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Projet Q925

CCllôôttuurree eenn bbooiiss ddaannss llaa ccoommmmuunnee uurrbbaaiinnee ddee TToolliiaarraa,, uunnee aauuttrree ssoouurrccee iimmppoorrttaannttee ddee ddééffoorreessttaattiioonn ddaannss llee ddiissttrriicctt ddee TToolliiaarraa IIII

Radobarimanjaka RABENIALA

Haja N. MASEZAMANA

Léa I.B. RAOLIARIVELO

Josoa R. RANDRIAMALALA

Décembre 2013

SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... 1

LISTE DES CARTES...... ii

LISTE DES TABLEAUX...... ii

LISTE DES FIGURES...... ii

LISTE DES PHOTOGRAPHIES...... ii

LISTE DES ANNEXES ...... iii

1. INTRODUCTION ...... 1

2. SITE D’ETUDE...... 2 2.1. Localisation géographique...... 2 2.2. Climat...... 2 2.3. Végétation...... 4 2.4. Milieu humain...... 4

3. METHODES...... 5 3.1. Enquêtes sur la filière gaulette et observations directes ...... 5 3.2. Estimations de la longueur des clôtures en gaulette et la quantité de bois correspondant.....5 3.3. Etudes de la végétation ...... 6 3.4. Cartographie de l’évolution spatio-temporelle des forêts...... 9

4. RESULTATS ...... 10 4.1. Filière gaulette ...... 10 4.2. Importance des clôtures en gaulette dans la ville de ...... 12 4.3. Effets des prélèvements des gaulettes sur la végétation ...... 13 4.4. Dynamiques spatiales du couvert forestier ...... 17

5. CONCLUSION...... 19

REMERCIEMENT ...... 21

REFERENCES CITEES...... 21

i LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation du site d’étude ...... 3 Carte 2 : Distribution de l’échantillonnage de gaulettes dans un carré de (50x50) m²...... 6 Carte 3 : Localisation des sites de prélèvement de gaulettes...... 7 Carte 4 : Dynamiques des forets du site d’étude ...... 20

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Caractéristiques des images Landsats utilisées...... 9 Tableau 2. Caractéristiques dendrométriques des gaulettes utilisées à Toliara...... 10 Tableau 3. Principales espèces les plus utilisées comme gaulette...... 12 Tableau 4. Longueurs des clôtures en gaulettes dans la ville de Toliara...... 12 Tableau 5. Nombre de gaulettes utilisées comme clôture dans la ville de Toliara...... 13 Tableau 6. Densités des principales espèces à gaulette présentes dans les placeaux de relevé..15 Tableau 7. Variations des paramètres de diversité et de structure correspondant aux individus adultes ...... 16 Tableau 8. Variations des paramètres de diversité et de structure correspondant aux individus de régénération...... 16 Tableau 9. Matrice de confusion des 3 scènes de 2010 ...... 17 Tableau 10. Dynamiques de la couverture forestière...... 18

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Diagramme ombrothermique ...... 4 Figure 2. Dispositif de relevé floristique ...... 8 Figure 3. Projections des placeaux (a) et des espèces dans le premier plan factoriel de l’AFC.14

LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Photographie 1. Clôture en gaulette...... 2 Photographie 2. Charrettes transportant des gaulettes dans la ville de Toliara ...... 9 Photographie 3. Gaulettes à vendre au marché (Toliara)...... 13 Photographie 4. Fourré xérophile du site de prélèvement de Betsinefo ...... 17 Photographie 5. Parcelle sous hatsake, abandonnée dans un site de prélèvement : les restes de maïs cultivés il y a une années sont encore visibles ...... 18

ii Photographie 6. Ancien four à charbon dans le site de prélèvement de Betsinefo...... 19

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1. Questionnaire...... A

iii 1. INTRODUCTION

L’agriculture itinérante sur brûlis (hatsake) et la fabrication de charbon de bois sont les principales causes de la déforestation dans le Sud Ouest malagasy (Blanc-Pamard, 2002 ; Blanc-Pamard et al., 2005 ; Masezamana et al., 2013). Les clôtures en bois (gaulette) entourant les cours des habitations dans la ville de Toliara peuvent également occasionner d’importants prélèvements de bois dans les fourrés aux alentours et être une source de déforestation. En effet, de nombreuses habitations dans la ville de Toliara sont entourées de clôtures en bois (gaulette ; Obs. pers.) et il a été montré que des prélèvements de bois pour divers usages (construction de maison et de charrette, chauffage et clôture) ont contribué à la dégradation et à la réduction de la superficie de mangrove dans le delta de Mangoky à plusieurs centaine de kilomètres au nord de la ville de Toliara (Rakotomavo et Fromard, 2009). Les conséquences de cette forme d’exploitation de la forêt peuvent donc être aussi graves que celle de la fabrication de charbon de bois et la pratique du hatsake. En effet, elle peut fragiliser la régénération naturelle et occasionner la disparition de certaines espèces arbustives et/ou arborées. D’où l’intérêt d'évaluer l'importance réelle de ces clôtures en bois dans la ville de Toliara et les effets de cette forme d'exploitation de la forêt sur la végétation ligneuse du district de Toliara II. Ce projet évalue l’importance de ce phénomène « gaulette » dans la ville de Toliara et analyse les conséquences des prélèvements de bois correspondants sur les forêts aux alentours. Pour ce faire, (i) des enquêtes et observations directes sur l’usage des gaulettes comme clôture ont d’abord été faites afin d’identifier les sites de prélèvements et les espèces utilisées et de connaître les dimensions des bois utilisés. Ensuite (ii) des estimations de la longueur totale des clôtures en bois dans la ville de Toliara ont été effectuées afin d’évaluer la quantité de bois correspondant. Puis (iii) des relevés floristiques dans les sites de prélèvement et dans d’autres sites plus intacts ont été réalisés pour analyser les effets des prélèvements de gaulettes sur les forêts. Enfin, (iv) une cartographie diachronique de la couverture forestière d’une zone contenant les sites de prélèvement a été faite pour analyser les éventuels effets de cette exploitation forestière au niveau paysager.

