schicksal ruft mich; Pour la mort des héros, je te suis infidèle. für den Heldentod bin ich dir untreu. (Tous se précipitent hors de la scène dans Alle stürzen nach verschiedenen Richtungen von diverses directions, comme pour faire des der Bühne, wie um die Vorbereitungen für den préparatifs de départ. On voit les vaisseaux Aufbruch zu treffen. Man sieht, wie die Schiffe sich commencer à se mettre en mouvement. Éclairs in Bewegung setzen. Blitz und Donner in der et tonnerre lointain.) Ferne.

N° 44 – Duo et chœur Nr. 44 Duett und Chor

DIDON DIDO Errante sur tes pas, Hinter dir herirrend, Sous la foudre qui gronde, unter Donner und Blitz, J’ai voulu voir, je vois et ne crois pas... wollte ich es sehen, sehe es und glaube es nicht ... Tu prépares ta fuite ? Du bereitest deine Flucht vor?

ÉNÉE ÄNEAS En ma douleur profonde, Schont mich, liebe Dido, Chère Didon, épargnez-moi ! in meinem tiefen Schmerz!

DIDON DIDO Tu pars ? tu pars ? Du brichst auf? Sans remords ! Quoi ! Ohne Reue? Wie? Dédaigneux du sceptre de Libye, Verschmähst das Szepter Libyens, reißt mir das En m’arrachant le cœur tu cours en Italie ! Herz heraus, indem du nach Italien eilst!

ÉNÉE ÄNEAS J’ai trop tardé... des dieux les ordres Ich habe zu lange gezögert ... die höchsten souverains... Befehle der Götter ...

DIDON DIDO Il part !... il suit la voix d’implacables destins, Er fährt! ... er folgt der unerbittlichen Stimme des Sans écouter la mienne ! à ses lâches dédains Schicksals, ohne auf die Meinige zu hören! Il me voit exposer ma douleur surhumaine, Wie feig er meinen übermenschlichen Schmerz missachtet (Elle voit un groupe de Troyens sourire en la Erblickt eine Gruppe Trojaner, die sie lächelnd regardant.) ansehen. Et ma beauté de reine und meine königliche Schönheit dem frechen Spott Aux rires insolents de ces ingrats Troyens !... dieser undankbaren Trojaner ausliefert!

ÉNÉE ÄNEAS Didon ! Dido!

DIDON DIDO Sans qu’à l’aspect d’une telle misère Ohne dass beim Anblick eines solchen Grams La pitié d’une larme humecte sa paupière ! eine mitleidvolle Träne sein Auge netzt! Tu pars ? Non ! ce n’est pas Vénus qui t’enfanta, Du gehst? Nein! Es ist nicht Venus, die dich gebar, Quelque louve hideuse aux forêts t’allaita ! irgendeine scheußliche Wölfin hat dich in den Wäldern gesäugt!

ÉNÉE ÄNEAS Ô reine, quand à vous se dévoua mon âme, Ach Königin, als meine Seele sich Euch weihte, Elle subit la loi d’un immortel amour, unterwarf sie sich dem Gesetz einer ewigen Liebe, Et jusqu’au dernier jour und mein Herz wird diese Flamme Mon cœur vivra de cette flamme... bis zu meinem letzten Tag nähren ...

DIDON DIDO Tais-toi ! rien ne t’arrête; Schweig! Nichts hält dich auf; nicht La mort qui plane sur ma tête, der Tod, der über meinem Haupt kreist, meine Ma honte, mon amour, notre hymen commencé, Schande, meine Liebe, unsere anstehende Mon nom du livre d’or dès ce jour effacé ! Vermählung, mein Name, der heute noch aus dem Encor, si de ta foi, j’avais un tendre gage, Goldenen Buch gelöscht wurde! Oui, si d’un fils d’Énée Hätte ich nur ein zartes Unterpfand deiner Treue, Le fier et doux visage ja, wenn das stolze und süße Gesicht eines Sohn Me rappelant tes traits, souriait sur mon sein, von Äneas mich an dich erinnerte und an meiner Je serais moins abandonnée... Brust lächelte, wäre ich weniger verlassen ...

ÉNÉE ÄNEAS Je vous aime, Didon : grâce ! l’ordre divin Ich liebe Euch, Dido: Gnade! Allein der göttliche Pouvait seul emporter la cruelle victoire. Befehl konnte diesen grausamen Sieg erringen. (On entend la fanfare de la marche troyenne.) Man hört den Trojanischen Marsch.

