1

UNIVERSITE D’ ------FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE ------Département de Sociologie ------Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement FPTSD ------

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES Pour l’obtention du Diplôme de Licence Professionnelle en Travail Social et Développement Option « Socio-Organisation »

LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET CONTRIBUTION DE L’ASSAINISSEMENT

Cas du fokontany de

Soutenu par : Mlle Volanirina Hanta RAHARIJAONA Encadreur : Dr Odile Michèle RANDRIAMANANJARA

Membres du jury : M. Martial RAZAFINDRALAMBO Mme Christiane RAOBELINAMIHARIZO

Année Universitaire : 2007-2008

Promotion AIKA

DATE DE SOUTENANCE : 09 Novembre 2009 2

SOMMAIRE

« LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET CONTRIBUTION DE L’ASSAINISSEMENT »

Remerciements Introduction Partie I : Présentation des concepts théoriques Chapitre I : Définition de la notion de pauvreté Chapitre II : Le développement et les outils mis en place pour sa promotion Chapitre III : le développement à travers l’assainissement

Partie II : Expérimentation sur les recherches Chapitre I : Présentation de la société d’étude Chapitre II : Les recherches méthodologiques Chapitre III : Interprétation des résultats

Partie III : Suggestions Chapitre I : Suggestions Chapitre II : Présentation du projet pour l’amélioration de l’assainissement : le « sanitation marketing » Chapitre III : Essai de présentation d’un projet d’assainissement pour le fokontany de Manjakandriana

Conclusion Table des matières Bibliographie Liste des acronymes Liste des tableaux Annexes Curriculum vitae Résumé 3

REMERCIEMENTS

Grâce à Dieu Tout Puissant, ce mémoire a pu être réalisé. Les vifs remerciements sont adressés à :

- La famille, qui a soutenu du début jusqu’à la fin du stage, dans tous les domaines.

- Madame Victorine ANDRIANAIVO , Directrice de la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement ; - Les professeurs de la FPTSD ; - Docteur Odile Michèle RANDRIAMANANJARA , Représentant Résident à de HIP / USAID ; encadreur professionnel et pédagogique ; - Monsieur José RANAIVOSAONINA , coordonnateur régional d’, HIP Madagascar ; - Madame Eva RAVALORIAKA , Maire de la commune rurale de Manjakandriana ;

- L’équipe HIP Siège: • M. Clément RANDRIANTELOMANANA , responsable suivi et évaluation ; • M. Jacob RAMIFEHIARIVO , responsable des formations ; • M. Naina RAKOTOARISOA , responsable du Sanitation Marketing ; • M. Longin RAKOTOARISON, responsable du projet Mini-hard ; • Mme Nathalie RANDRIAMIHAMITSOA , Responsable Administratif et Financier ; • M. Andrianiasa RAMAMONJISOA , comptable ; • Mme Karine RAHANETRA , assistante de programme ; • M. Mihaja RAZAFINDRAKOTO , informaticien, • M. Herimanana RAKOTOSON , chauffeur.

- Les responsables administratifs du fokontany Manjakandriana ; - Les coordonnateurs de stages de la Formation ; - Tous ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à l’élaboration de ce mémoire. 1

INTRODUCTION GENERALE

L’assainissement et l’hygiène, à l’instar de l’éducation et de la santé, sont des éléments fondamentaux de la lutte contre la pauvreté dans le monde. C’est pourquoi la communauté internationale s’est engagée à réduire de moitié le pourcentage de personnes n’ayant pas accès à un assainissement de base entre 1990 et 2015, en incluant cette cible dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Les OMD ont été adoptés sous l’égide des Nations Unies par la communauté internationale afin de pouvoir mesurer les avancées dans le cadre du développement. Ces objectifs reposent, pour le secteur Eau, Assainissement et Hygiène sur un engagement précis à « réduire de moitié, d’ici 2015, le pourcentage des individus privés d’accès à l’eau potable ainsi que la proportion de la population n’ayant pas d’accès à un assainissement de base », autrement dit de la construction de latrines, l’évacuation des excréta à l’utilisation de ces latrines.

L’Histoire nous montre que les investissements dans les systèmes d’assainissement de base et d’hygiène peuvent permettre de sortir de la pauvreté, de guérir des maladies et d’éviter des décès prématurés. Mais aujourd’hui, 2,6 milliards de personnes, plus de 40% de la population mondiale, n’ont pas accès à un assainissement de base 1.

Si nous considérons le contexte africain actuel, l'approvisionnement suffisant en eau potable et les services d'assainissement de base ne peuvent être considérés comme de quelconques services négociables et commercialisables à merci. 29,5 % de la population vivent en dessous ou au niveau des seuils de pauvreté nationaux, il est immoral de promouvoir officiellement et agressivement la commercialisation des services d'eau et d'assainissement sans encourager ni investir dans d'autres modèles de distribution publique d'eau et de services d'assainissement 2. En Afrique subsaharienne, pour atteindre les OMD dans le secteur de l’eau, il faudrait tripler le nombre d’habitants accédant chaque année à une source d’eau potable. La situation est pire pour l’assainissement : pour que la région atteigne

1 ONU EAU 2008 2 AFRICA-EUROPE FAITH AND JUSTICE NETWORK (RESEAU FOI ET JUSTICE AFRIQUE-EUROPE). Privatisation des services publics de distribution d'eau et d'assainissement et pauvreté en Afrique 2 les OMD, elle devrait assurer chaque année l’accès de 35 millions d’habitants à une source d’assainissement améliorée, contre un rythme actuel de 7 millions 3.

Les fondements de la santé publique, à savoir l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, figurent à nouveau parmi les priorités internationales en incluant Madagascar. En 2001, le Conseil de concertation pour l’approvisionnement en eau et assainissement a lancé une vaste campagne internationale de sensibilisation et de communication intitulée « WASH : eau – assainissement – hygiène pour tous » (Water Sanitation and Hygiene) qui cherche à mobiliser la conscience, le soutien afin de mettre en terme les souffrances de plus de un milliard d’individus. Cette même initiative a été officiellement lancée à Madagascar en septembre 2002, favorisant le pouvoir d’accès de tous les Malgaches à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène à travers la stratégie mise en œuvre : DIORANO WASH. Etroitement lié à l’eau, l’assainissement - avec l’hygiène - tient une place importante pour assurer le bien-être de l’homme et l’amélioration de sa condition de vie, principalement sa santé. A Madagascar, 35% de la population ont accès aux latrines 4 et dont la majorité réside en milieu urbain. En effet, les raisons majeures de cette faiblesse du taux d’utilisation des latrines sont surtout l’ignorance et la faiblesse du pouvoir d’achat. Conformément à l’engagement 2, défi 7 du document cadre de Madagascar (Madagascar Action Plan), actuellement, nombreux sont ceux qui s’attellent à résoudre ces problèmes concernant l’assainissement, entre autres l’Etat Malagasy par le biais de différents ministères et services responsables du secteur. Il existe aussi les organismes internationaux, les ONGs internationales et nationales, les associations internationales et nationales, les initiatives citoyennes. Et de la même manière, les bases de fondement de ces organismes, leurs travaux seront axés sur l’engagement 5 dudit document, qui s’intitule « Santé, Planning familial et lutte contre le VIH/SIDA ». Dans ce cadre, le défi 8, qui est d’approvisionner la population en eau potable et de généraliser les pratiques hygiéniques et sanitaires, servira de guide pour ces organismes travaillant pour la promotion de l’assainissement et de l’hygiène.

Depuis 2006, des actions ont été menées à Manjakandriana - qui est notre site d’étude - à travers l’initiative WASH. L’assainissement est alors devenu un sujet d’actualité, pour la commune, étant donné que cette commune fait partie des « commune

3 African Medical and Research Foundation Objectif 2015 en Afrique : accès à l’eau potable et à l’assainissement. 4 Madagascar Action Plan 3

Mendrika » littéralement traduit « commune méritante » ou « championne » : une stratégie de développement des Communes, mise en place par le gouvernement. Pour en devenir une, la commune doit passer par des étapes dont la préparation, le suivi des états d’avancement des travaux et enfin l’évaluation et la labellisation. Cette initiative a lancé la commune dans la voie de développement, une raison pour continuer cette ascension vers le progrès à travers l’accès à l’assainissement. La solution est généralement axée sur la vulgarisation des latrines et des sensibilisations sur son utilisation. L’assainissement de base contribue : - à la réduction des maladies diarrhéiques ; - à un bénéfice de 8 dollars pour chaque dollar investi dans l’assainissement ; - à l’amélioration du bien-être, du confort (hygiène de l’habitat et de l’environnement) ; - au respect de la dignité humaine : « l’eau, c’est la vie, l’hygiène, c’est la santé, l’assainissement, c’est la dignité »5

Bien que la trilogie EAH (Eau, Assainissement et Hygiène) soit une question importante à traiter, nous allons prendre l’assainissement comme sujet du thème. L’assainissement tient une grande place dans le développement parce que sans assainissement, 3,5 millions de jours d’école par an auraient été perdus et de même, 6 millions de jours de productivité 6. Alors, pour remédier à cela et afin de prouver que l’assainissement peut contribuer au développement, nous avons choisi l’assainissement comme outil de développement pour thème. A cet effet, l’impertinence de la question suivante s’avère être grande: à quel niveau la construction de latrines peut-elle participer au développement du fokontany de Manjakandriana?

5 Slogan AEI 6 MAP engagement 5, défi 8 4

A travers ces pages, nous allons pouvoir démontrer que l’assainissement de base peut, effectivement contribuer au développement de Manjakandriana. Le plan que nous allons suivre pour cette étude sera le suivant : - dans la première partie, nous entamerons la présentation des concepts théoriques qui justifiera la raison de la recherche et où nous essaierons de définir la notion de la pauvreté, le développement et les outils de sa promotion, le développement à travers l’assainissement et les notions théoriques; - dans la deuxième partie, nous verrons les expérimentations sur les recherches sur terrain, et nous présenterons les données reçues selon les enquêtes établies pendant les recherches ainsi que leurs résultats ; - Dans la troisième partie, nous entrerons dans les résultats pratiques, les suggestions et la présentation du nouveau projet pour l’amélioration de l’assainissement, et enfin par un essai de présentation d’un projet d’assainissement pour le site d’intervention. - Dans la conclusion, nous essayerons de voir les dispositifs à mettre en œuvre et les points qu’il faudrait encore améliorer.

5

PREMIERE PARTIE

PRESENTATION DES CONCEPTS THEORIQUES 5

Partie I : Présentation des concepts théoriques

Chapitre I : Définition de la notion de pauvreté

Section I : Caractéristiques de la pauvreté

I.1 : Niveau de pauvreté mesuré par le taux de pauvreté en calories

Les normes internationales définissent les pauvres comme étant les individus dont les ressources sont insuffisantes pour consommer, en plus des éléments alimentaires indispensables, un ratio alimentaire de 2133 calories par jour, le minimum censé être nécessaire pour entretenir une vie normale et active.

Pour le cas de Madagascar qui est encore classé parmi les pays les plus pauvres du monde, plus de 2 personnes sur 3 sont pauvres. L’indicateur de pauvreté permet ainsi de situer le progrès de développement de Madagascar par rapport aux autres pays. L’indicateur se concentre sur trois aspects : la longévité, l’instruction et les conditions de vie décente. Nous pouvons repérer ces trois aspects dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement, que nous allons voir dans le tableau suivant :

Capacités au développement humain OMD Vivre longtemps et en bonne santé Objectifs 4,5 et 6 : réduire la mortalité des enfants, améliorer la santé maternelle, combattre les principales maladies Accéder à l’éducation et à l’instruction Objectifs 2 et 3 : assurer une éducation primaire pour tous et l’autonomisation des femmes. Disposer d’un niveau de vie décent Objectifs : réduire la pauvreté et la faim

6

I.2 : Profil de pauvreté Prenons comme cas Madagascar afin de mieux voir le profil de pauvreté. La pauvreté à Madagascar comme dans d’autres pays africains, est un phénomène essentiellement rural et connaît des variations importantes d’une région à une autre ainsi que suivant le groupe socio- économique et le genre. Il est à noter que la pauvreté touche les 85% de la population rurale, et que sa répartition spatiale est inégale. Les personnes dites pauvres sont essentiellement des exploitants agricoles. La malnutrition infantile est un bon indicateur du fardeau d’infection auquel les jeunes enfants sont confrontés. En d’autres termes, il s’agit d’un indicateur de propreté, de bonne hygiène domestique (y compris l’alimentation hygiénique des enfants) et de bonne utilisation de l’eau et de bonnes conditions sanitaires. C’est au niveau de cet indicateur, la malnutrition, qui devrait donc figurer dans les projets similaires tels que les projets d’assainissement et/ou d’hygiène afin de maximiser les bénéfices, puisque ensemble, ils feront effet sur la santé qui est primordiale. La pauvreté et la densité de population jouent bien entendu un rôle et compliquent la pratique d’une hygiène de qualité pour les familles. Dans les zones urbaines à forte densité de population, plus qu’ailleurs, la santé et la croissance des enfants sont menacées par les matières fécales présentes dans l’environnement et surtout par les fèces des autres enfants. Le « classement hygiène » repris ci-après indique le taux de malnutrition infantile des 120 pays pour lesquels des informations sont disponibles. Il fournit également une indication approximative du niveau d’hygiène national.

Section II : Les facteurs déterminants de la pauvreté

La pauvreté se caractérise par une privation (psychologique, sociale, physique…) inadmissible du bien être social. Elle peut être définie comme une non appropriation ou une non maîtrise des moyens d’existences (manque d’actif) ou une non jouissance des fruits de la croissance pour satisfaire les biens essentiels de base (inégalité)

II.1 : La santé L’état de santé est un élément essentiel du bien-être de la population et un facteur servant à augmenter la productivité des travailleurs à court terme. Les élèves malgaches auraient perdu chaque année 3,5 millions de journées scolaires, 7

à cause des maladies liées à l'environnement. C’est ainsi qu’il est impératif d'accorder un rang élevé de priorité à la santé et à l’environnement pour la réduction de la pauvreté et la réalisation du développement durable. Les indicateurs de santé sont des éléments qui permettent d’apprécier le niveau de développement économique et social d’un pays. En effet, le niveau de mortalité infantile, par exemple, reflète le revenu des parents, l’accès à l’eau potable et surtout l’assainissement.

II.2 : L’éducation

L’éducation représente un investissement à long terme dans la productivité des individus. Ainsi, l’accomplissement du niveau primaire réduit la probabilité d’être pauvre de 5%, celui du niveau lycéen et universitaire de 17%. La pauvreté est multidimensionnelle à Madagascar et se manifeste, entre autres, à travers l’état de déficit éducatif de la population dont une des manifestations est l’analphabétisme. Nous avons remarqué depuis quelques années la multiplication des ONG et associations intervenant dans le domaine social et éducatif.

II.3 : L’accès à l’eau potable et à l’assainissement L’accès à l’eau potable et à l’assainissement a été considéré au plan national depuis l’année 2000. Concernant l’assainissement, il existe plusieurs aspects de service à prendre en compte mais dans la lutte contre la pauvreté, l’essentiel est l’accès à tous aux infrastructures d’évacuation des excréta, c'est-à-dire l’assainissement de base. Pour Madagascar, tous milieux confondus, le pourcentage est de 58% 7 (seul un ménage sur deux dispose d’infrastructure d’évacuation d’excréta)

II.4 : L’environnement Les populations pauvres sont étroitement tributaires du contexte environnemental et souffrent de manière plus marquée lorsque les conditions environnementales se dégradent. Le dénuement matériel et la nécessité de subvenir aux besoins vitaux (alimentation, énergie…) engendre des comportements nuisibles de la population à la gestion durable des ressources naturelles. La dégradation continue de ce capital naturel hypothèque en retour l’opportunité économique et sociale de la préservation de l’environnement et aggrave la situation de la

7 ONU Eau 2008 8 pauvreté. D’où le cercle vicieux : environnement dégradé – population plus pauvre – dégradation plus rapide de l’environnement.

