VINCENT D’INDY ALBERT DUPUIS ERmEND BoNNAL

SoNATES

Gaëtane Prouvost violon

Eliane Reyes piano

ALBERT DUPUIS 1877-1967 SONATE 1. Moderé pastorale 2. Allegro Scherzo 3. Lent 4. Allegro Appassionato

VINCENT d' INDY 1851-1931 5. Andante

VINCENT d' INDY 1851-1931 SONATE 6. Modéré 7. Animé 8. Très lent 9. Très animé

ERMEND BONNAL 1880-1944 10. Après la tourmente

Ce disque réunit deux premiers enregistrements mondiaux : la Sonate pour violon et piano du compositeur belge Albert Dupuis et un Andante de jeunesse inédit de celui qui fut son maître à la Schola Cantorum : Vincent d’Indy. Dans un subtil jeu de miroir entre deux générations, Gaëtane Prouvost et Eliane Reyes ont eu l’heureuse idée de mettre en regard ces deux œuvres rares la Sonate de d’Indy et Après la tourmente, courte pièce d’Ermend-Bonnal, un compositeur qui connaît de nos jours une résurrection bien méritée. La Sonate en do majeur op. 59 est la première des grandes sonates de maturité de d’Indy avant celles pour piano (1906) et violoncelle et piano (1925). Pour un disciple de César Franck, composer une sonate pour violon et piano n’est pas un acte anodin. Si le genre est en faveur en France depuis la fin du Second Empire (Castillon, 1868 ; Lalo, 1873 ; Fauré, 1877 ; Saint-Saëns, 1885 et 1896), la Sonate de Franck, révélée en 1886, représente pour d’Indy ‘le premier et le plus pur modèle de l’emploi cyclique des thèmes dans la forme Sonate’. Alors qu’il en a noté le premier thème dès 1896, d’Indy n’entreprend la composition de sa sonate qu’au cours de l’été 1903 dans les montagnes de l’Ardèche pour l’achever l’été suivant. Paradoxalement, il prévoyait que la nouvelle œuvre serait ‘très simple et peu cyclique’. En définitive, elle se trouve entièrement régie par ce principe de construction, les principaux motifs du Modéré initial alimentant les thèmes des trois autres mouvements. Comme celle de Franck, dédiée à Eugène Ysaÿe, le compositeur destine sa sonate à un violoniste belge, Armand Parent (1863-1934), professeur à la Schola Cantorum de 1900 à 1933, et en assure la création à ses côtés à Paris le 3 février 1905, quelques jours avant sa première audition bruxelloise. Le premier mouvement, où le compositeur confie s’être ‘laissé aller à la mélodie’, est une forme sonate où les deux instruments, en dépit d’un ‘mystérieux’ épisode central, unissent leurs voix en toute sérénité. Virevoltant et facétieux, le scherzo (Animé) qui lui succède donne l’impression d’une course-poursuite entre violon et piano avec, en guise de trio, une longue mélodie au galbe superbe. Le Très lent est l’une des plus belles pages de d’Indy : il oppose la noblesse et le dépouillement de son thème principal (sections 1, 3 et 5) à de magiques arpèges du piano enveloppant de leur halo une mélodie méditative du violon (sections 2 et 4). Le finale Très animé est un rondo-sonate plein de fougue dont le thème de refrain fusionne les trois principaux motifs de l’œuvre. La relation maître-élève se perpétue en sens inverse entre d’Indy et Albert Dupuis. Né à Verviers, à peu de distance de Liège, ville natale de César Franck, Dupuis