UNIVERSITE ------ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES ------Mention Agriculture Tropicale et Développement Durable Parcours : Agriculture tropicale

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Diplôme d’ingénieur agronome au grade Master 2

Efficacité de l’utilisation des plantes acaricides

pour gérer la varroase dans le district de

Manjakandriana

Présenté par EUGENE Salotriniaina Anjarasoa Fehizoro Promotion : FANDRIAKA MISONGA

Soutenu le 18 juin 2018 devant le jury composé de :

- Président : Mr Harilala ANDRIAMANIRAKA - Examinateur externe : Mme Naritiana RAKOTONIAINA RANAIVOSON - Examinateur interne : Mr Narilala RANDRIANARISON - Encadreur pédagogique : Mme Halitiana RAFALIMANANA

UNIVERSITE ANTANANARIVO ------ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES ------Mention Agriculture Tropicale et Développement Durable Parcours : Agriculture tropicale

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Diplôme d’ingénieur agronome au grade Master 2

Efficacité de l’utilisation des plantes acaricides

pour gérer la varroase dans le district de

Manjakandriana

Présenté par EUGENE Salotriniaina Anjarasoa Fehizoro Promotion : FANDRIAKA MISONGA

Soutenu le 18 juin 2018 devant le jury composé de :

- Président : Mr Harilala ANDRIAMANIRAKA - Examinateur externe : Mme Naritiana RAKOTONIAINA RANAIVOSON - Examinateur interne : Mr Narilala RANDRIANARISON - Encadreur pédagogique : Mme Halitiana RAFALIMANANA

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est le fruit de collaboration de diverses personnes. Sans pouvoir les citer toutes, qu’il me soit permis de mentionner et de remercier ici.

- Monsieur Harilala Jaona ANDRIAMANIRAKA, Docteur/HDR en Sciences Agronomiques, Enseignant-Chercheur et responsable de la Mention Agriculture Tropicale et Développement Durable (AT2D) à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), qui a présidé la séance de soutenance. Je vous adresse mes plus hautes reconnaissances, - Madame Naritiana RAKOTONIAINA RANAIVOSON, Docteur en Sciences Agronomiques, Enseignant-Chercheur au sein de la mention Foresterie et Environnement à l’ESSA, d’avoir accepté d'être l’examinateur de ce travail. - Monsieur Narilala RANDRIANARISON, Docteur en Agro-économie, Enseignant- Chercheur au sein de la mention Agriculture Tropicale et Développement Durable (AT2D) à l’ESSA, d’avoir accepté d'être l’examinateur de ce travail. - Madame Halitiana Joséa RAFALIMANANA, Professeur des Sciences Agronomiques, Enseignant-Chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), et mon encadreur pédagogique. Ses précieux conseils et ses recommandations m’ont été d’une grande importance pour la réalisation de ce travail.

Je tiens aussi à témoigner ma reconnaissance à : - RAHARISON Jean Rene qui m’a donné la permission d’utiliser ses ruchers pour mon expérimentation et de m’avoir aidé pour les travaux de terrain - La promotion Fandriàka Misonga - Ma famille et mes ami(e)s pour leurs conseils et aides dans la réalisation de ce travail

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SOMMAIRE REMERCIEMENTS ...... i SOMMAIRE ...... ii LISTE DES TABLEAUX ...... iv LISTE DES FIGURES ...... v LISTE DES ABRÉVIATIONS ...... vi GLOSSAIRE ...... vii RESUME...... viii ABSTRACT ...... ix FAMINTINANA ...... x 1. Introduction ...... 1 2. Etat d’art ...... 3 2.1. Généralités sur l’abeille ...... 3 2.2. Gestion du varroa ...... 5 2.3. Plantes acaricides utilisées ...... 8 3. Matériel ...... 10 3.1. Site d’étude ...... 10 3.2. Ruches ...... 13 3.3. Acaricides utilisés ...... 14 3.4. Autres matériels...... 15 3.5. Matériel d’extraction des huiles essentielles ...... 15 4. Méthodologie de travail ...... 15 4.1. Principe de travail ...... 15 4.2. Méthodologie d’enquête et d’observation ...... 16 4.3. Test d’efficacité de quelques plantes acaricides ...... 17 4.4. Analyse des huiles essentielles ...... 20 4.5. Méthode d’analyse...... 20 5. Résultats et interprétations ...... 22 5.1. Situation de l’apiculture ...... 22 5.2. Importance de la varroase dans le district de Manjakandriana ...... 26 5.3. Efficacité de quelques plantes acaricides ...... 29 6. Discussion ...... 37 6.1. Situation de l’apiculture dans le district de Manjakandriana ...... 37 6.2. Influence des facteurs abiotiques sur le taux de varroa ...... 38

ii

6.3. Efficacité des traitements sur l’attaque de varroa ...... 38 6.4. Limite de l’étude ...... 41 6.5. Recommandation ...... 42 7. Conclusion ...... 43 BIBLIOGRAPHIE : ...... 44 Liste des annexes ...... I

iii

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1- Répartition du travail des ouvrières selon l'âge ...... 4 Tableau 2- Données météorologique de Manjakandriana ...... 12 Tableau 3- Numéros des ruches en fonction des traitements ...... 14 Tableau 4- Calendrier apicole du district de Manjakandriana...... 24 Tableau 5-Matrice de corrélation ...... 29 Tableau 6-Coefficient de détermination ...... 29 Tableau 7-Corrélation entre le taux d'infestation initiale, la durée du traitement et le taux d'infestation finale ...... 31 Tableau 8-Statistique sommaire de l'efficacité des traitements ...... 32 Tableau 9-Constituants de l'huile essentielle du Dryopteris filix-mas ...... 34 Tableau 10-Constituants de l'huile essentielle de Pteridium aquilinum ...... 35 Tableau 11-Constituants de l'huile essentielle de Chenopodium ambroisoides ...... 36 Tableau 12-Classification des abeilles et caractéristiques...... II

iv

LISTE DES FIGURES Figure 1- Plantes acaricides utilisées ...... 10 Figure 2- Localisation de Manjakandriana ...... 11 Figure 3- Courbe ombrothermique de Manjakandriana ...... 11 Figure 4-Ruche d'expérimentation ...... 14 Figure 5--Numérotation des ruches ...... 14 Figure 6- Matériels de comptage ...... 15 Figure 7- Traitement avec Apistan® ...... 17 Figure 8- Traitement avec culture de fougère mâle ...... 18 Figure 9- Feuille de fougère mâle ...... 18 Figure 10- Feuille de fougère aigle ...... 18 Figure 11- Feuille de fausse ambroisie...... 18 Figure 12- Comptage des varroas phorétiques ...... 19 Figure 13-Nombre de ruches par apiculteur ...... 22 Figure 14- Type de ruche utilisée ...... 23 Figure 15-Matériels apicoles ...... 23 Figure 16-Mode de peuplement des ruchers ...... 24 Figure 17-Destination du miel récolté ...... 25 Figure 18- Problèmes de l'apiculture ...... 27 Figure 19-Types de traitements utilisés...... 28 Figure 20-Apiguard ...... 28 Figure 21-Apipro ...... 28 Figure 22-T'Varroa ...... 28 Figure 23- Influence des facteurs abiotiques et des traitements sur l'évolution du taux d'infestation de varroa...... 30 Figure 24-Courbe d'évolution de l'efficacité des traitements ...... 32 Figure 25- Ruches traditionnelles ...... VII Figure 26- Ruche de type Dadant-blatt ...... IX Figure 27- Ruche de type Langstroth ...... IX Figure 28- Enfumoir ...... IX Figure 29- Lève cadre ...... X Figure 30- Brosse à abeille ...... X

v

LISTE DES ABRÉVIATIONS CITE : Centre d’information Technique et Economique

CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique

CPG : Chromatographie en Phase Gazeuse

FENAM : Fédération Nationale des Apiculteurs Malagasy

IEFN : Inventaire Ecologique et Forestier National

IMRA : Institut Malgache de Recherches Appliquées

OIE : Office international des épizooties, dont le nom a changé en Organisation mondiale de la santé animale

vi

GLOSSAIRE Apiculture : Technique de l'élevage des abeilles.

Caste : Groupe d’individus spécialisés dans une fonction

Cheptel apicole : Ensemble d’exploitation apicole

Ectoparasite : Parasite externe

Enruchement : Action de peupler d'abeilles une ruche

Essaimage : Action de quitter la ruche pour former une colonie nouvelle

Hémicryptophyte cespiteuse : Plante vivace qui forme des touffes de tiges

Hémolymphe : Fluide jouant le rôle du sang chez les invertébrés.

Lanière : Longue et étroite bande

Lute alternative : Lutte ne faisant pas intervenir des produits chimiques, mais plutôt les biopesticides, l’utilisation d’auxiliaires, les bonnes pratiques culturales et les moyens mécaniques.

Nymphose : Transformation d'une larve d'insecte en nymphe.

Oléagineux : Qui contient de l’huile

Parthénogenèse : Reproduction sans intervention d'un mâle dans une espèce, caractérisée par l'existence de deux sexes.

Pennatiséquée : Une feuille dont les lobes sont en disposition pennée et dont les échancrures atteignent la nervure médiane de la feuille.

Période de miellé : Période saisonnière de production du nectar butiné par les abeilles

Phase phorétique : phase relative à la phorésie qui est un comportement de certains animaux en se faisant transporter par d'autres

Phénologie : Étude des variations des phénomènes périodiques de la vie animale et végétale, en fonction du stade de développement.

Plante mellifère : Plantes produisant de bonnes quantités de nectar et de pollen de bonne qualité et accessibles par les abeilles.

Réverbération : Réfléchissement de la lumière par une surface qui la diffuse.

Rhizome : Tige souterraine, qui porte des racines et des tiges aériennes.

Rudérale : Qui croît parmi les décombres.

vii

RESUME Face au problème des apiculteurs Malagasy concernant le traitement de la varroase, l’état de l’apiculture dans le district de Manjakandriana, une région possédant une certaine potentialité en apiculture, est à examiner. Une lutte contre cet ectoparasite a été menée en expérimentant l’utilisation de la fougère mâle (Dryopteris filix-mas), de la fougère aigle (Pteridium aquilinum) et de la fausse ambroisie (Chenopodium ambroisoides). Pour ce faire, une enquête sur trente apiculteurs et une observation de la zone ont été effectuées. Ensuite une expérimentation a été réalisée, notamment sur l’efficacité des traitements chimiques, en utilisant l’Apistan (tau- fluvalinate), et des traitements biologiques, en insérant des feuilles de plantes acaricides et en cultivant des fougères mâles autour des ruchers. Afin d'identifier les constituants chimiques de ces plantes, une analyse CPG de l’huile essentielle qu’elles contiennent a été effectuée. Les résultats ont montré que la pratique apicole s’est modernisée mais le nombre de ruche par apiculteurs est encore faible. Le rendement est de 8,3 L/ruche /récolte et les produits sont majoritairement destinés à la vente. Le plus grand problème des apiculteurs est le varroa, et pour le traiter, 60 % des apiculteurs utilisent des produits chimiques. Ensuite, l’infestation de ce parasite n’est pas liée aux facteurs climatiques (température moyenne, l’humidité relative et la pluviométrie) et le traitement d’Apistan a été la plus efficace (100%), suivi de la culture de fougère mâle (77%). Toutefois, les matières actives présentes dans la fougère mâle n’ont pas été identifiées. En somme, l’apiculture dans le district de Manjakandriana a connu une évolution mais bloquée par différents facteurs, et l’efficacité de la culture de fougère mâle peut être due au (E)-nérolidol qu’elle contient.

Mots clefs : Abeille, contrôle, plante acaricide, Principale substance, Situation apicole, Manjakandriana, Varroa destructor.

viii

ABSTRACT In view of the problem of Malagasy beekeepers concerning the treatment of varroasis, the state of beekeeping in the Manjakandriana district, a region with some potential for beekeeping, needs to be examined. A fight against this ectoparasite should be directed by experimenting the use of the male fern (Dryopteris filix-mas), the bracken fern (Pteridium aquilinum) and the false ambrosia (Chenopodium ambroisoides). To do this, a survey of thirty beekeepers and an observation of the zone were carried out. Then an experience has been conducted, focused in the effectiveness of chemical treatments, using Apistan (tau-fluvalinate), and biological treatments, by inserting acaricidal plant leaves and growing male ferns around the apiaries. In order to identify the chemical constituents of these plants, a GPC analysis of the essential oil they contain was carried out. The results showed that apicultural practice has been modernized but the number of hives per beekeepers is still low. The yield is 8.3 L / hive / crop and the products are mainly sold. The biggest problem for beekeepers is varroa mites, and to treat it, 60% of beekeepers use chemical products. However, the infestation of this parasite is not related to climatic factors (average temperature, relative humidity and rainfall) and the Apistan treatment was the most effective (100%), followed by the fern culture male (77%). But the active ingredients present in the male fern have not been identified. In short, beekeeping in the Manjakandriana district has evolved but is blocked by various factors, and the efficiency of the male fern culture may be due to the (E) -nérolidol it contains.

Keys words: Bee, Control, Acaricide plant, Main substance, Apiculture situation, Manjakandriana, Varroa destructor.

ix

FAMINTINANA Manoloana ny olana mahazo ny mpiompy tantely Malagasy amin’ny resaka Varoasy, dia nanadihady ny toetrin’ny fiompiana tantely tao Manjakandriana, faritra iray manana herimpamokarana tantely, nanandrana ihany ko ny Dryopteris filix-mas, ny Pteridium aquilinum ary ny Chenopodium ambroisoides hoentina hifehezana io katsentsitra io. Nisy noho izany ny fanadihadiana mpiompy tantely miisa telopolo (30), fijerena ifotony ny toerana manodidina, andrana momba ny fandairan’ireto fanfody simika tamin’ny fampiasana ny Apistan® (tau- fluvalinate) ary biologika tamin’ny fametrahana ravin’ireo zavamaniry telo voatanisa teo aloha ao anaty vatan-tantely ary ny fambolena ny D. filix-mas manodidina ny vatan-tantely. Mba ahalàlana ireo singa simika ao anatin’ireo zava-maniry ireo dia natao fanahotoana CPG ny menaka azo tamin’izy ireo Hita ary fa efa manarapenitra ny fomba fiompiana tantely na dia mbola vitsy ary ny vata hanana’ny tsirairay. Ahazoana 8,3L/vata vokatra tantely ary ny volana jona ka hatramin’ny septambra no tena ahitana betsaka ny fiotazana. Hita ihany koa fa ny varoasy no tena olan’ny mpiompy tantely ary 60 % izy ireo dia mampiasa fanafody simika handringanana izay. Tsy misy hifandraisany amin’ny toetr’andro (mari-pana, enton-drano ara-tsindry ary rotsak’orana) anefa ny fihanahan’ilay aretina. Ary hita tamin’ny andrana natao fa ny Apistan® no tena nandaitra (100%) ary ny fambolena D.filix-mas manodidina ny vata kosa ny ara biologika (77%). Kanefa tsy hita avy tamin’ny fanahotoana CPG ireo singa maro an’isa tao anatin’io zavamaniry io. Rehefa nodinihana ary dia hita fa nivoatra ny fomba fiopiana tantely tao amin’ny fivondronana saingy vosakan’ny toe-javatra maro ary ny fisian’ny singa atao hoe (E)-nérolidol no nahatonga ny voly D.filix-mas nandaitra tamin’ny ady amin’ny varoasy.

Teny fototra: Tantely, Famerana, zava-maniry mamono kitsetsitra, singa fototra, toetrin’ny fiompiana tantely, Manjakandriana, Varroa destructor.

x

1. Introduction L’abeille est essentielle à la vie sur Terre et constitue un modèle privilégié pour les scientifiques : son étude permet de répondre à de nombreuses questions d’intérêt général, mais également de mieux connaître la contribution de cet insecte sur le plan écologique et économique.

L’abeille présente en effet un intérêt économique indéniable. Nous pensons bien évidemment aux produits de la ruche, mais aussi et surtout à son rôle fondamental dans la pollinisation et, par conséquent, dans la survie des cultures. La pérennité de 6% des plantes à fleur (environ 20 000) dépend de la pollinisation des abeilles et environ 80% des espèces de plantes à fleurs sont pollinisées par les abeilles domestiques et sauvages. Parmi ces végétaux, il y aurait 40% de plantes cultivées telles que les fruits, les légumes et les oléagineux. L’abeille est également une clef écologique essentielle et sa disparition entraînerait des problèmes pour la nature et, en cascade, pour l’espèce humaine. Dans ce contexte, la conservation de l’abeille compte parmi les préoccupations majeures de l’Homme (Gael, 2013). Or, depuis quelques années le sort des abeilles est devenu inquiétant : leur taux de mortalité a atteint 30 à 35 %, taux anormalement élevé qui atteint dans certains cas 50 % de pertes hivernales. Sur le banc des accusés : l’épandage des substances chimiques qui par les effets dérives qui polluent l'environnement, la présence de parasite, les effets désastreux des monocultures, les ravages du frelon asiatique, etc. (Deborah, 2013). Concernant les parasites, le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’ Organisation mondiale de la santé animale (OIE), six parasites sont inscrits dans la catégorie des maladies des abeilles : l’acarien Acarapis woodi (Trombidiformes, Tarsonemidae) qui cause l’acarapiose, la bactérie Paenibacillus larvae (Bacillales, Paenibacillaceae) responsable de la loque américaine, la bactérie Melissococcus plutonius (Lactobacillales, Enterococcaceae) agent de la loque européenne, un coléoptère nommé Aethina tumida (Coleoptera, Nitidulidae), des acariens du genre Tropilaelaps (T. clareae et T. koenigerum)(Mesostigmata, Laelapidae) et enfin l’acarien varroa dont Varroa destructor (Mesostigmata, Varroidae) qui est la plus importante car toutes ses espèces sont présentes partout dans le monde à l’exception de l’Australie et de l’ile Sud de la Nouvelle Zélande (OIE, 2012).

