UNIVERSITE D’ ------ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

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MENTION SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de

Licences en Sciences Agronomiques et Environnementales

DENOMINATION DES DIFFERENTS TERROIRS A

Cas des Fokontany de Vatovory et d’Antsahamaina

Présenté par : RAKOTOZAFY Andiarilala Promotion : HINTSI Mananjìna (2016-2021)

Soutenu le 21 Mars 2019 devant le jury composé de :

Président : Monsieur Tiana Herimanana RANDRIAMIHANTA Examinateur : Docteur Narilala RANDRIANARISON Encadrant : Docteur Jean Chrysostome RAKOTONDRAVELO Co-encadrant : Docteur Onjaherilanto Rakotovao RAZANAKOTO

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ------ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

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MENTION SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de

Licences en Sciences Agronomiques et Environnementales

DENOMINATION DES DIFFERENTS TERROIRS A MADAGASCAR

Cas des Fokontany de Vatovory et d’Antsahamaina

Présenté par : RAKOTOZAFY Andiarilala Promotion : HINTSI Mananjìna (2016-2021)

Soutenu le 21 Mars 2019 devant le jury composé de :

Président : Monsieur Tiana Herimanana RANDRIAMIHANTA Examinateur : Docteur Narilala RANDRIANARISON

Encadrant : Docteur Jean Chrysostome RAKOTONDRAVELO

Co-encadrant : Docteur Onjaherilanto Rakotovao RAZANAKOTO

REMERCIEMENTS

Tout d’abord, ma profonde gratitude s’adresse à Dieu de m’avoir donné la santé, la force, le courage pour arriver au terme de ce travail de mémoire. Ce présent mémoire n’a pu être réalisé sans l’aide et la collaboration de certaines personnes, en particulier : - Monsieur Tiana Herimanana RANDRIAMIHANTA, enseignant chercheur à l’ESSA d’avoir fait l’honneur de présider les membres du jury - Docteur Narilala RANDRIANARISON ; d’avoir accepté d’examiner ce travail. - Docteur RAKOTONDRAVELO Jean Chrysostome, enseignant chercheur à l’ESSA et encadrant de ce travail de m’avoir dirigé pendant la réalisation de ce travail. - Docteur RAZANAKOTO Onjaherilanto Rakotovao, enseignant à l’ESSA et co-encadrant de m’avoir aidé et orienté pendant la réalisation de ce travail. - Toute ma famille, mes amis pour leur encouragement. - Toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail. - Que ceux que je n’ai pas pu citer ici veuillent bien m’excuser et qu’ils puissent trouver dans cet ouvrage, l’image de leur contribution et ma sincère gratitude.

Veuillez bien accepter mes sincères reconnaissances !

i RESUME

Le terme terroir a des sens variables selon la discipline scientifique considérée. Dans le domaine de l’agriculture, les agriculteurs Malgaches occupent tout le paysage mais tiennent-ils en considération le découpage de ce dernier dans l’établissement de leurs activités ? Cette étude se propose de connaitre la logique paysanne en terme de terroir agricoles en déterminants les caractéristiques permettant de connaitre le mode de spécification des terroirs et le mode d’affectation des cultures par les agriculteurs. Pour atteindre ces objectifs, le présent travail s’est appuyé sur des entretiens et des recherches bibliographiques. Pour ce faire, plusieurs éléments visibles sont retenus pour découper un terroir et les types de cultures sont spécifiés surtout par rapport aux grandes unités du paysage. Malgré la différence de vision, la comparaison des raisonnements scientifiques et ceux des paysans a montré des similitudes dans la manière de découper le paysage. Quant à l’usage des terroirs, les choix des espèces ou des variétés cultivées dépendent des besoins des cultures et de la disponibilité en eau de chaque étage.

Mots-clés : découpage, facette, culture, paysage, relief.

ii ABSTRACT

The word “terroir” has various meaning, depending on the considered scientific discipline. In the field of agriculture, the Malagasy farmers occupy all the landscape but do they consider land units when developing their activities? This study aims to know farmer logic on term of “terroir” by determining the characteristics allowing farmers to specify the “terroir” and mode of assignment of crops. To achieve these sub-objectives, interview and bibliographic consultation have been realized. Many visible elements were considered to stratify the landscape and the types of cultures were identified with respect to the great land units. Despite the difference in vision, the comparison of scientific reasoning and that of the peasants showed similarities in the way of cutting the landscape. As for the use of soils, the choice of species or varieties grown depends on the needs of the crops and the water availability of each floor.

Keywords: cutting, facet, crop, landscape, relief.

iii FAMINTINANA

Misy heviny maro ilazàna azy ny teny hoe “terroir” arakaraka ny sehatra ara-tsiansa heverina. Eo amin’ny sehatry ny fambolena, ny mpamboly Malagasy dia efa miely manerana ireo tany tsinjo rehetra saingy manome lanja ny fomba fanapatapahana anefa ve izy ireo ao anatin’ny asany? Ity fandalinana ity dia miezaka mahafantatra ny lojikan’ny tantsaha eo amin’ny resaka “terroir”. Ao anatin’izany dia mila fantarina ny fomba fisokaajiana ny “terroir” sy ny fomba fampiasana azy. Mba hahatratrarana ireo tanjona ireo, nisy ny fanadihadiana sy ny angon-kevitra avy amin’ny boky efa voasoratra. Singa maro hita maso no ampiasain’ny tantsaha hanapatapahana ny tany tsinjo ho lasa “terroir”, ary ny karazam-boly ihany koa dia samy manana ny tokony hisy azy. Na dia eo aza anefa ny fahasamihafana eo amin’ny fomba fijery, ahitana fitoviana ny fomba fanapatapahana ny tany tsinjo rehefa nampitahaina ny fahaiza-mandiniky ny siantifika sy ny tantsaha. Momba ny fampiasana ny “terroir”, miankina amin’ny filan’ny voly sy ny fisian’ny rano ny fisafidianana ny tamingana sy ny karazam-boly volena.

Teny fototra : fanapahana, singama dinika, voly, tany tsinjo, vohon-tany.

iv SOMMAIRE REMERCIEMENTS RESUME - ABSTRACT - FAMINTINANA SOMMAIRE LISTE DES FIGURES LISTE DES TABLEAUX LISTE DES ABREVIATIONS INTRODUCTION I- QUELQUES NOTIONS RELATIVES AU TERME TERROIR

