MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ******************** UNIVERSITE DE *********** FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ******************* DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

CONTRIBUTION GEOGRAPHIQUE A L’ETUDE

DES CONDITIONS SANITAIRES DES PAYSANS :

Cas de la commune rurale de Behompy

MEMOIRE DE MAITRISE

Présenté par:

YOUSSOUF Mahamoud

Sous la direction de :

Monsieur NAPETOKE Marcel Maître de Conférences à l’Université de Toliara

Date de soutenance : 18 Avril 2012

Année Universitaire : 2010 - 2011 1

AVANT-PROPOS

Toute modeste qu’elle soit, cette étude n’aurait pas été réalisée sans le concours de personnes et de services qui nous ont aidé et encouragé depuis le commencement du travail jusqu’à ce qu’il se soit achevé.

Nous tenons ainsi à remercier Monsieur Marcel NAPETOKE, Maître de Conférences à l’Université de Toliara, qui a bien voulu diriger ce travail, malgré les lourdes responsabilités, aussi bien professionnelles que familiales qu’il a en charge ; il a accordé beaucoup de temps pour la lecture et l'amélioration de notre manuscrit.

Notre reconnaissance va également à l’endroit de tous ceux qui ont lu le présent texte, et à tous ceux qui nous ont apporté leurs idées d’encouragement, en particulier nos confrères comoriens universitaires à qui se sont joints à tout moment à ce travail.

Nous tenons aussi à manifester notre gratitude à Monsieur SOLO Jean Robert, Directeur de Département de Géographie de l’Université de Toliara, de nous avoir délivré une autorisation d’enquête afin de nous permettre de bénéficier de toutes les facilités nécessaires auprès des divers services et des responsables.

Nous remercions plus particulièrement :

- Monsieur TSIMITAMBY, Assistant à l’Université de Toliara, pour l’encadrement et tous les concours qu’il a bien voulu nous prêter lors de la réalisation de ce mémoire de Maîtrise ;

-Madame RAZAMADRIAIVO Jeannine, Directrice l’E.P.P et Monsieur RABENANDRASANA Alphonse, Directeur du C.E.G de la commune de Behompy ;

-Monsieur MOZE, Médecin du CSBII de la commune ;

- Monsieur PAULDET, chef quartier du chef-lieu de la commune,

- des personnes ressources, véritables et remarquables compagnons dont les parfaites connaissances des coutumes de la société masikoro nous ont été d’une aide inestimable ; 2

Ensuite, nous adressons nos plus vifs remerciements aux responsables des différents services de la région de Toliara, en particulier ceux de la commune rurale de Behompy et nos dévoués informateurs qui ont aidé sans restriction pour que ce travail soit bien réalisé.

En plus, nous ne saurions oublier de remercier les membres de toutes nos familles à Madagascar et aux Comores. A Madagascar, notre famille est représentée par HATONAKO Fanomezantsoa Joseph et sa femme RANOANDROJoeline ; aux Comores, elle est représentée par nos parents MAHAMOUD Allaoui et sa femme HAOUFATI Sidi qui nous ont élevé et éduqué depuis notre jeunesse. Ils nous ont prodigué aide financière, et surtout morale pour nos travaux de recherches. Sans leur participation, ce mémoire n’aurait pas pu être réalisé normalement.

Nous remercions également nos frères et sœurs de nous avoir apporté des encouragements et des supports moraux pour que nous puissions résister à rester en terre malgache. Cette étude n’aurait jamais pu être menée sans la confiance que nous ont accordéles paysans de la commune rurale de Behompy.

Enfin, nous ne saurions oublier Mademoiselle HATONAKO RasoafenoJoéline Jessica qui nous a procuré les meilleurs moments de la vie et protégé des dures difficultés durant la préparation de notre mémoire.

Nous pensons à tous les Malgaches et Comoriens avec qui nous avons partagé des idées dans le domaine de la recherche durant ce travail. Nous voulons assurer notre sincère reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont soutenu et encouragé pour la réalisation de ce travail. Qu’ils veuillent bien nous excuser de n’avoir pas pu les citer dans cette page de remerciement. Nous ne pouvons pas terminer ce paragraphe sans remercier Docteur RAMANANTENA Harisoa Marie Claudia, Médecin Inspecteur du service du district de la santé publique de Toliara II.

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ACRONYMES

A.D.E.R : Agence de Développement de l’Electrification Rurale

C.E.G : Collège d’Enseignement Général

C.S.BII : Centre de Santé de Base II

E.P.P : Ecole Primaire Publique

F.D.L : Fonds pour le Développement Local

F.I.D : Fonds d’Intervention pour le Développement

FOFIFA : Foibe Fikarohana momba ny Fambolena (Centre National de la Recherche Appliquée au le Développement rural)

I.E.C : Information-Education-Communication

I.H.S.M : Institut Halieutique et des Sciences Marines

K.M.I : Komine Mendrika Intégré

K.M.S : Komine Mendrika Salama

M.N.P: Madagascar Nation Park

O.N.N : Office National de Nutrition

P.F : Planning Familial

P.M.B : Projet Médique Brousse

PCD : Programme Communal du Développement

SEECALINE: Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matière d’Alimentation et de Nutrition Elevée

W.W.F: World Wildlife Fund (fonds mondial pour la nature)

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INTRODUCTION

Les conditions sanitaires des paysans des communes dans le district de Toliara II nous ont intéressés et nous avons décidé d’étudier celles de la commune rurale de Behompy. L'exécution de cette étude exige l’installation d’une équipe du terrain pour saisir des causes primordiales de ces conditions de vie des paysans de la commune rurale, plus particulièrement au chef-lieu, situé géographiquement entre :

Nord : 23°14′. 881″ S/43°51′.341″E,

Sud : 23°15′. 124″ S/43°51′.239″E.

Ce travail de mémoire va décrire les problèmes sanitaires des paysans de la commune rurale de Behompy, délimitée à l'Est par le village d’Ampamata. Behompy est un ancien village faisant partie de l’ancienne commune rurale de . Il se trouve juste au bout de la sortie du fleuve Fiherena, sur la rive gauche. Son site est la limite orientale du delta du fleuve. C’est un milieu physique plutôt rude. Alors pourquoi donc ce choix du terrain et comment avons-nous pu réaliser ce travail assez complexe ?

PROBLEMATIQUE

Dans l’ensemble, les villages connaissent des problèmes identiques dans la région rurale du Sud-ouest malgache en matière de santé publique. Jusqu’à ce jour, cette situation prévaut. Pour les paysans agriculteurs en majorité, ce problème de leurs conditions de vie se présente comme ainsi : ils devraient soit utiliser toutes les circonstances naturelles qu’ils vivent à l’intérieur et en dehors de leurs villages, soit rester sur place tout en essayant d’adopter plusieurs procédés permettant de perpétuer leurs environnements authentiques.

Depuis très longtemps, les cultivateurs se trouvent dans une situation de crises sanitaires permanentes et délicates. Comment un tel phénomène se présente-t-il dans la commune d'étude? Quelles ″réponses″ les paysans vont-ils apporter pour faire face à cette difficulté? La réalisation de plusieurs projets de développement sur la ″filière santé″ pourra-t- elle ramener la commune rurale de Behompy à une situation de prospérité qu’elle avait connue avant ? Ce sont là les questions que nous nous sommes posé. Elles constituent la problématique de ce travail. 5

Par ailleurs, diverses raisons nous ont amenées à considérer la commune de Behompy, partie orientale du delta de Fiherena, comme terrain d’étude (carte n°1) pour la préparation de ce mémoire de Maîtrise. D’abord, il y a notre participation, en cette année 2011, à une équipe de recherche qui a effectué des enquêtes socio-économico-culturelles dans le périmètre en question. Ensuite, l’observation de causes précises de cette précarité de la santé publique de la commune due aux divers facteurs locaux nous a fait entrevoir quelques stratégies d’adaptation. Enfin, la proximité de ce terrain de travail par rapport à la ville de Toliara où nous séjournons depuis plusieurs années facilite les sorties du terrain.

METHODOLOGIE

La première phase de notre travail consiste à nous adresser aux autorités locales afin de pouvoir montrer une autorisation d’enquête dans la commune. Nous avons contacté ainsi les différents services présents dans ladite commune de Behompy pour avoir à notre disposition des données chiffrées sur la population, sur les activités agro-pastorales, sur la culture des paysans et sur le commerce local.

La seconde phase consiste en l’élaboration d’une typologie de la commune entière. Il s’agit surtout de déterminer les points types sur lesquels nous devons mener les enquêtes. Ceci est en fonction de la composante ethnique et des systèmes pratiqués par la population locale. La première localité saisie dans la commune est bien sûr le chef-lieu de la commune où l'on prélève la majeure partie des données de cette région. Là se rencontrent toutes les complexités administratives pour les besoins de ce mémoire en matière de données écrites.

Notre méthodologie s’est basée sur des questions-réponses ouvertes (entretiens avec les habitants) appelée ″système systématique ou des recueils d’informations auprès des différents services et responsables administratifs locaux″. Cela nous a permis d'avoir des discussions avec qui que ce soit. L’essentiel est d’avoir des informations provenant des différentes catégories de personnes à travers la commune toute entière.

Les enquêtes sur terrain ont été effectuées par une équipe de recherches qui a déployé plusieurs méthodes, à savoir :

-l’A+ (Approche pluridisciplinaire d’une unité sociale localisée) et les méthodes participatives :

-la MARP (Méthode d’Approche et de Recherche Participatives) avec le focus Groupe 6

Tableau n° 1 :La trilogie Date, Lieu, interview, Réalités observations Sujet Problèmes Solutions Exemple : 12/07/2011 Natures de sols Voir le page 13 Le maire de Behompy. Historique de toutes les réponses aux Relief et hydrographie Fiherena (pourquoi questions sur la case de ce nom Fiherena ?) problème sont là !

Source : Enquête personnelle

Il est à noter que dans le cadre de la trilogie, on doit adopter toutes les autres méthodes quel que soit leur genre (A+, participatives : MARP-FOCUS GROUPE) pour pouvoir ramasser les données nécessaires et fiables aux cours des enquêtes menées sur les terrains.

Nous avons établi des fiches d'enquêtes du terrain. La méthode comprime les données obtenues avec l'utilisation des différentes méthodes. Elle semble la plus nécessaire au recueil de données. Rien n’a échappé à celle-ci. En moyenne, nous y restons entre quatre et/ou six jours. Il faut toujours prévenir les habitants-cibles trois jours avant l’entretien et au cours duquel des notes vont être prises et on ne revient plus auprès de ceux de qui on a recueilli des données dans ces fiches du terrain, vu que les données sont bien arrangées et que le temps est mesuré.

Après les enquêtes de terrain, nous avons réservé une journée pour nous entretenir avec les membres de l’équipe afin de rectifier toutes les erreurs commises sur les terrains. Notre questionnaire touche divers points portant sur les conditions sanitaires des paysans dans la commune rurale de Behompy suivant le plan que nous avons préétabli. L’illustration de ce mémoire à l’aide des figures a été établie soit à partir des cartes consultées, soit à partir des visites et des observations générales du territoire communal.

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PLAN DU MÉMOIRE

Ce mémoire comporte trois parties.

Notre première partie s’efforcera de décrire la zone d’étude et comprend deux chapitres : Aspects physiques du terrain et la population de la commune.

La deuxième partie analysera les conditions sanitaires de la population proprement dites, examinera la situation générale de la santé publique ainsi que les causes et effets des maladies dans la commune.

Enfin, la troisième partie traitera des contraintes sanitaires de la population de la commune de Behompy et solution face aux problèmes de la santé publique.

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Carte n° 1 : Localisation de la zone d’étude.

Source: SAID Ali Attoumane, 2011, p. 9.

Modifiée 9

PREMIÈRE PARTIE

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA ZONE D’ÉTUDE

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Le présent travail de recherche porte sur la commune rurale de Behompy, constituée de dix villages qui s'étalent du Nord au Sud et d’Est à l’Ouest. Behompy est une commune limitrophe Est du delta du fleuve Fiherena ; notre zone d'étude a un cadre géographique bien défini, traversé par ce cours d'eau qui donne à la population la chance de s'adonner aux activités agro-pastorales. Enfin, nous allons essayer en premier lieu de présenter les éléments de ce cadre naturel.

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Chapitre I : Localisation du terrain d’étude et ses aspects

I. 1. Délimitation de la commune rurale de Behompy

Behompy est située à 14,9 km à l’Est de Maromiandra et à 14,6 km au Nord-est de Miary. Il se trouve à 22,2 km au Nord-est de Toliara. Sa superficie est de 682,25 km², couverte par dix villages : Behompy Mahasoa, Ampasy, Ampihalia, Beantsy, Marohala, Vorondreo, Ambolonkira, Behera, Anjamala et Maroata.

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Carte n° 2 : Les villages de la commune rurale de Behompy

Source : création personnelle. 13

I.2.Relief et hydrographie

Behompy est une zone riche aux bons sols qui se prêtent bien aux activités agricoles. Les cultures de décrue se pratiquent majoritairement dans ce milieu naturel comme se trouvent dans les autres communes riveraines telles que Miary, Maromiandra et .

I. 2. 1. Sols et reliefs

C’est une région deltaïque à dominance de sable fluviatile de formation récente. Cette dernière est essentiellement causée par la présence du Fiherena. Ce fleuve a un historique associé au destin de la région durant la dynastie Andrevola. Ce nom est étroitement lié au rétablissement de la situation du tombeau royal ″AMBOHIBOLA″ qui a failli être détruit par le fleuve à l’époque. Les trois grands ″ombiasa″, à savoir ″TSIKOLOLY, RERANDRA et LAHIMAINTY ont pu faire dévier le cours de Maninday vers l’Ouest, permettant de changer ce dernier nom en Fiherena.

Figure n° 1 : COUPE PEDOLOGIQUE DU SOL

Source : création personnelle. 14

Ce secteur de la vallée de Fiherena est très riche en alluvions. Il est très aplati. Il n’y a presque pas de berges, ce qui favorise souvent le débordement du fleuve, provoquant des inondations à travers la région. Et ces inondations entraînent souvent des dépôts de limons très fertiles qui enrichissent les sols de la commune de Behompy. Pour mieux appréhender cette situation, essayons de faire une coupe pédagogique (Figure n°1) et étudions les différents aspects de cette coupe. Cette dernière porte sur cette zone de débordement de vallée de Fiherena, se trouve au niveau des villages de Behompy et Ampialia.

La première coupe est centrée sur des terrasses constituées par les sols argilo-sableux. Ces terrasses s’étendent jusqu’au lit mineur de la rivière selon les observations effectuées dans les endroits plus bas.

La deuxième coupe se localise dans le même endroit ; elle présente une variété des sols très fertiles. Il s’agit de bourrelets généralement constitués d’éléments grossiers. L’eau a du mal à les envahir. Le sol y est surtout constitué d’argile et de sables. Le degré de la fertilité est variable, selon la nature de dépôts. Et dans des endroits moins fertiles, on ne pratique pas de cultures.

En effet, l’irrigation est quasiment impossible à cause de l’altitude de ces terrasses par rapport au lit de la rivière. Ces bourrelets constituent d’excellents endroits pour l’agriculture grâce à la fertilité du sol. Ils constituent également d’excellents sites pour quelques villages locaux : cas d’Ampialia, Vorondreo par exemple. Vu l’altitude, ces sites sont souvent protégés des eaux en période de crues, sauf avec les grosses calamités. En descendant vers les bas-fonds, le sol devient de plus en plus fertile, il s’agit par exemple d’Andranofoty, qui se trouve à quatre kilomètres à l’Est du village de Behompy.

Après le sol argilo-sableux des bourrelets suivent les sols limoneux encore plus fertiles et des sols hydromorphes. Ce sont des sols plus évolués de la région, on dit sols des bas- versants évacués vers les marécages. Ils sont les plus fertiles de la vallée du fleuve. Dans ces endroits, on pratique une polyculture fruitière, avec des bananes, des agrumes et surtout des cultures maraichères. Ces derniers types de sols se forment derrière les collines et constituent une sorte de barrage : cas de Behompy, Ampialia et Marohala. Ces barrages montagneux ralentissent la vitesse des crues d’eau, phénomène appuyé par l’importance de la couverture végétale qui est très dense. 15

Quant au plateau, c’est une région relativement accidentée mais plus élevée et quelque fois profondément creusée. L’irrigation y est pratiquement impossible. Par contre, on y pratique la culture pluviale : maïs, cucurbitacée, manioc, patate douce etc.…C’est aussi un terrain de bon pâturage pour le bétail : cas d’Ankorotsely, Sakave, Amborokake, etc. La persistance de la pratique de quelques cultures sur brûlis nous a permis d’apprécier la pauvreté naturelle des sols de plateaux. Beaucoup de forêts ont été abusivement brûlées, au profit de l’agriculture itinérante et de l’élevage extensif. Dans l’ensemble, cette zone de la commune rurale de Behompy est très riche, très fertile en matière de superficies agricoles. C’est pour cette raison que la population environnante la considère comme une terre promise ayant ses caractéristiques très particulières par rapport au monde de la vallée du Fiherena dans ladite commune de Behompy. Les migrants arrivent en masse pour rechercher de bonnes terres dans cette région après avoir fui la sécheresse chronique de leurs pays du grand Sud malgache : cas de Tanalana, Mahafale et Tandroy plus particulièrement.

