s.c: Q Ot~ E:-.C"

UNIVERSITE d'ANTANANARIVO Année universitaire: 200212003 faculte d~ Droit - d'Economie, de Gestion et de Sociologie Promotion sortante du second cycle Département ECONOMIE

MEMOIRE DE MAITI~ISE

LES CAUSES DE LA PAUVRETE DANS LE MONDE RURAL CAS DE LA COMMUNE RURALE DE SOUS PREFECTURE DE

Presente par: RABEZANAHARY Audry Nantenaina Harilalao

Encadré par Madame Le Professeur RAPARSON Emilienne LES CAUSES DE LA PAUVRETE DANS LE MONDE RURAL (Cas de la Commune Rurale de Betsimisotra - sous-prefecture de Fandriana) REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes ou institutions qui, de loin ou de près, m'ont prêté assistance à la réalisation du présent mémoire.

Mes premiers remerciements s'adressent à Dieu qui m'a donné la force de vivre et qui m'a bén~chaque jour.

Mes remerciements s'adressent aussi à Madame RAPARSON Emilienne, Enseignant à la Faculté de Droit, d'Economie, de Gestion et de Sociologie (DEGS) - Université d'Antananarivo, qui a dirigé mes travaux de recherche.

Je remercie très vivement mes parents, toute ma famille et surtout ceux qui m'ont offert jusqu'ici, leur soutien tant moral que financier.

Par ailleurs, je tiens à exprimer ma gratitude, particulièrement:

J> Au Centre d'Etudes Economiques (C.E.E). ~ Au Centre de Documentation de la Banque Mondiale. J> Au Centre de Documentation de l'INST A T.

Qu'ils veuillent bien trouver ici l'expression de ma vive reconnaissance.

.;, SOMMAIRE

INTRODUCTION 1 '''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''' PARTIE 1: APPROCHE DE LA PAUVRETE RURALE 2 CHAPITRE 1: ANAL YSE DE LA PAUVRETE 3 SECTION 1: EVALUATION DE LA PAUVRETE 3 1.1- SEUIL DE LA PAUVRETE 3 1.2- LES DETERMINANTS DU SEUIL DE PAUVRETE 4 \.3- L'INTENSITE DE PAUVRETE 4 SECTION II: NOTION DE LA PAUVRETE 5 2.1- PAUVRETE ABSOLUE ET PAUVRETE RELATIVE 5 2.2- PAUVRETE OBJECTIVE ET PAUVRETE SUBJECTIVE 6 2.3- PAUVRETE CONJONCTURELLE ET PAUVRETE STRUCTURELLE 6 CHAPITRE II: LES CAUSES DE LA PAUVRETE DANS LE MONDE RURAL 8 SECTION 1: ACTIFS HUMAINS 9 1.1- EDUCATION 9 \.2- SANTE ... \ 0 SECTION II: ACTIFS NATlJRELS , IO 2.1- LES CONFLITS NES DE LA RIVALITE \1 2.2- LES ACCIDENTS CLIMATIQUES MAJEURS \ 1 2.3- LE PROBLEME D'ACCES A LA TERRE 11 2.4- LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE 12 SECTION III : ACTIFS PHYSIQUES 13 3.1- ROUTES RURALES 14 3.2- MARCHES RURAUX 14 3.3- PERSISTANCE DES MONOPOLES PUBLICS ET PRIVES 15 SECTION IV : ACTIFS FINANCIERS 15 4.\- ACCES AU CREDIT 16 4.2- EPARGNE 16 SECTION V : ACTIFS SOCIAUX 17 5.1- MANQUE D'ELECTRIFICATION \7 5.2- MEFIANCE DES RURAUX VIS- A- VIS DE L'ETAT 18 PARTIE II: LA PAUVRETE ET SES CAUSES DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIMISOTRA , 20 CHAPITRE 1: SITIJATION DE LA COMMUNE RURALE DE BETSIMISOTRA 21 SECTION 1: SITUATION DE LA COMMUNE RURALE 21 1.1- ORIGINE DU NOM DE LA COMMUNE 21 1.2- SITIJATION GEOGRAPHIQUE 2\ 1.3- DELIMITATION .22 SECTION II : SITUATION DEMOGRAPHIQUE 22 2.\- POPULATION 22 . 2.2- SITUATIONDEMOGRAPHIQUE 22 . 2.3- REPARTITION DE LA POPULATION PAR CLASSE D'AGE ET PAR SEXE 23 . . CHAPITREIl : ANALYSEDESPROBLEMES 26 \ \ SECTION 1: SITUATION ENVIRONNEMENTALE 26 1.1- PRATIQUE DU TAVY 26 1.2- PRATIQUE DES FEUX DE BROUSSE 26 SECTION II : SITUATION ECONOMIQUE 27 2.1- AGRICULTURE...... 27 2.2- ELEVAGE. 29 2.3- ARTISANAT 30 2.4- COMMERCE 31 2.5- INFRASTRUCTURESPHYSIQUES ... 32 2.5.1- Routes ...... 32

2.5.2- Communication " o ",..".. 32 2.5.3- Barrage ...... 33 SECTION III: SITUATIONS SOCIALE 33 3.1- EDUCATION 33 3.2- SANTE ...... 34 3.3- INFRASTRUCTURE RURALE 35 3.4- COUTUMES ...... 35 3.5- SPORTS ET LOISIRS...... 36 CHAPITRE III : SUGGESTIONS 37 1- ORGANISATION PAYSANNE 37 2- INTERVENTION DE L'ETAT 37 CONCLUSION 39

, \.

4 !O' LISTE DES TABLEAUX

Tableau n01 : Situation démographique 1997 - 2001

Tableau n02 : Structure par âge de la population en 2002

Tableau n03: Productionagricole obtenue en 2001 à partir des surfaces cultivées

Tableau 0°4: Production totale en fonction du nombre des artisans.

Tableau n05:. Nombre d'établissements préscolaires, primaires et des collèges d'enseignementsgénéral publics et privés et effectifs des enseignants et des élèves fréquentantles écoles pendantl'année scolaire2002 . 2003 SIGLES

BOA: Bank Of Afi'ica

BIT : Bureau International de Travail

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EPM: Enquête Pennapente auprès des Ménages (1993 -1994) Enquêtes Prioritaires aupres des Ménages (1997 - 1999).

Fm: Fond d'Intervention pour le Développement

FMG : Franc M~lgache Garantie RESUME ANALYTIQUE

Le 26 juin 1960, a eu son indépendance.

Différents programmes de développement ont été déjà établ~ans le pays comme le Programme d'Actions Sociales et d'Appui à la Gestion Economique( PASAGE) relayé par la su~e par le programme (PAIGEP); le Programme d'Appui aux

Inftiatives des quartiers (PAIQ); les programmes UNICEF 'h, pour atténuer la pauvreté à Madagascar.

Dans notre pays, les réalisations de ces divers programmes sont limitées à des zones géographiques bien déterminées et que leurs impacts sont, de ce fait faibles.

Les programmes d'ajustement entrepris au cours de l'année 1980 a permis à Madagascar de progresseo1'ra'voie de la stabilisation économique. De plus, des investisseurs étrangers viennent s'installer dans le pays et utilisent leur argent chez nous. Par conséquent, il y a une hausse du nombre d'emploi pour les Malgaches. Donc, une diminution du taux de chômage.

Durant les périodes de crise des années 1972, 1991 et 2001, la pauvreté s'est installétprogressivement dans le pays. Pendant ces différenll6périodes, il y a une récession de J'économie malgache.

D'aprés la crise socio - politique de 1991,on constate une hausse du taux de pauvreté de 73,3 % en 1997 contre 70,0 % en 1993. En observant cette hausse, un programme de redressement économique est appliqué depuis 1997. Par conséquent, il y a une baisse du taux de pauvreté estimé de 70,2 % en l'an 2000 contre 69,6 % en 2001.

La situation de Madagascar face au monde entier est mauvaise

.Puisque plus de la moitié des Malgaches sont pauvres, donc ,Madagascar est toujoursclassé parmi les plus pauvres du monde. Plus de deux personnes sur trois sont pauvres. La valeur de l' IDH traduit les avancées dans la plupart des capacités humaines de base (vivre longtemps, acquérir des connaissances et bénéficier d'un niveau de vie correct). La valeur de l' IDH varie de 0 a 1 et permet ainsi d'établir des comparaisons temporelles ou spatiales.

Avec un indicateur de développement humain (IDH) de 0,481, Madagascar fait partie des pays dont le développement est faible et est classé cent quarante et uniéme (141 éme) sur cent soixante quatorze pays1 en 1999.

Toutefois, on observe une amélioration sensible par rapport a J'année 1993 ou Madagascar était classé cent cinquantiéme avec un IDH de 0,34911.

Pour la recherche des solutions dans la lutte contre la pauvreté, après avoir élaboré le DCPE (Document Cadre de Politique Economique), le Gouvernement a réalisé a l'heure actuelle, en Mars 2003, le DSRP (Document Stratégie de Réduction de la Pauvreté).

Le DSRP a pour contenu: le but c'est de diminuer de moitié le taux de pauvreté dans dix ans et aussi d'instaurer un développement rapide et durable pour tous les Malgaches.

A Madagascar, le taux de pauvreté est énorme dans le monde rural. Quatre vingt cinq pour cent des Malgaches pauvres sont des ruraux. Une grande proportion de la population rurale n'arrive pas a satisfaire leurs besoinsfondamentaux. Ils se sentent isole6dupays et souffrent d'une grande pénurie.

Pour faciliter la lutte contre la pauvreté a Madagascar, il apparaÎt nécessaire de réduire le taux de pauvreté du monde rural. Donc une aide consacrée aux ruraux pauvres est utile.

Afin de réaliser cette aide et de diminuer le taux de pauvreté rurale, il faut essayer de trouver les différentes causes de la pauvreté rurale et tirer des conclusions

1 Rapport mondial sur le développement humain (P~UD), ]999 INTRODUCTION

La pauvreté 1 peut se définir comme l'impossibilité de satisfaire les besoins fondamentaux de la vie et l'inaptitude de l'individu ou du ménage à se procurer le minimum de biens et. de services nécessaires.

Dans le monde rural, la majorité des ruraux - hommes, femmes et enfants - n'ont pas suffisamment de quoi manger. Ils manquent de soin, d'école, de travail et de logement. Les ruraux pauvres ont des capacités latentes et quelques ressources leur ont permis de survivre. Ils n'ont même pas les moyens de vivre, une existence digne de ce nom.

Depuis la crise économique des années 1980, le pouvoir d'achat de la population rurale continue à baisser. Plusieurs causes sont à l'origine de cette situation. Comme les ruraux sont aussi le noyau central de développement ou encore l'un des indicateurs de développement, il serail utile de les aider il lutter contre la pauvreté. Pour cela, afin de pouvoir trouver des remèdes pour la lutte contre la pauvreté rurale, nous allons répondre d'abord à la question « Quelles sont les causes de la pauvreté rurale?».

Pour mener à bien ce travail, une enquête sur terrain auprès de la Commune Rurale de Betsimisotra, sous-préfecture de Fandriana dans la province de Fianarantsoa s'avérait nécessaire. Outre cette descente sur terrain, une recherche bibliographique a permis d'avoir plus d'infonnations afin d'éclairer et d'expliquer les causes de la pauvreté rurale.

Ce mémoire se divise en deux parties:

Dans la premieTe partie est retracée l'approche de la pauvreté rurale. La seconde partie traite de la pauvreté et ses causes dans la Commune Rurale de Betsimisotra. Et ainsi que les suggestions que nous devons prendre.

i DefinltkJn UrfJe dans le livre, eait par M. R -El Ghanemy. KH. Parson, P. Wignaraja, R.P. Sinha et N. Uphoff, intitule Etude sur la nffonne agraire et fa pauvrete rurale

1 PARTIE 1

APPROCHE DE LA PAUVRETE RURALE

La première partie du travail se divise en deux chapitres:

- le chapitre 1que nous allons entamer tout de suite concerne l'analyse de la pauvreté, .Ie - tandis que chapitre Il, les causes de la pauvreté rurale, en général.

2 CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA PAUVRETE

Afin de pouvoir dire qu'un ménage est pauvre et, aussi de citer les différents cas de la pauvreté, ce chapitre, se divise en deux sections, la première section traite de l'évaluation de la pauvreté et la deuxième la notion de pauvreté, peut nous aider. Analysons maintenant la première section concernant l'évaluation de la pauvreté.

SECTION 1 : EVALUATION DE LA PAUVRETE

Les pauvres2 sont les individus dont les ressources pouvant être monétaires (salaires au produits de la vente) ou non monétaires (autoconsommation, transferts paiement en nature) sont insuffisantes pour satisfaire les besoins essentiels. Donc, la pauvreté se définit comme l'incapacité à satisfaire un ensemble de besoins essentiels. Il est possible de troUver des solutions pour lutter contre la pauvreté, en essayant de s'informer sur les pauvres;

Cette section se divise en deux paragraphes, le premier concerne le seuil de pauvreté et le deuxième, les déterminants de ce seuil.

Maintenant, passons au paragraphe premier pour lequel nous allons voir le niveau au- aessous duquel le ménage est déclaré pauvre.

1.1. SEUIL DE LA PAUVRETE

En sachant que les pauvres sont ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter pour satisfaire leurs besoins alimentaires de base et non alimentaires de première nécessité, on peut calculer le seuil de pauvreté sur la base de ces deux éléments essentiels.