1 2. SITE D’ETUDE

2.1. Localisation géographique

Le site d’étude inclut la ville de Toliara et les sites de prélèvement de gaulettes qui se trouvent essentiellement sur le plateau de Belomotse (cf. Résultats ; Cartes 1 et 3). Plus précisément, il est formé par le District de Toliara I où se trouve la ville de Toliara, les communes rurales d’Andranohinaly, d’, de , de Maromiandra et dans une moindre mesure celles de et d’ (cf. carte 1). La ville de Toliara est la capitale de l’ex-province de Toliara.

Photographie 1. Clôture en gaulette

2.2. Climat

Le climat du site d’étude est de type sub-aride avec une température moyenne de 24°C et une précipitation annuelle de 418 mm, moyenne pour les 30 dernières années (station de Toliara ; Raoliarivelo et al., 2010). Le diagramme ombrothermique qui a été établi avec les données de la station météorologique de Toliara et correspondant à la période 1972-2002, montre une période excédentaire de 3 mois (P>2T ; décembre à février) et une période sèche de 9 mois, de mars à novembre.

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Carte 1 : Localisation du site d’étude

3 120 60

100 50

80 40

60 30 T (°C) P (mm) 40 20

20 10

0 0 E E E L I N RE ER RS I I R MA JUI MBR MB V A V AOÛT E EMBR M A JUILLET AN J FÉVRIER EPT OCTOBR OVE ÉC S N D Mois

Figure 1. Diagramme ombrothermique

2.3. Végétation

La végétation naturelle du site d’étude est formée par des fourrés xérophiles à Didieraceae et à Euphorbia spp. (Raoliarivelo et al., 2010 ; Radosy, 2013).

2.4. Milieu humain

Les populations locales du site d’étude sont composées essentiellement de tanalana, mahafaly, masikoro et de vezo. Les 6 communes rurales citées ci-dessus sont essentiellement peuplées par des masikoro qui vivent de l’élevage bovin et de petits ruminants, de l’agriculture et de la fabrication de charbon de bois. L’un des types d’agriculture pratiquée est celle sur brûlis (hatsake). Il s’agit de défricher les forêts naturelles, de brûler les biomasses ligneuses correspondantes et de cultiver du maïs, ou des maniocs ou des légumineuses. Les parcelles défrichées sur sable roux ou sur sols ferrugineux sont cultivées de façon quasi-continue tandis que celles sur sols calcaires rocailleux sont cultivées pendant 2-3 ans, avec du maïs ou des légumineuses et abandonnées définitivement après (Obs. pers.). La fabrication de charbon bois est également une activité pratiquée par les populations locales et ce sur tous les types de sols mais pas sur les sables roux uniquement comme dans la commune rurale de -Sud (Radosy, 2013). Les ressources ligneuses du site d’étude se raréfient, c’est pourquoi, même les souches d’arbustes sont exploitées pour la fabrication de charbon de bois (Obs. pers.).

4 3. METHODES

3.1. Enquêtes sur la filière gaulette et observations directes

Des entretiens informels auprès de personnes ressources (Directeur régional de l’environnement et des forêts Atsimo Andrefana et chef cantonnement Toliara II) ont d’abord été effectués pour avoir un aperçu général de la filière gaulette dans le district de Toliara II. Ensuite, des enquêtes formelles auprès 144 ménages utilisant des gaulettes comme clôture de leurs habitations, dans la ville de Toliara, 49 producteurs et 9 intermédiaires ont été faites. Les détails sur les questionnaires se trouvent en annexe 1. Des comptages des nombres de gaulettes ainsi que la mesure de la hauteur maximale sur trois segments de 1 m choisis aléatoirement le long de la clôture ont été faits pour 55 ménages sur les 144.

3.2. Estimations de la longueur des clôtures en gaulette et la quantité de bois correspondant

Les limites du District de Toliara I ont été repérées à l’aide de la base de données cartographique BD500. Ensuite des images Google Earth ont été utilisées pour délimiter les zones habitées et ont permis de diviser la ville en 3 strates homogènes : (i) les zones à forte densité de clôtures en gaulette se situant essentiellement dans le centre ville, (ii) les zones périphériques correspondant à une faible densité de clôtures en gaulette et (iii) les zones sans clôture en gaulette. Des visites de la ville en compagnie de guides locaux et l’usage d’images Google Earth ont permis de délimiter ces 3 strates (carte 2). Ensuite 212 carrés de (50x50) m² ont été placés aléatoirement sur l’image Google Earth. Des mesures des longueurs des clôtures en gaulette ont été faites dans 45 carrés : les clôtures ont été levées avec un GPS et reportées sur les images Google Earth (Map source ; Global mapper 10 ; Autocad). Les longueurs des clôtures dans le reste des carrés (167) ont été estimées en exploitant les images Google Earth et la connaissance de la ville par des autochtones.

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Carte 2 : Distribution de l’échantillonnage de gaulettes dans un carré de (50x50) m²

3.3. Etudes de la végétation

Des relevés floristiques ont été effectués pour analyser les effets des prélèvements de gaulettes sur la végétation. Pour ce faire, 11 placeaux de (20x20) m² ont été sélectionnés aléatoirement dans les sites de prélèvement de gaulette et 10 l’ont été dans des sites où ces prélèvements sont quasi-inexistants (cf. Carte 3). La figure 2 montre le dispositif de relevé de la végétation. Les arbres et arbustes de plus de 1,3 m de hauteur, qualifiés d’individus semenciers, ont été inventoriés dans une surface de 400 m² partagée en quatre placettes de 100 m². Ensuite, une placette (partie hachurée, figure 2) a été choisie au hasard pour l’étude de la régénération qui consiste à inventorier tous les individus de moins de 1,3 m et les lianes jeunes, qui sont les individus de régénération.