I. 2. 2. Hydrologie

Au niveau de l’hydrologie, apparaît Fiherena, l’un des fleuves de la région du Sud- ouest malgache. Il est capricieux, a une vitesse très rapide dans son écoulement en période de crues. Il connaît bien des phénomènes d’aréisme qui fait souffrir les activités agricoles en aval, causé par l’insuffisance et l’irrégularité de pluies le long de la région où il coule. Cela peut être aggravé par la perméabilité des sols qui posent un grand problème pour son écoulement superficiel. L’aridité de cette région est un grand facteur incontournable de l’endoréisme, voire de l'″aréisme″ de la rivière qui se manifeste beaucoup plus en aval. Toujours est-il que l’écoulement n’atteint pas la mer : c'est le cas de ce fleuve. Il a donc le caractère d’un oued, ayant un lit sec surtout pendant la période d’étiage. En général, son écoulement est maximal pendant la période de la saison humide de décembre à avril. Les crues répétées inondent l’ensemble de la vallée de la commune de Behompy. Ces crues donnent des dépôts de limon à travers l’espace de cette commune pour la formation des bons sols propices aux activités agricoles. Ainsi, ces caractères pédagogiques doivent favoriser le développement socio-économique dans cette commune.

Bref, on ajoute ici que le climat à caractère semi-aride du Sud-ouest malgache est la cause la plus importante que le lit de ce fleuve présente une certaine tendance à l'aréisme. C’est la raison pour laquelle les paysans de la commune pratiquent le système des cultures 16 irriguées, sinon pluviales dans certaines localités : Ankorotsely, Sakave et Amborokake et même derrière des bourrelets de berge sur lesquels où se rencontrent des sites de villages. Le bassin versant de Fiherena est finalement soumis à ce régime tropical semi-aride de la région Sud-ouest. Le lit du fleuve connaît souvent l’absence totale d’écoulement d’eau. Sur la rive droite apparaît un dégagement de résurgence de caractères différents. Les plateaux qui entourent la vallée de Behompy ont des altitudes assez basses d’environ entre 90 à 120 mètres.

Andranofoty est un petit cours d’eau qui nous intéresse dans cette étude, à cause des habitants qui se sont installés sur son parcours. Ce petit cours longe le flanc droit du Fiherena. Sa source se trouve à peine à 5 kilomètres de Behompy (Chef-lieu de la commune). Son eau est utilisée par les paysans locaux aussi bien pour leur vie quotidienne que leurs activités agro-pastorales (agricultures et abreuvoirs). Ainsi, il est donc très utilisé par les habitants. Il se déverse dans le Fiherena où ses eaux disparaissent avec celles du fleuve au niveau de Vorondreo pendant la période d’étiage et s’écoulent souterrainement vers la mer. Il a un débit assez important qui ravitaille en eau les paysans et leurs agricultures d’Ampialia. Il forme un petit vallon, où il s’abrite sous une couverture végétale dense et récalcitrante.

Ankiboa a une source différente du précédent. C'est une résurgence assez complexe, car l’eau sort de son source mais s’enfonce sur place. Elle ne tarit jamais même en pleine période d’étiage ou saison sèche et chaude. Ces résurgences sont des points d’eau identifiés par le grand chercheur M. Jean Noel SALOMON dans le revue Tsiokatimo (1976), du Centre universitaire régional de Tuléar. Le Fiherena avale l’eau de cette résurgence sous forme d’infiltration. Malgré cela, le régime de Fiherena reste aréique.

I. 3. Anomalie climatique de la commune et ses conséquences

La commune rurale de Behompy semble caractérisée par le climat sec de la région du Sud-ouest de Madagascar. La sécheresse très marquée dure neuf mois selon Jean Noel SALOMON (1986) dans son ouvrage intitulé « Le Sud-ouest de Madagascar, étude de géographie physique, tome II ». Il a en effet mentionné que le taux de pluviométrie décroit du Nord au Sud et d’Est à l’Ouest, autrement dit de l’intérieur vers le littoral.

L’influence des facteurs d’ordre plutôt géographique qu’orographique entraîne des conditions assez favorables sur le plan climatique de cette commune rurale. L’ampleur des 17 problèmes climatiques entraînent l’insuffisance et l’irrégularité pluviométriques locales. Malgré cela, la vallée de Behompy possède de bons sols en majorité favorables aux activités agricoles.

Les températures décroissent au fur et à mesure qu'on se dirige vers l’Ouest. Cette région est quasi-fermée, coincée entre les deux plateaux calcaires assez complexes humidifiés ; cet espace communal est à l’abri des chaînes de plateaux du Nord au Sud de la vallée proprement dite. Il en résulte que l’évaporation physique de cette région est beaucoup moins dense face à l’altitude des montagnes qui s’éparpillent autour de cette vallée. Toutefois, en saison fraîche, l’influence grandissante de l’affaissement de l’air dû à la circulation atmosphérique locale y est manifeste et engendre de petits mauvais temps qui rapportent des pluies frontales persistantes qui humidifient cet excellent espace rural. J. Y. MARCHAL et DANDOY (1971) ont avancé ensemble que la pluviométrie atteint une hauteur de 500 mm et même quelquefois plus par an et elle voit son nombre de jours de pluies mieux répartis. Enfin, cette commune rurale de Behompy semble une région de condensation des prises de mer en raison de la complexité en matière de sa position géographique et de l’orientation des hautes montagnes encaissant la vallée.

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Tableau n° 2 : Pluviométrie du Sud-ouest (2000-2010)

Moi

J F M A M J J A S O N D P/an Année

2000 126,4 26 30 2,8 5,5 0 0 0 3,7 0 82 81,4 357,8

2001 149,1 26 104 0 14,3 0 0,9 24,4 0 9,1 4,3 156,2 488,3

2002 172,8 99,6 1,2 0,5 0 0 17,1 0 25,2 0 9,4 3,0 328,8

2003 138,4 35,6 19,8 19,8 2,8 1,9 1,3 0,2 0 0,4 6,5 13,4 240,1

2004 33,6 55,2 33,1 6,6 2,6 11,1 9,0 0,2 17,9 0,2 37 95,4 301,1

2005 509,5 9 58,7 8,2 4,9 0 27,8 0 12 0 5,5 32 667,6

2006 68,7 69,8 6,2 0 0,7 9,8 3,4 15,5 2,4 0 0,2 28,8 205,5

2007 298,8 109 3,6 63,2 34,7 9,0 0 2 0 0 0,7 16,9 537,9

2008 135,4 84,6 49,6 1,5 10,9 3,1 0 0 0 0,3 1,9 0,8 288,1

2009 61,9 24,3 104 0 3,2 2,9 0 0 4,3 0 0 6,7 207,3

2010 25,9 24 6,1 0 89,6 0 3,7 0,2 0,3 4 2,6 21,8 196,2

T.P (mm) 1720,5 581,1 416,3 102,6 169,2 37,8 63,8 42,5 65,8 14 150,1 456,4 3819,5

M.P (mm) 172,05 58,11 41,63 10,26 16,92 3,78 6,32 4,25 6,58 14 15,01 45,64 381,95

Source : centre météorologique de Toliara

I. 4. Aspects floristique et faunistique dans la commune

I. 4. 1. Aspects floristiques

Jean Noel SALOMON (1986) mentionne dans sa thèse l’abondance d’une végétation de formes épineuse avec présence de rameaux courts aussi bien sur les plateaux que dans la vallée. Les plantes caractéristiques sont les euphorbiacées comme famatafoty (Euphobiastenolada) qui donnent l’aspect esthétique de la région des plateaux de couleur verte et blanche quand on l’aperçoit de loin.

Sur les plateaux, existent différentes espèces floristiques. Tels que: des bois précieux peuvent exister dans cette région (hazomalany), palissandre, karabo, handy, mendoravy, nato, 19 etc.….), les didiereacées comme les baobabs, zah (Adansoniaza),boy (commiphara boy) et d’autres. Les fourrées de la région renferment aussi deux originalités : d’une part, leur résistance face aux feux de brousse répétés; elles constituent une couverture végétale assez dégradée ; d’autre part, elles sont riches en espèces endémiques et en plantes médicinales. PERRIER DE LA BATHIE (1969) a estimé que sur les plateaux du Sud-ouest, 96% des plantes sont endémiques. A ce jour, nous ajoutons que 90% de ces plantes sont médicinales.

Dans la vallée, entre autres, s’étalent des forêts galeries composées de Mangifera indica (manguier), Tamarindus indica (kily), Pithellumbium dulce (kilimbazaha), Acacia morondaviensis (robontsy), Ziziphus mauritania (tsinefo), Ficus sakalarum (adabo), Poupartia caffra (sakoa), Ficus trichopoda (fihamy), Gynospora Lincarus (tsingilo), Engenia Sakalavarum (rotsy), Flacourti ramontchu (lamoty), etc.….

Dans bas-fond humide de cette vallée poussent de nombreuses espèces de graminées : Sorghum vericilliflorum (bakaka), Robtelia (tsianganday), Panicum mavimums, Fragmites communis (bararata), Cynodon dactylon (kidresy), Typha angustifolia (vondro), Heteropogon contortus (danga), etc.…. Sur ce même endroit existent des plantes rampantes, à savoir Eragrostis ciliensis (ahipohy), Phillartron barnianum (teloravy), lambretum grandidieri (tamenake), Cryptostegya madagascariensis (lombiry), etc.….

Parmi les plantes de la vallée, les vondro et les bararata ont leur importance. Elles sont utilisées pour la construction des toits des maisons dans la majeure partie des villages communaux.

Les Fokontany de la commune de Behompy sont encore en majorité dominés par les cases construites en matière végétale, plus particulièrement les toits en vondro. Plusieurs exploitants de ces espèces ont une source de revenus assez importants. Le prix du paquet de vondro à Behompy est de 500 Ar et celui du paquet de barata de 800 Ar. Quelquefois, ces espèces intéressent les habitants de la ville de Toliara : les Fokontany de Toliara sont encore en majorité comme à la campagne dominés par des cases fabriquées avec ces espèces végétales. C’est la raison pour laquelle les deux espèces de plantes sont des grandes sources de revenus des paysans communaux. A Toliara, le paquet de vondro (Typha augustifolie) et bararata chacun coûte 1000 Ar.

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Photo n° 1 : Une maison à toit construit en matière végétale

I. 4. 2. Aspects faunistiques Dans la région de Behompy, on peut trouver des animaux sauvages aussi bien dans la vallée que sur les plateaux. Au niveau des reptiles, on a des serpents composés du do, etc.…. Quant aux oiseaux, ils sont composés de plusieurs espèces? à savoir pigeons sauvages, akanga, bobake,fihiaky, tsimalaho,ganake, etc.…Pour les oiseaux aquatiques, il s’agit de tsikotry, takotse, samake (flamant rose), etc.….La population nous a dit qu’à la lisière des forêt galeries, sur les versants des chaînes de plateaux, on rencontre aussi des lémuriens (makyet sifake).

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Chapitre II : Population et occupation de l’espace

Cette localité très fertile attire les hommes depuis fort longtemps. Si au début, les habitants étaient des éleveurs, l’agriculture n’a pas tardé à prendre de son importance. Bref, le peuplement de la région communale se poursuit jusqu’à maintenant. Ceci est marqué par l’arrivée de nouveaux migrants venant des autres régions lointaines comme les Tandroy, Betsileo, Antesàka, etc.…. et d'autres groupes qui viennent des districts riverains (Betioky- sud, , , et ) qui fuient les cataclysmes naturels (sécheresse, famine chronique, etc.….).

II. 1. Disposition des quartiers de la commune de Behompy

Par ses caractères physiques, l’ensemble de la basse vallée de Fiherena constitue une sorte d’oasis parmi d'autres dans la région semi-aride au Sud-ouest malgache. Elle est un refuge de végétation et de faunes grâce à de belles forêts galeries verdâtres bien délimitées sur les deux rives du fleuve. Cette végétation des forêts galeries est constituée de grands arbres de différentes espèces. L’humidité permanente de la vallée et le microclimat plus doux, qui y règnent permettent la croissance rapide de ces grands arbres comme Manguifera indica, Ficus Sakalavarum, Acacia morondavensis, Poupartia caffra, Tamarindus indica; ils forment une véritable forêt dense avec de grosses lianes qui s’accrochent à ces arbres qui sont actuellement dévastés par la population locale pour des raisons de fabrication de charbon de bois. Les Tamarindus indica sont les plus touchés. Par son aspect d’oasis, la vallée de Behompy intéresse de nombreux migrants. Plusieurs groupes se sont installés, en particulier les Masikoro qui sont majoritaires, suivis des Tanalana, des Vezo que E. Fagereng (1971) appelle de Voroneoke. Plusieurs autres migrants sont venus après : des Mahafale, des Antanfroy et les gens venant du Sud-est de Madagascar (Antesaka), des Betsileo, des Bara, etc.….

II. 1. 1. Le site du village de Behompy et son historique

Dans la plaine de la vallée de Behompy prédominent les Masikoro, considérés comme tompontany. Cependant, selon E. Fagereng, le nom Masikoro désigne au départ tout un ensemble de populations habitant à l’intérieur des terres, du Nord et au Sud de la vallée du fleuve. Le nom collectif a été transféré au fleuve qui à cette époque portait ce même nom au moment où ils s’installèrent dans cette zone d'étude. Le mot Behompy réfère à la 22 dénomination d'une espèce végétale appelée hompy utilisée contre les mauvais esprits et les forces diaboliques des sorciers. C’est l’une des raisons pour lesquelles cette localité a attitré des masses de paysans émanant de plusieurs coins de l’île malgache, malgré l’action dévastatrice du Fiherena, qui a détruit plusieurs fois les anciens sites du village de Behompy.

Depuis sa naissance, le village de Behompy se déplaça deux fois de suite en s’approchant du versant Est de la montagne qui délimite la vallée du fleuve. A noter que les déplacements de ce village sont étroitement liés au passage de cyclone dans la région du Sud- ouest malgache. Souvent, le passage d'un cyclone apporte d’abondantes eaux qui font déborder le Fiherena inondant plusieurs endroits et villages de cette basse vallée.

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II. 1. 2. Les nouveaux venus

Carte : n° 03 FLUX MIGRATOIRE VERS BEHOMPY

Source : Création personnelle 24

Depuis l’époque de la dynastie Andrevola, le mouvement migratoire commença à se développer dans cette basse vallée de Fiherena. Les premiers venus sont les Tanalana, éleveurs des petits ruminants, tels que les chèvres et les moutons. Ce groupe a un accès libre dans le territoire Masikoro en tant que ziva, qui signifie exactement ″frère à plaisanterie″. Le deuxième groupe est celui des Mahale Tanahitse. Ils viennent chercher des portions de terres à cultiver et acheter des bœufs. Plus tard a eu lieu l’époque coloniale; d'autres groupes sont venus en masse, en particulier les Antandroy qui viennent fréquenter cette région dans le but de rechercher de quoi faire. En effet, ils n’ont pas de but fixe, mais juste pour obtenir de l’argent liquide à amener en Androy, leur région d’origine.

Le dépouillement des réponses aux questionnaires semble apporter d’autres éléments nouveaux qui s’ajoutent à ceux qui sont déjà traités dans notre première partie. La mobilité caractérise le passage incompréhension des habitants qui entourent la région.

Tableau n° 3 : Composition ethnique de la population dans la commune rurale de Behompy Mahasoa

Ethnie de la Nombre Pourcentage mobilité

Masikoro 7 418 90%

Tagnalagna 741 9%

Antandroy 25 0,3%

Betsileo 8 0,1%

Karany 8 0,1%

Reste 42 0,5%

Total 8 256 100%

Source : PCD 2008

La localité de Behompy Mahasoa se caractérise par un mouvement interne : il s’agit de migrations de gens originaires de la région du Sud-ouest dont ils dépendent au niveau de l’administration territoriale. Malgré la distinction ethnique, cette population migrante présente 25 des affinités socio-culturelles et économiques avec les habitants de la zone. Quant au reste, il provient des autres régions de loin. Le tableau ci-dessus présente l’origine des principaux agents de ce mouvement. Cette composition ethnique reflète la réalité de la répartition dans l’ensemble de la population de la commune rurale de Behompy Mahasoa. Cela se traduit généralement par l’évolution de l’occupation de l’espace communal dans le temps et dans l’espace vécu. Ainsi, le marché du village manifeste l'évolution des activités des migrants. Cet endroit semble être un bureau du centre commercial de la commune. Chaque matin, plusieurs personnes de la rive droite du Fiherena viennent écouler leurs produits locaux sur cette place, malgré son rétrécissement par rapport aux habitants qui le fréquentent.

Photo n° 2 : Marché quotidien de la commune rurale de Behompy-Mahasoa

Le mouvement de la population est étroitement lié aux causes éventuelles de la migration. On en distingue trois types : temporaire-périodique-définitif.

La migration temporaire est liée au déplacement des vendeuses pour écouler leurs produits locaux au marché le matin et elles reviennent à leurs villages l’après-midi. Elle est périodique, quand elle concerne les acteurs des activités intermédiaires (mpanao kinanga), qui viennent de Toliara et d’autres localités, entretenant des circuits parallèles commerciaux et ils sillonnent les marchés locaux voisins de la région de la basse vallée et du delta du Fiherena (Miary et Maromiandra). Cette scène se passe surtout durant la période de récolte de 26 l’agriculture locale (maïs, manioc, patate douce, haricot, etc.….). Enfin, elle est définitive pour les migrants qui préfèrent s’y établir à cause des alliances matrimoniales, ou de la présence d’une famille anciennement résidante dans cette région, comme le cas des Tanalana et Antandroy. Le déplacement définitif trouve son explication dans les causes locales complexes.

II. 2. Structure des habitats

Depuis l’ancien temps, la structure de l’habitat de la commune rurale de Behompy Mahasoa n’a pas changé, mis à part l’élargissement et la construction des bâtiments de l’Etat : les centres (hospitalier et sanitaire) qui desservent la périphérie orientale du village. Le paysage villageois garde en fait son aspect traditionnel, qui présente sa monotonie générale en matière de l’habitat sauf pour les bâtiments construits en brique qui séparent les quartiers à aspects traditionnels. En effet, des quartiers-villages à côté de cette modernité, se dégage l’aspect de ruralité aussi bien dans la construction que dans la disposition des habitats. Des sentiers étroits presque rallient ce village à son centre commercial situé dans sa partie Nord.

