<<

yOfUME JfXXIX

XJJMÉ r o 6

ABONNEMENT: BONNEMENT: 15 fr- par 1 1 g f e ÉTRANGER: 1S fr. par an LE NUMERO: 1 fr. 50 ■ ü . .

THE BUTTE RTC K PUBLISHING COMPANY 27 AVENUE DE L'OPERA, PARIS Eü1.IE mensuellement p a r PARIS LONDRES NEW YORK ta/IDPTA/TK À T O N DAyuntamiento E E de S Madrid ANOT P T Ï Ï R R E Notre Prime Mensuelle Nos Lectrices trouveront tous les mois à l’intérieur du Miroir des Modes LE COUPON qui leur donne droit, contre la somme de 1 franc, à 1 PATRON BUTTERICK choisi parmi ceux illustrés et décrits dans ce magazine. Ce coupon, valable pendant trois mois, permet à toute lectrice de choisir un patron de la taille qui lui convient et du modèle qu’elle préfère. ______

PRIX DES PATRONS Les lectrices du Miroir des Modes désireuses de confectionner les vêtements représentés aux pages de mode de cette publication, pourront se procurer les patrons Butterick aux prix suivants:

POUR DAMES ET JEUNES FILLES: Vêtements écclésiastiques (soutanes, surplis, etc.)...... 1 fr. 75 Robes, manteaux, jaquettes, vêtements divers ...... 2 fr. Vêtements et costumes pour garçonnets...... 1 fr. 50 Travestis ...... 2 fr. Corsages, blouses, casaques...... 1 fr. 75 POUR FILLETTES 1 tubes de maison, négligés, peignoirs, fourreaux, sorties Costumes, manteaux et vêtements existant dans les de bain, grands tabliers 1 fr. 75 tailles de 1 à 15 ans ...... 1 fr. 75 Jupes, jupons...... 1 fr. 75 Costumes de bain ...... 1 fr. 75 Robes e t vêtem ents existant dams les tailles de 1 à 12 a n s .. 1 fr. 50 Matinées, liseuses, douillettes, petits tabliers de fantaisie, Lingerie pour fillettes (jupons, chemises, pantalons, che­ guimpes, doublures, tuniques, basques, boléros, gilets. .1 fr. 50 mises de nuit)...... 1 fr. 50 Lingerie (combinaisons, chemises de nuit, pyjamas, etc.).. 1 fr. 75 Costumes de bain, tabliers et costumes de jardinage pour Lingerie (cache-corsets, brassières, culottes, chemises, etc.)l fr. 50 fillettes...... 1 fr. 50 Manches, plastrons, cols et manchettes (série de) 1 fr. 50 Manchons et étoles ...... 1 fr. 75 PATRONS DIVERS POUR HOMMES, JEUNES GENS Tous les autres patrons tels que: ceintures abdominales, pieds de bas, guêtres, capuchons, pantalons d’équita- ET GARÇONS tion, bérets, polos, bonnets do police, béguins, capotes, Vêtements et costumes ...... 1 fr. 75 pour confectionner des poupées et leurs vêtements ou Lingerie pour hommes (chemises, gilets et caleçons 1 fr. 75 autres jouets d’enfants...... 1 fr. 50 Blouses, pan talons,vestons d’intérieur, pan talons de travail 1 fr. 50 Dessins décalquables...... 1 fr. 75

Ayuntamiento de Madrid L E M I R O I R des M O D E S

Magazine Mensuel pour la Femme, l’Enfant et la Famille,

Pratique, Utile, Instructif et Amusant

I VOLUME LXXIX DECEMBRE 1919 NUMERO 6

Photo pa r II. Par/:, Pondra. ,V1 X t/A Un joli

JZCSfi.

SOMMAIRE DE DÉCEMBRE 1§!9

fn Joli groupe: Mme Slioridan et ses Enfants L'Ameublement .. .. ,. iqo Us et Coutumes île .\oel Les Amazones de Vendée : Louis Snnolel . . . . lill Les Illusions Perdues : Charles (lleyre. .Votre Galerie des Bébés .. .. 192-193 Commentaires sur l'Amour ...... 183 l’ourles Jeunes Pilles: Le Mariage; ■/. Duriez-Maury 194 Lady Godiva .. .Mode. Vêtements de tous genres pour liâm es. Jeunes L’E to n n eu r: Henry dé Forge.. Filles, Fillettes, Garçonnets, Bébés et Poupées. Les Plus Beaux Testaments: Lavoisior: Charles Travaux de Dames, Modèles de Broderies Octave Gallicr d i v e r s e s ...... de la i»age 195 à 21 4 Le Costume au cours des Ages ( e qui se fait.—Ce qui ne se fait pas . . . . 208 Les Enfants: Le Bien que l'on a dit d'eux.. Comment je vis hors Paris: ./. Deyhern .. ,. 215 L Eternel Mirage: Jean de. P lélan Les Conseils de la Mère Nanette (Cuisine) .. ..2 1 0

au

C opyright, 1919, h y the ButterioU PuMishing Co., in Créât Britain, Tons droits réservés.

181 Ayuntamiento de Madrid I.E MIROIR DES MODES DE DECEMBRE

FÊTE de Noël est une des plus anciennes du I A FETE de Christmas correspond, en Angleterre et aux Etats-Unis, à christianisme, et s’il faut en croire certains auteurs, ^ notre Noël et à notre premier jour de l’an. C’est par excellence, comme elle aurait été établie en l’an 138. chez nous, la fête des enfants. La façon de célébrer, au cours des siècles, cette fête La fête se célèbre surtout par de gais et interminables banquets. On chrétienne a varié plus ou moins, mais elle fut tou­ fa it u n e grande con som m ation de vo la illes, m a is c ’e s t su rto u t l'infortuné jours l’objet de réjouissances, de danses et de festins. dindon qui fait Tes frais de la fête. L’origine du réveillon est expliquée de la façon La bûche de Noël, si connue en France, l’est moins en Angleterre, où on suivante par divers auteurs. Il n’y a pas beaucoup la. désigne sous le nom de yu le de Christmas. plus d'un siècle qu’à Valladolid, dans la très catho­ On possède encore quelques caroles anglo-normands du XlIIèm e siècle I lique Espagne, on représentait au milieu des églises, qui nous apprennent avec quelle solennité, et quelle joie expansive se les mystères de la Nativité. Les personnages qui célébrait autrefois le Christmas. étaient en scène portaient (les masques, et au son des castagnettes, des Bien que la fête se célèbre aujourd’hui d'une autre façon, il n’est pas un tambours de basque, des guitares et des violons, femmes et jeunes filles Anglais qui ne soit en belle humeur le matin de ce grand jour. Tout, ce qui s’adresse à l’estomac par l’intermédiaire des yeux est étalé aux dcvan- entraient en danse. • • En quelques endroits, on faisait collation pour être mieux en état de tures des boutiques, et- notamment les malheureux dindons qui appa- supporter les fatigues de la nuit. C’est de là que sont venus les réveillons,' missent, sur toutes les tables, riches ou pauvres. Il va sans dire que les joies de Noël ne se bornent pas qii’ù. l’estomac : il dont l’habitude ne s’est pas perdue. L’usage de donner des cadeaux est également très ancienne, et au y a là des baisers dérobés sous le misletoe (gui du chêne), de longues XlIIèm e siècle, Sainte-Palaye dit qu’on donnait à ses amis, pour les têtes histoires que le grandpère raconte à sa famille groupée autour de lui devant de Noël, des gâteaux appelés M eu les et un poulet rôti. On chantait des un bon feu. . . . ou autour de la table, car elles sont rares, aujourd’hui, cantiques, appelés noëls. où la naissance du Christ, l’adoration des mages les maisons qui ont encore l’âtre ouvert dans la vaste cheminée. et des bergers étaient célébrées dans un langage naïf.” Dans le fameux roman de Charles Dickens, M. Pickwick embrasse les Pasquier raconte que dans sa jeunesse c’était une coutume que l’on avait jeunes dames et il est embrassé par elles, et il prête une oreille patiente à tournée en cérémonie, de chanter tous les soirs, presque en chaque famille des contes sans fin. des noëls, qui étaient des chansons spirituelles faites en l’honneur de Notre Le Christmas a son. côté délicat et charmant. c’esFcelui qui touche aux affec­ Seigneur, lesquelles on chante encore en plusieurs églises,'pendant que l’on tions de la famille. Ce jour-là, il pleut des joujoux, et les enfants sont les célèbre la g ran d ’m esse le jour d e N o ël, lom quo le prêtre r e ç o it le s offrandes.'' héros du moment, les rois de l’heure. Fiers de leur royauté reconnue par Dans le midi de la France, la fête de Noël est l’objet de manifestations les vieux parents, et lès mains pleines de trésors, ils ont toutes sortes de toutes spéciales. La veille de Noël, on ouvre la fête par le grand souper. lionnes raisons pour croire qu’on les aime encore plus qu’à l’ordinaire; Hs La talde est dressée devant le foyer où pétille, couronné de lauriers, le en profitent, et font bien. cariguié., vieux tronc d’olivier séché et conservé avec amour, pendant toute Le Christmas est aussi le jour des présents. On les échangé entre amis, 011 en donne à tous les serviteurs : facteur, porteur de lait, garçon bou­ l’année, pour la triple solennité de Noël. Avant de se mettre à table, on procède à la bénédiction du feu, qui est langer. garçon bouclier, garçon épicier, concierge, etc., etc. La liste est, accomplie par le plus jeune enfant de la famille. interminable. Après le soupé, on se réunit en cercle autour du cariguié et l'on chante Ne pas avoir do quoi faire un bon dîner le 25 décembre, a écrit Louis de noëls jusqu’à minuit, heure à laquelle on se rend en chœur à la messe. Blanc, est le pire des maux. J’ai sous les yeux une lettre qui me fut La nuit du 24 au 25 décembre est la véritable fête. adressée ces joui* derniers .par un pauvre diable sans feu ni lieu. Des mille Pendant cette nuit-là, les pauvres sont autorisés à mendier publique­ et une raisons, toutes excellentes, hélas ! qu'il avait à présenter pour qu'on appliquât en sa faveur la sainte maxime : “ Aidez-vous les uns les autres," ment en chantant des cantiques. On leur jette des sous et des pièces d’argent dans des Iionises de papier celle qui lui avait paru la pius pathétique, la seule décisive, était celle-ci : allumées par un bout, pour faire voir où elles tombent. “ Christmas sera pour moi sans joie et sans dîner, si vous ne me vçnra Dans les campagnes, ou du moins dans certaines, on ne manque pas do en a id e .” laisser cette nuit-là sur la table la -part des mort.*, usage touchant, en ce qu'il La force d’un pareil argument est si bien comprise en Angleterre, que associe les morts aux festins des vivants. c’est merveille de voir avec quel empressement, à Noël, les bourses se C’est le 25, au souper, que l’on mange la dinde de la Noël. délient. Toujours très charitables, en tout autre temps, les Anglais le Le 20 c’est le tour du pain de saint Etienne, surmonté du laurier qui sont doublement à cette époque. Il va sans dire que cette remarque s’applique aussi aux Américans dont la générosité est. bien connut A couronne son parrain martyr. Ce pain affecte la forme d’une gourde et on lui attribue, surtout dans les Noël, ils se ruineraient en aumône . . . si la chose était possible. campagnes, une foule de vertus merveilleuses, comme celle, par exemple, de préserver les ânes de la colique et les chiens de l’hydrophobie. C’est, N OUfi ne voulons pas quitter ce sujet de Noël, sans donner deux hymnes aussi le soir du 26 qu’a lieu l’inauguration des crèches, devant lesquelles célèbres qui se chantent à l’occasion de cette grande fête. ( Le premier de ces chants a pour titre : “Noël des Zampognari.” Tous on chante ces noëls où. compte l’a dit M. Ortolan, les anges parlent en l’esti les ans, vers le jour de Noël, les cornemuseux et jouetirs de vielles, connus français et les bergers en provençal. lorsq Les plus anciens noëls français qui nous sont parvenus datent, croit-on. sous le nom de Zampognari, descendent des montagnes italiennes et peut pendant la nuit de la Nativité font bourdonner, dans les grandes ville, l.ii du Xlème siècle. • • La plupart des auteurs de ces cantiques.sont inconnus. leui* rustiques oraisons. C’est un de ces Noëls traditionnels que nous s'app On ne psalmodiait pas seulement que des cantiques, on chantait aussi des reproduisons ci-dessous. "Ain Le second est le Noël bien connu de Capeau, musique d'Adam, —En caroles, et si ce mot ést aujourd’hui tombé en désuétude dans notre langue, bien faveur de cet hymne véritablement inspiré, de cette invocation pleine il n’en est pas de même dans la langue anglaise où l’on retrouve ce très ■Or d’onction et de ferveur chrétiennes, il sera pardonné à Adam bien des incftf vieux mot sous la forme de c a r o l. L’abbé de Là Rue. fait observer que la plupart des poésies légères et s i. œuvres hâtives et vulgaires. C’est probablement au milieu des malheurs L’i qui l’accablèrent l’issue de sa fatale entreprise du Théâtre-Lyrique, que variées et si nombreuses des jongleurs et des trouvères ont été perdues pour a dei le paûvre maëstro, écrasé par l’adversité, ruiné, sans appui, sans espérance, nous sans retour. Mais il pense que ce que Ton appelait ballade, ou mieux ordir ballète, au Xllèm e. XlIIèm e et au XlVème siècle, n’était point sans quel­ laissa crier son cœur et jeta vers le ciel cette ardente prière. tion. Le jour où Adam écrivit ces notes superbes, sa musique, dit Aubryet, que analogie avec les caroles ou rondes que mentionnent Ronsard et l’Ame vives Antoine Baïf. a e u la foi. . Rappelons, pour finir, que ce compositeur, un peu oublié aujourd nui, “ .Si tout ravi du son de vos caroles. . . . profc {R onsard) naquit à Paris en 1803, et.qu’il mourut dans cette même ville en 185(5. inêm Il étudia sous Boiëldieu et donna comme opéras : le Chalet, Si j’étais parai Du lierre ami des vineuses caroles. roi ! le Postillon de Longjumeau, Gif aida, le ÇÔisadre, la Poupée de Nurem­ et in 14 Rnï.n berg, le Toréador, etc. pour, ^harolare, dans le latin du moyen âge, signifiait saltare, choreas ducere, Ce sont des œuvres d’une facture soignée, élégante et brillante. qui r sauter, mener un branle, une danse. On lit indifféremment dans les vieux Adam fut aussi un critique musical des plus distingués. On lui doit et l’< au teu rs, querole, charalle e t carole. Souvenirs d'un musicien qui sont fort intéressants. élevé s’acc situa Naïf passi ou ce il pei fami] amiti voyo du p passi L’t l’élét beau Le monde entier tressaille d'espérance Rédt A cette nuit qui lui donne un sauveur. Brist A BETHLÉEM , quand l’enfant vint à naître: Peuple, à genoux! attends ta délivrance, sexuc Quoiqu’il fît nuit, le ciel était brillant Noël! Noël! voici le Rédempteur ! (bis) chose Comme en plein jour ; et l’on vit apparaître appli Un astre éblouissant De notre foi que la lumière ardente impn Qui conduisait les Mages d'Orient. Nous guide tous au berceau de l'Enfai t, Ra Comme autrefois une étoile brillante son b Il n ’était plus d’ennemis sur la terre; V conduisit les chefs de l’Orient. le sei Le tigre allait au milieu des troupeaux ; L e ro i des ro is n a ît dan s une hum ble creclie. lame Le chien dormait auprès de la panthère, Puissants du jour, fiers de votre grandeur, ; deux IL ours avec les chevreaux ; A votre orgueil c’est de là qu’un Dieu preenc. sorto Et, près des loups, paissaient les doux agneaux! Courbez vos fronts devant le Rédempteur.. Po à la ■ ment Lors, les bergers étaient aux pâturages ; Le Rédempteur a brisé toute entrave. La terre est libre et le ciel est ouvert. insu, Et l’ange advint, éclatant de blancheur! On Il apparut au milieu des nuages, Il voit un frère »ù n'était qu’un esclave : L'amour unit ceux qu'enchaînait lofer. nous Et dit : Point de frayeur tout Tout l’univers va goûter le bonheur ! Qui lui dira notre reconnaissance ! C ’est p ou r nous tous qu’il v it,q u ’il souffre et On Peuple debout ! chante ta délivrance! . deux II AToëll N o ë l! chantons le R édem pteu r! {bis) décrc scène M inuit! Chrétiens! c'est l’heure solennelle plus Où VHomme-Dieu descendit jusqu'à nous, Plein Pour effacer la tache originelle. natui Et de son père arrêter le courroux. malg garde Ph exact son c Mais d’affe