En bref, les populations pauvres sont celles qui n’ont pas d’accès suffisant et durable au revenu. Autrement dit, les populations pauvres sont celles qui n’ont pas accès aux besoins fondamentaux (nourriture, vêtements…), qui n’ont pas les moyens et la possibilité de vivre dans l’hygiène et l’assainissement, donc en assez bonne santé, d’être assez bien nourris, assez instruits et assez compétents pour participer pleinement aux décisions qui affectent leur vie 8.Les pauvres sont ceux qui n’ont pas de capacité à payer, c’est – à – dire les démunis. La pauvreté se définit par conséquent comme une incapacité à satisfaire les besoins primaires (santé, nourriture, infrastructures…)

Section III : Les conséquences de la pauvreté

La pauvreté engendre nombreuses conséquences telles que la vulnérabilité par exemple. Face à des chocs que produit la pauvreté, les populations vulnérables sont incapables de se protéger contre les dégradations socio-économiques. Prenons comme exemple le cas dans l’incapacité de se protéger contre une épidémie liée à l’assainissement de base : l’incapacité de réagir rapidement contre l’épidémie ou de la stopper en construisant des infrastructures sanitaires de base vu l’insuffisance de revenu, l’inexistence de moyens. Les populations vulnérables sont celles qui n’arrivent pas à faire face à ces chocs ou qui n’arrivent pas à se protéger contre les aléas de l’économie. La vulnérabilité est donc une condition qui affecte défavorablement la capacité des ménages à se protéger de la dégradation de leur bien-être socio-économique et environnemental. L’analyse de la Vulnérabilité cherche à comprendre l’état de la population donnée avec son environnement naturel et économique ainsi que les conditions qui la rendent fragile et vulnérable face à la menace. Par exemple, l’absence d’hygiène et d’assainissement est source de vulnérabilité sur le plan santé.

8 La situation des enfants dans le monde 2000, UNICEF p37 9

Chapitre II : Le développement et les outils mis en place pour sa promotion

Section I : A travers les documents cadres

I.1 : Objectif du Millénaire pour le Développement

Comme l’énonce la déclaration du Millénaire, les OMD constituent des repères pour faire progresser le monde vers une vision du développement, de la paix et des droits de l’homme guidés par certaines valeurs fondamentales qui doivent sous-entendre les relations internationales au XXIè siècle : liberté, légalité, solidarité, tolérance, respect de la nature, et partage de responsabilité.

Les OMD se caractérisent en 8 objectifs qui aideront les pays pauvres et en voie de développement. Ces objectifs ont été groupés selon les catégories dans lesquelles ils axent les impacts de chaque activité.

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement ont pour but d’assouplir les contraintes qui pèsent sur la capacité des personnes à faire des choix. Ils ne couvrent pas pour autant la totalité des dimensions – cruciales – du développement humain. Ils sont en particulier muets sur la participation des personnes aux décisions qui affectent le cours de leur vie ou sur les droits civiques et la liberté politique. La participation, la démocratie et les droits de l’homme sont néanmoins des éléments importants de la Déclaration du Millénaire. Ces Objectifs sont des éléments constructifs du processus de développement humain, chacun d’entre eux contribuant à certaines dimensions fondamentales de ce processus. Ils reflètent également une ambition en matière de droits de l’homme (droit à l’alimentation, à l’éducation, aux soins de santé et à un niveau de vie décent) tels que les énumère la Déclaration universelle des droits de l’homme.

10

I.2 : Le Madagascar Action Plan

Spécifié pour Madagascar, ce document cadre axe vers la prospérité de la Nation tant en milieu rural qu’en milieu urbain et sur de nombreux plans catégorisés en engagements, et se référant tout de même aux OMD dans l’atteinte du développement. Le MAP est un plan stratégique élaboré pour 2007-2012 dans le but d’améliorer le niveau de vie des paysans. Tous les plans catégorisés ont attrait au développement du pays, mais ce sont les engagements 2 et 5 qui se relient à notre thème. Ces engagements concernent l’amélioration du niveau de vie des paysans, et ont rapport avec l’hygiène et l’assainissement, causes principales des maladies d’origine hydrique. L’approvisionnement en eau potable, et la généralisation des pratiques hygiéniques et sanitaires favorisent la réduction de la mortalité infantile, et la réduction des pertes de jours de productivité et d’école.

Les maladies liées au manque d’hygiène et d’assainissement ont des impacts significatifs sur la santé d’une population. Ces impacts influencent négativement leur niveau de vie, alors, une intervention s’avère être utile pour résoudre ces problèmes. Dans la socio- organisation, les projets font partie des outils d’intervention pour l’amélioration des conditions de vie d’une population. Un projet de construction de latrines est un des moyens d’y parvenir, de lutter contre cette forte augmentation de taux de maladies liées à l’assainissement, à l’hygiène mais aussi d’origine hydrique. La réalisation d’un tel projet dépendra des structures, des méthodes et des théories mises en place. Les interventions se feront à travers la sensibilisation des associations existantes dans la zone d’intervention, par le partenariat direct avec la communauté c’est à dire les autorités locales de par les démarches administratives et le partenariat avec d’autres organisations. Les méthodes utilisées seront l’élaboration de séances de formation et d’information effectuées par des responsables, le renforcement de capacité des personnes concernées. Ces formations et informations se feront à travers l’éducation et la communication de masse tant pour les autorités locales que pour les ouvriers et la population.

11

Section II : Les théories de développement

II.1 : A travers l’éducation

II.1.1 : Durkheim : « Sociologie et Education » « Le mot d'éducation a été parfois employé dans un sens très étendu pour désigner l'ensemble des influences que la nature ou les autres hommes peuvent exercer soit sur notre intelligence, soit sur notre volonté. Elle comprend, dit Stuart Mill, « tout ce que nous faisons par nous-même et tout ce que les autres font pour nous dans le but de nous rapprocher de la perfection de notre nature. Dans son acception la plus large, elle comprend même les effets indirects produits sur le caractère et sur les facultés de l'homme par des choses dont le but est tout différent : par les lois, par les formes du gouvernement, les arts industriels, et même encore par des faits physiques, indépendants de la volonté de l'homme, tels que le climat, le sol et la position locale». Mais cette définition comprend des faits tout à fait disparates et que l'on ne peut réunir sous un même vocable sans s'exposer à des confusions. L'action des choses sur les hommes est très différente, par ses procédés et ses résultats, de celle qui vient des hommes eux-mêmes; et l'action des contemporains sur leurs contemporains diffère de celle que les adultes exercent sur les plus jeunes. C'est cette dernière seule qui nous intéresse ici et, par conséquent, c'est à elle qu'il convient de réserver le mot d'éducation . »

II.1.2 : Friedrich Froebel

Il existe trois principes de l'éducation pour Friedrich Froebel : Le développement par l'éducation de Froebel est basé sur trois principes primaires de l'enseignement: 1. Travailler en partenariat avec la famille 2. Transformer le jeu créatif en travail créatif 3. D'établir des connexions avec d'autres, le monde et Dieu

1. Travailler en partenariat avec la famille Nous travaillons en partenariat avec la famille à la fondation de l'enfant. Nous demandons aux familles de partager avec nous les attentes qu'ils ont envers leurs enfants. Nous sommes à l'écoute des parents afin de mieux connaître les enfants et d'entendre les rêves qu'ils ont pour eux. 12

2. Transformer le jeu créatif en travail créatif Pendant les premières années, un enfant apprend le mieux à travers des expériences concrètes découlant de sa propre activité, une grande partie de ce qui est joué. Ces expériences forment la base de l'enfant plus tard, la pensée abstraite.

Le jeu est le précurseur du travail. Le processus de lecture, ou le voyage, est beaucoup plus précieux que le produit ou de la destination elle-même. Jouer exige de la créativité, la planification et l'organisation, la coopération et le travail d'équipe, l'effort et l'énergie. Si nous avons confiance en ce processus [de l'enfance] ... et de reconnaître le jeu et le plaisir comme des éléments essentiels du processus, si nous permettons à un enfant d'être un enfant et un adulte plus tard, quelque chose d'incroyable se produit. L'enfant devient ce qu'il est destiné à devenir.

Le jeu créatif se transforme en travail de création et l'enfant devient ainsi autodiscipliné et développe des habitudes de diligence et de l'industrie. Nous voyons cela de manière bien plus évidente dans les activités des anciens élèves de l'enseignement.

3. D'établir des connexions avec les autres, le monde et Dieu Froebel écrit que tous les enfants sont à la fois créatifs et auto-actifs. Ils sont créatifs en Dieu. La créativité est un vibrant motivant de l’énergie. L’auto-activité signifie le développement de qualités et de compétences qui permettent de prendre une idée invisible et d'en faire une réalité. Lorsque ces qualités sont bonnes, les enfants prennent l'initiative, ils font preuve de responsabilité. La philosophie chrétienne de Froebel cherche à amener l'enfant à des relations saines avec les autres, son univers et son Créateur. Cette harmonie de la vie est possible, nous encourageons chaque enfant, à tous les âges, de découvrir lui-même et son monde, et de construire les relations qui en résultent.

L'éducation se déroule à travers des expériences. Avec les conseils, les enfants explorent les liens entre une chose et l'autre et, plus significativement, par rapport à eux- mêmes et aux autres. C’est aux élèves de découvrir leurs passions et leurs rêves.

13

II.2 : La communication

La communication (souvent abrégée en com.) est l'action, le fait de communiquer, d'établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un, l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène et l'action pour quelqu'un, une entreprise d'informer et de promouvoir son activité auprès du public, d'entretenir son image, par tout procédé médiatique.

Dans l’atteinte de l’objectif, nous avons besoin de savoir communiquer les messages essentiels afin de pouvoir nous assurer que ces messages auront le même quand les populations cibles les entendront. De ce fait, des méthodes sont obligatoires, nous avons recours à des différentes sciences de la communication, et sur ce, nous pouvons énoncer quelques méthodes principes :

2.1 : Modèle de Shannon et Weaver

Le modèle de Claude Shannon et Weaver désigne un modèle linéaire simple de la communication. Cette dernière y est réduite à sa plus simple expression, la transmission d'un message. On peut résumer ce modèle en :

« Un émetteur, grâce à un codage, envoie un message à un récepteur qui effectue le décodage dans un contexte perturbé de bruit. »

Apparu dans Théorie mathématique de la communication (1948), ce schéma sert à deux mathématiciens Claude Shannon (père entre autres de nombreux concepts informatiques modernes) et Warren Weaver (scientifique versé tant dans la vulgarisation que la direction de grands instituts), à illustrer le travail de mesure de l'information entrepris pendant la Seconde Guerre mondiale par Claude Shannon. À l'origine, les recherches de Shannon ne concernent pas la communication, mais bien le renseignement militaire. C'est Weaver qui a "traduit" la notion de brouillage par celle de "bruit", la notion de signal par "message", la notion de codeur par "émetteur", la notion de décodeur par "récepteur"... Jusqu'à la fin de sa vie, Claude Shannon se défendra contre la reprise du soi-disant modèle pour autre chose que des considérations mathématiques. 14

Le modèle dit de Shannon et Weaver n'a en effet de prétention qu'illustrative. Mais il a souvent été pris au pied de la lettre, révélant alors la forte influence béhavioriste du modèle de Pavlov (stimulus-réponse).

Ce modèle, malgré son immense popularité (on le trouve cité souvent comme "le modèle canonique de la communication" ), ne s'applique pas à toutes les situations de communication et présente de très nombreux défauts :

• et s'il y a plusieurs récepteurs ? • et si le message prend du temps pour leur parvenir ? • et si la réalité décrite n'existe pas ailleurs que chez le premier locuteur ? • et s'il y a plusieurs messages (au besoin contradictoires) qui sont prononcés en même temps? • et s'il y a un lapsus ? • et si sont mis en jeu des moyens de séduction, de menace ou de coercition ? • et si le message comporte des symboles nouveaux ou des jeux de mots ?

En sus de sa linéarité, le modèle de Shannon et Weaver considère que le récepteur est passif : toutes les recherches en Sciences de l'information et de la communication montrent que cela est simpliste, ou faux.

2.2 : Modèle de Lasswell

Harold Dwight Lasswell, politologue et psychiatre américain, s'est fait un nom en modélisant la communication de masse. Pour lui, il s'agit de la décrire à travers les questions : « : Qui, dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet ? ». C'est la stricte reprise des cinq questions que Quintilien adressait à tout apprenti rhéteur.

• Qui ? : correspond à l'étude sociologique du ou des milieux et organismes émetteur. • Dit quoi ? : se rapporte au contenu message, à l'analyse de ce contenu. • Par quel média ou canal ? : C'est l'ensemble des techniques utilisées pour diffuser l'information à un instant donné dans une société donnée. • A qui ? : vise l'auditoire, ou audience. C’est-à-dire les publics récepteurs avec des analyses selon des variables • Avec quels effets ? : Il s'agit d'analyser et d'évaluer les influences du message sur l'audience. 15

Ce modèle conçoit la communication comme étant un processus d’influence et de persuasion, très proche de la publicité. Ce modèle dépasse la simple transmission du message (même s'il y reste centré) et envisage notamment les notions d'étapes de communication, la capacité de pluralité des émetteurs et des récepteurs et de finalité d'une communication.

Pourtant il est critiquable, sur la même base que les critiques émises contre le modèle de Claude Shannon et Weaver. En effet il envisage la communication comme une relation d'autorité et de persuasion, et il néglige le message de rétroaction, ainsi que les notions de psychologie et de sociologie de part et d'autre de la relation de communication. Le récepteur est toujours considéré comme passif, ce qui est encore inexact, car il existe en général interaction entre l'émetteur et le récepteur, ce qui n'est pas pris en compte dans ce modèle.

2.3 : Modèle de Jakobson

Cet autre modèle, fondé sur la linguistique, est proposé par Roman Jakobson (1896- 1982). Ce linguiste russe développe un point de vue centré non plus sur la transmission d'un message, mais sur le message lui-même, évitant ainsi les dangers d'instrumentalisation technique (voir sur ce point philosophie des réseaux).

Il est composé de six facteurs. À chacun de ces facteurs est lié une fonction du message, explicitée par Jakobson.

• Le destinateur, lié à la fonction expressive du message, • Le message, lié à la fonction poétique du message, • Le destinataire, lié à la fonction conative du message, • Le contexte, l'ensemble des conditions (économiques, sociales et environnementales principalement) extérieures aux messages et qui influence sa compréhension, lié à la fonction référentielle du message, • Le code, symbolisme utilisé pour la transmission du message, lié à la fonction métalinguistique du message, • Le contact, liaison physique, psychologique et sociologique entre émetteur et récepteur, lié à la fonction phatique du message.

On notera l'apparition ou la réapparition des trois dernières notions (contexte, code, contact) qui complètent énormément la vision d'ensemble sur ce qu'est une communication. 16

Certains facteurs peuvent être considérés comme des agents de communication (destinataire).

II.3 : La théorie de changement de comportement de Prochaska

Avant toute activité à faire, nous avons besoin de nous référer à des théories pouvant permettre de faciliter les interventions. Dans cette étude, nous aurons à nous référer à la théorie de changement de comportement de Prochaska. Nous allons présenter le schéma de cette théorie :

1. Stade précontemplatif

A ce stade, la personne a un problème mais ne le sait pas encore. Si elle vient en thérapie, s’adresse à un tiers, la prise en charge ne peut pas encore commencer. Se sentir capable d’être comme ou supérieur aux autres commence par la volonté de vouloir l’être.

