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UNIVERSITE DE ------FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ------DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

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LES STRATEGIES PAYSANNES DE DEVELOPPEMENT

DANS LA COMMUNE RURALE DE MMIARYIARY

Mémoire de Maîtrise Présenté par ANTUFA ALLAOUI Sous la direction de : Mr Marcel NAPETOKE Maître de Conférences à l’Université de Tuléar

Date de soutenance : 03 Mai 2011

Année universitaire : 2010-2011 REMERCIEMENTS

Ce travail d’études et de recherches ne saurait voir le jour sans l’appui actif et judicieux de ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce document. Pour cela, notre gratitude va en premier lieu à : - Docteur Marcel NAPETOKE, Maître de conférences à l’Université de Toliara pour avoir accepté de diriger ce travail d’études et de recherches malgré ses lourdes préoccupations. - Monsieur SOLO Jean Robert, Assistant de Recherches et Directeur du Département de Géographie, il nous a permis l’autorisation d’enquête auprès de différents acteurs dans la commune rurale de . - Monsieur JAOVOLA Tombo, Assisant de Recherches pour ses conseils précieux dans l’analyse des données et la planification de ce travail. Nos reconnaissances vont droit à tous les enseignants du Département de Géographie pour la formation et l’enseignement qu’ils nous ont dispensés depuis notre première année d’études à l’Université de Toliara jusqu’à ce jour. Nous tenons également à remercier : - Monsieur FINDRAMAHOLA Elson, Maire de la Commune rurale de Miary qui nous a permis d’effectuer facilement des enquêtes auprès des différents acteurs du développement de sa circonscription. - Monsieur RAFIDSON Rebakely, Troisième Adjoint au Maire qui nous a accueilli aussi à bras ouvert pour le complément d’informations nécessaires qu’il a apporté. Nous reconnaissons ici sa grande part de contribution à l’élaboration de ce travail. - Monsieur RASOLONDRIBE Iarilalao, Médecin Diplômé d’Etat et Chef de poste sanitaire au CSB II à Miary pour la formation en santé de la population de Miary. - Tous les chefs Fokontany et notables qui ont successivement accepté de répondre aux questionnaires. Nous adressons particulièrement notre gratitude à tous les directeurs d’écoles primaires et Collège de la commune rurale de Miary ; ils nous ont fourni les informations fructueuses sur l’évolution et les problèmes rencontrés dans les écoles. Nous citons donc : - Monsieur JEAN Marin, Directeur de l’EPP d’Antaikoaky ; Monsieur RAFIDSON Rebakely, Directeur de l’EPP de Mandrosoa. ; Monsieur MANANTSOA Alexandre, Directeur de l’EPP d’Ankoronga ; Monsieur RAKOTOZAFY, Directeur de l’EPP d’Ankotsoabihia ; Monsieur RATOVOCHAINY Philmon, Directeur de l’EPP de Belemboka-Tanindrazana ; Monsieur CHRISTOPHE, Directeur de l’EPP de Miary et enfin Monsieur FANANTENANA, Directeur du CEG à Miary. Nous tenons à remercier chaleureusement : - Messieurs AUGUSTIN, Coordinateur du service Agronomie et VELONJARA Sonina, Responsable de l’expérimentation à la MDP (Maison des Paysans). - Les Responsables techniques des services des Eaux et Forêts lesquels nous ont donné des informations relatives à la protection de l’environnement. - Les Responsables du DSRP qui nous ont fourni des réponses satisfaisantes touchant une grande partie le Développement rural. 2 - Les Responsables du Service Météorologie de Toliara qui nous ont donné des renseignements sur les variations climatiques. Nos vifs remerciements s’adressent également à tous les membres de notre famille : - ALLAOUI Housseine, mon père que la paix soit avec lui. - FAOUZA Houmadi, notre mère : ménagère, nous pressentons ses préoccupations sur notre avenir depuis mon enfance jusqu’à ce jour. - DASSAMI Allaoui, notre grande sœur, Professeur au collège de Mirontsy. - JUSTE Binty Allaoui, gestionnaire de profession que nous considérons comme une maman et cela, grâce à sa gentillesse. - TOUSSAIN Allaoui, Médecin à Mayotte, qui n’a cessé de nous encourager à continuer les études. - CHAMCHOUNE Allaoui, Enseignant à l’école Nationale d’administration et de commerce (ENAC), Université des Comores, DANIEL Allaoui, commerçant et KAITHONE Allaoui, Licenciée en philosophie, qui nous ont aidé financièrement depuis notre arrivée à jusqu’à ce jour. Nous ne saurions oublier Monsieur et Mademoiselle RENISOANANDRASANA Lennox Judith, étudiants en 5 ème année de Biodiversité et Environnement à la Faculté des Sciences de l’université de Toliara. Tout au long de ce travail, ils n’ont cessé de nous soutenir moralement dans toutes les circonstances pour nous avoir tenu compagnie sur le terrain. Notre gratitude va enfin à tous les amis qui, de près ou de loin, nous ont aidés, soutenu et contribué à la réalisation de ce travail avec toutes les personnes et membres de la famille dont les noms ne sont pas cités ici.

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INTRODUCTION

Le périmètre du Bas Fiherenana dispose d’une superficie globale de 4.200ha, situé dans les gorges et le delta du fleuve Fiherenana. Il a été aménagé depuis les années 50 ; alimenté par une prise directe située à Bemia en rive gauche, où le débit est largement suffisant pour alimenter tout le périmètre, et même une micro centrale électrique à Beantsy (25km à Anjamala). Ce débit diminue au fur et à mesure que l’on descend le fleuve : à (15km plus bas), le débit disponible n’est plus que 2,5m 3/s et de zéro litre par seconde à Bemia (15km de Miary) en saison d’étiage 1. Cette diminution est due à l’existence des failles naturelles traversées par le fleuve où les eaux se perdent dans le sable et le massif karstique. Dès lors, le problème principal du périmètre est la mobilisation des ressources en eau à la prise de Behompy (actuellement dégradée, mais où le débit de 2,5m 3/s est pérenne. Cette prise de Behompy dessert un canal tête-morte de 16km jusqu’à Miary. Ce canal, qui longe le fleuve, se situe quasiment dans son lit même. Et ce tracé est particulièrement fragile, car il se situe au pied d’une falaise abrupte. Il peut être submergé et parfois même détruit sur plusieurs endroits. D’ailleurs, par l’effet de la dégradation du bassin versant (Isalo) du fleuve Fiherenana dont le lit se trouve rehaussé par un ensablement intense, le niveau atteint depuis plusieurs années, le niveau de mur de garde de la prise de Behompy. C’est ainsi que les techniciens du Génie Rural constatent l’accentuation des dégâts de la digue-piste au niveau d’Ambolokira : 400m en amont de Miary. Ce phénomène persistant pose ainsi un problème, celui du développement agricole du bassin de Miary, zone riche qui intéresse notre étude. Notre zone d’étude, la commune rurale de Miary, se trouve dans cette région, administrée par le District de Toliara II, abritant plus de 12.500 âmes (2008). Cette commune a une superficie de 140km². La densité de la population est donc de 89hab/km². Elle se trouve à 10km au Nord-Est de la ville de Toliara sur la rive gauche du fleuve Fiherenana. Cette proximité facilite les relations avec le centre urbain pour l’écoulement des produits agropastoraux. La commune comporte onze « Fokontany » dont Miary est le chef lieu administratif. Elle est limitée au Nord par Maromiandra et à l’Ouest par la commune rurale de Mitsinjo. Au Sud par la commune rurale de Betsinjaka et à l’Est par Behompy, c’est-à-dire qu’elle ne dépasse pas le cordon du plateau d’Andatabo. Géographiquement, elle se situe entre 43°41’00’’ et de 43°48’00’' de longitude Est et de 23°15’’00’’ et 23°21’00’’ de latitude Sud.

1 Rapport sur le relevé des dégâts cycloniques sur le périmètre du Bas Fiherenana : 28.03.06 (Lettre N°145-06/MAEP/56/DGDR) DRDR.62 4 Carte n°1 : Localisation de la zone d’étude

5 A longueur d’année, cette commune est frappée par le vent du secteur Sud le « Tsiokantimo »2. Les précipitations sont rares dans cette zone où la sécheresse s’accuse durant environ neuf mois sans pluies. Sur le plan climatique, on peut noter deux saisons : - une saison sèche ayant une durée de neuf mois et qui commence au mois de mars pour se terminer au mois de novembre. - L’été austral, se caractérise par une courte saison humide qui débute à partir de décembre pour s’achever au mois de février. Les précipitations se concentrent autour de ces trois mois, donnant lieu à « des précipitations inférieures à 400 mm sauf dans l’Androy maritime (P de 400 à 600mm) qui reçoit des pluies frontales d’hiver » (R. BATTISTINI et J.M. HOERNER, 1986, p.46). C’est au cours de ces trois mois que cette zone enregistre les températures les plus élevées de l’année, variant de 25 et 36°C. Miary est la nouvelle appellation de cette commune, appelée auparavant « Manongo ». Elle porte le nom de Miary depuis la déviation du fleuve Fiherenana en direction Nord au temps de la royauté Andrevola. Au cours du règne de Rebiby un passage cyclonique a, semble-t-il, causé des dégâts engendrés par les crues du fleuve Maninday. Le dégât le plus catastrophique qui s’ensuit est celui de 1978, ayant tout ravagé : les champs de cultures, les hommes et leurs habitations. Aujourd’hui, ce fleuve porte le nom du Fiherenana. Beaucoup des migrants sont donc attirés par cette plaine pour pratiquer les activités agropastorales. Ces activités sont pratiquées d’une manière traditionnelle. Diversités de groupes ethniques vivent dans ce milieu où « 90% de la population sont des Masikoro. Puis viennent les Mahafaly et les Antandroy variant autour de moins de 5% » (SIRSA, 2005). Fleuve permanent, le Fiherenana puise sa source dans l’arrière pays grâce aux pluies qui charrient des alluvions déposées dans le bas Fiherenana. Cette situation favorise l’agriculture grâce à la fertilisation du sol. Elle permet l’alimentation en eau de l’homme et des troupeaux. L’existence d’un tel fleuve a rendu plus opportune toute activité humaine. Voilà pourquoi cette zone intéresse les chercheurs géographes plus soucieux d’analyser les potentialités socio-économiques du site. Le choix du terrain n’est donc pas le fruit du hasard. Nous avons travaillé sur Miary pour plusieurs raisons à savoir : - une facilité d’accès dans la zone d’étude où des moyens de transport (taxi- brousse, vélo, à pied) permettent l’accessibilité au terrain - une facilité de communication et d’échanges linguistiques au niveau des étudiants qui habitent aux environs du milieu universitaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous sommes intéressés sur cette localité sur le thème qui s’intitule : Les stratégies paysannes de développement dans la commune rurale de Miary Dans cette région où plus de 80% de la population vivent des activités agropastorales, ces stratégies de développement s’imposent comme des préoccupations pour la lutte contre la pauvreté et la famine. Il faut ainsi des moyens de mise en œuvre des objectifs prioritaires, liés au développement des activités agropastorales. Notre objectif consiste à analyser les potentialités socio-économiques de la zone sur le plan physique et humain. L’identification des ressources indispensables permet de

2 Vent du Sud soufflant parallèlement au relief Sud-Sud-Ouest et Sud-Ouest. Ce vent frappe violemment toute la ville pendant toute l’année, surtout de juillet à novembre. 6 comprendre les différentes stratégies paysannes afin d’apporter des solutions convenables liées aux besoins de la communauté villageoise. Entre autres, il y a les ressources naturelles (eau, terre, forêt), les moyens techniques et financiers et les ressources humaines (population active) qui répondent à ces stratégies. Ce sont là des outils d’action disponibles pour l’augmentation de la production en rapport avec l’accroissement démographique. L’amélioration des techniques de cultures traditionnelles doit procéder de l’encadrement des paysans figurant parmi les priorités. L’approche méthodologique utilisée est une approche communautaire liée aux activités de production en milieu paysan. Notre sujet rentre dans le cadre d’une étude géographique rurale. Dans cette étude, la notion d’espace est primordiale et doit être analysée à plusieurs niveaux puisque tout espace agricole évolue avec des techniques agricoles adaptées intégrant des activités semi-intensives. Nos enquêtes ont duré six à sept mois de l’année 2007-2008. Elles paraissent un peu difficiles pour plusieurs raisons : le problème linguistique nécessitant l’accompagnement des interprètes, là où le dialogue s’impose avec les acteurs locaux. Ce dialogue est néanmoins plus facile avec les Responsables des différents organismes et organisations constatés : MdP, ONN, DRDR, FOFIFA, le Maire et le CSB de Miary. Nos enquêtes se sont déroulées en même temps avec la lecture bibliographique puis après le commencement de la rédaction. La lecture a continué jusqu’à la fin de la rédaction. Nos lectures se sont déroulées à la suite d’une première bibliographie pour mieux cerner le problème du site d’étude. Nos lectures ont eu lieu dans divers centres documentaires : Département de Géographie et d’Histoire, ACU, bibliothèque Calvin TSIEBO, Alliance française et CEDRATOM. A cela, s’ajoutent des documents acquis du Service des Eaux et Forêts de Toliara. Cette étude consiste à inventorier des documents en rapport avec le sujet. Nous avons ainsi cherché à identifier les travaux de recherches effectués dans la zone dans le souci d’orienter nos études sur les données susceptibles d’intérêts nouveaux. Il s’agit notamment : - des ouvrages à caractères généraux ; - des documents spécifiques où les considérations portent sur les activités agropastorales dans le Sud-Ouest malagasy et à travers Madagascar ; - des articles et des revues traitant des sujets sur les activités agricoles et l’élevage ; - des cartes et des photographies aériennes de la zone. Nous avons mené des enquêtes auprès du Maire de Miary. L’entretien porte sur l’organisation et les techniques que les Autorités communales ont adoptées en matière de développement de la circonscription, où des enquêtes ont également été menées auprès des responsables du centre de santé de Base II. Notre souci est de mieux connaître les problèmes liés à l’hygiène et à la santé de la population. Il est certain que les propos et informations recueillis ont ouvert des perspectives sur le développement intégré de la commune. Cela nous a conduit à élargir nos champs d’enquêtes auprès des organismes et organisations intervenant dans la zone. Il s’agit notamment : - de la Maison des Paysans (MDP) et du PSDR concernant leurs activités d’appui et d’encadrement à l’égard des organisations paysannes ;

7 - des services techniques (Agriculteurs et Elevage) concernant leurs stratégies d’approche dans la production agricole et la technique d’élevage ; - du service des Eaux et Forêts, responsable de la protection environnementale ; - de la zone d’Administration pédagogique de Miary (ZAP) sur les données de la scolarisation que nous avons d’ailleurs acquises aussi auprès des Directeurs des EPP de chaque Fokontany dont les Responsables (Président et membres du ZAP) ont constitué la première cible de nos enquêtes sur terrain ; - des Associations à vocations variées constituant, à nos yeux, les personnes ressources potentielles du développement. Il y a lieu de souligner que des informations variées acquises de ces personnes ressources se dégagent les sources de la dégradation des activités du développement de la zone perçues de façon controversée. Une chose est néanmoins sûre : outre les facteurs humains, les calamités naturelles s’imposent comme des facteurs essentiels. Et parmi ces facteurs, l’insuffisance et l’irrégularité des précipitations nuisent aux activités agropastorales des paysans producteurs de la zone. Il y a tantôt une sécheresse persistante, tantôt l’agressivité érosive des crues du Fiherenana occasionnant des dégâts énormes. Et y faire face nécessite des moyens matériels et financiers considérables. De ce constat amer, se pose la question de savoir où trouver ces moyens et comment les déployer. A cette problématique, non moins centrale, s’ajoutent les questions de savoir les techniques adoptées pour remédier à la situation dégradante de la population en proie à la survie quotidienne. Et quelles sont les opportunités permettant d’envisager des perspectives du développement intégré de cette zone riche en potentiels agropastoraux ? Pour tenter d’apporter quelques éclaircissements aux données recueillies, desquelles peuvent se dégager certaines réponses non exhaustives à ces questions délicates, nous avons envisagé de traiter le problème à l’étude par une division tripartite du thème. La première présente le cadre physique et humain, où il s’agit d’étudier la végétation, l’hydrographie, le climat, et les caractéristiques du sol. Il s’agit d’une analyse sur les conditions physiques du milieu dont dépendent les activités anthropiques. C’est ainsi que le cadre humain est perçu sous l’angle de l’organisation de la population active dans l’effectivité du processus du développement lié à sa solde migratoire, d’une part et à l’étude des données socio-démographiques intégrant la santé et l’éducation, de l’autre. La deuxième partie consiste à étudier les principales activités paysannes traditionnelles de la Commune rurale de Miary. Ces activités se basent sur l’agriculture et sur l’élevage dont le développement est lié aux besoins en eau et à la fertilité du sol. Voilà pourquoi cette partie consacre deux chapitres dont l’un traite de l’agriculture et l’autre, de la production animale, l’une et l’autre répondant aux besoins quotidiens de la population locale. La troisième partie, enfin, analyse les stratégies paysannes de développement. Ces stratégies reposent sur une mise en place des organisations paysannes pour la gestion de l’eau et des moyens matériels de production. De là, se dessinent des perspectives : suggestions et solutions envisagées concernant le développement des activités agropastorales pour l’amélioration du niveau de vie de la population.

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PREMIERE PARTIE LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN

9 CHAPITRE I : ETUDE DU MILIEU PHYSIQUE L’étude du milieu physique touche en grande partie l’hydrographie, la végétation, le sol et le climat. Ce dernier est caractérisé par les précipitations peu abondantes (400mm d’eau par an) et une longue saison sèche (huit à neuf mois) qui rend difficile à l’agriculture à moins de pallier par l’irrigation. Malgré cela, la plupart des formations du sol de la Commune rurale de Miary (sableux, argileux et limoneux-sableux) accuse une grande fertilité propice à l’agriculture. Cette fertilité est renforcée par la présence du fleuve Fiherenana qui dépose des alluvions dans le bas fond du Fiherenana.

1.1. La basse vallée du Fiherenana La basse vallée de Fiherenana comporte quatre communes à savoir : Maromiandra, Betsinjaka, et Miary. Ces régions sont habitées par des populations pluriethniques, composées majoritairemen des Mahafaly, des Vezo et des Masikoro,. Les activités principales reposent sur l’agriculture et l’élevage, favorisés par l’existence du fleuve Fiherenana. Ces activités sont facilement adoptées au type du climat.

1.1.1. Le climat La climatologie étudie d’une façon détaillée les variations climatiques d’une zone, d’une région ou d’un pays. Le climat influe sur les conditions physiques et humaines du développement de cette zone d’étude. Il marque nettement les modes d’installation de la population avec le processus de ses activités. Des conditions climatiques dépendent les opportunités qui favorisent l’environnement socio-économique et naturel ou les risques qui menacent son développement. Notons que le Sud-Ouest de Madagascar, où se localise notre zone d’étude, est marqué par une température élevée. Cette forte chaleur s’explique du fait que Toliara est une zone de subsidence atmosphérique qui subit l’effet de fœhn par rapport à l’alizé de l’Est, avec un courant marin froid au large du canal de Mozambique. Cette zone est souvent menacée par des vents violents à agressivité forte (dépôt de sable dunaire). Le vent dominant « Tsiokantimo » souffle parallèlement au relief du Sud-Est et des anticyclones subtropicaux. Tous ces phénomènes expliquent la semi-aridité du Sud- Ouest de Madagascar, conduisant à un climat sec, durant une longue période (huit à neuf mois). « D’une façon générale, l’absence des cyclones tropicaux est l’une des causes essentielles de la sécheresse qui peut toutefois être évitée si le B.P.I. descend vers le Sud. Nous rappelons que l’accélération de la déforestation est un facteur indéniable d’assèchement ; or, le Sud et l’Ouest la subissent de plus en plus ». 3 Cette longue saison sèche est constitutive d’un réchauffement climatique que l’on retrouve dans la commune rurale de Miary. Il y règne un climat tropical subaride et chaud à deux saisons très remarquables (l’été austral et l’hiver austral). La température moyenne enregistrée varie entre 16°4 et 29°C. L’écart thermique est plus forte en été et moindre en hiver.

3 J.M. Hoerner, Géographie régionale du Sud-Ouest de Madagascar , , 1986, p.45. 10 « Les contrastes qui existent entre « l’été » et « l’hiver » sont beaucoup plus nets qu’on ne le pense habituellement. Il y a les différences de température. En été, celles-ci descendent rarement au dessous de 23°C alors qu’elles peuvent être supérieures à 10° en hiver ».4 Il y a donc une stabilité thermique. Alors que la température ne connaît guère de grande variation, l’amplitude thermique est faible (6°8). Cependant, au niveau des bilans hydriques, la région de Toliara et ses zones côtières sont les plus remarquables puisqu’il existe au moins dix mois édaphiquement secs ; ce qui est heureusement compensé à Miary par le fleuve Fiherenana.

4 J.M. Hoerner, 4j. M.Hoerner opcit p.10 11 Tableau n°1 : Les valeurs maximales, moyennes et minimales des températures durant la période 1994 à 2008 à Toliara. Années T° J F M A M J J A S O N D 1994 Min 23 22,8 22,3 19,2 16,8 14 14,9 16,1 14,41 19,26 20,81 21,39 Moy 27,4 27,4 27,4 25 22,9 20,5 19,9 21,5 22,06 24,1 26,94 26,7 Max 32,2 32,8 33,2 31 29,3 27,95 26,8 28 29,6 29,75 32,81 31,92 1995 Min 22,8 23,2 21,7 19,6 18,1 14,31 14,2 15,8 15,26 19,75 20,51 21,86 Moy 27,4 28,1 27,5 25,4 24 20,5 20,9 22 22,3 25,5 25,9 26,3 Max 32,5 33,5 33,6 32 31 27,18 28,5 29,4 28,67 31,68 31,01 31,45 1996 Min 23,2 23,4 22,5 19,5 18,4 14,49 13,5 13,9 18,62 18,03 21,01 22,57 Moy 26,3 29 26,8 24,7 22,5 20,4 20 20,5 23,3 24,1 26,1 27,3 Max 33,9 33,8 32,7 30,2 29,7 27,03 26,9 27,3 29,84 29,83 31,67 31,83 1997 Min 23,6 23,7 21,9 20,1 17,5 16,08 15 14,8 17,4 19,85 21,1 22,06 Moy 28,2 28,1 27,1 25,3 22,7 22 21,1 21,4 23,4 30,52 25,08 27,03 Max 33,6 33,3 31,9 30,7 28,6 28,64 27,7 28,6 28,3 24,8 31,11 32,04 1998 Min 24,8 25,5 23,5 21,5 18 15,16 15,3 16,1 16,74 19,51 22 23,02 Moy 29,1 29 28,4 26,5 23,8 21,1 21,3 22,1 23 25,01 26,9 26,8 Max 34,4 33,9 33,5 31,5 30 27,74 28,7 28,8 29,38 31,03 32,1 31,22 1999 Min 23,6 23,5 18,2 16,2 15 14,99 15,1 15,9 17,58 18,78 21,3 23 Moy 27,5 27,9 23,9 22,4 21,6 21,6 21,1 22 23,1 24,3 26,5 27,8 Max 32,1 33,1 32,5 28,7 28 27,96 28,5 29,1 29,6 31,06 31,8 32,08 2000 Min 23,6 23,9 21,9 18,3 16,6 16,6 15,7 16,6 17,9 18,5 21,9 22,8 Moy 28,2 28,6 27,2 24 23 23,01 21,4 22,2 23,7 24,5 26,4 27,3 Max 32,9 34 33 29,8 29,8 29,8 28 28,5 29,7 29,2 30,9 32,2 2001 Min 23,5 23,6 22,8 20,9 17,8 14,4 14,8 15,2 16,6 19,3 22,5 23,7 Moy 28,1 28,4 27,7 26,1 23,6 21,2 21,5 22,1 22,9 24,7 27,4 28 Max 33 33,2 33 31,5 29,9 28,1 28,1 28,9 29,2 29,9 32,1 32,2 2002 Min 22,7 23,7 23,1 23,1 18,2 14,9 15,2 16,8 16,9 19,4 21,4 29,7 Moy 27,6 27,9 28,1 25,4 24,3 21,55 20,9 23 19,3 25,1 26 27,6 Max 31,9 32,7 33 33,4 31,1 28,2 27,5 29,5 29,3 31,2 31,4 32,3 2003 Min 23,9 23,7 23 19,9 18,3 15,8 14,3 14,8 17,7 19,5 21,9 23,2 Moy 26,8 28,8 28,3 25,5 23,9 21,9 20,7 21,6 24,1 25,1 26,9 28,4 Max 30 34,1 33,6 31,4 29,9 28,9 27,4 28,4 30,5 30,6 32,2 32,1 2004 Min 24,6 22,8 23,1 21,4 17,8 16,7 15,2 16 18,1 19,7 21,7 23,8 Moy 29,5 27,4 27,7 27 24 22,7 21,2 22,5 23,9 25 26,8 28,2 Max 34,4 32,7 33,7 32,7 30,2 28,6 27,2 28,9 29,6 30,3 31,8 32,7 2005 Min 23,8 23 22,6 19,6 18,2 16,2 15,1 15,2 17,8 19,9 21,1 23,4 Moy 27,9 28 27,7 24,9 24,4 22,5 23,3 22,4 24,3 25,5 26,2 28,2 Max 32 33 32,8 30 30,6 28,8 27,4 29,5 30,8 30 31,2 32,9 2006 Min 23,6 23,9 24,3 21,6 16,9 16,2 15,8 16,6 16,01 19,2 22 24,11 Moy 28,9 28,6 29,4 26,8 23 22,3 22,3 22,5 22,7 25,15 27,3 28,81 Max 34,1 33,2 34,4 31,9 29 28,4 28,7 28,4 29,38 31,3 32,6 33,51 2007 Min 23,8 24 22,5 21,7 18,5 15,2 14,8 15,2 17,3 18,3 22,4 23,7 Moy 28,1 28,2 27,3 26,9 24,2 25,45 16,4 21,7 29,8 24,5 27,1 28 Max 32,4 32,3 32,2 32 29,9 27,9 18,2 28,3 30,5 30 32 32,5 2008 Min 23,8 23,4 21,4 19,3 17,2 14,75 15,2 15,2 16,13 20,3 21,7 24,6 Moy 28 27,9 24,6 24,3 23,1 20,9 21,5 21,5 22,53 25,5 26,6 20,03 Max 32,1 32,4 31,7 29,3 28,9 26,93 27,8 27,8 28,93 30,7 31,4 33,5 Source : Chef du Service Météo de Toliara.