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Carte 3 : Localisation des sites de prélèvement de gaulettes

7

10 m 20 m

Figure 2. Dispositif de relevé floristique

Les paramètres de relevé dans le placeau ont permis de calculer les indices de diversité et de structure suivants : 1. La richesse spécifique (S.400 m-²), qui est le nombre d’espèces dans le placeau ; 2. La densité d’arbres et d’arbustes (D.400 m-²) ; 3. Le diamètre moyen à 1,3 m du sol. Le diamètre de la plus grosse tige a été mesuré si l’arbuste considéré présente des ramifications à moins de 1,3 m du sol ; 4. La hauteur maximale (Hm en m) ; 5. L’abondance d’individus appartenant à des espèces utilisées comme gaulette (Dg) ; 6. La proportion d’individus issus de souches (%Rs) Les placettes de régénération sont également caractérisées par la richesse spécifique (S’.100 m- ²), la densité d’individus de régénération d’arbre et d’arbuste (D’.100 m-²) et l’abondance d’individus appartenant à des espèces utilisées comme gaulette (Dg.100 m-²). Les taux de régénération (TR) des individus matures ont également été calculés comme suit :

TRij=nij/Nij

Avec, TRij le taux de régénération de l’espèce i dans le placeau j, nij, le nombre d’individus de régénération appartenant à l’espèce i dans le carré de 100 m² du placeau j, Nij, le nombre d’individus semenciers dans la même unité de relevé du même placeau. La moyenne des taux de régénération par traitement (site avec ou sans prélèvement de gaulettes) a également été calculée. Une Analyse Factorielle des Correspondances (AFC ; Xlstat 2008.6.03) a été faite sur le tableau espèces x placeaux (individus matures) pour analyser d’éventuelles variations de compositions floristiques le long du gradient de perturbation. Des tests t de Student-Fisher (SPSS 17) ont été appliqués pour analyser les variations des moyennes des paramètres de diversité et de structure.

8 3.4. Cartographie de l’évolution spatio-temporelle des forêts

Des images Landsat de 30 m de résolution ont été utilisées pour l’analyse des dynamiques spatiales de la couverture végétale. Les références des scènes Landsat utilisées sont résumées dans le tableau 1 Tableau 1. Caractéristiques des images Landsats utilisées Référence des images Dates 11 avril 1989 160-076 01 avril 2000 07 mai 2010

Photographie 2. Charrettes transportant des gaulettes dans la ville de Toliara

Les images sont géoréférenciées en UTM 38 Sud. Des corrections atmosphériques et radiométriques ont été faites pour les rendre comparables et pour améliorer leur visibilité (Envi 4.8 ; Erdas 9.1). Des classifications supervisées avec un algorithme utilisant le principe du maximum de vraisemblance (maximum likelihood algorithm ; Erdas 9.1) ont été appliquées sur les images. La connaissance du terrain aidée par les images Google Earth ont permis de tracer des zones d’entraînement et de validation. Une matrice de confusion et un coefficient kappa ont été calculées pour l’image 2010 (Erdas 9.1) afin d’évaluer la précision de la classification. Les classes prédéfinies sont les suivantes : - Fourrés xérophiles : Formation arbustive de moins de 8 m de hauteur se développant sur un substrat calcaire rocailleux et sur sable roux (Radosy, 2013) ; - Non forêt : Classe formée par (i) les savanes, (ii) les terrains de culture et (iii) les recrus post- agricoles. - Plan d’eau : fleuves ou rivières ou lac.

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4. RESULTATS

4.1. Filière gaulette

4.1.1. Utilisateurs Les ménages qui utilisent des clôtures en gaulette à Toliara proviennent de pratiquement tous les milieux socioprofessionnels : les petits commerçants (épicerie et marchand ambulant), les fonctionnaires, essentiellement dans les secteurs de l’enseignement et de la sécurité (police, gendarme et armée), des employés du secteur privé (vendeurs dans les magasins, employés d’usines, etc.), des agriculteurs et ceux qui exercent des professions libérales. Les quartiers qui présentent de forte densité en clôture en gaulette se situent généralement dans le centre ville. Les gaulettes y servent de clôture protégeant les habitations. Par contre, les clôtures en gaulette dans les zones périphériques ont surtout une fonction de marquage de la propriété des terrains. La principale raison de l’usage de clôture en gaulette est son faible coût par rapport aux autres matériaux de construction (brique, parpaing, béton, pierre, etc. ; 97% des réponses ; N=143). La durée de la majorité des clôtures en gaulette est de moins de 6 ans (80% des enquêtés ; N=143). La quasi-totalité des ménages utilisant les gaulettes comme clôture se font livrer ces produits chez eux (31% ; N=143) ou les achètent au marché de la ville de Toliara (63% ; N=143). Les prix des gaulettes varient avec leurs qualités : les plus chères sont celles provenant d’arbuste à bois dur tel que Dichrostachys lugardae (Fabaceae ; Ambilazo) et Securinega perrieri (Phyllanthaceae ; Hazomena). Les unités utilisées sont (i) le paquet qui compte 10-50 tiges et coûte 400-3500 Ariary ou (ii) la charrette qui compte 100-500 tiges et coûte 14 000- 70 000 Ariary. Le nombre moyen de gaulettes dans les clôtures est de 33,25±2,39 tiges.m-1 (Tab 2). Les hauteur et diamètre moyens des tiges sont respectivement de 2,27±0,04 m et 1,9±0,09 cm (Tab 2). Le tableau ci-dessous résume les caractéristiques dendrométriques des gaulettes utilisées comme clôture dans la ville de Toliara. Tableau 2. Caractéristiques dendrométriques des gaulettes utilisées à Toliara

Paramètres Répétition Q1 M Q3 µ Nombre (.m-1) 54 27 32 40 33,25±0,04 Hauteurs (m) 318 2 2,25 2,50 2,27±0,04 Diamètres (cm) 318 1,30 1,80 2,30 1,90±0,09

Q1 : Premier quartile ; M : Médiane ; Q3 :Troisième quartile ; µ : Moyenne

Environ 50% des clôtures en gaulette échantillonnées ont des hauteurs de 2-2,5 m et des diamètres de 1,3-2,3cm (Tab 2).