2. Stade contemplatif

Ici, la personne reconnaît son problème, mais ne sait pas encore comment changer. Je suis pêcheur, mais c'est comme ça, je ne peux rien y faire. Il s'agit là de motiver la personne à changer, lui montrer les possibilités réelles.

3. Stade de la détermination

C'est ici que la personne fait son choix : elle a un très fort désir de changement, elle est armée pour changer et s'y engage.

4. Stade de l'action

La personne est confiante, motivée.

Sevrage : l'environnement familial naturel, mais aussi un nouveau réseau relationnel, avec d'autres personnes sauvées, aident beaucoup dans le changement de comportement. Résistance : un sentiment d'ambivalence fait que la personne a envie mais pas envie. Elle est motivée mais ne fait rien. On l'appelle aussi la "pseudo-mauvaise foi". 17

5. Maintenance (ou achèvement s'il s'agit de la dernière étape) Il s'agit de développer un nouveau style de vie correspondant à un nouveau modèle.

6. Rechute

En thérapie, on commence à travailler les stratégies de prévention de la rechute dès le premier stade. Il s'agit par exemple de déterminer quelles sont les situations qui déclenchent l'ouverture à la rechute, pour les éviter. Lors d'une chute, on observe deux effets de biais cognitifs : - la minimisation : le fait de réduire l’importance et la valeur d’une action. - la maximalisation : le fait de porter une action au plus haut point et qui décroit généralement l’esprit d’avancer.

Nous avons vu que pour atteindre le développement, nombreux sont les stratégies déjà établies tant sur le plan international que national. En entrant dans les détails, nous avons vu que les théories avancées sont essentielles dans la promotion de développement en général, mais voyons le cas si nous mettons l’assainissement comme une des roues du développement. 18

Chapitre III : Le développement à travers l’assainissement

Section I : L’assainissement à travers la construction des latrines : situation globale

Cette section aborde les connaissances, attitudes et pratiques en termes d’assainissement du cadre de vie. L’assainissement, traité ici, renferme essentiellement les installations de base pour l’évacuation des excréta. Il est indéniable que l’accès et l’utilisation d’installation de type hygiénique ont un impact significatif sur la santé. En disposer permet de préserver non seulement l’environnement, mais aussi protège l’homme du possible attaque de bactéries.

I.1 : Définition de l’assainissement de base La première chose qui vient à l’esprit concernant l’assainissement, ce sont les latrines. Le terme d’« assainissement », toutefois, couvre un secteur bien plus large d’activités. Ce terme peut faire référence à l’assainissement des finances par exemple.

I.2 : Définition de l’assainissement général Littérairement, l’assainissement est une action d’assainir , donc son résultat. Prenons par exemple l’assainissement d’un quartier : ensemble de techniques d'évacuation et de traitement des eaux usées et des boues résiduaires.

I.3 : Définition du terme « latrine » Une latrine est un endroit aménagé de telle sorte qu’un être humain puisse s’y soulager de ses déjections corporelles, notamment par la défécation. Par rapport à une toilette, une latrine possède une technologie moindre. La latrine est le mode d’assainissement de base le plus utilisé dans le monde. Le but d’une latrine est à la fois d’assurer la santé de ses usagers en contenant ou en évacuant les excréments, et de protéger l’environnement.

19

Il restait en 2002 plus de 2,6 milliards de personnes dans le monde sans assainissement de base et donc sans latrine acceptable ; les conséquences sur la santé publique, l’infrastructure urbaine et la dignité humaine sont tellement importantes que l’on arrive à parler de « crise sanitaire ». Malgré les OMD, le taux de couverture peine à suivre la croissance de la population mondiale.

I.4 : Quelques terminologies

Si le mot « latrine » a vieilli dans les pays développés où l'on parle plus couramment de toilettes, il reste couramment utilisé dans les pays en voie de développement et parfois dans les zones rurales des pays développés. La forme au pluriel (« des latrines ») est plus souvent utilisée en France mais la forme au singulier (« une latrine »), perçue comme vieillie, est utilisée de préférence dans d'autres pays francophones, notamment en Afrique et en Haïti.

La distinction entre toilettes et latrines n'est pas toujours évidente. Si un simple trou dans la terre entouré de bâches est clairement des latrines, et si un cabinet à chasse d’eau relié aux égouts est clairement une toilette, certains types comme des latrines à siphon 9 hydraulique reliée à une fosse septique peuvent être difficiles à classifier. L'appellation dépend surtout du contexte, et du type d'évacuation des excréta disponible dans le voisinage. Une autre façon de classifier est de considérer qu'une latrine est le plus souvent située à l'extérieur de la maison et la toilette à l'intérieur.

Le néologisme 10 « latrinisation » est parfois employé dans le développement afin de désigner un programme incluant le développement des latrines. La latrinisation fait partie du processus d'assainissement de base qui inclut l'évacuation des excréta, l'évacuation des eaux de pluie et eaux usées, et l'évacuation des déchets solides.

9 Conduit naturel envahi par l'eau 10 Sens nouveau d'un mot ou d'une expression existant déjà dans la langue 20

Section II : Les interventions de HIP dans la promotion de l’assainissement

II.1 : Hygiene Improvement Project

Hygiene Improvement Project ou HIP est mis en place par the Academy for Educational Development, en partenariat avec ARD, Inc., the Manoff Group Inc., et International Water and Sanitation Center, établi aux Pays Bas.

Le Projet d’amélioration de l’hygiène émane des plus récents investissements de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) en matière de santé, d’eau et d’assainissement. Il vise à réduire les maladies diarrhéiques et à améliorer la survie de l’enfant. HIP s’appuie sur les trente années d’expérience de cette agence dans le secteur de l’eau, assainissement et hygiène.

HIP couvre pour l’instant quatre régions d’intervention à savoir la région d’Analamanga (AGA), celle d’Amoron’i Mania (AMM), d’Antsinanana (ATS), et la région de la Haute Matsiatra (HM).

Pourquoi ces régions ? Ce sont celles qui sont les plus vulnérables aux maladies diarrhéiques et qui sont les plus dynamiques en matière d’EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIÈNE. Elles ont été sélectionnées de par les critères mis en place par HIP même, qui sont : - le taux de détection des maladies diarrhéiques (2004. 2003. 2002) ; - le nombre d’enfants âgés de moins de 5 ans ; - le nombre d’intervenants en EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIÈNE ; - le nombre de types d’interventions en EAH ; - le pourcentage de l’accès à l’eau ; - le pourcentage de l’accès aux latrines hygiéniques.

21

II.2 : Type d’assistance du projet L’assistance technique de HIP peut : - incorporer l’amélioration de l’hygiène aux programmes existants de survie de l’enfant ; - intégrer l’amélioration de l’hygiène dans d’autres programmes tels que le VIH/SIDA, l’éducation, l’alimentation, la sécurité alimentaire, la vaccination et l’environnement ; - concevoir, planifier, mettre en œuvre et superviser les programmes d’amélioration de l’hygiène à l’échelle qui sont susceptibles de promouvoir le lavage des mains au savon, l’utilisation des latrines et l’eau potable aux points d’utilisation ; - utiliser l’amélioration de l’hygiène pour engager des partenaires du secteur privé, par exemple, les fabricants de savon, les distributeurs, les commerçants et autres partenaires commerciaux ; - compléter les investissements en infrastructures pour l’eau et l’assainissement par une approche systémique avec de solides programmes de changement de comportement en matière d’hygiène pour des résultats améliorés de santé.

22

II.3 : Intervenir à grande échelle

Accès au matériel Promotion de l’hygiène

- approvisionnement en eau - Communication - système d’assainissement - Mobilisation sociale - savon - Implication communautaire - disponibilité de technologies et de - Marketing social matériels de nettoyage - Formation - Education

Amélioration de l’hygiène : Changement de Comportement durable

Prévention des maladies diarrhéiques

Environnement favorable

- amélioration des politiques - renforcement des capacités

- financement et recouvrement des coûts - coordination intersectorielle - partenariat entre public et privé

Figure 1 : Cadre conceptuel pour un changement de comportement durable

Se fondant sur cette base, HIP se concentre sur des techniques de promotion de l’hygiène telles que la communication, la formation, l’éducation, la mobilisation communautaire et le marketing social, toutes actions qui impliquent le secteur privé afin de motiver et maintenir les pratiques d’hygiène positives. Se basant sur le partenariat, HIP s’assure que les infrastructures et l’eau tout comme les technologies d’hygiène – telles que les latrines, les pompes à eau, le savon, les récipients protégés pour la conservation de l’eau et les options de traitement de l’eau – sont disponibles. Il en est de même pour la politique, le plaidoyer et le financement qui sont des thèmes à aborder pour assurer un environnement favorable durable. 23

Œuvrant dans la promotion des 3 messages clés des méthodes alternatives à travers les PAFIs (sur ces 3 messages clés), la mise en œuvre de l’effort à l’échelle devient par la suite une des préoccupations majeures de HIP pour accomplir ses missions.

Section III : Les activités dans la promotion de l’assainissement : L’éducation dans la sensibilisation

Il est reconnu que l’éducation sous toutes ses formes (y compris la sensibilisation du public et la formation) constitue un outil indispensable pour progresser sur la voie d’un développement durable. L’éducation n’est plus considérée comme une fin en soi, mais plutôt comme un instrument clé permettant d’enrichir les connaissances et d’influer sur les valeurs, les comportements et les modes de vie, afin de parvenir à garantir la durabilité. L’éducation est en outre considérée comme un droit fondamental de la personne et l’Article 26 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme stipule que " toute personne a droit à l’éducation ".

L’importance donnée à l’éducation et à la sensibilisation du public sur l’environnement et le développement a été confirmée par les accords et résolutions adoptés par l’Organisation des Nations Unies. Il convient en outre de noter que l’objectif qui consiste à scolariser tous les enfants dans l’enseignement primaire est classé parmi les objectifs des politiques et des programmes de l’ONU, des organisations de la coopération et de développement économiques.

En outre, l’éducation et la sensibilisation sont les deux premières actions à faire dans la promotion d’une quelconque activité ou de quelque chose que nous voulons faire intégrer au sein d’une société, d’un groupe ou d’une personne. Ces actions sont souvent menées pour convaincre la société, le groupe d’individus ou la personne à adopter la manière ou le sujet même de la discussion.

24

DEUXIEME PARTIE

EXPERIMENTATION SUR LES RECHERCHES 24

Partie II : Expérimentation sur les recherches

Chapitre I : Présentation de la société d’étude

Section I : Commune Rurale de Manjakandriana

I.1 Localisation La Commune Rurale de Manjakandriana se situe dans la Région d’Analamanga et dans le District de Manjakandriana. Elle est le chef lieu du District de Manjakandriana, se situe à 47 Km de la ville d’Antananarivo et est traversée par la Route Nationale numéro 2 et la Tàna/Côte Est (TCE) reliant Antananarivo et Toamasina.

Elle est entourée par 7 communes : - au Nord : communes et Ambohibary - au Sud : communes et - à l’Est : commune - à l’Ouest : communes Ambatomanga et

D’une superficie de 7 540ha, la commune se présente sous la forme d’une cuvette avec des plaines d’altitude moyenne de 1 400 m entourées par des collines de 1 50m d’altitude.

I.2 Historique

Jadis, le lieu d’implantation actuelle de Manjakandriana était appelé « Ambodiankondro » qui se traduit par « situé près d’un champ de bananier » du fait que le lieu était couvert par des champs de bananiers. Lors de la réconciliation de l’Imerina, le Roi ANDRIANAMPOINIMERINA (1787-1810) avait pour stratégie d’installer ses descendants au niveau des nouvelles terres conquises. Ainsi, le Roi a affecté ses deux frères ANDRIANTSARALAZA et ANDRIATSIMITOVIAMINANDRIANA à Ambodiakondro qui ont pour mission d’étendre la descendance royale dans la zone.

25

Vers le milieu du 19è siècle ou plus précisément depuis le règne de RANAVALONA I, la famille royale avait pour habitude de passer à Ambodiakondro quand elle veut aller à Mantasoa. Ainsi, certains Andriana ou descendant royal avaient décidé de s’y installer. Ces Andriana viennent d’Ambatomanga, d’Ambohimalaza, de Miadanadriana et même d’autres localités. La localité fut ainsi occupée par les Merina d’où son appellation « Manjaka ao ny Andriana » ou « MANJAKANDRIANA »

Le nom « VAKINADIANA » de la partie Est de l’Imerina était à l’origine de la volonté du Roi qui voulait aménager toutes les plaines rizicultivables de la localité pour réaliser un surplus agricole. Le travail y afférent était très dur mais après des années de labeur, les plaines furent aménagées ou « vaky ny nohadiana » littéralement.

26

27

I. Etat de Manjakandriana sur les pratiques WASH

Dans le tableau suivant, nous pouvons voir l’état de la pratique de l’hygiène ainsi que l’utilisation des latrines dans la Commune Rurale de Manjakandriana, mais nous étudierons surtout le fokontany de Manjakanadriana, Commune Rurale de Manjakandriana, district de Manjakandriana, dans la région d’Analamanga. Ce tableau va nous permettre de faire l’étude sur le comportement en assainissement de la population du fokontany de Manjakandriana.

Tableau 2 : situation de la commune en assainissement WASH LATRINES FOKONTANY Lahy Vavy oui non oui non Ambohibao 761 701 286 273 13 Ambohiboromanga 154 28 93 88 24 Ambohimahandry 386 424 210 209 1 Ambohimiadana 112 25 39 75 144 2 Ampiadianombalahy 242 59 63 101 291 Andranomangatsiaka 843 206 84 84 Anosiarivo 298 306 151 151 Anosimanarivo 73 14 87 85 2 Antanibe 116 28 Antanimarina 279 254 91 87 4 Antsahamaina 335 72 210 273 463 Antsahamalaza 144 52 118 142 Antsakambahiny 376 357 170 158 17 Betambatra 130 35 10 111 161 1 Betsitoavina 208 39 247 248 Fiadanana 533 466 250 251 187 47 23 172 195 2 Mahatafandry 183 157 130 79 Manjakandriana 193 69 39 186 219 9 Manakasikely 120 15 65 69 117 1 Marinjara 89 14 137 98 5 Samia 479 469 16 207 14 Soavinandriana 68 19 87 87 Volavy 173 58 232 232 TOTAL 6482 3914 449 3376 4069 95

Source des données : Fiche de ménages des 24 fokontany Situation : Août 2008

Pour Manjakandriana, WASH veut dire lavage des mains, qui n’implique pas forcément l’utilisation effective des latrines. 28

Nous pouvons constater que parmi les 262 personnes du fokontany de Manjakandriana, 219, c’est à dire 83,58% des personnes utilisent déjà les latrines, et 9% personnes pas encore. Ces chiffres montrent le taux d’utilisation de latrines mais n’assurent néanmoins pas la véracité de l’effectivité de cette utilisation. C’est pour cela que nous avons effectué des enquêtes auprès des ménages sur la pratique de l’hygiène dans le cadre de l’utilisation de latrines. Nous verrons le résultat de ces enquêtes dans le chapitre suivant du présent mémoire.

Nous allons commencer d’abord par la présentation du type de la population et des problèmes auxquels nous essaierons de trouver solutions.