12 Figure n°1 : Courbe thermique

Total maximal mois 1. Déf. = du Nombre d’années Total minimal du mois 2. Déf. = Nombre d’années

35

30

25 re tu20 ra é p15 em T 10

5

0 J F M A M J J A S O N D Mois

Température maximale Température minimale

A travers cette courbe, on remarque que les températures varient entre 33°11C et 27°15C et les minima varient entre 23°5C et 14°9C. Ces valeurs nous montrent bien que Toliara et ses environs connaissent des températures élevées. L’écart thermique varie de 5°9C à 8°6. Dans cette zone, il existe deux types de précipitations permanentes : les pluies diluviennes tombant en abondance et les brouillards brumeux des nuages forts épais au- dessus des collines. Dans l’ensemble, la commune rurale de Miary présente une insuffisance et une irrégularité de pluie dans le temps et dans l’espace, ce qui fait la rareté des précipitations dans cette région. Ces précipitations rares tombent sous forme orageuse lors de la saison pluvieuse (de la fin de décembre à la fin de mars). La saison des pluies est très courte (trois à quatre mois). La totalité des précipitations annuelles tourne autour de 800 à 340 mm suivant l’année. On observe donc un déficit total et permanent des précipitations en zone littorale, avec une possibilité de réserve d’eau en zone intérieure. A Toliara ville, par exemple, le taux pluviométrique reste bas par rapport à ceux du Bas Fiherenana où il existe des barrières orographiques qui peuvent néanmoins favoriser d’énormes pluies. Voilà pourquoi l’agriculture de Miary souffre énormément d’une mauvaise répartition de pluies dans toute l’année, alors que ces précipitations constituent un élément vital pour l’agriculture et l’élevage : elles permettent l’accroissement des végétaux et le développement des cultures et d’élevage. Or, on a constaté ces derniers temps qu’à Miary, 70% des pluies tombent annuellement entre fin novembre et février. Ce qui n’est pas le cas pour 2007-2008 : jusqu’à la fin du mois de janvier, la pluie déboute cette zone. Par conséquent, cette faible humidité entrave le développement des essences floristiques et des cultures. Voilà d’ailleurs pourquoi, à Miary, la production agricole repose sur la pratique des cultures irriguées à cause de la

13 rareté des pluies. Les activités agro-pastorales sont devenues faciles grâce à la présence du fleuve Fiherenana et au maximum des pluies qui tombent entre fin novembre et février. Et le tableau 02 suivant ventile les données des précipitations durant 15 ans.

Tableau n°2 : Les valeurs mensuelles et moyennes des précipitations durant la période 1994-2008 à Toliara. Mois

Années J F M A M J J A S O N D Total 1994 126,6 43,8 30,1 33,8 0,13 0 12 19,9 0 40 35,6 26,6 368,53 1995 246,3 104,4 2,4 2 0 0 0,7 0 1 0,9 16,2 13,6 387,5 1996 123,6 57,8 125,2 4,1 42,8 4,9 11,7 0,8 0 0 0,1 11,8 382,8 1997 121,7 108,6 21 5,4 4,9 0 0 2 12,9 2,6 17,7 0,8 297,6 1998 37 195,5 0 9,1 5,7 1,8 0 6,4 0 0 15,8 18,19 289,49 1999 227,5 183,2 66,1 2,7 7 20,5 0 0 5,3 0 0 23,8 536,1 2000 126,4 77,1 30 0 8,5 0 0 0 3,7 0 81,5 81,4 408,6 2001 77,2 24,2 103,8 4,1 14,3 0 1,9 24,4 0 9,1 43 156,2 458,2 2002 172,8 99,6 1,2 0 0 0 17,1 0 0 0 10,1 3 303,8 2003 138,4 35,6 19,8 19,8 2,8 1,9 1,3 0 0 0 0 13,4 233 2004 33,6 55,1 32,9 6,6 0 0 9 0 17,9 0,2 37,4 91,1 283,8 2005 50,95 9 58,7 8,2 4,9 0 27,8 0 12 0 5,5 32 209,05 2006 68,7 69,8 6,2 0 0,7 98 3,4 15,5 44 0 2,2 28,8 337,3 2007 298,8 109,4 3,6 63,2 43,7 9 0 2 0 0 0 16,9 546,6 2008 135,4 84,6 49,6 1,5 10,9 3,1 0 0 0 0 0 0 285,1 Source : Service Météo Toliara.

Figure n°2 : Courbe des précipitations Total de toutes les années de chaque mois Déf. = Nombre d’années

140

120

100

80

60 Pluviométrie

40

20

0 JFMAMJJASOND Mois

14 A partir de cette courbe, on remarque une très grande variation des précipitations qui se concentrent aux mois de décembre à mars. Il y a lieu de souligner que seuls deux mois (janvier et février) connaissent des précipitations importantes. Du mois d’avril à octobre, les précipitations sont très faibles ou presque nulles. Les moyennes annuelles des précipitations ainsi enregistrées traduisent la sécheresse dans le Sud-ouest de la grande île. Cela implique pourquoi les cultures et la végétation du Sud souffrent d’une mauvaise répartition des précipitations.

1.1.2. Le sol : Les sols forment la partie superficielle de la croûte terrestre. Il est peuplé d’une foule d’organismes dont des constituants minéraux, organiques, aquatique et éoliens, auxquels s’ajoutent les êtres vivants. Des sols dépendent de la production agricole et le développement d’élevage. Dans la commune de Miary, nous avons distingué quatre types des sols remarquables par leurs textures spécifiques : - Les sols peu évolués d’apports : alluvionairess ou « baiboho ». - Les sols hydromorphes. - Les sables roux. - Le sol sur le plateau calcaire.

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Carte n°2 : Les types du sol

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LAPAIRE (1976) définit les « baiboho » comme des sols alluviaux récents, plus ou moins micacés, profonds, humides et productifs qui peuvent être régulièrement inondés par les crues des saisons de pluies, et dans lesquels se maintient, en saison sèche, une nappe phréatique peu profonde ».5 Le sol peu évolué constitue de couleur brune. Il se localise sur le lit majeur et sur le bord du fleuve Fiherenana. C’est un sol à profil agronomique riche, comportant des matières organiques variables. Favorable à la culture du coton, du maïs, du manioc et des légumineuses, il facilite le développement des groupements à phragmites mauritanus à cause de son aptitude à se renouveler par les crues de la saison pluviale. Les sols hydromorphes de couleur sombre se localisent dans le bas fond du fleuve Fiherenana. Ils comportent des matières organiques variables favorisant la culture des cannes à sucre. Le sable roux dunaire se retrouve dans la partie sud de Miary où il longe les rebords de Cuesta éocène. Il couvre également les terrains formés de grès calcaires encroûtés. Tandis que le sable roux alluvial se localise sur la rive Nord du Fiherenana. Ces deux types de sables sont tous favorables à la pratique des cultures du pois du cap, de maïs et du coton. Ces cultures poussent dans de terrains occupés par la famille de DIDIEREACEA. Sur le plateau calcaire, le sol est argileux-sableux. C’est un sol meuble de couleur jaune ou brune. Il est mélangé de lithosol, d’argile rouge et d’argile noire de couches peu épaisses. Ce plateau est propice au développement des forêts épineuses où dominent les Euphorbia dont la hauteur moyenne atteint deux mètres. Dans l’ensemble, les textures des sols à Miary sont favorables à l’agriculture et aux végétations xérophiles grâce à sa composition chimique due aux ferments des matières organiques. De là s’explique sa fertilité, grâce à sa capacité de rétention de l’eau.

Tableau n°3 : Caractéristiques principales du sol à Miary. Produits Supports Types de sols Couleurs Vocations convenables Berges et lit du Sols peu évolués Brun Sols riches, forte Coton, maïs, fleuve teneur en matière manioc, organique légumineuses Bas fonds du Sols Sombre Variables Canne à sucre fleuve hydromorphes Ancienne Sable roux Rouge, foncé Perméable Pois du cap, terrasse clair et beige alluvionnaire maïs, coton Plateau calcaire Sol calcaire Jaune brun Seul meuble Coton, maïs Source : Enquêtes personnelles, 2008.

5 MIRHANI N., Essai d’analyse écogéographique de la végétation sectorielle du Fiherenana , p.28, Mémoire de Maîtrise en Géographie. Toliara, 2007, p.28. 17 Graphique n°1 : La coupe du sol

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1.1.3. Les formations végétales Dans le Sud-ouest de Madagascar, la végétation dominante est la brousse xérophile d’essence épineuse et succulente. Elle est la troisième forme de végétation naturelle malgache. Elle diffère d’une flore originelle composée d’une végétation de forêt ombrophile et d’une végétation de forêt tropophile des régions humides où les précipitations sont abondantes. Le secteur étudié est couvert par diverses formations végétales. On note donc « vingt et un espèces appartenant à dix neuf genres et à treize familles »6 dont les plus représentées sont : - Les formations sur sols humides et marécageuses ou poussant sur les bancs des sables ; - Les forêts galeries composées de diverses formations concentrées le long de deux berges du Fiherenana, mais au-delà des plaines alluvionnaires des formations sur sable roux ; - Les graminées et des fourrées sur le plateau calcaire.

6 N. MIRHANI, Essai Ecogéographique de la végétation sectorielle du Fiherenana . 2007, p.61 19 Carte n°3 : Les végétations de Miary

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Les formations sur les sols humides et marécageux se composent des groupements sur alluvionnements récents de sables grossiers. Ces groupements se localisent sur les berges du delta du Fiherenana où les sols sont constitués des débris organiques. Il s’agit notamment des phragmites mauritanus composés des graminées (Bararata), de cynodon dactylon, d’accacia farnesiana. D’autres espèces sont composées des légumineuses, de Pluchea bojeri, de Tephrosia leucoclada, des sporobolus virginicus et de pluchea grevei. Selon les conditions écologiques, ces espèces peuvent se trouver dans des stations peu salées ou non. Dans l’ensemble, la famille dominante est le CYPERACEAE : elle est constituée des : - Fougères, caractéristiques d’Acrostichum ou « saro » avec une hauteur maximale de 2,50 m ; - Des herbes des diverses dimensions : Tyha angustifolia ou « vondro », Cyperus sp, Scirpus pterolepis ou « dremotse », Eliocharis mutata ou « Boboke ». On retrouve, néanmoins, dans cette famille, des arbustes de faible densité : Vernonia diversifolia ou « Samonte » et Pluchea bojeri. Concernant les forêts galeries, elles se rencontrent le long du fleuve. Ces forêts à feuilles abondantes : Adina mucrocephala (RUBIACEAE), Padanus ambongenis (PANDANACEAE). Elles sont mêlées aux espèces à feuilles caducifoliées : Tamarindus indica ou « Kily », Terminalia sp. ou « Mantaly » Albizia bernieri ou « Halomboro ». Dans ces forêts, des lianes (Tamenataly) poussent en abondance. Leur développement laisse disparaître le sous bois, refractaire à l’existence des inondations périodiques récurrentes. Dans ces forêts galeries, il existe aussi une faible variété des lianes : Cynanchum nodosum, Aristolochia accuminata et Paederia gandiflora et une abondance du Sida rhombifolia (tsipotiky) et de (sihitsitsy). Cette dernière forme la strate inférieure de la zone. Notons que l’ensemble de cette formation est facilement pénétrable : le sol y est presque nu, excepté les terrains occupés par l’Aloe divaricata dont les feuilles arrivent à couvrir 30% le sol. Dans cette partie de la végétation naturelle, s’alterne une végétation anthropique, composée de Raketa (opuntia sp) et de Laloasy (Agave Sisalma). Ce sont souvent des plantes envahissantes qui apparaissent souvent après une coupe ou après un défrichement. A part ces types de végétation poussant sur les berges du Fiherenana, on distingue des zones cultivées, où la végétation est constituée principalement des cultures traditionnelles et plus précisément des cultures vivrières : Pois du cap (phaseolus lumatus), maïs (Zea Mays), manioc (Manihot Utilisma) et patate douce (Ipomoea batatas). Dans les anciennes terrasses de Miary, pousse une formation sur sable roux, composée de Didierea madagascariensis (sono). Ce type de plantes abonde sur la strate supérieure, où leur hauteur est inférieure à huit mètres et son tronc atteint 30 à 50cm. C’est une plante endémique résistant bien à la sécheresse avec un système d’adaptation efficace : Andansonia Za ou baobab. Dans cette famille, on rencontre quelques plantes buissonnantes qui sont des espèces secondaires : Euphorbia laro (Laro) et Aloe

21 divaricata (vaho). Dans les formations sur sable roux, existent des familles remarquables qui sont : BURSERACEAE de genre commiphora et FABACEAE de genre Accacia. A cela s’ajoutent les plantes ligneuses, dont le commiphora simplicifolia (segatys) et l’orbicularis (Hola) …. Beaucoup de familles se rencontrent aussi sur le plateau calcaire. Il s’agit d’Euphorbia (Betondro), d’Euphorbia antso (Antso), Accacia sp, Jatropha mahafaliensis (Katratra), Diospyros sp. Ces types de plante supportent mieux la chaleur. Sa hauteur moyenne est de deux mètres. La plupart de ces espèces servent à nourrir les animaux domestiques, dont notamment les zébus qui bénéficient des réserves d’eau disponibles dans les plantes. Dans l’ensemble, la hauteur de végétation de la zone dépasse rarement trois mètres, excepté certaines plantes comme les « Fihamy » ou Ficus sp, Tamarindus indica ou « Kily ». Le mode d’adaptation à la sécheresse s’effectue sur les axes, les racines et les feuilles.. Au niveau des axes : le tronc peut être renflé et gorgé de réserves d’eau qui leur permet de survivre en période sèche où les feuilles tombent. C’est le cas d’Andasonia Za ou baobab et de certaines plantes disposent des axes charnus et épineux. Par cette disposition, ces plantes peuvent réduire la forte évapotranspiration. Exemple : Didierea madagascariensis ou « Sono ». Au niveau des feuilles : celles-ci accumulent le maximum d’eau pendant la période pluviale qu’elles utilisent durant la saison sèche. Pour ce qui est des racines, certaines plantes possèdent des racines verticales qui absorbent facilement l’eau en profondeur. Les racines superficielles profitent de la moindre précipitation pour s’en procurer une réserve suffisante. Les essences végétales existantes à Miary sont favorables à l’élevage grâce au maximum de réserve d’eau qu’elles contiennent. Ce sont des végétations spécifiques au climat à forte chaleur, adaptées aux différents types de sols. Mais ces types de végétations sont fragiles, menacées par les activités anthropiques. Il faut souligner que ce sont des « bush » comprenant une énorme liste des légumineuses épineuses d’Euphorbes et des cactées. L’ensemble de végétation de Miary est menacé par une forte dégradation liée à la coupe et à la culture itinérante sur abattis brûlés. Les terrains nus laissent leur place à la culture. Selon H. Bésairie, « il s’est produit depuis 25 ans un fort assèchement d’origine humaine dans la région de Tuléar »7. Par conséquent, la déforestation généralisée a favorisé la domination graminéenne. Cela entraîne la disparition des individus à hauteur inférieure à 2m. Il s’ensuit que les racines graminéennes empêchent la prolifération des autres espèces, celles d’essences ligneuses, tout en épuisant l’humidité du sol.

1.1.4. Le fleuve Fiherenana Le fleuve Fiherenana forme un réseau hydrographique long de 2.700km. Il prend sa source dans le grès de l’Isalo, d’altitude de 1.100m et situé à 170km au nord est de Toliara (SOURDAT. 1975). Son parcours couvre ainsi 7.600km² de superficie (CHAPERON Pierre et al, 1993). Le Fiherenana coule ainsi entre deux bassins versants situés au nord du fleuve Onilahy : - Dans son bassin, il draine les formations gréseuses de l’Isalo.

7 J.M. Hoerner et R. Battistini, Géographie de Madagascar . SEDES/EDICEF : Paris, 1986, p.68 22 - Vers l’aval, il traverse les autres formations gréseuses calcaires et marno- calcaires du jurassique, du crétacé et de l’éocène. Dans ces formations, la végétation est essentiellement constituée en majorité de savanes arbustives où l’on rencontre le bush (région de Toliara). La station de (22°53’S-44°21’E) contrôle un bassin d’environ 4.020km², entièrement sur les grès et calcaires de l’Isalo. Les débits du fleuve y ont été observés (1952-1956) avec moyenne annuelle de 35,4m3/s, contre celle de Mangoky- Betroka, évoluée à 20,8m 3/s (CHAPERON. P et al, 1993 : pp.457-459).

Le régime hydrographique Plus en aval (au niveau de la RN9), « l’ordre de grandeur du maximum de crue par le cyclone Angèle (décembre 1978) a été évaluée à 10.000m3/s pour un bassin de 7.500km² » (Chaperon Pierre, 1993). Des irrégularités de débits ont été observées de 1952 à 1958 à la station de Mahaboboka : 6 à 8m3/s en octobre 1956 ; 5,5m3 en octobre 1953 ; 11,5m3/s en mai 1954 ; 6 à 7 m3 en 1955 ; 4 à 9m3 en octobre 195 ; 3,8m3/s en mai 1957 et 6m3/s en juin 1958 (moyenne : 6,5m3/s) : Chaperon et al, 1993. L’étiage moyen de 1,6l/s/km² est observé à la sortie des résurgences de l’Isalo. Et les débits d’étiage décroissent d’en amont vers l’aval : de 4l/s/km² dans le bassin supérieur, ils passent de 1 à 2l/s/km² au niveau de la station de Mahaboboka pour s’annuler sur 30km en aval à la sortie des chutes. De là, un sous-écoulement s’effectue dans les sables à partir du Fokontany de Mandrosoa. Le fleuve Fiherenana n’arrive ainsi à la mer que sous les fortes pressions des crues durant quelques heures (Pelleray, 1953).

Intérêts agronomiques des bassins versant du fleuve : Sur les formations sédimentaires maritimes jurasso-crétacés, éocènes et quaternaires, l’altération est peu prononcée : les sols sont ferrallitiques, peu lessivés et lithosols. Ces formations favorisent la fertilité des sols, propices aux différentes cultures. Bien que le climat soit semi-aride, avec des précipitations moyennes avoisinant 350mm d’eau et des températures élevées entre 20 et 25°C, des tentatives de mise en valeur des terrains ont été effectuées par la construction du canal principal de Behompy- Miary (sur la rive gauche).

23 Graphique n°2 : La graphique du Fiherenana

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CHAPITRE II : LE CADRE HUMAIN . Le cadre humain se traduit par la présence d’une population répartie en différentes couches sociales dans la commune de Miary. Parmi ces personnes ressources, il y a « les tompontany » et les migrants « mpiavy »8. Depuis cette mise en valeur, la population de zone n’a cessé de subir un double accroissement : l’accroissement naturel et le flux migratoire lié à la transition exogène. C’est sans doute cette double transition (endogène et exogène) qui a permis l’accroissement démographique de la commune de Miary, actuellement peuplée des 12.500 habitants de sources diverses (Recensement 2008).

2.1. L’origine du peuplement. A Madagascar, « La langue est unique, la population est « ethniquement » très variée. Déjà physiquement, on distingue plusieurs types de malgache à partir de quelques critères suivants : nature de cheveux, couleur de la peau, caractères négroïdes ou non, taille, etc.. Cependant, il semble trop facile d’opposer une population d’origine asiatique à une autre qui avait le type africain »9. La plaine côtière occidentale, située entre Sambirano et l’Onilahy est, depuis les époques royales, occupée par les Sakalava, ayant pour chef suprême le prince de la dynastie Zafindravola. Masikoro et Vezo, qui sont les premiers occupants de Miary, sont donc issus de cette dynastie Sakalava. La dénomination Masikoro/Vezo a eu lieu vers 1901, au début de la colonisation, moment où l’administration française s’est appuyée sur les « chefs des races ». Distinctes par leur genre de vie et leur parler, ces deux « races » formaient un groupe ethnique, dont l’une (Masikoro) pratiquait les activités agro-pastorales et l’autre (Vezo), la pêche à laquelle son groupe est accoutumé depuis . Les Vezo sont donc des pêcheurs marins. Tandis que les Masikoro proviennent de l’intérieur de la vallée de Manombo où leurs conditions de vie étaient précaires. Dans la zone étudiée, les Masikoro et les Vezo sont alors les « tompontany ». Etant premiers occupants, ils formaient, à Miary, un seul fokontany : Ambohibola, où les activités agropastorales et pêcheries leur servaient de base de la vie socio- économique. Mais ne pouvant pas s’adapter à la production agricole et animale, les Vezo ont, par la suite, préféré s’installer à Belalanda, plus qu’à Miary où ils représentent aujourd’hui 1% de la population. Les Masikoro ont, depuis, exercé le métier d’agro-pasteurs. Aujourd’hui, ils représentent 90% de la population à côté des migrants 9%, dont Merina, Betsileo, Mahafaly, Antandroy et Tanalagna. Leur cohabitation a permis divers échanges sur le plan technique pour l’exploitation et le développement de leurs activités traditionnelles, lesquelles traduisent leur identité culturelle.

8 Au début des années 60, la mise en valeur du Bas Fiherenana par la construction des infrastructures hydro-agricoles (canaux d’irrigation et prises…) et l’institution de la SEDEFITA (Société d’Exploitation pour le Développement du Fiherenana et Taheza) ont conduit à une concentration croissante des migrants à Miary et ses environs. 9 R. BATTISTINI et J.M. HOERNER, Géographie de Madagascar , 1986, p.74 25 La mise en valeur des terrains propices au développement agricole rencontre souvent des obstacles d’ordre climatique : irrégularité des précipitations, agressivité éolienne, maladies épidémiques. Tout cela conduit au mouvement migratoire comportant des aspects différents.

2.2. Les différents types de migration. Dans l’ensemble, le mouvement migratoire est un déplacement en masse d’un groupe humain, d’une population d’un endroit à un autre. Dans la commune rurale de Miary, ce mouvement est un phénomène très ancien et continue jusqu’à nos jours. Cette migration comporte ainsi trois aspects : - La migration à longue distance, celle effectuée par des originaires des Hautes Terres : Betsileo et Merina. - La migration à moyenne distance : elle est effectuée par les divers clans du Sud et Sud-Ouest pour échapper aux contraintes climatiques : Antandroy, Mahafaly, Tanalagna venus du Bas Onilahy et littoral Sud, ces derniers sont préoccupés des conquêtes territoriales. - La migration pendulaire : c’est un mouvement quotidien effectué : -par les habitants des villages périphériques, en proie aux difficultés de la vie (santé et achat des produits vivriers) ; -par les habitants du centre communal faisant un va-et-vient entre Miary et le centre urbain (Toliara) ou les zones périphériques. Ce mouvement se traduit partout un essaim d’activités : commerciales, agropastorales, travail de bureau, évacuation sanitaire.

