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Publication NEWS de l’Observatoire de la Corruption

www.transparencymaroc.ma

É d i t o Sommaire Nous consacrons ce numéro de fait légitimes ces questionnements ÉDITO P.1 Transparency News à la respon- et ces doutes, autant nous croyons sabilité sociale de l’entreprise. La que c’est à nous, société civile de SPÉCIAL TRANSPARENCY MAROC P.2 RSE, cette démarche managériale faire en sorte que des démarches • Les activités du Centre d’assistance qui cherche à intégrer dans la de progrès comme celles là, pren- juridique anti-corruption ( CAJAC) responsabilité de l’entreprise les nent racine dans notre environ- a. Le rapport annuel du CAJAC préoccupations sociales, écolo- nement et que le gap entre le dis- b. La loi sur la protection des giques et culturelles de son envi- cours affiché et la réalité vécue se témoins et dénonciateurs de la ronnement et qui rompt avec la réduise dans ce domaine comme corruption vulgate néolibérale exprimée en dans d’autres. C’est à nous d’im- • Le rapport annuel de l’observatoire des termes crus, par la fameuse pulser le débat. Et l’histoire nous de la corruption formule de l’économiste améri- apprend que les mouvements • l’Instance nationale de probité, cain Milton Friedman : la seule d’idées porteuses de progrès finis- de prévention et de lutte contre la responsabilité de l’entreprise est sent par produire leurs effets et corruption : les observations de TM de faire du profit pour rémunérer influencer les comportements. • La célébration de la journée les actionnaires… Dans le domaine où nous agis- nationale de lutte contre la Dans les pays avancés la RSE sons, nous avons besoin de voir corruption gagne du terrain, se développe le comportement de l’entreprise • Marchés publics et Accès à sous la pression des ONG et d’une marocaine changer. Nous avons l’Information : le communiqué de TM opinion publique désabusée par besoin de voir nos opérateurs éco- • L’assemblée générale annuelle de TM les méfaits d’un capitalisme débri- nomiques considérer la corruption dé. On ne peut pas en dire autant comme un mal absolu et, non DOSSIER > pour le cas du Maroc. Le concept comme un mal nécessaire avec : [email protected] : Email — 05.37.68.36.82 Fax : — 05.37.77.80.01 Tél. : La responsabilité sociale des avance à petits pas dans un envi- lequel ils peuvent cohabiter. Nous - entreprises (RSE) au Maroc P.7 ronnement d’affaires peu réceptif avons besoin de voir l’engagement abat 1. La RSE, un concept venu de la R à l’innovation…mais il avance tout collectif exprimé par les organisa- société civile de même et nous y voyons une tions patronales, par la CGEM en 2. La corruption au Maroc, un opportunité dans notre combat particulier, s’articuler à l’engage- frein au business 3. Un outil au service de la lutte contre la corruption. ment individuel de chaque entre- contre la corruption Mais des questions légi- prise….Force est de constater que 4. Le secteur privé marocain, la times s’imposent à nous : la RSE, l’entreprise marocaine, le plus lutte contre la corruption et la ensemble de règles non contrai- souvent soumise à des pratiques RSE gnantes supposant l’adhésion d’extorsion, est loin de se préva- 5. Lutter contre la corruption dans volontaire, peut elle contribuer loir d’un engagement effectif dans son entreprise à faire reculer la corruption dans la lutte contre la corruption. Elle 6. Exemples de bonnes pratiques à notre pays ? Réussira-t-elle là où n’est pas en première ligne dans ce l’international la loi peine à s’imposer ? N’est combat. elle pas d’abord un instrument Dès lors, encourager le déve- RÉFÉRENCES ET SOURCES P.16 de “com“ voire de camouflage loppement de la RSE et chercher comme pensent les plus scep- à en faire un outil de promotion tiques ? Ne relève-t-elle pas de de la bonne gouvernance, voire cette rhétorique générale qui a un levier dans la lutte contre la peu de prise sur la réalité ? Autant corruption, est une voie que nous nous considérons comme tout à pensons utile d’emprunter. Résidence Kays, Imm. D, rue Oum Rabia, appt. 14. Agdal. 14. appt. Rabia, Oum rue D, Imm. Kays, Résidence Dossier Spécial TRANSPARENCY Le Centre MAROC d’assistance juridique anti-corruption ( CAJAC) services relevant de leurs attribu- Jusqu’à une date relativement a. Le rapport annuel tions. Certaines administrations récente, si les victimes d’infraction du CAJAC ont répondu favorablement à bénéficiaient d’une relative pro- cette demande et ont procédé tection de la loi, il n’en allait pas Depuis son ouverture le 2 jan- à l’affichage des supports dans de même en ce qui concerne les vier 2009 jusqu’au 31 décembre leurs services (14 sur 52 adminis- témoins et dénonciateurs. En 2011, 2012, le CAJAC de Rabat a reçu trations contactées). l’entrée en vigueur d’une loi organi- 2294 plaintes dont 875 dos- sant la protection « des victimes, des siers ouverts. A Fès, Le CAJAC b. La loi sur la témoins, des experts et des dénon- a reçu depuis son ouverture le ciateurs de corruption, de détourne- 15 septembre 2011 et jusqu’au protection des témoins ment, de trafic d’influence et autres 31 décembre 2012, 187 plaintes et dénonciateurs de la infractions » a donc constitué un pas dont 49 dossiers ouverts. Le corruption positif dans ce domaine. A l’occasion CAJAC de Nador a reçu quant à Le CAJAC a organisé mardi 30 de l’élaboration de ce texte, TM lui depuis son ouverture le 1er a organisé deux tables rondes en février 2012 130 plaintes dont 12 octobre 2012 une table ronde sur la protection des témoins octobre 2011 pour présenter et discu- dossiers ouverts. ter la question. Le tableau ci-après détaille par et dénonciateurs de la corrup- secteurs les plaintes reçues par les tion. Cet atelier, animé par Une année s’est écoulée depuis et il trois centres du CAJAC. Michèle Zirari, secrétaire géné- serait intéressant de faire un premier rale adjointe de Transparency bilan de ce texte. A-t-il eu l’occasion Domaines de Maroc et Chadia Choumi, pro- d’être appliqué ? A-t-il atteint son corruption RABAT FES NADOR fesseur de droit à la faculté des but ? Suffit-il à protéger efficace- Commune rurale / urbaine 10 4 - sciences juridiques, économiques ment les victimes, témoins et dénon- Habitat/urbanisme/ et sociales de Rabat-Souissi, ciateurs ? immobilier 11 - - était modéré par Rachid Filali Etant donné l’importance et l’actua- Santé 27 7 3 Meknassi, membre du conseil lité de cette question, Transparency Autorités locales/ national de TM ; il se proposait provinciales 33 4 1 Maroc organise un atelier-débat d’évaluer un an d’application de Transport 6 1 - pour évaluer un an d’application de la loi organisant la protection Education 5 - -- la loi, au cours duquel elle souhaite « des victimes, des témoins, des Police 10 4 2 que s’expriment les praticiens du Justice 12 1 4 experts et des dénonciateurs de droit et toute personne intéressée. Forces auxiliaires 6 - - corruption, de détournement, de Les conclusions de cet atelier permet- Gendarmerie 16 5 1 trafic d’influence et autres infrac- tront de continuer la réflexion pour tions », comme l’indique la note Etablissement 1 - - l’amélioration de la protection des pénitentiaire de cadrage ci-dessous. victimes, témoins et dénonciateurs Secteur privé 8 - 1 de la corruption. Eaux et forêts 1 - - Note de cadrage Impôt et finance 1 1 - La protection des témoins et dénon- Douane 3 - - a publication du ciateurs de la corruption est une L Autre 23 3 - préoccupation ancienne et constante rapport annuel de Total 173 30 12 de Transparency Maroc. L’expérience TOTAL DES PLAINTES 215 l’observatoire de la acquise dans les centres d’aide aux corruption Dans le but d’assurer aux victimes de la corruption de TM actions du CAJAC l’efficacité montre clairement que les personnes, L’Observatoire de la corrup- escomptée, des correspondances victimes ou témoins de situations tion et du développement de ont été adressées au mois d’août de corruption, veulent se défendre la transparence de Transparency 2012 à différents départe- contre ces situations ou les faire ces- Maroc retrace, à travers une lec- ments ministériels et à certains ser, mais refusent le plus souvent que ture quotidienne de la presse organismes publics pour une leur nom soit révélé. Elles craignent nationale, arabophone et fran- demande de collaboration avec sans aucun doute les représailles que cophone, les principaux thèmes le Centre consistant à afficher les leur plainte pourrait entraîner. d’actualité et les affaires qui ont supports de communication du retenu l’attention de la presse et CAJAC (affiches et flyers) dans les

