LE MONDE INTERACTIF a La Toile, nouvel objet de culte a VeriSign, poste à péage d’Internet www.lemonde.fr 56e ANNÉE – Nº 17370 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Europe : Jospin dit oui aux recherches sur l’embryon la mésentente b Les embryons humains congelés pourront être utilisés, dans des conditions très strictes, franco-allemande à des fins de recherche médicale b Le clonage reste interdit b Une agence de contrôle sera créée pèse sur b Le Comité d’éthique estime que l’IVG à douze semaines ne présente pas de risque « eugénique » RECHERCHE sur l’embryon hu- les encadre, sans la rendre impossi- main, maintien de l’interdiction du ble, l’avancée des connaissances le sommet de Nice clonage, procréation médicale scientifiques », a-t-il déclaré. assistée post mortem, don d’orga- Le gouvernement, qui annonce UNE MAUVAISE entente franco- ne des personnes vivantes : Lionel la création d’une agence de contrô- allemande rend de plus en plus dif- Jospin a rendu publics, mardi le de ces recherches, s’est aussi pro- SIMON MEIN/UNITED ARTISTS FILMS ficile la préparation d’un rendez- 28 novembre, les grands axes de noncé en faveur du transfert post vous capital pour l’avenir de son avant-projet de réforme des mortem d’un embryon chez une CINÉMA l’Union européenne : le sommet lois de bioéthique de 1994. femme, dès lors que cet embryon a de Nice, qui, du 7 au 9 décembre, Le clonage reproductif, « stricte- été conçu du vivant de l’homme et doit décider des indispensables ment interdit, le demeurera », a-t-il que ce dernier y a expressément Sans dessus réformes à mettre en œuvre pour dit. La recherche sur l’embryon consenti. L’avant-projet de loi lève permettre l’élargissement de l’Eu- humain sera autorisée, sous condi- enfin certaines restrictions concer- rope. Les dossiers sont lourds et tions, « à partir des embryons surnu- nant le don d’organe des person- dessous très « politiques » : extension du méraires, actuellement congelés, nes vivantes. Le prélèvement sera vote à la majorité ; composition de ayant fait l’objet d’un abandon du autorisé « sur toute personne majeu- Après Naked ou High Hopes, sur la clas- la Commission ; coopérations projet parental et dépourvus de cou- re et capable ayant avec le receveur se ouvrière britannique, le réalisateur renforcées. Sur tous ces sujets, la ples d’accueil ». Le premier minis- des relations étroites et stables ». Mike Leigh surprend avec Topsy-Turvy, conclusion du sommet s’annonce tre justifie cette autorisation par le En outre, avant que l’Assemblée Sans dessus dessous, en français (pho- difficile, notamment faute d’un souci d’améliorer la procréation nationale examine, mercredi to). Cette méditation joyeuse sur la accord franco-allemand qui pèse- médicalement assistée ainsi que la 29 novembre, le projet de loi sur rait de manière déterminante. recherche de nouveaux traite- l’allongement de dix à douze semai- création artistique retrace la carrière de Pour apaiser les tensions avant le ments. « Des motifs tenant à des nes du délai légal de l’IVG, le Comi- Gilbert et Sullivan, deux auteurs d’opé- conseil européen de Nice, qui mar- principes philosophiques, spirituels té consultatif d’éthique a estimé rettes anglais de la fin du XIXe siècle. A quera la fin de la présidence fran- ou religieux devraient-ils nous que « le risque d’une dérive eugéni- découvrir également : Michelle Rodri- çaise de l’Union, le chef de l’Etat, conduire à priver la société et les que ne paraît pas fondé ». guez dans Girlfight, une comédienne Jacques Chirac, a entrepris une lar- malades d’avancées thérapeuti- exceptionnelle, et La Squale, film enra- ge tournée européenne. ques ? Je suis convaincu que la socié- Lire pages 10 et 12, té française aspire à ce que la prise les points de vue page 19 gé de Fabrice Génestal, avec la jeune Lire page 2 en compte des valeurs fondamenta- et notre éditorial page 20 Esse Lawson. p. 32 à 35 Les Français face à Les assistantes parlementaires en ont marre de servir le café QUEL EST LE FÉMININ d’assistant parlemen- M. Untel ? » quand on est bac + 5 et qu’on rédi- membres de l’USCP, a été cocasse. Les parties la torture en Algérie taire ? Secrétaire… Si elle est caricaturale, cette ge des amendements aux projets de loi… négociaient le règlement des quinze jours de boutade traduit une réalité : la différence de trai- Les anecdotes ne manquent pas. Au moment congés restants. « Comme elle est à mi-temps, cela UNE TRÈS LARGE majorité tement des collaborateurs de députés selon qu’il de faire signer sa lettre d’embauche à sa future fait 7,5 jours à payer », a lancé l’un des élus. On lui a de Français reconnaît l’usage s’agit d’un homme ou d’une femme. Alors que collaboratrice, un député de droite l’a regardée a expliqué que le salarié a droit à cinq semaines de la torture durant la guerre d’Algé- les députés examinent, mardi 28 novembre, la droit dans les yeux et lui a dit : « Vous serez donc de congés payés, qu’il travaille à temps plein ou D.R. rie. Elle le condamne et en rend res- proposition de loi du PS sur l’égalité profession- mon assistante à l’Assemblée comme à la ville… » non… Difficile d’être un patron de gauche ! ponsables les dirigeants politiques nelle, certains assistants aimeraient que leur Le stylo de la jeune femme est resté suspendu « Les inégalités ne sont pas toujours si criantes. TRANSPORTS de l’époque. Ce sont là les principa- « patron » balaie devant leur porte avant de don- au-dessus du contrat… qui n’a jamais été signé. Il y a des hommes diplômés qui ouvrent le courrier les conclusions d’un sondage réalisé ner des leçons aux entreprises. Depuis qu’elle travaille sur le harcèlement moral, et tapent des lettres », relativise Pascal Favre, pré- par BVA pour Le Monde, au lende- « Les inégalités hommes-femmes chez les assis- la députée Roselyne Bachelot (RPR) a reçu la visi- sident de l’Association française des collabora- TGV, toujours main des récits publiés par nombre tants parlementaires ressemblent à celles qui exis- te de plusieurs assistantes qui lui ont confié : teurs parlementaires (AFCP), de droite. Il recon- d’anciens militaires dans nos colon- tent dans la société : des salaires inférieurs, des « Nous aussi on est harcelées, moralement et sexuel- naît que « les députés voient d’un assez mauvais plus vite nes. Pour près de trois sondés sur responsabilités moindres. Sauf qu’ici, au “cœur lement… » Une ancienne assistante raconte qu’el- œil que les assistantes aient des enfants », mais il 350 km/h au lieu de 320 km/h, 20 % de cinq (58 %), la torture était « injusti- de la démocratie”, elles sont moins accepta- le était « la bonne à tout faire ». « Un jour, on m’a insiste : certaines femmes réussissent très bien. passagers supplémentaires, réduction du fiable », 23 % la jugeant « compré- bles », explique Séverine Teissier, secrétaire même envoyée à l’ambassade chercher un visa Séverine de Compreignac, trente ans, en fait par- coût d’exploitation : l’automotrice à gran- hensible ». La reconnaissance et la générale de l’Union syndicale des collabora- pour un membre de la famille ! », dit-elle. Elle tie. « Je suis très bien payée, j’ai des responsabili- dénonciation de la torture sont plus teurs parlementaires (USCP), qui rassemble effectuait deux mi-temps pour le compte de deux tés, et mon patron [l’UDF Jean-Jacques Jégou] me de vitesse (AGV), dont Alstom vient de nettes à gauche qu’à droite. Mati- des assistants pour la plupart de gauche et mili- députés socialistes. « L’un d’eux s’intéressait beau- pousse à faire de la politique. Tout dépend du réaliser le prototype, améliore sensible- gnon a jugé que les dernières décla- te pour la création d’un statut de l’assistant par- coup à ma vie privée, rapporte-t-elle. Au lende- député : s’il est bosseur, le travail de ses collabora- ment les performances de l’actuel TGV rations sur ce sujet ne justifiaient lementaire. Agée de vingt-cinq ans, militante main d’une sortie en boîte de nuit avec ses collè- teurs, homme ou femme, sera intéressant », dit- en répartissant le système de traction pas la mise en place d’une commis- du PS, Séverine Teissier a créé le Club des insis- gues du PS, il m’a dit : “Ce serait bien qu’on y elle. Les hommes ont d’autres corvées, comme sous les cabines voyageurs au lieu de le sion d’enquête ou d’historiens. tantes parlementaires sur le modèle des Chien- aille un soir tous les deux.” » En juillet, elle a été laver la voiture du député… nes de garde. Marre de servir le café ! Marre de licenciée pour « insuffisance professionnelle ». concentrer dans les motrices. L’AGV fera Lire pages 6 et 7 s’entendre dire « vous êtes la secrétaire de L’entretien préalable, auquel ont assisté deux Clarisse Fabre ses premiers essais début 2001. p. 28 Dernière Le « bush-gorisme » banque publique menace-t-il la France ? L’AMÉRIQUE déteindrait-elle gorisme ». L’un est éternellement sur la France ? La chicane va-t-elle candidat à la fonction que les Fran- devenir, ici comme là-bas, le fin çais avaient fini par lui confier, en mot du débat et de la compétition 1995 ; l’autre, obstinément désireux politiques ? A première vue, rien de de démontrer que le meilleur pre- commun, dira-t-on, entre les péri- mier ministre que la France ait AFP péties de l’élection présidentielle connu depuis… longtemps est capa- américaine, dont est saisie en der- ble d’être aussi son meilleur prési- INTEMPÉRIES nier ressort la Cour suprême, et l’af- dent depuis… François Mitterrand. frontement engagé en France au Mais l’un et l’autre – telle est la thè- Il pleut PATRICK CAREIL sujet du calendrier des scrutins de se du troisième homme – n’auront- 2002. Pourtant, dans les deux cas ils pas, en 2002, à l’âge de bientôt LE MINISTÈRE des finances a – un contentieux électoral d’un soixante-dix ans pour l’un, soixante- Crues, inondations, annoncé, lundi 27 novembre, la côté, un débat sur les institutions cinq ans pour l’autre, cogéré le pays mise en vente de la Banque Hervet, de l’autre –, les juristes et leurs argu- pendant cinq ans et épuisé leurs l’urbanisme accusé dernière banque française contrô- mentations entrent de plain-pied réserves d’enthousiasme et d’imagi- Dégâts, inondations : il est tombé sur lée par l’Etat. L’établissement dirigé dans les stratégies adoptées par les nation ? Ne sera-t-il pas temps de la France, en deux mois, jusqu’à deux par Patrick Careil sera cédé à un ou forces politiques. passer à autre chose, à d’autres fois plus de pluie que la normale (pho- plusieurs groupes financiers au ter- De là à dire qu’en France, comme hommes, à une autre génération ? me d’un appel d’offres. aux Etats-Unis, la question principa- Cette apparence doit, bien sûr, to : la Canebière, à Marseille, 19 sep- le réside dans la difficulté de dépar- être dissipée. M. Jospin et les socia- tembre). Régions les plus touchées : la Lire page 22 tager les deux camps… Le moment listes ont commencé à s’y employer, façade atlantique, le Sud-Est et le où l’on se trouve se prête à une telle tant il leur paraît – avec raison – Nord. Cultures intensives et urbanisa- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, lecture expéditive. Par une sorte de injuste de pouvoir être mis sur le 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; tion mal contrôlée sont mises en accu- Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; contamination, la perspective de de- même plan, après trois ans et demi Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- voir choisir, en 2002, entre Jacques de travail fructueux, qu’une droite sation. p. 14 gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Chirac et Lionel Jospin évoque l’al- impuissante à se reconstruire et un Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; International...... 2 Tableau de bord ...... 25 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; ternative, que les électeurs amé- chef de l’Etat qui aura passé l’essen- Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; France...... 6 Aujourd’hui ...... 28 ricains ne sont pas parvenus à tran- tiel de son mandat à exercer de loin Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Société...... 10 Météorologie-Jeux...... 31 cher, entre « W » Bush et Al Gore. en loin un pouvoir de nuisance. Régions ...... 14 Culture ...... 32 C’est ce que François Bayrou, tout à Carnet...... 16 Guide culturel ...... 35 son entreprise d’imposer un troisiè- Patrick Jarreau Horizons ...... 18 Kiosque ...... 36 me homme, appelle « le Chirac-Jos- Entreprises...... 22 Abonnements ...... 36 pin », menaçant la France de connaî- Lire la suite p. 20 et la chronique Communication...... 24 Radio-Télévision ...... 37 tre à son tour les affres du « bush- de Pierre Georges p. 38 LeMonde Job: WMQ2911--0002-0 WAS LMQ2911-2 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 10:32 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0323 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000

DIPLOMATIE Jacques Chirac a sinki, Copenhague, Stockholm et européen qui doit se tenir début dé- sont encore loin d’être concordants. Jacques Chirac et Lionel Jospin sont commencé une tournée des parte- Vienne, et doit se rendre bientôt à cembre à Nice. b QUINZE JOURS b LES TENSIONS entre Paris et Berlin plus des Européens de raison que de naires européens de la France. Après Madrid, Lisbonne, Londres, , avant cette réunion décisive pour ont une cause profonde : contraire- cœur. La cohabitation empêche, par Bruxelles, Luxembourg et Athènes Rome, La Haye et Hanovre pour es- l’élargissement de l’Union, les ment à Helmut Kohl et à François ailleurs, les Français de mener une la semaine dernière, il est allé à Hel- sayer d’assurer le succès du conseil points de vue français et allemands Mitterrand, Gerhard Schröder, politique européenne audacieuse. Paris et Berlin ont du mal à trouver une position commune sur l’Europe A la veille du sommet des 8 et 9 décembre à Nice, Jacques Chirac a commencé une tournée des pays membres de l’Union pour tenter d’assurer le succès d’un conseil décisif pour son élargissement, alors que les divergences persistent entre Français et Allemands BERLIN les assurances données sur l’étroite conserver un droit de veto pour dé- de conserver un commissaire (au çaise. Au sommet de Mayence, question est toujours pendante. de notre envoyé spécial coopération entre responsables des fendre la « diversité culturelle » lieu de deux actuellement pour les Français et Allemands sont tombés Les Allemands laissent entendre Le scénario du conseil européen deux pays, le fossé est manifeste. contre la libéralisation des échanges « grands ») y compris avec le pro- d’accord pour « tenir compte de ma- que la repondération des voix de Berlin, en mars 1999, est-il en Ce qui ne veut pas dire qu’un dans ce secteur ; chain élargissement qui pourrait nière équitable du facteur démogra- n’est pas pour eux une priorité et train de se répéter avant la réunion compromis ne sera pas trouvé dans – quant à la taille de la Commis- concerner jusqu’à six candidats, phique » mais il est vite apparu qu’ils préfèrent y renoncer plutôt de Nice (8 et 9 décembre), la France les dernières heures de la réunion sion, la France – et à l’origine l’Alle- avec un calendrier contraignant qu’ils ne donnaient pas le même que de ne pas obtenir satisfaction et l’Allemagne ayant échangé leurs de Nice, mais le résultat risque magne – voulait que le nombre de pour les réductions futures. L’Alle- sens à cette phrase. Les premiers sur leur revendication principale : rôles ? L’année dernière, Paris avait d’être plus un trompe-l’œil que l’ac- commissaires soit limité à vingt et magne, qui courtise les « petits » pensaient rétablir un équilibre aux « En cas de besoin, nous pouvons assuré de son plein soutien le gou- cord ambitieux que la France sou- un après les prochains élargisse- pays, a une position moins nette. dépens des « petits » pays, surre- trouver des majorités qui nous vernement de Gerhard Schröder, haitait à l’origine. ments de l’Union. La solution pro- Elle défend toujours officiellement présentés dans le système actuel ; soient favorables avec le système ac- qui assumait sa première prési- Quatre points principaux, dits les seconds voulaient en profiter tuel, dit un diplomate. Nous avons dence de l’Union européenne. Or « reliquats » d’Amsterdam, sont à pour obtenir plus de voix que les suffisamment de bonnes relations les discussions avaient achoppé sur l’ordre du jour de la négociation De Berlin 1999 à Nice 2000... autres « grands » (France, Grande- avec tout le monde, et notamment un différend franco-allemand à entre les Quinze : les coopérations Bretagne, Italie) sous prétexte de avec les "petits" que nous avons propos de la politique agricole renforcées (la possiblité pour quel- Les Allemands ont gardé un mauvais souvenir de la première pré- l’arrivée de 16 millions d’Allemands toujours soutenus. » commune. Au séminaire de Ram- ques pays membres d’aller plus loin sidence européenne assumée par le tout nouveau gouvernement de l’Est depuis la réunification. Les Quoi qu’il en soit, Berlin ne fera bouillet, en mai, puis au sommet de dans l’intégration), l’extension du Schröder, au premier semestre 1999. Le chancelier voulait alors ob- Français font valoir que l’égalité pas de concession sans contrepar- Mayence en juin, les Allemands ont vote à la majorité qualifiée, la taille tenir une réduction de la contribution allemande au budget commu- entre la France et l’Allemagne a tie. L’une d’elles pourrait être promis d’œuvrer au succès de la de la Commission de Bruxelles et la nautaire qui passait par une réforme de la politique agricole toujours été un principe de base de le soutien de la France à la re- présidence française. Ils se sont en- repondération des voix au Conseil commune (PAC). La France s’y était opposée, et Jacques Chirac avait l’intégration européenne. Les Alle- connaissance de l’allemand gagés à défendre avec Paris une po- européen entre les « grands » et les expliqué à Gerhard Schröder que la vie était toujours dure pour le mands ont proposé la formule de la comme langue officielle de sition commune pour la réforme « petits » pays. Sur ces quatre pays assumant la présidence de l’Union car c’est lui qui devait faire double majorité : un texte serait l’Union, avec le français et l’an- des institutions communautaires à points, il y a des divergences plus les plus grands sacrifices s’il voulait un accord. Arrivant au sommet adopté s’il réunissait une majorité glais. Paris pourrait aussi accepter, l’ordre du jour du conseil européen ou moins graves entre Paris et Ber- franco-allemand de Vittel, le 10 novembre, le chancelier s’est fait un d’Etats et une majorité de la popu- au conseil européen de Nice, de Nice. lin : malin plaisir de rappeler au président de la République que la France, lation européenne. Trop compliqué, la convocation d’une nouvelle Or, quinze jours avant la réunion – sur les coopérations renforcées, en tant que présidente, devait consentir des concessions doulou- dit-on à Paris, où l’on affirme conférence intergouvernementale de ce conseil décisif pour l’élargisse- le gouvernement fédéral considère reuses... si elle voulait faire du conseil européen de Nice un succès. qu’aucun des partenaires n’en veut. (CIG) pour 2004. Cette future ment, les points de vue français et que la présidence française n’a pas Les Allemands, au contraire, consi- négociation serait chargée de do- allemands sont encore loin d’être accordé toute l’attention qu’il méri- dèrent qu’une majorité s’est déga- ter l’UE d’une Constitution. C’est concordants. Une rencontre tenue tait à un « papier » commun ger- posée était une rotation des une Commission resserrée, « mais gée au sommet informel de Biarritz, une de ces idées allemandes sur vendredi 24 et samedi 25 no- mano-italien ; commissaires entre les pays une grande Commission ne serait pas en octobre, en faveur de cette idée. l’avenir dont le ministre français vembre, à Berlin, à l’initiative du – sur l’extension de la majorité membres, si bien que certains n’au- un drame », dit-on, à condition de Certains participants du sommet des affaires européennes, Pierre Bureau international de liaison et qualifiée à des sujets décidés encore raient pas eu de commissaires pen- renforcer les pouvoirs du pré- franco-allemand de Vittel (9 et Moscovici, vient de dénoncer de documentation (BILD) et de la à l’unanimité, les Allemands et les dant quelques années. Les petits sident ; 10 novembre) croient avoir les « effets pervers »... sur la négo- Société pour la coopération supra- Français ne sont pas les seuls à être pays l’ont refusée. Paris parle main- – le sujet de controverse le plus compris que le chancelier Schrö- ciation de Nice. nationale, en a apporté une nou- en désaccord, mais Berlin regrette tenant d’un « plafonnement différé » aigu reste la repondération des der a abandonné la demande alle- velle fois la démonstration. Malgré particulièrement que Paris veuille permettant à chaque Etat membre voix, une vieille revendication fran- mande. D’autres pensent que la Daniel Vernet Un « joueur de flûte » Les relations entre la France et l’Allemagne connaissent de nouvelles tensions « dépourvu BERLIN la France paralysée jusqu’aux élections de tions personnelles médiocres entre M. Schrö- usage de la langue allemande en Europe – qui de sens musical » de notre correspondant 2002, alors que M. Schröder songe à son der et M. Jospin. Comme les Allemands ne ne sont pas illégitimes mais qui remettent en « On a retrouvé pour la première fois l’at- deuxième mandat. Il hésite à « se jeter à veulent pas s’en prendre directement à cause la prééminence française. Résultat, les Les ministres des affaires mosphère de l’époque Kohl-Mitterrand », l’eau » sur l’Europe, selon un conseiller : M. Jospin, c’est le ministre des affaires euro- Allemands se rebiffent, parfois de manière étrangères français et allemand s’était réjoui le ministre des affaires étran- l’élargissement, qui va remettre l’Allemagne péennes, Pierre Moscovici, qui essuie les cri- brutale, persuadés d’être les mal-aimés de entretiennent des relations ami- gères français, Hubert Védrine, après le sémi- au cœur de l’Europe, est dans l’intérêt absolu tiques de la chancellerie et du ministère des l’Europe. cales, dit-on ; mais aident-ils naire franco-allemand de Rambouillet. Son de son pays, mais sur ce sujet délicat pour son affaires étrangères. Accusé par l’hebdoma- vraiment l’entente entre les collègue allemand, le Vert Joschka Fischer, ve- électorat − qui craint l’immigration polo- daire Die Zeit de ne s’intéresser qu’à la pré- CONTRASTE SAISISSANT deux pays ? M. Fischer a beau nait de brosser sa vision fédérale de l’Europe ; naise – M. Schröder aimerait le soutien de la sidentielle et pas à l’Europe, M. Moscovici se- Car le vrai reproche fait à M. Moscovici – et être fédéraliste, il ne s’intéresse Français et Allemands étaient décidés à s’en- France, qui traîne des pieds, selon les Alle- rait arrogant, refuserait de parler aux par ricochet à M. Jospin – est de ne pas aimer guère à l’Europe. Quant à M. Vé- tendre pour réformer les institutions euro- mands. Allemands qui ne sont pas de son rang. Or l’Allemagne. Le ministre des affaires euro- drine, après avoir prétendu que péennes ; Jacques Chirac préparait son dis- M. Moscovici n’a pas d’interlocuteur politique péennes a été furieux du portrait que lui a le discours de M. Fischer avait cours européen au Reichstag, réponse à TORTS PARTAGÉS en Allemagne depuis que le secrétaire d’Etat consacré, début novembre, die Zeit, le jugeant été réalisé quasiment en colla- M. Fischer. Six mois plus tard, les relations Berlin, qui a longtemps parié sur M. Chirac, Christoph Zöpel a été déchargé des dossiers antisémite. Vu de Berlin, ce reproche semble boration avec lui, il a largement entre les deux pays connaissent de nouvelles s’est aperçu que son discours au Reichstag européens par M. Fischer, au printemps, au infondé, mais il montre que les comptes du critiqué ses idées dans une tri- tensions. Celles-ci sont certes classiques à la était largement un « coup » de politique inté- profit d’un haut fonctionnaire, Günter Pleu- passé ne sont pas complètement réglés. Le bune publiée dans Le Monde. En veille d’échéances européennes importantes. rieure. Depuis l’affaire Méry, on n’est plus ger. Les Français prétendent que M. Pleuger contraste est saisissant avec l’ancien ministre septembre, il a « vérifié », lors de Mais ces irritations à répétition ont une cause certain ici qu’il sera à l’Elysée après 2002. Phé- et son collaborateur, Reinhard Schweppe, des finances, Dominique Strauss-Kahn, qui la réunion des ministres des af- plus profonde : contrairement à Helmut Kohl nomène nouveau, la chancellerie critique ou- responsable de la division européenne aux af- aimait l’Allemagne, que les Allemands ai- faires européennes d’Evian, que et à François Mitterrand, Gerhard Schröder, vertement le chef de l’Etat français, notam- faires étrangères, cherchent une revanche sur maient, et qui gérait la relation franco-alle- celles-ci n’étaient pas majori- Jacques Chirac et Lionel Jospin sont des Euro- ment sur son refus de reconnaître la Corée du la France. Ils défendraient des positions dif- mande pour Matignon. Pour excuser tous ces taires en Europe. En novembre, péens de raison, pas de cœur. Pour M. Schrö- Nord. Il faut donc envisager aussi l’avenir férentes des promesses faites par les hommes cafouillages, les diplomates avancent que le il a fini par le traiter implicite- der, le temps des visionnaires est révolu, et avec M. Jospin. En cohabitation, c’est sur le politiques. MM. Schröder et Fischer joue- mariage des deux pays a toujours été un ma- ment de « joueur de flûte ». M. Jospin a invoqué la méthode pragmatique bureau du premier ministre qu’atterrissent les raient un jeu ambigu, envoyant leurs fonc- riage de raison, fait de compromis doulou- A Zagreb, pendant le week- de Jean Monnet pour excuser une présidence dossiers concrets qui posent souvent le plus tionnaires au combat, quitte à les désavouer reux. L’argument ne tient guère. Il y avait plus end qui a suivi le sommet du française de l’Union sans grande ambition. de problèmes. Dans les tensions actuelles, les s’ils n’obtiennent pas les résultats espérés. que de la raison dans la relation Kohl-Mitter- 24 septembre entre l’Union eu- Sans la foi dans l’Europe, les mille et une diffi- torts sont partagés : M. Schröder a mené en Un problème de la relation franco-alle- rand, à l’époque où Jacques Delors bouillon- ropéenne et les pays des Bal- cultés sont difficiles à surmonter. Tout grain bateau M. Jospin sur le dossier du rapatrie- mande est qu’elle fut longtemps dominée par nait d’idées à la Commission pour faire avan- kans, M. Védrine a regretté les de sable grippe la mécanique franco-alle- ment des déchets nucléaires allemands entre- la France. Aujourd’hui, l’Allemagne réunifiée cer l’Europe. Si l’on ne se comprend pas, on malentendus et M. Fischer a dé- mande et européenne. posés à La Hague. Mais le gouvernement demande quelques rééquilibrages – réforme peut sans doute cohabiter, mais guère pro- claré que, pour un « joueur de La cohabitation empêche par ailleurs les français a mis en difficulté M. Schröder en cé- de la politique agricole commune, baisse de gresser ensemble... flûte », il avait été « dépourvu de Français d’avoir une politique européenne dant face aux routiers. Cette situation de sa contribution au budget de Bruxelles, prise tout sens musical ». audacieuse. Les Allemands craignent de voir conflit objective est compliquée par les rela- en compte de son poids démographique, Arnaud Leparmentier LeMonde Job: WMQ2911--0003-0 WAS LMQ2911-3 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0324 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 3 Al Gore explique aux Américains La Haye : Jacques Chirac pourquoi il ne baisse pas les bras défend Dominique Voynet HELSINKI. Jacques Chirac a rejeté, lundi 27 novembre, à Helsinki, les critiques britanniques sur la manière dont Dominique Voynet, ministre de l’environnement, a géré, pour le compte de l’Union eu- L’équipe de George W. Bush considère le résultat irréversible après la décision de la Floride ropéenne (UE), une tentative de compromis destiné à sauver la conférence de La Haye sur le réchauffement de l’atmosphère. «J’ai Le vice-président Al Gore s’est adressé aux Amé- tats définitifs de la présidentielle dans cet Etat. un juge local, a perdu par 537 voix en Floride observé le fonctionnement de la présidence française et je l’ai trouvé ricains, lundi 27 novembre, au lendemain de la Le candidat démocrate, qui a contesté ces résul- alors qu’il devance George W. Bush de remarquable », a déclaré le chef de l’Etat. « Je ne peux que regretter publication par les autorités de Floride des résul- tats, non devant la Cour suprême, mais devant 328 696 voix au plan national. une polémique qui n’a pas lieu d’être », a – t-il ajouté. Après l’échec de la conférence, le vice-premier ministre britannique, le travailliste WASHINGTON n’aura pas lieu avant jeudi, la John Prescott, avait accusé la France, et notamment Mme Voynet, de de notre correspondant veille de celle de la Cour suprême ne pas avoir su plaider la cause d’un compromis qu’il avait contribué Al Gore a sans doute prononcé à Washington. Or il a besoin de à établir avec les Etats-Unis, en vue de sortir la conférence de La le plus important discours de sa résultats rapides s’il ne veut pas Haye de l’impasse. carrière quand il s’est efforcé de lasser la patience de ses parti- « Je regrette beaucoup cet échec », a déclaré M. Chirac, qui a indiqué convaincre les sans. « souhaiter » désormais qu’on puisse « réengager les discussions, car Américains, George W. Bush de son côté a il est temps de maîtriser les effets dramatiques des comportements d’un lundi soir continué à essayer de projeter une certain nombre de grands pays ». S’il n’a pas cité lesquels, l’allusion 27 novembre à image de légitimité et d’irréversibili- aux Etats-Unis ne faisait guère de doute. – (Corresp.) la télévision, té du résultat de dimanche. Certes de lui accorder l’administration a refusé de lui don- quelques jours ner, comme il le réclamait, les clés Accord du Luxembourg de sursis né- des bureaux prévus pour héberger cessaires pour l’équipe de transition du futur pré- rechercher au fond des urnes de sident ou les 5,3 millions de dollars sur la taxation de l’épargne en Europe Floride les centaines de votes qui (6,2 millions d’euros) qui vont avec. lui manquent pour rattraper Mais, dans une conférence de BRUXELLES. Le Luxembourg a confirmé, lundi 27 novembre, qu’il George W. Bush et accéder à la presse tenue à Washington, son co- se joignait à l’accord sur le « paquet fiscal » conclu dans la nuit pré- Maison Blanche. Une tâche déli- listier et chef de son équipe de tran- cédente par les ministres des finances de l’Union européenne (Le cate car, si les démocrates sont so- sition, Dick Cheney – qui a déjà par- Monde du 28 novembre). Avant de donner son feu vert définitif, lidement ralliés derrière lui, une ticipé à cinq passations de Jean-Claude Junker, premier ministre et ministre des finances du partie de l’opinion commence à pouvoir –, a annoncé que, puisque Grand-Duché, avait voulu consulter son gouvernement. Laurent Fa- trouver le temps long tandis que le la Maison Blanche lui refusait les bius, ministre de l’économie, a salué « ce pas important vers l’harmo- gouverneur du Texas fait tout pour fonds publics, « W » utiliserait des nisation de la fiscalité de l’épargne et de la fiscalité de l’entreprise au se présenter comme le président fonds privés pour se préparer à sein de l’UE ». élu, titre que lui refusent toujours gouverner. Le contenu de la directive sur la taxation des intérêts des non-rési- les grands médias. ne doit pas le mettre arbitrairement sa détermination. « Si finalement L’ancien secrétaire à la défense a dents est désormais précisé. Mais, conformément à ce qui avait été Pour ce faire, Al Gore a fait ap- de côté parce que c’est trop difficile le peuple ne me choisit pas, qu’il enfin jugé « décevant » et « regret- décidé au sommet de Feira (Portugal) en juin, elle va être gelée pour pel aux sentiments de justice et de le compter. (...) C’est pourquoi, en soit ainsi. Le résultat aura été table » le comportement de l’admi- deux ans, soit le temps de négocier avec les pays tiers (ou les pays d’équité qui sont le fondement de conformément à la loi de Floride, équitable et le peuple aura parlé. nistration Clinton qui a, selon lui, associés et dépendants) – qui possèdent des places financières sus- la mentalité américaine. Il s’est in- j’ai décidé de contester un dé- Si on me choisit, qu’il en soit ainsi. « l’obligation d’honorer un résultat ceptibles de concurrencer celles de l’UE (Suisse, Liechtenstein, Saint digné que des milliers de votes qui compte inexact et incomplet. » Je m’engagerai alors et je m’en- électoral certifié ». Un comporte- Marin...) – afin de les inviter à aligner leur législation sur celle de auraient pu faire la différence Sans demander que l’on re- gage à unir ce pays », a-t-il assuré. ment qu’il juge irresponsable l’UE. A l’issue de ces négociations et au plus tard à la fin 2002, les n’aient pas pu être vérifiés par un compte une énième fois des votes puisque la nouvelle présidence Quinze devront formellement adopter la directive. – (Corresp.) dépouillement manuel : « Un vote déjà dépouillés, Al Gore a souhaité IMAGE DE LÉGITIMITÉ « devra payer cher » les retards qui n’est pas seulement un bout de pa- qu’on les compte enfin véritable- Le vice-président ne dispose s’accumulent dans sa mise en place. DÉPÊCHES pier, c’est la voix d’une personne hu- ment ; tel est son leitmotiv et celui néanmoins que de peu de temps Nul doute que les républicains vont a LIBAN : le journaliste Gilles du Jonchay a demandé, lundi 27 maine, une déclaration de principe des nombreux dirigeants démo- pour trouver ces fameuses voix, continuer à se présenter en vain- novembre, à la cour d’appel de Paris d’interdire la diffusion, mercre- et nous ne devons pas réduire ces crates venus à sa rescousse. Car Al qui existent même si elles n’ont queurs dans l’espoir de contraindre di, d’un documentaire sur Anis Naccache, ex-terroriste libanais, voix au silence. (...) Ignorer des Gore ne veut pas qu’on le présente pas été prises en compte par les Al Gore à reconnaître une défaite dont il a réalisé les interviews mais ni le montage ni le commentaire. votes, c’est ignorer la démocratie comme un mauvais perdant, résultats publiés par l’administra- qu’ils souhaitent la plus humiliante La 14e chambre de la cour d’appel rendra sa décision mercredi. Selon elle-même. (...) C’est ça, l’Amérique. image que les républicains s’ef- tion républicaine de Floride. La possible. le journaliste, le montage réalisé par le réalisateur Timon Koulmasis Quand un bulletin de vote est mis forcent de répandre, même si cette prochaine audience de contesta- « accumule les contre-vérités ». – (AFP.) dans l’urne, on doit le compter. On diabolisation ne fait que renforcer tion des résultats à Tallahassee Patrice de Beer a TUNISIE : le tribunal de première instance de Tunis a pronon- cé, vendredi 24 novembre, des peines de prison ferme à l’encontre des quatorze membres présumés du groupe islamiste Ansar. Deux des inculpés sont en grève de la faim depuis plus de quatre-vingts jours. Abdellatif Bouhjila, qui jeûne depuis le 28 août pour deman- Une vingtaine de procédures judiciaires liées à la présidentielle der sa relaxe, a écopé de dix-sept ans de prison, tandis que Yassine TALLAHASSEE (Floride) Boies, veut faire examiner par le juge ou par sont centralisées les contestations électorales Benzarti, en grève depuis septembre, a été condamné à onze ans de notre envoyée spéciale une personne qu’il nommera les milliers de bul- depuis que les résultats de Floride ont été pro- d’emprisonnement. Le verdict a été rendu en l’absence des avocats Les avocats du candidat démocrate à la Mai- letins de vote qui n’ont pas été pris en compte clamés officiellement. M. Jacobs affirme qu’un de la défense qui se sont retirés du procès pour protester contre les son Blanche Al Gore ont déposé, lundi 27 no- dans le décompte final. La législation de Floride responsable républicain a commis des irrégula- conditions « inacceptables » de son déroulement. – (AFP.) vembre, devant un tribunal de l’Etat de Floride, accorde un large pouvoir discrétionnaire au rités sur de nombreux votes par correspon- à Tallahassee, le premier recours en contesta- juge pour décider du résultat d’une élection. Sa dance. M. Bush ayant remporté 10 006 votes tion des résultats officiels de l’élection présiden- décision est susceptible d’appel devant la cour par correspondance et M. Gore 5 209 dans ce tielle du 7 novembre en Floride, proclamés la d’appel de Floride puis, en troisième instance, comté, une éventuelle disqualification de tous veille par les autorités locales et attribuant la devant la Cour suprême de Floride. ces votes placerait M. Gore en tête du vote en victoire au gouverneur George W. Bush avec b Recours devant la Cour suprême des Floride et donc de la course à la présidence. 537 voix d’avance. Etats-Unis. Déposé le 24 novembre par l’équipe b Recours devant la Cour suprême de Flo- Le président du tribunal, le juge N. Sanders du candidat George W. Bush, ce recours va être ride, déposé par six électeurs en appel accéléré Sauls, a donné aux deux parties quatre jours examiné par la juridiction suprême fédérale à d’une décision du juge de première instance pour présenter leurs listes de témoins et leurs partir du vendredi 1er décembre. M. Bush veut Jorge Labarga du 20 novembre. Les électeurs arguments, et devrait rendre sa décision la se- faire reconnaître par la Cour suprême des Etats- demandent une nouvelle élection dans le comté maine prochaine. Ce recours n’est que l’une des Unis que la Cour suprême de Floride a outre- de Palm Beach, en raison des défauts présentés nombreuses procédures judiciaires liées au passé ses fonctions le 14 novembre en statuant par le bulletin de vote de type « papillon ». La scrutin actuellement en cours devant diverses sur une loi électorale qui relève de la compé- Cour leur a demandé de présenter leurs argu- juridictions locales et fédérales ; la chaîne de té- tence du Parlement local et non du pouvoir ju- ments par écrit mardi et décidera ensuite si elle lévision ABC en a dénombré vingt-quatre lundi, diciaire. se saisit de ce recours ou pas. mais aucun chiffre officiel n’a été fourni. Voici b Recours devant la cour d’appel fédérale b Recours déposés devant cinq tribunaux les principales procédures en cours cette se- d’Atlanta, compétente pour la Floride. Ce re- de comtés, samedi 25 et dimanche 26 no- maine. cours a été déposé par l’équipe Bush contre vembre, par l’équipe de M. Bush pour forcer ces b Contestation des résultats officiels de- deux décisions de tribunaux fédéraux de pre- comtés à recompter les bulletins de vote des vant le tribunal du comté de Leon, à Tallahas- mière instance qui ont rejeté sa demande d’ar- militaires de l’étranger. see, juridiction de l’Etat de Floride. Ce recours, rêt du décompte manuel des bulletins. Cet ap- b Un groupe d’électeurs noirs, soutenu par déposé lundi par l’équipe d’Al Gore, est consi- pel pourrait être entendu à partir du mercredi le leader noir de New York, le révérend Alan déré comme le plus important à l’heure actuelle 29 novembre. Sharpton, a déposé une plainte, lundi 27 no- car il pourrait théoriquement se solder par l’in- b Recours déposé par un militant démo- vembre, devant un tribunal fédéral de Miami version du résultat de l’élection en Floride. Le crate local, Harry Jacobs, demandant l’annula- pour protester contre l’intimidation dont ils af- candidat démocrate demande au tribunal de re- tion de tous les votes par correspondance du firment avoir fait l’objet. connaître que dans trois comtés en particulier comté de Seminole (Floride). Déposée le 17 no- Parallèlement, d’autres plaintes individuelles (Miami-Dade, Palm Beach et Nassau) les résul- vembre devant le tribunal du comté de Semi- sont en cours sur divers aspects de l’élection. tats proclamés sont « inexacts et incomplets ». nole, cette affaire a été portée lundi devant le Le chef de l’équipe d’avocats de M. Gore, David tribunal du comté de Leon à Tallahassee, où Sylvie Kauffmann Troisième victoire électorale consécutive pour Jean Chrétien au Canada Un succès personnel pour le premier ministre libéral, critiqué de toutes parts durant la campagne MONTRÉAL libéraux conservent surtout leur fief jet de loi du gouvernement québé- plus budgétaires pour réduire les de notre correspondante de l’Ontario, les tentatives de l’Al- cois sur les « fusions municipales » impôts, rembourser la dette natio- Jean Chrétien aura fait mentir liance canadienne (ultra-conserva- qui a provoqué la mauvaise humeur nale et opérer des dépenses nou- tous les analystes et sondeurs cana- ) pour y percer ayant complète- de plusieurs maires. D’autres y velles. M. Chrétien a promis à cet diens. Le chef libéral était, certes, ment échoué. De son côté, voient une diminution du soutien à égard de « résoudre les problèmes donné gagnant aux élections géné- l’Alliance, dirigée par Stockwell l’« option souverainiste » de la part sociaux » qui demeurent, citant en rales qui se sont déroulées lundi Day, gagne neuf sièges de députés des électeurs québécois, qui donne- exemple la situation des Indiens In- 27 novembre, mais personne ne et conforte ses positions dans ra sûrement matière à réflexion au nus du Labrador. s’attendait à une victoire aussi claire l’Ouest canadien, tandis que les premier ministre de la province, Lu- Ancien homme de confiance de (172 sièges sur 301 à la Chambre des conservateurs et les néo-démo- cien Bouchard. Pierre Elliott trudeau, Jean Chré- communes) et, surtout, aussi per- crates sauvent les meubles, surtout tien, fils d’un scieur de bois de Sha- sonnelle. Car il s’agit bien de la vic- dans les provinces « atlantiques » SURPLUS BUDGÉTAIRES winigan, cité industrielle du Qué- toire d’un homme — assailli de cri- de l’est du Canada. Pour l’heure, et sans triompha- bec, et dix-huitième enfant d’une tiques tout au long de la campagne, Quant au Bloc québécois (défen- lisme, Jean Chrétien, soixante-six famille de dix-neuf, n’a jamais renié y compris de la part de ses amis po- seur des intérêts du Québec à Otta- ans, pourra poursuivre sur sa lan- ses origines populaires. Connu pour litiques — qui vient de gagner son ), il y laisse lui aussi des plumes cée. Il n’a plus à se soucier des voix son franc-parler, il lui arrive de dé- pari : donner au Parti libéral une au profit des libéraux et ce, malgré qui s’élèvent dans les rangs libéraux raper, au point d’être considéré majorité absolue dans le cadre de un parcours sans faute de son lea- pour réclamer qu’il passe le flam- comme un gaffeur impénitent. Ses trois mandats consécutifs, du ja- der, Gilles Duceppe, un souverai- beau (Le Monde du 28 novembre). Il « meilleures déclarations » ont fait mais vu dans l’histoire politique ca- niste modéré, durant la campagne. vient de les faire taire brillamment. l’objet d’un recueil, Les Chrétienne- nadienne depuis l’élection de Wil- Le score médiocre des « blo- Et il peut bien reprendre son « mes- ries, devenu un best-seller au Qué- liam Mackenzie King en 1945. quistes », certains l’expliquent par sage libéral » portant sur la conti- bec. Globalement, le paysage poli- la publication malencontreuse, en nuité d’une « approche modérée et tique canadien ne change guère. Les pleine campagne fédérale, d’un pro- équilibrée » visant à utiliser les sur- Anne Pélouas LeMonde Job: WMQ2911--0004-0 WAS LMQ2911-4 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 10:21 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0325 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 INTERNATIONAL Sida : plus de 5 millions de personnes contaminées en 2000 L’infection par le VIH continue de progresser sur la plupart des continents. L’Europe de l’Est devient un important et inquiétant foyer d’épidémie. En Afrique subsaharienne, le nombre de nouveaux cas semble se situer à un niveau légèrement inférieur à celui de 1999 Les chiffres du sida pour l’année 2000, pu- part des continents, avec une explosion en tale et en Asie centrale, on estime qu’il y sur 36,1 millions dans le monde – la pro- « New Deal » entre l’industrie pharmaceu- bliés mardi 28 novembre par l’agence des Europe de l’Est. En Russie (lire page 18), da- aura 700 000 cas à la fin de 2000 contre gression massive de la pandémie semble, tique et les pays les plus touchés. Le Séné- Nations unies en charge de la lutte contre vantage de nouvelles infections ont été en- 450 000 il y a moins d’un an. En Afrique , pour la première fois, enrayée. Dans un en- gal est le premier pays du monde à avoir le sida (Onusida) montrent une progres- registrées en l’an 2000 que pendant toutes continent qui compte plus des deux tiers tretien au Monde, le professeur Peter Piot, conclu un accord avec les laboratoires pour sion constante de la pandémie sur la plu- les années précédentes. En Europe orien- des personnes infectées – soit 25,3 millions directeur général d’Onusida, appelle à un obtenir des thérapies à prix très réduits.

PUBLIÉES mardi 28 novembre lions d’hommes entre 15 et 49 ans 36,1 millions de personnes atteintes par l'épidémie personnes sexuellement actives, ne par Onusida – l’agence de l’ONU en auront été infectés au cours de l’an laissant que peu d’individus suscep- charge de la lutte contre le sida – 2000. ADULTES ET ENFANTS VIVANT AVEC LE SIDA (rapport fin 2000) TOTAL DES DÉCÈS tibles d’être infectés ; le succès de la les dernières données concluent à b En l’an 2000, on aura enregis- • DEPUIS LE DÉBUT : prévention dans quelques pays afri- une progression constante de la tré, en Russie, davantage de nou- 21,8 millions cains a permis de réduire les taux pandémie. « Le VIH a provoqué une velles infections à VIH que pendant 17,5 Adultes d’infection. ? EUROPE ORIENTALE dont Femmes épidémie mondiale beaucoup plus toutes les années précédentes. L’ex- EUROPE ET ASIE CENTRALE 9 b Déjà confrontés à un colossal importante que ce que l’on avait an- pansion de l’épidémie se poursuit AMÉRIQUE OCCIDENTALE 4,3 Enfants de -15 ans problème de prévention, les pays ticipé il y a une décennie encore, en Ukraine. Une estimation pru- DU NORD 700 000 africains ploient sous les consé- DEPUIS 2000 : souligne-t-on à Genève, au siège dente porte le nombre d’adultes et 540 000 • 3 millions quences socio-économiques de d’Onusida. Nous estimons que le d’enfants infectés en Europe orien- 920 000 2,5 l’épidémie. Selon Onusida, les pays nombre des personnes infectées par tale et en Asie centrale à 700 000 AFRIQUE DU NORD ASIE DE L'EST 1,3 africains auront besoin chaque an- ET PACIFIQUE le VIH, présentant ou non les symp- d’ici à la fin de 2000 (contre 450 000 CARAÏBES ET PROCHE-ORIENT 0,5 née d’au moins 1,5 milliard de dol- tômes du sida à la fin de 2000, est de il y a moins d’un an). 400 000 ASIE DU SUD 640 000 lars pour réduire le risque de conta- 390 000 PERSONNES VIVANT 36,1 millions, ce qui dépasse de 50 % b Pour la première fois, le ET DU SUD-EST avec le VIH/sida : mination. Pour les personnes AFRIQUE 36,1 millions les projections faites en 1991 par nombre des nouvelles infections ? SUBSAHARIENNE contaminées et malades, la facture l’OMS ». Le bilan épidémiologique pourrait s’être stabilisé dans les des soins palliatifs du traitement, AMÉRIQUE LATINE 34,7 d’Onusida permet d’actualiser un pays d’Afrique subsaharienne. Le 5,8 16,4 de la prévention des infections op- millions certain nombre d’éléments quant à total des nouvelles infections en 1,4 portunistes et de la prise en charge la progression de l’infection. 2000 s’élève à 3,8 millions environ, 1,4 million des orphelins se montera à 1,5 mil- b Dans toutes les régions du contre 4 millions en 1999. Ce phé- 25,3 NOUVEAUX CAS en 2000 liard de dollars chaque année. L’in- monde – à l’exception notable de nomène est probablement dû à millions AUSTRALIE 5,3 millions troduction des thérapies anti-rétro- l’Afrique subsaharienne – on deux facteurs : dans de nombreux NOUVELLE-ZÉLANDE 4,7 virales coûterait plusieurs milliards compte davantage d’hommes que pays africains, l’épidémie s’est ins- 15 000 2,2 de dollars supplémentaires. de femmes infectés par le VIH. Glo- tallée depuis si longtemps qu’elle a 0,6 balement, on estime que 2,5 mil- déjà touché un grand nombre des * Enfants ayant perdu leur mère ou leurs deux parents avant l'âge de 15 ans à cause du SIDA Source : ONUSIDA J.-Y. N. Pr Peter Piot, directeur général d’Onusida Le Sénégal signe le premier accord sur « Il faut un "New Deal" entre l’industrie pharmaceutique une baisse de 90 % du coût des thérapies et les pays les plus touchés » DAKAR mais au Sénégal « une réduction de de notre correspondante 85 à 90% sur le prix usine », indique « Quelles sont les grandes ten- cessifs des médicaments, le fait – Quels sont les différents mo- de l’industrie pharmaceutique et les Ce n’est pas un hasard si plu- le professeur Ibra Ndoye, qui coor- dances épidémiologiques obser- qu’ils étaient inaccessibles aux ma- dèles ? pays les plus touchés. Les règles de sieurs laboratoires pharmaceu- donne à Dakar le programme na- vées en 2000 ? lades du tiers-monde. En fait, cela – Un pays comme le Sénégal a l’économie libérale sont devenues tiques viennent de conclure avec le tional de lutte contre le sida. Quant – Les chiffres montrent une ex- donnait une excuse pour ne rien opté pour un meilleur accès aux an- incompatibles avec la mondialisa- Sénégal le premier accord au à l’Etat sénégalais, il s’est engagé à tension continue de l’épidémie. faire. La récente déclaration d’in- tirétroviraux. Il a conclu un accord il tion de l’épidémie du sida. Il faut monde facilitant l’accès aux traite- augmenter le montant de ses sub- Mais pour la première fois, il faut tention entre l’ONU et quelques y a quelques semaines avec l’indus- désormais un nouveau pacte entre ments du sida. Avec un taux de sé- ventions, en les portant à 500 mil- le souligner, il y a moins de nou- multinationales pharmaceutiques, trie pharmaceutique [lire ci-contre], l’industrie et la société. Ce pacte fe- ropositivité de 1,4 %, ce pays lions de francs CFA (5 millions de velles infections en Afrique que pour réduire les prix des antirétro- avec des prix qui représentent 10 % rait que, pour les pays du Nord, le d’Afrique de l’Ouest fait figure de francs) à partir de l’an prochain, et l’an dernier : 3,8 millions de cas viraux, a déclenché un processus. du prix des médicaments en Eu- mécanisme actuel de rémunération bon élève dans la lutte contre le si- à exonérer de taxes et de droits de contre 4 millions. C’est, je crois, la Des gouvernements se sont décla- rope. A l’autre extrême, on trouve le du capital continue. En effet, si l’on da. Et, atout capital, il dispose de douane les médicaments anti-rétro- conséquence de la prévention dans rés intéressés. D’autres ont estimé Swaziland, où le gouvernement a ne protège plus la propriété intellec- structures fonctionnelles pour viraux. quelques pays comme l’Ouganda décidé de se concentrer sur le dépis- tuelle, il ne faut pas se faire d’illu- prendre en charge les personnes se ou la Zambie. Mais c’est aussi tage et la prise en charge des infec- sions : les actionnaires retireront trouvant à un stade avancé d’im- 60 FRANCS PAR MOIS parce que les personnes qui sont le tions opportunistes en laissant la leur argent de l’industrie pharma- muno-dépression. Car le Sénégal a De ce fait, le coût d’un traitement plus à risque sont d’ores et déjà in- porte ouverte pour une régulation ceutique. Mais il faut, en contrepar- lancé, en août 1998, une initiative anti-rétroviral devient beaucoup fectées. Un autre phénomène du marché. Entre les deux, l’Ougan- tie, que l’industrie accepte de pour faciliter l’accès aux traite- plus accessible. Les patients aux re- spectaculaire est l’explosion de da, où l’on est très proche d’un ac- vendre ses produits à prix coûtant ments anti-rétroviraux, dont le coût venus les plus bas, de loin les plus l’épidémie en Europe de l’Est. En cord sur une réduction de prix avec dans les pays pauvres. C’est possible était prohibitif. nombreux, ne débourseront que Russie, nous sommes passés en un l’industrie pharmaceutique. Dans ce mais seulement s’il y a un appui po- Concrètement, les médecins trai- 6 000 francs CFA (60 francs) par an de 130 000 personnes infectées pays, les autorités vont stimuler les litique des pays du Nord. Et s’il y a tants peuvent soumettre le dossier mois contre 22 000 francs CFA à 300 000 ! Et dans les pays du entreprises privées pour qu’elles aussi quelques garanties, par de leurs malades à un premier (220 francs) auparavant. En re- Nord, aux Etats-Unis comme en prennent en charge les personnes exemple que ces produits ne seront comité de médecins et de cher- vanche, ceux qui sont un peu mieux Europe de l’Ouest, on observe des infectées qu’elles emploient. Le pas réexportés. Je crois que l’indus- cheurs qui évaluent la nécessité lotis devront payer environ échecs dans les politiques de pré- PETER PIOT Bostwana et l’Ouganda sont, quant trie est prête à cela. d’un traitement. Après cette sélec- 20 000 francs CFA (200 francs) par vention : il y a autant de nouvelles à eux, en train de négocier des ré- » Le second grand chapitre, ce tion, des assistants sociaux mènent mois, contre 60 000 francs CFA infections aujourd’hui qu’il y a dix que les prix étaient encore trop ductions de prix. En Asie, il y a des sont les accords sur la protection de une enquête sur les revenus du pa- (600 francs) précédemment. En re- ans. élevés. Dans beaucoup de pays discussions similaires en Thaïlande. la propriété intellectuelle. La pre- tient. Puis un second comité décide vanche, le suivi des patients restera » Pour l’an 2000, le fait le plus d’Afrique mais aussi en Amérique Nous jouons un rôle d’intermé- mière motivation des laboratoires de la prise en charge d’un traite- inchangé. marquant, au-delà des données latine, on discute de façon très in- diaire, et pas seulement pour le prix est de protéger à tout prix la pro- ment anti-rétroviral, fixe le mon- Enfin, les femmes enceintes séro- épidémiologiques, est que le sida tense sur les modalités de l’accès des médicaments. Nous sommes priété intellectuelle. Si les labora- tant de la participation demandée positives sont les autres bénéfi- est désormais inscrit sur l’agenda aux soins. On accepte que la prise par exemple en train de lancer un toires ne réduisaient pas leurs prix au patient dont l’identité n’a, à au- ciaires de l’accord. Pour prévenir la politique international. De ce point en charge des personnes contami- appel d’offres auprès des grands la- pour les pays en développement, cun moment, été révélée aux comi- transmission mère-enfant du virus de vue, la guerre au sida est décla- nées fasse partie intégrante de la boratoires et des producteurs en des actions drastiques seraient en- tés. du sida, le laboratoire Boehringer rée. C’est une priorité pour beau- riposte au sida au même titre que Inde, en Russie, au Brésil pour toute treprises, comme l’utilisation de la Grâce cette initiative, 140 séropo- va fournir gratuitement 3 000 doses coup d’Etats, aussi bien du Nord la prévention. L’OMS et Onusida une liste de médicaments et de tests clause de sauvegarde qui permet de sitifs peuvent actuellement suivre de Névirapine. « Cela permettra de que du Sud. Une autre percée a été sont en train d’aider les pays à diagnostiques destinés aux pays en ne pas respecter les brevets. Pour une trithérapie. Mais, avec l’accord régler pendant un an le problème de réalisée pour l’accès aux soins, la mettre sur pied des plans de prise développement via un mécanisme l’Afrique, ce n’est pas une solution, conclu le 23 octobre avec les labo- 80 % de ces femmes », se félicite le prise en charge des personnes in- en charge des malades, à détermi- d’achat comme celui qui existe avec car il y a peu de pays, hormis ratoires pharmaceutiques Boehrin- professeur Ndoye. Mais, plus géné- fectées par le VIH. Nous sommes ner des normes pour savoir s’il y a les vaccins. l’Afrique du Sud, qui aient la possi- ger-Ingelheim, Bristol Myers ralement, l’annonce de l’accord aujourd’hui passés du déni et de la une place possible pour l’usage des – L’idée de définir un espace bilité de produire des médicaments Squibb, Glaxo Wellcome et Merck conclu avec l’appui d’Onusida sus- démagogie – à laquelle nous avons anti-rétroviraux. Cela dit, il n’y a où les règles du commerce et du de haute qualité. Mais il en va au- Sharp et Dohme, le nombre de ces cite déjà l’enthousiasme. « Nous de- participé – à une approche pas de modèle unique. Un pays profit ne s’appliqueraient pas trement pour des pays comme le patients pourra être multiplié par 8 mandons même aux médecins de concrète, à des progrès sur le ter- comme le Botswana, qui est le est-elle toujours d’actualité ? Brésil ou l’Inde. » d’ici à 2003. Les laboratoires phar- préparer encore plus de dossiers », rain. pays le plus riche d’Afrique mais – La question des règles du maceutiques, qui accordaient confie un membre d’un des comités – Quels sont ces progrès ? aussi le plus touché, peut se per- commerce international demeure Propos recueillis par jusque-là aux pays africains une de sélection. – Il y a peu, un consensus s’était mettre beaucoup plus qu’un pays pertinente. Il faut un " New DeaI ", Jean-Yves Nau baisse de 40 % sur le prix de leurs formé pour dénoncer les prix ex- comme le Mali ou le Rwanda. un pacte entre les multinationales et Jean-Baptiste Naudet médicaments, consentent désor- Brigitte Breuillac A Abidjan, la lutte désespérée du docteur Chenal, séropositif, contre « la chose » ABIDJAN fesseur Montagnier. En 1994, celui-ci lui pro- moins trois ruptures d’approvisionnement en de notre correspondante pose de mettre en place un centre de recherche médicaments. C’est un scandale de commencer Le docteur Henri Chenal, 45 ans, fait partie pour adapter les techniques de détection et de à traiter les gens et de les planter en cours de de cette poignée de médecins qui se sont réso- suivi de la maladie au virus africain du sida. route », s’énerve-t-il. Le Cirba, qui a la possibi- lument engagés dans la lutte contre ce qu’on C’est ainsi qu’est fondé, en 1996, avec l’aide lité de s’approvisionner directement auprès appelle ici « la chose », le sida, qui touche en de l’Unesco, le Centre intégré de recherche bio- des firmes pharmaceutiques européennes, n’a Côte d’Ivoire plus de 10 % de la population chimique d’Abidjan, le Cirba. Ce centre, où 70 % pas connu de pénurie. Mais pour plusieurs di- sexuellement active : le taux le plus élevé de du personnel est séropositif, a plusieurs mis- zaines de patients, ces interruptions ont été toute l’Afrique de l’Ouest. Henri Chenal, Fran- sions. Outre la recherche, il propose un suivi fatales. çais d’origine, diplômé de chirurgie, exerce au biologique à plus d’un millier de malades, la Onusida conteste ces chiffres et indexe les CHU d’Abidjan quand, en 1987, en essayant de possibilité pour certains d’entre eux de bénéfi- prescripteurs qui auraient refusé de délivrer raccourcir une broche à implanter chez un ma- cier d’un traitement, en bi ou trithérapie et de les médicaments génériques proposés par la lade il s’« embroche le doigt ». Rentré en France, trouver une aide sociale et psychologique. Pharmacie centrale. Des médicaments fabri- il est suivi par le professeur Montagnier, à l’Ins- qués au Brésil, dont le docteur Chenal, comme titut Pasteur. Il peut ainsi bénéficier de toutes INTERRUPTIONS DE TRAITEMENTS d‘autres, doute encore de l’efficacité. « L’Etat les innovations thérapeutiques des pays déve- En négociant directement avec les labora- ivoirien finance l’essentiel de ce programme, à loppés et est actuellement sous trithérapie. toires européens, Henri Chenal parvient à ob- hauteur de 1 milliard de francs CFA par an Sans jamais avoir pu faire reconnaître qu’il tenir des réductions de 20 % à 30 % sur les trai- [100 millions de francs]. Son budget n’est pas avait attrapé le sida dans le cadre de sa profes- tements dont bénéficient environ 300 de ses extensible et, finalement, on soigne – mal – sion, ni avoir obtenu aucune indemnité, le doc- malades. Certains obtiennent l’aide financière 700 personnes alors qu’il y a 1,5 million de séro- teur Chenal claque la porte du CHU pour re- de leurs employeurs. En 1998, quand Onusida positifs dans ce pays », constate, amer, le doc- tourner exercer dans le centre médical fondé a mis en place son « initiative » pour élargir teur Chenal. « Et pendant ce temps, le seul par sa mère. « Je n’ai jamais caché ma maladie à l’accès aux antirétroviraux, le docteur Chenal service de maladies infectieuses a fermé : tout mes patients et les malades sont venus me voir était très sceptique. « Et j’avais raison », lance- le système de santé s’effondre... » Jouant ner- justement parce qu’ils savaient », raconte-t-il. t-il aujourd’hui. Son inquiétude portait sur la veusement avec une balle de mousse, Henri Bientôt, las « de voir les gens mourir sans soins pérennité de cette initiative, et il a hésité long- Chenal a l’air, tout à coup, très fatigué. dans leur pipi et leur caca dans le service des ma- temps avant de faire entrer ses patients dans ladies infectieuses », il prend contact avec le pro- ce programme. « Cette année, il y a eu au Fabienne Pompey LeMonde Job: WMQ2911--0005-0 WAS LMQ2911-5 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0326 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 5 Le gouvernement d’Ehoud Barak est menacé Le président yougoslave en visite dans le sud de la Serbie par la droite à la Knesset BUJANOVAC. Le président yougoslave, Vojislav Kostunica, est ar- rivé, lundi 27 novembre, à Bujanovac, dans le sud de la Serbie, à proximité du lieu des violents incidents entre des séparatistes al- banais et les forces de sécurité yougoslaves. Accompagné du chef Le Likoud veut faire adopter un texte en faveur d’élections anticipées de l’état-major yougoslave, Nebojsa Pavkovic, et du chef du ser- vice de sécurité de l’Etat, Rade Markovic, le président yougoslave Ehoud Barak était menacé à la Knesset, mardi tions anticipées. Sur le terrain, la tension a sée, mercredi, par l’association France-Pales- a déclaré qu’ « il n’y aura pas de guerre parce que nous luttons pour 28 novembre, par l’adoption en première lec- nettement baissé lundi. A Paris, une manifes- tine, la Ligue des droits de l’homme, la CGT, la la paix ». Il a précisé qu’il défendra l’intégrité territoriale yougo- ture d’une proposition de loi en faveur d’élec- tation de soutien aux Palestiniens est organi- FSU, SUD-PTT, la LCR, le PCF, les Verts et LO. slave « tout d’abord par des moyens politiques et diplomatiques ». M. Kostunica a toutefois accusé les troupes de la Force multinatio- L’OPPOSITION de droite israé- 61 voix. Lundi, une partie des voix de l’armée israélienne, jugée ce- proche » dans la région, a annon- nale de paix au Kosovo (KFOR) d’avoir « laissé les terroristes alba- lienne espérait, mardi 28 no- travaillistes a permis l’adoption pendant « douteuse » par le quo- cé lundi son président, l’ancien nais rentrer dans la zone de sécurité », où, selon lui, la situation est vembre, mobiliser une majorité définitive d’une proposition de tidien israélien Haaretz, a remis sénateur américain George Mit- de « plus en plus tendue ». Belgrade a accepté, lundi, la prolonga- absolue pour voter en première loi, émise par l’opposition de en cause la responsabilité de Tsa- chell. La commission pourrait se tion jusqu’à vendredi du cessez-le-feu proclamé par les sépara- lecture une proposition de loi en droite, visant à rendre plus diffi- hal dans la mort, le 30 septembre, rendre du 11 au 13 décembre dans tistes albanais du sud de la Serbie. – (AFP.) faveur d’élections anticipées. La cile toute concession aux Palesti- du petit Mohamad El Dirah, de- la région. La création de cette Cour suprême israélienne a ce- niens sur Jérusalem-Est. venu le symbole de la nouvelle commission dite « d’établisse- pendant décidé de reporter l’exa- Sur le terrain, le début du mois Intifada. ment des faits » sur les violences Nouvelle version russe men des modalités de ce vote au de ramadan a été marqué, lundi, Par ailleurs, la commission en Cisjordanie et dans la bande Parlement après la séance de par une nette baisse de la ten- d’enquête sur les violences dans de Gaza a été décidée début oc- mardi. Ehoud Barak ne dispose sion. Israël a repris l’approvision- les territoires palestiniens, qui a tobre par les Israéliens et les Pa- de l’« affaire Wallenberg » plus du soutien assuré que d’une nement de la bande de Gaza en tenu sa première réunion ce lestiniens lors du sommet de quarantaine de députés sur 120. carburant, après un arrêt d’une week-end à New York, a prévu de Charm el-Cheikh, en Egypte. MOSCOU. Une commission officielle russe a reconnu, lundi 27 no- L’opposition doit mobiliser semaine. Une nouvelle enquête se rendre « dans un avenir Enfin, Mary Robinson, haut- vembre, l’exécution en 1947 au siège du KGB à Moscou du diplo- commissaire de l’ONU aux droits mate suédois Raoul Wallenberg. « Nous sommes maintenant sûrs de l’homme, a dénoncé, lundi à qu’il a été exécuté à la Loubianka », a déclaré Alexandre Iakovlev, Genève, « la situation intolérable qui préside la Commission de réhabilitation des victimes des ré- pour les civils » en raison d’«un pressions politiques, cité par l’agence Interfax. Les circonstances Un cameraman de Reuters TV a été assassiné en Tchétchénie usage excessif de la force » dans de la mort du diplomate suédois, disparu en janvier 1945 après IL ÉTAIT la « source » privilégiée des journa- bande connu pour bénéficier de protections des les territoires palestiniens et re- avoir été convoqué par le quartier général soviétique à Budapest, listes étrangers qui ne pouvaient pas circuler en services russes, voire pour être leur exécutant. commandé d’envisager la pré- n’ont jamais été élucidées et Moscou, malgré l’insistance de la Tchétchénie l’hiver dernier, quand les bombes Une autre version, rapportée par cet ami qui n’y sence d’observateurs internatio- Suède, avait toujours refusé de reconnaître sa responsabilité. russes étaient déversées en continu. Adam Tep- croit guère, illustre le climat de terreur qui règne naux sur place. Mme Robinson a Nommé à la légation suédoise de Budapest en 1944, Wallenberg a sourgaev, vingt-quatre ans, le cameraman tché- toujours en Tchétchénie. C’était Adam qui avait fil- également préconisé la fin de la sauvé quelque cent mille juifs hongrois des camps de concentra- tchène qui alimenta l’Occident en films durant les mé l’opération du chef de guerre Chamil Bassaev, construction de nouvelles colo- tion nazis en leur délivrant des laissez-passer suédois. A Stock- pires mois de la guerre, en fut victime le 21 no- amputé d’une jambe après sa sortie de Grozny en nies de peuplement israélien et le holm, le ministère des affaires étrangères a réagi avec circonspec- vembre dans son village d’Alkhan-Kala (10 kilo- février dernier. Le film, vendu à Reuters TV, a été démantèlement de celles qui se tion aux informations de Moscou. « C’est l’une des nombreuses mètres à l’ouest de Grozny). Des hommes en armes passé au crible par les services russes, qui ont arrê- trouvent dans des régions à forte versions [sur la mort de Wallenberg] ayant fait surface dans le cou- ont fait irruption chez des voisins où il regardait la té depuis les Tchétchènes apparus en arrière-fond population palestinienne. – (AFP, rant de l’année », a indiqué un porte-parole du gouverne- télévision, et ont tiré à bout portant, a indiqué son et dont les parents se seraient vengés sur le came- Reuters.) ment. – (AFP.) jeune frère, Ali. Ces hommes parlaient tchétchène, raman. et l’agence russe Itar-Tass a affirmé qu’il avait été Rencontré en Ingouchie au printemps, Adam a Une trentaine d’organisations assassiné « par des rebelles ». Le porte-parole du avait raconté (Le Monde du 24 avril) par quelles de gauche et d’extrême gauche DÉPÊCHES Kremlin, Sergueï Iastrjembski, a renchéri : cet as- ruses il avait réussi à filmer dans le village de Kom- appellent à manifester pour la a OSCE/RUSSIE : la présidente de l’Organisation pour la sé- sassinat, a-t-il dit, « prouve encore une fois que les somolskoïe, rasé par l’armée, d’où furent retirés Journée internationale de solidari- curité et la coopération en Europe (OSCE), Benita Ferrero-Wald- journalistes en Tchétchénie doivent assurer leur sé- plus de six cents cadavres. Des heures de pellicule, té avec le peuple palestinien, mer- ner, et la secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, ont, curité en se faisant accréditer auprès des autorités filmées par ce cameraman amateur, détourné par la credi 29 novembre. A Paris, un devant les ministres des affaires étrangères de l’OSCE, réunis lun- russes » – accréditation presque toujours refusée à guerre de sa vocation d’animateur social, s’amon- cortège partira à 18 h 30 de la di 27 novembre à Vienne, regretté que la Russie n’ait pas tenu ses qui la demande. celaient alors dans la chambre d’hôtel servant de place Denfert-Rochereau, en di- promesses. Madeleine Albright a appelé « le gouvernement russe à Mais le frère de la victime s’est dit certain qu’il a bureau à Reuters TV. Olga, qui y travaillait nuit et rection du carrefour Duroc. Au arrêter une date rapide » pour le retour de l’OSCE en Tchétchénie. été « puni pour ce qu’il a fait comme journaliste », jour, se désolait d’en voir si peu sur les écrans de nom du MRAP (Mouvement Mme Ferrero-Waldner a déploré que l’OSCE n’ait pu « renvoyer là- rapporte l’agence Associated Press (AP). C’est aus- télévision, « alors qu’Adam prend de tels risques, et contre le racisme et pour l’amitié bas [son] groupe d’assistance ». Son homologue russe, Igor Ivanov, si la conviction d’autres Tchétchènes qui le rapporte maintenant des sujets entiers, en excellent entre les peuples), Mouloud Aou- a qualifié l’OSCE de « donneurs de leçons magistrales ». – (AFP.) connaissaient : « Adam avait accès à tous les chefs professionnel ». Interrogé à Londres vendredi, un nit a rappelé, lundi 27 novembre, a UKRAINE : la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl indépendantistes, ils lui faisaient confiance », a indi- responsable de Reuters TV a déclaré qu’Adam, qu’« il s’agit d’une manifestation en – à l’origine en 1986 de l’accident le plus grave du nucléaire civil – qué Maïerbek Vatchagaev, porte-parole du pré- « un freelance, n’a plus travaillé pour nous depuis au faveur du peuple palestinien » et a été arrêtée d’urgence lundi 27 novembre en raison d’un dys- sident Maskhadov. « Si ce sont des Tchétchènes qui moins six mois ». pas « contre le peuple israélien » et fonctionnement électrique sur le troisième réacteur. Cet incident l’ont tué, a précisé au Monde un ami de la victime, « que les antisémites de tous bords intervient à moins de trois semaines de la fermeture définitive de cela doit être des gens de Baraev » – un chef de Sophie Shihab n’y ont pas leur place ». la centrale, le 15 décembre. – (AFP.) 6 FRANCE LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000

MÉMOIRE Le premier ministre a DAGE de BVA pour Le Monde, trois que les officiers responsables puis- tance ». b LES ASSOCIATIONS d’an- cière » du débat. Elles rejettent la res- écarté pour le moment la création Français sur cinq qualifient d’« injus- sent être poursuivis. b LES PARLE- ciens combattants, tout en reconnais- ponsabilité sur les gouvernants de d’une commission d’historiens sur tifiable » l’utilisation de la torture MENTAIRES sont favorables à un tra- sant l’existence de la torture, «se l’époque. b LES HISTORIENS français l’usage de la torture pendant la qu’ils tiennent pour un fait établi. vail de mémoire mais ils se montrent sentent injustement mises en cau- et algériens posent les bases d’une guerre d’Algérie. b SELON UN SON- Près de la moitié (47 %) souhaitent hostiles à l’égard de toute « repen- se » par une « généralisation outran- collaboration qui s’annonce difficile. Lionel Jospin écarte l’idée d’une commission spéciale sur la guerre d’Algérie Plutôt que d’instituer un groupe de travail chargé d’enquêter sur la torture, le premier ministre préfère ouvrir les archives à tous les chercheurs. Selon un sondage de BVA pour « Le Monde », trois Français sur cinq en reconnaissent l’usage et le qualifient d’« injustifiable »

LIONEL JOSPIN n’a pas l’inten- « reconnaissance politique » de la grès du Parti socialiste, à Greno- ment composer une telle commis- ou dans les musées nationaux, ce mission d’historiens pourrait se tion de prendre, dans l’immédiat, torture en Algérie, qu’il estime ble, une fin de non-recevoir au Par- sion ad hoc ? « On ne fait pas de qui imposait à l’Etat un devoir de mettre en place, sans exclure que l’initiative de créer une commis- avoir faite « par anticipation »,le ti communiste, qui réclame la mise l’histoire à la soviétique. Pourquoi réparation. Là, rien de tel, le pre- des élus puissent en prendre l’ini- sion d’historiens ad hoc chargée 4 novembre, lors de son interven- en place d’une commission d’en- faudrait-il labelliser deux ou trois mier ministre jugeant que l’Etat tiative. Alain Néri, député (PS) du de faire la lumière sur les actes de tion devant le Conseil représenta- quête parlementaire « sur les tortu- historiens plutôt que d’autres », n’est pas mis en cause aujourd’hui. Puy-de-Dôme et représentant torture et les exécutions sommai- tif des institutions juives de France res commises durant la guerre d’Al- explique-t-on à Matignon. Pourtant, plusieurs responsa- socialistes à la Fédération nationa- res commis par l’armée française (CRIF) ; ensuite, le premier minis- gérie » – solution rejetée par tou- bles socialistes se sont déjà pro- le des anciens combattants d’Afri- durant la guerre d’Algérie. La créa- tre juge qu’« un travail scientifi- tes les autres formations politi- COMMISSION D’HISTORIENS noncé en faveur d’une commis- que du Nord, plaide pour une com- tion d’une telle commission a été que » est nécessaire. « Désormais, ques. Il avait, en revanche, souli- Le gouvernement ne souhaite sion d’historiens, comme l’ancien mission « composée d’historiens évoquée au sein du gouverne- la vraie question pour nous, c’est gné l’importance de la « recherche donc pas nommer une commission premier ministre Michel Rocard français, algériens et même d’autres ment, ces derniers jours, mais elle celle de l’accès aux archives », expli- de la vérité », qui passe, selon lui, du type de celle qui avait été con- ou le président du groupe socialis- pays » afin d’avoir le travail le a été écartée, lundi 27 novembre, que-t-on à Matignon. Cette consul- par les historiens. Lundi, le pre- fiée à Jean Mattéoli sur la spoliation te de l’Assemblée nationale, Jean- « plus objectif possible ». au cours de la rencontre hebdoma- tation concerne les ministères de mier ministre et M. Richard ont des juifs sous l’Occupation. Dans ce Marc Ayrault. « Je ne demande pas Depuis la demande de commis- daire du chef du gouvernement la défense, de l’intérieur, de la jus- examiné les difficultés auxquelles cas, fait-on valoir, de nombreux à l’Etat de créer cette commission, sion d’enquête de la part du PCF, avec son ministre de la défense, tice, mais aussi des affaires étran- se heurte la création d’une com- biens ayant appartenu à des juifs mais rien n’empêche d’autres de la M. Richard s’est contenté d’affir- Alain Richard. gères (lire ci-dessous). mission d’historiens. Quel mandat avant la guerre s’étaient retrouvés proposer », explique le maire de mer que l’armée, « ce sont des hom- M. Jospin estime qu’il y a, sur ce M. Jospin avait déjà opposé, le donner aux chercheurs ? Une com- dans les banques nationalisées, à la Nantes. « Et pourquoi pas les parle- mes et des femmes qui croient aux sujet, deux problèmes : d’abord, la 25 novembre, en marge du con- mission au nom de quoi ? Com- Caisse des dépôts et consignations mentaires ? », ajoute-t-il. Des pays valeurs de la République (…) et qui ont fait ce travail de mémoire seront, je crois, satisfaits que la « dans un esprit de réconciliation », transparence soit faite sur ces ques- rappelle M. Ayrault, qu’il s’agisse tions ». Si les anciens officiers d’Al- Les historiens français et algériens face au maquis des archives du Chili ou de l’Afrique du Sud, et, gérie le souhaitent, ils peuvent s’ex- dans sa propre ville, historiens et primer publiquement, a fait savoir LES ARCHIVES militaires de la présence fran- relevant d’institutions en mesure de compléter Audin, ce mathématicien français, militant com- politiques sont revenus sur le le ministre. « On n’est plus sur le çaise en Algérie ont été très largement conservées les documents conservés au SHAT, des fonds muniste, arrêté en 1957 par des soldats français, « commerce triangulaire » des registre : circulez, il n’y a rien à au Service historique de l’armée de terre (SHAT), d’archives nationales dans des dépôts tiers, voi- et dont le corps n’a pas été retrouvé. esclaves entre l’Europe, l’Afrique voir ! », assure un de ses con- au château de Vincennes. Fruit de quinze années re des fonds privés. Il n’y a pas de catalogue Au sein même des institutions militaires, le et l’Amérique. seillers. Le gouvernement facilite- de travail d’une équipe d’archivistes-paléogra- complet des archives de la guerre. SHAT dispose de peu de fonds photographi- Claude Estier, qui prit position ra-t-il le travail des chercheurs en phes, de conservateurs et d’universitaires, l’inven- Au SHAT ont été stockées les archives militai- ques. Il est vraisemblable, en revanche, que des pour l’indépendance de l’Algérie ouvrant plus généreusement les taire et la codification des archives propres à la res de cette époque qui proviennent, pour l’es- films et des photographies archivés, sur l’ensem- quand il était à France-Observa- « cartons ». « Il faut leur donner guerre en Algérie, entre 1954 et 1962, sont arrivés sentiel, du cabinet militaire du ministre-rési- ble de la présence militaire française en Algérie teur, juge que « quarante ans après, davantage de moyens, et notam- à leur terme sous la direction d’un conservateur dent en Algérie, du délégué général du gouver- et pas seulement sur la guerre, sont conservés à c’est plus un travail d’historiens que ment un meilleur accès aux archi- en chef du SHAT, Jean Nicot. La plus grande par- nement (qui lui avait succédé) et de leurs servi- l’Etablissement cinématographique et photo- de parlementaires ». Autour de l’ap- ves », plaide M. Estier. Pour les tie de ces fonds est communicable depuis 1992. ces annexes ; du cabinet militaire du ministre graphique des armées (ECPA). Depuis 1992, soit pel en faveur d’une condamnation ouvrir, il n’y a qu’un seul sésame : Après la visite en France du président algé- des armées et des états-majors d’armée ; de trente ans après la fin de la guerre, une grande officielle de la torture en Algérie, la volonté politique. rien, Abdelaziz Bouteflika, à la mi-juin, un pas l’état-major interarmées, c’est-à-dire des cinq partie des archives sont consultables au SHAT, lancé dans L’Humanité et qu’il a supplémentaire est en voie d’être franchi. Des bureaux à Alger et des commandements qui lui comme le veut la loi ; mais beaucoup d’autres signé, le président du groupe socia- Jean-Michel Bezat échanges de travail entre les services histori- étaient rattachés sur le terrain ; et des « jour- dossiers ne sont pas communicables dès lors liste du Sénat estime qu’une com- et Ariane Chemin ques des armées des deux pays ont eu lieu. Il naux des marches et des opérations » de chaque qu’ils permettraient de connaître l’identité de s’agit de mettre au point des règles communes unité engagée, qui sont une mine d’informa- protagonistes encore vivants, dont la protection d’investigation et d’identifier les domaines tions – d’un intérêt inégal et partiel – sur le ren- du nom est jugée impérative, ou qu’ils auraient d’une coopération possible. Cette collabora- seignement et sur les activités opérationnelles. trait à des secrets intéressant la défense nationa- Les anciens combattants accusent tion n’est pas exempte de difficultés. Si les le. Dans tous ces cas, le délai de communication archives nationales sont reconnues comme PEU DE FONDS PHOTOGRAPHIQUES des dossiers a été porté à soixante ans, voire étant la propriété d’un Etat, des chercheurs Ont été conservés d’autres grands fonds, plus cent vingt ans, sauf dérogation des ministres de les gouvernants de l’époque algériens, au nom de la longue cohabitation politiques, aux Archives nationales (à Paris, Fon- la défense, des affaires étrangères et de la justice. des deux peuples depuis 1830, font valoir que tainebleau et Aix-en-Provence), à l’Elysée, à Plusieurs historiens affirment que les archi- PRÈS de quarante années ont tance, ce n’était pas que du tout leur pays est, d’une certaine façon, le coproprié- Matignon (notamment les séances des conseils ves militaires de la guerre d’Algérie sont plus passé, mais le « feu continue à cou- beau », explique M. Dalleau. taire des dossiers. De leur côté, des historiens des ministres et des conseils de défense), au accessibles que d’autres. Non pas que les autori- ver sous la cendre », soupire Wla- Ces réserves n’ont pourtant pas français considèrent qu’il leur est nécessaire de Quai d’Orsay et au ministère de l’intérieur (com- sations délivrées par le ministre de la défense dyslas Marek. Caporal-chef à Alger empêché, vendredi 24 novembre, pouvoir consulter, si elles existent, les archives me les fonds relatifs à la gestion des camps d’as- soient plus faciles à obtenir, mais parce que les et dans le Sud oranais, de 1960 à les dirigeants de l’UFAC d’affir- du Front de libération nationale (FLN). signation à résidence surveillée). Enfin, au autres fonds n’ont pas toujours été répertoriés 1962, il préside la Fédération natio- mer, dans un communiqué, au L’un des obstacles que peuvent rencontrer ministère de la justice, il existe des dépôts qui et leurs fichiers souvent dépourvus d’index. nale des anciens combattants en nom de 1,5 million d’anciens com- des chercheurs sur la guerre d’Algérie est qu’il émanent des juridictions d’exception, et des Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca), battants, que le devoir de mémoi- existe des archives militaires au SHAT, d’autres dossiers isolés tels que celui de l’affaire Maurice Jacques Isnard qui compte plus de 350 000 adhé- re auquel la France se dit attachée rents, en majorité d’anciens appe- « lui fait obligation de reconnaître lés. A ce titre, il prend la défense que la torture a bien existé au long de ses camarades, non pas « humi- des huit années du conflit, avec, à Les politiques d’accord pour le travail de mémoire mais pas sur la repentance liés » mais « culpabilisés » par le tout le moins, la tolérante complici- débat actuel sur la pratique de la té des gouvernements de l’époque ». REPENTANCE ? « Méfiance ». Tunisie. « Je pense que les dossiers recherche historique mené par des Le porte-parole du RPR pointe aus- torture et d’autres exactions par Le message est clair, le sentiment Interrogé par Le Monde avant pourraient être ouverts, parce que je spécialistes, mais je suis un laïque, si la responsabilité des politiques, l’armée française au cours de la presque unanime : s’il faut trouver même la publication des témoigna- voudrais être sûr de quoi exacte- moi, j’en ai marre de ces demandes à commencer par celle de François guerre d’Algérie : « Ils se sentent des responsables à la torture, ce ges des généraux Massu et Aussa- ment j’aurais à me repentir. Je dis d’actes de contrition ou de repentan- Mitterrand (Le Monde du injustement mis en cause par la n’est pas du côté de l’armée qu’il resses, Charles Cova, député RPR oui au devoir de mémoire, mais je ce tous les deux mois ! » Opposé à 24 novembre). Autre histoire per- manière dont on cherche à générali- faut chercher : « La première res- de Seine-et-Marne, résume l’équa- suis très méfiant vis-à-vis de la la demande du groupe communis- sonnelle : la guerre d’Algérie, Jean- ser la torture à l’ensemble des deux ponsabilité, c’est celle du pouvoir tion. C’est avec une grande pruden- repentance qui, en tout état de cau- te de constituer une commission François Mattei, président du grou- millions de militaires mobilisés politique qui savait très bien ce qui ce que la plupart des responsables se, ne saurait être en sens unique. » d’enquête, M. Baumel estime pe DL de l’Assemblée nationale, l’a durant cette guerre et qui n’ont rien se passait et qui n’avait pas à don- politiques abordent le débat sur la Autre témoin de l’époque, Jacques qu’une telle commission « n’est vécue comme « une déchirure ». à se reprocher à ce sujet. » ner tous les pouvoirs aux militai- torture en Algérie. Baumel, député des Hauts-de-Sei- pas une instance impartiale ». Déchirure entre un beau-père offi- En condamnant l’usage de la tor- res », fustige M. Dalleau. A la fin des années 50, M. Cova ne et secrétaire général adjoint du « Extrêmement choqué » lui aussi cier qui se battait contre les « fella- ture en Algérie, comme le réclame servait comme sous-officier à bord parti gaulliste à la fin de la guerre par la proposition du PCF, Charles gas » dans les Aurès et une grand- le Parti communiste, l’Etat donne- « CREVER L’ABCÈS » du porte-avions La Fayette, au lar- d’Algérie, est plus net encore : Pasqua a soulevé l’enthousiasme tante, ancienne religieuse devenue rait corps à cette « généralisation Au sein de l’UFAC, le consensus ge des côtes de l’Algérie et de la « D’accord pour un travail de de ses troupes, dimanche assistante sociale, qui se dévouait outrancière » que dénoncent les sur l’obligation de reconnaître la 26 novembre, au conseil national pour le petit peuple de la casbah quarante-cinq associations d’an- torture semblait pourtant loin du RPF, en tonnant : « Nous assu- d’Alger. « Jeune étudiant, j’ai eu ces ciens combattants, réunies dans d’être acquis. Serge Cours, le prési- mons la totalité de notre histoire, deux modèles », explique-t-il, alors l’Union française des associations dent de l’Union fédérale des mais nous n’avons aucune leçon à que la guerre d’Algérie était «un de combattants et de victimes de anciens combattants (UFAC), l’une recevoir de la part des porteurs de sujet de discussions passionnées à la guerre (UFAC) à laquelle appar- des cinq principales associations valises ! » faculté ». Plus âgé, Claude Estier tient la Fnaca. « On ne va pas faire d’anciens d’Algérie, préfère parler Il y a ceux qui ont été en Algérie, s’est associé à l’appel pour la recon- de l’angélisme, mais ces opérations des « interrogatoires poussés, com- comme Jacques Floch (PS) ou Jac- naissance de la torture en Algérie étaient faites par une minorité de me on faisait dans nos commissariats ques Desallangre (MDC), ou ceux publié le 31 octobre par L’Humani- professionnels sur une poignée de en France », plutôt que de torture, qui y sont nés, comme Gérard Gou- té. Le président du groupe socialis- gens », corrige Jacques Goujat, le pour qualifier la lutte menée contre zes (PS), natif de Tlemcen. Favora- te du Sénat ne fait que prolonger président de l’UFAC et de la princi- les nationalistes algériens : « Si les bles à un travail de vérité, ils un engagement vieux de plus de pale association d’anciens prison- Français avaient fait aussi peur, l’Al- jugent qu’« il faut faire la lumière quarante ans. « Journaliste à Fran- niers de guerre, la FNCPG-CATM. gérie serait toujours française. » sur tout, y compris les exactions du ce-Observateur, j’ai été poursuivi « Il est inadmissible de faire croire à A l’inverse, Georges Doussin, le FLN ». Il y a ceux qui étaient sur le pour des entretiens avec des respon- nos enfants et petits-enfants qu’on a président de l’Association républi- point de partir en 1962, comme sables du FLN, et le journal a même tous été des tortionnaires et des caine des anciens combattants et Alain Néri, député du Puy-de- été suspendu. » salauds », renchérit Hugues Dal- victimes de guerre (ARAC), proche Dôme et représentant socialiste au Renaud Muselier, député (RPR) leau, président de l’Union nationa- du Parti communiste, se déclare conseil parlementaire de la Fédéra- des Bouches-du-Rhône, avance le des combattants (UNC), plus favorable à tout ce qui peut per- tion nationale des anciens combat- une autre explication pour justifier proche des militaires de carrière. mettre de « crever l’abcès et asepti- tants d’Algérie (Fnaca), qui redou- sa propre prudence : Marseille, ses Si les anciens combattants sont ser la plaie » : « Très peu d’appelés te une mise en cause des appelés pieds-noirs, ses immigrés. « La cité « blessés », c’est aussi parce que le ont participé à la torture, assu- du contingent : « Je suis solidaire est exemplaire en matière de vie débat sur la torture ne maintient re-t-il. Mais beaucoup savaient, ont de ma génération, et je ne laisserai entre les différentes communau- pas « l’équilibre dans le compte des vu et n’ont rien dit, car s’opposer à pas dire que les deux millions de sol- tés », assure-t-il. La municipalité a atrocités qui n’ont pas toutes été du la discipline militaire demande un dats étaient des tortionnaires ! » créé une structure informelle, même côté », poursuit M. Marek : courage supérieur à la moyenne. Le « Marseille espérance », où toutes femmes enceintes égorgées, insti- climat général de racisme et surtout « DEUX MODÈLES » les communautés religieuses se tuteurs assassinés, harkis exécutés de mépris inhérents aux guerres Partisan à l’époque de l’« Algé- retrouvent quand cela est nécessai- par milliers après le cessez-le-feu coloniales pouvait aussi permettre rie française » et gendre d’un géné- re. « Il ne faut pas mettre de l’huile du 19 mars 1962, les souvenirs ne cette passivité face à la violence. » ral qui fit la guerre, Patrick Deved- sur le feu, multiplier les déclarations manquent pas, dans les mémoires Tout cela, poursuit-il, arrivait com- jian (RPR) insiste sur « l’intensité attisant les divisions, l’exclusion, la des présidents d’association, pour me « une suite épouvantable et trau- du drame intérieur d’officiers haine », affirme le premier adjoint évoquer la barbarie de l’autre matisante » à ce que cette généra- confrontés à des crimes abomina- au maire de Marseille. camp, celui des « fells » et du FLN. tion avait déjà vécu au cours de la bles », dont beaucoup, rappel- Et puis, s’il faut dénoncer toutes seconde guerre mondiale. le-t-il – dont son propre beau- Jean-Michel Bezat les atrocités de la guerre, pourquoi père –, « avaient connu les nazis ». et Jean-Louis Saux s’arrêter à l’Algérie ? « La résis- Alexandre Garcia FRANCE LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 7