2.2.1 La migration pendulaire. Elle s’effectue dans les villages proches de la zone d’étude : du domicile au lieu des activités. Ce type de migration est pratiqué par les Miarois : - Les agriculteurs et les éleveurs des villages périphériques tels que Befanamy et Belemboka etc. ; - Les autres groupes ethniques des villages se trouvant tout près de Miary tels que les Antaisaka et les Vezo etc. Ces différents groupes ethniques viennent à Miary le matin. Achetant à bas prix les produits agricoles et d’élevages pour revenir le soir, ils revendent les produits achetés à un prix élevé. Certains villageois préfèrent vendre leurs produits dans le centre urbain où les circuits commerciaux sont plus concentrés. Les vendeuses et vendeurs de lait proviennent de Miary, d’Ankoronga, la rive droite de Fiherenana pour les vendre en ville chaque jour. Leurs plus grands clients sont les fabricants d’ « yaourt maison ». Le va-et-vient a lieu toutes les heures : de quatre heures du matin jusqu’à dix sept heures. Ce type de migration est indispensable à Miary en raison de la proximité de ces deux localités : Miary constitue une zone de production à vocation agropastorale grâce à la fertilité des sols riverains du Fiherenana. Socialement, l’accessibilité est facile à cause de la sécurité. Quant à la ville de Toliara, elle constitue le centre de tous les circuits commerciaux : formels et informels. Etant donné la proximité de la ville de Toliara et

26 de la commune rurale de Miary, toutes transactions commerciales sont faciles. Ces deux zones font des échanges commerciaux des produits de premières nécessités. Le trajet entre l’axe Miary-Toliara ville est assuré par un taxi-brousse et un bus. Le frais du voyage coûte 5000Fmg par personne et un sac de cinquante kilos vaut 1000Fmg. Mais ce trajet peut aussi se faire à pied, en charrette ou en vélo. Les agriculteurs des villages périphériques (Befanamy, Belemboka, Androvakely etc.) peuvent se rendre le matin à Miary pour cultiver et se retourner chez eux l’après- midi. Car, c’est, actuellement à Miary qu’on observe des parcelles de terrains cultivables et très favorables à l’agriculture. Les tuléarois viennent également à Miary pour les mêmes raisons. Il en est de même pour les Betsileo, les Bara, les Tanalagna, les Antaisaka et les Vezo. Ces derniers sont des pêcheurs de Belalanda ou autres. Le matin, ils viennent à Miary pour y vendre leurs poissons et repartent l’après-midi dotés des produits agropastorales pour les besoins de consommation ou de vente. Tous les produits agropastoraux des villageois sont commercialisés dans les trois grands marchés de Toliara (Sanfily, Scama et Bazar-be) et dans un autre lieu de vente tel que le « Bazar » qui se trouve tout près de « Jirama ». En revanche, les prix des produits vendus servent à acheter les produits de premières nécessités à Toliara pour la consommation ou la vente à Miary. On observe donc chaque jour ce déplacement pendulaire à Miary : ce mouvement est lié aux activités agropastorales dont les produits sont commercialisés à Tuléar ville et à Miary. Ce mouvement traduit la relation ville campagne rendant facile les échanges et contribuant à l’évolution économique de ces deux zones. Non seulement les Miarois viennent en ville pour vendre, mais ils s’y rendent aussi pour résoudre d’autres problèmes tels que la santé, la scolarisation et la recherche du travail…, car à Toliara la question sanitaire et les études sont mieux organisés par rapport à celle de Miary. En dehors de cette migration pendulaire, on rencontre aussi à Miary la migration à moyenne distance.

2.2.2. La migration à moyenne distance. Dans la plupart de cas, la migration à distance moyenne se traduit par le déplacement des groupes humains un peu éloignés de la zone d’étude pour venir s’installer à Miary. Cette zone est devenue un centre d’attraction des groupes ethniques du grand Sud : Mahafaly , Antandroy, Tanalagna. Ces groupes humains sont victimes de l’irrégularité climatique : sécheresse due à l’invasion des chaleurs sèches et accablantes et agressivité éolienne. Leur troupeau et leur culture en sont menacés. Ils sont venus à Toliara à la fin des années 70 à la recherche du travail dans les grandes unités industrielles : SUMATEX (textile), SNHU (huilerie), Toly (machines agricoles), HASYMA (culture cotonnière et usine d’égrenage). Quand ces unités s’arrêtent de fonctionner (pour mauvaise gestion), ces différents groupes ethniques sont attirés par la fertilité des sols de Miary, favorables à la production agricole, notamment la culture du coton. Notons que les transactions Toliara-Miary sont rendues facile grâce à la proximité de ces deux localités.

27 Les Mahafaly s’intéressent aux activités agropastorales. Pour être stables à Miary, ils ont crée un lien de parenté avec les Masikoro « Tompontany » qui sont des agriculteurs et des éleveurs auxquels ils s’adaptent facilement. Ils pratiquent alors des cultures vivrières et maraîchères. D’autres sont devenus une main d’œuvre dans la culture cotonnière pratiquée dans la plaine de Miary par les Merina et les Betsileo. Les Antandroy sont originaires de l’extrême Sud de Madagascar (Androy), zone sans cesse frappée par le kéré (famine) et où sévissent le déficit en eau et la grande sécheresse. Cela explique l’appauvrissement des espèces végétales et la difficulté de promouvoir la production agricole, à cause des sols perméables et non hydromorphes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la famine ne cesse de s’accroître. Et selon Michel Guerin, « ce phénomène a eu lieu à partir de la grande disette de 1930 qui a frappé l’extrême Sud de Madagascar ». 10 Cette situation a conduit les Antandroy à abandonner leur terre pour se migrer dans des zones comme le Bas-Fiherenana où les conditions de l’eau ne posent pas beaucoup de problèmes. Leur déplacement est donc lié à la recherche des terres cultivables et très fertiles, qui peuvent produire beaucoup plus que leurs villages d’origine. Dans le Bas-Fiherenana, les Antandroy sont néanmoins instables : ils s’assimilent difficilement avec la population autochtone. La plupart d’entre eux résident à Miary, c’est là où ils forment une main d’œuvre efficace dans la culture cotonnière occupant la vallée du Bas Fiherenana. En ce qui concerne les Tanala (origine de la région d’Ifanadiana), ils ont quitté leur région 11 à cause des conditions de vie très critiques : les travaux forcés qui ont eu lieu pendant la période coloniale. Cette situation engendre l’insuffisance des récoltes d’où l’accroissement de la pauvreté et de la famine. De là s’explique leur migration vers Toliara et les zones périphériques où ils s’installent pour pratiquer des activités agricoles. Les Mahafale et Tanalagna sont des groupes de lignage très proches les uns des autres. Ils s’installent dans les environs de Toliara pour le défrichage de la forêt et y cultivé du maïs. Parallèlement, ils pratiquent l’élevage des moutons, des chèvres et des zébus. A cela s’ajoutent le petit commerce et les petites activités artisanales (fabrication des charrettes, des briques, des maisons en vondro etc.) et commerciales. De leur lieu d’origine, le trajet est assuré en taxi-brousse ou en pirogue pour les habitants du littoral. Certains d’entre eux s’installent définitivement, alors que d’autres se rendent chez eux quand ils disposent des moyens nécessaires pour leur vie. Ces différents migrants construisent leurs propres maisons en « vondro »12 à Miary.

2.2.3. La migration à grande distance. La périphérie de Toliara est une région d’accueil pour les migrants lointains des Hautes Terres : Merina et Betsileo. Dans un premier temps, ils arrivent à Toliara pour

10 Michel Guerin (1970, pp.48-88), cité par RAZAFINDRAZAKA, La stratégie paysanne agricole dans le village de Tanandava Mandroso (au Nord de Toliara), mémoire de maîtrise, 2000, p.28.. 11 Morokibo, commune de Maroefo, District de Vangaindrano, où persiste un boom démographique. Il s’ensuit une insuffisance de terres 12 Type de plante se trouvant en général dans les zones sèches qui sert à fabriquer les petites cases. Le nom scientifique est Typha angustifolia qui vient de la famille TYPHACEAE. 28 assurer leurs tâches administratives où ils sont majoritairement des fonctionnaires publics affectés à Miary : instituteurs, professeurs, etc., secteurs de la santé ou autres. En quittant leur région (Fandriana et Ambalavao, Ambositra), les Betsileo s’immigrent à Miary à cause de taux d’accroissement naturel assez élevé de leur région originelle. Leur accroissement rapide conduit à l’insuffisance des terres cultivables, cause de leur départ massif vers la zone d’étude où ils séjournent définitivement. Ils pratiquent parallèlement le métier de commerçants et d’éleveurs des poules pondeuses. Ils se lancent également dans la culture cotonnière. D’autres sont religieux ou responsables des ONGs (Organisation Non Gouvernementale) en partenariat avec des organismes de développement. Il est de même pour les Merina qui viennent d’Antananarivo. Historiquement, les migrants des Hautes Terres sont arrivés dans le Bas- Fiherenana vers la fin du XIX e siècle. Le plus grand mouvement migratoire était passé entre 1975 et 1977, période de l’explosion de la culture cotonnière à Toliara et ses environs. Ils développent des cultures maraîchères en dehors de la culture cotonnière. Cette dernière reste depuis 1975 la culture commerciale la plus importante de la zone. Occupant presque toutes les bonnes terres de la plaine, cette culture commerciale s’arrête, à cause du déficit de la gestion de la HASYMA déclaré en décembre 2008 par le Conseil d’Administration. Selon SOLO J.R. (1982), « Sur les 4.000 ha, 655ha sont prévus pour le réaménagement, mais seuls 348ha sont réellement mis en valeur dont 228 ha sont situés sur bon sol ont été distribués par lots de 2 à 2,40 ha, 120ha sur sols moyens de 3ha ». 13 Les produits obtenus par ces deux groupes ethniques sont vendus en ville ou dans la localité. Les revenus obtenus sont mis à côté, étant destinés à d’autres projets d’ordre commercial : ouverture de petits magasins de commerce (bar, épiceries fixes ou ambulants, gargotes et vente des produits de première nécessité. On peut dire finalement que le déplacement des migrants touche en général la population active, capable de produire le maximum possible. Il concerne donc les jeunes femmes et hommes de l’âge de quinze à soixante cinq ans. Or, cette population active, pourvue de force, est le moteur économique d’une région grâce à leur énergie physique. On constate également que ce mouvement migratoire accroît la construction des maisons en vondro dans la zone d’étude et contribue énormément à l’accroissement naturel.

2.3. L’étude socio-démographique. L’essor socio-démographique de la population de Miary concerne l’écart entre le taux de natalité et de mortalité. Nous sommes ainsi amené à analyser les domaines liés à ce phénomène démographique : la santé et l’éducation pour mieux comprendre l’évolution de la population de Miary.

2.3.1. L’accroissement naturel.

13 SOLO J.R. (1982). Etude géographique de la culture cotonnière dans la plaine de Miary , Mémoire de maîtrise, Département de géographie, p.62. 29 L’accroissement naturel traduit la différence entre le taux de natalité et de mortalité. S. Brouk, dans son œuvre intitulé : « la population du monde » dit qu’ « à cause d’un recensement incomplet ou du taux de naissance incontrôlable, il est difficile de savoir exactement l’accroissement naturel de la population d’un pays, donc d’une région, d’une localité ». 14 Dans notre zone d’étude, le taux de natalité reste toujours élevé. Il se situe autour de 2,8% par an. Cela résulte d’un accroissement de natalité de cent cinquante à deux cent par an 15 . L’année 2002-2003, le taux de mortalité infantile a diminué. Cette diminution est due à l’amélioration des infrastructures sanitaires dont les responsables procèdent à la sensibilisation sur la vaccination et l’accouchement assisté. L’année 2007 a été remarquable : le CSB II de Miary a enregistré trois morts-nés contre deux cent quatre vingt deux (282) nouveaux-nés. A cela, s’ajoute la contribution active de l’ONN 16 : Réduction du taux de malnutrition. Depuis son intervention, le taux va de 23,35% à 16,47% (décembre 2008). Dans son intervention, l’ONN constate que l’évolution de l’accroissement peut s’expliquer par la sexualité précoce qui gagne du terrain : jeunes filles et garçons de treize à quatorze ans deviennent des parents, à cause de la pauvreté. Cette dernière encourage les mariages précoces. C’est pourquoi les autorités locales mènent une campagne de planning familial sans pour autant réussir comme ils la souhaitaient. Notons que le taux d’accroissement est également renforcé par la forte migration. Dans l’ensemble, la densité de la population est de 90 habitants/km² (SIRSA, 2005). La plupart de la population se concentrent dans la moyenne et les basses vallées du Fiherenana. Le tableau suivant ventile ce phénomène d’accroissement naturel. Tableau n°4 : Evolution de la population durant ces dernières années. Années Population totale de Miary 2001 5.915 2002 9.261 2003 - 2004 - 2005 9.344 2006 9.344 2007 9.344 2008 12.500 Source : Adjoint District Toliara II.

14 ALI MOHAMED B.A. (2004), Les activités rurales d’un milieu péri-urbain : l’exemple de Belalanda et ses environs , Mémoire de maîtrise, département de Géographie, 183 p. 15 CSB II de la commune rurale de Miary 16 Office National de Nutrition : l’ONN est présente à Miary depuis 2006 où elle surveille la croissance des 759 enfants de 0 – 59 mois. Ces enfants sont considérés comme les plus vulnérables en matière nutritionnelle. Au niveau des mères, leur activité a trois aspects : l’éducation nutritionnelle, la démonstration culinaire pour une nutrition équilibrée. Par des visites à domicile, l’ONN occupe de l’éducation sanitaire pour les futures mères atteignant 13 à 20 ans. 30 Figure n°3 : Evolution de la population

14000

12000

10000

8000

6000

4000

2000

0 2001 2002 2005 2006 2007 2008

On constate que la population ne cesse d’augmenter chaque année sauf l’année 2001 où elle s’élève à 5.915, à majorité jeune à cause de la procréation à bas âge. On remarque aussi qu’à Miary, il y a une évolution de la population, sauf l’année 2005 à 2007 qui marque une stagnation où elle s’élève à 9.344 habitants à majorité jeune à cause de la procréation à bas âge. Mais en comparant l’accroissement naturel de la commune rurale de Miary par rapport aux autres communes voisines, on constate que Miary connaît un accroissement naturel faible. Le tableau suivant prouve bien ce phénomène.

31

Tableau n°5 : Répartition de la population par groupe d’âge et sexe dans les 06 communes, District de Toliara II

MASCULIN FEMININ ENSEMBLE 0 à 4 5 à 9 10 à 14 15 à 20 21 ans Sous 0 à 4 5 à 9 10 à 14 15 à 20 21 ans Sous 0 à 4 5 à 9 10 à 14 15 à 20 21 ans Commune Total ans ans ans ans et + total ans ans ans ans et + total ans ans ans ans et +

Behompy 793 773 791 801 2810 5968 887 838 859 924 3171 6679 1680 1611 1650 1725 5981 12647

Belalanda 1085 791 741 744 2269 5630 1586 906 932 964 3043 7431 2671 1697 1673 1708 5312 13061

Betsinjaka 956 901 861 900 2274 5892 1115 1069 930 907 2522 6543 2071 1970 1791 1807 4796 12435

Maromiandra 757 721 645 559 1119 3801 688 655 699 591 1126 3759 1445 1376 1344 1150 2245 7560

Miary 655 807 983 1223 1474 5142 647 691 844 836 1184 4202 1302 1498 1827 2059 2658 9344

Mitsinjo Betanimena 1537 1230 1116 1015 2612 7510 1693 1325 1221 976 3662 8877 3230 2555 2337 1991 6274 16387

Total 5783 5223 5137 5242 12558 33943 6616 5484 5485 5198 14708 37491 12399 10707 10622 10440 27266 71434

Source : RSO / District Toliara II, (6 communes) / 2007

32 Dans ce tableau, on remarque que l’accroissement naturel des communes voisines (Behompy, Belalanda, Betsinjaka et Mitsinjo-Betanimena) est élevé par rapport à celui de Miary. Ce dernier connaît un accroissement naturel faible par rapport aux communes environnantes à l’exception de la commune rurale de Maromiandra qui a un accroissement naturel inférieur de celui de Miary. Cela s’explique par un recul de la mortalité dû à la sensibilisation de la vaccination et de l’accouchement effectués par des membres de CSB II de Miary. A cela s’ajoute la sensibilisation du planning familial qui permet la réduction de l’accroissement naturel.

2.3.2. La santé. Dans la région de Toliara où se trouve notre zone d’étude, l’espérance de vie est de « 55,6 ans »17 . Cela s’explique par ‘insuffisance des infrastructures sanitaires, du personnel médical et para-médical. Le mauvais état sanitaire influe sur la durée moyenne de vie de la population qui lutte contre la pauvreté. Or, il faut une population en bonne santé pour le développement de Miary car, ce sont les jeunes hommes et femmes en bonne santé qui s’occupent des activités liées à la terre. Donc le réaménagement du centre médical est nécessaire pour améliorer la condition de vie des habitants. La commune rurale de Miary dispose d’un Centre de Santé de base II (CSB II), composé de : - un service d’infirmerie pour les soins, avec une chambre d’hospitalisation - une maternité pour l’accouchement assisté - un service de consultation, pour le diagnostic systématique des symptômes des maladies - un centre du croissant rouge (croix rouge). Ce centre est composé de - Médecin Diplômé d’Etat (MDE), chef de poste ; - Sage-femme, responsable d’accouchement assisté ; - Aide sanitaire pour les soins. C’est ainsi que la consultation est gratuite en dehors de la consultation à domicile. L’hospitalisation et l’accouchement sont payants. Le prix est élevé à cinq mille francs malgaches par personne. Des campagnes de vaccination et d’accouchement sont organisées dans chaque fokontany de la commune par des animateurs pour lutter contre diverses maladies qui peuvent accroître le taux de mortalité. Ce dernier représente actuellement 12%. Ainsi, on constate qu’à Miary, le taux de croissance naturel est élevé par rapport aux communes environnantes. Le tableau ci-dessous illustre bien ce phénomène.

17 Chef de poste sanitaire CSB II

33 Tableau n°6 : Accouchement usuel Enfants : 01-2007 à 12-2007 Nouveaux-nés vivants Morts-nés CSB / F.S Poids <25009 Consultation Nombre % Pos Nom CSB Cat Nombre Nombre % 1 Behompy 11 11 0 0 0 0 10 2 Belalanda 11 129 6 0,8 1 0,8 43 3 Betsinjaka 11 57 4 1,7 1 1,7 0 4 Maromiandra 11 62 0 0 0 0 14 5 Miary 11 168 3 11,8 3 1,8 88 6 Mitsinjo Betanimena 11 31 2 3,1 1 3,1 29 Total 458 15 17,4 6 7,4 184 Source : Direction de la Santé et de Protection Sociale (DSPS) Toliara II / 2007 CSB : Centre de Santé de Base FS : Formation sanitaire Dans la commune rurale de Miary, le taux de morts-nés est de 1,8. Il n’est pas élevé par rapport à celui de Mitsinjo Betanimena. Cela s’explique par la sensibilisation des campagnes de vaccination et d’accouchement effectuées dans chaque « Fokontany » de Miary par des agents sanitaires mais aussi par la proximité de Miary et Toliara ville. Ce qui fait que le taux de nouveaux-nés vivants est élevé à Miary (11,8). Dans l’ensemble, on compte vingt animateurs de santé. Mais l’environnement sanitaire y paraît un peu pollué, faute d’un bloc sanitaire et d’eau potable : des poussières envahissent les locaux du centre de santé, infestés de mouches à cause de l’absence de latrines et des bacs à ordures. Une campagne d’assainissement de l’environnement physique du CSB serait indispensable pour atténuer la prolifération des microbes sévissant dans les ordures éparses, avec des risques de nuire à la santé de la population. Les maladies sont traitées dans le centre médical de Miary. En cas d’atténuation, ils vont au Centre hospitalier Régional de Toliara sur procuration du Chef de poste du CSB II. Et ce sont les démunis qui reçoivent l’évacuation et d’aide gratuite. Il y a lieu de souligner qu’une partie importante de la population rurale ne bénéficie pas des avantages élémentaires en matière de santé. Miary se trouve donc parmi la commune la plus démunie en médicaments, et en moyen financier etc. La lutte contre ces maladies semble un peu difficile à cause des conditions précaires du centre. Les maladies fréquentes de la zone sont : la diarrhée sans déshydratation, la toux, le paludisme simple, les troubles respiratoires et l’écoulement génital. Elles sont dues à des conditions d’hygiène insuffisantes. Le tableau suivant ventile les principales pathologies contractées par l’ensemble de la population.

34 Tableau n°7 : typologie des pathologies principales de 0 à 25 ans Age Pathologies principales 0-11 mois 1-4 ans 5-14 ans 15-24 ans 25 et plus Total

Maladies diarrhéiques 1. Diarrhées sans déshydratation 154 95 14 19 56 338 2. Dysenteries sans déshydratation 9 20 7 5 23 64 3. (Di) et (Dy) avec déshydratation 5 1 0 0 0 6 IRA : 4. Toux ou rhume 159 179 69 51 161 619 5. Pneumonie 6 1 0 0 0 7 6. Autres IRA 0 0 3 0 1 4 Maladies endémiques 7. Paludisme simple 68 121 86 118 235 628 8. Toux suspecte de tuberculose 0 0 2 3 17 22 IST/SIDA 9. Ecoulement génital 0 0 2 55 87 144 10.Ulcération génitale 0 0 1 3 10 14 11. Suspicion SIDA 0 0 0 0 0 0 Autres maladies épidémiques 12. Parasitoses intestinales 3 1 3 0 0 7 Source : Chef de poste sanitaire CSB II Miary / 2008. Ce tableau illustre bien que les diarrhées sans déshydratation, la toux et le paludisme persistent beaucoup dans la commune rurale de Miary. Elles s’attaquent le plus souvent aux enfants de moins de cinq ans. Seules les maladies sexuellement transmissibles contaminent les jeunes et adultes de quatorze à vingt cinq ans et plus. Cette situation peut s’expliquer par la méconnaissance d’hygiène sanitaire, faute de fréquentation du central médical 18 .

2.3.3. L’éducation. L’éducation est l’un des moyens pour lutter contre la pauvreté. Hélène Rama Niang a affirmé que : « L’éducation change le monde et elle est le levier du développement »19 . Or « Aujourd’hui, dans les pays pauvres, des centaines de millions d’enfants dont une majorité des filles restent encore privés d’une éducation de base de qualité ou quittent le cycle primaire sans avoir acquis les compétences élémentaires »20 .

18 L’ensemble de la population pratique encore la thérapeutie traditionnelle à base des plantes médicales. 19 Aide et Action. La campagne mondiale pour l’éducation : Un kit pour agir . Le magazine n°98. 2006, pp.10-11 20 Aide et Action. Le magazine n°98, 2006, p.15

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Tableau n°8 : Répartition des enfants scolarisables par groupe d’Age et Sexe : de 4 à 10 ans, filles et garçons, Année 2007-2008

2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997

ZAP Age G F Total Age G F Total Age G F Total Age G F Total Age G F Total Age G F Total Age G F Total

Behompy 4 791 883 1674 5 252 361 613 6 264 305 569 7 247 298 545 8 271 273 544 9 235 213 448 10 256 265 521

Belalanda 4 182 190 372 5 163 171 334 6 122 136 258 7 143 167 310 8 146 138 284 9 132 141 273 10 127 130 257

Betsinjaka 4 39 47 86 5 58 45 103 6 69 63 132 7 48 49 97 8 32 58 90 9 43 49 92 10 54 62 116

Maromiandra 4 89 71 160 5 100 75 175 6 80 72 152 7 98 52 150 8 95 57 152 9 177 40 217 10 150 93 243

Miary 4 314 415 729 5 367 381 748 6 411 447 858 7 356 372 728 8 294 315 609 9 319 326 645 10 299 306 605

Mitsinjo 4 34 46 80 5 37 38 75 6 375 376 751 7 343 361 704 8 288 312 600 9 170 200 370 10 113 137 250 Betanimena

Total 1449 1652 3101 977 1071 2048 1321 1399 2720 1235 1299 2534 1126 1153 2279 1076 969 2045 999 993 1992

Source : DREN ATSIMO ANDREFANA / CISCO TOLIARA II 2007-2008

36 Ce tableau nous laisse voir qu’à Miary, les enfants sont plus scolarisés par rapport aux communes environnantes (Behompy, Belalanda, Betsinjaka, Maromiandra, Mitsinjo Betanimena), sauf les jeunes écoliers de quatre ans de la commune rurale de Behompy que le nombre de la scolarisation est élevé de 791 pour les garçons et 883 pour les filles. Et ce sont les jeunes filles qui dominent dans les classes, à l’exception de la commune rurale de Maromiandra où on observe une domination des garçons dans les salles de classes. Dans la commune rurale de Miary, il existe six EPP et une Ecole Primaire privée d’expression française. Cette dernière est ouverte en 2005, financée par une ONG française de Toulouse par l’intermédiaire de l’Association « Baobab » de Miary. Ces six EPP sont créées en différentes années et implantées dans différents « Fokontany ». Il y a également un seul Collège d’Enseignement Général (CEG) créé en 1978.