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4.1.2. Intermédiaires Les intermédiaires de la filière gaulette étaient formés essentiellement par des prisonniers du camp pénal de la ville de Toliara. Mais depuis environ une décennie, la production et la vente de gaulettes intéressent également les populations locales des sites de prélèvement. En effet, la ressource se raréfie et le prélèvement de gaulettes implique une incursion de plus en plus loin dans les forêts des sites de prélèvement que les prisonniers venant de la ville de Toliara font avec difficulté. De plus l’explosion de la demande qui va de paire avec l’extension de la ville de Toliara incite également une augmentation de l’offre. Les intermédiaires actuels de la filière gaulette sont : (i) Des prisonniers qui prélèvent les gaulettes dans les fourrés aux alentours de la ville (<30 km) et les vendent à Toliara ; (ii) Des commerçants de bois d’œuvre à Toliara, qui accessoirement vendent des gaulettes livrées par des prisonniers ou par des producteurs habitant autour des sites de prélèvement ; (iii) Des autochtones des sites de prélèvement qui spéculent sur les gaulettes (achat et revente sur place ou à Toliara) ; (iv) Des producteurs qui vendent eux même leurs produits sur place ou à Toliara. Le paquet de gaulette avec 10-50 tiges est acheté à 300-1000 Ariary et revendu à 500-1200 Ariary à Toliara selon les espèces. Les moyens de transport sont le plus souvent des charrettes ou des calèches. Les sites de prélèvement se situent dans les communes d’Andranohinaly, bordant la RN 7 et de Maromiandra riveraine du fleuve Fiherenana, à moins de 40 km à vol d’oiseau de la ville de Toliara (Carte 3). Les sites aux abords de la RN 7 sont ceux qui ont été exploités depuis longtemps, notamment les forêts associées aux terroirs des villages de Befoly, d’Ankiliberengy et de Betsinefo (>20 ans). Ce dernier village s’est formé il y a environ 5 ans au bord de la RN 7. Par contre, la pratique du prélèvement de gaulettes dans la commune Maromiandra est relativement récente (<10 ans) même si la majorité des gaulettes arrivant à Toliara en provient actuellement.

4.1.3. Producteurs Les producteurs ayant fait l’objet d’enquêtes font des prélèvements de gaulettes dans les sites cités ci-dessus (cf. 4.1.2.). Les producteurs se concentrent le long de la RN 7 ; <6 km) et dans les communes de Maromiandra et de Belalanda, à la sotie de la ville de Toliara et au bord du

11 fleuve Fiherenana. Les producteurs de gaulettes sont des agriculteurs (80% ; N=49), des producteurs de charbon de bois (27% ; N=49) et des éleveurs de volailles et de petits ruminants (10% ; N=49). La majorité des producteurs exercent cette activité pendant plus de 10 mois par an (57% ; N=49). La majorité des producteurs vendent leurs produits à Toliara (71% ; N=49) aux utilisateurs (consommateurs). Le transport des gaulettes à Toliara se fait par charrette dont le coût est de 10 000-22 000 Ariary. Les espèces les plus utilisées actuellement sont détaillées dans le tableau ci-dessous. Tableau 3. Principales espèces les plus utilisées comme gaulette Proportion de citations Noms vernaculaires Genres et espèces Familles (% par rapport à N=49) Remoty Chadsia grevei Fabaceae 55 Ambilazo Dichrostachys lugardae Fabaceae 47 Katrafay Cedrelopsis grevei Meliaceae 45 Hazofotsy Grewia tulearensis Malvaceae 33 Hazomena Securinega perrieri Phyllanthaceae 27 Sely Grewia leucophylla Malvaceae 18 Boy Commiphora sp. Burseraceae 14 Hazombalala Suregada boiviniana Euphorbiaceae 14 Vaovy Tetrapterocarpon geayi Fabaceae 14 Fatipatike Mimosa delicatula Fabaceae 12 Sofasofa nd nd 12 Rodrotse Chadsia grevei Fabaceae 10 nd : espèce non déterminée Les prisonniers ou ex-prisonnier sont également parmi les producteurs mais ils n’ont pas pu être enquêtés.

4.2. Importance des clôtures en gaulette dans la ville de Toliara

Le tableau ci-dessous montre les détails des calculs des longueurs totales des clôtures en gaulette dans la ville de Toliara. Tableau 4. Longueurs des clôtures en gaulettes dans la ville de Toliara Statistiques des longueurs N total N carrés Longueur totale Surface de clôtures en gaulette Strates carrés de de (50x50) m² des clôtures en (ha) dans les carrés de (50x50) m² (50x50) m² échantillonnés gaulettes (m) Q1 M Q3 µ Zone à forte 77,90± 316 801,70± densité 1 017 4 067 107 39,50 74 104,50 10,15 41 267,49 de clôtures Zone 50,43± 189 196,52± 938 3 752 105 0,00 28 94,00 périphérique 11,49 43 107,43 505 998,22± Total 84 374,92 Q1 : Premier quartile (m) ; M : Médiane (m) ; Q3 : Troisième quartile (m) ; µ : Moyenne (m)