Ayuntamiento de Madrid Les Illusions perdues—Tableau de Charles Gleyro, Musée du Luxembourg D L’AMOUR X Plîl'T. ce me semble, dit Descarl.es, Dans un travail intitulé “Métaphysique de . distinguer l’amour par l'estime qu'on l’amour.” le philosophe allemand Schopenh.a.uor a TJX homme, parvenu à ta maturité de l'âge, un | fait de ce qu'on aime, à comparaison de émis sur ce sujet des idées ingénieuses. Pour lui, 1 soi-même; car lorsqu'on estime l’objet de poêle, un rapsode, qui a passé sa jeunesse, à poursuivre l'idéal, s'est assis, voyageur lassé, au l’amour n’est qu’un instinct déguisé, et pour nous en son amour moins que soi, 011 n ’a pour lu i convaincre, il examine les conditions qui déterminent bord de la nier, image de l'infini. Sa main laisse O qu'une simple affection ; lorsqu’on le choix des hommes et des femmes. 11 y a d’abord, échapper sa.lyre : son front soucieux se penche, ses l'estime à. l'égal de soi. cela se nomme amitié; dit-il. les conditions générales; elles sont au nombre lèvres se plissent avec amertume : son regard, plein lorsqu'on l'estime davantage, la passion qu'on a de cinq: la première est celle de l’âge: la seconde, de tristesse, se tournev vers les flots azurés, sur peut être nommée dévotion. celle de la santé; la troisième, colle de la forme lesquels glisse une barque, qui. emporte tout un I.iebnitz donne do l'amour cette belle définition qui régulière du squelette; la quatrième, une certaine essaim de femmes jeunes et belles, couronnées de s’applique uniquement à l’amour de bienveillance : plénitude des chairs; la. dernière enfin, celle de la fleurs et chantant quelque céleste cantique. Ces Aimer, c’est être porté à prendre du plaisir dans le beauté du visage. Les femmes donnent la préférence' femmes, ou plutôt ces divinités, éternellement bien ou le b on h eu r de l ’être aim é." à l’âge compris entre trente et trente-cinq ans. et le gracieuses, éternellement souriantes, sont tes ■On n'aime point, à proprement parler, ce qui est mettent bien audessus de celui de l’adolescence, qui Illusions, qui abandonnent le poète. Elles forment incapable de plaisir et de peine.” offre cependant le type le plus parfait de la beauté trois groupes charmants. L'une d’elles■ est ados­ L’amour, dit M. Paul .ïanet, est un sentiment qui humaine. Du reste, elles accordent peu d’attention sée à gauche, près de ta proue, au mat qui soutient a deux caractères remarquables : une étendue extra­ à la beauté, surtout à celle du visage; la force ta gonflée par une brise légère : elle est relue ordinaire. et une puissance singulière de transforma­ et le courage, en leur promettant des enfants d’une robe parsemée d’étoiles : elle lienI un cahier tion. 11 prend l’homme tout entier par les sens et par vigoureux et de puissants protecteurs, ont beau­ l'âme, il touche, il ébranle toutes les facultés, les plus de musique, et chante, les yeux levés vers te ciel. coup plus d’attraits pour elles. Aussi voyons-nous vives et les plus sérieuses, les plus délicates et les plus Une de ses compagnes la regarde, assise sur le souvent des femmes aimer des hommes laids, mais bord de ta barque et nous tournant le dos. Eue profondes : l'imagination, l’esprit, le coeur, la raison jamais des hommes efféminés. Les doux époux troisième, debout près de la premir.e, joue de lu même . . . D’est d e to u s n os se n tim e n ts celui qui doivent se neutraliser l’un l'autre, comme les acides paraît a v o ir le p lu s d e regards vers les c ô tés m ystérieu x harpe. Cinq autres sont assises au milieu de et les alcalis se neutralisent dans les sels neutres. et infinis de notre destinée et de notre être. Voilà Vembarcation : l'une, rue de face, le visage in­ Pour arriver à cette neutralisation, il faut que le spiré. la chevelure rejetée en arrière, chaule, ayant pourquoi il s’associe si bien à la poésie, à la poésie degré de virilité de l'un réponde exactement au degré qui n’est pas seulement l’amusement de l’imagination à la main un long cahier de musique; ses deux de féminité de l’autre. En conséquence, l'homme voisines semblent réver : une quatrième a les yeux et l’ornement de l’esprit, mais qui, dans les âmes doué de la nature la plus virile recherchera la fixés sur le cahier: la cinquième applaudit en élevées, est. une partie de la vie même . . . Il femme douée de la nature la plus féminine, et nous regardant. Le dernier groupe est debout : s’accommode, du reste, merveilleusement à toutes les vice-versa. deux, jeunes femmes se tiennent embrassées, l'une situations de la vie et à tous les caractères humains. . . . En amour, nous aimons et recherchons les Naïf et paisible dans les coeurs simples, il peut être grave et pensive, portant 'une palme, l’autre re­ qualités qui nous manquent. passionné sans désordre dans les âmes vives, héroïque gardant le ciel et chantant ; une troisième joue de la Scliopenhauer 11e voit dans l’amour qu’une con­ harpe, le genou appuyé sur le rebord de l'embarca­ ou contemplatif, quelquefois même presque religieux; ception toute physiologique, et, d’après cette concep­ tion, où est assis un génie ailé, l'Amour sans doute, il peut naître en un instant ou résulter d’une longue tion, il condamne les mariages de convenance qui. qui s'appuie nonchalamment sur une rame et familiarité ; il peut avoir les apparences de la simple pour la plupart, sont préparés et décidés par les laisse tomber dans l’eau les fleurs qu’il arrache de amitié; quelquefois il naît du devoir même et nous parents, et célèbre les mariages d’inclination comme sa couronne. C’est te soir : le soleil vient de dis­ voyons Corneille atteindre au sublime de la poésie et. étant toujours conclus dans l'intérêt de l’espèce, paraître ; le croissant de ta mélancolique Phoebè du pathétique en nous peignant dans Pauline la jamais dans celui de l’individu. se dessine dans le pâle azur du firmament, une passion inspirée par le seul devoir. . . . L’homme seul est quelque chose d'imparfait, bande d’oiseaux voyageurs s'éloigne et se perd a dit Pascal ; il faut qu’il trouve un second pour être ^ L'affection personnelle constitue, à vrai dire, dans les profondeurs éthérées. A droite, derrière l’élément essentiel de' l’amour, le seul qui donne à ce h eu reu x .” le rapsode; morne et désespéré, le rivage s’efface beau jn o t un sen s sérieu x, ou p lu tô t son se n s véritab le. De toutes les passions du coeur humain, l’amour est dans les vagues lueurs du crépuscule. Celle Réduisez l’amour aux deux éléments dont Proudhon, Celle qui a le plus changé de caractère dans le cours poétique composition a-obtenu un grand succès au Brisbarre et Auguste Comte le composent : l’appétit dos âges. S alon de 1843. L'auteur l'avait intitulée le S oir; sexuel et l'attrait de la beauté, vous ayez quelque Veut-on connaître l'amour antique ?—Qu’on lise mais le public lui a donné le titre qui lui convient. chose qui p e u t s ’ap p eler désir, admiration : m ais Ovide, Tibulle, Properce. Ces trois hommes aimèrent les Illusions perdues, et c’est sous ce titre quelle appliqué à ce quelque chose, le nom d’amour est de la même manière des femmes à peu près de la même a été 'gravée par Charles Carey. impropre. espèce. Il n ’y a q u e leu r m an ière de les a v o ir ch an tées Rappelons-nous cette définition : Aimer, c'est faire qui diffèrent. son bonheur du bonheur d'un autre : voilà le critérium, C’est toujours aux formes extérieures que l'amour e seul auquel 011 puisse reconnaître l’amour véritable, saurait s'éteindre, c’est ce qui produit la fidélité. antique s’attache ; la beauté d’Hélène séduit jusqu’à I amour complet. Tant que nous n'obéissons qu'aux Ce n’est donc pas une période de décroissance que la vieillesse; Didon égale Vénus en attraits; Camille deux éléments si chers à certains philosophes, nous ne nous présente l’amour véritable, I amour complet, surpasse Diane en légèreté; Xéèro est plus blanche sortons pas du fatalisme. c’est une période de transformation. La décroissance que l’oiseau de Léda; rien qui dépasse le physique: Pour Proudhon. l’amour est entièrement soustrait- ne porte que sur la violence du désir, sur l'admiration la Vénus que le poète adore n’est pas la déesse de la a la volonté de celui qui l’éprouve ; il naît spontané­ sans bornes, sur tout ce mouvement aveugle des sens beauté intellectuelle et morale. ment, indélibérément, fatalement. Il arrive à notre et de l'imagination qui ne laisse aucune place à la La femme dans la société grecque et romaine msu. m algré n o u s.” liberté de l’esprit, qui, comme la folie, absorbe toutes n’était pas aimée, au sons exact du mot. Et pourquoi On ne saurait mieux dire. Mais ce que Proudhon nos facultés dans une seule pensée, dans un seul n’était-elle pas aimée ?— Parce qu’elle était faible et nous décrit, c’est un amour qui n'a pas encore atteint soupir, et dont le rôle essentiellement transitoire est q u ’elle n ’a v a it p a s eu d ’âge héroïque. tout son développement. de nous arracher violemment à l’égoïsme naturel, et de La littérature ancienne mont re bien des Ariane, des On divise généralement l’évolution de l'amour en préparer le terrain où l’affection doit pousser des Phèdre, des Médée, des Didon, amantes dédaignées neux périodes opposées, Tune d’ascension, l’autre de racines de plus en plus profondes. et abandonnées. Quant aux amoureux si communs '^croissance. C’est, a-t-on dit, un draine dont les Jules Simon a dit: "L’habitude détruit les en­ dans notre littérature, mi 11’en trouve pas chez les • «■nos peuvent être nombreuses, mais qui n’a jamais chantements et la poésie des premiers jours ; mais elle anciens. b us do deux actes : le premier, où l’amour s'avance crée à la place un lien plus gra ve, et plus profond, qui “Les anciens, dit Fontenelle, n’ont presque pas mis Plein d’ardeur et les yeux fermés vers le but où la s’accroît chaque jour de tout le bonheur qu’on a d’amour dans leurs drames.’ ’ nature l’ap p elle; le secon d , où, les y e u x ouverts goûté, etde tout le malheur qu’on asupporté ensemble." L’ amour leur apparaissait comme une fatalité, non m i ]?* sur la réalité, ii se montre impuissant à Le mot amour n’éveille pas dans l’esprit l’idée do comme une noblesse. KfflMer l’illusion qui lui a donné la naissance. deux passions différentes, mais d’une seule passion, Dans l’Iliade, nous voyons l’enlèvement d’une 1 l'oudhon a fait de l’amour un tableau qui serait qui, dans son développement, présente deux phases, femme mettre aux prises Grecs et Troyens; mais dans xact, si, dans l’amour, nous ne devions considérer, à une phase de mouvement et une phase de stabilité. cette guerre que l’amour a allumée, au milieu dos Mu. «temple, que l’attrait du sexe et de la beauté. Dans .la première, c’est l’appétit du sexe et l’attrait calamités qu’il a déchaînées, quel rôle effacé, méprisé ;,a- nous l'avons vu, l’amour se compose aussi de la beauté qui dominent ; dans la seconde, c’esl, que celui des amoureux, du beau Pâris et do la belle affection personnelle, et c’est ce qui fait qu’il ne l’affectifài personnelle qui est au premier plan. H élène !

Ayuntamiento de Madrid 184 LE MIROIR DES MODES DE DECEMBRE 1019

Dans les tragiques grecs, l’amour tient peu de Mais ce n’est, plus, le même amour; c’est, l'ainonr place ; plus ' le poète est ancien, moins l’amour se m élan colique e t rêveur, l'am ou r q u e la so if de l'infini montre dans ses drames. 11 n’y a pas d’amour dans fait dévier de sa fin naturelle, l’amour qui se mêle le vieil Eschyle; il y en a très peu dans .Sophocle. deux sentiments vagues et indéterminés, le sentiment Deux grandes influences ont révolutionné l'amour de la nature et l’inquiétude métaphysique ou reli- antique : le christianisme et les gieuse; l’amour qui conduit au moeurs des peuples du Nord. mépris et à la haine de l’action Le christianisme a donné il la de la réalité, à l’ennui et au femme une personnalité en lui dégoût de la vie ; l’amour qui'se créant des devoirs; elle a pu plaît à. chanter son éternelle prendre une large place dans plaie, à sentir son incurabilité l’histoire et les légendes de à analyser son désir, tout en cette religion. Quant aux posant à ses désirs une bar- moeurs des nations barbares, rière infranchissable. Notre elles présentent deux traits re­ littérature contemporaine a marquables : d’une part, le donné une large place à cet respect général qu’inspirent les amour alanguissant, dont on femmes; de l’autre, l’ascendant trouve le germe dans ia particuler qu’exercent les héro­ Nouvelle Iléloise de J.-.J. Rous­ ïnes et les prêtresses. Ces deux seau et que deux écrivains sur­ traits ont contribué à établir tout, l’auteur de René, e t d' dans la société des peuples du A ta la , et l’auteur des Médita- N ord l ’idée d e l’ég a lité entre lion s, ont contribué à mettre à l'homme et la femme. La la m od e. S u r cette m aladie dit polygamie n’était pas étrangère siècle, Pavd de Flotte a écrit ce aux moeurs de ces peuples, mais jugement sévère: “Rien ne elle n'y était pas générale, et porte plus à la lâcheté des surtout elle n’entraînait pas, coeurs que cette tendance à comme en Orient, l’asservisse- poursuivre et • à justifier L i nent et la réclusion des femmes. développement excessif d’une La femme, dans la société an­ passion irréalisable, que cette tique, est renfermée dans le folie contradictoire qui consiste gynécée, non pas seulement en définitive à aimer sa passion pour assurer sa pudeur, mais en en maudissant le but final, à pour défendre sa faiblesse des se com p laire à 'la nourrir au lieu périls et des soucis du dehors. de la combattre, à maudire le La femme du Nord est vrai­ monde au lieu de le servir," ment la compagne de l’homme dans le travail et dans le péril, dans la paix et dans la guerre, L’a m o u r c h ez i .e s animaux dans la vie et dans la mort. —L’amour de l’eider pour ses I )u christianisme et des moeurs petits est une merveille de des peuples du Nord est né maternité. Quand son nid. qui l’amour chevaleresque. se compose de .plantes 'mari­ "Ne nous étonnons pas, dit times, est achevé, c’est le plus Saint-Maro-Girardin, que la touchant des spectacles que de chevalerie, fille des traditions v oir l ’eid er s ’arracher son duvet germaniques et du christian­ d e d essou s le ven tre e t en rem­ isme ait porté si haut le respect p lir le n id o ù coucheront, ses des femmes. Sa double origine petits. Et quand l’homme a l’y disposait. Chrétiens, les volé ce n id , la m ère recom­ chevaliers trouvaient partout, m en ce su r elle cette cruelle dans l’Evangile et dans l’his­ opération ; puis quand elle s’est, toire de l’Eglise la femme plumée, qu’elle n’a rien à s’égalant à l'homme par la arracher que la chair, le père v e rtu e t p ar la fo i : ici, la d ivin e lu i su ccèd e e t s’arrache tout, à sainteté de Marie ; là l’intré-' son tour; de sorte que le petit, pidité des martyres ou le est vêtu d’eux, de leur dévoue­ pieux dévouement des vierges. m ent et de leur douleur. Hommes du Nord, les cheva­ A m o ur f iï.ial—A R om e, un liers trouvaient aussi dans les vieillard avait été condamné il moeurs et les traditions septentrionales la femme mourir de faim. Sa fille obtint la faveur de le visiter s'égalant à l’homme par la guerre, par la religion, par tous les jours. Au bout d’une semaine, les geôliers, le co n seil.’’ étonnés de voir cet homme encore plein de vie et de L ’am ou r ch evaleresq u e, c ’est-à-d ire l ’am our d even u vigueur, bien que sa fille fût fouillée avec soin à l’inspirateur des grandes actions, la source de l’hon­ chacune de ses visites, les observèrent tous deux neur, la femme devenue la distributrice de la gloire, Posé p a r Mlle Compson pendant une de leurs entrevues. Ils s'aperçurent H tveries I . . . et, pour ainsi dire, la conscience du guerrier, voilà alors que la fille présentait le sein à son père, lui qui eut paru une. singulière aberration aux anciens. les idées de la chevalerie et de l’amour platonique, ren d an t a in si la vie qu 'elle en avait, reçue. Instruit, L’amour était ainsi érigé en principe suprême de la composer une science ou un art nouveau, qui s’appela de ce trait touchant d’amour filial, les magistrats moralité. Dans l’éducat ion 'des jeunes chevaliers, les la galanterie et qui garda longtemps son sens honnête romains firent mettre le prisonnier en liberté. dames avaient la grande part. C’étaient elles qui et grave. Cette prépondérance croissante des femmes, étaient chargées de leur apprendre le catéchisme et. (pii commence au XVKmc siècle et qui s’accomplit PENSÉES SUR L’AMOUR l’art, d’aimer, la religion et l’amour, deux sciences qui vers le milieu du XVIIème, a. pour ainsi dire, trois Les remèdes de l’amour sont jeûner, attendre ou sc semblent s’exclure, et que la chevalerie remettait aux degrés principaux marqués par trois grands romans pendre : lafain, le temps ou la corde. (Cratès.) mains des femmes, sans doute pour tempérer l’une qui ont eu une grande influence sur les idées et sur le Il est tout aussi dillicile de définir l’amour que lo par l'autre. Suivant ces docteurs de la nouvelle ton du monde : l'A m a d i«, qui représente l’amour bonheur. (St-Prôspor. ) espèce, l’amant "qui entendait loyalement servir une chevaleresque qui s’adoucit et même qui s’effémine : L’amour qui naît subitement est lo plus long à dame était sauvé.” l’A strée, qui mêle l'amour platonique à l’amour guérir. (La Bruyère.) C’était donc pour s’entendre à servir loyalement les chevaleresque, sous le nom d'amour pastoral ; la Il faut être bien dénué cl’esprit, si l’amour n’en fait dames et Dieu en même temps que le page s’exercait Clélie enfin, qui est le code de la galanterie honnête, pas trouver. (La Bruyère.) à être courageux,- hardi, adroit, généreux, poli, aim­ et qui marque l'apogée de la prépondérance des L’amour est je ne sais quoi, qui vient de je ne sais able, galant enfin. Mais cette galanterie, qui s’adres­ femmes dans le monde de la littérature. Dans où, et qui finit je ne sais comment, (Mlle de Scudéry.) sait d’abord à toutes les dames, prenait bientôt un l'A m a d is, les rudes chevaliers du moyen âge sont, L’amour est un état de guerre continuelle : c’est objet particulier et devenait de l'amour. Cet amour devenus des amoureux sans cesser d'être de grands pour cela sans doute que l’on dit : Amour vainqueur, n’effrayait pas les docteurs de la chevalerie : c’était batailleurs. Dans VAttirée, ces amoureux de l'Am adi.s a m ou r v a in cu , am our in vin cib le, etc. (Mme Xecker.) un des degrés de l’éducation : “ Il faut aimer, disaient- deviennent des bergers spirituels et galants. Dans la L’amour est le premier plaisir, la plus douce et la ils, pour mieux en valoir et non jamais pour eri Clélie. enfin, les bergers rentrent à la ville et dans les plus flatteuse des illusions. (Mme de Lambert.) empirer . . .” ITne fois qu'il avait choisi une dame, salons, prennent un nom nouveau, celui d'honnête Chamfort a dit de grosses bêtises sur l’amour. Il le jeune chevalier devenait plus valeureux et. plus hom m e, et s’occupent [dus que jamais d’amour, qui. n’est pas le seul. On peut lui adjoindre Beaumarchais, avenant ; il avait soin d’être élégant dans ses habits, sous le nom de galanterie, devient la grande science et même Napoléon Ier. En ce qui concerne ce der­ bien chaussé et bien coiffé surtout. Une dame ne du monde et la règle de la bonne compagnie désormais nier, on se demande, quand on a lu ses brûlantes prenait jamais pour amant le lâche qui fuyait le fondée . . . La galanterie, telle que l’entendent les lettres à Joséphine, on se demande comment il a pu péril, ou l'avare qui fuyait la dépense. Le moyen vraies précieuses du XYIRmc siècle, telle que l'en­ écrire cette sentence: "L ’amour est l’occupation do âge avait fait de l’amour le principe de la chevalerie. tend mademoiselle de Scudéry, est ce mélange d’em­ l’homme oisif, la distraction du guerrier et. l’écmildu Avec le moyen âge finit l’amour proprement dit. pressement et de respect envers les femmes, dont la souverain.” Sous l’influence de la Renaissance, il se confond avec première origine se retrouve dans la chevalerie. . . . Il faut dire que ces trois giAnds hommes ne sont l’amour platonique ou céladonique, remis en honneur Dans la société chevaleresque, les femmes sont les pas les seuls à avoir dit. des Sottises. Avec eux. dans par les érudits du XVêmc siècle : il se transforme en inspiratrices avouées des grandes actions et des bons la: même catégorie, on peut ranger Boistc, Beyle, amour romanesque, en galanterie. sentiments. Enfin quand ia société s'adoucit et se •Touv. et sans doute quelques douzaines d’autres. L’entrée des femmes dans le' monde, ou, pour parler polit, à mesure que la conversation devient de plus Mais nous n’avons' pas entrepris de relever les plus exactement, dans la bonne compagnie qui se en plus un plaisir et un signe de bon goût, les femmes sottises dites par de grands, de moyens ou de petits forme à mesure que se répand le goût des lettres et. d ev ien n en t l’arb itre du b on to n . A lo rs la conséqu en ce hommes, nous ne relèverons que les pensées sensées. de la conversation, est l’événement le plus important naturelle-de la place que les femmes occupent dans L’amour, a dit H. Rigault. c’est, une plante rare qui de l’histoire de l’amour à cette époque. le monde est la galanterie, non point la galanterie naît dans les âmes choisies." “ Les femmes, dit Saint-Marc-Girardin, devaient se dans le sens affecté ou corrompu du mot. mais la L’amour, dit à son tour Balzac, est la poésie des servir de l'amour platonique pour régner dans le galanterie honnête et pure, comme l’entendent les sens.— Pour les hommes, l’amour n’est pas un senti­ in on d e lettré du X VR'nie siècle, com m e elles s ’étaient véritables précieuses de l’hôtel de Rambouillet,” ment, c'est une idée." Cette dernière pensée est. servies de la chevalerie pour régner dans lé monde Le XYIIJème siècle est celui de la décadence de la com m e bien on pen se, d ’un e d a m e .d e M me de Girardin- féodal du moyen âge, et, tout en prenant la doctrine galanterie; elle est bientôt emportée par le torrent de .Science, esprit, beauté, jeunesse, fortune : tout ici platonique comme une autorité qui leur était favor­ la Révolution. lias est impuissant à donner le bonheur sans l’amour. able, elles devaient aussi, en adoucissant cette doc­ Au commencement, du XIX ;'m<‘ siècle, nous (X. B. Saintine.) trine, la plier aux usages du monde élégant qu’elles v o y o n s l’amour reprendre dans la littérature et la Amour, amour, qui pourra sonder 1111 seul de te- allaient fonder. Elles devaient enfin, mêlant ensemble société l’empire que la révolution lui avait, enlevé. mystères ! (Sainte-Beuve.)

