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58 ANNÉE – Nº 17756 – 1,20 ¤ – MÉTROPOLITAINE --- MARDI 26 FÉVRIER 2002 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

 L'EUROPE DISTANCÉE 0123 Budget de la défense, en milliards de $ éCONOMIE Etats-Unis * U.E. 15 Comment paysan * budget 2002: 331 milliards/2003 : 379 milliards 310,5 Environnement : 279,7 l’Europe défie George W. Bush pèse sur la présidentielle 180,5 144,4 98 99 00 01 EMPLOI f Le poids politique COLOMBIE des agriculteurs L’industrie est bien supérieur de la défense Ingrid Betancourt, à leur nombre candidate à la en ébullition présidentielle, enlevée f Notre enquête : par la guérilla p. 2 ALORS QUE Northrop Grum- leur influence, man, constructeur du bombardier AFGHANISTAN furtif B-2, vient de lancer une OPA la popularité de Bové sur TRW, spécialisé dans l’électro- Hamid Karzaï en et les programmes nique de défense, pour devenir un tournée internationale géant de l’armement américain, p. 3 l’Europe connaîtra une vague de et à jeudi f La campagne : restructurations dans ce secteur, ANGOLA peu après les élections françaises. Chirac au Salon, Le Monde présente les principaux La dernière interview Jospin au PS et scénarios confidentiels explorés par les protagonistes : alliance ren- de Jonas Savimbi Bayrou à l’UEM forcée entre EADS et Thales ; rap- p. 3 et notre éditorial p. 17 prochement Thales-Dassault... Lire pages 6 à 8 DISPARITION et Pierre Georges page 34 Lire pages 18 et 19 L’hommage à Georges   ’ Vedel p. 8, le portrait p. 14 Les errements de la politique de la ville COMMUNICATION OBJECTIFS imprécis, évalua- déplore que le ministère de la ville vellement urbain », même si la plu- Le bilan flatteur du ski français Des proches tion insuffisante, procédures indé- ait ajouté à ces procédures des part des études soulignent « la per- chiffrables : dans un rapport rendu « actions spécifiques », ce qui a sistance, voire l’aggravation des dif- de Berlusconi public, lundi 25 février, la Cour des « compliqué le paysage ». ficultés sociales ». De 1990 à 1999, à Salt Lake City à la tête de la RAI p. 21 comptes dresse un bilan sévère de Depuis la signature des premiè- la population des quartiers a ainsi la politique de la ville. Née en res conventions de développe- baissé et les indicateurs de précari- EXPOSITION 1977, avec le lancement des pre- ment social des quartiers, en 1981, té se sont souvent stabilisés. mières opérations « Habitat et vie le nombre de cités concernées n’a Le chiffrage des crédits affectés Puvis de Chavannes sociale », cette politique destinée cessé de croître : 250 contrats de depuis le début des années 1990 à à redynamiser les quartiers en diffi- ville ont été signés pour 2000-2006 cette politique est, selon la Cour à Venise p. 29 culté est, selon elle, peu lisible : la contre 215 pour 1994-1999. Ils con- des comptes, impossible à faire en Cour regrette l’absence d’« objec- cernent désormais 27 millions de raison des approximations et de International...... 2 Entreprises ...... 18 Union européenne.... 5 Communication...... 21 tifs quantitatifs affichés au plan personnes contre 18 millions aupa- l’absence de fiabilité des docu- France...... 6 Marchés...... 22 national », souligne que les disposi- ravant. ments présentés au Parlement. Société ...... 10 Aujourd’hui...... 24 tifs « se sont sédimentés au cours Malgré ces insuffisances, la Cour « Les chiffres globaux restent donc Carnet...... 12 Météorologie...... 28 du temps », ce qui « a été une sour- estime que, sur le terrain,«des invérifiables », note la Cour. Abonnements ...... 12 Jeux...... 28 Régions...... 13 Culture ...... 29 ce de complication et de confusion résultats positifs ont été constatés », Horizons...... 14 Radio-Télévision...... 33 pour les partenaires de l’Etat »,et notamment « en matière de renou- Lire page 10 La Chine tente de séduire Taïwan en lui prêtant un doigt de Bouddha

PÉKIN ne pas troubler la solennité du moment. Le les deux rives. L’association officielle des boudd- de notre correspondant grand organisateur de cette cérémonie s’appelle histes de Chine – inféodée au régime – avait La concorde dans le détroit de Formose serait- Hsing Yun, fondateur du monastère de contesté avec véhémence l’authenticité d’une LES JEUX de Salt Lake City se sont terminés en apothéose pour elle suspendue au… doigt de Bouddha ? A en Fokuangshan (« montagne de lumière de dent de Bouddha d’origine tibétaine arrivée à le ski français. En slalom spécial, Jean-Pierre Vidal et Sébastien juger par l’immense ferveur soulevée par l’arri- Bouddha »), dans le sud de Taïwan. Quelques Taïwan en provenance d’Inde. Selon Pékin, seuls Amiez (photo) ont permis à la France de rapporter sa meilleure vée à Taïwan, samedi 23 février, de la relique jours plus tôt, le maître Hsing Yun avait franchi la Chine et le Sri Lanka sont les dépositaires légi- moisson de médailles (onze). Mais ces Jeux resteront marqués par ossuaire d’un doigt de Bouddha dont la Chine le détroit pour se rendre à Xi’an, capitale de la times de molaires de Sakyamuni. La nouvelle les scandales du patinage et du dopage. Lire pages 24 à 27

est le propriétaire, on se dit que les moines vont province du Shaanxi, prendre possession de l’os dent transplantée sur l’île, en vertu d’un axe  / peut-être réussir là où les gouvernements ont de Bouddha avec la bénédiction des autorités. tibéto-taïwanais à fort relent séparatiste, ne échoué. Près de cent mille personnes s’étaient Ce doigt n’a été exhibé au public chinois pouvait donc qu’être une « fausse ». massées à Taïpeh le long du trajet emprunté par qu’une seule fois, en 1986. Et il est exceptionnel Et il y a un an la découverte dans une pagode le convoi recelant le précieux os de l’« Illuminé ». que Pékin autorise sa sortie hors de son territoi- près du lac de l’Ouest, à Hangzhou, d’un écrin Parti de l’aéroport Tchang-Kaï-Chek, le re. Après la Thaïlande en 1996, c’est au tour de d’or contenant, selon les experts chinois, des camion Isuzu, devancé par une cohorte de moi- Taïwan d’être l’objet des faveurs du régime, cheveux de Bouddha avait suscité l’enthousias- nes et de moniales, flottant dans leur robe dont l’enjeu politique n’a échappé à personne. me de la presse chinoise. Un joli coup politique. jaune, s’est ébranlé jusqu’au gymnase de l’uni- « J’espère que la présence du doigt de Bouddha à Deux mille cinq cents ans après la crémation de versité nationale. Là, le trésor trônant sur un Taïwan va aider à apporter la paix entre les deux « l’Illuminé », dont les cendres et les ossements autel fleuri d’orchidées a été exhibé à la foule rives du détroit », a déclaré Hsing Yun. sont vénérés dans les stupas (tours-reliquaires) en prière. Le doigt de Bouddha, le seul répertorié Prêter à Bouddha des vertus réconciliatrices de l’Asie bouddhique, la paix ou la guerre dans à travers le monde, est scellé dans une pagode (au sens où Pékin l’entend) dans le détroit est le détroit de Formose ne tiendrait donc qu’à… en miniature plaquée or, enserrée dans un cais- encore très prématuré. Mais le « doigt de la un cheveu, une dent ou un doigt de Bouddha. son vitré. Casse-croûte, chewing-gum et tou- concorde » marque un progrès. Au printemps tous ont été bannis de la salle d’exposition pour 1998, une « dent de la discorde » avait enfiévré Frédéric Bobin  a  Will Smith, Guantanamo, la force et la justice

LES INCOMPRÉHENSIONS se tés d’appartenir à Al-Qaida et citoyens américains et les autres. la gloire, du multiplient entre l’Europe et les d’avoir été engagés dans des actes Par souci d’égalité, on aurait pu Etats-Unis, et la question judiciaire terroristes à l’égard des Etats-Unis. soutenir que tous, étrangers ou rap au ring joue désormais un rôle dans le Agissant comme commandant nationaux, devraient être soumis désaccord transatlantique. On a en chef et au nom d’une résolution indifféremment soit à des tribu- invoqué, sur le Vieux Continent, la du Congrès autorisant l’usage de la naux ordinaires soit à ces juri- supériorité morale que conférerait force militaire, George W. Bush dictions militaires. Les Américains aux Européens l’abolition de la ordonne au département de la répondent aux Européens que peine de mort. Et maintenant on défense de mettre en place des tri- les protections constitutionnelles s’indigne du rôle que le président bunaux militaires qui jugeront les sont réservées à leurs concitoyens, George W. Bush veut assigner aux terroristes. Comme c’est la règle et que le droit commun ne facilite tribunaux militaires dans la lutte aux Etats-Unis, ils seront composés pas le type de procès qu’exigerait la contre le terrorisme. d’officiers, sans juge ni jury donc, guerre contre le terrorisme. Argu- En effet, par un « ordre mili- et procéderont selon le droit des ments classiques, mais difficilement taire » du 13 novembre 2001, le pré- forces armées. Pour se justifier, le recevables aujourd’hui, et certaine- sident américain précise comment président a invoqué le précédent ment moins en Europe qu’aux Etats- CE PRINCE du rap a décou- devront être traités, détenus, incri- d’une décision équivalente prise Unis, pour des raisons évidentes. vert l’histoire des Noirs d’Amé- minés et jugés les « non-citoyens » par Roosevelt, en 1942, à l’encontre rique grâce au cinéma. Will américains dans le cadre de la des saboteurs allemands débarqués Jean-Claude Casanova Smith, nominé aux Oscars, est guerre contre le terrorisme. Cet aux Etats-Unis. pour 0123 un magnifique Mohammed ordre confie aux autorités militai- On a d’abord reproché à cette Ali dans Ali. Lire page 32 res la garde des prisonniers suspec- mesure de distinguer entre les Lire la suite page 17  / 

Afrique CFA 1000 F CFA, Algérie 35 DA, Allemagne 1,50 ¤, Antilles-Guyane 1,50 ¤, Autriche 1,50 ¤, Belgique 1,20 ¤, Canada 2,50 $, Danemark 15 KRD, Espagne 1,50 ¤, Finlande 2,00 ¤, Grande-Bretagne 1 £, Grèce 1,50 ¤, Irlande 1,50 ¤, Italie 1,50 ¤,Luxembourg 1,20 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 16 KRN, Pays-Bas 1,50 ¤, Portugal cont. 1,50 ¤, Réunion 1,50 ¤, Suède 16 KRS, Suisse 2,40 FS, Tunisie 1,5 DT, USA (NY) 2 $, USA (others) 2,50 $. 2/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 INTERNATIONAL amérique du sud

[CHAPO]L’enlèvement d’ , can- vements insurgés du pays. La , âgée de au cœur de l’ancienne   que   . Il bénéficie du soutien de didate des Verts à l’élection présidentielle colombien- 40 ans, semble avoir été enlevée par une unité des l’armée essaie de reprendre à la guérilla. Le président Washington, qui considère les insurrections colom- ne du 26 mai, marque une nouvelle étape de l’affron- Forces armées révolutionnaires de Colombie (),   a mis fin aux négociations de biennes comme des sources de  « - tement entre les    et les mou- samedi 23 février, alors qu’elle se rendait en voiture paix après l’enlèvement, le 20 février, d’un sénateur,  » potentielles contre les Etats-Unis. La Colombie réclame une aide accrue de Washington contre ses insurgés L’enlèvement d’Ingrid Betancourt, candidate des Verts à l’élection présidentielle du 26 mai, représente un nouveau revers pour le président Andrés Pastrana face aux Forces armées révolutionnaires de Colombie. Les FARC détiennent cinq membres du Congrès en otage

BOGOTA 21 février à la guérilla. Partie de Flo- obtenir la libération des leurs lations au droit humanitaire et de de notre correspondante rencia, la voiture d’Ingrid Betan- actuellement sous les verrous. Mer- L'ARMÉE COLOMBIENNE REPREND LA ZONE DES FARC manque de sens politique. « A quoi Ingrid Betancourt, candidate éco- court a été interceptée par des gué- credi dernier, l’enlèvement d’un Mer des Caraïbes BOGOTA CASANARE pensiez-vous quand vous avez logiste à l’élection présidentielle rilleros. Trois des passagers – dont sénateur à la suite d’un détourne- rejoint la guérilla ? a-t-elle interpel- colombienne, a été enlevée samedi un photographe français – ont été ment d’avion avait conduit le chef lé. Qu’elle ferait du trafic de cocaï- après midi 23 février par les Forces remis en liberté quelques heures de l’Etat, Andrés Pastrana, à rom- Villavicencio ne ? » META armées révolutionnaires de Colom- plus tard, Mme Betancourt et pre les négociations de paix. Selon VENEZUELA Mesetas M. Alain Keler, en reportage Mme Clara Rojas – directrice de un communiqué signé par Joaquin La Uribe Vista Hermosa pour la revue Marie Claire accom- COLOMBIE « A quoi pensiez-vous campagne et amie personnelle de Gomez, l’un des commandants de San Vicente pagnait Ingrid Betancourt depuis del Caguan La Macarena quand vous avez la candidate – sont restées aux la guérilla, reçu dimanche soir par BOGOTA plusieurs jours. Il raconte : « Nous HUILA San José rejoint la guérilla ? mains de leurs ravisseurs. la police nationale, les FARC « exi- Los Pozos del Guaviare venions d’être arrêtés par les guérille- L’enlèvement de la candidate a geraient » en échange de la libéra- ros. L’un d’eux, apparemment le Qu’elle ferait du trafic GUAVIARE de cocaïne ? » soulevé une vague d’indignation. Il tion de la jeune femme, ainsi que chef du commando, informait par   marque une nouvelle étape dans la celle de cinq parlementaires colom- Florencia talkie-walkie de la présence d’Ingrid

 confrontation entre les mouve- biens, séquestrés pour certains BRÉSIL Départ d'I. Betancourt lorsqu’un de ses camarades a mar- ments armés et les institutions depuis plus d’un an, « l’adoption CAQUETA ché sur une mine personnelle, proba- ÉQUATEUR "Zone démilitarisée" bie. Mme Betancourt tentait de démocratiques. De premiers indi- d’une loi sur un échange de prison- de Caguan, son contrôle a été blement posée par les guérilleros eux- rejoindre San Vicente del Caguan, ces semblent indiquer que niers entre les FARC et le pouvoir retiré aux FARC (42 000 km2 ) mêmes. Ils ont alors monté le blessé gros bourg au cœur de l’ancienne Mme Betancourt a été enlevée d’ici douze mois ». PÉROU dans notre véhicule et nous ont fait zone démilitarisée que l’armée a pour servir de « monnaie d’échan- Arrivée en avion samedi matin à prendre des chemins de terre. Une entrepris de reprendre depuis jeudi ge », les FARC voulant toujours Florencia, chef lieu du départe- 300 km 100 km demie heure plus tard, nous avons ment du Caqueta au sud du pays, retrouvé deux autres pick-up ou les Mme Betancourt a demandé à en essayant de la dissuader de pren- court et que la candidate se devait guérilleros ont fait monter Ingrid et L’armée de l’air bombarde vingt-quatre cibles monter dans l’hélicoptère du prési- dre la route. Trois jours de com- d’accompagner les siens « dans les Clara. Nous ne les avons plus revues. Le bilan de l’opération de reprise par l’armée colombienne de la zone des dent de la République. M. Pastrana bats sporadiques n’ont en effet pas bons moments comme dans les mau- Le chef de la logistique de la campa- FARC, entamée jeudi 21 février, montre pour l’instant que la guérilla a choisi venait d’annoncer sa décision de se permis à l’armée de reprendre le vais », selon les propres termes de gne d’Ingrid, un collègue photogra- de se retirer des localités pour se replier dans la forêt. Outre San Vicente, la rendre à San Vicente pour y mani- contrôle de la région. En privé, un la sénatrice. Une semaine avant la phe et moi-même sommes restés principale localité, les militaires ont repris sans combats quatre autres fester la restauration de la souverai- haut fonctionnaire a du mal à rupture des négociations de paix, dans la première voiture. Après deux bourgs samedi 23. L’enclave, grande comme la Suisse, n’est peuplée que de neté de l’Etat. Les collaborateurs cacher son agacement : « Ingrid est Ingrid Betancourt avait participé à heures de route, les guérilleros – 100 000 personnes. Les journalistes qui se sont rendus sur place ont pu voir de M. Pastrana ne pouvaient évi- allée se fourrer dans la gueule du une rencontre entre les négocia- aimables – nous ont donné à man- nombre de drapeaux blancs accrochés par les habitants à l’extérieur de demment accepter la présence d’In- loup ». Comme ses compatriotes, il teurs des FARC et trois candidats ger et à boire puis nous ont abandon- leurs maisons pour conjurer les bombardements. Quelque 12 000 soldats grid Betancourt, candidate en cam- soupçonne la candidate d’avoir présidentiels – les autres ayant nés en pleine campagne. Ce n’est participent à cette « opération Thanatos ». L’armée de l’air a bombardé 24 pagne, dans la délégation. pris des risques inutiles pour attirer décliné l’invitation. A cette occa- qu’au petit matin que nous avons cibles des FARC, selon le chef des forces aériennes. Comme leurs homologues de l’attention des médias. sion, la candidate qui s’est toujours atteint un village ou nous avons pu La guerre civile dure depuis 38 ans en Colombie. Les mouvements de gué- Bogota, les responsables de la sécu- Ses collaborateurs, eux, rappel- prononcée en faveur d’une solu- prendre un taxi pour rejoindre Flo- rilla sont nés de rébellions paysannes au début des années soixante. Le prési- rité du territoire et de la police de lent que le maire de San Vicente tion négociée au conflit armé, rencia. » dent Pastrana avait fait des négociations avec les FARC (17 000 hommes) Florencia ont informé Ingrid Betan- appartient au mouvement écologis- n’avait pas hésité à dire ses vérités son principal objectif lorsqu’il a été élu en 1998. court des dangers qu’elle courait, te "Oxigeno Verde" d’Ingrid Betan- à la guérilla qu’elle a accusé de vio- Marie Delcas Les Etats-Unis s’engagent de plus en plus   ,    dans un pays en lutte « contre le terrorisme » La fougueuse sénatrice Ingrid d’hui. Selon les derniers sondages, avouant ne pas avoir l’intention Betancourt est un personnage seuls 0,2 % des électeurs colom- de voter pour elle. « Elle aurait dû controversé de la scène politique biens envisageaient de voter pour se lancer dans la campagne électo- WASHINGTON tration Bush a confirmé ces pro- d’Etat, Colin Powell, est venu pré- colombienne. Au service d’une elle lors de l’élection présidentiel- rale en France », ironisait-on dans de notre correspondant grammes, et les fonds ont été en senter son budget, le 5 février, juste cause – la lutte contre la cor- le de mai. Certes, le contexte élec- les salons avant qu’elle ne se fas- Le gouvernement américain a grande partie dépensés, principale- devant leur commission des affai- ruption et les pratiques clientélis- toral, polarisé sur le thème des se enlever. Diplômée de l’Institut approuvé la décision du président ment pour équiper et entraîner res étrangères. tes – la jeune femme, âgée de négociations de paix, ne favorise d’études politique de Paris, parfai- Andres Pastrana de passer finale- une brigade spécialisée de trois mil- Malgré les critiques des défen- 40 ans, a mis son intelligence, son pas les petits candidats. Pour cer- tement francophone, Ingrid Betan- ment à l’action contre la guérilla le hommes avec une soixantaine seurs des droits de l’homme con- charme et son goût de la provoca- tains, Ingrid a péché par ambition court a épousé un diplomate fran- des FARC. Le 20 janvier, la reprise, d’hélicoptères de divers modèles, tre l’armée colombienne et les for- tion médiatique. et n’aurait pas dû viser la prési- çais, dont elle a deux enfants. Le in extremis, après une première vingt-cinq autres devant être livrés ces paramilitaires avec lesquelles Ingrid Betancourt avait ainsi dence. succès remporté en France par La menace de rupture, des discus- cette année. elle a des liens, Peter Romero, fait du Viagra le symbole du Personne n’a oublié qu’après Rage au cœur (Editions Xo), son sions avec la rébellion avait été George W Bush a lancé lui- ancien sous-secrétaire d’Etat dans tonus de son actuelle campagne avoir été élue à la Chambre des autobiographie, publiée en février commentée de façon neutre par le même, en 2001, un plan régional de l’administration Clinton, plaide présidentielle. Elle distribuait députés elle avait mené sa liste 2001 et vendue à plus de 120 000 département d’Etat. « Nous soute- lutte contre la drogue d’un mon- avec ardeur pour que les Etats- généreusement des pastilles en tête des élections sénatoriales exemplaires dans l’Hexagone, a nons le président Pastrana », avait tant de 731 millions de dollars, Unis « viennent en aide à la Colom- bleues à l’occasion de ses appari- de 1998. Et même ses détracteurs surpris ses compatriotes. Et exas- déclaré le porte-parole, Richard dont une partie va aussi à la Colom- bie dans sa bataille contre le terroris- tions en public, avant de se faire admettent qu’elle a fait sur le péré, en Colombie, ses électeurs Boucher. Mais cette décision avait bie, au troisième rang des pays me ». Son successeur au départe- rappeler à l’ordre par le ministère fond une excellente campagne potentiels, qui ont dû attendre de en fait provoqué un débat à Wash- bénéficiant d’une aide américaine. ment d’Etat, Otto Reich, récem- de la santé et les laboratoires Pfi- présidentielle. « C’est la plus pro- long mois sa traduction en espa- ington. Les parlementaires, tant ment nommé par M. Bush en pas- zer. gressiste, la plus créative et la plus gnol. républicains que démocrates, se sant outre à l’hostilité du Sénat, Mais ni le personnage ni le sym- cohérente des candidates », dit un félicitaient d’une politique qui, L’aide américaine est lui aussi partisan d’une action bole ne convainquent aujour- professeur universitaire, tout en M. Ds espéraient-ils, éviterait aux Etats- globale contre les FARC. Unis de s’engager davantage en est dirigée contre Cette position est soutenue par Colombie ; une partie de l’exécutif George Tenet, directeur de la CIA, pensait, au contraire, que ces pour- la culture de la coca l’Agence centrale de renseigne- FARC, loi 002 : les riches doivent payer parlers étaient mis à profit par la ment, pour qui les FARC sont guérilla pour se renforcer. et le trafic de la drogue l’une des sources possibles d’ac- L’enlèvement contre rançon est une source de revenus importante La politique des Etats-Unis en tions terroristes contre les Etats- Colombie relevait jusqu’à mainte- Unis. Chargé de coordonner, à la BOGOTA extorsion. Qui refuse de verser le 003 sur la corruption administrati- nant de la lutte contre la drogue. L’innovation est venue lorsque Maison Blanche, la lutte contre la de notre correspondante prix demandé, s’expose à un long ve sanctionne corrompus et cor- L’appui donné par Bill Clinton au le projet de budget pour l’année drogue, John Walters a souligné, le L’enlèvement d’Ingrid Betan- séjour dans les camps des guérille- rupteurs, qu’elle menace aussi Plan Colombie, présenté par fiscale 2003 a été publié, début 12 février, les liens existant entre court vient rappeler que la Colom- ros. d’un séjour dans la montagne. M. Pastrana en juillet 2000, s’est février, avec 98 millions de dollars le terrorisme et le trafic des stupé- bie détient le triste record mondial Depuis 1997, les FARC prati- Selon les chiffres du ministère traduit par des crédits d’un mon- de crédits destinés non pas à faire fiants. Le même jour, M. Bush en la matière. Plus de la moitié des quent les enlèvements au hasard, de la défense, 972 personnes tant total de 1,3 milliard de dollars reculer la production de drogue, expliquait que les Américains qui enlèvements commis dans le mon- baptisés « pêches miraculeuses ». seraient aujourd’hui aux mains sur trois ans, destinés à éradiquer mais à protéger un oléoduc traver- consomment de la drogue finan- de y ont lieu. Les statistiques égrè- Au détour d’une route, des hom- des FARC (dont cinq membres du la production de cocaïne colom- sant des régions contrôlées par les cent le terrorisme. nent leurs chiffres froids. mes armés montent un barrage et Parlement), Vingt-quatre d’entre bienne, soit 80 % de la consomma- guérillas et par les forces paramili- Les FARC, l’ELN et aussi la prin- Entre 1996 et 2001 : 16 000 person- choisissent leurs victimes en fonc- elles ont moins de 18 ans. « Ces tion mondiale de ce narcotique. taires. Transportant 35 millions de cipale formation paramilitaire qui nes y ont été séquestrées. Après tion du prix de la voiture. chiffres sont forcément imprécis », Bien que les FARC et les trafi- barils de pétrole par an, cet oléo- rivalise avec elles, l’AUC (Autodé- une année record en 2000 (plus de En mars 2000, les FARC ont ren- précise un des responsables, en quants soient associés, l’aide amé- duc, qui appartient à la compagnie fenses unies de Colombie), sont 3 700 cas), 3 041 enlèvements ont du publique leur « Loi 002 ». Con- expliquant : « les familles hésitent ricaine est dirigée contre la culture américaine Occidental Petroleum, inscrites sur la liste des organisa- été enregistrés en 2001, selon les sultable sur Internet (www.farc- parfois à dénoncer le délit. Par de la coca et le trafic de la drogue, Inc., a été attaqué cent soixante- tions terroristes établie par le statistiques de País Libre, associa- ailleurs, tant que nous n’avons pas et non pas contre la guérilla en six fois en 2001, par les FARC ou département d’Etat. Les condi- tion qui propose assistance aux la preuve qu’un otage a été assassi- tant que telle. par l’ELN (Armée de libération tions paraissent réunies pour que familles des victimes. Qui refuse de verser né, nous continuons de l’enregistrer Cette aide était néanmoins affec- nationale). Empêcher ces attaques la Colombie passe de la catégorie Les hommes sont plus exposés dans nos statistiques ». tée, pour 70 %, à l’armée et à la ne relève plus de la lutte contre la des pays où les Etats-Unis luttent que les femmes, qui ne représen- le prix demandé, Certains otages sont détenus police colombienne, pour 30 % à drogue, mais bien de l’aide au gou- contre la drogue à celle des pays tent que 17 % des victimes. Les depuis plus de trois ans. Depuis le des mesures sociales en direction vernement contre la rébellion. Aus- où ils agissent contre le terrorisme. professions les plus touchées sont s’expose à un long 1er janvier 1996, les corps de 217 des agriculteurs et des autres caté- si les sénateurs se sont-ils montrés les commerçants et les éleveurs. otages ont été rendus à leur gories de la population. L’adminis- soupçonneux lorsque le secrétaire Patrick Jarreau Selon País Libre, les mouvements séjour dans les camps famille. « Mais dans de nombreux de guérilla, toutes organisations cas les guérilleros continuent de fai- confondues, sont désormais res- des guérilleros re chanter les familles après avoir Deux officiers américains à San Vicente ponsables de plus de 80 % des enlè- éliminé leurs malheureux parents. » Le président Andres Pastrana a été accueilli avec enthousiasme, samedi vements. Dans la grande majorité Les familles craignent des repré- 23 février, par un millier d’habitants de San Vicente, la principale localité de des cas, il s’agit d’enlèvements con- ep.org), elle soumet à un « impôt sailles de la part des ravisseurs, l’enclave reprise aux rebelles des FARC par l’armée gouvernementale. M. Pas- tre rançons ou, dans la terminolo- pour la paix » (sic) toute « person- dès lors que l’armée est entrée trana s’est déclaré « triste », car, a-t-il dit, « je crois toujours à une solution poli- gie des FARC de « rétentions de ne physique ou morale disposant dans leur sanctuaire. En septem- tique et négociée ». Le président colombien était accompagné de deux offi- personnes à des fins économi- d’un patrimoine supérieur au mil- bre dernier, les rebelles avaient ciers américains de haut rang, indique le Washington Post. « Nous ne sommes ques ». lion de dollars ». La Loi 002 expli- capturé une ancienne ministre de Stylos pas en mission. Nous sommes juste venus voir ce qui se passe », invités par l’ar- Après les bénéfices tirés des cul- querait la légère baisse du nombre la culture, Consuelo Araujo. Ils mée colombienne, a dit le colonel William Graves. tures illicites et du trafic de stupé- des enlèvements enregistrés en n’avaient pas hésité à l’exécuter RECIFE Selon le quotidien, M. Pastrana espère obtenir de Washington un engage- fiants, l’extorsion de fonds et les 2001 : conformément à la possibili- d’une balle dans la tête parce qu’el- ment plus appuyé. Dès vendredi, des responsables américains ont annoncé la enlèvements constitueraient la té qui leur est offerte, nombre de le ne parvenait pas à suivre leur mise en place d’un plan d’échange d’informations stratégiques et l’envoi de deuxième source de financement Colombiens « imposables » marche forcée dans la jungle lors Le Bon Marché Rive Gauche de la guérilla marxiste. Dans la auraient choisi d’entrer en contact d’une offensive militaire. e pièces de rechange pour les hélicoptères de transport de troupes, attribués à 24, rue de Sèvres Paris 7 majorité des cas, les victimes sont avec la guérilla pour réaliser leur www.recife.fr Bogota dans le cadre du Plan Colombie. Washington fournit déjà des photo- graphies satellites de la zone, selon des sources colombiennes. « ciblées » et, d’abord soumises à contribution volontaire. La Loi M. Ds LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/3 INTERNATIONAL M. Karzaï fait de la lutte contre La mort du chef de l’Unita, Jonas Savimbi, le terrorisme un instrument pour ne met pas forcément fin à la guerre civile en Angola renforcer le pouvoir de Kaboul Le gouvernement du président Dos Santos appelle les commandants du mouvement rebelle Le président afghan arrive en France jeudi à déposer les armes, mais exige d’eux une reddition inconditionnelle

KABOUL gouvernement, qu’il y a un Afghanis- DEPUIS que la télévision portu- de notre envoyée spéciale tan et qu’ils ne peuvent pas faire ce gaise a montré son corps criblé de Après notamment Washington, qu’ils veulent », affirme à ce propos balles, samedi 23 février, la mort de Londres, Tokyo, Riyad, Islamabad, M. Karzaï. « La lutte contre le terro- Jonas Savimbi, tué au combat, la Le corps du chef rebelle Abou Dhabi, le président de l’admi- risme doit être aussi utilisée comme veille, par l’armée gouvernementa- angolais Jonas Savimbi nistration intérimaire afghane, un instrument pour renforcer l’autori- le, dans l’extrême sud-est de l’Ango- filmé par la télévision Hamid Karzaï, est parti dimanche té centrale », ajoute le chef du gou- la, ne fait plus de doute. Le mouve- portugaise, samedi 24 février pour Téhéran, New Delhi vernement intérimaire, qui n’exclut ment rebelle qu’il avait fondé, en 23 février, devant les et Paris, où il sera officiellement pas l’appel aux troupes américai- 1966, et qu’il a dirigé pendant tren- habitants rassemblés reçu jeudi 28 février et vendredi nes déployées en Afghanistan pour te-six années, a reconnu la dispari- du village de Lucusse 1er mars. « Nous avons offert aux régler des conflits internes. «Si tion de son chef historique. « L’Afri- (province de Moxico), Afghans une fantastique reconnais- l’Afghanistan n’a pas les moyens de que et l’Angola ont perdu l’un de dans le sud-est du pays. sance internationale, ils aiment prévenir un élément déstabilisateur, leurs meilleurs fils », a déclaré, Le chef historique cela », a-t-il déclaré au Monde sûrement nous appellerons à l’aide » dimanche, Carlos Morgado, le de l’Union nationale avant son départ. Avec la reconnais- dit-il. représentant de l’Unita (Union pour l’indépendance sance, c’est aussi l’assurance d’un Interrogé à ce propos, M. Khalil- pour l’indépendance totale de l’An- totale de l’Angola engagement à long terme de la zad a évoqué plusieurs options gola) au Portugal. (Unita), en lutte depuis communauté internationale que pour tenter de stabiliser la situa- « Un homme est mort, mais pas ses plus de vingt-cinq ans cherche Karzaï, à un moment où le tion : l’accroissement du nombre et idées », a-t-il ajouté lors d’une contre le régime pouvoir afghan reste éminemment du rôle de l’ISAF (Force internatio- veillée funèbre à Lisbonne, l’ex- de Luanda, a été tué fragile. Des combats ont opposé dif- nale d’assistance à la sécurité) ; l’ad- métropole coloniale de l’Angola. de quinze balles, férentes factions à Mazar-e-Charif, jonction de conseillers militaires « Mais il n’y aura pas de solution mili- dont deux à la tête, dans le nord, à Gardez, dans l’est, « là où il y a un danger de conflit taire. Il y a un travail politique qui lors d’une opération et toutes les zones frontières entre potentiel parmi les forces ou armées doit être fait, et qui passe aussi par la menée par l’armée. les différents chefs de guerre res- qui existent pour les décourager » ; société civile. »

tent dangereuses. enfin, une extension du rôle des Dimanche, également, le prési- / - Parrains tout-puissants du nou- Forces spéciales américaines, à qui dent angolais Eduardo dos Santos vel Afghanistan, les Etats-Unis sont « on pourrait donner une mission est arrivé dans la capitale portugai- employé à minimiser l’importance leur soulagement. Le quotidien offi- identifier le cadavre. La disparition suffisamment inquiets de la situa- supplémentaire de conseil pour se, où il devait séjourner pendant du chef rebelle. « C’est juste un mort ciel, Jornal de Angola, a publié un de Jonas Savimbi signifie-t-elle la tion pour avoir envoyé à Kaboul vingt-quatre heures en visite offi- de plus dans une guerre qui aurait cahier spécial de dix pages, dans fin de la guerre civile en Angola, qui l’émissaire du président George cielle, avant de continuer son voya- dû prendre fin depuis longtemps »,a lequel le commandant de l’unité dure en fait depuis l’indépendance, Bush, Zalmay Khalilzad, qui s’est « Le principal défi est ge vers Washington, pour s’y entre- déclaré, samedi, un porte-parole à ayant « attrapé Savimbi », le géné- en 1975, et qui, après quatre ans entretenu longuement et à plu- tenir avec George Bush. Cette ren- Washington. ral Simao Carlitos Wala, a livré un d’interruption, à la suite de l’accord sieurs reprises avec M. Karzaï. de prévenir un retour contre, en présence des présidents récit circonstancié de la mort du de paix de Lusaka, a repris en « J’ai discuté avec lui des options du Mozambique et du Botswana,   chef rebelle. « Nous l’avons cloué de décembre 1998, plus meurtrière capables de limiter les risques que les au phénomène était prévue de longue date. Mais, à Le son de cloche était différent, sept tirs », a-t-il expliqué. « Il tentait que jamais ? multiples armées se fassent la présent, elle portera non seulement pour le moins, à Luanda. Dans la de résister avec son arme à la main, Le gouvernement de Luanda guerre », a affirmé M. Khalilzad, des chefs de guerre » sur les problèmes de l’Afrique aus- capitale angolaise, pendant tout le mais il a fini par mourir. » Le chef vient d’appeler les commandants soulignant que « le principal défi est trale, mais aussi sur « les moyens de week-end, les partisans du pouvoir rebelle a été tué de quinze balles, de l’Unita à la reddition, en préci- clairement de prévenir un retour au   rétablir la paix en Angola », a annon- en place ont fêté la mort du « terro- dont deux dans la tête. sant : « S’ils persistent dans la phénomène des chefs de guerre et cé la Maison Blanche. riste Savimbi », auquel ils ont impu- Mort sur les bords du fleuve guerre, leur désarmement se fera par aux conflits entre les principales Les Etats-Unis, jusqu’à leur tardi- té « l’entière responsabilité » de l’in- Luvuei, dans la province de Moxico, la force. » Cependant, la politique armées ». La chute des talibans, qui décourager tout retour à un ve reconnaissance, en 1993, du régi- terminable guerre civile. Selon des à 1 300 kilomètres de Luanda et à de la terre brûlée, que l’armée gou- gouvernaient 90 % de l’Afghanis- conflit ». M. Khalilzad a souligné me en place à Luanda, avaient été sources hospitalières, des dizaines seulement 80 kilomètres de la Zam- vernementale a pratiquée depuis tan, a ramené sur le devant de la que « le contrôle du gouvernement le principal soutien de Jonas Savim- d’habitants ont été blessés par leurs bie qui, malgré les démentis répétés décembre dans les derniers réduits scène les seigneurs locaux de la central (sur les provinces) est limi- bi. Abandonné par eux, leur ancien tirs de réjouissance… des autorités de Lusaka, sert à l’Uni- tenus par le mouvement rebelle, guerre qui ont repris leur domaine, té », et que celui-ci n’a pas l’autori- allié, « combattant de la liberté » du Dès vendredi soir, la radio natio- ta d’ultime sanctuaire, Jonas Savim- rend invraisemblable une cessation comme le général Rachid Dostom té pour forcer un compromis parmi temps de la guerre froide, était nale avait programmé une émission bi a été inhumé, samedi, au pied des hostilités, sans que des garan- à Mazar-e-Charif, Ismaïl Khan à les différentes factions. L’envoyé devenu un criminel de guerre aux spéciale pour rediffuser les propos d’un arbre, à Lucusse, le village le ties minimales – pour les combat- Hérat, Gul Agha à Kandahar, Haji américain a toutefois précisé : yeux de la communauté internatio- les plus bellicistes du défunt prési- plus proche du lieu où il a été tué. tants comme pour les civils – ne Qadir à Jalalabad. Plusieurs de ces « Nous ne voulons pas que l’Afghanis- nale, qui l’avait frappé de sanctions dent de l’Unita, unanimement con- C’est là également qu’un groupe de soient négociées au préalable. chefs de guerre sont toutefois sou- tan devienne une sorte d’Etat dépen- en 1998. Jonas Savimbi mort, le damné par les « simples citoyens » journalistes, dont le correspondant « Si Savimbi était la cause de la tenus par les Etats-Unis dans la dant en matière de sécurité. Nous département d’Etat américain s’est qui sont intervenus pour exprimer de la télévision portugaise, a pu guerre, comme le gouvernement l’a mesure où ils participent à la « lutte voulons que les Afghans puissent  toujours affirmé, il revient mainte- contre le terrorisme ». dépendre d’eux-mêmes le plus vite nant au gouvernement de cesser le « Les seigneurs de la guerre utili- possible, construire des forces feu », a estimé, samedi, sur la radio sés dans la guerre contre le terro- armées adaptées, unies, à partir de « Je voudrais que l’on se souvienne de moi » catholique Ecclesia, un universitaire risme doivent être avertis qu’il y a un la multiplicité d’armées qui existent angolais très respecté, Justino Pinto ici. » LA DERNIÈRE interview donnée par Jonas Savimbi et le Poste colonial, à Brazzaville, alors qu’il ne con- de Andrade. M. Karzaï se veut optimiste. Inter- remonte à mars 2001. Ses forces battaient alors en naissait ni l’anglais ni le français. Il me parlait de notre Le Portugal, qui forme avec les Le KSK allemand rogé sur les inquiétudes américai- retraite depuis un an et demi, et il n’osait plus se servir indépendance, de notre dignité. Depuis ce temps-là, Etats-Unis et la Russie la « troïka » nes, il affirme : « Ils veulent simple- de son téléphone satellite, de peur d’être repéré et éli- je me suis fixé une mission : accomplir quelque chose des pays étrangers censés œuvrer en Afghanistan ment être sûrs que nous avons la paix miné. Mais il n’en déclarait pas moins à la Voix de pour tous ceux qui m’ont fait confiance. C’est pour pour la paix en Angola, a également Par la voix de son ministre de la en Afghanistan. La sécurité s’amélio- l’Amérique : « Nous n’aurons pas la paix en Angola sans cela qu’on n’a jamais pu m’acheter, me corrompre en appelé à une trêve des armes. Toute- défense, Rudolf Scharping, l’Alle- re, et mon appel à l’accroissement l’Unita. » Avant le début de sa déroute militaire, à me promettant une retraite dorée dans une belle villa fois, la communauté internationale, magne a confirmé, dimanche du nombre de soldats de l’ISAF reflè- l’automne 1999, le chef rebelle avait accordé, à Andulo, quelque part dans le monde. Nations unies en tête, continue de 24 février, qu’une centaine de mem- te une demande des Afghans », dit- sur le haut plateau central d’où il était originaire, un Je voudrais que l’on se souvienne de moi, de ce que se référer au « protocole de Lusa- bres du Commando des forces spé- il. Ceux-ci demeurent en effet long entretien à la revue Politique internationale.En j’ai dit, écrit, de ce que j’ai fait, obstinément, sans per- ka », l’accord de 1994 qui prévoyait ciales (KSK) participaient aux opéra- inquiets à la fois sur la situation glo- conclusion, alors que l’Unita contrôlait militairement dre le cap. Mais je vais vous le dire : le jour où l’Unita un partage du pouvoir entre le régi- tions en Afghanistan, aux côtés bale et sur leur sécurité. Le meurtre les deux tiers du territoire angolais, il y expliquait : prendra le pouvoir dans ce pays – ce qui, je n’en dou- me établi à Luanda et les rebelles de d’unités américaines et britanni- à l’aéroport international de te pas un seul instant, finira par arriver –, il faudra l’Unita. Or, resté lettre morte, cet ques. Entraînés pour s’infiltrer der- Kaboul du ministre de l’aviation Ma motivation profonde n’a jamais été la qu’un jeune de 40 ou 50 ans assume l’énorme travail accord sera moins que jamais sus- rière les lignes ennemies, ces com- civile, Abdul Rahman, n’a pas con- présidence de la République. Je suis venu à de reconstruction. Moi, je n’ai plus l’âge de travailler ceptible de fournir un cadre à la mandos sont chargés de la traque tribué à les rassurer. la politique à cause de mon père. “Salazar dix-huit heures par jour, même si je suis en très bonne réconciliation nationale, si la mort des membres d’Al-Qaida et de A la veille de son départ pour nous a joué un sale coup. S’il s’était allié à Hitler, les santé. Alors, je resterai ici, chez moi, pour donner des de son chef sert à imposer à l’Unita l’éventuelle capture d’Oussama Ben l’Iran, et contrairement aux Etats- Américains l’auraient combattu et vaincu, et l’Angola conseils. Je ne pense pas à ma personne, une défaite inconditionnelle. Laden. C’est la première fois depuis Unis, qui continuent d’accuser serait aujourd’hui un pays libre” : voilà comment rai- mais à notre parti, l’Unita, qui a le droit histo- la seconde guerre mondiale qu’une Téhéran d’ingérence en Afghanis- ‘‘sonnait mon père – un cheminot, qui écoutait la BBC rique de gouverner ce pays. ,, Stephen Smith unité allemande participe à une tan, M. Karzaï a souligné que offensive terrestre extérieure. L’Alle- Kaboul « veut de bonnes relations magne devrait déployer en Afghanis- avec ses voisins et de très bonnes rela- tan et sur les théâtres d’opération tions avec les Etats-Unis. Les Etats- Le « président » Marc Ravalomanana règne sur Antananarivo des alentours quelque 3 900 hom- Unis nous ont aidés à nous libérer, mes, dont 1 200 au sein de la Force nous apprécions cette relation, mais Les consignes de l’opposant sont scrupuleusement respectées malgré l’état d’urgence internationale d’assistance et de nous voulons aussi être amicaux avec sécurité (ISAF) déployée par l’ONU nos voisins. Nous sommes juste une ANTANANARIVO ce du 13-Mai, au cœur d’Antanana- dre le Sirocco », allusion au navire est un pays, ce n’est pas un jouet. » pour rétablir une autorité civile en pauvre nation qui essaie de revivre et de notre envoyée spéciale rivo. « Je suis tranquille, je n’ai pas français qui croise au nord de la Mais les boutiques et les administra- Afghanistan. Une escadre alleman- nous ne pouvons nous permettre le « Les hommes à droite, les femmes peur, avec la foule qui me soutient. Je Grande Île, au large de la Tanzanie. tions restent fermées, et l’at- de est, en outre, mouillée à Djibouti luxe de parler fort », a-t-il ajouté en à gauche. » Le long de l’escalier de sors de chez moi trois fois par jour », « Je n’ai pas pris le pouvoir par la mosphère en ville oscille entre pour surveiller la mer Rouge et le évoquant les accusations américai- pierre sinueux qui mène sur les hau- assure l’opposant. Il est vrai que force ni par la violence, j’ai été porté l’état de siège et la kermesse. Marc golfe d’Aden, tandis que quelque nes contre l’Iran. teurs d’Antananarivo, les partisans l’immense majorité des habitants par le peuple, c’est pacifique »,se Ravalomanana sait qu’il faut que 170 soldats d’une unité blindée sont de Marc Ravalomanana procèdent d’Antananarivo respecte scrupuleu- justifie M. Ravalomanana, qui reste l’activité reprenne « au plus vite ». stationnés au Koweït. – (Corresp.) Françoise Chipaux à des fouilles au corps. Parvenir jus- sement les consignes qu’il donne. persuadé que se proclamer prési- Mais son pouvoir ne réside que qu’à la maison blanche à colonnade La grève générale, décrétée depuis dent n’a pas été une erreur. « J’ai dans la ferveur de la rue, et il ne est un parcours jalonné de contrô- un mois, est parfaitement suivie, la exploré toutes les voies de la négocia- peut pas démobiliser ses partisans les et de barricades. Les barrages, capitale est paralysée. tion, maintenant c’est fini », dit-il, avant d’être sûr de l’emporter. faits de grosses pierres, de troncs Cependant, le pouvoir du « prési- Au palais présidentiel, à une ving- d’arbres ou de bennes à ordure, ne dent » Ravalomanana ne s’étend taine de kilomètres de la capitale, s’ouvrent que pour laisser passer le pas au-delà de la capitale. Même Au-delà de la capitale, ou dans son fief sur la côte, à Toa- maire de la capitale, qui s’est fait dans les provinces où il a obtenu un masina (Tamatave), Didier Ratsira- , vendredi 22 février, prési- bon score, l’autorité reste aux l’autorité reste ka peut attendre des semaines que dent de la République. mains de Didier Ratsiraka. Ce der- le mouvement s’essouffle. Lui non Des milliers de partisans se nier se trouve également conforté aux mains plus ne paraît pas inquiet. L’ambian- relaient pour protéger leur cham- par la réaction de la communauté ce qui règne le long de la route pion. La tension est montée d’un internationale, qui, unanimement, de Didier Ratsiraka menant à la présidence tranche cran depuis l’instauration, vendredi a condamné « l’autoproclamation » avec l’ébullition dans Antananari- soir, par le chef de l’Etat, Didier Rat- de son rival. vo. Tout y est calme. Aux abords du siraka, de « l’état de nécessité natio- Du concert de protestations, les tout en ajoutant : « Je suis toujours palais, une douzaine de militaires, nale ». Cette forme d’état d’urgen- partisans de « Marc » ne retiennent prêt à parler avec Ratsiraka, que je fermes mais calmes, bloquent l’ac- ce restreint les libertés, notamment que la condamnation de la France. respecte. » cès. Le président a organisé des bar- celle de manifester, et autorise des Un tract, intitulé Avis aux Français, « Je discute avec les généraux », rages qui empêchent le ravitaille- mesures d’exception, comme des résume le sentiment répandu dans explique aussi l’opposant, qui ment de la capitale depuis le port arrestations ou des assignations. Antananarivo. « Il est grand temps reconnaît qu’il n’a avec lui qu’une de Toamasina. A Antananarivo, le Pour Marc Ravalomanana, cela de choisir : ou vous êtes nos amis, sou- « partie de l’armée » et que, « si l’ar- gazole commence à manquer... n’a rien changé. Dimanche, ce pro- tenez le peuple malgache, ou vous mée se divisait, ce serait la guerre civi- tout comme les yaourts de Marc testant pratiquant a organisé un êtes nos ennemis en soutenant ce dic- le ». L’industriel, qui a fait fortune Ravalomanana. culte réunissant plusieurs dizaines tateur de Ratsiraka, ne perdez pas comme « roi du yaourt », se dit de milliers de personnes sur la pla- votre temps, allez tout de suite rejoin- conscient des périls. « Madagascar Fabienne Pompey 4/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 INTERNATIONAL En Allemagne, Edmund Stoiber, candidat de la droite à la chancellerie, peine à prendre son envol Israël prolonge le siège de Yasser Arafat Malgré les difficultés économiques de Gerhard Schröder, le côté modèle du ministre-président RAMALLAH (Cisjordanie). Israël a décidé, dimanche 24 février, de de la Bavière ne parvient pas à séduire les Allemands, qui éliront leurs députés en septembre prolonger le siège du président palestinien, Yasser Arafat, à Ramallah en Cisjordanie, à l’indignation de l’Autorité palestinienne, qui a sus- MUNICH pendu les réunions de sécurité conjointes, sans aller jusqu’à la rupture de notre envoyé spécial totale. Le cabinet de sécurité israélien a voté, par 12 voix sur 14, le Ah si seulement Edmund Stoiber Pour sa première maintien du siège imposé à M. Arafat à Ramallah, tout en lui permet- n’était pas bavarois ! Sa candida- sortie hors tant de quitter son quartier général et de circuler dans la ville autono- ture à la chancellerie, pensent ses d'Allemagne en tant me. S’il veut sortir de Ramallah, M. Arafat devra en faire la demande collaborateurs, passerait alors que candidat à la « personnellement au premier ministre Ariel Sharon », selon un commu- mieux auprès de ces nombreux chancellerie, niqué officiel israélien. Allemands qui, méfiants ou décon- Edmund Stoiber Lors d’une réunion d’urgence de trois heures à Ramallah convoquée certés, ne savent pas encore l’ac- avait choisi, vendredi par le président Arafat, la direction palestinienne a « condamné la déci- cueil qu’ils doivent lui réserver. 22 février, non pas sion du gouvernement israélien » à qui elle fait assumer « l’entière res- Devant les difficultés économiques Paris, mais Madrid. ponsabilité » des conséquences éventuelles de sa décision. Un con- auxquelles se heurte le chancelier Le chef du seiller de M. Arafat, Nabil Abou Roudeina a affirmé que l’Autorité sus- Schröder, les sondages, en cette fin gouvernement, José pendait les rencontres sécuritaires ou politiques conjointes jusqu’à ce février, sont plutôt favorables à Maria Aznar, qui que le gouvernement israélien revienne sur sa décision. – (AFP.) son concurrent de Munich. Mais ils préside actuellement ne marquent pas de véritable l'Union, fait figure de envol du champion de la droite tête de file de la En Inde, sévère défaite du BJP pour les législatives de septembre. droite européenne. Aucune des campagnes menée dans quatre élections provinciales dans la presse populaire pour pré-   /  senter Edmund Stoiber comme un NEW DELHI. Les résultats des élections provinciales dans quatre grand-papa inquiet de la santé de C’est cette identité qui oblige du bon élève qui a toujours l’air de n’aime pas être dépeinte comme la Etats indiens, dont l’Uttar-Pradesh, le plus peuplé, marquent un net son petit-fils n’a réussi à effacer M. Stoiber à marcher sur des œufs vous donner des leçons », estime un variante bavaroise de l’Union chré- recul pour le BJP (Parti du peuple indien, nationalistes hindous) du l’impression de la majorité des Alle- pour ne pas effrayer ses électeurs journaliste de Munich. C’est qu’en tienne-démocrate (CDU). « Nous premier ministre, Atal Bihari Vajpayee. La défaite est particulièrement mands : celle d’un Bavarois froid et potentiels du Nord. La dernière fois Bavière on aime raconter l’His- sommes alliés à la CDU, mais nous significative en Uttar-Pradesh où le BJP n’arrive qu’en troisième posi- coincé qui peine à dissimuler une qu’un Bavarois, Franz Josef Strauss, toire comme un conte de fées. sommes un parti à part entière et uni- tion derrière le Parti socialiste de l’ancien ministre de la défense, incommensurable ambition. avait tenté l’aventure, en 1980, il Avant tout le monde, « on » y a pri- que », aime-t-on préciser. « Surtout Mulayam Singh Yadav, et un parti des basses castes hindous, le Bahu- Né en 1941 à Oberaudorf, en avait subi un cuisant échec. On ima- vatisé le gaz, l’électricité, les assu- un parti unique », raille un profes- jan Samaj Party. haute Bavière, Edmund Stoiber est gine souvent de l’étranger les Bava- rances, puis, avec le produit, seur d’université exaspéré. « Tout le Le parti du Congrès, conduit par Mme Sonia Gandhi, est encore une un pur produit régional, ce qui rois comme des Méridionaux portés « on » a investi, subventionné de pays est quadrillé, toute la société bava- fois balayé en Uttar-Pradesh, Etat le plus important électoralement en était la moindre des choses pour sur les fêtes villageoises et leurs jeunes entreprises de pointe, les- roise est cernée par la CSU », dit-il. Inde, mais remporte les Etats du Pendjab, du Manipur et d’Uttaran- devenir, en 1993, président de BMW fabriquées au pays. En Allema- quelles ont apporté prospérité et Le parti, qui compte 182 000 chal. La défaite du BJP pourrait compliquer la tâche de M. Vajpayee l’Union chrétienne-sociale (CSU), gne, ils font plus souvent figure de bonheur. Une saga développée membres et nomme qui il veut à qui conduit un gouvernement central de coalition. – (Corresp.) puis ministre-président de l’« Etat catholiques moralisateurs, en pointe tant et plus avec, en tête d’affiche, d’innombrables postes de respon- libre de Bavière ». Cette appella- contre l’avortement ou l’immigra- Edmund Stoiber et sa perspicacité. sabilité, gère une permanence tion, la région y attache une parti- tion, incarnant un patriotisme de clo- dans chaque village, chaque quar- Des matériaux nucléaires culière importance depuis que cher un peu grinçant. «    » tier de chaque grande ville. Il con- l’ancien royaume s’est joint à la A l’heure de l’Europe, la Bavière, Avec une fierté non feinte, ses trôle une administration omnipré- ont été volés en Russie Prusse de Bismarck pour former grâce à l’électronique, l’aéronau- collaborateurs font visiter à sente, qui est là pour défendre les l’Allemagne. L’Allemagne compte tique et les techniques de pointe, a Munich la chancellerie. La salle du intérêts de la Bavière contre la WASHINGTON. Selon un rapport du Conseil national du renseigne- seize Länder, qui sont autant de réussi à se construire une niche conseil des ministres, avec sa table Fédération et l’Europe. ment remis, samedi 23 février, au Congrès américain, « des matériaux régions avec leurs spécificités. dorée. Mais les traditions demeu- en losange et ses tableaux abstraits Attentive aux petites gens, liée nucléaires, pouvant être utilisés dans la fabrication d’armes, ont été volés rent. Partout les parlers locaux per- – « des œuvres d’artistes bava- au grand capital mais travaillant dans certains instituts russes ». Un total de vingt-trois tentatives de vol ’«  » dent du terrain. Moins en Bavière, rois » –, se veut sobre et moderne. aussi avec les syndicats, moder- de matériaux fissiles ont été découvertes, et déjouées, en Russie, entre Mais, vu de Bavière, le pays n’en où, jusque dans les années 1980, il La petite salle d’audience est, elle, niste mais n’hésitant pas à épouser 1991 et 1999, selon ce document dont les auteurs se disent néanmoins compte que deux : « nous » et « la fallait encore posséder le dialecte meublée Directoire. Sur le mur est les causes les plus populistes, la « inquiets » du fait qu’il puisse exister « un trafic non détecté ». « Les Prusse ». Les « Prussiens », dit-on local pour être embauché à la radio accroché un crucifix. Il y a quelques CSU se veut le recours de tous les installations russes abritant des matériaux nucléaires reçoivent peu de du côté de Munich, regardent la de Munich. Partout en Allemagne la années, un père qui ne les suppor- Bavarois. « Même si le conservatis- crédits, manquent de personnel formé et n’ont pas suffisamment d’équi- Bavière d’un œil torve, fermés à mode internationale a pris le dessus. tait pas au mur des classes avait me bon teint y domine, analyse un pements pour stocker en toute sécurité des matériaux nucléaires ».Le ses traditions, méprisants pour ses Moins en Bavière, où la veste à pare- saisi la Cour constitutionnelle, qui économiste, la force de la CSU est conseil américain du renseignement estime que la difficulté, dès lors, racines rurales, envieux de ses suc- ments de cuir demeure un must. lui a donné partiellement raison. d’avoir réussi le tour de force d’expri- est de savoir combien de contrebandiers ont réussi à voler de tels cès. « A la fin de la guerre, explique Avec plus ou moins de tact, Berlin Chacun peut désormais demander mer les préoccupations de chaque matériaux sans jamais avoir été repérés. – (AFP.) fièrement un proche collaborateur s’en gausse. « Tiens, tu portes ton uni- que le crucifix soit enlevé des groupe particulier, et, par-dessus du ministre-président, la Bavière forme ? », s’est entendu dire ce locaux publics. « Mais, évidem- tout, d’avoir su s’identifier avec une était un pays agricole. Nous avons jeune collaborateur d’un ministre de ment, personne ici ne l’a fait », sou- région qui tient à son particularisme Manifestation contre les attentats longtemps bénéficié de l’aide des Bavière en mission dans la capitale. rit le collaborateur de M. Stoiber. comme à la prunelle de ses yeux. » autres Länder, mais c’est nous qui « Les Bavarois ne sont pas arro- La toute-puissante CSU, qui règne au Pays Basque payons aujourd’hui. » gants, mais ils ont le côté exaspérant en maître depuis quatre décennies, George Marion BILBAO. Environ vingt-mille personnes ont à nouveau manifesté, samedi 23 février à Bilbao, au Pays Basque, pour dénoncer l’attentat à l’explosif qui y a grièvement blessé, le 19 février, un dirigeant des Jeu- La débâcle du groupe Kirch jette une lumière crue sur le système CSU nesses socialistes basques, Eduardo Madina Munoz, 26 ans, amputé d’une jambe. En tête, une bannière portait, écrite en basque et en FRANCFORT président de Bavière a œuvré dans un engagement officiel de 1,9 mil- politique économique du Land, la espagnol, la phrase : « Il n’y a de Patrie que l’Humanité ». de notre correspondant l’ombre de M. Strauss en faveur liard d’euros. Landesbank semble désormais L’agence basque Vasco Press a par ailleurs indiqué que la police espa- C’est un sujet tabou pour le candi- d’une ouverture du marché télévi- La direction de cet institut a tou- déterminée à faire preuve de gnole attribue aux six membres présumés de l’ETA arrêtés, jeudi dat de l’opposition de droite, suel aux opérateurs privés. Pour le jours compté et compte encore de davantage de prudence. Elle 21 février, à Pampelune, deux assassinats : celui, en 1998 à Pampelu- Edmund Stoiber. La déconfiture du plus grand profit de Kirch, dont le nombreux membres de l’Union devrait néanmoins jouer un rôle- ne, du conseiller municipal conservateur Tomas Caballero et celui, en géant des médias Kirch est néan- pôle télévisuel (ProSiebenSat.1) chrétienne-démocrate (CDU) ; le clef dans l’éventuel sauvetage de 2000 à Berriozar, d’un sous-officier de l’armée de terre. – (AFP.) moins suivie de très près par le est aujourd’hui l’un des deux plus vice-président de son conseil de sur- la constellation. DÉPÊCHES ministre-président de Bavière. Ava- puissants du paysage privé. veillance n’est autre que le ministre Le silence d’Edmund Stoiber sur res de commentaires en public sur Actuellement, le développement des finances de M. Stoiber. la question tranche avec les inter- a THAÏLANDE : les services d’immigration ont révoqué les visas ce dossier sensible, les responsables médiatique de la région bavaroise ventions discrètes de Gerhard de deux collaborateurs de la Far Eastern Economic Review (FEER), bavarois ne peuvent pourtant pas se est d’ailleurs géré directement par Schröder. Ce dernier est monté au l’Américain Shawn Crispin, chef du bureau de Bangkok, et le Britanni- désintéresser du sort d’une entrepri- la présidence régionale, et non par Le vice-président créneau pour mettre sur les rails que Rodney Tasker, actuel président du Club des correspondants se emblématique à plus d’un titre. un quelconque autre ministère. une « solution nationale ». Aux étrangers de Thaïlande. Les avocats de Dow Jones & Co, propriétaire Installé à Munich, le dernier Les médias sont considérés à du conseil yeux du chancelier, il s’agit d’évi- de la FEER, ont décidé de faire appel d’une décision dont la raison offi- magnat allemand des médias, Munich comme une industrie de ter l’arrivée en Allemagne d’un cielle est la « sécurité nationale ». Le 10 janvier, un numéro de l’hebdo- engagé dans une lutte désespérée pointe : tout a été fait pour hisser de surveillance n’est homme comme Rupert Murdoch, madaire de Hongkong, qui faisait état de tensions entre le palais royal pour sa survie, a longtemps bénéfi- la capitale bavaroise parmi les le magnat australo-américain dont et le premier ministre thaïlandais, avait été interdit en Thaïlande. cié de la bienveillance de l’Union cités les plus actives d’Allemagne autre que le ministre les méthodes et les idées suscitent L’hebdomadaire a refusé le rectificatif réclamé par Bangkok. Le minis- chrétienne-sociale (CSU) et du dans ce domaine. de vives réserves. Au contraire, tre thaïlandais de l’intérieur a déclaré, lundi 25 février à l’agence Asso- gouvernement régional. « La chu- Le groupe Kirch, avec ses quel- des finances bavarois M. Stoiber se garde bien de faire ciated Press, que le gouvernement n’était pas impliqué dans la déci- te de Kirch pourrait créer une onde que 10 000 salariés dans la région, preuve en public du moindre inté- sion de l’immigration. Plusieurs organisations de défense des journa- de choc pour le pouvoir local ; elle a joué un rôle incontestable de rêt pour la question. Ses détrac- listes ont émis des protestations. – (Corresp.) mettrait en cause le modèle écono- locomotive et a d’ailleurs large- « Il est clair que le financement teurs comme ses partisans ont une a YOUGOSLAVIE : les autorités serbes ont rejeté, dimanche 24 mique mis en avant par M. Stoiber ment bénéficié de la générosité de apporté par la Landesbank a par- explication : quoiqu’il arrive, les février, la proposition du haut représentant de l'Union européen- pour défier M. Schröder », analyse la Landesbank bavaroise. Cet éta- fois été déraisonnable pour des rai- déboires de Kirch tombent mal, à ne pour la politique extérieure, Javier Solana, de transformer l'actuel- un expert des médias. blissement est détenu à 50 % par sons de politique économique régio- l’aube de la campagne électorale. le Yougoslavie en une Union Serbie-Monténégro. Le premier ministre Certes, la constellation Kirch est l’Etat bavarois. Il pointe aujour- nale », juge un banquier francfor- (Lire aussi page 21.) serbe, Zoran Djinjic, a indiqué qu'il n'accepterait pas un « compromis une entreprise privée encore large- d’hui au premier rang des créan- tois, proche de M. Stoiber. Outil douteux » et le ministre des finances, Bozidar Djelic, a évoqué un ment dominée par son fondateur, le ciers de la constellation Kirch avec de financement au service de la Philippe Ricard « Frankenstein financier ». – (AP.) patriarche Leo Kirch (75 ans). Mais depuis son bureau du centre de Munich, celui-ci a su cultiver d’étroi- tes relations avec le pouvoir régio- A Milan, quarante mille personnes manifestent pour l’indépendance des juges nal, c’est-à-dire avec la CSU, la for- mation politique de M. Stoiber. Ami Il y a dix ans, le pool judiciaire « Mains propres » commençait ses enquêtes sur la corruption du chrétien-démocrate Helmut Kohl, Leo Kirch fut aussi très proche ROME piteau était organisé par la revue l’année judiciaire. « Où êtes-vous, gouvernement et du patronat de dénoncer les excès « justicialistes » du mentor de M. Stoiber, l’ex-minis- de notre correspondante Micromega pour célébrer les dix Francesco Rutelli, Piero Fassino, Mas- remettre en question certaines pro- de l’opération « Mains propres », la tre président Franz-Josef Strauss. Quarante mille personnes ont ans du pool « Mains propres » au simo D’Alema ? », hurlait-on, en sou- tections en matière de licencie- « terreur » que le pool milanais fit Le magnat des médias fréquente manifesté, samedi 23 février à parquet de Milan et de ses enquê- lignant l’absence des leaders de l’op- ment ; et pour se prononcer sur le régner jusqu’à provoquer le suicide M. Stoiber depuis les années 1980. Milan, pour marquer leur soutien tes contre la corruption qui mar- position de centre gauche. « conflit d’intérêts », à propos de plusieurs personnalités inquié- Les deux hommes ne sont pas de la aux juges anticorruption. Réunies quèrent la fin politique des diri- duquel le Parlement italien doit tées. A nouveau a été dénoncée la même génération, et n’entretien- sous le mot d’ordre « Pour la légali- geants des partis traditionnels.    voter cette semaine. En guise de dérive de ces magistrats, accusés de nent, selon leurs proches, aucun té et l’indépendance de la justice », Faute de place, plus de vingt mille Le président du Conseil, Silvio conclusion, Paolo Flores D’Arcais, faire œuvre politique pour se débar- lien amical. Mais ils partagent les elles ont posé un nouveau défi au personnes se sont massées dehors, Berlusconi, a été la cible principale directeur fondateur de Micromega, rasser de , comme mêmes convictions conservatrices, gouvernement de Silvio Berlusconi. autour d’une estrade improvisée. des critiques. L’ex-président de la a exhorté le président de la Républi- ils l’avaient fait il y a dix ans des diri- et se croisent souvent. « M. Stoiber Commentant cet imposant ras- Venues de toute l’Italie, elles ont RAI (télévision publique), Roberto que, Carlo Azeglio Ciampi, à « sor- geants alors au pouvoir, socialistes est en contact constant avec les semblement, le garde des sceaux, acclamé leurs héros de la « question Zaccaria, a proposé d’organiser tir de son silence ». et démocrates chrétiens. Mais il ne grands patrons du Land, au premier Roberto Castelli (Ligue du Nord), morale ». Antonio Di Pietro, le subs- quatre référendums : pour abroger A sa façon, la majorité de centre fut pas dit combien en provoquant rang desquels figure M. Kirch », dit s’est déclaré « inquiet », croyant titut vedette du pool devenu depuis les nouvelles lois prises depuis dix droit au pouvoir s’était donnée éga- l’effondrement de la vieille classe un responsable patronal munichois. entendre dans l’appel « à résister député européen, a invité le public à mois sur la dépénalisation du faux lement un rendez-vous d’anniver- politique, le pool favorisa indirecte- En outre, M. Stoiber a toujours par n’importe quels moyens » lancé « résister », comme l’avait fait le pro- en bilan, et l’introduction d’entra- saire ce même samedi, mais à ment l’arrivée d’une nouvelle force, attaché beaucoup d’importance par les manifestants comme un cureur général de Milan Francesco ves à la coopération judiciaire inter- Rome. Un congrès organisé par la celle de Silvio Berlusconi. aux questions médiatiques. Dans écho des années de plomb… Borelli, ancien dirigeant du pool, nationale ; pour défendre le statut Fondation Liberal, proche de les années 1980, l’actuel ministre- Ce rassemblement sous un cha- lors de la cérémonie d’ouverture de du travailleur contre la tentative du M. Berlusconi, s’est chargé de Danielle Rouard LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/5 UNION EUROPÉENNE Bruxelles Jean-Michel Lemetayer, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) veut imposer « On ne peut qu’encourager un marché de 500 millions d’habitants » un brevet pour Les agriculteurs français voient l’élargissement de l’UE plutôt comme un avantage, à condition de ne pas mettre en cause la PAC les logiciels

L’agriculture est désormais au produits à plus forte valeur ajoutée de précipiter la réforme de la ventions aux exportations contre BRUXELLES centre des négociations sur l’élar- sous label de qualité. On ne peut PAC en disant que l’élargisse- des contreparties ? de notre bureau européen gissement de l’Union européen- qu’encourager un marché de ment coûtera trop cher... Le sujet est clairement mis sur la Après trois ans de polémiques, la ne à l’Est. Les propositions de la 480 millions d’habitants, peut-être Il ne faut pas précipiter le calen- table. Nous avons obtenu à la con- Commission européenne a décidé Commission de n’étendre que 500. Il faut plus être vigilant sur la drier. D’ici 2006, terme du plan de férence sur le commerce internatio- de proposer une directive destinée à progressivement les systèmes manière dont se géreront les négo- financement actuel, on a devant nal de Doha que l’on parle de tout imposer en Europe un brevet sur les d’aide aux agriculteurs de l’Est ciations internationales à l’OMC au nous une période suffisament lon- et pas seulement de subventions à « inventions mises en œuvre par ordi- ont suscité là-bas de violentes cri- regard de ce marché que craindre gue pour dire quelle politique agri- l’exportation. C’est de l’ensemble nateur ». Cette décision, soutenue tiques. Quelles sont les craintes les progrès des pays entrants. cole nous voulons pour cette Euro- des soutiens à l’agriculture qu’il par l’industrie, se heurte aux déve- des agriculteurs français ? Quand on est sur le terrain, on sent, pe élargie. On ne doit pas commen- faut parler avec les autres. Quand je loppeurs de logiciels libres, regrou- La FNSEA s’est intéressée très tôt il est vrai, des agriculteurs français cer par le budget et dire qu’avec ce vois les Américains préparer leur pés dans l’Alliance Eurolinux, qui à l’élargissement ; nous avions fait parfois inquiets. Notre discours est budget, on ne peut faire que cela. Farm Bill en soutenant encore plus estiment qu’il s’agit d’un frein à l’in- un rapport, en 1996, affirmant très de leur dire : écoutez, aujourd’hui, Mais il faut dire d’abord quelle poli- leur agriculture, on sera encore novation. Eurolinux, soutenu par clairement notre appui sur un plan il y a quand même plus à craindre tique agricole nous voulons et faire plus à l’aise pour parler des sou- plus de 100 000 pétitionnaires, fait politique, mais nous parlions, déjà, quand on est agriculteur à l’Est que en sorte qu’en 2006, les chefs d’Etat tiens. Nous avons conscience qu’en valoir qu’il serait impossible d’écrire de la nécessité de périodes transitoi- chez nous. Les standards de produc- mettant sur la table l’ensemble des un programme sans tomber sous le  / res. Nous avons, à maintes reprises, tion et de qualité sont tellement éle- soutiens, aussi les soutiens inter- coup d’un brevet. dit que cet élargissement ne devait actuelle. Si on veut ce libre marché vés dans l’Union européenne « Si on veut ce libre nes, l’aide alimentaire, et les autres, Les grandes firmes informatiques pas être un prétexte pour remettre auquel nous croyons à l’intérieur de aujourd’hui que c’est difficile pour on aura nous-mêmes à évoluer. veulent, elles, tirer les fruits com- en cause les fondements de la politi- l’Union européenne, il faut des con- un certain nombre de pays candi- marché auquel nous Tout le monde a conscience que le merciaux de leurs recherches. que agricole commune (PAC). C’est ditions équitables. Pour les amis dats. Dans le domaine du lait, par débat sur les restitutions amènera, L’Union des confédérations de l’in- essentiel. Un autre point agriculteurs qui vont entrer, il y a exemple, une grande majorité de la croyons à l’intérieur de la part de l’Europe, à quelques dustrie et des employeurs d’Europe d’interrogation, pour nous, est l’as- encore du chemin à faire, notam- production laitière de ces pays-là engagements. Nous considérons (Unice) demandait que soient au pect budgétaire. Je ne suis pas cer- ment sur l’ensemble des aspects ne peut pas être exportée sur le mar- de l’Union, il faut des que nous ne pouvons pas céder sur moins brevetés les logiciels «qui tain qu’à 25 membres, le plafond que l’on appelle non-commerciaux, ché communautaire parce qu’elle le sujet sans contreparties et aména- apportent une contribution à la tech- actuel de ressources de l’Union, fixé afin de produire tous aux mêmes est hors normes. conditions équitables » gements dans la durée. Mais il y nique ». Les sociétés américaines à 1,27 % du PNB communautaire, normes. La politique agricole commune aura des évolutions. voulaient plus : elles demandaient puisse permettre de financer les Êtes-vous inquiets du potentiel est par ailleurs basée sur un certain L’Allemagne a souvent été le que le droit européen s’aligne sur engagements de la future politique de développement de ces pays, nombre de fondements, dont celui et de gouvernement puissent arrê- diable de l’agriculture française, celui des Etats-Unis pour breveter agricole commune. de voir les industries agro-alimen- du revenu. Ce sera l’objet du rap- ter le budget qui lui convienne. Il en réclamant la renationalisation des programmes d’ordinateur «en Etes-vous choqué par les reven- taires s’y installer pour bénéficier port d’orientation de notre con- faut prendre cette politique dans partielle des aides. Avez-vous le tant que tels ». dications des futurs adhérents ? de conditions de production favo- grès, fin février. La question du reve- son ensemble, avec son volet écono- sentiment que les choses évo- La Commission a choisi la voie de Il est normal que les pays qui rables ? nu est posée aussi pour les paysans mique mais aussi ses volets dévelop- luent avec la ministre Verte, l’Unice. Elle propose d’harmoniser vont adhérer revendiquent leur pla- Le meilleur espoir que l’on puisse qui entrent. L’amélioration du reve- pement rural, socio-culturel, en Mme Künast ? les droits nationaux des brevets en ce le plus tôt possible dans ce sché- avoir, c’est que les choses croissent nu était une des ambitions de la tenant compte de la nécessité J’ai été très interpellé au début rendant obligatoire la jurisprudence ma. Ils sont frustrés. La Commis- ensemble, à la fois la capacité de PAC il y a quarante ans. On a l’im- d’aider les pays entrants à être au par cette politique libérale Verte, de l’Office européen des brevets, sion nous a entendus, puisqu’elle développement des futurs adhé- pression que l’on a un peu abandon- niveau au moment où on sortira de d’un côté très environnementaliste qui a déjà délivré plus de 20 000 bre- propose une période transitoire rents et le pouvoir d’achat de leurs née en disant que les meilleurs res- la période transitoire. et d’un autre côté pour le libre mar- vets concernant des inventions assez longue pour tenir compte des consommateurs. Ils représentent tent et les plus fragiles dégagent. Ce Quelles réformes pouvez vous ché. Je ne sais pas ce qui resterait de mises en œuvre par ordinateur, lors- différences qui demeurent entre les 100 millions de consommateurs qui n’est pas notre politique. envisager ? Seriez-vous prêts à nous. Nous ne pouvons pas être que le programme comportait un pays entrants et ceux de l’Union pourront consommer demain des Il y a des pays qui demandent échanger la suppression des sub- seulement des fournisseurs de pro- « effet technique », c’est-à-dire lors- ductions bio ou d’appellations d’ori- qu’il était indissolublement lié au gine ou de label… Il y a une deman- fonctionnement d’une machine. de de plus en plus segmentée de la « La directive ne permettra pas de Les producteurs tchèques prêts à se mesurer à ceux de l’Ouest part des consommateurs, mais il y a breveter les programmes informati- encore beaucoup de consomma- ques en tant que tels, c’est-à-dire abs- LIBCEVES (République tchèque) c’était ma propre décision de venir à grandes exploitations (140 ha en tas de production plus élevés que teurs qui vont encore tout droit au traction faite de la machine qui les de notre envoyé spécial Libceves, se défend M. Hendryckx. moyenne) et une organisation de ceux proposés par Bruxelles sur premier prix. Sur le plan français, exécute », a insisté, mercredi Wilhelmus Hendryckx est agricul- Si les subventions directes étaient les la production moderne. En revan- nombre de commodités. Les chif- nous devons continuer d’être capa- 20 février, Frits Bolkestein, commis- teur hollandais. Il y a peu encore, il mêmes ici que dans l’UE, les agricul- che, la productivité et les rende- fres avancés par la Commission bles de fournir cette diversité. Le saire néerlandais chargé du marché s’occupait encore avec sa femme teurs vivraient très bien en Républi- ments sont nettement inférieurs : ont été établis sur la base des résul- débat avec l’Allemagne n’est pas intérieur. Bruxelles souhaite autori-  que tchèque « glisse-t-il à propos 30 % de moins pour les céréales, tats des années de crise seulement sur ces aspects. Il porte ser le brevet quand il apporte « une de la polémique entre Bruxelles et 45 % pour la pomme de terre ou la (1995-1998). Les agriculteurs de aussi sur l’aspect budgétaire et le contribution à l’état de la techni- les pays candidats sur le montant betterave sucrière. Quant aux Bohême-Moravie espèrent que les cofinancement. Le cofinancement, que ». Cette définition est jugée « L’agriculture des aides aux exploitants des futurs coûts de production de viande de années de référence seront les pre- ça existe, la politique de développe- trop floue par Eurolinux, qui redou- nouveaux membres. Son voisin et volaille et de porc, ils sont supé- mières du nouveau millénaire. En ment rural en est un exemple. Mais te qu’elle soit « la porte ouverte à tchèque ne représente maire de Libceves, Michal Pospisil, rieurs à ceux des concurrents de 2000 et en 2001, le secteur agraire il faut veiller à ce que l’on garde une extension sans limites du bre- secrétaire de l’Association des agri- l’UE. tchèque a enfin renoué avec le pro- l’harmonie européenne. vet ». La balle est maintenant dans pas une menace culteurs privés, acquiesce : « Nous Aussi les organisations profes- fit. Pour a première fois depuis la le camp du conseil des ministres et ne réclamons pas le relèvement des sionnelles battent-elles la campa- chute du communisme en 1989. Propos recueillis par du Parlement européens. pour la PAC » aides directes au niveau des anciens gne pour, à défaut d’obtenir de Henri de Bresson membres. Il n’est pas nécessaire que plus fortes aides, réclamer des quo- Martin Plichta et Gaëlle Dupont Rafaële Rivais chaque agriculteur roule en BMW. de leur ferme familiale à Bergen- Nous préférerions des subventions theim, dans l’est des Pays-Bas. En liées à des investissements nécessai- 1999, il a vendu les 42 hectares et la res comme l’entretien des machines, centaine de vaches et veaux qu’il y l’achat d’engrais écologiques ou le élevait pour se concentrer sur leur reboisement ». nouvelle vie : en 1996, le couple avait acheté 100 hectares de terre à    Libceves, un village du massif cen- Le professeur Jan Hron, de l’Uni- tral de Bohême, avec 200 bovins. versité agronomique de Prague, « Je ne pouvais pas m’agrandir en comprend que la généralisation Hollande où la terre est rare et chè- des aides, à leur niveau actuel, aux re », explique Wilhelmus. « Il y a ici agriculteurs de tous les pays candi- des terres en vente ou en location dix dats est insoutenable dans les Etats fois moins chère qu’aux Pays-Bas, et membres et serait ruineuse. Aussi le pays sera bientôt membre de veut-il croire que « l’enjeu du sec- l’Union européenne ». teur agraire tchèque ne réside pas Ils sont ainsi quelques dizaines dans les subventions mais dans son d’agriculteurs hollandais, mais aus- intégration la plus effective possible si britanniques, allemands ou autri- dans l’agriculture européenne et sa chiens, à avoir décidé ces dernières participation au programme de déve- années de s’installer en République loppement durable des campa- tchèque pour exploiter une ferme gnes ». Avec une part de seulement ou de véritables entreprises agrico- 2 % dans le produit intérieur brut, les de quelques milliers d’hectares. l’agriculture tchèque, qui emploie Cette concurrence n’est pas tou- 3,8 % de la population active jours bien vue par une partie des (170 000 personnes) « ne représen- agriculteurs tchèques. Ils imagi- te pas une menace pour la PAC », nent, à tort, que les étrangers béné- insiste-t-il. Après une décennie de ficient des subventions de l’Union, profonde transformation, l’agricul- à la différence des agriculteurs ture locale, qui fut la plus collectivi- locaux. « Je ne touche aucune sub- sée de toute l’Europe communiste, vention et n’en ai pas demandé car jouit d’atouts non négligeables : de ECHOS a EURO : le premier ministre bri- gne) la présidence espagnole de tannique, Tony Blair, est pressé l’UE. Les entreprises et personnes par ses conseillers d’organiser un physiques résidentes dans l’UE, ain- référendum sur la monnaie unique si que les organisations établies sur le 1er mai 2003, selon The Indepen- son territoire, pourront solliciter dent du lundi 25 février. « Des con- l’assignation d’un nom de domaine seillers pro-euro poussent M. Blair à en «.eu », dont la création relèvera organiser une consultation sur l’aban- de la Commission européenne. don de la livre en même temps que a ÉPARGNE : les Français figu- des élections locales visant à renouve- rent au troisième rang des épar- ler les conseils de district anglais, le gnants en Europe, selon Eurostat. Parlement écossais et l’Assemblée gal- Ils thésaurisent chaque année un loise », précise le quotidien. montant équivalant à 2,36 fois le a INTERNET : le Conseil et le Par- montant du produit intérieur brut lement européens ont conclu un par habitant. Devant eux figurent accord pour développer l’exten- les Néerlandais et les Belges, record- sion du nom de domaine «.eu »,a men de l’épargne avec un actif annoncé, vendredi 22 février, à la financier moyen de 76 095, soit 3,14 réunion de Vitoria (nord de l’Espa- fois le PIB par habitant. 6/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 FRANCE présidentielle

Presque tous les candidats à la présidentielle 5 h 30. Lionel Jospin l’a visité, lundi 25 février. Bien leur promettent tous une regain de « considéra- nent de toutes consignes de vote pour l’élection pré- emprunteront le chemin de la Porte de Versailles où que les paysans ne représentent plus que 3,5 % de la tion ». Le chef de l’Etat a plaidé pour « une agricultu- sidentielle. Le premier ministre a nommé  se tient le Salon de l’agriculture. Jacques Chirac l’a population active, ils restent une   re   et économi-  ministre de l’agriculture pour remplacer inauguré, dimanche, par une   de de premier choix pour les postulants à l’Elysée qui quement forte ». De leur côté les syndicats s’abstien- Jean Glavany, devenu son directeur de campagne. Le salon de l’agriculture, terrain de campagne pour les candidats Inauguré, dimanche, par M. Chirac et visité par M. Jospin, lundi 25 février, le rendez-vous annuel de la porte de Versailles, à Paris, verra passer la plupart des postulants à l’Elysée. Les paysans, qui ne représentent que 3 ,5 % de la population active, restent une cible politique

RENDEZ-VOUS politique cha- un « marathon » de trois jours qui un sondage IFOP-Ouest-France, le que année, le Salon de l’agriculture s’achève le 25 février. leader de la Confédération paysan- 2002 est un forum encore plus cou- La visite des politiques comporte ne est cité par 46 % des personnes ru que celui de Porto Alegre au Bré- un certain protocole. Des stands, Jacques Chirac s’est offert interrogées comme le meilleur sil, qui avait vu défiler les politi- comme ceux de la FNSEA, de l’As- un bain de foule défenseur des intérêts du monde ques du 31 janvier au 5 février. semblée permanente des chambres en passant agricole, loin devant Jean Glavany Après Jacques Chirac, Lionel Jospin d’agriculture (APCA) et du ministè- plus de cinq heures (27 %), Noël Mamère (15 %), Jac- devait arpenter les allées bondées re de l’agriculture sont quasi inévi- au Salon de l’agriculture, ques Chirac (14 % et Jean-Michel du salon, lundi 25 février au matin. tables. D’autres haltes sont choi- dimanche 24 février. Lemétayer (13 %). Le candidat des La suite du programme est char- sies en fonction de l’intérêt du visi- On le voit ici Verts a passé beaucoup de temps gée. Selon un agenda encore ajusta- teur et de la région dont il est l’élu. en compagnie auprès de José Bové à Porto Ale- ble, Guy Hascouët est attendu lun- Le parcours se révèle plus ou de Luc Guyau, gre, et les convictions du parti éco- di après-midi, les deux commissai- moins périlleux, selon l’heure et président logiste rejoignent en partie le mes- res européens Michel Barnier et l’humeur des agriculteurs présents. de la FNSEA sage de la Confédération. Le syndi- Franz Fischler, Jean-Pierre Chevè- (au second plan à gauche) cat refuse pourtant de s’engager. nement et Jean-Marie Le Pen mar-    et de Pierre Chevallier, « Nous n’oublions pas que c’est un di, ainsi qu’Alain Madelin, Corinne Le passage le plus le plus difficile président ministre de l’environnement Vert qui Lepage, Jean-Paul Huchon, Charles à négocier est le hall 1, où sont ins- de la Fédération a donné l’autorisation de cultiver Millon, Michèle Alliot-Marie, tallés animaux et éleveurs. En 2001, nationale bovine. des OGM en France. Nous ne vote- Bruno Mégret, Noël Mamère et Lionel Jospin avait été la cible de rons pas plus pour les Verts que pour François Patriat, probable succes- jets d’œufs et de huées d’éleveurs les autres », affirme René Louail, seur de Jean Glavany au ministère de bovins de Sâone-et-Loire porte-parole du syndicat. « Pour le

de l’agriculture et de la pêche. mécontents du soutien du gouver-  ’/ second tour, s’il n’y pas débat et La visite de François Hollande nement dans la crise de la vache fol- qu’on reste dans une logique de pro- est pour l’heure prévue jeudi, com- le. L’ancienne ministre de l’environ- électorale. La Confédération pay- l’équipe dirigeante actuelle. que Noël Mamère n’ait pas beau- pagande, je me vois bien voter blanc me celle du ministre de l’environne- nement, Dominique Voynet, avait sanne a prévu d’envoyer un ques- M. Lemétayer décerne cependant coup de voix de paysans », déclarait- en écrivant “basta” sur mon bulle- ment Yves Cochet. Robert Hue été injuriée pendant tout son par- tionnaire aux candidats. Le syndi- un mauvais point au candidat des il récemment. tin », a menacé José Bové veut venir vendredi 1er mars, ainsi cours l’année précédente. La cat entend publier leurs réponses Verts Noël Mamère, « qui, souvent, M. Mamère, malgré tous ses que Christian Poncelet, et François FNSEA fait savoir qu’elle a deman- sur ces trois thèmes : la politique n’a pas mâché ses mots à l’égard de efforts, n’obtient pas le soutien offi- Gaëlle Dupont Bayrou, qui a prévu de distribuer dé à ses responsables départemen- agricole commune (PAC), les dispa- la FNSEA. Il ne serait pas surprenant ciel du populaire José Bové. Selon et François Grosrichard un tract rappelant ses origines pay- taux de se faire plus discrets cette rités dans le monde agricole, et les sannes aux exposants et aux visi- année, au nom du « respect de la OGM. « Les candidats ne doivent teurs. Bertrand Delanoë clôturera démocratie ». pas venir seulement pour la photo », ce cortège dimanche 3 mars. Jean- L’attention des politiques devrait précise René Louail, porte-parole M. Chirac : « Ne les bousculez pas, ce sont des Corréziens ! » Saint-Josse, « champion de la rurali- satisfaire les syndicats d’agricul- du syndicat. té » autoproclamé, veut se montrer teurs, qui refusent que les ques- La FNSEA a, de son côté, prévu RECORD battu ! Jacques Chirac aura passé près de Interrogé sur l’absence, contraire à la tradition, du particulièrement attentif au sort tions agricoles soient un simple une démonstration de force, le cinq heures et demie, dimanche 24 février, au ministre de l’agriculture, Jean Glavany, à ses côtés – des agriculteurs. Il aura accompli bruit de fond dans la campagne 27 février au Palais des sports : 39e Salon international de l’agriculture. « J’y viens cha- il était en revanche flanqué d’un ou de plusieurs 4 000 élus locaux du syndicat sont que année avec plus de plaisir », a-t-il déclaré. Comme membres du bureau de la FNSEA considérés comme invités à rappeler leurs attentes aux à l’accoutumée, il s’est offert un bain de foule, se fai- personnalités officielles –, M. Chirac a systématique- François Patriat, nouveau ministre de l’agriculture hommes politiques invités. Aucun sant photographier pour embrasser une petite fille ment éludé la réponse par un sourire. Mais les échos Lionel Jospin a annoncé officiellement, lundi 25 février au Salon de l’agri- des deux syndicats n’a fait part « qui sera aussi belle que sa maman » ou pour poser de la politique résonnaient toutefois dans les allées. culture, le remplacement de Jean Glavany, ministre de l’agriculture, par d’une préférence pour un candidat. avec un couple de paysans qui sourient d’aise lors- Du haut de la terrasse du stand de la Bourgogne, il a François Patriat, jusqu’alors secrétaire d’Etat aux PME, au commerce, à l’arti- « Quelle que soit la manière dont qu’ils l’entendent demander aux gardes du corps : appelé les Français à « soutenir et à respecter notre sanat et à la consommation. M. Patriat avait été, en 1999, le rapporteur de vous me poserez la question, je vous « Ne les bousculez pas, ce sont des Corréziens ! » agriculture ». « Il faut apporter des réponses concrètes la loi d’orientation agricole. affirme que la FNSEA ne soutiendra M. Chirac a passé la plus grande partie de son et établir une vraie concertation entre professionnels Interrogé, dimanche 24 février au Grand Jury RTL-Le Monde-LCI, sur le fait aucun candidat », nous a déclaré temps à admirer les animaux de concours et à félici- et pouvoirs publics, par exemple pour la viticulture. Je que, contrairement aux usages, il n’ait pas accompagné Jacques Chirac au Jean-Michel Lemétayer, président ter les éleveurs qui « font la fierté de l’agriculture ». Il veux une agriculture écologiquement responsable et Salon de l’agriculture, M. Glavany a indiqué qu’il avait accompli trois fois de la FNSEA. a goûté de nombreux fromages, s’est fait introniser économiquement puissante », a-t-il ajouté, cepen- cette « épreuve physique ». « Il se trouve, a-t-il ajouté, que, cette année, La présence remarquée de Luc membre de la Confrérie de l’ordre des bières de Jean- dant que le président de la région, Jean-Pierre Sois- Jacques Chirac n’est pas seulement président de la République, il est candidat Guyau (ancien président de la lain, a apprécié, devant le stand de Boulogne-sur- son (app. DL), lui lançait, peut-être imprudemment (…) Le premier ministre et le président de la République s’en sont entretenus et FNSEA) et de Jean-Luc Duval (lea- Mer, les coquilles Saint-Jacques aux tripes de porc, car la Nièvre mitterrandienne est en Bourgogne : ont convenu ensemble que je ne devais pas y aller. » « Dans ce sens, a encore der des Jeunes agriculteurs) à la « qui marient l’agriculture et la pêche ». On lui a offert « Toute la Bourgogne est avec toi ! » précisé M. Glavany, je n’accompagnerai pas non plus le premier ministre lun- Convention de l’UEM à Toulouse a un billet de tombola (gagnant) pour un séjour touris- di. » été diversement appréciée par tique en Vendée et un collier de noix de Grenoble. François Grosrichard

Jean Glavany, directeur de campagne de Lionel Jospin, au « Grand Jury RTL- “Le Monde”-LCI Le sort des paysans, figure imposée « M. Jospin doit exprimer une synthèse dès le premier tour » des programmes électoraux