II- MATERIELS ET METHODES 1. Justification de choix des zones d’études 2. Caractérisation de chaque zone d’étude 3. Visite de terrain 4. Traitement de données 5. Recherche bibliographique III- RESULTATS 1. Mode de découpage de terroir par les scientifiques 2. Concept de terroir selon les paysans IV- DISCUSSIONS 1. Comparaison de mode de découpage de terroir : selon le scientifique et selon les paysans 2. Concept de terroir dans des autres régions 3. Analyse comparée des dénominations de terroir dans des régions 4. Discussions des hypothèses CONCLUSION LISTES BIBLIOGRAPHIQUES TABLE DES MATIERES

v LISTE DES FIGURES

Figure 1: Délimitation du Fokontany de Vatovory au sein de la commune Ambositra I . 6 Figure 2:Paysage agraire de Vatovory où on distingue du bas-fond, des hameaux, de la colline et de la montagne ...... 7 Figure 3: Délimitation du Fokontany d'Antsahamaina dans la Commune de ...... 8 Figure 4: Paysage agraire d’Antsahamaina où on distingue une vallée, une colline et une montagne ...... 9 Figure 5: Schéma représentatif des différences entre plaine, colline, montagne (vue de profil) ...... 12 Figure 6 : Représentation schématique de la technique de découpage numérique ...... 13 Figure 7: Découpage en facette de terroir rizicole ...... 26

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Comparaison de mode de découpage dans les deux Districts ...... 19 Tableau 2: Illustration des différentes nuances dans des régions ...... 20 Tableau 3: Utilisation principale de chaque terroir ...... 22 Tableau 4: Analyse comparée des dénominations de terroir dans des régions ...... 27

LISTE DES ABREVIATIONS

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques FK : Fokontany FTM : Foibe Taosaritanin’i Madagasikara INSTAT : Institut National de la Statistique MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche PIB : Produit Intérieur Brute

vi INTRODUCTION

A Madagascar, l’agriculture prend une place importante dans le développement économique du pays. Une forte proportion de la population active (80%) travaille dans le secteur de l’agriculture (agriculture, élevage et pêche) qui fournit près du tiers de la PIB (Produit Intérieur Brut) (INSTAT ou Institut National de la Statistique, 2005). Malgré cette place de l’agriculture au pôle du développement économique national, les superficies cultivées ont légèrement augmenté avec un taux de croissance moyen annuel de 0,9% (MAEP ; 2007). Par l’utilisation des outils manuels, les cultivateurs cherchent le moyen pour augmenter leur production en étalant le lieu de culture dans tous les types de terroirs et ils essayent de mettre en valeur tous types de reliefs. Ces types de relief définissent les types des terroirs à mettre en valeur.

Globalement, le mot terroir se définit comme partie de territoire où le mode de faire valoir se fait de manière homogène. Un terroir est une division de l’espace, il représente une portion de territoire homogène (ROUVELLAC E., 2013). Le mode de découpage du paysage varie avec la discipline scientifique considérée. Le terme terroir désigne différents sens, autant sur le plan mondial qu’au niveau des scientifiques. Le sens et l’utilisation du terroir se décrit selon la figure considérée et cette nuance de notion devient plus ou moins permise pour deux ou plusieurs disciplines scientifiques différentes. Dans l’habitude commun, le mot terroir présente deux acceptions : « étendue limitée de terre considérée du point de vue de sens aptitudes agricoles » et « région rurale, provinciale, considéré comme influant sur ces habitants » (Dictionnaire Le Petit Robert).

Mais fait étonnant, chaque individu au sein d’une même discipline scientifique a aussi sa propre manière de décrire ce terme. Quelques agronomes français ont essayé de définir le mot terroir comme étant la vocation d’un sol (HENIN, 1957), le cadre territorial, d’un développement socio-économique en milieu rural (SAUTTER et PELISSIER, 1964), la spécificité écologique, géologique et paysagère d’une espèce (MORLAT et RICHARD, 1989), la spécificité d’un territoire (Rouquette, 1994) un espace de projet (DEFFONTAINES, 2005). Concernant toujours le terroir en agriculture, certaines connaissances sont perdues en termes de dénomination et de distinction. Les termes topographiques perdent leur sens primitif et prennent un autre sens qui les rattache directement à l’activité humaine (H. LAVONDES et P. OTTINO, 1961). D’après ces différents constats, l’utilisation du terme « terroir » engendre une grande confusion d’usages. Pour mieux resituer l’importance de ce terme dans le domaine de l’agriculture, le présent mémoire s’intéresse sur la dénomination locale du terroir.

1 Dans différentes régions à Madagascar, les paysans ont leur propre avis en spécifiant les facettes du paysage. En plus, les différentes ethnies à Madagascar possèdent des dialectes variés qui amplifient le changement de la dénomination même pour désigner la même chose. Comment les paysans découpent-ils le paysage agraire ?

L’objectif de ce travail est de connaître la logique paysanne en termes de terroir agricole en déterminant les caractéristiques permettant de connaitre le mode de caractérisation des terroirs pour l’agriculteur et aussi le mode d’affectation des cultures sur ces unités du paysage.

Pour répondre à la question, deux hypothèses sont avancées : - La caractérisation des terroirs est déterminée à partir des caractères visibles du paysage. - Un terroir se définit selon les modes d’usages.

Ce travail se subdivise en quatre parties : la première aborde quelques notions relatives au terme terroir, la deuxième traite des matériels et méthodes adoptés afin de vérifier les hypothèses, la troisième montre les résultats, la dernière présente les discussions.

2 I. QUELQUES NOTIONS RELATIVES AU TERME TERROIR

➢ Terroir

Les chercheurs issus de disciplines scientifiques différentes (géographes, topographes, géologues, agronomes, …) ont la difficulté de se mettre d’accord face à ce terme. Chaque discipline scientifique caractérise sa propre description par rapport à son objet d’étude. L’avis d’un agronome définit le terroir comme étant un territoire d’étendue souvent limitée ayant des caractères physiques homogènes (géomorphologie, géologie, climat, sols, ressources en eau) associés à une occupation humaine également homogène (ALBERT, 1946). Pour un géographe, le terroir désigne une partie de territoire où le mode de faire valoir se fait de manière homogène. Il est constitué par un ensemble de terres agricoles qui présentent des similitudes physiques (exemple : terroir de fond de vallée1, terroir de flanc de butte, terroir de colline2, terroir de montagne3 etc.) et des formes d’aménagement agricoles similaires (ex : terroir viticole, terroir irrigué, terroir de pleins champs etc.) (ROUVELLAC E., 2013). La première définition décrit le terroir à partir de l’existant, de l’état du milieu physique, tandis que la seconde donne davantage de considération à l’activité que l’homme y instaure pour le définir.

➢ Finage

Le finage, c’est la délimitation du territoire sur lequel une communauté exerce des droits agraires (PERRIER BRUSLE L., 2005). Il peut comprendre une partie cultivée et une partie non cultivée (bois, pacages, friches). Le terroir se distingue du finage parce que le finage est un territoire attribué à une cellule rurale et il est constitué généralement par plusieurs terroirs (DERRUAU M., 1949).

➢ Facette Par analyse linguistique, la facette est chacune des petites surfaces planes d’un objet (Larousse), par exemple, la facette d’un cube est chaque face. Dans le domaine agricole, la facette est considérée par les paysans comme une unité agricole (BLANC-PAMARD C., 1986), une unité spatiale des combinaisons des données écologiques et de données d’utilisation (BLANC-PAMARD C., MILLEVILLE P., 1985).Une facette peut alors être considérée comme un sous-élément issu de découpage des terroirs.