Ayuntamiento de Madrid La Chevauchée de lady Godiva J") EUE M M EN T, sur la scène d'un théâtre new- mari, gouverneur de Coventry. avait imposé une forte £ \ yorkais, on pouvait voir une représentation de la La légende raconte qu'un pauvre diable de boulanger amende aux habitants; lady Godiva tenta d’en obtenir la triomphale chevauchée de lady Godiva, dite la nomme Thomas fut assez audacieux pour enfreindre lu remise par ses supplications ; mais le duc, (singulière idée, Dame de Coventry. Les costumes dont étaient revêtus les defense de ht belle duchesse ; au moment où celle-ci pour un m ari surtout !) imposa comme condition qu’elle passait, devant sa ’maison, il eut Couvrit ses volets et figurâmes étaient remarquables par leur richesse et irait a cheval, et dans le costume d'Eve, d ’un bout de la l’abondance de couleurs vives et chatoyantes. Xous plongea dans la rue un regard indiscret. La duchesse ville a Vautre. Il croyait, sans doute, que la duchesse sommes autorisés à reproduire ici la photographie de la le sut et. au lieu de pardonner, elle fit pendre le coupable, reculerait devant une si honteuse proposition, mais il représentation de cette vieille et charmante légende im­ l.e châtiment dépassait la faute. Pour perpétuer ta mortalisée par Tennyson. avait compté sans la ... sagesse de sa femme. Elleaccepta, mémoire de Vévénement, ou institua une fête solennelle. et, après avoir fait défense aux habitants, sous peine de Chaque année, la statue de Godiva, toute parée de fleurs, Cette lady Godiva est, comme on sait. l’héroïne d’un mort, de se montrer sur son passage, elle monta sur un singulier acte de dévouement, dont la valeur est, d’ail­ était portée en triomphe, et l'on avait soin de la faire blanc coursier, et s'élança S travers la ville, n'ayant pour leurs, am oin drie p a r l'acte de cruauté qui. le su iv it. Son passer devant la boutique du curieux cl infortuné voiler ses charmes que son opulente et touque chevelure. boulanger, victime de sa fatale curiosité.

L’ E T 0 MM E U I PAR HENRY DE FORGE

ELL I-LA—dit le médecin en chef de la Maison "Ils sont absurdes, ces médecins, à vouloir me de sa n té, qui a v a it ten u il me présenter ses plus même; pas mon existence. Et ce dut être un étonne­ soigner, par force, à me doucher, à me masser, que ment inoubliable !... C pittoresques sujets—est de la catégorie des sais-je !... Ma famille est absurde aussi de m’en­ " Tl n’y a pas que des étonnements de bienfaisance solitaires, des mystérieux, par suite de ceux fermer dans cette Maison, où il n’y a que des fous, je ■ qui ne sont pas sans danger. Voyez, du reste, son air le vois bien. Je ne suis pas fou moi !...... Il y a toute la gamme des étonnements. Tenez je me rappelle cet autre que dut avoir une vieille fille, sombre, sa démarche lente, ses gestes las. . . . Il Puis il ajouta en me regardant bien en face : sympathique mais laide, qui vivait toute seule sans "'était que temps que sa famille le m ît à l’écart chez —J’aime “étonner,” voilà tout ! nous. . tendresse. . . . J'ai dévalisé pour elle, un jour, tout "Si j’étonne, voyez-vous, c’est pour faire plaisir!..." un magasin de fleurs et fait monter dans la petite L’homme nous regardait, sentant qu’on s’occupait Ainsi vous, par exemple, que je ne connais pas, que chambre, par brassées, des bottes de roses qui ont de lui. Il avait beaucoup de t ristesse dans les veux. .1 entrevois seulement aujourd’hui juste assez pour Use promenait-, tout seul, dans le petit jardin attenant- i sfcuj # ,el’ quelque peu, mais charmer aussi la comprendre que vous avez une âme bienveillante, bonne fille. a cette Maison de repos, cet asile ou l’on s’effor çait puisque vous me parlez avec douceur, vous pourriez "Tenez encore. . . . L’autre jour, j’ai lu un livre île ramener un peu au calme de pauvres cerveaux être pour moi un sujet. Mais oui. votre personnalité agitos. touchant, plein de consolations morales et d’élévation serait notée avec soin, notée mystérieusement et. Int éressé, je d em an d ai : de pensées; je me suis rappelé le nom d'un forçat qui quelque jour, dans longtemps, alors que vous m’aurez —Quelle est donc sa forme de folie ? 'devait s ennuyer au bagne et à qui ce livre pouvait complètement oublié, j’imaginerai, je trouverai— Le médecin, alors, expliqua : ' faire du bien. Je lui ai envoyé ce livre. j'achèterai, s’il le faut-—quelque chose qui puisse "La guerre a é(é pour moi un champ d'étonne- i T r*0n ^‘eu’ ce n’est pas, à proprement parler, do vous être agréable et qui vous tombera du ciel, un ments que j ai cultivé, j’ai choisi des noms parmi les la toiie. Ce mot entraîne une idée pénible ou malfai­ beau matin. . . . Vous serez stupéfait ! Vous met­ soldats ayant les plus belles citations ou que j'ai su sante qui n ’e s t p as e x a c te en ce q u i concerne ce m nl- trez cela sur le compte d’un prodigieux hasard ou avoir des blessures émouvantes et ils ont eu de moi lieureux. Une marotte, pas plus, mais une marotte d ’un m erveilleu x m iracle. . . . singulière le hantait—je crois bien que le cas est inconnu, dos envois inattendus. unique dans le s a n n a les de la m édecine. F igu rez-vou s “Des réfugiés dont 011 m ’a d it l’atroce m isère o n t que cet homme se complaisait à . . . étonner les eu des surprises comme au temps des contes bleus. gens—Oui, j’ai bien dit “étonner"— et, ce qui est Mais ici on entrave mon impatience, on m ’oblige à Je choisis, vous pensez bien, mes figures, je les des détours compliqués. tout a lait un signe de dérangement cérébral, à les choisis judicieusement et en secret. "Quel amusement, quelle joie, si vous saviez, de cnoisir, à dessein, loin de lui, tels qu’il ne put on “Tout cela, vous le voyez, est le plus simple du réaliser dans la vie des gens un peu de bon hasard aucune façon être d ev in é, être sou p çon n é m êm e par monde, et ne vaut vraiment pas la peine qu’on •ux. Suivant un plan mystérieusement dressé et venant a propos. Mon seul but est de secouer la s'inquiète de moi. Mon raisonnement, n’est-il pas banalité, la routine dos événements, de donner ici o( patiemment exécuté, il réalisait dans leur existence logique ? Il n’y a plus de miracles, Monsieur, en ce quelque surprise to u t à fa it in a tten d u e, to u t à fa it la un peu d'enchantement. . . . Si je vous disais que temps pitoyable ou nous vivons. Il n'y a plus nulle j ai écrit des dizaines de lettres d’amour en termes 'explicable. Et cette seule pensée suffisait à l’en- part d’enchantement, de merveilleux. Tout est cliante1-. U n cas étran ge, com m e v o u s vo y ez, charmants et infiniments respectueux et que j'ai fait, banal, toutes les surprises sont devinées au bout de làd ne cachajt p*s> d’ailleurs, sa façon de penser tenir mystérieusement à de malheureuses que je cinq minutes ? J’en réalise moi, d’indévinables . . . savais n’en recevoir jamais et pour cause. (V! aessus. Il faisait même volontiers des théories sur qui laissent- dans la vie des braves gens, des pauvres étonnement a dû être un peu de parfum dans leur vie. (lii -'a,(SU H-u 11 Panait à édifier ainsi de "l'imprévu." gens, qu’elles illuminent un peu. un beau et bon Ft si je vous disais qu’il y a'mieux encore que stupéfiant,” choisissant ses sujets dans les milieux souvenir, mêlé de surprise, comme un écho de conte détonner les gens; j'ai eu la joie d’étonner les bêtes as plus variés, demeurant, lui, toujours dans l’ombre. de Tées mais qu’on gardera jusqu’à la fin des vieux mystérieusement aussi ; de faire à ma fantaisie, des 110 semble pas qu'il ait causé jamais de dom- jou rs e t qu'on se racon tera lon gtem p s à la, v eillée. . . . iiir-nt ’ i'na.'s ’• aurait été difficile de le constater, vrai- envois de friandises à certaines que je savais mal “Tenez, je me rappelle, un soir, au hasard d'une nourries. Il y a des fauves ainsi , qui ont eu leur toujoursf V lcti,nes ” dc c e pau vre d étraq u é l ’ign oran t promenade, une humble jeune fille entrevue et que, miracle, des fauves dont je n'ai pas reçu en gratitude, tout de suite, j’avais devinée digne de sympathie ei­ puisqu'ils m’ignoraient, le regard adouci ou le lèche- s-i f:Ses.,j)10P0s seuls l’ont- trahi, ont suffi à inquiéter de pitié.— U n'est pas difficile de s’informer chez les ment reconnaissant. Mais ils avaient- assez d’instinct, (in’ilnUi ce!a. Sautant plus que les étonnements gens dû peuple.—Cette jeune fille était de grand pour comprendre que l’aubaine qui leur arrivait clr-nm,011^çreprenait devaient lui coûter fort cher, car il mérite, mais aussi dans une grande détresse, tl lui v effrayante façon. De toutes manières, il n était pas normale ? Et, dans le fond de mon coeur, aurait fallu, parce qu’elle était malade, des médica­ je me «uis rejoui de leur surprise. ialr. une marque incontestable de fatigue men- ments et surtout de l'argent. Grâce à l'argent, elle \ oilà toute ma folie, monsieur. La vie est si l’inlnm <>n nou? * a confié. . . . Essayez, du reste, de aurait pu s’établir avec un brave garçon qui l'aimait. Picnrb^ est accessible, quand on sait le banale, si sotte ! Pourquoi n’y pas semer un peu de “ Ah! le bel étonnement qu’elle dut avoir lorsque merveilleux ! ” Vous l‘\ et vous-Pourrez gagner sa confiance. . . . débarqua chez elle un médecin payé d'avance et en Et cet entrepreneur d’étonnemenls, apercevant le en vn,?( i n .ez’ au moins, sa profession de foi, elle cachette par moi, lorsqu'elle sut, d'un mot impérieux, ■ vaut la p ein e.” médecin qui revenait, s’esquiva dans le jardin. qu’il y avait cent francs de remèdes payés d’avance chez - L homme de science me dit : s'dnam.'u'116’ ,en eflet' se laissa facilement aller à le p h arm acien , lorsque, sou s sa porte, elle tro u v a glissée ,—-Vest-ce pas que c’est un cas curieux ? Mais me P arla- ° e fut tlun ton dcs Plus naturels qu’il une enveloppe qui contenait un beau billet de mille! n est-ce pas aussi, qu’il est dangereux pour la société ? “ Elle ne pouvait s’expliquer rien, ne soupçonnant .Nous le guérirons, monsieur, nous le guérirons. . . .

Ayuntamiento de Madrid LE MIROIR DES MODES DE DÉCEMBRE 79/y 186 PLU TA LÂ¥ÛSSIEE,1) P Â E CHARLES GALTEEE