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La longueur moyenne des clôtures en gaulette dans le centre ville est significativement plus grande que celles en zone périphériques (test t de Student ; p<0,001 ; N=212). La longueur des clôtures en gaulette dans la ville de Toliara est d’environ 506 km (Tab 4). Le tableau ci-dessous montre l’estimation du nombre de gaulettes correspondantes. Tableau 5. Nombre de gaulettes utilisées comme clôture dans la ville de Toliara Longueur totale des Nombre moyen de gaulette Nombre total de clôtures en Strates clôtures en gaulettes (m) par mètre gaulettes (m) Val mina Val maxa Val mina Val maxa Val minb Val maxb Centre ville 275 534,21 358 069,19 9 150 491,11 11 920 123,34 33,21 33,29 Zone périphérique 146 089,09 232 303,95 4 851 618,68 7 733 398,50 Total 14 002 109,79 19 653 521,83 aVal min : Valeur minimale (=moyenne-erreur standard) ; aVal max : Valeur maximale (=moyenne+erreur standard) ; b Val min et max : produits des valeurs minimales entre elles et produits des valeurs maximales entre elles, respectivement

Le nombre de gaulettes utilisées comme clôture dans la ville de Toliara est de 14-20 millions (Tab 5).

Photographie 3. Gaulettes vendues au marché (Toliara)

4.3. Effets des prélèvements des gaulettes sur la végétation

4.3.1. Composition floristique Le premier axe de l’AFC (14,84% de l’inertie totale) ne correspond à aucun gradient particulier. Le second axe (9,08%) sépare les placeaux proches de ceux loins des villages (Fig 3). La végétation des sites loins des villages est essentiellement caractérisée par : Dichrostachys lugardae (Fabaceae ; 6% de la valeur propre du second axe factoriel), Chadsia

13 grevei (Fabaceae ; 6%), Commiphora lamii (Burseraceae ; 5,6%), Euphorbia leucodendron (Euphorbiaceae ; 4%), Ruellia albopurpurea (Acanthaceae ; 3,5%), Tetrapterocarpon geayi (Fabaceae ; 3,4%), Bauhinia grandidieri (Fabaceae ; 1%), Commiphora sp. (Burseraceae ; 3%), Operculicarya sp. (Anacardiaceae ; 2,8%), espèce indéterminée (fihantonamoke ; 3%), Dicraeopetalum mahafaliense (Fabaceae ; 0,9%). La végétation des sites de prélèvements proches des villages est essentiellement caractérisée par : Grewia tulearensis (Malvaceae ; 9,3% de la valeur propre du second axe factoriel), Cassia meridionalis (Fabaceae ; 4,6%), Mimosa delicatula (Fabaceae ; 3,7%), Ruellia sp. (Acanthaceae ; 3,7%), Vaughania interrupta (Fabaceae ; 3,3%), Dichrostachys alluaudiana (Fabaceae ; 2,6%), Neobeguea leandriana (Meliaceae ; 2,4%), Ipomoea sp. (Convolvulaceae ; 2,3%), Commiphora marchandii (Burseraceae ; 2,1%), Pristimera bojeri (Celastraceae ; 1,8%), Euphorbia dutso (Euphorbiaceae ; 1,7%), Paederia grandidieri (Rubiaceae ; 1,4%), Cynanchum sp. (Apocynaceae ; 1,2%), Grewia calvata (Malvaceae ; 1,2%), Ormocarpum bernierianum (Fabaceae ; 1,1%), Croton geayi (Euphorbiaceae ; 1,1%).

2 (a) (b)

1 sp21 sp66sp74 Placeaux loins des 1 sp64 sp34 LB sp73 sp22 sp2 L4 sp68sp89sp105sp38sp76sp87sp98sp54sp9sp11 sp35 LE sp48sp44sp13sp71sp41sp75sp95sp84sp81 sp79 villages sp26sp62sp85sp23sp10sp25 0,5 LCL2 L9L3 sp69sp53

LD %) sp40

sp39sp4 %) sp27sp19 sp7sp1 sp83 L1 sp67 0 sp100 sp12sp33sp31sp97sp20sp14sp16 sp43sp101sp24 sp29sp42sp65 (14,84 sp93sp46

0 sp90 (14,84 sp59 sp63 sp32sp78 sp57sp30sp3sp37sp103 F2 sp80sp99 F2 M9 sp61 sp55sp28sp47 sp49sp82 M2 -1 sp106sp52sp77sp70sp56sp58sp36 sp86sp102sp104 sp6sp18sp96sp94 -0,5 sp60sp88 sp91 B1 sp51sp8 B3 sp50sp17sp72sp92 Placeaux proches des B2 B8 B6 sp5 sp45sp15 -2 villages-1 B4 B9 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 -0,6 -0,1 0,4 F1 (18,69 %) F1 (18,69 %) Figure 3. Projections des placeaux (a) et des espèces dans le premier plan factoriel de l’AFC

Chadsia grevei, une espèce à gaulette avec un bois dure est particulièrement abondante dans les sites loins des villages tandis que G. tulearensis qui est une espèce à bois tendre l’est dans les sites proches des villages (Fig 3 ; Tab 6). Les autres espèces à gaulette telles que Cedrelopsis grevei, Securinega perrieri, Grewia leucophylla, Suregada boiviniana, Tetrapterocarpon geayi et Sofasofa (non déterminée) se trouvent indifféremment dans les 2 sites (Fig 3 ; Tab 6). Le tableau 6 montre les densités des espèces à gaulette présentes dans les placeaux de relevé. Les prélèvements de gaulettes et la fabrication de charbon de bois affectent la composition floristique des fourrés xérophiles mais pas la densité des espèces à gaulette. En effet, la