Les débuts de la campagne pré- France 2, que ce qu’il propose gauche, des gens qui ne sont pas Dans sa déclaration de politi- LES PROFESSIONS de foi des culièrement les grandes surfaces », sidentielle ont pris des airs de aux Français n’est pas un projet socialistes et qui ne sont peut-être que générale, Lionel Jospin avait candidats à l’élection présidentielle afin d’améliorer ce revenu. La politi- marketing. Jean-Pierre Chevène- socialiste, la petite phrase n’a pas de gauche. expliqué qu’il fallait « considérer comptent, en matière agricole, des que des prix est au cœur des revendi- ment a dit samedi sur RTL : « On pas été forcément bien perçue A la Mutualité, Lionel Jospin nos systèmes de retraite ». Pour- passages obligés : l’hommage aux cations syndicales agricoles. a l’impression que c’est Auchan par les militants de son parti. Il a s’est interrogé à haute voix sur quoi ne pas l’avoir fait avant ? agriculteurs est unanime, et tous Le principe de la politique agrico- contre Darty… » dû s’en expliquer, assez longue- les différences entre la droite et Mais parce qu’il n’y avait pas le promettent un regain de « considéra- le commune (PAC) est défendu par Je ne suis pas du tout de ceux qui ment, à la Mutualité… la gauche. Il y a répondu en égre- feu au lac ! Il faut que les Français tion » aux paysans ébranlés par les la majorité des candidats, mais pas pensent que Chirac et Jospin c’est Il n’a pas eu à s’en expliquer par- nant son bilan… En quoi le projet sachent que s’ils votent pour la gau- crises. La sécurité alimentaire, la qua- les orientations qui la régissent. Le la même chose. La droite nous a ce que personne ne lui demandait de Lionel Jospin est-il fondamen- che, leur système de retraite par lité des produits agricoles, la préser- RPR dénonce « la baisse continue pillés en disant : « la France ensem- d’explications. Jospin est socialiste, talement différent de celui de répartition sera défendu, et que vation de l’environnement et l’agri- des prix agricoles garantis ». M. Che- ble ». François Hollande a eu rai- ça c’est pas une nouvelle. En même s’ils votent pour la droite, ce sera la culture biologique font l’unanimité. vènement condamne « les initiatives son de rappeler que c’était le cri de temps, il a d’abord une vocation à porte ouverte au système de retrai- Champion des agriculteurs, Jac- libérales bruxelloises ». Pour Robert ralliement des manifestants contre rassembler la gauche, à rassembler Le candidat des te par capitalisation, c’est-à-dire ques Chirac a pris le virage dans un Hue, les aides de la PAC sont injuste- le plan Juppé. toute la gauche au deuxième tour, un système de retraite pour les discours prononcé à Rennes, le ment réparties. Jean Glavany Le directeur de campagne est les socialistes bien sûr, mais aussi socialistes a vocation riches. 11 septembre 2001 : « La place des défend une PAC « plus équitable ». satisfait du démarrage de la cam- les communistes, les radicaux, les Vous avez parlé de « trahison agriculteurs dans notre société, qui Le projet du PS s’inscrit dans la ligne pagne ? Vous aviez rédigé une écologistes, les citoyens. Je ne à rassembler aussi de quarante ans d’engagement à est et qui restera essentielle, dépendra des options affichées par le gouver- autre note que celle qui a inspiré désespère pas de cela. gauche » si Jean-Pierre Chevène- de plus en plus de leur capacité à rele- nement Jospin : défense du pluralis- la Lettre aux Français de Lionel Ça, on peut le dire après le pre- au-delà de la gauche ment n’appelait pas à voter pour ver les défis de l’environnement », me syndical et correction des excès Jospin ? mier tour, non ? Lionel Jospin avant le second avait-il déclaré. Il avait toutefois de l’agriculture intensive. Selon Il se trouve que j’ai fait une con- Jospin doit être l’expression tour… donné quelques gages à son auditoi- Christian Bataille, secrétaire natio- tribution comme d’autres (…) La d’une synthèse. Jacques Chirac ? Je me suis expliqué avec lui. Je re, estimant que la restauration des nal du PS à l’agriculture, ces proposi- dernière version [du texte], on l’a Avant même le premier tour ? Si la droite et la gauche c’était la n’imagine pas que le soir du pre- équilibres environnementaux ne tions s’adressent à l’« ensemble de la faite collectivement avec Lio- Oui, je le pense. Lionel Jospin même chose, comme certains d’en- mier tour il puisse se tromper. devait se faire qu’« avec les agricul- population », tandis que la droite nel Jospin à quelques-uns, le stylo incarne quelque chose. Il est le tre vous le répètent à l’envi, on Il vous a rassuré ? teurs et non contre eux, dans la con- tient un discours « identitaire ». à la main (…) et j’ai fait moi- chef de la majorité, de cette gau- l’aurait quand même ressenti Non, Mais il a noté avec plaisir, certation, avec l’aide des pouvoirs Jean Saint-Josse, le candidat du même mes amendements. Si vous che plurielle depuis cinq ans, son depuis cinq ans… je crois [que je ne parlais pas d’une publics ». Le RPR, lui, se prononce mouvement Chasse, pêche, nature voulez commencer à peser au tré- rôle dans le débat politique dépas- On est toujours sur le bilan… trahison, mais d’une trahison de pour la mise en place de « solutions et traditions (CPNT), porte un inté- buchet les contributions des uns se le cadre strict des socialistes. Et Sur la sécurité, par exemple, Lio- quarante ans d’engagements]. techniques de lutte contre les pollu- rêt tout particulier aux agriculteurs. et des autres, vous faites fausse puis le candidat des socialistes à nel Jospin lui-même a dit que la Et la vive critique adressée à la tions plutôt que par la limitation des Selon Thierry Costes, son conseiller route. l’élection présidentielle a vocation droite vous avait piqué vos Mutualité par Lionel Jospin à productions ». politique, il défend une agriculture Lorsque Lionel Jospin a dit, sur à rassembler aussi au-delà de la idées. Quelle différence y a-t-il Georges Sarre ? « respectueuse des produits et des ter- entre les deux politiques sécuri- Ce n’était pas une vive critique,      ritoires », et dénonce « les normes taires ? c’était un trait d’humour. Il n’a pas Les candidats à la présidentielle se européennes, qui transforment l’agri- C’est une grande cause nationale été très gentil lui-même ces der- soucient aussi du revenu des agricul- culture en une simple industrie ». et ça devrait faire l’objet d’une niers jours (…) Je pense que dans la teurs qui, en moyenne, dépend pour Noël Mamère appelle à « soutenir mobilisation générale. (…) Nous gauche il y a de la place pour tout moitié de primes. « Le revenu des les actions anti-OGM » pour obtenir avons remisé notre angélisme au le monde. La construction de la agriculteurs doit d’abord être le résul- l’interdiction des essais en plein placard (…). J’attends toujours que gauche plurielle ne sera pas exacte- tat de leur production », déclarait champ. Le candidat des Verts souhai- la droite abandonne sa démagogie ment la même que dans le passé M. Chirac le 11 septembre 2001. te la maîtrise des volumes de produc- (…). politique c’est prendre parce que la France change, les par- L’UDF se prononce également en tion, la défense des petits produc- des engagements et les tenir, ce tis changent, mais je n’ai pas de rai- faveur « d’exploitations familiales qui teurs, le conditionnement des aides n’est pas seulement tenir des dis- son de douter de la capacité de la vivent de prix rémunérateurs », grâce au respect de normes environne- cours (…). Présider autrement, gauche à remettre en cause son plu- à une régulation de l’offre et de la mentales. Il appelle à la création c’est combattre cette idée d’un ralisme. demande. Pour Jean-Pierre Chevène- d’un grand ministère de l’agricultu- cynisme fou, répété à l’envi par Jac- ment, « une politique agricole digne re, de l’alimentation et de la consom- ques Chirac après Talleyrand, que Propos recueillis par Ariane de ce nom doit pouvoir arbitrer entre mation. les promesses n’engagent que ceux Chemin, Patrick Cohen et les producteurs, les industriels agroali- qui les entendent. Pierre-Luc Séguillon mentaires et la distribution, tout parti- Ga. D. LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/7 FRANCE présidentielle Le monde paysan reste Devant le congrès du PS, Lionel Jospin porte un enjeu politique important ses premières attaques contre le candidat Chirac La sphère d’influence des agriculteurs se situerait Investi par les militants, le premier ministre a dénoncé une présidence « infidèle » « passive » entre 1o % et 12 % de la population et « contestée ». M. Hollande souhaite « donner un véritable successeur à François Mitterrand »

LES FAMILLES d’agriculteurs ce lors de l’élaboration de la loi sur LE CONGRÈS extraordinaire du a, lui aussi, rendu hommage au véritable successeur à François Mit- socialistes qui l’entourent. Le pre- représentent aujourd’hui 3,5 % de l’eau. Parti socialiste, dimanche « réflexe de dignité » de M. Bayrou, terrand ». mier ministre a critiqué les métho- la population française. Pourquoi La sympathie des paysans, si 24 février à la Mutualité à Paris, a après avoir fustigé les « chira- « Je suis votre candidat à l’élec- des de débauchage des « chira- les hommes politiques se penchent- recherchée, irait à Jacques Chi- tourné au sacre démocratique. Can- quiens » qui « ont toujours pratiqué tion présidentielle », a affirmé d’em- quiens », en se livrant à une compa- ils avec autant d’attention sur le rac. Selon un sondage CSA-Libéra- didat unique, Lionel Jospin a été la division de leur propre camp ». blée M. Jospin. Le candidat qui raison humoristique : « C’est com- sort d’une frange de la population, tion (réalisé entre septembre 2001 plébiscité par plus de 99 % des mili- Le premier secrétaire du PS a inaugurera mercredi son « atelier me si j’empruntais Marie-George qui est en constante diminution ? et février 2002 auprès d’un échan- tants qui se sont exprimés. Le pre- vivement attaqué Jacques Chirac, de campagne », au 325, rue Saint- Buffet ou Jean-Claude Gayssot à « Le poids politique des agriculteurs tillon de 10 020 personnes), il mier ministre, accompagné de son évoquant « un président sortant Martin dans le 3e arrondissement Robert Hue, Yves Cochet à Noël est bien supérieur à leur poids numé- recueille 39 % des intentions de épouse Sylviane Agacinski, a été qui, dans toute démocratie exigean- de Paris, a ironisé sur le nom du siè- Mamère et j’allais dire si je prenais rique », rappelle Isabelle Boussard, vote des agriculteurs, contre 13 % ovationné par le millier de mili- te, serait hors d’état d’obtenir la con- ge de M. Chirac, « le Tapis rouge », Georges Sarre à Jean-Pierre Chevè- chercheuse au Cevipof (Centre à Lionel Jospin. Les liens histori- tants rassemblés aux cris de « Jos- nement mais ça n’est pas un bon d’études de la vie politique françai- ques entre le syndicat majoritaire, pin président », lors de son entrée exemple parce que personne se). Leur sphère d’influence se la FNSEA (52,43 % aux dernières aux notes de la chanson « Ensem- 99 % des suffrages exprimés n’aurait envie d’emprunter Georges situe entre 10 % et 12 % de la popu- élections professionnelles), et le ble » de Jean-Jacques Goldmann. Seul candidat à l’investiture par les militants socialistes de sa candidature Sarre ! » « Comment peut-on préten- lation, qui incluent entre autres les RPR renforcent cette proximité. En Devant le slogan « présider autre- à l’élection présidentielle, Lionel Jospin a obtenu 99,07 % des suffrages dre rassembler la France quand on salariés des coopératives agricoles, 1986, le premier ministre Jacques ment » qui s’affichait en lettres exprimés. La participation a été de 69,07 %, contre 73 % à la « primaire » de ne sait que diviser son camp ? », des entreprises de machinisme, ou Chirac nomma François Guillau- blanches, M. Jospin s’est montré 1995 qui avait opposé M. Jospin à Henri Emmanuelli. Sur 75 752 votants, le a-t-il martelé. de l’agroalimentaire. Une « dissy- me, ancien président de la FNSEA, résolument combatif : « Je ne peux premier ministre a obtenu 75 045 voix et on a décompté 708 bulletins métrie démocratique », selon les ter- ministre de l’agriculture. Christian pas vous garantir le succès, il y a un blancs et nuls (0,93 %). Le candidat a estimé que « cette seule candidature ne   «   » mes de Bertrand Hervieu et Jean Jacob, ancien président du CNJA, président sortant, je ne suis que le prive pas le vote des militants de sa force, ni le congrès de son sens ». «Ce Se plaçant déjà dans la perspecti- Viard dans leur ouvrage L’Archipel reste le conseiller du président sur challenger. » Mais, a-t-il proclamé : sont toujours les militants socialistes qui désigneront leur candidat à l’élec- ve du deuxième tour, M. Jospin a paysan, paru en 2001, démultiplie l’agriculture. Selon ce sondage, la « Je m’engage dans cette campagne, tion présidentielle », a-t-il ajouté. affirmé sa volonté de rassembler encore l’influence politique du droite obtiendrait plus de 68 % des devant les Français, pour gagner ! » bien au-delà de son camp, en souli- votes des agriculteurs. Alain Made- « La France ne présente pas de gnant que son projet « présenté lin obtiendrait 10 % et François candidat, elle choisit un président », fiance de son camp pour briguer en soulignant qu’« une élection pré- par un socialiste », « inspiré par les Selon un sondage, Bayrou 9,5 % des suffrages. A gau- a affirmé François Hollande, une nouvelle candidature, un septen- sidentielle, avec le peuple, ce n’est valeurs de la gauche », « crédibilisé che, Jean-Pierre Chevènement et devant la plupart des ministres nat manqué, marqué par deux ans pas un tapis rouge que l’on dérou- par la pratique gouvernementale », M. Chirac recueille Arlette Laguiller font jeu égal à socialistes, en saluant la présence d’échec et cinq ans d’inaction ».Ila le ». Passant à l’attaque frontale, le est destiné « aux Français qu’ils 6 %. Noël Mamère recueille 4 % de François Bayrou, « surgi comme appelé ses troupes à se mobiliser premier ministre a asséné : « Deux soient socialistes ou qu’ils ne le 39 % des intentions des intentions de vote. Blücher à Waterloo » à la réunion pour « permettre à un socialiste ans de présidence infidèle, cinq de soient pas ». « Pourquoi faudrait-il Les bouleversements subis ces de l’Union en mouvement (UEM) à exemplaire de poursuivre sa mission présidence passive font sept ans de que je donne ou que nous donnions de vote des dernières années par le monde agri- Toulouse, samedi 23 février. « Son de citoyen en devenant président de présidence contestée. Pendant deux de ce projet une définition étroite ou cole changeront-ils les habitudes ? courage demande du respect », la République ». « Notre objectif, ans, Jacques Chirac a délégué le pou- que je l’enferme à l’avance dans une agriculteurs, contre Les actifs agricoles ne représentent a-t-il ajouté en relevant les « sif- a-t-il conclu, est plus que de rempla- voir à un premier ministre qui a fait terminologie particulière, fût-elle plus que 13 % de la population rura- flets » qui l’ont accueilli. M. Jospin cer Jacques Chirac, de donner un une politique contraire » [à ses familière à nos oreilles ? Je ne le 13 % à M. Jospin le, tandis que le nombre des retrai- engagements]. Depuis 1997, a-t-il ferai certainement pas », a-t-il pré- tés de l’agriculture est en augmenta- jugé, « il a été le représentant d’une venu devant une salle impassible. tion. L’imbrication des modes de présidence presque protocolaire, Le candidat a développé sa vision monde agricole. Un tiers des vie a ouvert le monde agricole et Un aller-retour à Stockholm inactive mais critique ». « Il a chan- d’un monde qu’une « présidence 36 000 maires de France sont des rapproché ses préoccupations de gé souvent de convictions, a-t-il active » doit « rendre moins injus- agriculteurs. La carte électorale celles des citadins. Dans la même juste pour une image encore ajouté, il a fait le contraire te », « sans une frilosité européenne héritée de la IIIe République donne période, les crises alimentaires et de ce qu’il avait promis. » qui nous interdirait de jouer notre au monde rural nettement plus l’intérêt croissant des citoyens pour STOCKHOLM fait ma déclaration aux Français M. Jospin a réitéré sa volonté de rôle ». Au terme de plus d’une heu- d’élus qu’aux urbains. Selon les la qualité de l’eau ont fait passer les de notre envoyée spéciale avant de la faire au PS », a répondu changer le statut juridique du chef re de discours, M. Jospin a été de chercheurs, 82 % des agriculteurs pratiques agricoles du domaine pro- Au fond, Lionel Jospin n’était M. Jospin. Dans ce ballet d’encoura- de l’Etat car « il ne peut pas être le nouveau longuement ovationné et vivent dans des communes de fessionnel et technique au domaine venu au Sommet des modernisa- gements, seul M. Schröder s’est tu. seul Français qui ne se soumet pas à les 550 délégués ont juste moins de 500 habitants. Or, ces public et éthique. Symptôme de ces teurs, qui réunissait en Suède, ven- Lui aussi en campagne, il avait quit- la loi commune ». « Présider autre- « oublié » de ratifier sa candida- communes comptent un élu pour évolutions, la popularité de José dredi 22 et samedi 23 février, onze té Stockholm depuis longtemps. ment c’est lié à la conception de la ture… moins de 56 habitants, contre un Bové, porte-parole de la Confédéra- chefs d’Etat et de gouvernement politique », a-t-il noté en mettant élu pour 13 205 habitants à Paris. tion paysanne, à l’intérieur même sociaux-démocrates (« du centre et Ariane Chemin en avant l’équipe de dirigeants Michel Noblecourt Les agriculteurs, bien que peu du monde agricole. Aux dernières du centre-gauche », a dit Tony nombreux, occupent 51 % du terri- élections professionnelles, le vote Blair), que pour une photo. Un cli- toire… La majorité des hommes en faveur de la Confédération pay- ché unique et soigné, une exclusivi- politiques doit compter avec le sanne est passé de 20 % à 27 % des té Paris-Match, où l’on verra le pre- vote agricole. Le monde agricole voix. Pourtant, ce syndicat s’adres- mier ministre prendre son petit tisse de nombreux relais à Paris par- se à l’ensemble de la société et s’at- déjeuner, au Grand Hôtel de Stoc- mi les députés et sénateurs, sou- tache à des thèmes qui débordent kholm, adoubé par deux chefs cieux de leur popularité locale. La l’agriculture, comme la sécurité ali- d’Etat de la gauche moderne, le FNSEA, qui compte un responsa- mentaire, la qualité de l’eau, ou les chancelier allemand Gerhard ble dans chaque commune, chaque organismes génétiquement modi- Schröder et le premier ministre bri- canton, dans tous les départe- fiés. Autre inconnue : le succès de tannique Tony Blair. Le premier ments et régions, et d’importantes Jean Saint-Josse auprès des pay- ministre voulait « clore la séquen- troupes à Paris, sait se faire enten- sans. Chasse, pêche, nature et tradi- ce » de l’annonce de sa candidature dre. Le lobby agricole entre en tions (CPNT) dit vouloir conquérir à la présidentielle et tenter d’inscri- action quand des lois touchant ses les agriculteurs « déçus et débousso- re le candidat, dont le « projet » intérêts sont en préparation. Le lés ». n’est « pas socialiste », dans la gouvernement en a fait l’expérien- Gaëlle Dupont fameuse modernité dont il a fait son thème de campagne. Pour sa troisième édition, le Som- met des modernisateurs, venus des José Bové : « M. Chirac n’a cinq continents, avait perdu de son panache. L’Italien Massimo D’Ale- pas voulu que les photographes ma ne fait plus partie du club. Pas davantage Bill Clinton, que Tony Blair avait invité en novembre 1999 l’immortalisent avec moi » à Florence, et qui avait fait ses adieux à ses amis lors du second AU SALON de l’agriculture, le dant la visite, protégés de la bouscu- sommet, à Berlin, en juin 2000. stand de la Confédération paysan- lade par les gardes du corps. Ce sont Finis les accès d’humeur d’antan, ne fait face à celui du ministère des eux qui lui avaient préparé le par- comme lorsque M. Jospin menaçait finances. Dimanche 24 février, José cours. La FNSEA, c’est l’agence de de ne pas se rendre au Sommet de Bové s’y montre tel qu’en lui- relations publiques de la présidence Florence si ce dernier était placé même, disert et virulent. « Jacques de la République. » sous la bannière de la « troisième Chirac a préféré emprunter une voi- M. Bové a noté que Lionel Jos- voie » chère à Tony Blair. ture blindée dans un cortège officiel pin, lui, avait prévu de s’arrêter pour aller du hall 1 [animaux] au devant son stand, lundi matin,    hall 3 [provinces de France] en évi- avant de rencontrer les brasseurs. Lors d’une conférence de presse tant soigneusement le hall 2, où « Je vais lui demander des engage- finale où les questions avaient été nous sommes ; c’est pas glorieux ! », ments précis au moins sur deux soigneusement triées, les partici- explique-t-il. Evoquant sa propre points, prévient-il. La nécessaire pants ont évité le sujet qui courait condamnation à trois mois de pri- réforme de la politique agricole com- sur les lèvres françaises : la signatu- mune, pour qu’enfin soit pris en re, le 15 février, à Rome, entre Sil- « La FNSEA, compte le sort des petits paysans qui vio Berlusconi et Tony Blair, d’un c’est l’agence font vivre le territoire et les villages ; texte sur la dérégulation et la flexibi- de relations publiques et l’élargissement de l’Europe, car le lité du travail. Si le sujet a été abor- de la présidence moins qu’on puisse dire, c’est que le dé en privé lors du petit déjeuner de la République » flou est partout. » soigneusement photographié, le   Interrogé sur le bilan de Jean Gla- candidat à l’élection présidentielle vany, il qualifie le déjà ancien minis- française s’est contenté de s’inquié-  tre d’« habile » : « Il a réussi à pas- ter des « évolutions à droite dans un son ferme, M. Bové ajoute : « Je ser quatre ans à la tête du ministère certain nombre de pays où des cou- crois que l’homme qui vit sous les sans jamais vouloir affronter au rants traditionnels comme ceux de la lambris dorés de la République à fond les sujets essentiels et en glis- démocratie chrétienne peuvent s’être l’Elysée et qui refuse d’aller s’expli- sant élégamment sur les affaires déli- affaiblis et où des tendances populis- quer devant le juge Halphen aurait cates, après avoir gagné du temps et tes s’affirment ». M. Jospin a préféré été bien ennuyé que les photogra- en faisant des pirouettes,dit écouter les compliments auxquels phes l’immortalisent avec un homme M. Bové. Le plus récent exemple, ses homologues se sont complai- en chemise, qui attend sereinement c’est l’abattage sélectif des bovins en samment livrés. « D’après ce que je la décision du juge d’application des épargnant ceux nés après le début sais, Lionel Jospin est tout à fait déci- peines. » Et de conclure : « Il s’est de 2002 – ce qui ne fait pas beau- dé à se porter candidat d’une façon défilé. » coup d’animaux –, alors que c’est progressiste et moderne à la fois »,a Pour le porte-parole du deuxiè- sur les bêtes adultes qu’il aurait fallu dit le président brésilien Fernando me syndicat agricole, c’est toujours avoir une politique scientifique plus Cardoso. « Bonne chance ! »,a la FNSEA qui impose ses vues au affinée, plus rigoureuse, et moins des- encouragé le Chilien Ricardo Lagos. président de la République : « Vous tructrice pour le cheptel et pour les La veille, Aleksander Kwasniewski avez vu : Luc Guyau, son successeur paysans… » avait expliqué, à table, que « le prési- Lemétayer et les autres du bureau dent d’une nation doit être au-delà étaient tout le temps avec lui pen- F. Gr. des partis ». « C’est pour cela que j’ai 8/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 FRANCE Sur la scène de l’UEM, François Bayrou a volé Le président de la République la vedette aux partisans de Jacques Chirac et le premier ministre réagissent à la mort de Georges Vedel Devant une salle acquise au chef de l’Etat, le candidat centriste, qui s’était invité in extremis, a affronté l’hostilité et s’est déclaré opposé à la création d’un « parti du président » Le doyen est décédé jeudi 21 février à 91 ans

TOULOUSE Robien, son directeur de campa- Il est 15 h 50 lorsque le président nouveau « parti du président », LE DOYEN Georges Vedel, décé- pin a, lui aussi, rappelé l’influence de notre envoyé spécial gne, Marielle de Sarnez, Anne- de l’UDF est accueilli, sous un M. Bayrou affirme : « Cette idée est dé, jeudi 21 février, d’une crise car- de l’académicien français sur de Ils ne pensaient qu’à ça. La con- Marie Idrac, Hervé Morin et pont, par son « ami » Douste-Bla- une faute pour l’opposition et pour diaque à l’âge de 91 ans, était nombreux étudiants : « Doyen de vention de l’Union en mouvement Gérard Longuet. Sous l’un des cha- zy, par le directeur de la campagne la France. » Un peu plus provo- « l’un des maîtres les plus talen- la faculté de droit de Paris, ensei- (UEM), samedi 23 février à Toulou- piteaux du parc des Expositions, le de Jacques Chirac, Antoine Rufe- cant, il ajoute : « Si nous pensons tueux et les plus brillants du droit gnant à Sciences-Po, il a laissé à  secrétaire général de l’UEM, Hervé nacht, et par son adjoint, M. Stefa- tous la même chose, c’est que nous français », a souligné, vendredi, des générations d’étudiants, dont je Gaymard, lance, au même nini. La rencontre, aussi spontanée ne pensons plus rien. » Premiers sif- Jacques Chirac qui a évoqué, dans fus, le souvenir de la clarté et de la moment, un « appel à l’union », qu’elle doit être pour les caméras, flets de la salle. M. Juppé jaillit aus- un communiqué, « sa très grande culture d’un grand pédagogue. Le président de l’UDF a avec, comme il se doit, une vingtai- fait un peu penser à un passage de sitôt de son fauteuil : « Je vous émotion ». Le président de la Répu- Tous ceux qui ont eu la chance d’ap- ne de jeunes gens en arrière-plan. frontière entre les deux Corées, à demande de l’écouter tranquille- blique a rendu hommage à l’an- procher le doyen Vedel savent com- joué les trouble-fête dans Jérôme Monod, conseiller du prési- la fin des années 1950. Opportuné- ment. » M. Bayrou plaide alors cien membre du Conseil constitu- bien il était chaleureux et bon dent de la République, Patrick Ste- ment, le « déroulé » de la conven- pour « un partenariat de la droite et tionnel pour « sa hauteur de vue, vivant. » ce lieu de rassemblement fanini, le véritable maître d’œuvre tion a été légèrement modifié. du centre ». Délibérément provoca- son intelligence des règles et son de la convention de Toulouse, et M. Sarkozy est au micro, quand teur, cette fois, il déclare : «Jene ouverture d’esprit, Georges Vedel   «   ’ » des chiraquiens Alain Juppé sont là, au premier M. Bayrou entre dans la salle. « Et, sais pas qui gagnera les primai- savait concilier avec génie la cohé- Le doyen Vedel « fut l’un des rang, attentifs à tout. « L’union est puisque nous parlons d’union, je res… » La salle l’interrompt aux cris rence et la rigueur des principes rédacteurs du traité de Rome et une nécessité », clame M. Gay- veux dire à François Bayrou qu’il est de « Chirac ! Chirac ! » Le candidat avec les réalités du temps et du compte ainsi parmi les pères dis- se, devait être le lieu de la ratifica- mard. Un jeune lève sa pancarte : le bienvenu… François, tu es le bien- de l’UDF se met alors à se moquer, monde ». crets de l’Europe, lui qui avait été tion du « projet d’alternance ».Un « Les étudiants avec Chirac. » D’un en évoquant lui-même les « Chi- M. Vedel restera, ajoute le chef tant marqué par ses années de travail de fond, engagé depuis des signe rapide, M. Juppé donne l’or- « Nous avons rac ! Chirac ! » de la campagne pré- de l’Etat, « pour des générations détention en Allemagne », écrit le mois, à tous les étages de la « chira- dre de le débarquer. Le jeune chira- des choses à nous dire, sidentielle de 1995. Sur les écrans d’étudiants, (…) un professeur admi- premier ministre, qui souligne, quie » (Le Monde daté quien était dans le champ des les yeux dans géants qui retransmettent la scène, ré, respecté et aimé pour son par ailleurs, son « esprit fondamen- 24-25 février). Mais voilà que le caméras… Visiblement, ce dernier les yeux, comme le visage grave de M. Juppé indique humour bienveillant, son esprit de talement libre et ouvert » et rappel- candidat de « la relève », François n’avait pas compris la consigne. A il sied entre amis » que cela commence à trop durer. Il tolérance et la modernité de sa le qu’il « s’était en particulier pro- Bayrou, s’était invité chez eux, au l’UEM, on s’interdit, officiellement,   fait un signe, de nouveau, pour exi- pédagogie ». M. Chirac salue, éga- noncé en faveur du quinquennat ».

dernier moment. Or, « le Béar- d’afficher un choix au premier AFP ger de prendre la parole sans tar- lement, l’action de ce « grand La ministre de la justice, Maryli- nais », comme les chiraquiens l’ap- tour, dès lors qu’on vote « Chirac » der. « Si je suis élu président de la humaniste qui savait toujours met- se Lebranchu, a évoqué, pour sa pellent avec un rien de condescen- au deuxième. venu, tu t’assois, et comme ça, je République, le RPR sera traité com- tre le droit au service des hommes part, « la mémoire d’un éminent dance, est réputé « imprévisible ». Dans le même esprit, pour la peux continuer. » « François » s’as- me un partenaire à part entière », [et qui] a contribué, par ses analy- juriste et d’un grand constitutionna- Ils ne pensent donc qu’à lui, dans grand-messe de l’après-midi, les seoit, au premier rang, entre continue à dire M. Bayrou. Dans le ses rigoureuses, ses réflexions pro- liste », qui « a su avec talent ensei- la matinée de samedi, sous les cha- jeunes Marseillais, sollicités par le M. Juppé, et Christian Poncelet, cas contraire, il « exigerait partena- fondes et ses avis éclairés, à l’évolu- gner à des générations d’étudiants piteaux dressés sur le site du palais patron local du RPR, le député président du Sénat, mais il va riat et respect » au sein de la nouvel- tion équilibrée de nos institutions ». les fondements de nos institutions, des Expositions de Toulouse. Ver- Renaud Muselier, sont soigneuse- devoir longtemps patienter avant le majorité. Succès garanti, huées De son côté, Lionel Jospin a dont il a toujours eu une vision sion pessimiste des choses, celle de ment rangés au fond de la salle. d’avoir droit aux cinq minutes qu’il généralisées. exprimé sa « profonde tristesse ». dynamique et constructive ». Pour Philippe Séguin : « Alors que le pre- L’hôte de la journée, Philippe avait réclamées. Comme attendu, alors que le can- Pour le premier ministre, Mme Lebranchu, qui a fait part de mier ministre a été médiocre, on en Douste-Blazy, prend soin de préci- « Je suis venu parce que nous didat de l’UDF repart vers les cou- M. Vedel fut « une des plus gran- sa « tristesse », les travaux de rajoute encore pour afficher le spec- ser : « Je vous demande, en toute avons des choses à nous dire, les lisses, M. Juppé se lève. « Je sais des figures universitaires et un des M. Vedel « continueront à alimen- tacle de nos divisions. » Version tolérance, de saluer Michèle Alliot- yeux dans les yeux, comme il sied que les choses sont un peu difficiles plus éminents constitutionnalistes ter les réflexions sur les évolutions optimiste, celle de Nicolas Sarko- Marie, François Bayrou et les repré- entre amis. » Sans notes, face à pour toi, François. Moi aussi, j’ai de notre pays ». Dans un message constitutionnelles ». (Lire aussi zy : « Si ça allait très bien pour lui, sentants d’Alain Madelin. » Pour 5 000 regards pour le moins dubita- connu la solitude et l’infidélité. Mais rendu public vendredi soir, M. Jos- p.14.) je ne suis pas sûr que François serait qui n’aurait pas compris, le « DJ » tifs, le président de l’UDF assène la roue tourne. A l’évidence, venu. » Version policée, façon de la convention répète : « Les crânement : « Il est une idée que je demain, nous nous retrouverons. ÉCHOS DE CAMPAGNE Edouard Balladur : « J’espère, cela applaudissements doivent aller à n’approuve pas, celle selon laquelle Alors, je te tends la main… » L’an- va de soi, qu’il sera bien reçu. Le chacun des intervenants. » « La sal- l’opposition devrait se ranger sous la cien premier ministre, qui mesure 2e tour n’est que dans 58 jours. » le est sous contrôle », se félicite le bannière de Jacques Chirac. » Evo- son effet, traverse la scène, le bras f Pas d’étiquette RPR pour Francis Szpiner. Le RPR a décidé de ne Comme pour mieux se faire com- « patron » de l’appareil RPR, Pier- quant la perspective d’une dissolu- tendu. M. Bayrou, poussé par pas donner son investiture à Francis Szpiner, l’avocat et conseiller de prendre, l’ancien premier ministre re Bédier. A voir… tion du RPR et de l’UDF dans un M. de Robien, ne peut faire autre- l’Elysée, qui souhaite être le candidat de la droite en Saône-et-Loire, ajoute, faussement ingénu, ce rap- ment que d’accepter cette main. face au député socialiste Arnaud Montebourg. Le député RPR Domi- pel historique : « En 1965, le géné- La salle se vide. Le maire de Mar- nique Perben, homme fort de la région Bourgogne pour le mouvement ral de Gaulle était tellement mécon- La facture sur le compte du candidat Chirac seille, Jean-Claude Gaudin (DL), lit gaulliste, a plaidé devant la direction de son parti le danger qu’il y aurait tent de n’avoir eu que 45 % des voix Quel prix pour la convention de l’Union en mouvement à Toulouse ? Inter- en conclusion un message de à parachuter dans cette circonscription rurale l’avocat parisien, défen- au premier tour qu’il ne voulait pas rogé par Le Monde, Eric Woerth, ancien conseiller parlementaire d’Alain Jup- M. Chirac, selon lequel les partici- seur d’Alain Juppé et conseiller du président Jacques Chirac sur tous les se présenter au second. » pé et trésorier de la campagne de Jacques Chirac, a indiqué que le coût de la pants à la convention ont su faire scandales touchant la ville de Paris. Cette bataille, a plaidé M. Perben, Il est un peu moins de midi à Tou- convention de Toulouse serait « de l’ordre de 500 000 à 600 000 euros » et « la démonstration de [leur] capaci- entretiendrait le battage médiatique autour des affaires et nuirait au louse. Des milliers de personnes qu’il serait imputé au compte de campagne du président-candidat. Le direc- té de respect les uns pour les autres, candidat Chirac. déambulent d’un atelier à l’autre : teur de campagne de M. Chirac, Antoine Rufenacht, a confirmé que cette chacun avec sa sensibilité, son histoi- ILS ONT DIT l’outre-mer, la planète, les retrai- affectation relevait d’un « principe de précaution », en l’évaluant lui-même à re, ses convictions, son identité, mais tes, l’école, c’est selon. L’avion de 600 000 euros. De leur côté, les collaborateurs de Philippe Douste-Blazy, tous réunis dans une même ambi- a Alain Madelin (candidat DL) : « L’UEM est une bonne idée qui a mal M. Bayrou vient juste de se poser maire (UDF) de Toulouse, expliquaient, samedi 23 février dans la matinée, tion pour la France et le service des tourné parce qu’elle a donné le spectacle de la division, et parce qu’elle se sur l’aéroport de Blagnac. Le candi- que la convention de l’UEM ne coûterait pas plus de 381 000 euros. « On fait Français ». transforme en rassemblement de chiraquiens pour le premier tour. » (Eu- dat de l’UDF est accompagné de sa payer le repas 10 euros, alors qu’on l’a négocié à 7, expliquaient-ils. Ça nous rope 1, lundi 25 février). garde rapprochée : Gilles de laisse un petit bénéfice. » Jean-Louis Saux a Jean-Louis Debré (président du groupe RPR de l’Assemblée nationa- le) : « M. Jospin ne croit en rien. Il a critiqué Mitterrand. Hier, il a fait un discours disant qu’il était à gauche. Avant-hier, il a fait un discours ne citant plus la gauche. Bref, tout ça, ce sont des mots. » (BFM, lundi Pour Bruno Mégret, M. Jospin est l’adversaire principal 25 février). a Robert Hue (candidat du PCF) : « Moi, je n’ai pas honte de la gauche, je Le président du MNR veut « enraciner » son mouvement grâce à la présidentielle et aux législatives m’affiche à gauche et on peut compter sur moi pour le faire pendant toute la campagne. » (Canal+, dimanche 24 février). NICE président de Terre et peuple, une national, (…) mais il ne se considère moins pour l’avenir. « Nous som- a Jean-Pierre Chevènement (candidat MDC) : « L’un, le roi fainéant, de notre envoyée principale association où se retrouvent les pas comme un mouvement protesta- mes l’avenir de notre peuple », Jacques Chirac, l’autre, le maire du palais, Lionel Jospin, se sont défaits de Bruno Mégret s’est fait une rai- partisans d’une grande Europe, eth- taire. (…) Notre objectif est d’exercer n’a-t-il cessé de répéter à son audi- tous les leviers de commande, ils ont brouillé les repères, ils ont mis la Fran- son. L’élection présidentielle de niquement homogène et païenne, demain les responsabilités du gou- toire convaincu d’avance. « Nous ce en pilotage automatique, quand ce n’est pas à la remorque. » (France 3, 2002 sera pour lui un tour de chauf- a permis de remettre à plus tard les vernement » et, pour ce faire, il sommes forts des événements tragi- dimanche 24 février). fe. Tandis que le frère ennemi d’ex- critiques formulées à l’encontre de n’hésite pas à « pratiquer l’ouvertu- ques (…), forts aussi des faiblesses de trême droite, Jean-Marie Le Pen, se Bruno Mégret. Sur son soutien aux re et la main tendue » à l’instar nos adversaires, explique-t-il, tout voit déjà au second tour, lui se mon- Etats-Unis après les attentats du d’autres mouvements d’extrême se met en place : les problèmes qui tre plus modeste. Il présente la pré- 11 septembre, comme sur ses criti- droite européens participant à des s’aggravent, les Français se Arlette Laguiller durcit sidentielle et les législatives comme ques jugées trop molles à l’égard gouvernements de coalition com- réveillent, les politiciens se discrédi- une « une étape décisive » destinée de Jacques Chirac. me en Autriche ou en Italie. Une tent et la droite nationale se réno- à « enraciner [son] mouvement et stratégie dénoncée par M. Le Pen. ve. » Aucun candidat à l’élection le ton contre Robert Hue [à] achever [sa] maturation ». «     » « Le MNR ne cherche pas à faire présidentielle ne trouve grâce à ses « Moi, c’est ma première élection Un positionnement qui a été à DEVANT quelque trois cents personnes réunies, samedi 23 février, à [présidentielle]. Pour M. Le Pen, nouveau expliqué, dimanche, par Creil (Oise), Arlette Laguiller, candidate de Lutte ouvrière à l’élection c’est la dernière », ironise-t-il en fai- le directeur de campagne de M. Le Pen réaffirme avoir rencontré M. Chirac présidentielle, a nettement durci le ton contre Robert Hue, en ironisant sant référence à l’âge, 74 ans en M. Mégret, Gilles Pennelle. Jean-Marie Le Pen a réaffirmé, dans un entretien au quotidien Nice-Matin sur « la prise de distance, surtout en paroles » du candidat communiste juin, du président du Front natio- « Savoir désigner l’adversaire princi- du lundi 25 février, qu’il a rencontré Jacques Chirac à deux reprises en 1988, « avec la politique du gouvernement ». « Depuis cinq ans, il n’y aurait pas nal. Un langage qu’apparemment pal. C’est l’essentiel », a-t-il ainsi avant le premier tour et entre les deux tours de l’élection présidentielle. «La de majorité socialiste sans soutien du PCF », a-t-elle martelé, avant de comprennent les militants de son souligné, en rappelant que, pour le première rencontre a été organisée à l’initiative d’un ami commun, Pierre de « mettre en garde » son auditoire : « Dans la campagne, Robert Hue récu- parti, le Mouvement national répu- MNR, « au plan intérieur », celui-ci Bénouville (…) Je n’ai pas grand souvenir de ce que nous nous sommes dit. se toute responsabilité dans les choix économiques et sociaux du gouverne- blicain, puisqu’ils l’ont réélu à est « la gauche, Jospin le trotskiste. C’était assez banal, on échangeait des politesses », explique M. Le Pen. «La ment. Mais, les ministres communistes, qu’ont-ils changé d’important me 97,4 % des suffrages exprimés lors Et au niveau international (…) l’is- deuxième se situe entre les deux tours (…). Elle se tient cette fois à l’initiative pour les travailleurs ? », a dit M Laguiller. Tout en déclarant « être évi- d’un congrès organisé, samedi lamisme. » « Certes il existe d’autres de Charles Pasqua. » Selon le président du FN, M. Chirac « refuse de s’enga- demment d’accord » avec le candidat du PCF quand il juge nécessaire 23 février à Nice, et l’ont à nou- (…) adversaires, que ce soit les USA ger. Il était très nerveux. Il fumait cigarette sur cigarette, il avait la jambe droi- « un relèvement des bas salaires ou des minima sociaux », la porte-paro- veau acclamé lors de la convention lorsqu’ils veulent imposer le nouvel te qui tremblotait (…). Il répétait : “Je ne peux rien promettre. Je ne peux pas.” le de LO a émis des doutes sur l’attitude future de M. Hue. « Exigera-t-il organisée le lendemain. ordre mondial ou la droite servile (…) Je lui ai dit : je ne vois pas ce qui pourrait m’amener à faire voter pour de Jospin l’application de ces mesures pour appeler à voter pour lui au Tout avait été bien organisé qui fait le lit de la gauche, mais (…) vous dans ces conditions. Mais il est revenu à la charge en disant cette chose second tour ou participer au gouvernement ? », a-t-elle demandé. pour que ce moment, décisif dans ce sont des adversaires secondai- bizarre : “Ah oui, mais si toutefois vous preniez cette résolution, je souhaite-  la campagne, ne soit pas perturbé res », a-t-il expliqué. Et d’ajouter à rais que ce ne soit pas explicite”.» par des contestations. Le départ – l’adresse de Jean-Marie Le Pen et a SONDAGE : une majorité de Français (59 %) sont « peu » ou « pas forcé – en octobre, de Pierre Vial, de ses militants : « Ceux qui concen- du tout » intéressés par la campagne présidentielle, contre 41 % qui trent leurs tirs sur d’autres adversai- revivre un passé à jamais révolu », yeux. A commencer par Lionel Jos- sont « très » ou « assez intéressés », selon un sondage Louis-Harris res, comme si les USA représentaient lance M. Mégret à l’égard du fonda- pin « et ses amis » qualifiés d’« idéo- pour AOL et Libération, réalisé les 22 et 23 février auprès de 1 011 per- un danger supérieur à l’islamisme, teur du FN, nostalgique de l’épo- logues sectaires », coupables sonnes. En outre, 74 % des personnes interrogées jugent que les pro- comme si la gauche et Jospin ne por- que coloniale. « Je n’ai pas l’inten- d’avoir « attaqué ce qui fonde notre jets de Jacques Chirac et Lionel Jospin ne « sont pas très différents » taient pas la responsabilité principa- tion de jouer les Cassandre (…).Je civilisation ». A Jacques Chirac, le (40 %) ou qu’ils sont « quasiment identiques » (34 %). Ils sont 18 % à le de la décrépitude de notre pays, ne suis pas là pour assouvir une hai- président du MNR reproche penser que les projets des deux hommes sont « assez différents » et 4 % contribuent à brouiller les cartes et à ne recuite. » Le combat de Bruno d’« avoir remis le pouvoir aux socia- qu’ils sont « très différents ». 4 % ne se prononcent pas. rendre difficile l’union des forces Mégret dépasse la nation pour listes. (…) Jospin gouverne, Chirac a SANS-PAPIERS : les locaux du Parti socialiste à Rouen ont été nationales. » devenir celui de la « civilisation voyage. Jospin détruit, Chirac occupés, samedi 23 février, par un comité de soutien réclamant la régu- Là n’est pas la seule divergence européenne » contre l’islam. Et, approuve ». Jean-Pierre Chevène- larisation d’un Libyen en grève de la faim. Younis Trabelsi, 41 ans, a ces- avec le Front national. Dans son celui-ci d’invoquer un « le retour ment, c’est, dit-il « le leurre de sé de s’alimenter depuis 44 jours. Le secrétaire de la section PS de rapport moral comme dans son dis- des peuples européens » des « ver- Belfort » et Jean-Marie Le Pen, Rouen a protesté contre cette occupation, en la qualifiant de « déni de cours de clôture, dimanche, Bruno tus viriles et combattantes »… celui qui se fait « photographier démocratie ». Les policiers sont intervenus, lundi matin, peu après Mégret s’est appliqué à montrer Bruno Mégret, qui n’a toujours dans un café arabe de Pigalle », une 6 h 30, et ont fait évacuer les personnes présentes, y compris M. Trabel- les différences. « Le MNR (…) pas rassemblé les 500 parrainages « honte ». si, qui a été accueilli dans les locaux du syndicat Sud-PTT, situé à proxi- défend l’essentiel des valeurs que d’élus nécessaires à sa candidatu- mité du siège du PS. prétendait incarner l’ancien Front re, a de grandes ambitions, du Christiane Chombeau 10/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 SOCIÉTÉ urbanisme

Dans un rapport rendu public lundi 25 février, la Cour des priorités retenues,   le ministère de la ville n’est pas en mesure de tenir. mêmes », tout en soulignant la difficulté à mesurer des comptes dresse un    de l’ac- et procédures complexes, la Cour estime que la politi- La haute juridiction reconnaît cependant « le travail l’impact de ces efforts. Le  lui-même  tion des pouvoirs publics dans les quartiers déshéri- que de la ville gagnerait beaucoup à être impulsée et mené avec abnégation et conviction par de nombreux  affectés à ces programmes est quasiment tés. Manque de définition des objectifs, instabilité coordonnée par une autorité politique forte, rôle que élus et fonctionnaires, et par les habitants eux- impossible à établir. La Cour des comptes critique les errements de la politique de la ville Dans un rapport rendu public lundi 25 février, la haute juridiction souligne l’imprécision des objectifs et l’opacité des financements. Les efforts entrepris depuis vingt-cinq ans pour redynamiser les quartiers en difficulté restent impossibles à mesurer

DES OBJECTIFS imprécis, une tir le pacte républicain sur tout le ter- vail mené avec beaucoup d’abnéga- évaluation insuffisante, des procé- ritoire ; assurer la cohésion sociale tion et de conviction par de nom- dures complexes et innombrables… dans nos villes ; mobiliser autour breux élus et fonctionnaires, et par Tout en mettant en exergue les d’un projet collectif ; construire un Dans son rapport, les habitants eux-mêmes ». Mais il « bonnes pratiques » qu’elle a pu nouvel espace démocratique avec les la Cour des comptes est impossible de mesurer l’impact constater au long de ses investiga- habitants. » cite global des actions entreprises. «Il tions, la Cour des comptes, dans un La Cour des comptes déplore La Grande-Borne, n’existe pas aujourd’hui d’évaluation rapport rendu public lundi dans son rapport l’absence « d’ob- à Grigny (Essonne), nationale des résultats de la politi- 25 février, dresse un bilan sans jectifs quantitatifs affichés au plan comme l’un des rares que de la ville », regrette-t-elle. concession de l’action des pouvoirs national, en matière de résultat ». exemples positifs publics dans les quartiers déshéri- Elle pointe également la forte insta- de la politique «    » tés. Avec l’aide de plusieurs cham- bilité des priorités retenues. A force de la ville. En revanche, sur le plan local, plu- bres régionales des comptes, la de tâtonner, la politique de la ville a sieurs cités ont fait l’objet de tra- haute juridiction s’est notamment sombré, selon elle, dans le flou, ce vaux d’évaluation. « Des résultats intéressée à sept « territoires “histo- qui nuit « à sa lisibilité et favorise positifs ont été constatés en matière riques” de la politique de la ville » : l’éparpillement des actions qu’elle de renouvellement urbain, mais la Clichy-Montfermeil, Grigny, Man- encourage ». En s’élargissant à l’en- plupart [de ces études] notent la per- tes-la-Jolie, Marseille, Roubaix- semble des agglomérations, elle ris- sistance, voire l’aggravation des diffi- Tourcoing, Vaulx-en-Velin et Vénis- que en outre de « perdre sa spécifici- cultés sociales », précise la Cour. Au sieux. Son enquête a surtout porté té » et de se transformer en « sim- vu des données rassemblées sur les sur la période 1994-1999. ple volet de la politique d’aménage- sept sites, quelques tendances de Premier constat : l’intervention ment du territoire ». Ces errements fond se dessinent : la population

de la puissance publique dans les se retrouvent également au niveau  / des quartiers prioritaires a baissé « zones urbaines sensibles » s’est tel- local. En règle générale, les con- entre 1990 et 1999 (– 0,45 % à Tour- lement développée en vingt-cinq trats de ville ne comportent aucun encore grands projets de villes le ne le lui permet pas : le titulaire être mises en œuvre », considère-t- coing ; – 11,4 % à Vaulx-en-Velin). ans qu’elle est devenue indéchiffra- but précis. « Ils se présentent plutôt (GPV). Un exemple : les GPV ont de la fonction « n’est qu’un ministre elle. Dans le meilleur des cas, les indica- ble. A l’origine, elle s’attachait sur- sous la forme de plans d’action (…) été créés à un moment où la négo- parmi les autres », résume la Cour. Le Fonds de revitalisation écono- teurs de précarité – tels que le nom- tout à requinquer la vie sociale et à qui ne répondent souvent qu’à une ciation sur les contrats de ville était En outre, il ne bénéficie pas tou- mique (FRE) s’inscrit dans une pro- bre de bénéficiaires des minima réhabiliter les « grands ensem- logique d’affichage », note la Cour. déjà bien engagée, voire quasi ache- jours de la coopération pleine et blématique analogue. Créé en sociaux – se sont stabilisés mais ils bles ». Aujourd’hui, les problémati- vée ; or les premiers devaient s’insé- entière de tous les départements 2000, ce dispositif prévoit d’oc- « continuent souvent à se dégra- ques abordées sont multiples :    rer dans les seconds. Ce décalage ministériels. troyer quatre types d’aide à des der ». Enfin, en dépit de la reprise citoyenneté, insertion profession- Cependant, quelques sites se « a été une source de complication et Du coup, face à cette mobilisa- chefs d’entreprise. Dans chaque économique, le nombre d’actifs nelle, développement économique, singularisent dans le bon sens. Le de confusion pour les partenaires de tion « encore limitée », le ministère préfecture, les services qui suivent occupant un emploi a baissé par etc. En outre, le nombre de lieux contrat de ville signé à Grigny l’Etat », signale la Cour. Ainsi, le de la ville a tendance à multiplier la politique de la ville ont dû mettre endroits (Clichy-Montfermeil, Gri- concernés n’a cessé de croître : quel- (Essonne) a ainsi arrêté quatre axes conseil régional de Rhône-Alpes a des « actions spécifiques », qui vien- en place un nouveau système pour gny, Mantes). que 250 contrats de ville ont ainsi d’actions prioritaires et chiffré des refusé de signer les protocoles de nent s’ajouter aux dispositifs exis- instruire les dossiers de demande ; La politique de la ville n’est donc été signés pour la période allant de objectifs : diminuer le chômage au GPV prévus dans sa zone de compé- tants. Ainsi, à la fin 1999, le gou- leur charge de travail s’est donc pas parvenue à enrayer « tous les 2000 à 2006 contre 215 entre 1994 même rythme que dans le reste du tence, « considérant qu’il n’y avait vernement a décidé de créer 150 alourdie. De plus, renchérit la processus de dégradation » à l’œu- et 1999. Ils concernent désormais département ou, par exemple, pas lieu de revenir sur les négocia- « équipes emploi-insertion » sur qua- Cour, « le FRE vient (…) compléter vre. Elle pourrait toutefois avoir 27 millions de personnes en métro- réduire de moitié l’écart qui existe tions qui venaient de se conclure sur tre ans, dans certains quartiers en les dispositifs déjà fort nombreux de plus d’impact si elle assignait aux pole contre 18 millions auparavant. entre la ville et le reste de l’Essonne les contrats de ville ». contrat de ville. Le but de cette distribution de primes répondant à pouvoirs publics de poursuivre Le phénomène, estime la Cour, au niveau des taux de réussite sco- Complexe, lourde à gérer, l’ac- mesure était d’épauler des chô- des objectifs de développement éco- « des objectifs précis et quantifiés ». aurait nécessité un effort de défini- laire. tion déployée dans les banlieues meurs et « d’organiser un relais effi- nomique ». Ceux-ci devraient, de surcroît, amé- tion des objectifs. Mais les pouvoirs La politique de la ville est d’au- gagnerait beaucoup, selon la Cour, cace avec des structures en place » Toutes ces imperfections signi- liorer leur connaissance des cités publics se sont souvent contentés tant plus difficile à appréhender à être coordonnée et impulsée par (ANPE, Assedic, etc.). Cette déci- fient-elles que la politique de la vil- populaires, développer les outils d’énoncer de grandes généralités. que sa mise en œuvre passe par des une autorité politique forte. Le sion, estime la Cour des comptes, le est foncièrement inefficace, gas- d’évaluation et clarifier leurs enga- Ainsi, lors du comité interministé- « procédures et de [s] dispositifs très ministère chargé des questions rela- « ne peut que compliquer le paysage pilleuse d’argent et d’énergie ? La gements financiers, suggère la hau- riel à la ville de juin 1998, un docu- variés qui se sont souvent sédimentés tives à la ville pourrait remplir ce des acteurs de l’insertion ». Cour des comptes n’émet pas une te juridiction. ment définissait la politique du gou- au cours du temps » : contrat de vil- rôle, mais son « positionnement » « D’autres solutions faisant appel conclusion si lapidaire : sur le ter- vernement en ces termes : « Garan- le, grands projets urbains (GPU) ou dans la hiérarchie gouvernementa- aux systèmes existants auraient pu rain, elle a pu observer tout « le tra- Bertrand Bissuel Approximations, flou des modes L’ancien directeur du GIP d’Argenteuil : « C’est monstrueusement difficile » de calcul : l’impossible chiffrage DE 1994 À OCTOBRE 2000, Bernard Weil, Mais le GPU n’a pas produit tous les effets d’administration, je me souviens que chaque 54 ans, a dirigé le groupement d’intérêt public escomptés, sans doute parce qu’il a mis l’ac- représentant des administrations déconcen- des crédits affectés aux quartiers (GIP) qui met en œuvre le grand projet urbain cent sur le « tout spatial », au départ. La ville trées de l’Etat a pris la parole pour donner la (GPU) d’Argenteuil, dans le Val-d’Oise. Cette et l’Etat, raconte Bernard Weil, voulaient position de son ministère », ajoute-t-il. Il était structure, qui employait « neuf à onze per- toutes deux traiter les problèmes en privilé- difficile de faire la synthèse. D’autant que le QUEL EST le volume des aides aussi que le premier chiffrage est sonnes » à l’époque où Bernard Weil la pilotait, giant le remodelage des espaces et du bâti. La dialogue entre les élus d’Argenteuil et les ser- financières accordées aux quartiers généralement modifié dans les est chargée de concevoir des actions en faveur présence d’un « architecte très rayonnant » vices de l’Etat tournait, dans certains cas, au déshérités ? Difficile à dire, répond « jaunes » suivants. Ainsi, pour l’an- de la ZUP (zone d’urbanisation prioritaire) du comme Roland Castro dans le projet a sans vinaigre. « La municipalité souhaitait démolir la Cour des comptes dans son rap- née 1998, les contributions des Val-d’Argent, un quartier défavorisé d’environ doute contribué à ce qu’un tel penchant se des- des tours dans un quartier en très grande diffi- port. Au début des années 1990, le ministères autres que celui chargé 28 000 habitants, soit près de 30 % de la popu- sine, poursuit-il. « J’étais le seul à lutter contre culté, proche du centre-ville. La direction dépar- Parlement avait demandé que soit de la politique de la ville ont lation de la commune. L’élaboration des pro- cette vue des choses. Je disais au maire que tementale de l’équipement, elle, était contre », établi un rapport « relatif au mon- d’abord été estimées à 895 millions grammes s’accomplissait en partenariat étroit nous devions créer un projet social et jouer sur relate Bernard Weil. La discorde a duré plu- tant et à l’utilisation de l’ensemble d’euros puis à 1,83 milliard, un an avec les services déconcentrés de l’Etat et la tous les paramètres. Car la politique de la ville sieurs années. des crédits consacrés à la politique plus tard, avant de revenir à municipalité. « Ma mission consistait à créer le consiste aussi à changer les horaires d’une Enfin, le GIP s’est souvent heurté à des pro- des villes et du développement 1,013 milliard lors d’une évaluation consensus » entre les divers acteurs impliqués crèche ou à construire une aile supplémentaire blèmes de financement kafkaïens. « On nous urbain ». Ce document, présenté faite en 2000. Ces écarts peuvent dans le GPU, résume Bernard Weil. dans une école », affirme Bernard Weil. reprochait de ne pas consommer tous les cré- sous la forme d’un « jaune budgé- notamment résulter de la correc- Un an et demi après avoir quitté Argenteuil, dits prévus ; et nous, nous constations que l’ar- taire » annexé à la loi de finances, a tion d’erreurs ou d’une redéfinition l’ancien directeur du GIP s’interroge sur les      gent ne rentrait pas », résume-t-il. Pour des été publié pour la première fois en du périmètre de la politique de la retombées de son action. « Le bilan pour le Finalement, ce n’est qu’en 1996 que l’ancien motifs parfois obscurs, les dotations restaient 1991. Il est loin de donner une ima- ville qui écarte ou, au contraire, quartier est plus que nuancé, confie-t-il. Sur le directeur du GIP est parvenu à recruter quel- bloquées dans la tuyauterie alambiquée du ge précise des sommes d’argent prend en compte des mesures. plan de l’image ou de la vie sociale, il n’y a pas qu’un pour s’occuper des questions sociales. Trésor public. Malgré ces avanies, Bernard injectées dans les banlieues défavo- eu réellement de transformation significative « Trois mois après son arrivée, il voulait déjà Weil ne se lamente nullement sur son expé- risées. «  » qui permettrait de dire que j’ai réussi ma mis- partir », rapporte M. Weil. Pourquoi ? Les élus rience à la tête du GIP d’Argenteuil. « La poli- Première anomalie, qui a été cor- Le « jaune 2002 » tente de gom- sion. » Les réalisations ne manquent pourtant municipaux n’arrivaient pas à prendre de déci- tique de la ville, explique-t-il, c’est monstrueu- rigée dans le « jaune 2002 » : alors mer ces approximations. Il met fin pas : construction d’un bureau de poste au sions « sur le champ scolaire, le logement… » sement difficile. Elle est encore en devenir et qu’elles n’avaient que valeur d’enga- à l’amalgame entre crédits de paie- cœur de la cité, extension et transformation Et les services déconcentrés de l’Etat ne mon- nous oblige à prendre en compte tous les para- gement, les autorisations de pro- ment et autorisations de program- d’une bibliothèque en médiathèque, réhabilita- traient guère d’appétence pour la transversali- mètres. » gramme étaient additionnées aux me et il n’assimile plus les prêts de tion de logements, démolition partielle de bâti- té. La division « en tranches de saucisson » pré- dotations pour dépenses ordinai- la Caisse des dépôts à des dépenses ments, sécurisation de halls d’immeubles, etc. valait. « Au cours d’une réunion du conseil B. Bi. res. Ce cumul de données hétérocli- définitives. « Ces deux changements, tes « laissait à désirer » sur le plan précise la Cour, conduisent à chif- de l’orthodoxie budgétaire. frer l’effort global en faveur de la ville Pendant la période 1994-2001, à 6,203 milliards d’euros en 2002, Vingt-cinq ans d’efforts pour tenter de redynamiser les cités défavorisées l’évaluation de l’effort public en alors qu’il se serait élevé à 7,162 mil- faveur de la politique de la ville a liards dans l’ancienne présenta- f 1977. Lancement des opéra- Dupart. Son but est de soutenir des troisièmes assises nationales de Ban- de multiples handicaps dans leur également été faussée « par la pré- tion. » En dépit de ces progrès, le tions « Habitat et vie sociale » projets urbains dans des quartiers lieues 89 se tiennent à Bron. Fran- agglomération respective. Les GPU sentation, sur le même plan, de « jaune » demeure un « outil peu dans une cinquantaine de sites. Con- défavorisés. çois Mitterrand annonce la mise en sont censés déboucher sur des opé- dépenses définitives et de simples fiable » : certaines contributions sidéré comme l’acte inaugural de la f 1984. Création du comité inter- place d’un ministère de la ville, con- rations lourdes de transformation prêts, par définition remboursa- sont prises en compte intégrale- politique de la ville, ce programme ministériel des villes (CIV). Il définit fié à Michel Delebarre. urbaine, s’étalant sur 10 à 15 ans. bles ». Ces derniers sont, le plus sou- ment alors qu’elles ne profitent que a un double objectif : réhabiliter les les grandes orientations de la politi- f 1991. Nomination de 13 sous- f 1996. Adoption du Pacte de vent, accordés par la Caisse des partiellement aux territoires priori- cités HLM dégradées et dynamiser que pour les cités en difficulté et préfets chargés de mission pour la relance pour la ville. Il instaure un dépôts et consignations. En 2001, taires de la politique de la ville. En la vie sociale. répartit les moyens. politique de la ville. Ils sont aujour- régime d’exonérations fiscales et de les sommes prêtées s’élevaient à outre, « les chiffres globaux annon- f 1981. A l’automne, la commis- f 1988. Création de la délégation d’hui 31. charges sociales à l’intérieur de 44 1,16 milliard d’euros, soit 18 % de cés dans les agrégats ne sont pas sion nationale pour le développe- interministérielle à la ville. f 1994. Après avoir été testés « zones franches urbaines » de l’effort financier global affiché. détaillés (…) et restent donc invérifia- ment social des quartiers (DSQ) est f 1989. Démarrage du Xe plan, dans le cadre de 13 opérations pilo- manière à encourager la venue d’en- Autre défaut des « jaunes budgé- bles », déplore la haute juridiction. mise en place. Signature des premiè- qui court jusqu’en 1993. Dans ce tes, lancées en 1992, les contrats de treprises. taires » : le mode de calcul hétéro- Enfin, les apports des ministères – res conventions de « DSQ » ; au cadre, quelque 400 quartiers bénéfi- ville, destinés à élaborer des « politi- f1999. Présentation, lors d’un gène de plusieurs agrégats. Cer- autres que celui chargé de la ville – cours du IXe plan (1984-1988), cient de contrats DSQ ou de procé- ques territorialisées de renouvelle- CIV en décembre, du « programme tains découlent de dotations de cré- sont calculés sur un mode « empiri- 148 quartiers bénéficieront de ces dures analogues (conventions de ment urbain », sont généralisés. national de renouvellement dits votées par le Parlement ; que ». « Il n’est donc pas possible (…) programmes de réhabilitation du quartier, convention ville-habitat, Mise en place des grands projets urbain ». Il prévoit notamment la d’autres sont de simples estima- de donner un chiffrage précis et bâti, de développement économi- contrats de ville expérimentaux, urbains (GPU), dont le principe avait réalisation de grands projets de vil- tions, fondées sur la division d’une incontestable du montant des crédits que, de désenclavement, de préven- etc.) été arrêté trois ans auparavant. Qua- le afin de favoriser le « développe- enveloppe pluriannuelle par le nom- publics affectés à la politique de la vil- tion de la délinquance, etc. f 1990. Flambée de violences à torze sites seront, au final, désignés ment social et urbain » dans une cin- bre d’annuités prévues. le », conclut la Cour des comptes. f 1983. Lancement de la mission Vaulx-en-Velin (Rhône), puis, quel- (le dernier en 1998, à Chanteloup-les- quantaine de sites. L’analyse des documents budgé- Banlieues 89 par les architectes ques semaines plus tard, à Argen- Vignes, dans les Yvelines). Objectif : taires sur plusieurs années montre B. Bi. Roland Castro et Michel Cantal- teuil (Val-d’Oise). En décembre, les réinsérer des quartiers qui cumulent B. Bi. LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/11 SOCIÉTÉ Ségolène Royal et des parents d’élèves affrontent 20 ans après Amandine, la justice dans une affaire de pédophilie à l’école 100 000 bébés « éprouvette »

AMANDINE, premier Une information judiciaire a été ouverte contre le directeur de la maternelle de Fresnes-sur-Marne « bébé éprouvette » français né par fécon- PRESQUE BANALE et triste- tion nationale. « C’est seulement res qu’il comptait prendre. « L’atti- tions devant les gendarmes » et dation in vitro (FIV) le ment exemplaire, l’affaire de pédo- après l’intervention de Ségolène tude de l’inspecteur d’académie qui insiste sur la nécessité de garder 24 février 1982, grâce à philie empoisonne la vie du village Royal, la ministre, que ça a bougé », m’a menti au téléphone mérite une un équilibre entre le principe de l’équipe du professeur et embarrasse l’administration. souligne-t-il. suite », ajoutait, de sa main, la précaution et la présomption d’in- René Frydman, chef Les parents accusent la justice et Suspendu à titre conservatoire, ministre, au bas de la lettre dactylo- nocence : « Il faut se montrer intran- du service de gynécolo- l’éducation nationale d’avoir vou- le directeur d’école avait été réinté- graphiée. L’inspecteur aurait affir- sigeant sur la protection des enfants gie-obstétrique de l’hô- lu l’étouffer. Mais voilà qu’une gré, fin novembre 2001, après le mé ne pas être au courant de la mais rester objectif et ne pas jouer pital Antoine-Béclère ministre s’en mêle, qu’un avocat classement sans suite de la plainte plainte à propos du viol présumé les croisés. » à Clamart (Hauts-de- parle de complot. Après plusieurs de la mère de la fillette. Une partie du petit garçon alors qu’une lettre Le recteur, André Lespagnol, Seine), a fêté diman- semaines de polémique, une infor- des parents avaient alors alerté la du père lui avait été transmise par souligne que « l’instituteur a été sus- che 24 février ses vingt mation judiciaire a été ouverte, ministre déléguée à la famille et à une délégation de parents d’élè- pendu et mis hors de la présence des ans, en laissant pour la mercredi 20 février, au tribunal de l’enfance, par l’intermédiaire de ves. enfants sans délai ». A la suite des première fois publier Meaux (Seine-et-Marne), pour Noëlle Duteil, présidente du « Dans cette affaire, il y a pour le allégations de maltraitance, une sa photo. L’étudiante viols, agressions sexuelles et vio- regroupement scolaire et épouse moins des dysfonctionnements de la enquête administrative est en en sciences explique  lences sur mineurs contre le direc- du chanteur Yves Duteil, maire justice et de l’éducation nationa- cours sur ses « pratiques pédagogi- dans Le Journal du teur de l’école maternelle de (RPR) de Précy-sur-Marne, com- le », estime Me Pascale Torgemen, ques » mais pas sur les faits de dimanche vouloir « prendre [son] histoire et [son] destin en main » : Fresnes-sur-Marne. Cette décision mune voisine de Fresnes-sur-Mar- l’avocate des deux parents qui ont pédophilie, « pour ne pas interfé- « Mes parents m’ont expliqué très jeune comment j’avais été conçue (…). fait suite à la plainte avec constitu- ne. Ils ont également lancé une porté plainte. Me Torgemen souli- rer » avec le travail de la justice. Je ne suis pas un exploit. » Avant elle, Louise Brown avait été le premier tion de partie civile déposée, le pétition, créé un collectif et refusé gne que le directeur d’école a été Me Henri Gerphagnon, l’avocat du bébé né par FIV, le 25 juin 1978, en Grande-Bretagne. Depuis, les nais- 17 janvier, par deux parents dont d’envoyer les enfants à l’école. Cet- entendu et placé en garde à vue directeur d’école, dénonce, lui, la sances dues à l’Assistance médicale à la procréation (AMP) n’ont cessé une première plainte avait été clas- te mobilisation a fait resurgir des par les gendarmes de Meaux le « construction d’une rumeur » et de progresser. En vingt ans, 100 000 bébés sont nés en France par FIV. sée sans suite, faute de preuves. allégations de pédophilie remon- 5 novembre « seulement », plus l’existence d’une « coalition » « On ressent beaucoup de dégoût tant à 1999 et des accusations de d’un mois après le dépôt de la pre- entre certains parents et des élus et de rage », explique la mère maltraitance. mière plainte. Désireux de procé- locaux. Il a assigné en référé La Ligue des droits de l’homme d’une fillette de 3 ans qui a porté der à l’audition de l’instituteur, les Mme Duteil, en tant que présidente plainte une première fois, le 25 sep- «    » enquêteurs s’étaient heurtés, fin du regroupement scolaire, pour contre la fin de l’arrêt Perruche tembre 2001, après que son enfant Dans un courrier du 11 décem- septembre, à l’opposition du par- manquement à l’obligation de a évoqué des attouchements bre 2001, Mme Royal, chargée de quet, qu’ils ont tenu à souligner réserve et atteinte à la présomp- LE PRÉSIDENT de la Ligue des droits de l’homme (LDH) a écrit, le sexuels. L’autre parent, dont la pre- l’application des circulaires sur la dans la procédure. « Nous sommes tion d’innocence. L’avocat s’insur- 19 février, au président de la République pour lui demander de saisir mière plainte – déposée mi-décem- protection de l’enfance, attirait l’at- alors confrontés à un refus catégori- ge contre « la pression invraisem- le Conseil constitutionnel, après l’adoption définitive de la loi mettant bre – a aussi été classée sans suite, tention du recteur de l’académie que », ont noté les gendarmes blable d’un ministre » et se dit fin à la jurisprudence Perruche. Adopté le 19 février, le texte final pré- dénonce la partialité de l’enquête de Créteil sur les faits rapportés dans un procès-verbal. « scandalisé par la position de Ségo- voit que seuls « les parents peuvent demander une indemnité au titre de de gendarmerie. « Quand j’ai été par le père de famille ayant déposé Le procureur de Meaux, Philip- lène Royal qui foule aux pieds toute leur seul préjudice », excluant la réparation du préjudice de l’enfant, entendu par les gendarmes, j’avais la deuxième plainte. Le lendemain, pe Jeannin, estime, au contraire, présomption d’innocence ». De son né handicapé des suites d’une erreur médicale. l’impression d’être l’accusé, pas la le fonctionnaire était de nouveau qu’« il n’y a rien à redire à cette côté, le directeur d’école a été prié, « S’il est du ressort du législateur de faire la loi, et donc éventuellement victime », explique ce père de suspendu. « Trop de situations de enquête ». D’après lui, « il n’y a pas par le rectorat, de sortir le moins de contredire une décision de justice, encore faut-il que sa décision inter- famille. Son fils, âgé de 4 ans, s’est violences sexuelles en institution ont le moindre élément indiquant que possible du logement de fonction vienne dans les limites de la Constitution (…), écrit Me Michel Tubiana. plaint que « Roger [le directeur] été étouffées ou mal traitées par des ce monsieur a des tendances pédo- qu’il occupe toujours au-dessus de Rien ne peut justifier l’irresponsabilité des auteurs d’une faute, créant mettait un tuyau rouge dans ses fes- réponses internes peu rigoureuses », philes ». Le procureur de la Répu- l’école. ainsi un régime dérogatoire qui viole l’égalité des citoyens devant la loi. » ses ». Le père du petit garçon met insistait Mme Royal en demandant blique rappelle que « les enfants aussi en cause l’inaction de l’éduca- au recteur de lui indiquer les mesu- n’ont nullement réitéré leurs accusa- Frédéric Chambon dépêche a AVALANCHES : quatre skieurs hors piste sont morts dans des avalanches ce week-end en Savoie, un Allemand, dimanche 24 février à Méribel-les-Allues, un homme de 46 ans, vendredi La condamnation de l’ex-inspecteur Loiseau ne sera pas révisée 22 février à la station d’Abriès, et deux moniteurs, samedi 23 février, l’un au-dessus de Termignon, l’autre de Val-d’Isère. LE SORT JUDICIAIRE de l’ex-inspecteur par la décision de la commission, M. Loiseau a à ce qu’indiquait le procès-verbal rédigé à cette Dominique Loiseau semble définitivement scel- indiqué son intention de « tourner la page ». occasion. Elle disait n’avoir identifié qu’une seu- lé. La commission de révision des condamna- « Mon plus grand regret, c’est d’avoir été pen- le personne rencontrée dans une boîte de nuit, tions pénales a rejeté, lundi 11 février, la deman- dant vingt ans un auxiliaire de justice », a-t-il et qui n’était pas l’ancien inspecteur de la BRI. de déposée par l’ancien policier pour être reju- ajouté. « Malheureusement, je n’ai pas relu mon procès- gé. Elle a estimé que les attestations écrites de La demande de révision déposée le 29 mars verbal avant de le signer, parce que j’avais con- plusieurs témoins produites à l’appui de la 2001 (Le Monde du 9 avril 2001) reposait sur les fiance », écrivait-elle notamment. Or, cette iden- requête en révision étaient « dénuées de toute résultats de la contre-enquête du journaliste tification, qui semblait établir matériellement crédibilité » et ne pouvaient autoriser la tenue Michel Naudy, publiés en 1994 dans un livre un lien entre M. Loiseau et ses coaccusés, avait d’une seconde audience aux assises. Elle a égale- intitulé Le Dossier noir de la police des polices : eu d’autant plus de poids qu’elle émanait d’une ment refusé de donner suite à la demande de l’affaire Loiseau (Plon). L’ouvrage mettait en personne sans antécédent judiciaire. Mme Bon- supplément d’information présentée par les lumière les multiples incohérences de l’enquête nard n’avait pourtant pas été convoquée lors avocats de M. Loiseau, Mes Daniel Soulez-Lari- faisant peser le doute sur la culpabilité du poli- du procès d’assises. vière et Loïc Dusseau. L’ancien inspecteur de la cier. Outre les déclarations réitérées d’un co- A la demande de la commission de révision, brigade de recherche et d’intervention (BRI) accusé qui innocentait M. Loiseau, le journa- elle a de nouveau été entendue le 25 juin 2001. avait été condamné le 16 octobre 1991 par la liste avait recueilli plusieurs témoignages qui Après avoir dans un premier temps confirmé cour d’assises de Paris à 12 ans de réclusion cri- constituaient des éléments nouveaux, selon lui les termes de son attestation en faveur de minelle pour « association de malfaiteurs, vols suffisants pour obtenir une révision du premier M. Loiseau, Mme Bonnard est revenue sur ses aggravés, arrestation et séquestration illégales ». procès d’assises. déclarations au fil de son audition par des gen- M. Loiseau a toujours nié avoir participé aux darmes. Pressée de questions, elle indique fina- faits qui lui étaient reprochés – notamment un «    - » lement que « la version qui est la bonne est celle vol dans un centre commercial de Seine-et-Mar- Les déclarations de Guylaine Bonnard parais- du 3 septembre 1987 », date à laquelle elle avait ne –, pour lesquels il fut jugé avec d’autres poli- saient particulièrement convaincantes à reconnu Dominique Loiseau. Cet ultime revire- ciers, qui avaient reconnu les faits. Depuis sa M. Naudy. La jeune femme soutenait dans une ment a, semble-t-il, emporté la décision de la sortie de prison, le 18 mai 1993, après une grâce attestation écrite ne pas avoir reconnu Domini- commission de révision. présidentielle, l’ancien policier avait toujours que Loiseau sur la photographie que lui avait souhaité la révision de son procès. Très affecté présentée un enquêteur en 1987, contrairement Pascal Ceaux Le comité national d’éthique saisi sur les « bébés-médicaments » En Grande-Bretagne, la sélection d’un bébé capable de sauver son frère vient d’être autorisée

ALORS que la Human fertiliza- que de la fécondation in vitro. Les leurs fils Zain, a expliqué la HFEA implantatoire ne peut être autorisé tion and Embryology Authority biologistes de la reproduction vendredi 23 février. Ils espèrent aus- qu’« à titre exceptionnel » et un (HFEA) britannique vient, pour la effectueront ensuite un diagnostic si que le cordon ombilical du nou- décret d’application précise que première fois, d’autoriser les pré-implantatoire sur les veau bébé pourra être utilisé pour « seule la pathologie liée à l’anoma- parents d’un jeune enfant atteint embryons ainsi obtenus et n’im- essayer de sauver la vie de son frère. lie génétique parentale susceptible d’une maladie sanguine à avoir planteront dans l’utérus de Shaha- Nous n’accepterons ce traitement d’être transmise peut être recher- recours à la technique de la fécon- na Hashmi – la mère de Zain – que que dans de très rares cas et sous un chée chez l’embryon au cours des dation in vitro dans le but d’avoir des embryons indemnes de la contrôle strict. » Cette décision a analyses conduisant à ce diagnos- un bébé capable de fournir des cel- mutation génétique à l’origine de été aussitôt condamnée par les mili- tic ». lules permettant de traiter son frè- la thalassémie. A la naissance les tants anti-avortement qui estiment « Deux cas de figure peuvent re, le Comité consultatif national médecins prélèveront le sang du que la programmation de cette con- d’ores et déjà être envisagés, a expli- d’éthique français vient d’être saisi cordon ombilical afin de greffer ception était de nature à « dévalori- qué au Monde le professeur Axel de cette délicate question et rendra chez Zain les cellules-souches qu’il ser le respect pour la vie humaine ». Kahn (Institut Cochin de biologie son avis dans quelques semaines. contient, capables de régénérer sa moléculaire, Paris). Soit l’enfant à L’instance britannique en charge moëlle osseuse. Les médecins esti- «     » traiter souffre d’une affection pour du contrôle des activités d’assistan- ment qu’il y a environ 80 % de chan- La première greffe de ce type laquelle le diagnostic pré-implanta- ce médicale à la procréation devait ces qu’une telle greffe soit pleine- avait été pratiquée avec succès en toire est possible et autorisé, soit ce répondre à la demande des parents ment compatible contre 20 % si les 2000 aux Etats-Unis chez une fillet- n’est pas le cas et les parents souhai- de Zain, un garçon âgé de 3 ans, parents avaient conçu un enfant te atteinte d’une grave affection tent concevoir pour soigner un qui souffre d’une forme grave de sans avoir recours à ces techni- sanguine (Le Monde du 5 octobre enfant atteint, par exemple, de leucé- thalassémie, affection héréditaire ques. 2000), et la question est désormais mie. Il me semble que si le premier due une anomalie de la synthèse Si le diagnostic pré-implantatoi- officiellement posée en France. cas ne soulève pas de problèmes de l’hémoglobine. Son état de san- re d’un embryon n’est pas un pro- Confrontés aux demandes éma- majeurs le second pose une série de té impose une greffe de cellules cédé illégal en Grande-Bretagne, nant d’une dizaine de familles, les questions graves pour un bénéfice capables de coloniser sa moelle sa mise en œuvre impose d’avoir professeurs René Frydman (hôpi- relativement faible, compte tenu des osseuse et de produire une hémo- obtenu l’accord préalable de la tal Antoine-Béclère, Clamart) et succès obtenus à partir des greffes globine normale. En pratique ces HFEA. Shahana et Raj Hashmi, qui Arnold Munich (hôpital Necker, de sang de cordon ombilical ne res- cellules peuvent provenir soit d’un ont quatre autres enfants – dont Paris) ont saisi le comité national pectant pas les règles de la compati- prélèvement de moëlle osseuse aucun n’est un donneur compati- d’éthique qui rendra un avis dans bilité immunologique. » Pour l’heu- effectué chez un donneur immuno- ble pour Zain – avaient annoncé quelques semaines. « Au lende- re les spécialistes français recom- logiquement compatible, soit du qu’ils engageraient une action main de l’annonce de la première mandent aux couples français de sang contenu dans un cordon devant la Cour européenne des américaine j’étais pour ma part un prendre contact avec des équipes ombilical. C’est cette deuxième droits de l’homme si on leur refu- peu réticent à la mise en œuvre d’un belges qui ne rencontrent pas solution thérapeutique qui est sait cette possibilité. « Cette déci- tel procédé, mais à l’écoute des cou- d’obstacles législatifs et réglemen- aujourd’hui souhaitée par les sion a été prise en tenant compte du ples directement concernés ma posi- taires pour mettre en œuvre cette parents de Zain. fait que les Hashmis désirent un tion a évolué », confie le professeur nouvelle thérapeutique. Quoique ne souffrant pas de sté- autre enfant, qui ne soit pas atteint Frydman. Les lois de bioéthique rilité, ils auront recours à la techni- de la maladie génétique qui touche disposent que le dignostic pré- Jean-Yves Nau 12/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 CARNET

DISPARITION AU CARNET DU « MONDE » – Maubert-Fontaine (Ardennes). Paris. – Nicole et Caroline, Séminaires Gaston GAUTHIER, ses fille et petite-fille, Décès Claudine Offermans, ancien directeur de la Cinémathèque ont l'immense tristesse de faire part du COLLÈGE INTERNATIONAL sa fille, de la Ville de Paris, DE PHILOSOPHIE officier des Palmes académiques, décès de me Nathalie et Valérie, Johannes –M Jean Eudes de La Baume, ses petites-filles, Séminaires son épouse, Christophe, est décédé dans sa quatre-vingt-treizième Suzanne RUELLÉ, Princen Nathalie de Valois, son petit-fils, année, le 17 février 2002. née FELDMANN, Emmanuelle Cagnac et Florence Laure et Friedrich Zaubzer, Emilie, Dupont : « Le silence, le deuil et la Diane de Souza, mort dans quelques théâtres rituels : son arrière-petite-fille, Les obsèques civiles ont eu lieu à qui s'est éteinte doucement le 20 février Marie Puc, Et toute la famille, Raddon (Haute-Saône). tragédie grecque, tragédie romaine, 2002, à l'âge de quatre-vingt-onze ans. Avocat indonésien ses filles et son gendre, ont l'immense chagrin de faire part du tazié iranien ». des droits Félix de Valois, décès de Pierre-Louis et Monique Gauthier, 5, 12, 19 et 26 mars, 2 et 9 avril, Michaël, Sophie, 91450 Soisy-sur-Seine. –Mme Georges Vedel, 18 h 30-20 h 30, espace Jussieu, Stephan et Ferdinand Zaubzer, de l’homme Marcelle DEKENS, Françoise et Claude Piercy, son épouse, université Paris-VII - Denis-Diderot, Martin, Romain et Hadrien de Souza, née CHAUVIER, 21240 Talant. 2, place Jussieu, Paris-5e. Cestmir Puc, Mariel et Jean-Yves Lanxade, Claire et Patrick Geneste, ses petits-enfants, survenu le 22 février 2002, dans sa Bruno Clément : « Comment j'ai Christine Vedel-Ancel et Lionel de JOHANNES PRINCEN, qui a ont la tristesse de faire part de la mort de quatre-vingt-troisième année. inventé ma méthode ». Annie MIGNOT, Rafélis de Broves, défendu pendant quatre décen- 5 et 12 mars, 18 heures-20 heures, née VOISIN, ses enfants, nies les droits de l’homme en Indo- M. Jean Eudes de LA BAUME, La cérémonie religieuse sera célébrée 19 mars, 18 h 30-20 h 30, amphi A ; le 6 décembre 1930. Anne, Pascal, Sophie, Emmanuelle, nésie, est mort à l’âge de 76 ans, le mardi 26 février, à 14 h 30, en l'église 26 mars, 20 heures-22 heures, amphi B ; le vendredi 22 février 2002. de Maubert-Fontaine. Marie-Laure, 2 et 9 avril, 18 heures-20 heures, vendredi 22 février à Djakarta, des Tu as lutté pour rester parmi nous. ses petits-enfants, suites d’une crise cardiaque. Mais ce 22 février 2002, au matin, tu as amphi A, Carré des sciences, 1, rue Les obsèques auront lieu le jeudi Elle reposera en l'église le même jour, Eloïse et Martin, Descartes, Paris-5e. Soldat du contingent néerlan- 28 février, à 15 heures, en l'église de à partir de 11 heures, où ses proches et pris le chemin vers la Lumière. ses arrière-petits-enfants, dais dépêché pour reconquérir Janvry (Essonne). ses amis pourront se recueillir. Yvonne Bourdin, Nous t'aimons. Betty Rojtman : « “Tu choisiras la l’Indonésie après la seconde sa sœur, vie” : l'affirmation judaïque du 9, chemin de Champreau, Claudine Offermans, Tu restes dans nos cœurs. guerre mondiale, Johannes Corne- Ses beaux-frères et belles-sœurs, monde ». La Brosse, 26, passage Verdeau, ont la douleur de faire part du décès, le lis Princen avait déserté pour Ta famille, 4 mars, 18 heures-20 heures, 18 mars, 91640 Janvry. 75009 Paris. 21 février 2002, dans sa quatre-vingt- rejoindre en 1948 les rangs de la Jean-Pierre Mignot. 18 h 30-20 h 30, 8 et 29 avril, 18 heures- résistance indonésienne. Il avait douzième année, de 20 heures, amphi A, Carré des sciences, CARNET DU MONDE 1, rue Descartes, Paris-5e. été condamné à mort in absentia La cérémonie religieuse sera célébrée Georges VEDEL, TARIFS ANNÉE 2001-2002 - TARIF à la ligne le mercredi 27 février, à 14 heures, en par une cour martiale hollandaise. grand-croix de la Légion d'honneur, Marcel Drach : « L'argent (II) : DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE, l'église Saint-Léger, à Saint-Germain-en- L’année suivante, après l’indépen- doyen honoraire de la faculté de droit mesure et démesure ». ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 22 E - 144,31 F TTC Laye. dance formelle de l’Indonésie, le E de Paris, 4 et 25 mars, 8 avril, 6 mai, 3 et TARIF ABONNÉS 18,50 - 121,35 F TTC 24 juin, 13 heures-15 heures, salle 214, président Sukarno lui avait accor- NAISSANCES, ANNIV. DE NAISS., membre de l'Académie française. Maison des sciences de l'homme, dé la plus haute décoration mili- MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS Vous pouvez 54, boulevard Raspail, Paris-6e. taire. Mais, devenu indonésien, FORFAIT 10 LIGNES Les obsèques ont eu lieu dans Princen est devenu une épine 120 E - 787,15 F TTC, ligne supl. 12 E - 78,71 F TTC nous transmettre l'intimité familiale. Sidi-Mohammed Barkat : « Le corps dans le pied des apprentis dicta- TARIF ABONNÉS 100 E - 655,96 F TTC vos annonces la veille La ligne suppl. : 10 E - 65,60 F TTC d'exception, la politique, la guerre ». teurs indonésiens. Il a été empri- pour le lendemain Une messe sera célébrée THÈSES - ÉTUDIANTS : 13,35 E - 87,55 F TTC ultérieurement. 5, 12, 19 et 26 mars, 2 avril, 18 h 30- sonné de 1962 à 1964, et il est COLLOQUES - CONFÉRENCES : Nous consulter jusqu’à 16 h 30 20 h 30, amphi Stourdzé, Carré des e retourné en prison à plusieurs m 01.42.17.39.80 + 01.42.17.29.96 201, boulevard Saint-Germain, sciences, 1, rue Descartes, Paris-5 . Fax : 01.42.17.21.36 e-mail: [email protected] reprises sous le règne de Suharto Permanence le samedi 75007 Paris. Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de deux lignes. Les lignes en blanc Pierre-Antoine Chardel : « Les (1966-1992) pour avoir organisé sont obligatoires et facturées. jusqu’à 16 heures de nombreuses protestations en déchirures de l'histoire et le – L'Association nationale des docteurs témoignage écrit ». faveur des libertés. en droit, 5 et 19 mars, 2 et 30 avril, 21 et Mme Corinne Lepage, 28 mai, 19 heures-21 heures, salle JA01,   Carré des sciences, 1, rue Descartes, sa présidente, Princen a été le président d’un Paris-5e. Institut pour la défense des droits Ses présidents d'honneur, de l’homme jusqu’à une première Son conseil d'administration, L'accès à toutes les activités du attaque d’hémiplégie voilà quel- ont l'immense douleur de faire part du Collège est libre et gratuit (dans la limite des places disponibles). ques années. Début 1998, très décès de Renseignements sur salles, affaibli, on le voyait encore dans répondeur : 01-44-41-46-85. Autres un fauteuil roulant au côté de M. le doyen Georges VEDEL, renseignements : 01-44-41-46-80. Megawati Sukarnoputri, principal ancien président de l'ANDD. Consultation du site : adversaire de Suharto. (Lire page 14.) www.ci-philo.asso.fr Un bref retour dans son pays d’origine pour des soins y avait déclenché à l’époque une polémi- que. Des générations de journa- V listes ont écouté cet homme tou- I jours disponible, au discours rafraîchissant, sans amertume, à E la fois généreux et modeste, bon vivant et énergique. N « Pendant près de cinquante ans, T Princen a inspiré les défenseurs des droits de l’homme en Indonésie »,a résumé Munir, le plus connu des D avocats actuels des droits de l’homme dans ce pays. E

Jean-Claude Pomonti P À LIRE EN LIGNE A Retrouvez sur le site Internet du R Monde (www.lemonde.fr/carnet) le détail des nominations, l’essentiel A des lois, décrets et décorations parus I au Journal officiel, ainsi que les adresses des sites publiant des docu- T ments significatifs. R JOURNAL OFFICIEL E Au Journal officiel du samedi 23 février sont publiés : b Outre-mer : une ordonnance relative au droit du travail et de l’emploi à Mayotte ; un décret modificatif relatif aux modalités particulières d’organisa- tion outre-mer de l’élection du pré- sident de la République. b Logement : un décret relatif à l’extension du contrôle technique obligatoire dans certaines construc- par tions et modifiant le code de la Abonnez-vous au pour 26,35 e (172,84 F) mois construction et de l’habitation. Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : b Agriculture : un décret relatif à LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex la lutte contre la tuberculose des Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 26,35a (172,84 F) par mois par prélèvement automatique. bovidés et cervidés d’élevage ; ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : Tous les week-ends deux décrets modificatifs relatifs Adresse : aux appellations d’origine contrô- Code postal : Localité : lées crémant d’Alsace, beaujolais Offre valable jusqu’au 30/06/2002 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 201MQPAE et beaujolais supérieur. Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR Organisme créancier : Société Editrice du Monde NOMINATION N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 faites un bon J'autorise l'établissement teneur de Michel de Bonnecorse, ambassa- mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER deur en Suisse, a été nommé les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... ambassadeur au Liechtenstein en au journal Le Monde. Prénom ...... résidence à Berne par décret paru N° ...... rue ...... placement au Journal officiel du 21 février. Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... ment ou d’interrompre mon abonnement à tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT DOCUMENTS OFFICIELS DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) L’Assemblée nationale a mis en Date :...... ligne la proposition de loi de Signature : ...... Michel Hunault visant à instau- N° ...... rue ...... Le Monde Argent, un supplément rer un contrôle extérieur des pri- Code postal Ville ...... sons. DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER 123 IMPORTANT : merci de joindre un relevé du http://www.assemblee-nationale Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB .fr/propositions/pion3578.asp d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- Le Sénat publie la proposition de tion. Il y en a un dans votre chéquier. en vente chaque samedi loi de Nicole Borvo visant à la créa- Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : tion d’une journée nationale pour Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. avec l’édition l’abolition universelle de la peine Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 825 022 021 (0,15 e TTC/min) de mort. “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at datée dimanche-lundi Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 http://www.senat.fr/dossierleg/ppl Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 00-374.html LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/13 RÉGIONS Inondations : Quel avenir pour les corons du Nord - Pas-de-Calais ? la Somme entre répit Les élus du bassin minier réclament la propriété des anciens logements des Houillères, qui représentent souvent 50 % du parc immobilier de leurs communes. Ils redoutent que l’Etat ne fasse passer la rentabilité avant leurs projets urbains et inquiétude