Le recours à la torture D'après ce que vous en savez, diriez-vous que la France a pratiqué L’opinion est prête à un débat lucide sur l’usage de la torture la torture lors de la guerre d'Algérie ? ENSEMBLE Selon un sondage de BVA pour « Le Monde », trois Français sur cinq le condamnent NON 19 % 60 % OUI LANCÉ le 31 octobre par la L'événement le plus important depuis la guerre 13 % qui la jugent compréhensi- publication, dans L’Humanité, ble). Près des deux tiers des NSP 21 % d’un appel à Jacques Chirac et Parmi les événements suivants, quels sont les deux qui vous 25-49 ans partagent cette condam- Selon la préférence partisane en % Lionel Jospin pour que la France paraissent les plus importants : nation de la torture. En revanche, PCF PS VERTS UDF/ RPR RPF FN/ reconnaisse et condamne publi- en % de personnes sondées ils ne sont plus que 55 % dans la 10 20 30 40 50 60 DL MNR quement l’usage de la torture pen- RAPPEL SEPT. 19900 2000 « génération de l’Algérie » (les OUI 84 71 71 64 47 77 43 dant la guerre d’Algérie, relancé 50-64 ans), contre 28 % qui la NON 2171618311128 49 dans nos colonnes, le 23 novem- MAI 1968 jugent compréhensible. Quant NSP 14 12 13 18 22 12 29 bre, par les témoignages des géné- 64 aux plus de 65 ans, ils sont encore raux Massu et Aussaresses, le plus partagés : pour 40 % elle est 52 débat sur la guerre d’Algérie inté- LA GUERRE D'ALGÉRIE injustifiable, pour 35 % compré- La condamnation de la torture resse l’opinion. Le sondage réalisé 39 hensible. par BVA pour Le Monde (enquête L’utilisation de la torture pen- Compte tenu de ce que vous savez de la guerre d'Algérie, diriez-vous L'ARRIVÉE DE LA GAUCHE 25 réalisée les 24 et 25 novembre dant la guerre d’Algérie est donc que l'utilisation de la torture par l'armée française était... AU POUVOIR EN 1981 32 auprès d’un échantillon représen- nettement reconnue et condam- ENSEMBLE tatif de 976 personnes interro- née. Plus étonnant, cette condam- L'AVÈNEMENT DE LA Ve 25 23 % COMPRÉHENSIBLE gées par téléphone) apporte, à cet RÉPUBLIQUE 28 nation conduit une majorité relati- égard, trois enseignements impor- ve de Français (47 % contre 39 % INJUSTIFIABLE 58 % tants. 20 d’avis contraire et 14 % qui ne se 19 % LA GUERRE D'INDOCHINE NSP Tout d’abord, ce conflit n’est 15 prononcent pas) à souhaiter que en % plus un tabou aux yeux de l’opi- « l’on puisse engager des poursuites Selon la préférence partisane 10 PCF PS VERTS UDF/ RPR RPF FN/ nion. Près de quarante ans après NE SE PRONONCE PAS judiciaires contre les officiers » qui DL MNR les accords d’Evian, qui ont mis fin 6 auraient « ordonné des actes de tor- COMPRÉHENSIBLE 0201638366239à la guerre et ouvert la voie à l’in- Source : BVA ture impliquant l’armée françai- INJUSTIFIABLE 81 69 70 47 54 38 38 dépendance algérienne, la blessu- se ». 53 % des sympathisants de NSP 19 11 14 15 10 0 23 re se referme peu à peu. Ainsi, tude est particulièrement net pour sont 61 % à reconnaître l’usage de gauche le souhaitent, alors que près de trois sondés sur cinq la droite, qui était encore partagée la torture. Les clivages, sur ce 54 % des sympathisants de droite (59 %) jugent désormais que, en deux il y a dix ans (45 % de juge- point, sont essentiellement politi- y sont opposés. Là encore, ce sont L'opportunité d'un jugement « tout compte fait, l’indépendance ments positifs sur ce point, contre ques : 73 % des sympathisants des les plus jeunes qui sont les plus de l’Algérie a été une bonne chose 43 % de négatifs). L’apaisement partis de la majorité estiment que sévères puisque 69 % des moins de Pour les actes de torture impliquant l'armée française qui sont pour la France », contre 23 % qui des passions est d’autant plus sen- la pratique de la torture est un fait 25 ans préconisent des poursuites, prouvés, souhaiteriez-vous que l'on puisse engager des poursuites pensent le contraire. Le jugement sible que les Français interrogés il établi, contre 56 % des sympathi- contre 34 % des 50-64 ans et 25 % judiciaires contre les officiers les ayant ordonnés ? est d’autant plus positif que les y a dix ans étaient une majorité sants de la droite parlementaire. seulement des plus de 65 ans. personnes interrogées sont jeunes (52 %) à répondre que la guerre Le même clivage politique se Le troisième enseignement du 10 % 7 % (69 % chez les moins de 25 ans, d’Algérie a été l’événement le plus retrouve pour condamner l’utilisa- sondage de BVA – et peut-être le 14 % 67 % chez les 25-34 ans), d’un important depuis la seconde tion de la torture par l’armée fran- plus original – porte sur la respon- OUI 47 % 53% 39 % niveau social élevé (72 % chez les guerre mondiale ; ils ne sont plus, çaise. 58 % des personnes interro- sabilité de l’usage de la torture NON 39 % 37 % 54 % cadres) et de gauche : 79 % des aujourd’hui, que 39 %, dont 36 % gées estiment qu’elle était « injusti- pendant la guerre d’Algérie. L’ap- NSP communistes et 69 % des socialis- chez les sympathisants de gauche fiable », contre 23 % pour qui elle préciation des Français est assez tes pensent que l’indépendance de et 46 % chez ceux de droite (lire était « compréhensible ». Là enco- nette sur ce point : pour 39 % d’en- ENSEMBLE GAUCHE DROITE l’Algérie a été une bonne chose, graphique ci-dessus). Ce conflit res- re, les différenciations politiques tre eux, ce sont les « autorités poli- contre 60 % chez les sympathi- te un événement majeur, mais le sont nettes : sept sympathisants tiques françaises de l’époque » qui Les responsabilités sants de la droite parlementaire et temps en estompe le traumatis- de gauche sur dix (et huit sur dix sont responsables, contre 24 % les notamment du RPR, tandis que me. chez les communistes) ne voient officiers supérieurs de l’armée Selon vous, qui sont les principaux responsables du recours par la ceux du RPF de Charles Pasqua se aucune excuse à l’usage de la tor- française (34 % pour les sympathi- France à la torture durant la guerre d'Algérie ? distinguent avec une courte majo- RELECTURE LUCIDE DU PASSÉ ture, alors qu’ils ne sont qu’un sur sants de gauche) et 9 % les « sol- rité estimant que l’indépendance Cette sérénité relative autorise deux chez les sympathisants de dats sur le terrain ». Si l’on ne tient algérienne a été une mauvaise cho- une relecture lucide du passé. droite (contre 39 % qui la jugent pas compte des 29 % de l’échan- Les autorités politiques françaises de l’époque 39 % se pour la France. C’est le deuxième constat significa- « compréhensible ») et 38 % seule- tillon qui n’affichent aucune préfé- Les officiers supérieurs de l’armée française 24 % Par rapport à une enquête simi- tif de l’enquête de BVA. Pour trois ment chez les sympathisants de rence partisane ou qui ne se pro- laire de BVA réalisée en 1990, le sondés sur cinq (60 %), la réponse l’extrême droite. Les facteurs géné- noncent pas sur cette question, le Les soldats sur le terrain 9 % pourcentage de ceux qui portent est nette : « La France a pratiqué rationnels sont également très jugement est encore plus clair : Autres 2 % un jugement positif sur la conclu- la torture lors de la guerre d’Algé- sensibles sur cette question et l’in- 45 % des sympathisants de gauche sion de la guerre et ses conséquen- rie », tandis qu’un sur cinq estime dignation est inversement propor- et autant à droite estiment que la Ni les uns, ni les autres 4 % ces pour la France a augmenté de le contraire et qu’un sur cinq ne se tionnelle à l’âge des personnes responsabilité était celle des auto- NSP 23 % 7 points, tandis que les jugements prononce pas. Les 50-64 ans de la interrogées. Les plus virulents à rités politiques. négatifs ont baissé dans la même « génération de l’Algérie » ne se condamner la torture sont les plus en % de personnes sondées proportion. Ce changement d’atti- distinguent pas sur ce point : ils jeunes (72 % des 18-24 ans, contre Gérard Courtois 8 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 FRANCE

Les déchirements de la droite Les députés aménagent s’étalent au Conseil de Paris la législation sur le travail de nuit Les séguinistes ont quitté la salle du Conseil de Paris, lundi 27 novembre, Ils écartent, en outre, la parité obligatoire aux élections professionnelles pour marquer leur refus de débattre du statut de la capitale avec Jean Tiberi. Les députés devaient examiner en seconde lecture, vernement devait défendre un amendement levant l’in- mardi 28 novembre, une proposition de loi socialiste terdiction de principe du travail de nuit des femmes Edouard Balladur avait été chargé par M. Séguin d’expliquer ce geste sur l’égalité professionnelle. A cette occasion, le gou- pour se conformer à une directive européenne.

QUAND on décide de vider les pour « Emanciper Paris », d’interve- « au cœur du débat électoral, mais LA NUIT, tous les chats ne sont de santé l’exige, le salarié « doit revanche, les députés de la majori- rangs, mieux vaut qu’ils aient été, au nir en séance. Il lui reviendrait d’ex- sommes-nous les mieux à même pour pas gris. Alors que les députés être transféré » sur un poste de té ont repris l’amendement du préalable, bien remplis. La droite pliquer en quoi ce sujet d’importan- en discuter maintenant ? », interro- devaient examiner, dans la nuit du jour « correspondant à sa qualifica- Sénat visant à instaurer la parité parisienne, qui n’en est pas à un para- ce devait être débattu sur les trot- ge-t-il, avant de plaider longuement, mardi 28 au mercredi 29 novem- tion » et « aussi comparable que lors des élections prudhomales de doxe près, avait donc répondu plus toirs parisiens mais pas dans l’encein- sans références explicites à bre, en deuxième lecture, la propo- possible » au précédent ; l’em- 2002. Ils l’ont cependant atténué : massivement qu’à l’habitude, lundi te du Conseil. M. Séguin, pour la création d’un sition de loi du PS sur l’égalité pro- ployeur ne peut rompre le contrat Mme Génisson a jugé que le disposi- 27 novembre, à la convocation du Dans les travées pleines à craquer, « corps de police municipale de fessionnelle, la majorité demeure du fait de son « inaptitude » à tra- tif du Sénat était « illusoire » en Conseil de Paris. Mais c’était pour l’ambiance est électrique, lundi, 5 000 à 6 000 agents ». Puis la gauche divisée sur l’amendement du gou- vailler la nuit, à moins qu’il ne jus- soulignant que le collège des sala- pouvoir quitter les lieux de manière quand le maire ouvre la séan- reprend son chahut. À chaque évoca- vernement qui vise à lever l’inter- tifie de « l’impossibilité » à lui pro- riés compte actuellement «44% spectaculaire, à la demande de Phi- ce. Tout le monde n’a d’yeux que tion, par M. Balladur, des « trois grou- diction du travail de nuit des fem- poser un poste ou du « refus » du d’électrices, mais seulement 22 % lippe Séguin. pour Edouard Balladur, dont la der- pes » de la majorité municipale, des mes. Il y a de « lourdes chances », salarié de l’accepter. L’exposé des de femmes élues », et le collège Peu après 10 h 30, la quasi totalité nière intervention remonte à 1995, élus interrogent en chœur : « les- selon les termes de Georges Sarre motifs de l’amendement pose employeurs « 28 % d’électrices, et des élus RPR, DL et UDF se sont au tout début de l’actuelle mandatu- quels ? » « Les choses sont simples, (MDC, Paris), pour que les chevè- encore problème. La formule 15 % des élus ». La majorité a pré- donc levés comme un seul homme re. « Je suis surpris que M. Balladur conclut un peu laborieusement l’an- nementistes rejettent la réforme ; selon laquelle le travail de nuit féré adopter un dispositif transitoi- et ont déserté la salle du Conseil, lais- nous fasse la grâce de sa présence cien premier ministre. Le problème les communistes sont « contre », doit être « justifié par la nécessité re jusqu’en 2007 visant à réduire sant le maire de Paris, Jean Tiberi, et au-delà de la demi-heure habituel- existe mais nous ne sommes pas en les radicaux de gauche sont désor- sa dizaine de fidèles face à face avec le », ironise le président du groupe situation de le résoudre aujourd’hui. mais « pour » – sauf Chantal la gauche… et avec Edouard Balla- du Mouvement des citoyens, Geor- Aussi vaut-il mieux s’en tenir là. » Robin-Rodrigo – et les Verts n’ont La femme enceinte n’est plus « malade »… dur, la vedette du jour, resté « par ges Sarre. Les élus séguinistes quittent donc pas encore décidé… Le dispositif courtoisie ». la salle, sous l’œil goguenard de la du gouvernement vise à mettre la Les socialistes ont souhaité éliminer un gros mot : la femme encein- C’est un débat sur le statut de RÉFLEXIONS À GAUCHE gauche et l’air faussement navré de France en conformité avec une te n’est pas « malade ». Actuellement, lorsque l’employeur ne peut Paris et la réforme de la loi PLM, Mais d’abord M. Tiberi expose M. Tiberi. « M. le premier ministre, ce directive européenne sur « l’égali- proposer un poste de jour à une femme enceinte qui travaille de nuit, annoncé le 26 juin, qui est à l’origine « son » projet de réforme. La dévolu- n’est pas de votre niveau de vous livrer té de traitement » entre les hom- celle-ci est considérée comme malade pour bénéficier de la garantie de ce remue-ménage. Le candidat tion d’une partie des pouvoirs de à une telle mascarade », jubile le mai- mes et les femmes en matière de de rémunération. Mercredi 22 novembre, la commission des affaires officiel de la droite, Philippe Séguin, police au maire et la création d’une re. Puis son premier adjoint, Jacques conditions de travail. Le 22 novem- sociales a adopté un sous-amendement d’Alfred Recours (PS, Eure) considère que c’est un thème majeur police municipale, chères à ses Dominati (DL), s’en prend, lui aussi, bre, en commission des affaires visant à créer une allocation « forfaitaire » financée par la branche de la campagne et il compte bien ne anciens amis de Démocratie libérale au député du 15 e arrondissement, sociales, seuls les socialistes et un famille de la Sécurité sociale, et complétée par l’entreprise afin d’inci- pas laisser la gauche et M. Tiberi (DL) ? Il est pour. L’autonomie plus resté seul dans sa travée. «Jene radical de gauche, Jean Pontier ter celle-ci au reclassement de la salariée. Le coût d’une telle mesure s’en emparer. Le scénario s’est dessi- grande des maires d’arrondisse- savais pas que mes collègues quitte- (Ardèche), ont adopté l’amende- serait compris entre 100 et 150 millions de francs. né cinq jours auparavant, au cours ments, réclamée par la gauche ? raient la salle », affirme-t-il. Bertrand ment selon lequel « le recours au d’une réunion orageuse du groupe C’est une « nouvelle étape nécessai- Delanoë porte le coup de grâce en se travail de nuit est exceptionnel » RPR opposant le dernier carré des re ». Les réflexions fusent, alors, gaussant de cette « répartition des (Le Monde du 24 novembre). d’assurer la continuité de l’activité « d’un tiers » l’écart entre la repré- partisans de M. Tiberi aux élus ségui- dans les rangs de la gauche – « Vous rôles » où l’on voit « un ancien pre- Les partenaires du PS jugent économique » est jugée trop libéra- sentation des femmes sur les listes nistes, majoritaires. Ces derniers ont avez eu une révélation cette nuit ? » mier ministre se transformer en petit insuffisant l’encadrement du dis- le, mais celle prônée par les Verts et celle du corps électoral. Le fait alors valoir que le Conseil n’est « Quelle bonne idée, quel bon mai- télégraphiste ». positif. Ces garanties prévoient – une mise en place liée à des « rai- Sénat avait aussi introduit la pari- pas le lieu adéquat, à trois mois des re ! » – mais M. Tiberi préfère ser- Plus tard, en marge du conseil, le que le travail de nuit sera subor- sons techniques » – trop restricti- té dans les élections des comités élections municipales, pour débattre monner à droite : « M. Toubon, maire de Paris en remet une derniè- donné à la conclusion d’un ve ! « Il faut encore y travailler », d’entreprise et de délégués du per- de la réforme du statut de Paris. Mme de Pannafieu, si vous voulez bien re pincée : « Quelqu’un claque des « accord de branche étendu ou estime la rapporteure Catherine sonnel. Là encore, dans les deux Le maire, trop content de ce bras ne pas rire d’un sujet de cette impor- doigts et ils sortent ? Je n’ai jamais vu d’un accord d’entreprise ou d’éta- Génisson (PS, Pas-de-Calais). cas, la majorité préfère inciter les de fer, s’est obstiné et Jean-François tance », lance-t-il. cela, c’est du terrorisme. C’est blissement » ; sa définition sera Pour le reste de la proposition partenaires sociaux à conclure un Legaret, son adjoint aux finances, a Le calme revient quand le maire d’autant plus incompréhensible qu’ils étendue de 21 heures à 6 heures de loi, la gauche va rétablir l’obli- accord en vue d’atteindre « une piqué une grosse colère. La partie donne la parole à M. Balladur, sont d’accord avec tout ce que je pro- (22 heures-5 heures actuelle- gation, pour les entreprises, de répartition équitable » des fem- s’est poursuivie, le même jour, auquel les trois groupes RPR, UDF et pose ». Bernard Bled, secrétaire ment) ; lorsqu’il est « incompati- négocier chaque année de maniè- mes et des hommes. De quoi per- autour du député des Vosges et la DL ont confié leur temps de parole. général de la Ville, conclut : « Aujour- ble » avec des obligations familia- re « spécifique » sur l’égalité pro- mettre aux députés de droite de décision de ne pas assister au débat L’ancien premier ministre, visible- d’hui, il y a deux morts : Séguin et Bal- les, le salarié « peut refuser » le tra- fessionnelle homme-femme, obli- jouer les mieux-disants dans l’en- a été prise. En même temps, ment mal à l’aise, semble à moitié ladur. » vail de nuit « sans que ce refus gation supprimée lors de l’exa- treprise. M. Séguin chargeait Edouard Balla- convaincu par sa propre démarche. constitue une faute ou un motif de men du texte au Sénat, le 3 octo- dur, auteur de quinze propositions La question du statut de Paris est Christine Garin licenciement » ; lorsque son état bre (Le Monde du 5 octobre). En Clarisse Fabre FRANCE LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 9 M. Sapin propose aux syndicats de nouvelles règles de négociation dans la fonction publique Le ministre suggère d’appliquer à l’administration la notion de « contrat collectif » Le ministre de la fonction publique, Michel dialogue social. Le gouvernement serait en parti- salariales. Le ministre suggère aussi que la Sapin, a proposé aux syndicats, lundi 27 novem- culier contraint de respecter un calendrier obliga- notion de « contrat collectif » fasse son entrée bre, de nouvelles règles du jeu pour relancer le toire pour certaines négociations, notamment dans la fonction publique.

MIS en difficulté au terme d’une M. Sapin passe donc du discours sa demande n’était pas prise en tion. Quelques minutes à peine première séance de négociations aux actes en proposant aux repré- compte. A une nuance près : l’an- après s’être demandée si l’Etat salariales tendue avec les fédéra- sentants des fonctionnaires un pro- nualité ne sera pas de mise «siun employeur n’adorait pas « les négo- tions syndicales de fonctionnaires, gramme de concertation : rémuné- précédent accord a abouti à couvrir ciations qui échouent plutôt que cel- le ministre de la fonction publi- rations, projets de réforme de une période pluriannelle », précise les qui réussissent car alors le décret que, Michel Sapin, ne néglige plus l’Etat, gestion des carrières et des M. Sapin, qui souhaite justement est roi », elle a salué les déclara- aucune carte pour reprendre la effectifs, composition de l’emploi conclure un accord salarial por- tions « très denses, ambitieuses et main. Intervenant, lundi 27 novem- public, conséquences à tirer de la tant sur 2000, 2001 et 2002. prometteuses » du ministre. Plus bre, en conclusion d’un colloque construction européenne… autant Les futures règles du jeu devront sceptique, le secrétaire général de européen organisé à Paris sur le de sujets fondamentaux pour les- ensuite préciser « le nombre de thème du « dialogue social au ser- quels « il n’existe pas de lieu consa- signataires nécessaires pour qu’un vice du changement », le ministre cré régulièrement à ce dialogue ni accord soit considéré comme vali- M. Jospin pour un agenda a annoncé aux syndicats son inten- même d’obligation de discuter et de de ». Suffira-t-il d’une seule organi- tion d’engager « dans quelques négocier », déplore le ministre, sation, comme semble s’en conten- social « ambitieux » mois » des discussions pour redéfi- mais qui pourraient désormais ter la CFDT, qui n’avait pas ména- nir les bases de la négociation figurer sur les agendas syndicaux. gé ses critiques contre le gouverne- Lionel Jospin a détaillé, lundi dans la fonction publique, incluant Sans attendre le début de cette ment lorsque celui-ci avait renon- 27 novembre, devant les parte- aussi bien les « objets » sur lesquel- « négociation sur la négociation », cé, en février, à l’accord-cadre sur naires sociaux, les trois « ambi- les elle doit porter, que les M. Sapin a déjà esquissé quelques les 35 heures qu’elle était seule à tions » que la France s’est fixées, « lieux » où elle doit se dérouler pistes sur les futures règles à met- vouloir signer ? Ou tout accord à la veille du sommet de Nice, comme les « échéances » auxquel- tre en place. Opportuniste, il pro- devra-t-il être nécessairement pour que l’Union européenne les elle doit intervenir. pose tout d’abord de rendre obliga- majoritaire, comme le revendique « devienne un levier au service de Six mois après avoir déclaré, le toire les négociations annuelles la CGT, première organisation la croissance et du progrès 16 mai, qu’il entendait faire de la sur les salaires, comme le réclame dans toute la fonction publique ? social » : avancer dans la cons- « relance du dialogue social » une Force ouvrière, qui menaçait de truction d’une Europe plus soli- « priorité » de son ministère, quitter les négociations actuelles si « PRIVILÈGE ARCHAÏQUE » daire, promouvoir la création Il s’agira enfin de déterminer d’emplois de qualité et doter « la force juridique de l’accord », l’Union d’un agenda social Des instances de concertation, pas de négociation M. Sapin souhaitant, à ce titre, que « ambitieux ». M. Jospin a expli- « le contrat collectif puisse exister qué qu’il fallait « donner aux ini- Le statut général des fonctionnaires Créées pour chaque corps de dans une fonction publique ».La tiatives sociales un cadre cohérent, prévoit plusieurs types d’organisme fonctionnaires, les CAP sont précision est de taille, les accords volontariste, assorti d’un calen- paritaire, lieux de concertation consultées pour tout ce qui négociés dans la fonction publique drier suivi régulièrement dans sa pour traiter des personnes, de concerne la carrière des agents n’ayant jusqu’à présent aucune réalisation ». Il a également mis l’organisation des services et des (titularisation, avancement, portée sans loi ou décret pour les l’accent sur la charte des droits conditions de travail. mobilité). mettre en œuvre. En leur confé- fondamentaux et s’est félicité de b Un conseil supérieur existe dans b Les comités techniques rant une « force juridique », l’adoption d’un programme com- chacune des trois fonctions paritaires (CTP) sont saisis de tous M. Sapin ne mettrait pas seule- munautaire sur cinq ans ainsi publiques (d’Etat, hospitalière et les textes sur l’organisation du ment fin au « fait du roi » qu’il qua- que d’une directive contre les dis- territoriale). Composé travail et le fonctionnement du lifie de « privilège archaïque » ;il criminations dans l’emploi et le paritairement de représentants service, les conditions de travail, les remettrait aussi en cause l’« action marché du travail. syndicaux et de membres de règles statutaires, la répartition des syndicale exclusivement revendicati- l’administration, il a un rôle primes et la formation. ve » développée par la CGT, FO ou strictement consultatif : il délibère b Les instances de négociation, la FSU, qui ne craignent parfois FO, Marc Blondel, s’interrogeait sur toute question de caractère notamment pour les salaires, n’ont pas, explique le ministre sans les de son côté sur cette nouvelle général. Il est l’organe de recours jamais été officialisées. A la citer, de « feindre d’entrer en négo- « refondation sociale » appliquée en matière disciplinaire, différence de la négociation ciations en se résignant d’avance à au secteur public – un « nouvel arti- d’avancement et en cas de collective dans le secteur privé, la un échec, voire en le souhaitant inti- fice ? » – tout en concédant que licenciement pour insuffisance fonction publique ne peut conférer mement ». l’affaire « méritait d’être exami- professionnelle. aux accords éventuellement Invitée au colloque, Nicole née ». b Les commissions conclus un effet juridique Notat, secrétaire générale de la administratives paritaires (CAP). obligatoire. CFDT, n’a pas caché sa satisfac- Alexandre Garcia La Fondation Copernic dénonce M. Debré défend le maintien la refondation « antisociale » du Medef du calendrier électoral LE MEDEF a désormais droit à Pour les auteurs, « la refonda- JEAN-LOUIS DEBRÉ a estimé, mardi 28 novembre, dans Le Figaro, sa note « Copernic ». La fondation tion sociale constitue bien un projet qu’« en fait de leçon de gaullisme Lionel Jospin vient plutôt de nous don- proche de la gauche radicale de société éminemment politique ». ner un exemple flagrant de retour aux pratiques de la IVe République ». publie une synthèse consacrée à la Il s’agit pour le Medef, explique Le président du groupe RPR de l’Assemblée nationale, qui réagissait « refondation antisociale » de l’or- M. Salesse, de « profiter des rap- à la déclaration de M. Jospin, dimanche, sur une inversion du calen- ganisation patronale. Et, signe que ports de forces sociaux actuels et du drier électoral de 2002, a estimé que « les Français attendent du pre- l’affaire est importante, les désarroi idéologique pour porter au mier ministre qu’il s’occupe de faire baisser les impôts, de lutter contre « coperniciens » ont rompu avec plus loin une désorganisation des l’insécurité ou de réformer l’éducation nationale, plutôt que de jouer leur tradition du binôme. Cette normes de droit défavorable aux avec le calendrier électoral au gré de ses calculs et de ses ambitions ». fois, ce ne sont pas deux mais une salariés ». La note s’attache ainsi à « Est-ce à dire que l’on va changer le calendrier électoral à chaque fois vingtaine de ses membres qui ont démonter l’« idéologie contractua- qu’il sera inhabituellement modifié par une dissolution ou le décès d’un planché sur ce qu’ils analysent liste directement inspirée de la pen- président de la République ? », s’est interrogé M. Debré, qui a ajouté : comme une tentative « sans précé- sée néolibérale » qui, selon ses « On peut déplorer l’ordre prévu des élections en 2002, mais c’est com- dent » de « mettre le droit au diapa- auteurs, inspire le projet du Medef me ça, il faut le respecter. » son de l’orthodoxie économique libé- et nie l’« inégalité de situation fon- rale ». damentale entre le chef d’entreprise DÉPÊCHES « C’est la gauche de gauche qui et le salarié ». a PRÉSIDENTIELLE : la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) résiste face à la gauche de droite Les « coperniciens » s’insurgent a estimé, lundi 27 novembre, que le débat autour de l’inversion du contre le « mythe » développé par calendrier électoral ne faisait que confirmer les craintes de « dérives l’organisation patronale selon présidentialistes » qu’elle avait évoquées au moment du référendum. Le Medef tente lequel la France serait le dernier « Au-delà des arrière-pensées politiciennes des uns et des autres, c’est pays à privilégier la loi. En réalité, bien une accentuation de la prééminence de l’élection présidentielle sur de « profiter du estiment-ils, « le Medef a picoré toute la vie politique qui est recherchée », a déploré la LCR. dans quelques pays ce qui l’arran- a NOUVELLE-CALÉDONIE : Roch Wamytan a été réélu à la prési- désarroi idéologique ge ». Par ailleurs, affirment-ils, «le dence du Front de libération nationale kanak et socialiste modèle esquissé par l’organisation (FLNKS), samedi 25 novembre, à l’issue du 21e congrès du mouve- pour porter patronale ne s’appuie nullement sur ment, qui a renforcé les compétences de son bureau politique. Dans certaines normes internationales ou sa motion de politique générale, le FLNKS réaffirme que « son projet au plus loin européennes existantes ». de société reste un Etat kanak souverain » et que le FLNKS est l’« outil Pour les auteurs, l’agrément que incontournable de la mise en œuvre de cet objectif et le garant de l’ac- une désorganisation s’apprête à donner le gouverne- cord de Nouméa » signé en mai 1998. ment à la convention d’assurance- des normes de droit » chômage constitue « un succès » pour le Medef. « Cela montre que, Relaxe pour le président Yves Salesse dans quelques secteurs syndicaux, dans certains départements universi- taires, dans tel ou tel cabinet minis- du conseil général de Saône-et-Loire qui signe », se félicite Willy Pelle- tériel, les arguments patronaux ont tier, animateur de la fondation, acquis de l’influence », écrivent-ils, RENÉ BEAUMONT, président (DL) du conseil général de Saône-et- membre de la LCR. « La gauche de en y voyant le résultat des « tristes Loire, a été relaxé, mercredi 22 novembre, des poursuites engagées à gauche et non la gauche de la gau- efforts de la Fondation Saint- son encontre le 18 novembre 1998, pour « concussion ». Cette mesu- che » précise Yves Salesse, ancien Simon » et de la « restauration con- re faisait suite à un rapport de la chambre régionale des comptes qui membre du cabinet de Jean- servatrice des années quatre- révélait un certain nombre d’irrégularités dans la gestion du conseil Claude Gayssot, conseiller d’Etat, vingt ». général. Il était reproché à M. Beaumont d’avoir fait embaucher par signataire de la note aux côtés Relevant que le silence du le conseil général Michel Pedrazzani en tant que chargé de mission, d’universitaires (Tony Andréani, Medef est « assourdissant » en ce et d’avoir utilisé ses services en tant qu’attaché parlementaire Robi Morder, Christophe qui concerne la démocratie dans – M. Beaumont était alors député de la 6e circonscription de Saône- Ramaux), de syndicalistes (Annick l’entreprise, la note insiste sur le et-Loire. Selon l’avocat de M. Beaumont, Me Philippe Petit, il s’agit Coupé, Pierre Khalfa, pour SUD- rééquilibrage des relations salariés- d’« une décision équilibrée, équitable et attendue, les griefs reposant PTT, Claude Debons pour la FGTE- employeurs. Les « coperniciens » sur la régularité administrative du statut d’un agent contractuel du CFDT et Jean Magniadas, ex-res- ont prévu de développer ce thème département ». ponsable CGT), d’associatifs (Clai- dans un second rapport de contre- M. Pedrazzani, également poursuivi dans ce dossier, a lui aussi été re Villiers, d’AC !) et de politiques, propositions et d’organiser un col- relaxé des poursuites de « concussion », mais condamné à parmi lesquels Francine Bavay, loque d’ici à la fin de l’année. 10 000 francs d’amende pour falsification et usage d’un diplôme en vice-présidente (Verts) du conseil droit et d’une attestation de réussite au certificat d’études judiciaires. régional d’Ile-de-France. Caroline Monnot 10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000

BIOÉTHIQUE Lionel Jospin a ren- 1994. b « LA SOCIÉTÉ française aspi- ques », a notamment déclaré le pre- d’un embryon après la mort du père NAGE à visée reproductive, dont la du publiques, mardi 28 novembre, re à ce que la prise en compte des mier ministre. b LES RECHERCHES sera autorisée, à condition que le possibilité n’avait pas été prévue les principales dispositions de valeurs fondamentales encadre, sur l’embryon humain seront autori- donneur l’ait acceptée de son dans les lois de 1994, sera interdit. l’avant-projet de loi réformant les sans les rendre impossibles, l’avan- sées mais encadrées par une instan- vivant. b L’EUROPE est partagée sur (Lire aussi nos informations sur l’IVG textes sur la bioéthique adoptés en cée des connaissances scientifi- ce spécialisée. b L’IMPLANTATION l’utilisation de l’embryon. b LE CLO- page 12 et notre éditorial page 20). Le gouvernement autorise la recherche sur l’embryon humain Lionel Jospin a révélé, mardi 28 novembre, les grands axes du futur projet de loi réformant les textes sur la bioéthique de 1994. Les embryons humains pourront être utilisés, à condition que tout projet parental ait été abandonné. Une instance de contrôle sera créée et les dons d’organe seront facilités

LIONEL JOSPIN a dévoilé, dans ministre coïncident avec le début de “cellules de l’espérance” grâce nonce en faveur du transfert post la matinée du mardi 28 novembre, de l’examen par le Parlement du auxquelles des maladies incurables mortem d’un embryon chez une quelques-uns des aspects essen- projet de loi visant à allonger de connaîtront peut-être, demain, un femme, dès lors que cet embryon a tiels de l’avant-projet de révision deux semaines la période de la traitement. Des enfants immobiles été conçu du vivant de l’homme et des lois de bioéthique de 1994. grossesse durant laquelle une fem- pourront enfin se déplacer, des hom- que ce dernier y a expressément S’exprimant lors de l’ouverture me pourrait demander un avorte- mes et des femmes brisés pourront consenti. Ce transfert ne pourra des journées annuelles organisées ment (lire aussi page 12). enfin se redresser, a fait valoir toutefois être effectué qu’après un par Comité national consultatif b Clonage reproductif et M. Jospin. Des motifs tenant à des « temps de réflexion » durant d’éthique pour les sciences de la recherche sur l’embryon. « Par- principes philosophiques, spirituels lequel elle bénéficiera « d’une aide vie et de la santé, le premier minis- mi les principales questions qui ou religieux devraient-ils nous d’accompagnement ». tre a révélé que le gouvernement seront soumises au législateur figure conduire à priver la société et les b Elargissement du don d’or- était, sous certaines conditions, celle d’autoriser ou non la recher- malades de la possibilité d’avancées ganes des vivants. Le texte de favorable à l’autorisation des che sur l’embryon, a expliqué thérapeutiques ? » l’avant-projet de loi lève certaines recherches scientifiques conduites M. Jospin. Avant tout, clarifions le Le premier ministre s’est dit con- des restrictions concernant le don sur les embryons humains. Atten- débat : réservons le terme de vaincu du fait que « la société fran- d’organes des personnes vivantes dues depuis plusieurs mois, l’initia- “clonage” au clonage reproductif. çaise aspire à ce que la prise en (rein et foie notamment). Ces dons tive gouvernementale et le dis- Celui-ci est strictement interdit. Il le compte de valeurs fondamentales sont actuellement possibles de la cours de M. Jospin font suite à une demeurera. » Le premier ministre encadre, sans les rendre impossi- part des père, mère, fils, fille, frère longue série de réunions et d’arbi- a d’emblée évoqué les nouvelles bles, l’avancée des connaissances ou sœur du patient ainsi que, en trages interministériels sur des perspectives scientifiques et médi- scientifiques et leur application cas d’urgence, de la part du questions dont le pouvoir mesure cales ouvertes par la découverte potentielles dans le domaine de la conjoint. « C’est là un frein au geste pleinement aujourd’hui l’impor- de cellules qualifiées de « sou- santé humaine », répondant ainsi de solidarité espéré par des patients tance morale et la portée politi- ches »,de« totipotentes » ou de par avance aux arguments contre ayant atteint le stade où seule la que. Les déclarations du premier « multipotentes ». « On a parlé ici une décision qui conduit à une réi- greffe est l’espoir de la vie, a déclaré fication (transformation en chose) M. Jospin. Ces restrictions ne sont, de l’embryon humain. de surcroît, plus justifiées, en raison Un texte soumis au Parlement au printemps 2001 C’est ainsi que l’avant-projet de lés, ayant fait l’objet d’un abandon que), cette structure comportera des progrès réalisés dans le domai- loi prévoit d’autoriser la recherche du projet parental et dépourvus de en son sein un Haut Conseil, char- ne de la tolérance immunitaire. » Les derniers arbitrages interministériels sur l’avant-projet de loi de sur l’embryon humain, dans une couples d’accueil ». gé de rendre des avis sur les Au vu de l’avis du Conseil d’Etat, révision du dispositif législatif sur la bioéthique de 1994 seront double perspective. Citant le philo- b Création d’une instance de demandes d’autorisation des pro- qui préconisait l’élargissement du rendus dans les premiers jours du mois de décembre. Le premier sophe Hans Jonas et la problémati- contrôle. Le gouvernement propo- tocoles de recherche dans les nou- cercle des donneurs potentiels aux ministre a déclaré que ce texte serait alors présenté, pour avis, au que des « entraves librement se, d’autre part, la création d’une veaux domaines autorisés par la concubins ainsi que la suppression Comité national consultatif d’éthique ainsi qu’à la Commission natio- consenties », M. Jospin a fait valoir « Haute Instance de suivi et de loi. de la condition d’urgence pour le nale consultative des droits de l’homme. Il sera examiné en que ce texte permettrait d’amélio- contrôle » compétente dans les b Transfert d’embryon post don d’un conjoint, le gouverne- février 2001 par le Conseil d’Etat puis inscrit à l’ordre du jour du rer les techniques de la procréa- champs de la reproduction humai- mortem. L’avant-projet de loi ment proposera l’autorisation de conseil des ministres en mars. Le texte devrait être discuté au Parle- tion médicalement assistée ainsi ne, de la recherche en biologie du modifie, par ailleurs, l’une des dis- prélèvement « sur toute personne ment durant le deuxième trimestre 2001. Lionel Jospin a d’autre part que la recherche de nouveaux trai- développement et de la génétique positions des lois de 1994 qui réser- majeure et capable ayant avec le souligné, à propos de la très délicate question de la brevetabilité du tements à partir des cellules sou- prédictive. Composée de dix-huit vait l’assistance médicale à la pro- receveur des relations étroites et sta- génome, que « les autorités françaises considèrent que la directive ches. Le gouvernement se propose membres (désignés par les diffé- création à un couple « formé d’un bles ». Une commission d’experts européenne méritait clarification ». La France n’a toujours pas donc d’autoriser, par voie législati- rents organismes publics de recher- homme et d’une femme vivants ». devra toutefois contrôler la receva- transposé dans son droit interne une directive de Bruxelles qui ve, les recherches conduites dans che, le Conseil d’Etat, la Cour de Le gouvernement n’autorise pas bilité d’un tel don. soulève de nombreuses questions éthiques et contre laquelle de ce domaine « à partir des embryons cassation, les associations de mala- l’usage de ces techniques à des cou- nombreuses personnalités se sont élevées (Le Monde du 9 juin). surnuméraires, actuellement conge- des et le Comité national d’éthi- ples homosexuels, mais il se pro- Jean-Yves Nau Les progrès de la biologie rendent indispensable la réforme de la législation Des législations européennes hétérogènes Il existe en Europe une très grande b Les pays qui interdisent ces SI LE CALENDRIER annoncé mardi nières années, progressé de manière fulguran- plasticité du vivant, laissent entrevoir la nais- hétérogénéité dans le domaine de recherches. Les lois allemande 28 novembre par Lionel Jospin est respecté, la te. Il y eut tout d’abord, dans les premiers sance d’un nouveau pan de la médecine et la l’assistance médicale à la autrichienne, norvégienne et France accusera un retard de deux ans dans la mois de 1997, l’annonce de la création d’un mise au point de thérapeutiques efficaces con- reproduction, de la conservation suisse n’admettent aujourd’hui révision du dispositif promulgué en mammifère – la brebis Dolly – à partir du tre des maladies aujourd’hui incurables. Or des embryons humains ou des aucune autre utilisation de juillet 1994 et dont le législateur avait pro- clonage, en Ecosse, du noyau d’une cellule pour la plupart des biologistes, avancer dans recherches qui pourraient être l’embryon humain que celle de la grammé le réexamen en 1999. Dans l’entoura- adulte. Cette première mondiale suivie ce domaine impose d’avoir accès aux cellules menées sur ces derniers. L’Europe procréation et de la grossesse. ge du premier ministre, on explique que ce d’autres créations similaires dans d’autres qui constituent les embryons humains. La est partagée entre les pays qui « Un tel principe implique retard tient, pour partie, à la saisine tardive du espèces devait profondément bouleverser les question est ainsi ouvertement soulevée, consacrent le principe de l’interdiction de produire des Conseil d’Etat et à la longueur du travail que perspectives scientifiques et la réflexion depuis plusieurs années déjà, de la légitimité l’interdiction de toute recherche à embryons en vue d’une recherche, ce dernier a mené et qui l’a conduit à rendre éthique. Elle soulevait une question essentiel- des recherches sur des embryons vivants et visée scientifique et ceux qui ont explique le docteur Jacques ses conclusions au gouvernement en décem- le, celle de l’application de cette technique condamnés de ce fait à être détruits. fait le choix de l’organiser. Montagut, biologiste de la bre 1999. Il y eut ensuite les longues tracta- dans l’espèce humaine, de la légitimité du « La recherche sur l’embryon humain est b Les pays qui autorisent les reproduction, membre du Comité tions et arbitrages interministériels, symptô- clonage humain reproductif, nouvelle techni- capable d’améliorer le pronostic des féconda- recherches sur l’embryon national d’éthique et auteur d’un me de l’importance que le gouvernement Jos- que dans l’arsenal toujours élargi des procé- tions extra-corporelles en permettant la recon- humain. C’est le cas notamment récent ouvrage sur ce thème pin accorde à ces questions, dont le chef de dés d’assistance médicale à la procréation. naissance des embryons porteurs d’anomalies de l’Espagne, du Danemark, du (Concevoir l’embryon à travers les l’Etat ne cache pas le très vif intérêt qu’il leur Unaniment condamné par les organisations létales, soulignait pour sa part, dès 1998, Royaume-Uni et de la Suède où les pratiques, les lois et les frontières, porte. « Dans ces matières, comme sur tous ces internationales, les diverses instances éthi- l’Académie nationale de médecine. Ainsi recherches sont autorisées à éditions Masson). Cet interdit est sujets d’ordre à la fois scientifique et éthique, les ques et de nombreux chef d’Etat, le clonage pourrait être diminué le nombre d’embryons condition que l’embryon soit âgé expressément inscrit et assorti de points de vue doivent pouvoir s’exprimer et se reproductif devrait s’inscrire dans la loi fran- implantés, et donc le nombre de grossesses multi- de moins de quatorze jours. La sanctions pénales dans les lois confronter, a pris soin de souligner Lionel çaise pour mieux en organiser l’interdiction. ples, dont on sait le danger pour la mère et les conception d’embryons en vue allemande (trois ans Jospin en présentant les principaux éléments enfants. » Les perspectives thérapeutiques d’une recherche n’est autorisée d’emprisonnement), autrichienne de l’avant-projet de loi. La réflexion éthique, la « SOUCHES TOTIPOTENTES ET MULTIPOTENTES » n’ont, depuis, cessé de s’élargir et nombre de qu’au Royaume-Uni et au (quatorze jours d’emprisonnement réflexion scientifique et la réflexion politique doi- Les questions sont plus complexes pour ce biologistes français travaillant dans le public Danemark. Elle est également et amende) et suisse vent chacune trouver leur place, sans que l’une qui est de l’autre avancée en biologie à la fin comme dans le privé ne cachent plus leur envisagée dans le dernier projet de (emprisonnement). Allemagne, devienne l’instrument de l’autre. » des années 90, celle de la possible mise en impatience de se lancer dans cette nouvelle loi belge, mais expressément Autriche et Suisse vont jusqu’à Ces différentes réflexions auront-elles, en culture de cellules dites « souches », « totipo- aventure. Brisant ce qui était, hier encore, un interdite en Espagne. Le interdire la production d’embryons définitive, pâti du retard pris dans ce proces- tentes » ou encore « multipotentes » –ces« cel- tabou, le gouvernement vient, pour l’essen- Royaume-Uni et le Danemark se surnuméraires s’assurant ainsi que sus de révision ? Peut-être pas, tant les recher- lules de l’espérance », pour reprendre la formu- tiel, de leur donner satisfaction. trouvent là en contradiction avec la tous les embryons obtenus ches dans le champ de la biologie et de la le retenue par Lionel Jospin – qui, à partir d’un convention européenne des droits bénéficieront d’un transfert manipulation de certaines cellules ont, ces der- formidable potentiel de développement et de J.-Y. N. de l’homme et la biomédecine. utérin. » 12 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 SOCIÉTÉ

Pour le Comité d’éthique, l’allongement du délai légal L’Etat est condamné à verser de l’IVG ne présente pas de risque de dérive eugénique 1,2 million de francs L’instance avait été saisie par les présidents de l’Assemblée et du Sénat à la demande de l’opposition aux époux Esnault Alors que l’Assemblée nationale examinera, mer- consultatif national d’éthique a rendu son avis sur eugénique ne paraît pas fondé », en dépit des credi 29 novembre, en première lecture, le projet l’allongement, de 10 à 12 semaines, du délai légal « performances accrues des examens de dépistage de loi sur l’IVG et la contraception, le Comité de l’IVG. Selon lui, « le risque d’une dérive prénatal » (lire aussi les points de vue page 19). La « faute lourde » de la justice est reconnue

MAUVAISE NOUVELLE pour la connaissance » dans le domaine nisme ». Mais « aucune étude statis- eugénique que celui « des moyens RENNES me surcharge de travail », et alors les opposants à l’allongement du de la santé et composé de 41 mem- tique ou épidémiologique ne montre techniques et sociaux à mettre en de notre correspondante régionale que la chambre qu’il dirigeait délai légal de l’interruption volon- bres (représentant les principales à ce jour que le nombre d’IVG ait œuvre » pour les IVG tardives. Le tribunal de grande instance de « était littéralement noyée sous près taire de grossesse. Le Comité familles philosophiques et spiri- augmenté en raison de la Notamment l’« aménagement de Rennes a rendu, lundi 27 novem- de cinq ans » de dossiers en retard consultatif national d’éthique tuelles, spécialistes des problèmes découverte d’“anomalies” ». moyens hospitaliers adéquats, bre, un jugement exemplaire en (Le Monde du 19 janvier et du (CCNE) a rejeté, lundi 27 novem- éthiques et chercheurs), le Comité actuellement insuffisants dans notre condamnant l’Etat à indemniser un 25 octobre). « Outre qu’il est tout à bre, leur argument principal : a pris soin d’étayer longuement PROGRÈS DE L’ÉCHOGRAPHIE pays ». Le CCNE rejette l’idée, couple d’anciens restaurateurs fait inusité pour un magistrat, cet l’idée que l’allongement à 12 semai- son avis. Le Comité reconnaît que les proposée par certains membres de pour « faute lourde » commise par aveu me coûte », reconnaissait par nes de grossesse du délai légal de Après avoir défini l’eugénisme progrès de l’échographie rendent l’opposition, d’élargir le champ de le service public de la justice. Jac- écrit M. Le Caignec. De fait, le l’IVG serait susceptible d’entraîner comme « pratique collective institu- désormais « plus accessible » la l’interruption médicale de grosses- ques et Nelly Esnault, anciens loca- magistrat a vu sa carrière bloquée des dérives eugéniques. Le comité tionnalisée qui vise à favoriser l’ap- connaissance du sexe de l’enfant se aux détresses psychologiques taires d’un hôtel-restaurant de Fou- depuis la rédaction de cette lettre. avait été saisi début octobre par parition de certains caractères ou à entre la 10e et la 12e semaine de gros- plutôt que d’allonger le délai gères (Ille-et-Vilaine), avaient été S’appuyant sur ce document les présidents de l’Assemblée natio- en éliminer d’autres jugés néga- sesse. Mais « invoquer cette connais- d’IVG : cela conduirait en effet à conduits à la faillite à la suite d’une exceptionnel, les époux Esnault se nale (Raymond Forni, PS) et du tifs », le CCNE note que l’« IVG ne sance facilitée et banalisée du sexe ou « changer radicalement l’esprit de décision de justice discutable. Les retournent vers la chancellerie afin Sénat (Christian Poncelet, RPR), à répond à aucun de ces critères » : de l’existence d’une anomalie la loi de 1975 » légalisant l’avorte- époux Esnault en voulaient pour que l’Etat reconnaisse son erreur et la demande des groupes de l’oppo- « Une pratique qui se limite à faire mineure pour empêcher la prolonga- ment, « en redonnant à la société preuve la reconnaissance par un accepte de les indemniser à l’amia- sition, qui s’inquiétaient, après le droit à des demandes individuelles tion du délai légal apparaîtrait au un droit de regard ». magistrat – inédite dans l’histoire ble. Mais les ministres de la justice, professeur Israël Nisand (Le ne relève pas de l’eugénisme. » CCNE excessif et d’une certaine façon C’est « en amont », insiste le de la justice – de l’erreur d’apprécia- Jacques Toubon puis Elisabeth Gui- Monde du 14 juillet), des consé- Certes, poursuivent les sages du attentatoire à la dignité des femmes Comité, que se situe le véritable tion qu’il avait commise dans leur gou, refusent de reconnaître le dys- quences de l’avancée des techni- Comité, « les performances accrues et des couples ». La responsabilité débat éthique. Si le nombre de dossier. Alors que la chancellerie fonctionnement de l’institution ques d’imagerie médicale. des examens de dépistage prénatal des médecins échographes s’en femmes recourant à l’IVG avait toujours refusé de les indem- judiciaire, en se retranchant derriè- « Le risque d’une dérive eugéni- peuvent donner lieu, en cas d’annon- trouvera « peut-être engagée plus (170 000 déclarées, 200 000 esti- niser, le tribunal de Rennes a recon- re l’autorité de la chose jugée. Une que ne paraît pas fondé », tranche ce d’un risque ou de découverte souvent qu’actuellement ». « Mais on mées) est « supérieur à ceux nu la responsabilité de l’Etat et a inspection des services judiciaires, le CCNE, alors que l’Assemblée se d’un handicap grave, à des condui- ne peut faire de cette crainte de d’autres pays d’Europe »,ilalloué 1,2 million de francs de dom- diligentée par la chancellerie, met prépare à examiner, mercredi tes d’interruption de grossesse de responsabilité médicale un argument convient de s’interroger sur « les mages-intérêts aux époux Esnault. également en doute la sincérité des 29 novembre, en première lecture, plus en plus facilement acceptées pour empêcher la prolongation du insuffisances du maniement et de la L’histoire commence de façon « aveux » d’Alain Le Caignec, souli- le projet de loi sur l’IVG et la par notre société. Ces manières de délai d’interruption. » mise à disposition de la contracep- banale, en 1984, lorsque les restau- gnant que les deux assesseurs contraception. Créé en 1983 pour faire, considérées dans leur ensem- Recadrant le débat, le Comité tion en France ». rateurs, qui veulent faire mettre ayant siégé à ses côtés n’ont pas eu « donner son avis sur les problèmes ble, pourraient à la limite être consi- estime que le problème n’est pas aux normes leur fonds de commer- le sentiment de faire une erreur éthiques soulevés par les progrès de dérées comme une sorte d’eugé- tant celui d’une improbable dérive Pascale Krémer ce, intentent une action en justice dans l’appréciation du dossier. De contre leurs propriétaires pour les guerre lasse, les Esnault assignent contraindre à lancer des travaux de l’Etat français devant le tribunal de réparation. Le tribunal de Fougères grande instance de Rennes et lui L’avortement médicamenteux, une technique sous-utilisée en France leur donne tort et qualifie, contre réclament 5,4 millions de francs. toute attente, leur commerce de LES OBSTACLES au développe- complété par la prise d’une prosta- ment médicamenteux donne la En Guadeloupe, où les avortements « ruine ». Les époux Esnault font « FAIRE VITE, TRÈS VITE » ment de l’avortement par la prise glandine, qui aide à l’expulsion, avec possibilité aux femmes américaines sont très fréquents – 44 % des con- appel mais la décision est confir- Dans son jugement, le tribunal, d’un médicament, le RU-486, atten- un taux de succès de 95 à 98 %. Le d’avorter dans un contexte plus ceptions y aboutissent à un avorte- mée, le 6 novembre 1986, par la 4e présidé par Bruno Crépin, prend le du depuis près de vingt ans, vont-ils traitement par mifégyne se fait tou- serein. En effet, « le traitement y est ment –, l’avortement médicamen- chambre de la cour d’appel de Ren- contrepied de l’analyse de la chan- être levés en France ? Cette jours en milieu hospitalier, comme prescrit par le médecin traitant et teux gagne chaque année du terrain. nes, présidée par Alain Le Caignec. cellerie. Soulignant que rien, dans question a été posée lors du congrès l’ensemble des avortements, ainsi l’avortement se déroule à domicile, a Une des dispositions légales françai- Cet arrêt, qui entérinait la qualité le rapport d’inspection des servi- de la Fédération internationale des que le veut la loi. La mifégyne n’a indiqué Eric Schaff, professeur de ses qui freine l’utilisation de la mifé- de « ruine » de l’immeuble, a ces judiciaires, ne permet « de dou- associés professionnels de l’avorte- reçu l’AMM que pour les 7 premiè- médecine à l’université de gyne est le délai de réflexion de acquis l’autorité de la chose jugée, ter de la sincérité » d’Alain Le Cai- ment et de la contraception (Fia- res semaines de grossesse, alors que Rochester. Il en est de même au huit jours imposé entre la première les époux Esnault ayant renoncé à gnec, le tribunal estime que le pré- pac), réuni vendredi 24 novembre à celle-ci est étendue à 9 semaines au Canada. Dans ces pays, le caractère consultation et la décision médicale se pourvoir en cassation, prévenus sident de chambre peut, « même Paris. Car l’avortement ne doit pas Royaume-Uni et en Suède. « Nous privé de l’avortement est considéré de l’avortement. Car l’avortement qu’ils n’avaient aucune chance plusieurs années après, témoigner obligatoirement être chirurgical, allons demander une AMM européen- comme rassurant. » médicamenteux est d’autant plus d’aboutir. Tous travaux de répara- de ce que fut sa propre attitude lors « faisant entrer l’interruption volon- ne pour l’utilisation au cours des simple que la grossesse est peu avan- tion deviennent impossibles. Les du jugement dans l’affaire des taire de grossesse dans le monde de la huit premières semaines d’aménor- DÉLAI DE RÉFLEXION cée. Des contre-indications pour la restaurateurs s’enfoncent dans une époux Esnault ». pathologie », a déploré Chantal rhée », a précisé Edouard Sakiz, diri- Une grande frilosité règne encore prostaglandine, et donc pour l’avor- série de déconvenues qui les con- « Quelles que soient les raisons Birman, sage-femme à Paris. geant du laboratoire Exelgyne qui en France en ce qui concerne l’utili- tement médicamenteux, ont été duisent à la perte de leur établisse- invoquées, poursuit le tribunal, il Aujourd’hui, le RU-486 (mifégy- produit la mifégyne. sation de la mifégyne. « Beaucoup édictées pour les fumeuses et les ment. résulte de la lettre de M. Le Caignec ne), une anti-hormone qui empêche Aux Etats-Unis, après des années de services de gynécologie-obstétrique femmes de plus de trente-cinq ans, Neuf ans plus tard, Alain Le Cai- que celui-ci reconnaît avoir dû la nidation de l’œuf, est disponible de refus, la mifégyne a reçu, en sep- ne le proposent pas, alors qu’en Suède décision surprenante car le même gnec est contacté par les époux “faire vite, très vite, au risque de presque partout. Utilisée en France tembre, l’agrément de la Food and 70 % des femmes auxquelles est propo- médicament – Misoprostol ou Cyto- Esnault, qui ne peuvent admettre faire trop vite” et “n’avoir pas pris à l’essai depuis 1983, elle a reçu en Drug Administration (Le Monde du sé le choix de la procédure, chirurgica- tec –-, utilisé dans le contexte de l’ul- l’engrenage qui découle de sa déci- le temps de procéder à des contrô- 1992 l’autorisation de mise sur le 27 septembre). Tout ce qui touche à le ou médicamenteuse, optent pour cère de l’estomac, ne fait l’objet sion judiciaire. Reprenant les ter- les qui eussent été révélateurs”,ce marché (AMM). Plus de 200 000 fem- l’avortement étant confronté, outre- l’avortement par médicament »,a d’aucune contre-indication. mes du dossier, le magistrat admet, qui revient à dire qu’il a signé l’arrêt mes ont eu recours à ce traitement Atlantique, à la violence des ligues constaté le docteur Elisabeth non sans courage, avoir « bâclé », sans avoir effectué un examen (environ un avortement sur huit), pro-vie, l’avènement d’un traite- Aubeny, organisatrice du congrès. Elisabeth Bursaux cette affaire, pressé par une « énor- sérieux et attentif de la solution pro- posée par le conseiller rédacteur. » Reconnaissant que se trouve ain- si caractérisé « un fonctionnement Loin de la Kabylie, l’amour de Djamilla et Hamid triomphe des querelles de familles défectueux du service public de la justice qui procède d’une faute LE MARIAGE était prévu, samedi aucun mariage ne les avait jusqu’à présent monie. Il a juste le temps de se rendre à la jeune homme a l’arcade sourcilière ouverte. lourde », le tribunal a considéré 25 novembre, à la mairie des Mureaux (Yveli- réunies. Quand, il y a quatre ans, les jeunes mairie, où l’attendent déjà sa fiancée et ses D’autres invités s’en tirent avec un œil au que les époux Esnault avaient nes). Il s’est transformé en bataille rangée, qui gens ont commencé à se fréquenter plus proches. Mais la mère, accompagnée de trois beurre noir ou une bosse. perdu les 50 % de chance qu’ils a fait six blessés. C’est l’amour entre Hamid, sérieusement, la famille de Hamid a tenté de de ses enfants, fait irruption dans la salle des Un calme relatif revenu, policiers et avaient d’obtenir gain de cause trente et un ans, et Djamilla, vingt-neuf ans, le dissuader de poursuivre la relation. Rien mariages. Un pilon en bronze à la main, elle pompiers forment un cordon de sécurité dans ce procès. Il a donc condam- qui a ravivé de vieilles querelles familia- n’y a fait. Il y a trois mois, il a fait part de son bondit sur la mariée, décidée à lui en asséner isolant les deux futurs époux et leurs témoins. né l’Etat à verser la moitié du préju- les. Natifs de Meulan, Hamid et Djamilla ont intention d’épouser Djamilla. Il a aussitôt un coup. La sœur de la fiancée tente de s’inter- La conseillère municipale, dont c’était le dice estimé, soit 1,2 million de grandi ensemble, fréquenté les mêmes bancs déclenché la colère de sa mère et a été prié de poser. Elle est touchée à la tête. Dans l’assis- premier mariage, peut enfin recueillir, un peu francs. Après l’audience, Jacques d’école et de lycée avant d’éprouver, l’un pour quitter le domicile parental. tance, c’est l’empoignade générale. Selon des émue, le consentement des époux. Esnault, très ému, a estimé que l’autre, une attirance de plus en plus forte qui témoins, les femmes sont gagnées par une La mère du marié a été présentée, lundi « l’important, c’est que l’Etat soit les a menés, comme dans les contes de fées, à UN THÉ EMPOISONNÉ « hystérie collective soudaine » alors que les 27 novembre, après 48 heures de garde à vue, condamné, pour prouver que M. Le ce qu’ils espéraient être un beau mariage. Vendredi 24 novembre, à la veille des hommes tentent de ramener le calme, au parquet de Versailles, où elle a été mise en Caignec a eu raison d’être honnête. C’était sans compter avec les rancunes noces, Hamid est invité par sa mère pour une certains faisant néanmoins le coup de poing examen pour « violences volontaires avec arme Les juges ne peuvent pas à la fois se tenaces de l’histoire. Les deux familles sont ultime conciliation. Elle le met en confiance avec le camp adverse. ayant entraîné une ITT de plus de huit jours » plaindre d’être toujours débordés et originaires de deux proches villages de en lui offrant un thé, qui devait contenir un Des policiers sont dépêchés en renfort pour et a été remise en liberté sous contrôle prétendre qu’ils ne se trompent Kabylie. Depuis des générations, un diffé- puissant somnifère puisqu’il s’endort immé- séparer les deux familles. Les pompiers judiciaire. jamais ». rend, dont l’origine est confuse, les oppose. diatement. Il ne se réveille que le samedi soignent les blessés. Outre la sœur de la Comme pour les Montaigu et les Capulet, matin, moins d’une demi-heure avant la céré- fiancée, plus sérieusement atteinte, celle du Jean-Claude Pierrette Martine Valo SOCIÉTÉ LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 13

DÉPÊCHES a JUSTICE : la grève des greffiers des tribunaux, qui réclament des Un jeune Marseillais tué par balle par un autre mineur moyens supplémentaires pour l’ap- plication de la loi sur la présomp- e tion d’innocence, a été inégale- Agé de dix-sept ans, Salim est mort, dimanche 26 novembre, à la cité des Cèdres, dans le 13 arrondissement. ment suivie, lundi 27 novembre, dans les juridictions. Les tribunaux Son meurtrier, qui a été interpellé, ne le connaissait pas. Il aurait juste voulu faire peur, après un premier échange d’insultes de Paris et de la région parisienne étaient au point mort, tandis qu’en Un jeune homme de dix-sept ans devait être sement. Résidant de la cité des Tilleuls (14e ), opposé à d’autres jeunes des Cèdres à propos quelques amis devant un centre commercial. province, le mouvement était suivi présenté au parquet des mineurs de Mar- l’adolescent, âgé lui aussi de dix-sept ans, d’un scooter volé. Salim n’avait pas participé Cette nouvelle mort, après celle de Romuald dans des proportions allant de 20 à seillle, mardi 28 novembre, deux jours après aurait affirmé ne pas avoir voulu tuer mais à ce premier accrochage et son agresseur ne à Courcouronnes (Le Monde du 28 novem- 100 % de grévistes. L’intersyndicale le meurtre de Salim, tué d’une balle dans la simplement faire peur. Quelques heures le connaissait pas. Présenté comme calme et bre), repose la question des armes à feu dans (CFDT, CGT, FO, USAJ) a refusé de tête à la cité des Cèdres, dans le 13e arrondis- auparavant, un échange d’insultes l’avait sans histoires, il discutait simplement avec les cités sensibles. participer, lundi, aux discussions organisées par le ministère de la MARSEILLE sait pas sa victime. Il a été interpellé bien visé la victime « mais sans inten- sés. Les deux garçons sont en tout été interpellé. Un voisin le décrit justice, qui associaient deux syndi- de notre correspondant régional quelques heures plus tard dans la tion de tuer ». L’affaire a débuté en cas repartis aux Tilleuls, après des comme un jeune homme « à la tête cats non grévistes. De nouvelles Un jeune homme de dix-sept ans, cité des Tilleuls (14e) et placé en gar- début d’après-midi. Nordine et un échanges d’injures, Nordine promet- dure, qui n’écoutait pas ses parents, rencontres étaient prévues, mardi Salim, a été tué d’une balle dans la de à vue à la brigade criminelle, ami, Djamel, venu, lui, de la cité de tant de se venger. Il est donc redeve- ni personne ». 28 novembre. tête, dimanche 26 novembre après- chargée de l’enquête. Il devait être la Savine (15e), se rendaient dans le nu un peu plus tard, seul cette fois. Si les versions des témoins diffè- a Treize personnes, dont quatre midi, par un autre mineur, Nordine, présenté au parquet des mineurs, quartier de Malpassé pour assister à Il a d’abord menacé deux jeunes rent à propos du début des inci- salariés de bureaux d’études pro- alors qu’il bavardait avec ses mardi après-midi. un match de football au stade qui gens avec son arme, avant de venir dents, elles concordent pour dire- ches du PCF, ont été condamnées, copains devant le Yam’s, petit snack Les policiers avaient été dirigés jouxte les Cèdres. se planter à une trentaine de mètres que le drame n’est pas celui d’un lundi 27 novembre, par le tribunal de la cité des Cèdres (13e arrondisse- vers cette seconde cité par un rensei- devant ce qui reste du centre com- affrontement entre bandes rivales, correctionnel de Versailles, à des ment), à Marseille, où il vivait chez gnement d’un ami du jeune homme ÉCHANGE D’INJURES mercial où s’ennuyaient les garçons phénomène à peu près inexistant à peines de 2 à 8 mois de prison avec ses parents. Présenté par ses amis et décédé. Selon un proche du sus- Selon les amis de la victime, ils des Cèdres. C’est de là qu’il a tiré, Marseille. Un copain de Nordine, sursis, et à des amendes de 5 000 à un animateur du quartier comme pect, celui-ci ignorait, au moment s’en seraient pris à un jeune homme atteignant Salim à la tête. Les plus âgé, constate tout de même 50 000 francs pour leur participa- calme, scolarisé, en apprentissage de son arrestation que la balle qu’il du quartier pour lui dérober un copains de ce dernier, qui s’étaient avec inquiétude que l’on peut désor- tion à un système de fausses factu- de plomberie à l’Estaque, il était né avait tirée, « juste pour faire peur », scooter neuf. Les jeunes gens pré- égaillés au coup de feu, l’ont retrou- mais être, à dix-sept ans, en posses- res. Le ministère public avait de parents marocains dans une cité avait été mortelle. Les policiers, qui sents les auraient fait fuir après quel- vé saignant sur le sol, dans le coma. sion d’une arme à feu et s’en servir. requis des peines de 4 à 18 mois, d’urgence délabrée abritant quatre précisent que l’arme était de petit ques algarades. Ce serait au contrai- Il est décédé peu de temps après, à Pour faire peur ou pour tuer. dont 2 ferme, et des amendes de centspersonnes. Le meurtrier présu- calibre, soutiennent, sur la base de re, selon les amis du suspect, les l’hôpital. Nordine a alors repris son 10 000 à 400 000 francs (Le Monde mé, âgé de dix-sept ans, ne connais- ses premières déclarations, qu’il a deux visiteurs qui auraient été agres- scooter pour regagner sa cité où il a Michel Samson du 29 septembre). a La cour d’appel de Versailles (Yvelines) a condamné, lundi 27 novembre, Frédéric Hornn, Les armes, « phénomène récurrent » de la vie des quartiers sensibles, selon les RG quarante ans, et son épouse Marie- France, quarante-huit ans, à trois DANS UNE NOTE datée du 14 mars, la généraux relèvent le cas d’un cycliste pris ont occasionné 3 décès et 63 blessés. Les néanmoins figurer au premier rang. Les fusils ans de prison ferme pour avoir lais- direction centrale des renseignements géné- pour cible par deux individus circulant sur transports en commun (bus et train) ainsi que de chasse et les fusils à pompe font également sé leur fillette, âgée de cinq ans, raux (DCRG) fait le point sur l’usage des une moto à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et les établissements scolaires (52 incidents en- partie de l’arsenal des quartiers sensibles. vivre au milieu de huit chiens dans armes à feu dans les quartiers sensibles. celui d’enfants jouant sur la voie publique registrés) ne sont pas épargnés par l’usage Sans plus de précision, la note de la DCRG leur appartement du Pecq (Yveli- Rappelant qu’il s’agit d’un « phénomène récur- visés par des tirs, dans trois localités d’armes à feu. Les tirs contre des vitres ou des évoque les tirs « fréquents » provenant nes). Le 12 juillet, le tribunal correc- rent », elle répertorie, pour 1999, 564 inci- différentes. fenêtres constituent la majorité des faits d’armes de poing, sans distinguer les tirs de tionnel de Versailles avait infligé dents au cours desquels une arme a été utili- Dernier cas de figure, celui des « tirs d’irasci- relevés dans les écoles. En 1999, 9 blessés par revolvers, de pistolets automatiques ou de aux prévenus une peine de trois sée. Ce chiffre représente une baisse par bilité » émanant de riverains, « exaspérés par armes à feu y ont été répertoriés. Les intru- pistolets d’alarmes, de type gomme-cogne ou ans de prison, dont 18 mois mois rapport au pic atteint l’année précédente. En le tapage de jeunes désœuvrés ou désireux de sions armées restent rares mais elles sont en à gaz lacrymogène. ferme (Le Monde du 14 juillet). Le 1998, 634 incidents avaient été enregistrés. Le protéger leur véhicule convoité ». Comme cela augmentation (6 ont été relevées en 1999). A propos de la circulation des armes, le couple a été déchu de ses droits décompte 1999 reste néanmoins largement a été le cas dans plusieurs cités en 1999, ces document des RG souligne que « le commerce civils, civiques et de famille pour supérieur à celui des années 1996-1997 « dérapages » déclenchent souvent des LES POLICIERS, CIBLE PRIVILÉGIÉE illicite d’armes à feu existe dans certains cinq ans, et devra verser (autour de 450 incidents), soulignant la persis- violences collectives de représailles. Dans leur Autre cible « privilégiée » dans les quartiers quartiers ». Il ne quantifie pas le phénomène 30 000 francs de dommages et inté- tance du phénomène à un niveau élevé. note, les RG rappellent que les armes à feu sensibles : les policiers. En 1999, 38 incidents mais donne l’exemple de l’apparition – depuis rêts à la fillette (– Corresp.). Concernés par 36 % des faits relevés, les par- sont aussi utilisées comme moyen de dégrada- ont été comptabilisés (contre 57 en 1998). Le deux ans environ – d’une nouvelle arme au a Le Cercle des Chinois résidant ticuliers figurent au premier rang des victi- tion de biens tels qu’un immeuble ou un véhi- plus souvent, il s’agit de tirs sur des véhicules sein de la petite délinquance parisienne, « des en France a renoncé, lundi mes. En 1999, 7 personnes ont trouvé la mort cule en stationnement. Les voitures circulant lors d’interventions ou sur des locaux de petits pistolets italiens semi-automatiques modi- 27 novembre, à la demande d’inter- à la suite de coups de feu tirés dans les cités et sur la voie publique peuvent également police, note la DCRG. Elle souligne aussi que fiés, pouvant tirer des balles de 6,35 mm ». Les diction du titre de la pièce de théâ- 100 ont été blessées. Dans la plupart des cas, essuyer des tirs, y compris sur l’autoroute : un la volonté de blesser les fonctionnaires existe RG relèvent qu’en 1999, le nombre d’experti- tre Interdit aux Chinois et aux chiens, l’arme est utilisée à la suite d’un différend, en conducteur a ainsi été blessé au volant de son seulement dans les cas de guet-apens ses de ces armes a triplé au laboratoire de la du romancier et avocat François guise de représailles ou pour faciliter un vol. véhicule sur l’A 47, près de Givors (Rhône). caractérisés. police scientifique de Paris. Selon eux, il existe Gibault (Le Monde du 23 novem- « Plus surprenants », note la DCRG, les coups Après les coups de feu contre les particu- Concernant la nature des armes utilisées, des filières pour la modification et l’achemine- bre). L’association a accepté la pro- de feu tirés « sans mobiles apparents », sur des liers ou leurs biens, les échanges de tirs liés à les RG se montrent peu prolixes et soulignent ment de ces armes. position de la présidente des réfé- personnes « choisies au hasard », à l’occasion des règlements de comptes entre bandes la difficulté de dresser un descriptif précis. Les rés visant à faire accoler un avertis- de « jeux meurtriers ». Les renseignements représentent 20 % des incidents. En 1999, ils carabines et les pistolets à plomb semblent Frédéric Chambon sement à l’affiche litigieuse. 14 RÉGIONS LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 L’urbanisation mal contrôlée accentue les dégâts causés par un automne pluvieux En deux mois, octobre et novembre, de nombreuses régions de France ont subi des taux records de précipitations. Avec leurs conséquences : affaissements, routes coupées… Et comme les sols sont gorgés d’eau après un été déjà humide, les risques d’inondation augmentent

