Un ancien dirigeant de l'extrême droite représente la presse française

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Un ancien dirigeant de l'extrême droite représente la presse française

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Date de mise en ligne : février 2005 Date de parution : 19 décembre 2004

Description :

Avant , François d'Orcival écrivait dans Défense de l'Occident et Europe-Action.

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François d'Orcival, président du comité éditorial du groupe Valmonde (Valeurs actuelles, Le Spectacle du monde, propriétés de Dassault) a été élu le 15 décembre 2004 président de la Fédération Nationale de la Presse Française (FNPF), organisation patronale de la presse.

François d'Orcival a été l'un des principaux dirigeants de la mouvance nationaliste-européenne de l'extrême droite française. Il a été l'un des animateurs de Jeune Nation, groupe violent dissous par le gouvernement en 1958 après un attentat à la bombe à l'Assemblée nationale, mais qui poursuivra ses activités avec pour objectif de renverser la Ve République. En 1960, D'Orcival est l'un des fondateurs de la Fédération des étudiants nationalistes (FEN) - qui s'oppose à l'UNEF et soutient les défenseurs de l'Algérie française -, dont il va s'" imposer comme le leader incontesté ", " le chef historique et emblématique " [1]. A la fin de la guerre d'Algérie, des militants de la FEN participent aux attentats de l'OAS, et au début de l'année 1962, après une " nuit bleue ", D'Orcival fait partie des militants embarqués par la police, et internés au camp de Saint-Maurice-l'Ardoise (Gard), où il reste quatre semaines. C'est en dirigeant le journal de la FEN, Les Cahiers universitaires, que François D'Orcival " fait l'apprentissage de son futur métier " [2]. " Il entretient des contacts étroits avec Spectacle du monde, une revue où il fera ses débuts dans la grande presse, en 1966, éditée par Raymond Bourgine, fils d'un ancien gouverneur des colonies, chaud partisan de l'Algérie française. " Bourgine soutient financièrement la FEN, et en retour les étudiants nationalistes sont chargés de placer des abonnements à Spectacle du monde...

D'Orcival est aussi à cette époque l'un des principaux collaborateurs de la revue Défense de l'Occident [3] et de la revue Europe Action (1963-66), animée par et [4]. Aux éditions Saint-Just, créées en 1962 par Dominique Venner, il cosigne avec Alain de Benoist (alias Fabrice Laroche) deux livres, sur la Rhodésie de Ian Smith, et sur l'OAS : Le courage est leur patrie... Début 1964, la direction de la FEN exclut plusieurs militants (Alain Madelin, Alain Robert, Gérard Longuet, François Duprat...), qui contestent la ligne " nationaliste européenne " impulsée par D'Orcival, Venner et de Benoist. Les exclus fonderont le mouvement Occident.

François d'Orcival participe en 1966 à la création du Mouvement nationaliste de progrès (MNP), qui présente quelques candidats aux élections législatives de 1967 sous l'étiquette du Rassemblement européen de la liberté (REL). Il fait ensuite partie des fondateurs de la revue Nouvelle école et du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE, fondé officiellement en janvier 1969) [5].Dans les années 1970, le GRECE investit la presse de droite, d'abord, dès 1970, le groupe de Raymond Bourgine (Valeurs actuelles, Le Spectacle du monde), qui avait déjà accueilli D'Orcival en 1966, puis -Magazine, sous l'égide de Louis Pauwels, en 1977-78. Rédacteur en chef de Valeurs actuelles, François d'Orcival aurait rompu avec le GRECE en 1976 [6].

[1] Frédéric Charpier, Génération Occident, Seuil, janvier 2005.

[2] F. Charpier, op. cit..

[3] Créée en 1952 par Maurice Bardèche, c'est " la plus importante revue de l'extrême droite française de l'après-guerre ", selon Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en , Presses universitaires de Lyon, 1992.

[4] " Europe-Action servit d'organe et d'encadrement aux plus redoutables néo-fascistes français des années 60 ", écrit Joseph Algazy, La Tentation néo-fasciste en France (1944-1965), Fayard, 1984.

[5] François d'Orcival conteste avoir jamais appartenu au GRECE, selon Frédéric Charpier, op. cit..

[6] Selon Ghislaine Desbuissons, La (1968-1984), Contribution à l'étude des idées de droite en France, thèse de doctorat en

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