AGRICULTURE ET TRANSHUMANCE DANS LA REGION DE BAS- FIHERENANA

Mémoire de D.E.A. présenté par

ALI Mohamed Ben Ali Option : Géographie Sous la direction de Monsieur NAPETOKE Marcel Maître de Conférences à l’Université de Date de soutenance : 05 Février 2005

AVANT-PROPOS

L’étude que nous présentons ici, est le résultat d’un travail effectué au cours de l’année 2004-2005. Elle a été réalisée sous la direction scientifique de Monsieur Marcel NAPETOKE, Maître de Conférences à l’Université de Tuléar. Avant celle-ci, nous avons rédigé trois mini-mémoires : un mini-mémoire de licence et deux mini-mémoires de C2 de maîtrise. Nous avons également rédigé un mémoire de maîtrise.

En somme, c’est un document qui va servir pour le Projet de Développement de l’Élevage dans le Sud-Ouest (DELSO), pour la direction régionale de l’élevage de la province autonome de Tuléar et pour l’Union Européenne. Il a pour orientation l’analyse de la transhumance afin de contribuer à l’amélioration de l’activité agropastorale dans la

1 zone d’étude. Il est le fruit de plusieurs collaborations auxquelles nous tenons à adresser nos remerciements, en particulier :

Le Projet DELSO sous le financement de qui ce travail a été réalisé et la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Tuléar qui a bien voulu nous octroyer ce financement.

Monsieur Marcel NAPETOKE, Maître de conférences à l’Université de Tuléar, notre Directeur de recherche qui a influencé d’une manière heureuse ce travail.

Nous remercions beaucoup, Monsieur JAOFETRA Tsimihato, Enseignant chercheur à l’Université de Tuléar qui a bien voulu corriger une partie de notre devoir.

Nous exprimons notre gratitude à tous les enseignants du Département de Géographie de l’Université de Tuléar qui nous ont initié, soutenu, conseillé et dirigé vers cette voie.

Nous exprimons notre profonde gratitude au personnel des communes rurales de notre région d’étude et aux chefs de villages de leur accueil chaleureux et de nous avoir accordé l’autorisation de mener les enquêtes.

Nous remercions tous les paysans et les producteurs de différentes activités du secteur primaire de la région d’étude qui ont bien voulu répondre à nos questions et montré un sens parfait de l’hospitalité.

Nous remercions notre grand frère Soulaimana Mohamed ainsi que notre famille pour leur aide matérielle et leur soutien moral

Nos remerciements vont à ceux qui de près ou de loin qui ont participé à l’élaboration de ce travail.

Enfin, nous adressons nos vifs remerciements aux membres du jury.

2 INTRODUCTION

Le chef lieu de la commune (Maromiandra) et son espace environnemental demeurent un lieu historique. C’est dans ce lieu qu’habitait la tribu Andrevola descendant de l’ancien roi hiérarchique de 1872. En effet, les communes rurales actuelles de , de et même celle de étaient sous le contrôle hiérarchique du roi de l’époque. De la période précoloniale à la période coloniale, ces trois communes faisaient partie du canton de Maromiandra. C’était à partir du début de la deuxième République que ces communes se détachaient pour devenir indépendantes.

La commune rurale de Maroamiandra a une superficie de 25 997 hectares. Par contre celle de Belalanda, est de 290km². La plaine alluviale de Miary vers Behompy occupe une superficie de 230km². La superficie forestière de la région de Belalanda est de 50 hectares. Pour celle de Maromiandra, elle est de 7896 hectares. A Behompy, la région est riche en forêt dense. C’est une richesse patrimoniale considérable. Malgré tout, la déforestation, les feux de brousse pour le « hatsake » font reculer la forêt surtout pour les deux premières communes. Or le décret N°87-110 du 31 mars 1987 réglemente les modalités d’exploitation forestière par permis et par droit d’usage. En prenant un exemple, les autorités de la commune de Maromiandra affirment que 200 hectares de forêt sont ravagés annuellement.

Le fleuve Fiherenana est un des plus grands du Sud-Ouest malgache. Lors des cyclones de l’été austral, les pluies sont tellement importantes que le fleuve enregistre des débits considérables.

Les crues diverses des différentes époques ont changé maintes fois le lit de la rivière. Les crues et les débordements ont déposé des matériaux qui constituent le sol alluvial au cours des différentes époques plus ou moins anciennes : Un sol rare dans le sud- ouest malgache, un sol à vocation agricole. Ces crues et ces débordements ont provoqué des dégâts considérables : des pertes humains et des dégâts matériels importants.

L’aménagement du bassin fluvial est soutenu par les villageois. Leur mode de vie, leurs activités et leurs revenus dépendent étroitement de ce bassin. Cependant, chaque année, les crues emportent les bonnes terres. Le renforcement des digues de protection est donc souhaité. C’est l’un des soucis majeurs des paysans.

3 La délimitation de notre zone d’étude est ainsi :

• A l’ouest, c’est le canal Mozambique • Au nord-est, la limite est la région de • A l’est, c’est la région de • Au sud, ce sont les champs de culture du nord de Tuléar. • Au sud-est, nous avons la plaine de Miary

Le choix de la localité n’est pas fait au hasard. Depuis l’année 2000-2001, nous avions fait un mini-mémoire de licence dont le terrain d’étude était Belalanda. Pour la Maîtrise, nous avions étudié les activités rurales dans un milieu péri-urbain : l’exemple de Belalanda et ses environs proches. Pour cette Maîtrise, nous sommes descendu dans le terrain du mois d’août 2002 au mois d’août 2004. Pour le D.E.A., nous sommes toujours retourné dans ce milieu mais cette fois-ci, le terrain d’étude est plus élargi.

Les descentes sur le terrain se font en bicyclette. Le velo nous facilite les parcours à l’intérieur des communes rurales. Par contre pour aller à Manamby, à Mamery, il nous faut une charrette parce que le milieu est montagneux. Les dépressions, les pentes rendent difficile la circulation.

Nous avons choisi le sujet intitulé : Agricultures et transhumances dans la région du Bas-Fiherenana dans une perspective de synergie avec le DELSO1. Nous avons également une certaine maîtrise du thème et du terrain, donc, nous avons voulu approfondir les choses.

Depuis l’âge d’enfance, nous avons fréquenté la campagne pour les activités de l’agriculture et de l’élevage et c’est sorte d’attachement à la terre qui a motivé le choix du thème. Il est tout à fait évident que ces activités bien que comparables diffèrent sur plusieurs paramètres de de celles de la zone d’étude présente. Le milieu physique, le relief, le sol, le climat et la végétation sont complètement différents.

Nous prenons l’exemple de l’île d’Anjouan. C’est l’île la plus montagneuse de l’archipel des Comores. Elle est la plus arrosée. Les pluies tombent pratiquement toute l’année.

1 DELSO : Projet pour le Développement de l’Élevage dans le Sud-Ouest de

4 Presque toutes les cultures d’un milieu humide conviennent à Anjouan. Les pâtures y sont abondantes mais le nombre de zébu est faible par rapport à la zone d’étude parce que la forte humidité gêne la croissance du zébu, il en est de même de la côte Est malgache qui est pauvre en cheptel bovin par rapport à la région du Sud-Ouest de Madagascar, suivant l’opposition climat humide et climat sec..

Actuellement, dans la plaine alluviale du delta, la transhumance est limitée. L’ensemble de la plaine est occupé par la polyculture. Les déplacements journaliers des troupeaux dans cette plaine se font surtout après les récoltes.

Notre zone d’étude est un milieu semi-aride à formation végétale xérophile stagnante dans le sol sableux-roux. Le « baiboho », un sol alluvionnaire de la plaine du Fiherenana, très favorable à l’agriculture, il attire la masse paysanne qui s’y adonne à la culture vivrière. La superficie cependant n’est pas énorme. Mais, il y a une possibilité d’irrigation qui peut compenser le déficit pluviométrique et les énormes pertes hydriques dues à la forte évaporation provoquée par la forte chaleur.

La pluviométrie est très irrégulière dans le temps et dans l’espace. Dans le cas le plus général, il ne pleut que 2 mois, le plus souvent en janvier et février. Le reste de l’année est sec.

Le climat est favorable aux activités de l’élevage, notamment les transhumances. Nous avons observé pendant une année les différents déplacements des troupeaux.

Durant la forte sécheresse, une partie des troupeaux de la région des « monto »2 se déplace vers la plaine du Fiherenana pour la recherche d’eau et d’herbe fraîche qui pousse dans ces sols plus humides. Juste avant la période pluvieuse, ils retournent dans la région de « monto » (transhumance à longue durée). Dans les régions de monto, les zébus restent 8 à 9 mois.

Juste après les pluies, les troupeaux de la plaine se déplacent vers les bas-fonds des reliefs où les herbes foisonnent. Ils y restent durant 1 ou 2 mois.

D’autres troupeaux se déplacent vers la région d’Andranogadra parce qu’ici les précipitations hors saisons sont importantes à cause de l’influence des montagnes. Les

2 Monto : Toetran’omby, Dans ces lieux, on observe des savanes herbeuses ou arbustives, des steppes et des forêts ce sont des véritables milieux de pâtures. C’est un endroit réservé pour la pâture des bétails pour une période plus ou moins longue de manière permanente.

5 herbes foisonnent rapidement : ce qui constitue des lieux de pâtures importantes (les fourrages). La situation est la même pour la région de Behompy. La période sèche, les zébus retournent dans la région du Bas-Fiherenana. Ici la durée de transhumance et de 5 à 6 mois environ.

Sur la méthodologie, nous avons commencé à descendre sur le terrain la fin du mois de décembre 2004. Nous avons mené des enquêtes en premier lieu auprès des autorités communales après avoir leur montré l’autorisation d’enquête. Au fur et à mesure que nous évoluons, nous avons enquêté les paysans éleveurs, les agriculteurs, les bouviers, les présidents des Fokontany et des vieux villageois. Nous étions bien accueilli par ces différentes personnes.

Ces enquêtes ont été interrompues par le cyclone Ernest du 22 janvier 2005 qui a ravagé et détruit les cultures et sont reprises à partir de mi-février. Il faut souligner ici que les enquêtés n’ont présenté aucune réticence aux questions et s’efforcent d’y répondre correctement. Cet accueil satisfaisant est aussi corroboré par la présence d’un interprète de notre soin pour déjouer la barrière linguistique. Parfois, d’autres étudiants qui parlent le dialecte local nous accompagnent, cette circonstance facilite énormément les travaux d’enquêtes.

Nous avons également consulté des documents locaux comme le cahier de bovidé des éleveurs ou le recensement de la population..

Les enquêtes se sont poursuivies auprès des instituteurs et d’un docteur vétérinaire privé habitant Miary .

En ce qui concerne les recherches bibliographiques, nous avons fréquenté assez de bibliothèques à Tuléar :

- Le Centre de Documentation du Département de Géographie où nous avons pu consulter des ouvrages sur l’agriculture et l’élevage. La bibliothèque universitaire nous a permis des lectures sur des ouvrages généraux de géographie sur les différentes localités de Madagascar. La bibliothèque du CEDRATOM3pour ses ouvrages sur les agropastorales du Sud-Ouest de Madagascar et enfin, l’Aumônerie Catholique Universitaire pour ses revues en activités agricoles ou pastorales.

3 CEDRATOM : Centre de Documentation et de Recherche sur les Arts et les Traditions Orales à Madagascar

6 Nous avons également fréquenté des institutions publiques et privées d’agriculture et d’élevage comme la Maison des Paysans et la Direction Régionale de l’Élevage.

En définitive, la question qui guide ce travail est de savoir si l’espace de Fiherenana est favorable à la transhumance et quel est le système de transhumance le plus approprié.

Un accord a été signé entre Monsieur le maire de la commune de Maromiandra et le chef de la force de l’ordre pour l’envoi de militaires dans les milieux ruraux. Ils ont pour mission de, dans un pays où le vol de bœufs est un fléau, surveiller les troupeaux dans les différents villages ou en milieu de transhumance, assurer le contrôle des produits agricoles et enfin, d’arbitrer les conflits inter villageois.

S’il en est ainsi de la sécurité sociale des bêtes, l’on sait par ailleurs que 20 vétérinaires sont attachés à la sécurité sanitaire des animaux dans la province de Tuléar.

C’est ainsi que ce travail comprend trois parties. La première partie est intitulée : « le milieu naturel et la population » est une analyse des données de géographie physique et de géographie de la population afin de mettre en évidence les conditions des activités du milieu. « Agricultures et transhumances » est le titre de la deuxième partie qui analyse l’agriculture et l’élevage. Elle fait état, notamment, des paramètres de la transhumance comme l’itinéraire ou la durée.

La troisième partie est une évaluation et une projection des résultats des analyses sur la transhumance, elle a pour titre : « Les conséquences des transhumances sur les paysans et les perspectives de développement ».

Nous avons étudié les problèmes et l’aspect positif des transhumances. Deuxièmement, l’étude mène sur les conséquences des activités sur les plans social, commercial et économique. Elle est suivie de perspective d’amélioration sur les domaines étudiés.

7 Carte n°1 : Localisation de la zone d’étude

8 PREMIÈRE PARTIE :

LELE MILIEUMILIEU NANATUTURELREL ETET LLAA POPOPULPULATIONATION

9 CHAPITRE I : LE MILIEU NATUREL

Dans ce chapitre, nous allons voir successivement le relief, le climat, le sol et la végétation.

I.1. LE RELIEF

Notre région d’étude se situe sur un milieu sédimentaire du sud-ouest malgache affleuré depuis des millions d’années, ce qui nous incite à faire un petit rappel des chronologies de différentes étapes des aspects géomorphologiques.

Dans les formations jurassiques surtout moyennes et supérieures sont apparues des matériaux à bases calcaires et marnes étendues dans la partie est du sud-ouest malgache. Le Crétacé a laissé des formations à grès et calcaires et des épanchements volcaniques de basalte (c’est le cas de la région de Vineta). Les formations tertiaires avec l’Eocène à caractère massif s‘étendent très largement du nord au sud (H. Besarie 1930).

En effet, le Crétacé supérieur et le Tertiaire ont laissé une mince couche de pellicule sédimentaire. Par contre, le socle était déjà pleinement recouvert à ce temps.

Les différentes époques géomorphologiques citées plus haut vont jouer un rôle important dans la formation des sédiments.

Dans le Quaternaire ou l’Aepyornien (selon R. Battistini 1964), il y avait des formations dunaires et alluviales. Pendant l’Aepyornien, les transgressions et les régressions se succédaient en phases courtes. Par contre, pendant le Quaternaire, la succession des phases était de plus longue durée.

Selon la synthèse de M. Sourdat (1977) en s’appuyant largement sur les travaux de R. Battistini, pendant le Tertiaire s’intercalaient quatre transgressions qui correspondent à des pluies et quarte régressions displuviales.

Pendant le quaternaire, il y avait trois changements de climat. C’est en effet le paléoclimat. Dans la zone tropicale où notre pays se trouve, il y avait trois successions de périodes pluviales et de périodes displuviales (des périodes beaucoup plus sèches).

10 Carte n°2 : Les différentes dunes du delta de Fiherenana

11 PHOTO N° 01 : Une dune vivante juste au nord du village de Belalanda. Elle est la plus élevée. On cultive le sisal pour lutter contre l’avancée du sable vers la route. Cette dune est évoluée par rapport à la hauteur initiale. En bas de cette dune, très loin, c’est la mangrove. (Cliché : Saïd Attouman)

Durant la période pluviale, l’eau a causé l’érosion du socle. Elle transportait les matériaux arrachés pour les déposer (les sédiments).

12 La période displuviale, l’érosion du socle était causée par la chaleur et par l’action du vent. Ici, l’érosion est faible.

Pendant le haut Quaternaire, le littoral malgache dans notre lieu d’étude a subi le phénomène de la transgression et de la régression marines. Ces deux phénomènes montrent le changement du niveau de la mer.

La transgression marine, c’est l’entrée excessive de l’eau marine sur les côtes (l’eau de mer monte). Elle attaque les côtes, c’est l’érosion. Quand la mer recule, elle dépose les sédiments. C’est le phénomène de la régression.

Cette zone sédimentaire de notre lieu d’étude est le résultat de la variation paléoclimatique de l’ère ancienne.

Selon Battistini, sur le changement paléoclimatique, il a distingué trois systèmes de dunes dans l’Extrême sud de Madagascar.

Les trois systèmes dunaires, correspondent aux trois changements paléoclimatiques de la fin Tertiaire et Quaternaire. L’ensemble de ces dunes quaternaires s’appelle des dunes aepyorniennes. Ces dunes sont observées dans plusieurs endroits de l’Extrême sud.

En conséquence, sur le long du littoral, et sur la rive droite du fleuve, précisément dans la région d’Antsonoabo (Sakabera) et dans celle de Belalanda, nous avons des dunes vives actuelles (des remaniements éliocènes récents).

A Sakabera et à Belalanda et au nord de ces deux villages, nous avons observé des dunes anciennes paraboliques plus ou moins stabilisées.

Dans cette partie nord, certaines dunes forment des cuvettes et on obtient des lacs. Dans cette sous région, on observe 6 lacs dont cinq sont rectangulaires et un circulaire. Le lieu où se localisent les lacs s’appelle Antsaraka.

Pendant la saison humide, ces lacs fournissent des poissons. On y trouve également de différentes espèces animales comme les canards sauvages, les flamants roses et autres.

13 Pendant la saison sèche, ils fournissent du sel dû à la forte évaporation de l’eau par les radiations solaires. Le sel reste et on obtient le « sira boka », c’est-à-dire, dont la salinité est faible par rapport à celle de l’eau de mer.

14 TABLEAU N°1 : LES 6 LACS Lac n° 1 : Longueur 300 m Largeur 50 m Superficie 1500 m² Profondeur d’eau 60 cm Qualité d’eau saumâtre Couverture végétale 95% de la superficie totale dont 80% de boboky, 10% de vondro, 10% de fougère Lac n°2 Longueur 350 m Largeur 500 m Superficie 17,5 ha (175 000m2 ) Profondeur d’eau 60 cm Couverture végétale 90% de la superficie totale dont 60% de boboky, 20% de vondro, 20% fougère Lac n°3 Longueur 300 m Largeur 150 m Profondeur d’eau 60 cm à 1,5 m Qualité d’eau saumâtre Couverture végétale réduite à 20% de boboky (4500 m² ou 4,5 ha) Superficie 45 000 m2 Lac n°4 Longueur 300 m Largeur 100 m Superficie 30 000 m² ou 30 ha Profondeur d’eau 70 cm à 1,5 m Couverture végétale 5% de boboky Lac n°5 Longueur 600 m Largeur 30 m Superficie 18000 m² ou 30 ha Profondeur d’eau 60 cm à 1,5 m Couverture végétale néant Lac n°6 Rayon 25 m Superficie 1965,2 m² Profondeur d’eau 20 cm Couverture végétale néant

15 PHOTO N° 02 : Un des 6 lacs tout proche de Belalanda. Il est saumâtre. En cas de forte sécheresse l’eau du lac s’évapore. La profondeur et les dimensions diminuent. Au bord du lac, on voit un dattier et un manguier. Le reste est une formation xérophile surtout à Didieracée. (Cliché : Saïd Attouman)

Il y a 4 lacs dont la profondeur est la même. Elle est de 60 cm. Il y en a un, le lac numéro 4, sa profondeur est de 70 cm. L’autre qui est sous forme circulaire à une profondeur basse, elle est de 20 cm.

Lors des crues causées par les précipitations, le volume, la profondeur des lacs augmentent en même temps que sa superficie, car ces lacs se situent dans des milieux assez vastes. C’est qui fait que la profondeur n’est pas toujours importante. De plus, nous sommes dans un milieu littoral, marqué par l’aridité. L’eau des lacs s’évapore beaucoup plus vite sous l’action des radiations solaires. L’eau s’évapore et le sel reste. C’est ce qui explique la couleur rouge des lacs et l’apparition de sel durant la forte sècheresse.

La végétation qui pousse dans les régions des lacs est médiocre et rabougrie à cause de la forte salinité du sol. Cependant, le vondro s’adapte aux conditions édaphiques de cette région.

16 A l’Est de Marofatika (un village de la rive droite du fleuve) s’étend un escarpement moins dangereux que celui de la région de Behompy.

Le relief de notre zone d’étude est généralement plat : nous avons une vallée à sol fertile constitué par le Fiherenana. La partie basse de la rive gauche à l’approche du littoral est ouverte sur le Mangoky, le Manombo, l’Onilahy, des vallées sont aussi observées.

Dans la partie basse du Fiherenana là où il y a le lit actuel, du littoral, vers Miary nous avons une plaine alluviale assez vaste. La région de Maromiandra se situe dans une vaste plaine alluviale.

A l’ouest de Sakabera et de Belalanda et au nord de Belalanda, nous observons un bas-fond correspondant à un terrain marécageux.

Par contre de Maromiandra vers la région de Behompy, la vallée est en courbure et se rétrécie. Nous avons des reliefs calcaires qui intercalent la haute plaine fluviale. Dans certains milieux, le fleuve coupe perpendiculairement la plaine.

C’est un ensemble de reliefs de Cuesta Éocène à colluvions qui dominent tout au long des deux rives.

En effet, dans notre zone d’étude, la nature nous offre des plaines alluviales larges ou rétrécies, des reliefs à base calcaire parallèle avec des escarpements plus ou moins dangereux.

D’autres reliefs ont des pentes assez faibles avec colluvion, surtout dans la région de Behompy. On y pratique le système de culture sur brûlis « hatsake »4.

Dans la région de « monto », la région de Manamby, de Mamery, d’Andranomainty au nord-ouest de la commune rurale de Maromiandra et celle de Behompy qui sont des milieux spécifiques à vocation pastorale, nous avons des bas-fonds très vastes où poussent des savanes herbeuses, arbustives et arborées, et des forêts. Cette zone est aussi riche pour l’agriculture car l’érosion constitue des dépôts de sédiments conduits par les eaux lors de la saison pluviale.

4 Le hatsake : on défriche ou on met le feu pour la mise en valeur agricole, le cas de maïs

17 I.2. LE CLIMAT

*UNE SÈCHERESSE PRÉSENTE

Le sud-ouest malgache est caractérisé par un climat chaud et sec. En effet, notre lieu d’étude, la région du Bas-Fiherenana connaît également cette situation. Ce lieu se situe juste au nord du tropique de Capricorne. Il connaît un climat tropical sec. Le sud-ouest malgache est qualifié de « pays du soleil ». Il est menacé par la semi-aridité. Certains auteurs comme Thornthwait et De Martone qualifient le climat de la frange littorale de franchement aride.

En effet, la semi-aridité de notre lieu d’étude peut s’expliquer par les faits suivants :

- Il se trouve sur une zone de Haute pression subtropicale : il y a affaissement de l’air dû à la circulation atmosphérique générale.

- Il subit également l’effet de fœhn : notre zone fait partie de la façade sous le vent par rapport au vent dominant de l’Est. Il y a descendance de l’air qui augmente la température, la chaleur et la sècheresse persistent.

- La traversée du courant marin froid sur cette côte maritime du sud-ouest malgache empêche l’évaporation de l’eau marine. De ce fait, il n’y a pas ascendance de l’air humide. Il n’y a pratiquement pas de formation de nuage, donc l’inexistence de la condensation. Le résultat : il n’y a pas de pluie. C’est le beau temps et l’aridité qui règnent.

- Des vents presque permanents et parallèles à la côte (côte ouest) empêchent l’ascendance de l’air.

- L’insuffisance et l’irrégularité des pluies dans le temps et dans l’espace causant également la semi-aridité.

Dans une même localité, les précipitations peuvent faire défaut. Il peut pleuvoir certains jours à Behompy à cause de l’influence des montagnes. Par contre, sur la bordure littorale dont Belalanda, Sakabera, Tsinjoriake qui font partie de la zone, il ne pleut pas.

18 - A cela s’ajoute les actions anthropiques. Il s’agit, de la déforestation, des surpâturages, des feux de brousse accélérant la dégradation des forets. Or nous savons que la forêt favorise les pluies.

Heureusement les fortes rosées compensent les déficits pluviométriques, ce qui serait une bonne chose pour l’agriculture et de l’élevage. Sur le littoral, les rosées sont assez importantes.

En outre sur les rives du Fiherenana, on pratique l’agriculture et l’élevage, des milieux humides.

*LES TEMPÉRATURES

La température est suffisamment forte pour causer un problème d’adaptation des êtres vivants. La température moyenne annuelle varie de 23 à 26° C5. L’amplitude thermique diurne est strictement inférieure à 10°C le plus souvent à 7°C. Par contre, l’amplitude annuelle est plus faible. Elle est de l’ordre de 2 à 4°C. Généralement, les mois les plus chauds sont novembre et décembre. On peut enregistrer une température diurne de 36°C. Les mois les plus froids sont juin et juillet où on peut enregistrer une température diurne relativement basse. C’est l’exemple du 31 juillet 1963 où l’on a enregistré 7°2 C.6

Autrement dit, en Été les minima sont rarement en dessous de 23°C. Tandis qu’en hiver, ils peuvent être très bas. Dans la décennie passée et même actuellement, nous assistons à un réchauffement de la planète Terre. Les plages continentales diminuent en faveur de l’occupation de la mer. Cela est dû à la fonte des glaces aux pôles. La raison, c’est que par hypothèse, les scientifiques ont pu démontrer que la couche d’ozone est en état de destruction. Cette destruction est due à la pollution de l’air. Une certaine partie des radiations solaires arrêtée par cette couche arrive à pénétrer l’atmosphère. A cela s’ajoute l’effet de serre.

Le froid dure à peine 1 mois (le mois de juillet).