1 Dépression allongée, plus ou moins évasée, creusée par un cours d’eau (Larousse) 2 Relief isolé à faible altitude relative (Larousse) 3 Elévation naturelle du sol très importante à forte altitude(Larousse)

3 ➢ Transect

Pour les géographes, le terme transect désigne « un dispositif d’observation de terrain ou la représentation d’un espace, le long d’un tracé linéaire et selon la dimension verticale, destiné à mettre en évidence une superposition, une succession spatiale ou des relations entre phénomènes » (POUSIN F., 2015). La méthode de transect est un outil permettant de distinguer chaque facette écologique et d’expliquer le mode de découpage d’un milieu cité par les paysans.

4 II. MATERIELS ET METHODES

1. Justification de choix des zones d’études

Bien que les zones choisies se trouvent sur les hautes terres centrales, elles se situent dans deux provinces différentes. Sur le plan physique et humain, des différences peuvent être relevées dans ces deux zones. Concernant la question du terroir, les contrastes entre les zones d’études sont soulignés pour confirmer ou au contraire, infirmer nos hypothèses.

2. Caractérisation de chaque zone d’étude

Pour réaliser ce mémoire, deux zones d’études ont été considérées : le Fokontany Vatovory (situé dans la Commune Ambositra I, District d’Ambositra) et le Fokontany Antsahamaina (Commune de Manjakandriana, District de Manjakandriana).

2-1. Présentation du Fokontany Vatovory

➢ Localisation et délimitation

Situé à 258 km au Sud de la ville d’Antananarivo sur la route nationale n°7, le Fokontany de Vatovory fait partie de la Commune d’Ambositra, District d’Ambositra et Région Amoron’i Mania (figure 1).

5

AMBOSITRA AMBOSTRA

Légende

Région Amoron’i Mania

FKT Vatovory

Source : BD 100 FTM (Modifiée par l’auteur) Figure 1: Délimitation du Fokontany de Vatovory au sein de la commune Ambositra I

6

➢ Relief et géologie

Le Fokontany de Vatovory se trouve dans la moitié Sud de la zone des hautes terres centrales. Il est caractérisé par un relief montagneux et accidenté avec de pénéplaines inondées durant la saison de pluie. Le District d’Ambositra est formé par une chaîne subméridienne de granites ou de quartzites (Bernard Moine 1965).

Figure 2:Paysage agraire de Vatovory où on distingue du bas-fond, des hameaux, de la

colline et de la montagne

Source : auteur

➢ Climat

Le climat dans ce Fokontany se subdivise en deux parties, le mois d’octobre jusqu'au mois d’avril : un climat tropical humide, et du mai au septembre : un climat méditerranéen.

2-2. Présentation du Fokontany Antsahamaina

➢ Localisation et délimitation

Situé à 47 km à l’Est de la ville d’Antananarivo sur la route nationale n°2, le Fokontany d’Antsahamaina fait partie de la Commune de Manjakandriana, District de Manjakandriana et Région d’.

7

MANJAKANDRIANA

FKT Antsahamaina

Légende

Région Analamanga

Source : BD 100 FTM (Modifiée par l’auteur) Figure 3: Délimitation du Fokontany d'Antsahamaina dans la Commune de Manjakandriana

8

➢ Relief et géologie Le Fokontany Antsahamaina présente un type de relief montagneux plus ou moins rocheux qui présente une forme accidentée avec des dômes arrondis, de crêtes granitiques. La végétation de cette région est dominée par des Eucalyptus. Ce Fokontany présente de larges vallées qui constituent un vaste étendu de terres agricoles. En général, le sol est peu fertile car il est de nature ferralitique et latéritique. Une formation de la litière (couche superficielle d’humus contenant des débris des végétaux plus ou moins décomposés) se présente toutefois dans le sol du sous-bois.

Figure 4: Paysage agraire d’Antsahamaina où on distingue une vallée, une colline et une montagne Source : auteur ➢ Climat Le Fokontany Antsahamaina présente un climat semblable avec celui des Hautes Terres Centrales, il présente une saison humide assez prolongée avec une température plus ou moins faible. En particulier, la saison se divise en deux parties selon les données climatiques auprès de la Commune. • novembre – avril : saison pluvieuse et chaude • mai – octobre : saison fraîche et relativement sèche

3. Visite de terrain

Les visites de terrain se sont déroulées durant cinq jours à Vatovory et quatre jours à Antsahamaina.

Les visites avaient pour objectif de visualiser les nuances entre les sites d’études afin de comparer les logiques paysannes de chaque Fokontany. Elles consistaient à recueillir des informations de deux manières, par l’observation directe et par des entretiens.

9 3-1. Observation directe

Les observations directes ont permis de voir les nuances entrent les deux sites d’étude et de comparer les aspects physiques du milieu.

3-2. Entretiens

3-2-1. Les interlocuteurs

Le domaine de travail s’oriente dans l’agriculture, alors les interlocuteurs choisis ont été des paysans agriculteurs et ils ont été choisis au hasard. Durant la phase de réalisation de l’entretien, au total, 45 entretiens ont été réalisés avec 24 paysans dans le Fokontany de Vatovory et 21 paysans dans le Fokontany d’Antsahamaina.

3-2-2. Guide d’entretien

La réalisation des entretiens a été faite à l’aide d’un guide d’entretien. Chaque entretien avait été engagé au gré des interlocuteurs. Le guide oriente la discussion vers les points suivants : ➢ Introduction face à l’interlocuteur (présentation de l’interviewer). ➢ Présentation de l’objet de l’entretien : présentation du thème et explication du but de l’entretien. ➢ Observation des différents terroirs utilisés par le paysan enquêté.

➢ Pour chaque terroir : o Les modes de découpage utilisés. o Les caractéristiques de ce qu’il avance. o Les types de cultures. ➢ Questionnement concernant la facette qu’il ne raconte plus durant la discussion. o A part de ce que nous avons discuté, est-il des autres types de terroirs de cette région ? o Comment reconnait-on ce type ? o Existe-t-il des sous-unités des terroirs à l’intérieur ? o Comment découpe-t-on pour caractériser chaque sous-unité ? o Quels sont les types des cultures pouvant se dérouler dans ce type ?

10 4. Traitement de données

Les données obtenues ont été fusionnées par Fokontany et on a fait une complémentarité entre chaque réponse. Des matériels sont utilisés pour la réalisation de ce mémoire : cliché photo, google earth, carte de délimitation.

5. Recherche bibliographique

Le recueil des données par la recherche bibliographique s’associe avec la méthode d’enquête pour la réalisation de ce mémoire. Le concept de terroir et la mise en valeur de la surface à Madagascar ont été documentés pour avoir essentiellement les avis scientifiques. Les visites de terrain relèvent les avis paysans. Cela conduit à la confrontation du savoir paysan avec le concept scientifique.

