Les Activites De Blanchiment Des Organisations Criminelles Italiennes
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DEPARTEMENT DE RECHERCHE SUR LES MENACES CRIMINELLES CONTEMPORAINES © 2002 Université de Paris Panthéon-Assas – Paris II UNIVERSITE PANTHEON ASSAS – PARIS II DEPARTEMENT DE RECHERCHE SUR LES MENACES CRIMINELLES CONTEMPORAINES LES ACTIVITES DE BLANCHIMENT DES ORGANISATIONS CRIMINELLES ITALIENNES Mémoire présenté dans le cadre du Diplôme d’Université (D.U.) de 3e Cycle Analyse des Menaces Criminelles Contemporaines par Claudio BELISARIO sous la direction de M. Xavier RAUFER 1 DEPARTEMENT DE RECHERCHE SUR LES MENACES CRIMINELLES CONTEMPORAINES © 2002 Université de Paris Panthéon-Assas – Paris II SESSION 2000-2001 LES ACTIVITES DE BLANCHIMENT DES ORGANISATIONS CRIMINELLES ITALIENNES INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : LES ACTIVITES DE BLANCHIMENT DES MAFIAS ITALIENNES. I.1. REVENUS CRIMINELS ET PRATIQUES DE BLANCHIMENT DE COSA NOSTRA. I.1.1. LES REVENUS CRIMINELS DE COSA NOSTRA I.1.1.1. L’extorsion de fonds : la collecte du Pizzo. I.1.1.2. La collusion avec les partis politiques, les marchés publics arrangés et les détournements des subventions italiennes et européennes. I.1.1.3. Trafic international de stupéfiants et blanchiment. I.1.2. LES PRATIQUES DE BLANCHIMENT DE COSA NOSTRA. I.1.2.1. Le blanchiment au travers du contrôle des activités agricoles en Sicile. I.1.2.2. L’internationalisation des investissements de Cosa Nostra. I.1.2.3. Trois grandes figures de blanchisseurs au profit de Cosa Nostra : Sindona, Calvi et Gelli. I.1.2.4. Le cas Silvio Berlusconi : proximité ou collusion avec Cosa Nostra ? I.2. REVENUS CRIMINELS ET PRATIQUES DE BLANCHIMENT DE LA CAMORRA. I.2.1. LES REVENUS CRIMINELS DE LA CAMORRA. I.2.1.1. Le trafic de stupéfiants. I.2.1.2. La contrebande de cigarettes. I.2.1.3. Le détournement des fonds publics et la corruption des élus locaux. I.2.1.4. Les fraudes agro-alimentaires et le trafic de déchets. I.2.1.5. Les loteries clandestines, les courses et les paris clandestins. I.2.2. LES PRATIQUES DE BLANCHIMENT DE LA CAMORRA. I.2.2.1. Les investissements immobiliers et l’industrie du tourisme. I.2.2.2. La prise de contrôle d’établissements de jeux : l’exemple de la Sofextour. I.2.2.3. Une véritable stratégie économique : l’exemple de l’Alleanza di Secondigliano. 2 DEPARTEMENT DE RECHERCHE SUR LES MENACES CRIMINELLES CONTEMPORAINES © 2002 Université de Paris Panthéon-Assas – Paris II I.3. REVENUS CRIMINELS ET PRATIQUES DE BLANCHIMENT DE LA ‘NDRANGHETA. I.3.1. LES REVENUS CRIMINELS DE LA ‘NDRANGHETA. I.3.1.1. Le racket des commerçants et des petits entrepreneurs. I.3.1.2. La mainmise sur le secteur agricole et les fraudes aux subventions européennes. I.3.1.3. L’infiltration mafieuse des secteurs de la construction, de la santé et des marchés publics. I.3.1.4. L’utilisation de la franc-maçonnerie calabraise par la ‘Ndrangheta. I.3.2. LES PRATIQUES DE BLANCHIMENT DE LA ‘NDRANGHETA I.3.2.1. Un parasitisme étendu à la plupart des secteurs de l’économie calabraise. I.3.2.2. L’utilisation à des fins de blanchiment des établissements bancaires locaux. I.3.2.3. Une stratégie de développement national et international étroitement liée au trafic de stupéfiants. I.4. REVENUS CRIMINELS ET PRATIQUES DE BLANCHIMENT DE LA CRIMINALITE ORGANISEE DES POUILLES (SACRA CORONA UNITA). I.4.1. LES REVENUS CRIMINELS DE LA DE LA CRIMINALITE ORGANISEE