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UNIVERSITE D’ DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE PARCOURS : SOCIETE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Mémoire pour l’obtention de Diplôme de Master II

TSIROANOMANDIDY,

VILLE BATIE PAR ET POUR LES MIGRANTS

Présenté par :

Hasina Sylvia HARINAVALONA

Sous la direction de :

Monsieur Harivola ANDRIAMANANJARA

Docteur en Géographie

Président du jury : Madame Joséphine RANAIVOSON, Professeur Titulaire

Rapporteur : Monsieur Harivola ANDRIAMANANJARA, Docteur en Géographie

Juge : Madame Syllah RANDRIAMANAMPISOA, Docteur en Géographie

Année Universitaire : 2017-2018

REMERCIEMENTS

Premièrement, nous admettons que ni la conception ni la présentation de cette recherche ne peut être accomplie que par la grâce divine. La série d’analyse présente dans ce mémoire est rendu possible grâce au concours d’un certain nombre de personnes. Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à :

Madame Joséphine RANAIVOSON, Professeur Titulaire pour l’honneur qu’elle me fait de diriger la soutenance ;

Madame Syllah RANDRIAMANAMPISOA, Docteur en Géographie, qui a bien voulu apporter sa contribution en tant que juge ;

Monsieur Harivola ANDRIAMANANJARA, notre encadreur pour sa disponibilité ainsi que pour l’aide précieusc malgré ses lourdes tâches et responsabilités, il a accepté avec dévouement de me diriger pour élaborer ce présent mémoire. La qualité de son encadrement, ses encouragements et ses nombreuses remarques et critiques m’ont été d’une grande utilité non seulement dans la rédaction de ce mémoire mais également durant la phase de la démarche de la recherche tout entier.

Ensuite, je tiens également à remercier la grande famille du département de Géographie, tous les professeurs, qui ont fait preuve de dévouement durant notre passage dans ce Département. Sans votre soutien qui m’a été le plus précieux, jamais je n’aurai pas pu arriver à cet ultime stade pour finir mon cursus universitaire, de la première année jusqu’à maintenant.

Puis, j’exprime aussi ma plus grande reconnaissance à Monsieur le Maire de la commune Urbaine de , aux Chefs Fokontany et toute son équipe de m’avoir réservé le meilleur accueil durant les Travaux de terrain.

Enfin, les plus grands remerciements sont adressés à ma famille, qui ont jour et nuit déployé leurs efforts, aussi bien physiquement que financièrement pour que je puisse arriver aux termes de ce mémoire.

Nous exprimons également nos remerciements à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

Les mots sont faibles pour vous exprimer en toute sincérité, nos vifs remerciements, notre profonde gratitude et notre entière reconnaissance.

Merci, Mille fois à tous, Dieu vous bénisse.

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RESUME Le thème de migration est d’actualité pour . Ainsi la ville de Tsiroanomandidy a été spécialement attirée notre réflexion pour affirmer son ampleur. Par sa position géographique avantageuse, ses atouts économiques indéniables et son mouvement migratoire largement positif, nous avons essayé d’apporter et évoquer les enjeux des migrants dans cette ville. La ville de Tsiroanomandidy se trouve dans la partie Moyenne Ouest malgache, a l’Ouest de Madagascar et les Hautes Terres Centrales. Elle fait partie aussi de l’Ouest de l’Imerina, de la province d’Antananarivo, de la région de en tant que Chef-lieu, du district de Tsiroanomandidy et de la commune de Tsiroanomandidy.

La ville tient son originalité par sa position de point de jonction entre l’Est de l’Imerina et l’espace Sakalava ainsi qu’entre l’Ouest et la Haute Terre Malgache grâce à l’existence des infrastructures routières telles que la RN1 et la RN1 bis. Aujourd’hui, la ville possède une gare routière jouant un rôle relais par les relations et les échanges avec les autres espaces.

En tant que capitale de la région de Bongolava, la ville de Tsiroanomandidy joue un rôle à la fois politique, administratif et catalyseur économique dans le Moyen Ouest Malgache.

L’histoire de la ville remonte depuis le règne de RADAMA Ier vers le XIXème siècle. L’évolution du statut de la ville est le fruit de sa croissance que ce soit économique, politique et sociale. Son peuplement a connu un double accroissement d’une part à l’accroissement naturel et d’autre part à l’importance de l’arrivée des migrants. Cela indique le dynamisme de la population urbaine dont la densité de la population varie entre 1,4 à 460,9 habitants à l’hectare selon le fokontany.

Les différentes fonctions perceptibles depuis la période coloniale jusqu’à aujourd’hui ont forgé la ville, pour son peuplement, pour son organisation, pour son fonctionnement ainsi que pour son développement. Ainsi, on peut faire la confirmation du sujet de notre recherche en tant que la ville de Tsiroanomandidy, une ville des migrants car elle est fondée par des migrantes, puis, bâtie par des migrantes, ensuite, attire des migrants et enfin accueille des migrants.

La ville est marquée par son site physique indéniable qui se présente comme un espace étendue, libre, ouvert et surtout fertile, favorable à l’installation humaine et à l’activité agro- pastorale. Comme un front pionner attractif à proximité de la capitale et des Hautes Terres Centrales malgaches. Elle se présente comme une plaque tournante pour les échanges

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économiques de la région. Grâce à ses larges possibilités associant à l’agriculture, l’élevage ainsi qu’à le commerce, la ville détient un point de transit pour les activités économiques. Suite à cette situation, la ville se présente comme une lumière de prospérité aux yeux des migrants et les attirent. La ville est réputée par son marché hebdomadaire dont le marché de zébus fait la renommée de l’économie de la ville. En fait, elle est réputée pour être la deuxième ville-marché de bovidés sur le plan national après Ambalavao, Ambalavao est la première ville marché de bovidés dans la province d’Antananarivo. Grâce à l’activité de la commercialisation de zébus, la ville détient le plus important marché de zébus de Madagascar. Cette activité a une retombée importante sur l’économie de la commune urbaine de la ville ; ainsi elle entraine deux flux qui constituent des monétaires et des migrants. De plus, la réputation de ses étendues sur l’immensité et la fertilité favorise l’agriculture et l’élevage. Il est à préciser que ces activités font la plupart des sources de revenus de la population de la ville de Tsiroanomandidy.

Cependant, toute caractéristique incontestable de la ville attire de plus en plus des migrantes. Plusieurs vagues sont visibles dans l’espace urbain avec des diverses ethnies qui caractérisent la population de la ville de Tsiroanomandidy et l’aspect cosmopolite de sa population résulte de l’importance des mouvements migratoires. La migration n’est pas un phénomène nouveau dans la ville de Tsiroanomandidy, elle s’inscrit dans la continuité de migration traditionnelle, temporaire ou permanente, qui existe depuis la mise en valeur de RADAMA Ier. Actuellement, les mouvements migratoires continuent mais à intensité différente ; la ville n’arrête d’accueillir des migrants. Elle est constituée de migrantes venants de différentes régions de l’ile. Ces migrants se caractérisent par la diversifié ethnique dont les Merina sont les majoritaires et la diversité sur l’origine dominée par les venants des Hautes Terres Centrales. C’est une ville d’accueil des migrants et son bilan migratoire est largement positif.

Les migrants jouent un rôle important dans le domaine de développement car celui-ci renferme toutes les activités économiques de la ville. Ces migrants se représentent comme les opérateurs économiques de la ville.

