Pv1990-01-22
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SEANCE DU LUNDI 22 JANVIER 1990 La séance est ouverte à dix heures en présence de tous les membres à V·exception de: Monsieur FAURE. Monsieur MOLLET-VIEVILLE présente son rapport sur la modification de l'article L.O. 148 du code électoral dont le Conseil constitutionnel est saisi. Le Conseil constitutionnel a été saisi par le Premi er ministre , dans le s conditions pré vues au premi er alinéa de l'article 61 de la Consti tuti on, d'une lo i org anique tendant à mo difier l'article LO 148 du Code éle cto ral. Cet arti cle LO 148 est relati f au x incompatibili té s parlementaire s. Plus précisément, il comporte des exce pti ons au x inco mpatibilités ou interdictions édictées par les articles 10 146 et LC 147 du Code. Or, en vertu de 1 'article 25 de la Cons ti tu t ion, c'e st à la lo i organique qu'il appartfent de fixer le ré gime des inéligibilit et des incompati bi lités des me mbres du Parlement. C'est donc en conformité avec l'article 25 de la Constitu ti on qu e la mo dificati on du ré gime des incompatib ilités parlementaire a été opérée par vo ie de lo i organique. Cette lo i organique est issue d'une pro po sition déposée sur le bureau du Sénat par M. Eti enne DAILLY et plusieurs au tre s sénateurs . En vertu de l'article 46, alinéa 2, de la Constitution, le pro jet ou la pro position de lo i organique n'est soumi s à la délibérati on et au �o te de la première as semblée saisie qu'à l'expi ration d'un délai de qu inze jours après son dépôt . .. 1 ... x r... •. .J" 2 Cette prescription a é té re spectée : la proposition de loi organique a été déposée sur le bu reau du Sénat le 30 novembr,e 1989 et a été soumise à la dêlibération de la Haute as semblée le 16 décembre suivant. En ayant terminé av ec ces qu estions de compétence et de procédure , j'en viens à l'e xamen du fond. x x x L'article Lü 146 du Code électoral - qu i n'est pas présentement modifié - édicte un e incompatibilité entre le mandat parlementai re et le s foncti ons de che f d'entrepri se, de président du co ns eil de surveillance , d'administrateur dé lé gué , de di recteur général, direct eur général adjo int ou géran t .exercé es dan s certaines catégories de sociétés ou entreprises. Il s'agit 1° - des sociétés , eritrepri ses ou établissements jouissant d'avantages financiers as suré s par l'Etat ou par une co llectivité pu bli que , sauf dans le cas où ce s avantages découlent de l'application au tomat ique d'une législat ion ou d'une réglementation ; zo - des sociétés ayant exclusivement un obje t financier et faisant publiquement app el à l'épargne , ainsi qu e de s sociétés civiles au torisées à fai re publiquement app el à l'épargne ; .. 1 ... 3. 3° - des sociétés ou entreprises dont l'activité cons iste principalement dans l'exé cution de travau x, la passation de fournitures ou de services . pour le comp te ou sous le contrôle de l'Etat, d'une co llectivité ou d'un établi ssement public ou d'une entreprise nationale ou d'un Etat étranger ; 4° - des socié tés à but lu cratif dont l'o bjet est l'achat ou la vente de terrains destinés à des constru ctions, ou qui exe rcent une activité de promotion immo bi li ère ou, à ti tre hab ituel, de construction d'immeubles en vu e de leurs vente s ; 5° - des société s dont plus de la mo itié du capital est constitué par de s parti cipati ons des sociétés , entreprises ou établis sements ci-dessus mentionnés L'article LO 147, rendu appl icabl e au x sénateurs par l'arti cle LO 207, inte rdit à tout député d'acce pte r en cours de mandat une fonction de membre du conseil d'administration ou de surveillance ou toute fonction exercé e de faço n permanente en qualité de conseil dans l'une des socié tés , entrepris es ou établissements ci-dessus mentionn és. La sévérité de ce régime d'inco mpatib ilités , dont le Conseil constituti onnel a eu à plusieurs reprises l'o ccas ion de faire application est atténuée par i'article LO 148, destiné à permettre au x membres du Parlement d'exerce r des fonctions dans des sociétés ou organismes d'inté rêt local. En effet, l'article LO 148, rendu ap plicable au x sénateurs par l'article LO 29 7, introduit une double dérogation au x dispositi ons des article s LO 146 et LO 147 en permettant, re spectivement dans ses ::�··· alinéas 1 et 2 : ... 