DES POUILLES. I.4.1.1. L’extorsion de fonds et l’usure. I.4.1.2. La contrebande de cigarettes. I.4.1.3. Le trafic de stupéfiants. I.4.1.4. Les machines à sous (Video Poker). I.4.2. LES PRATIQUES DE BLANCHIMENT DE LA CRIMINALITE ORGANISEE DES POUILLES. DEUXIEME PARTIE : EVOLUTION ET DEVELOPPEMENT DES MAFIAS ITALIENNES II.1. EVOLUTION ET DEVELOPPEMENT DE COSA NOSTRA II.1.1. De la mafia des Jardins à la création de la Commission Régionale (1860-1957). II.1.2. Le trafic de stupéfiants et l’essor des activités de blanchiment (1957-1981). II.1.3. La stratégie militaro-terroriste des Corléonais (1981-1992). II.1.4. Vers une Cosa Nuova (depuis 1994). II.2. EVOLUTION ET DEVELOPPEMENT DE LA CAMORRA. II.2.1. Une organisation criminelle aux origines urbaines. II.2.2. Le tournant de 1974 : l’alliance avec Cosa Nostra pour le trafic de stupéfiants. II.2.3. La Camorra aujourd’hui. II.3. EVOLUTION ET DEVELOPPEMENT DE LA ‘NDRANGHETA. 3 DEPARTEMENT DE RECHERCHE SUR LES MENACES CRIMINELLES CONTEMPORAINES © 2002 Université de Paris Panthéon-Assas – Paris II II.4. EVOLUTION ET DEVELOPPEMENT DE LA CRIMINALITE ORGANISEE DE LA REGION DES POUILLES (SACRA CORONA UNITA). II.4.1. La structuration d’une criminalité organisée dans la région des Pouilles (1950-1981). II.4.2. La naissance de la Sacra Corona Unita (1981-1991). II.4.3. Crise des Balkans et développement de la criminalité organisée des Pouilles (1991-2001). REPERES CHRONOLOGIQUES BIBLIOGRAPHIE RESSOURCES INTERNET INDEX DES NOMS CITES TROMBINOSCOPE Quelques figures célèbres de Cosa Nostra Quelques figures célèbres de la Camorra Quelques figures célèbres de la ‘Ndrangheta Quelques figures célèbres de la criminalité organisée des Pouilles (Sacra Corona Unita) 4 DEPARTEMENT DE RECHERCHE SUR LES MENACES CRIMINELLES CONTEMPORAINES © 2002 Université de Paris Panthéon-Assas – Paris II I N T R O D U C T I O N Une étude, réalisée en novembre 2001, par la fondation CENSIS, considère que l’économie souterraine représente désormais près de 20 % du produit intérieur brut de l’Italie. En novembre 2000, un autre rapport, rédigé cette fois par la Confédération générale du Commerce (Confcommercio) italienne indique que le produit économique des mafias italiennes représente environ 15 % du P.I.B. de l’Italie soit près de 834 milliards d’Euros. Le patrimoine détenu par les mafieux est estimé par cette dernière étude à 5,5 milliards d’Euros, soit 6 à 7 % de la richesse nationale italienne disponible. Toujours selon la Confcommercio, 20 % des sociétés commerciales et 15 % des entreprises manufacturières italiennes seraient sous la coupe d’intérêts mafieux. En termes de chiffre d’affaires comparé, la deuxième entreprise d’Italie après le conglomérat public IRI, serait donc le crime organisé. Le rapprochement de ces deux analyses autorise à penser que deux tiers de la richesse produite par l’économie souterraine italienne sont en fait issus de l’économie d’origine criminelle1. Hypothèse d’autant plus vraisemblable dans la mesure où l’étude du CENSIS précise que les deux régions les plus concernées par l’économie souterraine sont la Sicile et la Campanie. Ces deux études estimatives illustrent en tout cas le poids considérable pris, dans la vie économique et sociale de l’Italie, par les quatre grandes organisations criminelles italiennes : la Cosa Nostra sicilienne, la Camorra napolitaine, la ‘Ndrangheta calabraise et la criminalité organisée des Pouilles (Sacra