Oeuvres Complètes De Maria Deraismes / [Avec Une Notice De Jean Bernard Sur Maria Deraismes]

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Oeuvres Complètes De Maria Deraismes / [Avec Une Notice De Jean Bernard Sur Maria Deraismes] Oeuvres complètes de Maria Deraismes / [avec une notice de Jean Bernard sur Maria Deraismes] Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Deraismes, Maria (1828-1894). Oeuvres complètes de Maria Deraismes / [avec une notice de Jean Bernard sur Maria Deraismes]. 1895. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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FRANCE ET PROGRÈS CONFÉRENCE SUR LA NOBLESSE PARIS AXCtEKKE HBRAttUE GRRMKR BAtLH&HE ET C" FÉLIX ALCAN, EDITEUR 108, BOCt.EVAnn SAtNT.GKRMAtN, 108 1895 Les Œuvres complètesde Maria. Deraismes armeront de <~ 7Yohuî)et.. Ron uotubre dépares iu~ditp! seront jointes aux ouvt'~c~ d'j:~ ;mh)i(' une première ibi~. K!)cs co)np<'eu<!)'"))t U.'Sit'uvt'tt' <!f )thi)'~op~)iesot'tte:<' < /'<t)f/<'< A'"t. ~W~<<< «'~ ~<'«< j't<x'«'<) <~)'~)~ ~f .V'"f)'c«)~ ~<'<' J«)~~<f))~o«~J<< D~<~ ~f ~'7~<t«.cF<'<X)~t'sJ~<(~C~ 'ir/t~'t~ t'~ ~t! /««~t< <t' Dos œuvres depotemiquo po!it!quc Pcs 't'u\t'(~ de Po!<)n!~ue reUj.ïicuso 7~<'f < ~< /)'f««'«tS, ~~<'<S /i)~<-0~<'<««. ))(~i u'xvt'cs HUct'tUt'cs et de critique ttttcra'rc 77t~<<' '«': t<«~ /(' 'ÏY<t~<' < .V..S«)'<~«. /<' ~<~<<'c ~f. 7)«~<f<s /<<, ~'«~w<c N<~f'«- ~!< << CHAQUE VOLUME SEPAREMENT 3 i't'. 80 FMMCE ET PM@ a ES Original en couleur MF Z 43-120-8 ŒuVjKJ&an?n~Dt~Q L<UmrLjM.J&apf~MDT t~T~'c DE FRANCEET PROGRÈS CONFÉRENCESURLA NOBLESSE PARIS ANCtENNE LIBRAIRIE GRRMBR BAtLMËRE ET C" FÉLIX ALCAN, ÉNTEUR 108, BOULBVARC SAtNT'OBRBAtN,108 ~.M9&~ Teas droite t~aM~da. MARÎA MMISMES L'éloge le plus beau et le plus sincère qu'on puisse faire de Maria Deraismes est de rappeler que, le 6 février dernier, un minier de personues se pressaientau cimetière Montmartre, le jour de l'anniversaire de la mort du grand écrivain, autour du monument provisoire dressé pour per- mettre d'accrocher le beau médaillon du sculp- teur Daniel Dupuis dont la reproduction si vivante est placée en tête de ce volume. Là, des orateurs autorisés ont rappelé la grande influence philoso- phique exercée sur l'évolution de cette seconde moitié du siècle par Maria Deraismes. Nousavions enterré cette femme d'esprit et de cœur, il y avait un an, par une magnifique après-midi tout enso- leillée et le cercueil avait été suivi par tout ce que Paris compte dans la littérature libérale, le jour- nalisme républicain et la politique indépendante un cortège de plus de quinze mille personnes marchaitau milieu de Paris ayant des reflets des journéesprintanières.Un an après, le jour de la cérémoniecommémorative, la grande ville était pelotonnéesous la neige et legivre; il gelait Carme, le thermomètre était descendu, ce jour-là, à douze degrés au dessous de zéro. Cependant les amis étaient venus nombreux et les admirateurs n'a- vaient pas manqué au rendez-vous la foule se pressait autour de la tribune drapée de noir, du haut de laquelle on rendait hommage aux quali- tés, aux dons, aux exceptionnelsmérites de cette femme qui a été une des intelligences les p~us complètes du XIXe Siècle. Elle se rattachait à cette lignée des esprits à laquelle nous avons dû Mme Roland, M' de Staël et M' de Girardin supérieure a la première par la hardiesse des conceptions philosophiques, elle a possédé les innombrables connaissances de la seconde avec, en plus, le charme éloquent de la dernière. II faut du reste reconnaître que notre époque a possédé des femmes l'emportant bien souvent sur les mérites des hommes. Certes le génie est clairsemé, mais les femmes de talent ne sont pas des phénomènes, comme