Notre zone d’étude, est menacée par la sub-aridité et la chaleur. Heureusement, les rosées sont très importantes et compensent le déficit pluviométrique. Ce qui favorise l’agriculture. Vers l’intérieur des terres, le cas de la région de Behompy, le climat varie.

5 Ismael Bouchourane.- Mémoire de maîtrise : Impacts de la sécheresse à Tuléar et ses environs proches. 6 Jean Michel HOERNER.- 1986.- Géographie du sud-ouest de Madagascar.

19 Les précipitations peuvent augmenter légèrement grâce à l’altitude et les températures peuvent descendre aussi plus bas.

En cas de cyclones tropicaux, en Été austral, on peut enregistrer dans notre zone d’étude, des précipitations très abondantes. Les variations thermiques sont aussi importantes.

TABLEAU N° 2 : LES TEMPÉRATURES MOYENNES MENSUELLES DANS LA VILLE DE TULÉAR ET SES ENVIRONS (1993- 2002) Mois

Période J F M A M J J A S O N D 1993 27,1 26,9 26,8 22,8 23,1 20,2 21 20,5 22,7 24,4 24,4 27,6 1994 27,4 27,4 27,4 25 22,9 20,5 19,4 21,5 22,6 24,1 26,4 26,7 1995 27,4 28,1 27,5 25,4 24 20,5 20,9 22 22,3 25,5 25,8 26,7 1996 28,3 29 26,8 24,7 22,5 20,4 20 20 23,3 24,1 26,1 27,3 1997 28,2 28,1 27,1 25,3 27,7 22 21,1 21,4 23,4 24,8 25,8 27,3 1998 29,1 29 28,4 26,5 23,8 21,1 21,3 22,1 23 25,1 26,9 26,8 1999 27,5 27,9 28,1 23,9 22,4 21,6 21,8 22 23,1 24,3 28,5 27,8 2000 28,2 28,4 28,4 28,2 24,2 23,2 21,4 22,2 23,7 24,5 26,4 27,3 2001 28,1 28,4 27,7 26,1 23,6 21,2 21,3 22 23 24,7 27,4 28 2002 27,6 27,9 28,1 25,4 23,6 20,9 21,1 22,,7 22,9 25,1 26 27,6 Source : Ali M, M, 2004, Le changement climatique dans le Sud-Ouest malgache depuis 70 ans (1933- 2002), Projet de Thèse de Doctorat.

ÉVOLUTION DE LA TEMPÉRATURE MENSUELLE DANS LA VILLE DE TOLIARA ET SES ENVIRONS PROCHES (1993- 2002)

30

25

20

15 janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre

1 9 9 3 1 9 9 8 2 0 0 2

De 1993 à 2002, la température moyenne mensuelle la plus élevée est de l’ordre de 29,1°C en 1998 au mois de janvier. En 1996 et en 1998, nous avons constaté les températures mensuelles de l’ordre de 29°C.

20 Il est clair que le sud-ouest malgache est caractérisé par une amplitude thermique ne dépassant pas 10°C. On y remarque, plus particulièrement dans notre zone d’étude, de fortes températures accentuées par des conditions naturelles difficiles sur lesquelles s’ajoutent la pression anthropique comme la déforestation et les feux de brousse.

Les débits du fleuve Fiherenana, surtout vers l’amont où le volume d’eau est assez important, et les rosées abondantes compensent le déficit pluviométrique. Ce qui permet aux agro-éleveurs de cultiver et de pratiquer les transhumances dans les lits anciens, dans le delta et dans les sables roux proches du delta.

*LES PRÉCIPITATIONS

Au moins les 2/3 des pluies enregistrées durant l’année tombent pendant la période des pluies de l’Été austral. J. M. Salomon a bien distingué trois saisons du sud- ouest malgache : la saison fraîche d’avril au mois d’août (asotry), la saison sèche et chaude de septembre à novembre (faosa) et la saison chaude et pluvieuse de décembre au mois de mars (le litsake).

Durant cette saison dite humide dans notre lieu d’étude, les pluies peuvent commencer à partir du mois de novembre (pour 28% des cas). Elles peuvent commencer également au mois de décembre (pour 40% des cas) et se terminer au mois de mars (pour 40% des cas)7.

Dans le sud-ouest malgache, et même dans la zone étudiée, les précipitations sont insuffisantes et irrégulières dans le temps et dans l’espace. On y observe en outre une irrégularité des pluies inter-annuelles et intra-annuelles.

La saison des pluies dans le sud-ouest malgache dure 5 mois, mais ce n’est pas du tout la réalité. Durant cette saison, il peut pleuvoir 3 mois, 2 mois ou même quelques jours seulement. Ce qui fait que la saison sèche est très longue.

Vers l’intérieur des terres, les pluies sont plus importantes que sur le littoral à cause de l’altitude.

Le passage des dépressions tropicales dans le sud-ouest malgache apporte beaucoup de pluies. Des rafales de vents très violentes accompagnent des précipitations

7 Cours de climatologie en 3ème Année Universitaire (2002-2003) donnée par Marcel NAPETOKE.

21 encore plus élevées. Elles accentuent l’irrégularité. Il est évident que cette quantité d’eau importante entraîne des inondations dans les plaines, dans les bas-fonds, en même temps que le dépôt de matériaux arrachés de l’intérieur.(les sédiments) de notre région d’étude. Elle augmente la largeur, la hauteur et les débits du Fiherenana. Brusquement, le débit du fleuve est très élevé. Les exemples sont visibles :

- Le cyclone Angèle de fin de décembre 1971 provoque de sérieuses inondations, notamment, dans le bas-Fiherenana. Une centaine de victime a été recensée dans la région.

- Cette année 2005 plus précisément le mois de janvier où une dépression tropicale (Ernest) est passée la semaine du 22 janvier, le débit du Fiherenana était très important. La pluie est tombée durant une semaine sans arrêt. Les dégâts étaient énormes. Ce sont surtout des dégâts matériels. La ville de Tuléar a été inondée, plusieurs installations ont été détruites. Des produits commerciaux des magasins ont été abîmés. Dans la plaine alluviale de Miary, les eaux stagnées ont pourri les cultures. La plaine de Maromiandra a été totalement inondée. Le fleuve a modifié sa direction initiale pour ravager la région rurale de Maromiandra. Une digue protection serait souhaitable.

En effet, des conséquences néfastes ont été observées : les bonnes terres fluviales sont emportées par les crues et les terroirs agricoles sont ensablés…. Les nouvelles digues de protection du bas-Fiherenana ont heureusement protégé les terres, les cultures et le cheptel.

Par contre, de Miary vers la commune rurale de Behompy, c’était la catastrophe naturelle. Les terres, source en revenus des paysans, ont été totalement ravagées faute de digue de protection. Tuléar et ses environs ont connu des excédents pluviométriques sans précédent. Par contre les températures ne varient pas tellement.

22 TABLEAU N° 3 : LES VALEURS MENSUELLES ET ANNUELLES DES PRÉCIPITATIONS DURANT LA PÉRIODE 1993- 2002 À TULÉAR ET SES ENVIRONS PROCHES. Mois Année Jan fév Mar avr Mai jun jui août sep Oct nov dec total 1993 111,5 125,9 2,8 20,1 0,1 11,6 0 8 0 14,7 0,2 7,8 302,7 1994 125,6 43,8 30,1 33,8 13,1 0 12 19,9 0 40 35,6 28,6 382,5 1995 246,3 104,4 2,4 2 0 0 0,7 0 1 0,9 16,2 0 373,9 1996 123,6 57,8 125,2 4,1 42,8 4,9 11,7 0,8 0 0 0,1 11,8 382,8 1997 121,7 108,6 21 5,4 47,9 0 0 2 12,6 2,6 17,7 0,8 340,6 1998 37 195,5 0 9,1 5,7 1,8 0 6,4 0 0 15,8 181,9 453,2 1999 227,5 183,2 61,1 2,7 7 20,5 0 0 5,3 0 0 23,8 536,1 2000 126,4 77,1 30 0 8,5 0 0 0 3,7 0 81,5 81,4 408,6 2001 77,12 26,9 103,8 4,1 14,3 0 1,9 2,44 0 0 43 156,7 429,8 2002 17,28 99,6 0 0 0 12 0 0 2,52 0 101 30 262,4 Source: ALI M. M, Le changement climatique dans le Sud-Ouest malgache depuis 70 ans (1933-2002), Projet de Thèse de Doctorat.

Nous remarquons que les mois de novembre, décembre, janvier et février enregistrent des quantités relativement importantes de pluie, tandis que de mois de mars en septembre, elle est déficitaire. Ce qui prouve l’irrégularité et l’insuffisance des précipitations dans notre région d’étude. Dans ce tableau, l’année la plus arrosée est 1999 avec 536,1mm et la moins arrosée est 2002 avec 262,4 mm.

Pour les agro-éleveurs, il est bon d’avoir des pluies bien réparties sur l’année. Comme ce n’est pas le cas, il faut voir d’autres moyens pour compenser ce déficit pluviométrique : par exemple le système d’irrigation à partir du fleuve. On peut construire également des bassins de rétention d’eau en amont du Fiherenana qui peuvent utiliser les eaux du fleuve où des pluies. Ceci permettra aux cultures d’avoir de l’eau toute l’année et assurera une meilleure récolte pour les paysans.

1.3. LA NATURE DU SOL.

D’abord dans la basse plaine de Miary jusqu’à Tsinjoriake (rive gauche du fleuve) nos avons un sol alluvionnaire fluvial récent. Dans l’autre rive les plaines sont strictement limitées. Dans la sous-région de Marofatika, nous avons un sol argileux sableux très ancien où pousse une végétation endémique de hauteur limitée. La région de Maromiandra nous offre une vaste plaine alluviale (sol baiboho).

De Maromiandra vers Behompy, dans les bas-fonds des reliefs, nous avons également ce type de sol surtout sur la rive gauche. Il existe également des sols sableux

23 limoneux très fertiles. C’est là où l’on cultive la patate douce (dans l’ancien lit du fleuve, la largeur est très importante). Dans les plaines alluviales, les villageois se concentrent pour leurs activités rurales (agriculture et élevage).

De Miary à Tsinjoriake, le sol est protégé car il y a une digue récente aménagée par l’entreprise « Colas ». Par contre de Maromiandra à Behompy, les crues peuvent dévaster facilement les cultures et les sols parce qu’il n’y a pas de digue.

À Belitsake et le long du littoral, nous avons un sol alluvionnaire salé parce que nous sommes proches de la mer. Il asphyxie les plantes. Le long du littoral, là où il y a les mangroves, le sol est également halophile « tany sira ». Sur ce sol poussent également le vondro (Typha augustipholia) et le boboky.

De Miary ou de Maromiandra vers Behompy, nous avons un paysage dominé par le relief calcaire, de colluvion de roche de différente taille. De ce sol, on fabrique des briques artisanales. Ces briques sont solides et permettent aux paysans de construire.

Le sol alluvionnaire proche du relief calcaire est couvert de dépôts calcaires. L’eau pluviale emporte ce sol et le dépose de nouveau dans d’autres sols.

Dans les régions pastorales de Mamery et de Manamby, les sols sont fertiles. Ce sont des régions de bas-fond, de basses collines. Le sol alluvionnaire des cuvettes est généralement argilo-sableux. Il y a des dépôts venant du relief sous l’action des eaux de pluie. L’eau réduit le fer (gley) qui diminue la fertilité du sol.

La diversité des substrats géologiques et la multiplication des formes de relief se traduisent sous l’action des climats passés et présents par une grande variété de types de sol. D’après les prospections de SOURDAT, les sols existants dans notre région se rattachent par leurs morphologies à huit classes selon la classification pédologique utilisée en France (P. MORAT)8.

I.4. LA VÉGÉTATION

La végétation joue un rôle très important dans le milieu naturel. Elle fixe davantage le sol. Elle empêche la forte érosion du sol. Les matières organiques tombées au sol se décomposent et favorisent la fertilité du sol. Elles constituent la couche

8 P. MORAT.- Les savanes du sud-ouest malgache de Madagascar.- Paris ORSTOM.

24 superficielle : l’humus. Mais cette décomposition est lente à cause de la sécheresse du Sud- Ouest, contrairement à la côte Est où elle est plus rapide, à cause de l’humidité.

Les conditions climatiques et pédologiques déterminent les caractères de la formation végétale d’un milieu donné. La semi-aridité ou même l’aridité et les conditions édaphiques donnent une formation végétale xérophile, ou un fourré épineux, parfois sans épine. C’est une formation végétale médiocre contrairement à celle du sol alluvionnaire fluvial dont on observe une formation végétale luxuriante.

La formation végétale endémique, a un système d’adaptation morphologique et physiologique.

*LA VÉGÉTATION ENDÉMIQUE

Sur les sables roux et dans les dunes anciennes, nous avons un fourré à Didieracée et à Euphorbiacée. C’est le type de formation végétale qui domine la région de belalanda.

La forêt caducifoliée à hauteur limitée se trouve dans le sol argileux et sableux de Marofatika et dans la sous-région d’Antsary. Ce type de formation pousse également dans les sables dunaires du sud-ouest et aussi dans les reliefs calcaires. Il est menacé souvent par le défrichement et par le feu. Depuis longtemps, l’agriculture et surtout l’élevage ont entraîné la déforestation de la région.

La forêt sèche caducifoliée ou foret mésophile est caractérisée par des feuilles dures. C’est une forme d’adaptation des plantes des milieux arides ou semi-arides contre la forte évapotranspiration. Les arbres qu’on y rencontre souvent sont : le katrafay (Cedrelopsis grevei), le palissandre, les manary (Dalbergier Sp) le katra (Cesalpinia dundricella), le kily tamarinier (Tamarindus indica).

Les systèmes d’adaptation sont : au niveau des rhizomes, les tiges aériennes de certains arbres sont renflées comme chez les pachypodium. La succulence est également un système d’adaptation physique de même pour l’apparition de poils dans certains arbres. L’aphylie, les épines euphorbes, les épines didieracées sont également de ces genres d’adaptation. Nous remarquons également l’aspect physiologique particulier qui est une période végétative courte de certaines plantes.

25 Ces arbres jouent un rôle économique important : pour la fabrication des maisons, des pirogues et même pour la pharmacopée ou pour les plantes médicinales. Cette endémicité végétale est déterminée par l’histoire géologique et climatique.

Les Didieracées sont suivis des Mimosacées rabougries. On peut trouver également quelques Burseracées qui représentent le genre Comoniphorn. Ce dernier se trouve surtout le long de la RN 9.

Cette formation à Didieracée et à Euphorbiacée sur sable roux a deux strates :une strate basse de 1 à 2 mètres et une autre à moyenne de 2 à 4 mètres.

Dans les milieux à sable roux colonisés par la fourrée, nous avons une formation originelle naturelle. Les radiations solaires arrivent au sol parce que les espèces végétales n’ont pas beaucoup de feuilles et que les feuilles sont très petites (la nanophilie). Le tapis graminée est individuel, parfois on observe des espaces nus pendant la période sèche.

A cause de la semi-aridité, la fourrée xérophile de notre région a deux systèmes d’adaptation : morphologique et physiologique.

*LE SYSTÈME D’ADAPTATION MORPHOLOGIQUE :

Il se présente sur la nanophilie (formation végétale à petite feuille) l’apparition des épines qui remplacent les feuilles dans certains arbustes, la caducité des feuilles afin d’éviter la forte évapotranspiration, la pilosité et autres…

26 *LE SYSTÈME D’ADAPTATION PHYSIOLOGIQUE :

Les racines s’enfoncent dans le sous-sol c’est pour chercher l’eau des nappes phréatiques or cette eau est très profonde à cause de l’aridité du milieu. C’est totalement le contraire dans les milieux humides pluvieux où on observe un développement latéral des racines végétales. Dans les déserts, on voit beaucoup d’arbustes avec des racines latérales pour avoir plus de surfaces humides en cas de pluies car les eaux s’évaporent très vite et n’ont même pas le temps de s’infiltrer.

Les racines peuvent aller en profondeur s’il y a seulement de l’eau au fond.

On observe également l’existence d’une période végétale pour certaines petites plantes. Elles se dessèchent dans les moments difficiles et elles prennent vie durant la période humide.

D’autres systèmes ressemblent à ceux qui nous avons montré dans la forêt caducifoliée. Les savanes arborées et arbustives sont bien développées dans les régions de « monto », le cas de Manamby, de Mamery et d’Andranomainty.

Les principales graminées qui poussent sont :le danga ou ahidambo (Heteropogon contortus) domine très largement la région de « monto ». le vero (Hyparhenia rufa) qui est beaucoup plus haut et propre aux bas-fonds. le kidresy, espèce de chiendent (Cynodon dactylon). Il n’est pas pyrophyte, il se trouve souvent à proximité des villages.

Les arbres de la savane résistent au feu. C’est surtout le sakoa (Pourpartia caffra), le kily. L’ombre de ces arbres gène la pousse des herbes.

Les savanes sont d’origines anthropiques. La transformation de la couche superficielle en humus est lente à cause de l’insuffisance des pluies.

Dans les villages de Belalanda, de Sakabera, on observe de grands arbres tels que : le tamarinier, le tsinefo, le nimo.

Sur le long de la RN 9, au nord-ouest de Belalanda vers Ambondrolava s’étend un vaste terrain marécageux. On y rencontre le « vondro » (Typa augustipholia), le

27 « boboky », la mangrove (konko) et les fougères parasitaires qui poussent sur ce milieu humide.

La mangrove est composée de deux strates :La strate basse qui est strictement inférieure à 2 mètres et la strate moyenne qui va jusqu’à 6 mètres de hauteur.

Le « vondro », le « boboky » se trouvent également dans la plaine ouest de la région de Maromiandra. Ils poussent dans le lit du fleuve. Là, l’accès n’est pas autorisé au public comme à Ambondrolava. Chacun a sa propre parcelle.

L’espèce « bararata » pousse sur l’ancien lit du fleuve également. Dans la basse plaine, il pousse dans le littoral à sol alluvial salé proche du village de Sakabera. Il suit toujours le lit du fleuve vers Maromiandra et vers Behompy.

Les espèces citées ci-dessus jouent un rôle économique pour les paysans.

Les Portugais, les Proto-malgaches, les colons français apportaient des grains, des plantes non endémiques. Ils existent deux sortes de plantes : plantes à fruits comestibles et celles non comestibles pour l’homme.

En effet, dans la plaine alluviale, les arbres fruitiers que nous avons recensés sont : le cocotier (dans la basse plaine), le manguier, le dattier, l’oranger, le citronnier, un seul arbre à fruit à pain à Miary.

Pour les grands arbres de la plaine alluviale, ce sont les manguiers qui prédominent. La hauteur des arbres varie de 3 à 10 mètres.

Les plaines alluviales du Fiherenana sont donc réservées généralement aux cultures. Depuis la date de semis jusqu’à la récolte, la végétation culturale de couleur verte embellit la plaine.

28 PHOTO N° 03 : C’est une formation végétale sur sable roux ancien dans une sous région de Miary. Le sisal colonial pousse correctement. Le kily (Tamarindus indica) se développe bien. Il est adapté au climat semi-aride. Il est en de même pour le famata qui est un Euphorbe. Les arbustes de genre Didieracée sont bien adaptés au milieu. C’est un milieu de pâture pour les déplacements quotidiens.

29 PHOTO N° 04 : Une formation végétale, d’un milieu semi-aride à Didieracée et à Euphorbiacée. Elle pousse sur un sol sableux – roux tout près de Miary (C’était le mois de juillet 2005). C’est un lieu de pâture. Les herbes commencent à s’individualiser à cause de la sécheresse.

Carte n°3 itinéraires des migrants du milieu d’étude

30 CHAPITRE II : L’HISTOIRE DES VILLAGES ET DE LA POPULATION

Dans ce chapitre, nous étudions le Fiherenana, un fleuve à fond mobile, la formation des villages et enfin le peuplement.

II.1. LE FIHERENANA, UN FLEUVE À FOND MOBILE

Le Fiherenana est un très vaste fleuve du Sud-ouest malgache. Il prend sa source dans les Hautes Terres. Il traverse la route reliant et , des fois, les Fiherenana passe tout près de la R.N.7 comme à Mahaboboka ou Sakaraha mais il ne traverse pas la R.N.7. L’embouchure de ce fleuve se situe au nord-ouest de la ville de Tuléar. Il a changé de lit plusieurs fois. Cela a des conséquences sur le déplacement des villages.

Le bassin versant du Fiherenana a deux aspects : un aspect pédologique et un aspect géologique.

Différents cataclysmes naturels, en particuliers les inondation causées par les cyclones tropicaux, ont provoqué des changements de lit du Fiherenana. Ces phénomènes ont ravagé également les villages et emporté les bons sols alluvionnaires. Des dégâts matériels et des pertes en vie humaine ou animale sont également très importants. Certaines dates sont inoubliables comme : décembre 1968, Décembre 1978 ou récemment janvier 2005

II.2 LA FORMATION DES VILLAGES

En 1930, le village de Belalanda a été ravagé par les crues. Il a été donc déplacé et construit à Ankilimionga où il y avait beaucoup de tamariniers inclinés par le vent. Autour de ces tamariniers, il avait beaucoup de lalanda (Ipomae Sp), une famille de convolvulalacene. C’est une végétation rampante. Le village prend alors le nom de Belalanda (nom actuel).

31 PHOTO N° 5 : C’est le bassin hydrographique du Fiherenana. Ici, le fleuve est en période sèche. Le volume de l’eau diminue. Les deux jeunes femmes apportent leurs seaux pour chercher de l’eau. Au moment du déplacement des villageois à Antananaolo ou Andamoty (sur les deux rives) lors des crues, certains villageois se sont installés à Tsinjoriake et à Bekoake d’où la création de ces deux villages très anciens. Ces deux villages se situent dans la basse plaine de la rive gauche.

Exemple : Sakabera sur la rive droite de même Belalanda.

Le nom du village Sakabera veut dire : SAKA, c’est un bassin mais ici, il s’agit d’un bassin fluvial. Bera veut dire vaste. Nous avons donc SAKABERA. Le village a été donc installé en haut du bassin près du village d’Anketraka. Le cyclone Georgette de 1968 a ravagé ce village par des fortes inondations. Ce village a été donc transféré depuis 1968 vers Antsonoabo. Il porte toujours le nom de Sakabera, nom officiel reconnu par l’administration. On l’appelle également Antsonoabe. Sono veut dire végétation à épine plus longue. ABO signifie haut, d’où Antsonoabo. Littéralement, cela veut dire : là où il y a la haute végétation à longues épines

Les villages de Bekoaka et de Tsinjoriake sont des villages très anciens. Il n’ont pas subi de déplacement car ces villages se sont crées après le passage du changement du

32 lit actuel du fleuve.Bekoake signifie : beaucoup de corbeaux (be=beaucoup, koake=corbeau)

A cette époque, il y avait beaucoup de corbeaux qui se couchent sur les arbres appelés ROBONTSY (un grand arbre).

Pour Tsinjoriake, c’est le nom officiel administratif. Civilement, il est appelé Ankilifolo. (Tsinjoriake=là où l’on peut voir la mer de loin). Kily : veut dire tamarinier. Folo : veut dire dix. AN : montre un endroit. Ces tamariniers étaient alignés d’où le nom d’Ankilifolo. Ces deux villages sont anciens, ils datent depuis 1910.

Le village Belitsake Tanindraza, Belitsake Tanambao et Ambondrolava.

Tanindraza : veut dire terre des ancêtres. En marée basse, le sol halophile est boueux d’où le nom de Belitsake.

Belitsake Tanambao : c’est un nouveau village. Après le ravage par les crues du 27 décembre 1978, certains paysans se sont déplacés pour créer le petit village de Tanambao appelé aussi Belitsake Mifindra.

Pour le petit village d’Ambondrolava, il est crée en 1980, c’est un village de migrants. Les migrants arrivent pour exploiter le vondro, le boboky et finalement ils se sont installés presque définitivement. Ambondrolava : signifie là ou il y a le « vondro lava » (long).

Le long de la plaine de la rive gauche, les villages : Belemboka, Ankoronga, Miary et les villages de la commune rurale de Behompy se sont créés de la même façon que ceux de Bekoake et de Tsinjoriake.

A propos de la région de Maromiandra dans la rive droite du fleuve, les villages ont aussi leur histoire.

Maromiandra (chef lieu de la commune) est un village historique. Il était un village des rois. A l’arrivée des français vers la fin du XIXème siècle, Maromiandra était un milieu de prospérité. En décomposant ce mot, on a Maro : qui signifie beaucoup, et Miandra : lever la tête c’est-à-dire beaucoup qui ont la tête haute. Beaucoup de gens ont le sens de l’honneur.

33 Le village d’Ambohitsabo est crée en 1950. Le but de la création était pour la transhumance. C’est un milieu de bas-fonds du relief calcaire.

La création du village de Mitsinjo Mahazoarivo est liée au changement de lit du fleuve. Le fleuve à l’époque avait changé de direction d’où la création de ce village.

Le village Ambalaviro est installé depuis la colonisation française. Vala : veut dire parc, Viro : cactus. On a donc Ambalaviro.

Le village Marofatika est crée avant la colonisation française, donc avant la fin du XIXème siècle. Maro : beaucoup, fatika : épine ; on a le nom de Marofatika.

Le village Ankoro a pour sens ensemble d’arbre qui poussaient dans la localité.

Le fokontany Antsary est constitué de 2 petits villages à savoir : Antsary et Ampanaliha. Le fokontany Ankoririka (Ambovonosy) est récent. Il est né en 1970. Il est formé de 2 villages qui sont : Ambovona et Andranonaboha.