LENS premier ministre… Le patrimoine taient que cet organisme, où ils sié- allons consacrer tous ces moyens à la res, nous n’aurons jamais aucun APRÈS les premiers déborde- de notre correspondante des anciennes Houillères, c’est geraient en majorité aux côtés de rénovation et à l’entretien du parc. » pouvoir », martèle Jean-Pierre ments de la Somme en fin de semai- Jacqueline Ulrich a 64 ans. aujourd’hui près de 70 000 loge- représentants des locataires et des La déception fut donc grande Kucheida. « Nous voulons travailler ne, la situation « semble se stabili- Depuis 1963, cette veuve de ments, dans 171 communes du ayants droit, puisse aussi détenir quand, le 14 février, au cours d’une aux conditions de vie dans nos cités, ser », indiquait-on lundi 25 février, mineur occupe la même petite mai- Nord et du Pas-de-Calais. Près de 51 % des parts de propriété et con- nouvelle réunion de travail avec le pas faire des affaires comme les en début de matinée, à la cellule de son de la cité dite du 9 bis à Lens 12 000 de ces maisons n’ont bénéfi- fier les 49 % restants à des partenai- cabinet de Mme Lienemann, les élus investisseurs », précise Yves Coquel- veille mise en place vendredi soir à (Pas-de-Calais), l’un de ces fameux cié jusqu’à aujourd’hui d’aucune res privés. « La Soginorpa reçoit ont appris que CDF était sur le le. « Depuis cinq ans, la gauche plu- la préfecture du département, à corons comme il en existe des cen- rénovation. Les cités minières sont chaque année plus de 90 millions point d’accepter une proposition rielle du bassin minier a toujours sou- Amiens. Quatre communes sont taines à travers l’ancien bassin gérées par la Soginorpa, filiale de d’euros de l’Agence nationale de ges- de rachat de la Société nationale tenu le gouvernement de Lionel Jos- touchées par la montée des eaux minier du Nord-Pas-de-Calais. «Si Charbonnages de France (CDF) tion des retraites pour les anciens immobilière (SNI), une filiale de la pin, aujourd’hui nous attendons de de la rivière, mais une seule famille mon mari voyait cela, il serait trop dont elles sont toujours la proprié- mineurs et encaisse autant de loyers Caisse des dépôts et consignations lui qu’il fasse le même geste de con- a dû quitter sa résidence. Le débit malheureux », dit-elle en montrant té. Mais le dernier puits de mine a des locataires. Elle fait remonter trop qui a déjà repris la gestion des loge- fiance », ajoute Serge Janquin, de la Somme atteignait 93 mètres les murs rongés d’humidité et le fermé en 1990 (Le Monde du 3 jan- d’argent aux Charbonnages de Fran- ments miniers du bassin de Lorrai- sénateur et responsable de la puis- cubes par seconde dimanche soir à convecteur à charbon hors d’usage vier 2001) : depuis des années, les ce, soulignait alors Guy Delcourt, ne. Depuis, ils ne décolèrent pas. sante fédération PS du Pas-de- Abbeville. dans la cuisine. « Sa maison, c’était maires réclament un droit de maire (PS) de Lens. Nous, nous « Si nous ne sommes pas propriétai- Calais. Les travaux effectués l’an dernier tout pour lui. » Non loin de là, dans regard et même un réel pouvoir de Samedi soir, les élus de la déléga- et les sacs de sable restés en place la cité du 10 de Sains-en-Gohelle, décision sur l’avenir de ces cités, tion reçue par la secrétaire d’état le long des berges ont permis de Marcel Auque vit avec ses quatre qui représentent parfois 50 % à La gestion discutée de 70 000 maisons au logement sont, néanmoins reve- contenir jusqu’à présent la montée enfants dans trois pièces chauffées 80 % du parc immobilier de leur La Société de gestion immobilière Nord-Pas-de-Calais (Soginorpa), filiale de nus un peu rassurés. Un comité des eaux, mais la nappe phréatique au charbon, sans sanitaires ni eau commune. Tout l’enjeu du débat Charbonnages de France (CDF), a été créée, en 1985, sous forme de société civi- technique a été mis en place qui est très haute, comme en témoi- chaude. Au contraire des « ayants actuel se résume à une question : le immobilière pour prendre en charge le patrimoine des Houillères, à l’épo- doit rendre une décision jeudi gnent les nombreuses caves inon- me droit », les anciens mineurs ou qui va racheter ce patrimoine ? que constitué de 92 190 logements. En 1992, Edith Cresson, alors premier 7 mars, mais M Lienemann a assu- dées (une centaine), parfois très Les corons avaient été construits ministre, avait imposé à CDF de céder la gestion des logements miniers à une ré que rien ne se ferait sans les mai- loin des cours d’eau. Les pluies ont par les compagnies minières avant société d’économie mixte, la Sacomi. Cette parenthèse fut fermée quatre ans res. En attendant, les syndicats de néanmoins été modérées (de 3 mm Les maires réclament leur nationalisation en 1946, puis plus tard par la droite revenue au pouvoir. La Sacomi avait engagé une politi- la Soginorpa expriment à leur tour à 5 mm par jour), bien que constan- par CDF, pour loger gratuitement que de réhabilitation de qualité mais fort coûteuse. La Soginorpa, restée pro- leur inquiétude pour l’avenir. La tes ce week-end, et la météo pré- un réel pouvoir les ouvriers et leurs familles. « Les priétaire, ne pouvant recourir à l’emprunt en raison du déficit de CDF, devait CFDT menace de bloquer la socié- voit un type de temps similaire mineurs ont gagné ces cités à la la financer sur fonds propres. Transformée en société par actions simplifiée té, mardi 26 février, si un comité pour les jours prochains. Les gran- de décision sueur de leur front ; il ne faudrait (SAS) en 1996, la Soginorpa peut désormais emprunter et affirme rénover central d’entreprise n’est pas con- des marées, attendues en fin de pas le leur faire payer une seconde 1 800 logements par an sur un parc de 69 299 logements, ce que contestent voqué d’ici là. semaine, pourraient provoquer sur l’avenir des cités fois », insiste Yves Coquelle, séna- élus et associations de locataires. Un peu plus de 45 % sont occupés gratuite- une nouvelle montée de eaux. – teur (PCF) du Pas-de-Calais. Long- ment par des mineurs retraités ou leurs veuves. Les autres sont loués. Claire Mesureur (Corresp. rég.) temps, les élus, notamment ceux leurs veuves, qui bénéficient du du PCF, ont donc réclamé que l’en- logement gratuit, il acquitte un semble du patrimoine leur soit loyer mensuel de 137 euros. Lui rétrocédé pour le franc (puis aussi aimerait qu’on lui rénove sa l’euro) symbolique. maison ! Une première estimation en chif- La colère gronde dans l’ancien frait la valeur à plus de 1 milliard bassin houiller, où les responsables d’euros. Fin janvier, à l’issue d’une politiques, toutes tendances politi- réunion de travail au ministère du ques confondues, somment le gou- logement, le prix de vente fut néan- vernement de prendre clairement moins fixé à moins de 530 millions position dans l’épineux dossier de d’euros. Une somme enfin « accep- l’habitat minier. Les élus de l’Asso- table » pour Jean-Pierre Kucheida ciation des communes minières (PS), député du Pas-de-Calais et (ACM), très majoritairement à gau- maire de Liévin, près de Lens, prési- che, avaient prévu d’aller manifes- dent de l’ACM. « Le franc symboli- ter, samedi 23 février, devant Mati- que est juridiquement impossible, on gnon pour obtenir une entrevue pouvait nous reprocher par la suite avec Lionel Jospin. Ils se sont finale- une prise illégale d’intérêt », préci- ment ravisés pour se rassembler se-t-il. devant le secrétariat d’Etat au loge- Les élus de l’ACM croyaient pou- ment de Marie-Noëlle Lienemann. voir chanter victoire. L’Etat a déjà Ce changement de programme de accepté le principe de la création dernière heure, assurent-ils officiel- d’un établissement public régional, lement, n’a rien à voir avec la récen- l’Epinorpa, qui serait chargé de te déclaration de candidature du gérer le dossier. Les élus souhai- La pêche désorganisée par la grève des contrôleurs

LE MONDE de la pêche est en Les syndicats craignent que les ébullition. Une grève du zèle de personnels et les différents corps fonctionnaires des affaires mariti- des affaires maritimes, très bien mes, commencée le 21 janvier à implantés sur le littoral et dans les l’initiative de la CGT et de FO, fait grandes régions comme la Breta- des remous, notamment en Breta- gne ou Provence-Alpes-Côte gne, sur le littoral atlantique et les d’Azur, ne soient absorbés et lami- côtes de la Manche. Ici, on ne déli- nés par la puissante administration vre plus aux plaisanciers les permis de l’équipement… Cette crainte est permettant de naviguer, là les dos- renforcée par le fait que, depuis le siers d’examen des rôles d’équipage début de l’année, les personnels (c’est-à-dire les conditions d’em- des affaires maritimes sont désor- bauche) sur les chalutiers ou les car- mais gérés par la grande direction gos traînent, ailleurs les missions de du personnel, des services et de la surveillance et de contrôle sont modernisation du ministère de réduites au minimum. l’équipement. Les équipages des vedettes char- gés d’appliquer les règlements com-     munautaires sur la pêche (quotas, Les mêmes craintes s’expriment taille minima des poissons, mailla- à la direction des pêches et de ge des filets, protection des eaux ter- l’aquaculture, qui, elle, dépend du ritoriales face aux incursions illéga- ministère de l’agriculture. Le secré- les des navires espagnols…) restent taire général CGT des personnels souvent à quai. Conséquence : bra- de l’administration de la mer, connage, fraude et laisser-aller se Richard Vincent, a d’ailleurs écrit développent. La ressource risque récemment à Jean Glavany pour lui d’être mise à mal : on débarque en demander, « au nom du maintien catimini des tonnages excédentai- d’une même communauté de servi- res ou des espèces protégées. Les ces publics » de s’opposer au carac- autres administrations chargées du tère « très politicien » de la réforme contrôle (gendarmerie maritime, de Jean-Claude Gayssot. « Soyez marine nationale, douanes) sont assuré de ma grande vigilance pour davantage sollicitées et, au dire de que toutes les structures littorales con- certains pêcheurs de la Manche, cernées » puissent continuer à assu- par exemple ceux d’Etaples, se rer dans les meilleures conditions livrent à un véritable « harcèle- « les missions de suivi socio-économi- ment » sur les pêcheurs profession- que, les actions régaliennes de police nels. et de sécurité indispensables pour Les personnels – sauf les adminis- l’administration du secteur des trateurs, placés en haut de l’échelle, pêches et des cultures marines », lui et qui ont un statut militaire – pro- a répondu le ministre de l’agricultu- testent contre un projet (très avan- re et de la pêche, dont la réserve, cé puisque le décret est en cours pour ne pas dire l’hostilité, devant d’examen au Conseil d’Etat) de créa- plusieurs aspects de la réforme tion d’une grande direction généra- Gayssot, est connue. le de l’administration de la mer et Cette polémique feutrée se dérou- du développement maritime (Le le alors que les Verts et le PS sont Monde du 2 novembre 2001). Celle- parvenus à un accord électoral ci regrouperait trois directions cen- pour créer un ministère de la mer… trales actuelles : affaires maritimes ce que réclame aussi de son côté le et gens de mer ; transports, ports et RPR. littoral ; établissement des invali- des, qui gère les retraites. François Grosrichard 14/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 HORIZONS

des commissions qui portent son nom ». De fait, lorsqu’il fallait allier intelligence et Refondateur impartialité, l’habitude s’était prise de se tourner vers lui. Qu’il soit question de politi- que agricole commune, d’aides publiques à du droit public GEORGES VEDEL la presse, de modes de scrutin ou de consti- tution, que l’initiative vienne de la droite ou de la gauche, l’une et l’autre savaient pou- français, penseur voir faire fond sur l’honnêteté intellectuelle, la rigueur démocratique et l’ouverture d’es- enthousiaste prit de l’illustre professeur de droit. S’il avait une passion pour la tolérance, sans doute l’a-t-il cultivée durant les cinq et enseignant longues années de sa captivité en Alle- magne. Mêlé, entre 1940 et 1945, à toutes sortes de personnalités, d’origines, de passionné, savoirs, il a cherché dans l’étude un baume à sa souffrance, celle surtout d’être éloigné Georges Vedel, des siens. Nulle surprise, donc, que cette expérience ait ensuite fait de lui un euro- péen convaincu. Il ne pouvait en être autre- qui vient ment. Ce que l’on sait moins, plutôt parce qu’on l’a oublié, c’est qu’il joua un rôle émi- nent, aux côtés de Maurice Faure, dans la de s’éteindre rédaction du traité Euratom et des autres textes qui allaient jeter les bases de la cons- truction communautaire. Il était, avec Jean- à 91 ans, François Deniau, qui le rappelait en l’ac- cueillant à l’Académie française, l’un des a marqué derniers survivants de cette aventure dont seuls ceux qui la vécurent savent combien elle fut épique. son siècle Jamais aucun débat ne le trouva indiffé- rent. S’il se définissait comme « professeur de sciences inexactes », il précisait aussitôt : de sa rigueur « ou de sciences expérimentales », et certes il ne manquait pas d’expérience. Jamais, pour- démocratique tant, le professeur n’a pris la pose du donneur de leçons. Toujours aussi prêt à se laisser émouvoir par un sentiment vrai qu’à se laisser convaincre par un argument juste, un ami très proche il avait assez de lucidité et de courage pour qui, le voyant allumer accepter et intégrer les opinions d’autrui son premier havane plutôt que se braquer dans les siennes dès 9 heures du matin, propres. s’inquiétait de sa santé, Georges Vedel, OUT au long de sa vie, au long largement octogé- de sa longue vie, il paraît A naire déjà, répondait : n’avoir suscité qu’estime et « Vous avez raison, Pierre, je vais mourir affection. S’il avait des enne- jeune ! » Humour, épicurisme et amitié, il mis, s’il faisait des envieux, ceux- laissait la componction à des talents moins Tlà n’ont jamais osé se manifester. Au con- grands que les siens. Aberration statistique traire, les amitiés les plus fidèles ont accom- et insulte vivante à tous les conseils de san- pagné toute son existence. Parmi elles, com- té, il a attendu 85 ans pour découvrir qu’un ment ne pas rappeler le souvenir de Jean corps peut avoir quelques fragilités, 91 pour Rivero, récemment disparu, maître lui aussi mesurer qu’elles pouvaient durer. Il faut du droit public, autorité reconnue depuis dire que sa solidité naturelle pouvait se ren- des décennies. Ils s’étaient connus adoles- forcer d’une vie réussie au-delà de toute cents, sillonnaient à vélo la France des espérance raisonnable. années 1920, avant de devenir professeurs D’abord le professeur, le doyen, qui fut l’un et l’autre, puis de connaître ensemble la un enseignant-chercheur bien avant que fût même captivité, finalement dans le même forgée cette expression. Enseignant à Poi- oflag, pour ensuite incarner, chacun à sa tiers, Toulouse, puis Paris, dans toutes les manière, toujours amusante et amusée, ce matières du droit public, vers lequel il s’était que l’Université peut produire de meilleur. tourné après avoir tâté de la philosophie, Ces deux-là allèrent toujours de pair, sauf à juste le temps d’en être licencié, un des plus l’Académie, à laquelle Georges Vedel trou- jeunes en France. Il a imprégné, marqué, vait mieux prédisposés un Rivero ou un Car- charmé toutes les élites formées à la faculté bonnier, dont il admirait tant le style. de droit comme à Sciences-Po, entre les Au moment où nous écrivons ces lignes, années 1950 et les années 1970. Tous par- nous sentons ce qu’elles ont, malgré nous,   LE DOYEN lent encore de ses amphis pleins, de ses de droit constitutionnel de 1949, qui les tradition de l’absolutisme législatif, de seulement à ce qu’il prît tous les soins que de convenu. Retracer une vie, évoquer une jaillissements d’esprit, du silence dans polycopiés de Sciences-Po, qui le manuel de l’adoption d’un authentique contrôle de lui imposait le respect scrupuleux de tous carrière, ce sont des exercices qui nous sont lequel on buvait la parole de celui qui parve- droit administratif, que n’a cessé d’enrichir constitutionnalité. les droits et libertés. Dans ce moment politi- étrangers, auxquels, nous en demandons nait à rendre attrayante la discipline la plus sa collaboration fructueuse et amicale avec Très tôt, il sut diagnostiquer les maux qui quement tendu, fallait-il que la décision fût pardon, nous ne saurons jamais exceller. austère, au point même de susciter des voca- Pierre Delvolvé. Le savant a réussi des syn- allaient emporter la IVe République, et ali- équilibrée, que la caution que lui donnait la Alors, oublions un instant les convenances, tions pour les finances publiques. Avant- thèses, dont une au moins que nul n’avait menter ainsi, à sa manière, le révisionnisme présence de Georges Vedel fût convaincan- comme il nous invitait à le faire avec lui. hier comme hier, presque jusqu’à aujour- su opérer avant lui : la réunification du droit qui rendrait la Ve acceptable. Celle-ci l’a glo- te, pour ne pas susciter plus de remous Tout ce qui précède est vrai, mais ce que d’hui, tout étudiant, tout thésard était assu- public, qui a mis au jour les relations étroi- balement satisfait, ne serait-ce que parce qu’elle ne l’a fait et aboutir sans heurts, quel- nous retiendrons surtout de Georges Vedel, ré de trouver auprès de lui bienveillance et tes et cohérentes du droit constitutionnel et qu’elle rendait a priori possibles les réfor- ques semaines plus tard, à l’adoption d’un c’est le souvenir des whiskies bus ensemble, attention. Il a toujours su nouer des compli- du droit administratif, celui-ci s’épanouis- mes qu’il appelait de ses vœux, celles aux- nouveau texte qui n’encourut plus aucun des quintes de toux dont on ne savait si cités actives dans toutes les générations, la sant tout entier à partir des bases offertes quelles il réfléchissait au sein du club reproche ! elles venaient du cigare ou du rire, de la sienne et les suivantes, et a donné à ses col- par celui-là. Il a refondé une école de publi- Jean–Moulin, où il fut très actif. Il y forgea Avec la première cohabitation, le décor gourmandise témoignée lorsque se présen- lègues la cohésion d’une confrérie ou, cistes français, en inventant, avec quelques des amitiés qui furent notamment à l’origi- change, mais pas les principes : où une loi tait l’occasion d’un nouveau voyage ou mieux, le sens de leur communauté. Il était autres qui partageaient son sens de l’innova- ne de sa présence dans les colonnes du sur la presse, adoptée par la gauche, avait d’un bon repas, du plaisir partagé devant habité du sentiment très vif de la continuité tion, le mariage du droit public et de la scien- l’argument novateur, l’hypothèse inédite, humaine que forme la chaîne interminable ce politique. Tout au long de la deuxième de notre jubilation intimidée lorsque lui pre- de générations d’enseignants, investie partie du XXe siècle, les noms de Chevallier, nait la fantaisie de réciter quelques-uns des d’une responsabilité particulière à ses yeux. Duverger, Lavau ou Vedel ont rayonné très Très tôt, il sut diagnostiquer les maux milliers de vers inattendus qu’il connaissait Incroyablement attentif à tous, il pouvait au-delà de nos frontières. e par cœur. Nous retiendrons surtout l’extra- discuter avec un apprenti aussi passionné- En transgressant les enfermements disci- qui allaient emporter la IV République ordinaire lumière qui éclairait son regard ment et patiemment qu’avec le plus éprou- plinaires, Georges Vedel n’offrait pas seule- dès qu’il parlait de Lucienne, sa femme, con- vé des compagnons. ment le plaisir de nouvelles visions du pou- et alimenter ainsi le révisionnisme nue sur les bancs de la fac de Toulouse à la Mais s’il s’identifiait à l’Alma mater, il ne voir démocratique. Il pointait avec préci- e fin des années 1920, épousée au début des s’y est jamais réduit ni confiné. Sa compé- sion les tares du parlementarisme français qui rendrait la V acceptable années 1930, et qui s’apprêtait à fêter avec tence en faisait un conseil recherché, un et préparait ainsi les esprits à sa transforma- lui et leurs enfants soixante-dix ans d’un arbitre respecté, activités dans lesquelles il tion. Et lorsque celle-ci survint dans les con- mariage d’exception et l’union de deux vies puisait de nouvelles connaissances en fusions de la décolonisation et par les Point, dès la création de l’hebdomadaire et été jugée trop intransigeante en 1984, une en une seule. même temps que le moyen de s’assurer une détours du gaullisme, il appliqua son intelli- jusqu’à ce qu’il fût contraint à renoncer à autre, préparée par la droite, fut estimée Si l’un et l’autre aimons notre métier, goû- totale indépendance économique, venue gence stratégique et sa volonté réformatri- ses chroniques, du fait des fonctions nouvel- trop laxiste en 1986, insuffisamment protec- tons chaque jour la chance que nous avons compléter et renforcer sa liberté intellectuel- ce aux nouveaux enjeux. La France décou- les auxquelles il venait d’être appelé. trice du pluralisme et censurée à ce titre. de l’exercer, mesurons les devoirs qu’il nous le. Et c’est elle aussi qui donna au penseur vrait enfin la démocratie majoritaire, enco- En 1980, en effet, il a été nommé au Con- Ainsi, c’est en partie grâce à lui que le crée à l’égard de nos étudiants, c’est aussi assez d’influence pour peser sur le cours de re fallait-il la mieux régler. Et ce fut la lon- seil constitutionnel par Valéry Giscard d’Es- Conseil a survécu, renforcé, aux épreuves parce qu’il a su nous convaincre par l’exem- l’histoire. S’il fut sur tous les continents un gue bataille pour le quinquennat – et taing, bien inspiré d’avoir suivi la recom- inédites et périlleuses auxquelles la conjonc- ple. Arrivés trop tard à l’Université, il n’a bourlingueur du droit et de la démocratie, même, ultime victoire qu’il remporta nona- mandation de Raymond Barre. Il y joua un ture politique l’avait soumis. De cette épo- jamais été notre professeur. Il restera tou- c’est avec le Maroc qu’il entretint les génaire, le renvoi des législatives après la rôle majeur en deux moments-clés, l’alter- que date le prestige solide qui, aujourd’hui jours notre maître, notre ami, le doyen. relations les plus étroites comme les plus présidentielle. Le pouvoir avait retrouvé les nance de 1981 et la cohabitation de 1986. Il encore, protège l’institution contre toutes fidèles. moyens d’agir, encore fallait-il nous préser- fut pour beaucoup dans la décision sur les sortes de procès. Guy Carcassonne Chercheur, il le fut tout autant qu’ensei- ver de son arbitraire. Et ce fut la grande nationalisations, en janvier 1982, qui, cer- Un autre grand juriste, Guy Braibant, (professeur à l’université Paris X-Nanterre) gnant, avec le même succès et la même aventure du parachèvement de notre Etat tes, censura la loi, mais le fit sans mettre en disait en souriant que le doyen devrait faire et Olivier Duhamel influence. Ses jeunes collègues ont tous tra- de droit, de la construction d’un vrai consti- cause le droit qu’avait le Parlement d’appré- imprimer des cartes de visite portant com- (professeur des universités à l’Institut vaillé dans ses publications, qui son ouvrage tutionnalisme, de la rupture avec la lourde cier seul la nécessité publique, en veillant me titre « Auteur des rapports et président d’études politiques de Paris) LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/15 HORIZONS KIOSQUE DANS LA PRESSE FRANÇAISE Le « Kronen Zeitung » tourne le dos à Jörg Haider a LIBÉRATION Jean-Michel Helvig Sacré Bayrou ! Non seulement il a Le tabloïd autrichien, connu pour ses dérives xénophobes, a longtemps soutenu le leader populiste. réussi à lui tout seul à saboter un meeting de 7 000 personnes hosti- Mais, depuis la rencontre de M. Haider avec Saddam Hussein, il semble prendre ses distances les, mais en plus il a eu une formule prémonitoire : « Si nous pensons POUR LES AUTRICHIENS, c’est catastrophique de popularité ». comparé avec d’autres gloires destructrice que des tribuns comme tous la même chose, c’est que nous une petite révolution, en tout cas Selon un sondage express mené à déchues tombées du firmament du Le Pen ou Schönhuber », le patriar- ne pensons plus rien. » L’avertisse- le seul changement politique per- la demande du journal, dont les sport national, les champions de che de l’extrême droite allemande. ment prend en effet tout son sel au ceptible depuis le « vrai-faux » résultats étaient affichés à la ski Andreas Goldberger et Her- Mais celui qui s’en donne à cœur vu du sondage que nous publions départ de Jörg Haider, annoncé « une » de son site Internet, 69 % mann Maier, le premier parce qu’il joie est l’éditorialiste Günther Nen- et dont il ressort que trois Français avec des trémolos dans la voix le des Autrichiens ne veulent plus a pris goût à la cocaïne, l’autre par- ning (longtemps proche du Parti sur quatre ne voient pas, ou peu, les 15 février : le très influent quoti- voir Haider intervenir dans la politi- ce qu’il a mis à mal sa carrière par social-démocrate, puis fondateur différences entre les projets Chirac dien viennois Kronen Zeitung, fort que au niveau national. Un espoir son amour des grosses motos : du courant écologiste), avec son et Jospin. De fait, on ne sort pas de ses trois millions de lecteurs que de Temelin. Mais rien ne va d’ailleurs bien vite déçu. « Mais on peut se casser le cou aussi « Requiem pour Jörg » : « Cher Jörg, totalement indemne de cinq ans de dans un pays de huit millions d’ha- plus depuis que M. Haider a serré en politique, quand on perd la juste psychologiquement tu vas mal, et cohabitation. bitants, a pris clairement ses distan- la main au dictateur irakien Sad-    mesure. » Haider a eu encore droit politiquement tu es un homme ces avec l’enfant terrible de la droi- dam Hussein, au début février. Dans les colonnes du Kronen à un quatrain : mort. » Le journaliste a expliqué a te populiste autrichienne. Même C’en était trop pour le patron du Zeitung, les chiens sont lâchés et « Il reste, il part, il part, il reste, comment le chef du FPÖ, « plus Michel Schifres s’il lui lançait quelques piques de Kronen, Hans Dichand, qui vantait mordent méchamment les mollets Géniale, la conduite de Haider ! intelligent que tous les autres hom- Quelle drôle de campagne décidé- temps à autre – sa bête noire habi- jadis l’action stimulante du tribun de l’impudent politicien. Le plus Si ce feu follet était en plus chance- mes politiques autrichiens réunis », ment ! Commencée en course de tuelle étant le chancelier chrétien de la droite de la droite comme cel- féroce est, comme d’habitude, le lier, s’était marginalisé par sa propre lenteur, elle s’est violemment accé- conservateur Wolfgang Schlüssel le d’un « brochet dans un étang de « poète » du journal, Wolf Martin, Notre malheur serait alors com- faute. Mais il est quand même res- lérée dès qu’un des deux principaux –, le tabloïd se montrait en général carpes » : « Pour Haider il n’y a plus célèbre pour ses rimes antisémites, plet. » té prudent : « Il arrive que des gens candidats s’est décidé à partir. En indulgent pour les frasques du chef de retour possible, a-t-il écrit. Les et qui a donné libre cours à sa ver- Le spécialiste de politique étran- dont on annonce la mort vivent enco- quelques jours, elle s’est cristallisée, du FPÖ, dont il partage la thémati- erreurs qu’il vient de commettre sont ve en brocardant la « folie furieu- gère du quotidien, Kurt Seinitz, pré- re longtemps. » les équipes et les machines électora- que xénophobe et anti-européen- trop graves. Elles sont impardonna- se » de Jörg Haider, qui «se dit pour sa part à M. Haider le des- les tournant aussitôt à plein régime. ne, et dont il a soutenu à fond cer- bles. » M. Dichand, qui se flatte de brouille avec tout le monde, laisse tin de Jean-Marie Le Pen : en suc- Joëlle Stolz Comble du comble, à près de deux taines campagnes, notamment la toujours sentir avant les autres ce tomber ses meilleurs amis et se fiche combant sans retenue à son désir mois et demi de la ligne d’arrivée, récente « consultation populaire » que veut l’homme de la rue, annon- apparemment du peuple, du pays de se mettre en valeur, le leader du e [email protected] nous voilà comme si nous en étions contre la centrale nucléaire tchè- ce au chef du FPÖ une « chute comme du parti ». Il l’a ensuite FPÖ obéit à la même « pulsion auto- et www.krone.at à la veille. Il ne faut pas se tromper : Chirac et Jospin se comportent déjà SUR LE NET en adversaires de second tour. Les documents cités dans cette Le meurtre de Daniel Pearl vu par la presse d’Asie a RTL chronique sont accessibles Alain Duhamel directement à l’adresse Tout pousse Chirac et Jospin à s’en- www.lemonde.fr/surlenet Les journaux pakistanais condamnent ce crime mais dénoncent l’« arrogance » de Washington tre-attaquer. Les deux cohabitants a Le site Smoking Gun s’est procu- et cosortants ont distancé leurs ré auprès des archives de l’Etat du LES QUOTIDIENS indiens et alors qu’il enquêtait au Pakistan La presse indienne voit dans ce Pearl « une victime innocente » poursuivants avec leur entrée en Texas la correspondance de 1997 pakistanais ont manifesté leur indi- sur les organisations islamistes. meurtre « une tentative de la part d'« un impardonnable crime contre lice. Ils font figure de favoris pour le entre le gouverneur George gnation après l’assassinat de l’Amé- Les journaux des deux pays ont des éléments du djihad au Pakistan l’humanité », qui « jette la honte, la duel final. Ils deviennent donc W. Bush et Kenneth Lay qui diri- ricain Daniel Pearl, ce journaliste leur interprétation de ce crime d’attaquer [le président] Mouchar- disgrâce et le déshonneur sur ce mécaniquement des adversaires pri- geait alors Enron. du Wall Street Journal qui avait jugé comme « choquant », « tragi- raf et de mettre à mal ses préten- pays », le quotidien de Peshawar vilégiés, des rivaux spécifiques. Et, www.thesmokinggun.com été enlevé le 23 janvier à Karachi, que », « infâme »ou«insensé ». tions à participer à la campagne souligne la responsabilité de « l’ad- cependant, s’ils s’empoignent avec /doc_o_day/bushlay1.shtml antiterroriste ». Le Times of India ministration américaine devenue véhémence, sur le fond, leurs idées a L’organistation United for a Fair « LE MAURICIEN » (ILE MAURICE) ajoute que « le fait que Daniel sauvage, avec une arrogance, une sont loin de se situer aux antipodes Economy chiffre le « retour sur Pearl ait été tué alors que le gouver- vanité et un autoritarisme galo- les unes des autres. Nous ne som- investissement » des sociétés ayant nement exerce officiellement une sur- pants, qui ont engendré un antiamé- mes plus en 1981. (…) Ce ne sont financé les campagnes de George veillance sur les groupes du djihad ricanisme à grande échelle partout plus deux projets de société qui W. Bush et d’Al Gore. indique que ceux-ci vont poursuivre dans le monde ». « Pour cette tyran- s’opposent, mais deux propositions www.billionairesforbushorgore.com leurs actions pour créer des tensions nie, la note devra être payée par des politiques alternatives au sein /analysis/returnoninvestment.html entre le général et les Etats-Unis ». âmes innocentes telles que celle de d’une même société. Sur les modali- a Après la faillite du courtier en Partageant cette analyse, The Hin- Daniel Pearl », conclut le journal. tés, tout [les] différencie. (…) Mais énergie, la Securities and Exchange du (centre gauche) estime que sur le fond, les convergences sont Commission, gendarme américain « l’exécution infâme et impardonna- lemonde.fr pour Le Monde nombreuses. de la Bourse, a décidé de permettre ble du journaliste américain Daniel la consultation en ligne sa base de Pearl souligne les défis accrus que la données Edgar. communauté internationale a à rele- www.sec.gov/edgar/quickedgar.htm ver » dans sa lutte contre le terro- a La Federal Election Commission, risme. Et, si « cette politique qui qui contrôle la validité des scrutins consiste à ne faire aucune conces- aux Etats-Unis, dispose de bases de sion aux terroristes est certainement données accessibles sur Internet. herculéenne », « MM. Bush et Mou- www.fec.gov/finance_reports.html charraf méritent la sympathie et le a De nombreuses ONG surveillent soutien de la communauté interna- en outre les comptes électoraux tionale sur ce terrain ». des candidats américains. Seul au Pakistan, The News par- www.opensecrets.org tage ces analyses, soulignant lui www.publicintegrity.org aussi que « le meurtre de Daniel www.campaignfinance.org Pearl est la première manifestation a Common Cause recense les dons de la furie des extrémistes musul- indirects (« soft money ») interdits mans suite à l’effondrement des tali- par la réforme adoptée par la cham- bans et marque un coup d’arrêt aux bre des représentants le 14 février. efforts d’Islamabad pour combattre www.commoncause.org/laundromat/ la mouvance islamique ». D’autres a Le service de recherche du journaux offrent une réflexion dif- Congrès a mis en ligne son rapport férente et rappellent Washington à sur le financement des campagnes. ses responsabilités. Pour The www.fpc.gov/CRS_REPS/cf0214.pdf Nation de Lahore, « tout dans ce a Dans son numéro consacré à l’ar- triste épisode conduit à démontrer gent en politique, CorpWatch estime comment un comportement barbare avoir trouvé dans la gestion du con- engendre davantage de barbarie, glomérat énergétique Williams Com- du 11 septembre jusqu’aux bombar- panies un scandale de type Enron. dements sur l’Afghanistan, à Guan- www.corpwatch.org/issues Vainqueur ? Leader de l’opposition malgache, Marc Ravaloma- tanamo, puis à ce malheureux /PID.jsp?articleid=1788 nana, qui conteste le résultat de l’élection présidentielle, s’est autopro- M. Pearl ». Une réflexion qui clamé président le 22 février. (HCC : Haute Cour constitutionnelle). rejoint celle développée par le [email protected] Dessin de Deven. (« » pour « Le Monde ») Frontier Post. S’il voit en Daniel

AU COURRIER dont le vainqueur n’a pas fini de se tragique pour son peuple et pour de Camp David, pour qu’ils aient sortir : le face-à-face avec les Pales- le peuple israélien. (…) Mais il ne une perspective (…) et nous aussi. DES LECTEURS tiniens. (…) faut pas tourner une erreur en une Yirmiyahu Yovel Il ne suffit pas d’expliquer aux Israé- fatalité. Que doit être la position Barbizon (Seine-et-Marne)    liens quels sont, à notre sens, leurs de la gauche israélienne ? Selon Qu’on le veuille ou non, Israël n’est véritables intérêts, car ils estiment, moi, il faut donner aux Palesti-   pas tout à fait un pays comme les à tort ou à raison, les connaître niens une chance de revenir sur le «     » autres. Ses antécédents et sa créa- mieux que nous. Il serait plus refus d’Arafat. Il faut dire que Je suis surpris que dans l’article con- tion procédaient d’une certaine important de leur faire compren- nous, Israéliens, sommes prêts à sacré à Geneviève de Gaulle-Antho- vision qu’on peut qualifier, au sens dre que le monde attend d’eux remettre sur la table les proposi- nioz (Le Monde du 16 février), vous large, de « messianique » : le nou- autre chose que le repli sur soi et la tions de Camp David. Elles ont n’indiquiez pas une seule fois le vel Etat n’était pas seulement con- primauté du recours à la force. (…) peut-être été mal présentées par nom du mouvement de résistance çu comme un abri pour les persécu- Ce qui s’exprime souvent dans les Barak, mais elles jettent les bases dont elle était membre quand elle tés, mais comme un foyer de rayon- critiques formulées à leur encontre de la seule solution au problème fut arrêtée le 20 juillet 1943 dans la nement de valeurs universelles, tel- – que ressentent douloureusement israélo-palestinien. On peut les librairie du Vœu de Louis XIII (« boî- les celles illustrées par les juifs de la beaucoup de nos compatriotes négocier, les polir, vernir les deux te aux lettres » du mouvement) ; la diaspora depuis toujours, puis par juifs –, c’est en réalité une certaine côtés tout en restant fidèles au Gestapo (informée par un agent de les pionniers de l’aventure sioniste. déception, et aussi une certaine principe de la coexistence en Pales- Bonny-Lafont infiltré dans le mou- Il est vrai qu’à cette tendance s’est attente : la communauté internatio- tine de deux Etats, juif et arabe, et vement) y avait tendu une « souri- opposé un processus de normalisa- nale a encore besoin du ferment sur le fait que le droit de retour des cière ». A cette date, le réseau du tion, à savoir la construction d’un juif, mais Israël n’est crédible que réfugiés palestiniens doit se réali- Musée de l’homme avait été déman- Etat comme les autres. Sur ce sujet, s’il est fidèle à sa vocation et respec- ser dans leur partie de la Palestine telé. Geneviève de Gaulle était on aurait intérêt à relire Georges te les valeurs morales que ses pré- (avec l’aide d’Israël et du monde entrée au début de 1943 dans le Friedmann qui posait la question décesseurs ont si souvent incar- extérieur). mouvement Défense de la France de la « fin du peuple juif ? ». nées et ont su apporter aux autres L’impasse actuelle a produit non dont le journal clandestin publia ses La guerre de 1967 a paru modifier peuples. seulement la grande souffrance de deux articles signés Gallia dans les fondamentalement les données de Claude Jolif deux populations civiles, mais aus- numéros 34 (20 juin 1943), et 35 la situation : Israël se manifestait Paris si les pires émotions humaines, hai- (3 juillet 1943). Elle fut responsable avec éclat sur la scène mondiale et ne, fanatisme, démonisation de de la diffusion du journal par la pos- devenait le point de ralliement des   ’ l’autre, désespoir. (…) te et membre du comité directeur communautés juives. (…) On n’a En rejetant les propositions de la Nous devons réoffrir aux Palesti- clandestin jusqu’à son arrestation. guère aperçu à l’époque que cette paix à Camp David, Arafat a fait niens un espoir, celui du renouvel- Jean-William Lapierre victoire éclatante recelait un piège une erreur historique, une erreur lement éventuel des propositions Nice 16/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 HORIZONS DÉBATS Pie XII, « pape de Hitler » Terrorisme par Annie Lacroix-Riz et résistance

A polémique qui se milieu des années 1960, dominé en Pologne. Nommé au printemps retraite dès que le conseiller d’am- par Azmi Bishara développe à pro- notamment par Carlo Falconi (Le 1917, à la demande de Berlin (tant bassade allemand Klee le pria de pos du film de Cos- Silence de Pie XII 1939-1945, essai il était considéré comme sûr), baisser le ton sur cette question ta-Gavras Amen fondé sur des documents d’archi- nonce à Munich, il s’y entoura « raciale ». Devenu pape en mars UJOURD’HUI, Is- tout occupant colonial, Israël a inté- s’est concentrée ves recueillis par l’auteur en Polo- d’une camarilla d’extrême droite, 1939, affichant son amour pour le raël ne se contente rêt à présenter le conflit qui l’oppo- L jusqu’à présent sur gne et en Yougoslavie), Saül Frie- dans une région dont les tradi- Reich avec des élans qui ravis- pas de réprimer la se au mouvement national palesti- une affiche mêlant catholi- dlander (Pie XII et le IIIe Reich), tions antisémites valaient celles de saient l’ambassadeur allemand en résistance palesti- nien comme une lutte contre le ter- que à la croix gammée. Mieux vau- Gunther Lewy (The Catholic l’Autriche à laquelle elle appartint poste depuis 1920, von Bergen, nienne par la vio- rorisme, c’est-à-dire à traiter la vio- drait aborder le cœur du débat : Church and Nazi ) et, à un jusqu’au début du XIXe siècle. Pie XII fut, dans l’exceptionnel A lence. Il veut aussi lence palestinienne comme un phé- l’attitude du Saint-Siège à l’égard Le Reich assura depuis lors sa poste mondial d’observation du punir quiconque considère cette nomène absurde sans rapport avec de « la destruction des juifs d’Euro- carrière. Pacelli fut lié dès le début Vatican, immédiatement informé résistance comme légitime, en l’ac- la réalité de l’occupation, qui décou-  - est professeur pe » (Raul Hilberg) pendant la des années 1920, comme le clergé des atrocités allemandes : non pas cusant de soutenir le terrorisme et lerait plutôt de la mentalité et de la d’histoire contemporaine à seconde guerre mondiale. bavarois placé sous ses ordres de à l’été 1942, lorsque les Améri- le jugeant pour cela, même s’il s’agit l’université Paris-VII. On lit dans Le Monde (14 février) fait, aux groupuscules d’extrême cains lancèrent une campagne de d’un parlementaire élu. C’est ainsi   est député arabe que le choix du cinéaste ferait fi droite qui pullulaient en Bavière : presse sur l’extermination, alors que, le 27 février, je comparaîtrai israélien de la Knesset. des acquis de la recherche depuis degré moindre de recherche, Jac- il fréquentait beaucoup Luden- dans sa phase la plus aiguë, mais devant le tribunal de Nazareth, 1963. Mais de nombreux travaux ques Nobécourt, ancien corres- dorff, intime de Hitler, dans ce dès les premiers jours de l’occupa- après la levée de mon immunité par- sont allés dans le sens de la pièce pondant du Monde en Italie («Le havre des terroristes du Reich qui tion de la Pologne. lementaire qui a été votée le culture des occupés. Pour Israël, l’ac- de Rolf Hochhuth Le Vicaire et ont Vicaire » et l’histoire). avaient assassiné des ennemis poli- On a beaucoup traité de ses 7 novembre dernier par la Knesset. te criminel du 11 septembre a consti- prouvé qu’elle contient peu d’er- Le débat fut ensuite anéanti en tiques symbolisant la République silences sur les victimes de l’Axe, Qu’il me soit permis de m’écarter de tué l’occasion rêvée de se joindre au reurs factuelles. France, au profit de panégyriques de Weimar. L’antisémitisme de populations assaillies, bombar- mon cas personnel, pour livrer ici « club antiterroriste » international, L’image de Pie XII a-t-elle été dont le récent ouvrage du Père quelques réflexions d’ordre plus pour mieux reléguer la cause palesti- définitivement établie par les Blet offre le meilleur exemple. Ce général. nienne, malgré sa légitimité histori- Actes et documents du Saint-Siège, qui domine en France n’est pas l’in- Terrorisme et antiterrorisme sont que et morale, dans la case du terro- sélection de ses archives de guerre sulte faite aux catholiques Avec l’appui de Pie XII, aujourd’hui les principales référen- risme à combattre. que le Vatican fit effectuer par une d’aujourd’hui, mais le mauvais cas ces doctrinales de la politique exté- Comme l’Espagne, l’Inde, la Rus- équipe de quatre jésuites compre- réservé aux récentes tentatives de l’Eglise s’engagea activement rieure des Etats-Unis (et dans une sie, la Turquie ou la Chine, Israël nant le célèbre Père américain Gra- recherche : l’a bien montré l’ac- large mesure, également de leur voudrait être considéré comme un ham, et dont le Père français Blet cueil réservé en 1999 par les à l’est de l’Europe politique intérieure). Malheureuse- Etat qui mène un combat compré- est le dernier survivant ? Lancée grands médias au livre de John ment, il s’agit de références creuses hensible contre des mouvements pour apaiser la tempête soulevée Cornwell, Le Pape et Hitler.Ce dans l’extermination qui ne peuvent servir de concepts séparatistes qui recourent au terro- par Le Vicaire, cette publication de travail, certes insuffisamment d’analyse pour mieux comprendre risme pour faire pression sur son dix volumes (1965-1980) a été approfondi et qui accable le seul ce qui se passe dans le monde, ni gouvernement. Mais la comparai- remise à l’ordre du jour par un Pie XII en exonérant le reste de la l’Eglise dans l’entre-deux-guerres dées, Polonais, juifs, Serbes, mala- même aux Etats-Unis. son entre ces différentes situations récent résumé du Père Blet (Pie XII Curie, en particulier Pie XI, dont est avéré, et on ne débat que sur le des mentaux allemands assassinés Ces termes ne renvoient même et la question palestinienne n’est et la seconde guerre mondiale le règne couvrit les six premières fait de savoir s’il demeurait un anti- par le régime avant la guerre, etc. pas à des normes morales fixes, car pas valable. Tout d’abord parce que d’après les archives du Vatican, années des misères des juifs alle- judaïsme ou devenait un antisémi- Mais Pie XII parla beaucoup il est évident que la même action le mouvement palestinien n’est pas 1998). Elle ne saurait convaincre, mands (sans parler de ceux de tisme racial (Völkisch). Celui de depuis 1939, comme Benoît XV (qui consiste à tuer des civils pour un mouvement séparatiste. Ensuite les conditions de sa réalisation l’Europe orientale), a cependant Pacelli unissait les deux : sa corres- pendant la guerre précédente : sur des objectifs politiques) sera quali- parce qu’on n’a jamais offert aux n’ayant pu être contrôlées par des ajouté quelques pièces au dossier pondance bavaroise révèle son « les nécessités vitales » du Reich, fiée, selon le contexte, d’acte terro- Palestiniens de vivre avec les Israé- historiens. d’Eugenio Pacelli. obsession morbide des « juifs gali- contre l’éventuel bombardement riste, d’acte de violence, d’acte de liens dans le cadre d’une même La dernière tentative, une « com- Quel meilleur symbole de la diffi- ciens » bolcheviques. Comme tout de Rome (depuis l’été 1940) et, guerre, de dommage collatéral, de citoyenneté. Israël ne veut pas des Völkisch, il voyait dans chaque juif avec des sanglots dans la voix, crime de guerre ou de résistance Palestiniens dans le cadre de son un bolchevique, et inversement. contre celui des villes allemandes, légitime. Etat, tout en refusant de leur Avocat infatigable des droits du depuis 1942, contre la formule de La définition même de l’acte terro- octroyer le droit à l’autodétermina- De nombreux travaux sont allés Reich contre Versailles, comme « capitulation sans conditions » de riste pose problème en termes de tion. nonce à Munich puis dans le Reich l’Allemagne projetée en 1943 par droit et de législation car elle est Avant comme après le 11 septem- dans le sens de la pièce (depuis 1920), puis comme secré- les Alliés, etc. plus souvent liée à l’identité de celui bre, Israël était et demeure un occu- taire d’Etat du Vatican (février Il ne se contenta pas de se taire qui le commet qu’à l’identité de la pant, tandis que les Palestiniens de Rolf Hochhuth « Le Vicaire » (1963) 1930), il contribua largement, avec sur les massacres ou de faire avec victime ou à la nature de l’acte. Le étaient et demeurent des occupés. l’aval de ses supérieurs, Benoît XV son secrétaire d’Etat, Maglione, et droit pénal moderne prévoit l’égali- Or la violence de ceux qui sont sou- et ont prouvé qu’elle contient puis (depuis 1922) Pie XI, à la réu- son collaborateur, Montini, futur té devant la loi, notamment entre mis à l’occupation doit être considé- nification sans exclusive – nazis Paul VI, des bons mots lorsque les les coupables présumés, sans que rée comme une résistance légitime peu d’erreurs factuelles inclus – de la droite allemande. Il Américains le prièrent de parler : leur identité définisse leur crime. tant qu’ils sont privés du droit à y mit assurément son empreinte, l’extermination des juifs était Non, le terrorisme n’est pas un l’autodétermination. Certaines mais ne fut jamais désavoué pour « exagérée par les Alliés » et n’était concept analytique : le monde ne se actions violentes palestiniennes peu- mission internationale » paritaire culté à s’exprimer librement en avoir fait la carrière spectaculaire pas avérée, il ne pouvait dénoncer divise pas en terroristes et en antiter- vent certes être considérées comme de six historiens juifs et catholi- France sur le nonce et secrétaire des éléments les plus nazis de les « atrocités allemandes » sans roristes, pas plus que les pays ou les politiquement et moralement répré- ques, a abouti en juillet 2001 à un d’Etat du Vatican devenu pape l’Eglise autrichienne, allemande dénoncer celles des Soviets, etc. hensibles, mais elles n’ont rien à échec retentissant : l’obstination que le conflit sur le titre initial de ou de toute fraction de nationalité Avec son appui, l’Eglise s’engagea voir avec les agissements des tali- du Vatican d’aujourd’hui à lui refu- l’ouvrage, Le Pape de Hitler (Hit- œuvrant à la liquidation de l’Eu- activement à l’est de l’Europe bans, ni avec le phénomène d’Al- ser l’accès à ses archives originales ler’s Pope) ? Car Eugenio Pacelli rope des traités de 1919-1920. dans l’extermination : franciscains Le monde Qaida, qui a développé sa dynami- l’a conduite à la dissolution après ne fut pas le saint torturé par un Pacelli, comme Pie XI, connais- de Croatie, massacreurs des juifs que propre avec la mondialisation démission de certains de ses mem- « drame intérieur d’une très rare sait le sort des juifs du Reich et des Serbes, prélats ukrainiens, ne se divise pas et la modernisation. bres, démission suivie d’une polé- acuité » (Xavier de Montclos) cher depuis février 1933. Il interdit slovaques, hongrois, roumains, L’occupation israélienne n’est pas mique entre ses trois membres à l’historiographie catholique ins- toute protestation des Eglises na- etc., hérauts de la croisade contre en terroristes et une colonisation au-delà des mers, juifs et l’Eglise. titutionnelle. Pas davantage le tionales (la française comprise) les « judéo-bolcheviques ». Tous à visée économique, qui disparaî- Les « repentances » ne peuvent « mouton noir » que John Corn- contre la persécution, notamment furent impliqués dans le pillage en antiterroristes, trait avec la fin des intérêts économi- être opposées au bilan de près de well oppose à son prédécesseur lors du boycott nazi des juifs du des biens des massacrés, auquel le ques de l’occupant, ni un mandat quarante ans de recherches fon- Pie XI, dressé en antinazi. Mis 1er avril 1933. Quand Pie XI posa à Vatican donna son aval écrit (en pas plus que colonial mis en place par une organi- dées sur des fonds originaux – à au service de la politique alle- Berlin, en septembre 1933, par latin). sation internationale et dont la mis- défaut de ceux que le Saint-Siège mande du Vatican, ce germano- une note officielle, la question des Le cas de l’Ouest est mal connu, les pays sion est limitée dans le temps. Il laisse obstinément fermés. Il fut phile convaincu était surnommé juifs convertis (les autres n’inté- car les liens de guerre entre les hié- s’agit d’une colonisation qui a opé- riche en France et ailleurs au Tedesco (l’Allemand) en Italie et ressant pas Rome), il battit en rarchies nationales et Rome n’y ou les cultures ré, il n’y a pas si longtemps, le rem- furent pas disséqués après-guerre. placement d’une population par Mais comment interpréter le choix une autre. C’est pourquoi sa violen- par Pie XII de l’Autrichien pro- cultures. Toutes les cultures moder- ce est structurelle. Si le terrorisme nazi Hudal pour négocier en octo- nes ont connu des organisations était défini indépendamment de Folie de la croix bre 1943 avec le commandement idéologiques et des mouvements celui qui le commet, on dirait qu’il militaire allemand la déportation religieux qui ont appelé à tuer des s’agit d’un terrorisme d’Etat. des juifs de Rome organisée sous civils pour des objectifs politiques. L’imbrication démographique et par Claudette Marquet ses fenêtres ? « Question délicate Même aux Etats-Unis, des actes con- économique des occupants et des [et] désagréable pour les relations sidérés comme terroristes selon les occupés rend la situation compara- germano-vaticanes », mais heureu- normes américaines se sont pro- ble à un régime d’apartheid, où OUS prêchons un Instrument ambigu de bénédic- comme l’enseignait autrefois le sement « liquidée » en moins de duits dans lesquels les auteurs et les deux populations vivent dans le messie crucifié, tion, des fidèles mais aussi des catéchisme des petits chrétiens, deux semaines, commenta le nou- victimes appartenaient au même même espace politique, mais dans scandale pour les armes et des armées, au nom de la ce n’est pas seulement apprendre vel ambassadeur du Reich, von espace culturel. Les pays arabes, l’In- deux systèmes de droit différents, juifs, folie pour les guerre juste. pour soi à assumer le poids des Weiszäcker. de, le Japon, l’Italie, l’Allemagne et l’une étant soumise à l’autre. païens », écrivait La croix déformée en croix choses et les chocs de la vie. C’est Pie XII assuma doublement le Israël ont eux aussi engendré en Aujourd’hui, cet apartheid israélo- N il y a près de deux nazie, créée par Oliviero Toscani soutien apporté aux massacreurs. leur sein de tels phénomènes. palestinien est en passe de s’appli- mille ans, à ses amis de Rome, un pour le film Amen, de Costa- Pendant la guerre, il fêta leurs C’est pourquoi les forces démo- quer également aux citoyens arabes   est pasteur, certain Paul de Tarse, adepte de Gavras, souligne avec force – trop représentants, ceux d’Ante Pave- cratiques et progressistes des diffé- d’Israël, d’autant que la démocratie productrice de l’émission Jésus-Christ. de force ? – la dimension tragique litch en tête. Le texte de conver- rents espaces culturels ont des rai- israélienne souffre, à la base, de « Présence protestante » Dès l’origine, donc, la croix com- de l’histoire du christianisme et sion forcée des Serbes, autre gé- sons logiques et justes de croire nombreuses contradictions liées à sur France 2 et responsable me scandale parce que la victime renvoie au sens premier de la nocide croate de la guerre, ne fut qu’il n’existe pas de contradiction l’imbrication de la religion, de l’Etat du service télévision innocente fait corps avec tous les Passion du Christ : croix écarte- d’ailleurs pas l’œuvre du chef fondamentale entre les valeurs de et de la nation, ce qui fait que l’ap- de la Fédération protestante torturés de la terre et les suppliciés lée entre la folie des hommes et la d’Etat bourreau, mais un ordre libération et la spécificité culturelle. partenance ethnique y est placée de France. de droit commun. fragilité de l’amour de Dieu pour d’inquisition contresigné par le Le conflit, comme le dialogue, s’éta- au-dessus de la citoyenneté. C’est Au fil des ans et des siècles, ce eux. secrétaire de la Congrégation blit entre êtres humains. Lorsque dans ce contexte que mon procès symbole de mort et de vie a été La croix n’a pas été falsifiée par aussi, solidairement, apprendre à orientale (contre son gré, la chose l’on parle de conflit (ou de dialogue) s’inscrit. Quant au parallèle, ou à la associé à toutes les grandeurs et à les seuls chrétiens nazis. Qu’on porter les fardeaux les uns des est avérée), le Français Tisserant, entre cultures, on utilise tout bonne- symétrie, que certains voudraient toutes les misères du christia- pense au Ku Klux Klan, à l’apar- autres, y compris ceux que nous qui le reconnut après-guerre. ment des outils idéologiques pour établir entre la résistance palesti- nisme. theid, à l’Irlande du Nord, au ont laissés nos frères et sœurs Après la guerre, Pie XII organisa faire valoir des intérêts. Ou alors, s’y nienne et la violence structurelle et d’hier. avec Montini et Hudal le réseau de l’on y croit vraiment, on fait preuve quotidienne de l’occupation israé- Par son affiche, Oliviero Toscani sauvetage des criminels de guerre, de fanatisme ou d’ignorance. J’ai du lienne, ce n’est pas ainsi que l’on produit un électrochoc sur les les « Rat Lines », financés par les mal à savoir laquelle de ces explica- trouvera une issue au conflit, ni en On peut, bien sûr, être scandalisé mémoires chrétiennes paresseu- Etats-Unis, et logea d’illustres tions s’applique au président des considérant la lutte contre l’occupa- ses. Il pourrait aller plus loin dans « réfugiés », tels d’anciens minis- Etats-Unis, qui se pose, depuis le tion comme un état de violence dû par le rappel brutal d’un passé sa cruelle leçon et dessiner d’au- tres de Mgr Tiso (dont Karel Sidor, 11 septembre, en dirigeant unique à la violation de tel ou tel accord tres formes de croix, tordue par auteur de la législation antijuive de la planète, mais quelle que soit la « par les deux parties ». que l’on voudrait raconter autrement les trahisons chrétiennes d’aujour- de la Slovaquie « autonome » bonne explication, la catastrophe La question palestinienne n’est d’hui ou, à tout le moins, voilée d’avant mars 1939). est là. pas un conflit régional dont le par des silences polis. L’ardeur mise par Pie XII à Au lendemain du 11 septembre dénouement dépendra des rapports Arme défensive contre les atta- Rwanda, bien que tous ces rappels Faut-il ajouter que la croix, sauver les bourreaux pour les re- 2001, au lieu de se comporter en de force entre les parties, mais une ques du Diable, arme offensive ne soient pas du même ordre. adoptée très tôt par les chrétiens cycler sur place ou les expédier grande puissance consciente des occupation dont la fin nécessite un contre les hérétiques, les juifs déici- On peut, bien sûr, être scanda- comme symbole spécifique, n’est outre-mer (via Gênes et son arche- problèmes contemporains, les Etats- recours aux notions de justice et des, les musulmans profanateurs lisé par le rappel brutal d’un passé pas la propriété privée des Egli- vêque Siri) constitue une nouvelle Unis se sont rabaissés eux-mêmes d’égalité entre les peuples. du tombeau de Jésus, les sorcières, que l’on voudrait raconter autre- ses ? Et encore que l’artiste est preuve à charge contre « le pape au point d’épouser les idées d’un Traduit de l’arabe par les sectaires, les schismatiques… ment. Mais « porter sa croix », libre de son interprétation ? de Hitler ». Benyamin Nétanyahou. Comme Hala Kodmani LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/17 HORIZONS ANALYSES 0123 Les paysans français face au piège des images 

A QUOI ressemble un paysan ? gnes d’ovins en feu, et contre la produit. C’est lors des crises alimen- ouvertes, l’accueil de vacanciers à la Les Français n’ont plus guère l’occa- publicité, qui instrumentalise la nos- taires que les citadins-consomma- ferme en témoignent. Les nombreu- Le cas Savimbi sion de rencontrer un agriculteur en talgie des urbains pour une France teurs découvrent les coulisses des ses rencontres entre agriculteurs et chair et en os. Le Salon de l’agricul- rurale fantasmée : les agriculteurs exploitations. consommateurs organisées au EN RAISON de son obstina- les du chef charismatique, était ture, qui s’est ouvert samedi portent la chemise à carreaux et le Dans leur cuisine, ils s’imaginent Salon de l’agriculture également : tion, de son entêtement à pour- rarement le même. 23 février à Paris, est l’un des rares béret, parlent avec l’accent, vivent des vaches broutant dans un pré, un plateau d’information est réser- suivre la guerre en Angola pen- Mais sait-on aussi que la cou- rendez-vous entre villes et campa- dans des masures de pierre entou- une basse-cour, quelques chèvres. vé aux débats. Encore faut-il que les dant trente-six ans sans égard pure entre l’Angola des côtes, gnes. Depuis 1932, les villes du pays rés de leurs bêtes. L’image de l’agriculture telle qu’elle paysans ne tombent pas, eux non pour les morts et les souffran- colonisé dès le XVe siècle, et le comptent plus d’habitants que ses Les agriculteurs revendiquent le était quand leurs parents ou grands- plus, dans le piège des images. Des- ces, pour les alliances qu’il a suc- plateau central de l’hinterland, campagnes. Désormais citadins à droit à ne pas ressembler à ces ima- parents ont quitté le monde rural. siller les yeux des urbains suppose cessivement nouées avec le Por- que les Portugais n’ont adminis- 80 %, leurs attaches familiales dans ges. Ils habitent des maisons spa- On leur montre des trayeuses indus- de lever le voile sur toute la réalité tugal de Salazar, la Chine de tré qu’à partir de 1930, reste réel- le monde rural se raréfient. Les cita- cieuses, utilisent des ordinateurs, trielles, des pulvérisateurs de pestici- de l’agriculture contemporaine. Y Mao, l’Amérique de Reagan ou le, nonobstant l’habillage géopo- dins retrouvent d’autres citadins en s’habillent comme les citadins. On des, des animaux nourris de granu- compris sur ce que les agriculteurs l’Afrique du Sud de Pieter litique dont elle a été affublée vacances, au bord de la mer ou à voit encore des fourches dans les lés – rappelons que l’utilisation des préfèrent parfois cacher. Botha, au plus fort de l’apar- au gré des circonstances ? Mesu- l’étranger. Bref, pour les urbains, les exploitations agricoles, mais surtout farines de viandes et d’os dans l’ali- theid, Jonas Savimbi, tué, ven- re-t-on le rôle néfaste qu’a joué, paysans sont devenus des images. des installations techniques sophisti- mentation de tous les animaux d’éle-    dredi 22 février, par l’armée gou- dans le calvaire angolais, la com- Principalement des images de télévi- quées. vage est suspendue depuis novem- Au Salon de l’agriculture, une ima- vernementale, a tendu à la com- munauté internationale – en sion. Le plus célèbre d’entre eux, Pour les agriculteurs, la violence bre 2000. Les paysans se retrouvent ge déformée de l’agriculture est pré- munauté internationale le fait une poignée de puissances José Bové, l’a compris. Il sait manier et la durée de la crise de confiance alors dans une situation paradoxale. sentée aux quelque 600 000 visi- miroir de son inconsistance. En tutélaires et quelques grandes les signes – moustache, pipe, panta- des citadins lors de l’épisode de la Aimés des Français quand ils entre- teurs. Les belles bêtes à concours effet, du début de sa lutte de compagnies pétrolières –, qui a lon de velours – afin de composer le vache folle peuvent en partie s’expli- tiennent les paysages et nourrissent amenées des régions ne ressem- libération nationale, en 1966, pesé de tout son poids, simulta- tableau attendu par les urbains, et quer par cette méconnaissance du la population, ils sont dans le même blent en rien à des animaux d’éleva- jusqu’à la « guerre des pacto- nément ou alternativement, s’attirer leur sympathie. Mais pour mode de vie et des méthodes de tra- temps accusés de polluer l’environ- ge standard. Les photos de champs les » – le diamant d’un côté, le dans l’un ou l’autre des camps ? un José Bové qui a réussi, un grand vail des agriculteurs. La chute de la nement et d’empoisonner les con- de blé ou de maïs offrent la vision pétrole de l’autre – dans l’Ango- Bien que souvent citée dans des nombre d’agriculteurs ont le senti- consommation a été plus importan- sommateurs. Le pessimisme des dis- bucolique qu’ils attendent mais n’in- la de la fin des années 1990, discours bien-pensants, la socié- ment d’avoir été pris au piège. te dans les grands centres urbains cours syndicaux de tous bords ali- citent guère à la réflexion sur la pré- Jonas Savimbi a été perçu com- té civile en Angola n’a jamais Les paysans s’inquiètent de leur que dans les petites villes du monde mente encore le sentiment de crise servation des ressources en eau. Au me maquisard anticolonial, bénéficié de l’appui nécessaire image. Ils pestent contre les jour- rural. Là, on connaît la différence vécu par les agriculteurs. Salon, les porcs sont présentés sur « combattant de la liberté » pen- pour s’affranchir des factions naux télévisés, qui ne les filment entre une vache allaitante, élevée De nombreux exploitants souhai- de la paille, quand la quasi-totalité dant la guerre froide, « valet de armées qui l’ont prise en otage. qu’en temps de crise, pris de pani- pour sa viande et nourrie à l’herbe, tent commencer à combler le fossé des cochons français passent leur l’apartheid » et, pour finir, « cri- Au terme d’un sérieux tra- que ou d’abattement face à des et une vache laitière, élevée pour entre urbains et ruraux. Le dévelop- courte existence sur un sol en béton minel de guerre », paria frappé vail d’enquête, l’ONG britanni- vaches désarticulées ou des monta- son lait et dont la viande est un sous- pement des opérations fermes dans les bâtiments clos de plus de de sanctions. que Global Witness accuse le 1 000 places. Alors que les consé- Au moment de sa mort, nul gouvernement angolais d’avoir quences environnementales de la n’ignore sa part de responsabili- détourné, en 2001, quelque   production porcine intensive en Bre- té dans le martyre de l’Angola, 1,4 milliard de dollars de la ren- Vis-à-vis tagne ont été mises en évidence, le pour le million de civils massa- te pétrolière du pays, soit envi- cheptel porcin continue d’augmen- crés, les centaines de milliers ron un tiers de ressources de ter dans cette région (Le Monde du d’estropiés de guerre, souvent l’Etat. Peu relayée par les 22 février). victimes de mines antiperson- médias, il est vrai, Médecins Symptôme de la face cachée du nel, le tiers de la population sans frontières (MSF) dénonce monde agricole : le Salon internatio- déraciné, ces quatre millions de depuis deux ans l’arme humani- nal du machinisme agricole, destiné « déplacés » sur douze millions taire que les autorités de Luan- aux professionnels, a été séparé du d’habitants. On n’ignore pas da ont utilisée contre la popula- Salon de l’agriculture, fréquenté par non plus que le défunt chef tion dans l’arrière-pays, affa- le grand public. Les visiteurs néophy- rebelle était un despote de la mée sans que les Nations unies tes n’ont plus l’occasion de décou- brousse, qu’il a régulièrement protestent. vrir les engins utilisés dans les exploi- « épuré » son mouvement, l’Uni- Aussi, pour que la mort de tations agricoles. Aucune agricultu- ta (Union pour l’indépendance Jonas Savimbi serve la cause de re ne se conçoit sans technique. Cer- totale de l’Angola), des cadres la paix, il faudra que le monde tains modes de production (biologi- qui menaçaient de lui faire de prenne ses responsabilités en ques, durables…), ainsi que les pro- l’ombre, des « traîtres » qu’il Angola, où la défaite du rebelle ductions sous label, qui demandent pensait avoir démasqués. D’une ne doit pas signifier la victoire autant de compétences que l’agricul- interview à l’autre, l’entourage d’un régime tout aussi coupa- ture conventionnelle, se sont enga- proche, obligé à boire les paro- ble, corrompu et liberticide. gés dans la voie de la transparence. Faire connaître, en toute honnête- té, toutes les formes de cultures et 0123 d’élevages, y compris le mode indus- Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani triel, c’est aider les consommateurs Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; dans leur choix, mais aussi mieux Noël-Jean Bergeroux. Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel donner la possibilité aux agricul- Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain teurs de faire reconnaître les efforts fournis par certains. Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Gaëlle Dupont Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin Directeur artistique : François Lolichon Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer Etats-Unis de vouloir juger ceux qui guerre mondiale. Le tribunal de intérêt à être aussi la plus juste. Rédaction en chef centrale : Guantanamo, sont soupçonnés d’être des crimi- La Haye, créé en 1993 pour juger les Elle devra donc veiller à sou- Alain Debove, Eric Fottorino, Alain Frachon, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, nels, quitte à distinguer entre les tali- violations du droit communautaire mettre ses juges militaires à des Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre la force bans, simples combattants originai- en Yougoslavie, est lui aussi un tribu- règles strictes concernant les interro- Rédaction en chef : François Bonnet (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; res d’un pays signataire de la nal international, certes, mais il doit gatoires et les aveux, la publicité des Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; et la justice Convention de Genève, et les terro- son existence à un directoire de puis- débats, le rôle de la défense et les Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Franck Nouchi (Culture) ; ristes d’Al-Qaida, combattants hors sances (le Conseil de sécurité) qui possibilités d’appel. Elle n’évitera Josyane Savigneau (Le Monde des Livres) ; Serge Marti (Le Monde Economie) Suite de la première page des lois, mais qui ne devront pas peut imposer sa loi aux peuples balk- pas la redoutable question de la pei- Médiateur : Robert Solé être traités hors de la loi. Le point aniques déchirés par des guerres. Il ne de mort, dont l’éventualité même D’ailleurs, l’administration améri- crucial des critiques reste le rôle n’existe pas d’Etat universel pour lui sera reprochée. Les Etats-Unis ne Directrice des projets éditoriaux : Dominique Roynette caine témoigne de son embarras en dévolu aux tribunaux militaires. imposer cette solution aux Etats- sont pas signataires du premier pro- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directrice de la coordination des publications : Anne Chaussebourg Directeur des relations internationales : Daniel Vernet admettant qu’un étranger titulaire Si l’on admet que le choix d’un sys- Unis, et leur conversion subite à cet- tocole additionnel à la Convention d’un simple visa temporaire de sé- tème judiciaire découle toujours te dépossession au profit d’un être de Genève, qui date de 1977 (et que Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président jour aux Etats-Unis, comme Zacca- d’un choix politique, on reconnaîtra incertain n’est pas probable, pas la France n’a ratifié qu’en 2001). rias Moussaoui, accusé d’être l’un qu’il n’existait que trois solutions. La plus qu’il n’est probable que l’ONU Dans son article 75, ce protocole Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) des terroristes du 11 septembre, soit première consiste à confier le droit crée des juridictions pour juger les définit les garanties qui doivent être jugé par une cour fédérale. de juger à des juges de droit com- violences commises à l’égard des accordées aux prévenus dans le Le Monde est édité par la Société Editrice du Monde (SAS) On a aussi objecté à la décision mun, en l’occurrence aux cours fédé- Tchétchènes, des Kurdes ou des cadre d’un conflit. Rien dans les prin- Durée de la société : quatre-vingt dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 145 473 550 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Asso- américaine que le terrorisme n’est rales des Etats-Unis. Dans cette Tibétains. cipes énoncés n’est contraire à la tra- ciés, Société des Rédacteurs du Monde, Société des Cadres du Monde, Société des Employés du pas la guerre, et que les crimes com- perspective, ni la guerre ni le terroris- dition judiciaire américaine, et leur Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, mis ne relèvent pas de la justice mili- me n’entrent en ligne de compte, ni  application devrait satisfaire les Société des Lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, taire. Discussion inutile. Il est vrai l’origine des criminels ni la spécifici- On en arrive donc à la dernière Européens comme tous les défen- Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Société des Personnels du Monde. que nous ne sommes pas dans la té de leurs actes non plus. solution, celle des tribunaux militai- seurs du droit. www.lemonde.fr édité par Le Monde Interactif. situation traditionnelle d’une guerre Dans l’absolu, cette solution peut res que les Etats-Unis vont mettre En prenant cet engagement à Président du conseil d’administration : Jean-Marie Colombani. Directeur général : Bruno Patino qui met aux prises des belligérants séduire, mais elle n’a aucune chance en place pour juger les terroristes l’égard des accusés, en surmontant officiellement déclarés. Mais on ne d’aboutir aux Etats-Unis, pas plus d’Al-Qaida. Les gouvernements les passions vindicatives, en faisant peut pas demander aux événements qu’elle n’aboutirait dans aucune européens ne condamneront pas cet- preuve de magnanimité à l’égard E d’obéir aux classifications des démocratie se trouvant aujourd’hui te décision. Mais ils peuvent deman- des simples combattants afghans, manuels de droit. Les terroristes dans une situation analogue. Rien der à l’Amérique de faire de ces tribu- les Etats-Unis agiraient en politiques sont des particuliers organisés, se ne démontre d’ailleurs que les tribu- naux le meilleur usage possible. Il avisés. Puisque le président George N° 5 Le constat est économique, la réalité est sociale. livrant à des actes de guerre qui ne naux militaires seront plus sévères, n’est pas évident que la lutte contre W. Bush invoque Roosevelt en 1942, sont pas criminels à leurs yeux, mais dans ces circonstances, que des le terrorisme exige un droit judiciai- il devrait se souvenir que le même MENSUEL - 3,8 qui le sont certainement au regard jurys populaires. re moins libéral encore que le droit Roosevelt, en 1944, a rejeté la propo- du droit international et du droit des On pourrait aussi – deuxième solu- militaire américain classique. On sition du secrétaire au Trésor, Henry DOSSIER pays qu’ils agressent. Rien ne pour- tion – faire appel à des cours interna- peut même avancer que cette lutte, Morgenthau, de « mettre à mort par rait interdire aux Américains de déte- tionales comme celle qu’on a établie autant que le nécessaire progrès des des escouades de soldats après identifi- nir les terroristes qu’ils ont capturés, pour les crimes commis dans l’an- institutions judiciaires, exige de cation et sans procès » deux à trois Capital et travail ou qu’on leur a livrés, et de les juger. cienne Yougoslavie. Admettons rechercher davantage encore des milliers de dirigeants allemands. Mais ils doivent bien entendu justi- qu’il ne soit pas gênant de créer un garanties devant ces juridictions. Roosevelt refusa sur le conseil de fier, par des procédures régulières, tribunal après les événements et que Pour trois raisons. Les Etats-Unis son secrétaire à la défense, Henry que ce sont bien des criminels res- l’ONU, qui n’est pas composée que veulent servir de modèle. Ils seront Stimson, qui recommandait la créa- la réconciliation ? ponsables de leurs actes. Et ils doi- d’Etats respectueux du droit, soit d’autant plus admirés qu’ils ren- tion d’un tribunal respectant le vent, avant comme après le procès, capable de désigner les meilleurs dront ces tribunaux exemplaires. Ils « due process of law ». les traiter humainement. juges. Cette formule consiste à enle- ont besoin de coopérer avec les Stimson, républicain libéral de la Sans doute, sur la pression des ver aux nations la justice pour la con- Européens et avec d’autres dans la Côte est, partisan de l’entrée en Il va falloir arbitrer entre intérêts individuels et collectifs autorités européennes et des organi- fier à une instance internationale, lutte antiterroriste. Cette coopéra- guerre des Etats-Unis dès 1939, était sations de défense des droits, Wash- approximation de l’Etat universel ou tion sera d’autant plus facile que la l’ami et l’associé du grand-père de ington a reconnu depuis février que de la justice divine, qui serait supé- procédure suivie sera exemplaire. George W. Bush. Il ne faisait que rap- les détenus de Guantanamo étaient rieure à toute autre parce qu’étran- Enfin et surtout, la lutte contre le ter- peler un principe, énoncé par Pascal, 0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SAS). La reproduction de tout article est interdite san des prisonniers de guerre au sens de gère aux parties. rorisme s’inscrit dans une politique auquel les Américains comme les l’accord de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437 la Convention de Genève. Les Améri- Idée philosophique respectable, qui oblige l’Amérique à exercer une Européens devraient se rallier : «Ne ISSN 0395-2037 cains s’efforcent de montrer qu’ils se qui pousse à l’extrême l’idée de jus- influence considérable sur l’en- pouvant faire que ce qui est juste fût Imprimerie du Monde conforment aux règles du droit de la tice et abolit les autres ordres, mais semble du monde musulman. Qu’el- fort, on a fait que ce qui est fort fût 12, rue Maurice-Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy guerre. Mais le statut de prisonnier peu praticable. Le tribunal de le soit la plus forte, nul n’en doute. juste. » 94852 Ivry cedex Directeur général : Stéphane Corre de guerre n’est pas une forme d’im- Nuremberg était bien international, La crainte qu’elle inspirera sera 21 bis, rue Claude-Bernard - BP218 munité et ne garantit pas l’impunité. mais il était aussi l’instrument justi- d’autant plus grande qu’elle sera res- 75226 PARIS CEDEX 05 Jean-Claude Casanova PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 Personne ne peut reprocher aux cier des vainqueurs de la seconde pectée. Politiquement, elle a donc pour 0123 18/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 ENTREPRISES AÉRONAUTIQUE

Alors que   vient de lancer    et de concentration. mi-2003. Déjà les principaux acteurs de cette indus- et Thales ; rapprochement Thales-Dassault, coopéra- une OPA sur TRW pour devenir un géant de l’arme- Sitôt les élections françaises passées, les grandes trie ébauchent des  . tions transatlantique, etc. Actionnaire d’EADS ment américain, l’industrie européenne de la défen- manœuvres vont s’accélérer car les « noyaux durs » Le Monde présente les principales pistes explorées (30,3 % du capital) et de Thales (33,4 %), ’ se risque aussi de connaître, bientôt, une  d’EADS et de Thales arrivent à échéance à la par les protagonistes : alliance renforcée entre EADS  sera au cœur de ce dossier. Grandes manœuvres dans l’industrie européenne de la défense Alors que le mouvement de concentration s’accélère dans l’armement américain, l’aéronautique et l’électronique vont connaître, en Europe, une deuxième vague de restructuration après les élections françaises. « Le Monde » présente les scénarios confidentiels autour d’EADS, Thales et Dassault

À QUELQUES semaines des élec- d’une partie de son électronique sa participation en novembre 2001 tions françaises, l’industrie aéro- L'ÉTAT OMNIPRÉSENT de défense. Il propose au groupe de 20 % à 15,8 %. Son départ pro- nautique et de défense européen- Actionnaires français français Thales (ex-Thomson CSF) chain ne fait désormais plus de ne se prépare de nouveau à de de le lui vendre. Mais le retourne- doute. M. Ranque verrait volon- grandes manœuvres. D’autant que ment du marché aéronautique et tiers, pour palier ce désengage- les échéances électorales vont pré- Lagardère Etat Dassault Alcatel les attentats du 11 septembre lui ment, une montée en puissance de céder de peu les échéances capita- font changer de stratégie. son autre actionnaire, le groupe + Banques 50% 50% f listiques. C’est en effet à la 50% 5% 33,4% 15,8% Deuxième acte : EADS vise Dassault, notamment via des mi-2003 (en juin pour EADS et en Sogeade Thales. Pour le groupe franco-alle- apports d’actifs, qui permettraient juillet pour Thales) que les 30,3% mand, la crise change la donne. de constituer un groupe d’électro- « noyaux durs » de ces entrepri- Plus question d’affaiblir l’activité nique et d’avions de combat (les 45,8% ses, c’est-à-dire les accords de con- EADS Dassault Aviation Thales de défense, l’heure est au contrai- deux sociétés collaborent déjà sur trôle entre les principaux action- re au rééquilibrage des deux piliers les avions Mirage et Rafale). Le naires tomberont. Les groupes pri- 30,3% 80% 43% 37,5% Le gouvernement de Lionel Jospin a restructuré civil et militaire. Quelques semai- schéma Thales-Dassault, qui ferait vés Lagardère, Dassault, Alcatel l'aéronautique et l'électronique de défense français nes plus tard, Thales reçoit diffé- contrepoids à EADS, séduit cer- ou Daimler-Chrysler pourront Airbus Eurofighter MBDA missiles autour d'EADS et Thales, en s'appuyant sur trois rents émissaires, qui testent la pos- tains stratèges, y compris au sein alors reprendre leur liberté. Après groupes privés : Lagardère, Alcatel et Dassault. Les sibilité d’un rapprochement EADS- du gouvernement. Même si Serge le départ prévisible d’Alcatel, qui Allemands et les Espagnols ont rejoint EADS. Mais la Thales. « C’est comme si on mariait Dassault fait la fine bouche, cer- est son actionnaire, Thales va-t-il 20% 37,5% 37,5% fin prochaine des pactes d'actionnaires, en 2003, n'a papa avec maman », leur répond tains pensent que la baisse des tomber dans le giron d’EADS ou pas été préparée. Alcatel est sur le départ. Dassault Denis Ranque, PDG de Thales, qui budgets militaires l’amènera à de Dassault ? refuse de s'engager davantage. Et l'implication à ne voit pas l’intérêt industriel ou changer de position. C’est encore une fois le prochain Daimler Chrysler BAE Systems long terme du groupe Lagardère dans la défense capitalistique d’associer deux grou- f Quatrième acte : le gouverne- gouvernement français qui détient n'est pas garantie. Grâce à son poids au capital des pes qui collaborent déjà sur de ment américain provoque, début la réponse à plusieurs de ces ques- Actionnaires étrangers différents groupes, le prochain gouvernement peut nombreux programmes. Ils soup- février, un électrochoc chez les tions. Malgré les restructurations Source : entreprises encore, une dernière fois, redistribuer les cartes. çonnent EADS, malmené en Bour- industriels européens en présen- européennes de ces dernières se, de chercher une parade. tant son budget militaire, qui enre- années, l’Etat français conserve un capital). Dominique Strauss-Kahn, reprendra-t-il un jour le contrôle de n’a pas terminé sa restructuration f Troisième acte : Thales cher- gistre la plus forte hausse depuis rôle clef dans ces entreprises puis- ancien ministre de l’économie, et l’ensemble, ou peut-être le céde- interne depuis la fusion des grou- che une alternative. Le groupe vingt ans, à 379 milliards de dollars qu’il est actionnaire à parité avec artisan de la première vague de res- ra-t-il à d’autres, ou au marché » pes français Aerospatiale-Matra, d’électronique de défense sait sa (433,5 milliards d’euros), soit près le groupe Lagardère de la holding tructurations, en 1998 et 1999, a (La Flamme et la Cendre, éditions allemand DASA et espagnol position fragile. Son actionnaire du double de l’ensemble des bud- de contrôle française d’EADS d’ailleurs semé le trouble parmi les Grasset). Les grandes manœuvres CASA, envisage de se recentrer sur Alcatel, qui a toujours été frustré gets de défense européens. L’Euro- (30,3 % du capital) et premier acteurs du secteur en expliquant ont déjà commencé en coulisses. ses principaux métiers (Airbus, de ne pas avoir eu dans Thales le pe est menacée d’un décrochage actionnaire du groupe d’électroni- dans son dernier livre : « L’histoire f Premier acte : EADS veut se Eurocopter, MBDA missiles, Aria- rôle et la part obtenus par Lagardè- technologique. Les « Lagardère que de défense Thales (33,4 % du n’est pas finie : peut-être l’Etat recentrer. L’été dernier, EADS, qui ne, Astrium) et de se délester re dans EADS, réduit finalement boys », aux commandes chez EADS, repartent à l’attaque : l’Eu- rope ne doit plus avoir d’état d’âme sur le regroupement de ses Les limites du Meccano de Lionel Jospin forces et doit parachever son inté- gration en mariant l’électronique JACQUES CHIRAC en a rêvé. Lionel Jos- Cinq ans plus tard, le bilan se révèle plus Compte tenu de sa place dans le capital des temps, les Etats-Unis augmentent considéra- et l’aéronautique. Ils prônent de pin l’a fait. Après les précédents échecs du nuancé. Alcatel, frustré de sa part modeste différents groupes concernés, l’Etat peut enco- blement leur budget de défense. nouveau le mariage d’EADS et de gouvernement d’Alain Juppé, il n’a fallu dans le capital de Thales et fragilisé par ses re jouer un rôle important mais ce sera son Du coup, les groupes nouvellement consti- Thales pour faire contrepoids au qu’un peu plus de deux ans au gouverne- difficultés dans les télécommunications, veut « dernier coup ». La solution la plus facile tués en Europe semblent fragiles. La France, britannique BAE Systems (qui a ment de Lionel Jospin pour mener à bien le sortir du jeu. Dassault a réussi à préserver serait de diluer progressivement sa participa- qui a pris soin de maintenir des entreprises racheté GEC en 1997) et aux améri-  son indépendance. Thales se sent vulnérable. tion et celle des autres actionnaires, en lais- concurrentes dans tous les domaines pour ne cains Boeing et Lockheed Martin. EADS pourrait le croquer, mais le groupe est sant monter les investisseurs dans le capital et pas être accusée de constituer une « forteres- f Cinquième acte : les Alle- lui-même fragile : la coopération franco-alle- d’en faire des entreprises comme les autres, se » française ou européenne, songe désor- mands, actionnaires d’EADS, s’in- Présent dans le capital mande fonctionne mal, notamment dans le avec un capital largement dilué en Bourse. mais à rapprocher EADS, Thales, Dassault quiètent. La part française augmen- partage du pouvoir, et les économies d’échel- ou BAE Systems. Le risque est grand que cela terait mécaniquement dans le nou- d’EADS, Thales et Dassault, le ne sont pas à la hauteur des espérances.     soit déjà trop tard. Non seulement les fragi- vel ensemble. Ils recommandent Résultat, EADS vaut à peine 10 milliards C’était probablement le schéma implicite les équilibres entre actionnaires européens d’aller chercher les marchés là où l’Etat conserve une dernière d’euros en Bourse, alors que sa seule filiale prévu par le gouvernement Jospin. Mais, seront difficiles à remettre en question. Mais ils se trouvent, c’est-à-dire au Airbus était valorisée à plus de 15 milliards entre-temps, le contexte mondial a changé. ces entreprises ont désormais une logique Royaume-Uni et aux Etats-Unis. carte à jouer d’euros il y a cinq ans. Du côté des actionnai- L’Europe de la défense a peu avancé. Les propre et pourraient aller chercher des mar- Daimler-Chrysler, avec ses deux res d’EADS, l’engagement de long terme de efforts de restructuration effectués par les chés outre-Atlantique, au risque de perdre piliers de chaque côté de l’Atlanti- Jean-Luc Lagardère n’est plus à démontrer industriels n’ont pas été suivis par ceux des leur identité et leur indépendance technologi- que, demande à sa filiale aéronauti- regroupement des forces industrielles fran- mais celui de son fils Arnaud, qui doit lui suc- gouvernements. L’effort de défense se réduit que. Davantage que de nouveaux Meccano que de faire de même. Au Salon çaises autour de deux pôles, un pôle d’élec- céder, n’est pas connu. Et l’allemand Daimler- d’année en année, à l’exception du Royaume- industriels, qui, outre leur complexité, appa- aéronautique de Singapour, Philip- tronique de défense et un pôle aéronautique, Chrysler, qui s’intéresse davantage à l’auto- Uni et dans une moindre mesure de la Fran- raissent inefficaces, le prochain gouverne- pe Camus, co-PDG d’EADS, en et de rallier les Allemands et les Espagnols à mobile qu’à l’aéronautique, cherche un pré- ce. Et les grands programmes « structu- ment, devra être capable de faire valoir, prend acte : « Même si le marché ce second pôle. Les avis sont unanimes pour texte pour se retirer. rants », comme l’avion de transport militaire auprès de ses homologues, une véritable est loin d’être accessible, je regarde saluer l’efficacité du premier ministre sur ces « On a mis en place des schémas capitalistes A400, peinent à voir le jour. Pis ! Certains ambition politique en matière de défense vers les Etats-Unis », indique-t-il. différents dossiers. Opposé aux privatisa- transitoires », reconnaît l’un des architectes pays comme les Pays-Bas ont choisi l’avion européenne. Pragmatisme ou naïveté ? tions dans ces secteurs, avant les élections, le ministériels de ces dossiers. La tâche du pro- de combat américain JSF contre les Euro- premier ministre change, après, de religion. chain gouvernement ne sera donc pas aisée. péens Eurofighter ou Rafale. Pendant ce C. Ja. Christophe Jakubyszyn L           

Jean-Luc Lagardère Philippe Camus Noël Forgeard Jürgen Schrempp Serge Dassault Denis Ranque Serge Tchuruk co-président d’EADS co-PDG d’EADS PDG d’Airbus PDG de DaimlerChrysler Dassault Industries PDG de Thales PDG d’Alcatel Le capitaine d’industrie Premier soldat Le joker Une amitié à l’épreuve L’avionneur irréductible Une proie idéale Un goût de regret

En lui confiant les clés de Philippe Camus est un moi- A la tête d’Airbus, filiale Selon Jürgen Schrempp et Envers et contre tous, Ser- Denis Ranque refuse qu’on Serge Tchuruk s’apprête à l’industrie aéronautique fran- ne soldat. Fidèle lieutenant d’EADS et emblématique suc- Jean-Luc Lagardère, c’est grâ- ge Dassault aura réussi à culti- le prive de ses succès. Depuis quitter le secteur de la défen- çaise, Lionel Jospin a fait à de Jean-Luc Lagardère, archi- cess-story de l’industrie euro- ce à leur amitié qu’est né le ver son indépendance. Fort que son groupe, issu de l’ex- se avec un regret. Pour avoir Jean-Luc Lagardère le plus tecte financier des moments péenne, Noël Forgeard aurait géant franco-allemand de des contrats militaires pour Thomson-CSF, a fait la preu- joué les bons élèves lors de la beau des cadeaux : le tru- les plus difficiles de l’empire de quoi être aux anges. Ambi- l’aéronautique EADS. Grâce le Mirage et le Rafale et de la ve de la pertinence de sa stra- procédure de privatisation de blion Matra a pris possession Lagardère, il a hérité des clés tieux, M. Forgeard ne s’en à la caution du second, le pre- forte croissance des avions tégie « multi-domestique » Thomson-CSF (devenu Tha- de la vénérable Aerospatiale, de la dernière conquête du satisfait pourtant pas. Ayant mier a accepté la place de d’affaires Falcon, il a pour d’acquisitions à l’étranger, les), il n’a récolté qu’une peti- des avions Airbus et de la hussard de l’industrie françai- quitté le groupe Lagardère l’Etat français dans leur filiale l’instant réussi à rester à M. Ranque se sent pousser te part du capital, là où Lagar- fusée Ariane. En échange, se : le géant EADS. Artisan au – après l’échec du rachat de commune (DaimlerChrysler l’écart du mouvement de con- des ailes. Sentant l’appétit dère a obtenu le contrôle M. Lagardère a apporté au jour le jour de la difficile Thomson – pour prendre les détient 30,3 % d’EADS). Grâ- solidation. Tout juste a-t-il d’EADS à son égard, il estime d’Aerospatiale (devenue premier ministre l’Europe de coopération des équipes fran- rênes du grand rival de ce à la confiance du premier, accepté de prendre 5 % de que, la meilleure défense EADS). « C’est trop ou trop la défense sur un plateau. co-allemandes, il est au front Boeing, il se retrouve quel- le second a évité un mariage Thales, en échange de la ces- étant l’attaque, il peut lui aus- peu » aura été le leitmotiv de Grâce à ses liens privilégiés en permanence, sous la vigi- ques mois plus tard sous sa anglo-allemand qui aurait sion de Dassault Systèmes. si légitimement rassembler M. Tchuruk tout au long de avec son « ami » Jürgen lance pesante de Jean-Luc coupe avec le fusion de Lagar- marginalisé l’industrie fran- Beaucoup souhaiteraient lui une partie de l’industrie son aventure insatisfaite au Schremp, PDG de Daimler- Lagardère, son actionnaire et dère et d’Aerospatiale. çaise. Désormais M. Schremp voir jouer un rôle plus impor- autour de lui. Le rapproche- sein du capital de Thales. Le Chrysler, il a obtenu le maria- son président. Philippe Depuis, M. Forgeard n’a de a d’autres soucis. Les difficul- tant, notamment en cas de ment de Dassault Aviation choix du retrait semble ge si longtemps repoussé des Camus accepte sans protes- cesse d’en viser les sommets. tés de l’automobile monopoli- retrait d’Alcatel, voire de lui permettrait de former un aujourd’hui fait – les immen- industries française et alle- ter ses remontrances et ses Jean-Luc Lagardère n’en veut sent son attention et son défaillance de Lagardère. Il groupe de défense crédible et ses difficultés rencontrées mande de l’aéronautique. critiques, mais cette tutelle pas à ce fils repentant. Au engagement dans l’aéronauti- rejette pour le moment un de narguer l’impérialisme des dans les télécommunciations Mais la mission de M. Lagar- omniprésente lui pèse par- contraire, en jouant de la riva- que n’est plus garantie. L’ami- mariage Thales-Dassault. « Lagardère boys ». Mais le mobilisent à 100 % – alors dère n’est pas terminée : fois. D’autant qu’il sait que lité entre Philippe Camus et tié des deux hommes survi- Mais la construction du pro- face aux géants américains et même que certains auraient avant de passer la main à son tout échec de l’opération de Noël Forgeard, il les main- vra-t-elle à une nouvelle chain avion de combat euro- à son rival britannique BAE voulu lui voir jouer un rôle fils Arnaud, il doit s’assurer restructuration en cours lui tient tous les deux sous son répartition des pouvoirs péen l’obligera à terme à choi- Systems, il sera peut-être con- renforcé dans le nouveau qu’EADS lui survivra. sera forcément imputée. autorité. entre Français et Allemands ? sir son camp. traint de rallier EADS. round qui s’annonce. LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/19 ENTREPRISES L’UFC-Que Choisir dénonce les modes de facturation des opérateurs de téléphonie mobile L’association de consommateurs attaque Orange, SFR et Bouygues Telecom en justice et devant le conseil de la concurrence en s’étonnant de leurs démarches parallèles