2 —Transparency news. Numéro 15, Février 2013 Dossier Spécial TRANSPARENCY MAROC qui ont marqué la scène maro- es observations de prévention. Le projet de loi caine concernant la corruption et L a ajouté à la mission préventive les thématiques connexes. de Transparency une mission répressive et c’est sa La revue de presse annuelle Maroc (tm) relatives grande nouveauté. résume les faits marquants et les au projet de loi La vision de TM se fonde sur les deux référentiels international et événements importants publiés portant création de national, ainsi que sur les cri- par la presse nationale durant l’instance nationale tères internationalement recon- l’année 2012 qui ont été repris de la probité, de nus relatifs à l’organisation et par les publications périodiques la prévention et de au fonctionnement des agences de l’Observatoire de la corrup- la lutte contre la anti-corruption notamment : tion. • L’indépendance qui exige une Les faits démontrent que mal- corruption instance ne dépendant d’au- gré l’adoption de la nouvelle cune autre autorité sur les (résumé synthétique) Constitution, qui confère davan- plans organique, fonctionnel, tage de pouvoirs et de préroga- En application de la procédure administratif et financier tout tives au gouvernement, malgré prévue par le décret n° 2.08.229 en sauvegardant sa neutralité. l’existence de conditions favo- du 29 mai 2009, le secrétariat • L’efficacité qui exige des mis- sions et des attributions pré- rables pour engager des réformes général du gouvernement (SGG) ventives et répressives avec les majeures et mettre en place une a publié sur son portail électro- moyens de les mettre en œuvre véritable stratégie nationale de nique un projet de loi relatif à l’instance nationale de la probité, y compris les pouvoirs de com- lutte contre la corruption, rien de de la prévention et de la lutte munication et d’investigation concret n’a été entrepris. Le bilan contre la corruption, en vue de requis. du gouvernement Benkirane, qui recueillir les réactions et les pro- • La liaison entre l’exercice des a été légitimé par les urnes en rai- positions des différentes parties responsabilités publiques et son de ses promesses de faire de prenantes concernées. Le texte la reddition des comptes qui la lutte contre la corruption une préparé par TM pour faire part exige une redevabilité auprès priorité absolue, est décevant. Les de ses observations à ce sujet, de l’assemblée générale et du pouvoirs publics se sont limités à est le fruit d’un débat qui s’est public et l’assujettissement au de simples déclarations d’inten- déroulé au sein d’une commis- contrôle financier et à l’évalua- tion de la performance. tions. Aucune stratégie claire et sion constituée à cet effet et dont • Enfin la crédibilité qui exige cohérente de lutte contre la cor- les conclusions ont été validées des mécanismes d’application ruption n’a été proposée en 2012 par le conseil national réuni le 30 octobre 2012. rapide de la loi, et une prise par le gouvernement. Après un Il comporte une partie qui réca- en compte de la société civile an d’exercice du pouvoir par le pitule les principes généraux et aussi bien au niveau des mis- PJD, le constat demeure inchan- les valeurs qui fondent la vision sions qu’au niveau de l’organi- gé : la corruption demeure endé- de Transparency Maroc en la sation centrale et régionale. mique dans le Royaume. Cela est matière et une seconde partie qui attesté aussi bien par les résultats expose, par article, les réserves et 2. Les principales des rapports internationaux sur les contrepropositions. observations la corruption, que par ceux des instances nationales de contrôle 1. Les fondements Missions et attributions de la notamment la Cour des comptes, de la vision de nouvelle instance Le projet de loi prévoit deux ainsi que des faits de corruption, Transparency Maroc missions essentielles pour la toujours en hausse, rapportés par Conformément aux engage- nouvelle instance, à savoir : la presse nationale en 2012. Cette ments internationaux du Maroc la prévention et la répression. revue de presse annuelle livre un d’une part et aux dispositions Concernant la mission préventive, aperçu de la situation. constitutionnelles d’autre part, TM note que le projet de loi a fait Retrouvez l’intégralité de cette le Maroc doit instituer une nou- introduire une nouvelle fonction, publication sur : www.transpa- velle instance de la probité, de la à la fois non conforme avec la rencymaroc.ma prévention et de la lutte contre la Constitution 2011 et incompa- corruption, succédant et rempla- tible avec ses autres fonctions çant l’actuelle instance centrale consultatives, il s’agit de la fonc- de prévention de la corruption tion d’évaluation des politiques dont le bilan est communément et pratiques de la corruption, or jugé très limité, puisqu’elle n’est l’instance ne peut pas proposer - comme son appellation l’in- des orientations de la stratégie dique - qu’une instance consul- nationale de lutte contre la cor- tative chargée de la seule mission

Transparency news. Numéro 15, Février 2013 — 3 Dossier Spécial TRANSPARENCY MAROC