Cette dynamique croissante dans le temps et dans l’espace fait évoluer l’organisation de la ville par l’extension « périurbaine ». Ainsi, cette croissance fait naitre actuellement des impacts négatifs surtout au niveau de l’organisation de la ville notamment sur le plan de l’équipement socio-économique. On peut constater que l’espace urbain de Tsiroanomandidy est inégalement réparti en rapport avec les infrastructures et la population de la ville ainsi que

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l’insuffisance des équipements favorisent une situation de désordre. Cette inégalité de la répartition des infrastructures, des équipements ne répondent plus aux besoins de la population. Cela résulte des désordres de la ville par l’accroissement naturel de la population mais aussi par l’arrivée continue des migrants. Ainsi, on peut noter que l’arrivée des migrants dans la ville menace l’organisation de l’espace urbain de Tsiroanomandidy. On constate aussi que, la ville comme dans toutes les villes du Moyen Ouest reste un espace transitoire pour les migrants, juste pour faire la quête de fortune.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... I

RESUME ...... II

SOMMAIRE ...... V

LISTE DES ILLISTRATIONS ...... VI

LISTE DE CROQUIS ...... VI

LISTE DES FIGURES ...... VII

LISTES DES PHOTOGRAPHIES ...... VII

GLOSSAIRE ...... VIII

INTRODUCTION ...... 1

PREMIERE PARTIE : LA REVUE DE LITTERATURE, LES CONCEPTS ET LA définition de la ZONE DE RECHERCHE ...... 3

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE ET LES CONCEPTS ...... 4

CHAPITRE 2 : LA ZONE DE RECHERCHE ...... 18

PARTIE 2 : TSIROANOMANDIDY, UNE VILLE A AVENIR INCERTAIN ...... 38

CHAPITRE 3 : TSIROANOMANDIDY, UNE VILLE TOUJOURS ATTRACTIVE AVEC UNE PERPETUELLE ARRIVEE DE MIGRANTS ...... 39

CHAPITRE 4 : LA FAIBLE IMPLICATION DES MIGRANTS DANS LA VILLE DE TSIROANOMANIDIDY ...... 62

CONCLUSION GENERALE ...... 76

BIBLIOGRAPHIE ...... IX

ANNEXES ...... XI

TABLE DES MATIERES ……………………………………………………………… XIV

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ILLISTRATIONS LISTE DE CROQUIS

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Récapitulation de la démarche de recherche ...... 10 Figure 2: Durée d’installation de la population de la ville ...... 23 Figure 3: Motifs d’installation des ménages ...... 40 Figure 4: Diverse ethnies des ménages ...... 43 Figure 5: Diverses origines des ménages ...... 44 Figure 6: Activités du chef de ménages ...... 47 Figure 7: Source d’éclairage ...... 67 Figure 8: Source d’eau potable ...... 67

LISTES DES PHOTOGRAPHIES

Photo 1: Gare routière de la ville de Tsiroanomandidy ...... 13 Photo 2: Vues satellitaires de la ville de Tsiroanomandidy ...... 14 Photo 3: Marché de Zébus ...... 52 Photo 4: Troupeau de zébus ...... 53 Photo 5: Marché de la ville ...... 56 Photo 6: Pavillons de la ville ...... 56 Photo 7: Friperie en rues de la ville ...... 57 Photo 8: Commerce ambulant dans les rues de la ville ...... 63 Photo 9: Commerce à ciel ouvert dans la rue de la ville ...... 63 Planche photo 10 et 11 Constructions illicites dans la ville : ...…...…...…...…... …...…...65

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GLOSSAIRE

Dahalo : Ce sont des bandits liés au vol de bœufs. Les Dahalo sont voleurs de bœufs. Fokontany : Division de la ville en espace plus ou moins homogène. Le Fokontany est une subdivision administrative de base au niveau de la commune. Le Fokontany, selon l’importance des agglomérations, comprend des hameaux, villages, secteurs ou quartiers. Commune : C’est une division administrative formée d’un territoire clairement défini, qui correspond généralement à une partie d’une ville, à une ville entière ou à un bourg avec ses villages et hameaux ou un groupe de villages. Commune Urbaine : Toute commune comptant au minimum 2000 habitants agglomérés en son chef-lieu District : C’est une deuxième subdivision administrative à Madagascar après la Région. Un district est composé de cinq à vingt communes. Région : C’est une subdivision administrative de Madagascar ayant remplacé les anciennes provinces.

ACRONYMES INSTAT : Institut National des Statistiques RN1 : Route Nationale numéro 1 CUT : Commune Urbaine de Tsiroanomandidy CEG : Collège d’Enseignement Général EPP : Ecole Primaire Publique CHD : Centre Hospitalier De District CSB : Centre de Santé de Base PCD : Plan Communal de Développement PSU : Plan Simplifié d’Urbanisme CUT : Commune Urbaine Tsiroanomandidy BD 500 : Base de données 500 PUDI : Plan d’Urbanisme DIrecteur

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INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION

Le déplacement de la population vers les zones urbaines est observé tout au long de l'histoire humaine et se déroule aujourd'hui à l'échelle planétaire selon une intensité et des modalités diverses. Selon les Nations Unies, en 2050, 75% de l’humanité vivra dans la ville. La migration vers les villes concerne davantage les pays en développement et concerne avant tout les pays pauvres, notamment ceux d’Afrique, d’Amérique du sud, d’Asie et de l’Europe de l’est. Pendant longtemps, les migrations en général, ont eu pour but le commerce. Actuellement, elles ont comme origine les problèmes climatiques, les mécontentements politiques, des problèmes économiques1 etc...

A Madagascar, le déplacement vers les villes est actuellement un phénomène irrésistible qui se traduit par la concentration de la population urbaine et d’importants flux migratoires de migrants. Aujourd’hui, environ le tiers de la population malgache vit dans des agglomérations urbaine 2 et ainsi, les projections PNAT-SNAT (Programme National d’Aménagement du Territoire - PNAT- 2006, Schéma Nationale de l’aménagement du Territoire -SNAT- 2008) prévoient la moitié des Malgaches en ville en 20353. En fait, Madagascar a connu une longue histoire de phénomènes migratoires qui sont visibles jusqu’à aujourd’hui à travers les déplacements des ruraux vers la ville ou à travers des déplacements de région en région. Les conditions de migration diffèrent considérablement d’un groupe de migrants à un autre.

Le Moyen Ouest malgache est riche en espaces agricoles et en pâturages. Il constitue une zone d’accueil de migrants venant des quatre coins de Madagascar c’est à dire des régions où la pression démographique est insupportable comme l’Imerina dans sa partie-est, le , le Betsileo-nord, le Betsileo-sud ou encore des régions à conditions physiques contraignantes comme l’, etc. Dans le Moyen Ouest malgache au niveau de l’Imerina,Tsiroanomandidy est une ville qui attire particulièrement l’attention. D’abord parce que même si elle est séculaire, elle a été créée au milieu d’immenses terres quasi-vides d’hommes, quasi-vierge de toute tradition agricole, encore moins de toute tradition urbaine. La ville de Tsiroanomandidy, depuis sa création à l’époque actuelle, a été et est toujours une ville

1DESCHAMPS H, 1959, Les migrations intérieures passées et présentes à Madagascar, Edition Berger-Levrault Paris, pp 26-276. 2 BANQUE MONDIALE. 2011, L’urbanisation ou le nouveau défi malgache 3RAMAMONJISOA J. 2012, Madagascar Revue de Géographie n°49

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de migrants, créée par les migrants. Encore aujourd’hui, elle possède une grande capacité d’absorption de migrants, venant d’exodes ruraux de leur région d’appartenance, mais venant aussi de beaucoup d’autres régions de Madagascar. Par rapport à l’Imerina oriental, où la densité humaine est parmi les plus élevées de l’île, et à la capitale malgache, la ville de Tsiroanomandidy apparaît comme un front pionnier attractif des migrants.