Tableau n°9 : Date de création des écoles. Années de création Fokontany Nombre de salles de classe Nombre d’enseignants 1932 Miary ville 08 18 1963 Mandrosoa 03 07 2000 Belemboke T. 03 08 2005 Ankoronga 03 04 2005 Antaikoaky 01 01 2005 Ankotsoabihia 03 04 Total 06 21 42 Source : Enquête personnelles 2008 auprès des Dir/EPP concernés

Ce tableau montre que l’école implantée à Miary ville et à Mandrosoa sont les premières à être construites (1932 et 1963). Tandis celles construites à Ankoronga, Antaikoaky et Ankotsoabihia sont celles qui ont vu leur création récente (2005) et Belemboke Tanindrazana en 2000. On constate une carence en matière du personnel enseignant. Seul Miary ville dispose d’un nombre d’enseignants supérieur à dix. Sur onze fokontany, six seulement sont dotés d’EPP. Dans le Bas Fiherenana, Miary est le plus scolarisé avec 70% d’enfants par rapport aux trois autres communes périphériques. Behompy, ce taux de scolarisation est évalué à 33,7%, et à Maromiandra 9,8%. Malgré ce taux élevé, la durée de la scolarisation moyenne de Miary varie entre cinq à six ans. Et on constate une augmentation d’abandons scolaires au fur et à mesure que le niveau s’élève. Les élèves abandonnent l’école à la fin de l’année pour plusieurs raisons : le mariage précoce pour les jeunes filles et la recherche d’emploi pour les jeunes garçons qui pratiquent dès leurs jeunes âges le petit commerce. Pour mieux comprendre ce phénomène, le tableau ci- dessous explique bien cette situation.

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Tableau n°10 : Effectifs et abandons des élèves dans les six Fokontany de Miary pendant six dernières années

Indicateurs 02-03 03-04 04-05 05-06 06-07 07-08 Effectif Abandon Effectif Abandon Effectif Abandon Effectif Abandon Effectif Abandon Effectif Abandon Sexe M F M F M F M F M F M F M F M F M F M F M F M F Désignation EPP Miary ville 307 204 5 0 340 339 22 23 425 403 43 38 343 338 82 65 383 382 0 0 297 310 96 114

EPP Mandrosoa 87 82 1 2 114 114 8 8 115 117 2 1 110 124 22 4 112 104 13 12 0 0 0 0

EPP Ankoronga 110 92 27 19 101 126 8 8 106 123 3 13 127 107 0 0 81 109 4 2 81 109 13 11

EPP Ankotsoabihia 0 0 0 0 56 68 0 0 69 86 9 15 78 85 29 14 55 54 0 0 53 43 6 5

EPP Antaikoaky 23 23 0 0 31 35 20 3 27 38 2 2 38 37 0 1 115 90 0 0 35 58 0 0

EPP Belemboke T. 110 107 23 33 159 150 0 0 158 157 0 0 168 167 10 11 119 121 10 2 94 122 4 7

Total / sexe 637 508 56 54 801 832 58 42 900 924 59 69 864 858 143 95 865 860 27 16 560 642 119 137

Totaux 1145 110 1633 100 1824 128 1722 238 1725 43 1202 256

Taux d’abandon 9,60 6,12 9,15 13,82 2,49 21,29

Source : Dir / EPP de la commune rurale de Miary

38 Ce tableau montre l’irrégularité du taux d’abandon scolaire qui culmine à 21,29% l’année 2007-2008. Cela s’explique par la dégradation de la vie socio-économique des ménages, lesquels ne peuvent subvenir aux besoins des foyers : les enfants quittent l’école pour trouver du travail et aider leurs parents. A cela, s’ajoute la malnutrition dont le taux varie de 18 à 26% d’enfant [ONN, 2006-2008]. Certains jeunes scolaires quittent l’école pour chercher un emploi à Toliara ou aident les parents sur les activités rurales. En dehors de ce problème d’abandon scolaire précoce, beaucoup de contraintes touchent aussi les écoles de Miary à savoir : l’insuffisance des salles de classe, enceinte scolaire non clôturée, faute des moyens financiers pour l’achat des effets scolaires. A cela, s’ajoute le manque de motivation des enseignants démunis des moyens pédagogiques et des matériels didactiques. Les mobiliers scolaires sont en mauvais état. Les élèves ne reçoivent plus de kit scolaire et les cantines scolaires dotées par le PAM 21 sont fermées.

21 Programme Alimentaire Mondial

DEUXIEME PARTIE LES PRINCIPALES ACTIVITES PAYSANNES TRADITIONNELLES DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY

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CHAPITRE III : L’ AGRICULTURE L’agriculture pratiquée dans la zone touche en grande partie les cultures vivrières, maraîchères et de rente. Les cultures sont adaptées au climat semi-aride et aux types du sol. Ce sont des cultures irriguées, pratiquées sur les terres superficielles, riches en matière fertilisante. La conservation consiste à sécher les produits culturaux en plein soleil, sauf pour les cultures maraîchères que la durée de résistance est de trois à quatre jours. Ces cultures connaissent de cycle végétatif très varié.

Tableau n°11 : Cycle végétatif des cultures

Type de cultures Variétés Durée/mois Technique et système de culture Menamaso Technique traditionnelle culture Pois du cap 7 à 8 Fotsimaso irriguée Longoasara Système: culture mixte associée (Pois Manioc Balahazo 8 du cap – manioc) vazaha Mangononoke 12 Balahazo gasy Tsako lava 2 Technique traditionnelle de culture Tsako gasy 3 irriguée Tsako bresily – Système : Maïs 3 à 4 tsako vazaha - culture sur brûlis itinérante Tsineavola 2 - culture permanente sur Betohake 4 à 5 baiboho Tsineavola Technique traditionnelle Patate douce Riso 2 Système : tiges plantées en position oblique Blanc Technique traditionnelle intensive Canne à sucre Violet 8 à 9 Système : bouture tiges plantées en Brickaville position oblique Source : Bien Aimé RAHERIVELO, Responsable agricole à la MDP

Dans ce tableau, on remarque que le cycle végétatif varie entre 2 à 12 mois selon le type de cultures et la variété des produits. La technique de culture reste toujours traditionnelle et la plupart des cultures sont irriguées grâce à la présence du fleuve Fiherenana et à cause de la rareté des précipitations.

3.1. Les cultures vivrières Les cultures vivrières sont les aliments de base de la population de la commune rurale de Miary. Occupant une grande place dans la vie des paysans, elles servent de nourritures essentielles. A Miary, trois cultures de base sont observées : le manioc (Manihot utilisma) occupe le premier rang derrière le maïs (Zea Mays) et la patate douce (Ipomoea batatas). Ces cultures vivrières sont peu exigeantes en eau. La plus grande partie est commercialisée en ville. Le reste est consommé par la population locale sous diverse forme.

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3.1.1. Le Manioc (Manihot Utilisma) Le manioc fait partie de la famille euphorbiacée, cultivé dans les pays tropicaux. Il est une plante à tubercule qui supporte bien une forte chaleur. Aperçu historique : Le manioc est une culture très ancienne. D’origine brésilienne, il est introduit à Madagascar vers le milieu du XVIII ème siècle. A Miary, il occupe, même aujourd’hui, le premier rang, derrière les autres cultures vivrières (maïs et patate douce) comme nous l’avons signalé. La technique de plantation se pratique de cette manière : dans un trou, on y plante une bouture qui mesure à peu près quarante centimètres de long. Chaque pied se sépare normalement de 1 cm. La culture en ligne considérée comme la meilleure, est la plus pratiquée à Miary. Ce type de culture facilite la circulation d’eau puisqu’il s’agit des cultures irriguées, lesquelles facilitent l’aération des plantes. Les plantes ont d’énormes besoins en lumière. Durant le cycle végétatif, le sarclage se fait trois à quatre fois par plantation. Dépendant du type des variétés, la plupart des semis commence à partir de mois d’octobre. On distingue diverses variétés de manioc à savoir : - le « mangononoke » connaît un cycle végétatif long, alors que le « sarigasy », le cycle végétatif dure à peine huit mois. A cela, s’ajoutent d’autres variétés, dont notamment le « Balahazo vazaha », le « longoasara » et le « balahazo gasy ». A Miary, il est bien adapté au climat semi-aride où l’on assiste à une insuffisance et une irrégularité des précipitations. Sa plantation est favorable aux sols sableux alluvionnaires. Pour mieux supporter la chaleur, le manioc développe de longs tubercules. Ces derniers emmagasinent une grande quantité d’eau et les utilisent pendant la période sèche. Quoi qu’il en soit, l’insuffisance d’eau diminue le rendement des produits de manioc. Modalité de culture Dans notre zone d’étude, le manioc est planté sur le berge et sur les anciens lits du Fiherenana dûs aux agressivités érosives des anciennes crues. Les tubercules du manioc se développent bien dans le sol alluvionnaire devenus limoneux. Par contre le sol hydromorphe asphyxie la plante. La plantation commence à la fin des premières pluies grâce à l’humidité qui favorise le développement des jeunes pousses. Cela explique le calendrier cultural suivant deux périodes de semence : - Celle qui est pratiquée aux mois de février et/ou mars. - Celle qui s’effectue aux mois de Juillet - Août. La récolte est faite six à sept mois après la végétation, sinon un an plus. Conservation et conditionnement des produits La conservation du manioc est la chose la plus simple. Il suffit de faire sécher les maniocs en plein soleil. Il y a deux systèmes : soit que les paysans enlèvent les écorces avant de les faire sécher. Ce système n’est pas tellement pratiqué, parce qu’il prend du temps et les maniocs secs deviennent noirs ; soit que l’on garde les écorces, pour pouvoir garder la couleur blanche du tubercule. C’est le système le plus utilisé à Miary : il est plus facile car il permet à l’économie de temps.

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Certains préfèrent faire sécher leurs maniocs dans les champs de culture et d’autres les acheminent vers le village où ils sont séchés sur le toit de leur propre maison, notamment sur le toit de la cuisine : la fumée chasse les petits insectes rongeurs. Quant aux pieds de manioc servant de bouture de semence, ils sont conservés en plein champ où ils sont plantés durant deux à trois ans à la hauteur du pied. Production et commercialisation Cette culture occupe une superficie de 350ha avec une production de 3t/ha. Sur trente ares, par exemple, on peut récolter environ quatre à cinq charrettes de manioc en cas d’absence des calamités naturelles. Dans les champs d’exploitation, une charrette (unité de mesure) de manioc frais varie entre quatre vingt à quatre vingt dix mille Ariary. Dans cette évaluation, les paysans producteurs tiennent compte des dépenses énergétiques (en force de travail) et financières pour l’activité de production. Le niveau de la consommation 22 Toutes catégories de la population consomment le manioc (enfants, jeunes, adultes, hommes et femmes). Ce dernier remplace presque le riz, et étant riche en amidon mais très pauvre en protéine. Il est consommé bouilli ou séché. Le produit est consommé directement ou vendu en gros dans le lieu d’exploitation ou au marché de la commune et ceux de Toliara (Scama, Bazar be, Sans fil). SOLO J.R. (1982), utilise l’affirmation d’ANDRIANAMPOINIMERINA qui a souligné à ce propos : « Ny vodimangahazoko no andrin’ny fanjakako, ireo no miaramilako amin’ny ady atao amin’ny mosary ». Cela veut dire littéralement : « les tubercules de maniocs sont les piliers de ma royauté, ce sont mes soldats pour la lutte contre la famine »23 . Difficultés et risques La culture du manioc subit quelques problèmes dûs, d’un côté à l’augmentation progressive de la population (parcelles de culture insuffisantes) et, de l’autre, à la pratique culturale itinérante sur brûlis. En effet, l’intensification de la culture de manioc appauvrit le sol. Les paysans producteurs doivent par conséquent apporter des engrais (organiques ou chimiques) pour permettre le développement des plantes. Cette situation est souvent aggravée par l’insuffisance et l’irrégularité des précipitations, lesquelles ne favorisent pas toujours l’écoulement des eaux irriguant les vastes vallées du Fiherenana. Par voie de conséquence, les paysans producteurs ont pratiqué des cultures sur brûlis dans les zones périphériques. Mais cela fait augmenter la déforestation qui nuit à l’écosystème. A cela, s’ajoute l’insécurité permanente infestée de banditisme.

22 Pour le manioc frais, on enlève les écorces. On le coupe en morceau, à peu près à 10 cm, après on le fait bouillir dans une marmite, accompagné des arachides ou des poissons. Pour le manioc sec, on les coupe en petits morceaux, lesquels sont mis dans une marmite avec de l’eau froide jusqu’à 6 à 7 heures de temps, puis on les fait bouillir, soit tout seul, soit avec du pois du cap (katokatoke). Le maniocs sec peut être également pilé en poudre pour être préparé sous forme de « konokono » (tapioka). C’est une bonne nourriture pour les petits enfants 23 SOLO J.R., Etude géographique de la culture cotonnière dans la plaine de Miary , Mémoire de en Géographie de Toliara, 1982, p.28. 43

Face à ces menaces à la survie d’une population aux prises avec difficultés de toutes sortes, des mesures alternatives sont nécessaires. Nous les présenterons dans le chapitre subséquent au niveau des perspectives de développement de la vallée de Miary.

Photo n°1 : Une culture de manioc en pleine croissance après une technique de billonnage

3.1.2. La Patate douce (Ipomoea batatas)) La patate douce est une plante voisine du volubilis. C’est une culture rampante qui fait partie de la famille convolvulacée. Elle est cultivée dans les régions chaudes pour son tubercule comestible qui absorbe le maximum d’eau dès sa poussée. A Miary, cette culture pousse beaucoup sur le sol sableux limoneux grâce à la fertilisation du sol. Dans cette zone, cette culture est bien adaptée aux conditions climatiques chaudes (forte chaleur et insuffisance de pluies). Voilà pourquoi elle pousse sur le lit sec du Fiherenana. Cette culture exige d’ailleurs un peu d’eau. La culture commence à partir de l’été austral (mars jusqu’à avril), période correspondant à la fin de la saison de pluies où le sol est encore humide. La patate douce a un cycle végétatif très court de cinq à six mois après la plantation. Les méthodes de culture restent traditionnelles. La tige est coupée à peu près 60 à 70cm. Dans un seul trou, on peut planter trois tiges en position oblique. Chaque bouture se sépare de un mètre. En 2008, la culture de patate douce occupe une superficie de 180ha. Pendant une période normale, la récolte tourne autour de six à onze charrettes par hectare. Elle est faite manuellement par des outils simples tels que le coupe-coupe. Elle doit se faire avant l’arrivée des pluies. Actuellement, la culture est en état de croissance. Cela se voit au moment de la récolte, où l’on observe une grande quantité de produits. Au marché de Scama, beaucoup d’enquêtés disent que la plupart de patates douces vient de Miary où beaucoup de parcelles à sol alluvionnaire sont occupées par la culture de la patate douce.

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Il en existe deux variétés : le « Tsineavola » dont le cycle végétatif ne dure pas deux mois après la plantation. Et le « riso » dont la maturité commence à partir de cinq à six mois. La patate douce compte parmi les principales cultures vivrières et occupe le troisième rang après le manioc et le maïs. Dans le champ d’exploitation, une charrette de patate douce coûte 100.000Ar, alors qu’au marché Scama, la même quantité de produits coûte 110.000Ar. Le prix d’un tas de patate douce varie entre 1000, 400 et 200Ar. Mais, écoulée chez les gargotiers, la patate grillée coûte plus cher : son prix varie entre 400, 200 et 100Ar. Notons que les paysans producteurs gagneraient plus de revenus s’ils vendaient leurs produits en détail. Les grands propriétaires de terrains pratiquent le système de métayage où le/les travailleur(s) gagnent la moitié ou le tiers de la récolte 24 . La patate douce sèche est coupée en petit morceau. Ces derniers sont mis dans une marmite avec de l’eau et un peu de sucre. On en fait une bouillie avant la consommation.

Photo n°2 : Après bouturage, une culture de patate douce associée de quelque pied du pois du cap est en pleine croissance sur la berge du fleuve Fiherenana

3.1.3. Le Maïs (Zea Mays) Le maïs fait partie de la famille de graminée. Elle est originaire d’Amérique du Sud. Sa culture est pratiquée chez les paysans des pays tropicaux suivant les variétés adaptées aux climats locaux. Dans la commune rurale de Miary, elle est pratiquée sur les sols alluvionnaires limoneux : le maïs supporte mal le sol sableux et perméable. Voilà pourquoi elle est en principe cultivée durant la saison pluvieuse (mois du novembre jusqu’à mars). Cette culture a besoin beaucoup de quantité d’eau pour le développement du semis et du plant jusqu’à la fin du cycle végétatif, durant lequel, il lui faut au minimum 450 mm d’eau.

24 ces coûts sont calculés en fonction des forces de travail effectuées par les paysans avec le coût des moyens et intrants agricoles utilisés. 45

C’est pourquoi à Miary, la culture est irriguée pour compenser le déficit d’eau de la saison sèche. Durant cette période, l’eau est repartie par parcelle des cultures ou elle est retenue pendant deux jours. Les parcelles situées tout près des canaux sont les premiers à recevoir de l’eau. Il existe six variétés de maïs et, sont citées sur le tableau de cycle végétatif des cultures (tableau n°12). Ces six variétés de maïs sont pratiquées en deux techniques : la culture itinérante sur brûlis qu’on observe sur le plateau calcaire. Et la culture permanente pratiquée sur les « baiboho ». Pour assurer une meilleure conservation, le maïs est laissé en plein soleil. Les épis de maïs sont placés sur le toit de la cuisine pendant plusieurs semaines, car la fumée les protègent contre les insectes. La culture de contre saison se situe au mois de Mai et Juin. La récolte commence au mois de mars et se termine au mois d’avril. Le rendement est évalué à 3t/ha pendant une période normale. La production est destinée à la consommation. Une partie est écoulée pour la vente : - soit pendant la récolte, dans les champs d’exploitation où une charrette coûte 40.000Ar ; - soit au marché de Toliara où le prix du tas s’élève à 450Ar. Pour le maïs sec, le « gobelet » coûte 200Ar à Miary. A Toliara, il coûte 250Ar. Concernant la consommation, on les fait bouillir ou bien on les fait griller. Il est consommé par toutes les catégories de la population.

Photo n°3 : Un champ de maïs bien développé.

3.2. Les cultures de rentes. La commune rurale de Miary présente une diversité de cultures de rente à savoir : le pois du cap et la canne à sucre.

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3.2.1. Le pois du cap (phaseolus lunatus) Le pois du cap « menamaso » est une plante rampante de la famille des papilionacées. Avant l’introduction de la culture cotonnière, il constituait la culture dominante de la commune derrière la canne à sucre. Il représentait donc la base de l’économie paysanne grâce à son meilleur rendement et à sa commercialisation à l’échelle locale, nationale et internationale. Cette culture présentait une chute spectaculaire face au boom du coton. Actuellement, le pois du cap reprend son rythme normal car, jusqu’à maintenant la commercialisation du coton n’est pas encore faite. Techniques de cultures : Jusqu’à maintenant, les techniques de cultures de pois du cap restent traditionnelles. Cette culture ne supporte pas les sols sableux et argileux. Le pois du cap se pratique donc sur le sol alluvionnaire, capable de retenir le maximum de l’eau. Le semis s’effectue le mois de février, c’est-à-dire vers la fin de la saison de pluie. On met dans chaque trou trois à quatre grains. Chaque poquet est distant de son voisin de 1 mètre. Après la germination, on procède au système de démariage. Ce système permet le développement de la plante. Le cycle végétatif est de sept à huit mois. Le sarclage est nécessaire, il s’effectue trois fois au maximum par cycle végétatif. Il permet l’aération de la plante. La récolte commence à partir de mois de juillet jusqu’à novembre. La production par hectare est de quatre à cinq charrettes pendant la période normale. A Miary, le pois du cap est toujours associé avec le manioc car, il porte de substance (azote) qui renouvèle la terre. En plus, le pois du cap et le manioc ont une même exigence en eau. Par exemple, ils ont besoin un peu de quantité d’eau en période de floraison. Ce sont des cultures qui supportent mieux une longue saison sèche. Commercialisation Le pois du cap est vendu an gros ou en détail. Le prix de gros est de 25.000Ar (le sac de 50kg) dans le lieu d’exploitation. Au marché, l’unité utilisée est le « gobelet ». A Miary, le « gobelet » coûte 200 Ar contre 250 Ar à Toliara. Après la récolte, le reste constitue une bonne nourriture pour les bœufs. Pour les hommes, il est consommé sec ou frais : on enlève les écorces et on le fait bouillir. Au cours de la préparation, il peut être associé avec du manioc ou avec du poisson. C’est une culture qui est consommée beaucoup à Miary, de même qu’à Toliara.

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Photo n°4 : Une culture de pois du cap en pleine croissance sur la berge du fleuve Fiherenana.

3.2.2. La canne à sucre (Saccharum officinerum). La canne à sucre ou « Fisiky » est une culture des zones intertropicales ou tropicales. Du genre Saccharum, elle fait partie de la famille des graminacées. Pratiquée en abondance à Miary, cette culture supporte mieux que les autres cultures la sècheresse. Elle a cependant besoin d’irrigation instantanée à cause de l’insuffisance de pluies. La plantation débute le mois d’août, après la période pluviale. Son cycle végétatif est long. Il varie entre neuf à dix mois. Cultivée par bouture, le plant est espacé de 50cm. Plus de cinq plantules poussent autour du pied initial. Dans une bonne condition, la canne à sucre peut atteindre 2 à 5 m de longueur. Le labour se fait traditionnellement. C’est-à-dire qu’il est pratiqué à l’aide des matériels rudimentaires : bêche, coupe-coupe ou charrue. Le sarclage permet d’aérer le germe des pousses. Il existe trois types de cultures : « fisiky Brickaville », blanc et violet. En 2008, cette culture est assurée par 50 personnes avec une superficie de 200ha dont la production est de 4t à l’hectare. La récolte a eu lieu le mois de Mai et juin. La culture est vendue en gros ou en détail. Le prix d’un pied dépend de la longueur du tronc. Il varie entre 100, 200 et 300Ar. Dans les champs, une charrette de canne à sucre coûte 40.000Ar. Ceux qui n’ont pas des clients, sont obligés d’aller vendre leurs produits à Toliara à un prix égal à 450.000Ar car, beaucoup des paysans ont des clients. La vente se fait au marché Scama et au marché de Miary.

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Photo n°5 : Une plantation de canne à sucre bien développée sur l’ancien lit du fleuve Fiherenana.