SAINT-LÉONARD Des précipitations parfois multipliées par trois bles ont été urbanisés. 370 Les crues, il y en a toujours eu, ce dations : le triangle Dunkerque - (Pas-de-Calais) “chalandonnettes” [petites mai- qui explique un certain fatalisme Calais - Saint-Omer est en fait un de notre envoyé spécial BOULOGNE sons individuelles avec jardinet] qu’il faut combattre. » M. Bodart polder au-dessous du niveau de la Le ciel bas qui roule de lourds ont vu le jour. Mais en 1974, nous préconise qu’à côté de solutions mer, protégé par un cordon dunai- nuages gris présage de nouvelles 160 avons eu treize inondations dans purement locales, « des mesures re et drainé par de nombreux pluies. Ce qui n’est pas fait pour 457 l’année ! L’erreur était mani- qui touchent l’ensemble de notre canaux. remonter le moral des habitants feste !… » énorme bassin versant donc un sché- Le Boulonnais, lui, est très spéci- du petit bourg de Saint-Léonard La commune prend donc en ma global incluant en premier lieu fique, avec sa terre argileuse qui – commune d’environ 4 000 habi- PARIS charge les travaux d’aménage- la construction de barrages de se gorge d’eau et rejette comme tants de la grande banlieue de ment du lit de la rivière, de ses retenue ». une éponge le surplus. Une forte Boulogne-sur-Mer – qui s’affai- berges et des petits ponts qui l’en- Mais, outre la question de leur pluviométrie, comme celle de ces raient encore, samedi 25 novem- jambent. « Nous avons cru alors financement, reste le problème de deux derniers mois, accentue le bre, à réparer les dégâts causés être définitivement tranquilles », leur lieu d’implantation obligé : phénomène. Mais les bouleverse- par les inondations du mardi 21. raconte M. Lesaffre. Mais en 1998, Frigidaires, appareils électriques, « de nouvelles inondations ont frap-

canapés, meubles bas, maculés de 174 pé les mêmes quartiers et, en plus, Du zouave du pont de l’Alma à la Suède

boue, s’empilent sur les trottoirs à 426 des endroits jusqu’à présent épar- l’entrée des maisons. Les fortes LA ROCHELLE gnés ». Dans la nuit de lundi à mar- La crue de la Seine à Paris a entraîné, mardi matin 28 novembre, la précipitations survenues dans la di, l’affluent de la Liane, l’Echin- fermeture des quais rive gauche, le niveau-référence de 3,30 mètre nuit ont, en effet, gonflé les cours ghen, le principal responsable des ayant été atteint. En Suède, victime de fortes pluies depuis une Rapport 3 de la rivière la Liane et de deux 181 dégâts, charriait 10 à 30 m /s au semaine, les eaux ont continué à monter lundi. La météo prévoit une à la normale des petits affluents : une centaine 427 lieu et place de 10 litres/s l’été. aggravation dans les jours à venir. Les services d’urgence ont proté-

précipitations 212 d’habitations se sont retrouvées du 1/10 BORDEAUX gé des quartiers menacés de Stockholm avec des murets de sacs de sous plus d’un mètre d’eau, notam- au 22/11/2000 581 « PETITE VENISE » sable. Le lac de Glasfjorden a monté est à plus de 3 mètres au-dessus ment celles de la cité Aurore. NÎMES Pour le maire, afin de parer à de son niveau normal, gonflé par le débit croissant des torrents des- Dans la région, que ce soit dans 340% ces inondations récurrentes, il fau- cendant des montagnes norvégiennes. Tous les lacs et toutes les TOULOUSE MONTPELLIER le Boulonnais ou le Calaisis, pays NICE drait entreprendre de lourds tra- rivières du centre du pays ont atteint des niveaux dangereux. Le lac 200% de bocage vallonné pour l’un, NARBONNE vaux de canalisation, en commen- Vänern, le plus grand de Suède, est à son plus haut niveau depuis pays de marais (les wateringues) çant par l’aval du cours d’eau, 1967 et a déjà transformé des terres agricoles en marécages. En Ita- supérieur à la normale 151 pour l’autre, au pied des collines 100% 72 construire un pont-tablier, mettre lie, les précipitations ont provoqué inondations et coulées de boue. d’Artois sur lesquelles viennent en place un réseau de surveillance Après avoir touché le nord de l’Italie, notamment le Trentin et la Ligu- 50% en mm buter les vents de la mer, on a Précipitations pluviométrique et, surtout, édifier rie, les pluies se sont déplacées sur le sud-est de la Péninsule. pourtant l’habitude des inonda- rapidement des bassins tampons 0 du 01/10 Moyenne tions depuis des siècles – sous l’An- au 22/11/2000 octobre/novembre pour la rétention des eaux de inférieur à la normale cien Régime, les cahiers de doléan- Source : Météo France ruissellement. « En amont, sur le territoire de ments du monde agricole, la ces y font souvent référence, en C’est l’avis également d’André communes non inondables qui n’en culture intensive et mécanisée, 1974 et en 1998, elles défrayèrent coupure de nombreuses routes et être désigné comme l’archétype de Bodart, son homologue (div.) veulent donc pas… », regrette comme celle du maïs, ou le mau- également la chronique locale. parfois des affaissements de ter- ce qu’il ne fallait pas faire en matiè- d’Hesdigneul-lès-Boulogne, villa- M. Bodart. Président du syndicat vais entretien des canaux sont Mais leur répétition en un laps de rain spectaculaires, ainsi que l’éva- re d’urbanisme. Le maire (PRG) ge de 700 habitants, à une dizaine intercommunal d’aménagement également mis en cause par de temps de plus en plus court ne ces- cuation de plus de cent personnes Jean-Loup Lesaffre en convient de kilomètres plus au nord, qui de La Liane, il estime cependant nombreux acteurs de terrain qui se d’inquiéter les riverains. «La par les pompiers. Une nouvelle mais n’en peut mais : « Il nous faut doit à sa situation, au confluent de que les dernières crues « viennent à souhaitent, bien sûr, de rapides fameuse crue centenale nous tombe fois, la gestion des zones habita- gérer le passé », dit-il. Ce passé a deux vallées, d’être régulièrement point nommé, pour que l’on prenne mesures de prévention et qu’à dessus tous les deux ans… », se bles est montrée du doigt. ici un nom : celui d’un ancien le plus touché lors d’inondations, un nouveau départ afin de vaincre tout le moins, l’Etat et les collecti- lamente, avec une pointe d’hu- ministre de l’équipement et du cette fois-ci encore. D’où une ces réticences et qu’une vraie solida- vités régionales et locales s’impli- mour, l’un d’entre eux. GÉRER LE PASSÉ logement à la fin des années 60 et réputation de « petite Venise du rité intercommunale s’exprime dans quent plus. En attendant, les habi- Tout le littoral entre Calais et Comme d’autres villes et villages au début des années 70. « Dans le Nord » dont le village se passerait le cadre d’un plan de prévention tants épongent. Boulogne a été touché ainsi que de la région, Saint-Léonard, qui se cadre du fameux plan Albin-Chalan- bien. « Hesdigneul est le symbole urgemment souhaité ». l’arrière-pays, entraînant la trouve en creux de vallée, pourrait don, 17 hectares de pâtures inonda- des inondations, raconte le maire. La région est propice aux inon- Ali Habib De nombreux glissements de terrain sur la Côte d’Azur Des sols saturés d’eau sur une grande partie du territoire NICE Tous ces incidents ne sont pas seulement dus à la LA FRANCE est en bleu sur les ques, qui intervient habituellement font apparaître une légère augmenta- de notre correspondant fragilité naturelle des sols. Les collines sont très urba- cartes de Météo-France. Du bleu entre les mois de janvier et de tion des précipitations, de 5 % à La violence des intempéries et la répétition de nisées et, au regard de la multiplication des construc- pâle sur la plus grande partie de mars, est cette année beaucoup 10 %, sur la moitié nord de la pluies diluviennes sur une courte période ont révélé tions, les riverains mettent en cause l’insuffisance du son territoire, indiquant qu’il est plus précoce. De vastes zones sont France, tandis qu’au sud, les pluies l’instabilité du sol sur les collines urbanisées de la drainage, des canalisations de récupération de l’eau. tombé, depuis début octobre, jus- déjà saturées, si bien que les préci- sont un peu plus abondantes en Côte d’Azur et également le manque d’aménagement L’exemple du lotissement « La Villa des Acanthes », qu’à deux fois plus de pluie que la pitations viennent grossir les eaux hiver, mais un peu plus rares en pour récupérer les eaux de pluie. Même si les météoro- construit en 1991 sur l’avenue de la Clua, qui monte à normale. Du bleu foncé, même, sur de ruissellement. « La situation de été », précise Pierre Bessemoulin. logues estiment que le phénomène climatique est clas- Saint-Pancrace, est significatif. La colline s’est effon- plusieurs régions – façade atlanti- saturation des sols sur une grande Il n’est pas possible de dégager sique, la quantité des pluies tombées est exception- drée en trois endroits, un accident qui n’a pas surpris que, nord, extrême sud-est –, où le partie du territoire offre un terrain de ces observations une tendance à nelle. En trois mois – septembre, octobre et novem- les copropriétaires. Depuis 1994, ils ont intenté des cumul des précipitations est jus- propice à de nouvelles inondations. long terme. Quant aux modèles bre – il a plu autant qu’en un an, soit 720 millimètres. actions en justice contre la ville, le promoteur, leurs qu’à trois fois supérieur à la moyen- La plus grande vigilance s’impose », numériques utilisés par les cher- Le mois de novembre a été le plus humide puisqu’il compagnies d’assurances et un de leur voisin. En ne, voire davantage. Seules quel- met en garde le Réseau national cheurs pour tenter de prévoir les est tombé 370 litres d’eau au mètre carré. effet : « Au-dessus de chez nous, il y a des serres, mais ques enclaves – le Languedoc-Rous- des données sur l’eau. évolutions futures du climat, s’ils A Nice, la rivière du Paillon, qui traverse la ville, a l’exploitant laisse en permanence dégouliner l’eau, expli- sillon, une partie de l’Auvergne, un annoncent des précipitations plus atteint une cote d’alerte, tout comme le Var qui longe que l’un des propriétaires, Jean-Pierre Porsi. Il n’y a bout d’Alsace et la Haute-Corse – GRANDE VARIABILITÉ DU CLIMAT fortes dans les zones tropicales et la commune à l’ouest. Quelques rivières sont sorties aucune canalisation et le promoteur n’a pas fait de mur sont restées relativement au sec et Ce tableau diluvien demande tou- les hautes latitudes, ils n’indiquent de leur lit, mais il n’y a pas eu de crues catastrophi- de soutènement pour stabiliser le terrain à l’entrée du apparaissent en brun. tefois à être nuancé. Dans le sud de pas de tendance très marquée pour ques car les averses ont été espacées. C’est leur fré- lotissement. » « L’automne 2000 est particuliè- la France notamment, certaines vil- les zones tempérées. quence et leur violence qui ont saturé le sol en eau. La Dans l’arrière-pays, au pied des montagnes, les rement pluvieux », confirment les les ont essuyé par le passé des Le lien paraît plus évident, rappel- terre grasse en surface, la marne, a joué le rôle d’une pluies ont réveillé la « bête » de Saint-Etienne-de- météorologistes. Ceux-ci disposent pluies beaucoup plus abondantes : lent les experts, entre les dégâts éponge. De nombreux glissements de terrain se sont Tinée. C’est le surnom que les habitants de la vallée des mesures de précipitations pour c’est le cas de Narbonne, de Nîmes, causés par les pluies – inondations, produits lorsque cette couche s’est désolidarisée de la ont donné au gigantesque glissement de terrain de La les cinquante dernières années. de Toulouse ou de Montpellier. éboulements, coulées de boue – et sous-couche plus dure. Clapière. En 1970, un morceau de la montagne a Nombre de records ont été battus : Ces intempéries « font partie de l’urbanisation, qui réduit les sur- commencé à descendre. La progression de l’éboule- à Nice, Bordeaux, La Rochelle, ou à la variabilité du climat, qui est très faces de pénétration des eaux dans COLLINES TRÈS URBANISÉES ment a entraîné la création d’une zone interdite sur Boulogne-sur-Mer. A Paris, le grande », souligne Pierre Besse- le sol, ainsi que le remembrement Dans les Alpes-maritimes, 17 routes départemen- 4 hectares. Depuis 1996, le phénomène géologique record de pluviosité (199 mm en moulin, directeur de la climato- qui, en supprimant haies, fossés et tales ont été coupées. A Menton, 10 000 foyers ont été s’était ralenti. La progression de l’éboulement était en 1966) est presque égalé et il sera logie à Météo-France. Elles ne talus, favorise le ruissellement de privés d’eau et un millier n’ont plus eu de gaz après que moyenne de 30 millimètres par jour. Avec les sans doute dépassé à la fin du peuvent donc être interprétées ces eaux. Des transformations des canalisations ont été rompues par des éboule- dernières pluies, le glissement de terrain a avancé de mois. comme le signe d’un changement dont, pour le coup, l’homme est bel ments. Sur le territoire de la ville de Nice, qui s’étend au 170 millimètres en une journée. Conséquence de ces pluies tena- climatique imputable au réchauffe- et bien responsable. nord sur des collines perpendiculaires au littoral, une ces après un été déjà très mouillé, ment planétaire. « Les études effec- quinzaine d’éboulements ont été signalés. Jean-Pierre Laborde la recharge des nappes phréati- tuées sur les cent dernières années Pierre Le Hir LeMonde Job: WMQ2911--0016-0 WAS LMQ2911-16 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 10:04 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0327 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 CARNET

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » – René Colin de Verdière, – Mme Lucrèce Mazel, – Nice. Alger. son époux, son épouse, Naissances Yves et Marie-Jo, Le docteur et Mme Paul Mazel, M. Georges Welty, Michel et Catherine, M. et Mme René Vigouroux, son époux, – Dijon. Paris. Dominique, ses enfants, M. Dominique Brouta et Mme, née Jean-Marc et Agnès, Ses petits-enfants, Annie-Hélène Welty, Mario Giacomelli Danielle et Roger GUILARD me Frère Etienne o.s.b. (Laurent), Son arrière-petite-fille, M. Charles Puel et M , née Nicole ont la grande joie d’annoncer la venue au ses fils et belles-filles, Parents et alliés, Welty, Monde de Emmanuel, Véronique, ont la douleur de faire part du décès du M. et Mme Jean-Philippe Welty, Un diamant brut de l’image fixe Cyril et Laurence, Yann, Vincent, ses enfants, Charles, Gaëlle, Eric, Christine, Karen, docteur Guy MAZEL, Nathalie, Eric, Karl, Remy, Sylvie, LE PHOTOGRAPHE italien Ma- Il s’y rend en photographiant un Annick, Sylvie, Xavier, Christophe, Bénédicte et rio Giacomelli, en marge des cou- hospice. « Le flash est une cruauté le 10 mai 2000, ses petits-enfants, survenu dans sa quatre-vingt-dixième Jean-Baptiste, rants à la mode, auteur baroque que j’ai ajoutée à une autre cruauté, Matthieu et Albane, année. ses petits-enfants, me d’« apparitions » divines ou vio- mais une cruauté honnête, parce chez ses arrière-petits-enfants, M Simone Bonnemaiso, née Christelle et Jean-Charles Les familles Haas, Colin de Verdière, Morel, lentes, est mort samedi 25 no- qu’elle restituait l’image que je et de Rodary, de Chantemèle, – Le président, M. et Mme René Morel, vembre à l’âge de soixante-quinze voyais à l’hospice. Je vois encore la ont la douleur de faire part du rappel à Le conseil d’administration de l’Œuvre M. et Mme Henri Morel, ans. puanteur de la mort. » Les visages Louis, Dieu de de secours aux enfants (OSE), sa belle-sœur et ses beaux-frères, Né le 1er août 1925, Mario Gia- blancs disparaissent dans les murs L’Amicale des anciens et Parents et amis, ont la douleur de faire part du décès de comelli a tout fait pour rester isolé. blancs, dans les draps blancs. «Le le 21 novembre 2000, Antoinette sympathisants de l’OSE (France), Friends chez and Alumni of OSE (USA) Inc., Il s’est peu aventuré hors de son drap ne m’intéressait pas en tant que COLIN de VERDIÈRE, Karine et Pierre-Yves. née HAAS. ont la douleur de faire part du décès de village de Senigallia (Marches), sur drap ou tissus ; c’était du blanc, Mme Irène WELTY, la côte adriatique. A treize ans à l’être humain qui avait déjà dispa- « Il est des milliers de roses à Paris, le 25 novembre 2000. Mlle Renée PAILLASSOU, née MOREL, peine, il est embauché dans une ru. » Le retour à la vie s’opère, en dans le jardin des hommes mais institutrice à Chabannes (Creuse), la mienne est unique au Monde. » La cérémonie religieuse aura lieu le chevalier de la Légion d’honneur, imprimerie et entreprend des ta- 1955-1958, à Scanno, un village des Juste parmi les nations, survenu le 27 novembre 2000, à l’âge mercredi 29 novembre, à 14 heures, en de soixante-quinze ans. bleaux abstraits. A vingt ans, il se Abruzzes, où il prendra une de ses l’église Saint-Germain-des-Prés, Paris-6e. passionne pour la course automo- images les plus fulgurantes : l’ap- Zoé survenu dans sa quatre-vingt-huitième Visite à l’athanée de Nice. bile et écrit des poèmes. Il achète parition angélique d’un gamin au a la joie d’annoncer la naissance de sa Ni fleurs ni couronnes. année, le 22 novembre 2000. son premier appareil après un ac- milieu de femmes drapées de noir. petite sœur Les obsèques seront célébrées le jeudi A sa sœur et à ses proches, ils 30 novembre, à 9 h 15, en la chapelle cident où il manque perdre la vie. Il « Je voulais plus de rêve que de réali- me Jeanne, – M Raymond Janot, expriment leur peine et leurs sentiments de l’athanée de Nice, 42, avenue Saint- a vingt-huit ans. Mario Giacomelli té. A l’hospice, c’était la peur du son épouse, les plus affectueux. Augustin, suivies de l’incinération au Béatrice et Helmut Stuarnig, photographie uniquement le same- temps qui passe. Ici, la beauté nais- le samedi 25 novembre 2000. crématorium de Nice, à 10 h 30. di et le dimanche, quand son mé- sait du temps qui n’aurait jamais Catherine, Michael, Marie-Claire, Vous pourrez rendre hommage à Renée François et Eva Janot, Paillassou, en allant sur le site Nathalie Amourette, et Ni fleurs ni couronnes. tier d’imprimeur lui laisse du passé, qui n’aurait jamais rien chan- Etienne, Antoine, Sarah, www.ose-france.org, où des pages Pierre Déméautis, temps. L’été, il tient un camping gé. Je n’avais pas les pieds sur terre ; Blandine et Andrew Dent, rédigées par les élèves et les enseignants 1, impasse des Jacinthes, pour bavarder avec les jolies filles. cette lumière était magique pour Christian, Stephan, du lycée de La Souterraine retracent son 14123 Ifs. Son appareil est une boîte som- moi. » Bruno et Miren Janot, attitude héroïque qui a permis de sauver Souvenir maire, les pellicules sont dévelop- Johan, Maïalen, Mathias, une centaine d’enfants juifs durant la – Il y a un an, ses enfants et petits-enfants, période de guerre. pées dans un lavoir de pierre. Il VERS L’ABSTRACTION Anniversaire de naissance Et toute la famille, Jean-Marc GASTELLU réalisera peu de séries en quarante La notoriété viendra avec une sé- ont la douleur de faire part du décès de ans : un hospice, des séminaristes, rie sur des séminaristes de Senigal- – Marolles-en-Brie, le – Christine et Philippe Weyd, nous quittait. des paysages vus d’avion, le village lia, durant l’hiver 1961. Ils ne prient 29 novembre 2000. M. Raymond JANOT, Françoise et Claude Aspar, Isabelle et François Girard, Sa famille, de Scanno, un pèlerinage à pas, ils jouent, se jettent des boules conseiller d’Etat honoraire, Soixante-quinze ans. commandeur de la Légion d’honneur, Michel Ricard et Françoise Vibert Ses amis Lourdes, « La bonne terre »... de neige. Ils font la ronde, comme commandeur de l’ordre national Guigue, pensent très fort à lui. Mais voilà, les photos, souvent chez Matisse, sur tapis blanc. La Dans Le Monde, tu es du Mérite, Agnès et Gérard Delalande, regroupées en séquences narra- subjectivité de l’auteur se traduit ancien maire de Serbonnes, ses enfants, Jacqueline BRIGHT. ancien conseiller général Ses petits-enfants, ses arrière-petits- Conférences tives, surtout celles qui courent de par des contrastes stylisés entre le enfants, du canton de Sergines, – La Fédération française du Droit 1955 à 1970, sont des météores qui noir de la soutane et le blanc de la Et toute la famille, Dans notre cœur, tu es Maman, ancien président Humain, Ordre Maçonnique Mixte et ne ressemblent à rien de connu. Ce neige : « Ce n’était pas la réalité qui ont la tristesse d’annoncer la mort de Manine, femme d’exception, formidable du conseil régional de Bourgogne, International, organise, le 9 décembre n’est pas du reportage, pas du do- m’intéressait mais le mouvement. grand-mère, reçois tout notre amour, pour 2000, à 15 heures, 9, rue Pinel, cumentaire, pas de la fiction. C’est L’important c’est d’être sensible à ces ton anniversaire. survenu le 25 novembre 2000, à l’âge de Geneviève RICARD, Paris-13e, un prolongement de sa poésie tor- gens qui grandissent en âge et quatre-vingt-trois ans. née MONBEIG, turée, ancrée dans les marques ru- restent des enfants. » Restent les Françoise, Florence, Elizabeth. une conférence publique : « Le Droit La cérémonie religieuse aura lieu le le 25 novembre 2000, à son domicile, Humain, un ordre initiatique : sa place gueuses du temps et l’innocence de paysages aériens, où les sillons de vendredi 1er décembre, à 15 heures, en dans sa quatre-vingt-dixième année. dans la cité d’aujourd’hui. » la vie. la terre renvoient à la peau ridée. Décorations l’église de Serbonnes (Yonne), où l’on se Intervenant : Danielle JUETTE, Personne n’a mieux associé, Pour clore cette boucle visuelle, réunira. Sa messe d’enterrement sera célébrée ancien Président du Conseil National. – Nous apprenons que le jeudi le jeudi 30 novembre, à 9 h 45, en l’église comme allégorie de la mort, les plis entre l’Italien paysan et son envi- Une messe sera célébrée le lundi Saint-François-Xavier, Paris-7e. d’un drap qui couvre l’agonisante, ronnement, Mario Giacomelli tire 23 novembre 2000, en la nonciature à Pour toute demande d’invitation, Paris, 18 décembre, à 18 h 30, en l’église s’adresser à la Fédération française du ceux du visage strié par le soleil, ce- le paysage vers la verticalité et le Saint-Honoré-d’Eylau, 66 bis, avenue Elle reposera au cimetière de Bayonne Droit Humain, secrétariat : 49, boulevard e auprès de son époux, e lui de la terre labourée, des pâtes ciel, afin d’échapper au tableau et Richard VIPIANA Raymond-Poincaré, Paris-16 . de Port-Royal, Paris-13 . Té l . : sculptées dans la farine, des de se rapprocher du visage. 01-44-08-62-62. Fax : 01-44-08-62-60. Jacques RICARD. pommes de terre sous la cendre. Le formalisme s’impose de plus a reçu du nonce apostolique, au nom du La famille remercie les personnes qui Internet : http://www.droithumain-france.org s’associent à sa douleur. Personne n’a été aussi libre que en plus, pour tendre vers l’abstrac- Saint-Père, les insignes de chevalier 26, avenue de Saxe, grand-croix de l’ordre équestre et 75007 Paris. Giacomelli dans la façon de saigner tion, à partir des années 80. « Il al- apostolique de Saint-Grégoire-le-Grand, 11, avenue d’Eylau, Cours la réalité au papier de verre : flous lait vers l’obscurcissement, dit prestigieuse nomination. 75116 Paris. qui accentuent un mouvement ou Agathe Gaillard, sa galeriste à Paris (Lire ci-contre) un sentiment ; grains épais ; tirages depuis quinze ans. On ne s’est ja- Etaient présents à la cérémonie COURS D’ARABE uniquement les responsables des instituts Hélène ROGOZINSKI Tous niveaux, jour, soir, samedi. très durs faisant surgir les blancs et mais rencontrés, on ne se parlait pas Inscrip. AFAC : 01-42-72-20-88 de la recherche médicale et les proches de nous a quittés le 26 novembre 2000. les noirs, tuant les gris – il écrira : au téléphone. La première fois que je Richard Vipiana. – L’Ecole nationale des beaux-arts de « Le blanc, c’est le néant, et le noir, lui ai écrit pour l’exposer, il ne m’a Lyon a la tristesse de faire part du décès, le Les obsèques auront lieu le Communications diverses ce sont les cicatrices » ; éclat fanto- pas répondu ; il a envoyé des photos 26 novembre 2000, de 29 novembre, à 11 h 45, au cimetière du matique du flash, scories enlevées par la poste, sans recommandé. » Décès Montparnasse. – Au CBL, 10, rue Saint-Claude, au tirage, fragments agrandis, ma- Agathe Gaillard devrait montrer les André JAOUL, Paris-3e, jeudi 30 novembre, à 20 h 30 : De la part de tières stylisées à la retouche. Mario dernières photos de Mario Gia- Annick BARTHÉLEMY sculpteur, P. Chouchan : « Couples mixtes pour le Giacomelli trouve sa première pho- comelli début 2001. professeur de 1967 à 1996. Liliane et Claude Sardais, meilleur et pour le pire » (éditions Pascale et Cyrille Sardais. Romillat). Tél. : 01-42-71-68-19. to sur la plage du village comme on Etrange artiste. Mais qu’il serait nous a quittés le 26 novembre 2000. L’Ecole adresse ses plus sincères trouve un trésor dans le sable. trop facile de cataloguer « génie de condoléances à sa famille. Dans le film de la série l’art brut photographique ». Deux Elle avait cinquante-deux ans. Certains – Machla Rotbart, – Centre communautaire de Paris. l’avaient connue sous le nom de « Contacts », en 1993, il explique : livres en français, Mario Giacomelli son épouse, Apprendre l’hébreu aujourd’hui ? les Annick CAILLÉ. Ses enfants, petits-enfants et « En voyant dans une boutique un (Contrejour, 1992) et le no 19 de la – Le 24 novembre 2000, à 10 h 30, Oulpanim, 40 classes d’hébreu moderne ; arrière-petits-enfants, 15 professeurs ; 8 niveaux. Grand choix appareil à 800 lires, un Comet, j’ai collection Photo Poche (Nathan, De la part de font part du décès de d’horaires, suivi pédagogique. Réduction eu l’idée d’acheter ça, qui était 1985), montrent qu’il a côtoyé les Denis Barthélemy, Klara, exceptionnelle pour tous les étudiants. comme un jouet. Le jour de Noël, je figures de la photo italienne des son époux, la petite renarde, Jacques ROTBART, L’hébreu aujourd’hui ? C’est au Centre suis allé à la mer, sans rien années 50 et n’ignorait rien des dé- Pierre, Marion et Mathieu, communautaire de Paris. Renseignements Yves et Raymonde Caillé, a quitté sa clairière. Elle avait quarante et remercient tous ceux qui, le au 01-53-20-52-52, 119, rue La Fayette, comprendre à la photo, là où ar- bats virulents entre formalistes et ses parents, ans. 24 novembre 2000, les ont entourés de Paris-10e, métro Poissonnière. rivent les vagues. En voyant bouger néo-réalistes. Il sera ensuite un Les familles Barthélemy, Drouet, leur chaleureuse présence. la vague, il m’est venu à l’esprit que protégé du Musée d’art moderne Sautel et Caillé. Je l’aime à jamais. – Jeudi 30 novembre, à 20 h 30 : si je bougeais l’appareil, j’aurais ar- de New York. Aujourd’hui, sa noto- – Emmanuel Saunier, Leçon de Benny Lévy, professeur, rêté la vague et fait bouger le sable. riété est internationale. Mais l’ar- 9, rue du Grand-Veneur, 75003 Paris. – Suzanne Krief, son époux, directeur de l’Institut Emmanuel Levinos C’était pour moi une chose ma- tiste fut si indomptable que son in- 9, rue Fernand-Pelloutier, son épouse, Clémence, de Jérusalem sur le thème « L’actualité gique. » fluence s’évapore, laissant des 37000 Tours. Michèle Krief, sa fille, de la pensée de Lévinas entre C’est aussi une façon d’inscrire le images animales et orphelines. Dominique Krief, M. et Mme Jean-Marie Valentin, interrogation et exigence ». PAF. Centre ses parents, communautaire de Paris. temps au centre de son œuvre. Il y ses filles, Claire Sultan, Et toute la famille, Renseignements : 01-53-20-52-52, – L’association Jean-Cotxet, e a un pas pour aller jusqu’à la mort. Michel Guerrin Le conseil d’administration et son Léon et Lina Krief, font part du décès de 119, rue La Fayette, Paris-10 , métro président, M. Philippe Dreyfus, Georges et Lucette Krief, Poissonnière. Le directeur général, M. Dominique Ada Boulakia, Mme Emmanuel SAUNIER, a RAYMOND JANOT, conseiller C’est en 1959 qu’il devient maire, et Guillaume, Michèle Boulakia, née Marion VALENTIN, La directrice du service IOE-AEMO, ses sœur, frères et belles-sœurs, Fonds social juif unifié d’Etat honoraire, ancien directeur- il le restera jusqu’en 1977, date à Rendez-vous sur Mme Marie-Thérèse Giraud, ses neveux, ses nièces et leurs familles, à l’âge de trente-deux ans. général de la RTF (Radiodiffusion- laquelle il est battu par Guy Baillet Et l’ensemble de leurs collaborateurs, ont la grande tristesse de faire part du le Centre de dons sécurisé télévision française), ancien pré- (PS). Sous son mandat, la sous- ont appris avec une profonde tristesse le décès de www.tsedaka.fsju.org Ils remercient tout particulièrement Appel national pour la tsédaka sident du conseil régional de Bour- préfecture haut-marnaise voit son décès de e l’équipe du professeur Pierre Gehanno. à partir du 1er décembre 2000 gogne, est mort, samedi tissu industriel s’étoffer et son ur- M Jacques KRIEF, me avocat honoraire 25 novembre, à son domicile de banisation s’accélérer avec la M Annick La cérémonie religieuse sera célébrée au barreau de Paris, Serbonnes (Yonne). Né le 9 mars construction de grands ensembles. CAILLÉ-BARTHÉLEMY, le jeudi 30 novembre 2000, à 14 h 30, en Colloques leur collègue et amie. engagé volontaire, la chapelle du cimetière du Père-Lachaise 1917 à Paris, membre du Conseil Jean Favre fait aussi son entrée au (accès autorisé aux véhicules). – Production et compréhension d’Etat de 1946 à 1986, Raymond Ja- conseil général de la Haute-Marne survenu le 24 novembre 2000. de documents techniques, Ils tiennent à témoigner du concours 8-9 décembre 2000, à 8 heures, Société not a mené une carrière de haut en 1961 ; élu du canton de Langres, précieux que fut celui d’Annick au cours 68, rue Lauriston, fonctionnaire et a été notamment il y siégera sans discontinuer pen- Les obsèques auront lieu le mercredi 75116 Paris. française de psychologie et université de ces vingt-cinq années où elle leur a fait 29 novembre, à 11 heures, au cimetière du de Picardie Jules-Verne, nouvelle conseiller technique au cabinet du dant trente ans, sous la bannière partager ses convictions, ses 18, rue Duret, Montparnasse. 75116 Paris. faculté des sciences, amphithéâtre général de Gaulle, alors président de l’UDR, puis du RPR. De 1967 à engagements, son dévouement et sa Figlarz, rue grande compétence professionnelle au Fontaine, 80000 Amiens, du conseil, de juin 1958 à janvier 1978, Jean Favre est député de la service des enfants, des jeunes et de leur 94, avenue Kléber, responsable : L. Heurley, tél. : 1959 – où il participe à l’élabora- première circonscription de la famille. 75116 Paris. – Roland Stoeber, 06-84-52-21-89. [email protected] tion de la Constitution de la Ve Ré- Haute-Marne et, par ailleurs, il Pierre, Nicolas et Joël, ses enfants, Ils compatissent à la douleur de ses er publique –, avant d’être secrétaire siège au conseil régional de Cham- – Vincent et Rani Lecarme, et Serge Ansay, – Le vendredi 1 décembre 2000, de général de la Communauté, puis pagne-Ardenne de 1973 à 1979. proches auxquels ils adressent leurs plus Jérôme et Christine Lecarme, 9 h 30 à 17 h 30, à la Fondation sincères condoléances et l’assurance de sont dans la tristesse et font part du décès de diriger la RTF de mars 1960 à fé- a DANIELLE VOLLE, comé- Anne et Jean-Pierre Raffin, de Singer-Polignac, 43,avenue leur profonde sympathie. e vrier 1962. Maire (1947-1971), puis dienne, est morte vendredi 24 no- Catherine et Michel Lucas, Georges-Mandel, Paris-16 , se tiendra, Sylvie et François Fabre, sous la présidence du professeur André conseiller municipal (1977-1989) de vembre à Paris, des suites d’un Malène STOEBER, Vacheron, le colloque : La cardiologie à Christophe et Jacqueline Lecarme, née BATAILLON, Serbonnes, conseiller général de cancer. Elle était âgée de soixante- – Emir Nabil Chehab Danielle et Claude Lecarme, l’aube du troisième millénaire, avec les l’Yonne, élu du canton de Sergines quatre ans. Ancienne élève du et son épouse, ses enfants, communications du professeur Benoît Emir Nagi Chehab survenu le 25 novembre 2000. (1959-1992), Raymond Janot a me- Conservatoire national supérieur Ses petits-enfants et arrière-petits- Diebold, d’Elie Mousseaux, du professeur et son épouse, enfants, Peter Libby (Harvard), du professeur né une carrière politique au niveau d’art dramatique, Danielle Volle me M Noha Chehab-Habib Et toute la famille, L’inhumation a eu lieu dans l’intimité à Michel Bertrand, de Mme Ketty Schwartz, local et régional, qui l’a mené à la est engagée en 1960 par la Comé- et son époux, ont la douleur de faire part du décès de Montpellier. des professeurs Jean-Brieuc Bouhour, vice-présidence (1985-1989), puis à die-Française, où elle reste trois Ainsi que leurs enfants, Philippe Coumel, Daniel Loisance, Daniel ont la tristesse de faire part du décès de la présidence, d’avril 1989 à mars ans. Après un bref passage au TNP, Mme Madeleine LECARME, Cet avis tient lieu de faire-part. Thomas. Pour assister au colloque, prière de 1992, du conseil régional de Bour- elle s’oriente vers le théâtre privé. Mme Emile COUTYA, née SENCERT, 1, rue de la Danse-des-Cordelles, téléphoner à la Fondation Singer-Polignac gogne, sous l’étiquette UDF. On la verra dans de nombreux épi- Veuve de l’Emir Soubhi CHEHAB, 34070 Montpellier. (tél. : 01-47-27-38-66). a JEAN FAVRE, ancien maire de sodes d’« Au théâtre ce soir » à la survenu le 26 novembre 2000, dans sa Langres et ancien député de la télévision nationale. A la fin des leur mère, belle-mère et grand-mère, quatre-vingt-huitième année. Haute-Marne, est mort mercredi années 70, Danielle Volle se lance La cérémonie religieuse sera célébrée CARNET DU MONDE 22 novembre. Né le 19 juillet dans la comédie musicale avec Pa- survenu le 18 octobre 2000, à Madrid. le jeudi 30 novembre, à 10 h 30, en 1921 dans une famille de commer- ris-Cabourg, Paris-Vichy et Paris- l’église Notre-Dame-d’Auteuil, 2, place Tél. : 01-42-17-39-80 – 01-42-17-29-96 Une messe sera célébrée à sa mémoire, d’Auteuil, Paris-16e. çants langrois, Jean Favre est élu Chamonix. En 1985, elle avait rendu le samedi 2 décembre, à 19 heures, en 01-42-17-38-42 conseiller municipal (divers droite) hommage à Cocteau, dans un réci- l’église Notre-Dame-du-Liban, 15, rue 44, rue Ginoux, e-mail: [email protected]. dans la cité de Diderot en 1953. tal intitulé Passé défini. d’Ulm, Paris-5e. 75015 Paris. 18 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 HORIZONS ENQUÊTE

En haut à gauche : une jeune femme et son enfant se rendent au bus de Médecins du monde (MDM) pour procéder à l’échange de seringues. En haut à droite : le personnel de MDM dans le bus, composé de médecins et de drogués désintoxiqués, dialogue avec les toxicomanes, ignorants des risques qu’ils encourent. En bas à gauche : un jeune toxicomane vient faire un dépistage gratuit du VIH. En bas à droite : à l’hôpital Botkin, les séropositifs n’ont que la possibilité d’attendre, faute de médicaments.

E compte à rebours est commencé, qui pourrait, selon les experts, mener à des morts par dizaines de milliers. « Ici, il nous reste un an et demi, deux ans pour agir, sinon ce sera une tragé- die », dit une responsable d’un cen- Ltre régional antisida. « C’est un incen- die de forêt, mais pas grand monde ne l’a encore compris », ajoute une spé- cialiste du ministère de la santé. La Russie découvre le sida. Non pas comme une maladie exceptionnelle, rare et limitée parce qu’exportée par l’Occident ou l’Afrique, comme il était encore expliqué au début des années 90. Non, la Russie se décou- vre avec un mal qui a désormais tou- tes les allures d’une épidémie et face auquel elle apparaît presque complè- tement démunie. « Selon Onusida [programme des Nations unies de lutte contre le SAMUEL BOLLENDORFF/L’ŒIL PUBLIC AVEC L’EQUIPE DE « MEDECINS DU MONDE » sida], l’épidémie est commencée et va rapidement atteindre des niveaux incontrôlables », dit Vladimir Pokro- vski. Directeur du centre fédéral de prévention du sida, ce dernier obser- ve depuis des années l’évolution de la maladie. Financé par le ministère de la santé et rattaché à un institut La Russie démunie face au sida épidémiologique, son centre rassem- ble les statistiques des régions de vski. En quelques semaines, Kalinin- Cet après-midi-là, Viktor, la qua- des sont morts hier, de la drogue, du commune mesure avec ce qui se pro- Russie sur les personnes séropositi- Prévention grad s’est retrouvée avec plusieurs rantaine, est passé pour une rapide sida, on ne sait même pas », dit Igor file dans un futur proche. Kalinin- ves ou développant le sida. Et milliers de personnes contaminées. consultation. Fiévreux, il transpire Ivanov. grad a donc opté pour ce qu’igno- M. Pokrovski, qui sait manier les chif- inexistante, « On appelle ça la “compote mai- abondamment dans son costume Le médecin raconte le casse-tête rent encore la plupart des régions fres, met en garde : « Parce que nous son”, dit Alexandre Dreizin, médecin vert olive. Séropositif depuis 1996, que rencontrent tous les centres spé- russes : une politique de prévention. avons moins de 1 000 malades décla- système à Kaliningrad ; une solution de plu- Viktor a été contaminé « par une cialisés en Russie. La drogue, Le centre du docteur Dreizin devrait rés du sida, des fonctionnaires de la sieurs centaines de doses, à base seringue ou de la merde dans la dro- d’abord : « Que faire quand 80 % des se développer, et un autre organis- santé nous disent que “tout va bien”. de santé d’opiacés et d’héroïne, est préparée gue ». Il a arrêté depuis deux ans, a séropositifs sont des toxicomanes archi- me, le centre de prophylaxie, a multi- Pourtant la situation de notre pays est dans une casserole, et chacun vient perdu son « gros business de commer- dépendants ? Nous n’avons pas de plié les campagnes en direction des l’une des pires au monde », en lambeaux, charger sa seringue, quand il n’y a pas ce de poisson avec la Norvège »,etse programme de méthadone, les mala- adolescents. Information dans les estime-t-il. une seule seringue pour tout le mon- raccroche au centre du docteur Drei- des se font approvisionner et se écoles, concours, animations, émis- Mal interprétées, les statistiques manque de. » Du sang, qui s’est révélé conta- zin comme à une bouée de sauveta- piquent dans l’hôpital. » Le diagnos- sions de radio et de télé, ligne télé- ne font pas encore du sida un problè- miné, a parfois été rajouté à la ge : « Il n’y a que là qu’on trouve une tic ensuite. L’hôpital n’a pas le maté- phonique, accueil anonyme des jeu- me de santé publique majeur. La de moyens, « compote », pour lui donner une aide, dans les hôpitaux, les médecins riel permettant d’analyser le statut nes, formation des médecins tuberculose, l’alcoolisme de masse, couleur plus avenante. Autre cas de s’en moquent, ils ont peur ou ne con- immunologique des malades, donc également… « Nous sommes encore les hépatites, la recrudescence des de médecins, figure, raconte un ancien toxicoma- naissent pas. » Viktor raconte ses de définir un processus de soins, de critiqués pour montrer à des jeunes maladies sexuelles sont d’autres ne, la dose – aujourd’hui 100 rou- coups de fatigue, une santé qui se cerner le moment d’entrée dans la des préservatifs ou des seringues, dit défis que ne parvient pas à relever la Russie est bles, 25 francs – se prend dans les sa responsable, Tatiana Tsymbalo- un système de soins en ruine. Moins arrière-cours : on paie à une fenêtre va, mais, il y a quatre ans, rien de tout de 1 000 malades du sida ; 900 per- impuissante transformée en guichet puis on y « On appelle ça la “compote maison” : cela n’existait, on ne connaissait pas le sonnes décédées depuis 1987, année passe le bras sans savoir par qui et sida ; maintenant, nous travaillons où fut officiellement enregistré le face à dans quelles conditions on est piqué. une solution de plusieurs centaines de doses, beaucoup mieux. » premier cas de séropositivité ; A deux pas de la place centrale de 70 000 personnes contaminées par l’épidémie Kaliningrad, Alexandre Dreizin a pu à base d’opiacés et d’héroïne, est préparée A révolution reste à faire dans le virus HIV officiellement enregis- obtenir de petits locaux en sous-sol. les têtes, estime le docteur Drei- trées au 1er octobre 2000 : la Russie du sida. Aucune plaque ne signale ce qui est dans une casserole, et chacun vient charger Lzin, comme tous les spécialis- demeure loin derrière certains pays en Russie le premier point fixe tes. Moscou, par exemple, est la seu- africains et occidentaux Kaliningrad, d’échange de seringues. Une vaste sa seringue » le ville à pouvoir proposer des trithé- (150 000 séropositifs et 36 000 morts pièce blanche, un petit bureau et un rapies à 300 malades. Mais, devant du sida en France). enclave russe cabinet médical : l’accueil est ici gra- Alexandre Dreizin , médecin à Kaliningrad le refus de la police, elle n’a toujours Mais le danger est dans la croissan- tuit et anonyme, et 3 500 toxicoma- pas développé de programme ce exponentielle du nombre de per- en Europe nes participent déjà à ce programme d’échange de seringue, et les campa- sonnes contaminées par le virus d’échange de seringues et de soins. dégrade. « Non, on ne m’a jamais pro- phase active du sida. « Ils meurent de gnes de prévention y sont invisibles. HIV. Ce nombre a doublé ces six der- centrale, Ancien responsable du département posé le moindre traitement, à mon sta- tuberculose, de pneumonie, d’hépati- « L’oblast de Moscou [région environ- niers mois, il a été multiplié par six des narcotiques à l’hôpital, Alexan- de, je crois pourtant que j’en aurais te C, de lymphatite, d’abcès », dit nant la capitale] compte 12 000 séro- en deux années seulement. « Cha- préfigure dre Dreizin dit avoir convaincu la besoin », dit-il, avant de repartir avec M. Ivanov. Les médicaments, enfin : positifs, aucun programme spécifique, que mois, 4 000 à 5 000 nouveaux cas mairie et la police de laisser son cen- de l’aspirine et des vitamines. « Pour nos malades lourds, nous aucun centre spécialisé n’a été mis en de contamination sont signalés, dit Iri- ce dramatique tre fonctionner. « Les autorités ont « Quel traitement au pays des n’avons rien, absolument rien, pas de place, explique Vadim Pokrovski, na Savtchenko, responsable du sida été complètement débordées, et Soviets !, s’indigne Alexandre Drei- trithérapie, pas d’équivalent AZT, “Dépenser de l’argent pour quelques au ministère de la santé, et cette haus- engrenage l’échange de seringues, qui est encore zin. Quelqu’un comme Viktor aurait seulement des antibiotiques et des drogués, vous n’y pensez pas !”, voilà se n’a rien à voir avec notre système refusé dans les autres villes, à l’excep- déjà besoin d’une trithérapie, mais à vitamines. » ce qu’on nous répond ». de dépistage, qui est le même depuis tion de Saint-Pétersbourg, a permis de 10 000 dollars par an, c’est irréel. On « Les années à venir vont être très Le programme fédéral de lutte dix ans : c’est bien à une explosion de contrôler la propagation de l’épidé- n’est pas seulement en panne de médi- dures », prédit le médecin. Tatiana contre le sida dispose cette année de la maladie que nous assistons. » Les par la Pologne, la Biélorussie et la mie », dit-il. caments, mais aussi de moyens de dia- Nikitine, qui dirige le centre régional 44 millions de roubles (11 millions chiffres officiels ne sont qu’une peti- Lituanie, détient un record : le plus gnostic et d’analyse. » Non loin du de prévention du sida, pense de de francs). « Ce n’est rien, parce que te partie de la réalité : les tests de fort taux de personnes séropositi- U1er octobre, 3 600 person- centre, l’hôpital infectieux de Kalinin- même. « Il nous reste une petite réser- nos dirigeants, la société tout entière, dépistage n’étant pas obligatoires ves. Est-ce sa situation géographi- nes séropositives ont été enre- grad accueille une quarantaine de ve de temps avant que nos malades ne ne comprennent pas », dit M. Pokro- (sauf pour les donneurs de sang, le que si particulière, son port sur la Agistrées à Kaliningrad. malades en phase terminale. Certai- développent le sida, mais aujourd’hui, vski. Le sida renvoie également la personnel hospitalier, les prison- Baltique, point de transit de la dro- « Depuis un an, on assiste à une stabi- nes façades des bâtiments affichent nous ne pouvons pas garantir des Russie à ce qu’elle est : un pays où niers), il convient de les multiplier gue vers l’Europe centrale, la Scandi- lisation du taux de croissance, dit Iri- encore les impacts de balles ou de soins », dit-elle. La Russie produit en plus du tiers de la population vit par 8 ou 10, selon les experts. navie et la Russie, l’arrivée récente na Tachnikova, médecin épidémiolo- mortiers de la seconde guerre mon- faible quantité des traitements sous le seuil de pauvreté, où les « Le plus probable est qu’il y a près de populations tziganes chassées giste, mais nous voyons arriver une diale. Une partie des locaux est en proches de l’AZT, le Phosphazid ou médecins, mal formés, gagnent de 600 000 personnes séropositives en d’Ukraine et vivant de ce trafic ? Ce deuxième vague, les contaminations ruine, une autre refaite avec les Timazid. « Seules 35 personnes de la entre 300 francs et 500 francs par Russie, et 300 000 d’entre elles ont été qui s’est produit dès 1996 à Kalinin- par relations sexuelles, et une troisiè- moyens du bord. « C’est un hôpital région en reçoivent, déclare Mme Niki- mois et où la culture de prévention infectées cette année. A ce rythme, grad fut observé plus tard à Moscou, me, des malades infectés en 1996 qui de pauvres », dit Igor Ivanov, jeune tine. Comparez une trithérapie à est inconnue. L’exemple de Kalinin- nous aurons dépassé le million dans puis à Saint-Pétersbourg, ou, au commencent à développer le sida. » médecin, qui enrage, impuissant 1 000 dollars par mois et une consulta- grad, mais aussi des initiatives prises moins de deux ans », estime Vadim début de cette année, à Irkoutsk, en Les premières touchées sont les pros- face à ses malades. tion ambulatoire à 3 roubles à Irkoutsk, à Novossibirsk, à Nijni Pokrovski. Dès lors, les perspectives Sibérie : une progression fulgurante tituées, dont les deux tiers seraient Sacha Pankratov gît sur un mau- [15 cents] ! Les traitements sur le mar- Novgorod laissent pourtant espérer changent. Comment enrayer l’épidé- du virus HIV parmi les consomma- séropositives ; les revendeurs tsiga- vais lit de fer dans une chambre som- ché mondial vont demeurer hors de plusieurs spécialistes. Unaids, pro- mie ? Comment surtout soigner des teurs de drogues. nes ont été également massivement bre où sont deux autres malades. portée et, si nos laboratoires ne déve- gramme de l’ONU, va développer un malades qui vont, par dizaines de C’est une particularité de la Rus- contaminés. « Je cherche à dévelop- M. Pankratov est connu de la com- loppent pas leurs propres prépara- plan pluriannuel 2000-2003 en colla- milliers, développer le sida dans sie : la drogue est le principal vecteur per auprès de ces catégories des anten- munauté médicale : contaminé en tions, nous ne ferons qu’accompagner boration avec dix-sept régions. Jus- deux, trois, quatre ans ? de la propagation du sida. Or 3 mil- nes mobiles d’échange de seringues, 1995, il décrocha de la drogue, créa les malades dans la mort. » que-là très réticentes, les administra- Kaliningrad est tristement en avan- lions de personnes seraient consom- explique M. Dreizin, mais le manque l’association Le Bord, l’une des très Le centre régional vient de rece- tions locales commencent timide- ce sur le reste de la Russie et, à ce matrices de drogues, essentielle- d’information est terrible. Un bruit a rares associations de séropositifs en voir quelques crédits pour construi- ment à s’engager. C’est peut-être la titre, fait figure de « laboratoire », ment par injection intraveineuse. ainsi couru chez les prostituées que le Russie pour défendre les droits des re des locaux décents. De l’aide pro- clé, celle qui fermerait la porte à une selon un spécialiste local. Cette « 90 % des contaminations se font par fait de tomber enceinte permettait de malades. Il y a quelques mois, il vient de Pologne, de Scandinavie, épidémie aujourd’hui galopante. « enclave » russe en Europe centra- des seringues sales ou des solutions reconstituer les défenses immunitaires replongeait dans la toxicomanie et il des organisations internationales, le, séparée du reste de la fédération liquides déjà infectées », dit M. Pokro- et de surmonter la séropositivité… » agonise aujourd’hui. « Deux mala- mais ces moyens demeurent sans François Bonnet HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 19

IVG et eugénisme par Bernard Sèle et Jacques Testart l’occasion du débat sur découle de la volonté d’une femme qui sont détectées, mais aussi des ruption de grossesse. La notion trique d’ores et déjà impliqués sesse, IVG et IMG, une fraction du l’allongement du délai et elle répond à une situation de anomalies mineures et curables même de rejet d’un enfant pour dans le diagnostic génétique préim- corps médical confisque le débat légal de l’interruption détresse liée au refus d’une grosses- (bec-de-lièvre…), voire de simples « convenance personnelle » paraît plantatoire. Le DPI consiste à trier sur l’allongement du délai de Avolontaire de grossesse, se. A l’inverse, la mise en œuvre de particularités morphologiques, peu fondée, tant le geste d’inter- les embryons en amont de la gros- l’IVG. Il est révélateur que la solu- la presse s’est largement fait l’IMG résulte de la proposition que le médecin est tenu de signaler rompre une grossesse est doulou- sesse et comporte donc une tion proposée par Israël Nizand l’écho des angoisses de quelques d’experts médicaux. Son dévelop- au couple. L’IMG pose donc la reux, même s’il est réalisé précoce- « inquiétante recherche de l’enfant consiste à inclure l’IVG tardive gynécologues, inquiets de cette pement est donc lié à l’évolution question de savoir à qui doit reve- ment. En son temps, le même argu- parfait », sans commune mesure dans le cadre de l’IMG, c’est-à-dire « porte ouverte à l’eugénisme » et à des pratiques médicales. Elle ne nir le dernier mot lorsque la déci- ment, irrecevable, de la « convenan- avec l’IMG ou l’IVG « tardive » à accentuer la pression médicale « l’inquiétante recherche de l’en- répond pas au rejet d’une grosses- sion parentale sur le devenir de la ce personnelle », avait été opposé à puisque de nombreux embryons sur le choix parental. La prise en fant parfait ». la légalisation de l’IVG. Il a été sont alors évalués simultanément charge médicosociale de l’IVG a La surveillance des grossesses démontré depuis que la pratique et que la sélection indolore du été imposée sous la pression des permet aujourd’hui d’observer La dérive eugénique sera en proportion de l’IVG n’a pas connu d’augmenta- « meilleur » n’empêche pas l’éta- femmes. On peut donc présumer diverses caractéristiques de l’en- tion du fait de sa légalisation. Il blissement de la grossesse. qu’il en sera de même pour toute fant à naître dès la dixième semai- de la précocité du diagnostic faut s’interroger sur l’argument de On peut considérer que l’élimina- évolution de cette pratique, en par- ne ; la prolongation du délai à dou- René Frydman (Le Monde du tion de ces embryons non confor- ticulier pour la question de l’allon- ze semaines fournirait donc des élé- et de l’effectif des « personnes potentielles » 1er août) selon lequel on ne peut mes rapproche le DPI de l’IMG gement du délai légal. Et on peut ments d’information susceptibles « changer une loi pour une par- plus que de l’IVG, puisque c’est s’inquiéter de la véritable dérive de conduire les couples à des déci- à partir duquel on peut en choisir une seule tie – 5 000 sur 200 000 – des femmes l’identité même du « conceptus » eugénique, celle qui place l’humani- sions d’avortements dits « de con- concernées ». Fallait-il alors pren- qui justifie son exclusion. En fait, té à venir sous contrôle médical, et venance », sans justification médi- dre le risque de faire naître des la dérive eugénique sera en propor- commence à exiger pour cela la cale. En faisant un tel amalgame se non désirée mais à celui d’un grossesse contredit celle des enfants de parents définitivement tion de la précocité du diagnostic mise sous tutelle médico-scientifi- entre IVG et IMG (interruption de enfant dont le handicap est majeur experts médicaux. inconnus grâce au don anonyme et de l’effectif des « personnes que des géniteurs eux-mêmes. grossesse pour motif médical), ces ou incurable. Le degré de gravité A l’appui de leur thèse, René de gamètes, pratique fortement potentielles » à partir duquel on médecins commettent plusieurs du handicap est alors laissé à l’ap- Frydman et Israël Nizand invo- minoritaire ? peut en choisir une seule ; ce n’est erreurs, même s’il s’agit du même préciation de la seule médecine. Si quent le risque d’eugénisme. Il Ces deux gynécologues, telle- donc pas l’allongement du délai Bernard Sèle est chef de service geste et si le principe du moindre les progrès du diagnostic touchent s’agit en réalité d’une forme fruste ment inquiets de la perspective d’avortement qui augmenterait le de génétique au CHU Grenoble. mal inspire la décision dans les à sa précocité, ils concernent aussi d’eugénisme, de surcroît très forte- eugénique de l’IVG, sont les res- risque d’eugénisme. deux cas. son acuité. Ce ne sont plus seule- ment contenue par la pénibilité ponsables de deux des trois servi- En faisant l’amalgame entre les Jacques Testart est directeur Comme son nom l’indique, l’IVG ment des malformations majeures médico-psychologique de l’inter- ces français de gynécologie-obsté- deux formes d’interruption de gros- de l’Unité 355 de l’Inserm (Clamart).

Aller plus loin Faux-semblants et urgence sociale par Christine Boutin ES responsables politi- est plus faible : il l’est, en effet, est, pour elles, une fatalité ? Je et aussi à celles qui ont déjà subi par Mix-Cité Paris ques paraissent tétanisés parce que les pratiques sexuelles leur propose au contraire que l’IVG. Leurs nombreux témoigna- ou aveuglés par la ques- y sont moins précoces qu’en Fran- notre pays s’engage à faciliter ges montrent que beaucoup de ANDIS que la droite s’or- mer que le droit à avorter est une Ltion de l’avortement. Le ce, grâce à une culture d’éduca- « l’alternative à l’IVG ». C’est le femmes et de couples vivant une ganise pour ne pas voter la dérogation au droit commun. sujet est resté largement tabou, tion à la responsabilité et aussi sens de la proposition de loi « ten- grossesse imprévue ou difficile révision de la loi dite Veil, D’ailleurs, l’IVG relève toujours du ultrasensible et douloureux. Parce parce que la loi y est plus stricte- dant à favoriser l’aide aux femmes n’ont pas aujourd’hui véritable- Tque des jeunes intégristes code pénal et non du code de la san- qu’il concerne l’intimité des fem- ment appliquée. enceintes en difficulté », que j’ai ment le choix de mener cette gros- prennent le relais de la lutte anti- té publique. L’avortement est donc mes et des couples. Mais c’est Les pays où il y a le plus d’avor- rédigée avec le soutien de quaran- sesse à son terme. Alors que c’est avortement, qu’une puissante asso- toujours considéré comme un pourtant un enjeu de société tements en Europe sont les pays te-sept de mes collègues de l’As- leur désir le plus profond. ciation conservatrice distribue plus délit ; seules des dérogations, fixées majeur avec des conséquences en scandinaves, où cet acte est dépé- semblée nationale. Elle sera pré- Sachant cela, comment dire que d’un million de dépliants dans la par la loi dite Veil, sont autorisées. cascade que nos politiques socia- nalisé. On risque donc de dériver sentée le 29 novembre, sous for- l’IVG, c’est la liberté ? rue pour dénoncer « les quatre men- Il nous semble grand temps de les ont commis l’erreur d’occulter. vers ces situations ou celle des me d’amendements, à la représen- En s’engageant à faciliter l’ac- songes sur l’IVG », nous, jeunes mili- dépénaliser l’avortement ! En Fran- Certes, l’avortement cristallise Etats-Unis, où des avortements tation nationale qui examinera le cueil de la vie, l’Etat répondrait tantes et militants féministes, nous ce, le nombre d’IVG a diminué de des tensions toujours fortes entre très tardifs se sont répandus, puis- projet du gouvernement. aux attentes profondes des Fran- érigeons contre les tentatives de 20 % en vingt ans. Pourtant, chez ceux qui sont convaincus que la qu’il n’y a aucune limite légale. C’est aussi le sens de la récente çaises et des Français. C’est une retour en arrière et militons pour les adolescentes, le recours à l’avor- vie humaine est respectable dès Plutôt qu’une telle surenchère campagne d’information nationa- question de justice et d’humanité. aller résolument plus loin. tement est en nette augmentation. son commencement et ceux qui qui a le tort de focaliser sur un le de l’Alliance pour les droits de C’est aussi une question de bon Le projet de loi tant attendu de La précocité des rapports sexuels pensent que l’avortement est un faux débat, entraînant la société la vie. Plus d’un million de sens. C’est surtout devenu une révision de la loi IVG en discussion chez les jeunes n’est pas en cause droit de la femme. Malheureuse- dans plus de souffrance, il faut dépliants ont déjà été distribués urgence sociale. au Parlement prévoit notamment puisque les dernières études mon- ment, la fracture qui sépare les avoir le courage de reconnaître aux Français dans plus de cent l’allongement du délai légal d’avor- trent que l’âge médian des premiè- deux conceptions est aujourd’hui que les femmes sont en réalité pié- vingt villes pour leur dire la vérité. tement de dix à douze semaines. res amours reste stable, autour de irréductible. gées par l’IVG. L’accueil reçu nous a confirmé Christine Boutin est députée Nous le soutenons tout en déplo- dix-sept ans. En revanche, il est cer- Et je ne prétends ni la faire dis- Pourquoi devrions-nous leur la nécessité de promouvoir l’aide (app. UDF) des Yvelines, présidente rant vivement qu’il n’aille pas plus tain que les discours de prévention paraître, ni renoncer à ma convic- laisser croire que l’avortement aux femmes enceintes en détresse de l’Alliance pour les droits de la vie. avant. Manque, entre autres, la sup- sur le sida qui privilégient l’usage tion personnelle, mais dépasser pression de l’autorisation parentale du préservatif masculin ont éclipsé ce clivage pour sortir de l’impas- pour les mineures désireuses d’avor- le discours sur la contraception. Sur- se. Je reste persuadée que le res- ter. Selon l’exposé des motifs, cette tout, les campagnes de contracep- pect de toute vie constitue le fon- autorisation « demeure la règle », tion et d’éducation à la sexualité dement de toute démocratie et même si des aménagements sous ont brillé par leur absence ces des droits de l’homme. Mais je forme de tutorat par une personne vingt dernières années. propose aujourd’hui de recher- adulte sont proposés. L’information sexuelle, qui a offi- cher ensemble une approche cons- ciellement fait son entrée en 1973 tructive en regardant la réalité de dans les programmes d’enseigne- l’IVG en face. Il nous semble ment, se limite toujours à une Pourquoi les femmes sont-elles heure en classe de biologie au collè- conduites à recourir à l’IVG ? Se grand temps ge. Dès lors, comment s’étonner sentent-elles aussi libres qu’on que 15 % des filles n’utilisent veut bien le leur faire croire ? Il de dépénaliser aucune contraception lors de leur suffit de rencontrer des femmes premier rapport sexuel ? qui ont subi l’avortement (avant l’avortement ! Que 60 % des femmes qui deman- comme après sa légalisation) dent une IVG ne connaissent pas la pour répondre : chaque IVG est contraception d’urgence ? Que les un drame pour une femme, un De ce principe découle une pro- idées fausses sur les risques de stéri- couple, une famille, et provoque fonde incohérence : les mineures lité, de cancer et de prise de poids souvent des souffrances durables. ont le droit d’avoir des relations attribués à la prise de la pilule conti- Beaucoup de femmes ont cédé à sexuelles dès l’âge de quinze ans, nuent de hanter les femmes ? Qui la pression ou à l’indifférence de de prendre des contraceptifs, de se sait, parmi les jeunes, ce qu’est le leur environnement (compagnon, marier, d’accoucher sous X… ou Planning familial ? Des efforts ont entourage, employeur, société) d’avoir la pleine autorité sur leurs récemment été consentis par le pour se résoudre à l’IVG, à con- enfants, mais elles n’ont pas le droit ministère de l’emploi et de la solida- trecœur. Voilà au moins une rai- d’avorter sans l’autorisation des rité avec la distribution, au début son de reconnaître ensemble qu’il parents. Pourtant, mettre au mon- de cette année, d’un guide de y a trop d’IVG dans notre pays. de un enfant et l’élever n’exige-t-il poche et la diffusion de spots télévi- C’est pourquoi le gouverne- pas plus de maturité que de choisir sés. Mais n’est-ce pas la montagne ment commet une grave erreur en d’avorter ? qui accouche d’une souris ? prenant comme ligne politique la On nous objecte que l’acte chirur- Nous sommes encore à mille facilitation de l’IVG. Les revendi- gical, caractérisé par l’anesthésie lieues d’une authentique politique cations qu’il suit me paraissent générale, que représente une IVG d’éducation sexuelle, telle qu’elle d’un autre temps, et particulière- exige l’accord parental. Mais une peut se pratiquer aux Pays-Bas, par ment éloignées de la réalité des anesthésie locale suffit dans bien exemple. Dans les programmes femmes et des couples de notre des cas pour avorter ; à l’inverse, scolaires comme à la télévision, pays. certains accouchements de type les questions de la sexualité – de Certains de mes collègues de césarienne requièrent une anesthé- la masturbation aux techniques l’opposition ont cru trouver la sie générale. sexuelles en passant par les mala- parade en proposant, à côté du En 1979, les partis socialiste et dies sexuellement transmissi- maintien du délai légal, l’ouvertu- communiste rivalisaient lors des bles – sont traitées de façon saine re d’une possibilité d’avorter hors débats parlementaires pour deman- et décomplexée. Le résultat est délais, et jusqu’à vingt-deux der la suppression de l’autorisation là : le taux d’IVG y est le plus bas semaines, pour des motifs « psy- parentale. Il est vrai qu’ils étaient d’Europe. chosociaux ». Comment ne pas alors dans l’opposition. En luttant voir que ce « contre-feu » est plus contre l’amnésie, le gouvernement incendiaire que le projet du gou- d’aujourd’hui devrait donc savoir L’Association Mix-Cité est vernement lui-même ? Comment que réaffirmer le principe de l’auto- un mouvement mixte pour l’égalité ne pas voir que l’utilisation d’un risation parentale revient à réaffir- des sexes. tel critère peut ajouter à l’eugénis- me médical déjà observé, un eugé- nisme social qui est l’apanage des AU COURRIER DU « MONDE » guerre. Ne conviendrait-il pas de sociétés les plus totalitaires ? demander à nos ingénieurs agrono- Outre que le motif « psychoso- LE TOURTEAU AFRICAIN mes de se pencher sur cette ques- cial » n’est pas plus vérifiable que J’entends dire que nous pourrions tion et de voir quels produits celui de « détresse », avancé en importer du soja des Etats-Unis qui sains, non transgéniques, l’Afrique 1975, et qui a abouti à plus d’un en produisent énormément, avec le pourrait fournir à la France et à avortement pour quatre naissan- risque qu’il soit transgénique. l’Europe ? ces aujourd’hui, il entre dans la Je crois qu’il serait judicieux d’étu- Cela permettrait d’offrir à nos logique de la facilitation. Or ce dier très rapidement une autre solu- éleveurs des farines végétales sai- qui est devenu difficile pour bien tion : les pays d’Afrique occidentale, nes, mais aussi d’aider l’Afrique des femmes enceintes aujour- notamment la Côte d’Ivoire, nous francophone à se sortir de la situa- d’hui, c’est d’aller jusqu’au terme vendent depuis longtemps des tour- tion économique désastreuse dans de leur grossesse. Et il ne faut sur- teaux qui ont été largement utilisés laquelle elle est plongée. (…) tout pas s’aligner sur les vingt- dans la composition des aliments Jean Neubert deux semaines des Pays-Bas, au du bétail, cela même avant la Yerres (Essonnes) motif que le taux d’avortements y 20 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 HORIZONS-ANALYSES 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 L’usage de la parole par Bertrand Poirot-Delpech, de l’Académie française Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 PARLEZ-MOI d’amour… et je vous dirai où des « copains » remplace le vieux duo par la sucreries après le lavage des dents (la carie, Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http: // www.lemonde.fr va la société ! soirée plutôt ratée entre deux ou trois couples suprême rempart de la morale !) Les Classiques coulaient leurs amours amis. Pérec campe le décor : table basse La parole d’après-dîner avoue son usure, ÉDITORIAL contrariées en alexandrins, rhétorique sûre encombrée de choses salées, canapés en skaï. tuée par le stéréotype, qui se répand à la d’elle-même sur fond de clameurs dans la Les déballages flapis tournent au grabuge. Pin- vitesse des e-mail et des effets de serre. La let- ville. Avec Marivaux, le mot se fait chair, ter allonge les silences. Les « frustrés » de Bre- tre d’amour n’aide plus à croire uniques les compliment tremblé, déclaration suspendue, técher se vautrent, cousins des « créatifs » de histoires de chacun. On a dû brûler les cartons Bioéthique et politique satins et velours, loups de carnaval, décolletés Woody Allen draguant dans Manhattan. à chaussures pleins de tendresses d’aïeux à à mouches, mots-baisers. Les époques se lisent dans l’écho que nous l’encre violette. Le roman s’applique à dégoû- VEC la révision des lois vation peut d’ailleurs ne pas être Orphelin de l’absolu, avec Musset, le renvoient les dialoguistes. « Vous les enten- ter du plaisir, amputé de ses adorables retarde- de bioéthique de 1994, purement scientifique ou « éthi- XIXe siècle amoureux s’achève, avec Labiche dez ? », demande Nathalie Sarraute, attentive ments. Dans Marcel Aymé, je crois, une les politiques sont appe- que », et inclure un désir de réus- et Feydeau, dans la caleçonnade du cocuage, aux « sous-conversations ». Le cinéma des amante décrivait sa passion interminable- Alés à se saisir de nou- site commerciale et financière. du gros mensonge. « Où étais-tu entre 7 et années 80 entasse des intellos évasifs dans ment, « moi, c’est comme si et comme ça, on veau d’une question cruciale de Se trouve ainsi renforcé le défi 8?»Question existentielle. Il faudra attendre des cuisines bondées. « Salut – Salut – C’est dirait un papillon dans le soleil »… trois pages la démocratie moderne. Il s’agit lancé aux politiques. Peuvent-ils août 14 pour que la remplace le « Reviens, fini, avec Untel ? – Ouais, enfin mettons, on de transe. « Moi, c’est pareil », répondait plate- de savoir dans quelle mesure, et – et au nom de quoi ? – encadrer veux-tu » Années folles : années du mot va le dire comme ça ; et toi, toujours hyper- ment l’amant, à court d’effusion. par quels moyens, une volonté à la fois la science et le désir de d’auteur. Guitry monologue, toute pochette top ? »… La bande paumée a remplacé le cou- Dernier désastre langagier en date, aussi générale peut s’exercer dans le chacun de jouir de la plus grande dehors. Les vantardises bien-disantes du der- ple en crise. On se croise dans les escaliers. La fatal aux raffinements sentimentaux que la domaine de la recherche scientifi- liberté possible et de maîtriser nier Don Juan s’enveloppent de parfum (ce techno plein pot a tué l’aparté. farine animale aux régals de grillades : la nuée que, et contrôler l’usage des tous les aspects de sa vie ? La sont les débuts du vaporisateur). L’ultime La mondialisation n’épargne pas la glose d’et caetera abattue depuis quelques mois sur découvertes auxquelles celle-ci fonction des élus est, ici, irrem- femme-enfant va paraître, cheveux courts, intimiste. Aucun folklore local ne distingue les propos publics. Quiconque règne sur les parvient. Il est d’autant plus diffi- plaçable, et ils ne peuvent en battant des cils. plus les façons de parler d’amour, ou de n’en ondes, les comités, les dîners languissants ou cile – mais aussi d’autant plus aucune façon s’en défausser, ni Le divorce facile des années 1930-1960 fait rien dire. D’où le triomphe planétaire de Yas- les traversins, place désormais trois fois par nécessaire – d’y répondre que ces en s’en remettant au point de chuter la vogue scénique du cocuage. Avec mina Réza (Trois versions de la vie, au Théâtre phrase de ces points de suspension : « Je lui ai recherches et leur application vue des savants, loin d’être unani- Freud, la parole ne sert plus à tromper l’autre Antoine et un peu partout dans le monde). dit ça va et caetera, il m’a répondu et toi et cae- portent sur la vie, sa préserva- mes ; ni en se rangeant à une doc- mais à s’interroger soi-même à haute voix. Au Les mêmes collants filent à Broadway et à tera…» L’énumération exténuée, avant le tion, sa transmission, sa fin. au détriment des autres ; ni, « M’aimez-vous ? » succède le perplexe Kyoto, les mêmes chercheurs s’enferment vide sidéral ! L’individualisme contempo- moins encore, en demandant au « L’aimé-je ? ». Strindberg et Bergman mar- dans des huis clos de campus. Et le même Et si l’usage de la parole, un jour, se perdait rain tend à considérer que, dans marché de répondre à leur place. queront la fin de l’enfer conjugal. Le temps môme chiant, en coulisse, réclame les mêmes tout à fait ? ce domaine, tout ce que la scien- Aux politiques – gouverne- ce rend possible doit être laissé ment et Parlement –, il incombe au libre choix de chacun et d’assumer la responsabilité qu’aucune morale « collective » d’édicter des règles. Celles-ci ne ne doit prévaloir sur la délibéra- peuvent tirer leur force d’un Les Candidats par Nicolas Vial tion individuelle. Chacun devrait consensus préalable, mais donc pouvoir accéder à tous les seulement de celui qu’elles susci- moyens existants pour se soigner teront par la pertinence des ou prolonger la durée de sa vie. constats dont elles partent et la Chacun devrait pouvoir aussi y clarté des raisonnements dont mettre fin si la maladie dont il elles procèdent. La délibération souffre l’incite à faire ce collective doit ainsi non pas éclai- choix. Chacun devrait, enfin, pou- rer – cela, c’est la tâche des philo- voir transmettre la vie comme il sophes –, mais encadrer les choix le souhaite et en bénéficiant de individuels. On touche là à l’es- tous les moyens rendus possibles sence même de la démocratie. par la science. Les lois de 1994 sont issues Ce postulat général est un défi d’un débat parlementaire qui est pour les savants, qui sont les resté dans les mémoires comme premiers à percevoir les dévelop- un modèle du genre. C’est pements possibles d’une décou- d’ailleurs la qualité du travail verte ou d’une technique. Peu- alors accompli qui amène aujour- vent-ils aller partout où la scien- d’hui à le reprendre pour tenir ce le leur permet ? Doivent-ils, compte des nouveaux développe- au contraire, s’interdire certaines ments de la science. Fort de ce voies ou, à tout le moins, mettre précédent, le Parlement doit se en garde le public contre les dan- montrer de nouveau à la hauteur gers qu’elles recèlent ? Leur moti- de la tâche qui lui incombe.

0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint

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Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations.