étudia avec d’Indy de 1897 à 1900 et remporta en 1903 le Prix de Rome belge. Directeur pendant quarante ans de l’École de musique de Verviers, il est l’auteur de treize opéras et d’une musique de chambre injustement négligée. Bien qu’il semble avoir composé dès 1904 deux mouvements d’une sonate pour violon, sa Sonate en ré mineur, dédiée à sa femme et publiée en 1922, a tout d’une œuvre de maturité. Elle partage avec celles de Franck et de d’Indy une même profusion mélodique et une construction cyclique très élaborée. Au Modéré initial dont le souple et élégant balancement rappelle celui de la sonate de d’Indy, succède un malicieux Allegro scherzo de forme sonate aux allures de rondo. Le troisième mouvement (Lent), éminemment expressif, est dominé par plusieurs thèmes dont la véhémence est soulignée par une harmonie ardemment chromatique. Quant au finale Allegro appassionato, il est emporté dans un élan tumultueux, auquel se mêlent, comme dans la sonate de son maître, des rappels des mouvements précédents. Contrairement à Albert Dupuis, dont il n’est le cadet que de trois ans, Joseph-Ermend Bonnal n’a pas été formé à la Schola Cantorum mais au . Ayant étudié l’orgue auprès d’Alexandre Guilmant, cofondateur de la Schola, et succédé à Charles Tournemire à la tribune de Sainte-Clotilde, dont Franck avait été le premier titulaire, il est apparenté à la famille franckiste, mais fait figure, comme élève de Gabriel Fauré, de musicien indépendant. Natif de Bordeaux, Ermend-Bonnal a puisé son inspiration dans le Pays basque où il s’est installé, devenant en 1921 directeur du Conservatoire de Bayonne. Il est l’auteur, entre autres d’œuvres de musique de chambre, d’une Sonate (1900) et de plusieurs pièces pour violon et piano parmi lesquelles Après la tourmente, romance en la majeur dédiée à la reine Elisabeth de Belgique. Violoniste amateur, la reine des Belges s’était vu également dédier par Fauré sa Deuxième Sonate pour violon et piano (1917). Ermend-Bonnal a vraisemblablement composé cette pièce vers 1919, en hommage à la souveraine d’un pays durement éprouvé par la Grande Guerre. En 1876, année où il assiste au premier festival de Bayreuth, d’Indy compose un Andante pour piano et violon. Lu en décembre lors d’une séance du comité de la Société nationale de musique, ce morceau est resté inédit et ne figure pas au catalogue de ses œuvres. Le manuscrit, retrouvé par Tobias Broeker, porte en dédicace: ‘à mon cher Camarade Bernis, mieux vaut tard que jamais!’ Faisant à cette époque partie du cercle de d’Indy, le violoniste et altiste Jean Bernis (1857-1889), également dédicataire d’un Cantabile pour alto et piano de Théodore Dubois, fit une courte carrière à la Société des concerts du Conservatoire et à l’Opéra-Comique, et participa en 1884 à la création de la version définitive du premier Quatuor avec piano de Fauré. Cet Andante en do mineur reste le témoignage de l’amitié entre les deux jeunes gens, et son thème principal rappelle par son caractère solennel une autre œuvre de d’Indy, également inédite: l’andante de sa symphonie chevaleresque Jean Hunyade (1874-1875).

