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Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT AGRICULTURE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIORAT EN AGRONOMIE

POSSIBILITE DE DEVELOPPEMENT DE LA

RIZICULTURE DANS LA REGION AMORON’I

MANIA

Rédigé et présenté par : RABARIJOHN Rivo Hasinandrianina Promotion ANDRAINA

Date de soutenance: 13 Décembre 2005

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Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

i Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

R E M E R C I E M E N T S

Nous tenons à exprimer nos vifs et sincères remerciements à :

 Monsieur Jean Chrysostome RAKOTONDRAVELO , Président du jury, Chef de département AGRICULTURE de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Docteur en Agro-économie ;

 Monsieur Jaona Harilala ANDRIAMANIRAKA , notre tuteur, professeur au département AGRICULTURE de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Ingénieur Agronome ;

 Monsieur Raharinjatovo Fenomanantsoa ANDRIAMANALINA, notre co- tuteur, Co-gérant de la société ALFA Développement sarl, Ingénieur Agronome et Expert en étude de filière ;

 Monsieur Georges RATSIMANDRATRA , professeur au département de la Géographie de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université d’Antananarivo, Expert en aménagement du territoire et en décentralisation.

A tous les professeurs, les personnels administratifs et techniques de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques.

A toutes les personnes qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

i Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

S O M M A I R E

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

1ère partie : PRESENTATION DE L’ETUDE ...... 3

1.1 Contexte général de l’étude ...... 3

1.1.1 Objectifs ...... 3 1.1.2 Motifs du choix de la Région et du sujet ...... 3 1.1.3 Hypothèses de base ...... 5 1.1.4 Méthodologie de travail ...... 5 1.1.5 Les difficultés rencontrées au cours de la réalisation du travail et les mesures adoptées ...... 6 1.2 Présentation de la Région Amoron’i Mania ...... 7

1.2.1 Localisation...... 7 1.2.2 Milieu physique ...... 8 1.2.3 Milieu humain et social ...... 11 1.2.4 Milieu économique ...... 13 1.2.5 Les principaux services et structures d’appui liés directement au secteur agricole ..16 CONCLUSION PARTIELLE...... 18

2ème partie : DIAGNOSTIC DE LA FILIERE ...... 19

2.1 Diagnostic institutionnel : acteurs, relations fonctionnelles et stratégies ...... 19

2.1.1 Les acteurs en amont de la filière ...... 19 2.1.2 Les acteurs en aval de la filière ...... 21 2.1.3 Les relations de conflits entre acteurs ...... 22 2.1.4 Bref aperçu sur les appuis des intervenants sur la filière ...... 23 2.2 Connaissance du marché ...... 25

2.2.1 Caractéristiques de l’offre en riz blanchi ...... 25 2.2.2 Quantification et saisonnalité de la demande ...... 26 2.2.3 Rapprochement de l’offre avec la demande ...... 27 2.2.4 Etude du circuit de commercialisation : ...... 28 2.3 Analyse technico-économique ...... 31

2.3.1 Diagnostic du système de production ...... 31 2.3.2 Analyse économique ...... 34 CONCLUSION PARTIELLE...... 37

ii Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

3ème Partie : POUR UN PLAN DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE RIZ DANS LA REGION ...... 38

3.1 Les principaux atouts, opportunités et les goulots d’étranglements ...... 38

3.1.1 Les principaux atouts de la filière ...... 38 3.1.2 Les principaux goulots d’étranglements ...... 39 3.1.3 Les opportunités de la filière ...... 42 3.2 Les recommandations pour un plan de développement de la filière ...... 43

3.2.1 Orientations du développement de la filière ...... 43 3.2.2 Les actions à entreprendre ...... 44 3.2.3 Les conditions nécessaires pour la réussite des actions ...... 45 3.2.4 Contributions techniques et agronomiques pour améliorer la productivité de la spéculation ...... 47 CONCLUSION PARTIELLE...... 52

CONCLUSION GENERALE...... 53

iii Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°01 : Difficultés du travail et solutions adoptées ...... 7

Tableau n°02 : Répartition de la superficie par Dis trict ...... 7

Tableau n°03 : Répartition spatiale de la populatio n ...... 11

Tableau n°04 : Caractéristiques générales de quelqu es spéculations agricoles ...... 14

Tableau n°05 : les structures et services d’appui ...... 17

Tableau n°06 : Typologie des fournisseurs ...... 19

Tableau n°07 : Typologie des collecteurs ...... 21

Tableau n°08 : Nombre de décortiquerie dans la Régi on...... 22

Tableau n°09 : Les appuis des intervenants dans le cadre de la filière ...... 24

Tableau n°10 : Calcul de l’offre sur le marché régi onal ...... 26

Tableau n°11 : Calcul de la consommation réelle en riz ...... 27

Tableau n°12 : Rapprochement de l’offre avec la dem ande ...... 27

Tableau n°13 : Riziculture comparée des principales saisons de culture (SRA) ...... 33

Tableau n°14 : Temps de travail pour chaque opérati on culturale ...... 34

Tableau n°15 : Tableau des dotations aux amortissem ents ...... 35

Tableau n°16 : Compte d’exploitation de 1 Ha (deux saisons de culture) ...... 36

Tableau n°17 : Comparaison de la productivité des 2 systèmes de cultures...... 36

Tableau n°18 : Bilan théorique du fumier de la Régi on ...... 41

Tableau n°19 : Besoin en infrastructures de la Régi on ...... 44

Tableau n°20 : Description technique de la rizicult ure (méthode DAPOG) ...... 48

Tableau n°21 : Temps de travail pour chaque opérati on culturale (méthode DAPOG) ...... 49

Tableau n°22 : Besoins en intrants de la pépinière DAPOG ...... 49

Tableau n°23 : Dotations aux amortissements (méthod e DAPOG) ...... 50

Tableau n°24 : Compte d’exploitation prévisionnelle pour DAPOG ...... 50

Tableau n°25 : Les ratios relative à la pépinière D APOG ...... 51

iv Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

LISTE DES COURBES

Coubre n°1 : Courbe ombrothermique de GAUSSEN ...... 8

Coubre n°2 : Evolution de la population de la Régio n ...... 12

v Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : LISTE DES COMMUNES PAR SOUS-PREFECTURES DANS LA REGION AMORON’I MANIA

ANNEXE 2 : REPARTITION DE LA POPULATION URBAINE ET POPULATION RURALE

ANNEXE 3 : DONNEES CLIMATIQUES DE LA REGION AMORON’I MANIA

ANNEXE 4 : LES MARCHES DE LA REGION AMORON’I MANIA

ANNEXE 5 : GUIDE D’ENTRETIEN

ANNEXE 6 : LES PERIMETRES IRRIGUES DANS LA REGION AMORON’I MANIA (2003 – 2004)

ANNEXE 7 : LES ZONES D’INTERVENTION DE LA CECAM DANS LA REGION AMORON’I MANIA

ANNEXE 8 : LES DETAILS DES BESOINS EN INFRASTRUCTURES POUR CHAQUE DISTRICT

ANNEXE 9 : CARTE DES 22 REGIONS DE DEVELOPPEMENT

vi Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ACRONYMES

ADITE : Antenne de Développement de l’ Information Technique et Economique

AFAFI : Antoky ny FA mbolena sy FI ompiana

AGR : Activités Génératrices de Revenus

CECAM : Caisse d’ Epargne et Crédit Agricole Mutuel

CIRPH : CIR conscription de la Pêche Halieutique

DRDR : Direction Régionale de Développement Rural

DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

FAO : Food and Agriculture Organization

FID : Fond d’ Intervention pour le Développement

FIKOTAM : FI kambanan’ny KO perativan’ny TA ntsaha Mamokatra

FOFIFA : FO ibe FI karohana ho Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra

GCV : Grenier Commun Villageois

GPS : Groupement Producteur de Semences

GTDR : Groupe de Travail de Développement Rural

HJ : Homme Jour

IC : Inter Coopération

IFM : Institutions Financières Mutualistes

IHA : Infrastructures HydroAgricoles

INSTAT : Institut National pour la STAT istique

MR : Ménage Riziculteur

MAEP : Ministère de l’ Agriculture, de l’ Elevage et de la Pêche

MCA : Millenieum Challenge Account

vii Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

MIR : Marché Inter-Régional

MRS : Ministère de la Recherche Scientifique

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OA : Organismes d’ Appui

OP : Organisation Paysanne

PCD : Plan Communal de Développement

PIC : Pôle Intégré de Croissance

PIP : Projet d’ Investissement Public

PPI : Petits Périmètres Irrigués

PPN : Produits de Première Nécessité

PRD : Plan Régional de Développement

PS : Partenaire Stratégique

PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural

PTA : Plan de Travail Annuel

SAF/FJKM : Sampan’ Asa ho Fampandrosoana/ FJKM

SIC : Système d’ Information Communication

SIRSA : Système d’ Information Rurale et de Sécurité Alimentaire

SPRSE : Service de la Planification et Responsable du Suivi-Evaluation

SRA : Système de Riziculture Améliorée

SRI : Système de Riziculture Intensive

SRT : Système de Riziculture Traditionnelle

STD : Structures Territoriales Décentralisées

UPDR : Unité Provinciale de Développement Rural

UPEP : Unité Provinciale d’ Exécution de Projet

URCECAM : Unité Régionale de la Caisse d’ Epargne et Crédit Agricole Mutuel

viii Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

INTRODUCTION GENERALE

Deux aspects capitaux marquent l’évolution du paysage socio-politique et économique de dans les années 1990 : la politique de la décentralisation et la politique du désengagement de l’Etat sur le secteur productif. La première consiste en l’élargissement de la latitude des collectivités administratives dans la gestion et le développement de leurs territoires. La deuxième, quant à elle, vise à responsabiliser le secteur privé dans le développement de leurs activités afin que l’Etat puisse avoir une marge de manœuvre pour assurer ses fonctions régaliennes.

La mise en place des Régions n’est qu’une orientation stratégique entrant dans le cadre de ces deux politiques. Selon le Décret N° 2004-859 du 17 septembre 2004, les Régions ont pour principale mission la coordination et l’harmonisation des actions visant à leur développement . A ce titre, le PRD constitue l’outil d’orientation de la politique de développement de chaque Région. Il est donc le plan de relance qui tient compte des potentialités administratives, économiques et politiques des zones concernées. Dans la plupart des cas, la valorisation des ressources agricoles constitue la priorité.

Faisant partie des 22 Régions de Madagascar, celle d’Amoron’i Mania, a ses propres caractéristiques agricoles qui ont été mises en exergue dans l’élaboration de son PRD.

La riziculture constitue la principale activité de la population de cette Région. Cette filière revêt un aspect stratégique vu son importance dans l’économie et dans la culture des Betsileo. Elle mérite, donc, une attention particulière de la part des instances de décisions régionales.

Nous définissons une filière comme l’ensemble de processus et acteurs concernant un produit depuis ce qui précède sa production jusqu’à sa consommation finale.

Depuis plusieurs années, les efforts entrepris par l’Etat et les organismes d’appui ont été axés essentiellement vers l’amélioration des techniques culturales (recherche de nouvelles variétés améliorées, essai de fertilisation, mise à disposition aux paysans des intrants et matériels nécessaires à la production). Les résultats enregistrés ont montré une augmentation du rendement.

Mais des questions se posent : est-ce que l’augmentation de la production au niveau des riziculteurs suffit pour développer la filière riz dans la Région ? Qu’en est-il de la relation de ces riziculteurs avec les autres acteurs intervenant dans cette filière ? Quelles orientations stratégiques les acteurs (Etat, organismes d’appui, producteurs, etc.) doivent-ils prendre pour que la filière riz puisse être un facteur de développement de la Région ?

1 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Une approche, permettant d’analyser tous les maillons de cette filière, est nécessaire afin de dégager les principaux goulots d’étranglements freinant son développement. Ainsi, seront traités successivement :

o la présentation de l’étude (partie dans laquelle, nous détaillerons l’objectif global et les objectifs spécifiques de l’étude, les points essentiels de notre motivation, la méthodologie de travail adoptée pour la réalisation du travail et la présentation de la Région d’étude) ;

o le diagnostic de la filière qui nous permet de voir et d’étudier le fonctionnement de la filière pris dans ses trois dimensions : institutionnelles, techniques et économiques ;

o les recommandations apportées pour lever les goulots d’étranglement identifiés.

Ce travail, même s’il ne traite qu’un cas spécifique, constitue une démarche d’analyse à toutes activités agricoles et élevages adaptables au contexte actuel de notre pays.

2 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

1ère partie : PRESENTATION DE L’ETUDE

1.1 Contexte général de l’étude

1.1.1 Objectifs

La présente étude a pour objectif principal de sortir des éléments de propositions pour permettre à la Région, en tant qu’ensemble d’acteurs (Comité et Exécutif Régionaux, Services Techniques Déconcentrés, Collectivités Territoriales Décentralisées, société civile et secteur privé), de mettre en place une stratégie régionale de développement de la filière.

Les objectifs spécifiques de la présente étude sont de :

1. Fournir une image de la filière (en amont et en aval) . Cet état des lieux se construit en terme de diagnostics technique et socio-économique de la filière, au niveau des maillons qui la constituent :

- production (technique, volume de production, acteurs et stratégies des acteurs, rentabilité)

- commercialisation (marché, circuit de commercialisation, acteurs et stratégies des acteurs, rentabilité, etc.)

- transformation

- environnement institutionnel, politique et économique

2. Diagnostiquer cette image, pour dégager les principaux atouts et goulots d’étranglements de la filière, ainsi que les opportunités de la Région en matière de riziculture.

3. Proposer des pistes d’actions, à partir de ces diagnostics, en vue de l’élaboration d’un plan de développement de la filière.

Ces propositions seront prises en fonction du contexte politico-économique du pays, les enjeux du développement de la Région ainsi que les potentialités et opportunités régionales en matière de filière riz.

1.1.2 Motifs du choix de la Région et du sujet

1.1.2.1 Choix du sujet

L’image globale et rapide de la paysannerie malgache montre que la majorité des ménages ruraux pratiquent la riziculture, allant d’une petite superficie à une superficie considérable.

