Université Du Québec Mémoire Présenté À L'université Du
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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC MÉMOIRE PRÉSENTÉ À L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN LETTRES PAR GAYLEBÉGIN HÉRITAGES IDÉOLOGIQUES ET CULTURELS DE L'ORDRE DE BON TEMPS ET DE LA GÉNÉRATION DE L'HEXAGONE DANS LA CRÉATION DU PREMIER RÉSEAU DE CHANSONNIERS AU QUÉBEC JANVIER 2009 Université du Québec à Trois-Rivières Service de la bibliothèque Avertissement L’auteur de ce mémoire ou de cette thèse a autorisé l’Université du Québec à Trois-Rivières à diffuser, à des fins non lucratives, une copie de son mémoire ou de sa thèse. Cette diffusion n’entraîne pas une renonciation de la part de l’auteur à ses droits de propriété intellectuelle, incluant le droit d’auteur, sur ce mémoire ou cette thèse. Notamment, la reproduction ou la publication de la totalité ou d’une partie importante de ce mémoire ou de cette thèse requiert son autorisation. « Moi Mario, j'ai lu ça queq'part, c'est Beethoven qui a lâché une craque à son chum, y y'a dit: "Si tu veux être international, chante ton pays". Ça vaut c'que ça vaut, mais ... j'pense qu'y'a du bon sens là-d'dans» Les frères Goyette « Sts-333 » Minimiser les dégâts, cd 2007 Il Merci À Jacques et Michel, pour y avoir cru malgré tout... À maman, papa, Nicole, Denis, pour avoir été des supporters de tous les instants .. À Stef, tu es une inspiration .. À Patricia, pour avoir changé le cours de mon histoire ... III TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS. .. ........................... .. ................................. 111 TABLE DES MATIÈRES............................................................................ IV INTRODUCTION........................................................................................ 1 CHAPITRE 1 DE LA TRADITION À LA MODERNITÉ: LA CHANSON QUÉBÉCOISE DES ANNÉES CINQUANTE. .. ............ 13 1. La transformation passe par la modernisation: « plusieurs choses naissent du chaos»... .......... .......... ................. ... 14 2. La Bonne Chanson: outil de propagande de la tradition orale...... 22 3. Les premières figures isolées d'auteurs-compositeurs-interprètes au Québec.. .... .. ... .. .. .. ... .. .. .. .. .. ..... 26 4. Quand le Québec s'ouvre sur le monde : une révolution musicale qui fait du bruit... ...... ..................... ... ... ... 28 5. Les Bozos : leurs débuts................................................................ 33 CHAPITRE 2 DE LA CAMPAGNE À LA VILLE LOISIR ET CULTURE: L'EXEMPLE DE L'HEXAGONE.................... 41 1. Le phénomène de l'urbanisation au Québec et ses conséquences..................................................................... 41 2. 1900-1940 : restructurations et adaptations.................................. 45 3. 1940-1960 : Où les futurs décideurs scellent leur destin... ... ..... ... 47 4. « Nous voulons être des hommes complets ».. ............................. 51 5. L'après OBT....................... ... ......... ................... .. ................ ........ 57 6. L'Hexagone: ses débuts.............................................................. 59 7. Esthétique et orientation poétique de la maison d'édition........... 61 IV CHAPITRE 3 POÉSIE MODERNE ET CHANSON À TEXTE: LES MULTIPLES MANIÈRES DE DIRE LA POÉSIE À TRAVERS LA FIGURE DE JEAN-PAUL FIUON........................... 67 1. De l'Hexagone à Bozo: rencontres et affinités........................... 67 2. Être chansonnier: définition et analyse...................................... 76 3. Jean-Paul Filion : « Poésie, droit de parole et de chanson »...... 83 4. Chansons à textes et poèmes chantés: exemples et analyses..... 87 5. Jean-Paul Filion et sa guitare: authenticité et poésie............... 88 6. Demain les herbes rouges: « symbole de l'énergie revendicatrice )). ..................................... 94 7. Entre poète et chansonnier......................................................... 102 8. Dédicaces et échantillonnage: le paratexte pour consolider le réseau... ...... ....... ... .... ....... .......... 105 CONCLUSION........................................................................................ 109 BIBLIOGRAPHIE............................................................... .................... 