Les matériaux employés dans la construction des habitats différencient bien les habitations les unes des autres. Dans le temps de visites, nous rencontrons des maisons construites en terre battue ou en briques non cuites. Puis, peu à peu, selon les possibilités de leurs propriétaires, la toiture est revêtue soit en Heteropognon contortus (danga) ou en Typha angustifolia (vondro), tantôt en tôles ondulées. Dans ce village, le nombre des maisons en briques s’accroît d’une année à l’autre selon nos informateurs à cause de l’insécurité qui sévit dans cette commune rurale.

En un mot, le plan du village est perturbé dans le sens large de la ruralité du chef-lieu de la commune rurale de Behompy Mahasoa. Celle-ci est loin de connaître la modernité. Malgré la conviction des autorités locales qu’il y ait toujours du plan d’urbanisme, cela reste à l’état de projet qui n’a jamais été appliqué jusqu’à l’heure actuelle dans cette commune rurale. On peut se demander pourquoi.

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: Photo n° 3:Maison fabriquée en brique Photo n° 4 Maisons fabriquées en Terre battue et en matière végétale

La croissance urbaine des communes rurales du Fiherena, dont Behompy Mahasoa fait partie, est incontournable. Les plans peuvent être suivis de sensibilisation des habitants locaux afin qu'ils pensent à construire des maisons en dur, avec des plans urbains impeccables, sous l’égide du conseil municipal.

II. 2. 1. L’expansion de Behompy Mahasoa

Comme les autres gros villages, ce chef-lieu de la commune rurale reçoit de nombreux migrants, attirés par ses potentialités économiques. De ce fait, le développement du tissu du village ne cesse de s’accroître du centre vers les périphéries, favorisant l’apparition de certains campements à côté du dit chef-lieu de la commune rurale de Behompy Mahasoa. Cette apparition des campements satellitaires est bien visible vers le Sud et l’Est, le long de l’axe routier ralliant la commune de Behompy et celle de Miary ou longe la bordure du Fiherena. Par contre, cette expansion est impossible vers l’Ouest, étant limitée par les champs de cultures villageois, et vers le Nord elle est arrêtée par la berge du fleuve. L’axe routier intercommunal Behompy-Miary et le versant oriental du village constituent l’unique large emplacement pour l’expansion du village. Ces campements s’agrandissent petit à petit, ayant la tendance de se rattacher finalement avec le village de Behompy au fur et à mesure. Et puis, l’installation de ces campements non seulement agrandit la taille du village, mais donne la chance aussi à la population d’établir une paix durable dans la région sous l’ordre du colonel RABEARILAZA, natif de la commune, qui considère ces groupements d'habitations comme des avant-postes de la sonnerie d’alarme au passage des malfaiteurs. 28

En résumé, comme nous l’avons dit, la zone d'étude région est souvent endommagée par le fleuve Fiherena, dont les débordements répétitifs ravagent plusieurs villages riverains. Cela entraîne un déplacement perpétuel de ces villages. Behompy s’est aussi déplacé comme les autres localités plusieurs fois de suite de son site initial et aujourd’hui, il est sur un endroit plus sûr, c’est-à-dire hors du danger. L’expansion villageoise intéresse surtout la région de la basse vallée du Fiherena, non seulement du village de Behompy Mahasoa, mais elle se produit aussi aux autres villages de la commune rurale de Behompy.Cette expansion villageoise se produit par les rêves de la population d’agrandir la taille du village grâce à sa potentialité économique.

II. 3. Structure actuelle de la population du village et ses activités

Il existe plusieurs groupes ethniques dans cette région. Les habitants coexistent en bonne entente malgré la divergence cosmopolite des formes des coutumes traditionnelles. Il n’y a jamais eu de véritable fusion. L’hétérogénéité existe, surtout après l’arrivée des groupes qui ont conquis la région de la basse vallée du Fiherena ; jadis, le mariage entre les membres de deux ou trois groupes ethniques était interdit ; s’il y en avait, c'était des exceptions. Actuellement, la cohabitation des habitants entraîne des relations plus étroites de la population dans les villages et dans les campements régionaux.

H. Deschamps, dans son ouvrage (n°5) écrit : « Les razzias étaient fréquentes entre les chefs, ainsi que la guerre avec les voisins Tanalana, Mahafale, Tandroy et autres à travers cette région. Les pays Mahafale étaient réputé par sa richesse en bétail ». Si nous revenons aux conflits entre des autochtones et les nouveaux venus, les dissensions se répercutent jusqu’à ce jour. Les raisons majeures de ces conflits proviennent de la méfiance des tompon- tany envers les mpiavy ; ces derniers font des liens des parentés avec les tompontany afin d’avoir de terrain pour résider et maintenir leurs activités. Par commodité, les deux parties s’arrangent entre elles pour éviter de perdre des vies humaines durant telles ou telles affaires. De même qu’en général, les expansions précitées deviennent matières à de simples plaisanteries pour maintenir la paix et la sécurité durable dans la région d’après nos informations, en particulier entre les groupe Tanalana et Masikoro. Les mariages interethniques constituent les premiers facteurs de ce rapprochement profond.

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Tableau n° 4 :Population des villages de la commune rurale de Behompy

Années 2007 2008 2009 2010 2011 Villages Behompy-M 1 268 1 394 1 412 1 610 1 723 Ampialia 1 049 1 225 1 327 2 503 2 601 Ampasy 288 675 749 879 918 Behera 1 020 1 120 1 162 1 850 1 961 Marohala 438 469 597 621 631 Vorondreo 733 876 911 1 013 1 088 Maroata 321 583 611 635 676 Beantsy 1 010 1 199 1 213 1 240 1 270 soakija Ambolikira 305 510 536 639 757 Total 6432 8051 8518 10990 11625

Source : Commune rurale de Behompy

 La santé Il existe un CSBII dans le chef-lieu de la commune rurale de Behompy qui assure en même temps le traitement des différents types de maladies et l’accouchement des femmes enceintes. Malgré cela, on remarque que dans cette commune très peu de personnes atteignent l’âge de plus de 60 ans. Devant des problèmes qui surgissent dans la région, les jeunes s’avèrent difficilement administrables. Ils sont désobéissants, même vis-à-vis de leurs parents, causant l’insécurité totale des communes rurales dans la basse vallée du Fihereña.

Photo n°5 : CSBII de Behompy Mahasoa.

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 Education Quant à l’éducation, nous avons rencontré deux établissements scolaires, uneécole primaire (EPP) dirigée par une femme et un établissement secondaire (CEG) dirigé par un homme. Ce dernier établissement est récent ; il est construit en 2004. C’est la raison pour laquelle le nombre des élèves qui fréquentent ce CEG est bien restreint par rapport à celui de son voisin à Miary (voir le tableau de la situation des effectifs des élèves : année scolaire 2010-2011). Et puis, des facteurs primordiaux liés à l’éloignement de ce centre par rapport à la ville de Toliara et surtout à l’insuffisance des personnels aussi bien administratifs qu’enseignants limitent la fréquentation de ces écoles.

Tableau n° 5 :Situation des effectifs élèves, année scolaire 2010-2011

Niveau 6ème 5ème 4ème 3ème Total Nombre de sections 1 1 1 1 4 Sexe G F G F G F G F Effectifs 25 36 14 20 15 11 30 9 160 Passants 24 34 14 20 15 11 26 7 151 Redoublants 1 2 0 0 0 0 4 2 9 Abandon Transferts Nombre de salle 1 1 1 1 4

Source : CEG de Behompy-Mahasoa

Tableau n° 6 : Effectifs des personnels

Nombre Titulaires Suppléants Total Personnels Personnels H F H F H H administratifs 2 1 0 0 2 1 Personnels H F H F H F enseignants 1 0 4 2 4 2 Total 4 6 9

Source : CEG de Behompy. 31

II. 3. 1. Les activités de la population

II. 3. 1. 1. L’agriculture

C'est depuis la colonisation qu’on a mis en valeur la plaine de la vallée de Behompy. La prise d’eau de Fiherena-rive à la hauteur du chef-lieu de la commune est marquée par l’installation d’un grand canal d’irrigation appelé localement Bevava qui constitue un grand tournant dans l’histoire des paysans dans cette commune rurale. C’est donc le début d’une exploitation économique agricole de cette petite plaine coincée à l’intérieur de la vallée. Mais à l’époque, les paysans agriculteurs travaillaient la terre avec les techniques très traditionnelles. Ils pratiquaient des cultures vivrières d’autosubsistance, telles que le maïs, le manioc, la patate douce, associés avec d'autres cultures courantes beaucoup plus prospères dans cette région très fertile : banane, canne à sucre, haricot, pois du Cap, pois vohème et épices indo-pakistanaises.

II. 3. 1. 2. Les cultures d’autosubsistance  Le maïs Le maïs est un type de culture pluviale associé avec d'autres comme le vohème, l’arachide, etc., tantôt semé sur les champs de cultures ou sur les champs de sur brûlis (hasaky) d’Ankorontely, Sakave et Amborokake. C’est le premier type de culture vivrière cultivée par les paysans agriculteurs, à cause de son cycle végétatif très court de l’ordre de trois mois pour une espèce améliorée par le FOFIFA. Les cultivateurs locaux pratiquent le semi-direct à travers cette région. Pour faire croître plus rapidement les jeunes pousses de maïs, les paysans pratiquent deux systèmes : primo, on dépose 3 ou 4 grains par trou ; secundo, on fait le démariage, surtout pour la culture aux champs. Les jeunes pousses enlevées doivent servir à engraisser les bœufs.

 Le manioc Le manioc est l’une des cultures qui tiennent une place importante parmi les denrées alimentaires d’autosubsistance dans cette commune rurale de Behompy Mahasoa. En effet, il constitue une des bases de l’alimentation des paysans locaux. Mais à ce jour, il est devenu une des sources de revenu monétaire énorme pour les cultivateurs, car une charrette coûte 150 000 Ar ; sa valeur décroit avec la période du début de la récolte de la patate douce à 80 000 Ar au minimum. Les paysans le cultivent sur ou derrière les levées de berge et sur les hautes terrasses les moins inondées par les débordements du Fiherena. 32

Les paysans cultivent le manioc par le système de bouturage. Cette plante a un cycle végétatif assez long par rapport aux autres cultures vivrières, qui est de l’ordre de 10 à 12 mois en général. La production est assez faible. Celle-ci dépend de la surface cultivée, beaucoup moins étendue aujourd'hui qu’avant, car il est concurrencé par la culture de la canne à sucre.

Au moment de la récolte, la production peut être divisée en deux parts : l’une est consommée directement et l’autre doit être séchée pour la conservation après enlèvement la première écorce des tubercules. Les tubercules qui n’ont pas atteint un développement normal doivent attendre la prochaine récolte.

 La patate douce Elle est un type de culture secondaire saisonnière qui a récemment pris une place importante dans cette région du Fiherena après le déclin de la culture de coton. Elle est en effet une culture de décrue, qui débute le mois d’Avril sur le champ à structure de sol limono- sableux. La technique de culture reste encore traditionnelle. Les paysans labourent en tas isolés les uns des autres, espacés de 150 cm à 200cm (vokovoko) ; cela dépend de la nature et de la texture des sols. Dans la commune rurale de Behompy Mahasoa, elle est aussi cultivée sur le lit du fleuve, au lieu de l'être uniquement sur les champs. Son cycle végétatif est un peu plus long que celui du maïs. Il est de l’ordre de 6 à 7 mois ou de 5 à 6 mois, cela dépend d’espèce cultivée. L’espèce ayant un cycle court s’appelle kinonomena ou tsiroevola. Sa récolte s’effectue surtout à partir de la mi-juillet jusqu’au début de novembre. Cette récolte dépend également des variétés qui peuvent attendre jusqu’au mois de décembre, à l'exemple de sarihasy, rebitsy. A son apparition, elle forme une forte source de revenu pour la population locale, puisque le prix d'une charretée de ce produit est de 50 000 à 70 000 Ar.

II. 3. 1. 3. Les cultures de rente  Le pois du Cap

C’est une culture qui a été la base de l’économie traditionnelle paysanne. Le plus souvent, le pois du Cap est cultivé en rotation avec d'autres cultures vivrières. Son calendrier cultural commence au mois de mars. Après deux ou trois semaines après le semis, a lieu le sarclage qui est pratiquement obligatoire. La récolte s’entame strictement après 7 mois. La plaine de la vallée de la commune rurale de Behompy Mahasoa est nettement propice à ce genre de culture. Il se produit de 1,5 à 2 tonnes à l’hectare. Le rendement est très variable 33 autant à cause des conditions climatiques que des textures de sols, sans oublier la pratique des techniques culturales. Certes, le pois du Cap est une culture de rente traditionnelle, mais il constitue aussi une culture vivrière parmi d’autres.

 Le haricot Le haricot est une culture commerciale qui assure une grande ressource de revenus à la population de la commune. Il connaît un système de monoculture dans la majeure partie de la région de la zone. Son calendrier cultural débute à la mi-avril et la récolte a lieu après deux mois exactement. Toujours est-il que le haricot a pris la place du coton après sa suspension.

C'est grâce à la fertilité du sol que cette culture de rente tient une place très importante dans la commune rurale de Behompy ; les conditions climatiques sont également cause de sa rentabilité. Son rendement est de 2 à 3,5 tonnes par hectare. Le haricot est une culture de rente récemment apparue après l’achat et la vente de la culture de coton. Il constitue une source de revenu considérable pour la population de la commune ; c'est une culture commerciale dont le prix est de 700 à 1000 Ar le gobelet au moment de semis et 300 à 200 Ar pendant la période de récolte. C’est pour cette raison que les paysans récoltent ce produit d’une manière précoce en haricot vert pour éviter trop d'écart de prix entre l’achat et la vente.

 La canne à sure La plaine de la vallée de la commune rurale de Behompy et la partie Nord-est de commune rurale de Miary (Antaikoaky et Vorondreo) contiennent des superficies très importantes pour la culture de la canne à sucre. Cette culture sert à plusieurs utilisations :

- fabrication de toakegasy ou rhum local, valant1500 Ar par litre ;

- importante source de revenu pour la population locale. Cette dernière vend ce produit en charrette avec de bons prix puisque la charrette coûte 60 000 Ar. Les paysans cultivent la canne à sucre par le système de bouturage.

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Photo n°6 : Champ de maïs Photo n°7 : Champ de manioc

Photo n°8 : Champ du pois du Cap Photo n°9 : Champ de canne à sure

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II. 3. 2. L’élevage

L'élevage est une activité très importante dans la vie économique traditionnelle des paysans de la commune rurale de Behompy Mahasoa. En général, le peuple du Sud-ouest considère cette filière comme une banque locale. Dans la commune, l’élevage est en quelque sorte une épargne dans laquelle les paysans mettent en réserve leur argent.

II. 3. 2. 1. L’élevage bovin

L’importance de l’élevage est liée à de multiples conditions: terrain de parcours et de pâturage. L’élevage semi-extensif se pratique sur une vaste étendue de terre. Actuellement, ce terrain de parcours se rétrécit énormément à cause du développement de l’agriculture et du phénomène malaso (réseau des malfaiteurs ou voleurs des bœufs). Face au problème de rétrécissement du terrain de parcours, les éleveurs affectent leurs bêtes aux toetsaomby qui se concentrent dans la région de Manamby, d’Ankorontsely et d’autres.

Les conditions climatiques sont aussi nécessaires pour l'activité d’élevage : température supérieure ou égale à 24°C ; précipitations supérieures ou égales à 400 mm pour les graminées dont se repaissent les bœufs. Les éleveurs préfèrent toujours les meilleurs endroits sur lesquels pousse une forte densité de l'Heterepogou contortus, meilleure alimentation des bœufs.

En général, les éleveurs pratiquent le système faha. Ils apportent les nourritures des animaux dans leur parc. Bien des fois, les nourritures des bestiaux sont ramassées dans les champs de culture de pois du Cap, de patate douce, de pois voheme etc. Malgré l'emploi de tous ces systèmes, l'élevage subit un problème qui amoindrit son importance dans cette région spécifique de ″zone rouge″.

II. 3. 2. 2. Elevage caprin-ovin

Grâce à l’existence du pâturage à la lisière des deux rives du fleuve Fiherena, l’élevage caprin et ovin est effectivement prospère dans la zone. En outre, sous l’influence du climat semi-aride de la région du Sud-ouest dont Behompy Mahasoa fait partie, les forêts montagneuses deviennent rabougries et les chèvres et les moutons peuvent facilement atteindre les feuilles. J.N. SALOMON (1986) caractérise ce type de forêt comme étant une 36

″fourré″ différente de la forêt dense proprement dite. Ce type de forêt permet aux petits ruminants de bien vivre. Malgré l’acte destructif de la population qui coupe abusivement les grands arbres, la végétation pousse tout de même normalement et la forêt est devenue dense, fournissant aux bêtes une nourriture suffisante. L’élevage caprin et ovin y est considérable. L’élevage de petits ruminants constitue pour la population régionale un apport alimentaire immédiat.

D’ailleurs, la commercialisation des chèvres et des moutons est beaucoup plus facile que celle des bœufs. C’est ainsi que pendant la période de disette, les éleveurs ne voulant pas se dessaisir de leurs bœufs livrent les chèvres et/ou les moutons au grand marché de Toliara : à Andronomena. A cela s’ajoute la valeur des petits ruminants, le mouton est beaucoup plus valeureux que la chèvre aussi bien par leur usage que par leur prix ; cela est lié à une croyance locale. On peut offrir le mouton à Dieu et on peut le sacrifier auprès de hazomanga, poteau cérémonial. Par contre, il est interdit d’offrir une chèvre à Dieu ou de la sacrifier au pied du lieu sacré. Les prix de ces animaux de même âge sont différents.