LE MAGAZINE Que choisir, Le mode de tarification des opé- gressivement les opérateurs de celle de SFR, et encore en petits publication de l’Union fédérale des rateurs de téléphonie mobile a téléphonie mobile se sont raliés à caractères et en bas de page. consommateurs (UFC), a décidé de évolué : « En 1998, les trois opéra- un schéma commun basé sur une Ce manque d’information initia- regarder de près les modes de tarifi- teurs offraient les trois premières première minute indivisible suivie le se double d’une opacité des fac- cation des différents opérateurs de secondes, qui étaient suivies par d’une tarification par paliers de tures. SFR et Bouygues Telecom téléphonie mobile en France. Dans 15 secondes. Enfin, entre avril et mentionnent le décompte des son édition de mars, en vente dès juin 2001, les trois opérateurs ont paliers de tarification sans indi- le 26 février, il dénonce certaines «25%à30% fait passer le palier de 15 à quer les temps réels de conversa- dérives et annonce des actions en 30 secondes. L’UFC qualifie ce tion. Orange a choisi l’option justice contre les opérateurs. du prix des forfaits mode de tarification « d’exception inverse. A l’issue d’une concerta- « Nous sommes partis de l’analyse française », alors que la plupart tion menée au sein du Conseil de la tarification des opérateurs ne correspondent pas des opérateurs européens factu- national de la consommation, d’une part, et d’une centaine de fac- rent les communications à la François Patriat, secrétaire d’Etat tures de clients d’autre part, souli- à du temps seconde. Elle met en exergue éga- à la consommation a décidé le gne Jean-Paul Geai, rédacteur en lement le manque d’information. 8 février d’imposer aux opérateurs Northrop Grumman lance une chef. Nous constatons que 25 % à de conversation » « Leurs publicités n’en disent mot d’indiquer tout à la fois le temps 30 % du prix des forfaits ne corres- (…). En toute bonne foi, un consom- facturé et le temps réellement con- OPA sur TRW pour devenir un pondent pas à du temps de conversa- -  mateur qui souscrit, par exemple, sommé, mais cette obligation n’en- tion. » La raison de ce décalage un forfait 4 heures de communica- trera en vigueur qu’à partir de sep- entre le temps facturé et le temps tion, pense logiquement qu’il pour- tembre 2003. géant de l’armement américain réel des communications téléphoni- une première minute indivisible. ra converser quatre heures avec son De son côté, l’Autorité de régula- ques ? Une facturation par paliers. Chez Bouygues Telecom et France partable », écrit Jean-Paul Geai. tion des télécommunications NEW YORK tif B-2, l’avion de combat aérona- Tous les appels débutent par une Télécom la facturation s’effectuait En épluchant les plaquettes publi- (ART) a invité en novembre les de notre correspondant val F-14 Tomcat, les appareils première minute de communica- ensuite par paliers de 15 secondes, citaires des trois opérateurs, UFC- opérateurs à facturer leurs abon- En langage militaire, cela s’appel- radars embarqués E-2C Hawkeye, tion indivisible puis sont facturés alors que SFR facturait à la secon- Que Choisir n’a trouvé mention nés à des tarifs « plus représentatifs lerait une offensive éclair. Profi- les drones Global Hawk, célèbres par paliers de trente secondes. de », précise Jean-Paul Geai. Pro- du mode de tarification que dans des appels réellement passés ». Une tant de la démission inattendue, le depuis la guerre en Afghanistan, invitation pour l’instant non suivie 19 février, de David Cote, le direc- mais aussi des porte-avions et des d’effet. teur général de TRW, Northrop sous-marins, des composants de Afin d’obtenir au minimum que Grumman, un des géants améri- missiles, des véhicules de trans- Les petits opérateurs italiens en difficulté les consommateurs soient claire- cains de la défense, a lancé, vendre- port militaire, des radars, des ment informés, UFC-Que Choisir a di 22 février, une OPA surprise sur sonars, des torpilles… Le groupe IPSE gagne du temps alors que Blu est menacé de disparition décidé de saisir la justice. Deux le groupe. Les dirigeants de TRW, californien, associé à Lockheed procédures sont en cours à l’encon- entreprise spécialisée dans l’arme- Martin, vient de remporter le con- MILAN que Benetton céderait sa participa- nologie GPRS – déjà disponible, et tre respectivement de Bouygues ment de haute technologie et trat du siècle, plus de 200 milliards correspondance tion dans Blu. qui permet notamment la transmis- Telecom et d’Orange, pour publici- l’équipement automobile, n’ont de dollars, pour fabriquer l’avion Un mouvement de concen- Le mouvement de concentration sion de données – IPSE attend té de nature à induire en erreur et pas apprécié la méthode. Son prési- de combat de la prochaine généra- tration s’amorce dans la télépho- ne s’arrêtera sans doute pas avec l’UMTS. Son budget pour 2002 une troisième procédure est dent, Philip Odeen, l’a qualifiée de tion, Joint Strike Fighter. nie mobile italienne, l’un des plus la disparition de Blu. Si H3G, filiale sera réexaminé pour s’aligner sur menée contre SFR pour modifica- « regrettable ». Après l’annonce du Northrop emploie 100 000 person- riches d’Europe, avec plus de du groupe chinois Hutchison Wam- le nouveau modèle d’activité et tion unilatérale de contrat . En départ de M. Cote chez Honeywell nes, un peu plus que TRW 50 millions d’abonnements. poa, semble disposée à investir des suppressions d’emplois pour- outre, UFC-Que Choisir a décidé International, le titre TRW avait (94 000 personnes). L’opérateur Blu, le quatrième beaucoup d’argent dans l’UMTS, raient intervenir parmi les 600 sala- de saisir le Conseil de la concurren- perdu 14 % en deux jours. Le Northrop a également l’atout de arrivé sur le marché GSM, va dispa- le sort de IPSE semble plus précai- riés. L’UMTS, qui demandera ce sur le fondement d’une entente conseil de TRW a jusqu’au bien connaître TRW. Ronald raître d’ici peu. L’assemblée des re. Ses actionnaires – l’espagnol d’énormes investissements, dété- illicite entre les trois opérateurs. 27 février pour donner une répon- Sugar, bras droit et dauphin de actionnaires prévue le 5 mars – le Telefonica (à 45,59 %), qui entend riorera la situation de tous les opé- Elle considère que l’état du mar- se. Wall Street, sevré depuis deux Kent Kresa, est l’ancien numéro 20 mars, en deuxième convocation désormais contrôler la gestion, rateurs. Si TIM et Omnitel sont ché ne justifiait pas le parallélisme ans de bataille boursière, attend deux de TRW. Le groupe est aussi – statuera en effet sur la vente tota- Sonera et des partenaires italiens, sûrs de tirer leur épingle du jeu, les de comportement des opérateurs un « chevalier blanc ». passé maître dans l’art de mener le ou partielle des actifs de la socié- dont Fiat – peinent à s’entendre, et autres risquent de se lancer dans qui ont modifié la durée des Dictée depuis une décennie par les rapprochements. Il s’est cons- té, voire sur sa liquidation, si les l’accord du 30 janvier traduit une une bataille meurtrière. paliers quasiment en même temps. les restrictions budgétaires, la truit depuis huit ans par acquisi- offres ne sont pas satisfaisantes. baisse des ambitions. Au lieu de concentration dans l’industrie de tions successives : de Grumman et Le consortium IPSE, détenteur débuter ses activités avec la tech- Marie-Noëlle Terrisse Laurence Girard la défense américaine n’est pas ter- Vought Aircraft en 1994, Westin- d’une licence UMTS (téléphonie minée. Aujourd’hui, elle n’est plus ghouse Electronics Systems en mobile de troisième génération), inspirée par la pénurie, mais par 1996, Logicon en 1997, Alleghany semble, lui, provisoirement tiré l’abondance. La guerre contre le Teledyne’s Ryan Aeronautical en d’affaire : une assemblée devait se terrorisme et le bouclier antimissi- 1999, Litton industries en 2000 et tenir, lundi 25 février, pour décider le, cher au président George Bush, Newport News Shipbuilding l’an de nouveaux financements. se traduiront l’an prochain par une dernier. Blu, qui a démarré ses services augmentation de 15 % des dépen- au printemps 2000, a eu du mal à ses militaires. Le budget du Penta- s’affirmer face à des concurrents gone devrait s’accroître mécani- Northrop est connu aguerris. Telecom Italia Mobile quement d’au moins 160 milliards (TIM), filiale de l’ex-monopole de dollars (183 milliards d’euros) notamment Telecom Italia, a lancé ses services lors des dix prochaines années. il y a douze ans et compte plus de Northrop compte en profiter et pour fabriquer le 50 millions de clients dans le mon- devenir le numéro un de l’arme- de, dont 23,9 millions fin 2001 ment américain. Un rapproche- bombardier furtif B-2 dans la seule Italie. Le numéro ment avec TRW lui permettrait de deux du marché, Omnitel Vodafo- réaliser en 2003 un chiffre d’affai- ne, a su trouver son public à coups res compris entre 26 et 27 milliards Mais il faudra convaincre Wall d’innovations marketing et techno- de dollars, un peu supérieur à celui Street. La partie n’est pas gagnée. logiques et dispose de 17,4 mil- de Lockheed Martin (24 milliards). Les analystes reprochent aux diri- lions de clients, contre près de « Northrop Grumman n’est pas geants de Northrop de réussir les 8 millions pour le troisième venu, très présent dans le spatial, et TRW acquisitions, mais de ne pas savoir Wind, filiale de l’électricien Enel et est le numéro un dans ce domai- gérer ensuite et d’être trop endet- de France Telecom. Wind, prochai- ne », explique John Pike, le direc- té. « Ils ont prouvé qu’ils étaient des nement introduit en Bourse, est le teur de GlobalSecurity.org, un acheteurs intelligents et agressifs, seul opérateur intégré (téléphonie organisme de recherche sur la mais pas des industriels », estime fixe, mobile et Internet) et son défense. TRW participe depuis cin- Jon Kutler de la banque Quarter- résultat net était encore négatif quante ans à la conception, la pro- deck Investment Partners. Ce senti- l’an dernier, alors que TIM et duction et l’entretien des missiles ment se reflète dans la baisse de Omnitel sont rentables. balistiques nucléaires américains. plus de 9 % de l’action Northrop Il est également bien placé dans vendredi et la décision prise le   les technologies de l’information même jour par l’agence de nota- L’échec de Blu était largement et fournit de nombreux logiciels tion financière Moody’s d’abaisser prévisible. « Il y a de la place pour pour systèmes d’armes. Il a réalisé la note de la dette à long terme de trois sur ce marché, pas plus », assè- le programme de communication Northrop. ne ainsi Carlo Maria Guerci, con- par satellite de l’armée américai- Kent Kresa a proposé, jeudi, sultant de Telecom Italia. Blu a éga- ne, capable de fournir des données l’équivalent de 47 dollars en lement souffert de dissensions en temps réel sur le champ de actions Northrop par titre TRW, entre ses actionnaires : British Tele- bataille. TRW est aussi un des soit 5,9 milliards de dollars et s’en- com, qui aurait dû être l’actionnai- acteurs majeurs de la « guerre des gage à reprendre 5,5 milliards de re industriel de référence, garde étoiles », notamment dans le dollars de dettes. La prime est de un profil bas. Benetton, premier domaine des lasers à haute éner- 18 % sur le cours de clôture de actionnaire de l’opérateur à la sui- gie pour abattre en vol les missiles TRW ce jour-là. Mais, vendredi, te d’acquisitions, a cherché pen- ennemis. TWR, c’est enfin et sur- l’action TRW a gagné 26,4 %, à dant longtemps à vendre ses parts. tout des équipements pour l’auto- 50,30 dollars. Les boursiers antici- Blu a de surcroît hypothéqué son mobile (airbags, ceintures de sécu- pent une surenchère. General futur dès l’automne 2000, en se rité…). Ils représentent plus de Dynamics, Goodrich dans l’auto- retirant des enchères UMTS. 10 milliards de dollars sur un chif- mobile, voire Lockheed Martin ou Que va devenir l’opérateur, qui fre d’affaires total de 16,4 milliards Boeing pourraient en faire une. disposait, à la fin de l’année 2001, l’an dernier. Northrop a annoncé « Cette industrie ne va pas rester de 1,9 million de clients pour 2000 son intention de s’en séparer et passive tandis qu’un acteur majeur salariés ? Omnitel, Wind, H3G aurait déjà contacté plusieurs tente de mettre la main sur TRW », (détenteur d’une licence UMTS) et repreneurs potentiels. explique William Alderman of la société Autostrade, qui ont « Nous croyons que la combinai- Alderman & Company, une ban- déposé leurs offres, ne sont candi- son de Northrop Grumman et TWR que d’investissement spécialisée dats qu’au rachat de certains apportera une valeur considérable dans la défense. Il faudra aussi actifs. Seul TIM serait intéressé aux actionnaires des deux socié- franchir l’obstacle des autorités de par une reprise totale, quitte à ven- tés », a affirmé Kent Kresa, le prési- la concurrence. « Les organismes dre à ses concurrents des fréquen- dent de Northrop. « Nos activités antitrust ne devraient pas faire de ces, des sites ou des clients. électroniques et d’intégration de sys- problèmes à Northrop, mais pour- Le groupe romain a déjà sondé tème d’armement associées à l’ex- raient rejeter d’éventuelles offres de la commission européenne pour pertise de TRW donneront à notre Lockheed Martin et Boeing », indi- connaître sa marge de manœuvre. nation un acteur de premier plan que la banque Merrill Lynch. Voilà Elle semble étroite : lorsque Pirelli dans la défense par missiles et satelli- qui restreint le nombre d’adversai- et Benetton ont pris le contrôle de tes », a-t-il ajouté. res potentiels de Northrop. Telecom Italia pendant l’été 2001, Northrop est connu notamment le feu vert de Bruxelles ne leur a pour fabriquer le bombardier fur- Eric Leser été assuré qu’avec la promesse 20/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 ENTREPRISES

Le combat de l’Américaine Amy Domini La Suède est en marche pour un capitalisme plus vertueux vers l’euro Son classement des entreprises « éthiques » est devenu une véritable référence. LE PREMIER MINISTRE suédois, Goe- ran Persson, a confirmé, vendredi LÉGER REPLI Dans un entretien au « Monde », elle juge que « l’Europe est plus progressiste » que les Etats-Unis 22 février, à l’issue du dîner inaugural Couronne suédoise du « sommet progressiste » de Stoc- contre dollar LE MONDE des affaires sera-t-il chantre de l’enrichissement person- pe, d’investir dans les entreprises kholm, que la date d’un référendum sur Le 25 fév. 10,45 un jour éthique ? Amy Domini, en nel, comme une personne qui a d’armement, de tabac et celles qui l’adhésion de la Suède à la zone euro 10,8 tout cas, y travaille. Depuis onze « changé la façon de voir l’argent » soutiennent l’industrie nucléaire. » n’était pas encore arrêtée. « Nous allons 10,7 ans, cette Américaine combat le et a « aidé à réconcilier les investis- Des convictions ancrées depuis son vers un référendum en Suède. Nous en capitalisme sauvage par le nerf de seurs avec une certaine morale dans adolescence, « au moment de la déciderons après les élections générales 10,6 la guerre, l’argent. Son fonds, le l’économie ». guerre du Vietnam ». de cet automne. Il est trop tôt pour dire si 10,5 Domini Social Equity Fund, n’inves- Ne faut-il pas se méfier de tant Le dernier combat d’Amy cela sera en 2003 », a indiqué 10,4 tit que dans des entreprises « socia- de louanges ? « L’accueil dans les Domini concerne la transparence. M. Persson. lement responsables ». Une cause entreprises américaines est très Elle a, fin novembre 2001, envoyé à Selon le dernier sondage de l’institut 10,3 qu’elle a embrassée, la trentaine divers », reconnaît Amy Domini. Harvey Pitt, le super gendarme de Skop publié vendredi, 58 % de la popula- 10,2 passée, après une vie de courtier en Elle sent que ses 2 milliards de dol- la Bourse américaine, une lettre tion suédoise est favorable à la monnaie AS ONJF D Bourse qui ne la satisfaisait plus. lars ne font pas le poids chez cer- « pour que tous les fonds de pension unique, alors que 37 % y restent oppo- 2001 2002 Depuis 1991, elle enquête « sur tains mastodontes de Wall Street. sés, et 5 % sans opinion. Ces résultats Source : Bloomberg les entreprises en se basant sur une Et regarde avec envie ce qui se pas- confirment le renversement de tendan- centaine de thèmes ». Sont analy- se en Europe, où certains grands Un indice financier ce apparu depuis le début de l’automne 2001 dans tous les sondages,

sées les performances financières, .. groupes affichent une volonté de qui donnent désormais les partisans de la monnaie unique majoritaires mais aussi les politiques environne- mieux se comporter. « Votre conti- performant en Suède. mentales, la rémunération des diri- l’économie peut changer la vie. Tous nent est plus progressiste, les choses L’investissement « socialement geants, la représentation des fem- les grands changements viennent de bougent plus », remarque-t-elle. En responsable » n’est pas œuvre de mes, le climat social, le nombre de la base. » Cependant, elle reste luci- Amérique, elle aimerait que la prise charité. Pour preuve, la bonne tenue Le patron du BHV démissionne -options que détient le person- de sur la qualité du Domini 400 : de conscience du monde financier de l’indice qu’Amy Domini a créé nel… « Une fois ces informations « Nous avons, j’imagine, certaines soit plus rapide. « L’idée est mainte- avec Steve Lydenberg et Peter Kin- LE BHV, filiale des Galeries Lafayette, a annoncé, lundi 25 février, la obtenues, nous allons voir l’entrepri- entreprises qui font travailler des nant admise que l’on peut faire de der en 1991, le Domini 400 Social démission de son président du directoire, Gilles Oudot, en raison de se pour lui soumettre nos conclu- gens dans des sweatshops l’argent en investissant dans des Index. Les performances boursières « divergences de vue sur le rythme et les orientations de la modernisation sions », explique-t-elle. Quatre [littéralement des ateliers de la entreprises plus éthiques, admet- des valeurs qui le composent sont du BHV ». L’enseigne a enregistré en 2001 de médiocres chiffres de ven- cents firmes triées sur le volet font sueur]. Il n’y a pas vraiment d’infor- elle. Mais si je me penche sur ces dix similaires à celles du Standard te, enregistrant une baisse de 2 % de son chiffre d’affaires. Le 24 jan- ensuite partie du Domini 400 Social mations fiables pour savoir dans dernières années, je n’ai pas l’impres- & Poor’s 500, parfois même supé- vier, le coprésident des Galeries Lafayette, Philippe Lemoine, avait pré- Index, véritable référence des quelles conditions les multinationa- sion que nous vivions dans un monde rieures sur le long terme. venu qu’il n’était pas sûr d’atteindre ses objectifs de ventes en partie à meilleures pratiques économiques les font fabriquer leurs produits dans meilleur. » Récemment, Amy Aux Etats-Unis, les fonds éthiques cause des difficultés du BHV. L’enseigne tente actuellement de reposi- qui a été copié depuis dans de nom- les pays émergents. » Domini a débattu avec le financier prennent une place grandissante et tionner son offre en se recentrant sur le bricolage et l’aménagement de breux pays. Parmi les sorties remar- George Soros qui investit forte- représentent 2 340 milliards de dol- la maison. quées de l’indice au quatrième tri-      ment dans les causes humanitaires. lars, soit près de 12 % de tous les Ancien patron de Habitat France, M. Oudot avait notamment lancé à mestre 2001, Polaroïd et Enron Un franc-parler qui trouve un « Il a convenu que c’est à partir de investissements financiers améri- l’automne 2001 une nouvelle chaîne de magasins entièrement dédiée pour cause de faillite, la société de écho dans la communauté financiè- 10 % à 15 % de détention du capital cains. Mais la multitude des critères au rangement, Box and Co. Des initiatives qui, visiblement, n’ont pas chaussures Brown Shoe pour man- re. Les fonds qui lui sont confiés, et qu’un actionnaire peut vraiment fai- de choix de ces différents fonds porté les fruits escomptés. que de transparence financière et qu’elle investit dans les 400 entre- re entendre son point de vue. C’est dilue leur pouvoir économique. sociale, la société énergétique El prises sélectionnées, connaissent désormais mon but : atteindre ce Paso pour des problèmes environ- une croissance exponentielle : niveau de participation pour pouvoir Spéculations sur la succession nementaux… 250 millions de dollars dans le réellement faire bouger les choses. » publient leurs avis sur leurs investisse- Au vu des pratiques douteuses milieu des années 1990, 1,3 milliard Conscients de l’importance de ments et la façon dont ils votent en du PDG du Crédit suisse d’Enron, qui affichait un code de en 1999, 2 milliards en 2001. Le l’éthique dans l’image, certains assemblée générale ». Elle tire du bonne conduite et avait été sélec- fonds Domini attire désormais des groupes lui font les yeux doux. cas Enron un enseignement qui LES INTERROGATIONS tionné dans l’indice, n’est-ce pas financiers avertis comme les fonds « General Electric (GE) aimerait sert ses convictions : « quand une deviennent de plus en plus une gageure de vouloir réaliser une de pension, qui représentent 40 % bien être dans l’indice et est venu entreprise cache des informations, pressantes au sujet de la suc- telle sélection ? « Rien n’est jamais des investisseurs alors qu’ils étaient nous voir plusieurs fois », racon- les conditions sont réunies pour que cession de Lukas Mühle- parfait, reconnaît Amy Domini cal- inexistants il y a cinq ans. Consécra- te-t-elle. Sans succès pour l’instant. des dérapages aient lieu ». mann, PDG du Crédit Suisse mement. Je reste persuadée que la tion, elle a été reconnue, en octo- L’activité militaire de GE est rédhi- Group (CSG), la deuxième façon dont nous investissons dans bre 2001, par le magazine Worth, bitoire. « Nous refusons, par princi- Laure Belot banque suisse, suite aux nombreux déboires que con- naît la banque. M. Mühle- mann a présenté sa démis- Un chef étoilé girondin licencié pour « faute grave » sion de son mandat d’admi- nistrateur de la banque BORDEAUX taires pour la restauration collective et les col- ne venait plus manger depuis un an. Il ne ren- argentine Banco General de de notre correspondante lectivités, vendue en mars 2001 au groupe Pro- contrait plus les chefs. Mais à ce point… Il ne Negocios (BGN), soupçon- L’image est unique : depuis mercredi met. L’homme d’affaires avait racheté, en nous a d’ailleurs rien dit sur ce qui va se pas- née de blanchiment d’ar-

20 février, les salariés du restaurant Saint- 1993, le Saint-James et l’hôtel attenant conçu ser. » A la demande du personnel, une rencon- gent. .. James, une étoile au Michelin, perché à Bou- par Jean Nouvel, en liquidation judiciaire. Le tre du comité d’entreprise et du PDG devait La banque helvétique veut liac, sur les coteaux de la rive gauche de la chef cuisinier, Jean-Marie Amat, installé à Bou- avoir lieu, lundi 25 février. couper toute relation avec la banque argentine, dont le Crédit suisse Garonne, près de Bordeaux, organisent un bar- liac depuis 1981, croulait sous les dettes. De Selon M. Borgel, M. Amat est responsable de est actuellement actionnaire à hauteur de 23 %. Le président de BGN, becue devant l’établissement. « En grève illimi- patron, il est devenu salarié. Depuis, M. Borgel la « dégradation des résultats financiers et de la Carlos Rohm, a été arrêté en janvier. Le patron du Crédit Suisse Group tée », les 60 employés – ceux du Saint-James, a investi près de 4,5 millions d’euros. Il possè- chute de fréquentation des trois établisse- (CSG) a fait savoir qu’il ne se rendra pas en Argentine s’expliquer sur de l’hôtel Relais et châteaux et des deux res- de désormais 70 % de la société exploitant les ments ». Si le résultat d’exploitation est positif, son rôle dans le scandale autour du BGN. Le Crédit suisse doit égale- taurants voisins, le Bistroy et l’Espérance – pro- quatre établissements. Il détient également le résultat net est de moins 60 000 euros en ment faire face depuis dix-huit mois au sauvetage de Swissair, aux per- testent contre le licenciement de leur direc- les 4 hectares sur lesquels sont construits les 2000 et « les pertes 2001 devraient tripler ». tes engendrées par la faillite d’Enron, à des ennuis judiciaires, etc. teur technique et mentor en cuisine, Jean- bâtiments. La maison de M. Amat se trouve M. Borgel attendait des économies que le direc-  Marie Amat, « cet inventeur de bonheur », sur une partie de ces terrains. Il doit la quitter teur aurait refusées, notamment une présence selon Alain Ducasse et Michel Guérard, deux d’ici à un mois. plus régulière en cuisine, une réduction des a ABB : le directeur financier du groupe technologique helvético- autres chefs étoilés qui exprimaient leur sou- effectifs et des achats moins onéreux. « Cela suédois Asea Brown Boveri (ABB), Renato Fassbind, a affirmé que la tien, dans Sud-Ouest Dimanche,àl’« un des dix «   ’’ » aurait mis la qualité du travail en danger et il situation financière du groupe « est saine » et a démenti les rumeurs de ou douze chefs français qui ont réinventé la cui- La nouvelle a laissé pantois salariés et habi- me demandait des économies jusqu’à l’absurde, crise de liquidités dans un entretien au journal suisse SonntagsZeitung. sine des cinquante dernières années ». tués. « Certains ont même pleuré », confie Yves se défend le chef, depuis trente ans « au pia- Percy Barnevik, PDG d’ABB de 1988 à 1996, est en outre accusé par le Ce mercredi, M. Amat recevait une lettre de Destribats, sommelier du Saint-James, au servi- no ». « Meurtri » et « en colère », il compte por- quotidien suédois Dagens Industri d’avoir « clairement habillé » les licenciement pour « faute grave » et sans préa- ce « d’Amat » depuis vingt-six ans. « Ce fut un ter l’affaire devant les prud’hommes. comptes du groupe. vis, de son employeur, Jean-Claude Borgel, grand choc pour le personnel, poursuit-il. On a ENRON : 33 Etats américains ont demandé au tribunal des faillites ancien PDG d’une société de produits alimen- savait que ça n’allait pas très bien car M. Borgel Claudia Courtois de s’opposer au versement par Enron de plusieurs dizaines de millions de dollars à ses dirigeants pour faire face à leurs frais de justice. Le tri- bunal des faillites de New York devrait examiner, mercredi 27 février, la demande des 33 Etats. Le droit reconnaît désormais l’activité professionnelle  Le législateur repense la distinction entre le civil et le commercial a FNAC : l’établissement des Champs-Elysées a, de nouveau, été blo- qué, samedi 24 février, après l’échec de la négociation entre la direc-   passe en arbitrage dès l’instant que qui pourrait intervenir à l’occasion Attendue depuis longtemps, cet- tion et les salariés en grève depuis le 15 février pour des augmentations l’ordre public, obligeant à retour- de l’exécution du contrat. L’obliga- te réforme englobe dans le même de salaires. Droit Droit a des affaires ner devant les juridictions éta- tion est scellée alors que le litige régime juridique le commerçant et PPR : Serge Weinberg, le président de Pinault-Printemps-Redou- des affaires tiques, n’est pas concerné. Il est n’existe pas encore. Il est plus diffi- le professionnel, celui-ci fût-il civil. te (PPR), qui a déjà prévenu en janvier qu’il ne pourrait pas tenir pour rare que l’existence d’une instance cile pour le profane de comprendre La distinction de référence n’est 2001 son objectif de croissance du bénéfice de 15 % à 20 %, risque fort arbitrale soit connue, comme vient l’ampleur de l’engagement. C’est plus celle du commercial et du civil, de renoncer à cet objectif jusqu’en 2005, écrit lundi le Financial Times. LE SYSTÈME juridique repose de l’être celle intentée par l’assu- pourquoi l’article 2061 du code mais celle du professionnel et du  sur des distinctions primaires pro- reur américain Nationwide contre civil, dans sa rédaction issue d’une non-professionnel. En cela, le droit duisant des régimes juridiques auto- Axa (Le Monde du 19 février). loi de 1972, posait que la clause de l’arbitrage adopte une perspec- a BANCO GALICIA : la première banque commerciale privée d’Ar- nomes : l’opposition du commer- Mais l’arbitrage est aussi un compromissoire n’était valable tive de droit économique, que l’on gentine mène une course contre la montre pour trouver des capitaux cial et du civil permet l’application mécanisme dangereux pour des qu’entre commerçants. Cela ren- retrouve aussi en droit de la concur- frais et sortir d’un étranglement né des retraits massifs de ses clients. respective du premier aux commer- personnes inexpérimentées, parce voyait à l’idée d’une opposition rence et qui englobe dans un même Parallèlement, l’association des banques d’Argentine (ABA) a exprimé, çants et du second aux non-com- qu’il est coûteux et prive les tribu- entre le droit commercial, dit droit régime juridique non seulement les vendredi, sa préoccupation face aux « attaques constantes et croissan- merçants. Cette construction est en naux d’Etat de leur compétence des forts, les commerçants pouvant activités commerciales mais encore tes » dont sont victimes les banques, leurs salariés et leurs dirigeants, train d’être dépassée par d’autres naturelle. En outre, les parties assumer des obligations lourdes et toutes les activités économiques. notamment de la part des épargnants. distinctions binaires, notamment renoncent souvent au droit de for- complexes, et le droit civil, dit droit Le principe est clair, mais la déter- a ROYAL BANK : Royal Bank of Scotland (RBOS) envisage de faire celle de l’activité professionnelle et mer un recours contre la sentence, des faibles, les non-commerçants mination de ce qu’est une activité une offre sur Allied Irish Banks (AIB), la banque irlandaise qui a perdu de l’activité non professionnelle, voire délient les arbitres de l’obliga- ne devant pas y être exposés à des professionnelle reste à faire. Ainsi, 691 millions de dollars sur une fraude supposée sur les marchés des qui recoupe l’opposition entre l’éco- tion de trancher en application du risques mal mesurés. Les tribunaux l’activité des artistes est de nature changes au sein de sa filiale américaine Allfirst, écrit The Business. nomique et le non-économique. droit, leur permettant de juger en annulaient donc les clauses compro- civile. Elle pourrait donner lieu à  Ce passage est illustré par la équité. Lorsque le litige est né, les missoires concernant les personnes une clause compromissoire, dans réforme que la loi sur les nouvelles parties mesurent son enjeu et et activités civiles. Or il existe des les contrats d’édition par exemple. a LEGRAND : le groupe français d’appareillage électrique a publié régulations économiques (NRE) du savent ce sur quoi elles s’en remet- activités économiques non com- Mais encore faut-il que l’activité lundi un bénéfice net part du groupe (après survaleurs et frais d’offre 15 mai 2001 a opérée en matière tront aux arbitres. C’est pourquoi, merciales, notamment celles de pro- artistique en cause soit « profession- publique d’échange avec Schneider) en baisse de 25 % pour 2001, à d’arbitrage. L’arbitrage consiste à pris à ce stade, un contrat de com- fessionnels libéraux. Puisqu’il s’agit nelle ». On peut penser que les tri- 176 millions d’euros. Le chiffre d’affaires a augmenté de 10,6 %, à soumettre un litige à un tribunal promis instituant l’arbitrage est par de professions juridiquement bunaux l’admettront si l’artiste agit 3,096 milliards. Détenu à 98,1 % par Schneider, Legrand est en vente constitué de juges privés, choisis et principe valable. civiles, la clause compromissoire à titre habituel. Mais où commence suite au veto de Bruxelles à la fusion entre ces deux groupes. payés par les parties. Le système leur était inaccessible, alors même l’habitude ? Seul le temps permet- a EGG : la banque sur Internet britannique, filiale de l’assureur est efficace : il repose sur un règle-   que leur activité est économique. Il tra à la jurisprudence de fixer le cri- Prudential, a annoncé lundi une réduction de 43 % de sa perte avant ment très ajusté des conflits et pré- Il en est différemment de la y avait là une incohérence. La loi tère déterminant les limites de l’ex- impôts pour l’année 2001, à 87,8 millions de livres (144 millions sente l’avantage décisif d’être confi- clause compromissoire : son inser- NRE a modifié l’article 2061 du pansion de l’arbitrage. d’euros). Egg, qui vient de racheter sa concurrente française Zebank à dentiel. Cette discrétion masque le tion dans le contrat initial oblige code civil, qui dispose désormais : Bernard Arnault, a acquis 600 000 nouveaux clients en 2001, ce qui por- fait que la quasi-totalité du conten- immédiatement les parties à se sou- la clause compromissoire est vala- Marie-Anne Frison-Roche te à plus de deux millions le nombre de ses abonnés. Egg a atteint tieux entre grandes sociétés ou mettre ultérieurement à une procé- ble dans les contrats conclus à rai- (professeur de droit à l’Institut l’équilibre au quatrième trimestre 2001. dans le commerce international dure arbitrale, quel que soit le litige son d’une activité professionnelle. d’études politiques de Paris) LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/21 COMMUNICATION

La télévision publique italienne est tenue par des proches de Berlusconi

Les administrateurs de la RAI ont été renouvelés, vendredi 22 février. Le chef du gouvernement, qui possède trois chaînes privées, n’obtient pas la présidence du groupe audiovisuel public italien pour son favori, mais sa famille politique contrôle les postes-clés de l’information

ROME ET MILAN, clés, c’est avoir plus qu’un droit de RAI, le directeur m’a dit qu’il ne pou- de notre envoyée spéciale regard sur l’information télévisée vait pas m’embaucher parce que je Silvio Berlusconi aurait reculé, il du pays. Pendant quarante ans, ne rentrais pas dans le bon quota aurait été tenu en échec à la RAI. Le président chaque journal de la RAI a com- politique », se souvient un journa- Aucun des cinq nouveaux adminis- de la Chambre mencé par le compte-rendu, systé- liste. Une autre, rédactrice en chef trateurs du groupe audiovisuel des députés, matique et strictement minuté, de droite, a appris par hasard des public italien, renouvelé vendredi Pier Ferdinando des faits du jour des leaders politi- années plus tard qu’elle avait été 22 février, n’a, en effet, de lien Casini (à droite), du ques italiens. Les plages et l’ordre affectée au quota démocrate-chré- direct avec le président du Conseil parti de centre-droit alloués variaient selon le parti au- tien simplement parce que la per- et leader de la majorité dite Mai- CCD-CDU quel la chaîne avait été officieuse- sonne qui l’avait recommandée son des libertés. Les familles politi- et membre de la ment attribuée : le TG1 s’ouvrait appartenait à ce parti. ques se sont partagé le conseil coalition conduite sur l’actualité de la Démocratie La RAI a toujours été considérée d’administration : deux sièges par Silvio Berlusconi, chrétienne, puis sur celle du Parti comme « un Etat dans l’Etat ». Les (Ettore Albertoni, Marco Staderi- et Marcello Pera socialiste ; le TG2 commençait, jus- journalistes, eux, sont devenus des ni) ont été alloués à la nouvelle (à gauche), président qu’en 1994, par celle des socialis- pions placés sur un jeu de go qui majorité, qui regroupe le centre- du Sénat et membre tes ; le TG3 attaquait par le récit de varie à chaque scrutin. A l’anten- droit issu de la Démocratie chré- de Forza Italia, la journée des ex-communistes… ne, ces manœuvres d’anticham- tienne jusqu’aux postfascistes de s’affrontent autour De la même façon, la majorité des bres ne sont pas perceptibles : on l’Alliance nationale (AN) et aux des noms du conseil journalistes ont été embauchés ne touche pas aux vedettes des indépendantistes de la Ligue du d’administration selon les quotas alloués aux diffé- émissions satiriques, ni aux présen- Nord ; deux autres sièges (Carmi- de la RAI, rents partis. tateurs. « Pour moi, tout cela ne ne Donzelli, Luigi Zand) ont été qu’ils doivent choisir changera rien, je ne suis pas assez attribués à l’opposition de centre- ensemble.    importante », assure en souriant

gauche, dite L’Olivier.   /  En théorie, ces allégeances n’ont une présentatrice du TG3 à Milan. La présidence de la RAI devait plus cours depuis la fin de la « lot- Mais ces tractations deviennent être annoncée lundi 25 février et de la RAI, mais sous celle de son deux plus importantes chaînes au grand jour. Le choix des admi- tizzazione » en 1993. Ce qui n’em- identifiables en observant les revenir, selon la presse italienne directeur général. publiques, le journal de la RaiUno nistrateurs de la RAI revient à Mar- pêche pas la plupart des directeurs carences du pluralisme politique à unanime, à Antonio Baldassarre, Le nouvel homme fort de la télé- (TG1) et de la RaiDue (TG2). Qui cello Pera, président du Sénat et à la RAI ou même Enrico Mentana, l’antenne (ci-dessous). Ou lorsque ancien président de la Cour consti- vision publique, « qui détient 70 % viennent s’ajouter aux deux jour- membre de Forza Italia, et à Pier le directeur du TG5, de regretter ce est abordée la future privatisation tutionnelle. Officiellement au-des- du pouvoir contre 30 % au président naux de Mediaset, celui de Cana- Ferdinando Casini, président de la « partage d’influence » toujours en partielle de la RAI, qui paraît à droi- sus des partis, ce conservateur qui et à son conseil », confie un diri- le 5 (TG5), premier journal du pays Chambre des députés, ancien vigueur. « On ne change pas avec te comme à gauche « assez inéluc- s’est illustré dans la lutte contre geant de la RAI, devrait être Agos- en audience, et celui de Rete 4 démocrate-chrétien également une loi les habitudes italiennes », table ». Tous s’accordent à dire l’avortement est contesté par l’op- tino Saccà (centre-droit), un candi- (TG4), également propriété de membre de la nouvelle majorité, déplore un journaliste. Certes, il que cinq des six chaînes de télévi- position, L’Olivier. dat poussé par M. Berlusconi, mê- M. Berlusconi. censés être indépendants. En réali- n’y a plus besoin d’avoir sa carte sion (90 % de l’audience) ne peu- me si celui-ci a démenti être inter- Le président du conseil sort de té, ils ont fait l’objet de pressions du parti « sauf pour progresser vent pas rester aux mains d’un seul   venu. L’AN obtiendrait le deuxiè- ce bras de fer en position de force. telles que leurs désaccords – aug- dans la hiérarchie », affirme un res- homme, qui plus est, chef du gou- Même s’il n’a pas réussi à faire me poste de direction générale, en Même si, à l’intérieur des rédac- mentés de ceux manifestés par le ponsable de l’information à la RAI. vernement. Jeudi 14 février, Repor- nommer à la présidence de la RAI plus de la direction de l’informa- tions, tous les journalistes ne sont vice-premier ministre Gianfranco Mais les reporters doivent « avoir ters sans frontières demandait, son candidat Carlo Rossella, le di- tion de la RaiDue, troisième jour- pas obligatoirement ses fervents Fini (AN) et par le ministre des des amitiés ». C’est, par exemple, dans une lettre ouverte à Silvio recteur du magazine Panorama nal télévisé le plus regardé du supporters, exception faite du TG2 réformes Umberto Bossi (Ligue du un journaliste « ami » de Forza Ita- Berlusconi « de prendre toute la (Mondadori), M. Berlusconi, pro- pays. Dans l’ombre, la grande (RAI), clairement militant à droite, Nord) – ont fait éclater momenta- lia qui est affecté au suivi de mesure de la gravité de la situation, priétaire de Mediaset – actionnaire famille politique de M. Berlusconi et du TG4, animé par son ami fidè- nément la coalition de centre-droit M. Berlusconi au sein du TG2. sans précédent dans un pays démo- de Mondadori –, n’a toutefois pas a donc verrouillé les postes-clés. le Emilio Fede (Le Monde du au pouvoir. « On regarde aussi notre façon de cratique ». Un appel qui n’a visible- perdu la bataille politique. Car, en Au jeu des chaises musicales, elle 16 février). La raison ? Contrôler la RAI est peser l’information », explique un ment pas été suivi d’effet. Italie, l’information télévisée n’est s’est octroyé la haute main sur les La bataille pour contrôler la télé- historiquement un enjeu de politi- ancien reporter. « Lorsque, à Aoste, pas sous la houlette du président directions de l’information des vision publique a, cette fois, éclaté que nationale. Tenir les postes- on a ouvert le bureau régional de la F. Am.

Les nouveaux   ...   LES TEMPS DE PRÉSENCE DES HOMMES POLITIQUES LORS DES JOURNAUX TÉLÉVISÉS Sur la Rai, en minutes Période du 11 juin 2001 au 10 février 2002 Sur Mediaset, en minutes administrateurs Journaliste à et On vous a taxé de « commu- b Antonio Baldassarre devrait 1 auteur de L’Odeur de l’argent 2 niste », une insulte à la mode en présider la RAI. Professeur de (écrit avec Elio Veltri et traduit chez Italie… ), un livre qui recense les dé- droit, ce conservateur, qui n’est Je ne suis pas communiste, COALITION S. BERLUSCONI pas affilié à un parti politique mêlés judiciaires de Silvio Berlusco- mais bon. Silvio Berlusconi appel- DE GAUCHE même si sa candidature a été ni, vous êtes au centre d’une polémi- le « communistes » tous ceux qui 739 soutenue par les postfascistes de que en Italie à cause d’une émission s’opposent à sa propagande. Il a S. BERLUSCONI COALITION l’Alliance nationale, bénéficie de à laquelle vous avez participé sur la récemment dit au Figaro que 85 % DE DROITE l’appui du Vatican. Il dit qu’il RAI. Que s’est-il passé ? des journalistes en Italie étaient C. AZEGLIO CIAMPI* APOLITIQUE F. RUTELLI C. AZEGLIO CIAMPI* exercera son mandat de deux Le 14 mars 2001, soit deux mois des communistes comme, selon 453 C. SCAJOLA ans avec « la plus grande avant l’élection de Silvio Berlus- lui, tous les juges et les magis- P. FASSINO F. RUTELLI C. SCAJOLA G. SIRCHIA 188 impartialité ». Mais l’opposition, coni, Daniele Luttazzi, l’animateur trats qui enquêtent sur lui… R. RUGGIERO P. FASSINO 103 102 222 84

notamment Piero Fassino, d’une émission satirique, m’a invi- 74 52

* Président de 45 41 secrétaire général des té sur la pour parler de mon La Rai est-elle, selon vous, 36 Démocrates de gauche, ne livre pendant 23 minutes. Nous 3 coupable de censure ou d’auto- la République reconnaît pas en lui « l’homme avons évoqué l’origine mystérieu- censure ? de garantie au-dessus des partis ». se de la fortune de M. Berlusconi, Il y a à la Rai une autocensure LE TEMPS DE PRÉSENCE DES PARTIS POLITIQUES LORS DES JOURNAUX TÉLÉVISÉS b Ettore Albertoni, professeur l’enquête du parquet de Palerme très forte. Les Berlusconiens ont d’université, est membre de sur Marcello dell’Utri, l’ancien di- commencé à prendre les postes Sur la Rai,en% Période du 11 juin 2001 au 10 février 2002 Sur Mediaset,en% la Ligue du Nord (fédéraliste recteur de la régie publicitaire de commandement il y a un an et 32 % Droite autres 82 % Droite autres et xénophobe), qui participe au Publitalia et ses amis proches de demi environ, dès qu’ils ont 2 gouvernement de M. Berlusconi. la Mafia… Une demi-heure après, compris qu’ils allaient gagner les Institutions Institutions L'Olivier b 5 Marco Staderini, administrateur les hommes de la prétendue Mai- élections. L'Olivier Gauche 16 % délégué de Lottomatica son des libertés [coalition de cen- La télévision publique est 13 7 (l’équivalent de La Française des tre-droit, droite et post-fasciste au maintenant contrôlée par ces jeux), est membre du CCD-CDU, pouvoir depuis le 13 mai 2001], ont gens, même s’il y en a aussi 9 Maison des Libertés le parti de centre-droit du vigoureusement protesté en accu- quelques-uns qui ont lutté jus- 45 Gauche 27 % président de la Chambre des sant la Rai de manœuvre poli- qu’au dernier jour, comme Rober- 65 députés, Pier Ferdinando Casini, tique. Récemment, encore, to Zaccaria, et qui luttent encore. 10 qui fait partie de la majorité de , l’animateur du Ceux-là savent que leurs jours Maison des Libertés Silvio Berlusconi. programme d’information « Scius- sont comptés, ils sont encerclés b Carmine Donzelli, fondateur cià », a dû batailler jusqu’au soir par des gens fraîchement con- Gouvernement Gouvernement de la maison d’édition éponyme, de l’enregistrement contre le veto vertis au berlusconisme. Sources : Osservatorio di Pavia et Centro d'Ascolto est un ami du secrétaire général préventif du directeur général de La censure qui existe actuelle- des Démocrates de gauche, la Rai, Claudio Cappon. D’après les ment à la télévision publique ita- M. Fassino (opposition). « libéraux » aujourd’hui au pou- lienne est à mon sens la pire. Elle Silvio Berlusconi, star des télévisions italiennes b Luigi Zanda, ancien voir en Italie, ceux qui n’encen- est exclusivement destinée à con- administrateur du magazine sent pas le président du conseil quérir la sympathie des nouveaux LES CHIFFRES des organismes indépendants pré- coni, président du conseil et propriétaire de Mediaset, de gauche Espresso, a organisé ne doivent plus mettre les pieds à patrons. sentés le 15 février avant sa démission par Roberto occupe un temps d’antenne prépondérant sur les chaî- le Jubilé catholique de l’an 2000, la télévision. Je suis considéré Zaccaria, l’ex-président de la RAI, attestent d’un plus nes italiennes. L’opposition (L’Olivier) a porté plainte, au côté de Francesco Rutelli, comme une espèce de « gauchiste Propos recueillis par grand pluralisme politique sur les trois chaînes de la lundi 18 février, contre deux journaux télévisés de leader de L’Olivier (opposition). malfaisant »… Florence Amalou RAI que sur les trois chaînes de Mediaset. Silvio Berlus- Mediaset (Italia 1, Rete 4) pour atteinte au pluralisme.  Le « marathon de la résistance » du président de la Rai a AUDIOVISUEL : le magnat alle- mand Leo Kirch serait prêt à lais- Jusqu’au jour de sa démission, Roberto Zaccaria a dû se battre contre les pressions ministérielles et internes ser son rival australo-américain Rupert Murdoch avaler son grou- ROME « maison aux mains de la gauche ». afin d’y mieux déceler les zones de rantie, qui en fait se tait –, il a mené voix sourde. M. Zaccaria a refusé pe. C’est ce qu’annonce M. Kirch de notre envoyée spéciale M. Zaccaria a refusé de céder à la coûts et de profits. Pas pour priva- son ultime combat à la tête de la ce qu’il tenait pour une fausse ex- dans un de ses très rares entretiens A la veille de sa démission, dans nouvelle coalition : « C’est une ques- tiser les chaînes mais plutôt pré- RAI. Selon lui, le déséquilibre à l’an- cuse. «Ily a, selon lui, une résis- à l’hebdomadaire Der Spiegel, paru son bureau du 7e étage du 14 viale tion de principe, j’avais un mandat, parer la cotation en Bourse des tenne en faveur de l’actuel prési- tance passive à l’intérieur même de lundi 25 février (magazine du grou- Mazzini, Roberto Zaccaria, l’an- je voulais l’honorer jusqu’à son sociétés de service. Jusqu’à ce que dent du conseil devrait être rendu la RAI. Ils ont des problèmes pour pe Bertelsmann). « Si cela est néces- cien président du groupe audiovi- terme », disait-il. Il est resté jusqu’à public. « Berlusconi a commencé sa faire une addition. En fait, je crois saire, je lui tends tout. Le Seigneur suel publique RAI, était concentré son dernier conseil d’administra- « C’est une question campagne électorale un an et demi qu’ils ont peur de dire la vérité. » l’a donné, le Seigneur l’a repris. et tendu. En poste depuis jan- tion, le 16 février, 10 heures. Ensui- de principe, j’avais avant la campagne officielle. Son La tension médiatique est deve- Alors il me mange (…). Il me laissera vier 1998, il a couru, vendredi 15 fé- te, contrairement aux déclarations un mandat, je voulais avantage télévisé était tel qu’au nue paroxystique. La question de bien les os », déclare-t-il. Le groupe vrier, le sprint final de « son mara- bravaches de la majorité, il a fallu l’honorer jusqu’à moment où il a officiellement démar- la composition du conseil d’admi- Kirch, dont la dette est estimée thon de la résistance » démarré en plus de huit jours pour s’entendre son terme » ré il avait déjà gagné », expliquait-il nistration de la RAI s’est enlisée. entre 6 et 12 milliards d’euros, a juin 2001, quand il a refusé de dé- sur le nom de son successeur.   en attendant les documents de syn- M. Berlusconi a rongé son frein de toujours démenti la tenue de dis-

missionner. Maurizio Gasparri, le  thèse du bilan sur le pluralisme. La façon de plus en plus voyante… cussions avec M. Murdoch, tout en ministre de la communication   personne chargée de les préparer « Ils ne seront pas prêts pour propo- se disant ouvert à de tels échan- (Alliance nationale, postfasciste) Dans sa citadelle assiégée, le gouvernement de M. Berlusconi était entrée d’un pas pesant : « Les ser un successeur demain », avait ges : « Murdoch est un requin, pour- du gouvernement Berlusconi, n’en M. Zaccaria s’était animé, joignant stoppe ses projets, en juin 2001. chiffres ne seront pas prêts, on ne affirmé M. Zaccaria en confiant suit-il. Les requins ont les dents lon- finissait plus de l’invectiver pour le les gestes à la parole pour raconter Avec les temps d’antenne des dif- pourra pas donner la synthèse des qu’il démissionnerait… gues. Celui qui ne peut pas nager mettre à la porte et placer, enfin, comment il avait réorganisé la RAI férents partis politiques – censés temps d’antenne sur les années avec eux ne doit pas entrer dans leur des « proches » à la tête de cette en une holding avec des divisions être surveillés par l’Autorité de ga- 2000-2001 », avait-il lâché d’une F. Am. bassin. » (lire page 4). 22/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 LA TENDANCE FINANCIÈRE

La Bourse de Tokyo attend Calpers adresse un signal fort aux pays « non socialement corrects » les mesures antidéflation CHRONIQUE DES MARCHÉS TOKYO premier ministre, sont attendus correspondance mercredi 27 février. La Banque du Après avoir clôturé sur une légè- Japon tient le lendemain une réu- LA DÉCISION de Calpers, le plus grand votes des gestionnaires de fonds aux assem- re baisse, lundi 25 février, la Bour- nion sur la politique monétaire. fonds de pension américain, annoncée jeudi L'INDICE BOURSIER THAÏLANDAIS SUR 6 MOIS blées générales sur des thèmes qui lui parais- se de Tokyo attend surtout des Alors que les économistes croient 21 février, de cesser d’investir dans quatre pays en points sent essentiels. En 2001, 19 thèmes étaient rete- actions décisives de l’administra- déceler une amélioration cyclique de l’Asie du Sud-Est (Thaïlande, Indonésie, 380 Le 25 février 352,13 nus allant de la limitation de l’exercice des tion Koizumi en faveur des ban- des indicateurs économiques, ce Malaisie et Philippines) a jeté un froid sur les 360 stock-options à la politique des entreprises à ques. La pression qui s’exerce sur sont les maux structurels de l’éco- marchés. 340 l’égard de la Birmanie. le gouvernement est d’autant plus nomie, en premier lieu la santé des 320 forte que le sommet nippo-améri- banques, qui alarment.    300    cain de la semaine dernière a déçu A la suite du dépôt de bilan, ven- Calpers invoque des facteurs financiers, mais 280 Les quatre confédérations syndicales françai- les marchés et que les inquiétudes dredi 22 février, de Japan Metals aussi politiques et sociaux pour expliquer cette 260 ses (CFDT, CGT, CFTC et CGC) qui se sont augmentent sur la capacité du gou- and Chemicals, premier fabricant « sortie ». Ce n’est pas nouveau : le fonds de AS O ND JF associées pour créer un comité intersyndical de 2001 02 vernement à agir. Ainsi le gouver- nippon d’alliages ferreux, les inves- pension californien, qui gère la retraite des Source : Bloomberg l’épargne salariale suivent l’exemple américain. neur de la Banque du Japon n’a tisseurs vont suivre de près le sort employés de l’Etat de Californie (151 milliards Dans une lettre destinée aux responsables de la pas hésité à demander au premier des sociétés dites fragiles. Les de dollars), est très attentif aux critères éthi- CFDT, Nicole Notat insiste sur « ce nouveau ministre d’agir très vite et d’injec- détails du plan de sauvetage de la ques (Le Monde du 29 janvier). Par cette annon- levier d’action syndicale pour améliorer les prati- ter des fonds publics dans les ban- chaîne de supermarchés Daiei ce, Calpers réaffirme son souhait d’ajouter aux vations. Les marchés ont toutefois réagi négati- ques sociales et environnementales des entrepri- ques. devraient être annoncés mercredi, facteurs de décision strictement financiers, des vement, les investisseurs craignant que ce ses ». Discrètement, cet outil d’action existe Les détails des mesures anti- et pourraient comporter une ral- critères plus larges comme le manque de trans- retrait fasse des émules. L’indice de la Bourse déjà. Selon nos informations, lors de la polémi- déflation qu’est en train de mettre longe substantielle de la part des parence financière et juridique, les infractions de Bangkok a reculé de 3,94 %, jeudi, et de que qu’avait suscitée au début de l’année 2000, au point le comité de politique fis- banques. Or, une telle mesure est aux droits de l’homme ainsi que la médiocrité 2,81 % vendredi. Le principal indice philippin a, la volonté d’Axa de doubler les primes payées cale et économique, dirigé par le contraire aux attentes des mar- de la législation du travail. Bill Crist, président lui, perdu, 3,26 % vendredi, tandis que la Bour- par les parents d’enfants handicapés pour que chés. « Le plan de reconstruction de Calpers – qui, on l’oublie souvent, était se de Kuala Lumpur a cédé 0,95 % au cours de ceux-ci touchent une pension lors du décès de de Daiei est un non-sens. Les ban- auparavant syndicaliste – affirme toutefois que la même séance. leurs parents, l’assureur avait subi la pression L'INDICE NIKKEI ques ont déjà perdu plus en repous- cette décision n’est pas figée. Il n’empêche : le d’un de ses grands comptes – la caisse centrale En points à Tokyo sant le problème qu’en s’y atta- constat est sévère. Et la décision inattendue.  d’activités sociales d’EDF-GDF, dirigée par la 10 400 Le 25 février 10 296,47 quant directement », déclarait la La décision de Calpers peut-elle faire tache CGT – pour qu’il revienne sur sa décision. semaine dernière Eisuke Sakakiba-      d’huile ? Si les investisseurs institutionnels Autre symbole des évolutions en cours : le ra. L’ancien « M. Yen », qui a L’annonce de Calpers a surpris les investis- américains n’ont pas, jusqu’à présent, suivi la Journal officiel a publié jeudi un décret portant 10 200 rejoint le privé (l’université de seurs, car les quatre pays visés sont souvent politique volontariste du fonds californien, application d’une disposition de la loi sur les Keio), se montre extrêmement cri- considérés parmi les plus performants en Asie tous les observateurs notent la montée en puis- nouvelles régulations économiques. Il rend 10 000 tique à l’égard du premier ministre du Sud-Est. Les autorités locales ont tenu à pré- sance des fonds dits éthiques ou des critères de obligatoire pour les sociétés cotées la publica- Koizumi. De même, les grandes ciser que la décision n’aura qu’un faible impact développement durable dans le choix de cer- tion dans leur rapport annuel d’informations 9 800 banques s’apprêtent à annoncer sur leur économie. Le premier ministre tains investisseurs (lire page 20). Il se dévelop- sur les conséquences sociales, territoriales et un plan de sauvetage de Daikyo, thaïlandais, Thaksin Shinawatra, a également pe outre-Atlantique un véritable « business » environnementales de leurs activités. Les entre- 9 600 premier constructeur immobilier exclu que son pays soit abandonné par Calpers des agences de notation sociale et environne- prises échapperont d’autant moins à ces nou- nippon à hauteur de 4 milliards en raison des droits de l’homme. Tout en mini- mentale. Les investisseurs institutionnels inter- velles contraintes qu’un nombre croissant d’ac- 9 400 d’euros. misant la décision du fonds, les autorités viennent de plus en plus souvent lors des tionnaires y sont désormais sensibles. 22 28 31 06 08 14 20 janvier février 2002 thaïlandaises ont indiqué qu’elles contacte- assemblées générales. Le syndicat AFL-CIO Source : Bloomberg Brice Pedroletti raient sa direction pour comprendre ses moti- publie ainsi un ouvrage annuel recensant les Frédéric Lemaître et Pascale Santi

Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER LES BOURSES DANS LE MONDE 25/2, 10h06 cours 2002 2002 cours 2002 2002 Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER ROYAUME UNI FTSE 100 index ?=211 cours 2002 2002 ASIE-OCÉANIE FTSE techMark 100 index ?=211 AUSTRALIE All ordinaries 3367,90 25/2 0,03 3443,90 14/2 3322,30 18/1 SUÈDE OMX 757,95 25/2 0,88 878,88 4/1 741,84 20/2 23,80 UNION EUROPÉENNE CHINE Shangaï B 142,30 8/2 -1,60 171,72 4/1 121,09 23/1 19,70 ALLEMAGNE DAX Index 4768,70 25/2 0,49 5352,16 4/1 4706,01 20/2 22,60 EUROPE Shenzen B 218,70 8/2 -0,04 265,91 4/1 182,43 23/1 16,00 Euro Neu Markt Price IX 963,01 25/2 1,07 1212,43 4/1 913,75 20/2 HONGRIE Bux 7864,67 25/2 0,19 8162,53 4/2 7052,97 3/1 CORÉE DU SUD Composite 792,00 22/2 0,56 797,73 19/2 690,36 2/1 AUTRICHE Austria traded 1242,49 25/2 0,09 1247,67 22/2 1109,88 9/1 14,10 ISLANDE ICEX 15 1268,94 22/2 -0,35 1298,29 15/2 1142,62 7/1 HONG KONG Hang Seng 10496,02 25/2 -1,58 11919,41 7/1 10393,83 7/2 15,00 BELGIQUE Bel 20 2687,22 25/2 0,28 2815,19 28/1 2609,61 15/1 12,60 POLOGNE WSE Wig 1333,43 22/2 -0,99 1486,23 28/1 1200,32 2/1 16,00 All ordinaries 4611,97 25/2 -1,53 5104,38 7/1 4548,50 7/2 DANEMARK Horsens Bnex 265,97 25/2 0,92 274,11 4/1 254,91 30/1 TCHÉQUIE Exchange PX 50 407,20 25/2 0,37 425,80 1/2 384,60 2/1 INDE Bombay SE 30 395,32 22/2 0,37 400,86 18/2 339,26 1/1 1,30 ESPAGNE Ibex 35 7729,30 25/2 0,87 8608,50 4/1 7628,00 22/2 17,10 RUSSIE RTS 295,35 22/2 2,27 301,45 22/1 267,70 3/1 ISRAËL Tel Aviv 100 401,23 24/2 0,08 468,92 7/1 400,53 20/2 FINLANDE Hex General 7814,12 25/2 1,25 9224,39 4/1 4,30 19/2 19,40 SUISSE Swiss market 6212,80 25/2 0,43 6460,10 7/1 6059,10 6/2 17,10 JAPON Nikkei 225 10296,47 25/2 -0,58 10979,92 7/1 9420,85 6/2 26,20 FRANCE CAC 40 4267,37 25/2 0,52 4720,04 4/1 4210,30 20/2 19,70 TURQUIE National 100 11165,82 21/2 0,67 15071,84 8/1 10775,20 8/2 11,00 Topix 784,29 25/2 -0,17 855,09 7/1 727,91 6/2 25,70 Mid CAC 1987,27 22/2 0,45 2057,36 1/2 1929,16 2/1 13,90 AMÉRIQUES MALAISIE KL composite 701,31 25/2 -1,31 730,21 19/2 681,50 2/1 16,70 SBF 120 2960,44 25/2 0,51 3248,59 4/1 2924,74 20/2 19,70 ARGENTINE Merval 367,94 22/2 -0,90 471,34 6/2 323,69 2/1 NOUVELLE-ZÉLANDE All ordinar. 2083,82 25/2 0,40 2143,66 4/2 2050,84 3/1 SBF 250 2785,86 22/2 -0,92 3035,25 4/1 2782,54 20/2 19,30 BRÉSIL Bovespa 13562,99 22/2 0,24 14412,54 7/1 12300,70 30/1 9,10 SINGAPOUR Straits Time 1668,84 25/2 -1,26 1808,14 1/2 1606,09 2/1 20,10 Indice second marché 2377,47 22/2 0,28 2392,26 19/2 2287,73 2/1 13,70 CANADA TSE 300 7426,64 22/2 0,11 7875,65 7/1 7402,70 20/2 19,60 TAÏWAN Weighted 5510,71 25/2 -1,77 6049,12 28/1 5375,40 17/1 21,20 Indice nouveau marché 987,67 25/2 -0,43 1175,41 7/1 980,76 22/2 CHILI Ipsa 95,14 22/2 -0,19 102,37 4/1 94,80 20/2 THAILANDE Thaï SE 355,46 25/2 1,18 380,75 18/2 302,38 2/1 GRÈCE ASE General 2351,73 25/2 0,00 2655,07 3/1 2346,88 22/2 14,20 ETATS-UNIS Dow Jones ind. 9968,15 22/2 1,36 10300,15 7/1 9529,46 30/1 21,80 AFRIQUE IRLANDE Irish Overall 4880,35 25/2 1,39 6085,03 18/1 4636,97 6/2 12,10 Nasdaq composite 1724,54 22/2 0,48 2098,88 9/1 1696,55 22/2 46,30 AFRIQUE DU SUD All share 10690,30 25/2 0,70 11114,00 14/2 10138,30 30/1 10,00 ITALIE Milan Mib 30 30048,00 25/2 -0,13 32791,00 4/1 29542,00 20/2 18,50 Nasdaq 100 1356,16 22/2 0,59 1710,23 9/1 1329,93 22/2 43,60 COTE D'IVOIRE BVRM 72,32 21/2 -2,32 77,39 2/1 72,32 21/2 LUXEMBOURG Lux Index 1126,99 22/2 -0,21 1169,48 14/1 1107,46 3/1 Wilshire 5000 10179,29 22/2 0,79 10973,46 7/1 10040,55 20/2 PAYS BAS Amster. Exc. Index 480,48 25/2 0,45 510,04 28/1 475,19 22/2 16,60 Standards & Poors 500 1089,84 22/2 0,82 1176,97 7/1 1081,66 30/1 20,70 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. PORTUGAL PSI 20 7188,95 25/2 -0,09 7998,50 4/1 7167,28 22/2 16,90 MEXIQUE IPC 6473,12 22/2 -0,93 7011,03 1/2 6365,72 14/1 11,70 n/d : valeur non disponible.

EUROPE Lundi 25 février 10h06 FRANCFORT TOKYO NEW YORK INDICES DANONE ...... FR...... 131,80...... 0,08 22/2 : 136 millions de titres échangés 25/2 : 500 millions de titres échangés Séance du 22/2 PHILIP MORRIS...... 52,61...... 1,33 SECTEURS EURO STOXX DEUTSCHE BANK AG...... AL...... 65,11...... 1,02 Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. NYSE PROCTER AND GAMBLE ...... 85,60...... 3,01 Indice % var. DEUTSCHE TELEKOM...... AL...... 15,30...... 0,72 SBC COMM INC SHS...... 36,81...... 0,85 Meilleures performances Meilleures performances 1388 millions de titres échangés AUTOMOBILE ...... 206,15...... 0,29 ?=211 ...... AL ...... RENK AG ...... 24,50 ...... 48,48 YUKEN KOGYO...... 168,00 ...... 36,59 Valeur Cours de clôture %var. TEXAS INSTRUMENTS...... 29,51...... 2,25 BANQUES...... 259,35...... 0,52 ENDESA...... ES...... 16,56...... 0,61 UNITED TECHNOLOGIE ...... 69,70...... 0,80 BROKAT TECHNOLOGIE...... 0,04 ...... 33,33 JUKI ...... 169,00 ...... 20,71 3M ...... 119,00...... 2,59 PRODUIT DE BASE ...... 207,54...... 0,01 ENEL ...... IT ...... 6,32 .....-0,32 WAL-MART STORES ...... 59,95...... 0,67 PROSIEBEN SAT 1 ...... 8,50 ...... 28,21 NITTO KAKO ...... 102,00 ...... 18,60 AM INTL GRP...... 70,33 ...... -1,00 CHIMIE...... 338,16 .....-0,05 ENI SPA ...... IT...... 15,30...... 0,00 WALT DISNEY COMPAN...... 23,67 ...... -0,25 ACHTERBAHN AG ...... 9,58 ...... 16,83 AIWA...... 553,00 ...... 16,91 ALCOA ...... 37,80...... 0,85 TÉLÉCOMMUNICATIONS ...... 392,62...... 0,67 FORTIS...... BE...... 24,52...... 0,78 NET AG...... 3,78 ...... 15,24 V TECHNOLOGY ...... 280,00 ...... 16,67 AOL TIME WARNER...... 23,75...... 3,26 NASDAQ CONSTRUCTION...... 223,30...... 0,03 FRANCE TELECOM...... FR...... 28,74...... 0,49 E.MULTI DIGI DIENS...... 0,33 ...... 13,79 TACHIHI ENTERPRISE ...... 2500,00 ...... 15,21 AMERICAN EXPRESS ...... 33,65...... 0,69 1839 millions de titres échangés CONSOMMATION CYCLIQUE...... 119,27...... 0,54 GENERALI ASS...... IT...... 27,24...... 0,44 TIPTEL ...... 0,85 ...... 13,33 BOC JAPAN...... 206,00 ...... 15,08 AT & T...... 14,70...... 2,44 Valeur Cours de clôture %var. PHARMACIE...... 491,37...... 0,47 ING GROEP CVA...... NL...... 25,86...... 0,62 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances BOEING CO...... 44,76...... 1,24 ALTERA CORP...... 19,87...... 0,25 ÉNERGIE ...... 334,35...... 0,49 KONINKLIJKE AHOLD ...... NL...... 27,35 .....-0,36 WUENSCHE AG...... 0,16...... -44,83 JAPAN METALS & CHE...... 1,00...... -94,74 BRISTOL MYERS SQUI...... 46,00...... 1,52 AMAZON.COM INC...... 13,07 ...... -1,43 SERVICES FINANCIERS...... 220,00...... 0,45 L'OREAL...... FR...... 76,65...... 0,39 CARRIER ONE ...... 0,11...... -38,89 TOHO...... 1433,00...... -89,75 CATERPILLAR ...... 52,68...... 1,54 AMGEN INC...... 57,55 ...... -0,07 ALIMENTATION ET BOISSON ...... 236,46 .....-0,05 LVMH ...... FR...... 49,58...... 2,23 ELSA AG...... 0,97...... -31,69 FAST RETAILING ...... 2380,00...... -53,15 CITIGROUP...... 42,40 ...... -0,93 APPLIED MATERIALS ...... 42,48 ...... -1,83 BIENS D'ÉQUIPEMENT ...... 339,37...... 0,20 MUENCHENER RUECKV ...AL...... 265,00...... 0,80 MANAGT DATA MEDIA ...... 0,15...... -25,00 DAIEI INC ...... 96,00...... -18,64 COCA-COLA ...... 47,30...... 2,83 BED BATH & BEYOND ...... 32,84 ...... -1,23 ASSURANCES...... 294,19...... 0,42 NOKIA OYJ...... FI...... 22,80...... 1,83 BLUE C CONSULTING...... 0,22...... -15,38 TOKYO STYLE CO LTD ...... 1138,00...... -15,70 COLGATE PALMOLIVE...... 56,70...... 1,25 CISCO SYSTEMS...... 15,24...... 0,86 MÉDIAS ...... 263,70...... 1,33 PINAULT PRINTEMPS...... FR...... 114,70 .....-1,55 COMROAD ...... 1,97...... -15,09 KOJIMA IRON WORKS...... 91,00...... -14,15 COMPAQ COMPUTER ...... 10,50...... 2,04 COMCAST A SPECIAL ...... 31,75...... 3,89 BIENS DE CONSOMMATION...... 358,74...... 0,20 REPSOL YPF ...... ES...... 13,54...... 1,80 FRITZ NOLS GLOBAL...... 6,82...... -14,21 SAKAI OVEX ...... 58,00...... -13,43 DOW CHEMICAL...... 30,39...... 2,53 CONCORD EFS ...... 29,52...... 0,34 COMMERCE ET DISTRIBUTION.....271,87 .....-0,12 ROY.PHILIPS ELECTR ...... NL...... 28,25...... 0,18 DUPONT DE NEMOURS...... 47,31...... 1,39 DELL COMPUTER ...... 23,76 ...... -0,04 HAUTE TECHNOLOGIE ...... 435,01...... 1,46 ROYAL DUTCH PETROL ....NL...... 57,90...... 0,78 EASTMAN KODAK...... 30,36 ...... -1,04 EBAY...... 52,20 ...... -3,30 SERVICES COLLECTIFS ...... 285,72...... 0,09 RWE...... AL...... 40,40...... 0,25 ENDESA ADR ...... 14,50...... 0,69 FLEXTRONICS INTL ...... 15,67 ...... -3,81 SAINT GOBAIN...... FR...... 171,30...... 0,47 LONDRES PARIS EXXON MOBIL ...... 40,72...... 4,01 GEMSTAR TV GUIDE ...... 18,01...... 2,50 SANOFI-SYNTHELABO ...... FR...... 72,80...... 0,41 LES 50 VALEURS DE L'EURO STOXX 22/2 : 1180 millions de titres échangés 22/2 : 196 millions de titres échangés FORD MOTOR ...... 14,58 ...... -0,61 GENZYME ...... 45,86...... 2,00 SANPAOLO IMI ...... IT...... 10,86 .....-0,55 Code Cours % var. Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. GENERAL ELECTRIC ...... 38,09...... 1,52 IMMUNEX...... 28,54...... 0,78 SIEMENS ...... AL...... 62,70...... 1,42 pays /préc. Meilleures performances Meilleures performances GENERAL MOTORS...... 53,11...... 2,67 INTEL CORP ...... 29,53...... 0,17 SOCIETE GENERALE A ...... FR...... 65,15...... 0,46 ABN AMRO HOLDING ...... NL...... 19,57...... 0,77 SCOOT.COM ...... 0,01 ...... 20,00 MARINE WENDEL ...... 75,00...... 7,14 GILLETTE CO...... 34,29...... 2,66 INTUIT ...... 39,50...... 2,33 SUEZ...... FR...... 32,68 .....-0,67 AEGON NV...... NL...... 24,05...... 0,71 EMBLAZE SYS ...... 1,25...... 8,48 PINGUELY-HAULOTTE...... 9,91...... 4,87 HEWLETT PACKARD...... 19,29 ...... -0,87 JDS UNIPHASE...... 4,98 ...... -5,32 TELECOM ITALIA...... IT ...... 9,01...... 0,22 AIR LIQUIDE...... FR...... 160,30...... 0,25 SMITH & NEPHEW ...... 4,13...... 3,12 BOUYGUES OFFSHORE...... 41,24...... 3,28 HOME DEPOT INC...... 51,00 ...... -0,58 LINEAR TECHNOLOGY ...... 37,04...... 1,90 TELEFONICA...... ES...... 12,49...... 1,13 ALCATEL A ...... FR...... 15,27...... 1,60 TESCO...... 2,54...... 3,05 SEB...... 79,50...... 3,11 HONEYWELL INTL...... 35,09...... 3,05 MAXIM INTEGR PROD...... 49,03...... 4,36 TIM ...... IT ...... 5,12...... 0,39 ALLIANZ N ...... AL...... 243,18 .....-0,13 RECKITT BENCKISER...... 11,31...... 2,63 GENESYS ...... 9,60...... 2,89 IBM ...... 98,45...... 2,15 MICROSOFT...... 57,99 ...... -0,10 TOTAL FINA ELF ...... FR...... 163,00...... 0,25 AVENTIS...... FR...... 83,30...... 0,54 BT GROUP...... 2,55...... 2,41 SCHLUMBERGER...... 65,50...... 2,26 INTL PAPER...... 42,99...... 2,11 ORACLE CORP ...... 15,50...... 1,57 UNICREDITO ITALIAN ...... IT ...... 4,13...... 0,24 AXA...... FR...... 20,21...... 0,70 SOUTH AFRIC. BREW...... 4,87...... 2,37 EUROTUNNEL...... 0,96...... 2,13 JOHNSON & JOHNSON...... 59,40...... 2,41 PAYCHEX ...... 36,34...... 2,95 MUENCHENER RUECKV...NL...... 64,85 .....-2,77 BASF AG...... AL...... 42,20 .....-1,19 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances J.P.MORGAN CHASE ...... 28,19 ...... -3,26 PEOPLESOFT INC...... 28,22...... 1,18 VIVENDI UNIVERSAL...... FR...... 42,00...... 1,82 BAYER...... AL...... 34,25...... 0,59 ENERGIS ...... 0,03...... -25,00 INFOGRAMES ENTERT ...... 10,09...... -10,07 LUCENT TECHNOLOGIE ...... 5,49...... 3,98 QUALCOMM INC...... 32,70...... 0,62 VOLKSWAGEN ...... AL...... 50,42...... 0,26 BAYR.HYP.U.VERBK...... AL...... 33,02...... 0,64 BALTIMORE TECHNOL...... 0,06...... -21,87 EQUANT ...... 9,13 ...... -6,36 MC DONALD'S CORP...... 26,95...... 1,62 SIEBEL SYSTEMS ...... 28,94 ...... -2,79 BBVA ...... ES...... 12,43...... 0,65 ZONE EURO : FR (France), AL (Allemagne), ES (Espa- COLT TELECOM GROUP ...... 0,37...... -15,91 AVENIR TELECOM...... 0,99 ...... -5,71 MERCK AND CO...... 61,51...... 0,82 SUN MICROSYSTEMS...... 8,07 ...... -1,10 BNP PARIBAS ...... FR...... 52,35...... 0,29 gne), IT (Italie), PT (Portugal), IR (Irlande), LU (Luxem- MARCONI...... 0,17...... -14,10 HIGHWAVE OPTICAL...... 1,87 ...... -5,56 MOTOROLA ...... 11,80 ...... -1,67 VERITAS SOFTWARE ...... 34,32...... 4,99 bourg), NL (Pays-Bas), AT (Autriche), FI (Finlande), BE BSCH...... ES ...... 8,69...... 0,81 (Belgique), GR (Grèce). THUS...... 0,20...... -13,04 CAP GEMINI ...... 71,00 ...... -5,33 NORTEL NETWORKS...... 8,70...... 2,11 WORLDCOM...... 7,09...... 5,51 CARREFOUR...... FR...... 51,80...... 0,19 HORS ZONE EURO : CH (Suisse), NO (Norvège), SE TELEWEST COMM...... 0,17 ...... -9,33 WAVECOM ...... 34,16 ...... -5,11 PEPSICO ...... 50,20...... 1,46 XILINX INC...... 34,93...... 2,71 DAIMLERCHRYSLER N...... AL...... 43,55...... 1,04 (Suède), RU (Royaume-Uni), DK (Danemark). DIMENSION DATA HLD ...... 0,62 ...... -8,15 VALTECH ...... 1,72 ...... -4,97 PFIZER INC...... 41,11...... 1,26 YAHOO INC ...... 14,46...... 0,14

MARCHÉ DES CHANGES 25/2, 10h06 TAUX TAUX COURANTS OR MÉTAUX Cours % var. Dollar 100 Yens Euro Livre Franc S. TAUX D'INTÉRÊTS LE 25/2 Taux de base bancaire...... 6,6 % LUNDI 25 FÉVRIER 10h06 LUNDI 25 FÉVRIER 10h06 Cours Taux Taux Taux Taux Taux des oblig. des sociétés privées ...... 5,05 % % var. LONDRES j.le j. 3 mois 10 ans 30 ans NEW YORK Taux d'intérêt légal...... 4,26 % OR FIN KILO BARRE ...... 10750,00...... 0,47 ALUMINIUM COMPTANT ($).....1354,00...... -0,82 ($) 0,74795 0,87455 1,43060 0,59190  TOKYO 3,22 3,35 4,99 5,32 OR FIN LINGOT...... 10830,00...... 0,65 ALUMINIUM À 3 MOIS ($)...... 1364,00...... -0,72 (¥) 133,74000 116,90000 191,30465 79,13585 - 4,69 4,05 4,99 4,83 Crédit immobilier à taux fixe ONCE D'OR EN DOLLAR...... 292,75...... 0,21 CUIVRE COMPTANT ($)...... 1522,00...... -1,46  PARIS ¤ 3,22 3,35 5,18 5,59 taux effectif moyen ...... 6,29 % PIÈCE 20 FR. FRANCAIS...... 62,20...... 0,32 CUIVRE À 3 MOIS ($)...... 1543,04...... -1,44 ( ) 1,14335 0,85520 1,63585 0,67680  usure ...... 8,39 % LONDRES 3,22 3,35 4,93 5,36 PIÈCE 20 FR. SUISSE ...... 62,10...... 0,16 ETAIN COMPTANT ($) ...... 3687,50...... (£) 0,69890 0,52270 0,61125 0,41365  0,05 0,10 1,50 2,16 Crédit immobilier à taux variable PIÈCE UNION LAT. 20...... 62,00...... 0,00 ETAIN À 3 MOIS ($) ...... 3720,00...... - taux effectif moyen ...... 6,25 % ZURICH (FR. S.) 1,68940 1,26330 1,47745 2,41700 1,79 1,90 4,95 5,60 PIÈCE 10 US$...... 195,00...... 0,00 NICKEL COMPTANT ($)...... 5890,00...... -2,56  1,62 1,70 3,49 3,88 usure ...... 8,33 % PIÈCE 20 US$...... 390,00...... -2,50 NICKEL À 3 MOIS ($)...... 5860,00...... -2,47 Crédit consommation (- de 10 000 francs) PIÈCE 50 PESOS MEXICAINS...... 397,00...... 0,51 PLOMB COMPTANT ($)...... 472,50...... -2,07 taux effectif moyen ...... 15,67 % PLOMB À 3 MOIS ($)...... 483,03...... -1,80 COURS DE L'EURO EURO à 6 mois EURO à 5 jours usure...... 20,89 % ZINC COMPTANT ($)...... 765,25...... -0,94 MARCHÉS A TERME LE 25/2, 10h06 Crédit renouvelable, découverts Achat Vente Echéance Premier Dernier Contrats ZINC À 3 MOIS ($)...... 786,00...... -0,84 taux effectif moyen ...... 12,71 % 0.8769 0.8754 prix prix ouverts DENRÉES NEW YORK  ...... 7,4311...... 7,4336  usure...... 16,95 % 0.92 LUNDI 25 FÉVRIER 10h06 Cours % var. ARGENT À TERME ($)...... 443,00...... 0,22  ...... 7,7635...... 7,7662  40 . 2/2 4270,00 4270,00 230241 Crédit consommation (+ de 10 000 francs) 0.8754 PLATINE À TERME ($)...... 473,00...... 1,39  ...... 9,1342...... 9,1372 0.90  . 3/2 89,30 89,14 3558 taux effectif moyen ...... 8,49 % BLE ($ CHICAGO) ...... 280,25...... 0,54    . 50 ...... 31,4951...... 31,9397 0.89 0.8739 3/2 3464,00 3458,00 9609 usure...... 11,32 % CACAO ($ NEW YORK) ...... 1397,00...... 0,43  ...... 1,7027...... 1,7047  CAFE (£ LONDRES)...... 460,00...... 5,50 0.88 0.8724 Crédit aux entreprises (+ de 2ans)  ...... 1,3966...... 1,3978  10  3/2 107,91 107,76 710208 COLZA (¤ PARIS) ...... 245,25...... 0,20    moyenne taux variable ...... 5,95 % PÉTROLE ...... 6,8197...... 6,8230 0.87 0.8709 MAÏS ($ CHICAGO)...... 205,00...... -0,85 usure taux variable ...... 7,93 % Cours % var.  -...... 2,0881...... 2,0911  3. 6/2 96,58 96,57 561026 ORGE (£ LONDRES)...... 60,00...... -1,23 LUNDI 25 FÉVRIER 10h06 0.86 0.8694 moyenne taux fixe ...... 6,31 %   ...... 243,5657 ...... 243,6652   JUS D'ORANGE ($ NEW YORK) ...... 0,89...... BRENT (LONDRES) ...... 20,03...... -0,45 usure taux fixe...... 8,41 %  ...... 28320,0000..28376,0000 ASOND J F 18 22   3/2 9825,00 9994,00 36304 SUCRE BLANC (£ LONDRES)...... 207,50...... -1,28 WTI (NEW YORK)...... 21,09...... -0,33 ...... 27,0590...... 27,0800 2002 Février .   3/2 1079,50 1091,50 447133 (Taux de l’usure : taux maximum légal) SOJA TOURT. ($ CHICAGO)...... 149,50...... -0,80 LIGHT SWEET CRUDE ...... 20,83...... 2,10 LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/23 MARCHÉS FRANÇAIS

Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code PREMIER MARCHÉ cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam EURAZEO...... ◗...... 59,50...... 59,00 ...... 0,85...... -6,95 ...... 63,85...... 57,60 .....0,48 ...12112 SADE (NY) ...... 49,50...... 48,00 ...... 3,13 ...... 7,60 ...... 49,50...... 45,20 .....2,15 ...12431 VALEURS FRANCAISES EURO DISNEY ...... ◗...... 1,01 ...... 0,99 ...... 2,02 .....14,77 ...... 1,21...... 0,89...... n/d ...12587 SAGEM S.A...... ◗...... 68,00...... 68,00...... n/d...... -1,09 ...... 73,50...... 63,45 .....0,60...... 7327 Lundi 25 février 9h16 EUROTUNNEL ...... ◗...... 0,97 ...... 0,96 ...... 1,04....-14,15 ...... 1,18...... 0,90...... n/d ...12537 SAINT-GOBAIN...... ◗ ....171,60.....170,50 ...... 0,65 ...... 1,23...... 176,50 ....161,00 .....4,30 ...12500 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code FAURECIA ...... ◗...... 55,65...... 55,90...... -0,45...... -5,67 ...... 61,40...... 51,60 .....0,91 ...12114 SALVEPAR (NY)...... 52,00...... 52,00...... n/d ...... 3,48 ...... 55,95...... 50,10 .....3,05 ...12435 cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam F.F.P. (NY)...... ◗ ....100,00...... 96,50 ...... 3,63 ...... 3,03...... 104,80...... 94,20 .....1,80...... 6478 SANOFI SYNTHELABO ...... ◗...... 73,10...... 72,50 ...... 0,83....-12,76 ...... 84,30...... 69,15 .....0,44 ...12057 ACCOR ...... ◗...... 40,03...... 39,60 ...... 1,09...... -1,95 ...... 42,90...... 38,03 .....1,00 ...12040 FIMALAC...... ◗...... 44,24...... 44,00 ...... 0,55 ...... 9,77 ...... 44,80...... 40,01 .....0,90...... 3794 SCHNEIDER ELECTRIC...... ◗...... 53,10...... 53,35...... -0,47...... -1,66 ...... 57,25...... 48,28 .....1,60 ...12197 AFFINE ...... 39,00...... 39,00...... n/d ...... 5,69 ...... 39,40...... 30,34 .....1,20...... 3610 FINAXA...... 70,10...... 72,00...... -2,64....-11,43 ...... 83,85...... 68,00 .....2,20...... 3313 SCOR SVN ...... ◗...... 36,81...... 36,80 ...... 0,03 ...... 3,95 ...... 46,80...... 31,50 .....1,70 ...13030 AGF...... ◗...... 52,45...... 51,50 ...... 1,84...... -2,69 ...... 55,50...... 50,20 .....2,00 ...12592 FONC.LYON.# ...... 28,75...... 28,70 ...... 0,17 ...... 7,67 ...... 28,75...... 25,20 .....0,85...... 3340 S.E.B...... ◗...... 78,50...... 79,50...... -1,26 .....25,29 ...... 79,50...... 61,00 .....1,90 ...12170 AIR FRANCE GPE NOM...... ◗...... 18,60...... 18,61...... -0,05 .....13,13 ...... 18,84...... 16,06 .....0,22...... 3112 FRANCE TELECOM...... ◗...... 29,04...... 28,60 ...... 1,54....-35,32 ...... 48,16...... 28,15 .....1,00 ...13330 SEITA...... 47,90...... 48,30...... -0,83...... -0,62 ...... 48,80...... 45,10 .....1,40 ...13230 AIR LIQUIDE ...... ◗ ....160,60.....159,90 ...... 0,44 ...... 2,03...... 162,40 ....149,80 .....3,00 ...12007 FROMAGERIES BEL...... 100,90...... 99,00 ...... 1,92 ...... 0,95...... 101,90...... 91,80 .....2,22 ...12185 SELECTIBAIL(EXSEL) ...... 16,20...... 16,20...... n/d ...... 1,75 ...... 16,60...... 15,80 .....1,56 ...12599 ALCATEL A...... ◗...... 15,41...... 15,03 ...... 2,53....-19,73 ...... 21,62...... 14,62 .....0,48 ...13000 GALERIES LAFAYETTE ...... ◗ ....135,00.....133,90 ...... 0,82....-11,70...... 168,90 ....125,10 .....0,60 ...12124 SIDEL...... 38,00...... 37,63 ...... 0,98....-24,00 ...... 53,00...... 30,25...... n/d ...13060 ALCATEL O ...... 5,65 ...... 5,01.....12,77....-26,81 ...... 9,62...... 5,00 .....0,10 ...13015 GAUMONT # ...... 48,95...... 48,94 ...... 0,02 .....18,81 ...... 53,00...... 39,00 .....0,57...... 3489 SILIC ...... 156,00.....155,90 ...... 0,06...... -0,51...... 164,40 ....154,19 .....6,68...... 5091 ALSTOM...... ◗...... 12,76...... 12,60 ...... 1,27 ...... 2,16 ...... 14,69...... 12,25 .....0,55 ...12019 GECINA...... ◗...... 94,75...... 95,05...... -0,32 ...... 3,55 ...... 95,75...... 90,00 .....3,34 ...13151 SIMCO...... ◗...... 78,95...... 78,90 ...... 0,06 ...... 1,87 ...... 79,00...... 76,10 .....2,60 ...12180 ALTRAN TECHNO. #...... ◗...... 51,00...... 50,20 ...... 1,59 ...... 0,49 ...... 56,20...... 48,50 .....0,14...... 3463 GENERALE DE SANTE ...... 15,00...... 15,00...... n/d ...... 4,45 ...... 16,40...... 13,71...... n/d...... 4447 SKIS ROSSIGNOL...... 13,95...... 13,97...... -0,14...... -3,66 ...... 15,90...... 13,65 .....0,28 ...12041 ARBEL...... 5,98 ...... 5,98...... n/d .....92,90 ...... 7,50...... 2,92 .....0,53...... 3588 GEOPHYSIQUE...... ◗...... 38,35...... 37,99 ...... 0,95 ...... 8,79 ...... 41,80...... 33,16 .....1,22 ...12016 SOCIETE GENERALE ...... ◗...... 65,50...... 64,85 ...... 1,00 ...... 4,21 ...... 69,95...... 60,05 .....2,10 ...13080 AREVA CIP...... 179,00.....180,00...... -0,56 .....12,22...... 183,50 ....160,00...22,85...... 4524 GFI INFORMATIQUE ...... ◗...... 10,30...... 10,05 ...... 2,49....-14,52 ...... 13,34...... 10,05 .....0,15...... 6337 SODEXHO ALLIANCE ...... ◗...... 43,85...... 43,57 ...... 0,64...... -8,66 ...... 48,42...... 43,31 .....2,24 ...12122 ATOS ORIGIN...... ◗...... 82,50...... 80,95 ...... 1,91 .....12,16 ...... 87,25...... 71,15...... n/d...... 5173 GRANDVISION...... ◗...... 19,04...... 19,05...... -0,05 .....24,85 ...... 20,10...... 15,05 .....0,25...... 5297 SOPHIA ...... ◗...... 31,06...... 31,20...... -0,45 ...... 2,91 ...... 32,20...... 30,00 .....1,52 ...12077 AVENTIS ...... ◗...... 83,70...... 82,85 ...... 1,03 ...... 4,95 ...... 84,75...... 74,10 .....0,50 ...13046 GROUPE GASCOGNE...... 72,90...... 73,00...... -0,14...... -1,75 ...... 80,40...... 67,75 .....3,00 ...12441 SOPRA GROUP CB# ...... ◗...... 41,40...... 40,50 ...... 2,22 ...... 6,81 ...... 48,30...... 39,05 .....0,62...... 5080 AXA ...... ◗...... 20,30...... 20,07 ...... 1,15....-13,50 ...... 25,10...... 19,41 .....2,20 ...12062 GROUPE PARTOUCHE #...... 66,05...... 66,00 ...... 0,08....-11,04 ...... 75,50...... 63,00 .....1,68...... 5354 SPIR COMMUNIC. #...... ◗...... 79,00...... 79,90...... -1,13 ...... 1,28 ...... 79,90...... 74,05 .....3,00 ...13173 BACOU ...... 103,00.....102,50 ...... 0,49 .....17,04...... 109,40...... 83,30 .....0,90...... 6089 GR.ZANNIER (LY) # ...... 76,90...... 76,80 ...... 0,13...... -2,16 ...... 83,50...... 74,70 .....0,73 ...12472 SR TELEPERFORMANCE .....◗...... 23,00...... 23,00...... n/d...... -2,12 ...... 27,40...... 21,56 .....0,15...... 5180 BAIL INVESTIS...... 133,50.....134,50...... -0,74 .....10,23...... 135,00 ....122,50 .....7,16 ...12018 GUYENNE GASCOGNE ...... ◗...... 85,00...... 85,00...... n/d...... n/d ...... 87,50...... 84,00 .....1,50 ...12028 STERIA GROUPE #...... 29,12...... 28,85 ...... 0,94...... -2,28 ...... 34,50...... 28,06 .....0,48...... 7291 BAZAR HOT. VILLE ...... 131,00.....130,00 ...... 0,77 ...... 1,70...... 152,80 ....124,50 .....3,00 ...12547 HAVAS ADVERTISING...... ◗...... 8,15 ...... 7,96 ...... 2,39 ...... 0,24 ...... 9,58...... 7,82 .....0,17 ...12188 SUCR.PITHIVIERS...... n/d.....392,00...... n/d ...... 1,76...... 400,00 ....361,10...12,00...... 3331 BEGHIN SAY...... ◗...... 43,20...... 43,10 ...... 0,23 ...... 5,88 ...... 43,95...... 39,20...... n/d...... 4455 IMERYS ...... ◗ ....116,70.....114,60 ...... 1,83 ...... 8,25...... 120,00...... 98,00 .....3,60 ...12085 SUEZ...... ◗...... 32,85...... 32,90...... -0,15...... -3,38 ...... 34,90...... 30,80 .....3,30 ...12052 BIC...... ◗...... 39,00...... 38,29 ...... 1,85 ...... 1,66 ...... 40,98...... 35,51 .....0,29 ...12096 IMMEUBLES DE FCE...... n/d...... 22,10...... n/d ...... 0,45 ...... 25,00...... 21,60 .....0,30 ...12037 TAITTINGER ...... n/d.....133,00...... n/d ...... 2,38...... 140,00 ....120,00...11,62...... 3720 BNP PARIBAS ...... ◗...... 52,75...... 52,20 ...... 1,05 ...... 4,97 ...... 54,89...... 49,77 .....2,25 ...13110 IMMOBANQUE NOM...... 126,50.....123,00 ...... 2,85...... n/d...... 128,20 ....118,00...... n/d...... 5793 TECHNIP-COFLEXIP...... ◗ ....138,80.....137,80 ...... 0,73...... -7,46...... 153,50 ....131,50 .....3,30 ...13170 BOLLORE...... ◗ ....241,00.....241,00...... n/d ...... 0,33...... 259,00 ....238,00 .....4,00 ...12585 IM.MARSEILLAISE...... n/d ..3252,00...... n/d...... -8,26...... 3520,00 ..3150,00...22,26...... 3770 TF1...... ◗...... 26,20...... 25,50 ...... 2,75...... -7,71 ...... 31,60...... 24,94 .....0,65...... 5490 BOLLORE INV...... 52,85...... 52,75 ...... 0,19 ...... 2,92 ...... 55,00...... 50,50 .....0,20...... 3929 INFOGRAMES ENTER...... ◗...... 10,53...... 10,09 ...... 4,36....-18,68 ...... 15,98...... 9,95...... n/d...... 5257 THALES ...... ◗...... 37,79...... 37,40 ...... 1,04...... -2,47 ...... 39,50...... 36,35 .....0,62 ...12132 BONGRAIN...... 44,65...... 44,61 ...... 0,09...... -0,77 ...... 45,74...... 41,70 .....1,40 ...12010 INGENICO...... ◗...... 23,70...... 23,37 ...... 1,41 ...... 4,86 ...... 26,90...... 22,50 .....0,10 ...12534 THOMSON MULTIMEDIA..◗...... 29,45...... 29,29 ...... 0,55....-14,63 ...... 37,15...... 28,50...... n/d ...18453 BOUYGUES...... ◗...... 31,69...... 31,23 ...... 1,47....-13,88 ...... 38,80...... 30,51 .....0,36 ...12050 ISIS ...... 140,10.....140,00 ...... 0,07....-11,32...... 160,00 ....137,00...... n/d ...12000 TOTAL FINA ELF...... ◗ ....163,90.....162,60 ...... 0,80 ...... 2,18...... 166,30 ....151,60 .....3,30 ...12027 BOUYGUES OFFS...... ◗...... 40,15...... 41,24...... -2,64 ...... 0,24 ...... 43,15...... 39,30 .....1,10 ...13070 JC DECAUX...... ◗...... 10,56...... 10,60...... -0,38....-15,85 ...... 13,78...... 10,20...... n/d...... 7791 TRANSICIEL # ...... ◗...... 33,60...... 33,00 ...... 1,82...... -3,14 ...... 40,56...... 31,50 .....0,50...... 6271 B T P (LA CIE)...... n/d ...... 1,16...... n/d...... n/d...... n/d ...... n/d .....0,46...... 3360 KAUFMAN ET BROAD ...... 19,20...... 19,13 ...... 0,37 .....16,36 ...... 19,90...... 16,21 .....0,82 ...12105 UBI SOFT ENTERTAIN...... ◗...... 30,97...... 29,99 ...... 3,27....-17,41 ...... 39,97...... 29,50...... n/d...... 5447 BULL#...... ◗...... 0,84 ...... 0,87...... -3,45....-31,70 ...... 1,27...... 0,83...... n/d...... 5260 KLEPIERRE...... ◗ ....115,90.....115,40 ...... 0,43 ...... 8,01...... 117,20 ....108,20 .....2,75 ...12196 UNIBAIL (PORTEUR)...... ◗...... 60,00...... 59,70 ...... 0,50 ...... 5,17 ...... 61,80...... 54,00 .....5,00 ...12471 BURELLE (LY)...... 55,00...... 55,00...... n/d .....10,82 ...... 60,05...... 49,63 .....0,50...... 6113 L'OREAL...... ◗...... 77,10...... 76,35 ...... 0,98...... -4,69 ...... 81,90...... 75,15 .....0,44 ...12032 UNILOG...... ◗...... 73,05...... 73,05...... n/d ...... 6,87 ...... 77,70...... 68,55 .....0,39...... 3466 BUSINESS OBJECTS...... ◗...... 41,49...... 42,15...... -1,57 .....10,49 ...... 47,80...... 37,01...... n/d ...12074 LAFARGE...... ◗ ....100,70.....101,00...... -0,30...... -4,00...... 107,00...... 96,85 .....2,20 ...12053 USINOR...... ◗...... 15,22...... 15,35...... -0,85...... n/d ...... 16,10...... 12,65...... n/d ...13260 CANAL + ...... ◗...... 3,62 ...... 3,62...... n/d ...... 1,11 ...... 3,79...... 3,49 .....0,15 ...12546 LAGARDERE...... ◗...... 44,45...... 44,17 ...... 0,63...... -5,42 ...... 49,75...... 41,92 .....0,78 ...13021 VALEO...... ◗...... 45,00...... 45,03...... -0,07 ...... 0,44 ...... 48,85...... 42,80 .....1,35 ...13033 CAP GEMINI...... ◗...... 72,00...... 71,00 ...... 1,41....-11,22 ...... 90,70...... 70,40 .....1,20 ...12533 LAPEYRE...... ◗...... 61,00...... 61,00...... n/d .....37,82 ...... 62,50...... 44,10 .....1,08 ...13051 VALLOUREC...... ◗...... 59,60...... 59,65...... -0,08 .....11,92 ...... 61,80...... 53,50 .....1,30 ...12035 CARBONE-LORRAINE ...... ◗...... 32,09...... 31,75 ...... 1,07 ...... 6,96 ...... 32,50...... 28,60 .....1,06...... 3962 LEBON (CIE) ...... 50,00...... 50,00...... n/d...... -0,39 ...... 52,00...... 48,75 .....2,30 ...12129 VINCI...... ◗...... 71,75...... 71,75...... n/d ...... 8,97 ...... 72,45...... 61,30 .....1,65 ...12548 CARREFOUR ...... ◗...... 52,00...... 51,70 ...... 0,58....-10,95 ...... 58,80...... 50,30 .....0,50 ...12017 LEGRAND ORD...... 176,90.....176,80 ...... 0,06 .....22,84...... 180,00 ....143,90 .....0,94 ...12061 VIVARTE ...... n/d.....137,50...... n/d ...... 7,00...... 143,00 ....124,00 .....1,98 ...13041 CASINO GUICH.ADP...... 58,00...... 57,50 ...... 0,87...... -7,20 ...... 63,95...... 56,50 .....1,37 ...12113 LEGRIS INDUST...... ◗...... 19,20...... 18,93 ...... 1,43....-12,72 ...... 25,39...... 18,85 .....1,20 ...12590 VIVENDI ENVIRON...... ◗...... 37,30...... 36,90 ...... 1,08...... -0,42 ...... 39,20...... 35,27 .....0,55 ...12414 CASINO GUICHARD ...... ◗...... 76,85...... 76,45 ...... 0,52....-11,30 ...... 87,30...... 75,50 .....1,33 ...12558 LIBERTY SURF ...... 3,46 ...... 3,45 ...... 0,29 .....21,40 ...... 3,80...... 2,90...... n/d...... 7508 VIVENDI UNIVERSAL ...... ◗...... 41,87...... 41,25 ...... 1,50....-31,91 ...... 64,40...... 40,66 .....1,00 ...12777 CASTORAMA DUB.(LI) ...... ◗...... 55,45...... 55,90...... -0,81...... -4,14 ...... 61,00...... 54,25 .....2,85 ...12420 LOCINDUS...... 126,80.....126,80...... n/d ...... 0,63...... 131,90 ....126,00...10,18 ...12135 WANADOO ...... ◗...... 5,53 ...... 5,38 ...... 2,79...... -1,77 ...... 6,68...... 5,37...... n/d ...12415 CEGID (LY)...... 75,05...... 75,95...... -1,18...... -4,21 ...... 90,50...... 75,05 .....2,00 ...12470 LOUVRE #...... 62,00...... 62,75...... -1,20...... -1,27 ...... 63,80...... 60,00 .....1,24...... 3311 WORMS (EX.SOMEAL) ...... n/d...... 19,40...... n/d...... -0,51 ...... 20,00...... 18,50 .....0,50...... 6336 CEREOL ...... ◗...... 28,75...... 28,50 ...... 0,88 ...... 1,05 ...... 29,37...... 28,00...... n/d...... 4456 LUCIA...... 11,26...... 11,26...... n/d....-13,38 ...... 12,00...... 10,42 .....1,83...... 3630 ZODIAC...... ◗...... 22,16...... 22,14 ...... 0,09 ...... 8,68 ...... 23,50...... 20,40 .....5,20 ...12568 CERESTAR...... ◗...... 32,40...... 32,54...... -0,43 ...... 5,19 ...... 32,70...... 30,70...... n/d...... 4457 LVMH MOET HEN...... ◗...... 49,15...... 48,50 ...... 1,34 ...... 7,54 ...... 49,88...... 42,15 .....0,22 ...12101 CFF.RECYCLING ...... 42,85...... 42,80 ...... 0,12 ...... 7,12 ...... 45,20...... 38,50 .....1,30...... 3905 MARINE WENDEL...... ◗ ...... n/d...... 75,00...... n/d...... n/d...... n/d ...... n/d...... n/d ...12120 CGIP ...... ◗...... 36,10...... 36,05 ...... 0,14...... n/d ...... 37,73...... 35,11...... n/d ...12102 MARIONNAUD PARFUM...◗...... 49,10...... 49,00 ...... 0,20...... -9,74 ...... 57,60...... 48,55...... n/d...... 6494 VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO ALTADIS...... ◗...... 18,76...... 18,49 ...... 1,46...... -1,67 ...... 19,75...... 17,55 .....0,56 ...12975 CHARGEURS ...... n/d...... 75,00...... n/d ...... 0,06 ...... 75,80...... 67,00 .....2,13 ...13069 MATUSSIERE FOREST...... 9,20 ...... 9,00 ...... 2,22 ...... 3,48 ...... 9,85...... 8,15 .....0,10...... 6057 ◗ CHRISTIAN DIOR ...... ◗...... 37,20...... 36,73 ...... 1,28 ...... 7,91 ...... 37,80...... 32,50 .....0,28 ...13040 MAUREL ET PROM...... 18,00...... 18,06...... -0,33 .....16,12 ...... 19,50...... 15,10 .....0,91...... 5107 AMADEUS PRIV. A ...... 7,44 ...... 7,46...... -0,27 .....13,24 ...... 7,90...... 6,44 .....0,07 ...12823 B.A.S.F. # ...... ◗...... 42,73...... 42,29 ...... 1,04 ...... 1,04 ...... 45,84...... 40,10 .....1,47 ...12807 CIC -ACTIONS A ...... n/d.....120,00...... n/d...... -0,41...... 125,00 ....118,70 .....2,29 ...12005 METALEUROP ...... 3,83 ...... 3,74 ...... 2,41 .....24,35 ...... 4,90...... 3,15 .....0,61 ...12038 ◗ CIMENTS FRANCAIS...... ◗...... 48,60...... 48,40 ...... 0,41 ...... 1,25 ...... 50,70...... 46,20 .....1,40 ...12098 MICHELIN...... ◗...... 39,30...... 39,37...... -0,18 ...... 6,07 ...... 42,00...... 36,36 .....0,80 ...12126 BAYER #...... 34,33...... 33,96 ...... 1,09...... -2,22 ...... 38,74...... 32,80 .....1,03 ...12806 ◗ COMPLETEL EUROPE ...... ◗...... 0,69 ...... 0,67 ...... 2,99....-40,51 ...... 1,30...... 0,59...... n/d...... 5728 CLARINS...... 66,00...... 65,70 ...... 0,46 ...... 4,10 ...... 67,00...... 61,00 .....1,10 ...13029 MONTUPET SA ...... 12,40...... 12,39 ...... 0,08 .....18,88 ...... 15,00...... 10,50 .....0,17...... 3704 ◗ CLUB MEDITERRANEE ...... ◗...... 47,00...... 46,72 ...... 0,60 .....14,63 ...... 50,30...... 41,52 .....1,00 ...12156 NATEXIS BQ POP...... ◗...... 89,50...... 90,00...... -0,56...... -7,63 ...... 97,50...... 87,30 .....2,50 ...12068 DEUTSCHE BANK #...... 64,90...... 64,35 ...... 0,85....-18,21 ...... 82,60...... 62,55 .....0,96 ...12804 ◗ ◗ DEXIA...... ◗...... 16,50...... 16,52...... -0,12 ...... 1,85 ...... 17,40...... 14,99 .....3,23 ...12822 CNP ASSURANCES ...... 34,80...... 34,96...... -0,46...... -2,52 ...... 36,21...... 33,60 .....1,08 ...12022 NEOPOST...... 35,01...... 35,00 ...... 0,03 ...... 6,99 ...... 38,44...... 32,31...... n/d ...12056 ◗ COFACE...... ◗...... 52,00...... 52,00...... n/d ...... 9,70 ...... 54,95...... 46,40 .....1,75 ...12099 NEXANS...... ◗...... 19,80...... 19,80...... n/d .....22,14 ...... 19,97...... 16,25...... n/d...... 4444 EADS(EX-AERO.MAT.)...... 13,53...... 13,40 ...... 0,97...... -0,80 ...... 14,90...... 12,52 .....0,38...... 5730 EQUANT N.V...... ◗...... 9,36 ...... 9,13 ...... 2,52....-30,46 ...... 14,95...... 8,97...... n/d ...12701 COFLEXIP...... 149,50.....151,00...... -0,99...... -5,97...... 167,80 ....145,00...... n/d ...13064 NORBERT DENTRES.#...... 24,00...... 24,40...... -1,64 ...... 7,38 ...... 27,90...... 21,52 .....0,40...... 5287 ◗ COLAS...... 65,20...... 66,90...... -2,54 ...... 2,92 ...... 68,50...... 62,00 .....2,13 ...12163 NORD-EST ...... 25,80...... 26,00...... -0,77...... -4,76 ...... 27,90...... 25,20 .....0,94 ...12055 EURONEXT N.V ...... 19,15...... 19,15...... n/d...... -9,88 ...... 21,50...... 19,05...... n/d...... 5777 ◗ GEMPLUS INTL ...... ◗...... 1,92 ...... 1,92...... n/d....-32,39 ...... 3,08...... 1,87...... n/d...... 5768 CONTIN.ENTREPR...... 45,00...... 44,95 ...... 0,11 ...... 0,67 ...... 45,90...... 41,50 .....2,00...... 3664 NRJ GROUP...... 18,79...... 18,30 ...... 2,68....-10,26 ...... 22,95...... 17,90 .....0,15 ...12169 ◗ CRED.FON.FRANCE ...... 14,91...... 14,91...... n/d ...... 2,54 ...... 15,19...... 13,05 .....0,58 ...12081 OBERTHUR CARD SYS...... ◗...... 6,10 ...... 5,88 ...... 3,74....-31,84 ...... 9,40...... 5,62...... n/d ...12413 NOKIA A ...... 22,72...... 22,50 ...... 0,98....-20,83 ...... 30,32...... 22,12 .....0,28...... 5838 ◗ ◗ ROYAL DUTCH # ...... ◗...... 58,05...... 56,90 ...... 2,02 ...... 2,47 ...... 58,80...... 52,60 .....0,53 ...13950 CREDIT LYONNAIS ...... 36,24...... 36,34...... -0,28...... -3,36 ...... 38,48...... 36,14 .....0,65 ...18420 ORANGE ...... 6,52 ...... 6,40 ...... 1,88....-35,95 ...... 10,74...... 6,34...... n/d...... 7919 ◗ CS COM.ET SYSTEMES ...... 9,04 ...... 8,85 ...... 2,15 ...... 8,91 ...... 9,90...... 7,60...... n/d...... 7896 OXYG.EXT-ORIENT...... n/d.....375,00...... n/d ...... 5,93...... 382,50 ....351,00...14,68...... 3117 ROYAL PHILIPS 0.20...... 28,48...... 27,99 ...... 1,75....-13,90 ...... 35,33...... 27,95 .....0,27 ...13955 ◗ ◗ SIEMENS # ...... ◗...... 62,45...... 62,30 ...... 0,24....-15,72 ...... 79,75...... 62,00 .....0,74 ...12805 CREDIT AGRICOLE ...... 18,50...... 18,50...... n/d ...... 3,99 ...... 19,18...... 17,58...... n/d...... 4507 PECHINEY ACT ORD A...... 60,90...... 60,90...... n/d ...... 5,18 ...... 63,80...... 57,05 .....1,00 ...13290 ◗ DAMART...... 88,00...... 86,40 ...... 1,85 ...... 9,18 ...... 88,20...... 79,50 .....3,80 ...12049 PECHINEY B PRIV...... 56,50...... 56,10 ...... 0,71 ...... 3,86 ...... 59,60...... 52,50 .....3,31...... 3640 STMICROELECTRONICS ...... 32,19...... 31,53 ...... 2,09....-10,70 ...... 39,70...... 31,50 .....0,03 ...12970 ◗ ◗ TELEFONICA #...... ◗...... 12,46...... 12,45 ...... 0,08....-16,20 ...... 15,62...... 12,29 .....0,28 ...12811 DANONE...... 132,40.....131,70 ...... 0,53...... -3,35...... 139,40 ....125,20 .....1,90 ...12064 PENAUILLE POLY.#...... 37,65...... 37,31 ...... 0,91...... -4,68 ...... 45,59...... 36,80 .....0,28...... 5338 ◗ DASSAULT-AVIATION...... 292,00.....292,00...... n/d...... -7,88...... 325,00 ....289,50 .....6,20 ...12172 PERNOD-RICARD...... ◗...... 86,95...... 87,50...... -0,63...... -0,05 ...... 89,90...... 82,75 .....0,80 ...12069 UNILEVER NV # ...... 67,00...... 67,10...... -0,15 ...... 1,66 ...... 67,30...... 61,45 .....0,38 ...13953 DASSAULT SYSTEMES ...... ◗...... 50,40...... 49,89 ...... 1,02...... -6,66 ...... 58,10...... 47,60 .....0,31 ...13065 PEUGEOT...... ◗...... 48,40...... 48,10 ...... 0,62 ...... 1,36 ...... 48,70...... 43,42 .....5,00 ...12150 ◗ VALEURS INTERNATIONALES HORS ZONE EURO DEV.R.N-P.CAL LI # ...... 14,55...... 14,50 ...... 0,34 ...... 1,04 ...... 15,00...... 14,25 .....0,55 ...12423 PINAULT-PRINT.RED...... 114,10.....116,50...... -2,06....-21,09...... 154,69 ....109,50 .....2,18 ...12148 ERICSSON #...... ◗...... 4,59 ...... 4,57 ...... 0,44....-24,25 ...... 6,69...... 4,42 .....0,04 ...12905 DEVEAUX(LY)# ...... 67,05...... 67,05...... n/d....-16,70 ...... 75,00...... 66,90 .....4,20...... 6100 PLASTIC OMN.(LY) ...... 69,60...... 70,00...... -0,57 .....17,96 ...... 83,10...... 59,05 .....2,00 ...12457 GENERAL ELECT. # ...... ◗...... 43,42...... 42,94 ...... 1,12...... -5,89 ...... 46,15...... 40,10 .....0,17 ...12943 ◗ DIDOT BOTTIN ...... n/d...... 70,00...... n/d .....14,75 ...... 70,00...... 61,10 .....2,74...... 3747 PROVIMI...... 21,00...... 21,00...... n/d...... -1,50 ...... 23,78...... 20,52...... n/d...... 4458 HSBC HOLDINGS...... ◗...... 12,80...... 12,39 ...... 3,31...... -3,90 ...... 13,69...... 12,32 .....0,21 ...12976 DMC (DOLLFUS MI) ...... 7,10 ...... 7,00 ...... 1,43...... -5,20 ...... 8,48...... 6,95 .....0,61 ...12133 PSB INDUSTRIES LY ...... 91,50...... 90,80 ...... 0,77 ...... 2,23 ...... 91,50...... 85,00 .....3,50...... 6032 I.B.M # ...... ◗ ....112,50.....110,40 ...... 1,90....-19,52...... 141,90 ....109,50 .....0,14 ...12964 ◗ DYNACTION...... 28,21...... 28,50...... -1,02 ...... 4,86 ...... 29,80...... 25,41 .....0,50 ...13035 PUBLICIS GR. SA #...... 29,18...... 28,50 ...... 2,39...... -1,91 ...... 32,85...... 26,80 .....0,20 ...13057 KINGFISHER SICO...... ◗...... 6,02 ...... 6,02...... n/d...... -4,14 ...... 6,83...... 5,86 .....0,07 ...22046 ◗ ◗ EIFFAGE ...... 78,10...... 78,30...... -0,26 .....14,18 ...... 81,00...... 68,80 .....0,78 ...13045 REMY COINTREAU ...... 26,21...... 26,08 ...... 0,50 ...... 5,38 ...... 27,98...... 24,87 .....0,90 ...13039 MERCK AND CO #...... ◗...... 70,30...... 69,95 ...... 0,50 ...... 3,68 ...... 71,25...... 64,50 .....0,33 ...12909 ◗ ELECT.MADAGASCAR...... n/d...... 23,00...... n/d ...... 2,22 ...... 24,90...... 22,40...... n/d...... 3571 RENAULT ...... 47,42...... 47,05 ...... 0,79 .....19,71 ...... 47,50...... 39,30 .....0,91 ...13190 NESTLE SA NOM. #...... ◗ ....254,20.....253,70 ...... 0,20 ...... 6,35...... 256,60 ....233,10...23,42 ...13911 ◗ ◗ ELIOR...... 8,47 ...... 8,33 ...... 1,68 ...... 5,08 ...... 9,74...... 8,05 .....0,07 ...12127 REXEL ...... 63,00...... 62,75 ...... 0,40...... -4,47 ...... 66,90...... 58,60 .....1,61 ...12595 PHILIP MORRIS #...... ◗...... 60,05...... 59,00 ...... 1,78 .....14,38 ...... 60,20...... 50,40 .....0,55 ...12928 ◗ ENTENIAL(EX CDE)...... 27,80...... 27,50 ...... 1,09 ...... 9,66 ...... 29,90...... 25,35 .....0,40 ...12093 RHODIA ...... 10,01...... 10,00 ...... 0,10 .....11,46 ...... 10,81...... 8,87 .....0,40 ...12013 SCHLUMBERGER #...... ◗...... 65,25...... 65,50...... -0,38 ...... 2,11 ...... 65,80...... 56,00 .....0,22 ...12936 ERAMET...... 38,70...... 39,00...... -0,77 .....11,84 ...... 39,50...... 30,21 .....1,30 ...13175 ROCHETTE (LA)...... 12,41...... 12,47...... -0,48 .....26,63 ...... 12,90...... 11,81 .....0,18 ...12580 SONY CORP. # ...... ◗...... 51,30...... 52,05...... -1,44...... -0,58 ...... 55,85...... 46,31 .....0,13 ...12903 ESSILOR INTL ...... ◗...... 38,25...... 38,39...... -0,36 .....12,66 ...... 38,45...... 31,20 .....3,90 ...12166 ROUGIER #...... 61,20...... 61,20...... n/d ...... 7,27 ...... 62,40...... 57,00 .....3,05...... 3764 ◗ Cours en euros. VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO et HORS ZONE EURO : une sélection. ESSO...... 88,50...... 88,55...... -0,06 .....10,34 ...... 92,10...... 79,50 .....2,75 ...12066 ROYAL CANIN...... 141,70.....141,70...... n/d ...... 5,35...... 143,50 ....133,20 .....1,10...... 3153 ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). EULER...... ◗...... 43,00...... 43,05...... -0,12 ...... 1,17 ...... 47,40...... 41,01 .....1,40 ...12130 RUE IMPERIALE (LY)...... 1540,00 ..1570,00...... -1,91...... -0,64...... 1650,00 ..1463,00...21,19 ...12400 Plus haut et plus bas : cours maximum et minimum depuis le 1/1/2002. n/d : valeur non disponible.

ABEL GUILLEMOT...... 3,60 ...... -8,16 INT. COMPUTER # ...... 2,35 ...... -5,62 NOUVEAU MARCHÉ CRYO # ...... 3,00 ...... -7,69 SECOND MARCHÉ PETIT BATEAU ...... 14,16 ...... -5,60 ALGORIEL #...... 3,91 ...... -6,90 SAM...... 46,50 ...... -5,18 22/2 : 19 millions d'euros échangés TITUS INTERACTIVE#...... 2,32 ...... -6,83 22/2 : 21 millions d'euros échangés DU PAREIL AU MEME# ...... 13,00 ...... -5,11 Valeur Cours de clôture %var. BCI NAVIGATION...... 3,70 ...... -6,57 Valeur Cours de clôture %var. DANE-ELEC MEMORY # ...... 3,23 ...... -5,00 Meilleures performances PHARMAGEST INTER...... 10,40 ...... -6,39 Meilleures performances HOTELS DE PARIS ...... 9,52 ...... -4,90 ITESOFT ...... 1,10...... 8,91 UBIQUS ...... 2,53 ...... -6,30 TROUVAY CAUVIN # ...... 6,79 ...... 29,33 ESR ...... 4,00 ...... -4,76 GUYANOR ACTION B ...... 0,28...... 7,69 Plus forts volumes d'échange CIBOX INTER. NOM...... 0,36 ...... 12,50 Plus forts volumes d'échange MONDIAL PECHE #...... 5,30...... 6,00 A NOVO #...... 16,12 ...... -0,37 LEON BRUXELLES...... 1,58 ...... 12,06 AES LABO. GROUPE #...... 121,30...... 0,17 LA COMPAGNIE GROUP ...... 5,50...... 5,16 AVENIR TELECOM #...... 0,99 ...... -5,71 KINDY #...... 4,35...... 9,30 ALTEN (SVN) # ...... 16,00...... 0,25 CHEMUNEX ...... 0,47...... 4,44 CARRERE GROUP ...... 17,99...... 2,22 COFIDUR #...... 2,90...... 7,41 APRIL S.A.#(LY)...... 18,10...... 0,84 SYNELEC #...... 8,60...... 4,24 CEREP ...... 18,35...... 0,27 GESPAC SYSTEMES...... 20,00...... 6,95 BENETEAU #...... 46,00 ...... -2,95 CYBERSEARCH...... 1,98...... 4,21 EGIDE # ...... 85,00 ...... -4,92 ARCHOS ...... 12,25...... 6,52 C.A. OISE CCI ...... 92,00...... 0,99 GAMELOFT COM # ...... 0,87...... 3,57 GAUDRIOT # ...... 36,39 ...... -1,65 BILLON # ...... 1,70...... 6,25 DELACHAUX S.A...... 86,25...... 0,29 SOLUCOM...... 20,96...... 3,25 GENESYS #...... 9,60...... 2,89 OTOR ...... 4,14...... 6,15 HERMES INTL...... 158,30 ...... -2,04 MILLIMAGES...... 8,30...... 3,11 GENSET...... 6,61 ...... -0,15 BRICE...... 11,59...... 5,36 LVL MEDICAL GPE...... 32,04...... 1,71 MEDCOST # ...... 1,00...... 3,09 GENUITY INC A ...... 0,95...... 2,15 PINGUELY HAULOTTE ...... 9,91...... 4,87 M6-METR.TV ACT.DIV ...... 26,02 ...... -1,74 GENESYS #...... 9,60...... 2,89 GL TRADE # ...... 46,30 ...... -0,43 TEAM PARTNERS GRP#...... 3,36...... 4,67 ORCO PROPERTY GRP...... 20,00 ...... -0,50 TRANSGENE # SVN...... 8,37...... 2,70 HIGHWAVE OPTICAL...... 1,87 ...... -5,56 TEISSEIRE-FRANCE...... 23,98...... 4,26 PIERRE VACANCES # ...... 70,00...... 1,45 CARRERE GROUP ...... 17,99...... 2,22 ILOG # ...... 14,70 ...... -1,01 ALTEDIA ...... 34,30...... 3,88 PINGUELY HAULOTTE ...... 9,91...... 4,87 Plus mauvaises performances IPSOS #...... 59,90 ...... -2,36 Plus mauvaises performances PLAST.VAL LOIRE #...... 19,41 ...... -3,67 AB SOFT ...... 2,20...... -56,00 MEDIDEP # ...... 27,60...... 0,36 UGIGRIP ...... 4,52...... -17,67 RALLYE...... 46,20 ...... -3,91 R2I SANTE...... 3,25...... -18,75 MEMSCAP...... 2,14 ...... -1,38 NORCAN #...... 19,35...... -17,24 RODRIGUEZ GROUP # ...... 63,50 ...... -2,01 AVENIR TELEC.BS00...... 0,25...... -16,67 NICOX # ...... 40,99...... 0,47 DISTRIBORG GPE LY#...... 60,10...... -15,35 SABATE-DIOSOS SA # ...... 14,90 ...... -0,33 IPSOS BS00 ...... 1,10...... -12,00 PROSODIE #...... 29,20 ...... -4,29 OXYMETAL...... 3,54 ...... -9,69 SASA INDUSTRIE # ...... 26,01 ...... -1,85 DURAN DUBOI # ...... 14,00...... -11,00 SOI TEC SILICON #...... 20,10 ...... -2,66 STALLERGENES...... 20,70 ...... -7,59 SECHE ENVIRONNEM.# ...... 77,20...... 2,86 CAC SYSTEMES # ...... 2,69 ...... -9,73 VALTECH ...... 1,72 ...... -4,97 DEVERNOIS (LY)...... 83,15 ...... -6,68 TRIGANO...... 37,75 ...... -2,33 V CON TELEC.NOM.# ...... 1,20 ...... -8,40 WAVECOM #...... 34,16 ...... -5,11 ORGASYNTH ...... 11,90 ...... -5,85 UNION FIN.FRANCE ...... 35,00 ...... -0,28

ECUR.TECHNOLOGIESC 34,48 24/2 -8,76 OPTALIS EXPANSIOND 13,65 21/2 -5,92 CIC ORIENT 168,87 22/2 6,73 ST HONORE VI.SANTE 373,08 22/2 -2,61 TRESORYS 47941,17 24/2 0,52 SICAV ET FCP ECUR.TRIMESTR.D 270,82 24/2 -1,07 OPTALIS SERENITE C 17,77 21/2 -1,00 CIC PIERRE 34,61 22/2 1,82 ST HONORE WORLD LE 89,75 22/2 -6,52 Fonds communs de placements EPARCOURT-SICAV D 28,55 24/2 0,10 OPTALIS SERENITE D 15,60 21/2 -1,07 SUD-GESTION C 24,58 22/2 -0,32 DEDIALYS FINANCE 77,25 24/2 -5,86 SÉLECTION GEOPTIM C 2353,88 24/2 0,57 PACTE SOLIDAR.LOG. 77,05 19/2 0,10 SUD-GESTION D 18,71 22/2 -4,39 DEDIALYS MULTI SEC 60,26 24/2 -3,87 Dernier cours connu le 25/2 à 9h Fonds communs de placements PACTE VERT TIERS-M 82,07 19/2 0,10 UNION AMERIQUE 416,14 22/2 -4,82 DEDIALYS SANTE 93,52 24/2 2,31 Valeur Cours date % var. en euro valeur 31/12 ECUR.EQUILIBRE C 36,95 24/2 -1,48 Fonds communs de placements DEDIALYS TECHNO. 29,86 24/2 -15,33 ECUR.PRUDENCE C 34,60 24/2 -0,05 CIC EURO OPPORT. 30,04 22/2 -1,87 STRATEG.IND.EUROPE 187,31 21/2 -8,41 DEDIALYS TELECOM 36,65 24/2 -22,01 ECUR.VITALITE 39,07 24/2 -3,17 CIC EURO PEA C 9,51 22/2 -10,28 Fonds communs de placements OBLITYS INSTIT.C 98,79 24/2 -0,29 CIC EURO PEA D 9,27 22/2 -10,26 STRATEGIE CAC 5512,08 21/2 -7,48 POSTE EUROPE C 93,04 24/2 0,05 AGIPI ACTIONS 25,47 22/2 -4,60 EURCO SOLIDARITE 226,20 22/2 0,35 CIC FRANCEVALOR C 34,68 22/2 -7,54 STRATEGIE IND.USA 9007,18 21/2 -4,84 POSTE EUROPE D 88,74 24/2 0,05 AGIPI AMBITION 24,86 22/2 -2,20 MONELION JOUR C 494,51 22/2 0,41 CIC FRANCEVALOR D 34,68 22/2 -7,54 POSTE GISEMENT C 200,05 24/2 0,11 MONELION JOUR D 416,46 22/2 0,41 CIC GLOBAL C 234,04 22/2 -4,79 POSTE GISEMENT D 180,35 24/2 0,11 Multi-promoteurs SICAV 5000 149,21 22/2 -7,19 CIC GLOBAL D 234,04 22/2 -4,79 REMUNYS PLUS 103,83 24/2 0,36 LIV.BOURSE INV.D 172,29 21/2 -4,95 SLIVAFRANCE 253,30 22/2 -8,11 CIC HIGH YIELD 395,18 22/2 -1,61 NORD SUD DEVELOP.C 521,82 21/2 0,71 SLIVARENTE 39,50 22/2 CIC JAPON 7,41 22/2 -5,36 ADDILYS C 108,02 24/2 0,44 BNP ASSOC.PREMIERE 9830,51 24/2 0,48 NORD SUD DEVELOP.D 402,71 21/2 0,71 SLIVINTER 146,68 22/2 -5,79 CIC MARCHES EMERG. 110,79 22/2 2,27 ADDILYS D 104,82 24/2 -1,75 BNP EURIBOR ASSOC. 52201,00 24/2 0,48 TRILION 739,45 22/2 -1,11 CIC NOUVEAU MARCHE 5,00 22/2 -9,09 AMPLITUDE AMERIQ.C 24,77 24/2 -3,44 BNP MONE EURIBOR 18656,44 24/2 0,51 Fonds communs de placements CIC PEA SERENITE 170,72 15/2 0,42 AMPLITUDE AMERIQ.D 23,98 24/2 -3,47 CADENCE 1 D 154,75 22/2 -1,22 BNP MONE TRESORE. 78784,88 24/2 0,51 ACTILION DYNAMI.C 175,05 22/2 -3,72 CIC PROF.DYNAMIQUE 22,55 21/2 -3,96 AMPLITUDE EUROPE C 30,25 24/2 -5,44 CADENCE 2 D 153,06 22/2 -0,95 BNP OBLI C.TERME 166,89 24/2 0,08 ATOUT CROISSANCE 344,43 22/2 0,66 ACTILION DYNAMI.D 164,88 22/2 -3,72 CIC PROF.EQUILIB.D 18,06 21/2 -3,37 AMPLITUDE EUROPE D 28,97 24/2 -5,45 CADENCE 3 D 152,74 22/2 -0,07 BNP OBLI L.TERME 34,49 24/2 0,23 ATOUT EUROPE 479,83 22/2 -6,83 ACTILION EQUIL.C 173,69 22/2 -0,28 CIC PROF.TEMPERE C 135,20 21/2 -0,44 AMPLITUDE FRANCE C 78,54 24/2 -4,17 CONVERTIS C 222,24 22/2 -2,67 Fonds communs de placements ATOUT FCE ASIE 71,48 22/2 -7,45 ACTILION EQUIL.D 162,39 22/2 -0,28 CIC TAUX VARIABLE 197,86 22/2 0,15 AMPLITUDE MONDE C 215,43 24/2 -3,64 INTEROBLIG C 59,61 22/2 0,43 BNP MONE ASSOCIAT. 1845,10 24/2 0,44 ATOUT FRANCE C 180,39 22/2 -8,39 ACTILION PEA DYNAM 63,25 22/2 -4,71 CIC TECHNO.COM 72,63 21/2 -10,06 AMPLITUDE MONDE D 193,23 24/2 -3,63 INTERSELECTION F.D 70,44 22/2 -5,90 ATOUT FRANCE D 160,42 22/2 -8,39 ACTILION PEA EQUI. 160,74 22/2 -3,13 CIC USA 17,56 22/2 -5,99 AMPLITUDE PACIFI.C 15,52 24/2 2,84 SELECT.DEFENSIF C 191,82 22/2 -0,44 ATOUT FRANCE EUR.D 163,28 22/2 -8,25 ACTILION PRUDENCEC 172,72 22/2 -0,36 CIC VAL.NOUVELLES 261,63 22/2 -7,95 AMPLITUDE PACIFI.D 14,83 24/2 2,83 SELECT.DYNAMIQUE C 232,41 22/2 -2,63 ATOUT FRANCEMONDED 41,64 22/2 -7,36 ACTILION PRUDENCED 160,95 22/2 -0,36 ELANCIEL EUROD PEA 91,03 24/2 -6,88 SELECT.EQUILIBRE 2 166,57 22/2 -0,92 ATOUT MONDE 49,20 22/2 -7,27 INTERLION 236,68 22/2 0,64 ELANCIEL FR.D PEA 37,47 24/2 -5,67 SELECT.PEA 1 198,20 22/2 -3,30 BP OBLIG EUROPE 52,59 22/2 0,66 ATOUT SELECTION 95,08 22/2 -9,30 LION ACTION EURO 84,02 22/2 -7,06 EM.EUROPOSTE D PEA 28,23 24/2 -6,52 SELECT.PEA DYNAM. 136,86 22/2 -3,48 BP SECURITE 104171,11 22/2 0,51 CAPITOP EUROBLIG C 101,54 22/2 0,11 LION PEA EURO 85,45 22/2 -6,60 ETHICIEL 102,37 24/2 -0,75 SG FRANCE OPPORT.C 416,19 22/2 -1,69 FRUCTIFRANCE C 76,36 24/2 -5,55 CAPITOP EUROBLIG D 83,77 22/2 0,10 CM EUR.TECHNOLOG. 3,91 22/2 -10,36 GEOBILYS C 122,94 24/2 0,57 SG FRANCE OPPORT.D 389,69 22/2 -1,69 Fonds communs de placements CAPITOP MONDOBLIG 45,78 22/2 1,46 CM EURO PEA C 20,28 22/2 -6,58 GEOBILYS D 112,09 24/2 0,57 SOGEFAVOR 94,39 22/2 -4,75 BP CYCLEOEUROPECR. 99,01 21/2 -16,41 CAPITOP REVENUS 171,34 22/2 -1,15 CM FRANCE ACTIONSC 32,14 22/2 -6,67 INTENSYS C 20,80 24/2 0,19 SOGENFRANCE C 430,66 22/2 -7,52 BP CYCLEOEUROPECYC 108,41 21/2 -1,65 DIEZE C 420,21 22/2 -4,77 CIC AMERIQ.LATINE 110,02 22/2 -4,29 CM MID-ACT.FRA 30,93 22/2 1,11 INTENSYS D 17,68 24/2 0,16 SOGENFRANCE D 386,26 22/2 -7,95 BP CYCLEOEUROPEDEF 99,10 21/2 -2,72 INDICIA EUROLAND 103,22 21/2 -8,70 CIC CAPIRENTE MT C 35,84 22/2 -0,16 CM MONDE ACTIONS C 300,16 22/2 -4,76 KALEIS DYNAM.FCE C 76,22 24/2 -4,54 SOGEOBLIG C 113,52 22/2 0,08 BP MEDITERR.DEVEL. 55,02 21/2 -1,43 INDICIA FRANCE 342,52 21/2 -8,30 CIC CAPIRENTE MT D 26,30 22/2 -1,31 CM OBLIG.CT C 165,54 22/2 0,04 KALEIS DYNAMISME C 212,55 24/2 -3,35 SOGEPARGNE D 44,43 22/2 0,06 BP NVELLE ECONOMIE 79,35 21/2 -15,96 INDOCAM AMERIQUE 39,50 22/2 -4,47 CIC CONVERTIBLES 5,35 22/2 -2,37 CM OBLIG.LONG T. 104,21 22/2 0,22 KALEIS DYNAMISME D 205,38 24/2 -3,35 SOGEPEA EUROPE 207,00 22/2 -7,20 BP OBLI HAUT REND. 110,77 21/2 2,01 INDOCAM ASIE 17,13 22/2 -3,27 CIC COURT TERME C 34,42 22/2 0,29 CM OBLIG.MOYEN T.C 341,74 22/2 0,05 KALEIS EQUILIBRE C 199,78 24/2 -1,77 SOGINTER C 49,17 22/2 -7,05 EUROACTION MIDCAP 125,59 22/2 -0,58 INDOCAM FRANCE C 312,19 22/2 -7,33 CIC COURT TERME D 26,39 22/2 -2,76 CM OBLIG.QUATRE 164,13 22/2 0,03 KALEIS EQUILIBRE D 192,23 24/2 -1,78 Fonds communs de placements FRUCTI EURO 50 87,90 22/2 -10,69 INDOCAM FRANCE D 256,61 22/2 -7,33 CIC DOLLAR CASH 1429,07 22/2 0,24 CM OPT.DYNAMIQUE C 29,59 22/2 -4,21 KALEIS SERENITE C 190,85 24/2 -0,78 DECLIC ACT.EURO 14,65 21/2 -5,54 FRUCTI FRANCE NM 169,38 24/2 -5,28 INDOCAM MULTIOBLIG 192,43 22/2 2,53 CIC ECOCIC 355,85 22/2 -3,62 CM OPTION EQUIL.C 52,65 22/2 -2,19 KALEIS SERENITE D 183,27 24/2 -0,78 DECLIC ACT.FSES 50,12 21/2 -4,27 Fonds communs de placements CIC ELITE EUROPE 122,03 22/2 -7,53 Fonds communs de placements KALEIS TONUS C 65,98 24/2 -5,48 DECLIC ACT.INTLES 31,75 22/2 -7,51 ATOUT VALEUR 72,52 21/2 -7,23 CIC EPARG.DYNAM.C 2076,22 22/2 0,01 CM OPTION MODER. 19,25 22/2 -0,72 LIBERT.ET SOLIDAR. 99,53 24/2 -1,81 DECLIC BOURSE EQ. 16,25 21/2 -2,04 CAPITOP MONETAIREC 193,54 26/2 0,38 CIC EPARG.DYNAM.D 1637,61 22/2 0,01 OBLITYS C 113,75 24/2 -0,34 DECLIC BOURSE PEA 49,22 21/2 -3,56 ECUR.1,2,3...FUTUR 48,95 24/2 -2,89 CAPITOP MONETAIRED 183,48 26/2 0,38 CIC EUROLEADERS 355,58 22/2 -9,68 OBLITYS D 111,97 24/2 -0,33 DECLIC OBLIG.EUROP 16,62 21/2 -4,86 ECUR.ACT.EUROP.C 16,62 24/2 -4,22 INDO.FONCIER 94,99 22/2 1,98 CIC FINUNION 177,78 22/2 0,18 PLENITUDE 40,52 24/2 -4,43 DECLIC PEA EUROPE 22,51 21/2 -6,05 ECUR.ACT.FUT.D/PEA 59,51 24/2 -5,52 INDO.VAL.RES. 249,27 21/2 -6,47 CIC FRANCE C 32,56 22/2 -8,46 POSTE GESTION C 2641,12 24/2 0,48 DECLIC SOG.FR.TEMP 55,67 21/2 -5,53 ECUR.CAPITAL.C 44,30 24/2 -0,02 MASTER ACTIONS 39,23 20/2 -4,75 CIC FRANCE D 32,56 22/2 -8,46 AMERIQUE 2000 121,46 22/2 -5,88 POSTE GESTION D 2341,30 24/2 0,47 SOGESTION C 46,98 21/2 -1,98 ECUR.DYNAMIQUE + 40,11 24/2 -4,95 MASTER DUO 13,85 20/2 -2,39 CIC HORIZON C 68,27 22/2 0,11 ASIE 2000 84,52 22/2 6,77 POSTE PREM. 7172,92 24/2 0,44 SOGINDEX FRANCE 486,57 21/2 -6,72 ECUR.ENERGIE 41,53 24/2 -4,14 MASTER OBLIG. 30,72 20/2 -0,42 CIC HORIZON D 65,82 22/2 0,06 NOUVELLE EUROPE 203,94 22/2 -6,94 POSTE PREM.1AN 42737,09 24/2 0,15 ECUR.EXPANSION C 14911,40 24/2 0,51 MASTER PEA 11,77 20/2 -5,30 CIC MENSUEL 1423,65 22/2 -0,57 ST HONORE CAPITALC 3649,02 22/2 0,44 POSTE PREM.2-3ANS 9242,69 24/2 0,01 ECUR.EXPANSIONPLUS 42,56 14/2 0,40 OPTALIS DYNAMIQUEC 17,72 21/2 -4,78 CIC MONDE PEA 27,03 22/2 -3,53 ST HONORE CAPITALD 3306,46 22/2 0,44 PRIMIEL EURO C 56,01 24/2 3,61 ECUR.INVEST.D/PEA 49,33 24/2 -4,62 OPTALIS DYNAMIQUED 16,62 21/2 -4,75 CIC OBLI L.T. C 15,50 22/2 0,19 ST HONORE CONV. 336,12 22/2 -0,84 REVENUS TRIMESTR. 780,59 24/2 -1,14 ECUR.MONETAIRE C 225,47 24/2 0,37 OPTALIS EQUILIBREC 18,25 21/2 -2,97 CIC OBLI LONG T.D 15,30 22/2 0,13 ST HONORE FRANCE 53,18 22/2 -7,06 SOLSTICE D 362,96 24/2 0,05 ECUR.MONETAIRE D 187,82 24/2 0,37 OPTALIS EQUILIBRED 16,61 21/2 -2,97 CIC OBLI MONDE 138,57 22/2 1,49 ST HONORE PACIFI. 74,83 22/2 -6,18 THESORA C 189,50 24/2 -0,21 ECUR.OBLIG.INTER. 177,99 24/2 0,91 OPTALIS EXPANSIONC 13,98 21/2 -5,98 CIC OR ET MAT 124,03 22/2 16,99 ST HONORE TECHNO 95,86 22/2 -15,44 THESORA D 158,19 24/2 -0,20 24/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 AUJOURD’HUI jeux olympiques

Les Jeux olympiques de Salt Lake City se sont clos,     , ont été nationale de ski (FIS) ne prononce une  à le CIO pourrait refuser d’inscrire aux JO un athlète dimanche 24 février, sur une triple affaire de contrôlés positifs. Une hormone apparentée à l’ leur encontre. Le président du CIO, le Belge  convaincu de dopage. Enfin, la  liée au . Le fondeur espagnol d’origine allemande a été retrouvée dans leurs urines. Ils ont été privés de , considère qu’ils ne sauraient être tenus pour patinage artistique ne lui « laisse aucun regret ».   et les deux fondeuses russes, leurs derniers trophées, avant que la Fédération inter- d’« authentiques champions olympiques ». A l’avenir, « Nous avons rendu justice », a-t-il assuré, dimanche. Les affaires de dopage s’invitent à la clôture des Jeux olympiques Ski de fond b L’Espagnol Johan Mühlegg, vainqueur de trois épreuves, et les Russes Larissa Lazutina et Olga Danilova ont été contrôlés positifs. Le produit incriminé est une hormone apparentée à l’érythropoïétine (EPO). La Fédération internationale de ski (FIS) devrait prononcer des sanctions SALT LAKE CITY te et du 20 km. Il s’est dit « content désignées dans ce code. » Le nom de notre envoyé spécial et satisfait ». Larrissa Lazutina con- d’Aranesp a été cité pour la premiè- A quelques heures près, tout serve ses médailles d’argent du re fois à l’automne par un médecin aurait pu demeurer « sous contrô- 15 km libre et de poursuite. Olga italien, qui avait assuré que ce pro- le ». Samedi 23 février, Richard Johann Mühlegg Danilova garde son titre de cham- duit était déjà utilisé par des cyclis- Pound, ex-vice-président du Comité était arrivé premier pionne olympique de poursuite et tes. Il offre des effets identiques à international olympique (CIO) et à l’issue de l’épreuve sa médaille d’argent du 10 km classi- ceux de l’EPO. Toutefois, il ne peut désormais président de l’Agence de 50 km que. La skieuse de fond ukrainienne être pris qu’une fois ou deux fois mondiale antidopage (AMA), s’était en ski de fond, Irina Terelia n’a pas été inquiétée : tous les 15 jours, ses effets se faisant laissé aller à un satisfecit. « Le problè- samedi 23 février. si le test sanguin avait laissé apparaî- ressentir plus longtemps. « Ce qui le me du dopage s’est largement amélio- Mais l’athlète tre des anomalies le 21 février, l’em- rend plus facilement détectable »,a ré par rapport aux compétitions mon- espagnol d’origine pêchant de prendre le départ du relevé Arne Lungqvist, qui s’est félici- diales et olympiques précédentes », allemande, relais féminin, le test urinaire n’a té du « message adressé à ceux qui avait-il assuré. Vingt-quatre heures déjà titré pas permis de conclure au dopage. disent que nous sommes en retard sur plus tard – six heures avant la céré- sur le 20 km Johann Mühlegg a, en outre, ceux qui essaient de prendre de nou- monie de clôture – trois athlètes, et la poursuite, demandé que le second échantillon velles substances ». dont les tests antidopage se sont devra rendre urinaire prélevé (échantillon B) soit Evoquant « 7 % d’analyses sangui- révélés positifs, ont été exclus, deux la médaille d’or analysé. « Notre code nous permet nes [sur 1 200 pratiquées durant les d’entre eux, médaillés d’or, étant qui lui avait été sommés pour l’un de rendre son tro- remise. phée, pour l’autre de ne pas aller le Un test sanguin L’aranesp, un « super EPO » chercher. pratiqué La darbepoetin alfa, le produit dopant trouvé dans les urines du skieur de Dimanche 24 février, en début avant la course fond espagnol Johann Mühlegg comme des athlètes russes Larissa Lazutina d’après-midi, François Carrard, a montré et Olga Danilova, a été pour la première fois détectée aux JO d’hiver 2002. secrétaire général du CIO, a annon- qu’il avait Mise au point par le laboratoire américain Amgen Inc., cette hormone pepti- cé que le skieur de fond germano- consommé dique n’est autorisée à la commercialisation que depuis septembre 2001 espagnol Johann Mühlegg (31 ans), un produit sous le nom d’Aranesp, « Nesp » en raccourci. Destiné à l’origine à soigner qui aurait dû porter le drapeau espa- proche des cas d’anémie associée à une insuffisance rénale chronique, les effets du gnol pendant la cérémonie de clôtu- de l’érytropoïétine médicament sont identiques – encore que plus durables – à ceux de sa cousi- re, ainsi que les deux skieuses de (EPO). ne, l’érythropoïétine (EPO). Il stimule la production de globules rouges et élè- fond russes Larissa Lazutina (36 ans) En revanche, ve le taux d’hémoglobine. En utilisation dopante, ses effets recherchés dans et Olga Danilova (31 ans) avaient il peut conserver, les sports d’endurance sont, outre une meilleure oxygénation, une augmen- fait l’objet de contrôles ayant tous pour l’instant, tation de la masse musculaire, une potentialisation de l’effet des anaboli- trois révélé la présence de darbepoe- les deux autres sants et une augmentation de l’oxydation des acides gras. tin alfa, une hormone apparentée à trophées. l’érythropoïétine (EPO), commercia- Johann Mühlegg lisée depuis quelques mois seule- devait porter de prendre une décision sans connaî- Jeux] ayant présenté “des anoma- ment sous le nom d’Aranesp par la le drapeau tre le résultat de l’analyse de l’échan- lies” », Patrick Schamasch a ajouté société américaine Amgen (déjà à espagnol lors tillon B », a fait valoir Patrick Scha- que « tous ces cas n’ont rien donné l’origine de l’EPO). C’est la première de la cérémonie masch, le directeur de la commis- aux analyses urinaires. Nous en avons fois que ce produit est détecté lors de clôture, sion médicale du CIO, ajoutant quand même pris trois, dont deux d’un contrôle. dimanche 24 février. qu’« il est très rare que ce résultat médaillés d’or, ce ne sont pas des lam- Ce privilège infirme celui de l’échantillon A ». pistes ». Larissa Lazutina est l’une   ne lui a pas été des athlètes les plus médaillées de Compte tenu de la date à laquelle accordé.    l’histoire des JO d’hiver : 5 fois en or, ont été opérés les contrôles – le Au cours des auditions menées, 3 fois en argent, 1 fois en bronze. 21 février – les disqualifications pro- dimanche dans la matinée, par la Johann Mühlegg, pour sa part, n’a noncées à l’encontre des trois commission de discipline du CIO, les commencé à « briller » qu’à comp- skieurs n’ont visé que les épreuves délégations espagnole et russe (cet- ter de 1999, après avoir trouvé du 50 km masculin de samedi et du te dernière a décidé de faire appel) « refuge » en Espagne. Sous les cou- 30 km dames du lendemain. En con- ont fait valoir que la darbepoetin leurs allemandes, il était plutôt dis-

séquence, Johann Mühlegg devra  / alfa ne figure pas sur la liste des pro- cret. De bonne source, Johann rendre la médaille d’or glanée same- duits interdits par le code du mouve- Mühlegg était dans le collimateur de di et Larissa Lazutina, qui avait la Fédération internationale de ski des raisons de santé, Larissa Lazuti- Les trois athlètes pourront toute- ment olympique. « La substance la FIS depuis fin novembre, début emporté la course dominicale, a été (FIS). Ces dernières témoignaient na et Olga Danilova à ne pas s’ali- fois conserver les trophées conquis n’est pas nommément inscrite,a décembre : il avait fait partie d’un priée de ne pas se présenter à la céré- de paramètres anormaux : le taux gner dans l’épreuve du relais fémi- avant le 21 février. « Ils avaient été reconnu Arne Lungqvist, le prési- groupe de 18 skieurs dont les para- monie des médailles. d’hémogolibe était supérieur à la nin ce jour-là. Johann Mühlegg contrôlés et étaient négatifs à ces dent de la commission médicale du mètres sanguins avaient été jugés Les prélèvements urinaires limite tolérée (16 ng/dl pour les fem- avait subi trois nouveaux tests san- dates », a expliqué François Car- CIO, mais elle est apparentée aux hor- anormaux. avaient été réalisés dans la foulée mes, 17,5 ng/dl pour les hommes). guins samedi, au terme desquels il rard. Johann Mühlegg demeure ain- mones peptidiques analogues ou d’analyses sanguines diligentées par Ce dépassement avait forcé, pour avait été autorisé à concourir. si champion olympique de poursui- mimétiques à l’EPO qui, elles, sont Philippe Le Cœur Jacques Rogge, le nouveau président du CIO, a connu Comme le cyclisme, une quinzaine agitée pour son baptême du feu le ski de fond est gangrené

SALT LAKE CITY dront « des performances des athlè- nord-américaine, le président du ces athlètes de leurs médailles rem- Le dopage s’est généralisé depuis 1990 de notre envoyé spécial tes, pas des controverses ». « J’en ai CIO n’a pas eu le sentiment portées préalablement aux contrô- Elu à la tête du Comité internatio- parlé avec les athlètes au village olym- d’« ouvrir la boîte de Pandore » : les positifs. « Nous ne pouvons con- SALT LAKE CITY nant des années 1980 et 1990. «Ily nal olympique (CIO) en juillet, à pique, assure-t-il. Ils m’ont tous dit « Cela s’est déjà produit à trois repri- damner qu’un coupable, et tant qu’il de notre envoyé spécial avait déjà eu des affaires avec les Ita- Moscou, Jacques Rogge a étrenné que ce qui compte, c’est les résul- ses. C’est exceptionnel et cela doit le n’y a pas de preuve, il n’y a pas de Trois cas de dopage aux Jeux d’hiver liens », rappelle Jean-Pierre Burdet. La sa nouvelle fonction lors des Jeux tats. » En petit comité, il a davanta- rester. » coupable, considère-t-il. Nous ne 2002, trois skieurs de fond ! La nouvel- fondeuse italienne Manuela Di Centa olympiques d’hiver de Salt Lake ge évoqué les nombreuses polémi- Aux yeux de Jacques Rogge, le pouvons pas changer les droits élé- le n’a pas véritablement constitué une (qui a été depuis élue au CIO…) figure City. Son baptême du feu s’est ques qui ont animé ces XIXes Jeux CIO n’a pas à se soucier de savoir mentaires de la justice au nom de la surprise. Depuis un an, cette discipline dans les dossiers saisis par la justice ita- déroulé dans une ambiance mouve- d’hiver. La décision de remettre des « qui sont les coupables » : « Lais- morale. » est dans le collimateur de la Fédéra- lienne chez le docteur Francesco Con- mentée, sur fond de décisions con- médailles d’or à deux couples de sons l’ISU mener son enquête discipli- En revanche, Jacques Rogge esti- tion internationale de ski (FIS). En coni, soupçonné d’avoir administré de troversées des juges, dans le patina- patineurs artistiques, à la suite des naire. Ne courons pas toujours me que les athlètes incriminés ne février 2001, lors des championnats du l’EPO à de nombreux athlètes dans la ge artistique ou dans le short-track, sauraient être tenus pour monde à Lahti (Finlande), le petit mon- première moitié des années 1990. et de spectaculaires affaires de d’« authentiques champions olympi- de du nordique s’était offert un équiva- dopage, en ski de fond. Record de médailles pour l’Allemagne ques » : « Ils le sont d’un point de vue lent de ce qu’avait été l’affaire Festina   ’ Jusqu’à la dernière heure du der- En enlevant 35 médailles, dont 12 d’or, l’Allemagne a établi un record technique. Sur le plan de la morale, pour le cyclisme : des pratiques de En 1997, au Mondial de Trondheim nier jour, le président et les élus du pour les Jeux olympiques d’hiver et terminé en tête du classement des c’est tout autre chose. » Il a égale- dopage institutionnalisées avaient été (Norvège), un médecin italien avait comité ont multiplié les réunions nations à Salt Lake City, comme à Nagano, quatre ans plus tôt ment rappelé sa volonté de « modi- mises au jour au sein de l’équipe finlan- assuré que le Norvégien Thomas Als- de crise, mais quand il repense aux (29 médailles dont 12 titres). La Norvège, qui n’avait jamais autant obtenu fier la charte du CIO », afin de per- daise, suite à des contrôles positifs sur gaard avait subi des contrôles san- débuts de son prédécesseur, Juan de médailles d’or (11), prend la deuxième place du classement des nations mettre à l’institution de Lausanne six fondeuses et fondeurs de cette guins qui auraient dû l’empêcher de Antonio Samaranch, pris dans la et les Etats-Unis la troisième. En décrochant 34 médailles, dont 10 d’or, le de conserver la primauté au cours nation. Suspendus deux ans, les six ath- prendre le départ de l’épreuve de tourmente du boycott des JO de pays hôte a obtenu des résultats très au-delà de ses espérances. Le des affaires de dopage. A l’avenir, lètes avaient reconnu avoir fait usage relais masculin. L’affaire était restée Moscou dès son arrivée au pouvoir meilleur résultat américain aux Jeux d’hiver était jusqu’à présent de 13 s’il estime qu’un athlète convaincu d’un fluidifiant sanguin, l’HES (hydro- sans suite. du CIO, en 1980, il se sent « privilé- médailles, dont 6 en or, en 1994 et 1998. L’introduction de dix nouvelles de dopage n’a pas purgé une sus- xyethyl starch), qui réduit artificielle- Et si, sur ce même Mondial, la fon- gié ». « C’est une lune de miel » épreuves à l’occasion des Jeux de Salt Lake City est l’une des explications pension suffisante, comme dans ment le taux d’hémoglobine et mas- deuse russe Lioubov Egorova avait a-t-il déclaré, dimanche 24 février. aux nombreux records de médailles. l’affaire du bobeur letton Sandis que la possible prise de produits procu- été contrôlée positive au Bromontan Dans son discours de clôture, Jac- Le Canada, 5e nation derrière la Russie, et la France, 6e, ont également réa- Prusis, le CIO pourrait refuser de rant une plus grande oxygénation du (un « vieil » anabolisant utilisé com- ques Rogge a félicité les athlètes, lisé leurs meilleurs Jeux d’hiver. Deux athlètes repartent de Salt Lake City l’inscrire. sang, comme l’EPO (érythropoïétine). me produit masquant) et s’était vu pour leurs « grandes performan- avec 4 médailles : le biathlète norvégien Ole-Einar Björndalen et la skieuse Enfin, si Jacques Rogge a rappelé « Il est à craindre que la mise au jour retirer son titre de championne du ces » et leur « esprit de fair-play et croate Janica Kostelic, qui a apporté à son pays ses premières médailles. la volonté du CIO de réduire la des pratiques de l’équipe finlandaise ne monde du 5 km classique, le premier de fraternité ». Il a remercié Mitt taille des JO, il a affirmé que le pro- soit que la partie visible de l’iceberg », cas de positivité à l’EPO n’a été enre- Romney et son comité d’organisa- blème du gigantisme s’appliquait avait indiqué Gian Carlo Kasper, le pré- gistré que cette année : le 7 février, la tion, pour avoir réussi à produire allégations de « manipulation » de devant les tribunaux. » Dans cette seulement aux Jeux d’été, pas aux sident de la FIS, dans la foulée de l’an- FIS a suspendu pour deux ans la Rus- « des Jeux inspirés ». S’il a rompu la juge française Marie-Reine Le affaire de manipulation présumée, Jeux d’hiver : « En hiver, il n’y a pas nonce, le 16 octobre 2001, d’un renfor- se Natalia Baranova-Masulkina. avec le traditionnel couplet de Juan Gougne, ne lui laisse, à ce titre, le CIO s’est contenté d’une déclara- trop d’athlètes ou de sites de compéti- cement des contrôles sanguins prati- « Depuis un an, les choses ont bou- Antonio Samaranch, qui décernait « aucun regret ». tion écrite de plusieurs membres de tions. Nous supprimerons peut-être qués depuis 1997, lors des épreuves de gé, indique Jean-Pierre Burdet. Des invariablement les mêmes lauriers « Cela a été fait en accord avec l’ISU en guise de preuve. une ou deux épreuves, ici ou là, mais Coupe du monde. Le « scandale » de prélèvements sanguins ont été réalisés aux organisateurs – « les meilleurs notre règlement. La Fédération inter- c’est tout. » Le curling, qui a réalisé Lahti n’était surtout que la révélation trois fois au cours des compétitions pré- Jeux jamais organisés » —, le prési- nationale de patinage artistique est  «  » des audiences records en Allema- d’un « secret de Polichinelle », pour cédant les Jeux et encore une fois au dent a indiqué que le CIO avait été venue nous voir pour modifier un A propos des trois cas de dopage gne, et le short-track, dont les résul- reprendre l’expression de Jean-Pierre tout début des Jeux. Cela a permis d’ob- « extrêmement satisfait de l’organisa- résultat, conséquence d’une triche- avérés à Salt Lake City, concernant tats ont soulevé de nombreuses Burdet, directeur des équipes de Fran- tenir des profils sanguins et de cibler tion exceptionnelle des JO de Salt rie. Nous n’avons fait que rendre l’Espagnol Johann Mühlegg et les contestations, ont de beaux jours ce dans cette discipline. L’apparition ensuite les contrôles. Les hiérarchies Lake City, comme de ceux de Syd- pure justice », a-t-il insisté. En pre- deux Russes Olga Danilova et Laris- olympiques devant eux. de l’EPO en ski de fond est, sinon anté- ont été un peu bousculées. » ney ». nant cette décision hâtive, sous la sa Lazutina, le président a considé- rieure, du moins concomitante avec Selon lui, les gens se souvien- pression du public et de la presse ré qu’il était impossible de priver Eric Collier son utilisation dans le cyclisme au tour- Ph. L. C. LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/25 AUJOURD’HUI jeux olympiques Dans le slalom, Jean-Pierre Vidal et Sébastien Amiez SKI ALPIN Les Français réalisent un doublé historique Jean-Pierre Vidal Ski alpin b Les deux Savoyards ont réussi chacun une manche exceptionnelle. L’Américain (à gauche) et Sébastien Bode Miller n’a pas su déjouer les pièges du tracé dessiné par son entraîneur Amiez ont réalisé un SALT LAKE CITY « la flamme qui a brûlé en [lui] avaient tourné au désastre : il réglages, c’est moi qui m’en occupe. doublé inédit de notre envoyé spécial pour faire deux bonnes manches ». n’avait achevé aucun des quatre sla- Je peux dire si le ski qu’on me propo- dans le slalom C’est l’histoire de deux gaillards En 1997, à Sestrières (Italie), Sébas- loms auxquels il avait pris part. En se est trop dur ou s’il est tout le temps masculin. savoyards revenus de nulle part tien Amiez avait bêtement laissé mars, à Courchevel, sa double vic- sur la carre. » Instruit par ses remar- pour signer un doublé qui fera filer un titre de champion du mon- toire dans le slalom et le géant des ques, un ingénieur a suggéré de  / date dans l’histoire du ski alpin de de slalom tout à fait à sa portée. championnats de France avait été recourir à une plaque de zicral, un hexagonal : deux skieurs français Il a eu tout le temps de ruminer sa éclipsée par le mouvement de « grè- métal placé dans le noyau du ski, sur les deux plus hautes marches cruelle déconvenue (5 centièmes ve » des entraîneurs nationaux, las selon un procédé déjà en vigueur à d’un podium olympique, cela de seconde de retard) et de se lais- des retards de paiement de leur l’époque de Jean-Noël Augert, n’était pas arrivé depuis les JO de ser glisser de la première place du Fédération. Lui seul pouvait croire, dans les années 1970. BOBSLEIGH Grenoble, en 1968, lorsque Jean- classement de la Coupe du monde avec son entourage, que le plus dur Après ses débuts tonitruants, le L’Allemagne a Claude Killy et Guy Périllat avaient de slalom, en 1996 (devant l’Italien était fait. « Même quand il skiait en slalomeur de La Toussuire a su e obtenu un nouveau réussi le doublé dans la descente Alberto Tomba), à la 19 place. Coupe d’Europe, il ne doutait pas. Il accomplir la phase la plus difficile titre olympique en de Chamrousse. Grâce à une seconde manche avait dans la tête l’idée qu’il allait d’une carrière sportive : confirmer. bob à quatre, En 1999, Jean-Pierre Vidal avait exceptionnelle sur le plan de l’enga- être au top », se souvient Yves Il a terminé dans les dix premières grâce à son pilote passé un mois et demi dans une gement et de la prise de risque, le Dimier, le directeur de course chez places des huit slaloms disputés cet- Andre Lange, chaise roulante pour soigner ses skieur de Pralognan (Savoie) ramè- son équipementier (Dynastar). te saison. Fin décembre, il s’est et ses coéquipiers deux genoux sérieusement blessés ne une médaille d’argent de Salt imposé à Kranjska Gora (Slovénie). pousseurs Enrico après une chute dans un entraîne- Lake City. « Ma carrière n’est pas   « Ce type est incroyable », avait Kuehn, Kevin Kuske ment de descente. Il a eu tout le finie. Tant que je n’ai pas une Le grand cirque blanc a fait con- soufflé l’Autrichien Mario Matt, et Carsten Embach. temps de se demander s’il reskie- médaille d’or, je continue », exulte naissance avec le jeune Maurien- écœuré et admiratif. « Il est avec La France classe rait un jour, puis de s’enfermer celui qui, au creux de l’hiver, « s’in- nais (25 ans le jour de la cérémonie moi le type le plus rapide du cir- dans une salle de musculation, de terrogeait » sur les retours en force de clôture, le 24 février) lors de cuit », avait ajouté l’Américain ses deux bobs consulter un préparateur mental de jeunes athlètes « revenus très vite l’ouverture de la saison, le Bode Miller. aux cinquième et un professeur de chi quong (une après leurs blessures ». A bientôt 26 novembre, à Aspen. Dans la sta- En sus de toutes ces qualités, et dixième places. gymnastique lente chinoise) avant 30 ans, il envisage sérieusement de tion chic du Colorado, Jean-Pierre Jean-Pierre Vidal avait une arme de s’envoler vers les sommets. prendre le départ des JO d’hiver de Vidal s’est lui-même « décou- secrète à Park City : des gants magi- Samedi 23 février, il a été sacré Turin, en 2006. vert ». Il a épaté tous les observa- ques. La paire fournie par son équi- champion olympique de slalom, à Au début de la saison 2001-2002, teurs en prenant la troisième place pementier ne respectant pas les Park City. Sa première manche personne sur le circuit internatio- de l’épreuve avec le dossard numé- règles en matière de visibilité, il a d’acrobate des neiges avait laissé nal n’avait entendu parler de ce ro 36. Il a également impressionné été contraint d’en changer. Carole  / tous ses adversaires à plus d’une Jean-Pierre Vidal, de La Toussuire les techniciens par son aisance sur Montillet, qui passait par là, lui a seconde, à l’exception de l’Améri- (Savoie). En France, il était surtout ses petits skis. En un an, la taille de confié ses gants, ceux qui avaient cain Bode Miller qui s’est loupé connu comme le frère de la slalo- ses « planches » a diminué de gagné la descente olympique quel- dans le second tracé, pourtant des- meuse Vanessa Vidal, ou encore 12 cm, passant de 167 à 155 cm. ques jours plus tôt : sans doute la siné par son entraîneur. « Je suis comme le petit cousin de Jean- A l’image d’un pilote de formu- première paire de l’histoire à rame- HOCKEY resté au bord de la rupture, c’est ça Noël Augert, l’ancien champion du le 1, le nouveau champion olympi- ner deux médailles d’or aux mains qu’il fallait faire », souligne Jean- monde de slalom (1970). Ses pre- que de slalom est un redoutable de deux athlètes différents. Les Pierre Vidal, entre deux exhorta- mières incursions dans les épreuves metteur au point : « Tout ce qui se Canadiens tions au « plaisir » de skier et à de Coupe du monde, en 2000-2001, passe au niveau sensitif ou des petits E. C. exultent : ils ont battu les Etats-Unis en finale (5-2), Le Canada obtient Les Bleus ont fait mieux qu’à Grenoble et Albertville dimanche 24 février. les deux titres LA DÉLÉGATION française revient des Jeux d’hiver quants et que, pour le saut notamment, nous manquons Tout le pays 2002 avec un total de 11 médailles. Un record, puisque, d’équipements, de petits tremplins », a commenté Bernard attendait ce dans « son » sport, jusqu’alors, le meilleur chiffre réalisé était de 9 trophées, Chevallier. Fort de ce bilan, ce dernier, en dépit des titre depuis à Grenoble, en 1968, et à Albertville, en 1992. Mais la délé- « affaires » qui ont émaillé son mandat, a réaffirmé sa 1952. le hockey gation française rentre également des Etats-Unis avec volonté de se représenter à la présidence de la FFS.

une image chiffonnée par l’« affaire » du patinage artisti-  / SALT LAKE CITY que sur glace dans laquelle ont été impliqués la juge « ’    » de notre envoyé spécial Marie-Reine Le Gougne et Didier Gailhaguet, président Malgré le titre olympique, en danse, de Marina Anissi- Une trentaine de secondes res- de la Fédération française des sports de glace (FFSG). na et Gwendal Peizerat, les sports de glace français ont taient à disputer dans la finale du Avec 10 médailles, 4 pour le ski alpin, 4 pour les discipli- assuré le service minimum. De trois médailles aux Jeux de tournoi olympique masculin de nes dites « fun » (snowboard et freestyle), et 2 pour le Nagano, en 1998, ils sont passés à un podium à Salt Lake CÉRÉMONIE hockey quand, des tribunes du nordique, la Fédération française de ski (FFS) est le plus City, ce qui a conduit certains hauts responsables de la E Center de Salt Lake City, un gros pourvoyeur de trophées. « Toutes disciplines confon- délégation française à remettre en cause le fonctionne- DE CLÔTURE chant s’est élevé. Les supporteurs dues, nous avons vécu des Jeux extraordinaires », s’est félici- ment de la fédération (FFSG). Son président, Didier Gail- Deux énormes têtes canadiens entonnaient « O Cana- té Bernard Chevallier, le président de la FFS. « On n’avait haguet, est accusé de « mélanger les genres » et de « court- de dinosaure sont da », l’hymne national, célébrant la jamais vu cela », a relevé Gérard Rougier, le directeur circuiter » le directeur technique national, Jean-Michel apparues au-dessus fin d’un demi-siècle d’échecs olym- technique national. Pour ce dernier, le bilan du ski alpin Oprendek. Ces mêmes responsables estiment, sous cou- du Rice-Eccles piques. Les hockeyeurs américains, est « superbe » : 2 médailles d’or décrochées par Carole vert d’anonymat, que Didier Gailhaguet n’a pas rempli le olympic stadium. qui espéraient mettre un terme à Montillet (descente) et Jean-Pierre Vidal (slalom), et 2 rôle qui devait être le sien à Salt Lake City : celui de chef Rendez-vous à Turin une disette olympique de « seule- d’argent pour Laure Péquegnot et Sébastien Amiez (sla- de mission de la délégation française. Le président de la en 2006.

ment » 22 ans, ont baissé les cros- lom). Il s’agit du meilleur résultat d’ensemble pour l’équi- FFSG a été très absorbé par la polémique autour de la  . / ses. En inscrivant le 5e but canadien pe de France de ski alpin depuis les JO de Grenoble, en juge française Marie-Reine Le Gougne et les accusations à 80 secondes de la fin, Joe Sakic, 1968 (8 médailles, dont 4 d’or). Alors que les descendeurs de pressions portées contre lui. Surtout, la délégation sacré meilleur joueur de la compéti- ont réussi un joli tir groupé, la seule déception est venue française, malgré la pléthore de personnes travaillant à sa tion, en avait scellé le sort. de Frédéric Covili et du groupe de géantistes. communication, n’a pas réussi faire entendre sa voix. Il Au Canada, un concert de Le ski nordique fait, encore une fois, figure de parent n’est pas étonnant que la volte-face de Marie-Reine klaxons a salué l’événement. La fou- pauvre. A Nagano, en 1998, seul le combiné (saut et ski Le Gougne et le discours de Didier Gailhaguet n’aient pas le a envahi les rues de Vancouver, de fond) avait décroché une médaille (le bronze par équi- convaincu les médias internationaux, qui restent persua- Toronto et Montréal. Jean Chré- pe). A Salt Lake City, le biathlon a sauvé la mise avec dés que la France est à l’origine des pressions exercées EU Study tien, le premier ministre, a affirmé 2 médailles : l’argent pour Raphaël Poirée en poursuite et sur les juges de patinage artistique. que « les triomphes des deux derniè- le bronze en relais masculin. « Les difficultés en fond, saut res semaines ont redonné au Cana- et combiné tiennent au fait que nous avons peu de prati- E. C., G. v. K. et Ph. L. C. Programmes da le droit de revendiquer ce sport, né chez nous et partagé avec le mon- RÉSULTATS 2002 de entier ». Les termes empruntés, 2. Sébastien Amiez (Fra), 1 min 41 s 82 2. Italie (Carnino, Carta, Franceschina, Rodigari), 6 min 56 s 327 qui font référence au doublé olym- (50 s 16 + Quite possibly, the most BOBSLEIGH 3. Chine (J Li, Y Li, Feng, Guo), 6 min 59 s 633 pique du Canada, vainqueur des 51 s 66) 4. Etats-Unis, 7 min 3 s 926 important day of your future! Etats-Unis aussi bien chez les hom- MESSIEURS 3. Alain Baxter (Gbr), 1 min 42 s 32 DAMES mes (5-2), dimanche 24 janvier, BOB À 4 50 s 16+ 52 s 16) 1 000 M que chez les femmes (3-2), trois 1. Allemagne 1 (Lange-Kuehn-Kuske-Embach), 4. Raich (Aut), 1 min 42 s 41 (49 s 34+ 53 s 07) ; 1. A. Yang Yang (Chn), 1 min 36 s 391 Samedi 2 mars 2002 de 10h à 16h30 5. Albrecht (Aut), 1 min 42 s 45 (50 s 26+ 52 s jours plus tôt, ne doivent rien au 3 min 7 s 51 2. Ko Gi-hyun (CDS), 1 min 36 s 427 19) ; 6. Imboden (Sui), 1 min 42 s 48 (49 s 61+ hasard. Patrie du hockey, six fois 2. Etats-Unis 1 52 s 87) ; 7. Aamodt (Nor), 1 min 42 s 72 (49 s 3. S. Yang Yang (Chn), 1 min 37 s 008 Institut Cervantes Bruxelles (Hays-Jones-Schuffenhauer-Hines, 3 min 7 s 81 champion olympique entre 1920 et 92+ 52 s 80) ; 8. Larsson (Suè), 1 min 42 s 86 4. Drolet (Can), 1 min 37 s 563 Ave. de Tervurenlaan 64 • 1040 Bruxelles, Belgique 1952, le pays n’en pouvait plus de 3. Etats-Unis 2 (Shimer-Kohn-Sharp-Steele, (50 s 29+ 52 s 57)    se voir humilié par d’autres 3 min 7 s 86 SKI DE FOND Allemagne, 35 (12 or ; 16 argent ; 7< bronze) Pour la troisième année consécutive, le ‘EU Study Programmes 2002’ nations. 4. Suisse 1, 3 min 7 s 95 ; 5. France 1, 3 min 8 s 56 ; 6. Suisse 2, 3 min 8 s 59 ; 7. Lettonie 1, Norvège, 24 (11 or ; 7 argent ; 6 bronze) MESSIEURS rassemblera les universités offrant des cours post-universitaires d’études La défaite enregistrée face à la 3 min 9 s 06 ; 8. Russie 1, 3 min 9&thi nsp;s Etats-Unis, 34 (10 or ; 13 argent ; 11 bronze) 50 KM européennes à travers toute l’Europe. République tchèque en demi-finale 15 ; (…) 10. France 2, 3 min 9 s 20 Russie, 17 (6 or ; 7 argent ; 4 bronze) 1. Mikhail Ivanov (Rus), 2 h 6 min 20 s 8 Cet événement est une opportunité unique pour les jeunes professionnels des Jeux de Nagano, en 1998, avait Canada, 17 (6 or ; 3 argent ; 8 bronze) HOCKEY qui pourront ainsi rencontrer les responsables chargés de ces programmes décidé la fédération canadienne à 2. Andrus Veerpalu (Est), à 23 s 7 France, 11 (4 or ; 5 argent ; 2 bronze) recourir aux grands moyens. En MESSIEURS 3. Odd-Björn Hjelmeset (Nor), à 2 min 20 s 7 Italie, 12 (4 or ; 4 argent ; 4 bronze) d’études. novembre 2000, elle donnait à Finale : Canada-Etats-Unis 5-2 4. Schlütter (All), 2 min 34 s ; 5. Botvinov (Aut), Finlande, 7 (4 or ; 2 argent ; 1 bronze) « The Great One », alias Wayne 3e place : Russie-Biélorussie 7-2 à 3 min 0 s 9 ; 6. Imai (Jap), à 3 min 20 s 5 ; Pays-Bas, 8 (3 or ; 5 argent) Modalités d’inscriptions : 7. Aukland (Nor), à 3 min 44 s 9 ; 8. Bauer (Tch), Suisse, 11 (3 or ; 2 argent ; 6 bronze) 1) Les inscriptions peuvent se faire par internet sur: Gretsky, fameux hockeyeur qui Classement final : 1. Canada, 2. Etats-Unis, à4min21s1 3. Russie, 4. Biélorussie, 5. République tchèque, Croatie, 4 (3 or ; 1 argent) www.european-voice.com/eustudy Relations publiques avait mis un terme à sa carrière DAMES Heidi Lambert 6. Finlande, 7. Suède, 8. Allemagne, 9. Lettonie, Autriche, 16 (2 or ; 4 argent ; 10 bronze) 2) En faxant le talon ci-dessous dûment complété. après Nagano, les pleins pouvoirs 30 KM Communications 10. Ukraine, 11. Suisse, 12. Autriche, Chine, 8 (2 or ; 2 argent ; 4 bronze) 3) Sur place le 2 mars au prix de ÿ3. pour préparer les Jeux de Salt Lake 13. Slovaquie, 14. France Tel: +32 2 732 5546 1. Gabriella Paruzzi (Ita), 1 h 30 min 57 s 1 Corée du Sud, 4 (2 or ; 2 argent) City. Quelques semaines plus tard, PATINAGE DE VITESSE 2. Stefania Belmondo (Ita) à 4 s 5 Australie, 2 (2 or) Mario Lemieux, autre héros du hoc- 3. Bente Skari (Nor), à 39 s 2 Espagne, 2 (2 or) DAMES key canadien, reprenait le chemin 4. Moen (Nor), à 40 s 2 ; 5. Chevchenko (Ukr), à Estonie, 3 (1 or ; 1 argent ; 1 bronze) des patinoires, après une parenthè- 5 000 M 2 min 6 s ; 6. Bauer (All), à 2 min 28 s ; Grande-Bretagne, 3 (1 or ; 2 bronze) se de trois années. En mars 2001, 1. Claudia Pechstein (All), 6 min 46 s 91 (rec. du 7. Smigun (Est), à 2 min 55 s 6 ; 8. Skofterud République tchèque, 2 (1 or ; 1 bronze) Je voudrais m’inscrire au ‘EU Study Programmes 2002’ organisé le samedi 2 mars 2002. (Nor), à 4 min 5 s 2 Wayne Gretsky en faisait le capitai- monde) 2. Gretha Smit (Pbs), 6 min 49 s 22 Suède, 6 (2 argent ; 4 bronze) Puisque je ne peux pas m’inscrire à un des séminaires sur ce formulaire je peux m’inscrire par internet sur www.european-voice.com/eustudy, ou éventuellement sur place le jour même. 3. Clara Hughes (Can), 6 min 53 s 53 SHORT-TRACK Bulgarie, 3 (1 argent ; 2 bronze) ne de l’équipe du Canada. Après A faxer au +32.2.540.9070/71 4. Klassen (Can), 6 min 55 s 89 ; 5. Baricheva Japon, 2 (1 argent ; 1 bronze) des débuts poussifs (défaite face à MESSIEURS la Suède, match nul avec la Républi- (Rus), 6 min 56 s 97 ; 6. Friesinger (All), 6 min Pologne, 2 (1 argent ; 1 bronze) Nom Prénom Fonction 58 s 39 ; 7. de Jong (Pbs), 7 min 1 s 17 ; 500 M que tchèque), le Canada a fait preu- Biélorussie, 1 (1 bronze) 8. Tabata (Jap), 7 min 6 s 32 1. Marc Gagnon (Can), 41 s 802 Slovénie, 1 (1 bronze) Adresse ve d’un sens tactique éprouvé et de SKI ALPIN 2. Jonathan Guilmette (Can), 41 s 994 grandes qualités techniques pour Ville Code postal Pays 3. Rusty Smith (Usa), 42 s 027 Ce classement tient compte des gagner un titre qu’il désirait sans MESSIEURS disqualifications de l’Espagnol Johann Mühlegg 4. Feng (Chn), 42 s 112 ; 5. Terao (Jap), 42 s 219 Adresse e-mail doute plus que ses adversaires. SLALOM et de la Russe Larissa Lazutina. Deux médailles RELAIS 5 000 M d’or ont été décernées en patinage artistique 1. Jean-Pierre Vidal (Fra), 1 min 41 s 06 Tél (+ code du pays) 1. Canada (Gagnon, Guilmette, Tremblay, (couples) et deux médailles d’argent en ski de Gilles van Kote (48 s 01+ 53 s 05) Turcotte), 6 min 51 s 579 fond (poursuite hommes). 26/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 AUJOURD’HUI sports La vedette du Sénégal El Hadji Diouf A la barre de « Geronimo », apprend toute la rigueur du métier à Lens Olivier de Kersauson prend son mal en patience Football b Grâce à la victoire obtenue à Montpellier (2-1) malgré l’expulsion d’un des leurs, les joueurs de Joël Muller se sont encore rapprochés du titre de champions de France Voile b Le trimaran souffre du manque de vent

POUVAIT-IL trouver meilleur les « Sang et Or » du titre de cham- figure le portrait de Sérigne Saliou ble buteur, raconte-t-il. Il est ma APRÈS UNE DESCENTE record (technologie), mais aussi pour le tra- moyen pour se faire pardonner ? pion de France. M’Backé, l’actuel chef religieux référence. Et moi je suis un peu sa vers l’équateur, Geronimo, le trima- vail des architectes, Marc Van Pete- En inscrivant le premier but de Si cette incartade est somme des mourides. De nombreux Séné- photocopie. Après cette discussion, ran géant qu’Olivier de Kersauson a ghem et Vincent Lauriot Prévost. son équipe, samedi 23 février, à toute assez classique – nombreux galais sont persuadés qu’El Hadji j’ai réalisé deux triplés, l’un contre lancé dans le Trophée Jules-Verne, « Il n’y a pas un bateau idéal pour Montpellier lors de la 27e journée sont les clubs européens à avoir Diouf vient régulièrement sollici- la Namibie et l’autre contre l’Algé- le 18 février, a souffert du manque le Jules-Verne », affirme Marc Van de Division 1, El Hadji Diouf s’est récupéré avec du retard leurs ter la bénédiction de ce dernier rie. Lui aussi avait fait deux triplés de vent avant de rejoindre, dans la Peteghem. La différence entre un réhabilité auprès des dirigeants et joueurs présents à la CAN –, elle quand il se rend à Touba. Mais le dans sa carrière internationale, con- journée de lundi 25 février, l’hémis- catamaran et un trimaran compara- des supporteurs du RC Lens. Ces ne va pas améliorer l’image sulfu- joueur ne confirme, ni n’infirme, tre le Zimbabwe et contre la Tuni- phère Sud. C’est que le bateau se bles, tournant avec le programme derniers avaient peu apprécié son reuse d’un joueur pétri de talent cette information. sie. Ce n’est pas un hasard. » Agé trouvait, dimanche 24 février, dans de prédiction de vitesse de l’ordina- retour tardif de la Coupe d’Afri- mais fâché avec la discipline. El Né de père inconnu, élevé au de 42 ans, Jules Bocandé, ancien ce secteur de l’Atlantique nord teur, est d’une demi-journée. De que des nations (CAN), où le Séné- Hadji Diouf n’y peut mais : il aime sein d’une famille recomposée, en attaquant vedette de Metz, du appelé « pot au noir » et connu nombreuses améliorations sont le gal s’inclina en finale face au passer du bon temps avec ses compagnie de dix autres enfants, Paris Saint-Germain, de l’Olympi- pour sa pénurie de vent. Inquiet, le fruit de l’expérience. Le plan de Cameroun (0-0, victoire du Came- amis ; il aime sortir en boîte de El Hadji Diouf est arrivé au centre que Gymnaste Club de Nice et de Brestois restait philosophe : «Ça pont est un modèle d’épuration. En roun aux tirs au but), le 10 février. nuit ; il aime s’amuser en dehors ne présage rien de bon, mais le Jules- couplant les quatre colonnes de Revenu en Artois dix jours plus du football. Cela lui a déjà joué Verne, c’est d’accepter d’aller moulins à café installées autour du tard, l’attaquant de 21 ans avait des tours. En mars 2000, au volant Le fair-play de Guy Roux mis en doute au-devant de tout. De toute façon, il cockpit pour tirer sur le même alors dû fournir des excuses publi- d’une voiture de location qu’il con- Guy Roux a-t-il bafoué les règles du fair-play, samedi 23 février, à l’occa- n’y a pas d’autre tactique possible winch, huit équipiers peuvent his- ques et se voir infliger une rete- duisait sans permis, il provoqua sion du match entre Auxerre et Nantes ? Les « Canaris » en sont persuadés que de faire gros dos, alors… » ser en 4 min 30 s la grand-voile de 2 nue sur salaire estimée à un accident dans lequel quatre per- et ils crient aujourd’hui au scandale. A la 77e minute du match, alors que les En attendant qu’Eole le porte à 390 m , avec plus de 80 m de drisse 12 000 euros. Samedi, au stade de sonnes furent blessées. Mis au deux équipes étaient à 1-1, l’attaquant nantais Frédéric Da Rocha a dû quit- nouveau vers le record (71 j 14 h à reprendre. la Mosson, El Hadji Diouf a eu un ban par le Stade rennais, son club ter le terrain pour se faire soigner une arcade sourcilière sanguinolente. Au 22 min 8 s), qui reste tout de même e rôle primordial dans la 16 victoire de l’époque, il trouva refuge à lieu de redonner le ballon à leurs adversaires qui l’avaient volontairement à sa portée puisqu’il possédait   (1-2) du RC Lens cette saison. Un Lens auprès de Rolland Courbis, fait sortir, les Auxerrois ont joué la touche sous les injonctions de Guy Roux dimanche soir quelque 10 jours Afin de réduire le tangage au près succès qui rapproche un peu plus qui était alors le dernier à croire qui criait : « Jouez, jouez ». Les Auxerrois ont alors marqué le but de la victoi- d’avance, Olivier de Kersauson se et l’enfournement au portant, le en ses qualités de buteur. re par Arnaud Gonzales. Les Nantais sont rentrés « outrés » de Bourgogne et consolait en pensant aux aventures mât a été « limité » à 43 m (hauteur ont tous dénoncé le manque de sportivité de Guy Roux. Un but similaire passées et à celles, nombreuses, de l’Arc de triomphe). Toujours MONTPELLIER-LENS 1-2    avait été marqué par Arsenal contre Sheffield United il y a trois ans : Arsène qu’il lui reste à vivre à la barre de pour abaisser le centre de gravité Division 1, 27e journée Cheveux teints en blond, télé- Wenger avait alors demandé à rejouer le match. « Roux n’est pas Wenger. Il son trimaran. « Geronimo n’est pas du gréement, les voiles sont en Stade de la Mosson, à Montpellier ; phone portable dernier cri, le per- n’a rien d’un gentleman ou d’un seigneur. Et dire qu’il passe son temps à don- l’histoire d’un type qui a trouvé de cuben fiber, une matière qui absor- bon terrain ; temps ensoleillé ; sonnage est toutefois plus comple- ner des leçons… », s’est offusqué le gardien nantais Mickaël Landreau. l’argent pour faire un gros bateau, be moins l’humidité (gain de 14 768 spectateurs ; xe qu’il en a l’air. S’il a prolongé insiste-t-il. C’est le travail d’hommes 350 kg). Le mât est conçu en pitch arbitre : M. Bré son séjour au Sénégal, c’est aussi qui possèdent une expérience unique (de type cheminée en fibre de car- BUTS parce que El Hadji Diouf est allé de formation du FC Sochaux à Lens, assume parfaitement cette des grands multicoques. C’est un bone et sans enduit). Avec ses 22 m MONTPELLIER : Fugier (88e) prier. Après la CAN, le jeune hom- l’âge de 14 ans avec une farouche paternité footballistique. « El Had- choix de culture. Depuis plus de vingt de large, Geronimo est plus puissant LENS : Diouf (43e), Pédron (65e) me s’est rendu dans la ville de envie de réussir. « Je préfère qu’on ji est le même joueur que moi, assu- ans, je navigue sur des trimarans. » qu’Orange, le catamaran de Bruno Touba, lieu saint de la confrérie parle de moi plutôt que pas », dit- re-t-il, c’est un rat qui file devant le Alors que tous les skippers de The Peyron (17,5 m). Le gain potentiel AVERTISSEMENTS des mourides. Comme il le fait il. « J’aimerais gagner le maximum but, mais aussi un attaquant qui Race, la première course autour du de vitesse par rapport à Sport-Elec, MONTPELLIER : Mansaré (41e);Dzodic e « quatre ou cinq fois par an »,le de thunes », lance-t-il également fatigue beaucoup les défenseurs. Sa monde des multicoques géants, le trimaran du record, varie de 13 % (84 ) joueur s’est recueilli sur la tombe sans ciller, lui que l’Unicef a choisi façon de vivre ressemble également avaient opté pour des catamarans, à 22 % selon les allures. L’équipage LENS : Bak (28e);Coly (28e);Diouf du cheik Ahmadou Bamba pour une campagne contre la faim à la mienne. Moi aussi, j’aimais Olivier de Kersauson n’est pas est passé de sept à onze hommes e e e (43 );Diop (91 );Sarr (92 ) (1852-1927), le père de ce mouve- dans le monde. beaucoup faire la fête. La saison où effleuré par le doute. par rapport à celui du record. EXPULSION ment issu de l’islam. El Hadji Transféré deux fois malgré son j’ai terminé meilleur buteur du Près de 150 000 milles accumulés C’est la première fois qu’Olivier Diouf parle de Bamba comme jeune âge, à Rennes puis à Lens, il championnat avec Metz [23 buts avec la plate-forme de Poulain, mis de Kersauson disposait d’un budget LENS : Coly (32e) d’un « guide de tous les instants ». n’a véritablement explosé que très en 1985-1986], je n’arrêtais pas de à l’eau en 1986, et une multitude de aussi conséquent pour mener à LES ÉQUIPES Partout où il se déplace, il n’oublie récemment. A l’entendre, un sortir en boîte. L’entraîneur Marcel données sur les performances et le bien la construction d’un bateau et jamais ses qaçâ’id, des poèmes « déclic a eu lieu dans (sa) tête » il Husson m’encourageait d’ailleurs à comportement du bateau dans tou- une campagne de quatre ans pour MONTPELLIER (entraîneur : M. Mézy) : écrits par Bamba pour célébrer le y a un an, à la suite d’une conver- sortir car il savait que j’en avais tes les conditions de mer et de vent, battre les grands records de la voile. Riou • Moullec, Dzodic, Carotti, Tchato, Fugier (cap.) • Rouvière, Al. Cissé (Dou- Prophète. sation de plus de trois heures, à la besoin, ce qui ne l’empêchait pas enregistrées toutes les dix minutes On peut estimer à 4,5 millions meng, 56e), Barbosa (Bamogo, 46e) • Dans les vestiaires, il ne man- veille d’un match contre le Maroc, de me “tuer” le lendemain à l’en- lors des deux précédentes tentati- d’euros le coût du design et de la Ab. Cissé, Mansaré (B. Robert, 70e). que jamais d’enfiler sous son avec l’ancien international Jules traînement. Le problème, c’est qu’à ves pour le Trophée Jules-Verne, construction de Geronimo au chan- LENS (entraîneur : J. Muller) : maillot un T-shirt où il a fait flo- Bocandé, aujourd’hui adjoint de partir de là, les gens vous jugent aus- ont fourni une base de données tier Multiplast, et sans doute à près Warmuz (cap.) • A. Coulibaly, Coly, Bak, quer l’effigie du saint homme, afin l’entraîneur français du Sénégal, si sur votre vie privée. El Hadji doit exceptionnelle pour la réflexion du de 10 millions d’euros le coût de la Ismaël, Traoré • Blanchard, Coridon (Si- de l’exhiber chaque fois qu’il ins- Bruno Metsu. maintenant comprendre cela. » skipper et de ses deux seconds, campagne de records. kora, 92e), Pédron (Sarr, 77e) • Moreira, crit un but. L’attaquant revêt aussi « Jules m’a fait comprendre que Didier Ragot (plan de pont, accas- e Diouf (Diop, 64 ). parfois un autre T-shirt sur lequel j’avais tout pour devenir un vérita- Frédéric Potet tillage et voiles) et Yves Pouilleude Gérard Albouy En Italie, Dario Hubner, meilleur buteur du Calcio, ne parvient pas à vaincre l’indifférence

MILAN 83 rencontres disputées en série A. Il est également en correspondance tête du classement des buteurs avec 19 réalisations grâ- « Ici Plaisance, Dario Hubner vient d’ouvrir le score. » ce aux deux buts inscrits, samedi 23 février, lors de la ren- En écoutant « Tout le Calcio minute par minute », l’émis- contre – perdue (2-3) – face à Parme comptant pour la sion de radio qui retransmet les matches en direct le 24e journée du championnat. dimanche, on entend inévitablement parler du « bison » Dario Hubner, un inconnu, pas même illustre, qui mar-     que avec la régularité d’un métronome. Son patronyme Christian Vieri, David Trezeguet, Gabriel Batistuta, – souvent déformé en « Habner » ou « Hebner » – est dont on parle tant, sont loin derrière. Chacun des buts trompeur : Dario est bel et bien italien. Un Italien atypi- du « bison » est un affront aux experts du Mercato, qui que, loin du cliché du latin lover. Dario Hubner ne soigne l’ont ignoré. A leur décharge, Dario Hubner n’a jamais pas son look, laisse son bouc croître sauvagement, et rien fait pour intégrer un grand club. Casanier, il a refusé parle avec les pieds davantage qu’avec les mains. des offres d’équipes étrangères pour ne pas s’éloigner, Né le 28 avril 1967 à Muggia, à l’extrême nord-est de même temporairement, de sa femme et ses deux la Péninsule, il est l’un des meilleurs attaquants du Cal- enfants. A 34 ans, il savoure une forme de revanche cio mais aucun club digne de ce nom ne l’a jamais pris mais ne change pas. Son argent, il l’a investi dans un bar, en considération. Il n’a découvert la série A (la Divi- à Crema, en Lombardie, où il aime à bavarder avec les sion 1 italienne) qu’à 30 ans, à l’heure où certains pen- anciens. Cigarette à la bouche – il fume près d’un paquet sent déjà à se reconvertir. Son parcours professionnel par jour –, il refait le monde et ne refuse pas une petite est celui d’un marin sans port d’attache : il a joué plu- grappa. Il n’est ni élégant ni beau et n’a jamais eu les hon- sieurs saisons dans l’obscurité de la série C. En 1992, il neurs de la « Une » des quotidiens italiens parce qu’il montait enfin d’une catégorie accédant à la série B. Ses n’est pas populaire et ne cherche pas à l’être. débuts en série A, sous le maillot des « Hirondelles » de Il est dans la vie comme sur le terrain et sur le terrain Brescia, datent de 1997. comme dans la vie : simple et direct. Il prend la balle et  / Dès son premier match, face à l’Inter de Milan de fonce droit vers les buts sans réfléchir aux schémas tacti- Ronaldo, le club de ses rêves, Dario Hubner marque ques. Dario Hubner ne portera peut-être jamais le Mormeck crée la surprise à Marseille devant les spectateurs médusés du stade San Siro. A maillot de l’Inter ou de la Roma mais celui de la Squadra l’été 2001, dans l’anonymat et l’indifférence, il est recru- Azzurra est à sa portée. Giovanni Trapattoni, le sélec- té par Plaisance, un promu sans moyens ni ambitions, tionneur national, a besoin d’un buteur de réserve pour LE FRANÇAIS Jean-Marc Mormeck (à droite) est avec précision, , 29 ans, a contraint son adver- actuel 13e du championnat. Doté d’un tir du gauche le Mondial 2002 et le lui a fait comprendre. devenu champion du monde WBA des lourds légers, saire, de 10 ans son aîné, à abandonner à l’appel de la redoutable, Dario Hubner a un rendement époustou- samedi 23 février à Marseille, en s’imposant avant la limi- 9e reprise. « Je voulais cette ceinture et j’ai su aller la cher- flant : son total personnel est actuellement de 52 buts en Guillaume Prébois te face au tenant du titre, l’Américain Virgin Hill. Boxant cher », a déclaré le vainquer à l’issue du combat.