La première composante du seuil de, pauvreté tient compte « des biens alimentaires », , Tout être humain dépend essentiellement de l'alimentation pour assurer sa survie. Faute d'alimentation adéquate, les gens n'ont pas l'énergie nécessaire pour accomplir leurs tâches quotidiennes. Par conséquent, les différentes maladies atteignent facilement les ménages pauvres, surtout les enfants en bas âge, par exemple, la croissance des enfants est retardée3.

Dans ce cas, on peut prendre les biens alimentaires comme l'un des critères de classification pour fixer le seuil de pauvreté. Ce premier élément du seuil est fondé sur la définition d'un panier - type d'aliments respectant les traditions locales.

Ensuite, même si les ménages n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins alimentaires, ils doivent toujours essayer de trouver des moyens pour acquérir des besoins non alimentaires de première nécessité. Dans ce cas, les besoins essentiels non alimentair;es4sont considérés comme la deuxième composante du seuil de pauvreté.

2 Banque Mondiale« : Evaluation da la pauvreté a Madagascar III- Volume Il, Rapport n014047 -MAG, 28 juin 1996 3 Banque Mondiale « : Evaluation de la pauvreté B Madagascar III,resumé analytique, Rapport n01

3 D'après Ravallion5 en1994, le seuil de pauvreté peut se définir comme le montant des dépenses de consommations totales auquel on peut s'attendre lorsqu'une personne est nourrie de manière adéquate dans la société considérée. Les gens ont besoin des biens et des selVices non alimentaires comme les vêtements, le logement, l'éducation, la santé, le loisir, etc. pour compléter la nécessité à la sUIVie.

Bref, le seuil de pauvreté comprend deux composantes, la première estime les produits alimentaires tandis que la deuxième considère les produits non alimentaires de première nécessné.

1.2. LES DETERMINANTS DU SEUIL DE PAUVRETE

La famille qui se place au-dessous du seuil de pauvreté est considérée comme pauvre.

, En premier lieu, pour déterminer le 'premier élément du seuil de pauvreté que nous avons vu ci-dessus, nous devons définir un panier de vivres reflétant les goûts locaux. Pour l'heure, nous pouvons tirer, d'après l'élaboration actuelle du Document de Stratégie de Réduction de Pauvreté (DSRP) que, pour avoir une vie normale ou bien, pour ne pas être considéré comme pauvre, il faut atteindre au minimum une ration alimentaire de 2133 calories par jour et par personne. Donc, l'individu dont la ~ consommation journalière se trouve en dessous de ce seuil est qualifié de pauvre.

En second lieu, passons au seuil de pauvreté se fixant par les besoins non alimentaires.

On estime ce seuil en fonction des revenus ou des dépenses moyennes annuelles engagées par personne, après avoir cherché et trouvé des informations nécessaires concernant les prix de ces biens. Mais il faut aussi noter que les besoins alimentaires peuvent être mesurés avec cette approche puisqu'ils ont leurs coûts sur les marchés locaux. En 2001'. par exempJe, le seuil de pauvreté a été évalué à 988 600 francs malagasy par an par individu.

En somme, le seuil de pauvreté alimentaire peut être déterminé par le nombre de calories nécessaires ou encore par les prix de ces biens alimentaires sur le marché, tandis que le seuil de pauvreté non alimentaire est estimé par le revenu ou les , dépenses moyennes annuelles engagées par personne.

1.3. L'INTENSITE DE PAUVRETE

Nous avons constaté dans le 1.1. qu'en essayant de mesurer la pauvret~, il est possib'e de trouver des solutions pour pouvoir s'éloigner de la pauvreté.

En fixant le seuil de pauvreté, on peut calculer le taux de pauvreté déterminant la proportion des gens vivant en dessous du seuil de pauvreté. Pour lutter contre la pauvreté, il faut connaitre le sort des pauvres. L'intensité de pauvreté7 représente la proportion du seuil de pauvreté qu'il faut ajouter en moyenne aux consommations des individus pauvres pour qu'il n'y ait plus de pauvres Par exemple, on donne un seuil de pauvreté de 2133 calories et un revenu d'un ménage de 2003 calories Pour que ce ménage atteigne le seuil de pauvreté et non plus qualifié de pauvre, on doit ajouter à , .

~ Banque Mondiale. Evaluation de la pauvreté ,op.cil 6 Document de S1r8tégie de Réduction de PaUVRJte - maTS 2003 7 Définition tirée dans le Document de Stratégie de Réduction de fa Pauvrete, maTS 2003 ,page 21

4 son revenu une intensité de pauvreté valant 130 calories. La différence entre le seuil de pauvreté et le revenu d'un ménage pauvre constitue l'intensité de pauvreté Donc ,à partir de l'évaluation de cette intensité, on peut connaitre la gravité de la situation des pauvres et aussi estimer le revenu moyen des pauvres par rapport au seuil de . pauvreté.

Pour conclure la première section, le seuil de pauvreté a deux composantes. La première ,qui comprend les biens alimentaires sont déterminés par le nombre de calories nécessaires ou les prix de ces biens alimentaires tandis que la seconde qui comprend les biens non-alimentaires sont déterminés par le revenu ou les dépenses moyennes annuelles engagées par personne. Ensuite, pour aider les -pauvres à améliorer leurs conditions de vie, une évaluation de l'intensité de la pauvreté est nécessaire. Maintenant, passons à la section Il concernant la notion de la pauvreté.

SECTION Il : NOTIQt/ DE LA PAUVRETE

Le mot pauvreté peut se définir par plusieurs termes. Cette section, qui se divise en trois paragraphes, permet de nous citer les différents cas de la pauvreté. Dans le premier paragraphe, nous pouvons voir pauvreté absolue et pauvreté relative, ensuite dans le deuxième, nous trouvons pauvreté objective et pauvreté subjective et enfin le dernier paragraphe nous donne ce qu'on entend par pauvreté conjoncturelle et . pauvreté structurelle.

2.1. PAUVRETE ABSOLUE ET PAUVRETE RELATIVE

Comme notre domaine d'étude est consacré au milieu rural, la définition de la pauvreté 'est centrée essentiellement sur la pauvreté absolue8.

Absolue, elle se réfère à un minimum vital non satisfait ou à la privation totale de certains articles de première nécessité. Autrement dit, la pauvreté rurale est plus intense puisque lorsque 15% seulement des pauvres vivent dans le milieu urbain, 85% restants se trouvent dans le milieu rural9. Les pauvres5 sont définis comme les personnes qui n'ont pas les ressources suffisantes pour accéder à un panier de biens et de services indispensables dont le plus évident est la nourriture.

Selon le classement du BIT (Bureau International de Travail), les. besoins fondamentaux portent sur les biens et services tels que la nourriture, le vêtement, le logement et les biens mobiliers. Ils sont axés aussi sur les services de base tels que la santé, l'éducation, les réseaux d'assainissement, l'eau potable et les transports collectifs. Des comparaisons de la pauvreté absolue classeront deux personnes ayant le même niveau de vie dans la même catégorie « pauvres» ou « non pauvres ». .

Toutefois, la pauvreté absolue diffère de la pauvreté relative. Relative puisque la pauvreté dépend de l'espace dans lequel on vit et des modes de consommations dominants.,

. ; Pour plus de precisions, voir Etude sur la mesure des niveaux de vie, Document de travail nQ122, Comparaison de la pauvreté, concepts et méthode, Washington DC, 1996. M. Ravallion, Banque Mondiale 9 : Document de Stratégie de Réduction de Pauvreté - mars 2003 5 Banque Mondiale,« Evaluation de la Pauvreté à Madagascar », Volume 1.op., cit.

5 Les pauvres sont les personnes dont le revenu est inférieur à un certain niveau de revenu moyen par habitant. Par exemple, en 1993 et 19991°,le revenu moyen est évalué à 313945 Fmg.

La pauvreté est une notion doublement relative, c'est-à-dire on est pauvre par rapport à d'autres personnes et aussi on est pauvre dans des contextes sociaux, économiques, culturels, historiques et géographiques donnés.

2.2. PAUVRETE OBJECTIVE ET PAWRETE SUBJECTIVE

Dans une approche objective de la pauvreté, on peut voir la liste qui indique les . besoins fondamentaux de tout être humain comme l'alimentation, l'habillemen~ l'habitation, l'instruction et la santé. La pauvreté objective se définit comme l'impossibilité d'utiliser le paquet de ces biens ou de ces services à un degré acceptable sur le niveau de vie de l'ensemble de la population.

Par ailleurs, dans une approche subjective de la pauvreté, la pauvreté11 corre'spond à un cumul des handicaps socio-économiques et culturels. Elle ne traduit pas seulement un manque de ressources mais également une série de désavantages comme sur le plan de l'emploi, de la formation, du statut social, etc.....

Le pauvre est généralement en état de « non-avoir », «non-savoir », «non-tout» ou bien, le pauvre qui se trouve dans une situation pour lesquelles ses conditions de vie sont incertaines, risque de tomber dans le dénuement et le cumul des handicaps.

2.3. PAUVRETE CONJONCTURELLE ET PAUVRETE STRUCTURELLE

La pauvreté conjoncturelie affinne un état de pauvreté temporaire de' la population. « La pauvreté12 variedans le temps et cela peut se présenter commerapparition d'un phénomène occasionnel lié à l'irrégularité dans la perception des revenus pour les ménages, ensuite comme l'apparition d'une situation non permanente occasionnée par la régression du niveau de consommation des ménages attribués à un état de manque de biens ou de services sur le l)1arché ou à un processus. inflationniste de la . monnaie.»

Concernant la pauvreté structurelle, cela se présente comme la transmission de la pauvreté d'une génération à une autre. Ici, on parie d'une pauvreté persistante. En général, les personnes concernées sont connues par les services sociaux' et sont concentrées dans les quartiers défavorisés (les mendiants, les sans logis, etc.). Sur ce point, le dysfonctionnement dans la structure de production de l'économie et des responsabilités des gouvernants sont mis en cause.

Dans tout ce qu'on a vu, on peut affirmer que la pauvreté est pluridimensionnelle. 11y a plusieurs types de pauvreté tels sont pauvreté absolue ou relative, pauvreté objective ou subjective, pauvreté conjoncturelle ou structurelle, correspondant chacune à des situations différentes.

10 Jean Razafindravonona, David Stifel, Stefano Patemostro, « Evolution de la pauvreté à Madagascar 1993- 1999, Avril 2001 , INSTAT 11 M. Raval1ion Etude sur la mesure des niveaux de vie, Document de travail n° 122, comparaison de la pauvreté, concepts etmétbode, Washington 1996., Banque Mondiale 12 : M. Ravallion Etude sur la mesure des niveaux de vie , op., cit.

6 Conclusion du chapitre 1

Pour conclure le premier-chapitre, la mesure de la pauvreté nécessite des critères de classification au niveau de la consommation de biens, tant alimentaires que non alimentaires. Ensuite, la pauvreté comprend plusieurs types dans la vie quotidienne.

Afin de mieux comprendre l'approche de la pauvreté rurale, passons au deux-ième chapitre et analysons les causes de la pauvretédans le monde rural.

7 CHAPITRE Il : LES CAUSES DE LA PAUVRETE DANS LE MONDE RURAL

L'incidence da la pauvreté, c'est-à-dire le pourcentage de la population dont la consommation calorique est inférieure à celle fixant le seuil de pauvreté est très différent entre zones rurales et zones urbaines. Plus de la moitié13 des Malgaches pauvres habitent en milieu rural.

Pourquoi la pauvreté est énorme dans le milieu rural ?

Po'urconnaitre les causes de la pauvreté, on doit ex~miner les dimensions suivantes:

un revenu et des actifs insuffisants pour se procurer l'essentiel tels nourriture; logement, vêtements, niveau de santé et d'éducation convenable; un sentiment de ne pas compter aux yeux des institutions de l'Etat et de la société; une vulnérabilité aux chocs défavorables, due à l'incapacité d'y faire face.

Ensuite, si l'on veut comprendre les déterminants de la pauvreté dans toutes ses dimensions, il est intéressant de réfléchir aux actifs des pauvres, à leur-rendement et à la volatilité des rendements Ces actifs sont de plusieurs ordres qui sont:

« actifs naturels, tels que la terre ; actifs physiques, tels que l'accès aux infrastructures; actifs financiers, tels que l'épargne et l'accès au créd~ ; actifs sociaux, tels que les réseaux de contacts et d'obligations réciproques auxquels on peut faite appel en cas de besoin, et l'influence politique sur les ressources »6.

Ce sont ces différents actifs énumérés, ci-dessus, qui constituent le nombre de section de ce deuxième chapitre.

Ce qui veut dir~ que: dans la premiere section, nous allons voir les actifs humains; la deuxieme section constitue les actifs naturels"; la troisieme section conceme des actifs physiques; la quatrieme section comprend les actifs financiers ; et enfin la demiere section concerne les actifs sociaux. Passons maintenant à la section première..

13 : 85% des Malgaches pauvres sont des ruraux - Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté - mars 2003 6 Banque Mondiale, « Rapport sur le développement dans le monde 2000/2001 : La pauvreté Indicateur de développement dans Je monde », Washington DC

8 SECTION 1 : ACTIFS HUMAINS

Cette première section se divise en deux paragraphes que nous allons voir ci dessous. le premier paragraphe concernel'éducation tandis que le deuxième traite la santé.