II. 3. 2. 3. Elevage porcin-volaille

L’élevage porcin et de volaille tient un rôle secondaire sur le plan économique dans les communes de la basse vallée du Fiherena. Au temps du royaume, cette activité fut totalement absente. Aucune personne ne consommait le porc car beaucoup d’entre les habitants pensent que cet animal est impur, c’est-à-dire une bête souillée. Il serait intéressant d’en savoir les raisons, mais pour le moment, il nous est difficile d’avancer des hypothèses. Seulement, nous pourrions peut-être nous contenter de ce qu’évoquent les traditions orales. Comme dans le grand Sud, le pays Masikoro s’interdit à l’élevage porcin. Ce dernier n’a pris pied que chez les migrants des hauts plateaux, les Merina et les Betsileo. A partir de là, tout le monde cherche à pratiquer ce type d’élevage et actuellement, le chef-lieu de la commune rurale de Behompy est rempli de porcs qui se baladent dans le village. Il est devenu une source d’argent inestimable pour la population locale. Les acheteurs-collecteurs de la région de Vakinakaratra et d’Analamanga viennent ramasser les porcs pour pouvoir satisfaire le besoin ence genre d'animal.

A Behompy, le commerce des volailles constitue l’une des grandes sources d’argent familiale. Bien que l’aviculture n’y soit pas très développée, elle joue un rôle non négligeable 37 dans le ravitaillement de la ville de Toliara. Le commerce des volailles permet aux mpanao kinanga d’entretenir des spéculations lucratives substantielles. En effet, une poule, achetée à 2000-2400 Ar surplace par exemple, est vendue à 4000 à 5000Ar aux marchés de Toliara.

Tableau n° 7 : Classification de l’élevage par ordre d’importance et son évolution pour les deux dernières années

Désignation Nombre 2010 2011 Bœufs 2 845 2 125 Chèvres 1 251 1 654 Porcs 1 124 1 651 Volailles 2 320 1 987 Autres 108 207

Source : Entretien avec les autorités communales de Behompy Mahasoa

NB : Pathologie : -dominante ou maladie

-charbon (Besoroky)

II. 3. 3. Le commerce et le transport

Deux types de marchés ont été créés à Behompy Mahasoa : le marché quotidien ou permanent et le marché hebdomadaire du samedi. Ces deux marchés connaissent, comme les activités agro-pastorales, des problèmes provenant du fleuve Fiherena.

II. 3. 3. 1. Le marché permanent ou quotidien

Le marché quotidien est situé à l’extrême Nord du village de Behompy, à cheval sur la route principale intercommunale Miary/ Behompy. Le site de ce marché est très important du fait qu’il est installé sur une localité d’arrière pays.

En outre, le village de Behompy est un centre de paiement de plusieurs villages du Nord au Sud et d’Est à l’Ouest. Du fait même de sa situation géographique, il joue un rôle important dans la circulation. Ainsi, pour aller à Toliara les voyageurs qui viennent de la partie Est de la commune passent obligatoirement par le chef-lieu de la commune, exactement sur la place du marché permanent où se trouve le stationnement des taxis-brousses. Ces 38 derniers viennent converger au même endroit, y déposent et prennent les voyageurs pour Toliara. Il n’y a pas moyen d’éviter cette voie unique. C’est pour cela que le trajet des véhicules dans cette commune s’arrête là. Le marché quotidien de Behompy est bien garni et on y trouve en abondance des produits agricoles et industriels tels que la patate douce, la canne à sucre, le taro, le voheme, le riz, le café, le thé, l’huile, le savon, etc.

La population locale se ravitaille aux épiciers du marché en produits finis et consommables venant de Toliara. Les gens vendent dans le village de Behompy et aux alentours des produits agricoles sous forme de troc. C’est un procédé en vigueur dans le Sud- ouest que d’échanger produits contre autres produits.

Grâce à la route unique qui dessert la zone, les besoins immédiats des habitants apparaissent comme satisfaits, car les échanges des produits entre les paysans sont faciles. Bref, les villages régionaux ont les mêmes intérêts économiques, historiques et socio- culturels.

II. 3. 3. 2. Le marché hebdomadaire

D’après les enquêtes effectuées sur le terrain, le marché du samedi (tsena sabotsy) est le plus grand de la basse vallée de la rivière Fiherena. Il se confond avec le marché quotidien, car tous les deux sont installés sur le même lieu. Selon la délibération des autorités locales des villages de la commune, un marché a été créé au chef-lieu de la commune.

Un procès-verbal de réunion a été soumis pour approbation au chef de District de Toliara II qui est venu inaugurer ce marché avec les Fokonolo de la commune. Ce marché a été créé en 1998. Les gens viennent là de toutes parts pour écouler leurs produits. Ceux-ci sont nombreux et diversifiés. Les habitants locaux viennent aussi au marché pour s’approvisionner en produits de première nécessité comme le pétrole, le savon, les allumettes, et aussi pour acheter des denrées alimentaires comme le riz, la viande, les produits maraichers.

Ce marché hebdomadaire est ainsi animé car il est unique dans cette région de la basse vallée du Fiherena et les habitants de tous les villages environnants y viennent pour se procurer des produits ou objets qui leur manquent. Les acheteurs ne sont pas nombreux, les 39 prix sont bas. Le prix des produits agricoles et d’élevage du marché de Behompy dépendent du nombre de voyageurs qui descendent et des taxi-brousse qui passent le jour au lendemain.

Il arrive que les vendeurs locaux ne parviennent pas à liquider leurs produits à cause de manque de taxi-brousse. En outre, pendant la période de débordement du Fiherena, ce marché est quasiment suspendu, car toutes les communications intercommunales sont entièrement coupées. Certains mpanao kinanga eux mêmes se soient laissés dans leurs activités. Les marchandises sont rares, le pouvoir d’achat de la population est très faible, tout est alors cher sur le marché de sabotsy, d’autant plus que les produits qu’on peut y trouver sont venus de très loin : de Toliara, d’Andranohinaly, etc. …

Phot n° : 10 Taxi-brousse de Behompy Mahasoa

II. 3. 3. 3. Transport

Pour le transport proprement dit, souvent, le déplacement des voyageurs et des produits locaux est assuré par les charrettes. C’est ce qui a vite abîmé la piste principale intercommunale, car celle-ci n’arrive pas à résister aux roues de ces charrettes qui y passent tous les jours. Quand on considère la potentialité économique de la région de Behompy, on se rend compte de la nécessité de faire cette route, malgré son emplacement dans la zone rouge. Les activités économiques sont intenses, mais l’infrastructure routière fait défaut. Cet état de 40 chose freine les activités économiques. Les impôts pourraient servir à la réparation de cette route carrossable. La distance Behompy-Toliara est d’environ 22,2kilomètres.

Il est indispensable que cette région de la basse vallée de Fiherena, qui est très riche, se dote d’une route goudronnée pour faciliter la circulation des produits soit intérieurement, soit vers Toliara, soit vers d'autres communes riveraines. Nous pensons que le développement économique de la région va de pair avec l’état de la route et que l’un ne saurait aller sans l’autre. Nous pensons également que le bon état d’une route est une condition sine qua non pour attirer de nombreux étrangers et opérateurs économiques qui veulent réaliser leurs projets dans cette région de Behompy Mahasoa. Après avoir réhabilité cette route ralliant Behompy-Toliara, quatre mini-bus viennent assurer le transport des habitants et leurs produits, vers Toliara, pour écouler ces produits agricoles et d’élevage de la commune rurale.

Selon les renseignements que nous avons recueillis auprès du Maire, plusieurs programmes de développement de la commune peuvent être suspendus pour cause de mauvais état de la route, alors que les autorités locales ont fait appel aux opérateurs aussi bien nationaux qu’internationaux pour venir construire des hôtels dans la région. Si cette ligne routière ne connaît pas une amélioration profonde, Behompy risque d’être toujours isolé alors qu’il constitue une zone hautement économique et historiquement très intéressante face aux résurgences sur la rive droite du fleuve, à peine à quatre kilomètres à l’Est du chef-lieu de la commune. La zone elle-même est très proche de la ville de Toliara.

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DEUXIÈME PARTIE

LES CONDITIONS SANITAIRES DE LA POPULATION COMMUNALE

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La localité communale de Behompy, très fertile, attire beaucoup d’hommes depuis très longtemps. Les habitants sont des agro-éleveurs qui doivent participer chaleureusement au développement de leur commune. Avec ces travaux de développement, les paysans n’ont pas tardé à reconnaître l’importance de leurs conditions sanitaires. Ces dernières sont marquées par plusieurs facteurs déterminants aussi bien naturels qu’anthropiques. Nous sommes persuadé que de bonnes conditions sanitaires de la population assurent le développement de la basse vallée de Fiherena, car le peuple sain arrivera à rehausser le point vital de Behompy. Forcement nous est de constater que la fonction administrative du CSBII, implanté dans cette commune rurale, est toujours importante, mais que sa valeur reste discutable, car elle s’avère inefficace et incompétente face à la pathologie dominante.

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Chapitre III : Situation de la santé publique dans la commune rurale de Behompy

III. 1. Caractères de la santé publique dans la commune

Les fonctions de responsabilité de la commune rurale semblent englober plusieurs activités, dont la santé publique. Les conditions sanitaires de la population de la commune rurale de Behompy Mahasoa se définissent par le rôle du CSBII qui peut être variable en fonction de sa taille, son équipement et sa richesse en matière de produits médicaux.

III. 1. 1. Le CSBII et son rôle

L’administration proprement dite du CSBII de Behompy, chargé des veiller sur la santé publique, subit la politique générale de l’Etat qui prône différentes activités de ce centre de soin de base. Les responsables locaux ont les mains liées, sans pouvoir prendre des initiatives de l’Etat leur permettant d’envisager des actions de développement de la santé de la population. Autrement dit, ils ne font qu’exécuter et appliquer les décisions venant d’en haut. Certes, il existe bien des projets d’amélioration du niveau de la santé publique selon le médecin Dr MOZE ; l’état de la santé de la population dans la commune est en perpétuel déclin. Entre autres, la population souffre d’un retard sanitaire avec le sous-équipement. Le centre de soin de base de Behompy n’est en réalité qu’un centre de soins secondaires en raison de l’insuffisance du personnel, comprenant un infirmier d’Etat, quelques employés administratifs et techniques pour toute la population de la commune. Il mérite bien son nom de simple centre de soin de base.

Depuis sa création en 2004, le manque des matériels et d’équipement ne lui permet pas d’assurer effectivement ses responsabilités, d’où la précarité de la couverture sanitaire, d’autant plus que l’apport du groupe mobile d’hygiène lui fait défaut.

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Photo n°11 : Système éolien Photo n°12 : Bâtiment du CSBII de Behompy Mahasoa

Quant aux médicaments, ils proviennent de la circonscription médicale de Toliara dont dépend le centre de soin de base. Mais la répartition est inéquitable, et pour s’en procurer, c’est une autre histoire. Dans l’ensemble de la commune, il n’y a qu’une petite pharmacie sise dans l’enceinte du centre, situation qui précarise la santé publique dans la zone.

Comme dans le grand Sud malgache, le CSBII de Behompy connaît les interventions extérieures sous différentes formes de soutiens dont bénéficie la commune rurale dans le domaine de la santé. Ces soutiens sont nationaux ou proviennent de l’extérieur et visent l’amélioration des conditions sanitaires de population locale.

III. 1. 2. Les types de projets touchant la commune de Behompy

III. 1. 2. 1. Le projet SEECALINE et son soutien du CSBII

Nationalement, le projet SEECALINE assure une opération de surveillance pour la croissance de petits enfants de 0 à 59 mois. Il s’agit en effet d’assurer la promotion de la croissance des enfants dans la commune de Behompy et d’envoyer des spécialistes de MCDI pour la recherche active sur les maladies chroniques : (I.R.A) et diarrhée). Cette intervention de MCDI va donner des résultats positifs, surtout pour le cas de l’I.R.A. après adoptionde la stratégie suivante : elle a organisé deux groupes de pilotage couvrant chacun l’ensemble de la commune. Nous avons vu l’affichage du symbole de SEECALINE avec ses actions. Le groupe de pilotage a mené une campagne pour contrôler le poids et/ou la croissance des enfants cibles par rapport à leur âge. Les enfants qui présentent une mauvaise croissance sont 45 enregistrés et doivent passer tous les jours devant les groupes de pilotage pour la nourriture de croissance rapide : il s’agit de la distribution des vitamines A-C et aliments énergétiques. Ces groupes de pilotage sensibilisent les parents pour qu'ils cotisent avec une somme de 1 000 ou 2 000 Ar par personne et par semaine, selon la délibération de l’assemblée générale des membres. C’est à l’aide de cette cotisation qu’on organise le menu hebdomadaire des enfants concernés. Les enfants inscrits au bureau sont dits enfants suivis. En récompense, la SEECALINE leur paie 10 000 Ar par mois. Cette opération de surveillance nutritionnelle est menée en étroite collaboration avec l’Office National de Nutrition (O.N.N).

III. 1. 2. 2. Le PROJETMEDIQUE BROUSSE (PMB)

Le Projet MEDIQUE BROUSSE se charge de l’approvisionnement en eau potable du CSBII de Behompy par le biais de l’utilisation de l’énergie éolienne et de la construction des douches au sein de ce centre de soin de base. Il a également instauré le marché de la commune.

III. 1. 2. 3. ″L’IEC″ (Information-Education-Communication).

Comme nous l'avons mentionné ci-dessus, chaque Fokontany a un agent communautaire qui, n’est autre qu’un agent de santé local. D’après notre informateur, Dr MOZE, premier responsable du CSBII, un même individu peut être chargé de ces deux rôles pour l'amélioration de la santé de la population de la commune.

En un mot, à Behompy, comme d'autres localités des milieux ruraux, la population connaît une précarité chronique des conditions sanitaires face aux difficultés du CSBII en moyens financiers et matériels, sans oublier la quasi-absence des personnels techniques.

III. 1. 3. Problème des ONG face au fonctionnement du CSBII

Pour remédier à la précarité de la santé publique de la commune de Behompy, plusieurs ONG s’engagent avec leurs objectifs différents, mais le but est unique. 46

III. 1. 3. 1. KMS (KOMINE MENDRIKA SALAMA)

Son objet est d'assurer la formation des agents communautaires dans chaque Fokontany. On a donc mis en place les centres de dépôt des médicaments appelés DEPOCOM (DEPOSITAIRES COMMUNAUTAIRES) avec les responsables locaux. Leur rôle repose sur la vente des médicaments aux Fokontany qui sont éloignés du CSBII,situés à une distance dépassant 5 kilomètres de Behompy (c'est le cas de Vorondreo (6km), Ambolikira (8km), Behera (10km),Anjamala (14km) et Maroata (45km).

L’ONG KMI (KOMITY MENDRIKA INITEGREE) vient s’installerdans la zone. Elle s’occupe de la fabrication des latrines du CSBII et de la protection de l’environnement ; elle doit aussi établir le PF (Planning Familial) pour réduire le nombre d’enfants dans chaque famille au sein de cette commune rurale.

III. 1. 3. 2. FID (Fonds d’Intervention pour le Développement)

A la fin de notre entretien avec le Maire, ce dernier nous a signalé le rôle de l’ONG FID sur la construction du CSBII qui était inauguré en 2004. Avant l’apparition de ce centre hospitalier, tous les malades devaient être amenés, soit à Miary s’il s’agit d’un petit mal de tête, soit à Toliara s’il s’agit d’une maladie grave ou mortelle.

Un grand nombre de personnes accordent encore leur confiance à l'action des devins guérisseurs. Ces derniers, sans aide, affirment pouvoir guérir toutes sortes de maladies, même la tuberculose, le cancer cérébral, etc. …, mais l'efficacité du système de leurs traitements est douteuse.

III. 2. Les différents types de maladies dans la commune rurale de Behompy

A travers la commune, plusieurs maladies apparaissent sous différentes formes plutôt d’une manière autochtone, périodique, naturelle ou anthropique.

III. 2. 1. Les maladies autochtones

Plusieurs maladies autochtones sont chroniques dans la région de Behompy (paludisme, fièvre, diarrhée, toux (pneumonie), infection dermatologique, etc. …) 47

 Paludisme C’est une maladie qui sévit dans la commune de Behompy. Elle frappe la couche la plus vulnérable de la population, constituée des enfants moins de 5 ans. En effet, 50% des enfants de la commune de Behompy véhiculent ce type de maladie d’une manière pertinente. Elle tue quelques dizaines d’enfants de moins de 5 ans par an. Selon notre informateur, Dr MOZE, 1 à 2 enfants par mois perdent leur vie à cause du paludisme. A noter que la prolifération de cette maladie est presque permanente durant toute l'année. Elle précarise les conditions de vie de population de la commune.

 La fièvre

C’est la contemporaine du paludisme. Ils ont les mêmes symptômes, en ce qui concerne la température par exemple. Mais, leur origine est différente. La fièvre est beaucoup plus simple que le paludisme. Elle a plusieurs origines, plutôt naturelles qu’anthropiques. Elle tue également plusieurs personnes, surtout la couche la plus vulnérable (des enfants moins de 5 ans). Elle attaque aussi les vieux hommes qui vivent dans la saleté totale; nous avons vu des vieux hommes qui vivent tout à fait seuls dans leurs maisons. Donc, ils évoluent dans des endroits insalubres.