ILYA50 ANS, DANS 0123 26 novembre, un congrès du PS disposer d’une majorité consti- compte tenu notamment de la Le « bush-gorisme » tout entier tourné vers 2002 pour tuée sur son programme, s’est vu division de l’extrême droite, qui déclarer « légitime » le souci d’in- bientôt empêché de le mener à réduira le nombre d’élections « Une guerre entièrement nouvelle » verser l’ordre des élections tel bien : cela avait été le cas de triangulaires au second tour des menace-t-il qu’il résulte, pour le moment, des M. Giscard d’Estaing élu, en 1974, législatives ? EN CORÉE, la VIIIe armée du rité numérique. » Le comman- textes en vigueur et du calendrier un an après les députés et bloqué général Mac Arthur se replie sur dant en chef paraît ainsi laisser imposé par la dissolution de 1997. par la majorité de sa majorité, CARACTÈRE TACTIQUE toute la ligne afin d’éviter que la entendre qu’il s’agit maintenant la France ? Le premier ministre a répondu ain- c’est-à-dire par le RPR de M. Chi- Le caractère tactique de la ques- percée des forces du Nord ne se de mener la guerre contre la Chi- si à un président qui, début rac ; ce dernier a connu le même tion du calendrier est incontesta- prolonge par une manœuvre ne elle-même. Cette interpréta- Suite de la première page novembre, n’avait pas craint de désagrément, en 1997, avec une ble à droite : comment expliquer, d’encerclement. Le front reste tion trouve une confirmation profiter d’un terrain sensible – la majorité qui avait été élue deux sinon, que les « gaullistes » du fluide, et les dépêches ne permet- dans les nouvelles selon lesquel- Mais, comme l’a fait observer santé des Français – pour prendre ans avant lui. Sauf à théoriser la RPR soutiennent que l’Assemblée tent pas de se faire une idée préci- les le général Mac Arthur serait Laurent Fabius aux socialistes réu- le gouvernement à revers et mar- dégénérescence de la fonction pré- doit être élue avant le président ? se de la situation. On prévoit à sur le point de demander aux nis en congrès à Grenoble, si la quer un point au sujet de la vache sidentielle – thèse que ne sem- Mais il sera tout aussi flagrant à Tokyo que les lignes pourraient Nations unies l’autorisation de droite « d’en haut » est en piteux folle. Puisque de nouveau, comme blent retenir ni M. Jospin, ni gauche si, afin d’éviter une fractu- être ramenées à 50 kilomètres procéder à des bombardements état, la droite « d’en bas », c’est- au lendemain de l’affaire de Bir M. Chirac –, la « cohérence » du re de la majorité, le PS négocie seulement au nord de Pyong- en Mandchourie, c’est-à-dire en à-dire celle des électeurs, est, elle, Zeit, M. Chirac se sent en position régime veut que la majorité parle- avec le PCF et avec les Verts leur yang. territoire chinois. toujours là. de force, et puisque ses amis vont mentaire soit élue sur les orienta- vote favorable en échange de son La gravité de la situation est La parole pourrait ainsi revenir S’il y a débat sur le choix de son répétant qu’il a pris l’avantage, tions du président qu’ont choisi soutien, dès le premier tour, à un soulignée par un communiqué d’ici peu au Conseil de sécurité candidat en 2002, il n’y en a pas, M. Jospin use d’une arme compa- les Français. certain nombre – à débattre – de spécial du général Mac Arthur : des Nations unies. Un règlement en revanche, non seulement sur le rable à celle du quinquennat, que Le risque est pourtant que cette leurs candidats. « Nous devons livrer maintenant pacifique négocié à Lake-Success fait qu’elle en aura bien un, natu- lui avait tendue, au printemps, évidence, comme celle du quin- D’un bon principe, la cohabita- une guerre entièrement nouvelle », reste-t-il possible ? Les délégués rellement, mais surtout que, quel Valéry Giscard d’Estaing. C’est quennat, ne soit occultée et que le tion et l’approche des échéances dit-il, en révélant que plus de de Pékin assistent aujourd’hui à qu’il soit, il ne fera pas de la figura- encore une personnalité de l’oppo- débat n’apparaisse comme un électorales conduisent à faire un 200 000 Chinois sont engagés en la suite du débat ouvert hier sur tion face à une gauche qui serait sition, Raymond Barre, qui, en concentré de manœuvres obscu- mauvais usage. Un peu comme, Corée du Nord. « L’intervention Formose et la Corée. Mais la dis- assurée de l’emporter. Autrement déposant une proposition de loi res, les uns et les autres ne met- outre-Atlantique, un autre impéra- chinoise a cessé d’être symbolique. cussion n’est pas sortie des que- dit, l’opposition d’aujourd’hui ne organique tendant à prolonger le tant en avant des arguments cons- tif démocratique, celui du respect L’ennemi, affirme-t-il, se prépa- relles de procédure ni la déléga- sera pas dans la même situation mandat de l’Assemblée nationale, titutionnels et d’intérêt général du vote des électeurs, aboutit à ce rait à déclencher une offensive sur- tion chinoise de son silence. que la gauche en 1995, deux ans offre au premier ministre la possi- que pour servir leurs desseins par- que les deux candidats rivalisent prise avec l’avantage de la supério- (29 novembre 1950.) seulement après sa déroute des bilité de contraindre le président ticuliers. M. Chirac n’a-t-il pas dans la manœuvre et l’argutie juri- élections législatives et au tout de la République, par la voie manifestement intérêt à profiter diques. Faute de débat politique début seulement de ses efforts parlementaire, à un changement de l’aspiration à l’union, que parta- digne de ce nom, parce que l’oppo- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS pour convaincre de nouveau les auquel il s’est refusé jusqu’à pré- gent les élus et les électeurs de la sition se montre incapable d’oppo- Français de son aptitude à gouver- sent. droite, pour être leur référence ser un projet à la majorité en pla- Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr ner. Comme toujours, la gauche commune aux élections législati- ce et parce que la gauche ne pro- devra de nouveau, en 2002, se fai- LOGIQUE DES INSTITUTIONS ves, avant de se déclarer formelle- pose, à ce jour, que son bilan, la Télématique : 3615 code LEMONDE e Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) re accepter, et l’histoire montre Que la logique des institutions ment candidat à la présidentielle ? compétition reine de la V Républi- ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) qu’elle a du mal à y parvenir donne la préséance à l’élection M. Jospin ne considère-t-il pas que s’engage dans la machinerie quand elle est sortante. présidentielle n’est guère discuta- – outre l’avantage de priver son partisane et parlementaire. Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 D’où le revirement de M. Jospin ble. A preuve le fait que, par deux adversaire de cet atout – le risque L’exemple américain n’est pas tou- Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 qui, après avoir affirmé le 19 octo- fois, un président nouvellement que les élections législatives ne jours bon à suivre. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 bre que l’initiative ne lui apparte- élu, mais ayant refusé de dissou- soient, pour la gauche, plus diffici- nait pas, a choisi finalement, le dre l’Assemblée nationale pour y le qu’elle ne veut bien le dire, Patrick Jarreau LeMonde Job: WMQ2911--0022-0 WAS LMQ2911-22 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0328 Lcp: 700 CMYK

22 ENTREPRISES LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000

FINANCE Evoquée depuis plus lancé le processus. L’Etat va céder de 9,75 % des actions. b C’EST LA PRE- sans se limiter à une ouverture de Crédit lyonnais ainsi que le Consor- de sept ans et relancée en juillet, la gré à gré, à l’issue d’une procédure MIÈRE FOIS que le gouvernement capital. b APRÈS LA VENTE d’Hervet, tium de réalisation, la structure pu- privatisation de la Banque Hervet d’appel d’offres, les 97,53 % qu’il Jospin prend l’initiative d’une priva- l’Etat aura presque terminé la ces- blique qui a repris les actifs sortis du commence. b UN AVIS publié au détient dans le capital de la banque. tisation totale, sans y être contraint sion de ses participations dans le bilan du Lyonnais au moment de son Journal officiel du 28 novembre a Les salariés se verront réserver par la Commission européenne, ou secteur financier. Il lui reste 10 % du sauvetage. Le gouvernement lance les enchères pour la banque Hervet La dernière banque publique sera cédée à l’issue d’une procédure d’appel d’offres permettant à l’Etat de parachever la vente de ses participations dans le secteur financier concurrentiel. Il détient encore une part importante du capital de groupes comme France Telecom et Renault EVOQUÉE depuis plus de sept C’est la première fois que le gou- deux ans) l’identité du groupe Hervet (groupe HSBC) ou l’italien IMI San consignations (CDC). Restera à taire. La normalisation vis-à-vis du ans et relancée en juillet, la privati- vernement Jospin prend l’initiative et la pérennité du réseau et des Paolo. l’Etat l’énorme dette et les pertes secteur privé est bien engagée. sation de la Banque Hervet d’une privatisation totale, sans y centres administratifs et informa- Après la vente d’Hervet, l’Etat qui les accompagnent logées dans « C’est une évolution importante commence avec un avis publié au être contraint par la Commission tiques ». aura presque cédé toutes ses parti- l’établissement public EPFR. pour structurer un acteur public fort Journal officiel du 28 novembre. Il européenne, ou sans se limiter à Aujourd’hui bénéficiaire, la cipations dans le secteur financier. La Caisse des dépôts se trouve au pour la place de Paris », précise Ber- indique la procédure à suivre pour une ouverture de capital. Banque Hervet, qui compte Il lui reste 10 % du Crédit lyonnais. cœur du dernier grand pôle de par- cy. se procurer le cahier des charges La procédure retenue donne une 1 400 salariés affiche 1,5 milliard de Il garde aussi les actifs du Consor- ticipations financières détenues pas Le dernier grand élément du pôle fixant les règles du jeu de la cession grande importance au critère du francs (228,67 millions d’euros) de tium de réalisations (CDR), la struc- l’Etat. Elle est le principal action- financier public est La Poste et ses de cette petite banque par l’Etat, prix, mais Bercy précise que « le ou, fonds propres et devrait être ven- ture publique qui a repris les actifs naire de CNP Assurances. Le capital services financiers. Alors que le qui détient 97,53 % de son capital. les acquéreurs de la Banque Hervet due au-delà de ce prix. Les candi- sortis du bilan du Lyonnais au mo- de cette société, dont l’Etat détient gouvernement allemand vient de Les candidats devront remettre leur seront choisis notamment en fonction dats potentiels sont nombreux : ment de son sauvetage. Selon Ber- indirectement la majorité, ne mettre en Bourse 29 % du capital offre le 4 janvier 2001 avant de leur capacité à promouvoir le dé- outre le Crédit du Nord (groupe cy, il ne restera bientôt plus dans le semble pas devoir évoluer d’ici à de la Deutsche Post, certains esti- 18 heures. La cession de cette veloppement industriel, à conforter Société générale) et Dexia, qui en- CDR à la fin de l’année 2003, les actionnaires directs ment que La Poste française ne banque, dont le président, Patrick l’emploi et à valoriser l’identité du visagent une offre conjointe, BNP 2000 qu’« une petite dizaine de mil- – Caisses d’épargne, La Poste et pourra pas rester un établissement Careil, avoue qu’elle a besoin d’un groupe Hervet, notamment son an- Paribas et les Caisses d’épargne de- liards de francs d’actifs ». A terme, Caisses des dépôts et consignations public. Mardi 21 novembre, le séna- partenaire fort pour assurer son dé- crage local et régional ». Les repre- vraient examiner le dossier. Grou- le CDR pourrait être rapproché des (CDC) – venant juste de redessiner teur Gérard Larcher (RPR, Yvelines) veloppement, pourrait se conclure neurs « devront notamment s’enga- pama pourrait aussi être sur les autres structures de défaisance pu- leurs participations et de confirmer a présenté une proposition de loi fin février, selon Bercy. Les sages de ger à préserver durablement rangs. Des groupes étrangers se- bliques ou, plus vraisemblable- leur pacte. Autre banque proche de pour transformer La Poste en socié- la Commission des Participations et (c’est-à-dire pour un minimum de raient intéressés, comme le CCF ment, de la Caisse des dépôts et la CDC, la Banque de développe- té anonyme détenue majoritaire- des Transferts (CPT, ex-commission ment des PME (BDPME) ne semble ment par l’Etat. Le sénateur estime des privatisations) ont réussi à pas non plus devoir être bientôt qu’il faut « renforcer les services fi- convaincre le ministre de l’écono- Les entreprises encore publiques - Cogema (82,3 %) privatisée. Quant à la Caisse elle- nanciers de La Poste en les filialisant mie Laurent Fabius qu’il aurait été - Framatome (23 %) même, elle est protégée par un sta- pour permettre à La Poste de passer peu intéressant financièrement b Les entreprises cotées en - STMicroelctronics (11,2 %) b Les entreprises liées tut juridique spécifique. Toutefois, un accord avec un grand réseau d’introduire Hervet en Bourse, Bourse b Les entreprises publiques au service public depuis son arrivée à sa direction gé- bancaire et avoir des comptes trans- comme cela avait été annoncé - France Télécom (60 %). 55 % du secteur concurrentiel - Caisse des dépôts nérale, Daniel Lebègue, l’a transfor- parents ». Mais la privatisation par- en juillet. La banque sera donc cé- après la dilution liée à la création non cotées - France 2 mée. Il a engagé une vaste réforme tielle de La Poste nécessite de régler dée de gré à gré (Le Monde du de New Orange - CEA / CEA industries (100 %) - - France 3 qui aboutit à la création de CDC Fi- un casse-tête financier : l’obligation 22 novembre). Bercy l’a annoncé - CNP (60 %) Snecma (100 %) - Arte nance. Cette société, à directoire et pour La Poste de payer les pensions aux représentants des salariés ven- - Air France : 57 % - GIAT (100 %) - Radio-France conseil de surveillance regroupera de retraite des anciens postiers dredi 24 novembre et précise que - Renault (44 %) - SNPE (100 %) - ADP une grande partie des activités ban- fonctionnaires qui représente une 9,75 % du capital leur sera réservé. - EADS (15 %) - Charbonnages de France (100 %) - EDF caires de la CDC. Les Caisses charge cumulée de 360 milliards de Cette attention particulière n’est - Thomson CSF (33 %) - SNET (100 %) - GDF d’épargne, banques coopératives, francs sur quinze ans. pas seulement due aux bonnes re- - Thomson Multimedia (35 %) - CNR (100 %) - SNCF devraient entrer dans son capital, lations entre MM. Fabius et Careil. - Bull (17 %) - EMC (100 %) - La Poste mais avec une participation minori- Sophie Fay

CNR : les salariés opposés à une vente rampante L’Etat a désormais adopté une logique patrimoniale LES GOUVERNEMENTS précédents au- concurrentiel. Il n’en est, dans le cas les plus court terme. Avec Thomson Multimédia, mines des charbons et des mines de potasse A l’appel d’une intersyndi- raient certainement rêvé de connaître une extrêmes, que l’actionnaire principal. comme avec France Telecom, le gouverne- d’Alsace. Dans cet environnement pacifié, cale (CGT, CFDT, FO), les sala- pareille situation. Désormais, privatiser une Désormais, les dirigeants des grands ment a accepté de se voir dilué pour aider la polémique pourrait resurgir si l’Etat envi- riés d’EDF et de la Compagnie entreprise publique semble relever d’un groupes se félicitent même d’avoir l’Etat ces groupes. En cas de ralentissement sageait d’ouvrir le capital d’entreprises rele- nationale du Rhône (CNR) ont simple acte de gestion. Depuis le début de comme partenaire stable. Celui-ci leur économique, il pourrait être amené à faire vant directement du secteur public. Jus- lancé, mardi 28 novembre, un l’année, Aérospatiale-Matra est devenu donne une sûreté et une liberté d’action d’autres choix. La tentation pourrait alors qu’alors le gouvernement s’est interdit mouvement pour protester EADS ; Thomson Multimédia est repassé très appréciables en ces temps de raids être grande de vendre sa participation dans d’évoquer la question. Mais les tabous contre les changements dans le privé ; la Cogema s’est alliée avec boursiers et de recomposition du capita- France Telecom, estimée aujourd’hui à pourront-ils résister longtemps ? Dans concernant la CNR. Un accord Siemens et est appelée à devenir le cœur de lisme. Ainsi, Renault aurait pu difficilement 454 milliards de francs ou même celle de l’énergie, la déréglementation des marchés commercial doit être conclu le la réorganisation du secteur nucléaire fran- se lancer dans l’aventure de la reprise de ja- Renault, valorisée à 37,5 milliards de francs. du gaz et de l’électricité, décidée par même jour entre la CNR et çais et européen ; la SNET, troisième élec- ponais Nissan, sans l’Etat. Sa garantie a D’autant que l’Etat, à côté, n’a plus d’im- Bruxelles, risque de précipiter les change- Electrabel, filiale de Suez tricien français, filiale des Charbonnages de permis au constructeur de ne pas être fragi- portantes recettes à attendre de la vente ments. Anticipant l’arrivée de la concur- Lyonnaise, qui permettrait à France, est sur le point de voir l’espagnol lisé sur les marchés boursiers et de bénéfi- d’entreprises publiques concurrentielles. Il rence, EDF a pris ses marques en Grande- cette dernière de vendre sur le Endesa prendre 30 % de son capital ; enfin cier de taux d’emprunt plus bas. De même, reste la Snecma, la SNPE, dont l’avenir Bretagne et en Allemagne, en prenant des marché l’électricité produite la Compagnie nationale du Rhône doit Air France a profité du soutien de l’Etat passe certainement par des alliances avec participations dans des producteurs locaux. par les barrages de la CNR ins- conclure dans les prochains jours un accord pour se reconstruire à l’abri des appétits des concurrents étrangers. La Compagnie Ce développement est de plus en plus tallés sur le Rhône. Les syndi- commercial avec Suez Lyonnaise. Tout s’est des concurrents. nationale du Rhône et la SNET, deuxième et contesté par ses concurrents, qui soulignent cats dénoncent une privatisa- passé sans heurts, presque dans l’indiffé- troisième électriciens français, sont en train l’impossibilité d’entrer sur le marché fran- tion rampante. D’après les rence générale. UN RÔLE D’ARBITRE de quitter la sphère publique. Tous les çais. A terme, EDF se voit condamné à représentants syndicaux, cet Le gouvernement a beaucoup travaillé Longtemps isolée, la compagnie aé- autres groupes posent problème. changer et à devenir une société normale. accord favorise Suez Lyon- pour obtenir une telle banalisation de ces rienne, maintenant redressée, est très solli- Les investisseurs ou des groupes indus- Pris entre le désir d’armer EDF pour naise. La candidature du dossiers. Au lieu de parler de privatisation, citée par ses rivaux, intéressés pour nouer triels ne sont guère intéressés par une en- l’avenir et la volonté politique d’afficher un groupe a été choisie sans être on avance le terme « d’ouverture du capi- des partenariats. France Télécom, lui, a pu trée dans la Cogema et plus largement dans maintien des statuts, le gouvernement hé- soumise à la commission de tal » ou « d’accords commerciaux », ce qui entreprendre, sans trop de souci, la le secteur nucléaire. Même s’il affiche de site. Comme il hésite pour les changements privatisation. De plus, le gou- fait taire la critique. Parfois, on vend des conquête du marché européen de la télé- bonnes performances boursières, personne chez GDF, l’audiovisuel public, la SNCF ou vernement a décidé, dans le morceaux, comme dans le cas de la SNET, phonie mobile. Ces grandes participations ne croit à son avenir. De même, on ne se la Poste. L’approche gestionnaire choisie cadre de la loi de finances, plutôt que le tout. relèvent pour l’Etat d’une problématique bouscule pas pour racheter à l’Etat sa parti- pour gérer le dossier des privatisations d’abaisser les taxes liées à Enfin, la gestion calme des dossiers a été patrimoniale. cipation dans le groupe informatique Bull pourrait, dans ces cas, ne lui être d’aucun l’électricité sur le Rhône. L’al- facilitée par l’absence de très gros enjeux fi- En tant que grand actionnaire, son rôle ou dans le Giat, en pertes perpétuelles. secours tant que n’aura pas été reformulé le légement de 350 millions de nanciers et économiques : l’Etat ne contrôle sera plus à l’avenir d’arbitrer entre l’intérêt Quant aux Charbonnages de France ou au rôle des services publics. francs sera transféré à partir plus la totalité du capital des très grandes des sociétés, qui auront sans doute encore groupe chimique EMC, rien ne sera tranché du 1er janvier à la charge d’EDF. entreprises travaillant dans le secteur besoin de grandir et ses intérêts financiers à avant de 2004 -2005, dates de fermeture des Martine Orange France Télécom organise ses activités de téléphonie mobile sous l’ombrelle du groupe Orange

LONDRES l’introduction en Bourse d’environ sous l’ombrelle du groupe Orange ancrée, c’est le moment de passer le tiers exclusifs (Nokia, Ericsson et versal ou Suez Lyonnaise-LVMH, à de notre envoyé spécial 15 % du capital du nouveau groupe et désormais dirigées depuis relais. Les équipes sont prêtes ». Alcatel) pour la construction des la fois fournisseurs de réseaux et France Télécom est tombé sous Orange en février 2001 et l’ouver- Londres. Fort de de 30 millions M. Bon, qui prendra la prési- réseaux UMTS des filiales de de contenus. « Orange n’a pas be- l’emprise de Hans Snook, le PDG ture des services GPRS (Internet d’abonnés, Orange s’estime en dence d’Orange, a confié à M. Pon- France Télécom est présentée soin de produire ses propres conte- de l’opérateur britannique Orange, mobile) dans le courant du pre- mesure de pouvoir détrôner à tal, un fidèle, débauché de chez comme la première illustration de nus. Je ne pense pas que Universal acquis en mai par le groupe fran- mier semestre, en France notam- terme le numéro un européen Vo- Carrefour il y a cinq ans pour diri- ces synergies de groupe. « Demain, pourra limiter la diffusion de ses çais pour 40 milliards d’euros ment, permettront d’habituer les dafone (65 millions d’abonnés). La ger la branche grand public de nous choisirons en commun cinq ou programmes à seulement un tiers (262 milliards de francs). Au mo- clients à la marque. « Avant le mi- valeur du groupe Orange est esti- France Télécom, le titre de direc- dix terminaux téléphoniques pour des utilisateurs de téléphones mo- ment où France Télécom doit ad- lieu de l’année 2002 et l’ouverture mée aujourd’hui entre 75 milliards teur général. Il sera épaulé dans l’ensemble du groupe », ajoute biles », explique M. Pontal à mettre, mardi 28 décembre, le dé- des réseaux de téléphonie mobile de et 100 milliards d’euros. cette tâche par Graham Howe, di- M. Pontal. l’adresse de son principal part progressif de M. Snook, qui troisième génération (UMTS), le Pour mener à bien cette recteur général adjoint et directeur concurrent (Vodafone et Vivendi abandonne son titre de PDG au basculement aura été effectué dans conquête, France Télécom avait financier d’Orange, qui conserve NOUVEAUX SERVICES sont liés au sein de leur portail In- profit de celui de « conseiller spé- tous les pays », explique Jean-Fran- besoin de conserver l’équipe diri- l’intégralité de ses fonctions. Les Ce pari de France Télécom sur la ternet Vizzavi). cial », l’opérateur public français çois Pontal, le futur PDG du geante de la société britannique. deux hommes seront secondés, au marque Orange s’explique par la Il ne reste pas beaucoup de continue de voir l’avenir en groupe Orange. Le sort réservé au charismatique sein du comité exécutif, par un nécessité absolue de trouver les temps à France Télécom pour Orange. Au point de vouloir re- PDG d’Orange fait l’objet d’in- quarteron de directeurs, tous origi- nouveaux services qui permettront convaincre les investisseurs peindre toutes les marques de LES RECETTES DU SUCCÈS tenses spéculations depuis des naires d’Orange. « Nous conserve- de rentabiliser les dizaines de mil- d’adhérer à cette vision optimiste France Télécom en Europe aux Au-delà de la marque, France mois. Excentrique, indépendant et rons l’identité de nos différentes fi- liards d’euros engloutis dans la de l’intégration d’Orange. Au dé- couleurs du britannique. Itineris, Télécom rêve d’appliquer les re- pourfendeur des entreprises bu- liales, mais la force d’Orange est croissance externe et l’achat de li- but de 2001, l’opérateur public doit OLA, Mobicarte (en France), Mo- cettes qui ont fait le succès du der- reaucratiques, M. Snook a fait va- suffisamment puissante pour être cences de téléphonie mobile de mettre sur le marché ses activités bistar (en Belgique), Dutchtone nier entrant sur le marché anglais. loir, à de multiples reprises, son adoptée par tous, sans avoir besoin troisième génération. C’est dans ce sans fil. Les analystes sont de plus (aux Pays-Bas) et Mobilix (au Da- Plus qu’une couleur déclinée dans souhait de s’adonner à ses passe- d’être imposée. » domaine que la créativité de en plus sceptiques sur la capacité nemark) devraient ainsi progressi- toutes les campagnes de marke- temps favoris : les médecines A côté de ce ravalement marke- M. Snook sera mise à contribution. des opérateurs à rentabiliser le vement disparaître. « Orange a dé- ting et les slogans de l’opérateur, orientales et l’art de vivre du feng ting, des synergies de groupe de- Il devrait lancer des services bapti- coût des licences et des équipe- montré que la force d’une vision Orange a réussi à instaurer, là où il shui. France Télécom a dû se ré- vront être rapidement trouvées sés Orange Music, Orange enter- ments de la nouvelle génération de mondiale, portée par l’innovation et est implanté (Royaume-Uni, Israël, soudre à lui rendre sa liberté et a pour permettre de dégager les tainment (loisirs) et Orange health téléphonie mobile. En demandant un développement rapide, peut Hongkong et Suisse), une véritable annoncé le départ de M. Snook de 800 millions d’euros de cash-flow (santé). On lui prête aussi la volon- à M. Snook de rester jusqu’à l’en- changer la donne d’un marché et marque synonyme de service et son poste de PDG, au lendemain supplémentaires promis pour té de promouvoir les techniques trée en Bourse, France Télécom créer des marques qui transcendent d’un attachement particulier de ses de l’introduction en Bourse. Il 2003 : 450 millions d’euros par de commande vocale et de re- compte capitaliser sur sa réputa- les frontières », justifie Michel Bon, clients. France Télécom a donc an- prendra toutefois le poste de l’augmentation du chiffre d’af- connaissance de la voix. Orange tion de visionnaire. Il reste pour- le PDG de France Télécom. noncé, mardi 28 novembre, une « conseiller spécial » auprès du pré- faires et 350 millions grâce à la ré- sera aussi chargé de négocier des tant à démontrer que le souffle Plusieurs opportunités permet- nouvelle organisation mondiale sident et du conseil d’administra- duction des coûts et des investisse- accords de contenus pour contrer d’Orange perdurera au-delà. tront d’installer progressivement pour l’ensemble de ses activités de tion. M. Snook estime que « la vi- ments opérationnels. La récente la puissance des nouveaux groupes la marque dans les différents pays : téléphonie mobile, regroupées sion d’Orange étant suffisamment désignation de trois équipemen- AOL-Time Warner, Vivendi-Uni- Christophe Jakubyszyn LeMonde Job: WMQ2911--0023-0 WAS LMQ2911-23 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0329 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 23 Les stock-options de Gucci Kirk Kerkorian réclame 9 milliards de dollars relancent la querelle entre de dommages à DaimlerChrysler M. Arnault et M. Pinault Cet actionnaire important accuse les allemands de « tromperie » au moment de la fusion Kirk Kerkorian, actionnaire américain de dollars de dédommagements ainsi que le dé- geants allemands aient menti en parlant à Chrysler qui a apporté ses titres lors de la fusion nouement de la fusion pour que Chrysler rede- l’époque, d’une « fusion entre égaux ». Daimler- 8 % du capital distribués aux dirigeants avec l’allemand Daimler, réclame 9 milliards de vienne indépendant. Il se plaint que les diri- Chrysler estime la plainte « sans fondement ». SIX MILLIARDS de francs ! comprendre comment soudain le EN RECONNAISSANT explici- Daimler-Benz était d’acquérir (...) ment ». M. Kerkorian, âgé de de sa forme lors de la fusion, est C’est la valeur théorique, au- management de Gucci a abandonné tement, fin octobre, que la fusion Chrysler, de l’abaisser à un statut quatre-vingt-trois ans, est passé aujourd’hui en proie à d’impor- jourd’hui, des quelque 8 millions sa politique d’indépendance ». En entre l’allemand Daimler-Benz et de filiale et de renvoyer la direction maître dans l’art de d’obtenir des tantes difficultés. Ses ventes sont de stock-options que se seraient clair, les deux sauveurs de Gucci l’américain Chysler n’avait pas été de Chrysler », affirme la société dédommagements en tant qu’ac- en forte chute depuis le début de fait attribuer ces dernières années auraient littéralement monnayé, à conçue comme une fusion entre d’investissement dans un commu- tionnaire minoritaire. Déjà, en l’année et le constructeur améri- les dirigeants de Gucci, principale- titre personnel, l’entrée du « che- égaux, mais comme un rachat pur niqué. M. Kerkorian, qui a déposé 1995, il s’était allié avec Lee Iacoc- cain annonce des pertes sur la ment son PDG, Domenico De valier blanc » PPR dans Gucci pour et simple du constructeur améri- une plainte devant le tribunal du ca, le patron mythique de Chrys- dernière partie de l’année. Ces Sole, et son styliste Tom Ford. Le contrer la tentative de prise de cain par le groupe allemand, Jür- Delaware, réclame 9 milliards de ler remplacé trois ans plus tôt par contre-performances plombent groupe LVMH, qui a rendu publics contrôle qu’était en train de mener gen Schrempp s’est attiré les dollars (69,2 milliards de francs) Robert Eaton, pour lancer un raid les comptes du groupe de Stutt- ces chiffres lundi 27 novembre, LVMH au début de 1999. Des ac- foudres outre-Atlantique. Même de dommages et demande l’annu- boursier sur le troisième gart, qui est contraint de réviser n’apprécie que modérément la cusations graves qui pourraient, si si les aveux du patron du géant de lation de la fusion afin que l’amé- constructeur automobile améri- sans cesse ses résultats. « Au dé- performance. « Cela représente elles étaient avérées, tomber sous l’automobile n’ont fait que confir- ricain Chrysler redevienne une cain. Après des mois de bataille, part, Chrysler devait réaliser près de la moitié de notre participa- le coup d’un abus de biens sociaux. mer l’évidence, ils ont provoqué entreprise indépendante. M. Kerkorian avait signé un ar- 4,5 milliards d’euros de profits en tion dans Gucci » (18 %), s’exclame LVMH a rameuté, pour appuyer un véritable électrochoc à Detroit. mistice avec Chrysler, tout en res- 2000. En juillet, ces prévisions ont Pierre Godé, le bras droit de Ber- sa contre-attaque, l’Association de Après les vives réactions des sala- UN RÉCIDIVISTE tant son premier actionnaire avec été revues à 3,6 milliards, en octo- nard Arnault. Huit millions d’ac- défense des actionnaires minori- riés américains (Le Monde des 20 Les avocats de Tracinda font va- près de 14 % du capital, ce qui lui a bre à 2 milliards et maintenant tions représentent environ 8 % du taires (ADAM) de Colette de Neu- et 21 novembre), c’est aujourd’hui loir qu’en présentant ce rappro- permis d’empocher le gros lot au nous attendons moins de 2 mil- capital du maroquinier italien, coté ville. Celle-ci, reprenant et déve- au tour des actionnaires de se chement comme une « fusion moment du rachat par l’Allemand liards. Et je crains que ce ne soit en Bourse à New York et à Amster- loppant les arguments de LVMH, sentir bernés. Le principal d’entre entre égaux », Daimler-Benz avait Daimler-Benz. pas fini », déclarait encore Jürgen dam. soulignait lundi que, selon « les eux, Kirk Kerkorian, qui détient payé moins cher son acquisition. Si cette plainte a peu de Schrempp au magazine allemand Après que la Cour suprême des règles de la comptabilité améri- 4 % du capital du géant de l’auto- « Les mensonges soigneusement chances d’aboutir, l’initiative Der Spiegel de lundi. M. Schrempp Pays-Bas eut cassé, le 27 sep- caine », auxquelles Gucci est sou- mobile, via sa société d’investisse- calculés de M. Schrempp ont infligé pourrait cependant permettre de vient de nommer un nouveau pré- tembre, les jugements antérieurs mis en tant que groupe coté à New ment, Tracinda, a décidé, lundi d’importantes pertes d’argent à négocier un généreux arrange- sident à la tête de Chrysler, l’Alle- favorables à Gucci, LVMH a saisi York, « la différence entre le prix 27 novembre, d’attaquer Daimler- Tracinda », affirme M. Kerkorian. ment. Car l’affaire arrive au plus mand Dieter Zetsche, qui aura à la lundi la chambre commerciale des d’exercice des options et le cours de Chrysler en justice. Le groupe DaimlerChrysler, qui mauvais moment pour Daimler- fois la lourde tâche de remettre le entreprises d’Amsterdam, pour lui Bourse du jour de l’autorisation M. Kerkorian reproche au n’avait pas reçu de copie de la Chrysler. Le titre a perdu la moitié constructeur sur la bonne route et demander à nouveau d’annuler la donnée par l’assemblée générale groupe et à ses dirigeants une plainte lundi soir, s’est contenté de sa valeur en un an. Le cours ac- de restaurer la confiance auprès prise de participation de 44 % doit être imputée en perte sur l’exer- tromperie au moment de la fusion laconiquement de répondre que tuel de l’action est inférieur à ce- de salariés et d’actionnaires amé- consentie par Gucci en mars 1999 cice. Compte tenu des quantités en en mai 1998. « Tracinda n’aurait « sur la base du communiqué pu- lui de Daimler avant la fusion. Le ricains qui se sentent floués. au groupe Pinault Printemps Re- jeu et de l’évolution des cours, un pas entériné la transaction s’il avait blié par Tracinda, les accusations rapprochement a du mal à tenir doute (PPR). Le groupe de Bernard décalage d’un an entre l’attribution su que la véritable intention de apparaissent sans aucun fonde- ses promesses. Chrysler, au mieux Stéphane Lauer Arnault pense détenir un atout des options et l’autorisation de l’as- maître dans son jeu avec cette his- semblée peut se traduire par plu- toire de stock-options. sieurs dizaines de millions de dollars de pertes ». L’ADAM, qui avait déjà « ATTRIBUTION SECRÈTE » dénoncé la dilution du capital de Des attributions d’options ont Gucci réalisée au profit de PPR et été votées par deux assemblées gé- au détriment des minoritaires en nérales d’actionnaires de Gucci, le 1999, a décidé de se porter partie 8 juillet 1999 pour un montant de civile dans la procédure qui 1,5 million d’actions et le 22 juin commence. 2000 pour un total de 6 millions M. De Sole, interrogé par Le d’actions. Les représentants de Monde lundi soir, reconnaissait LVMH avaient voté en faveur du que lui et Tom Ford avaient été les premier plan et ne s’étaient pas principaux bénéficiaires des attri- opposés au second, souligne-t-on butions de stock-options, dont une chez Gucci. Mais le groupe de partie a déjà été levée par les deux M. Arnault affirme détenir des hommes, mais il réfute avec véhé- preuves que l’attribution de ces mence les accusations d’accord se- 7,5 millions d’options n’a été cret formulées par LVMH. Côté qu’une tentative de régularisation PPR, le président du directoire, a posteriori de « l’attribution secrète Serge Weinberg, a balayé cette à MM. De Sole et Ford, au prin- nouvelle tentative judiciaire du ri- temps 1999 [lors de l’entrée de PPR val de son actionnaire François Pi- au capital], d’une énorme quantité nault, en qualifiant les accusations de stock-options donnant droit à de M. Arnault de « ridicules et gro- 8 millions d’actions ». Des « faits es- tesques ». sentiels nouvellement apparus » qui, selon LVMH, « permettent de Pascal Galinier a choisi le successeur de JEFFREY IMMELT, 44 ans, actuel PDG de General Electric Medical Sys- tems, prendra la succession de Jack Welch comme PDG de General Electric (GE) lors du départ à la retraite de celui-ci, fin 2001, a annoncé la société le lundi 27 novembre. M. Immelt devient membre du conseil d’administration de GE et rejoint le groupe restreint de direction avec M. Welch et les deux vice-présidents. M. Immelt, un mathématicien do- té d’un MBA de Harvard, est arrivé chez GE en 1982 et a fait l’essentiel de sa carrière dans la division plastique. Outre M. Immelt, les succes- seurs potentiels étaient James McNerney et Bob Nardelli, respective- ment à la tête des divisions moteurs d’avion et systèmes électriques. Les salaires des cadres progressent malgré l’application des 35 heures LA CEGOS, société de conseil, estime que les salaires des cadres pour- raient augmenter de 3,5 % en l’an 2000, après une augmentation de 3,3 % entre janvier 1999 et janvier 2000, révèle une enquête réalisée en septembre et octobre 2000 auprès de 130 sociétés représentant 50 000 cadres. Signe de l’impact des 35 heures, le taux des cadres ayant perçu une augmentation de salaire supérieure à l’évolution de l’indice des prix est de 72 %, soit 20 points de moins qu’un an auparavant. Plus de la moitié des 55 % d’entreprises de plus de 20 salariés qui ont ré- duit le temps de travail dans le cadre de la première loi Aubry ont distri- bué des budgets d’augmentation supérieurs à ceux initialement prévus. En revanche, seulement 27 % des entreprises ayant réduit le temps de travail dans le cadre de la seconde loi Aubry ont augmenté les salaires plus que prévu, les négociations s’étant déroulées alors que la crois- sance se confirmait déjà. Jean-Yves Naouri nommé président de Publicis Conseil JEAN-YVES NAOURI, jusqu’à présent associé-gérant de Publicis Consultants, a été nommé président de Publicis Conseil. Il succède à Maurice Levy, qui conserve les fonctions de président de Publicis Group SA, cinquième groupe mondial de publicité. Jean-Yves Naouri, qui fut notamment conseiller technique de Dominique Strauss-Kahn au minis- tère de l’industrie en 1991, aura pour mission de mettre en œuvre un nouveau concept de services marketing connu sous le nom de code « Publicis 2010 ». Cette réorganisation, mise en place en janvier 2001, veut offrir aux annonceurs des services regroupant la publicité tradi- tionnelle, la promotion, les relations publiques et le marketing direct. LeMonde Job: WMQ2911--0024-0 WAS LMQ2911-24 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0330 Lcp: 700 CMYK

24 COMMUNICATION LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 Malgré des investissements très coûteux, BSkyB conforte sa croissance Un foyer britannique sur cinq est abonné au bouquet BSkyB qui est devenu le leader incontesté de la télévision numérique payante outre-Manche. Vivendi, son deuxième actionnaire après le groupe de Rupert Murdoch, s’est engagé à céder sa participation LONDRES ments en moyens techniques et té Sky Global Networks, des inté- cache pas son admiration. Les L’effort consacré au cinéma a américain Fox, proche de la droite de notre correspondant à la City les réductions offertes aux rêts dans la télévision par satellite spécialistes citent également la également été payant. Pour ali- républicaine, BSkyB passe pour La bande-annonce proclamant clients... Aux yeux des experts de de la maison mère, News Corpo- formidable compétence en mar- menter sa chaîne de divertis- « pro-Labour », malgré la détério- le nombre de nouveaux abonnés la City, la puissance du bouquet ration. D’ailleurs, dans la hiérar- keting d’une société qui décor- sement Sky One, BSkyB a su ex- ration des liens entre le patron de décrochés par Sky Digital a été re- satellitaire ne se mesure pas aux chie « murdochienne », Tony Ball tique les moindres besoins des ploiter l’accord NewsCorp-20th NewsCorp et Tony Blair à propos tirée de la réception de British Sky chiffres du rapport annuel. Ce qui vient juste derrière la garde rap- clients. Century Fox, ce qui lui a permis de l’euro et de l’avenir de la BBC. Broadcasting (BSkyB). Dans la importe c’est le créneau que ce prochée du « tycoon », Peter « Le sport est le bélier de la télé- d’obtenir à moindres frais des su- La culture Murdoch, ce mélange « Mission Control Room » à l’al- fleuron de l’audiovisuel d’Albion Chernin, le directeur général de vision payante » : ce credo de Ru- perproductions hollywoodiennes, de paternalisme et d’extrême du- lure de « QG » de la Guerre des occupe, celui de leader incontesté News Corp et Chase Carey, pert Murdoch pourrait figurer au des soap-operas ou des films reté est moins présente à Osterley Etoiles, le petit salon qui servait de la télévision payante numé- patron pressenti de Sky Global. fronton d’Osterley. C’est le ballon noirs. Récemment, BSkyB s’est que dans d’autres parties de ce de salle de démonstration à la télé rique. Un marché plein de pro- rond ou ovale qui a fait la fortune lancé dans la production de tentaculaire empire médiatique. numérique a également disparu messes, très coûteux au départ, de BSkyB. La chaîne a investi dans comédies britanniques. BSkyB, de surcroît, n’est plus une pour faire de la place à plusieurs mais hautement profitable à long Pour Rupert plusieurs clubs de football anglais Autre atout de l’ère numérique, affaire de famille depuis la ré- centaines d’écrans de contrôle terme. Avec moins d’un million (dont Chelsea, Leeds et surtout Sky News, la chaîne d’information cente démission de son poste de supplémentaires. A la première d’abonnés, son rival direct, On Di- Murdoch, « le sport Manchester United) et a conservé en continu. Son style est informel, directrice des programmes d’Eli- place du podium britannique, gital, rame à contre-courant. le principal contrat de retransmis- sexy, rapide, « proche des préoc- sabeth Murdoch, partie voler de BSkyB n’a plus besoin d’afficher D’ailleurs, dès juin 2001, soit six est le bélier sion des matches de la Premier cupations des gens », assure la ses propres ailes dans la produc- son succès commercial dans son mois avant la date prévue, BSkyB League, l’équivalent de la D1. En chaîne. L’essor des « news » a no- tion de films, avec l’accord de son siège high-tech d’Osterley, zone doit passer au tout-numérique. de la télévision offrant cinq chaînes sportives tamment permis d’élargir aux père. Ce départ a rassuré les ana- industrielle de la banlieue ouest Dans le cadre de cette expan- dont l’une d’information professions libérales le public de lystes londoniens hostiles aux dy- londonienne. Mais l’impression sion tous azimuts, BSkyB, la so- payante » 24 heures sur 24, Sky Sports règne Sky Television, longtemps boudé nasties industrielles. de discrétion est trompeuse. ciété dirigée par Tony Ball, a éga- sans partage non seulement sur le par les publicitaires pour son pro- Restent pourtant bien des BSkyB ne cesse d’étendre son em- lement pris pied sur le continent foot, mais aussi sur le cricket et fil trop bas de gamme, mâle et points d’interrogation. La pro- pire au rythme des appétits de comme l’atteste sa participation « Les points forts de BSkyB sont sur le rugby. Ses journalistes ont macho. « L’outsider d’hier fait au- gression du nombre d’abonnés au son président, Rupert Murdoch. de 24 % dans le bouquet de télé- l’excellente réputation de la le monopole des confidences des jourd’hui partie de l’establishment numérique est étroitement liée à Cinq millions d’abonnés à Sky vision payante allemande Pre- marque, la richesse du portefeuille stars et des réactions à chaud des de la City, de la scène culturelle bri- la pérennité de la croissance bri- Digital, soit un foyer britannique miere World. Adulée par les de droits de retransmissions spor- entraîneurs. Lors du dernier tannique », assure un membre de tannique. Par ailleurs, le prochain sur cinq, plus de trois cents mêmes analystes qui prédisaient tives à la télé et une équipe de di- match Angleterre-Allemagne, Sky la direction de cette compagnie Livre blanc sur les médias, prévu chaînes disponibles et une plé- son échec lors de son lancement, rection solide, appuyée par un Sports avait déployé soixante-six qui fait désormais partie de l’in- mi-décembre, devrait maintenir thore de services interactifs, mais à la fin des années 80, BSkyB est groupe aux ambitions mondiales » : caméras à Wembley, dix fois plus dice FT-SE 100 des cent plus l’interdiction faite à M. Murdoch aussi la montée des pertes cau- aujourd’hui au cœur du projet de Sarah Simon, analyste auprès de que la BBC pour une finale de la grosses compagnies britanniques. d’acquérir une des chaînes hert- sées par les énormes investisse- regroupement, au sein de la socié- Morgan Stanley Dean Witter, ne « Cup ». Enfin, à l’inverse du réseau frère ziennes privées du réseau ITV. Le tycoon serait pourtant intéressé par le réseau d’information ITN. Quelques Autre incertitude : la concurrence L’incertitude sur les intentions de Jean-Marie Messier accrue des câblo-opérateurs, à chiffres commencer par l’anglo-américain LONDRES (Asie), Stream (Italie), Sky Brazil, Mais une telle solution se heurte News Corp à la prudence. En tout NTL, pour obtenir les droits spor- de notre correspondant à la City Sky Mexico, Sky Multi-Country au manque d’atomes crochus cas, M. Murdoch aimerait se servir pour un bouquet tifs et les films. Le dernier-né des La question ne cesse d’alimenter Partners (Amérique latine) et Sky entre « J2M » et Murdoch, «un de Sky Global Networks pour fi- services offerts par BskyB, le les rumeurs dans la City : que va Perfect TV (Japon). partenaire qui n’est pas facile », à nancer une OPA « amicale » sur b Chiffre d’affaires 1999-2000 commerce en ligne Open, au lan- faire Jean-Marie Messier avec sa La vente en bloc de la participa- en croire le président de Vivendi. Hughes Electronics, filiale de la (au 30 juin 2000) de BSkyB : cement très onéreux, doit égale- participation de 22,7 % dans le tion de Vivendi à un autre magnat Rupert le Bienheureux ne s’em- General Motors, afin de mettre la 1,847 milliard de livres ment encore faire ses preuves. bouquet de chaînes britannique de de l’audiovisuel se heurte à l’ab- barrasse guère d’honorer la parole main sur le premier bouquet nu- (3,13 milliards d’euros). Enfin, le bouquet britannique télévision par satellite BskyB ? En sence de repreneur capable de dé- donnée. Dans BSkyB, dont il ne mérique américain, DirecTV. Il en- b Déficit 1999/2000 : pourrait faire les frais de la créa- échange du feu vert de la Commis- bourser d’un coup une telle possède que 37,5 %, le tycoon s’est tend transformer cette compagnie 142 millions de livres tion de Sky Global. A en croire sion européenne à la fusion Viven- somme. Alors que Bertelsmann toujours comporté comme s’il américaine en un BSkyB bis paré (240 millions d’euros). Mathew Horseman, auteur de Sky di-Seagram, le PDG de Vivendi s’est déclaré hors course, les Amé- était le seul patron. Eric Licoys, di- de tous les atours. Selon le Wall b Effectifs : High, retraçant l’aventure de s’est engagé à se séparer d’ici deux ricains Time Warner ou General recteur général de Vivendi, en sait Street Journal, le constructeur au- 13 000 salariés. BSkyB, « cette nouvelle entité offri- ans de cet actif. En 1999, Vivendi Electric ne sont pas intéressés par quelque chose, lui qui a dû se tomobile, qui détient 30 % de Hug- b Actionnaires : ra à BSkyB, l’économie d’échelle et avait racheté les intérêts de Pathé, la télé payante. Fortement endetté, contenter d’un strapontin au hes, préférerait être payé en nu- Sky Global Networks Inc : 37,57 % renforcera sa présence à l’interna- de Pearson et de Granada dans Leo Kirch, avec qui l’homme d’af- conseil d’administration de BSkyB. méraire plutôt qu’en titres Sky Vivendi : 22,7 % tional. Cette création bénéficiera BSkyB. faires australo-américain veut in- Messier peut aussi « parquer » sa Global. Par ailleurs, des compa- Goldman Sachs : 3,18 % davantage aux actionnaires de Afin de ne pas provoquer de dé- tensifier sa coopération après l’ac- participation à titre temporaire gnies rivales comme Disney, b Nombre d’abonnés : News Corp qu’à ceux de BSkyB cote brutale du titre BSkyB, quisition de 24 % de KirchPayTV, dans Sky Global en attendant d’y Comcast, Sony et Viacom ont 4,7 millions, dont le succès pourrait aider à M. Messier a promis de ne pas n’a pas les moyens de racheter voir plus clair dans les mutations également déclaré leur intérêt dont 4,08 millions d’abonnés soutenir des actifs moins per- vendre directement sur le marché cette participation. en cours du paysage audiovisuel pour DirecTV. au service numérique formants .» ses actions, dont la valeur actuelle planétaire. et 640 000 au service est estimée, pour les 22,7 %, à ASSOCIÉS POTENTIELS La solution la plus couramment M. R. analogique. Marc Roche 6,7 milliards de livres. Pour maxi- Echanger BSkyB contre une parti- mentionnée par les marchés finan- miser la valorisation de son inves- cipation de l’ordre de 4 % à 5 % dans ciers consisterait à couper le gâ- tissement, il n’a pas intérêt à Sky Global Networks ? Rupert Mur- teau en parts de 5 % qui seraient mettre des bâtons dans les roues doch n’est pas contre. Le président ensuite revendues à des institu- de Rupert Murdoch qui entend de News Corp a déjà passé un ar- tions britanniques. Tensions au « Nouvel Economiste » entre salariés et actionnaire mettre en Bourse Sky Global Net- rangement du même ordre avec A l’évidence, Rupert Murdoch PAUL DUBRULE n’est pas La nouvelle formule aurait en- a, en guise de représailles, retiré au works l’an prochain. l’Américain John Malone de Liberty voudrait rapidement tourner la content du Nouvel Economiste, le grangé 30 % d’acheteurs sup- dernier moment sa participation Cette nouvelle société doit réu- Medias. Il est en négociations avec page Vivendi pour pouvoir mettre bimensuel qu’avec Gérard Pélisson plémentaires au numéro, avec de sponsor et fournisseur à la ré- nir notamment les intérêts du ma- d’autres associés potentiels comme Sky Global sur orbite l’an pro- il a racheté à titre personnel en dé- 83 000 ventes en France, alors que ception du prix du Manager de gnat américano-australien dans l’éditeur de logiciels Microsoft, le fa- chain. Certes, la chute des valeurs cembre 1998 à Georges Ghosn. la publicité a atteint, en octobre, l’année. BSkyB, ainsi que ceux des autres bricant de téléphones portables No- high-tech et les hésitations des in- L’ancien cofondateur du groupe les objectifs de l’an 2000. Si le jour- « Lorsque Gérard Pélisson et moi- bouquets numériques qu’il détient kia, Yahoo (Internet) et le prince vestisseurs institutionnels face aux Accor, sénateur (app. RPR) de nal affiche des pertes de 12 millions même avons racheté ce titre, nous dans le monde entier : Star TV saoudien Alwaleed. turbulences des marchés incitent Seine-et-Marne et maire de Fon- pour un chiffre d’affaires de souhaitions qu’il nous apporte un tainebleau, l’a exprimé en des 67 millions de francs, l’équilibre est certain plaisir », indiquait M. Du- termes particulièrement vifs dans en vue, assure Claude Posternak, le brule. Ce coup de colère préfigure- un entretien au Figaro du vendredi nouveau PDG arrivé en juin. t-il la reprise en main du titre par 24 novembre. son actionnaire, également pré- Le motif de sa colère est appa- INCOMPRÉHENSION sident de l’association Entreprise remment centré sur la nouvelle Proche des actionnaires, le nou- et progrès, qui ne se retrouve pas formule, lancée en février. « J’ai pu veau dirigeant, ancien conseiller dans les colonnes de son journal et lire des articles d’une médiocrité af- d’entreprises de presse et de regrette de n’y avoir pas accès ? fligeante, même si certains peuvent communication passant son temps Les salariés ont, dans un premier être intéressants », dénonce-t-il en entre Paris et le Gers où il est temps, réagi en demandant l’ou- ajoutant que la ligne éditoriale producteur de vin et d’armagnac, verture de la clause de conscience. « manque d’énergie et de dyna- avoue son incompréhension. «Ses Ils comptaient aussi demander des misme ». Pour lui, il est nécessaire propos ont dépassé sa pen- explications lors d’une réunion ex- de « redresser la barre » et de sée. M. Dubrule est capable de traordinaire du comité d’entre- « rendre une légitimité au titre ». En réagir vivement », tente-t-il de prise, mardi 28 novembre, suivie guise de coup de grâce, il assène : comprendre, en regrettant que ces d’une rencontre avec les action- « actuellement, je n’en suis même désaccords n’aient pas été débat- naires. Même si l’hypothèse d’une pas assez fier pour me prévaloir d’en tus dans l’entreprise. cession du titre au groupe Des- être le propriétaire. » C’est peu dire que M. Dubrule, fossés International (propriétaire Peu de chefs d’entreprise se sont pourtant peu présent, ronge son notamment de La Tribune) a été livrés à une « telle opération inédite frein à la lecture de certains articles avancée par M. Dubrule lui-même, de dénigrement et de stabilisation » d’un journal sourcilleux sur son in- elle ne semble pas à l’ordre du selon les salariés, contre leur dépendance et fier de son imper- jour. Surtout après les fracassantes propre journal. L’affaire est d’au- tinence. Récemment, le groupe de déclarations de son propriétaire. tant plus malvenue que, deux jours champagne Taittinger, qui s’était plus tôt, Le Nouvel Economiste avait fait égratigner dans ses colonnes, Michel Delberghe réuni plus de 2 000 patrons pour la remise du prix du Manager de l’an- née à Serge Tchuruk, PDG d’Alca- tel par le premier ministre, Lionel Jospin. Une institution qui, depuis 25 ans, a couronné les plus illustres d’entre eux, parmi lesquels Paul Dubrule et Gérard Pélisson en 1984. En l’absence d’explications complémentaires, personne ne semble comprendre les raisons de ces déclarations désastreuses pour les lecteurs et les publicitaires, et qui ont « profondément choqué et humilié les salariés ». Ces derniers avaient pourtant l’impression d’avoir beaucoup contribué à la re- lance d’un titre dont l’histoire a été particulièrement mouvementée. LeMonde Job: WMQ2911--0025-0 WAS LMQ2911-25 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 13:06 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0331 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS ¼ LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 25

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

TTQVDWS TQHVDIH TIIIDPV

URQS TWPP

b LUFTHANSA : la compagnie TUWV Progression des ventes a EURO : le niveau actuel de l’eu- UPQW TUPS

AFFAIRES aérienne allemande a annoncé TTTP ro face au dollar et au yen est

UHRP TSPV lundi la vente à Austrian Airlines de TSPS de détail en ligne très loin de refléter les données

11,1 % de ses parts dans la qui TVRT TQQI TQVW économiques fondamentales

INDUSTRIE compagnie autrichienne Lauda Air prévalent en Europe, a affirmé

TTRW TIQR TPSQ aux Etats-Unis

b MICROSOFT : le premier après la démission de son mardi à Tokyo le gouverneur de la TRSP SWQU

éditeur mondial de logiciels pour fondateur Niki Lauda. [[[TIIU [[[ [[[LES VENTES de détail en ligne aux Banque de France, Jean-Claude Tri-

PV eF IP yF PV xF PV eF IP yF PV xF PC a soumis lundi son PV eF IP yF PV xF Etats-Unis ont progressé de 15,3 % chet. argumentaire à la Cour d’appel b au troisième trimestre 2000 compa- ILFC : la compagnie Indices cours Var. % Var. %

dans le cadre de son procès américaine de leasing pourrait Europe 12 h 37 f se´lection 28/11 27/11 31/12 rativement aux trois mois précé- a FRANCE : la baisse régulière

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antitrust. Microsoft demande à la commander davantage d’Airbus EUROPE EURO STOXX 50 RWHVDRV dents, a annoncé lundi 27 no- du chômage depuis trois ans a

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cour d’annuler le jugement du juge A3XX selon l’adjoint au directeur EUROPE ƒ„yˆˆ SH vembre le département du bénéficié en premier lieu, pro-

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Jackson en faveur d’un du marketing, ILFC a déjà passé le EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR commerce. portionnellement, aux jeunes de

± ± HDVR IDQT

démantèlement du groupe en deux 25 juillet une commande ferme EUROPE STOXX 653 QURDQI Les ventes ont représenté 6,37 mil- 15 à 24 ans, qui étaient environ

± TIIIDPV HDWU PDSU entités et de rejeter la procédure portant sur cinq exemplaires du PARIS geg RH liards de dollars contre 5,52 mil- 100 000 de moins, fin septembre

PSIQDVQ HDPW IHDIH antitrust engagée par le futur avion de 555 sièges. PARIS wshgeg liards de dollars au deuxième 2000, à chercher un emploi qu’une

±

RIQHDUH HDWP IDWQ département américain de la PARIS ƒfp IPH trimestre. année auparavant, selon une étude

± QVWTDIQ HDQU PDPR

justice à son encontre. b SNCF : des perturbations PARIS ƒfp PSH Les ventes de détail via l’Internet de l’Insee à paraître mardi.

Â

±

PVPHDVH HDPH ISDUT

devraient affecter mardi le trafic PARIS ƒigyxh we‚gri ont représenté 0,78 % du total des

± ± e TTQDIW HDTI IDPP

b THOMSON MULTIMÉDIA : le des trains express régionaux AMSTERDAM eiˆ ventes de détail au 3 trimestre qui a ALLEMAGNE : le PIB de l’Alle-

± ± PWWHDPR HDWP IHDRV

groupe français et Microsoft (TER) dans le sud-ouest en raison BRUXELLES fiv PH ont totalisé 812 milliards de dollars, magne a connu une croissance,

± ± TTQVDWS HDVU RDSW

s’apprêtent à lancer un décodeur d’un mouvement social dans les FRANCFORT heˆ QH en baisse de 0,4 % par rapport aux en rythme annuel, de 2,8 % au

± ± TQHVDIH IDHR VDWV

pour la télévision interactive qui établissements de traction de LONDRES p„ƒi IHH trois mois précédents. troisième trimestre, en données

± ± WRQPDPH IDIS IVDWV

offrira un meilleur contenu et un Bordeaux et de Poitou-Charentes, MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi Il s’agit de la proportion la plus éle- brutes, contre 3,3 %, au deuxième

± RUTIWDHH HDPQ IHDUU

accès à Internet via des lignes selon la direction de la SNCF. Ces MILAN wsf„iv QH vée des ventes de détail en ligne trimestre, a annoncé mardi l’Office

± VIHQDUH HDRU UDHS téléphoniques analogiques, ont mouvements interviennent ZURICH ƒ€s depuis que le gouvernement a fédéral de la statistique. révélé lundi des sources du secteur. ponctuellement deux fois par an commencé à publier ces statis- lors des changements d’horaires. AME´ RIQUES tiques au 4e trimestre 1999. Ces a POLOGNE : la banque centrale b ENI : le groupe pétrolier italien ventes portent sur le commerce polonaise NBP a critiqué lundi le étudierait la possibilité d’une NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR traditionnel en ligne, y compris les projet gouvernemental de bud-

alliance avec une société FINANCE ventes de matériaux de construc- get 2001, estimant qu’il était basé

IHSRTDHU PVVHDRW

américaine, basée au Texas, b POSTBANK : la filiale de la HDVSI tion, l’ameublement, les automo- sur des pronostics trop optimistes

IIQIH RPQR indique mardi le quotidien poste allemande Deutsche Post, a HDWHH biles, l’épicerie et le vestimentaire. et qu’il prévoyait un déficit trop

Mais ces statistiques ne prennent important. IIHRQ QWQV économique italien Il Sole 24 Ore annoncé lundi la fermeture de HDVVS

sans citer de source. Ce groupe quatre de ses quatorze centres pas en compte les ventes des vo- IHUUT QTRP

pourrait être la société Enron, régionaux, et la suppression de HDVUH yagistes, de tickets pour les a BULGARIE : la dette d’Etat bul- IHSHW QQRT

active dans le gaz, l’électricité et jusqu’à 4 000 de ses 11 500 emplois HDVSS spectacles ou des transactions gare s’élèvait à 11,43 milliards

IHPRP QHSI

les communications. d’ici 2002. La direction de la HDVRH boursières. d’euros à la fin octobre, ce qui

WWUS PUSS

Postbank s’est engagée devant les HDVPS a constitue 87,4 % du PIB attendu

[[[ [[[ [[[ Les reventes de logements aux

PV eF IP yF PU xF PV eF IP yF PU xF b SMSP : les principaux syndicats à maintenir les dix PV eF IP yF PV xF Etats-unis ont baissé de 3,9 % pour 2000, a annoncé le vice-mi- responsables de la Société centres restants jusqu’en 2004. en octobre pour s’établir à nistre des finances Plamen Ore- Indices cours Var. % Var. % 4,96 millions d’unités en rythme charski lundi à Sofia. minière du Sud pacifique, dont Ame´rique 10 h 38 f se´lection 27/11 24/11 31/12

son PDG, Raphaël Pidjot, ont b annuel, a annoncé lundi le groupe- Les intérêts sur la dette d’Etat ± IHSRTDHU HDUP VDPU BANK OF SCOTLAND : la E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

trouvé la mort mardi matin dans le «en ment national des agents immobi- constituent 4,5 % du PIB attendu ± IQRVDWU HDSR VDIW banque britannique est E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

crash d’un hélicoptère qui a fait en négociations » pour l’acquisition de liers (NAR). pour 2000, a-t-il ajouté au cours ± ± PVVHDRW HDVP PWDPI E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

tout sept victimes, dans une zone ICC Bank, une banque nationale d’une conférence sur la politique WIPUDQS IDIR VDRV TORONTO „ƒi sxhiˆ

montagneuse de irlandaise, pour environ a économique bulgare jusqu’en 2005. FFFF FFFF FFFF SAO PAULO fy†iƒ€e SALVADOR : un projet du gou-

Nouvelle-Calédonie. Raphaël 170 millions de livres (288 millions ± ± QQWDPR HDTU ISDSQ MEXICO fyvƒe vernement du Salvador de dolla-

à partir de janvier a ± Pidjot, 40 ans, était accompagné d’euros), selon le Financial Times ± RIVDHP HDHI PRDHT BUENOS AIRES wi‚†ev riser l’économie TURQUIE : le Fonds monétaire

de Jean-Pierre Lapousse, 50 ans, publié mardi. BoS est actuellement prochain, soutenu par le patronat FFFF FFFF FFFF SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev international (FMI) va examiner

et le secteur bancaire, pourrait pro- TSQTDSV HDSV PHDTS directeur général de la SMSP, de en négociations avec Abbey CARACAS ge€s„ev qixi‚ev à la mi-décembre les mesures ar- Jean-Pierre Gastaldi, 47 ans, National en vue d’une éventuelle voquer une sévère récession car le rêtées par la mission du Fonds et directeur technique et de Régis fusion. pays n’y est pas préparé, selon des le gouvernement turc dans le cadre Vivier, 44 ans, directeur financier. ASIE - PACIFIQUE analystes. du programme de soutien accordé b EGG : la banque sur Internet à la Turquie il y a un an, selon un TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN envisage de créer un réseau de a ARGENTINE : l’aide financière communiqué du directeur général

SERVICES a indiqué le Financial adjoint du FMI Stanley Fischer, re- IRTSVDVU WRDPP guichets, IRSTTDPP internationale à l’Argentine

b PREUSSAG : le parquet de Times mardi 28 novembre. La filiale pourrait être annoncée avant la çu lundi. IUIVI WSDV

Hanovre a annoncé lundi avoir de l’assureur vie Prudential IUUPT fin de l’année et s’élever à plus de ITTHS WRDS

classé sans suite l’enquête pourrait utiliser le réseau de IUHST 20 milliards de dollars, a indiqué a ASIE : les pays en développe-

ITHPW WQDI

portant sur des soupçons de 300 agences de l’assureur, et ITQVT lundi le président de la Banque In- ment d’Asie vont connaître une

ISRSQ WIDV

tentative de corruption contre développer le partenariat avec la ISUIT teraméricaine de développement croissance plus forte que prévu

IRVUU WHDR Michael Frenzel le patron du chaîne Boots. Depuis son ISHRT (BID), Enrique Iglesias. en 2000, autour de 7,1 %, mais un

groupe allemand, numéro un du lancement en 1998, Egg, qui Les négociations sur l’aide finan- ralentissement mondial générali- IRQHI VW

tourisme en Europe (Le Monde du compte quelque 1,3 million de [[[IRQUT [[[ [[[cière accordée par les organismes sé et une baisse de la demande

PV eF IP yF PV xF PV eF IP yF PV xF

11 novembre). clients, a perdu plus de PV eF IP yF PV xF internationaux et des pays tiers se- intérieure vont freiner leur expan- 582,8 millions d’euros. Indices cours Var. % Var. % ra coordonnée par le FMI, a précisé sion économique en 2001, tom- Zone Asie 10 h 38 f

b KLM : la compagnie aérienne se´lection 28/11 27/11 31/12 M. Iglesias. « En ce moment, les or- bant à 6,4 %, prévoit lundi la

± ±

IRTSVDVU HDRP PPDSV

néerlandaise conserve l’espoir b BOURSE : la Bourse allemande, TOKYO xsuuis PPS ganismes internationaux font preuve Banque asiatique de dévelop-

± ± IRSTTDPP HDPS IRDIP

de fusionner à long terme avec la Deutsche Boerse a confirmé, HONGKONG rexq ƒixq d’une excellente prédisposition pour pement (ADB). La Chine devrait

± ± IWTTDPT HDTU PHDUH SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

l’anglais British Airways (BA) ou mardi, les informations du Wall aider l’Argentine », a-t-il précisé. être en tête (8 % en 2000, 7,5 %

± ± TUDIP QDPQ RVDQV SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

l’italien Alitalia, a déclaré mardi Street Journal en annonçant être en a L’aide financière que le FMI en 2001). Viennent ensuite

QPSIDWH HDHR QDIS SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

son directeur général, Henny pourparlers avec le suédois OM doit octroyer à l’Argentine sera Hongkong, la Corée du Sud,

± ± IWDUS HDQH RQDIS BANGKOK ƒi„

Essenberg, au quotidien Gruppen, après l’échec de l’OPA de « en partie » versée en espèces, a Singapour et Taïwan, avec 8,2 %

±

RHPTDHP IDRQ IWDSU

économique allemand ce dernier sur la Bourse de BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ indiqué lundi le ministre des fi- en 2000 mais seulement 6,3 % en

±

IWUPDVW HDTI IHDTH Handelsblatt. Londres. WELLINGTON xƒiERH nances Mario Vicens. 2001.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 27/11

HDISPRS UDRSUS FRANC...... TDSSWSU EURO...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDHISH DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

Eurafrance PARIS NEW YORK ´ QDQVUUR VDTWIR LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Armistice entre ` QDWRPQV QRDPTWH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en euros à Paris L’INDICE CAC 40 reculait, mardi WALL STREET a terminé la séance

QDPUIWH IDTITH

28 novembre, en milieu de séance, du lundi 27 novembre en hausse. ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDPWQR

UBS Warburg SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

750 ´ ´ VDQPVWR PDIHSH de 0,95 %, à 6 112,47 points. Le Son indice vedette, le Dow Jones, a PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

715 ´ ´ PDWUTTH QRHDQSHH FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

le 27 nov. marché français avait poursuivi clôturé en progression de 0,72 %,

IDTPTHU IDTITH et Lazard FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS ....

son rebond, lundi, entraîné par le les investisseurs estimant que le ré- IDIHQPR QDVITS 700 MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... APRÈS la sortie de Vincent Bolloré mouvement de hausse du marché publicain George W. Bush est dé- de Rue impériale de Lyon, la holding américain. L’indice CAC 40 avait sormais proche de la victoire finale 650 de tête du groupe Lazard (Le Monde clôturé sur un gain de 0,42 %, à à l’élection présidentielle. Cours de change croise´s du 25 novembre), c’est cette fois 6 171,33 points, après s’être af- L’indice composite de la Bourse Cours Cours Cours Cours Cours Cours 28/11 12 h 37 f

UBS Warburg, l’autre actionnaire 600 fiché en cours de séance à électronique Nasdaq, qui DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. DOLLAR ...... FFFFF HDWHQQR HDVSIPS HDIPWUU IDRISVS HDSTIUS

minoritaire encombrant, présent à 6 254,17 points. concentre les valeurs de la haute

YEN ...... IIHDUHHHH FFFFF WRDPPHHH IRDQTSHH ISTDUUHHH TPDPISHH technologie, a perdu en revan- IDIURUR IDHTIQS FFFFF HDISPRS IDTTQPH HDTTHPS

différents niveaux de la galaxie La- 550 EURO......

zard, qui a signé un armistice avec che 23,89 points (– 0,82 %) à FRANC...... UDUHSVH TDWTHTS TDSSWSU FFFFF IHDWIIVH RDQQIPH

Eurafrance, une autre holding du FRANCFORT 2 880,49 points, en raison des in- LIVRE...... HDUHTPW HDTQUVS HDTHIPS HDHWITS FFFFF HDQWTWH FRANC SUISSE ...... IDUVHIS IDTHUQH IDSIRRH HDPQHWS PDSIWTS FFFFF groupe Lazard, dont elle détient un 500 A LA BOURSE de Francfort, quiétudes persistantes sur les per- peu plus de 10 %. l’indice DAX abandonnait 0,91 % formances financières des entre- Le conseil d’administration d’Eura- 450 à 6 636,22 points, mardi à la prises du secteur. Taux d’inte´reˆt(%) Matif mi-séance. Les grandes valeurs france, réuni lundi 27 novembre, a JJA SO N Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier décidé de mettre en œuvre une poli- 2000 allemandes avaient terminé Taux 27/11 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 12 h 37 f 28/11 prix prix

en hausse, lundi, réduisant leurs TAUX Notionnel 5,5 RDVP SDPI SDSW

tique « active » de rachat de ses Source : Bloomberg FRANCE ...... RDVR

´ VUDSI VUDRV

DECEMBRE 2000 QSQWVDHH SDHU SDIH SDSH

propres actions afin de réduire la gains en fin de séance. L’indice LES MARCHÉS obligataires euro- ALLEMAGNE .. RDVR

SDVT RDVW RDPU GDE-BRETAG. SDSU Euribor 3 mois

décote dont la holding fait l’objet. d’Azeo (7,1 %) et de l’Immobilière DAX avait gagné 0,49 % à péens ont ouvert, mardi 28 no- ´ xg xg xg SDHP SDSI SDWT ITALIE...... RDVR DECEMBRE 2000

HDRH IDTW PDSH Le conseil proposera, à l’assemblée marseillaise, UBS Warburg poussait, 6 696,91 points. vembre, en hausse. Après quelques JAPON...... HDQP

´ TDQQ SDTR SDUI

du 18 décembre, une résolution spé- à l’instar de Vincent Bolloré, à une minutes de transactions, le contrat ETATS-UNIS... TDSQ

QDRH QDUW RDPH

cifique à ce titre. « Cette politique de simplification de l’organigramme du euronotionnel du Matif gagnait SUISSE...... PDVV Pe´trole SDHP SDPQ SDST PAYS-BAS...... RDVI réduction de la décote au bénéfice de groupe. Dans un entretien au Wall LONDRES 12 centièmes, à 87,44 points. Le Cours Var. %

tous les actionnaires » sera poursui- Street Journal du 23 novembre, John MARDI en milieu de journée, taux de l’obligation assimilable du En dollars f 27/11 24/11

Trésor (OAT) français à dix ans ± HDIV vie à l’issue de l’assemblée, a précisé Wood, qui pilote ce dossier chez l’indice Footsie de la Bourse Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... QQ

± HDQU

le communiqué d’Eurafrance – pu- UBS Warburg, réaffirmait que de Londres perdait 0,89 %, à s’inscrivait à 5,22 %. WTI (NEW YORK) ...... HDQS

Cours Var. % FFFF LIGHT SWEET CRUDE .... QTDPQ blié après la clôture de la Bourse –, « l’offre sous-évaluait significative- 6 318 points. La Bourse de Londres La veille, aux Etats-Unis, le rende- En dollars f 27/11 24/11

faisant allusion aux actionnaires ment les actifs d’Azeo » et demandait avait terminé en hausse, lundi, ment de l’obligation du Trésor à ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

C HDQQ

mécontents. Le titre a terminé en re- qu’une nouvelle offre soit faite. UBS soutenue par les marchés améri- 10 ans s’était légèrement tendu à CUIVRE 3 MOIS...... IVRT Or C

HDPW

pli lundi de 1,92 % à 715 euros. La Warburg maintenait depuis mai une cains. Le Footsie s’était établi en 5,63 %. ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISQIDSH C HDIH

PLOMB 3 MOIS ...... RVQDSH

Cours Var %

C

HDPV

banque suisse s’est félicitée de cette forte pression sur les holdings de clôture à 6 347,7 points, enregis- ETAIN 3 MOIS ...... SQHS En euros f 27/11 24/11

C

HDUH

décision, dans un communiqué. Ce Lazard. Elle devrait apporter ses trant une progression de 0,74 %. ZINC 3 MOIS...... IHUVDSH

C

HDQH

OR FIN KILO BARRE ...... IHHVH

C

HDUT NICKEL 3 MOIS ...... UQHS

C HDQH

programme de rachat d’actions sera titres Azeo à l’OPA. MONNAIES OR FIN LINGOT...... IHITH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH

détaillé dans une note d’informa- Vendredi 24 novembre, c’est un ac- s’inscrivait en hausse, C HDWU

L’EURO ARGENT A TERME ...... RDTW

` C IDSV PIECE FRANCE 20 F...... SUDUH

C

HDII

TOKYO PLATINE A TERME ...... ITHVRHDSH tion. UBS Warburg a donc renoncé cord avec Vincent Bolloré qui a été mardi matin, cotant 0,8530 dollar. ` C HDQS PIECE SUISSE 20 F...... SUDUH

´

` C QDTH

à déposer une résolution à l’assem- signé. Le Crédit agricole a annoncé LA BOURSE de Tokyo a clôturé Le niveau actuel de l’euro face au GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 .... SUDSH

´ ± ± HDQW

PSTDPS ` TDVP

blée d’Eurafrance. le rachat de la participation de 31 % sur une note irrégulière, mardi, le dollar et au yen est très loin de re- BLE ()...... PIECE 10 DOLLARS US ... PHS

± ± HDPR PIH ` IPDPH MAIS (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... QWWDSH

C ± HDIT IVUDQH ` IDRP Eurafrance a lancé le 13 novembre détenue par l’homme d’affaires marché subissant des prises de bé- fléter les données économiques SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QUS

une offre publique d’achat sur Azeo, dans Rue impériale de Lyon, pour néfices après la forte progression fondamentales qui prévalent en SOFTS $/TONNE

± IDIT

au prix de 90 euros par action, qui 3,9 milliards de francs. Europe, a affirmé mardi à Tokyo le CACAO (NEW YORK)...... TVP

de la veille. L’indice Nikkei a perdu ´ FFFF CAFE (LONDRES) ...... TQH Cotations, graphiques et indices en temps

doit s’achever le 6 décembre. Pré- 61,52 points, soit 0,42 %, à gouverneur de la Banque de FFFF SUCRE BL. (LONDRES) ... TQH re´elsurlesiteWebdu«Monde». sente dans le capital d’Eurafrance, Pascale Santi 14 658,87 points. France, Jean-Claude Trichet. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ2911--0026-0 WAS LMQ2911-26 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 13:05 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0332 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 ¼ FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RWHVDRV

VALEURS EUROPE´ENNES QURDQI

RHS SRUP

SPRP

b Dresdner Bank QWP QUUDPH

L’action a per- gnie aérienne a annoncé la vente RWRSDHP RWRPDVT

SHII du, lundi 27 novembre, 1,24 % à à Austrian Airlines des 11,1 % QVH QUSDWQ

RVQVDVW RUVI 46,32 euros. La troisième banque qu’elle détient dans la compagnie QTU RWHVDRV QUIDHI

QURDQI

privée allemande n’envisage plus autrichienne Lauda Air. QUHDIT RSSI

de fusion avec une grande banque b Le constructeur italien Fiat a QSR RVIHDWV

RQPH

privée allemande mais s’attend à terminé, lundi, sur un gain de QRP [[[[[[[[ [[[[[[[[

wt †vw PW xy†F QH wes PV xy†F wt †vw de « nouvelles options » avec l’écla- 2,10 %, à 28,69 euros. Le titre a bé- PW xy†F QH wes PV xy†F tement à terme du secteur ban- néficié de rumeurs de cession de

e ± ± RDPT QDIR hi ISDWH PDWQ

caire public dans le pays, a indiqué, sa filiale composants automo- WM-DATA -B- ƒi KAMPS

C e C ASSURANCES HAUTE TECHNOLOGIE PQ PDPP qf PQDTU HDRQ WOLFORD AG e„ KERRY GRP-A-

lundi, son patron Bernd Fahrholz. biles, Magneti Marelli. Le groupe e ± IDUQ s„ PDVI FFFF

ITUDIS e ± f MONTEDISON ± PDPQ PDPI hi IIIDHI SDIP

b Schering DJ E STOXX CYC GO P AEGIS GROUP qf AIXTRON

± PRWWDQR HDHV Le titre a cédé 2,03 %, américain Visteon, numéro deux gr

e C e NESTLE N ± RVDQS HDIH p‚ TIDVS IDVQ AEGON NV xv ALCATEL-A-

e C

xv SVDWS IDHQ

e C KONINKLIJKE NUM ± UIDVS HDRW q‚ VDRT SDPT

à 67,89 euros, lundi, à la suite mondial de l’équipement automo- AGF p‚ ALTEC SA REG.

e C

IDUU HDSU

s„ e e ±

PARMALAT ± IVDHQ HDPV xv PS SDQH

d’une mise en garde des analystes bile, négocierait actuellement PHARMACIE ALLEANZA ASS s„ ASM LITHOGRAPHY

e C

p‚ SVDPS HDHW

e C e

PERNOD RICARD ± QWWDUH HDQH xv PDSV HDUU

ALLIANZ N hi BAAN COMPANY

C

SIPDIR IDRR

ACTELION N gr e

± IDUR IDTW de la banque allemande Commerz- avec le groupe italien le rachat de ps

RAISIO GRP -V- ± IQDPV FFFF qf SDVS TDTV

ALLIED ZURICH qf BALTIMORE TECH

e

±

IRIDIH IDQQ

ALTANA AG hi

±

VDVP HDQV qf e

±

SCOTT & NEWCAST ± IHQDPS IDTU qf IUDQS WDPI

bank sur les perspectives de crois- la majeure partie du capital de ASR VERZEKERING xv BOOKHAM TECHNOL

±

SUDPW HDWQ

ASTRAZENECA qf

± TDWW IDRP

qf e SOUTH AFRICAN B ±

ITPDRH HDTI qf IVDHP FFFF

AXA p‚ SPIRENT

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VVDVH HDWU

sance du groupe pharmaceutique Magneti Marelli, selon la publica- AVENTIS p‚ C

qf RDIT RDPH

C

TATE & LYLE C IIWPDSV HDQW qf TDPP HDPU

BALOISE HLDG N gr BAE SYSTEMS

±

IPQHDVT IDVR

Automotive BB BIOTECH gr C

qf QDVH IDQR

dans le secteur du diagnostic et de tion professionnelle C e

UNIQ ± IUDVQ PDQI hi QTDRH RDPR

BRITANNIC qf BROKAT

FFFF FFFF

CAMBRIDGE ANTIB qf

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xv TUDVS HDQH

C e

UNILEVER ±

IUDVP HDPV p‚ TDRR HDIT

la thérapeutique. News. Le montant de l’opération CGNU qf BULL

C

PI IDHS

CELLTECH GROUP qf

C WDQP HDIV

qf e e ± UNILEVER ±

QUDUH HDUW p‚ VPDHS QDSV

b Lufthansa CNP ASSURANCES p‚ BUSINESS OBJECT

QTDSV FFFF

a gagné, lundi, pourrait atteindre 2,5 milliards de ELAN CORP si C

WDRP HDWH

qf e e ±

WHITBREAD ± IWDQU HDTU p‚ IUPDIH PDPP

CORP MAPFRE R iƒ CAP GEMINI

e C

QPUDWH HDVQ

ESSILOR INTL p‚ C

PTIDUV HDHP

e C 2,91 % à 25,47 euros. La compa- dollars. f ±

ISRDSH HDWV qf PRDVT RDQP DJ E STOXX F & BV P ERGO VERSICHERU hi COLT TELECOM NE

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WUDTH HDIH

FRESENIUS MED C hi e

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EULER p‚ DASSAULT SYST.

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± IVSSDPH HDQP

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RAS s„ LOGITECH INTL N

e C ±

q‚ VDQR IDQW p‚ QQDSH HDIS

±

WDPT RDPT

MICHELIN q‚ ATTICA ENTR SA

MYTILINEOS ± ISDUR HDWS

SMITHKLINE BEEC qf

± ±

VDUV QDIR qf IHDWS RDTU

ROYAL SUN ALLIA qf MARCONI

e C

qf WDWW IDIW p‚ PQHDIH FFFF ±

PSVDQV HDQV

PEUGEOT gr BAA ± WDPP QIDPS UNAXIS HLDG N qf

SSL INTL e

± ±

PIDVH IDTP qf WDQW QDPV

e e SAI s„ MISYS ±

fi IQQ FFFF s„ QDUH HDSR

±

PIDTS HDVT

PIRELLI SPA xy BARCO ±

URQDIR IDIR

ORKLA SULZER AG 100N gr

e C e

±

SSDWH HDQT ps RWDSH IDWV

SAMPO -A- ps NOKIA

e C

qf TDSP FFFF QSQS IDVU hi e

±

IDQT PDIT

DR ING PORSCHE €„ BBA GROUP PLC SONAE SGPS ± TVUDUH IDRP

SYNTHES-STRATEC gr

e C

±

PSSPDVH HDPQ xv IUDVH HDST

e SWISS RE N gr OCE ±

±

qf PQDQV HDQT C p‚ SSDSS HDIV

PDSI HDTU

RENAULT TOMKINS qf e BTG QWDRS FFFF

UCB fi e e

± ±

STDUH QDHV s„ QDRW HDVS

e e SCOR p‚ OLIVETTI

±

s„ QDHV FFFF p‚ SR IDVP

VALEO QPWDWV FFFF CIR f ±

SHDPV PDTH DJ E STOXX CONG P hu

WILLIAM DEMANT e

±

SWDHW FFFF qf RDTR RDRV

SEGUROS MUNDIAL €„ PSION

e C

qf UDPU FFFF SVDUH PDRR

VOLKSWAGEN hi e CAPITA GRP ±

PHDTR IDPH

ZELTIA iƒ

±

IVDVI FFFF qf TDVU QDSQ

SKANDIA INSURAN ƒi SAGE GRP

e C ± s„ IHDPT HDIH I

f PPHDQH CDB WEB TECH IN

DJ E STOXX AUTO P C HDQV

f DJ E STOXX HEAL SUUDRS

e C

±

SDWV HDPV p‚ IRI HDUI

e ST JAMES’S PLAC qf SAGEM ± SP HDWS

TE´LE´COMMUNICATIONS CGIP p‚

e ± ±

VDPQ HDUS hi IQTDSH UDHV

STOREBRAND xy SAP AG

TTDHR FFFF

CMG qf

C

PDHI TDIW

ATLANTIC TELECO qf e

± ±

VDUV QDIR hi IUPDQH TDST

ROYAL SUN ALLIA qf SAP VZ

±

PDWU TDVR

BANQUES e COOKSON GROUP P qf ±

QDHS QDIU

EIRCOM s‚ ´ ± ±

WHVDIQ HDQT qf SDWP QDSS

ENERGIE SWISS LIFE REG gr SEMA GROUP

C

WQIWDRV HDUP

DAMPSKIBS -A- hu

±

qf IVDRR HDUP ±

IHDTW QDQQ

ABBEY NATIONAL BRITISH TELECOM qf

±

PIDSW FFFF gr UIWDQV TDVR

TOPDANMARK hu SEZ HLDG N

± TDPP FFFF hu IHRSWDPU HDTR

e BG GROUP qf DAMPSKIBS -B- ±

xv PRDTW IDPH ±

ISDUI HDVS

ABN AMRO HOLDIN CABLE & WIRELES qf e

±

SRUDUV FFFF hi IQUDSH IDHV

ZURICH ALLIED N gr SIEMENS AG N

± ± WDVU IDIU hu IRPTUDSP HDHW

BP AMOCO qf DAMSKIBS SVEND

C e

qf IIDPI HDUS ±

QWDIH PDQU

ALL & LEICS DEUTSCHE TELEKO hi e

± ±

TPIDUH HDQP hi SDQH IUDHT

ZURICH FINL SVC gr MB SOFTWARE

e e C ±

VDWR HDQQ hi TRDIH IDIH

CEPSA iƒ E.ON AG

C e qf PIDUR HDIS ±

IQSDWH IDHW

ALLIED IRISH BA E.BISCOM s„

C

±

HDQV qf WDUU IDHP

f DJ E STOXX INSU P RUTDPI SPIRENT e e C IRQDSH FFFF p‚ PQDSH IDHV

COFLEXIP p‚ EADS SICO.