DIDON DIDO A ce chant de triomphe où rayonne ta gloire, Bei diesem Triumphgesang, der deinen Ruhm Je te vois tressaillir ! verkündet, sehe ich dich erschaudern! Tu pars ? Du gehst?

ÉNÉE ÄNEAS Je dois partir... Ich muss aufbrechen ...

DIDON DIDO Tu pars ? Du gehst?

ÉNÉE ÄNEAS Mais pour mourir, Aber um zu sterben, Obéissant aux dieux, in Treue zu den Göttern Je pars et je vous aime ! breche ich auf und liebe ich Euch!

DIDON DIDO Ne sois plus longtemps par mes cris arrêté, Lass dich nicht länger durch meine Rufe aufhalten, Monstre de piété ! Ungeheuer des Mitleids! Va donc, va ! je maudis et tes dieux et toi- Geh nur, geh! Ich verfluche deine Götter und dich! même ! (Elle sort. Des groupes de soldats troyens Sie geht ab. Gruppen trojanischer Soldaten occupés des préparatifs du départ passent et se kommen vorbei, mit Vorbereitungen für die Abfahrt dirigent vers les vaisseaux.) beschäftigt, und gehen zu den Schiffen

ÉNÉE, LES TROYENS ÄNEAS, TROJANER Italie ! Italien! (Ascagne arrive conduit par un chef troyen. Askanius tritt auf, geführt von einem trojanischen Énée monte sur un vaisseau.) Anführer. Äneas besteigt ein Schiff

Deuxième tableau Zweites Bild Un appartement de Didon. Le jour se lève. Ein Gemach der Dido. Tagesanbruch

N° 45 – Scène Nr. 45 Szene

DIDON DIDO Va, ma sœur, l’implorer Geh, Schwester, und flehe ihn an, De mon âme abattue der Stolz ist aus meiner zerschmetterten Seele L’orgueil a fui. Va ! ce départ me tue entwichen. Geh! Diese Abfahrt bringt mich um, Et je le vois se préparer. und ich sehe ihn bei der Vorbereitung.

ANNA ANNA Hélas ! moi seule fus coupable, Ach, ich allein war schuld, En vous encourageant à former d’autres nœuds. indem ich Euch ermutigte, Euch neu zu verbinden. Peut-on lutter contre les dieux ?... Kann man gegen die Götter kämpfen? ... Son départ est inévitable, Seine Abreise ist unumgänglich, Et pourtant il vous aime. und dennoch liebt er Euch.

DIDON DIDO Il m’aime ! non ! non ! son cœur est glacé ! Er liebt mich? Nein, sein Herz ist aus Eis! Ah ! je connais l’amour, et si Jupiter même O, ich kenne die Liebe, und wenn Zeus selbst die M’eût défendu d’aimer, mon amour insensé Liebe verboten hätte, hätte meine wahnsinnige De Jupiter braverait l’anathème. Liebe dem Fluch des Zeus getrotzt. Mais va, ma sœur, allez, Narbal, le supplier Doch geh, Schwester, geht, Narbal, ihn Pour qu’il m’accorde encore anzuflehen, mir wenigstens noch ein paar Tage zu Quelques jours seulement. Humblement je gewähren. Demütig flehe ich: l’implore: Wird er denn vergessen können, was ich für ihn Ce que j’ai fait pour lui, pourra-t-il l’oublier, tat, und wird er denn diese letzte Bitte Et repoussera-t-il cette instance suprême zurückweisen können, von Euch, weiser Narbal, De vous, sage Narbal, de toi, ma sœur, qu’il und von dir, Schwester, die er lieb hat? ... aime ?...

N° 46 – Scène Nr. 46 Szene

CHŒUR (au loin derrière la scène) CHOR aus der Entfernung hinter der Bühne En mer, voyez ! six vaisseaux ! sept ! neuf ! dix ! Seht, auf dem Meer! Sechs Schiffe! Sieben! Neun! Zehn!

IOPAS (entrant) IOPAS Les Troyens sont partis ! Die Trojaner sind abgefahren!

DIDON DIDO Qu’entends-je ? Was muss ich hören?

IOPAS IOPAS Avant l’aurore Vor dem Morgenrot war ihre Flotte auf See, noch Leur flotte était en mer, on l’aperçoit encore ! kann man sie sehen!