11 III. RESULTATS

1. Mode de découpage de terroir par les scientifiques

Le découpage de l’espace par les paysans permet d’identifier et de délimiter des unités de paysage ou facettes qui s’individualisent par des caractères physiques et pratiques (BLANC-PAMARD C. et al. 1992). Mises à part les différentes définitions accordées au terme terroir, les scientifiques proposent aussi différents modes de découpage de terroir selon les étages écologiques. Quelques modes de découpage de terroir sont présentés ci-après selon plusieurs scientifiques :

➢ Selon le type de relief

Le terroir s’individualise suivant le type de relief. Une surélévation d’un type de relief par rapport à l’autre provoque une nuance en observant directement le paysage. Trois genres simples de terre s’individualisent après cette vision. Ce sont la plaine, la colline et la montagne qui se combinent diversement pour donner une structure paysagère variée (ZANNIER M. P., 2007). La plaine a une forme plane, une colline et une montagne s’individualisent par la hauteur.

Source : Google earth (modifiée par l’auteur) Figure 5: Schéma représentatif des différences entre plaine, colline, montagne (vue de profil)

12 ➢ Découpage numérique

Le mode de découpage présenté en mode numérique se concentre sur la caractérisation topographique de l’espace. On utilise des équipements plus simples mais les résultats sont perceptibles dans la majorité des cas. Ces matériels sont : un clinomètre pour mesurer l’inclinaison de la pente, une boussole pour connaître l’orientation et un altimètre pour mesurer l’altitude de l’espace considéré. Toutefois, certains espaces ont des reliefs peu contrastés mais l’importance topographiques est connue, la caractérisation fine a besoin une grande précision (REGAIN, 1971). Le principe de cette technique est de connaître l’altitude et le dégrée de la pente. Comme condition, la facette topographique doit faire au moins 10 mètres. Dans le cas particulier, certaines ruptures très courtes qui marquent des changements très significatifs doivent être répertoriées (MORSCHEL J., 2006). Dans cette technique, le changement de degré de pente et l’oscillation d’altitude sont les critères de distinction d’une facette à un autre.

Figure 6 : Représentation schématique de la technique de découpage numérique Source : Morschel J., 2006

13 ➢ Comportement hydrologique du sol

La dissimilitude entre les grandes unités de paysage s'établit en premier vue. La partie exondée diffère avec la partie inondée à cause de sa hauteur. Le marais de bas-fond avec sa caractéristique hydrographique noyée maintient l’eau.

LAMBERT R (1975) définit le versant dans deux types de terroirs hydrologiques dont, le versant de chaque colline bordant un vallon en deux rives gauches et droites d’une part diffère avec le fond de vallon d’autre part. Une distinction entre deux parties, versant ou autre facette de la colline et le fond de vallon, existe parce qu’elles possèdent un comportement hydrologique différent. Chaque terroir hydrologique est une portion d’espace géographique homogène par sa pente, sa couverture végétale, son sol, son substratum et en conséquence, originale et homogène par son comportement hydrologique (LAMBERT R, 1975).

➢ Segment du paysage par changement de pente

La notion de segmentation de paysage serve à une vision directe et globale d’un endroit. En topographie, la segmentation de paysage en différents toposéquences fait appel à une observation de changement de pente. La rupture de pente dans le paysage expose une ligne de changement de niveau. Cette technique fait intervenir l’inclinaison de la pente et sa longueur, la forme du versant et sa position relative au paysage. De ce fait, le changement de dégrée de la pente prend en compte la vitesse de ruissellement ou dynamique hydrique et l’intensification de phénomène érosif du sol. L’observation du paysage se concentre dans la notion de pente pour revenir à ces différents phénomènes cités. Par conséquent, le paysage est entendu comme une séquence de milieu naturel qui se répète dans ces organisations latérales et verticales, dans ces transitions, dans ces dynamiques. On considère qu’un paysage est une succession de segment paysagiques, ordonnés depuis une ligne de faîte4 jusqu’à un talweg5 (Richard, 1989). Entre ces deux intervalles, il existe : le sommet, le versant6 ou flanc, le bas-versant. En général, le mode de découpage par l’analyse de la pente pour distinguer la facette se fait dans la partie haute de paysage tandis que l’appréciation par l’analyse de comportement hydrologique est souvent appliquée dans la partie basse.

4 Partie sommitale 5 Ligne joignant les points le plus bas d’une vallée (Larousse) 6 Surface topographique comprise entre un talweg et une ligne de faite (Larousse)

14 Les éléments de terroir correspondants avec le mode de découpage

La montagne la partie la plus élevée du terrain est caractérisée par une forte dénivellation entre sommet et fonds de la vallée. Elle se subdivise en trois parties : la partie sommitale ou la tête d’une montagne, le flanc de la montagne et la base de la montagne. Après, la colline moins haute que la montagne se divise en trois parties : De haut en bas, le sommet le nom tête de la colline ou tout simplement la colline, ensuite le versant et enfin à sa base se trouve le bas-versant. Ces deux soulèvements du terrain fait intervenir le changement de la pente pour le découpage. La vallée présente en général une source d’eau qui l’alimente. Par la différence de niveau topographique et le comportement hydrologique de la vallée, elle présente sous trois facettes : l’amont, la vallée, l’aval. Pour le baiboho et le bas-fond, le baiboho ressort de l’eau après la période inondant tandis que le bas-fond reste noyer dans l’eau (BLANC-PAMARD C. et MILLEVILLE P. 1985).

2. Concept de terroir selon les paysans

2-1. Mode de découpage de terroirs selon les paysans et la dénomination correspondante

Le découpage de l’espace par les paysans permet d’identifier et de délimiter des unités de paysage ou facettes qui s’individualisent par des caractères physiques, une utilisation, des pratiques et une dynamique. Ces facettes caractérisent le regard sur l’espace propre aux populations locales (BLANC-PAMARD C. et al. 1992).

2-1-1. Pour les paysans du Fokontany d’Antsahamaina

Dans cette région, il existe quatre manières pour découper l’étage écologique de la partie haut : découpage selon le rapport entre la hauteur et l’emplacement de type de terroir considéré, le changement de la pente, distinction de terroir selon le comportement hydrologique, les paysages observés au-dessus du relief. Chaque technique de découpage peut aller seul mais quelques fois, le découpage ne réussit que si les trois méthodes se complètent. L’assemblage de deux ou trois de ces stratégies se confondent automatiquement en observant un type de relief.

Le mode de découpage de terroir est observé directement par la considération de changement de la pente. Le sommet ou tampon-tanety est limité dans toute partie à faible pente au-dessus. En baissant vers la partie basse, si le degré de la pente devient plus élevé, le versant ou tehezan-tanety s’affiche. Enfin, en changeant de nouveau le degré de la pente c’est-à-dire la pente revient à l’état plus faible, il s’agit de replat ou

15 vodi-tanety. En général, deux points d’inflexion s’affichent, de ce fait, ces deux points marquent le changement de pente qui change l’étage.