±

q‚ QSDPT PDVQ ±

QDHS QDIU

ALPHA BANK EIRCOM si e

±

SPDWH QDPW

e STMICROELEC SIC p‚ ± SUDSH FFFF qf IIDSS PDPU

e DORDTSCHE PETRO xv ELECTROCOMPONEN

€„ PSDUH FFFF ±

PTDHS PDVH

BPINTOMAYORR ELISA COMMUNICA si e

±

QDVV HDSI

TECNOST s„

e C e ±

UDHU HDSU hi WR HDPI

e ENI s„ EPCOS

±

e„ THDPI PDHQ ±

VDHQ IDPR

BA HOLDING AG ENERGIS qf C

UDIQ PDRV

e TELE 1 EUROPE ƒi ± ± MEDIAS

WDWP HDSH p‚ IDIU PDSH

ENTERPRISE OIL qf EUROTUNNEL

C e qf ISDIU HDQQ ±

QUDPH IDSW

BANK OF IRELAND EQUANT NV hi

±

QQHDTS QDTS

THINK TOOLS gr

± ±

IHDRQ PDTI qf IUDUV HDQV

q‚ e

HELLENIC PETROL EXEL ±

s„ IPDPT IDIQ

± MONDADORI C

q‚ IRDQU PDRH

WDVR IDUW

BANK OF PIRAEUS EUROPOLITAN HLD ƒi

±

IDIW PDUR

THUS qf

C

qf PDWU FFFF qf SDUH TDPS

LASMO F.I. GROUP ±

qf IUDSV IDSH

± e BSKYBGROUP

qf IIDWV HDST ±

IHTDSH QDHW

BK OF SCOTLAND FRANCE TELECOM p‚ e

±

PRDWH IDSV

TIETOENATOR ps

C

±

PDRI HDTW hu IRPDIR IDRR

qf e LATTICE GROUP GROUP 4 FALCK ±

ISSDTH IDQW

e p‚

± CANAL PLUS

iƒ QWDUI IDIS ±

ITDPQ PDIQ

BANKINTER R HELLENIC TELE ( q‚

±

PDIS

f DJ E STOXX TECH P VSIDRV

e C e

±

VQDQS HDRP s„ IDQT IDRS

OMV AG e„ FINMECCANICA

qf TDRP FFFF

C e CAPITAL SHOPPIN qf QPDRV IDIS

IHPDTH FFFF

BARCLAYS PLC HELS.TELEPH E ps

e ± ±

xy IQDTH PDPR ps IWDWW HDHS

PETROLEUM GEO-S FINNLINES ±

WDHS HDUR

e qf

± CARLTON COMMUNI C

hi THDWH IDIR

RDRI VDTV

BAYR.HYPO-U.VER KINGSTON COM qf

e C ±

iƒ IWDHW HDSP qf QDTU PDVP

REPSOL YPF FKI ±

IRDUS IDIP

e qf

± e DLY MAIL & GEN

s„ WDIQ HDUT ±

ITDHI RDUH

BCA AG.MANTOVAN KONINKLIJKE KPN xv

e

± ±

UIDQI HDWR hu ITDTQ HDVH

xv e SERVICES COLLECTIFS ROYAL DUTCH CO FLS IND.B ±

xv ISDSP PDTQ

e C e ELSEVIER s„ ITDUH HDTH ±

IPDIH HDVP

BCA FIDEURAM LIBERTEL NV xv

e e C

s„ T FFFF e„ RQDSH HDPQ

C SAIPEM FLUGHAFEN WIEN ± e

qf IQDVQ IDWH

IQDUQ IDQQ e s„

± e EMAP PLC S HDRH s„ ACEA ± WI IDHW

BCA INTESA MANNESMANN N hi

C ± e

qf QDHP RDPT

s„ QDTW IDQU e C

 FUTURE NETWORK A e @€u˜li™ite IHDWS HDHW s„ AEM ± SQDHS UDVU

BCA LOMBARDA MOBILCOM hi

e C

s„ IHDTV HDTT

IHDIP FFFF e qf

± GRUPPO L’ESPRES RDUR IDRT s„ ANGLIAN WATER ± VDIV QDTQ

MONTE PASCHI SI PANAFON HELLENI q‚

±

± qf IIDQI PDIU

qf RDIW IDIW

e C e GWR GROUP PHDQH HDRH s„ BRITISH ENERGY ± WDUI HDSI

BCA P.BERG.-C.V PORTUGAL TELECO €„

e C

C

p‚ ITDWU HDIP

RDHU HDRI e qf ± e HAVAS ADVERTISI UDPR HDRI s„ CENTRICA ± PPDUH QDRH

BCA P.MILANO SONERA ps

e e

s‚ QDSH FFFF

IPDHQ FFFF e s„

± INDP NEWS AND M IPDWS HDQV s„ EDISON ± PVPDIR PDVR

B.P.VERONA E S. SWISSCOM N gr

C e

± qf IIDIQ HDIS

fi PQW HDRP e C INFORMA GROUP IDPU HDUW s„ ELECTRABEL ± RVDPU IDQU

BCA ROMA TELE DANMARK -B hu

e ± e C

p‚ TIDRH HDRI

QDRH IDRW e €„

± e LAGARDERE SCA N ISDRP IDHQ iƒ ELECTRIC PORTUG ± IPDSV HDWR

BBVA R TELECEL €„

± e

± q‚ ISDIH TDSS

IWDUR HDTS e iƒ ± e C LAMBRAKIS PRESS IUDSS HDVS €„ ENDESA IQDTR HDHU

ESPIRITO SANTO TELECOM ITALIA s„

e

± e

± p‚ RSDSP PDIQ

RDQP HDRT e s„

± e M6 METROPOLE TV QTDSQ HDSU iƒ ENEL TDQH FFFF

BCO POPULAR ESP TELECOM ITALIA s„

e C e

± s„ ISDSU HDVR

QHDQV HDTS e MEDIASET e„ SDUV FFFF €„ EVN ± UDPS PDQQ

BCP R TELIA ƒi

e ± e

± p‚ PW QDQH

RDRR HDVW e ps

± e NRJ GROUP WDHI PDPV s„ FORTUM ± WDPW HDUS

BIPOP CARIRE T.I.M. s„

C ± e

qf PUDUI IDUV

iƒ IVDUH IDQT

e C e PEARSON QDUT HDPU s„ GAS NATURAL SDG ± QQ PDWR

BNL TISCALI s„

e C e

± iƒ IVDWW IDHI

iƒ PIDVH HDIV e C e PRISA WIDPH HDII p‚ HIDRO CANTABRIC ± IQDUS SDIU

BNP PARIBAS VERSATEL TELECO xv

e e

± hi IQI FFFF

IRDST HDPU e iƒ ± PROSIEBEN VZ IHDPV P iƒ IBERDROLA ± RDPP IDST

BSCH R VODAFONE GROUP qf

e ± ± €„ PUDPW PDSR

QDQS IDRV PT MULTIMEDIA R qf

SDWW FFFF xy INNOGY HOLDINGS ± PDHW

CHRISTIANIA BK f DJ E STOXX TCOM P UTHDHQ

e C e

± p‚ QUDRS HDQP SDHU HDSW

e s„ ± PUBLICIS GROUPE UDIH HDPV COMIT s„ ITALGAS

C

gr TRTDUV FFFF qf TDUU PDHP

± PUBLIGROUPE N RVDIW IDPH COMM.BANK OF GR q‚ KELDA

±

± qf IIDHT QDHV IHDPT IDIQ

e qf ± REED INTERNATIO QHDVH HDIT

COMMERZBANK hi CONSTRUCTION NATIONAL GRID G

±

± qf IWDPQ IDHR

qf RDPP IDIV

e C REUTERS GROUP RHDQS HDVV p‚ INTERNATIONAL P

CREDIT LYONNAIS e

±

QRDUS HDIR

ACCIONA iƒ

C e

± qf RDIU HDRH

WWDTW HDQV SMG e„ IUHDQH FFFF hu OESTERR ELEKTR

DANSKE BANK e

±

PTDIT IDPV

ACS iƒ e ±

± iƒ PSDQH IDUS

IPDTH HDRH

SOGECABLE R qf SDRS FFFF

DNB HOLDING -A- xy PENNON GROUP

IDIP FFFF

AGGREGATE IND qf

C

C

qf RDIR IDPQ

WDVP HDIU

e qf

± TAYLOR NELSON S VVDVH IDQQ

DEUTSCHE BANK N hi POWERGEN

±

TDRQ PDVV

AKTOR SA q‚

±

± qf IDVT PDTQ

qf WDQP HDQT e C TELEWEST COMM. IVRDRH HDVV fi SCOTTISH POWER

DEXIA e

IVDRH FFFF

UPONOR -A- ps e ±

± p‚ SR QDWI

IQDII HDUT

e qf

± TF1

RTDIH HDRQ

DRESDNER BANK N hi SEVERN TRENT

e C

IUDHP HDIV

AUMAR R iƒ

C

e C

qf VDII QDVT

p‚ IWHDPH HDWH

± TRINITY MIRROR PSDIU PDQR

EFG EUROBK ERGA q‚ SUEZ LYON EAUX

e C

VDVS HDPQ

ACESA R iƒ

±

qf IRDIS HDUI

ƒi IUDPT FFFF

e C UNITED NEWS & M RU HDQR

ERSTE BANK e„ SYDKRAFT -A-

±

UDRW IDQP

BLUE CIRCLE IND qf e ± C

xv IRDWS RDIU

ƒi IUDQU HDQQ

± UNITED PAN-EURO ITDQR HDUH ƒi SYDKRAFT -C-

FOERENINGSSB A e ±

STDQH PDPT

BOUYGUES p‚

e C

± xv SPDWS QDRP

qf PHDQP HDTT

± VNU IHDRT HDRV

HALIFAX GROUP qf THAMES WATER

C

QDVR HDRR

BPB qf e

± e

± xv PV HDQT

iƒ PIDPH HDRP

± WOLTERS KLUWER ITDUT HDRH

qf FENOSA

HSBC HLDG e

±

WDTH HDSP

BRISA AUTO-ESTR €„

±

qf IQDRR HDQU

IPDRH FFFF

e WPP GROUP qf ISDVH FFFF

hi UNITED UTILITIE

IKB e

VDWS FFFF

BUZZI UNICEM s„

±

± RRTDHU HDSI

IIDRI HDIS

e f qf ± DJ E STOXX MEDIA P RTDSH IDHT

KBC BANCASSURAN fi VIRIDIAN GROUP

C

QDQH HDSI

CARADON qf e

±

p‚ UTDVS IDTT

C

IIDVH HDSU

LLOYDS TSB qf VIVENDI

C

PUDIS HDRQ

CRH PLC qf

± ± ±

QQTDIT HDHP qf WDSU HDSP qf IPDTR IDVP ± f QTDSS QDHR q‚ DJ E STOXX PO SUP P

NAT BANK GREECE e SHELL TRANSP GKN

±

PTDIS HDSU

CIMPOR R €„ e e ±

p‚ IUHDWH FFFF

PTDVH IDIR e xv

± WPDUS HDVH

NATEXIS BQ POP. p‚ TOTAL FINA ELF HAGEMEYER NV BIENS DE CONSOMMATION

e C

STDQS RDIT

COLAS p‚

±

±

QUQDHS HDQI q‚ RDUS S C

VDPV HDUH

NORDIC BALTIC H ƒi f DJ E STOXX ENGY P HALKOR

e C

xv QSDRV IDTT e C

IIDQH HDVW

GRUPO DRAGADOS iƒ AHOLD

C qf TDHP FFFF

WDTS HDUH

NORDIC BALTIC H hu HAYS

e C iƒ ITDPU HDUR

e C

PHDWS HDRV

FCC iƒ ALTADIS -A-

e C

e C hi TR PDRH

PIDUH IDPT

ROLO BANCA 1473 s„ HEIDELBERGER DR e ± iƒ VDUU PDST

e C

IRQDIH PDPI

p‚ AMADEUS GLOBAL

GROUPE GTM e

± ps PTDSH IDTU

±

PRDHW IDVR

ROYAL BK SCOTL qf SERVICES FINANCIERS HUHTAMAEKI VAN

± VDSP PDTV

e q‚ ±

IPDWV HDQI

GRUPO FERROVIAL iƒ ATHENS MEDICAL EURO

e C

s„ WDTT HDIH IQDPQ FFFF

S-E-BANKEN -A- ƒi IFIL

e C C

e„ SRDHS HDHW C qf PQDTQ HDSU

SDWQ HDVS

HANSON PLC qf 3I GROUP AUSTRIA TABAK A ______

e C

qf QDUR FFFF

IVDVT HDHS

SAN PAOLO IMI s„ IMI PLC

e ± ± qf QDPS PDSI fi RPDPR HDQI

e C

SRDUH HDQW

HEIDELBERGER ZE hi ALMANIJ AVIS EUROPE

e

± iƒ PRDSH FFFF

ITDSI IDQH

STANDARD CHARTE qf INDRA SISTEMAS e C

± hi IPQ IDTS q‚ QHDWI QDWQ

±

RDUH TDUI

HELL.TECHNODO.R q‚ ALPHA FINANCE BEIERSDORF AG NOUVEAU

e e

±

iƒ PRDSH FFFF

TPDWH PDHP

STE GENERAL-A- p‚ INDRA SISTEMAS e ± p‚ RI FFFF

qf PPDPT IDUH ±

IRDUI RDQH

HERACLES GENL R q‚ AMVESCAP BIC

± ±

ƒi IVDWQ IDPH

PRDIT HDWR

SV HANDBK -A- IND.VAERDEN -A- ƒi

C e ± qf VDTH IDQS

PUDPH HDUR e hi

± PPDUH IDSP

HOCHTIEF ESSEN hi BHW HOLDING AG BRIT AMER TOBAC MARCHE´

ƒi RDII FFFF ISDSQ FFFF

SWEDISH MATCH INVESTOR -A- ƒi e e ± ± p‚ IIHDSH QDHU

€„ QDTU HDPU

IPPUDST FFFF

HOLDERBANK FINA gr BPI R CASINO GP

±

±

gr ITSDQP HDPH ISDRV HDQU

UBS N INVESTOR -B- ƒi ± ± gr QPRUDIH HDPH UDQR PDPQ e qf

± IIR IDRU

IMERYS p‚ BRITISH LAND CO RICHEMONT UNITS

e Cours % Var.

±

s„ SDVI FFFF

UHDIQ HDIW

UNICREDITO ITAL hu

ISS e C VVDIH HDII p‚ 12 h 48 WDIH FFFF e qf 28/11

W FFFF

ITALCEMENTI s„ CANARY WHARF GR CLARINS f en euros 27/11

e hu VSDVP FFFF ±

PDTU HDQU

UNIDANMARK -A- ps

JOT AUTOMATION e C fi SIDPS HDPW

C TDRP FFFF e qf

VTDUS HDUS

LAFARGE p‚ CAPITAL SHOPPIN DELHAIZE

±

QQPDRR HDUV ±

PHDVQ PDTW

f DJ E STOXX BANK P ƒi e KINNEVIK -B- ± ± fi RSDQH PDUW

qf RDQT IDIR

± QDRR RDIH

MICHANIKI REG. q‚ CATTLES ORD. COLRUYT AMSTERDAM

±

hu VUDIT HDUT

COPENHAGEN AIRP ± ± qf QDWU RDRR

qf IWDTI HDRQ

IDUI FFFF

PILKINGTON PLC qf CLOSE BROS GRP FIRSTGROUP

C

IUDRS

e IDUS

±

TWDSH HDTR

ps AIRSPRAY NV

C e KONE B ± qf PDST IDPW C

s„ PDQS HDRQ

WDSS QDVQ

RMC GROUP PLC qf MONTEDISON FREESERVE

±

RDPT HDRS

e C

IWTDTH PDPW

PRODUITS DE BASE p‚ ANTONOV

e LEGRAND C qf UDRR HDWI

C TU FFFF e fi IST HDSP

SAINT GOBAIN p‚ COBEPA GALLAHER GRP

RDTH FFFF

e C

SQDQH IDUP

hi e C/TAC e ± ± LINDE AG C RV HDRI e fi

hi SPDHU RDIP ±

iƒ WDPI IDTT RSDTP HDIQ

ACERALIA SKANSKA -B- ƒi CONSORS DISC-BR GIB

C

IDIR QDSS

e C

QIDIH HDTS

hi CARDIO CONTROL

e C C PVQDIQ FFFF e MAN AG gr C

iƒ PT HDWQ iƒ QHDWT HDSP Q HDST

ACERINOX R TAYLOR WOODROW qf CORP FIN ALBA GIVAUDAN N

FFFF

e PQDWH

±

IQDPS IDVS hi CSS

e C ± UHDUH HDTR MG TECHNOLOGIES hi

PHUDVW IDST e gr ± ± q‚ RPDRH IDVR ISPDWH HDSP

ALUMINIUM GREEC TECHNIP p‚ CS GROUP N HENKEL KGAA VZ

±

TDUT

e TDWH

± HITT NV ps IVDSS IDVS

e ± ± qf IPDQH HDVI

C WARTSILA CORP A hi VT IDQV ± qf TRDQQ I QWDUP IDQI

ANGLO AMERICAN TITAN CEMENT RE q‚ DEPFA-BANK IMPERIAL TOBACC

PH FFFF

e C INNOCONCEPTS NV IIDRV HDVV

ps e e ± ± €„ IIDSQ IDHQ

hi QTDSI WDTS ± e METSO ±

ƒi PHDUU HDVP PHDQH HDHS

ASSIDOMAEN AB WIENERB BAUSTOF e„ DIREKT ANLAGE B JERONIMO MARTIN

C

HDQI ITDPS

C NEDGRAPHICS HOLD SDIV HDQP

qf e C ± IHDTS HDQU e ps

qf WDVR IDPI ± MORGAN CRUCIBLE fi RSDRR HDQS

SDRI FFFF

BEKAERT WILLIAMS qf MAN GROUP KESKO -B-

±

SDUI RDWS

C SOPHEON C

RPDVH HDPU ƒi e e C p‚ WPDUH HDUT C C UQIDSH PDQI

p‚ NETCOM -B- qf QDWT HDRQ HDII

BILLITON f DJ E STOXX CNST P PPHDTT EURAFRANCE L’OREAL

FFFF

PROLION HOLDING WR

± e PRPDUI PDIT e hu ±

xv IHDUH FFFF e C QQDTS IDTI fi NKT HOLDING QTDSW HDPS

BOEHLER-UDDEHOL e„ FORTIS (B) LAURUS NV

FFFF

RING ROSA QDPU

± IUDUV HDQV e qf ± qf QDIS FFFF

xv QQDSI IDQH ± EXEL UDQI HDTV

BUNZL PLC qf FORTIS (NL) MORRISON SUPERM

FFFF

RING ROSA WT HDHP

± C WDRP RDIH e qf ± C qf ISDRP HDWW

p‚ WVDVH HDQS

HDWW IDUP CORUS GROUP qf CONSOMMATION CYCLIQUE GECINA PACE MICRO TECH RECKITT BENCKIS

±

SDSH

e UCC GROEP NV QDSI

±

e ± ps IIDVH HDVR qf SDQQ IDVS

fi SP FFFF ±

QDVS PDTH

ELVAL q‚ e GIMV PARTEK SAFEWAY

±

RTDHW IDRS

ACCOR p‚

C

± qf SDQT IDSR TDSP HDUV e qf qf RDRV FFFF ± RDIS PDQS

ISPAT INTERNATI xv e GREAT PORTLAND PENINS.ORIENT.S SAINSBURY J. PL

±

TRDQS HDPQ

ADIDAS-SALOMON hi e C

±

± ps PQDQH HDVS qf IDHU IDSW qf UDPT HDRT ± IVDHP IDWP

JOHNSON MATTHEY qf HAMMERSON PERLOS STAGECOACH HLDG

e C

PTDVU HDIS

AGFA-GEVAERT fi e ± C e ± qf TDWI RDRI IUDRH RDWP e hi xv VPDPS HDIP ± RTDHI QDIP

MAYR-MELNHOF KA e„ e ING GROEP PREMIER FARNELL T-ONLINE INT BRUXELLES

±

PPDHP IDPI

AIR FRANCE p‚ e ± ±

±

iƒ IUDRP QDRW ISDVP IDUU

e qf hu USDHW PDPU ±

UDVS HDPS

ps RAILTRACK TERRA NETWORKS

REALDANMARK ± V

METSAE-SERLA -B IDPQ

C ARTHUR

QDRW HDRV

AIRTOURS PLC qf

C

e C ± qf RDSI IDIQ xv IWDIH HDPT

qf IQDTV HDVS ± PVDIW IDPI

ƒi RANDSTAD HOLDIN TESCO PLC

LAND SECURITIES ±

HDTT

HOLMEN -B- e ENVIPCO HLD CT SDUI

±

PDHS HDWU

ALITALIA s„ e C ± PSDVS FFFF e xv

qf VDIV HDRI qf QDPP HDSP VDQH FFFF

ps TNT POST GROEP

LIBERTY INTL RENTOKIL INITIA ±

PHDRW

OUTOKUMPU e FARDIS B HDHS

±

IQ HDIS

AUSTRIAN AIRLIN e„ e

e ± ± ± IPDQU PDTH e p‚

hi IQH IDSP qf QDUS IDUS ± RQDIH HDWP

p‚ WANADOO

MARSCHOLLEK LAU REXAM ±

HDTH

PECHINEY-A- e INTERNOC HLD UDTW

±

IQDSQ HDUQ

AUTOGRILL s„ e

C e ± e C IIDVS PDVU

e xv

s„ IQDRH HDQU p‚ VIDSS IDHS

QDUI FFFF

ps WORLD ONLINE IN

MEDIOBANCA REXEL ± VDQS

RAUTARUUKKI K INTL BRACHYTHER B PDWI

SIDTQ FFFF

BANG & OLUFSEN hu

C

e C

RTPDSQ HDIR C

qf VDVV FFFF e„ PQDRH IDHV IUDVV HDWS

qf MEPC PLC RHI AG f DJ E STOXX N CY G P FFFF

RIO TINTO e LINK SOFTWARE B TDQS

±

PDIV IDVH

BENETTON GROUP s„

e ± C

iƒ IS IDIP ±

gr QQWDVW HDUV RDPW RDPT

q‚ METROVACESA FFFF

SIDENOR RIETER HLDG N PAYTON PLANAR HDVH

±

TDRU PDSQ

BRITISH AIRWAYS qf

± C

qf TIDTV HDVI ±

qf QDRP PDSI QHDPT IDRR

SILVER & BARYTE q‚ e PERPETUAL PLC ROLLS ROYCE

±

IRDSU HDSS

BULGARI s„

±

C C

qf ISDWT IDTS qf PDIH HDVI PSDHV HDWQ

SMURFIT JEFFERS PROVIDENT FIN SANDVIK ƒi COMMERCE DISTRIBUTION

e C

STDIS HDWW

CHRISTIAN DIOR p‚

e e C

C xv RIDSS HDUQ ± ps IIDUS IDPT

SRUDIP HDPR

STORA ENSO -A- RODAMCO CONT. E SAURER ARBON N gr e C

±

WV P qf WDUP HDVU

CLUB MED. p‚ ALLIANCE UNICHE

e FRANCFORT

e ±

C xv RQDIH HDPQ ± e ps IIDUI HDUT

UPDPH HDRP

STORA ENSO -R- RODAMCO NORTH A SCHNEIDER ELECT p‚

e C e

PSDVH IDIV hi QQDUH FFFF

DT.LUFTHANSA N hi AVA ALLG HAND.G

FFFF

UNITED INTERNET IUDPR ± C

qf PQDPI HDQT e C

ƒi PQDHI IDPU

PDVT HDQS

SVENSKA CELLULO SCHRODERS SEAT PAGINE GIA s„

C

±

ISDQH IDWP qf IHDPU HDIT

ELECTROLUX -B- ƒi BOOTS CO PLC

±

IIH

AIXTRON SDWV

e e C

p‚ UIDWS HDIR ± C hi ISDRH HDPT

PDQH HDUR

THYSSENKRUPP SIMCO N SECURICOR qf

e e C ±

IVDQS IVDIW xv PWDPH IDSU

EM.TV & MERCHAN hi BUHRMANN NV

±

PPDUH

AUGUSTA TECHNOLOGIE UDSR

e ±

qf TDQP HDPT ± fi RHDIS PDHU ±

IWDPU PDHS

UNION MINIERE SLOUGH ESTATES SECURITAS -B- ƒi e

± ±

WDQH PDIP p‚ TWDRS HDWQ

EMI GROUP qf CARREFOUR

±

IDHI

e BB BIOTECH ZT-D IPP ± e C

p‚ ITVDQH HDVP

ps QPDQH HDTP

±

UDUI SDWQ

UPM-KYMMENE COR UNIBAIL SERCO GROUP qf

e e C

HDTP FFFF p‚ PSQDVH HDSS

EURO DISNEY p‚ CASTO.DUBOIS

C

IVDQH

e BB MEDTECH ZT-D IDQW

± e C

iƒ TDPS IDPT

IPDIS HDVQ

p‚ e

± SVDPH QDQP

USINOR VALLEHERMOSO SGL CARBON hi

C e

IHDWS IDHV iƒ IQ FFFF

GRANADA COMPASS qf CC CARREFOUR

C

WDIQ

e BERTRANDT AG IDRR ±

hi IVDPH RDUI ± IPDQS IDPW

q‚ WCM BETEILIGUNG QDTH FFFF

VIOHALCO e SHANKS GROUP qf ± ±

ITWDVH HDIP gr PPPDRI HDQH

HERMES INTL p‚ CHARLES VOEGELE

FFFF

BETA SYSTEMS SOFTWA TDVH

e C

qf TDIQ FFFF PUDHI HDHR

e„ e

WOOLWICH PLC ± SVDWH IDHI

VOEST-ALPINE ST e SIDEL p‚ e

IDRQ FFFF iƒ IWDHP FFFF

HPI s„ CONTINENTE

C

PHDUH

CE COMPUTER EQUIPME IDRU

±

QHUDWQ HDQW ± SDTU IDIU

qf f DJ E STOXX FINS P PDUQ FFFF

J DWETHERSPOON qf

e C INVENSYS e ±

PPDRS IDVI fi PSPDVH PDHP

KLM xv D’IETEREN SA

±

IWDPS

CE CONSUMER ELECTRO TDIH

C

HDHS

ITUDVW e

f ± RPDRH QDQW

DJ E STOXX BASI P hi

SINGULUS TECHNO C ±

QDQU HDSH qf RDTI IDRV

HILTON GROUP qf DEBENHAMS

± PQDVH

CENIT SYSTEMHAUS HDVQ

C

ƒi ITDSI HDQS C

e C SKF -B-

VIDRS HDST qf RDIP PDWQ

LVMH p‚ DIXONS GROUP

± RDHQ

ALIMENTATION ET BOISSON DRILLISCH SDWS IQDRQ FFFF

e qf e ± ± SMITHS IND PLC

WP PDIQ p‚ IVVDRH HDVR

MEDION hi GAL LAFAYETTE

± IQDSH

EDEL MUSIC VDUV

CHIMIE ± PSDUS IDHQ

e hu e ± ±

± SOPHUS BEREND - SDHI HDUW qf UDRV HDPP hi RIDVH IDVV

MOULINEX p‚ ALLIED DOMECQ GEHE AG

±

IPDPH

ELSA SDHT

±

qf WDUU IDHP

e C ±

± SPIRENT IRVDPH HDRH qf RDPI FFFF qf VDHI IDUH qf VDVV RDSH

AIR LIQUIDE p‚ P & O PRINCESS ASSOCIAT BRIT F GREAT UNIV STOR

±

IVDRV

EM.TV & MERCHANDI IUDTI

±

qf TDTH IDPS

C C

e C e ± T.I.GROUP PLC SSDQH HDRS qf RDHI HDRP qf IPDRS IDQQ xv IIQDIH HDHR

AKZO NOBEL NV xv PERSIMMON PLC BASS GUCCI GROUP

FFFF

EUROMICRON IV

C

gr IPPUDST HDSR

e C e e ± ±

± TECAN GROUP N RRDRS IDRV xv RIDRV QDPW e„ RTDTS IDVU ƒi PIDUS HDSQ

BASF AG hi ROY.PHILIPS ELE BBAG OE BRAU-BE HENNES & MAURIT

±

IIDSS

GRAPHISOFT NV PDWR

e

± iƒ IVDTV PDPH

e C e e e ± ±

SHDTH IDRH hi QVDTH HDPT e„ RRDQH FFFF hi QUDSH HDSQ

BAYER AG hi PREUSSAG AG BRAU-UNION TELEFONICA KARSTADT QUELLE

±

PIDIH

HOEFT & WESSEL HDSU

e ± iƒ UDPQ IDHW C C ± ± ITDQQ HDSP qf PDWU IDTU qf VDIS HDTI qf UDSR HDRS BOC GROUP PLC qf RANK GROUP CADBURY SCHWEPP TPI KINGFISHER

e ±

p‚ RVDUS PDHW C e C ± IWDPS HDPT si IHDTS FFFF hu SHDWT QDVQ qf QDPP IDHS CELANESE N hi RYANAIR HLDGS CARLSBERG -B- THOMSON CSF MARKS & SPENCER

C

xy PPDUI IDII

± ± ± ± TWDTQ HDRU gr ITQDHI PDST hu RUDTH HDSH qf IPDHS PDSU

CIBA SPEC CHIMI gr SAIRGROUP N CARLSBERG AS -A TOMRA SYSTEMS MATALAN e CODES PAYS ZONE EURO

±

C C TDTR TDQV qf e ±

QRUDIS HDQV hu IIDSQ FFFF hu RQDQI HDTP hi RV IDHS

CLARIANT N gr SAS DANMARK A/S DANISCO TRAFFICMASTER METRO FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

± C C e C e e gr PSVDQV HDQV ± QRDSH HDSV p‚ SWDSH HDQR p‚ ISPDSH HDQQ qf IPDWU IDRH

hi UNAXIS HLDG N

DEGUSSA-HUELS SEB DANONE NEXT PLC IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

e C e e e C e„ RHDPR HDIH ± ± ± QQDSU HDHW p‚ PHIDTH HDPH q‚ IPDHS PDIS p‚ PIIDTH HDTU

xv VA TECHNOLOGIE

DSM SODEXHO ALLIANC DELTA HOLDINGS PINAULT PRINT. LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

e C C C e xv IR IDRS ± RWRTDSR HDQQ iƒ PDWT QDPU qf IIDSP FFFF qf IDHI IDTW

EMS-CHEM HOLD A gr TELE PIZZA DIAGEO VEDIOR NV SIGNET GROUP

FI : Finlande - BE : Belgique.

C

C C C ± hu TIDRI TDSI VDIQ HDPI gr IRHQDUV IDHU q‚ PHDSR IDQH gr PRHDVW PDSQ ICI qf THE SWATCH GRP ELAIS OLEAGINOU VESTAS WIND SYS VALORA HLDG N

e C C e C e e ± ± p‚ RUDQV PDRR PDVV HDIW SDQS gr PVWDUQ HDPQ p‚ IHTDUH HDPV xv ITDHV

KEMIRA ps THE SWATCH GRP ERID.BEGH.SAY VIVENDI ENVIRON VENDEX KBB NV CODESPAYSHORSZONEEURO

C

C e ± ± ± ƒi ITDVH PDIH WDIR PDPS €e RUDUH IDPR xv RHDWS IDWP qf UDHT HDPR

LAPORTE qf THOMSON MULTIME HEINEKEN HOLD.N VOLVO -A- W.H SMITH CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

C C e C

± ƒi ITDWU IDQU THTDSP FFFF s‚ IDQV HDUQ q‚ ISDIQ PDPV qf TDRS HDSP

LONZA GRP N gr WW/WW UK UNITS COCA COLA HBC VOLVO -B- WOLSELEY PLC GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C ± ± ± ± RUDUP HDIQ qf IIDPV HDWH q‚ IIDPV QDVV SPPDRW HDQU QTRDQU HDPU NORSK HYDRO xy WILSON BOWDEN HELLENIC SUGAR f DJ E STOXX IND GO P f DJ E STOXX RETL P LeMonde Job: WMQ2911--0027-0 WAS LMQ2911-27 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 13:05 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0333 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS ¼ LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 27

C ± ± RHSDQV IDWH PDPH UQRDSH RVIV PDUQ VDSR RPDUI PVHDIT SDHW HDWH ALCATEL...... w TIDVH EURAFRANCE...... w REMY COINTRE..... w

± ± Montant RHQDRI IDTH FFF HDTP RDHU FFF FFF SSDTH QTRDUI HDHW HDUT TIDSH w w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

coupon C International ± ± f IUVDVV HDUT HDSS IDIU UDTU PDSH FFF VQDWH SSHDQS QDWU IDQR

ALSTOM ...... w PUDPU EUROTUNNEL...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

C ± ± ISUUDSV PDWW HDQP RVDIS QISDVR PDUQ HDWI IQDUS WHDIW HDSI HDRH VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN..... w PRHDSH FAURECIA ...... w RHODIA...... w

± ± ± ± SHHDIU RDTW FFF QV PRWDPT HDPR QDUP SDPH QRDII HDWS HDIV TWPDSH RSRPDSH IDHU QDRU ATOS CA ...... w UTDPS FIMALAC SA C...... w ROCHETTE (LA...... ADECCO ......

C ± ± UHDSP FFF HDSQ UQ RUVDVS IDQS HDWS IIRDPH URWDIH HDUH HDWH TQ RIQDPS HDQP HDHV ARBEL...... IHDUS F.F.P. (NY) ...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP......

C C

± SVIDIV HDUR HDRS IQV WHSDPP FFF PDHH TIDRS RHQDHW HDHV QDHS PPDPH IRSDTP QDRV HDHU b L’action Bull était stable, mardi 28 no- AVENTIS ...... w VVDTH FINAXA...... ROUGIER #...... AMVESCAP EXP ......

C ± ± IHTUDWH HDQU PDHH WH SWHDQT HDUV IDSH FFF FFF FFF PHDUQ QHDPH IWVDIH HDWV HDVS

vembre dans les premiers échanges, à AXA ...... w ITPDVH FIVES-LILLE...... RUE IMPERIAL ...... ANGLOGOLD LT ....

C C ± SWHDQT FFF HDWP PWDTV IWRDTW PDIH QDHQ RTDWW QHVDPQ PDSI PDIH PPDPH IRSDTP PDUP HDPI AZEO(EXG.ET ...... w WH FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. # ......

C 6,45 euros. Le groupe français et Cardsoft, C ± PTVDWR FFF HDPR IHSDWH TWRDTT QDTR IDHH IRIDQH WPTDVU HDWQ QDVI IUDQQ IIQDTV HDIU HDHW BIC...... w RI FRANCE TELEC...... w SAGEM S.A...... w BARRICK GOLD......

C C ± UUPDHT HDPS TDSI RTTDPH QHSVDHU HDPI IHDHT VSDPH SSVDVV PDTS RDIP FFF FFF FFF HDIT

une société australienne basée en Californie, BAIL INVESTI...... w IIUDUH FROMAGERIES...... SAGEM ADP ...... COLGATE PAL......

C C C

± VVSDSR IDWT QDHH IVW IPQWDUT HDSQ HDQH ISSDUH IHPIDQQ HDQP QDTH SDVP QVDIV HDIU HDPS

ont annoncé un accord de coopération tech- BAZAR HOT. V...... IQS GALERIES LAF...... w SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O ....

C ± ± FFF FFF IDPP SHDQH QPWDWS PDTI HDSU SWDUH QWIDTI HDSI QDHS QQ PITDRU HDUV HDRT BIS ...... FFF GAUMONT #...... SALVEPAR (NY...... DE BEERS #......

C C ± SWUDSV FFF IDUS WVDVH TRVDHW HDQS QDIV TTDUH RQUDSP IDQU HDQP IIDSW UTDHQ HDUV HDPI nique et commerciale dans le domaine des BNPPARIBAS...... w WIDIH GECINA...... w SANOFI SYNTH...... w DIAGO PLC......

C C ± ± ISPIDVP SDRS RDIP TIDQS RHPDRQ TDTP IDPP UIDWS RUIDWT HDHU IDQR QRDPR PPRDTH RDWP HDPV

logiciels de sécurisation des paiements sur BOLLORE...... w PQP GEOPHYSIQUE ...... w SCHNEIDER EL ...... w DOW CHEMICAL....

C C ± ± PUVDUP PDQW HDIT PVDPV IVSDSH IDTH HDTI SUDPS QUSDSR PDIR IDUH RV QIRDVT IDQU HDQS RPDRW w w

des supports mobiles. BOLLORE INV...... GFI INFORMAT ..... SCOR ...... DU PONT NEMO....

C ± ± PQHDPR QDUV IHDUH PQ ISHDVU HDHR HDPS SW QVUDHI HDSI IDWH HDTU RDQW FFF HDHP BONGRAIN ...... QSDIH GRANDVISION ...... w S.E.B...... w BAY MIN ......

C ± QTUDQR PDUV PDSW IQPDUH VUHDRS PDHV IDWV RTDSH QHSDHP FFF SDHH ISDQH IHHDQT FFF HDQH b Dans les premières transactions mardi, le BOUYGUES...... w ST GROUPE ANDRE ... SEITA...... w ELECTROLUX......

C

± ± QPIDRP PDTV IDQH UVDIH SIPDQH HDSI PDTH ISDPH WWDUI FFF IDTS IRR WRRDSV HDUH PSDVT

titre LVMH gagnait 0,8 % à 81,65 euros. Le BOUYGUES OFF..... w RW GROUPE GASCO.... SELECTIBAIL(...... ELF GABON ......

± ± ± ± RPDPR HDIT FFF SPDWH QRU HDIW HDTI SVDSH QVQDUQ IDTV IDHH IQDIS VTDPT IDHS HDIU w TDRR w w

groupe de luxe a annoncé, lundi, avoir dé- BULL# ...... GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... ERICSSON #...... C C ± ± SQWDPH QDRI FFF IRS WSIDIR QDSU PDQS ITHDSH IHSPDVI HDQI TDQH PVDQS IVSDWT IDPP HDQI BUSINESS OBJ...... w VPDPH GROUPE GTM ...... SILIC CA...... FORD MOTOR #.....

C ±

FFF FFF HDRT STDSH QUHDTP FFF IDTV UP RUPDPW HDPI PDRU SUDSH QUUDIV PDSR HDIQ posé devant la Chambre des entreprises B T P (LA CI...... FFF GROUPE PARTO.... SIMCO...... w GENERAL ELEC ......

C C

± ± SHSDHW HDSP SDUS VUDIH SUIDQR HDII TDSH IUDPH IIPDVP HDVI HDPQ THDIS QWRDST HDVR HDRW

d’Amsterdam une demande en annulation BURELLE (LY) ...... UU GUYENNE GASC.... w SKIS ROSSIGN...... GENERAL MOTO....

C ± ± ± IHPIDWV IDPU HDVH IU IIIDSI HDPW QDHH TQDIH RIQDWI IDUI TDPH QDQQ PIDVR PDQS HDHQ CANAL + ...... w ISSDVH HAVAS ADVERT ..... w SOCIETE GENE ...... w GOLD FIELDS......

C C ± des accords PPR-Gucci et de l’augmentation ± IIQSDRT IDTS IDHH IIRDIH URVDRS IDQV QDPH PHPDSH IQPVDQI HDPS IDUV RDRU PWDQP IDSW HDII CAP GEMINI...... w IUQDIH IMERYS ...... w SODEXHO ALLI ...... w HARMONY GOLD ..

C C ± ± QQQDVV HDPW HDVV IIWDUH UVSDIV IDSQ IHDTU VRDSH SSRDPV HDIP IDRH IIDTH UTDHW QDPS HDHP

de capital réservée à Pinault-Printemps-Re- CARBONE-LORR .... w SHDWH IMMOBANQUE ..... SOGEPARC (FI...... HITACHI #......

C ± ±

RSTDVU HDTR HDWH FFF FFF FFF HDQH SSDIS QTIDUT HDHW HDUS ITDUV IIHDHU HDTT HDIU

doute qui avait suivi. CARREFOUR...... w TWDTS IMMEUBLES DE .... SOMMER ALLIB ..... w HSBC HOLDING..... w

± ± ± ± UPRDVQ QDHU IDPU PQDQS ISQDIU RDQH FFF PWDUU IWSDPV HDPH IDRV IISDPH USSDTT QDUT HDIQ CASINO GUICH...... w IIHDSH INFOGRAMES E..... w SOPHIA...... w I.B.M...... w

± ± ± RTUDUH PDWW IDQI QIUS PHVPTDTQ FFF QVDVU USDPH RWQDPV IDVQ HDSV VDHS SPDVH HDTP HDPI b GFI Informatique se négociait en repli de CASINO GUICH...... UIDQH IM.MARSEILLA ...... SOPRA # ...... w I.C.I......

C ± ± ITTRDIT HDSP PDRU QQDQW PIWDHP UDIP HDPH VHDUS SPWDTW HDIP PDUH STDSH QUHDTP FFF HDHW

1,7 % à 28,25 euros en Bourse, mardi matin. CASTORAMA DU.... w PSQDUH INGENICO ...... w SPIR COMMUNI .... w ITO YOKADO #......

C C C C WVWDIV HDTU IHDPQ VIDTH SQSDPT IDPR PDIT QU PRPDUH SDQV HDIQ QWDVH PTIDHU IDSQ HDIS ISHDVH w w

Le groupe a acquis trois sociétés basques es- CEA INDUSTRI ...... ISIS...... SR TELEPERFO...... I.T.T. INDUS......

± ± ± SIVDVT IDIQ RDHR IW IPRDTQ FFF FFF VDUH SUDHU IDIR HDSR UDRI RVDTI HDTU HDHU CEGID (LY)...... UWDIH KAUFMAN ET B ..... w STUDIOCANAL ...... KINGFISHER P ...... w

± ± ± ± PUVDIQ HDPR HDSU WWDTH TSQDQQ HDRH PDSH PWUDIH IWRVDVS IDWS IIDHH QH IWTDUW PDPP HDHQ pagnoles, représentant un chiffre d’affaires CFF.RECYCLIN ...... RPDRH KLEPIERRE...... w SUCR.PITHIVI...... MATSUSHITA ......

C ± ±

QQWDRT IDRQ HDWH FFF FFF FFF FFF IVWDQH IPRIDUQ HDRP QDHH QUDHI PRPDUU SDSR HDPI

global de 7,5 millions d’euros pour 2000. CGIP ...... w SIDUS LABINAL ...... SUEZ LYON.DE ...... w MC DONALD’S ......

C ± ± ± RPUDHQ HDTI PDIQ VTDRS STUDHU HDRI PDHS THP QWRVDVT IDIS WDQH IHTDWH UHIDPP HDRU HDQP CHARGEURS ...... TSDIH LAFARGE...... w TAITTINGER ...... MERK AND CO ......

b Le cours de Bourse de Pechiney gagnait C ± ± ± RWIDWU HDQQ HDUT TI RHHDIQ IDHS HDUV SQDVH QSPDWH RDPU RDTH VDPI SQDVS PDWT HDHP CHRISTIAN DA...... US LAGARDERE ...... w TF1...... w MITSUBISHI C......

C C C ±

QTVDQP HDWW IDVH SWDVH QWPDPT HDSH IDHV ISQ IHHQDTI HDRT QDHH PRWSDSH ITQTWDRI IDHQ IUDVU 0,23 % à 43,6 euros, mardi en début de CHRISTIAN DI...... w STDIS LAPEYRE ...... w TECHNIP...... w NESTLE SA # ...... w

C

± ± ± URUDUW HDVU IDQW ST QTUDQR HDUI IDVQ RVDQH QITDVQ PDWW HDTI RUDWH QIRDPH HDVR HDVQ

séance. Cebal, sa filiale spécialisée dans les CIC -ACTIONS ...... IIR LEBON (CIE) ...... THOMSON-CSF ..... w NORSK HYDRO ......

C C ± ± QSPDPS HDST IDRH IWTDPH IPVTDWW PDHV HDWP RUDUS QIQDPP IDIR FFF SPDIS QRPDHV HDVU HDHW CIMENTS FRAN ..... w SQDUH LEGRAND ...... w THOMSON MULT.. w PFIZER INC......

C ± ± SUVDPQ HDIU IDHH III UPVDII FFF IDRV IUHDUH IIIWDUP HDIP PDQS RPDTH PUWDRR HDHW HDSP tubes souples pour les industries pharma- CLARINS...... w VVDIS LEGRAND ADP...... TOTAL FINA E ...... w PHILIP MORRI ......

C ± ± ± TRPDVR P HDSH RHDSH PTSDTT QDWV IDHH RWDRH QPRDHR RDQT HDVH VRDVH SSTDPS PDUS HDQS

ceutique et cosmétique, a acquis la société CLUB MEDITER ..... w WV LEGRIS INDUS...... w TRANSICIEL #...... w PROCTER GAMB ....

C ± ± ± PRUDQH HDUW HDVV IIDQH URDIP QDVQ FFF RQDHW PVPDTS HDRP FFF IUDVH IITDUT IDUI HDPI w QUDUH w w

brésilienne Métalpack, selon Les Echos. CNP ASSURANC..... LIBERTY SURF ...... UBI SOFT ENT...... RIO TINTO PL......

C C ± URIDPQ FFF IDSH IIIDSH UQIDQW HDSR VDSI ITVDIH IIHPDTT HDWR SDHH VRDSS SSRDTI HDHT HDPI COFACE ...... w IIQ LOCINDUS...... UNIBAIL ...... w SCHLUMBERGER...

C C ± WRIDQH FFF IDIT WPDRH THTDIH HDRQ QDRH IHP TTWDHV PDVT HDQH WDWH TRDWR WDUT HDHV b L’action Netgem se repliait de 7,71 % à COFLEXIP ...... w IRQDSH L’OREAL ...... w UNILOG...... w SEGA ENTERPR......

C C

± QTWDTQ RDIT RDPS TWDWH RSVDSI FFF IDHI IPDIW UWDWT IDIT HDRV SDWV QWDPQ QDSS HDHP

26,95 euros, au début des cotations mardi. COLAS...... w STDQS LOUVRE #...... USINOR...... w SEMA GROUP # ...... w

± ± PVUDTR HDII PDHH VI SQIDQQ FFF PDRH SRDPH QSSDSQ IDRS IDSH FFF FFF FFF HDHW RQDVS w w

Le titre s’était envolé la veille de 16,80 %, CONTIN.ENTRE ..... LVMH MOET HE.... VALEO...... SHELL TRANSP ......

C C C ± QTVDQP HDHW FFF WHDVH SWSDTI IDRS QDTH SVDWS QVTDTW HDSI HDUT WRDWH TPPDSH HDUV HDIQ CPR...... w STDIS MARINE WENDE ... w VALLOUREC ...... w SONY CORP. # ...... w

C C

± ± VRDTP HDQW HDVQ T QWDQT IDTW HDTI QPDHS PIHDPQ HDHQ QDHS IPHDIH UVUDVH QDWP HDIQ après que le groupe eut confirmé son ob- CRED.FON.FRA ...... IPDWH METALEUROP ...... VIA BANQUE ...... T.D.K. # ......

C C

± ± PTQDHR HDPS HDSH QQDSV PPHDPU HDQW HDUI STDSH QUHDTP IDHS HDWI VDST STDIS PDSI HDHQ

jectif de chiffre d’affaires pour l’année 2000. CREDIT LYONN ..... w RHDIH MICHELIN ...... w VICAT...... TOSHIBA #......

C C ± ± IUUDII SDUW HDVR PRDSH ITHDUI IDHQ HDIU TIDUS RHSDHS RDTT IDTH VP SQUDVV QDQH HDPP CS COM.ET SY...... PU MONTUPET SA...... VINCI...... w UNITED TECHO .....

C ± ± ± SPRDUU IDUP PDWH SDIS QQDUV IDWV HDTI UTDWH SHRDRQ IDTH IDHH HDSW QDVU IDTU FFF DAMART...... VH MOULINEX ...... VIVENDI ...... w ZAMBIA COPPE......

C C ± IHHIDTS HDRT QDSH WPDSS THUDHW IDHP PDPH RUDRH QIHDWP PDRW FFF DANONE ...... w ISPDUH NATEXIS BQ P...... w VIVENDI ENVI ...... w

± ± ± IQRTDTV P SDHH PIDUH IRPDQR TDIR FFF IPDRH VIDQR PDQT FFF

PREMIER MARCHE´ DASSAULT-AVI ...... PHSDQH NEOPOST ...... w WANADOO...... w ABRE´VIATIONS ± ± ± SUVDSS IDTU HDPU IVDIP IIVDVT PDHS HDQT IUDRH IIRDIR HDTQ HDRT

DASSAULT SYS ...... w VVDPH NORBERT DENT ... WORMS (EX.SO ......

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C ± ± RQUDPH QDQR IDVH PSDPH ITSDQH HDRV HDWR PTUDVH IUSTDTS HDRI PDTH ______w TTDTS w DE DIETRICH ...... NORD-EST...... ZODIAC ......

C ± SQSDPT IDIV QDHH PVDTH IVUDTH RDTQ FFF FFF FFF FFF FFF DEVEAUX(LY)#...... VIDTH NRJ GROUP ...... w ...... SYMBOLES

we‚hs PV xy†iwf‚i C ± WV HDPU HDSS IWDPH IPSDWR IDSR FFF FFF FFF FFF FFF

Cours a` 12 h 37 DEV.R.N-P.CA...... IRDWR OBERTHUR CAR.... w ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

± ±

VWDSR IIDWR HDTI UDQP RVDHP IDHV FFF FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... IQDTS OLIPAR...... a coupon de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ;

hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PI de ™em˜re

C ± IUIDWW IDHT HDSH QWPDPH PSUPDTT HDPV IQDUP FFF FFF FFF FFF

DYNACTION...... PTDPP OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

C ±

QWWDRV HDPS HDUV RQDQQ PVRDPQ HDQW HDVI FFF FFF FFF FFF w THDWH w

EIFFAGE...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

± Montant ± WHDIQ HDRQ FFF RR PVVDTP HDPQ HDVI FFF FFF FFF FFF

Cours Cours % Var. ELIOR...... w IQDUR PECHINEY B P ......

France coupon de re`glement diffe´re´. ± f ± ISPDQI QDPS FFF TSDVS RQIDWS HDPQ PDTH FFF FFF FFF FFF

en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... PQDPP PENAUILLE PO ...... w ......

(1)

C C ` ´ IWSDVU HDQR FFF SVDQS QVPDUS HDPT HDVS FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX ...... PWDVT PERNOD-RICAR .... w ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C C

± QHIDTI IDTW HDWH RRDSH PWIDWH HDTV HDTH PQHDSH ISIIDWV HDIU PDUH FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RSDWV ERAMET ...... w PEUGEOT...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

C C ±

RUPDPW HDUH IDTP IHTDUH TWWDWI HDPV QDQH PIP IQWHDTQ HDVT IDUV FFF FFF FFF FFF AGF ...... w UP ERIDANIA BEG...... w PINAULT-PRIN...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

C PQWDRP FFF IDQH QPUDSH PIRVDPT HDUI QDRH III UPVDII FFF IPDPH FFF FFF FFF FFF

AFFINE(EXIMM...... QTDSH ESSILOR INTL ...... w PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ;

C ± ± IRRDQI IDQH HDIR TS RPTDQU IDVV PDPW UP RUPDPW HDPI PDSH FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w PP ESSO ...... PSB INDUSTRI...... Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± WUIDRU HDRU PDTH SHDSH QQIDPT IDWR FFF QUDRH PRSDQQ HDIW IDUH FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w IRVDIH EULER...... w PUBLICIS GR...... w ......

@€u˜li™iteÂA

± ± ITQDWW HDRH SDWW QWDPW HDIU COALA # ...... PS MONDIAL PECH...

± ± PVIDRI IDWU ITDHP IHSDHV RDQT

NOUVEAU COHERIS ATIX ...... RPDWH MULTIMANIA # .... ITUDPU FFF IIDUH UTDUS FFF COIL...... PSDSH NATUREX ...... d SECOND

C

± QTDUQ IDUS PSDRW ITUDPH QDTP

CION ET SYS...... SDTH NET2S #...... ______

C ±

PWPDVV PDTR PSDUS ITVDWI IIDVP

´ CONSODATA # ..... RRDTS NETGEM ...... w ± ±

TSDTH HDWW TDVS RRDWQ PDIR

MARCHE CONSORS FRAN... IH NETVALUE # ...... MARCHE´

± ± IRRDQI HDPQ QDPH PHDWW HDWQ CROSS SYSTEM .... PP NEURONES #......

C ± IITDTW HDQR US RWIDWU PDTH

CRYO # ...... IUDUW NICOX #......

we‚hs PV xy†iwf‚i

C ± IHWDPP IH RWDTH QPSDQS HDPH CRYONETWORKS. ITDTS OLITEC ...... we‚hs PV xy†iwf‚i

±

PIDTS RDQS VDVS SVDHS FFF

CYBERDECK #...... QDQH OPTIMA DIREC .... d

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 12 h 37

ne se le™tionF

± ± ´ ` IUUDII IH QDVH PRDWQ S CYBER PRES.P ...... PU OPTIMS #...... Cours relevesa12 h 37

C C QPDTH PDRU HDVP SDQV IDPQ CYBERSEARCH ..... RDWU OXIS INTL RG......

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. ± ± PIDRS IDVH UV SIIDTS QDUH

CYRANO # ...... QDPU PERFECT TECH ....

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

C ± IQPDSH RDIP PHDIW IQPDRR HDHS DALET #...... PHDPH PHARMAGEST I....

C C ± ± WIDVQ HDUP IIDHS UPDRV IDRQ UDTW SHDRR HDPT RTDVH QHTDWW HDRQ ABEL GUILLEM..... IR DATATRONIC ...... PHONE SYS.NE..... ALTEDIA......

C C ± ± RIDHT HDIT PDWW IWDTI HDQQ PWDQS IWPDSP HDIU IQUDIH VWWDQP RDIQ AB SOFT ...... TDPT DESK #...... PICOGIGA ...... ARKOPHARMA # ...

C ± ± ± IHTDSQ IDHR HDIH HDTT RRDRR UIDVS RUIDQI IDRI SSDIH QTIDRQ IDPS ACCESS COMME... ITDPR DESK BS 98 ...... PROSODIE #...... CNIM CA#......

C ITIDQU HDRI UI RTSDUQ FFF PUDWS IVQDQR FFF IIDVH UUDRH FFF ADL PARTNER ...... PRDTH DEVOTEAM #...... dw PROSODIE BS...... d FINACOR......

C ± ± ± TUDST HDRW WDUS TQDWT HDSI IIDSH USDRR TDPH PUDRS IVHDHT IDWT ALGORIEL #...... IHDQH DMS #...... PROLOGUE SOF ... GFI INDUSTRI......

C C ± PTDPR FFF IIQDSH URRDSI PDRW IDPP V HDVQ PUDHS IUUDRR HDIW ALPHAMEDIA...... R D INTERACTIV...... PROXIDIS ...... LAURENT-PERR ....

C ± ± ± SQDIQ IDPS RHDUI PTUDHR WDRQ QSDPH PQHDWH QDTW RSDTS PWWDRR IDVS ALPHA MOS # ...... VDIH DIOSOS # ...... QUALIFLOW...... M6-METR.TV A...... w

± VWWDQP FFF IDHV UDHV FFF RDIH PTDVW FFF ITWDUH IIIQDIT HDIV ALTAMIR & CI...... IQUDIH DURAND ALLIZ.... d QUANTEL...... HERMES INTL...... w

± ± ± ± RQDQT UDSS RPDHS PUSDVQ RDPI QDPS PIDQP HDQI TQDSH RITDSQ HDTQ ALTAMIR BS 9...... TDTI DURAN DUBOI..... QUANTUM APPL.. RALLYE (LY)...... w

C C C QTDHV IDVS QDRW PPDVW FFF ISDPH WWDUI IDQQ IHV UHVDRQ IDRI ALDETA...... SDSH DURAN BS 00 ...... d R2I SANTE...... MANITOU #......

± ± ± IIQDPP IDWQ IQDQH VUDPR S QUDSH PRSDWV FFF IRQDRH WRHDTR IDHR ALTI #...... IUDPT EFFIK # ...... RECIF #...... ALTEN (SVN) ...... w

C IIQRDVI IDUT SWV QWPPDTP FFF QWDSH PSWDIH FFF IWH IPRTDQP FFF A NOVO # ...... IUQ EGIDE #...... REPONSE # ...... APRIL S.A.#(......

± ± ± IHRDVW IDSR UH RSWDIU HDUI VDPH SQDUW UDVU IQS VVSDSR FFF ARTPRICE COM .... ISDWW EGIDE DS 00 ...... REGINA RUBEN ... BENETEAU CA#.....

± ± ± ± VDTT PDWR IHDPS TUDPR S IVDTH IPPDHI TDTQ IPR VIQDQW HDVH ASTRA ...... IDQP EMME(JCE 1/1...... RIBER # ...... STERIA GROUP .....

C ± ± ± RHDSR HDIT RWDIH QPPDHU HDPH IHQDSH TUVDWP IDPR PVDSH IVTDWS QDTR AUFEMININ.CO.... TDIV ESI GROUP...... RIGIFLEX INT ...... PINGUELY HAU.....

± VVDSS FFF II UPDIT FFF IQDRW VVDRW FFF IVU IPPTDTR IDSQ AUTOMA TECH..... IQDSH ESKER...... RISC TECHNOL .... UNION FIN.FR ......

C ± RTDQV SDUQ SPDIH QRIDUS IRDPV IRDTS WTDIH FFF SS QTHDUV FFF AVENIR TELEC ...... w UDHU EUROFINS SCI...... SAVEURS DE F...... CEGEDIM #......

C ± ± QPDPI WDWI IIDPH UQDRU RDSV WVDIH TRQDRW IDVH FFF FFF FFF PPDRH IRTDWQ FFF IIQ URIDPQ FFF AVENIR TELEC ...... RDWI EURO.CARGO S .... HIGH CO.#...... INTEGRA ACT...... GUILLEMOT BS .... d FINATIS(EX.L ...... d

C C ± ± ± ± VRDPW IDSV IVDVQ IPQDSP PDRW IQSDPH VVTDVS SDQW QDVI PRDWW RDSI WDQQ TIDPH WDRP QW PSSDVP HDUV BAC MAJESTIC...... IPDVS EUROPSTAT #...... w HIGHWAVE OPT.... w INTERCALL #...... SELF TRADE #...... AB GROUPE......

C C ± ± ± ± WWDUI IDWR IHDQQ TUDUT PDHV IT IHRDWS HDTP IHSDSH TWPDHQ PDQI TUDUH RRRDHV IDUR IQI VSWDQH HDQV BARBARA BUI ...... ISDPH FIMATEX # ...... w HIMALAYA ...... IPSOS # ...... SILICOMP #...... MARIONNAUD P ..

C C ± ± IWQDSI HDHQ ITDTS IHWDPP PDPQ T QWDQT FFF UDIH RTDSU FFF PU IUUDII IDPV QIR PHSWDUH IDPW BCI NAVIGATI...... PWDSH FI SYSTEM # ...... w HI MEDIA...... IPSOS BS00...... d SITICOM GROU.... RODRIGUEZ GR....

C C ± ± ± ± UVDTS HDWI Q IWDTV QDPQ WIDHS SWUDPS HDTS IUDRH IIRDIR RDTT PQDPH ISPDIV IDUS TSDSH RPWDTS HDUU BELVEDERE...... IIDWW FI SYSTEM BS...... HOLOGRAM IND.. IT LINK ...... SOFT COMPUTI ... PIERRE VACAN......

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C ± ± ± ± QDQH PHDHI IPDIH SRDVS QSWDUW HDHW PDPI IRDSH PTDQQ IVDWH IPQDWV FFF PUDHI IUUDIU QDSR WDHW SWDTQ CAC SYSTEMES..... QDHS GENSET...... w IMECOM GROUP.. LEXIBOOK #...... d SYSTAR #...... DANE-ELEC ME.....

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SPQTQDRU PRGII

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UTPSWDHU PRGII

STRATEGIE INDICE USA...... IITPSDTP

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QTRHDIH PUGII

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TUSDWH PUGII

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RHQUDHP PUGII

´ SOGENFRANCE C...... TISDRR PIUDUV PUGII ´ QQDPH PIVDIU PUGII

ECUREUIL PRUDENCE C ...... QQDPT AMPLITUDE AMERIQUE D...

QTQV PUGII

´ SSRDTI IRQUDWP PUGII

AGIPI EURCO SOLIDARITE ...... PIWDPI SOGENFRANCE D......

PVWDSR PUGII ´ ´ RRDIR QIUDQS PUGII

ECUREUIL VITALITE C ...... RVDQV AMPLITUDE EUROPE C......

IHSDIS TVWDUR PUGII

TPPIDIH PUGII

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WRVDRH SOGEOBLIG C......

PVIDHI PUGII

AMPLITUDE EUROPE D ...... RPDVR

IWQDWH PUGII

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PWDST ´

RQDSW PVSDWQ PUGII

SRQIDIQ PUGII

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VPUDWU SOGEPARGNE D......

PHHI PUGII

AMPLITUDE MONDE C...... QHSDHS

PIUDVR PUGII

AGIPI ACTIONS (AXA)...... QQDPI ´

PWRDHS IWPVDVR PUGII

IQWUDUV PUGII

CREDIT AGRICOLE SICAV 5000 ...... PIQDHW SOGEPEA EUROPE...... IVIIDHQ PUGII

AMPLITUDE MONDE D ...... PUTDHW

VSDTP STIDTQ PUGII

PRRHDTP PUGII

08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) SLIVAFRANCE ...... QUPDHU SOGINTER C...... ISRDHP PUGII 3615 BNP AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PQDRV

PSU PUGII

SLIVARENTE ...... QWDIV

PPDUV IRWDRQ PUGII QUUTDTU PUGII

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT CROISSANCE...... SUSDUS AMPLITUDE PACIFIQUE D... Fonds communs de placements

IQHTDSR PUGII

IWWDIV ´ QTWDVW PUGII SLIVINTER ...... STDQW

PPPUDQU PUGII

QQWDST ELANCIEL FRANCE D PEA.... ´ IQUDHQ PRGII

´ ATOUT FONCIER...... DECLIC ACTIONS EURO...... PHDVW

ISUPWDWI PUGII

BNP MONE COURT TERME . PQWVDHI

RVTIDST PUGII

URIDIR ´

VVTDUP PUGII

TRILION...... IQSDIV TRPDQI PUGII WUDWP ELANCIEL EURO D PEA...... ´ RQQDHT PRGII

´ ATOUT FRANCE ASIE D...... DECLIC ACTIONS FRANC ..... TTDHP

VTRTUDWW PUGII

BNP MONE PLACEMENT C.. IQIVIDWT ´

RPDWU PVIDVT PUGII

ISUQDIV PUGII PQWDVQ EMERGENCE E.POST.D PEA. ´ QPPDPI PUGII

´ ATOUT FRANCE EUROPE ..... Fonds communs de placements DECLIC ACTIONS INTER...... RWDIP

UUSHHDWQ PUGII

BNP MONE PLACEMENT D.. IIVIRDWR ´ IIPDWU URIDHQ PUGII

QVTDTW PUGII SVDWS GEOBILYS C ...... ´ TIDRW RHQDQS PRGII

IRUHDWP PUGII

´ ´ ATOUT FRANCE MONDE...... ACTILION DYNAMIQUE C * . PPRDPR DECLIC BOURSE PEA ......

WVPIVIDRU PUGII

BNP MONE TRESORERIE ..... IRWUQPDTH ´ TVIDTU PUGII

GEOBILYS D...... IHQDWP ITWVDUQ PUGII

PSVDWU ´ ´ IVDSI IPIDRP PRGII

IRIUDQW PUGII

ATOUT FUTUR C ...... ACTILION DYNAMIQUE D *. PITDHV DECLIC BOURSE EQUILIBRE

IHUWDPS PUGII

BNP OBLIG. CT ...... ITRDSQ

IPWDTV PUGII

INTENSYS C...... IWDUU

ISUQDIP PUGII

PQWDVP ´ IUDQI IIQDSS PRGII

SUVDHW PUGII

ATOUT FUTUR D...... ACTILION PEA DYNAMIQUE VVDIQ DECLIC OBLIG. EUROPE......

PPPDII PUGII

BNP OBLIG. LT...... QQDVT

IIPDTQ PUGII

´ INTENSYS D...... IUDIU

VWIDSI PUGII

IQSDWI ´ PHPDUT PRGII

´ QHDWI IPWUDSS PUGII

ATOUT SELECTION ...... ACTILION EQUILIBRE C * .... IWUDVI DECLIC PEA EUROPE ......

WSPDQP PUGII

BNP OBLIG. MT C...... IRSDIV

ITWHDHI PUGII

KALEIS DYNAMISME C...... PSUDTR

PIRVDWP PUGII

QPUDTH ´ SIRDUQ PRGII

´ UVDRU IPRHDRI PUGII

COEXIS ...... ACTILION EQUILIBRE D *.... IVWDIH DECLIC SOGENFR. TEMPO ..

VWHDUW PUGII

BNP OBLIG. MT D...... IQSDVH

ITSTDHQ PUGII

` KALEIS DYNAMISME D ...... PSPDRT RVIDUT QITHDIR PUGII

TUVDUH RRSIDWV PRGII

IITQDHV PUGII

DIEZE ...... ACTILION PRUDENCE C *.... IUUDQI SOGINDEX FRANCE C ......

IIRQDTT PUGII

BNP OBLIG. SPREADS...... IURDQS

TPVDUQ PUGII

KALEIS DYNAMISME FR C ... WSDVS TUUDIT RRRIDVV PUGII

FFFF FFFF

EURODYN...... FFFF IIHWDTV PUGII

´ ACTILION PRUDENCE D * ... ITWDIU ...... IPPUSDUI PUGII

BNP OBLIG. TRESOR...... IVUIDRP ´ IQWWDSS PUGII

KALEIS EQUILIBRE C...... PIQDQT ISHDUQ WVVDUP PRGII FFFF FFFF

INDICIA EUROLAND...... FFFF IRQTDUR PUGII

INTERLION...... PIWDHQ ......

´ IQTSDPR PUGII

Fonds communs de placements KALEIS EQUILIBRE D ...... PHVDIQ SPIDHU QRIV PRGII FFFF FFFF

INDICIA FRANCE...... FFFF UVQDHP PUGII

IIWDQU ......

LION ACTION EURO...... ´ ´ ´ IPTHDIT PUGII

´ IWPDII IISRRDTS PUGII

BNP MONE ASSOCIATIONS . IUSWDWU ´ KALEIS SERENITE C ...... SSDSU QTRDSP PUGII FFFF FFFF

INDOCAM AMERIQUE...... FFFF UVWDQV PUGII IPHDQR ......

LION PEA EURO...... ´ ´ ´ IPPTDQV PUGII

KALEIS SERENITE D...... IVTDWT

PRDWS ITQDTT PUGII FFFF FFFF

INDOCAM ASIE ...... FFFF

THUDRP PUGII

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT KALEIS TONUS C...... WPDTH ITWDPU IIIHDQR PUGII FFFF FFFF

INDOCAM MULTI OBLIG...... FFFF

ITPDRI PUGII

LATITUDE C...... PRDUT

RHDPR PTQDWT PUGII FFFF FFFF

www.bpam.fr 08 36 68 22 00 (2,23 F/mn) INDOCAM ORIENT C...... FFFF

IQVDVU PUGII

LATITUDE D...... PIDIU

QSDVR PQSDHW PUGII FFFF FFFF FFFF

IVWDWU PUGII INDOCAM ORIENT D ...... PVDWT

PIUTDUQ PUGII

BP OBLI CONVERTIBLES...... QQIDVR CM EURO PEA ......

TWTDIH PUGII

OBLITYS D ...... IHTDIP

PHVDTQ IQTVDSP PUGII FFFF FFFF FFFF

SRDIV PUGII INDOCAM JAPON...... VDPT

UHVDWT PTGII IHVDHV ......

BP OBLI HAUT REND...... CM EUROPE TECHNOL...... ´ QRHDSI PUGII

PLENITUDE D PEA...... SIDWI

QPUDIS PIRSDWT PRGII FFFF FFFF FFFF

QHVDVW PUGII

´ ´ INDOCAM STR. 5-7 C ...... RUDHW TTVDVV PTGII

BP MEDITERRANEEDEV...... IHIDWU CM FRANCE ACTIONS......

ITRWRDIH PUGII

POSTE GESTION C...... PSIRDSI

PISDIU IRIIDRP PRGII FFFF FFFF FFFF

PSTDIS PUGII

´ INDOCAM STR. 5-7 D...... QWDHS IPVTDUW PTGII

BP NOUVELLE ECONOMIE... IWTDIU CM MID. ACT. FRANCE......

ISIISDIS PUGII

POSTE GESTION D...... PQHRDPW

WRDRV TIWDUS PUGII

FFFF FFFF OBLIFUTUR C...... FFFF RPHDRH PUSUDTR PUGII

QPTDHI PUGII

RWDUH ......

BP OBLIG. EUROPE...... CM MONDE ACTIONS ...... ` RRVRUDQW PUGII

POSTE PREMIERE ...... TVQTDWR

VIDQI SQQDQT PUGII

FFFF FFFF FFFF TVHDPW PUGII

´ ´ OBLIFUTUR D ...... IHQDUI TRVIQIDII PUGII

WVVHTDWS ......

BP SECURITE ...... CM OBLIG. LONG TERME.... ` PTSPISDWR PUGII

POSTE PREMIERE 1 AN...... RHRQIDWI

ITWDHQ IIHVDUT PUGII

FFFF FFFF REVENU-VERT ...... FFFF QUDQR PRRDWQ PUGII

IPURDQQ PUGII

EUROACTION MIDCAP ...... IWRDPU CM OPTION DYNAM...... ` ...... STRVTDQT PUGII

POSTE PREMIERE 2-3...... VTIIDPW

UQDVP RVRDPQ PUGII

FFFF FFFF UNIVERS ACTIONS...... ´ FFFF

SSDPI QTPDIS PUGII WHSDRV PUGII

FRUCTI EURO 50...... IQVDHR CM OPTION EQUIL......

THTDQH PUGII

PRIMIEL EUROPE C ...... WPDRQ

RHDRR PTSDPU PUGII

FFFF FFFF UNIVERS-OBLIGATIONS...... FFFF

ISTDQP IHPSDQW PUGII

UIQDHQ PUGII

FRUCTIFRANCE C ...... IHVDUH CM OBLIG. COURT TERME......

SHSIDHU PUGII

REVENUS TRIMESTRIELS..... UUHDHQ

FFFF FFFF FFFF

QIVDTI PHVWDWR PUGII

PTWQDRW PUGII

FRUCTIFONDS FRANCE NM RIHDTP Fonds communs de placements CM OBLIG. MOYEN TERME. ´ ...... IISVDWR PUGII

THESORA C...... IUTDTV

FFFF FFFF FFFF

IHTPDQP PUGII

CM OBLIG. QUATRE ...... ITIDWS ......

TVQDQV PRGII

ATOUT VALEUR ...... IHRDIV ´ WVIDQV PUGII

THESORA D...... IRWDTI

FFFF FFFF

www.cdc-assetmanagement.com ...... FFFF

PPUTDPR PRGII

INDOCAM VAL. RESTR...... QRUDHI ´

PWVPRIDHP PUGII

Fonds communs de placements TRESORYS C...... RSRTTDSS

FFFF FFFF

...... FFFF

QTIDIH PQGII

MASTER ACTIONS...... SSDHS ´ IPRDHR PUGII QSUDRS PQRRDUP PUGII

CM OPTION MODERATION. IVDWI SOLSTICE D ......

FFFF FFFF

...... FFFF IWRDIT PQGII

MASTER OBLIGATIONS...... PWDTH

FFFF FFFF Fonds communs de placements FFFF

ISTUDPV IWGII LIVRET B. INV.D PEA...... PQVDWQ ...... IRSDTP PRGII

OPTALIS DYNAMIQ. C...... PPDPH

´ WWDPW TSIDQH PUGII

FFFF FFFF

DEDIALYS FINANCE...... FFFF

IQWDTS PRGII

OPTALIS DYNAMIQ. D...... PIDPW

´ STSDRQ PUGII MULTI-PROMOTEURS VTDPH

FFFF FFFF

´ DEDIALYS MULTI-SECT...... FFFF

IQQDSS PRGII PHDQT ´ IIRHDVR PUGII

OPTALIS EQUILIB. C...... IUQDWP

AMERIQUE 2000...... ´ ´ IHVDPQ UHWDWR PUGII

FFFF FFFF ´ FFFF QQIUDQU IWGII

NORD SUD DEVELOP. C...... SHSDUQ ´ DEDIALYS SANTE...... IWDHR IPRDVW PRGII SUTDVS PUGII

OPTALIS EQUILIB. D...... VUDWR

ASIE 2000 ...... ´ UTDPU SHHDQH PUGII

FFFF FFFF ´ DEDIALYS TECHNOLOGIES.. FFFF PTWPDSU IWGII

NORD SUD DEVELOP. D ...... RIHDRV ......

IVDWQ IPRDIU PRGII IVQPDRV PUGII

OPTALIS EXPANSION C ...... NOUVELLE EUROPE...... PUWDQT ´ VPDVS SRQDRT PUGII

FFFF FFFF

DEDIALYS TELECOM...... FFFF

IPQDPS PRGII

IVDUW ´ PPPTVDIU PRGII

Sicav en ligne : OPTALIS EXPANSION D...... SAINT-HONORE CAPITAL C. QQWRDUT

VTDRV STUDPU PUGII

FFFF FFFF

´ ´ ´ POSTE EUROPE C...... FFFF IITDRQ PRGII

IUDUS ´ PIIRVDVR PRGII

08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) OPTALIS SERENITE C ...... SAINT-HONORE CAPITAL D QPPRDIP

VPDWW SRRDQV PUGII

FFFF FFFF

´ ´ ´ POSTE EUROPE D ...... FFFF IHSDPP PRGII

ITDHR ´ PPIQDRH PRGII

OPTALIS SERENITE D...... ST-HONORE CONVERTIBLES QQUDRQ ` IPIVDPR PUGII

´ IVSDUP RIPDWP PUGII

TPDWS POSTE PREMIERE 8 ANS C... FFFF FFFF

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... FFFF

RWPDQH PIGII

USDHS ´ RRUDVP PUGII

PACTE SOL. LOGEM...... ST-HONORE FRANCE ...... TVDPU ` IIRPDPP PUGII

´ IURDIQ STIDIU PUGII

VSDSS POSTE PREMIERE 8 ANS D .. FFFF FFFF

ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... FFFF

SPQDQP PIGII

UWDUV ´ WQHDPI PUGII

PACTE SOL.TIERS MONDE ... IRIDVI

´ ST-HONORE PACIFIQUE......

PPDWH ISHDPI PUGII

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ECUR. ACTIONS EUROP. C...... FFFF

IPIU PWGII

IVSDSQ ´

IPVVDRQ PUGII UNIVAR C ...... IWTDRP

´ ST-HONORE TECH. MEDIA.. SG ASSET MANAGEMENT RIDRI PUIDTQ PUGII

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ECUR. CAPITALISATION C...... FFFF

IPIU PWGII

IVSDSQ ´ ´

PVQSDTR PUGII UNIVAR D...... RQPDPW

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ECUR. DYNAMIQUE DPEA. ´ ...... FFFF UWVDVP PUGII

´ ´ ST-HONORE WORLD LEAD.. IPIDUV 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) QSIDWP PUGII ECUR. ENERGIE D PEA...... SQDTS

´ IRIRSDHI WPUVSDIV PUGII IHIHDWT PUGII ECUR. EXPANSION C...... CADENCE 1 D ...... ISRDIP

´ LE´GENDE PTSDTT PUGII ITTDTT IHWQDPP PRGII RHDSH LEGAL & GENERAL BANK WWUDTS PUGII ECUR. EXPANSIONPLUS C ... CIC FINUNION...... CADENCE 2 D ...... ISPDHW

´ e ee TVDIU RRUDIU PUGII UDQU RVDQR HUGII WWVDQH PUGII ECUR. INVESTIS. D PEA...... CIC OBLI LONG TERME...... CADENCE 3 D ...... ISPDIW Hors frais. A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

´ ´ ´ IRIUDWV PUGII TDQH RIDQQ PPGII PTTDIT IURSDWH PRGII PTPDVV IUPRDQV PUGII EC. MONET.C...... PITDIU CIC CONVERTICIC...... STRATEGIE IND. EUROPE.... CONVERTIS C...... LeMonde Job: WMQ2911--0028-0 WAS LMQ2911-28 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 11:22 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0334 Lcp: 700 CMYK

28 AUJOURD’HUI LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000

TECHNOLOGIE Alstom Trans- cera ses essais début 2001. b DES lieu d’occuper les motrices de tête et meront moins d’énergie. b LE FRET lement pour le transport de mar- port prépare l’avenir du TGV en COMPOSANTS électroniques de de queue comme sur les TGV. b LE ferroviaire mise également sur la chandises, qui coûtent presque deux construisant un nouveau train à puissance permettent de répartir le GAIN de place permet de transpor- modernisation pour concurrencer la fois moins cher que les motrices grande vitesse, l’automotrice à système de traction du train sous les ter 20 % de passagers en plus. Plus route. La SNCF va recevoir 120 nou- mixtes (passagers et fret) utilisées grande vitesse (AGV), qui commen- planchers de cabines voyageurs au légers, les nouveaux trains consom- velles locomotives, conçues spécia- jusqu’à présent. Le futur TGV transportera plus de passagers, plus vite L’automotrice à grande vitesse (AGV) concilie des techniques propres au TGV et des avancées déjà exploitées sur d’autres trains européens. Sa vitesse commerciale sera de 350 km/h et sa capacité sera de 20 % supérieure à celle des rames actuelles L’AVENIR DU TGV passe par d’une moindre stabilité et d’un Des voyageurs dans les voitures de tête et de queue positifs capables d’absorber une l’électronique. Grâce aux progrès certain inconfort à grande vitesse. énergie de 6 mégajoules en cas de des composants de puissance, son Alstom ne veut en aucun cas re- TGV collision. « Il nous faudra faire de constructeur, Alstom Transport, noncer au principe de la rame arti- nouveaux progrès dans l’allègement vient de réaliser le prototype d’un culée qui, avec son centre de gra- de la chaîne de traction avant de nouveau train à grande vitesse qui vité près du sol et des bogies entre pouvoir appliquer la motorisation répartie à des voitures à deux va permettre à ce mode de trans- chaque voiture, garantit non seu- VOITURE MOTRICE port de franchir une étape en lement la sécurité mais également étages », précise M. Palais. La termes de performances et de ren- la fiabilité et le confort du TGV. SNCF n’a pas encore pris d’enga- tabilité. L’AGV, pour automotrice gement sur l’AGV mais Alstom a à grande vitesse, circulera à MOINS BRUYANT déjà proposé son nouveau train à 350 km/h dans des conditions de Grâce aux gains de poids et de AGV l’exploitant espagnol, la Renfe. Ce confort, de bruit et de sécurité volume apportés par les IGBT, le dernier doit prochainement passer comparables à celles du TGV ac- constructeur est désormais ca- commande de 26 à 40 trains à tuel, qui plafonne à 320 km/h. pable de concilier la rame arti- grande vitesse pour la ligne Ma- D’autre part, une meilleure oc- culée avec une motorisation ré- drid-Barcelone (ouverture en cupation des voitures réduira le partie. C’est un moyen de gagner MOTORISATION RÉPARTIE 2004). coût d’exploitation à la place. des sièges en libérant de la place Par-delà le marché espagnol, Les premiers essais du nouveau dans les motrices de tête et de l’industriel s’inscrit dans la pers- train se dérouleront début 2001 queue. Une AGV de dix voitures pective d’une gamme européenne sur la ligne Lille-Calais, avec le transportera 411 passagers, soit Bloc traction Transformateur Auxiliaires Roues motrices de trains à grande vitesse. Il veut concours de la SNCF. Les perfor- 20 % de plus qu’une rame TGV Ré- Source : Alstom Transport répondre au souhait exprimé en mances de l’AGV proviennent lar- seau de même confort et de même décembre 1999 par Louis Gallois et gement de l’utilisation de nou- longueur (200 mètres). L’allège- Grâce à de nouveaux composants électroniques, le futur TGV, baptisé AGV, concilie la rame articulée avec la motorisation Hartmut Mehdorn, respective- veaux composants électroniques ment de la chaîne de traction per- répartie. D'où un nombre de voyageurs par rame augmenté de 20% et une consommation d'énergie réduite de 10 à 15%. ment président de la SNCF et de la de puissance (IGBT). Ces derniers mettra de minimiser la consom- Deutsche Bahn, de respecter des réduisent le volume du système de mation d’énergie en développant le futur train devrait faire moins toirement composé d’une ou deux active garantira la stabilité des spécifications européennes traction de façon suffisante pour une puissance de « seulement » de bruit extérieur que le TGV avec rames de huit voitures chacune, caisses et le confort des passagers communes afin de diminuer le permettre de répartir celle-ci sous 7 700 kW au lieu de 8 800 kW pour ses treize bogies. l’AGV aura une configuration mo- au-delà de 320 km/h. Le freinage coût des trains à grande vitesse de les planchers des cabines voya- le TGV Réseau. Avec onze bogies, A la différence du TGV, obliga- dulaire. « Le futur train se présente- sera assuré par des freins linéaires la prochaine génération et de leur geurs au lieu de la concentrer dans ra en plusieurs versions, avec sept, à courant de Foucault, comme sur permettre de circuler sur l’en- les motrices de tête et de queue, dix, douze, voire quatorze voitures, l’ICE-3. Les composants les plus semble des réseaux européens. En comme sur les TGV actuels. Des semi-conducteurs plus compacts de façon à s’adapter aux fluctua- lourds, comme les transforma- novembre 2000, sept réseaux eu- L’ICE-3 allemand, le Pendolino ita- tions du trafic », explique Georges teurs (6,5 tonnes), seront mainte- ropéens (France, Allemagne, Ita- lien ou encore le Shinkansen japo- Les performances de l’AGV en poids, en vitesse et en nombre de Palais, responsable des produits nus dans les voitures des extrémi- lie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, nais possèdent déjà une motorisa- places voyageurs seront rendues possibles grâce à des semi-conduc- grande vitesse chez Alstom Trans- tés pour améliorer la stabilité de Suisse) ont accepté d’élaborer en- tion répartie. Néanmoins, à la teurs connus des professionnels sous le nom de IGBT (Insulated Gate port. L’industriel a prévu égale- celles-ci et leur résistance aux semble des spécifications différence du TGV français, ces Bipolar Transistor). Ces composants assurent la conversion du cou- ment des facilités pour renouveler vents transversaux. Les ingénieurs communes pour des trains à un ou trains rapides ont une configura- rant électrique entre la caténaire et la chaîne de traction. Beaucoup plus souvent les aménagements ont dû satisfaire à la limite euro- à deux niveaux, pendulaires ou tion classique avec des voitures at- plus compacts et fiables que les solutions traditionnelles à base de intérieurs du train en adéquation péenne de 17 tonnes par essieu non. La motorisation répartie et telées les unes aux autres et mon- thyristors du type GTO (Gate Turn-Off), les IGBT présentent avec les goûts de la clientèle. au-dessus de 300 km/h. une vitesse commerciale maxi- tées sur des bogies, c’est-à-dire l’énorme avantage de réduire d’environ 30 % le volume total de la Les ingénieurs d’Alstom Trans- male de 350 km/h figurent parmi des chariots à deux essieux. Le chaîne de traction. Après les derniers modèles de métros, ils port, en collaboration avec ceux VERS UNE NORME EUROPÉENNE les spécifications communes qui grand nombre de bogies permet commencent tout juste à pénétrer dans le matériel ferroviaire inter- de la SNCF, ont dû plancher pour Comme sur le TGV Duplex à pourraient être imposées à ces alors de supporter la motorisation urbain. Alstom Transport va ainsi présenter à Belfort, d’ici la fin de corriger les effets désagréables de deux étages, ils ont prévu des trains européens. répartie sans dépasser la limite de cette année, la première locomotive de fret construite en série avec la très grande vitesse. Dans les bo- caisses légères en aluminium et, charge par essieu, mais au prix une chaîne de traction à base d’IGBT, la Prima. gies, une suspension transversale aux extrémités de la rame, des dis- André Larané Le fret ferroviaire se modernise pour mieux concurrencer la route La SNCF a acheté des locomotives destinées à tracter exclusivement les trains de marchandises, qu’elle espère à terme plus ponctuels et plus longs

POUR LA PREMIÈRE FOIS de son his- des locomotives. Aussi surprenant que ce- du tabac qui veulent se donner la possibilité rence, d’une part en s’imposant des péna- plus grande capacité. Elle étudie avec la toire, la SNCF a commandé des locomo- la paraisse, les services centraux de la de suivre à la trace leurs marchandises. lités financières pour les retards Deutsche Bahn allemande de nouveaux tives exclusivement conçues pour le fret. SNCF ne sont pas en mesure de localiser L’investissement total est évalué à moins de anormaux, d’autre part, en gérant mieux systèmes de freinage pour pouvoir allon- Elle s’apprête à en recevoir 120 à partir de en temps réel les 1 800 locomotives du 50 millions de francs, non compris les coûts les circulations. « Comme les trains de ger et alourdir les trains de marchandise. 2001. Leur coût unitaire, d’environ 12 mil- parc de fret et les 800 locomotives en ré- de formation des agents et de réorganisa- marchandises sont plus lents que les trains Sur les trains actuels, la commande de lions de francs, est près de deux fois serve. Il arrive que certaines locomotives tion des services. » de voyageurs, nous faisons circuler les uns et freinage se transmet de la locomotive au moins élevé que celui d’une locomotive dorment dans une gare quelconque tandis De tous les handicaps du fret ferro- les autres en batterie ou par paquets, en évi- wagon de queue par un dispositif d’air multifonction (fret + voyageurs). Elles dis- que des marchandises attendent en vain viaire, la régularité reste sans doute le tant d’intercaler un train de marchandises comprimé. Il s’ensuit de violentes se- posent d’une alimentation bicourant qui un train dans une autre gare. plus important. Les trains de marchan- entre deux trains de voyageurs », explique cousses entre le moment où freine le pre- leur permet de circuler dans tout l’Hexa- dises doivent usuellement céder la priori- Patrick Charpentier. mier wagon et celui où freine le dernier. gone mais leur interdit l’étranger, où les AMÉLIORER LA RÉGULARITÉ té aux trains de voyageurs. La reconfigu- C’est une des raisons pour lesquelles les tensions d’alimentation sont souvent dif- Pour remédier à cette carence, la SNCF ration des trains dans les gares de triage DES CONVOIS DE 1 500 MÈTRES Européens limitent aujourd’hui la lon- férentes. Ces machines, dénommées va faire appel au GPS (Global Positioning prend elle-même du temps. De manière Avec l’augmentation du trafic, la SNCF gueur des trains à 750 mètres. BB 427000, participent au renouveau du System). Ce système tire parti de quelques générale, en Europe, la vitesse moyenne doit faire face à des goulets d’étrangle- Seule une transmission électronique de fret ferroviaire. Elles font partie d’un pro- satellites et n’a besoin que d’une balise des trains de marchandises ne dépasse ment critiques en Ile-de-France, à Lyon, à la commande de frein permettrait un frei- gramme d’achat plus global de 600 lo- embarquée pour donner à tout moment la pas... 16 km/h, bien que ces trains soient Marseille mais aussi autour de Nîmes et nage simultané et une disparition des se- comotives d’ici à 2006. position exacte des locomotives. « Toutes autorisés à rouler jusqu’à 100 km/h, voire de Montpellier. Des projets de voies nou- cousses. Deux solutions sont à l’essai, Ce programme d’équipement excep- les locomotives du fret seront équipées du 200 km/h pour certains trains de message- velles réservées au fret sont à l’étude avec l’une avec un signal radio, l’autre avec un tionnel va de pair avec l’introduction de GPS courant 2001, explique Patrick Char- rie circulant sur les lignes nouvelles. RFF (Réseau ferré de France), l’établisse- système filaire. Un prototype roulera en nouvelles technologies pour mieux utili- pentier, directeur de la stratégie et du dé- Compte tenu des aléas du trafic, les ex- ment public responsable des investisse- 2001 et on pourrait voir en 2002-2003 les ser le matériel roulant et faire face à la sa- veloppement du fret. Nous équiperons ploitants sont incapables de garantir à ments d’infrastructures. La SNCF envi- premiers trains de 1 500 mètres. turation des infrastructures. La première aussi 300 ou 400 wagons pour répondre à la leurs clients un délai de livraison. La direc- sage par ailleurs de pallier le manque de de ces technologies a trait à la localisation demande de nos clients de la sidérurgie et tion du fret tente de remédier à cette ca- sillons horaires en utilisant des trains de A. La.