119 v INTRODUCTION Longtemps la chanson a été considérée comme un genre mineur. Bien qu'on ne puisse nier que celle-ci, par la longue tradition orale qui la sous-tend, « est une forme d'expression existant depuis le berceau des civilisationsl », les études littéraires qui en traitent continuent d'aborder la chanson exclusivement comme un texte coupé des deux éléments qui lui donnent sa raison d'être: la musique et la société qui l'entoure. Pour arriver à rendre compte avec le plus de justesse possible du genre, il faut prendre en compte non seulement le texte mais aussi le contexte de création et de diffusion. Qu'elle prenne la forme d'un poème chanté (chanson à texte) ou d'air à danser (chanson populaire), la chanson est assujettie à de nombreux réseaux sociaux sous-tendant sa création (production, diffusion, popularisation), ce qui exige une étude à plusieurs niveaux. Quoi qu'on en dise, la chanson demeure un acte de création social et, sans la présence d'un tiers, l'auditeur, elle n'a pas lieu d'exister. L'histoire de la chanson québécoise est bien jeune. À l'instar de la littérature québécoise, elle s'est d' abord développée à l'ombre de la France. Cette histoire peut historiquement se vanter d'être issue d'un des plus vieux corpus au monde: la chanson folklorique européenne. Les colons venus d'Europe ont évidemment apporté avec eux ce qu'ils avaient de plus cher: leurs traditions. Dans ce Nouveau monde, où tout était à 1 Robert Léger, La chanson québécoise en question, Montréal, Québec Amérique, « En question », 2003, p.7. faire et où l'éducation était affaire d'élite, le transfert des saVOIrS comme des divertissements se faisait principalement de bouche à oreille. La Nouvelle-France, en voulant recréer la France en Amérique, a donc été gavée d'histoires et de chansons pour lutter contre l'oubli. Le fonds culturel québécois est donc largement français, mais aussi partiellement britannique, et ces folklores, exportés outre Atlantique, ont nourri notre imaginaire tout en évoluant peu à peu, pour y introduire de nouveaux thèmes et de nouveaux rythmes. 2 Évidemment, tout n'est pas resté figé entre 1760 et 1927 • Reste que sur beaucoup de plans, peu de choses ont changé pendant cette période : les chansons se transmettaient encore essentiellement par l'oral et hors des circuits commerciaux. Le plus souvent, les interprètes ont eu recours aux textes traditionnels, de sorte qu'il y a eu peu d'acteurs qui ont créé leurs propres chansons et encore moins qui ont pensé à gagner leur vie avec cette activité. Comme nous le montrerons dans le premier chapitre, tout commence à changer au début du vingtième siècle, c'est pourquoi l'on peut constater, rétrospectivement, qu'avec La Bolduc apparaît la première figure d'auteure compositeure et interprète consacrée. C'était en 1927, il Y a seulement 82 ans. Le développement des différentes technologies coïncide donc avec l'arrivée des premiers interprètes et, surtout, des premiers auteurs faisant carrière dans le domaine. Et pour cause: la chanson sortait désormais des soirées de famille pour rejoindre tout le Québec par la radio et le disque. Par le fait même, on avait accès à ce qui se faisait ailleurs et que l'on pouvait allègrement reprendre ou copier. Par ailleurs, le baby-boom, qui débute 2 Nous retenons cette date, car elle correspond aux débuts professionnels de La Bolduc. 2 3 pendant la guerre, vers 1942-1943, et se poursuit sur vingt ans , a fait que, « quinze ans après la guerre, le pourcentage de jeunes dans la population nord-américaine n'a jamais été aussi élevé [ ... ]4 » Léger, dans son ouvrage La chanson québécoise en question, affirme aussi que « pour la première fois dans l'histoire, les jeunes vont s'approprier un courant artistique et en faire leur étendardS ». C'est donc dire qu'autour de 1960, la chanson, qu'elle soit populaire ou à texte, sera pour la première fois conçue par et pour une génération spécifique, dont elle rendra compte des préoccupations. C'est d'ailleurs au public, en grande partie du moins, que l'on doit cette révolution musicale car c' est lui qui assure la véritable réception des œuvres: un artiste qui n'est pas écouté fera long feu. Mais comment s'est produit cette rencontre qui aboutira à la création de la première d'une lignée impressionnante de boîtes à chansons ayant pignon sur rue un peu partout au Québec? Sur cela, l'histoire est discrète. D'un point de vue littéraire, la genèse de la création, tous genres confondus, s'est vue étudiée de plusieurs manières, avec plusieurs approches différentes. Pour la chanson, il en va tout autrement. D'un côté, les études sur la chanson abordent le texte pour lui-même. En l'abordant comme un poème, il devient plus facile d'essayer de lui donner un caractère noble mais cela vient biaiser la lecture qu'on en fait. Il ne sera donc pas question de valoriser l'étude de la chanson en abordant le texte comme une création strictement poétique, ni de se pencher sur la chanson comme s' il s'agissait d'un pur texte, d'un produit sans créateur. Certains 3 Du moins, c'est la définition qu'en donne François Ricard dans son livre La génération lyrique. Il précise aussi que, selon les historiens, ce baby-boom débute directement à la fin de la guerre et s'étale sur quinze ans. (François Ricard, La génération lyrique. Essai sur la vie et l'œuvre des premiers nés du baby boom, Montréal, Boréal, 1992,