NT PAU DONNERAIT volontiers aux gens toire de l'Arsenal devenait le rendez-vous des plus grands esprits du siècle: Priestlev, Arthur Young, de finance leurs fructueuses combinaisons E rédacteur de cette ctude tient à exprimer ici | d’affaires et leurs bénéfices exorbitants Berthollet, W att, Monge, Laplacc venaient le visiter! ses remerciements à son excellent collaborateur, ! s’ils employaient une part de leurs rich­ L lit de grands seigneurs, tels que le diic de la Roche­ esses à encourager des oeuvres d’intérêt .1/. François, le. très distingué et 1res sympathique foucauld, Maleslierbes et le duc de Ohaulnes, s’honor­ aient d’assister à ses expériences. Sa femme, Marie O public et à doter notamment des labora­ secrétaire de M. le Préfet de Police, qui, avec une toires de recherches scientifiques.. On aimerait Anne Pierrette, Paulze, fille d’un fermier général, impeccable érudition et une remarquable conscience, suivait passionnément ses travaux et était 1111 do ses pouvoir citer le nom d’un homme riche qui aurait a bien voulu effectuer les recherches historiques qui accordé un peu d’or aux. investigations d’un Pasteur. plus zélés préparateurs. Elle apprit la langue anglaise Mais les financiers ont-ils jamais prêté leur attention constituent le fond de ce récit sur la vie et la mort pour lui traduire des ouvrages de sciènee. Les découvertes de Lavoisier sont trop connues pour aux travaux désintéressés de la pensée ? . . . de. Lavoisier. y insister. Son nom restera comme celui du plus Voici toutefois un grand argentier qui a aimé les biens de ce monde non pas seulement pour en tirer des (hument fondateur de la chimie moderne. Il suffit ici de rappeler en quelques mots ses prin­ satisfactions égoïstes, mais surtout pour en user au mieux du progrès intellectuel. Antoine Laurent a p p ris de ce q u e .l’o n e n seig n a it do son tem p s, il v o u lu t cipaux tit res de gloire : le plus éclatant, celui dont les conséquences prodigieuses ont retenti sur tous les Lavoisier ne s’est pas contenté d’avoir du génie; il a savoir mieux et d’avantage. Porté par la force de eu de plus la remarquable originalité de mettre sa son génie, il discerna, qu’il ferait de grandes choses. ordres de recherches,; est d’avoir établi la loi de la fortune—qui était considérable—au service de son Cependant l’ordre et l’envergure de ses recherches conservation de la matière : “ Rien ne se perd, rien ne se crée.” On lui doit encore notamment la déter­ gén ie. P o u r m ener à bien u n e seu le de se s expérien ces, spéculatives exigeaient de coûteuses expériences. De mination de la composition de l’air et la découverte celle de la décomposition de l’air, il n’hésita pas a toute nécessité ses extraordinaires capacités intellec­ de l’oxygène, Ses études sur ce que l’on appelait au Sacrifier environ 500.000 francs. Ce trait parle plus tuelles et, ce que. l’on peut appeler sa flamme. divina­ X V III siècle “ les; Corps sim p les, ” su r la, respiration puissamment à l’imagination que les plus fabuleuses toire devaient être aidées par de grandes ressources prodigalités des nababs anciens ou modernes. Les financières. Justement persuadé que pour remplir sa et les combustions, sur l’acide carbonique, sur la chaleu r e t les p rop riétés d es corp s à l’é ta t gazeux sont trésors d’un Crésus auraient été dignement placés immortelles. C’est un tel homme, parvenu au terme entre les mains de Lavoisier. de sa carrière, que Marat, dans son journal, qualifiait Cependant les représentants du peuple ne lui par­ “apprenti chimiste,” tandis qu’un autre gazetier donnèrent pas d’être riche, et le livrèrent à un tribunal qui fut assez indigne pour ne pas tenir compte de excitait les clameurs par ce trait perfide: “M. de Lavoisier, sans chercher la pierre philosopliale comme l'oeuvre gigantesque de ce porteur de flambeau. Line ses confrères messieurs les chimistes, “l’a trouvée parodie de justice a précocement effacé du nombre des vivants cet homme dont le cerveau portait tant de dans sa charge.” Son zèle pour la science ne l’empêcha pas cependant choses et arrachait à la nature de si précieux secrets. de montrer de l’activité comme fermier général. Il Au lendemain du supplice de Lavoisier, le géomètre prépara et lit aboutir plusieurs réformes au sujet (les Lagrange se prit à dire, accablé de tristesse: “ 11 ne leur a fallu qu’un moment pour faire tomber cette - impôts indirects. Il améliora la fabrication du tabac tête et eut aimées peut-être ne suffiront pas pour en et trouva une nouvelle formule pour la fabrication de ’ la poudre. A cette occasion Turgot le nomma in­ reproduire une semblable.” specteur général des poudres, fonction qu'il conserva Aux veux des Terroristes un financier lie pouvait être sérieusement considéré comme un véritable pendant dix-sept ans, jusqu’en 1792. Il trouva encore le temps de procéder à d'impor­ savant, puisque le signe habituel auquel on reconnaît tantes recherches agricoles, qui lui coûtèrent pins de les hommes de science, c’est leur pauvreté, résultat (500.000 livres; mais il découvrit des méthodes de presque inévitable de leur détachement des biens culture si judicieuses qu’il parvint à doubler la pro­ terrestres ou de leur inaptitude aux affaires. Pendant le procès de Lavoisier. un des membres du duction du domaine de Fréchines, dans le Vendômois, Tribunal aurait dit: “ La République n'a pas besoin où il fit, app liq uer se s procéd és. de savants.” Le mot est peut-être légendaire ; en A noter enfin pour mémoire qu’en 1789, lors de la convocation des Etats-Oénéraux, il fut nommé tout cas il est significatif. En dernière analyse, un député suppléant, L’année suivante, il prit une large savant c’est un riche au point de vue intellectuel : p a rt a u x tr a v a u x d e la C om m ission chargée d ’établir pour les furieux de 1704, cela choquait l’égalité. le système métrique et, en 1791, ses capacités finan­ cières le firent désigner comme secrétaire de la I AYOISIElt naquit le 2(5 août 1743. à Paris, im- passe Pccquet (transformée aujourd'hui en passage Trésorerie. , Cette nomination montrait que l’Assem­ Pecquay). Il avait à peine-cinq ans lorsque sa mère blée nationale, qui venait d’abolir le privilège de la mourut. Son père, qui était procureur au Parlement, ferme générale, conservait cependant sa confiance à le confia aux soins d’une tante, Mlle Constance de Lavoisier. Mais les événements se précipitaient et, a u m ilieu d es p a ssio n s éch auffées, les fermiers Punctis, soeur de Mme Lavoisier. Mlle de Punclis, généraux allaient être victimes de la haine soulevée alors âgée de 22 ans, ne se maria pas et se consacra à par les fautes de leurs prédécesseurs. l’éducation de son neveu. Lavoisier suivit les cours du collège ftlazarm et ,N V A S T E procès fu t in stitu é d o n t l’issue n'était obtint, au Concours général, le second prix de dis­ J que trop certaine. Parmi ces grands argentiers il y sertation française. A cette époque la vivacité de u fait d’honnêtes administrateurs; indubitablement son esprit était principalement tournée vers les lettres et on pouvait croire qu'il choisirait la carrière d’écri­ Lavoisier était un de ceux-là. Mais un double motif vain. Encore sur les bancs de l'école il esquissa une devait entraîner une condamnation générale : on L avoisier croy ait d’abord donner un gage et une satisfaction au p ièce “ La nouvelle Béloïse,” et composa plusieurs peuple qui ne leur pardonnait pas les exactions coin- mémoires sur des sujets proposés par des Académies mises sous les règnes précédents. Puis on escomptail de province. mission et faire à l'humanité le magnifique présent Mais renonçant à la voie littéraire et docile aux des trésors de son cerveau il fallait disposer de trésors une fructueuse opération pour les caisses de 1 Etat.. On annonçait une rentrée de 300 à 400 millions. Au conseils de son père, il se fit recevoir licencié en droit matériels, Lavoisier n’hésita pas sur les moyens. bout du compte il fallut eu rabattre. Les députes et et inscrire comme avocat au Parlement. Très vite il Quelques jours après son élection à l’Académie, il experts chargés d’estimer la reprise ne purent fai» éprouva de l’éloigement pour' cette profession; devint financier. mieux que de la fixer, après trois années d'investiga­ l’avidité encyclopédique de son esprit ne trouvait pas Le fermier général François Baudon, alors âge de tions et de fouilles, à 1a, somme de 130 millions. Mais à se satisfaire dans les controverses juridiques. Sous 74 ans, l’accepta comme adjoint et l’intéressa, pour une pléïade de maîtres illustres, il se m it à étudier avec un tiers dans les profits de sa place. Lavoisier versa la Convention n’attendit même lias le dépôt (le ces conclusions officielles et ordonna l’arrestation des une égale 'ardeur et un même succès presque toutes à la .Société des fermiers un cautionnement de fermiers généraux : 19 d’entre eux furent appréhendés les sciences à la fois : les mathématiques et l’astrono­ 520,000 livres dont il se procura sans doute la majeure le 2 4 n ovem b re 1793 e t enferm és à l'an cien couvent mie avec réminent abbé de Lacaille, la botanique avec partie au moyen d’emprunts. de Port-Royal, transformé en prison sous le nom de Bernard de Jussieu, la géologie avec Guettard, la Quelques années après, en augmentant de 200,000 chimie avec le savant Rouelle, professeur au Jardin livres son fonds d’avance, il partagea les bénéfices Port-Libre ! ... Prévenu à temps par de fidèles amis, Lavoisier. qui du Roi. En même temps, il apprenait l’anatomic et avec son associé Baudon; à la mort de ce dernier, en résidait alors 243 boulevàrd de la Madeleine (1 im­ réunissait sur les diverses fonctions du corps humain ] 770. il fut nommé fermier général titulaire (1), avec meuble porte actuellement le il" 2 1 ) sortit aussitôt de les éléments qui devaient lui permettre de contribuer juridiction sur la Lorraine et la Flandre. Il conserva sa maison et trouva un refuge chez un sieur Lucas, d’unesi profitable manière aux progrès de la'physiologie. cet emploi jusqu’à la suppression définitive des ancien appariteur à l’Académie des Sciences, qui Absorbé par tant de travaux il ignora les entraîne­ fermes, prononcée par l’Assemblée nationale, le 'habitait dans les dépendances du Louvre. Lucas, qui ments ordinaires de la jeunesse et ne connut guère 20 mars 1791. se. souvenait des bienfaits de son hôte, n’hésita pas a d’autre passion que l’étude. Unanimement reconnu Sans négliger les devoirs de sa charge de financier, et admiré, son génie naissant le m.ena presque tout de Lavoisier consacra le meilleur de son temps aux accepter le périlleux honneur de lui donner asile- Trois jours après, Lavoisier adressa une pétition au suite au succès. A l’âge où l’on débute on lui décerna travaux scientifiques. Avec une assiduité admirable les récompenses et les hommages qui sont le couronne­ dont rien ne le détournait, il endossait la blouse comité de Sûreté générale : en rappelant que » Convention nationale venait de le désigner pou ment d’une existence vouée à de patients labeurs blanche du praticien et chaque jour ne donnait pas moins de six heures à la chimie. A mesure que sa p articip er a u x tr a v a u x d ’u n e im p o rta n te Continus*01 intellectuels. technique, il demandait à être laissé prisonnier su Voici un exemple de sa prodigieuse faculté d'obser­ réputation grandissait, et qu’il révolutionnait la vation, ainsi que de sa puissance d’application. Il science en substituant ses lumineuses conceptions parole, avec le contrôle de deux surveillants, aux théories erronées qui avaient cours, son lahora- avait vingt-trois ans lorsque l’Académie des Sciences offrait toute sa fortune comme caution. , Le surlendemain, cette requête fut, rejetée e fit un appel aux techniciens et aux inventeurs pour (1) les ferm iers généraux-, dont le nombre qui e1 er ni/ d’abord // G0 f u t en­ améliorer le système d’éclairage de la ville de Paris. suite réduit a 40, étaient nommés par le Ministre des finances. Us versaient aussitôt Lavoisier, renonçant à se cacher, alla ' constituer prisonnier. Il fut incarcéré à Port-bi >'< I Ayoisier se m it à l’oeuvre. Il n’hésita pas à se cloîtrer un cautionnement, qui était de 1.560.000 livres à /'époque de lavoisier, et touchaient environ 300.000 livres d ’honoraires. Mais en réalité, sur ce revenu en même temps que deux anciens fermiersygeneiwu-. dans sa chambre qu’il avait pour la circonstance fait considérable. ils étaient tenus de prélever certaines pensions en faveur de cour­ Paulze, son beau-père et Nicolas Deville. tous ti tendre en noir, et y resta six semaines, sans voir tisans ou d e créatures d e m inistres. d’autre lumière que celle des lampes qui étaient furent reclus dans la même chambre. . l’objet de ses expériences. Pour prix de ses recher­ Lavoisier occupa ses journées à écrire et a Wt (les notes pour la publication de ses mémoires sci ches il reçut une médaille d’or. A vingt-cinq ans, la valeur de ses découvertes lui tifiques qu'il voulait présenter en un coi)»»... avait déjà valu une telle notoriété qu’il fut élu doctrine. Pendant ce temps, Mme Lavoisier mu pliait les démarches auprès des membres înnu. membre de l’Académie des Sciences. ‘ I.a République n’a pas besoin de ser­ de la Convention pour essayer de le gauver. v a n ts.’’ A PLUPART des savants consument leur vie à sujet, celui-ci lui adressa, le 19 décembre 1 » Certains historiens attribuent- celte ré L approfondir, dans le silence d’un cabinet, les touchante lettre où s’exprime la douce sereinw- ponse au président Dumas, d'autres à acquisitions de l’intelligence dans une branche des esprit que nul événement ne peut abattre ou l’accusateur public Fouquier-TinviUe, enfin connaissances humaines. Ils peuvent ainsi fournir prendre : , . ..pinc, d’autres encore au vice-président Coffinhal. à frais modiques une carrière très honorable : il leur “ Tu te donnes, ma bonne amie, bien de la P , . Ce manque d’accord n’est pas le seul motif “bien de la fatigue de corps et d’esprit, et w u .suffit, pour briller dans les études désintéressées, qu’on ait de considérer cette anecdote d’avoir l’esprit délié, de la patience et quelque in­ -n e puis la partager. Prends garde que ta comme douteuse. "ne s’altère, ce serait le plus grand des mall dépendance matérielle. Mais Lavoisier n’était pas homme à s'arrêter aux “ Ma carrière est avancée. J’ai joui (1 une exi ^ limites des connaissances posées par ses devanciers “heureuse depuis que je te connais; tu y )ej ou ses contemporains. Il voyait bien au delà. A “ trib u é, tu y con trib u es to u s le s jjJursM’ fr, “marques d’attachement que tu me donnes, peine sorti de l’adolescence, ayant presque tout

Ayuntamiento de Madrid 187

ni,, jfûggi'ai toujours après moi des souvenirs "privée et le jugement qu’on en portera, peut-être à vous, aucun gage de mon attachement et de ma “d'estime et de considération. Ainsi ma tâche est "avant quelques mois. Nos juges ne soid id dans le reconnaissance. •■r,vipHe’ mais toi qui as encore droit d’espérer une "tribunal qui nous appelle, ni dans la populace qui " Il est donc vrai que l’exercice de toutes les vertus •longue carrière, ne la prodigue pas. J’ai cru "nous insultera. Une peste ravage la France; elle sociales, des services importants rendus à la patrie, •m'apercevoir 4>ier que tu étais triste : pourquoi le " frappe du moins ses victim es d’un seul coup ; elle est t une carrière utilement employée pour le progrès des ••serais-tu puisque je suis résigné à tout e t q u e je "près de nous atteindre, mais il n’est pas impossible arts et des connaissances n.urbaines ne suffisent pas •• ^garderai comme gagné tout ce que je ne perdrai "qu’elle s'arrête au moins devant quelques-uns de pour préserver d ’une fin sinistre et pour éviter do "nas- D ’ailleurs n ou s n e som m es p as san s espérance "nous. Nous donner la mort, ce serait absoudre les périr en coupable ! .•Ile nous rejoindre et, en attendant, tes visites me "forcenés qui nous y envoient. Pensons à ceux qui “ Je vous écris aujourd’hui, parce que demain il ne “font encore passer de doux instants.” "nous ont précédés, ne laissons pas un moins bon me serait peut-être plus permis de le faire, et que c’est I,e 2-1 décembre, Lavoisier et les 32 autres fermiers “ exemple à ceux qui nous suivront.” une douce consolation pour moi de m’occuper de vous généraux détenus à Port-Libre furent conduits à Le surlendemain, les prisonniers subiront un inter­ et des personnes qui me sont chères dans ces derniers l’a n c ie n h ôtel d es ferm es e t y restèren t séq u estrés pour rogatoire de pure forme, en présence de Fouquier- m om en ts. procéder à la red d ition d e jour g estion financière. Tinville. Le juge demanda à Lavoisier “ s’il ne s'était "Ne m’oubliez pas auprès de ceux qui s’intéressent Tous se m iren t au t ravail a v e c ardeur ; plusieurs se ber­ pas rendu coupable de dilapidation des finances du à moi : que cette lettre leur soit commune. C'est çaient de l’espoir d’être mis en liberté à la fin de cette Gouvernement, d’exactions, de concussions, et de vraisemblablement, la dernière que je vous écriai. liquidation. Les comptes terminés au bout d’un mois, fraude envers le peuple.” Il répliqua que “ lorsqu’il Lavoisier,” Lavoisier fut chargé par ses collègues d’établir un avait connu des abus il les avait signalés au ministre Lo lendemain, après avoir reçu une délégation du mémoire d’ensemble pour les justifier des fautes dont et qu’il était en état de le prouver par des pièces Lycée des Arts qui lui remit, en témoignage d’ad­ on les accusait. En même temps pour préparer sa authentiques.” Sans insister davantage, on le pria miration, une couronne de laurier, Lavoisier com­ propre défense, il rédigea un bref exposé de sa carrière de choisir un défenseur. Il répondit qu’il n’en con­ parut devant le Tribunal révolutionnaire avec 28 de et réunit quelques documents attestant les services naissait pas et on désigna d’office un certain Sézilles. ses collègues. Quatre défenseurs officieux les assis­ u’il avait rendus à la science. Ramené dans son cachot et n’ayant pas d’illusion taient ; ils ignoraient tout du procès et n’avaient été La Convention décida sans discussion, le 5 mai 1794. sur son sort, Lavoisier traça pour son cousin Augez admis à s’entretenir avec les accusés que pendant nue les fermiers généraux seraient traduits devant le de Villers cet écrit suprême où s'expriment à la fois la quelques instants. L’avocat de. Lavoisier ne se tribunal révolu tion n aire. L e soir m êm e o n dressa légitime fierté du savant qui sait que son oeuvre sur­ présenta pas. Ooflinhal présidait la séance avec deux l acté d’accusation et les prisonniers furent transférés vivra, la tristesse du juste condamné comme un compères. Etienne Foucault et Joseph Denizot. La à la Conciergerie. Deux d’entre eux, Mollien et malfaiteur, le calme profond d'une conscience sûre discussion, le réquisitoire et la plaidoirie furent rapide­ Tavenier, pris de désespoir, songèrent alors à se d'elle-même : ment expédiés ; le jury déclara que les 28 accusés suicider e t v o u lu ren t entraîn er L avoisier a v e c eux. “J’ai obtenu une carrière passablement longue, étaient coupables et la peine suprême fut prononcée Pour lés détourner de cette résolution il leur adressa surtout fort heureuseet je crois que m a mémoire sera ac­ contre eux. ces simples et fortes paroles; elles firent tant d'im­ compagnée de quelques regrets, peut-être de quelque Deux heures après, les condamnés, entassés sur pression su r M ollien— assez h eu reu x en su ite p o u r gloire. Qu’aurais-je pu désirer de plus ? Les événe­ quelques charrettes, étaient conduits place de la échapper à la guillotine— qu’il les inscrivit sur son ments, dans lesquels je me trouve enveloppé vont pro­ Révolution (place de la Concorde). Ils reçurent la carnet, les sa u v a n t ainsi de l ’oubli : bablement m’éviter les inconvénients de la vieillesse. mort avec un courage et, une dignité qui en im­ "Pourquoi aller au devant de la mort ? Serait-ce Je mourrai tout entier, c'est encore un avantage que posèrent à la foule qui les regardait périr. On n’en­ "parce qu’il est honteux de la recevoir par l’ordre je dois compter au nombre de ceux dont j'ai joui. tendit proférer contre eux ni insultes ni cris hostiles. “d’un autre et surtout par un ordre injuste ? _ Ici “Si j’éprouve quelques sentiments pénibles, c’est Lavoisier vit tomber la tête de son beau-père et fut “l’excès même de l’injustice efface la honte. Nous de n’avoir pas fait plus pour ma famille ; c’est d’être exécuté le quatrième. Ses restes furent jetés au “pouvons tous regarder avec confiance notre vie dénué de tout et de ne pouvoir lui donner, ni à elle ni cimetière de la Madeleine.