 Diarrhées

Ce sont des maladies de toutes couches humaines ; mais elles frappent plutôt les petits que les adultes. D'après Dr MOZE, elles sont assez rares dans la commune de Behompy pour des raisons multiples. En effet, elles tuent moins d’individus que les maladies précédentes. Elles sont de plusieurs sortes, dénommées:

-sondrokaty: trouble digestif très aigu qui peut tuer rapidement si on ne reçoit pas de traitements à mesure que cette maladie bouleverse tout l'organe abdominal du malade ;

-hehitsay: toxicose frappant spécialement les petits bébés souillés de saleté, contaminés par le virus de cette pathologie autochtone.

 Les maladies dermatologiques Elles frappent les vieux et les pauvres. Elles se développent favorablement sur la saleté dermique des personnes qui ne disposent pas d’eau. Nous pouvons citer les hommes qui prennent tout leur temps dans les forets en pratiquant des différentes activités telles que la 48 chasse, l’élevage, la fabrication du charbon de bois qui semblent tellement vulnérables à ce type de maladies. Pendant la saison froide, des habitants locaux se dispensent de toucher à l’eau, ils ont peur de la fraîcheur. Quelquefois, ils sont des maladies cutanées ; celles-ci attaquent les personnes sales en majeure partie. Elles sont très difficiles à traiter, sinon, le coût des médicaments est élevé. La complication de ce type de maladie sur un corps de l’individu dépend de l’organisme humain. Voici les différentes maladies dermatologiques :

-la lèpre

- la dermatose

- l'urticaire

Ces maladies sont dans l’ensemble contagieuses.

 Les complications respiratoires

Elles sont constituées de plusieurs types de formation dans la commune rurale de Behompy. Elles se manifestent chez les individus par des signes particuliers. Elles sont les types d’I.R.A (Infection Respiratoire Aiguë) selon notre informateur, Dr MOZE.

 L’ASTHME

C’est une maladie héréditaire dans la majorité des cas. Il tue beaucoup de personnes dans la commune rurale où les conditions sont favorables pour sa multiplication et son intensité sur l’organe respiratoire d’un osmotique. En tant que maladie héréditaire, elle frappe toutes les catégories de la population, les adultes, les bébés ou les adolescents.

 L’IRA (Infection Respiratoire Aiguë)

Dr MOZE nous a informé que cette maladie se manifeste dans cette commune de plusieurs manières. Elle attaque toutes les catégories de personnes de la commune, aussi bien les adultes et même les fœtus. L'état de ces derniers dépend des conditions de vie de leur mère. C’est une maladie dominante dans cette région. Combien d’individus ayant connu des infections respiratoires aiguës fréquentent-ils le CSBII de Behompy chaque mois, dans l’année? A travers la région communale, c’est à cause de leurs activités que les habitants souffrent du rejet de gaz carbonique (CO2). Il y a lieu de noter que cette commune rurale 49 semble être un berceau de fabrication de charbon de bois, les grands arbres de la forêt galerie de la vallée de rivière en sont les premières victimes.

 La tuberculose

C’est une maladie qui n’existe absolument plus dans cette commune rurale d’après nos informateurs. Il y aurait quand même des traces de cette maladie, mais elles sont difficiles à repérer. Aucun tuberculeux ne vient fréquenter le centre hospitalier, selon Dr MOZE, responsable du CSBII de la commune de Behompy. Il nous a présenté des tests montrant qu’il n’y a plus de trace de tuberculose dans la commune étudiée.

II. 2. 2. Les maladies périodiques

Chaque année, plusieurs maladies surgissent dans cette région de la basse vallée du fleuve Fiherena d’une manière périodique aussi bien avec la fluctuation climatique qu’à la phase de séparation des quatre saisons annuelles : saison chaude, humide, fraiche et sèche.

Tableau n° 8 : Saisonnier aux maladies correspondantes

D J F M A M J J A S O N

Saison chaude et humide Saison sèche et fraîche Saison chaude et sèche

Paludisme Fièvre Dermatose infectée

Diarrhée Dermatose Urticaire

Asthme I.R.A I.R.A

I.R.A Grippe

Maladies dentaire

Source : Enquête personnelle.

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II. 2. 2. 1. Maladies de la saison chaude et humide

Parmi les cinq maladies de cette saison, c’est le choléra qui n’a pas encore été défini. C'est une maladie véritablement périodique. Selon la Revue Science et vie n’°995 (1997), p. 31, ″le virus peut vivre 90 jours et même plus dans l’eau de mer″. Il vient de loin, traversant plusieurs continents (Asie et Afrique) et puis à Madagascar. Il ne distingue pas les éléments à attaquer, mais plus particulièrement frappe l’homme (femelle-mâle-adolescent-adulte-etc. …). La côte Ouest malgache est l'une des zones les plus touchées de la grande île pour des raisons multiples. Et Antananarivo en fait partie, avec ses particularités.

III. 2. 2. 2. Maladies de la saison sèche et fraîche.

Dans cette saison, parmi les quatre qui figurent sur le tableau chronologique, trois maladies ont été déjà définies (voir page 49) Dr MOZE nous a informés que dans ce type de saison, la Grippe submerge la basse vallée de rivière de Fiherena. Un test effectué dans l’enceinte du CSBII montre la présence du virus Grippe. Ce dernier est beaucoup plus dangereux que les autres genres (grippe aviaire, fièvre, paludisme, etc. …) selon la vision scientifique. Lors de son passage dans cette commune, il a fait perdre plusieurs vies humaines.

III. 2. 2. 3. Maladies observées dans le cadre de la fluctuation climatique

Il y a déjà une dizaine d’années que le temps météorologique fluctue d’une année à l’autre. Vu cette situation, plusieurs types de maladies se manifestent dans cette région du Fiherena. Comme dans toute la région du Sud-ouest, la prolifération de certaines maladies peut se multiplier subitement dans la zone d’étude.

En un mot, tout change en fonction du climat. Cette année culturale 2010-2011, rien ne change sur le plan des activités de la population. Il en est de même des maladies qui prolifèrent anormalement à travers le monde, dans la région de Fiherena, la commune rurale de Behompy en particulier. La perturbation du temps influe sur les conditions sanitaires de la population. 51

III. 3. Classification des différents types de maladies

Dans ce cadre, après avoir cité les différents types de maladies, il est nécessaire de les classifier selon les catégories de population (adultes et enfants). Nous allons essayer d’établir un tableau représentatif spécifiant la place de ces maladies dans la commune de Behompy.

III. 3. 1. Maladies d’adultes

Tableau n° 9 : Consultation d’adultes : liste des 6 pathologies principales (période de janvier 2011 à décembre 2011 à Behompy)

Maladies Nombre de nouveaux cas 15-24 ans 25 ans de plus Total I.R.A. 42 52 94 Diarrhée 7 13 20 Paludisme 10 6 16 Asthme 15 26 41 Fièvre 15 8 23 Grippe 4 10 14 Total 93 115 208

Source : CSBII de Behompy

Dr MOZE nous a assuré que ce sont là des maladies authentiquement et périodiquement présentes dans la commune. Les plus dominantes semblent être l’I.R.A. et la

Grippe A1 H1 N1 qui attaquent une partie de la population chaque année. A noter que la couche sous-alimentée des habitants est la plus touchée. A titre d’information, Dr MOZE et le Maire de la commune ont affirmé que l’équipe de dépistage de MST/SIDA n’a trouvé aucune trace du SIDA dans la zone.

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III. 3. 2. Maladies d’enfants

Tableau n° 10 : Consultation enfants : liste des 8 pathologies principales (période de janvier 2011 à décembre 2011 à Behompy)

Maladies Nombre de nouveau cas

0-28 jours 29 j à 11 mois 1-4 ans Total %

Toux ou rhumes 4 27 49 80 12,6

Paludisme simple 4 63 67 10,6

Diarrhée sans déshydration 20 23 53 8,3

Pneumonie 1 7 25 33 5,2

Affection digestives 1 6 14 21 3,3

Traumatismes 1 11 12 1,9

Affections cutanées 2 7 9 1,4

Autres pathologies 1 26 27 4,3

Total 6 68 228 302 47,6

Source : CSBII de Behompy.

Telles sont les maladies qui prédominent dans la commune rurale de Behompy Mahasoa selon Dr MOZE. Des nombreux enfants perdent leur vie chaque année. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés.

Ce qui est important, c’est l’absence totale des maladies suivantes: l’asthme et la carie dentaire dans la commune. Cette dernière maladie ne se manifeste que dans la couche d’adultes.

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Chapitre IV : Causes et effets des maladies dans la commune rurale de Behompy

IV. 1. Cause des maladies

Plusieurs causes de maladies peuvent se présenter dans la commune rurale de Behompy. Ces causes se résident considérablement en deux principales catégories : causes naturelles et anthropiques.

IV. 1. 1. causes naturelles

Cette partie est consacrée à l’aspect physique de la région sur lequel influent plusieurs phénomènes naturels. Il s’agit de :

-la structure géographique de la région, etc. D’autres éléments jouent un rôle très important sur le climat, à savoir les mouvements des courants marins et terrestres qui pourraient affecter la zone de Behompy en contraste avec les autres zones de la basse vallée du Fiherena. Ce contraste climatique local est dû aux brises côtières et à la position géographique de cette contrée par rapport à la totalité de la zone communale de Behompy.

- des domaines saisonniers. Nous avons généralement trois saisons bien distinctes dans la commune rurale de Behompy: à savoir litsaky, Asotry et Faosa.

- de la variation de l’altitude qui transforme nécessairement et profondément les principaux éléments climatiques.

Ces diverses actions peuvent s’interpénétrer et multiplier l’originalité des climats locaux de la basse vallée de Behompy.

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Tableau n° 11 : Les principales saisons climatiques locales de la commune

D J F M A M J J A S O N Saison humide Saison fraîche et sèche Saison sèche et chaude Be rano ou tondra-drano Mai-drano Mena rano Vent : Fandohotse Tsiokatimo Lohatao Fin de Tsiokatimo Début de Fandohotse -Paludisme. -I.R.A. -Varicelle. -Diarrhée -Oreillon. -Rougeole. -Grippe -I.R.A.

Source : Enquête personnelle.

Dans ce même quatrième chapitre, nous évoquerons en outre une étude des compositions climatiques. Elles sont influencées par plusieurs facteurs naturels et anthropiques. Pour bien déterminer ces phénomènes, notre analyse se rapporte aux effets de rayonnements solaires par exemple et à leur dynamisme. C’est là un cas de la dérive du réchauffement de la planète Terre dans cette région de la basse vallée du Fiherena. Plusieurs hypothèses, parfois antagonistes, peuvent être émises selon les résultats des analyses scientifiques effectuées.

A partir des régimes pluviaux duFiherena, on pourrait définir certains éléments cités dans le tableau comme mena rano, berano. Ces phénomènes renseignent les habitants locaux sur les circonstances naturelles. La perception paysanne de temps constitue une mine d’informations nécessaires à l’analyse des conditions sanitaires de la population locale sous l’influence des causes naturelles suivantes : rayons solaires, chaleur, humidité, brouillards, vent, etc.

Entre autres, l’eau reste plus longtemps dans des étendues superficielles lacustres ou fluviatiles sur lesquelles poussent des tapis végétaux assez denses. Avec les tapis herbacés, elle perturbe la santé publique. Aux eaux de l’inondation de grandes crues, la population n’a d’autres moyens, pour se désaltérer, que de boire l’eau de couleur rouge ou beige du Fiherena. Or, au moment des grandes eaux, l’eau de résurgence d’Andranofoty est engloutie dans les crues de Fiherena. Cette eau pure devient alors impure et impropre à la consommation. Lors 55 de débordement de Fiherena, aucune parcelle de la vallée de Fiherena n’est épargnée. Tout est englouti dans l’eau boueuse. Il n’y a plus d’eau potable, c’est-à-dire que les habitants ne peuvent plus se procurer de l’eau pure et n’arrivent plus à creuser des puits comme d’habitude sur le lit mineur du fleuve pour avoir de l’eau propre. Les gens boivent de l’eau sale et les maladies commencent à sévir : cas de la diarrhée infantile par exemple. De plus, l’excès d’eau favorise la prolifération de l'anophèle, moustique qui constitue le vecteur local du paludisme.

Behompy proprement dit, jusqu’à ce jour, d’après nos informations nous ont évoqué que ce village reste toujours un berceau de moustiques qui y pullulent par la suite du débordement de Fiherena. On peut dire qu’il s’agit là d’un grand refuge de moustiques ou même d’une sorte de ″paradis des moustiques″. Une autre maladie se présente dans cette région, il s’agit de la grippe. L’abondance de l’eau entourée de tapis herbacés provoque aussi cette maladie, surtout durant la saison chaude et humide.

IV. 1. 2. Les causes anthropiques

Elles sont constituées de deux activités principales de la population locale : la culture sur brûlis et l’élevage. Ces activités jouent un rôle prépondérant sur les conditions de vie de la population locale. Le défrichement de la forêt sèche et de la forêt galerie a d’abord changé les paysages de la région de la basse vallée. Il a facilité l’action dévastatrice de l’eau du fleuve et des ruissellements d’eau des pluies des montagnes conduits par les vallons subséquents qui divisent la région en plusieurs localités bien distinctes d’une rive à l’autre.

Très souvent, les averses locales apportent des conséquences néfastes sur toutes les cultures de la basse vallée de Behompy, surtout sur celles qui sont situées à proximité des vallons. Autrefois, d’après les informations obtenues auprès des notables, en particulier l’ex- chef ZAP de Behompy actuellement surveillant général du Lycée de Mitsinjo-Betanimena, quand la forêt galerie était encore intacte, la vitesse de l’écoulement de la rivière se trouvait freinée du fait que l’alimentation du fleuve ne se faisait pas brutalement à cause de l’infiltration importante due à la couverture végétale. C’est la raison pour laquelle l’ancien site de Behompy était au bas de pied de la basse vallée où il s’étale actuellement.

Ainsi, l’homme est en grande partie un grand responsable du changement climatique de la basse vallée de Fiherena par ses activités. La déforestation est très importante sous plusieurs formes. La forêt galerie est entrain de disparaître. La fabrication de charbon de bois 56 est une des causes de ce phénomène. En outre, l’élevage extensif fait reculer rapidement la couverture herbeuse. Il en est de même pour l’agriculture itinérante qui va réduire progressivement la forêt environnante. Pourtant, ces éleveurs ne peuvent pas reboiser pour remplacer ce qu’ils ont détruit. C’est donc un problème très délicat pour cette région autrefois très fertile, mais sérieusement menacée. Comme la protection n’a pas été entreprise, cette région subira un assèchement progressif du climat.

Dans la situation actuelle, la chaleur augmente sensiblement. La température est en effet montée à l’extrême, et pourrait atteindre jusqu’à 38°C et plus en moyenne. Cette haute température est renforcée par la saison sèche et chaude et surtout par ce réchauffement du globe terrestre dont parlent les spécialistes du monde. La région du Sud-ouest de Madagascar deviendrait ″aride″ d’ici peut-être un siècle si les mesures ne sont pas prises à temps, la basse vallée de Fiherena comprise. TSIMITAMBY (2004) a évoqué dans son D.E.A que « pendant ce temps de la sècheresse, les habitants ne pouvaient pas rien faire de l’agriculture extensive ou itinérante, défrichaient la forêt pour la fabrication de charbon de bois et pour gagner aussi leur vie quotidien ».

Photo n°14 : Charrette pour le Photo n°13 : Four de charbon transport de charbon vers Toliara

En somme, le changement climatique dans cette région est un facteur de la dégradation des conditions sanitaires de la population de Behompy suite à la réduction des tissus végétaux, qui est à la fois d’origine naturelle et anthropique. C'est ce que révèlent les données recueillies au cours des descentes sur le terrain d’étude. Ensuite, plusieurs phénomènes naturels se manifestent après ces deux interventions humaines et modifient ainsi les paysages 57 locaux en général, ceux dela basse vallée de Fiherena en particulier. Cela entraîne un déséquilibre entre l’écologie et les conditions sanitaires de la population de la commune rurale de Behompy.

IV. 2. Les effets des circonstances naturelles et les activités de la population de la commune

Ces deux causes sont des principaux éléments responsables du changement des conditions sanitaires des paysans de Behompy Mahasoa.

IV. 2. 1. Les effets directs

Le site actuel du village de Behompy est situé au pied de la basse colline de la rive gauche de Fiherena constitué de dalles calcaires qui nous rappelle de souvenirs d’autant en rapporter à ce sous chapitre les effets directs des albédos de roches sur les conditions sanitaires de la population de Behompy en matière de haute température de hauts sommets de montagnes entourant cette vallée. Cela provoque une projection directe des rayonnements solaires sur la surface rocheuse et cette dernière dégage une forte chaleur, facteur dangereux pour le changement climatique et de la santé publique, car les calcaires sont en majeure partie un corps blanc, renvoient une grande quantité d’énergie évaluée à 30% de l’énergie totale émise par le soleil. Ceci est étroitement lié à la disparition des tapis végétaux sur les versants des chaînes de montagnes calcaires environnantes. En effet, l’albédo est plus important quand la position du soleil est perpendiculaire à l’endroit ensoleillé. ESCOUROU (G) 1978 a présenté et souligné les caractères des albédos des différentes superficies de sols (nus, végétaux, rocheux, humide, etc. …). J.N. SALOMON (1972) a beaucoup travaillé dans la région de Toliara sur plusieurs domaines : socio-économique et physique plus particulièrement. Dans son article intitulé : « dégradation des fourrées et forêts du Sud-ouest de Madagascar », malgré l’abondance de pluies à cette époque, il a remarquablement défini la dégradation des tapis forestiers, liés aux conditions climatiques et ces dernières influent justement sur les conditions sanitaires des paysans de Behompy. Ce n’est pas par hasard que la grippe et la fièvre prolifèrent naturellement et considérablement dans la commune pendant la saison sèche et chaude, ainsi que l’attaque de ″l’infection respiratoire aiguë″ durant cette même saison. Et cela a été directement renforcé par la fabrication du charbon de bois tout autour des villages de la commune rurale de Behompy. Actuellement, cette activité est 58 devenue la principale source de revenu de plusieurs familles pour pouvoir faire face à la période de soudure, qui sévit avant et après le moment de récolte agricole de la région.