Freins silencieux et CORRESPONDANCE camionnettes électriques

Les trains de marchandises Une lettre de Serge Thion sont indésirables la nuit dans les A la suite de notre article intitulé : pourtant accepté par la commis- massacres de masse qui ont eu lieu villes, essentiellement en raison « Le chercheur négationniste Serge sion dont je dépendais. au Cambodge. L’affirmation selon du bruit de freinage. L’Union in- Thion révoqué du CNRS » (Le Je suis entré au CNRS en 1971. laquelle j’aurais « alimenté » un ternationale des chemins de fer Monde du 27 octobre), nous avons Mes positions politiques étaient site Internet « en textes antisé- (UIC) a constitué, sur ce thème, reçu de M. Thion la mise au point connues. Elles sont demeurées mites » est une calomnie. Je n’ai un groupe de travail européen, suivante : constantes. L’idée de « dérives évidemment jamais écrit de tels qui préconise de remplacer à Vous dites que mon dossier « en- idéologiques » est sans fondement. textes. partir de juillet 2001 les semelles tachait depuis longtemps l’image » Vous dites : « Il met en avant, de- Vous citez un communiqué du en fonte des wagons par des se- du CNRS. Mes activités de cher- vant la justice, sa qualité de cher- MRAP qui me reproche « l’utilisa- melles en matériaux composites. cheur spécialisé dans les questions cheur au CNRS. » C’est inexact. Le tion de matériel » du CNRS. Le Plus silencieux, les trains de indochinoises ont mérité le satisfe- président du tribunal, en 1981, m’a CNRS ne m’a jamais fourni le marchandises livreraient alors cit de tous les rapporteurs qui ont demandé de décliner, en tant que moindre matériel. J’ajoute que si le leurs marchandises dans les eu à rendre compte de mon travail, témoin, mon identité et ma profes- MRAP avait des preuves de tout ce gares de triage des grandes depuis trente ans, à la commission sion. qu’il avance, il aurait dû me pour- villes, où de petits camions élec- de sociologie. Ce que j’écris en de- Vous dites : « Il prend la défense suivre devant les tribunaux, ce qu’il triques prendraient le relais. La hors du laboratoire relève, éven- du régime Pol Pot. » C’est exacte- s’est abstenu de faire. SNCF et EDF réfléchissent en- tuellement, de la justice. Or, je n’ai ment le contraire de la vérité. J’ai Vous mentionnez la commission semble à la mise en place d’un jamais été poursuivi. Vous dites été l’un des premiers à qualifier ce d’enquête dirigée par M. Bédarida tel projet à Toulouse. Cette logis- que j’étais considéré « ces derniers régime de « barbare ». J’ai dû sans dire que cette commission ne tique urbaine aurait l’avantage temps, par l’administration comme vaincre une énorme résistance m’a jamais entendu. Ses conclu- de limiter les norias de poids sans affectation ». En réalité, l’ad- dans la rédaction de Libération, sions n’ont pas été rendues pu- lourds et les nuisances environ- ministration a dissous prématuré- pour parvenir à publier un compte bliques. Je les ai rendues publiques nementales liées à la distribu- ment le laboratoire où je travaillais rendu du livre du Père Ponchaud, moi-même, en y ajoutant les com- tion des marchandises à partir et qui ne voulait pas m’exclure, et a le 7 mars 1977. Je continue néan- mentaires qui me semblent s’impo- de plates-formes situées en loin- refusé d’entériner mon accueil moins à penser que le terme de ser, sur un site Internet créé à cet taine banlieue. dans un autre laboratoire, accueil «génocide»ne s’applique pas aux effet : perso.wanadoo.fr/cnrsvsst. LeMonde Job: WMQ2911--0029-0 WAS LMQ2911-29 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0335 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 29

Les positions au 27 novembre à 16 heures GMT DÉPÊCHES Catherine Chabaud navigue 30° 15° a AUTOMOBILISME : Peugeot, champion du monde des rallyes 2000 (constructeur et pilote), a an- noncé, lundi 27 novembre, le re- 20 crutement du Français Didier Au- avec application et sérieux 19 riol en remplacement de François Delecour pour la saison 2001. a BASKET-BALL : le géant rou- main Georghe Muresan (2,31 m), Pour elle, le Vendée Globe 1996-1997 fut une découverte – du Grand Sud, Equateur e vingt-neuf ans, a signé, lundi de la solitude. L’édition 2000 est une course, dont elle occupe la 4 place 27 novembre, un contrat avec 18 l’Elan béarnais Pau-Orthez jusqu’à SES NOUVELLES de la mer sont d’Olonne, elle avait été accueillie cap Horn, je chialais tellement que la fin de la saison. 17 sérieuses, ourlées de ses émerveil- par des dizaines de milliers de per- toute la tension se libérait. C’était la 16 a FOOTBALL : Gérard Bourgoin, lements. Catherine Chabaud sonnes. fin du Sud. Je venais de passer 15 président de la Ligue nationale (Whirlpool) navigue avec applica- Un premier tour du monde et la soixante-dix jours dans l’Antarc- de football, a assuré, lundi 27 no- Eur tion et curiosité. Elle a grogné préparation du suivant l’ont autre- tique. » Elle dit encore : « L’être hu- ope vembre sur la chaîne Pathé Sport, BRÉSIL 14 ique quand elle s’est engluée dans les ment façonnée. A trente-huit ans, main oublie les souffrances mais pas rop lors de l’émission « Côté Tribune », T ancer u C eaux calmes du pot-au-noir mais Catherine Chabaud apparaît plus les émotions. » 13 d 0° Afriq organisée avec RTL et le site Inter- 12 Océan ue s’est toujours réjouie du spectacle sûre d’elle, toujours aussi volon- Elle a néanmoins fait de la prépa- 11 Atlant net sportever.fr, ne pas « voir du Ascensiontique qui s’ouvre sur son sillage. Ainsi a- taire, tenace à vouloir gagner tout ration mentale et notamment tra- O tout comment » sa possible mise en 10 ue 0e I c iq rne 4 (RU) n é t-elle enragé sur ses choix, puis le respect dans ce monde vaillé sur les peurs qu’elle avait p co e d a examen dans le dossier du groupe o i 50 i n r e r p T a 60e n elle a calmé ses impatiences pour d’hommes et justement différente éprouvées là-bas : « On fait le tour 8 9 C volailler Bourgoin SA (BSA) 15° orn 7 6 u p Ho retrouver du vent et de la vitesse. pour séduire les sponsors. En avril du monde avec sa tête. » Et du yoga d Ca « pourrait remettre en cause » sa Onzième il y a une semaine, elle a 1997, lors de son retour, un de ses pour combattre le stress. « Lorsque 5 4 Antarctique présence à la tête de la Ligue. Gé- avalé des milles pour revenir non partenaires, Whirlpool, l’avait suivie l’on navigue, on est souvent en ap- 3 rard Bourgoin est visé par une in- loin de la tête de la course. Lundi dans ses aventures de marin. Un née, cela permet aussi de faire par- 2 formation judiciaire nominative 27 novembre, elle pointait en qua- peu plus d’un an après son retour fois abstraction des bruits en mer, 1 pour « abus de biens sociaux et abus Iles Martin Vaz 600 km trième position derrière Yves Par- en Vendée, Catherine Chabaud comme le vent », assure-t-elle. Pour (Brésil) de pouvoir » après le démantèle- lier (Aquitaine-Innovations), Mi- lance un nouveau monocoque, en structurer une vie qui peut s’effilo- ment de BSA. Deux enquêtes préli-

chel Desjoyeaux (PRB) et Roland août 1998. D’emblée, la conception cher au fil des heures de veille, Ca- 1 PARLIER (Aquitaine-Innovations) 19 617 13 CARPENTIER (VM-Matériaux) 549 minaires sont également ouvertes Jourdain (Sill-Matines-La Pota- du bateau séduit par sa différence. therine Chabaud la rythme. Chaque 2 DESJOYEAUX (PRB) 124 14 DINELLI (Sogal-Extenso) 656 pour « escroquerie » et « présenta- gère). Elle précède Ellen McArthur Dans ce monde dominé par les jour, elle s’astreint à une grande 3 JOURDAIN (Sill-Matines-La-Potagère) 174 15 BIANCHETTI (Aquarelle.com) 803 tion de faux bilans ». (Kingfisher), l’autre femme de la plans Finot, il se veut plus fin et toilette ; matin et soir, elle avale des 4 CHABAUD (Whirlpool) 178 16 SANSO (Old-Spice) 818 a JEUX PARALYMPIQUES : le course. plus polyvalent que ses alter ego. compléments nutritionnels. Il y a 5 MACARTHUR (Kingfisher) 227 17 DE GREGORIO (Wind) 948 Comité paralympique espagnol « Vous allez trouver que je suis aussi le tour du pont et une vérifi- 6 DUBOIS (Solidaires) 281 18 MUNDUTEGUY (DDP-60e sud) 1 033 a ouvert une enquête, lundi contente de moi et vous avez rai- DÉTAILS QUI COMPTENT cation soignée du matériel et, bien 7 COVILLE (Sodebo-Savourons la vie) 285 19 TOLKIEN (This Time - Argos Soditic) 1 457 27 novembre, suite à des accusa- son », confiait-elle dimanche. Pour Catherine Chabaud poursuit son sûr, la communication avec la terre. 8 THIERCELIN (Active Wear) 300 20 KONYOUKHOV (Modern Univers. for Hum.)1 529 tions de fraude aux Jeux de Syd- sa deuxième participation au Ven- apprentissage de la mer en multi- Toujours, elle parle de la mer. Non 9 WAVRE (Union bancaire privée) 300 21 GOLDING (Team Group 4) 2 078 ney. Carlos Rigaborda, journaliste dée Globe, Catherine Chabaud pliant les stages météo ou les loin des Sud terrifiants, elle garde 10 HALL (EBP-Esprit PME-Gartmore) 424 DUMONT (Euroka-Un Univers de serv.) (abandon) et membre de l’équipe espagnole s’est donné une obligation de ré- heures de préparation physique cette humeur gourmande et aven- 11 SEETEN (Nd-Pas-Calais/Choc. du monde) 516 DE RADIGUES (La Libre Belgique) (abandon) de basket-ball médaillée d’or en sultat. « En 1997, j’étais frustrée, afin d’être mieux parée aux ma- tureuse qui la fait, pour l’heure, Australie, a affirmé que des ath- 12 GALLAY (Voila.fr) 525 STAMM (Armor Lux - Bizac Foie gras) (abandon)- pas très fière de moi, racontait-elle nœuvres et aux tempêtes les plus avancer avec les meilleurs. lètes sans handicap mental (dont Distance en milles par rapport à l'arrivée pour le premier, et distance en milles par rapport à la veille du départ des Sables- rudes. Elle a aussi été opérée, en au premier pour les autres lui-même) ont été envoyés à Syd- d’Olonne. Je me souviens de l’avoir juin 1998, alors que l’équipe portait Bénédicte Mathieu ney pour améliorer les résultats. dit sitôt le pied posé à terre et je me les dernières finitions au bateau : elle a fait fixer une épaule hyper- laxe trop encline aux luxations. Elle De Kersauson veut grince encore dans les manœuvres mais elle peut l’oublier un peu, ce battre tous les records qu’elle n’avait pu faire pendant son premier Vendée Globe, sentant son Le navigateur breton Olivier aventure à la merci d’une « petite » de Kersauson a présenté, lundi articulation. 27 novembre, son ambitieux Le bateau lancé, elle éprouve programme : battre tous les re- d’abord du mal à apprivoiser sa cords établis à la voile de par le conquête. En novembre 1998, alors monde, « dans l’Atlantique, le Pa- qu’elle est au coude-à-coude en cifique ou l’Indien ». Avec l’appui tête avec Thomas Coville sur la de deux sociétés, Cap Gemini Route du rhum, elle démâte. Le Ernst & Young et Schneider monocoque sera entièrement dé- Electric, qui se sont engagées monté pour trouver la faille. Aux pour cinq ans, il s’agira de battre côtés de Luc Bartissol, un des pen- vingt-sept records actuellement seurs de son bateau, elle termine répertoriés. Le premier est le deuxième de la transat en double Trophée Jules-Verne, le tour du Le Havre-Carthagène en novembre monde en équipage avec départ 1999 et sixième de la Transat an- et retour entre l’île d’Ouessant glaise en juin 2000. A force de tra- (France) et le cap Lizard (Angle- vail, de questions et de milles terre), qu’Olivier de Kersauson – Whirlpool en a parcouru un peu détient déjà (71 jours 14 heures plus de 20 000 –, elle s’est profon- 22 minutes et 8 secondes sur dément attachée : « Au début, il a Sport-Elec en 1997). Le défi passe fallu que je m’adapte, j’étais à quatre par un bateau hors norme, un pattes dedans. Maintenant, c’est ce- trimaran de 34 mètres. Actuelle- lui que j’attendais pour partir. » ment en construction, ce bateau La géométrie générale a changé sera en principe mis à l’eau en et la surface de voile a été réduite et juillet 2001 avec une première rééquilibrée : le bateau est plus per- tentative aux alentours de l’au- formant, pétri de petits détails qui tomne 2001. comptent pour elle. Catherine Cha- baud a notamment fait installer un « moulin à café » pour hisser la voi- suis fait huer. » Elle était partie lure en économisant les efforts. Sur quelques mois plus tôt avec une le Vendée Globe, elle est repartie vision poétique de la course. Jour- pour tout : le plaisir, et sans doute naliste, elle avait fait son métier, la peur. Elle se souvient de son re- chroniquant du bout du monde, et tour, quand elle se disait qu’elle ne appris les us de l’existence du ma- repartirait plus dans les mers du rin. Dernière, au bout du voyage, Sud seule, elle se souvient surtout elle était devenue la première d’avoir beaucoup pleuré devant femme à boucler le tour du monde d’innombrables spectacles si à la voile sans escale. Aux Sables- beaux : « Lors de mon passage au Yves Parlier s’échappe, Thomas Coville et Marc Thiercelin papotent SA DESCENTE vers le sud rattraper. Nous avons fait un cin- prend des allures de navigation quième de la course, tout peut en- triomphale. Après dix-huit jours core arriver », jure Ellen McArthur, de course, Yves Parlier (Aquitaine- cinquième sur Kingfisher. Innovations) a porté son avance Avec une tête de flotte relative- sur Michel Desjoyaux (PRB) à plus ment ramassée, la course prend de 100 milles, lundi 27 novembre. des tours de longue régate. Marc Le skipper, qui vient de contourner Thiercelin (Active-Wear) et Tho- l’anticyclone de Sainte-Hélène, mas Coville ont même navigué à peut en effet profiter de vents vue pendant de longues heures. meilleurs et plus puissants au Les deux hommes se sont souvent grand large des côtes brési- parlé, devisant sur la course et les liennes... où il a eu le mérite d’arri- fortunes des uns et des autres. ver le premier. Marc Thiercelin tarde à se re- Derrière lui, ses concurrents sa- mettre d’une grosse fatigue due à luent sa percée. « Revenir d’où il des heures entières passées à ré- était [Yves Parlier a été victime en parer sa bôme. Il a retrouvé des 1998 d’un accident de parapente vents mais son bateau a encore dont il garde des séquelles] et se besoin de lui : « Je ne dors guère les retrouver en tête avec 100 milles nuits, je me repose le jour. Je fais d’avance, chapeau ! Cela prouve beaucoup d’efforts mais j’estime ne que c’est un très très grand bon- pas en être récompensé. » Il a en- homme », a déclaré Thomas Co- core du travail pour tout vérifier ville, septième sur Sodebo. Tous les avant d’attaquer le Grand Sud, où marins s’accordent à dire qu’Yves la difficulté des tâches sera multi- Parlier a le bateau le mieux prépa- pliée par dix. Il garde néanmoins le ré de la flotte. Mais personne, bien sourire : « Je ne mollis pas, vous sûr, ne désespère : « Comme nous pouvez me faire confiance. Je sais sommes à peu près sortis de l’anti- que le bonhomme tiendra. » cyclone, ça va y aller ! Yves n’a pas trop d’avance encore, cela peut se B. M. LeMonde Job: WMQ2911--0030-0 WAS LMQ2911-30 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 11:22 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0336 Lcp: 700 CMYK

30 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 AUJOURD’HUI-GOÛTS

53 de l’avenue des Champs-Ely- sées, mais alors tout à fait mé- TOQUES connaissable. L’ancien Pub, www.apocalypse.com comme l’écrivait Jean-Michel Nor- EN POINTE mand – au journal, notre homme à essayer des bagnoles que l’on ne Une confrérie dans l’embarras pilotera jamais –, c’était pour lui des souvenirs de beaux dimanches Brasserie OÙ A-T-ON LU récemment que les frayeurs se nichent et d’où les avec ses sœurs, leurs robes claires la chronique gastronomique avait effrois se propagent. Lui a les et les glaces à la pistache. Des LE BAR À HUÎTRES du souci à se faire ? Du souci ? Le moyens de ses veto et peut facile- jours de gloire pour nos cham- a Le décor passablement désuet a mot est faible. Job effrayant, inhu- ment passer pour l’homme pré- pionnes aussi, les Alpine ga- été refait en 1999 par Jacques Gar- main. Et puis alors, dites-donc, monitoire, mais pour les autres, gneuses de rallyes. De la méca- cia, qui s’est inspiré des incrusta- l’avenir... Entre les sanguins, qui les éternels du bœuf à la ficelle, du nique qui en avait dans le buffet. tions de coquillages que l’on em- tiendront à mourir debout, du bif- roast-beef saignant et du ris de ployait autrefois dans les teck d’auroch dévoré à pleines veau aux morilles, sans parler des LE CONCEPT DE L’ATELIER nymphées. Le succès tient autant à mandibules, et les dévots du ré- clients si douloureusement at- Elles arrivaient par colis express, la qualité des fruits de mer qu’à gime lacté, linceulisés sous leurs teints, problème, gros problèmes. maquillées aux boues de la der- l’efficacité du service, même lors- pots de yaourt, le climat risque nière victoire. Pas un virage ne qu’il paraît débordé. Huîtres, co- d’être malsain. C’est le moment de ARTICLES PASTEURISÉS manquait. Les passants s’émerveil- quillages, pouces-pieds, oursins prendre ses distances, de réviser à Les scribes sauciers, eux, hé- laient. Les plus hardis entraient violets ou verts (les meilleurs), la baisse. sitent encore sur l’attitude à adop- pour mieux saisir les frissons de la araignées, crabes et patates de Car tout est bloqué, et pour ter. Ou jouer les distants en atten- grande virée, rêver, s’installer aux mer, le choix est ample pour longtemps. Faisceau de présomp- dant que les Cassandre remisent pédales, tutoyer les chronos, frôler composer un repas d’après-spec- tions aggravé, comme on dit aux leurs mauvais chiffres et leurs les abrupts. Se faire peur ; sans tacle. Menus : 138 F et 208 F (21 ¤ assises. Dans mille ans, on en par- mauvais rêves au rayon des farces toucher. Sur les Champs, le Pub et 31,7 ¤). A la carte, compter 300 F, lera encore, du troisième millé- et attrapes, ou se plier aux me- faisait le fier. Aujourd’hui, il fait 45,7 ¤. naire et de ses bombes à retarde- sures d’urgence et à la stricte ap- concept. Un large espace de vaga- ૽ 112, boulevard du Montpar- ment. Le pire reste à venir, plication des peines. Pour l’ins- bondage dirigé laissé aux nou- nasse, 75014 Paris. Tél. : 01-43-20- n’oublions pas. Elle est finie, tant, on s’en tient à la veaux somnambules de la vie in- 71-01. 33, boulevard Beaumar- l’époque des mandolines où la pasteurisation des articles, préfé- ternautée. Bel ouvrage. chais, 75003. Tél. : 01-48-87-98-92. confiserie politique enrobait ses rant les voir être mâchonnés plu- Au premier, on peut déjeuner et 33, rue Saint-Jacques, 75005. Tél. :

propos au sucre glace. C’est du tôt que dévorés dans de trop in- DESSINS DESCLOZEAUX même dîner. C’est Jean-Pierre Vi- 01-44-07-27-37. Tous les jours de rêche maintenant, de l’avoué, du confortables incertitudes. Mais la gato, de l’Apicius, qui a inspiré la midi à 1 heure du matin. certifié. On se débat encore désolation est profonde. arrache-cœur. En ouverture de épicerie attenante au restaurant et carte. Plats sortis de la nébuleuse comme on peut, friture compacte, Il faut comprendre. Bâcler ce si campagne, les pages magazines laissée à l’abandon, où trois boîtes mondialo-mondialiste pour clients tous prisonniers dans la nasse ir- juteux moment où les Français étaient déjà toutes chaudes pour de petits pois – extrafins – se bat- pressés : grosses crevettes aux Gastronomie réelle, mais le haut mal est dans la commençaient à peine à s’expri- des noëls soignés aux petits oi- taient en duel avec un lot de pa- épices indiennes et raviolis chinois place. Il va frapper, lentement, mer – les sondages sont formels – gnons, du festif gourmand entiè- quets de chicorée. Vingt mètres vapeur ; souris d’agneau confite et JARASSE mais sûrement. sur leur regain d’émotion pour la rement rénové, entièrement carrés placés sous la protection de laquée façon tajine, semoule aux a Jarasse a su s’attacher, depuis Au beau milieu de cette peste cuisine et ses dégagements dans conjugué bien-être. Du sans em- l’ex-voto du calendrier des postes petits légumes. Personne ne se 1932, la clientèle de plusieurs géné- montante, les gourmétistes vont l’éther des saveurs est un véritable brouille, avec imprimatur des chefs et d’une très ancienne odeur de ta- moque de personne. En dessous, il rations de Neuilléens amateurs de avoir à se poser des questions. Les les plus fortiches et les plus sûrs. bac de contrebande. Il suffisait de y a l’avenue et les passants qui poisson. Les nouveaux proprié- cuisiniers d’abord. Comment gérer Une tuile, cette affaire, vraiment. remettre la machine à torréfier en passent. L’endroit se fait appeler taires, Madeleine et Alain Morillon, une gastronomie de la crainte ? route, de redresser la clochette de l’Atelier Renault. ne ménagent pas leur peine pour Ducasse, le premier, a fait savoir SOUVENIRS DU PUB la porte d’entrée et de s’acheter offrir, dans un cadre inchangé qu’il retirait de ses cartes le meil- Tout ça est bien décourageant, une blouse grise : plus de chro- Jean-Pierre Quélin – même si les lambris en contrepla- leur des dangers inscrits sur la liste bien pénible. Au point que l’autre niques, plus de mangeurs mal qué style « Vincent Auriol-René des fléaux supposés. Coup hardi et jour, en sortant d’une auberge du mangés, plus de danger. ૽ L’Atelier Renault, 53, avenue Coty » des années 50 ont pris de la sans doute réfléchi pour ce chef pays de Caux, on se prenait à ima- Au lieu de quoi on s’est retrouvé des Champs-Elysées, 75008 Paris, patine –, des produits « garantis remuant, qui, à bouger beaucoup giner une retraite honorable et sur le nouveau site du Pub Re- tél. : 01-49-53-70-70. Menu : 110 F, frais et pêchés à la ligne ou au filet à autour de la planète goût, sait où digne, nouveau patron de cette nault, ouvert en 1963, toujours au 16,8 ¤. Carte : 120 F, 18,3 ¤. l’état sauvage » et un service ex- cellent. Le menu offre un choix de plusieurs entrées (assiette de la salade en Chez Florette, à l’Isle-sur-la-Sorgue (15 secondes à 800 tours/minute pour de l’écailler, bisque de homard, had- La salade en sachet sachet était en (Vaucluse), « elles viennent en cette saison la frisée contre 30 secondes à dock en salade) et cinq plats, dont plein boom, à 80 % de champs de la région, explique le 300 tours/minute pour de la laitue, moins une fameuse petite marée en Une salade dans un sachet, a priori, quoi les petits ateliers d’ensachage se directeur de l’usine. Le reste arrive par résistante). La salade est finalement bouillabaisse ou un cabillaud aux de plus laid ? La nature a horreur d’être multiplièrent et tous n’étaient pas des camions réfrigérés d’Espagne, de ensachée dans des hangars où la mojettes (haricots du Poitou). Le emprisonnée. Le paradoxe, c’est que la plus professionnels. La salade était Normandie ou du pays nantais ». Les température ne dépasse pas 4 degrés. banc d’huîtres et de fruits de mer laitue et le plastique font bon ménage. souvent mal essorée, parfois vendue variétés au feuillage le plus imposant Le froid est d’ailleurs essentiel à la présente une sélection rigoureuse On pourra bien sûr reprocher à ces dans le métro ou sur les étals des (scaroles, frisées, laitues) sont saisies par bonne conservation de ces salades de Gillardeau (numéro 2), de plates salades coupées au millimètre près de marchés et non, comme il se doit, dans le trognon dans une pince métallique et (entre cinq et sept jours selon les de la mer du Nord, de belons et de manquer de poésie, d’être trop calibrées, un meuble réfrigéré. Bref, les produits découpées une première fois pour variétés). Le produit a beau être sous marennes. Mais la grande spéciali- mais tordons un peu le cou aux idées tournaient de l’œil et les consommateurs enlever la couronne extérieure des plastique, il reste vivant. N’achetez pas té de la maison reste la carte des préconçues : s’il s’est vendu en 1999 plus finirent par s’en détourner. feuilles. Seul le cœur de la salade est un sachet trop gonflé ou une salade dont saint-jacques et ses neuf prépara- de 150 millions de sachets de salade en La salade plastifiée pique du nez dès le gardé. Il est alors coupé en morceaux les parties blanches se sont oxydées et tions différentes : crues finement France, c’est que non seulement le commencement des années 90. Les réguliers. Les déchets sont hachés menu ont rosi : dans ces deux cas un coup de tranchées, tièdes en consommé et produit est pratique, mais qu’il est bon. ventes chutent pendant trois années et compactés pour servir à l’alimentation chaud est passé par là. raviole de foie gras, en coque aux Cela n’a pas toujours été le cas. Les successives, les usines ferment les unes du bétail. truffes et julienne de légumes, à la salades sous film plastique ont beau après les autres. Des quarante-cinq Les feuilles destinées à la vente sont Guillaume Crouzet vapeur ou grillées, etc. Menu : n’avoir jamais été lavées à grands coups fabricants de l’âge d’or, il ne reste plus pour leur part lavées dans une eau 215 F, 32,8 ¤. A la carte, compter d’eau de Javel (contrairement à ce que aujourd’hui qu’une minuscule poignée, glacée et très légèrement chlorée (à ૽ Mélange « La guirlande des saveurs » de 450 F, 68,6 ¤. prétendaient autrefois certains les plus sérieux. Trois concurrents moins de 0,01 %). La salade passe ensuite Florette (frisée, chicorée rouge et mizuna, ૽ 4, avenue de Madrid, chroniqueurs gastronomiques), elles ont assurent désormais à eux seuls 90 % du dans un bac de rinçage, puis dans de salade poivrée d’origine asiatique), 13 F, 92200 Neuilly-sur-Seine, tél. : 01- longtemps eu mauvaise presse. Il y avait marché : Florette, Bonduelle et Crudette. grandes essoreuses dont la puissance et 2 ¤, les 200 g. Roquette « Tendres pousses » 46-24-07-56. Ouvert tous les jours. de quoi. Au milieu des années 80, quand Comment se préparent ces salades ? le temps d’utilisation sont variables de Bonduelle, 12,50 F, 1,9 ¤, les 100 g. Jean-Claude Ribaut LeMonde Job: WMQ2911--0031-0 WAS LMQ2911-31 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0337 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 31 ------Publicité Nuages et douceur 29 NOVEMBRE 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou Ensoleillé MERCREDI. Un front ondu- brumes locales, le ciel de la mati- vers 12h00 lant très peu actif traverse la née reste bien lumineux. France. Le vent de sud se généra- Les nuages deviennent plus Peu lise à l’ensemble du pays. Il ap- nombreux au fil de l’après-midi. Belfast nuageux porte des températures très Il fera de 14 à 17 degrés. Liverpool Dublin douces pour la saison. Poitou-Charentes, Aquitaine, Varsovie Kiev Le ciel est gris Bretagne, pays de Loire, Midi-Pyrénées. – Amsterdam Berlin Brèves Basse-Normandie. – Les nuages et le soleil ne se montre que très éclaircies dominent en matinée puis des rarement. De petites pluies se Londres 5 o Bruxelles éclaircies se dessinent dans produisent près des côtes dans 0 Prague l’après-midi. Quelques averses l’après-midi. Il fera de 14 à 20 de- Couvert se produisent alors près des grés. Paris Strasbourg Vienne côtes. Budapest Limousin, Auvergne, Rhône- Brume Les rafales de vent atteignent Les nuages sont plus Nantes Alpes. – Berne brouillard 80 à 90 km/h sur la pointe Bre- nombreux sur le Limousin et Bucarest tagne. Il fera de 13 à 15 degrés dans la moyenne vallée du Lyon Milan Belgrade Nord-Picardie, Ile-de- Rhône où le vent souffle autour Sofia Averses France, Centre, Haute-Nor- de 70 km/h. Ailleurs le ciel est Toulouse Istanbul mandie, Ardennes. – Le couvert bien lumineux. Les températures nuageux s’épaissit au fil de la s’échelonnent entre 14 et 18 de- Rome Pluie journée. Quelques gouttes grés. Barcelone Naples o Madrid tombent ça et là dans l’après-mi- Languedoc-Roussillon, Pro- 40 di, du Nord à l’Ile-de-France. Le vence-Alpes-Côte d’Azur, Lisbonne Athènes Orages vent de sud souffle jusqu’à 60 Corse. – Le vent de sud amène km/h près des côtes. Il fera de 13 de nombreux nuages du Langue- Séville à 15 degrés. doc au Vars. Ailleurs le ciel est Tunis Neige Champagne, Lorraine, Al- juste recouvert d’un voile de Alger sace, Bourgogne, Franche- nuages élevés. Le thermomètre Comté. – Malgré quelques affiche de 15 à 19 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 29 NOVEMBRE 2000 PAPEETE 24/30 P KIEV -4/-2 C VENISE 6/12 S LE CAIRE 13/21 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/28 S LISBONNE 12/16 S VIENNE 2/8 S NAIROBI 17/25 P et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 22/28 S LIVERPOOL 8/15 C AMÉRIQUES PRETORIA 17/23 P EUROPE LONDRES 9/16 S BRASILIA 19/25 P RABAT 13/19 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 10/13 S LUXEMBOURG 8/12 C BUENOS AIR. 14/22 S TUNIS 13/21 S FRANCE métropole NANCY 8/14 S ATHENES 12/16 S MADRID 7/14 P CARACAS 23/27 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 7/18 S NANTES 11/15 N BARCELONE 10/15 C MILAN 5/8 S CHICAGO -1/4 C BANGKOK 24/32 S BIARRITZ 11/18 N NICE 9/16 S BELFAST 5/12 P MOSCOU -7/-4 C LIMA 17/20 S BEYROUTH 15/20 P BORDEAUX 11/15 N PARIS 10/15 N BELGRADE 1/8 S MUNICH -2/10 S LOS ANGELES 11/19 S BOMBAY 20/32 S BOURGES 10/16 N PAU 7/16 N BERLIN 8/12 S NAPLES 9/19 S MEXICO 9/20 S DJAKARTA 26/31 S BREST 10/13 S PERPIGNAN 11/18 S BERNE 1/12 S OSLO 1/8 C MONTREAL -3/2 C DUBAI 22/28 S CAEN 10/15 N RENNES 9/14 S BRUXELLES 11/14 S PALMA DE M. 10/19 C NEW YORK 3/7 S HANOI 23/26 C CHERBOURG 10/13 S ST-ETIENNE 8/15 S BUCAREST 1/8 S PRAGUE 1/8 S SAN FRANCIS. 10/13 S HONGKONG 19/24 S CLERMONT-F. 9/17 S STRASBOURG 6/14 S BUDAPEST 1/7 S ROME 7/16 S SANTIAGO/CHI 13/31 S JERUSALEM 10/21 P DIJON 8/15 S TOULOUSE 10/16 N COPENHAGUE 8/11 C SEVILLE 13/17 P TORONTO -2/2 C NEW DEHLI 10/23 S GRENOBLE 6/15 S TOURS 10/16 N DUBLIN 4/11 P SOFIA 2/8 S WASHINGTON 0/10 S PEKIN -2/7 S LILLE 10/14 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 9/13 C ST-PETERSB. -3/2 C AFRIQUE SEOUL 2/8 S LIMOGES 9/15 N CAYENNE 22/28 P GENEVE 5/11 S STOCKHOLM 3/10 C ALGER 12/22 C SINGAPOUR 26/31 P LYON 12/18 S FORT-DE-FR. 25/27 P HELSINKI 2/5 C TENERIFE 14/19 S DAKAR 23/29 S SYDNEY 20/28 S MARSEILLE 12/16 N NOUMEA 20/26 C ISTANBUL 8/10 P VARSOVIE -2/4 C KINSHASA 23/27 P TOKYO 5/10 S Situation le 28 novembre à 0 heure TU Prévisions pour le 30 novembre à 0 heure TU

PRATIQUE Acheter et entretenir un cheval, un rêve accessible ÊTRE PROPRIÉTAIRE de son quelques autres réflexions de bon monte, non seulement en fonction de cœur et, comme pour une mai- au pré doit disposer de 1 à 2 ha et il nients qu’il faut mesurer. Les pen- cheval est, à la fois, un rêve et un sens, doit permettre d’éviter les de sa qualité intrinsèque, mais aus- son... beaucoup y succombent. est conseillé de lui trouver un sions au pré chez un agriculteur aboutissement logique pour la plu- embûches classiques. si en liaison avec le nombre d’inter- Deuxième choix délicat : la for- compagnon), du temps (il faut s’en sont bon marché, mais n’assurent part des cavaliers. Il existe au- Première erreur commune : choi- médiaires, sa maturité et son degré mule d’hébergement. Là encore, occuper plusieurs fois tous les au cheval que des conditions rus- jourd’hui une telle variété de mon- sir un cheval trop fort pour son ni- de dressage. l’éventail est large : du logement à jours) et une multiplicité assez rare tiques et une surveillance moins tures, de prix et de formules de veau. Il faut donc savoir ce que l’on Certains circuits permettent de domicile à la pension en club, voire de talents : cultivateur, palefrenier, étroite. pension que cette « accession à la veut – et ce que l’on peut – faire de trouver de bons chevaux de selle dans une écurie de propriétaire, en diététicien, secouriste, éthologiste Quant au choix d’une pension- propriété » n’est pas... inaccessible, sa nouvelle acquisition. De toute pour moins de 10 000 francs. Mais passant par la location d’une pâ- (pour veiller au bon moral de son club, il faut penser à tout : savoir avec quand même un minimum de façon, plus le niveau équestre du le prix d’un cheval très bien né, qui ture équipée d’un abri. Les erreurs, protégé), menuisier et même élec- que les frais vétérinaires et de fer- moyens. Au demeurant, l’essentiel nouveau propriétaire est élevé, a déjà montré ses aptitudes à la elles aussi, sont bien répertoriées. tricien (pour réparer soi-même l’in- rure ne sont jamais compris ; que de l’effort financier porte parfois plus sa liberté de choix est grande, compétition, ou qui appartient à L’une des plus connues consiste à dispensable clôture électrique). certains clubs font payer l’électri- davantage sur l’entretien régulier plus il minimise difficultés et une race à la mode, se compte en croire qu’on peut garder un cheval cité aux propriétaires qui tra- que sur l’achat. risques d’accident. D’autant que le dizaines de milliers de francs. Pour au fond d’un jardin, sans connais- HÉBERGEMENT vaillent leur cheval au manège Pour avoir une idée précise d’un propriétaire, d’une façon générale, un champion, ajouter encore un sances particulières. Avoir un che- En principe, la formule club li- une fois la nuit tombée. Si vous budget, il faut déduire les écono- est plus souvent seul avec son che- zéro. Comme pour une maison, il val chez soi suppose non seule- bère le cavalier de nombre de ces adorez les promenades en forêt mies réalisées sur le prix des pro- val qu’un cavalier « locataire », est conseillé de se méfier des coups ment de l’espace (un cheval qui vit contraintes et offre au cheval la sé- et que vous avez trouvé un club menades et des heures d’équitation surtout s’il a son cheval chez lui. curité d’un environnement profes- formidable, justement en bor- (si le nouveau propriétaire peut se Les circuits pour acheter un che- sionnel. Quant au coût, il paraît à dure d’un massif, vérifiez qu’il ne passer de leçons). La palette des val sont très nombreux : des éle- Pour en savoir plus équestre : équitation américaine, première vue plus élevé en club s’agit pas d’une forêt privée, à réalités de la vie de propriétaire est veurs ou des marchands qui ont pi- cascades, participation de la garde (aux alentours de 2 000 francs par l’accès strictement interdit, cela elle-même très étendue. Mieux gnon sur rue aux petites annonces, b Salon du cheval. Découverte républicaine et des Haras mois, voire plus dans des établisse- arrive... vaut en être conscient, faute de en passant par les chevaux réfor- du western, du tourisme nationaux. Parc des expositions à ments haut de gamme) qu’à la mai- La vogue du cheval se traduit quoi le rêve peut devenir cauche- més des courses. Il n’y a pas de re- équestre, des courses, Paris, jeudi 30 novembre à 20 h 30 son. Mais dans un dossier de son par une profusion de livres riches mar pour le cavalier, sa famille et le cette miracle. L’idéal est de s’assu- championnat du monde du (135 francs, réservations au numéro de novembre, le mensuel en conseils aux propriétaires, cheval lui-même. rer le concours d’un professionnel cheval arabe et championnat 0-826-028-028). Cheval pratique estime que, en ad- réels ou potentiels. Leur lecture Tout aspirant propriétaire pour- de confiance. national du poney. Du samedi 2 b Lire. L’Equitation expliquée aux ditionnant tous les coûts induits, est utile, à condition de savoir rait ainsi s’inspirer de deux pré- Certaines formules sont plus dé- au dimanche 10 décembre, Parc parents par Catherine l’hébergement à domicile n’est pas qu’on ne s’improvise pas proprié- ceptes, l’un établi par une très an- licates que d’autres. Ainsi, il faut des expositions à Paris, porte de Tourre-Malen. Que peut apporter toujours moins cher que le club. taire. En revanche, si le choix a cienne sagesse équestre, l’autre être très sûr de soi pour acheter Versailles. De 10 à 19 heures. la pratique de l’équitation à un Il est possible de diviser par deux été mûrement pesé et réfléchi, il plus contemporain. 1) A vieux ca- dans une foire. Des protections Nocturne mardi 5 jusqu’à enfant ? Est-ce une activité le prix de la pension-club, en met- offre des possibilités et des satis- valier, jeune cheval, et réciproque- particulières sont prévues par la loi 22 heures. Adultes : 65 francs, dangereuse ? Comment choisir un tant le cheval au pair (il est monté factions qui peuvent justifier bien ment. 2) Un cheval n’est pas une pour les acquéreurs de chevaux, si 50 francs de 6 à 12 ans. Contact : centre ? L’ouvrage répond aux par d’autres cavaliers) ou en optant des sacrifices. mobylette... La combinaison de ces certains défauts ont été cachés. En www.salon-cheval.com questions des parents (Favre, pour la copropriété. Les deux for- deux règles de conduite, alliée à règle générale, le prix d’un cheval b Nuit du cheval. Spectacle 126 p., 96 francs, 14,64 ¤). mules présentent des inconvé- Jean-Louis Andreani

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS sur www.lemonde.fr SCRABBLE ᮋ PROBLÈME No 202 PROBLÈME No 00 - 285

Négation. En petits nombres. – 8. 123456789101112131415 Lieux de retraites. – 9. Plutôt salés. Fournit cônes et aiguilles. – 10. Une apocope A T Egrenés après récolte. A pris la B E Bastille en chantant. – 11. Pensent qui rapporte que les femmes pourraient en faire C L beaucoup plus. – 12. Elle aussi ai- 1. Tirage : E I N R S U V. merait en avoir beaucoup plus. a) Trouvez 93 points sans D E scrabbler. E X Philippe Dupuis b) Trouvez et placez un sept- lettres. F A SOLUTION DU No 00 - 284 c) Avec ce même tirage, trou- G vez sept mots de huit lettres en I HORIZONTALEMENT le complétant avec sept lettres H S CORBUT S différentes appartenant à l’un ou I. Vérificateur. – II. Economise. à l’autre des mots placés sur la I Y Nô. – III. Roussi. Plies. – IV. Nuée. grille. J N Taies. – V. Item. Etc. OPE. – VI. Se. N.B. Dès que vous avez trouvé Idée. Aber. – VII. Ane. Méhari. – une solution, effacez-la avant de K T VIII. Anse. Bitures. – IX. Gâteau. continuer. L H Are. – X. Epi. Réglisse. 2. Préparation de la grille de la semaine prochaine. M E VERTICALEMENT d) B E E O N T U : trouvez deux HORIZONTALEMENT Bonne terre pour vaches pas sept-lettres. C E M O R S U : en N S folles. Convoiter. – X. Pour prendre 1. Vernissage. – 2. Ecoute. Nap utilisant trois lettres différentes O I. Dangereuse accumulation de les eaux. Complètement hors (pan). – 3. Rouée. Asti. – 4. Insémi- du tirage précédent, trouvez gaz à l’intérieur. – II. Fait le mé- d’usage. née. – 5. Fos. Dé. Ar. – 6. Imitée. trois huit-lettres. nage en sous-sol. Pour se compa- Bue. – 7. Ci. Atémi. – 8. Aspic. Etal. Solutions du problème paru PLANEZE, plateau de basalte vol- rer aux meilleurs. – III. Vingt et un VERTICALEMENT – 9. Télé. Ahuri. – 10. Isobares. – 11. Solutions dans Le Monde du dans Le Monde du 22 no- canique. shillings à Londres. Désagréable Une. Père. – 12. Rosiériste. 6 décembre. vembre. b) FEE, 6 B, 36, faisant IF et JE au toucher. – IV. Vient d’avoir. Fis 1. Répétition perturbée. – 2. Chaque solution est localisée – EPHEBE, 2 B, 38. un bruit désagréable. – V. Vous Mystérieuse comme le teaser, en sur la grille par une référence se c) FUSTIGER, E 4, 74 – ERGA- transforme en citron. Règle à plus académique. Interjection. – 3. rapportant à sa première lettre. TIFS, cas grammaticaux indi- table. Saint. – VI. Pour interpeller. Met tout le monde d’accord. Reste Lorsque la référence commence quant l’agent, 7 E, 65. Dans la gamme. Electrique ou non, libre sur le Tour. – 4. N’existent par une lettre, le mot est horizon- d) EXALTE – EXILAT – ALEXIE il doit avoir un bon fil. – VII. Ré- qu’avec le bien et le mal. Transport tal ; lorsqu’elle commence par un – TELEXAI – SYNTHÉ, apocope serve d’eau. Dans la musique in- rapide. – 5. Sorti. Difficile à maîtri- chiffre, le mot est vertical. de synthétiseur. dienne. Chez les Grecs. – VIII. Par- ser s’il devient fou. – 6. Membre de a) QUI, I 3, 37, faisant BU et tie de la couronne. Reproduit. – IX. la famille. Roule au hasard. – 7. INJURIAI – QUE, 8 A, 48, faisant Michel Charlemagne 32 CULTURE LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000

CINÉMA RENCONTRE Retour sur les écrans de Mike Leigh, le chroniqueur acerbe des années Thatcher, avec un L’art pessimiste de Julien Duvivier Un hommage à Cheick Oumar Sissoko film inattendu, un film en costumes dans l’Angleterre JULIEN Duvivier est de ces cinéas- sonnel détournant insidieusement moins convaincantes, l’art de Duvi- « Le festival des Trois continents de Nantes vous consacre un hom- victorienne, qui met en scène tes à la fois proches et lointains. Pro- les tics du réalisme poétique. vier s’abandonne volontiers à un mage et vous y présentez votre nouveau film, Battù. Comment vous un couple célébrissime du che parce que son nom est celui Après un séjour à Hollywood pathos de boy-scout (La Fin du jour, en est venue l’idée ? théâtre britannique, Gilbert et d’une figure un peu figée du patri- durant la guerre, où il réalise quatre en 1939, sur les comédiens de théâ- – C’est Josly Barnes, la scénariste du film, qui m’a proposé ce sujet. Il s’agit Sullivan, respectivement moine cinématographique français, films, il revient en France où sa fil- tre à la retraite ; Carnet de bal,en d’une adaptation d’un roman de la Sénégalaise Aminata Sow Fall, La Grève librettiste et compositeur d’une associé surtout à la riche période du mographie dessine désormais une 1937). Son pessimisme parfois féro- des battùs, qui évoque un fait réel, l’expulsion manu militari des mendiants kyrielle d’opérettes qui n’ont « réalisme poétique », et lointain évolution contrastée. Il aborde le ce l’a sans doute un peu à tort éti- de Dakar par décision gouvernementale. Contrairement à mes films précé- jamais vraiment séduit le public parce que sa carrière éclectique n’a film noir (Panique, 1947 ; Voici le queté comme un de ces cinéastes de dents, c’est une production qui réunit un grand nombre de pays, dont la Fran- du Vieux Continent. Mike Leigh pas permis qu’il soit entièrement temps des assassins, 1956), la comé- la « qualité française », revenus de ce, le Sénégal, le Mali et les Etats-Unis. Le tournage a eu lieu à la fin de l’an- choisit leur kitschissime Mikado perçu comme un auteur. On peut le die populaire « à vedette » (Le Petit toutes les illusions. née 1999 à Dakar, durant un mois. Tout cela a été fait d’une manière un peu pour cette méditation joyeuse vérifier au Reflet Médicis qui présen- Sa vision d’une humanité perdue trop précipitée à mon goût, et le producteur français présente le film aujour- sur la création artistique. te vingt de ses films, à partir du ZOOM s’affirme dans ses deux adaptations d’hui, avec un générique qu’il a réalisé lui-même et une dédicace à une per- Topsy-Turvy – en français « sans 29 novembre. de Simenon : La Tête d’un homme et sonne que je ne connais pas, alors que j’estime qu’il n’est pas terminé. dessus dessous » – devrait Né à Lille en 1896, il a réalisé son Sa carrière éclectique, surtout Panique, son chef-d’œuvre, – Cette mésaventure renvoie à la dépendance du cinéma africain. séduire les amateurs du premier film en 1919, après une car- d’après Les Fiançailles de M. Hire. – C’est un problème qui est lié à la situation économique du continent, cinéaste, qui signe là son rière de comédien. Très vite, il affi- où l’essentiel côtoie Michel Simon, y était grugé par mais aussi au manque de considération des dirigeants africains pour la meilleur film et, peut-être, lui che une certaine ambition en vou- Viviane Romance puis accusé d’un culture. La seule solution serait de s’unir à l’échelle de l’Afrique, mais gagner de nouveaux laudateurs. lant adapter des textes littéraires. Il le superflu, ne lui a pas crime avant d’être lynché par la fou- nous en avons été jusqu’à présent incapables. On ne produit pas plus de Outre-Atlantique, une jeune essaie aussi de garder un contrôle le. La fin de La Bandera introduisait trente films par an sur ce continent, qui compte 700 millions d’habitants, cinéaste, Karyn Kusama, a total sur ses films dont il signe sou- permis d’être perçu la tragédie dans les sables du désert et la majorité le sont au Maghreb. Au Mali, deux films ont été produits confié, pour son premier film, le vent le scénario et les dialogues. comme antidote aux décors pari- en 1999, aucun cette année. Seul le Burkina Faso a mené une politique rôle principal à une Après avoir fait ses gammes dans le comme un auteur siens reconstitués en studio du active, ce qui explique que toutes les coproductions Sud-Sud passent par comédienne exceptionnelle, cinéma muet, il s’essaie, comme début du récit. Duvivier tourna ce pays, qui finance son cinéma et s’est doté de laboratoires. Michelle Rodriguez. Dans d’autres, à diverses expérimenta- deux fins à La Belle Equipe, une heu- – Quelle est plus précisément la situation dans votre pays, le Mali ? Girlfight, celle-ci campe une tions visuelles et surtout sonores, Monde de Don Camillo, 1952), la reuse, l’autre dramatique. C’est la – Sur une centaine de salles existantes, il y en avait vingt-quatre de bonne adolescente qui parvient à avec La Tête d’un homme (1933), rêverie poétique décomplexée seconde qui correspond le mieux à qualité, qui sont aujourd’hui vétustes. Il existe un Centre national de la ciné- canaliser son incroyable énergie adapté de Simenon. Il signe une très (Marianne de ma jeunesse, 1955). sa sensibilité. matographie, mais il n’est doté que d’un budget de fonctionnement et est par la boxe. Si loin, si près de curieuse Passion du Christ Golgotha Duvivier avait l’image d’un impuissant. Mon précédent film, La Genèse, qui a pris trois ans de prépara- New York, précisément en (1935) avec un Robert Le Vigan hal- authentique professionnel, respecté Jean-François Rauger tion, n’a pas été vu au Mali. C’est pour cette raison que j’ai créé, avec deux banlieue parisienne, une autre luciné dans le rôle principal. Ses par les techniciens et les acteurs associés, ma propre société de production, Cora Film. Je suis aussi en train jeune fille, Esse Lawson, films avec Gabin, La Bandera (1935), pour sa précision et sa rigueur. Pour- e « Julien Duvivier, richesse et de créer, sur mes fonds propres, une Maison de l’Afrique pour la culture, qui française d’origine togolaise, La Belle Equipe (1936), Pépé le Moko tant ce qui frappe aujourd’hui dans diversité ». Reflet Médicis. 3, rue comprendra notamment une salle de cinéma et un studio d’enregistrement. combat l’adversité par des (1937), comptent parmi les œuvres son cinéma est l’alliance d’une for- Champollion, Paris-5e.Mo Cluny-La Il est capital que nous puissions produire et montrer nos propres images. » moyens comparables, dans un les plus importantes du cinéma fran- me de naïveté et d’un réel pessimis- Sorbonne. Tél. : 01-43-54-42-34. A film enragé, La Squale. çais d’avant guerre, son regard per- me. Dans ses manifestations les partir du 29 novembre. Propos recueillis par Jacques Mandelbaum Mike Leigh, le spectacle et la vie dans un miroir à bascule Topsy-Turvy. En retraçant un épisode de la vie de Gilbert et Sullivan, deux auteurs d’opérettes anglais, il réalise un film épique sur la création artistique

te alors dans une représentation d’artistes à un corps unique impossi- Film anglais de Mike Leigh. Avec onirique du Mikado, une vision ble à départager. John Broadbent, Allan Cordu- kitsch dominée par des couleurs Le film suggère en permanence ner, Timothy Spall, Lesley Man- criardes, puis nous ramène à Gil- que les existences dépeintes sont ville, Ron Cook. (2 h 40.) bert lisant son nouveau livret à un plus complexes que ce que peut lais- Sullivan qui s’en délecte à l’avance. ser apparaître un film de pourtant Les comédies de Mike Leigh com- Malgré son orientalisme, Le Mika- près de trois heures. Les visites de me Naked ou High Hopes sur la clas- do est d’abord une pièce sur l’Angle- Sullivan dans des bordels, le désor- se ouvrière faisaient preuve d’un terre et, encore plus, une pièce sur dre de la vie conjugale de Gilbert, humour grinçant. Mais rien dans l’art de la représentation. Topsy-Tur- l’hystérie régnant dans la maison de l’œuvre du réalisateur anglais ne vy se situe en 1885, au moment où sa mère entourée de ses sœurs céli- laissait présager Topsy-Turvy.Le l’empire colonial anglais atteint bataires, montrent un déséquilibre simple fait d’imaginer ce réalisa- son apogée. La nouvelle de la défai- et une insatisfaction qui trouvent teur acerbe s’attaquer à un épisode te de l’armée britannique menée leur apaisement une fois la porte du de la carrière de Gilbert et Sullivan, par le général Gordon au Soudan, théâtre franchie. Topsy-Turvy signi- deux auteurs d’opérettes anglais première faille dans l’édifice de fie, en anglais, sens dessus dessous. de la fin du XIXe siècle, pourrait lais- l’empire, a beau se propager à Lon- Et pour Mike Leigh toutes les exis- ser supposer qu’il possède un dres, ce sont d’abord les mésaventu- tences obéissent à ce principe du homonyme, cinéaste lui aussi… res de deux comédiens de la troupe tohu-bohu généralisé. Pourtant, la démarche de Mike du Mikado qui occupent les esprits. Topsy-Turvy n’est pas seulement Leigh devient lumineuse dès la pre- Une indigestion liée à une consom- le meilleur film de Mike Leigh, mais mière image du film. Le réalisateur mation exagérée d’huîtres a eu rai- une œuvre épique sur la création anglais engage une réflexion pro- son de leur estomac. artistique. Le Mikado constitue sans fondément originale et intelligente aucun doute un spectacle de deuxiè- sur l’art populaire, dont la démar- me ordre, mais Topsy-Turvy est un che pourrait se résumer par une Mike Leigh raconte film de première classe. Il se rappro- remarque lâchée par William Gil- che, par sa célébration de l’entrepri- bert : « Toute composition est par la crise existentielle SIMON MEIN/UNITED ARTISTS FILMS se humaine dans une création artis- nature contrainte. » L’auteur de « Secrets et mensonges » souligne l’exotisme de pacotille du « Mikado ». tique, des Enfants du paradis, mais Collaborateurs depuis douze d’un créateur avec une encore plus grande com- ans, le librettiste Gilbert (Jim Broad- miers téléphones, la présence d’une truit Le Mikado et souligne son arti- dans son récit. Elle se manifeste plexité. Topsy-Turvy raconte la crise bent) et le compositeur Arthur Sulli- contraint sonnerie électrique – qui accen- fice, en l’occurrence son exotisme d’abord par une discussion serrée existentielle d’un créateur contraint van (Allan Corduner), deux fortes tuent la théâtralité de la vie de tous de pacotille. Il parvient aussi à réin- entre un membre de la troupe et le par ses propres démons à se renou- personnalités aux caractères oppo- à se renouveler. les jours et mettent en avant le venter et à réhabiliter une pièce directeur du théâtre sur les termes veler. Il ne faut pas aller plus loin sés, réalisent que leur fructueuse décalage entre ces individus et l’ap- considérée, en Grande-Bretagne, à financiers de son contrat, mais le pour y trouver un autoportrait de association se situe dans une impas- La sienne ? parition d’une nouvelle époque qui l’instar de ses deux auteurs, comme film est tout entier dédié à l’action Mike Leigh en librettiste gagné par se financière et artistique. La pre- leur échappe. un sommet du kitsch. collective. Bien que Jim Broadbent une crise existentielle. Le réalisateur mière scène du film montre, en un Enjolivé par des discussions de Le mikado est un jeu d’adresse où en Gilbert en panne d’inspiration et anglais caressait peut-être l’espoir long plan fixe, Sullivan s’adminis- Leigh découpe l’action de Topsy- coulisse autour de la négociation des baguettes empilées les unes sur angoissé par le succès, Timothy de devenir, dans une autre vie, com- trer une piqûre puis recevoir des Turvy dans les coulisses du théâtre du contrat des comédiens et des les autres doivent être dégagées en Spall en diva de la scène, Lesley positeur d’opérettes. Il n’aura nul soins manifestement inadaptés à sa où sera représenté Le Mikado avec touches de naturalisme parfois évitant l’écroulement fatal. Mike Manville dans le rôle de la femme besoin de croire pour cela à la réin- sécheresse créatrice. Le remède plusieurs séquences dans le bureau cocasses – Gilbert engage trois Leigh a remplacé dans Topsy-Turvy de Gilbert avouant à demi-mot sa carnation. La métamorphose s’ac- doit être littéralement importé. du producteur de la pièce. Modeste- Japonaises pour crédibiliser l’exotis- les baguettes par des individus. dépression nerveuse, soient absolu- complit sous nos yeux. Les Anglais L’inspiration jaillit lorsque Kitty, ment produit, Topsy-Turvy est un me de sa pièce au grand dam de Chroniqueur des déboires de la clas- ment inoubliables, il serait difficile possèdent un terme pour désigner l’épouse de Gilbert, emmène son film à costumes à petit budget qui son chorégraphe –, le film, dans sa se ouvrière et des effets néfastes du de ressortir une seule interprétation une telle mutation : topsy-turvy. mari à une exposition d’art japo- réussit avec sagacité à surmonter dernière heure, se révèle surtout un thatchérisme, Mike Leigh introduit tant la structure organique choisie nais essentiellement composée d’ar- son dénuement en ne proposant opéra filmé. Mike Leigh décons- rapidement une dimension sociale par Mike Leigh assimile une troupe Samuel Blumenfeld tefacts, de la maison de thé aux que trois brèves scènes d’extérieur. sabres de samouraïs, qui ont le don La période victorienne se distingue de ravir le compositeur. Gilbert ren- par l’insertion d’objets issus de la tre chez lui la tête remplie d’ima- révolution industrielle – un stylo- Entre Gilbert et Sullivan, une entente presque cordiale ges, préludes à une intense fièvre plume découvert par un Sullivan créatrice. Mike Leigh nous transpor- désorienté, l’apparition des pre- PARMI les binômes fameuse- dits « légers », Arthur Sullivan fut Mike Leigh pour le début de son retour d’Allemagne ; Sullivan ne ment inséparables (Quinault et Lul- un musicien élevé selon les règles film. Gilbert patine sur des vers de veut pas renoncer au type de ly, Meilhac et Halévy, Barillet et de l’art : après une inévitable for- mirliton tandis que Sullivan veut livrets comiques qu’il troussait Grédy), il en est un qui échappe mation de garçon choriste à la Cha- réécrire de la musique « sérieu- habilement. Un Ivanhoe, de Sulli- presque totalement au goût conti- pelle royale, il part pour Leipzig se », d’autant qu’il considère alors van, sera créé en 1891 avec le con- nental et, particulièrement, fran- prendre des leçons de fugue, de que sa manière est trop inféodée à cours d’un autre librettiste. çais : Gilbert et Sullivan. De la contrepoint, de composition ainsi celle de son librettiste et parolier. Mais, privé de Gilbert, jamais il même manière que la comédie que de piano. Sullivan allait ensui- ne retrouvera le même esprit d’en- musicale américaine passe de New te s’imposer comme un composi- LEUR OUVRAGE LE PLUS CONNU tente, inexplicable mais indénia- York à Londres sans frôler les teur de musique sacrée, de sym- Ce n’est qu’avec Le Mikado, pré- ble – sans parler de la qualité de la oreilles des Français, le répertoire phonies et de concertos, jusqu’à ce senté le 14 mars 1885, que le duo musique, laquelle montrait les limi- des comic operas du librettiste et que la commande d’un ouvrage reprend le chemin du succès, pour- tes de son talent et de son originali- parolier William Schwenk Gilbert léger, Cox and Box, en 1866, le fas- suivi par d’autres ouvrages. Le té, même à une époque où l’Angle- (1836-1911) et du compositeur se « basculer » dans un genre qui Mikado, dont le film de Leigh mon- terre était considérée comme «le Arthur Sullivan (1842-1900) touche allait faire sa fortune. En 1869, Sul- tre la genèse, reste à ce jour leur pays sans musique ». Ivanhoe ne le public anglo-saxon jusque dans livan rencontre William S. Gilbert. ouvrage le plus connu et le plus sera jamais l’équivalent des Contes ses couches les plus populaires sans En 1871, ils écrivent en commun joué, les productions de compa- d’Hoffmann, le « grand opéra » de concerner les amateurs d’opérette Thespis, le premier d’une longue lis- gnies d’amateurs le disputant aux Jacques Offenbach. En fin de et d’opéra-bouffe français – quand te de succès, dont Trial by Jury représentations professionnelles compte, et au corps défendant de bien même ces derniers n’ont gardé (1875), The Zoo (1875), HMS Pinafo- par des voix lyriques. ces deux talents, leur alliance (au qu’un rapport distant avec leur re (1878), The Pirates of Penzance Dans ses dernières années de col- demeurant plus professionnelle répertoire léger. C’est dire que le (1879), présentés à Londres et à laboration, le duo d’étiolera quel- qu’amicale) ne pourrait être mieux film de Mike Leigh est une occasion New York. En 1884, Princess Ida que peu. Arthur Sullivan désire définie que par la célèbre phrase parfaite de prendre connaissance semble marquer le pas. La recette écrire des opéras « sérieux » et de Montaigne : « Parce que c’était de cette musique et des deux célé- miracle, cette fois, ne prend pas. confirmer enfin le rôle de grand lui, parce que c’était moi. » brissimes duettistes. C’est ce moment-clé de la vie espoir de la musique britannique Comme beaucoup de musiciens créatrice des duettistes que choisit qu’on lui avait jadis donné, à son Renaud Machart CULTURE-CINÉMA LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 33 Premier round gagné pour Michelle Rodriguez MAI 2000. Michelle Rodriguez te à tous les candidats, une prati- te expérience : « Jamais je n’irai accorde des entretiens à la chaîne que en voie de disparition. vivre sur la Côte ouest, regardez ce dans un grand hôtel de Cannes. Le Karyn Kusama s’apprête à réali- qu’ils m’ont fait, je suis toute maigre succès de Girlfight au Festival de ser son premier long-métrage, maintenant », dit-elle, agacée. Sundance, en janvier de la même l’histoire d’une jeune fille qui « Ce fut une expérience très éclai- découvre par hasard la boxe et en rante », ajoute-t-elle avec un souri- PORTRAIT fait sa raison de vivre. Sa taille, sa re sardonique. carrure, et la puissance de feu de Karyn Kusama s’inquiète pour sa Son rôle de boxeuse son regard noir permettent à découverte. Les deux femmes ont dans « Girlfight » a Michelle Rodriguez d’être sélec- passé beaucoup de temps ensem- valu à la jeune actrice tionnée. Pendant que Karyn Kusa- ble et s’affrontent sur presque tous d’entrer à Hollywood ma réunit les derniers finance- les sujets de discussion, de la res- ments, Michelle Rodriguez s’en- ponsabilité des filles des ghettos traîne : « La première fois, je suis dans l’attitude des hommes à leur année, lui a permis de se familiari- devenue une bête sauvage », dit- égard (« on les appelle des putes par- ser avec l’exercice. C’est une très elle. Karyn Kusama approuve : «Si ce que ce sont des putes », dit jeune femme pleine d’enthousias- Michelle avait vraiment été boxeu- Michelle) aux prochaines étapes de me, pour ce premier film dans se, elle aurait appartenu à la catégo- la carrière de la jeune actrice. lequel elle joue, pour la carrière rie des teigneuses, plutôt Mike Tyson Malgré ses sarcasmes, Michelle qu’elle entame. « Mon but est que Muhamad Ali. » Rodriguez garde les yeux tournés d’écrire, je peux apprendre beau- En septembre, Girlfight sort vers Hollywood : « On m’a proposé coup en étant actrice. » enfin aux Etats-Unis, où son suc- le rôle de Tina Modotti [la photogra- Née en 1978 dans le New Jersey cès critique dépasse largement son phe italienne, compagne et modè- au sein d’une famille de Témoins succès commercial. Et Michelle le d’Edward Weston], mais le script de Jéhovah, elle fuit le nid à dix- Rodriguez revient en France don- doit être retravaillé. Pour l’instant, sept ans et traîne de longues ner une nouvelle série d’inter- on a l’impression que tout ce qui les années à Manhattan. « J’ai fait views. En moins de six mois, elle a intéresse dans la vie de Modotti, ce beaucoup de figuration, dans Sum- perdu dix kilos. Tout ce que l’on sont les séances de pose. » La bio- mer of Sam, de Spike Lee, dans The devinait chez elle est désormais graphie de la photographe est un Yards, de James Gray. J’ai vu com- évident. En un été, elle a tourné vieux projet hollywoodien, auquel ment les assistants se vengeaient sur deux films, 3 A.M. (« Trois heures s’est intéressée Madonna, tout les figurants des humiliations que du matin »), de Lee Davis, avec comme l’autre film pour lequel leur faisaient subir les metteurs en Danny Glover, Isaach de Bankolé, Michelle Rodriguez a été sollici- scène. » Michelle Rodriguez est Pam Grier, coproduit par Spike tée, une vie de Frida Kahlo. Cette sur le point d’abandonner le ciné- Lee. Mais aussi Street Wars,de fois, elle n’aurait pas le rôle princi- ma quand elle tombe sur un exem- Rob Cohen, son premier film hol- pal – déjà retenu par Salma plaire de Backstage, hebdomadaire lywoodien, une histoire de courses Hayek –, mais jouerait la sœur de professionnel new-yorkais, où l’on automobiles clandestines. l’artiste mexicaine. WILLIAM LAXTON POUR « LE MONDE » convie de jeunes actrices à un La jeune actrice fait preuve Michelle Rodriguez, vingt-deux ans. Sa carrure et la puissance de feu de son regard noir open call, séance de casting ouver- d’une belle ambiguïté quant à cet- Thomas Sotinel lui ont permis de décrocher le rôle de la jeune boxeuse de « Girlfight ». Avoir vingt ans Deux rencontres frappantes avec des filles des villes en Egypte Girlfight. La Squale. De chaque côté de l’Atlantique, deux premiers films qui parlent de la violence, des femmes et des cités

On dira bien sûr que Girlfight les du genre, Rocky ou Flashdance. et esthétique. Il y a là une espèce teur fasciné par son personnage, Les Portes fermées. GIRLFIGHT. Film américain de n’est « pas seulement un film de Ce que montre discrètement et gra- de rage dans la dénonciation qui tenté d’en faire un Scarface (ver- Karyn Kusama. Avec Michelle boxe ». Mais c’en est un quand cieusement Girlfight, c’est la lente propulse le film de bout en bout. sion De Palma/Pacino) au petit Confusion adolescente Rodriguez, Santiago Douglas, même, et fameux. Depuis que conquête de son corps par Diana, Sur ce continuo enragé, il reste pied. Mais le meilleur moment du Jaime Tirelli. (1 h 50.) Martin Scorsese a mis à l’honneur qui culmine en une scène de com- peu d’espace aux acteurs pour se film vient lorsque Toussaint, dans les rues du Caire LA SQUALE. Film français de le poing s’écrasant au ralenti sur bat hétérosexuel (Diana a imposé faire entendre, pour exister. extrait un instant du cadre de la Fabrice Génestal. Avec Esse Law- un visage tuméfié, et l’éruption de la mixité dans son club) drôle et Personnage principal, Désirée, cité, abandonne son armure, face à Film égyptien d’Atef Hetata. son, Tony Mpoudja, Stéphanie sang et de sueur qu’il provoque, au élégante. dite La Squale (selon le réalisateur, l’anti-Squale, la sage Yasmine (Sté- Avec Ahmed Azmi, Sawsan Jaubert. (1 h 40.) cinéma, tous les combats de boxe il s’agit d’une corruption du verlan phanie Jaubert). La scène suivante, Badr. (1 h 47.) se ressemblent. Lorsqu’elle filme SOMMAIRE DE FAITS DIVERS de « lascar »), apparaît à l’écran, canette de bière en main, il est Elles se retrouvent côte à côte, le les combats de Diana, la jeune fille Là où Karyn Kusama tourne déli- après la scène du viol, comme une redevenu minable et terrorisant. C’est un jeune homme, petit, min- même jour, à l’affiche des multi- qui est tombée amoureuse de la bérément le dos aux canons du amazone, porteuse d’une querelle De cette accumulation de situa- ce et brun au regard noir insonda- plexes français. Diana, new-yorkai- boxe la première fois qu’elle a vu film américain pour adolescents, universelle, avec sa mère, son éco- tions extrêmes, Fabrice Génestal ble, qui contemple les femmes – sa se, qui vit dans un project (habitat un ring, Karyn Kusama s’intéresse on dirait que Fabrice Génestal les le, les autres filles de la cité. Cette fait émerger un discours cohérent, mère, sa voisine – avec un mélange social aux Etats-Unis) et tape sur à autre chose : aux chaussures qui prend à bras-le-corps afin de les posture combative est rendue avec fait à la fois de sévérité pour ses de désir et de répulsion. Mêmes tout ce qui la contrarie, les murs et glissent sur la toile, aux esquives acclimater aux cités françaises, une certaine superbe par la débu- personnages et de rage contre l’en- yeux, même stature : Dustin Hoff- ses camarades de classe. Désirée, qui font passer le coup au ras du pour mieux parler aux adolescents tante Esse Lawson. Son agressivi- vironnement dans lequel ils gran- man portait le même regard sur française d’origine africaine, qui visage… La jeune réalisatrice arrive qui les habitent. La Squale com- té, sa violence lui permettent d’évi- dissent. Un discours trop pesant Ann Bancroft dans Le Lauréat en un habite une cité de la périphérie alors à faire passer de la grâce et mence par une très pénible scène ter les humiliations, les atteintes à pour que le film prenne tout à fait autre temps, sur une autre planète. parisienne et drague les garçons un amour authentique pour le de viol collectif. Suivront un deal son intégrité, mais elles la rangent son essor. Les jeunes acteurs sem- Car la confusion des sentiments et en leur flanquant des baffes. noble art. de cocaïne qui tourne à la bataille aussi dans le camp des bourreaux. blent souvent être passés sur pilo- des désirs d’un jeune homme au sor- Le calendrier force ces deux per- Elle s’avère également une formi- rangée, un combat de chiens… Face à cette figure de jeune fem- te automatique, très vite le scéna- tir de l’adolescence ne procède pas sonnages, ces deux premiers films, dable directrice d’actrice : devant comme un sommaire exhaustif des me perdue, Génestal a placé un rio sert plus à accumuler les argu- des mêmes contraintes, ne produit Girlfight et La Squale, à se télesco- sa caméra, Michelle Rodriguez faits divers de la banlieue. personnage masculin qui s’est ments qu’à propulser les personna- pas les mêmes catastrophes aux per. Et pour une fois, on dirait déploie progressivement un regis- Fabrice Génestal a filmé dans enfoncé encore plus loin dans le ges. Au crédit du cinéaste Fabrice Etats-Unis au temps de la guerre du qu’un programmateur inspiré l’a tre impressionnant, au fil d’un scé- plusieurs communes autour de labyrinthe de la violence et de la Génestal, il faut porter un sens Vietnam qu’en Egypte au moment fait exprès : partant du même nario un peu convenu, qui mène Paris, composant ainsi une cité défonce (à la bière forte ou à l’her- très sûr de l’espace. Devant sa de la guerre du Golfe. point – la violence des quartiers dif- Diana de la révolte brutale à la imaginaire, où rien, pas un élé- be, présentes presque à chaque caméra, la cité devient le neuviè- Mohammed (Ahmed Azmi) vit ficiles et la vie des jeunes filles –, réconciliation avec soi-même. Ici ment architectural, pas un souve- plan). Pour défendre Toussaint, le me cercle de l’enfer. seul avec sa mère Fatma (Sawsan les réalisateurs tracent des che- la victoire sportive est reléguée au nir des villages d’avant les cités, ne jeune Tony Mpoudja se débat com- Badr) dans un appartement au som- mins distincts et remarquables. second plan, à rebours des modè- vient racheter la misère matérielle me un beau diable. On sent l’ac- T. S. met de l’un de ces immeubles du Caire faits d’étages empilés au fur et à mesure de l’arrivée des occu- pants. Il va au lycée dans l’espoir de « La Squale », une fiction militante pour alerter l’opinion devenir pilote, à la mosquée dans l’espoir de comprendre quelque cho- LA BANLIEUE, Fabrice Génes- voie aussi à des rapports sociaux Malgré le tableau particulière- se au monde qui l’entoure. Fatma tal connaît bien. Gamin d’une cité dominés par la violence. « Pour cer- ment affligeant et quelque peu alar- est domestique chez des bourgeois de Pantin, enseignant dans un col- tains, une fille, c’est comme le reste, miste qu’il dresse de la banlieue, le impies (mari volage, épouse alcooli- lège de Sarcelles pendant deux c’est quelque chose qu’il faut possé- réalisateur de La Squale affirme que) et Mohammed oscille entre les ans, le réalisateur de La Squale der par la force. D’ailleurs, souvent, que son film évite la complaisance conseils des religieux, qui lui suggè- (trente-trois ans) a démissionné pour les auteurs, il ne s’agit pas d’un et le cliché. Il se défend de tomber rent de marier sa mère de force, sa de l’éducation nationale pour viol et la victime est une taspée dans le catastrophisme habituel volonté de travailler tout de suite, accoucher d’un premier film témoi- (pétasse), qui a fait de la provoca- sur la violence des cités-ghettos. qui le mène à vendre des fleurs aux gnage, entre fiction et documentai- tion, qui le méritait. » Pour preuve de la justesse de son carrefours, et le rêve sans cesse re. Tourné dans plusieurs cités de propos, Fabrice Génestal évoque remis en cause par le manque d’ar- la banlieue parisienne avec des les réactions d’une cinquantaine de gent de mener ses études à bien. lycéens dans les rôles principaux, Le film trouve collégiens de Sarcelles à qui le film Atef Hetata se sert de ses comé- La Squale trouve son origine dans a été projeté. « Dans les réactions diens pour peindre cette vie de con- des témoignages d’adolescents sur son origine dans des garçons en particulier, on voyait fusion, dans un espace où rien ne la pratique du viol collectif, la à quel point le phénomène fait par- peut plus se concilier : le soutien au « tournante ». Au-delà du côté un des témoignages tie de leur quotidien. Il n’y a pas eu Koweït et l’histoire tiers-mondiste peu racoleur du sujet, le film se de discussion sur le viol collectif en de l’Egypte ; la frénésie de consom- veut une fiction militante, un d’adolescents sur tant que tel, mais seulement sur l’his- mation et les préceptes de l’islam point de vue à rebrousse-poil. toire et les personnages, auxquels ils pris dans leur acception la plus stric- « C’est un parti pris féministe et la pratique rituelle s’identifiaient plus ou moins, à la te. Ahmed Azmi montre un jeune engagé. On est du côté des victimes, manière d’un jeu de rôle. » homme qui se décompose, incapa- des filles qui souffrent », affirme du viol collectif Pour autant, Fabrice Génestal ble d’identifier ses sentiments et ses Fabrice Génestal. n’accepte pas le reproche d’une aspirations. En face, Sawsan Badr En abordant le thème des violen- vision foncièrement pessimiste de retrouve les attitudes du mélo pour ces sexuelles, l’ancien enseignant Pour Fabrice Génestal, la « tour- la réalité des banlieues. « Dans les dessiner une femme à la fois naïve s’attaque à un sujet tabou dans les nante » n’est que l’un des symptô- personnages de mon film, il y a une et résolue. quartiers. « Dans les cités, on n’en mes d’une situation de rupture, humanité, une vitalité positive, ce On retrouve dans ces Portes fer- parle pas beaucoup, les parents et d’une relation à l’autre inscrite n’est pas misérabiliste. » Le réalisa- mées les travers de bien des pre- les filles ont honte et elles portent dans le mode du rejet, de la frustra- teur revendique une démarche de miers films : le souci de ne rien rarement plainte. Elles sont victimes tion et de l’affirmation agressive sensibilisation, une volonté d’aler- oublier de ce qu’on a à dire, quitte à et, à la fois, elles se sentent coupa- de soi. « Les jeunes des cités se sen- ter et de faire prendre conscience surcharger le récit ; la difficulté à bles », analyse le réalisateur de La tent souvent nuls et rejetés, la recon- d’une situation que l’on veut trop finir ce film, à l’abandonner, qui con- Squale. Selon lui, le phénomène naissance passe par la bande et des souvent ignorer. « Si les gens se duit à un paroxysme artificiel. Mais du viol collectif relève d’« un ordre rites d’initiation comme les tournan- disent : “C’est bien ce qu’on pensait, il y a aussi, évident de la première à macho et réactionnaire », qui fait tes. L’avenir se construit contre la cité, c’est la zone et la barbarie”, la dernière image, une confiance de cette pratique « un rite d’initia- l’autre et la socialisation se fait alors ils n’ont pas compris le film, dans le pouvoir qu’a le cinéma de tion » pour certains adolescents autrement », explique le réalisa- plaide Fabrice Génestal. Au contrai- dire le monde, qui en fait un film des quartiers difficiles. « Ça existe teur aux accents de sociologue. re, les problèmes de la banlieue met- précieux, une porte ouverte sur un ailleurs que dans les cités mais pas « Par cette pratique, les garçons tent en cause la société tout entière univers qui nous resterait autre- de manière aussi rituelle et extrême. retrouvent du pouvoir, ils sont dans et son absence d’action pour y remé- ment étranger. Là, le passage à l’acte est banalisé et un rapport de force défavorable dier. » valorisé », déplore Fabrice Génes- dans la société, qu’ils reproduisent à T. S. tal, pour qui le phénomène ren- leur avantage sur les filles. » Frédéric Chambon 34 / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 CULTURE-CINÉMA