Les dégâts causés par le varroa, mondialement connus peuvent aller jusqu'à l’effondrement total de toutes les ruches dans les régions infestées. Les apiculteurs victimes ont vu leur production de miel réduite de moitié, en raison de la forte mortalité des abeilles depuis son arrivée à en 2010 (Razafindrazaka, 2014). Mener des recherches sur les luttes possibles contre cette maladie est donc primordiale car la filière miel est très importante pour le pays. Et étant donné que l’accès aux produits chimiques est encore difficile pour les apiculteurs malagasy, l’utilisation des produits naturels est l’une des solutions la plus appropriée, mais une question se pose : Est-ce que Varroa destructor constitue-t-il une grande menace pour l’apiculture et existe-t-il un traitement adéquat pour les apiculteurs Malagasy ?

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L’objectif global de l’étude sera donc de mettre au point une stratégie de lutte alternative pour contrôler l’attaque du varroa et d’améliorer la rentabilité économique du cheptel apicole.

Les objectifs spécifiques consistent à : ➢ Connaitre l’importance de la varroase dans le District. ➢ Déterminer le degré d’influence des facteurs abiotiques sur le taux d’infestation du varroa. ➢ Déterminer l’efficacité de l’utilisation des plantes acaricides Dryopteris filix-mas (fougère male), Pteridium aquilinum (fougère aigle) et Chenopodium ambrosioide (fausse ambroisie) en tant que moyen de lutte contre la varroase

En effet, Varroa est un parasite extrêmement nocif qui peut parasiter les nymphes et les adultes des abeilles. Il est l’un des causes du déclin de cette espèce et provoque des pertes économiques importantes en apiculture (CNRS, 2015). Ce qui aboutit à la première hypothèse :« la varroase est le facteur qui bloque le développement de l’apiculture dans le District de Manjakandriana. »

L’étude de la dynamique de population de Varroa destructor a fait l’objet d’une grande quantité de publications et de plusieurs tentatives de modélisations qui révèlent la grande complexité de cette relation de parasitisme qui dépend du climat, des phénomènes atmosphériques, de la race d’abeille, des pratiques de l’apiculteur, de la structure de la ruche, de la souche de varroa (anonyme, 2017). La deuxième hypothèse suppose donc que : « le taux de varroa est influencé par les conditions climatiques. »

Sur une étude de Imdorf et al. (1999), plus de 150 huiles essentielles avec leurs composants ont été évalués dans les tests de dépistage en laboratoire pour la lutte contre Varroa. Cependant, très peu d'entre eux se sont révélés efficaces lorsqu'ils ont été testés. Donc, il existe certaines molécules produisant des effets sur le varroa. Ce qui nous a conduits à cette troisième hypothèse : « Au moins une plante contient des molécules ayant une propriété acaricide afin de contrôler le varroa »

Pour bien représenter le travail, le document ci-contre développera en un premier lieu les généralités relatives au sujet ; en deuxième lieu, les matériels et méthodes utilisées durant toute l’étude ; en troisième lieu, les résultats obtenus et la dernière sera réservée aux discussions.

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2. Etat d’art 2.1. Généralités sur l’abeille 2.1.1. Description générale Madagascar n'abrite qu'une seule variété d'abeille : Apis mellifera unicolor (Hyménoptères- Apoïdea). Cette dernière est de petite taille, de couleur noire, à faible pilosité, très active et douce (Jean- Prost, 1987 ; Douhet, 1962), ce qui facilite son élevage (la capture, l'apprivoisement et les interventions diverses). Mais elle présente des faiblesses sur sa stabilité : essaimages répétés et tendance même à l'abandon du nid qui semble être lié à la petite taille du rucher. La variété unicolore est également connue dans les Mascareignes (îles de La Réunion et Maurice) (Douhet, 1962).

2.1.2. Organisation sociale des abeilles L’abeille est un insecte social qui est défini selon trois critères : une coopération entre les individus adultes dans l’entretien du couvain, une présence simultanée d’au moins deux (2) générations d’adultes et l’existence d’une division reproductible du travail (Wilson, 1971). Les abeilles sont organisées selon une structure sociale bien établie, constituée de trois castes : les ouvrières, la reine et les faux bourdons.

- Les ouvrières : elles accomplissent toutes les tâches nécessaires au sein de la colonie, seule la reproduction est réservée à la reine et aux faux bourdons. Quand une ouvrière émerge de son alvéole, ses caractéristiques anatomiques sont déjà définies, mais les glandes ne se développeront que plus tard. Le comportement de l’ouvrière se modifiera en conséquence tout au long de sa vie. Les jeunes ouvrières s’activent surtout dans le nid à couvain central ; elles nettoient les cellules, nourrissent le couvain et prennent soin de la reine. Les abeilles d’âge moyen travaillent principalement dans les parties périphériques des rayons où elles réceptionnent et stockent le nectar, entreposent le pollen et se chargent de la ventilation de la ruche. Les ouvrières âgées travaillent presque uniquement comme butineuse à l’extérieur de la ruche. Lors du passage de l’âge moyen à l’âge avancé, certaines abeilles deviennent gardiennes. Cette spécialisation temporaire, selon l’âge de l’abeille, permet une répartition du travail (tableau 1).

- La reine : elle est également appelée mère. Elle est plus grande que l’ouvrière et a un long abdomen avec des ovaires bien développées. Elle se charge de la descendance en pondant des œufs. La reine est constamment soignée et nourrie par les ouvrières.

- Les faux-bourdons : les animaux mâles de la colonie d’abeilles sont formés, comme chez tous les Hyménoptères, à partir d’œuf non fécondés (parthénogenèse). Ils sont haploïdes ; cela veut dire qu’ils ne possèdent qu’un lot de chromosome qu’ils héritent de leur mère (n=16). Les faux bourdons sont responsables de la fécondation des jeunes reines et participent à la ventilation de la ruche (Vincent et al., 2014).

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Tableau 1- Répartition du travail des ouvrières selon l'âge

Jours après Activité Activité des glandes éclosion Abeille d’intérieur 1-2 Nettoyeuse : nettoie les cellules à couvain qui viennent d’être libérées 3-12 Nourrisse : nourrit les Les glandes hypophrygiennes larves produisent la gelée nourricière 12-20 Réceptionniste de nectar : Les glandes nourricières fabrique et stocke le miel sécrètent des enzymes pour la fabrication de miel

Bâtisseuse : construit les Les glandes cirières atteignent rayons leur taille maximale

Gardienne : surveille Les glandes à venin l’entrées de la ruche remplissent le sac à venin Abeille d’extérieur 20-fin de vie Butineuse : récolte nectar, pollen, eau, propolis Source : Vincent et al, 2014

2.1.3. Apiculture à Madagascar A Madagascar, trois formes d’apiculture sont rencontrées :

L’apicueillette, encore répandue dans certaines régions, consiste à chercher des essaims sauvages et d’en extraire le miel. C’est dans l’Ouest du Pays (Morondava) et dans la région de Sofia que cette technique est encore beaucoup pratiquée, notamment par les chasseurs. Environ 50 % des apiculteurs la pratiquent encore même si elle est interdite par les organismes de préservation de l’environnement car elle induit souvent une découpe de l’arbre non contrôlée (Lagarde et Rakotovelo, 2004). Aujourd’hui face aux sensibilisations concernant la protection des ressources naturelles, et la rareté des essaims sauvages, les apiculteurs tendent à convertir leur technique.

L'apiculture traditionnelle est quant à elle réalisée à partir de ruches originelles en poterie, vieilles caisses ou en troncs d’arbres souvent fabriquées par les apiculteurs eux-mêmes et abritant des essaims sauvages (Schneider et Thierry, 2007). Leur proportion dans la grande Iles est de 35 % (Frank, undated). Selon un rapport du CITE, Manjakandriana serait la région de l’île où ce type d’apiculture permettrait de réaliser le plus de bénéfice. En effet, c’est la seule région de Madagascar où le miel est facilement vendu en brèches, évitant ainsi toutes complications pouvant découler de l’extraction et du stockage de miel. Aujourd’hui, grâce à l’appui de plusieurs acteurs

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de développement, les apiculteurs manifestent de plus en plus un vif intérêt pour l’apiculture moderne.

L'apiculture moderne nécessite l’utilisation de ruches à cadres de type Langstroth ou Dadant. Cette exploitation pratique l’extraction du miel grâce à un extracteur. C’est dans la région de Vatovavy Fitovinany, dont la capitale est Manakara, que se concentre la majorité des apiculteurs pratiquant l’apiculture moderne. Celle-ci permet un meilleur rendement avec sur le long terme, la réalisation de profits importants pour les paysans (Sophie, 2011). A Madagascar, elle représente environ 15% des apiculteurs (Frank, undated).

2.1.4. Ennemis De nombreuses pathologies et parasites affectant les populations d’abeilles sont impliquées dans la mortalité et l’affaiblissement des abeilles. Ils peuvent être des acariens (Varroa destructor) ou des insectes (Galleria mellonella, etc.). 2.2. Gestion du varroa 2.2.1. Historique Selon Le conte et Jéanne (1991), après la deuxième guerre mondiale plusieurs importations d’abeilles mellifères Apis mellifera, provenant d’Europe, furent effectuées vers l’Indonésie afin d’améliorer le rendement de leur production apicole. Le rapprochement d’A. mellifera avec l’abeille indigène Apis cerana fit en sorte que son parasite Varroa jacobsoni a rapidement réussi à s’établir sur ce nouvel hôte. Malgré le fait que Varroa ne semblait guère affecter A. cerana et même vivre avec un certain équilibre écologique avec son hôte (Rath, 1999), il s’avéra un parasite important pour A. mellifera. Des exportations d’abeilles à partir de ce premier foyer d’infestation (Indonésie) vers le continent asiatique et vers le Japon ont créé de nouveaux sites d’infestation et ont accentué sa propagation. La varroase est apparue en U.R.S.S. en 1967 et la propagation s’effectue rapidement dans toute l’Europe de l’Est. En 1981, des colonies d’abeilles infestées par la varroase sont retrouvées en Allemagne (Ritter et Ruttner,1981) et l’année suivante en France.

Son arrivée en Amérique semble s’être produite selon deux origines d’après les analyses génomiques du parasite (de Guzman et al., 1997). En Amérique du Sud, il apparait pour la première fois au Paraguay en 1971 et serait d’origine japonaise. Et en Amérique du Nord (aux Etats-Unis) en 1987 dans l’Etat de la Floride et serait d’origine européenne. Il a été retrouvé au Canada en 1989 et malgré toutes les précautions du transport interprovincial des colonies d’abeilles, ce parasite se retrouve au Québec en 1997 et, peu de temps après, dans toutes les provinces canadiennes à l’exception de Terre-Neuve.

À Madagascar, elle a été déclarée officiellement existante en février 2010. Dans la région d’, elle est apparue pour la première fois dans une commune près de l’aéroport international d’ (à 15 km de la ville d’Antananarivo). Les apiculteurs de la commune d’ (3 km de l’aéroport) les ont déjà aperçus depuis le mois de

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septembre 2009 sans vraiment savoir que ce sont des varroas (FENAM, 2011). Et en 2013, six régions ont été déjà infectés notamment Analamanga, Analanjirofo, Antsinanana, Alaotra Mangoro, Vakinankaratra et Amoron’i Mania (Razafindrazaka, 2014). En 2017, sa présence a été détecté dans la région Vatovavy Fitovinany

2.2.2. Description de la varroase et conséquences La varroase est causée par Varroa destructor qui est un ectoparasite de l’abeille domestique de ses formes larvaires. La femelle adulte facilement détectable est de forme elliptique, aplatie dorso- ventrale et de couleur brun-rouge (Bautz et Coggins, 1992).

La phénologie de V. destructor se réalise en étroite relation avec le cycle de développement de l’abeille mellifère A. mellifera. Il y a deux phases distinctes dans le cycle vital des femelles V. destructor : une phase phorétique sur les abeilles et une phase reproductive dans le couvain operculé des ouvrières et des bourdons. La phase phorétique sur l’abeille adulte peut durer quelques jours en période de développement des abeilles, à plusieurs mois. Pour la phase reproductive, elle se fait en présence du couvain. La femelle varroa quitte l’abeille adulte et pénètre dans une cellule contenant une larve de 5 à 6 jours. Elle se dirige au fond de la cellule et se cache en attendant que la cellule soit operculée et que la larve commence sa nymphose. Ensuite, Les œufs sont pondus, uniquement par des femelles fondatrices fécondées, sur la paroi des alvéoles operculés de couvain d’ouvrières (cinq œufs, rarement six) et de faux-bourdons (six œufs, rarement sept), exceptionnellement dans les cellules royales, à un rythme d’un œuf toutes les 30h. Le premier œuf pondu 60 à 70 heures après l’operculation engendre un mâle (haploïde, issu d’un œuf non fécondé par parthénogenèse arrhénotoque), les suivants, des femelles (diploïdes, issues d’œufs fécondés). Après cinq jours, le varroa mâle atteint l’âge adulte, il féconde ensuite leur sœur avant de mourir. De nombreux facteurs semblent agir sur la dynamique des populations de varroa, comme par exemple l’espèce ou la race d’abeilles et le climat (Pierre, 2011).

Les varroas femelles se nourrissent de l’hémolymphe des larves et des adultes des abeilles ouvrières, des faux-bourdons et même des reines (Ifantidis, 1983). Les pièces buccales des varroas leurs permettent de percer la cuticule des abeilles et des larves et de se nourrir de leur hémolymphe.

Les larves d’abeilles qui se développent en présence de varroas vont souffrir de malnutrition, de perte d’hémolymphe ayant comme répercussion à l’âge adulte une diminution de l’activité générale, une diminution de la capacité de vol et une diminution de la durée de vie (Dejong et al., 1982). Plus les varroas sont nombreux, plus les symptômes se manifestent avec virulence et mènent à des malformations (souvent une déformation des ailes), l’apparition d’infections secondaires (surtout virales) et la mort. Ces abeilles sont éliminées de la colonie. Elles sont souvent observées sur l’herbe, devant la colonie, incapables de s’envoler. Quant aux faux-bourdons, ils démontrent une réduction du potentiel reproductif et leur nombre baisse considérablement dans les colonies (Duay, 2002 ; Duay et al., 2003).

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Au niveau de la colonie, les symptômes de la varroase se manifestent en fonction du degré d’infestation. À de faible taux, les symptômes sont absents. Plus les niveaux d’infestation augmentent, plus les symptômes sont apparents. La surface du couvain est perforée de cellules vides et les ouvrières et les mâles naissent avec des ailes difformes (symptôme également associé au virus des ailes déformés) et des abdomens de taille réduite (Duay, 2002). Ces abeilles ont de la difficulté à voler et marchent difficilement sur les cadres. On retrouve des larves à l’entrée de la colonie qui auront été retirées des alvéoles par les abeilles.

2.2.3. Stratégie de lutte appliquée Pour les luttes biothechniques, de nombreuses pratiques alternatives et complémentaires aux traitements sont utilisées par les apiculteurs et présentent des résultats intéressants. Parmi ces techniques sont cités la sélection d’abeilles résistantes, la réduction de la taille des alvéoles, le blocage de la ponte de la reine, l’utilisation de phéromones (perturbation du comportement du varroa), la thermothérapie, l’élimination du couvain mâle, l’utilisation de fréquences acoustiques ou l’utilisation d’une grille sur le plancher de la ruche pour éliminer tous les varroas chutant. (Fernandez et Coineau, 2002). Sans oublier l’utilisation de diverses autres huiles essentielles (origan, lavande, camphre, eucalyptus, menthol…) aux efficacités similaires sinon moindre au thymol.

Comme lutte mécanique, l’utilisation des produits antiadhésifs comme la farine ou le sucre glace existe également. La structure poudreuse empêche simplement les acariens de s’accrocher à l’abeille (Shah et Shah,1988).

En tant que lutte électrique, un chercheur a mis au point une méthode de lutte efficace à 100% contre les varroas accrochés aux abeilles et qui utilise l'électricité (Egin, 1988). Il s'agit d'une plaque percée de trous tout juste assez grands pour laisser passer les abeilles et qui est placée à l'entrée de la ruche. Le bord de chaque trou est frangé de façon à créer une espèce de brosse. La plaque est trempée dans un électrolyte. Lorsqu'un courant de 12 volts passe par la plaque, les varroas qui sont attachés aux abeilles sont paralysés et tombent tandis que les abeilles ne sont pas affectées.