1.1. EDUCATION

Les fonds publics consacrés à l'éducation ont diminué et souvent, c'est toujours le milieu rural qui est négligé par l'Etat. Au niveau de l'enseignement primaire, par exemple, la subvention est à peine plus élevée en zone urbaine qu'en zone rurale14 (selon le' résultat de l'enquête permanente auprès des ménages (EPM) qui a été effectuée de manière représentative au niveau-nationalen 1993-1994),alorsque 15 %7 des pauvres seulement vivent dans le milieu urbain et 85 % vivent dans le milieu rural.

Les revenus des ménages qui ont plus de difficulté à faire face aux dépenses d'éducation baissent petit à petit dans le monde rural15. A cela viennent s'ajouter la médiocrité croissante des écoles publiques et la mauvaise gestion du secteur de . l'enseignement.

Par conséquent, le taux de scolarisation des enfants pauvres en milieu rural baisse. C'est-à-dIre 64% des enfants les pius pauvres ne sont pas scolarisés dans les zones rurales' et 38% des plus pauvres ne vont pas à l'école dans ies zones urbaines 18.

Ensuite, les enseignants sont sous-payés, nombre d'entré eux n'ont pas les. qualifications nécessaires, et une formation en cours d'emploi n'est que rarement dispensée. Ils ont donc cessé d'être considérés comme des piliers respectés çfe la société.

De plus, en général, même si les écoles sont moins nombreuses, celles-ci se trouvent en très mauvais état et la qualité ou le niveau de l'enseignement se dégrade à cause du manque d'instituteurs et surtout de la crise économique de 1980 affectant le niveau des dépenses publiques pour l'éducation.

Pour cela, comme la qualné de l'enseignement public est jugée faible, les parents sont de moins en moins disposés à envoyer leurs enfants à l'école publique.

Les non- pauvres °ftent pour l'enseignement privé et les pauvres renoncent souvent à toute scolarisation1 . .

].f Banque Mondiale (( : Evaluation de la pauvreté à Madagascar })- Réswné analytique-()p., Cit 7 Documentde Stratégiede Réductionde la Pauvreté,op.,cit, page 23 . 1~ : E~ zone rurale, une hausse d'l% des frais de scolarisation fait diminuer le taux de scolarisation de -0,5% chez les ménages les plus pauvres 16 : Y. Diasou, P. Dorosh, B.Dostle, P. Glick, S. Haggblade, D. Sahn, B. Ralantoarilolona, J. Ramarokoto, P. Ramaroso" I. Raridretsa, J. Randriamamonjy, J. Ravelosoa, R Razafindrabe, J. Razafindravonona, K. Simler, S. YoungerIr Pauvreté à Madagascar: défi public et stratégies des ménages» - juin 2000.. 17 :Banque Mondiale. Evaluationde la pauvretéà Madagascar- volmnen »,Op.CÎt.

9 .par conséquent, certains ruraux pauvres sont quasiment illettrés (selon le résultat de l'enquête permanente auprès des ménages). Ils ne savent pas faire des additions alors que les commerçants de la ville venant acheter leurs produits volent parce que ces paysans qui ne savent pas compter facilitent l'achat des commerçants des produits au prix voulu en les payant moins.

1.2. SANTE

La subvention par habitant dans les zones urbaines est en moyenne plus élevée de presque 50% que dans les zones rurales (résultat obtenu après l'enquête pennanente auprès des ménages en 1994). Cette différence est nettement accentuée au. niveau des hôpitaux tels que les hôpitaux sont concentrés dans les zones urbaines 18.

De plus, les médecins sont implantés dans la capitale et les villes principales. Le budget des médicaments et des fournitures phannaceutiques est très limité et c'est pour cette raison que le secteur public souffre d'une pénurie des médicaments'9.

Ensuite, il est couramment demandé aux patients de payer les soins qu'ils reçoivent quand bien même le prix des consultations ne couvre généralement pas complètement le coQt des seNices fournis (selon le résultat des Enquêtes Prioritaires auprès des Ménages,en 1997 ET 1999)"'.

Dans les zones rurales, plusieurs familles continuent à recourir dans une large mesure à l'automédication et aux guérisseurs traditionnels, en partie parce que les soins médicaux et les médicaments modernes sont indisponibles, inaccessibles ou trop chers. '-

Pour conclure la première section, o.n constate que la faible proportion des dépenses . publiques destinées à l'éducation et aussi à la santé pour les zones rurales, empêche les ruraux pauvres de se développer On trouve dans le milieu rural peu d'écoles publiques, d'hôpitaux, de médecins et de médicaments. Cela,provoque parfois pour les ruraux pauvres une faible proportion des ménages fréquentant les hôpitaux publics.

Maintenant, passons à la section 2 traitant ,les actifs naturels.

SECTION 1(: ACTIFS NATURELS

Dans cette deuxième section, nous allons essayer d'expliquer les causes de la pauvreté rurale touchant la terre. Cette section est constituée de quatre paragraphes qui sont les conflits nés de la rivalité pour le premier paragraphe, les accidents climatiques majeurs, pour le deuxième, le problème d'accès à la terre pour le troisième et enfin la croissance démographique pour le dernier.

18 : La subvention par habitant est trois fois plus élevée en zone urbaine qu'en zone rurale - Résultat obtenu après l'enquête permanenteauprès des ménages 1 ; Pour avoir plus de précision, voir Evaluation de la pauvreté - Vohone 1ou II - Rapport n0140476MAG, 28 iuin 1996 - pages 86 à 9S :Banque Mondiale Ir Evaluation de la Pauvreté - Volume 1 )J,Op.Cit

10 2.1'. LES CONFLITS NES DE LA RIVALITE

Selon M.R. El. Ghonemy21, les paysans se sont trouvés en concurrence avec des agriculteurs qui vivaient dans les villes et avaient des relations politiques.

Cela veut dire que grâce à l'utilisation de nouvelles technologies, les agriculteurs vivant dans les villes ont des relations avec des organismes. extérieurs et exploitent facilement la terre. Les paysans qui ne peuvent pas bénéficier des systèmes de crédits et des moyens d'irrigation, rencontrent beaucoup de problèmes afin de pouvoir exploiter facilement la terre.

Ensuite, entre les paysans ruraux eux-mêmes, il peut y avoir des conflits nés de la rivalité, ce qui signifie que certains paysans n'aiment pas voir leurs amis exploitant facilement la terre. Pour cela, lorsqu'ils n'arrivent pas à les dépasser, ils essaient de .trouver différents moyens afin de saboter les activités des autres qui se déroulent très bien.

2.2. LES ACCIDENTS CLIMATIQUES MAJEURS

Les cyclones, la sécheresse, les criquets, les inondations sont des chocs provisoires mais non prévisibles". Après une étude en milieu rural effectuée par l'IFPRIIFOFIFA . en 1998 et des études de l'IMATEP (1998, 1999) et de Wing Kong et aussi après l'anaJrse des histoires de vie rapportés par Lupo et Raveloarimanana, on peut dire que 20% de ménages ruraux ont subi une baisse de bien-être à cause des cataclysmes naturels. Même si les paysans peuvent exploiter facilement la terre, l'instabilité climatique à cause de la destruction de l'environnement par utilisation des pratiques culturales traditionnelles et aussi les cataclysmes naturels comme l'apparition du cyclone par an et les criquets, font diminuer les performances des activités rurales. Donc les revenus des agriculteurs sont toujours incertains puisque la récolte dépend du climat et de la pluviosité annuelle.

2.3. LE PROBLEME D'ACCES A LA TERRE

Dans le {nilieu rural, presque tous les habitants travaillent dans l'agriculture. Selon l'enquète permanente auprès des ménages réalisée par l'INSTAT en 1999, l'effectif de la population agricole est équivalent à 82% de la population totale. .-" Le morcellement des terres et leur distribution de plus en plus inégale, semblent être à la racine d'une extrême pauvreté, puisque la supeliicie et la fertilité de la terre jouent énormément sur la capacité productive d'un ménage.

les paysans 'travaillent rarement avec des intrants modernes à cause du respect des traditions héritées par des ancêtres et aussi du manque des moyens nécessaires pour trouver ces Intrants.

21Dans le livre intitulé: « Etude sur la reforme agraire et la pauvreté rurale » 22: Y. Diasou, P. Dorosh, B.Dostie, P. Glick, S.Haggblade, D. Sahn, B. Raiantoarilolona, J. Ramarokoto, p, Ramaroso.. I. Randretsa, J. Randriamamonjy, J. Ravelosoa, R. Razafindrabe, J. RazaImdravonona, K. Sim 1er, S. y ounger. « Pauvreté à Madagascar: défi public et stratégies des ménages »,Op. Cit. . 23 Y. Dissou,P. Dostie, P. Glick, S. Haggblade,H. Rajemison,S Rakotondrainibe,B. Ralantoarilolona,J. Ramarokoto, P. Ramaroson, J.Randretsa, J. Randriamamonjy, J. Ravelosoa, R. Razafindrabe, J. J:.lazafindravonona, D. Sahn, K. Simler, S. y ounger, « Pauvreté à Madagascar: défi public et stratégie des ménages ». op. ,cit.

11 Par con~équent, on constate une productivité trés faible pour les paysans. Par exemple, en 1993 et 1999, les rendements de travail des paysans atteignant respectivement en moyenne de 212.777 Fmg et 195.243 Fmg sont nettement inférieurs au seuil de pauvreté de 313.945 Fmg."

Ensuite, selon la tradition, les habitants descendants de l'ancien groupe des « andevo» ne P?uvaient pas s'approprier des terres24.

. Selon R.P. Sinha25, les paysans sans telTe sont définis comme étant ceux qui ne possèdent pas assez de terres pour leur assurer un niveau de vie minimal souhaitable. « La superficie minimale de terre qui leur assurerait un certain niveau de vie dépendra non seulement de la productivité intrinsèque des talTes », mais aussi des applications des facteurs de production, de l'infrastructure disponible, de la proximité du marché, du développement de la commercialisation, de la nature du régime foncier, de l'organisation sociale et de la taille du ménage qui devrait être de petit nombre. Mais dans le monde rural, tout ce qui est cité cidessus est-presque inexistant.

Ensuite, il ne faut pas oublier que certains des principaux problèmes liés au phénomène des paysans sans terres peuvent être considérés comme la conséquence directe de siècles de domination coloniale. C'est-à-dire, pour créer une nouvelle catégorie de privilégiés bien disposés à leur égard, les colonisateurs ont donné aux exploitants agricoles le statut des propriétaires fonciers et les ont autorisés à disposer librement'de leurs terres ou à les donner en. garantie sans en référer aux communautés -villageoises26.

La concentration de la propriété foncière entre quelques mains, ainsi que la faible productivité de l'agriculture et le sous-développement économique peuvent aussi expliquer la grav~é du problême. . Enfin, à cause de la difficulté de la vie dans les zones rurales par rapport à celle des zones urbaines, certains ruraux émigrent dans la capitale ou dans la ville afin de mieux trouver du travail rémunérateur pour avoir un niveau de vie beaucoup meilleur qu'auparavant. Cela nous amène à constater l'existence des grandes surfaces de terres sans paysansdans le milieu rura127.

2.4. LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE

En premier lieu, dans le monde rural, on constate une croissance rapide de la population qui intensifie la pauvreté rurale parce que le besoin d'exploitation de la,terre est conditionné par la pression démographique alors qu'on a .déjà constaté que beaucoup d'agriculteurs sont sans terres. Par conséquent, les ruraux sont incapables de se procurer le minimum de biens et de services nécessaires pour se trouver au dessus du seuil de pauvreté et aussi de satisfaire les besoins fondamentaux. L'approvisionnement alimentaire n'est pas sur puisqu'il y a une proportion croissante de travailleurs ruraux sans terres qui sont tous .tributaires de la productivité du travail.

23 Jean Razafindravonona,David StifeLStefanoPatemostro,. «Evolution de la pauvretéà Madagascar1993- 1999 »,op. cit., page 47 24 : Rapport sur le développement dans le monde 200012001 - Banque Mondiale, op. cit. 2SR. P. Sinha, ( Etude sur la reforme agraire et la pauvreté rurale »,op.,cit 26 : D'après R.P. Sinha dans le livre intitulé « Etude sur la réforme agraire et la pauvreté rurale »),op.cit. 17 RAKOTOMA va J. A., « Cours d'économie sociale,quatrième année,Université d'Antananarivo. .

12 En deuxième lieu, le morcellement des terres cultivables est la résultante d'une démographie croissante qui aggrave une mauvaise distribution de départ. La pression inexorable de la démographie entraine un découpage des surfaces héritées d'une génération è l'autre ainsi qu'une distribution de plus en plus réduite des terres. En raison de cette forte pression démographique, les ménages ont tendance' è faire travailler leurs enfants, provoquant une baisse du taux de scolarisation. Un enfant qui travaille ne peut pas en même temps aller à l'école.. Les ménages ruraux pauvres qui ont besoin des revenus de leurs enfants, si bas soit - ils, se trouvent aussi devant la difficulté de payer les foumitures scolaires. La pauvreté et la faiblesse de la produçtivité humaine se transmettent et s'aggravent pour cela d'une génération à l'autre.

Ensuite, le morcellement des terres, leur distribution de plus en pius inégale, obligent les ménages démunis à défricher la forêt et à monter sur des collines de pius en plus raides .l'érosion qui s'ensuit entrains une baisse permanente de fertilité et de productivité des sols, ce qui diminue la c~pacité de l'agriculture à soutenir une population globale croissante.