Le village Manamby signifie que cela apporte du bien. C’est un milieu de transhumance de longue durée. Ce milieu apporte du bien car la plaine alluviale de Maromiandra a un problème de lieu de pâturage.

Ici à Manamby, la situation est résolue. Il est de même pour la sous- région de Mamery (qui signifie qu’on est perdu dans le bois). Ce sont des régions de « monto », des endroits riches en transhumance de longue durée.

La commune rurale de Maromiandra est formée de 10 fokontany.

TABLEAU N°4 : LA LISTE DES FOKONTANY ET LES DISTANCES PAR RAPPORT AU CHEF LIEU (MAROMIANDRA) Fokontany Distance (Km) 1 Maromiandra 0 2 Ambalaviro 0.5 3 Mitsinjo-Mahazoarivo 1 4 Marofatika 2 5 Ankoro 1.5 6 Ankoririka (Ambovonosy) 1 7 Antsary 2 8 Ambohitsabo 3 9 Manamby 40 10 Mamery 60 Source : Mairie de Maromiandra : 2005

34 Les villages de Manamby, et de Mamery sont très loin par rapport au chef lieu. Ce sont des régions de « monto », des milieux riches en pâturage. L’administration locale a strictement interdit les activités agricoles dans les zones réservées spécialement aux pâturages.

II.3 LE PEUPLEMENT DU BAS-FIHERENANA

De cette histoire de l’origine de la population, on se base sur des hypothèses, car elle est assez complexe.

Nous savons très bien que la plaine côtière occidentale, comprise entre le Sambirano et l’Onilahy sont occupée par des Sakalava depuis les époques royales. Les Masikoro sont donc issus des Sakalava. Il est de même pour les Vezo. La différence qui est entre les Vezo et les Masikoro se serait uniquement le genre de vie : les derniers sont des gens de l’intérieur des terres qui pratiquent l’agriculture et l’élevage comme activités de base. Par contre les premiers sont des marins. C’est pourquoi, ils se localisent dans les milieux littoraux. Les Masikoro formeraient un groupe ethnique des Vezo et reconnaissable par leur parler (H. Lavondès, 1967, p.22). Toutefois, les Vezo et les Masikoro sont deux groupes ethniques distincts.

Enfin, nous pouvons distinguer des Sakalava, des Vezo et des Masikoro (J. M. HOERNER). Comme une volonté de division de différents groupes ethniques, ainsi l’appellation Masikoro-Vezo se serait fixé assez récemment vers 1901, dates des protectorats, brève période du début de la colonisation où l’administration française avait s’appuyé sur les chefs des « races ».

Lorsque on pose la question « karaza ino nareo ? » (De quelle race, de groupe ethnique ou appartenance êtes-vous ?). La réponse variera selon les circonstances : un Masikoro se définit par excellence comme tel par opposition au Vezo, un groupe qui lui est proche. Il dira aussi : « karaza raiky aminao zahay » (nous ne formons qu’un seul groupe).

A propos des Vezo par rapport à d’autres groupes ethniques comme les Betsileo, les Merina ou autres dans le même ordre d’idée, il se dénommera parfois Sakalava.

En effet, de nos jours, un immigrant qui arrive dans la région de Bas-Fiherenana garde toujours son appartenance ethnique d’origine. En effet, les Masikoro et les Vezo forment donc une population originale de la zone étudiée.

35 CHAPITRE III : L’ÉTUDE ÉVOLUTIVE DE LA POPULATION

La population mondiale ne cesse pas d’augmenter. Cette augmentation est bien plus forte dans les pays pauvres comme l’Afrique sub-saharienne.

Dans les pays du Tiers Monde, le taux de natalité est incontrôlé. Ce qui fait que la base des pyramides des âges est strictement large, par contre le sommet est rétréci. Il y a beaucoup plus de jeunes que de vieux. A cela s’ajoute l’importance de l’exode rural.

Le phénomène de l’exode rural causé par les problèmes de la sécheresse, de la famine, de la pauvreté, de la scolarisation, de la santé augmente la population dans les villes des pays du Tiers-Monde celle des milieux ruraux environnants. Lorsque les migrants arrivent dans la ville et que le marché de l’emploi est saturé. Ces derniers migrent de nouveau vers les milieux ruraux proches de la ville. Ils s’installent pour les activités du secteur primaire.

III.1 LA STRUCTURE DE LA POPULATION PAR SEXE

Nous allons voir dans ce sous titre la structure par sexe et par âge.

III.1.1. LA STRUCTURE PAR SEXE

Voyons la situation qui se présente sur le premier tableau

TABLEAU N°5: LA STRUCTURE DE LA POPULATION PAR SEXE POUR LA COMMUNE TOUTE ENTIÈRE DE BELALANDA Commune Masculin Féminin Total Nombre de ménage Année 2 806 2 975 5 781 1 313 1993 de Belalanda Source : Résultat préliminaire du recensement de la population et de l’habitat, année 1993.

D’après ce tableau, on constate que le nombre de personnes de sexe féminin est légèrement supérieur à celles du sexe masculin.

36 III.1.2 LA STRUCTURE PAR ÂGE

Nous étudions le premier tableau caractérisant la structure par âge.

TABLEAU N°6: LA CLASSIFICATION PAR GRAND GROUPE D’ÂGE DE LA POPULATION DE BELALANDA, DÉCEMBRE 1999. Différentes classes Pourcentage Répartition d’âge de la population de chaque classe Enfants 30% Moins de 15 ans Jeunes 60% 15 à 25 ans Adultes 10% Plus de 25 ans Source : Rapport de l’association pour la sauvegarde de l’environnement (A.S.E)

Ces pourcentages montrent les caractéristiques d’une pyramide des âges des pays sous-développés. Les jeunes sont plus nombreux que les vieux.

TABLEAU N°7 : LA STRUCTURE PAR ÂGE DE LA POPULATION DE BELALANDA, BELITSAKE, TSINJORIAKE ET BEKOAKE ANNÉE 2000 : Fokontany Nombre de 0 à 2 à 5 à 10 à 15 à 20 à 25 à 65 et Eleveurs la 1 4 9 14 19 24 64 plus population an ans ans ans ans ans ans Belalanda 1 238 119 410 95 103 110 45 330 26 549 Belitsake 443 37 61 83 64 32 59 87 20 182 Tsinjoriake 752 90 102 116 78 97 46 213 20 253 Bekoake 751 92 100 111 159 159 61 66 13 179 Source : 3ème adjoint au maire au bureau de la mairie de Belalanda année 2000

L’année 2000, Belalanda constitue le plus grand nombre de la population qui est de 1238. Il est le plus gros village et aussi le chef lieu de la commune. Historiquement, Belalanda est un village qui connaît des phases migratoires comme la migration pour l’exploitation de « vondro ». C’est pourquoi, il compte le plus grand nombre de la population. Pour les villages Tsinjoriake et Bekoake, la population n’est pas aussi négligeable.

TABLEAU N°8 : LA STRUCTURE DE LA POPULATION PAR GRANDE TRANCHE D’ÂGE, ANNÉE 2001 Fokontany Nombre de la 1 à 4 5 à 9 10 à 14 15 à 19 20 à 24 25 à 65 Electeurs population ans ans ans ans ans ans Belalanda 1 144 425 252 128 32 59 107 476 Belitsake 461 116 83 64 82 60 241 172 Tsinjoriake 743 144 142 104 213 95 46 256 Bekoake 768 141 154 119 35 31 108 171 Source : 3ème adjoint au maire, bureau de la mairie de Belalanda année 2001

37 L’année 2001, le village de Belalanda compte toujours le plus grand nombre de la population par rapport aux autres villages.

De 1 à 4 ans, Belalanda compte le plus grand de nombre par rapport à l’âge de 5 à 9 ans et de 10 à 14 ans, nombre de la population par rapport aux autres villages.

Pour la tranche de 25 à 65 ans, Belitsake en compte le plus. Il est de 241. De 15 à 19 ans, Tsinjoriake enregistre le nombre important.

TABLEAU N°9 : LE RECENSEMENT DE LA POPULATION, ANNÉE 2002. Fokontany Nombre Répartition par classe d’âges Nombre 0 à 2 à 4 5 à 9 10 à 15 à 20 à 25 à 65 et de la d’électeurs 1 an ans ans 14 19 24 64 plus population ans ans ans ans Belalanda 861 60 65 110 107 114 50 300 55 519 Bekoake 847 70 96 90 165 180 135 92 19 827 Tsinjoriake 807 49 114 142 104 82 60 218 301 Belitsake 599 211 Source : 3ème adjoint au maire, bureau de la mairie

De ce tableau, nous constatons que le village Belalanda compte toujours l’effectif important. L’année 2002, le nombre de sa population est de 861. L’effectif de la population a chuté, il passe de 1144 l’année 2001 à 861 l’année 2002. Cette chute est expliquée par la mortalité infantile. De plus certaines jeunes adultes quittent le village pour s’installer périodiquement en ville pour la recherche de l’emploi. D’autres sont migrés à Sakaraha et à Ilakaka pour l’exploitation du saphir. Par conséquent lors des recensements sont absents.

TABLEAU N°10 : L’ENSEMBLE DE LA POPULATION À STRUCTURE PAR ÂGE, SAKABERA, UN VILLAGE LITTORAL, ANNÉE 2003 Sexe masculin Sexe féminin 0 à 6 à 16 à 21 0 à 6 à 16 à 21 Catégorie de la population 5 15 20 ans et 5 15 20 ans et ans ans ans plus ans ans ans plus Ensemble Antandroy 13 7 5 11 13 15 5 13 82 Antanosy 2 1 0 2 0 0 0 0 5 Tanalana 29 28 10 33 22 35 12 44 213 Masikoro 3 1 3 7 9 3 2 14 42 Vezo 50 60 20 97 79 85 25 117 533 Total de la population 97 97 38 150 123 138 44 188 875 Source : Bureau de premier arrondissement de Besakoa

On constate que les adolescents sont minoritaires que les enfants. Les adultes sont également plus nombreux que les vieux. Cela relève des caractères d’un pays sous- développé, le cas de notre pays.

38 L’ethnie Vezo est majoritaire dans la population de ce village. Dans les milieux littoraux, ce sont toujours les Vezo qui prédominent car ils sont spécialistes en matière de pêche.

TABLEAU N°11 : LE RECENSEMENT DE LA POPULATION, COMMUNE RURALE DE MAROMIANDRA, ANNÉE 2000 ET 2003. Classe d’âge Population 2000 Population 2003 Sexe M Sexe F Total Sexe M Sexe F Total 0 à 5ans 666 864 1530 880 1069 1949 6 à 12ans 589 875 1464 795 1080 1875 13 à 17ans 539 865 1404 740 1070 1810 18 à 24ans 467 786 1253 672 991 1663 25 à 50ans 845 980 1825 1054 1192 2246 50ans et + 216 277 493 431 482 913 TOTAL 3322 4647 7969 4572 5884 10450 Source : Le délégué administratif de la commune rurale de Maromiandra.

À toutes les classes d’âges en 2000, les personnes de sexe féminin sont plus nombreuses, cette domination persiste en 2003

Les jeunes de 24ans et moins

2000 : 5651 sur un total de 7969 ; 70,91%.

2003 : 7297 sur un total de 10 456 ; 69,78%.

Les chiffres montrent bien l’extrême jeunesse de la population moins de 17 ans.

Nous observons que l’effectif des individus du sexe féminin emporte sur celui des individus du sexe masculin. Le total définitif est 7969 l’année 2000 qui constitue un taux d’accroissement naturel strictement positif. L’année 2003, la population est encore de nouveau multipliée. Elle est de 10 456. Les jeunes, les adultes actifs sont plus nombreux. Ils répondent favorables aux activités économiques rurales.

TABLEAU N°12 : LA RÉPARTITION DE LA POPULATION DANS LES DIFFÉRENTS VILLAGES DE LA COMMUNE DE MAROMIANDRA SUIVANT LES CLASSES D’ÂGES, ANNÉE 2004. Sexe masculin Sexe féminin Catégorie de la 0 à 5 à 10 à 15 à 21 0 à 5 à 10 à 15 à 21 Ensemble population 4ans 9 14 20 ans et 4 9 14 20 ans et ans ans ans plus ans ans ans ans plus Maromiandra 130 70 120 20 240 140 60 85 105 279 1 319 Marofatika 180 100 90 110 210 200 80 100 90 246 1406 Mitsinjo-Mahazoarivo 62 80 77 91 160 78 70 82 90 52 942 Ambohitsabo 70 68 90 93 158 83 80 96 100 162 1 000 Ankoro 40 64 50 72 174 45 62 71 80 145 803 Ambovonosy 86 80 76 94 144 90 74 86 100 128 958

39 Antsary 80 104 81 73 180 79 107 78 70 196 1 048 Ambalaviro 84 100 80 75 179 90 75 78 80 178 1 043 Manamby 80 76 100 92 182 86 70 102 91 207 1 078 Mamery 77 83 70 91 129 80 79 94 70 141 908 Total 889 825 834 881 1756 971 758 88 876 1834 10 505 Source : La mairie de Maromiandra

De ce tableau nous constatons que les enfants de 0 à 4ans du village Marofatika sont nombreux que ceux du chef lieu. Il n’est pas miraculeux car il est un gros village qui suit celui du chef lieu.

A Marofatika, sur l’ancien lit du fleuve, il y avait quelques hectares non plantées de patate douce. Cette fois-ci, des villageois de Maromiandra ont cultivés ces hectares en patate douce et certaines sont installées à Marofatika.

En effet, Maromiandra, Marofatika et Mitsinjo-Mahazoarivo sont des villages de la plaine alluviale comptant le nombre plus important de population. Selon ce dernier recensement de l’année 2004, la commune rurale entière de Maromiandra compte 10 505 habitants. La densité est de 12 hab/ Km2.

III.2 LA POPULATION ACTIVE ET INACTIVE

III.2.1 LA POPULATION ACTIVE

Nous étudions la population active et inactive de la zone d’étude. C’est la population capable de produire quelque soit le secteur d’activité. Elle est le moteur du développement économique de la région. En général, elle est comprise entre 15 à 65 ans. En effet, ce sont les individus majeurs dont l’âge est inférieur ou égal à 60ans.

Selon nos tableaux sur la structure du sexe ou de l’âge, nous avons une population jeune capable de produire dans les activités du secteur primaire de la région.

III.2.2 LA POPULATION INACTIVE

Elle n’est pas du tout négligeable. Cette population est composée ainsi : les petits enfants, les vieilles dépourvus de force physique ou mental, les malades, etc.

Les vieux sont indispensables dans la société car ils doivent des conseils aux actifs. Ils ont beaucoup vécu, ils ont donc des expériences, une maîtrise du milieu suite aux différentes découvertes.Cette population est minoritaire par rapport à la population active.

40 III.3 LES SCOLAIRES

Dans toute la commune rurale de Belalanda, il existe 10 Ecoles primaires Publiques (EPP) et 3 écoles privées (EP).Il y a également un seul collège d’Enseignement Général (CEG).Nous prenons un exemple d’EPP pour voir l’évolution des jeunes scolaires.

TABLEAU N°13 : L’EFFECTIF DES ÉLÈVES À L’EPP DE BELALANDA DURANT QUELQUES ANNÉES. Années scolaires Filles Garçons Total 1999-2000 130 123 253 2001-2002 132 136 268 2002-2003 145 154 299 Source : FANAMBINAINA du Berger, directeur de l’EPP de Belalanda

Dans ce tableau, nous observons que l’effectif des élèves au cours de ces trois dernières années est croissant. Vu l’accroissement de la population, l’évolution de ces effectifs est très lente. Les raisons sont que :

Les filles quittent l’école pour se marier. Dans les milieux ruraux, les mariages précoces sont fréquents.

Certains jeunes scolaires de l’enseignement primaire quittent l’école pour chercher un emploi à Tuléar ou pratiquer les activités rurales. Ils aiment se marier vite et que la vie matrimoniale demande des moyens financiers.

Sur le long de la plaine (rive gauche), les villages possèdent des EPP : Bekoake, Tsinjoriake. En ce qui concerne la commune de Maromiandra, il y a 7 écoles Publiques primaires, une école privée et un collège d’enseignement Générale.

41 TABLEAU N°14 : LE NOMBRE DES ÉLÈVES INSCRITS DANS L’ANNÉE SCOLAIRE 2003-2004 Nom de Filles Garçons Total Nombre l’établissement d’instituteurs Maromiandra 211 172 383 4 Ambohitsabo 72 85 157 1 Manamby 55 77 132 1 Marofatika 103 129 232 3 Ankoririky 113 76 186 3 Mamery 42 73 115 Suppléant Mitsinjo-Mahazoarivo 102 88 190 Suppléant Total 698 700 1398 12 Source : Chez ZAP9 de Maromiandra

III.4 LA SANTÉ ET LE MOUVEMENT NATUREL

III.4.1 LA SANTÉ

Chaque commune (Belalanda, de Miary et de Maromiandra) possède un centre de santé de Base II (CSB II). La consultation est gratuite. L’hospitalisation et l’accouchement sont payants et leur coût est de 5 000 Fmg par personne. Des campagnes de vaccination sont organisées pour lutter contre les fléaux tels que : la rougeole, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche. Pour les adultes, les maladies fréquentes sont : le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires. Ces maladies sont traitées dans un hôpital. En cas d’évacuation, l’avis du médecin est nécessaire.

III.4.2 L’ACCROISSEMENT NATUREL

Les recensements sont incomplets, les naissances et les décès ne sont pas enregistrés auprès des mairies, il est donc difficile de connaître exactement l’accroissement naturel de la population, surtout en milieu rural comme celui-ci.

Dans notre milieu d’étude, en se référant aux différents tableaux étudiés, le taux de natalité reste fort. Par contre, le taux de mortalité baisse car les infrastructures sanitaires de ces milieux ruraux jouent un rôle important pour son recul, que ce soit chez les enfants ou chez les adultes. Par conséquent, nous avons un taux d’accroissement naturel strictement croissant.

La population rurale comme celle de notre région joue un rôle très important pour le développement de la région car elle est productive dans la mesure où elle ravitaille la ville de Tuléar en denrées alimentaires d’origine agricole (manioc, maïs, haricot, pois du

9 ZAP : Zone administrative pédagogique

42 cap, produits maraîchers). C’est-elle également qui fournit la viande et une partie du lait consommé à Tuléar. Et c’est elle aussi qui accueille les transhumants de certaines régions proches.

43 DEUXIÈME PARTIE :

AGAGRICULTRICULTUREURE ETET TTRARANSHUMANCENSHUMANCE DDANSANS LALA RÉGIONRÉGION DUDU BBAS-AS- FIHERENFIHERENANANAA

44 Dans cette partie, nous allons étudier l’activité agro-pastorale, les déplacements quotidiens, les transhumances de courte durée et les transhumances de longue durée.

Carte n°4 : Les différentes voies de communications du milieu d’étude

45 CHAPITRE IV : L’ACTIVITÉ AGRO-PASTORALE)

La majorité de la population malgache est rurale. Nous sommes ici en présence de cette situation. Jean Michel HOERNER10 montre que 85% de la population malgache est rurale en 1986.

Actuellement, selon les statistiques administratives de l’Etat pour le développement rural en collaboration avec les bailleurs de fonds ce taux passe à 70% publié dans Atlas Eco 2005 .

En fait, les activités principales des paysans se basent sur le secteur primaire : l’agriculture, l’élevage, l’exploitation forestière, l’exploitation de « vondro » etc. Actuellement, la plaine est saturée par des cultures, les lieux de pâturages sont presque inexistants dans la plaine. Par conséquent, l’agriculture prend le devant par rapport à l’élevage.

Dans les régions de « monto », on pratique également l’agriculture car les paysans pasteurs ont besoin de quoi se nourrir.

Le sol de la région est riche parce que la région se trouve dans des bas-fonds où il y a des dépôts de matériaux venant des montagnes lors de la saison pluviale. C’est un milieu fertile où les cultures poussent correctement malgré la sècheresse durant la mauvaise saison (saison chaude). L’agriculture et l’élevage sont deux activités qui vont toujours ensemble.

IV.1. L’AGRICULTURE

La région de la basse vallée de la plaine du Bas- Fiherenana couvre dans l’ensemble une superficie de 230 km².

Le sol est alluvionnaire limoneux. C’est un sol fertile. Il se limite avec le sol alluvionnaire salé du littoral qui est un sol infertile à cause de la salinité.

De ce milieu, la production agricole est faible contrairement à la basse plaine éloignée du littoral dont la production est importante.

10 Jean Michel HOERNER, 1986.- Géographie régionale du sud-ouest de Madagascar.

46 IV.1.1. LES PROPRIÉTÉS FONCIÈRES ET LES STRUCTURES AGRAIRES

Nous savons très bien que les autochtones sont les Masikoro. C’est dans le littoral qu’on rencontre des Vezo autochtones. Ces derniers sont des pêcheurs alors que les Masikoro sont des agro-pasteurs. Ils sont donc des « tompontany », c’est-à-dire des propriétaires terriens.

Selon la tradition Masikoro, la terre appartient à la communauté. L’appropriation privée est aussi acceptée. Ce qui fait que chacun a le droit de vendre un lopin de terre comme il peut l’hypothéquer. Quelqu’un qui a une difficulté financière peut vendre une partie de sa terre.

En outre, lorsqu’il y a un étranger qui arrive au village, il crée un lien de parenté avec un paysan (tompontany). Ce dernier lui présente devant le président du Fokontany (village). Suite à de bons comportements, il est accepté par les paysans et les responsables locaux. Il peut donc bénéficier de terres pour ses activités.

Le pois du Cap est une culture de rente, une culture économique depuis la période pré coloniale. Avant la colonisation, les indo-pakistanais assuraient la collecte et l’exportation de ce produit.

Au début de la période coloniale, ce sont les colons qui assuraient l’exportation mais par l’intermédiaire des Indo-pakistanais. Ce qui fait que durant la crise mondiale de 1929, le prix de pois du cap a augmenté. Ce qui a permis aux paysans d’avoir un peu plus d’argent.

Au cours de la période suivante, le prix a chuté, les paysans Masikoro (tompontany) en ont subi les conséquences. Ils empruntaient de l’argent aux indiens. Finalement, ils n’arrivaient pas à rembourser et vendaient certaines parcelles de terre aux indiens (karana). Même bien avant, certains paysans changeaient des terres contre des produits importés par les Indiens. Les produits importés dont nous parlons ici sont les produits transportés par les bateaux à voile de l’époque.

D’après l’histoire, les colons avaient récupéré les bonnes terres. Ce sont eux qui géraient l’ensemble de la plaine cultivable.

47 Les métayers (mpiavy) qui travaillaient dans la plantation coloniale de sisal hors de la plaine du Fiherenana, dans les sols sableux roux arrivaient à acquérir la terre de la plaine, soit par l’autorisation des colons, soit en y faisant le mariage, soit par le « atihena » c’est à dire le serment de sang.

Les nouveaux venus peuvent devenir également des propriétaires de bonnes terres par les mêmes procédures citées ci-dessus.

Aujourd’hui, dans notre zone d’étude, nous avons une population hétérogène mais largement dominée par les Masikoro (tompontany).

Actuellement, l’accès à la terre pour un nouveau venu est difficile. Même les autorités ont des problèmes de terre. Les membres de la famille augmentent et non les terres. Au contraire, ils diminuent car les crues, les inondations ravagent ces sols.

Les paysans mènent une autre stratégie, ils quittent la plaine pour s’installer dans les milieux sableux et dans les reliefs calcaires afin de les mettre en valeur. De plus, beaucoup de paysans préfèrent y aller car d’après eux, là où il y a le sable, l’eau de pluie s’infiltre rapidement.

La maison est donc en sécurité. De plus en cas de vol, il serait difficile de s’enfuir à cause du sable qui gène, dans le relief les cailloux, les glissements, les chutes vont également gêner les voleurs.

IV.1.2. LES MATÉRIAUX UTILISÉS

Le sol de la plaine du Fiherenana est un sol alluvial. On doit le labourer avant de cultiver car il n’est pas mou. Après le labour, il devient léger et les cultures poussent facilement. Si les cultures poussent correctement, les rendements sont bons à moins d’avoir des aléas climatiques.

On utilise en fait, la charrue tirée par deux zébus. Le travail est contrôlé par deux personnes. L’une contrôle la charrue, l’autre pousse les bœufs

On utilise également la bêche pour creuser les poquets des semis ou pour la récolte (le cas de manioc). Elle sert également à creuser les canaux d’irrigation, le sarclage. Les canaux d’irrigation compensent le déficit hydrique dans les champs de culture durant la mauvaise saison.

48 Schéma : Matériels et outillages agricoles

L’eau existe pour irriguer toutes les parcelles de la plaine mais cela demande un gros financement. Il en résulte que le Fiherenana perd pratiquement toutes ses eaux dans le Canal du Mozambique.

On utilise le coupe-coupe pour couper les tiges de manioc, les arbustes, les branches des arbres. Le râteau est utilisé mais rarement. Les herbes renversées par le labour jouent le rôle d’engrais végétal. Il est donc inutile de les ramasser.

La charrue demeure l’outil principal indispensable à l’agriculture. Cet outil permet de labourer le champ d’une façon efficace. Il en résulte que ceux qui n’en possèdent pas en louent. Cela peut lui causer du retard de calendrier cultural.

49 Pour la bêche, chaque paysan en possède une ou plusieurs. Pour le râteau, certains cultivateurs l’utilisent pour ramasser les résidus de la culture, les débris des végétaux secs qui sont dans les terrains de culture.

La charrette est aussi utilisée lors de la récolte pour transporter les produits agricoles vers les villages ou vers la ville de Tuléar pour la vente.

