Dimanche 25 Novembre 1984
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3 DEC 1984 ** Année 1984-1985. -- N° 100 S. (C. R.) ISSN 0755-544 X Lundi 26 Novembre 1984 *fi JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE DÉBATS PARLEMENTAIRES SÉNAT PREMIERE SESSION ORDINAIRE DE 1984-1985 COMPTE RENDU INTEGRAL -- 30° SEANCE Séance du Dimanche 25 Novembre 1984. SOMMAIRE II. — Départements d'outre-mer (p. 3566). PRÉSIDENCE DE M. PIERRE CAROUS Crédits des titres IV à VI.. — Rejet. 1. — Procès-verbal (p. 3542). Motion d'ordre (p. 3566). 2. — Loi de finances pour 1985. — Suite de la discussion d'un projet de loi (p. 3542). MM. le président de la commission des finances, le président, Louis Perrein, Louis Mexandeau, ministre délégué auprès du Départements et territoires d'outre-mer. ministre du redéploiement industriel et du commerce extérieur, chargé des P. T. T. ; Etienne Dailly, Dominique Pado, Raymond MM. Yvon Bourges, Marcel Gargar, Albert Ramassamy, Daniel Bourgine. Millaud, Edmond Valcin, Mme Rolande Perlican, M. Georges Lemoine, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'intérieur et de la décentralisation (départements et territoires d'outre-mer). Départements et territoires d'outre-mer (suite) (p. 3568). Suspension et reprise de la séance. III. — Territoires d'outre-mer (p. 3568). M. Georges Dagonia. Crédits des titres IV à VI. — Rejet par trois scrutins publics. MM. Edouard Bonnefous, président de la commission des finan- ces ; Charles Pasqua. Budget annexe des postes et télécommunications (p. 3568). M. Marc Plantegenest. MM. Charles Pasqua, Pierre-Christian Taittinger, le secrétaire MM. Louis Mexandeau, ministre délégué auprès du ministre du d'Etat, le président Geoffroy de Montalembert. redéploiement industriel et du commerce extérieur, chargé des P.T.T. ; Louis Perrein, rapporteur spécial de la commission des MM. le secrétaire d'Etat, Yvon Bourges, Charles Pasqua, le finances ; Jean-Marie Rausch, rapporteur pour avis de la commis- président, le président de la commission des finances. sion des affaires économiques. Suspension et reprise de la séance. MM. le secrétaire d'Etat, Yvon Bourges, Jacques Larche, président Fait personnel (p. 3576). de la commission des lois ; le président de la commission des finances. M. Raymond Bourgine. I. — Section commune (p. 3560). Suspension et reprise de la séance. Sur les crédits du titre III. MM. Raymond Bourgine, le secrétaire d'Etat, Jean-Marie Girault, Budget annexe des postes et télécommunications (suite) (p. 3594). rapporteur pour avis de la commission des lois (territoires d'outre- mer) ; Albert Ramassamy, Pierre Lacour, Dominique Pado, Pierre- MM. Pierre Matraja, Yves Le Cozannet, Pierre-Christian Taittin- Christian Taittinger, Henri Goetschy, rapporteur spécial de la ger, Raymond Bourgine, Bernard-Michel. Hugo, Etienne Dailly, le commission des finances ; Louis Perrein, Charles Pasqua. rapporteur spécial, René Regnault, le ministre, le rapporteur pour Rejet des crédits. avis. * (1 f.) 107 3542 SENAT — SEANCE DU 25 NOVEMBRE 1984 en douteraient à regarder le résultat des élections qui se sont Crédits de l'article 42. — Adoption (p. 3594). déroulées en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs années et Sur les crédits de l'article 43 (p. 3594). d'abord de celle qui, au mois de mai 1981, à l'occasion de l'élec- tion présidentielle, a permis de faire le point de l'évolution de Amendements n°g II-22 et II-23 rectifiés de M. Jean-François la situation de la Nouvelle-Calédonie. Poncet. — MM. Jean-François Poncet, le rapporteur spécial, M. Mitterrand avait le soutien déclaré et officiel du parti Dominique Pado, le ministre, Raymond Bourgine, Etienne Dailly, indépendantiste. Il a naturellement reçu aussi les voix d'un cer- René Régnault, Louis Perrein. — Adoption, au scrutin public, de tain nombre d'autres Néo-Calédoniens et certainement celles de l'amendement n° II-22 rectifié ; adoption de l'amendement n° II-23 futurs déçus du socialisme. rectifié. Or M. Mitterrand a recueilli 23,33 p. 100 des voix. Ce résultat Adoption des crédits modifiés. donne la mesure exacte de ce que pouvait représenter, au mois MM. le rapporteur spécial, le président, Etienne Dailly. de mai 1981, le courant indépendantiste. D'ailleurs les commen- Renvoi de la suite de la discussion du projet de loi de finances. taires de la presse ne s'y sont pas trompés. Pour ne pas être suspecté de partialité dans les citations que je ferai au cours 3. — Ordre du jour (ip. 3599). de cette intervention, je me limiterai à citer les comptes rendus et articles du journal Le Monde. Commentant cette élection, il disait : « C'est un succès très net pour les adversaires des indé- pendantistes. Les partis militant pour l'indépendance avaient décidé de soutenir M. Mitterrand. Leur insuccès est d'autant PRESIDENCE DE M. PIERRE CAROUS, plus net que M. Mitterrand l'avait emporté sur M. Giscard vice-président. d'Estaing en 1974. » Cela