Enfin, le manque de moyens de communication pour pouvoir s'informer, autrement dit pour obtenir des informations intéressantes venant de la ville comme l'utilisation des médicaments contraceptifs concernant le problème de contraception pour les ruraux surtout les femmes et même les filles vivant dans le .milieu .rural sont aussi les . principales causes de la croissance démographique.

En somme, nous pouvons obtenir quelques indicateurs causant la pauvreté rurale à partir d'une analyse faite sur les actifs naturels.

les agriculteurs vivant dans les villes qui ont des moyens suffisants pour pouvoir exploiter facilement la terre et appliquent les cultures modernes apparaissent comme les rivaux des paysans ruraux utilisant les cultures traditionnelles. De plus, entre les paysans ruraux eux.mêmes, le sabotage des cultures des autres est aussi une source . de pauvreté rurale.

Ensuite, les apparitions des cataclysmes naturels détruisent les cultures paysannes et font varier leurs revenus. Dans les zones rurales, on constate un manque de terres pour les paysans tributaires de ces terres et aussi une grande migration de certains 'paysans dans les villes pour trouver des travails rémunérant

Enfin, la croissance démographique très dominante dans le monde rural aggrave la pauvreté rurale.

Maintenant, passons à la section 3 concernant les actifs physiques.

SECTION III : ACTIFS PHYSIQUES

Dans cette troisième section, nous allons traiter les différents problèmes touchant les Infrastructures physiques du milieu rural. Pour mieux éclairer le travail, cette section se divise en trois paragraphes. le premier paragraphe concerne les routes rurales; le second concerne les marchés ruraux et enfin, le dernier traite de la persistance des monopoles publics et privés.

13 3.1. ROUTES RURALES

La dégradation des moyens de transports et spécialement la détérioration du réseau routier est un facteur majeur de fragmentation de l'espace, d'isolement et d'asphyxie économique.

La difficu~é qu'ils ont à se rendre sur les marchés est sans doute le principal obstacle qui empêche les paysans de s'intégrer à l'économie de marché et de sortir de la 'pauvreté. Les routes rurales sont à ce point dégradées que des régions entières sont coupées du reste du pays durant la plus grande partie de l'année et que les marchés locaux ont cessé de fonctionner. D' après une enquête permanente auprès des ménages en 1993 et des enquêtes prioritaires auprès des ménages en 1997, 1999, réalisées par l'INSTAT, on peut constater que 80% des routes rurales sont impraticables même 'par des camion~ légers.

La dégradation des routes rurales a été aggravée par deux tacteurs28.

En premier lieu, le Ministère des Travaux Publics souffre d'une pénurie croissante de fonds; les crédits octroyés pour l'entretien de ces routes rurales sont minimes et voire inexistants.

En deuxième lieu, les financements fournis par les bailleurs de fonds extérieurs ont été surtout consacrés à des travaux de réhabilitation plutôt qu'à des opérations visant à assurer la durabilité du réseau comme le renforcement des capacités du réseau. pour assurer l'entretien au niveau local.

3.2. MARCHES RURAUX

Les marchés ruraux ont perdu leur importance parce qu'il est devenu de plus en plus -difficile d'y accéder. Les opérations de commercialisation directe ont décliné dans la mesure ou les marchands achètent de plus en plus aux exploitants relativement faciles d'accès pour revendre directement sur les gros marchés. Le déclin du commerce rural a provoqué une contraction des redevances payées par les vendeurs et des recettes des marchés, de sorte que les autorités locales ont des difficultés à entretenir l'infrastructure des marchés ou à financer la modemisation29.

les marchés ruraux sont donc moins fréquents et les marchés régionaux des grandes villes ont pris plus d'importanœ3O.

Conséquence importante,: le pourcentage des paysans se déplaçant par la route diminue. En 1999,cela conrespond à 20 % de la population rurale. L'intensité de pauvreté du groupe le plus enclavé est de 42.4 % comparé à 29,0 % poUr le moin$ enclavé31 Les paysans ont moins d'infonnations sur les marchés et sur les prix. Les frais de commercialisation sont très lourds et cela fait baisser les prix à la production et monter les prix à la consommation. Ensuite, les agriculteurs ne trouvent plu.s de négociants pour écouler leur production, ou n'en trouve qu'un seul, ce qui les met en position de faiblesse pour négocier les prix.

. 28 Banque Mondiale, « Evaluation de la pauvreté à Madagascar »,Volume l,op., eit 29Banque Mondiale,« Rapport sur le développement dans le monde 200012001 » ,op., ch. 30Banque Mondiale Evaluation de la Pauvreté à Madagascar, volume l, op.,eit 31Jean Razafindravonona, David Stifel, Stefano Patemostro, « Evolution de la pauvreté à Madagascar 1993- 1999 », op. cit., page 28.

14 Ces difficuKésd'accés sont durement ressenties par les paysans pauvres et ont engendré une inefficacitégénéralisée sur le marché, empêchant les producteurs de percevoir les signaux donnés par les prix.

3.3. PERSISTANCE DES MONOPOLES PUBLICS ET PRIVES

On a déjà constaté que les ruraux pauvres ressentent un profond sentiment d'insécurité et d'isolement à cause des carences des Infrastructures rurales. Cet isolement du milieu rural et cette médiocrité de rinfrastJucture facilitent la aéatioll et le maintien des monopoles privés qui affaiblissent le pouvoir de Ilégociation des paysans e! leur aptitude à obtenir des prix compêtitifs pour leurs produits.

Autrement dil, l'isolement limile la concurrence et l'accés aux marchés. En l'absence de concutrence, de nombreux négociants peuvent se comporter en monopole privé. Dans la région ou sont pratiquées des cultures d'exportation, les agriculteurs ont indiqué que les négociants vont jusqu'à recourir à la violence pour les empêcher d'assister aux réunions des associations des agriculteurs32. 15ont même parfois saboté des travauxcie constructionroutière dans les secteurs qu'ils contrOlent afin de limiler la concurrence. . C'est pourquoi les agricuiteurs pauvres estiment à juste tiIre que les prix à la production sont inférieurs aux prix qui seraient pratiqués dans un environnement plus compêtil~ aux marchés. L'impuissance des petits paysans devant les monopoles privés constilue une source de frustration et de ressentiment. La situation est exacerbée par le fait que les agriculteurs se sentent ignorés par les organismes publics de vulgarisation. qui fournissent des technologies agricoles modernes.

Bref, le mauvais état des routes rurales coMtilue la majeure cause de la pauvreté dans le monde rural. Le milieu est isolé, le marché devient inaccessible et le monopole privé domine.

Maintenant, passons à la quatrième section concernant les actifs financiers.

SECTION IV : ACTIFS FINANCIERS

L'intérêt de cette quatrième section nous montre l'analyse des problèmes concernant les actifsfinanciers sur les ruraux pauvres. Cette secUonse divise en deux paragraphes.

Dans le premier paragraphe, on trouve l'accès au crédit et dans le second, on analyse l'épargne.

32 . Y. Diasou, P. Dorosh, B.Dostie. P. Glick, S. Haggblade, D. Sahn. B. Ralantoarilolona, J. Ramarokoto, P. jtamaroso..l. Randretsa.J. Randriamamonjy,l. Ravelosoa,R. Razafindrabe,J. Raza(mdravonona,K. Simler, S. Younger.« Pauvreté à Madagascar : défi public et str'IJtegiesdes ménages »., op. cil

15 4.1. ACCES AU CREDIT

L'accès au crédit est considéré comme un problème crucial dans Jes zones rurales.

D' aprés les enquétes prioritaires auprés des ménages en 1997 et 1999 effectués par l'INSTAT, on peut tirer que les personnes, quelque soit leur secteur d'activné tels que agriculteurs, pêcheurs, artisans, employés salariés, travailleurs du secteur informel ou même chômeurs, se sont plaintes du manque de crédits. Lorsqu'il leur a été demandé pourquoi elles avaient besoin de crédits, presque toutes ont répondu que c'était pour accroitre leur productivité ou pour démarrer une activité génératrice de revenu. Elles estiment 'qu'un meilleur accès au crédit devrait faciliter l'achat du matériel et leur permettre d'améliorer la qualité de leurs activités et d'accroÎtre leurs rendements.

Dans le milieu rural, les crédits bancaires sont presque inexistants bien que la BOA (Bank Of Ames) y ait des succursales. Les formulaires déterminés par les banquiers sont très difficiles à compléter pour les paysans. Les banquiers posent des règlements stricts que les paysans n'arrivent presque pas à respecter. L'accès à l'information et . aux services financiers apparaTt comme un problème fondamental33.

Le nombre de personnes souhaitant exercer une activité génératrice de revenu est élevé dans les régions rurales ou les femmes, en particulier, sont de plus en plus nombreuses à vouloir obtenir des crédits. D'après une étude réalisée par la .FAO en 1990, 98% des activnés agricoles à Madagascar étaient autofinancèes.

Lorsque les paysans obtiennent un financement, celui-ci provient le plus souvent de parents ou d'amis, ces derniers étant la principale source de crédits à court terme en espèces ou en nature.

Ensuite, les capitaux sociaux sous forme d'entraide, de transfert, de dons et de prêts n'existent presque pas dans le monde rural34. Ils ne viennent pas au secours des ménages vulnérables en cas de besoin. Pour tout cela, la plupart des ménages recourent' essentiellement à l'autofinancement, en utilisant leurs économies pour .financer leurs investissements.

Autrement dn, les sources de crédit institutionnel (coopératives, banques commerciales, etc.), sont généralement inaccessibles aux ruraux à cause des retards bureaucratiques et des procédures compliquées pour l'obtention des prêts.

4.2. EPARGNE

Le secteur rural est en général un épargnant nefs Dans les enquêtes prioritaires auprès des ménages effectuées par l'INSTAT en 1997 et 1999, les ruraux ont indiqué qu'ils étaient motivés principalement par le souci d'atténuer les fluctuations de leurs revenus afin de se prémunir contre des chocs éventuels.

JJ Banque Mondia1e,Evaluation de la pauvreté à Madagascar, résumé analytique. Op., Cil. J4 Y. Diasou, P. Dorosh, B.Dostie, P. Glick, S.Haggblade, D. scmn; B. Ralantoarilolona, J. Ramarokoto, P. , Ramaroso" J.Randretsa,J. Randriamamonjy,J. Ravelosoa,R. Razafindrabe,J. Razafmdravonona,K. Simler,S. Younger. « Pauvreté à Madagascar: défi public et stratégies des ménages. », Op. ,Cil..

!5 Y. Diasou, P. Dorosh, B.Dostie, P. Glick, S. Haggblade, D. Sahn, B. Ralantoarilolona, J. Ramarokoto, P. Ramaroso" I. Randretsa, J. Randriamamonjy, J. Ravelosoa, R. Razafindrabe, J. Razafindravonona, K. Simler, S. Younger..« Pauvreté à Madagascar: défi public et stratégies des menages » ,op.,cil.

16 Toutefois, l'épargne - assurance peut revêtir d'autres formes que les instruments financiers modernes, et consister, par exemple, en bétail ou en stocks de céréales. En fan, par exemple, dans le sud, les zébus dont l'attrait tient à leur relative liquidité; sont la principaleforme d'épargnedes ménages. A chaquefois, placerson épargnedans du bétail limite le capital disponible pourd'autres investissements.

Ensuite, la forme d'épargne comme thésaurisation peut s'expliquer aussi comme le .manque de connaissance des ruraux concernant les intérêts que les déposants obtiennent en mettant leur argent dans une mutuelle d'épargne et de crédit et de l'inexistence de leur confiance auprès des personnels travaillantdans cette mutuelle d'épargne et de crédit. Ils ne sont pas incnés à déposer leur argent parce qu'ils ne comprennent pas pourquoi les gens doivent déposer leur agent et quels sont leurs intérêts. Pour cela, ils mettent leur argent sous un oreillerou bien dans d'autres coins de la maison.

Pour conclure, la population rurale a beaucoup de mal à accéder aux ressources du système financier institutionnel. La plupart des ménages ruraux recourent à l'autofinancementlorsqu'ilsont besoin de démarrerou de renforcerleurs activités.

Pour prévoir l'avenir, la famille rurale fait une épargne en dépensant presque toute la moitié de son argent à élever des bétails. et en mettant des stocks de céréales dans des greniers céréalières Si c'est le cas des actifs financiers, alors passons à la section 5 et analysons les actifs sociaux.

SECTION V : ACTIFS SOCIA!.!X

Cette cinquième section comprend les réseaux de contacts et d'obligations réciproques auxquels on peut faire appel en cas de besoin et l'influence-politiquesur les ressources.

La section 5 se divise en' deux paragraphes. Le premier paragraphe concerne le manque d'électrification rurale et le deuxième con!:!iste à analyser la méfiance des ruraux vis- à- vis de -l'Etat.

5.1. MANQUE D'ELECTRIFICATION

Le bois reste la principale source combustible pour tous les ménages malgaches. L'électrification est une source d'énergie rare. Dans les zones rurales, l'électricité est quasiment inexistante. De plus, puisque l'achat d'une pile électrique, génératrice de courant, pour pouvoir utiliserla radioet aussi l'achat d'un groupe électrogène pour faire utiliser l'ampoule électrique et avoir des informations à partirde la télévision est très coûteux, les ménages rurauxsontmal informés. .