HORS CHAMP a La poétique de Glauber Rocha en vedette aux Trois Continents Le Star et le Star-Saint-Exupé- ry, derniers cinémas indépen- dants de Strasbourg, ont fermé Avec l’intégrale du cinéaste brésilien, la vingt-deuxième édition du festival nantais a renoué avec la mobilisation des origines symboliquement lundi 27 novem- bre pour protester contre l'inaugu- NANTES Dès le début des années 70, on qui n’en réservent pas moins des Glauber Rocha ? », précisant sa deuxième long métrage de Jia ration à deux pas du centre-ville de notre envoyé spécial commence à faire silence sur ses moments de pure splendeur, ver- réponse en livrant le thème de son Zhang-ke, figure de proue des jeu- d'un multiplexe UGC Ciné-Cité de Il était une fois Glauber Rocha. œuvres, soutenues encore par quel- sent dans une allégorisation qui prochain ouvrage, consacré au des- nes cinéastes indépendants de Chi- vingt-deux salles. Les affiches, affi- Brésilien jusqu’au plus profond de ques rares fidèles, dont Sylvie Pier- semble pesante et datée (Têtes cou- tin du « cinema novo » au Brésil : ne continentale. Il s’agit du passa- chettes et horaires des façades son être, cosmopolite par voca- re (qui a publié en 1987, dans la col- pées, Le Lion à sept têtes). Mais l’es- « De l’esthétique de la faim à la cos- ge à l’économie de marché vu à tra- des deux cinémas seront rempla- tion, révolutionnaire dans l’âme, lection « Cahiers du cinéma », la sentiel est préservé, depuis Barra- métique de la faim. » vers le prisme d’une troupe théâtra- cés par du crêpe noir, a indiqué poète visionnaire, cinéaste inspiré meilleure monographie française vento (1962), premier long métrage le qui passe, sans plus d’enthousias- leur directeur, M. Letzgus, qui et incendiaire, tel qu’il n’en existe sur cet auteur), ou Louis Marcorel- d’une sensualité inouïe, réalisé RÊVE « TRICONTINENTAL » me ni de réussite, de l’apologie du craint une baisse de 40 % de sa fré- plus guère. Figure tutélaire et fédé- les au Monde. L’ultime scandale a sous les auspices antagonistes de L’autre manière d’y répondre régime aux concerts de rock. quentation (environ 400 000 rateur du « cinema novo », son lieu en 1980 durant le festival de Eisenstein et de Rossellini, jusqu’à consistait tout simplement à met- La relative faiblesse de cette entrées). nom fut porté aux nues sur la scè- Venise, où la présentation de L’Age L’Age de la terre (1980), long tre en regard les dix films, inédits compétition, le nombre réduit de a Le Danois Bille August va ne internationale à la fin des de la terre fait un four. Glauber « trip » christique où le cinéaste, en France, présentés en compéti- découvertes parmi elles, trahis- tourner un remake américain années 60, au point de jonction Rocha, épuisé et malade, meurt déchiré entre singularité poétique tion, en se souvenant que le Festi- sent, outre la situation dramatique de En plein cœur, film de Pierre entre la mobilisation politique en quelques mois plus tard, littérale- et nécessité politique, crucifie son val des Trois Continents est né, voi- du cinéma d’Amérique latine et Jolivet, lui-même remake de En faveur du tiers-monde et le sou- ment incendié, puis rongé par sa rêve déchu tout en œuvrant, à cha- ci plus de vingt ans, dans le sillage d’Afrique, la forte concurrence qui cas de malheur, de Claude Autant- tien aux « nouveaux cinémas » foi prométhéenne dans le cinéma. que plan, à la résurrection du mon- du rêve « tricontinental » cher à existe désormais entre les festivals Lara, tiré d’un roman de Georges apparus un peu partout dans le Passée au rang de mythe, son de par la beauté de sa révolte. Glauber Rocha d’une alliance artis- français autour du vivier que cons- Simenon. Le nouveau film, intitu- monde dans le sillage de la nouvel- œuvre va pouvoir, enfin, être Revoir aujourd’hui ce film, c’est tique et révolutionnaire entre l’Afri- titue la production asiatique. Par lé In All Innocence, sera produit le vague. oubliée. Qui s’en souvient aujour- prendre la mesure d’une œuvre- que, l’Asie et l’Amérique latine. ses multiples et passionnantes par la société Légende, d’Alain Comme l’a confirmé l’intégrale d’hui ? Qui se souvient du fol charnière de ce siècle, qui clôt une Quitte à constater, au pire l’échec rétrospectives (Le Monde du Goldman. Par ailleurs, Columbia consacrée au cinéaste brésilien par espoir qu’elle incarnait, à cette épo- certaine idée du cinéma et s’ouvre, de cette utopie (une majorité de 22 novembre), par l’idée originale vient d’acheter les droits améri- le Festival des Trois Continents, à que où quelques somptueux à l’aube des années 80, sur cet hori- films, oscillant entre « fictions de et généreuse qui continue de l’ani- cains d’une autre production de Nantes, Le Dieu noir et le Diable génies pensaient encore que le zon endeuillé que Serge Daney a gauche » et exercices d’auteurs mer, par son succès public enfin, le Légende, Les Rivières pourpres,de blond (1964), Terre en transe (1967) cinéma pouvait vraiment changer mieux que quiconque défini. C’est convenus), au mieux sa continua- Festival des Trois Continents n’en Mathieu Kassovitz, pour une sor- et Antonio das Mortes (1969) consti- le monde, qu’il suffisait de boule- dire si l’ombre étincelante du réali- tion sous une autre forme. L’hu- résiste pas moins et demeure tie prévue début 2001. tuent les principales et flamboyan- verser celui-ci pour révolutionner sateur a hanté le Festival des Trois mour en est une, représentée par d’autant plus indispensable qu’il a Quatre-vingt-quinze des tes étapes de cet apogée, où s’inven- celui-là ? Continents, qui posait, dans un col- l’étonnant premier long métrage innove : sept jeunes producteurs 150 exemplaires photocopiés te une mythologie cinématographi- loque réunissant de nombreux spé- d’un jeune réalisateur iranien, Le venus des pays du Sud y étaient des Morceaux choisis des histoi- que brésilienne qui réconcilie l’his- « ESTHÉTIQUE DE LA FAIM » cialistes, la question de l’actualité Garçon et le Soldat, de Seyed Reza invités cette année pour suivre un res du Cinéma, de Jean-Luc toire des cangaceiros (les bandits Le programme concocté à cet de Glauber Rocha. Question dou- Mir-Karimi, qui suit les déambula- séminaire de formation, animé par Godard, ont été détruits par les d’honneur du Nordeste), le wes- effet par Glauber Rocha le fut sous loureuse. Ivana Bentes, écrivain et tions d’un militaire chargé de con- des professionnels du monde inondations d’octobre à Locarno. tern et Brecht. La chute n’en fut les auspices de ce qu’il nomma une journaliste brésilienne, qui a publié duire un jeune délinquant à Téhé- entier. L’opération appelle un suivi Les exemplaires étaient entrepo- que plus brutale, lorsque Glauber, « esthétique de la faim ». De fait, et commenté les quelque mille ran le long d’un road movie à rebon- des projets présentés et consti- sés depuis 1995 dans la cave, ser- refusant toute espèce de récupéra- Rocha a filmé comme un affamé, pages de sa correspondance, se dissements. tuera l’un des nouveaux rendez- vant d’abri antiatomique, des tion et radicalisant plus encore son dans la transe et la danse. Vu d’au- demandait ainsi « qui pourrait pré- L’acquiescement désenchanté à vous du Festival. locaux du festival de films suisse.– cinéma, se mit à décourager systé- jourd’hui, tout n’y est sans doute tendre aujourd’hui, au Brésil ou l’immobilité du monde en est une (AFP.) matiquement ses admirateurs. pas bon à prendre. Certains films, ailleurs, reprendre le flambeau de autre, avec Le Quai, splendide Jacques Mandelbaum Les fantasmes hip-hop de la bourgeoisie new-yorkaise NOUVEAUX FILMS Black and White. Le boxeur Mike Tyson révèle ses talents d’acteur

cinés par la culture hip-hop, au croisent et se rencontrent rare- tion et son film semble se construi- Film américain de James point qu’ils passent leur temps ment, le rapproche de Nashville, re au fil de son inspiration. Cer- Toback. Avec Robert Downey Jr., avec Power et Raekwon, deux de Robert Altman. Dans une tains instants réussis ne parvien- Scott Caan, Jared Leto, Bijou Phi- membres du Wu-Tang Clan. Beau- séquence, tous les personnages nent jamais à composer une lips, Ben Stiller, Mike Tyson, coup plus repliés sur eux-mêmes, du film – dont le professeur d’his- œuvre aboutie. Le personnage de Claudia Schiffer. (1 h 40.) ces musiciens de rap se deman- toire de Bijou (Jared Leto) et sa Brooke Shields, qui est celui explo- dent tous ce que ces Blancs leur mère (Marla Maples) – se retrou- ré avec le plus de consistance par Black and White atteint son veulent pour en conclure qu’il vent dans la même boîte de nuit. le réalisateur, est affublé d’un paroxysme dès sa première scène. s’agit d’une fascination pour leur On y découvre également un mari bisexuel (Robert Downey Jr.) Deux jeunes filles font l’amour supposée puissance sexuelle… joueur de basket qu’un flic peu qui ne trouve pas de meilleur avec un adolescent noir, en plein scrupuleux tente d’entraîner dans moyen pour assumer son homo- Central Park, juste après la sortie À LA MANIÈRE D’ALTMAN une affaire de corruption, et sa sexualité que de faire des avances de l’école. Charlie (Bijou Philips), James Toback était, dans les petite amie, interprétée par à Mike Tyson. L’ex-champion du l’une d’entre elles, rentre ensuite années 70, l’un des réalisateurs Claudia Schiffer. Toback ne cher- monde des poids lourds fait preu- dans son loft new-yorkais impec- américains les plus en vue de sa che guère à exploiter les éventuel- ve d’un naturel et d’une présence JEAN-PAUL KIEFFER cable pour dîner avec ses parents. génération. Fingers, son premier les qualités de comédienne du top désormais plus grande à l’écran Dans « L’Ombre du vampire » Willem Dafoe incarne « Je peux faire ce qu’il me plaît, je film, a offert à Harvey Keitel l’un model. Lorsque cette dernière que sur un ring. A la proposition Max Schreck, l’ interprète du « Nosferatu » de Murnau. suis une adolescente américaine », de ses rôles les plus ambivalents trompe son petit ami basketteur de Robert Downey Jr., Tyson affirme-t-elle un peu plus tard et annonçait la démesure de son avec son meilleur copain, il choi- répond par un énigmatique : «Je LISE ET ANDRÉ L’OMBRE dans son lycée. Cette liberté a, personnage de flic toxicomane sit de passer un morceau de suis en liberté conditionnelle » qui a Est-ce parce que Lise, une mère DU VAMPIRE dans le film de James Toback, des dans Bad Lieutenant, d’Abel Ferra- Tanya Arnaud intitulé If You Want laisse supposer que l’homosexuali- célibataire, mène une vie dissolue a Elias Mehrige tenait avec le tour- contours précis. Par la préférence ra. Les films suivants de Toback This Pussy (You Can Have It) pour té est un délit susceptible de le que son petit garçon est écrasé par nage du Nosferatu de Murnau un affirmée de Bijou Philips pour les n’ont jamais retrouvé cette force, couvrir sa voix. renvoyer en prison. Le flegme une voiture ? L’ouverture de ce film sujet formidable. Centré autour de jeunes hommes de couleur, puis mais Black and White contient suf- Mais cette mosaïque est loin de avec lequel une telle révélation le laisse penser, non sans un certain la figure de Max Schreck, interprète par les dreadlocks d’une réalisatri- fisamment de moments étranges posséder la rigueur de la toile est énoncée justifie à lui seul la aplomb. Il n’en faudra pas moins de Nosferatu à l’écran et dont l’iden- ce vidéo interprétée par Brooke pour retenir l’attention. Sa struc- d’araignée tissée autrefois par Alt- vision de Black and White. pour le placer, dans ce sillage, sous tité demeure jusqu’à aujourd’hui Shields, Black and White décrit les ture éclatée, composée d’une man. La méthode choisie par le signe d’une épreuve à connota- énigmatique, L’Ombre du vampire Blancs de la haute bourgeoisie fas- mosaïque de personnages qui se Toback se fonde sur l’improvisa- S. Bd. tion explicitement métaphysique et raconte un tournage au moins aussi religieuse. Car Lise, profondément, a passionnant que le film de Murnau, la foi, et persuade, sous la menace et avance l’idée, pour le moins étran- d’un revolver, le curé de sa paroisse ge, d’un Max Schreck qui serait un (Michel Duchaussoy), un homme véritable vampire. Cette histoire, aus- désabusé et las de la vie, de l’accom- si formidable soit-elle, s’appuie sur pagner en pèlerinage, pour prier la une réalisation trop impersonnelle vierge d’Abbeville de sortir son fils et ne dépasse jamais le stade de la du coma où il a sombré. Le road curiosité et du folklore. Willem movie théologique qui s’ensuit, en Dafoe compose un Schreck dévoré naviguant assez curieusement entre de tics, John Malkovich tire vers la le drame et la comédie et en tentant caricature, à force de cabotinage, la de revitaliser un cinéma de l’inquié- figure de Murnau. S. Bd tude morale, ne parvient pas, en Film américain d’Elias Mehrige. dépit des apparences, au miracle Avec Willem Dafoe, John Malkovich, escompté. J. M. Catherine McCormack, Cary Elwes Film français de Denis Dercourt. (1 h 29.) Avec Isabelle Candelier, Michel Duchaussoy (1 h 27.) TOPSY-TURVY Lire page 32. DJIB GIRLFIGHT a On ne sait pas comment se LA SQUALE débrouille Jean Odoutan, mais le fait LES PORTES FERMÉES est que ce diable d’homme – avec Lire page 33. une économie de court métrage et EUREKA une mentalité de guérillero – enchaî- Lire page 35. ne les films entre la France et le BLACK AND WHITE Bénin. Après Barbecue Pejo en 1999, Lire ci-contre. et en attendant Mama Aloko, d’ores LA CHAMBRE OBSCURE et déjà en boîte ainsi que La Valse PLANÈTE ROUGE des gros derrières, actuellement en Les critiques de ces films paraîtront tournage, voici donc Djib. Le film dans une prochaine édition. met en scène un adolescent noir de treize ans, Djibril, titi banlieusard qui tente de mener sa frêle entre la maîtresse femme qu’est sa grand- mère, la mignonne Joséphine qu’il convoite maladroitement, et les mul- tiples écueils auxquels l’expose la fré- quentation assidue des lascars de sa cité. C’est, si l’on veut, une version républicaine et rieuse de Do The Right Thing, de Spike Lee, transposée à Asnières, où les communautés en présence ne font pas toujours bon ménage. Un film sans doute un peu bavard et démonstratif, mais enlevé et sympathique. J. M. Film français de Jean Odoutan. Avec Max-Edouard Balthazard, Jessica Hammoudi, Laurentine Milébo (1 h 17.) CULTURE-CINÉMA LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 35

HORS CHAMP Les meilleures entrées en France évolution nombre de par rapport TOTAL Le Festival de Cannes héberge six cinéastes étrangers NOMBRE NOMBRE semaines à la semaine depuis a EXPLOITATION : Pathé ouvre D'ENTRÉES * D'ÉCRANS FILMS d'exploitation précédente la sortie un deuxième multiplexe à Ams- terdam. Après avoir inauguré un La Cinéfondation leur permet de préparer un premier long métrage 1 Charlie et ses drôles 1 616 152 656 - 616 152 multiplexe de quatorze salles dans de dames la périphérie de la capitale néerlan- ILS SONT SIX, quatre hommes fondation, le réseau du festival Cité Malesherbes, ils vont travailler 2 Ça ira mieux demain 2 175 257 314 – 18 % 437 332 daise, Pathé vient d’ouvrir un nou- et deux femmes, ils ont entre 24 et sélectionne des films réalisés par à leur scénario (car, puisque nous vel équipement de treize écrans et 31 ans, ils habitent dans le même des élèves cinéastes du monde sommes en France, ce sont tous les 3 Scary Movie 5 173 126 492 – 34 % 3 397 282 2 415 fauteuils en plein centre appartement, au deuxième étage entier. Théoriquement, trois films auteurs du scénario qu’ils se propo- d’Amsterdam. Premier opérateur d’une voie privée, sur les contre- sont primés à chaque festival, par sent de réaliser) et aussi se familia- 4 Snatch 2 112 884 223 – 29 % 308 539 des Pays-Bas, Pathé exploite treize forts de Montmartre. Ils pourraient le jury qui arbitre entre les courts- riser avec la France, son cinéma et cinémas dans tout le pays. constituer la réplique française au métrages présentés en compétition son industrie cinématographique. 5 Les Blessures assassines 1 94 443110 - 94 443 a Les indépendants se mobili- feuilleton Friends… Ce sont les lau- officielle. Par le jeu des ex aequo, Entre Montmartre et la place sent contre la carte illimitée. réats de la Cinéfondation du Festi- treize films ont été récompensés. Saint-Georges, les jeunes cinéastes 6 In the Mood for Love 3 92 418 136 – 23 % 406 376 Face au succès remporté auprès val de Cannes. Ces jeunes cinéastes ont reçu de marcheront sur les traces de Fran- du public par les cartes illimitées, Depuis le 15 octobre, ces six l’argent (de 100 000 à 50 000 francs çois Truffaut et d’Antoine Doisnel. 7 Shaft 3 91 377 231 – 37 % 571 504 les associations et syndicats de réa- cinéastes débutants sont entrés en [15 244 à 7 622 euros]), connu une Ils rencontreront des producteurs lisateurs, producteurs, distribu- résidence. Ce type de mécénat exis- notoriété forcément fugace et, et des critiques, des réalisateurs et 8 Un automne à New York 4 75 931 364 – 34 % 852 186 teurs et exploitants indépendants te déjà en France, organisé par des pour les premiers prix, obtenu la des techniciens. Et surtout, ils (ACID, AFCAE, SRF, UPF) ont déci- institutions culturelles, des collecti- promesse que leur premier long auront du temps : « Pour la premiè- 9 Suspicion 2 73 641 262 – 40 % 223 707 dé d’agir. Ils considèrent que cette vités locales. Mais jusqu’ici, jamais métrage serait présenté dans le re fois, je peux travailler sans m’in- offre « imposée par les grands un cinéaste n’en avait bénéficié, la cadre du festival. Mais la réalisa- quiéter de mes factures », a expliqué 10 The Watcher 3 61 124 117 – 31 % 402 358 réseaux d’exploitants, et donc par la clientèle étant plutôt constituée de tion de ce premier long métrage la Britannique Tillotson, pendant partie de la chaîne cinématographi- peintres, de dramaturges ou de reste souvent problématique. La que la Finlandaise Hanna Miettinen * Période du mercredi 22 novembre au dimanche 26 novembre inclus que qui prend le moins de risques compositeurs. Cité Malesherbes, Cinéfondation a voulu accompa- s’émerveillait : « Je viens d’une ville (…), est porteuse de grands dan- puisque c’est là que le Festival de gner les jeunes cinéastes jusqu’à la où il y a 15 cinéma ; à Paris, il y en a Perpétuant l'alliance du bikini et du TNT, scellée par l'agent 007 il y gers ». Ils organisent une réunion Cannes loge ses impétrants, les lau- veille de leur premier jour de tour- 300. Mon seul regret est de ne pas a bientôt quarante ans, Charlie et ses drôles de dames se classe en de mobilisation contre ces cartes réats de la Cinéfondation vont pou- nage. C’est ainsi qu’est née l’idée pouvoir voir tous les films. » tête des entrées de la semaine, rééditant en France son succès le mercredi 29 novembre, de voir, pendant quatre mois et demi, de la résidence, qui vient d’être A rebours, les lauréats améri- d'outre-Atlantique. C'est aux étages inférieurs du classement que 10 h 30 à 13 h 30 au cinéma Le Bal- travailler sur leur projet de premier inaugurée. cains cherchent aussi à changer l'on distinguera mieux les particularités du marché français : le zac à Paris, dans le 8e arrondisse- long métrage. d’échelle, vers le plus petit cette succès des Blessures assassines, qui non seulement attire presque ment. Délégué général puis président DU TEMPS POUR TRAVAILLER fois. « Il est bon de se sortir de ce 100 000 spectateurs mais réussit la deuxième meilleure moyenne a OSCAR : Ali Zaoua représente- du Festival de Cannes, Gilles Jacob Deux Américains, deux Britanni- milieu où le cinéma américain vous d'entrées par salle de la semaine ; la bonne tenue de Ça ira mieux ra le Maroc aux Oscars dans la s’est toujours préoccupé de déni- ques, une Finlandaise et un Hon- pleut dessus sans que l’on sache qu’il demain, à nouveau en deuxième place, et de In The Mood For Love. catégorie du meilleur film étran- cher de nouveaux talents. Il a grois ont été sélectionnés parmi y a autre chose », a dit Peter Sollett, Après Ang Lee (Tigre et dragon) et Edward Yang (Yi Yi), Wong Kar- ger. Le deuxième film de Nabil d’abord créé la Caméra d’or, qui 51 candidats, par un jury présidé le benjamin de la promotion, sous wai démontre que les cinéastes chinois ont trouvé un public curieux Ayouch traite des enfants des rues récompense chaque année le par le réalisateur français Olivier l’œil satisfait des deux présidents et fidèle en France. Enfin, on constatera avec – éventuellement – un et a réalisé l’un des plus gros meilleur premier film présenté Assayas. Tous sortaient d’écoles de qui ont trouvé avec cette résidence peu de satisfaction sardonique que le comique Adam Sandler, qui démarrages du box-office maro- dans le cadre du Festival, puis, en cinéma, avaient réalisé au moins un nouvel instrument pour tisser fait rire les Etats-Unis du comté de Palm Beach aux forêts primaires cain. Produit par la société françai- 1998, la Cinéfondation, présidée un film de fin d’étude et portaient leur toile mondiale du cinéma. de l'Oregon, a réalisé le four de la semaine : 32 217 spectateurs en se Playtime, il sortira le 21 mars par Pierre Viot. Pour alimenter la un projet de long métrage. A Paris, 224 salles pour son Little Nicky. 2001 en France. manifestation cannoise de la Ciné- dans le grand appartement de la T. S. Source : Ecran total Trois rescapés en quête de pesanteur SORTIR PARIS Le 29 novembre, 20 h 30. 40 F et 60 F. Tél. : 01-44-78-12-33. Eureka. Un film japonais pétri de modernité, sur l’épreuve du mal et de la survie Terre Thaemlitz Web : www.centrepompidou.fr/ C’est la première venue en France evenements/monter-sampler/ de cet artiste phare de splash.htm Film japonais de Shinji Aoyama. l’électronique, tendance ambient et Avec Yakusho Koji, Miyazaki électroacoustique, déconstructeur LYON Aoi, Miyazaki Masaru. (3 h 37.) de Kraftwerk, militant antisida, et Compagnie La Baraka volontiers transformiste. Le jeune chorégraphe Abou Au premier plan de ce film, un Théoricien, Terre Thaemlitz a Lagraa, qui n’a pas pour rien panoramique vertical descend lente- enregistré une dizaine d’albums baptisé sa compagnie, créée en ment d’un paysage aride de monta- solo, gagné l’Underground 1997, La Baraka, a le vent en gne pour s’arrêter sur la chevelure Grammy Awards des clubs poupe. Soutenu depuis deux ans d’une jeune fille vue de dos, dont la transsexuels de New York, travaillé par la Maison de la danse de Lyon, voix, comme détachée de son corps, avec Bill Laswell et Haruomi il y présente un nouveau spectacle, prononce ces mots : « Un raz-de- Hosono, publié des articles par Nuit blanche, pour neuf danseurs. marée va venir, tout le monde va mou- dizaines dans les magazines les Autour de la couleur blanche, rir. » Ces paroles résonnent dans un plus fameux, et fondé un label, Abou Lagraa a conçu trois pièces paysage irradié par la lumière, Comatonse Recordings. Il est – un trio d’hommes, un duo accompagnées d’un bourdonne- invité au Centre Pompidou dans le homme-femme, un quintette – ment continu dont on ne parvient D.R. cadre de la manifestation qui explorent la relation à l’autre pas à identifier la source. De cette Le film prend la forme d’un road movie, pour ramener les personnages sur les lieux du désastre. Monter/Sampler, consacrée au à travers une ligne gestuelle ouverture nucléaire, dont on ne sait problème de l’appropriation et de délicatement articulée. si elle évoque une catastrophe pas- au premier plan, est une écolière profanateurs de sépultures, perçus ve de Makoto, va s’embarquer dans l’échantillonnage dans le cinéma, Maison de la danse, 8, avenue sée ou à venir, naît une œuvre en qui prend le bus en compagnie de et traités comme tels par la société. ce que l’on pourrait appeler le road l’art et la musique (jusqu’au Jean-Mermoz, Lyon (69). forme de boucle – on retrouvera ce son frère aîné, Naoki, dans un pay- Deux ans plus tard, les deux ado- movie de la dernière chance ; un 21 décembre). Le 29 novembre, 19 h 30 ; plan à la fin du film – qui transforme sage de rase campagne. Un dément, lescents, solitaires et mutiques, voyage qui, en revenant notam- Centre Pompidou, grande salle, les 30 novembre, 1er et 2 décembre, le temps et l’espace en épreuve du dont on ne saura rien de plus, prend auront perdu leurs parents, ment sur les lieux du désastre, tient niveau -1, place Georges-Pompidou, 20 h 30. Tél. : 04-72-78-18-00. désastre. Eureka, après Hiroshima. les passagers en otage sous la mena- Makoto, le chauffeur, aura quitté sa lieu à la fois de catharsis et d’iti- Paris 1er. 120 F. Comment décrire autrement un ce d’un revolver. La police inter- famille, tandis qu’une sombre histoi- néraire initiatique. film japonais de plus de trois heu- vient, l’affaire tourne mal, les deux re de serial killer de jeunes filles Autant l’avouer honnêtement, res, tourné dans un noir et blanc adolescents et le chauffeur du bus, défraie la chronique de leur ville. cette ultime embardée, parce qu’el- GUIDE tirant sur le sépia, dans un format Makoto, sont les seuls rescapés. On pense alors beaucoup au ciné- le lève beaucoup du mystère qui (le ) dont Fritz Lang préten- Une scène-clé se sera jouée ici, ma hanté de Kiyoshi Kurosawa, l’avait précédée et qu’elle corres- dait qu’il n’était bon qu’à filmer les qui permet de mieux saisir la dimen- figure de proue de la nouvelle géné- pond manifestement au program- Marc Copland Trio TROUVER SON FILM Au duc des Lombards, 42, rue des Lom- enterrements, et dont les personna- sion fantastique que prend le film ration du cinéma japonais, dont me d’une régénérescence annoncée er ges principaux sont des rescapés ensuite, au retour des survivants Aoyama fut l’assistant. (tel ce passage à la couleur dans le Tous les films Paris et régions sur le bards, Paris 1 . Le 29 novembre, 21 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 100 F. confrontés à la question du mal et dans leur foyer. C’est celle où le for- dernier plan), enlise un peu naïve- Minitel, 3615 LEMONDE ou tél. : 08-36-68-03-78 (2,23 F/mn). Franck Avitabile Trio de la survie ? Constitué d’un long cené descend du bus dos à dos avec ITINÉRAIRE INITIATIQUE ment le film. Eureka n’en demeure Sunside (Sunset), 60, rue des Lom- flash back qui se raccorde à l’ouver- le chauffeur dont il a enfilé la cas- Mais le film prend une nouvelle pas moins une œuvre significative ENTRÉES IMMÉDIATES bards, Paris 1er. Les 29 et 30 novembre, ture, le film adopte trois formes quette, de telle sorte que la police et ultime direction, avec les retrou- dans le paysage décidément floris- 21 heures. Tél. : 01-40-26-21-25. De successives, qui sont autant de tra- ne puisse distinguer le tueur de son vailles inopinées des trois rescapés sant du jeune cinéma japonais, et Le Kiosque Théâtre : les places de cer- 60 F à 80 F. tains des spectacles vendues le jour Drouillard, Eliez, Chayeb, Ponthieux versées d’un genre cinémato- otage. Quelque chose de la barbarie – Makoto, en rupture de ban, s’est témoigne du talent d’un auteur qui même à moitié prix (+ 16 F de commis- Sunset, 60, rue des Lombards, Paris 1er. graphique. moderne est ici mis en scène, qui jet- installé dans la maison des deux parvient, en plongeant ses person- sion par place). Les 29 et 30 novembre, 22 heures. La première, empruntant au te délibérément la confusion entre adolescents –, auxquels se greffe un nages dans une atmosphère cons- Place de la Madeleine et parvis de la Tél. : 01-40-26-21-25. De 60 F à 80 F. polar paroxystique, décrit la catas- le bourreau et la victime et pose le quatrième personnage, le cousin de tamment suspendue au désastre, à gare Montparnasse. De 12 h 30 à Michel Graillier trophe initiale en termes d’autant problème de la contamination du Kozue et Naoki, venu de la ville et redécouvrir l’angoissante apesan- 20 heures, du mardi au samedi ; de Petit Opportun, 15, rue des Lavandiè- res-Sainte-Opportune, Paris 1er.Le plus laconiques et elliptiques qu’il mal. Car ce ne sont donc plus tout à incarnation « à charge » d’une jeu- teur du monde moderne. 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Jonathan Gilad (piano) 29 novembre, 22 h 30. s’agit d’en souligner l’absurdité. fait des être humains qui rentrent nesse japonaise futile et décéré- Mozart : Sonate pour piano KV 576 Tél. : 01-42-36-01-36. 80 F. Kozue, la jeune fille aperçue de dos au bercail, mais des zombies, des brée. Ce curieux quatuor, à l’initiati- Jacques Mandelbaum « La Chasse ». Chopin : Impromptus. Galliano & Africa Diva Propkofiev : Sonate pour piano op. 14. Gennevilliers (92). Le Tamanoir, 31, Châtelet – Théâtre musical de Paris, 1, boulevard Jean-Jacques-Rousseau. Le place du Châtelet, Paris 1er.Le 29 novembre, 20 h 30. 29 novembre, 12 h 45. Tél. : 01-47-98-03-63. De 40 F à 60 F. Tél. : 01-40-28-28-40. 55 F. Ingrid Caven Odéon-Théâtre de l’Europe, 1, place Ensemble orchestral de Paris e Hersant : Pièces pour orchestre. Paul-Claudel, Paris 6 . Le 29 novembre, Mozart : Concerto pour piano et 20 heures. Tél. : 01-44-41-36-36. De orchestre KV 271 « Jeune homme ». 50 F à 200 F. Haydn : Symphonie no 103 « Roulement Jean Guidoni de timbales ». Nelson Freire (piano), Cabaret sauvage, parc de La Villette, Paris 19e. Du 29 novembre au 2 décem- Gilbert Varga (direction). bre, 21 heures ; jusqu’au 23 décembre. Théâtre des Champs-Elysées, 15, ave- e Tél. : 08-03-80-88-03. De 130 F à 160 F. nue Montaigne, Paris 8 . Le 29 novem- Nina Morato bre, 20 heures. Tél. : 01-49-52-50-50. Théâtre des Déchargeurs-La Bohème, De 60 F à 290 F. er 3, rue des Déchargeurs, Paris 1 .Du La La La Human Steps 29 novembre au 2 décembre, 22 heu- Edouard Lock : Salt. res ; jusqu’au 9 décembre. Tél. : Théâtre de la Ville, 2, place du Châte- e 01-42-36-00-02. let, Paris 4 . Du 29 novembre au Catherine Estourelle, 2 décembre, 20 h 30. Arnaud Méthivier Tél. : 01-42-74-22-77. De 95 F à 140 F. Espace la Comedia, 4, impasse Lamier, Compagnie Les Orpailleurs Paris 11e. Le 29 novembre, 19 h 30, jus- Jean-Christophe Bleton : Oukiva. qu’au 27 décembre. Dunois, 108, rue du Chevaleret, Tél. : 01-44-64-83-76. De 30 F à 70 F. e Paris 13 . Le 29 novembre, 15 heures. Marie-France Tél. : 01-45-84-72-00. De 40 F à 60 F. Glaz’Art, 7-15, avenue de la Porte-de- Compagnie Brumachon-Lamarche La-Villette, Paris 19e. Les 29 et Claude Brumachon : Les Chemins 30 novembre, 20 h 30. oubliés. Tél. : 01-40-36-55-65. 70 F. Elancourt (78). Le Prisme, Centre des Joseph Racaille Sept-Mares. Le 29 novembre, 14 h 30. L’Européen, 3, rue Biot, Paris 17e.Le Tél. : 01-30-51-46-06. 50 F. 29 novembre et le 6 décembre, 21 heu- Jean-Marc Padovani res. Tél. : 01-43-87-97-13. 110 F. La Maroquinerie, 23, rue Boyer, Bïa Paris 20e. Les 29 et 30 novembre, La Maroquinerie, 23, rue Boyer, 20 h 30. Tél. : 01-40-33-30-60. Entrée Paris 20e. Les 29 et 30 novembre, libre. 20 h 30. Tél. : 01-40-33-30-60. 36 KIOSQUE LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 EN VUE a Le musée de cire de New York, « Economia », le dernier-né du groupe Jeune Afrique qui a fait fabriquer les personnages de George W. Bush et d’Al Gore, attend Ce nouveau mensuel économique s’intéresse aux entreprises et à leurs dirigeants, notamment en Afrique. les résultats de l’élection pour fondre et recycler le perdant. Dans son premier numéro, il consacre un dossier aux banques et aux banquiers du continent noir a Les cadres de la nouvelle UN NOUVEAU mensuel écono- des banques. L’Afrique du Sud Après bien des aventures et quel- téléspectateurs, car l’Afrique est économie, échaudés par les aléas mique est né. Economia, le bien- domine de manière écrasante les ques revers, le « roi Victor » dont le royaume du « piratage », tant de la Bourse, préfèrent de « bons nommé, se veut « la première publi- réseaux financiers du continent : Economia brosse le portrait est sont nombreux les petits malins gros salaires » à des paquets cation économique et financière six de ses banques sont parmi les aujourd’hui le plus gros banquier qui confectionnent des décodeurs de stock-options. haut de gamme, à dominante pana- dix premières, et l’une d’elles – la indépendant du Cameroun. Au cha- artisanaux pour capter cette chaî- fricaine et méditerranéenne ». Edité Standard Bank – pèse autant que pitre des finances, Economia fait ne cryptée. Commercialement, a Chris Stockwell, ministre par le groupe Jeune Afrique – qui les cinquante premières au sud du aussi le bilan – en demi-teinte – de Canal Horizons n’a pas tenu ses du travail de l’Ontario, souhaite fête ses quarante ans – Economia Sahara. Dans ce secteur, l’Afrique l’activité des Bourses africaines. A promesses : elle perd, bon an mal légaliser la semaine de 60 heures consacre logiquement au continent du Sud distance, de très loin, l’Egyp- la notable exception de Johannes- an, 50 millions de francs. Mais son pour « donner aux employeurs plus noir l’essentiel de ses cent seize te, le Maroc, la Libye, l’Algérie et la burg, les places financières du conti- PDG, Serge Adda, se montre opti- de flexibilité dans la gestion pages. « Le modèle que nous revendi- Tunisie. nent, déplore le journal, évoluent miste : « Nous disposons d’une des personnels ». quons, annonce, en exergue du jour- encore en dehors du monde « glo- clientèle et d’un réseau uniques ; nal, son directeur de la rédaction, LE PORTRAIT DU « ROI VICTOR » balisé » de la finance interna- nous allons bientôt parvenir à a « La recherche de la veine ayant, Amir Ben Yahmed, est à rechercher Certains banquiers africains sont tionale. l’équilibre. » dans plusieurs cas, prolongé du côté de Fortune,deBusiness de parfaits autodidactes. C’est le Que faire de Canal Horizons ?, Que pensent les passagers en l’exécution de plus d’une heure », Week, et, plus généralement, d’une cas de Victor Fotso, soixante-qua- se demande Economia, dix ans classe affaire de la qualité des pres- la Commission internationale des presse anglo-américaine qui a su torze ans, président fondateur de après le lancement de la petite tations offertes par les compagnies juristes dénonce l’injection létale accompagner et, parfois, précéder la la Commercial Bank of Cameroon sœur de Canal +, qui s’est imposée aériennes desservant l’Afrique ? Ils pratiquée aux Etats-Unis pour mondialisation de l’économie. » (CBC-Bank), l’une des plus grandes comme la première chaîne privée placent nettement en tête Swissair « humaniser la peine de mort ». Comme ses illustres modèles, Eco- l’échelle de la planète, il convient fortunes du Cameroun. Enfant pau- transnationale en Afrique franco- et KLM, indique une enquête d’Eco- nomia s’intéresse d’abord aux entre- de relativiser ses performances. Ain- vre du pays bamiléké, il apprend les phone. Depuis le lancement d’un nomia. Lanternes rouges : Air Afri- a Marco Evaristi, artiste danois prises et à leurs dirigeants. si, le bilan cumulé des deux cents rudiments du calcul et de la négo- bouquet en Algérie en avril der- que et Air Algérie. Economia s’inté- d’origine chilienne, n’a pas voulu, Le dossier du mois est un « Spé- premiers établissements afri- ciation, les subtilités de l’offre et de nier, Canal Horizons est accessi- resse aussi aux entreprises du Nord malgré les injonctions de la police, cial Banques » consacré aux « 200 cains – soit 341 milliards de dol- la demande, au milieu des étals de ble sur tout le continent. Elle et même du Grand Nord. Il tente « arrêter le massacre » au Trapholt premières africaines ». L’Afrique lars – n’occuperait que la vingt- bananes et de manioc de son père, compte cent cinquante mille abon- de percer les secrets du formidable Kunstmuseet de Kolding, musée restant un nain économique à sixième place au palmarès mondial petit commerçant de brousse. nés, mais au moins dix fois plus de succès de l’entreprise finlandaise d’avant-garde où il expose des Nokia qui vend un téléphone porta- poissons rouges dans des mixers, ble sur trois dans le monde et laissant les visiteurs « libres DANS LA PRESSE devant se saisir de l’affaire vendredi, dre du recul par rapport à l’affronte- de se poser – sans se soucier de engrange 70 % des bénéfices de ce d’appuyer ou non sur le bouton Al Gore peut se battre tant que la ment bruyant et parfois inquiétant savoir quel compétiteur aurait inté- secteur. « Notre entreprise, explique de la mort ». LE FIGARO sentence n’aura pas été rendue. de ces dernières semaines. La Cour rêt à quelle réponse – la question de le PDG, Jorma Ollila, est une mérito- Charles Lambroschini Mais à tout moment, un effondre- peut jouer un rôle pour que ce dra- la préséance institutionnelle. Si l’on cratie. En même temps on y a le droit a Apprenant d’un rapport de a Selon les derniers sondages, 60 % ment de sa cote risque de l’obliger à me national s’achève sur une note admet que la République, cinquième de s’amuser, de penser hors normes, l’université de Salamanque que des Américains pensent que, pour Al avouer son échec. Dans cette hypo- responsable en autorisant la télévi- du nom, repose sur le choix du prési- voire de se tromper. » Autre 20 % des taureaux sont drogués Gore, le moment est venu de renon- thèse, un autre scénario deviendrait sion à « couvrir » vendredi la présen- dent, il n’est pas absurde de com- « », une extrême rigueur avant d’entrer dans l’arène, cer. Or le candidat démocrate sait possible : après négociation avec son tation par les deux camps de leurs mencer par élire celui dont la circons- dans les choix stratégiques : «Un Enrique Exposito Gonzalez, qu’il ne gardera un avenir politique adversaire démocrate, George arguments juridiques. Les juges ont cription est la France entière. On produit ou un projet qui ne laisse pas président d’un club d’aficionados que s’il ne fait pas figure de mauvais W. Bush pourrait retirer sa plainte certes une longue aversion pour la s’étonnerait que des gaullistes de espérer 25 % de croissance annuelle madrilènes, a déclaré : « Si c’était perdant. Richard Nixon avait préféré devant la Cour suprême. C’est alors télévision, mais ils devraient, dans stricte obédience, après avoir con- est abandonné. » Une bonne leçon vrai, ce serait terrible car le combat concéder la victoire à John Kennedy le vainqueur qui aiderait le vaincu. un souci de clarté, faire une excep- senti à écorner la stature du chef de à retenir pour les entreprises africai- ne serait plus équitable. » en 1960, malgré les tricheries avérées tion pour cette circonstance. l’Etat en passant du septennat au nes, dont Economia souligne par de son adversaire dans au moins THE NEW YORK TIMES quinquennat, aggravent le cas en fai- ailleurs – et à de rares exceptions a « Ils chercheront plus tard à se deux Etats. Il avait parié sur la revan- a L’entrée en scène de la Cour suprê- LA CROIX sant de son élection une conséquen- près – la trop faible compétitivité. venger de la société », s’attriste che : huit ans plus tard, il enlevait la me des Etats-Unis offre aux deux Bruno Frappat ce de celle des députés. Ou un lot de Ghassem Ghazi, sociologue Maison-Blanche. La Cour suprême camps en conflit une chance de pren- a Ce n’est pas « tripatouiller » que consolation. Jean-Pierre Langellier iranien, à propos de sept jeunes délinquants condamnés à défiler assis à l’envers sur un âne dans SUR LA TOILE les rues de Téhéran, avec autour www.ruedesecoles.com du cou une « aftabeh », sorte de PHARMACIE carafe utilisée dans les toilettes a Le Syndicat national de l’indus- en Iran. Un nouveau site éducatif, à vocation exhaustive trie pharmaceutique (SNIP) publie sur son site Internet un document a Malgré les manœuvres de sa LA SOCIÉTÉ Cesam, spécialisée daires sont désormais connectés à intitulé Précautions d’utilisation mère – elle lui avait d’abord fait dans la conception et la diffusion Internet, seulement 38 % des ensei- d’Internet dans le domaine de la san- boire un « thé de la paix » qui l’a d’instruments pédagogiques, a gnants l’utilisent à titre personnel. té , qui vise à « mettre en garde con- plongé dans un profond sommeil ouvert un site proposant plus de Pour les inciter à naviguer, Rue des tre certains dangers (…) tout en mon- dont il n’est sorti qu’une 400 000 pages de contenu didacti- écoles a développé une offre de ser- trant que le Web est une source infi- demi-heure avant son mariage, que à destination des enseignants, vices pédagogiques dont la plus nie de connaissances et d’inter- puis elle avait, armée d’un pilon en des élèves et étudiants, des parents grande originalité est un Observatoi- activité ». pierre, déclenché une bagarre et des documentalistes. Selon son re critique du manuel scolaire. Fruit www.snip.fr générale avec la famille adverse directeur, Charles Myara, « Rue des du travail collégial d’une dizaine pendant la cérémonie –, Karim écoles prend le contre-pied de ses d’experts, il résume les avantages et TVA a épousé Djamilla vendredi concurrents, en faisant le choix de les inconvénients de près de 520 a Booston, site de vente par cor- 4 novembre, à la mairie des l’exhaustivité ». L’intégralité des ouvrages. Du cours préparatoire à la respondance de produits high-tech Mureaux, avec le secours manuels de français et de mathéma- faculté, M. Myara espère séduire partenaire du groupe Casino, lance des pompiers et des policiers. tiques utilisés au collège y est déjà tout le corps professoral, grâce à la du 1er au 31 décembre une opéra- indexée. Les leçons et les exercices richesse de sa base de données, mais tion promotionnelle de vente d’or- a « Et c’est pourquoi on parle des de chaque ouvrage sont tous expli- aussi avec des offres plus prosaï- dinateurs avec un taux de TVA de “latin lovers” », conclut James qués et commentés. Les internautes ques, notamment la possibilité de 5,5 % (au lieu de 19,6 %). Le diffé- , Prix Nobel de médecine, cherchant de l’aide en histoire, en bénéficier de tarifs préférentiels rentiel de prix sera pris en charge qui a découvert, en étudiant les géographie, en physique et en auprès de sites commerciaux, ou de par Booston. relations de la couleur de la peau instruction civique peuvent consul- calculer en temps réel, selon une www.booston.com avec le cancer, un lien entre le taux ter des fiches, des dossiers ou des méthode élaborée par le Syndicat de mélanine et la libido. exposés prêts à l’emploi, et des cen- national des enseignements de ALLEMAGNE taines de modèles de rédactions conseils : comment tenir compte des M. Myara, qui s’est fixé un objectif second degré (SNES), les traite- a Deutsche Telekom a fait savoir a Selon un rapport du Fonds sont disponibles. appréciations de ses professeurs, de 100 000 adhérents en 2001. Il ments, promotions, retraites et avan- qu’elle allait s’opposer à la déci- national de la nature, la disparition Cependant, l’objectif de Rue des savoir prendre des notes, bien lire compte notamment sur l’inscription cements. Au cours des huit derniers sion de RegTP, autorité de régula- de certaines races de vaches écoles n’est pas de permettre aux élè- son cahier de texte… : « Grâce à ce d’étudiants qui devraient être attirés mois, le moteur de calcul, installé tion des télécoms en Allemagne, italiennes risque de compromettre ves d’éviter de se fatiguer, mais au programme révolutionnaire, nous par le riche répertoire de liens, élabo- sur le site du SNES, a enregistré plus qui souhaite l’obliger à offrir aux la fabrication du parmesan. contraire de leur apprendre à mieux avons déjà plus de 20 000 abonnés ré en partenariat avec le site Vie uni- d’un million et demi de connexions. fournisseurs d’accès Internet con- travailler. Ainsi, la rubrique Métho- alors que nous n’avons pas encore versitaire. currents un accès illimité à son Christian Colombani de prodigue toute une gamme de vraiment communiqué », assure Si 98 % des établissements secon- Géraldine Faes réseau. – (Reuters.)

Entente cordiale par Luc Rosenzweig AFFIRMONS-LE péremptoire- mené, fut éclairant sur le développe- cher, il glissait quand même au pas- ment : « Mots croisés » sur Fran- ment de cette sale affaire, et nous sage qu’il était nécessaire de revoir ce 2 est une des meilleures émis- en retiendrons pour notre part une l’ensemble de la politique agricole sions politiques diffusées actuelle- seule leçon : méfiez-vous des commune. Ce que nos agriculteurs ment sur une grande chaîne. Com- Anglais ! Ne vous laissez pas pren- du plateau de « Mots croisés » pliment tout relatif d’ailleurs, car dre au sourire sympathique du interprétaient immédiatement com- les émissions invitant exclusive- conseiller de Tony Blair qui était me une nouvelle fourberie des ment des responsables de la vie en duplex de Londres. Ces gens-là tenants du libéralisme sauvage… publique, sans se « couvrir » par la ne cessent de nous rouler dans la Heureusement, cette même jour- présence d’amuseurs ou de top- farine. née a révélé que la France disposait models, peuvent se compter sur les On a découvert, au fil de l’émis- d’une nouvelle Jeanne d’Arc qui est doigts d’une seule main d’une per- sion, que ces Britanniques, réputés capable sinon de bouter l’Anglais sonne ayant eu des problèmes eurosceptiques, faisaient du noyau- hors de France, du moins de lui dire avec sa tronçonneuse… tage effréné à Bruxelles, en occu- son fait sans détour : Dominique Ses animateurs, Arlette Chabot pant, par exemple, la moitié des Voynet. Agressée verbalement par et Alain Duhamel, avaient réuni postes d’experts en matière de sécu- le vice-premier ministre John Pres- lundi soir un aréopage très com- rité alimentaire. Que, selon un dépu- cott à l’issue du sommet de plet de personnes ayant eu affaire té européen allemand, ils sont res- La Haye, elle le traita, en retour, de à la maladie de Creutzfeldt-Jakob à ponsables à 60 % de l’actuelle situa- « macho invétéré » et de « mina- divers stades de son émergence en tion sanitaire, alors que les institu- ble ». On verra à l’usage si la tacti- Europe : un ancien ministre, un tions européennes le sont à 40 %. que consistant à attaquer un seul secrétaire d’Etat en fonction, des Que ces voyous d’outre-Manche Anglais pour manifestation intem- parlementaires, français et euro- avaient continué à exporter leurs pestive de virilité surannée est plus péens, des experts, des éleveurs, un farines contaminées après les avoir efficace que l’accusation d’homo- journaliste, et enfin les maintenant interdites chez eux. L’homme de sexualité proférée naguère par Edith incontournables parents des victi- Tony Blair avait beau battre sa coul- Cresson à l’encontre de l’ensemble mes de la maladie. Le débat, bien pe sur la poitrine de Margaret That- des mâles du Royaume-Uni… LeMonde Job: WMQ2911--0037-0 WAS LMQ2911-37 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 11:22 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0338 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / 37 MARDI 28 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

o DÉBATS 20.30 Légendes, Mike Tyson. Odyssée 21.00 « Symphonie n 8», 15.45 Ludwig van B aa ARTE 20.45 La Vie en face. de Beethoven. Bernard Rose (Etats-Unis, 1994, TÉLÉVISION Massoud, l’Afghan. Arte Par l’Orchestre symphonique 120 min) &. Cinéstar 1 19.00 Archimède. Soufflerie. 21.00 L’Empire des Incas. Forum de Boston, dir. Seiji Ozawa. Muzzik 16.40 Méfie-toi de l’eau qui dort aa 21.00 Winston Churchill. [2/4]. Histoire Cœurs d’enfants. Portrait : Jacques Deschamps (France, 1996, TF 1 23.00 Jazz à Vienne 2000. Hannah Monyer. MAGAZINES 21.00 Soirée égyptienne. Mezzo 105 min) %. Ciné Cinémas 2 Freddie Hubbard. Pat Metheny 19.45 Météo, Arte info. 21.30 Mystérieuses civilisations & Michael Brecker. Muzzik 17.10 L’homme qui tua la peur aa 17.30 Sunset Beach. 20.15 Reportage. Pitbulls verboten ! 18.15 et 23.50 Procès Barbie. Histoire disparues. La citadelle inca. Planète 23.15 « Simplicius ». Martin Ritt (Etats-Unis, 1957, N., 18.20 Exclusif. Opéra de Strauss. Mise en scène v.o., 85 min) &. Ciné Classics 18.58 Etre heureux comme... 20.45 La Vie en face. Massoud, l’Afghan. 18.30 L’Invité de PLS. 22.05 Paul Morand. [3/4]. Histoire Jean-François Mattei. LCI de David Poutney. Par l’Orchestre 18.50 M. Butterfly aa 19.00 Le Bigdil. 22.15 Thema. Grandeur et décadence 19.00 Archimède. 22.16 Thema. et le Chœur de l’Opéra de Zurich, David Cronenberg (EU, 1993, v.o., 19.55 Hyper net. d’Oscar Wilde. Grandeur et decadence d’Oscar Wilde. dir. Franz Welser-Möst. Mezzo Une vie, un scandale. Soufflerie. Cœurs d’enfants. 95 min) %. Ciné Cinémas 3 20.00 Journal, Tiercé, Météo. Portrait : Hannah Monyer. Arte Une vie, un scandale. Et tout homme Documentaire. Annie Paul. pourtant tue la chose qu’il aime. Arte 19.00 Pocahontas aa 20.55 Menteur, menteur aa 23.15 Et tout homme pourtant tue la 19.20 Mardi, c’est Julie. France 2 TÉLÉFILMS Mike Gabriel Film. Tom Shadyac &. chose qu’il aime. Lord Alfred Douglas, 22.20 La Quête du futur. [21/22]. Planète et Eric Goldberg (Etats-Unis, 20.50 Fréquenstar. Jean-Marie Bigard. M6 22.45 Le Temps d’un tournage. poète et amant d’Oscar Wilde. 23.30 Le Mystère de Saint-Aubin. 22.50 Meurtre travesti. Rick King. ?. M6 1995, 90 min). Disney Channel 22.50 Ciel mon mardi ! 0.25 Bibliographie. 20.55 Vie privée, vie publique. Une obsession 0.30 Le Portrait de Dorian Gray. 20.30 Aliens, le retour aa 0.30 Le Portrait de Dorian Gray aa Pédophilie : Silence et dénonciation. de justice et de vérité. Odyssée Glenn Jordan. Arte James Cameron (Etats-Unis, 1986, Téléfilm. Glenn Jordan (v.o.). Invitée : Ségolène Royal. France 3 0.05 Notre-Dame de la joie. Planète 135 min) ?. Ciné Cinémas 2 FRANCE 2 21.00 Le Gai Savoir. Les médias en question. Invités : Caroline Pigozzi ; 0.20 La Case de l’oncle Doc. SÉRIES 20.50 Men in Black aa M6 A la recherche Barry Sonnenfeld (Etats-Unis, 17.20 et 22.40 Un livre. Stéphanie Mesnier ; du marin inconnu. France 3 Philippe Val. Paris Première 20.45 Invasion planète Terre. 1997, 100 min) &. Cinéfaz 17.25 Qui est qui ? 18.55 Mission 1 million. 0.25 L’Egypte. [4/5]. Odyssée 21.05 Temps présent. Sandoval s’est échappé. %. 13ème RUE 20.55 Menteur, menteur aa 18.00 70’s Show &. 19.50 I-minute. Des pédophiles chez les humanitaires. 21.30 Friends. The One With Tom Shadyac (Etats-Unis, 1997, 18.30 JAG %. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 110 min) &. TF 1 L’énigme du Koursk. TV 5 SPORTS EN DIRECT Ross’s Teeth (v.o.). &. Canal Jimmy 19.20 Mardi, c’est Julie. 20.05 Une nounou d’enfer &. 22.15 Ça se discute. Les frères et sœurs 21.35 First Wave. 22.10 Un témoin dans la ville aa 19.50 Un gars, une fille. 20.40 E = M 6 découverte. e sont-ils obligés de s’aimer ? TV 5 20.45 Football. D 1 (18 journée) : Les yeux du Gua. 13ème RUE Edouard Molinaro (France, 1959, 20.00 Journal, Météo. Paris-SG - Rennes. Canal + N., 90 min) &. Ciné Classics 20.50 Fréquenstar. Jean-Marie Bigard. 23.20 Les Dossiers de l’Histoire. 22.30 Ally McBeal. 20.50 Meurtre à la Maison Blanche Les grandes erreurs de l’Histoire. 22.40 Forrest Gump aa 22.50 Meurtre travesti. 21.00 Tennis. Masters. Pathé Sport Surprise, surprise (v.o.). &. Téva Film. Dwight H. Little. Israël-Palestine, une terre Robert Zemeckis (Etats-Unis, Téléfilm. Rick King ?. deux fois promise [3/3]. France 3 21.00 Boxe. Poids plumes. Cassius Baloyi - 22.55 Sex and the City. 1994, 140 min) &. Cinéstar 1 22.45 On a tout essayé. 0.30 Two &. 0.35 Rock Press Club. Steve Robinson. Eurosport Boy, Girl, Boy, Girl (v.o.). %. Téva 23.40 Adieux aa 0.50 Journal, Météo. Les filles du rock. Canal Jimmy 22.55 Twin Peaks. Robert Siodmak (Allemagne, 1930, MUSIQUE Episode [1/2] (v.o.). %. 13ème RUE N., v.o., 75 min) &. Ciné Classics FRANCE 3 RADIO DOCUMENTAIRES 23.00 Bakersfield Pd. 23.45 Jugatsu aa 20.00 « Quartettino », de Britten. Bakersfield Madam Takeshi Kitano (Japon, 1990, 17.50 C’est pas sorcier. Par l’Arditti String Quartett. Mezzo (v.o.). &. Série Club 90 min) ?. Canal + Vert FRANCE-CULTURE 20.15 Reportage. Pitbulls verboten ! Arte 18.15 Un livre, un jour. 20.15 « Sonate pour piano no 19 », 23.25 Taxi. Louie’s Rival (v.o.). Série Club 0.15 Catch 22 aa 18.20 Questions pour un champion. 20.30 Les Splendeurs naturelles de Beethoven. 23.45 The Practice. Mike Nichols (Etats-Unis, 1970, 20.30 Perspectives contemporaines. de l’Afrique. [11/12]. Planète Avec Daniel Barenboïm, piano. Mezzo Juge et juré (v.o.). &. Série Club v.o., 120 min) ?. Cinéfaz 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. Le xylophoniste des seins : rêverie 20.10 Tout le sport. sur Ramón Gómez de La Serna. 20.20 C’est mon choix... ce soir. 22.12 Multipistes. 20.55 Vie privée, vie publique. 22.30 Une nuit entière de frissons Pédophilie : Silence et dénonciation. avec Harry Potter et Bernard 22.55 Météo, Soir 3. Giraudeau. Lecture intégrale 23.20 Les Dossiers de l’Histoire. du 1er tome Harry Potter Israël-Palestine, une terre à l’école des sorciers par Bernard FRANCE-CULTURE TF 1 FRANCE 3 deux fois promise [3/3] : La paix armée. Giraudeau. 0.20 La Case de l’oncle Doc. 20.30 Perspectives 20.55 Menteur, menteur aa 20.55 Vie publique, vie privée A la recherche du marin inconnu. FRANCE-MUSIQUES contemporaines A la suite d’un vœu émis par son Mireille Dumas ouvre ce soir un Une émission consacrée à Ramon CANAL + 20.00 Un mardi idéal. En direct et en jeune fils, un avocat se voit débat sur la pédophilie. Selon les public du studio Charles Trenet. Gomez de La Serna, glorieux Es- contraint de ne dire que la vérité. chiffres officiels, environ cinq mille 16.05 Football. Coupe intercontinentale. 22.30 Jazz, suivez le thème. pagnol (1888-1963), auteur proli- Le comique de l’Américain Jim enfants en France sont abusés Real Madrid - Boca Juniors. 23.00 Le Conversatoire. A Paris. fique, manieur d’une langue 17.45 Guingamp - Lens. 0.00 Tapage nocturne. Carrey (découvert en France dans sexuellement. Un nombre plus im- 18.00 Coup d’envoi. En direct « échevelée, baroque, abrupte et The Mask, de Chuck Russel) s’assa- portant selon les associations. Le du Stade du Roudourou. tendre à la fois ». Claire Zalamans- f En clair jusqu’à 20.45 RADIO CLASSIQUE git un peu dans ce film de Tom magazine revient sur les affaires 20.15 Football. Championnat ky rend à la voix de l’écrivain sa to- 0.20 Allemagne année zéro aaa 20.40 Les Rendez-vous du soir. Shadyac, sorti en 1997, mais reste récemment révélées au sein de Roberto Rossellini. de France D 1 (18 e journée) nalité, son émotion maîtrisée, Avec Edmund Moeschke, Paris-SG - Rennes. 20.45 Coup d’envoi. Récital de Gianluca Cascioli au festival toujours étonnant dans l’invention l’Eglise et de l’éducation nationale piano aux Jacobins. Concert. Au cloître entre érotisme et obscure nostal- Ernst Pittschau (Fr. - It., 1947, N., En direct du Parc des Princes. o v.o., 70 min) &. Cinétoile des Jacobins, à Toulouse. Partita n 2, gie du nourrissage maternel. Un de postures et de mimiques bur- en compagnie d’invités parmi les- 22.50 Un pur moment de rock’n roll de Bach ; Œuvres de Bartok, Debussy, lesques. Ç’aurait été mieux de le quels Ségolène Royal, ministre dé- 0.55 Une histoire d’amour aa Film. Manuel Boursinhac ?. Boulez. 22.05 Les Rendez-vous du soir vrai miracle d’intelligence sen- Guy Lefranc (France, 1951, 0.35 Le Masque de Zorro a (suite). Œuvres de R. Schumann, suelle. voir en version originale. léguée à la famille. N., 95 min) &. Ciné Classics Film. Martin Campbell (v.o.) &. Brahms, Dvorak, Suk.

MERCREDI 29 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 19.00 Connaissance. Les Celtes : 19.00 Les 60 Ans de l’Orchestre 13.00 Beau-père aa marchands, barbares et druides. Arte philharmonique d’Israël. Bertrand Blier (France, 1981, TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE 19.35 Arthur C. Clarke, 125 min) ?. Ciné Cinémas 2 21.00 Bosnie, les élections Enregistré en 1996. Avec Isaac Stern, 14.35 En juin, ça sera bien. écrivain visionnaire. Planète violon ; Pinchas Zuckerman, alto ; 14.15 Forrest Gump aa Robert Zemeckis (Etats-Unis, 1994, TF 1 16.05 Pi égale 3,14... et après ? Forum Itzhak Perlman, violon ; Shlomo Mintz, 19.35 Les Chats du soleil. Odyssée 140 min) &. Cinéstar 2 16.35 Les Ecrans du savoir. 22.00 Théâtre, naissance violon ; Menahem Breuer, violon ; Gil 14.50 Les Vacances de l’amour. 20.00 Banc d’Arguin, le rendez-vous 15.00 Une histoire d’amour aa 17.55 Correspondance pour l’Europe. d’un personnage. Forum Shaham, violon ; Shamai, violon ; 15.50 Le Clan du bonheur. des oiseaux. Odyssée Maxim Vengerov, violon. Guy Lefranc (France, 1951, 18.25 Météo. 23.00 Dans quel monde N., 95 min) &. Ciné Classics 16.40 7 à la maison. 20.15 Reportage. Par l’Orchestre philharmonique 18.30 Le Monde des animaux. d’Israël, dir. Zubin Mehta. Mezzo 15.55 Mort d’un pourri aa 17.30 Sunset Beach. vivrons-nous demain ? Forum Coques en stock. Arte 19.00 Connaissance. Les Celtes. Georges Lautner (France, 1977, 20.30 « Le Provençal », 20.00 Brahm. Sonate pour violon et piano 18.20 Exclusif. Marchands, barbares et druides. no 1 en sol majeur opus 78. 120 min). Festival MAGAZINES quotidien d’un pouvoir. Planète 19.00 Le Bigdil. 19.45 Météo, Arte info. Avec Itzhak Perlman, violon ; 16.40 La Griffe aa 19.55 Hyper Net. 21.00 Le XXe siècle. Daniel Barenboim, piano. Mezzo Franklin J. Schaffner (EU, 1967, v.o., 20.15 Reportage. Coques en stock. 13.05 Temps présent. Des pédophiles La Guerre des Boers. Histoire 105 min) &. Ciné Cinémas 3 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. chez les humanitaires. 20.00 Georges Cziffra. 21.10 Pierre Desproges est vivant ! TSR Enregistré en 1962. Muzzik 20.55 Combien ça coûte ? Anis Naccache : révolutionnaire L’énigme du Koursk. TV 5 La bonne bouffe : à quel prix ? ou terroriste ? 21.30 Haïti, le silence 21.40 Musica. Le Conte d’hiver. 14.15 Argent public, argent privé. 23.10 52 sur la Une. 21.40 Musica. Le Conte d’hiver. La statue du général. Le Port Centuri. des chiens. Planète Opéra de Philippe Bosemans, d’après « J’ai pété les plombs ». Opéra de Philippe Boesmans. Clochers en péril. Shakespeare. Par l’Orchestre 21.30 Aventures africaines. 0.15 Exclusif. 0.05 La Lucarne. Divine obsession. Invités : Jean-Marie Colombani, [1/2]. Au Kenya. Odyssée symphonique et le Chœur du théâtre directeur du Monde ; royal de la Monnaie, Marc Jolivet. TV 5 22.00 Le XXe siècle. La Véritable Histoire de dir. Antonio Pappano. En simultané FRANCE 2 M6 l’Aéropostale. Histoire 15.05 Planète animal. Passion sauvage : sur France-Musiques. Arte Vingt ans avec les chimpanzés. TMC 22.00 Cubanismo. [2/6]. Le boléro. Mezzo 23.25 Sclavis, Drouet, Frith. 15.40 Tiercé. A Auteuil. 16.45 Fan de. 16.00 Saga-Cités. 22.45 Soldats de la paix Jazz Festival du Mans, 1997. Muzzik 15.55 La Chance aux chansons. 17.15 Sydney Fox, l’aventurière &. Convertis. France 3 à Sarajevo. Planète 0.15 The Keith Jarrett Trio Concert. 16.50 Des chiffres et des lettres. 18.10 Drôles de filles. 18.15 Union libre. 0.05 Les Splendeurs naturelles Juillet 1993. Muzzik 17.25 Qui est qui ? 18.55 Mission 1 million. Invité : Roch Voisine. TV 5 de l’Afrique. 18.00 Friends &. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 18.55 Nulle part ailleurs. Canal + [11/12]. Archipels de rêve. Planète THÉÂTRE 18.30 JAG. 20.05 Une nounou d’enfer &. 20.05 Citoyen Klarsfeld. 0.05 Science-fiction, 19.20 Mercredi, c’est Julie. 20.40 Jour J. Un tour de passe-passe. Canal + 23.05 Le Voyage de M. Perrichon. 19.55 et 20.45 Tirage du Loto. 20.50 Les Filles du mercredi. le futur au présent. Pièce d’Eugène Labiche. Mise en scène Ally McBeal. Préjugés &. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. [2/4]. Mars, embarquement de Jean-Luc Moreau. TMC 20.00 Journal, Météo. Anis Naccache : révolutionnaire immédiat. Ciné Cinémas 21.45 A chacun son image &. 20.50 L’Instit. Le Trésor 22.40 Sex and the City. ou terroriste ? Arte 17.05 Adieux aa de l’anse du Bout &. 1.00 Légendes, Mike Tyson. Odyssée TÉLÉFILMS [no 7] Monogamie %. 20.55 Des racines et des ailes. Etats-Unis : Robert Siodmak. 22.35 Ça se discute. Transsexuels, Avec Brigitte Horney, 23.15 Zone interdite. Bébé en danger : Ces ados qui changent hermaphrodites, travestis, faut-il avorter ? de visage. Ados : Au secours la vie ! SPORTS EN DIRECT 19.00 Pocahontas II. Tom Ellery et Aribert Mog (Allemagne, 1930, N., Bradley Raymond. Disney Channel v.o., 75 min) &. Ciné Classics androgynes : Comment vit-on Le ballet de l’espoir. la frontière des deux sexes ? Invités : Xavier Pommereau. France 3 14.00 Ski de fond. Coupe du monde. 20.45 L’Amour et la Haine. 18.25 Aliens, le retour aa 0.30 Journal, Météo. RADIO 22.35 Ça se discute. 10 km libre M. Eurosport Francis Mankiewicz %. RTL 9 James Cameron (Etats-Unis, 1986, v.o., 135 min) ?. Ciné Cinémas 3 Transsexuels, hermaphrodites, 16.00 et 21.00 Tennis. Masters messieurs 22.15 L’Impure. Paul Vecchiali [1/2]. TV 5 FRANCE 3 travestis, androgynes : Comment (3e jour). Pathé Sport 22.30 Facteur VIII. Alain Tasma. &. Téva 18.30 L’Empire du soleil aa FRANCE-CULTURE Steven Spielberg (Etats-Unis, 1987, vit-on la frontière des deux sexes ? 19.50 Football. Championnat de D 1. 15.00 Questions au gouvernement. Avec Christophe Bourseiller. France 2 Marseille - Saint-Etienne. TPS Foot 150 min) &. Cinéstar 2 21.00 Mesures, démesures. Festival des COURTS MÉTRAGES emes 23.15 Zone interdite. 20.30 Alien, la résurrection aaa 16.00 Saga-Cités. Convertis. 38 Rugissants. 16.25 MNK. 22.12 Multipistes. Bébé en danger : faut-il avorter ? DANSE 1.15 Libre court. Programmation spéciale, Jean-Pierre Jeunet (Etats-Unis, 1997, Invité : Israël Nisand. M6 105 min) ?. Ciné Cinémas 1 17.35 A toi l’actu@. 22.30 Surpris par la nuit. Une île dans la à l’occasion de la Journée mondiale presqu’île ; histoires du Centre er 20.45 Air Force One aa 17.50 C’est pas sorcier. Viva Mexico ! 0.50 Des mots de minuit. 17.00 Didon et Enée. du sida, le 1 décembre. France 3 Bretagne. L’eau. Wolfgang Petersen (Etats-Unis, Invités : Marie-Claude Pietragalla ; Chorégraphie de Mark Morris. 18.15 Un livre, un jour. Peter Sellars. France 2 1997, 125 min) &. Cinéstar 1 0.05 Du jour au lendemain. Paul Audi. Musique de Henry Purcell. Par le Mark SÉRIES 18.20 Questions pour un champion. Morris Dance Group. Muzzik 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. FRANCE-MUSIQUES DOCUMENTAIRES 21.00 Two by Dove. 19.25 Murder Call, fréquence crime. 20.10 Tout le sport. Propre à mourir. &. TMC Chorégraphie d’Ulysses Dove. 20.20 C’est mon choix... ce soir. 20.00 Concert. Au studio Sacha Guitry, de la 17.25 Emotion azur, l’équipe italienne 20.40 Homicide. Poison. &. Série Club Musique de Mikel Rose. 20.55 Des racines et des ailes. Maison de Radio France, à Paris. Par de football. Planète Par l’Alvin Ailey Dance Theatre 20.50 L’Instit. Le Trésor de l’anse Etats-Unis : l’Ensemble Orlando Gibbons : Œuvres du Bout &. France 2 18.15 Médecine traditionnelle et le Royal Swedish ballet. Muzzik Ces ados qui changent de visage. de Purcell, Gibbons ; In nomine à six, de Purcell. en Afrique. [7/7]. 23.45 Cendrillon. 20.50 Ally McBeal. Préjugés &. 22.50 Météo, Soir 3. A chacun son image &. M6 23.20 Ciné mercredi. 21.40 Un Conte d’hiver. Opéra de Philippe Guérisseurs et médecins. Planète Chorégraphie de Rudolf Noureïev. Boesmans. Donné au Théâtre de la 21.30 La Crim’. 23.25 C’est pour la bonne cause 18.30 Le Monde des animaux. Musique de Serge Prokofiev. Mort d’un peintre. %. Festival Monnaie, à Bruxelles, et diffusé Les Mammifères. [3/4]. La Cinquième Par le Corps de ballet de l’Opéra Film. Jacques Fansten. simultanément sur la chaîne ARTE, 22.35 New York District. Les blessures 18.30 L’Actors Studio. national de Paris. Mezzo par le Chœur de la Monnaie, du passé (v.o.). Croisière pour Renato Balsadonna, chef de chœur Matt Dillon. Paris Première l’au-delà (v.o.). 13ème RUE CANAL + et l’Orchestre de la Monnaie, 18.30 Chagall, les années russes. Mezzo MUSIQUE 22.40 Sex and the City. dir. Antonio Pappano, Dale 15.40 Queenstown, capitale 18.35 Gamba, la plage Monogamie. %. M6 Duesing (Leontes). 17.55 Renato Bruson, ténor. 22.45 New York Police Blues. de l’extrême. 0.00 Tapage nocturne. des éléphants. Odyssée Enregistré en 1983. Avec l’Orchestre de Tout dans les tripes %. Canal Jimmy Téléfilm. Charlie Haskell &. Œuvre de Liberovici. 18.45 Les Ailes de légende. la Radio-télévision suisse italienne, dir. 23.45 The Practice. Des relations humaines 17.10 Animasia. Vision d’Escaflowne ; L’héritage de l’aile delta. Planète Bruno Amaducci. Muzzik (v.o.). &. Série Club 20.45 Croix de fer aa Cowboy Bebop. RADIO CLASSIQUE Sam Peckinpah. f En clair jusqu’à 21.00 Avec Klaus Lowitsch, 18.00 Daria &. 20.40 Les Rendez-vous du soir. Musique à la Maison Blanche, la voix Dieter Schidor (All. - GB, 1977, 18.30 Nulle part ailleurs à la Maison Blanche. Œuvres de v.o., 135 min) ?. Cinéfaz (classique). Le dopage. Mendelssohn, Sieczynski, Verdi, 22.15 Méfie-toi de l’eau 18.40 Nulle part ailleurs musique. Thomas, Haydn, Wagner, Donizetti, 18.55 Nulle part ailleurs. Schubert ; Œuvres de Verdi : Un bal qui dort aa masqué Re dell’abisso affrettati ; Don ARTE ARTE CANAL+ Jacques Deschamps (France, 1996, 20.05 Dossier dopage. Citoyen Klarsfeld. Carlos O don fatale, dir. J. Kulka ; Œuvre 110 min) %. Ciné Cinémas 1 Un tour de passe-passe. 20.45 Les Mercredis de l’histoire 21.40 Le Conte d’hiver 23.40 Vidéodrome aaa de Massenet. 22.35 Beau fixe aa 21.00 Prémonitions. Film. Neil Jordan ?. 22.50 Académies musicales Alexandre Adler propose Anis Nac- Diffusé en simultané sur France- Un directeur d’une télévision câ- Christian Vincent (France, 22.35 Jour de foot. de Saintes 2000. Par l’Ensemble cache : révolutionnaire ou terroriste, Musiques, cet opéra adapté de blée découvre l’existence d’une 1992, 90 min) &. Cinéstar 2 23.40 Vidéodrome aaa Gilles Binchois, dir. Dominique Vellard. Film. David Cronenberg ?. Pièces vocales, de Perotin. documentaire de Gilles du Jonchay l’œuvre de Shakespeare a été créé chaîne qui diffuse de véritables 22.50 Le Déclin de l’empire et Timon Koulmasis (dont le dé- à la Monnaie de Bruxelles en dé- scènes de torture. Sa perception américain aa Denys Arcand (Canada, 1985, saccord sur la mouture finale du cembre 1999, repris à Lyon puis à du monde commence à changer. 100 min) &. Cinéstar 1 SIGNIFICATION DES SYMBOLES film devait être étudié le 27 no- Paris, au Châtelet, avec le même Un film angoissant qui devient une 23.15 Will Hunting aa Les codes du CSA Les cotes des films vembre par la justice). Reconverti succès. Il a placé une nouvelle fois puissante réflexion sur les images Gus Van Sant (Etats-Unis, 1998, & Tous publics a On peut voir v.o., 125 min) &. Ciné Cinémas 3 dans le « business » entre Téhéran son auteur, Philippe Boesman, et l’idée contemporaine de pro- % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 23.40 Vidéodrome aaa ? aaa et Beyrouth, l’ancien militant, au- compositeur belge né en 1936, grammation. Un film de David Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique David Cronenberg (Canada, 1982, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + teur d’attentats terroristes, livre un dont l’univers musical intérieur Cronenberg, suivi d’un documen- 89 min) ?. Canal + ! 0.40 L’homme qui tua la peur aa Public adulte DD Dernière diffusion extraordinaire récit de son s’épanouit dans cette œuvre ly- taire inédit sur le cinéaste, réalisé Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour £ Martin Ritt (Etats-Unis, 1957, # combat, sans excuses ni regrets. rique, sous les feux de l’actualité. par Frédéric Bénudis. N., v.o., 85 min) &. Ciné Classics Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2911--0038-0 WAS LMQ2911-38 Op.: XX Rev.: 28-11-00 T.: 12:06 S.: 111,06-Cmp.:28,14, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0339 Lcp: 700 CMYK

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MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 Des émeutes en Guyane Le CSA rappelle Cauchemar à l’ordre France 3 par Pierre Georges ont fait cinq blessés par balles Imaginons ! Un radieux dimanche facio, les plongeurs de combat, man- de mai 2002. Il est 20 heures. PPDA, datés, ont repêché une urne jetée à la pour « C’est mon récent prix Goncourt, mais c’est une mer par un chasseur de sanglier autre histoire, annonce la sensation- contrarié et vaguement « neuneu ». Il Le débat institutionnel est à l’origine de la violence choix » nelle nouvelle : « Bonsoir. eh bien c’est va falloir patienter. Et d’autant que, se- historique, les sondages sortis des urnes lon la loi organique n° 76-97 du CAYENNE des forces de l’ordre ont été blessés par sa venue immédiate, et réclamant l’ou- LE CONSEIL supérieur de l’audio- ne nous permettent pas de vous dire dès 31 janvier 1976, sur le vote des Français de notre correspondant balle au cours des affrontements de la verture de négociations avec l’Etat sur visuel (CSA) dénonce les « déra- maintenant qui sera le prochain pré- établis hors de France pour l’élection Six blessés graves, au moins deux nuit. Une jeune fille a été victime d’une la base du « pacte de développement ». pages » et les « dérives » de l’émis- sident de la République française... » du président de la République, il faut magasins pillés, une dizaine de voitures balle perdue. Les services de l’Etat re- Ce document, rédigé par des élus de sion de France 3 « C’est mon choix » Claude Sérillon, secoué d’un fou-rire attendre les résultats des bureaux de brûlées : tel est le bilan des scènes de censent également quelques blessés lé- Guyane et des militants de gauche, pro- dans un courrier qu’il devait adres- nerveux, hennit : « Bonsoir, eh bien vote installés dans les consulats et am- violence qui ont agitées Cayenne, dans gers. pose une évolution institutionnelle de ser, mardi 28 novembre, à France Té- c’est historique... » France 3, qui a dé- bassades de France. la nuit du lundi 27 au mardi 28 no- la Guyane. Le Komité s’oppose ferme- lévision. Le président du CSA, Hervé programmé d’urgence un best of de « Imaginons. Les télégrammes diplo- vembre. Les échaufourrées ont débuté RIDEAUX BAISSÉS ment à la loi d’orientation pour l’outre- Bourges, appelle l’attention de Marc C’est mon choix j’ai du poil aux pattes matiques arrivent, de partout. Sauf vers 22 h 30 (locale), lundi soir, à l’issue Lundi, quelque trois mille personnes mer adoptée le 15 novembre par le Par- Tessier, président de France Télévi- et j’aime ça », confirme : « Bonsoir, eh ceux qui n’arrivent pas. Et Miami ? d’un rassemblement au siège du syndi- avaient défilé dans les rues de Cayenne, lement. M. Paul, qui avait déjà invité les sion, sur les thèmes abordés par bien c’est historique... » Que fait Miami-Beach ? Et Tachkent ? cat pro-indépendantiste UTG (Union à l’appel de l’UTG. Le mot d’ordre de élus et les partis politiques guyanais à cette émission, le traitement qui leur Imaginons ! Une radieuse nuit de Et Hong-Kong ? Et Lhassa ? Lundi des travailleurs guyanais), aux abords mobilisation générale a paralysé totale- une table ronde sur la question statu- est réservé et les « débordements mai 2002. Et partout, en tous lieux, soir, mardi matin, mardi soir. PPDA, de Cayenne. En marge de ce meeting, ment l’activité à l’aéroport international taire, le 18 décembre prochain, a propo- particulièrement graves » apparus dans le moindre hameau comme Sérillon, France3 « j’ai du », tous sous organisé par le Komité pou nou déma- de Rochambeau, et perturbé le fonc- sé de recevoir une délégation du Komi- dans certains numéros. dans la plus grande métropole, on perfusion, radotent « Bonjour, bonsoir, ré la Gwyane – une structure compo- tionnement du port de Dégrad des té entre le 1er et le 15 décembre, ce que Rappelant qu’aux termes de son compte et recompte. Chirac, Jospin, bonsoir, bonjour, historique c’est... » Et, sée d’élus et d’associations de gauche, Cannes. Tous les magasins de Cayenne cette organisation a refusé. Dans une cahier des charges, France 3 doit Jospin, Chirac. Et de partout, villes ou enfin, le mercredi matin à l’aube, le dont des indépendantistes –, des ont gardé rideaux baissés. A la mi-jour- lettre ouverte publiée le 25 novembre constituer une référence en matière îles sous le vent, remontent, vers la ministre de l’intérieur en son dortoir groupes de casseurs ont érigé des bar- née, une délégation du Komité a ren- par le quotidien France-Guyane, d’éthique, de qualité et d’imagina- place Beauvau, les résultats. Les de presse, apparaît, blême, défait, un rages à la périphérie de Cayenne et mis contré le préfet de région, Henri Masse. M. Paul avait indiqué qu’il se rendrait tion, le CSA s’interroge sur la heures passent. La nuit passe. Le sus- papier à la main : « D’après les chiffres le feu à des pneus et des voitures. Selon Les grévistes lui ont transmis un cour- en Guyane en janvier 2001. compatibilité de « C’est mon choix » pense est terrible. La glorieuse incerti- en ma possession, et sous réserve de un premier bilan établi par la préfec- rier, adressé au secrétaire d’Etat à avec ces missions de service public. Il tude des urnes devient splendide. confirmation par la commission électo- ture, mardi matin, cinq représentants l’outre-mer, Christian Paul, demandant Stéphane Urbajtel évoque le « voyeurisme » et le « sen- Dans les états-majors de campagne, rale, les résultats de l’élection présiden- sationnalisme » de certains sujets. on ne vit plus. C’est à dire qu’on prie, tielle sont les suivants. M. Jacques Chirac on chante, on boit, on danse. On col- 15 000 538 voix. M. Lionel Jospin, porte des chiffres comme d’autres des 15 000 001, voix. Il semblerait donc... » rumeurs. On se ronge les ongles et les Imaginons. Le brave M. Vaillant n’a Un chef nationaliste corse écroué pour un attentat Thomson mis sangs. On fait tout ce qu’il y a à faire pas le temps de finir sa phrase. LE RÉGLEMENT politique du dos- dates avait conduit à penser que le cembre 1999. Jean-Louis Orlandetti, pour tuer le temps, y compris scander, 537 voix d’écart. PPDA, Sérillon, sier Corse s’accorde mal avec le ryth- gouvernement n’avait pas été insen- déjà écroué dans cette affaire avant en cause dans de manière incongrue, rituelle et va- France 3 « j’ai », hallucinés, répètent me des enquêtes judiciaires. L’un des sible à ce nouvel accès de violence au d’être remis en liberté, le 20 novembre, guement exorciste, « On a gagné, on a le chiffre : « Historique c’est, 537, 537, leaders de le coordination nationaliste point d’accepter un réglement poli- a été réincarcéré. Selon de nouvelles gagné ». 537 ». Toute la France, fièvreuse, à son Unita, pilier du soutien nationaliste à la tique de la question corse. Les dégâts déclarations recueillies par les enquê- le meurtre d’un Imaginons. Lundi matin, mainte- propre chevet, dit 537, 537. Et de par- discussion engagée entre le gouverne- très importants avaient suscité, par ail- teurs, il aurait été informé des atten- nant. Il pleut et il pleut même beau- tout, vers partout, la rue Mouffetard, ment et les élus corses, Jean-François leurs, une vive émotion au sein de la tats avant leur réalisation et non après, officier taïwanais coup, fichu effet de serre. PPDA, Séril- Béthune-Nord, Marseille-Gare, Ver- Luciani, été mis en examen et écroué, population. comme il l’affirme, ce qu’il a à nou- lon, France 3 « j’ai du poil aux sailles rive droite, des nuées d’avocats lundi 27 novembre, pour « co-action » veau contesté. Dans Libération du mardi 28 no- pattes », continuent, hagards : « Bon- de gauche, de droite, du centre et d’ail- au cours du double attentat du 25 no- VIVES CRITIQUES Au sein des mouvements nationa- vembre, Roger Hsieh, un conseiller jour, eh bien c’est historique... » Histo- leurs volent en poussant d’étranges vembre 1999, à Ajaccio (Corse-du- Au cours de sa garde à vue, Jean- listes, ces arrestations font l’objet de politique du président de Taïwan, dit rique. Les derniers mais non ultimes cris : « On recompte, M ; le juge, on re- Sud), contre la Direction départemen- François Luciani aurait reconnu avoir vives critiques qui s’ajoutent à celles avoir « la conviction que Thomson a résultats arrivent de Papeete-Sud. On compte ! » Tout ? Tout ! Partout ! Tout tale de l’Equipement (DDE) et l’Urssaf. participé à la préparation du double formulées contre le gouvernement joué un rôle central (...)dans l’assassi- dit aussi que, dans le détroit de Boni- de suite ! M. Luciani était, jusqu’au mois d’octo- attentat, en plein jour. Aucun élément dans le dossier des détenus nationa- nat du colonel Yin. » M. Hsieh revient bre, l’un des principaux responsables n’atteste, en revanche, sa participation listes. Des heurts violents ont opposé, ainsi sur le dossier de la vente en du mouvement nationaliste Corsica directe aux attentats. Les policiers dis- dimanche, devant la prison de Casa- 1991 de frégates par Thomson à Viva, deuxième composante d’Unita. posent de détails sur sa présence lors bianda, près d’Aléria (Haute-Corse) les l’Etat taïwanais, qui a conduit les au- DÉPÊCHE Deux autres cadres de cette organisa- de l’élaboration des actions, de la dé- forces de l’ordre et des manifestants torités de Taïpeh à ouvrir des en- a RELIGIONS : Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, a tion, Tony Fieschi et Jean-Louis Orlan- signation des cibles, de la date et des qui réclamaient le regroupements des quêtes sur le paiement de commis- reçu, lundi 27 novembre, Henri Hajdenberg, président du CRIF detti, ont également été mis en exa- modalités de l’opération. Tony Fieschi « prisonniers politiques » en Corse. sions en marge de cette transaction (Conseil représentatif des institutions juives de France), à l’occasion men et écroué, lundi, dans le même aurait, également, confirmé avoir été Jean-Guy Talamoni, porte-parole des et sur le meurtre en 1993 d’un offi- du ramadan. Les représentants des deux communautés ont souligné dossier, pour « complicité » d’attentat. présent, au mois d’octobre 1999, lors élus nationalistes et interlocuteur privi- cier taïwanais, Yin Chin-feng (Le que les liens « millénaires qui attachent les deux religions » étaient Ce double attentat, en plein jour, de réunions destinées à préparer ces légié du gouvernement dans le cadre Monde du 25 novembre). La direc- « plus que jamais essentiels aujourd’hui ». contre la DDE et l’Urssaf, avait précé- actions violentes sans fournir davan- du processus, s’est déclaré « inquiet sur tion de Thomson-CSF, qui avait dé- dé de quelques jours la décision de tage de précisions. MM. Fieschi et Lu- l’avenir du processus de paix, si certains posé plainte en 1997 pour tentative Lionel Jospin, le 13 décembre, d’ouvrir ciani auraient admis leur participation font tout pour qu’il échoue ». d’escroquerie, a rappelé mardi Tirage du Monde daté mardi 28 novembre 2000 : 514 400 exemplaires -1 -3. le dialogue avec les élus corses sur un à deux conférences de presse clandes- qu’elle « ne commente pas les procé- nouveau statut. Cette proximité de tines, au mois de septembre et dé- Jacques Follorou dures judiciaires en cours ». MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000

ENTREPRISES MÉTIERS ENTREPRISES Dirigée par Stratton D. Sclavos, L’e-management Les distributeurs traditionnels VeriSign veut s’affirmer de plus intégrerait ne souhaitent plus laisser en plus comme un véritable poste grandir à part leur filiale l’impact de péage du Web. de commerce en ligne. des nouvelles P. VI Ils veulent mettre toute leur technologies PORTRAIT société à l’heure d’Internet. CYBERCULTURE dans la gestion Avec la Novosphère, P. VI Des artistes d’avant-garde Alexandre Basdereff aide de l’entreprise. utilisent la matière vivante les entreprises à entrer Un concept comme support de leurs dans la nouvelle économie. encore flou. œuvres. Le clonage s’expose. P. IV P. V P. VII

ENQUÊTE Faut-il vouer Jamais une technologie un culte à Internet? n’aura suscité

un discours QUI L’EÛT CRU : Lénine, Che va mettre le savoir à la portée de vision information et informatique pie, la censure, les frontières, la clô- Interviews croisées Guevara et Zapata, réunis dans une tous et tout au long de la vie... de l’Unesco, qui n’a de cesse de ture, la loi, la centralité (...)», relève empreint d’autant publicité ! Qui aurait pensé que ces Economique,politique,sociale,la prendre son bâton de pèlerin pour Philippe Breton. de deux défricheurs trois figures emblématiques de la révolution annoncée est totale,iné- répandre la bonne parole du Web. Trois ans après Hourtin,la « frac- des tendances d’Internet, de grandiloquence, mythologie révolutionnaire se- luctable. Et les publicitaires, relayés Dans son dernier essai,World Philo- ture numérique » est en passe de raient un jour réunies pour vanter par une partie non négligeable des sophie (Odile Jacob, 2000), le philo- chasser la « fracture sociale » et sa Philippe Breton voire de les vertus d’un fournisseur d’accès médias, ne sont pas les seuls à re- sophe Pierre Lévy va encore plus réduction de devenir une priorité à Internet ? La « révolution » com- doubler de grandiloquence.« Le nu- loin : « L’évolution cosmique et cultu- nationale. Quand les syndicats des- et Pierre Lévy. mysticisme. muniste a échoué, qu’à cela ne mérique est une nouvelle lingua relle culmine aujourd’hui dans le cendront-ils dans la rue pour récla- tienne, elle sera, elle est, « numé- franca, permettant la transparence monde virtuel du cyberespace. » mer : « Internet pour tous ! Et tout Décodage. rique » ! Le «grand soir» n’aura pas totale entre toutes les formes de re- Rien de moins ! de suite ! » ? Bientôt, si l’on en croit Lire page III lieu ? Qu’importe, l’humanité a son présentation. (...) Cette révolution Internet serait-il en train de deve- Pierre Lévy, qui, s’il se défend de nouveau futur : la « société mon- culturelle va si loin qu’on peut même nir l’objet d’un véritable culte avec prôner une vision « tout Internet », diale de l’information» ! La révolu- parler de l’apparition d’une nouvelle ses fidèles adorateurs et son lot de ne pense pas moins que « le cyber- tion Internet est en marche ! La manière d’être. Après l’âge de la croyances ? Pour le sociologue Phi- espace sera l’épicentre du marché, le nouvelle économie va débarrasser pierre, l’âge du bronze, l’âge du fer, lippe Breton,récent auteur d’un ou- foyer de la création et de l’acquisition l’ancienne de ses tâches beso- viendrait l’âge virtuel... », s’extasie, vrage polémique intitulé Le Culte de des connaissances, le principal mi- gneuses. L’e-gouvernement va ré- dès 1998,Philippe Quéau,le très sé- l’Internet (La Découverte,2000),il ne lieu de la communication et de la vie nover la démocratie. L’e-éducation rieux et respecté directeur de la di- fait pas de doute qu’une nouvelle sociale ». Car le culte naissant d’In- religiosité épouse les milieux d’In- ternet n’annonce pas autre chose ternet et qu’elle a ses «fondamen- que le basculement des activités talistes » : Bill Gates, le patron de humaines dans le virtuel et donc Microsoft, dans le champ écono- l’avènement d’un lien social tout mique ; Nicholas Negroponte, le di- entier spirituel. recteur du Medialab du Massachu- Puisque les apôtres d’Internet ré- setts Institute of Technology, dans pètent que le Réseau sera bientôt les milieux universitaires ; Pierre aussi banal que le téléphone, pour- Lévy et Philippe Quéau dans les quoi en faire une nouvelle transcen- sphères intellectuelles. Chacun, dance? Il est temps de démythifier dans son cercle d’influence, parti- Internet et de rappeler qu’il n’est cipe à la propagation du culte Inter- qu’un outil. Et d’ouvrir un débat dé- net.Par pragmatisme ou conviction, barrassé de l’antagonisme simplifi- ils placent un certain nombre de cateur entre technophiles et techno- promesses dans Internet, au pre- phobes. C’est à ce prix que l’on mier rang desquelles celle d’un pourra alors «croire» en Internet. monde meilleur : plus transparent, plus démocratique, plus libre, plus Stéphane Mandard solidaire,et avec plus de savoir,plus de richesse, plus d’emplois, plus de pouvoir au consommateur, plus de pouvoir au citoyen... Rien d’étonnant alors à ce que les hommes politiques en panne de grand projet mobilisateur succom- bent aux sirènes d’un programme aussi enchanteur. Et jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat : «La trans- formation du rapport à l’espace et au temps qu’induisent les réseaux d’in- formation permet des espoirs démo- cratiques multiples, qu’il s’agisse de l’accès au savoir et à la culture, de l’aménagement du territoire ou de la participation des citoyens à la vie lo- cale», déclarait Lionel Jospin, dans PUBLICITÉ un discours prononcé le 25 août 1997 à l’université d’été de la com- munication d’Hourtin, qui marque l’entrée sur la scène politique fran- çaise du premier programme d’ac- tion gouvernementale pour la so- ciété de l’information (Pagsi).