14 distribution de la pluspart des principales espèces à gaulette est indépendante du gradient d’intensité de prélèvement de gaulettes (distances aux villages). Seules Chadsia grevei et G. tulearensis sont respectivement affectées négativement et positivement par les prélèvements de gaulettes (Tab 6). Tableau 6. Densités des principales espèces à gaulette présentes dans les placeaux de relevé Densité Distances N Noms vernaculaires Genres et espèces Familles moyenne aux villages placeaux (.400 m-²) Proche 11 9,82 Ambilazo Dichrostachys lugardae Fabaceae Loin 10 3,40 p >0,05 Proche 11 1,45 Fatipatike Mimosa delicatula Fabaceae Loin 10 2,80 p >0,05 Proche 11 35,64 Hazofotsy Grewia tulearensis Malvaceae Loin 10 19,60 p <0,05 Proche 11 8,18 Hazombalala Suregada boiviniana Euphorbiaceae Loin 10 10,20 p >0,05 Proche 11 2,91 Hazomena Securinega perrieri Phyllanthaceae Loin 10 4,20 p >0,05 Proche 11 9,18 Katrafay Cedrelopsis grevei Meliaceae Loin 10 10,60 p >0,05 Proche 11 2,82 Rodrotse Chadsia grevei Fabaceae Loin 10 24,30 p <0,01 Proche 11 0,09 Sely Grewia leucophylla Malvaceae Loin 10 0,00 p >0,05 Proche 11 0,09 Sofasofa nd nd Loin 10 0,00 p >0,05 Proche 11 1,00 Vaovy Tetrapterocarpon geayi Fabaceae Loin 10 1,30 p >0,05 nd : Espèce non déterminée ; p : Degré de signification des tests de comparaison de moyennes (>0,05 : Différence non significative)

15 4.3.2. Diversité, structure et régénération Les richesses spécifiques moyennes des fourrés xérophiles ne varient pas significativement avec la distance aux villages (p>0,05 ; Tab 7). Par contre, les moyennes (i) des hauteurs, (ii) des diamètres et (iii) des densités varient significativement avec la distance aux villages (p<0,05 ; Tab 7). Il en est de même avec les proportions moyennes d’individus provenant de rejets de souches (p<0,01 ; Tab 7). Tableau 7. Variations des paramètres de diversité et de structure correspondant aux individus adultes Sites Répétition S Hm DHPm D %Rs Proche village 11 34,73 1,89 1,36 207,18 8,79 Loin village 10 36,10 2,23 2,18 269,10 2,34 p >0,05 <0,01 <0,01 <0,05 <0,01 S : Richesse spécifique (.400 m-²) ; Hm : Hauteur moyenne (m) ; DHPm : Diamètre moyen à 1,3 m (cm) ; D : Densité d’arbustes (.400 m-²) ; %Rs : Proportion d’individus issus de rejets de souches ; p : Degré de signification des tests de comparaison de moyennes (>0,05 : Différence non significative)

Les prélèvements de gaulettes et les activités de fabrication de charbon de bois, n’affectent pas la diversité des fourrés xérophiles mais leurs structures : ces activités engendrent une baisse significative de la hauteur, du diamètre et de la densité. En ce qui concerne les individus de régénération, une variation significative de la richesse spécifique moyenne a été constatée entre les sites proche et loin des villages (p<0,01 ; Tab 8). Par contre, les moyennes des densités d’arbustes et celles des taux de régénération ne varient pas significativement avec la distance aux villages (p>0,05 ; Tab 8). En moyenne, les sites proches des villages, où ont lieu les prélèvements de gaulettes, présentent une richesse spécifique plus importante que celles des sites loins des villages qui sont plus intacts. La baisse de la couverture végétale, consécutive aux activités de prélèvement de gaulette et à la fabrication de charbon de bois (baisse de densité et de la hauteur ; Tab 7) a permis l’émergence de trouées favorables à la régénération naturelle. Tableau 8. Variations des paramètres de diversité et de structure correspondant aux individus de régénération Sites Répétition S’ D’ TRm Proche village 11 12,82 43,91 73 Loin village 10 8,10 39,50 79 p <0,01 >0,05 >0,05 S’ : Richesse spécifique (.100 m-²) ; D’ : Densité d’arbustes (.100 m-²) ; TRm : Taux moyen de régénération (%)

Par contre, ces perturbations d’origine anthropiques n’affectent ni la densité des individus de régénération ni le taux de régénération qui est globalement mauvais (Tab 8). La faiblesse des taux de régénération (moins d’individus de régénération que d’individus semenciers ; <100% ; Tab 8) n’est pas imputable aux activités humaines mais semble être un caractère intrinsèque

16 des fourrés xérophiles. Radosy (2013) offre des éléments d’explications à ce phénomène inquiétant : (i) aridification du climat qui augmente le stress hydrique : la végétation survit et consacre peu d’énergie à la reproduction ou (ii) extinction progressive des insectes pollinisateurs, due aux insecticides déversés dans la région pour lutter contre les invasions acridiennes. En effet, le Sud Ouest malagasy est une zone de reproduction et de densation des criquets migrateurs qui en devenant grégaires, forment des essaims qui ravagent les cultures sur leurs passages (Duranton et al., 2009). Ces explications sont de nature hypothétique et demandent à être vérifiées. Les activités de prélèvement de gaulettes et la fabrication de charbon de bois qui va avec, n’affectent pas la diversité des fourrés xérophiles mais leur structure (hauteur, densité et diamètre). Ces activités n’affectent pas non plus la régénération naturelle de ces forêts mais favorisent la diversité des individus de régénération dans les strates inférieures.

Photographie 4. Fourré xérophile du site de prélèvement de Betsinefo

4.4. Dynamiques spatiales du couvert forestier

Le coefficient Kappa de la classification des images de 2010 est de 0,95, ce qui est assez élevé. Une faible confusion est constatée entre les fourrés xérophiles et la classe des non forêts (3,05% ; Tab 9). Tableau 9. Matrice de confusion de la scène de 2010 Classification (%) Classes FX NF PE FX96,951,010,00 Validation (%) NF 3,05 98,99 0,46 PE 0,00 0,01 99,54 FX : Fourrés xérophile ; NF : Non forêts ; PE : Plan d’eau

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La scène considérée qui inclut les sites de prélèvement de gaulettes, est en partie couverte de fourrés xérophiles (38% de la superficie totale en 2010 ; Tab 10). Cependant, la déforestation est importante puisqu’une perte annuelle d’environ 2% a été constatée depuis les 20 dernières années (1989-2010 ; Ta 10).