Nous tenons à bien dire ici que les femmes en ceintes sont les plus victimes du cette attaque de l’I.R.A selon le Dr MOZE lors de nos entretiens sur le terrain. Il a souligné particulièrement les femmes des acteurs de cette activité qui les accompagnent sur le périmètre de l’activité. Là, elles peuvent directement dégager de gaz carbonique (CO2) qui se prolifère librement et se multiplie rapidement aux individus qui les entourent.

IV. 2. 2. Les effets indirects

La commune rurale de Behompy est une circonscription située à proximité de la ville de Toliara à laquelle elle est ralliée par quatre taxi-brousse dits les mini-bus. La population de cette commune rurale est en relation permanente avec plusieurs couches d’individus du chef- lieu de cette commune. Ces différents types de contacts sous le flux des mouvements migratoires entraînent une prolifération de plusieurs maladies de différentes genres. Toliara, comme d'autres centres urbains, semble être un milieu naturellement pollué par les éléments suivants :

• Les ordures qui s’éparpillent dans tous les coins des quartiers de la ville, donnent des mauvaises odeurs à l’environnement urbain.

•Les eaux usées déversées dans tous les endroits des quartiers de la ville qui offrent également une mauvaise réputation à cette ville.

•Pendant la saison chaude et humide, des étangs occupent plusieurs endroits de Toliara. Leur prédominance est étroitement due à la disposition topographique par rapport au niveau de la mer.

Ces phénomènes, qui sont de causes aussi bien naturelles qu’humaines, dégradent la situation économique et environnementale de Toliara. Il est indéniable que cette ville est polluée de plusieurs manières. Elle est donc un berceau de prolifération de virus de plusieurs sortes de maladies.

Chaque jour, une centaine de paysans de la commune de Behompy sont à la recherche de leurs besoins qui sont en contact directement et surtout indirectement avec les citadins. De 59 la sorte, les migrants de Behompy Mahasoa risquent de contaminer des maladies propagées par l'environnement de Toliara. Les déplacements incessants semblent être un vecteur de transmission des maladies vers la campagne telle que la commune de Behompy de la basse vallée de Fiherena. La prolifération des maladies n'est pas due à l’exode rural, mais aux mouvements migratoires pendulaires ou temporaires de la population de la basse vallée de Fiherena, composée de quatre communes, à savoir Behompy, Miary, Maromiandra et Belalanda.

Dans le cadre des phénomènes naturels, chaque année, des cyclones traversent plusieurs îles et continents, captent des virus de différentes maladies et attaquent indirectement le peuple du littoral Ouest malgache, y compris les communes rurales de Behompy de la basse vallée de Fiherena. Souvent, on découvre des maladies comme la grippe, la fièvre, etc. dont les vecteurs peuvent subsister dans l’eau marine qui arrivent sur la grande île, se déclarent et tuent plusieurs vies humaines. Un autre cas dangereux est celui des femmes enceintes qui font indirectement souffrir leurs bébés en grossesse sous l’action de la récolte du charbon de bois.

En outre, l’arrivée massive des étrangers pour des raisons touristiques apporte différentes maladies sur l’île, surtout dans cette zone du delta du Fiherena ou de la basse vallée du fleuve.

En résumé, devant les mouvements de la population Behompy-Toliara et vice-versa et les phénomènes naturels (albédos locaux, vecteurs de hautes températures, prolifération des maladies, des souris qui aggravent l’intensité des maladies, le passage de cyclones, facteurs pathogènes dans cette région en question), l’équipe de sensibilisation et d’animation va se rendre sur les Fokontany pour décrire les caractéristiques des maladies aussi bien anthropiques qu’éventuelles qu'ignorent la population locale. Il faut mettre en place toutes les mesures possibles et disponibles pour éviter le taux de mortalité assez fort dans cette commune rurale qui perd une dizaine de vies par an.

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TROISIÈME PARTIE

CONTRAINTES SANITAIRES DE LA POPULATION ET SOLUTIONS FACE AUX PROBLÈMES DE LA SANTÉ DE LA COMMUNE RURALE DE BEHOMPY MAHASOA

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Quelques exemples du développement de la commune rurale de Behompy peuvent être avancés. D’après les enquêtes que nous avons faites auprès des habitants, il existe un projet qui vise à aider les paysans locaux à améliorer les conditions sanitaires de leur vie quotidienne. Les renseignements que nous avons accueillis auprès du Maire, du médecin du CSBII et de l’ancien chef ZAP indiquent que plusieurs facteurs peuvent dégrader la commune. Nous avons déjà mentionné précédemment que Behompy est un site intéressant touristique, mais les autorités restent inactives pour ce noble aspect de la commune. Cette dernière risque d’être toujours isolée si la route reste en son état actuel alors qu’elle constitue une zone économique très importante, surtout qu'elle est très proche de Toliara.

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Chapitre V : Les contraintes sanitaires de la population de la commune de Behompy

V. 1. Les phénomènes anthropiques

Dans ce chapitre, nous tenons à montrer les facteurs qui risquent de fragiliser les conditions sanitaires publiques de la population de la basse vallée de Fiherena, dont la commune rurale de Behompy fait partie.

V. 1. 1. Les latrines traditionnelles

Les conditions sanitaires publiques de cette commune souffrent d’un retard profond. En ce troisième millionnaire, on ne peut pas croire que les habitants pratiquent toujours le système de latrines traditionnelles à l’intérieur et autour des villages de la commune rurale de Behompy. Jusqu’à maintenant, aucune personne ne peut changer ce système. L’implication dela population de la commune entière dans ce phénomène cause des maladies bien connues dans la zone.

Ces latrines traditionnelles sont constituées par des bouquets de forêts isolés, soit à l’intérieur des villages, soit tout autour des villages. Les habitants y font leurs besoins. Ce facteur socio-culturel est étroitement lié aux certaines coutumes favorisant la prolifération de plusieurs types de maladies, surtout pendant la saison de pluie. La perception des maladies reste alors au stade supérieur, car les dépôts laissés à la lisière des forêts, en particulier sur le versant Est, envahissent les villages situés au pied des montagnes.

L’absence totale de l’infrastructure de latrine dans la commune augmente la vulnérabilité générale de la santé publique. La population de la basse vallée du Fiherena ignore l’utilisation de WC modernes parce qu’elle s’interdit ce procédé contraire à ses coutumes. Autrement dit, l’ignorance des latrines modernes et des risques liés au comportement de la population locale est un facteur de vulnérabilité du fait qu’on ne peut prendre aucune précaution contre quelque chose qu’on ne comprend pas ou dont on ignore l’existence. Néanmoins, peut-être que la pauvreté est en elle-même une situation de vulnérabilité, qui oblige les habitants communaux à adopter un comportement à haut risque de contamination de divers types de maladies.

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Photo n° 15 : Village de Behompy au centre

En un mot, les enquêtes menées ont montré que les différentes maladies ont été provoquées par le non changement du comportement des habitants locaux, le refus des nouveaux procédés modernes par la population en général. Il est nécessaire de prouver que l’information seule ne suffit pas à induire un changement du comportement traditionnellement bien établi déjà dans la société régionale ou locale.

V. 2. La situation du CSBII de Behompy

Par rapport aux autres CSBII dans la région de la basse vallée de Fiherena, le CSBII de la commune de Behompy, est apparu récemment. C'est en 2004 qu’il a été inauguré, c’est- à-dire il y a moins 10 ans, alors que Miary a connu un dispensaire depuis très longtemps ; c'est la cas d’Ambohimahavelo et de Saint-Augustin qui ont eu les leurs depuis le régime de la première république sous le nom de dispensaire, ou des centres complexes hospitaliers des anciennes communes qui avaient des infirmiers d’Etat, des sages-femmes et quelques personnels administratifs et techniques veillant à leur bonne marche. Ces centres étaient bien équipés, matériellement et médicalement suffisants.

ABOUCAR Saïd Chanfi (2007) a évoqué qu’il n’y a qu’un ″seul service sanitaire privé dans cette vallée de Fiherena qui se distingue au CSBII de la région″. Il est bien équipé en matériels et en personnels. Il semble être sous l’égide des sœurs carmélites. Ce centre très complexe se trouve exactement à Belemboka Androvakely constitué de plusieurs centres d’activités régissant au développement de la société masikoro en question encore en retard sur les conditions sanitaires. 64

Par contre, le CSBII de Behompy connaît bien l’insuffisance des personnels, en particulier l’absence de sage-femme. A ce propos, Dr MOZE assure personnellement l’accouchement des femmes dans ce centre hospitalier. Plusieurs femmes accouchées refusent d’y en venir pour des raisons multiples, plus particulièrement ″la honte″ d’avoir accouché sous les yeux d’un homme. Dans ce cas, le taux de prévalence à la mortalité des femmes accouchées reste beaucoup plus élevé pouvant atteindre jusqu’à 40% chaque année selon le Dr MOZE, chef suprême du centre de santé de base de Behompy.

V. 2. 1. Fonctionnement du CSBII face aux ONG

Plusieurs organisations non gouvernementales interviennent à l’appui du CSBII de la commune rurale de Behompy Mahasoa, telles que :

• La Komine Mendrika Salama (KML)

Son objectif est de fournir et de former les agents communautaires à sensibiliser la population de la commune entière pour un changement du comportement conservateur de la vieille pratique des latrines traditionnelles. Cesagents ont également la responsabilité de créer des dépôts communautaires pour la vente des médicaments, sans oublier d’autres tâches comme ″le planning familial″ dans tous les villages de la commune pour limiter le nombre de naissances de chaque famille pour qu’on puisse maîtriser les actions locales de développement.

• L’ONG KMI (Komine Mendrika Intégrée)

Il s’agit d’une organisation non gouvernementale engagée dans la fabrication de latrines du CSBII. Mais cela n’arrive jamais à satisfaire les villageois qui continuent à déféquer à la lisière et aux bouquets de fourrés isolés environnant les villages. Il est nécessaire de signaler le rôle de l’ONG KMI pour la protection de l’environnement. C’est la raison pour laquelle elle décide de construire plusieurs latrines modernes à travers la commune rurale de Behompy selon nos informations.

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Photo n° 36 : Latrine du CSBII de Behompy

En un mot, la coordination du développement socio-économique demande le renforcement et l’élargissement politique du plus haut niveau de l’Etat au niveau administratif le plus décentralisé. On pratique également la synergie des actions de lutte contre toutes infections microbiennes par le plan stratégique intégré à travers toute la commune de Behompy. C’est pour cette raison qu’on a mis en place les agents communautaires dans tous les Fokontany.

V. 3. L’inexistence d’eau potable Le manque d’eau potable semble être un des facteurs les plus dangereux pour la santé publique dans la commune rurale de Behompy Mahasoa. Il est un vecteur de trouble digestif qui peut mettre en danger plusieurs vies des paysans chaque année. Les enfants sont les premières victimes parmi les autres couches des habitants.

Tout le monde puise l’eau de Fiherena pour boire et pour préparer des repas dans chaque ménage. L'administration coloniale avait déjà installé à Beantsy, à 3 kilomètres à l’Est de Behompy, un central hydraulique encore là jusqu’à ce jour, méritant d’être réhabilité, mais l’intervention de l’Etat reste toujours un fiasco. Toute action d'envergure élaborée pour la province de Toliara semble s'engloutir dans un ″cimetière de projet″. Le Fond National de l’électricité en partenariat avec l’ADER disparait en cours de route durant quelques années, alors que quelques présidents de la République Malgache ont promis de fournir à la 66 population de la basse vallée de Fiherena de l’énergie électrique par le biais des sources d’énergies renouvelables localement abondantes et exploitables dans cette région. Ce projet est non seulement nécessaire pour l’électrification de cette région, mais aussi pour ravitailler celle-ci en eau potable.

C’est un projet noble pour le développement des communes de la basse vallée du Fihereña (Behompy, Miary, Maromiandra), et surtout pour la ville de Toliara et les communes du plateau de Belomotse (Andranohinaly et Andranovavy). Il est intéressant pour son coût par rapport à celui de la centrale thermique d’Andranomena : il est moins cher que la centrale thermique. Il tient également son avantage écologique et éco-systémique vu qu'il va épargner l’utilisation des bois de chauffe pour l’éclairage des ménages.

Photo n° 17 : des projets hydroélectrique de Beantsy et ses mécanismes

Il y a lieu de souligner ici que la saison de pluies est la pire période de l'année pour la population, car l’eau du fleuve change alors de couleur le long de l’année. Elle est composée de boues de couleurs différentes depuis sa source. L’analyse effectuée pour déterminer la composition de l’eau du Fiherena pendant la saison humide donne 33% d'eau pure pour un litre d’eau boueuse par le système de distillation, contre 43% par le système de décantation, selon RAMAMPIERIKA Daniel et R. Christian (1997), revue Vintsy n°5. Les paysans boivent de l’eau impure ; c’est pour cette raison que nous avons montré ces études 67 expérimentales de différentes formes faites par les chercheurs de l’Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM) de l’Université de Toliara.

V. 4. Autres problème de la commune Plusieurs causes peuvent favoriser la multiplication des problèmes naturels et sociaux précédemment évoqués.

V. 4. 1. Causes naturelles

Chaque année, plusieurs circonstances naturelles notamment la mousson atteint Madagascar après avoir traversé quelques continents ou océans de l’hémisphère Nord ; la basse vallée du Fiherena est alors victime de la pollution apportée par les cyclones. C'est le cas du choléra (2000/2001), qui venait du continent africain et qui avait frappé des centaines de vies humaines dans certaines régions de la Grande île notamment la région du Sud-ouest.

Une autre circonstance qui touche la société de cette région est la pluie amère, qui bouleverse plusieurs vies d’animaux d’élevage (bœufs, chèvres, porcs, poulets, canards, etc. …) qui n’arrivent pas à supporter la fraîcheur apportée par les éventuelles pluies des saisons intermédiaires, surtout entre la période sèche chaude et la période chaude et humide. Les animaux maigres ne peuvent pas supporter le refroidissement. Cela pose un grand problème aux paysans de la région pour la protection en masse de leurs animaux. A cela s’ajoute le fait que c’est une période de prolifération des virus de la grippe, non seulement pour les animaux, mais aussi pour les humains.

V. 4. 2. Causes anthropiques

Des causes anthropiques aggravent la prolifération des maladies dans la zone d'étude. Lors de notre descente sur le terrain, des centaines de porcs et de chèvres se promènent dans les villages visités (Behompy, Marohala, Ampialia, etc.). Ce sont des animaux qui jettent leurs déchés partout dans les rues et entrainent l’insalubrité de ces localités. Les parcs et les chèvres sont érigés soit à côté des habitations des propriétaires, soit devant leurs portes. En conséquence, de mauvaises odeurs sont inspirées par les villageois. Tout cela apporte des effets néfastes pour la santé publique de cette commune rurale. Les enfants sont les premiers à 68 en pâtir, victimes de maladies abdominales. Ces dernières sont dues aux multiples causes, à savoir les fruits verts, l’insalubrité des eaux du fleuve et des lacs, surtout des mares. Les habitants boivent directement des eaux sales au lieu de les bouillir. La population de la commune rurale de Behompy néglige sa santé en pratiquant l’automédication pour ses maladies quels que soient les types des maladies qui apparaissent.

Le grand problème se manifeste aussi sur la consultation des devins-guérisseurs. Il s’agit des traitements traditionnels avec des plantes médicinales qui sont considérablement abondantes dans la région. Cette méthode de traitement se fonde-t-elle sur des coïncidences ou constitue-t-elle une thérapie fiable ?

L’absence d’une politique de prise en charge thérapeutique des maladies provoquées coûte très cher dans les prestations de service et l'achat des médicaments : faible recours aux services de santé, inexistence de centre de conseil et dépistage volontaire anonymes et gratuits, ce qui pousse la population à se rendre auprès des Ombiasa(devins-guérisseurs).

L’ignorance des risques des maladies issues des actions volontaires anthropiques entraîne aussi la vulnérabilité de plusieurs couches des habitants locaux aux maladies de différentes espèces. La perception erronée que la population en a, ignorance des modes de vie et de tabou, complique le traitement des maladies chez les personnes infectées. Cette situation de vulnérabilité est peut-être étroitement liée à la pauvreté et à la précarité du pouvoir d’achat, surtout à la perte de revenus des ménages. A cela s’ajoute la pratique des devins-guérisseurs, qui fait partie des coutumes traditionnelles des paysans de la basse vallée du Fiherena.

L’évolution du niveau de connaissances sur les maladies dominantes par la sensibilisation des populations régionales permettrait l’accessibilité des moyens de prévention, diminue le taux de prévalence et améliore la qualité et l’extension de la prise en charges des dites maladies, et surtout la réduction du recours à l’automédication des maladies.

La stratégie locale menée par le CSBII cherche à développer la compétence des paysans locaux face aux maladies autochtones qui font perdre des vies humaines. On implique les autorités communales dans la mobilisation des populations en vue de l'acquisition des connaissances générales sur la prolifération des maladies dites autochtones de la région de la basse vallée de Fiherena dont la commune rurale de Behompy Mahasoa fait partie. 69

Chapitre VI : Solutions face aux problèmes de la santé publique de la commune de Behompy Mahasoa

Dans le cadre de ce dernier chapitre, plusieurs solutions peuvent se présenter pour la maîtrise de la prolifération des maladies de différentes sortes à travers la région de la basse vallée de Fiherena.

