Paris - Parijs 1871 La Commune Paris - Parijs 1871 La Commune Paris - Parijs 1871
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La Commune paris - parijs 1871 La Commune PARIS - PARIJS 1871 La Commune PARIS - PARIJS 1871 Xavier Canonne - Theun Vonckx RONNY VAN DE VELDE CAHIER ROSSAERT INTRODUCTION Tout reste fondé sur le défi et la révolte. Le donné est, et sera toujours humainement inacceptable. Paul Nougé Le pouvoir devrait toujours se méfier du printemps. S’il fait la joie des jardiniers, le retour des beaux jours peut prendre parfois d’étranges couleurs et le ciel se charger de lourds nuages. Peu importe d’ailleurs la saison : les Trois glorieuses, avril 1834, juin 1848, mai 68, les printemps arabes et les gilets jaunes sont, à des époques et des circonstances diverses, l’expression d’un mécontentement, d’une souffrance que les puissants n’ont pas voulu entendre ou ont trop longtemps cru pouvoir contenir. Soulèvements ou mouvements insurrectionnels fomentés par des groupes politiques, révoltes ou révolutions, ils opposent les classes détentrices du pouvoir – noblesse, bourgeoisie, clergé ou armée – à celles qu’ils ont asservies pour asseoir leur domination, leur niant par là même toute existence. Loin d’être la seule expression spontanée du désespoir, la Commune de Paris constitue le prolon- gement de divers épisodes révolutionnaires jalonnant l’histoire du mouvement ouvrier en France auxquels la défaite de l’Empire et le siège de Paris à l’hiver 1870-1871 servirent de catalyseurs, sur- prenant les théoriciens politiques, Karl Marx le tout premier. La réaction versaillaise fut à la mesure de la peur qu’elle lui inspira : les manœuvres d’Adolphe Thiers pour se maintenir au pouvoir face à son opposition parlementaire autant que devant Bismarck, sa recherche de compromis avec l’ennemi au nom de la « Cause de l’Ordre » - l’expression est la sienne1 -, ne sont pas sans rappeler l’empressement servile de l’autorité française regroupée à Vichy en 1940 à pactiser avec le vainqueur, quitte à sacrifier une part de son peuple aux prix des pires horreurs. Elle témoigne surtout d’une peur du prolétariat confinant à sa détestation, la « haine du pauvre », lui refusant toute émancipation, toute revendication légitime. Jean Baronnet n’exagère pas quand il écrit : « Ce fut l’élimination et la déportation d’une classe entière de la population parisienne. En huit jours, du 21 mai au 28 mai 1871, 3.000 fédérés sont tués au combat et probable- ment 20.000 hommes et femmes fusillés sans jugement dans la rue. »2 Les septante-deux jours d’existence de la Commune de Paris n’ont certes pas transformé le monde, mais l’ont secoué, lui offrant l’exemple de ce que devrait être une société plus juste, égalitaire et fraternelle, allant vers l’abolition des classes sociales. Car il ne s’agissait plus ici seulement pour le 4 prolétariat de quémander quelques avantages mais bien d’assumer son propre destin, de favoriser 5 l’avènement d’un monde nouveau où l’être humain serait enfin réconcilié avec lui-même. Exemple d’une démocratie directe et participative dont il serait bienvenu que l’on s’inspire aujourd’hui, refusant jusqu’à la fin la centralisation ou la confiscation du pouvoir par les politiciens profes- sionnels, la Commune, quelles que furent ses errances, ses erreurs, fut au travers de toutes ses tendances, une fête, un formidable creuset d’idées émancipatrices, devançant toutes les réformes et les conquêtes sociales qui prendront un siècle encore avant de s’imposer. Comme en Angleterre, en Suisse ou en Allemagne, une part de la Commune s’est portée en Belgique, à Bruxelles ou à Anvers, les éditeurs, les milieux progressistes et les sympathisants accueil- lant les proscrits quand ceux-ci n’étaient refoulés ou expulsés. Leurs idées, que la mort, l’exil ou la déportation n’avaient pu vaincre, y trouvèrent écho, confortant les mouvements anarchistes et socialistes naissants, une part non négligeable mais trop peu encore explorée de l’histoire politique du Royaume. 18 mars 2021 Xavier Canonne 1 Adolphe Thiers, Télégramme à Jules Favre, 21 mars 1871. 2 Jean Baronnet, Contre Paris in Le temps des cerises. La Commune de Paris en photographies, Charleroi, Editions Pandora et Musée de la Photographie à Charleroi, 2011, p. 21. INLEIDING De uitdaging en de revolte blijven de basis van alles. De bestaande toestand is, en zal altijd menselijk onaanvaardbaar zijn. Paul Nougé Machthebbers zouden altijd beducht moeten zijn voor de lente. Terwijl dit seizoen de vreugde is van de tuinier, kan de terugkeer van mooie dagen soms vreemde kleuren aannemen en kunnen donkere wolken zich samenpakken boven het land. Het seizoen doet trouwens weinig ter zake: de Julirevolutie in 1830, april 1834 in Parijs, het Juni-oproer van 1848, mei 68, de Arabische lente, de gele hesjes… het zijn in verschillende tijden en omstandigheden uitingen van ontevredenheid, aanklachten tegen onrecht waar de machthebbers doof voor blijven, of die ze lang dachten te kun- nen onderdrukken. Bij