Tout cela nous a attirée et nous en avons fait un problème de recherche. Nous avons intitulé notre écrit de recherche « Tsiroanomandidy, ville des migrants, bâtie par des migrants et pour des migrants ». L’objectif de cette recherche est multiple : il s’agit de montrer les caractéristiques voire les subtilités de la migration que subit la ville de Tsiroanomandidy et ses conséquences sur cette capitale du Bongolava. Il s’agit aussi de retracer les enjeux des migrants en s’installant dans la ville.

La problématique à l’origine de cette analyse est la suivante : « Dans quelle mesure peut-on dire que Tsiroanomandidy est une ville de migrants, par les migrants, pour les migrants ? ». Mais cette problématique génère cinq autres questions qui sont les suivantes :

1- D’où viennent les migrants s’installant dans la ville de Tsiroanomandidy ? 2- Pourquoi le choix de cette ville ? 3- Quels sont les facteurs attractifs de la ville en tant que zone d’arrivée ? 4- Comment les migrants se répartissent-ils dans l’espace urbain ? Pourquoi ? 5- A travers les comportements sociaux mais aussi économiques et spatiaux des migrants devenus citadins, comment comprendre leurs enjeux et par là même le développement de la ville de Tsiroanomandidy ?

Ces questions nous permettent d’analyser à la fois l’histoire de la ville de Tsiroanomandidy dans ses relations avec les migrants, l’évolution ainsi que le développement actuel de la ville et les retombées de toutes migrations dans l’organisation, le fonctionnement et le développement urbain.

Notre plan comporte deux parties : d’une part, la revue de littérature, les concepts et la définition de la zone de recherche et d’autre part, Tsiroanomandidy, une ville de migrants, à avenir incertain.

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PREMIERE PARTIE : LA REVUE DE LITTERATURE, LES CONCEPTS ET LA définition de la ZONE DE RECHERCHE

La première partie de notre écrit de recherche parlera, dans le premier chapitre, la revue de littérature et les concepts. Dans le deuxième chapitre, on parlera de la définition de la zone de recherche.

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CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE ET LES CONCEPTS Ce chapitre montrera d’une part, la technique de documentation, les concepts et d’autre part, la démarche de la recherche.

A-Technique de documentation et démarche de recherche Par définition, une démarche scientifique est une manière de faire, de procéder, une démarche rationnelle de l’esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration d’une vérité4. C'est-à-dire que la technique de recherche est à la base de tout travail de scientifique. Ici, notre technique de recherche comprend la technique de documentation ainsi que les concepts.

1. Technique de documentation

a)Centres de documentation et bibliothèques visités Durant la phase de documentation, nous avons pu consulter des ouvrages traitant de près ou de loin le thème et la zone de recherche. Il s’agit d’ouvrages généraux, d’ouvrages spécifiques, de revues et de publications, version papier ou version électronique consultés dans :  la bibliothèque du département de géographie de la FLSH 5 de l’université d’Antananarivo, c’est la plus visitée et la plus proche de nous.  la bibliothèque du département d’histoire de la même FLSH  la Bibliothèque Universitaire d’Antananarivo  la bibliothèque Nationale d’Antananarivo  la bibliothèque de la CUT6  Internet

b) Concepts Suite à cette documentation, nous avons choisi de résumer trois ouvrages importants :  LUKE F. 2010 : « Tendances, caractéristiques et impacts de la migration rurale-urbaine à Antananarivo, Madagascar », 60 p. Cet ouvrage nous permet de connaitre les formes et les impacts de la migration rurale-urbaine vers Antananarivo, la capitale malgache. Il annonce et identifie les stratégies et les ressources qui favorisent une migration réussie et anticipent la vulnérabilité dans un cadre urbain difficile. Elle révèle également les impacts de la migration sur la ville en termes d’infrastructures, de

4Larousse 5 Faculté des Lettres et Science Humaine 6Commune Urbaine Tsiroanomandidy 4

cohésion sociale, de politique et d’activités économiques. Cette étude, surtout qualitative, est axée principalement sur la nature et la texture de la vie des migrants. Il nous permet aussi de connaitre que Madagascar connait un large éventail de mouvements migratoires dans la période contemporaine. Ainsi, l’ouvrage nous montre que la migration rurale-urbaine du pays fait partie de la tendance de migrants à la recherche d’opportunités surtouts sociales et économiques, elle s’est développée depuis le début de l’ère coloniale. Mais les motivations de telle migration n’est pas simplement économique : elles sont également un défi personnel et un désir de vivre quelque chose de nouveau dans des régions inconnues. En effet, il est clairement apparu que la majorité des migrants étaient des personnes jouissant d’un certain niveau de ressources sous la forme de famille, de désir, d’argent et de terres. De plus, l’ouvrage nous permet d’expliquer que la société malgache a été façonnée par une propension à la migration et au mouvement, autant en groupes qu’individuellement et que la pauvreté rurale et les variabilités climatiques peuvent avoir un effet qui pousse les gens à la migration rurale- urbaine. Enfin, cet ouvrage nous informe qu’il y a dans la vie à Antananarivo des éléments importants qui ont un effet d’attraction sur les populations rurales, et que bon nombre d’impacts et défis sont liés à l’environnement et aux infrastructures d’Antananarivo, …  RATSIMANDRATRAG. 1982, Mad. Rev. de Géo. N°41, « La dynamique urbaine de Tsiroanomandidy, capitale du Bongolava » Dans cette étude urbaine, deux principales approches seront retenues. La première analyse sera et mettra en relief les interférences entre l’espace urbain et les hommes et la seconde s’attachera à mettre en évidence les activités de Tsiroanomandidy et son rôle « d’organisation médiatrice entre les individus et les groupes locaux d’une part et le milieu extérieur d’autre part ». L’analyse portera surtout sur les fonctions de la ville et son influence régionale. Dans la ville de Tsiroanomandidy, les mouvements migratoires existent et expliquent les relations entre la ville et sa périphérie et se distinguent par le caractère fort mêlé de son contenu humain et l’aire très étendue du recrutement de sa population. C’est l’une des villes importantes du Moyen Ouest Malgache. De ce fait, l’ouvrage nous montre que la composition ethnique de la population de Tsiroanoamndidy est en partie responsable de la juxtaposition de secteurs d’activités urbaines et rurales dont elle joue un rôle fondamental pour la mise en valeur d’une région et de son avenir. Tsiroanomandidy est la capitale d’une zone d’accueil et son bilan migratoire est largement positif. Elle tient son originalité sur la persistance de mouvements migratoires vers sa région aux larges possibilités associant agriculture et élevage.