Pour la lutte chimique, elle est à base :

- D’amitraz (Formamidines) (Apivar®, Apitraz®) : elle vise les varroas phorétiques et son taux d’efficacité est en moyenne supérieur à 95% (Ilyasov et al., 2014) mais cette efficacité est variable selon les situations. L’amitraz a un effet sur le système nerveux central des insectes (stimulation excessive des synapse octopaminergiques). Mais des phénomènes de résistances ont été observés dans plusieurs localités européennes (Kamler et al., 2016, schmehl & Ellis, 2014). L’Aapivar® fonctionne par diffusion de l’amitraz dans la ruche. - Du tau-fluvalinate (Pyréthrinoïdes) (Apistan®) : son mode de fonctionnement est similaire à l’Apivar® mais son efficacité est moindre, de même, des phénomènes de résistance chez le

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varroa sont observés dans les pays européen (comme la France) et américain (Kamler et al., 2016, Schmehl & Ellis, 2014). Le tau-fluvalinate agit par contact et agit sur le système nerveux de l’acarien mais semble avoir un impact négatif sur la ponte et la production de miel (Ilyasov et al., 2014), tout comme la santé générale des abeilles (Frost et al., 2013, Faezel-Orr et al., 2016). - D’acide oxalique (Acides carboxyliques) : un acaricide naturel vendu sous forme de poudre, doit être dilué puis pulvérisé sur les abeilles : il agit donc par contact. Ce produit est autorisé en apiculture biologique mais dangereux à manipuler et très toxique pour l’Homme (Guillonton, 2017). Son efficacité sur les varroas phorétiques atteint régulièrement les 98 % (Charriere, 1998) et une exposition régulière du varroa à cet acide ne semble pas provoquer de phénomène de résistance (Maggy et al., 2016). Son efficacité est cependant à nuancer car malgré l’éradication quasi-totale de la population de varroa, son action est ponctuelle et les réinfestations sont plus virulentes (Vandame, 2015). L’acide oxalique agit par leur acidité (pH voisin de 0,9). Il est établi que l’acide oxalique traverse la cuticule des insectes et des acariens par voie topique et se retrouve dans les tissus de l’abeille quelques heures après l’administration (Jean-Marie et Denis, non datée). - Du thymol (Phénol) qui est un composé d’acaricide naturel présent dans le thym, commercialisé (Apiguard®, Thymovar®) pour lutter contre le varroa et est utilisé par les apiculteurs réticents à l’emploi de molécules de synthèse ou en conduite biologique. Lors de l’évaporation du thymol, il sature l’air ambiant et est alors inhalé ou absorbé par le varroa ce qui cause sa mort. Ce traitement nécessite donc des températures relativement élevées pour une diffusion efficaces dans la ruche (Imdorf et al.,1996), cette caractéristique explique probablement l’hétérogénéité de l’efficacité du thymol (80 à 95% en régions méditerranéennes contre 70 à 90 % en climat plus tempéré) (Adjlane et al., 2016) (Vandame, 2015).

Beaucoup de ces traitements ne sont pas à la portée des apiculteurs Malagasy ou bien ignoré puisque rare sont les personnes qui vulgarise des méthodes de lutte pour protéger la qualité de l’apiculture à Madagascar. 2.3. Plantes acaricides utilisées 2.3.1. Fougère mâle (Dryopteris filix-mas, Dryopteridaceae) La fougère mâle ou apanga lahy est un Hémicryptophyte cespiteuse, elle présente un port en touffe dont les frondes forment une sorte d’entonnoir arqué autour de la souche courte, épaisse et gazonnante, constituée d’un rhizome écailleux. Elles mesurent entre 30 à 120 cm de long et sont peu nombreuses et divisées (pennées) deux fois en folioles parfois crénelées et toujours arrondies à leur sommet, confluant peu ou pas vers la base. Le pétiole court et le rachis des frondes portent de nombreuses écailles de couleurs rousse (fig1-a) (Jean-Claude et al., 1989).

Cette fougère se distingue de la fougère femelle par ses folioles nettement moins finement découpées. Bien que ses spores engendrent une formation bisexuée, elle a gardé la dénomination

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de fougère mâle en raison de sa robustesse par rapport à la fougère femelle Athyrium filix-femina (François, 2012).

Les sores, ou amas de sporanges, sont assez gros, réniformes (en forme de rein) et sont protégés par une indusie et qui persiste assez longtemps. Ces sores forment deux lignes rapprochées de la nervure médiane et couvrent à peine les deux tiers supérieurs du lobe.

La fougère mâle vit dans les stations fraîches, humides et ombragées. En altitude, elle recherche l'humidité atmosphérique. Elle est rencontrée sur les bordures de haies, les abords de fossés, les talus ombragés et frais et sous les couverts forestiers, aussi bien de feuillus et de résineux.

Cette fougère est peu exigeante au niveau de la composition du sol : sableux, argileux ou limoneux. Toutefois, elle nécessite une humidité suffisante.

2.3.2. Fougère aigle (Pteridium aquilinum, Dennstaedtiaceae) La fougère aigle ou ampagampaty possède un rhizome noir, fibreux et ramifié, rampant à plusieurs dizaines de centimètres sous le sol qui lui permet de coloniser rapidement son milieu. Le rhizome est capable de se ramifier par dichotomie, de se développer et de former un clone à distance. Les ramifications finissent par mourir avec le temps, et c'est ainsi que le clone sera séparé de la fougère originelle. Par cette méthode de reproduction asexuée, la fougère aigle est à même d'envahir les zones dégagées où son rhizome profond peut cheminer sans obstacles (fig.1-b) (Frère Marie, 1935). À partir de ces rhizomes naissent des frondes de très grande taille, larges de 30 à 90 cm. Les frondes sont de forme triangulaire caractéristique et ont tendance à se courber parallèlement au sol. Elles possèdent un pétiole plus ou moins pubescent et canaliculé, très long et épais, pouvant atteindre 1 à 1,5 m de long (Crane, 1990). Les frondes sont divisées plusieurs fois (parfois quatre fois ; fronde bi-, tri-, quadripennatiséquée). Les segments de ces frondes sont également triangulaires, sessiles et un peu enroulés sur les bords. Les sporanges, qui contiennent les spores sont rares, très souvent absents ; la fougère est alors stérile et ne se reproduit que végétativement (Rémy, 1985). Ils se situent sur la face inférieure des frondes et sont protégés par le bord replié du limbe qui forme une indusie. La sporulation est anémochore.

La Fougère aigle se développe dans des stations en pleine lumière ou semi-ombragées, souvent sur des sols pierreux ou sableux et acides et assez profonds. Elle est indifférente à l'humidité du sol. P. aquilinum indique des sols acides pauvres ou riches en bases et engorgés en matière organique végétale. Elle indique également une carence en matière organique animale et en azote.

2.3.3. Fausse ambroisie (Chenopodium ambroisoides, Chenopodiaceae) Chenopodium ambroisoides ou taimboritsiloza est une herbacée annuelle ou vivace de courte durée, atteignant 1,20 m, irrégulièrement ramifiées, portant des feuilles oblongues-lancéolées

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mesurant jusqu'à 12 cm de long. Les petites fleurs vertes sont organisées en une panicule terminale ramifiée au sommet de la tige (fig.1-c).

C’est une plante peu courante rencontrée dans les lieux incultes, le long des routes, dans les cultures ou dans les terrains vagues. Elle se développe très bien à des altitudes allant de 270 à 900 m, sur des sols légers, sableux avec une bonne pluviométrie. Elle supporte les sols salins.

a b c Figure 1- Plantes acaricides utilisées (a : Fougère mâle ; b : Fougère aigle ; c : Fausse ambroisie)

3. Matériel 3.1. Site d’étude 3.1.1. Localisation Manjakandriana est l’un des cent dix-neuf (119) districts de Madagascar, Il se trouve entre la latitude 13°30’ et 19° 10’ Sud et la longitude 47°10’ et 48° Est. Il est situé à l’Est de la capitale, à 47 km d’Antananarivo avec une superficie de 1 718 km2 soit 10 % de la région Analamanga. Le district compte environ 193 440 habitants (INSTAT, 2011) soit une densité de 117 hab /km2.

Pour l’expérimentation, elle a eu lieu dans le Fokontany de Mandràka, à 70 km à l’Est d’Antananarivo et qui se trouve sur 18°55’ de latitude Sud et de 47° 55’ de longitude Est (fig.2). Mandràka a été choisi en raison de la disponibilité des ruchers qui a servi lors de la présente étude et aussi que le district de Manjakandriana a une forte activité apicole figurant parmi les régions les plus touchées par la varroase lors de son arrivée à Madagascar.

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Source : Auteur, 2018 Figure 2- Localisation de Manjakandriana

3.1.2. Caractéristiques du district de Manjakandriana Situé dans la zone intertropicale, Manjakandriana présente les caractéristiques d’un climat tropical d’altitude étalant deux saisons bien distinctes : une saison pluvieuse et chaude s’étalant d’Octobre à Mars et une saison fraiche et relativement sèche sur le reste de l’année (fig 3).

300 150

250 125

C) ° 200 100

150 75 érature (

écipitation (mm) Temp Pr 100 50

50 25

0 0 Jul Aou Sep Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Jun Mois

Precipitation Temperature

Source : www.meteoblue.com, 2018

Figure 3- Courbe ombrothermique de Manjakandriana

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D’après le tableau 2, la température moyenne ne dépasse pas 22 °C et durant la nuit, la température peut descendre jusqu’à 6 °C. Les mois les plus chauds correspondent aux mois de Novembre jusqu’au mois de mars. Par contre, le mois le plus frais correspond au mois de juillet, c’est-à-dire un mois après le solstice de juin donc, en plein hiver austral. Tableau 2- Données météorologique de Manjakandriana

Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Dec P (mm) 270 196 132 47 30 18 24 22 25 59 93 234

Tmoy (°C) 22 22 21 21 19 16 15 16 19 21 22 22

Tmin (°C) 16 16 15 14 12 10 9 9 10 13 14 16

Tmax (°C) 25 25 25 24 22 20 20 21 24 25 26 26

Tnuit (°C) 14 14 13 11 9 6 6 6 7 9 11 13 Source : www.meteoblue.com, 2018

Le total annuel des précipitations est de l’ordre de 1150 mm. La saison de pluie débute en Novembre. Le mois le plus pluvieux correspond au mois de janvier avec 270 mm soit 23 % du total annuel.

En termes de géologie, le sol est de type ferralitique et hydromorphe. Les sols des Hautes terres Centrales font partie des sols ferralitiques évolués ou fortement rajeunis (Bourgeat, 1972). Le district de Manjakandriana ne fait pas exception à cela. Ce sont des sols dont la composition chimique dominante est formée de silice et d’aluminium. Ils sont généralement pauvres. En effet, les minéraux qui fournissent les bases échangeables sont rares. Pour les sols des bas-fonds, ce sont des sols hydromorphes dont la nature dépend des types de relief en amont. Ce sont des sols dont la formation est liée à la présence d’une trop grande quantité d’eau. Une présence qui peut être permanente ou temporaire. Selon la quantité d’eau qu’ils contiennent, leur matière organique est plus ou moins décomposée (Allard et al., 1970). Ces sols hydromorphes sont des sols limonoargileux non micacés dans les zones basses inondables. Ils ont une fertilité naturelle relativement élevée parce que l’inondation en période de pluies y dépose des fertilisants. Ils présentent une couche de litière et d’humus brut en raison de la décomposition lente et incomplète.

Sur le plan économique, l’agriculture occupe la majorité de la population, surtout la riziculture, les cultures de contre saison et les cultures sur Tanety. La riziculture est l’activité principale des paysans, le district produit environ 5170 Tonnes de riz. Pour les cultures contre saison, elles se font entre deux cultures de riz soit de juin à septembre. Les plus pratiquées sont les pommes de terre, les carottes et les pois. La récolte est vendue au marché communal et le reste impropre à la vente est consommé. Concernant la culture sur tanety, elle se fait sur les surfaces non boisées d’Eucalyptus. Les cultures identifiées sont : le manioc, la patate douce, le maïs et le pok-pok. Elles représentent une faible surface (environ 35% des terres cultivées dans le district).

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A part l’agriculture, il y a l’élevage bovin, porcin, ovin, caprin, l’aviculture, la pisciculture et l’apiculture. Selon la section du service de l’élevage de Manjakandriana en 2017, le cheptel bovin est composé 32 298 têtes dont 5254 sont des vaches laitières, répartis sur 3240 éleveurs qui produisent environ 2 857 699 litres / an. Pour les autres élevages, le district compte environ 6923 têtes de porc, 166 924 têtes de volaille (91 % akoho gasy, 3 % de poule pondeuse, 6 % de poulet de chair), 296 têtes de mouton et 100 têtes de chèvre et environ 1200 ruches avec une production totale de 6 114 litres de miel et 611 kg de cire (Statistique d’élevage, 2017). Le district est le premier producteur de miel et de cire de la région d’Analamanga.

Concernant les caractéristiques environnementales (flore et faune), Manjakandriana est l’un des districts les plus boisés d’Analamanga (monographie régionale d’Analamanga, 2007). Cette zone d’étude est recouverte de forêt naturelle de 20 000 hectares et de forêt de reboisement de 55 100 hectares dont 45 100 hectares occupés par Eucalyptus robusta (myrtaceae)et 10 000 hectares par Pinus patula (pinaceae), soit au total 75 100 hectares (Cantonnement forestier de Manjakandriana). En effet, la couverture forestière du district est de 47 %. Le taux de boisement de la région est de 20 % et 80 % du district est revêtu par Eucalyptus robusta. Pour la forêt naturelle, il y a la forêt primaire qui est une forêt dense sempervirente de moyenne altitude (IEFN, 1996). Mais elle tend à régresser en forêt secondaire prédominée par des espèces héliophiles de type pionnier moins riches et moins diversifiées. En fait, la forêt secondaire s’installe après les cultures itinérantes sur brûlis ou « tavy ». Leurs espèces sont souvent accompagnées des herbacées endémiques sauvages de tendance rudérale telles que les Ageratum conyzoïdes (asteraceae), Emilia citrina (asteraceae).

La forêt naturelle abrite plusieurs espèces faunistiques. Malgré leur superficie restreinte, les forêts naturelles y hébergent encore trois espèces de lémuriens : Eulemur fluvus (lemuridae), Avahi laniger (indriidae), Hapalemur griseus (lemuridae). La zone possède également une forte population d’oiseaux (environ 60 espèces) dont les espèces rares telles Ispidina madagascariensis (alcedinidae) et Asio madagascariensis (strigidae). Les reptiles sont aussi abondants (environ une vingtaine d’espèces de caméléon) ; parmi les espèces les plus intéressantes sont cités : Uroplatus sp. (gekkonidae) (tanafisaka ou « caméléon plat »), brookesia thieli (chamaeleonidae), phlesuma lineata (gekkonidae), callumma parsoni (chamaeleonidae). divers petits mammifères tels hemicentetes semispinosus (tenrecidae) (atsora), micrograle dobson y sont également rencontrés (Rajoelison et al., 2007). 3.2. Ruches Les ruches utilisées sont de type Langstroth avec une dimension de 42 cm x 51 cm x 24 cm (fig.4). Ils sont au nombre de vingt-quatre (24) qui se répartissent en six (6) groupes selon les traitements. Ces ruches sont numérotées de 1 à 24 pour pouvoir les reconnaitre (fig.5) et identifier les traitements qu’elles ont eus (tab.3).

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Figure 4-Ruche d'expérimentation Figure 5--Numérotation des ruches

Le tableau suivant montre les numéros des ruches avec les traitements qu’ils ont eu :

Tableau 3- Numéros des ruches en fonction des traitements

Type de traitement Numéro des ruches Témoins 5, 17, 19, 22 Apistan 4, 11, 18, 20 Culture de fougère mâle 1, 7, 15, 21 Feuille de fougère mâle 3, 9, 14, 23 Feuille de fougère aigle 2, 8, 16, 24 Feuille de fausse ambroisie 6, 10, 12, 13,

3.3. Acaricides utilisés Pour le traitement chimique, l’acaricide utilisé est l’Apistan®. Cet acaricide a été choisi parce qu’il est facilement accessible sur le marché et est facile à utiliser. La matière active dans l’Apistan® est le tau-fluvalinate qui est un mélange de nombreux stéréoisomères d’un composé organique appartenant à la famille des pyréthrinoïdes. Une lanière contient 800 mg de tau-fluvalinate. Lorsque l’abeille entre en contact avec une lanière Apistan®, elle se charge d’une infime quantité de tau-fluvalinate, tandis qu’une nouvelle quantité prend place à cet endroit afin qu’une nouvelle abeille puisse se poser et se charger à nouveau en matière active. Lorsque l’abeille interagit au sein de la ruche, la matière active est ensuite diffusée dans toute la colonie. La durée du traitement de l’Apistan est de 6-8 semaines pour une saison apicole. Cet varroacide agit sur le système nerveux de l’acarien par contact ou par ingestion du produit en perturbant la conduction de l’influx nerveux.

Le fluvalinate est un produit nocif et dangereux pour l’environnement avec une DL50 de 260 mg/kg (rat, oral) (Fiche fluvalinate, 1996).