3 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Depuis le temps des rois, jusqu’à maintenant, le riz reste toujours l’aliment de base des 16 millions de malgaches.

De ce fait, les transactions commerciales et effets multiplicateurs créés autour de la filière riz prennent une ampleur plus considérable parmi les activités économiques entreprises à Madagascar. Ce qui montre que cette filière tient une place importante dans l’économie du pays. C’est pourquoi, la politique économique actuelle du gouvernement malgache, qui est axée sur le développement du monde rural, est orientée essentiellement sur la riziculture. De plus, sur le plan international, l’année 2004 était prise comme une année internationale du riz.

Le développement de la filière riz ne dépend pas uniquement de l’augmentation de la production rizicole. Il est étroitement lié à l’évolution de la situation des autres chaînes parcourues par le produit (transformation, collecte, marché, consommation).

Ainsi, au lieu de se concentrer uniquement sur l’amélioration de la conduite culturale pour le développement de la riziculture, une intervention au niveau des autres maillons s’avère nécessaire afin que les efforts entrepris par les acteurs puissent engendrer des retombées sur les ménages, et à des échelles plus élargies (communales, régionales, nationale).

Une approche filière, permettant de voir tous les freins de développement allant des structures d’approvisionnement jusqu’à la commercialisation en passant par le système de production, est indispensable.

C’est dans cette optique, que nous avons mené notre mémoire de fin d’études sur l’analyse de la filière riz.

1.1.2.2 Choix de la Région

Trois principales raisons nous ont poussé à choisir la Région d’Amoron’i Mania, pour mener cette étude sur la filière riz :

- Primo, l’étude de la filière au niveau de cette Région illustre bien le cas de Madagascar à l’exception de quelques greniers (Lac Alaotra, Marovoay, etc.) ;

- Secundo, la proximité de la Région vis à vis de la Région du Vakinakaratra, un des 3 PIC de Madagascar (au même titre que Nosy Be et Taolagnaro) peut offrir à la Région des possibilités de développement ;

- Tertio, dans le cadre d’une prestation avec le PSDR UPEP 3, pour la mise en œuvre de l’opération « INTENSIFICATION RIZICOLE » et d’autres sous-projets, la forte motivation des paysans pour la culture du riz et la place que prend la filière riz dans la vie socio-économique de la communauté a été reconnue.

4 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Pour toutes ces raisons, des actions de développement rizicole dans cette Région ont des fortes chances de réussite si on les mène correctement.

1.1.3 Hypothèses de base

Dans le cadre de ce travail, nous avons posé l’hypothèse suivante : « L’orientation de la politique rizicole vers l’économie de marché pourrait perfectionner la filière riz dans la Région d’Amoron’i Mania. »

1.1.4 Méthodologie de travail

La démarche adoptée dans la présente étude a été basée sur un schéma du global au particulier, et un diagnostic qualitatif.

Il s’agit d’un diagnostic : - qui se fie plutôt sur l’ordre de grandeur des informations, tout en veillant sur la qualité de ces dernières ; - qui est itératif, ce qui fait que les informations obtenues au cours de la collecte de données, les hypothèses et les recommandations ont été corrigées en permanence pour assurer sa véracité ; - qui s’appuie sur des outils simples (guides d’entretiens au lieu des questionnaires).

L’approche filière, prise dans ses dimensions technique, institutionnelle et socio-économique a permis de mieux analyser les liens entre les acteurs, les stratégies et les conflits des acteurs. De ce point de vue, l’observation directe et les entretiens compréhensifs avec les enquêtés ont été privilégiés, au détriment du passage de multiples questionnaires.

Cette démarche consistait à faire des suivis à double sens :

« suivre le produit à travers les hommes » - Déterminer les itinéraires techniques des riziculteurs - Les étapes marchandes du produit, l’élaboration des prix - Les saisons de production, de commercialisation…

« suivre les hommes qui s’occupent du produit » - Les types de stratégies des acteurs - Les autres intervenants - Les liens entre types d’acteurs

Six phases principales ont été suivies au cours du travail :

5 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Phase 1 : Phase de documentation et d’entretiens avec des personnes ressources - Une documentation a été faite auprès des centres d’informations et institutions ayant des relations avec l’étude (DRDR , Région Amoron’i Mania, MAEP, UPDR, CITE, bibliothèque ESSA, bibliothèque AGRI de l’ESSA, INSTAT) ; - Elle a été suivie par des entretiens auprès des personnes ayant des connaissances sur la filière.

A l’issue de cette phase, notre hypothèse a été sortie.

Phase 2 : Préparation de la collecte d’informations sur terrain Cette phase consistait en l’élaboration des guides d’entretiens suivant le type des personnes à enquêter.

Les guides d’entretiens servent surtout à éviter la redondance d’informations.

Phase 3 : Réalisation des entretiens avec les acteurs régionaux Des entretiens avec des acteurs ont été faits : 6 fournisseurs, 110 producteurs, 8 collecteurs, 8 décortiqueurs, 8 grossistes et 7 organismes d’appui.

Cette étape consistait en la collecte des données sur le terrain et de recouper les informations obtenues.

Phase 4 : Traitement et analyse des données

Phase 5 : Formulation des propositions en vue du plan de développement de la filière. Ayant des constats sur les principaux facteurs limitant de la filière riz dans la Région, nous avons poussé nos réflexions sur les solutions susceptibles de lever les obstacles et d’assurer le développement et l’amélioration de la filière.

Phase 6 : Phase de rédaction et de reproduction des documents

1.1.5 Les difficultés rencontrées au cours de la réalisation du travail et les mesures adoptées

Les difficultés rencontrées au cours de la réalisation de ce travail sont multiples telles qu’elles sont résumées dans le tableau suivant :

6 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Tableau n°01 : Difficultés du travail et solutions adoptées Type de travaux Difficultés Conséquences Solutions Manque de données Manque d’information . Recourir à l’estimation Documentation statistiques sur certains points . Recoupement sur terrain Grande étendue de la Pas d’informations sur Se renseigner auprès Région d’étude certaines communes des chefs lieu de la rurales sous-préfecture

Méfiance de certaines Manque d’information Recourir à l’estimation Terrain personnes enquêtées sur certains points

Entretiens non lieux Manque d’information Recourir à des avec certaines sur certains points déductions à partir des personnes ressources autres données obtenues Guide d’entretien Risque de non atteinte Révision des guides Méthodologie incomplet des objectifs du mémoire Source : Auteur

La méfiance de certaines personnes enquêtées concerne surtout les collecteurs qui ont eu peur que les entretiens portent atteinte à leur déclaration de transaction.

1.2 Présentation de la Région Amoron’i Mania

1.2.1 Localisation

La Région Amoron’i Mania fait partie des cinq Régions constituant la Province Autonome de Fianarantsoa (Amoron’i Mania, Ihorombe, Vatovavy Fitovinany, Haute Matsiatra, Atsimo Atsinanana).

Avec les quatre Districts qui la constituent (, Ambositra, , Manandriana), cette Région couvre une superficie totale de 19 047 km 2, ce qui représente 17% de la superficie de la Province.

Tableau n°02 : Répartition de la superficie par Dis trict DISTRICT SUPERFICIE (Km²) Ambatofinandrahana 10 132 Ambositra 4 803 Fandriana 2 950 Manandriana 1 162 Ensemble Région 19 047 Source : Direction de l’Agriculture – Circonscription de l’Agriculture- Ambositra

Située entre 45°7’ et 47°7’ longitude Est et 19°8’ et 21°0’ latitude Sud, la Région est limitée :

7 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

- au Nord, par les sous-préfectures d’Antanifotsy, d’Antsirabe, et de Betafo (Région du Vakinakaratra) ; - à l’Est, par le District d’Ifanadiana ; - au Sud, par les Districts d’Ambohimahasoa et d’Ikalamavony ; - à l’Ouest, par les Districts de Mahabo et de Miandrivazo (Province Autonome de Toliary).

1.2.2 Milieu physique

1.2.2.1 Climat

La Région jouit d’un climat tropical d’altitude, caractérisé par l’alternance d’une saison sèche et fraîche avec une saison humide et chaude. La saison pluvieuse débute vers le mois d’octobre pour se terminer vers le mois d’avril, et la période sèche, de mai en septembre.

La précipitation moyenne annuelle y est de 1 400 mm. La précipitation moyenne mensuelle atteint son minimum au mois de juin (20,3 mm) et son maximum au mois de février et mars (avec respectivement 341,8 mm et 238,2 mm).

La température moyenne mensuelle est de 17,7°C. Ell e descend au minimum au mois de juin et juillet (avec respectivement, 14,8°C et 15 ,95°C), puis retrouve son pic au novembre – décembre (avec 20,05°C et 21,4°C).

350 175 300 150 250 125 200 100 (°C)

(mm) 150 75 100 50 50 25 Précipitation moyenne Précipitation Températuremoyenne 0 0

ct vr Juil ept O anv ars A Mai S Nov J M Juin Mois

Coubre n°1 : Courbe ombrothermique de GAUSSEN

8 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

9 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

1.2.2.2 Reliefs, roches mères

Présentant des reliefs tourmentés, la Région offre des paysages de rizières en gradin, typiques du Betsileo.

Les roches mères sont essentiellement cristallines.

1.2.2.3 Sols

Sur les tanety, les sols sont du type férralitique, relativement pauvres, aussi bien en matières organiques que minérales.

Sur les bourrelets de berge, ils prennent la texture limono-sableuse ou sablo-limoneuse et présentent une fertilité relativement élevée, grâce au transfert de fertilité depuis les crues.

Les bas-fond, quant à eux sont prédominés par des sols hydromorphes, imperméables, de texture argilo-limoneuse ou limono-argileuse, et renfermant une teneur en matière organique généralement inférieure à 10%.

1.2.2.4 Végétation

La végétation naturelle est caractérisée par la prédominance des savanes, qui couvrent la partie centrale de la Région : - savanes herbeuses à Hyparrhenia rufa et Heteropogon ; - savanes herbeuses de l’Ouest à Hyparrhenia rufa , Hyparrhenia dissoluta et Heteropogon

On note aussi la présence de forêts sclérophylles dans sa partie centrale.

1.2.2.5 Hydrologie

L’hydrologie de la Région est caractérisée par des rivières et fleuves se déversant dans le bassin de TSIRIBIHINA.

Le réseau hydrologique de ce bassin versant prend sa source sur les hautes terres. Il est constitué essentiellement par des cours d’eau formant les fleuves de la Mania, de la Matsiatra et de la Fisakana.

Les principaux cours d’eau sont :

- le fleuve de la Mania et ses affluents (Izanaka, Ikely, Imorona et Ivato) à l’extrême Nord de la Région ;

10 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

- les affluents de Matsiatra sont Mitody, Manambaroa et Fanindrona sont. Les deux premiers coulent dans le District d’Ambatofinandrahana tandis que le troisième à Ambositra ; - le fleuve de Fisakana coule dans les Districts de Fandriana et Manandriana.

1.2.3 Milieu humain et social

1.2.3.1 Population et démographie

La Région compte 744 062 habitants avec une densité moyenne de 39,06 hab/km². Le tableau ci-dessous montre la répartition spatiale de la population.

Tableau n°03 : Répartition spatiale de la populatio n Effectif Densité District % Superficie (km²) population (hab/km²) Ambatofinandrahana 179 758 24,16 10 132 17,74 Ambositra 257 416 34,60 4 803 53,59 Fandriana 204 746 27,52 2 950 69,41 Manandriana 102 142 13,73 1 162 87,90 REGION 744 062 100 19 047 39,06 Source : Monographie de la Région Amoron’i Mania - DRDR Ambositra (2004)

Le District le moins peuplé est celui d’Ambatofinandrahana (17,74 hab/km²). Par contre, celui de Manandriana est le plus peuplé (87,90 hab/km²). Ce dernier ne présente que 6,63% de la superficie totale de la Région, mais abrite 13,73% de sa population totale.

La majorité de la population est constituée par des Betsileo, hormis des immigrants venant des autres Régions (essentiellement des Merina et Antandroy). Il s’agit d’une population majoritairement rurale, car le taux d’urbanisation de la Région n’est que 13,48%.

La courbe montrant l’évolution moyenne de la population de la Région est la suivante :

11 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Ambositra 800 000

700 000 Fandriana 600 000

500 000

400 000

Ambatofinan 300 000

Effectif population Effectif - drahana

200 000

100 000 Manandriana

0 1 994 1 995 1 996 1 997 1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 2 003 2 004 Année

Coubre n°2 : Evolution de la population de la Régio n

1.2.3.2 Cultures

En général, la communauté est caractérisée par la dominance des Betsileo qui sont très attachés aux coutumes de circoncision et d’exhumation. Cette dernière peut occasionner des dépenses exorbitantes pour les ménages (environ AR 600 000,00/ménage, voire plus, soit l’équivalent de 1,2 tonnes de paddy, en terme de prix).

La communauté est aussi caractérisée par l’importance des « toaka gasy » ou « galeoka », qui est omniprésent dans tous les évènements sociaux et dans la vie courante des Betsileo. A noter que la Région, notamment, le District de Fandriana, est à la fois, un lieu de production et de transit du « galeoka ». Ce dernier y constitue une source de revenus monétaires de plusieurs ménages au détriment des autres.

Le « kabary », une sorte de discours traditionnels pleins de proverbes et adages, prend une place importante dans tous les évènements.

On note aussi le respect de certains « fady » dans la communauté, mais ceux-ci sont d’importance peu notoire.

Le « Savik’omby » constitue à la fois un jeu et un sport par excellence, car il revêt des caractères culturels et sociaux dans la communauté.

12 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

1.2.3.3 Infrastructures

• Infrastructures sociales 107 centres de santé et 689 établissements scolaires sont répartis dans les 4 districts de la Région. Ce qui laisse sous entendre que cette dernière présente un taux de couverture sociale moyennement élevé.

L’existence du Lycée agricole à Fandriana, et d’un centre de formation rurale à Ambositra (CPR Analabe) mérite d’être soulignée.