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Cet ouvrage permet aussi de connaitre qu’après sa création par Radama Ier et les débuts de la période coloniale, Tsiroanomandidy a connu une première phase de dynamisme se manifestant par un taux d’accroissement très élevé dû à une immigration extrarégionale. Ce taux se maintient actuellement car la capacité d’attraction de la ville n’est pas saturée : bien qu’atténuée, l’immigration se poursuit encore grâce aux larges possibilités agro-pastorales et à l’importance du commerce des bovidés. Enfin, l’ouvrage nous affirme que la région elle-même contribue aujourd’hui à faire croitre démographiquement la ville tandis que le développement de l’infrastructure scolaire a faire s’installer de nombreux jeunes et cette croissance est l’une des causes qui a entrainé d’importants problèmes notamment sur le plan de l’organisation et de l’équipement urbain. A ce rythme, la périphérie de la ville de Tsiroanomandidy accusera une transformation au niveau de son extension.  BENEDICTE G. 2010 : « Madagascar face au défi des objectifs du millénaire pour le développement » en collaboration avec GUBERT F., Anne-Sophie Robilliard et François Roubaud, 275 p. Cet ouvrage nous parle de deux sites, Ambatolampy et notre zone de recherche Tsiroanomandidy. Ces deux zones sont des exemples de dynamique de migration et de déséquilibre entre les sources foncières et la démographie dans le milieu rural. Ils ne résument pas à eux seuls l’ensemble des situations observées à Madagascar. Cet ouvrage nous permet de connaitre que d’une part Ambatolampy est un territoire a priori répulsif, où la saturation foncière est avérée et où toutes les conditions sont réunies pour inciter à l’émigration, et d’autre part que Tsiroanomandidy, à l’inverse se présente comme un front pionnier attractif à proximité de la capitale et à l’intérieur des Hautes Terres Centrales, offrant de larges espaces libres pour la mise en valeur agricole. En fait, les deux études de cas nous montrent finalement que les migrations n’obéissent pas à une simple logique de pression ou de disponibilité foncière. L’ouvrage a précisé que la saturation n’implique pas forcement des départs vers de nouveaux espaces et l’existence d’espaces libres ne conduit pas mécaniquement à des vagues d’installation massives. Ainsi qu’il nous affirme que les départs ne se font pas ou du moins pas sous la forme escomptée et les installations ne se font pas dans les proportions attendues. En effet, l’ouvrage explique que les facteurs autres que la disponibilité foncière jouent ainsi sur la décision de migrer et sur la réussite du projet migratoire de façon plus déterminante. La mobilisation du levier migratoire pour pallier des situations de saturation démo- économique n’est pas une idée nouvelle. Régulièrement, à Madagascar comme ailleurs, des

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projets migratoires ont été pensés comme un moyen de rééquilibrage territorial et économique, mais force est de constater que rares sont les projets migratoires d’ampleur significative qui aient été jugés réussis. En réalité, malgré l’évidence de la solution, la mise en œuvre de projets migratoires reste très délicate et l’expérience démontre une difficulté de l’accompagnement de ces dynamiques par la politique. Bref, l’analyse de ces trois ouvrages nous permet de dire qu’à Madagascar, la migration vers la ville est un phénomène de réalité ainsi que dans les villes de la partie Haute Terre malgache. On peut constater aussi que les motivations des migrants sont essentiellement liées à la recherche des opportunités dans la ville en quittant l’instabilité rurale. En effet, la ville, en tant que zone d’accueil de migrants, a connu des retombées démographiques et spatiales au niveau de l’extension de la ville notamment dans le cadre de son organisation et de son fonctionnement.

2. Démarche de recherche : une démarche inductive Eu égard à l’objet principal de la recherche, la démarche inductive a été choisie afin de nous permettre de répondre à l’ampleur de la question soulevée. Elle consiste à observer les réalités, à en identifier les éléments, à faire ressortir leur relations mutuelles. La démarche inductive fondée sur l’observation détaillée a permis de mieux connaitre la réalité sur les migrants et le développement de la ville de Tsiroanomandidy. « La démarche inductive est privilégiée dans cette recherche car la géographie est une science de rapport de l’homme à son milieu. Elle part de la description pour aboutir à l’explication… » 7. La figure n°1 nous permet d’observer la récapitulation de cette démarche de recherche.

a) Phase de documentation La phase de documentation est une étape importante pour avoir des idées sur le sujet et les informations concernant la zone de recherche. Les réalités dans la ville ont poussé au choix des ouvrages correspondant à lire et à commenter. Les ouvrages sont basés sur des analyses de concepts et de recueil d’informations disponibles concernant notre sujet et notre site d’intervention tout en signalant l’apport important des rapports d’étude régionaux, nationaux et internationaux sur la production de connaissances qui nous sont nécessaires. A l’appui, les ouvrages généraux, les revues ainsi que les publications ont complété toutes les informations

7- Antoine B. et Hubert B, 1996, Introduction de la géographie humaine, Collection « U », 7eme Edition, Armand Colin, page 06.

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relatives à notre technique de documentation. Nous avons également consulté des mémoires sur le thème ou sur le Moyen-ouest.

b) Etude sur terrain Suite à la phase de documentation, le travail sur terrain concerne des enquêtes et des entretiens sur notre zone de recherche et qui se fait en deux étapes. Cette phase a fourni des informations utiles concernant la migration et la ville de Tsiroanomandidy. L’objectif vise à accueillir un maximum d’informations d’une manière exhaustive. D’une part, concernant les enquêtes et les entretiens, les entretiens semi-directifs ont été choisis par le biais d’un questionnaire auprès des dirigeants socio-administratifs tels que les autorités, les notables locaux. En pratique, l’entretien a permis de recueillir des renseignements sur la population, ses modes de vie ainsi que des informations concernant l’historique, le mode d’implantation, la perception du phénomène de migration et leurs impacts sur la mise en valeur de la ville. En fait, il est à préciser qu’on a préétabli les échantillons des ménages par Fokontany à enquêter suite à l’insuffisance de données et pour avoir une représentativité fiable des données à accueillir. Cette zone de recherche abrite environ 44532 habitants. Pour ce faire, l’échantillon adopté a été de 230 ménages sur les 10506 ménages qui comptent le nombre total de ménages de la ville de Tsiroanomandidy, environ 2% du nombre total de ménages de la ville, calculé à partir du nombre de population fournit auprès de la CUT et du nombre de ménages fournit auprès du Fokontany. L’essentiel des enquêtes a été réalisé auprès de 10 à 22 ménages par Fokontany, ce nombre de ménages par fokontany a été choisi en fonction du nombre total de ménages de chaque Fokontany. Le tableau n°07 nous permet de voir la répartition de la densité de la population de la ville par fokontany. Cette phase de collecte a été commencée par la consultation de toutes les données statistiques concernant la population de la ville telle que dans la monographie, les Plans Communaux de Développement, dans les archives de l’Administration auprès de la comme urbaine deTsiroanomandidy.

c) La phase d’analyse, de traitement et de la rédaction Notre travail consiste à la phase d’analyse et de traitement dans le but de disposer d’informations exactes. Il s’agit du dépouillement des résultats des enquêtes, l’analyse, l’interprétation et aussi le traitement des données pour aboutir à la rédaction. Cette étape a pour but de mieux filtrer les informations les plus utiles et indispensables pour parfaire la recherche. Cela aussi a permis d’élaborer une base de données pour la confection de cartes et de tableaux afin d’illustrer nos analyses.

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En effet, la confrontation entre les informations analysées durant la phase de documentation et les informations recherchées sur le terrain durant la phase d’observation et la phase d’enquête est fondamentale en vue de voir la réalité concernant notre recherche. D’autre part, la phase des travaux de rédaction. Il est à noter aussi que quelques difficultés ont été rencontrées lors des enquêtes sur terrain, d’une part, l’insuffisance et la non-cohérence de certaines données notamment au niveau des statistiques qui est malheureusement à la base de notre travail, et d’autre part, l’absence des personnels responsables ainsi que la méfiance des ménages à enquêter.

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Figure 1: Récapitulation de la démarche de recherche

PHASE PRELIMINAIRE :

OBSERVATION DES REALITES ET BIBLIOGRAPHIE

ETUDE SUR TERRAIN

ENQUETES ET ETUDE DE MIGRANTS ETUDE DE LA ZONE

COLLECTES DONNEES SUR LA VILLE DE RECHERCHE

ANALYSE ET CONFRONTATION

TRAITEMENT DES DONNEES

RESULTATS DE RECHERCHE

Cette figure n°1 ci-dessus récapitule le déroulement du travail de recherche. Ce dernier a commencé par l’observation sur les réalités de la migration, la phase préliminaire qui a été renforcée par les études sur le terrain proprement dit. Elles ont permis de choisir les bibliographies et d’étudier les raisons et les impacts de l’arrivée successive des migrants sur la ville de Tsiroanomandidy. Les résultats de cette étude ont donné la possibilité d’entamer la phase d’analyse et de traitement qui ont donné les résultats de cette recherche.

