Le Nouvel Esprit De L'université
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Université de Liège Faculté des Sciences Sociales Centre de recherches et d’interventions sociologiques Le nouvel esprit de l’université : une institution au défi de la troisième mission Thèse de doctorat présentée à l’Université de Liège par Céline Hoerner en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences Politiques et Sociales Sous la direction de Jean-François Bachelet Année académique 2019-2020 Membres du jury Pierre Artois , Maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles Jean-François Bachelet, Agrégé de faculté à l’Université de Liège Rachel Brahy, Première logisticienne de recherche à l’Université de Liège Frédéric Schoenaers, Professeur ordinaire à l’Université de Liège Sophie Thunus, Professeure à l’Université Catholique de Louvain Didier Vrancken, Professeur ordinaire à l’Université de Liège 2 RÉSUMÉ Cette thèse porte sur l’évolution de l’université en Belgique francophone depuis les réformes européennes de la fin du XXe siècle (déclaration de la Sorbonne, processus de Bologne, stratégie de Lisbonne). Nous partons de l’observation que les universités sont à présent soumises à des injonctions issues du Nouveau Management Public et plus largement de l’idéologie managériale, mais aussi à des contraintes liées au contexte de sous-financement de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous verrons qu’en plus des contraintes du marché, l’université doit également répondre à des attentes de la société entrainant une nouvelle reconfiguration des savoirs. Le but de cette recherche est d’étudier comment l’université répond aux injonctions de rentabilité et de transparence qui lui sont adressées ainsi qu’aux attentes de la société. Nous analysons dans quelle mesure et comment la notion de troisième mission ainsi que les activités qui y sont liées contribuent à la réponse de l’université aux demandes qui lui sont adressées. Dans le cadre de ce travail, l’Université de Liège a constitué notre terrain de recherche principal tandis que deux autres universités dites « complètes » de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont été étudiées dans une moindre mesure (l’Université Libre de Bruxelles et l’Université Catholique de Louvain). Notre méthode est qualitative, basée d’une part sur l’analyse du discours institutionnel et d’autre part sur des entretiens semi-directifs menés auprès d’acteurs du monde universitaire, mais aussi hors de celui- ci. Nos observations montrent que l’idée de troisième mission recouvre à la fois le service à la société, tel qu’il peut être défini dans la littérature, ainsi que le service à la communauté universitaire. Toutefois, pour les acteurs de terrain la définition de la troisième mission reste floue et peu univoque. Nous proposons une modélisation de la troisième mission, grâce à l’étude de différents services et dispositifs de l’université comme objets-frontière entre l’université et d’autres acteurs extérieurs à celle-ci. L’analyse de l’université sous le prisme de la Cité par projets et la perspective d’un monde en réseau fait percevoir la troisième mission comme un moyen de légitimation de l’institution par rapport aux injonctions émanant des réformes européennes, mais aussi comme une réponse aux demandes de la société. Mots-clés : université, nouveau management public, justification, réseau, troisième mission, objet-frontière. 3 ABSTRACT This thesis focuses on the evolution of the university in French-speaking Belgium since the European reforms of the end of the 20th century (Sorbonne declaration, Bologna process, Lisbon strategy). We start from the observation that universities are now subject to injunctions from the New Public Management and more broadly from managerial ideology, but also to constraints linked to the context of underfunding of higher education in the Wallonia-Brussels Federation. We will see that in addition to the market constraints, the university must also respond to the expectations of society, leading to a new reconfiguration of knowledge. The aim of this research is to study how the university responds to the injunctions of profitability and transparency addressed to it as well as to society's expectations. We analyse to what extent and how the notion of third mission and the activities related to it contribute to the university's response to the requests addressed to it. As part of this work, the University of Liège constituted our main research field while two other so-called "complete" universities of the Wallonia-Brussels Federation were studied to a lesser extent (the “Université Libre de Bruxelles” and the Catholic University of Louvain). Our method is qualitative, based on the one hand on the analysis of institutional discourse and on the other hand on semi-structured interviews conducted with actors in