DIDON DIDO Dieux immortels ! il part ! Armez-vous, Tyriens ! Unsterbliche Götter! Er geht! Zu den Waffen, Carthaginois, courez, poursuivez les Troyens ! Tyrer! Karthager, eilt, verfolgt die Trojaner! Courbez-vous sur les rames, Bückt euch in die Ruder, Volez sur les eaux, fliegt über die Wasser, Lancez des flammes, schleudert Feuer, Brûlez leurs vaisseaux ! brennt die Schiffe nieder! Que la ville entière... Die ganze Stadt soll ... Que dis-je ?... impuissante fureur ! Was rede ich? ... Machtlose Wut! Subis ton sort et désespère, Unterwirf dich deinem Schicksal und verzweifle, Dévore ta douleur, würge deinen Schmerz hinunter, Ô malheureuse ! Unglückliche! Et voilà donc la foi de cette âme pieuse ! Das also ist die Treue dieser frommen Seele! J’offrais un trône !... Ah ! je devais alors Ich bot ihm einen Thron! ... Ach, ich hätte die Exterminer la race vagabonde schweifende Bande dieser Verworfenen damals De ces maudits, et disperser sur l’onde auslöschen und die Überreste ihrer Körper ins Les débris de leurs corps ! Meer streuen sollen! C’est alors qu’il fallait prévoir leur perfidie, Damals hätte man ihre Niedertracht vorhersehen Livrer leur flotte à l’incendie, und ihre Flotte in Brand setzen müssen, Et me venger d’Énée et lui servir enfin ich hätte mich an Äneas rächen und ihm die Les membres de son fils en un hideux festin ! Glieder seines Sohnes zu einem grauenvollen A moi, dieux des enfers ! l’Olympe est Festmahl darbieten sollen! Zu mir, ihr Götter der inflexible !... Unterwelt! Der Olymp ist unerbittlich! Aidez-moi ! que par vous mon cœur soit Steht mir bei, denn ihr sollt in meinem Herzen enflammé einen furchtbaren Hass entzünden D’une haine terrible gegen diese Flüchtling, den ich liebte! Pour ce fugitif que j’aimai ! Ruft den Priester des Pluto in sein Amt! Du prêtre de Pluton, qu’on réclame l’office ! Um meine schmerzhaften Qualen zu lindern, Pour apaiser mes douloureux transports, soll den dunklen Gottheiten der Unterwelt A l’instant même offrons un sacrifice sogleich ein Opfer dargebracht werden! Aux sombres déités de l’empire des morts ! Man errichte einen Scheiterhaufen! Qu’on élève un bûcher ! Die Geschenke des Treulosen Que les dons du perfide und die ich ihm machte, Et ceux que je lui fis, diese abscheulichen Andenken Dans la flamme livide, sollen in der fahlen Flamme Souvenirs détestés, disparaissent !... Sortez ! vergehen! ... Entfernt euch!

NARBAL (à Anna) NARBAL zu Anna Son regard m’épouvante, ô princesse, restez ! Ihr Blick entsetzt mich, bleibt, Prinzessin!

DIDON DIDO Anna, suivez Narbal. Anna, folgt Narbal!

ANNA ANNA Que ma sœur me pardonne ! Meine Schwester möge mir vergeben!

DIDON DIDO Je suis reine et j’ordonne; Ich bin die Königin und ich befehle, Laissez-moi seule, Anna. lasst mich allein, Anna. (Anna, Narbal et Iopas sortent.) Anna, Narbal und Iopas treten ab

N° 47 – Monologue Nr. 47 Monolog Didon parcourt la scène en s’arrachant les Dido läuft über die Bühne und reißt sich die Haare cheveux, se frappant la poitrine et poussant des aus; sie schlägt sich auf die Brust und stößt cris inarticulés. unartikulierte Schreie aus

DIDON DIDO Ah ! Ah ! Ah! Ah! (Elle s’arrête brusquement.) plötzlich bleibt sie stehen Je vais mourir... Ich werde sterben ... Dans ma douleur immense submergée Von meinem unendlichen Schmerz verschlungen Et mourir non vengée !... und ungerächt sterben! ... Mourons pourtant ! oui, puisse-t-il frémir Also sterben! Ja, er soll erzittern, A la lueur lointaine de la flamme de mon wenn er aus der Ferne das Lodern meines bûcher ! Scheiterhaufens sieht! S’il reste dans son âme quelque chose Wenn in seiner Seele irgend etwas Menschliches d’humain, geblieben ist, Peut-être il pleurera sur mon affreux destin. wird er vielleicht über mein furchtbares Schicksal Lui, me pleurer !... weinen. Er, über mich weinen! ... Énée !... Énée !... Äneas! ... Äneas! ... Oh ! mon âme te suit, Ach, meine Seele folgt dir, A son amour enchaînée, gefesselt an seine Liebe, Esclave, elle l’emporte en l’éternelle nuit... als Sklavin trägt sie sie fort in die ewige Nacht ... Vénus ! rends-moi ton fils !... Inutile prière Venus! Gib mir deinen Sohn zurück! ... Nutzloses D’un cœur qui se déchire !... A la mort tout Gebet eines zerrissenen Herzens! ... entière Von all diesem Sterben erwartet Dido nichts mehr Didon n’attend plus rien que de la mort. als den Tod.