Gilles Saint Arroman This CD brings together two world premiere recordings: The Sonata for violin and piano by the Belgian com- poser Albert Dupuis and an unpublished Andante written by the young Vincent d’Indy, Dupuis’ teacher at the Schola Cantorum. In a subtle play of mirrors between two generations, Gaëtane Prouvost and Eliane Reyes had the good idea of proposing a juxtaposition to these two rare works: d’Indy’s Sonata and Après la tourmente, a short piece by Ermend-Bonnal, a composer who is enjoying a well-deserved resurrection at the present time. The Sonate en do majeur, opus 59 by d’Indy is the first of the big sonatas of his later period before the sonatas for piano (1906) and for cello and piano (1925). Composing a sonata for violin and piano is not an insignifi- cant act for a disciple of César Franck. The genre had been popular in France since the end of the Second Empire (Castillon, 1868; Lalo, 1873; Fauré, 1877; Saint-Saëns, 1885 and 1896), but Franck’s Sonate, published in 1886, represents for d’Indy ‘the first and the purest model of the cyclical use of themes in the Sonata form’. D’Indy had written down the first theme as early as 1896, but he only undertook the composition of his sonata during the summer of 1903 while in the mountains of Ardèche and finished the work the following summer. It is paradoxical that he planned the new work to be ‘very simple and not very cyclical’. In the end the work is in fact entirely based on this principle of construction. The principle motifs of the initial Modéré provide the themes of the other three movements. Another parallel with the Franck Sonata, dedicated to Eugène Ysaÿe, is the dedication of his work to a Belgian violinist Armand Parent (1863-1934), a teacher at the Schola Cantorum from 1900 to 1933. For the public premiere, d’Indy performed his sonata with Armand Parent in Paris on 3 February 1905, a few days before the first performance in Brussels. The first movement, in which d’Indy intimated that he had ‘indulged in melody’, is in sonata form and the two instruments join voices to create a calm atmosphere despite a ‘mysterious’ middle episode. The rapid and mischievous Scherzo (Animé) that follows gives the impression of a race between the violin and the piano with a trio that features a long beautifully contoured melody. The Très lent is one of the most beautiful of d’Indy’s creations: it contrasts the nobility and the sobriety of its main theme (sections 1, 3 and 5) with the magical arpeggios of the piano that wreathe around the violin’s contemplative melody (sections 2 and 4). The very energetic last movement (Très animé) is in Rondo Sonata form with the refrain merging the three principle themes of the work. Between d’Indy and Albert Dupuis the teacher-pupil relationship continues but in reverse. Dupuis was born in Verviers, a short distance from Liège, the birthplace of César Franck. He studied with d’Indy from 1897 to 1900 and in 1903 was awarded the Belgian Prix de Rome. He was the director of the Verviers Music School for forty years and composed thirteen operas and chamber music that has been unfairly neglected. It seems that he composed two movements of a violin sonata in 1904, but his Sonate en ré mineur, dedicated to his wife and published in 1922, is clearly a work of maturity. It features a profusion of melody and an elaborate cyclical construction similar to the sonatas of Franck and d’Indy. The initial Modéré with its relaxed, elegant rocking movement reminds one of the Modéré of d’Indy’s sonata. It is followed by a roguish Allegro scherzo in sonata form that resembles a rondo. The very expressive third movement (Lent) is dominated by several passionate themes accompanied by strong chromatic harmonies. In the final Allegro appassionato the music is carried away in a tumultuous rush, with references to the preceding movements, as in the sonata of his teacher. Joseph-Ermend Bonnal, three years younger than Albert Dupuis, did not study at the Schola Cantorum like Dupuis but at the Conservatoire de Paris. He had studied the organ with Alexandre Guilmant, the cofounder of the Schola Cantorum, and followed Charles Tournemire as official organist of the Sainte-Clotilde church where Franck had been the first organist. He is considered to be of the Franck school of composers, but as a pupil of Gabriel Fauré, he was more of an independent figure. As a native of Bordeaux, Ermend-Bonnal found inspiration in the Basque region where he settled, becoming Director of the Bayonne Conservatoire in 1921. Amongst his chamber music works there exists a Sonata (1900) and several pieces for violin and piano including Après la tourmente, a romance in A major dedicated to Queen Elisabeth of Belgium. Fauré also dedicated his Deuxième Sonate for violin and piano (1917) to the Belgian Queen, who was an amateur violinist. Ermend- Bonnal probably composed this piece in about 1919 as an homage to the sovereign of a country which had greatly suffered in the Great War. D’Indy composed an Andante for piano and violin in 1876, the year he attended the first Bayreuth Festival. It was presented in December at a session of the committee of the Société nationale de musique but his piece has remained unpublished and does not appear in the catalogue of his works, The manuscript was discovered by Tobias Broeker with the following inscription: ‘to my dear Comrade Bernis, better late than never!’. The violinist and viola player Jean Bernis (1857-1889) was a member of d’Indy’s circle at the time, and a Cantabile for viola and piano by Théodore Dubois was also dedicated to him. He had a short career at the Société des concerts du Conservatoire and at the Opéra-Comique, and participated in 1884 in the premiere of the definitive version of Fauré’s first Piano Quartet. This Andante is evidence of the friendship between the two young men, and thanks to its solemn character its main theme reminds one of another of d’Indy’s works, also unpublished: the Andante of his chivalrous symphony Jean Hunyade (1874-1875).