Corona Unita). Contrairement aux pratiques de blanchiment du grand banditisme et de la criminalité de droit commun, les affaires menées par les mafias italiennes s’inscrivent sur le long terme. Elles participent à la pérennisation de l’entreprise mafieuse qui transcende les individualités des ses différents chefs. Les mafieux peuvent être interpellés, la structure criminelle mafieuse demeure et se régénère alors qu’un groupe de malfaiteurs classique se disperserait et disparaîtrait rapidement à la suite d’interpellations. Passant presque sans transition du vol de chevaux au trafic international d’héroïne, les organisations criminelles italiennes ont vu de surcroît leurs bénéfices exploser à partir de la fin des années 1950. Autrefois étroitement liés à la mainmise d’un clan sur un territoire, les revenus criminels mafieux proviennent désormais d’un spectre d’activités et d’opérations largement internationalisées. L’emprise mafieuse se retrouve aujourd’hui autant dans les grandes filières classiques de trafics illicites (stupéfiants, armes de guerres, cigarettes de contrebande, oeuvres d’art volés), que dans des affaires criminelles plus inattendues : circuits clandestins d’exportation de déchets industriels et hospitaliers, fraudes aux subventions agricoles européennes (huiles, viandes et agrumes), détournements de l’aide au développement régional, rackets d’entrepreneurs et prêts usuriers, arrangements d’appels d’offres pour les marchés publics et les grands travaux d’infrastructure. 1 « Italie : l’économie souterraine approche le cap des 20 % du PIB », in Les Echos, 22 novembre 2001. 5 DEPARTEMENT DE RECHERCHE SUR LES MENACES CRIMINELLES CONTEMPORAINES © 2002 Université de Paris Panthéon-Assas – Paris II Depuis la fin des années 1960, les capitaux accumulés par ces activités mafieuses sont blanchis avec les moyens les plus modernes mis à disposition par le système financier et monétaire international. La délimitation stricte entre activité licite et illicite est devenue en conséquence de plus en plus difficile à tracer. L’accumulation primaire tirée d’un revenu criminel telle que la pratiquait des chefs mafieux comme Salvatore (Toto) Riinà2 laisse la place à des comportements beaucoup plus dynamiques où les liquidités sont rapidement bancarisés par le biais de prête-noms et de conseillers financiers complices. Deux exemples traduisent cette adaptation des pratiques de blanchiment à la sphère financière et boursière : dans les années 1970- 1980, on prête aux mafias italiennes l’acquisition massive d’obligations et d’actions sur la place boursière milanaise, et dans les années 1980-1990, ces dernières auraent joué un rôle décisif dans les importants achats de bons du trésor, qui permettaient de financer le déficit public italien3. Paradoxalement, certains journalistes interprètent cette dissimulation progressive du périmètre réel des organisations criminelles italiennes comme un aveu de faiblesse de la part de ces dernières, précurseur d’un déclin pourtant déjà, à tort, si souvent annoncé4. Si d’un point de vue médiatique et sécuritaire immédiat (taux d’homicide, nombre d’arrestations et de condamnations pénales), une organisation comme Cosa Nostra peut sembler affaiblie, une lecture attentive des événements pourrait montrer au contraire un délitement progressif de l’appareil répressif anti-mafia italien face à une organisation criminelle devenue de plus en plus insaisissable.