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B-L ‘espace d’appartenance de la ville de Tsiroanomandidy La ville de Tsiroanomandidy se trouve dans la partie Moyen Ouest malgache. Interface entre l’ouest de Madagascar et les Hautes Terres Centrales malgache. Elle fait partie de l’Ouest de l’Imerina, de la province d’Antananarivo, de la région Bongolava, du district de Tsiroanomandidy et de la commune de Tsiroanomandidy (cf. croquis n°1).

1. L’Ouest de l’Imerina : immenses espaces agricoles et de pâturage L’Ouest de l’Imerina a été de tous les temps un domaine privilégié pour l’expansion des populations de diverses origines. Les vastes étendues avec une multitude de vallons bien pourvus en eau et le caractère provisoire de son peuplement du fait des flux migratoires, font à la fois son unité physique et sa diversité ethnique. C’est une région naturelle bien typée avec un paysage rarement coupé par des hauteurs notable et continues. Cette partie Moyen ouest malgache d’une altitude variant de 800 mètre à 1500 mètre est dominée par des vallons et des thalwegs, bien hiérarchisés. Réputée pour ses étendues de pâturages, cette région cultive tout de même du riz bas-fonds et sur les zones plates des tanety. L’essor de l’élevage dans cette partie s’est traduit dans le rapport net qui apparait entre les rythmes de peuplement et l’évolution de la marche des bovidés de Tsiroanomandidy. Elle constitue la limite occidentale de l’Imerina comprend des massifs volcaniques riches et propices pour toutes les variétés de cultures surtout maraichères. Cette région est avantagée par le lac Itasy qui offre d’énormes potentialités de pèche. Chef-lieu de la Région de Bongolava, Tsiroanomandidy se situe à 218 kilomètres d’Antananarivo capitale de Madagascar et à 125 kilomètre de Miarinarivo chef-lieu de région de l’Itasy. Elle est entourée aussi par la Commune Rurale de Tsiroanomandidy qui, elle-même, est limitée à l’Est par la commune rurale de , à l’Ouest par la commune rurale de , au Sud par la commune rurale de Miandriarivo et au Nord par la commune rurale d’Ankerana Avaratra. La rivière de Manambolo constitue la limite naturelle au Nord- Ouest. C’est une ville importante du Moyen Ouest malgache.

2. Un espace de contact entre l’Est de l’Imerina et l’espace sakalava La ville de Tsiroanomandidy est une ville relais entre l’Est de l’Imerina et l’espace Sakalava, entre l’Ouest et la Haute Terre Malgache grâce à l’importance d’infrastructure routière. La photo n°1 nous permet d’illustrer la gare routière de la ville. Cette gare routière joue un rôle relais important de la ville. Ainsi, les relations et les échanges avec les autres espaces sont favorisés d’une part, par la RN1 et d’autre part, la RN1 bis qui la traverse. Le croquis n°2 nous permet de voir l’emplacement de la RN1 et la RN1 bis.

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La RN1 avait été conçue, à l’Est par le Roi Radama Ier, pour l’objectif d’une part, pour relier administrativement chacun des chefs-lieux à la capitale malgache, et d’autre part pour servir à drainer les produits, notamment le zébu vers la capitale. La RN1 bis conçue pendant la période coloniale venant du sud offre une facilitation aux transports terrestres au ralliement à la capitale par son double avantage : la distance beaucoup plus moindre et le coût d’investigation au bitumage moyen. 8 Ainsi, la RN1 et la RN1 bis jouent un rôle relais important dans le développement de la ville car actuellement, la ville de Tsiroanomandidy possède une gare routière entant que carrefour des routes allant à l’est vers , au nord-ouest vers , à l’ouest vers dans la Région du , à l’ouest vers Belobaka, et au Sud-est vers Antananarivo, le Chef-lieu de la Région d’ en passant par Miarinarivo, le Chef-lieu de la Région d’Itasy. D’ailleurs, le bitumage de la RN1 bis qui s’étend vers Maintirano constitue actuellement un projet en cours d’exécution. En effet, La ville tient son originalité à sa position de jonction entre l’Ouest et les Hautes Terres d’une part, et entre l’Est et l’espace sakalava. De plus, le croquis n°5 nous permet d’illustrer que la ville possède un aéroport (pour petits avion), à 1.5 km de la ville dans le Fokontany d’Andrefanigara, elle est desservie par de vols dans le sens Antananarivo-Tsiroanomandidy-Maintirano.

8 RATSIMANDRATRA C. 1982, La dynamique urbaine de Tsiroanomandidy, Capitale du Bongolava. Madagascar Revue de Géographie n°41 12

Photo 1: Gare routière de la ville de Tsiroanomandidy

Source : Cliché de l’auteur, 2018

3. Position Géographique avantageuse de la ville de Tsiroanomandidy La ville tient son originalité à sa position géographique avantageuse, interface et point de jonction entre l’Ouest de Madagascar et les Hautes Terres Centrales.

a) Coordonnées géographiques D’après le croquis n°2, les coordonnées géographiques de la ville sont entre 17°76 et 19°46 de latitude Sud et entre 45°48 et 47°08 de longitude Est. L’espace de la ville est dominé par un vaste plateau de 800 à 950 m d’altitude dans une zone de moyenne montagne. La photo n°2 nous illustrer la vue satellitaires de la ville de Tsiroanomandidy. Il se présente sous forme d’un vaste glacis dont la planéité est interrompue par des massifs intrusifs de granites et de gabbros (massifs d’Ambohiby 1 542m et de Bevato 1 432m). L’altitude atteint 862m dans les quartiers centraux : fokontany d’Avaratsena et fokontany d’Atsimotsena et elle descend à 846m dans la partie Atsinanan’ny Gara au Nord pour s’abaisser jusqu’à 825m à l’Ouest sur le fokontany

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deMangarivotra et le fokontany d’Amparikambana. 9 .La ville deTsiroanomandidy est initialement bâtie au sommet du plateau sous forme d’un noyau central. Ce dernier se présente comme un système quadrangulaire régulier en damier et au centre de ce système s’incite le développement de tous relations de la ville que ce soit sociales, économiques et politiques. La ville de Tsiroanomandidy compte aujourd’hui environ 44 532 habitants, elle s’étend sur 34,24 km² de superficie et subdivisée en (16) seize Fokontany inégalement étendue dans l’espace tels que :Androtra, Avaratsena, Atsimotsena, Amparikambana, Anosivola, Andrefanigara, Tsarahonenana, Tsaralalana, TsiroanomandidyAtsimo, Saonafindra, Ankadinakanga, Amboasarikely, Soahamamanina, Ambohitsoa, Amparihibe et Mangarivotra. Le tableau n°07 nous montre cette répartition de la population par fokontany.