Pour la deuxième technique, la partie inondée se distingue facilement de la partie exondée par la présence de l’eau inondant. Le rapport entre la hauteur d’un relief et l’emplacement du terroir considéré fait appel à un découpage de la partie haute (colline ou tanety et montagne ou tendrom-bohitra). Pour le sommet le plus haut, la ligne de coupe reste la moindre partie de la tête si le sommet semble pointu, et si le sommet prend la forme du plateau (une forme plus ou moins arrondie), la tête devient plus vaste. En descendant vers le versant d’une colline ou tehezan-tanety, ce type de terroir tombe aux alentours du milieu de la hauteur verticale et le bas-versant reste dans la partie sur la base du relief, c’est le vodi-tanety.

Pour la troisième approche, la végétation ou la présence des villages dans un endroit fait appel à un autre mode de caractérisation de terroir. La présence des forêts dessus d’un endroit soulevé correspond à la montagne quel que soit la forme de relief. Un soulèvement dominé par la forêt est appelé tendrom-bohitra. Les agriculteurs ne décomposent pas la montagne en différente sous partie mais ils nomment et considèrent la totalité comme montagne ou tendrom-bohitra. Le mot « tendrom-bohitra » ici n’est pas la traduction du sommet mais la signification de la montagne en totalité.

Pour eux, l’endroit où se trouve une trace d’habitation est appelé « vohitra » qui est tiré par le mot : hameau. Cette forme se divise en trois parties du haut en bas : vohitra, tehezam-bohitra, vodi-vohitra. Pour les paysans, la montagne « tendrom-bohitra » et le « vohitra » ne sont pas une suite l’une de l’autre en parlant de la dénomination. Le vohitra annonce un équivalent de hameau et le tendrom-bohitra concerne une montagne.

Encore sur le type de plantation couvrante un relief, lorsqu’il s’agit de parcelle déjà aménagée en champ de culture ou une jachère de zone de pâturage, le type de terroir considéré tend vers le terme colline ou tanety qui se divise en trois parties : colline (tampon-tanety), versant (tehezan-tanety), bas versant (vodi-tanety). Pour récapituler, les trois types de terroir se place dans la partie surélevée : la colline ou tanety présente une culture ou de la jachère, le hameau ou vohitra présente une trace d’habitation et la montagne ou tendrom-bohitra est dominée par une forêt.

A la suite d’une colline ou d’une montagne, on observe le plus souvent la vallée (lohasaha) ou le « baiboho colluvionnaire ». Habituellement, le bas-versant se prolonge par la tête de vallée ou de « Baiboho » et se termine par le bas-fond. Le « Baiboho » trouvé dans cette région expose une dissemblance en référant avec le « Baiboho » d’autres régions. La descente des diverses colluvions que ce soit par l’érosion des montagnes et des collines ou par le dépôt envahit par le ruissellement forme le Baiboho.

16 En particulier, le Baiboho se trouve juste au bord de bas-fond (vodi-tanety) et se distingue avec la vallée par la sortie de la vallée issue de deux montagnes ou collines. Pour ROUVELLAC E. (2013) bas-versant accumulant les produits du colluvionnement, ressemble au « baiboho colluvionnaire ».

Entrant dans la partie basse, la riziculture se déroule dans le bas-fond (heniheny) et dans la vallée (lohasaha). La présence de culture de contre saison s’observe très rarement. Pour distinguer la vallée avec le bas-fond, une vallée présente un escalier et le bas-fond forme une surface plane. La partie bas-fond ou heniheny commence à partir où deux parcelles différentes se placent dans le même niveau d’altitude.

Selon la population locale, le bas-fond se nomme « tanimbary » quand il est déjà aménagé en rizière, sinon en « tanivao ». Face à cette disposition, parce que le mot « tanimbary et tanivao » caractérise un type de culture dans le champ, l’entretien est approfondi pour avoir un autre nom, enfin le terme bas-fond se traduit en « Heniheny » (source : Zokiolona). Quelque fois, la rupture de deux unités de relief en bosse (montagne ou colline) forme la vallée (lohasaha). A cause de cela, il existe deux formes de vallée : la vallée irriguée et la vallée non irriguée. Cette dernière ne présente aucune source d’eau pour s’alimenter. La vallée exondée est valorisée pareillement avec la conduite des cultures pluviales. La distinction de ces deux vallées ne se pose qu’à la caractérisation des cultures plantées (exemple de culture : riz pour la partie irriguée et taro pour la partie non irriguée). Le principe de la connaissance de la vallée dans la région d’Antsahamaina est la présence de deux collines ou montagnes côte à côte et la vallée sort entre ces deux bords.

2-1-2. Pour les paysans de Fokontany Vatovory

La nomenclature des terroirs dans la province de Fianarantsoa diffère avec celle d’autres provinces. L’étude bibliographique de cette province ainsi que l’entretien effectué auprès des agriculteurs amènent à l’évaluation de chaque terroir. La dénomination, ainsi que le mode de caractérisation de terroirs spécifient cette province.

Le mode de découpage de terroir a trois aspects à savoir : le comportement hydrologique, l’emplacement de l’étage considérée par rapport à la hauteur du relief et la variation de la dégrée de la pente. Ces trois modes de découpage caractérisent le sol selon la structuration typique. Ces structures sont considérées dans le mode de découpage par des caractères invisibles : la couleur du sol, le structure des mottes et de dégrée d’humidité du sol. La partie plus haute présente un sol à faible taux d’humidité, des mottes plus grosses. Du haut vers le bas, la couleur du sol change du rouge à noir.

17 Après ces modes de découpage de terroir, il y a deux grandes parties différentes : l’inondée et l’exondée. La partie exondée englobe la partie émergée par contre la partie inondée englobe toute la partie immergée dans l’eau. Dans la partie exondée, une montagne se divise en trois parties, à savoir : le partie sommitale ou tendrom-bohitra, le flanc de la montagne ou kisilasila ; et la base de la montagne ou vodi-tany. La colline se divise aussi en trois parties en changeant de la pente : le mode de découpage d’une colline est similaire à celui d’une montagne, du haut vers le bas, il y a le tanety puis le kisilasila et enfin le replat ou vodi-tany ou vodi-tanety.

Dans la partie basse de pénéplaine, la présence de débordement des fleuves encaisse des dépôts alluvionnaires déposés pour former le « baiboho ». Ce type de terroir borde le fleuve et en même temps quelque fois se suit avec le bas-versant. Il se distinct avec le bas-fond par son émersion après la saison de débordement. La vallée est nommée « lohasaha » et sa reconnaissance est la présence de colline ou montagne côte à côte. La vallée s’alimente souvent par une source d’eau et est aménagée en rizière. Le bas-fond n’a aucun sens propre au paysan de la région. A cause de la présence de l’eau inondée la partie, la riziculture se concentre surtout dans la partie basse. La dénomination de cette dernière tend vers les caractéristiques morphologiques. Le bas-fond est désigné par « tanimbary » (rizière) ou par « honahona » (caractéristique tourbeuse ou marécageuse).

18 2-1-3. Analyse comparée de ces deux zones d’études

Certains éléments de découpage rassemblent les deux zones. Un contraste s’affiche au nombre de technique considérée. Les agriculteurs dans les deux Fokontany considèrent les caractères visibles pour découper un terroir mais dans le Fokontany Vatovory, les paysans apprécient en complément, les propriétés des sols et prennent en compte dans la distinction de (tableau 1).