1 .. , - 1 4. 1°- aux parlementaires membres d'un conseil général ou d'un conseil municip al, d'être désignés par ce s conseils pour repré senter le département ou la co mmune dans de s organismes d'intérêt régional ou local , à la condi tion toutefois que ces organismes n'aient pas pour obj et propre de faire ni de distr ibuer de s bénéfices et que les in téressés n'y occup ent pas de fonctions rémunérées ; 2° - aux parlementaires, même non membres d'un con seil général ou d'un cons eil mu n icipal, d' exercer le s foncti ons de président du conseil d'administration, d'administrateur délégué ou de membr e du conseil d'adminis tration des sociétéqs d'é conomie mixte d'équipement régional ou lo cal ou de s sociétés ayant un obj.e t exclus i vement soci al lorsque ce s fo nct ions ne sont pa s rémunérées. Le s dispositions de l'article LO 148 résultent de l'ordon nance du 24 octobr e 1958 portant lo i organique re l ative aux conditi ons d'éligibilité et aux inco mpatibilités parlementaires et elle s n=ont pa s été mo difi ées depuis lors . Elle ne tiennent donc pa s co mpt e du fa ir que les régions sont devenues de s co llectivités territoriales, au même titre que le s départe ments et les co mmun es. Je rappell erai à ce t égard que la loi du 2 mar s 1982 relative aux dr o its et liberté s des co mmunes , des départe ments et des régions pr évoit en son article 59 qu e le s régions sont de s co llecti vité s territoriales administrées par un conseil régional élu au suffra ge universel et, en son article 60, qu'elle demeurent provisoiremen t des établis sements publics jusqu'à la réunion des premier s co nseils régionaux élus au suffrage universel dans de s conditions dé terminées par une loi ultérieure. La loi du 6 janvier 19 86, relative à l'organisation des régions dispose, en son arti cle 32 , que les di�ositions de la présente loi relatives aux régions entrent en vigueur à comp ter de la date d'élection au suffrage universel des conseils régionaux. ..1 ... - 1· . s. L'él ection des conseils régionaux ayant eu lieu le 16 mars 1986, c'est à cette date que les régions sont devenues des collecti vité s ter rito rial es de la République. Il devenait alors nécessaire de compléter l'article LO 148 du Code électoral pour pren dr e en compte la création de cette nouvelle catégorie de collectiv ités territoriales . Ce n'es t que le 30 novembre 1989 qu 'a été déposée sur le bureau du Sénat la proposition de loi pré sentée par M. Etienne DAILLY et plusieu rs autres sénateu rs en vue d'adapter l'artic le LO 148 à la situ ation résultant de l'érection des régions en collectivité s territo riales. Cette proposition de loi a été votée sans modific ations successivement par le Sénat le 16 dé cemb re 1989 et par l'Assembl ée nationale le 19 décemb re. El le comp orte deux artic les L'article premler modifie le premier alinéa de l'artic le LO 148 en subs tituant au memb re de phrase " .. les député s membres d'u conseil général ou d'un conseil munic ip al peuvent être dé signés par ces conseils pour représenter le départemen t ou la commune dans des organismes d'intérêt régional ou local "par les mots " ... les députés membres d'un conseil régional, d'un conseil général ou d'un conseil municipal peuvent être désignés par ces conseils pour repré senter la région , le dépar tement ou la commune dans des organism d'intérêt régional ou local .. ". (l e reste sans changemen t). L'article 2 remplace, dans le second alinéa de l'article LO 148, les mots "les député s, même non membres d'un conseil général ou d'un conseil municipal, peuvent exercer les fonctions de .. ... " par les morts "les député s, même non membres d'un conseil régional ... / .. 6 - aiun conseil général ou d'un conseil municipal, peuvent exercer les fonctions de . " (le reste sans changement). La conformité de cette loi organique a la Constitution n'appelle aucune observation de ��part. ' - .- Dans cei donditions, j'ai l'hbnneur de demander au Conseil con�titutionnel de se prononcer dans ce sens. Monsieur le Président : il y . aurait beau6oup à dire sur le fond m ais ce n'est pas notre propos.