Photo 2: Vues satellitaires de la ville de Tsiroanomandidy

Source : Internet, extrait Google Earth

9 RATSIMANDRATRA C. 1982, La dynamique urbaine de Tsiroanomandidy, Capitale du Bongolava. Madagascar Revue de Géographie n°41

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b) Site et morphologie A l’origine, la ville fut bâtie au sommet du plateau autour du fort, d’une superficie de quelques 300 ha s’incline légèrement selon une direction nord, nord-ouest. En fait, la ville est composée de deux sites : d’une part, le site interne correspond au noyau urbain central, tramé selon un plan damier qui se représente comme un système quadrangulaire régulier, et d’autre part, le site externe occupe toute la périphérie de Tsiroanomandidy. La partie sommitale d’un plateau a servi de lieu d’implantation initiale. Au fur et à mesure de l’extension urbaine, la descente s’effectue sur les flancs des pentes ou sur les interfluves adjacents, ou encore au fond d’un étroit talweg. Cette assiette topographique aplanie a favorisé une structure urbaine « en tas » puis progressivement linéaire ou étoilée suivant les axes routières. Tsiroanomandidy s’agrandit ainsi en « doigts de gant », l’habitat s’agglomère le long des voies, avec des poches de concentration là où l’espace est disponible. Les liaisons et les relations de la ville sont assurées par deux routes permanentes goudronnées, la RN1 prolongée par la RN1 bis. Les routes non classées se trouvent par toutes les fokontany et qui sont des routes pavées ou pistes utilisées par les fokonolona ou par les usagers eux- mêmes. A l’heure actuelle, le plan de la ville prend un aspect étoilé du fait de l’extension de la ville :  A l’Ouest vers Mangarivotra et Amparikambana  Au Sud suivant la RN1 bis vers Amboasarikely et Ambohitsoa  Au Nord vers Andrefanigara  A l’Est vers Androtra suivant la RN1 Cette position géographique reflète finalement le rayonnement de Tsiroanomandidy sur sa région, en tant que centre de production, de collecte et de redistribution vers les autres régions de Madagascar.

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Croquis 1: Représentation de la Région Bongolava

Source : BD 500, Conception de l’auteur

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Croquis 2: Localisation de la ville de Tsiroanomandidy

Source : BD 500, conception d’auteur

Numérotation Fokontany :

1-Anosivola 2-Mangarivotra 3-Amparikambana 4-Tsaralalana 5-Atsimotsena 6-Avaratsena 7-Andrefanigara 8- Tsiroanomandidy Atsimo 9-Ankadinakanga 10-Tsarahonenana 11-Amboasarikely 12-Saonafindra 13-Androtra 14- Soamahamanina 15-Ampahiribe 16-Ambohitsoa.

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CHAPITRE 2 : LA ZONE DE RECHERCHE Etant l’une des villes importantes du Moyen Ouest malgache avec un flux migratoire largement positif, Tsiroanomandidy fait l’objet de recherche intéressante. D’une part, nous verrons la genèse et le développement de la ville et d’autre part, nous montrerons les caractéristiques des migrants.

A-Genèse et développement de la ville de Tsiroanomandidy L’histoire de la création de la ville de Tsiroanomandidy est marquée par le phénomène de la migration vers la ville. Les plus anciennes remontent depuis RADAMA Ier, vers 1828.

a) Conquête merina et début de la ville L’histoire de la ville s’établit vers 182810 lors de la victoire du Roi RADAMA Ier sur son rival Ramitsaho, roi des Sakalava. À cette époque, le Roi a voulu conquérir la périphérie d’Imerina et accroitre son royaume vers l’ouest. Cette expansion vers l’ouest obéissait à un souci majeur : jalonner militairement l’itinéraire vers Ankavandra. Après avoir conquis les Sakalava du , Il s’est introduit dans un lieu sanctuaire, « Beraketa », que ces derniers considéraient comme endroit sacré où fût déposé leur défunt guerrier et y imposa une loi, littéralement en malgache : « Tsy roa no mandidy fa izaho irery ihany », ce qui veut dire qu’il était le seul maitre et l’unique décideur du Royaume de l’Imerina. Dès cet instant, « Beraketa » fût nommé « Tsiroanomandidy » et devint un lieu de pâturage pour les zébus en vue d’une exportation en Europe mais aussi un lieu de ravitaillement en termes de guerrier.La première concentration humaine a été implantée autour du fort sur la partie sud-est du centre urbain actuel dans le quartier d’Ankadinakanga. Ainsi, on peut dire que le Roi RADAMA Ier était le père fondateur de la ville de Tsiroanomandidy. Il est à préciser aussi que l’ouverture du royaume Merina vers l’Europe au temps de RADAMA Ier entraine le développement de l’exportation des zébus. De ce fait, l’établissement de pâturages d’attente et d’embouche pour les bœufs transitant par Tsiroanomandidy, apparaissait nécessaire aux Autorités merina : la capitale de Bongolava devint le parc à bœufs de l’aristocratie. C’est ainsi que la ville était un lieu de garnison militaire et de centre d’embouche de zébus destinés à l’exportation ayant rang de poste administratif.

10 RATSIMANDRATRA C. 1982, La dynamique urbaine de Tsiroanomandidy, Capitale du Bongolava. Madagascar Revue de Géographie n°41

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b) Colonisation et confirmation du statut de ville de Tsiroanomandidy Concernant le statut de la ville de Tsiroanomandidy, à la création aux temps du Roi Radama Ier en 1828, la ville de Tsiroanomandidy était le point d’appui politique et militaire de la monarchie Merina. Durant la colonisation, avec le rétablissement de la sécurité, corollaire de la pacification réalisée par le nouveau pouvoir, la ville entama une extension vers Tsiroanomandidy Atsimo, Antanambao (Mangarivotra) et une portion d’Atsimotsena. Mais cette croissance est modeste. En même temps, le développement croissant de l’économie monétaire a dû entrainer des besoins en numéraire (paiements des impôts et taxes, achats nouveaux liés au mode de vie en transformation) ; la capitalisation du cheptel en valeur monétaire semble s’être avérée plus rentable pour les propriétaires de troupeaux. La sécurité a dû engendrer l’extériorisation de l’activité d’embouche vers les proches campagnes. La ville s’en transforma en lieu d’embouche et elle devint lieu de commercialisation des zébus. De ce fait, Tsiroanomandidy devient un exutoire pour l’excédent démographique des Haute Terres Centrales. Ce phénomène fut responsable d’une extension urbaine de Tsiroanomandidy. Vers la fin de cette période, Tsiroanomandidy devient le Chef-lieu de District et concentra les bureaux responsables de la circonscription administrative. Cette évolution du statut de la ville est le fruit de la croissance de la ville que ce soit économique, politique et sociale mais aussi une part importante des migrants par l’organisation et le fonctionnement de la ville.

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Tableau 1: Apport de l’immigration dans la formation de la ville

Régions d’origine Dates d’arrivée

Avant 1930 1939-1960 1960-1970 1970-1982 TOTAL

Itasy 32 264 167 62 525

Tananarive et régions 16 112 88 55 271 centrales de l’Imerina

Vakinankaratra 5 102 106 58 271

Batsileo 0 89 193 62 344

AndroyMahafaly 0 91 40 8 139

Sud-Est 0 32 15 5 52

Tsiroanomandidy 0 1 3 22 26

Autre régions 0 0 10 13 23

TOTAL 53 691 622 285 1651

Source : RATSIMANDRATRA C. 1982, La dynamique urbaine de Tsiroanomandidy, Capitale du Bongolava. Madagascar Revue de Géographie n°41