Ensuite, dans les zones rurales, la lampe à pétrole, la bougie et le feu de bois sont Jes principales sources d'éclairage. Une telle utilisationdu bois comme principale source combustible explique la rapidité du déboisement dans le milieu rural, entraÎnant la destructio'n de l'environnement et empêchant l'électrification. Le déboisement empêche l'électrification puisque, plus les gens font le déboisement, plus la quantité de l'eau, source de courant électrique diminue,

17 5.2. MEFIANCE DES RURAUX VIS- A- VIS DEL'ETAT

Dans le milieu rural, presque tous les gens qui y habitent se méfient du Gouvernement. D' aprés des enquêtes prioritaires auprés des ménages réalisées par l'INSTAT dans le sud de Madagascar, pendant les années 1997 et 1999, 12%" seulement des participants sont favorables au Gouvernement. Ces derniers estiment que l'Etat non seulement protège leurs droits, mais aussi les aide dans les moments difficiles et dans leur lutte contre la pauvreté.

Par contre, 88% des participants (558 seulement sur 632 participants qui ont accepté . de répondre à cette partie de l'enquête) ont été unanimes à déclarer leur méfiance envers l'Etat, ses représentants, ses institutions et son administration. Les deux tiers estiment que le Gouvernement est profondément corrompu. Certains se plaignent de son attitude, de son indifférence à l'égard de leurs préoccupations et de leurs problèmes. Un petit nombre de participants pense que l'Etat n'a ni les ressources, ni l'autorité nécessaires pour contrôler les prix et pour assurer la sécurité dans les villes et dans les campagnes. 37 « L'Etat est absent» une expression entendue bien souvent dans la région se sentant oubliée par l'Etat.

En particulier, la police et les juges, qui sont censés être les gardiens de la justice, sont considérés être les représentants de l'Etat les plus corrompus et sont réputés abuser de leur pouvoir. Cela se manifeste, par exemple, par l'exploitation abusive des terres traditionnelles et des eaux publiques. A ce sujet, dans les enquêtes prioritaires auprès des ménages, en 1997 et 1999, effectuées par l'INSTAT, un villageois a donné les remarques suivantes:

« Traditionnellement, dans les régions rurales, la ten-e appartient au premier occupant. Mais il est arrive que les autorités s'emparent de nos ten-es sans la moindre explication. Le Président du Firaisana profite de sa position pour commercialiser l'eau . publique. Dans une région ou l'eau "est une ressource rare, il est scandaleux de voir des camions amener l'eau a des gens auxquelselle n'est pas destinée. Or le Président du Firaisanaest le représentant de l'E/at. Les gens sont au courant de ces probtemes, mais ils ne disent rien. Ce n'est pas un cas isolé; cela arrive a beaucoup d'autres régions ». . Pour conclure la dernière section, l'activité rurale comme le déboisement pour utiliser le bois comme sources combustibles et d'éclairages, détruit l'environnement et empêche l'électrification rurale. . A cause des promesses non tenues vue à travers des actions exécutées par l'Etat sur certains ruraux pauvres, ces derniers éprouvent une grande méfiance vis. à. vis de l'Etat.

36 Banque Mondiale « Evaluation de la pauvreté à Madagascar. Résume analytique» op, cil 37Banque Mondiale.« Evaluation de la Pauvreté à Madagascar. Résumé analytique », op., cit.

18 Conclusion du chapitre II:

En ce qui concerne l'ampleur de la pauvreté; nous avons .vu que ce phénomène est généralisé dans les campagnes. Les pauvres ruraux concernent des personnes qui ne se soignent pas avec des médicaments modernes et qui sont mal éduquées.

Le manque d'accès aux ressources financières et à des biens comme la terre et le matériel qui sont indispensablesdans une société. agraire est naturellementune cause .demécontentement.

Pour les parents, en particulier, le manque de ressources financières est un obstacle majeur à la scolarisation de leurs enfants. Ils sont aussi mécontents du système éducatif de type scolaire car les enseignants ne sont pas bien formés et sont si mal payés qu'ils doivent travailler aux ch~mps pour arrondir leurs revenus.

La pauvreté est aussi liée à l'absence quasi totale d'infrastructure et des moyens de communication et d'information.

Enfin, on constate un sentiment de frustration et de rejet des institutions étatiques dans presque toutes les régions rurales. Une grande proportion des gens ne font pas . confiance à l'Etat.

Maintenant, passons à la deuxième partie de notre mémoire concernant le.cas pratique des causes de la pauvreté rurale en prenant le cas de la commune rurale de Betsimisotra - Sous Préfecture de Fandriana - Provincede Fianarantsoa.

. 19 ...?

\1

,r , PARTIE Il

LA PAUVRETE ET SES CAUSES DANS LA COMMUNE RURALE DE BETSIMISOTRA '"

A partir d'une enquête réalisée auprés de la Commune Rurale de Betsimisotra, nous pouvons voir ci-dessous, les causes de fa pauvreté de cette Commune.

D'abord, analysons la situation de la commune rurale de Betsimisotra. Ensuite traitons les problèmes de la Corpmune. Enfin, voyons les suggestions que nous devons suivre pour aider la commune dans la lutte contre sa pauvreté.

20 . CHAPITRE 1 : SITUATION DE LA COMMUNE RURALE DE BETSIMISOTRA

Pour éclairer ce premier chapitre, nous obselVerons deux sections différentes.

La première section traite la situation d~ la Commune Rurale ~ . et la deuxième, sa situation démographique.

SECTIONJ : SITUATION DELA COMMUNE RURALE

Plusieurs points peuvent expliquer la situation de la Commune Rurale de Betsimisotra : .

Premièrement, nous verrons l'origine du nom Betsimisotra. Deuxièmement, la situation géographique de la Commune. Et enfin, la délim~ation.

1.1. ORIGINE DU NOM DE LA COMMUNE

Grace à une concertation notable,pour bien assurer la sécurité dans la campagne et pour avoir une indépendance administrative, la commune rurale de Betsimisotra a été créée au cours de l'année 1996 à partir de la réalisation d'une demande par des habitants des onze Fokontany. Cette commune est la treizième et la demière créée de la commune de la sous - préfecture

Le village se trouvant au Chef lieu de la Commune Rurale de Betsimisotra s'appelle « Andraikoka », situé sur un point surélevé. Il se prêtait bien dans l'ancien temps à faire des « koka » ou « antso » ou appels de rassemblement ou d'alerte.

Sahamananina était le Chef lieu. Actuellement, Sahamananina est devenu un autre village isolé.

Son nom a été obtenu à partir du nom de sa forêt naturelle se trouvant dans sa partie orientale. Avant cette date, elle faisait partie de la Commune Rurale de .

1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Andraikoka, Chef lieu de la Commune Rurale de Betsimisotra se trouve à 10 Km à l'Est du Chef lieu de la Commune Rurale de Miarinavaratra qui, lui-même est à 25 km de Fandriana. Donc, Andraikoka est distant de 35 km du Chef lieu de la Sous-Préfecture de Fandriana.

Puisque la Commune Rurale de Betsimisotra est une commune récente, on ne peut pas voir sa carte unique. Mais comme elle est une commune détachée de la Commune de Miarinavaratra, nous pouvons regarder à partir d'une partie de la carte

. topographique de Miarinavaratra ses"onze (11) Fokontanynumérotésde 1 à 11.

21 "~ ;~ { t ~-

j-: +. ~ - '-1: ...

'f 11 ~ -~ . ~" .1 "... 1.3. DELIMITATION

La Commune Rurale de Betsimisotra a une superficie de 450 km2 38.Elle a comme communes limitrophes:

A l'Est: Commune Rurale d'Ambodinonoka, sous-préfecture de Marolambo, Province de Toamasina. Au Sud: Commune Rurale d', sous-préfecture de Fandrians, Province de Fi~narantsoa. A l'Ouest et au Nord: Commune Rurale de Miarinavaratra, sous-préfecture de Fondriana, Province de Fianarantsoa.

Ainsi, nous avons pu connaTtre l'origine du nom de la commune rurale de Betsimisotra, sa snuation géographique et sa délimitation.

Maintenant, analysons sa situation d~mographique.

SECTION Il: SLTUATION DEMOGRAPHIQUE

Dans cette deuxième section, notre travail se base sur des commentaires de quelques tableaux que nous avons obtenus auprès de la Sous-Préfecture de Fandrions pendant. notre enquête.

D'abord, on analysera la situation de la population dans la Commune. Ensuite, on observera sa situation démographique. Enfin, on examinera la répartition de la population par Fokontany, pas classe d'âge et par sexe.

2.1. POPULATION

Le nombre d'habitants de la Commune Rurale de Betsimisotra est de 8 651 environ en 2001. La densné de la population est de 19 hablkm'.". ',,---. 2.2. SITAUTION DEMOGRAPHIQUE

. Afin de mieux voir la situation démographique de la Commune Rurale de Betsimisotra, faisons un tableau, tiré du bureau des statistiques de Sous -Préfecture de Fandriana, montrant l'effectif de la population, le nombre de naissances, le nombre de décès, le taux de natalité et le taux de mortalné depuis l'année 1997 jusqu'en 2001. '\ Commentons après ce tableau.

38 Ministère de l'InterieUr. Monographie de la Commune Rurale de Betsimisotra, 2002 39 Ministère de la Population. Monographie de la Commune Rura1e de Betsimisotra, 2002

22 Tableau n01 ; Snuaijon démographique 1997-2001

Année 1997 1998 1999 2000 2001 Populaijon totale par 7501 7575 7983 8485 8651 an Nombre t9tal de 305 312 413 442 440 naissance oar an Nombre de décès par 75 61 59 59 52 an Taux de natalité (%0) 40,6 41,1 51,7 52,0 50,8 Taux de mortalité (%0) 9,5 8,0 7,4 5,1 5,0 Source: Monographie de la Commune Rurale de Betslmlsotra-2002 , L'effectif de la populaijon de Betsimisotra atteint de 8651 en 2001. Cela s'explique par le fait que même si le taux de natalité rencontre une baÎsse de 2,8 pour mille, cela ne touche qu'une petite proportion de la population. D'ol), le nombre de naissan~est de 440 en 2001 contre 442 en 2000. A cela s'ajoute une diminuijon du taux de mortalité passant de 52,0 pour mille en 2000 à 50,8 pour mille en 2001. D'ou, le nombre de décès ~..

Afin de mieux conna1tre la variaijon de la popuiation par age et par sexe de la Commune Rurale de Betsimisotra,nous allons faire le pyramide des ages à l'aide d'un tableauque nous commentons ci.après.

Tableau n02; Structure oar age de la oopulation en 2002

GrouDe d'Ages Masculin Féminin Total

00-04 607 ' 598 1205 05-09 745 603 1348 10-14 525 435 960 15-19 488 417 905 20-24 467 390 857 25-29 392 373 765 30-34 254 350 604 35-39 237 302 539 40-44 195 290 485 45-44 137 238 375 50-54 105 215 320 55 et Dlus 88 200 288 Total 4240 4411 8651 Source: Bureau cie la Commune Rurale de Betslmisotra

23 8: (JI IJ; ~!!. 8 &1 10 l!! 1>\, l'! !Ii 1'; , , -c ...... f 10 .... ID ~18 's: iii t t ~ii (,11I. 0 10 0 0

~~Ut ~00 1. 3: QI .... 0 C 1. m 0 0, C (.0) 01 IJ! 0

~~0 0 IJ! ~(JI C 0 m f.J 0~0

(,11 ~." 0 0 ." .!... 0 c: <)

u. 0 § 0 Z C UI m CI ~..... 0 n 0 0 th 3: 0 3: 0 c: 0"" z II.) m Ut ;III 0 c: ~0loi 0 r- loi (.fi m 10 -'J C .... m 0 10 III .... UI 0 3 01 0 3: CI .... III 01 ~(II 0 0 iII1 m "TI ~:;: (Do II>== (1) (JIm 3 0 -. n -...& -:::1 C- 0 = ::1- ..... et01 Une irrégularité de la pyramide est constatée dans la tranche d'âge (05-09) ans. A Betsimisotra,il y avait des évènements qui 'ontentrainé ces irrégularités.Par exemple, à cause cfa la hausse du taux de vaccination, le taux de mortalité infantile diminue. De plus, les aliments des enfants apparaissent suffisants grace aux aides du projet SEECALINE.

La population est tout de même jeune, vu la base de la pyramide des âges. Les effectifs du sexe féminin dépassent ceux du masculin pour la tranche d'aga de 30 et plus. Entre la tranche d'âge de (00-30), l'effectif du sexe masculin dépasse celui du sexe féminin. Donc, entre l'âge de 30 et plus, la femme occupe une place Importante . dans la vie. La femme fait beaucoup' d'activité comme l'artisanat (tressage, tissage de rabane ,etc ) et la culture de patate douce, du manioc, du riz, etc ,pour faire vivre sa famille.Les femmesde la commune rurale de Betsimisotra ont une espérance de vie plus élevée par rapport à celle des hommes.

Après avoir vu la situation de la Commune, essayons d'analyser les problèmes pesant sur les habitants de la région afin de pouvoir obtenir des solutions dans la lutte contre la pauvreté.

25 CHAPITRE Il : ANALYSE DES PROBLEMES

Dans ce deuxième chapitre, nous allons essayer d'analyser les problèmes existants dans la Commune Rurale de Betsimisotra à partir de trois sections .D'abord, nous verrons sa situation environnementale, après sa situation économique et enfin ses situations sociales.