N° 48 – Air Nr. 48 Arie

DIDON DIDO Adieu, fière cité, qu’un généreux effort Leb wohl, du stolze Stadt, die eine edle Leistung Si promptement éleva florissante; so rasch zur Blüte trieb; Ma tendre sœur qui me suivis errante, meine liebe Schwester, die mir in die Irre folgte, Adieu, mon peuple, adieu; adieu, rivage vénéré, leb wohl, mein Volk, leb wohl; leb wohl, geliebte Toi qui jadis m’accueillis suppliante; Küste, die mich einst als Flehende aufnahm; Adieu, beau ciel d’Afrique, astres que j’admirai Leb wohl, du schöner Himmel Afrikas, ihr Sterne, Aux nuits d’ivresse et d’extase infinie; die ich bewunderte in den Nächten der Je ne vous verrai plus, ma carrière est finie !... Trunkenheit und unendlicher Entrücktheit; (Elle sort à pas lents.) ich werde euch nicht wiedersehen, hier endet meine Bahn! geht langsam ab

Troisième tableau Drittes Bild

N° 49 – Cérémonie funèbre Nr. 49 Totenfeier Une partie des jardins de Didon, sur le bord de In den Gärten Didos an der Küste. Ein riesiger la mer. Un vaste bûcher est élevé; on y monte Scheiterhaufen ist errichtet; er kann durch seitliche par les gradins latéraux. Sur la plate-forme du Leitern bestiegen werden. Auf dem Scheiterhaufen bûcher sont placés un lit, une toge, un casque, sind ein Bett, eine Toga, ein Helm, ein Schwert in une épée avec son baudrier, et un buste d’Énée. seiner Scheide und eine Büste des Äneas platziert. Entrent les Prêtres de Pluton, revêtus de Auftritt der Priester des Pluto, in Trauergewänder costumes funèbres, ils viennent gekleidet kommen sie in einer Prozession und processionnellement se grouper auprès de deux gruppieren sich um zwei Altäre, auf denen autels où brillent des flammes verdâtres, puis grünliche Flammen brennen, dann Anna, Narbal Anna, Narbal, et enfin Didon voilée et couronnée und zuletzt die verschleierte und mit Blattwerk de feuillage. Pendant la première partie du bekränzte Dido. Während des ersten Teils des chœur des prêtres, Anna, s’approchant de sa Priesterchores nähert Anna sich ihrer Schwester, sœur, lui dénoue sa chevelure et lui ôte le löst ihr Haar auf und nimmt ihr die Sandale vom cothurne de son pied gauche. linken Fuß.

CHŒUR DE PRÊTRES DE PLUTON CHOR DER PLUTOPRIESTER Dieux de l’oubli, dieux du Ténare, Götter des Vergessens, Götter des Tenaros, Au cœur blessé rendez la force et le repos ! gewährt Kraft und Ruhe dem verletzten Herzen! Des profondeurs du noir Tartare Aus den Tiefen des schwarzen Tartaros Entendez-nous, Hécate, Érèbe, et toi Chaos ! erhört uns, Hekate, Erebos und du, Chaos!

ANNA ET NARBAL (étendant le bras droit du ANNA UND NARBAL mit der Rechten zur côté de la mer) Meeresküste weisend S’il faut enfin qu’Énée aborde en Italie, Sollte Äneas jemals Italien betreten, Qu’il y trouve un obscur trépas ! soll er dort einen schmählichen Tod finden! Que le peuple latin à l’ombrien s’allie Das latinische Volk soll sich mit dem umbrischen Pour arrêter ses pas ! verbünden und seinen Weg aufhalten! Percé d’un trait vulgaire en la mêlée ardente, In hitzigem Streit durchbohrt von einem gemeinen Qu’il reste abandonné sur l’arène sanglante, Pfeil, soll er verlassen auf dem blutigen Sand Pour servir de pâture aux dévorants oiseaux ! liegen bleiben und den Geiern Fraß dienen! Entendez-nous, Hécate, Érèbe, et toi Chaos ! Erhört uns, Hekate, Erebos und du, Chaos!