signifie que pendant ces sept années un certain nombre de choses s'étaient produites. Il serait faux La séance est ouverte à dix heures trente. de dire ou de laisser croire que la majorité d'hier ait méconnu M. le président. La séance est ouverte. les problèmes de la Nouvelle-Calédonie et s'en soit désinté- ressée. J'en prendrai pour preuve, d'abord, la réforme des institutions — 1 — territoriales qui fut promulguée en 1979 et qui .a permis la mise en place d'un conseil de gouvernement et d'une assemblée terri- PROCES-VERBAL toriale où se détachait alors une majorité de gouvernement. J'évoquerai aussi la réforme agraire intervenue en 1980 qui, M. le président. Le compte rendu analytique de la séance d'hier bien sûr, sans priver aucun de nos compatriotes de leurs droits a été distribué. légitimes et de leurs propriétés, a cependant permis de récupé- Il n'y a pas d'observation ?... rer des terres qui étaient rachetées puis réaffectées à des Le procès-verbal est adopté sous les réserves d'usage. Mélanésiens. A ceux qui pourraient douter de nos sentiments je rappellerai, monsieur le secrétaire .d'Etat, quelques-unes de mes déclarations. — 2 — En voici une que je faisais ici même, il y a exactement LOI DE FINANCES POUR 1985 deux ans : « A l'idéologie simpliste et en réalité ségrégationniste qui limite à l'Hexagone la vocation nationale et prend ainsi son parti de la séparation de nos frères d'outre-mer » — car telle Suite de la discussion d'un projet de loi. est votre attitude — « nous opposons une vue plus conforme à M. le président. L'ordre du jour appelle la suite de la discus- la mission de la France et à l'ambition de vrais républicains sion du projet de loi de finances pour 1985, adopté par l'Assem- car la République française peut et doit être une grande ambi- blée nationale. [N°S 68 et 69 (1984-1985).] tion humaine. Que des hommes de couleur, d'origine et de culture différentes vivent, à l'abri des mêmes lois, une frater- nité, en effet rare en ce bas monde, et puissent par là réaliser Départements et territoires d'outre-mer (suite). pour chacun l'épanouissement le plus complet dans la paix et M. le président. Je rappelle que le Sénat a commencé jeudi dans la dignité, est bien l'idéal que nous devons sans complexe 22 novembre l'examen des dispositions du projet de loi concer- proposer au monde. » nant le secrétariat d'Etat auprès du ministre de l'intérieur et C'est bien de cela qu'il s'agit aujourd'hui. de la décentralisation, chargé des départements et territoires Je m'étais personnellement rendu en Nouvelle-Calédonie au d'outre-mer. mois d'avril 1981, et le journal Le Monde, dans son numéro du J'indique au Sénat que, compte tenu de l'organisation du 18 avril 1981, avait rendu compte de mes déplacements : « A débat décidée le 8 novembre 1984 par la conférence des prési- Yaté, commune où il n'y a qu'une quarantaine d'Européens dents et du temps de parole déjà utilisé le 22 novembre, les mais sur le territoire de laquelle vivent trois tribus, environ temps dont disposent les groupes pour cette discussion sont six cents Mélanésiens, M. Bourges s'est adressé essentiellement désormais les suivants : aux représentants de ces derniers qui dominaient d'ailleurs dans l'assistance de son auditoire » ; mon propos était le suivant : Groupe de l'union centriste : 18 minutes ; « La nécessité de donner à nos frères Mélanésiens leur place Groupe socialiste : 2 minutes ; et leur part de ce développement comme leur permettre de Groupe du rassemblement pour la République : 36 minutes ; pouvoir s'établir, de monter des exploitations modernes en res- Groupe communiste : 17 minutes. pectant évidemment les droits de chacun, mais pour que tous puissent vivre en hommes libres, réaliser leur" destin dans le La parole est à M. Bourges. respect de leurs coutumes propres. Il y a ici place pour tout M. Yvon Bourges. Monsieur le président, monsieur le secré- le monde ; il faut les mêmes chances pour tous. C'est l'ensemble taire d'Etat, mes chers collègues, en cette matinée du 25 novem- et non quelques-uns qui doit participer au développement et en bre, à l'occasion du débat sur le budget des départements et bénéficier. » territoires d'outre-mer, l'actualité nous invite à traiter de la Eh bien, monsieur le secrétaire d'Etat, ces réformes étaient situation de la Nouvelle-Calédonie, situation grave face à laquelle entreprises et le Gouvernement aurait dû après 1981, puisque la le Gouvernement doit préciser sa politique. voie était tracée, poursuivre le développement du territoire, Notre collègue M. Dick Ukeiwé vient d'être désigné par l'assem- poursuivre le dialogue et inscrire ses pas dans la voie qui avait blée territoriale comme chef du gouvernement de la Nouvelle- été développée tout au cours de ces années. Calédonie et l'on comprendra que, dans les circonstances pré- Foin de cela, l'idéologie l'a emporté et nous avons vu alors sentes, il ne puisse être parmi nous ce matin.