Pour les traitements biologiques, les matériels végétales utilisés sont les feuilles de la fougère mâle, de la fougère aigle et de la fausse ambroisie ainsi que des plantes entières de la fougère mâle pour être transplantées. Ces plantes ont toutes des propriétés acaricides, ce qui nous amène à les essayer

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sur Varroa destructor. Mais seule la fougère mâle a été transplantée car les deux autres plantes sont très envahissantes. La collecte de ces végétaux s’est faite dans le fokontany de Mandràka. 3.4. Autres matériels Pour le comptage de varroa phorétiques, le but est de faire tomber sur un plateaux les varroas fixés sur les abeilles afin de les compter. Les matériels utilisés pour cela sont : le sucre glace (fig. 6- a), car la poussière adhère aux ambulacres des acariens et les empêche de s’agripper aux abeilles ou à toute autre paroi ; un pot en verre (fig. 6-b), pour avoir une référence sur le nombre de varroa prélevé; un « pot shaker » (fig. 6-c) pour mélanger les abeilles avec le sucre et muni d’un couvercle grillagé pour empêcher les abeilles de sortir lors du revers du pot durant le comptage de varroa ; et un plateau blanc (fig. 6-d), pour bien distinguer les varroas.

a c b

d

Figure 6- Matériels de comptage Lors de la manipulation, les outils utilisés sont un enfumoir, la fumée est utilisée pour masquer les phéromones des abeilles afin de limiter l’agressivité ; et un vêtement de protection pour se protéger des piqures. 3.5. Matériel d’extraction des huiles essentielles La méthode d’extraction utilisée est l’hydrodistillation. A part les matériels végétaux, qui sont les parties aériennes des plantes acaricides, les matériels utilisés sont : un ballon de 2 L, un chauffe ballon et un essencier de type Clevenger. 4. Méthodologie de travail 4.1. Principe de travail Le principe du travail repose sur quatre parties complémentaires : - Une enquête apicole pour connaitre la situation de l’apiculture dans la zone d’étude afin de cerner et exposer la nature et les caractéristiques des problèmes ; - Une observation directe de l’environnement et des ruchers lors des enquêtes pour évaluer l’application ou le respect des bonnes pratiques apicoles et pour constater la valeur de certaines plantes en tant que plante mellifère dans le district,

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- Une expérimentation sur l’évaluation de l’efficacité du traitement chimique par l’Apistan® et des plantes acaricides notamment : la fougère mâle, la fougère aigle et la fausse ambroisie pour contrôler Varroa destructor, - Et une analyse des huiles essentielles des plantes acaricides afin de connaitre leurs principaux composants chimiques intervenant dans le contrôle des varroas.

4.2. Méthodologie d’enquête et d’observation L’effectif des personnes enquêtées est de trente (30), ils ont été choisis au hasard et le seul critère de choix est leur possession d’au moins une ruche. L’enquête s’est étendu sur six communes du district : commune Manjakandriana (fokontany Ambohimiadana, Fiadanana, Andranomangatsiaka), Nandihizana Carion (fokontany Maharidaza), (fokotany Anjozoro), (fokontany Mandràka, Ambatolaona), Ambatomena (fokontany Ambatomena) et (fokontany Mantasoa).

L’enquête comporte sept grandes catégories :

• Identification de l’apiculteur : pour avoir les informations nécessaires sur leur vie sociale et économique vis-à-vis de l’apiculture. • Historique de l’apiculture dans la zone : cette partie permet d’estimer l’évolution en fonction du temps de l’apiculture dans la région et de savoir les raisons qui les ont poussés à faire de l’apiculture. • Matériel apicole : qui renseigne sur les types et le nombre de ruche utilisé ainsi que les matériels accessoires que possèdent les apiculteurs. • Technique apicole : pour connaitre les conduites apicoles, les différents entretiens et contrôle des ruchers, le calendrier apicole et la production de miel de la région. • Problèmes de l’apiculture : pour identifier les problèmes qui pèsent sur l’apiculture et leur caractéristique. • Solutions pratiquées vis-à-vis des problèmes rencontrés : pour savoir les pratiques que les apiculteurs adoptent pour résoudre les problèmes. • Opinion des paysans : qui se base sur le point de vue des apiculteurs sur l’avenir de cette filière et leur besoin pour une amélioration de la production.

Concernant l’observation : le premier diagnostic se base sur la flore observée près des ruchers et la végétation (surtout plante mellifère) dominante dans un rayon de 3 km, sur le suivi des techniques apicoles incluant l’emplacement, l’état et la propriété des ruches ; et enfin sur l’état sanitaire des ruches.

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4.3. Test d’efficacité de quelques plantes acaricides 4.3.1. Dispositif expérimentale L’essai a commencé le 14 octobre 2017 (qui correspond au semaine 0) et a duré environ trois mois. L’expérimentation a donc eu lieu durant la saison pluvieuse de la région. Elle a été faite au niveau d’un seul apiculteur. Les ruchers utilisés ont été traités par élimination des faux bourdons avant notre essai.

Chaque traitement correspond à une ruche et est répété quatre (4) fois, mais due à la désertion des abeilles, le nombre de répétition a été réduit en trois (3). Il s’agit de tester l’efficacité de cinq modalités de traitement par rapport aux témoins. Donc, il existe :

- Des témoins non traités - Des ruches traitées chimiquement avec l’Apistan® (tau fluvalinate) - Des ruches traitées biologiquement en cultivant de la fougère mâle Dryopteris filix-mas - Des ruches traitées biologiquement par l’insertion de feuille de fougère mâle Dryopteris filix-mas à l’intérieur de la ruche. - Des ruches traitées biologiquement par l’insertion de feuille de fougère aigle Pteridium aquilinum à l’intérieur de la ruche. - Des ruches traitées biologiquement par l’insertion de feuille de fausse ambroisie Chenopodium ambrosioidie à l’intérieur de la ruche. La distance minimale entre les ruches est d’environ 3 m et les feuilles sont renouvelées à chaque observation (environ une semaine).

4.3.2. Mise en place • Ruche traitée chimiquement par l’Apistan® : deux lanières (fig.7-a) sont suspendues entre le 3ème et le 4ème cadre, et le 7ème et 8ème cadre de la ruche (fig.7-b). Ces lanières seront retirées après 6 semaines de traitement.

a b Figure 7- Traitement avec Apistan®

• Ruche traitée biologiquement par l’utilisation de la fougère mâle Dryopterisfilix-mas : les fougères mâles sont transplantées autour des ruches dès le début de l’étude (fig.8). La reprise de végétation s’est produit environ deux semaines après la transplantation.

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Figure 8- Traitement avec culture de fougère mâle

• Ruche traitée biologiquement par l’insertion de feuilles, pour éviter que les abeilles détruisent et fassent sortir les feuilles de la ruche, celles-ci- sont enveloppées de voile (fig.9, fig.10, fig. 11).

Figure 9- Feuille de fougère mâle

Figure 10- Feuille de fougère aigle Figure 11- Feuille de fausse ambroisie

4.3.3. Méthode d’observation L’observation est le comptage des varroas phorétiques. Elle se fait toutes les semaines mais en fonction des conditions météorologiques. La méthode utilisée est la méthode de sucre glace qui se déroule comme suit :

Environ 200 abeilles sont prélevées sur un cadre de couvain ouvert, à l’aide d’un pot en verre (sans la reine) (fig.12-a) en le remplissant à 2/3 de sa volume (fig.12-b). Les abeilles sont ensuite

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transvasées dans le pot shaker avant d’y être enfermées (fig.12-c), et une cuillère à soupe bombée de sucre glace y est ajoutée à travers le couvercle grillagé (fig.12-d). Pour que les abeilles soient totalement couvertes de sucre (fig.12-e), le verre est roulé. Puis, le tout est laissé se reposer pendant une minute (fig.12-f). Lors du comptage des varroas, le flacon est replacé au-dessus du plateau blanc et secoué pour faire tomber les varroas et le sucre glace (il faut toutefois faire attention au vent) (fig.12-g), les varroas peuvent ensuite être comptés dans le sucre (fig.12-h). A la fin du comptage, les abeilles sont relâchées sur les têtes de cadre de la ruche d’origine puis la ruche sera refermée (fig.12-i) et le pot shaker est nettoyé avec de l’essuie-tout avant de passer à une autre colonie. Les varroas tombés après le comptage sont tués pour éviter qu’ils contaminent à nouveau les abeilles.

Le nombre de varroa obtenu est divisé par deux afin d’obtenir le pourcentage des abeilles infectées (taux d’infestation) (FRGD, 2016).

a b c

d e f

g h i

Figure 12- Comptage des varroas phorétiques

19

4.4. Analyse des huiles essentielles 4.4.1. Extraction de l’huile essentielle Les matériels végétaux sont chauffés séparément dans le récipient avec de l’eau qui va s’évaporer. Cette vapeur d’eau casse les cellules végétales, libérant les molécules d’intérêt. Les plus volatiles d’entre elles sont emportées avec la vapeur. Celle-ci est ensuite refroidie dans un condenseur. Et les différentes substances sont récupérées séparément dans la verrerie de laboratoire.

4.4.2. Analyse par CPG (Chromatographie en phase gazeuse) Lors de cette analyse, le logiciel chromcard est utilisé. Avant d’analyser l’huile essentielle, elle est diluée dans un solvant à 1% (le solvant utilisé est le N hexane). Les étapes de l’analyse sont : - Injection d’ester méthylique d’acide gras (C5 à C25) - Injection de l’huile essentielle - Obtention du chromatogramme et détermination des indices d’esters I(X) des différents composants. Soit I(X) : l’indice d’ester du composé X (1) n : nombre de carbone de l’ester méthylique Tx, Tn et Tn+1 le temps de sortie du composé X (2) et les esters méthyliques élué et après X respectivement. TR(X) : temps de rétention du composé X

Tx – TN I(X) = 100 x n + (1)

Tn+1 – Tn

Tx = 50 + (5 x TR(X)) (2)

- Comparaison des I(X) avec une banque de composé témoin constitué par le laboratoire, - Attribution de nom à chaque composé. (IMRA)

4.5. Méthode d’analyse Les données d’expérimentation sur l’évolution de l’infestation de l’acarien ont été traitées avec le tableau croisé dynamique pour avoir les moyennes avec les écart-types pour chaque traitement étudié.

Ensuite, l’analyse statistique a été réalisée avec le logiciel statistique XLSTAT (2014). Compte tenu de la variabilité climatique au cours de l’expérience, un test de corrélation a été effectué afin de tester l’effet de la température, l’humidité relative et de la précipitation sur le taux de varroa final.

Concernant l’évolution du nombre de varroa, une analyse de la différence (Delvarroa) entre les

valeurs moyennes du taux de varroas initial (semaine 0) (Vi) et du taux de varroa final (Vf) a été effectuée. La différence obtenue se traduit par une diminution du taux de varroa (Delvarroa

20

positif : +) ou par son augmentation (Delvarroa négatif : -). Cette différence est calculée à partir de la formule (3) suivante :

Delvarroa = Vi – Vf (3)

Puis son efficacité a été calculée (Eff) à partir de la formule (4) suivante :

Delvarroa Eff = × 100 (4) Vi Où Delvarroa indique la différence entre le nombre de varroa initial et le nombre de varroa final et Vi le nombre de varroa initial (Ilyasov et al.,2014).

Par la suite, pour catégoriser et savoir si les différences des valeurs de l’efficacité des traitements sont significativement différentes, une analyse de Kruskal-Wallis a été effectuée puisque les données obtenues n’ont pas suivi la loi Normale

21

5. Résultats et interprétations

5.1. Situation de l’apiculture L’apiculture n’est plus une nouvelle pratique dans le district puisqu’elle y était déjà pratiquée au moins depuis 44 ans (en 1974). Plusieurs raisons ont incité les habitants à pratiquer l’apiculture : certains pour des raisons financières espérant gagner un surplus de revenu, d’autres, juste pour un divertissement. Mais il y en a également ceux qui la pratiquent par respect de l’héritage familial.

5.1.1. Importance de l’apiculture ❖ Ruche :

En général, la majorité des apiculteurs dans le district exploite moins de dix ruches (fig. 13). La plupart des exploitants dans ce groupe pratiquent l’apiculture en tant qu’activité secondaire, contrairement à d’autres qui considèrent l’apiculture comme étant leur principale activité.

30

25

20

15

10 (%) Pourcentage 5

0 [1-5] [6-10] [11-20] [21-50] >50 Nombre de ruche

Figure 13-Nombre de ruches par apiculteur (n= 30 apiculteurs)

Ainsi, ils ont moins de temps à consacrer à cette filière, ce qui ne leur donne pas la possibilité d’augmenter la taille et la productivité de leur exploitation.

En plus, le coût élevé, notamment de 50 000Ar à 80 000 Ar, des ruches modernes constitue un facteur qui bloque considérablement leur expansion, mais malgré cela les ruches traditionnelles laissent la place à ces ruches modernes (fig.14) grâce aux avantages qu’elle procure.

22

100 90

80 70 60 50 40

Pourcentage (%) 30 20 10 0 Moderne Traditionnelle Nourrissent les colonies

Figure 14- Type de ruche utilisée (n= 651 ruches)

La possession des ruches modernes permet aux apiculteurs de faire un contrôle de leurs ruchers. Le but principal du contrôle est de limiter l’essaimage des abeilles et pour cela, le contrôle se fait au plus tard tous les 15 jours car une reine émerge après 16 jours de la ponte. L’état sanitaire des colonies est aussi diagnostiqué durant le contrôle. La ruche moderne présente également un autre avantage : elle offre la possibilité de nourrir la colonie. Mais malgré cela, 3% seulement des apiculteurs nourrissent leur colonie (fig.14). Ce nourrissement se fait lors des longs mauvais temps pendant les saisons cycloniques. Les apiculteurs nourrissent les colonies d’un sirop obtenu à partir de 1 kg de sucre dilué dans 1L d’eau. ❖ Matériels apicoles :

45 40 35 30 25 20

15 Porcentage (%) Porcentage 10 5 0 Sans matériel Complet Non complet Extracteur Materiel d'elevage Materiel de recolte

Figure 15-Matériels apicoles (n= 30 apiculteurs)

23

Plusieurs apiculteurs ne possèdent pas de matériels apicole (fig. 15), la plupart d’entre eux sont des exploitants traditionnels, donc ne nécessitent pas de matériels spécifiques. Les matériels apicoles vont par pair avec les ruches modernes. Un matériel complet d’élevage est composé d’un vêtement de protection, d’un enfumoir et d’une lève cadre. Parmi les apiculteurs, 40 % ont des matériels d’élevage complet et seulement 13 % possèdent un extracteur pour extraire leur miel (fig.15). Seuls les apiculteurs possédant à la fois des ruches modernes et des matériels apicoles complets sont considérés comme étant des apiculteurs modernes.

5.1.2. Calendrier apicole Tableau 4- Calendrier apicole du district de Manjakandriana

J F M A M J J A S O N D Miellée Enruchement Forêt Récolte d’eucalyptus Repos Essaimage

Miellée Forêt Enruchement naturelle Récolte Essaimage

D’après ce tableau, le calendrier apicole du district peut être classé en deux parties selon la source de nourriture à savoir la forêt d’eucalyptus et la forêt naturelle.

❖ Enruchement :

100 90 80

70 60

50 40

(%) Pourcentage 30 20 10

0 enruchement + elevage des reines enruchement

Figure 16-Mode de peuplement des ruchers (n= 30 apiculteurs)

24

La première étape pour une exploitation apicole est l’enruchement des abeilles, elle devrait se coïncider avec la période de miellée pour éviter la désertion des abeilles. L’enruchement est le mode de peuplement le plus adopté dans le district mais il existe des apiculteurs qui pratique l’élevage des reines (fig.16). Les essaims sont soit capturés directement en forêt soit achetés au marché avec un prix variant de 7 000 Ar à 20 000 Ar. Le prix des essaims est bas s’ils sont directement achetés près de leurs lieux d’origine, et le prix monte au fur et à mesure qu’ils s’en éloignent. Des apiculteurs vendent également des ruches peuplées à un prix de 100 000Ar à 150 000Ar ❖ Période de miellée : La période de miellée est une période saisonnière de production du nectar par les plantes mellifères. Elle s’étend de mars en juillet pour l’eucalyptus et d’octobre à janvier pour la forêt naturelle (tab.3). D’après l’observation durant les enquêtes, la flore la plus butinée et la plus dominante dans le district est l’eucalyptus. La partie Est du district bénéficie également d’une forêt naturelle, elle est dominée par des formations secondaires comme l’Harongana (Harungana madagasacariensis, Hypericaceae), l’Andrarezina (Trema orientalis, Ulmaceae), le Ravintseva (Solanum mauritianum, Solanaceae), l’ambiaty (Vernonia sp., Compositeae), le dingadingana (Psidia altissima, Asteraceae), le mimôza (Acacia sp., Leguminoseae) et Rambiazina (Helychrysum gymnocephalum, Compositeae), mais il existe aussi des formations primaires comme le Lanona (Weinnannia humblotii, Cunoniaceae), le Hafotra (Dombeya lucida, Sterculiaceae) et le Molanga (Croton sp., Euphorbiaceae). Pour les ruches qui sont placées sur les vergers, les abeilles peuvent tirer profit du pêcher (Prunus persica, Rosaceae), du pommier (Malus domestica, Rosaceae), du poirier (Pyrus communis, Rosaceae), de l’agrume (Citrus sp., Rutaceae) et du bananier (Musa sp., Musaceae). ❖ Récolte :

70

60 50

40

30

20 Pourcentage (%) Pourcentage 10

0 Autoconsommation Autoconsommation + Vente Collecter par T'telo vente

Figure 17-Destination du miel récolté

(n= 30 apiculteurs)

25

La période de récolte qui est toujours précédée par une période de miellée, peut être catégorisée en deux, pour les exploitants qui bénéficient de la forêt d’eucalyptus de la région, la récolte se fait en général du mois de juin au mois de septembre et pour ceux de la forêt naturelle, elle se passe du mois de décembre à février (tab.3).

Mais, il existe des apiculteurs qui font des récoltes mensuellement durant toute l’année. Le rendement varie de 5 à 10 L/ ruche/ récolte pour les ruches traditionnelles et de 4 à 15 L/ruche / récolte pour les ruches modernes, le rendement moyenne est de 8,3 L/ruche / récolte. La plupart de la production est mise en vente sur le marché (plus de 67%) (fig.17). Il y a des apiculteurs qui vendent leur miel à des collecteurs. Parmi ces derniers figure un organisme nommé T’telo qui contracte avec les apiculteurs. Il collecte leur miel en échange de financements matériels et d’acaricide anti-varroa qui est le T’Varroa. Ce dernier devient une source de problème pour les apiculteurs car leur période de collecte n’est pas régulière ce qui entraine un gaspillage de leur miel s’il n’est pas collecté alors qu’ils n’ont pas le droit de les vendre à d’autres acheteurs. De plus, cet organisme collecte le miel à bas prix (6 000 Ar/ L) comparé à celui du marché (8 000 Ar à 15 000Ar/L) qui découragent les apiculteurs qui consacrent pas mal de temps pour les différents travaux en apiculture.