LES PRÊTRES, ANNA, NARBAL DIE PRIESTER, ANNA, NARBAL Dieux de l’oubli, dieux du Ténare, Götter des Vergessens, Götter des Tenaros’, Au cœur blessé rendez la force et le repos ! gewährt Kraft und Ruhe dem verletzten Herzen! Des profondeurs du noir Tartare Aus den Tiefen des schwarzen Tartaros’ Entendez-nous, Hécate, Érèbe, et toi Chaos ! erhört uns, Hekate, Erebos und du, Chaos!

N° 50 – Scène Nr. 50 Szene

DIDON (parlant comme en songe) DIDO wie im Traum Pluton... semble m’être propice... Pluto ... scheint mir gnädig ... in diesem En ce cruel instant... Narbal... ma sœur schrecklichen Augenblick ... Narbal ... Schwester, C’en est fait... achevons le pieux sacrifice... es ist vollbracht ... bringen wir das fromme Opfer Je sens rentrer le calme... dans mon cœur. zuende ... ich fühle die Ruhe zurückkehren ... in meinem Herzen. (Deux prêtres portant le premier autel s’avancent Zwei Priester kommen mit dem ersten Altar von de gauche à droite, deux autres portant le links nach rechts, zwei andere mit dem zweiten second s’avancent de droite à gauche et font en von rechts nach links und umrunden sich se croisant ainsi le tour du bûcher. Didon, le pied begegnend den Scheiterhaufen. Dido, den linken gauche nu, les cheveux épars, après avoir Fuß nackt, die Haare aufgelöst, folgt ihnen déposé sur l’un des autels sa couronne de ruckartig, nachdem sie ihren Laubkranz auf einem feuillage, le suit d’un pas saccadé. Pendant ce der Altäre abgelegt hat. Während dieses Umzugs mouvement processionnel, Anna est à genoux à kniet Anna rechts auf der Bühne und Narbal links. droite de la scène et Narbal à gauche. Entre eux Zwischen ihnen streckt stehend der Oberpriester le grand-prêtre de Pluton, debout, étend, en la des Pluto mit beiden Händen den Pluto-Stab tenant des deux mains, la fourche plutonique empor zum Scheiterhaufen. Schließlich, von vers le bûcher. Enfin, saisi d’une énergie krampfhafter Willenskraft ergriffen, steigt Dido convulsive, Didon monte d’un pas rapide les schnell die Leitern zum Scheiterhaufen hinauf. degrés du bûcher. Parvenue au sommet, elle Oben angekommen, ergreift sie die Toga des saisit la toge d’Énée, détache le voile brodé d’or Äneas, nimmt den goldgesäumten Schleier vom qui couvre sa tête, et les jetant l’une et l’autre Kopf, wirft eines nach dem anderen auf den sur le bûcher, elle dit:) Scheiterhaufen und spricht: D’un malheureux amour, funestes gages, Unheilvolles Unterpfand einer unglücklichen Dans la flamme emportez avec vous mes Liebe, tragt im Feuer meinen Kummer davon! chagrins ! Sie betrachtet die Waffen des Äneas (Elle considère les armes d’Énée.) Ach! Ah ! Sie streckt sich auf dem Bett aus und umfasst es (Elle se prosterne sur le lit, qu’elle embrasse mit krampfhaftem Schluchzen. Sie erhebt sich, avec des sanglots convulsifs. Elle se relève et ergreift das Schwert und sagt in prophetischem prenant l’épée elle dit d’un ton prophétique:) Ton: Mein Gedenken wird die Jahrhunderte Mon souvenir vivra parmi les âges. überdauern. Mein Volk wird auf afrikanischem Mon peuple accomplira d’héroïques destins. Boden einst heldenhafte Taten vollbringen, Un jour sur la terre africaine, aus meiner Asche wird eine ruhmreichen Rächer Il naîtra de ma cendre un glorieux vengeur... geboren ... Ich höre schon seinen Namen als J’entends déjà tonner son nom vainqueur. Sieger ertönen. Hannibal! Stolz ist meine Seele! Annibal ! Annibal ! d’orgueil mon âme est pleine ! Die bitteren Gedanken haben ein Ende! Plus de souvenirs amers ! So ziemt es sich in die Hölle hinabzusteigen! C’est ainsi qu’il convient de descendre aux