Tableau n°12 : Calendrier cultural

Culture de 1ère saison Culture de contre saison Type / cultures J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D

Pois du cap S S R R R X X X X X X X X X X X X

Manioc R R R S S S R S

Maïs R R R S S S R R

Patate douce S S R R R R X X X X X X X X X X X X

Canne à sucre R R S X X X X X X X X X X X X

Source : Bien-Aimé RAHERIVELO, Responsable de zone Toliara II / MDP Légende: S = Semis R = Récolte XXX = Pas de culture de contre saison

En observant bien ce tableau, on remarque que trois mois successifs (Novembre, Décembre et Janvier) sont des périodes des soudures. Dans cette période, la vie est très difficile à Miary. Il y a trois sortes de consommation : Premièrement, la canne à sucre est coupée en petit morceau. On enlève les écorces et on consomme la moelle sucrée. Deuxièmement, la canne à sucre est transformée en sucre « siramamy gasy ». Troisièmement, cette dernière peut être transformée en boisson alcoolique. Il y a deux procédures nécessaires : La première consiste à piller les cannes à sucre pour extraire le jus. Les fabricants préparent de jus de tamarin. Ils mélangent ensemble les deux jus obtenus. Puis Ils les laissent fermenter pendant une semaine. Après la fermentation, le jus se divise en deux :

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Le premier qui est au-dessus porte la couleur blanchâtre, il est plus piquant par rapport à l’autre. Tandis que le deuxième qui se trouve en dessous porte la couleur chocolat, il est un peu piquant. Les deux fermentations sont mises dans deux fûts différents. Au moment du chauffage, ces fûts sont en communication avec des tuyaux qui traversent des barriques pleins d’eau froide pour refroidir la vapeur afin de se transformer en liquide. Le réchauffement est fait pendant 30mn ou même plus. Le bout de ce tuyau est couvert du coton pour bien filtrer la boisson alcoolique. Dans chaque fût, on obtient dix litres de « toaka gasy ». Notons que ces boissons sont destinées pour la consommation et la commercialisation au niveau local.

Photo n°6 : Préparation du “Toaka gasy” : deux barriques : l’une chauffée, reliée avec l’autre par un tuyau d’où passe une vapeur qui peut se transformer en liquide après un versement de l’eau froide.

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Tableau n°13 : Situation de la production des cultures et de la commercialisation en 3 ans Production en tonnes Prix de vente en Ariary Revenu Rendement Surface Nombre / Types de culture annuel par (t/ha) cultivée (ha) Adhérants Années Quantité Unité P.U. Montant paysan 2006 300 kg 400 120 000 000 250 480 000

Pois du cap 1,2 à 2,4 250 2007 450 kg 600 270 000 000 240 1 125 000

2008 600 kg 200 120 000 000 200 600 000

2006 850 kg 150 127 500 000 250 508 000

Manioc 3 350 2007 800 kg 200 160 000 000 240 416 666

2008 860 kg 400 344 000 000 200 1 700 000

2006 210 kg 250 52 500 000 150 2 266 666

Patate douce 02 à 03 180 2007 180 kg 250 45 000 000 120 433 333

2008 200 kg 300 60 000 000 80 562 500

150 2006 600 kg 300 180 000 000 80 225 000

Canne à sucre 4 180 2007 720 kg 350 252 000 000 60 420 000

200 2008 800 kg 400 320 000 000 50 640 000

410 2006 2000 kg 250 500 000 000 250 2 000 000

Maïs 1,5 à 3 450 2007 2200 kg 200 440 000 000 240 1 833 333

400 2008 2000 kg 300 600 000 000 200 3 000 000

Source : Bien Aimé RAHERIVELO, Responsable de zone Toliara II / MdP

3.3. Les cultures maraîchères. Selon J. Hoerner (1976), il faut « Accroître les revenus de paysans non seulement grâce au coton, mais en multipliant les cultures maraîchères qui devraient trouver des débouchés urbains plus importants ». Ces cultures contribuent au développement économique local, du fait qu’elles rapportent aux foyers (ménages) des revenus non négligeables. A Miary, au début ce sont les Merina et les Betsileo qui s’occupent plus de ces cultures. Actuellement, ce sont les Masikoro et les Mahafaly qui s’occupent de cette activité. Il existe divers types de cultures maraîchères, à savoir : la tomate, l’oignon, à feuilles vertes et les brèdes.

3.3.1. La tomate (Lycopersicum esculentum van cerasitorme). Les Miarois pratiquent deux types de maraîchages : la culture de légumes européens (Tomate, oignon à feuilles vertes) et les brèdes ou feuilles potagères : choux de chine, « kimalao » et « anamamy » etc. En effet, la tomate est une plante herbacée annuelle, originaire des Andes et d’Amérique centrale. Elle fait partie de la famille des solanacées. Elle est du genre Lycopersicum. A Miary, la culture de tomate se pratique à n’importe quel moment. Mais sa rareté est de plus en plus marquée pendant la saison humide parce qu’elle n’a pas besoin d’une grande quantité d’eau. Pour faciliter le nettoyage et l’arrosage, les jardiniers pratiquent le semis en ligne. Après deux semaines, les jeunes pousses sont destinées à être transplantées. Celles qui ne poussent pas bien sont directement éliminées. La tomate connaît un cycle végétatif de quatre à cinq mois. Pendant la première saison de culture, la période de semis a lieu d’avril à août, pour être récolté cinq mois après : Septembre – Janvier. La culture de contre saison a lieu au mois de Septembre et la récolte va de janvier à mars. La préparation du sol est assurée à partir de coupe-coupe, de couteau et de bêche à long manche (Angady). Pendant la saison normale, trois pieds de tomates peuvent remplir un seau d’eau de taille moyenne de dix à vingt litres. La tomate peut se vendre localement dans le champ d’exploitation, ou au marché de Miary et à Toliara-ville à un prix de gros ou en détail. L’unité de mesure utilisée pour la vente en gros est la planche elle-même ou un seau moyen de vingt cinq litres. Ce dernier coûte 30.000Ar. Le prix en détail est évalué entre 100, 200 et 400Ar le tas. Ses fruits sont consommés crus ou cuits.

3.3.2. L’oignon à feuille verte (Allium cepa). L’oignon est une plante potagère dont le bulbe a une saveur et une odeur forte et piquante. On s’en sert dans la pratique culinaire faisant partie de la famille des LILIACEES, le cycle végétatif est très court. Le semis de la saison normale commence à partir du mois d’avril. Comme la tomate, la culture de la contre saison s’effectue à partir de mois de septembre. Elle est donc cultivée pendant toute l’année : saison sèche et fraîche. En général, l’oignon pousse bien au moment d’une forte chaleur. Les maraîchers de Miary pratiquent deux systèmes de cultures : La culture en ligne pour faciliter le sarclage. Ce dernier est assuré une à deux fois par cycle végétatif. Et le semis en pépinière est transplanté après deux semaines de semis. Les maraîchers transplantent les jeunes pousses pour le développement de la plante. Dans la zone d’étude, la technique des cultures reste traditionnelle. La culture d’oignon a besoin d’être arrosé, une à deux fois par jour. La germination demande un peu de temps (3 à 4 jours après le semis). D’une manière générale, la récolte est bonne, sauf pendant la période de soudure. Elle s’effectue un mois et demi de la plantation. Les produits sont consommés et vendus dans le champ d’exploitation et aux marchés : une planche de trois mètres de l’oignon coûte 2.000Ar. Tandis qu’au marché, le prix varie entre 100 et 200Ar le tas. Pour assurer un bon développement de la plante, les jardiniers font un traitement phytosanitaire. L’usage des insecticides permet d’éliminer les insectes parasitaires, lesquels infestent les champs de culture pendant les mois de novembre et décembre. Par manque de moyen financier, beaucoup d’entre eux préfèrent utiliser le savon klin mélangé avec du pétrole pour éliminer les insectes pour le traitement phytosanitaire. Ils utilisent également des engrais organiques (fumier animal) pour assurer des bons rendements. Mais ces excréments posent de grands problèmes au niveau de la santé humaine au moment où l’animal est malade.

3.3.3. Les brèdes. « Les brèdes, c’est un mot créole d’origine portugaise « bredos » (Mohamed D. 2005, p.65). Les brèdes comportent, en grande partie, du choux de chine (Brassica chinensis), le « kimalao » (Spilanthus oleracea) et l’ «anamamy » (Solanum nigrum) etc. Ce sont des cultures traditionnelles dont on exploite les feuilles pour la consommation quotidienne. Ils se développent bien sur une température inférieure à 30°C. Ce sont des plantes vivaces, cultivées tout au long de l’année et dont le cycle végétatif est très court : 1 à 2 mois. La technique de culture commence le mois de septembre et celui de la contre saison s’effectue à partir de mois d’août. Avant la semence, on prépare d’abord la pépinière qui consiste à replanter les jeunes pousses en choisissant les bonnes semences. Le plus souvent, on utilise du fumier animal dans le seul but d’obtenir des bons rendements. L’arrosage est nécessaire, elle doit être assurée au moins deux fois par jour. Ce sont surtout les femmes qui s’occupent de l’arrosage. Les maraîchers utilisent l’eau des canaux d’irrigation à cause de la rareté et de l’irrégularité des précipitations. Les brèdes sont traitées à partir des insecticides pour éviter les plantes fanées. Ceux qui n’ont pas des moyens financiers préfèrent utiliser des méthodes traditionnelles telle que l’utilisation de savon klin mélangé avec du pétrole. Ces produits se vendent au marché à un prix de 100 à 200Ar et dans les champs d’exploitation. Pour l’anamamy », une planche de 3,5 m de long coûte 5.000 Ar. Une planche de 4 m de choux de chine coûte 7.500 Ar et une planche de 3 m de « kimalao » coûte 4.000 Ar.

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La conservation de ces types de culture cause beaucoup de contraintes à Miary et dans les autres localités à tel point que les vendeurs sont obligés de baisser les prix de marchandises, sauf dans la période de contre saison. Pour la conservation, une partie de choux de chine, de « kimalao » et d’ « anamamy » sont mis sous l’eau. Sa durée de résistance est de trois à quatre jours. Il faut souligner que la production des brèdes est toujours insuffisante malgré tous les efforts fournis par les Miarois et les autres villageois. Les producteurs n’arrivent pas à satisfaire les besoins de consommation du centre urbain de Toliara en cultures maraîchères. A Miary, les Betsileo occupent le premier rang d’exploitation des cultures maraîchères derrière les Tanalagna, les Mahafaly et les Masikoro.

Photo n°7 : Une culture mixte de choux de chine, de brèdes mafana et d’oignon à feuille verte

Tableau n°14 : Commercialisation des produits agricoles : 2006 - 2008. Produits agricoles Vente aux producteurs Vente au marché Unité P.U. (Ar) Unité P.U. (Ar) Cultures vivrières

Manioc frais 80.000 200, 400, 1.000

Patate douce frais Charrette 100.000Tas 200, 400, 1.000

Maïs frais 40.000 100, 200, 400

Cultures de rentes

Pois du cap sec Sac de 50 kg 25.000 Kapoaka 200

Canne à sucre Charrette 40.000 Pièce 100, 200, 300

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Cultures maraîchères

Tomate Seau de 25 l 3.000 100, 200, 400 Tas Oignons à feuilles vertes Planche 4.000 100, 200

Brèdes

Anamamy 5.000 100

Kimalao Planche 4.000Tas 100

Choux de chine 7.500 100

Source : Enquête personnelle.

3.4. Les conditions de développement de l’agriculture. Le développement agricole repose sur plusieurs facteurs dont notamment les conditions physiques (environnementales) et humaines (action anthropique) nécessitant des ressources diverses : matérielles, techniques et financières. De ce fait, nous allons analyser les forces et les opportunités existant à Miary qui subissent d’énormes faiblesses et des risques. Tableau n°15 : Analyse matricielle des problèmes du développement de la zone

Analyse interne

Forces Faiblesses

• Existence des terrains à profil • Les semences en quantité insuffisante agronomique riche : • Technique culturale traditionnelle - sols limoneux sableux pour diverses • cultures Cultures ancestrales encore vivaces : (pas d’investissement rationnel) - plateau calcaire favorable à la culture • de maïs Economie restée domestique : économie pour la mort • Possibilités des cultures irriguées • (canaux d’irrigation) Insuffisance d’appui et d’encadrement des techniques agricoles • Regroupement des paysans en • association organisée (O.P) Ouvrages hydroagricoles détériorés et sans réhabilitation • Les paysans producteurs propriétaires de • leurs propres terrains Incapacité de gérer l’eau (leur conflit dans la gestion de l’eau) • Les paysans producteurs disposent déjà • de longue expérience des cultures Persistance de la maladie due à la malnutrition • La possession de matériel de production • Incapacité des paysans à se passer des • Pas d’achat de fumier (agro-pasteurs) collecteurs locaux (commercialisation)

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Analyse externe

Opportunité Menaces / Risques

• Le MAP : engagement n°4 sur le • Les aléas des variations climatiques : développement rural et défi n°4 sur - La sécheresse l’encouragement de la production sur la commercialisation - L’irrégularité des précipitations • Organismes intervenants : - L’agressivité érosive des crues de Fiherenana et du vent (ensablement des - La MDP : Appui et accompagnement terrains de culture) des paysans : amélioration des techniques des cultures • Destruction de l’écosystème due à la déforestation intensive - PSDR : Renforcement des capacités des organisations paysannes (OP) : • Les maladies des cultures : existence des mise en place des regroupements des insectes ravageurs : paysans en union de producteurs - Criquets - ONN : Education nutritionnelle - Chenilles - Association « vaiavy Tiako » : la - Pucerons promotion féminine - Prodenias - Congrégation des sœurs : Education ménagère et développement des - Araignées cultures maraîchères et fruitières - Olitse (patate douce) - Aide et Action Espace Sud : - Mildiou (canne à sucre) o Appui en construction des • Détérioration de l’état sanitaire de la infrastructures et mobiliers scolaires population o Encadrement pédagogique des - maladies chroniques enseignants des EPP - les épidémies fréquentes o Encadrement et accompagnement des FRAM : environnement éducatif et fonds revolving - PNUD : Elaboration de Plan communal de développement • Digue de protection des plaines

Remarques Dans cette analyse concernant le problème de développement de la commune rurale de Miary, certaines constatations s’imposent : la promotion de développement d’un site est liée à des facteurs d’ordre divers (naturel, technique et humain). Il s’agit là des ressources dont la mobilisation n’est possible que sur la base des facteurs financiers. Or, la population n’en dispose pas suffisamment. En effet, la détérioration des ouvrages hydroagricoles dont dépend le développement agricole, nécessite le déblocage des moyens financiers. A cela, s’ajoute l’organisation des paysans des producteurs qui n’ont pas encore des capacités suffisantes pour la maîtrise des techniques agricoles.

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Tout cela explique la faiblesse du rendement de production, d’un côté et le manque d’organisation des paysans à l’égard des circuits commerciaux des produits. Il faudrait, pour cela, des appuis des organisations tant étatiques que non gouvernementales pour une nouvelle orientation de la production agricole de Miary.

Tableau n°16 : Les conditions de développement des cultures

Types de cultures Pois du cap Manioc Maïs Patate douce Canne à sucre

1. Choix des conditions de production

Menamaso Longoasara Tsako lava Tsiroavola Blanc Balahazo vazaha Tsako gasy Riso Violet Choix des variétés Sarigasy Tsako brésilien Bricheville Mangononoka Tsako vazaha Balahazo gasy Betohake

Choix des semences Saine Saine Saine Saine Saine

Choix du terrain Sols sableux Sols sableux Sols sableux Sols sableux Sols sableux limoneux argileux alluvionnaires limoneux limoneux

2. Préparation du terrain

Labour Janvier Septembre Octobre Février Juillet Nettoyage Fin janvier Fin septembre Fin octobre Fin février Fin juillet Désherbage Avril Décembre Janvier Mai Octobre Irrigation Mai - Juin Janvier Fin Janvier Pas Novembre d’irrigation Décembre

3. Semence et germination

Semis (mois) Février Octobre Novembre Mars Août Germination (durée) 3 à 4j 6 à 7j 3 à 4j 5 à 6j 7 à 8j

4. Entretiens (durée après semis en jours)

Sarclage 25 30 25 35 60 Démariage 7 - 7 -- - Irrigation 140 120 90 40 130 Epuration 35 45 35 45 50 Traitement phytosanitaire 45 40 40 70

5. Récolte (mois) Août Juillet Mars Juillet Mai

6. Conditionnement Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Source : élaboration personnelle NB : Cas de culture de 1 ère saison 1er sarclage pour les cultures de cycle végétatif long

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CHAPITRE IV : L’ ELEVAGE L’élevage constitue une des principales activités économiques de Miary, caractérisées par deux systèmes : l’élevage extensif, pratiqué par le grand nombre de la population et l’élevage intensif, pratiqué par un nombre restreint de la population.

4.1. L’élevage extensif L’élevage extensif touche en grande partie les bovins, l’ovin, les caprins et les « akoho gasy ». Dans ce type d’élevage, les techniques utilisées sont archaïques, les éleveurs laissent leurs troupeaux se nourrir librement dans la nature.

4.1.1. Cas de l’élevage bovin Caractéristique L’élevage est compté parmi les principales activités de Miary, pratiqué par les Masikoro. Les zébus ont une place importante au niveau de la vie sociale. Beaucoup de traditions malgaches exigent l’immolation des zébus pendant la cérémonie : les funérailles, les mariages et les circonstances. Sur le plan social, leur possession symbolise la richesse et du pouvoir. Dans la plupart des cas, les bovins, les moutons et les caprins sont élevés ensemble pour éviter les dépenses. Chaque jour, les éleveurs amènent leurs zébus paître sur le bord du fleuve Fiherenana, dans les zones non cultivées. Pour ne pas détruire les cultures, les éleveurs surveillent leurs troupeaux. Les petits éleveurs possèdent au minimum neuf zébus. Tandis que les grands éleveurs peuvent posséder jusqu’à soixante dix têtes. Pendant la nuit, les bœufs sont mis dans un parc situé tout près de l’habitat. Ce sont les bœufs castrés qui sont gardés dans la cour pendant toute la journée. Les éleveurs leur apportent les herbes, les résidus d’aliments et l’eau. Ce phénomène peut provoquer des maladies contaminés par ceux qui habitent tout près de parcs à bœufs. Il faut savoir que les bovidés sont sans cesse menacés de maladie de charbon. A Miary, il n’existe aucun service vétérinaire dont l’installation est fort souhaitée par la population. Ce type d’élevage connaît de nombreux problèmes, à savoir la rareté de l’eau et des herbes liées à la sécheresse. Pendant la période sèche, de nombreux points d’eau deviennent secs et les herbes deviennent aussi de plus en plus rares. Il en est de même pour les résidus d’aliments tels que les écorces du maïs, de pois du cap et des patates douces etc. Pendant la période de semis, ces derniers deviennent de plus en plus rares. Cela nécessite donc la recherche des pâtures à longue durée.

La recherche des pâtures à longue durée Cette recherche est due à cause de la diminution des résidus végétaux : tous les terrains sont occupés grâce à l’augmentation de la population. Cette diminution des pâtures oblige les paysans à amener les troupeaux le matin à la recherche des pâtures à une longue distance pour retourner vers dix huit heures. En d’autre terme, quand les herbes sont séchées ou manquent, les éleveurs conduisent leurs troupeaux à d’autres

58 lieux de pâture, situés le plus souvent à quatre ou cinq kilomètres de Miary. L’idéal des paysans, c’est de s’éloigner un peu du village pour y trouver des pâturages favorables. Il faut savoir que l’absence de lieu de pâture est un facteur qui pousse les paysans à se déplacer vers les zones voisines pour y trouver des pâtures. Pour cela, ils vont jusqu’au plateau calcaire où poussent des euphorbiacées arborescentes qui supportent bien la forte chaleur et qui constituent des bonnes nourritures pour les bêtes. A part le déplacement du plateau calcaire, les paysans amènent leurs bêtes à Antaikoake, à quatre kilomètres au Sud-Est de Miary et Ampasy, village se trouvant à trois kilomètres au Nord de la commune de Miary. Cette situation engendre parfois l’insécurité car le vol des bœufs existe dans ce milieu. Certains éleveurs forment un groupe et restent dans ces lieux de pâture jusqu’à plusieurs jours. Par conséquent, on observe une création des petites cases qui pourraient un jour devenir un village.

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Carte n°4 : LE DEPLACEMENT DES TROUPEAUX

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Consommation et commerce Une grande partie des bovins sont consommés à l’occasion des grandes cérémonies : circoncisions, décès, mariage…. Le reste est vendu au marché des zébus à Ankilimarovahatra. Les vaches et les bœufs sont vendus plus chers que les autres troupeaux grâce à la production du lait et à l’entretien des zébus castrés. Par contre, la chair est vendue au marché de Scama, Bazar-be, Sans fil » et celui de Miary. Les bouses des zébus sont vendues à Miary à 500Ar par brouette pour l’utilisation d’engrais animal et pour la construction des maisons. Il est un grand « fady »25 pour les Masikoro de vendre les bouses des bovins parce qu’ils enterrent les enfants morts-nés dans les parcs à bœufs. Ce type d’élevage contribue énormément à l’évolution économique de la région.

Photo n°8 : Un bouvier qui amène son troupeau vers la berge du fleuve fiherenana à la recherche des pâtures.

4.1.2. L’élevage ovin et caprin. Dans la commune rurale de Miary, les cheptels ovins et caprins occupent le deuxième rang après l’élevage bovin auxquels ils sont associés. L’ovin et les caprins sont beaucoup plus occupés par les Mahafaly, les Tandroy et les Tanalagna. Tandis que l’ovin est strictement interdit aux Vezo, il porte de malédiction pour cette ethnie. Les éleveurs les nourrissent avec des résidus d’aliments ou les amènent dans la nature à la recherche des pâtures. Ces derniers sont abondants pendant la saison des pluies et les résidus d’aliments dépendent de la période de la récolte. C’est à partir de 11 heures que les éleveurs les conduisent vers un point d’eau. Parfois un éleveur peut posséder jusqu’à une trentaine de caprins et ovins. Une chèvre peut donner deux litres de lait par jour. Un litre coûte 1.000Ar. Un caprin est évalué entre 30.000 et 35.000Ar. Les Vezo et certains Antandroy ne mangent pas les moutons, c’est un tabou. Par contre, les autres ethnies consomment la viande des moutons sans aucune contrainte.

25 C’est une interdiction de faire quelque chose afin d’éviter une malédiction. 61

Photo n°9 : Une association de chèvre, bœuf et brebi qui se nourrissent librement sur le berge du fleuve Fiherenana.

4.1.3. Les poules « gasy ». Les poules « gasy » sont d’origine malgache. Ce type d’élevage est beaucoup plus pratiqué dans la commune rurale de Miary, surtout par les femmes. Ces poules se nourrissent librement des herbes ou des graines picotées en pleine nature. Elles ne reçoivent aucun soin médical, ni alimentaire. Beaucoup d’entre elles meurent facilement surtout quand elles sont petites. Ce type de volaille ne donne pas assez des œufs. Au moment de sa production, elles donnent un seul œuf par jour. Sa chair et ses œufs sont vendus au marché de la commune de Miary ou au marché de Scama. Un œuf coûte 200 à 250Ar. Tandis que le poulet, entre 5000 et 6000Ar ou même plus. Presque toute la population possède des poules « gasy ». Chaque maison peut posséder au moins une à quatre poules. Elles sont consommées beaucoup par tous les groupes ethniques et surtout les jours de fête.

4.2. L’élevage intensif. En ce qui concerne l’élevage intensif, les paysans se déplacent eux-mêmes pour chercher les provendes, la nourriture et l’eau pour leur élevage. Les éleveurs font de gros efforts pour mettre en œuvre des moyens importants (poulaillers, ruches et parcs). Ce type d’élevage demande beaucoup de soin alimentaire et médical. C’est ainsi qu’il est pratiqué par la minorité de la population, laquelle contribue énormément à l’évolution économique de la commune. Ce genre d’élevage touche les poules pondeuses, les abeilles et les « barea ».

4.2.1. La mise en place des parcs strictement réservés à l’élevage des volailles, des abeilles et des « barea ». Les poulaillers, les ruches et les parcs sont des lieux spécifiques pour l’élevage intensif. Les poulaillers et les parcs sont fabriqués en bois et se trouvent tout près de

62 l’habitat de leurs propriétaires. Par contre, les ruches sont construites un peu éloignées des maisons de leurs propriétaires.

4.2.1.1. Les poules pondeuses. Les poules pondeuses sont élevées à Miary pour sa chair et pour ses œufs. Elles sont destinées à la vente. Les éleveurs miarois les achètent à Antananarivo à raison de 2500Ar le poussin. Pour bien arriver « sain et sauf » à Toliara et pour être protégés, les poussins sont mis dans des cartons spéciaux au cours de leur voyage 26 . Les poules commencent à pondre des œufs à partir de cinq à six mois. Sa production sera complètement réduite de quatre ans. C’est à partir de cet âge que les éleveurs miarois commencent à vendre les poules pondeuses. Celles-ci peuvent produire au minimum deux œufs par jour : matin et soir si les conditions nécessaires sont bien fournies. Les éleveurs leur apportent chaque jour leur nourriture : la provende, les herbes, les grains et l’eau. Pour cent poules, il faut au moins quinze kilogrammes de provende par jour à un prix de 750Ar le kilogramme. Le soin et la vaccination de ce type de volailles sont nécessaires pour lutter contre les maladies (choléra, peste…) afin d’éviter la perte des volailles. La vaccination est assurée selon l’âge et la taille des poules. Une poule peut être vaccinée à 250Ar. Toutes ces conditions et ces exigences expliquent la rareté des poulaillers à Miary. Dans cette commune, il n’existe que trois grands poulaillers contenant chacun plus de quatre vingt dix poules.