ruption et conseiller le gouverne- par l’autorisation des autorités rale gagneraient à être plus ment dans ce domaine pour venir compétentes, notamment l’accès cohérents et précis, notam- ensuite procéder à l’évaluation. de l’instance aux déclarations de ment les nominations devraient S’agissant toujours de la mis- patrimoine, laquelle autorisation être proposées par les parties sion préventive, l’instance aura doit être levée et remplacée par intéressées qui devraient être besoin de centraliser et accéder un simple avis écrit du président nommées intuitu personae. librement à l’information, or le de l’instance à qui de droit. En vue de rationaliser le pouvoir projet ne prévoit aucune passe- Quant au pouvoir d’investiga- du président, celui-ci doit rendre relle avec les organes de régula- tion, TM note que les agents compte à l’assemblée générale tion et du contrôle administratif de l’instance ne jouissent pas de et doit motiver sa décision de et financier note TM, lesquels la qualité d’officiers de police classement sans suite des dossiers organes détiennent une mine judiciaire, ce qui est de nature à auprès de la commission exécu- d’information en relation directe fragiliser leur pouvoir d’investi- tive. avec les missions de l’instance. gation. Concernant la commission exé- Autre observation relative à l’ac- Par ailleurs, TM s’inquiète de la cutive, TM a présenté plusieurs cès à l’information, telle est l’ab- référence à l’article 292 du code propositions tendant à définir et sence du rôle de l’instance dans de procédure pénale concernant à renforcer son rôle d’intermé- la mise en œuvre de l’article 27 la force probante des rapports diation et de suivi-exécution. de la Constitution relatif au droit et procès verbaux établis par les Quant aux commissions régio- d’accès à l’information. investigateurs de l’instance ou nales, TM a proposé des amé- Pour sauvegarder sa neutrali- travaillant pour son compte, ceci liorations tendant à réorienter té, TM estime que l’instance ne menace, souligne-t-elle, la pré- la régionalisation de l’instance doit pas contribuer à l’élabora- somption d’innocence. vers un esprit sociétal, tout en tion des rapports et sondages des renforçant son pouvoir financier, pouvoirs publics, l’instance peut Composition de l’instance corollaire indispensable à toute éventuellement apporter son La composition de l’instance déconcentration managériale, assistance aux pouvoirs publics est un indicateur fondamental dans la perspective de la régiona- mais en élaborant ses propres de son degré de conformité aux lisation avancée. avis, rapports et sondages. principes d’indépendance d’effi- S’agissant de la toute nouvelle cacité, de représentativité et de Organisation administrative et mission de l’instance, à savoir la bonne gouvernance ; à ce titre, financière mission répressive, TM note que TM a tenu a présenter des obser- TM a insisté en particulier, sur le projet ne garantit pas l’anony- vations précises relatives aux la nécessité de l’institution d’un mat des plaignants et dénoncia- quatre organes de la nouvelle comité d’évaluation de la per- teurs qui le souhaitent en confor- instance a savoir : la présidence, formance qui doit rendre public mité avec la nouvelle loi sur la l’assemblée générale, la commis- ses rapports d’évaluation, comme protection des témoins, victimes sion exécutive et les commissions outil indispensable pour concré- et dénonciateurs ... régionales. tiser le principe constitutionnel Le pouvoir de communication S’agissant du président et des de liaison entre l’exercice des qui est un moyen indispensable membres de l’assemblée géné- responsabilités publiques et la au bon exercice de la mission rale, TM note que la procédure reddition des comptes par l’ins- de nomination et le mandat des de l’instance est parfois condi- tance, qui doit donner l’exemple membres de l’assemblée géné- tionné, selon le projet de texte, aux parties prenantes. Enfin, TM a souligné la néces- sité de prévoir des dispositions transitoires en vue de préparer les textes réglementaires relatifs à la gestion des ressources maté- rielles, humaines et financières dans un délai raisonnable, et de garantir ainsi une mise en œuvre rapide et efficace des missions ambitieuses de la nouvelle ins- tance. * pour lire la version intégrale des observations consulter le lien suivant : http://www.sgg.gov.ma/ com_cli.aspx?cle=45

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Communiqué du Conseil National de Transparency Maroc

Le Conseil National de Transparency Maroc, réuni à le 19 janvier 2013, après avoir passé en revue les principaux faits marquants des dernières semaines, a ana- lysé les informations rendues publiques, tant sur le processus d’élaboration de la loi sur l’Accès à l’Information que celles sur l’approbation du décret de passation des marchés publics.

A ce propos, le Conseil National :

a célébration de la - relève le caractère pour le moins ambigu des déci- L sions d’approbation prises en Conseil de Gouvernement, si l’on s’en tient aux journée nationale termes des comptes rendus des réunions des 27 et 28 décembre 2012 tels que de lutte contre la rapportés sur le site du SGG : ainsi de l’approbation du projet de décret rela- corruption tif aux marchés publics, “sous réserve de tenir compte des quelques observa- Transparency Maroc a célébré, tions soulevées par les ministres “. Ainsi, de même, de l’approbation, assortie le samedi 5 janvier, la journée de la mise en place d’une“ commission interministérielle en vue d’examiner nationale de lutte contre la cor- les observations soulevées“, du projet de loi relative aux contrats de parte- ruption. Cet événement, organisé nariat public – privé. tous les ans par l’association, a - note avec intérêt l’introduction, dans le nouveau texte relatif à la passation été l’occasion de clôturer le pro- jet « Paroles urgentes » en décer- des marchés publics, de l’obligation de publication de l’estimation des pro- nant les prix aux lauréats des dif- jets, lors du lancement des appels d’offres, ainsi que de celle de la publica- férents concours et de remettre tion d’extraits des rapports d’audit. Transparency Maroc, a, en effet, depuis le Prix de l’Intégrité 2012 au rap- de longues années, plaidé pour l’adoption de ces dispositions. peur MOUAD BELGHOUAT alias EL HAKED, pour « son honnêteté - constate avec regret que le nouveau projet de décret sur les marchés publics et la justesse de son combat pour n’apporte pas de réponse à la revendication principale de la société civile et une société intègre et transpa- des opérateurs économiques, appuyée par de nombreuses institutions inter- rente ». nationales, pour la mise en place d’une structure de recours indépendante et Un prix spécial a aussi été ayant pouvoir de décision. Qui plus est, le projet reconduit, au profit de l’Ad- exceptionnellement et symboli- ministration de la Défense Nationale, les dérogations qui vont bien au-delà quement décerné au Mouvement de ce qui pourrait être justifié par le secret défense. du 20 février pour « son militan- tisme et pour avoir mis la lutte Le Conseil National de Transparency Maroc estime que le nouveau projet de contre la corruption au centre réforme du texte de passation des marchés publics reste bien en deçà de ce des ses revendications sociales ». qu’exigent les impératifs d’une bonne gouvernance de la commande publique. Les prix des concours « Paroles Il invite le gouvernement à revoir toute sa politique dans ce domaine. Et ce, urgentes ont été décernés aux d’une part, en ayant une démarche globale et cohérente qui couvrirait l’en- lauréats dont voici la liste en semble des phases du processus, depuis la définition des besoins jusqu’aux encadré. Les acteurs associatifs de audits et évaluations en passant par l’exécution, et, d’autre part, en s’intéres- la région du Rif, constitués en sant davantage à la bonne application des textes et à l’obligation de publier « Groupe Oriental Rif pour le toutes les informations relatives au déroulement des projets. Droit à l’Information » ( GORDI) Concernant le Droit d’Accès à l’Information, le Conseil National de Transparency ont célébré à Nador la jour- Maroc exprime son étonnement face à l’intention du gouvernement de passer née nationale de lutte contre la corruption par l’organisation outre la participation de la société civile à la préparation de la loi sur l’Accès à d’une table ronde sur le thème l’Information, et rappelle ,de ce fait, l’engagement pris par Transparency Maroc « La corruption dans le secteur et par toutes les associations réunies au sein du collectif REMDI dans l’action de l’immobilier ». L’événement, pour la promotion du Droit d’Accès à l’Information reste plus que jamais d’ac- organisé avec le soutien de tualité. Transparency Maroc a constitué Le Conseil National de Transparency Maroc une opportunité pour établir un diagnostic de la situation du sec- Casablanca, 19 janvier 2013 teur et soulever les « dysfonction- nements » et contraintes qui y