IV.1.3. LA TECHNIQUE DE PRODUCTION

Jusqu’aujourd’hui, on pratique une agriculture extensive archaïque et rudimentaire. Cela est dû au manque de financement, d’encadrement aux techniques modernes de culture et aussi aux interdits (fady) des Masikoro.

Des systèmes modernes ont été mis en place, tels que les différents aménagements du fleuve réalisés pour la mise en valeur de la culture cotonnière. Nous prenons comme exemple la société d’aménagement SODEFITA.11 Elle avait pour objectif l’aménagement de 3800 hectares sur la rive gauche de la plaine de Miary et 4600 hectares de la basse vallée de la Taheza. Le but de la société au départ n’était ni de créer de nouveaux centres d’exploitation, ni d’implanter de nouveaux migrants mais de donner aux paysans les moyens de leur permettre d’augmenter les revenus par l’utilisation plus rationnelle des terres.

Pour cela, il fallait croître les superficies cultivées par l’aménagement des terres vierges, l’installation de canaux d’irrigation, l’installation de techniques nouvelles.

Ces techniques modernes se sont surtout orientées pour la mise en valeur de la culture de coton, une culture de rente. Ces techniques sont : le système de repiquage en ligne, la sélection des semences, l’utilisation d’engrais, la vulgarisation de petites machines agricoles.12 Certaines techniques ont échoué.

Selon nos enquêtes, les autochtones masikoro, n’étaient pas vraiment d’accord avec cette nouvelle société qu’ils soupçonnent vouloir gagner plus qu’eux.

11 SODEFITA : Société d’Etudes et de Développement des Périmètres de Fiherenena et de Taheza. Elle est crée en 1964. 12 Cours de 3° année universitaire, géographie d’aménagement donné par l’enseignant responsable RAKOTOMALALA Léopold, 2000- 2001.

50 Malgré les efforts, pour la mise en marche du coton, celle-ci reste toujours traditionnelle mais les rendements sont assez importants. Le manque d’assistance pour un vrai développement est manifeste.

Il est vrai que les paysans arrivent à satisfaire leurs auto-subsistances en produits vivriers mais il leur manque des moyens financiers pour résoudre des problèmes autres que la nourriture comme les médicaments, l’hospitalisation, la construction de maison, les funérailles, la circoncision etc. En vérité, les rendements sont inférieurs pour faire face à ces problèmes.

Nous avons constaté que les cultures sont presque permanentes dans les champs. La terre ne se repose pas. Ce d’autant plus qu’on ne pratique pas la jachère. C’est dans la plaine de Belalanda que parfois le système de jachère est appliqué. Ce n’est pas par le vouloir des paysans mais c’est par la médiocrité du sol. La terre est toujours cultivée même faiblement.

La plaine du Bas-Fiherenana ressemble à une Oasis par rapport à ses environs proches. Toutes les surfaces cultivables sont exploitées. Nous avons une polyculture presque intense. Les anciens champs de coton sont, dans la plupart des cas, remplacés par des cultures vivrières.

Aujourd’hui, l’ensemble de la plaine, de Belalanda à Behompy est cultivé. Il n’y a presque pas de nouveau défrichement, le travail étant déjà fait par les anciens. La force motrice de la production est encore l’énergie humaine ou l’énergie animale, on n’utilise pas de machine ni de salarié ; l’utilisation d’engrais, qu’il soit chimique ou organique, est aussi très rare.

Pour le jardinage, on peut parler d’un système assez intensif car on utilise le fumier animal, l’arrosage quotidien. Parfois, on utilise des insecticides pour éliminer les parasites qui attaquent les plantes. En titre d’exemple pour les tomates, les salades, l’oignon, on utilise le « dursban », un liquide polytrine.

De même, pour le maïs, le riz et le pois du Cap, on peut également employer cet insecticide. Après la récolte, on introduit les bêtes dans les champs de culture pour fertiliser le sol, même si c’est assez faiblement.

51 Le système cultural est conditionné par les pluies. La pluie joue un rôle important pour la germination des plantes et le développement des cultures. Durant la période sèche, l’irrigation compense le déficit hydrique des cultures. Dans l’ensemble de la plaine, les cultures poussent correctement, car le sol est fertile. On doit renforcer les canaux d’irrigation car ils sont insuffisants par rapport aux champs à irriguer. Cela nécessite un grand financement de la part de l’État.

Généralement, on commence à cultiver juste après les premières pluies. Avant les pluies, c’est la préparation des champs de cultures : les paysans ramassent les morceaux de bois, puis ils passent au labour en utilisant souvent la charrue. C’est une tâche difficile. Pour certains, ils labourent directement sans arracher les mauvaises herbes. Ici, les herbes ne sont pas brûlées. Elles sont laissées dans les champs déjà labourés. Elles se décomposent en fumier qui va favoriser le développement des plantes et améliorer le rendement.

La saison de pluie correspond à la bonne saison. Elle commence le mois de décembre et se termine au mois de mars. Mais dans cette durée peut connaître une fluctuation allant de un mois à trois. Des cultures de contre-saison peuvent se pratiquer dans le lit du Fiherenana, en utilisant le sous-écoulement ou la proximité de la nappe phréatique de la vallée.

Pendant les mois de juin, de juillet, et d’août, il n’y a pas des pluies mais le climat est frais, les cultures ne souffrent pas tellement. D’ailleurs au cours de ces mois, on peut récolter le manioc et planter directement les tiges. Les pieds de manioc poussent sans beaucoup de difficulté. En fait, à n’importe moment de l’année, on peut cultiver le manioc. Il résiste assez bien et pousse facilement. Les boutures fanées sont remplacées par d’autres. Si on laisse les tiges de manioc pour la saison d’après, elles sont pourries.

IV.1.4. LES CULTURES VIVRIÈRES

La vallée du Fiherenana dans son ensemble de la rive gauche à la rive droite, d’aval en amont est l’une des régions attirantes du sud-ouest malgache. C’est une région très fertile donc très favorable à l’agriculture. Les villageois se déplacent massivement pour s’y installer afin de pratiquer l’agriculture et l’élevage. C’est une région où le problème d’eau ne se pose pas.

52 Dans la plaine de Fiherenana, tous les paysans sont en même temps des agriculteurs et des éleveurs. Le système socio-économique est basé sur ces deux activités. Il s’en suit que le mode de vie est influencé par ces activités.

13 IV.1.4.1. LE MANIOC (MANIHOT UTILISSIMA) OU « BALAHAZO* »

Le manioc est une plante euphorbiacée qui supporte une sècheresse prolongée car les tubercules gardent une quantité d’eau pour alimenter la plante au cours de la longue sécheresse. C’est donc une plante qui s’adapte à la sécheresse. C’est une culture de premier rang dans notre zone d’étude. C’est une plante tropicale très ancienne et bien adaptée au milieu (sol alluvionnaire limoneux). On constate que le sol hydromorphe asphyxie la plante. Le cas du sol alluvionnaire salé du littoral, comme à Belalanda.

Le manioc ou « Yuca mandica » est originaire du Brésil. Il est introduit à Madagascar vers le milieu de XVIIIe siècle. C’est un aliment très nutritif pour la population locale et même pour la population urbaine qui en consomme beaucoup. Il est riche en amidon. Il en contient 30% mais très pauvre en protéine. C’est pourquoi certaines personnes ne le mangent pas assez souvent, ils disent qu’il décalcifie le corps humain. Les ancêtres Masikoro ont beaucoup pratiqué cette culture.

En premier lieu, les cultivateurs labourent les terrains de culture avant l’arrivée des pluies comme nous l’avons montré au début de ce chapitre. Certains labourent les champs après les premières pluies pour la diminution de la résistance du sol au travail.

13 Une plante à tubercule

53 Carte n°5 : Les terrains de cultures et les canaux d’irrigation

54 On enfonce la bouture dans le sol à environ 10 cm à l’aide d’une bêche (angady).Le sol est déjà moins dur. A cette période, toutes les boutures poussent car le sol est humide. On plante la bouture dans une position verticale. Contrairement aux Comores, où l’on entasse le sol pour y planter 4 à 5 boutures inclinées.

Les cultivateurs pratiquent la technique de culture en ligne. La distance inter- ligne est de 1 mètre. Cette distance est assez importante car les radiations solaires arrivent au sol et sur la plante toute entière. Nous savons très bien que la lumière, la chlorophylle de la plante, l’eau du sol, assurent la synthèse des matières organiques de la plante. La plante donne dans ces conditions de bons rendements.

Au cours de son cycle végétatif, nous avons constaté que le cultivateur fait 2 à 3 sarclages.

Le calendrier de la plantation n’est pas fixe. On commence à planter après les premières pluies. Les boutures poussent presque à 100% parce que le sol est totalement humide. Le cultivateur peut également planter le manioc avant les pluies. L’arrivée des pluies accélère le développement des plantes.

Même en période de sécheresse après le labour, le cultivateur peut planter tout de suite les boutures mais le taux d’échec est plus important.

Auparavant, les cultivateurs plantaient une fois par an le manioc. Le manioc restait au sol jusqu’à 11 mois parce que la condition de vie des paysans était moins difficile et la population était moins importante. La récolte de l’année était bien conservée pour servir l’année suivante. Il n’y avait presque pas de disette et les voleurs n’existaient pratiquement pas.

Aujourd’hui, la situation est inversée. La première plantation se fait au mois de février ou au mois de mars. La deuxième a lieu au mois de juin ou de juillet. Après avoir récolté la première plantation au mois de mai, ou refait une deuxième. Cette seconde se fait en pleine période sèche mais plus fraîche. C’est une période où l’évapotranspiration des plantes est plus faible. Le manioc n’est pas une culture exigeante. Ce qui explique qu’elle s’adapte aussi bien à la saison humide qu’à la saison sèche.

Les variétés de manioc que nous avons pu découvrir dans la région du sud-ouest malgache sont : balahazogasy, le sarigasy, le tsiakotaomby, le balahazo vazaha. Dans la

55 région du Bas-Fiherenana, la seule variété existante est le sarigasy. La qualité du manioc dépend de la variété. On peut trouver une variété qui a souvent le goût amer (mangidy), on la sèche pour la consommer à l’état sec. Elle peut être utilisée pendant la période de soudure.

Actuellement, dans l’ensemble de la plaine, il est très rare que le cycle végétatif du manioc dure encore 11 mois. La réduction de la durée du sycle est imposée par la nécessité de récolter au plus vite, même si la tubercule n’est pas encore mature à cause de la pauvreté.

Le système de culture est partout le même : dans les régions de transhumance lointaine, dans les bas-fonds des montagnes, le cas de Manamby et de Mamery. Le problème c’est qu’en dehors de la plaine du Bas-Fiherenana, il n’y a pas de possibilité d’irrigation.

Les paysans consomment le produit frais (balahazo le). Il est un aliment de base après le maïs dans le milieu rural. Ils vendent une partie de la récolte pour pouvoir acheter certains produits de première nécessité (PPN). Certains vendent aussi mais pour épargner.

On sèche le manioc au soleil pour bien le conserver. Le séchage peut se faire avec la peau du manioc ou sans l’écorce. Mais il est mieux d’enlever la peau, car cela permet d’éviter le goût amer du manioc.

Durant la période de soudure, les paysans cultivateurs gagnent un double profit : ils peuvent vendre car la demande est supérieure à l’offre et ils peuvent en consommer en y ajoutant des ingrédients comme le pois ou le vohème.

Il y a une autre méthode pour conserver le manioc. On coupe les troncs et ou laisse les tubercules dans le sol. Les troncs se régénèrent. La concentration en amidon augmente. Toutefois, il est conseillé de ne pas trop tarder car le manioc risque de devenir dégoûtant. Ce stockage est surtout utilisé pour la période de la soudure.

56 PHOTO N° 06 : Une culture de manioc associée avec le pois du cap à Bekoake. Le manioc est près à être récolté. Il pousse bien sur un sol alluvial (bariaho). (Cliché : Saïd Attouman)

PHOTO N° 07 : Une période de récolte de manioc dans un champ à Miary. Les rendements sont importants. On replante immédiatement les boutures afin que les tiges de manioc ne deviennent pas sèches. En l’absence de catastrophes naturelles (inondations, ensablement), on peut récolter 10 charrettes14 environ de manioc frais par hectare. La basse plaine du Fiherenana, de Miary à Tsinjoriake est généralement protégée de ces catastrophes naturelles grâce à la digue de protection. Mais des fois, cette digue est rompue à certains endroits lors des

14 Une charrette de manioc pèse 300 kg en moyenne.

57 cyclones tropicaux, et c’est la catastrophe. L’exemple de janvier 2005, de cette année est encore frais dans nos mémoires. En effet, les autres localités sans digue de protection subissent les crues qui ravagent les cultures et les bonnes terres.

La pression démographique et l’occupation de l’espace par les lotissements obligent les paysans à pratiquer des cultures associées pour compenser le manque à gagner.

IV.1.4.2. LA PATATE DOUCE (BELE) (IPOMEA PATATAS) : UNE PLANTE RAMPANTE À TUBERCULE

La patate douce est une plante rampante adaptée aux conditions climatiques chaudes et fraîches. Elle s’adapte également aux conditions pédologiques du sol sableux limoneux de l’ancien lit du fleuve. Elle est cultivée dans ce type de sol alluvionnaire relativement dur. Certes, dans ces plaines et pénéplaines de l’ancien lit du fleuve, les rendements sont importants car les conditions hydriques et pédologiques sont réunies. Le sol est humide et riche, donc très fertile.

Elle est une culture très ancienne dans la région. Actuellement, elle est encore fortement cultivée malgré le recul des parcelles de culture.

La période de plantation est juste après les pluies. C’est le mois de février ou mars. A cette période, le sol est humide. A quelques centimètres de profondeur, on trouve le sol alluvionnaire, souvent humide. Par contre, la partie superficielle, sableuse, est souvent sèche car l’eau s’infiltre très vite et le dessèchement est rapide ce d’autant plus que la température est très élevée. Mais, grâce à l’humidité du sol d’en dessous, la plante ne souffre pas tellement de manque d’eau.

Cette année 2005, la situation est exceptionnelle car même au mois de mai, le sol est toujours humide grâce à l’importance de la nappe phréatique due aux crues du cyclone Ernest.

Généralement, le sarclage commence fin février jusqu’en avril. Au cours du sarclage, le planteur met à nu le sol autour de la plante pour que les tubercules se développent mieux. La patate douce a un cycle végétatif de 5 à 6 mois. La récolte se fait à partir du mois de juin.

58 Cette année 2005, du village d’Ambohitsabo à Behompy, la récolte est tardée à cause des inondations. Par contre, d’Ambohitsabo à Tsinjoriake, la récolte a débuté le mois d’avril passé. Le fleuve a changé de lit à partir d’Ambohitsabo vers l’arrière plaine de Maromiandra, parcourant la sous-région d’Antsary vers Sakabera.

*LA TECHNIQUE DE PLANTATION

Le planteur coupe une tige de 70 cm. Il creuse un trou où il met 2 à 5 tiges. Si une tige ou deux meurent, il y a au moins la troisième qui pousse. Les femmes pratiquent aussi cette culture qui n’est pas une tâche difficile. Dans la journée, un jeune homme arrive à creuser 120 poquets et la jeune femme 50 à 60 poquets. La patate douce est une plante rampante, elle peut atteindre 4 à 5 mètres de long. Lorsque les conditions sont bonnes au cours du cycle végétatif de la patate, le planteur peut en obtenir environ 5 charrettes par hectare.

PHOTO N°08 : Une culture de patate douce sur l’ancien lit du Fiherenana tout près de Tsinjoriake. Elle est cultivée sur un sol sableux riche en limon.

IV.1.4.3. LE MAÏS (ZEA MAYS)

Le maïs est de la famille des graminacées. C’est une céréale pouvant atteindre 1 à 1,5m de hauteur. Dans le sol alluvial noirâtre (tany mainty) souvent humide, le maïs pousse jusqu’à une hauteur de 2 m, comme c’est le cas à Maromiandra.

59 Nous avons constaté au cours de nos lectures que dans le sud-ouest malgache, la culture de maïs est pratiquée de deux manières : d’abord sur brûlis « hatsake » et ensuite dans les plaines alluviales.

*LA CULTURE SUR BRÛLIS ( HATSAKE )

On défriche la forêt et on y met le feu surtout lorsque la forêt est dense. Selon les paysans, cela facilite le travail. Le sol devient riche parce que les cendres le fertilisent. Les cultures poussent très bien au début mais les conséquences sont néfastes. A force de mettre du feu, le sol est détruit au bout de 4 à 5 ans, le sol devient infertile.

Actuellement les espaces agricoles de la plaine sont insuffisants. On pratique le « hatsake » dans les régions de relief calcaire. C’est le cas d’Anketsa- Ambohitsabo. On le pratique également dans les régions de « monto » : à Andranomainty, à Manamby et à Mamery.

Dans le passé, le « hatsake » a été pratiqué dans les bas-fonds environnant la plaine de Maromiandra.

*LE SYSTÈME DE CULTURE DANS LA PLAINE ALLUVIALE

Dans les parcelles de la plaine (baiboho), les paysans cultivent le maïs en permanence. Durant la mauvaise saison, l’irrigation est pratiquée pour compenser le déficit hydrique. Le problème c’est que l’eau d’irrigation est insuffisante. Au pire des cas, le cultivateur ne sème pas le maïs. Cependant, ce cas est très rare.

Le maïs est une culture exigeante. Il supporte mal le sol perméable et le sol sableux. C’est pourquoi dans les plaines à sable roux de la région de Belalanda on ne le cultive pas. Il pourrait être cultivé à condition que l’eau soit très abondante. Par conséquent, il pousse lorsque l’eau est abondante. Dans le « hatsake » il demande beaucoup d’eau.

Le maïs nécessite un sol qui retient plus l’eau. C’est le cas du sol alluvionnaire limoneux de la plaine du Fiherenana. En outre, dans l’ancien lit du fleuve, le sous- écoulement est très important. Ce qui favorise la culture du maïs.

La culture de maïs pendant la saison des pluies s’appelle « tsako litsake ». Par contre, le « tsako faosa », c’est la culture de contre saison (la saison sèche) du mois d’avril

60 au mois de novembre. Dans ces conditions, l’irrigation est nécessaire surtout en dehors du lit du Fiherenana. Les rares pluies de l’hiver austral jouent alors un rôle de premier plan.

Au cours de son cycle végétatif qui est de 3 à 4 mois, le maïs a besoin de trois périodes de pluies : la première pluie au moment de la semence, la deuxième trois semaines plus tard et la troisième vers la fin du cycle végétatif. En cas de manque de pluie, l’irrigation est nécessaire.

L’irrégularité de la pluie diminue la production. Durant son cycle végétatif, il demande au minimum 450 mm d’eau.

Jadis, les paysans pouvaient disposer de 2 à 3 ha de maïs. Aujourd’hui, à cause de la pression démographique, il est pratiquement impossible d’avoir cette superficie. Pour rattraper cela, les paysans cultivent le maïs 2 ou 3 fois pour avoir 2 ou 3 récoltes. Ce qui pourrait compenser l’insuffisance de terres.

*LA TECHNIQUE DE CULTURE

Le planteur utilise la bêche pour semer les graines de maïs. Il sélectionne les graines avant la semence. Il creuse un petit trou et il met 3 à 4 graines dans le sol humide.

Après une semaine environ, les grains germent. Si tous les grains germent, le planteur arrache un ou deux en laissant 2 pieds. Ces jeunes maïs arrachés servent de nourriture pour le bétail.

Les deux pieds restants reçoivent bien l’air, la lumière et l’humidité. Ils se développent donc correctement. Le paysan arrive à obtenir 3 ou 4 épis de maïs par pied.

Pour que les graines poussent rapidement, il faut 5 à 6 jours de pluies. De la germination à la maturité le maïs a toujours besoin d’eau pour que les rendements soient meilleurs. La couleur des graines des épis peut être blanche, jaune, ou marron.

Lorsque ces conditions sont réunies, les rendements sont importants. Le sarclage se fait 2 à 3 fois lors du cycle végétatif. Par conséquent si l’agriculteur néglige le sarclage, les rendements sont mauvais car les herbes parasitaires empêchent le maïs de se développer correctement.

61 Le système de semence est le même que ce soit dans la plaine ou dans l’ancien lit (sol sableux limoneux) et dans la région de « monto ».

Dans la région étudiée, il existe 4 variétés : tsako vazaha », « tsako betohake », « tsako lava », « tsako soavolo ».

Le tsako betohake est cultivé dans la plaine et dans la haute plaine, comme par exemple le cas de la région de Miary et de Maromiandra. Par contre, le tsako soavolo et le tsako lava se cultivent surtout sur le littoral. C’est le cas de Tsinjoriake et de Belalanda. Les paysans choisissent souvent les meilleures variétés, celles qui sont les mieux adaptées à la région et qui donnent une meilleure production. Toutes ces variétés citées peuvent pousser dans la plaine alluviale.

La production est directement consommable. Une petite partie est destinée à la vente mais la plus grande partie est stockée sous forme sèche pour la consommation familiale. Le maïs occupe une place considérable dans l’alimentation du paysan. C’est un aliment riche en amidon et en protéine. Nous sommes conscient que les paysans travaillent beaucoup. Ils perdent beaucoup d’énergie. En revanche, le maïs peut les aider physiquement. Malgré tout, il est bon de consommer le maïs avec le lait bovin pour avoir le maximum d’énergie.

Les paysans conservent bien les épis de maïs. Ils les entassent dans les champs ou dans la cours des maisons. Ils les amènent surtout à la maison pour la sécurité. Auparavant, on les laisse dans le champs des cultures dans des endroits bien propres parce qu’à l’époque, il n’y avait pas de voleurs.

Une fois sec, les paysans enlèvent les sphaltes et font les grainages pour accumuler les grains de maïs dans des sacs. Ils peuvent également laisser les épis avec les sphaltes. Cette enveloppe protège les grains contre une attaque parasitaire par exemple les charançons.

Les familles gardent les meilleurs épis pour la semence. Chaque famille peut donc garder une centaine d’épis environ avec les sphaltes. Les épis de maïs sont suspendus dans la cuisine pour que la fumée de la cuisson les protège. Nous pouvons même dire que ces fumées jouent le rôle d’insecticide naturel.

62 PHOTO N° 09 : Des cultures associées: le maïs et le manioc poussent très bien ensemble dans la basse plaine de Tsinjoriake. (Cliché : Saïd Attouman)

*LE POIS DU CAP (KABARO) (PHASEOLUS LUNATUS)

Le pois du cap est aussi une plante rampante et une légumineuse de la famille des papilionacées. Le grain est un peu plat et de couleur blanche et marron.

Jusqu’actuellement, les techniques de semence restent toujours traditionnelles dans l’ensemble de la plaine. Les cultivateurs rencontrent beaucoup de difficultés ce d’autant plus que les autorités provinciales ne les aident pas.

Le pois du cap est une culture de décrue sur baiboho. Il est bien adapté à ce type de sol. Il y pousse très bien. Par contre, sur le sol sableux, ou argileux ou le sol halophile la plante souffre énormément.

A propos des variétés, dans la région étudiée, nous n’avons rencontré dans les champs de culture qu’une seule variété. C’est le « Kabaro mena loha ». Il est beaucoup consommé dans la ville de Tuléar.

C’est après les pluies qu’on sème le pois du cap. On ne le sème pas au cours de la pluie car il n’arrive pas à supporter l’eau. C’est en effet, le mois de mars – avril que les agriculteurs commencent le semis. A cette période, le sol contient de l’humidité qui permet au pois du cap de pousser.

63 Pour cette année 2005, les cultivateurs de la plaine de Miary et de Maromiandra ont repris la semence car le fleuve a tout ravagé lors des inondations provoquées par la dépression tropicale Ernest. Par contre, dans les bas-fonds des régions de « monto », les dégâts ont été mineurs et la récolte a eu lieu à temps.

On pratique toujours le démariage pour sa plantation. On met 3 à 4 graines par poquet et si toutes germent on en arrache quelques-unes..

Pour assurer le semis d’une superficie de 1ha, le cultivateur a besoin de 50kg de grains de pois du cap. Le pois du cap a besoin de beaucoup de lumière.

PHOTO N° 10 : Un champ de mais et de pois du cap à Maromiandra. Ici le maïs est prêt à être récolté. Au fond, nous observons des manguiers. La distance entre les différents pieds est d’environ 1m pour permettre justement une absorption maximale de lumière. Le pois du cap peut atteindre 2m de long en maturité. Avec son syccle végétatif de 7 à 8 mois, il nécessite trois sarclages.

La récolte se fait également durant la période sèche, surtout au mois de Septembre – octobre. Sur 1ha le cultivateur arrive à récolter 4 charrettes de pois du cap. Nous avons constaté que sur le littoral, à Belalanda, la production est plus faible par rapport à celle de l’intérieur de la plaine.

Comme toutes les plantations de la localité, le pois du cap est en diminution à cause de la restriction des superficies cultivables.

64 Le produit peut être consommé frais ou séché pour une conservation. La technique de séchage est simple : on entasse les gousses dans un endroit bien ensoleillé puis on enlève les gousses en récupérant les grains de « kabaro », dès lors, ils peuvent être mélangés à du maïs ou à du manioc pour faire un aliment de base.

IV.1.4.4. LES GRAINS D’AMBERIBÉRIQUES :

Les graines d’ambériberiques que nous évoquons ici sont surtout : le haricot (tsaramaso), le pois vohème (lojy), les lentilles (tsiasisa) et les ambrevades.

Toutes ces espèces font partie des graminacées. Les haricots, les lentilles et même les arachides ne sont plus cultivés actuellement dans notre zone d’étude. Leur culture remontait aux années 80.