Section II : Etude de la population

II.1 : Le type de la population et ses caractéristiques

L’étude suivante concerne la population du fokontany de Manjakandriana. Il s’agit d’une population rurale dont l’âge est compris entre 0 et 60 ans et plus. Les habitants du fokontany ont comme principales activités l’agriculture et le commerce.

Tableau 3 : caractéristiques de la population 0-5 5-14 15-64 65 et plus Nombre de population 78 194 841 50

1000

800 0-5 600 5-14. 400 15-64 65 et plus 200

0 0-5 5-14. 15-64 65 et plus

29

En départageant en sex-ratio : 0-5. 5-14 15-64 +65 Masculin 38 79 422 25 Féminin 40 115 419 25

500

400

300 Masculin 200 Féminin

100

0 0-5. 5-14. 15-64. 65

Le tableau ci-dessus nous montre la typologie de la population du fokontany de Manjakandriana. Nous pouvons aussi observer que dans la répartition de la population, la tranche de 15 – 64 ans est majoritaire. C’est donc une population jeune.

II.2 : Diagnostic du problème de la société

Ce graphique nous incite déjà à nous préoccuper de la santé des enfants, qui sont vulnérables et des femmes. La majeure partie de la population du fokontany de Manjakandriana est composée de catégories de personnes vulnérables : enfants de 0 à 5 ans, et de femmes aussi classées dans la catégorie des personnes vulnérables.

Le taux de maladie infantile et maternelle de la localité, lié à l’assainissement, va être une des principales raisons de notre étude puisque nous traitons ici le développement à travers la construction de latrines, un développement qui signifie aussi santé. Grâce à la construction de latrines, à une utilisation effective de ces latrines, une majeure partie des problèmes liés aux conditions sanitaires insuffisantes sera réduite. 30

Chapitre II : Les recherches méthodologiques

Nous verrons dans ce chapitre les différentes phases de nos recherches. Ces recherches ont demandé une bonne organisation et une excellente programmation afin de bien planifier nos activités et susciter ainsi une démarche rationnelle. Nous allons commencer par décrire la première étape de notre recherche, autrement dit, par la phase de préparation.

Section I : La phase préparatoire

Cette section nous montre les activités réalisées avant les descentes sur terrain. Dans cette phase, nous avons participé à différentes réunions concernant différents thèmes qui nous ont permis de renforcer nos connaissances en matière d’assainissement surtout. Ces réunions nous ont aussi donné l’occasion de nous familiariser avec les approches tant théoriques que pratiques.

I.1 : La documentation Comme toute technique de recherches, la documentation est toujours la première étape à franchir. Cette étape consiste à se donner des idées concernant le thème choisi pour le mémoire en se basant sur des documents, sur des ouvrages, généraux et spécifiques, c'est-à-dire qui se relatent précisément sur une question, un thème, un problème. Ici, nous nous concentrons sur l’assainissement. Toujours dans cette étape, nous avons fait des collectes de données auprès des bibliothèques, d’autres ONG travaillant sur la question, nous avons fait des recherches sur l’Internet afin d’étoffer nos données, consulté des journaux officiels publiant des données sur l’assainissement à Madagascar. L’utilisation des dictionnaires et des encyclopédies ont aussi servi à dénouer certains soucis, et a apporté des précieuses aides sur la compréhension de quelques questions. 31

I.2 : Les réunions L’assistance à des réunions n’est pas forcément une étape de recherches, néanmoins, elle nous a permis de renforcer notre capacité dans la planification des activités, sur le plan financier et sur la pratique. Par ailleurs, l’assistance à ces réunions nous a familiarisé au monde professionnel parce que c’est dans ces réunions que nous discutons des projets à réaliser, des nouvelles étapes à franchir, des problèmes rencontrés et de trouver des solutions appropriées à chaque difficulté. Lors de notre participation à des ateliers, nous avons pu comprendre comment harmoniser la connaissance et la perception des participants sur les rôles et les missions de HIP. Ces ateliers ont servi d’une part à la restitution des réalisations des activités, notamment du trimestre puisque les réunions, avec les coordinateurs régionaux, se font trimestriellement, et d’autre part à orienter les coordinateurs et les consultants sur leurs prochaines missions. L’organisation de la réalisation des activités et leur suivi est aussi une question à voir dans ces ateliers pour une bonne continuation des travaux effectués et à effectuer.

I.3 : L’élaboration des questionnaires Dans le souci de l’atteinte des objectifs, nous avons élaboré des questionnaires concernant le sujet choisi. Ces questionnaires ont eu pour objectif de pouvoir comprendre le comportement d’une population concernant l’assainissement. Ces questionnaires nous ont donné un aperçu de la problématique du fokontany de Manjakandriana, et nous ont aidé à comprendre pourquoi certaines personnes ou certains groupes de la localité cible ont une telle ou telle manière de procéder sur la question. L’ensemble des questions relate sur l’assainissement, l’habitude en assainissement, la fréquence de l’utilisation des latrines, leur état.

32

Section II : La phase de réalisation Cette seconde phase nous permettra d’effectuer les activités décrites dans la phase théorique.

II.1 : L’accompagnement aux activités de suivi sur la labellisation des CSB et écoles amis de WASH Il est vrai que le suivi de ces CSB et écoles n’a pas une réelle relation avec le thème choisi. Cependant, cette activité a permis de comprendre les fonctionnements des étapes à suivre pour pouvoir labelliser des CSB et des écoles. La relativité des activités de la labellisation avec celles du fokontany de Manjakandriana reste encore floue, mais nous avons pu voir comment procéder dans ces cas, et nous a permis de nous y référer lors des approches dans le secteur ; vu que nous traitons toujours le même sujet, c'est-à-dire l’assainissement. Il importe que la professionnalité des intervenants dans ces activités ait servi comme exemple dans la réalisation de l’approche auprès des responsables du fokontany cible de notre recherche.

II.2 : Etat des lieux sur l’implantation des infrastructures sanitaires Dans le cadre de la formation et l’information sur l’assainissement, il nous a été indispensable de nous référer à l’état des lieux sur les infrastructures sanitaires de la localité. L’assainissement concerne la construction des latrines à l’utilisation effective de celles-ci. Nous avons donc recensé auprès des administrations du fokontany la situation actuelle sur l’assainissement de celui-ci pour pouvoir mener en bonne et due forme la réalisation des recherches et l’argumentation sur le thème.

33

Comme nous parlons d’infrastructure sanitaire, nous ne parlons pas non seulement de la superstructure, c'est-à-dire, l’ensemble du mur, de la toiture et de la porte, mais nous parlons aussi des différents éléments nécessaires et indispensables qui devraient accompagner toujours la latrine.

Durant notre première descente, nous avons déjà fait une observation immédiate sur les installations sanitaires surtout les latrines. Nous avons remarqué que nombreuses constructions ne sont pas à la norme, c'est-à-dire : soit elles ne sont pas complètes, n’ont pas des installations d’hygiène dans les alentours, ou soit complètement délabrées, détruites, ou non sécurisées. Le taux d’accès aux latrines est évalué à 96,05% de la population totale, mais la majorité de ces latrines ne sont ni entretenues ni lavées : c’est à dire avec des conditions inacceptables, presque pas de superstructure et surtout leur emplacement n’est pas adéquat par rapport à l’environnement. Nous évoquons ici notamment le Canal de l’Imady, qui reste un énorme problème pour la santé de la population par rapport au fait qu’il est devenu un canal d’évacuation plutôt qu’un canal d’irrigation. Le résultat des enquêtes effectuées a appuyé cette observation. La deuxième descente effectuée s’est faite à l’occasion de la promotion du sanitation marketing avec l’équipe de HIP. Nous avons organisé des rencontres avec les responsables du fokontany afin de pouvoir lancer cette nouvelle stratégie dans la matière de l’assainissement. Le responsable du suivi et de l’évaluation du projet HIP, le coordonnateur régional de la région d’Analamanga, et le responsable du nouveau projet « Sanitation Marketing » ont été présents lors de cette descente. Nous avons effectué un atelier de formation auprès des opérateurs techniques. Au même moment, nous avons pu établir quelques dialogues avec l’un des responsables présents, le maire, et obtenir par la suite des renseignements sur la situation. Cette descente a permis de connaître des détails sur la question, et nous pensons que l’objet de la descente a sa raison d’être étant donné la situation du fokontany par rapport à l’assainissement, à l’état des infrastructures sanitaires. 34

Les images ci-dessus nous montrent les nouvelles dalles sanplat nouvellement construites à utiliser dans la promotion des latrines en norme (lavables et nettoyées). Elles seront véhiculées à partir du programme « Sanitation Marketing 11 », un moyen pour faire approcher aux gens les éléments nécessaires pour une latrine normalisée. Le concept « sanitation marketing » Cette nouvelle approche nous aidera à l’amélioration des états des infrastructures sanitaires puisque dans cette approche, nous utiliserons les nouvelles dalles lavables pour la promotion de l’assainissement.

Cependant, nous avons besoin de déterminer la cause ou les causes de l’inutilisation des latrines, de l’inexistence même de latrine dans certaines familles, foyers. C’est pour cela que nous avons effectué des recherches, des enquêtes auprès des villageois pour trouver des solutions pertinentes.

11 Cf. Partie III, Chapitre 2, Section 1 : Présentation du concept « Sanitation marketing » 35

Ces photos nous montrent l’état actuel des latrines, dans le cas où elles existent, dans le fokontany de Manjakandriana. Elles montrent la non fonctionnalité des latrines de la localité. Dans le cas où ces latrines n’existent pas, les foyers feraient leurs besoins aux alentours du canal de l’Imady. Mais un autre problème se pose, dans la plupart des cas, les latrines se situent près du canal, et/ou s’évacuent directement ou indirectement dans celui-ci.

II.3 : Les recherches A partir des états des lieux, nous avons réalisé des activités auprès du fokontany de Manjakandriana pour étoffer nos recherches. Pendant la réalisation de ces activités, notre méthodologie est orientée vers la visite à domicile, les enquêtes et les observations faites avant, durant et après les études.

I.3.1 : les enquêtes Nous avons effectué les enquêtes auprès des ménages du fokontany de Manjakandriana. Ces enquêtes se sont déroulées au niveau de 30 ménages non catégorisés mais au hasard dans le fokontany. Nous avons voulu faire cela au hasard pour ne pas fausser l’objectivité des résultats. 36

Nous avons décidé d’effectuer de faire ces enquêtes parce que lors d’un simple dialogue sur l’assainissement avec deux habitants qui étaient de passage dans les ruelles du fokontany, ils ignoraient totalement que le fait d’avoir des latrines à disposition diminue le taux de maladies dues aux défécations en plein air. Les enquêtes confirmeront donc si parmi les quelques habitants du fokontany, la majorité était dans l’ignorance de cette situation et que réellement l’inexistence et l’inefficacité des latrines sont à l’origine des maladies, et par conséquent, la réduction de la pauvreté. Après cette discussion, nous avons décidé de réaliser les enquêtes pour voir en profondeur l’accès en infrastructures sanitaires dans le fokontany, et en profiter par la même occasion pour les faire savoir, en d’autres termes, leur sensibiliser sur la pratique et l’utilisation de latrines, d’une façon simple et brève avant d’entamer le focus group. L’enquête nous permet de discuter longuement et aisément du thème avec l’enquêté et ainsi collecter des informations. Pendant les trois jours d’enquête, nous avons visité trente familles choisies au hasard, mais néanmoins, l’observation a joué un rôle afin de ne pas négliger les aspects environnants comme pour voir s’il existe dans ou près du foyer une forme d’infrastructure sanitaire pour évacuer les excréta. En même temps, nous avons aussi l’occasion de voir l’état réel de ces infrastructures dans le cas où elles existent. Et dans le cas où elles n’existent pas, nous avons tout de suite pris le temps de leur souffler et de leur donner une idée sur la nécessité d’accéder à une toilette hygiénique, pour la personne elle-même, pour sa famille et pour les autres qui vivent et partagent différentes choses avec elle. Les sujets de discussion avec les personnes approchées n’ont pas été tout à fait limités puisque nous avons élaboré un débat entre personne présente, mais toutefois, nous n’étions pas sortis du thème : l’assainissement. Toutes les questions posées de par les deux parties se sont toutes tournées autour dudit thème. Faisons la remarque que pendant la visite dans chaque ménage, nous avons utilisé établi un système de discussion pour élargir les connaissances sur la pratique de l’assainissement, et qui nous a donc aidé à déterminer la réponse de chaque membre de famille présent, l’attitude qu’il adopte au regard du sujet. Dans certains cas pendant les discussions, nous avons essayé d’introduire par la même occasion les pratiques essentielles dans l’approche EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIÈNE, c'est-à-dire la pratique de lavage des mains après 37 chaque défécation, la mise en place des structures de lavage des mains, la disposition de matière de nettoyage des latrines, le savon ou la cendre. Nous avons évoqué ces concepts afin de faciliter par la suite l’introduction de l’instauration des nouvelles latrines normalisées dans les habitudes de la population, et afin de pouvoir donner déjà un aperçu, même global, du sujet dans la recherche de solutions puisque nous avons fait participer chaque personne à trouver chacune des solutions, émanant de leur volonté de pouvoir et vouloir progresser, de leur capacité, tant physique qu’économique et/ou environnementale. Nous avons pensé que la participation active de la population l’incitera mieux à voir et à apprécier les résultats et ainsi, jouir des conséquences favorables du changement. Nous aurons à nous référer des causes des habitudes ou des comportements des habitants. Nous devons dans ce cas, étudier les soucis qui ne permettent pas à la population d’adopter une bonne attitude dans la pratique de l’assainissement. Nous avons analysé : - les coutumes Il est important de considérer ce paramètre afin de pouvoir comprendre la cause des mauvaises habitudes. Les coutumes sont les plus prises en compte dans le fait d’appliquer ou non une telle ou telle pratique sur tel ou tel domaine. Dans ceci, nous aurons à faire face aux difficultés de réintégrer les populations dans la « bonne voie » concernant l’assainissement. Certaines personnes croient que la possession d’infrastructure sanitaire n’est pas une obligation, elles disent que ces installations ne sont pas naturelles, que les ancêtres n’en ont pas eu besoin auparavant, alors la nécessité d’en avoir maintenant n’est pas une obligation. - la mentalité Ce paramètre a été et est encore une des causes principales de blocage qui empêche l’adoption d’une nouvelle conception. Il est plutôt difficile de changer la mentalité de quelqu’un et surtout d’un ensemble d’individus ou de groupes. Cela nécessite des techniques appropriées pour pouvoir donner une brève image de l’innovation. Souvent, la mentalité refuse l’acceptation d’une nouvelle idéologie, surtout quand il s’agit d’une technologie nouvelle concernant un type de sujet. La mentalité est 38 une barrière, un élément empêchant la progression. Les personnes qui adoptent ce type de problème de mentalité refusent le plus souvent de penser à un progrès, à un intérêt positif. - la mauvaise habitude Ce paramètre, par contre, n’est pas relatif à une adaptation de quelconque manière de faire d’auparavant. La mauvaise habitude est plutôt l’adoption d’un comportement contraire aux règles morales en vigueur. C’est le fait d’acquérir une telle ou telle façon permanente, fréquente donc répétitive et qui devient par la suite une pratique provoquant des conséquences autres que bonnes. Dans le pire des cas, à l’habitude peut s’ajouter les caractères innés de la personne et ce sera plus difficile encore de rétablir la situation de celle-ci. - le coût de la vie Le plus souvent, ce paramètre est le facteur de blocage le plus radical. Il ne permet pas à la population de pouvoir s’épanouir dans leur vie. Nous entendons par cela le fait de pouvoir s’acquérir le bien-être, de vivre sans se soucier des maladies, des problèmes particuliers… Nous pouvons voir dans cela le fait d’avoir sa propre maison et d’y installer une infrastructure sanitaire adéquate. C’est donc, en conséquence, une barrière qui ne permet pas à la population d’adopter un nouveau comportement, puisque forcément, le coût de la vie, la dureté de la vie empêche les gens de pouvoir accepter facilement un changement vu notamment la contrainte temps, espace, moyen.