Transparency news. Numéro 15, Février 2013 — 5 Dossier Spécial TRANSPARENCY MAROC

prévalent. Les participants ont en Concours Affiches assemblée générale outre plaidé pour une meilleure Premier prix : Abderrahim Abat L’ réglementation du secteur, pour Deuxième prix : Oussama Ouali annuelle de TM garantir le principe d’égalité Concours Slam Transparency Maroc a tenu sa des chances et de la concurrence Premier prix : Nabil Khibrator dix septième assemblée générale loyale entre les acteurs immo- Deuxième prix : Hamid Tydrini le 2 février en présence de 140 biliers ainsi que pour l’implica- Mention spéciale : Saâd Khaled membres et sympathisants. Lors tion de l’ensemble des parties Hip Hop de cette assemblée, l’assistance a prenantes, les architectes notam- Premier prix : Mido Ben, style Popping pu prendre connaissance des dif- ment. Deuxième prix : Yassine Lost, New style férentes activités de l’association Music’Art Lauréats des concours et des résultats financiers validés Premier prix : Hamza el Maliki par le commissaire aux comptes. « Paroles Urgentes » Deuxième prix : Abderrahim Abat Les rapports moral et financier Music Bands Concours Vidéo soumis à l’assemblée ont été vali- Premier prix : Groupe Made in bled Premier prix : Amine chagraoui dés à l’unanimité. Deuxième prix : Groupe Lamouaje Deuxième prix : Nadia Bensellam Ces rapports sont disponibles Théâtre de l’opprimé Mention spéciale : Said Rais sur le site de TM : www.transpa- Hosni Mokhliss rencymaroc.ma

6 —Transparency news. Numéro 15, Février 2013 Dossier La responsabilité Dossier sociale des Qu’est-ce que la entreprises au norme ISO 26000 ? Cette norme définit la responsabilité Maroc (RSE) sociétale (RS) comme la responsabi- lité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et l’environne- ment, se traduisant par un comporte- 1. La RSE, un concept l’environnement et les principes ment transparent et éthique qui : d’une concurrence économique venu de la société • contribue au développement civile saine. A l’instar de Nike qui, pour durable y compris la santé et le défendre son image très large- bien-être de la société ;

La responsabilité sociale de ment écornée (comme son chiffre • prend en compte les attentes des l’entreprise, plus connue sous son d’affaires d’ailleurs) à la suite du parties prenantes acronyme RSE, est un concept né choc planétaire qu’avait suscité la • respecte les lois en vigueur et est des demandes de la société civile diffusion de photos montrant des compatible avec les normes inter- et des ONG. Dans le sillage de enfants pakistanais fabriquant nationales ; grands scandales internationaux ses ballons (1997) et contenter les • est intégrée dans l'ensemble de – on peut citer à titre d’exemples parties prenantes, avait adopté l'organisation et mise en œuvre les catastrophes environnemen- un code de conduite et adhéré, dans ses relations ; tales de Tchernobyl (1986), Erika un an plus tard, à la Fair Labor (1999), ou les scandales financiers Association en 1998. comme Enron (2002) – dont la Ces démarches volontaires, et médiatisation toujours croissante donc non contraignantes, ont a fini par convaincre les opinions évolué parallèlement aux actions publiques que croissance écono- des Etats, avec pour objectif l’ins- mique et progrès social n’allaient tauration d’un cadre propice au Publiée en 2010 au terme de 5 ans de pas forcément de pair, la RSE s’est développement durable. Ainsi, négociations entre de nombreuses parties prenantes, cette norme repré- imposée au fil des ans comme selon François Serres, avocat à sente un consensus international. Elle une déclinaison, pour l’entre- la cour d’appel de Paris et près contient des lignes directrices et non prise, des concepts de dévelop- la Cour pénale internationale, des exigences, elle ne se prête donc pement durable intégrant trois « le référentiel de la responsabi- pas à la certification contrairement piliers : environnemental, social lité des entreprises s’est densifié, à d’autres normes très connues. Son et économique. mêlant alors sources classiques grand avantage réside dans le fait A la suite des nombreuses pro- de droit (conventions, lois, juris- qu’elle permet de clarifier la notion de RS, d’aider les entreprises et orga- testations menées par des ONG prudence) et normes originales nisations à traduire les principes en et des associations de consom- 1 (guides, codes privés, chartes) ». actes concrets et de faire connaître mateurs, les grandes multinatio- les meilleures pratiques en matière nales se sont mises à adopter de RS, dans le monde entier. Elle vise des codes de conduite reflétant les organisations de tout type, quelle leur engagement volontaire 1 Responsabilité sociale des entreprises : que soit leur taille et localisation. L’entreprise entre développement pour une conduite des affaires durable et droit au développement ou comment sortir de l’ « éthique en toc » ? qui prendrait en compte les pro- Consultable sur : grès sociaux, la protection de http://www.droits-libertes.org/article. php3?id_article=159

Transparency news. Numéro 15, Février 2013 — 7 Dossier

Outre les incitations financières attribuées aux pays et aux entre- prises qui affichent une transpa- rence financière, les instruments internationaux ont permis de renforcer la lutte anti-corrup- tion, non seulement en amont par l’incrimination d’actes de corruption, mais en intégrant le principe de la responsabilité pénale des personnes morales. En aval, d’autres textes, tels que le programme de confor- mité de l’OCDE, la Convention Dès 2001, la commission euro- 2. Un outil au service contre la corruption de l’OCDE péenne définissait la RSE comme de la lutte contre la et la recommandation de 20093 « l’intégration dans l’entreprise corruption visant à renforcer la lutte contre des préoccupations sociales, envi- la corruption, soulignent que les ronnementales et économiques C’est ainsi que pour de nom- Etats et les entreprises doivent dans leurs activités et dans leurs breux acteurs de la lutte contre la prévenir et détecter le risque interactions avec les parties pre- corruption, cette dernière consti- nantes sur une base volontaire ». tue « un élément à part entière de corruption. Les entreprises Vigeo, leader européen de la de la RSE ». La corruption au sens devraient ainsi informer, notam- notation extra financière consi- large englobe une gamme variée ment au travers de codes de dère la RSE comme « un engage- de malversations économiques et déontologie ou d’éthique, les col- ment managérial à prendre en financières. Les législations natio- laborateurs et les salariés sur les compte les droits, les intérêts et nales, régionales et internatio- pratiques et les méfaits de la cor- les attentes de ses parties pre- nales encadrant la lutte contre ruption, et organiser un contrôle nantes et à en rendre compte la corruption, incriminent égale- interne pour détecter les faits dans une perspective de maîtrise ment les délits connexes, le trafic et actes litigieux. Par ailleurs, des risques et d’amélioration d’influence, le blanchiment d’ar- la convention et la recomman- continue des performances2 ». gent, les infractions comptables. dation prévoient un processus La transposition des conventions de surveillance sous la forme en droit interne s’est avérée fasti- d’un suivi et d’une évaluation dieuse et la persistance des actes mutuelle dont la publication des de corruption a incité des ONG à résultats pays par pays. L’OCDE a multiplier les instruments de créé un groupe de travail sur la lutte contre la corruption. La RSE 2 In «Que font les entreprises pour préve- nir la corruption» – Analyse comparée des en fait partie intégrante. 3 On peut consulter la convention et la stratégies de prévention des entreprises recommandation de l’OCDE sur le site : cotées en Amérique du Nord et en Europe http://www.oecd.org/fr/daf/corruption- entre 2007 et 2009. danslesmarchesinternationaux/