• Infrastructures routières La Région est traversée par deux routes nationales :

- la RN 7, de bon état, qui la relie avec les Provinces d’Antananarivo et de Toliary, et qui lui offre un avantage économique en matière de circulation des biens et services pendant toute l’année ;

- la RN 35 qui la relie avec celle du Menabe en passant par le chef lieu de District à Ambatofinandrahana. La portion Ambatofinandrahana – Menabe est très difficilement accessible même pour les véhicules 4 x 4 et les gros camions. Sa remise en état pourrait constituer un effet de levier.

Les Districts sont desservis par des routes (RIP, RIC) ou des pistes à praticabilité quasi- permanente, sauf pour certaines communes rurales qui se trouvent encore enclavées.

1.2.4 Milieu économique

1.2.4.1 Secteur agricole

L’agriculture constitue la principale activité de la population de la Région. En effet, cette dernière connaît une vocation essentiellement agricole, avec une grande diversité de spéculations.

Le secteur agricole de la Région est caractérisé par :

- la faiblesse de la taille moyenne de l’exploitation par ménage, due à l’insuffisance de la mécanisation des travaux agricoles dans la partie Ouest et à l’importance de la densité démographique ajoutée de la faiblesse de la superficie physique totale, dans la partie Est ;

- la dominance des cultures vivrières (riz, maïs, manioc, patate douce, etc.) qui y occupent 99% de la superficie cultivée dans la Région. Le reste étant occupé par des

13 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

cultures de rentes comme le tabac, la tomate (0,4%) et des cultures industrielles comme la canne à sucre (0,6%).

Le district d’Ambatofinandrahana connaît un développement de la culture fruitière, notamment, l’agrumiculture.

La statistique nous a permis de dresser le tableau résumant les caractéristiques du secteur agricole dans la Région.

Tableau n°04 : Caractéristiques générales de quelqu es spéculations agricoles Riz Maïs Manioc Patate Haricot Arachide PDT Voanjobory Surface/spéculation 48 515 12 960 15 845 11 520 9 144 4 351 3 906 3 488 (Ha) Pourcentage 44,21 11,81 14,44 10,50 8,33 3,97 3,56 3,18 Production (T) 149 373 20 551 237 292 132 043 10 685 4 562 36 731 3 734 Rendement (T/Ha) 3,02 1,59 14,98 11,46 1,17 1,05 9,40 1,07 - labour manuel pour les cultures vivrières sur tanety (maïs, manioc, patate douce) ; Niveau de - labour et hersage mécaniques (charrue, herse) pour le riz, le haricot et mécanisation le PDT de contre saison, l’arachide et le pois chiche ; - désherbage, traitements phytosanitaires e t récolte sont manuels pour toutes les cultures, sauf pour le riz (sarclage mécanique) - fertilisation organique généralisée et de faible quantité par surface, la fertilisation minérale est très peu fréquente ; Niveau de - traitements phytosanitaires très peu fréquents ; technologie - dominance du SRA, émergence du SRI et abandon progressif du SRT pour la riziculture ; - niveau de technicité assez élevé des paysans Existence - OUI pour la riziculture et les cultures de rente (arachide, PDT, tabac, d’encadrement et blé, etc.) ; d’appui financier - NON pour les autres spéculations - Autoconsommation en grande partie pour les cultures vivrières Utilisation de la - Vente pour les cultures de rente production - Très faible quantité destinée à l’alimentation animale (cultures vivrières) Source : DRDR Amoron’i Mania (statistique 2004), auteur (interprétation)

14 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

1.2.4.2 Secteur de l’élevage

Le secteur de l’élevage est caractérisé par l’existence de deux types d’activités : - activité essentiellement du type familial (élevages bovin, porcin, ovin et avicole), considérée comme moyen d’épargne ; - activité du type familial à artisanal (apiculture, sériciculture, pisciculture, aviculture), considérée comme source de revenu pour les besoins en trésorerie des ménages.

La Région est connue par l’importance de la sériciculture et la transformation de la soie. Le District d’Ambatofinandrahana produit, à lui seul, 35 tonnes de cocons sauvages en 2004 (Source : DRDR Amoron’i Mania, 2004), cela, grâce à l’existence de la forêt de Tapia qui s’étend sur une superficie de 10 081 Ha. Pour le District de Fandriana, l’élevage de vers à soie, ainsi que la transformation de cocons sont devenus une sorte de « tradition » d’un grand nombre de paysans.

Grâce à l’existence des forêts d’eucalyptus et des forêts naturelles dans le corridor de Fandriana, la Région se trouve parmi les principales productrices de miel et de cire de Madagascar avec respectivement 360 tonnes/an et 3,6 tonnes/an (Source : DRDR Amoron’i Mania, 2004).

En matière de la production laitière, la Région se trouve dans le triangle laitier. En 2004, elle a produit 3 532 540 litres de lait (SPRSE Ambositra – ADITE Ambositra).

1.2.4.3 Autres secteurs

• Industries et artisanat Il s’agit d’une Région très faiblement industrialisée. Il n’y a que deux usines : AFOMA (fabrication d’allumettes) et Bougie MAZAVA (fabrication de bougies).

Le secteur artisanal est en stagnation, mais il est plus ou moins diversifié. Nous citons entre autres : - la transformation de paddy (26 décortiqueries formelles) - la maïserie (Ambositra) - la transformation de bois (exemple de l’art Zafimaniry, le tressage et la maqueterie d’Ambositra qui font la renommée de la Région) - la transformation de la soie (fabrication de linceuls, etc.).

La fabrication de « toaka gasy » est développée dans le District de Fandriana, mais elle reste encore très artisanale et évolue dans le secteur informel.

15 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

• Pêche et aquaculture L’activité de la pêche se pratique dans les cours d’eau existants dans la Région. L’aquaculture est encore limitée sur la pisciculture qui commence à s’émerger dans les Districts d’Ambositra, de Fandriana et de Manandriana.

• Commerce Du type oligopole, les marchés dans la Région peuvent être catégorisés en deux :

 Marchés de produits Ce type de marché se rencontre dans les chefs-lieux des Districts et des communes. Le plus important se trouve à Ambositra. On y trouve essentiellement des produits agricoles, des produits de l'élevage, de l’artisanat, les PPN, les tissus, les matériels agricoles, etc.

Selon l’importance des marchés, des marchands de tissus et des artisans affluent vers les sous-préfectures limitrophes d’Ambositra et de Fandriana, pour vendre leurs produits. Les paysans y viennent, en taxi-brousse, ou à pied, vendre des produits locaux essentiellement riz, volailles, fruits, légumes et autres produits agricoles et s’approvisionner en sel, sucre, huile et outils (angady, herse, etc.), habits et autres produits manufacturés et artisanaux.

 Marchés à bestiaux Le plus important marché à bestiaux de la Région se trouve dans le District d’Ambatofinandrahana. On enregistre que l’effectif de cheptel animal en mouvement dans ce District est le plus élevé par rapport aux autres marchés.

Les données montrant le mouvement des bestiaux dans le marché de la Région sont détaillées en annexe.

1.2.5 Les principaux services et structures d’appui liés directement au secteur agricole

La Région dispose d’une trentaine d’organismes d’appui ayant des liens directs avec le secteur agricole dont certains sont résumés dans le tableau suivant :

16 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Tableau n°05 : les structures et services d’appui Catégories Structures/Services Principales missions/activités

1- DRDR/MAEP - Assurer le contrôle et l’élaboration de la statistique agricole ; - Assurer le rôle de l’Etat (MAEP) au niveau de la Région Services publics

2- FOFIFA/MRS - Recherche et mise au point des techniques culturales - Encadrement GPS

1- BOA Octroi de crédit à la production Institutions financières 2- CECAM Octroi de crédit à la production

1- PSDR/MAEP Financement des SP agricoles et d’infrastructures productives

2- Programme SAHA Appui au développement de la filière AGR

3- FAFAFI/SPAFI Encadrement des paysans

4- SAF FJKM Encadrement, vente d’intrants et matériels agricoles

Organismes 5- HAINGONALA Vente des plants fruitiers, octroi de crédit d’appui mutuel, encadrement des paysans

6- FERT Encadrement FIFATA/Développement rural, appui au développement de la CECAM

7- CPR Analabe Encadrement des groupements de base

8- ONG RAMILAMINA Appui technique et formation/vulgarisation

9- FIFAMANOR Recherche variétale et développement des techniques agricoles

1- GTDR - Référentiel régional en matière de développement rural - Appui au développement des activités Organisations économiques dans la Région des acteurs

2- FIKOTAM Vente d’intrants et de matériels agricoles. Formation technique des paysans

Source : Auteur

17 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

CONCLUSION PARTIELLE

L’objectif principal de cette étude est de sortir des pistes d’actions opérationnelles pour permettre aux instances de décision de la Région d’orienter la politique de développement.

L’approche filière, considérée comme une approche pluridisciplinaire d’analyse de performance et de contraintes, a été adoptée pour l’étude.

Cette étude concerne l’analyse de la filière riz dans la Région Amoron’i Mania qui présente les principales caractéristiques des régions des Hautes Terres de Madagascar (climat, facteurs pédologiques, secteur agricole marqué par la dominance des cultures vivrières, essentiellement la riziculture). Elle reflète, donc, en partie la situation actuelle de la filière riz dans tout Madagascar.

Les cultures traditionnelles comme l’exhumation, la circoncision, le « savik’omby », caractéristiques de la région, prennent une importance considérable dans la vie quotidienne de la population. Dans la plupart des cas, ces cultures peuvent porter atteinte au développement économique de la Région par la façon de les pratiquer (dépenses trop élevées, suspension des travaux agricoles, etc.)

En plus, la Région dispose déjà des dispositifs lui permettant de procéder aux actions de développement du secteur agricole.

18 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

2ème partie : DIAGNOSTIC DE LA FILIERE

2.1 Diagnostic institutionnel : acteurs, relations fonctionnelles et stratégies

2.1.1 Les acteurs en amont de la filière

2.1.1.1 Les fournisseurs d’équipements et d’intrants

La fourniture d’équipements et d’intrants fait l’objet de l’intervention de plusieurs catégories d’acteurs.

Ils peuvent être catégorisés en trois types : - les organismes d’appui - les opérateurs économiques privés - organisations des acteurs

La quantification par type des fournisseurs d’équipements et d’intrants est mentionnée dans le tableau qui suit :

Tableau n°06 : Typologie des fournisseurs Type de fournisseurs Identités Nombre SAF FJKM Organismes d’appui AFAFI 3 FAFAFI/SPAFI BONGRAINS Opérateurs économiques 2 F3 Organisations des acteurs FIKOTAM 1 Source : Auteur

2.1.1.2 Les riziculteurs et typologie

La riziculture de la Région implique environ 79 000 ménages qui peuvent être catégorisées selon les critères suivants :

• la répartition suivant le District • la répartition en fonction de leur stratégie : - mode de faire-valoir des rizières - mode de commercialisation : vente directe sur le marché, vente aux collecteurs • la répartition en fonction de la saison de culture

La typologie est donnée par la carte ci-après :

19 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

20 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

2.1.2 Les acteurs en aval de la filière

Les acteurs en aval de la filière sont les collecteurs, les transporteurs, les grossistes, les détaillants et les consommateurs.

2.1.2.1 Les collecteurs

Les collecteurs tiennent un grand rôle dans le circuit de transaction du produit. Compte tenu de leur situation juridique, leur mode de collecte, leur stratégie d’achat et la destination des produits collectés, nous pouvons dresser le tableau suivant montrant la répartition de ces collecteurs :

Tableau n°07 : Typologie des collecteurs Bases de la typologie Remarques Situation juridique - collecteurs formels : 26 - collecteurs informels : cinquantaine Mode de collecte - collecteurs primaires - gros collecteurs Stratégie d’achat - achat à crédit : NON - vary maintso : NON - stockage puis vente : OUI Destination des produits collectés - circuit intrarégional - circuit extrarégional Source : Délégation Régionale du Commerce, auteur

Ce sont les principaux intermédiaires économiques de la filière.

Remarques : - Un gros collecteur peut devenir éventuellement un collecteur primaire suivant la période et le lieu de collecte et vis versa. Pendant la période pluvieuse, notamment dans les zones très enclavées, un collecteur primaire achète les produits sur les marchés les plus proches. Dans ce cas, il est considéré comme un gros collecteur. Par contre, pendant le moment où la route est un peu praticable, il est devenu un collecteur primaire.

- Concernant la destination des produits collectés, un collecteur achemine les produits aussi bien sur le circuit intra régional que sur le circuit extra régional.

2.1.2.2 Les transformateurs

Ce sont les acteurs assurant le processus de transformation du paddy en riz blanchi. En d’autres mots, ce qui assurent la transformation sont les décortiqueries et les rizeries.

21 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Certaines de ces unités de transformations ne sont pas sujettes à une déclaration officielle mais exerçant leurs activités dans différentes communes rurales de la Région.

Les données recensées sont seulement les décortiqueries officiellement enregistrées.

Tableau n°08 : Nombre de décortiquerie dans la Régi on Sous -préfectures Dénomination Nombre Ambatofinandrahana Décortiquerie 21 Ambositra Décortiquerie Non déterminée Fandriana Décortiquerie 04 Manandriana Décortiquerie 01 Source : DRDR Ambositra

D’autres transformateurs, qu’on a tendance à oublier, sont les fabricants de koba et de mofo gasy . Notre enquête auprès de 10 vendeurs de mofo gasy de la Région a montré qu’un vendeur consomme 20 kg de riz/jour, soit 7 T par an.

2.1.2.3 Les consommateurs

Les consommateurs sont les destinataires finaux de la production. On distingue : - consommateurs ruraux - consommateurs urbains

Les consommateurs ruraux, représentant les 88%, sont les plus grands mangeurs de riz blanc avec une consommation moyenne journalière de 0,407 kg/pers (selon le SIRSA). Tandis que les consommateurs urbains, constitués par les 12% de la population totale, ont une consommation moyenne journalière un peu inférieure (0,387 kg/pers, selon la FAO).

2.1.2.4 Les revendeurs

Ce sont les grossistes et les détaillants. Les grossistes prennent une place importante dans l’importation du riz extérieur. Les détaillants, quant à eux, assurent la distribution des produits au niveau des consommateurs.