r HISTOIRE du costume, considérée comme une Ces raffinement.s de coquetterie, qui présidaient graisse de chèvre, de cendres de hêtre et des sucs de partie de l’histoire de la civilisation, prête à des chez les Gaulois à l'ornementation de leurs vêtements, diverses plantes. Les dames romaines trouvèrent la | , observations d'un haut enseignement. se retrouvaient aussi dans les soins qu’ils donnaient à mode des cheveux roux si séduisante, qu’elles ache­ Il y aurait intérêt à rechercher, à suivre, à la toilette de leur corps. La propreté était chez eux tèrent à grand frais des cheveux gaulois pour en faire travers les ép o q u es, l’influence d es m oeurs su r le comme un état naturel, une habitude contractée avec des coiffures artificielles. Ainsi, déjà au temps des costume e t celle du c o stu m e su r le s m oeurs. la vie ; car. au moment de leur naissance, on les trem­ Gaulois, c’est la France qui faisait la mode. V l’époque dont parle Homère, les femmes connais­ p ait d an s l’ea u froide, e t d an s leur en fan ce o n ren ou ve­ Avec la royauté franque commence l’histoire du cos­ saient déjà l’attirail de la toilette. La description de lait souvent ces immersions. tume français. Agathias écrit vers l’an 500, en parlant la toilette de Junon, dans le XlVèm e livre de l’Iliade, Grandes, sveltes, attrayantes'par la fraîcheur de- des Francs : “Je ne trouve entre eux et nous que nous ru offre un exemple. La déesse entre celui de l’habillement et de la langue. dans le thalainas que lui a construit son “L’habillement des Francs était donc llls Yulcain, et, pour s’y livrer aux soins resté, au Ylème siècle, distinct de l’habit de sa toilette, elle en ferme les portes gallo-romain ; et cependant, tout en gar­ éclatantes. . dant sa forme, il s’écartait de plus en plus Homère nous m on tre J u n o n se b a ig n a n t du type primitif. dans une liqueur divine, et faisant ensuite Les femmes franques, à cette date, couler sur son corps une essence huileuse s’habillaient encore, comme les hommes, et odorante. de saies à. manches courtes, qui laissaient Elle se lave d'abord avec de l’ambroisie, à découvert une partie des bras et le haut irais de l’huile parfumée. Dès que Junon de la poitrine. s’en est parfumée, elle peigne sa cheve­ Les bottes, suivant un passage de Gré­ lure, forme les boucles luisantes, superbes, goire de Tours, étaient déjà coimues sous qui descendent e n flo tta n t. E lle r ev ê t u n e la première race, et l’on sait qu’au Vlème robe, tissu divin où Minerve épuisa son siècle le nouveau marié qui donnait un art,. Junon l’attache autour de son sein anneau à sa femme lui présentait en même avec des agrafes d’or, et s’entoure de sa temps un soulier en signe de déférence. ceinture em b ellie d e n om b reuses franges. De toutes les parties de la toilette, la Elle suspend à ses oreilles percées avec chevelure, à l’époque mérovingienne, est adresse ses boucles à trois pendants, d’un sans contredit la plus importante. C’est travail achevé, qui dardent un vif éclat : par les Cheveux que les jeunes filles se dis­ puis la reine des dieux couvre sa tête d’un tinguaient des femmes mariées. Les pre­ voile magnifique, éblouissant par sa blan­ mières les laissaient flotter librement sans cheur, et elle orne son pied de son riche les orner; les secondes, au contraire, pou­ cothurne. T elle est la parure d es fem m es vaient les natter et les parer à leur gré. riches au tem ps d’Tlomère. Un concile prononce l’anathème contre les Mais sans nous attarder à suivre les femmes mariées qui coùpent leurs che­ évolutions du costume chez les Grecs et veux. attendu que dans l’état de mariage les Romains, ce qui noirs ménérait trop les cheveux sont le symbole de l’obéis- loin, occupons-nous tout de suite du cos­ sance que l’épouse doit à son époux. tume national de nos ancêtres les Gaulois. On sa it, dit'M . L ouan dro, q u ’u n p ein tre, L’habillement des femmes gauloises chargé de représenter les peuples selon les était plus sim p le q u e celu i d es hom m es. différentes manières de s’habiller, les Il se composait ordinairement d’une peignit tous dans le costume de leur pays, tunique ,argc e t p lissée, a v e c ou san s excepté les Français, auprès desquels il se I manches, et d ’u n e esp èce de ta b lier a t­ contenta de figurer des étoffes de différ­ taché sur les hanches. Cette tunique, qui entes coiffeurs et une paire de ciseaux, descendait jusqu’aux pieds, découvrait le pour les laisser libres de se tailler un cos­ haut de la poitrine, et la mode voulait tume à leur goût. Cette allégorie moderno 'lue, pour les femmes élégantes, elle fût aurait eu, même au X lîfèm e siècle, son rouge ou bleue. Dans quelques tribus, on actualité. I) suffit, en effet, de rapprocher portait des poches ou des sacs de cuir, c(ui du nom des étoffes le nom du vêtement, sont encore en usage dans certains villages pour se, convaincre qu’à cette date reculée du Languedoc, et qui s’appelaient alors la mode exerçait déjà son empire, et comme aujourd’h u i bouts o u boult/ètcs, à qu’elle savait, comme do nos jours, se quelque inflexion près. I æ s fem m es plier à tous les caprices. Au nombre de riches ajoutaient à la tunique un manteau ces vêtements si variés nous trouvons : la de lin de couleurs variées, qui s'agrafait cape, le manteau, la cotte, l’esclavine, s,u' les épaules. Quelquefois aussi ce le peliehon, les cointises, le pourpoint, la manteau, o u v e rt su r le d e v a n t, é ta it a ssu ­ belle-amie, l’aube, le gambison. le balan- jetti par une laçure ou des courroies fixées dras, le hocqueton, le doublier, le siglaton, Pur des boutons. la gauzape, et quelques autres. 1*8 coiffures des femmes, celles du Selon (loin Claude de Vert, le mouchoir 'uoins dont on peut parler avec certitude, se portait au bras gauche, et c’est de là sont de deux espèces. L’une se compose q u ’e s t vojiuc cette façon de parler : Au dune coiffe carrée'fixée sur les cheveux, te m p s q u e l’on se m o u ch a it su r la m anche, JÇU sont séparés sur le front et rattachés c’est-à-dire lorsqu’on était fort simple et Par derrière. L’autre consiste en un voile qu’on n’avait pas encore inventé les 'PU ne cache point le visage, mais seule­ poches. ment une partie du front, et qui, ramené Une révolution s'opéra dans le costume suc le derrière de la tête, revient de là couvrir les leur teint, les femmes, pour entretenir cette fraîcheur, vers 1340. Le surcot prit la forme d'une tunique M’aiiles e t le sein. qui était comme une beauté nationale, se frottaient très étroite boutonnée par devant, et qui recouvrait Hommes ou femmes, les Gaulois étaient tellement fréquemment le visage avec de l’écume de bière, qui entièrement la cotte dans toutes les parties du corps, "hachés à leu r co stu m e n a tio n a l qu’ils le conservaien t passait pour un excellent cosmétique. à l’exception des avant-bras. Sous le règne de Partout où ils allaient se fixer. Mêlés en Asie à la race Les cheveux d’un blond roux étaient considérés Charles Y, on adopta la housse, pour dissimuler les Plus douce du genre humain, ils restèrent à peu près dans les Gaules comme le plus beau des ornements; formes que les vêtements serrés dessinaient d’une . ‘lU’ils étaient dans la Gaule ; ils conservèrent leur mais la couleur rousse étant partout une exception, façon souvent indécente. ugue guerrière, leur mobilité et leurs cheveux on demandait aux rescources de l’art ce que la nature Sous le régna de Charles V, la houppelande fut fouges. refusait au plus grand nombre. Les femmes, comme substituée à la housse. B général, les Gaulois unissaient à un goût pro- les hommes, donnaient à leur chevelure une coiffeur Le costume des femmes ne différait en général de vif |)0UI’ 1(18 couleul,s éclatantes un goût non moins rouge a rd en t, so it en les la v a n t a v e c de l’ea u d e chaux, celui des hommes que par la façon; les noms des Pour les bijoux et tous les accessoires qui servent à soit en les frottant d’un savon composé, suivant les diverses parties étaient à peu près les mêmes. ausser le costu m e. uns, de suif et du cendres, suivant les autres, de (La fin au mois prochain)

Ayuntamiento de Madrid LE MIROIR DUR MODES DU DECEMBRE ig,ÿ 188

URIPIDE disait dans son M cléagre, p ièce le monde sait par cœur, ne Un ministre protestant, tort perdue pour nous, mais de laquelle Stobée, peignent-elles pas un admirable enclin à la colère, expliquait à auteur d'anthologies latines, nous a con­ tab leau ? des enfants le Pcntaleuque ; il on servé ce fragment: “ Douce est la lumière était à. l’article de Balaam. pn du soleil, doux est le spectacle de la mer Dans l’alcôve sombre. jeune garçon se mit à rire. L paisible, ou celui du grand fleuve, ou celui Près d'un humble autel, m in istre, ind ign é, gronda, menaça de la terre que fleurit le printemps ; douces mille L ’enfant dort à l’ombre et s’efforça de prouver qu’un âne chosesE encore ; mais crois-moi, femme, il n'est point pouvait parler surtout quand il Du lit maternel, de plus doux spectacle que de voir, après la tris­ Tandis qu'il repose, voyait devant lui un ange armé tesse d’une vie solitaire, fleurir de beaux enfants Sa paupière rose. d ’un e ép ée. Le p e tit garçon n'eu dans notre maison.” Pour la terre close. riait q u e p lu s fo rt. L e ministre “ Le langage des enfants, dit Mme Dora d’Istria, est S ’ouvre pour le ciel. s’emporta et donna un coup de mie musique qui charme l'oreille. On cherche à pied à l’enfant, qui lui dit en pleurant : “ Ah ! je conviens qU(. pénétrer, û. travers leurs pensées confuses, l’esprit 11 fait bien des rêves. supérieur qui peutêtre les animera un jour. O11 les l'âne de Balaam parlait, mais il Il voit par moments 11e ruait pas.” croit doués de vertus qui vont bientôt coloré sous nos Le sable des grèves y e u x .” Plein de dianlants, Une dame d'esprit avait un I D a n s VHistoire de la princesse Floris, de P.-.T. Stahl, Des soleils de flammes, fils, et craignait si fort de ](, se trouve ce très charmant tableau : Et de belles dames “La vue de son enfant était pour elle une fête, une rendre malade en le contrariant, Qui portent des âmes qu'il était devenu uu petit tyran bénédiction de tous les instants. Chaque jour, chaque Dans leurs bras charmants. heure lui faisait découvrir dans la jolie créature une et. e n tr a it en fureur à la moindre grâce, une beauté, une perfection, une douceur résistance qu'on osait faire à S(.s Enfant, rêve encore ! volontés les plus bizarres. Le n ou velle. D ors, ô m es am ou rs ! “ Ce précieux petit enfant n’était plus, comme aux m ari d e c e tte d a in e, ses parents T a jeu n e âm e ignore. premiers jours, une curieuse et jolie chose seulement, ses a m is lui représentaient qu’elle un bijou merveilleusement organisé : c'était, déjà, Où s’en vont les jours. perdait ce fils chéri ; tout était Comme une algue morte, quelqu’un, 1111 être animé. L’homme commence bien inutile. Un jour qu’elle était Tu vas, que l'importe! plus tôt qu’on ne croit dans l’enfant. d an s s a cham bre, elle entendit Le courant l’emporte. L’ceil ravi, l’œil étonné de ces doux êtres devant ce son fils qui pleurait, dans la cour- spectacle inouï qu’offre à leur vue ce que cont ient l uni­ M ais tu dors toujours ! il s'égratignait le visage de rage, vers créé, cet œil déjà pensif, mais calme, qui a tout parce qu’un domestique lui refu­ à voir et tout à apprendre, et qui voit et apprend tout Michelet a fait une remarque, sait quelque chose qu’il voulait. en effet, raconte, dès qu’il peut se fixer, les surprises dont l’histoire démontre à chaque ’• Vous êtes bien impertinent, dit- de leur âme ingénue aux mères qui savent y lirent. liage la justesse. “ Les hommes elle à ce valet, de 11e p as donner Ces regards d'azur, limpides et profonds comme supérieurs, dit-il, sont tous les à cet enfant ce qu'il vous de­ l'eau pure des lacs, reflètent tout, ainsi qu’elle et fils de leur mère : ils en repro­ mande; obéissez-lui tout à comme elle, rendent toutes les images à qui veulent duisent. l’enlpreinte morale aussi l’heure.—Par m a foi, répondit le les chercher. Ce beau miroir, l'œil d'un enfant, est bien que les traits.” valet, il pourrait crier jusqu'à transparent pour tout ce qui l’aime. Si les larmes qui P.-J. Stahl, que nous avons d em a in q u ’il 11e l'aurait, pas.” A I parfois le ternissent sont l’épouvante des mères faciles a mentionné tout à l'heure comme ces mots, la dame devient furi- I s'alarmer, le sourire charmant qui succède mise et prête à tomber en convulsions; I bientôt au nuage et l’éclaire d’une subite elle court, et passant dans une salle où I lumière est leur récompense." était son mari avec quelques-uns de ses I Comme le montre cette citation, les amis, elle le prie de la suivre et de I poètes en prose ne le cèdent en rien aux m ettre dehors l'impudent qui lui résiste. I poètes en vers pour la fraîcheur et la Le mari, qui était aussi faible pour sa I délicatesse du sentiment. Qu'y-a-t-il fem m e q u ’elle l'éta it p ou r son fils, la suit I encore de plus touchant et de plus gra­ en hau ssan t les ép au les, et la compagnie I cieux que le tableau suivant emprunté se m et à la fenêt re, pour voir de quoi il I aux Pensées, réflexions et maximes de était question. Daniel Sterne : “ Insolent, dit le mari au valet, com- I “ Ces jours passés, en rentrant, chez m ent avez-vous la hardiesse de désobéir I moi, je fus frappé par un spectacle qui à madame, en refusant à l'enfant co qu'il I n’avait rien que de vulgaire en appar­ vous demande ? -E n v érité, monsieur, I ence, mais qui me jeta en des rêveries dit le valet, madame n’a qu'à le lui I profondes. Un homme jeune encore, donner elle-même; il y a un quart I d’aspect sérieux mais non triste, traînait d'heure qu’il a vu la lune dans 1111 seau I une petite voiture sur laquelle un orgue d 'ea u , et: il v e u t q u e je la lui donne.” était fixé ; sa femme, marchant à côté, A ces m o ts, la com p agn ie e t le mari ne I tournait la manivelle. Un enfant rose purent retenir do grands éclats de lire; et frais, le sourire sur les lèvres, jouait la d a m e elle-m êm e, m algré sa colère, ne assis sur un siège adapté au-dessus de put s’empêcher de rire aussi, et fut si l’instrument. Ils allaient ainsi par les honteuse d.- cette scène, qu’elle sc cor­ rues, se fiant à la Providence. ■ • ■ Image rigea et parvint à faire un aimable enfant touchante de l’association humaine. de ce polit être volontaire. Bien des L’homme, fort et grave, conduit la vie, mères auraient besoin d'une pareille- u n p eu de hasard , h é la s ! L a fem m e, par aven tu re. lin travail moins rude, charme sa peine. L'enfant, insouciant, est porté à travers U n e m ère ch erch ait à faire comprendre le monde, souriant à sa mère et se ré­ à sa. fille, e n fa n t de se p t an s, ce que c'est jouissant de l’existence, dont il ne con­ q u e l’âm e, e t elle lui d isa it que l'âme est naît pas encore les sévères conditions.” le siège des affections, dos sentiments et Les plus beaux vei-s de Victor Ilugo d e ce qu'il y a en n o u s de plus uonjeet sont ceux que lui ont. inspirés les en- d e p lu s é lev é. L ’en ta n t resta un moment 'fants; alors le sentiment, la grâce, la dé­ pensive, puis, se jetant au cou de su licatesse, la naïveté, la fleur de l’âme, en mère : “ Ali ! je comprends, iïiaman,(lit- un mot, coule de sa plume comme les elle, c’est, avec mon âme que je t'aime. images étincelantes dans les Orientales. U est impossible de lire sans déchirement, / 'ifl N ’E S T p a s sa n s raison que la mu- les vers que lui ont arrachés la mort de v-* sique a été considérée par ! -s anciens sa fille, ensevelie dans les flots à la fleur connue la science de l'ordre, de l'harmo­ de son âge; jamais la lyre du grande nie, comme la régulatrice des arts et des poète n’a rendu des sons plus tristes et Pho'of ar P. A. ? m œ U I 'S . Accompagnement, d’après le tableau de W. M. Chase plus éloquents. La musique agit plus directement sur Les trois strophes suivantes, que tout l ’âm e q u e to u s le s . au tres arts, que » un des apologistes de l’enfance, se retrouve ici parmi peinture, la sculpture et la poésie elle-même. IJans ses adversaires. le purgatoire, Dante rencontre un de ses airs délicieux “ U n’est point d’enfant, dit-il. pour peu que ses' et les âmes ravies s’oublient en l’écoutant jusqu » w paren ts l’a ien t a b an d on n é à so n natu rel e t à l’exem p le que leur gardien les rappelle. de ses petits amis, qui ne se soit amusé plus ou moins, C’est la musique, moi, qui m'a fait croire en Dieu- par quelque beau jour de printemps, à attacher du fil à la patte d’un hanneton. . . . d i t Alfred de Musset, et en disant cela, il est à la la'3 U n’est guère d’enfant non plus dont la cruauté très vrai et très profond. ingénue ne se soit divertie quelquefois à attraper des Celui qui reste indifférent, celui sur qui la musique mouches, à leur arracher une aile d’abord, et puis n’a pas de prise est évidemment un être iiicoinpl'' • l’autre, et puis les pattes, dans le seul intérêt de son Les anciens allaient plus loin : ” Le méchant nu chante plaisir d’un instant, rien que pour jouer, faisant, dis-je, pas, “ disaient-ils ; et c’est cette même penser que au moyen de ces mutilations progressives, une petite Shakespeare a paraphrasée avec son exagération 1 • chose inerte, mais non insensible à coup sûr, du plus poète: “L’homme qui n’a dans son âme *ik»d léger des êtres ailés.” musique, et qui 11’est lias ému par l'harmonie;# Grâce à Dieu, tout se borne ici à quelques hannetons capable de trahison, de s’tralagème e( d "l|,b, J et à quelques mouches, dont il revient toujours, Les mouvements de son âme sont lents et inoro-, chaque printemps,une quantité plus que suffisante pour comme la nuit ; ne vous liez point à 1111 pareil nomm» récréer la vu e d e to u s les en to m o lo g istes de l’un ivers. Considérée au point de vue purement physjft. -j U est entendu qu’il faut détruire les mouches et les l’étude du chant, do la vocalisation, est favora » ‘ hannetcîrs, sans les faire souffrir. Cependant ce n’est développement des organes' de la voix et de 1 ’ elle d on n e à la p arole plu s d e so n o rité, plu s de nie: • ■ pas par férocité que. les enfanta se plaisent à torturer -w- 1 • 1 « • -..à. . - 111I les mouches. Us le font sans penser que ces insectes La p ratiq u é d e la m u siq u e p e u t corriger un vWo souffrent comme eux-mêmes, et tous ceux qui ont marquable de la parole ; il arrive souvent que> cei ^ étu d ié de p rès le s en fa n ts e t v écu a v ec e u x sa v e n t q u e ce adultes et surtout certains enfants parlent, n» 1 n’est pas par un raffinement de férocité qu’ils agissent récitent trop bas; ce défaut se corrigeIIS bienjam IJlvn |(] | ainsi, mais simplement par distraction. Ceux qui se l’habitude1 nauiouue duuu chant;un<1.111., pouriiuui cela, «n011 fait le •souviennent encore d’avoir été petits ne manqueront gamme, en reproduisant un certain nombre ae pas de me donner raison. son à l’unisson duquel 011 veut faire parler, 1 ■ _ D’ailleurs, pour que les enfants 11e soient pas cruels déclamer, etc. ; puis on termine en faisant dire