Photo n°10 : Des poules pondeuses gardées à l’intérieur d’une cabane conçue comme un poulailler. Les poules pondeuses sont vendues à Miary et à Toliara. Elles coûtent très chers par rapport aux poules « gasy ». Leur prix varie entre 6500 et 7000Ar suivant la taille. Un œuf coûte 300 ou 350Ar. Pour être transportés en ville et bien protégés contre les cassures, les œufs sont mis dans des seaux avec de la paille. Les bouses des poules pondeuses sont aussi vendues et utilisées dans les jardinages sous forme d’engrais pour

26 Mais beaucoup d’entre eux ne supportent pas le long voyage et meurent en pleine route. Ce sont les acheteurs qui s’occupent du transport. 63 la croissance des plantes. C’est une activité rentable, parce que le bénéfice est satisfaisant par rapport aux dépenses déjà fournies. Dans une ferme de cent poules, les éleveurs peuvent ramasser plus de 130 œufs en une journée. La recette sert à régler le problème familial (soin sanitaire, habillement, scolarisation des enfants). Tableau n°17 : Dépenses utilisées sur les poules pondeuses durant ces trois années ; Années Transports et dépenses fournis en Ar 2005 2006 2007 Prix de transport (Tana-Toliara) 30.000 35.000 35.000 Prix transport (Miary-Toliara) 700 700 800 Prix de vaccination (une poule) 200 200 250 Prix de provende (par kilogramme) 650 700 750 Prix d’un poussin 1.500 2.000 2.500 Prix d’un seau d’eau 10 20 20 Total 33.060 38.620 39.320 Source : Mme ROSA, éleveur des poules pondeuses. Ce tableau illustre bien que ce type d’élevage demande beaucoup de moyens financiers. Voilà pourquoi les dépenses ne cessent d’augmenter chaque année. Par conséquent, les poulaillers sont insuffisants à Miary.

4.2.1.2. L’élevage des abeilles. L’élevage des abeilles est pratiqué à Miary à partir de 1999. Cette culture est introduite à Miary par des organisations kenyanes et américaines. Il existe deux systèmes de construction des ruches à Miary pour l’apiculture : - L’une ancienne de style Kenyan et - L’autre, appliquée actuellement de style américain.

Photo n°11 : Des ruches d’abeilles construites en style américain, disposées en ligne, à l’abri des pieds des arbres.

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A Miary, la pratique de l’apiculture est appuyée et financée par le PSDR 27 . Les abeilles s’attrapent en pleine forêt dans un endroit où il y a beaucoup de fleurs. Les apiculteurs amènent plus de cent ruches cirées, parfumées à l’intérieur desquelles sont mis des sucres pour attirer l’attention des abeilles. Une fois que les abeilles sont remplies dans les ruches, ces dernières sont transférées sur le lieu de culture. Le plus important, c’est d’attraper la reine des abeilles et l’amener avec les autres. Le lieu de culture exige quatre conditions : un lieu frais, une zone propre, l’eau doit être à proximité des ruches et la nourriture disponibles proche des ruches (sur un rayon de 5km). C’est ainsi que, à Miary, la zone de culture est entourée des plantes. Et pendant la saison sèche, cette zone est irriguée en permanence pour rafraîchir les bassins d’attraction des abeilles. Quand il fait froid, les abeilles se serrent autour des alvéoles pour les réchauffer. Durant cette période, elles se nourrissent des nourritures emmagasinées pendant la période sèche ou parfois elles sont obligées de se nourrir du miel. Il ne faut pas qu’il y ait beaucoup de froid, ni beaucoup de température. Sinon, les abeilles sont obligées de battre leurs ailes à l’intérieur des ruches pour se rafraîchir. Ces mouvements les fatiguent et diminuent la production du cire. A force de voler sur une longue distance à la recherche des nourritures, elles se fatiguent également et produisent aussi un peu de cire. En principe, à Miary, le miel s’obtient deux à trois fois par an si les conditions sont bonnes. La première et la deuxième récoltes s’obtiennent au mois de mars et octobre. Dans une ruche, l’apiculteur peut trouver à peu près vingt litres de miel avec huit cent kg de plaquettes. Avant 2006, le miel se vend entre 4000Ar le litre et 2000Ar la plaquette. Actuellement, un litre de miel coûte 10000Ar. L’apiculture est une activité rentable qui contribue énormément à l’évolution économique familiale et de la commune. Le gain obtenu est utilisé dans d’autre activité économique telle que la menuiserie. A Miary, le menuisier s’occupe de la fabrication de charrettes, tables et chaise etc. Or, ces objets sont beaucoup utilisés par plusieurs personnes de la commune et de la zone environnante. A Miary, l’apiculture est pratiquée par une seule famille. Mais tous les membres de la famille s’occupent du travail, de soin et de la récolte. Pour récolter le miel, les paysans allument des feux tout près des ruches pour faire fuir d’abord les abeilles. Mais il faut cirer d’autres ruches et les déposer un peu loin de lieu de culture pour attirer les abeilles qui sont en train de fuir. Le miel de Miary est le plus recherché dans le Sud-Ouest de Madagascar car, les abeilles produisent un miel de goût et de qualité différente selon l’espèce des fleurs butinées. A Miary, les abeilles récoltent du pollen des fleurs de médicaments traditionnelles tels que le nime, le « katrafay » (cedrelopsis grevei) etc. D’ailleurs, à Miary, les ruches se trouvent sous les nimes. Ce qui fait que le miel prend une autre valeur. Dans un pays développé comme la France, on peut avoir de miel de maïs ou letchi, c’est-à-dire qu’on dépose les ruches dans les champs de maïs…qui fleurissent. A part toutes ces conditions, la société d’abeilles est une société très disciplinée. Cette société est composée d’une reine, des ouvrières et des faux-bourdons.

27 Projet de Soutien pour le Développement Rural - UPEP 65

La reine est la seule fertile de la communauté. Sa production journalière dépasse souvent mille cinq cent œufs. Elle s’accouple avec cinq ou six mâles en l’espace de quelques jours. La durée de sa vie est de trois ans. Elle se différencie du mâle par son corps très long et son abdomen beaucoup plus gros. Et par les ouvrières par un aiguillon incurvé et lisse dont elle peut se servir de façon répétée sans mettre en danger sa propre vie. Le seul problème de la reine est qu’elle veut régner seule dans une ruche. A Miary, les apiculteurs sont obligées de vérifier de temps en temps les ruches pour voir s’il y a plusieurs reines afin de les diminuer car, elles peuvent diviser la communauté en deux ou trois et partent dans un autre endroit. En revanche, les mâles ou faux-bourdons ne portent pas d’aiguillon : ils sont sans défense. Ils n’ont ni panier à pollen, ni glandes à cire, et ne peuvent sécréter de gelée royale. Sa seule fonction est de s’accoupler avec les reines. Après l’accouplement, ils meurent rapidement. Les mâles sont présents dans les ruches pendant l’été. Quand l’hiver approche, ils sont chassés de la ruche par les ouvrières et condamnés à mourir. Quant aux ouvrières, elles sont armées d’un aiguillon droit à barbes, qui reste fermement ancré dans la chair de la victime, en essayant de se dégager, l’ouvrière déchire une partie de son abdomen et meurt peu de temps après. Elles sécrètent la cire, construisent les alvéoles, récoltent le nectar, le pollen et l’eau, transforment le nectar en miel, nettoient la ruche et, si nécessaire, la défend contre les prédateurs.

4.2.1.3. L’introduction des « barea » et des vaches étrangères. 4.2.1.3.1. Les « barea ». Les « barea » sont des zébus étrangers qui peuvent atteindre à peu près quatre à cinq cent kg. Ils sont introduits dans le Sud-Ouest depuis 1916 (période coloniale), pour l’amélioration de la race locale et pour produire une bonne qualité et une grande quantité de lait. Leur introduction s’est effectuée massivement sur l’initiative de l’ancien président de la République Marc RAVALOMANANA. A Toliara, l’introduction de nouvelle espèce de race bovine a eu lieu à partir de l’année 2001 dans le but de favoriser le commerce laitier. L’année 2001 fait apparaître à Miary par l’intermédiaire de l’association « LOVASOA » en collaboration avec le PSDR dans le but d’assurer le développement de la commune. Ces vaches se nourrissent des herbes, des provendes et des résidus d’aliments. Les « barea » ont besoin au maximum cinquante cinq litres d’eau par jour. Ce type d’élevage occupe une place importante au sein de la société grâce à sa production massive du lait. Il contribue au développement économique de Miary aussi bien par sa compétitivité que par la production quantitative de lait pour la population. Les « barea » produisent beaucoup de lait par rapport aux bœufs malagasy. Elles arrivent à donner vingt litres de lait par jour. La concentration des zones d’élevage se situe à Antananarivo et à . Son importance est évaluée en fonction de la production et des besoins de la population locale. Il demande d’être soigné. Les maladies fréquentes sont les tuberculoses, les ascaris etc. Ces maladies attrapent et tuent facilement la race étrangère. Un « barea » coûte 4.000.000Ar. Il est cinq fois plus cher qu’un bœuf autochtone. A Madagascar, la conservation et la transformation du lait en produits finis était assurée par le groupe « Tiko ». A Miary, ce sont surtout les femmes qui s’occupent de la

66 vente de lait. La majorité des paysans achète le lait auprès des éleveurs et le vend à leur tout à Toliara, où la race étrangère reste toujours insuffisante à Miary. Il n’y a que quelques personnes qui possèdent des « barea ».

4.2.1.3.2. Les vaches laitières. Les vaches laitières viennent de Norvège. Elles sont introduites à Madagascar depuis la période coloniale à Antsirabe pour les besoins de consommation des produits laitiers. Par l’appui de l’ancien président de la République de Madagascar Marc RAVALOMANANA, la transformation des produits laitiers a favoriser le commerce laitier à Madagascar. Après le commerce laitier à Madagascar (vache laitière), l’alimentation suffisante et l’accès à l’eau potable sont indispensables. Elles peuvent produire dix huit à vingt litres de lait par jour. Tandis que les vaches malagasy ne peuvent donner que cinq à six litres de lait par jour. La vente du lait est demeurée une activité des femmes et des jeunes garçons, car le travail des hommes est réservé aux champs et aux élevages. Pour une meilleure facilitation de l’acquisition de ce nouveau type d’espèce, le Projet de Soutien au Développement Rural (PSDR) ouvre en faveur de la masse défavorisée de l’île. Etant donné les difficultés rencontrées en carence alimentaire, ce projet assure le meilleur rendement laitier, depuis 2001. Voilà pourquoi certains paysans de Miary ont pu développer l’élevage des vaches laitières.

Photo n°12 : Une vache de race étrangère, caractérisée par sa grande taille et ses gros seins Tableau n°18 : Statistique du cheptel animal et élevage avicole

Elevage avicole Année Bovin Apiculture Akoho gasy Poules pondeuses 2005 1502 140 2006 1533 au minimum 190 100 ruches 02 poules 2007 1580 par famille 200 2008 1612 242 Source: Bonaventure Enquête personnelle Enquête personnelle MAHELINY, CAA-CR/Miary

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4.4. Le métissage. Le métissage est le mélange des vaches ou chèvres entre la race étrangère et celle des autochtones. La procédure de métissage des vaches et chèvres évolue dans la commune rurale de Miary. Il a pour but d’améliorer le système d’élevage à Madagascar et, plus particulièrement, à Miary, où la production laitière est un peu satisfaisante par rapport à la race locale. Par exemple la vache métisse peut produire neuf litres de lait par jour, tandis que la vache locale produit seulement deux litres de lait par jour. Il est de même pour le métissage des « Barea » et des bœufs nationaux. Les chèvres ou les vaches mélangées avec la race de la grande île s’adaptent facilement au climat et arrivent à supporter un peu les différentes maladies par rapport à la race pure. Les problèmes qui se posent actuellement concernant la mode de multiplication de cette race métisse : la vache et les chèvres exigent énormément des soins alimentaires et médicaux durant sa vie. Par conséquent, le métissage n’est pas tellement en grand nombre à Miary. C’est pourquoi le PSDR aide suffisamment les éleveurs de la zone. Ce type d’élevage est en grande partie soutenu par le Ministère de l’élevage.

Photo n°13 : Des vaches de race étrangère et des bœufs de race locale gardés dans un même endroit en vue d’obtenir des hybrides (race métissée).

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TROISIEME PARTIE LES STRATEGIES ADOPTEES AU DEVELOPPEMENT ET LES PERSPECTIVES

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CHAPITRE V : LES COMPETENCES , LES FONCTIONNEMENTS DES AUTORITES COMMUNALES ET LES TECHNIQUES ADOPTEES FACE AU DEFI DE DEVELOPPEMENT . Les compétences des autorités communales sont définies dans la loi N°94-007 du 26/04/95, notamment au chapitre III du titre II. Avec le concours de l’Etat, « les collectivités territoriales Décentralisées (C.T.D.) assurent la sécurité publique, l’administration et l’aménagement du territoire, le développement économique, social, sanitaire, culturel, scientifique, ainsi que la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie » (Article 2). Pour cela, les C.T.D. « sont souveraines dans le domaine de compétence à elles dévolues par la construction » (Art.3). Par cette souveraineté, les communes sont autonomes les unes par rapport aux autres, excluant toute dépendance hiérarchique. Voilà pourquoi le transfert de compétences entraîne à la mise à la disposition, à leur profit, des moyens nécessaires à leur exercice : des meubles et immeubles, avec les mesures correspondantes au profit des collectivités locales (Art.4-6).

5.1. Les compétences de la commune en matière du développement économique et social (chap. III, Art.14-16). Ces compétences tiennent essentiellement des principes de proximité et d’appartenance (Art.14). Pour cela, les domaines de compétence de la commune ont trait à divers facteurs liés à son développement intégré. Entre autres facteurs, il y a : - l’identification des principaux besoins et problèmes sociaux rencontrés au niveau de la commune ; - la mise en œuvre des opérations liées à ces besoins et problèmes ; - la définition et la réalisation des programmes d’habitat et des équipements publics à caractère urbain ; - la réalisation des actions d’aides sociales et les opérations, d’assainissement, d’hygiènes et d’enlèvement d’ordures ménagères ; - la réalisation et la gestion des places et marchés publics et des aires de stationnement des véhicules, ainsi que tout autre équipement générateur de revenu comme les abattoirs, les espaces verts ; - la prévention et la lutte contre les feux de brousse, ainsi que la gestion de son patrimoine propre ; - la construction et la gestion des équipements et infrastructures rurales. Il est à souligner que la mise en œuvre de ces compétences évoquées passe l’objet des textes réglementaires, sur la base des structures de concertation aux fins de l’harmonisation des actions initiées ou réalisées à tous les niveaux.

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5.2. Le fonctionnement des autorités communales 5.2.1. L’organisation : conseil communal et Bureau exécutif. Le niveau organisationnel du conseil communal

Présidence du conseil

Rapporteur Membres / Commissions

Le niveau organisationnel du Bureau Exécutif

Maire / Adjoints

Responsable Responsable Responsable Impôts Etat-civil Comptabilité

Taxes diverses Actes Etat-civil Recettes /Dépenses

5.2.1.1. Du conseil communal Le conseil se réunit en session ordinaire deux fois par an. La première réunion a lieu au premier trimestre, consacrée à l’approbation et à l’établissement du bilan de l’année écoulée et des programmes d’action. A cette occasion, le Maire, chef de l’Exécutif rend compte de la situation de la collectivité, de l’activité et du financement des différents services de cette collectivité et des organismes qui en dépendent. Il précise, dans ce rapport, l’état d’exécution des délibérations du conseil, ainsi que la situation financière de la collectivité. La deuxième session a lieu à la fin du mois d’Août, consacrée à l’examen du budget primitif de l’année suivante. Le conseil peut se réunir en session extraordinaire en fonction de l’exigence de la collectivité territoriale. Cette réunion a lieu en présence de l’Exécutif, du représentant de l’Etat qui peut être entendu en tant que besoin. Les travaux ou les débats sont préparés en commission, sous forme de propositions ou projets par des citoyens au conseil, touchant les problèmes d’intérêts publics locaux. Dans le cas de la commune de Miary, ces projets sont souvent liés aux problèmes relatifs au Bassin du fleuve Fiherenana, aux activités agropastorales portant notamment sur l’intervention des organismes de développement : Aide et Action, La Maison des Paysans, le PSDR, l’ONN, SECALINE.

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5.2.1.2. Du Bureau exécutif Le Bureau exécutif est géré par le Maire et les Adjoints. Le Bureau se réunit chaque fois que les affaires de la communauté l’exigent, soit sur l’initiative, à la demande du tiers de ses membres. Le Maire est chargé de préparer l’ordre du jour du conseil et le projet du budget de la collectivité avec l’assistance des autres membres du bureau, notamment, le secrétaire comptable. Une fois le budget approuvé par le conseil, il assure son exécution, en liaison permanente avec le conseil et le représentant de l’Etat : le chef de l’Arrondissement Administratif (C.A.A). Sous le contrôle du conseil communal et sous le contrôle administratif du C.A.A., le Maire en chargé, d’une manière générale et dans les formes prévues par les lois et règlements, d’exécuter les décisions du conseil et, en particulier (Art.72) : - de conserver et d’administrer les biens et les droits constituant le patrimoine de la collectivité territoriale - de gérer les revenus et surveiller les établissements locaux de la collectivité - de diriger les travaux entrepris par la collectivité elle-même et surveiller la bonne exécution de ceux-ci. Par délégation du conseil, le Maire peut être chargé en tout ou en partie et pour la durée de son mandat (Art.73) : - de prendre toute décision concernant la préparation, la passation, l’exécution et le règlement des marchés de travaux, de fournitures et de services dans le respect de la réglementation en vigueur, et en raison de leur montant et, lorsque les crédits sont prévus au budget - de passer les contrats d’assurance - de prendre toute décision concernant l’acquisition, la construction, l’aliénation d’immeuble dont la valeur ne dépasse pas un montant qui sera fixé par le conseil. Par l’article 75, le Maire est l’ordonnateur des dépenses de la collectivité territoriale et présent l’exécution des recettes communales, sous réserve des dispositions particulières du code général des impôts liées au recouvrement des recettes fiscales des collectivités territoriales décentralisées. Il est le chef des services créés et financés par la collectivité elle-même. Il est aussi le chef des services mis à la disposition, par l’Etat. A cet effet, il procède au recrutement du personnel nécessaire au fonctionnement des services et nomme à tous les emplois, conformément à l’organigramme des emplois permanents adoptés par le conseil et prévus par le budget.

5.3. Les taxe. Toutes les personnes qui pratiquent une activité à Miary versent une somme à la Mairie à chaque mois au dépend de l’activité.

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5.3.1. Les taxes intercommunales. Dans la commune rurale de Miary, les taxes intercommunales sont payées à la Mairie. L’argent, obtenu auprès de la Mairie, est réservé aux intérêts et aux biens de la population. Le service de la Mairie perçoit cette somme et se charge de la distribution des tickets aux vendeurs. Toutes personnes qui vendent au marché de Miary paient 300Ar par mois. Presque la majorité de la population paysanne préfère vendre leurs produits à Toliara pour assurer leurs gains journaliers. L’enregistrement des zébus à la Mairie s’élève à 400Ar chacun. Les visiteurs de « Fihamy »28 ou Ficus sp. paient aussi des droits d’accès à 1000Ar pour les étrangers et 500Ar pour les nationaux. L’argent est versé à la Mairie. « Ce lieu abrite le fameux « FIHAMY » ou Ficus sp. » décrit par Mr LUPO (2000) in MIRHANI N.. (2007, p.81). Les épiceries et les charrettes des différents « fokontany » de la commune qui transportent les marchandises au marché Scama paient également des taxes. La taxe payée par les épiceries s’élève à 600Ar, celle des charrettes tourne autour de 800Ar chaque mois. Ce dernier est plus cher par rapport à l’épicerie, parce que les charrettes contribuent à la destruction des routes secondaires et leur gain journalier est considérable par rapport à celui des épiceries. L’apiculture est comptée parmi les activités rentables de Miary grâce à son efficacité de production. Par conséquent, les apiculteurs versent une somme de 1000Ar à chaque récolte. Pour l’abattage des arbres, le prix monte à 2500Ar. Mais l’argent est versé à la caisse des Services des Eaux et Forêts. Les gargottes paient également 200Ar à chaque mois à la Mairie, ainsi que les artisanats. La société HASYMA verse une somme de 200.000Ar à la Mairie au moment de la récolte. Actuellement, cette société est en faillite. Ce qui fait que les gens quittent la culture cotonnière car, la HASYMA n’arrive pas à s’acquitter des arriérés des producteurs. Par conséquent, l’année 2008, cette somme n’est pas versée à la Mairie car, cette année la HASYMA n’a pas encouragé la culture cotonnière. Face à cette situation, les agriculteurs sont obligés de pratiquer d’autres cultures tels que le pois du cap, les maïs… Tout l’argent versé à la mairie est destiné aux biens de la société.

28 Un lieu sacré, devenu un secteur de tourisme, c’est là où on a enterré la jeune fille vierge pour le changement de la direction du fleuve vers le Nord à cause des dégâts provoqués par ce dernier. 73

Tableau n°19 : Les taxes versées auprès de la Mairie. Droit versé à la mairie en Désignation Fréquence ariary par une personne (Ar) Les marchands 300 Un mois Les visiteurs des ficus sp. 1000 et 500 Une visite Les épiceries 600 Un mois Les charrettes 800 Un mois Les gargottes 200 Un mois La HASYMA 200.000 Au moment de la récolte L’apiculteur 1.000 Au moment de la récolte L’enregistrement des zébus 400 Une seule fois par tête L’abattage des arbres 2.500 Au moment de l’abattage Total 206.800 Source : enquêtes personnelles. D’après ce tableau, les taxes versées auprès de la Mairie intercommunales d’une seule personne ou d’une seule activité durant un mois ou au moment de la récolte restent toujours inférieures à 2.600.300Ar. C’était la société HASYMA qui ont offert une somme considérable. Cela explique que la plupart des activités pratiquées à Miary n’ont pas une grande importance. Tout détournement des fonds publics s’expose à des peines suivant le cas. La bonne gouvernance reste une des solutions efficaces pour le bien de la population parce qu’elle est destinée aux biens publics. A Miary, il existe plusieurs types des subventions données par l’Etat et les ONG tels que le DSRP qui s’occupe du développement de l’élevage ; l’Aide et Action qui aide la commune à construire des EPP et le FID 29 qui s’engage à donner d’argent pour le développement de la commune. Monsieur Norbert REBANA SANDRATRA, Premier adjoint du Maire, a confirmé que, l’année 2007, la commune a reçu 9.000.000Ar pour le salaire des employés et 1.400.000Ar pour les matériaux de la commune.

5.3.2. Les subventions hors communales. Les subventions hors communales sont des aides gouvernementales ou non gouvernementales qui peuvent être remboursables avec un intérêt de moindre pourcentage ou non remboursable. Les subventions octroyées au niveau de la Commune sont nécessaires pour le développement et pour le bien de la population. A Miary, les subventions hors communales ont commencé à partir de l’instauration de la commune. Elles sont gérées par le Maire et contrôlées par les comptables.

29 FID : Fonds d’Intervention pour le Développement (Financement Banque Mondiale). Un volet FDC permet le financement direct de la commune 74

Tableau n°20 : Cas des subventions versées par quelques ONGs dans la commune durant ces cinq dernières années. Somme ONG Résultat Mode de débloquée par Objectif intervenant obtenu remboursement ces ONG Réduction des Nutrition des Non ONN 7.068.600Ar/an enfants enfants remboursable malnutris Routes inaccessibles Construction des 40.000.000Ar/tra et canaux 10% à FID barrages, routes et vaux hydrauliques rembourser canaux en mauvais état Soutien logistique Non 4.000.000Ar/trav au niveau des amélioration Non PSDR aux éleveurs et de production remboursable agriculteurs agropastorale Source : MERLO – Trésorier de la CR/ Miary Ce tableau illustre bien que beaucoup des ONGs internationales et nationales aident financièrement la commune rurale de Miary pour le seul but d’améliorer le niveau de vie des habitants ainsi que l’économie locale. Mais les résultats sont loin d’être satisfaisants à cause d’un manque de bonne gestion de l’économie.