5.2. Importance de la varroase dans le district de Manjakandriana 5.2.1. Etat sanitaire des ruches En observant les dispositions des ruches, il n’existe pas de critères exacts sur leur emplacement par rapport au soleil (à l’ombre ou exposé) ou par rapport au vent (dans le vent ou à l’abri). Leurs supports peuvent être des pierres, des briques, des bois ronds ou elles sont reposées directement sur le sol. Mais pour des raisons de sécurité et pour faciliter la récolte, elles sont placées près ou au village. Alors que l’emplacement des ruches devrait être bien étudié pour éviter les attaques des parasites et renforcer la colonie.

De plus, les ruches ne sont pas à l’abri des organismes autres que l’acarien Varroa destructor, les fausses teignes, les lézards et les fourmis peuvent être présents, mais les apiculteurs n’y prêtent pas attention. Or les fausses teignes et le sphinx tête de mort peuvent entrainer le dépérissement de toute la colonie.

26

5.2.2. Problèmes des apiculteurs

80

70

60 50

40

30 Pourcentage (%) Pourcentage 20

10

0 Varroa Manque de Climat Sans probleme nourriture

Figure 18- Problèmes de l'apiculture (n= 30 apiculteurs)

Le varroa est classé comme premier problème de l’apiculture dans le district suivi du problème de climat et du manque de nourriture. Mais quelques apiculteurs affirment n’avoir aucun problème (fig.18). Le manque de nourriture est due au déboisement et au « tavy ». En effet, le bois est exploité excessivement dans la région pour faire du charbon et des bois de chauffe. De ce fait, les arbres qui atteignent l’âge de floraison sont devenus rares, diminuant ainsi le nectar que devraient collecter les abeilles. Les solutions des apiculteurs vis-à-vis de ce manque de nourriture sont le nourrissement de la colonie en sirop et le reboisement puisqu’il est presque impossible de stopper ou même de limiter le déboisement sans la contribution de tout le monde.

Pour les problèmes de climat, les abeilles ne supportent pas les basses températures, alors qu’en hiver, la température dans la région peut descendre jusqu’à 10°C. En plus, durant cette période, il n’est pas rare que les crachins tombent toute la journée et cela empêche les abeilles de voler et donc de récolter du nectar et du pollen. Sans nourriture, les abeilles sont affaiblies et sont sensibles à la diminution de la température qui leur devient fatale. Mais le climat est incontrôlable, donc, les apicultures ne peuvent rien faire face à ce problème.

Pour le cas de la Varroase, la maladie cause de grands ravages car elle peut décimer une colonie d’abeille après seulement un mois et demi de l’attaque lors de son arrivée dans le district en 2010. Actuellement, les abeilles deviennent tolérantes face à ce parasite. Mais pour éviter les pertes causées par la maladie, les apiculteurs utilisent plusieurs types de traitement.

27

70 60 50 40 30

20 Pourcentage (%) Pourcentage 10 0

Type de traitement Traitement chimique Traitement biologique

Figure 19-Types de traitements utilisés (n= 20 apiculteurs)

La majorité utilise des traitements chimiques (fig.19). Quatre types de traitement ont été recensés durant l’enquête : l’Apiguard® (à base de thymol sous forme de gel) (fig.20), l’Apipro (fig.21) (à base d’acide oxalique dihydraté sous forme de cristaux), l’Apistan® (à base de tau-fluvalinate sous forme de lanière) et le thymol sous forme liquide. D’après eux, l’Apiguard® et l’Apistan® sont les plus efficaces, mais ces types de traitement sont coûteux (50 000 Ar à 70 000 Ar : 10 ruches pour Apiguard® et 5 ruches pour Apistan®) ce qui explique leur faible taux d’usage dans le District. Par contre l’Apipro est très répandu car il est accessible dans la pharmacie vétérinaire locale avec un prix bas (2 000 Ar/20 ruches). Mais il n’est efficace que durant la première utilisation d’après les apiculteurs.

Figure 20-Apiguard Figure 21-Apipro Figure 22-T'Varroa

Comme traitement biologique, il y a l’utilisation des feuilles végétales, en particulier la feuille d’andandemo (Ficus lyrata), voandelaka (Melia azedarach) et du ravintseva (Solanum mauritianum), ces traitements s’avèrent efficace mais le problème concerne leur dosage et leur

28

utilisation. Les feuilles du figuier lyre et du voandelaka sont broyées, mises dans des petits sachets percés pour libérer les substances actives présentes à l’intérieurs de ces végétaux et sont posées à l’intérieur de la ruche. Le figuier lyre peut aussi être appliqué par pulvérisation d’une solution d’eau et de feuille broyée mais cela entraine une coloration verte du miel, donc une diminution de la qualité visuelle et probablement de la qualité gustative aussi. Pour la feuille de ravintseva, elle est utilisée sous sa forme naturelle. Les apiculteurs insèrent environ cinq feuilles. La dose a été un peu forte et a tué toute la colonie avec le varroa. Le T’varroa (fig.22) occupe la première place dans le traitement biologique, c’est un varroacide que seuls les apiculteurs qui ont contractés avec T’telo possèdent. La matière active ou l’origine de ce produit est inconnue puisqu’elle n’est pas inscrite sur l’étiquète. Mais il semble être efficace d’après les apiculteurs qui l’utilisent. Enfin, le traitement biologique peut aussi se faire par élimination des faux bourdons, en enlevant les couvains mâles. Toutefois, ce traitement diminue considérablement le taux de varroa dans la ruche et affaiblit la colonie puisqu’à chaque retrait des couvains mâles, les abeilles construisent des rayons pour combler le vide laissé. En plus, la probabilité d’accouplement des nouvelles reines diminue avec la diminution du nombre de faux bourdons. Les périodes de traitement ne sont pas définies mais la plupart des apiculteurs font juste des traitements d’assurance. 5.3. Efficacité de quelques plantes acaricides 5.3.1. Effet des facteurs abiotique sur l’essai Les tableaux suivants montrent l’interaction entre les facteurs abiotiques et le taux de varroa durant l’essai :

Tableau 5-Matrice de corrélation

Variables Température Humidité relative Pluviométrie Taux de varroa Température 1 Humidité relative -0.558 1 Pluviométrie 0.051 0.180 1 Taux de varroa 0.062 -0.135 -0.183 1

Tableau 6-Coefficient de détermination

Variables Température Humidité relative Pluviométrie Taux de varroa Température 1

Humidité relative 0.311 1 Pluviométrie 0.003 0.032 1 Taux de varroa 0.004 0.018 0.033 1

29

100

80

60 relative (%) relative

é 40

20 Humidit 0 0 1 3 4 5 6 7 8 13 Semaine de traitement

Humidité relative

25 50 45

20 40 C)

° 35

15 30 trie (mm) trie

25 é 10 20

15 Temperature ( Temperature

5 10 Pluviom 5 0 0 0 1 3 4 5 6 7 8 13 Semaine de traitement

Température Pluviométrie

25.0

20.0

15.0

10.0

5.0 Taux de varroa (%) varroa de Taux 0.0 0 1 3 4 5 6 7 8 13 -5.0 Semaine de traitement

Apistan Culture de fougère mâle Feuille de fausse ambroisie Feuille de fougère mâle Feuille de fougère aigle Témoin

Figure 23- Influence des facteurs abiotiques et des traitements sur l'évolution du taux d'infestation de varroa Semaine 0 : 14/10/2017

30

Durant tout l’essai, parmi les facteurs climatiques considérés, seule la pluviométrie a montré une grande variation (fig. 23) puisque l’essai s’est déroulé durant la saison pluvieuse de la région. Malgré cela, le taux d’infestation des abeilles ne subit pas de grande variation (fig.23), elle est donc indépendante des facteurs abiotiques (température, pluviométrie, humidité relative). Ceci est confirmé par le test de corrélation (tab.5), seule la pluviométrie a une influence sur le taux d’infestation en entrainant une variation de 3,3 % (tab.6). La corrélation est négative car le taux de varroa a diminué grâce au traitement qu’ils ont eu, tandis que la pluviométrie a augmenté car la période d’essai a débuté juste avant la saison pluvieuse.

5.3.2. Effet des traitements sur l’évolution du taux d’infestation de varroa

Tableau 7-Corrélation entre le taux d'infestation initiale, la durée du traitement et le taux d'infestation finale

Variables Durée de Taux d’infestation Taux de varroa traitement Finale initiale Durée du traitement 1 Taux d’infestation finale -0.053 1 Taux d’infestation initiale 0.000 0.385 1

Le traitement montrant une grande diminution durant toute l’expérimentation est le traitement biologique avec la culture de fougère mâle (fig.23). Dès la 3ème semaine, elle est passée de 14% à 2,3%. A part ce traitement, les varroas traités avec l’Apistan® sont tous éradiqués après une semaine de traitement avec un taux d’infestation initiale de 3,7 % (fig.23). Il est constaté aussi que le nombre de varroa initiale est différent les uns des autres et ce taux d’infestation initiale est faiblement corrélé avec le taux infestation après le traitement (tab.7). Les résultats sont donc sous l’influence des traitements mais faiblement influencés par le taux d’infestation initiale.

31

5.3.3. Efficacité des traitements sur l’attaque de varroa

120

100

80

60

des traitements (%) traitements des é

40 Efficacit 20

0 1 3 4 5 6 7 8 13 Semaine de traitement

Apistan Culture de fougère mâle Feuille de fausse ambroisie Feuille de fougère mâle Feuille de fougère aigle Témoin

Figure 24-Courbe d'évolution de l'efficacité des traitements Semaine 1 : semaine du 16/10/2017

Tableau 8-Statistique sommaire de l'efficacité des traitements

Variable Minimum Maximum Moyenne Ecart-type Groupe Témoin 0 100 26.04 38.64 A Apistan 100 100 100 0.00 C Culture de fougère mâle 50 100 77.23 15.32 B Feuille de fougère mâle 0 100 49.97 28.99 A Feuille de Fougère aigle 0 100 48.75 34.42 A Feuille de fausse ambroisie 0 100 49.31 22.38 A P- value : < 0.0001

L’Apistan® a une efficacité de 100 % durant l’expérimentation, même si les deux lanières sont retirées dès la 6ème semaine, son efficacité reste constante (fig.24) et même l’écart-type est nul

32

(tab.7). L’efficacité est totale puisque le varroa ne présente pas encore de résistance face au tau- fluvalinate.

Pour le traitement avec la culture de la fougère mâle, son efficacité est moyenne après 1 semaine de traitement car les plantes sont encore en phase d’adaptation à son milieu de transplantation. Ensuite, son efficacité augmente jusqu’à 80 % en 4ème semaine mais présente une diminution brusque durant la 5ème semaine (fig.24). Cette diminution peut correspondre à une émergence des couvains infestés par Varroa destructor. Ce traitement se limite donc aux varroas phorétiques mais n’a pas d’effet sur les varroas qui infestent les couvains. Son efficacité ne passe pas en dessous de 50 % et peuvent atteindre 100 % avec un écart-type faible (15%) (tab.8). La diminution de l’efficacité en 13ème semaine est due à la succession de mauvais temps (saison pluvieuses et cyclonique) ce qui a affaibli les abeilles et a augmenté leurs taux d’infestation.

Le traitement avec insertion de feuille de fougère aigle est presque inversement proportionnelle au traitement avec la culture de fougère mâle. À la 13ème semaine, son efficacité présente une augmentation malgré la diminution des autres traitements. Puisque durant les mauvais temps, les feuilles de la fougère aigle ne sont pas renouvelées, elles ont libéré des substances qui pourront avoir un effet varroacide ou varroafuge.

Pour le traitement avec insertion de fougère mâle, son efficacité est faible par rapport à la culture de fougère mâle mais présente une augmentation progressive jusqu’au 7ème semaine (fig.24).

Le traitement avec la feuille de fausse ambroisie ne présente aucune efficacité au-dessus de 60 % durant tout l’essai (fig.24) avec un écart-type de 22%. Ce traitement n’est pas donc très efficace.

Même sans traitement, les ruches témoins présentent des variations. Cela est due au fait que les abeilles luttent contre Varroa mais dans ce lot, cette diminution est limitée à 26% (tab.8). Ces ruches témoins sont la preuve de la défense naturelle des abeilles contre l’ectoparasite. Mais l’écart-type des témoins est très élevé, ce qui montre que les abeilles n’ont pas la même réaction pour lutter contre Varroa destructor. Il existe des abeilles qui résistent aux attaques et d’autres qui sont moins résistant ou ne résistent pas du tout.

La valeur de p-value qui est presque nulle montre que les résultats obtenus sont significativement différents. Mais les traitements avec insertion de feuilles ne sont pas significativement différents des résultats de la ruche témoin (tab.8). Ils ne présentent donc pas une efficacité considérable pour le traitement contre la varroase. Parmi les traitements utilisés, l’Apistan® est donc le plus efficace, puis la culture de la fougère mâle (tab.8). Les autres traitements en revanche n’ont pas été efficace en tant que lutte contre Varroa destructor.

33

5.3.4. Composant des huiles essentielles 5.3.4.1.Fougère mâle Les substances majeures contenues dans l’huile essentielle de la fougère mâle sont non déterminées puisqu’elles ne sont pas présentes dans les banques des composées de l’IMRA (tab.9). Le composant principal contenu dans cette plante a un indice d’ester I(x) = 2078,3

Tableau 9-Constituants de l'huile essentielle du Dryopteris filix-mas

Constituant Temps de rétention Indice d’ester I(X) Pourcentage (%) (colonne polaire) (min) Linalol 14,448 1052,2 0,03 Germacrène-D 18,15 1196,1 0,07 Géranial 19,008 1230,9 0,07 δ-Cadinène 19,313 1243,3 0,14 Géraniol 21,663 1340,5 0,1 Methyl eugénol 25,337 1497,8 0,03 Lédol 25,497 1505,2 0,05 (E)-néolidol 25,812 1520,2 0,02 Eugénol 28,538 1653,8 0,03 Non déterminé 34,733 1974,2 5,17 Non déterminé 35,29 2004,9 4,21 Non déterminé 35,492 2016,0 1,48 Non déterminé 36,63 2078,3 32,96 Non déterminé 41,702 2377,0 18,86 Non déterminé 44,245 2476,7 2,16 Non déterminé 48,035 48,035 2,47 Non déterminé 50,013 50,013 1,38 Non déterminé 58,47 58,47 2,95

34

5.3.4.2.Fougère aigle Comme pour le cas de la fougère mâle, les composants majeurs de la fougère aigle sont aussi inconnus (tab.10). Le composé principal a un indice d’ester I(x) = 2374

Tableau 10-Constituants de l'huile essentielle de Pteridium aquilinum

Constituant Temps de rétention Indice d’ester I(X) Pourcentage (%) (colonne polaire) (min) Camphre 13,528 1017,4 0,08 Linalol 14,445 1052,3 0,15 ɑ-humulène 17,17 1157,7 0,19 ɑ-terpinéol 18,147 1196,0 0,1 Néral 19,005 1230,8 0,15 Acétate de géranyle 19,492 1250,6 0,16 ß-citronellol 19,77 1261,9 0,34 Géraniol 22,665 1340,6 0,41 Oxyde de caryophyllène 24,517 1462,4 0,06 Eugénol 28,532 1653,5 6,96 Non déterminé 30,293 1741,4 2,87 Non déterminé 36,55 2073,9 10,88 Non déterminé 38,642 2200,3 4,36 Non déterminé 41,665 2374,8 34,37 Non déterminé 48,007 0 2,22 Non déterminé 49,995 0 2,02

Mais il existe des substances communes aux deux plantes, comme les composants avec I(x)= 2377 (18,86%) et 2078 (32,96 %) dans la fougère mâle et I(x)= 2374 (34,37%) et 2073 (10,88%) dans la fougère aigle.

35

5.3.4.3.Fausse ambroisie La composition de l’huile essentielle de la fausse ambroisie est dominée par : l’ɑ-terpinène (54%), l’Ascaridole (24,97%) et le ρ-cymène (13,15%).