2.1.3 Les relations de conflits entre acteurs

2.1.3.1 Les riziculteurs avec les collecteurs : une relation fragile

Les producteurs sont contraints de vendre leurs produits à bon marché (récolte pendant la période de soudure, rareté des sources de revenus permettant aux producteurs de stocker leur riz, d’où contrainte de vente pendant la récolte). Les collecteurs profitent la situation.

22 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

2.1.3.2 Les collecteurs avec leurs clients : un environnement stable avec plus de fidélité

Entre les collecteurs et leurs clients (grossistes, détaillants, particuliers), les relations commerciales sont plus ou moins stables et les clients privilégient toujours ceux qui leur sont fidèles en terme de qualité (moins de brisure), quantité de produit et de la régularité de l’approvisionnement.

2.1.4 Bref aperçu sur les appuis des intervenants sur la filière

La liste ci-dessous représente les intervenants qui sont en relation directe avec la filière.

23 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Tableau n°09 : Les appuis des intervenants dans le cadre de la filière Catégories Structures/Services Appuis menés dans le cadre de la filière Remarques 1- DRDR/MAEP Formation et vulgarisation agricole La DRD R est confrontée aux problèmes suivants : 2004 : mise en œuvre de l’opération VOUCHER (octroi du NPK aux - insuffisance des moyens paysans). Une grande partie des OP bénéficiaires n’ont pas pu - personnel doit faire l’objet de assurer le remboursement. redéploiement

2005 : - Partenariat avec le PSDR (mise en œuvre des SP dite L’opération « Intensification rizicole », hors Services publics « Intensification rizicole ») ; PTA, est en cours de suspension. - Participation dans la préparation des concertations entre les acteurs sur les principaux facteurs à tenir en compte pour développer la filière riz dans la Région ; - Partenariat avec le UPDR/MAEP dans le recensement agricole.

2- FOFIFA/MRS - Essai variétal et essai de fertilisation ; Pas de renouvellement des variétés - Partenariat avec FAO sur la mise au point d’une nouvelle améliorées. formule d’engrais. - Taux de pénétration : 43% (23CR/54) Institutions CECAM Développement du stockage de riz par le GCV et du crédit productif - 25% des emprunts : financement de la financières riziculture - GCV : 1 500 T (2004), 3 800 T (2005) 1- PSDR/MAEP Financement du SP « Intensification rizicole » - Taux de pénétration : 53% (28CR/54) Réhabilitation des PPI en 2003

2- FAFAFI/SPAFI PS du PSDR et encadrement des riziculteurs Organismes d’appui 3- SAF FJKM PS du PSDR et encadrement des riziculteurs

4- CPR Analabe Encadrement groupement de base, vulgarisation du SRI

1- GTDR Vérification des requêtes, bases des listes des OP bénéficiaires du La liste des OP n’est pas mise à jour Organisations SP « Intensification rizicole » des acteurs 2- FIKOTAM Fournisseurs d’intrants (engrais, matériels agricoles) Source : Auteur

24 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

2.2 Connaissance du marché

Il s’agit de connaître la situation actuelle du marché régional, c'est-à-dire, la rencontre entre l’offre et la demande dans l’ensemble de la Région.

Trois types de produits sont rencontrés dans les marchés de la Région Amoron’i Mania : - le paddy - le riz blanchi local (produit dans la région et importé des autres régions de Madagascar (Vakinankaratra, Bongolava, etc.) - le riz blanc importé de l’extérieur du pays (stock)

2.2.1 Caractéristiques de l’offre en riz blanchi

2.2.1.1 Quantification de l’offre sur le marché régional

L’offre sur le marché est calculée selon la formule suivante :

Omr = (Pr – Qac –Qg – Qex) + (Orli + Orsi) (Source : Auteur)

Avec : - Omr, l’offre sur les marchés régionaux - Orli, quantité de riz local importé des autres régions - Orsi, quantité du riz stock importé - Pr, la production régionale en riz (ensemble de la production des 4 districts) - Qac, la quantité autoconsommée par les ménages producteurs de la Région - Qg, la quantité gardée par les ménages pour les semences, les dons et redevances - Qex, la quantité exportée vers d’autres régions

Soient : (Pr – Qac –Qg – Qex) x 0,7 = Opr, l’offre régionale en riz blanchi 70% étant le rendement à la décortiquerie ;

Et

Orli + Orsi = Ori, l’offre extérieure en riz blanchi

Nous avons donc :

Omr = Opr + Ori (Source : Auteur)

Ainsi :

Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Tableau n°10 : Calcul de l’offre sur le marché régi onal Evaluation par Quantité en Quantité en riz Arrondissement Désignation rapport à la paddy (T) blanchi (T) (T) production (%) Pr 100% 146 500 102 550 102 550 Qac 51% 74 715 52 301 52 300 Qg 9% 13 185 9 230 9 230 Qex 5% 7 325 5 128 5 130 Opr 25% 51 275 35 893 35 890 Orli 24 610 24 610 Orsi 1 230 1 230 Ori 25 840 25 840 Omr 61 730 Source : Auteur

Donc, 61 730 T de riz blanc est offert sur les marchés régionaux.

2.2.1.2 Saisonnalité de l’offre

La saisonnalité de l’offre varie suivant l’origine des produits :

- riz d’origine locale (produit dans la région) - riz d’origine extérieure (autres Régions, importé du pays)

Elle est abondante au mois de mars, avril et mai. Cette période correspond au moment de la récolte du riz de la 2 ème saison.

Quant à l’offre extérieure, elle n’y est importante que pendant la période de soudure. Elles sont, principalement, importées du , Tsiroanomandidy, Mandritsara, Ambatondrazaka, Haute Matsiatra et de l’extérieur du pays (riz stock).

La grande partie de la production rizicole de la Région est destinée à satisfaire les besoins locaux. L’acheminement des produits se fait en intra District et une partie (5 130 T de riz blanchi) exportés vers d’autres Régions, principalement vers Antsirabe et Antananarivo.

2.2.2 Quantification et saisonnalité de la demande

La quantification de la demande pose des difficultés à cause du manque d’information sur la consommation des ménages ruraux. Ce qui nous oblige de recourir à l’estimation basée sur :

- la quantité consommée per capta par jour en riz blanc (UPDR/FAO, 1999)

26 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

- la durée estimative de la période où la population consomme du riz au cours de l’année (7 mois sur 12 pour la population rurale et 12 mois sur 12 pour la population urbaine)

En effet, nous supposons qu’en général, la population urbaine consomme régulièrement du riz pendant toute l’année. La population rurale, quant à elle n’en consomme qu’à partir du mois de mars jusqu’au mois de septembre, et du mois de décembre-janvier (quantité très faible, nous estimons, en moyenne une diminution du taux de la consommation journalière jusqu’à 20% de la normale).

La demande la plus proche de la réalité est, donc, constituée par cette consommation réelle, telle que le tableau ci-dessous la montre.

Tableau n°11 : Calcul de la consommation réelle en riz Pop. Pop. Eléments Unité Total Rurale Urbaine Effectif total population tête 643 688 100 374 744 062 Consommation théorique kg/par/jour 0,407 0,387 Consommation théorique annuelle tonne 94 313 13 984 108 297 Durée réelle de consommation jour 210 360 Consommation réelle (demande) tonne 55 016 13 984 69 000 Source : Auteur

2.2.3 Rapprochement de l’offre avec la demande

L’offre régionale annuelle en riz est insuffisante pour satisfaire les besoins locaux. Il est, donc, impératif, pour la région, d’importer du riz pour honorer la demande de sa population.

La comparaison de l’offre avec la demande permet de déterminer les déficits à combler pour que la Région arrive à satisfaire les besoins locaux.

Tableau n°12 : Rapprochement de l’offre avec la dem ande Eléments Unité Total Offre régionale annuelle en riz blanchi Tonne 35 890 Demande régionale annuelle Tonne 69 000 Déficit régional annuel Tonne -33 110 Offre extérieure (autres Régions) Tonne 24 610 Offre extérieure (riz stock) Tonne 1 230 Ecart entre déficit et offre extérieure Tonne -7 270 Source : Auteur

27 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

La Région Amoron’i Mania, comme d’autres, n’atteint pas son niveau d’autosuffisance en riz. Elle enregistre un déficit de 33 110 T, ce qui doit être compensé par l’importation en riz local (venant d’autres Régions de Madagascar) et importé (stock).

La statistique obtenue auprès de la Délégation Régionale du Commerce montre que la Région importe 25 840 tonnes de riz (dont 24 610 T local et 1 230 T importé).

La valeur de l’écart entre le déficit et offre extérieure montre qu’il existe des circuits non repérables faisant acheminer 7 270 T.

Compte tenu de l’augmentation du nombre de la population, évaluée à 1,06% par an et sans tenir compte de la fluctuation du pouvoir d’achat, la demande régionale serait augmenté de 3,6 %, soit 2 510 tonnes de paddy par an.

Ainsi :

 pour abaisser le niveau actuel du déficit en riz de la Région, il faudrait que l’augmentation annuelle de la production régionale dépasse les 2 510 tonnes, soit une augmentation annuelle minimum de 1,6 % en terme de rendement, ou 831 ha, en moyenne, en terme de superficie ;

 pour éviter d’importer du riz et pour que la consommation du riz aussi bien pour les urbains que ruraux soit régulière pendant toute l’année, la Région devrait augmenter la production jusqu’à 72 400 tonnes de riz blanchi au minimum/an (soit une augmentation de 103 430 tonnes en

terme de paddy et de 34 250 Ha au minimum).

2.2.4 Etude du circuit de commercialisation :

Des multitudes d’acteurs spéculent dans la filière dont leur agencement est donné par le graphe suivant ainsi que les quantités échangées :

28 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

PRODUCTEURS OFFRE : 51 270 T

3,5% (1 790 T) 12% (6 150 T) 84,5% (43 330 T)

PILONNAGE 0 RIZIERS

4 300 T

COLLECTEURS 4 300 T 43 330 T

960 T 12% 24% 64% 81,5% 14% 3,5 % (510 T) (1 030 T) (2 760 T) (35 310 T) (6 060 T) (1 510 T) 1% (450 T)

RIZIERS 24 610 T MIR 4 240 T

GROSSISTES

25 840 T +7 000 T + 35 310 T

7 000 T 35 310 T

RIZIERS

STOCK 1 030 T 25 840 T 24 710 T 1050 T 1 230 T

DETAILLANTS 33 790 T + 25 840 T

CONSOMMATEURS (ménages – restaurants) (35 260 T + 25 840 T + 450 T)

29 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Légende : paddy transformation riz blanchi

Ainsi, 8 circuits de commercialisation peuvent être distingués :

CIRCUIT 1 : Producteurs CIRCUIT 2 : Producteurs CIRCUIT 3 : Producteurs

Collecteurs Collecteurs Collecteurs

Décortiquerie Décortiquerie

Grossistes Grossistes

Décortiquerie

Détaillants Détaillants Détaillants

Consommateurs Consommateurs Consommateurs

CIRCUIT 4 : Producteurs CIRCUIT 5 : Producteurs CIRCUIT 6 : Producteurs

Décortiquerie

Collecteurs Collecteurs Collecteurs

Grossistes

Détaillants Détaillants

Consommateurs Consommateurs Consommateurs

30 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

CIRCUIT 7 : Producteurs CIRCUIT 8 : Producteurs

Collecteurs

Consommateurs Consommateurs

paddy riz blanchi

La commercialisation des produits génère des valeurs ajoutées dont la répartition par acteurs intervenant diffère selon la place que ces derniers prennent dans le fonctionnement de la filière.

2.3 Analyse technico-économique

2.3.1 Diagnostic du système de production

2.3.1.1 Les différents systèmes rizicoles rencontrés

La riziculture de la Région est généralement catégorisée en trois : - riziculture irriguée - riziculture pluviale - riziculture sur brûlis (riz de tavy).

Les deux dernières sont presque insignifiantes. La riziculture pluviale est encore en phase de balbutiement, tandis que celle sur brûlis est sur le point de disparaître, grâce à la répression de sa pratique par les autorités, l’existence des Dina (convention sociale établie par les communautés) et la régression de la couverture forestière.

31 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

La riziculture irriguée est donc la plus pratiquée. Elle comprend trois systèmes de cultures suivant la saison :

- Le système « vary aloha » ou riz de 1 ère saison. Pratiqué pendant la saison sèche, ce système se rencontre dans les rizières à maîtrise d’eau ou en décru (Ambatofinandrahana). Il occupe environ une superficie de 2 213 ha, soit 4,26% de l’ensemble des rizières pour toute la Région ;

- Le système « vakiambiaty » ou « varibe » ou riz de 2 ème saison. Pratiqué pendant la saison des pluies. Ce système est dominant dans la Région. En effet, elle occupe 45 074 Ha soit 93,45 % de la superficie totale des rizières. Les rizières bénéficient l’arrière effet des cultures de contre-saison en terme de fertilité ;

- La double riziculture sur une parcelle est essentiellement rencontrée dans le District d’Ambatofinandrahana où elle couvre environ 11,11% (1 228 Ha) des rizières de cette sous-préfecture, soit le 2,29% pour la totalité de la Région.

2.3.1.2 Superficie cultivée par saison et par ménage agricole

Ancrée dans la société des Betsileo, la riziculture de la Région, occupe 39,76% des surfaces cultivables.

Cette spéculation prend une place considérable dans les exploitations de la Région car environ 70% des exploitations agricoles font de la riziculture. Mais ceci n’exclut pas le fait de dire que la culture du riz, même à une surface restreinte, occupe la majeure partie des temps de travaux agricoles des paysans.

La surface cultivée par ménage agricole est relativement faible : - de l’ordre de 6 ares pour le cas du riz de 1 ère saison ; - de l’ordre de 57 ares pour le riz de 2 ème saison ; - de l’ordre de 14 ares pour la double riziculture (cas d’Ambatofinandrahana).

Le District d’Ambatofinandrahana présente une superficie cultivée moindre par rapport à celui d’Ambositra, or sa superficie physique est encore plus grande que celle de l’ensemble des trois autres. Ce fait s’explique par l’insuffisance et la non maîtrise des entretiens des infrastructures hydroagricoles.