SECTION~ATION E~ONNEMENTALE

le climat de la région de Betsimisotra est de tyf: tropical. Le tiers de la superficie de la Commune est couvert de forêt primaire (150 km environ)40. Dans la forêt, on peut trouver diverses espèces animales sauvages comme des gallinacés, des pintades, des lémuriens, des sangliers, des écrevisses, etc. Les habitants de la Commune pratiquent le « tavy » et le feu de brousse. Ce sont ces derniers (tavy et feu de brousse) qui constituent les paragraphes que nous allons voir, ci-dessous.

~ 1. PRATIQUE DU TAVY

A cause de l'insuffisance de terrains à cultiver face à la croissance de la population et aussi de la présence des terres infertiles, la pratique du « tavy » apparait comme le . premier problème de la région. On constate une décroissance de la production agricole par manque de pluies. une dégradation de la qualité des terrains de culture et une érosion massivedes terrains.

:2.2. PRATIQUE DES FEUX DE BROUSSE

A cause de la mauvaise habitude de lapopulatio!,,!, le non respect des lois et des dernières opportunités, face à l'insuffisance voire même l'inexistence des matériels pour mettre en valeur la terre, la pratique des feux de brousse est très dominant dans la commune. Cette pratique a pour but d'élargir la surface de la terre à cultiver et aussi de faire pousser rapidement les herbes aliments des bétails. Cela produira des effets néfastes dans la vie des habitants comme l'apparition de la sécheresse, la diminution de la pluviosité entrainant un tarissement des sources et la destruction de forêts avec leur faune et flore.

La dégradation manifeste de l'environnement de la Commune est causée par les mauvais actes inconscients de l'homme sur la nature comme la pratique des feux de brousse et la pratique du tavy.

40Source: Ministère de l'Inïeriem, Monographie de la Commune Rurale de Betsimisotra,2002

26 Maintenant, passons à la deuxième section concernant l'analyse des problèmes affectant la situation économique de la Commune Rurale de Betsimisotra.

SECTION Il : SITUATION ECONOMIQUE

Dans cette deuxième section, nous allons voir cinq (5) paragraphes. , ~ . Premièrement, nous verrons l'agriculture. Deuxièmement, l'élevage. Troisièmement, l'artisanat. Quatrièmement, le commerce. Et enfin, les Infrastructures physiques.

2.1. AGRICULTURE

Les 85%"1 de la population de la Commune Rurale de Betsimisotra sont des agriculteurs. L'agriculture est la principale source de revenu des villageois. Ils cultivent du riz, du manioc, de la patate douce, du mais, de la pomme de terre, des haricots, etc.

En premier lieu, dans la Commune Rurale de Betsimisotra, la terre n'est pas fertile, l'engrais ~anque puisque le pouvoir d'achat du paysan n'arrive pas à couvrir le prix des engrais chimiques.

Ensuite, le déchet organique est en quantité faible parce que les agriculteurs ne sont pas tous des éleveurs. Par conséquent, les produits agricoles locaux ne satisfont pas les besoins de la population. De plus, même si ces produits sont insuffisants, l'autoconsommation persiste dans la région puisqu'il parait que chercher des produits supplémentaires dans les autres communes, constitue une perte de temps pour les . paysans, ou bien les produits peuver'lt coûter cher que les paysans n'arrivent pas à en acheter.

Nous avons vu que la pratique du tavy et celle des feux de brousse dégradent le sol et rendent la terre de plus en plus infertile. Le rendément de la terre devient trè$ maigre comme le montre le tableau ci -après.

A cela s'ajoute une diminution de la surface de la terre à cultiver à cause d'une augmentation sans cesse du nombre de la population rurale. On constate alors un appauvrissementdes cultivateurset des générationsà venir.

En deuxième lieu, on ne trouve pas de techniciens agricoles vivant dans la Commune Rurale de Betsimisotra. Cela est provoqué soit par la mentalité endoctrinée par les «fady »"2,et les autres coutumes, soit par l'insuffisance des moyens pour en engager. Par conséquent, il n'y a pas d'amélioration de méthode de culture et des produits, il y a persistance des méthodes ancestrales dans la Commune, comme la pratique de la cutture sur brOlis.

41 S,ource: service de l'agriculture de Fandriana 42 Le fady se défmit comme une action interdite imposée par les ancêtres aux gens. Ce qui signifie que si on ne respecte pas les messages de nos ancêtres, il y a quelque chose de grand qui se produira dans notre vie

27 A partir d'un tableau obtenu dans les service de l'agriculture de Fandriana, nous allons essayer de voir la production totale, obtenue par hectares ainsi que les rendements que les p~ysans tirent

'Tableau n03: Production agricole obtenue en 2001 à partir des surfaces cultivées

Produits SU(~:,ce Production Rendements Total~ltonne) 1fTonnelhectaroJ Riz 430 817 1,9 Manioc . 115 920 8,0 Patate douce 130 1920 14,77 MaTs 20 18 0,9 Pommede terre 75 600 8,0 Haricot 50 40 0,8 Total 820 - - Source: servICes de l'agnculture de Fandnana 2002

D'après ce tableau, on peut déduire que les agriculteurs bénéficient de plus de rentes en cultivant de patates douces, puisque des surfaces cultivées de 130 ha donnent une production totale de 1.910 tonnes. Cette patate douce a pour rOlede compléter le riz à prendre tous les jours pour se nourrir. Les habitants de la Commune Rurale de Betsimisotra ont pour habitude de prendre des patates douces au pet~ déjeuner, un peu de'rIz complété par un peu de patate au déjeuner et enfin des patates ou du manioc le soir. Le haricot et le mais donnent peu de produits puisque les sols de cette région ne sont pas très bien adaptés à ces cuttures.

Le secteur agricole participe pour près de 33 % 43àla richesse nationale. Au niveau national, l'effectif de la population agricole atteint 11.301.800 en 2001 contre 10.926.530 en 2000.Dans la commune rurale de Betsimisotra , on a déjà constaté que 85 % de la population sont des.agriculteurs, c'est à dire 7354 population agricole sur les 8651:

Après une année 2000 caractérisée par une baisse sensible de la production suite aux aléas climatiques sur la côte en fin 1999 et début 2000, la production agricole enregistre une croissance sensible de 7 % au cours de l'année 2001.

En 2001, au niveau national, la production de mais s'élève à pius de 179.000 tonnes. La province de Fianarantsoa produit de 23.670 tonnes sur cette production tel que le Fivondronana de Fandriana4400 tonnes. Concernant la commune rurale de Betsimisolra, sa part au niveau national est très peme puisqu'elle n'apporte que 18 tonnes. Cela se fait puisque la culture de mais est inadaptée au sol de cette région.

Ensuite, sur le manioc, la production nationale augmente de 2.510.000 tonnes en 2001 dont les 23.670 tonnes production de la province de Fianarantsoa. Dans le Fivondronana de Fandriana dont la production est de 5000 tonnes, la commune rurale de Betsimisotra apporte 920 tonnes sur cette production. La commune rurale de Betsimlsotraparticipe beaucoupà la productionnationale.

.0tv,{inistère de l'agriculture et de l'élevage Coordidation générale des projets. Direction des études, de planification et du suivi- évaluation. « Annuaire 2001 ~ Statistiques Agricoles ». Service de la statistique et des infonnations géographiques. Page 7

28 D'après l'enquête agricole réalisée par l' INSTAT, la production totale de pommes de terre atteint de 295.000 tonnes en 2001. La province de Fianarantsoa apporte 27.380 tonnes de cette production dont les 3.700 tonnes constituent la part du Fivondronana de Fandriana. Sur les 3.700 tonne~, 600 tonnes est la participation de Betsimisotra. En observant ces chiffres, surtout celui de la commune rurale de Betsimisotra, on peut affirmer que la culture de pommes de terre est adaptée au sol de Betslmisotra.

En ce qui concerne la production du riz, on a une production nationale à plus de 2.660.000 tonnes, permettant ainsi une réduction du volume des importations du riz pour "année 2002.La commune rurale de Betsimisotra, n'apporte que 817 tonnes de la production nationale.

Pour les légumineuses, en particulier la production de haricot, après l'enquête agricole réalisée par l ' INSTAT, on a 75.000 tonnes de production nationale. La commune rurale de Betsimisotra n'apporte que 40 tonnes de haricot. Sa part au niveau national est très petite.

Enfin ,la production nationale de patate douce est évaluée à 525 000 tonnes en 2001. Sur cette production le Fivondronana de Fandriana apporte 20 200 tonnes sur les 150 840 tonnes de celle de la province de Fianarantsoa. Pour la commune rurale de Betsimisotra, elle a produit 1920 tonnes en 2001. On peut dire alors d'après ces chiffres que les cultivateurs de patate douce de la commune rurale de Betsimislftra tirent un rendement élevé.

2.2. ELEVAGE

En général, l'éievage de bovidés est courant à Betsimiso!ra. Les villageois élèvent des pores, des lapins et des volailles. On remarque aussi que quelques paysans exploitent également des élevages de grenouilles, des écrevisses et des anguilles, tous vendus au marché de Miarinavaratra . L'élevage est une source de revenu de la population de Betsimisotra.

Tableau n'4: Effectif de cheptel à Betsimisotra - 2002

Effectif Bovins Porcins Ovins Lapins Volailles Apicu~ure cheotel Elevage 635 115 10 1500 150000 350 Source: services de l'Elevage de Fandriana, 2002

D'après ce tableau, l'élevage des volailles constitue la majeure partie des activités des éleveurs pUisque l'alimentation des volailles est beaucoup plus facile à trouver par rapport à celle des autres animaux. De plus, au marché de Miarinavaratra, les volailles et de même les lapins sont les plus demandés. Ces derniers constituent une source de revenu pour les éleveurs de la commune.

Par contre, on voit que le nombre des ovins élevés est trop petit puisque l'élevage des , ovins ne génère pas beaucoup plus de profits pour la population et aussi leur alimentation est très difficile à trouver.

A Betsimisotra, les épidémies des animaux apparaissent comme de grands problèmes. Dans la région, Il n'existe pas de vétérinaires pour s'occuper des bêtes malades et des techniciens pour enseigner les nouvelles méthodes d'élevage.

29 Cela est causé par:

l'isolement de la Commune à cause de la dégradation des routes qui la relient avec la Commune de Fandriana ; ~ le découragement des techniciens face aux persistances de. pratiques traditionnelles malgré les techniques enseignées auparavant.

Par conséquent, il y a un accroissement du nombre des bêtes malades, une prolifération des maladies contagieuses telles la peste porcine, le choléra aviaire (barika) et aussi une production médiocre.

Ensuite, il n'y a pas d'amélioration de la qualité des produits. On voit une restriction d' effectif de.bêtes à élever. 'Enfin, à Betsimisotra,l'inexistence d'abattoir fait augmenter les coOts que doivent subir les éleveurs pour tuer leurs bétails afin de le vendre en morceau ou par kilo. Ce qui signifie que pour tuer les bétails, les éleveurs doivent les porter dans l'abattoir de la Commune rurale de Fandriana. Pour cela, ils doivent débourser de l'argent en échange de la tâche accomplie par le personnel de l'abattoir. l-'~ ARTISANAT. Afin de mieux voir les activités artisanales dans la Commune Rurale de Betsimisotra, commentons le tableau suivant.

Tableau nCl5 : Production totale en fonction du nombre des artisans

Nombre Production Nature Unité d'artisans totale Tressage: nattes, chapeaux 152 Nombre 15000 et Daniers Tissage de rabane 75 Mètre 300 Forge 15 100 Menuiserie 5 200 Fabrication clandestine de litre/semaine 2000 toaka nasv Source: Bureau de la Commune Betsimisotra, 2002.

Dans la Commune, la plupart des femmes fabriquent des nattes, des chapeaux et des paniers. La production totale de Iressage atteint 15.000, réalisée par 152 artisans, ensuite, le tissage de la 'rabane, dont la production totale s'élève à 300 mètres, constitue une source de revenu pour certains villageois (les 75 artisans).

Mais la particularité de la Commune de Betsimisotra est la fabrication de« toaka gasy ». La population migre vers la forét de l'Est de la Commune pour produire la canne à sucre de manière à la transformer en « toaka gasy ». En 2002, la production totale atteint 2 000 litres par semaine.

30 Le grand problème des artisans à Betsimisotra est l'insuffisance de la qualité des produits et la fluctuation des prix de vente au marché. Par exemple, à Betsimisotra, pendant les mois de mars, avril qui constituent une saison de récolte pour les agriculteurs, les tresseurs de nattes, de chapeaux et de paniers constatent une insuffisance des matières premières (ravindahasa). Le coat des matières premières est très élevé ,provoquant ainsi une baisse du nombre de produits fabriqués.

Par conséquent, il y a une baisse des revenus des artisans. Les artisans obtiennent un revenu de 3000 Fmg par jour au lieu d'avoir 5750 Fmg, qui constitue le revenu moyen ~e la population rurale.

2.,.. COMMERCE

A Betsimisotra, l'activité commerciale n'est pas assez rémunératrice et non rentable. Les prix des produits locaux sont trop élevés par rapport aux plix des produits nationaux. Le trafic des « toaka gasy » est le type de commerce le plus dominant sur le marché.

. En faisant une comparaison des pri1

En 1999, au niveau national, un kilo de patate douce vaut 890 Fmg. Dans la commune rurale de Betsimisotra, le prix de ce produit est tellement élevé puisque un kilo vaut 1.000 Fmg ; Ensuite, concernant le manioc sec et frais, un kilo vaut respectivement 600 Fmg et 525 Fmg en 1999 sur le marché national. A Betsimisotra, les prix du manioc frÇiiset sec sonttous 1000 Fmg. Sur le marché national, le kilo de riz vaut environ 2.500 Fmg. Par rapport à celui de la commune de Betsimisotra, ce plix apparait peti! puisque le kilo de riz dans la région vaut 3000 Fmg. Au niveau national, un kilo de pomme de terre est de 740 Fmg et à Betsimisotra un kilo vaut 2000 Fmg.