I.3.2 : Les visites à domicile Les visites à domicile ont été faites après les enquêtes. Ce, pour pouvoir exactement étoffer nos données. Elles ont été aussi réalisées dans le but de vérifier l’exactitude des renseignements acquis lors des enquêtes car il se peut que les réponses des enquêtés soient faussées, soit par peur de révéler quelconque fait, soit par ignorance. Les VAD sont un moyen de vérification, pour la sûreté et l’objectivité des réponses. Des discussions et beaucoup d’observations ont été faites lors de ces visites, pour assurer les réponses données lors des enquêtes. 39

Section III : La finalisation

Dans cette phase, nous effectuerons des descentes de suivi et d’évaluation. Elle est nécessaire pour faire le diagnostic et l’état d’avancement des travaux effectués lors des précédentes descentes. Pour une meilleure analyse des faits, la phase de suivi et d’évaluation devrait être programmée dans un calendrier du projet, mais étant donné la situation actuelle, tous les programmes ont dû reculer, voire stopper. Les autorités locales ont dû arrêter tous les travaux qui touchent la population directement parce que les partenaires financiers ont stoppé leur apport vu la crise que le pays traverse. Madagascar est entré dans une étape où tous les membres du gouvernement doivent changer et de ce fait, la continuité des travaux a été interrompue. Cette crise a fait ses impacts sur le plan économique et politique mais surtout social.

40

Chapitre III : Interprétation des résultats

Ce présent chapitre sera divisé en trois sections qui se présenteront de la manière suivante : en premier, nous présenterons les résultats d’enquêtes relatifs aux conditions de vie des ménages du fokontany. Dans la seconde section, nous verrons l’accessibilité des ménages de ce fokontany aux infrastructures de base, aux latrines, et leur pratique en assainissement et hygiène. Dans la dernière section, les facteurs motivateurs et bloquants de la pratique de l’hygiène à travers l’assainissement.

Section I : Les résultats relatifs aux conditions de vie des ménages du fokontany

La nécessité de la connaissance de la condition de vie des ménages est la suivante : elles nous permettent de facilement identifier les faiblesses et les opportunités que chaque famille possède afin de pouvoir mieux comprendre leur décision à propos de la pratique de l’assainissement et de l’hygiène. Le niveau de vie d’un ménage peut d’un simple regard, définir leur situation générale et en conclure ainsi la cause de l’adoption ou non d’une telle ou telle pratique. Nous avons déjà vu dans le précédent chapitre les différents paramètres possibles d’altérer une décision sur un sujet, une question, un problème.

Dans le souci de la fiabilité des résultats, nous avons enquêté 30 ménages au niveau de notre fokontany cible. La sélection des ménages a été faite au hasard. Mais nous allons d’abord voir quelques résultats sur la population du fokontany en général pour voir les capacités, ce qui n’est pas réellement objectif par rapport au nombre de ménages du fokontany, puisque nous n’avons pas pu récolter des résultats concernant les 30 ménages enquêtés, étant donné que la sélection était faite au hasard.

41

Tableau 4 : représentation du niveau d’étude de la population en général

Source : PCD de la Commune rurale de Manjakandriana

Il nous est utile de connaître le niveau d’étude de la population parce que ce niveau d’étude influence directement la capacité de compréhension de l’individu. Tout d’abord, nous présentons la situation de la population en général. Si un individu peut efficacement, rapidement ou lentement, assimiler et comprendre une chose, il peut facilement s’intégrer dans le changement. Nous avons dit que le changement de comportement est une étape difficile à franchir, difficile à accepter pour une telle ou telle personne. Si le niveau d’éducation est assez bon, les étapes de changement se feront beaucoup plus rapide et plus efficace lors des activités. Il sera facile pour les mobilisateurs, pour les autorités de faire intégrer dans la société une nouvelle approche, une nouvelle stratégie de changement de comportement, ce qui est tout à fait le contraire si le niveau d’éducation est médiocre. Dans cette figure, nous avons vu que le nombre de ceux qui ont un niveau CEPE est le plus supérieur, à 67,82%. Parmi les 1097 personnes du fokontany, 744 possèdent le premier diplôme national. Nous pouvons aussi remarqué que les femmes sont plus réceptives que les hommes dans l’enquête faite auprès des ménages, à une différence d’une vingtaine de personnes. Ce niveau de classe n’est pas forcément une cause de la 42 non assimilation d’une attitude, il aide simplement la personne parce qu’elle connaît quelques bases, quelques notions, au moins celles qui sont utiles dans la vie quotidienne. Nous pouvons constater que le niveau d’éducation en brevet d’étude du premier cycle est estimé à 44,30%, ce qui est aussi bon pour un fokontany d’une commune rurale. Ce niveau d’étude tient une grande influence par rapport au CEPE parce que atteindre ce niveau est assez compliqué pour certaines personnes, et celles qui ont pu l’atteindre ont déjà une connaissance large, un esprit très réceptif quant à l’assimilation d’une nouvelle attitude. Pour un fokontany d’une commune rurale, le fait de voir que 18,86% ont le diplôme de baccalauréat, et que 13,76% ont eu accès à l’université, est déjà impressionnant. Il est vrai que ces pourcentages sont maigres, faibles mais pour notre étude, parmi 30 ménages enquêtés, ce pourcentage détermine une vue assez positive quant à l’exécution de notre projet, concernant tout d’abord le changement de comportement en matière d’assainissement et d’hygiène, et ensuite concernant l’utilisation effective de latrines. Il sera, non facile mais plus efficace et rapide de travailler avec des gens capables d’assimiler rapidement les objectifs de notre étude, de notre projet étant donné qu’ils peuvent accepter ou refuser un programme que nous leur soumettons. Dans le cas où nos cibles refuseront de suivre un tel programme, notre mission en sensibilisation sera la plus favorisée. Un bon travailleur social, un bon socio- organisateur saura mettre en œuvre une stratégie de sensibilisation efficace pour un résultat positif. Si les ménages ont des conditions de vie faibles et un niveau d’éducation médiocre, les ménages auront du mal à se soucier du problème d’assainissement. Ils n’ont une importante place dans leur décision. 43

Section II : Accès des ménages enquêtés aux infrastructures sanitaires en matière d’assainissement Cette section nous parlera de l’accès en infrastructures sanitaires. Elle nous permettra de savoir sur trente ménages enquêtés, combien possèdent des latrines normalisées, et combien ont des latrines non hygiéniques, et combien n’ont en pas du tout. Dans le souci de fiabilité des informations et pour que les résultats soient statistiquement significatifs, les personnes enquêtées ont été fixées au nombre de 30 pouvant suivre la « Loi Normale »

Tableau 5 : Situation de la commune en assainissement Latrines Accès 24 n = 30 Sans accès 6 Type d’évacuation Dans la nature 3 Dans ou près du canal d’Imady 3 n = 30 Dans des fosses pour latrines 24 Utilisation des latrines Pour un seul ménage 11 Partagée pour plusieurs ménages 5 Publiques 8 Cause de la non utilisation de latrines n = 30 Par habitude 2 Pas d’argent 3 Pas nécessaire 1 Etat des infrastructures Toiture et portail 22 Sans toiture et/ou portail 2 n = 30 Propreté 14 n = nombre de ménages Source : Enquête auprès des ménages du fokontany de Manjakandriana 44

Ce tableau nous montre l’accessibilité des ménages enquêtés aux équipements sanitaires en assainissement. Parmi les trente ménages enquêtés, 24 ménages, c'est-à-dire 80% ont accès à des latrines, dont 8 (26,7% du total) utilisent des latrines publiques et 16 (53,3%) utilisent leurs propres latrines. Ces chiffres nous désignent un taux élevé pour un fokontany du milieu rural. La majorité des ménages enquêtés possède des latrines, mais leur état reste néanmoins un point d’interrogation. Le reste des ménages qui n’ont pas accès à des latrines, quelque soit le type, est du nombre de 6 (20% des ménages enquêtés). Ces 20% font leurs besoins soit dans la nature qui est à 10%, soit dans ou près du canal d’Imady (10%). Ces personnes ont jugé quant à la possession d’une latrine un problème pas nécessaire à résoudre, d’autres n’en ont pas parce qu’ils n’ont pas d’argent et certaines optent l’habitude de ne pas en employer. Voyons maintenant l’état de ces infrastructures. Parmi ceux qui ont des latrines, c'est-à-dire parmi les 80% des ménages enquêtés, 22 latrines (73,33%) ont des infrastructures presque normalisées, autrement dit, ces latrines possèdent des murs et des portes (une intimité). Un entretien quotidien s’effectue donc au niveau de ces latrines dont le lavage. Nous pouvons constater que les personnes qui possèdent ces latrines ont su les techniques d’utilisation des latrines, de leur entretien, soit par les actions d’IEC/CCC, soit par le personnel de la santé, ou par eux-mêmes.

Si nous nous référons à ces données, nous pouvons dire que le fokontany possède un atout dans le progrès, dans le développement notamment en matière d’assainissement. Nous pouvons dire que la majorité des ménages reconnaît l’importance de la possession d’une latrine par rapport à sa santé, à son environnement et à son économie. Le changement de comportement, l’initiation d’un nouveau projet en assainissement sera nettement facile par rapport à une situation contraire. La pérennisation du changement dépendra des ménages, de l’acceptation d’un changement de leurs mauvaises habitudes.

45

Section III : Les facteurs motivants et bloquants des ménages sur la perception du changement en assainissement

Cette section nous aidera à savoir le niveau de perception des ménages quant au changement sur le plan « assainissement ».

Facteurs motivateurs Facteurs bloquants Visions des ménages Les actions de L’argent / l’économie Construction de nouvelles sensibilisation latrines Les amendes (dina…) Le temps Plus de revenu Existence de latrines Inhabitude Amélioration du niveau de gratuites et accessibles vie

n=30 % Les actions de sensibilisation 17 56.66 Les amendes (dina…) 10 33.33 Existence de latrines gratuites et accessibles 3 10 n= nombre des ménages Source : Enquête auprès des ménages (discussions et prises de notes)

n=30 % L’argent / l’économie 15 50 Le temps 10 33.33 Inhabitude 5 11.66 n= nombre des ménages Source : Enquête auprès des ménages (discussions et prises de notes)

46

Nous avons recensé ces données auprès des ménages enquêtés parce que nous avons besoin de savoir les facteurs motivateurs et bloquants qui incitent ou qui donnent de la réticence. Si nous regardons ce tableau, nous remarquons que les actions de sensibilisation sur la matière tiennent une grande importance (17 ménages parmi les 30 soit 56.66%) et une grande influence sur la perception des ménages. Il nous faudra donc intervenir au niveau de ces facteurs pour avoir un bon résultat. La mise en place des « dina » (3 sur 30 soit 10%) dans le système administratif du fokontany permettra par exemple la réduction du taux de défécation en plein air, ou de la défécation dans le canal qui provoque des différentes répercussions sur la santé, l’environnement, l’économie. L’existence des latrines publiques gratuites fera aussi diminuer, selon les perceptions des ménages, le taux de défécation en plein air. Nous entendons par là le fait que les ménages se plaignent du niveau bas de revenu, et qu’ils pensent que ces latrines gratuites les aideront à mieux s’adapter à l’utilisation des latrines jusqu’à la construction pour leur propre foyer.

En ce qui concerne les facteurs bloquants, l’économie, le temps et l’inhabitude sont les facteurs bloquants du changement de comportement. Les solutions pour le premier seraient de faire des AGR et d’initier par la suite le système d’épargne et d’économie. Ce système est l’intégration dans les institutions financières telles que OTIV, CECAM, MICROCRED… Dans la formation de l’organisation du temps par rapport à leur travail, les ménages pensent que la contrainte temps est bloquante (à 45%) parce que le fait de ne disposer que du temps pour travailler ne leur attribue pas l’opportunité d’en disposer pour la construction d’infrastructures sanitaires et encore moins pour l’utilisation. En fait, cette situation vient un peu dans la mentalité de la personne. Une bonne organisation s’avère donc nécessaire pour cette situation, vu que les gens ne pensent pas du tout à s’organiser pour pouvoir avoir une meilleure condition de vie. Le véritable problème des gens résident le plus souvent dans la paresse, la non motivation. C’est un cas pertinent dans le fokontany de Manjakandriana. Dans ce cas, des formations en gestion de temps et d’activités sont utiles.

47

Ces formations axeront vers le partage des acquis entre chaque personne, vers l’organisation d’activités de motivation telles que l’organisation de concours pour ceux qui arrivent à mettre en place un système d’assainissement hygiénique, la distribution de lots pour les plus motivés.

Pour conclure, nous pouvons dire que les attitudes des ménages envers les changements ne sont pas désespérantes. Ils ont déjà un certain esprit dans le bon sens, dans un état de progrès. Nous n’avons pas donc réellement de problème concernant le changement des attitudes hormis quelques séances de sensibilisation en rapport avec l’utilisation des latrines normalisées et les petites actions faisables et importantes pour l’entretien des latrines. L’amélioration du bien-être reste en ce point la dignité humaine. Cependant, il existe toujours des points défavorables et des problèmes inattendus dans chaque réalisation d’un projet, mais nous devrons être capables d’en faire face autant que possible, d’en trouver des solutions à chaque souci. 48

TROISIEME PARTIE

SUGGESTIONS 48

Partie III : Suggestions

Chapitre I : Suggestions

Section I : accès aux infrastructures sanitaires Dans cette section, nous allons évoquer les problèmes que nous avons pu trouver auprès du fokontany de Manjakandriana, notamment en ce qui concerne un ménage qui nous a marqué lors des enquêtes. Dans un premier lieu, nous parlerons de la situation globale du fokontany en matière d’assainissement de base, c'est-à-dire des latrines ; ensuite nous allons essayer de voir les problèmes des ménages sur ce point. Enfin, nous essayerons d’apporter des suggestions quant aux prises de responsabilité de tous les acteurs locaux.

La commune rurale de Manjakandriana fait partie des zones d’intervention de Hygiene Improvement Project. Nous avons choisi cette commune parce qu’elle fait aussi partie du projet national « commune mendrika » où elle tient la seconde place. Aussi, le dynamisme des leaders de la commune est-il un point important dans le projet « Sanitation Marketing » d’où l’appui particulier que HIP dispense dans pour Manjakandriana. HIP a dispensé à cette commune des formations des COSAN (Comité de Santé) et des animateurs, mais aussi auprès des chefs fokontany. Ceux-ci sont le premier moyen pour véhiculer auprès de chaque ménage les messages importants en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Sur le plan global, dans le fokontany où nous effectuons notre étude existent des infrastructures en matière d’assainissement, seulement, ces infrastructures ne sont pas en norme excepté quelques unes. Notre passage nous a montré que le fokontany de Manjakandriana, chef lieu de commune, qui se trouve en plein centre, démontre quelques faiblesses en cette matière. Ces faiblesses sont surtout dues à la non assimilation des pratiques d’hygiène et d’assainissement à cause de la négligence, de l’inexistence des dispositions d’infrastructures, de l’éducation souvent mal faite, voire inexistante.