Gilles Saint Arroman ph. Philippe Cord

Gaëtane Prouvost reçoit le Diapason d'Or pour son disque des deux sonates de Prokofiev avec ; cet enregistrement fut aussi consacré meilleur enregistrement lors de la tribune des critiques à la Radio Suisse Romande. Lauréate du concours international Carl Flesch, formée par Roland Charmy et Jean Hubeau au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, elle rejoint Ivan Galamian et Samuel Rhodes du quatuor Juilliard à la Juilliard School de New York. Sa rencontre avec Zino Francescatti est déterminante: ‘En possession d'une remarquable technique elle y ajoute ce sens inné d'une véritable artiste: faire de la musique, parler à son public et l'émouvoir par la chaleur et la beauté de ses exécutions.’ Avec Charles de Couëssin elle écrit une biographie sur ce grand maître (Edition L'Harmattan ) et enregistre ses oeuvres avec l'orchestre philharmonique de Lorraine ( Empreinte Digitale ). Passionnée de musique de chambre elle se produit avec Jean Claude van den Eyden, Laurent Cabasso, le quatuor Enesco, Eliane Reyes, Valérie Aimard, Emmanuelle Bertrand, Pascal Amoyel... Gaëtane Prouvost contribue à différents spectacles associant théâtre et musique; Impressions de Music-Hall: dialogue entre un clown un piano et un violon. Dédicataire du concerto pour violon et orchestre de Rémi Gousseau ainsi que d’oeuvres de Olivier Greif, elle constitue avec Cyril Dupuy, le duo Vents d’Est illustrant le répertoire violon cymbalum par des transcriptions d’oeuvres mais aussi par des commandes à des compositeurs contemporains, en particulier en 2017 de Pierre-Alain Braye Weppe. Invitée des Académies de Nice, Les Arcs, Nancy et Flaines, elle donne aussi régulièrement des masters-classes au Conservatoire et à l’Académie de Prague. Ses derniers enregistrements ont été unanimement salués par la critique et sont consacrés à la musique française : intégrale de la musique de chambre de Gabriel Pierné puis celle de Louise Farrenc avec Laurent Cabasso-Intégral Classic-. Auprès de Lambert Wilson, Olivier Bellamy, Didier Sandre, Marie Christine Barrault et en compagnie de Dona Sévène, elle crée un spectacle Littérature et Musique autour de la correspondance entre Gabriel Fauré et la Princesse Winnaretta Singer Polignac, mécène des plus grands compositeurs: Ravel, Albeniz,Poulenc.. Gaëtane Prouvost received the Diapason d’Or award for her CD of the two sonatas by Prokofiev with Abdel Rahman el Bacha at the piano; this recording was also named Best Recording by the Reviewers’ Forum of Radio Suisse Romande. Prizewinner of the Carl Flesch International Competition, Gaëtane Prouvost was trained by Roland Charmy and Jean Hubeau at the Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris and subsequently joined up with Ivan Galamanian and Samuel Rhodes of the Julliard Quartet at the Julliard School in New York.Her encounter with Zino Francescatti was decisive: ‘Together with a remarkable technique, she has the innate sense of a genuine artist : she makes music, she speaks to and moves her audience thanks to the warmth and beauty of her performances.’ With Charles de Couëssin she wrote a biography of this great master (published by L’Harmattan) and recorded his works with the Orchestre Philharmonique de Lorraine (Empreinte Digitale). A great enthusiast of chamber music, she has performed with Jean-Claude van den Eyden, Laurent Cabasso, the Enesco Quartet, Eliane Reyes, Valérie Aimard, Emmanuelle Bertrand, Pascal Amoyel… Gaëtane Prouvost has participated in various productions associating theatre and music; Music-Hall Impressions: dialogue between a clown, a piano and a violin. Rémi Gousseau’s Concerto for violin and orchestra is dedicated to her as well as works by Olivier Grief. With Cyril Dupuy she formed the duo Vents d’Est to perform the violin/cimbalom repertoire playing transcriptions of works but also commissioning works by contemporary composers, notably Pierre-Alain Braye Weppe in 2017. She is invited to the Summer Schools in Nice, Les Arcs, Nancy and Flaines and gives regular masterclasses at the Conservatoire and the Prague Academy. Her latest recordings have been unanimously praised by reviewers and are dedicated to French music: the complete chamber music of Gabriel Pierné and also of Louise Farrenc with Laurent Cabasso (Intégral Classic). Gaëtane Prouvost also wrote and performed (with Dona Sévène) a theatrical production based on the correspondence between Gabriel Fauré and Princess Winaretta Singer Polignac, the patroness of great composers such as Ravel, Albeniz, Poulenc. On the theme of Literature and Music, her colleagues for this production included Lambert Wilson, Olivier Bellamy, Didier Sandre, Marie-Christine Barrault. ph. Véronique Pipers