*LE POIS VOHÈME :

Le pois vohème est cultivé dans toute la plaine, un peu plus dans la haute. Nous avons pu constater que dans la basse plaine les cultivateurs l’utilisent beaucoup en pâture. Après la récolte les paysans arrachent certains pieds pour nourrir le bétail. Cela montre l’importance du problème de pâturage dans la basse plaine.

La seule variété que nous avons recensée est le « lojy gasy » ; il est de couleur marron. D’autres variétés existent dans le Sud-ouest malgache mais elles n’intéressent pas les paysans masikoro.

La technique de semis ressemble à celle du pois du cap. Dans la basse plaine le cultivateur met 5 à 6 graines dans un seul poquet afin de nourrir son bétail. Les bêtes aiment cette nourriture. Seulement, la distance interligne est plus courte par rapport à celle du pois du cap. Il est toujours cultivé après les pluies. Le cycle végétatif dure 7 à 8 mois.

La récolte est assurée par la famille. Le produit est consommé à l’état frais. Une partie n’est pas récoltée : elle est laissée sur pied jusqu’à ce que les grains deviennent secs pour les conserver. Dès lors, cette partie sert à une consommation différée.

Dans la basse plaine la production est faible. Elle ne dépasse pas une tonne. Par contre dans la haute plaine, elle dépasse 6 tonnes.

65 *LES AMBRÉVADES

L’ambrévade est un arbuste. Il peut atteindre 3 mètres de hauteur au maximum. Notons qu’il est beaucoup planté aux Comores, en particulier à Anjouan.

Après le labour on sème les graines. Dans chaque trou on met deux grains. Dans le champ, la culture est toujours ligneuse. La distance interligne est de deux mètres car elle est une culture associée avec le manioc, les patates douces et autres.

L’ambrévade est une culture récente dans la plaine. C’est à partir de l’année 2000 que cette plante a été cultivée dans la plaine car les Malgaches de la région l’ignoraient. Ce sont les étudiants Comoriens qui ont introduit les graines dans la plaine. Le semis se fait après les pluies. C’est une culture de décrue. La plante pousse très bien et le rendement est bon. Les autres années d’après, ils ont continué à planter. C’était juste deux ou trois étudiants qui pratiquaient cette culture. Après certains paysans malgaches les imitaient.

La technique de culture ressemble à celle du pois vohème. Il peut être cultivé seul ou associé. Le produit est surtout consommé par les Comoriens. Les malgaches n’ont pas encore l’habitude de consommer ce produit, c’est pourquoi peu de gens le cultivent.

Le cycle végétatif dure 6 à 7 mois. La récolte se fait toujours durant la période fraîche. Le produit peut être consommé frais ou sec. Une partie est destinée à la consommation et une autre à la vente. La vente se fait surtout à Maninday car les Comoriens aiment bien ce produit. Les ambrévades sont riches en protéine.

IV.1.4.5. LA CANNE À SUCRE (FISIKY) (SACCHARUM OFFICINARUM)

La canne à sucre fait partie des graminacées. Actuellement, elle figure parmi les cultures de rente. A cause de l’absence d’une usine sucrière à Tuléar, elle perd sa valeur commerciale. Elle pousse bien sur le sol alluvionnaire.

La technique de plantation est la suivante : après la récolte, on replante directement. Sinon les boutures sèchent. La plantation de boutures se fait en générale à la saison fraîche. Ce qui fait que les boutures ne souffre pas tellement. Toutefois, certains plantent les boutures juste avant les pluies. La bouture mesure 40 à 50 centimètres. On enfonce environ 20cm dans le sol. La canne à sucre est presque permanente dans les champs.

66 Durant la mauvaise saison, la canne à sucre est irriguée. L’eau d’irrigation est contrôlée par le planteur. L’eau et le bon sol favorisent le développement de cette plante.

Dans la basse plaine, dans la haute plaine et dans les régions de « monto » la canne à sucre peut atteindre 2,5 mètres. Auparavant, la canne dépassait 3 mètres de hauteur.

Dans la partie littorale de la plaine, à Belalanda et à Sakabera la plante pousse mais très lentement. La taille de la plante est limitée à cause de la salinité du sol.

On fait également le sarclage. Quand la canne à sucre pousse bien, on arrache les feuilles mortes et celles qui commencent à sécher pour permettre à la plante de se développer mieux et d’être protégée contre les insectes parasitaires qui peuvent se cacher dans les feuilles mortes.

La reproduction de la canne se fait par le tronc souterrain. Plusieurs plantules entourent ce tronc.

C’est une plante des régions chaudes intertropicales. Elle supporte bien la sécheresse. C’est pourquoi d’ailleurs elle pousse bien au nord-est de l’Amérique Latine, le cas de Guyane. Elle est généralement une culture commerciale. Plusieurs régions du monde sont devenues riches grâce à la plantation de la canne à sucre. On peut citer l’exemple de l’île Maurice. Elle est aussi une plantation historique (plantation de canne à sucre et du café en Amérique du Sud et la traite des esclaves).

Dans notre région d’étude, nous avons recensé deux variétés : « fisiky bekariaky » (cane à sucre de couleur blanche) et « fisiky gasy » (canne à sucre de couleur rouge)

Dans la plaine, la canne à sucre joue un rôle protecteur, elle protège la polyculture contre les vents « tsiokatimo » (vent du Sud). Par contre la polyculture des régions de « monto », les montagnes empêchent le vent de souffler les cultures. Si la vitesse de vent est forte, le cas d’un cyclone, le vent contourne dans le bas-fond et ravage les cultures.

Comme nous savons déjà que c’est une culture de rente, le produit est vendu au marché. Cette culture aurait pu être développée beaucoup plus. S’il y avait une usine sucrière à Tuléar. Ce qui aurait eu un impact très positif pour la région tant sur le plan économique que sur le plan social.

67 Ici à Tuléar la distillation reste traditionnelle. C’est donc un handicap pour l’économie régionale. Dans les conditions normales de production, le rendement est ‘environ de 10 charrettes par hectares.

HOTO N° 11 : Une culture de canne à sucre dans la basse- plaine de Fiherenana, tout près de Sakabera. La canne pousse bien grâce à l’irrigation. (Cliché : Saïd Attouman)

IV.1.4.6. LES BANANIERS :

Le bananier est une plante qui n’est pas ligneuse. Il fait partie de la famille des musacées. C’est une culture des régions équatoriales et des régions tropicales : les bananiers ont besoin de beaucoup d’humidité et de forte radiation solaire pour la synthèse des matières organiques. Il est bien adapté aux conditions édaphiques et climatiques de la région. En effet, ils poussent bien en Afrique inter-tropicale et en Afrique tropicale qui est le cas du Gabon, du Cameroun et aussi de la façade orientale malgache qui est une région humide.

Malgré tout, nous sommes dans un milieu semi-aride et on y plante pourtant les bananiers. Dans la basse plaine, ils poussent médiocrement. Par contre dans la région de Behompy, les bananiers poussent très bien car l’humidité y est importante.

68 La reproduction se fait par le tronc principal. Les jeunes plantes entourent le tronc. Durant la période pluvieuse, elle se fait vite. La période sèche, elle est lente. Même durant la période sèche, dans la haute plaine, la reproduction est plus rapide que dans la basse plaine.

Les variétés que nous avons enregistrées dans la région du Bas-Fiherenana sont moins nombreuses que dans la côte Est malgache. Dans cette dernière région le bananier est une culture de rente. Le produit est exporté vers La Réunion, d’où le dynamisme de cette culture et de ses nombreuses variétés.

Dans notre région avant la période coloniale, nous avons appris qu’il y avait beaucoup de variétés de bananier. Avant il y avait beaucoup plus de forêt contrairement à l’artigue d’aujourd’hui. Le climat était autre que celui d’aujourd’hui. De plus les plantes venaient de différentes régions de Madagascar.

Actuellement, nous avons recensé 3 variétés : « valozoro » (banane assez plat), « kida via », avec deux sous variétés : il y a celle dont le produit est dur et très long, l’autre court et léger (au cours de mûrissage). Le dernier n’existe que dans la haute plaine. La dernère variété est le « kida betavia ». Il est très sucré.

Dans la haute plaine de Behompy, durant la période sèche, l’irrigation compense le déficit hydrique. Par contre dans la basse plaine l’eau du fleuve est insignifiante et l’irrigation est insuffisante.

En général, dans la région de Behompy, il y a beaucoup plus de bananiers que dans la basse plaine. Dans la première région, le « kida via » domine les autres culture. Le « valozoro » est surtout rencontré dans la basse plaine car il s’adapte assez bien à la sécheresse.

*A PROPOS DE LA TECHNIQUE DE CULTURE :

L’agriculteur creuse un trou de 50 cm de profondeur et de 40 cm environ de diamètre pour faciliter aux jeunes plantes de pousser normalement. Puis on glisse le tronc de la plante dans le trou et on retourne le sol. La distance entre les troncs des bananiers dépend de l’agriculteur et des autres cultures associées aux bananiers. La distance entre les troncs peut mesurer 4 m ou même 5 m.

69 Le bananier est cultivé en tout moment de l’année. Il est surtout préférable de le planter après les pluies surtout dans la basse plaine, comme dans la plaine de Miary car en ce temps le sol est humide et le plant ne souffre pas.

Le cycle végétatif peut durer 7 à 10 mois. Il dépend de son milieu physique.

Il produit une fois par an. Après la production, d’autres pieds de la même famille apparaissent et se développent.

Dans la région de Behompy les rendements sont meilleurs par rapport à ceux de la basse plaine. Ce sont surtout les étudiants comoriens de Maninday qui consomment le produit vert. Les paysans de la région d’étude savent que ces étudiants en ont besoin. Pour les malgaches, ils le consomment surtout mûr.

Il est assez difficile de connaître le nombre à peu près exact de régimes de bananier produits au cours d’une année dans la région d’étude.

IV.1.4.7. LES CULTURES MARAÎCHÈRES (LE JARDINAGE)

Aujourd’hui, le jardinage se fait beaucoup à Miary et un peu à Tsinjoriake.

Ce sont les migrants des Hautes Terres, précisément le Betsileo qui sont les pionniers du jardinage dans la plaine. D’ailleurs, les légumes et les fruits vendus sur les marchés de Tuléar proviennent, pour la plupart, des Hautes Terres Centrales, surtout ceux qui exigent une certaine fraîcheur (pomme de terre, carottes, pommes,…). Cette initiative a un effet d’entraînement puisque les Masikoro et les autres migrants se sont mis aussi à pratiquer cette culture.

Auparavant, les migrants pouvaient facilement acheter une parcelle de terrain ou en louer ou même en emprunter. Avant, la location d’une parcelle était environ de 35 000 fmg. Aujourd’hui, il est très difficile d’en trouver. Et si on en trouve, le prix est excessivement élevé.

Actuellement, les migrants sont devenus des « tompontany », après entente avec les autorités locales.

70 A Miary, on cultive plusieurs sortes de légumes contrairement à Tsinjoriake. Il est tout à fait évident que ces légumes sont concurrencés par ceux des Hautes Terres. Nos agriculteurs sont donc obligés de faire beaucoup d’efforts pour avoir des revenus.

Les exploitants sont généralement des jeunes. Les femmes et les enfants les aident pour l’arrosage : 2 à 3 fois par jour.

Les cultures que nous avons rencontrées dans les marais sont : la tomate, l’oignon, le choux de chine, le bred « mafana », l’épinard, le piment et les feuilles de patates.

Le cycle végétatif varie selon les espèces cultivées. Nous citons des exemples :le chou de chine de la plantation à la récolte, il faut deux mois au maximum. La brède « mafana » et l’épinard, un à deux mois. L’oignon (à feuille verte), trois mois. Pour la tomate, quatre mois au maximum.

Pour les feuilles de patate, on compte trois semaines. Cette culture n’est pas du tout négligeable car beaucoup de personnes à Tuléar consomment ce produit. Il est riche en calcium.

La technique de jardinage comporte deux phases distinctes. La pépinière est la première étape : le jardinier prépare une planche. Le plus souvent, il mélange le sol avec le fumier animal pour que les grains germent très vite. Il faut arroser chaque jour pour accélérer la germination. En quelques jours, les grains germent.

On prépare les planches soit, avant la pépinière soit, au cours de la pépinière.

La phase suivante est le repiquage. Les jeunes sont arrachés et repiqués dans de petites parcelles protégées par des planches, de telle sorte que les plantes soient bien aérées et exposées au soleil.

La forme de la parcelle est rectangulaire. Généralement elles ne dépassent pas 2 m de longueur et 1,5 m de large. Les planches sont séparées entre elles par des petits sentiers pour faciliter le déplacement du jardinier pour l’arrosage. Certains jardiniers utilisent le fumier animal pour que les plantes poussent mieux.

Ici, les paysans pratiquent une culture intensive et très soignée. Le jardinier pratique également le sarclage qui se fait le plus souvent à la main, c’est un travail facile.

71 Pour l’arrosage, on utilise un arrosoir sinon un seau en prenant l’eau dans des puits. Quand le canal d’irrigation principal de Behompy est ouvert, cette tâche devient un peu plus facile. Il faut souligner que le jardinage est une culture de saison sèche eu égard au besoin d’ensoleillement pour la synthèse de matières organiques, ce qui nécessite des arrosages quotidiens. Les plantes maraîchères exigent des insecticides. Le sol alluvionnaire est favorable au jardinage car il retient mieux l’humidité.

Les récoltes se font en période de beau temps pour faciliter la tâche du jardinier. Les rendements sont généralement bons : sur trois pieds de tomates on peut remplir un seau de 15 litres. Après chaque récolte, on replante à nouveau. Le sol n’est en repos que durant la saison pluvieuse.

La vente est surtout assurée par les femmes. De très bon matin elles amènent les légumes vers Tuléar. Le transport se fait généralement à pied.

IV.2 L’ÉLEVAGE

Les résidus de cultures couvrent l’alimentation du cheptel durant la période sèche. Les résidus sont surtout disponibles à la période de récoltes. Ces résidus de cultures vivrières sont : les pieds de maïs, le pois du cap, le pois vohème, les feuilles de patate douce, les feuilles de manioc, le coton démariés, les feuilles de bananiers, les feuilles de la canne à sucre.

Nous sommes dans un milieu de polyculture, ce qui fait que la récolte des produits se font au cours de différents mois. En effet, les animaux trouvent des résidus pratiquement pendant toute l’année.

Les résidus de pois du cap, de vohème et de maïs sont très nutritifs au « barea » une espèce de zébu sans bosse. Selon les éleveurs, 28 pieds de pois du cap remplissent une charrette.

Des éleveurs réservent des résidus de cultures auprès des paysans pour nourrir les animaux le long de la saison sèche. Ils payent de l’argent aux cultivateurs avant même la récolte. La période de pic de la demande de résidus se situe du mois de septembre au décembre.

72 Nous pouvons déduire que les cultures vivrières sont beaucoup plus bénéfiques : elles permettent aux paysans de se nourrir, de vendre une partie de la récolte pour gagner de l’argent, aussi de nourrir le bétail (les résidus de cultures).

Les herbes arrachées lors de sarclages servent des nutriments au bétail. Vu le problème de pâturage dans la basse plaine (le cas de Belalanda), des éleveurs arrachent le pois vohème pour nourrir le bétail.

L’entreprise HASYMA (Coton Malagasy) a beaucoup contribué au versement de ristournes dans les communes rurales de la région. Les planteurs en ont également bénéficié. Des paysans ont acheté des zébus pour augmenter les troupeaux. Mais, cette manne est tarie actuellement à cause de problème financier au sein de cette entreprise. Pour certains, après la récolte, le revenu obtenu, ils achètent des veaux et ou des velles pour les élever afin d’augmenter le cheptel.

Après la récolte, les paysans libèrent les zébus, les caprins et les moutons dans les champs de cultures pour paître. En même temps, ils enrichissent le sol en fumier animal. D’ailleurs les « barea » aiment brouter les herbes fraîches, fragiles, le cas des fourrages qui poussent dans les champs de cultures. L’agriculteur pense toujours à l’élevage parce que ce dernier constitue un apport non négligeable à son revenu. Ces deux activités sont donc complémentaires entre eux. Le paysan vit en général des produits de l’agriculture qui lui permet également de faire face à l’activité pastorale.

PHOTO N° 12 : Les feuilles de patate douce après la récolte tout près d’Ambalaviro. La charrette est un moyen de transport par excellence dans les milieux ruraux. C’est pour l’alimentation du grand bétail qui vit dans le parc (valan’omby). Carte n°6 : Les différents types de transhumances

73 CHAPITRE V : LES DEPLACEMENTS QUOTIDIENS DES TROUPEAUX ET LA TRANSHUMANCE À COURTE DURÉE

(Les itinéraires traditionnels et actuels)

Nous allons voir en premier lieu, les déplacements quotidiens dans la basse plaine puis la transhumance à courte durée de Maromiadra à Behompy.

V.1. LES DÉPLACEMENTS JOURNALIERS DANS LA BASSE PLAINE

Dans ce sous chapitre, nous allons étudier la transhumance avant et après la colonisation.

La basse plaine dont nous parlons est la plaine de Miary (rive gauche de la plaine alluviale du fleuve) jusqu’à la plaine alluviale salée de Belalanda. Nous allons étudier également les déplacements des troupeaux dans la région nord et nord-est de Belalanda, un milieu à sable roux où pousse une végétation endémique xérophile. Il en est de même pour les déplacements dans la région du relief calcaire tout près de Miary s’allongeant vers le relief tabulaire.

74 Pendant la saison de pluie (asotry) les ressources fourragères (akata) se développent correctement et on assiste à une exploitation du pâturage naturel pour alimenter les zébus, les caprins et les moutons. Les différents fourrages que nous avons rencontrés et qui sont utilisés par les paysans éleveurs de la plaine de Bas-Fiherenana sont :

-le ahidambo ou danga (le heteropogon contortus) -le kidresy (le cynedon dactylon) -le sofinakanga (le clitorea teratea) -le mamakihoho (le bracharia reptens) -l’angama (le biden procubens) -le bakaka (le sorghum alpensa)

V.1.1. LES DÉPLACEMENTS AVANT LA COLONISATION

V.1.1.1. LES ITINÉRAIRES TRADITIONNELS

Avant la colonisation, les Masikoro pratiquaient généralement l’élevage dans cette basse plaine et dans la partie en aval de la plaine fluviale. Cet endroit demeurait un milieu pastoral privilégié. A cette époque, c’est-à-dire dans les années 1800, la population Masikoro était moins nombreuse dans la basse plaine et dans la haute plaine. L’espace à parcourir pour l’élevage était suffisant. Les lieux de pâturage étaient riches. Les prairies étaient énormes. En effet, il y avait beaucoup de forêts primaires et secondaires dans cette basse plaine alluviale. Ces forêts étaient denses et importantes.

Les paysans éleveurs (mpiompy) n’avaient aucun souci, ils ne s’inquiétaient pas pour le pâturage des bêtes. Les éleveurs font paître les zébus, les caprins, les moutons dans les espaces non cultivés car l’agriculture et l’élevage étaient toujours associés malgré l’importance de la première à cette époque. Il suffit aux éleveurs de surveiller les troupeaux pour qu’ils ne ravagent pas les cultures, il s’agit en effet d’un déplacement journalier.

Le départ des troupeaux était le matin et le retour vers la fin de l’après midi. Les bêtes dormaient juste à proximité des villages parce qu’à l’époque, il n’y avait pas de voleurs de zébus (malaso). Si par hasard, il y avait un voleur, il ne volait que 1 ou 3 zébus mais pas plus.

Les éleveurs allaient quotidiennement dans différents points de la basse plaine : vers le nord, le sud, l’est ou l’ouest. Le parcours ne dépassait pas 5km, ce qui montre la

75 richesse du pâturage de l’époque. Dans les espaces libres, ils laissaient les troupeaux circuler librement sauf quand ils sont à proximité des champs de culture.

Les paysans pasteurs de Miary, d’Akoronga, de Bekoake, de Belemboka, de Tsinjoriake, de Belalanda, de Sakabera pratiquaient les déplacements de leurs troupeaux dans la basse plaine. Pour ceux de la commune de Maromiandra et de Behompy, ils pratiquaient les déplacements quotidiens dans la haute plaine.

Croquis : Centre administratif de la commune rurale de Maromiandra

À cette époque la population était composée uniquement de Masikoro (tompontany) qui élevait. Un éleveur peut posséder 500 à 600 zébus. Pour les chèvres, il comptait plus de 20, les moutons une trentaine environ. Ces nombres élevés ne sont pas étonnants, car les conditions naturelles et la sécurité étaient bonnes.

V1.2. LA PÉRIODE COLONIALE

76 Le nombre des zébus a diminué dans la basse plaine parce que l’administration coloniale favorisait l’agriculture par rapport à l’élevage. Nous rappelons que cette administration a débuté en 1896. Le sol du Fiherenana est un sol rare dans le sud ouest malgache. C’est un sol très fertile, un sol alluvial fin « tany bariaho » ou « tany henta ». Dans certains endroits où l’humidité est forte et l’eau stagnante, on a un sol noir très riche (tany mainty). Les colons exploitaient la plaine par la mise en valeur de la culture du pois du cap et de celle de l’arachide. Ces cultures étaient destinées à l’exportation.

Les administrants imposaient le système de capitation15 aux paysans pasteurs. Le but du système, c’étaient d’obligé les paysans à se consacrer à l’agriculture plutôt qu’à l’élevage. De ce fait, le nombre des éleveurs a diminué. Les troupeaux se retiraient de la plaine pour aller vers les régions du nord en suivant l’axe routier, la RN 916. Ils se dirigeaient par exemple vers Befandria où la végétation était en abondance et le pâturage est riche. Ils se dirigeaient également vers le sud proche de Tuléar le cas d’Andranomena par exemple ou même, vers l’intérieur où les précipitations sont importantes, comme le cas d’ (700mm). Les herbes y sont nombreuses et la pâture, très riche.

Un éleveur pouvait déplacer 50 zébus d’un seul coup. Les troupeaux étaient totalement réduits dans la plaine. Un éleveur possédait une dizaine de bovidés au maximum, 30 à 40 chèvres et une dizaine de moutons environ.

De cette époque, la situation dans la région de Behompy était la même que celle de Maromiandra. La différence c’est que dans cette première commune l’effectif des zébus, des chèvres et des moutons était plus important que celui de la région de Maromiandra.

15 Capitation : taxe, impôt que l’éleveur doit payer soit en nature ou en argent. 16 RN 9 : Route Nationale numéro 9.

77 V.1.2.1. LES ITINÉRAIRES ACTUELS

Actuellement dans cette région, nous observons deux systèmes d’élevage : il y a d’abord, le petit troupeau, composé de 5 à 10 bovidés, ensuite, le grand troupeau comptant environ une vingtaine de zébus.

Après la colonisation la situation sur l’élevage changeait. On assistait à un retour des troupeaux dans la basse plaine mais le nombre était limité à cause du manque d’espace pastorale. Le problème de pâturage date de très longtemps parce qu’on n’avait pas tracé des limites propres à l’agriculture et au pâturage pour la transhumance.

Actuellement, la situation financière des paysans a évolué. L’introduction de la culture de rente comme le coton a joué un rôle économique important pour les paysans. Ces derniers, grâce au coton, avaient la possibilité d’acheter des zébus pour augmenter le cheptel.

A propos du premier système, les zébus vivent dans les parcs : ils y sont nourris (le rohy). Les éleveurs apportent les herbes, les tiges vertes de maïs, les résidus d’aliments tels que : le manioc, la patate douce, la banane, le pois du cap… Les éleveurs leur apportent également de l’eau. Ils n’ont pas les moyens financiers d’acheter des provendes à Tuléar. Ce sont surtout les zébus castrés (vositra) qui sont gardés dans ces parcs. Les parcs sont dans la cour des maisons. Ils sont entourés de bois, parfois avec des épines pour empêcher les voleurs (dahalo). Cela leur permet de prendre du poids. Ces zébus constituent une source de revenus en cas de besoin.

Pour les zébus importés « barea » achetés à Antsirabe, certains éleveurs leur fournissaient des provendes. Mais au bout du compte, ils n’arrivaient plus à le faire, faute de moyens. Sauf pour ceux qui ont bénéficié de l’aide du PSDR.17 C’est une aide remboursable à long terme. Prenons l’exemple d’une petite association d’Akoronga. C’est une association composée de 4 personnes qui a bénéficié d’une aide du PSDR, en 2001. Elle a acheté 4 bovidés à Antsirabe. Deux sont mâles et deux autres femelles. Le mâle a été acheté à 2.000.000 fmg, et la femelle, à 1.500.000fmg.

L’association se charge des provendes et des frais vétérinaires. Nous allons voir l’exemple pour de provende : l’association achète la provende dans le magasin

17 PSDR : Projet de Soutien pour le Développement Rural.

78 « Provenderie Mamiratra » chez Gino à Tuléar. Une provende de maïs, en 2003, a été payée selon la facture n° 2136/ 2003 à 225.000 fmg, une deuxième facture de la même année se chiffre à 100.000 fmg et une troisième, à 450.000 fmg.

PHOTO N° 13 : Des zébus dans la cour d’une maison à Bekoake (rohy). La clôture du parc est détruite. (Cliché : Saïd Attouman)

PHOTO N° 14 : Des zébus dans la cour d’une maison à Miary. Le zébu marron (à gauche de la photo) est une race étrangère (barea). C’est un mâle qui a été acheté à Antsirabe à 3.000.000 Fmg. Ce sont des zébus qui se déplacent quotidiennement pour le pâturage.

79 Toujours en 2003, après avoir fait vister les bétails par le vétérinaire, l’association a acheté des médicaments pour une somme de 45.000 fmg.