Malgré tout, il possède encore des potentialités élevées en terme de superficie par rapport aux autres comme la possibilité de faire une double campagne de riz sur une même parcelle.

32 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

2.3.1.3 Itinéraire technique et calendrier cultural

Le processus de production ainsi que le niveau de technologie peut varier d’un exploitant à l’autre. Le SRA reste le plus pratiqué. Le SRI ne se développe pas encore car jugé comme une activité « vorace » en main-d’œuvre. Les paysans ont tendance à abandonner le SRT. La technique de semis direct n’y est pas encore pratiquée.

Tableau n°13 : Riziculture comparée des principales saisons de culture (SRA) Opérations Saison « vary aloha » Sys tème « vakiambiaty » PEPINIERES Préparation  Mai : labour+ émottage manuel  Oct. : labour+émottage manuel des sols  Juin : Mise en boue et nivelage  Nov. : mise en boue et nivelage

Semis  Juin-juillet : semis à la volée (70  Nov : semis à la volée (60 kg/ha) kg/ha)

Entretien  Réglage niveau de l’eau  Réglage niveau de l’eau

RIZIERES Préparation  Mai : labour mécanique/manuel  Oct : labour mécanique/manuel des sols profond profond  Fin août-septembre : mise à l’eau  Nov : mise à l’eau + hersage + + hersage + fumure (fumier 4-5 fumure (fumier 3-4 char/ha + char/ha + éventuellement NPK : éventuellement NPK : 30 – 40kg 25-50kg)  Septembre : Nivelage  Fin nov – déc : nivelage

Repiquage  Septembre : en ligne, 20 cm  Déc : en ligne, 20 cm entre lignes, entre lignes, aléatoire sur la ligne aléatoire sur la ligne

Entretien  R+15 : 1 er sarclage mécanique  R+15 : 1 er sarclage mécanique  R+35-42 : 2 ème sarclage  R+35 : 2 ème sarclage mécanique+manuel (en lignes) mécanique+manuel

Traitements  Traitement phytosanitaire rare  Traitement phytosanitaire rare

Récolte  Décembre-Janvier : Manuelle  Mars-avril-mai : manuelle

Rendement 2,8 T/ha 3,2 T/ha

Remarques :  Problèmes phytosanitaires : - attaque des lépidoptères foreurs de tiges (borer) provoquant la mort des panicules (maty fotsy) - gigantisme ( Gigantica gibberella )

Source : Auteur

33 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

La faiblesse du taux de fertilisation chimique vient du coût élevé de ces engrais qui est à la non portée des riziculteurs et la méfiance des producteurs vis à vis de ces engrais car l’Urée et le NPK sont jugés néfastes pour la bonne structure du sol des rizières.

A ce sujet, notre réflexion porte sur le fait que les paysans sont mal informés du rôle important de l’humus sur le maintien de la stabilité structurale du sol.

2.3.2 Analyse économique

Le but de l’analyse est d’avoir une idée sur le résultat économique des 2 systèmes de cultures les plus rencontrés dans la Région, en vue d’une simple comparaison de leur productivité.

2.3.2.1 Bases des calculs

Temps de travail et coût de la main-d’œuvre :

Le calcul suivant a été fait à partir de l’itinéraire technique le plus courant dans la Région (labour et hersage mécaniques, absence de traitements phytosanitaires, 2 sarclages mécaniques et 1 sarclage manuel).

Le coût de la main-d’œuvre est estimé à AR 2 000/HJ.

Tableau n°14 : Temps de travail pour chaque opérati on culturale Opérations Temps de travail/Ha  Pépinière (5 ares) - Labour + émottage - 3 HJ - Transport + épandage de fumier - 1 HJ - Semis - 1 HJ - Entretien - 3 HJ - Arrachage et transport plants - 2 HJ

 Rizières - Labour - 10 HJ (5 charrues x 2 pers) - Hersage - 10 HJ (5 herses x 2 pers) - Transport + épandage de fumier - 15 HJ - Repiquage - 35 HJ - 2 sarclages mécaniques + 1 manuel - 40 HJ (15 HJ x 2 + 10 HJ) - Récolte et travaux post-récolte - 60 HJ Source : Enquête auprès des riziculteurs

34 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Intrants :

- Fumier : 5 char/ha (pour le vary aloha ) et 4 char/ha (pour le vakiambiaty ) avec AR 6 000/charrette - NPK : 50 kg/ha (pour le vary aloha ) et 40 kg/ha (pour le vakiambiaty ) dont AR 1 200/kg - Semences : 70 kg/ha (pour le vary aloha ) et 60 kg/ha (pour le vakiambiaty ) AR 1 400/kg Toutes les dépenses ont été maximisées afin de n’avoir une fausse idée sur la rentabilité de la spéculation et pour tenir compte des éventuels imprévus.

Amortissements des matériels :

Il s’agit des amortissements économiques, calculés sur les investissements liés à l’achat des matériels agricoles pendant la première année de culture.

Tableau n°15 : Tableau des dotations aux amortissem ents

Prix unitaire Durée de Matériels Amort. Besoin/Ha Tot. Amort. Arrondi (AR) vie Charrette 800 000 7 114 286 1 114 286 110 000 Charrue 60 000 5 12 000 5 60 000 60 000 Herse 50 000 5 10 000 5 50 000 50 000 Brouettes 40 000 5 8 000 5 40 000 40 000 Houe sarcleuse 30 000 5 6 000 15 90 000 90 000 Sacs de 50 kg 900 2 450 60 27 000 27 000 Angady 6 000 2 3 000 2 6 000 6 000 Dotation aux amortissements 387 286 383 000

Source : Auteur

Prix du paddy (prix aux collecteurs) :

Il s’agit des prix de vente aux collecteurs (cas le plus courant), qui varie selon la saison : - AR 400 pour le vakiambiaty (avril-mai) ; - AR 600 pour le vary aloha (décembre-janvier)

2.3.2.2 Présentation du compte d’exploitation

Le tableau ci-dessous résume les comptes d’exploitation relatifs aux deux types de systèmes :

35 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Tableau n°16 : Compte d’exploitation de 1 Ha (deux saisons de culture) Unité Vary aloha Vakiambiaty

Rendement T/Ha 2,8 3,2

Production Kg 2 800 2 800

Prix moyen unitaire AR/kg 600 400

RECETTE BRUTE AR 1 680 000 1 28 0 000

Travaux agricoles AR 360 000 360 000

Intrants AR 188 000 156 000

DEPENSES BRUTES AR 548 000 516 000 AMORTISSEMENTS AR 383 000 383 000 VAB AR 749 000 381 000 Source : Auteur

Il s’agit de la productivité de la spéculation au champ sans tenir compte des quantités liées aux pertes, les semences, les quantités autoconsommées et les autres utilisations du riz comme les dons et redevances.

La comparaison des deux systèmes de cultures est donnée dans le tableau suivant :

Tableau n°17 : Comparaison de la productivité des 2 systèmes de cultures Bénéfice Bénéfice Riz 1 ère saison Système de Surface Bénéfice culture (ha) brut (AR) travail Capital Riz 2 ème saison investi Vary aloha 1 749 000 4 160 1,4 1,9 Vary vakiambiaty 1 381 000 2 110 0,7 Source : Auteur

De ce tableau comparatif, nous constatons que le système vary aloha est 2 fois plus rentable que le vakiambiaty . Ceci est dû au fait que le vary aloha bénéficie à la fois d’un prix moyen de vente beaucoup plus élevés (récolte pendant la période de soudure) par rapport au vakiambiaty .

Malgré la rentabilité de la saison vary aloha , il n’est pas encore très développé dans la Région. Cette situation peut s’expliquer par quelques faits : - les rizières à maîtrise d’eau sont insuffisantes ; - la plus grande partie des opérations (labour, semis, repiquage) se font pendant la période d’exhumation ; - les paysans ne maîtrisent pas encore les techniques permettant de pallier les effets du froid (risque de gel).

36 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

CONCLUSION PARTIELLE

La filière fait intervenir de multitudes d’acteurs dans la Région (fournisseurs, riziculteurs, collecteurs, grossistes, détaillants, les autres intervenant). Chaque acteur a ses principales attributions et stratégies dans le fonctionnement de la filière. Toutefois, ces stratégies provoquent des relations de conflits entre acteur, principalement entre les riziculteurs et les collecteurs.

Illustrant le cas de la filière dans les Hautes Terres malgaches, les besoins locaux de la population de la Région sont loin d’être satisfaites, ce qui oblige la Région à recourir à l’importation du riz venant des autres régions de Madagascar et du riz stock.

La filière, prise dans sa dimension technique et économique, montre que le « vary aloha » est plus rentable que le « vakiambiaty ». Cependant, le « vary aloha » reste moins pratiqué par les riziculteurs pour des raisons techniques (non maîtrise des techniques de lutte contre le froid, insuffisance des terrains à maîtrise d’eau) et pour des raisons culturelles (les travaux agricoles coïncident avec la période d’exhumation).

37 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

3ème Partie : POUR UN PLAN DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE RIZ DANS LA REGION

La présente étude doit constituer un outil d’aide à la prise de décision et d’orientation stratégique pour tous les acteurs concernés par la filière riz dans la Région Amoron’i Mania (acteurs directs, institutions de financement, organismes d’appui, collectivités territoriales décentralisées).

Le plan de développement de la filière doit permettre de créer un environnement favorable à l’épanouissement des acteurs et qui les incite à agir davantage pour sa meilleure structuration. Il doit être élaboré à partir des actions tirées répondant aux principaux atouts et goulots d’étranglement de la filière.

3.1 Les principaux atouts, opportunités et les goulots d’étranglements

3.1.1 Les principaux atouts de la filière

3.1.1.1 Préoccupation gouvernementale

La filière riz occupe une place stratégique pour Madagascar, aussi bien sur le plan économique que sociale, voire politique. Vu le non satisfaction de la demande locale du pays par la production nationale ajoutée de l’objectif d’exportation à terme, cette filière sera toujours la priorité parmi les priorités du gouvernement malgache.

C’est pour cette raison que le budget alloué à chaque ministère concerné directement par la filière se trouve important. L’organisation du concours rizicole, la vitrine de Madagascar, la recherche en matière de riziculture, l’entretien des périmètres irrigués ne sont que des illustrations montrant l’intervention du gouvernement dans la filière.

3.1.1.2 Marché non encore saturé

L’importation incessante de riz en provenance des pays asiatiques montre que l’offre locale n’arrive pas encore à suivre la demande des consommateurs. Malgré les prix du riz importé qui se trouvent moindres par rapport à ceux du riz local, les consommateurs aussi bien urbains que ruraux manifestent toujours leur préférence vis-à-vis de ce dernier. A noter que ces consommateurs ne cessent pas de s’accroître selon les données monographiques (environ 8 000 personnes par an pour la Région).

38 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Ces trois faits complémentaires font que le marché en riz de la Région n’est pas encore saturé et confère aux acteurs une assurance pendant l’accomplissement de leurs rôles respectifs.

3.1.1.3 Importance de la motivation des paysans sur la production

Malgré le temps de travail élevé et le caractère pénible des travaux rizicoles, il a été constaté que les paysans ont toujours un attachement et une affection vis-à-vis de leur riziculture. L’existence d’un facteur incitatif, tel que l’augmentation des prix du paddy, l’amélioration des infrastructures routières et hydroagricoles, le développement de l’élevage, pourra constituer un effet de levier important pour le développement de la filière.

3.1.1.4 Elasticité de l’offre

L’existence de 70 853 Ha de superficies cultivables (seulement 48 515 Ha sont cultivées) montre que l’offre en riz local de la Région pourrait s’améliorer si des mesures visant à augmenter la superficie cultivée sont prises. Avec le rendement moyen actuel, l’aménagement et la réhabilitation des périmètres alimentant les 22 338 Ha restant feraient augmenter de 67 460 T de paddy la production rizicole de la Région.

Les conditions pédoclimatiques de la zone Ouest, similaires de celles de la partie Ouest de la Région du Bongolava et du Vakinakaratra où la riziculture pluviale tient une part importante dans la production régionale, sont un atout de la filière dans la Région Amoron’i Mania et qui contribuera à l’augmentation de la production rizicole.

3.1.1.5 Existence des dispositifs d’appui permettant le développement de la filière

La Région dispose de toutes les structures et services susceptibles d’agir sur le développement de la filière. Citons comme exemple les STD (DRDR), les OE, les dispositifs d’informations (ADITE, Radio), les institutions financières (banque, IFM), les projets (PSDR, etc.).

La mise en place de la Région pour coordonner et harmoniser les actions de développement est un atout pour la filière.

3.1.2 Les principaux goulots d’étranglements

3.1.2.1 Absence d’une stratégie régionale

Cette carence se manifeste par :

- l’absence d’une structure multireprésentative des acteurs leur permettant de réfléchir sur la problématique de la filière riz dans la Région. Ce manque

39 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

d’organisation entraîne un problème sur l’éclaircissement des rôles des acteurs et un manque de coordination des actions de développement de la filière et ce, en complémentarité avec celui des autres filières ;

- l’absence des outils permettant de prioriser et suivre les actions de développement de la filière ( méta data , banque de projets, tableaux synoptiques, tableau de bord, carte de visualisation) et de saisir les opportunités existantes en matière de développement du riz dans la Région ;

- l’atomisation des appuis et des organismes d’appui rendant difficile la coordination des activités.

L’absence de cette structure représentative et de ces outils de suivi place les acteurs dans l’incapacité de faire un lobbying auprès des bailleurs de fond. Les instances ne seront pas, en conséquence, en mesure de négocier et de convaincre les bailleurs sur le besoin réel de la Région mais non sur les besoins des bailleurs.

3.1.2.2 Les contraintes agronomiques

• Calendrier cultural coïncidant avec la période de soudure

Le chevauchement des saisons culturales avec la période de soudure crée deux problèmes majeurs : ♦ Il limite la capacité financière des paysans pour l’intensification de la culture . En effet, la riziculture n’est pas seulement une source d’aliment de base pour les ménages, mais elle tient aussi une part importante dans les sources de revenu de ces derniers.