Si nous nous référons à la théorie du changement de comportement de Prochaska, nous avons constaté que la majorité des ménages enquêtés arrive à la seconde étape, c'est-à-dire à la phase de prise de conscience et d’observations. Dans cette phase, nous trouvons l’autoévaluation : la réévaluation de sa propre image à travers les activités de groupe : - exercice de clarification des valeurs ; 49

- contact et discussions avec le rôle des modèles ; - imagination guidée (où les gens s’imaginent eux-mêmes avec la nouvelle situation) Nous devons faire face au changement de comportement de chaque individu pour pouvoir entrer dans une nouvelle situation, pour que chaque individu assimile efficacement les avantages de l’existence des latrines dans ou auprès des foyers. La non motivation est ici le problème majeur de notre population cible. Comme nous l’avons mentionné, l’organisation d’activités de sensibilisation, de concours pour les méritants est une des meilleures solutions. Pourquoi ? Parce que quand une personne a été félicitée, a reçu une quelconque récompense en vue de ses efforts, les autres essaieront d’en faire de même. D’une part, c’est une stratégie de sensibilisation pour l’utilisation, l’entretien de latrines normalisées, et d’autre part, c’est un moyen efficace de faire augmenter le chiffre des ménages possédant de latrines, tout en diminuant le taux de maladies diarrhéiques. Certes, les infrastructures existent, le changement de comportement, la responsabilisation des autorités locales, de chaque ménage restent les objectifs à atteindre.

Dans le cadre des prises de responsabilisation de chaque auteur de changement de comportement, de style de vie pour une meilleure condition d’existence, nous avons essayé d’élaborer quelques suggestions. Ces suggestions s’appliquent à tous les niveaux, depuis le simple individu à partir des foyers, jusqu’aux autorités compétentes qui pourraient exister. Nous pensons que la prise de responsabilité de chaque entité pourra atteindre le changement de l’état des infrastructures et par conséquent, le niveau de vie de chaque ménage, voire l’ascendance vers le progrès social. Nous avons déduit qu’au moins, la situation en matière d’assainissement sera rénovée, améliorée pour que chaque individu puisse vivre dans la sérénité et dans la complaisance d’une condition de vie normalisée.

50

Dans le tableau suivant, nous verrons quelques suggestions dans le cadre de l’amélioration de l’assainissement pour le fokontany de Manjakandriana. Ce tableau se divise en quatre colonnes où nous pourrons voir quelques suggestions suivant chaque entité.

L’assainissement L’assainissement L’assainissement contribue à la L’assainissement génère des est essentiel à la dignité et au protège bénéfices santé développement l’environnement économiques social Des toilettes adéquates Chaque 1 dollar investi Le manque De nombreux secteurs réduisent dans l’assainissement d’assainissement productifs tels que Hommes et considérablement la génère environ 9 dollars compromet les l’agriculture, la femmes diarrhée, le choléra, la de bénéfice. investissements dans les production piscicole, la politiques pneumonie, les secteurs sociaux tels production d’énergie, infections par les vers et Ce que nous pouvons que l’éducation et la l’approvisionnement en la malnutrition. faire : santé. La réalisation des eau potable, les Allouer des fonds OMD sur la pauvreté, la transports, le tourisme, Ce que nous pouvons destinés à des secteurs faim, l’éducation et les processus industriels faire : publics spécifiques pour l’égalité entre hommes à grande échelle financer et promouvoir l’assainissement et et femmes dépend d’un dépendent de la qualité des approches l’hygiène; défendre les assainissement de l’eau compromise concernant le bénéfices économiques amélioré. par le manque changement de auprès des mandants et d’assainissement. comportement des confères Ce que nous pouvons (mobilisation faire : Ce que nous pouvons communautaire pour un Etablir un organe de faire : assainissement total et coordination national Protéger la qualité de marketing social) comprenant toutes les l’eau par le biais de parties prenantes telles services que des personnes et des d’assainissement ministères chargés de la améliorés et d’une santé, de l’éducation, de capacité de régulation et l’égalité entre homme et d’exécution plus femme ainsi que des importante. infrastructures, de l’aménagement et des finances.

51

Les épidémies Un manque Le manque Un manque diarrhéiques peuvent d’assainissement d’assainissement d’assainissement ONG compromettre et limite la durabilité des empêche le compromet la mettre fin à des moyens de changement social durabilité années de travail. Les subsistance. auquel travaillent les environnementale, et personnes en bonne ONGs. Lorsque les plus particulièrement la santé peuvent mieux Ce que nous pouvons besoins essentiels en qualité de l’eau et la capitaliser les faire : assainissement des biodiversité aquatique. interventions Créer une demande en individus sont économiques et systèmes satisfaits, ils peuvent Ce que nous pouvons sociales. d’assainissement en aborder leur besoin faire : aidant les stratégique à long Rechercher des Ce que nous pouvons communautés à en terme. interventions sanitaires faire : comprendre les mutuellement Intégrer bénéfices Ce que nous pouvons bénéfiques, améliorant l’assainissement et économiques. faire : la vie des plus démunis l’hygiène dans les Utiliser l’amélioration tout en conservant programmes ; aider la de l’assainissement l’environnement. Faire communauté à créer comme un point de pression sur le une demande de départ à la gouvernement pour toilettes. construction de la mettre en place des communauté et au installations adéquates renforcement de ses d’évacuation des capacités. vidanges.

Les élèves sont moins Les filles scolarisées Les filles continueront Les enfants pauvres absents et apprennent ont un meilleur avenir leurs études si elles des pays en voie de Enseignants mieux lorsqu’ils ne professionnel que les disposent de toilettes développement jouent souffrent pas de filles qui abandonnent réservées à leur usage. souvent dans des diarrhée ni l’école à la puberté en Des installations endroits dangereux où d’infections par des raison de l’absence de sanitaires amélioreront ils sont exposés aux vers. toilettes. considérablement les pathogènes fécaux, aux conditions de travail. poubelles et aux Ce que nous pouvons Ce que nous pouvons animaux nuisibles, ce faire : faire : Ce que nous pouvons qui représente un Leur enseigner que Plaider en faveur de faire : risque important pour l’utilisation de toilettes séparées pour Encourager les parents leur santé. toilettes et le lavage les personnes de sexe à unir leurs forces afin des mains féminin à l’école. de construire des Ce que nous pouvons maintiennent en installations sanitaires faire : bonne santé. Les pour l’école, utiliser Assurer que encourager à diffuser les positions pour l’éducation le message dans leur encourager les ONGs environnementale famille. et les entreprises insiste sur l’importance locales à travailler sur de l’assainissement. l’assainissement. Maintenir l’environnement scolaire propre et sûr.

52

Grâce à Avoir des toilettes au Des toilettes sont plus Les matières fécales l’assainissement et à sein du foyer pratiques pour la contaminent souvent Foyers l’hygiène, les enfants garantirait à la famille famille et plus l’approvisionnement en seront en meilleure trois heures par agréable pour les eau potable en raison santé et auront plus personne et par invités. La famille d’un manque de chances de semaine pour disposera de plus de d’assainissement. survivre, épargnant travailler, étudier ou temps pour travailler, les parents de se reposer 12 . réaliser des tâches Ce que nous pouvons grandes peines et des domestiques. Toute la faire : souffrances à leurs Ce que nous pouvons famille et Assurer l’isolation et la enfants. faire : particulièrement les sécurité des installations Investir dans des filles bénéficieront d’évacuation des Ce que nous pouvons toilettes, s’unir aux d’une plus grande excréments afin de faire : autres pour exiger des intimité et sécurité. protéger les ressources Investir dans des infrastructures en eau locales. toilettes et enseigner d’assainissement dans Ce que nous pouvons aux enfants des la communauté. faire : habitudes Communiquer aux hygiéniques telles responsables des que le fait de se laver ONGs travaillant les mains. dans la communauté que les toilettes et les installations pour se laver les mains sont une priorité.

Les articles seront Les bénéfices Le grand public n’est Les personnes plus précis et économiques de souvent pas conscient favorisées ne font Médias perspicaces si les l’assainissement sont de la manière dont le souvent pas le lien entre médias y reflètent la méconnus. Les manque les conditions de vie façon dont les médias soulignent d’assainissement malsaines des toilettes souvent les bénéfices limite les libertés et bidonvilles et les contribueront à une en termes de les opportunités des questions santé améliorée et à santé alors que les personnes de sexe environnementales qui une meilleure gains de temps et les féminin. y sont liées, ainsi que espérance de vie des coûts d’opportunité leurs conséquences sur enfants. sont également des Ce que nous pouvons la santé et la qualité des sujets d’articles faire : ressources en eau. Ce que nous pouvons importants. Mettre en lumière faire : dans les articles le Ce que nous pouvons Informer les lecteurs Ce que nous pouvons coût en termes faire : du fait que la santé faire : humains et de Insister sur la façon de la nation dépend Rédiger des articles développement d’un dont la couverture de l’assainissement. montrant le temps manque sanitaire des perdu à faire la queue d’assainissement. communautés aux toilettes défavorisées bénéficie à publiques ou à l’ensemble de la rechercher un peu société. Ne pas rendre d’intimité et les les pauvres différentes manières responsables de la dont ce temps pollution. pourrait être utilisé. Souligner les journées, ainsi que les opportunités touristiques perdues en raison de la maladie.

12 ONU EAU 2008 53

Section II : concernant la sensibilisation

Cette activité reste l’activité la plus exploitée, la plus favorisée puisqu’elle fait partie des moyens clés de réussite dans le cadre de l’IEC/CCC (Information, Education, Communication/ Communication pour le changement de comportement). Elle devrait se faire dans un délai non fragmenté en temps, mais dans un processus continu pour que les villageois ne puissent pas se défaire pendant un moment l’idée du sujet à évoquer. Etant donné que nous parlons d’une matière complexe : l’assainissement de base, l’instauration d’une nouvelle pratique en assainissement, nous ne pouvons pas nous éloigner de la théorie de changement de comportement. La sensibilisation tient une grande place dans cette théorie, elle participe à la compréhension de la nécessité du changement, le pourquoi du changement, c'est-à-dire les bénéfices si la population accepte et suit les changements. Souvent, l’idée de refoulement vient dans l’incompréhension d’une situation, de la non assimilation des besoins et des avantages quant au contexte établi, quant au sujet de discussion, quant au processus de changement. 54

Chapitre II : Présentation du nouveau concept pour l’amélioration de l’assainissement : « sanitation marketing »

Section I : Le Sanitation Marketing

Le « sanitation marketing » est l’ensemble des activités destinées à promouvoir les équipements ou services d’Eau, Assainissement et Hygiène. Ce concept vient de deux mots « sanitation » et « marketing ».

« Sanitation » est un mot anglais pour désigner le terme courant « assainissement », notamment pour évoquer le terme d’assainissement de base, c'est-à-dire tout ce qui a rapport avec les latrines : les différents éléments servant à sa construction. Comme nous l’avons défini dans la première partie, lorsque nous évoquons ce terme, nous faisons toujours référence aux latrines. Ce qui est vrai parce que nous parlons ici d’assainissement de base. C’est le fait gérer les excréta, c'est-à-dire de les mettre dans un endroit approprié afin d’éviter des conséquences néfastes donnant des répercussions sur la santé, sur l’environnement, sur l’ordre général de la société, sur l’économie.

Le terme « marketing », lui, désigne la science de la commerce, l’ensemble des techniques ayant pour objet d'évaluer les besoins et les intentions du consommateur et, en fonction de ces données, d'élaborer des stratégies afin de peser sur les décisions d'achat. Les premières techniques de marketing n'intervenaient qu'après la production et prenaient simplement en charge les biens du fabricant jusqu'au point de vente final. Aujourd'hui, le marketing a pris une importance beaucoup plus grande dans la stratégie des entreprises. Dans les grandes entreprises, le marketing précède la fabrication du produit. Il comprend des études de marché et le développement du produit, le design et les tests. La gestion du marketing comporte la planification, l'organisation, la direction et le contrôle de la prise de décision concernant les gammes de produits, la détermination du prix, la promotion et le service. Dans la majorité de ces domaines, le marketing a le contrôle total ; dans d'autres, comme l'élaboration de la gamme de produits, son rôle est essentiellement consultatif. En outre, le service marketing d'une entreprise a la charge de la distribution physique des produits, déterminant les circuits de distribution qui seront utilisés et supervisant le flux rentable de biens de l'usine au lieu de stockage. 55

Nous insistons sur le terme « marketing » qui est plutôt de type économique, mais comme nous le savons tous, nous ne pouvons négliger aucune matière, aucune science qui étudie des branches ayant des liens avec la société, avec la vie sociale. L’économie, art qui étudie la réduction des dépenses dans la gestion des biens, a de ce fait, un rapport direct avec la vie d’une société. Indissociablement, ce terme avec les autres sciences qui étudient la vie en société fait partie de la vie sociale. Nul ne peut s’y détacher. Au fait, le « sanitation marketing » est un système qui favorise tant les opérateurs économiques privés, les autorités locales que les bénéficiaires. Il existe donc des étapes à franchir pour atteindre les objectifs du « sanitation marketing » - Ciblage de la zone d’intervention : analyse de la situation dans la zone d’intervention. Ici, nous intervenons au sein du fokontany Manjakandriana de la commune rurale de Manjakandriana. - Identification : contact avec les partenaires. Ces partenaires sont plutôt du type financier, afin de promouvoir l’efficacité du projet. Nous parlons de : autorités locales, institutions financières, producteurs, points de vente, structures communautaires (associations…) - Etude et analyse de cas d’un secteur privé travaillant dans le secteur d’assainissement. - Proposition de projet pour la région d’intervention.

Dans le « sanitation marketing », les éléments à considérer sont : - analyse de marché : préférences des clients, volonté et capacité à payer, obstacle à l’utilisation et à l’achat, réponse au vrai besoin ; - disponibilité de produit ; - place bien étudiée ; - promotion de produit ; - prix abordable, facilité d’acquisition ; - pérennité des activités entreprises.

Pourquoi nous parlons de cela ? Parce qu’en cette matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement, ces trois branches ne peuvent se dissocier. Le nouveau projet « sanitation marketing » facilitera l’accès des bénéficiaires aux latrines normalisées : dalle lavable et nettoyée, avec les petites actions utiles, appelées en matière d’EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIÈNE : les PAFIs (petites actions faisables et importantes), donc, nous trouvons dans ce 56 projet l’introduction d’un système de lavage de mains : tippy tap (bouteille trouée au cou, attachée avec un corde, suspendu sur un support, et avec lequel, la personne l’utilisant peut se laver les mains avec un dispositif de désinfection : un savon ou de la cendre) ou bassin, ce qui est rarement remarqué.

Section II : Manjakandriana et projet d’assainissement

Manjakandriana a été le fokontany élu pour l’essai du nouveau projet en matière d’assainissement. Pourquoi nous avons choisi celui-ci ? Parce que ce fokontany a présenté la meilleure étude concernant le projet d’assainissement. Il présente favorablement l’étude puisque nous avons recensé dans ce fokontany un nombre intéressant d’opérateurs privés, aptes à introduire les produits utiles au nouveau projet. De par ce fait, le fokontany fera un modèle concernant le changement en matière d’hygiène et d’assainissement. Nous savons que près de 60% des ménages enquêtés possèdent des latrines, quelques uns possèdent même deux, mais le plus souvent non normalisées. Ce projet facilitera notre étude de mémoire puisqu’il nous aide dans l’amélioration de l’état des infrastructures sanitaires en matière d’assainissement. Le seul souci qui se pose dans la réalisation du projet, ou plutôt dans l’atteinte de son objectif, c’est le pouvoir d’achat des ménages. Nous avons étudié les produits, les prix, nous avons conclu avec les membres du village, dont les opérateurs privés, quelques chefs fokontany, la manière dont nous allons intervenir sur le projet. Notre approche a été participative, vu que le problème concerne la population entière. Nous avons dispensé des formations gratuites aux opérateurs privés économiques qui fabriqueront les dalles, et qui les vendront, une fois fabriquées, sur leur marché afin de dispenser aux bénéficiaires, à toute la population du fokontany la possibilité d’y accéder facilement.

