Si Kilstett M'était Conté… Par Raymond MATZEN
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Kilstett Journal Municipal - No 23 . Janvier 2008 Si Kilstett m’était conté… Par Raymond MATZEN sommaire > Si Kilstett m’était conté 1 ilstett, vieux village du Ried au nord leureusement à la gare par le grand-père Kde Strasbourg, nid douillet de mes an- qui nous attendait patiemment avec son > A la rencontre de nos aînés 2 cêtres maternels, restera jusqu’à la fin de char à banc derrière la barrière du passage • Noces d’Or mes jours « mon pays » où j’ai éclos et où je à niveau. Sur le perron de la ferme ances- • La fête des aînés me suis épanoui. Presque jusqu’au service trale, nous fûmes cordialement reçus avec • Retrouvailles de la classe 1942 militaire, j’y ai passé toutes mes vacances de vives étreintes et moult baisers par toute > Si Kilstett m’était conté (suite) 3 scolaires ainsi que la plupart des fêtes fami- la famille : la grand-mère, la tante, l’oncle, liales et liturgiques, c’est dire que j’ai vécu, le cousin et les deux cousines à peu près de > Principales décisions chez mes grands-parents, une bonne partie mon âge… Petit citadin, fils unique, j’étais du Conseil Municipal 4-5 • Une signalétique pour de mon enfance et de mon adolescence. toujours heureux de me retrouver avec eux les entreprises de Kilstett Pays de mes rêves ! dans l’agréable maison à colombage aux • La participation pour plafonds bas avec des poutres apparentes. Voirie et Réseaux (PVR) Mon grand-père, Edouard DEBS, né en 1865, C’était un cadre authentiquement villa- maire de la localité avant la Grande Guerre, > Rapport financier 6-7 geois. On y respirait la salubrité et la liberté avait deux enfants : un fils nommé Joseph de la campagne en appréciant particuliè- (qui épousa en 1919 une belle jeune fille de > Inter-communalité 8-9 rement l’ambiance spontanée, une atmos- • Syndicat des eaux de La Wantzenau, Gambsheim, Antoinette Schneyder) et une phère gaie, pleine de joie de vivre. Kilstett et Gambsheim fille baptisée « Eugénie », née en 1900, qui • Minibus communal se maria en 1920 avec un certain Eugène Et comme c’était vivant tout autour, na- • Aménagement de la Salle Matzen de Reichstett, employé des Che- turel, original ! Tout grouillait de bêtes, de de la Musique et de la Culture mins de Fer d’Alsace-Lorraine, et me mit au vie : le chien montait la garde dans la cour • Portes ouvertes à la Zone Artisanale monde le 21 février 1922, un « mardi gras », en aboyant, le chat se faufilait furtivement > Environnement 10-11 ce qui m’a marqué, semble-t-il. entre les charrettes et les machines agrico- • Réforme du permis de construire les sous le hangar, le coq claironnait fière- Mes parents demeuraient d’abord à Stras- • Nettoyage des chenilles ment son coquerico au milieu des poules • Entretien sylvicole bourg (3 rue du Haut-Barr), puis à partir de qui ne cessaient de picorer sur le fumier. • Concours de fleurissement 2007 1926, à Mundolsheim-Gare (rue du même nom !) où mon père fit construire une mai- J’aimais jouer à cache-cache dans l’immen- > CJK - NIOUZ 12 son pour pouvoir fuir la ville et se rappro- se grange bourrée de foin et de paille. Avec > Du côté des écoles 13-15 cher de son village natal. mes camarades de jeu, je m’ébattais vo- • Les enfants de Kilstett lontiers dans le verger : au mois de mai on Mes premiers souvenirs de Kilstett sont ceux à Oradour-sur-Glane s’amusait le matin à faire voler les hanne- avec le souvenir français d’une joie anticipée « e Vorfreud », attente tons tombés endormis des arbres, en été on • Le saxophone et la clarinette impatiente du bonheur espéré : « Quand re- attrapait des papillons et on commençait • De la gastronomie au polar tournerons-nous à Kilstett, maman ? » de- à goûter les fruits qui parsemaient l’herbe • Sortie dans les Vosges mandais-je souvent nostalgiquement. jusqu’en automne, d’abord des cerises, des > La vie des associations 16-19 Nous nous y rendions toujours par le train… mirabelles et des prunes, puis des pommes • AS Kilstett Football Arrivées là-bas, nous fûmes accueillis cha- et des poires, succulentes les unes après les • Musique Union de Kilstett autres. Parfois • Des sorties et des randonnées grand-père se- dans la bonne humeur • Sapeurs Pompiers de Kilstett couait les bran- • Amicale des Donneurs de sang ches et nous bénévoles de Kilstett l’aidions à ra- • Chorale Ste Cécile de Kilstett masser les fruits • Compte-rendu du critérium gâtés et à les national à Figeac, 2007 mettre dans un > Etat-civil - Horaires et Nos utiles gros fût pour en Calendrier des manifestations faire du schnaps. Appariteur 20 Retrouvez votre journal sur (Suite page 3) www.kilstett.fr A la rencontre de nos aînés NocesNoces d’Ord’Or Le 8 novembre 2007, noces d’or : Joseph VIX & Victorine MARTZ Le 19 août 2007, noces d’or : Alphonse KRESS & Simone BLAESS Pour être honorées par la Municipalité et ainsi paraître dans le journal munici pal, il faut que les personnes non mariées à La fête des aînés Kilstett se fassent connaître en Mairie. ans son discours de bien- Dvenue et de vœux, le Maire Gabriel Muller rappelle la mise en place par la commune d’un service de transport pour les Retrouvailles ainés. L’objectif est de leur donner plus d’autonomie. Il remercie M. Ganziti qui s’oc- de la classe cupe de ce service et qui a aussi développé les rencontres 1942 et les sorties culturelles pour les personnes âgées. in juin 2007, la classe 42 a fait un beau Dans une bénédiction commu- Fvoyage de 3 jours à la Clusaz, charmant ne, le pasteur Conedera et le petit village au pied du massif des Aravis. Curé ont rappelé que nous de- vons être à l’écoute des aînés, Après le déjeuner à l’hôtel, découverte de de leur sagesse et de leur ex- l’alpage du col des Aravis avec vue sur le périence. Mont-Blanc et vers la soirée visite guidée Ce sont près de 150 du bourg. personnes qui ont pu profiter de cette jour- Le deuxième jour, visite des Gorges du Fier, née conviviale, le re- passerelle suspendue à 27 mètres au-dessus pas, dont le service du torrent. L’après-midi, découverte de la a été organisé par le ville d’Annecy et balade en bateau sur le lac CCAS et les membres d’Annecy et retour à l’hôtel pour une soirée volontaires du conseil dansante. municipal a chatouillé les palais buccaux et Le troisième jour, visite d’une ferme et dé- les papilles des hôtes. monstration de la fabrication du reblochon. Les 100 personnes qui Après le déjeuner, départ de la Haute-Sa- n’ont malheureusement voie ; passage de la Suisse en admirant les pas pu se rendre à la beaux paysages et retour vers vingt heures. fête ont reçu un cadeau remis en main propre par les membres du CCAS. L’animation était réalisée par les 11 musiciens de l’or- chestre traditionnel Fischer Kappell. Un après-midi dansant où valses, polka et tangos ont fait tourner les couples et les têtes, avec en intermède : la galette des rois et des reines. La journée s’est terminée tard, les participants quittant la salle avec le sourire et la satisfaction d’une journée réussie. 2 édito (Suite de la page 1) Le cher aïeul m’initiait aussi aux travaux bonne cuisinière réussissant particulière- la porte de l’Insti- agricoles, m’apprenait à râteler le foin ment les mets des recettes régionales. Elle tut de dialectolo- dans le Ried ou les épis lors des moissons, veillait sur moi aussi attentivement que gie de l’Université à retirer les sarments grimpants du hou- ma mère, non seulement pour ce qui était de Strasbourg. J’ai blon de leurs fils de fer et à en cueillir les de la nourriture, de l’habillement, et de la pu y transmettre cônes pour les verser sur le grand séchoir. santé, mais aussi du point de vue éduca- à des étudiants de Le soir, j’allais souvent avec lui chercher tion. Fait caractéristique pour une brave plus en plus nom- une charretée de trèfle comme fourrage paysanne, son langage était épuré, relevé, breux, ma passion pour le bétail : alors qu’il fauchait, je râ- noble. En effet, le soir après m’avoir bordé de tout ce qui re- telais, quant au cheval, il piaffait d’impa- dans mon lit, elle me contait merveilleu- lève de l’essence tience, la fraîcheur de la nuit tombante sement une vieille histoire, un conte de même de notre l’incitant à rentrer. Grimm ou de Hebel ; puis me faisait réci- province fronta- Prof. Raymond MATZEN ter une prière, à l’époque encore en alle- lière, c’est-à-dire En m’emmenant aux champs, mon grand- mand (soit « Gegrüsst seist Du, Maria, … » de sa langue, de sa père s’appliquait à me familiariser avec les ou « Vater unser der Du bist… »), me sou- littérature et de sa culture. En enseignant différents lieux-dits du territoire commu- haitait avec une bise de faire de beaux notre dialecte comme toute autre langue nal en les définissant selon leurs caracté- rêves et éteignait subtilement la lumière vivante, je l’ai fait reconnaître comme ristiques par exemple d’r Antepfuhl, d’Her- de ma chambrette. matière d’études universitaires sanction- rematte, d’Stros, etc …). Il m’expliquait née par des examens et consacrée par des ainsi les noms des fermes, leur origine et Les points culminants de mes séjours diplômes. Je crois avoir ainsi contribué leur importance, par exemple celui de sa répétés et prolongés à Kilstett étaient à la sauvegarde du précieux patrimoine propriété ancestrale « s’Franzseppels » (un naturellement les grands jours de fête, linguistique et littéraire alsacien, garant dénommé François Joseph l’aurait fondée pieusement célébrés avec leurs mythes d’une authentique spécificité.