Tableau 11-Constituants de l'huile essentielle de Chenopodium ambroisoides

Constituant Temps de rétention Indice d’ester I(X) Pourcentage (colonne polaire) (%) (min) δ-3-carène 4,717 650,4 0,04 ß-myrène 5,025 667,5 0,08 ɑ-terpinène 5,363 686,4 54,79 Limonène 5,712 699,4 0,53 1,8-cinéole 5,91 704,6 0,1 Ƴ-terpinène 6,73 713,4 0,56 ρ-Cymène 7,367 778,2 13,15 (E)-ß-caryophyllène 15,357 1087,1 0,02 Trans-ρ-mentha-2,8-dien-1-ol 16,468 1130,3 0,12 Cis-ρ-mentha-2,8-dien-1-ol 17,523 1171,5 0,02 ɑ-terpinéol 18,155 1196,3 0,39 Ascaridole 18,75 1220,4 24,97 Trans-ρ-mentha-1(7)8-dien-2-ol 20,717 1300,5 0,02 ρ-cymèn-8-ol 21,068 1325,3 0,02 Géraniol 21,653 1340,1 0,09 Isoascaridole 22,082 1358,2 2,72 Cis-ρ-mentha-1(7)8-dien-2-ol 22,598 1380,0 0,04 1,4-dihydroxy-ρ-menth-2-ène 27,093 15,81,0 0,06 Eugénol 28,533 1653,6 0,05

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6. Discussion 6.1. Situation de l’apiculture dans le district de Manjakandriana Manjakandriana a connu une évolution sur la technique et les conduites apicoles. Cette évolution se traduit par la modernisation de l’apiculture, car en 2009, le pourcentage des apiculteurs modernes a été de 10% (CITE, 2009), et actuellement, environ 40%. Cette modernisation a abouti à une augmentation du rendement qui est passé d’environ 3,5 L/ruche/récolte en 2008 (Vestalys et Andrianarivelo, 2008) à une moyenne de 8,3 L/ruche/récolte actuellement. Ce rendement est légèrement supérieur au rendement national (8,5 kg/ruche soit environ 7L) (Rafalimanana, 2003) et très inférieur à celle de la France avec 19 kg / ruche soit environ 13 L) (Maie et Alain, 2012) et au Québec (39 kg/ ruche : 28 L). Sur le plan environnementale, un autre avantage de l’apiculture de la région est l’existence des deux types de forêt : la forêt d’eucalyptus et la forêt naturelle. La valeur de l’eucalyptus en tant que source de miel est bien connue par les paysans. En fait, deux espèces d’eucalyptus dans la région permettent déjà une durée de floraison de six mois sans interruption, comme exemple, Eucalyptus robusta fleurit d’avril à juin et Eucalyptus rostrata fleurit de juillet à septembre (Razafinjatovo, 2003). De plus, l’Eucalyptus possède les caractéristiques florales qui attirent les abeilles (formes en bouquet, de couleurs blanc-crème) (Faegri et Van Der Pijl, 1971). Et même concernant son pollen, il est plus préféré parmi d’autres grâce à son odeur car le manteau pollinique possède des odeurs provenant de ses constituants lipidiques (Dobson, 1991). La forêt naturelle offre aussi une miellée non négligeable sur la partie Est du district. Mais, même en étant recouvert de ces deux types de forêt, les apiculteurs affirment que leurs abeilles manquent de nourriture car les bois y sont surexploités pour faire du charbon ou du bois de chauffe. Manjakandriana est effectivement la plus grosse productrice de charbon de bois, elle fournit plus de 50% du charbon de bois et de bois de chauffe consommés à Antananarivo (plus de 1,5 millions de m3 de bois exploités) (Bernard et al., 2015). Pour faire du charbon, une forêt âgée de 3 à 4 ans suffit amplement alors qu’Eucalyptus robusta ne commence à fleurir qu’après 5 ans de développement végétatif (world agroforestry, undated).

A part cette insuffisance de nourriture, la varroase pose aussi un problème à la majorité des apiculteurs (75%). Pour éviter les pertes que peuvent causer cette maladie, diverses solutions sont pratiquées par les apiculteurs. Cette diversité de traitement prouve l’importance du varroase dans le district. Même avec ces divers traitements, c’est le traitement à moindre coût (Apipro à base d’acide oxalique dihydraté: 2000 ar/ 20 ruches) qui est le plus utilisé. Le pouvoir d’achat des apiculteurs est donc faible. Cette observation est renforcée par Lagarde en 2004 : « le blocage se situe au niveau des capacités d’investissement qui sont faibles car les matériels apicoles ne sont pas à la portée de la plupart des paysans ». C’est aussi ce facteur qui empêche les apiculteurs traditionnels de convertir leur ruche en ruche moderne alors que la plupart des traitements contre Varroa destructor ne sont pas adaptés aux ruches traditionnelles. Le mode de peuplement dans le district limite aussi la propagation des varroas. La plupart des apiculteurs peuplent leur ruche par enruchement des abeilles sauvages qui sont parfois non infestées par Varroa destructor. Sur une

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étude de distribution du Varroa en 2013, une inspection des colonies sauvages a montré que les abeilles sauvages ne sont pas infestées (Rasolofoarivao et al., 2013). Ainsi, la première hypothèse qui affirme que la varroase est le facteur bloquant le développement de l’apiculture dans le district de Manjakandriana est rejetée car de multiples facteurs peuvent intervenir dans le développement de la filière apicole, à savoir source de plante mellifère, récolte excessive, insuffisance des matériels apicoles, la place de la filière dans l’activité professionnelle et la capacité d’investissement des paysans.

6.2. Influence des facteurs abiotiques sur le taux de varroa D’après les résultats obtenus, les facteurs climatiques (température, humidité relative de l’air et la pluviométrie n’ont presque pas d’influence sur le taux d’infestation de la population de Varroa. Deux faits peuvent en être la cause, la première est le maintien de la température à 34-35 °C, qui est la température idéale pour le développement des couvains, et que la température optimale pour le développement des varroas est de 33° C, très proche de cette température (Vincent et al.,2014). La deuxième raison est que la température externe n’est pas suffisamment extrême pour influencer le développement des varroas.

Selon Woyke en 1987 et Ortega en 1986, une température inférieure à 10° C peut modifier la période de développement du couvain operculé provoquant ainsi une croissance accrue de la population de l’acarien car le nombre de cycle de reproduction de l’acarien augmente. Morretto et al., en 1991 ont aussi réalisé une étude en Brésil sous trois types de climat où ils ont constaté que les taux d’infestation des abeilles et du couvain sont plus élevés en climat froid. Berkani-Ghalem et al. ont affirmé en 2013 que des températures supérieures à 37° C, surtout en zone climatique semi-arides et arides ont un effet d’éradication de l’ectoparasite. Des expériences, réalisées en Louisiane par John Harbo en 1993, ont démontré qu’une température de 39° C pendant 48 heures décimait les acariens de l’abeille. A 44° C pendant 4 heures, les varroas présents dans le couvain meurent mais pas nécessairement ceux qui sont sur les abeilles, car elles réussissent à garder la température plus basse. Or une température en dessous de 10° C ou au-dessus de 37° C ne sont presque jamais atteint dans le District. Pour la relation entre le taux d’infestation, l’humidité relative et la pluviométrie, aucune étude n’a été trouvé pour affirmer leur interrelation.

La deuxième hypothèse qui met en relation la dynamique de la population de varroa et le climat est donc rejetée, du moins pour le cas du District.

6.3. Efficacité des traitements sur l’attaque de varroa Le taux d’infestation des ruches est au maximum de 14% avant les traitements. Ce taux est faible car avant notre essai, ces ruches ont été traités par l’élimination des faux bourdons. Et durant le traitement, les ruches témoins ont montré une diminution jusqu’à 33 % du taux de varroa initial.

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Les abeilles tolèrent donc la présence de varroa. Cette tolérance à la varroase peut être expliquée d’abord par le comportement de l’abeille qui consiste à s’épouiller elle-même (auto-épouillage) ou avec une autre abeille voisine (allo-épouillage) quand elle est irritée par l’acarien (Boecking and Spivak, 1999). Certaines ouvrières tuent l’acarien à l’aide de leur mandibules (Szabo et al., 1996). Si l’acarien persiste, les ouvrières réalisent un mouvement de danse en vibrant leur corps. Des mouvements latéraux de l’abdomen sont réalisés vigoureusement pour attirer les épouilleuses (allo-épouillage) (Rasolofoarivao, 2014). Et d’après une étude de Moretto et al. en 1991, les abeilles africanisées ont pu débarrasser de 38 % des acariens vivant placés sur des abeilles marquées contre 5% des acariens seulement ont été enlevés par les abeilles européens pendant une durée de 30 min. Mais cet épouillage n’est pas encore intensif que celle d’Apis cerana (Fries et al., 1996). Ensuite, le comportement hygiénique de l’abeille constitue leur défense naturelle et peuvent entrainer aussi la diminution du taux d’infestation des varroas. Les abeilles hygiéniques discriminent mieux les couvains malades et les évacuent en un temps plus court. Elles sont moins sensibles aux maladies du couvain et l’éviction des larves d’abeille malade provoque la mort des Varroa destructor immatures. La femelle peut également être endommagée durant le processus de retrait de couvain (Spivak and Gilliam, 1998). Mais ce comportement est variable en fonction des conditions environnementales (Panasiuk et al., 2009), par exemple, les nettoyeuses sont plus actives en période de miellée. La taille de la colonie et l’âge des abeilles ont aussi un effet sur sa capacité hygiénique car plus la colonie est populeuse, plus la capacité de nettoyage est rapide (Najafgholian et al., 2011) et les jeunes ouvrières (âgées de 6 jours) ont une bonne activité hygiénique (Panasiuk, 2010). Enfin, l’essaimage qui est un processus naturel de division de la colonie d’abeilles en deux parties aiderait à contrer les infestations de V. destructor (Council, 2013). En effet, durant cette période, la nouvelle colonie fondée est sans couvain, V. destructor ne pourra pas se reproduire. En plus, les abeilles africaines ont une forte tendance à essaimer, c’est un comportement indésirable pour l’élevage mais il permet aux colonies d’abeilles africaines de réduire l’infestation de la varroase (Allsopp, 2007).

Concernant l’Apistan, il exerce une pression de sélection très élevée sur les acariens qui pourrait entrainer des risques de résistance. Ce type de traitement agit par contact, donc quand l’abeille circule sur la bandelette cela va entrainer une infection du système nerveux du varroa (Claude, 2004). Le fluvalinate est un pyréthrinoïde de type II et est capable d'inhiber la fixation du GABA sur ses récepteurs ionotropiques. Ainsi, le flux d'ion chlore est fortement diminué (Soderlund et Bloomquist, 1989 ; Ray et Fry, 2006). La mort des varroas s’ensuit grâce à l'hyperexcitabilité et l'épuisement nerveux. Mais ce traitement n’est pas sans risque. En effet, le fluvalinate constitue un facteur de stress à la santé de la colonie d’abeilles (Haarmann et al.,2002). Il affaiblit le système immunitaire de

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l’abeille ce qui le rend plus vulnérable aux infections virales, en l’occurrence à l’infection par les virus des ailes déformées (Locke et al., 2012). Il réduit aussi la production des spermatozoïdes chez les faux bourdons (Rinderer et al., 1999 ; Fell & Tignor,2001 ; Frazier et al., 2008) et provoque chez les reines, non seulement une réduction du poids du corps, des ovaires ainsi que du nombre moyen de spermatozoïdes contenus dans la spermathèque (Haarmann et al., 2002) mais aussi une mortalité (Sokol, 1996 ; Currie, 1999). En somme, il affecte les aptitudes et les performances des abeilles (Stoner et al., 1985 ; Lodesani & Costa, 2005 ; Moosbeckhofer, 2001 ; Schneider et al., 2012) et entraîne des modifications du comportement (Schneider et al., 2012). Il affecte les facultés d’apprentissage et de mémorisation chez les ouvrières (Taylor et al.,1987 ; Schneider et al., 2012 ; Frost et al., 2013). De ce fait, tous ces changements rendraient les abeilles plus faibles et moins vitales ce qui pourrait affecter l’état de santé générale des colonies d’abeilles (Schneider et al., 2012). Les risques ne se limitent pas sur les abeilles mais peuvent être un danger pour la santé humaine car il y a possibilité d’accumulation de résidus dans la ruche car c’est un composé très stable, non volatile et soluble dans les corps gras. Il s’accumule donc dans la cire et la propolis à chaque utilisation mais il n’y a eu que peu de problèmes de résidus dans le miel.

Concernant le traitement biologique, l’insertion des feuilles de fausse ambroisie et de la fougère aigle n’ont pas eu une efficacité significative car aucune de ses constituants majeurs n’ont eu d’effets répulsifs sur le varroa ou ils en possèdent mais leur concentration n’a pas été assez forte pour avoir un effet sur l’acarien. Sur une étude d’Imdorf et al. en 2006, les composants d’huile essentielle de Thymus vulgaris (thym), Salvia officinalis (sauge officinale), Hyssopus officinalis (hysope) ont été utilisés pour lutter contre le varroa. Ils ont constaté que le ρ-cymol avec une concentration entre 400 et 1000µg / l d’air, ƴ-terpinène avec une concentration de 350 et 800 µg / l d’air et l’ɑ-thujone ont un très bon effet acaricide et une bonne tolérabilité par les abeilles. Pour la fausse ambroisie, parmi ces trois composants, il n’en possède que ƴ-térpinène avec un pourcentage de 0,56 %. Or, le rendement en huile essentielle de fausse ambroisie est de 1% de matière végétal sèche avec un taux d’humidité d’environ 80% (Elhourri et al., 2016). Donc avec 500 g de feuilles, on a 1 g d’huile essentiel soit environ 5,6 x 10-3 g de ƴ-terpinène soit 5 600 µg, donc en supposant que le volume d’une ruche est de 51 408 cm3, la concentration est donc de 108 µg/l ce qui n’est pas suffisante pour éradiquer les varroas. En plus, l’ɑ-terpinène pure entraine une mortalité des acariens et des abeilles à seulement une concentration de 80µg/ l d’air et a une forte toxicité de plus de 90% tant pour les varroas que pour les abeilles, pour une concentration de 250 µg/ l. Alors que le résultat de notre analyse d’huile essentielle de fausse ambroisie a montré une forte concentration d’ɑ-térpinène, cette plante sera donc à éviter pour la lutte contre Varroa destructor.

Pour la fougère aigle, aucune des substances connues lors de l’analyse n’ont eu un effet varroacide ou varroafuge. Et d’après Aleksandra et Antoni en 2010, le principal composant volatil de l’extrait du fougère aigle est le benzaldéhyde, or ce dernier agit comme répulsif des abeilles et est parfois

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utilisé lors de la récolte de miel (Bogdanov et al., 2013). Cette plante aussi est donc à éviter pour réduire tout risque de désertion des abeilles. De plus, l’huile essentielle de la fougère aigle contient de l’eugénol (6,96 %) alors que cette substance attire les varroas mais ne les repousse pas et entraine aussi une mortalité des couvains (Bunsen,1991 ; Kraus,1990).

En ce qui concerne la fougère mâle, aucune des composant identifiés lors de l’analyses d’huiles essentielles n’ont eu d’effets sur les varroas. Or la substance volatile majeur dans Dryopteris filix- mas est (E)-Nérolidol (Fons et al., 2010), ce dernier et le géraniol ont un effet répulsif contre Varroa destructor et n’ont aucun effet sur les couvains (Bunsen,1991). Même si les autres feuilles se compose aussi de géraniol, son effet n’a pas été prouvé puisque la concentration de la substance dans les feuilles insérées est faible. Etant cultivées autour de la ruche, les substances volatiles sont plus concentrées qu’avec quelques feuilles ce qui explique l’inefficacité de l’insertion des feuilles de fougère mâle. L’avantage du traitement avec la culture de fougère mâle est qu’il n’est pas nécessaire d’ouvrir la ruche lors des traitements et la culture est permanente. Mais son efficacité n’est certaine qu’après une production de biomasse aérienne importante (environ 3 semaines après transplantation).

La troisième hypothèse est donc vérifiée car une des plantes (fougère mâle) utilisées contient des substances acaricides ((E)-nérolodol) permettant de contrôler la population de Varroa destructor. 6.4. Limite de l’étude

La plus grande limite durant cette étude est la désertion des abeilles. Au début de l’expérimentation, il y avait eu quatre répétitions mais après la première manipulation, cinq colonies ont déserté ce qui a amené la réduction considérable de la répétition en trois.

Le climat est aussi l’un des facteurs bloquant dans l’étude. En effet, en mauvais temps, les abeilles ne doivent pas être manipulées car cela pourrait entrainer leur mort ou favoriser leur désertion.

De plus, le manque de données a également limité l’étude. Les matières actives dans les plantes utilisées (fougère mâle, fougère aigle et fausse ambroisie), restent inconnues par manque de référence alors que les constituants cités dans la littérature peuvent être différent des constituants réels des plantes. Mais cela pourrait être une opportunité pour une nouvelle étude sur ces deux plantes.

L’insuffisance en terme financier a aussi limité l’étude sur la détermination des traitements efficaces mais plusieurs études devraient encore être faites comme par exemple la détermination exacte des substances clés en faisant des essais en laboratoire, pour la lutte contre le varroa, les méthodes d’extraction de ces substances et les possibilités de leur transformation pour la lutte contre Varroa destructor.

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6.5. Recommandation Pour améliorer l’état sanitaire des abeilles, l’emplacement des ruchers devrait être bien étudié. D’abord, il faut protéger les ruches des conditions climatiques et de leurs aléas en les inclinant vers l’avant pour éviter l’entrée d’eau ; isoler les ruches du sol (de 25 à 30 cm) pour éviter l’humidité, la réverbération du sol et les risques d’attaque des insectes. Ensuite, optimiser la disposition des ruches, elles doivent être bien exposées, avec les trous de vol des ruches dirigés vers l’Est, de manière à permettre aux abeilles de profiter des premiers rayons de soleil du matin, mais également bien protéger des vents dominants (Robert et Maurice, 2017). Les ruches devraient aussi être à proximité d’un point d’eau propre car les abeilles ont besoin d’eau pour humidifier les jeunes larves avant l’opérculation, pour préparer de la bouillie larvaire et réguler la température interne de la ruche. Il faut aussi assurer qu’il y ait des ressources alimentaires (pollen et nectar) disponibles sur un rayon de 3 km. Enfin, il faut éviter les zones à risque de contamination par les métaux lourds (à proximité d’industrie « polluante » eu des routes très fréquentées par les voiture) (Guide de bonne pratique apicole, 2017).