Dans la commune rurale de Betsimisotra, le marché est quasiment inexistant. Le toaka gasy est le produit le plus vendu sur le marché surtout dans le village de Klisiasy. On constate une exploitation continue des cannes à sucre Un litre de toaka gasy vaut 3000 Fmg.

. Mais comme la vente du toaka ga.sy ne se trouve pas au niveau national mais en cachette, les producteurs ne peuvent pas compter sur le revenu tiré de la vente.

De même, comme il n'y a pas de texte en vigueur autorisant la fabrication de' « toaka gasy» et aussi à cause d'une application de peine sévère pour les contrevenants . endurcis et récidivistes, les villageois ont peur de fabriquer des « toaka gasy ».

Montant tire daris Ministère de l'agriculture et de l'élevage. Coordination générale des projets. Direction des études, de planification et du suivi. évaluation. « Annuaire 2001- Statistiques agricoles n.,Op., cit.,page81

31 Ensuite, à cause de l'inexistence des voies de communication, puisque dans la Commune, il y a des gens vendant les mêmes produits comme du riz, de la patate douce, des volailles, du sel, du mais, surtout du toaka gasy ,etc. et de plus parce que le pouvoir d'achat de la population de la Commune est très faible, il n'y a presque pas de débouchés pour les produits locaux. A Betsimisotra, d'après t>1DSenquêtes le revenu moyen des paysans vaut 5.000 Fmg par jour plus trois kapoka de riz, c'est-à-dire 150 000 Fmg et gO kapoka de riz de revenu moyen mensuel.

Enfin, pui~que le type de transport dans la région de Betsimisotra est par voie terrestre, soit par charrette, soit à dos d'homme, et plus rarement des automobiles, un petit 'nombrede leurs produits: 50 kilo de riz, deux sacs de manioc, trois sacs de patates douces, deux grands paniers de volailles, sont vendus sur le marché de Miarinavaratra le mercredi ou celui de Fandriana le samedi. Les habitants de la région ne se contentent pas de compter sur les profitstirés de la vente.

2.& INFRASTRUCTURES PHYSIQUES'

2.6.1. Routes

L'inexistence de routes ni de pistes est un grand problème pour la Cammune. Cela est causé par différentes raisons:

. l'absence de construction et d'entretien des pistes; . l'Etat n'a mis en oeuvre aucun projet en vue de construire des pistes intercommunales; . la destruction des pistes pendant la saison de pluies; . la paresse des habitants de la Commune pour une initiative d'ouverture de voie de communications.

Tout cela produit des effets comme:

. la fermeture de la Commune sur elle-même; . le blocage direct de la croissance économique: . le retard sur le plan inteilectuel de la population complètement enclavée: . le décoilage économique difficile. . 2.5.2. Communication

Les habitants de la Commune Rurale de Betsimisotra sont mal informés. Ils ne peuvent pas obtenir des infonnations suffisantes pour pouvoir améliorer leurs conditions de vie ou augmenter leur niveau de vie.

Pour les différents types de communications, nous pouvons faire les remarques suivantes: . la presse écrite: il n'existe pas de journaux dans la Commune Rurale de Betsimisotra ; . la presse orale: la RNM (Radio Nationale Malgache) est la seule antenne qu'on peut capter dans la région; . . la télécommunication: il n'existe pas de téléphone ni de B.L.U. dans la Commune de Betsimisotra.

32 2.5.3. Barra\je

Même s'ily a de l'eauou de rivière comme Fitamaria et Fisakanatraversantla commune rurale de Betsimisotra, le barrage n'existe pas encore. L'absence de barrages empêche l'augmentation de la production agricole de la population. Les aliments de la population restent toujours insuffisants.

Autrement dit, par manque de moyens d'irrigation, les cultures souffrent d'un manque d'eau. Les produits obtenus ne sont pas ce que les agrjculteurs devront tirer de la terre. La terre donne une production non conforme à ce qu'elle devra produire.

Jusqu'ici, nous avons analysé les situations économiques de la commune rurale de Betsimisotra. Maintenant, analysons ses situations sociales et tirons des conclusions.

SECTION~ATIONS SOCIALE!>.

Dans cette troisième section, nous analyserons d'abord l'éducation. Après, nous verrons la santé, ensuite les coutumes. Après cela, nous observerons les sports et loisirs. Enfin, l'infrastructure sociale. . 3.1. EDUCATION Il Y a neuf (9) écoles primaires publiques (EPP) pour les onze (11) Fokontany de Betsimisolra dont deux (2)préscolaires, trois (3) écoles primaires privées et un.(1) seul collêge d'enseignement général (CEG).

Pour l'année scolaire 2002-2003 :

Le nombre d'enfants scolarisés(de 6 à 14 ans) est de 1471 ; le taux brut de scolarisation est de 78,95% ; Le nombre de cantines est 01 (Ecole Primaire Publique de Sahamananina)

33 Tableau n06 : Nombre d'établissements préscolaires. Drimaires et des collèges d'enseignements aénéral publics et privés et effectifs des enseianants et d'élèves fréauentant les écoles pendant l'année scolaire 2002.2003

Préscolaire Primaire CEG Public Privé Public Privé Public Nombre 01 01 09 03 01 d'établissement Etablissement 01 01 09 03 01 fonctionnel Nombre d'éléves filles 09 17 529 99 26 Nombre d'élèves 13 19 500 107 41 1 oarcons Nombre d'enseignants 01 21 05 04' Nombre d'enseignants 03 02 non fonctionnels Nombre de classes 01 01 41 15 03 section\ Taux de réussite au 12,3% 22,2% CEPE Source: CISCO de Fandrlana, 2002

Dans la commune ruralede Betsimisotra, on a déjà constaté que dans la phase de la jeunesse, c'est- à -dire entre la tranche d'age de 00 à 29 ans, l'effectif des 9arçons est supérieur à celui des filles. Au niveau de l'école publique ,on ne trouve pas de grande différence sur le nombre des garçons et celui des filles fréquentant l'école.

Au niveau de l'école privée ,l'effectifdes garçons dèpasse 8 de celui des filles. Souvent, les filles doivent aider leurs mères à faire du ménage à la maison. Certaines sont destinées à cuire le repas des hommes travaillant dans le champ et à garder leurs petits frères et petites soeurs. Les garçons aident leurs pères dans le champ.

Ensuite, même si le nombre d'enseignants d'écoles privées est inférieur à "celui d'écoles publiques, leurtaux de réussite au CEPE en 2002 dépasse environ de 10% de celui des écoles publiques. Cela se manifeste dans la Commune puisque les enseignants publics sont absentéistes , c'est.à--dire quelquefois ils enseignent et d'autres.ils n'enseignent pas. j.:A . De plus, même si les paysans n'ont pas les moyens pour construire des écoles, l ' apparition des effets néfastes produits par des cycloneset aussi l'inexistence de nouvelles constructions envisagée par l'Etat, les écoles apparaissent insuffisantes, le taux de scolarisation alieint une grande proportion de 78,95 %. Plus de la moitié de l'effectif des enfants de Betsimisotra vont à l'école.

3.2. SANTE

A cause de la difficulté de transport des matériels, le non entretien des matériels existants et l'Indifférence de l'Etat vis.à.vls des Centres de Santé de Base, les deux dépôts de médicaments appelés « Phagecom» ont été abandonnés et les matériels pour les soins dans les deux Centres de Santé de Base CSBI à Besofina et csell à . Sahamahamanina, apparaissent insuffisants.

34 Par conséquent, on constate:

une intelVention difficileen cas de maladie grave: mort inévitable; .. une réticence manifeste des habitants à joindre l'hôpital en cas de maladie; une persistance des pratiques ancestrales comme faire de l'automédication en prenant, en cas de maladie, du «tambavy », en faisant du massage avec de l'huile et en fréquentant les « mpimasy » en cas de maladie grave. Une persistance de la mentalité superstitieuse et craintive.

Mais même si tout cela se produit dans la Commune, le taux moyen de fréquentation de la pop~lation aux services de santé de base atteint 59%45.

3.3. INFRASTRUCTURE RURALE Iln'y a pas d'adduction d'eau potable, ni d'électrificationrurale à Betsimisotra. l'absence d'adduction d'eau est un grand problème pour la Commune. Aucun projet n'est en cours. L'eau potable ne semble pas une préoccupation majeure de la . population. Les gens ont l'habitude d'aller puiser de l'eau dans la rivière proche.

Par conséquent, on constate:

une insalubrité de la Commune puisque l'eau puisée n'est pas propre. .Chacun peut faire ce qu'il veut comme le lavage de linges, de vaisselles et aussi le fait de prendre une douche à la fontaine et cuire le repas en utilisant cette eau; une propagation facile des maladies contagieuses puisque les différents microbes s'y multiplient une fréquence des décès due à la saleté de l'eau (cuisson avec de l'eau sale et usée), surtout chez les nourrissons.

L'absence d'électrification est causée surtout par l'inexistence de projet prévu par l'Etat et l'isolement de la Commune. Par conséquent, les habitants se mettent à dormir très tôt, les cambrioleurs ou les «dahalo» profitent pour voler les bétails. L'insécurité 'persiste.

3.4. COUTUMES

Puisque la majorité des habitants du Betsimisotra sont des Betsileo, alors ils pratiquent . le« famadihana », la circoncision et les « saotra ». La pratique du « famadihana » nécessite beaucoup de dépenses parce qu'on doit:

acheter les« lambamena» dont le prix est très élevé (18.000 Fmg le mètre);. tuer des bœufs ou des porcs pour faire la fête avec les « razana » ; acheter des fleurs à mettre sur la tombe; et enfin Inviter les amis ou les personnes proches.

<45Source: CSBIL Fandriana, 2002

3S La totalité des revenus que les paysans de Betsimisotra doivent dépenser dans une cérémonie de Famadihana est environ de 2.000.000 Fmg à 3.000.000 Fmg, on doit ajouter le prix d'un boeuf ou d'un porc( par exemple 150 kilo), et aussi à peu près 75 kilo de riz

Autrement dit, la coutume est un phénomène de sur dépense. Elle entraine du gaspillage. Par exemple, la quantité du paddy pesant 75 kilo, consommable et prévue pour un ~ois, peut être dépensée en une journée de cérémonie de circoncision.

-S'il y a d'autres cérémonies comme le «tamadihana », on a encore une autre. sur dépense. Tout cela constitue des phénomènesempirant la dégradation des conditions de vie des paysans puisque,en général, l'insuffisance quantitative est la cause principale de la malnutrition et de plus, la mauvaise gestion des produits agricoles aggrave la situation.

3.~. SPORTS ET LOISIRS

Les gens de Betsimisotra manquent de distraction. Il n'y a pas d'association sportive, ni de salles de cinéma, ni de vidéo, ni de bibliothèque. Les gens ignorent les progrès actuels. Il n'y a pas de prise en charge par les responsables de la Commune. . ç:ela entraine un accroissement rapide du taux de natalité.

Ensuite, à cause du délaissement inconscient des responsables de la Commune, il n'existe pas d'infrastructures pour pratiquer des sports et d'autres types de loisirs. Pour cela, les jeunes sont stressés, le nombre des alcooliques augmente et enfin, les je.unes du milieu sont en retard par rapport aux autres jeunes d'une autre zone rurale. Par exemple, en ce qui concerne, le jeu baby- toot qui existe déjà dans la commune rurale de Fandriana, cela n'existe pas à Betsimisotra.

Jusqu'ici nous avons analysé les problèmes pesant sur la population de Betsimisotra. Maintenant essayons de voir les suggestions que nous devons prendre pour aider les paysans à lutter contre leur pauvreté.

. 36 CHAPITRE III : SUGGESTIONS

Le principal objectif est de réduire le taux de pauvreté rurale. Il faut sauvegarder et améliorer la qualné de vie de la population rurale.

Pour éclairer ce troisième chapitre, nous traiterons d'abord l'organisation paysanne et après nous analyserons l'intervention de l'Etat.

1. ORGANISATION PAYSANNE

Si' les ruraux, se sentant oubliés par l'Etat, n'ont guère confiance dans leurs institutions publiques, ils doivent croire fermement à l'aide mutuelle qu'ils peuvent s'apporter tes uns aux autres. Cette entraide communautaire constitue une sorte de filet de sécurité informelle. Elle améliore les conditions de vie dans les campagnes, c'est-à-dire. elle facilite la vie.

Les réseaux d'entraide familiale et communautaire apparaissent comme des filets de protection sociale pour les ruraux surtout en période de difficultés économiques. Le système sanctionne automatiquement les abus, puisque ceux qui refusent d'aider les ~embres se volent, à leur tour, refuser l'aide dont ils auraient besoin.

Les habitants dans la zone rurale doivent se réunir et établir un bureau d'organisation paysanne. Les membres du bureau doivent connaitre les problèmes des habitants à l'aide des analyses dans la vie quotidienne. Au cas ou les personnels de certains organismes non gouvernementaux viennent dans le milieu rural et apportent un programme d'action pour le développement du milieu, les membres du bureau de .l'organisation paysanne doivent répondre à toutes les questions posées par le personnel de l'organisme (FID, SEECALINE. CRESAN, SAHA BETSILEO, etc.). Par conséquent. les organismes peuvent exécuter facilement leur plan d'action dans la région.