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Le tableau n°01 concerne l’apport de l’immigration dans la formation de la ville. Celle- ci nous montre les principales régions d’origine des migrants dans la ville avant 1930 jusqu’en 1982 : celui en provenance de l’Itasy, d’Antananarivo et régions centrales de l’Imerina, Vakinakaratra, Betsileo, l’Androy Mahafaly, Sud-Est, Tsiroanomandidy et d’autre régions. D’abord, ce tableau nous permet de constater d’une part qu’avant 1930, la ville de Tsiroanomandidy n’attire que de faibles migrants venant des régions de l’île, ces sont essentiellement les migrants venant de la région d’Itasy et de la région centrale de l’Imerina qui représentent les migrants majoritaires de la ville. Parmi les 53 nombre total des migrants, les migrants venant de la région d’Itasy indique un taux de 60,38% et les migrants venant d’Antananarivo et de la région centrale de l’Imerina exposent un taux de 30,19% des migrants totaux. Les migrants venant de la région Vakinankaratra constituent le reste avec un taux de 9,43%. Avant 1930, on constate que la ville n’attire que de faible part des migrants venant de trois (3) régions de la grande île : celui en provenance de l’Itasy, d’Antananarivo et régions centrales de l’Imerina, Vakinakaratra. Ensuite, de 1939 jusqu’en 1960, ce phénomène a pris de l’ampleur et attire de nouveaux migrants de nouvelles régions tels que les migrants venant de la région Betsileo, AndroyMahafaly, Sud-Est et Tsiroanomandidy. C'est-à-dire que d’autres ethnies migrantes sont par la suite venues, pour cohabiter pacifiquement avec les premiers arrivants. Sur le même tableau n°1, pour les 691 migrants totaux, entre ces deux dates, les migrants venant des régions anciennes sont les plus dominants, car ils renferment le taux de 69,2% de migrants totaux de sept (7) régions de l’ile. Ainsi, on peut dire qu’à la création jusqu’au période de l’indépendance, la ville de Tsiroanomandidy a connu une continuité du phénomène migratoire surtout au niveau des migrants anciens venant de la région d’Itasy, de la région Vakinankaratra, d’Antananarivo et de la région centrale de l’Imerina.

c) Ville de Tsiroanomandidy depuis l’indépendance Suite à l’évolution et à la croissance de la ville de Tsiroanomandidy qui résultent de l’époque royale et coloniale, la relation avec les autres contrées et la sous-préfecture s’intensifia grâce au bitumage de la route vers Tananarive en 1968 et à la création de routes secondaires desservant les différentes localités de la sous-préfecture. La ville devient le Chef-lieu du district Tsiroanomandidy. De ce fait, la ville de Tsiroanomandidy n’arrête pas d’attirer des migrants grâce à l’importance des activités économiques, sociaux et politiques. En effet, une croissance

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démographique constitue la ville par l’accroissement naturel d’une part et un part important des migrants d’autre part. Selon toujours le tableau n°01, l’apport de l’immigration de la ville en 1960 jusqu’au 1970, la ville constitue un nombre totale de 622 migrants venant de différentes régions dont les migrants venant du Betsileo, Vakinankaratra et Itasy forment les majoritaires avec un taux de 74,92% de la migrants totale. En 1970 jusqu’au 1982, le nombre totale de migrants est de 285 dont la prédominance du Betsileo et de l’Itasy avec un taux de 43,50%. Actuellement, le phénomène migratoire est lié étroitement à la circonstance socio- économique qui traverse le pays. Et, accentuée par l’insécurité dans les zones de départs mais aussi et surtout à la recherche d’une belle opportunité d’offrir une cadre de vie bien meilleur qu’auparavant. Ainsi la ville de Tsiroanomandidy continue d’accueillir des migrants de différentes ethniques et de différentes origines. Les résultats de l’enquête sur terrain qui s’annoncent dans la figure n°2, nous permet de confirmer que l’installation des migrants dans la ville de Tsiroanomandidy n’est pas un phénomène récent mais par contre c’est un phénomène qu’était déjà au fil de temps et qui se perpétué jusqu’aujourd’hui. En fait, cette figure nous permet d’observer que les résultats de l’enquête effectués auprès des ménages en ce qui concerne la dureté de l’installation de la population de la ville se subdivisent en quatre phases dont 17,39 % des ménages enquêtés confirment leurs installations dans la ville durant au plus de 30 ans d’année. On peut dire que l’évolution de statut de la ville de Tsiroanomandidy dépend essentiellement de la croissance que ce soit démographique, économique et politique aussi que l’importance des migrants venant de diverses régions de Madagascar, et la continuité de mouvement migratoire vers la ville. En somme, l’installation des migrants et l’activité de la ville jouent un rôle important dans l’évolution, l’organisation et l’extension de la ville de Tsiroanomandidy. A ce rythme d’évolution, on peut noter aussi que jusqu’à l’heure actuelle, la ville de Tsiroanomandidy ne cesse d’attirer toujours des migrants. Nous pouvons aussi affirmer que la ville de Tsiroanomandidy a connu sa structuration de l’espace urbain par son historique ainsi que par ses différentes étapes de son extension dont l’immigration joue un rôle important.

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Figure 2: Durée d’installation de la population de la ville

Durée d'installation

17,39% 24,78%

22,17% 0-10 ans 11-20 ans 21-30 ans 35,65% 30 ans

Source : Résultats des enquêtes de l’auteur, 2018

B- Un cadre géo-spatial propice à l’implantation humaine Le cadre géo-spatial constitue un des éléments majeurs à l’implantation humaine. Grace à l’étendue spatiale, et ces potentialités agropastorales, Tsiroanomandidy est une zone de prédilection pour les migrations.

1. Milieu naturel favorable à l’implantation humaine D’une manière générale, les régions qui attirent sont celles qui disposent de zones agricoles de production ou d’élevage avec une bonne accessibilité11. C'est ainsi qu’on peut dire que la population est attirée par la zone favorable à l’installation humaine.

a) Reliefs et hydrographie Tsiroanomandidy est un espace urbain de première catégorie, se trouvant au Moyen-Ouest. C’est un espace naturel bien typé avec un paysage rarement coupé par des hauteurs notables et continues. La zone d’étude est drainée par un réseau hydrographique particulièrement dense, formé le fleuve Manambolo et ses influents. Les interfluves dominent des vallons et des thalwegs et sont généralement parcourus par des cours d’eau dont le fleuve de Manambolo et ses affluents constituent le principal réseau hydrographique. Mais cette hydrographie est tributaire du climat et du relief. Son régime est irrégulier, traduit par l’alternance des crues

11INSTAT, 1997 23

innovatrices et des étiages absolus. Les sources naturelles assurent une bonne partie de l’alimentation en eau domestique pour plus de 70% des ménages de la ville non abonnés à l’eau de JIRAMA. Le croquis n°1 nous permet de voir le réseau hydrographique de la zone de Tsiroanomandidy. En effet, Tsiroanomandidy constitue un espace immense et disponible qui est favorable à l’installation humaine.

b) Diversification des ressources du sol La pédologie est marquée au sommet du relief par un type de sols ferralitiques rouges et rajeunis formés à partir des glacis. Sur les versants, un type de sols argilo-limoneux légèrement acides qui évoluent différemment sur le tanety, et particulièrement sensible à l’érosion suivant la raideur de la pente et l’intensité des feux de brousse apparaissent les glissements de terrains, aboutissant à la formation de lavaka qui évoluent de manière régressive jusqu’à ce qu’ils soient stabilisés, ainsi que des sols alluvionnaires dans les zones inondables. Les sols de tanety, sont reconnus pour leur bonne capacité d’échange et donnent en général de bons rendements aux cultures pluviales. Mais la faible profondeur de l’horizon organique nécessite un apport d’engrais. Les sols de bas-fonds sont de type hydromorphe moyennement organiques et aptes avant tout à la riziculture irriguée, puis aux cultures de contre saison (légumineuses, cultures maraîchères et fourragères), sous réserve d’une possibilité d’irrigation, qui justifie la vocation agricole de la zone. Le croquis n°3 nous permet d’illustrer l’importance de la zone agropastorale de la ville de Tsiroanomandidy.