enfers ! Sie nimmt das Schwert aus der Scheide, ersticht (Elle tire l’épée du fourreau, se frappe et tombe sich und fällt auf das Bett sur le lit.) Nr. 51 Chor N° 51 – Chœur ALLE TOUS Ah, zu Hilfe! Zu Hilfe! Die Königin hat sich Ah ! au secours ! au secours ! la reine s’est erstochen! frappée ! Narbal geht ab, als wolle er Hilfe herbei holen (Narbal sort comme pour aller chercher du secours.) CHOR hinter der Szene und herbei eilend CHŒUR (derrière la scène et accourant) Diese Schreie! Ah! Die Königin liegt in ihrem Blut Quels cris ! ah ! dans son sang trempée und stirbt! La reine meurt ! Narbal kommt zurück, der gesamte Chor tritt auf (Narbal rentre, le grand chœur entre en scène.) Ist es wahr? Tag des Schreckens! Unheil! Est-il vrai ? jour d’horreur ! malheur ! DIDO sich auf den Ellbogen gestützt aufrichtend DIDON (se relevant appuyée sur son coude) Ah Ah ! sie fällt zurück (Elle retombe.) ANNA auf dem Scheiterhaufen ANNA (sur le bûcher) Schwester! Ma sœur ! Dido richtet sich auf (Didon se relève.) DIDO DIDON Ah! Ah !... Sie hebt die Augen zum Himmel und fällt stöhnend (Elle lève les yeux au ciel et retombe zurück gémissant.) ANNA ANNA Ich bin es, C’est moi, deine Schwester, die dich ruft ... C’est ta sœur qui t’appelle... DIDO sich halb aufrichtend DIDON (se relevant à demi) Ah! Am feindlichen Schicksal ... erbarmungsloser Ah ! Des destins ennemis... implacable fureur... Wut ... wird Karthago untergehen! Carthage périra ! Nr. 52 Verfluchung N° 52 – Imprécation In einer fernen Gloriole sieht man das römische On voit dans une gloire lointaine le Capitole Kapitol mit dem leuchtenden Wort ROMA. romain au fronton duquel brille ce mot : ROMA. Vor dem Kapitol defilieren Legionen und ein Devant le Capitole défilent des légions et un Kaiser, umgeben von einem Hof von Dichtern und empereur entouré d’une cour de poètes et Künstlern. Während dieser für die Karthager d’artistes. Pendant cette apothéose, invisible aux unsichtbaren Apotheose hört man in der Ferne Carthaginois, on entend au loin la Marche den Trojanermarsch, den Römern übermittelt und troyenne transmise aux Romains par la tradition ihnen zum Triumphmarsch geworden. et devenue leur chant de triomphe. DIDO DIDON Rom ... Rom ... unsterblich! Rome... Rome... immortelle ! Sie fällt zurück und stirbt. Anna bricht ohnmächtig (Elle retombe, et meurt. Anna tombe évanouie à neben ihr zusammen. Das Volk von Karthago côté d’elle. Le peuple de Carthage, s’avançant kommt nach vorne und wendet sich zum vers l’avant-scène et tournant le dos au bûcher, Scheiterhaufen, dann stößt es seinen Fluch aus, lance son imprécation, premier cri de guerre den ersten Schrei des Punischen Krieges, dessen punique, contrastant par sa fureur avec la Wildheit mit der Feierlichkeit des solennité de la Marche triomphale.) Triumphmarsches kontrastiert.

CHOR CHŒUR Ewiger Hass dem Volk des Äneas! Haine éternelle à la race d’Énée ! Ein erbarmungsloser Krieg soll unsere Söhne auf Qu’une guerre acharnée ewig auf seine Söhne hetzen. Précipite à jamais nos fils contre ses fils ! Durch unsere Schiffe angegriffen, sollen ihre Que par nos vaisseaux assaillis Schiffe im tiefen Meer versinken! Leurs vaisseaux dans la mer profonde Auf dem Land wie auf dem Meer sollen noch Périssent abîmés ! Que sur la terre et l’onde unsere letzten Nachkommen, stets gegen sie Nos derniers descendants, contre eux toujours gewappnet, durch ein Blutbat eines Tages die Welt armés, erschrecken! De leur massacre, un jour, épouvantent le monde ! ENDE FIN Quidquid erit, superanda omnis fortuna ferendo est (Virgile) 12 avril 1858