Tableau 1: Comparaison de mode de découpage dans les deux Districts ASPECTS UTILISES POUR DECOUPER LE PAYSAGE

Antsahamaina (Manjakandriana) Vatovory (Ambositra)

- Altitude - Altitude - Changement la pente - Changement de pente - Comportement hydrologique - Comportement hydrologique - Apparence extérieur (végétation ou la présence Aspects utilisés pour caractériser un terroir des villages) - Dégrée d’humidité du sol - Changement de la couleur du sol - Structure des mottes Source : auteur

D’après le tableau 1, les agriculteurs du Fokontany de Vatovory prennent en considération des caractères invisibles directement au niveau des paysages. Ils entrent plus profondément par rapport aux paysans dans le Fokontany Antsahamaina.

2-1-4. Correspondance de la dénomination dans les deux zones Les paysans de Vatovory considèrent de critères de découpage plus nombreux. Par la complémentarité des différents modes de découpage, ils ont les terroirs plus riches en facettes.

19 Tableau 2: Illustration des différentes nuances dans des régions TERROIRS FACETTES ANTSAHAMAINA VATOVORY ECOLOGIQUES Montagne Tête de la montagne ou Tendrom-bohitra Tendrom-bohitra partie sommitale

Flanc de la montagne Kisilasila

Base de la montagne Vodi-tany, vodi-tanety

Colline Tête de la colline Tampon-tanety Tanety Versant Tehezan-tanety Kisilasila Bas-versant ou replat Vodi-tanety Vodi-tany, vodi-tanety

Vallée Tête de la vallée Lohasaha Lohasaha Vallée Fond de la vallée Baiboho Baiboho (colluvion) Baiboho (alluvion) Bas-fond Bas-fond Heniheny, tanimbary, tanivao Tanimbary ou honahona

Source : auteur

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D’après le tableau 2, des différents termes annoncent un même terroir. La reconnaissance de la tête d’une colline s’affiche en terme inégal, ainsi pour le versant et le bas-versant.

D’autre part, un même terme informe des différents terroirs : le baiboho affiche un dépôt de type colluvionnaire dans le Fokontany d’Antsahamaina et un dépôt alluvionnaire à cellui de Vatovory.

Dans le Fokontany de Vatovory, une montagne se divise en trois facettes tandis que dans le Fokontany d’Antsahamaina, la totalité se présente en une partie.

2-2. Occupation du sol selon la toposéquence

La condition hydrique prend un grand rôle dans la caractérisation de type de culture mis en place au niveau des terroirs. L’adoption de type de culture tient compte seulement la distinction de la partie exondée de la partie inondée momentanément ou de façon permanente. Le choix de la culture ne va pas jusqu’à la distinction de terroirs où les caractéristiques sont plus ou moins proches. La distinction des différentes facettes dans la portion exondée n’est pas particulièrement prise en compte par les agriculteurs. Ils appliquent sans bien caractériser le système de culture. Des exemples de culture sont présentés dans le tableau 3 selon l’emplacement dans le terroir. Ainsi, la culture de manioc se fait exclusivement sur les terroirs exondés, de même les maïs envahissent dans tout le terroir exondé. Même si le riz s’adapte à la fois aux zones exondées et inondées, les agriculteurs tiennent à distinguer les variétés adaptées à chaque zone. Les brèdes et les cultures de rente à court cycle qui exigent un taux d’humidité du sol élevée ne se cultivent pas dans les parties hautes (tableau 3).

21 Tableau 3: Utilisation principale de chaque terroir ANTSAHAMAINA VATOVORY UNITE DE FACETTES DENOMINATION TYPE DE CULTURE DENOMINATION TYPE DE PAYSAGE ECOLOGIQUES PAYSANNE PAYSANNE CULTURE Montagne Tête de la montagne Tendrom-bohitra Zone forestier Tendrom-bohitra Manioc, maïs, riz ou partie sommitale pluvial Flanc de la montagne Kisilasila Maïs, haricot, riz pluvial Base de la montagne Vodi-tany, Maïs, taro, patate vodi-tanety douce, arachide, riz pluvial Colline Tête de la colline Tampon-tanety Manioc, patate douce Tanety Maïs, haricot, riz pluvial, voandzou Versant Tehezan-tanety Manioc, patate douce, Kisilasila Maïs, haricot, riz pomme de terre pluvial

Bas-versant ou replat Vodi-tanety Manioc, patate douce, Vodi-tany Maïs, taro, patate pomme de terre, petit douce, arachide, riz pois, haricot pluvial, taro, Vallée Vallée Lohasaha (Exondée) Taro, haricot, petit pois Lohasaha Riz irrigué

(Inondée) Riz irrigué Baiboho Dépôt alluvionnaire Baiboho (colluvion) Maïs, taro, arachide, Baiboho (alluvion) Maïs, pomme de terre, ou colluvionnaire pomme de terre, carotte, brède, petits pois choux, brède, concombre, courgette Bas-fond Bas-fond Heniheny Riz irrigué Tanimbary ou Riz irriguée honahona Source : auteur

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IV- DISCUSSIONS

1. Comparaison de mode de découpage de terroir : selon le scientifique et selon les paysans

Des études approfondies dans la science et des expériences durant longtemps au champ, les scientifiques et les paysans se dotent de connaissances sur le sol. En termes de terroir et de découpage, les scientifiques et les agriculteurs ont parfois des idées similaires mais souvent, ils appliquent chacun leur propre raisonnement.

Dans le cadre des caractères utilisés comme outils de découpage de terroirs, les scientifiques et les paysans utilisent les mêmes caractères : les caractères visibles et les caractères invisibles. De ce fait, des idées similaires prédominent entre ces deux acteurs dans une étude de concept de terroir.

Les scientifiques utilisent des matériels pour découper les terroirs : boussole, altimètre, clinomètre (MORSCHEL J., 2006). Par contre, les paysans analysent les différents phénomènes observés directement ou cachées en arrières des caractères visibles. Les techniques scientifiques sont plus perceptibles mais avec des marges considérées (les changements progressifs dans l’espace au niveau des paysages empêchent les scientifiques de mettre des données chiffrées). A côté, même avec la technique moins fiable, les paysans arrivent à gérer le mode d’affectation des cultures selon les terroirs. En présence des phénomènes naturelles à l’exemple de la présence de différences entre les reliefs, les paysans adaptent avec ces enjeux et tirent de profit vis-à-vis de ces charges naturelles. Prenons comme exemple les topographies des terroirs rizicoles, à cause de niveau topographique étagé, l’eau n’est pas disponible en même temps. En effet, il y a une gradation ininterrompue d’une facette à l’autre. Cette gradation permet de d’étaler le calendrier de travail et facilite un système d’entraide (BLANC–PAMARD C. et RAMIARANTSOA R.H., 1992).