8 —Transparency news. Numéro 15, Février 2013 Dossier corruption dans les transactions donc, par essence, une nature d’affaires internationales. internationale ; de plus, elle s’af- firme dans le domaine de la cor- Au niveau des entreprises, Évaluer son ruption, ce qui permet d’accélé- l’intégration d’un programme exposition aux rer le passage de la RSE du « droit de conformité, « Corporate risques en 10 mou » au « droit dur ». Malgré Compliance Programme » devrait questions cette évolution positive, la RSE permettre à une entreprise d’at- s’inscrit aussi dans un « double 1. L’entreprise soumissionne-t-elle à ténuer les éventuelles sanctions des marchés publics ? langage » d’un grand nombre prises à son égard, en applica- 2. L’entreprise a-t-elle des activités d’entreprises, qui adhèrent aux exportatrices soit directement soit tion des lois nationales anti-cor- comme sous-traitant de grands chartes et adoptent des codes ruption. Après sa condamnation groupes ? de conduites d’un côté, mais 3. L’entreprise travaille-t-elle par le en 2007, l’entreprise Siemens a canal d’agents commerciaux ou commettent des violations des mis en place un programme de de «joint venture» avec des parte- droits de l’Homme, du travail ou naires locaux ? conformité pour lutter contre la de l’environnement de l’autre. 4. Les commissions payées aux corruption qui repose sur trois agents sont-elles de montants très Il apparaît donc nécessaire de piliers, « prévenir », « détecter » variables pour des types d’affaire analogues ? ne plus se reposer exclusivement et « répondre ». La responsabi- 5. La direction a-t-elle déjà eu écho sur les engagements des Etats au lité sociétale des entreprises est de problèmes de déontologie dans niveau international mais de res- l’entreprise soit par le canal de la donc un concept qui tend à s’af- hiérarchie, soit par des remontées ponsabiliser les entreprises direc- firmer. Si, comme on l’a vu, elle extérieures ? tement. 6. L’entreprise effectue-t-elle des reposait initialement sur une paiements à des entités qui ne base de volontariat, elle s’im- sont pas normalement ses par- tenaires commerciaux directs : pose peu à peu dans des chartes a corruption au associations, fondations, établisse- 3. L ments d’éducation, hôtels, etc. et principes directeurs élaborés aroc un frein au M , 7. L’entreprise achète-t-elle des biens par des acteurs extérieurs aux business ou des services dont la nature entreprises, s’inscrivant dans des semble ne pas correspondre Il en va au Maroc comme à la conduite habituelle de ses instruments contractuels, puis affaires : cadeaux, voyages, pres- ailleurs. Signataire dès 2003 de dans la jurisprudence et enfin tations diverses ? la Convention des Nations Unies 8. Les employés de l’entreprise dans certaines lois, voire dans contre la corruption, le Maroc la reçoivent-ils régulièrement des des conventions internationales. cadeaux de ses partenaires ? ratifie en 2007. D’autres initia- Cette évolution de la nature de la 9. Existe-t-il des procédures traitant tives gouvernementales s’inscri- des autorisations internes à obte- RSE repose sur plusieurs facteurs : nir pour certains types de paie- vent dans cette même philoso- ment, de contrat ou d’achat ? la RSE est consacrée de plus en phie : le plan d’action gouverne- 10. Y a-t-il eu déjà une réflexion au plus dans des domaines qui vont mental de 2005, la mise en place sein de l’entreprise sur ces ques- tions ? au-delà du simple droit natio- de l’Instance centrale de préven- nal : tout d’abord, elle concerne tion de la corruption (ICPC) en essentiellement des entreprises 2008 ou encore l’accueil, en 2011, multinationales qui opèrent dans de la conférence des Etats par- plusieurs Etats à la fois ; elle a ties à la convention des Nations

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Unies. Malheureusement, les faits la corruption réside dans le fait privilégier les mesures pouvant sont têtus. Le Maroc se classe qu’elle est largement acceptée, être adoptées au sein même de 88ème sur 176 dans le dernier le Maroc se situe dans le groupe leurs structures. « L’audit » est indice 2012 de Transparency de pays où ce sont « les com- ainsi plébiscité par plus des deux International sur la percep- portements non éthiques chez tiers des entreprises marocaines tion de la corruption (IPC)4, les fonctionnaires », qualifiés de (52% le jugent « très efficace » et insistant s’il le fallait encore, sur « très répandus », qui figurent 15% « efficace »), suivi par « les le caractère endémique de ce comme le principal frein à cet standards de la responsabilité fléau. De même, dans la 10ème arrêt. Ainsi, pour 55% des entre- sociale » et « la vigilance exercée édition du Doing Business 2013 prises marocaines, il est « très sur les partenaires et la chaine de la Banque Mondiale, qui courant » que les officiels accep- d’approvisionnement » (les deux compare le climat des affaires tent des pots-de-vin. Ce qui a des items affichent des pourcen- dans 185 pays, le Maroc fait pâle conséquences directes en termes tages identiques avec 33% qui les figure en 97ème place5. Dès lors, de développement de business jugent « très efficaces » et 19% comment s’étonner, comme le puisque près d’un tiers d’entre « efficaces »). révèle une fois encore l’ONG elles (28%) estiment « n’avoir pas Transparency International dans remporté de nouveau contrat 4. Le secteur privé son Bribe Payers Index 20116, au cours des 12 derniers mois à marocain, la lutte qu’une personne sur 4 dans le cause de concurrents payant des contre la corruption monde croit avoir perdu des pots-de-vin » (par comparaison, et la RSE affaires à cause de la corruption ce sentiment est partagé par 2% Plus surprenants pour qui et qu’elles sont 3 sur 4 à consi- des entreprises au Japon et 9% connaît le secteur, les résultats dérer que leur entreprise a une en Malaisie). Mise en cause et très avancés par les responsables obligation de lutter contre la cor- largement, l’action du gouver- interrogés sur l’existence, au sein ruption. Cette enquête, qui porte nement est jugée « inefficace » de leurs entreprises, de politiques sur l’indice de corruption des 28 par 17% des entreprises et « très anti-corruption (50%), d’organi- principaux pays exportateurs inefficace » par 53% d’entre sation de formations anti-corrup- dans le monde - représentant elles. Plus globalement, les chefs tion (33%), de codes éthiques 80% du total des exportations d’entreprises marocains sem- (58%) et de mesures pour sou- de biens et de services et des blent plus que sceptiques quant tenir les lanceurs d’alerte (40%). investissements -, a touché 3016 à l’efficacité des lois nationales 33% de ces managers affirment entreprises dans le monde dont à combattre la corruption (40% que leur entreprise intègre la pré- 100 au Maroc. Et les résultats les jugent très inefficaces, 11% vention de la corruption dans leur sont particulièrement éclairants, inefficaces). Ils ne sont guère plus stratégie de gestion des risques ; voire édifiants. Alors que pour indulgents à l’égard des conven- ils sont 50% à déclarer interdire 29% des entreprises interrogées, tions internationales, jugées la « facilitation » de paiement (le le principal obstacle à l’arrêt de « très inefficaces » par 37% du pot-de-vin). Des chiffres qui, de panel marocain (12% les considè- 4 http://www.transparency.org/cpi2012 l’avis même des auteurs du Bribe 5 http://francais.doingbusiness.org/~/ rent « inefficaces »). En revanche, media/GIAWB/Doing%20Business/ Payers Index, sont à nuancer du Documents/Annual-Reports/English/DB13- il est intéressant de noter que ces full-report.pdf fait des difficultés, pour ces res- 6 http://bpi.transparency.org/bpi2011/ mêmes responsables semblent results/ ponsables, d’affirmer qu’ils ont