MARION BATAILLE La « société de l’information », voilà le nouveau projet de société ! Une société qui à l’instar de la cité De la société de l’information à la révolution numérique, le Web véhicule solaire d’Asimov a pour valeurs cen- trales la transparence et l’ informa- l’utopie d’un monde nouveau et forcément meilleur. Le mythe est relayé tion. « Dans cette vision, lorsque le mouvement de l’information se ra- par la publicité, les médias et les hommes politiques en mal de projet. lentit, c’est que le Mal guette: l’entro- II / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 LE MONDE INTERACTIF ENQUÊTE

« L’entrée de la France Le nouvel eldorado politique

dans la « NOUS POUVONS RÊVER à un Lionel Jospin s’est-il appliqué à ac- temps où la machine à gouverner coler le terme «solidaire » à sa «so- viendrait suppléer – pour le bien ou ciété de l’information». société de pour le mal, qui sait ? – l’insuffisance Trois ans après Hourtin, lors des aujourd’hui patente des têtes et des assises parlementaires d’Internet du appareils coutumiers de la politi- 10 octobre dernier, le chef du gou- l’information que.» Même si l’on aurait pu facile- vernement affiche son nouvel ob- ment lui prêter ces propos, Jacques jectif : « construire une société de l’in- Santini, premier cyber-maire de formation solidaire ». La « fracture constitue France autoproclamé de la bonne numérique », voilà l’ennemi dési- ville d’Issy-les-Moulineaux et tout gné! Et le gouvernement est décidé acquis à la cause entendue de l’e- à y consacrer 3 milliards de francs un enjeu démocratie, n’en est pas l’auteur. Et d’ici à 2003 pour la réduire en pièces. pour cause. Ces lignes ont été pu- A la vitesse où se développe le Ré- bliées dans le quotidien Le Monde seau, le thème de la «fracture nu- décisif pour daté du 28 décembre... 1948 ! mérique» pourrait éclipser celui de Dans un article au titre prophé- la «fracture sociale» lors de la pro- tique « Vers la machine à gouver- chaine campagne pour l’élection l’avenir. » ner... La manipulation mécanique présidentielle de 2002. En juin der- des réactions humaines créera- nier,Jacques Chirac mettait en garde t-elle un jour le meilleur des contre la « menace pour la cohésion Lionel Jospin, mondes ? », le père Dominique des Etats et des grands équilibres Dubarle présente pour la première mondiaux » que ferait peser le «fossé fois aux lecteurs français la «nou- numérique». Un mois après, Lionel premier velle science » inventée au Massa- Jospin annonçait au comité intermi- chusetts Institute of Technology par nistériel pour la société de l’infor- son ami le professeur Norbert Wie- mation (Cisi) des mesures pour «ré- ministre. ner : la cybernétique.A peine décou- duire le fossé numérique». Entre le

vertes au public, les technologies de PHILIPPE PRAQUIN président de la République et le pre- l’information sont immédiatement mier ministre, c’est à qui montrera abordées en termes politiques. Un vernement– prononcé à l’université rapport à l’espace et au temps qu’in- l’image la plus « branchée ». demi-siècle plus tard, elles font leur Internet offre d’été de la communication d’Hour- duisent les réseaux d’information Dans son premier discours retour en force dans le champ poli- tin,le 25 août 1997,Lionel Jospin an- permet des espoirs démocratiques d’Hourtin,le chef du gouvernement tique sous couvert d’Internet. un projet de société nonce la couleur : « L’entrée de la multiples, qu’il s’agisse de l’accès au prenait ses distances avec les « vi- Cela n’étonnera personne, c’est France dans la société de l’informa- savoir et à la culture, de l’aménage- sions iréniques qui nous annoncent d’abord aux Etats-Unis que les diri- aux leaders tion constitue un enjeu décisif pour ment du territoire ou de la participa- un avenir radieux dans une société de geants politiques font des yeux l’avenir » (1). Et ce n’est sans doute tion des citoyens à la vie locale.»l’information consensuelle, pacifiée doux au Réseau des réseaux. Al politiques en panne pas un hasard si l’on parle aujour- Dans la foulée, le développement et débarrassée de tous ses maux ». Gore, qui ne s’est pas privé de rap- d’hui du « discours d’Hourtin », d’Internet devient « l’une des priori- Trois ans plus tard, le principe de peler durant sa campagne qu’il était d’avenir comme on a pu parler en d’autres tés gouvernementales » et le premier précaution semble s’être évaporé : le « père » d’Internet,est le premier temps du « discours d’Epinay » : ministre lance un programme d’ac- «Grâce à Internet (…) de nouveaux à construire un programme poli- c’est-à-dire comme d’un acte poli- tion pour la société de l’informa- champs s’ouvrent à la libre commu- tique qui intègre les technologies s’imposer définitivement comme le tique majeur. Ni le téléphone, ni la tion (Pagsi). nication des pensées et des opinions, de l’information. C’est pour une nœud de communication de toute radio, ni même la télévision En panne d’avenir depuis la fin du l’un des droits les plus précieux de autre campagne, celle de Bill Clin- la planète. Après la conquête de n’avaient connu pareil honneur: In- « grand soir » soixante-huitard, le l’homme », déclarait Lionel Jospin, ton en 1992, que ce fils d’un des l’Ouest et de l’espace – sidéral –, le ternet entre dans l’arène politique politique tient son nouveau projet dans une envolée lyrique paraphra- Glossaire principaux architectes du réseau cyberespace devient la nouvelle par la grande porte. de société : la «société de l’informa- sant la Déclaration des droits de autoroutier américain sort de son frontière à repousser, le nouvel el- Dans ce maintenant fameux dis- tion». Mais, à l’exception de la «Y l’homme et du citoyen, devant un chapeau d’Oncle Sam le concept dorado. La « société mondiale de cours d’Hourtin, le premier mi- génération» (les adolescents impré- parterre d’élus de la République, le Autoroutes d’« autoroutes de l’information ». l’information » est en marche. Plus nistre fait immédiatement réfé- gnés de cyberculture), un tel projet 10 octobre dernier. Par conviction Les deux démocrates ne tardent rien ne pourra l’arrêter. rence aux promesses dont est peine à rassembler les foules, plus ou par pragmatisme politique ? de l’information pas à voir dans le développement Les autoroutes de l’information porteur le Réseau : « L’essor des nou- préoccupées par des problèmes po- L’avenir nous le dira sûrement. L’histoire veut que ce soit Al Gore, de ces autoroutes virtuelles, pen- mettront tout de même cinq ans à veaux réseaux d’information et de litiques classiques : le chômage, le lors de la campagne présidentielle sées initialement comme un réseau trouver un pont pour traverser l’At- communication offre des promesses pouvoir d’achat ou la sécurité. Ré- Stéphane Mandard de Bill Clinton de 1992, qui ait le national, la possibilité offerte aux lantique. Dans un discours –l’un de sociales, culturelles et, en définitive, sultat : les leaders politiques doivent premier employé l’expression. Etats-Unis d’étendre leur toile et de ses premiers comme chef du gou- politiques (...). La transformation du mettre de l’eau dans leur vin. Ainsi (1) www.internet.gouv.fr On retrouve ensuite ces fameuses autoroutes dans les rapports du commissaire Bangemann (mai 1994, pour le Conseil européen) et de Gérard Théry (septembre 1994, pour le gouvernement français). Le meilleur des mondes Entre fascination Le pluriel souligne la généralité du propos : on parle alors des autoroutes de l’information, au sens large, sans bien savoir fait sa publicité et méfiance encore quelle voie s’imposera. L’expression est également en avance sur son temps : plutôt faut dire qu’Internet s’y prête. «De pérant pour leurs campagnes, à INTERNET, star des médias? La tra comme moins abstrait et qu’il at- que de voies directes et rapides, L’univers toutes les technologies, c’est celle-là l’image de Liberty Surf, les figures Toile est sans doute l’une des tech- teindra le grand public par l’inter- certains préféreront parler qui fait le plus rêver, car elle semble révolutionnaires, du Che à Gandhi nologies les plus médiatisées que médiaire de la presse généraliste. de «chemins vicinaux ». publicitaire démultiplier toutes les possibilités », en passant par Lénine ou Zapata. l’on ait jamais eues dans l’histoire Pour Valérie Jeanne Perrier, docto- poursuit François Rousseau.Plus de « Tout se passe comme si personne des techniques. Pas un grand quoti- rante à l’université Paris-IV et au- Société de l’information appliqué à Internet vitesse, plus de puissance, plus d’in- ne voulait casser la magie autour dien qui n’ait sa page ou sa rubrique teur d’une thèse sur la presse et In- Mais où mènent donc ces formations accessibles… d’Internet, quitte à en nier toute multimédia, pas une TV ou une ra- ternet, « le discours sur Internet est fameuses autoroutes de a longtemps été Alors, les créatifs s’en donnent à la complexité », résume François dio qui n’ait son spécialiste Internet. relativement neutre». Cette ambiva- l’information ? A la société de cœur joie.Les héros des films publi- Rousseau. La presse française n’a fait que lence est pour la chercheuse le signe l’information, bien sûr. Au hit- grandiloquent citaires sont dotés du don d’ubi- Ce décalage entre le discours pu- suivre avec quelques mois de déca- «qu’Internet n’est encore qu’un récit, parade des expressions, la société quité, ils traversent le temps et l’es- blicitaire et les frustrations grandis- lage ce qui s’était passé aux Etats- celui d’un objet voilé ou en cours de prend rapidement le pas sur les pace sans contraintes dans un santes d’internautes de plus en plus Unis. « Le mythe d’Internet s’est ré- développement, non visible pour les autoroutes, trop techniques et « BIENVENUE dans un monde monde de richesse où toute barrière nombreux et de moins en moins pandu dans la presse américaine lecteurs de la presse, mais aussi pour terre à terre. La société sonne meilleur », promettait Rhône-Pou- est abolie,à l’image du lecteur sur la élitistes va pourtant contraindre via des magazines comme Mondo les journalistes». incontestablement mieux dans lenc, « Bienvenue dans la vie.com », plage au centre de la campagne pu- les marques à revoir leurs mes- 2000», explique Patrice Flichy, pro- Cette approche du récit se re- les déclarations politiques prophétise aujourd’hui France Té- blicitaire de Wanadoo en 1998- sages. On communique désormais fesseur de sociologie à l’université trouve aussi dans la forme: les mé- notamment. La France fait lécom. D’un message à l’autre, la 1999. Dégagé de toute contingence, de plus en plus sur des situations de Marne-la-Vallée. Très confiden- dias tentent ainsi de « raconter » officiellement sa grande entrée même prétention, celle de pouvoir ce nouvel homme ne peut vivre que terre à terre.Symptomatiques de ce tiel,avec une mise en page sophisti- l’Internet en lui empruntant certains dans la société de l’information changer le monde, la promesse dans un monde «révisé», voire une mouvement, les trois films réalisés quée et une dizaine de numéros, codes visuels comme les icônes, les le 25 août 1997, à l’occasion du d’un monde différent et globale- nouvelle ère. «C’est le message re- cet automne pour le fournisseur dont la parution n’est pas vraiment liens...Les télévisions présentent des discours d’Hourtin prononcé par ment meilleur. Hier grâce à des pris dans des publicités comme celles d’accès AOL, parlant de contrôle régulière,Mondo 2000 a su attirer un pages Internet ou s’en inspirent Lionel Jospin à l’université d’été entreprises traditionnelles, aujour- de Club Internet qui ont montré que parental, de paiement sécurisé ou public de branchés,fervents de New pour des émissions spéciales et pour de la communication. d’hui grâce aux nouvelles technolo- le Web correspondait à l’entrée dans des difficultés de connexion. Dans Age,de technologies et d’écologie.Il l’habillage de la chaîne.Enfin,«toute gies de l’information. une nouvelle ère comparable à ce la même veine, le slogan de France sera éclipsé par le magazine Wired, émission ou chaîne ponctue désor- Noosphère L’usine à fantasmes fonctionne à qu’avait été l’imprimerie en son Télécom : « Maintenant, vous pou- fondé en 1993,qui devient vite la ré- mais sa chute par l’annonce d’un site Concept théorisé par Teilhard de plein régime, et les publicitaires temps, en espérant qu’on ne brûlerait vez ». De même, les désillusions férence en matière d’Internet, et sur Internet, présenté comme un mé- Chardin : « nappe d’énergie contribuent entre autres à alimen- pas demain les ordinateurs, symboles d’avril dernier provoquées par le dont le tirage atteint, deux ans plus dia inouï, incroyable, puisqu’il serait psychique » qui s’étend sur la Terre ter ce mythe.On ne lésine pas sur les de liberté, comme on a jadis brûlé les mini-krach boursier ont remis les tard, 500000 exemplaires. capable de supprimer la médiation et au fur et à mesure que l’homme métaphores de liberté, d’universa- livres», explique Pascale Weil, direc- pendules à l’heure. Pour Jean-Marc C’est aussi à cette époque que de le filtrage du standard traditionnel et en prend conscience. Selon les lisme, de partage de connaissances teur associé chez Publicis Consul- Antuszewicz,consultant marketing grands hebdomadaires (Time ou permettrait donc une communication gourous du Réseau, elle s’incarne sans frontière ni censure. «Dans la tants.Témoin,le film publicitaire de chez BDDP Tequila Interactive, Newsweek) commencent à faire des transparente, immatérielle, horizon- dans le cyberespace. première phase de la communication Club Internet autour de l’autodafé, « désormais le discours se fait moins couvertures sur Internet.A la même tale et immédiate, puisque intuitive». sur Internet, que j’appelle celle de la et révélateur, aussi, le slogan du violent et plus construit.». Et Fran- époque, des magazines spécialisés Un emballement qui contraste avec Cyberespace “pensée magique”,Internet est indé- fournisseur d’accès, qui s’autopro- çois Rousseau de conclure : « C’est se développent en France, avec là le discours que les journalistes tien- Le romancier William Gibson niablement sacralisé », commente clame « le club le plus ouvert de la la fin du “ Viens, je t’emmène à Dis- encore le même fond idéologique nent à l’égard d’Internet, pour eux- aurait été le premier à évoquer ce François Rousseau, consultant In- planète». neyland ” et le début du “ Je te (fascination pour le futur, vision mêmes fait de méfiance et de cir- concept flou, univers virtuel ternet au sein du groupe DDB. Annonceurs et publicitaires montre à quoi Internet peut servir ”.» idéologique de la cyberculture, de conspection. constitué par l’enchevêtrement « C’est presque une baguette ma- n’hésitent pas parfois à aller plus type libertaire), qui disparaîtra au des réseaux informatiques. gique, qui permet de tout faire.»Il loin et à parler de révolution, récu- Catherine Rollot fur et à mesure qu’Internet apparaî- C. Ro.

Clés

« Ce qui a changé et explique le succès « Internet, petit manuel de d’Internet, c’est (…) une nouvelle alliance entre le courant libertaire et le courant du survie », Dominique Wolton, libéralisme économique. C’est une alliance avec Olivier Jay contre nature, mais avec un point commun : 1992 c’est l’idée selon laquelle il faut faire Sur la lancée d’Internet et après ? Une Al Gore, qui se présente parfois comme l’un des pères disparaître l’Etat. » théorie critique des nouveaux médias d’Internet, lance le concept des « autoroutes de (Flammarion, 1999), Wolton continue de l’information », lors de la première campagne a Philippe Breton, discours au colloque fustiger la pensée unique des thuriféraires présidentielle de Bill Clinton. « 25 images/seconde », à Valence (5-8 déc. 1996). d’Internet (Flammarion 2000, 192 pp., 89 LE MONDE INTERACTIF LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / III ENQUÊTE

Interviews Dans un ouvrage polémique, Le Culte d’Internet (La Découverte, 2000), le sociologue Philippe Breton range le philosophe Pierre Lévy parmi les «fondamentalistes » d’Internet. Le premier dénonce les dangers de l’idéologie du «tout Internet ». Le second défend, dans World Philosophie (Odile Jacob, 2000), l’idée que le cyberespace sonne l’avènement d’une «conscience planétaire ». Propos recueillis par Stéphane Mandard Philippe Breton : «Nous devons Pierre Lévy : «Nous inventons laïciser Internet» une nouvelle civilisation»

Internet est-il en train de devenir sation des esprits. La conséquence C’est le principal grief que vous Pensez-vous aussi qu’Internet croyance : quand les idées des autres Pour Philippe Breton,la « recon- l’objet d’un culte ? de ce choix de privilégier l’esprit est adressez à World Philosophie ? devient l’objet d’un culte ? ne vous plaisent pas, il est aisé de nexion globale de l’espèce humaine Un culte se développe à l’inté- la séparation du corps et de l’esprit. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le Non. C’est complètement ab- dire que ce sont des croyances. avec elle-même », que vous appe- rieur des milieux d’Internet. Je ne Le cyberespace permettrait de se livre de Pierre Lévy. Ma critique ne surde. Je veux bien être un rêveur, lez de vos vœux,risque de se réa- parle pas des personnes pour qui débarrasser de la « lourdeur » du porte pas sur la technologie, mais un mystique ou un utopiste. Par Que voulez-vous dire exactement liser au prix d’une perte de tout Internet est un outil de travail,mais corps. Il y a quelque chose de totali- sur la nature du lien social. Les thu- ailleurs, si je devais être un mys- quand vous écrivez que «l’évolu- ce qui relève du corps et fait notre d’un petit groupe qui a vu dans In- taire dans le fait de dire : il faut riféraires de cette « société de l’in- tique, un prophète ou un poète, ce tion cosmique et culturelle culmine humanité ? ternet, une occasion de fétichiser la communiquer tout le temps,être en formation » pensent que le lien so- ne serait absolument pas de l’Inter- aujourd’hui dans le monde virtuel Je ne vois pas en quoi la recon- technique et d’affirmer d’autres lien permanent les uns avec les cial serait de meilleure qualité si la net, mais de l’intelligence collec- du cyberespace»? nexion globale de l’espèce humaine idées qui, selon lui, sont issues de la autres. Toute apologie systéma- communication indirecte, médiati- tive. Ce qui m’intéresse, c’est la fa- Je veux dire qu’aujourd’hui,le cy- avec elle-même – le fait que nous technique, comme la « reconnexion tique d’un lien social médiatisé, sée, occupait l’essentiel de l’espace. çon dont nous dialoguons les uns berespace est le ferment de la civi- sommes en train de découvrir que des consciences », mais qui sont en d’une option «tout Internet» a une Cette proposition va à l’encontre de avec les autres et la manière dont ce lisation, comme l’imprimerie le fut nous sommes une seule espèce hu- réalité beaucoup plus anciennes. conséquence immédiate : la fin de la valeurs essentielles au lien social : le dialogue nous permet d’élargir à la fin du XVe siècle. Internet est un maine sur une planète – va faire dis- Dans la contre-culture des années pertinence de la rencontre directe. corps, la parole et la loi. Mais la notre horizon de pensée. Internet instrument qui perfectionne notre paraître ce qui fait notre humanité. 70, à l’instar de Steve Jobs, des ac- Beaucoup de fondamentalistes vraie critique est qu’il n’y ait pas est essentiellement un instrument, capacité d’apprentissage et d’intel- J’ai plutôt l’impression que c’est le teurs de l’informatique, devenus d’Internet s’en sont rendu compte, de débat autour de cette question. le plus récent qu’on ait trouvé,pour ligence collective.Notre culture de- contraire. Rien ne montre qu’Inter- aujourd’hui des acteurs d’Internet, puisqu’ils disent tous à un moment On est tout de suite coincé dans perfectionner notre intelligence vient plus sophistiquée. Toutes les net va « supprimer le corps ». C’est étaient très marqués par la philoso- donné qu’ils ne veulent pas la sup- la fausse alternative : ou vous êtes par la coopération et l’échange. Il y traditions de pensée, toutes les li- comme si on disait que le fait de phie New Age et la pensée boud- pression de la rencontre directe. partisan du culte d’Internet ou vous a eu une progression de cette capa- gnées de pratiques se retrouvent s’envoyer des lettres va supprimer le dhiste. La dimension religieuse corps. Plus il y a de virtuel, plus il y a tend aujourd’hui à se cristalliser au- de réel. Ce n’est pas parce qu’il y a tour d’ouvrages comme World Phi- des musées virtuels que les gens losophie de Pierre Lévy. Mais ce vont moins au musée. Au contraire. n’est pas un phénomène nouveau. Il faut arrêter de fantasmer. Il n’y a Toutes les techniques de communi- jamais eu autant de déplacements, cation ont été l’occasion d’un in- de rencontres et de réunions que vestissement religieux. Dès le depuis le développement d’Internet. XIXe siècle, Saint-Simon, le père des réseaux, a une pensée profondé- A propos de l’ordinateur,vous ment religieuse : il voit bien ce lien écrivez que « nous venons de pro- étroit entre la communication qui duire un objet anthropologique relie les hommes et la religion (re- qui est à la fois une technique, un lier, religare, en latin). langage et une religion ». Vous n’êtes finalement pas si éloigné Quelles croyances ce culte véhi- de Philippe Breton ? cule-t-il ? Le propre de l’humanité, c’est de Pour reprendre l’expression de parler, de développer des tech- Pierre Lévy, grâce aux nouvelles niques et d’avoir des religions : ce technologies, nous allons « sortir de qui relie, sur le mode symbolique, la préhistoire et construire une nou- des êtres humains ensemble.Il n’est velle étape de l’évolution ». Pierre pas impossible qu’il y ait des trans- Lévy est profondément pacifiste.Le formations religieuses liées à Inter- XXe siècle a fait la preuve que nous net,comme il y a eu de grandes mu- ne savons pas nous débarrasser de tations religieuses avec l’invention la violence. Or, nous avons là une de l’écriture, puis de l’alphabet (le promesse, pratiquement la seule monothéisme). Une nouvelle reli- sur le marché des idées, qui nous gion apparaîtra peut-être, mais elle dit : ça va peut-être nous coûter un n’aura probablement pas la forme peu, mais, au bout du compte, on des anciennes religions, qu’elle en- aura une société pacifiée. Une so- globera. Cette production de spiri- DR / WAHIB ciété où le bénéfice de la séparation WAHIB tualité nouvelle va probablement d’avec le corps, perçu comme une être en rapport avec le fait que nous source de violence, va être cette PHILIPPE BRETON êtes technophobe archaïque. Je PIERRE LÉVY aujourd’hui dans le cyberespace. serons de plus en plus responsables communauté pacifique des esprits. est sociologue au CNRS pense qu’il y a une voie médiane est philosophe et vit On y rencontre aussi bien la religion de la vie et de son évolution. Or, Je comprends que ça attire des entre les deux. vaudou que des gens qui font de la cette responsabilité, on ne pourra gens. C’est, en profondeur, la pro- et enseigne à au Canada où il est biologie moléculaire. Chaque com- pas la traiter uniquement sur un messe de toutes les religions : le l’université Paris-I. Que préconisez-vous pour tracer professeur à l’université munauté réalise tout d’un coup mode rationnel étroit. Nous christianisme prône l’amour du Il est notamment l’auteur de cette troisième voie ? de Québec. Il est notamment qu’elle est une des dimensions de sommes face à une liberté qui est prochain. Pour ces raisons, on ne Je suis un amoureux des tech- la production de sens humain. Or, très effrayante et nous devrons ap- L’Utopie de la communication l’auteur de Cyberculture peut pas rester indifférent au livre niques et reste persuadé qu’elles avec Internet, ce sens se fabrique prendre à nous adresser à une sa- de Pierre Lévy. Par contre, je ne (La Découverte, 1997) sont une source importante de (Odile Jacob, 1992) et ensemble, de manière croisée. Les gesse plus profonde. Ça va peut- crois pas que le lien social qu’il nous et de La Parole manipulée progrès. J’ai passé de nombreuses de L’Intelligence collective autres sont de plus en plus proches : être passer par le cyberespace, propose soit susceptible de faire re- (La Découverte, 1999). années à former des enseignants à (La Découverte, 1994). ils sont à un courrier électronique, c’est-à-dire l’instrument de média- culer la violence. Au contraire, une l’informatique. Mais il faut rester à un clic,à un lien hypertexte.Inter- tion qui nous permettra de piloter société de la collectivisation des vigilant pour que la technologie ne net nous oblige à expérimenter aussi bien l’évolution sociale que esprits risque de générer d’autres dépasse pas l’homme. Il y a un pa- de nouvelles manières d’être en- l’évolution biologique. C’est là que violences, dont on voit déjà des radoxe important. On dit : il faut semble. se tiendra la « grande conversation » symptômes : la violence retournée Qui sont donc ceux que vous mettre Internet partout, et nous cité d’intelligence collective quand d’où vont émerger les décisions. contre soi. Des études montrent appelez les « fondamentalistes n’apprenons pas à nos élèves les on a inventé l’écriture, l’alphabet, Mais n’y a-t-il pas plus coexis- que les gros consommateurs d’In- d’Internet » ? rudiments de la culture technique l’imprimerie, le téléphone, la radio, tence que rassemblement ? Comment peut-on piloter l’es- ternet développent le sentiment Pour eux, Internet n’est pas un (la démarche et le raisonnement al- la télévision,et ça continue avec In- La coexistence veut dire qu’il n’y pace social avec le cyberespace ? dépressif. Les nouvelles technolo- simple outil qui s’ajoute à d’autres, gorithmiques). Beaucoup de gens ternet. La vraie révolution d’Inter- pas de communication. Or, je crois Un nouvel espace public émerge. gies nous mettent dans l’instanta- mais une révolution globale dans ne savent pas même programmer net n’est pas du tout une révolution qu’on va de moins en moins pou- Grâce à Internet, de plus en plus de néité, l’annulation du temps. Or la la manière d’appréhender la com- un magnétoscope ! Or, quelqu’un de machines, mais de communica- voir s’ignorer. Parce qu’on voyage gens peuvent s’exprimer en dehors dépression est précisément une munication et le monde. Ils suppo- qui connaît mieux le fonctionne- tion entre les êtres humains. de plus en plus,parce qu’on est tous des médias classiques. Chacun de- panne du temps : on n’arrive plus à sent que nous devrions basculer ment de la technique est quelqu’un interdépendants sur le plan écono- vient son automédia : les entre- se projeter dans le temps. Le « tout l’essentiel de nos activités hu- qui est probablement moins Internet véhicule pourtant un mique, parce qu’on est de plus en prises, les gouvernements, les asso- Internet » est une panne générali- maines dans Internet et par consé- conduit à l’idéaliser. Quand on sait certain nombre de croyances... plus en interaction. Et, d’un autre ciations, les groupes religieux, les sée du temps pour la personne. quent réorganiser toute notre vie. ce que les machines ont dans le Je ne suis pas un sociologue, je côté, il ne s’agit pas non plus de individus... En devenant l’entrecroi- On peut citer Bill Gates dans le ventre, on se dit c’est formidable, suis un philosophe. Je ne fais pas devenir tous identiques ni d’avoir sement de tous ces automédias,l’es- Que voulez-vous dire quand vous champ de la nouvelle économie, mais ce n’est que ça. Je doute que d’analyse des discours, j’essaie de tous le même point de vue. pace public devient plus vaste et la écrivez que la « reconnexion glo- Nicholas Negroponte dans le mi- tous ceux qui embouchent les saisir le passage d’une civilisation à L’éthique de l’intelligence collec- société plus transparente. On peut bale de l’espèce humaine avec lieu universitaire,et Pierre Lévy,qui trompettes du culte d’Internet sa- une autre auquel nous assistons. tive, qui consiste à entrelacer les avoir une relation beaucoup plus di- elle-même », appelée de ses vœux a une influence sur certaines per- chent vraiment ce qu’est Internet. Quand on est passé de la civilisation points de vue différents, se mani- recte et personnelle avec tous les ac- par Pierre Lévy,risque de se réa- sonnes qui réfléchissent aux diffé- C’est en développant la culture du manuscrit à celle de l’imprimerie, feste largement dans le cyberes- teurs sociaux. Le débat social et po- liser au prix d’une perte de tout rents enjeux sociaux des nouvelles technique qu’on entreverra qu’In- il y a eu beaucoup de conséquences: pace. Le phénomène de la Neti- litique est extrêmement vif et animé ce qui relève du corps et fait notre technologies. Chacun à sa manière ternet est un bon outil, mais seule- la Réforme dans le domaine reli- quette est sur ce point très dans le cyberespace. C’est vraiment humanité ? a une réflexion méta-technolo- ment un outil. Nous devons laïci- gieux, la révolution de la science ex- intéressant : malgré les conflits et l’invention d’une nouvelle forme Le thème de la «reconnexion glo- gique : ils parlent tous trois du lien ser Internet. Considérons que les périmentale… Aujourd’hui, on est les oppositions, on n’a pas le droit d’agora, d’une nouvelle façon de bale » n’est pas nouveau. Teilhard social, de la société, du rapport machines sont des outils pour également en train d’inventer une de disqualifier les questions de faire de la politique. a de Chardin a produit dans les an- entre les gens, et affirment que la l’homme et ne faisons pas d’Inter- nouvelle civilisation, parce qu’on a l’autre ni de l’insulter. La pratique nées 40 un concept essentiel, celui société de demain doit être réorga- net l’outil d’une spiritualisation de nouveaux outils de communica- de la communication en réseau POUR EN SAVOIR PLUS de «noosphère», sorte de collectivi- nisée à travers Internet. globale de l’humanité. a tion. Je suis réservé sur ce terme de contribue à nous civiliser. interactif.lemonde.fr

Solitude « L’utilisation d’Internet diminue le cercle des relations sociales proches et lointaines, augmente PUBLICITÉ www.technoetic.com/noosphere la solitude, diminue très légèrement la quantité de support social et augmente les sentiments Internet, réseau de la conscience universelle ? Ce site y voit en tout dépressifs .» Telles sont les conclusions d’une étude cas la réalisation du rêve visionnaire de Pierre Teilhard de Chardin récente réalisée par l’Association américaine de (1881-1955), théologien, qui croyait en l’édification progressive psychologie sur 93 familles de Pittsburgh d’une « noosphère », « strate pensante de la Terre ». connectées au Réseau. IV / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 LE MONDE INTERACTIF PORTRAIT Un politique doué pour les affaires

IL Y A du politicien chez cet européenne. C’est aussi grâce à cela homme. Quand il parle, Alexandre Alexandre que j’ai envie de tirer parti du Web Basdereff pèse ses mots, articule pour créer des entreprises ouvertes clairement, met toute sa force de Basdereff dirige vers le monde entier. » conviction dans son exposé.Un peu Lors des élections législatives de comme si à chaque fois qu’il évo- la Novosphère, 1993, Alexandre Basdereff se re- quait ses activités, et elles sont trouve un peu malgré lui impliqué nombreuses, il devait convaincre qui regroupe dans la lutte pour l’investiture entre des électeurs sur un programme. A l’UDF et le RPR, à Lyon, où il est l’écouter, on sent l’assurance de des activités allant conseiller d’arrondissement. L’an- l’homme de communication poli- née 1995 marque un tournant.Tou- tique qu’il a été pour le RPR et la de la création de jours à la tête d’Optimus, il fait par- passion du chef d’entreprise qu’il tie de la cellule communication du est aujourd’hui à la tête de la Novo- sites au marketing futur président de la République. sphère.A quarante ans,cette dualité Avec entre autres Claude Chirac, il résume bien le parcours quelque technologique peaufine l’image du candidat Chi- peu atypique de ce fils d’immigrés rac, notamment lors de ses débats russes connu aujourd’hui pour télévisés avec Lionel Jospin. la belle réussite du site Château- thon est un très bel exemple de réali- Quelques mois après l’élection, il online, cofondé avec un ami. sation concrète dans ce domaine. est nommé chef du service d’infor- Quand il quitte l’Essec, en 1982, Nous avons réussi à associer autour mation et de diffusion (SID) du gou- diplôme en poche, Alexandre Bas- de cet événement tout un ensemble vernement Juppé. C’est là qu’il va dereff est bien loin du commerce de fonctions et de mécanismes pour «plonger dans la marmite Internet. A des grands crus, et à plus forte rai- générer de l’argent.» cette époque, je ne voulais pas que son de l’Internet. Il n’en commence Dix ans plus tard, Optimus est l’administration soit en retard au ni- pas moins à tisser ses réseaux dans toujours là, pilier de cette Novo- veau du Web.Nous avons donc jeté les les milieux politiques et écono- sphère dont il est si fier. Et le Télé- bases d’un Internet administratif et miques. « En sortant de l’école, je me thon est désormais présent sur la public. Cette période a été un électro- suis lancé dans le marketing direct Toile. « La Novosphère n’est ni une choc pour moi. J’ai compris qu’Inter- politique, en fondant la SDP.C’est à SSII ni une Web agency, aime-t-il à net était un outil de proximité qui pou- ce moment-là que j’ai commencé à répéter. C’est un pôle de prestations vait permettre aux citoyens, aux travailler pour Jacques Chirac. » et de services pour faire émerger des consommateurs d’être plus exigeants, En 1987, le nom d’Alexandre Bas- solutions innovantes et inédites dans plus experts aussi. Ils peuvent notam-

dereff s’incruste dans la liste des la nouvelle économie. Nous souhai- ment comparer les politiques menées VINCENT PANCOL cent personnes élues par les assises tons accompagner dans leurs muta- dans tel ou tel pays et regarder ce qui du RPR pour préparer l’élection tions vers le Web les entreprises de se passe ailleurs.Cela redonne un vrai cès de Château-online, créé avec pourfendre les dérives du tout-gra- sphère travaillent de manière présidentielle de 1988. Il est alors l’ancienne économie. » sens au débat démocratique. Je crois Gregory Salinger. Il laisse tomber la tuit sur la Toile: «La valeur ajoutée transversale pour offrir des solu- délégué national à la communi- Toujours ce discours bien rodé, que les hommes politiques ont pris cravate et ouvre le monde fermédes du Web, c’est le service, donc celui-ci tions « e-marketing innovantes ». cation du mouvement gaulliste et presque trop, qui ressemble parfois conscience de ces enjeux. Cela fait vins aux néophytes. Avec plus de ne peut pas être gratuit.» Quand il laisse ses équipes présen- participe à plusieurs conférences à un argumentaire publicitaire. On partie de leurs responsabilités.» 200000 bouteilles vendues en 1999, Au 101, boulevard du Montpar- ter leur travail,Alexandre Basdereff de l’ENA sur la réforme de l’État. comprend alors vite ce qui a séduit L’aventure SID prend fin avec le site s’impose comme l’une des nasse, siège de la Novosphère, à ne n’hésite pas à souligner l’impor- Chirac battu, Alexandre Basdereff ceux qui ont voulu faire de lui un l’arrivée de la gauche au gouverne- grandes réussites de l’e-commerce pas confondre avec la « noosphère » tance de telle ou telle stratégie.Loin replonge dans le monde de l’entre- homme politique : force de convic- ment.«Je suis retourné à mes amours français.«Ce qui fait le succès du site, chère à Teilhard de Chardin, des aléas de la politique, la Novo- prise. Le destin politique attendra, tion et ouverture d’esprit. « Cela de chef d’entreprise avec l’avantage c’est le service. Pour moi, c’est la no- Alexandre Basdereff anime une sphère semble combler ses goûts et les deux hommes se retrouveront doit être le résultat de mon statut d’avoir pu faire un tour d’horizon de tion la plus forte qui soit apparue ces équipe d’une soixantaine de per- pour la communication et le mana- sept ans plus tard.En 1988 et 1990,il d’immigré. J’ai toujours en moi le tous les acteurs du secteur », glisse derniers mois. C’est le seul moyen, sonnes. Cette structure regroupe gement.De là à dire qu’il boit du pe- lance successivement Optimus et sentiment de vulnérabilité que peu- alors Alexandre Basdereff avec un avec une logistique fiable, de fidéliser des activités allant de la création de tit lait, il n’y a qu’un pas. Qualidata.«Avec Optimus,je souhai- vent ressentir les gens qui viennent sourire. Passionné de vins, il met en les clients. Les acteurs économiques sites au marketing technologique. tais sortir de la politique pour entrer d’un autre pays. Ma famille est au- ligne toutes ses connaissances en vont devoir prendre en compte des re- D’Optimus à Up-2-Learn, en pas- Guillaume Fraissard dans l’univers du marketing publici- jourd’hui dispersée un peu partout et matière de marketing et d’exploita- lations plus strictes en faveur du sant par Opinion Way, les entre- taire et de l’économie sociale.Le Télé- cela me donne une forte conscience tion de données pour assurer le suc- client, et sur des bases fiables.» Et de prises qui composent la Novo- a www.novosphere.com

PUBLICITÉ LE MONDE INTERACTIF LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / V MÉTIERS

L’e-management Le.top.des.réseaux www.dauphine.fr/crepa/cahierrecherche.htm Le Crepa (Centre de recherche économique pure et appliquée) existe-t-il propose, entre autres, un DEA e-management : concepts et méthodes, sous la responsabilité de Michel Kalika, professeur à l’université Paris-Dauphine. vraiment? www.ifrance.com/management3w/ L’Institut des relations humaines propose quelques pistes de réflexion sur l’e-management.

E-BUSINESS, e-marketing, e- learning, et maintenant e-manage- Grâce à Internet, www.e-rh.org ment. La voyelle préférée des gou- Ce site a pour objectif d’être l’interface entre professionnels des rous de la nouvelle économie n’en les universitaires ressources humaines et s’intéresse à toute nouvelle analyse et réflexion finit plus d’essaimer. Sans que le sur la fonction. A l’appui : de nombreux extraits de colloques, journées promettent thématiques et études mis à disposition par un ensemble d’institutions Reportage l’avènement et d’organismes publics et/ou privés. contenu derrière la sémantique soit des plus précis ! « L’e-management d’un management www.altis.fr intègre l’impact des nouvelles tech- Altis, conseil en management du groupe Cap Gemini Ernst & Young, nologies de l’information et de la révolutionnaire. propose un état de l’art du management et des services en ligne communication dans l’ensemble des associés. De nombreux thèmes sont abordés en relation avec le processus de management : fina- Mais les entreprises management à l’heure des technologies de l’information. Le site lisation, organisation, animation, propose, entre autres, une sélection de sites Web et une base de contrôle », théorise Michel Kalika. s’accrochent données rassemblant les synthèses d’ouvrages et articles de Vaste chantier ! Pour ce professeur management internationaux parus récemment. qui enseigne à Paris-Dauphine, à à des méthodes l’origine de la création cet automne du premier DEA d’e-management, déjà éprouvées www.iae.univ-aix.fr/programmes/mti.htm « les entreprises qui conduisent des L’Institut d’administration des entreprises accueille un DESS stratégies Internet vont devoir adap- management et technologies de l’information. Le but de ter, voire reconfigurer totalement C’est aussi l’avis d’IBM, dont le ce diplôme est de former des cadres de haut niveau capables leur organisation ». président pour la France, Bernard d’appliquer des méthodes de management à l’heure des technologies Une conviction qui ne trouve, Dufau, fut le premier entrepreneur de l’information. Conditions d’admission : être titulaire d’un titre pour le moment, qu’un faible écho à évoquer publiquement le concept d’ingénieur ou d’un diplôme de grande école de gestion, dans le monde des entreprises : d’e-management (2). L’entreprise ou d’une maîtrise. « L’e-management ? Jamais entendu d’informatique expérimente, de- parler », avoue-t-on chez Cegetel. puis quelques mois, de nouveaux FLUO CAPT’N Une sélection de Catherine Rollot « Internet n’est en fait qu’un outil : modes de fonctionnement, à com- ça ne change rien à notre manage- mencer par la décentralisation : six pas bien ce qu’il y a de nouveau, ment », tranche le service de com- structures de proximité ont été ins- confirme Gwénaël Bousquet, DRH munication de L’Oréal. « Nous n’en tallées en région parisienne. Les sa- de Yahoo France. Les équipes trans- sommes encore qu’au stade des ré- lariés qui le désirent y travaillent versales, la conduite de projet, la sa- flexions sur la question », confesse, trois jours par semaine. Téléconfé- tisfaction client, j’ai déjà vécu tout elliptique, Thomson Multimédia. rences, « team rooms » électro- cela dans la vieille économie »,af- Même les grands cabinets de niques, agendas en ligne sont alors firme cet ancien de chez Adia et conseil en organisation sont pan- indispensables. Brinks, des entreprises où le client tois : chez Cap Gemini, comme Parallèlement, une cellule dédiée était roi bien avant l’ère numé- chez Andersen Consulting,le terme aux métiers du Net, IBM Net géné- rique. D’innovations en matière de e-management ressemble à une ration, sert de laboratoire à un ma- management liées à l’Internet, énigme. nagement plus innovant.Les cadres Gwénaël Bousquet ne voit guère attachés à la direction viennent y que le recrutement en ligne et la LE CLIENT DEVIENT L’OPÉRATEUR puiser l’inspiration. Avec un succès diffusion des savoirs internes via « L’e-management est une inven- mesuré : « Nous avons constaté que l’intranet. C’est peu ! Pour le reste, tion du monde académique (1) pour le manager devait désormais être un Yahoo revient plus que jamais aux fédérer tous les termes en “e”,ex- “fluidifieur” : il ne diffuse plus son bonnes vieilles méthodes : réunions plique Laurent Maruani,professeur savoir, mais celui des autres, analyse hebdomadaires des équipes, entre- de digital marketing à HEC. Cela Jacques Delplancq, bras droit du tiens d’objectifs entre managers et n’évoque encore rien pour les entre- PDG d’IBM France. Il imagine des collaborateurs, comités de direc- prises, mais ça viendra. Dans la nou- organisations spontanées pour faire tion...Décidément,rien de nouveau velle économie,les équipes figées dis- travailler les équipes entre elles. Il sous le soleil cybernétique ! paraissent ; certaines fonctions sont crée des réseaux de compétence qui externalisées ; les frontières de l’en- permettront de répondre plus vite et RÉDUIRE LA HIÉRARCHIE treprise sont éclatées, élargies aux plus efficacement aux besoins des « Le terme e-management ne veut actionnaires, aux fournisseurs et aux clients. » Bref, il aplanit les struc- sans doute pas dire grand-chose, consommateurs ; surtout,le client de- tures hiérarchiques,se convertit à la concède Richard Seurat, expert en vient l’opérateur principal, presque gestion des connaissances, et fait stratégie e-business chez Cap Ge- le nouveau patron de l’organisation. fonctionner ses équipes en projet : mini. Ce qui est sûr, c’est qu’Internet Les entreprises ne pourront pas long- rien de révolutionnaire ! a accéléré l’obsolescence du modèle temps faire l’impasse sur de tels « J’entends parler de l’e-manage- de l’entreprise matricielle. Il devient changements. » ment depuis six mois, mais je ne vois aujourd’hui indispensable de rap- procher les compétences de l’entre- prise des besoins du client,et donc de réduire les lignes hiérarchiques.C’est Mayetic, modèle inédit la fin des managers petits chefs qui servent d’intermédiaires et vérifient Comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, Bruno de les heures de présence. » Beauregard est un e-manager qui s’ignore ! En 1996, avec son PPR, par exemple, a commencé associé Miguel Memdrado, il fonde Mayetic, une société infor- son ménage : de nombreux postes matique fonctionnant sur un modèle totalement inédit... et tota- de management intermédiaire ont lement empirique ! D’abord, les onze collaborateurs de l’entre- sauté. Et les postes de managers à prise pratiquent à 100 % le télétravail : le système d’information pourvoir sont « rajeunis ».« La nou- PUBLICITÉ interne à Mayetic leur permet d’effectuer le reporting des velle économie, c’est l’aventure d’une opérations de la journée. C’est aussi l’outil privilégié pour diffu- génération qu’il faut savoir écouter », ser les savoir-faire maison. Ensuite, la hiérarchie est réduite à justifie François Potier, DRH du son minimum : « Il n’y a pas d’intermédiaire entre les fondateurs groupe. Une manière élégante d’ex- et les collaborateurs, ce qui permet une meilleure réactivité et une primer le désarroi de la vieille garde, qualité de service incomparable pour le client », s’enflamme Bruno désormais prête à s’en laisser comp- de Beauregard. ter par des jeunots. Pour preuve, il y Enfin, les collaborateurs sont considérés comme des centres de a quelques mois, PPR a rassemblé profit : la valeur ajoutée de chacun est calculée précisément, et les tous les salariés de moins de 28 ans bénéfices partagés à 50/50 entre cadres et entreprise. Le système ayant moins de trois ans de maison motive et fidélise les salariés. Si Bruno de Beauregard n’évoque pour un grand brainstorming. Dans jamais le concept d’e-management, il n’en délaisse pas pour le même esprit, Jack Welch, PDG de autant les affriolants préfixes « e » : « Notre e-organisation fonc- General Electric, instaure, en avril tionne très bien, jure-t-il, à tel point que des entreprises et des cabi- dernier, sous le nom de code «Des- nets de conseil souhaitent la dupliquer. » Un modèle, consultable troy your business.com » (détruis sur le Net, est d’ailleurs en préparation... ton activité.com), des groupes de travail réunissant de jeunes experts du Net et des cadres seniors. L’histoire ne raconte pas – pas encore ? – si de ces brainstormings juvéniles est finalement sortie la formule magique (ou doit-on dire l’e-formule ?) qui permettra de mieux manager à l’heure d’Inter-

16-18, quai de la Loire, 75019 Paris. net. Ni si une telle formule existe... Tél. : 01-53-38-42-60. Fax : 01-53-38-42-97. E-mail : [email protected]. Directeur de la publication : Jean-Marie Colombani. Sophie Godat Rédacteur en chef : Bertrand d’Armagnac. Secrétaire général de la rédaction : Claudine Boeglin. Directrice artistique : Maria Mercedes Salgado. (1) La Revue française de gestion Rédaction : Pierre Bouvier, Cécile Ducourtieux (Entreprises), Stéphane Foucart, a consacré un dossier spécial à Guillaume Fraissard (Portrait), Gaëlle Macke (Entreprises), Stéphane Mandard (Citoyen), l’e-management dans son numéro 129 Corinne Manoury (Techniques), Hai Nguyen (Cyberculture), (juin-juillet-août 2000). Catherine Rollot (Métiers), Olivier Zilbertin (Enquête). Edition : Olivier Herviaux. (2) Dans une tribune des Echos du Réalisation : Nathalie Le Dréau, Alex Monnet, François Montintin. 30 août 2000, intitulée « L’e-management : Révision : Olivier Houdart, Christiane Tricoit. un changement de culture ». Publicité : Le Monde Publicité. Directeur général : Stéphane Corre. Caroline Séjournant, directrice de clientèle (01-42-17-39-56). Isabelle Quodverte (01-42-17-38-58). Impression : Le Monde Imprimerie. LA LETTRE HEBDOMADAIRE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES Les articles extraits de BUSINESS WEEK traduits et reproduits dans ce numéro sont la propriété Recevez par mail les principaux sujets de The McGraw-Hill Companies, Inc. ©2000. Tous droits réservés. Articles translated and reprinted in this issue from BUSINESS WEEK are copyrighted 2000 développés dans le supplément by The McGraw-Hill Companies, Inc. All rights reserved. « Le Monde interactif » et sur le site interactif.lemonde.fr VI / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 LE MONDE INTERACTIF ENTREPRISES VeriSign, poste de péage du Web Start-up

AVANT, on l’invitait pour faire l’intermède lors des sérieuses ré- Verrouillant unions d’investisseurs, simple ca- melot d’une modeste société la quasi-totalité consacrée à la sécurité sur Internet, des transactions sécurisées sur le Net, VeriSign Artech dans l’ombre des PDG vedettes devient un e-empire démocratise l'information de Net-entreprises stars, comme dans l'entreprise Amazon et Netscape.Mais fin sep- tembre, lorsque Stratton D.Scla- vente en une seule équipe de deux vos, PDG de VeriSign, est monté cents employés, et peut conquérir Signe des temps, Capital-IT, seul à la tribune devant deux cent de nouveaux clients grâce à une l'une des grandes rencontres cinquante personnes assemblées gamme complète de services, tout annuelles entre start-up et pour la conférence de Bank of en suscitant des « ventes croisées » capitaux-risqueurs, a retenu America Securities, il tenait le haut parmi les clients existants.Une en- cette année pour lauréat de l’affiche. treprise qui verse 35 dollars par an une entreprise qui présente Après trois rachats, dont le plus à VeriSign pour le nom d’un do- un modèle économique gros fut la reprise par échange d’ac- maine sur le Web peut, par « à l’ancienne », c’est-à-dire tions de Network Solutions (NSI) exemple, être amenée à lui acheter rassurant. Fondée en 1992, elle a pour 15,5 milliards de dollars en des services de cryptage des tran- d’abord été un prestataire de mars, VeriSign s’affirme comme un sactions, qui lui seront facturés de services informatiques. Sur ses véritable poste à péage de l’Inter- 40 dollars à 400 000 dollars par an, fonds propres, la société a investi net.Vous voulez enregistrer une selon le niveau de service. « Notre 25 millions de francs pour nouvelle adresse Web ? La division objectif est de devenir le premier CARDIN ROBERT développer un logiciel (lancé en Network Solutions prélève sa dîme. fournisseur de services de l’Inter- Stratton D. Sclavos, PDG de VeriSign, veut faire de sa société le poste à péage d’Internet. janvier 1999) qui n’a, a priori, Vous souhaitez un système de sé- net », indique Stratton Sclavos. rien de révolutionnaire. Il s’agit curité digne d’une banque pour les Pour y parvenir,VeriSign doit en- L’entreprise dégage une marge gouttes.Désormais, d’autres socié- racheté au début de l’année GTE d’un outil utilisé par les achats en ligne de vos clients? Veri- core relever une série de défis.Tout brute confortable de 63 %, l’équiva- tés ont le droit de vendre des noms CyberTrust – le deuxième fournis- entreprises pour créer des Sign possède une part de marché d’abord, Stratton Sclavos doit faire lent de celle des grands éditeurs de de domaine et la part de marché de seur de certificats numériques synthèses à destination des de 75% dans ce secteur, renforcée fructifier ses coûteuses acquisi- logiciels Web tels que Vignette et NSI est tombée à 41%.Stratton après VeriSign.Ce dernier ne peut employés de terrain. «Les avec la reprise de Thawte Consul- tions.Pour racheter NSI, par BroadVision.Cependant,contraire- Sclavos compte de lui-même ré- donc s’endormir sur ses lauriers. groupes ont dépensé des millions ting en décembre dernier. exemple, il a fallu émettre 78 mil- ment à ces derniers, elle n’est pas à duire cette part de marché à moins Dans le domaine du traitement pour développer de puissants La société s’est aussi lancée sur le lions de nouvelles actions VeriSign, la merci des fluctuations des ventes de 25% d’ici trois ans pour satisfaire des paiements, VeriSign a un retard systèmes de stockage et analyse marché, émergent, du processus de ce qui a fait chuter le titre de 30% en de logiciels pour entreprises.Veri- le gouvernement.Car les législa- à combler.Elle occupe la troisième des informations et d’aide à la traitement des paiements sur Inter- trois semaines.M.Sclavos a-t-il Sign fournit avant tout des services teurs ne laisseront pas NSI se déve- place derrière CyberSource et Cy- décision (business intelligence), net, avec l’acquisition de Signio. payé trop cher ? Certains analystes que les clients paient d’avance, lopper dans les bases de données berCash.Avec la reprise de Signio explique le fondateur et « VeriSign pourrait être une des dix financiers en sont convaincus.Ce- comme un abonnement à un maga- de tous les noms de domaines si sa pour 733 millions de dollars en dé- président d’Artech Jean-Luc premières sociétés high-tech » en pendant, jusqu’ici, rien n’a semblé zine.Cela lui donne la stabilitéprésence est trop écrasante dans cembre dernier, elle a acheté une Walter. Mais ces informations ne termes de performances finan- ralentir le développement expo- d’une société de services alliée à la l’enregistrement de noms. part de 20% sur ce marché promet- sont accessibles qu’aux spécialistes cières globales, affirme l’analyste nentiel de cette entreprise. « Ils rentabilité élevée d’un éditeur de teur, pour lequel on prévoit une de leur traitement et aux Bob Lam, de la banque Bear, connaissent leur métier sur le bout logiciels. « Les bénéfices devraient UNE SITUATION DE MONOPOLE croissance annuelle de 100% d’ici dirigeants. Or les employés en Stearns & Co.D’après ses prévi- des doigts », affirme Guy Fisher, croître plus vite que les ventes »,es- Or, dans le secteur des bases de trois ans.Alors que ce marché s’est bout de chaîne ont besoin de sions, le chiffre d’affaires de la cadre dirigeant chez General Elec- time Martin Pyykkonnen, analyste données de domaines, VeriSign développé sur les cybertransactions certaines données-clés. » Le société devrait atteindre 980 mil- tric Global Exchange Services, qui chez CIBC World Markets.D’au- perçoit 6 dollars pour chaque site grand public, VeriSign préfère logiciel d’Artech permet de lions de dollars l’année prochaine, emploie la technologie de sécurisa- tant que Stratton Sclavos s’emploie Web enregistré par n’importe le- concentrer ses efforts sur les tran- construire facilement des contre environ 500 millions cette tion VeriSign.Les analystes esti- à minimiser les risques.La société quel de ses concurrents.De l’argent sactions entre entreprises.Le mois tableaux clairs rassemblant les année. ment que l’action remontera en vend ainsi des logiciels classiques facilement gagné.Un monopole à dernier, elle a conclu des accords chiffres pertinents. Il est donc flèche dès qu’il sera démontré que de cryptage pour les clients n’ayant entretenir, vu que VeriSign est avec des places de marchés électro- complémentaire des suites UNE PROGRESSION SPECTACULAIRE les rachats ont un résultat positif.Le pas choisi de lui faire sous-traiter la confrontée à des rivaux sur ses niques gérées par Ariba et Com- logicielles vendues par les grands Le parcours de cette entreprise prix payé pour NSI est « très élevé. sécurisation en ligne. autres marchés.Entrust Technolo- merce One.Ayant désormais toutes de la business intelligence approche du sans-faute.Contraire- Mais NSI donne à VeriSign l’accès à Le PDG joue aussi la prudence gies et Baltimore Technologies, par les pièces en main pour construire comme Business Objects, ment à nombre de ses Net compa- toutes les entreprises présentes sur le dans son métier d’enregistrement exemple, développent des services un empire sur Internet, l’entreprise Cognos, Siebel, Oracle ou triotes, VeriSign, installée à Moun- Web », explique l’analyste Avivah de sites Web.Il y a encore dix-huit de sécurité qui concurrenceront di- est soumise à une pression maxi- Microstrategy. Ses concurrents tain View, en Californie, dégage des Litan, du cabinet d’étude Gartner mois, NSI détenait le monopole de rectement ceux de VeriSign.En- male. «Nous n’avons pas droit à l’er- seraient plutôt les logiciels Excel profits depuis plus d’un an.Les ana- Group. l’enregistrement de toutes les trust a conclu un partenariat avec le reur», affirme le directeur financier, ou PowerPoint de Microsoft. lystes prévoient un bénéfice net de L’expérience de Stratton Sclavos adresses Web, percevant 35 dollars géant du traitement des paiements, Dana Hall. Jean-Luc Walter a visé d’abord le 12 millions de dollars pour un dans le domaine d’Internet est so- par an de tous les .com, .net et .org, First Data, pour créer un service de secteur de l’automobile, où les chiffre d’affaires de 154 millions lide.Après avoir travaillé dans le qu’elle attribuait au compte- certificat numérique,et Baltimore a Jim Kerstetter concessionnaires ont besoin pour le troisième trimestre 2000, marketing chez Taligent, il a rejoint d’avoir tous les mois leur part de soit un triplement par rapport aux VeriSign à ses débuts, après avoir marché ou l’écart par rapport à ventes de 41,1 millions du second fait une rencontre décisive,en 1995, l’objectif de ventes fixé. En trimestre.Cette progression spec- avec les fondateurs de Yahoo!,Jerry moins de six mois, tous les taculaire est due d’abord aux acqui- Yang et David Filo, qui l’ont grands constructeurs (Renault, sitions : 65% du chiffre d’affaires de convaincu qu’Internet allait être la Les grands groupes ne veulent Peugeot, Citroën, Volkswagen, VeriSign proviennent de NSI, tan- prochaine révolution informatique Fiat, Ford, Opel, Mercedes, dis que 5% sont générés par Signio, et que le commerce électronique al- Toyota), en France, s’en étaient les 30% restants provenant du mé- lait prendre une ampleur colossale. équipés. Ensuite, Artech s’est tier d’origine de cyber-sécurisation. Aujourd’hui, Stratton Sclavos est plus créer de start-up attaquée au secteur de la En un an, alors que les actions des en position de faire croître sa so- pharmacie et de ses nombreux autres sociétés de haute technolo- ciété aussi vite que le Net lui- visiteurs médicaux avec le même gie ont chuté, l’action de VeriSign a même.D’après le cabinet d’étude LA NOUVELLE suprématie des précieux.Vu que les internautes ef- succès : Aventis, Pfizer, Novartis, gagné plus de 400 %. Forrester Research, la valeur de sociétés dites « bricks and clicks » Les distributeurs fectuent tous leurs achats dans un Roche, Sanofi l’ont adoptée en Aujourd’hui,Stratton Sclavos es- toutes les transactions sur le Web (distributeurs traditionnels propo- seul magasin virtuel centralisé, il est France. L’idée est de devenir saie d’agréger son amas d’entre- devrait atteindre 4 000 milliards de sant aussi de la vente en ligne) a sus- traditionnels plus facile de définir des comporte- fournisseur d’un grand nombre prises pour en faire un géant du dollars d’ici à 2003, contre 657 mil- cité bien plus qu’une réévaluation ments d’achat.Toysrus.com,par de sociétés (le prix d’un logiciel Net.Il a regroupé quatre forces de liards cette année. des promesses du Net.La chute cherchent à mettre exemple, a noté, dès le printemps de base est de 130 000 francs), des valorisations boursières des dernier, un engouement pour puis de devenir leur outil de cybermarchands « purs » soulève toute leur société l’achat de trottinettes.Très vite, des référence au service de toute non seulement des questions sur lots de trottinettes ont donc été mis l’entreprise (tel le contrat de l’avenir de ces Net-commerçants à l’heure du Net en avant dans tous les magasins en 3 millions de francs avec mais aussi sur la situation des fi- dur de Toys’R’us. Carrefour). Après un modeste liales Internet des distributeurs tra- L’une des principales inquiétudes tour de table, en juin 2000, de ditionnels.Ces derniers doivent-ils blées pour se battre contre des quant à la poursuite d’une stratégie 1,7 million de francs, Jean-Luc continuer à créer des spin-off (start- distributeurs 100 % en ligne aux Internet en interne était que les Walter en prépare donc un up lancées par de grands groupes et poches pleines et à la stratégie mentalités n’y soient pas préparées. deuxième, de 40 millions, pour gérées de façon indépendante) spé- agressive.Maintenant, l’essentiel L’on pensait que sans une minorité pénétrer dans tous les secteurs cialisées dans l’Internet ? est plutôt de généraliser l’usage de agissante d’accros au Net en guise (France Telecom, Alcatel, CPR, Auparavant, créer de telles fi- l’Internet à toute l’entreprise.Dans d’aiguillon, une grosse entreprise Zurich Assurances sont clients). liales se justifiait.Pendant l’âge d’or la guerre en cours entre sociétés n’avait aucune chance de s’y mettre. Un troisième, de 100 millions, est de 1998-1999, les investisseurs ai- bricks and clicks, une concertation C’était peut-être vrai, il y a quatre, prévu au second semestre 2001 maient les start-up, car leur petite étroite entre magasins réels et vir- trois, voire deux ans, mais plus au- pour aller à l’international. taille les autorisait à prendre des tuels est cruciale. jourd’hui.La création de spin-off L’objectif de dépasser 10 millions risques et à réagir rapidement.La Certaines entreprises l’ont déjà était aussi due à la volonté d’attirer de francs de chiffre d’affaires en gestion d’entreprise façon vieille compris.En octobre, Barnes & des sociétés de capital-risque.Ainsi, 2000 et de revenir à la rentabilité économie, suivant la voie hiérar- Noble a annoncé son rapproche- les entreprises n’avaient pas à finan- à la fin de l’année est rempli, chique, constituait un frein.Mais, à ment de sa filiale Internet.Elle va cer la totalité des investissements et sans un sou de dépense présent, les grandes entreprises ont installer des bornes interactives pouvaient supprimer de leurs livres marketing. Pour 2001, les ventes apprivoisé le Net,leur crainte d’être dans ses librairies pour permettre à de comptes une part des pertes.Et devraient grimper à 40 millions, PUBLICITÉ « amazonées » (doublées dans leur ses clients de commander en ligne et quand les valorisations boursières pour une niche sur le marché de secteur d’activité par une start-up de payer leurs achats sur place. des cybermarchands ont crevé le la business intelligence estimée à venant de nulle part) n’est plus à Barnes & Noble autorisera égale- plafond, en mars, les distributeurs 11 milliards de francs au niveau l’ordre du jour, et il devient moins ment ses clients internautes à rap- traditionnels ont été impatients mondial par Pierre Audoin urgent de foncer à tout prix. porter des livres dans ses magasins d’en profiter en cotant leur filiale.A Conseil (en croissance de près Certes, pour attirer de nouveaux contre un avoir sur leur prochain l’heure actuelle,les sociétés de capi- de 50 % par an). clients et fidéliser les anciens, les achat.Le service des retours est le tal-risque ne se battent plus pour distributeurs traditionnels restent premier avantage dont bénéficie un octroyer des fonds.Et, tout comme Gaëlle Macke obligés d’affirmer leur présence distributeur traditionnel lorsqu’il ce fut le cas pour les distributeurs en dans l’e-commerce.Mais ils vont commercialise ses produits en ligne. ligne, les filiales autonomes doivent devoir effectuer leur apprentissage Mais à cause de la guerre des prix prouver qu’elles peuvent devenir e Les pages «Entreprises» de la Toile autrement.La lutte pour due à la concurrence acharnée, rentables.Tant que le secteur du sont réalisées par les rédactions s’arracher cyberclients et parts de beaucoup de filiales Internet commerce en ligne ne sera pas re- du «Monde interactif» marché opposera désormais sur- n’avaient pas eu les moyens d’ac- venu en grâce, la perspective d’une et de «Business Week/e.biz». tout les entreprises « bricks and cepter les retours.La synergie entre entrée en Bourse s’éloigne.Désor- clicks » entre elles.Quand les entre- un réseau de magasins et Internet mais, les grandes entreprises sem- e Traduit de l’anglais par Tradweb prises traditionnelles ont mis en joue aussi sur l’efficacité du marke- blent avoir toutes les raisons de et Corporate. place leur cyberfiliale, les compé- ting.Pouvoir suivre le comporte- faire revenir leurs start-up Internet tences qu’aurait pu apporter le per- ment du consommateur en ligne, dans leur giron. RETROUVEZ UNE SÉLECTION D'ARTICLES sonnel de la filiale à l’ensemble du selon son sexe, son âge, son lieu de BUSINESS WEEK - E.BIZ SUR LE SITE groupe étaient sacrifiées et rassem- résidence et son revenu,est un atout Heather Green interactif.lemonde.fr LE MONDE INTERACTIF LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 / VII CYBERCULTURE Sabir cyber Premières épreuves de clonage artistique

ser les gènes d’un mâle et d’une Utiliser la matière femelle mouches porteurs de mu- tations génétiques. Vous cliquez vivante comme sur « mate » (copulation) et vous obtenez un résultat immédiat : support à des une mouche hybride issue de ce bref, mais intense, accouplement œuvres d’art d’ADN! Audience Dans l’euphorie de la nouveauté, même le très célèbre magazine Avec le retard usuel sur d’art américain Leonardo suc- l’Amérique, l’industrie française DOIT-ON INTERDIRE aux ar- combe au vertige de « l’expérimen- du Web découvre les difficultés tistes de manipuler du matériel gé- tation » : depuis quelques années, de la mesure d’audience des nétique ? Une molécule de synthèse il comporte une nouvelle rubrique sites Web, la facilité avec fluorescente peut-elle être consi- intitulée « Art et biologie », entiè- dérée comme une œuvre d’art ? rement consacrée à ces artistes Des questions qui ont été débat- d’avant-garde qui travaillent sur la tues au forum «L’art de cloner»,les matière vivante. Fondateur de l’art 24 et 25 novembre 2000. Pendant transgénique, Eduardo Kac veut in- deux jours, chercheurs, universi- venter de nouvelles formes de vie. laquelle des exploitants peu taires et artistes se sont réunis dans Au festival Ars Electronica 1999, ce scrupuleux peuvent gonfler les l’Essonne, département du Géno- Brésilien a créé des molécules à chiffres, et les incertitudes d’une pole et du Génotron, exactement partir d’un verset de la Bible et les a bonne définition du terme. Que au château de Morsang-sur-Orge, insérées dans le code ADN de bac- ne lisent-ils les dictionnaires, ces pour discuter des rapports com- téries pour les faire muter... «professionnels » du Web ! Et si plexes qu’entretiennent l’art, la « Sur Internet, on peut créer de l’on voulait démontrer l’intérêt, technologie et la société. © GALERIE VALLOIS, GILLES BARBIER, 1999 POLYFOCUS nouvelles formes de vie artificielles. que dis-je, la productivité, de Dans la foulée, le collectif de Dans Polyfocus 1, Gilles Barbier expose plusieurs reproductions de lui-même. Un matériau inerte s’auto-organise : l’étymologie, le mot audience la culture en Essonne organise c’est l’inverse de la réification », en serait l’exemple canonique. une manifestation, « L’art contem- de beauté ArtClone comme une projet. Ecrans d’ordinateurs, écrans fous. Heath Hunting, artiste londo- commente la chercheuse Isabelle Mais Le Petit Larousse illustré porain au risque du clonage », ras- mise en garde contre les dérives TV... Notre corps est constamment nien, édite sur le Biotech Hobbyist Rieusset-Lemarié, auteur du livre devrait suffire à mettre la puce semblant, jusqu’au 17 février 2001, scientifiques. confronté au virtuel. Et, curieuse- Magazine – une revue d’apparence La Société des clones à l’ère de la re- à l’oreille. Après les sens les œuvres d’une vingtaine d’ar- Comme lui, ils sont une vingtaine ment, ce qui nous préoccupe le plus, sérieuse au contenu totalement production multimédia (éditions d’entretien (avec un supérieur), tistes sur le thème des manipula- d’artistes à exposer leurs œuvres ce sont les questions du vivant. loufoque. « Comment cultiver de la Actes Sud, 1999). Selon elle, la fron- de séance (d’un procès), en vient tions génétiques. sur la fascination-répulsion exercée Comme s’il fallait compenser l’im- peau humaine mutante ? », pro- tière est stricte entre le virtuel et le un troisième, d’abord qualitatif Juan Le Parc, par exemple, vend par le clonage... Gilles Barbier ex- matériel par le biologique ! C’est ce voque Heath Hunting. C’est tout biologique. D’un côté, il y a l’art, – l’intérêt porté par un public des greffes de peau hybride et de pose dans Polyfocus plusieurs re- paradoxe qui m’intéresse et que j’ai simple : déposez un échantillon de dans l’univers des simulations, de à un propos – puis, mais vertèbres clonées estampillées productions de lui-même sous voulu traiter à travers cette manifes- votre derme dans un bain nutri- l’illusion et des fantasmes... De seulement à la fin, quantitatif « ArtClone » : « Grâce à la science, forme de nains dont la tête et les tation. » tionnel. Insérez-y un code ADN l’autre, il y a le monde réel. – le nombre de personnes les artistes peuvent déjà transformer mains ont été moulées sur son Directeur du Centre d’études et de luciole. Votre peau brillera dans touchées par un média. l’organique en matière première, ex- corps... Xavier Lambert – dans La de recherches en arts plastiques à la le noir... Agnès Giard Et voilà leur faute, à ces plique-t-il. Bientôt, on pourra faire Colonie – se duplique en sept es- Sorbonne (Cerap), Richard Conte Toutes les informations du Bio- «professionnels » : trop pressés, de la bioplastique,designer pour Mo- pèces de clones croisés avec des ani- étudie les conséquences d’un éven- tech Hobbyist Magazine sont vraies. « L’art contemporain il sautent les deux premiers noprix des collections fruits et lé- maux, évoluant au fil d’une corres- tuel clonage humain sur les pra- Les lecteurs peuvent recevoir en au risque du clonage », sens, estropient le troisième et gumes été 2010, créer des bananes pondance fictive proche du texte tiques des artistes actuels. « Les ar- prime un cordon ombilical : le pre- jusqu’au 17 février 2001. découvrent sur le tard qu’un ergonomiques, ajouter une plus-va- biblique de la Création... Dans Trois tistes, pendant des siècles, ont mier composant humain breveté ! Renseignements : demi-sens ne produit qu’une lue esthétique aux produits vivants petits lardons, les artistes de Kolkoz largement traité le thème du double. Ailleurs, on demande aux inter- 01-60-91-34-56. demi-mesure. Le Dictionnaire comme les animaux, les fruits et, se projettent virtuellement dans Mais, maintenant, le double a laissé nautes de faire du... trafic d’or- a panoramix.univ-paris1.fr/ historique de la langue française pourquoi pas, les humains. Tout mon un ordinateur sous forme d’avatars la place à un thème autrement plus ganes. « Devenez un bienfaiteur, centres.html/CERAPLA/ nous apprend alors qu’audience, travail tourne autour de ce danger : à l’existence autonome... Sygrid inquiétant : celui du clone, de la dé- claironne la page d’accueil. Offrez à parmi une nombreuse fratrie, un jour,les bureaux de marketing im- Guillemot fait des photocopies multiplication du même. Ce thème l’humanité toutes ces petites choses POUR EN SAVOIR PLUS partage le même ancêtre, poseront les nouvelles tendances de monstrueuses et Jean-Luc Bichaud est né à la fois de l’informatique et que les médecins dédaignent et qui interactif.lemonde.fr le verbe latin audire (entendre), la génétique industrielle. » greffe des crayons sur des rosiers... des biotechnologies. » peuvent pourtant sauver des vies : avec audiovisuel et audit. Bien entendu, Juan Le Parc (lire « Nous passons notre vie devant les Sur Internet, effectivement, de rognures d’ongles, tétons, peau e Les pages « Cyberculture » sont L’audience, c’est l’audit de le profil ci-dessous) fait de la écrans, explique Richard Conte, ar- plus en plus de sites proposent aux morte, nombril, prépuce... » Et, dans réalisées par les rédactions du l’audiovisuel, l’affaire est prospective. Il vend ses produits tiste et directeur scientifique du débutants de jouer aux savants un but éducatif, vous pouvez croi- « Monde interactif » et de Canal+. entendue. Mais l’est-ce du Web ? « Bien entendu », s’empressent d’affirmer les Trissotins du secteur, d’autant plus péremptoires qu’ils ont soif de pouvoir. Allons, montrez-moi Juan Le Parc, votre audience, que je voie votre valeur. Hélas, le Web n’a pas d’audience, il n’a que des chiffres d’audience. Et ces le plasticien chiffres, pauvres hères, sont à la recherche de sens. Un exemple ? A la télévision, dont la mesure IL VEND de la cosmétique- chapelle de l’hôpital Charles-Foix d’audience n’est pas non plus génétique dans un salon de beauté d’Ivry-sur-Seine et y propose trois parfaite, on évalue le temps très spécial appelé « ArtClone ». versions d’immortalité : une version passé par un nombre de Son but : proposer des relookings primaire avec transfert de la téléspectateurs devant une autrement plus performants que la conscience dans un corps cloné chaîne. Si vous zappez pendant standard, une version moyenne, dix secondes devant une Profil «customisée», et une version pour émission, vous «pèserez » dix millionnaire, avec un choix de cinq fois moins que quelqu’un qui y chirurgie esthétique… Des clonages cents enveloppes corporelles... sera resté cent secondes, et si de vertèbres par exemple, pour al- A partir de 1998, il met en scène, l’émission dure une heure vous longer la taille ou le cou. Des ta- avec la troupe Conspiration pu- pèserez 360 fois moins que touages capillaires, pour personna- blique, l’histoire d’une race de quelqu’un qui l’aura vue tout liser le cuir chevelu… Et même des clones immortels, mais stériles, qui entière. Sur le Web ? Venir et greffes de peau pour la Saint-Va- tentent de redécouvrir l’amour. trouver cela nul, et venir et y lentin,avec échange de cellules der- Des créatures hermaphrodites ca- passer la nuit comptent autant. miques en forme de cœur ! « Je veux ressent leurs organes transgé- Nous voilà beaux ! Mais ce n’est ouvrir dans le monde entier des bou- niques dans des parodies de tango pas tout : que penserait-on d’un tiques franchisées ArtClone, affirme absurdes, dérisoires... En 1999, il classement d’ «audience » où Juan Le Parc. Elles seront tenues par crée la marque de vêtements Bio- l’on trouverait pêle-mêle le des bio-esthéticiens et offriront toute Bank et met son show-room en temps passé à utiliser les la gamme des manipulations d’ADN ligne sur Internet.Ses robes en latex services de l’EDF (à peu près au service de la mode »... Vous n’y moulé ressemblent à des peaux hu- vingt-quatre heures par jour, en croyez pas ? Vous avez raison. Juan maines greffées d’étranges or- PUBLICITÉ comptant le frigo), celui passé Le Parc fait de la prospective. «Ce ganes, oreilles en culture ou em- sur son lit (Epeda et Dunlopillo n’est plus qu’une question de temps, bryons in vitro, qui préfigurent au coude-à-coude) et l’audience dit-il. Les biotechnologies ont fait des toutes les dérives scientifiques. de TF1 ? C’est pourtant progrès sidérants. » Juan Le Parc n’expose pas dans les exactement ce que proposent Juan Le Parc sait de quoi il parle : galeries. Il met son art en situation. les mesures d’audience il a travaillé pendant six mois à Vous pouvez lui acheter une fran- d’Internet, où l’on va comparer l’Institut Cochin de génétique mo- chise d’ArtClone depuis le 17 no- les pages vues sur un service léculaire. « En 1993, pour lutter vembre, et jusqu’au 3 décembre indispensable, comme son contre le cancer, les chercheurs fai- 2000,à Morsang-sur-Orge ; ensuite, fournisseur d’accès, à celles de saient des recherches sur le pelage vous pourrez l’acheter sur Internet. son site préféré, les pages d’un des souris : ils créaient des souris moteur de recherche (comme rayées comme des zèbres ! J’en ai Agnès Giard mesurer l’intérêt touristique profité pour inventer mes propres d’un lieu au temps passé avec le chimères, des hybrides d’humains et guide), et celles d’un journal. d’animaux. », raconte Juan Le Parc, Comme le lapin en retard d’Alice maître des illusions. au pays des merveilles, le secteur «Le code génétique, c’est ce qu’il y arbore une montre de gousset a de plus intime dans l’être humain. qui ne marche pas, ne veut pas Je milite pour que les décisions ne le savoir, mais court à toute soient pas prises exclusivement par vitesse et l’invoque à tout des spécialistes alors qu’elles nous propos. Pourtant, le premier concernent tous. Mon rôle d’artiste, chapitre des Webonomics c’est d’interroger», reprend, sérieux, d’Evan Schwartz est formel : l’artiste agitateur. L’humanité a-t- dans l’économie du Web, elle pour objectif de se transformer l’audience ne compte pas, elle-même? A-t-on l’envie, le droit ce qui compte, c’est la qualité et le devoir de muter? Ou faut-il res- de l’expérience vécue par ter dans la droite ligne de la nature, TM l’internaute. Ça ne se mesure qui évolue de façon plus lente ? Juan pas ? Si : par les recettes Le Parc pose toutes ces questions engrangées par le site. sous forme de simulacres. En 1999, ARTCLONE il créé le Centre de recherche d’im- La cosmétique-génétique Cléo mortalité (CRI). Il s’installe dans la de Juan Le Parc. VIII / LE MONDE / MERCREDI 29 NOVEMBRE 2000 (Publicité)

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