Photographie 5. Parcelle sous hatsake, abandonnée dans un site de prélèvement : les restes de maïs cultivés il y a une année sont encore visibles

Tableau 10. Dynamiques de la couverture forestière Superficie absolue (ha) et relative (%) Variation annuelle (%) Variation relative Classe 1989 2000 2010 1989-2000 2000-2010 1989-2010 (%) Absolue % Absolue % Absolue % FX 123 54770 97 011 55 67 014 38 -2 -3 -46 NF 48 418 28 74 140 42 107447,49 61 5 4 122 PE 2 072 1 3 448 2 1 153 1 6 -7 -44 NC 1 800 1 1 237 1 221 0 -3 -8 -88 Total 175 837 100 175 837 100 175 837 100 FX : Fourrés xérophile ; NF : Non forêts ; PE : Plan d’eau ; NC : Non classifié

Les dynamiques du couvert forestier du site d’étude sont régressives et se traduisent par des pertes importantes de surfaces forestières. La pratique de l’agriculture sur brûlis (hatsake) est la principale cause de cette déforestation. En effet, les prélèvements de gaulette et la fabrication de charbon de bois correspondent à un certain écrémage des forêts des sites exploités : une surexploitation engendre une baisse de la couverture végétale et la disparition de certaines espèces (Raoliarivelo et al., 2010 ; Randriamalala et al., 2013) mais pas celle de toute la forêt. Par contre, les défrichements consécutifs à la pratique du hatsake engendre l’annulation de la

18 couverture végétale sur une surface importante et dont la régénération est difficile (Leprun et al., 2009).

Photographie 6. Ancien four à charbon dans le site de prélèvement de Betsinefo

5. CONCLUSION

Les prélèvements de gaulettes servant à clôturer des habitations dans la ville de Toliara contribuent à la dégradation des fourrés xérophiles aux alentours de cette ville mais n’aboutissent pas à une déforestation qui est essentiellement causée par la pratique de la culture sur brûlis (hatsake). Cette activité qui est secondaire contribue (i) à favoriser une diversification de la régénération naturelle de la végétation des sites de prélèvement et (ii) à réduire sa densité, sa hauteur et les diamètres moyens des arbustes.

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1989 2000 2010

Carte 4 : Dynamiques des forets du site d’étude

20

REMERCIEMENT

Nous remercions le programme ESAPP du CDE (Université de Berne, Suisse) qui a financé ce projet. Nous remercions également les autorités locales (DREF Atsimo Andrefana, District Toliara I et II et communes rurales) qui ont facilité nos interventions. Enfin, nous n’oublions pas les enquêteurs et guides locaux qui nous ont aidés lors des enquêtes, les observations directes et des relevés floristiques.

REFERENCES CITEES

- Blanc-Pamard C., 2002. La forêt et l’arbre en pays masikoro () : Un paradoxe environnemental ? Bois et Forets des Tropiques, 271 : 5-21. - Blanc-Pamard C., Milleville P., Grouzis M., Lasry F. et Razanaka R., 2005. Une alliance de disciplines sur une question environnementale : la déforestation en forêt des Mikea (Sud-Ouest de Madagascar). Nature Sciences et Société, 13 : 7-20. - Leprun J.C., Grouzis M. et Randriambanona H., 2009. Post-cropping change and dynamics in soil and vegetation properties after forest clearing: Example of the semi-arid Mikea Region (southwestern Madagascar). Comptes Rendus Geoscience, 341 : 526-537. - Masezamana H.N., Andrianarisoa J.H., Raoliarivelo L.I.B. et Randriamalala R.J., 2013. Identification et analyse d'activités alternatives à la fabrication de charbon de bois dans le district de Toliara II. DERAD/ESAPP-CDE. - Radosy, 2013. Résilience des fourrés xérophiles face au pâturage des petits ruminants et à la fabrication de charbon de bois dans la Commune Rurale de Soalara-Sud (District de Toliara II, Région Atsimo-Andrefana). Mém DEA, ESSA-Forêts, Université d’, Madagascar. - Rakotomavo A. et Fromard C., 2009. Stratégies d’utilisation des ressources végétales chez les Vezo et les Masikoro du delta de Mangoky (Madagascar). Bois et Forets des Tropiques, 300(2) : 45-55. - Randriamalala R.J., Ramananatoandro T. et Radosy H., 2013. Productivité en biomasse ligneuse des fourrés xérophiles. Présentation au Séminaire de synthèse du projet Forêts Parc et Pauvreté dans le Sud de Madagascar (FPPSM). Antananarivo, le 10-11 Juin 2013. - Raoliarivelo L.I.B., Rabeniala R., Masezamana H.N., Andrianarisoa J.H. et Randriamalala R.J., 2010.- Impact de la fabrication de charbon de bois sur la production et la disponibilité

21 fourragère de pâturage en zone subaride, cas de la commune de Soalara-Sud, Toliara II. DERAD/ESAPP-CDE.

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ANNEXE

Annexe 1. Questionnaire 1. MPAMPIASA TOERANA : Fkt INONA NO FAMELOMAMPONAREO - Ramose - Madama :

MANINONA NO ATAO GOLETY NY LAKOURONAREO: NY HAMORANY VE - NY FISIANY MARO VE HAFA NY FAHARETANY VE - NY HAMAFINY

INONA AVY REO KARAZANA HETAE FANAO LAKOURO

Maharitra firy taona vao MIKOMAKY NA MILA soloina NY LAKOURO?

AIZA NAREO NO MANGALAKA GOULETY HATAO LAKOURO SA MIVILY?

LAHA MIVILY LE HOATRINONA NY FEHINY IRAY

FIRY NY ISAN’NY FEHINY IRAY?