C’est ainsi que les recettes monétaires générées par la quantité moyenne de paddy commercialisée par les ménages producteurs qui est évalué à 40 % de la production, soit 600 kg (0,50 ha x 3,02 T/ha x 40 %) sont utilisées par les ménages pour satisfaire une grande partie de leurs besoins en argent, pour honorer les besoins sociaux (exhumation, atero ka alao , etc.) et, éventuellement, les dettes auprès des usuriers, la scolarisation des enfants et dernièrement pour assurer la prochaine saison culturale.

En conséquence, les ménages n’arrivent plus à assurer l’intensification de la culture et, à fortiori, assurer le réinvestissement de la prochaine campagne.

♦ Il expose toujours les paysans aux risques de perte de récolte (cyclone, inondation, grêle, etc.).

40 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

• Manque de connaissance des paysans sur la notion de fertilité

La fertilisation des rizières pose un problème pour les riziculteurs. Très souvent, ils ne font pas des fertilisations chimiques pour des raisons financières, mais aussi, et surtout, pour des raisons techniques.

Ils sont méfiants vis à vis de l’utilisation du NPK et de l’Urée qu’ils accusent comme destructeurs de la stabilité structurale du sol. Ici, on est encore confronté à un problème de confusion des « causes » et « effets », car la déstructuration de la stabilité structurale du sol est l’effet du manque d’humus (c’est à dire de matière organique) mais non celui des apports d’engrais chimiques.

L’évaluation de la dose de fumier que les riziculteurs peuvent employer dans leur exploitation tient compte du rendement en fumier d’un bœuf adulte (1 UBT donne environ 600 kg de fumier/an, Mémento de l’agronome, décembre 2002 ) et des potentialités de chaque District en terme de l’effectif du cheptel bovin.

Tableau n°18 : Bilan théorique du fumier de la Régi on Effectif bovin Quantité de Surface rizières Dose possible Sous-préfecture (tête) fumier (T) (Ha) (T/Ha) Ambatofinandrahana 92 987 55 792 11 050 5,05 Ambositra 42 384 25 430 17 215 1,48 Fandriana 56 112 33 667 12 230 2,75 Manandriana 15 732 9 439 8 020 1,18 TOTAL REGION 207 215 124 329 48 515 2,56 Source : auteur

Ce bilan explique et vérifie la faible dose employée en riziculture (4 à 5 char/Ha, soit 2 à 2,5T/Ha).

Ce bilan du fumier conjugué au manque d’encadrement par les services publics entraînent la destruction de la stabilité structurale du sol.

3.1.2.3 Importance du métayage et fermage

Dans l’ensemble de la Région, environ 33% des riziculteurs sont des métayers, 20% des fermiers et 47% des propriétaires de terrains. L’importance du métayage et de fermage dans la Région constitue un obstacle pour l’intensification de la riziculture, car avec ce mode de faire valoir, les paysans métayers ont toujours tendance à minimiser les soins apportés aux cultures.

41 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

3.1.2.4 Financement rural non adaptés aux conditions réelles

• Cas de la CECAM L’échéance de remboursement des caisses est une contrainte pour les producteurs. Pour le cas du GCV, le plus utilisé par les riziculteurs, la date de l’échéance (5 mois après la mise en place du paddy dans le grenier) coïncide au moment pendant lequel les paysans ont besoin le plus d’argent (mois de septembre – octobre : rentrée scolaire, période de préparation du sol des rizières). Ce qui limite leur capacité de remboursement.

Dans ce cas, les paysans n’ont que trois possibilités : - soit de laisser le paddy à la CECAM - soit de recourir à d’autres emprunts d’argent auprès des usuriers pour rembourser la CECAM. Ce qui les met dans une position de double endettement ; - soit utiliser le crédit pour des cultures de contre-saison ou de l’élevage à cycle court afin de rembourser à temps la CECAM. Mais ce dernier cas est très rare.

Rappelons que les paysans mettent en GCV leur paddy, généralement, pendant la période de récolte du vary vakiambiaty .

3.1.2.5 Insuffisance des infrastructures économiques

L’insuffisance et l’état des infrastructures économiques actuelles ne permettent pas un meilleur développement de la filière.

Par manque d’infrastructure hydroagricole, la surface cultivée en riziculture irriguée reste inférieure à celle réellement cultivable. La Région enregistre actuellement que 68,47% des rizières cultivables sont cultivées (surfaces cultivées : 48 515 Ha contre 70 853 Ha de surfaces cultivables).

En outre, l’insuffisance des infrastructures routières, ajoutée du mauvais état des voies de dessertes, constitue un handicap pour les communes et la Région dans l’écoulement de la production.

3.1.3 Les opportunités de la filière

L’élaboration actuelle du PRD de la Région d’Amoron’i Mania, l’existence des budgets PIP prévus par la Loi des Finances au profit des Ministères concernés directement et indirectement par la filière riz (MAEP, MTP, MENRS), constituent des opportunités à saisir pour la Région.

Le PRD doit répondre aux orientations relatives sur la filière et intégrer les actions nécessaires pour son plan de développement.

42 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

3.2 Les recommandations pour un plan de développement de la filière

3.2.1 Orientations du développement de la filière

Le plan de développement de la filière doit reposer sur des orientations stratégiques définies par la Région elle-même. Ce que nous proposons ici est une simple recommandation tirée de nos diagnostics sur la situation actuelle de la filière.

♦ Orienter la production vers la satisfaction des besoins locaux :

La stratégie de développement de la filière riz doit être orientée plutôt vers la satisfaction des besoins locaux que vers la concurrence sur les marchés extérieurs de la Région. En effet, deux principales raisons vérifient notre affirmation :

- primo, deux faits contradictoires sont constatés : la Région exporte du riz alors que les besoins locaux ne sont pas encore satisfaits.

- secundo, sur le plan géographique, la Région Amoron’i Mania se trouve entre deux Régions à potentialités rizicoles élevées : la Région du Vakinakaratra et la Région de la Haute Matsiatra. La première est caractérisée par l’importance de tous les systèmes de culture (le vakiambiaty et vary aloha, le riz pluvial et la double culture sur la même parcelle). On note l’émergence de la culture du riz pluvial dû, notamment, aux actions du CIRAD, ce qui met la Région Amoron’i Mania dans des situations défavorables pour percer aussi bien le marché du Nord que celui du Sud.

♦ Bien choisir les systèmes de culture à développer selon les zones :

- Dans la partie Ouest (considérée comme zone motrice de la filière), le développement de la riziculture doit se faire par le biais de l’aménagement des terrains cultivables et le développement du SRA et le développement de la riziculture pluviale.

Dans cette zone, par exemple, la superficie rizicole en submersion pourrait être augmentée jusqu’à 5 500 Ha (soit une augmentation de 16 580 T de paddy, en terme de production annuelle).

- Dans la partie Est, il serait nécessaire d’augmenter la productivité des rizières par le biais du SRI du fait de la petitesse de la taille d’exploitation par ménage.

43 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

3.2.2 Les actions à entreprendre

3.2.2.1 Augmentation de la superficie

La Région bénéficie de l’existence d’un réseau hydroagricole dense et bien approvisionné. La réhabilitation et l’entretien des réseaux déjà existants (barrages, canaux, drains et digues) constituent un moyen pour augmenter la superficie.

Tableau n°19 : Besoin en infrastructures de la Régi on Surface concernée par Longueur des routes à Districts l’entretien et l’implantation de réhabiliter nouvelles IHA Ambositra 2 920 Ha 281 km Ambatofinandrahana 5 490 Ha RN 35 Manandriana Non déterminées 223 km Source : Atelier de concertation sur le développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania (Ambatofinandrahana – Août 2005)

3.2.2.2 La sécurisation foncière

L’augmentation de la superficie cultivée par la réhabilitation et la construction de nouvelles infrastructures hydroagricoles devrait être accompagnée de la sécurisation foncière pour que les nouvelles surfaces ainsi aménagées puissent être accessibles aux producteurs.

La mise en place du guichet foncier au niveau de la Région permet de rapprocher des paysans avec les autorités dans la gestion des conflits terriens.

3.2.2.3 Le développement des cultures de contre-saison

Le développement des cultures de contre-saison a deux principaux avantages : - techniquement, les rizières bénéficient des arrière effets de ces cultures en terme de fertilité ; - économiquement, les cultures de contre-saison constituent une source de revenu monétaire pour les paysans pour la rentrée scolaire, le réinvestissement de la riziculture, le remboursement CECAM/GCV, etc.

3.2.2.4 Mise en place d’un système d’Informations économiques sur la filière

Cette piste d’actions permet de collecter les informations concernant la production et la commercialisation et de les diffuser auprès des acteurs. Ce qui, en conséquence, aura un impact pour pallier la rigidité de l’offre.

44 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

L’utilisation des radios, l’implantation d’une sorte de « barrage économique » à la sortie des communes et de chaque sous-préfecture permet de repérer et de contrôler les sorties de produit, en constituent un exemple.

3.2.2.5 Création des marchés intercommunaux dans les zones enclavées

Ces marchés intercommunaux permettront de suivre l’évolution de la production et de la commercialisation au sein de la Région.

Ce type de marché permettra aussi de mettre en relation directe les producteurs avec les collecteurs avec qui les riziculteurs pourraient négocier directement toutes les transactions.

3.2.2.6 Développer les services de proximité dans toute la Région

• En capitalisant les expériences de la DRDR et d’autres OA (PSDR, CECAM, etc.) ;

• En mettant en place un cadre juridique favorisant et harmonisant le développement de ces services. Par exemple, la publication et l’application d’un texte régional portant réglementation sur l’importation et l’exportation du riz ;

• En mobilisant et en renforçant les dispositifs existants (médias, collectivités décentralisées, police économique, etc.) en vue de l’application de ce texte ;

• En mobilisant les radios locales pour développer une IEC « à large diffusion » sur l’importance de l’utilisation des techniques améliorées.

3.2.3 Les conditions nécessaires pour la réussite des actions

Compte tenu du contexte actuel de la régionalisation, ce plan de développement de la filière n’est qu’un reflet, ou plutôt, une esquisse de concrétisation du PRD de la Région Amoron’i Mania. Ce dernier doit donc faire l’objet d’une mise à jour à partir de ce plan d’actions.

Le cas de cette Région confirme bien la nécessité d’un élargissement de la vision des acteurs qui reste encore plus ou moins sectorisé. La relance de la filière riz ne peut se faire qu’avec le renforcement de la capacité des acteurs dans le développement et l’harmonisation des activités économiques.

La mise en place de ce plan de développement doit être fait à travers une structure locale multireprésentative des acteurs et des intervenants volontaires, renforcée par des personnes ressources spécialisées en la matière.

En d’autre mot, cette structure doit être une force de proposition, en faisant un lobbying au niveau des décideurs pour les intérêts de la filière dans la région.

45 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Les structures déjà existantes (type TASK FORCE ou GTDR), peuvent être mobilisées pour cette fin, du fait de la composition de leurs membres et pour éviter de discuter des mêmes sujets auprès de plusieurs entités.

3.2.3.1 Redynamisation des réflexions/actions pour faciliter la structuration de la filière

Cette redynamisation des réflexions auront pour objectif de mettre en commun les acteurs sur les enjeux de la filière et de définir les actions nécessaires à l’élaboration du plan de développement de cette filière.

Ces réflexions doivent se faire au sein d’une structure multireprésentative des acteurs qui peuvent y intervenir. Cette structure pourra être une nouvelle plate-forme des acteurs ou une structure déjà existante (TASK FORCE, GTDR) dans la Région.

La structure, considérée comme un dispositif de réflexion et de concertation, chapotée par le Staff régional aura comme principales missions de :

- identifier et entamer des sujets de discussions sur les principaux problèmes entravant le développement de la filière ;

- pré-identifier et prioriser les projets et actions relatives aux pistes d’actions nécessaires au plan de développement de la filière ;

- identifier les acteurs à la fois déjà impliqués et potentiels concernés par ces projets et/ou actons (porteurs de projets et porteurs d’appuis), ainsi que leur rôle respectif ;

- accompagner les porteurs de projets : ♦ dans la fourniture des informations nécessaires à la mise en œuvre de leurs projets ; ♦ dans la détermination et l’évaluation des besoins pour la réalisation des projets (moyens matériels et financiers, renforcement de capacités, etc.) ; ♦ dans la facilitation de la réalisation des projets de développement rizicole en apportant les compétences techniques de ses membres, depuis l’identification à la mise en œuvre proprement dite ; ♦ dans la réalisation des actions (appui à l'émergence des organisations des acteurs au niveau communal, district, etc.).

3.2.3.2 Mise en place des outils de mise en œuvre du plan de développement :

Les outils de mise en œuvre du plan de développement de la Région peuvent être catégorisés en 3 types :

46 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

 Outils d’aide à la prise de décision

- Base des données régionales sur la filière - Méta data (information sur les informations en matière de riziculture) - Tableau de bord sur la filière - PCD et PRD

 Outils de réalisation : - Banque de projets et d’actions (montée à partir des PCD et du PRD) - Supports d’informations sur les partenaires financiers et techniques potentiels régionaux et nationaux (identification, critères d’octroi d’appuis, procédures, etc.)

 Outils de suivi (tableau synoptique prospectif, indicateur de suivi, cartes thématiques synthétiques des projets à mettre en œuvre).

3.2.4 Contributions techniques et agronomiques pour améliorer la productivité de la spéculation

3.2.4.1 Définition

La pépinière « DAPOG » est une méthode de pépinière accélérée, particulièrement mise au point aux Philippines, pour obtenir des jeunes plants bons à repiquer au bout de 9 à 14 jours. Elle s’est développée à Madagascar dans le lac Alaotra.

Pour le cas de la riziculture de 1 ère saison, caractérisée par la vieillesse des plants à repiquer, nous tenons à recommander la mise en place de la pépinière « DAPOG » pour obtenir des jeunes plants de qualité au bout de 9 à 14 jours. Ainsi, avec cette méthode, la durée de séjour des plants de riz dans les pépinières ne seront plus de 3 à 4 mois.