10 —Transparency news. Numéro 15, Février 2013 Dossier une politique ou une pratique de Quelques « facilitation » des paiements ou définitions qu’ils ne soutiennent pas les lan- Corruption active (au sens du code Clientélisme : Pour un homme ou un ceurs d’alerte. Quoiqu’il en soit, pénal) : Faire des dons ou exercer des parti politique, fait de chercher à élar- violences pour obtenir d’une personne gir son influence par l’octroi d’avan- ces réalités chiffrées sont aussi qu’elle effectue (ou s’abstienne d’ef- tages injustifiés en échange d’un sou- à mettre en regard des actions fectuer) un acte relevant normalement tien futur, lors d’élections notamment. de sa fonction. collectives menées par le secteur Abus de biens sociaux : Consiste à faire Corruption passive (au sens du code des biens ou du crédit d’un société privé lui-même pour lutter contre pénal) : Demander ou accepter des commerciale, un usage contraire aux la corruption. Car en ce 21ème dons ou n’importe quel avantage pour intérêts économiques de celle-ci à des effectuer (ou s’abstenir d’effectuer) un fins personnelles ou pour favoriser une siècle naissant, l’entreprise est acte relevant normalement de la fonc- autre entreprise dans laquelle les diri- confrontée à des enjeux qui ne tion. geants ou gestionnaires sont intéres- sés. relèvent plus de sa seule perfor- Trafic d’influence : C’est le fait pour une personne de percevoir une rému- Blanchiment d’argent : Processus ser- mance économique : respect des nération en promettant de faire obte- vant à dissimuler la provenance crimi- droits humains, qualité de la ges- nir un avantage à une autre personne nelle de capitaux (trafic de drogue, tra- (décoration, distinction, emploi, mar- fic d’armes, corruption, etc.). L’objectif tion des ressources humaines, res- ché, etc...), en usant de son influence, consiste à faire croire que des capitaux pect des intérêts ‎des clients, réelle ou supposée. et valeurs illégalement acquises ont une source licite et à les insérer dans le Détournement des deniers publics : loyauté des pratiques, protection circuit économique. Fait pour un fonctionnaire d’utiliser les de l’environnement, engagement valeurs qui lui sont confiées à d’autres Pots-de-vin : Somme d’argent ou fins que celles à laquelle elles sont nor- cadeau offert en cachette pour obtenir de l’entreprise auprès de ses ‎ter- malement destinées. illégalement un avantage ritoires…Autant de facteurs, qui, Concussion : Fait, pour un magistrat ou Lanceur d’alerte (whistleblower) : s’ils ne sont pas maîtrisés, peu- un fonctionnaire public, de percevoir Personne (salarié, dirigeant ou per- une somme qu’il sait ne pas être due sonne extérieure au groupe concerné) vent altérer sa réputation, son ou excéder ce qui est dû, quel que soit qui donne l’alerte quant aux défi- développement et son ‎attracti- l’usage qui sera fait de cette somme. ciences d’une administration ou d’une entreprise ou aux abus qu’elles com- vité sur les marchés. Conflit d’intérêt : Situation dans mettent, au détriment de l’intérêt laquelle un agent public a un inté- général. C’est pourquoi, consciente que rêt personnel de nature à influer sur l’exercice impartial de ses fonctions Code de déontologie : Ensemble de l’économie marocaine ne cesse de officielles. L’intérêt personnel de règles fondées sur des valeurs fonda- s’ouvrir (alors que son taux d’ou- l’agent public englobe tout avantage mentales et destinées à guider les déci- pour lui-même et son entourage ou sions et les actions des membres d’une verture était de 43% en 1998, il pour les personnes ou organisations collectivité (administration, entreprise était évalué à 61% dix ans plus avec lesquelles il a ou a eu des relations ou organisation). d’affaires ou politiques. tard) et qu’aucune entreprise ne Transparence : La transparence est Prise illégale d’intérêt : C’est le fait le fait, pour une administration, une peut plus faire l’impasse sur le pour un fonctionnaire de prendre des entreprise ou une personne physique, risque de non-conformité aux intérêts dans les activités dont il a l’ad- de communiquer de manière ouverte ministration ou la surveillance. et claire des informations relatives aux règles internationales d’intégrité règles applicables ou plans et actions Népotisme : Pratique d’un responsable en cours. et de transparence (risque pénal, (élu, haut fonctionnaire, notable, diri- risques financier et de réputa- geant d’entreprise...), consistant à dis- En principe, les responsables publics, tribuer emplois ou avantages à des les fonctionnaires, les dirigeants des tion, risques commerciaux), la membres de sa famille ou des proches, entreprises privées et des organisa- CGEM met en place, dès la fin des plutôt qu’aux personnes qui y ont droit tions doivent agir de manière trans- (logement, par exemple) ou qui sont parente, prévisible et compréhensible années 90, un comité d’éthique. les plus compétentes (promotion, attri- pour favoriser la participation et la Elle crée, quelques années plus bution de postes). responsabilité. tard, la charte de responsabilité sociale, structurée en 9 axes com-

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portant 35 objectifs précis, mesu- leader européen de la notation et créant un manque à gagner rables et conformes : à la législa- extra financière, la CGEM va important pour l’Etat. Ces pra- tion marocaine, aux conventions également mettre en place un tiques, pour la seule CNSS, repré- fondamentales et aux normes label RSE qui est une « recon- senteraient plus de 270 millions publiques internationales (ONU, naissance solennelle du respect de dirhams de cotisations dues… OIT, OCDE,…). Ces axes portent par les entreprises du Maroc de et ce, pour le seul 1er semestre notamment sur le respect des leur engagement à observer, 20128 ! A titre d’exemple, une droits humains, la non discrimi- défendre et promouvoir les prin- entreprise de gardiennage et de nation au travail, la lutte contre cipes universels de responsabi- nettoyage industriel, employant le travail forcé des enfants, l’amé- lité sociale et de développement plus de 4.000 salariés, en décla- lioration des conditions de tra- durable dans leurs activités éco- rait seulement la moitié. Le vail, la lutte contre la corruption, nomiques, leurs relations sociales contrôle effectué par la CNSS la concurrence loyale, et la pro- et plus généralement, dans s’est soldé, comme le rapportait motion de la RSE chez les four- leur contribution à la création l’Economiste9 par le relevé d’une nisseurs et les sous-traitants… de valeur7 ». Quelques uns des insuffisance de la masse salariale (Finances News, 25/10/2012). grands noms de la place casablan- déclarée de près de 111 millions caise ont déjà obtenu le précieux de dirhams. « Sur ce montant 66 sésame, Logimag, Maghreb Steel, millions étaient inscrits dans la Feed Food, Tragem, Centrelec, rubrique achats alors qu’il s’agis- Eramedic…D’autres sont accom- sait de cotisations non versées pagnées dans leur démarche RSE, à la Caisse. L’entreprise qui a Véolia, groupe CDG, Centrale contesté la créance notifiée par Laitière, Managem, ONCF ou la CNSS n’a pas hésité à pré- encore et Cosumar... senter des factures qui se sont révélées par la suite fausses : 9,2 Conforme aux standards inter- millions de dirhams émises par nationaux (selon une étude com- une boucherie et 9,5 millions mandée par la CGEM auprès de de dirhams par un cybercafé ! » l’agence de notation Vigéo et Selon la CNSS, la multiplication dont les résultats ont été ren- des contrôles effectués a permis dus publics fin 2012), la charte de régulariser 1,13 milliard de Reste que le nombre d’en- adoptée par le patronat maro- dirhams de masse salariale, de treprises labellisées (37) ou cain rapporte les lignes direc- redresser 19.920 et de régulari- en cours de labellisation (24) trices de la norme ISO 26000 ser la situation de 20.685 sala- demeure faible pour un label (cf. encadré 3) aux responsabilités riés. Pour beaucoup, l’ampleur qui existe depuis 2006. Et que des entreprises opérant dans le de ces fraudes est à mettre sur le les pratiques illicites et fraudu- contexte marocain à l’égard de compte de sanctions qui ne sont leuses sont encore très (trop) leurs parties prenantes locales et pas jugées assez fortes. « Seul le répandues, faussant et distor- internationales, quelle que soit cas où l’entreprise prélève des dant, de manière déloyale, les leur taille, activité et chaîne de règles concurrentielles du marché 8 « Cotisations CNSS : la fraude bat son valeur. Accompagnée par Vigeo, plein », in L’Economiste du 27. 08. 2012. 7 http://www.cgem.ma/ 9 Ibidem.