Ayuntamiento de Madrid Le Fidèle Gardien, d’après un tableau de Nora Hartley

-MI, j'ai fait dans lo silonce de ma chambre envahie L a Science.—Avant d’accepter ce renoncement , fais- par la nuit un rêve que je veux te conter. le approuver, si tu le peux, par la nature et la raison. Après une longue journée studieuse, je TA Am o u r.—Sottises ! Ne songe qu'à être heureux. m'étais accoudé sur ma table et, délais­ La F o i.— Conseil funeste ! Par dessus tout redoute sant mes livres, je songeais à l’avenir. le bonheur. Aucun puissant de la terre, aucun .T’essayais d’entrevoir le plan de la cité favorisé du sort ne sera parmi les Elus et si tu es future, bâtie sur la cendre innombrable des morts. heureux dès ici-bas c'est un signe certain que Dieu Quel sera le m ot d’ordre des générations nouvelles ? t’ignore et t'ccarto de son éternité ! Sont-elles en marche vers de meilleures destinées ? Ayant ainsi parlé, les trois apparitions se jetèrent Quelle aurore se lèv e ra su r le m o n d e ? Q uels seront des regards ennemis et, sans avoir obtenu de moi une les actes, l’espérance et la foi des peuples de demain ? proche et transforme les épines en cendres douces. marque d’approbation, me lancèrent un dernier appel. tes hommes jouiront-ils désormais en frères des bien­ Renonce aux mirage de ce monde et regarde plus loin La Science, d’une voix sévère, proféra ce simple faits de la paix reconquise ? Ou bien la vaste terre, que la vie, ce n’est qu’au-delà du tombeau que tu mot: “Travaille,” tandis que la Foi disait d’un air transformée en usine, ne sera-t-cllc qu’une nouvelle trouveras la clef du mystère. inspiré; “ Tout est poussière, prie.” L’Amour, dans arène où les audacieux triompheront encore des L ’A m o u r.— La poésie et le plaisir habitent avec moi un sourire capricieux, entr’ouvrit ses lèvres d’où il ne timides e t d es fa ib les ? et je révèle le prix inestimable de la vie. Obéis à ma loi. s’exhala qu’un bruissement qui ressemblait à un baiser. En agitant sur ce sujet de confuses méditations, L a Scien ce.— Je contenterai ton intelligence. On entendit aussitôt un long gémissement, et du .1 allai m ’asseoir au p ied d e m o n lit. Jam a is, m e disais- L a F o i.—Je sauverai ton âme. fond de l'ombre, la Douleur apparut. Elle s’avançait je, le sens et le secret de la vie ne nous seront révélés. L ’A m o u r.— Je réjouirai ton cœur. en trébuchant dans un suaire trempé de larmes ; le -Nous sommes condamnés à marcher dans l’incertitude. L a Science.—Examine avec ta raison la valeur des sein déchiré, les yeux hagards, livide et la sueur au Jusque dans l’étern ité les h o m m es, p ou ssés par des grandes affirmations de l’humanité. Ouvre les yeux front, elle tendait ses mains décharnées. forces aussi obscures qu’invincibles, se heurteront, sur le monde. “Aie pitié de m oi,” dit-elle à la Science. dans l’immense mêlée des intérêts, sur les trois L a F oi.— Lève-les vers la voûte du ciel. —“ Je n'ai pas d’élixir contre le désespoir. Je ne grandes voies qui co n d u isen t à la m ort. L ’A m o u r.—Regarde autour de toi. Cueille les console pas.” Fatigués du poids de la journée, mes yeux se fer­ fleurs, écoute les harmonies, et fuis l’étude morose. Se tournant vers la Foi, la Douleur eut un geste mèrent e t d an s la so litu d e de m a cham bre, les gar­ L a Science.— Déchiffre le grand livre de la nature. implorant. “ Que feras-tu pour moi ? ” diennes des trois v o ies se d ressèren t com m e d e s a p p a ­ L ’A m o u r.—C’est assez que le soleil y verse sa —“Rien, si tu n’as pas la Grâce. D’ailleurs ne ritions à m on ch ev et. lumière et sa joie. vois-tu pas que je suis exténuée de pénitence et que I* première avait le visage grave, avec un vaste front L a F o i.— Crois-moi. La nature est impassible et j’ai moi-même besoin de secours contre l'assaut sillonné de rid es e t en tou ré d'un b an d eau d ’airain. trompeuse, et la connaissance des lois de l'univers est éternel du doute ? ” Je suis la Science,” annonça-t-elle. un abîme insondable. Alors la Douleur s’avança, furieuse, vers l’Amour : , b autre cachait sa tête sous un voile blanc. Ses joues La Science.—Qu’importe ! Ton labeur n’y laissera “Je te reconnais. C’est toi qui m’as déchirée. avaient la pâleur do l'ivoire et ses mains étaient tomber qu’un grain de sable et une goutte d’eau, mais Achève-moi.” Jointes. l’univers est fait de grains de sable et l’océau de —“ Mêlons nos pleurs,” répondit l’Amour. Je suis la Foi,” murmura-t-elle, en baissant les yeux, gouttes d'eau. Les deux ombres s’embrassèrent si étroitement ba troisième avait le teint animé et le regard joyeux. La F o i.— Vain labeur! Efforts insensés ! Dépouille qu’elles ne formèrent soudain qu’un seul et même Je suis l'Amour,” dit-elle, l'orgueil, quitte l’ambition et tu participeras à la vraie corps, la Bonté aux ailes resplendissantes. tn, fcl'°'s déesses se penchèrent sur moi et tour à richesse. Qui ne désire rien estcommo s'il possédait tout. —“Ami, me dit-elle, la fin des hécatombes est r payèrent do m ’enchaîner à leur char. L’A m o u r.— Honore la beauté ! Lorsque Phxvné venue et l’heure a sonné d’étendre mon règne sur le « Sdciw— Sois mon disciple. La Vérité suit mes dénoue sa tunique les yeux des mortels sont ravis. monde. Si les hommes désormais ne m’accueillent lètiéi ■ <*'SS'P° l'horreur des ténèbres. Avec moi tu Tm Science.—Les formes heureuses et les belles pas à leur foyer, c’est en vain que tes fils seront morts i treras les mystères redoutables, aussi bien quo couleurs ne sont qu'illusions. N ’écoute pas le rliant au combat. Leur sacrifice sublime demeurerait 8eo»te salutaires de l'univers. des sirènes. Ne te laisse pas séduire par le mirage des/ stérile et la. terre ne leur serait plus légère. Après la „ i'! . —L’humanité ne s'atteste que par son yeux où s’abrite, à l’ombre des longs cils, un décevant furie guerrière les peuples sont m aintenant revenus au hm ,S!;T cnt. Tu es né et tu mourras dans les ténè- mensonge. X ’épouse que l’idée féconde. travail : mais il faut qu’à ma voix ils restent à jamais l %la douleur. Songe à l’éternité. L a F o i.— 'Toute œuvre est stérile qui ne se fonde sur unis comme des frères. La Paix, en voiles de deuil, •a cetencèi— L’éternité n’est qu’un nom. l'espoir en Dieu. Quelle folie de perdre son âme pour ne répandra ses bénédictions et ses bienfaits sur les le Bal t "—M’écoute pas ce blasphème. Le repos et quelques fugitifs frissons de plaisir et d’orgueil ! Ami humains que s’ils bâtissent sous ma douce loi. la cité a‘ut sont avec moi. Le mal s'enfuit à mon ap­ cherche la paix dans le sacrifice. f u t u r e . ” J e a n d e P l iSe a n . a S

Ayuntamiento de Madrid LE MIROIR DES MODES DE DÉCEMBRE /$/j 190 L 51 A* M E U B-L T OIS BLANC—L’ENTRETHE DES MEUBLES

L E S PREMIERS MIR

BS PREM IER? meubles dignes d’intérêt, et dont nudité altère le vernis. Sénèque se récrie con­ il nous est resté des modèles, furent plutôt Le palissandre, plus en­ tré de luxe des femmes de des produits de l'art du charpentier que core qu’aucun autre so n te m p s, qui avaient des produits de l’ébénisterie ou même de la bois, est sujet à cette des miroirs aussi grands , menuiserie. C’est ainsi que sont construits détérioration. Règle gé­ que le corps humain, i| I ceux du Xlème au XlIIème siècles. La nérale : il ne faut jamais ajoute qu’un miroir leur table, le bahut et le lit sont des meubles lourds, se servir d’étoffe de laine c o û ta it p lu s d ’argent qu’il solides, faits pour servir à plusieurs générations. pour essuyer les meubles n’en fallait: jadis pou,, Au XlIIèm e et.au XlVème siècles, le mobilier s’est v ern is, p arce q u e la lain es marier la fille d’un géné­ modifié sensiblement, par suite des croisades qui ont les raye ; il faut se servir ral d e l’arm ée romaine- établi des rapports avec l’Orient. Les meubles sim­ d’une étoffe douce. Pour et, il cite la fille de Cn ples, solides des siècles précédents sont remplacés par les m eu b les p olis à la cire, Scipion à qui le Sénat avait des meubles plus élégants, plus ouvragés, taillés à c'est tout le contraire ; assigné en dot, sur les jour, décorés, peipts ou sculptés avec la profusion et on peut leur conserver deniers publics, la som­ la richesse du goût byzantin, mais en conservant le presque indéfiniment leur m e de 1 1 .0 0 0 as. .“ Crove-/- caractère gothique. brillant, si l’on a le soin vous, dit-il, que la YilÉ Les sièges se sont élargis et sont devenus plus con­ de les frotter chaque jour de Scipipn eût un miroir fortables ; le chef de la maison trône dans une sorte avec un morceau d'étoffe enchâssé dans l’or, ,,i]e de chaise, le faudesteuü, couvert d’une étoffe riche et de laine un peu rude. à qui le Sénat donna une garni de coussins. Si les meubles ont été dot médiocre ?... Cette Tous les meubles étaient en chêne, parce que c’était négligés, s’ils sont tachés dot ne suffirait pas au­ l’essence la plus .abondante dans le pays, parmi les par l’eau ou par la boue, jourd’hui pour fournir un bois propres à l’ameublement. On les construisait ce qui arrive souvent aux miroir à la fille d’un dans le château ou dans le bourg le plus voisin, parce pieds des chaises, aux so­ affranchi.” q u e les tran sp orts é ta ie n t très d ifficiles e t très c o û teu x , cles et aux plinthes des E n général les îniroiis et s’exécutaient par prestations et corvées. Les gros m eu b les, on le s fro tte d es ancien s éta ien t petits vassaux devaient prêter, l’un son cheval, l’autre son d’abord avec un linge et faits pour être tenus à char ; c’était là une des formes de l’impôt. Enfin, ces imprégné d’huile d’olive la, main. Ceux que l’on meubles étaient d’un prix très élevé, parce que les ou de noix, linge de coton conserve dans les collec­ ouvriers passaient, un temps très long à les confec­ pour les meubles vernis, tions modernes sont de tionner. C'est dire assez que, si les riches bourgeois, tissu de laine pour les cette sorte et le plus sou­ les marchands pouvaient se procurer un mobilier m eubles cires ; p u is o n les vent munis d’un manclie suffisamment confortable, qui. d’ailleurs, se trans­ essuie bien avec une o u d ’un e poignée, l ’resque mettait en héritage et durait plusieurs générations, il étoffe propre : ensuite on toujours ils sont ronds ou n’en était pas de même des ouvriers et des paysans, les (lasse à l’encaustique, ovales. Ils n’étaient pas qui devaient s'en tenir aux meubles rudimentaires. c’est-à-dire qu’on les faits comme les nôtres A l’époque de la Renaissance, les meubles, en con­ frotte légèrement d’abord pour être appliqués con­ servant leur apparence architecturale, devinrent plus avec cette substance, et tre la muraille, ni pour élégants, plus légers et prirent un aspect plus simple fortement ensuite avec un être placés sur une table en restant aussi riches ; on les décora de colonnes linge sec. L'huile a pour ou un meuble. Des es­ toises, de eolonnettes,

Ayuntamiento de Madrid 191 DE ¥

LOUIS SOMOLET

V oir L e .Mi r o i r d e s M o d e s d'ocfobre et de novembre.

L FAUT fuir en toute hâte. Madame de Lescure trois jours et trois nuits dans le creux d’un chêne. trouver Mme de Lescure et lui déclara qu'il était une se trouve presque à la veille d’être mère, mais Mais il faut que sa fille vive ! Alors elle erre à travers fille. Elle désirait changer sa veste de laine contre une n’importe. La voilà qui presse désespérément le champs, si défigurée, si boiteuse, si courbée que les des vestes de siamoise qu’on distribuait aux combat­ pas à travers la campagne ravagée. Quelles républicains ne la reconnaissent plus. Hélas! elle tants les plus pauvres. Elle s’appelait Jeanne Robin mortelles angoisses au milieu des champs déserts, n’est pas encore assez méconnaissable, car, à Ancenis, et.était originaire de Courlay. Mais de tout cela il ne Ientre son mari mourant et sa petite tille qui la maîtresse de poste do Yarades tombe imprudem­ fallait rien dire à Lescure. marche à peine ! Il faut coucher sur la terre dure: ment dans ses bras en l'appelant, par son nom. On “ J’écrivis au vicaire de la paroisse, raconte Mme (le lu pain et l'eau manquent souvent. Le pauvre arrête la pauvre marquise vagabonde, on la traîne en la Roehejaquelein. Il me répondit qu’elle était fort hescure, vite achevé par ces privations, rend le der­ prison, on la condamne à mort. Comme Mme de honnête, mais qu’il n’avait jamais pu la dissuader nier soupir su r la rou te, en tre M ayen n e e t E rnée. Bulkeley, elle se sauve en invoquant une grossesse d’aller se battre. Elle avait communié avant de Mais sa vaillante femme ne se laisse pas accabler pal' imaginaire et, quelques jours après, Thermidor la partir.” La veille de la bataille de Thouars, Jeanne je désespoir. Elle réussit à joindre l’armée vendéene libère. Elle revient alors à son domaine de la Baro- Itobin, prise d’un scrupule, vint avouer son véritable qu’elle suit jusqu’au désastre de Savenay. Cette fois, nière. Mais son âme est aussi probe que vaillante et sexe à Lescure. c’est la déroute définitive, irréparable. Les — C’est la bataille demain, lui dit-elle. vainqueurs, grisés de carnage, massacrent Faites-moi donner une paire de souliers. Après tout sur les grandes routes. Où va-t-elle que vous aurez vu comment je me bats, trouver abri, la douloureuse fugitive ? je suis sûre que vous ne -me renverrez pas. Sa. mère Mme de Donnissan. partage ses E t, en effet, le général n ’e u t p a s à ren voyer périls: sa petite fille l’accompagne toujours. la vaillante fille, car le lendemain même elle Déguisées en paysannes, elles finissent par se faisait tuer sous ses yeux au plus ardent gagner toutes les trois la paroisse de Prin- de la mêlée. quiaux. C’est là, au milieu d’un champ de Partout d’ailleurs, ces humbles servantes genêts, que Mme de Lescure mit au monde du roi montrent une superbe intrépidité. deux filles. .Sa m ère qui l’a v a it q u ittée , pour C’e s t A n to in ette B la n ch et q u i tr o u v e la m o rt aller chercher le secours d e q u elq u es fem m es, à Geste en ramenant au combat les troupes s’était évanouie sur le bord de la route. royalistes rompues par des forces supérieures. Ces filles jumelles nées dans l’angoisse et la C’est la femme de chambre de Mine de la souffrance ne vécurent que quelques jours. Chevalerie qui, à Dol, prend un fusil et met Mais on eut le temps de les faire baptiser par son cheval au galop en criant : “ En avant ! un prêtre insermenté qui se cachait dans les Au feu ! les Poitevins ! ” C’est une pauvre environs. Comme un secret absolu s'im­ petite épicière de Dommalain. Marie Lour- posait à cause des dénonciations menaçantes, dais, qui porte à d’Elbée, à Sapinaud,* à leur acte de b ap têm e fu t g r a v é a u cou teau Oharette, à travers les lieues de pays, des dans d eu x a ssie ttes d ’étain . dépêches cousues entre les deux doublures 1rs membres de la famille conservent en­ de son bonnet. C’est Mlle Regréville, belle core aujourd’hui cette précieuse relique. et forte commère aux robustes hanches, qui Enfin les malheureuses vaincues finissent fait toute la campagne dans la cavalerie et par trouver asile chez de braves fermiers distribue jusqu’à la dernière pacification de bretons, au Dréneuf. Là, pendant plusieurs magnifiques coups de sabre. En 1807 elle fut mois, Mme de Lescure, en coiffe et en sabots, présentée à Napoléon qui la félicita chaude­ mena chaque matin au champ la vache de ment. Son frère assistait à l’entrevue. son hôte. Par prudence elle accomplissait — E t v o u s, m onsieur, d em an d a l’E m pereur, maintenant dans toute leur rigueur ces où étiez-vous pendant ce tcmps-là ? rustiques travaux auxquels son caprice —Sire, les troubles m’avaient obligé de s’amusait- naguère dans ces coquettes étables quitter le pays. de Trianon qu’on dallait de marbre rose et —Monsieur-, répliqua vertement le grand qu’on parfumait à la bergamotte. C’est au homme, vous n’êtes qu’un triste personnage cours de c e tte ex isten ce, cam p agn ard e q u ’il et un lâche. lui arriva une piquante aventure dont la Parmi tous ces noms plébéiens, deux sont fraîche couleu r d ’id y lle fa it so n g er à u n e p age particulièrement restés populaires en Vendée: de (leorge Sand. Un riche paysan de la ce sont, ceux de l’Angevin et du chevalier légion, la prenant pour une véritable fille do A dams. L’Angevin s’appelait de son vrai ferme, s ’am ouracha, d e so n fin v isa g e e t v o u lu t nom Renée Bordereau et elle était- originaire l'épouser à tout prix. Mais laissons la parole d’Angei-s, comme Mme de Bulkeley, ce (pii à l’héroïne de l’histoire. lui valut son surnom. En voyant massacrer “T’écoutais tranquillement ses déclara­ son père par les Bleus, elle s’était juré de le tions. écrit-elle d an s se s M ém oires, et j'obser­ venger et elle se tint largement parole à vais la singu lière façon d o n t le s g e n s d e la Fontenoy-le-Peuple. à Saumur. à Torfou. campagne parlent d’amour. Un jour, il Elle faisait partie d’un corps de cavalerie voulut m'embrasser, j’oubliai mon rôle et je sous les ordres d’Artus de Bonchamp. lui dis: “Jacques, vous êtes ivre.” Le Bientôt, son nom fut connu et redouté des pauvre garçon fu t in te r d it de l’air q u e je pris Républicains, elle devint dans leur ùnagina- et fut- deux jours sans oser me regarder. Photo p a r Charlotte F aircnili tion une de ces l’enlhésilées sanguinaires Enfin il m e d it q u e j'é ta is b ien du re a u pauvre dont parle Turreau. Il faut bien reconnaître, monde e t q u ’on ne l’a v a it ja m a is tr a ité com m e d ’ailleurs, q u ’elle a v a it to u te s les façon s d ’un e ça.” P auvre J a cq u es ! il ne sa it p as. il ne virago. Ne se vantait-elle pas plus tard d’avoir saura jamais, car, quelques jours après, celle LA BEAUTE tué de sa main quatre cents patriotes, notam­ qui fait si fort battre son cœur s’en ira. à ment son oncle. “ lequel n’avait pas soufflé.” Nantes sur un mauvais cheval, bissac au dos, / 7 RM E du.ciseau d'or, le divin Praxitèle Elle possédait une énergie morale extra­ une poule dans chaque main, et elle restera J* - Cherchait dans te paros ta Vénus Âstarté : ordinaire. Un jour, elle apprend qu’elle a cacher d an s la gra n d e c ité breton n e ju sq u ’à Mais il ne trouvait pas. “ O Vénus immortelle ! été vendue, qu’on est déjà sur ses traces. Vite elle court se cacher an moulin des Brif- l'amnistie libératrice. Descends du ciel et parle à mon marbre lacté.'' Cette amnistie ramena dans leurs châteaux fetières et c’est à peine si elle a le temps d’v tien d’autres amazones qui se cachaient au Du nuage d'argent Vénus deecëndra-t-elle ? revêtir des vêtements de femme ; les gen­ fond des campagnes depuis Savenay, .occu­ darmes viennent de pénétrer dans le moulin pant leurs mains blanches à des travaux sin­ Qu’importe ! s'écria Praxitèle irrité : et le visitent de fond en comble. Alors se gulièrement nouveaux et inattendus. Mlle Daphné, T.éa, Délie, Hélène, Héro, Mgrtèle liasse une scène, d’angoisse terrible et d’in­ de Rodays fait la cuisine dans une maison Me donnent par fragments l’idéale beauté." croyable audace : occupée par les Bleus. I nhabile au début elle -—Où est l’Angevin ? demandent les gen­ finit par devenir un véritable cordon bleu L’artiste ainsi créa V énu s victorieuse. darm es. — Je crois qu’elle est ici, répond-elle. Vous que les soldats comblent d’attentions. Mlle S'il vous eût rencontrée, ô beauté radieuse. de la Voyrie se coupe un doigt avec une n’avez qu’à chercher. faucille qu’elle m an ie le p lu s m alad roitem en t Femme et déesse, amour des hommes et des dieux. Et, tout en aidant les Bleus à défaire son ilu monde, Les demoiselles de Bernon se lit, elle met son pied sur les couvertures afin sont faites lin gères. M m e d ’A u tich am p , Il eût fait sa Vénus sans détourner les yeux ; q u ’ils n ’ap erço iv en t p as so u s c e m ê m e lit son femme du général v en d éen , e s t gard eu se de Ou plutôt, embrasé des feux de VEmpyrèe. sabre, son fusil, sa scliabraque. Cette mer­ vaches chez un paysan qui ignore complète­ Il eût brisé son marbre et vous eût adorée. veilleuse assurance lui fait obtenir un certi­ ficat de sûreté de maire de Chenille, bien que ment la noble qualité de sa servante. In­ ARSENE HOUSSAYE. triguée par (les b ru its p er sista n ts de p acifi­ sa tê te fû t m ise à p rix. Ce n ’e s t q u e d eu x an s cation, celle-ci dem and e un jou r à so n m aître. après que les républicains réussirent à s’en —Est-il vrai qu’il y ait une amnistie ? emparer et qu’ils l’enverront languir dans les —Et qu’est-ce que cela vous fait, bonne femme ? elle ne tarde pas à vendre ce dernier asile pour cachots du Mont Saint-Michel, d’où elle sortira —C’est que j’ai connu des brigands. Comment les acquitter les dettes de guerre de son mari. après deux ans de captivité. La duchesse d’An- recoit-on 'i —a bras ouverts. Autour de ce groupe de guerrières aristocratiques, goulême lui fit un accueil enthousiaste en 1814. Mais les personnes marquantes sont-elles aussi il y avait à l’armée du centre tout un peuple de Mais c’est sans raisons sérieuses qu’on l’accuse bien reçues 'i —Encore mieux. robustes paysannes qui avaient mis sur leur guimpe durant les cent jours de vouloir assassiner l’Em­ Alors elle se nomme au paysan confondu et subite- la rouge tache du Sacré-Cœur et qui marchaient avec pereur. . - g respectueux. Et, le soir même, elle reprenebsa enthousiasme derrière les “ messieurs” des châteaux Le chevalier Adams n’était pas moins célébré à et les rudes chefs campagnards. Elles avaient accom­ l’armée du Centre. Au moment des premières hos­ Eue plus douloureuse infortune était réservée à pagné au camp des gais de leur famille ou bien elles tilité s d a n s l ’O uest, M arie-A n toin ette A d a m s é t a it une > autres -femmes de généraux. Mme d’Elbée, qui y étaient arrivées seules, refusant parfois de dire d'où paisible boutiquière de Puybelliard dont le mari était. 'an renoncé à la fuite pour rester auprès de son mari elles venaient, témoin ce trait que rapporte Mme de la p a ta u d , c'est-à-dire républicain. Des gardes nationaux m'.ssé, fut impitoyablement fusillée avec Mme Mou- Rochcjaquelein : "Un jour arriva à Cholet une jeune mobiles ayant incendié sa maison, elle se promit j[nn; Ea marquise de Bonehàmp, l’intrépide coin- fille grande et fort belle qui portait à sa ceinture un de faire payer chèrement ce malheur aux Bleus. Elle cnliuite de Do! et de Saumur, passa par toutes les sabre et/deux pistolets. Elle était accompagnée (1e se brouille avec son mari, l’abandonne, puis, sous des Preuves de la p lu s navran te, od yssée. . A A n cen is, loi* deux autres femmes armées de piques. Elle amenait vêtements d’homme s’en va trouver le vieux général 1 passage de la Loire, le feu des républicains avait à mon père un espion. On l’interrogea : elle répondit de Sapinaud qui se trouve au camp de l'Oie. mip ,0n bateau. Mais elle s’était sauvée comme par qu’elle était de la paroisse de Tout le Monde et que — Je ne suis qu'une femme, lui dit-elle délibérément, mais j’ai le courage et la force d’un homme. Voulez- sar avec ses clcux Petits enfants, une fille et un les femmes y faisaient la garde quand les hommes Pc •i°n'. - CeUli -ci meurt, quelques jours après, de la étaient à l'année. On lui donna beaucoup d’éloges. vous de moi ? Ah ! l’excellente recrue pour l'armée catholique et Wu V 1® dans une grange où la pauvre mère s’est Son air martial la rendait encore plus jolie.” Et pendant quarante-huit heures, à cause Quelquefois une subite et irrésistible illuminai ion. royale ! d’èll i C!ui rôdent, elle est forcée de garder près un peu de la flamme mystique de Jeanne (l’Arc éclaire Fin à la page 210. un Petit cadavre qu'elle ensevelit elle-même dans magnifiquement ces âmes simples et les pousse à défendre leurs croyances fusil en main. Alors, pour ■{Mouchoir blanc au cimetière de Saint Herblon. Consulter lis Mémoires sur lu l'vndfi. suivis de notircs sur Petiî"8’ .lnoill'a|it de faim, en proie, elle aussi, à la éluder, les ordres des généraux, elles n’hésitent pas à les généraux vendéens, pur Mme Louise de Churcttc, veuve de ie Vérole, ne pouvant plus se soutenir, elle passe se travestir en lion nues. Un jour, un jeune soldat vint Charles Henri Supinawl de la Pairie.