the academic world, but also outside it. Our observations show that the idea of a third mission covers both service to society, as it can be defined in the literature, as well as the service to the university community. However, for those working in the field, the definition of the third mission remains unclear and unequivocal. We propose a modelling of the third mission by studying different services and devices of the university as boundary objects between the university and other actors outside it. The analysis of the university through the prism of the City by projects and the perspective of a networked world makes the third mission perceived as a way of legitimizing the institution in relation to the injunctions emitted from European reforms, but also as a response to society's requests. Keywords: university, new public management, justification, network, third mission, boundary object. 5 REMERCIEMENTS En entamant cette recherche doctorale, je savais que je m’aventurais dans un parcours du combattant. Toutefois, entre l’enthousiasme du début, les doutes lors de l’étude du terrain, l’épuisement de la fin de la rédaction et enfin le soulagement d’avoir mis le point final à la thèse, je ne mesurais pas l’ampleur de l’ascenseur émotionnel qui allait ponctuer ce chemin. L’accomplissement de ce travail n’aurait pas pu avoir lieu sans l’aide et le soutien de certaines personnes. Je tiens tout d’abord à remercier mon promoteur, Jean-François Bachelet, de m’avoir confié ce projet de recherche et de m’avoir accompagnée durant presque sept ans. Je le remercie pour ses encouragements, sa confiance ainsi que nos nombreuses discussions durant tout ce temps. Je remercie également Didier Vrancken de m’avoir judicieusement conseillée et de m’avoir guidée durant la fin de ma rédaction. Je tiens aussi à remercier Frédéric Schoenaers d’avoir accepté de faire partie du comité ainsi que pour ses conseils et sa bienveillance. Merci enfin à enfin Rachel Brahy, Sophie Thunus et Pierre Artois pour l’intérêt qu’ils ont porté à ce travail de recherche en acceptant de faire partie du jury. Cette thèse de doctorat n’aurait pu voir le jour sans les acteurs de terrain qui ont accepté de me rencontrer. Étudier l’université à l’université a été beaucoup plus complexe que je ne l’imaginais, mais leur accueil, leur intérêt par rapport à mon projet et nos échanges stimulants m’ont donné la motivation de toujours en apprendre plus sur ce milieu décidément étonnant et passionnant. Je souhaite aussi remercier mes collègues du CRIS pour leurs encouragements mais aussi pour tous ces bons moments partagés ensemble, dans « le » couloir ou autour d’un bon repas. Un merci particulier à Julie Gérard et Grégory Jemine pour avoir relu ma thèse et pour leurs conseils constructifs. Je remercie également mes collègues du Réseau des Doctorants de m’avoir accueillie dans l’équipe et permis de faire de belles rencontres. Finaliser une thèse de doctorat tout en menant une activité professionnelle à temps plein pendant deux ans n’est clairement pas la situation la plus confortable. Cependant, je remercie mes collègues des projets de soins intégrés de m’avoir soutenue durant ce 7 moment difficile. Je remercie particulièrement le Docteur Bosly pour sa relecture attentive de ma thèse, ses conseils bienveillants et ses encouragements. Arriver au terme de ce parcours n’aurait pas pu être possible sans le soutien de mes amis. Merci à vous d’avoir continué de croire en moi dans ces moments remplis de doutes, mais aussi de m’avoir si souvent remonté le moral. Merci aussi à mon Dexter pour les séances de ronronthérapie, dont l’efficacité n’est plus à prouver. Enfin, je tiens à remercier ma famille de m’avoir épaulée dans tous mes projets. Je remercie mes beaux-parents Antonella et Christian ainsi que ma belle-sœur Anaïs de m’avoir encouragée pendant cette période éprouvante. Je remercie ma maman, Marie- Élisabeth, qui m’a appris à toujours dépasser mes limites et mon papa, Pierre, de n’avoir jamais douté de moi. Enfin, je remercie Laurent, qui partage ma vie et qui a toujours été présent dans les bons comme les mauvais moments, qui a relu ma thèse au moins une centaine de fois sans jamais se plaindre, qui a veillé à ce que je ne meure pas de faim durant la rédaction et qui croit en moi quand je n’y arrive plus moi-même. À toutes et à tous, merci. 8 SOMMAIRE Sommaire ................................................................................................................... 9 Introduction générale ................................................................................................ 11 Chapitre 1 Du mythe humboldtien à l’université entrepreneuriale ................................................................ 25 Chapitre 2 L’université en Belgique francophone .............................................................................