Pour éviter l’intrusion du sphynx à l’intérieur de la ruche, un rétrécissement de l’entrée suffit ou en mettant des plaques avec des entrées sur mesure pour laisser passer les abeilles.

Sur les traitements contre Varroa destructor, les traitements devraient être alternés pour éviter l’apparition des phénomènes de résistance. Cette alternance se base sur la matière active contenue dans le produit et sur leur site d’action mais pas sur le produit commercialisé. Par exemple, une alternance d’Apiguard et de thymol est à éviter puisque la matière active dans les deux produits est le thymol. Et pour éviter les traitements d’assurance, le fond des ruches devrait être grillagé (maille inférieure à 3 mm) avec une plaque blanche au fond pour contrôler les chutes naturelles de varroa et pour pouvoir prendre des décisions sur les moments de traitement.

Concernent les études à venir, pour avoir plus de précision, plusieurs paramètres devraient être pris en compte comme le nombre d’abeilles par colonie en enregistrant la variation de poids des ruchers, le taux de mortalité naturelle des varroas en contrôlant les chutes de varroa et le taux d’infection du couvain en comptant les varroas infectant un échantillon de couvain.

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7. Conclusion Dans le cadre de cette étude, la majorité des apiculteurs du district de Manjakandriana sont moderne et en possession de 87 % des ruches. Les matériels apicoles deviennent de plus en plus complets car l’apiculture ne cesse d’évoluer. Le miel produit par les apiculteurs est en grande partie vendu au marché local ou à des collecteurs. De ce fait, c’est une source de revenu non négligeable. Mais, sa pratique nécessite aussi de grands investissements qui constituent un facteur bloquant le développement de la filière. Même face à ce facteur limitant, la végétation du district offre par ailleurs un large potentiel de ressources mellifères lié à la destruction des ressources forestières causée par les actions anthropiques, devenues de moins en moins disponibles. En plus, le varroa pose problème à la majorité des apiculteurs ce qui les pousse à utiliser tous les moyens possibles. Mais leurs ressources financières constituent encore une limite les entrainant à pratiquer des traitements à moindres coût.

Contrairement aux études faites par des chercheurs, le résultat a montré que la dynamique de la population du Varroa destructor n’est pas influencée par les facteurs climatiques, que ce soit la précipitation, l’humidité relative de l’air ou la température. D’autres facteurs entrainent une diminution du taux d’infestation comme l’épouillage, le comportement hygiénique des abeilles, le nombre de la colonie, etc.

Sur l’expérimentation, le traitement chimique avec l’Apistan® (tau-fluvalinate) a démontré son efficacité très élevée (100%) mais il n’est pas sans risque pour les abeilles et la santé humaine. Contrairement à l’Apistan®, l’utilisation des feuilles en tant que moyen de lutte n’a pas été efficace car soit les feuilles ne contiennent pas de substances capables de tuer ou faire fuir les varroa (fougère aigle), soit ils en contiennent mais en quantités insuffisantes. L’efficacité du traitement en cultivant Dryopteris filix-mas a eu un résultat positif avec une efficacité moyenne de 77% et est facile à utiliser par rapport aux autres traitements.

Ce travail a donc permis non seulement de connaitre l’efficacité des trois plantes (fougère mâle, fougère aigle et fausse ambroisie) en tant que lutte contre la varroase mais également de montrer aux apiculteurs les différentes méthodes de traitement contre ce parasite. L’objectif est donc atteint car le produit provoque une diminution du taux des varroas phorétiques avec un traitement presque gratuit. Mais vu que l’efficacité de la culture de la fougère mâle n’est pas totale comme toute lutte biologique, il est préférable de l’utiliser en tant que lutte préventive contre varroa mais à terme avec une certaine persévérance, on aboutit à la maitrise des ennemis. Des effets secondaires comme l’invasion des autres ravageurs due à la végétation buissonnante autour des ruchers, ou d’autres risques liés à la matières actives de la plante peuvent se présenter. Ce traitement ne devrait donc pas encore être vulgarisé avant de connaitre ses différents risques ou effets secondaires. L’étude approfondie sur cette méthode de lutte contre varroa serait donc une nouvelle perspective pour le traitement de cette maladie.

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Liste des annexes Annexe 1 : Classification et description morphologique de l’abeille

Annexe 2 : Pathologie et ennemis des abeilles

Annexe 3 : Formes d’apiculture

Annexe 4 : Classification des plantes utilisées

Annexe 5 : Fiche d’enquête

Annexe 6 : Fiche d’observation

Annexe 7 : Résultat du CPG des trois plantes

Annexe 8 : Période de floraison des forêts naturelles

I

ANNEXES 1 : Classification et description morphologique de l’abeille

Tableau 12-Classification des abeilles et caractéristiques

Systématique Caractéristiques Règne : Animal Hétérotrophe pluricellulaire Division : Eumétazoaire Plusieurs tissus Embranchement : Arthropodes Exosquelette articulé et chitineux Classe : Hexapodes Corps en 3 parties et 3 paires de pattes Sous-classe : Ptérygotes Insecte ailés Ordre : Hyménoptères Pièces buccales de type broyeur-lécheur ou succeur Métamorphose complète Ailes membraneuse Groupe : Apocrites Présence d’étranglement entre l’abdomen et le thorax Sous-ordre : Aculéates Port d’une aiguillon chez la femelle Superfamille : Apoïdea Abeille solitaire ou sociale, se nourrissent de nectar et de pollen Famille : Apidea Abeille pourvue de longue langue Genre : Apis Mélipona Trigona Bombus Espèce : Mellifica (mellifera), cerana (indica), floréa, dorsata Race : Existantes pour l’Apis mellifica Source : atlas de biologie in Villières, 1987

- Apis mellifera : appelé l’abeille occidentale, se localise en Europe, en Afrique et dans le Nouveau Monde. Elle comporte une vingtaine de races qui se différencie par des caractères morphologiques faciles à identifier et des traits de comportement. Elle est réputée productive. - Apis cerana : appelé abeille de l’Inde, le pays où elle se trouve. Elle ressemble beaucoup à l’abeille européenne. - Apis florea : appelée “ the littlehoneybee ” car elle est la plus petite. Elle peuple l’Asie du sud-est jusqu’aux philippines. - Apis dorsata : appelée l’abeille géante de l’Inde. Elle n’est pas vraiment domestiquée mais produit du miel.

II

ANNEXE 2 : Pathologie et ennemis des abeilles 1- Acarien

Varroase :

L’agent de la varroase est la Varroa Destructor, le terme varroase désigne donc une forte attaque de varroa qui est plus souvent accompagné d’infection secondaires et de dégâts importante.

• Classification :

Règne : Animal Embranchement : Arthropode Classe : Arachnide Sous-classe : Acarien Ordre : Mesostigmata Famille : Varroidae Genre : Varroa

Quatre espèces de varroa sont actuellement reconnues dans le monde : Varroa jacobsoni (1904), Varroa underwoodi (1987), Varroa rindereri (1996) et Varroa Destructor (2000). La Varroa destructor est visible à l’œil nu, la taille du femelle est environ 1,2 x 1,6 mm2, c’est un ectoparasite possédant huit pattes.

• Infection : La varroase n’apparait que si l’infestation par le varroa est élevée et elle est le plus souvent accompagnée d’infection secondaire. L’acarien perfore la membrane qui lie les segments cuticulaires et suce l’hémolymphe. De virus, bactéries et spore de champignon peuvent pénétrer dans l’abeille à l’emplacement de la blessure (Vincent et al, 2014).

• Cycle de vie : Il se déroule dans la cellule à couvain operculée. Peu avant l’opérculation, une femelle varroa s’introduit dans une cellule d’ouvrières ou de faux bourdon et y pond 2 à 6 œufs. Deux types d’œufs sont présents : ceux qui ont été fertilisée par le male varroa deviendront des femelles alors que les œufs stériles produiront des males. Les larves sont nourries à même la nourriture de l’abeille. Les males atteignes le stade adulte en 5 à 7 jours tandis-que les femelles varroas en prennent de 7 à 9 jours. Le varroa male va féconder d’abord ses sœurs avant de mourir. Au stade adulte, les femelles varroa se déplacent dans la ruche en s'accrochant aux abeilles. Elles préfèrent les abeilles qui restent à la ruche à celles qui en sortent régulièrement. Si le choix leur est offert, les femelles varroa préfèreront les cellules de faux-bourdons pour la ponte. Elles le feront habituellement dans les deux semaines suivant leur éclosion. Le plus souvent, seulement

III

une femelle varroa s'accroche aux abeilles, mais jusqu'à 18 ou 20 sur les faux-bourdons (Alexandre et Jean, 1995).

• Propagation : Abeille : par la dérive et le pillage, par des essaims et des faux bourdons qui entrent dans d’autres colonies. Apiculteurs : par l’échange des cadres, la réunion de colonies saine et malades et le déplacement de colonies atteintes, par les transports d’abeilles (Vincent et al, 2014).

• Symptômes : Les acariens sont fréquemment visibles dans le couvain ou sur des abeilles. Des abdomen raccourcis ainsi que des ailes d’ouvrières et de faux bourdons mal formées sont le signe d’une forte infestation. Des taches d’excréments blanc de varroa indiquent les cellules à couvain infestées. Le couvain est lacunaire (en mosaïque) (Vincent et al, 2014).

• Dégât Couvain et abeille : les acariens se nourrissent de l’hémolymphe du couvain et des abeilles adultes. En plus des malformations mentionnées ci-dessus, ils réduisent le poids à la naissance, freinent le développement des glandes nourricières, réduisent l’activité de vol et raccourcissent la durée de vie. L’acarien inhibe aussi le système immunitaire des abeilles. Colonie : si l’apiculteur n’appliquent pas de mesure de lutte, la plupart des colonies dépérissent en quelques années voire même quelques mois. 2- Virose - Le virus des ailes déformées (DWV, Deformed Wing Virus) : Comme tous les virus, le DWV est constituée de matériel génétique entourée d’une enveloppe protéique, et il n’est donc visible qu’avec un microscope électronique. Son infection peut être dû par l’abeille ou par l’intermédiaire du Varroa. Pour l’abeille, la propagation se fait horizontalement par les excréments, le cannibalisme ou par voie orale, et verticalement par les parents à leur descendant. Quant au varroa, la piqure causée par l’acarien devient une ouverture pour un point d’entrée des virus. Une forte infection du virus se traduit par le raccourcissement ou la malformation des ailes d’ouvrière et de faux bourdons et en cas d’une infection sérieuse, l’abdomen aussi est raccourcie. Le dégât causé par ce virus est grave car l’activité de vol et les capacités d’apprentissage des ouvrières sont restreintes et la durée de vie raccourcie. Etant donné que le DWV est très étroitement lié au varroa, il faut lutter efficacement contre le varroa.

IV

3- Champignon : - Couvain calcifié L’agent de cette maladie est Ascosphaera apis, un champignon ascomycètes de la famille des Ascophaeraceae. Les spores parviennent au couvain par la nourriture ou la cuticule. Sa propagation se fait donc par la dérive et le pillage, l’échange de cadre et l’utilisation des matériels infectées ou par le nourrissement par de miel ou de pollen contaminée. On peut reconnaitre les différents stades de multiplication du champignon à la couleur du couvain : le mycélium pénètre la peau de la larve peu de temps avant ou après l’operculation et la recouvre d’un mycélium blanc duveteux. Une fois que le champignon a formé des fructifications portant des spores, la larve devient gris-noir. Avec le temps, la larve allongée morte devient dure sans que sa forme extérieure ne se modifie. On l’appelle alors momie de couvain calcifiée. Les momies reposent dans des cellules ouvertes ou operculée et on peut souvent trouver les momies évacuées par les ouvrières sur le fond ou en dehors de la ruche. Des facteurs de stress tels qu’une forte attaque de varroa, un manque de nourriture, de mauvaises conditions dans la ruche ou une hypothermie favorise le couvain calcifié. Le remplacement de la reine règle souvent le problème. 4- Insectes

Fausse teigne: il existe en fait deux espèces de fausses teignes. La plus connue et qui est de grande taille est Galleria mellonella. L’adulte mesure 20 à 25 mm de long, est de couleur grise avec des taches très foncées. L’autre de plus petite taille et dépasse rarement 18mm de long : Achroea grisella. Le mâle est légèrement plus petit que la femelle. C'est la chenille, stade larvaire du papillon, qui cause le plus de dégâts. Elle creuse des galeries dans les cadres et se nourrit de cire, de pollen et de cocons. L’attaque se caractérise également par le soulèvement des nymphes d'abeilles qui apparaissent non operculées. Un blocage de ponte et une destruction du couvain existent si les galeries faites par les teignes sont nombreuses. Les larves prennent d’abord possession des cadres abandonnés par la colonie puis elles attaquent les autres et enfin tous les cadres sont recouverts des soies On peut éviter les attaques de fausses teignes en plaçant les cadres dans un endroit ventilé, frais et éclairé. Si un cadre est attaqué, on peut supprimer la fausse teigne en congelant le cadres à -15°C pendant minimum 45 minutes (Adam, 2010). Les guêpes (Philanthus triangulum) (hyménoptère) sont des hyménoptères plus dangereux pour les abeilles, les tuent, se nourrissent du miel contenu dans leur jabot et entrainent leurs cadavres dans son nid. Elle y pond un œuf dont la larve se nourrira des restes de l'abeille. Fourmis : Les fourmis qui font partie de la famille des Formicidae, peuvent pénétrer à l’intérieur des colonies pour dérober de la nourriture. Elles sont friandes de miel. Mais elles s’attaquent aussi aux larves et aux nymphes qu’elles dépècent. Elles établissent parfois leur nid sur les couvre-cadres où elles jouissent d’un lieu d’élevage parfait.

V

La mante religieuse (Mantis religiosa) (orthoptère) se nourrit de miel et se tient en embuscade près d'une fleur, immobile, se confondant avec la végétation et se détend subitement pour attraper l'abeille lorsqu'elle vient s'y poser. Les libellules (odonates) saisissent au vol les abeilles attardées et s’en nourrissent. Mais ces invasions ne sont pas fréquentes avec un nombre relativement faible d’abeille succombe. Les blattes (dictyoptères) rongent les rayons la nuit et leur nymphe se nourrit de miel.

5- Autres

Oiseaux : le fameux oiseau prédateur des abeilles, le guêpier de Madagascar, Meropssuperciliosusest rencontré dans la région. Il attaque les abeilles en plein vol et surtout les faux bourdons lorsqu’ils sortent de la ruche à la recherche d’une jeune reine. Ceci explique aussi la disparition de la jeune reine durant son vol nuptial. Reptiles : Les lézards de couleur verte ou Phelsuma sp. attaquent certainement les abeilles, ils peuvent pénétrer facilement dans les ruches en s’attaquant aux abeilles et au miel

VI

ANNEXE 3 : Formes d’apiculture 1. Sauvage 1.1.Objectifs L’api-cueillette qui consiste à aller à la recherche des essaims sauvages et à en extraire le miel. La production sert à l’autoconsommation (Schneider, 2007) 1.2.Matériels L’api-cueilleur ne dispose pas de matériel spécifique mais se munit simplement de haches, de couteaux et de panier pour récolter le miel et les essaims. 1.3.Conduite d’élevage Pour arriver à atteindre les essaims, les api-cueilleurs abattent souvent les arbres. Ainsi, en une campagne apicole, plus d’une dizaine d’arbres peuvent être abattus par un api-cueilleur (Vestalys et Andrianarivelo, 2008). 1.4.Avantages et inconvénients Le miel issu de cette pratique est « gratuit ». Mais l’activité de cueillette engendre des mauvaises pratiques qui portent atteinte à la filière notamment sur la maturation du miel (Vestalys et Andrianarivelo, 2008). L’api-cueilleur va procéder à la récolte de l’essaim naturel en détruisant la colonie (Adam, 2010).

2. Traditionnelle

2.1.Objectifs La production est destinée à l’autoconsommation et à la vente sur le marché (Vestalys et Andrianarivelo, 2008). 2.2.Matériels L’apiculture traditionnelle est réalisée avec des ruches rudimentaires (en poterie ou vieilles caisses ou des trous dans le tronc d’arbre ou des maisonnettes en terre battue), à un compartiment, placées à l’abri du vent et situées près des lieux d’habitation. Une famille possède une ou deux colonies souvent reçues en héritage (Vestalys et Andrianarivelo, 2008).

Figure 25- Ruches traditionnelles

VII

2.3. Conduite d’élevage Certaines ruches sont installées près des habitations humaines ; cependant quand les ressources aux alentours de la ruche sont insuffisantes, les apiculteurs peuvent déplacer leurs colonies vers la forêt environnante. La plupart des apiculteurs capturent des essaims d’abeilles de la forêt par piégeage pour démarrer l’élevage. La majorité des apiculteurs n’ouvrent leurs ruches qu’en période de récolte (au maximum 2 récoltes /an). Le rendement en miel fournit par une ruche traditionnelle est estimé de 5 à 7 L/ ruche/ récolte (Rasolofoarivao, 2014). Le seul travail consiste à extraire le miel et ceci se fait par simple égouttage ou par les brèches, gouttant dans un bidon "daba" (Vestalys et Andrianarivelo, 2008). 2.4. Avantage et inconvénient La production est plus importante que celle de l’api-cueillette mais l’activité pratiquée de façon traditionnelle est difficilement maîtrisée et comporte de nombreuses contraintes : le miel est souvent récolté trop tôt, il contient alors beaucoup d’eau et se conserve difficilement. (Il est difficile de sortir les plaques operculées afin de vérifier la maturité.). Les ruches sont peu entretenues et attaquées par les parasites (Schneider, 2007).