12 —Transparency news. Numéro 15, Février 2013 Dossier cotisations salariales et ne les Des flop et des tops reverse pas à la CNSS est passible Caisse nationale des organismes Huit entreprises marocaines pri- du pénal », rappelait ainsi un de prévoyance sociale (CNOPS) : mées par Vigeo en 2012 : 764 collectivités locales ne décla- - Le trophée de la meilleure perfor- responsable de la Caisse. Face à rent pas leur personnel. mance sur les critères « Prévention la persistance de ces pratiques, de la corruption, contribution aux et dans l’attente de lois les sanc- causes d’intérêt général » a été attri- bué à (secteur télé- tionnant plus lourdement, Said communications). Sekkat, nouveau président de - Le trophée de la meilleure perfor- la commission RSE et labels de mance sur les critères « Stratégie la CGEM, compte apporter une environnementale et contribution La CNOPS qui a tenu la 10ème session aux causes d’intérêt général » a été nouvelle dynamique au processus du conseil d’administration le 27 juin attribué à BMCE Bank (secteur ban- de labellisation, en tablant sur 2012, a livré son rapport d’activité 2011 caire). Il a été conçu par Brahim et des états de synthèse de l’assurance Benjelloun Touimi, administrateur l’augmentation des retombées maladie obligatoire dans le secteur directeur de BMCE Bank. public. Lors de cette session, le conseil économiques du label et ce, tant d’administration a décidé de créer une - Le trophée de la meilleure perfor- pour les grands groupes que pour commission pour examiner la situation mance sur le critère « Gestion des de quelques 7 collectivités locales et 30 carrières, formation et promotion les PME. Il expliquait ainsi il y a établissements publics qui ne paient de l’employabilité » a été décerné à peu, vouloir « signer un partena- pas leurs cotisations à la CNOPS. Il a été également révélé que 764 collectivités BMCI (secteur bancaire). riat avec la direction des impôts locales et 67 établissements publics - Le trophée de la meilleure per- ne déclarent pas leur personnel à la formance sur le critère « Maîtrise pour établir une équivalence Caisse. Ce qui a des incidences directes du risque produit » est revenu à entre le label RSE et le statut de sur l’éligibilité du personnel aux pres- tations (L’Economiste, 03/07/2012). Centrale laitière (secteur agro-ali- contribuable catégorisé dont le mentaire). Maroc Telecom, top performer RSE décret d’application a été publié pour 2011: - Le trophée de la meilleure perfor- au Bulletin officiel ». Un statut L’agence européenne de notation mance sur les critères « Maîtrise du Vigeo a attribué, le 30 janvier 2012, le risque produit, indépendance du qui octroie à l’entreprise un trai- trophée « Top performer RSE » pour conseil d’administration, audit et tement préférentiel « dont les l’année 2011 à Maroc Telecom, qui contrôle internes » a été attribué à s’est distinguée par la réalisation du Cosumar (secteur agro-alimentaire). principaux effets se feront ressen- meilleur score dans les domaines de l’éthique aux affaires et de l’enga- - Le trophée de la meilleure perfor- tir au niveau du remboursement gement sociétal, notamment sur sa mance sur les critères « Respect de de la TVA, dans la mesure où le politique de lutte contre la corruption la liberté syndicale, promotion du et la fracture numérique. Lors de la droit de négociation collective et contrôle des documents s’effec- cérémonie organisée à cette occasion à Casablanca, sept autres entreprises, sur du dialogue social » a été accordé à tue à posteriori. Là on attend la les 40 premières capitalisations de la Lafarge Ciments (secteur BTP). Bourse de Casablanca (réparties entre constitution de la commission en - Le trophée de la meilleure perfor- les deux secteurs « industries » et « ser- charge de la catégorisation du vices »), ont également été récompen- mance sur le critère « Prévention des discriminations et promotion contribuable pour amorcer les sées, et ce sur la base de 250 indica- teurs recouvrant tous les domaines de de l’égalité professionnelle » a été discussions10 ». la responsabilité de l’entreprise. Pour attribué à Lydec (secteur services aux rappel, Vigeo Maroc est partenaire de collectivités). la CGEM dans le cadre du label RSE en tant que cabinet accrédité pour - Le trophée de la meilleure perfor- réaliser des missions d’audit d’entre- mance sur le critère « Promotion prises désireuses d’évaluer leurs poli- du dialogue social » et revenu à tiques managériales sur les objectifs Managem (secteur mines). Dans le cadre des mesures inci- RSE. La méthode d’audit établie par tatives, rappelons également Vigeo Maroc convient aux PME comme aux grandes entreprises marocaines ou que depuis novembre 2011, filiales de groupes internationaux (Le Matin, 04-05/02/2012). 10 Ibidem.