5.4. Les techniques adoptées face au défi du développement. Les techniques adoptées face au défi du développement se basent sur l’utilisation des engrais animaux, l’application du système de jachère et de la vulgarisation. Ce sont des méthodes très anciennes et très pratiquées à Miary. Elles jouent un rôle important au niveau de la croissance des cultures, et permettant des bons rendements.

5.4.1. L’utilisation des engrais organiques pour le rendement des cultures vivrières, de rente et maraîchères. Dans la commune rurale de Miary, les principales activités sont l’agriculture et l’élevage. Ce qui fait que les paysans trouvent facilement les bouses des zébus et des poules pondeuses et les utilisent comme engrais au niveau de l’agriculture. L’engrais animal est à la portée de tout le monde et il est beaucoup utilisé par la majorité de la population car, non seulement il est facile à trouver, mais le moyen financier de la population pose toujours de problème. L’utilisation de ce type d’engrais ne pose pas de problème au niveau de la santé humaine à condition que l’animal soit en bonne santé. Avant son utilisation, il est laissé se transformer d’abord en plein air pendant quelques mois. C’est après le labour que les paysans mettent l’engrais animal dans les parcelles des cultures. Le semis doit avoir lieu une semaine après pour être sûr que les bouses sont bien transformées. L’utilisation d’engrais animal permet aux paysans d’obtenir des rendements satisfaisants au niveau des cultures vivrières, maraîchères et de rentes. L’engrais animal est beaucoup plus utilisé dans les cultures maraîchères que dans les autres cultures. Par exemple, dans un champ de tomates mis d’engrais, trois pieds de 75 tomates peuvent remplir un seau de taille moyenne de dix à vingt litres. Tandis que trois pieds de tomates plantés dans un champ sans utilisation d’engrais ne peuvent pas remplir un seau de vingt litres. Le mécanisme est le même pour les autres cultures. Il est interdit pour les Masikoro d’utiliser les bouses des zébus comme engrais, parce qu’ils enterrent les morts-nés dans les parcs de bétail. Son utilisation porte de malheur dans la famille.

5.4.2. Le système de jachère. Le système de jachère est le fait de laisser se reposer la terre pendant quelques années pour qu’elle se renouvelle afin de donner un bon rendement. Deux systèmes de cultures se rencontrent à Miary : la culture sur défrichement et la culture sur « baiboho ». La culture sur défrichement se pratique surtout sur le plateau calcaire. Il s’agit d’une forêt abattue puis remplacée en culture. On constate qu’après quatre à cinq ans de cultures sur défrichements, la terre commence à perdre sa fertilité. Cela résulte d’une chute de rendement. Dans une période normale, 30 ares en moyenne de culture de maïs ou de manioc peuvent donner quatre à cinq charrettes. Cette chute est en rapport avec l’absence des sols fertiles. Cette situation est renforcée par le sarclage qui se pratique de temps en temps et par l’abattage des arbres. Lorsque les arbres sont abattus, la terre ne se renouvelle plus à cause de l’absence des feuilles qui tombaient. Ces dernières formaient d’humus et réagissaient sur la terre. Après avoir pratiqué les cultures sur défrichement pendant plusieurs années, ce sont les plantes envahissantes qui prennent une place importante sur le plateau calcaire. Les plus importantes sont l’ « Angamy » (tridax procumbenx) et le « Volonty » (Aerva jaranica). Pendant la saison pluviale, le sol nu favorise les crues des précipitations d’emmener les bons sols vers la plaine du Fiherenana. Lorsque les plantes envahissantes deviennent incontrôlables, les paysans sont donc obligés d’abandonner la terre pendant une période de huit à dix ans pour qu’elle se renouvelle. Le problème reste que beaucoup des paysans n’arrivent pas à abandonner leurs terres pendant une longue période à cause de l’insuffisance ou manque des parcelles de cultures liées à la croissance démographique. La culture sur « baiboho » se pratique surtout sur la plaine du Fiherenana. C’est une culture qui n’a pas besoin d’une jachère parce qu’elle se pratique sur la berge du Fiherenana. Lors de la saison pluviale, les crues du fleuve apportent des débris et des dépôts alluvionnaires pour les déposer sur la berge du Fiherenana. Cette situation permet au sol de la berge du fleuve Fiherenana de se renouveler chaque année. En plus, les cultivateurs ont tendance à utiliser l’engrais animal dans les jardinages. En bref, on peut dire que, sur la plaine du Fiherenana, le système de jachère est un cas rare.

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5.4.3. La vulgarisation des cultures vivrières, de rente et maraîchères. Le procédé de la vulgarisation de la culture est très pratiqué dans la commune rurale de Miary. Cela nécessite l’utilisation des techniques et des connaissances scientifiques au niveau des cultures vivrières, de rentes et maraîchères. « Le programme de vulgarisation agricole a pour objectif de : renforcer et améliorer le service d’assistance aux paysans ; expérimenter les stratégies de la vulgarisation de l’approche « training and visit » dans le contexte malgache, l’accent étant mis sur la reproductibilité (plus grande efficacité avec le minimum de coût). 30 A Miary, les paysans se renseignent à la MDP. Les agents de la MDP initient les paysans aux techniques culturales intensives. Ils étudient les différents types de sol et choisissent les bonnes semences. Ils font des statistiques dans le seul but de bon rendement. Mais avant toute chose, les agents de la MDP exigent des personnes qui savent au moins lire et écrire pour faciliter toutes communications nécessaires. L’organisation s’effectue au niveau de chaque « fokontany », représenté par un individu qui décide toutes décisions. Les paysans font une réunion dans leur propre village pour étudier toutes les catégories de problèmes. Ils s’organisent en groupe et chaque groupe présent un représentant au niveau de la MDP. Les délégués administratifs se chargent de la formation relative aux méthodes culturales et d’élevage. Cette formation paysanne a commencé à partir de l’année 1994. Elle est mise en place par le Projet du Sud Ouest (PSO) dans le seul but de développer les activités de bases et secondaires. Avant toutes formations paysannes, la MDP cherche à connaître d’abord leurs problèmes pour un meilleur choix des techniciens. Les agents de la MDP procèdent aux opérations des insectes ravageurs pour la protection de la culture. Le montage de projet fiable assure des crédits remboursables à moitié. C’est l’ONG 31 qui assure le problème financier. Le problème de l’eau demeure au responsable de l’AUE. 32 Actuellement, on pratique la culture attelée et en ligne. Ce dernier facilite l’irrigation, le sarclage et le billonnage et donne un bon rendement. Le traitement des cultures, l’utilisation des charrues à traction bovine, des tracteurs, des insecticides caractérisent la présence des connaissances techniques et scientifiques dans cette commune.

5.5. Le système de rétention de l’eau fluviale et d’irrigation en faveur des champs de cultures et du bétail. L’utilisation de l’eau fluviale et d’irrigation en faveur des champs de cultures et du bétail pendant la période sèche est possible grâce à la mise en place des citernes d’eau et grâce à l’aménagement des canaux d’irrigation pour les meilleurs rendements des cultures.

30 Ministère du développement Rural et de la Réforme foncière, Juin 1995, Le système national de vulgarisation agricole à Madagascar, p.12. 31 Organisation Non Gouvernementale. 32 Association des Usagers de l’Eau. 77

5.5.1. La mise en place des citernes d’eau le long de la plaine alluviale. La mise en place des citernes d’eau le long de la plaine alluviale est nécessaire, car, après les pluies l’eau stagnante s’évapore à cause de la forte chaleur. Par ailleurs, le système de rétention d’eau favorise la vie humaine, pastorale et culturale surtout pendant la période sèche. La construction des citernes et des canaux est fait en ciment, sauf les canaux d’irrigation secondaires ouverts par les paysans parce que les digues de protection étaient construites par la compagnie COLAS vers les années 1998 et 1999. en effet, d’autres entreprises telles que le VITASOA et le NOMESO peuvent aider la commune à réparer les dégâts effectués par les crues du fleuve. Prenons le cas du dernier dégât effectué par les crues fluviales du 13 janvier 2007 qui avait coupé la route secondaire reliant Miary et Ankoronga, l’entreprise VITASOA et NOMESO ont aidé la commune à réparer les dégâts. A Miary, les citernes d’eau ne sont pas, certes, nombreuses, mais elles arrivent à alimenter certains villages aux environs de la Commune rurale. Cela résulte de l’augmentation des nombres de jardiniers. Le jardinage est devenu une activité qui joue un rôle important dans l’économie agricole de Miary. Cette eau stockée est distribuée dans les différents villages par des moteurs électriques. Dans chaque « Fokontany », elle est vendue. Un seau d’eau vaut entre 10 et 20Ar.

5.5.2. Le réaménagement des canaux d’irrigation. Dans la commune rurale de Miary, le système d’aménagement des canaux d’irrigation favorise les activités agropastorales, pouvant ainsi jouer un rôle de pôle d’attraction dans l’économie agricole. Le système d’irrigation se pratique suivant la position des champs de culture. Les cultivateurs ouvrent un passage de la vanne d’arrêt pour la circulation de l’eau dans leurs champs. La quantité d’eau qui circule dans les champs doit être contrôlée, car, tout excès d’eau risque d’asphyxier les plantes. Le contrôle de l’eau qui entre dans les différents champs de cultures est obligatoire pour deux raisons majeures : - Premièrement, pour éviter toute interruption qui pourrait survenir et nuire au développement des plants. - Deuxièmement, pour contrôler le débordement de l’eau . Lors de la période d’irrigation, les cultivateurs restent jour et nuit dans leurs champs pour assurer la surveillance. La fermeture de passage de l’eau est faite dans une même période. L’irrigation est aussi favorable pour le bétail. Les zébus sont amenés vers les canaux d’irrigation deux fois par jour. Deux problèmes se posent en ce qui concerne les canaux d’irrigation : - Ils n’arrivent pas à supporter les dégâts des crues des pluies pendant un passage cyclonique. Les crues détruisent les canaux. La destruction le plus remarquable est celle de 1978 (cyclone Angèle) qui a détruit le canal « Bevava ». Ce dernier prend sa source à Behompy. Par conséquent, le débordement de l’eau emporte donc les cultures et même des maisons. Actuellement, c’est le canal de Bemia qui est en bon état. A part la destruction des crues fluviales, il y a également l’ensablement des certains canaux, car beaucoup d’entre eux ne sont pas bétonnés.

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Tous ces problèmes pourraient engendrer une réduction des parcelles cultivées. Par conséquent, ce phénomène conduit à une réduction de la récolte dans la commune, pouvant provoquer la famine et la pauvreté. L’Etat, par l’aide des ONG, doit s’engager à construire des canaux bétonnés vers les champs des cultures pour améliorer et développer les cultures. Ils doivent réaménager le canal de « Bevava » pour que l’eau soit suffisante pour tous les paysans. Pour bien protéger le fleuve contre la forte chaleur, ils doivent planter des plantes sur la berge du fleuve. L’eau d’irrigation peut être aussi favorable à l’homme. Son grand problème, c’est qu’elle n’est pas traitée. Son utilisation peut provoquer des contraintes sur le plan sanitaire. Non seulement la protection de l’eau peut être favorable à l’agriculture, à l’élevage et à l’homme, mais elle peut aussi être utilisée comme source d’énergie : Toliara a été effectivement alimenté par une centrale hydroélectrique de Beantsy jusqu’en 1967.

5.5.3. L’accès libre à l’eau aux troupeaux. A Miary, chaque éleveur à un accès libre à l’eau pour des troupeaux. Avant l’arrivée de la saison pluviale, les chefs de fokontany mobilisent les agriculteurs et les éleveurs pour déblayer les sables et les arbres coupés qui sont à l’intérieur des canaux secondaires (tabikandraza). Ceux qui refusent de participer au curage des canaux n’ont pas le droit de bénéficier de l’eau irriguée quel que soit l’état de ses agricultures ou la situation des ses bestiaux. Pendant la saison pluviale (décembre jusqu’à mars), il est facile de trouver l’abreuvement des animaux. Les éleveurs amènent les troupeaux aux canaux d’irrigation. Chaque année, l’abreuvement des animaux pose toujours de problème à cause de l’insuffisance des précipitations. Les éleveurs sont donc obligés de chercher un point d’eau en amont du fleuve. C’est pourquoi le PSDR a fait construire des abreuvoirs dans certains fokontany dont Mandrosoa.

CHAPITRE VI : LES PERSPECTIVES . « Le Sud-Ouest malgache, comme les autres régions des pays du tiers monde, rencontrent d’énormes difficultés dans plusieurs domaines. La plus grande partie de la population est rurale » (BENALI A.M. , 2004, p.149). Il est donc nécessaire, dans ce dernier chapitre, d’apporter des solutions efficaces à tous les problèmes rencontrés au niveau de la population, de l’agriculture et de l’élevage (L’éducation et la santé non améliorées, des Associations mal organisées, l’eau mal gérée et mal utilisée, les techniques agropastorales très archaïques etc). Dans ce cas, des séminaires et des ateliers devraient être réalisés pour l’avenir de la commune. Les stratégies à entreprendre pour le développement d’une commune dépendent de la contribution humaine au développement de l’économie régionale, à savoir l’agriculture et l’élevage. Dans ce cadre, l’étude des perspectives de développement de la commune rurale de Miary dépend de certains facteurs liés : - d’un côté à l’identification des problèmes relatifs aux différents villages et

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- de l’autre aux solutions à long terme réalisables dans les années à venir (solutions stratégiques : travaux de maintenance des infrastructures hydroagricoles). Face à cette situation, il est souhaitable que l’Etat et les autorités de tutelles oeuvrent pour une meilleure solution à la pauvreté du monde rural.

6.1. L’accès à des organisations paysannes et à la formation. 6.1.1. Ateliers de formation sur la gouvernance locale dispensés aux Autorités communales En effet, des séminaires devraient être organisés en temps utile pour les différentes Associations et pour les autorités locales. Le Maire de la commune rurale de Miary, les autorités locales, les conseillers municipaux, les présidents du « Fokontany », les membres du Comité de Développement Communal (CDC) et l’Association Féminine Locale (A.F.L.) devraient collaborer efficacement. Ils doivent discuter ensemble sur tous les problèmes freinant le développement rural et y apporter une solution durable. Cette union facilite toutes les opérations d’ordre financier et il sera facile pour la commune de bénéficier d’aides gouvernementales et non gouvernementales. Mais il faut le respect de chaque membre y participant et la participation villageoise. L’objectif principal est de résoudre les problèmes locaux et d’apporter des solutions efficaces et durables. Donc, la formation paysanne se basant sur des techniques efficaces au niveau des activités agropastorales reste une priorité.

6.1.2. Des formations pour les paysans 6.1.2.1. Des formations aux différentes associations Les formations des Associations sont très nécessaires : elles constituent les moyens importants et efficaces à la société de Miary pour le développement. Ces formations devraient être assurées par des techniciens et des professionnels en agriculture, élevage et au niveau des activités artisanales. Le but consiste à la bonne gouvernance et une bonne gestion. Avoir une connaissance des problèmes qui frappent la région et éviter le déséquilibre entre les différents villages seraient très importants. Cela permettra le développement de la région. Après la formation, les membres des Associations devraient prendre les bonnes décisions et agir dans la société en la conseillant pour ce qui est mieux de l’agriculture, l’élevage et la population. Les Associations devraient aider les paysans à réaliser leurs vœux, leurs souhaits et le manque de moyen financier, c’est-à-dire que les paysans devraient arriver à améliorer la production des produits agricoles et d’élevages. L’association féminine de Miary devrait renforcer leur formation au niveau de la couture, de pâtisserie, de coiffure et des activités artisanales. Cette formation paysanne devrait être encouragée et soutenue par les autorités locales. Ces dernières devront créer des emplois concernant les activités tertiaires et renforcer le soutien et les nouvelles techniques sur les activités primaires.

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6.1.2.2. La mise en place de l’union des producteurs « Tout le monde sait que l’union fait la force » (BENALI A.M.. (2004), p. 159). Cela veut dire que les agriculteurs et les éleveurs doivent créer une coopération, de même que pour les autorités locales et les différentes associations. Ce système permet aux paysans de bien savoir leurs problèmes enfin de trouver ensemble des solutions et de bénéficier des formations et d’aide communale, régionale, nationale et internationale tels que « les pêcheurs d’Ifaty vivent en coopérative et ils ont reçu des filets et des masques (des matériels de pêches gratuits) ». (BENALI A.M. 2006, p.159). Les éleveurs et les agriculteurs devraient donc s’unir et former des groupes. « Ces groupements vont renforcer la cohésion sociale » (NOURDDINE M. 2007, p.99). Ils devront étudier entre eux les contraintes des activités agropastorales de la commune et tirer des solutions favorables pour l’amélioration de la production. Mais « pour travailler, tout groupement a besoin d’outils, de marchandises et d’équipements ». (La gestion des groupements paysans de production, 1990, p.12). Le problème c’est que le travail en commun doit être bien organisé. A leur coopération, ils peuvent bénéficier de plusieurs aides : techniques, économiques et des matériaux pour le développement des activités agropastorales. 6.1.2.3. L’importance des activités pastorales. La commune rurale de Miary est une zone à vocation agropastorale. La présence de poste vétérinaire est une nécessité pour prendre soin les troupeaux. Le but de consulter des vétérinaires est de traiter les maladies et les vers parasites de l’intestin qui peuvent décimer les animaux tels que le charbon, l’ascaride etc., sinon ces maladies peuvent être aussi destructives envers l’homme. Il n’existe pas des vétérinaires à Miary. En cas de traitement des animaux, les paysans sont obligés de faire appel à des vétérinaires de Toliara. Cela explique bien pourquoi les paysans de Miary négligent ou ignorent le traitement des animaux. Dans la plupart de cas, les paysans ne vaccinent que la moitié de leurs troupeaux. L’idéal est de tromper les autorités locales au niveau de nombre exact des troupeaux dans le seul but de payer moins chers les impôts. Donc la campagne de vaccination et la mise en place des vétérinaires à Miary sont des priorités pour la croissance rapide et le développement des animaux.

6.2. L’amélioration des conditions sanitaires, d’hygiènes, scolaires, environnementales et d’élevage. 6.2.1. La santé On constate qu’à Miary certaines maladies telles que le paludisme, la toux et la diarrhée persistent beaucoup or la santé est la base même de la société dans un milieu donné. Il n’y aurait pas un développement sans l’amélioration des conditions sanitaires et sans une population en bonne santé. Il convient donc d’améliorer les conditions sanitaires de la commune rurale de Miary et de toute la région. Une organisation de campagne de vaccination et d’accouchement devrait être améliorée. Cette campagne est destinée à lutter contre diverses maladies (toux, paludisme, diarrhée, etc.) dans les différents « Fokontany » de Miary par l’aide des animateurs. Les femmes et les enfants devraient être le premier concernés car, en cas d’une maladie, il est facile aux femmes et aux enfants d’être attaqués rapidement par les maladies. Cela facilitera le contrôle et le traitement de ces

81 maladies dans la commune. Les matériaux médicaux devraient être améliorés. L’amélioration de la pharmacie publique serait vraiment souhaitable et les prix des médicaments devraient être à la portée de la population locale.

6.2.2. L’hygiène. Partout dans le monde, le problème de l’hygiène est préoccupant. Il pourrait toucher beaucoup de personnes. La mauvaise d’hygiène pourrait être due au faible niveau de vie des habitants, à l’insuffisance de l’eau et par l’absence de formation concernant l’assainissement de l’habitat. Dans la commune rurale de Miary, les ordures se présentent un peu partout. En général, l’absence des latrines et des bacs à ordures pose un grand problème dans ce milieu. En effet, des contrôles stricts au niveau de l’hygiène devraient être assurés par les autorités locales pour la propreté des villages. Des constructions des W.C. publics doivent être maintenues propres et entretenus. Il serait mieux que les ordures soient jetées dans des endroits fixes. La propreté des lieux publics (marché, école…) et les balayages journaliers des cours seraient souhaités pour éviter l’accumulation des ordures et de l’eau sale stagnante. Les parcs du bétail doivent être éloignés de l’habitat pour éviter certaine contamination des maladies des animaux.

6.2.3. La scolarisation. Il convient d’améliorer les conditions matérielles des études scolaires de notre zone d’étude. La négligence de la scolarisation entraîne la délinquance, aboutissant à une précaire situation 33 . Il serait donc mieux d’instaurer des écoles primaires et secondaires dans tous les « Fokontany » de Miary où tous les enfants bénéficient d’une scolarisation requise par les normes socio-éducatives. Pour assurer la scolarisation, les jeunes écoliers doivent bénéficier des fournitures pour alléger les charges des parents. La cantine de PAM 34 devrait être mise en place là où elle peut favoriser beaucoup de parents qui n’ont pas des moyens d’acheter des aliments à leurs enfants. Des soins gratuits pour ces enfants seraient aussi souhaitables. Sans ces aides, on remarque que beaucoup de jeunes enfants abandonnent l’école pour pratiquer des métiers précaires à Toliara-ville. Cela conduit toujours à une augmentation d’analphabète. Par ailleurs, il serait nécessaire que l’Etat, les différentes associations, les autorités locales et les ONG encouragent la scolarisation de Miary. Ils doivent aider les écoliers en leur dotant des fournitures et des cantines scolaires pour l’alimentation du PAM : les études constituent la base du développement durable de la commune rurale de Miary et de toute l’île entière. « L’éducation doit inciter les élèves à connaître leur environnement, savoir le préserver et le gérer rationnellement » (MIRHANI, N., 2007, p.99).

33 Cette situation est très fréquente dans les pays du tiers monde et plus précisément dans le monde rural. Selon l’UNESCO, il manque au moins de quinze millions d’enseignants dans le monde pour scolariser les enfants privés d’école (C.M.E, 2006). 34 Programme Alimentaire Mondial. 82

6.2.4. L’amélioration des conditions environnementales. 6.2.4.1. Le reboisement. Le reboisement est compté parmi les moyens efficaces de préserver l’environnement physique et du milieu. Les Autorités locales, les chefs de « Fokontany » et les différentes Associations de la Commune doivent encourager la pratique du reboisement. Il s’agit d’initier les jeunes écoliers à l’esprit environnemental. Mais leurs activités doivent être assistées et contrôlées par des spécialistes. La culture syvicole doit faire l’objet d’une habitude de vie des jeunes scolaires. A Miary, il doit avoir lieu tout le trimestre sur le berge du fleuve pour la protection des digues construites. L’existence des arbres permet la transpiration de l’eau du fleuve. Les plantes doivent être arrosées jusqu’à ce qu’elles poussent. Il s’agit de planter des arbres pouvant résister à la sécheresse. Le reboisement est nécessaire en amont et en aval du fleuve Fiherenana. Cette végétation va protéger le sol contre l’érosion et contre la forte évaporation du fleuve Fiherenana. Et la végétation diminuerait la sécheresse de la commune. Les autorités doivent travailler avec les organismes qui s’occupent du problème environnemental : WWF et l’ANGAP 35 , avec lesquels on peut mettre en place un projet de partenariat dans un projet d’Etablissement. Certains terroirs devraient être interdits au pâturage. Ils doivent faire l’objet des contrôles de passage du bétail pendant une période bien déterminée.