47 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

3.2.4.2 Conduite culturale

Tableau n°20 : Description technique de la rizicult ure (méthode DAPOG) Système de culture : SRA (Système de riziculture amélioré, en submersion) Nom et caractéristiques de la variété : MAILAKA ou X 265 - variété d'altitude - à cycle court (120 jours) - à courte paille pour résister à la verse - à fort tallage CONDUITE DE LA PEPINIERE : Compte tenu du besoin en chaleur de l'espèce, et des éventuels risques de gel, une technique innovante sera proposée : "Pépinière Dapog". - semis des grains pré germés sur une plate-bande de terreau (mélange de terreau + 50g/m 2 d’urée) - utilisation d'un film plastique transparent pour maximiser la chaleur - arrosages fins et réguliers - traitement avec un fongicide systémique (Bénomyl 0,1 kg/25 m²) pour éviter l'attaque des champignons après une semaine Besoin : 25 m² / Ha de rizière CONDUITE DE LA RIZIERE :  Rizières submergées à parfaite maîtrise d'eau (eau gravitaire)  Préparation de sol : - labour profond (30 cm) - hersage avec apport de compost ou de fumier (20 charrettes / ha ), 3 semaines après labour - planage avec apport de NPK (100 kg/ha), 2 jours avant le repiquage  Repiquage en ligne des plants de 14 jours. Densité : 20 cm x 25 cm  Entretien de la culture : - 1ere fertilisation (100 kg/ha d'urée 46 %), 2 semaines après le repiquage (début tallage) - 1er sarclage mécanique, 2 semaines après repiquage - 2ème sarclage mécanique, 5 semaines après repiquage - 3ème sarclage mécanique, 8 semaines après repiquage (fin tallage) - 2ème fertilisation (150 kg/ha de NPK), juste après le 3ème sarclage - traitement insecticide contre les foreurs et les poux (au milieu du tallage) Source : Auteur

48 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

3.2.4.3 Compte d’exploitation prévisionnelle avec la méthode DAPOG

Bases des calculs pour les besoins en main d’œuvre et en intrants :

Les données suivantes sont obtenues à partir de l’itinéraire technique conçue pour la pépinière DAPOG. Le coût de la main-d’œuvre est estimé à AR 2 000/HJ .

Tableau n°21 : Temps de travail pour chaque opérati on culturale (méthode DAPOG) Opérations Temps de travail/Ha  Pépinière (25 m²) - Confection plancher - 3 HJ - Semis - 1 HJ - Entretien - 3 HJ - Arrachage et transport plants - 4 HJ

 Rizières - Epandage dolomie - 2 HJ - Labour - 10 HJ (5 charrues x 2 pers) - Hersage - 10 HJ (5 herses x 2 pers) - Transport + épandage de fumier - 15 HJ - Repiquage - 35 HJ - 3 sarclages mécaniques - 45 HJ (15 HJ x 3) - Fumure d’entretien - 2 HJ - Récolte et travaux post-récolte - 60 HJ Source : Enquête auprès des autres riziculteurs dans l’Alaotra

Les besoins en intrants sont figurés dans le tableau suivant :

Tableau n°22 : Besoins en intrants de la pépinière DAPOG Désignation Unité Qté/Ha PU (Ar) Total (Ar) PEPINIERE Semences kg 40 1 400 56 000 Urée 46 % kg 2 1 200 2 400 Plastique m 30 1 000 30 000 Benomyl kg 0,1 25 000 2 500 RIZIERE Dolomie kg 150 400 60 000 Compost/fumier charrette 20 6 000 120 000 NPK kg 250 1 200 300 000 Urée 46 % kg 100 1 200 120 000 Carbofuran kg 1,5 15 000 22 500 TOTAL INTRANTS 713 400 Source : Auteur

49 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Dotations aux amortissements :

Tableau n°23 : Dotations aux amortissements (méthod e DAPOG) Prix unitaire Durée de Matériels Amort. Besoin/Ha Tot. Amort. Arrondi (AR) vie Charrette 800 000 7 114 286 1 114 286 115 000 Charrue 60 000 5 12 000 5 60 000 60 000 Herse 50 000 5 10 000 5 50 000 50 000 Brouettes 40 000 5 8 000 5 40 000 40 000 Houe sarcleuse 30 000 5 6 000 15 90 000 90 000 Sacs de 50 kg 900 2 450 80 36 000 27 000 Angady 6 000 2 3 000 2 6 000 6 000 Dotation aux amortissements 396 286 397 000 Source : Auteur

La différences entre les valeurs des dotations aux amortissements dans l’étude économique des pratiques habituelles et celle avec la méthode DAPOG réside sur le fait que les quantités de sacs de 50 kg achetés diffèrent à cause de la différence des productions obtenues.

Compte d’exploitation prévisionnelle avec la méthode de la pépinière DAPOG :

Tableau n°24 : Compte d’exploitation prévisionnelle pour DAPOG Unité Riz de 1 ère saison

Rendement T/Ha 4

Production Kg 4 000

Prix moyen unitaire AR/kg 600

RECETTES BRUTES AR 2 428 000

Travaux agricoles AR 380 000

Intrants AR 713 400

DEPENSES BRUTES AR 1 093 400 AMORTISSEMENTS AR 387 000 VAB AR 937 600 Source : Auteur

L’étude du compte d’exploitation relative à la mise en œuvre de la pépinière DAPOG nous permet de faire les interprétations suivantes :

50 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

Tableau n°25 : Les ratios relative à la pépinière D APOG Bénéfice Bénéfice Système de culture Surface (ha) Bénéfice brut (AR) travail Capital investi Vary aloha 1 937 600 4 934 0,8 Source : Auteur

La comparaison, ci-après, concerne les résultats économiques obtenus à partir de la pratique habituelle des paysans sur la riziculture de 1 ère saison et ceux de la pépinière DAPOG.

Ainsi, on peut dire que : - concernant la productivité de la spéculation par rapport à l’unité de temps de travail, avec la méthode de la pépinière DAPOG, celle-ci est beaucoup plus élevée (pépinière DAPOG : AR 4 934/HJ contre AR 4 160/HJ pratique habituelle) ; - concernant la productivité par capital investi, elle est moins rentable car elle nécessite beaucoup plus d’investissement même si le rendement est plus intéressant (pépinière DAPOG : 0,8 contre 1,4 pratique habituelle).

3.2.4.4 Les avantages de la pépinière DAPOG

La pépinière DAPOG montre des avantages comparatifs par rapport à la pratique habituelle, dont : - gain de semences (40 kg au lieu de 70 kg dans le SRA) ; - période courte sur le séjour des plants en pépinières (9-14 jours au lieu de 3 à 4 mois) ; - meilleure maîtrise de l’ambiance thermique au niveau des jeunes plants par la couverture d’un film plastique ; - rendement prévisionnel plus intéressant (4 T/Ha contre 3,2 T/Ha pour le vary aloha ).

3.2.4.5 Les limites de la pépinière DAPOG

Même si elle se montre prometteuse, elle a ses propres limites comme :

- la demande d’investissement beaucoup plus importante que le vary aloha - sa mise en place ne serait réussie que sur des paysans bien formés et bien encadrés. Elle n’est pas encore très fréquente à Madagascar.

51 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

CONCLUSION PARTIELLE

Ce qui handicape Madagascar, depuis ces plusieurs années d’efforts de développement, c’est la non-responsabilisation des acteurs de la filière et l’absence d’outils de suivi. Généralement, ces deux facteurs constituent les principaux points de blocage du perfectionnement des filières agricoles.

Par conséquent, les recommandations sont orientées vers l’élaboration d’un plan d’actions opérationnelles concerté et mis en œuvre par ses acteurs car cette dernière permet de les mieux responsabiliser. L’importance de ce plan d’actions discuté au niveau d’une structure de réflexion c’est qu’il vérifie la raison d’être de la Région en lui donnant l’opportunité de remplir ses principales missions.

52 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

CONCLUSION GENERALE

Nul ne s’oppose au principe qui admet que la base de l’économie malagasy est le secteur primaire (agriculture, élevage). Pour le développement de ce dernier, l’approche « filière » est un des moyens pour y parvenir.

L’approche « filière » s’efforce d’améliorer à la fois la production et la valorisation d’un produit pour accroître le revenu des producteurs.

Pour le cas de la Région Amoron’i Mania, l’agriculture est dominée par les activités rizicoles. Cette Région présente une forte opportunité de développement rizicole et le perfectionnement de la filière constituerait un effet de levier.

Une analyse approfondie de tous les maillons de la filière riz a été effectuée dans notre étude et par ceci, nous pouvons constater que la filière riz dans la Région Amoron’i Mania est confrontée à des problèmes d’ordre technique, économique et institutionnel.

L’orientation de la stratégie de développement rizicole vers l’autosubsistance devra être envisagée par la Région (ce qui contredit l’hypothèse de départ) car : - Tout d’abord, la demande locale est loin d’être satisfaite ; - Ensuite, la filière riz est loin d’avoir les caractéristiques d’une AGR.

53 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

BIBLIOGRAPHIE

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2. ANDRIAMANALINA Raharinjatovo Fenomanantsoa, 1996, Amélioration et extension de la production agrumicole sur les Hauts Plateaux de Madagascar : cas de la région d’Andina Ambositra, Mémoire de fin d’études, département AGRICULTURE, ESSA, 71 feuilles + annexes

3. ANDRIATSIMAHATOHAMANANA Rivo Fanomezantsoa, 1998, Contribution à la pérennisation des actions de vulgarisation agricole à Madagascar, Mémoire de fin d’études, département AGRICULTURE, ESSA, 89 feuilles + annexes.

4. ANGLADETTE André, 1967, Le riz, Presses universitaires de France, 126 pages.

5. ANONYME, 1991, Mémento de l’Agronome, Ministère Française de la Coopération et du Développement, 1635 pages

6. CIRAD, GRET, 2002, Mémento de l’Agronome, 1691 pages.

7. CIRAD, UPDR, 2000, Atelier de formation en méthodes et outils pour l’analyse filière et analyse des politiques, 119 feuilles

8. DRDR Ambositra, 2005, Monographie de la Région Amoron’i Mania

9. J. M. YUNG, 1986, Aperçus sur la filière riz à Madagascar, 136 pages.

10. KOENRAAD Verhagen, 1991, L’auto-développement ? Un défi posé aux ONG, 193 pages

11. MAEP/UPDR, 2002, Analyse-Diagnostic de la filière régionale riz dans l’ensemble du secteur vivrier de la province autonome de Fianarantsoa, Document de travail, 80 pages.

12. MAEP/UPDR, 2003, Monographie de la Région Amoron’ i Mania, 90 feuilles.

13. MAEP/UPDR, 2003, Monographie de la Région Haute Matsiatra.

14. MAEP/UPDR, 2003, Monographie de la Région d’Ihorombe, 64 feuilles.

15. MAEP/UPDR, 2003, Monographie de la Région de Vatovavy, 78 feuilles.

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17. RABEZANDRINA R., 2003, Cours de fertilisation, ESSA, Antananarivo.

18. RABEZANDRINA R., 2003, Cours de riziculture, ESSA, Antananarivo.

19. RABEZANDRINA R., 2003, Productivités des exploitations traditionnelles malgaches, par unité de temps ou par unité de surface, ESSA, Antananarivo. Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

20. RAKOTONDRAVELO J. C., 2003, Système de culture, ESSA, Antananarivo

21. RAKOTONDRAVELO J. C., 2003, Système de production, ESSA, Antananarivo

22. SIRSA, GTDR Amoron’i Mania, 2005, Bulletin mensuel n°1

23. SIRSA, GTDR Amoron’i Mania, 2005, Bulletin n°3

24. USAID, Cornell University, INSTAT, FOFIFA, Novembre 2003, « Agriculture, Pauvreté rurale et Politiques Economiques à Madagascar »

Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ANNEXE 1 : LISTE DES COMMUNES PAR SOUS-PREFECTURES DANS LA REGION AMORON’I MANIA

Sous -préfectures Communes TOTAL Ambatofinandrahana, , Fenoarivo, Soavina, Ambatofinandrahana , , Amboropotsy, 9 CR , Mangataboahangy Ambositra (CU), Ambositra II, , Andina, Ivony Miara-miasa Ivato, , , , Mahazina-Ambohipierenana, Ambohimanjaka- Sahatsiho, Ilaka-Afovoany, Ihadilalana- Ambositra 21 CR Ambohinamboarina, , Mahasoa, Fehizay-Ambatolahimasina, , Ambinanindrano, , Fandriana, Sahamadio-Fisakana, , Fiadanana, , , , Mahazoarivo, Alakamisy- 15 CR Fandriana , , , ,

Betsimisoratra (Miarinavaratra), Avaratra atsinanana, Soalaza (Kriziasy) Ambovombe-centre, Ambohimahazo, Anjoman’Akona, Ambohimilanja, Vinany-Ankadikely, Ambazomarina, Manandriana , Anjoma-Nandihizana, Talata-vohimena, 10 CR

Source : Monographie de la Région Amoron’i Mania - 2004 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ANNEXE 2 : REPARTITION DE LA POPULATION URBAINE ET POPULATION RURALE

District Population urbaine Population Rurale Taux d’urbanisation (%) Ambatofinandrahana 6 858 172 900 3,96 Ambositra 33 134 224 282 12,87 Fanandriana 29 007 175 739 16,50 Manandriana 19 414 82 732 19,50 TOTAL REGION 88 413 655 653 13,48 Source : Monographie de la Région – 2004 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ANNEXE 3 : DONNEES CLIMATIQUES DE LA REGION AMORON’I MANIA

Mois Jl A S O N D J F M A M J PRECIPITATIONS (mm) Normales 25 14,5 14,1 47,6 42,5 276,9 275,6 259,9 244,5 61,1 13,5 18,8 Nb jours 6 6 8 12 8 14 21 19 21 13 12 16 TEMPERATURES (°C) Min. 8 7,8 8,6 10,7 12,4 13,5 14,6 14,4 13,2 12,4 9,9 8,2 Max. 21,2 21,4 23,8 25,4 26 26,2 26,3 26,4 25,2 25,1 23,5 22,1 Moyenne 14,6 14,6 16,2 18,05 19,2 19,85 20,45 20,4 19,2 18,75 16,7 15,15 Source : Station Ankorombe AMBOSITRA (année 2004) Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ANNEXE 4 : LES MARCHES DE LA REGION AMORON’I MANIA