2. Concept de terroir dans des autres régions

2-1. Distinction du haut avec le bas

Les critères binaires permettent d’opposer deux unités : le plat et l’élevé, les cultures pluviales et le riz irrigué, la végétation herbacée rase et haute, …

La partie haute est plus remarquable par sa surélévation en hauteur. Elle est exondée d’eau tandis que la partie en bas est inondée. L’élévation de la colline et de la montagne dit « havoana » est défini par l’absence de l’eau d’irrigation. Le marais ou heniheny

23 situé dans le bas-fond submergé d’eau est impropre aux plantes non aquatiques (cas de la région Sakay7) (LAVONDES H. et OTTINO P, 1961). Du côté agronomique, la partie exondée est destinée à tout type de culture pluviale, elle est favorable aux plantes à tubercules pourrissables tandis que la partie inondée de marais dans le bas-fond est aménagée en riziculture pour les variétés du riz irriguée.

2-2. Ligne de faite jusqu’au bas versant

2-2-1. Dans la Commune de Mahitsy8

Le facteur pente et la forme topographique sont intégrés pour découper une colline ou tanety en facette. Alors, dans la région , trois facettes caractérisent un tanety. Le sommet nommé par tampon-tanety a une pente plus faible par rapport au versant ou tehezan-tanety qui se place dans le flanc de la colline. Si la pente devient plus faible à la base, c’est le vodi-tanety ou bas-versant.

Comme type de culture dans ces différentes facettes, dans le tampon-tanety, il y a un lieu de pâturage, eucalyptus, champ de culture pluviale comme la patate douce. Dans le tehezan-tanety, il y a les cultures pluviales comme le manioc et l’ananas. Dans le vodi- tanety, un champ de culture sèche mais avec une grande diversité de culture.

Sur le point de vue agronomique, les paysans classifient le tampon-tanety comme un champ de culture destiné seulement pour les cultures pluviales. A cause de la hauteur, le taux d’humidité du sol au niveau du tampon-tanety est insuffisant pour les cultures plus exigeantes en eau. Sur le tehezan-tanety à pente forte, la culture des ananas, de manioc et des autres cultures sèches retiennent le sol loin de l’érosion. Sur le vodi-tanety, le taux d’humidité du sol est plus satisfaisant, on peut y installer des cultures diversifiées (BLANC-PAMARD C., MILLEVILLE P., 1985).

2-2-2. Dans le Fokontany d’Ambendrana9

En considérant le mode de découpage par changement de pente et l’apparence extérieur du milieu, dans des régions de la Province de Fianarantsoa (Fokontany Ambendrana), certains types de ces terroirs possèdent d’autre sens grâce à leur importance agronomique. Le versant s’intitule par vodivala qui signifie un terroir à côté de parc de zébu. Le champ de culture sur le vodivala possède un sol fertile grâce à l’apport fréquent en fumier des zébus. Le morontambina ou voditanjona caractérise le bas- versant. Le mot morotambina signifie une parcelle au bord de tambina qui est l’équivalent de baiboho de Merina et le voditanjona signifie un fond de tanjona qui

7 Dans la région Bongolava 8 District d’ 9 Un Fokontany dans la Commune Androy, Province de Fianarantsoa

24 signifie le versant (VIANO M., 2004). De ce fait, le « morotambina » ou « voditanjona » est un terroir entre le versant et le dépôt alluvionnaire. Le type de sol dans ce terroir présente une même caractéristique que les dépôts colluvionnaire : un sol suffisamment fertile.

Dans cette même région, la couverture végétale d’une surface change la caractérisation de terroir. La tête de la colline s’intitule par trois noms selon la caractéristique d’apparence. Une colline dit « vohitra » se réfèrent par la trace d’habitation. Le vohitra se situe proche d’un village, plus favorable à la culture en profitant le fertilisant de parc des animaux domestiques mais plus étroite. Un autre nom de la même facette, une colline est nommée par kifafa. Des Aristida aescensionis couvrent la surface. Cette espèce est utilisé pour fabriquer un outil de balayage (ou kifafa en terme Malgache) dont le terroir porte ce nom. Troisième caractéristique d’une colline le terme tamboho ou tomboho où une colline serve un endroit de pâturage pour les zébus (VIANO M., 2004).

3-3. Division en coupe fine des terroirs rizicoles

La conduite des cultures est déterminée par les conditions du milieu. Un découpage détaillé du terroir rizicole dans la Commune de Mahitsy montre qu’un terroir est riche en sous-éléments ou facettes. Le terroir rizicole ou tanimbary se subdivise en différentes facettes selon la situation topographique et la possibilité en eau (BLANC-PAMARD C. et RAMIARANTSOA R. H., 1992). Suivant le sens d’une vallée, il y a trois facettes successives : l’an-dohasaha ou lohasaha, l’ati-tany, le vodi-tany ou ambany rano. Sur le côté latéral, il y a le sakamaina qui a le même niveau topographique que le lohasaha.

Le lohasaha (tête de vallée) profite de l’eau de source, il est repiqué en premier lieu, puis le vodi-tany (bas-fond) récepteur de l’eau de source et l’eau de pluie en deuxième lieu, enfin, l’ati-tany et le sakamaina attendent l’eau de pluie pour être repiqués.

Du point de vue agronomique, le décalage du moment de repiquage permet d’étaler le calendrier de travail. Tout au long de l’année, le stade cultural du riz varie avec la parcelle. Grace à ce calendrier cultural étalé, les paysans ont beaucoup de temps pour suivre étroitement le déroulement de la culture.

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Figure 7: Découpage en facette de terroir rizicole Source : BLANC-PAMARD C. et RAMIARANTSOA R. H., 1992

3. Analyse comparée des dénominations de terroir dans des régions

Malgré la distance assez considérable entre les deux zones étudiées, la différence entre l’habitude sociale à chaque ethnie de Madagascar surtout au niveau du langage courant utilisé par la population, la connaissance des agriculteurs sur ce thème donne un résultat plus ou moins semblable. Surtout au terme de découpage de terroir, la coïncidence paraît étroitement d’une région à l’autre. La dénomination de terroir est influencée par la différence de langage utilisée par ces deux ethnies.