57

Chapitre III : Présentation d’un projet d’assainissement pour le fokontany de Manjakandriana

Section I : Présentation du projet

I.1 : Objectifs L’assainissement contribuera à la réduction de la pauvreté à travers la réduction des maladies donc à travers la construction des latrines.

I.2 : Stratégies • Assurer l’éducation en assainissement et hygiène ; • Effectuer le ciblage et le suivi des activités de nettoyage ; • Garantir un état de santé favorable de toute la population ; • Assurer la prévention, la réaction rapide et l’atténuation de l’impact des maladies dues à la saleté ;

I.3 : Projets et activités prioritaires • Construire des latrines nettoyables et lavées • Mettre en œuvre des séances d’éducation concernant l’hygiène ; • Cibler les mères pour débuter l’adoption de l’hygiène (alimentaire, et corporelle) et d’assainissement au niveau de chaque famille; • Mettre en œuvre des activités de sensibilisation populaire ; • Promouvoir la campagne d’éducation sanitaire WASH sur tout le village : - lavage des mains avec du savon ; - utilisation des latrines lavables et nettoyées ; - préservation de la potabilité de l’eau du point de puisage à la consommation; • Former les habitants à la construction des latrines et douches ; • Fournir des matériels d’assainissement (balai, eau, pelles, …) et des habits adéquats pour le nettoyage (bottes, combinaisons et gants) • Aider les groupes cibles à intégrer l’hygiène corporelle / individuelle ; • Effectuer les séances d’IEC/CC (Information, Education, Communication pour le Changement de Comportement) ; 58

• Effectuer des visites systématiques au niveau d’un centre de santé pour un suivi médical (dentisterie, maladies infectieuses…) ; • Renforcer les actions en nettoyage ; • Mobiliser des ressources humaines à participer aux activités de nettoyage prévues ; • Mettre en place un système d’information de gestion DIORANO WASH (pour les animateurs) ; • Mettre en place des commissions thématiques « Stratégies de changement de comportement », « école », et « suivi-évaluation »

59

Thème Activités Acteurs / Calendrier Besoins Financement intervenants

Assainissement Nombre 1. Sensibilisation - Animateurs Systématique : total de la - équipement : 2. Création d’une sociaux ; - quotidiennement : • pelles et bêches population commission de - Socio- pour chaque famille • brouettes du surveillance Organisateur ; dans leur foyer ; • balais fokontany 3. Séances d’éducation - A chaque nécessité • râteaux sur l’hygiène et pour les • combinaisons l’assainissement - Agents de santé ; débroussaillages • gants 4. Equipement - Animateurs (aux alentours du • bottes (si 5. Campagne sociaux ; canal surtout) nécessaire) d’éducation - A chaque nécessité • masques sanitaire WASH +  projet concerné pour le nettoyage en • seau d’eau 6. Séances d’IEC/CCC avec : rotation des latrines • 7. Visites - Agents de santé ; publiques savon systématiques - Animateurs 8. Actions de sociaux ;  le nombre de ces nettoyage - Assistantes équipements dépend du 9. Mobilisation et sociales ; nombre de la population animation de villageoise active utilisant ressources humaines - Animateurs les latrines publiques. 10. Mise en place de coomunautaires commissions thématiques - Population villageoise 11. Construction de - Animateurs fosses à ordures sociaux ; - Socio- Organisateur ;

- Socio- Organisateur ; - Animateurs ;

- Population villageoise

60

Section II. Cadre logique du projet

I.O.V. Moyens de vérification Condition / hypothèse Acteurs/ intervenants

Finalité : - hygiène corporelle (nettoyage) Pas de maladies infectieuses, Population formée en Toute la population Normes en assainissement de - village propre dermatologiques, épidémiques, assainissement et hygiène villageoise base satisfaites d’origine hydrique Objectifs spécifiques : - présence de matériel de - rapport sur les fréquentations de - Les responsables sont formés - Population - Mise en œuvre des séances nettoyage centre de santé en Communication Sociale, en villageoise d’IEC/CC - atelier de formation - observation sur terrain animation sociale - Animateurs sociaux - Promotion de la campagne - inexistence de maladie - rapport sur l’état de santé des - Présence d’agent sanitaire sur - Agents de santé d’éducation sanitaire WASH d’origine hydrique ni en villageois en général terrain - Socio-organisateurs - Bon état de santé relation avec l’évacuation des - Existence de centre de santé excréta Résultats attendus : - latrines construites - rapport du centre de santé - matériels disponibles - Animateurs sociaux - Stratégie WASH accomplie - utilisation de savon ou d’autre présente dans le village sur les - population décidée à pratiquer (+ éducateurs - Diminution de maladies détergent tel que la cendre maladies (diarrhée, la stratégie WASH spécialisés) - Evolution croissante sur - adduction d’eau potable paludisme…) - compréhension de - Agents de santé l’apprentissage de l’hygiène et - visite médicale - observation sur terrain l’importance de la WASH - Population de l’assainissement - comportement individuel - existence de centre de santé villageoise - Nombre effectif de latrines utilisables, normalisées Activités : - séances d’IEC/CC accomplies - vérification sur terrain - sans activités braconnières - population - constructions de latrines - mise en place des fosses - nombre de latrines construites - les entités responsables villageoise - fourniture de matériels (éloignées du village) - ordures brûlées assurent la mise en place des - partenaires locaux d’assainissement - débroussaillage systématiquement latrines publiques - agents de santé - IEC/CC - latrines nettoyées et lavables - rapport du centre de santé du - existence de centre de santé - animateurs sociaux - Nettoyage systématique fokontany sur les maladies - Construction de fosses à infectieuses ordures - Construction d’étables 61

I.1 : Diagramme des problèmes

Manque de nourritures Faible productivité PAUVRETE

Diminution du Potentiel humain Diminution de main d’oeuvre

Mortalité juvénile élevée, + Maternelle (en cas de Le palu est très dangereux pour les Manque de source grossesse surtout) femmes enceintes d’entrée d’argent

Maladies infectieuses et dermatologiques Maladies infectieuses Biodiversité et économie (Gale, diarrhée…) (Paludisme, Peste, dengue...) dévalorisées

Collection d’eaux : milieu Normes en hygiène non favorable pour les Recrudescence des Environnement Maladies respectées moustiques rats, des maladies dégradé respiratoires

Education en hygiène Connaissance en Insalubrité Saleté Pollution insuffisante assainissement de base Défécation en inadaptée / inexistante plein air

62

I.2 : Diagramme des objectifs Productivité en hausse Réduction croissante de la pauvreté

Activités à plein temps

Potentiel humain assuré SANTE

Taux de mortalité moins élevé Entrée efficace en budget économique

Inexistence de maladies Inexistence de peste, paludisme, Biodiversité et économie infectieuses ni dermatologiques dengue… valorisées

Normes en hygiène respectées Inexistence des animaux Environnement Aucune maladie et insectes nuisibles respecté respiratoire

Education sanitaire Connaissance en Salubrité Propreté Latrines construites en hygiène adéquate assainissement de base assurée

63

I.3 : Diagramme des stratégies Réduction de la pauvreté

Développement humain

Diminution des maladies d’origine hydrique

Plan Potabilité de d’assainissement Lavage des mains Utilisation de l’eau du point de avec du savon ou latrines lavables et puisage à la autres détergents nettoyées consommation

Ressources Ressources Administration publique, Connaissance Changement de Habitudes et humaines financières entités politiques comportement attitudes

Information, Partenariat Mobilisation Organisation, Renforcement des Education, gestion et suivi capacités Communication

64

Section III. Importance de la santé, laquelle a des relations avec l’assainissement

III.1 : Santé communautaire :

• Approche : approche locale des problèmes de santé de la communauté, impliquant sa participation (approche participative) • Mise en œuvre : par un groupe associant les professionnels et la population villageoise • Priorité : promotion de la santé : « processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et d’améliorer celle-ci »

III.2 : Santé publique :

• Approche : de la collectivité et de l’administration => sous des aspects économiques, règlementaires et institutionnels (approche collective et administrative) • Mise en œuvre : selon la politique de santé • Priorité : protection de la santé de la collectivité (4è et 5è déclaration de Alma Ata)  4è déclaration : « la promotion et la protection de la santé des peuples sont la condition sine qua none d’un progrès »  5è déclaration : « les Hommes ont le droit et le devoir de participer individuellement et collectivement à la planification et à la mise en œuvre des mesures de protection sanitaire »

65

CONCLUSION

La construction de latrines améliorées contribuera à la réduction du taux de maladies diarrhéiques. Manjakandriana peut efficacement combattre la pauvreté grâce à l’amélioration de l’approche en assainissement, c'est-à-dire à la construction de latrines hygiéniques. Le taux de maladies, l’absentéisme à l’école et au travail diminueront du fait de l’existence de moyens tels que les latrines lavables et nettoyées. L’accès à des latrines hygiéniques favorise considérablement à l’accès à des conditions de vie décente. Madagascar fait déjà partie des pays qui entrent dans le développement à travers l’élaboration de documents cadres tenant pour guide des programmes notamment sociaux de la Nation. Le MAP en est un exemple qui illustre bien la programmation des activités pour chaque région, chaque responsabilité pour chaque entité et pour chaque individu. L’idée est de partager des rôles, de responsabiliser tous les Malgaches pour que chacun puisse apprécier la valeur des travaux, des efforts fournis. Toutefois, nous ne devons pas négliger la malnutrition infantile qui est un bon indicateur du fardeau d’infection auquel les jeunes enfants sont confrontés. En d’autres termes, il s’agit d’un indicateur de propreté, de bonne hygiène domestique (y compris l’alimentation hygiénique des enfants) et de bonne utilisation de l’eau et de bonnes conditions sanitaires. C’est au niveau de cet indicateur, la malnutrition, qui devrait donc figurer dans les projets similaires tels que les projets d’assainissement et/ou d’hygiène afin de maximiser les bénéfices, puisque ensemble, ils feront effet sur la santé qui est primordiale. La pauvreté et la densité de population jouent bien entendu un rôle et compliquent la pratique d’une hygiène de qualité pour les familles. Dans les zones urbaines à forte densité de population, plus qu’ailleurs, la santé et la croissance des enfants sont menacées par les matières fécales présentes dans l’environnement et surtout par les fèces des autres enfants. Globalement, l’amélioration de la santé signifie que davantage de temps est consacré aux activités génératrices de revenus (AGR) et moins d’argent aux dépenses de santé. L’absentéisme scolaire dû à la maladie diarrhéique diminue (3,5 millions de jours d’école perdus) et l’accès aux installations d’assainissement dans les écoles incite davantage d’enfants, notamment de filles, à poursuivre leur scolarité. L’amélioration de celle-ci développe ensuite le potentiel pour exercer des Activités Génératrices de Revenus à l’âge adulte.

66

Avec un assainissement de base adéquat, les femmes bénéficient d’une meilleure santé, d’une plus grande dignité et de plus d’intimité. Un assainissement amélioré contribue à lutter contre la pauvreté et valorise l’environnement des ménages comme des communautés.

L’évaluation de l’état de l’hygiène, de l’assainissement et de l’approvisionnement en eau est une tâche réputée difficile. Les Nations Unies produisent des chiffres chaque année sur la proportion de gens ayant un « meilleur » accès à l’eau et à des conditions sanitaires. Ces statistiques donnent peu ou pas d’informations sur la proximité de ces services par rapport à l’endroit où ces gens habitent, ni sur la qualité ou la propreté de ces services, leur fiabilité ou la façon dont ils sont utilisés et entretenus. De nombreuses personnes pensent que le simple fait de fournir un approvisionnement en eau fraîche et propre suffira à considérablement réduire les maladies liées à l’eau. Ce que la plupart des gens ne savent pas, c’est que des pratiques d’hygiène saines et un accès à l’assainissement de base sont cruciaux pour combattre les principales menaces pour la santé des enfants de moins de cinq ans, en particulier la diarrhée. Environ 88% de toutes les contaminations de diarrhée dans le monde sont dues à un approvisionnement en eau insalubre, à l’absence de pratiques d’hygiène saines et à des dispositifs d’assainissement de base rudimentaires (Fewtrell et al. 2005). Et le problème est d’une grande ampleur : aujourd’hui, le nombre de ceux qui n’ont pas accès à l’assainissement de base est presque deux fois plus élevé que ceux qui n’ont pas d’approvisionnement en eau (ONU 2005). Au cours des dernières années, l’assainissement a trouvé sa place dans l’agenda de la politique internationale. En 2002, l’assainissement a été intégré aux OMD et plus spécifiquement à l’OMD 7, Cible 10, qui vise à réduire de moitié « d’ici 2015, la proportion des personnes n’ayant pas d’accès durable à de l’eau potable et à un assainissement de base».

Voici pourquoi nous avons besoin de parler de l’assainissement, de construction de latrines : parce que l’enjeu de l’eau potable et de l’assainissement n’est pas seulement l’hygiène et la maladie ; c’est aussi la dignité. En se soulageant dans des endroits dangereux, nous courrons le risque de contracter une maladie des voies urinaires ou de se faire harceler ou violer. Nombre d’exemples montrent que l’estime de soi repose en premier lieu sur l’accès à des toilettes salubres et convenables. C’est la raison pour laquelle, nous devons faire en sorte que tout un chacun ait accès à des installations sanitaires convenables. En effet, toute personne a le droit de mener une vie saine et de vivre dans la dignité. En d’autres termes, tout le monde a droit à l’assainissement de base.