Des bovidés ont été importés d’Europe, plus particulièrement de Norvège. L’objectif est d’avoir des races laitières et des races métissées, et donc l’amélioration de la race locale. Une vache laitière importée (barea) peut donner jusqu’à 18 litres de lait par jour alors qu’une vache malgache ne peut donner que 5 à 6 litres par jour. D’où l’importance des zébus importés.

Les zébus de parc reçoivent également des soins sanitaires. Les vétérinaires les vaccinent. Cependant certains n’arrivent pas à appeler des vétérinaires faute de moyens financiers. De plus ces docteurs vétérinaires sont très insuffisants. Cela constitue un grave problème pour la santé des bêtes.

On peut parler d’élevage intensif même si certaines conditions ne sont pas remplies. Les rendements sont donc importants car on peut trouver un bœuf castré malgache pesant jusqu’à 400 kg.

Dans le deuxième système, les zébus se déplacent pour la recherche de pâturage. Le nombre de zébus est de 20 ou plus. Il est difficile de les nourrir dans un parc (valan’omby). Les éleveurs (mpiompy) amènent les bêtes le matin à la recherche de pâturage et le retour se fait l’après midi. Au retour, ils sont enfermés dans les parcs pour la sécurité. Certains parcs sont vraiment solides car la clôture est en cactus ; il est difficile d’y pénétrer.

Dans cette basse plaine, ce sont surtout les jeunes garçons qui gardent et qui surveillent les troupeaux pour éviter les dégâts sur les cultures.

Pour ceux qui vont à l’école, c’est après la classe et les week-ends ou durant les vacances qu’ils aident leurs parents. Évidemment, il y a des bouviers salariés payés en espèce ou en nature (un veau, une vache ou un taureau).

Dans la basse plaine, des nombreux paysans pasteurs pratiquent le déplacement journalier (miarakandro). C’est le cas des éleveurs de Miary, d’Akoronga et de Belalanda.

Durant la période de sècheresse, ils déplacent les bêtes vers les régions de relief calcaire de Miary qui s’allonge vers Andatabo. Dans la partie basse du relief, on observe

80 une vaste plaine à sable roux où pousse également une végétation endémique xérophile didieracée, résistant bien à la sècheresse et avec un système d’adaptation efficace. Dans le plateau calcaire, il existe aussi un genre d’euphorbiacée arborescente qui résiste bien à la chaleur. Les espèces d’euphorbiacées sont avantageuses pour les bêtes, car après les avoir mangées les zébus peuvent supporter un manque d’eau prolongé. Au nord et au nord-est de Belalanda, nous avons des plaines de formation végétale xérophile rabougrie.

Ces végétations facilitent le travail des bouviers. Ils laissent libres les bêtes dans ces régions pour se nourrir.

Cependant, les éleveurs de Bekoaka, de Tsijoriake, de Sakabera et autres de la plaine font paître les troupeaux dans les parcelles non cultivées. Actuellement, cette pratique se fait de moins en moins. Ils amènent également les troupeaux à proximité du fleuve pour brouter les herbes des sols humides.

Dans la plupart des cas, ils les laissent circuler sur la rive droite du fleuve, et vers le nord-ouest, là où pousse une végétation endémique. C’est une vaste région où les zébus, les chèvres et les moutons circulent librement pour brouter les herbes et les arbustes.

Les éleveurs de Belalanda, et les quelques éleveurs de Belitsake utilisent comme lieux de pâturage la partie du delta qui va vers le bord de la mer. Ils pratiquent également le pâturage au nord et au nord-ouest de la région de Belalanda.

Par contre les éleveurs d’Ambondrolava laissent les troupeaux paître aux alentours du terrain marécageux contenant le vondro parce que là poussent différentes herbes, grâce à l’humidité du sol. De plus, ils peuvent faire pénétrer les troupeaux dans la forêt à formation végétale secondaire. C’est là où les paysans exploitent le charbon de bois. Ce lieu se situe à une distance de 7 km d’Ambondrolava dans la partie nord-ouest. De même les éleveurs de Belalanda et d’autres de la basse plaine utilisent ce lieu de pâturage.

Pour abreuver les bêtes les éleveurs les amènent dans le lit du fleuve. Pour les éleveurs d’Ambondrovola le point d’eau est constitué par les eaux stagnantes ou les eaux des puits.

Prenons l’exemple de monsieur Patsina Jean Batiste selon son cahier de bœuf (boky fanisana omby), année 2004.

81 PHOTO N° 15 : Un troupeau de chèvres et quelques moutons en bas du pont du Fiherenana gardé par deux enfants tout près de Sakabera. Ils viennent de faire abreuver le troupeau dans le Fiherenana. (Cliché : Saïd Attouman)

PHOTO N° 16 : Les zébus sont en pleine pâture hors de la plaine du Fiherenana. Le petit garçon est un enfant d’un bouvier. Il aide son père pendant le weekend et les vacances.

82 PHOTO N ° 17 : Les bovidés cherchent les pâtures. Ils sont éparpillés. Ils sont en déplacement quotidien hors de la plaine alluviale.

PHOTO N ° 18 : Nous sommes toujours en déplacement quotidien hors de la plaine alluviale. Les zébus malgaches consomment le cactus. Les barea ne le mangent pas. Nous sommes en période sèche. Les pâtures font défaut.

TABLEAU N°15 : LA COMPOSITION DES ZÉBUS SELON LES ESPÈCES ET LA TAILLE, ANNÉE 2004, VILLAGE DE BELALANDA. Numéro Omby lahy Omby Omby Maota Maota Zanany Volony Laharana vositra vavy lahy vavy omby omby

83 1 1 Soavolo 2 1 Mazava 3 1 Soavolo 4 1 Tomoloha 5 1 Mavo 6 1 Volonkitriky 7 1 Ladafy

Ce tableau nous montre le recul des zébus dans la basse plaine. Évidemment il y a des éleveurs qui ont plus de zébus, un vingtaine ou plus. Ceux-là déplacent leurs bêtes vers les régions de transhumances à longue durée, le cas de Mamery, de Manamby ou d’Andranomainty.

Dans les cinq villages de la commune de Belalanda, nous avons recensé 507 zébus en 2004. L’effectif des chèvres est plus important par rapport aux moutons.

V.2 LA TRANSHUMANCE À COURTE DURÉE :

D’abord, le terme transhumance est un terme de géographie agro-pastorale. Elle est une des variétés de la vie pastorale. Dans ce système d’élevage, le cheptel oscille entre deux zones distinctes selon un rythme saisonnier à la recherche des pâturages.

*LA TRANSHUMANCE DE MAROMIANDRA À BEHOMPY :

On déplace les troupeaux vers les bas-fonds et vers les montagnes de reliefs calcaires, des régions lointaines de la plaine alluviale. Le déplacement se fait dans la période sèche, surtout à partir de mois d’août. Juste avant la saison de pluie les troupeaux retournent dans la plaine alluviale. Cette transhumance dure 4 à 5 mois

84 *LES ITINÉRAIRES ACTUELS

Actuellement dans la région de Maromiandra, l’espace pastoral est totalement réduit. Nous avons pu constater que l’ensemble de la plaine est mis en valeur sur le plan agricole, parce que la population a évolué rapidement. De plus, les activités agricoles occupent la première place dans la vie économique des paysans même si sa portée économique est plus faible que celle de l’élevage. L’accès en pâturage des troupeaux est strictement difficile. La situation est identique dans la plaine alluviale de la région de Behompy.

Dans les différents villages de la commune se situant dans la plaine comme le cas de Marofatike, de Mitsinjo Mahazoarivo et dans les villages de la commune de Behompy, les paysans éleveurs qui possèdent 1 à 10 bovidés les gardent dans des parcs à l’intérieur de la cour et y apportent leur nourriture.

Ils se déplacent également vers les régions du relief calcaire pour la recherche des pâtures. Ils utilisent comme moyen de transport la charrette à bœufs. Ils peuvent également déplacer les bêtes pour brouter dans les petites parcelles à proximité des champs mais cette fois-ci ils attachent les bêtes.

Lorsque le nombre de bovidés est plus de 10, l’éleveur ne peut plus subvenir à leur besoin alimentaire et il est obligé de les amener vers les bas-fonds des reliefs calcaires où pousse la forêt (formation végétale secondaire).

Durant la période pluviale, les bouviers ramènent les troupeaux aux villages de la plaine car ils trouvent facilement des résidus dans les champs de culture. Finalement, ils y sont restés presque définitivement. C’est le cas du petit village d’Ankasy rattaché au village d’Ambohitsabo. Auparavant ce lieu était un lieu de pâture.

Dans ces régions du bas-fond du relief qui sont des régions assez éloignées des villages, les bouviers restent avec leurs troupeaux. La durée varie de 5 à 6 mois. Dans ces régions, on observe des hameaux plus éloignés où habitent les bouviers. Ils reviennent aux villages respectifs pour faire un approvisionnement en aliment et en eau.

85 Les pasteurs ne souffrent pas de pâtures (akata) parce que dans les bas-fonds, les herbes poussent facilement. De plus, ils coupent les branches des arbustes, et les herbes pour nourrir les bêtes. Parfois ils les laissent circuler librement dans les reliefs. Ces bêtes arrivent facilement à s’adapter.

Pour abreuver les bêtes, ils utilisent l’eau des puits (rano vovo). Certains prennent l’eau au fleuve en amenant des charrettes et des bidons. On rencontre toujours les mêmes bêtes : les zébus, les chèvres et les moutons. La reproduction de ces bêtes est donc facile. Le développement est rapide.

Après la récolte de la plaine, ces bouviers font revenir les troupeaux pour paître dans les champs durant la période sèche (faosa). Ils retournent également les troupeaux dans la plaine. Les résidus y sont abondants. Du mois de janvier au mois d’avril, les troupeaux de certains éleveurs vivent dans la plaine. Evidemment, il y a des éleveurs qui gardent toujours leurs troupeaux dans la région du relief, mais le problème majeur est l’eau pour le bétail.

N’oublions pas que la commune de Maromiandra et celle de Behompy sont riches en relief calcaire. Ces milieux sont également favorables à la transhumance.

Nous allons voir des exemples de cahiers des bovidés de certains éleveurs. Prenons le cas de Maromiandra un village chef lieux.

86 Cahier des bovidés de BEMANANJARA Bereka, commune de Maromiandra :

1997 Et 3 bovidés sont morts Zanany lahy : 2 Vositra sarety = 1 Total: 8 2003 Maota lahy : 1 Vositra sarety: 3 Total : 2 2001 Tamana: 2 1998 Vositra sarety: 4 Maota lahy: 2 Vositra sarety : 2 Tamana: 1 Tarabao lahy : 1 1999 Temboay vavy: 1 2 zébus sot vendus au Vositra sarety :2 Maota lahy: 1 tsena Konda vositra: 1 Total : 8 2000 Et 2 vositra sarety sont 2004 Vositra sarety : 4 morts Vositra sarety : 4 Tamana : 1 Total : 9 Tamana : 3 Temboay : 1 2002 Temboay lahy : 1 Maota vavy : 1 Vositra sarety : 3 Terabao vavy : 2 Maota lahy : 1 Tamana : 2 Total: 10

Cahier de SAKOMBAZY Rakoto

1998 2000 Vositra sarety: 2 Temboay vavy : 1 Vositra sarety: 2 Maota lahy : 1 2004 Maota vavy: 1 2002 Vositra sarety: 2 Vositra sarety: 2 1999 2005 Vositra sarety: 2 2003 Vositra sarety: 2

En 2003, 1 bœuf castré (vositra sarety) est vendu et en 2004 un autre est vendu

Total : 2

87 CHAPITRE VI : LA TRANSHUMANCE À LONGUE DURÉE

(L’amélioration des itinéraires dans le temps et dans l’espace en fonction des activités et des conditions naturelles).

C’était dans la plaine Fiherenana que les paysans éleveurs pratiquaient le pâturage. Au fil des temps, la population Masikoro a augmenté, les parcelles de culture ont été donc réduites. Ce qui fait qu’actuellement, il n’y a plus de lieux de pâture. En conséquences, les paysans se déplacent vers les régions environnantes pour pratiquer le système de culture « hatsake » et aussi pour trouver des pâtures. D’autres migrations sont observées dans les régions très lointaines par rapport à la plaine alluviale. Le but c’est la recherche de lieux de pâtures car l’élevage joue un rôle important dans l’économie des paysans pasteurs.

VI.1. DANS LA RÉGION HAUTE

D’abord la région haute que nous évoquons constitue la commune rurale de Maromiandra et celle de Behompy. En premier, nous allons voir la transhumance à longue durée dans la commune rurale de Maromiandra puis dans celle de Behompy.

VI.1.1. DANS LA COMMUNE RURALE DE MAROMIANDRA

Les villages de la commune ont été créés grâce à des activités économiques rurales. C’est le cas de l’élevage. Vu le manque de lieux de pâturages dans la plaine du Fiherenana, les paysans pasteurs se déplacent avec leurs troupeaux. Ils quittent les villages de la plaine pour aller vers les régions où il y a des pâtures.

Les villageois se déplacent vers le nord-ouest du village de Maromiandra plus précisément dans le plateau calcaire et ses environnants. Les bas-fonds, les reliefs et les plateaux sont riches en pâtures. Ce sont des régions proches du chef lieu de la commune. La distance est de 10 à 15km par rapport au chef lieu.

Auparavant, le déplacement se faisait quotidiennement c’est-à-dire qu’il y avait un retour aux villages. Certains éleveurs laissent les troupeaux aux environs du village et ils amènent les charrettes pour aller chercher les pâtures (akata) pour le bétail.

88 Finalement, des hameaux apparaissent dans ces lieux cités au-dessus. Les bouviers y habitent. Ils résident 5 à 6 mois. Ils reviennent aux villages pour l’approvisionnement en aliment et en eau.

A partir de la mauvaise saison (faosa) c’est-à-dire la période de soudure, ils renvoient les troupeaux dans les champs de cultures de la plaine après la récolte et les bêtes profitent des herbes. Durant la période pluvieuse, certains retiennent les bêtes aux villages. D’autres gardent les troupeaux dans la forêt du plateau ce d’autant plus qu’à l’époque la sécurité n’était pas menacée. C’est pourquoi d’ailleurs un éleveur possédait un effectif important de bête. De plus la richesse en pâture était considérable.

Après les pluies, les éleveurs déplacent à nouveau les troupeaux vers les régions des reliefs calcaires et des bas-fonds.

Dans ces régions, comme le nombre de la population paysanne augmente, le nombre des cases se multiplie ; finalement on obtient des Fokontany (des villages) tout près des reliefs.

Dans le relief de cuesta, et même dans les bas-fonds on pratique le hatsake18. C’est un système de culture qui possède un avantage pour les troupeaux : après la récolte, les résidus sont offerts aux animaux.

La transhumance a pour conséquences, dans le temps, la création de village. C’est le cas des villages de Mamery et de Manamby qui se trouvent à 40km et à 60km du chef lieu Maromiandra. Il s’agit en définitive de village de transhumance.

On y trouve un sol fin non sableux riche en végétation. L’herbe ahidambo ou danga (Heteropogon Contortus) y pousse très bien : c’est un patrimoine pastoral très recherché par les éleveurs. Ce sont de très vastes bas-fonds. On observe des plaines, des pénéplaines, des collines et quelques dépressions. Le sol ressemble à celui de la plaine du Fiherenana. C’est un sol résultant de séries de dépôts. Il est donc fertile même si l’eau y manque.

L’eau de pluie s’infiltre et stagne dans les dépressions de forme circulaire. Sur les endroits où il n’y a pas de dépressions circulaires, les paysans pasteurs creusent le sol

18 Hatsake : On défriche ou on met le feu dans la forêt puis on sème et on plante.

89 d’une façon circulaire pour que l’eau de pluie y reste. Ici, la nappe souterraine est profonde. La pluie est rare.

Auparavant, les gardiens des troupeaux « mpiandry omby » vivaient dans les hameaux. Ici, les troupeaux se déplacent librement pour brouter, sous la surveillance d’un « mpiandry omby ». La nécessité de ce gardien relève plus de la sécurité contre les vols de bœufs que du mélanage des bêtes de troupeaux différents. Ils peuvent également parcourir une longue distance dans les forêts ou dans les « îlots de forêts ». Une fois rassasiées, les bêtes retournent aux « valan’omby » qui sont une sorte de port d’attache.

Pour abreuver les bêtes, on utilise l’eau de pluie stagnée dans les lacs naturels ou artificiels. Durant la période sèche, les lacs sont secs et là on fait de véritables parcours pour chercher l’eau des puits.

L’élevage ne rencontre pas de problème du point de vue pâturage, ce qui fait que la multiplication, la reproduction des bêtes se font rapidement malgré d’autres problèmes à résoudre. En effet, un paysan pasteur peut posséder 140 à 150 bovidés, un nombre important par rapport aux autres villages de la commune. Ce qui montre vraiment que les conditions de pâturage sont meilleures. On pratique en général l’élevage bovin mais certains éleveurs possèdent un cheptel caprin et/ou ovin.

Auparavant, il n’y avait pas de vols de bœufs mais actuellement il y en a. la population évolue et se combine en ethnie. Certains ont de mauvaises mentalités. Actuellement, partout dans les milieux ruraux, l’insécurité y règne. C’est pourquoi, le gouvernement malgache avec l’aide publique étrangère, notamment l’union européenne, mobilise des fonds pour la sécurité et le développement rural à Madagascar.

La période où les villages Mamery et Manamby étaient des hameaux, les éleveurs y restaient pour une durée déterminée. Durant la saison sèche (faosa) et au cours de la saison des pluies, ils se déplacent avec les troupeaux pour revenir dans la plaine du fiherenana.

Actuellement, une bonne partie du troupeau reste dans ces sites de transhumance. Seuls les zébus maigres reviennent dans la plaine de Fiherenana. C’est pour échapper au problème d’eau. De plus, pendant le « faosa » les herbes deviennent sèches.

90 Aujourd’hui, les lieux de pâtures sont bien déterminés par les autorités communales, de même pour l’espace agricole. Donc la pratique d’autres activités dans les lieux de pâtures est strictement interdite.

Ces régions de transhumance s’appellent (Mamery, Manamby, Andranomainty) « monto » (toets’aomby). Ce sont des lieux publics strictement réservés au pâturage. Comme il y a une population qui habite, l’espace pour les activités agricoles est bien délimité.

Les dépôts de matériaux venant des montagnes durant la saison pluviale font que le sol de ces sites devient de plus en plus riche. Le sol de « monto » est de couleur rouge foncée. On y rencontre des cailloux, des gravillons, des colluvions à base calcaire. De plus la présence des montagnes favorise parfois quelques pluies.

C’est cette qualité du sol qui favorise l’émergence de prairies dans les monto où l’on peut rencontrer des savanes herbeuses, des savanes arbustives et arborées. On observe également des forêts et des « îlots de forêt ». Ces régions méritent d’être des zones de pâtures pour le bien de l’élevage. Le problème majeur est l’eau. C’est le souci des éleveurs.

La taille moyenne du troupeau bovin par éleveur dans les monto est d’une centaine de têtes. Le cheptel caprin a une taille légèrement supérieure, un peu moins de deux cents têtes. Le cheptel ovin est de petite taille, une cinquantaine de tête seulement par éleveur.

Il a été affirmé qu’auparavant un éleveur dans ces monto pouvait avoir plus de mille têtes de zébu. Mais l’on sait qu’aujourd’hui le problème de vol de bœufs est un problème qui freine l’essor de l’élevage.

91 Nous allons prendre quelques exemples de cahiers de bovidés de certains éleveurs. Prenons le cas de Monsieur TSIANTEANY Rebeno.

2000 2003 Vositra sarety : 6 Vositra sarety : 5 Omby lahy : 2 Tamana : 7 Tamana: 6 Omby lahy : 1 Vatony vavy : 4 Maota lahy : 2 Maota vavy : 4 Maota vavy : 1 Maota lahy : 2 Total : 16 Terabao lahy : 1 Terabao vavy : 1 2004 Total : 26 Vositra sarety : 5 Tamana : 7 2001 Omby lahy : 1 Vositra sarety : 6 Maota vavy : 3 Omby lahy : 2 Maota lahy : 3 Tamana : 6 Total : 19 Vatony vavy : 4 Maota vavy : 4 2005 Maota lahy : 2 Vositra sarety : 2 Terabao lahy : 1 Tamana : 6 Terabao vavy : 1 Omby lahy : 2 Total : 26 Vatony vavy : 1 Maota vavy : 2 2002 Terabao lahy : 2 Vositra sarety : 7 Terabao vavy : 2 Tamana : 6 Total : 17 Omby lahy : 1 Vatony vavy : 2 Maota vavy : 3 Maota lahy : 1 Total : 20

Ce qui motive le retour de ces sites de transhumance vers la basse vallée du Fiherenana en période sèche est le tarissement des points d’eau. Car même si l’herbe s’assèche, elle est toujours nutritive pour les bêtes. C’est ainsi que dès le début de la saison des pluies, les éleveurs renvoient les zébus dans la région de « monto » ; voilà donc la transhumance proprement dite.

Durant la période humide, les zébus, les caprins et les moutons choisissent les herbes à consommer. Ils mangent également les feuilles des arbustes. Durant la période

92 sèche, les bêtes ne choisissent pas les herbes à consommer. Ils mangent les herbes sèches et même les feuilles caduques des herbes. En fait, toute l’année il y a toujours des pâtures.

Ce sont les bouviers qui se chargent essentiellement de la transhumance. Ils peuvent être payés en nature et reçoit un maota mâle ou femelle (un jeune zébu) pour un travail de six mois, en une année, le tarif est une tamana. Mais des négociations salariales peuvent toujours intervenir car le travail devient de plus en plus délicat avec l’insécurité.

Il faut remarquer que quand la taille du troupeau est assez grande, le déplacement dans les régions montagneuses peut durer de 6 à 8 semaines. Dès lors, les bouviers y construisent de petites cases.

Ainsi, de Behompy, les éleveurs vont vers le monto d’Andranomainty et d’Ambelapata qui se trouve à environ 30km au Nord-Ouest du chef lieu. Ces derniers sites n’ont pas de sécurité, c’est pour cette raison qu’en 2005 des militaires y sont envoyés.

93 PHOTO N° 19 : C’est le départ des zébus en transhumance. Ce départ a eu lieu dans la plaine alluviale. Le bovidé qui est en avant, c’est une vache de race étrangère. Elle arrive à donner 18 litres de lait par jour.

PHOTO N° 20 : Les zébus sont rassemblés pour partir en transhumance vers des régions lointaines de la plaine Fiherenana.

94 Les pasteurs y restent pour une durée déterminée (8 à 9 mois). Durant la période sèche, ils retournent avec les troupeaux dans la région du Bas-Fiherenana, pour cause de manque d’eau. Toutefois, il y en a qui restent presque durant toute l’année.

Le retour des zébus ou des caprins a aussi eu lieu lorsqu’on veut vendre des bêtes au tsena d’Andranomena à Tuléar.

Vu la politique de sensibilisation effectuée par la GELOSE19, la situation actuelle n’est pas comme celle des années 80. Le hatsake est donc pratiqué mais avec une certaine réserve. Dans cette région, nous avons rencontré peu de gens qui pratiquent le hatsake.

Des pasteurs brûlent la forêt juste avant les pluies dans l’espoir d’avoir de jeunes pousses pour leur troupeau. Mais même cela, peu de pasteurs le pratiquent.

TABLEAU N°16 : LE RECENSEMENT DES BOVIDÉS DANS LES CAHIERS DES ZÉBU, COMMUNE RURALE DE MAROMIANDRA, ANNÉES 2000 ET 2004 Nombre des zébus dans Nombre d'éleveurs et Zébus morts Villages (Fokontany) chaque village bouviers 2000 2004 2000 2004 2000 2004 Maromiandra 234 328 35 54 13 9 Ambalaviro 201 290 15 39 0 13 Mitsinjo-Mahazoarivo 98 213 16 49 3 10 Marofatika 141 339 18 45 10 5 Ankoro 31 133 4 19 0 0 Ambovonosy 54 57 7 17 7 0 Antsary 36 180 3 25 0 11 Ambohitsabo 144 174 10 28 0 1 Manamby 100 187 8 25 0 10 Mamery 145 671 7 35 17 52 TOTAL 1184 2552 123 336 50 111 Total de 2 années 3736 459 161 Source : Le délégué administratif de Maromiandra

Les éleveurs, les bouviers de 10 villages de la commune, enregistrent annuellement le nombre de leurs zébus auprès du délégué administratif. Ce qui fait que chacun a un cahier propre à lui. Mais, certains éleveurs ne le font pas, en effet cet effectif 3736 de bovidés devrait être augmenté.

De l’année 2000 à l’année 2004, on enregistre une croissance du nombre de zébu malgré le rétrécissement de zone de pâturage dans la vallée de Fiherenana puisqu’il y a la transhumance.

19 GELOSE : Gestion Locale Sécurisée.

95 Ces milieux sont très loin du chef lieu, le seul docteur vétérinaire privé de la commune n’arrive pas parfois à suivre son emploi du temps pour la vaccination des bovidés. Généralement le zébu doit être vacciné le 4 mois (1ère vaccination) et 20 jours après (2ème vaccination). Toutefois, quel que soit l’âge, le bovidé doit être vacciné deux fois pour avoir une santé à peu près garantie.

96 TROISIÈME PARTIE :

LESLES COCONSEQUENCESNSEQUENCES DESDES TRTRANSHUMAANSHUMANCESNCES ENVERSENVERS LESLES PPAYSANSAYSANS ETET LESLES PEPERSPECTIVESRSPECTIVES DEDE DEVELOPPEMENTDEVELOPPEMENT

97 CHAPITRE VII : LES PROBLÈMES ET L’ASPECT POSITIF DES TRANSHUMANCES :

VII.1. LES PROBLÈMES

Le problème majeur demeure l’insécurité. L’insécurité est observée aussi bien dans les transhumances de courte que de longue durée. D’un seul coup, une cinquantaine ou une centaine de zébus peuvent être volés par les voleurs de bœufs (malaso).