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une convention signée avec la 5. Lutter contre la effectif en faveur de l’intégrité CGEM, dans le cadre du pro- corruption dans son des affaires contribue à conso- gramme « Moussanada », permet entreprise lider la confiance et à assainir aux petites et moyennes entre- les marchés dans l’intérêt des La corruption est un mal pro- prises, adhérentes de l’ANPME, entreprises les plus compéti- téiforme. Il y a les pots-de-vin de financer une partie des frais tives ». Aujourd’hui, la plupart glissés aux fonctionnaires mais d’audit pour l’obtention du des grandes entreprises exigent aussi aux responsables des achats. fameux label. Par ailleurs, comme de tous leurs prestataires qu’ils La fraude, la manipulation des le rapportait Les Echos quoti- respectent leur code de conduite comptes mais aussi le délit d’ini- dien, dans son édition du 10 sep- des affaires. tié. Les arrangements collusoires tembre 2012, « Le 25 septembre avec des concurrents ou des car- 2012 à Casablanca, a été pré- tels, au détriment des marchés sentée la prochaine Conférence 6. Exemples de et des consommateurs. Mais de Beyrouth, programmée du 25 bonnes pratiques à à l’heure des flux d’investisse- l’international au 26 mars 2013 au cœur de la ments directs étrangers (IDE), des capitale libanaise. Cet événement On le voit, les intentions sont là, chaînes d’approvisionnement devrait réunir quelques 500 diri- les acteurs sensibilisés, mais trop mondiales et de la fiscalité trans- geants venant du monde entier. rares encore sont les bonnes pra- nationale, les risques encourus La Conférence de Beyrouth a été tiques, à ce jour publiées par les par l’entreprise pour des faits de programmée à la suite du suc- entreprises signataires du 10ème corruption sont de plus en plus cès d’un colloque préparatoire principe du Pacte mondial12 (à étendus. Risques économiques, organisé en mars 2011, lequel titre d’exemple et après avoir commerciaux, d’image, de répu- a rassemblé un groupe de chefs reçu de Vigeo le trophée de Top tation. Comme en témoignent d’entreprise musulmans et chré- Performer RSE 2011, notamment plusieurs affaires, « ce risque tiens de 17 pays. C’était à cette dans les domaines de la lutte peut mettre en péril la survie occasion qu’il a été décidé de par- contre la fracture numérique et même de l’entreprise, tout du tager certaines valeurs, tenant les efforts accomplis en matière moins altérer gravement et dura- compte de l’humain, par un d’éthique et de prévention de blement l’ensemble de ses par- grand nombre de dirigeants dans la corruption, Maroc Telecom ties prenantes », explique Daniel le monde ». est devenue membre du Pacte Lebègue, président du Conseil Mondial depuis le 13 décembre d’administration de Transparence International France11. Une 12 Le Pacte mondial ou Global Compact entreprise condamnée peut être a été lancé en 2000 lors du Forum écono- mique mondial par Kofi Annan. Il s’agit ainsi placée sur une liste noire d’un code de conduite que les entreprises doivent s’engager à respecter. Depuis juin l’excluant de certains marchés. 2004, date du Global Compact Leader Summit, le Pacte mondial inclut un 10ème Mais Lebègue ajoute, « A l’op- principe contre la corruption. Ce principe renvoie à la Convention des Nations Unies posé, l’engagement sincère et contre la corruption. Ce document a pour objectif d’apporter un éclairage sur les attentes concernant la mise en œuvre du 10ème principe. Il fait également réfé- 11 In « Que font les entreprises pour pré- rence à des sources d’information et des venir la corruption » – Analyse comparée outils qui peuvent être utilisés à cette fin. des stratégies de prévention des entre- Plus d’informations sont disponibles sur prises cotées en Amérique du Nord et en le site : www.unglobalcompact.org/anti- Europe entre 2007 et 2009 corruption .

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2012, cf. encadré 5). Dans une tants en reçoivent une copie ainsi tion, 60% des entreprises du sec- « analyse comparée des straté- qu’une formation dédiée. En teur européen de la « Défense et gies de prévention de la corrup- 2009, c’est le groupe pharma- de l’aéronautique » vont au-delà tion des entreprises cotées en ceutique américain Eli Lilly qui de la simple sensibilisation des Amérique du Nord et en Europe s’engage à rendre public ses paie- employés à la prévention de la corruption et ont développé des entre 2007 et 200913 », réali- ments versés à des médecins aux formations spécifiques pour les sée par Vigeo et dont l’étude Etats-Unis. En Europe, 85% des employés les plus exposés. Un porte sur 772 entreprises, il res- entreprises du secteur des « élec- ratio qui, selon Vigeo, constitue sort sans ambigüité possible triciens et gaziers » (production, la meilleure performance secto- que les « scores moyens, tous transmission et distribution) ont rielle à l’échelon européen. En pays confondus, sont faibles. formalisé leur engagement en matière d’analyse des risques, Comparée aux engagements sur matière de prévention de la cor- de dispositifs d’alerte et de pro- ruption. Certaines vont plus loin. d’autres thèmes de la RSE, la cor- cédures de contrôle internes et A l’instar du groupe d’assurance ruption apparaît comme un sujet externes, le groupe pétrolier Allianz qui a non seulement for- sensible sur lequel les entreprises américain SuncorEnergy se dis- malisé ses engagements pour préfèrent s’en tenir à des généra- tingue. Il a en effet délégué la prévenir la corruption et le blan- lités ». Reste que certaines entre- gestion de ses systèmes d’alerte chiment d’argent mais a aussi prises ont mis en place des pra- professionnelle à des prestataires défini la corruption active et pas- tiques innovantes dont l’étude extérieurs. D’autres, comme l’as- sive, les cadeaux et invitations, se fait l’écho, qu’il s’agisse de la sureur RSA, ont mis en place des la fraude, les conflits d’intérêts, visibilité des principes, de la pré- procédures pour prévenir les cas le financement illégal de par- cision et la complétude des objec- de corruption et réalisé un guide tis politiques, l’évasion de taxes détaillé sur la manière de rédiger tifs affichés, de la crédibilité du et les fonds dérivés d’activités des contrats et l’acceptation des portage, de la cohérence des pro- suspectes. L’entreprise fait égale- cadeaux. Cette revue de détails, grammes de sensibilisation et de ment référence à la Convention loin d’être exhaustive, démontre formation, de l’adéquation des de l’OCDE contre la corruption. comme Vigeo en a la conviction, mesures de contrôle ou encore En termes de crédibilité du por- qu’en matière de prévention de l’efficacité des indicateurs de tage, on peut citer l’exemple de de la corruption, comme pour performance. Ainsi, le produc- l’entreprise de biens d’équipe- l’ensemble des problématiques teur d’aluminium Aloca, dont le ment et d’ingénierie ABB qui, de responsabilité sociale, « la outre le fait d’être signataire de siège social se situe aux Etats- variable spécifiquement managé- l’initiative « Partnering Against Unis, s’est engagé à résoudre riale et les principes de gouver- Corruption » a mis en place un 90% des cas reportés par son nance sur lesquels elle se fonde département juridique qui assure système d’alerte professionnelle sont les facteurs névralgiques du la conformité des opérations de sur une période de 12 jours. Son succès ». l’entreprise avec ses principes code de conduite est également éthiques. La personne en charge Concernant les entreprises traduit en 21 langues et tous les de ce département au niveau marocaines, elles devraient en nouveaux employés et contrac- du groupe peut compter sur des plus de publier leurs bonnes pra- tiques, être également transpa- 13 «Que font les entreprises pour prévenir responsables régionaux et locaux la corruption ?» – Analyse comparée des rentes sur la manière dont elles stratégies de prévention de la corruption de conformité dans plus de 50 des entreprises cotées en Amérique du pays. En matière de sensibilisa- les respectent. Nord et en Europe entre 2007 et 2009.

Transparency news. Numéro 15, Février 2013 — 15 Transparency News n°15 Références et sources Journaux et magazines

Transparency News Akhbar Alyaoum Bayane Al Yaoum Publication de l’Observatoire de la Corruption et du Développement de la Al Akhbar Challenge Hebdo Transparence au Maroc Al Alam Economie et Entreprises

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16 —Transparency news. Numéro 15, Février 2013