beaucoupse plaisent à le répéter; on en peut citer plusieurs dont la renommée ne craint pas la com- paraison avec n'importe quel homme s'étant exercédansla même sphère intellectuelle. Comme naturaliste, nous avons M" Clémence Royer comme romancière, Mme George Sand comme poète, Mme Akermann comme peintres, M" Rosa Bonheur, Demont-Breton comme sculpteur, M"Léon Bertaux; comme éducatrice, Mme Pape- Carpentier comme musiciennes, M*s Bertin et Augusta Holmès; comme journalistes, M°~ de Girardin, Séverine comme explorateur,M' Dtou- lafoy comme polygraphe, M" Juliette Lamher et enfin comme philosophe, femme politique et orateur, M"" Maria Deraismes. Partout – quand elles l'ont voulu les femmes ont égalé la supé- riorité des hommes; les esprits bornés ou les sceptiques sont seuls a le nier. Je pourrais allon- ger démesurément la liste si je devais mentionner les talents de premier ordre qui se nuisent par leur multiplicité, mais qui prouvent bien que la femme, sous ce rapport notamment, est i'é~aie de rhomme pour le moins, quand elle ne le sur- passe pas. Parmi toutes les femmes illustres, Maria Derais- mes a droit à une des premièresplaces, et ce n'est pas là un éloge de convention, mais l'expression sincère de la vérité, opinion du reste partagée par tous ceux ayantconnu ses travaux et par tous ceux qui, voulant rénéchir et penser, liront les œuvres complètes que le soin pieux de sa sœur, Mme Féresse-Deraismes, va réunir autant comme un hommage it la femme vaUtante donteth' n. par- tagé la vie, que comme un enseignement pour ceux qui étudieront le mouvement féministe de ces cinquante dernières années. Maria Deraismes ne s'était pasélevéesansenbrts aux hauteursphilosophiquesqu'elleavaitatteintes plus tard, et oit la pensée plane au-dessus des préjugés de la race et, disons le mot, de la caste, car malheureusement la chose existf encore cent ans après la Révolution c'est par l'étude, la rénexion c'est par une logique ne connaissant pas les arguties, qu'elle en était arrivée à dominer les vieux abus de la loi et les erreurs socialescon- tre lesquelles elle n'a cessé de protester toute sa vie. Et!c était venue a ta démocratie la plus avancée, des rangs de la bourgeoisie la moins téméraire. Son grand-père, comme elle me l'a souvent raconté, était un Flamand de France il était né au Quesnoy il vint à Paris où il épousa une Nor- mande de Falaise, Marie Dubos. Le fils de ces artisans s'élève à son tour et devient un important commissionnaire en marchandises pour l'Améri- que il épouse une demoiselle Soleil, la nièce du grand opticien, celui qui a laissé son nom aux phares lenticulaires. La jeunesse de Maria Derais- mes se passa dans un milieu habitué à l'aisance. Des cinq enfants de cette famille – deux garçons et trois filles– il ne reste aujourd'huique l'aînée, M" Féresse-Deraismes,qui entoure la tombe de sa cadette d'un culte touchant et y dépose, par la publication de ses œuvres, des fleurs qui,ne meu- rent pas. Le père de Maria Deraismes était un de ces bourgeoislibéraux comme il y en avait de nom- breux vers 18:30 ayant fait de bonnes études avant de prendre la direction de sa maison de commerce, il avait conservé l'amour des belles- lettres et se montrait épris du XVIIP siècle, pas- sionné pour Voltaire dont le s œuvres avaient la bonne place dans sa bibliothèque.On médit beau- coup, depuis quelque temps, de ce bon bourgeois de Paris, et nous en rions volontiere9.ujourd'hui; mais il avait des côtés séduisants et des supério- rités qu'on rencontre de plus en plus rarement. Il n'était certes pas sans défauts mais n'oublions pas qu'à aucune époque de notre histoire il ne fut réfractaire aux grandes idées de réforme et de progrès.
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