Autrefois le vol de bœuf n’a pas connu une telle ampleur. La population était généralement faible dans l’ensemble du Sud-Ouest et chaque famille disposait à peu près de la même quantité de zébus.

C’est ainsi que le vol de bœuf qui se limitait à une ou deux têtes de bovidés par opération se portent aujourd’hui, depuis les années 1980 sur des dizaines voire des centaines de zébus. Et la solution à ce problème crucial n’est pas pour bientôt. Tant la situation est trop confuse. Les voleurs de zébus opèrent tant de jour que de nuit.

Si autrefois les voleurs étaient armés de sagaies et de frondes-pilatse, aujourd’hui ils sont dotés d’armes à feux souvent sophistiqués dont on ignore la provenance.

Pendant la journée, ils attaquent les bovidés transhumants c’est-à-dire éloignés des villages et des routes régulièrement fréquentées. Au cours de ces actes criminels les bouviers sont bien souvent éliminés physiquement

Ainsi vu ce risque majeur, les bouviers forment un groupe de 3 personnes au minimum et ils sont souvent dotés d’armes à feu et accompagnés de chiens qui jouent le rôle d’alarme.

Les bouviers peuvent être classés en deux catégories : les propriétaires ou membres de famille : ils peuvent être un jeune garçon ou un membre adulte de la famille ; les salariés : ils assurent le gardiennage de plusieurs zébus appartenant à un seul propriétaire mais parfois le troupeau est formé à partir de la propriété de plusieurs personnes. Le bouvier est logé, habillé et nourri par son ou ses patrons. En cas de maladie, c’est également l’employeur qui se charge des frais médicaux.

98 Actuellement, surtout dans les milieux littoraux comme dans la région de Belalanda, certains bouviers réclament de l’argent qui doit être payé quotidiennement ou mensuellement.

Nous avons déjà évoqué le fait que les voleurs peuvent s’attaquer aux troupeaux à n’importe quel moment du jour. Ainsi par exemple dans un petit village Ankasy au sud-est tout près de Miary un éleveur s’était fait volé 20 bovidés en un seul coup un jour de décembre 2000 vers 19 heures. Tous les zébus ont été volés alors que le cheptel caprin a été épargné. Pour ne pas être repérés par les poursuivants les voleurs effacent des pistes les traces laissées par le troupeau.

En cas de vol le propriétaire appelle les policiers ou les gendarmes pour poursuivre les malfaiteurs mais ces efforts sont souvent vains.

Lors des campagnes présidentielles, le candidat parvenu actuellement à la tête du pouvoir avait promis d’envoyer un hélicoptère dans chaque province pour mâter les voleurs de bovidés mais il n’a pas tenu sa parole, alors que cela aurait permis considérablement de diminuer les actes de banditisme dans les campagnes.

Outre l’insécurité, la maladie (l’épizootie) constitue également un des principaux obstacles du développement de l’élevage bovin.

Les maladies peuvent infliger des pertes importantes du fait de l’insuffisance de personnels vétérinaires. Or avec la privatisation actuelle de l’économie, il est peu probable qu’il puisse encore compter sur l’aide de l’Administration.

Pour les localités où il y a des vétérinaires, comme celle de Miary, la vaccination des animaux ne pose pas trop de problème.

Parfois, certains pasteurs n’ont pas le moyen de payer le frais de vaccination des ses zébus. Le problème principal n’est pas le paiement du droit mais c’est la volonté de vacciner.

Le droit de vaccination est fixé entre 1 500 et 2 000 fmg. Cette hausse est surtout imputable à la dévaluation à la monnaie malgache. Partout dans le domaine du commerce, les prix se sont élevés du fait de l’instabilité monétaire. De plus jusqu’aujourd’hui, la

99 Grande île reste un des pays les plus pauvres de la planète malgré la richesse de ses potentialités. Récemment le pays a bénéficié de l’effacement de sa dette par ses créanciers.

Toutefois par rapports aux bétails des autres provinces les zébus de notre région d’étude sont relativement peu menacés d’épizootie.

Le Sud-Ouest Malgache est menacé par certaines épizooties dangereuses. Les maladies qui continuent à toucher le cheptel bovin de notre lieu d’étude sont :

-le charbon bactérien (besoroka). Elle est caractérisée par un renflement au niveau de l’épaule et de l’encolure. Cette maladie est présente toute l’année. Elle peut attaquer toutes catégories de bovin sauf les veaux. Si on ne soigne pas l’animal, la mort peut survenir en quelques jours.

-le charbon symptomatique (bearike). Elle est caractérisée par une agitation de l’animal. Il a les oreilles repliées et il chie du sang rouge, noir. Cette maladie se manifeste surtout pendant la saison pluvieuse.

-la douve du foie (dinta). C’est une maladie parasitaire qui entraîne des diarrhées intermittentes et de l’amaigrissement. Elle peut tuer l’animal.

-l’ascaridose des veaux (soko). Cette maladie cause la mortalité des veaux surtout de moins de 4 mois.

Pour lutter contre ces maladies, il n’y a que le recours aux vétérinaires et aux vaccinations. Mais outre la médecine chimique, il y a aussi les procédés traditionnels pour soigner la maladie des animaux.

Le problème de transhumance dans la plaine alluviale de Fiherenana ne date pas d’hier. Bien avant la colonisation, les patriarches n’avaient pas marqué les limites entre les espaces agricoles et pastorales. Les deux types d’activités se combinent ou s’interfèrent. De cette époque les lieux de pâture étaient plus étendus par rapport à ceux réservés à l’agriculture. L’élevage constituait l’essentiel des activités et la population était encore peu nombreuse.

A partir de la colonisation, un effort était orienté vers l’agriculture et l’élevage en avait souffert. Après la colonisation, la situation de l’élevage ne s’était pas améliorée : les

100 cultures étant solidement installées et il est devenu très difficile de développer l’élevage dans le pur style d’autrefois.

Face à tous ces problèmes les éleveurs disposent de plus de 15 zébus quittent la plaine à chaque saison de culture avec les troupeaux vers les zones des transhumances à longue durée.

*LE PROBLÈME DE L’EAU

L’insuffisance d’eau est aussi un problème sérieux pour l’élevage. Le bassin hydrographique de Fiherenana connaît une période sèche assez prolongée (faosa), ce qui fait que son cours inférieur est à sec une grande partie de l’année ce qui ne favorise pas beaucoup la vie pastorale. L’abreuvement des animaux durant cette période reste problématique. C’est le cas par exemple à Mamery, à Manamby, à Andranomainty, ou Andranovory. En outre, la plupart des herbes de pâturage sont desséchées. Néanmoins les zébus malgaches sont favorisés par leur rusticité alors que les espèces allogènes comme les barea souffrent beaucoup.

Des éleveurs déplacent leurs troupeaux amaigris vers la zone de la plaine Fiherenana pour être plus proche du fleuve. D’autres éleveurs creusent des puits (vovo rano) mais les nappes sont souvent trop profondes pour les techniques locales traditionnelles. La transhumance concerne surtout les espèces bovines locales et il est assez rare de trouver un « barea » qui transhume. On ne les rencontre que pour les déplacements quotidiens. La raison c’est qu’ils ne supportent pas un long voyage sous le soleil contrairement au zébu malgache qui peut évoluer des journées durant sous le soleil sans le moindre signe de fatigue. Il suffit pour s’en convaincre que des zébus castrés effectuent des voyages entre des zones souvent très éloignées en tirant des charrettes pleines de charges. Dans les zones de transhumance la plupart des localités sont de petits hameaux qui constituent le campement des éleveurs.

Il va sans dire que l’activité agricole dans les lieux de transhumance est réduite à une portion congrue dans l’espace. Comme la région n’a pas, à priori, la vocation agricole les denrées vivrières, hormis le maïs demeure insuffisant. L’essentiel de ses cultures se fait en saison humide. Son avantage réside dans le fait que c’est un produit facilement conservable.

101 VII.2. L’ASPECT POSITIF DES TRANSHUMANCES

Avant la colonisation, la vie des éleveurs était relativement aisée dans la plaine car les animaux n’avaient pas à se déplacer sur une distance trop longue. Les pâturages étaient étendus et riches mais l’inexistence des limites entre les pâturages et les zones de culture constitue une autre source de problème dans la société.

Le manque d’espace consécutivement à l’augmentation rapide de la population et de la mise en valeur agricole ont en quelque sorte poussé les éleveurs à déplacer leurs troupeaux vers des zones plus favorables.

En moyenne, les troupeaux restent de la région d’Andranovory dans les pâturages durant 4 mois à 6 mois. Le vaste ensemble naturel : les reliefs calcaires, les bas-fonds, les savanes herbeuses, les arbustives, la formation xérophile dans les plaines et dans les reliefs calcaires favorisent la transhumance. Toutes ces régions citées offrent une nouvelle demande à la transhumance. Les espèces végétales qui poussent de ces régions ont une valeur nutritive certaine. Tel est le cas de kidresy et d’ahidambo.

Certains bouviers ont des parcelles pâturables qui leur sont propres et où le plus souvent l’accès est interdit pour les autres agro-éleveurs.

Les bouviers qui pratiquent la transhumance se portent plutôt bien. Ils sont physiquement fort et sont assez bien nourris et peuvent exercer jusqu’à un âge avancé. Certains ont même 60 ans.

Les feux de brousse étaient aussi un aspect positif de transhumance de longue durée ou de courte durée. Malgré tout, les feux de brousse sont un des facteurs de dégradation d’un milieu donné.

Les feux de brousse sont pratiqués dans les régions d’Andranovory, de Mamery, de Manamby. Les savanes sont divisées en plusieurs parcelles qui sont à tour de rôle brûlées une année sur deux ou sur trois afin de limiter la dégradation rapide du milieu.

La mise à feu s’effectue durant le « faosa » entre les mois d’août et novembre. Les savanes ainsi brûlées régénèrent vers le début de la saison des pluies le « litsake ».

Récemment, la commune de Maromiandra et de Behompy a reçu l’accord des autorités provinciales pour l’envoi des militaires (miaramila) dans les zones de

102 transhumances. Le but premier c’est de limiter les actes de banditismes de vols perpétrés très fréquemment par les malfaiteurs.

Dans les deux communes, Maromiandra et Behompy, 15 militaires assurent la sécurité dans cette zone classée zone rouge. Récemment, en 2003, le gouvernement provincial envoyait des militaires pour cette surveillance. En effet, les villages de ces deux communes s’organisent. Chaque village verse une somme de 180.000Fmg par mois au bureau de la mairie respective.

Messieurs les maires collectent les sommes qui vont servir à payer la nourriture quotidienne de ces militaires qui reçoivent chacun 6.000 Fmg. Cela a eu pour effet de faire reculer le vol de bovidés.

Il demeure, face à ce recul du vol, que la santé des bêtes n’est pas contrôlée faute de personnels de santé

CHAPITRE VIII : LES CONSÉQUENCES DES ACTIVITÉS (AGRO-PASTORALES) SUR LES PAYSANS ET LES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT

Les ruraux ravitaillent la ville en produits agricoles et la ville leur offre des produits de première nécessité. Il s’ensuit un mouvement pendulaire continuel entre ville et campagne. Cette situation pose le problème du transport.

VIII.1 LE TRANSPORT

Le transport des produits vers la ville est assuré par les charrettes et aussi parfois par portage.

Les chemins, les routes secondaires et principales facilitent la circulation des hommes, des produits, des différents véhicules comme les charrettes et même ceux qui sont motorisés.

Pour la circulation de bétails, dans le cadre de ce mouvement pendulaire, la jonction du marché d’Andranomena de la campagne se fait par convoyage à pieds.

Lorsqu’on loue une charrette pour transporter les marchandises, le prix de transport est fixé à 5 000 Fmg entre les villages. On paye 10.000 Fmg pour un déplacement vers Tuléar jusqu’en 2002. Mais depuis cette année les frais ont doublé.

103 VIII.2 LA COMMERCIALISATION

Dans le commerce, la marchandise est généralement acceptée entre les deux parties contractantes. Les ventes peuvent s’effectuer au village (voire dans les champs) sur les marchés locaux, et dans les villes de Tuléar. Les prix varient en fonction des lieux de vente ou de transaction.

VIII.2.1 LE COMMERCE DES PRODUITS AGRICOLES

L’année 2000 et celle de 2005, les prix des produits sont strictement différents. Les prix ont monté brutalement. Les raisons sont que à partir de 2002, le coût de la vie dans l’ensemble du territoire malgache a changé du fait de la dévaluation de la monnaie malgache. Par conséquent, les prix des produits ont augmenté et ça a favorisé une situation de crise généralisée : par exemple les salaires des fonctionnaires ne suivent pas l’évolution du coût de la vie.

Les producteurs conservent ces produits à l’état sec pour les vendre durant la période de soudure où les prix montent. Les produits agricoles de Toliara , étant incapables de satisfaire la demande locale, sont compensés par ceux de Fianarantsoa.

TABLEAU N°17 : LES DIFFÉRENTS PRIX DES PRODUITS AGRICOLES DE L’ANNÉE 2000 ET 2005 Produits lieu de production Marchés locaux Tuléar An agricoles (Unité : Charrette) (Unité : Charrette) (Unité : Charrette)

104 Manioc frais 125. 000 à 150.000 Fmg 150.000 Fmg par 175.000 à 200.00 par Fmg par Patate douce 125. 000 Fmg par 150.000 Fmg par 175.000 Fmg par Maïs 100. 000 Fmg par 125.000 Fmg par 150.000 à 175.000 Fmg par Canne à 50. 000 Fmg par 60.000 Fmg par 75.000 Fmg par sucre 2 0

75. 000 Fmg par . 2.500 10.000 Fmg le 15.000 Fmg le 0 Banane à 10.000 Fmg le régime régime. 100.000 Fmg régime. 150.000 Fmg 0 verte par par Pois du cap 75.000 Fmg par sac de 100.000 par sac de 125.000 Fmg par sac frais 50 kg 50 kg de 50 kg Pois vohème 60.000 Fmg par sac de 75.000 fmg par sac 100.000 Fmg par sac frais 50 kg de 50 kg de 50kg Vondro 1.500 Fmg par paquet de 2.000 Fmg par 2.500 Fmg par 150 tiges paquet de 150 tiges paquet de 150 tiges Manioc frais 250.000 Fmg par 275.000 Fmg par 300.000 Fmg par Patate douce 250. 000 Fmg par 275.000 Fmg par 300.000 Fmg par Maïs 150. 000 Fmg par 175.000 Fmg par 200.000 Fmg par Canne à 75. 000 Fmg par 100.000 Fmg par 125.000 Fmg par sucre Banane 150. 000 Fmg par . 17.500 Fmg le 25.000 Fmg le verte 15.000 à 10.000 Fmg le régime. 175.000 Fmg régime. 225.000 Fmg 2 0 0

régime par par 5 Pois du cap 1.750 Fmg par gobelet 2.000 fmg par le 2.500 Fmg le gobelet frais (kapoaka) gobelet Pois vohème 1.000 Fmg le gobelet 1.500 Fmg le gobelet 2.000 Fmg le gobelet frais Vondro 2.500 Fmg par paquet de 3.000 Fmg par 5.000 à 6.000 Fmg 150 tiges paquet de 150 tiges par paquet de 150 tiges

VIII.2.2 LE COMMERCE DES ANIMAUX

VIII.2.2.1 LE CONVOYAGE À PIED

VIII.2.2.1.1 LES ZÉBUS

Le marché d’Andranomena de Tuléar est un grand marché de bétail. C’est un lieu de rencontre entre les marchands d’origines géographiques les plus diverses. Ils en viennent de la région périphérique de Toliara comme Maromiandra mais également de zones plus éloignées telles que Mamery, Manamby d’où arrivent quelques 200 bovidés par an. Il en arrivent également du Nord-Ouest de Tuléar : , Befandria Sud ; du Sud : , , , .

Quant aux moutons et aux chèvres, ils viennent des localités proches de Tuléar comme Beravy en suivant la RN9 et des villages situés le long de la RN 7 tel que Vineta qui approvisionnent ce marché en viandes caprines et ovines.

105 Le tsena est bihebdomadaire : le mercredi et le samedi. On paye un droit 5000 fmg par zébu vendu. Chaque marché voit affluer 200 têtes de bovidés environ.

TABLEAU N°18 : LES PRIX DES ZÉBUS DANS LE MARCHÉ D’ANDRANOMENA À TULÉAR

Catégories Tailles Prix Années  280 Kg 2.000.000 Fmg Zébus castrés (vositra)  120 Kg 750.000 Fmg  80 Kg 600.000 à 650.000 Fmg  150 Kg 1.000.000 Fmg Taureaux :  Moyen (75kg) 500.000 à 750.000 Fmg  Petit (maota lahy) 300.000 à 350.000 Fmg 2000  170 Kg 1.000.000 Fmg Vache :  Moyenne (85 Kg) 500.000 à 600.000 Fmg  Petite (maota vavy) 250.000 à 300.000 Fmg  280 Kg 4.000.000 Fmg Zébus castrés (Vositra)  120 Kg 2.000.000 Fmg  80 Kg 1.200.000 Fmg  Grand 3.000.000 Fmg Taureaux :  Moyen 2.500.000 Fmg  Petit 800.000 à 900.000 Fmg  Grande 2.000.000 Fmg 2005 Vache :  Maigre 1.200.000 Fmg  Moyenne 1.300.000 Fmg  Petite 500.000 Fmg

Durant la période de récolte et de soudure, les zébus sont saturés au marché. On peut compter 200 à 300 zébus le jour de tsena. Par contre pendant la période de culture, les vendeurs de zébus sont occupés par des travaux dans les champs. Le nombre de zébus présentés ne dépasse guère les 100 têtes par jour de « tsena ».

Pour pouvoir vendre des zébus au tsena, il est nécessaire de présenter un certificat de santé de l’animal dûment signé par un docteur vétérinaire. Dans le sud- ouest malgache, le secteur d’ est parmi le plus gros fournisseur de zébus du marché d’Andranomena.

D’après ce tableau les prix ont en général doublé par rapport à 2002. Les raisons sont que depuis l’année 2002, la situation de vie des citoyens malgaches devient de plus en plus difficile. Cela engendre à une crise économique qui touche tous les secteurs d’activités.

Pour les moutons et les caprins, ce sont surtout les mâles qui sont destinés à la vente.

106 VIII.2.2.1.2 LES MOUTONS

Pour l’année 2000, les prix selon les tailles varient de 40.000 Fmg à 200.000 Fmg. Le plus petit se vendent entre 40 000 Fmg à 50.000 Fmg. Le moyen varie de 100.000 à 150.000 Fmg. Pour les plus grands, on paye une somme de 175.000 à 200.000 Fmg.

L’année 2005, la crise se ressent sur les prix : pour un mouton castré (vositra) de grande taille, on paye 500.000 Fmg, le moyen 350.000 à 450.000 Fmg et le plus petit 150.000 à 200.000 Fmg.

VIII.2.2.1.3 LES CHÈVRES

L’année 2000, les prix varient de 40.000 à 150.000 Fmg. Le petit coûte de 40.000 à 50.000 Fmg. Le moyen est acheté à 100.000 Fmg, pour le plus grand, le prix varie de 125.000 à 150.000 Fmg.

Pour l’année 2005, les prix varient de 125.000 Fmg à 400.000 Fmg.

VIII.2.2.1.4 LA VENTE DE LAIT

La vente de lait est surtout le fait des femmes et des enfants (jeunes garçons ou filles). Cette situation a été constatée à Maromiandra et à Miary. Les hommes occupés dans les travaux de champs et les travaux de transhumances sont très peu disponible pour ce genre de tâche.

Parmi les vendeuses de lait certaines sont des propriétaires de cheptel mais la grande majorité d’entre-elles achète le lait auprès des éleveurs à 3.000 Fmg le litre pour le vendre à leur tour à Tuléar.

Les éleveurs, les bouviers font la traite du lait de très bon matin ou à l’aube une fois par jour. La quantité de lait que la vache fournit dépend de la race. Les vaches introduites de Norvège donnent 18 litres par jour. La vache métisse donne 9 à 10 litres par jour alors que la race malgache donne 5 à 6 litres quotidiennement.

Ainsi, les villages qui possèdent le plus grand nombre de vache-barea ou des métisses fournit des quantités plus importantes. Le petit village Ankatsake-Ambohitsabo, de la commune de Maromiandra vend par jour 15 litres. Ce qui montre qu’ici, il n’y a pas beaucoup de « barea ». Par contre à Miary et à Akoronga, on arrive à avoir jusqu’à 120

107 litres. Ce qui montre que dans ces 2 villages, il y a des vaches étrangères (barea) et des métisses.

Dans l’ensemble de différents villages des communes, l’effectif des zébus barea est strictement insuffisant parce que les villageois n’ont pas vraiment les moyens pour les acheter à Antsirabe. Les projets tel que le PSDR doivent aider les villageois pour leur faciliter l’acquisition de ces bovins.

A Tuléar, un litre de lait coûte 5.000 à 6.000 Fmg actuellement alors qu’avant il était livré à 2.500 Fmg.

Dans les régions de « monto » des régions de transhumances à longue durée, les éleveurs produisent du lait caillé (habobo). C’est un moyen de conservation assez efficace qui permet le transport en charrette du produit vers Tuléar, distante environ de 60 km.

VIII.3 LES CONSÉQUENCES SUR L’ÉCONOMIE

Les actions qui visent à améliorer la santé, l’éducation contribuent en même temps au développement économique.

En ce qui concerne l’agriculture et l’élevage, les rendements sont importants. Toutefois, le passage du système traditionnel au système économique moderne vise l’amélioration du rendement.

Ces paysans producteurs arrivent à satisfaire au moins à leurs propres besoins immédiats. Ils arrivent à économiser assez d’argent même si cette épargne s’avère insuffisante face aux problèmes quotidiens qu’ils rencontrent. C’est dans les activités pastorales qu’ils récupèrent un revenu important.

En prenant des exemples d’abord pour l’économie de source agricole, actuellement pour la production du manioc, le revenu annuel d’un producteur est de 2.500.000 Fmg.

Pour les activités pastorales, le revenu annuel d’un éleveur est aux environs de 10.000.000 Fmg. Il dit qu’il n’a pas de banque, sa banque c’est son troupeau.

108 De plus, si les paysans arrivent à construire des maisons en dur, ce sont des maisons à caractères ruraux. D’où l’importance d’un système économique moderne rural pour un véritable développement de ces milieux défavorisés.

VIII.4 LES CONSÉQUENCES SUR LA SOCIÉTÉ

En effet, dans l’ensemble, l’argent obtenu est insuffisant. Les paysans producteurs n’arrivent pas à améliorer leurs conditions de vie. La plupart des paysans sont pauvres. Ils n’arrivent pas à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. En cas de maladie ils ne peuvent pas payer les frais médicaux. Il en est de même pour les frais scolaires des enfants dont beaucoup sont obligés d’abandonner l’école très vite pour aider les parents dans les travaux quotidiens. La plupart des membres d’une famille paysanne sont mal nourris, ils n’ont pas toujours la qualité nutritive requise.

En général, c’est surtout les jours de fêtes qu’on mange bien. Les conséquences sont : les enfants mangent pour grandir mais non pas pour une véritable croissance biologique normale. Les femmes rencontrent des difficultés au moment de l’accouchement à cause de l’insuffisance de force physique. L’espérance de vie est généralement basse. Les conditions difficiles d’hygiène déplorables favorisent la propagation des maladies telles que la typhoïde, le cholera.

On a pu encore constaté que certains n’arrivent pas à gérer leurs patrimoines économiques. D’un seul coup, l’argent ou le bien économique (zébus) est dépensé, dilué dans des voies anormales. Nous pouvons prendre en exemple les coutumes dans les funérailles qui détruisent le patrimoine économique en quelques jours seulement.

Le contact des villageois avec la ville leur apprend beaucoup de choses. Le milieu urbain est un milieu culturel.

Les villageois ruraux imitent les bons comportements de la ville. Ils savent que l’homme doit étudier, doit consulter des médecins, doit avoir un bon hygiène. Ils savent aussi que l’homme doit manger correctement pour un bon fonctionnement de l’organisme. L’homme doit également apprendre à gérer convenablement son économie.

VIII.5 LES PERSPECTIVES POUR LE DÉVELOPPEMENT

109 La plupart des malgaches sont des ruraux, les signes de la dynamique de la pauvreté sont visibles partout. Pour une amélioration des conditions de vie des gens, les autorités locales en premier lieu doivent fournir beaucoup d’effort pour aider ces zones défavorisées en vu d’un développement. Ainsi les aides extérieurs ne doivent être que des compléments.

La démocratie doit être considérée comme gage de développement et la dictature comme un vice. Les États doivent faire un gros effort pour arrêter la corruption, le favoritisme et l’enrichissement rapide illicite dans tous les milieux urbains et ruraux. Si ces différents points cités en haut passent convenablement, on pourra assister à un développement économique social et environnemental.

Le vol de bœuf est un facteur qui va à l’encontre de société pastorale. De ce fait, les maires des communes rurales doivent établir des accords avec le responsable de l’ordre publique, la force de l’ordre pour l’envoi des troupes dans les milieux ruraux de Tuléar. Ces derniers seront aidés par les villageois eux-mêmes. Cela doit contribuer à maintenir la sécurité dans ces zones d’élevage. D’autre part, il sera plus facile de gérer les conflits entre éleveurs et agriculteurs.