Invitée sur les scènes du monde entier, Eliane Reyes séduit par sa personnalité musicale, elle ose, sans cesse, creuser de nouveaux sillons, en conservant toujours ce toucher subtil qui est son identité. Formée d’abord par sa mère, elle donne son premier récital à l’âge de 5 ans et reçoit la même année, le prix César Franck. Ses rencontres avec Gyorgy Cziffra à l’âge de dix ans qui en fit la plus jeune lauréate de sa fondation ainsi que celle avec à l’âge de 14 ans, marquent une étape décisive dans sa vie de pianiste. Elle étudie au Conservatoire Royal de Bruxelles, puis, à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth auprès de Jean-Claude Vanden Eynden, à la Hochschule der Künste de Berlin, au Mozarteum de Salzbourg, au Lemmens Institut à Leuven avec Alan Weiss ainsi qu’au CNSM de Paris sous l'égide de Michel Beroff, et Jacques Rouvier en 3ème cycle. Eliane Reyes est nommée à trois reprises aux ‘International Classical Music Awards’ et elle obtient les ‘Octaves’ de la musique en Belgique pour l’ensemble de sa carrière. Un documentaire de 45minutes sur son parcours musical ‘Jeunes solistes, grands destins’ réalisé par Thierry Loreau et Pierre Barré lui est consacré à la télévision nationale belge RTBF. Elle apparaît également dans un documentaire consacré à Clara Haskil ‘le mystère de l’interprète’, réalisé par Louise Productions. En 2017, Eliane Reyes a le privilège de jouer avec le trio Koch devant la famille Impériale du Japon lors de la visite d’Etat de S.A.R Le Grand Duc de Luxembourg au Palais Akasaka, après s’être produits auparavant devant Simone Veil au Parlement Européen du Luxembourg. Lors de la saison 2018/2019, elle se produit en récital à la Roque d’Anthéron ainsi qu’aux folles journées de Nantes puis à la Salle Gaveau dans le deuxième concerto de Chopin. Eclectique dans ses programmations, Eliane a conçu des concerts-lectures avec, entre autres, Patrick Poivre d’Arvor, Jean-Yves Clément et Michel Onfray. En duo avec Jean-Claude Vanden Eynden, ils obtiennent le ‘gouden label’ pour leur disque Brahms-Brüll-Bargiel en première mondiale. Aujourd’hui, elle enseigne au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles ainsi qu’au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Citoyenne d’honneur de sa ville natale à Verviers (Belgique), elle devient la première pianiste belge à recevoir les insignes de ‘Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres’ en France. Eliane Reyes is invited to perform in concert halls all over the world. Thanks to her musical personality she captures audiences and never ceases to explore new avenues, always conserving the subtlety of touch which is her hallmark. Her mother was her first teacher. She gave her first recital at the age of 5 and in the same year, was awarded the César Franck prize. She was the youngest laureate of the Gyorgy Cziffra Foundation (at ten years old) and her encounters with Cziffra and with Martha Argerich (when she was fourteen) were decisive moments in her life as a pianist. She studied at the Conservatoire Royale de Bruxelles and then continued her studies at the Chapelle Musicale Reine Elisabeth with Jean-Claude van den Eynden, at the Hochschule der Künste in Berlin, at the Salzburg Mozarteum, at the Lemmens Institute in Leuven with Alan Weiss and at the Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris under the direction of Michel Beroff, Brigitte Engerer and Jacques Rouvier in her final year. Eliane Reyes has been nominated three times for the ‘International Classical Music Awards’ and she received the ‘Octaves de la musique’ in Belgium for her overall career. A 45-minute documentary made by Thierry Loreau and Pierre Barré traces her musical career and was produced by the RTBF (Belgian national television) as part of the series ‘Jeunes solistes, grands destins’. She also appears in a documentary devoted to Clara Haskil, ‘the mystery of the performer’ produced by Louise Productions. In 2017, she had the privilege of performing with the Koch Trio for the Japanese Imperial Family during the state visit of HRH the Grand Duke of Luxemburg at the Akasaka Palace, after performing previously in front of Simone Veil at the European Parliament in Luxemburg. During the 2018/2019 season she will give a recital at the Roque d’Anthéron and also at the ‘Folles Journées’ in Nantes, then perform Chopin’s Second Concerto at the Salle Gaveau in Paris. Eliane Reyes enjoys programs that are eclectic in their scope, and she has produced and performed in concert-lectures with Patrick Poivre d’Arvor, Jean-Yves Clément and Michel Onfray amongst others. Jean-Claude van den Eynden and Eliane Reyes obtained the ‘Gouden Label’ for their Brahms-Brüll-Bargiel CD, a world premiere. At present she teaches at the Conservatoire Royale de Musique de Bruxelles and at the Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. She is an honorary citizen of her home town Verviers (Belgium) and was the first Belgian pianist to receive the insignia of ‘Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres’in France. Studio SP - Opus 102 (ph. M. Bacquet) Pourquoi fabriquer des pianos aujourd’hui?