2. INTERVENTION DE L'ETAT

Premièrement, pour accroitre l'efficacité des agriculteurs, il faut faire une vulgarisation agricole dans le 'milieu rural. Pour cela, il faudrait, à cet égard, porter une attention particulière au contrôle de la dégradation des sols et à l'accroissement du taux de fertilité.

Puisque les ruraux sont aussi considérés comme un vecteur de développement du pays, il faut que l'Etat construise et réhabilite les infrastructures rurales tels les routes, les écoles et les hôpitaux constituant la base du développement du milieu rural. Lorsque que la route rurale est en bon état, la communication sera facile; le marché rural aura des liaisons avec le marché régional et le revenu des paysans augmentera.

Concernant l'existence de bon nombre d'écoles qui sont en bon état, l'Etat doit donner des enseignants capables de vivre dans le milieu rural et surtout avec des enfants ruraux. Ensuite, l'Etat doit imposer une discipline stricte aux enseignants afin qu'ils ne puissent pas s'absenter sans motifs valables comme l'apparition d'un événement .malheureux, par exemple.

37 Ensuite, en ce qui concerne la santé, il faut suivre de près les dépôts de médicaments dans le monde ruralafin que l'Etatpuisse donner les médicaments indispensables mais inexistantsdans le milieu.Ilfautaussi étudierle prixde consultationdans le Centrede Santé de Base afin que les pauvres rurauxpuissent joindre l'hôpitalen cas de maladie et éviter de faire l'automédication.

Afin que les ruraux accédent facilement à l'électricité, il faut exécuter un progra"mme d'électrificationrurale; il faut augmenter les investissements dans la productionde l'électricité; et aussi, ilfaut empêcher les rurauxde défricherles forêts.

Ilfaut établiT une sécurité de jouissance dans le milieu rural afin que'les ruraux puissent y accéder et exploiter facilement la partie de la surface de sa terre, sans la pression des autres, profiteurs des paysans ignorants. Il faut faciliter l'enregistrement des droits existants dans le cadre de tous les régimes d'occupation des sols ".

Ilfaut réduire ou éliminer les inégalités entre l'homme et la femme, entre les villes et les campagnes.. Une femme doit obtenir une place importante dans la vie quotidienne comme les hommes si elle le mérite. Ensuite, il faut favoriser le développement de la .santé de la mère et des enfants qui sorit les plus touchés par différentes maladies.

Enfin, il fautsensibiliser les ruraux dans la protection de l'environnement.

38 CONCLUSION e Une réduction perceptible de la pauvreté ne sera pas possible sans une acissance économique robuste et soutenue. Cette acissance économique ne sera probablement possible sans une réduction de la pauvreté .." A Madagascar, la pauvreté rurale est intense. Le mot pauvreté est pluridimensionnel.Ily a pauvreté absolue et relative, pauvreté objective et subjective, pauvreté structurelle et conjoncturelle.

Pour savoir si quelqu'un est pauvre, on doit évaluer le seuil de pauvreté. Celui qui se trouve au-dessous de ce seuil est qualifié de pauvre. Ce seuil comprend deux composantes qui. sont le seuil de pauvreté alimentaire, déterminé par le nombre de calories nécessaires (2 133 calories) et le seuil de pauvreté non alimentaire estimé en fonction des dépenses moyennes annuelles engagées par personne.

La société malgache est essentienement rurale. Plus de la mo~ié de la population rurale vivent en -dessous du seuil de pauvreté (85%). Les ménages ruraux, dépendant des productions agricoles, constituent la majorité des plus pauvres, en particulier, les petits exploitants.

A cause du manque de tenre à cultiver, les agricutteurs, pratiquent les feux de brousse et le e tavy. afin d'élargir la surface explo~ble de leur tenre. Par conséquent, fenvironnement dans le milieu se dégrade. Par contre, on peut aussi voir le cas d'une grande surface de la terre sans paysans dans certaines zones rurales, à cause d'unexode rural.

Méme si on a constaté une insuffisance qe revenus des parents (5.750 Fmg par jour) pour payer les frais scolaires de leurs enfants, le taux de scolarisation atteint encore une grande proportionde 78,95%. Ensu~e, les ruraux n'ont pas accès aux services de santé de base à quantité égale par rapport aux urbains. Dans le monde rural, les centres de santé de base ne sont m!me pas suffisants mais sont aussi de mauvaisequalité.On ne trouveque peu de médicaments. Mais même s'il y a persistance d'automédication dans la commune, 59 % de la population rurale fréquentent l'hOp~aI(Centre de Santé de Base 1à Besofina et Centre de Santé de Base Ilà Sahamananina).

Dans la Commune rurale, la JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) n'existe pas,ce qui veut dire que l'électrification rurale est absente. les ruraux pauvres reçoivent très peu, sous formede service public. Ils se sentent oubliés par l'Etat puisque ce demier ne respecte pas ses promesses.

44 Y. Dissou,P. Dorosh, P. Dostie, P. Glick,S. Haggblade, H Rajemison, S. Rakotondrainibe,B. Ralantoarilolona, J.l\antarakoto, P. Ramaroson, J. Randretsa, J. Randtiamamonjy, J.Ravelosoa, R. Razafindrabe, J. Razafindravonona, D. Sahn. K.. Simler, S. Younger,« Pauvrete à Madagascar: défi public et stratégies des ménages »,op., ciL

39 On constate aussi une inexistence ou un manque de sensibilisation concernant le problème de contraception dans le monde rural. Autrement d~, la planification familiale est ignorée. Par conséquent, il y a une forte croissance démographique dans le milieu rural et une baisse de la surface de la terre à cu~iver.

Enfin,les routes rurales sont mauvaises. Pour cela, le marché local devient inaccessible. Les prix des produ~s locaux sont supérieurs par rapport à ceux du marché national. le trafic du toaka gasy est le type de commerce le plus dominant dans la région. Mais comme la fabrication et la vente se font en cachette, les ruraux ne peuvent pas compter sur le profit tiré de leurvente.

Pour sortir de la pauvreté, les efforts des ruraux pauvres ne seront pas suffisants.

L'intelVention du Gouvernement et des organismes non gouvernementaux s'avère nécessaire afin de compléter et de renforcer les actions considérables déjà mises en œuvre, comme la consbuction des matériaux utilisable pour l'école: table -banc, tableau ;Ia réhabilitation des fenêtres de classe, réalisées par les ruraux pauvres pour leur propre compte Ilsont besoin:

. d'éducation, surtout primaire ; de selVices de santé de base pour pouvoir devenir qualifiés, en bonne santé et plus productifs ; et surtout d'eau propre et des ingrédients nécessaires pour sortir de la pauvreté.

Il faut aussi les inctier à essayer de faire des innovations dom le but est de rendre facile la vie paysanne.

Enfin, la question qu'il convient de se poser maintenant est: « En voyant les difficultés dans le milieu rural, et les suggestions que nous devons prendre, est-ce qu'il y a un plan a suivre pour développer rapidementle monde rural ?».

40 ANNEXES ,

Le Bureau de ta commune rurale de Betsimisotra est petit. Dans la cour. la terre est tellement seche et certaines fleurs ne sont pas adaptees au sol. Le Bureau se tÎ-ouve un peu loin du village. En regardant à partir de cette photo le village du chef lieu Andraikoka de la conunune de Betsinrisotta, on peut dire qu'il n'y a que quelques petites mmsons. En général, les logements sont d'architecturetraditionnelle. Le marchén'existe pas. Une maladie comme le rhwne ou la tuberculose peut atteindre facilement les habitants à cause des poussiéres. En outre, la forêt ne couvre qu'une petite swface de la terre.Une grandepartie de terreest cultivée. T D

En observ;ll1t ces types do village dans 1. commune rurale de Betsimisotra, on peut conclure que les hapitants vivent en général dans la pauvrete. Ds n'ont pas les moyens nécessaires et suffisants pour construire et réhabiliter la maison en dur, comme des rabots pour aplanir les bois, des tôles pour faire le toi~ etc... Les villageois consacrent 1. majorité de leur temps"dans l'occupatiop du travail agricole et de l'élevage. LLE

En observant la photo, on peut constater que dans une famille rurale, on trouve beaucoup d'enfants. ela peut s'expliquer par l'inexistence d'une planification familiale dans la région. Les gens F la commune n'ont pas bénéficié de la sensibilisation concernant le problème de contracep~on. Les petites filles âgees environ de 1 à 13 ans gardent dejà leurs petites sœurs et petits frères dansmaiSQp , puisque leurs parentssont occupésdans leur travailcomme l'artisanatet la ~ulture afin de pouvoir obtenir des aliments pour no11I1irleurs familles. Ensuite, certaines petites filles âgees de 15 ans ont dêjà leur premier enfant. Voici une pethe remarque qui concerne les enfants vus sur la photo. Sur terrain. en prenant leur photo, ils sont très étonnés. Certains ont de la honte. BIBLIOGRAPHIE

~

DOROSH P.,HAGGEBlADE s., RAJEMISON H.,RAlANTOARILOLONA B., SIMLER K., « Structure et facteurs déteminants de la pauvreté à Madagascar »,Avri11998, 55 pages.

DISSOU Yazid, DOROSH B., GLiCK P., HAGGBLADE S., RAJEMISON H., RAKOTDNDRAINIBE S., RALANTOARILOLONA B., RAMAROKOTO J., RAMAROSON P., RANDRETSA 1.,RANDRIAMAMONJY J., RAVELOSOA J., RAZAFINDRABE R., RAZAFINDRAVONONA J., SAHN D., SIMLER K., YOUNGER, «Pauvreté à Madagascar: défi public et stratégiesdes ménages »juin 2000, 87 pages..B~ ()I~ Q....

El GHONEMY M. R., PARSON K. H., SINHA, UPHOFF M., WIGNARAJA P., « Etudes sur la réformeagraireet la pauvreté rurale. »,paris

REGIS MATHIEU François, « Les fondements de la crise économique en Afrique. Entre la pression communautaire et le marché international» ,éditions l'Harmattan, 5 - 7, rue de l'Ecole Polytechnique, 75005 Paris.

RAVALLION M., «Etudes sur la mesure des niveaux de vie »,document de travail n0122,comparaison de la pauvreté, concepts et méthodes, Washington DC, 1996, 162 pages.

BanqueMondiale, « Inégalités des sexes, croissance et réduction de la pauvreté »,programme spécial d'assistance pour l'Afrique, rapport sur la pauvreté en Afrique Subsaharienne 1998, Washington DC, 1999, 120 pages

Banque Mondiale,« Madagascar :Evaluation de la pauvreté », Volume l, Résumé analytique, rapport n° 14047 - MAG, 28 juin 1996, 50 pages

Banque mondiale, « Madagascar: Evaluationde la pauvreté », Volume n,rapport n° 14.047 -MAG, 28 juin 1996, 116 pages. Banque Mondiale, « Rapport sur le développement dans le monde 200012001 : La pauvreté, Indicateur du développement dans le monde »,Washlngton DC.

Banque Mondiale,« Madagascar: Un agenda pour la croissance et la réduction de la pauvreté », Rapportn° 18473- MAG, 14 oct. 1998,.65 pages

Banque Mondiale, « Madagascar coopération au développement »,1999.

Banque Mondiale,« Développement rural: politique sectorielle »,Washington DC, 1975.

Direction de suivi et de l'organisation, « Le~ chiffres clés de l'artisanat »,situation au 20/03/01.

Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DRAFT), Mars 2003. Direction générale de l'artisanat, «L'artisanat à Madagascar >>,l'espace promotion de l'artisanat, Avril 2001.

FAO. Dynamique de la pauvreté rurale, Rome, 1987.

Ministère de l'agricultureet de l'élevage. Coordination générale des projets. Directiondes études, de la planificationet du sUÎvi- évaluation, « Annuaire 2001 - Statistiques agricoles. », service de la statistique et des informations géographiques

Monographie de la commune rurale de Betsimisotra-2002.

Nations Unies,« La lutte contre la pauvreté des masses et le chômage »,New York, 1972.

RAKOTOMAVO J. Alex, «Cours d'économie sociale, quatrième année », univers~é d'Antananarivo. NOM:RABEZANAHARY

PRENOM: Andry Nantenaina Harilalao

TITRE: Les causes de la pauvrdé dans le monde mml (ca<;de la commune rurale de Betsimisotra, sous - prefecture de Fandriana)

NOMBRE DE PAGES: 40

NOMBRE DE TABLEAU~ 5

CARTE: !

RESUME

Dans le monde entier, la pauvreté est pluridimensionmJlc. Nous pouvons entendre pauvreté absolue et pauvrete relative; pauvreté objective et pauvrele subjective; pauvreté structurelle et pauvrete conjoncturelle.

A Madagascar, 85 % de population pauvres vivent dan::>le monde rural. Plusieurs causes sont à l'origine de la pauvrete rurale. Surtout, depuis la crise économique de 1980, la pauvrete rura;c s'est il'.tt..HSirlé\.\

A partir des analyses des causes de la pauvreté rurale. nous pouvons tirer des suggestions et cela r,,:ut ai~er les ruraux à lutter contre leur pauvœté.

Spécialité: Economie sociale

Mots clés : Pa~l'/rclc, Etat, Organisation PaysRtl...,e.

Directeur de thèse: Professeur RAPARSON Emilienne

Adresse Jl' l'auteur: Logement 484, cité Arnbohipo, Antananarivo 101