VI. 1. La mise en place des latrines modernes Chaque année, plusieurs vies humaines se perdraient dans la commune rurale de Behompy, causées pour de multiples raisons. Aucune latrine moderne ne pourrait se créer dans la commune de Behompy, sauf au chef-lieu de celle-ci. Dans des zones rurales, les complications des maladies auront été aggravées parce qu’il n’y a aucun traitement curatif ni traitement préventif (vaccin). Pour engager une lutte contre ces maladies, il faut accroitre les connaissances de la basse vallée de Fiherena afin d’en améliorer la perception et de faciliter la prévention (la mise en œuvre des latrines modernes ou fosses septiques).

La lutte contre l’insalubrité (source de prolifération des maladies) doit être intensifiée compte tenu des relations de causes à effets de ces fléaux. Dr MOZE, responsable du CSBII, déclare que le nombre de cas répertoriés a régulièrement augmenté depuis des années, ce qui est un signal d’alerte pour ces maladies locales. La valeur de ces dernières traduit les avancées dans la plupart des capacités humaines de base sur la population de la région de la basse vallée de Fiherena : vivre longtemps, acquérir des connaissances améliorées qui bénéficient d’un niveau de vie correct. Cette valeur varie d’un cas à l’autre et permet d'établir des moyens plus efficaces, à savoir la construction des latrines modernes, seule méthode qui puisse améliorer les conditions sanitaires de la population de la basse vallée de Fiherena.

Ces actions n’ont pas été généralisées et continues, d’où leur portée est relativement limitée, malgré la mise en œuvre des agents communautaires ;la communication par la radio pourrait être le premier moyen d’information dans les milieux ruraux.

Entre autres, chaque Fokontany a un ou deux agents communautaires qui sensibilisent sur l’importance des actions de l’IEC, ouvrant l’opportunité de l'amélioration des conditions sanitaires de la population. Cette opportunité porte sur le débat de l’harmonisation de ces supports IEC, structures communautaires pour le développement au niveau local pouvant situer la méthode d’approche adoptée. 70

Tableau n° 12 : Agents communautaires de la commune rurale de Behompy de chaque Fokontany

Fokontany Noms des agents communautaires Behompy-Mahasoa RAPHAEL et TSIMANDRESY Ampasy MARCELINE et ZERIMINE Ampialia TSIAVE et PERLE Beantsy TODOSON SYLVIN et ZAMOELISOA Marohala GERMENE et TANTELY Vorondreo JAKOBA et GILBERTE Ambolikira KIRSTOPHE et RANDRIANASOLO Behera ORPHELINE et REMIHA Anjamala GSAVIER ROBERT et REMAKA Maroata NOLANGNA EVARISTE et REKOTO

Source : CSBII de Behompy

En conséquence, un collectif d’ONG et des associations s'est impliqué dans cette lutte acharnée. L’une des ONG semble être la Commune Mendrika Intégrée(CMI) qui s’occupe de la fabrication de latrine locale du CSBII de Behompy Mahasoa dans le but de protéger l’environnement et l’écosystème ; elle cherche aussi à promouvoir le planning familial (P.F).

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Carte : N° 4 SECTEUR SANITAIRE

Source : Création personnelle 72

En un mot, cette approche multisectorielle développée à travers la commune étudiée a permis la mise en place des plans sectoriels de lutte contre la propagation des maladies qui frappent sérieusement les habitants de la basse vallée de Fiherena.

Photo n° 18 : nouveau latrine du CSBII de Behompy

VI. 2. Renforcement des capacités du CSBII de Behompy Mahasoa

Dans le CSBII de Behompy, plusieurs éléments manquent cruellement, comme les personnels et les moyens matériels. Ces lourdes carences en matériels handicapent énormément le traitement de plusieurs maladies dans cet hôpital.

VI. 2. 1. Les personnels

La carence en personnels forme un lourd problème du CSBII de Behompy. Ce dernier n'a qu’un employé, c’est le Dr MOZE, infirmier d’Etat qui en est le responsable. Il prend lui seul en charge toutes les responsabilités au sein du CSBII. Ainsi, il est devenu une sage- femme, un assistant social psychiatre, garçon de salle, distributeur de médicaments, etc. En fait, un vrai hôpital doit disposer des éléments qui viennent d'être cités. A ce propos, les autorités communales et le médecin du centre hospitalier proposent d'employer les agents communautaires pour assurer la sensibilisation de la population locale sur la lutte contre les maladies autochtones, pour ravitailler en médicaments les habitants des Fokontany de la commune de Behompy. Comment une seule personne peut-elle arriver à assurer toutes ces tâches susmentionnées ?

Les habitants sont obligés de fréquenter les divins-guérisseurs pour diminuer le fléau de la carence de personnels du CSBII de Behompy. Comme nous l'avons souligné au chapitre 73 précédent, les ombiasa utilisent des plantes médicinales de la commune pour traiter les différents types de maladies.

Tableau n° 13 : Les plantes médicinales et les maladies

Les maladies Les plantes médicinales Paludisme Andrzrezo,Hazombalala Diarrhée Vasanira,Hozonta I.R.A Vahona-Aloe Asthme Ravintsara, Vahona-Aloe Toux Eucalyptus, Mandravasarotra, Vahompolotsy, Ranga, Fanalasimba, Ambilazo, Vaovy. Fièvre Mandravasotra, Hola, Fanalasimba

Source : Enquête sur le terrain et Homeopharmat.

VI. 2. 2. Les matériels L'insuffisance de matériels fait également partie de l’énorme faiblesse du CSBII de Behompy. Il n’y a pas de chambre froide ni de réfrigérateur, ni congélateur pour la conservation des médicaments qui ont besoin du milieu frais, ni laboratoire d’analyse et de stérilisation des matériels de traitement des maladies au sein du CSBII de Behompy Mahasoa ; les seringues manquent par exemple.

On comprend ainsi la vulnérabilité des conditions sanitaires de la population de la commune rurale de Behompy. Autrement dit, la vulnérabilité est évidente et les priorités peuvent être définies à tout prix pour l’élaboration des plans d’actions contre les différents types de maladies qui sévissent dans la commune étudiée.

En un mot, ce genre de facteur offre une vision d’ensemble des moyens stratégiques du renforcement de l’environnement éthique et social dans la mise en application du plan de lutte pour le développement sanitaire de la population dans la commune, soit généralement dans la basse vallées de Fiherena, qui englobent d'autres communes rurales (Miary, Maromiandra et Belalanda). Quant aux problèmes, la maternité de Behompy n’arrive pas à accueillir des femmes en couche à cause de l’inexistence totale des lits. Pourquoi ce manque total de lits dans une maternité ? 74

Le Maire titulaire a évoqué lors de notre entretien avec lui le mauvais comportement des personnels sanitaires. Ils s’approprient les matériels du CSBII pour les placer dans leur propre patrimoine familial ou individuel. Ils confisquent les matériels comme les tables, lits, chaises et surtout quelques petits articles du CSBII qui ont été transférés à leurs propres familles afin de décorer et meubler leurs domiciles. C’est état d’esprit appauvrit le CSBII de Behompy Mahasoa en matériels nécessaires répondant au besoin d'un hôpital. De fait, ces actions ont été limitées, mais non généralisées à toutes les communes.

En conséquence, le taux de prévalence des femmes qui accouchent dans ce CSBII, diminue à cause de deux problèmes suivants :

- Premièrement, le Dr MOZE en tant qu’un homme, fait partie des problèmes de la société masikoro. Il fait voir honte les femmes accouchées. Elles sont obligées de rejoindre les matrones villageoises. C’est donc l’un des facteurs de la faiblesse du CSBII de Behompy en matière d’accouchement.

- Deuxièmement, l’insuffisance de lits à la maternité fait partie des problèmes complexes du CSBII ; il y a risque de perte de vie pour les femmes qui accoucheraient dans ce centre. C’est la raison pour laquelle plusieurs femmes dans cette commune rurale préfèrent accoucher auprès des matrones villageoises disséminées à travers la basse vallée de Fiherena.

En somme, pour éviter ce phénomène qui risque la perdition chez la majorité des femmes, l’IEC est un moyen nécessaire pour harmoniser les structures communautaires pour le développement des comportements des responsables des CSBII à travers le pays dont la commune de Behompy Mahasoa fait partie. Il faut également former les matrones villageoises dans le but de renforcement de leurs capacités en matière d’accouchement des femmes concernées. La précarité de leur performance a besoin de cette formation sous l’égide des spécialistes (médecins diplômés d’Etat et des sages-femmes compétentes).

VI. 3. La mise en place des bornes fontaines dans la commune rurale de Behompy Mahasoa

Depuis l’ancien temps jusqu’à ce jour, la vie de la population locale n’a rien changé. Les habitants puisent et boivent de l’eau du fleuve Fiherena. Cette eau est caractérisée par son impureté profonde. Elle est composée de : 75

- particules de différentes sortes ;

- boue argilo-latéritique ;

- galets de roches cristallines qu’elle emporte depuis l'amont.

Le Fiherena est un fleuve capricieux ayant une vitesse d’écoulement très rapide causée par une pente assez forte. C’est pour cette raison qu’il apporte des masses de particules dans ses eaux, et cela même pendant la saison sèche et fraîche où les habitants locaux pensent que l’eau du fleuve est pure ou limpide. Devant ce fait, il serait préférable de mettre en place des bornes fontaines, au moins dans le chef-lieu Behompy pour ne pas dire dans la commune rurale entière.

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VI. 3. 1. Mise en œuvre du projet de la mise en place des bornes fontaines dans la commune de Behompy

A l’époque coloniale, le grand projet de centrale hydraulique a été réalisé à Beantsy qui mérite d’être réhabilité désormais, mais le problème de budgétisation reste toujours en suspens. L’intervention du Fond National de l’Electricité en partenariat avec l’ADER été avancée dans la promesse présidentielle sur la fourniture en énergie électrique des milieux ruraux en 2008 par des ressources énergétiques renouvelables et exploitables qui sont vivement souhaitées pour cette région de la basse vallée de Fiherena. La réalisation de ce projet permettra non seulement l’électrification de ce pays proprement masikoro, mais aussi le ravitaillement en eau potable pour cette région. Beantsy est l’un des Fokontany appartenant à la commune rurale de Behompy. A signaler que Beantsy se trouve à quatre kilomètres à l’Est du chef-lieu de la dite commune rurale couvrant la disposition en électricité à celle-ci et ses voisins. On peut prendre à titre d’exemple le cas de Miary, commune rurale ayant une frontière commune avec Behompy; c'est là que se trouve en fait le château d’eau de la JIRAMA pour le ravitaillement en eau potable de la ville de Toliara. Alors, tous les villages qui se trouvent au Sud, Sud-ouest de cette commune doivent être alimentés en eau potable (cas de Befanamy, Mitsinjo-Betanimena, Campus de Maninday, Besasavy, Ampasinabo, etc. …); ils bordent en effet le gros tuyau principal des châteaux d’eau de la ville de Toliara ; entre autres, il faut noter que l’électrification d’un milieu et son ravitaillement en eau sont deux projets conjointement inséparables, pouvant être réalisé par la centrale hydroélectrique comme celle qui est installée à Beantsy. C’est donc un grand projet affectant plusieurs problèmes de la population communale en matière d’éclairage, d’insécurité et en eau potable. Pendant la saison chaude et humide, les habitants de la commune boivent de l’eau du fleuve Fiherena, souillée de boues de différentes couleurs (rouge, beige, etc.).

VI. 3. 2. 1. Projet de puits

A défaut de la réalisation du grand projet de la mise en place de bornes fontaines dans cette commune rurale de Behompy, il est nécessaire d’appuyer l'aménagement des puits au chef-lieu de la commune. La construction des puits revient beaucoup moins chère que la réhabilitation du centre hydroélectrique de Beantsy. Dommage que Toliara soit une province de cimetière de projets.

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Combien de sociétés ou projets d’entreprises ont disparu et sont tombés dans l’oubli, à l'exemple de TOLY, SUMATEX, SCAMA, SONACO, ROSO, SOMACODIS, SICE, etc. Cependant, c'étaient des sociétés capables d'apporter de grands changements pour le développement de la province. Pareillement, les autorités nationales compétentes qui se succédèrent dans le pays depuis si longtemps n’ont pas pu agir pour la réhabilitation de ce petit central hydraulique de Beantsy au profit de cette région de la basse vallée de Fiherena en vue de procurer l’éclairage et le ravitaillement en eau potable à la population du chef-lieu de la commune. Cette attitude semble montrer soit leur incapacité de gérer le pays, soit leur mauvaise foi, voulant délibérément laisser cette région dans ses difficultés.

La pratique de systèmes éolien et solaire est également une solution efficace pour pourvoir remonter l'eau de la nappe phréatique pour que la population de la commune soit ravitaillée en eau potable. On peut pendre à titre d’exemple le cas de Vorehe, commune de , district de Morombe, qui pratique les deux systèmes ci-dessus mentionnés. C’est ainsi que la partie Sud du village peut se procurer l’électricité chaque nuit et que la population locale se ravitailler en eau potable, et surtout le grand centre hospitalier de la localité ignore des problèmes d'ordre énergétique pour faire fonctionner son équipement matériel : laboratoire, bloc chirurgical, salle de soins, pharmacie, maternité, etc. …Pourquoi ce centre qui se trouve en pleine campagne mikea arrive-t-il à ravitailler en eau potable de nombreux habitants et à se procurer soi-même l'électricité ? Et pourquoi pas Behompy Mahasoa, déjà doté d'un centre hydroélectrique implanté à quatre kilomètres à l’Est de Beantsy, capable de ravitailler en eau potable et en électricité toute cette région dont la commune rurale de Behompy fait partie? Mais toujours est-il que cela demande aux autorités compétentes un programme bien clair de la réhabilitation de ce projet colonial.

Le petit projet d'aménagement du puits du CSBII est actuellement suspendu ; c'est un fiasco total, alors que ce puits a procuré aux habitants du chef-lieu de la commune de l’eau propre. Le moteur à énergie éolienne ne tourne plus, tout est tombé en panne et les habitants se remettent à puiser l’eau de Fiherena qui leur apporte en conséquence plusieurs maladies. Ces dernières causent la détérioration de leurs conditions sanitaires et la haute prévalence du taux de mortalité, surtout infantile.

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VI. 4. Perspective de la commune rurale de Behompy face aux conditions sanitaires des paysans

La commune rurale de Behompy possède d'énormes potentialités économiques et humaines. Un proverbe malgache dit : Izayvoky no maharaka ny namany, qui se qui se traduit littéralement ″un militant rationnellement motivé arrive à poursuivre son voisin″. Autrement dit, un peuple sain peut produire dans tous les secteurs d’activités (agriculture, élevage, chasse, cueillette, commerce, etc.). Mais les conditions sanitaires de la population handicapent le développement de cette commune dans plusieurs domaines.

VI. 4. 1. Conditions sanitaires liées aux activités économiques

Le contexte actuel de la commune de Behompy doit permettre les habitants de s’enrichir; malgré leur comportement traditionnel, les femmes masikoro, en majorité dans cette région du Fiherena, ne cherchent pas à faire des activités commerciales d'aucune forme. Pour le Masikoro, le fait d’être vendeuse constitue une grande faiblesse sociale et une dégradation de la famille au sein de la société où elle se trouve. Néanmoins, avec les circonstances actuelles, les femmes masikoro semblent être de grandes sympathisantes de ce type d’activités. Plusieurs centaines de femmes de la basse vallée de Fiherena se rendent chaque jour à Toliara pour écouler les fruits de leurs activités agricoles et d’élevage, sans oublier non plus les produits de forêt (cueillette). Désormais, cette activité est devenue une grande source de revenu familial qui assure la sécurité sociale en matière de santé publique dans la commune de Behompy.

En un mot, ce changement du comportement des Masikoro assure l’amélioration du niveau de vie de la population en général et diminue consécutivement le taux de prévalence de la mortalité dans cette commune rurale.

VI. 4. 2. Conditions sanitaires liées aux cultures de la population communale

Dans la société masikoro, les cultures sont beaucoup plus complexes et difficiles par rapport aux autres groupes humains de l’île. Malgré cela, cette région connaît un essor en projet éco-touristique et environnemental impulsé par les agences suivantes : WWF et M.N.P ; elles changent la donne, car elles sensibilisent les habitants locaux à modifier leurs 79 traditions culturelles, grand facteur de retardement en matière de développement sanitaire. Leur action constitue une plaque tournante dans la vie de la commune de Behompy vers le développement; celle-ci a pu attirer l'intérêt des opérateurs étrangers et nationaux grâce à ses potentialités commerciales, avec des produits d’exportations accessibles par la route ralliant cette commune à la ville de Toliara espacée de 22,2 kilomètres. Mais le dénuement de cette route devient impraticable faute d’entretien de la part des pratiquants de celle-ci. Il ne peut plus assumer son rôle, comme tous les autres secteurs de services. Comme personnel, il ne reste à Behompy que de demander des moyens financiers pour moderniser ou améliorer cette commune.

Si les autorités communales de la basse vallée de Fiherena envisagent de pallier à ces problèmes, c’est par l’intermédiaire des travaux de haute intensité de main-d’œuvre, elles ne donnent les marchés qu’aux entreprises compétentes. Dans ce cas, les perpétuels travaux d’entretien d’une année à l’autre engagent des dépenses folles pour le FDL de la commune rurale de Behompy, déjà confronté aux problèmes de financement. La conjoncture du contexte historique actuel influe radicalement sur la culture de la population locale et pousse celle-ci à changer de comportement ; elle sent la médiocrité de ses cultures dans les modes d’éducation de leurs enfants, faisant partie de la faiblesse de cette société masikoro. Alors, ces mœurs ne servent plus à rien, ne conviennent pas aux circonstances sociales actuelles. Eduqués par l’administration moderne depuis assez longtemps, désertés par les résultats de circuits commerciaux, les habitants de la commune doivent changer leur esprit traditionnel au profit de l’esprit novateur, gage du développement de la commune rurale de Behompy Mahasoa.