Voici trois cas observés en comparant différentes régions : ➢ Même étage écologique et même dénomination : la facette de même étage écologique porte le même nom dans deux ou différentes régions. ➢ Même étage écologique mais avec une dénomination différente : en considérant une étage écologique quelconque, le nom porté par cet étage se diffère l’une de l’autre. ➢ Même dénomination mais avec une morphologie ou origine différent L’exemple à chaque cas se récapitule dans le tableau suivant :

26 Tableau 4: Analyse comparée des dénominations de terroir dans des régions Dénomination Vatovory Antsahamaina Sakay Ambendrana scientifique 1er Tête de la Tanety Tanety cas colline 2ème Bas-versant Vodi-tany Voditanety Lohatany Voditanjona cas ou Moritambina 3ème Alluvion ou Baiboho Baiboho Baiboho cas colluvion (alluvion) (colluvion) (colluvion) (Baiboho) Source : auteur

4. Discussions des hypothèses

Comme activité paysanne, la totalité du regard des paysans pointe à leur site d’exploitation. Leurs yeux se focalisent à l’observation directe des paysages, leurs connaissances se basent aux analyses des choses répétées à leur vision. Ces usagers de terre se dotent des connaissances pour caractériser le terrain cultivé. D’un côté, ils séparent les éléments caractéristiques des critères binaires : le plat et l’élevé, les cultures pluviales et le riz irrigué, l’inondée et l’exondée… (BLANC-PAMARD C., MILLEVILLE P., 1985). De l’autre, les paysans tiennent comptent de la situation topographique de leur terroir. Leurs pratiques s’adaptent à la situation topographique (BLANC-PAMARD C., RAMIARANTSOA R.H., 1992). De ce fait, les paysans caractérisent leur terroir à partir de l’aspect visible : altitude, topographie, eau, végétation. De l’autre côté, par la répétition successive d’exploitation, les paysans reconnaissent les besoins de la culture et la caractéristique du sol. Ils arrivent à la compréhension des caractères invisibles. Les agriculteurs apprécient une différence de terroir à partir de taux d’humidité du sol et la structure des mottes (agriculteurs à Vatovory). Les caractères cachés influençant la diversité des terroirs sont mis en sujet dans la classification. Les paysans les observent parce qu’ils sont causés par autres caractères visibles ou ils provoquent des effets vers les caractères visibles. Par exemple, dans la partie Tsarahonenana10, la terre fine limoneuse sur le baiboho (colluvion) augmente le taux d’humidité du sol. En effet, les paysans n’y plantent pas les cultures à tubercules pourrissables comme le manioc et la patate douce. Le choix des cultures tient compte du taux d’humidité et de la texture du sol qui sont invisibles directement (BLANC-PAMARD C., et RAMIARANTSOA R.H., 1992). De ce fait les agriculteurs caractérisent leur terroir à partir des caractères invisibles. Par conséquent, la première

10Ambohibary (Vakinankaratra)

27 hypothèse stipulant que « la caractérisation des terroirs est déterminée à partir des caractères visibles du paysage » est partiellement vérifiée car l’aspect invisible est aussi mis en compte pour caractériser un terroir. Revenons dans la partie de l’occupation du sol selon l’entretien, un type de culture peut s’afficher dans différents terroirs (exemple : manioc dans le bas-versant, dans la tête d’une colline) et un terroir reçoit des nombreuses cultures (exemple : baiboho occupé par le maïs, pomme de terre, brède, choux). Cette alternative montre, en partie, une standardisation de terroir et de culture. Malgré cela, certaines cultures n’affichent pas dans un type de terroir (exemple : brède, choux dans la tête de la colline ; variété riz pluvial au bas-fond). La caractérisation des cultures par rapport au terroir dépend non seulement du type de terroir mais aussi avec l’exigence et les besoins de chaque culture. Cette réalité amène à la conclusion que la deuxième hypothèse stipulant que « les modes d’usages diffèrent selon les terroirs » est partiellement vérifiée car certaines cultures peuvent s’adapter à divers terroirs. L’avis paysan des zones d’études se joigne de ce fait aux considérations faites par les agronomes du terme « terroir » plutôt qu’aux avis des géographes.

Madagascar compte 22 Régions et 18 ethnies, or l’étude a porté sur deux Régions seulement. En parlant de la dénomination de terroir, les autres régions peuvent avoir leurs propres dénominations et modes de caractérisation. La limite de cette étude est que certains types de terroirs n’ont pas été observés comme les zones de baiboho exploitées en décrue.

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CONCLUSION

Ce travail a permis d’évaluer la connaissance des paysans face au terme terroir : mode de découpage et d’exploitation. La connaissance paysanne est issue de leur expérience au champ. Quelque fois, les conditions naturelles dans une région influent leur regard. C’est pourquoi des grandes nuances de dénomination s’affichent d’une région par rapport à l’autre. En faisant une comparaison entre région, il existe trois cas : caractérisation totalement identique, un terroir à plusieurs noms, un même nom pour plusieurs terroirs.

De l’autre côté, les scientifiques possèdent d’autres techniques plus ou moins efficaces. Ils utilisent quelques fois des matériels. En parlant le mode de découpage, certaines techniques tendent vers l’observation et l’analyse des éléments caractéristiques couvrants la terre. Les scientifiques et les paysans ont la même base de caractérisation (exemple : pente, hydrologie, …). Les paysans appliquent des références pour caractériser le terroir, ce sont : la caractérisation à partir de mode d’usage, selon les caractères visibles et invisibles. L’effet de distinction s’observe surtout au niveau des grandes unités de paysage c’est-à- dire le plat et l’élevée. Aussi, l’indication de distinction entre dans les petits détails invisibles directement.

A Madagascar, chaque ethnie a son dialecte propre d’où la variabilité de nomenclature des terroirs à laquelle les techniciens doivent se conformer pour leur action de développement. Comment les techniciens doivent-ils opérer face à ces multitudes de pensée, ne serait-ce que pour définir un terroir dans les milieux où ils travaillent avec les paysans ?

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TABLE DES MATIERES RESUME ------ii ABSTRACT ------iii FAMINTINANA ------iv LISTE DES FIGURES ------vi LISTE DES TABLEAUX ------vi LISTE DES ABREVIATIONS ------vi INTRODUCTION ------1 I. QUELQUES NOTIONS RELATIVES AU TERME TERROIR ------3 II. MATERIELS ET METHODES ------5 1. Justification de choix des zones d’études ------5 2. Caractérisation de chaque zone d’étude ------5 2-1. Présentation du Fokontany Vatovory ------5 2-2. Présentation du Fokontany Antsahamaina ------7 3. Visite de terrain ------9 3-1. Observation directe ------10 3-2. Entretiens ------10 3-2-1. Les interlocuteurs ------10 3-2-2. Guide d’entretien ------10 4. Traitement de données ------11 5. Recherche bibliographique ------11 III. RESULTATS ------12 1. Mode de découpage de terroir par les scientifiques ------12 2. Concept de terroir selon les paysans ------15 2-1. Mode de découpage de terroirs selon les paysans et la dénomination correspondante ------15 2-1-1. Pour les paysans du Fokontany d’Antsahamaina ------15 2-1-2. Pour les paysans de Fokontany Vatovory ------17 2-1-3. Analyse comparée de ces deux zones d’études ------19 2-1-4. Correspondance de la dénomination dans les deux zones ------19 2-2. Occupation du sol selon la toposéquence ------21 IV- DISCUSSIONS ------23 1. Comparaison de mode de découpage de terroir : selon le scientifique et selon les paysans ------23 2. Concept de terroir dans des autres régions ------23

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2-1. Distinction du haut avec le bas ------23 2-2. Ligne de faite jusqu’au bas versant ------24 2-2-1. Dans la Commune de Mahitsy ------24 2-2-2. Dans le Fokontany d’Ambendrana ------24 3-3. Division en coupe fine des terroirs rizicoles------25 3. Analyse comparée des dénominations de terroir dans des régions------26 4. Discussions des hypothèses ------27 CONCLUSION ------29

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