Les cotisations mensuelles constituent une des manières de collaborer avec ces forces de l’ordre. La mobilisation des docteurs vétérinaires privés dans la plaine Fiherenana et dans les milieux de transhumance lointaine comme à Manamby et à Mamery est donc souhaitée. Et ce afin de préserver les animaux des maladies.

La race bovine malgache doit être améliorée par le croisement par exemple pour lui conférer une meilleure qualité bouchère et laitière. De plus les métisses peuvent s’adapter au milieu. Les zébus « barea » rencontrent des difficultés inhérentes à l’insuffisance alimentaire et aux conditions climatiques.

On doit également développer l’élevage intensif dans la plaine de Fiherenana. Ce type d’élevage joue un rôle économique considérable. Par conséquent, on doit planter du fourrage sur les limites des parcelles de cultures parce que dans la plaine alluviale, les pâtures sont rares.

La culture fourragère dans les plaines doit être entrepris et encouragé pour que le problème de déplacement périodique des animaux ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

110 L’eau est un facteur indispensable pour le développement agro-pastoral or le Bas- Fiherenana connaît depuis un bon bout de temps un problème d’ensablement consécutif à la dégradation de la couverture végétale en amont.

En effet, le bassin hydrographique de Fiherenana doit permettre normalement de développer l’agriculture et l’élevage. Il faut donc trouver des moyens efficaces pour la gestion de cette eau. On peut aménager des barrages de rétention pour mieux contrôler le flux du fleuve.

La création et l’entretien des canaux d’irrigation sont aussi souhaitables pour deux raisons principales. À savoir, la compensation de la perte hydrique dont souffrent les plantes pendant les périodes défavorables, et la possibilité de pouvoir les troupeaux en toute saison.

L’aménagement des digues de protection sur les rives du fleuve est soutenu par les villageois. Lors des cyclones, les crues les inondations ravagent une bonne partie des terres cultivables.

111 CONCLUSION

Le taux d’accroissement naturel du milieu rural est positif. La population paysanne constituée surtout de jeunes répond favorablement aux différents types d’activités rurales, notamment dans le domaine de l’élevage.

Le sol du Bas-Fiherenana est un sol alluvial, un sol fertile. C’est un milieu attractif. Plusieurs migrants de différentes localités du sud-ouest s’y sont installés au fil des années. Toute la plaine, de la rive gauche à la rive droite, est dominée par une polyculture car c’est une région à vocation agricole. Dans les régions de « monto », on pratique l’agriculture mais faiblement. On pratique surtout le « hatsake » dans le relief calcaire.

Nous sommes en présence d’activités agricoles conditionnées par la pluie. La semi-aridité nécessite des périodes d’irrigation pour compenser les pertes hydriques des cultures. En effet, les pluies sont nettement insuffisantes. Mais, les rosées sont importantes, surtout sur le littoral. Elles favorisent, dans une large mesure, la croissance des plantes et pourraient améliorer sensiblement la production agricole, tout en favorisant le développement des pâtures. Le bassin hydrographique du Fiherenana joue un rôle important face aux activités agricoles, pastorales ou les transhumances.

La végétation culturale, la formation végétale xérophile de sables roux, les savanes herbeuses, arbustives de la région de « monto » au nord et au nord-ouest de la commune de Maromiandra, la forêt dense naturelle secondaire de la région de « monto » et de Behompy sont des milieux de pâtures stratégiques importantes pour les différents types de transhumances.

Faute de limites propres de pâturage dans le delta depuis l’époque précoloniale le déplacement des troupeaux en transhumance est inévitable. Généralement, chaque éleveur, dont l’effectif du cheptel bovin dépasse 10, est obligé de partir en transhumance à courte ou à longue durée. Cela est calqué sur le rythme saisonnier. Le choix du lieu de transhumance est fonction des pâtures existantes et des moments.

Le reboisement des arbres pour les pâtures est vivement souhaité puisque le manque de pâture dans les milieux proches du delta est un problème sérieux pour les

112 déplacements quotidiens des troupeaux. Il est de même pour la plantation de fourrage aux alentours des parcelles de cultures.

Le vol de bœuf est redoutable. Malgré tout, dans notre lieu d’étude, il n’a pas pris une ampleur considérable comme à Betioky ou à Sakaraha. Toutefois, l’envoi des militaires est soutenu pour contrôler les lieux de transhumances. Ces militaires seront guidés par les villageois eux-mêmes. Chaque semaine, il faut les remplacer par d’autres afin qu’ils ne soient pas établis des relations avec les paysans car il est constaté que parmi ces paysans, il y en a qui sont des « malaso » (des voleurs de bœufs). Le vol de bœuf demeure un phénomène complexe car on se demande d’où viennent les armes utilisées par les « malaso ». En quelques heures, ces derniers peuvent ramasser plus de 200 bovidés. C’est donc un problème sérieux et mérite d’être étudié car il ne sécurise pas l’élevage dans notre zone d’étude. A notre avis, l’hélicoptère pourrait être un moyen efficace pour la surveillance des troupeaux dans le sud-ouest malgache.

Les docteurs vétérinaires sont rares dans la région d’étude. Ce qui signifie que les bêtes ne bénéficient pas de soins sanitaires convenables. En effet, les autorités provinciales, les institutions privées qui soutiennent le développement rural comme le PSDR, le DELSO doivent impérativement voir ce problème de vétérinaire de près.

La production agricole est suffisante en auto-subsistance. Néanmoins, cette production obtenue annuellement ne permet pas vraiment de faire une économie monétaire. Par conséquent le passage d’un système agricole traditionnel au système moderne est souhaité pour une amélioration des revenus des agriculteurs.

Il est temps de renforcer l’importation de la race étrangère pour l’obtention de métis. La vache laitière de race étrangère est très intéressante à cause de sa capacité de production laitière élevée qui se situe au triple de la production de la vache locale.

En ce qui concerne l’économie de marché sur les zébus et la viande de bovidés, les zébus castrés malgaches (vositra) sont très rentables. Pour les métisses, la situation économique peut être encore plus importante. L’éleveur pourrait arriver à économiser une somme importante pour l’achat d’autres bovidés ou pour une autre activité économique.

Enfin, dans le delta du Fiherenana, vu le manque de pâturage, il est souhaitable de mettre en valeur un système d’élevage intensif. On regroupe les bêtes (les bovidés ou les

113 caprins) dans des parcs. Ceci facilite les soins et fatigue moins les bêtes, on peut les nourrir facilement et la gestion est plus simple. En outre, elles seront plus sécurisées contre les malaso.

En économie monétaire, les activités de transhumance sont beaucoup plus rentables que les activités agricoles. Malgré tout les systèmes d’amélioration de ces deux activités sont jugés plus que nécessaires.

114 BIBLIOGRAPHIE

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117 LISTE DES CARTES, SCHÉMAS ET CROQUIS

CART E N°1 : LOCALISATION DE LA ZONE D’ÉTUDE ...... 8

CART E N°2 : LES DIFFÉRENTES DUNES DU DELTA DE FIHERENANA ...... 11

CART E N°3 ITINÉRAIRES DES MIGRANTS DU MILIEU D’ÉTUDE ...... 30

CART E N°4 : LES DIFFÉRENTES VOIES DE COMMUNICATIONS DU MILIEU D’ÉTUD E ...... 45

SCHÉMA : MATÉRIELS ET OUTILLAGES AGRICOLES ...... 49

CART E N°5 : LES TERRAINS DE CULTURES ET LES CANAUX D’IRRIGATION ...... 54

CART E N°6 : LES DIFFÉRENTS TYPES DE TRANSHUMANCES ...... 73

CROQUIS : CENTRE ADMINISTRATIF DE LA COMMUNE RURALE DE MAROMIANDR A ...... 76

118 119 LISTE DES TABLEAUX

TABL EAU N°1 : LES 6 LACS ...... 15

TABL EAU N° 2 : LES TEMPÉRATURES MOYENNES MENSUELLES DANS LA VILLE DE TULÉAR ET SES ENVIRONS (1993- 2002) ...... 20

ÉVOLUTION DE LA TEMPÉRATURE MENSUELLE DANS LA VILLE DE TOLIARA ET SES ENVIRONS PROCHES (1993- 2002) ...... 20

TABL EAU N° 3 : LES VALEURS MENSUELLES ET ANNUELLES DES PRÉCIPITATIONS DURANT LA PÉRIODE 1993- 2002 À TULÉAR ET SES ENVIRONS PROCHES...... 23

TABLEAU N°4 : LA LISTE DES FOKONTANY ET LES DISTANCES PAR RAPPORT AU CHEF LIEU (MAROMIANDRA) ...... 34

TABLEAU N°5: LA STRUCTURE DE LA POPULATION PAR SEXE POUR LA COMMUNE TOUTE ENTIÈRE DE BELALANDA ...... 36

TABLEAU N°6: LA CLASSIFICATION PAR GRAND GROUPE D’ÂGE DE LA POPULATION DE BELALANDA, DÉCEMBRE 1999...... 37

TABLEAU N°7 : LA STRUCTURE PAR ÂGE DE LA POPULATION DE BELALANDA, BELITS AKE, TSINJORIAKE ET BEKOAKE ANNÉE 2000 : ...... 37

TABLEAU N°8 : LA STRUCTURE DE LA POPULATION PAR GRANDE TRANCHE D’ÂGE, ANNÉE 2001 ...... 37

TABL EAU N°9 : LE RECENSEMENT DE LA POPULATION, ANNÉE 2002...... 38

TABLEAU N°10 : L’ENSEMBLE DE LA POPULATION À STRUCTURE PAR ÂGE, SAKABER A, UN VILLAGE LITTORAL, ANNÉE 2003 ...... 38

TABL EAU N°11 : LE RECENSEMENT DE LA POPULATION, COMMUNE RURALE DE MAROMIANDR A, ANNÉE 2000 ET 2003...... 39

TABLEAU N°12 : LA RÉPARTITION DE LA POPULATION DANS LES DIFFÉRENTS VILLAGES DE LA COMMUNE DE MAROMIANDRA SUIVANT LES CLASSES D’ÂGES, ANNÉE 2004...... 39

TABLEAU N°13 : L’EFFECTIF DES ÉLÈVES À L’EPP DE BELALANDA DURANT QUELQUES ANNÉES...... 41

TABLEAU N°14 : LE NOMBRE DES ÉLÈVES INSCRITS DANS L’ANNÉE SCOLAIRE 2003-2004 ...... 42

120 TABL EAU N°15 : LA COMPOSITION DES ZÉBUS SELON LES ESPÈCES ET LA TAILLE, ANNÉE 2004, VILLAGE DE BELALANDA...... 83

TABLEAU N°16 : LE RECENSEMENT DES BOVIDÉS DANS LES CAHIERS DES ZÉBU, COMMUNE RURALE DE MAROMIANDRA, ANNÉES 2000 ET 2004 ...... 95

TABLEAU N°17 : LES DIFFÉRENTS PRIX DES PRODUITS AGRICOLES DE L’ANNÉE 2000 ET 2005 ...... 104

TABL EAU N°18 : LES PRIX DES ZÉBUS DANS LE MARCHÉ D’ANDRANOMENA À TULÉ AR ...... 106

121 LISTE DES PHOTOGRAPHIES

PHOTO N° 01 : UNE DUNE VIVANTE JUSTE AU NORD DU VILLAGE DE BELALANDA. ELLE EST LA PLUS ÉLEVÉE. ON CULTIVE LE SISAL POUR LUTTER CONTRE L’AVANCÉE DU SABLE VERS LA ROUTE. CETTE DUNE EST ÉVOLUÉE PAR RAPPORT À LA HAUTEUR INITIALE. EN BAS DE CETTE DUNE, TRÈS LOIN, C’EST LA MANGROVE...... 12

PHOTO N° 02 : UN DES 6 LACS TOUT PROCHE DE BELALANDA. IL EST SAUMÂTRE. EN CAS DE FORTE SÉCHERESSE L’EAU DU LAC S’ÉVAPORE. LA PROFONDEUR ET LES DIMENSIONS DIMINUENT. AU BORD DU LAC, ON VOIT UN DATTIER ET UN MANGUIER. LE RESTE EST UNE FORMATION XÉROPHILE SURTOUT À DIDIERACÉE...... 16

PHOTO N° 03 : C’EST UNE FORMATION VÉGÉTALE SUR SABLE ROUX ANCIEN DANS UNE SOUS RÉGION DE MIARY. LE SISAL COLONIAL POUSSE CORRECTEMENT. LE KILY (TAMARINDUS INDICA) SE DÉVELOPPE BIEN. IL EST ADAPTÉ AU CLIMAT SEMI-ARIDE. IL EST EN DE MÊME POUR LE FAMATA QUI EST UN EUPHORBE. LES ARBUSTES DE GENRE DIDIERACÉE SONT BIEN ADAPTÉS AU MILIEU. C’EST UN MILIEU DE PÂTURE POUR LES DÉPLACEMENTS QUOTIDIENS...... 29

PHOTO N° 04 : UNE FORMATION VÉGÉTALE, D’UN MILIEU SEMI-ARIDE À DIDIERACÉE ET À EUPHORBIACÉE. ELLE POUSSE SUR UN SOL SABLEUX – ROUX TOUT PRÈS DE MIARY (C’ÉTAIT LE MOIS DE JUILLET 2005). C’EST UN LIEU DE PÂTURE. LES HERBES COMMENCENT À S’INDIVIDUALISER À CAUSE DE LA SÉCHERE SSE...... 30

PHOTO N° 5 : C’EST LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DU FIHERENANA. ICI, LE FLEUVE EST EN PÉRIODE SÈCHE. LE VOLUME DE L’EAU DIMINUE. LES DEUX JEUNES FEMMES APPORTENT LEURS SEAUX POUR CHERCHER DE L’EAU...... 32

PHOTO N° 06 : UNE CULTURE DE MANIOC ASSOCIÉE AVEC LE POIS DU CAP À BEKOAKE. LE MANIOC EST PRÈS À ÊTRE RÉCOLTÉ. IL POUSSE BIEN SUR UN SOL ALLUVIAL (BARIAHO)...... 57

PHOTO N° 07 : UNE PÉRIODE DE RÉCOLTE DE MANIOC DANS UN CHAMP À MIARY. LES RENDEMENTS SONT IMPORTANTS. ON REPLANTE IMMÉDIATEMENT LES BOUTURES AFIN QUE LES TIGES DE MANIOC NE DEVIE NNENT PAS SÈCHES...... 57

PHOTO N°08 : UNE CULTURE DE PATATE DOUCE SUR L’ANCIEN LIT DU FIHERENANA TOUT PRÈS DE TSINJORIAKE. ELLE EST CULTIVÉE SUR UN SOL SABLE UX RICHE EN LIMON...... 59

PHOTO N° 09 : DES CULTURES ASSOCIÉES: LE MAÏS ET LE MANIOC POUSSENT TRÈS BIEN ENSEMBLE DANS LA BASSE PLAINE DE TSINJORIAKE...... 63

122 PHOTO N° 10 : UN CHAMP DE MAIS ET DE POIS DU CAP À MAROMIANDRA. ICI LE MAÏS EST PRÊT À ÊTRE RÉCOLTÉ. AU FOND, NOUS OBSERVONS DES MANGUIERS...... 64

HOT O N° 11 : UNE CULTURE DE CANNE À SUCRE DANS LA BASSE- PLAINE DE FIHERENANA, TOUT PRÈS DE SAKABERA. LA CANNE POUSSE BIEN GRÂCE À L’IRRIGATION...... 68

PHOTO N° 12 : LES FEUILLES DE PATATE DOUCE APRÈS LA RÉCOLTE TOUT PRÈS D’AMBALAVIRO. LA CHARRETTE EST UN MOYEN DE TRANSPORT PAR EXCELLENCE DANS LES MILIEUX RURAUX. C’EST POUR L’ALIMENTATION DU GRAND BÉTAIL QUI VIT DANS LE PARC (VALAN’OMBY)...... 73

PHOTO N° 13 : DES ZÉBUS DANS LA COUR D’UNE MAISON À BEKOAKE (ROHY). LA CLÔTURE DU PARC EST DÉTRUITE...... 79

PHOTO N° 14 : DES ZÉBUS DANS LA COUR D’UNE MAISON À MIARY. LE ZÉBU MARRON (À GAUCHE DE LA PHOTO) EST UNE RACE ÉTRANGÈRE (BAREA). C’EST UN MÂLE QUI A ÉTÉ ACHETÉ À ANTSIRABE À 3.000.000 FMG. CE SONT DES ZÉ BUS QUI SE DÉPLACENT QUOTIDIENNEMENT POUR LE PÂTURAGE...... 79

PHOTO N° 15 : UN TROUPEAU DE CHÈVRES ET QUELQUES MOUTONS EN BAS DU PONT DU FIHERENANA GARDÉ PAR DEUX ENFANTS TOUT PRÈS DE SAKABERA. ILS VIENNENT DE FAIRE ABREUVER LE TROUPEAU DANS LE FIHERENANA...... 82

PHOTO N° 16 : LES ZÉBUS SONT EN PLEINE PÂTURE HORS DE LA PLAINE DU FIHERENANA. LE PETIT GARÇON EST UN ENFANT D’UN BOUVIER. IL AIDE SON PÈRE PENDANT LE WEEKEND ET LES VACANCES...... 82

PHOTO N ° 17 : LES BOVIDÉS CHERCHENT LES PÂTURES. ILS SONT ÉPARPILLÉS. ILS SONT EN DÉPLACEMENT QUOTIDIEN HORS DE LA PLAINE ALLUVIALE...... 83

PHOTO N ° 18 : NOUS SOMMES TOUJOURS EN DÉPLACEMENT QUOTIDIEN HORS DE LA PLAINE ALLUVIALE. LES ZÉBUS MALGACHES CONSOMMENT LE CACTUS. LES BAREA NE LE MANGENT PAS. NOUS SOMMES EN PÉRIODE SÈCHE. LES PÂTU RES FONT DÉFAUT...... 83

PHOTO N° 19 : C’EST LE DÉPART DES ZÉBUS EN TRANSHUMANCE. CE DÉPART A EU LIEU DANS LA PLAINE ALLUVIALE. LE BOVIDÉ QUI EST EN AVANT, C’EST UNE VACHE DE RACE ÉTRANGÈRE. ELLE ARRIVE À DONNER 18 LITRES DE LAIT PAR JOUR...... 94

PHOTO N° 20 : LES ZÉBUS SONT RASSEMBLÉS POUR PARTIR EN TRANSHUMANCE VERS DES RÉGIONS LOINTAINES DE LA PLAINE FIHERENANA...... 94

123 TABLE DES MATIÈRES

AVAN T-PROPOS ...... 1

INTRODU CTION ...... 3

PREMIÈRE PARTIE : ...... 9

LE MILIEU NATUREL ET LA POPULATION ...... 9

CHAPITRE I : LE MILIEU NATUREL ...... 10

I.1 . LE RELIEF ...... 10

I.2 . LE CLIMAT ...... 18

*UNE SÈCHERESSE PRÉSENTE ...... 18

*LES TEMPÉRATURES ...... 19

*LES PRÉCIPITATIONS ...... 21

1.3 . LA NATURE DU SOL...... 23

I.4 . LA VÉGÉTATION ...... 24

*LA VÉGÉTATION ENDÉMIQUE ...... 25

*LE SYSTÈME D’ADAPTATION MORPHOLOGIQUE : ...... 26

*LE SYSTÈME D’ADAPTATION PHYSIOLOGIQUE : ...... 27

CHAPITRE II : L’HISTOIRE DES VILLAGES ET DE LA POPULATION ...... 31

II .1. LE FIHERENANA, UN FLEUVE À FOND MOBILE ...... 31

II .2 LA FORMATION DES VILLAGES ...... 31

II .3 LE PEUPLEMENT DU BAS-FIHERENANA ...... 35

CHAPITRE III : L’ÉTUDE ÉVOLUTIVE DE LA POPULATION ...... 36

III .1 LA STRUCTURE DE LA POPULATION PAR SEXE ...... 36

III .1.1. LA STRUCTURE PAR SEXE ...... 36

124 III .1.2 LA STRUCTURE PAR ÂGE ...... 37

III .2 LA POPULATION ACTIVE ET INACTIVE ...... 40

III .2.1 LA POPULATION ACTIVE ...... 40

III .2.2 LA POPULATION INACTIVE ...... 40

III .3 LES SCOLAIRES ...... 41

III .4 LA SANTÉ ET LE MOUVEMENT NATUREL ...... 42

III .4.1 LA SANTÉ ...... 42

III .4.2 L’ACCROISSEMENT NATUREL ...... 42

AGRICUL TURE ET TRANSHUMANCE DANS LA RÉGION DU BAS-FIHERENANA .... 44

DEUXI ÈME PARTIE : ...... 44

CHAPITRE IV : L’ACTIVITÉ AGRO-PASTORALE) ...... 46

IV.1. L’AGRICUL TURE ...... 46

IV.1.1 . LES PROPRIÉTÉS FONCIÈRES ET LES STRUCTURES AGRAIRES ...... 47

IV.1.2 . LES MATÉRIAUX UTILISÉS ...... 48

IV.1.3 . LA TECHNIQUE DE PRODUCTION ...... 50

IV.1.4 . LES CULTURES VIVRIÈRES ...... 52

IV.1.4 .1. LE MANIOC (MANIHOT UTILISSIMA) OU « BALAHAZ O* » ...... 53

IV.1.4 .2. LA PATATE DOUCE (BELE) ( IPOMEA PATATAS) : UNE PLANTE RAMPAN TE À TUBERCULE ...... 58

*LA TECHNIQUE DE PLANTATION ...... 59

IV.1.4 .3. LE MAÏS (ZEA MAYS) ...... 59

*LA CULTURE SUR BRÛLIS ( HATSAKE ) ...... 60

*LE SYSTÈME DE CULTURE DANS LA PLAINE ALLUVIALE ...... 60

*LA TECHNIQUE DE CULTURE ...... 61

125 *LE POIS DU CAP (KABARO) (PHASEOLUS LUNATUS) ...... 63

IV.1.4 .4. LES GRAINS D’AMBERIBÉRIQUES : ...... 65

*LE POIS VOHÈME : ...... 65

*LES AMBRÉVADES ...... 66

IV.1.4 .5. LA CANNE À SUCRE (FISIKY) (SACCHARUM OFFICINARUM) ...... 66

IV.1.4 .6. LES BANANIERS : ...... 68

*A PROPOS DE LA TECHNIQUE DE CULTURE : ...... 69

IV.1.4 .7. LES CULTURES MARAÎCHÈRES (LE JARDINAGE) ...... 70

IV.2 L’ÉLEVAGE ...... 72

CHAPITRE V : LES DEPLACEMENTS QUOTIDIENS DES TROUPEAUX ET LA TRAN SHUMANCE À COURTE DURÉE ...... 74

V.1. LES DÉPLACEMENTS JOURNALIERS DANS LA BASSE PLAINE ...... 74

V.1.1 . LES DÉPLACEMENTS AVANT LA COLONISATION ...... 75

V.1.1 .1. LES ITINÉRAIRES TRADITIONNELS ...... 75

V1.2. LA PÉRIODE COLONIALE ...... 76

V.1.2 .1. LES ITINÉRAIRES ACTUELS ...... 78

V.2 LA TRANSHUMANCE À COURTE DURÉE : ...... 84

*LA TRANSHUMANCE DE MAROMIANDRA À BEHOMPY : ...... 84

*LES ITINÉRAIRES ACTUELS ...... 85

CHAPITRE VI : LA TRANSHUMANCE À LONGUE DURÉE ...... 88

VI.1. DANS LA RÉGION HAUTE ...... 88

VI.1.1 . DANS LA COMMUNE RURALE DE MAROMIANDRA ...... 88

TROISIÈME PARTIE : ...... 97

126 LES CONSEQUENCES DES TRANSHUMANCES ENVERS LES PAYSANS ET LES PERSPE CTIVES DE DEVELOPPEMENT ...... 97

CHAPITRE VII : LES PROBLÈMES ET L’ASPECT POSITIF DES TRANSHUMANCES : ...... 98

VII.1 . LES PROBLÈMES ...... 98

*LE PROBLÈME DE L’EAU ...... 101

VII.2 . L’ASPECT POSITIF DES TRANSHUMANCES ...... 102

CHAPITRE VIII : LES CONSÉQUENCES DES ACTIVITÉS (AGRO-PASTORALES) SUR LES PAYSANS ET LES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT ...... 103

VIII.1 LE TRANSPORT ...... 103

VIII.2 LA COMMERCIALISATION ...... 104

VIII.2 .1 LE COMMERCE DES PRODUITS AGRICOLES ...... 104

VIII.2 .2 LE COMMERCE DES ANIMAUX ...... 105

VIII.2 .2.1 LE CONVOYAGE À PIED ...... 105

VIII.2 .2.1.1 LES ZÉBUS ...... 105

VIII.2 .2.1.2 LES MOUTONS ...... 107

VIII.2 .2.1.3 LES CHÈVRES ...... 107

VIII.2 .2.1.4 LA VENTE DE LAIT ...... 107

VIII.3 LES CONSÉQUENCES SUR L’ÉCONOMIE ...... 108

VIII.4 LES CONSÉQUENCES SUR LA SOCIÉTÉ ...... 109

VIII.5 LES PERSPECTIVES POUR LE DÉVELOPPEMENT ...... 109

CONCLU SION ...... 112

BIBLIOGRAPHIE ...... 115

LISTE DES CARTES, SCHÉMAS ET CROQUIS ...... 118

LISTE DES TABLEAUX ...... 120

127 LISTE DES PHOTOGRAPHIES ...... 122

TABL E DES MATIÈRES ...... 124

128