3. Semi-moderne

3.1. Objectifs Le miel produit est principalement destiné à la vente, bien que l’autoconsommation reste présente. 3.2. Matériels Les ruches améliorées constituées par les ruches à barrettes dérivent le plus souvent de la ruche caisse ordinaire, si ce n’est que deux des faces intérieures sont munies de deux barres pour supporter les barrettes. Les barrettes empêchent les abeilles d'édifier les rayons selon leur propre gré, ce qui facilite la visite et la récolte. Sa construction ne présente pas de grande difficulté et un apiculteur habitué à la ruche caisse peut très bien la réaliser. Sa conception permet déjà l’utilisation d'une hausse, ce qui améliore la production et le rendement. Mais les barrettes ne se prêtent pas à l'extracteur. 3.3. Conduite d’élevage L’apiculteur-éleveur va investir dans des ruches simples mais plus modernes (10-20 ruches), remplaçant petit à petit ses ruches traditionnelles. Il passe du temps sur le rucher à s’occuper de ses abeilles. Il garde cependant toujours une partie d’agriculture vivrière et souvent associe à l’apiculture des travaux d’entretien de la flore mellifère, que ce soit une plantation de Litchi, ou bien simplement l’entretien et la sauvegarde de la forêt alentour (Adam, 2011). 3.4.Avantage et inconvénient Bien qu’il s’agisse souvent d’une activité annexe, cette pratique fournit une source de revenus non négligeable pour les paysans ; une ruche à cadre produisant 10 à 15 L par récolte (Rasolofoarivao, 2014).

VIII

Les techniques de récolte utilisées perturbent les colonies. La colonie perd du temps à reconstituer les plaques une fois la récolte passée. Les reines peuvent également être tuées lors des manipulations (Schneider, 2007). 4. Moderne Ils sont en relation discontinue avec le Centre National Apicole CNA et pratiquent des techniques modernes (Vestalys et Andrianarivelo, 2008). 4.1. Objectifs La production est associée à la vente et à l’exportation. L’apiculteur professionnel, a pour principal revenu les produits de ses abeilles (Adam, 2011). 4.2. Matériels L’apiculture moderne adopte les ruches à cadres de type Langstroth, Dadant-blatt ou Zander . Ce type d’exploitation utilise également d’autres matériels apicoles modernes (importés ou de fabrication artisanale), entre autres l’extracteur en inox (Schneider, 2007). o Ruche : Les ruches modernes les plus utilisés à Madagascar sont les ruches Langstroth. Ils sont conçus sur le principe suivant : un toit, un couvre‐cadre, une hausse à cadre, un corps à cadre, un plancher de vol. Les cadres sont faits en bois, placés verticalement, mobiles et de nombre variable. Ils sont armés de fils en acier étamé ou inox s’entrelacent à l’intérieur pour former l’armature et donner une bonne solidité à l’ensemble. Ses dimensions standard sont 46 cm (longueur) x 37 cm (largeur) x 24 cm (hauteur). Le corps contient 10 cadres.

Figure 26- Ruche de type Dadant-blatt Figure 27- Ruche de type Langstroth o Les vêtements de protection : Un chapeau à large bord muni d’un voile protège la tête et le cou contre les piqures, combinaison, gant. o Enfumoir : Une boite remplie de matériaux à combustion lente à laquelle on fixe un soufflet. L’apiculteur envoie un peu de fumée près de l’entrée de la ruche avant de l’ouvrir et enfume légèrement les abeilles pour qu’elles passent d’un coté à l’autre. Il fournit aux apiculteurs une source de fumée fraiche pour apaiser les abeilles. Figure 28- Enfumoir

IX

o Lève‐cadre : Outils de métal pratique qui sert à séparer les boites, racler les morceaux de cire et séparer les extrémités des cadres de leur support (car certaines espèces d’abeilles ont la particularité de fermer toutes les fissures et de sceller tous les joints de la ruche avec la propolis). Il est possible de se servir d’un vieux couteau.

Figure 29- Lève cadre

o Brosse à abeille : Doit être douce, propre et facile à laver. Elle sert à enlever les ouvrières se trouvant sur les brèches lors de la récolte du miel ou lors de la visite technique (Jery, 2010).

Figure 30- Brosse à abeille

4.3.Conduite d’élevage Les conditions d’élevage respectent les mesures d’hygiènes (suivi et récolte périodique) et la norme sur la dimension des ruches. Afin d’éviter la carence alimentaire, les ruches sont placées à proximité des plantes mellifères (ex : verger de litchi ou d’autres arbres fruitiers, en pleine forêt protégée, …). Ces élevages modernes sont souvent gérés par des étrangers (ex : miellerie de Jocelyne à Diego- Suarez, miellerie de QMM à Fort Dauphin) ou par des associations d’apiculteurs (FENAM,…), et associés à une miellerie assurant la récolte et le conditionnement du miel (Rasolofoarivao, 2014). Le peuplement diffère selon les régions : d’Avril à Juin pour les Haut plateaux, de Septembre à Mars sur la Côte Est, et de Septembre à Avril pour la Côte Ouest. Suivant la richesse floristique et le climat, il peut y avoir 2 à 3 récoltes par an. Les périodes de récolte suivent les grandes miellées et varient selon les régions : • Sur les hauts plateaux, elles vont de juillet à octobre. • Sur les régions côtières, elles peuvent se faire sur deux saisons : décembre, janvier, février et juin, juillet, août. Il ne faut récolter que les provisions contenues dans les hausses (Jery, 2010). L’extraction utilise l’égouttage ou l’extracteur suivi de la décantation et le conditionnement tout en respectant les mesures d’hygiène (Vestalys et Andrianarivelo, 2008). 4.4.Avantages et inconvénients Avec l’apiculture moderne, les charges d’exploitations sont beaucoup plus importantes qu’avec les techniques traditionnelles car il faut faire des investissements considérables. Mais le rendement étant meilleur, le bénéfice final est plus important (Schneider, 2007). La production est en quantité et en qualité plus élevée, et vendue plus chère (Jery, 2010). Pour les ruches à cadres, l’utilisation de hausses permet d’exploiter les cadres de réserves et laisse ainsi intacte le corps de ruche, avec ses cadres de couvains et ses provisions. La population de la colonie peut alors s’y maintenir.

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ANNEXE 4 : Classification des plantes utilisées 1- Fougère Male (Dryopterisfilix-mas)

Règne : Plantae Sous-règne : Tracheobionta Division : Pteridophyta Classe : Filicopsida Ordre : Polypodiales Famille : Dryopteridaceae Genre : Dryopteris

2- Fougère aigle(Pteridium aquilinum)

Règne : Plantae Sous-règne : Tracheobionta Division : Pteridophyta Classe : Filicopsida Ordre : Polypodiales Famille : Dennstaedtiaceae Genre : Pteridium

3- Fausse ambroisie(Chenopodium ambroisoides)

Règne : Plantae Sous-règne : Tracheobionta Division : Magnoliophyta Classe : Magnoliopsida Ordre : Caryophyllales Famille : Chenopodiaceae Genre : Chenopodium

Elle a été autrefois nommée Dysphania ambrosioides

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ANNEXE 5 : Fiche d’enquête District : Commune : Fokontany :

1- Identification de l’apiculteur Nom et prénom : Age : Sexe : Niveau scolaire :

Activités : Principales activités : Activités secondaires :

Membre d’un groupement : oui ou non Raisons :

Place de l’apiculture dans le revenu : Charge en apiculture (dépense) : Ecoulement des produits de la ruche :

2- Historique de l’apiculture dans la zone Début de l’apiculture : Raison d’être :

3- Matériel apicole Type de ruche : traditionnelle - améliorée- moderne Nombre de ruches : Matériel accessoire : lève cadre- enfumoir- vêtement de protection- brosse à abeilles- autres

4- Technique apicole Conduite apicole : cueillette ; traditionnelle ; semi-moderne ; moderne Origine des abeilles : Mode de peuplement : par enruchement (essaims récupérés dans la forêt) ou par essaimage artificiel, élevage de reine, orphelinage Contrôle de ruche : présence de la reine ; état sanitaire, état physiologique, réserve de miel ; présence de cellule royale Entretien de ruche : protection (trou et fissure) ; clippage de reine- nourrissement (apport de sirop) - nettoyage des ruches (au moins 2 fois/an) - débroussaillage des alentours- visites sanitaires (tous les 15 jours ou tous les mois) colmatage des fissures – réunion des colonies faibles Période de récolte : Technique de récolte : Respectant la colonie- Utilisant des matériels spécifiques – cadres à miel bien remplie et mure Rendement obtenu par ruche : Destination des produits : autoconsommation – vente Stockage du miel : Durée de vie active de ruche :

5- Problème de l’apiculture Facteur limitant : varroa- manque de nourriture- pluie- froid- chaleur – prédateur- insectes- vol Origine du problème : Symptôme observé au niveau de la ruche :

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Symptôme observé au niveau des abeilles : Importance du problème ou dégâts : Mode de dissémination ou de transmission : Début de reconnaissance de sa présence : Conditions favorisantes : Durée de vie de rucher après attaque : Existence de ruche insensible : Raisons :

6- Solutions pratiquées vis-à-vis les problèmes rencontrés Solution déjà menée : Type de traitement : Raisons de choix : Mode de préparation : Fréquence d’application : Quantité d’application : Efficacité de la lutte : Coût de traitement : Origine de produit :

7- Opinion des paysans Reconnaissance du facteur limitant : Avis sur une proposition de nouvelle technique : Appuis des services de l’Etat : DRDA, CSA : Besoins des paysans pour améliorer la production :

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ANNEXE 6 : Fiche d’observation Diagnostic de l’environnement apicole Flore observée immédiatement observée près de rucher Végétation dominante dans un rayon de 3km vol d’oiseaux Les plantes mellifères les plus butinées

Diagnostic sur le suivi de technique apicole Emplacement des rucher : À l’abri des vents - exposée au soleil – Ombragé Entretien : Niveau d’enherbement- Propreté (pas de matériel qui trainent) - Rucher : en bon état- mauvaises état- vide

Diagnostic sanitaire de ruches Vigueur des butineuses : Présences de larve, nymphes ou abeilles adulte mortes : Présence d’anomalie sur ces cadavres : (larves momifiées blanche ou noires, abeille noires, brillante, et sans poil, abeille aux ailes déformé...) Présence d’anomalie sur le trou de vol : (agressivité, ou au contraire léthargie, tremblement, difficulté de locomotion.)

Visite des ruches Présence d’odeurs anormales à l’ouverture : Présence d’autre organismes vivant (fausse teigne, guêpes, fourmis...) Présence de déchet au fond des ruches Présence des trou anormaux dans les cadres : Présence de vieux cadre noir

XIV

ANNEXE 7 : Résultat du CPG des trois plantes 1- Fougère mâle

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XVI

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2- Fougère aigle

XVIII

XIX

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3- Fausse ambroisie

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ANNEXE 8 : Période de floraison des forêts naturelles 1- Foret primaire

Nom scientifique et famille Nom VA J F M A M J J A S O N D vernaculaire Micronychia madagascariensis (Anacardiaceae) Tsaramiramy ND Protorhus sericea (Anacardiaceae) Hazombarorana NP Ilex mitis (Aquifoliaceae) Hazondrano NP Dypsis lutescens (Arecacea) Farihazo N Polyscias fraxinifolia (Araliaceae) Voantsilana P Senecio faujasioides (Asteraceae) Rangasoa ND Weinmannia humblotii (Cunoniaceae) Lalona NP Croton sp (Euphorbiaceae) Molanga NP Uapaca sp (Euphorbiaceae) Voapaka ND Aphloia theaeformis (Flacourtiaceae) Voafotsy N Calophyllum sp (Guttiferea) Vintanina NP Cassinopsis madagascariensis (Icacinaceae) Hazotomho P Dilobeia thouarsii (Protaeceae) Vivaona ND Ocotea sp (Lauraceae) Varongy NP Ravensara crassifolia (Lauraceae) Tavolopinengo ND Albizzia gummifera (Leguminoseae) Volomborona ND Anthocleista madagascariensis (Loganiaceae) Lendemilahy N Dichaetanthera cordifolia (Melastomataceae) Tsikotroka ND Tambourissa trichophylla (Monimiaceae) Ambora P Embelia conccina (Myrsinaceae) Tanterakala N Gambeya madagascariensis (Sapotaceae) Famelona P Dombeya lucida (Sterculiaceae) Hafotra N Dombeya lucida (Sterculiaceae) Merika ND

2- Forêt secondaire

Nom scientifique et famille Nom VA J F M A M J J A S O N D vernaculaire Psidia altissima (Asteraceae) Dingadingana NP Helichrysum gymnocephalum (Compositeae) Rambiazina P Vernonia sp (Compositeae) Ambiaty P Philippia floribunda (Eriaceae) Anjavidy NP Macaranga sp (Euphorbiaceae) Mokarana NP Aphloia theaeformis (Flacourtiaceae) Voafotsy N Harungana madagascariensis (Hypericaceae) Harongana N Acacia sp. (Leguminosaceae) Mimoza P Solanum auriculatum (Solanaceae) Sevabe P Dombeya lucida (Sterculiaceae) Hafotra N Trema orientalis (Ulmanaceae) Andrarezina P

VA : valeur apicole : Floraison coïncidant à la mauvaise saison N : nectarifère : Floraison assurant la petite miellée P : pollinifère : Floraison assurant la grande miellée ND : non déterminé

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i SOMMAIRE ...... ii LISTE DES TABLEAUX ...... iv LISTE DES FIGURES ...... v LISTE DES ABRÉVIATIONS ...... vi GLOSSAIRE ...... vii RESUME...... viii ABSTRACT ...... ix FAMINTINANA ...... x 1. Introduction ...... 1 2. Etat d’art ...... 3 2.1. Généralités sur l’abeille ...... 3 2.1.1. Description générale ...... 3 2.1.2. Organisation sociale des abeilles ...... 3 2.1.3. Apiculture à Madagascar ...... 4 2.1.4. Ennemis ...... 5 2.2. Gestion du varroa ...... 5 2.2.1. Historique ...... 5 2.2.2. Description de la varroase et conséquences ...... 6 2.2.3. Stratégie de lutte appliquée ...... 7 2.3. Plantes acaricides utilisées ...... 8 2.3.1. Fougère mâle (Dryopteris filix-mas, Dryopteridaceae) ...... 8 2.3.2. Fougère aigle (Pteridium aquilinum, Dennstaedtiaceae) ...... 9 2.3.3. Fausse ambroisie (Chenopodium ambroisoides, Chenopodiaceae) ...... 9 3. Matériel ...... 10 3.1. Site d’étude ...... 10 3.1.1. Localisation ...... 10 3.1.2. Caractéristiques du district de Manjakandriana ...... 11 3.2. Ruches ...... 13 3.3. Acaricides utilisés ...... 14 3.4. Autres matériels...... 15 3.5. Matériel d’extraction des huiles essentielles ...... 15 4. Méthodologie de travail ...... 15 4.1. Principe de travail ...... 15

4.2. Méthodologie d’enquête et d’observation ...... 16 4.3. Test d’efficacité de quelques plantes acaricides ...... 17 4.3.1. Dispositif expérimentale ...... 17 4.3.2. Mise en place ...... 17 4.3.3. Méthode d’observation ...... 18 4.4. Analyse des huiles essentielles ...... 20 4.4.1. Extraction de l’huile essentielle ...... 20 4.4.2. Analyse par CPG (Chromatographie en phase gazeuse) ...... 20 4.5. Méthode d’analyse...... 20 5. Résultats et interprétations ...... 22 5.1. Situation de l’apiculture ...... 22 5.1.1. Importance de l’apiculture ...... 22 5.1.2. Calendrier apicole ...... 24 5.2. Importance de la varroase dans le district de Manjakandriana ...... 26 5.2.1. Etat sanitaire des ruches ...... 26 5.2.2. Problèmes des apiculteurs ...... 27 5.3. Efficacité de quelques plantes acaricides ...... 29 5.3.1. Effet des facteurs abiotique sur l’essai ...... 29 5.3.2. Effet des traitements sur l’évolution du taux d’infestation de varroa ...... 31 5.3.3. Efficacité des traitements sur l’attaque de varroa ...... 32 5.3.4. Composant des huiles essentielles ...... 34 5.3.4.1. Fougère mâle ...... 34 5.3.4.2. Fougère aigle ...... 35 5.3.4.3. Fausse ambroisie ...... 36 6. Discussion ...... 37 6.1. Situation de l’apiculture dans le district de Manjakandriana ...... 37 6.2. Influence des facteurs abiotiques sur le taux de varroa ...... 38 6.3. Efficacité des traitements sur l’attaque de varroa ...... 38 6.4. Limite de l’étude ...... 41 6.5. Recommandation ...... 42 7. Conclusion ...... 43 BIBLIOGRAPHIE : ...... 44 Liste des annexes ...... I ANNEXES 1 : Classification et description morphologique de l’abeille ...... II ANNEXE 2 : Pathologie et ennemis des abeilles...... III ANNEXE 3 : Formes d’apiculture ...... VII

ANNEXE 4 : Classification des plantes utilisées ...... XI ANNEXE 5 : Fiche d’enquête ...... XII ANNEXE 6 : Fiche d’observation ...... XIV ANNEXE 7 : Résultat du CPG des trois plantes ...... XV ANNEXE 8 : Période de floraison des forêts naturelles ...... XXIII