67

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

Partie I : Présentation des concepts théoriques ...... 5

Chapitre I : Définition de la notion de pauvreté ...... 5

Section I : Caractéristiques de la pauvreté ...... 5 I.1 : Niveau de pauvreté mesuré par le taux de pauvreté en calories ...... 5 I.2 : Profil de pauvreté ...... 6

Section II : Les facteurs déterminants de la pauvreté ...... 6 II.1 : La santé ...... 6 II.2 : L’éducation ...... 7

Section III : Les conséquences de la pauvreté ...... 8

Chapitre II : Le développement et les outils mis en place pour sa promotion ...... 9

Section I : A travers les documents cadres ...... 9 I.1 : Objectif du Millénaire pour le Développement ...... 9 I.2 : Le Madagascar Action Plan ...... 10

Section II : Les théories de développement ...... 11 II.1 : A travers l’éducation ...... 11 II.1.1 : Durkheim : « Sociologie et Education » ...... 11 II.1.2 : Friedrich Froebel ...... 11 II.2 : La communication ...... 13 II.3 : La théorie de changement de comportement de Prochaska ...... 16 Chapitre III : Le développement à travers l’assainissement...... 18

Section I : L’assainissement à travers la construction des latrines : situation globale .. 18 I.1 : Définition de l’assainissement de base ...... 18 I.2 : Définition de l’assainissement général ...... 18 I.3 : Définition du terme « latrine » ...... 18 I.4 : Quelques terminologies ...... 19

68

Section II : Les interventions de HIP dans la promotion de l’assainissement ...... 20 II.1 : Hygiene Improvement Project ...... 20 II.2 : Type d’assistance du projet ...... 21 II.3 : Intervenir à grande échelle ...... 22 Section III : Les activités dans la promotion de l’assainissement : L’éducation dans la sensibilisation ...... 23 Partie II : Expérimentation sur les recherches ...... 24

Chapitre I : Présentation de la société d’étude ...... 24

Section I : Commune Rurale de Manjakandriana ...... 24 I.1 Localisation ...... 24 I.2 Historique ...... 24

Tableau 2 : situation de la commune en assainissement ...... 27 Section II : Etude de la population ...... 28 II.1 : Le type de la population et ses caractéristiques ...... 28 Tableau 3 : caractéristiques de la population ...... 28

II.2 : Diagnostic du problème de la société ...... 29

Chapitre II : Les recherches méthodologiques ...... 30

Section I : La phase préparatoire ...... 30 I.1 : La documentation ...... 30 I.2 : Les réunions ...... 31 I.3 : L’élaboration des questionnaires ...... 31

Section II : La phase de réalisation ...... 32 II.1 : L’accompagnement aux activités de suivi sur la labellisation des CSB et écoles amis de WASH ...... 32 II.2 : Etat des lieux sur l’implantation des infrastructures sanitaires ...... 32 II.3 : Les recherches ...... 35

Section III : La finalisation ...... 39

69

Chapitre III : Interprétation des résultats ...... 40 Section I : Les résultats relatifs aux conditions de vie des ménages du fokontany ...... 40 Tableau 4 : représentation du niveau d’étude de la population en général ...... 41 Section II : Accès des ménages enquêtés aux infrastructures sanitaires en matière d’assainissement ...... 43 Tableau 5 : Situation de la commune en assainissement ...... 43 Section III : Les facteurs motivants et bloquants des ménages sur la perception du changement en assainissement ...... 45 SUGGESTIONS Partie III : Suggestions ...... 48 Partie III : Suggestions ...... 48 Chapitre I : Suggestions ...... 48 Section I : accès aux infrastructures sanitaires ...... 48 Section II : concernant la sensibilisation ...... 53 Chapitre II : Présentation du nouveau concept pour l’amélioration de l’assainissement : « sanitation marketing » ...... 54 Section I : Le Sanitation Marketing ...... 54

Section II : Manjakandriana et projet d’assainissement ...... 56

Chapitre III : Présentation d’un projet d’assainissement pour le fokontany de Manjakandriana ...... 57

Section I : Présentation du projet ...... 57 I.1 : Objectifs ...... 57 I.2 : Stratégies ...... 57 I.3 : Projets et activités prioritaires ...... 57 Section II. Cadre logique du projet ...... 60 I.1 : Diagramme des problèmes ...... 61 I.2 : Diagramme des objectifs ...... Erreur ! Signet non défini. I.3 : Diagramme des stratégies ...... 63 Section III. Importance de la santé, laquelle a des relations avec l’assainissement ...... 64 III.1 : Santé communautaire : ...... 64 III.2 : Santé publique : ...... 64

CONCLUSION ...... 65

70

71

72

73

74

75

I

ANNEXES

I

A- Fiche enquête

Module: Assainissement

Nombre de personnes dans le ménage AS1. Avez-vous accès à des latrines? 1. oui 2. non --> AS1a AS1a. Où faites-vous vos besoins? 1. dans la nature 2. dans ou près du canal d'Imady 3. autre AS2a. Utilisez-vous cette latrine? 1. oui --> AS2b 2. non --> AS3a AS2b. Si oui, quelle latrine? 1. partagée par 1 seul ménage 2. partagée par plusieurs

ménages 3. publiques 4. autre AS3a. Avez-vous des latrines 1. oui --> AS3b1 2. non --> AS3c AS3b1. si oui, combien 1. pour un seul ménage 2. pour plusieurs ménages AS3b2. Si non pourquoi? 1. coutumes 2. par habitude 3. pas de main d'œuvre 4. pas d'argent 5. pas urgent 6. pas nécessaire 7. autre Observation AS4a. Quel type d'installation sanitaire le ménage utilise- t-il principalement pour ses aisances? 1. Cabinet avec siège anglais 2. Latrines à la turque 3. Latrines avec dalle nettoyable 4. tinette 5. trou ouvert 6. dans la nature 7. Canal d'Imady 8. autre AS4b. Comment s'évacuent les excréta du ménage? 1. fosse septique 2. raccordement à égout 3. double fosse 4. fosse étanche 5. fosse simple 6. Canal d'Imady 7. autre AS5. Où mettez-vous les selles des enfants? 1. laisser sur place 2. jeter dans la nature 3. jeter dans la latrine 4. enfouir dans le sol 5. Canal d'Imady 6. autre AS6. Par qui ou quoi avez-vous appris à utiliser les 1. vous-même

II latrines? 2. à l'école 3. la famille 4. action IEC 5. personnel de santé 6. ONG 7. radio/télé 8. autre Observation AS7a. Les latrines sont-elles propres? 1. Oui --> AS7e 2. non AS7b. Les latrines ont-elles des toitures? 1. Oui 2. non AS7c. Les latrines ont-elles des murs? 1. Oui 2. non AS7d. Utilisez-vous des matériels de nettoyage 1. Oui 2. non AS7e. Si oui lequel 1. eau 2. balai 3. feuilles d'arbre 4. herbes 5. autre AS7f. Qui lave habituellement votre latrine? 1. domestique H 2. domestique F 3. la fille 4. le fils 5. conjoint 6. conjointe 7. autre (H ou F) AS8a. Combien de fois lavez-vous votre latrine 1. a chaque utilisation 2. une fois par jour 3. tous les /__/ jours 4. jamais AS8b. Comment la lavez-vous? 1. avec de l'eau 2. avec de l'eau et produit nettoyant 3. autre

III

B- Démographie et société

Chefs de NOMBRE DE POPULATION PAR TRANCHE D’ÁGE famille FOKONTANY TOTAL 0-1a 1-2 a 2-3 a 3-6 a 6-10 a 10-15 a 15-18 a 18-25 a 25-35 a 35-60 a >60 a H F H F H F H F H F H F H F H F H F H F H F H F Ambohibao 761 701 17 13 15 18 26 26 71 63 81 86 106 82 58 59 88 62 104 92 149 158 46 52 1472 Ambohiboromanga 154 28 17 22 24 25 21 17 41 53 65 75 61 53 33 31 41 41 59 56 73 88 23 17 936 Ambohimahandry 386 424 9 5 9 7 9 5 26 19 32 45 42 48 27 26 50 44 59 65 99 129 24 31 810 Ambohimiadana 112 25 4 9 6 9 4 13 33 29 17 44 37 33 16 40 36 58 28 51 65 63 14 17 626 Ampiadianombalahy 242 59 12 17 12 17 3 11 55 52 83 74 74 78 54 54 76 70 93 108 148 153 18 38 1300 Andranomangatsiaka 843 206 8 5 7 4 7 4 18 16 33 17 29 29 14 17 29 20 30 33 47 50 11 11 439 Anosiarivo 298 306 13 6 12 11 7 11 26 23 25 29 30 34 18 20 34 36 39 38 70 80 24 18 604 Anosimanarivo 73 14 56 5 7 1 5 5 12 16 15 17 15 22 18 18 23 26 21 17 45 47 11 10 412 Antanibe 116 28 10 3 9 8 11 5 26 39 51 40 46 55 24 24 36 37 62 46 84 79 19 23 737 Antanimarina 279 254 7 5 6 5 8 7 26 20 40 34 43 23 19 17 31 18 34 40 51 48 14 17 513 Antsahamaina 335 72 29 41 22 36 41 41 82 75 91 122 107 113 96 100 106 94 156 157 218 176 47 73 2023 Antsahamalaza 144 52 9 10 8 12 18 6 32 53 61 42 36 48 17 28 44 47 17 70 75 104 89 43 869 Antsakambahiny 376 357 12 12 5 7 8 9 30 23 29 50 48 50 27 21 46 30 53 42 88 92 30 23 735 Betambatra 130 35 4 5 8 5 4 7 24 25 45 33 36 43 24 33 52 38 34 48 77 78 22 27 672 Betsitoavina 208 39 17 21 20 11 25 23 54 63 74 88 70 62 43 52 56 63 65 70 136 133 29 32 1207 Fiadanana 533 466 13 11 19 11 28 13 22 30 48 59 80 53 48 26 54 45 66 64 107 107 48 47 999 Fieferana 187 47 18 11 15 14 11 16 39 43 61 55 72 64 54 48 60 53 56 68 107 110 21 48 1044 Mahatafandry 183 157 1 4 3 9 8 1 12 11 11 12 29 19 13 7 16 19 20 23 45 40 8 18 329 Manjakandriana 193 69 12 7 13 13 7 18 25 33 43 34 40 57 30 34 69 97 83 93 151 169 28 41 1097 Manakasikely 120 15 11 13 5 10 12 7 28 22 32 27 21 38 19 13 23 25 49 50 71 63 11 11 561 Marinjara 89 14 3 9 6 3 6 9 17 19 28 35 43 25 30 12 31 22 28 33 56 46 9 11 481 Samia 479 469 14 7 18 10 15 6 33 31 44 47 55 69 42 39 56 44 50 54 128 126 24 36 948 Soavinandriana 68 19 1 6 4 3 5 3 17 11 25 13 10 27 7 14 31 20 34 27 49 48 10 11 376 Volavy 173 58 14 10 15 21 13 10 33 38 56 53 52 60 40 29 67 58 72 77 108 107 11 30 974 TOTAL 6482 3914 311 257 268 270 302 273 782 807 1090 1131 1182 1185 771 762 1155 1067 1312 1422 2247 2294 591 685 20164 Source des données : Fiche de ménages des 24 fokontany Situation : Août 2008

IV

C- Article sur le droit à l’approvisionnement en eau potable et assainissement

CHAPITRE IV

DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ET DE L'ASSAINISSEMENT

COLLECTIF DES EAUX USEES DOMESTIQUES

SECTION I

DU SERVICE PUBLIC DE L’EAU POTABLE ET DE L’ASSAINISSEMENT

COLLECTIF DES EAUX USEES DOMESTIQUES

ARTICLE 37 : Le service public de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement collectif des eaux usées domestiques, appelé au sens du présent chapitre "service public de l'eau et de l'assainissement", est un service d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement collectif des eaux usées domestiques fourni au public, c'est à dire à tout usager, personne physique ou morale de droit public ou privé, avec obligations de service public définies dans des cahiers des charges.

Le service universel de l’approvisionnement en eau potable est l’attribut du service public basé sur l’obligation de fourniture à tous les usagers d’une quantité minimum et d’un service minimum d’eau potable.

Les principes et l’organisation de ce service universel de l’approvisionnement en eau potable sont fixés par décret.

Un système d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement collectif des eaux usées domestiques ou système, est l'ensemble des installations et des infrastructures destinées à fournir de l’eau potable et/ou des services d'assainissement collectif des eaux usées domestiques sur une aire géographique donnée : installations de captage, de prélèvement et de traitement assimilées à la production de l’eau; installations de transport; infrastructures de distribution et de branchement pour l’eau potable; infrastructures de transport tels que les égouts et infrastructures de traitement et d’épuration pour l’assainissement.

ARTICLE 38 : Toute eau livrée à la consommation humaine doit être potable.

Une eau potable est définie comme une eau destinée à la consommation humaine qui, par traitement ou naturellement, répond à des normes organoleptiques, physico-chimiques, bactériologiques et biologiques fixées par décret.

V

D- Extrait d’article du journal Le Quotidien du 05 janvier 200

VI

E- Extrait d’article sur l’accès à l’eau potable dans le MAP

VII

F – Extrait d’article sur les pratiques hygiéniques dans le MAP

VIII

G – Système général de la communication par Shannon et Weaver

IX

Volanirina Hanta RAHARIJAONA Née le 28 février 1987 à Andraharo - Ambohimanarina

Lot III H 70 Bis Ouest Ambohijanahary – Antananarivo 101 033 13 352 13 - 032 40 286 30 - 020 24 389 10 [email protected]

ETUDES ET DIPLOMES

2008 : 3 ème année en Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement – Ankatso (Département Sociologie) Spécialisation : Socio-organisation 2005 : Baccalauréat (série C) 2002 : Diplôme d’Etudes en Langue Française (DELF I) 1999-2001 : Etudes en langue française à l’Alliance Française de Tananarive

FORMATIONS 2008 : • Octobre – Décembre : Consultante MC2S (Malagasy Consulting Solutions and Services) • Avril : Organisatrice assistante de la Conférence de la Revue Sectorielle en Eau et Assainissement à NLIM Iavoloha • Janvier – Février : Consultante sur l’étude de projet d’Hygiène et d’Assainissement (Ambatomanjaka Miarinarivo) 2007– 2008 : • Décembre – Janvier : Formation sur la conception d’un projet de développement communal • Formation sur la budgétisation d’un projet (ONG Famonjena)

X

STAGES • Janvier – Avril 2009 : Stagiaire sur l’étude des impacts de l’assainissement à Hygiene Improvement Project (HIP) (Mémoire de fin d’études) • Décembre 2007 – Mars 2008 : Premier responsable en tant que Socio-Organisateur dans la Commune Rurale d’Ambatomanjaka Miarinarivo « Réhabilitation humaine et réinsertion socio-économique de la population d’Ambatomanjaka » (ONG Famonjena) • Juillet 2007 : Stage d’acquisition et de connaissance des pratiques professionnelles à l’ONG Tsara Manasoa « Défense des Droits de l’Homme – Détenus » • Juin 2007 : Stage d’acquisition et de connaissance des pratiques professionnelles au Centre de Récupération et Education Nutritionnelles Ambulatoires (CRENA) à Antohomadinika «Prise en charge familiale en matière nutritionnelle et institutionnelle » (ONG Terre Des Hommes) • Décembre 2006 – janvier 2007 : Stage communal à la Commune Rurale de « Système de développement communal par niveau et structure » (CSBII – Mairie – ONG) • Novembre 2006 : Stage d’observation et de participation au Centre Médico-Social : «Prise en charge et assurance des travailleurs, cas du CMS de la JIRAMA à Antanimena » • Juin 2006 : Stage d’observation et de participation à l’Institut Médico-éducatif Equilibre « Le handicap moteur : éducation et réinsertion des enfants de l’IME »

CONNAISSANCES : • Langues Langue Ecrit Oral Malagasy Bien Bien Français Excellent Excellent Anglais Bien Bien

• Informatiques - Bureautique : Word, Excel, Publisher - Traitement d’images : Ulead Vidéo Studio, Pinnacle - Présentation : Power Point - Internet

XI

RESUME

L’assainissement reste encore un des sujets majeurs, les plus importants pour des années à venir. Plus de 2,6 milliards de personnes, soit approximativement 40% de la population mondiale, ne disposent pas du minimum considéré pour acquis : des toilettes. L’objectif fixé cette année est de sensibiliser sur cette crise et d’encourager les actions, les réponses à cette problématique. Etendre la couverture sanitaire ne requiert aucune grande découverte scientifique. Le savoir-faire est disponible : création de la demande, mobilisation des communautés, appel au désir de commodité, de propreté, de sécurité, d’intimité, de fierté et de prestige. L’immobilisme ne changera rien, mais avec une volonté politique, la réalisation de plus grands progrès en termes d’assainissement est possible, même dans les pays les plus pauvres.

La contribution de l’assainissement à la lutte contre la pauvreté est alors un sujet intéressant qui mérite une attention particulière pour pouvoir constater qu’effectivement, l’assainissement tient un grand rôle dans le développement, dans la lutte contre la pauvreté. Le fokontany de Manjakandriana peut très bien facilement accéder à une amélioration de l’état des infrastructures sanitaires vu le dynamisme des leaders. Manjakandriana a non seulement le potentiel mais aussi les avantages.

- Nombre de pages : 77 - Nombre de parties : 3 - Nombre de chapitres : 9 - Nombre de sections : 23 - Nombre de mots : 18636