LE MONDE DOSSIERS&DOCUMENTS : SPÉCIAL ALGÉRIE Deux grands dossiers...... et

1954-1962 : L’Algérie face L’actualité du mois, la guerre d’Algérie à l’islamisme dans les clés de l’info

   - 16  - 2Û LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/27 AUJOURD’HUI sports

Lyon décroche CHAMPIONNAT DE FRANCE DE FOOTBALL DE D1 (27e JOURNÉE) Cartons Spectateurs Les résultats Le classement Points Joués GagnésNuls Perdus MarquésEncais. Diff. J R TENNIS à nouveau Montpellier12 Lens 1 Lens 55 26 16 7 3 43 18 +25 53 2 Nicolas Fugier (88e) Diouf (45e) 2 Lyon 50 27 15 5 7 54 29 +25 30 2 Escudé e Pédron (66 ) 14 767 3 Auxerre 48 25 13 9 3 34 22 +12 44 3 a conservé, TOUT VA BIEN pour le RC Lens. 4 45 27 11 12 4 35 20 +15 64 3 dimanche En emportant à Montpellier (1-2) Paris-SG30 Sedan Paris-SG 24 février, sa huitième victoire à l’extérieur de Arteta (24e s.p.) 5 Lille 42 26 11 9 6 31 24 +7 47 4 e e 40 095 son titre la saison, le club du Pas-de-Calais Alex (83 ), E. Cissé (92 ) 6 Bordeaux 41 26 11 8 7 27 21 +6 49 4 au tournoi a fait un pas de plus vers le deuxiè- Auxerre21 Nantes 7 Troyes 36 26 10 6 10 32 30 +2 51 1 me titre de champion de France de de Rotterdam D. Cissé (21e) Moldovan (27e) 8 Monaco 35 27 9 8 10 30 30 0 73 4 son histoire. L’Olympique lyonnais e 8000 en battant le Gonzales (77 ) 9 Sochaux 35 27 9 8 10 34 36 -2 58 7 se retrouve de nouveau à cinq Britannique points après sa défaite, dimanche Lorient10 Troyes 10 Marseille 33 27 8 9 10 25 31 -6 43 3 Tim Henman. 24 février, à Sochaux (1-2), et voit Feindouno (61e) 11 Montpellier 32 27 7 11 9 23 24 -1 61 6 10 150 désormais se profiler la menace de 12 Bastia 31 27 9 4 14 29 37 -8 52 6  / l’AJ Auxerre. Les Bourguignons se Metz12 Bordeaux 13 Nantes 29 27 8 5 14 25 34 -9 56 5 sont imposés à domicile face au FC Job (37e) Pauleta (73e) 14 Rennes 29 27 7 8 12 28 40 -12 56 5 Nantes dans des conditions dou- Dhorasoo (84e) 15 Sedan 28 25 6 10 9 26 29 -3 52 2

teuses. La course aux trois places 16 000 16 Lorient 27 27 7 6 14 36 52 -16 49 2 qualificatives pour la Ligue des Monaco31 Guingamp RUGBY champions promet d’être haletan- 17 Guingamp 26 27 6 8 13 25 45 -20 57 7 Nonda (17e s.p. et 63e) Bardon (31e s.p.) Auteur de 29 points, te jusqu’au bout : avec deux mat- Rothen (45e) 18 Metz 24 25 7 3 15 17 32 -15 50 2 le centre Alexandre ches en retard, Auxerre est en posi- 3 000 Péclier (à droite) tion de force, mais le Paris SG, faci- Rennes21 Bastia La phrase : « Ce qu'il a fait n'est pas une exemple pour les éducateurs et a été le grand artisan le vainqueur de Sedan (3-0) au e Lucas (44 ) Vairelles (32e s.p) pour les jeunes. » de l’écrasante Parc des princes, n’a pas abdiqué, Maoulida (58e) Olivier Quint (Nantes), à propos de Guy Roux (entraîneur d'Auxerre) victoire (64-6) de de même que Bordeaux qui, grâce 16 638 28e journée Les buteurs Bourgoin face à Pau, à son succès à Metz (1-2), a égale- Sochaux21 Lyon dimanche 24 février. ment recollé au peloton. Les Lor- Govou (41e c.s.c) Govou (51e) Mardi 5 mars Lens-Rennes 1. Pauleta (Bordeaux), A l’issue du match, rains, eux, sont au fond du trou Frau (70e) 17 927 Marseille-Auxerre Metz-Lille +1, 20 buts. le président après cette quinzième défaite de la Mercredi 6 mars Nantes-Sochaux 2. D. Cissé (Auxerre) de Bourgoin, Pierre Lille Marseille saison. Le FC Lorient n’est plus en 20 Bastia-Paris-SG Sedan-Bordeaux +1, Darcheville Martinet, a annoncé position de relégable grâce à sa vic- Br. Cheyrou (35e s.p.) Lyon-Monaco Troyes-Montpellier (Lorient), 15.

19 547 l’arrivée dans son e Guingamp-Lorient toire face Troyes (1-0). Bakari (93 ) staff de l’animateur de télévision, RÉSULTATS VOLLEY-BALL CYCLISME Patrick Sébastien, de l’ex-international Italie e e PRO A (22 journée) TOUR DU HAUT-VAR SERIE A (24 journée) Philippe Saint-André, AS Rome-Pérouse 1-0 Montpellier-Paris Volley 0-3 Classement : 1. (Fra-CSC-Tisca- et de Laurent FOOTBALL Toulouse-Dunkerque 1-3 li), les 180 km en 4 h 42 min 50 s (moyenne: Atalanta Bergame-Lazio Rome 0-1 Seigne. Bologne-Hellas Vérone 2-1 Ajaccio-Poitiers 3-2 37,124 km/h) ; 2. Vinokourov (Kzk-Telekom), 3. France Chievo Vérone-Brescia 1-1 Martigues-Cannes 0-3 McEwen (Aus-Lotto), 4. Nardello (Ita-Mapei), 5.  / e DIVISION 2 (30 journée) Fiorentina-Lecce 1-2 Tours-Tourcoing 3-0 Ferrara (Ita-Alessio),6. Rebellin (Ita-Gerolsteiner), 7. Botcharov (Rus-AG2R Beauvais-Nancy 0-1 Inter Milan-Udinese 3-2 Nice-Asnières 3-2 Plaisance-Parme 2-3 Prévoyance), 8. Moncoutié (Fra-), 9. Noel Istres-Grenoble 1-1 Exempt : Sète Laval-Wasquehal 3-0 Venise-Milan AC 1-4 (Ita-MApei)t.m.t. ; 10. Bouyer (Fra-Bonjour), à Classement: 1. Paris Volley, 40 pts; 2. Cannes, Le Havre-AS Saint-Etienne 0-0 Torino-Juventus Turin 2-2 1 min 08 s ;…15. Richard Virenque 35 ; 3. Tours, 33 ; 4. Nice, 33 ; 5. Tourcoing, 33 ; Nice-Le Mans 3-2 Classement : 1. Inter Milan, 49 ; 2. AS Rome, 49 ; (Fra-Domo-Farm frites) m.t. 6. Sète, 33 ; 7. Montpellier, 30 ; 8. Poitiers, 30 ; Nîmes-Châteauroux 0-1 3. Juventus, 48 ; 4. Bologne, 41 ; CLASSIC HARIBO ATHLÉTISME 9. Dunkerque, 28 ; 10. Ajaccio, 27 ; 11. Asnières, Niort-Caen 2-0 5. Chievo Vérone, 39 ; 6. Milan AC, 38 ; 1. Jaan Kirsipuu (Est-AG2R Prévoyance), les 203 Le Polonais Marek 7. Lazio Rome, 33 ; 8. Torino, 32 ; 26 ; 12. Martigues, 24 ; 13. Toulouse, 24. Strasbourg-Créteil 0-2 km en 4 h 33 min 46 s ; 2. Hincapie (Usa-US Plawgo (à droite) 9. Hellas Vérone, 32 ; 10. Parme, 30 ; Martigues-Amiens 1-1 ATHLÉTISME Postal) ; 3. Cassani (Ita-Domo-Farm Frites) ; 4. 11. Pérouse, 30 ; 12. Udinese, 29 ; remporte Gueugnon-AC Ajaccio 1-2 Dierckxsens (Bel-Lampre) ; 5. Museeuw 13. Plaisance, 27 ; 14. Atalanta Bergame, 27 ; Liévin (en salle), finale de l’Euro Séries. l’épreuve Classement: 1. AC Ajaccio, 55 pts ; 2. Beauvais, (Bel-Domo-Farm frites) ; 6. Boonen (Bel-US 52 ; 3. Le Havre, 51 ; 4. Strasbourg, 49 ; 5. Nice, 15. Brescia, 25 ; 16. Lecce, 23 ; MESSIEURS du 400 m 17. Fiorentina, 17 ; 18. Venise, 15. Postal) à 5 min 49 s ; 7. Bramati (Ita-Mapei), à 49 ; 6. Le Mans, 45 ; 7. Châteauroux, 41 ; 60 m : 1. Morne Nagel (AfS), 6 s 50 ; 2. Saddler 5 min 53 s ; 8. Casper (Fra-Française des jeux) ; et réalise 8. Laval, 40 ; 9. Amiens, 38 ; 10. Nancy, 37 ; RUGBY (Usa), 6 s 55 ; 3. Lewis (Usa), 6 s 56. 9.N. Jalabert (Fra-CSC-Tiscali) ; 10. Brochard 11. Gueugnon, 37 ; 12. Caen, 36 ; 13. Grenoble, la meilleure e 200 m : Série A : 1. Christian Malcolm (Gbr), 20 s (Fra-Jean Delatour), t.m.t. 36 ; 14. Wasquehal, 35 ; 15. Niort, 32 ; TOP 16 (12 journée) performance en 71 ; 2. Patton (Usa), 21 s 15. Classement de la Coupe de France (après deux 16. AS Saint-Etienne, 32 ; 17. Istres, 30 ; POULE 1 Série B : 1. Morne Nagel (AfS), 20 s 54 ; épreuves) : 1. Laurent Jalabert (Fra-CSC Tiscali), salle de l’année 18. Créteil, 29 ; 19. Martigues, 26 ; Colomiers-Biarritz 12-11 2. Emedolu (Ngr), 20 s 84 ; 3. Djhone (Fra), sur la distance, 20. Nîmes, 24. La Rochelle-Toulouse 9-10 Jaan Kirsipuu(Est–AG2R Prévoyance), 50 pts ; 3. NATIONAL (25e journée) Montauban-Béziers 6-16 20 s 97. Botcharov (Rus-AG2R Prévoyance), 14 ; 4. lors du meeting Brest-Valence 1-3 Dax-Stade Français 15-16 400 m : 1. Marek Plawgo (Pol), 46 s 01 (meilleu- Moncoutié (Fra-Cofidis), 12 ; 5. Casper de Liévin, qui s’est Dijon-Sète 1-2 Classement : 1. Biarritz, 30 pts ; 2. Béziers, 30 ; re performance mondiale de l’année) ; 2. Caines (Fra-Française des jeux), 12 ; 6. Jalabert tenu dimanche. Saint-Maur Lusitanos-Racing CP 1-1 3. Stade Toulousain, 30 ; 4. Stade Français, 26 ; (Gbr), 46 s 50 ; 3. Haughton (Jam), 46 s 84 ; 4. (Fra-CSC Tiscali), 10. Boulogne-sur-Mer-Noisy-le-Sec 2-1 5. Colomiers, 24 ; 6. Montauban, 22 ; Foucan (Fra), 46 s 85 ; 5. Mc Farlane (Jam), 47 s Tour de la Riviera du Ponant (Ita) - / 7. La Rochelle, 16 ; 8. Dax, 14. e Angers-Cannes 0-1 08 ; 6. Bouche (Fra), 48 s 32. 800 m : 1. Andre Classement de la 4 et dernière étape: 1. Paolo POULE 2 Louhans-Cuiseaux-Clermont Foot 1-1 Bucher (Sui), 1 min 45 s 08 (meilleure Bettini (Ita-Mapei), les 161,6 km en 4 h 03 min Narbonne-Perpignan 34-19 Reims-Alès 3-1 performance mondiale de l’année) ; 2. Kipketer 51 s, (moyenne: 39,762 km/h) ; 2. Sacchi Montferrand-Agen 19-27 Angoulême-Besançon 2-0 (Dan), 1 min 45 s 54 ; 3. Sepeng (AfS), 1 min (Ita-Saeco), 3. Gentili (Ita-Acqua e Sapone), 4. Castres-Bordeaux-Bègles 19-22 La Roche-sur-Yon-Toulouse 1-2 45 s 65 ;… 8. Lacasse (Fra), 1 min 46 s 92 Bourgoin-Pau 64-6 Ongarato(Ita-De Nardi), 5. Savoldelli Pau-Calais 2-1 (nouveau record de France). 1500 m : 1. Rui Classement : 1. Perpignan, 30 pts ; 2. Agen, 28 ; (Ita-Alexia),t.m.t. CYCLISME Classement: 1. Toulouse, 54 pts ; 2. Valence, 52 ; Silva (Por), 3 min 35 s 26 ; 2. Baala (Fra), 3 min 3. Montferrand, 24 ; 4. Bourgoin, 24 ; Classement général final : 1. Paolo Bettini (Ita) 35 s 56 ( nouveau record de France) ; 3. Chouki Laurent 3. Clermont Foot, 50 ; 4. Reims, 49 ; 5. Pau, 24 ; 6. Narbonne, 22 ; 7. Castres, 20 ; 15 h 29 min 01 s ; 2. Sacchi(Ita-Saeco) à 10 s ; 3. 5. Angoulême, 45 ; 6. Cannes, 42 ; 8. Bordeaux-Bègles, 20. (Fra), 3 min 36 s 27 ; 4. Khaldi (Alg), 3 min 36 s Ongarato (Ita-De Nardi) à 14 s ; 4. Dufaux Jalabert 7. Boulogne-sur-Mer, 36 ; 8. Alès, 33 ; 9. Angers, DIVISION 2 (19e journée) 56 ; 5. Tahri (Fra), 3 min 38 s 10 ;… 7. Cosson (Sui-Alessio) m.t. 5. Gentili (Ita-Acqua e Sapone) (CSC-Tiscali) a 32 ; 10. La Roche-sur-Yon, 31 ; 11. Sète, 31 ; Métro-RCF-Mont-de-Marsan 9-0 (Fra), 3 min 40 s 93 ; 8. Abraham (Fra), 3 min à16s. remporté 12. Louhans-Cuiseaux, 30 ; 13. Racing CP, 30 ; 41 s 20. 60 m haies : 1. Allen Johnson (Usa), 7 s Tarbes-Auch 15-6 Trophée Luis Pui (Esp) 14. Besançon, 30 ; 15. Brest, 27 ; 16. Saint-Maur Marmande-Toulon 24-21 52 ; 2. Pechonkin (Rus), 7 s 60 ; 3. Xiang (Chi), samedi, Lusitanos, 24 ; 17. Dijon, 23 ; 18. Pau, 23 ; 7 s 60. Classement : 1. Serguei Ivanov (Rus-Fassa Borto- devant le Tours-Périgueux 26-26 lo), les 180,3 km en 4 h 24 min 24 s, (moyenne: 19. Noisy-le-Sec, 23 ; 20. Calais, 10. Hauteur : 1. Mark Boswell (Can), 2,33 m ; 2. Rumilly-Grenoble 12-29 40,9 km/h) ; 2. Zabel (All-Telekom) ; 3. Aldag Kazakh Bayonne-Tyrosse 29-24 Strand (Suè), 2,31 m ; 3. Cringer (Usa), 2,28 m. Allemagne (All-Telekom) ; 4. Cipollini (Ita-Acqua e Alexandre e Aurillac-Brive 17-15 BUNDESLIGA (24 journée) DAMES Sapone) ; 5. Vicioso (Esp-Kelme)t.m.t. ;… 106. Aubenas-Montpellier 34-22 Vinokourok Wolfsburg-1860 Munich 1-3 200 m : Série A : 1. Muriel Hurtis (Fra), 22 s 51 Pantani (Ita-Mercatone Uno) à 9 min 22 s. Classement: 1. Mont-de-Marsan, 53 pts ; 2. Gre- Rostock-Stuttgart 1-1 (meilleure performance mondiale de l’année et (Deutsche noble, 48 ; 3. Brive, 47 ; 4. Tarbes, 45 ; 5. Toulon, Bayern Munich-Cottbus 6-0 nouveau record de France) ; 2. Campbel (Jam), HANDBALL 44 ; 6. Auch, 43 ; 7. Aurillac, 39 ; 8. Montpellier, Telekom), Schalke 04-Fribourg 3-0 22 s 76 ; 3. Felix (Fra), 23 s 44 ; 4. Akhigbe (Ngr), e 38 ; 9. Métro-RCF, 35 ; 10. Périgueux, 35 ; MESSIEURS la 34 édition Nuremberg-Cologne 2-0 23 s 96. 11. Bayonne, 34 ; 12. Tyrosse, 31 ; 13. Aubenas, e Berlin-Kaiserslautern 5-1 Série B : 1. Kelli White (Usa), 23 s 17 ; 2. Dia Division 1 (16 journée) du Tour 31 ; 14. Marmande, 28 ; 15. Tours, 25 ; St-Pauli-Moenchengladbach 1-1 Montpellier-Toulouse 29-24 16. Rumilly, 24. (Fra), 23 s 40. du Haut-Var, Brême-Hambourg 0-1 SUPER 12 (1ère journée) 800 m : 1. Maria Mutola (Moz), 1 min 58 s 83 ; 2. Ivry-Istres 29-19 courue sur Leverkusen-Dortmund 4-0 Coastal Sharks (AfS)-Western Stormers (AfS) Martinez (Esp), 2 min 00 s 78 ; 3. Fuchsova Chambéry-Nîmes 31-24 une boucle Classement : 1. Leverkusen, 49 pts ; 18-25 (Tch), 2 min 01 s 86 ; 4. Grousselle (Fra), 2 min Sélestat-ACBB 32-30 2. Dortmund, 48 ; 3. Schalke 04, 45 ; de 180 km Wellington Hurricanes (NzL)-Auckland 02 s 50 ; 5. Babin (Fra), 2 min 03 s 46 ; 6. Paris-SG-Dunkerque 25-27 4. Kaiserslautern, 45 ; 5. Bayern Munich, 44 ; Fouquet (Fra), 2 min 03 s 73. Mile: 1. Carla à partir de (NzL) 7-60 Livry-Gargan-Bordeaux 31-31 6. Berlin, 42 ; 7. Brême, 40 ; 8. 1860 Munich, Waikato Chiefs (NzL)-New South Wales Sacramento (Por), 4 min 23 s 00 (meilleure Draguignan. 36 ; Waratahs (Aus) 25-42 performance mondiale de l’année) ; 2. Nancy-Créteil 19-22 9. Hambourg, 30 ; 12. Rostock, 26 ; Canterbury Crusaders (NzL)-Otago Highlanders Komyagina (Rus), 4 min 25 s 62 ; 3. Vasilyeva exempt : Angers 13. Nuremberg, 25 ; 14. Moenchengladbach, (NzL) 30-28 (Rus), 4 min 27 s 39 ;… 7. Coulaud (Fra), 4 min Classement : 1. Montpellier, 46 pts ; 2. Créteil,

24 ; 15. Fribourg, 23 ; 16. Cottbus, 23 ; ACT Brumbies (Aus)-Queensland Reds (Aus) 44 s 95. 60 m haies : 1. Olga Shishigina (Kaz), 39 ; 3. Dunkerque, 39 ; 4. Istres, 35 ; 5. Ivry, 34 ;  /  17. St-Pauli, 17 ; 18. Cologne, 15. 29-19 7 s 89 ; 2. Girard (Fra), 7 s 94 ; 3. Ramalalanirina 6. Paris-SG, 34 ; 7. Chambéry, 32 ; 8. Toulouse, Angleterre Northern Bulls (AfS)-Golden Cats (AfS) 31-44 (Fra), 7 s 99. 30 ; 9. Nîmes, 29 ; 10. Nancy, 28 ; 11. e Classement :1. Auckland Blues (NzL), 5 ; 2. New PREMIER LEAGUE (27 journée) Perche : 1. Svetlana Feofanova (Rus), 4,74 m Livry-Gargan, 27 ; 12. ACBB, 25 ; 13. Angers, LE PROGRAMME South Wales Waratahs (Aus), 5 ; 3. Golden Cats SAMEDI 2 MARS Manchester United-Aston Villa 1-0 (nouveau record du monde) ; 2. Pyrek (Pol), 24 ; 14. Sélestat, 21 ; 15. Bordeaux, 21. (AfS), 5 ; 4. ACT Brumbies (Aus), 4 ; 5. Western Liverpool-Everton 1-1 4,56 m ; 3. Hamackova (Tch), 4,56 m ; 4. Dragila DAMES - Stormers (AfS), 4 ; 6. Canterbury Crusaders e Arsenal-Fulham 4-1 (Usa), 4,46 m ;… 8. Livebardon (Fra), 4,20 m. LUNDI 25 FÉVRIER e (NzL), 4 ; 7. Otago Highlanders (NzL), 1 ; Division 1 (14 journée)

Oslo Stockholm 26 FÉV. 2002 PRÉVISIONS 26 février 26 février prévisions vers 12h prévisions vers 12h Moscou Pluie et vent Ville par ville, les minima/maxima de Riga température et l’état du ciel. S : ensoleillé; Lille sur la moitié N : nuageux; C : couvert; P : pluie; * : neige. Le Havre Minsk FRANCE  Madrid...... 2/16 S Belfast Copenhague Reims Ajaccio ...... 7/16 S Milan ...... 2/12 C Dublin Liverpool nord Brest Paris ...... 8/17 N -9/1 C Varsovie Kiev Biarritz Moscou...... Strasbourg 10/14 P ...... 6/14 C M 26  Bordeaux ...... Munich Berlin Rennes Troyes Amsterdam ...... 7/13 P ...... 10/14 C Londres Lever du soleil à Paris : 7 h 40 Bourges Naples Orléans ...... 8/11 P ...... -10/-5 * Bruxelles Brest Oslo Nantes Coucher du soleil à Paris : 18 h 28 Tours Prague Caen ...... 8/11 P Palma de M. .... 9/18 S Mulhouse ...... 7/11 P 6/11 P Odessa Les perturbations formées sur l'Atlanti- Cherbourg Prague ...... Bourges Strasbourg Dijon Vienne 8/14 P ...... 9/15 C Paris que se dirigent vers la France apportant Clermont-F. .... Rome Munich Budapest ...... 7/12 P ...... 5/21 S nuages et pluies. Ce scénario est en pla- Dijon Séville Poitiers Nantes Clermont- ce pour plusieurs jours. La masse d'air Grenoble ...... 7/15 P Sofia ...... -2/10 N Limoges Berne Ferrand Bucarest ...... 8/13 P -5/2 * est en revanche très douce pour la sai- Lille St-Pétersb...... Chamonix Lyon Lyon Milan son...... 7/12 P -6/5 N Belgrade Limoges Stockholm ...... Grenoble Sofia 7/15 P ...... 15/22 C Lyon ...... Ténérife Bretagne, pays de Loire, Basse-Nor- Bordeaux Toulouse Istanbul ...... 6/16 N ...... -4/8 S mandie. Il pleut le matin des Pays de Loi- Marseille Varsovie Aurillac ...... 7/12 P 3/10 S Nancy Venise ...... Montélimar re à la Basse-Normandie; un ciel plus Rome Nantes...... 9/14 C Vienne...... 6/13 C variable se met en place avant la mi-jour- Barcelone Naples ...... 9/16 N Madrid Nice Nice née avec quelques éclaircies. il fait doux 9/14 C AMÉRIQUES Biarritz Montpellier Paris...... Toulouse Marseille Lisbonne avec des températures maximales com- ...... 20/22 P Pau ...... 5/17 N Brasilia Athènes prises entre 12 et 14 degrés. 22/33 S Tarbes Perpignan...... 5/17 N Buenos Aires Perpignan 23/29 S Séville Nord-Picardie, Ile-de-France, Cen- Rennes...... 9/14 C Caracas ...... -7/-2 * tre, Haute-Normandie, Ardennes. La St-Etienne ...... 6/15 P Chicago Tunis Alger 7/13 P ...... 20/26 P Ajaccio matinée est grise et pluvieuse. Dans le Strasbourg...... Lima .... 15/24 C courant de l'après-midi, quelques éclair- Toulouse...... 5/16 N Los Angeles Rabat ...... 8/26 S cies se développent sur la Haute-Norman- Tours ...... 8/14 P Mexico 1/7 P die, le Nord-Picardie, le Bassin Parisien et Montréal...... Soleil Peu nuageux Couvert le Centre. Le thermomètre atteint dans FRANCE - New York ...... 5/14 S 10/19 C l'après-midi 12 à 15 degrés. Cayenne ...... 23/27 P San Francisco Brèves éclaircies Averses Pluie . 11/27 S Fort-de-Fr...... 25/27 S Santiago Ch. Champagne, Lorraine, Alsace, Bour- 23/29 S ...... -3/5 P Orage Neige Brouillard Vent fort Nouméa...... Toronto gogne, Franche-Comté. 6/20 S ...... 25/31 P Washingt. DC La journée est maussade avec un ciel gris Papeete ..... 21/26 P accompagné de pluies faibles et éparses Pointe-à-P. AFRIQUE St Denis Réu.. 25/30 S le matin, plus continues l'après-midi. Les Alger...... 6/21 S ...... 20/24 S températures dans l'après-midi varient EUROPE Dakar 25/29 P de 11 à 14 degrés. Kinshasa...... Amsterdam.... 7/11 P Le Caire...... 12/19 S ...... 7/16 S Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi- Athènes ...... 15/24 P 9/16 S Nairobi Pyrénées. Sur le Poitou-Charentes, le Barcelone ...... Pretoria...... 20/27 P nord de l'Aquitaine, la pluie est au menu Belfast...... 3/7 P Rabat ...... 6/21 S ...... 5/14 N de la journée avec un ciel teinté de gris. Belgrade 6/19 S Tunis ...... Le ciel est voilé du Pays Basque au midi Berlin ...... 3/11 P Mercredi 27 Toulousain. Berne...... 6/13 C ASIE-OCÉANIE 8/12 P ...... 26/32 P février : le temps Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes. Bruxelles ...... Bangkok reste couvert, avec Bucarest ...... -3/12 N Beyrouth...... 11/17 P Le ciel est très nuageux ou couvert avec des pluies sur la Budapest...... 5/12 C Bombay ...... 20/34 S de la pluie faible sur l'Auvergne et le nord majeure partie du Copenhague.. 0/6 P Djakarta ...... 23/31 S pays, et des chutes de Rhône-Alpes. Il neige une bonne partie ...... 3/7 P ...... 22/30 C de neige sur les de la journée sur les Alpes du nord. Les Dublin Dubaï ...... 8/13 P ...... 21/25 P Alpes. Des Pyrénées températures maximales oscillent entre Francfort Hanoï 7/13 C ...... 17/22 S aux côtes 12 et 15 degrés. Genève ...... Hongkong ...... -4/0 N ...... 3/13 P méditerranéennes, Helsinki Jérusalem le temps est ...... 5/12 N ...... 11/26 S Languedoc-Roussillon, Provence- Istanbul New Delhi couvert mais reste ...... -6/3 N ...... -2/14 S Alpes-Côte d'Azur, Corse. Le ciel est Kiev Pékin sec. Les voilé par le passage de nuages d'altitude. Lisbonne...... 11/16 N Séoul ...... 2/11 S températures sont 4/9 P ...... 25/30 P Le vent souffle jusqu'à 70 km/h entre Cor- Liverpool ...... Singapour en légère baisse sur se et continent. Le thermomètre indique Londres...... 5/12 N Sydney ...... 20/22 P le Nord. PRÉVISIONS POUR LE 27 FÉVRIER SITUATION LE 25 FÉVRIER À 0 HEURE TU PRÉVISIONS POUR LE 27 FÉVRIER À 0 HEURE TU de 15 à 18 degrés l'après-midi. Luxembourg . 7/10 P Tokyo ...... 8/13 C

Ciel de mars TRIO PLANÉTAIRE DANS UN FIRMAMENT PRINTANIER NORD de l’observateur terrestre, s’entend Lune, suivie par Saturne le 20 et CIEL DU 15 MARS À 22 HEURES Léz  ard – est généralement telle que la par Jupiter le 22. Ces deux derniè- (HEURE DE PARIS) n Céphé go e Tous les lundis lumière aveuglante de notre étoile res seront même cachées par notre ra D A le n datés mardi, nous empêche de distinguer le satellite, occultations invisibles en u d c r r C o la vie des astres point falot qu’émet une petite pla- France. Pour Jupiter, il s’agira de la e a m H s T s è i d r

nète égarée à ses côtés. dernière d’une série de neuf occul- i

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ENFIN, Vénus revient ! Après Après être passée en conjonction tations. La prochaine série com- i g E

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P t e l l trois mois d’absence, le diamant supérieure le 14 janvier, Vénus mencera en 2004. e

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des crépuscules – ou des aubes, sui- s’écarte désormais suffisamment Le 20 mars, l’orbite de la Terre t f o

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vant la période – effectue son grand de l’astre du jour pour qu’on l’ob- croisera l’équateur céleste. Derriè- u urs r o G e e i

G é l C retour dans le ciel du soir. Mais où serve dans des conditions accepta- re ce sabir abscons, il faut compren- r s é C r a B h n e l’étoile du Berger s’était-elle éclip- bles quoique délicates, puisque, dre que, ce jour-là, pour tout point i d P e e B n r Mars O e O sée pendant si longtemps ? Les pla- comme c’est le cas à chaque retour, de notre planète, le jour durera o h d U u e u c r o E T v s C nètes intérieures que sont Mercure elle demeure très proche de l’hori- autant que la nuit. Tandis que c e S S i e h T E r C a d h s Saturne et Vénus, c’est-à-dire celles qui se zon. Dans un premier temps, l’ob- l’hémisphère Sud entrera dans l’au- e e s v e B e P x trouvent entre la Terre et le Soleil, servation se limitera à la demi- tomne, le Nord fêtera l’arrivée du é lu e Lynx u u ré r ti ma a n e t Gé e i Li r c o Jupiter u disparaissent en deux occasions : heure suivant le coucher du Soleil. printemps. e n a V T ie les conjonctions supérieure et infé- Malgré tout, Vénus va pouvoir par- r g er t e Canc n rieure. Dans le premier cas, elles ticiper à la suite de rendez-vous Pierre Barthélémy Li ta on ex etit S vont se promener de l’autre côté de que, tous les mois, la Lune donne P n Chien o ri notre étoile ; dans le second cas, avec chacune des planètes. ÉCLIPTIQUE O elles s’intercalent entre le Soleil et Elle ouvrira même le bal le LUNE DE LA SEMAINE Co er u nous. La plupart du temps, les trois 15 mars, rencontrant un croissant vendredi 1 mars 2002 (à Paris) pe Licorne corps ne s’alignent pas parfaite- sélène ultrafin, notre satellite sor- re ment, et les astronomes savent tant à peine de sa conjonction infé- Hyd èv re ien Li bien que les transits de Mercure ou rieure avec le Soleil, phénomène POUR LIRE CETTE CARTE, Grand Ch de Vénus devant le disque solaire plus connu sous le nom de… nou- IL FAUT SE TOURNER VERS LE SUD ET sont très rares. Cependant, la proxi- velle Lune. Le soir du 18, ce sera au 20h08Lever Coucher 8h56 LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. SUD ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15° mité avec le Soleil – du point de vue tour de Mars d’aller flirter avec la le 25/02

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME No 02 - 049 sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 263

123456789101112 lame en place. - 3. Cordage. Dans Solution et commentaires du problème no 262 paru dans Le Monde tous les gouvernements de la du 19 février. I IVe République. - 4. Apprécié des Pile ou face charpentiers et des sculpteurs. DANS LE JEU télévisé « Qui veut Horizontalement : Verticalement : II Cochonnes dans leur genre. - 5. gagner le magot ? », les produc- I. 1331 = 113 II. 33124 = 1822 Le ciel des poètes. - 6. Son 2 2 patron se prend parfois pour teurs sont désespérés. Malgré tous II. 33124 = 182 III. 3721 = 61 III 2 2 2 2 un patron. Prend l’eau de toute les efforts déployés pour leur facili- III. 3721 = 61 IV. 93 = 8 +5 +2 2 2 2 2 2 2 IV part. - 7. Avance quand elle est ter la tâche, les candidats se mon- IV. 93 = 8 +5 +2 V. 5776 = 76 =95 –57 bien menée. Convient. - 8. Mar- trent toujours incapables de gagner. V cha. Faiblement. - 9. Gros por- On décide donc de faire appel au teurs d’or noir. - 10. Mani- bon vieux hasard. Les candidats VI festation puérile. Remises à leur tirent un nombre dans une urne : place. - 11. Traitement médical. c’est le nombre d’épreuves de « pile VII Désagréable. - 12. Comme des ou face » auxquelles ils doivent se manières d’un autre genre. soumettre. Si, à l’issue de leur série, VIII ils ont réalisé strictement plus de Philippe Dupuis « face » que de « pile », ils repar- IX tent avec le magot. SOLUTION DU N° 02 - 048 La première candidate, Aman- X dine, a tiré le nombre « 9 » et lance Horizontalement donc 9 fois sa pièce. La deuxième candidate, Babette, a tiré le nombre HORIZONTALEMENT Pris pour aller plus loin. - VIII. I. Discernement. - II. Emouvoir. « 12 » et joue 12 fois à « pile ou « Sélectionné » chez les Verts. Toi. - III. Ubu. Autre. Cs. - IV. Xi. face ». Quant à Charlotte, elle a tiré I. Coup de froid. - II. Occupant Annonce la pause. - IX. Petite Eperonnes. - V. Pb. Nô. Envasé. - indésirable. Qui n’a pas été séparation dans le texte. Consi- VI. Œuvre. Ein. - VII. Rieuse. Ana. « 14 » et effectue 14 lancers. atteint. - III. S’adresser au som- déré avec beaucoup de respect. - - VIII. Nouée. Asa. On. - IX. Tube. Le sort leur étant favorable, elles met. Procure l’ivresse en X. Court sur pattes, il s’enfonce Ru. Raid. - X. Sous-titrages. gagnèrent toutes les trois. mâchant. Au fronton de nos dans les sables. Ce n’est pas Mais laquelle des trois avait le monuments. - IV. Reçois comme parce qu’elles sont attendues Verticalement moins de chances de remporter le avant. Délicatement décorée en qu’elles sont appréciées. magot ? bordure. - V. Comme un mouve- 1. Deux-points. - 2. Imbibé. Ouo. ment venu de la Jamaïque. Réel, VERTICALEMENT - 3. Sou. Urubu. - 4. Cu. Enviées. - Elisabeth Busser mais en mauvais état. - VI. Un 5. Evaporée. - 6. Roué. Eu. Ri. - 7. et Gilles Cohen bon endroit pour se retirer du 1. Ils le sont beaucoup moins Nitre. Saut. - 8. Erronées. - 9. Envi. © POLE 2002 monde. - VII. Fait tomber le roi. qu’ils semblent le croire. - 2. Tra- Ara. - 10. Et. Nana. AG. - 11. Noces. Solution du problème dans Une des branches de l’Oubangui. vaille à la chaîne. Maintient la Noie. - 12. Tisserands. Le Monde du 5 mars. LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/29 CULTURE arts

A gauche : « Baigneurs regardant un avion », de Picasso (1920). Ci-dessus : « L’Eté », de Puvis de Chavannes (1891). On retrouve chez les deux peintres des similitudes dans les postures, les masses des corps aux attaches un peu lourdes, le lien avec l’espace par grands plans. (Photos D. R.)

Serge Lemoine, nouveau directeur du Musée d’Orsay, est le commissaire d’une passionnante exposition, au Palazzo Grassi de Venise, consacrée à ce maître du XIXe siècle qui fut un précurseur de l’art moderne Puvis l’étage supérieur avec Matisse et ses figures, ramenées à des élé- plane recouverte de couleurs en un Picasso : le Matisse de La Danse ments de construction dans un es- certain ordre assemblées » qui annon- (1930-31) pour la Fondation Barnes, pace plat, et l’immobilité d’Une bai- çait la prise de conscience d’un lan- après celui de Luxe, calme et volupté gnade, Asnières et Un dimanche gage artistique dont l’autonomie (1904), et le Picasso idyllique des après-midi à l’île de la Grande-Jatte. mènerait à l’abstraction ? années 1950 à Antibes, après celui Ces tableaux ne sont malheureuse- Un bon exemple d’un possible glis- des périodes bleue et rose. Il y a tant ment pas dans l’exposition, ce qui sement de l’art de Puvis à l’abstrac- de similitudes entre Picasso et rend la démonstration un peu va- tion est donné beaucoup plus loin de Chavannes, Puvis, dans les postures, dans les gue. Le tableau de Signac préparant dans l’exposition avec une suite de masses des corps aux attaches lour- Au temps d’Harmonie pour la mairie tableaux peu connus de Joachim Tor- des, dans le lien avec l’espace par de Montreuil et celui de Cross, L’Air res Garcia, qui, avant d’en venir à grands plans et le chromatisme du soir, sont plus convaincants. une écriture de signes abstraits, a tendre. On peut suivre Serge peint entre 1911 et 1945 le Parnasse, Lemoine dans ses élans pour faire des femmes à la fontaine, et des figu- émerger cette figure majeure de res classiques venues tout droit de Puvis « qui rend compréhensible le Deux cent dix tableaux Puvis. la force retrouvée passage de la fin du XIXe siècle au On n’est pas toujours aussi début du XXe siècle ». et sculptures sont convaincus par la démonstration de VENISE de peindre Le Cri qui fera de lui décorations de Paris, Lyon ou Les œuvres permettent de rappe- Serge Lemoine quand il invite à de notre envoyée spéciale le premier des expressionnistes. Amiens. ler le cours tranquille de la peinture présentés par familles, regarder des artistes qui n’ont été Puvis de Chavannes : le culte ! Quant à Picasso et Matisse, ils n’ont Faire connaître le rayonnement de Puvis pendant une trentaine d’an- que très indirectement influencés Que l’auteur des grandes décora- pas manqué de dialoguer avec l’au- de l’œuvre de Puvis, la remettre à nées, des années 1870 à sa mort : tendances ou écoles. par Puvis. Ainsi de La Prière de Male- tions du Panthéon et du grand teur des visions d’Arcadie. Tout cela cette place d’honneur qu’elle n’avait études liées aux décorations mais vitch et son Tombeau sacré de 1907, amphithéâtre de la Sorbonne ait pu a été dit, reconnu plus ou moins, pas seulement auprès d’élèves di- aussi toiles autonomes comme Les Aucune exposition où les corps dématérialisés par la être considéré aussi bien par les depuis un quart de siècle. Depuis rects et de copieurs, mais d’artistes Jeunes Filles et la Mort, La Femme à lumière sont plus proches des sym- naturalistes que les idéalistes com- qu’on a cessé de penser l’art mo- indépendants dont les recherches sa toilette ou la Madeleine, de 1897, n’avait encore tenté de bolistes russes ou italiens que de me le plus grand, le plus universel derne en termes de rupture, et de d’un langage artistique nouveau se- une des peintures ultimes, qui a la Puvis ; ainsi des deux nus de Marcel des peintres de son temps, étonne croire que Manet et l’impressionnis- raient déterminantes pour l’art du sensualité d’un Degas. Les visages traiter aussi largement Duchamp, lequel, en 1910, ne les fait toujours, même nombre de spécia- me, ces « refusés », étaient les seuls XXe siècle, est l’objectif de l’expo- des femmes y sont à la fois proches pas encore descendre l’escalier, listes de l’art à la fin du XIXe siècle. responsables de son évolution. sition conduite par Serge Lemoine, et lointains. On en retrouve de sem- l’emprise de Puvis sur mais les campe paisiblement dans Que le peintre d’antiques et froides Puvis, peintre officiel bourgeois, le nouveau directeur du Musée d’Or- blables chez Redon, un proche, un des buissons. harmonies ait pu marquer toute donc ringard, dont les étudiants say, au Palazzo Grassi à Venise. ami parmi d’autres. les jeunes générations L’exposition est difficile et discuta- une génération d’artistes en quête soixante-huitards, même en his- Deux cent dix tableaux et sculptu- On s’offre alors quelques grands ble – c’est une de ses vertus – et ne d’un langage nouveau est pourtant toire de l’art, voulaient se débar- res sont présentés chronologique- rassemblements. A commencer par donne pas le temps de s’ennuyer car avéré. rasser en vendant aux enchères les ment, par familles, tendances ou un mur de toiles de Gauguin puisant Maurice Denis, le nabi théoricien, il faut sans cesse opérer des allers et Les jeunes nabis et Gauguin, les « fresques » de la Sorbonne par écoles. Aucune exposition n’avait parfois directement dans le modèle occupe à lui seul une salle entière retours entre les étages du Palais, en symbolistes et les divisionnistes, petits morceaux, est sorti peu à encore tenté de traiter aussi large- Puvis, ses groupes, ses figures, et bien qu’il ne soit pas toujours le tout cas mentalement, pour essayer Seurat, Signac et Cross l’ont salué, peu de son purgatoire. Réhabilité ment l’emprise de Puvis sur les jeu- transposant son Arcadie méditerra- meilleur des peintres. Mais il fut un de comprendre ce qu’il peut y avoir étudié, pompé. Une quantité d’artis- auprès des historiens d’art, il n’a nes générations. Le parcours, sim- néenne sous les tropiques. Seurat des premiers à reconnaître les ver- de puvisien dans telle ou telle pein- tes d’écoles étrangères sont venus cependant pas vraiment trouvé plement orchestré par Gae Aulenti, n’est pas aussi bien montré, lui qui, tus décoratives de la peinture de ture. Ou telle ou telle sculpture : une à Paris en partie pour comprendre grâce auprès des habitués des architecte attitré du Palais-musée, dès ses débuts, rend hommage à Puvis et à admirer sa couleur mu- des originalités de l’exposition est son œuvre et les débats sans fin qui musées, qui ont trop vu reproduit commence avec Puvis, dont une Puvis en reproduisant Le Pauvre rale. Et puis ne lui doit-on pas cette de montrer la relation avec Puvis de l’entouraient. Par exemple, le jeune Le Pauvre Pêcheur pour vraiment le trentaine de peintures de toutes Pêcheur sur un chevalet face à un fameuse définition du tableau com- sculpteurs comme Rodin – dont Norvégien Edward Munch, avant regarder, et pas du tout regardé les les époques sont réunies. Il finit à paysage, et pourtant lui doit tant : me étant avant tout « une surface L’Age d’airain est installé dans le hall du Palazzo Grassi –, Maillol, Bour- delle, et même Lembruck, ce qui Une somme trouble plus. contradictoire Mais qui était donc ce peintre fameux ? Geneviève Breerette En ouverture du catalogue, Serge Lemoine dans son texte sur « Le LE 16 JANVIER 1895 a lieu à sonne. Mon maître a été l’horreur de nevières, qui lui confie une partie reste en dehors des débats intellec- « De Puvis de Chavannes à Matisse et créateur », justifie l’ampleur de sa l’Hôtel Continental, à Paris, un for- certaines choses. » de la décoration du Panthéon. tuels qui déchaînent naturalistes et Picasso. Vers l’art moderne ». Palazzo démonstration en expliquant qu’il midable banquet de 550 couverts Ses débuts ressemblent à ceux Tout ce qui est avancé ici a été symbolistes, il peut être présent sur Grassi, Venise. Tél. : 00-41-52-31-680. est temps d’envisager la fin du en l’honneur de Puvis de Chavan- d’un rapin. Il fréquente plusieurs pioché ici et là dans le catalogue le terrain, pour soutenir d’autres Tous les jours, de 10 heures à 19 heu- XIXe siècle sans a priori, et que Puvis nes, qui a 70 ans. C’est Rodin qui le ateliers, ceux de Delacroix, de Cou- très fourni de l’exposition, où man- peintres. Ne défend-il pas les res (fermeture de la billetterie à est celui qui peut nous faire com- préside. Parmi les invités, on remar- ture et de Chassériau. Il est particu- que toutefois une vraie biographie impressionnistes, qui ne sont pour- 18 heures). 8,50 ¤. Jusqu’au 16 juin. prendre le passage à l’art du XXe siè- que Gauguin, Bourdelle, Monet, lièrement marqué par un voyage de de Puvis. Qui est-il au juste, pour tant pas de son bord ? Ne s’élève- cle. Quoi qu’envahissant, son expo- Signac, Carrière, Renoir. Des hom- deux ans en Italie, où il a découvert réussir à susciter tant d’admira- t-il pas contre l’esprit réactionnaire sé se veut fédérateur et rend hom- mes politiques, des musiciens, des les fresques des primitifs, de Giotto tion ? Sans doute cet « artiste con- de ses collègues ? En 1892, n’est-il mage a ceux qui, de Robert Goldwa- écrivains, parmi lesquels Mallarmé, à Piero della Francesca, en passant vaincu qui méprise les engouements pas à côté de Meissonnier pour pro- ter à Bruno Foucart, ont travaillé sur Verlaine, Verhaeren, qui rendent par les Siennois. Cet emballement du public et qui, contrairement aux tester contre les dirigeants du Salon Puvis et son influence. Il suit un des hommages écrits au maître, et qui se répercute sur sa manière de autres peintres, dédaigne de patau- et pour fonder avec lui la Société étrange schéma qui, du maître fran- même Zola, qui déteste la peinture simplifier les formes, de souligner ger dans le cloaque des modes » que nationale des beaux-arts ? çais, nous mène partout, en France des nabis, ce qui ne l’empêche pas les masses dans un espace sans pro- décrit Huysmans qui, pourtant, On peut comprendre que telle bien sûr jusqu’à Balthus, en Italie de de saluer le « très grand et pur fondeur, lui vaudra d’être accusé n’est pas toujours tendre avec lui. attitude puisse participer du culte Segantini à Sironi et Carra, en Belgi- artiste ». C’est dire l’aura du pein- d’« erreurs laborieuses », de man- que de jeunes peintres ont porté à que, en Suisse et en Allemagne, des tre, cet indépendant qui fait «du quer de « la plus vulgaire orthogra-   Puvis. Emile Bernard, entre autres, romantiques aux expressionnistes, symbolisme, si vous voulez »,maisse phe » et d’être systématiquement Sûrement un grand peintre soli- qui se souviendra de sa visite dans en Espagne, en Angleterre, en Scan- considère plutôt comme un peintre refusé au Salon entre 1850 et 1858. taire, mais peut-être aussi un hom- l’atelier du maître dont le visage dinavie, en Russie et même en Amé- d’histoire. Ce qui ne l’empêche pas de conti- me moins distant, moins loin de ses « respirait la sereine bonté de ses rique. Histoire d’annoncer les nom- Pierre Puvis de Chavannes est né nuer à œuvrer dans la sérénité. contemporains et de la vie qu’on ne créations ». Un homme « frais, aux breuses études venues de partout ? à Lyon en 1824. Il est issu de la Puvis ne vit pas de son art et ne l’a dit, que ne l’a dit Meier-Graefe, joues rouges, endurci par les bains et Celles-ci peuvent sinon mettre en grande bourgeoisie. Comme De- gagne pas un sou pendant près de pour qui « Puvis était un solitaire la gymnastique » qui « ressemblait à doute l’importance de Puvis pour le gas. Comme lui, il est conservateur trente ans, mais il a des amis puis- ignorant toute forme de commerciali- Henri IV avec ses cheveux lissés en développement de l’art moderne et patriote : la guerre de 1870 est à sants. Ce sont eux qui lui permet- sation de l’art ». Puvis, bien que arrière, son bouc pointu, son nez puis- (en Allemagne ou en Angleterre), en l’origine de plusieurs tableaux. tent de réaliser de grandes décora- tout à son obsession de l’art mural, sant en bec d’aigle et ses yeux vifs et tout cas nuancer l’impact de son Comme lui, il affiche son antisé- tions. L’architecte Diet lui permet ne néglige pas complètement la intelligents ». Va pour ce portrait œuvre. Il pèse lourd, ce catalogue : mitisme au moment de l’affaire de peindre l’ensemble du Musée de peinture de chevalet, peut-être royal qui colle assez bien avec celui le poids de 568 pages, vendues Dreyfus. Picardie à Amiens, qui lui vaudra sous la pression de son marchand, que fit Rodin. Et qui, aux dires du 47 euros. Il comporte une vingtaine Le peintre serait presque un auto- d’être reconnu comme le plus Paul Durand-Ruel, qui, à partir de sculpteur, n’emballa pas Puvis, qui de contributions et bien des points didacte. Lui même entretient vo- grand décorateur de son temps, 1873, lui achète des œuvres et l’ex- le trouvait sans doute « trop cari- de vue contradictoires. On est loin lontiers cette image lorsque, à la mais aussi comme un « fabricant pose dans sa galerie, où a lieu en catural ». d’avoir fini d’évaluer l’importance question de savoir qui a été son de papiers peints ». En 1876, C’est le 1887 sa première rétrospective. du peintre. maître, il répond, cabotin : « Per- directeur des Beaux-Arts, de Chen- D’autre part, si Puvis peintre G. B. 30/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 CULTURE

 b Des années 1920 à nos jours, « American Roots Music », un coffret de quatre CD,  b La MEP propose un voyage réconcilie country et blues, folk et gospel, mais s’adresse en priorité aux nouveaux convertis secouant dans une société en décomposition Une anthologie de la musique classique Stéphane Duroy, témoin de la confrontation entre de l’Amérique aux vertus pédagogiques petite et grande histoire

LONGTEMPS malmenées par LE TITRE de l’exposition de Sté- mente : « Cette image condense les velléités hégémoniques du phane Duroy à la Maison européen- l’homme-machine de la Révolution rock, les musiques populaires amé- ne de la photographie est « Col- industrielle, l’homme maltraité de la ricaines des origines ont été décou- lapse ». Effondrement. On en sort guerre de 1914, la banalisation de vertes récemment par les plus jeu- secoué par les images d’une société l’Holocauste, l’ébauche du clona- nes grâce au succès de l’album en décomposition. C’est un voyage ge. » C’est une reproduction d’affi- Play, la rave dans les champs de dans l’histoire, avec l’Holocauste che ; le WTC, une image de télé- coton de Moby, ou aux airs hill- comme point central, mais aussi les vision. De l’Holocauste, Duroy billy entendus dans le film O’Bro- fantômes de la première guerre montre un fragment de portraits ther, des frères Coen. Si le coffret mondiale et l’ennui de la vie urbai- de victimes exposés au Musée American Roots Music s’adresse en ne. C’est encore un voyage dans les d’Auschwitz. Trois images centra- priorité aux nouveaux convertis, il trente ans de pratique de Stéphane les dans l’exposition, trois images intéressera aussi ceux des ama- Duroy. Non pas une rétrospective, « pauvres », à l’opposé de la virtuo- teurs qui souhaiteraient remplacer mais une relecture, voire une auto- sité du reporter. leurs vinyles par une compilation. critique, complexe et minimale – Cet ensemble de quatre CD peu de photos – de son œuvre.         constitue d’abord la bande-son Le photojournalisme a été la Les photographies tapissent les d’un programme télévisé en qua- A gauche : Bill Monroe, famille de Duroy. Il était au pied du murs. Duroy a laissé une longue tre épisodes associant documents fondateur du bluegrass, mur de Berlin, en 1989, où il a pris cimaise vierge pour éviter la banali- d’archives et témoignages. Diffusé pionnier de la musique deux icônes : un Berlinois fait tom- sation. Les formats sont raisonna- en octobre 2001 sur la chaîne amé- country. ber à la massue une plaque de bles. « On me l’a reproché. Le petit ricaine PBS, il ne sera malheureuse- Ci-dessus : Muddy Waters, béton ; des Berlinois, de l’Est et de format suggère une intimité doulou- ment pas distribué, en DVD et inventeur du blues électrique l’Ouest, s’arrosent au jet d’eau une reuse. » Duroy confronte la grande VHS, avant la fin mars en France. de Chicago. fois le mur effondré. Les deux pho- Histoire à la petite : la vie urbaine, Le coffret audio lui-même a été tos sont absentes de l’exposition. des architectures grises ou monu- . . mis en vente dans une discrétion Pour un photojournaliste, c’est une mentales, des visages et corps qui regrettable. sant tous deux sur le sacro-saint guitare, Blind Lemon Jefferson et Smithsonian Institution, relève- hérésie. Mais Duroy a déserté la semblent dépassés par leur décor. Pour célébrer ce creuset musical principe des trois accords et douze Robert Johnson) à l’invention, ront des oublis impardonnables profession. Ainsi, l’exposition s’ouvre avec une qui devait se former après la mesures, la country et le blues se avec Muddy Waters, du blues élec- (Blind Willie Johnson, John Lee « Ces photos d’un système qui s’ef- photo en noir et blanc de 1993 : un guerre de Sécession, cette « musi- sont enrichis mutuellement, ce trique de Chicago. Hooker pour le blues) ou s’agace- fondre m’ont permis d’aller au bout enfant au corps démesuré par le que classique » de l’Amérique qui qu’a brillamment démontré Nick Associer gospel et folk dans le ront de la présence du Thrill is d’un processus. Les images “fortes” cadrage regarde New York par une fait sa fierté culturelle au même Tosches dans son essai Country. troisième volet n’est pas une idée Gone (1969) de B. B. King, chrono- deviennent sans objet en dehors du fenêtre. titre que Hollywood, deux presti- Les esclaves, en s’emparant des aussi saugrenue qu’il y paraît. Il y logiquement absurde. Plus fâcheu- journal. On voit bien qu’elles sont L’ex-Europe de l’Est est son ter- gieuses institutions ethnographi- instruments des colons, ont été a, bien sûr, choc entre sacré et pro- se est l’idée de mêler aux incuna- trop esthétisantes, répétitives, domi- rain principal, celui de deux guer- ques (la Library of Congress, la soumis à l’influence de la ballade fane, voix du Seigneur et militan- bles de nouveaux enregistrements nées par le spectaculaire et le ma- res et de la Shoah. Celui de son Smithsonian Institution) se sont irlandaise. Les Blancs n’ont guère tisme sociopolitique, mais le We réalisés en 2000 et 2001 pour les nichéen, conditionnées par la de- livre magnifique, L’Europe du silen- associées à ces temples de l’auto- tardé à s’approprier le génie du Shall Overcome du syndicaliste besoins du film et donc de traiter à mande des journaux. Mes photos ont ce (Le Monde du 2 juin 2000). Il satisfaction professionnelle que blues. Nées respectivement dans Peete Seeger avec les SNCC Free- égalité pionniers et revivalistes : le obtenu des prix, ont fait ma réputa- explique : « La première salle tra- sont le Country Music Hall of les montagnes des Appalaches et dom Singers relève clairement -rock du banjoïste Bela Fleck tion. Le photojournalisme fonctionne duit l’ennui existentiel, la lourdeur Fame de Nashville et son homo- dans les champs de labeur du d’une ferveur religieuse. Ce troi- et le blues traditionaliste de Keb au mérite. Je ne suis plus à l’école. » de la vie, l’absence de perspectives logue rock’n’roll de Cleveland. Le Sud, ces musiques rurales se sont sième CD se referme logiquement Mo n’ont pas leur place dans ce Duroy s’est éloigné du photojour- qui, pour beaucoup de gens, est un premier avantage de cette collabo- pareillement urbanisées après la par The Times They Are a-Changin’, panthéon. nalisme parce qu’« il parasite le tra- facteur déstabilisant dans l’histoire, ration est la diversification des ap- Grande Dépression, à Nashville et de Bob Dylan, apogée en même Ces défauts ne retirent rien aux vail. Les reporters sont déresponsabi- un détonateur de conflits, qui peut provisionnements quand ce type à Memphis ou Chicago. temps qu’annonce du déclin du vertus vulgarisatrices de ce coffret. lisés. Ils sont malades de leur man- mener, quand l’idéologie s’en mêle, de projet est souvent confisqué Le premier CD est donc entière- protest song. Mais puisqu’en définitive celui-ci que de rigueur. Je me sentais dépossé- au chaos. La deuxième salle marque par une major qui en profite pour ment voué à la country music. Les présente la genèse du rock’n’roll, dé de mes photos. J’ai entrepris une l’enfermement, le conditionnement promouvoir son catalogue. pionniers y figurent tous, Jimmie    comment interpréter l’absence réappropriation, de la prise de vue à politique, urbain et architectural. » Rodgers et la Carter Family, les En revanche, le quatrième CD d’Elvis ? American Music Roots l’exposition, au livre, aux textes, je Pour la grande histoire, nous   cow-boys chantants (Roy Acuff, (cajun et zydeco, tejano et chants aurait dû se conclure par son pre- veux tout contrôler ». Il expose une l’avons vu, Duroy affiche des ima- En associant country, blues, gos- Gene Autry), le pape du western indiens) fait un peu figure de dé- mier 45-tours, gravé par Sun en photo d’une tour du WTC en train ges-constats. Pour la petite, il affir- pel ou folk, American Roots Music swing Bob Wills, les réfractaires du barras pour minorités. Un objet 1954. Face A, That’s Allright Mama, de s’effondrer, le 11 septembre, pri- me une maîtrise formelle toute per- réunit déjà un casting de luxe : bluegrass (Bill Monroe, Flatt and encombrant a pourtant été oublié : dérobé au bluesman Arthur Cru- se sur l’écran de sa télévision. « Cet- sonnelle, presque picturale, une Hank Williams et Robert Johnson, Scruggs) et les rois du honky-tonk le jazz primitif. Pas une note de dup, qui n’a pas été crédité. Au te caméra, fixée sur le toit d’un esthétique proche de « la représen- Mahalia Jackson et Woody Guth- (Ernest Tubb, Hank Williams). Les boogie-woogie ni de ragtime. C’est verso, Blue Moon of Kentucky, immeuble, avait d’autres fonctions tation théâtrale ». Il s’agit d’images rie se partagent le générique, à enregistrements sélectionnés com- d’autant plus absurde qu’on en- emprunt avoué au fondateur du que de produire de l’information baroques, aux décors lourds d’his- raison d’un « échantillon représen- mencent à la fin des années tend son influence dans les cuivres bluegrass Bill Monroe. American médiatique. C’est donc une image toire et pouvant déclencher un tatif » par artiste. Il aurait été pas- 1920 et ont le bon goût de s’arrêter de marching band de Jimmie Rod- Roots Music aurait dû montrer l’his- que l’on ne peut a priori pas voir et rêve, aux coloris à la fois denses et sionnant de les faire cohabiter sur au milieu des années 1950. On gers et le swing du Texan Bob toire de cette dépossession. qui symbolise la crise du photojour- mats, qui évoquent les images tour- un même CD. Or, et c’est le princi- échappe donc à l’avènement du Wills. nalisme au moment où les grosses mentées – il les cite – de Bergman, pal reproche qu’il encourt, le cof- « son de Nashville » et à la standar- Réunir en quatre CD un patri- Bruno Lesprit agences s’effondrent, où les photogra- Fassbinder ou Buñuel, les textes fret s’en tient à un découpage thé- disation de la country. moine aussi vaste est évidemment phes ne savent plus où “écouler” leur de Brecht, Kafka, le Moravagine de matique assez scolaire. L’option La parité est parfaitement respec- une gageure. Les spécialistes qui American Roots Music, 1 coffret de production. Finalement, ma photo Cendrars. chronologique aurait permis de tée avec le blues, qui occupe le possèdent Anthology of American 4 CD Palm Pictures, distribué par des Berlinois qui s’arrosent est moins dessiner des lignes de convergen- deuxième CD, de la complainte Folk Music, la somme établie par Naïve. Une sélection d’extraits est importante que cette image télé du Michel Guerrin ce. Genres voisins puisque repo- rurale du Delta (un homme, une Harry Smith et publiée par la proposée en un seul CD. WTC et rien du tout par rapport à l’Holocauste. » Maison européenne de la photogra- Une photo montre une affiche phie, 5-7, rue de Fourcy, Paris-4e. d’un corps humain dessiné qui M˚ Saint-Paul. Tél. : 01-44-78-75-00. Les « Gold Series » de RCA font revivre matérialise le flux rouge du sang, Du mercredi au dimanche, de 11 heu- comme on peut en voir dans un res à 20 heures. 2,50 ¤ et 5 ¤.Jus- Amos Leon Thomas, chantre du peuple noir manuel de physiologie. Duroy com- qu’au 7 avril.

LE CHANT du peuple noir en sa voix. Massif, près de 1,90 mètre, de Sanders, pour pleurer la mort the Soulfoul Truth (réédité en sep- un seul homme, Amos Leon Tho- il offre son corps à la musique. Son de Malcolm X. La première édition tembre 2001), suivi, en 1973, de mas Jr., né le 4 octobre 1937 à East chant se fait protestation au tra- en CD de Spirits est complétée par Full Circle. Deux enregistrements St. Louis (Etat de l’Illinois), mort, vers de textes engagés, comme par neuf étrangetés : le 12 novembre qui peuvent paraître inscrits dans dans l’oubli, des suites d’une atta- le recours au cri. Il impressionne. 1958, Thomas avait déjà enregistré une démarche plus commerciale que cardiaque le 8 mai 1999. Il a Ce premier disque, Spirits Known pour RCA avec un big band – hési- avec des chansons cadrées, un transmis dans un même élan les and Unknow, est partagé entre un tant entre le music-hall et le phrasé qui délaisse le cri pour la fondamentaux du gospel et du répertoire de standards bousculé rock’n’roll naissant. Les séances volupté. Ce qui n’empêche nulle- blues, les envolées du saxophone étaient restées sur une étagère. On ment Thomas de laisser filer l’im- de – lui-même dans y perçoit déjà son goût du bouillon- provisation (sur Gypsy Queen par le dépassement de la mécanique nement, du registre du crooner au exemple). Il y a d’autant moins de l’instrument –, l’appel sensuel Massif, il offre son scat libérateur. rupture que Leon Thomas rejoint de la , les expressions La présence vocale de Leon Tho- au même moment vocales de certaines communautés corps à la musique. mas n’est jamais anodine. Ce en pleine quête spirituelle, venant d’Afrique noire ou amérindiennes. qu’illustre Super Black Blues Vol. II, au jazz par l’admiration pour Col- Leon Thomas est donc l’une des Son chant se fait enregistré en mai 1970 lors d’une trane. voix les plus identifiables, les plus soirée au Carnegie Hall, avec no- Ensuite, le nom de Leon Thomas inclassables aussi, de l’Amérique protestation au travers tamment Joe Turner, T-Bone Walk- apparaît rarement – leader de grou- de la fin des années 1960 et 1970. er et B. B. King. Welcome to New pes mal fichus, aux claviers avec Cinq enregistrements pour Flying de textes engagés, York, Disillusion Blues et Damn Al Green, toujours proche de San- Dutchman viennent d’être réédités Nam : Thomas apparaît totale- ders – et disparaît souvent. A la fin par RCA pour la première fois en contre la guerre ment dans son époque. Son blues des années 1980, il voyage en Eu- CD. Ils résument cette diversité. peut virer en une sorte de yoddle – rope (lumineux un 28 janvier 1988 Lorsqu’il entre en studio à New du Vietnam oui, le chant tyrolien – secoué par au New Morning). Certains de ses York, les 21 et 22 octobre 1969, les tambours d’Afrique. Cette exa- titres sont samplés par la techno pour enregistrer un premier album ou en hommage cerbation du chant des racines est ou sélectionnés sur des compila- sous son nom, Leon Thomas a déjà encore plus marquée dans Leon tions façon « âge d’or ». Leon Tho- beaucoup donné au jazz. Instruit à Malcolm X, ou Thomas in Berlin, avec le saxo- mas, lui, chante pour les étoiles. par Mary Lou Williams, il a chanté, phoniste , enregistré composé, joué du piano avec Art par le recours au cri aussi en public, le 6 novembre Sylvain Siclier Blakey, Richard Davis, Jaki Byard, 1970. Percussions, flûtes, lyrisme… remplacé le chanteur Joe Williams « oo-wheee ! », clame Thomas. Les CD de Leon Thomas sont réédités chez , rencontré Ran- par une formation free, des compo- Deux ans plus tard, les utopies dans les « Gold Series » de RCA-Vic- dy Weston et Roland Kirk et mène sitions de Sanders (dont The Crea- unificatrices sont loin. Sly Stone tor, distribués par BMG. A écouter depuis 1967 une fructueuse colla- tor Has a Master Plan, son Love fait vibrer . Le jazz peut aussi : Karma (Impulse !, 1969) et boration artistique avec Pharoah Supreme) et de Thomas. A Damn exister s’il est funky et électrique. (Evidence, 1985), de . Nam (Ain’t Goin’To Vietnam), jeté Leon Thomas, cornaqué par Pee Sanders ; Welcome (Columbia, 1973) Le physique de Leon Thomas par Thomas à la face du personnel Wee Ellis, ancien de l’orchestre de et Lotus (Columbia Japan, 1974), de   explique en partie la puissance de politique, répond Malcolm’s Gone, James Brown, enregistre Blues and Carlos Santana. Photographie extraite du livre « L’Europe du silence » (2000). LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/31 CULTURE AGENDA

 b « L’Etoile » de Chabrier brille sur l’Ouest Danse Les fantaisies grinçantes de Toméo Vergès Mariage de déraison bien sous tous rapports qui sort le geste utile. Jamais illustrative, elle respire tout à coup de ses gonds à force l’évidence en dépit de sa folle incongruité. de s’arc-bouter contre le stress Dans l’univers fracturé de ce chorégraphe sur fond d’oasis bédouine quotidien. De cette bouffée déli- expert en volte-face, elle rassemble, l’espace rante aussi drôle que terrifiante, d’un court moment, les corps morcelés par TOURS Mataquin, lors même que celle-ci notre homme sort lessivé, prêt l’anxiété. de notre envoyée spéciale tombe amoureuse en chemin du bel à se lancer dans un jeu de Sans doute ses collaborations avec les met- Ce week-end, il fallait être à aventurier Lazuli, n’a rien qui doive construction à base de tables de teurs en scène Michel Deutsch, Jean Jourd- Tours, où l’Académie Francis-Pou- à Tristan, Chabrier fût-il wagnéro- camping. heuil et Jean-François Peyret ont renforcé ce lenc et le Grand Théâtre avaient lâtre. Dans un beau décor orienta- Sur le plateau partiellement penchant pour le sens plus que pour le mouve- conjointement décidé de rendre lisant sur fond d’oasis bédouine, masqué par un rideau de plasti- ment. Depuis 1992 et une mémorable Chair de hommage au compositeur Emma- au pays des Trente-Six Royaumes que transparent, l’absurdité a la poule dans laquelle il réglait son compte à la nuel Chabrier (1841-1894). Trois où l’on s’habille « drôlatiquement beauté d’un mobilier de fortune boucherie de son enfance, Toméo Vergès met jours « à l’usage du public mélo- world », on scrute les étoiles… pour dans une ambiance de serre où en jeu les peurs, les pulsions qui bloquent l’ac- mane qui croit, hélas, que Chabrier mieux savoir quel bon vent toutes les plantes sont de la cès au bonheur. Après s’être approprié un est un musicien mineur », ainsi que s’amène. même espèce. Quand l’angoisse texte intrigant (Le Con d’Irène, d’Aragon) avec l’écrivait Francis Poulenc, son passe – on entend non seule- une économie de moyens plus que perfor- ardent admirateur et ami, dans le     ment les mouches voler, mais mante pour Asphyxies (1998), il ausculte un livre qu’il lui consacra en 1959. L’acoustique du Grand Théâtre Avec Pièce(s) détachée(s), son nou- les cuillères tourner dans les tasses à café –, on fait divers dans Pas de panique (1999), locali- Au menu des réjouissances, ne fait rien pour les voix, mais la dis- veau spectacle pour cinq interprètes, Toméo trépasse sous une couverture en fausse four- sant le point névralgique de la terreur : le ven- concert et master classes, une ex- tribution, si l’on excepte la contre- Vergès consolide sa veine d’auteur de romans rure blanche à l’écoute des battements de son tre. Anxiogènes et libérateurs, ses spectacles, position, ainsi que la trop rare pro- performance de Claire Brua en (fla- noirs chorégraphiques. Pas de cadavres en mil- cœur. Toméo Vergès a le sens du silence, celui conduits avec la complicité du très talentueux duction de L’Etoile (1877), chef- pi) Lazuli (voix à tiroirs et notes au le morceaux néanmoins dans les chambres qui fait monter d’un cran l’adrénaline et le sus- Alvaro Morell, font autant grincer de rire que d’œuvre d’opéra bouffe que les placard), est tout à fait réjouissante. froides de ce Catalan, fils de boucher, diplômé pense, enflant les bruits les plus innocents jus- rire tout court ! Anglo-Saxons nous envient. Si la La Laoula de Caroline Mutel ga- de médecine, qui sait que la peur est d’abord qu’au cauchemar. Heureusement, celui-ci vire suppression pure et simple des mas- gnant peu à peu en ampleur et en et avant tout intérieure. Sous l’influence des souvent burlesque chez Vergès, dont le goût Rosita Boisseau ter classes, faute de combattants, a souplesse, l’Aloès de Hjördis Thé- cinéastes Luis Bunuel, Alfred Hitchcock et pour le surréalisme le place au bord d’un gouf- de quoi laisser perplexe, le directeur baut restant au beau fixe. Tout David Lynch, auxquels il emprunte musiques fre gore. Au point d’ailleurs de basculer dans Pièce(s) détachée(s), de Toméo Vergès. Centre dramatique du Centre international de la mélo- aussi convaincants, le Hérisson de et bribes de textes, ses psychodrames tricotés une sorte de comédie musicale. national de Montreuil, le 11 février. Quatre spectacles de die française, le baryton François Le François Nicolas Geslot, le fringant dans le droit-fil du quotidien taillent une cami- Pour se rassurer dans ce monde de dingues, Toméo Vergès sont présentés dans le cadre du festival Roux, devait quant à lui défendre Tapioca de Thierry Vallier, le Siroco sole pour les gens ordinaires, ceux qui pren- que faire sinon danser ! Danser, ou plutôt se ART DAN THE au Théâtre de Vanves. Pas de panique,le les couleurs chabriennes en com- de Till Fechner – on saluera tout par- nent par exemple un cendrier pour une trémousser, sans façon, comme à la maison. 26 février ; Asphyxies, le 28 février ; Pièce(s) détachée(s), pagnie du pianiste Alexandre Tha- ticulièrement la truculente presta- er béquille et une béquille pour un godemichet. Très théâtrale, la danse d’actions de Toméo le 2 mars ; Chair de poule, le 3 mars. A 20 h 45. 12, rue raud, lors d’un récital d’ouverture tion de Georges Gautier en Ouf I , C’est ce qui arrive à l’un des protagonistes de Vergès réussit le prodige de s’impliquer dans Sadi-Carnot, Vanves (92). Tél. : 01-41-33-92-91. De 9 ¤ à au prieuré de Saint-Cosmes, le digne des Indes galantes façon e Pièce(s) détachée(s), un homme apparemment le concret quotidien sans jamais sombrer dans 13 ¤. Photo : Gaël Fontana. jeudi 21 février, interprétant no- III République. tamment quelques-uns de ces iné- Servi par des chœurs plein de fou- narrables bestiaires dont la mélodie gue et de verve, l’ensemble est de France s’écarte résolument des allemand, mort en 1998, qui créa de Calvario a choisi de la mettre en française a le secret. vivant, coloré, agréable et vivifiant. Jazz sentiers battus pour s’égarer dans nombreuses pièces du dramaturge scène avec Dominique Blanc Pastorale des cochons roses, Balla- Quant à l’orchestre, sous la direc- les jardins des poètes féminins (et autrichien, elle met en scène un (rôle-titre), Florence Giorgetti de des gros dindons, autant d’édi- tion précise et enlevée de Jean-Yves  non poétesses !) du XXe siècle. vieil acteur dans le hall d’un hôtel (Arkadina), Jérôme Kircher (Treplev), tions originales exposées pour l’oc- Ossonce, il saura pallier par l’en- De la comtesse Anna de Noailles d’Ostende, le soir de la Maria Verdi (Paulina), Johan Leysen casion dans le péristyle du Grand thousiasme quelques bien pardon- Franck Amsallem mise en musique par Saint-Saëns, Saint-Sylvestre. Il n’a pas joué (Trigorine), Chloé Réjon (Macha)… Théâtre. Mais aussi lettres et pho- nables imperfections. S’il est une European Trio Max d’Ollone, ou Dutilleux, à depuis trente ans et il s’apprête à Après Rennes, où elle se joue du tos, manuscrits autographes com- étoile qui monte dans le ciel tou- 28 février au 15 mars, cette Mouette me cette pièce pour piano offerte à rangeau – hors celle de Chabrier –, Passage à Paris d’un New-Yorkais l’incontournable Louise de Vilmorin rencontrer un directeur de théâtre, ira à Lyon, Dijon, Bordeaux, Nevers, Poulenc par la belle-fille de Cha- c’est le récemment promu Orches- d’adoption : Franck Amsallem. (cycle du Sable du sablier par qui, dit-il, veut le diriger dans Lear. Blois, puis Paris, où elle se posera brier ou bien le catalogue de la tre symphonique de Tours Région Le piano trio est une forme Claude Arrieu), en passant par Une pièce d’acteur, taillée pour aux Bouffes du Nord, du 21 mai vente Emmanuel Chabrier à Centre. Puissent maintenant les actuellement très répandue. Tous Cécile Sauvage mise en musique Michel Bouquet, passionné de Thomas Bernhard, dont il a déjà au 30 juin. Drouot, le 26 mars 1896, témoi- rois mages de l’Etat confirmer par les styles, toutes les conceptions par son fils Olivier Messiaen, et Lise interprété Avant la retraite. Théâtre national de Bretagne, 1, rue gnant d’amitiés picturales pour le quelque présent la venue de ce nou- coexistent. Celles d’Amsallem vont Hirtz (alias Louise Deharme), dont Théâtre des Célestins, 4, rue Saint-Hélier, Rennes (Ile-et-Vilaine). moins impressionnantes sinon im- veau messie, qui n’entend pas être chercher dans l’exigence, la rigueur les Journées artificielles ont séduit Charles-Dullin, Lyon (Rhône). Tél. : 02-99-31-12-31. Mardi, jeudi, pressionnistes (Les Moissonneurs,de pris pour une lanterne. et l’esprit du jazz. Avec son Georges Auric. Avec les voix Tél. : 04-72-77-40-00. Mardi, mercredi, vendredi, à 20 h 30 ; mercredi et samedi, Cézanne, Le Bar des Folies-Bergère, European Trio : Dre Pallemaerts jumelles de la soprano vendredi et samedi, à 20 h 30 ; jeudi à 19 h 30 ; dimanche à 16 heures. de Manet ou La Fête nationale rue Marie-Aude Roux (batterie) et Clovis Nicolas Anne-Marguerite Werster et de ¤ ¤ à 19h30 ; dimanche à 15 heures. De 10 à20 . Saint-Denis, de Monet). (contrebasse). Excellente occasion la comédienne Marie-Christine De 7,62¤ à 28,97¤. Jusqu’au 23 mars. Ami de Verlaine, Catulle-Men- ’, de se concentrer sur l’art du clavier Barrault, le piano complice de de Chabrier. Avec Claire Brua dès, et Villiers de Lisle-Adam, hom- et l’excitation triangulaire. François Martin. (Lazuli), Caroline Mutel (Laoula), Bibliothèque nationale de France,  Arts me de goût et d’art familier des Sis- Les lundis soirs étant plus calmes, Hjördis Thébaut (Aloès), Georges e ley, Renoir, Monet et surtout er on aura tout loisir d’apprendre quai François-Mauriac, Paris-13 .  Gautier (Ouf I ), François Nicolas Mo Bibliothèque François-Mitterrand. « La Mouette », Manet, « génie méconnu et malchan- et de sentir. Geslot (Hérisson de Porc Epic), Till Le 26 février, à 19 heures. de Tchekhov L’exposition Jean ceux » comme disait Ravel, qui l’ad- Fechner (Siroco), Thierry Vallier Au duc des Lombards, 42, rue ¤ er o Tél. : 01-53-79-49-49. 7,50 . mirait au même titre que Poulenc et (Tapioca), Philippe Léonard (décors des Lombards, Paris-1 .M Châtelet. Contrairement à une opinion Dubuffet prolongée Milhaud, Chabrier ne se résume pas et costumes), Thierry Fratissier Le 25 février, à 21 h 30. souvent répandue, il est L’exposition « Jean Dubuffet : passionnant de voir trois mises à Espana, œuvre dans laquelle Gus- (lumières), Vincent Vittoz (mise en Tél. : 01-42-33-22-88. 15,24¤. une biographie au pas de course » er tav Mahler voyait « le début de tou- Théâtre en scène d’une pièce majeure en est prolongée jusqu’au 1 mars. scène), Chœurs de l’Opéra de Tours, te la musique moderne ». l’espace de quelques semaines. Présentée par la Fondation Orchestre symphonique de Tours,  Moderne, L’Etoile l’est autant que C’est le cas de La Mouette, de Dubuffet à l’occasion du centenaire Jean-Yves Ossonce (direction). l’amour, la vie, la mort… quand l’es-    , Classique Tchekhov, qui vole sur ce début de la naissance de l’artiste, cette le 22 février. « Minetti », er  d’année 2002, de théâtre en exposition est construite à partir prit veille ! L’histoire du roi Ouf I Prochaines représentations les 22, de Thomas Bernhard théâtre. Elle était à la Colline de l’ultime écrit de Jean Dubuffet épousant pour raison d’Etat la prin- 24 et 26 mai, à l’Opéra de Rennes Poètes féminins Michel Bouquet sera au Festival jusqu’à mi-février, dans la mise en rédigé quelques semaines avant cesse Laoula, fille de son ennemi (35). Tél. : 02-99-78-48-78. e d’Avignon avec Minetti, de Thomas scène de Stéphane Braunschweig. sa mort en 1985. du XX siècle Bernhard, que Claudia Stavisky crée Puis elle est passée à l’Odéon, Fondation Dubuffet, 137, rue de Sèvres, Invariablement consacrée à la au Théâtre des Célestins, à partir en allemand, venant de Vienne, Paris-6e.Mo Duroc. Du lundi au vendredi, e mélodie française, la 5 saison de du 26. Inspirée par Bernhard où Luc Bondy l’avait créée. La voilà de 14 heures à 18 heures. concerts à la Bibliothèque nationale Minetti, monstre du théâtre maintenant à Rennes, où Philippe Tél. : 01-47-34-12-63. 4 ¤.