La culture rend la diversité adorable, disait Alain... Depuis l’après-guerre, Steinway s’est efforcé d’imposer un piano unique qu’on ne remarque même plus tant chacun est habitué à le voir et l’entendre sur la plupart des scènes internationales. Cette situation de monopole a permis de définir une esthétique sonore du piano qui, comme Petite musique de nuit ou Pour Élise, plaît à une majorité. Sortir de ce statu quo esthétique stérile en portant un regard scientifique mais aussi artistique sur les fondements de la facture de piano s’est imposé à nous comme une urgence. Un instrument qui n’évolue pas se meurt. L’étude de la corde, du clavier, de la table d’harmonie, de la structure furent les prémices de cette sortie. Après plusieurs années de recherche et d’élaboration, nous sommes en mesure de proposer trois modèles de pianos à queue (300, 230 et 190 cm) à cordes parallèles obliques et clavier à 102 touches de Do 0 à Fa 8. Nos trois modèles de pianos ne sont pas du tout pensés comme les pianos d’aujourd’hui : Ils disposent d’une structure monobloc et d’un système de table d’harmonie à haute mobilité constitué d’une plaque dépourvue de raidisseurs et de chevalets à agrafes sans pression verticale des cordes. Le cadre n’a pas de raidisseurs non plus et les cordes sont accessibles comme peuvent l’être celles d’une harpe. Quant aux cordes parallèles, revenir à cette technologie n’est pas une régression mais un choix musical guidé par le désir de simplicité, celle-ci ayant toujours été la clé de nos défis. Dès 1907, Ferruccio Busoni écrivait: ‘La routine transforme le temple en usine. Elle détruit toute création’ et plus loin ‘la musique est née libre et elle doit constamment s’affranchir des limites imposées par les instruments dont on dispose’. (Esquisse d’une nouvelle esthétique musicale de Ferruccio Busoni-1907) Soyons nombreux à suivre les conseils de ce Maître visionnaire afin d’offrir au monde musical de nouveaux horizons.

Stephen Paulello

Why manufacture pianos at the present time?

Alain said ‘Culture makes diversity adorable… Steinway has endeavored to impose a single piano since the second World War, a phenomenon we don’t even notice any more due to the fact that we are so used to seeing and hearing Steinway pianos in most international concert halls. This monopoly has served to define a piano sonority that the majority enjoys, as with ‘Eine kleine Nachtmusik’ or ‘Für Elise’. It seemed urgent to us therefore to break out of this sterile aesthetic and to take a scientific and artistic approach to the founding principles of piano manufacture. An instrument dies if it doesn’t evolve. A study of strings, the keyboard, the soundboard, the frame were the basis of this distancing from the status quo. After several years of research and elaboration, we are now able to offer three models of grand pianos (300, 230 and 190 cm) with parallel oblique strings and a keyboard of 102 keys from C 0 to F 8. Our three piano models are not at all conceived like present day pianos: they have a monobloc structure and a highly mobile soundboard system consisting of a plate without stiffeners and a bridge with agraffes without vertical pressure from the strings. The frame does not have stiffeners either and the strings are accessible like the strings of a harp. Returning to the technology of parallel strings is not a regression but a musical choice guided by the desire for simplicity, something that has always been a guiding principle in the challenges we met. In 1907, Ferruccio Busoni wrote: ‘Routine transforms the temple into a factory. It destroys creativity’ and later he says ‘Music was born free and it must constantly free itself of the constraints imposed by the instruments available to it’. (Sketch of a New Aesthetic of Music by Ferruccio Busoni-1907). Following the advice of that visionary Master, let’s be as numerous as possible to offer new horizons to the musical world.

Stephen Paulello

(ph. Charles de Couëssin)

Enregistré à / Recorded at Studio de Stephen Paulello juillet 2019

Prise de son / Direction Artistique / Montage Sound recording / Art Direction / Mastering Franck Jaffrès / Unik Access

Photos de couverture / Cover photography Manuel Gouthière, Bernard de Keyser

Traduction / Translation John Skippen

Conception / Artwork concept Sybille Walter

Avec le soutien de Nizam Peter With the support of Nizam Peter.

Remerciements pour leur soutien tout au long de ce projet à Brigitte François-Sappey ainsi qu'à Nicolas Bacri, Bernard Fournier, Amélie Pône-Fournier,

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