NOMBRE DE MARCHES/DISTRICT

District Nombre de marchés existants Ambatofinandrahana 5 Ambositra 8 Fandriana 12 Manandriana 5

Source : Districts

MARCHES BESTIAUX/DISTRICT

BV BV District Marchés DEP DIP Porc amenés vendus Ambatofinandrahana Ambatofinandrahana Amboropotsy 7 309 6 308 4 920 1 388 20 000 Mandrosonoro Ambositra Ambositra 2 836 2 720 2 655 65 1 386 Ambalasoaray Miarinavaratra Fandriana 4 049 3 917 2 172 1 745 - Sandrandahy Manandriana Manandriana 5 116 1 864 1 864 - 3 529 TOTAL 19 310 14 809 11 611 3 198 24 915

Source : Circonscription Agriculture / Ambositra DEP : Destination à l'extérieur de la province DIP : Destination à l'intérieur de la province Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ANNEXE 5 : GUIDE D’ENTRETIEN

RIZICULTEURS a) Par rapport à la production

1. Type et surface totale de vos propriétés 2. Surface cultivée et spéculations faites 3. Mode de faire-valoir (propriétaire, métayer, fermier) 4. Système de culture adopté pour la riziculture (SRA, SRI, SRT, riz pluvial, etc.) 5. Mode d’exploitation des rizières b) Par rapport à la commercialisation

1. Utilisation de la production (vente, semence, autoconsommation, etc.) 2. Forme de commercialisation du produit : paddy ou riz blanc 3. Quantités commercialisées : paddy / riz blanc 4. Méthode de commercialisation : vente directe, collecteur, ou autres 5. Connaissance sur la stratégie de vente des collecteurs c) Par rapport au service d’appui et d’encadrement technique et financier

1. Les services et structure d’appui s’activant au niveau de votre zone 2. Vos attentes 3. Les avantages que vous avez tiré de cette collaboration 4. Vos remarques sur ces services d’appui 5. Votre point de vue sur les formes d’associations paysannes

FOURNISSEURS

1. Les types de produit de commercialisation et l’ordre de préférence des consommateurs 2. Typologie des clients 3. Situation du marché (prometteur, etc.) 4. Vos points de vue sur les opérations « VOUCHER » en 2004 et « INTENSIFICATION RIZICOLE »

COLLECTEURS

1. Vos relations avec les acteurs en amont et en aval de la filière 2. La situation générale de la collecte 3. Vos relations avec vos clients et typologie de ces derniers

GROSSISTES

1. Vos fournisseurs et relations avec eux 2. Vos clients et relations avec eux 3. Vos remarques sur vos commerces (prometteur, volume commercialisé, prix de vente, pris d’achat, bénéfice/perte, etc.)

DETAILLANTS

1. Vos fournisseurs et relations avec eux 2. Vos clients et relations avec eux 3. Vos remarques sur vos commerces ((prometteur, volume commercialisé, prix de vente, pris d’achat, bénéfice/perte, etc.)

DECORTIQUEURS/TRANSFORMATEURS

1. Vos relations avec vos clients 2. Volume de travail (pic de prestations, etc.) 3. Autres formes de relation entre vous et les clients

Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ANNEXE 6 : LES PERIMETRES IRRIGUES DANS LA REGION AMORON’I MANIA (2003 – 2004)

Sup. Sup. PERIMETRE COMMUNE FOKONTANY RIVIERE dominée irriguée (Ha) (Ha) SOAVINA – Soavina – AMBONDRO Ambondromisotra Soavina MISOTRA Ambinda ITSINDRA 1 400 1 212 Mahazina Tomboarivo Antorotsy Ikianja SAHAREVO 387 385 Ampapana AMPAPANA Ivato IVATO IVATO 360 350 Vatambe VATAMBE 472 351 Ambatomainty SOAVINA Tsarasaotra ITSINDRA 66 58 Antsosa SOAVINA Lovasoa ITSINDRA 180 100 Anjahana SOAVINA Lovasoa ITSINDRA 120 80 AMBATO/HANA Ambalavao VOHITRATIVO 60 50 AMBATONDRAMA AMBOHIMANJAKA 80 74 NILO Ikely II AMBOSITRA Madiolahatra TSAHA 50 43 Andriana AMBOSITRA Ankadilalana ANDRIANA 80 80 Marolahy ANDINA Ambinome SAHASAONJO 100 100 Salazana ANDINA SALAZANA 95 90 Famoanana IHADILALANA Sahavakoana SAHAVAKOANA 75 70 Ambodiampina IHADILALANA Sahavakoana SAHAVAKOANA 110 100 Andranomihe-vitra ANDRANOMIHEVIT IVONY 80 79 RA Bevorona IVONY Ivony IVATO 70 70 Amboaravohimari ALAKAMISY Alakamisy IMOTY 60 60 na AMBOHIMAHAZO Andriana- TSARAZAZA Tsarazaza RANOMAINTY 79 79 ampitana Agnapina MIARINAVARATRA Kianjavola TATAMALAZA 50 50 Ambodiampina MIARINAVARATRA Ambodiampina AMBODIAMPINA 40 35 Marotaolana TATAMALAZA TSIMADILO 68 68 Anjahana MIARINAVARATRA Miarinavaratra ANJAHANA 45 45 Antsahabe MIARINAVARATRA Antsahabe FITAMARIA 95 95 Tsiafakamboa MIARINAVARATRA NAMPOENINA 98 98 Rimbihina Vodihena RIMBIHINA 30 30 Andriana AMBATOMARINA Vodihena ANOSY 68 68 Andranomboay AMBOHIMILANJA Ambohimilanja ANDRANOMBOAY 80 80 Ampitandram-pela AMBOVOMBE AMPITANDRAMPE Ambovombe centre 40 40 CENTRE LA Andranomatavy AMBOVOMBE ANDRANOMA- Ambovombe centre 50 40 CENTRE TAVY Sahomby ANJOMA Anjoma SAHOMBY 65 65 NANDIHIZANA Nandihizana Ambalamamy ANJOMA Anjoma AMBALAMAMY 70 70 NANDIHIZANA Nandihizana Source : DRDR Ambositra - 2004 Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ANNEXE 7 : LES ZONES D’INTERVENTION DE LA CECAM DANS LA REGION AMORON’I MANIA (SITUATION 2004)

CODE SECTION DENOMINATION COMMUNE DISTRICT

ZONE I 201 Soavina Nambinina SOAVINA AMBATOFI/HANA 202 Fiadanana AMBONDROMISOTRA AMBATOFI/HANA 203 Ambondromisotra Ravaky ny Nosy AMBONDROMISOTRA AMBATOFI/HANA 204 Ambatomifanongoa AMBATOFI/HANA 208 Ambatofi/hana Vonjy AMBATOFI/HANA AMBATOFI/HANA 213 Ambohimahazo Fiombonantsoa AMBOHIMAHAZO MANANDRIANA 220 Ambatomarina Aina Vao AMBATOMARINA MANANDRIANA

ZONE II 205 Sandrandahy Sandrandahy SANDRANDAHY FANDRIANA 209 Imito Vonjiniaina IMITO FANDRIANA 211 Fandriana Tambatsoa FANDRIANA FANDRIANA 214 Miarinavaratra Fanantenana MIARINAVARATRA FANDRIANA FIADANANA 215 Fiadanana centre Fanambinantsoa FANDRIANA CENTRE 218 Tsarazaza Avotra TSARAZAZA FANDRIANA

ZONE III Anjoma Tahiry soa ANJOMA 217 MANANDRIANA Nandihizana Famonjena NANDIHIZANA 221 Ambovombe Mamisoa AMBOVOMBE MANANDRIANA 224 Ivato IVATO AMBOSITRA

ZONE IV 206 Tsarasaotra Tafita TSARASAOTRA AMBOSITRA 207 Imady Vatosoa IMADY AMBOSITRA 210 Andina Fitarikandro ANDINA AMBOSITRA 212 Ambositra Faniry AMBOSITRA I AMBOSITRA 216 Ilaka Centre Ezaka ILAKA CENTRE AMBOSITRA 219 Ambohimanjaka Mampiray AMBOHIMANJAKA AMBOSITRA 299 CECAM-I AMBOSITRA I AMBOSITRA Source : URCECAM Ambositra Possibilité de développement de la riziculture dans la Région Amoron’i Mania

ANNEXE 8 : LES DETAILS DES BESOINS EN INFRASTRUCTURES POUR CHAQUE DISTRICT

1. District AMBOSITRA

Surfaces concernées INFRASTRUCTURE L I E U X (Ha) Imady / Ankarinarivo 200 Alakamisy Ambohijaka / 150 Ampitan’Imavo Ikanjandrakefona / Ambakoana 80 Ambinanindrano / Ambaniavaratra 100 BARRAGES Ambohimitombo II / Ranomahakoka 300

Tsarasaotra / Sandranaty 300 Ilaka / Andohariana 200 Ihadilalana / Ampitsinjovamborona 40 Mahazina / Ankofika 300 Ambositra II / Ambositraho 250 Ivato / Miarina 600 DIGUES Ivato / Ankotsaka 400

L I E U X Longueur (Km) Mahazina / Ilaka 12 Ambositra / Ambinanindrano 60 Manaritsoa / Ambohimitombo 40 Antoetra / Ambahona 18 ROUTES Ambohimitombo II / Behelatra 24 Tsarasaotra / Andina 17 Ambositra / Ambohijato / Kianjandrakefona 24 Fahizay / Ilampy / Ankafotona 12 Ambatofitorahana / Ambovombe 24 Ihadilalana / Andina / Ampandrana 50 Source : Atelier de concertation régionale sur la promotion et le développement de la production rizicole dans la région Amoron'iMania

2. District AMBATOFINANDRAHANA

Surfaces INFRASTRUCTURE L I E U X concernées (Ha) CR Soavina 1200 Marosahona CR Soavina 1000 Ambatomita Micropérimètre Soavina (11)-Antsahakely (8) –Voenana (4)-

Tsaramandroso (9)- Lovasoa (5)- Ambinda (5)- Namoriana (2)- Ilovoka (5) CR Fenoarivo Ankitsika (2)- Fenoarivo (2)- Ambondrona(1)- 1600 Ambalamahatsara (3) CR Ambatomifanongoa -Ambatomifanongoa

(5) CR Ambondromisotra Tsiaefa/Tomboarivo (2)- Fasimena/Mahazina (2)-Ambohimandroso I (1)- BARRAGES CR Ambatofinandrahana 150 Analambandrika / Ambatoharanana Andriana / Ambatoharanana 180 Ambalambositra / Ambohimanadray Apataka / Tolohonanga 80 Amptambaralahy / Ivary 80 CR Itremo 200 Torendrika CR 300 Betoho/ Tanambao Fitenoana /Soanafindra 250 Ambanivondro 150 CR Mandrosonoro 300 Farihy Mihombo CR Mangataboahangy (3)

Manatsahala (1) ROUTE Mangataboangy-Amborompotsy (RN 35) Source : Atelier de concertation régionale sur la promotion et le développement de la production rizicole dans la région Amoron'iMania

3. District MANANDRIANA

Surfaces INFRASTRUCTURE L I E U X concernées (Ha) Agnampindrakandrina Andriamandraoka Ampanafanana Ankerana Ambinany Ankazondrano Vandamena Ambero Antaravohimena Sahamame BARRAGES Ambatomikatsaka Ikalahetraka Kilovia Ampanenjanana Antanetibe Matoka Andranonahoatsa Mahasiloka Ambolo Andohariana Ampanasanandrognana Antaranakaka Ankona Andrefana, Ankona Atsinana, ENTRETIEN Mangnelirano, Mahanoro, Mahasiloky, 30 DIGUE (Km) Maromagniry, Kilovia, Ankazondrano Nord, Bemongo, Ambohitsaravorano, Faliarivo, Ampitaka Anjoma-Manandriana (18)- Manandriana – Ambohimi-lanja – Rimbihina (14)- Tehoderaina- Maromanisoka- Fotsihalanana( 9) – - Matoka- Namorona (12) – Talata Vohimena – Sahafatra – Ambalamananadray (18) – Talata Vohimena - Sahamandresy (15) – Sahamandresy – RN7 (24) – Anjoma Nandihizana ENTRETIEN – Kilovia (6) – Anjoma Nandihizana – Boro (7) – 223 ROUTE Manandriana- Itea(20) – Ambohimilanja – Ambohitsavorano- Bemongo (6) – Ambohimilanja- Ambolo (12) – Ambohimilanja- Sahafosa (6) – Anjoman’Ankona – Ambero (10) – Anjoman’Ankona – Ambalasoaray (3) – Antamboholehibe – Sahamame (2) – Amparihilava – Andranonakoho (4) Andakatanikely – Kianjavola (5) – Andakatanibe – Ihadilalana (8) Source : Atelier de concertation régionale sur la promotion et le développement de la production rizicole dans la région Amoron'iMania

ANNEXE 9 : CARTE DES 22 REGIONS DE DEVELOPPEMENT

RESUME

La filière riz occupe une place importante dans la promotion de l’environnement économique de la Région Amoron’i Mania. Malgré ses nombreux atouts, vu qu’elle se trouve parmi les préoccupations du gouvernement malgache, le marché qui n’est pas encore saturé, etc. Force est de constater que cette filière rencontre encore de nombreux obstacles comme l’absence d’une véritable stratégie régionale, les contraintes agronomiques et sociales.

Figurant parmi les trois (03) pôles intégrés de croissances de Madagascar, la Région Amoron’i Mania devrait envisager une orientation stratégique permettant une bonne synergie entre les acteurs de la filière afin que celle ci puisse être placée parmi les leviers du développement économique de la dite Région.

Des efforts de responsabilisation des acteurs de la filière ainsi qu’une mise en place des techniques agronomiques fiables et adaptables aux conditions réelles des paysans de la Région pourrait mener au développement de la filière.

Cette mesure nécessite des démarches d’accompagnement, à l’instar de la facilitation au crédit et etc., pour ne pas handicaper les actions à entreprendre au niveau régional.