Sélection revues musique par Sylvain Siclier

Cette nouvelle formule au format les-phares, lieux), la question de la L’Affiche A4 reste axée sur le rap et le r’n’b, It’s Only Rock double communauté linguistique Numéro anni- les deux genres majoritaires (public, Pour son premier numéro, le bimes- qui ne peut être oubliée lorsqu’il versaire et nou- ventes d’albums) des musiques triel francilien It’s Only Rock propose s’agit de subventions, les musiciens velle formule deux couvertures : Mick Jagger, par- urbaines actuelles, avec un déroulé les plus représentatifs. L’édition de pour le men- rain logique pour ce petit nouveau mars compte aussi vingt-quatre du magazine qui obéit majoritaire- suel L’Affiche, de la presse rock (Its’Only Rock’n’Roll pages pour les chroniques de disque ment à la règle du « une page, un ancien gratuit a été l’un des succès des Rolling Sto- et toujours le « Coin du fureteur », consacré à sujet, une photographie ». Joey Starr nes), ou Dolores Mary Eileen O’Rior- d’Alain Tercinet, mine d’informa- l’ensemble des et Jamel Debbouze sont en couvertu- dan, chanteuse des Cranberries. tions discographiques pour tout musiques po- re pour la première partie d’un L’un et l’autre sont l’objet d’articles. savoir sur telle ou telle rareté. pulaires avant entretien à deux. Beaucoup de filles Celui sur Jagger est surtout intéres- « Jazzman », no 78, mars, 66 p., 3 ¤. o de devenir le premier à faire du trai- aussi dans ce n 100 : Alicia Keys, sant pour son éclairage sur la car- tement sérieux du hip-hop l’essen- Mary J. Blige, Jenifer (de Star Acade- rière cinématographique du colea- tiel de sa ligne éditoriale, sous la my), Brandy, Jalane… der des Stones. Le magazine rend Revue & corrigée o Le trimestriel édité par l’association rédaction en chef d’Olivier Cachin. « L’Affiche », n 100, mars, 66 p., 2 ¤. hommage au bluesman John Lee Nota Bene à Grenoble annonce qua- Hooker avec un entretien fabriqué tre sujets en couverture : un état de post-mortem. On trouve aussi dans « La création radiophonique » vue ce magazine, encore un peu bricolé par cinq producteurs et ingénieurs (mise en page et caractères typo- du son canadiens et européens ; graphiques sans unité, écriture en une forme d’autoportrait du guitaris- pilotage automatique chez certains te Noël Akchoté découpé en sujets des collaborateurs), une histoire de comme « Du milieu du jazz », « Fron- la soul music de 1955 à 1975 assez tières », « Des guitaristes », « Des exacte ou un ensemble consacré subventions » ou « Heureux ? » ; un aux sites du réseau Internet qu’il entretien avec le compositeur mexi- faudrait développer. cain Julio Estrada ; un ensemble o « It’s Only Rock », n 1, mars-avril, 50 p., accompagné d’une discographie 4 ¤. « aléatorio-sélective » sur le guitaris- te et manipulateur de platines japo- nais Yoshihide Otomo. Rigueur de Jazzman l’écriture et élégance aride de la pré- Pat Metheny en couverture du men- sentation pour un magazine consa- suel « de tous les jazz ». Dans un cré aux champs de l’improvisation, entretien avec Félix Marciano, le gui- de l’électro-acoustique et du rock tariste américain revient notam- hors du format de la chanson. ment sur son goût du changement « Revue & corrigée », no 50, en matière musicale. Jazzman consa- décembre 2001/janvier-février 2002, cre aussi un dossier de onze pages à 46 p. 4 ¤. Librairies spécialisées ou vente la scène belge : son histoire depuis au numéro et abonnements, 25, rue les années 1970, sa géographie (vil- Docteur-Bordier, 38100 Grenoble. 32/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 CULTURE PORTRAIT

LES GENS DU MONDE

a Etude pour un tableau sur Vitebsk, , né une seconde fois le tableau de Marc Chagall, volé Will Smith et retrouvé dans un bureau de poste de Topeka, au Kansas (Le Monde du 22 février), a été remis au Musée juif de New York. Une petite cérémonie a été organisée, à laquelle participaient la petite fille en Afrique du peintre, Bella Meyer, et l’em- ployée des postes qui avait décou- vert la toile dans un bureau. a Gabriel Aghion, réalisateur de En devenant le roi du ring dans le film « Ali », Pédale douce, présidera le jury du 13e Festival du film d’action de de Michael Mann, l’ex-prince du rap a découvert Valenciennes, qui aura lieu du 20 au 24 mars 2002. Thomas Gilou, les racines et l’histoire des Noirs d’Amérique réalisateur de La Vérité si je mens, présidera le jury des courts-métra- ges. Le festival sera l’occasion d’un hommage à la Hammer. Le prix QUAND on lui demande s’il a eu l’occa-  Rémy Julienne 2002 sera remis par sion de rencontrer des Africains pendant le ailleurs à Benoît Magimel, lauréat tournage d’Ali au Mozambique et au Gha- f 1968 du prix d’interprétation masculine na, Will Smith répond qu’il a dîné avec Nel- au dernier Festival de Cannes pour son Mandela et Graca Machel. Il ne fait Naissance sa prestation dans La Pianiste,de aucun doute qu’il s’est bien tenu, cet hom- à Philadelphie. Michael Haneke. me à la mise impeccable, à l’élocution soi- a Alain Artaud, 45 ans, et Lau- gnée, au vocabulaire châtié. C’est à peine si f 1987 rent Chapeau, 37 ans, ont été l’on se souvient qu’il était jadis connu sous L’album « He’s the DJ, nommés respectivement président le nom de Fresh Prince, rapper adolescent, de Capitol et président de Virgin, fou de bijoux et de voitures, qui s’était recy- I’m the Rapper » se labels discographiques d’EMI Fran- clé dans la sitcom télévisée (Le Prince de Bel vend à trois millions ce le 21 février. Alain Artaud était Air). Ce n’est pas que Will Smith ait d’exemplaires. depuis 1995 directeur général de beaucoup changé physiquement : même Source et de Labels, structures de sourire enjôleur, même regard ironique aux f 1990 Virgin France. Laurent Chapeau paupières un peu lourdes, mêmes oreilles Premier épisode du était directeur général de Virgin décollées – une effigie qui a décoré des mil- Records France depuis 1999. lions de chambres adolescentes de par le « Prince de Bel Air ». a Le chef américain James Con- monde. Vedette planétaire, ce n’est pas lon, qui avait dû, pour raison de f tout à fait assez pour lui. Will Smith veut 1996 santé, interrompre momentané- être pris au sérieux, et pour cela il est deve- « Independence Day ». ment ses activités à l’Opéra de nu Muhammad Ali. Paris, est rétabli et remontera au Il est à Paris, quelques semaines avant la f 2002 pupitre de l’orchestre le 7 mars sortie du film (sa nomination à l’Oscar, Nomination à l’Oscar pour diriger la reprise de la produc- espérée, est alors encore à venir) dans la tion de Macbeth, de Verdi, dans la suite d’un grand hôtel où il sacrifie avec du meilleur acteur mise en scène de Phyllida Llyod une infinie conscience professionnelle au pour « Ali ». avec le baryton italien Leon Nucci rituel qui accompagne la sortie d’une super- dans le rôle-titre. A partir du   /   production américaine : il répond sans lassi- 14 mars, il sera en fosse pour la tude apparente à des questions qu’on lui reprise du Chevalier à la rose, de pose depuis des mois. Strauss, dans la mise en scène de Pour expliquer à quel point l’histoire de ton (avec un peu moins de facilité lorsqu’il récemment incarné un pilote de chasse dé- qu’il a rencontré Nelson Mandela et son Herbert Wernicke, une coproduc- Mohammed Ali lui était étrangère, Will s’agit de dépeindre le combattant endurci cidé à débarrasser la Terre (en l’occurrence épouse Graca Machel, veuve de l’ancien pré- tion du Festival de Salzbourg. Smith a cette formulation curieuse : «Je qui encaisse les coups de George Foreman réduite aux seuls Etat-Unis) des extraterres- sident du Mozambique), Will Smith affirme a Le réalisateur britannique Peter n’étais même pas né avant 1968. » Ce au long de l’interminable combat de tres qui la menacent (Independence Day) ou qu’il est revenu changé. « Je viens de passer Greenaway accuse les cinéastes rejeton d’une famille aisée de Philadelphie, Kinshasa). un agent du FBI également spécialisé dans mon premier Noël depuis le tournage, et mon actuels de tuer les films « par pares- qui a retardé ses études universitaires pour La méthode de Michael Mann qui a la chasse aux aliens (Men in Black). Des goût pour les jouets très chers [s’il avait accep- se ». Dans un entretien au journal devenir l’une des premières stars du rap (en permis cette métamorphose : « La première rôles plus en phase avec les Etats-Unis de té de tourner dans Le Prince de Bel Air, c’est The Times, de Londres, il ajoute : duo avec DJ Jazzy Jeff) avoue que le étape était physique. Il fallait courir dans les 2002, où, d’ailleurs, Ali a connu un semi- entre autres parce qu’il avait dilapidé en voi- « Le cinéma est mort. Au début des combat contre la ségrégation et pour mêmes endroits, manger la même nourriture, échec commercial. Sans s’engager directe- tures et en bijoux la fortune gagnée grâce années 1950 et dans les années l’égalité des droits lui était étranger, « plus sauter à la corde comme lui, affronter les ment sur le terrain de l’actualité, Will Smith aux millions de disques vendus par son duo 1960, toute la famille allait au moins encore que l’esclavage ». En toute candeur, sparring partners de la même manière. » voit dans le boxeur « le saint patron des peu- avec DJ Jazzy Jeff] a disparu. J’ai dû me for- une fois par semaine au cinéma. il avoue : « Avant de faire ce film, j’ignorais Angelo Dundee, l’entraîneur d’Ali, qui le ples colonisés, le David qui s’élève contre les cer pour offrir des cadeaux à mes enfants. » Maintenant il est difficile de trouver tout des relations entre Malcolm X et conduisit jusqu’à la victoire contre Liston, a pouvoirs coloniaux ». Il dit aussi que « la vie L’acteur ambitionne de s’installer pour quelqu’un qui y va une fois l’an. » Il Mohammed Ali. » supervisé cet entraînement. Pour glisser d’Ali peut servir de carte routière pour aujour- un an en Afrique du Sud, il lui reste simple- reproche à l’industrie cinémato- Depuis cinq ans, pourtant, il songeait à son interprète dans « l’esprit d’un jeune d’hui », et qu’« aucune puissance ne peut ment à convaincre son épouse. Il reçoit graphique de n’adapter que des incarner le champion du monde, tout en Noir américain des années 1960 », Michael prétendre agir de droit divin ». désormais des scénarios intéressants et sa œuvres littéraires « dans le but cyni- refusant de se lancer dans cette « tâche Mann a fait appel à l’ancien militant de carrière musicale même s’apprête à pren- que de se faire vite fait de l’argent ». impossible » qui l’aurait obligé à incarner un Black Panthers, Geronimo Pratt, libéré en «  ’  ’  » dre un tour plus aventureux : « Mes rôles au a La ville de Barcelone a déclaré homme dont « tous les gestes, toutes les 1997 après vingt-sept ans passés en prison. Pendant le tournage, l’acteur a découvert cinéma suffisent largement à me nourrir. » 2002 année internationale Gaudi humeurs » font partie de la mémoire plané- « Geronimo m’a offert la perspective la plus l’Afrique. Il raconte avec beaucoup Son prochain disque, à sortir en mai, et célébrera en mars les cent cin- taire. « Oliver Stone a fait un tour de piste, éclairante en une seule remarque : il m’a dit d’honnêteté comment son regard s’est devrait être nourri de son expérience africai- quante ans de la naissance de Spike Lee et Barry Sonnenfeld aussi. Mais je qu’à cette époque, “l’Amérique était en dessillé : « J’ai perçu clairement à quel point ne. Mais avant que le nouveau Will Smith l’architecte catalan par une fête ne me sentais pas prêt. Michael Mann a été le guerre contre les Noirs”. » j’avais été mal éduqué. Mon voyage en poursuive sa quête spirituelle, on le verra présidée par la reine Sofia. A cette premier à me garantir un cursus qui me per- Fort de cette révélation, Will Smith a par- Afrique m’a d’abord mis en colère. Je m’en dans le deuxième épisode de Men in Black, occasion, l’architecte américain mettrait de devenir Ali. » couru à nouveau le chemin d’un homme voulais d’être surpris de découvrir qu’il y pour lequel il a demandé et obtenu un Frank O. Gehry, auteur du récent C’est vrai, à l’écran, en dépit d’une totale qui préféra risquer la prison pour désertion avait de grands immeubles dans les villes, de cachet qui le place dans la catégorie des Musée Guggenheim de Bilbao, ren- absence de ressemblance physique, Will plutôt que d’aller combattre pour un pays mon ignorance. » acteurs les plus chers de Hollywood. dra hommage à son illustre prédé- Smith évoque Ali, ressuscitant avec succès qu’il ne considérait pas comme le sien. Ce De ses séjours à Accra et à Maputo (c’est cesseur, mort écrasé par un taxi la grâce du jeune boxeur qui défit Sonny Lis- qui est plutôt curieux pour un acteur qui a lors de son passage en Afrique australe Thomas Sotinel en 1926.   TÉLÉVISION RADIO

esthétiques rappellent les grands  26  Eloge de l’opiniâtreté films allemands des années 1920. Des femmes pour l’Algérie Ce qui valut au film d’être interdit f La Suite dans les idées NOS CHAMPIONS ne sont gner la rigueur de l’entraînement par Goebbels. 12 h 45, France-Culture peut-être pas les plus brillants ni auquel a dû se soumettre le De Strasbourg à Guebwiller, de Colmar à Mulhouse et Sélestat, des fem- f Les Faces cachées Julie Clarini et Sylvain Bourmeau les plus constants, mais ils sont à jeune champion. Antique sages- mes, alsaciennes et algériennes, se mobilisent pour protester contre la guerre de l’extrême droite en Europe évoquent, à l’occasion coup sûr les plus opiniâtres. Ils se paysanne, qui sait qu’on n’a civile en Algérie. Cette mobilisation, baptisée « Flammes pour l’Algérie » – des 20 h 45, Arte de la parution des journaux déçoivent parfois les espoirs que rien sans peine et qu’il faut, com- bougies sont allumées régulièrement sur la place des villes alsaciennes – est Une Thema qui dresse un constat gratuits Métro et Marseille Plus, leur public a placés en eux. Au me le disait François Mitterrand, au centre du documentaire de Jean-Claude Poirson. Il montre, avec pudeur, inquiétant sur le sujet, en « les journaux gratuits et la moins ont-ils le mérite de se bat- « donner du temps au temps ». des femmes d’origine algérienne, qui, larmes aux yeux, se remémorent ce s’intéressant particulièrement à faiblesse structurelle de la presse tre, avec persévérance, pour se Nos hommes politiques sont à qu’elles ont entendu, lu ou vu des massacres perpétrés par les islamistes ou l’Allemagne, pays où sont en France », avec trois remettre de leurs échecs et reve- l’image de nos skieurs. Il ne faut par l’armée. Il filme aussi celle à qui on doit le collectif « Flammes en Algé- recensées 144 organisations journalistes, Joseph Macé-Scaron, nir au premier plan. Ainsi le suc- donc pas s’étonner si leur qualité rie », Suzel, Alsacienne née en Algérie où elle vécut jusqu’en 1993. Elle en est d’extrême droite, soit Thomas Ferenczi cès de nos slalomeurs dans l’ulti- première est leur acharnement à partie « avec la rage », après l’assassinat d’un ami pédiatre, « un médecin des 50 000 militants néonazis, dont et Philippe Tesson. me compétition de ski alpin des survivre aux multiples difficultés pauvres ». Suzel, qui se décrit comme « une lutteuse », et qui, infatigablement, 9 700 skinheads. Victor Grandits f Spécial Victor Hugo Jeux olympiques a-t-il été salué à de la vie publique et si l’un de collecte des biberons et de la layette pour les pouponnières algériennes ; qui a pu filmer, dans… Et demain 9 h 00 et 17 h 00, RTL la télévision par un hommage leurs principaux titres de gloire se rend presque clandestinement dans le bled pour témoigner que des fem- le monde entier, les écoles de Dans les flashes d’information, répété à la volonté et à l’obstina- est la longévité de leur carrière. mes, en France, n’oublient pas l’Algérie ; qui rédige des demandes de visas formation de l’extrême droite, où Bernard Lehut diffuse des tion des deux médaillés, qui se En rendant visite, comme il le fait pour des jeunes ou des femmes, afin qu’ils puissent goûter un peu de paix, en s’expriment notamment les témoignages de lecteurs sont montrés capables de sur- chaque année, à ses amis agricul- France. Réunions, manifestations, pétitions, conférences, ces militantes de la théoriciens du NPF (Parti national passionnés par Victor Hugo et son monter les épreuves qu’ils ont teurs, en passant avec eux de lon- paix ont fini par entraîner derrière elles une partie de la population. – Y.-M. L. démocrate). Dans Interdire ou œuvre, célèbres ou anonymes, subies ces dernières années, de gues heures qui, dit-on, lui font Histoire, 21 h 00, rediff. les 2 mars (17 h 15), 4 mars (22 h 50), 6 mars enjôler ?, Jan Peter, Rainer Fromm français ou étrangers. Ils soigner les blessures qui mena- toujours un immense plaisir, en (19 h 05). et Yuri Winterberg rappellent exprimeront leur sentiment sur çaient leur carrière et de retrou- façonnant avec insistance son l’évolution des partis néonazis l’auteur et sur son œuvre, ver, à force de ténacité, la forme personnage d’homme de la terre, en Allemagne depuis 1945. romanesque, poétique, voire olympique. Jacques Chirac ne s’identifie-t-il  26  du métier, de qualité de la f E = M6 Spécial politique. Témoignages de Guy On aurait pu choisir de vanter pas, lui aussi, à ces paysans qui production. 20 h 50, M6 Roux, Claude Allègre, Pierre leur talent, de louer leur élégan- tracent patiemment leur sillon et fLe Prix du bœuf f La Paloma Emission spéciale du magazine Tchernia, Marie Hugo, ce, leur facilité, leur aisance sur la misent sur l’application, fût-elle 14 h 05, France 5 20 h 45, CineClassics scientifique de M6 consacrée descendante de l’écrivain, et d’un neige. Non, on a préféré attirer besogneuse, plutôt que sur le Pourquoi en 2000, année qui suivit Mélodrame sentimental de à la sexualité. Outre des thèmes professeur de Canton (Chine). l’attention sur la somme de sacri- coup de génie, sur la durée plutôt la deuxième crise de la vache folle, Helmut Kaütner tourné en 1944, classiques (les zones érogènes, f Le monde change fices que requiert la compétition, que sur l’improvisation ? Et le prix du bœuf payé aux exaltant un « romantisme la première fois chez les ados, 12 h 10, RFI sur le dur labeur qui fabrique les l’entêtement de François Bayrou, producteurs baissa-t-il de 25 % à portuaire », La Paloma conte les différentes approches de A partir d’un reportage de sportifs de haut niveau, sur les qui continue sa campagne contre 30 %, tandis que le prix à l’histoire d’un marin de la sexualité…), quelques sujets Delphine Perez, Patrick Chompré années de travail enfin récompen- tous les augures, jusqu’à aller la consommation augmentait, lui, Hambourg (Hans Albers) sortent des sentiers battus, décrypte les mécanismes des sées par l’exploit. On a même fait défier à Toulouse les chiraquiens de 10 % à 15 % ? Jean-Marie amoureux d’une jeune fille (Ilse comme les différences des tabous pulsions et de la mémorisation appel à la vieille Alphonsine, la rassemblés, n’est-il pas la meil- Bertineau a filmé des éleveurs du Werner) qu’il a recueillie, mais sexuels entre la France et dans cette édition du « Monde grand-mère du héros, pour célé- leure manière d’asseoir sa plateau des Millevaches, mêlant confronté à un jeune rival. les Etats-Unis, le sentiment change » intitulée « Quand brer les vertus de l’effort et souli- légitimité ? images superbes et témoignages L’atmosphère, la mise en scène en amoureux chez les tout-petits ou les publicitaires font appel aux de paysans qui parlent d’amour forme de huis clos, les recherches les préjugés liés à l’homosexualité. sciences cognitives ». LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/33 radio-télévision LUNDI 25 FÉVRIER TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6

14.45 Une femme indésirable téléfilm. Larry 16.00 Commissaire Lea Sommer Le concert 16.35 MNK 17.35 A toi l’actu@ 17.50 C’est pas 17.10 Siam Sunset Film. John Polso. Aventures 17.05 Gaïa Alerte sur la Côte d’Albâtre 17.35 17.30 Gundam Wing Manipulation 17.55 16.30 16.55 18.20 % f 18.40 18.05 19.00 18.55 Elikann Alerte à Malibu Star d’un jour. d’adieu. Série Des chiffres et des lettres sorcier Questions pour un champion (Austr., 1999) En clair jusqu'à 20.40 100 % question C dans l’air Natu- Powder Park Hallucinations The Senti- Série 17.25 Melrose Place Une revenante. Jeu 17.30 Qui est qui ? 18.55 On a tout essayé 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo 20.10 Daria Série 19.05 Le Journal 19.25 + de ciné- re Le saumon. Le goût amer d’un poisson nel La fille d’à côté. Série 19.54 Le Six Minu- Série 18.15  0.50 Exclusif Magazine 18.55 Le 19.50 Un gars, une fille Série 19.55 Mode Tout le sport Magazine 20.15 Loto Foot Maga- ma, + de sport 19.50 Le Zapping 19.55 Les Gui- peu ordinaire 19.45 Arte info, Météo 20.15 tes, Météo 20.05 Notre belle famille Bigdil 19.55 Météo, Journal, Météo. d’emploi 20.00  0.25 Journal, Météo. zine 20.20 Foot 3. gnols de l’info 20.05 Burger Quiz. Reportage Kaboul, le goût de la liberté. Concours de beauté. Série 20.40 Caméra Café.

20.55 P   20.55 D  G 20.55 L B 20.40 S « M   » - 20.40 L L   20.50 R Le choix Maga- Le Baptême du   Film. Film. John Frankenheimer. d’Agathe. Série. Avec Christian Rauth, Daniel zine présenté par David Douillet et Daniela boiteux. Série. Avec Vincent Winterhalter, Film. Keenen Ivory Wayans. Diane Keaton. Avec John Turturro, Andie Avec Robert De Niro, Jean Reno, Natasha Rialet, Cécile Auclert. 7345854 Lumbroso. 9706458 Laura del Sol, Nicolas Silberg &. 7339293 Avec Shawn Wayans, Marlon Wayans, Cheri MacDowell, Michael Richards. Drame (Etats- McElhone. Suspense (EU, 1998) %. 60691816 La décision du maire d’une petite La disparition de la sœur du truand Oteri, Carmen Electra. Unis, 1995, v.o.). 995729 Dans un bar parisien, Sam (Robert ville de province de fêter Halloween responsable de son handicap physi- Horreur (Etats-Unis, 2000) ?. 177922 Dans l’Amérique des années 1960, un De Niro), Vincent (Jean Reno) et leurs provoque l’ire du curé, pourtant réso- que va replonger le lieutenant chargé Parodie potache et faiblarde des films petit garçon dont la mère est recueilli acolytes rencontrent Deirdre (Natas- lument moderne, qui pense que l’heu- du dossier dans des réminiscences d’horreur hollywoodiens qui a fait un par ses deux oncles excentriques. Un cha McElhone), qui leurs propose un re est plutôt au recueillement. douloureuses. véritable« carton » au box-office. film qui pose un regard convenu sur contrat. Hold-up, trahisons et amitiés 22.35 Météo 22.40 Soir 3. la folie. viriles. Un film pour rien. 22.40 Y’    23.05 C ’ 23.05 L V    22.10 S « M   » - 22.15 G  23.00 C    Mon enfant vit Les  3 Roman Karmen,  ’ un conte de fées. Magazine présenté par jeunes et le cannabis. Magazine présenté par Guy Georges, autopsie d’une traque Film. Wes Craven. Avec Neve un cinéaste au service de la révolution. Docu- Film. Hervé Hadmar. Avec Tchéky Pascal Bataille et Laurent Fontaine. Invitée : Benoît Duquesne. Invités : Christine Boutin ; Documentaire. Alain Lasfargues et Patricia Campbell, Courteney Cox, David Arquette mentaire. Patrick Barbéris et Dominique Cha- Karyo, Monica Bellucci, Michel Muller. Comé- Jeane Manson. 5626699 Jean-François Copé ; Noël Mamère ; Marie- Tourancheau. 3403903 (Etats-Unis, 2000) ?. 3899922 puis (France, 2001). 4157309 die dramatique (France, 1999) %. 13767 0.15 Spécial sport. George Buffet ; Julien Dray. 8296767 0.05 Ombre et lumière Invité : Max Gallo. 0.05 En aparté Invités : Dani ; Gérard Jugnot.

1.25 Sept à huit La rage de vaincre ; Gangs- 0.55 Musiques au cœur Tosca de Puccini. Inter- 0.30 La Case de l’oncle Doc Clarisse est par- 1.05 Pillage en eaux troubles Téléfilm. Curt 23.45 Court-circuit (le magazine) Martin 0.30 Los Angeles Heat . Le troisième suspect. ters des mers ; Le Silence d’Alègre ; Raide prètes par Catherine Malfitano, Placido Domin- tie. Documentaire 1.25 Foot 3 1.50 Soir 3 2.15 Faudon. Avec Tobias Moretti (All., 2000). % Arnold ; Le Bunker de la dernière rafale ; Jour- Série % 1.25 Jazz 6 Magazine. Joe Lovano comme la justice. 2.15 Les Grands Destins du go, Ruggiero Raimondi et l’Orchestre sympho- JO de Salt Lake City Cérémonie de clôture 2.45 Libero Burro Film. Sergio Castellitto nal, de V. Jevremovicz ; Week-end à Tokyo,de Nonet au New Morning. Concert donné e XXe siècle Les acteurs de Yalta : Churchill nique de Rome, dir. Zubin Mehta. 2.10 J.-C. 4.20 Côté maison 4.45 Un jour en France (It., 1999) & 4.25 Suzhou River aaFilm. Lou J.-L. Mason 0.35 Rebecca aaaFilm. A. Hit- 3.55   2001 2.25 M6 Music 3.25 Turbo 3.05 Reportages Etangs du diable (20 min). Casadesus 2.35 On aura tout lu ! (55 min). Magazine (35 min). Ye. Avec Xun Zhou (Chine - All., 2000, v.o.) %. chcock. Drame (EU, 1940, N., v.o., 90 min). Magazine (30 min). CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 21.00 Hervé Bourges. Histoire MUSIQUE 20.45 Pierrot le fou aaaJean-Luc Godard (France, 16.10 Le Monde des idées. Thème : Libéralisme et 21.45 Fleurs de Chine. Odyssée 18.00 Classic Archive. Symphonie n˚3 , dite « Héroïque ». 19.30 L’Economie en question. 1965, 110 min) & Canal Jimmy démocratie. Invité : Pierre Manent. LCI 22.00 Un autre regard. Espagne, Inde et Bénin. Voyage Enregistré en 1967. Par l’Orchestre symphonique 20.30 Décibels. Opérette, nous voilà ! 20.45 Dracula aaFrancis Ford Coppola (Etats-Unis, MAGAZINES 22.40 Harcèlement, la menace rôde. 13ème RUE de la BBC, dir. sir Colin Davis. Mezzo 22.00 Journal. 1992, v.m., 120 min) ? CineCinemas 1 22.40 Il était une fois la 2 CV. Odyssée 19.00 Les Voix de Dieu. Marrakech, 1999. Mezzo 22.10 Multipistes. 20.50 Crash aaDavid Cronenberg (Can. - Fr. - GB, 17.10 i politique. Invité : Vincent Peillon. i télévision 22.50 Hongrie, la fin du silence. Histoire 19.20 Honnegger. Symphonie liturgique no 3. En 1999. 22.30 Surpris par la nuit. 1996, 95 min) ! Cinéfaz 17.00 Les Lumières du music-hall. Jean-Jacques Debout. 23.05 Biographie. John Glenn. La Chaîne Histoire Par l’Orchestre symphonique de Prague, dir. Stanislav 0.05 Du jour au lendemain. 21.00 La Traviata aaFranco Zeffirelli (Italie, Serge Reggiani. Paris Première 23.05 Pilot Guides. La Jordanie, le Liban et la Syrie. Voyage Macura. Muzzik e FRANCE-MUSIQUES 1982, 110 min). Mezzo 19.00  1.00 Explorer. Le défi de l’Antarctique. L’œil 23.35 Notre XX siècle. Le siècle de l’automobile. Odyssée 21.00 Orphée et Eurydice. Opéra de Gluck. Dir. Marco 21.00 Une place au soleil aaGeorge Stevens du tigre. Chiens secouristes. National Geographic 23.40 André Previn. Mezzo Guirdarini. Avec David Hoson, Amanda Tjhane. Muzzik 20.00 Concert. Par Le Concert d’Astrée, (Etats-Unis, 1951, N., 120 min) & Cinétoile DOCUMENTAIRES 23.45 Zev Sternhell. [3/4]. Histoire THÉÂTRE dir. Emmanuelle Haïm, Laura Claycomb, 21.00 Le Petit Criminel aaJacques Doillon (France, 0.25 Une chambre à soi. La vie de Virginia Woolf. Odyssée soprano, Lorenzo Regazzo, Emmanuelle 1990, 100 min) % Paris Première 17.40 Champions de la nature. Le loup. Monte-Carlo TMC 0.45 J’ai du bon Tibet. Planète 20.55 Tu m’as sauvé la vie. Pièce de Sacha Guitry. TMC Haïm, clavecin : Œuvres de Haendel. 22.20 La Grande Lessive aaJean-Pierre Mocky 18.00 A la recherche de mon Amérique. [1/2]. Planète SPORTS EN DIRECT TÉLÉFILMS 22.00 En attendant la nuit. (France, 1968, 95 min) & CineClassics 18.20 La Passion selon le peuple mexicain. Muzzik 23.00 Jazz, suivez le thème. Lady Bird. 22.30 Les Douze Salopards aaRobert Aldrich 18.30 La Route panaméricaine. D’El Paso à Mexico. Voyage 16.00 Tennis. Tournoi messieurs de Dubaï. Eurosport 20.40 Havanera 1820. Antonio Verdaguer. Festival 0.00 Extérieur nuit. ? 19.00 0.15 & (Etats-Unis, 1967, 145 min) RTL 9 Pilot Guides. La Californie. Voyage DANSE Tel épris. Fabien Onteniente Festival RADIO CLASSIQUE 22.40 Mon oncle d’Amérique aaAlain Resnais. 19.00 Winston Churchill. [3/4]. Le chemin de la victoire 0.25 Troublantes visions. Laurent Levy ! TF 6 Avec Nicole Garcia, Gérard Depardieu (France, 1980, (octobre 1942-Yalta, février 1945. Histoire 17.00 A-normopathie. Chorégraphie d’Axelle Mikaeloff. COURTS MÉTRAGES 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvres de 120 min). Paris Première 19.05 Les Lions de Phinda. Odyssée Musique d’Axelle Mikaeloff et Isabelle de Grossouvre. Donizetti, Chopin, Bellini, Rossini et Britten. 23.00 Love Story aaArthur Hiller (Etats-Unis, 1970, 19.45 A l’école vétérinaire. [1/5]. Premiers travaux Avec Aurélie Barthaux, Axelle Mikaeloff, Marie-Pierre 21.30 Le Dernier Jour d’un condamné. M. Andrieu. TV 5 20.40 Par le Quatuor Prazak, Marc Coppey, v.o., 100 min) & Cinétoile pratiques. Planète Pirson. Muzzik SÉRIES violoncelle : Œuvres de Schubert. 23.10 Rio Bravo aaHoward Hawks (Etats-Unis, 19.55 « Titanic », au-delà du naufrage. Le naufrage. Odyssée 20.35  23.30 Le « Pas de deux » du Corsaire. 22.05 Les Rendez-Vous du soir (suite). 1959, v.m., 145 min) & TCM 20.05 Valéry Giscard d’Estaing, le président. [3/4]. Chorégraphie de Marius Petipa. Musique d’Adolphe 23.25 New York District. L’incontrôlable (v.o.) % 13ème RUE Œuvres de Mendelssohn, Reger, R. Strauss, 23.15 Les Gens de la pluie aaFrancis Ford Coppola Le président. Histoire Adam. Avec Lioubov Kounakova (Médora), Farouk 0.05 Le Caméléon. Kidnapping (v.o.) & Série Club Mahler, Hindemith. (EU, 1969, v.m., 100 min) ? CineCinemas 1 20.15 Hollywood Stories. Kevin Bacon. Paris Première Rouzymatov (le corsaire). Mezzo 0.45 NYPD Blue. Disparitions (v.o.). % Canal Jimmy 0.00 Les Nuits de Radio Classique. MARDI 26 FÉVRIER TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6

13.00 Journal, Météo 13.55 Les Feux de 13.00 Météo, Journal, Météo 13.50 Derrick 13.50 Keno 13.55 C’est mon choix Magazine 14.00 60 secondes chrono Film. Dominic 13.45 Le Journal de la santé 14.05 Le Prix du 13.35 Un monde à part Téléfilm. Sheldon l’amour Feuilleton 14.45 Une femme indési- Un sale caractère. Série 14.55 Un cas pour 15.00 Les Mama’s en délire Téléfilm. Richard Sena. Avec Nicolas Cage. Action (EU, 2000) % bœuf Documentaire 15.05 Mariages arran- Larry. Avec James Brolin (EU, 2000) & 15.10 rable Téléfilm. Larry Elikann. Avec Jason deux L’argent du silence. Série 16.00 Com- Michaels. Avec Roseanne Barr-Arnold (EU, 15.50 Surprises 16.00 Le Vrai Journal Magazi- gés en Inde Documentaire 16.05 Sénégal, ter- Destins croisés Série 16.00 Loïs et Clark Le Robards, Rebecca de Mornay [2/2] (Etats- missaire Lea Sommer Fin amère. Série 17.00 1991). 16.35 MNK 17.35 A toi l’actu@ 17.50 ne % 16.50 Fanny & Elvis Film. Kay Mellor. re de couleurs Documentaire 17.05 Les Cava- cœur du dragon. Série 16.55 Le Pire du Mor- Unis, 1991). 16.30 Alerte à Malibu Surfer n’est Des chiffres et des lettres 17.30 Qui est qui ? C’est pas sorcier 18.15 Un livre, un jour 18.20 Avec Kerry Fox. Comédie (GB - Fr., 1999) & liers du mythe Les cow-boys. Documentaire ning 17.30 Gundam Wing Pris pour cibles 17.25 18.05 18.55 18.45 18.40 17.35 17.55 18.55 pas jouer. Série Melrose Place Un char- Divertissement JAG Impact. Série Questions pour un champion La Santé f En clair jusqu'à 20.05 Daria Rétroactif. 100 % question Spéciale Victor Hugo Powder Park Belle pagaille. Série me irrésistible. Série 18.15 Exclusif Magazine On a tout essayé 19.45 Un gars, une fille d’abord 18.50 Le 19-20 de l’information, Série 19.05 Le Journal 19.25 + de cinéma, + de 18.05 C dans l’air Magazine 19.00 Archimède The Sentinel Les braconniers 19.54 Le Six 18.55 Le Bigdil 19.50 Vivre com ça 19.55 Série 19.55 Mode d’emploi 20.00  1.05 Jour- Météo 20.10 Tout le sport Magazine 20.20  sport 19.50 Le Zapping 19.55 Les Guignols de Magazine 19.45 Arte info, Météo 20.15 Repor- Minutes, Météo 20.05 Notre belle famille Météo, Journal, Météo. nal, Météo. 1.55 C’est mon choix... ce soir. l’info. tage Paroles de paysan. Documentaire. Leçon d’aviation. Série 20.40 Caméra Café.

20.55 M    a 20.55 S Film. Bille August. Avec 20.55 Q   20.05 F Ligue des champions 20.45 T -   ’   20.50 E = M6 S Sexualité :  e e     ’ Film. Bobby Farrelly et Peter Farrelly. Avec Julia Ormond, Gabriel Byrne, Richard Harris. Spéciale célébrités. Divertisse- (2 phase. 3 journée). Groupe A. Manchester    et si on en parlait ? Magazine présenté par Cameron Diaz, Ben Stiller, Matt Dillon. Suspense (Dan. - All. - Suè., 1997) &. 9692201 ment présenté par Julien Lepers. Invités : United (GB) - FC Nantes (Fr.). 20.45 Coup « ... ET DEMAIN LE Mac Lesggy. Au sommaire : C’est une éternelle Comédie (EU, 1998) &. 9602688 Smilla (Julia Ormond), jeune femme Bernard Werber, Patrick Rambaud, François- d’envoi. En direct. 71905268 MONDE ENTIER ». Documentaire. Victor question de taille ! ; Comment augmenter Un homme parti à la recherche de la inuit, cherche à comprendre les rai- Eric Gendron, Jérôme Anger, Anne Richard, Le FC Nantes retrouve, mais cette fois Grandits (Allemagne, 2001). 100437862 son plaisir ; L’amour... tout petit déjà ; Ados : fille dont il était amoureux au collège sons de l’accident mortelle dont a été CharlElie Couture, Didier Barbelivien, en terre anglaise, des Mancuniens, en il y a toujours une première fois ; Etats-Unis : entre en compétition avec les préten- victime un petit garçon lui-même Ménélik, Raymond Domenech, Sophie tête de leur groupe, revenus de Breta- 21.30 Thema - Les Héritiers du Duce Ils ne le font pas comme nous ! ; Homosexua- dants de celle-ci. Une comédie grossiè- inuit. Invraisemblable histoire policiè- Moniotte, Gérald de Palmas. 4578794 gne avec le point du match nul (1-1). Documentaire. Michael Mandlik (All., 2001). lité : halte aux préjugés ! ; Hommes - Fem- re, véritable invention dans la trivialité. re, polaire et écologique. 22.45 Météo 22.50 Soir 3. L’Alliance nationale de G. Fini. mes : les différences. 581423 23.10 L D   23.00 Y’     23.15 L R  N Y aa 23.30 S   aa 21.40 T () -   22.45 P  Y a-t-il Film. ’       Téléfilm. un pouvoir gay ? Magazine présenté par Magazine présenté par Daniela Lumbroso et Film. Abel Ferrara. Avec Christopher Walken, François Ozon. Avec Charlotte Rampling, ’    David L. Corley. Avec Craig Sheffer, John Charles Villeneuve. 5655959 Nathalie Corré. Invités : Laurent Gerra, Jean- David Caruso, Larry Fishburne. Policier Bruno Cremer, Jacques Nolot. Drame INTER- Heard, Joanna Cassidy (EU, 1997) % 9755591 Le documentaire réalisé par Alexan- Marie Bigard, Elisa Tovati, Marie-Claude (It. - EU, 1989) !. 9814539 (France, 2000) %. 9537862 DIRE OU ENJÔLER ? Documentaire. Jan Peter, Un ancien inspecteur des services dra Riguet et Geneviève Rembaux fait Pietragalla, Cathy & David Guetta, Raphael Le portrait d’un gangster new-yorkais Une description remarquable du Rainer Fromm et Yuri Winterberg (All., 2001). secrets a été témoin du décès suspect un point sur les revendications des Mezrahi, Patrice Dard, Morchoisne. 1721930 qui fait du trafic de drogue pour finan- deuil, de son imposibilité et des effets d’une call-girl dans le bureau du prési- homosexuels qui aspirent à la défense cer un orphelinat. Une réflexion sur le de l’absence. 21.55 Thema Débat. Invités : Cornelie Sonn- dent des Etats-Unis. Trois ans après le de leurs droits et la reconnaissance de mal portée par une interprétation 1.05 In the Mood for Love aa Film. Wong tag-Wolgast 22.25 Thema Tout le monde drame, il est chargé d’enquêter sur le leur mode de vie. 1.30 Un cadeau, la vie ! Téléfilm. Jacob véritablement habitée de Christopher Kar-wai. Avec Maggie Cheung Man-Yuk. peut se tromper. Documentaire. Jan peter, suicide, quelque peu étrange, de 0.25 Spécial sport Magazine 1.00 Exclusif. Berger. Avec Carole Richert (Fr. - Bel., 1998) &. Walken. Comédie dramatique (Fr. - H.K., 2000, v.o.) &. Rainer Fromm et Yuri Winterberg (All., 2001). l’ancien conseiller dudit président.

1.35 Reportages Neness monte à Paris 2.05 3.00 Les Eléphants perdus de Tombouctou 0.55 Libre court Mes insomnies. Court métra- 2.35 « In the Mood for Love », le making of 23.00 Music Planet 2Nite Beck, Permanent 0.29 Météo 0.30 Capital Business sans Les Grands Destins du XXe siècle Mythe révo- Documentaire 3.50 Turquie, les troglodytes ge. Valérie Gaudissart 1.30 Ombre et lumière Documentaire 3.00 L’Experte Téléfilm. Mutations Documentaire 23.55 Die Nacht / frontière. Magazine 2.20 Culture pub lutionnaire : Hô Chi Minh 2.55  4.15 Histoi- du XXe siècle Documentaire 3.55 24 heures Anne Brochet 2.20 Soir 3 2.40 La Vie comme Graham Theakston. Avec Dervla Kirwan, La Nuit Magazine 0.50 Les Yeux sans visage Magazine. Imagina ; Mon nom ne m’appar- res naturelles Documentaire 3.25 La Pirogue d’info 4.15 Double-Je Magazine Spécial Angle- un roman 3.35 La Case de l’oncle Doc Clarisse Mark Womack (GB, 2001, 135 min) %. aaa Film. Georges Franju. Fantastique tient plus 2.45 M6 Music Emission musicale 4.45 Musique (35 min). terre (105 min). est partie 4.30 Un jour en France (40 min). (Fr. - It., 1959, N.) % 2.20 Surréel [1/4] (25 min). (255 min). CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 18.00 La vie secrète de Ramsès II. La Chaîne Histoire MUSIQUE 17.05 Une place au soleil aaGeorge Stevens 22.15 Forum public. 35 heures et PME : demandez le 18.00 Ours blancs en famille. National Geographic 17.45  20.35, 23.00 Concerto pour guitare. Œuvre 19.30 In vivo. (Etats-Unis, 1951, N., 120 min) & Cinétoile programme ! Public Sénat 18.15 Quatre femmes de premier plan. [3/4]. Histoire d’Alessandro Marcello. Par l’Ensemble orchestral de 20.30 Perspectives contemporaines. Passage, 18.40 Dracula aaFrancis Ford Coppola (Etats-Unis, MAGAZINES 18.35 « Titanic », au-delà du naufrage. Le naufrage. Odyssée Haute-Normandie, dir. Alexandre Lagoya (guitare). Mezzo le voyage des conteurs. 1992, v.m., 125 min) ? CineCinemas 3 19.00 Mussolini, le cauchemar de l’Italie. Chaîne Histoire 18.30 Pavarotti et Abbado à Ferrare. Enregistré en 1996. 22.00 Journal. 18.50 La Fièvre au corps aaLawrence Kasdan 13.00 Explorer. Le défi de l’Antarctique. L’œil du tigre. 19.00 Pilot Guides. Cuisine du monde : Vietnam. Voyage Avec Luciano Pavarotti (ténor). Par le Chamber Orchestra 22.10 Multipistes. (Etats-Unis, 1981, v.m., 115 min). TCM Chiens secouristes. National Geographic 19.10 L’Université résistante. Histoire of Europe, dir. Claudio Abbado. Mezzo 22.30 Surpris par la nuit. 19.05 Crash aaDavid Cronenberg (Can. - Fr. - GB, 16.05 Courts particuliers. J.-F. Stévenin. Paris Première 19.45 A l’école vétérinaire. [2/5]. Sauvez Heidi. Planète 21.00 Mozart. Concerto pour violon et orchestre n˚5. 0.05 Du jour au lendemain. ! 16.10 20.00 1996, v.o., 100 min) Cinéfaz i comme idées. Invité : Alain Minc. i télévision Alerte ! Au feu. National Geographic Avec Franck Peter Zimmermann (violon). Par l’Orchestre FRANCE-MUSIQUES 19.15 Tandem aaPatrice Leconte (France, 1996, 17.00 Les Lumières du music-hall. Michel Delpech. 20.30 De Gaulle ou l’éternel défi. [3/6]. De Gaulle et philharmonique de Berlin, dir. Bernard Haitink. Muzzik 90 min) & CineCinemas 2 Jane Birkin. Paris Première les communistes. La Chaîne Histoire 21.30 Berlioz. La Symphonie fantastique. En 1991. Par 19.05 Le Tour d’écoute. 20.45 La Paloma aaHelmut Käutner (Allemagne, 18.30 i cinéma. Invité : Gérard Jugnot. i télévision 20.45 Steve McQueen, le rebelle tranquille. Planète l’Orchestre révolutionnaire et romantique, dir. John Eliot 20.00 Un mardi idéal. Invités : Anne 1944, v.o., 110 min) & CineClassics 19.00 Explorer. Trésors volés du Cambodge. Pilleurs 20.55 Charles Trenet. Odyssée Gardiner. Mezzo Sylvestre, chanteuse ; l’Ensemble Illico ; Tom 22.15 eXistenZ aaDavid Cronenberg (Etats-Unis, de sites. National Geographic 21.50 Renaissance. Le voyage du mage. Odyssée 21.35 Mahler. Symphonie n˚1. En 1992. Avec Sylvia McNair Novembre, chanteur. En direct 1999, v.o., 95 min) ? Cinéfaz 21.05 Temps présent. Les guerres de Greenpeace. TV 5 21.55 Zev Sternhell. [4/4]. Histoire (soprano), Jard Van Nes (mezzo-soprano). Par l’Orchestre 22.00 En attendant la nuit. 22.15 Z aaCosta-Gavras (France - Algérie, 1969, 22.15 Ça se discute. Révélations, provocations, faut-il 22.00 La Route panaméricaine. Voyage philharmonique de Berlin, dir. Bernard Haitink. Muzzik 23.00 Jazz, suivez le thème. Can’t Help 130 min) % 13ème Rue avoir peur du scandale ? TV 5 22.10 Biographie. Al Capone, Scarface. La Chaîne Histoire 23.15 Strauss. La Chauve-Souris. En 2000. Par l’Orchestre Lovin’ Dat Man. 22.35 La Grande Attaque du train d’or aaMichael 22.45 Rock Press Club. Nirvana. Canal Jimmy 22.50 La Grande Famine. [2/3]. L’exil. Histoire de l’Opéra national de Paris, dir. Armin Jordan. Mezzo 0.00 Extérieur nuit. 23.00 Crichton (Grande-Bretagne, 1979, 110 min). RTL 9 DOCUMENTAIRES L’Afrique, paradis des insectes. National Geographic TÉLÉFILMS RADIO CLASSIQUE 22.35 Madame Miniver aaWilliam Wyler 23.05 Pilot Guides. L’Ethiopie. Voyage (Etats-Unis, 1942, N., v.o., 130 min) & CineClassics 17.00 Les Aventuriers. Hillary et Tenzing à la conquête 23.05 Latitude 00˚. Odyssée 21.00 Don King, seulement en Amérique. John 18.30 Classique affaires soir. 22.40 Un été 42 aaRobert Mulligan (Etats-Unis, de l’Everest. National Geographic 23.40 Watergate. [3/5]. Les boucs émissaires. Histoire Herzfeld % Paris Première 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvres 1971, v.m., 105 min). TCM 17.10 Que « Vienne » la résist@nce. Planète SPORTS EN DIRECT 22.45 Le Crime dans le sang. Richard T. Heffron. Festival d’Ibert, Debussy. 20.40 Delacroix et la 22.50 Fantasmes aaJang Sun-Woo (Corée, 1999, 17.10 Afrique, je te plumerai. Histoire SÉRIES musique. Œuvres de Mozart, Gluck, v.m., 105 min) ! Canal + Vert 17.15 Les Mystères de l’Histoire. Opération 16.00 Tennis. Tournoi messieurs de Dubaï. Eurosport Cherubini, Cimarosa, Beethoven. 22.50 Plus dure sera la chute aaMark Robson Underworld. La Chaîne Histoire 20.45 Football. Ligue des champions (2e phase, 4e journée) : 19.55 Le Caméléon. Un don du ciel. Série Club 22.30 Les Rendez-Vous du soir (suite). (Etats-Unis, 1956, N., v.o., 110 min). Paris Première 17.30 Voyage pratique. Lisbonne. Voyage AS Rome (It.) - FC Barcelone (Esp.). Canal + vert 20.40 Docteur Sylvestre. Les Pièges de Saturne. Festival Œuvres Berlioz, Bellini, Paganini, Rossini, 23.55 Le Parfum d’Yvonne aaPatrice Leconte 17.40 Champions de la nature. Les tigres du Bengale 20.30 Boxe. Championnat de France. Poids super-moyens. 21.00 Alias. So it begins (v.o.) & Téva Weber, Chopin. (France, 1994, 85 min) % CineCinemas 3 avec Anthony Marr. Monte-Carlo TMC Jean-Paul Mendy - Rachid Kanfouah. Eurosport 21.50 Ally McBeal. Judge Ling (v.o.). & Téva 0.00 Les Nuits de Radio Classique.

Les codes du CSA & Tous publics % Accord parental souhaitable ? Accord parental indispensable ou interdit aux moins de 12 ans ! Public adulte. Interdit aux moins de 16 ans # Interdit aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir aaA ne pas manquer aaaChef-d’œuvre ou classique. Les symboles spéciaux de Canal + DD Dernière diffusion d Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants. 34/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002

  CARNET DE ROUTE A hue et à dia

ON VOYAIT l’autre soir, ou longuement. Car s’il est une Profession gigolo, dans le rococo des « lady’s clubs » de Tokyo l’autre midi peut-être – de toute autre métaphore, celle du mara- manière vu que l’agriculture tient thon agricole habituellement Salon, cela dure du matin au dévolue aux nuits bruxelloises, soir ! –, une bien jolie vache à la ici elle pourrait parfaitement s’ap- TOKYO hommes, mais tout devient compli- télévision. Elle était belle, blonde pliquer. Cinq heures et plus, de notre correspondant qué. Ils peuvent être collants. Ici, et d’Aquitaine. Elle avait l’œil dimanche matin, pour passer le Elle relève une mèche folle de tout est discret, léger. » Vers minuit, rond et le cil langoureux, notre Salon en revue. Cinq heures à son chignon, son voisin allume une Mariko est partie. Un « hôte » l’a Aliénor. Et son propriétaire, lui flatter la poupe des blondes cigarette puis se laisse aller dans les raccompagnée jusqu’au parking. lustrant le cuir dans le sens du d’Aquitaine, et l’agriculture fran- profondeurs du sofa, soufflant la « Elle vient de temps en temps, poil, ne désespérait point d’obte- çaise dans le sens de l’affect. fumée. Elancée, d’une élégance dis- dépense largement et disparaît pen- nir une médaille d’or pour cette Cinq heures, pas un record mais crète, elle a 32 ans, nous dira-t-elle. dant des semaines », commente superbe athlète, visiblement presque, à jouer en somme à Mariée ? « Vous êtes bien indis- Takeshi Aida, le patron du New Ai. indemne d’EPO. domicile. Chapeau, l’artiste cret ! » Installé depuis trente ans dans le Ah ! Les temps ont beau être laboureur ! Nous ne saurons que son pré- quartier, c’est une figure de la nuit modernes, notre vieille âme fran- On lisait, ce matin, ici et là, la nom : Mariko. A ses côtés, il y a de Kabukicho. Chevelure noire gon- çaise fit que cette superbe chro- presse politico-sportive relatant, deux garçons tirés à quatre épin- flée, petite moustache et grosse molithographie télévisuelle nous à grands traits d’adjectifs, ce gles. La trentaine également. Deux montre ornée de diamants, il a tira quasiment des larmes. Et que marathon héroïque. Et là encore, autres lui font face sur des tabou- commencé dans les années 1970 nous fûmes tout près de sortir on se dit que la France était un rets. Le groupe boit du Don Péri- comme « hôte » dans un des pre- notre mouchoir. A carreaux, de bien beau et vieux pays, de la gnon, grignote des amuse-gueules miers établissements du genre, le Cholet, évidemment. paille plein ses modernes sou- et rit beaucoup. De temps en Naito Tokyo, à côté de la gare cen-

On aura beau dire, beau faire, liers, en son ébrouement rituel. temps, la jeune femme et un de ses  / trale. Aujourd’hui, il a quatre host c’est bellement beau, une blonde Et de ces récits picaresques de compagnons vont se mêler aux dan- Pas moins de 70 établissements dans le quartier de Kabukicho. clubs, plus le Marilyn, cabaret géré d’Aquitaine ! Et c’est dur la l’exploit, on retint une saynète seurs sur la piste. Le New Ai, caba- par sa fille, où les hôtes sont des culture. Et c’est chouette l’agricul- admirable. Comme il arrive aux ret du quartier chaud de Kabukicho à Tokyo, est neuses, il ne compte femmes habillées en hommes : « Il n’est pas fré- ture. Arrivé à ce point de robora- candidats à la présidence, vint le un host club, c’est-à-dire un établissement où la pas moins de deux HOKKAÏDO quenté que par des lesbiennes : il y a aussi des tive philosophie, nous nous moment où Jacques Chirac clientèle est constituée uniquement de femmes cents « hôtes ». femmes qui veulent simplement s’amuser », dit-il. mîmes à repenser à la fameuse paraissant, un père, n’y tenant venues s’offrir pour une soirée la compagnie Au New Ai, le Tokyo Coup d’œil dans le miroir et geste sec pour formule, en pur bois de communi- plus, lui fit de ses bras l’offrande d’hommes. champagne, le vin N ajuster le col de sa veste : Akatsuki s’assied à cation, lancée l’autre soir, tou- de sa fillette, en disant à la douce O Ces dernières années, les host clubs, appelés français ou le A P notre table. Cheveux auburn, complet gris Arma- jours à la télé, par le simili-Ger- enfant : « Embrasse ton prési- aussi lady’s clubs, ont proliféré. On n’en dénom- cognac aidant, l’at- J ni et cravate rose. Profession : gigolo. Vingt ans sois Lionel Jospré. N’avait-il pas dent ! » Ce qu’elle fit. Ou ce que bre pas moins de soixante-dix dans Kabukicho mosphère est cha- HONDO de maison. « Ce que les femmes attendent de dit, à la stupéfaction générale, le président fit. Avant de dire : et des dizaines dans d’autres quartiers noc- leureuse. Sur les ban- SIKOK nous ? Que l’on soit gentil, attentif, qu’on les dont la sienne probablement, « Tu es bien jolie, tu ressembles à turnes tels que Roppongi ou même le vieil Asaku- quettes, les clientes KIOU SIOU fasse rire », dit-il. Elles viennent d’abord pour qu’il fomentait enfin le doux pro- ta maman ! » Effectivement, cha- sa. Tokyo en compte plus de deux cents. A l’en- et leur cour bavar- s’amuser, poursuit-il, « parfois aussi pour trouver jet de « s’ébrouer » dans la cam- peau, c’est tout un métier ! trée scintillante de lumière de ces établisse- dent, plaisantent et un amant .» pagne ? Nous en fûmes si sur- Reste que ce beau week-end ments sont exposés les portraits en couleurs des rient aux éclats. A Les « hôtes » ont un fixe, mais ils touchent sur- pris, et si totalement pris à con- aux champs fut un peu gâché ! « hôtes » avec leur prénom. une table, on fête tout un pourcentage sur les consommations. Ils tre-sabot, que les mots nous man- Car, tandis qu’à la porte de Ver- « Bonsoir. Qui avez-vous choisi ce soir ? », dit le bruyamment un anniversaire. Certaines, qui ne doivent donc soigner leurs habituées : leur télé- quèrent pour qualifier ce miracle sailles le président allait nette- maître d’hôtel à l’arrivée des clientes. Si c’est la sont pas moins enjouées, ont passé l’âge de phoner régulièrement, faire des courses avec aux champs. Car à dire le vrai, cet- ment dans le sens du hue, à Tou- première fois et si les portraits n’inspirent pas de séduire, mais la plupart sont encore jeunes. Par- elles, les emmener dîner, voire les accompagner te métaphore rurale nous parais- louse, François Bayrou, tirait sen- désir particulier, il leur attribuera des compa- fois un peu intimidées, parfois très à l’aise. Qui en voyage. En échange, ils reçoivent des sait aller à ce frais libéré des siblement à dia. S’inviter à une gnons. Les habituées, elles, demandent leurs pré- sont ces femmes arrivées seules ou à deux, que cadeaux, des enveloppes. Un « hôte » coûte entraves comme tablier à une grand-messe chiraquienne. La férés. Il y en a pour tous les goûts : minets sou- des hommes empressés font asseoir, conseillent cher : au cabaret, 5 000 yens (45 euros) les deux blonde d’Aquitaine ! détourner à son profit. Et venir, riants aux cheveux longs, mâles ténébreux au sur les consommations, servent et s’emploient à heures, plus les consommations. L’agriculture relève pourtant en coucou au colza, y nicher, cha- regard langoureux, jeunes ou moins jeunes. amuser ? Des femmes mariées riches, des com- A 62 ans, un peu vieux beau, droit comme un notoirement du domaine réservé peau là encore ! Surtout pour Avec son décor rococo, ses statues grecques, merçantes, des provinciales dans leur robe sage, « i » et excellent danseur, le doyen des gigolos et chiraco-présidentiel ! C’est n’en laisser en pâture que cette ses bibelots, ses gigantesques lustres en verrote- mais aussi des jeunes femmes comme on peut du New Ai se veut philosophe : « Toute ma vie, je son jardin à lui, son vert royaume phrase-ruade : « Si nous pensons rie, ses chandeliers dorés et ses miroirs, le New en croiser par milliers dans les rues. Que vien- n’ai été qu’un gigolo… Qu’est-ce qu’il y a de mal à et son pré carré, où il peut effecti- tous la même chose, c’est que nous Ai est l’un des plus grands host clubs de Kabu- nent-elles chercher ? « Ici, je mène le jeu, dit avoir été un marchand de bonheur ? » vement s’ébrouer à son aise. Et ne pensons plus rien. » kicho. On ne peut pas le rater : son « menu » en Mariko. Quand j’en ai assez, j’arrête. Je paie et gigolos s’étale sur d’énormes affiches lumi- c’est fini. Oui, je peux rencontrer d’autres Philippe Pons CONTACTS IL Y A 50 ANS, DANS 0123 EN LIGNE SUR lemonde.fr f RÉDACTION Marché de l'emploi : a JO, un bilan. 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris http://emploi.lemonde.fr Une rétrospec- Cedex 05. Tél : 01-42-17-20-00 ; Site éducation : http://educ.lemonde.fr Apothéose nordique télécopieur : 01-42-17-21-21 ; Marché de l'immobilier : tive en images télex : 202 806 F http://immo.lemonde.fr LES SIXIÈMES Jeux olympiques une masse large et compacte de cou- blanc et rouge. Un coup de trompe des Jeux olym- f ABONNEMENTS f TÉLÉMATIQUE d’hiver touchent à leur fin. L’événe- leur terne où tranchaient quelques annonça le saut du premier concur- piques de Salt Par téléphone : 01-42-17-32-90 3615 lemonde f ment de la journée d’hier, et même tons plus clairs, autant de bleuets et rent, et ensuite de chacun des soixan- Lake City : les Sur Internet : http://abo.lemonde.fr DOCUMENTATION Par courrier : bulletin p. 12 Sur Internet : http://archives.lemonde.fr on peut dire le point culminant de de coquelicots dans un champ de sei- te-quatre engagés. Tour à tour planè- moments forts, Changement d'adresse et suspension : f COLLECTION ces jeux, fut l’épreuve de saut spé- gle ondulant doucement au rythme rent en l’air les hommes-oiseaux de les médailles 0-825-022-021 (0,15 euro TTC/min) Le Monde sur CD-ROM : cial, qui réunit à Holmenkollen, d’un blues américain. Le concours treize nations. Les Norvégiens volè- françaises, la cérémonie de clôture. f INTERNET 01-44-88-46-60 dans la banlieue d’Oslo, les meilleurs de saut fut honoré de la présence du rent le mieux et le plus loin, à la gran- www.lemonde.fr/jo2002 Site d'information : www.lemonde.fr Le Monde sur microfilms spécialistes du monde, devant une roi Haakon VII et de toute la famille de joie du public, qui commençait à a Pie XII et le nazisme. Donnez votre avis Site finances : http://finances.lemonde.fr 03-88-71-42-30 Site nouvelles technologies : f LE MONDE 2 foule de cent cinquante mille specta- royale. L’hymne royal retentit, puis donner de la voix bien avant que ses sur l’affiche controversée d’Amen de Costa- http ://interactif.lemonde.fr Abonnements : 01-42-17-32-90 teurs fervents. De la piste on décou- l’hymne national norvégien, repris favoris parussent dans le ciel. Gavras et sur les relations du Vatican avec Guide culturel : http://aden.lemonde.fr En vente : « La France sur le déclin ? ». vrait une vue générale impression- en chœur par les quelque cent cin- le IIIe Reich pendant la seconde guerre mon- nante. Tout autour de la cuvette quante mille spectateurs. Les maî- André Villecourt diale sur les forums du Monde. a Tirage du Monde daté dimanche 25 - lundi 26 février 2002 : 577 663 exemplaires. 1-3 terminale la neige disparaissait sous tres de piste agitèrent des drapeaux (26 février 1952.) http://forums.lemonde.fr, rubrique Cinéma Nos abonnés trouveront avec ce numéro le supplément « Le Monde Economie ». ECONOMIEMARDI 26 FÉVRIER 2002

UNE FAIBLE MOBILITÉ EUROPE FOCUS OFFRES D’EMPLOI Pourcentage de salariés selon EMPLOI la durée de l'emploi actuel-2000 Un site unique Un rapport du Conseil b Dirigeants p. IX b b Plus de 2 ans Moins pour l’emploi, une carte d’analyse économique Le gouvernement vient d’obtenir le feu Gestion et administration p. X et XI de1an de santé européenne… examine les mutations vert syndical pour engager une réforme b Ingénieurs p. XI La Commission propose des populations. de la notation des fonctionnaires p. VII b Conseil p. XIII 16,4 b b 73,5 un plan d’action, afin Conclusion étonnante : Grâce à des codes couleur, l’atelier protégé Carrières 10,1 d’inciter les salariés le vieillissement de la d’Etupes (Doubs) permet à ses salariés internationales p. XIV et XV Entre 1 et à franchir davantage France ne pénaliserait handicapés de fabriquer, dans les délais, b Collectivités 2 ans Source : Eurostat les frontières p. IV pas son économie p. V des câbles pour le groupe PSA p. VIII territoriales p. XVII et XVIII

le 4 mars, les quinze devraient autoriser l’union à ratifier Environnement : l’Europe le protocole de kyoto rejeté par washington défie George W. Bush

George W. Bush a tenté le dits d’émissions » auprès de voi- paux émetteurs de gaz carboni- L'AMÉRIQUE RAPPELÉE À L'ORDRE 14 février d’allumer un contre- sins plus vertueux. Si la discus- que avec l’Inde, s’affiche mainte- feu en présentant une « initiati- sion sur ce marché mondial est nant comme un soutien du proto- ve » sur le changement climati- loin d’être achevée, l’Union euro- cole, même si elle refuse toujours que : celle-ci ne concerne que les péenne a décidé d’anticiper. Une de prendre des engagements de Etats-Unis et s’appuie exclusive- proposition de directive prévoit réduction. ment sur des engagements volon- de lancer un système européen D’ici à 2004 – date de la prochai- taires et des incitations fiscales. d’échanges en 2005, tandis que la ne élection présidentielle améri- Le président américain vise seule- Grande-Bretagne expérimente caine, qui pourrait ramener les ment un ralentissement de la dès cette année son propre dispo- démocrates au pouvoir –, l’Union croissance des émissions améri- sitif. européenne devra maintenir le caines de gaz – un objectif éloi- Le succès du protocole dépen- cap, car il est fort improbable que gné de celui du protocole de dra aussi de l’adhésion des pays M. Bush choisisse de revenir dans Kyoto qui prévoit de diminuer les du Sud : d’abord réticents même le cadre du protocole. Cette téna- émissions des pays industrialisés de 5 % en moyenne. Vitupéré par les organisations non gouverne- D’abord réticents même s’ils n’ont pas mentales (ONG), le plan Bush n’a pas reçu d’échos favorables de la d’objectifs contraignants, part des gouvernements des pays Le 1 er pollueur de la planète industrialisés, à l’exception du les pays du Sud deviennent plus intéressés Canada, où il renforce le camp des opposants à la ratification. à mesure que l’Union montre Emissions de CO 2 , en % du total mondial Si l’Union européenne main- tient le cap, tout n’est pas gagné : sa détermination ÉTATS-UNIS UNION EUROPÉENNE la décision du 4 mars suppose que l’obstacle danois soit levé. s’ils n’ont pas d’objectifs contrai- cité devrait permettre aux Quinze 24 13 Globalement, l’Union européen- gnants, ils deviennent plus inté- de créer une vraie solidarité politi- CHINE ne doit diminuer ses émissions de ressés à mesure que l’Europe que avec les pays du Sud, alors 13 8 % d’ici à 2012 par rapport à montre sa détermination. Les pos- même que les Etats-Unis affi- 6 1990. Cette baisse a été répartie sibilités de transfert de technolo- chent un unilatéralisme que le 39 5 RUSSIE entre les Quinze pour tenir comp- gies s’affirment progressivement, 11 septembre n’a pas entamé. te des caractéristiques énergéti- avec la concrétisation du « méca- AUTRES JAPON ques de chacun. Par exemple, la nisme de développement pro- Hervé Kempf et France qui a fortement réduit ses pre ». La Chine, un des princi- Martine Laronche émissions de gaz carbonique avec le nucléaire, pourra se contenter d’une stabilisation, tandis que l’Allemagne, fortement dépendan- te du charbon, devra baisser de Emissions de CO 21 %. 2, en volume Depuis le début, Copenhague demande que soit réévalué à la en millions de tonnes baisse le niveau de son effort. En effet, l’année de référence prise 5585 pour tous les autres pays – 1990 – a été pour le Danemark anorma- 1486 le : comme il a beaucoup plu, le

1 158

3106 pays a pu importer du courant

3051 ÉTATS-UNIS hydroélectrique de Suède et de UNION Norvège, limitant exceptionnelle- EUROPÉENNE CHINE RUSSIE JAPON ment le fonctionnement de ses centrales thermiques. Copenha- gue demande que son effort soit TOTAL MONDE : calculé sur la base de 1988, ce qui 23 172 correspond à un objectif de réduc- millions de tonnes Source : Agence internationale de l'énergie tion plus léger (– 18 %). Un arran- Infographie : Le Monde gement technique devrait être trouvé sans menacer le dispositif, ’Europe parvien- que son engagement aura un sur les autres pays industrialisés d’autant que les Danois prennent dra-t-elle à mettre le effet d’entraînement sur les afin qu’ils se désengagent. la présidence de l’Union euro- protocole de Kyoto sur autres Etats, pour permettre l’en- Le Japon et la Russie, dont l’adhé- péenne le 1er juillet 2002 : on les les rails ? Signé en 1997, trée en vigueur du protocole, qui sion au protocole est indispensable voit mal arriver à Johannesburg le traité sur le change- nécessite l’adhésion de 55 pays pour le rendre opérationnel, sont en portant la responsabilité de ment climatique fixe représentant 55 % des émissions particulièrement visés. Cette pres- l’échec de la ratification. aux pays industrialisés l’objectif de gaz à effet de serre. sion semble avoir échoué sur Depuis deux ans, la négocia- Lde réduire l’émission des gaz à Cet objectif est loin d’être Tokyo : le premier ministre, Juni- tion internationale est allée dans effet de serre (GES) d’ici à 2012. acquis : depuis que les Etats-Unis, chiro Koizumi a déclaré le 4 février le sens d’un assouplissement des Le 4 mars, le conseil des ministres par la voix de leur président Geor- que son pays ratifierait le protoco- contraintes posées par Kyoto : de l’environnement des Quinze ge W. Bush, ont rejeté en le durant la présente session parle- alors que l’Europe était très oppo- doit donner le feu vert à la ratifica- mars 2001 le protocole, ils ont mentaire. Pour ce qui est de la Rus- sée à la mise en œuvre d’un mar- tion du texte par l’Union : celle-ci doublement affaibli le traité sie, les choses sont moins claires, ché des permis d’émissions, elle pourra alors intervenir avant le qu’avait pourtant signé l’adminis- Moscou traîne les pieds, mais le en est maintenant le porte-dra- sommet mondial sur le développe- tration Clinton. D’une part, parce pays est engagé dans un dialogue peau. Le protocole envisage à par- ment durable, organisé par les qu’ils sont le premier émetteur énergétique avec Bruxelles, profita- tir de 2008 un tel dispositif, qui Nations unies, et qui se tiendra à mondial de gaz à effet de serre ble à terme. La Douma devrait se permettrait à un Etat ne parve- Johannesburg (Afrique du Sud) (24 % du gaz carbonique), d’autre réunir les 14 et 15 mars pour discu- nant pas à atteindre ses objectifs fin août 2002. L’Europe espère part, parce qu’ils font pression ter de la ratification. de réduction d’acheter des « cré- II/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 DOSSIER

QUESTIONS-RÉPONSES Les Quinze se lancent dans la lutte Mécanismes contre l’effet de serre en ordre dispersé Qu’est-ce que 0 %, la Hongrie – 6 %, l’Islande + 10 %, le Japon – 6 %, la Lettonie le protocole bruxelles prépare effet de serre, le système de sur- place, à titre expérimental, d’un sys- du gaz carbonique. En contrepartie, de Kyoto ? – 8 %, le Liechtenstein – 8 %, la 1 Lituanie – 8 %, la Norvège + 1 %, veillance des autres gaz n’étant pas tème d’échanges de permis pour la le gouvernement s’engage à ne pas Signé en décembre 1997, le proto- la Nouvelle-Zélande 0 %, la Polo- une directive, encore satisfaisant. Cinq secteurs période 2003-2004, mais qui diffère augmenter l’écotaxe instaurée en cole de Kyoto est une étape gne – 6 %, la République tchèque sont concernés par ce processus sur bien des points de la proposi- 1998. Dans ce contexte, les Alle- majeure dans un processus diplo- – 8 %, la Roumanie – 8 %, la Slova- mais les pays obligatoire (électricité ; raffinerie ; tion européenne. mands sont très partagés sur la pro- matique lancé en 1992. Etait alors quie – 8 %, la Slovénie – 8 %, la papier ; acier ; cimentiers, verre et « Notre philosophie, c’est que les position de directive européenne signée, à Rio de Janeiro, la con- Suisse – 8 %, l’Ukraine 0 %. développent leur céramique), soit 46 % du total des entreprises se disciplinent mutuelle- sur les échanges d’émissions, qui vention sur le changement clima- L’Union européenne a un objectif émissions de l’UE, et des sanctions ment, explique Thierry Chambolle, impose des règles précises de répar- tique, qui adopte l’objectif d’une global de – 8 % qu’elle a réparti, propre stratégie financières sont prévues en cas de président du comité changement cli- tition de « droits à polluer » et de stabilisation des émissions de en juin 1998, entre les Quinze non-respect des objectifs. Prévu à matique du Medef. Nous voulons contrôle. Il existe une pression de gaz à effet de serre. selon des critères prenant en partir de 2005, le système serait déboucher sur une sorte de copilo- l’industrie outre-Rhin pour deman- A Kyoto (Japon), les pays de l’Or- compte à la fois leur niveau de expérimental jusqu’en 2008, date à tage du système entre l’administra- der une clause d’exemption option- ganisation de coopération et de développement et les efforts à laquelle il devra s’insérer dans un tion et les entreprises. » D’ici fin nelle permettant à un Etat membre développement économiques accomplir compte tenu de leur ’Union européenne (UE) marché mondial, prévu par le proto- février, les travaux devraient don- de ne pas inclure certains secteurs à (OCDE), les pays d’Europe de l’Est, équipement industriel : Allema- sera-t-elle en mesure de cole de Kyoto. ner lieu à des propositions précises, condition qu’ils soient couverts par la Russie et l’Ukraine ont été plus gne – 21 %, Grèce + 25 %, Espagne tenir ses engagements de Les Etats membres ont adopté bien en deçà des espoirs des écolo- des accords volontaires. loin en s’engageant à limiter glo- + 15 %, France 0 %, Irlande + 13 %, réduction d’émissions de des stratégies divergentes. La gistes, qui pourraient embarrasser La Grande-Bretagne a adopté balement de 5 % en 2012 leurs Italie – 6,5 %, Pays-Bas – 6 %, gaz à effet de serre, soit France, qui s’est dotée d’un plan Lionel Jospin. Faudra-t-il les accep- une autre stratégie. Elle va mettre émissions de gaz à effet de serre Autriche – 13 %, Portugal + 27 %, 8 % de moins entre 2008 national en janvier 2000, a dû, sous ter au risque de mécontenter les en œuvre à partir d’avril 2002 son par rapport au niveau de 1990. Royaume-Uni – 12,5 %, Belgique – et 2012 par rapport au niveau de la pression des industriels, abandon- Verts ? Ou les rejeter au risque de se propre système national d’attribu- L1990 ? La Commission a proposé, ner sa mesure-phare, l’écotaxe. Or faire accuser de ne rien avoir fait ? tion de quotas et d’échange de per- Ces pays, dits « de l’annexe I », 7,5 %, Danemark – 21 %, Luxem- peuvent respecter leurs engage- bourg – 28 %, Finlande 0 %, Suè- en octobre 2001, un train de mesu- 40 % des efforts de réduction repo- mis. Le Danemark l’a déjà fait, mais ments en utilisant d’une part des de + 4 %. res qui doivent faire l’objet de régle- saient sur la taxation. Gelé aussi, uniquement pour les producteurs « politiques et mesures », mentations nationales et commu- mais cette fois-ci sous la pression La France a dû, d’électricité. Fondé sur le volonta- d’autre part des « mécanismes L’Europe nautaires dans les deux prochaines des chauffeurs routiers, le plan de riat, le système britannique fait la de flexibilité ». années, ainsi qu’un système euro- rattrapage du prix du gazole par rap- sous la pression part belle aux industriels. Ceux qui y avance-t-elle dans péen d’échanges de quotas d’émis- port à l’essence. participeront recevront un soutien Quels sont 4la lutte contre le sions de gaz à effet de serre. Depuis décembre, les industriels des industriels, financier : au total la subvention est changement climatique ? Ce dispositif, qui fait actuelle- français ont toutefois décidé d’adop- de 30 millions de livres sur cinq ans. les mécanismes ment l’objet d’une proposition de ter une position plus offensive, abandonner l’écotaxe, La Commission a validé la démar- de flexibilité ? 2 L’Union européenne a réduit de directive, prévoit d’allouer à chaque conscients de l’avantage pris par che mais a prévenu que des aména- Le protocole de Kyoto définit 4 % entre 1990 et 1999 ses émis- entreprise, installation par installa- leurs homologues britanniques et sa mesure-phare gements seront nécessaires pour trois mécanismes. D’abord, sions de gaz à effet de serre tion, un quota d’émissions de CO2, allemands, déjà bien engagés dans rendre le système compatible avec l’échange des permis d’émission (GES), selon les données de avec la possibilité, une fois ce quota le processus de lutte contre le chan- L’Allemagne bénéficie, elle, d’un la future directive européenne et évi- de gaz à effet de serre (GES) l’Agence européenne pour l’envi- atteint, d’acheter à une autre entre- gement climatique. En désaccord climat de confiance entre indus- ter les distorsions de concurrence. entre pays de l’annexe I. Encore à ronnement. Elle est, par consé- prise – qui aurait émis moins que sur les objectifs de réduction du triels et administration. Des engage- Dans ce contexte, les pressions préciser dans son fonctionne- quent, à la moitié des engage- ses droits – son surplus. Ce « méca- plan national, les grands patrons se ments ont été négociés et ont don- visant à modifier la proposition de ment, il devrait permettre à par- ments du protocole de Kyoto. nisme de flexibilité » permet aux sont engagés dans une série de dis- né lieu à un accord en novembre directive européenne dans un sens tir de 2008 aux Etats de s’échan- « Cependant, la réalité est plus industriels de réduire les émissions cussions avec les représentants des 2000. Le patronat allemand s’y en- plus avantageux pour les industriels ger des droits à émettre des GES. dure », souligne un rapport de jan- à moindre coût plutôt que de réali- ministères de l’environnement et de gage à réduire de 35 % d’ici à 2012 s’accentuent. Au risque de mettre à Ensuite, l’« application conjoin- vier 2002 du Parlement européen ser des investissements trop oné- l’industrie afin de négocier des enga- les six gaz à effet de serre visés dans mal la crédibilité du dispositif. te », toujours entre Etats de l’an- sur la proposition de décision du reux. Il se limite au gaz carbonique, gements volontaires de réduction. le protocole de Kyoto avec un objec- nexe I, qui permet à un pays X Conseil relative à l’approbation soit 80 % des émissions de gaz à Ils souhaitent également la mise en tif spécifique de réduction de 28 % Martine Laronche d’obtenir des crédits d’émission du protocole. Il ressort des don- de GES au titre d’un investisse- nées nationales que ce bon résul- ment physique, comme la moder- tat est dû essentiellement aux nisation d’une usine, diminuant réductions réalisées en Angleter- BP anticipe… pour éviter des taxes supplémentaires les GES dans un pays Y. Cette pos- re (14 %), du fait du passage des sibilité vise particulièrement les centrales électriques au charbon E ’    investissements que pourrait fai- à l’utilisation du gaz naturel ; et contre le res en un an ! Pour optimiser les coûts liés à ces émissions permettent, par exemple, de diminuer les re un pays industrialisé vers un en Allemagne (19 %) du fait de la changement climatique en 1998, le pétrolier britanni- réductions, BP a lancé en janvier 2000 un système fuites de méthane, un gaz que vend BP, ce qui amé- pays en transition. Troisième pos- reconversion industrielle de l’ex- que Beyond Petroleum (BP) n’a pas perdu de vue ses interne d’échanges de permis d’émissions de gaz à liore les comptes durablement. sibilité, le « mécanisme de déve- RDA. intérêts : de l’avis de l’industriel, mieux vaut prendre effet de serre. En 2000, quelque 2,7 millions de tonnes de gaz à loppement propre », qui, comme « Les performances de la grande des engagements volontaires et chercher à les met- Le groupe compte, à travers le monde, une bonne effet de serre ont été échangées à travers le marché l’« application conjointe », per- majorité des autres Etats mem- tre en œuvre de la manière la moins coûteuse possi- centaine de centres de profits (raffineries, stations- interne de BP pour une valeur moyenne de 7,59 dol- met l’échange d’une aide techni- bres laissent à désirer », souligne ble plutôt que de se voir imposer des taxes supplé- service, usines chimiques). Chaque centre se voit lars la tonne. L’année suivante, les prix ont grimpé que contre un crédit d’émission. le rapporteur portugais, Jorge mentaires par le gouvernement. attribuer un permis d’émettre une certaine quantité puisque 4,5 millions de tonnes se sont vendues à Mais il concerne une transaction Pereira da Silva. « Dans ce cadre En septembre 1998, Sir John Browne, directeur de gaz à effet de serre pour l’année. Si les objectifs près de 40 dollars la tonne. Car plus on avance dans entre pays de l’annexe I et pays très préoccupant, il convient de général du groupe, fixait comme objectif d’avoir nécessitent des investissements trop coûteux, un le temps, plus on s’attaque à des investissements du Sud. souligner l’importance du secteur réduit de 10 %, en valeur absolue, les émissions de centre peut acheter à un autre, qui aurait fait mieux coûteux. des transports, dont les émissions gaz à effet de serre en 2010 par rapport à 1990. Or que prévu, des droits d’émissions. Mais le jeu en vaut la chandelle. « En se lançant pourraient augmenter de 50 % au « faire moins 10 % en valeur absolue, c’est, compte dans cette opération, notre objectif c’est aussi d’acqué- Quels sont   les engagements des cours des dix prochaines années, tenu de la croissance du groupe, près de 70 % de bais- rir un avantage par rapport à nos concurrents et d’évi- pays de l’annexe I ? mettant en danger notre engage- se à l’horizon 2010 », a expliqué Emmanuel Haton, Ce système fonctionne sur intranet. BP, qui avait ter d’être taxé par l’Etat sur les émissions », ne cache 3 ment du protocole de Kyoto », sou- responsable des opérations vertes chez BP, à l’occa- déjà l’expérience du trading sur le pétrole, a sollicité pas M. Haton. Shell a, lui aussi, mis en place un tel sys- Les pays industrialisés se sont ligne le rapport. sion d’une table ronde intitulée « Le changement cli- l’expertise de l’Environmental Defense Fund. Cette tème. Cette anticipation a également permis à BP de engagés sur des objectifs chiffrés M. Pereira da Silva incite donc les matique et les permis d’émissions négociables : institution a travaillé sur le système américain de dire son mot sur l’architecture du marché national de limitation ou de réduction des Etats membres à ne pas se con- quelles conséquences pour les industriels ? », qui marché d’émissions pour le dioxyde de soufre, qui a d’échanges de permis d’émissions de gaz à effet de émissions de gaz à effet de serre centrer sur les réductions dans s’est tenue chez Coudert Frères, un cabinet d’avo- fait ses preuves outre-Atlantique. L’opération n’a pas serre qui devrait voir le jour en avril. Rodney Chase, (par rapport aux émissions de l’industrie et l’énergie mais à por- cats, mardi 29 janvier. bénéficié d’engagements financiers spécifiques, le numéro 2 du groupe, a même présidé la commission 1990). L’Australie a droit à + 8 %, ter aussi leurs efforts sur les sec- Au total, l’objectif de réduction s’élève, selon volontariat de BP en la matière ne devant pas pénali- qui avait été mise en place par le gouvernement bri- la Bulgarie – 8 %, le Canada – teurs des transports et du bâti- M. Haton, à près de 70 millions de tonnes de gaz à ser les actionnaires. Au contraire, l’industriel affirme tannique pour réfléchir à la conception du système. 6 %, la Croatie – 5 %, l’Estonie – ment, politiquement plus sensi- effet de serre, ce qui correspond à la totalité des avoir économisé sur le long terme 600 millions de 8 %, les Etats-Unis – 7 %, la Russie bles. émissions de gaz carbonique de 18 millions de voitu- dollars. Les premières opérations de réductions des M. L. Le transfert de technologies vers le Sud se met en place

les pays-bas coût, le pays prêteur pourra bénéfi- croît, définir la structure chargée œuvre d’actions concrètes que les (Prototype Carbon Fund), géré par blème majeur. » Pour des cher- cier d’une partie des économies de valider les projets de MDP et entreprises peuvent maîtriser. De la Banque mondiale, et qui a com- cheurs comme Christophe de Gou- se lancent dans d’émissions permises par le nouvel recruter deux groupes d’experts, même, et pour un coût faible, il mencé des opérations, comme un vello, du Cired français (Centre équipement. Il pourra utiliser ces l’un pour « accréditer » les projets leur permet à la fois de s’implanter petit barrage hydroélectrique en international de recherches sur l’en- le mécanisme « titres » comme des crédits échan- des entreprises, l’autre pour étu- à l’étranger, ce qui est toujours uti- Ouganda. vironnement et le développement), geables sur le marché des permis dier les questions de méthodolo- le, et de jouer positivement sur Le mécanisme de développe- le MDP peut être un vrai levier de de développement d’émissions qui se prépare au gie. Pour bien faire, le comité exé- leur image, un gain non négligea- ment propre sera-t-il une construc- développement : « Tous les projets niveau mondial. cutif devrait créer un troisième ble à l’heure où « le développe- tion bureaucratique et paperassiè- d’investissement vont recevoir un propre Appelé « mécanisme pour un groupe d’experts chargé d’exami- ment durable » devient l’un des re, ou un vrai levier de développe- signal, explique-t-il. Si vous changez développement propre » (MDP) ner les projets de faible capacité, impératifs – les sceptiques parlent ment ? Les ONG, sans être criti- un peu la technologie, vous génére- dans le protocole de Kyoto, ce dis- afin de limiter les coûts de procédu- de « tarte à la crème » – du mana- ques, demandent à voir : « On espè- rez une nouvelle recette. La démar- positif sort des limbes, sous les aus- res : si les procédures administrati- gement moderne. re un soutien réel aux petits projets che devrait améliorer les perspecti- pices du comité exécutif désigné ves sont, en effet, supportables d’une puissance inférieure à ves d’investissement dans les pays du inancer des technolo- en novembre 2001 par la conféren- dans le cas d’un investissement   15 mégawatts, qui sont les plus inté- Sud, d’autant plus si, comme dans le gies « propres » dans ce de Marrakech sur le climat et dans une centrale thermique de Des projets commencent à s’éla- ressants pour l’environnement, dit cas du PCF, le crédit carbone est inté- des pays en développe- dont le rôle est de préciser les plusieurs dizaines de mégawatts, borer, soit au sein de E7, un groupe Jason Anderson, du Climate Action gralement accordé au début du pro- ment pour bénéficier de modalités de mise en œuvre du elles risqueraient en effet de ruiner de grandes compagnies d’électrici- Network, à Bruxelles. De plus, il jet : cela fait vraiment basculer l’équi- « crédits de carbone » : MDP. Celui-ci devrait surtout con- l’intérêt d’un équipement léger de té parmi lesquelles EDF, qui pro- faut qu’il y ait une véritable transpa- libre du plan d’investissement. » les Pays-Bas consti- cerner, au début, la production quelques mégawatts, pourtant très meut un projet d’électrification en rence dans les discussions et les étu- Une inconnue majeure pèse sur tuent sans doute le premier Etat à d’électricité. Une mise en œuvre utile dans les pays les plus pauvres. Bolivie, soit sous l’égide du PCF des. Ce point est pour les ONG un pro- l’avenir du MDP : les crédits de gaz Fs’être lancé officiellement dans ce tout sauf simple, car le dispositif Si tout se passe bien, le comité carbonique se négocieront sur le commerce, au travers d’un accord pose des problèmes méthodologi- exécutif pourrait examiner les pre- marché des permis d’émissions à signé mi-février avec la Banque ques. Premier d’entre eux : évaluer miers projets en octobre – et leur POUR EN SAVOIR PLUS élaborer internationalement. Mais mondiale. L’idée est simple mais la le gain d’émissions réalisé grâce donner son blanc-seing. Le MDP > L’Effet de serre, par Jean-Marc no 61, mars 2001, 6 ¤ ; le retrait des Etats-Unis du protoco- mise en œuvre, qui renvoie aux aux nouvelles technologies par rap- pourrait ainsi être le premier dispo- Jancovici et Hervé Le Treut tél : 04-99-23-22-80). le a fait baisser le prix prévisible de concepts du protocole de Kyoto, port à celui dégagé via les équipe- sitif du protocole de Kyoto à voir le (Flammarion, coll. « Dominos », > Réseau action climat Europe : la tonne de gaz carbonique : alors plus délicate. ments courants. Cette question est jour. Il possède plusieurs atouts. Il 2001, 128 p., 6,25 ¤). www.climnet.org/ que l’on raisonnait sur une somme L’idée ? Les pays du Sud ont un à résoudre, en priorité, par le Comi- autorise la prise en compte, alors > Energie, un défi planétaire, > Mission interministérielle sur de l’ordre de 15 dollars, les experts droit légitime à se développer. té exécutif, qui a commencé à se même que le protocole de Kyoto par Benjamin Dessus (Belin, 1999, l’effet de serre : discutent aujourd’hui d’un prix infé- Pour prévenir les émissions de gaz réunir en janvier, et devrait se ren- n’est pas entré en vigueur, des cré- 208 p., 14,5 ¤). www.effet-de-serre.gouv.fr/ rieur à 5 dollars. Ce qui diminue à effet de serre liées à l’emploi de contrer cinq fois avant la prochai- dits gagnés depuis l’année 2000. > Climat de panique, > Convention sur le changement l’ampleur du transfert financier que technologies obsolètes mais peu ne conférence du protocole de Plusieurs projets expérimentaux par Yves Lenoir (Favre, 2001, climatique : http://unfccc.int/ les pays du Nord pourraient opérer coûteuses, il est judicieux de leur Kyoto, dite COP 8, qui aura lieu à déjà mis en place pourraient donc 224 p., 18,90 ¤). > Industriels américains opposés vers leurs voisins du Sud. proposer des technologies plus New Delhi en novembre. être validés a posteriori. Autre > « Les politiques dans la au protocole de Kyoto : modernes. Pour financer le sur- Le comité exécutif va, de sur- avantage : il autorise la mise en tourmente » (Courrier de la planète, www.globalclimate.org/ Hervé Kempf LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/III DOSSIER

Robert Bradley, spécialiste de l’énergie pour le Climate Action Network Europe CHRONIQUE « Il faut impliquer la Chine et l’Inde par Serge Marti tout en préservant leur développement » L’« axe du Bien »