Ayuntamiento de Madrid LE MIROIR DES MODES DE DECEMBRE loi’j

JEAN LOUIS BORY N é le 2 5 ju in Poids à la naissance : 3 le. 500

MADELEINE MARIE S E N 1 - QUETTE N ée le 22 fé vrie r P o id s A la naissance 4 le. 250

RAYMOND ALFRED et RA I' MONDE ALICE WIBRATI, N é s le 2 1 ju ille t Poids à la naissance: 3 le. 400 (C 3 le. 200 SUZETTE CON P A U L S I M O N D AM I N E S N é le 24 a vril N ée le 2 ja n v ie r Poids à la naissance : 4 le. 500 Poids à la nais­ sa n ce : 3 le. 700

EMILE AIME CUINET CHRISTIAN c N é le 2 ja n v ie r SA IN T-R'QU 1ER P o id s à la naissance: 3 le. 300 N ée le 27 ja n v ie r P o id s à la n aissance 2 k . 750

SUZY TOURAINE DE LIBOUTON N ée le 23 m a i P o id s à la n aissance : 4 k.

GABRIEL BOREL N é le 18 a v ril Poids à la naissance : : 750

— 'DENI SE-JO UISE DELORME N é e le 2 2 fé vrie r SUZANNE NOËL Poids à la naissance: £ N ée le 8 ja n v ie r

PAUJ j L E O N BRECHLER SUZANNE NOELLE N é le 1er jévrier MARIN MARCEL DORION Poid sà la naissance N é le 9 fé vrie r N ée le 2 5 décenïbre 4 k . 30 Poids à la naissance: Poids à la naissance : 4 k 3 k . 500

Ayuntamiento de Madrid PAUL r r US AUGUSTE B AU Eli N é le 4 fé v rie r Poids à la naissance : 4 k . 100 JEAN H U - BERT N é le 3 ja n v ier Poids à la nais­ sance. 3 k. 500

MARIE-ANTOINETTE SIGNORET-TASSY N ée le 6 a vril Poids à la naissance : 4 k. 200 GERARD HENRI BOUIGES GILBERT JULES MO­ N é le 9 ja n v ier REAU P o id s à la naissance N é le 2 4 fé vrie r 4 k. 750 Poids A la naissance 3 le. 700 Poids à la date de la photo l 7 k . 800

ROGER-PIERRE BEZERT N é le 25 ja n v ie r Poids à la naissance : 4 k . 500 GEMME MARCOTTE Né le 21 janvier Poids à la naissance : 0 Ibs,

GENEVIEVE CONVERSE']' N é e le 30 ja n v ie r Poids à la nais­ sance : 3 k.

JEAN VIGNAL N é le 19 ja n v ie r Poids à la naissa>icc 3 k . 750 RENÉ LOUIS RE Y MONO N é le 28 ja n v ie r JOSEPH HENNI LA Poids à la naissance: 2 k. 100 PERRIERE N é le 20 ja n v ie r P o id s d la naissance 9 4 Ibs.

MARIE T H E ­ R E S E VER- DENISE VERONIQUE MELLER C ON S TA N TINE PA l!JETTE ANDRÉE N ée le 5 ja n v ier GANACHAUD PARNET Poids à la nais­ N ée le 3 m ars Née 30 ja n v ie r sance : 2 k . 750 Poids à la naissance : 2 k . 750

Ayuntamiento de Madrid LE MIROIR DES MODES DE DECEMBRE 7U9 194 FELL

ENTRETIENS FAMILIERS A LEUR USAGE

Le Mariage : Sa préparation, ses devoirs, ses épreuves

.TJE vos mères lisent cet entre­ sigeant en une affection aimable et tien, petites Amies; aussi bien désintéressée qu’ils se vouent récipro­ qu’à vous il leur est destiné. quement, de près comme de loin.” Vous ne vous en étonnerez point Sur cette transformation, vous pen­ Q' sez bien, chères enfants, que la baronne lorsque je vous aurai dit qu'aujour­ d’hui nous parlerons de la préparation d’Orchamp, notre spirituelle amie au mariage plus encore que du mariage nous donne des aperçus qu’il me coû­ lui-m êm e. te r a it de 11e point vous citer. Tout Pour quelles raisons, en ce temps d’abord elle s'étonne, non sans raisons, cf’examens, de concours, de diplômes, de l’aisance avec laquelle on unit deux le mariage est-il de toutes les situations être pour l’éternité : “ Tl me parait à la seule à laquelle nul ne songe à se peu près certain, dit-elle, qu’on con­ préparer ? naît mieux le cocher auquel on confie A peine l’enfant a-t-il commencé ses . ses chevaux, que le gendre à qui l’on études que l’on parle devant lui de donne sa filîc. Il semble qu’après le l’époque à. laquelle il passera son travail du notaire, la tendresse doit bachot. “ Ent rant en dixième à 7 ans, naître forcément entre les deux époux. tu arriveras au “bachot” à 18 ans, On dirait qu’aimer son mari est la c’est l’âge." Et voilà l’enfant qui. conséquence naturelle d’une éducation p e n d a n t 10 ans se prépare à acquérir soignée et que l’amour apparaîtra ' ce fameux et indispensable diplôme. nécessairement ! Puis sarcastique, elle “Mon fils va passer son “ bachot” ajoute : “ Mais il peut ne pas venir ce annoncent les mamans sur un ton où, dieu fantasque ! et même en admettant à mille inquiétudes, se joint beaucoup sa venue, que de fois il allume une d’orgueil, orgueil qui s’enfle, se double botte de paille, se chauffe sourit et si ce fameux baccalauréat est passé, s’en va ! ” Tci notre baronne nous fait non plus par son. fils mais par sa fille. entrevoir l’existence du couple qui a le Ce n’est point toujours du bacca­ respect commercial de sa signature et lauréat qu’il s’agit pour celle-ci. Par­ qui vit côte à côte, étroitement désuni. fois c’est un concours de piano, un ex­ Vous connaissez les tristesses, les dé­ amen de chant, de diction. Toujours, boires, les amertumes de cette exist­ la jeune fille s’occupe à quelque pré­ en ce p ar l ’ex em p le d ’un e parente, d ’une p aration . amie qui, essayant de combler le vide Soit routine, soit inadvertance, il est laissé par l’illusion envolée, s’adonne à u n e p réparation q u e l’on n ég lig e com m e maintes occupations étrangères à à plaisir, bien qu’à mon avis, de toutes l’existence d’époux s’aimant normale­ elle soit, pour une femme, la plus im­ ment. Pour éviter une pareille existence portante, sinon la plus indispensable. “ il faut, nous dit notre vieille amie, Il s’agit, vous l’avez compris, de la aimer de la bonne façon en s’y mettant préparation matrimoniale. Mais le tout entière, esprit et cœur; pour soin de diriger, d’orienter cette pré­ choisir le compagnon de sa vie, on n’a paration, incombe bien plus à vos pas trop de toute sa finesse . . . les parents qu’à vous-mêmes, petites yeux lâ trompent tellement ! . . .” amies. Leur expérience, la connais­ N ’ou b liez p as, m esd em oiselles, que je sance qu'ils ont de votre caractère, de ne suis en ce m om ent que le porte-paroles vos goûts, de vos aptitudes les rendent de la plus ironique des moralisatrices. experts en la matière. En outre, ils Iron iq u e ! n e l ’est-elle p a s quand elle sont les seuls à n’ignorer rien de votre assure : parenté, de votre fortune, de votre “ Q11 "avant de se jeter dans les torr nts situation sociale, en un mot, ils ont en àu galop de son cœur, il ne serait pas main tous les éléments voulus pour m a l cl’en son d er le fo n d a v e c son esprit.” élaborer utilement un programme comprenant l’étude même au valet de chambre. Il faut qu’à ces moments M éditez c e tte b ou tad e, m e s en fa n ts, elle est pleine des connaissances concernant votre future vie d’épouse de crise, la maîtresse de maison puisse suppléer à la d’enseignements. Et cette autre: “Ecouter avec et de mère. domestique envolée sans même espérer se faire se­ son esprit les murmures de son cœur, voilà ce qu'il Ces éléments, ils ne savent pas s’en servir ; pis en­ conder par une femme de ménàge qui n’entend tra­ faut faire ! ” Là encore est la voix de la sagesse. core. ils semblent les dédaigner, sans doute parce qu’ils vailler qu’à ses heures, au tarif et durant le temps qui A cette sagesse se mêle une note émue que je jugent inutile de vous préparer moralement au lui agréent, lesquels, inutile de l’ajouter, ne s’accor­ voudrais vous voir goûter, apprécier comme elle le mariage. Tout au plus s’inquiètent-ils, le cas échéant , dent jamais avec les besoins et les préférences de celle mérite:' “ Si la tendresse conjugale mérite véritable­ de savoir si votre santé, souvent un peu fragile, s’ac­ qui l'emploie. ment le nom d’amour, c’est à l’heure où, se dépouil­ commodera du mariage. Pourtant quand viendra pour Mais ce n’est qu’une description de la femme évo­ lant de ses côtés charnels, elle s'idéalise et sc purifie, vous l’âge, de prendre un mari vos mères mettront tout luant en pleine crise domestique ; le cas ne lui est pas où, moins brûlante, elle réchauffe davantage et. plus en œuvre afin de rehausser vos avantages physiques. spécial; la boutiquière en sa boutique, la fermière profondément. Si enfin deux âmes peuvent; en ce De vos avantages pécuniaires on parlera bien haut dans sa ferme, bien d'autres encore, doivent con­ bas monde, non pas se confondre, mais se comprendre, s i 011 les juge appréciables, quitte à les taire quand ils naître à fond tout ce qui concerne leur commerce, leur ce sont celles de deux vieux époux unis ensemble par se réduisent à peu de chose ou. . . à rien, prouvant exploitation, agricole ou industrielle, et cela, non toute une vie d’intimité. Pour que deux êtres soient ainsi qu’entre parents et beaux-parents rien 11e p ré­ seulement dans le but de suppléer, au besoin, à un unis de la sorte, il faut qu'ils aient partagé, durant de vaut la question pécuniaire. Combien d’autres manque de personnel, mais encore afin de pouvoir longues années, les mêmes joies, les mêmes peines, les raisons, cependant, à côté de celle-là, qui, je 11e le n ie commander en “m aître” à des subordonnés qui obéis­ mêmes rêves. pas, a bieil son importance car, ainsi qu’il est dit sent d’autant mieux qu’ils jugent le patron ou la Qui donc en parlera do ces deux êtres qui, depuis vulgairement: “Là où il n’y a plus de foin dans le patronne apte à les remplacer, à se passer de leurs quarante ans marchent côte à côte, s’aiment, s’esti­ râtelier, les ânes se battent.” services, à dresser des novices qui négligent ou sabo­ ment et se soutiennent, rêvent, prient, jouissent et Il faut que la jeune fille sache avant de se marier tent la besogne. souffrent ensemble. Qui donc en parlera de ces vieux quelles sont les charges, les douleurs, les devoirs du Mais ces ennuis domestiques sont purement ma­ amis dont les cœuis sont soudés à l’unisson, dont les mariage. Aux parents revient la tâche de lui donner tériels et, si, dans cet ordre, il y’ a beaucoup à faire, la âmes se réflètent mutuellement comme deux miroirs autant qu’il est humainement possible, les moyens de besogne ne manque pas davantage dans l’ordre moral, où le passé, le présent et l’avenir se confondent dans supporter les chagrins, de surmonter les doujeurs, de uand on veut bien préparer une jeune fille au mariage, la même image.” remplir scs devoirs. Qui. mieux que les parents, peut 'onnez-le-lui à envisager comme un devoir élevé et Arrêtez-moi. petites amies, ou je citerai encore des accomplir cette tâche; à la fois lourde et noble? complexe, qu’elle ne le considère pas comme un pages nombreuses au-cours desquelles se déroulent ces —Qui, mieux que vous, mesdames les mamans, peut moyen de conquérir une liberté dont elle entend user tableaux de charmante et touchante intim ité. _ Et vous, prémunir vos filles contre les inconvénients de cer­ selon ses goûts et afin de satisfaire ses caprices. Le mamans, pauvres mamans qu'émeut la possibilité de tains défauts, les dangers de diverses habitudes, les moyen,S qu’elle le sache, est fallacieux car il enchaîne voir votre fille partir vers l’incertain bonheur, con­ avantages faciles à retirer de quelques grandes plus qu’il ne libère. Elle l’emploie avec l’arrière templez ces tableaux, faites-les contempler à votre qualités ? A vous seules il est, loisible de tracer une pensée de rompre le jour où le mari aura cessé de lui enfant. Ils l’apaiseront, la rasséréneront et lui per­ ligne de conduite permettant à vos enfants d’entrer plaire, où le sacrement lui semblera pesant. Le mettront d’oublier leS multiples et diverses scènes dans la vie matrimoniale avec un maximun de divorce n’est-il pas là, donnant la possibilité de conjugales que, comme un film, vous avez déroulées chances, un minimum de risques. mettre un terme à un essai jugé malheureux, parce devant elle. Recommandez bien à cette enfant, Commençons par les côtés matériels de notre pré­ que, se dégageant de la passion, l’amour se trans­ d’autant plus exigeante qu’elle est plus naïve, de 11c paration ; ils sont rendus complexes et difficiles par forme. Lo philosopha, américain. Emerson, dans son pas jeter le manche après la cognée, persuadez-la que. révolution qui, chaque jour, s’accentue, s’amplifie au “Essai sur l’amour,” nous décrit les diverses phases même dans les mariages d’amour, il se produit d in­ point de poser un des plus graves problèmes de la vie de cette transformation. Après nous avoir fait la évitables heurts dus aux divergences d’opinions, familiale qu’elle modifie suffisamment pour y amener genèse des sentiments amoureux chez les fiancés, puis d’idées, aux différences de caractère, dus surtout a de sérieuses perturbations. Afin de les éviter, tout au chez les nouveaux époux, il nous dit de ceux-ci : “Et l’intransigeance de la jeunesse qui n’admet aucune moins de les atténuer, il est bon de les envisager puis le temps qui fait son ■ oeuvre : les sentiments concession et entend faire prévaloir ses idées, ses sen­ franchement. enflammés d’autrefois s’atténuent ; ils gagnent en timents. De grâce, mamans et papas, soucieux du Jadis, lorsqu’une femme apportait à son mari une profondeur ce qu’ils perdent en violence et ils devien­ bonheur de votre enfant, ne la mariez pas à la légère, jolie dot, elle se croyait dispensée, à tout jamais, de nent une bonne entente réelle. L’homme et la femme suivez en transparent les personnes auxquelles ils mille et mille soins matériels. Elle n’envisageait en font, sans se plaindre, tout leur devoir l'un envers sont donnés, les conseils trouvés dans un livre de aucune façon la possibilité de se trouver, du soir au l’autre et transforment l’amour qui était jadis intran­ philosophie anglaise : “ Dans le choix d’une femme ne matin, sans aucun personnel ; pareille crise-domestique pense pas seulement à toi, mais encore à ceux qu 11 la laissait même assez froide, sûre qu’elle était de plaira à Dieu de te donner, de peur qu’ils ne te repro­ pouvoir dire de ses domestiques : “TJn de perdu, dix chent leur existence. Assure-toi de sa santé, de peur de retrouvés.” que tu n’aies à déplorer sa perte prématurée. Assure- Il n’en va plus de même aujourd’hui où les mœurs toi que la tige d’où elle sort est saine de peur que tes d’Outre-mer s’implantent de plus en plus chez nous enfants ne périssent avant toi ! ” . . et rendent de moins en moins assurée la possibilité A ces sages conseils, ajoutez cette recommandation : de sc faire servir. “ Quand on est patron, faut tout “ Soyez confiants, aimez, supportez, soyez ficloie-s, savoir faire." m’affirmait un jour un brave homme de fermes, pieux.” facteur. Il ne se doutait guère que cette simple et Voilà comment l’on doit considérer le mariage, mt» juste constatation renfermait, dans ses moindres par­ enfants. Présentez-le tel quel à vos filles, sage- ties, le programme auquel devraient se conformer les mamans. Ainsi prévenues, ainsi préparées, leur »oi jeunes femmes soucieuses de l’ordre, du confort et heur matrimonial sera assuré, car, n’agissant pas a aussi de la dignité de leur futur logis. légère, elles ne donneront leur cœur et ne conners Il ne su ffit p lu s à notre fille d ’être b on n e m usicien ne, leu r vié q u ’à b o n esc ien t e t cela lorsq u ’elles seront a» de marcher à ravir les multiples danses apprises au surées de prononcer, tel un serment sacré, l’admira» “ dancing” le mieux côté, de savoir, avec grâce, offrir formule du mariage anglais : une tasse de thé ou envoyer une balle de tennis. Il “ Je te prends dans le bonheur et dans le marneun faut qu’à certains moments elle puisse suppléer à la dans la richesse et dans la pauvreté, bien portant bonne d’enfants qu’ennuient les soins à donner aux malade pour t’aimer et te chérir jusqu'à ce que moutards, à la cuisinière, à la femme de chambre, ou mort nous repose.” J . D u iïie z -MaüRï -