6.2.4.2. La création d’une association pour la sauvegarde de l’environnement, des eaux et forêts. Il y a deux mille ans, les forêts malgaches étaient bien plus développées. Durant ces dernières décennies, on assiste à une diminution progressive des ressources naturelles (faunes et flores) et de l’épuisement de l’eau souterraine. Cette diminution est due à l’exploitation abusive de l’homme et aux catastrophes naturelles. Il arrive que l’homme par manque de connaissance et par imprévoyance, détruise l’écosystème naturel et le remplace, soit par des cultures, soit par l’habitation. Or, l’intense déboisement expose le sol à l’érosion, et favorise les inondations. Mais ces activités peuvent aussi provoquer l’épuisement de l’eau souterraine. Il serait donc important de créer des associations à Miary pour la sauvegarde de l’environnement. Les lois et les sanctions appliquées doivent être renforcées et établies à ceux qui osent abattre des arbres sans aucune autorisation. Il serait également mieux de créer des Aires protégées à Miary et faire contrôler par les Autorités locales, mais en même temps des zones des pâtures pour l’élevage des troupeaux. Dans plusieurs communes de la région, la GELOSE 36 est instituée pour la préservation du patrimoine forestier, confiée aux Associations collaborant étroitement avec l’administration communale. Il faut introduire l’idée qu’avant de couper un arbre, il serait nécessaire de planter d’abord un à deux arbres. Mais avant d’appliquer ces lois, une campagne de

35 Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées, créée en 1990. Elle a créé quelques directions internationales (DIR) à Antsirabe, et à Toamasina, etc.. 36 Gestion Locale Sécurisée, ordonnance n° 02596 du 30 septembre 1996, elle s’occupe de la protection de l’environnement dans les communes malgaches. 83 sensibilisation devrait s’imposer. Il est important que les paysans comprennent l’importance de la conservation de l’environnement et les conséquences de l’abattage des arbres. A leur tour, ils protègeront les arbres en encourageant le reboisement et la protection de l’eau. Actuellement, on rencontre, en aval du fleuve Fiherenana, l’assèchement progressif de l’eau. Ce problème est causé par l’insuffisance des précipitations liées à la sécheresse. La plupart des paysans utilisent l’eau de puits non traitée, d’où l’apparition de plusieurs maladies. L’introduction des citernes, le traitement des eaux, l’aménagement des canaux d’irrigation dans les différents « Fokontany » de la commune doivent faire partie des axes stratégiques du développement des communautés. Il est de même pour la gestion des eaux du périmètre irrigué de Miary. Le tableau suivant ventile les modalités de gestion des ressources en eau. Cette gestion permet d’améliorer la situation de la production de certaines cultures pratiquées à Miary dans des parcelles bien déterminées.

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Tableau n°21 : Gestion du Périmètre Irrigué de Miary et situation de la production

Ressources en eau et Périmètre irrigué de Miary Niveau de la production agricole Situation actuelle Etat amélioré Situation actuelle Etat amélioré Types de Indicateurs Superficie Production Superficie Production Plaine Miary % Plaine Miary % culture Rendement % Rendement Ecart (ha) (t) (ha) (t) Capacités des barrages (Prise 3 3 2,5m /s 100,00 2,5m /s 100,00 Manioc 2,45 350 860 35,10 7 350 2 450 1 590 principale de Behompy)

Volume réalisé par 3 3 Patate 1,74m /s 96,60 2,00m /s 80,00 1,11 180 200 15,87 7 180 1 260 1 060 les agriculteurs douce

Surface irriguable 4500 100,00 3200 71,11 Maïs 3,00 400 1 200 75,00 4 400 1 600 320 (ha)

2750 ha Pois du Surface irriguée 150 32,22 (saison de 85,93 2,40 250 600 60,00 4 250 1 000 400 cap pluie)

Petite et moyenne Canne à 70 1,55 450 14,07 4,00 200 800 33,33 12 200 2 400 1 600 hydrauliques sucre

Total - - - - Total 1 380 - - - 1 380 - -

Source : M. Soamahay, Président fédéral /AUE + M. Rostand MAHAZOTO, Ingénieur Principal en Equipement Rural (DRDR Toliara)

Dans ce tableau, on remarque qu’actuellement, seulement 32,22% d’eau est utilisé sur les cultures. Cela veut dire que beaucoup d’eau se perd. Par conséquent, le rendement est faible (2,45 pour le manioc ; 1,11 pour la patate douce…). Par contre la production d’état amélioré est très importante. Celle-ci s’observe sur le rendement (7 pour le manioc et la patate douce) et sur l’écart. Or les surfaces cultivées restent les mêmes. Donc l’amélioration de la gestion de l’eau est vraiment souhaitable à Miary. Pour que l’AUE atteigne ces objectifs opérationnels, les activités suivantes sont recommandées : - La gestion de l’eau qui coule dans le canal depuis la prise principale de Bemia (10km de Miary) jusqu’aux parcelles ; - L’exécution de nouveaux travaux sur les canaux d’irrigation en cas de dégradation : curage, faucardage et reprofilage ; - Le suivi de l’exécution des travaux d’entretien des réseaux en prenant les mesures nécessaires pour la maintenance des infrastructures hydrauliques. Pour cela, les membres de l’AUE doivent veiller ; - Au respect du calendrier cultural ; - Aux méthodes utilisées et recommandées par les techniciens pour les travaux culturaux ; - Et à la distribution équitable de l’eau. A cela, des solutions devraient alors être apportées sur les eaux usées de la commune, là où l’assainissement de centre urbain de Miary contribue au développement sanitaire des communautés riveraines pour promouvoir l’économie locale sur la base d’une mise en place des industries de transformation des produits alimentaires.

6.2.3. L’aménagement des industries agroalimentaires à Toliara. Dans la ville de Toliara, il manque des industries agroalimentaires. Il serait souhaitable que l’Etat instaure ces industries à Toliara dans le but de transformer les produits agricoles de Miary et des autres communes en produits finis. Ces industries resteront un débouché, à courte distance, des produits agricoles de Miary et autres. Non seulement les paysans auront un lieu pour livrer leurs produits, mais ils les transformeront dans la ville de Toliara ou au centre communal de Miary. Le prix sera à la portée de tout le monde, c’est-à-dire pour les citadins et les villageois. Le problème de chômage sera dans une grande partie, résolu grâce à ces industries. Cela conduit à une diminution du chômage dans la région de Toliara y compris la commune rurale de Miary. Le seul problème de ces industries reste l’émission des gaz à effet de serre en pleine ville qui engendrera des effets négatifs au niveau de la population. Et pour assurer la santé de la population, ces industries devront être placées un peu loin de la ville. A cela, s’ajoutent les déchets que ces industries peuvent dégager. Le plus inquiétant, ce sont les déchets non fermentables dont la décomposition est très lente ou nulle, à savoir les matières plastiques. Les responsables des usines devront s’engager de ne pas émettre, en quantité, ce genre de déchets. Ils doivent alors créer d’autres moyens efficaces, notamment les déchets organiques fermentexibles pour la confection des emballages en carton. Les déchets devront être brûlés loin de la ville. 6.4. Les conditions techniques du développement de la commune. La liaison entre la commune rurale de Miary et Toliara s’établit sur une route de très mauvais état. Il en est de même pour les différents « fokontany » de la commune qui ne disposent pas des routes secondaires carrossables et praticables toute l’année. Un simple passage de pluies entrave la circulation. Cela résulte du manque d’entretien régulier des infrastructures routières et cause ainsi une faiblesse des facilités avec les ONGs de Toliara et cela cause aussi un problème majeur pour le transport des produits.

6.4.1. Rôle des ONGs, partenaires de la commune rurale de Miary. Les ONGs sont des organismes Non Gouvernementaux. Ils ont pour but d’aider la population à sortir du sous développement. Ces ONG fournissent des ressources disponibles pour l’amélioration des activités socio-économiques : Ressources humaines, techniques et financières. Toute opération de développement de la commune rurale de Miary doit s’orienter vers les activités agropastorales. Pour cela, les responsables de la commune rurale de Miary doivent faire face aux éléments qui freinent le développement de la commune : route, moyens de transport, moyens d’encadrement technique des paysans, crédit agricole, choix des conditions de productions et amélioration des conditions sanitaires et d’hygiène de la population. Ce crédit rend facile la construction des routes bitumées reliant Toliara et Miary et les routes secondaires des différents « Fokontany » pour assurer l’évacuation des produits. Outre les charrettes, il n’y a actuellement que deux bus et un taxi brousse disponibles pour le transport des produits agricoles et des produits de premières nécessités. Avec la construction des routes, les organismes de développement, partenaire de la commune rurale de Miary pourront davantage faire des suivis de leurs activités. Les ONGs jouent un rôle important dans la commune rurale de Miary, car on constate que depuis la construction des digues par l’entreprise Colas, les dégâts causés par le fleuve ont diminué. Et c’est grâce à l’aide portée par le DSRP que l’élevage d’abeilles et de la race étrangère des zébus a pris une grande importance à Miary. Sans l’aide du DSRP, ce type d’élevage était impossible à cause de l’insuffisance des moyens financiers de la population de la commune. Par ailleurs, l’intervention de Aide et Action a permis Miary, non seulement l’augmentation de nombres des écoles, mais aussi l’accroissement des élèves. Certes, l’abandon scolaire persiste à cause du mariage précoce et de la pauvreté. Mais la lutte contre cette pauvreté est davantage présentée par la population de la zone.

6.4.2. La mise en place d’une industrie de transformation de grain de maïs. La culture de maïs occupe le deuxième rang des cultures vivrières après le manioc à Miary. Il serait donc très important d’installer une industrie de transformation de grain de maïs étant donné que la farine de maïs est beaucoup plus consommée par la population du Sud et ceux qui vivent dans les zones proches de Miary. Le but de l’instauration de cette petite industrie est d’aider les paysans à acheter la farine de maïs à Miary à bas prix. Cette transformation des grains de maïs en poudre restera le moyen le plus

87 favorable de conservation de maïs, contribuant à l’évolution économique de la commune. Cette farine restera l’alimentation de base des citadins qui viendront acheter ce produit à Miary. De ce fait, les paysans augmenteront les champs de cultures de maïs.

6.4.3. Entretien des digues de protection de Miary. Une digue de protection, récemment construite le long de la rive gauche du Fiherenana permet de tempérer les débordements des crues du fleuve quand il y a de fortes précipitations. De là, s’explique la nécessité des entretiens des ouvrages hydro- agricoles, sinon de nombreux paysans risqueraient d’abandonner leurs parcelles de cultures à cause de l’absence de l’eau. La construction des nouvelles digues-pistes est une nécessité, car elle permet facilement la maîtrise des crues de l’eau dans tout le bassin. Elle peut aussi éviter le débordement du fleuve pendant les périodes pluviales. Cette digue-piste doit être construite tout au long du bassin avec une grande solidité pour résister aux impacts des crues. L’aide de l’Etat ou des partenaires financiers serait favorable pour la réalisation d’un tel projet. Récemment, l’entreprise Colas a aménagé l’ancienne digue de Miary, elle est recouverte par des grillages. Nous souhaitons que cette digue résiste bien aux effets des inondations causés par les dépressions cycloniques.

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CONCLUSION GENERALE.

Zone à profil agronomique essentiellement riche grâce aux dépôts alluvionnaires du fleuve Fiherenana, la commune rurale de Miary dispose des sols fertiles favorables aux activités agropastorales. Ces sols à textures variées favorisent ainsi la multiplication des cultures : cultures vivrières, cultures de rente et maraîchères. Grâce à cette opportunité du fleuve Fiherenana, les paysans appliquent une stratégie agropastorale traditionnelle. C’est la raison pour laquelle ils se sont organisés en association (AUE) pour éviter la mauvaise répartition de l’eau, compte tenu de l’irrégularité du canal qui a alimenté cette zone. De plus, pour bien mettre le sol en valeur, les paysans commencent à adopter le système de jachère, de la vulgarisation des cultures et de l’utilisation d’engrais animal pour renforcer ces stratégies afin de rehausser le niveau d’économique de la population. Malgré ces efforts, la commune rurale de Miary se heurte à d’énormes problèmes au niveau des activités agropastorales et dans le domaine socio-culturel. Ces contraintes se sont liées aux aléas des variations climatiques : irrégularités des précipitations, agressivités érosives éoliennes et fluviales qui engendrent le débordement du fleuve, l’ensablement des canaux et la destruction de la digue, ce qui fait que la population souffre d’un mauvais état des infrastructures hydrauliques et des infrastructures de déblocage. Cela nuit évidemment à l’écoulement des produits destinés à la commercialisation dont le rendement baisse d’année en année. A cela s’ajoute aussi les mauvaises infrastructures scolaires et sanitaires qui engendrent des problèmes au niveau de la population de Miary. Cependant, les autorités locales (les députés, le Maire, les chefs de Fokontany, le conseiller d’Arrondissement Administratif (CAA) devraient s’unir pour discuter tous les problèmes concernant la commune et trouver ensemble des solutions efficaces et durables. Ils devraient adopter des nouvelles techniques agropastorales pour améliorer les stratégies traditionnelles afin de lutter contre la pauvreté par l’appui des Organisations Non Gouvernementales (ONG). C’est pourquoi à partir de 1993, des organisations spécialisées de l’ONU (PNUD, FNUAP, UNICEF, BIT, SEECALINE) ont adopté une nouvelle approche participative du développement sur la base des plans d’actions liés aux spécificités de chaque zone d’intervention. De là, s’explique l’élaboration du PCD de CR de Miary (2000) par le PNUD. Son effort a été conjugué par d’autres organismes institués en partenaires du développement de Madagascar : FID, PSDR (élevage), ONN (Nutrition), MDP (UE), Aide et Action (éducation). Erigés en partenaires techniques et/ou financier, leurs contributions respectives visent à améliorer le niveau des capacités organisationnelles et techniques : appui par un encadrement en formation et accompagnement de la commune pour l’efficacité des gestions communales des actions.

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LISTE DES CARTES Carte n°1 : Localisation de la zone d’étude ...... 5 Carte n°2 : Les types du sol ...... 16 Carte n°3 : Les végétations de Miary...... 20 Carte n°4 : Le déplacement des troupeaux ...... 60

LISTE DES FIGURES Figure n°1 : Courbes thermiques ...... 13 Figure n°2 : Courbe des précipitations ...... 14 Figure n°3 : Evolution de la population ...... 31

LISTE DES GRAPHIQUES Graphique n°1 : La coupe du sol ...... 18 Graphique n°2 : La graphique du Fiherenana ...... 24

LISTE DES PHOTOS Photo n°1 : Une culture de manioc en pleine croissance après une technique de billonnage ...... 44 Photo n°2 : Après bouturage, une culture de patate douce associée de quelque pied du pois du cap est en pleine croissance sur le berge du fleuve Fiherenana ...... 45 Photo n°3 : Un champ de maïs bien développé...... 46 Photo n°4 : Une culture de pois du cap en pleine croissance sur le berge du fleuve Fiherenana...... 48 Photo n°5 : Une plantation de canne à sucre bien développée sur l’ancien lit du fleuve Fiherenana...... 49 Photo n°6 : Préparation du “Toaka gasy” : deux barriques : l’une chauffée, reliée avec l’autre par un tuyau d’où passe une vapeur qui peut se transformer en liquide après un versement de l’eau froide...... 50 Photo n°7 : Une culture mixte de choux de chine de brèdes mafana et d’oignon à feuille verte ...... 54 Photo n°8 : Un berger qui amène son troupeau vers le berge du fleuve fiherenana à la recherche des pâtures...... 61 Photo n°9 : Une association de chèvre, bœuf et brebi qui se nourrissent librement sur le berge du fleuve Fiherenana...... 62 Photo n°10 : Des poules pondeuses gardées à l’intérieur d’une cabane conçue comme un poulailler...... 63 Photo n°11 : Des ruches d’abeilles construites en style américain, disposées en ligne, à l’abri des pieds des arbres...... 64 Photo n°12 : Une vache de race étrangère, caractérisée par sa grande taille et ses gros seins ...... 67 Photo n°13 : Des vaches de race étrangère et des bœufs de race locale gardés dans un même endroit en vue d’obtenir des hybrides (race métissée)...... 68

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LISTE DES TABLEAUX Tableau n°1 : Les valeurs maximales, moyennes et minimales des températures durant la période 1994 à 2008 à Toliara...... 12 Tableau n°2 : Les valeurs mensuelles et moyennes des précipitations durant la période 1994-2008 à Toliara...... 14 Tableau n°3 : Caractéristiques principaux du sol à Miary...... 17 Tableau n°4 : Evolution de la population durant ces dernières années...... 30 Tableau n°5 : Répartition de la population par groupe d’âge et sexe dans les 06 communes, District de Toliara II ...... 32 Tableau n°6 : Accouchement usuel Enfants : 01-2007 à 12-2007 ...... 34 Tableau n°7 : typologie des pathologies principales de 0 à 25 ans...... 35 Tableau n°8 : Répartition des enfants scolarisables par groupe d’Age et Sexe : de 4 à 17 ans, filles et garçons, Année 2007-2008 ...... 36 Tableau n°9 : Date de création des écoles...... 37 Tableau n°10 : Effectifs et abandons des élèves dans les six Fokontany de Miary pendant six dernières années ...... 38 Tableau n°11 : Cycle végétatif des cultures...... 41 Tableau n°12 : Calendrier cultural ...... 49 Tableau n°13 : Situation de la production des cultures et de la commercialisation en 3 ans ...... 51 Tableau n°14 : Commercialisation des produits agricoles : 2006 - 2008...... 54 Tableau n°15 : Analyse matricielle des problèmes du développement de la zone ...... 55 Tableau n°16 : Les conditions de développement des cultures ...... 57 Tableau n°17 : Dépenses utilisées sur les poules pondeuses durant ces trois années ; ... 64 Tableau n°18 : Statistique du cheptel animal et élevage avicole ...... 67 Tableau n°19 : Les taxes versées auprès de la Mairie...... 74 Tableau n°20 : Cas des subventions versées par quelques ONGs dans la commune durant ces cinq dernières années...... 75 Tableau n°21 : Gestion du Périmètre Irrigué de Miary et situation de la production ..... 85

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... 2 INTRODUCTION ...... 4 PREMIERE PARTIE : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN...... 9 CHAPITRE I : ETUDE DU MILIEU PHYSIQUE ...... 10 1.1. LA BASSE VALLEE DU FIHERENANA...... 10 1.1.1. LE CLIMAT : ...... 10 1.1.2. LE SOL : ...... 15 1.1.3. LES FORMATIONS VEGETALES ...... 19 1.1.4. LE FLEUVE FIHERENANA ...... 22 CHAPITRE II : LE CADRE HUMAIN...... 25 2.1. L’ORIGINE DU PEUPLEMENT...... 25 2.2. LES DIFFERENTS TYPES DE MIGRATION...... 26 2.2.1 LA MIGRATION PENDULAIRE...... 26 2.2.2. LA MIGRATION A MOYENNE DISTANCE...... 27 2.2.3. LA MIGRATION A GRANDE DISTANCE...... 28 2.3. L’ETUDE SOCIO-DEMOGRAPHIQUE...... 29 2.3.1. L’ACCROISSEMENT NATUREL...... 29 2.3.2. LA SANTE...... 33 2.3.3. L’EDUCATION...... 35 DEUXIEME PARTIE : LES PRINCIPALES ACTIVITES PAYSANNES TRADITIONNELLES DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ...... 40 CHAPITRE III : L’AGRICULTURE ...... 41 3.1. LES CULTURES VIVRIERES ...... 41 3.1.1. LE MANIOC (MANIHOT UTILISMA) ...... 42 3.1.2. LA PATATE DOUCE (IPOMOEA BATATAS)) ...... 44 3.1.3. LE MAÏS (ZEA MAYS) ...... 45 3.2. LES CULTURES DE RENTES...... 46 3.2.1. LE POIS DU CAP (PHASEOLUS LUMATUS) ...... 47 3.2.2. LA CANNE A SUCRE (SACCHARUM OFFICINERUM)...... 48 3.3. LES CULTURES MARAICHERES...... 52 3.3.1. LA TOMATE (LYCOPERSICUM ESCULENTUM VAN CERASITORME)...... 52 3.3.2. L’OIGNON A FEUILLE VERTE (ALLIUM CEPA)...... 52 3.3.3. LES BREDES...... 53 3.4. LES CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE...... 55 CHAPITRE IV : L’ELEVAGE ...... 58 4.1. L’ELEVAGE EXTENSIF ...... 58 4.1.1. CAS DE L’ELEVAGE BOVIN ...... 58 4.1.2. L’ELEVAGE OVIN ET CAPRIN...... 61 4.1.3. LES POULES « GASY »...... 62 4.2. L’ELEVAGE INTENSIF...... 62 4.2.1. LA MISE EN PLACE DES PARCS STRICTEMENT RESERVES A L’ELEVAGE DES VOLAILLES, DES ABEILLES ET DES « BAREA »...... 62 4.2.1.1. LES POULES PONDEUSES...... 63 4.2.1.2. L’ELEVAGE DES ABEILLES...... 64 4.2.1.3. L’INTRODUCTION DES « BAREA » ET DES VACHES ETRANGERES...... 66 4.2.1.3.1. LES « BAREA »...... 66 4.2.1.3.2. LES VACHES LAITIERES...... 67 4.4. LE METISSAGE...... 68 TROISIEME PARTIE : LES STRATEGIES ADOPTEES AU DEVELOPPEMENT ET LES PERSPECTIVES...... 69 CHAPITRE V : LES COMPETENCES, LES FONCTIONNEMENT DES AUTORITES COMMUNALES ET LES TECHNIQUES ADOPTEES FACE AU DEFI DE DEVELOPPEMENT. .... 70 5.1. LES COMPETENCES DE LA COMMUNE EN MATIERE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL (CHAP. III, ART.14-16)...... 70 5.2. LE FONCTIONNEMENT DES AUTORITES COMMUNALES ...... 71 5.2.1. L’ORGANISATION : CONSEIL COMMUNAL ET BUREAU EXECUTIF...... 71 5.2.1.1. DU CONSEIL COMMUNAL ...... 71 5.2.1.2. DU BUREAU EXECUTIF ...... 72

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5.3. LES TAXES...... 72 5.3.1. LES TAXES INTERCOMMUNALES...... 73 5.3.2. LES SUBVENTIONS HORS COMMUNALES...... 74 5.4. LES TECHNIQUES ADOPTEES FACE AU DEFI DU DEVELOPPEMENT...... 75 5.4.1. L’UTILISATION DES ENGRAIS ORGANIQUES POUR LE RENDEMENT DES CULTURES VIVRIERES, DE RENTE ET MARAICHERES...... 75 5.4.2. LE SYSTEME DE JACHERE...... 76 5.4.3. LA VULGARISATION DES CULTURES VIVRIERES, DE RENTE ET MARAICHERES...... 77 5.5. LE SYSTEME DE RETENTION DE L’EAU FLUVIALE ET D’IRRIGATION EN FAVEUR DES CHAMPS DE CULTURES ET DU BETAIL...... 77 5.5.1. LA MISE EN PLACE DES CITERNES D’EAU LE LONG DE LA PLAINE ALLUVIALE...... 78 5.5.2. LE REAMENAGEMENT DES CANAUX D’IRRIGATION...... 78 5.5.3. L’ACCES LIBRE A L’EAU AUX TROUPEAUX...... 79 CHAPITRE VI : LES PERSPECTIVES...... 79 6.1. L’ACCES A DES ORGANISATIONS PAYSANNES ET A LA FORMATION...... 80 6.1.1. ATELIERS DE FORMATION SUR LA GOUVERNANCE LOCALE DISPENSES AUX AUTORITES COMMUNALES ...... 80 6.1.2. DES FORMATIONS POUR LES PAYSANS ...... 80 6.1.2.1. DES FORMATIONS AUX DIFFERENTES ASSOCIATIONS ...... 80 6.1.2.2. LA MISE EN PLACE DE L’UNION DES PRODUCTEURS ...... 81 6.1.2.3. L’IMPORTANCE DES ACTIVITES PASTORALES...... 81 6.2. L’AMELIORATION DES CONDITIONS SANITAIRES, D’HYGIENES, SCOLAIRES, ENVIRONNEMENTALES ET D’ELEVAGE...... 81 6.2.1. LA SANTE ...... 81 6.2.2. L’HYGIENE...... 82 6.2.3. LA SCOLARISATION...... 82 6.2.4. L’AMELIORATION DES CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES...... 83 6.2.4.1. LE REBOISEMENT...... 83 6.2.4.2. LA CREATION D’UNE ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DE L’ENVIRONNEMENT, DES EAUX ET FORETS...... 83 6.2.3. L’AMENAGEMENT DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES A TOLIARA...... 86 6.4. LES CONDITIONS TECHNIQUES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE...... 87 6.4.1. ROLE DES ONGS, PARTENAIRES DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY...... 87 6.4.2. LA MISE EN PLACE D’UNE INDUSTRIE DE TRANSFORMATION DE GRAIN DE MAÏS. 87 6.4.3. ENTRETIEN DES DIGUES DE PROTECTION DE MIARY...... 88 CONCLUSION GENERALE...... 89 BIBLIOGRAPHIE...... 90 LISTE DES CARTES ...... 94 LISTE DES FIGURES ...... 94 LISTE DES GRAPHIQUES ...... 94 LISTE DES PHOTOS ...... 94 LISTE DES TABLEAUX ...... 95 TABLE DES MATIERES ...... 96

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