« O  ’- affaiblie par le Conseil et le Parle- pour lutter contre le change- ques de changement climatique. Le italien, un allié déconcertant dont  » ment européens. Autre exemple : ment climatique ? mécanisme de « développement … Chaque jour, les journaux on connaît, outre les frasques judi- cela fait dix ans que la Commission C’est une farce. George Bush se propre » pourra également les atti- télévisés martèlent le slogan. « Nous ciaires qui lui valent d’être brocardé essaie d’harmoniser la fiscalité de borne à fixer une diminution du rer. Ce système permet aux pays les pourchasserons jusqu’au dernier. dans la presse d’outre-Manche, le l’énergie sur les carburants. L’Espa- taux de croissance des gaz à effet de industrialisés de réaliser une partie Ils ne sont pas encore sous contrôle peu de réel appétit pour la cause gne, qui y était farouchement oppo- serre qui n’est, ni plus ni moins, que de leurs objectifs en aidant les pays mais il n’y a pas d’échappatoire. européenne. Sur ce dernier point, la sée, pourrait, pendant sa présidence, le ralentissement déjà constaté ces du Sud à adopter des équipements Nous disposons de toute la force et connivence est encore plus artificiel- proposer un compromis, mais com- dix dernières années. La croissance moins polluants, mais compte tenu de l’organisation nécessaires. » Une le si on se réfère aux propos tenus me chaque Etat membre protège ses est devenue moins consommatrice de l’absence des Etats-Unis, il ne nouvelle profession de foi de Geor- au Figaro par Peter Hain, le respon- intérêts en intégrant des exceptions, d’énergie et les Etats-Unis veulent devrait pas être très important. ge W. Bush, dirigée contre Oussama sable des affaires européennes au cela risque d’être sans effet. juste continuer à faire du « business En revanche, ils n’ont pas d’objec- Ben Laden et ses séides ? Pas du Foreign Office (« Les ennemis de L’énergie nucléaire qui ne pro- as usual ». Leurs émissions en terme tifs chiffrés et n’en veulent pas, esti- tout, simple florilège emprunté au l’euro sont les ennemis de l’Europe »), duit pas de gaz carbonique peut- absolu vont continuer à croître : en mant que les pays industrialisés qui discours martial prononcé, en ce qui ont déclenché un tollé dans les elle représenter une solution 2012, elles devraient être supérieu- ont une avance technologique moment, par Fidel Castro et diffusé milieux conservateurs britanniques. comme le souhaite la commis- res de 32 % à celles de 1990 alors n’ont pas à les inclure dans un sur les petits écrans cubains. Les deux chefs de gouvernement ROBERT BRADLEY saire à l’énergie et aux trans- que l’objectif assigné par le proto- processus dont ils ne sont pas res- L’« ennemi » du jour pour le Lider ont en ce moment au moins un f 1999 Agé de 31 ans, Robert Bradley, ports, Loyola De Palacio ? cole de Kyoto aux Etats-Unis était ponsables et qui pourrait ralentir Maximo ? Le moustique Aedes point commun : les difficiles passes physicien et économiste britannique, Les organisations non gouverne- de les réduire de 7 % par rapport à leur croissance. Mais dans les oegyptie, à l’origine de l’épidémie de d’armes qui les opposent aux syndi- mentales (ONG) qui agissent en 1990. C’est une insulte vis-à-vis des années qui viennent, au-delà de travaille depuis cette date pour le Climate dengue qui, depuis quelques semai- cats. Mais l’entente Blair-Berlusconi, faveur de la protection de l’environ- autres pays qui attendaient une 2012, il est inévitable que le groupe Action Network Europe (CAN Europe) en nes, sévit à Cuba. Des côtes de Flori- qui permet à Il Cavaliere de faire nement, comme la nôtre, ont com- démarche plus rigoureuse. D’autant des pays ayant des objectifs contrai- de voisines, on observe avec atten- oublier son satut de mouton noir de tant que spécialiste des questions battu le nucléaire avant de combat- que le plan américain s’appuie uni- gnants de réduction des gaz à effet énergétiques et de changement tre le changement climatique. Pour quement sur le volontariat. de serre soit élargi et ne se limite climatique. nous, c’est une solution inaccep- Quelles sont les conséquences plus aux pays dits industrialisés. f 1989 Date de création du CAN Europe, table. Le nucléaire, dont le traite- de cette exception américaine ? Pour commencer, des pays émer- « Après s’être entiché un réseau de 85 ONG européennes ment des déchets pose des problè- Elles sont très graves en termes gents comme la Corée du Sud qui spécialisées dans le changement mes sur le long terme, n’est même de climat puisque le pollueur le est aussi riche que le Portugal, Sin- climatique et basé à Bruxelles. Depuis pas une solution économique puis- plus important, avec 25 % des émis- gapour qui l’est davantage, le Brésil de Schröder, Tony Blair a jeté cette date, des réseaux régionaux ont été qu’il nécessite des subventions sions mondiales, ne prend pas ses ou l’Argentine pourraient être con- créés dans le monde entier (Afrique, Asie considérables qui pourraient être responsabilités. Mais la ratification cernés. Des objectifs, peut-être du Sud-est, Amérique latine…) sous utilisées pour promouvoir d’autres du protocole de Kyoto, si elle inter- moins contraignants que ceux qui son dévolu sur Berlusconi » le terme générique de Climate Action types d’énergie. De quel droit la vient dans les mois qui viennent, va ont été assignés aux pays industriali- Commission qui n’est pas élue irait- isoler encore plus les Etats-Unis. En sés pour la période 2008-2012, pour- Network Global. tion la progression du mal. Mais il la famille européenne, va bien elle promouvoir une énergie que les montrant qu’il est possible de ré- raient leur être fixés, mais à partir n’est pas encore question d’ajouter au-delà d’une simple alliance sur le populations consultées démocrati- duire les émissions de manière d’une analyse plus rigoureuse que l’île castriste à l’Iran, l’Irak et la front social ou économique. quement rejettent ? concertée, les pays où le protocole celle qui a prévalu par le passé. Mais Corée du Nord sur la liste des pays A un mois du sommet de Barcelo- Pensez-vous que l’Union euro- La Russie, qui dispose d’un sera entré en vigueur montreront à ceci sera faisable uniquement si les composant « l’axe du Mal » dressée ne qui réunira les quinze chefs péenne (UE) puisse respecter les important quota d’émissions de la population américaine que l’on pays industrialisés se montrent par l’administration américaine. d’Etat et de gouvernement sous pré- engagements du protocole de gaz à effet de serre à vendre, peut agir à condition de prendre le prêts à réduire leurs propres émis- En ces temps de guerre sémanti- sidence espagnole, ce nouvel « axe Kyoto ? peut-elle déstabiliser les efforts que agrémentée de références bibli- du Bien » vise à contourner le vieux L’UE ne peut pas, bien évidem- européens de dépollution ? ques, en Europe, un autre axe, du couple franco-allemand. « L’idée que ment, remplir seule les engage- L’UE va mettre bientôt en place « Dans leur grande majorité, les pays du Sud « Bien » celui-là, à en croire ceux qui l’Europe puisse être dirigée par la ments pris par l’ensemble des pays un système d’échanges de permis en sont à l’origine, s’est établi entre France et l’Allemagne est finie. Non industrialisés, c’est-à-dire avoir d’émissions entre les entreprises. devraient ratifier le prototole de Kyoto car ils le chef du gouvernement italien, Sil- seulement elle n’est pas souhaitable, réduit de 5 %, en 2012, les émissions Nous sommes tout à fait opposés à vio Berlusconi, et son homologue bri- mais elle n’est plus souhaitable », de gaz à effet de serre par rapport à ce que ce dispositif s’articule avec le y voient des avantages, du fait notamment des tannique Tony Blair. Pour l’instant, il considère Peter Hain, très en verve. 1990. Mais ses propres objectifs, système international qui sera mis ne s’agit que de manifester une Il permet à Tony Blair de passer à la soit une réduction de 8 % durant la en place en 2008 car il permettrait transferts de technologie et de l’assistance compassion commune à l’endroit vitesse supérieure. même période, sont réalisables. Si l’achat de permis russes par les du marché du travail – qu’il faut Son concept de « troisième voie » les Etats membres font preuve de entreprises européennes pour évi- dont ils peuvent bénéficier pour lutter contre « flexibiliser » – et de l’économie en – à laquelle s’était rallié le chance- volonté politique, les Quinze pour- ter la réduction de leurs émissions. général – vouée à une plus grande lier allemand – avait déclenché, en ront certainement y arriver, même La Russie, qui a vu son économie les risques de changement climatique » libéralisation, notamment des mar- son temps, des vagues au sein de la si le plus difficile reste à faire. chuter de 35 % après 1990, se retrou- chés du gaz et de l’électricité. gauche européenne. Mais celle-ci La rhétorique européenne est ve avec un capital de crédits à ven- problème au sérieux. Dans cinq ou sions. S’ils refusent pour des raisons Là aussi, les mots ont un sens. Le s’est étiolée au rythme des élec- ambitieuse : la Commission a pré- dre énorme. D’autant que le prix dix ans, les Etats-Unis, sous la pres- soi-disant économiques, ils ne vont texte signé à Rome le 15 février tions. Aujourd’hui, la droite est au senté en octobre 2001 son projet de des permis, du fait du non-engage- sion de leur opinion publique, guère encourager les pays moins entre les deux responsables de gou- pouvoir en Espagne, en Italie, au programme européen sur le change- ment des Etats-Unis dans le protoco- seront obligés de rentrer dans le sys- riches à s’y engager. vernement stipule que « la dérégula- Danemark, au Portugal et en Belgi- ment climatique. Mais il s’agit de le de Kyoto, va baisser avec la dispa- tème international. Le grand défi sera que la Chine et tion n’est pas une question doctrina- que. Si la France en avril-mai et l’Al- propositions dont il est difficile de rition de ce gros acheteur potentiel. Les pays en développement l’Inde, deux pays qui concentrent à le mais une exigence pour la moder- lemagne en septembre basculent savoir si elles seront véritablement Il ne faut pas que l’UE se concentre sont hostiles à s’engager dans eux seuls 40 % de la population nisation ». Médiatisée avant le som- de même, c’est toute la carte de l’Eu- mises en œuvre. Ce plan suppose sur les mécanismes de flexibilité, des objectifs chiffrés de réduc- mondiale et sont de gros émetteurs met des « réformateurs », qui s’est rope qu’il faudra redessiner. que les Etats membres prennent des dont font partie les échanges d’émis- tion des gaz à effet de serre. Cela de gaz à effet de serre, adhèrent au tenu les 22 et 23 février à Stockholm Tony Blair le sait bien, qui pousse mesures politiquement difficiles. sions, pour réaliser ses objectifs. est-il tenable sur le long terme ? processus. Il faudra trouver un en présence des principaux diri- deux pions en même temps. Une Ainsi, la directive « Energies Elle doit accomplir plus de la moitié Les pays du Sud ne sont pas hos- moyen de les amener à accepter des geants sociaux-démocrates, tra- « troisième voie » devenue « troisiè- renouvelables » propose un cadre de l’effort en adoptant des politi- tiles au protocole de Kyoto. Bien au objectifs chiffrés de réduction des vaillistes ou de centre-gauche d’Eu- me voie et demie » depuis que mais il appartient aux Etats de lui ques et des mesures robustes et contraire. La grande majorité d’en- gaz à effet de serre tout en garantis- rope et d’Amérique, dans le cadre Rome a fait allégeance, en atten- donner un contenu. La proposition internes. Les pays en développe- tre eux devraient le ratifier car ils y sant leur capacité à se développer. du Réseau international pour la gou- dant l’intégration des chrétiens- de directive sur la maîtrise de l’éner- ment insistent sur ce point. voient des avantages, du fait notam- vernance progressiste créé en démocrates allemands si Gerhard gie dans les bâtiments a suscité une Que pensez-vous des proposi- ment des transferts de technologie Propos recueillis par 1997 par Tony Blair et Bill Clinton, la Schröder mord la poussière électora- polémique entre les Etats membres tions présentées par le président et de l’assistance dont ils peuvent Hervé Kempf et constitution d’un axe Londres- le à l’automne. Un atlantisme ren- et la Commission et risque d’être des Etats-Unis, George W. Bush, bénéficier pour lutter contre les ris- Martine Laronche Rome était tout sauf innocente. forcé depuis que le premier ministre Même si elle résulte de singuliers britannique épaule George Bush allers-retours. junior dans sa croisade antiterroris- Après s’être entiché, un temps, de te et qui a les faveurs de Silvio Ber- l’Allemand Gerhard Schröder, avant lusconi comme de José Maria Aznar, La Russie, un partenaire incontournable pour l’Union de courtiser beaucoup plus active- à en juger par les déclarations de ce ment l’Espagnol José Maria Aznar, dernier au magazine allemand Der le leader britannique a jeté à pré- Spiegel. Deux axes qui mettent à le « dialogue ducteurs d’énergie du monde, tan- Pourquoi Moscou est-il en aussi domestique de gaz, le ministère de sent son dévolu sur son « collègue » mal ce qui reste de l’Europe « rose ». dis que l’Europe est structurelle- bonne position ? Parce que le pro- l’énergie entend accroître les énergétique » ment importatrice. Elle absorbe tocole adopté en 1997 a choisi exportations, qui sont bien plus déjà la presque-totalité du gaz comme année de référence 1990, fructueuses. qui existe entre qu’exporte la Russie. Le « dialo- date à laquelle l’ex-Urss avait émis L’idée d’utiliser les mécanismes gue énergétique » veut sécuriser 2 389 millions de tonnes (Mt) de de Kyoto pour financer des équipe- moscou et les cette dépendance, par des con- gaz carbonique. Or la crise écono- ments énergétiques modernes en trats à long terme et par la protec- mique qui a secoué le pays dans Russie est donc très attractive. Il quinze pourrait tion des investisseurs européens les années 1990 a fait plonger sa reste à éviter que les revenus pro- en Russie, et, sur le plan techni- consommation d’énergie, et donc curés par la vente des permis

s’étendre aux que, en modernisant un secteur ses émissions de CO2 : elles étaient d’émissions ne partent dans le délabré, en créant des infrastruc- en 1995 de 1 575 Mt. trou noir des circuits de corrup- ventes de crédits tures de transport et en ouvrant tion russes. Cela pourrait être de nouveaux champs tels que   garanti par une structure spéciale, d’émission celui de Shtokman, en mer de Cette situation devrait perdu- tel que le Schéma vert d’investisse- Barents. rer : selon les projections de l’Agen- ment (Green Investment Fund), pro- Le climat est un élément permet- ce internationale de l’énergie, elles posé par des firmes énergétiques tant d’atteindre ces objectifs : se situeront en 2010 entre russes : l’argent européen consa-

comme le note le « Rapport de 1 450 Mt et 1 670 Mt. L’Agence sup- cré à l’achat de crédits de CO2 rus- es négociations sur le synthèse sur le dialogue énergéti- pose en effet que, même si l’écono- ses transiterait par ce fonds pour climat sont pour l’Euro- que » publié en septembre 2001 mie russe se remet en route et des usages précisément connus. pe et la Russie un par Victor Khristenko, vice-pre- retrouve la croissance (ce qui est le La logique du procédé est bien moyen privilégié d’ap- mier ministre russe, et François cas depuis 1999), l’amélioration de établie. Il reste, avant d’en élabo- profondir leur coopéra- Lamoureux, directeur de l’énergie l’efficacité énergétique lui permet- rer les détails, à passer un obstacle tion énergétique. Cha- à la Commission européenne, tra de contenir ses émissions. politique : la ratification du proto- que conférence mondiale sur le « l’Union européenne et la Russie Cette amélioration est un des cole de Kyoto par la Russie. Les Lsujet est maintenant l’occasion de sont dans une situation complémen- objectifs majeurs de la « Stratégie signaux contradictoires perçus de discussions bilatérales discrètes, taire vis-à-vis de leurs obligations » énergétique pour la Russie d’ici à Moscou rendent difficile le pronos- tandis que le « dialogue énergéti- dans le protocole de Kyoto : alors 2020 », publié en octobre 2001 par tic à ce propos. Elément affaiblis- que » engagé en octobre 2000 par que l’Union doit réduire ses émis- le ministère de l’énergie russe, qui sant l’intérêt de la Russie pour le les deux entités se poursuit régu- sions de gaz, la Russie est très pense l’atteindre notamment par protocole : le retrait des Etats- lièrement. excédentaire. Elle pourra ainsi ven- une augmentation régulière du Unis a fait chuter le prix prévisible Europe et Russie ont, en effet, dre des « crédits d’émission » aux prix domestique de l’énergie, qui des crédits d’émission. des intérêts complémentaires : autres pays industrialisés quand le est actuellement très bas. En Moscou est un des premiers pro- marché se mettra en place. contrôlant la consommation H. K. IV/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 EUROPE

DANS LES COULISSES DU BUDGET Concurrencée par d’autres régions de l’Union, par Nicolas-Jean Brehon l’Ile-de-France veut mieux se vendre

Le choix politique la première se situe dans la moyenne des LONDRES ET BRUXELLES POUR LES PLUS QUALIFIÉS quatorze métropoles, tout en région Population ayant suivi un enseignement supérieur en % étant supérieur de 31 % à celui de la région Rhin-Ruhr, mais infé- de l’impôt européen française rieur de 14 % à celui de Londres. 35 En 1998, c’est à Francfort Londres BruxellesParis RandstadAnvers Main vient (30 600 euros) et à Paris 30 ManchesterLille LiverpoolBirminghamRuhr (29 950 euros) que la richesse pro- L’ ’  européen distincts. L’un, officiel, renvoie de lancer duite par habitant est la plus éle- 25 est ancienne. Elle est périodique- à l’idée de citoyenneté euro- vée. ment relancée par le Parlement péenne. une agence Pour l’Iaurif, l’atout essentiel de 20 européen (PE), par la Commis- L’impôt européen serait la con- l’Ile-de-France tient dans la forte concentration de la recherche : sion, et même par les ministres séquence logique du mouve- de développement 15 des Etats membres. Après Pierre ment d’intégration dont la mon- 126 700 personnes pour la recher- che privée et publique, soit 43 % Bérégovoy, en 1992, les ministres naie unique est le parfait symbo- économique 10 des finances belge et allemand, le. Il remplacerait un système du potentiel national. Ce taux est l’an passé, ont eux aussi évoqué totalement opaque et permet- Source : IAURIF-GEMACA II-1999 proche de celui de Londres ou de cette piste. Une convergence trait de créer un nouveau lien l’Etat de New York, mais nette- apparente, mais semble-t-il entre l’Union et les citoyens outes les grandes avec Bruxelles et Anvers ; les Pays- est plus soutenu dans la Rands- ment inférieur à celui de Tokyo ou assez vaine puisque si l’idée est européens. Ces derniers ne sont capitales européen- Bas, avec le Randstad ; l’Allema- tad. En Ile-de-France, la tertiarisa- de la Californie. « Par rapport aux récurrente, elle est toujours res- d’ailleurs pas opposés à l’idée, nes sont dotées gne, avec les régions de Rhin- tion des emplois s’accentue. En régions de Londres ou de Rhin- tée sans suite. Mais c’était avant même si au Royaume-Uni, les d’une Agence de Main et de Rhin-Ruhr. Comment 1999, 79,1 % des emplois rele- Ruhr, Paris est en bonne position, l’euro. La monnaie unique donne partisans de l’Union sont aussi développement éco- se place l’Ile-de-France ? « Les vaient des services. Mais Londres conclut Jean-Pierre Dufay, mais sa un formidable coup d’accéléra- très hostiles à l’impôt européen, nomique. L’Ile-de- résultats montrent que l’Ile-de-Fran- fait mieux, et surtout la Randstad situation s’érode sur différents sec- teur à l’intégration européenne, jugé particulièrement inoppor- France faisait exception mais le ce reste une des régions leaders en (80,8 %). teurs. » Ce décalage justifie donc Tconseil régional vient d’en créer Europe mais figurant le plus sou- Quant au chômage, son taux res- la création de l’ARD, d’autant que et nul doute que cette question tun au moment où le pays hésite sera à nouveau et peut-être, cet- à rejoindre la zone euro. une, opérationnelle depuis quel- vent en deuxième position, et plu- te supérieur en Ile-de-France à l’Ile-de-France, qui a perdu 40 % te fois, sérieusement débattue Mais il existe aussi un argu- ques semaines. Sa mission ? Pro- sieurs indicateurs tendraient à con- celui de la plupart des treize de ses effectifs dans l’industrie dans le cadre de la convention ment officieux, plus délicat : l’im- mouvoir la région sur le plan inter- firmer que sa dynamique est, sous autres régions, même s’il diminue depuis 1975, montre, comme le dit sur l’avenir de l’Europe. pôt européen serait une manifes- national et accompagner les pro- certains aspects, insuffisante », sensiblement depuis quelques Jean-Paul Huchon, président du L’impôt européen aurait pour tation d’autonomie et même jets d’investissements des entrepri- observe Bernard Attali, président années. Cette diminution reste conseil de surveillance de l’ARD but de financer le budget d’affranchissement. Pour qui ? Il ses. Pour réaliser ce travail, l’Agen- du directoire de l’ARD et ancien toutefois inférieure à celle obser- et président du conseil régional, ce régionale de développement président d’Air France. En particu- (ARD), dotée d’un budget prévi- lier, sa visibilité et son attractivité L’idée même d’un pouvoir fiscal sionnel de 7,32 millions d’euros, au plan international en tant que L’atout essentiel de la métropole parisienne ne pouvait pas faire l’économie site de développement économi- au Parlement européen fait bondir d’un diagnostic des points faibles que ne sont pas assez fortes. tient dans la forte concentration de l’Ile-de-France, afin de les amé- Sur le plan de la population, plus d’un parlementaire français. liorer, et de ses atouts, pour en celle de l’Ile-de-France (11,7 mil- de la recherche : 126 700 personnes tirer le meilleur parti. Ces élé- lions d’habitants) est relativement Le gouvernement n’est guère ments apparaissent nettement jeune : la proportion de moins de pour la recherche privée et publique, dans l’étude sur « Les métropoles 25 ans est de 32,9 %. C’est plus plus enthousiaste puisqu’à fiscalité du nord-ouest de l’Europe en chif- qu’à Londres ou Bruxelles, mais soit 43 % du potentiel national. fres », réalisée dans le cadre du c’est moins qu’à Lille, et surtout constante tout impôt européen projet communautaire Gemaca II qu’à Dublin (39,4 %), qui cumule Ce taux est proche de celui de Londres et coordonnée par l’Institut d’amé- ce score avec un faible pourcenta- signifie ipso facto diminution nagement et d’urbanisme de la ge de personnes de plus de 65 ans ou de l’Etat de New York, mais nettement région d’Ile-de-France (Iaurif). (9,6 % contre 12 % à Paris). Le des ressources nationales Ce document permet de compa- niveau de qualification en Ile-de- inférieur à celui de Tokyo ou de la Californie rer, grâce à divers indicateurs, les France est élevé : 31 % des 25/59 (100 milliards d’euros), en com- va de soi que l’impôt européen performances de quatorze métro- ans sont diplômés de l’enseigne- vée à Londres ou dans la des « dualités sociales et territoria- plément ou en remplacement serait voté par le Parlement de poles, délimitées géographique- ment supérieur, ce qui est toute- Randstad, où elle est le fruit de les, avec des zones promises à un des actuelles « ressources pro- Strasbourg. Mais pourquoi ? et ment selon des zones dites fois moins qu’à Londres et Bruxel- « la très forte flexibilité de l’emploi, grand développement et des zones pres », pour reprendre la termino- vis-à-vis de qui ? Pour Michel régions urbaines fonctionnelles les (33 %). précise Jean-Pierre Dufay, direc- de pauvreté et de reconquête qu’il logie communautaire, consti- Charasse, la réponse est claire : (RUF), c’est-à-dire les bassins L’emploi a augmenté dans les teur de l’Iaurif, mais au prix d’em- faut soigner. Nous avons une ambi- tuées par les droits de douane, « Si le PE veut voter l’impôt, c’est d’emploi. Ces RUF se situent dans quatorze régions observées plois souvent peu qualifiés et très tion d’aménagement du territoire, une recette de taxe à la valeur pour augmenter les dépenses. » six pays : la France avec Paris et entre 1994 et 1999, mais la crois- mal rémunérés ». pour faire de ces zones déshéritées ajoutée (TVA) et une ressource En application des traités, la Lille ; l’Angleterre avec Londres, sance est plus faible à Londres et Le produit intérieur brut (PIB) des zones prospères.» assise sur le produit national nature des ressources et le pla- Birmingham, Glasgow, etc. ; l’Ir- dans la région Rhin-Ruhr qu’en Ile- de l’Ile-de-France – 407 milliards brut (PNB). En réalité, les méca- fond autorisé sont aujourd’hui lande, avec Dublin ; la Belgique, de-France. En revanche, le rythme d’euros en 2000, selon Eurostat – Francine Aizicovici nismes de calcul sont tels que déterminés par une décision du ces ressources, censées garantir Conseil, ratifiée par les Etats l’autonomie financière de membres. En d’autres termes, le l’Union, n’ont de « propres » que verrou est double : il faut l’unani- le nom. Seuls les droits de doua- mité du Conseil et l’autorisation La Commission relance le serpent de mer de la mobilité ne sont un véritable impôt com- des parlements nationaux. Dès munautaire, mais ils ne représen- lors que le PE prendrait la respon- des mesures de haut niveau sur la libre circula- tent que 15 % du financement sabilité politique de voter l’im- UNE FAIBLE ROTATION PROFESSIONNELLE total. Les autres sont des cotisa- pôt, il va de soi que les contrain- tion des personnes », avec à sa tête tions payées par les Etats mem- tes fixées par les autres ne tien- pourraient être Simone Veil. Un an plus tard, Bruxel- Pourcentage de salariés selon la durée de l'emploi actuel-2000 bres, prélevées sur leurs recettes nent plus. A moins d’inventer un les avait sur sa table un rapport de 112 pages qui formulait pas moins fiscales, comme pour le finance- nouveau « parlementarisme euro- adoptées sous Pays Moins de 1 an Entre 1 et 2 ans Plus de 2 ans ment de n’importe quelle organi- péen rationalisé ». de 80 recommandations. sation internationale. Ainsi, derrière l’impôt euro- la présidence Les idées qui seront présentées à Belgique 13,79,3 77,0 Pourquoi un impôt européen ? péen, se cache l’enjeu du parta- Barcelone ne sont donc pas toutes La création d’un impôt obéit à ge des pouvoirs entre le PE et les espagnole : nouvelles, mais elles balaient bien le Allemagne 14,910,5 74,6 deux logiques, financière (le plus Parlements nationaux. Le dos- champ des interventions possibles. souvent) ou politique. L’argu- sier est particulièrement sensi- carte de santé Il s’agit de lever les obstacles structu- France 15,99,7 74,5 rels qui freinent la mobilité au sein ment financier est ici, largement ble. L’idée même d’un pouvoir fis- Italie 11,27,8 81,0 inopérant. Contrairement à une cal au PE fait bondir plus d’un européenne, des Quinze : formation, éducation, idée répandue, l’Europe n’a pas parlementaire français. Le gou- qualification, fiscalité, protection Roy.-Uni 19,512,3 68,3 besoin de nouvelles recettes bud- vernement n’est guère plus site unique sociale, culture et pratique des lan- gétaires. Elle les a, et même les enthousiaste puisqu’à fiscalité gues. Tous ces points sont abordés UE-15 16,410,1 73,5 meilleures qui soient, puisque la constante, tout impôt européen pour l’emploi… dans le document. Il y a les belles ressource PNB est calculée de tel- signifie ipso facto diminution déclarations d’intention, du genre Source : Eurostat-EFT (Enquête sur les forces de travail) le sorte que le budget soit tou- des ressources nationales. Pour- « les Etats membres doivent tendre jours équilibré. Ce privilège, qua- tant, même si les parlementaires vers un véritable droit d’accès gratuit Les chiffres sont, dans ce domaine, d’une « carte de santé européenne » siment unique au monde, per- nationaux refusent de l’admet- aux compétences-clés pour tous les assez inquiétants : cet « abandon afin de régler une fois pour toutes, met de réduire régulièrement tre, il est clair que le balancier n sent le volontaris- citoyens, quel que soit leur âge » ou scolaire prématuré » concernait, en même si cette protection sociale l’importance des autres ressour- n’est pas en leur faveur. me dans l’intitulé encore « les Etats membres, en colla- 2000, 18,5 % de la population euro- fonctionne plutôt bien, la question ces. Ainsi, la recette est garantie Avec la monnaie unique, les du document. Cet- boration avec les partenaires sociaux, péenne en moyenne. Mais ce pour- de la transférabilité des droits. Dans et s’ajuste automatiquement Etats ont concédé un transfert te fois-ci, il ne s’agit devraient viser à garantir que les res- centage, s’il est de 6,8 % au Royau- le même ordre d’idées, le plan d’ac- aux dépenses dans la limite d’un de souveraineté bien plus impor- pas d’un rapport me-Uni, monte à 43 % au Portugal. tion prévoit une consultation des plafond, fixé à 1,27 % du PNB tant que celui qui résulterait (un de plus), mais Alors que les partenaires sociaux partenaires sociaux européens au communautaire. d’un éventuel impôt européen. « d’un plan d’action en matière de « Que chaque européens sont en train de négocier printemps sur la question des retrai- Ocompétences et de mobilité » adopté sur la formation professionnelle – tes complémentaires, là encore afin Or, aujourd’hui, le budget com- L’un des rares à avoir une posi- munautaire est très loin de ce tion plus ouverte et une vision par la Commission le 13 février et travailleur dispose ils se sont engagés à présenter un que les salariés qui bougent ne plafond. Les 100 milliards stratégique est le sénateur qui sera discuté au Conseil euro- texte pour le sommet de Barcelone soient pas pénalisés. d’euros du budget ne représen- Denis Badré. Pour ce dernier, «le péen de Barcelone les 16 et 17 mars. d’un plan personnel –, les experts de Bruxelles propo- Le document foisonne donc de tent que 1,06 % du PNB commu- système actuel est confus mais A côté de la lutte contre le terroris- sent « que chaque travailleur dispose bonnes idées. Seront-elles mises en nautaire, ce qui laisse une marge acceptable, car les Etats, au sein me, axe majeur de la présidence de développement d’un plan personnel de développe- œuvre ? Les arbitrages, les démar- de progression de 19,8 milliards du Conseil, restent maîtres des espagnole de l’Union européenne ment des compétences, basé sur une ches basées sur l’unique volontariat d’euros. L’Europe ne manque compétences. L’impôt européen (UE), un « petit » dossier essaie, en des compétences » évaluation de ses compétences pro- des Etats membres, l’absence de donc pas d’argent. D’ailleurs, ne s’imposera que le jour où il y effet, de faire sa place au soleil : la pres ». sanctions réelles en cas de non-res- une partie des dépenses pro- aura transfert de compétences création d’un marché du travail sources adéquates pour l’investisse- Autre volet abordé : l’améliora- pect des engagements laissent à grammées n’est pas consom- des Etats vers une autorité uni- européen, où la main-d’œuvre ment dans les ressources humaines tion de l’information et de la trans- penser que le plan d’action va être mée. Tant que le coût de l’élargis- que de l’Union. Quelles compéten- « serait qualifiée et flexible ».Le soient disponibles, en particulier dans parence pour les offres d’emplois. sérieusement édulcoré. Si c’est le sement n’est pas sérieusement ces ? La défense ». C’est sans dou- chantier ressort régulièrement des les régions présentant un retard ». La Commission a décidé de créer cas, les statistiques européennes, évalué, rien n’oblige l’Union à te mettre la barre un peu haut. placards de Bruxelles, quand ce ne Mais il y a aussi du concret. l’année prochaine un « site unique qui montrent qu’à l’heure actuelle relever ce plafond, et dans le cas Mais qui sait ? Dans vingt ou sont pas les chefs d’Etat qui s’en Bruxelles demande par exemple la d’information sur la mobilité », qui seulement 225 000 personnes, soit contraire, rien ne l’oblige à chan- trente ans… emparent, à l’instar de Tony Blair et réduction de moitié (d’ici à 2010 par fournira aux citoyens européens 0,1 % de la population totale de ger de mode de financement. de Silvio Berlusconi, qui se mobili- rapport à 2000) du nombre des des données sur les emplois disponi- l’UE, ont déplacé leur résidence offi- La justification d’un éventuel Nicolas-Jean Brehon sent aujourd’hui pour libéraliser les 18-24 ans n’ayant pas dépassé le pre- bles, les possibilités de formation et cielle dans un autre pays, ne impôt européen est clairement enseigne à la faculté pratiques existantes. Dès 1996, Jac- mier cycle de l’enseignement secon- les équivalences en matière de quali- devraient guère évoluer. politique. Avec deux arguments Jean-Monnet-Paris-Sud ques Santer, alors président de la daire et qui ne suivent plus aucune fication. Une mesure attendue Commission, avait créé « le groupe forme d’éducation ou de formation. depuis longtemps : la création Marie-Béatrice Baudet LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002/V FOCUS

Le vieillissement de la France Mécanique de l’économie par Jean-Paul Betbèze ne pénalisera pas son économie

dans son dernier nomiques détaillées des évolutions Concours démographiques, des points sou- UN RAPPORT ACTIFS/INACTIFS DÉFAVORABLE vent méconnus et des hypothèses rapport, le Taux de dépendance démographique en France* parfois contradictoires. conseil d’analyse L’une des idées à retenir est que, de laideur depuis la fin du baby-boom (lequel 50 économique s’est étalé de 1946 à 1964), tout en étant en repli, le taux de fécondité 40 L   examine en France reste proche du seuil de Depuis l’affaire Enron, la suspi- renouvellement des générations. 30 connaît le fameux concours de cion se répand sur les pratiques les conséquences Celui-ci se situe désormais entre beauté de Keynes, où les partici- comptables des sociétés, via l’anti- 2,07 et 2,08 enfants par femme tan- 20 pants ont à choisir les six plus jolis cipation de profits non réalisés des mutations dis que le nombre des naissances visages, le prix étant attribué à (aggressive accounting), et la mesu- excède de 40 % celui des décès et 10 celui dont les préférences s’appro- re du non-mesurable (intangible que le solde migratoire reste posi- de population 1970 1990 2010 2030 2050 chent le plus de la sélection moyen- assets ou goodwill), qui peuvent tif. Autant d’éléments qui expli- ne opérée par l’ensemble des con- représenter une part considérable quent pourquoi la croissance démo- * Rapport de dépendance démographique = rapport effectifs des 65 ans et plus/effectifs des 20-64 ans currents. C’est un jeu de spécula- des actifs. Tous les regards se tour- graphique de la France constitue teur boursier. Un jeu boursier, pour nent vers les analystes financiers émographie et écono- un cas atypique en Europe qui tains économistes et démographes. coïncider la productivité des tra- commencer, car il s’agit de recher- qui, dans leur immense majorité, mie forment un vieux devrait se poursuivre par « une A tendances de progrès technique vailleurs âgés avec le salaire auquel cher le sentiment majoritaire, donc recommandent d’acheter les titres couple, mais qui por- croissance sans précédent de la popu- et de profil de productivité par âge ils estiment avoir droit. De même, celui susceptible de faire monter le qu’ils suivent, les commissaires te aux fantasmes ; la lation jusqu’aux alentours de inchangé, l’effet du vieillissement l’augmentation des cotisations ris- titre et, mieux encore, de chercher aux comptes qui sont aussi des con- paupérisation sous 2030-2040 ». Ultérieurement, le sol- sur la productivité « sera très fai- que de se traduire par une hausse celui qui sera le plus fortement seilleurs, et les banques qui font l’effet de la loi de naturel deviendra légèrement ble », assure-t-il. De même, si le du coût du travail, surtout peu qua- majoritaire, faisant ainsi plus mon- les prêts… La circularité de certains d’airain des rendements décrois- négatif « et la croissance reposera poids des dépenses de retraite et de lifié et, donc, de pénaliser l’emploi ter le titre que les autres. Un jeu de processus inquiète. Dsants, jadis ; l’inéluctabilité du chô- essentiellement sur les migrations », dépendance doit être fortement res- des travailleurs les moins qualifiés. spéculateur, car le joueur n’a pas à Mais les Etats-Unis connaissent mage, hier ; la rétraction économi- estiment les auteurs du rapport. senti, en revanche, la hausse s’an- Quant à la capitalisation, la for- indiquer les visages qu’il juge les aussi la plus forte croissance démo- que et sociale sous l’effet du vieillisse- Pour ce qui est de la répartition nonce beaucoup plus modérée mule présente des avantages en ter- plus jolis, mais ceux qui obtien- graphique des grands pays dévelop- ment, aujourd’hui ». Ainsi s’annon- actifs/inactifs, le tableau est moins pour les dépenses de santé. «Onse mes de diversification des risques dront, selon lui, les suffrages des pés et attirent vers eux les cer- ce le rapport sur « Démographie et réjouissant. Actuellement, toutes soigne désormais à tout âge », et les et de surcroît de revenus quand autres concurrents. veaux de la planète. Logiquement, économie » que vient de publier le les générations issues du baby- personnes âgées qui dépensent elle se transforme en épargne sup- Conseil d’analyse économique boom ne sont pas encore parties en plus que le reste de la population plémentaire, mais au prix d’un (CAE). « Vieux couple », la démogra- retraite mais c’est à partir de sont aussi moins nombreuses que sacrifice important pour les premiè- Les difficultés à venir pourraient naître phie et la croissance ? Vite dit. Trop 2005 que commenceront à se faire cette population. res générations. « Si on engage un souvent, les économistes auscul- sentir les premières ondes du choc Pour ce qui est des incidences sur processus de capitalisation mainte- de la supériorité américaine elle-même, tent l’augmentation des biens et démographique futur, lequel le marché du travail, le spécialiste nant, cela représente un coût énor- des services produits en délaissant de l’Insee, qui « renvoie dos à dos les me. Toutes les générations nées si elle paraît à tous évidente, bref, l’évolution quantitative concomi- thématiques populationnistes et mal- avant 1980 n’y trouveront pas inté- tante des populations. D’où l’inté- L’augmentation thusiennes » sur le sujet, considère rêt, faute d’avoir pu accumuler suffi- inattaquable. Par un effet pervers, rêt de la dernière livraison en date qu’il n’y a pas de bénéfice à atten- samment de patrimoine », explique du CAE, essentiellement rédigée des cotisations risque dre du retournement escompté à Michel Aglietta. Celui-ci est par les Etats-Unis pourraient attirer ainsi par Michel Aglietta (professeur à partir de 2005-2010 lorsque, comp- ailleurs l’auteur du passage consa- Paris-X-Nanterre), Didier Blanchet de se traduire te tenu des départs en retraite, les cré à l’examen des scénarios plus plus de capital qu’ils ne sauraient gérer (responsable du département demandes d’emploi seront mathé- mondiaux, en « économie ouverte » emploi et revenus d’activité à par une hausse du coût matiquement moins nombreuses. d’où il ressort que « la position exté- correctement, se montrer moins empressés l’Insee) et François Héran (direc- Ce retournement ne concerne que rieure de l’Europe se dégrade consi- teur de l’Institut national d’études du travail, surtout la population active (alors que la dérablement après 2030 ». De créan- dans la recherche de productivité, avec démographiques) qui, en quatre croissance de la population totale cière durant les premières décen- chapitres (« Situation démographi- peu qualifié reste positive jusque vers 2010) et nies, elle deviendrait de plus en l’idée qu’ils sont les meilleurs que de la France dans le contexte des effets induits, tels qu’une aug- plus débitrice après 2040 ou 2050, européen », « Conséquences « devrait être plus fort chez nous que mentation de la masse salariale, avec un taux d’endettement très Pour gagner, il ne s’agit donc pas si l’on estime que la productivité va macroéconomiques des évolutions chez nos voisins », anticipe François peuvent avoir des conséquences élevé en proportion du capital de la pour lui de classer ses propres pré- simplement croître de 1,5 % par an démographiques », « Transition Héran. négatives, à savoir une contraction zone, difficile à financer, assorti férences, mais de donner l’idée jusqu’en 2050, et en reprenant ce démographique, croissance mon- Quelles conséquences économi- de la demande, pénalisante pour la d’un risque de « contestation de la qu’il se fait du sentiment majoritai- même chiffre pour le Japon et l’Alle- diale et équilibres financiers inter- ques attendre du vieillissement de croissance. solidarité intergénérationnnelle » re, à moins que ce ne soit l’idée magne, les Etats-Unis disposeront nationaux », « Perspectives démo- la population, même si, en l’espèce, A propos des retraites, le CAE résultant de la forte augmentation qu’il se fait du sentiment majoritai- donc d’un produit intérieur brut graphiques, politiques économi- la France constitue « une exception évoque trois options possibles. Le des cotisations pesant sur la popu- re des gens qui répondent au con- (PIB) triple de l’actuel, contre 1,5 ques et politiques sociales : quel- positive » ? Pour Didier Blanchet, report de l’âge de cessation d’activi- lation active. cours, ou encore l’idée majoritaire fois pour l’Allemagne, 1,3 fois pour ques éléments de synthèse »), pas- elles s’annoncent moins catastro- té est une solution, mais elle peut que les gens qui répondent se font le Japon. Le fossé va donc se creu- se en revue les conséquences éco- phiques que ne le craignent cer- se heurter à la difficulté de faire Serge Marti des gens qui répondent… Et ainsi ser, d’autant plus que des travaux de suite : le jeu de miroirs se pour- récents montrent que la productivi- suit, jusqu’au quatrième ou cin- té américaine croît autour de 2,5 % quième degré, ou plus loin encore. sur longue période et qu’elle résis- Contrairement au spéculateur, te dans la tourmente (1,6 % en glis- Retraites : réformer ou parler de réformer ? l’investisseur ne s’intéresse qu’aux sement au dernier trimestre 2001). seuls mérites de l’entreprise, et cela Pour des raisons démographi- sur longue période, en fonction de ques, technologiques, financières, des représentants après les dures grèves des trans- que celles de leurs collègues du dé autour de l’idée générale d’une sa situation, de ses choix stratégi- économiques, les Etats-Unis ports publics de l’hiver 1995, le pétrole », et a conclu qu’un aligne- « garantie du taux de remplace- ques, de ses dirigeants, de ses capa- devraient donc garder leur position syndicaux et souffle glacé du conflit social ment ne pouvait faire sens « que ment ». Soit une indication claire cités financières… Le voilà alors en de leader. Leur activité va conti- généralisé ne gèle plus la par le haut ». Côté patronal, Ber- donnée aux citoyens du niveau recherche de ces valeurs dites de nuer à croître ainsi que les profits patronaux ont réflexion sur les retraites. nard Caron, du Medef, a renouve- qu’atteindra la pension par rap- « père de famille », qui obéissent à qu’elle génère, pour autant que le Les esprits ont donné le senti- lé le leitmotiv de son organisation port au dernier salaire ou au salai- des logiques de valorisation de long pays soit attentif à l’évolution des tenté d’ouvrir ment d’avoir évolué. Et ce n’est – « pas de charges supplémentai- re moyen. « Il faut des objectifs terme, et qui ne s’avèrent pas, en rémunérations. Voilà pourquoi il sans doute pas l’un des moindres res sur les entreprises » – et n’a pu généraux de réforme du système,a général, un si mauvais choix. Mais, importe des produits manufactu- des pistes de mérites de Yannick Moreau que résister au plaisir de jeter de l’hui- expliqué Marie-Annick Garaud. quand les marchés se retournent, rés chinois ou mexicains, afin de d’avoir jeté les bases d’un dialo- le sur le feu en ajoutant que si C’est la seule manière de redonner l’angoisse gagne partout et peut fai- peser sur les salaires domestiques, rapprochement gue informel entre les partenaires l’Etat était considéré comme une confiance : garantir un taux de rem- re même vaciller l’investisseur. quitte à voir son déficit extérieur sociaux à l’occasion du rapport – entreprise, il cotiserait aujour- placement aux jeunes générations Le Japon fait peur aujourd’hui, continuer à augmenter. On ne voit entre privé « Renouveler le contrat social d’hui à un taux de 45 % pour et aussi à tous. » maintenant que l’on mesure donc pas pourquoi se résoudrait le entre les générations », rendu financer les retraites de ses fonc- Il est vrai que les salariés du pri- mieux les dettes qui pèsent sur « problème » de leur balance des et public public en décembre dernier que le tionnaires. vé – contrairement aux fonction- l’Etat, les firmes, les banques, les paiements, qui naît de leur succès, premier ministre lui avait confié Yannick Moreau, forte des tra- naires – souffrent de l’incapacité assureurs. Et les gens s’inquiètent, problème soulevé en son temps mission de rédiger. Ce n’est sans vaux du COR, a saisi la balle au du système de retraites de leur ferment leurs comptes dans les par Jacques Rueff et qualifié par lui doute pas un hasard si l’ensemble bond pour expliquer que ce ratio préciser le montant de leur pen- banques les plus en danger (bank de « lancinant ». des représentants syndicaux pré- astronomique incluait les pen- sion. D’où le caractère anxiogène run), liquident certains contrats En revanche, les difficultés à urprenante cohabitation sents au colloque ont, spontané- d’assurance, inaugurant ainsi une venir pourraient naître de la supé- lundi 11 février après- ment, marqué leur fierté d’avoir nouveauté technique : l’insurance riorité américaine elle-même, si midi, dans la salle Médi- participé aux travaux du COR, à « Le vrai sujet est le calcul de la pension run... Puisque le yen les inquiète elle paraît à tous évidente, bref, cis du palais du Luxem- l’exception du Medef, absent de tous, ils vont vers l’or et le dollar. inattaquable. Par un effet pervers, bourg, siège du Sénat, à cette instance. non plus sur les dix dernières années, L’Europe inquiète aussi un peu les Etats-Unis pourraient attirer ain- Paris. Jean-Christophe A entendre Jean-Christophe Le les investisseurs, en raison de sa si plus de capital qu’ils ne sau- Le Duigou, chargé des affaires Duigou affirmer que « des inégali- mais sur les vingt-cinq meilleures » croissance molle, de la complexité raient en gérer correctement, se Séconomiques à la CGT, Bernard tés structurelles conduiraient inévi- politique croissante, et d’une ban- montrer moins empressés dans la Devy, secrétaire confédéral de FO tablement à l’éclatement du systè- sions militaires (en retraite après d’un sujet comme celui des retrai- que centrale qui incarne le fédéra- recherche de productivité, avec et président de l’Arrco, Marie- me », ou Marie-Annick Garaud quinze années sous les drapeaux) tes. En bonne technicienne du lisme et se trouve placée sous les l’idée qu’ils sont les meilleurs. Bien Annick Garaud, secrétaire confé- réclamer des « objectifs généraux et ne prenait pas en compte les sujet, la représentante de la regards de plus en plus pressants sûr, leur avantage compétitif se dérale de la CFDT, étaient réunis de réforme du système », il était primes dans le calcul de la masse CFDT a ainsi ajouté que le retour d’un Parlement européen et réduirait avec le temps, conduisant en colloque aux côtés de Bernard clair que les esprits se voulaient salariale. « Si l’on exclut les militai- des salariés du privé à 37,5 d’Etats-nations. Quant aux Etats- à des inversions de flux financiers, Caron, du Medef, et de Yannick ouverts et constructifs. Même Ber- res et si l’on inclut les primes, le années de cotisation (au lieu de Unis, au-delà de la qualité de leur mais après d’importants gâchis. Moreau, présidente du Conseil nard Devy, qui s’est gardé d’allé- ratio n’est pas très différent de 40) pour une retraite à taux plein reprise, ils ne rassurent pas non d’orientation des retraites (COR) ger la traditionnelle opposition de celui d’une entreprise privée », – soit un alignement sur les fonc- plus les investisseurs, qui doutent Jean-Paul Betbèze est directeur pour évoquer d’éventuelles « pis- sa centrale à un alignement pur et a-t-elle précisé. tionnaires – était un « faux débat. de plus en plus des modalités de des études économiques tes de rapprochement » entre les simple du public sur le privé, a pré- Dans un souci d’avancer une Le vrai sujet est le calcul de la pen- calcul de leurs profits. au Crédit lyonnais retraites du public et du privé. féré mettre l’accent sur la nécessi- proposition constructive, elle a sion non plus sur les dix dernières Les oppositions syndicales à un té de maintenir les plus de 50 ans ajouté : « Personne ne demande années, mais sur les vingt-cinq alignement des conditions de au travail, sans aller jusqu’à créer aux militaires de renoncer à un sys- meilleures ». Il est vrai que le déca- départ en retraite des fonctionnai- des « emplois vieux ». tème de retraites qui fait partie du lage entre privé et public vient res sur les conditions offertes aux Mais les lignes de retranche- contrat que la nation a signé avec précisément de là. Mais exiger salariés du privé – infiniment ment demeurent. Côté syndical, eux, mais si on rallonge un jour la que les discussions commencent LE MONDE DES LIVRES moins favorables – auraient-elles Jean-Christophe Le Duigou a durée de cotisation de deux ans par le montant, n’est-ce pas une brusquement disparu ? Pas vrai- signalé qu’il existait « des inégali- pour bénéficier d’une retraite à façon habile pour les syndicats de ment, mais le colloque organisé tés très fortes au sein même de cha- taux plein, il ne serait pas illégitime repousser une fois de plus la date avec 0123 par Marcel-Pierre Cleach, séna- que système, public ou privé, et que qu’ils consentent à un effort simi- des négociations ? teur de la Sarthe, aura en tout cas les retraites des ouvriers de la chi- laire. » Excepté cette timide avan- DATÉ VENDREDI permis de constater que, six ans mie étaient moins avantageuses cée, le front syndical s’est consoli- Yves Mamou VI/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 TRIBUNES

LIVRES France Télécom : l’heure des comptes par Elie Cohen

par Annie Kahn ix ans après l’accession également sur cette base que FT 2001 fut une annus horribilis : de déprécier d’au moins 3 milliards de Michel Bon à la prési- pénètre le marché britannique en krach des valeurs Télécom, recul d’euros la participation actuelle. Si dence de France Télé- payant un ticket d’entrée élevé des perspectives de déploiement Mobilcom, comme c’est probable, com (FT), quatre ans dans l’opérateur de câble NTL et de l’UMTS… Depuis l’acquisition voit ses difficultés s’aggraver du après la libéralisation se met sur les rangs pour acquérir d’Orange, FT a donc opéré un nou- fait de l’UMTS et si l’option de ven- du secteur, deux ans une licence mobile de troisième veau tournant. Ayant amassé une te consentie à M. Schmid était exer- après l’acquisition d’Orange, pour génération. Au passage, FT rate dette himalayenne pour réaliser cée (33 % du capital), alors la factu- L’aventure SFT et ses dirigeants l’heure des l’opération E + et essaie de se rat- ses objectifs de croissance, l’entre- re serait encore plus lourde. comptes approche. Six ans, c’est la traper en entrant dans le capital de prise s’est organisée en trois pôles La troisième grande acquisition bonne distance pour juger de la Mobilcom, un revendeur de servi- ayant vocation à connaître une fut NTL. FT a des engagements de mise en œuvre d’une stratégie et ces en téléphonie fixe et mobile en autonomie relative : Wanadoo rachat de titres pour près de 1 mil- des « dix glorieuses » de ses premiers résultats. D’autant Allemagne. dans l’Internet, Orange dans les liard d’euros et sa participation jus- que FT a bénéficié du soutien L’entreprise, malgré ces acquisi- mobiles et Equant dans les services tifierait une provision de près de constant de son actionnaire public tions, hésite toutefois à s’engager aux grands comptes internatio- 3 milliards d’euros. NTL, aujour- sans avoir à se soumettre aux pres- pleinement dans la course aux naux. Le désendettement est deve- d’hui, essaie d’échapper à la failli- THE ROARING NINETIES. CAN FULL EMPLOYMENT BE SUSTAINED ? sions contradictoires des marchés. valorisations des clients mobiles. nu le maître mot : ventes au plus te. La dernière grande acquisition Ouvrage collectif sous la direction d’Alan Krueger En six ans, l’entreprise a fait Elle critique les conditions ruineu- bas de STM, de Sema, de Sprint, de réalisée, Equant, permet à la fois la et Robert Solow (Russel Sage Foundation, trois choix successifs en matière ses acceptées par Mannesmann TPS etc. La question n’est plus de rationalisation des participations The Century Foundation, 2002, 638 p., 49,95 $, 57 ¤). de portefeuille d’activités et de pour prendre le contrôle d’Oran- savoir si FT est en difficulté, c’est dans le service aux grandes entre- développement international. Le ge. Au moment où Vodafone, qui avéré. Le problème est de savoir si, prises, mais, en même temps, les L  - tie ce phénomène. Certains sont premier, hérité de l’ère Rou- avait choisi une stratégie de pur dans sa forme actuelle, l’entreprise conditions de l’acquisition rendent  des Etats-Unis durant les bien connus : l’accroissement de let – Marcel Roulet a été président opérateur mobile, triomphe avec peut survivre et, à plus court ter- nécessaire aujourd’hui, au mini- années 1990 accompagnée d’un la productivité, le bas prix du de FT de 1991 à 1995 –, consistait à la prise de contrôle de Mannes- me, si elle doit financièrement sol- mum, une provision pour déprécia- taux de chômage inférieur à 5 % pétrole, le cours élevé du dollar profiter de la déréglementation et mann, FT est dans l’impasse : il a der ses aventures récentes. tion de l’ordre de 2,5 milliards quasiment sans inflation sont- (qui permit de maintenir le de la libéralisation mondiale des englouti des fortunes dans des Commençons par les comptes d’euros. ils réellement le signal d’une niveau de prix de certains biens télécoms pour avancer sur les acquisitions en Allemagne et au de l’exercice 2001. L’opérateur Bref, une chose est sûre : une « nouvelle économie », comme en raison de la concurrence des mobiles par ses propres moyens et Royaume-Uni sans bénéfice appa- franco-britannique Orange capita- estimation conservatrice devrait certains l’ont cru ? produits importés), la politique dans le fixe avec l’appui de Deuts- rent, sa présence en Italie et en lise 36 milliards d’euros, ce qui est conduire FT à passer une provi- Sceptiques, le Prix Nobel d’éco- de la banque centrale américai- che Telekom (DT) et de Sprint. Cet- sion de 20 à 30 milliards d’euros en nomie Robert Solow, professeur ne. D’autres facteurs, en revan- te stratégie va voler en éclats suite 2001. L’argument couramment émérite au Massachusetts Insti- che, émergent après les travaux à l’incapacité avérée de FT et de La question n’est plus de savoir si FT est opposé pour éviter de déprécier, à tute of technology (MIT), et Alan des économistes ayant contri- DT à faire de leur alliance autre savoir le caractère stratégique des Krueger, professeur à l’universi- bué à l’ouvrage, ce qui en fait sa chose qu’un prétexte à usage en difficulté, c’est avéré. Le problème acquisitions, ne tient pas : il y a eu té de Princeton, ont voulu analy- nouveauté et son intérêt. domestique pour le premier – l’al- destruction irréversible de valeur. ser à fond ce phénomène. Pour Ainsi de la diminution des liance industrielle franco-alleman- est de savoir si, dans sa forme actuelle, FT fait aussi mal que ses concur- des raisons intellectuelles, cer- dépenses de santé pour les de comme condition de la privati- rents, objecte-t-on habituellement tes, mais pas seulement. Leur employeurs américains, ou de sation partielle et de la résistance à l’entreprise peut survivre et, à plus court à ce bilan. FT a, comme ses collè- objectif est bien davantage de l’inertie des revendications sala- British Telecom, et tactique pour gues, cédé à l’exubérance irration- tenter d’œuvrer en faveur du riales. Il faut un certain laps de le second – se renforcer dans l’al- terme, si elle doit financièrement solder nelle des marchés, il a nourri la plein emploi, en donnant aux temps pour qu’une augmenta- liance avant de partir à la conquê- folie spéculative des licences politiques les clés qui permet- tion de productivité soit perçue te du monde. Le faire-part de ses aventures récentes UMTS en Allemagne et au Royau- traient de rendre durable un par les salariés au point de se décès de l’alliance sera envoyé par me-Uni. Si FT est, parmi les grands phénomène dont les événe- traduire en revendication salaria- DT lorsqu’il déclarera son intérêt Espagne est symbolique. L’acquisi- moins que le prix payé par FT opérateurs, le plus affaibli et le ments de ces derniers mois le. Ce délai est une des raisons pour Telecom Italia. Au terme de tion d’Orange, que Vodafone doit pour acheter le seul Orange britan- plus endetté, cela est lié aux condi- auraient plutôt tendance à mon- expliquant la non-augmenta- ce premier moment stratégique, vendre, devient vitale. Avec Oran- nique. Que vaut Orange UK tions d’acquisition d’Orange. trer la nature éphémère. tion des coûts de main-d’œuvre, FT se découvre démuni au niveau ge, on peut raconter au marché aujourd’hui ? Sur la base des der- L’entreprise survivra à la faillite et donc des prix. Mais le phéno- européen, doté d’actifs en cours une histoire : celle de l’ancien niers cours connus, moins de de la stratégie industrielle menée   mène joue aussi en sens inverse, d’appréciation dans les services monopole devenu deuxième opé- 15 milliards d’euros, or cette socié- au cours des deux dernières Avec l’aide d’une brochette de préviennent les auteurs. Les tra- informatiques, les composants rateur mondial de mobiles. Sans té est inscrite dans les comptes de années, mais sous quelle forme ? vingt-quatre économistes issus vaux statistiques amenant à cet- électroniques, les opérateurs de Orange, FT se trouve affligé d’une FT pour près de 45 milliards Dans la structure actuelle du grou- des plus prestigieuses universi- te conclusion sont détaillés dans Télécom au Mexique, en Belgique série d’acquisitions coûteuses et d’euros. FT va-t-il provisionner de pe, il y a un déséquilibre flagrant tés et institutions américaines l’ouvrage. et ailleurs mais sans relais de crois- sans synergie. Les dirigeants 10 ou 20 milliards d’euros cette entre Orange qui bénéficie des (on ne compte que deux Euro- Autre facteur : la meilleure sance significatif hors de France. d’Orange et de Vodafone qui le participation ? investissements dont la montée en péens dans les contributeurs), adéquation entre la main-d’œu- Une nouvelle stratégie s’impo- savent vont tirer un prix astrono- La deuxième grande acquisition puissance est régulière et dont le Robert Solow et Alan Krueger vre disponible et les emplois sait. Croyant aux vertus créatives mique de la cession d’Orange. réalisée fut Mobilcom en Allema- bilan n’a pas été chargé et FT mai- décortiquent les statistiques éco- offerts. Un constat qui conduit de l’endettement pour une entre- Dans l’euphorie, nul ne remarque gne. FT y a investi 3,63 milliards son mère qui porte la dette, et les nomiques et sociales de « ces les auteurs à insister sur la prise générant un cash formidable le risque fantastique que représen- d’euros pour 28,5 % du capital et a sureffectifs, génère les résultats et années 1990 rugissantes », tout nécessité d’investir en matière et, fort des 20 milliards d’euros de te l’engagement de payer cash, à déjà engagé 400 millions d’euros fait vivre l’ensemble à partir d’une en relativisant le phénomène. d’éducation et de formation plus-values potentielles héritées terme, 100 % de l’acquisition et le pour la construction du réseau rente de la téléphonie fixe en attri- Un petit retour sur les perfor- pour améliorer le niveau de la de l’ère Roulet, Michel Bon va se pari qui suppose, pour réussir, la UMTS évalué à 10 milliards tion programmée. FT est-il con- mances des années 1960 mon- main-d’œuvre. constituer un trésor imaginaire et réunion de trois conditions impro- d’euros. Quel est le risque de damné à décliner pendant qu’Oran- tre en effet qu’à cette époque la Les différences entre les partir à la chasse aux acquisitions. bables : 1. Le maintien, à un FT qui menace à présent Mobil- ge vit sa vie ? Si tel devait être le croissance du produit national contextes américain et euro- Au nom de la complémentarité niveau durablement supérieur, à com d’un recours en justice? cas, la faillite industrielle se double- brut (PNB) américain fut supé- péen sont rapidement évoquées, fixe-mobiles, FT acquiert un opéra- 100 euros, du cours de FT. 2. Un Compte tenu de la profonde désor- rait d’un scandale politique. rieure à celle des années 1990, l’ouvrage étant essentiellement teur de câble en Hollande, Case- appétit soutenu des marchés pour ganisation du marché des mobiles avec des taux de chômage et centré sur les Etats-Unis. Mais ma, qu’il entend associer à un opé- les titres des filiales mobiles. 3. Un en Allemagne, des difficultés de la Elie Cohen, économiste, d’inflation légèrement infé- sans doute sera-t-il fort utile rateur mobile Dutchtone. C’est succès rapide de l’UMTS. téléphonie fixe, il est raisonnable est directeur de recherche au CNRS rieurs à ceux de la décennie aux chercheurs du Vieux Conti- écoulée. nent pour comprendre plus pré- Un petit bémol, qui n’amoin- cisément pourquoi, au-delà des drit en rien l’intérêt des auteurs raisons habituellement évo- par Michel Husson (et des lecteurs) sur la quête de quées (différences en matière Mais de quel déclin parle-t-on ? ce qui fit la spécificité de ces de politique sociale, ou de com- années 1990. Pour ces cher- portement des gouverneurs de cheurs, la concomitance plus ou banques centrales, etc.), l’Euro- a dernière livraison « déclin » illustré, dans les données la population restent constants change de 3 euros pour 20 francs, et moins fortuite de plusieurs évé- pe n’a pas eu, elle aussi, ses d’Eurostat a connu un d’Eurostat, par une perte de posi- dans chacun des pays. Il paraît rai- de 1 euro pour 2 000 lires, ce panier nements explique en grande par- « dix glorieuses ». succès inhabituel. On y tion relative de 9 % en neuf ans. Au sonnable d’en déduire que la posi- de biens vaut, initialement, 3 euros. apprend que le produit lieu de sauter aux commentaires, les tion relative d’un pays par rapport à En fin de période, son prix est passé intérieur brut (PIB) fran- économistes auraient mieux fait de l’autre n’a pas changé. Si l’Italie à 3,3 euros, soit une hausse de çais par habitant équi- chercher à éclairer ce mystère. L’ex- avait réussi à augmenter sa produc- 10 % ; c’est logique, puisque le prix vaut en 2001 à 99,6 % de la moyen- plication réside dans les corrections tion de spaghettis plus vite que celle d’une moitié de ce panier a augmen- Lne européenne, contre 108,8 % en effectuées pour traduire les PIB de steaks-frites en France, on serait té de 20 %, celui de l’autre moitié res- 1992. Dès la publication de ces chif- nationaux en « standards de pou- en droit de parler de déclin de la tant inchangé. fres, des économistes réagissent. voir d’achat ». De tels indicateurs France. Cette comparaison peut On suppose ensuite que, malgré Michel Godet pousse un nouveau permettent, selon l’Office statisti- être menée sans que l’on dispose ces variations de prix relatifs, les cri d’alarme : « La France recule ! » que européen, de prendre en comp- d’un taux de change spaghettis- taux de change sont restés les (Le Monde du 15 janvier). Jean te les « rapports de prix moyens entre steaks-frites : dans chaque pays, on mêmes : c’est précisément leur inca- Gadrey dénonce la « dictature du différents pays » et « de comparer, apprécie la progression du niveau pacité à refléter intégralement les PIB » (Le Monde du 23 janvier) et par exemple, les volumes du PIB par de vie en fonction de ses normes de variations de prix qui justifie le cal- nous rassure en évaluant à 10 % ou habitant ». Il paraîtrait plus simple consommation. cul en standard de pouvoir d’achat. 15 % l’imprécision de sa mesure. d’avoir recours aux taux de change Il n’en va pas de même si l’on sou- En France, le PIB en euros n’a pas Daniel Cohen commente à son tour courants, mais ceux-ci « reflètent haite comparer les niveaux de vie augmenté et, face à une hausse de « le déclin français » en insistant sur assez souvent d’autres éléments que d’un pays à l’autre. Un premier l’indice de prix de 10 %, il a donc le faible taux d’emploi en France. les seules différences de niveau des mode de conversion consiste alors à baissé de 10 %. En Italie, le PIB en Enfin, l’argument est largement passer par une monnaie commune, euros a progressé de 20 %, ce qui, repris par une droite qui semble par exemple l’euro. On traduit ainsi rapporté à cette même hausse du oublier sa présence aux affaires Si l’on examine l’indicateur « spaghettis par tête » prix, laisse une progression de pou- durant la moitié de la dernière en euros par tête, et on le rend com- voir d’achat de 10 %. Bref, la mesure décennie. Ces débats sont passion- l’efficacité productive, mensurable avec l’indicateur en standard de pouvoir d’achat fait nants, mais conduisent à oublier la « steak-frites par tête ». Mais ce apparaître un déclin de 20 % de la nécessaire discussion des chiffres on découvre un léger mode de comparaison n’est valide France par rapport à l’Italie, alors d’Eurostat, qui devraient pourtant que si les taux de change reflètent que ni le PIB ni la population n’ont intriguer les commentateurs avertis. avantage de la France exactement les différences de prix. varié dans aucun des deux pays. C’est un fait assez solidement éta- Or ce n’est pas forcément le cas. Le Ce résultat absurde découle logi- bli que le PIB français évolue com- par rapport à la standard de pouvoir d’achat consis- quement de la convention retenue : me la moyenne européenne. Vérifi- te alors à comparer le prix d’un si Français et Italiens se nourris- cation faite sur les données d’Euro- moyenne européenne même panier de biens dans chacun saient à égalité de spaghettis et de stat, il a augmenté de 19,3 % des pays. Cette convention intro- steaks-frites, alors les Français entre 1992 et 2001, contre 19,6 % prix ». Il va de soi que de telles cor- duit forcément des biais que notre auraient perdu du pouvoir d’achat à pour l’Union européenne (UE). Sur rections sont incontournables conte va permettre d’illustrer. cause de la hausse du prix du spa- cette même période, la population quand il s’agit de comparer des On suppose que le prix du steak- ghetti. Cette convention est parfois française a augmenté de 4,2 %, soit niveaux de pouvoir d’achat. Mais frites, 20 francs, est resté fixe sur la légitime, mais elle n’est pas adaptée un peu plus que la moyenne euro- elles sont superflues quand on s’in- période observée ; mais que le prix à ce que l’on veut étudier ici : dès péenne (+ 2,7 %), ce qui explique téresse aux évolutions relatives d’un de l’assiette de spaghettis a augmen- lors qu’on s’intéresse aux évolu- une légère perte de position relative pays à l’autre. Pour illustrer cette té de 20 %, passant de 6 000 à tions relatives, elle introduit une dis- de 1,5 % sur neuf ans. Si l’on exami- idée, on aura ici recours à un « conte 7 200 lires. Le PIB français est de torsion parasite. Les données ne l’efficacité productive, en rappor- de deux pays » que l’on appellera 2 milliards de francs en début et en d’Eurostat et les commentaires tant le PIB au nombre de personnes l’Italie et la France. fin de période ; en Italie, il est passé qu’elles ont suscités sont systémati- employées, on découvre même un Le PIB italien se compose de de 600 milliards de lires à 720 mil- quement biaisés. Déclin de l’écono- léger avantage de la France par rap- 100 millions d’assiettes de spaghet- liards de lires. Le standard de pou- mie ou du débat économique ? port à la moyenne européenne tis, celui de la France de 100 millions voir d’achat sera composé d’une (+ 0,5 % sur la décennie). de steaks-frites. On suppose que, demi-assiette de spaghettis et d’un Michel Husson est économiste et Nulle trace donc du fameux sur la période considérée, le PIB et demi-steak-frites. Pour des taux de membre de la Fondation Copernic EMPLOI

dans le cadre de la modernisation de l’état, Le mérite bouscule la notation le ministère de la fonction publique veut conditionner des fonctionnaires l’avancement ans tambour ni trompette, luation individuels, s’inscrit dans le sa signification initiale qui était de mais en faible progression par rapport essayer, à coût constant, d’améliorer le gouvernement Jospin cadre de la modernisation de l’Etat refléter l’appréciation de la valeur à l’année précédente, n’a pas la plus la qualité, et donc la productivité », de ses agents vient d’obtenir un feu vert et de la réforme des procédures bud- professionnelle de l’agent, dont la forte accélération de carrière », criti- réplique-t-on au ministère. syndical pour engager une gétaires qui responsabilise les ges- carrière pouvait être soit accélérée que Roland Gaillard, secrétaire géné- FO préférerait une évaluation à l’appréciation réforme qui ouvre une brè- tionnaires des administrations en soit ralentie. En réalité, la hiérarchie ral de la fédération générale des facultative pour l’agent, comme le che dans le système de contrepartie d’engagements sur des attribue très rarement une mauvaise fonctionnaires FO pour qui ce dispo- préconisait le comité d’enquête. de leur valeur notation et d’avancement des fonc- objectifs de performance. Pour note, pour ne pas se heurter à un sitif « sera vite contourné ». Hervé L’évaluation existe cependant déjà Stionnaires, en vigueur depuis 1959. modifier la notation, le moment front syndical. Si bien qu’auj- Baro, secrétaire général de l’UNSA- pour certains cadres de la catégo- professionnelle. Instance consultative réunissant à semble opportun. La vague de ourd’hui la note n’illustre le plus sou- fonctionnaires est, lui, favorable au rie A, mais sans implication sur la parité les représentants de l’adminis- départs massifs en retraite a déjà vent que l’ancienneté des agents. Au dispositif. « Certains avanceront plus notation. « L’évaluation est le point le le dispositif, tration et ceux des fédérations de commencé et un risque de pénurie fil du temps, un grand nombre de vite sans ralentir la carrière des plus faible, juge Hervé Baro. Le dispo- fonctionnaires, le Conseil supérieur de fonctionnaires se profile, qui sera fonctionnaires ont fini par plafon- autres », observe-t-il. sitif n’offre pas toutes les garanties qui ne fait pas de la fonction publique de l’Etat d’autant plus accentué si la fonction ner à 18 ou 19 sur 20. Difficile, du Autre nouveauté, l’entretien indi- d’objectivité. Une évaluation collective vient d’approuver un projet de viduel d’évaluation annuel avec le aurait pu être imaginée. » « L’entre- l’unanimité décret, actuellement entre les mains supérieur hiérarchique direct tien d’évaluation fait peur parce qu’il du Conseil d’Etat. Sa promulgation Le changement d’échelon ne sera devient obligatoire. Il porte « princi- contient la notion d’objectifs indivi- syndicale, est interviendra dans quelques semai- palement sur les résultats profession- duels, qui ne figurent pas dans le sta- nes et sa mise en œuvre devra être plus fonction de la note mais de sa progression nels obtenus par le fonctionnaire au tut, observe Marie-Claude Kervella, déjà en place achevée avant 2004. regard d’objectifs qui lui ont été assi- secrétaire générale de l’Union des Une telle réforme a déjà été d’une année sur l’autre gnés, sur ses besoins en formation », fédérations de fonctionnaires dans certains repoussée plusieurs fois. C’est dire la etc. Il « peut également porter sur la CFDT. Mais cela existait déjà dans les délicatesse de ce dossier. Le Conseil publique n’offre pas des carrières coup, de distinguer les agents en vue notation ». En clair, de cette évalua- faits. Mieux vaut que ce soit formali- ministères supérieur n’a d’ailleurs pas fait preu- plus attractives aux jeunes. de l’avancement. tion pourra dépendre la notation et, sé. » Au final, pour elle, le projet ve d’un enthousiasme débordant Cette réforme s’appuie sur le rap- Dans sa réforme, le ministère de donc, l’avancement. « Nous sommes n’est cependant pas satisfaisant. et montre puisque les syndicats majoritaires port du Comité d’enquête sur le la fonction publique a prévu d’ac- opposés à un système d’objectifs indivi- « Le système reste archaïque, car il dans la fonction publique, FO et la coût et le rendement des services croître le nombre des promotions. duels liés à l’avancement, qui laisse conçoit l’agent comme un individu, ses limites CGT, ont voté contre, tandis que la publics remis l’été dernier, montrant Le changement d’échelon ne sera penser que le fonctionnaire peut être pas comme le membre d’une équipe. CFDT s’est abstenue et que l’UNSA, que le système de notation et d’avan- plus fonction de la note mais de sa intéressé aux résultats, proteste Il va rapidement voir les mêmes effets la CGC et la CFTC ont voté pour. Ce cement a dérivé. Ainsi, la notation, progression d’une année sur l’autre. Roland Gaillard. Nous ne sommes pervers que le précédent.» projet, qui institue l’avancement au qui conditionne la rapidité pour fran- « Les chefs auront du mal à expliquer pas une chaîne de production. » mérite, sur la base d’entretiens d’éva- chir un échelon, a perdu en chemin pourquoi celui qui a la meilleure note, « Nous produisons un service et il faut Francine Aizicovici

DES EFFECTIFS ET DES SALAIRES À LA HAUSSE La culture, un ministère pilote Effectifs réels de la fonction publique de l'Etat, territoriale Salaires mensuels nets de prélèvements et hospitalière, en milliers en euros au 31 décembre Ensemble catégorie A préparé établissements publics administra- de la notation. Celui-ci doit, cha- 1994 1995 1996 1997 1998 tifs (Musée et Ecole du Louvre, que année, au cours d’un entretien catégorie B catégorie C en concertation Domaine de Versailles, écoles d’ar- individuel avec l’agent, lui commu- Fonction publique chitecture, etc.) ou industriels et niquer sa notation. C’est l’occa- d'Etat au sens strict 2 410,1 2 422,4 2 466,5 2 490,1 2 523,1 avec les syndicats, commerciaux (les théâtres natio- sion de faire le point sur l’année 2 410 2 431 naux, l’Opéra de Paris, la Cité des écoulée, de mesurer l’écart entre Fonction publique sciences, etc.), ni les contractuels les objectifs demandés et les résul- le système territoriale 1 428,4 1 446,2 1 463,0 1 481,9 1 507,3 1 904 1 872 1 733 ou les vacataires ne dépendent du tats obtenus, de réfléchir aux pers- 1 768 de notation de nouveau système. pectives d’évolution ou d’enrichis- 1 407 Fonction publique 1 437 De nombreuses réunions prépa- sement des tâches qu’il accomplit hospitalière 834,5 840,2 847,4 849,0 857,0 la rue de valois ratoires de concertation avec les et, enfin, de fixer, après discus- organisations syndicales (CGT, sion, de nouveaux objectifs à reste très souple CFDT, FO, FSU, SUD, UNSA, atteindre pour l’année suivante. Poids dans l'emploi CFTC, CGC) ont précédé la mise Les critères d’évaluation sont aussi total, en % 21,2 21,2 21,5 21,5 21,4 en œuvre du nouveau dispositif de bien quantitatifs que qualitatifs. notation. De fait, ce dernier reste L’agent noté peut expliquer, selon 1998 1999 très souple et très léger, mais repo- lui, les raisons des blocages et pro- Source : Insee ans l’administra- se sur deux idées motrices : rappro- poser des améliorations pour le tion, la notation res- cher la personne qui note et celle fonctionnement du service. te très mal perçue. qui est notée ; faire en sorte qu’el- Depuis quatre ans, au ministère, Pourtant, depuis les établissent ensemble les objec- les mentalités évoluent petit à quatre ans, fonc- tifs professionnels à accomplir et petit. L’amélioration la plus nota- Inefficace en Belgique... depuis 1939 tionne au ministère que, en cas de freins, ceux-ci soient ble est une intensification du dialo- de la culture, sans provoquer de clairement identifiés, afin de pou- gue interne, entre supérieurs hié- Dtumulte, un système d’évaluation voir y remédier, au besoin grâce à rarchiques et subordonnés. En l’hypothèse de sanctions contre Dans son ensemble, l’administra- l’évaluation se et de notation des personnels qui la formation professionnelle. En revanche, un des freins du disposi- des fonctionnaires défaillants, les- tion ne se voit pas imposer d’ob- apparaît comme précurseur de la 1997, une charte du processus de tif repose sur la délégation du pou- révèle quels se voient par ailleurs offrir jectifs à atteindre en termes d’effi- réforme engagée par le ministre de notation et d’appréciation des per- voir de notation. S’il a trente per- diverses possibilités de recours si cacité ou de satisfaction des usa- la fonction publique, Michel Sapin. sonnels a été rédigée, pour servir sonnes à noter, un chef n’a pas le impraticable tel était le cas. gers. Parmi les départements les Créé en 1959, à l’instigation du de mémento, ainsi que des fiches temps matériel, entre les mois En 1995, une grande réforme de plus critiqués figurent la justice, général de Gaulle, avec pour pre- individuelles de notation. d’octobre et de décembre, qui cor- dans les faits l’administration publique a été qui demeure extrêmement lente, mier titulaire André Malraux, le Avant la réforme, plus de 80 % respondent à l’époque de la nota- lancée et a réenvisagé la procédu- et le fisc, souvent tracassier et ministère de la culture a fêté ses des agents avaient une note com- tion, de passer en revue tout son re de « signalement ». Devenue arbitraire. 40 ans, la force de l’âge, il y a peu. prise ente 18 et 20, sur une échelle effectif. Ce qui fait que certains « évaluation », plus précise et Un épisode récent a ajouté au A l’aune de l’administration fran- qui ne dépasse pas 20. Dans ces entretiens sont expédiés en cinq plus sophistiquée, elle n’a pas trouble. Soucieux, affirmait-il, de çaise, il reste un ministère plutôt conditions, la reconnaissance pro- minutes… BRUXELLES offert de meilleurs résultats, « rétablir la confiance des citoyens jeune qui n’a pas encore dévelop- fessionnelle des agents, selon leur De plus, la démarche volontaris- de notre correspondant même si 25 millions d’euros ont dans leurs institutions », le minis- pé une forte tradition bureaucrati- te du ministère de la culture s’est es fonctionnaires bel- été débloqués pour le lancement tre de la fonction publique, Luc que. C’est en particulier le seul aussi heurtée au décret de 1959 ges sont évalués depuis d’un grand programme de forma- Van Den Bossche, a lancé un vas- ministère à ne pas avoir de systè- L’amélioration qui encadre, de manière très stric- 1939, mais à aucun tion des cadres. « L’évaluation a te programme, visant, notam- me de péréquation de notes de ses te, le pouvoir de notation des fonc- moment le système n’a été grippée par la bureaucratie », ment, à nommer des managers agents. Sa seconde caractéristique la plus notable tionnaires. Le nouveau décret en donné satisfaction. Cen- compétents et indépendants pour est d’être très féminisé : les fem- cours de préparation devrait à la sées être objectives, moderniser les ministères. Ces res- mes représentent un peu plus de est une fois assurer des bases juridiques tant pour le recrutement que En fait, c’est parfois ponsables se verraient quant à 50 % des effectifs. au système en vigueur, mais aussi Lpour la reconnaissance des méri- eux imposer des objectifs à attein- Initiée en 1994, poursuivie par intensification permettre de nouvelles avancées. tes, les règles de la fonction publi- la personnalité dre et seraient évalués. Mais leur Philippe Douste-Blazy, la réforme Sur la question des sanctions, l’ad- que sont constamment critiquées. « plan de vol » est négocié après a été appliquée, sans modification, du dialogue interne, ministration reste toujours très Soumis en principe à une éva- qui est jugée. leur nomination, ce qui ne permet sous ses successeurs socialistes. évasive. Or à l’avenir, un agent luation qui débouche sur un « bul- pas vraiment de tester leurs velléi- Les grandes lignes sont dévelop- entre supérieurs mal noté devrait non seulement letin », les agents sont générale- Le travail, lui, tés réformatrices. pées dans une circulaire publiée en être pénalisé dans son avance- ment bien notés et à l’abri de tou- Difficulté supplémentaire : pré- décembre 1996 qui porte sur la hiérarchiques ment, mais ses collègues devraient te sanction. En fait, c’est parfois la ne l’est presque sentée aussi comme devant remé- notation et l’appréciation des per- bénéficier d’une promotion plus personnalité qui est jugée. Le tra- dier à un autre mal chronique de sonnels, le second terme ayant et subordonnés rapide, au motif que leur charge vail, lui, ne l’est presque jamais. jamais la fonction publique, à savoir la volontairement été préféré à celui de travail se trouve accrue. Il exis- Pour le citoyen belge de la rue, un surpolitisation, la réforme est en d’évaluation, afin de ne froisser mérite et leur travail personnel te aussi des obstacles plus structu- fonctionnaire est donc bel et bien souligne Michel Legrand, qui n’hé- train de capoter : les nominations aucune sensibilité. « Les modes était largement illusoire. Dans la rels. Un système efficace de nota- nommé à vie et ne court aucun ris- site pas à conclure à son inutilité. connues jusqu’ici concernent sur- actuels de notation ne sont pas satis- théorie, en effet, être bien noté tion et d’évaluation demanderait que professionnel. Largement fédéralisée depuis tout des personnalités issues de faisants » et « leur réforme consti- permet d’obtenir des réductions une fiche de poste pour chaque « Hyperindividuelle, confiée aux une vingtaine d’années, la fonc- la politique et parachutées à des tue une impérieuse nécessité », était- d’ancienneté et par conséquent de agent de la fonction publique. Par chefs de service, l’évaluation est, tion publique belge (qui rassem- postes de commandement dans il précisé. Cependant, sur les gravir plus rapidement l’échelon conséquent, cela obligerait à for- dans les faits, impraticable », souli- ble au total quelque 920 000 fonc- l’administration… « On pourra 30 000 personnes environ qui supérieur de son grade. Dans la maliser les missions et à définir gne Michel Legrand, le président tionnaires, pour une population toujours évaluer leur fidélité à leur dépendent du ministère de la pratique, ce système se retrouvait des références de métier, ce qui du Gerfa, un groupe de réflexion d’un peu plus de 10 millions d’ha- parti politique », ricane un syndi- culture, seule la moitié d’entre nivelé. est loin d’être le cas. critique. La culture administrative bitants) a gagné en complexité, caliste. elles – les 13 553 agents titulaires – Désormais, c’est le responsable belge, qui ne pousse ni à la mobili- mais sans doute pas en efficacité, sont concernées. Ni les agents des hiérarchique direct qui est chargé Alain Beuve-Méry té ni aux mutations, n’inclut pas à la faveur de cette évolution. Jean-Pierre Stroobants VIII/LE MONDE/MARDI 26 FÉVRIER 2002 EMPLOI europe LES INDICATEURS SOCIAUX INTERNATIONAUX « LE MONDE » / EUROSTAT UE 15 EURO 12 ALL. BELG. ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY. UNI E.U. JAPON

Evolution de l'emploi L'ENSEIGNEMENT, UNE PRIORITÉ DANS LES PAYS NORDIQUES au 3e trim. 2001 (en % sur un an) 1,4 1,5 1,2* 0,7 2,4 2,2 1,2 2,2 0,6 1,5* – 0,6*

Dépenses publiques consacrées à l'éducation, en % du PIB en 1999 Structure de l'emploi 2000 part de l'emploi salarié 72 70 77 76 54 73 65 75 81 n. d. n. d. DanemarkSuède Finlande France Belgique part de l'emploi à temps partiel 18 17 19 21 8 17 9 41 25 13 23 8,0 7,7 UE-15 AllemagneRoy.-Uni Espagne Grèce Taux d'emploi 2000 (en %)

6,2 Hommes + femmes (15-64 ans) 63 61 65 61 55 62 53 73 71 74 69 5,9

5,5 Hommes + femmes (55-64 ans) 5,0 38 34 37 25 37 29 27 38 51 58 63 4,7 4,6 4,5 3,7 Durée du travail salarié à temps plein 2000 (h/semaine) 40,3 39,6 40,1 38,5 40,6 38,9 38,6 39 43,6 n. d. n. d.

Source : Eurostat Évolution du coût du travail (en % sur un an) 2e trim. 2001) 3,1 2,7 2,7 0,4 5,1 3,6 -1,4 5,2 4,6 4 n. d. a MÊME SI LES INVESTISSEMENTS dans l’éducation sont liés à des facteurs très divers (durée des études, inégalités, etc.), la part de la richesse nationale qui y est consacrée reflète l’importance que les gouvernements lui accordent. Taux de chômage en déc. 2001 (oct. 01) (oct. 01) (en%) a EN 1999, LES FONDS PUBLICS destinés au financement de l’enseignement – quel que soit le niveau des études et hors les sources privées – s’éle- Hommes + femmes 7,8 8,5 8 6,9 12,9 9,3 9,3 2,2 5,2 5,7 5,5 vaient, en moyenne, à 5 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Union. moins de 25 ans 15,7 16,9 9,7 17,5 25 21,3 27,3 5,1 12,5 11,9 n. d. a LES CONTRIBUTIONS VARIENT largement d’un Etat membre à l’autre : elles s’échelonnent de 3,7 %, en Grèce, à 7,7 %, en Suède, et 8 % au Danemark. Part de chômage de plus La répartition des budgets est assez cohérente : globalement, l’enseigne- d'un an 2000 (en%) 45 48 52 56 42 40 61 33 28 6 25 ment primaire et l’enseignement supérieur absorbent environ 1 % du PIB alors que le secondaire dispose de 2,5 %. n.d. : non disponible, *4e trim. 2000 flash sett/« le monde » LE MARCHÉ DU TRAVAIL FRANÇAIS flash apec/« le monde » Dernier mois Variation connu surunan

36 % DE JEUNES CHEZ LES INTÉRIMAIRES Taux de chômage des jeunes 17,2 % (déc.) + 1,0* CADRES : MOINS D'OFFRES ET PLUS DE CANDIDATURES EN 2001 Pourcentage de moins de 25 ans par secteur d'activité Nombre moyen de candidatures par offre Part du chômage de longue durée 29,6 % (déc.) - 3,7* 80

Emplois précaires (en milliers) : Automobile Agro- 929 + 4,7 % 60 alimentaireBiens CDD 47 intermédiairesBiens de Activités tertiaires consommation Intérim 605 -10% 42 Biens d'équipement 40 39 38 Apprentis - 8,7 % 40 34 260 Construction Contrats aidés 407* - 11,9 % 20 22

Salaire net médian (en euros constants) : Femmes 1 084 + 1,6 % 0 1995 96 97 98 99 00 01 Source : SETT Hommes 1 372 + 3,8 % Source : APEC, pour plus d'informations : www.apec.fr a LES MOINS DE 25 ANS représentent 36 % des salariés intérimaires (en équi- a LE NOMBRE MOYEN DE CANDIDATURES reçues pour chaque offre confiée à SMIC (en euros ) valent temps plein) alors qu’ils ne représentent que 8 % de la population l’Apec a augmenté en 2001 : 26 candidatures pour une offre contre 24 en active salariée. Horaire 6,66 (juillet) + 3,8 % 2000. Une rupture de tendance, puisque, depuis 1995, le nombre de candi- Mensuel 1 126,29 (juillet) +4% datures par offre n’avait pas cessé de diminuer. a LES JEUNES INTÉRIMAIRES travaillent majoritairement dans l’industrie. Ils représentent 47 % des travailleurs temporaires de l’automobile et 42 % a CE RÉSULTAT MASQUE TOUTEFOIS DE FORTES DISPARITÉS. Pour les postes en de ceux de l’agroalimentaire. En revanche, dans la construction, le pour- Nombre d'allocataires informatique, l’Apec ne recense que 8 candidatures par offre – en moyen- centage tombe à 22 %. En 2001, les entreprises de travail temporaire ont du revenu minimum d'insertion 1 072 258* - 4,2 % ne –, ce qui signifie que les besoins des recruteurs sont rarement comblés. formé 5 885 jeunes grâce aux contrats de qualification, d’adaptation, et A l’inverse, pour la fonction ressources humaines, la moyenne est de aux contrats de mission formation jeunes intérimaires (CMJI). Source : Bloomberg * en points 56 candidatures par offre, et pour l’administration-gestion, elle est de 53. agenda A Etupes, une usine pas comme les autres a ÉCONOMIE SOLIDAIRE En partenariat avec la Fondation René-Dumont et le collectif « Enga- 170 handicapés hommes et femmes aptes au tra- no Z00011223997. Mais il y a égale- chaque extrémité. L’arrivée de l’élec- gements citoyens dans l’économie », Le Monde organise un colloque, le vail, mais souffrant d’un handicap ment des cœurs, des ballons, des tronique a compliqué la donne : le 14 mars à l’Assemblée nationale autour du thème « Les citoyens peu- fabriquent des intellectuel, d’occuper leur place éléphants, des bougeoirs, des câble est devenu un véritable fais- vent-ils changer l’économie ? ». dans la société sans tomber dans arbres, etc. « En cas de besoin, j’en ceau, dont il existe des dizaines de Une dizaine d’économistes, parmi lesquels Anton Brender, Philippe câbles pour psa. l’assistanat ? crée d’autres, précise la technicien- variantes, faites de quinze à vingt Chalmain, Daniel Cohen, Pierre Jacquet et Jean Pisani-Ferry, réagiront L’association départementale des ne. Mais j’évite les représentations composants. Qu’il s’agisse de pro- aux propositions faites par des acteurs engagés de l’économie « sociale- l’atelier protégé amis et parents d’enfants inadaptés susceptibles d’interprétations négati- grammer un appareil ou d’usiner ment responsable », à qui il a été demandé de travailler sur un possible (Adapei) du pays de Montbéliard a ves, tels que les couteaux ou les revol- des pièces à la main, chaque ouvrier changement d’échelle de pratiques, qui demeurent aujourd’hui margi- tient les délais réfléchi à ce problème dès 1990 et vers, et je teste les logos près des a son « guide ». Il suffit, ensuite, de nales. Cette « autre » économie peut-elle devenir modèle ? Les écono- trouvé la solution. « A partir de l’ins- ouvriers avant de les valider.» l’affecter à un poste compatible mistes devront répondre à ces questions sans concessions. Inscrip- et la qualité est tant où les techniques de communica- L’usage a montré que les handica- avec son niveau de déficience. tions : Oscar Organisation, Cécile Houelbec, tél : 01-41-44-97-44 . tion traditionnelles ne pouvaient s’ap- pés sont sensibles en priorité aux au rendez-vous pliquer, il fallait imaginer un autre couleurs, ensuite aux formes. Le   a RICHESSE langage, clair et intelligible, pour tra- bleu, dès lors, concerne les manœu- « La production industrielle n’est A l’occasion de la remise du rapport de Patrick Viveret, conseiller duire l’ensemble des documents et vres de sertissage. Le vert s’appli- pas une fin en soi, insiste Pierre référendaire à la Cour des comptes, sur les nouveaux facteurs de la consignes », se souvient Pierre Voisi- que aux opérations d’étamage et le Voisinet. C’est un moyen de faire richesse, le secrétariat à l’économie solidaire organise, le 2 mars, avec net. L’alternative s’est imposée d’el- jaune aux habillages. Les symboles progresser les gens vers le maximum le parrainage du Programme des Nations unies pour le développpe- BESANÇON le-même : l’image. C’est Chantal figurent sur les pièces, les étagères d’autonomie possible. » Chaque ment (PNUD), une rencontre intitulée « Reconsidérons la richesse » à de notre correspondant Chatelain, responsable de l’opéra- de stockage, les écrans des machi- salarié bénéficie donc d’un projet la Salle Gaveau ; 45, rue La Boétie, 75008 Paris. a performance industriel- tion au sein du bureau « métho- nes, les étiquettes des caisses de spécifique, objet d’une évaluation. Inscriptions : www.place-publique.fr le repose beaucoup sur des », qui s’est attelée à la tâche. réception et d’expédition, les fiches A intervalles réguliers, l’équipe la formation des person- Elle a inventé une « bibliothèque de techniques, les schémas de réalisa- éducative se réunit pour son suivi. a EXPATRIATION nels qui doivent assimiler symboles » qui, dorénavant, s’impo- tion ainsi que sur les formulaires de Elle actualise les dossiers et adap- Avenir Export et Avenir Expat font Salon commun, du 6 au 8 mars, à le mode d’emploi des se à tous. Avec environ 90 motifs, commande et les postes de travail. te, si nécessaire, l’activité. La for- Paris, au CNIT Paris-La Défense (et non porte de Versailles comme indi- machines, identifier les déclinés chacun en huit couleurs dif- En tout, plus de 170 personnes, à mation de départ acquise, et la qué par erreur dans le précédent Agenda, « Le Monde Economie » du composants dont ils auront besoin férentes, ce sont plus de 700 dessins l’Adapei d’Etupes, utilisent ce systè- logique du dispositif intégrée par 19 février). Let maîtriser les techniques d’assem- qui sont utilisés pour accompagner me. Sans lui, nous ne pourrions pas l’ouvrier, l’erreur est inexistante. Toutes les informations, ainsi que des opportunités d’emploi, concer- blage. A Etupes (Doubs), dans l’uni- et piloter le travail des salariés. Ain- nous faire comprendre, admet le A la sortie, chaque câble est fac- nant l’investissement ou l’implantation à l’étranger, la mobilité interna- té qui fabrique chaque jour plus de si, le champignon vert désigne la chef d’atelier. Car la production a turé à PSA au tarif du marché, grâ- tionale ou l’expatriation y sont rassemblées 17 000 câbles de batterie pour le cosse no 9632781680 et le cornet de évolué. Autrefois, le câble était un ce aux aides publiques allouées à Contact :www.avenir-export.com. groupe PSA, notamment pour les glace rose, la gaine fendue élément unique, doté d’une cosse à l’Adapei pour sa mission d’inser- Peugeot 307, ces conditions sont tion et qui lui permettent de s’orga- réunies. niser en interne. « Nous ne recher- En 1999, l’usine a été certifiée UN IMPÉRATIF : SE DIVERSIFIER chons pas de gains de productivité, – selon des critères rigoureux – par « Chaque fois qu’un nouveau modèle est mis en fabrication, nous avons le commente Pierre Voisinet. Et nous le constructeur, qui lui a confié l’ap- réflexe d’assurer une contribution de charge aux ateliers protégés car nous som- évitons de trop décomposer les provisionnement en flux tendu de mes sensibles à leur mission », souligne Robert Michel, le directeur des ressour- tâches, car nous préférons multi- ses usines de Sochaux, Mulhouse, ces humaines de PSA Sochaux. « Pour autant, ils représentent pour nous des plier les postes et moduler les ryth- Poissy et Madrid. « Il faut que nous fournisseurs à part entière. Leur raison primordiale d’exister est de nous livrer en mes. » L’atelier, dans le même soyons irréprochables, confirme Pier- respectant les mêmes impératifs de qualité et de délais que les autres. » esprit, refuse d’automatiser les re Voisinet, le chef d’atelier. Et cela Au total, la démarche concerne 440 ouvriers, travaillant pour le groupe, dans opérations qui pourraient l’être, vaut aussi bien pour la qualité que cinq ateliers du pays de Montbéliard. Ils génèrent 11 millions d’euros de chiffre afin de conserver du travail pour pour le respect des délais. » Simple d’affaires et l’Etat subventionne chaque poste à hauteur de 12 000 euros par les personnes à très faible niveau. évidence pour n’importe quelle an. « Le seul reproche que nous puissions faire à l’Association départementale « L’Adapei n’est pas une entreprise, entreprise sous-traitante, cette exi- des amis et parents d’enfants inadaptés (Adapei), c’est d’être trop liée à PSA, s’in- conclut-il. Le cœur de notre démar- gence prend, ici, l’allure d’un défi, quiète le DRH. Comme les autres sous-traitants, elle doit se diversifier pour être che, c’est l’individu et lui seul… » car les ouvriers ne savent ni lire ni moins vulnérable aux fluctuations d’activité de l’industrie automobile, d’autant écrire. Comment permettre à des que son personnel est captif et qu’il ne peut pas se reconvertir. » Jean-Pierre Tenoux