VI. 4. 3. Conditions sanitaires liées aux autres éléments intervenants

L’organisation des portions, de l’espace fertile dans la commune de Behompy n’est que la traduction géographique de l’organisation sociale cherchant à répondre aux besoins de la population et à améliorer ses conditions d’existences en matière de santé. De ce fait, l’influence rurale, dont le rôle est bien déterminé dans l’introduction de ces besoins, peut-elle donner satisfaction à la population de Behompy Mahasoa ? Pourquoi les gens n’arrivent-ils pas bien à établir leur environnement communautaire pour entretenir l’image du paysage des conditions sanitaires des paysans locaux ?

Le rapport entre les secteurs d’activités montre néanmoins l’incapacité des autorités aussi bien locales qu’internationales à offrir à la population de vraies conditions 80 indispensables au développement de la santé publique. En effet, quelle que soit la situation politique, les insuffisances économiques entraîneront toujours la précarité de la santé publique dans la commune rurale de Behompy. Elles ne permettent pas aux habitants d’avoir une épargne suffisante qui doit être investie dans d’autres domaines. La multitude des activités informelles ne fournit qu’un revenu de survie. Le niveau de vie de l’ensemble des ménages est très faible, conséquence manifeste de cette insuffisance des revenus, comme l’illustre les données recueillies auprès des autorités locales (personnel du CSBII et personnels de la commune rurale). Pour que les conditions sanitaires de la population communale soient ajustées, il faut que les dépenses mensuelles par ménage prennent une place importante dans la gestion du budget familial.

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CONCLUSION

Dans cette conclusion finale, nous voyons se dégager de notre étude, qui s’intitule : « CONTRIBUTION GEOGRAPHIQUE A L’ETUDE DESCONDITIONS SANITAIRES DES PAYSANS : cas de la commune rurale de BEHOMPY» incluse dans la région de la basse Vallée du Fiherena. Malgré la situation actuelle de l’histoire médicinale qui s’améliore beaucoup plus rapidement dans le monde, la population de Behompy souffre encore de plusieurs types de maladies qui se multiplient jusqu’à nos jours. Il s’agit en effet, d’une région qui vit très traditionnellement selon des exemples hérités des ancêtres. Certes, les activités de la population sont axées sur l’agriculture, l’élevage, la fabrication de charbon de bois, la chasse, cueillettes et le commerce, et cela dans tous les coins de la commune rurale de Behompy ; mais ces activités demeurent au stade très traditionnel. Il en résulte que souvent la production reste insuffisante et se répercute sur les conditions sanitaires des habitants installés dans la commune rurale de Behompy.

De plus, le groupe ethnique Masikoro, véritable propriétaire de la terre (littéralement appelé « Tompon-tany »), demeure majoritaire même si l’emprise des immigrés tend régulièrement à accroître la masse de la population de la commune rurale en question.

Dans cette dernière, l’action de plusieurs phénomènes aussi bien anthropiques que naturels peut apparaître comme un facteur important et risque de perturber l’ordre naturel : par exemple les débordements du capricieux fleuve Fiherena changent d’une manière continue ou d’une année à l’autre d’abord la morphologie des paysages communaux et surtout des textures et des natures de sols de la basse vallée de la région. Devant ces activités de la population, la forêt disparaît progressivement, ce qui apporte un malaise sur la vie de la population, surtout aux enfants, qui tendent à connaître des difficultés de respiration à cause de la profusion du gaz carbonique (CO2) issu des tas de faune de charbon de bois autour des villages dans cette commune. La région de Behompy est très proche de Toliara mais on s’y rend difficilement à cause du mauvais état de la route. C’est très regrettable car les produits agricoles qui se vendent à Toliara proviennent à plus de 80% de la zone.

Malgré tout, la région de Behompy est très riche, très fertile et pourrait constituer un des greniers aux produits de la ville de Toliara. Mais il faudrait aménager le canal Bevava pour qu’elle puisse jouer un rôle très important. En effet, la commune rurale de Behompy est un berceau de plusieurs différents types de maladies de causes aussi bien naturelles qu’anthropiques ; l'état sanitaire reste un véritable problème au milieu de cette grande région 82 semi-aride du Sud-ouest malgache, région où l’on peut faire toute activité. Tout s’y développe, surtout quand les moyens existent ; on pourrait organiser les conditions de vie de la population dans cette commune. En effet, non seulement la production alimentaire va être doublée ou triplée, mais aussi la santé publique sera loin d'être à la merci des maladies après avoir équipé en personnels et en moyens matériels le CSBII de la commune rurale de Behompy. Dans ce cas, le taux de prévalence des maladies se stabilisera et finira par décroitre.

Le terme de développement, par définition, présuppose un processus d’évolution qui devrait toujours être positif, effectuant les habitants locaux, leur environnement sanitaire, et leur intégration sociale de manière à promouvoir une vie meilleure et plus satisfaisante. Est-ce que Behompy et ses habitants vivront cette situation ?

La fonction de la commune semble être d’assurer une structuration locale progressive et de jouer un rôle dynamique grâce à sa potentialité dans plusieurs domaines. Elle permet d’abord de fournir aux habitants des vivres dont elle a besoin quotidiennement, et ensuite d’offrir les surplus à ses administrés. En effet, un fait demeure essentiel : pour des raisons de vivre à une vie moderne par le biais des procédés pratiqués. Il en résulte que les conditions sanitaires de la population n’impliquent pas son dynamisme. Il est certain que les masses paysannes de la commune ont parfaitement conscience des limites de leurs savoirs empiriques en matière de santé. Elles sont donc prêtes à accueillir volontairement toutes les possibilités des progrès techniques, toutes innovations visant à améliorer leurs conditions sanitaires actuelles. Cette volonté de préservation face à une vie de misère en est la preuve : l’assemblage des techniques traditionnelles et modernes (devins-guérisseurs et médecins- sage-femmes). Voilà un exemple d’étude d’une population communale aux conditions sanitaires très précaires à l’intérieur de la basse vallée du Fiherena.

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BIBLIOGRAPHIE

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GLOSSAIRE

Baibo : champs de culture.

Faha : est un système d’élevage qui consiste à fermer les animaux dans son parc en donnant des nourritures.

Fokonolo : habitants de la région ou d’un quartier.

Fokontany : ce mot correspond à la petite unité administrative malgache, ce qui veut dire qu’une commune regroupe plusieurs quartiers dont chacun est présenté par un président.

Hazomanga : le mot hazomanga a plusieurs sens :

-lieu commémoratif de sacrifice aux ancêtres.

--un bois sacré dont le rôle est de transmettre au dieu créateur la demande ou les requêtes d’un vivant, etc. ….

C’est-à-dire c’est l’ensemble de cite liée au croyance religieuse d’une communauté déterminé.

Hompy : est une espèce ligneux qui a donné son nom au village de Behompy et actuellement est devenu très rare.

Malaso : ce nom signifie voleur de zébus, ce terme est également adapté pour désigner ce qui a rapport au vol de bœufs.

Mpanao kinanga .c’est l’ensemble des intermédiaires.

Ombiasa : devin, guérisseur, magicien.

Toakegasy : boisson alcoolisée (rhum).

Toetsaomby : ce nom désigne l’endroit (lieu) où l’on garde le bétail.

Tompotany : le terme tompotany désigne la population autochtone.

Tsena sabotsy : c’est une sorte de marché qui se déroule ou lieu chaque samedi.

Ziva : parenté à plaisanterie.

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Liste des Tableaux Tableau n° 1 : La trilogie ...... 6 Tableau n° 2 : Pluviométrie du Sud-ouest (2008-2011) ...... 18 Tableau n° 3 : Composition ethnique de la population dans la commune rurale de Behompy Mahasoa ...... 24 Tableau n° 4 : Population des villages de la commune rurale de Behompy...... 29 Tableau n° 5 : Situation des effectifs élèves années scolaire 2010-2011...... 30 Tableau n° 6 : Effectifs des personnels ...... 30 Tableau n° 7 : Classification de l’élevage par ordre d’importance et son évolution pour les deux dernières années...... 37 Tableau n° 8 : Saisonnier aux maladies correspondantes...... 49 Tableau n° 9 : Consultation d’adulte : liste des 6 pathologies principales (période de 01/2011 à 12/2011 à Behompy)...... 51 Tableau n° 10 : Consultation enfant : liste des 8 pathologies principales (période de 01/2011 à 12/2011 à Behompy)...... 52 Tableau n° 11 : Les principales saisons climatiques locales de la commune...... 54 Tableau n° 12 : Agents communautaires de la commune rurale de Behompy de chaque Fokontany...... 70 Tableau n° 13 : Les plantes médicinales et les maladies...... 73 Tableau n° 14 : Distance kiolométrique des Fokontany de la commune rurale de Behompy par rapport au CSBII ...... 88 Tableau n° 15 : Distance kilométrique de chaque Fokontany de la commune rurale de Behompy par rapport à la ville de Toliara...... 88

Liste des photos Photo n° 1 :Une maison à toit construit en matière végétal ...... 20 Photo n° 2 :Marché quotidien de la commune rurale de Behompy-Mahasoa...... 25 Photo n° 3 :Maison fabriquée en brique...... 27 Photo n° 4 : Maison fabriquée en terre battue et en matière végétale…………………………………27 Photo n° 5 : CSBII de Behompy Mahasoa...... 29 Photo n° 6 : Champ de maïs ...... 34 Photo n° 7 : Champ de manioc ...... 34 Photo n° 8 : Champ du pois du cap ...... 34 Photo n° 9 : Champ de canne à sure ...... 34 Photo n° 10 : Taxi-brousse ...... 39 Photo n° 11: Système éolien ………………………………………………………………………………………………….………. 44 Photo n° 12 : Bâtiment du CSBII ...... 44 Photo n° 13 : Charrette pour le transport de charbon vers Toliara ...... 56 Photo n° 14 : Fourre de charbon de bois ...... 56 Photo n° 15 :Village de Behompy au centre ...... 63 Photo n° 16 :Latrine du CSBII de Behompy...... 65 Photo n° 17 : des projets hydroélectrique de Beantsy et ses mécanismes ……………………….. 66 Photo n° 18 : nouveau latrine du CSBII de Behompy ……………………………………………72

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Liste des cartes Carte n° 1 : Localisation de la zone d’étude ...... 8 Carte n° 2 : Les villages de la commune rurale de Behompy ...... 12 Carte n°3: Flux Migratoires vers Behompy ………………………………………………………….. 23 Carte n°4: Sectorisation sanitaire……………………………………………………………………... 71

Liste de Figure

Figure n°1: Coupe pédologique du sol ……………………………………………………….13

Annexe Tableau n° 14 :Distance kilométrique des Fokontany de la commune rurale de Behompy par rapport au CSBII

Fokontany Distance en km Fokontany Distance en km

Behompy-Mahasoa 0 Vorondreo 7

Ampasy 3 Ambolikira 8

Ampihalia 5 Behera 10

Beantsy 5 Anjamala 15

Marohala 6 Maroata 35 Source : CSBII de Behompy-Mahasoa.

Tableau n° 15 : Distance kilométrique de chaque Fokontany de la commune rurale de Behompy par rapport à la ville de Toliara

Fokontany Distance en km Behompy-Mahasoa 25 Ampasy 28 Ampihalia 30 Beantsy 30 Marohala 31 Vorondreo 32 Ambolikira 33 Behera 35 Anjamala 40 Maroata 60

Source : commune rurale de Behompy. 89

TABLE DES MATIERES AVANT-PROPOS ...... 1 ACRONYMES ...... 3 INTRODUCTION ...... 4 PREMIÈRE PARTIE ...... 9 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA ZONE D’ÉTUDE...... 9 Chapitre I : Localisation du terrain d’étude et ses aspects ...... 11 I. 1. Délimitation de la commune rurale de Behompy ...... 11 I. 2. 1. Sols et reliefs ...... 13 I. 2. 2. Hydrologie ...... 15 I. 3. Anomalie climatique de la commune et ses conséquences ...... 16 I. 4. Aspects floristique et faunistique dans la commune ...... 18 I. 4. 1. Aspects floristiques ...... 18 I. 4. 2. Aspects faunistiques...... 20 Chapitre II : Population et occupation de l’espace ...... 21 II. 1. Disposition des quartiers de la commune de Behompy ...... 21 II. 1. 1. Le site du village de Behompy et son historique ...... 21 II. 1. 2. Les nouveaux venus...... 23 II. 2. Structure des habitats ...... 26 II. 2. 1. L’expansion de Behompy Mahasoa ...... 27 II. 3. Structure actuelle de la population du village et ses activités ...... 28 II. 3. 1. Les activités de la population ...... 31 II. 3. 1. 1. L’agriculture ...... 31 II. 3. 1. 2. Les cultures d’autosubsistance ...... 31 II. 3. 1. 3. Les cultures de rente ...... 32 II. 3. 2. L’élevage ...... 35 II. 3. 2. 1. L’élevage bovin ...... 35 II. 3. 2. 2. Elevage caprin-ovin ...... 35 II. 3. 2. 3. Elevage porcin-volaille ...... 36 II. 3. 3. Le commerce et le transport ...... 37 II. 3. 3. 1. Le marché permanent ou quotidien ...... 37 II. 3. 3. 2. Le marché hebdomadaire ...... 38 II. 3. 3. 3. Transport ...... 39 DEUXIÈME PARTIE ...... 41 90

LES CONDITIONS SANITAIRES DE LA POPULATION COMMUNALE ...... 41 Chapitre III : Situation de la santé publique dans la commune rurale de Behompy ...... 43 III. 1. Caractères de la santé publique dans la commune ...... 43 III. 1. 1. Le CSBII et son rôle ...... 43 III. 1. 2. Les types de projets touchant la commune de Behompy ...... 44 III. 1. 2. 1. Le projet SEECALINE et son soutien du CSBII...... 44 III. 1. 2. 2. Le PROJET MEDIQUE BROUSSE (PMB) ...... 45 III. 1. 2. 3. ″L’IEC″ (Information-Education-Communication)...... 45 III. 1. 3. Problème des ONG face au fonctionnement du CSBII ...... 45 III. 1. 3. 1. KMS (KIMINE MENDRIKA SALAMA) ...... 46 III. 1. 3. 2. FID (Fonds d’Intervention pour le Développement) ...... 46 III. 2. Les différents types de maladies dans la commune rurale de Behompy ...... 46 III. 2. 1. Les maladies autochtones ...... 46 II. 2. 2. Les maladies périodiques ...... 49 II. 2. 2. 1. Maladies de la saison chaude et humide ...... 50 III. 2. 2. 2. Maladies de la saison sèche et fraîche ...... 50 III. 2. 2. 3. Maladies observées dans le cadre de la fluctuation climatique ...... 50 III. 3. Classification des différents types de maladies ...... 51 III. 3. 1. Maladies d’adultes...... 51 III. 3. 2. Maladies d’enfants ...... 52 Chapitre IV : Causes et effets des maladies dans la commune rurale de Behompy ...... 53 IV. 1. Cause des maladies ...... 53 IV. 1. 1. causes naturelles ...... 53 IV. 1. 2. Les causes anthropiques ...... 55 IV. 2. 1. Les effets directs ...... 57 IV. 2. 2. Les effets indirects ...... 58 TROISIÈME PARTIE ...... 60 CONTRAINTES SANITAIRES DE LA POPULATION ET SOLUTIONS FACE AUX PROBLÈMES DE LA SANTÉ DE LA COMMUNE RURALE DE BEHOMPY MAHASOA ...... 60 Chapitre V : Les contraintes sanitaires de la population de la commune de Behompy ...... 62 V. 1. Les phénomènes anthropiques ...... 62 V. 1. 1. Les latrines traditionnelles ...... 62 V. 2. La situation du CSBII de Behompy ...... 63 V. 2. 1. Fonctionnement du CSBII face aux ONG ...... 64 91

V. 3. L’inexistence d’eau potable ...... 65 V. 4. Autres problème de la commune ...... 67 V. 4. 1. Causes naturelles ...... 67 V. 4. 2. Causes anthropiques ...... 67 Chapitre VI : Solution face aux problèmes de la santé publique de la commune de Behompy Mahasoa………………………………………………………………………………………...... 69 VI. 1. La mise en place des latrines modernes ...... 69 VI. 2. Renforcement des capacités du CSBII de Behompy Mahasoa ...... 72 VI. 2. 1. Les personnels ...... 72 VI. 2. 2. Les matériels ...... 73 VI. 3. La mise en place des bornes fontaines dans la commune rurale de Behompy Mahasoa ...... 74 VI. 3. 1. Mise en œuvre du projet de la mise en place des bornes fontaines dans la commune de Behompy……………………………………………………………………………………… ...... 76 VI. 3. 2. 1. Projet de puits ...... 76 VI. 4. Perspective de la commune rurale de Behompy face aux conditions sanitaires des paysans 78 VI. 4. 1. Conditions sanitaires liées aux activités économiques ...... 78 VI. 4. 2. Conditions sanitaires liées aux cultures de la population communale ...... 78 VI. 4. 3. Conditions sanitaires liées aux autres éléments intervenants ...... 79 CONCLUSION ...... 81 BIBLIOGRAPHIE ...... 83 GLOSSAIRE ...... 86 Liste des Tableaux ...... 87 Liste des photos ...... 87 Liste des cartes ...... 88 Liste des figures ..…………………………………………………………………………………………………………………………….88

Annexe...... 88