FIRY FEHY NO LANIN’NY LAKOURONAREO ITY?

MAHAVITA LAKOURO FIRY METATRA NY FEHINY IRAY IZAY?

A

INONA NO MAHA SOA NA MAHA RATY NY FAMPIASANA GOULETY HATAO LAKOURO

INONA NO ZAVATRA HAFA HITANAO AZO ASOLO NY GOULETY MAMEFENA LAKOURO

B 2. Intermédiaire TOERANA : Fkt INONA NO FAMELOMAMPONAREO - Ramose - Madama :

INONA NO NAHATONGA ANAREO NANAO IO ASA IO? ASA MORA VE? - MISY DRALA MALAKY

FIRY VOLANA AO ANANTIN’NY TAONA IANAREO NO MANAO GOLETY

RAHA TSY MANDRITRY NY TAONA DIA INONA NO ASA HAFA ATAONAO?

NANOMBOKA OMBIA NAREO NO NANAO KINANGA GOULETY?

INONA ABY REO KARAZANA HETAE FANAO GOULETY?

AIZA NAREO NO MIVILY NA MANGALAKA AN’IREO (toerana/fokontany/commune)?

OHATRINONA NY FEHINY IRAY?

OVAINAREO/NA AHENANAREO VE NY ISAN’NY HETAE ANATY FEHINY?

INONA NO ANDESANAREO NY GOULETY BAKA ANY:

- TARAZOANA VE - SARETY - TOMABILY

C OHATRINONA NY FRAIS N’NY FEHINY IRAY NA VOYAGE IRAY OHATRINONA NO ADAFOSANA AZY MAHALAFO FIRY FEHY ISAN’ANDRO EO NAREO (isan’andro/Isan-kerinandro/Isam- bolana)?

INONA NO MAHA SOA NA MAHA RATY NY FAMPIASANA GOULETY HATAO LAKOURO

INONA NO ZAVATRA HAFA HITANAO AZO ASOLO NY GOULETY MAMEFENA LAKOURO

D 3. MPAMATSIKA/ Producteur TOERANA : Fkt INONA NO FAMELOMAMPONAREO ? - Ramose - Madama :

INONA AVY REO KARAZANA HETAE ALAINAREO HATAO GOULETY ?

Nanomboka oviana ianao no nanao io asa io ?

Inona no antony nanaovanao azy?

FIRY ANDRO ISAMBOLANA NA ISAN-TAONA IANAO NO MAMIRA GOULETY

AIZA ABY NY TOERANA ANGALANAO GOULETY, FIRY LERA MIALA EO AMIN’NY TRANONAO?

AIZA NO AMAROTANAREO GOULETY ARY IZA NO CLIENT?

AVILY HOATRINONA NY FEHINY IRAY?

GOULETY FIRY EO NY FEHINY IRAY?

INONA NO ANDESANAREO NY GOULETY BAKA ANY:

- TARAZOANA VE - SARETY - TOMABILY

OHATRINONA NY MITONDRA NY FEHINY IRAY BAKA ANY?

E MAHAVITA FIRA HETAE FIRY FEHY ISAN’ANDRO /ISANKERINANDRO /ISAM-BOLANA IANAO

LENTAKA ABY VE NY GOULETY VOAFIRANAO?

MAHAZO DRALA FIRY ISAM-BOLANA IANAO AVY AMIN’NY FAMIRÀNA GOULETY?

ANKOATRA NY FAMIRANA GOULETY, INONA KOA NY ASA FAMELOMAMPÒNAO?

INONA NO MAHA SOA NA MAHA RATY NY FAMPIASANA GOULETY HATAO LAKOURO?

F RESUME

Ce projet évalue l’importance de l’usage de gaulettes comme clôture des habitations dans la ville de Toliara et analyse les conséquences des prélèvements de bois correspondants sur les forêts aux alentours. Des enquêtes et observations directes sur l’usage des gaulettes comme clôture ont d’abord été faites afin d’identifier les sites de prélèvements et les espèces utilisées et de connaître les dimensions des bois utilisés (144 utilisateurs ; 49 producteurs et 9 intermédiaires). Ensuite, des estimations de la longueur totale des clôtures en bois dans la ville de Toliara ont été effectuées à l’aide de GPS et d’images Google Earth, afin d’évaluer la quantité de bois correspondant. Puis des relevés floristiques dans les sites de prélèvement (11 placeaux) et dans d’autres sites plus intacts (10 placeaux) ont été réalisés pour analyser les effets des prélèvements de gaulettes sur les forêts. Enfin, une cartographie diachronique de la couverture forestière (images Landsat de 1989, 2000 et 2010) d’une zone incluant les sites de prélèvement a été faite pour analyser les éventuels effets de cette exploitation forestière au niveau paysager. Les ménages qui utilisent des clôtures en gaulette à Toliara proviennent de pratiquement tous les milieux socioprofessionnels. La principale raison de l’usage de ce type de clôture est son faible coût par rapport aux autres matériaux de construction même si elle n’est pas durable (<6 ans). La longueur des clôtures en gaulette dans la ville de Toliara est d’environ 506 km et le nombre de gaulettes correspondant est de 14-20 millions. Les sites de prélèvement se situent dans les communes d’Andranohinaly, bordant la RN 7 et de Maromiandra, riveraine du fleuve Fiherenana, à moins de 40 km à vol d’oiseau de la ville de Toliara. Les prélèvements de gaulettes affectent la structure (hauteur, densité et diamètre moyen) des fourrés xérophiles mais pas leur diversité ni leur régénération. Les sites de prélèvement de gaulettes subissent une déforestation importante (perte annuelle≥2%) mais ce phénomène est essentiellement dû à la pratique de la culture sur brûlis. Au final, les impacts écologiques des prélèvements de gaulettes sur les fourrés xérophiles du District de Toliara II sont assez limités.