Ayuntamiento de Madrid LOI

Jolies broderies pour lingerie et coussins

Monogrammes et poupées incassables # W 10789—A l’approche de Noël vous êtes toujours en quête de quelque chose sortant de la banalité habi­ tuelle, so it p o u r un cad eau , s o it pour orner votre propre foyer que vous aimez gai et attrayant à l’occasion je cette fête. Voici une broderie originale qui rép ondra à bien des buts. Vous pourrez en garnir le bord d'un dessus de cheminée, d’un tapis de table, etc. En gros cor­ donnet, ce sera très joli. S i vou s possédez u n m a n tea u o u u n e robe que vous désiriez rafraîchir, brodez ce motif au bas en soies de différ­ entes couleurs ou ton sur ton. Il trouvera a u ssi u n e heu reu se ap p li­ cation sur un corsage ou un chap­ eau. 10788—Il n’est pas une de nos Lec­ trices— to u te s sou cieu ses d ’ap p or­ ter au foyer l’élégance, le charme et le confort ,— q u i n e pren n e plaisir a orner la lingerie de la salle à manger de ces délicats m o d è les d e broderie. N’importe laquelle de ces trois pièces, chemin de table, napperon ou pelote, ornées des broderies faites d’après ces d essin s, con vien d ra également pour un cadeau d’anni­ versaire ou de m ariage. Le chemin de table et la pelote sont assortis au napperon 10791. Le dessin est fait pour un chemin de table mesurant 1 m. 72 de long 10780— Odile est une petite Alsacienne, sur 0 ni. 50 de large, et pour deux adorable créature, avec de beaux che­ pelotes de 0 m . 30 sur 0 m . 17. veux coquettement noués d’un ruban. Son costume traditionnel lui va comme 10791—Des napperons sont de ces un gant et la pare de toute la grâce de petits riens charmants toujours les sa douce patrie reconquise, si chère à bienvenus, e t d o n t la broderie qui notre cœur. I les enjolive fait toute la valeur. Elle fera le bonheur de bien des Celui-ci peut être brodé en blanc ou petites mamans, qui. fîères de son ori­ en couleur, au plum etis, passé, point gine, l’entoureront d’un soin jaloux. lancé, point de tige, etc. Le dessin Bile portait dans son cœur la cocarde disposé de telle manière qu’il tricolore, mais aujourd’hui elle peut I couvre tout le napperon et paraît l'arborer crânement et gracieusement I demander beaucoup de travail, alors dans sa chevelure d’or. qu’il est, peu de chose il reproduire. Le modèle de cette exquise poupée Le plus long travail réside dans le contient un dessin de broderie pour le I feston, mais_vous le ferez sans vous visage, la tête, le corps, et un patron en apercevoir à vos moments per­ pour la manière d’exécuter les vête­ 10719 dus. Vous serez heureuses après m en ts. d'en garnir une liseuse ou le milieu I d’une table de Salle à manger. Le I diamètre m esure 0 m . 91.

10719—Voilà une petite fille très crâne, ou un petit garçon, comme vous voudrez. Elle porte la panta­ lon bouffant, de coupe originale, et ne dois pas, je crois, être très obéis­ sante. Mais rassurez-vous, elle cache un cœur sensible dans une enveloppe incassable, et si vous savez la prendre, vous obtiendrez d’elle tout ce (pie vous voudrez. Le modèle de ce petit diable féminin en culottes comprend la broderie pour la tête, la ligure et le corps, un patron pour les vêtements et la manière de les exécuter. Toutes les fillettes auront grande joie à confectionner cette jolie pou p ée.

10786—Nous rencontrons une grande variété dans les coussins de boudoir et de salon, et il n’est pas, pour une femme, de passe-temps plus agré­ able que de confectionner ces jolis riens qui rendent son “home” si douillet et si intime. Le que l’on emploie maintenant poul­ ies rideaux et qu'on combine avec du linon fera des coussins très origi­ naux. Le dessin 10786 peut se re­ produire sur toutes sortes de cous­ sins, ronds, carrés, ovales, bien faits pour inviter à la paresse. Brodez- les au point que vous aimérez, et dans des tons s’harmonisant avec l’ameublement de la pièce à laquelle ils sont destinés. 10787

10787—Le monogramme ajoute considérablement à la valeur d'un 10790—Noël est la grande fête des tout petits et rien ne peut cadeau dans du linge de table ou de leur faire plus plaisir qu’un animal qu’ils pourront choyer sans toilette. Vous trouverez dans cet crainte d’égratignure ni autre accident. Un minet et un toutou alphabet les plus jolies formes de sont les grands favoris. Le premier, qu’il soit paré simple­ lettres que vous puissiez rêver. Le ment d’un ruban et d'un grelot, ou d’un costume

Ayuntamiento de Madrid LE MIROIR DES MODES DÉCEMBRE

Schém a 4

1970 grou est. ; man- adou (le 0 cette I m. derri du & et le; qui ; poiti Schém a 3

S ch ém a 1 Schém a 2 Ayuntamiento de Madrid 19",

Robe 1970 Broderie 10785

•ELEGAMTES TOILETTES LI mm

1970—La très élégante robe qui se trouve en tête du 1982— 1981— et sont combinés dans 2 0 2 0 —Du satin souple a servi à confectionner le groupe ci-d essu s so u lèv era b ien d es co n v o itises. E lle cette remarquable toilette avec tunique taillée en corsage drapé de cette remarquable toilette, l/enco­ est ici sans manches, mais peut se faire avec des pointe sur les côtés. La jupe est droite. Elle mesure lure carrée, le col étroit et le plastron do ton sombre, manches, si on le désire. Les gentils volants à godets dans le lias 1 m. 40. La soie, le crêpe de soie, le voile sont ses points intéressants. La jupe est faite avec adoucissent laligne droite de la jupe. Pour une personne de soie, la mousseline feront avec le satin de jolis une tunique droite taillée en deux pièces sur la sous- do 0 m. 91 de poitrine, il faut pour la confection de mariages. Cette toilette ne sera pas moins bien jupe droite. Le satin, la , le crêpe météore, cette robe de soirée : 3 m. 05 de tissu en 0 m. 8 8 ; réussie en employant la satin, la charmeuse ou le le crêpe de Chine, la souple, la faille et la I m. 35 en 1 m. 00 pour la partie inférieure, devant et taffetas seuls. velvétine sont conseillés pour la confection de cette derrière ; 1 m . 15 d e ban de en 0 m . 2 8 p ou r le d essous Pour 0 m. 91 de poitrine, et 0, 90 de hanches il faut toilette. Pour 0 m. 91 de poitrine, il faudra: 4 m. du cornage ; 2 m. 05 de bande ét roite pour la ceinture pour la confection de cette toilette : 2 m. 55 de tissu 60 de tissu en 0 m. 8 8 ; 0 m . 40 d e co n tr a sta n t en et les extrémités. Le dessin 10785 orne cette toilette en 1 m . 00 pour les côtés du corsage, les poignets, ie 0 m . 8 8 ; 0 m. 30 en 0 m. 70 pour le plastron et les qui est faite pour dames de 0 m . 81 à 1 m . 17 de plastron, etc.; 2 m. 30 en 0 m. 8 8 , e t 10 m . 05 de garnitures; 1 m. 25 en 0 m. 91 pour le dessus de la poitrine. ruban. Le corsage 1982 est pour dames de 0 m. 81 à jupe. Le bord inférieur de la jupe mesure I m. 40. Le bord inférieur de la jupe mesure 1 m. 70. 1 m. 17 de poitrine; la jupe 1981 est pour dames de Pour dames de 0 m. 81 à 1 m. 12 de poitrine. 0 m. 89 à 1 m. 26 de tour de hanches. 2052—2051— Robe de soirée en et taffetas, avec 2035—Cette délicieuse toilettes se distingue par ses fronces sur les côtés. C ette ch arm an te to ile tte sera 2033—De la charmeuse claire et foncée a servi à la manches courtes et l’ampleur gracieuse de ses drapés. réussie en satin ou taffetas, e n crêpe m étéore ou char­ confection de la très gracieuse robe que voici. On la Elle sera fort convoitée en taffetas, faille, satin, char­ meuse seuls, ou bien en soie, en crêpe, voile de soie, fera de préférence en satin, crêpe de Chine, crêpe meuse, moire, velvétine, crêpe météore ou crêpe de ou en tulle avec du satin ou corsage de . météore, moire ou faille. Elle sera également pleine Chine. On pourra la faire avec une doublure de cor­ Pour 0 m. 91 de poitrine et 0, 96 de hanches, la d’attraits en tissus rayés, quadrillés, écossais. Les sage. Les manches sont à une couture. La jupe confection de cette toilette exige les quantités manches sont à une couture, et la tunique, en une droite est en deux pièces et le drapé, inséré dans les d'étoffe suivantes; le numéro 2052 : 1 m. 50 de tissu p ièce, d on n e a u x c ô tés l’am pleur tou jou rs si à la m ode. coutures, donne aux côtés l’ampleur â la mode. La ÇO 1 m. 00 ; le numéro 2051 : 3 m. 30 de tissu en La sous-jupe, également en une pièce, est droite. partie drapée est très gracieuse et l'écharpe ajoute à 1 mètre. Pour 0 m. 91 de poitrine, il faut pour la confection l’apparence distinguée du costume. Le bas de la Le bord inférieur de la jupe mesure 1-m. 40. de cette toilette : 3 m. 70 de tissu en 1 m. 00 ; 2 m. jupe mesure 1 m. 40. Le corsage 2052 est fait pour dames jde 0 m. 81 à 05 en lm . 00 pour la jupe, et 10 m . 2 0 de bandé de Pour 0 m. 91 de poitrine, il faudra : 4 m. 60 en 1 m. 1 m. 17 de poitrine; la jupe 2051 est faite pour dames fourrure. Le bord de la jupe mesure 1 m. 25. 8 8 et 1 m. 40 de bande de fourrure. de 0 m. 89 à 1 m. 08 de tour de hanches. Pour dames de 0 m. 81 û 1 m. 12 de poitrine. Pour dames de 0 m. 81 à 1 m. 07 de poitrine.

2032—La large ceinture de satin et la jupe à volants 1998—Un corsage brodé et. une échancrure de côté 2028—-Cette toilette lient- se faire en satin, charmeuse, en Georgette caractérisent cette élégante robe de sont les points distinctifs de cette robe faite ici en velvétine, moire, faille, crêpe météore, ou en , soirée. Le corsage se compose, comme on le voit, popeline de soie. Le long col-châle est gracieux et. , tricotine, etc. La jupe est coupée en deux d une large ceinture posée sur une doublure. Les possède l’encolure carrée si à la mode. Les manches pièces. Pour 0 m. 91 de poitrine, il laut, pour la con­ manches, genre kimono, peuvent se faire longues ; les étroites sont fort goûtées, et peuvent être ornées de fection de cette robe: 4 m. 10 de tissu en 1 m. 00: J'olants donnent à la jupe droite un chic tout spécial, glands, boutons, etc. On pourra confectionner cette 0 m. 80 de contrastant en 0 m . 9 1. e t u n e ban de de w crêpe de soie, le voile de soie, le crêpe de Chine robe en satin, charmeuse, moire souple, raille souple, 0 m. 35 pour garnir la jupe et les manches. Le bas etc., p eu ven t servir à la co n fectio n de c ette robe, avec crêpe météore, crêpe de Chine, velvétine ou serge de la jupe mesure : 1 m. 60. Pour dames de 0 m. "ne ceinture faite en satin, , ou tissu métallique. sou ple. 81 à 1 m. 12 de poitrine. La poupée 10780 exige: 1 our 0 m. 91 de poitrine, il faudra : 3 m. 90 en Pour 0 m. 91 de poitrine, il faut: 3 m. 5o en 1 m . 0 m. 40 de tissu en 0 m. 80 pour le corps; 0 m. 20 en 90 et 0 m. 45 de contrastant en 0 m. 46. La jupe 0 m. 52 pour le corsage et le tablier; 0 m. 20 en 0 m. m a tr e ’ -0 m' en ® m- "*0 pour la ceinture, et 1 m . de paillettes ou perles- pour garnir. Le bas de la mesure dans le bas 1 m . 60. 91 pour la jupe; 0 m. 20 de soie noire ou de velours en 0 in.30 pour le corsage; 0 m. 70 de ruban en 0 m . Jdim mesure 1 m . 85. La Proderie 10726 orne cette robe qui est pour 12 pour le ruban de la chevelure. 1 n>ir dames de 0 m. 81 à 1 m. 07 de poitrine. d am es d e 0 m . 81 à 1 m. 17 de poitrine. D ’autres vues de ces modèles se trouvent à la page 214

Ayuntamiento de Madrid LE MIROIR DES MODES DE DECEMBRE 1919

Robe 2020

Corsage 1982 Jupe 1981

Robe 1998 Broderie 10726

Poupée 10780 R obe 2028 Broderie 10785 Robe 2035 Voir la description de ces modèles à la page précédente Ayuntamiento de Madrid 198 Blouse 2023

îéret 1477 Robe 2005 Manchon 1266

Robe 2004 Guêtres 1167

Robe 1962

Robe 2027 Broderie 10784 Robe 1991

Voir la description de ces modèles à la page suivante r 109 Ayuntamiento de Madrid LE MI ROI h' DES MODES DE DÉCEMBRE ]„9 200

Robe 1978 Robe 1972 Robe 1969 Corsage 2047 B roderie 1Ü789 Guêtres 1167 Jupe 1966

2023— 1733— 1477— 1266— Cette élégante toilette avec taffetas, ou voile de soie sur satin donneront un effet chapeau et-manchon sera fort réussie en satin, crêpe délicieu x. MOU VEÂUIÉS DU MOIS météore, crêpe de Chine, velours souple et serge fine. Pour personnes de 0 m. 91 de poitrine il faut 1 m. Pour une personne de 0 m. 91 de poitrine et de 75 de tissu en 1 m. 37 de large, 0 m. 70 en 0 m. 88 pour 0 m. 96 de hanches, il faudra 2 m. 50 de tissu en 0 m. la partie inférieure de la jupe de dessous, 1 ni. 80 de A u ê ê l § n m p l@ § 8 8 de large pour la blouse, et 1 m. 95 en 1 m. 37 pour bande de fourrure, et 2 m. 25 en 0 m. 91 pour le haut la jupe; 0 m. 70 de velours en 1 m. 37 pour l’écharpe de la jupe de dessous et la doublure du corsage. Le q u