oproer aangevoerd door politieke groepen, revoltes of revoluties, staan telkens de klassen van de machthebbers – adel, bourgeoisie, clerus of leger – tegenover diegenen die ze onderdrukken om hun macht te handhaven, en die ze zodoende ook elk bestaansrecht ontnemen. De Commune van Parijs was verre van de enige spontane uiting van wanhoop in Frankrijk, maar lag in het verlengde van verschillende revolutionaire periodes in de geschiedenis van de arbeiders- beweging van het land. De nederlaag van het Keizerrijk en het beleg van Parijs in de winter van 1870-1871 waren de katalysatoren, die zelfs iemand als Karl Marx verrasten. De reactie van de regering in Versailles was evenredig aan de angst die de opstand haar inboezemde. De machinaties van Adolphe Thiers om in de confrontatie met een parlementaire oppositie aan de macht te kunnen blijven, zijn houding tegenover Bismarck en bereidheid tot compromissen met de vijand in het ‘belang van de orde’ – zijn eigen woorden1 -, doen denken aan de slaafse bereidwil- ligheid van de in 1940 in Vichy samengekomen Franse machthebbers om het op een akkoordje te gooien met de overwinnaar, ook al leverden ze daarmee een deel van hun bevolking uit aan de ergste gruwelen. Ze getuigen vooral van de angst voor het proletariaat dat ze verafschuwen, van de ‘angst voor de arme’, die ze elke ontvoogding, elke legitieme eis ontzeggen. Jean Baronnet overdrijft niet als hij schrijft: ‘Dit betekende dat een hele Parijse bevolkingsklasse werd gedood of geëlimineerd en gedeporteerd. In acht dagen tijd, van 21 mei tot 28 mei 1871, werden 3000 communards gedood in de strijd en waarschijnlijk 20 000 mannen en vrouwen op straat standrechtelijk geëxecuteerd.’2 6 De tweeënzeventig dagen dat de Commune van Parijs standhield, hebben zeker niet de wereld 7 veranderd, maar hem wel dooreengeschud, en laten zien wat een meer rechtvaardige, egalitaire en broederlijke wereld waar alle sociale klassen zijn opgeheven, zou moeten zijn. Het betrof hier immers niet het inwilligen van enkele eisen, maar een daadwerkelijke poging om het eigen lot in handen te nemen en een nieuwe wereld tot stand te brengen waarin de mensheid eindelijk harmo- nieus zou kunnen samenleven. De Commune was een voorbeeld van een directe en participatieve democratie, die vandaag nog altijd een inspiratiebron kan zijn. Tot het bittere einde weigerde ze de centralisering of toe-eigening van de macht door professionele politici. Ondanks haar dwalingen of vergissingen, druiste de Commune in tegen alle tendensen en was ze een feest, een schitterende smeltkroes van ontvoogdende ideeën, een voorloper van alle hervormingen en sociale verworven- heden die nog een eeuw nodig hadden om stapsgewijs ingevoerd te worden. Overlevende communards vluchtten naar Engeland, Zwitserland, Duitsland en ook naar België, waar de ballingen – althans als ze niet uit het land werden gezet – in Brussel of Antwerpen werden onthaald door progressieve uitgevers en milieus. Hier vonden hun ideeën die de dood, ballingschap of deportatie niet had kunnen uitroeien, weerklank en voedden de opkomende anarchistische en socialistische bewegingen. Deze niet onbelangrijke episode in de politieke geschiedenis van België, is nog al te weinig onderzocht. 18 maart 2021 Xavier Canonne 1 Adolphe Thiers, telegram aan Jules Favre, 21 maart 1871. 2 Jean Baronnet, Contre Paris in Le temps des cerises. La Commune de Paris en photographies, Charleroi, Uitgeverij Pandora en Musée de la Photographie à Charleroi, 2011, p. 21. CHRONOLOGIE DE LA COMMUNE DE PARIS DE 1871 La Commune de Paris de 1871 est une insurrection populaire qui annonce les avancées politiques et sociales qui seront conquises de haute lutte à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. La Commune constitue ainsi un moment charnière de l’histoire de France et du mouvement ouvrier international. De brèves révoltes contre le gouvernement conservateur de la Troisième République n’éclatent pas seulement dans la capitale française, mais aussi à Marseille, à Lyon, à Toulouse et à Saint-Étienne. Les causes de cette rébellion sont très diverses, mais peuvent être résumées à la politique de l’empereur Napoléon III et à la guerre franco-prussienne. Les révoltes de 1871 sont aussi le résultat d’un combat long et complexe qui fait rage dans l’hexagone depuis la Révolution française de 1789. Ci-dessous, un aperçu historique qui offre une meilleure notion de la genèse, du déroulement et de la fin de la Commune de Paris de 1871. En 1848, Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la République1. Il s’agit des premières élec- tions démocratiques en France. Celles-ci ne concernent que les hommes (les femmes n’obtiendront le droit de vote qu’en 1944). Inspirée par la révolution industrielle en Grande-Bretagne, sa politique se caractérise par une modernisation de l’industrie, de l’économie et du secteur financier. Le 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte commet un coup d’État et se fait couronner empereur sous le nom de Napoléon III.