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c) Formation végétale La commune urbaine de Tsiroanomandidy, la couverture végétale forme 52.2% de l’espace urbain, dont 44.6% de la savane herbeuse, comme le tableau suivant :

Tableau 2: Couverture végétale dans la Commune urbaine de Tsiroanomandidy

% par rapport à la superficie Désignations Superficie en ha totale

Forêt galerie, forêt claire de 55.0572 1.6 vallons et marécages

Savane herbeuse 1527.4598 44.6

Savane arbustive 39.8933 1.1

Savane arborée 25.7181 0.8

Plantations 109.3328 3.2

Reboisement 41.5997 1.2

Source : Plan Simplifié d’Urbanisme 2005

Ce tableau n°2 montre les formations végétales de la commune urbaine de Tsiroanomandidy qui sont caractérisées surtout par la savane herbeuse avec un taux de 44,6% par rapport à la superficie totale de la couverture végétale. En fait, cette formation végétale de la savane herbeuse offre aux bétails des herbes de bonne qualité telles que : « Hyparrhenia rufa » ou « Vero » et « Heteropogon contortus » ou « Ahindambo, danga », elle favorise la croissance biologique des zébus. De plus, l’espace de cette formation végétale« savane herbeuse » laisse encore d’immenses espaces disponibles permettant de trouver de bons pâturages naturels pour l’activité de l’élevage de bovins extensifs et offrent une possibilité d’élargir une grande zone de transhumance.

d) Climat propice à l’installation humaine Le climat de la ville de Tsiroanomandidy est composé d’un climat tropical d’altitude à deux saisons bien contrastées comme celles des Hautes Terres Centrales Malgaches : d’une part, une saison pluvieuse d’Octobre en Avril due essentiellement à la Convergence Intertropicale (ZCIT) et d’autre part, une saison sèche de Mai en Septembre sous l’effet de

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Foehn. Prédominance de la mousson du Nord-Ouest en été et d’un vent chaud et sec sous l’effet de Foehn en Hiver. Le ciel parait plus lumineux, dégagé, mais les températures varient fortement. La température varie de 13°C à 26°C pendant la période sèche et de 20°C à 33°C pendant la période humide. Elles sont en moyenne de18°9C avec des fortes amplitudes thermiques annuelles de l’ordre de 12°5C, des maxima de 28°C (novembre) et des minima de 8°9C (juillet). La pluviométrie varie entre 1456 mm et 1656 mm répartie pendant la saison de pluie dont la pluviométrie moyenne est de 1653 mm/an. En effet, les précipitations de la ville sont plus importantes en été qu'en hiver. On peut dire que la caractéristique climatique est favorable à l’installation humaine ainsi qu’aux activités économiques humaine. Ainsi que Paul VEYRET justifie en disait : « C’est la température qui règle la distribution de certaines espèces »12. Pour conclure, l’évaluation du milieu naturel nous permet de mettre en évidence la relation parfaite entre l’homme et l’espace. Les conditions physique son toujours le principal critère du choix du site d’installer et d’habiter. Cette situation favorise perpétuellement la venue des migrants dans la ville.

12 - Paul VEYRET. « Géographie de l’élevage ». Edition Gallimard. 1951. 26

Croquis 3: Zone agro-pastorale et zone de culture de la ville de Tsiroanomandidy

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2. Tsiroanomandidy, un pôle de concentration humaine La concentration de la population dans les villes constitue des caractéristiques marquantes de l’évolution contemporaine du peuplement de la planète. Dans la ville de Tsiroanomandidy, la croissance démographique est essentiellement résultante de la croissance naturelle de la population d’une part et d’autre part par l’immigration.

a) La part de l’accroissement naturel D’après le dernier recensement de la CUT en 2013, le nombre total des ménages dans la ville de Tsiroanomandidy est de 8 958 avec une taille moyenne de ménage de 5,5 personnes. Elle se caractérise par un taux de natalité élevé et un taux de mortalité parmi le plus élevé des régions (cf. tableau n°03). Tableau 3: Situation du l’accroissement naturel de la ville

Taux Population Taux de Taux de Année d'Accroissement totale natalité (%) mortalité (%) naturel (%)

2003 28 861 5,7 0,79 4,8

2013 39 156 4,4 0,89 3,5

Source : Plan Communal de Développement, 2003-2013

En 2013, on assiste à un taux d’accroissement naturel de 3,5 % qui est supérieur à celui de la moyenne nationale à 2,6%. Cependant, on observe une diminution du taux de 4,8% à 3,5% pour les deux années. La facilité d’accès aux divers services disponibles en ville (santé, planification, éducation,…) et l’existence d’infrastructure sont autant de facteurs favorisant la baisse du taux de natalité.

b) La part de la migration Compte tenu de l’importance économique de la ville de Tsiroanomandidy, la ville n’arrête pas donc d’attirer des migrants et génère des flux importants de diverse ethnies et de diverses origines migrantes. En effet, la ville est caractérisée de l’arrivée de continuité des migrants et c’est ainsi que le solde migratoire est toujours positif dans la ville de Tsiroanomandidy. Le tableau n°04 montre l’évolution des groupes ethniques de la ville durant l’année 2005 et l’année 2009. Ce tableau nous permet d’observer que la ville est relativement une zone d’accueil de différentes ethnies ainsi que de la continuité des ethniques.

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En fait, d’après le tableau, on peut constater que durant les quatre (4) années, le nombre des groupes ethniques de la ville totalise en 63532, elle a connu une augmentation de 5810 avec un taux de croissance de 9, 14% du nombre total des ethnies totales. En 2005, on a un nombre total de 28 861 ethnies et en 2009, on a un nombre total de 3467 ethnies. En particulier, les Merina sont constitués un nombre de croissance de 3155 avec un taux de croissance de 9, 15% de nombre total des Merina, puis les Betsileo sont composés un nombre de croissance de 1395 avec un taux de croissance de 9,15% du nombre total des Betsileo, ensuite les sont représentés un nombre de croissance de 731 avec un taux de croissance de 4, 80%. Quant aux Antaisaka, ils sont composés un nombre de croissance de 377 avec un taux de croissance de 5,61% du nombre total des Antaisaka, enfin le reste des ethniques sont représentées un nombre de croissance de 151 avec un taux de croissance 5,61% du nombre total du reste ethniques. En effet, on peut dire que cette continuité des ethniques justifie la solde migratoire qu’est dit positif. Bref, Le taux d’accroissement naturel et le phénomène migratoire, toujours positif, expliquent la croissance démographique de la population de la ville de Tsiroanomandidy. Ainsi, nous pouvons l’affirmer que Tsiroanomandidy est, en grande partie, soutenue par l’immigration d’une part et par la dynamique propre de la ville d’autre part. Tableau 4: Evolution des groupes ethniques de la population à Tsiroanomandidy

Catégorie de la population Année 2005 Année 2009

Merina 15 672 18827

Betsileo 6 927 8322

Antandroy 3 637 4368

Antaisaka 1 355 1732

Autres 1 270 1421

Total 28 861 34671 Source : Commune Urbaine de Tsiroanomandidy, 2005-2009

c) Evolution de la population de la ville Suite à l’évolution de groupes des ethniques, la ville a connu une évolution de la croissance démographie. Le tableau n°05 ci-dessous montre que durant ces 47 dernières années, la population ne cesse d’augmenter. En 1971, la population totale était de 8 200 habitants pour

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atteindre 17 851 en 1993 puis 28 861 en 2003 et ensuite 39 156 habitants en 2013 et enfin 44 532 en 2018. L’augmentation de la population de la ville s’explique d’une part, par l’accroissement naturel, qui est représentée par un taux de la natalité supérieur par rapport au taux de la mortalité infantile et d’autre part, par le solde migratoire des migrants qui est toujours positif (cf. Tableau n°04).

De plus, le croquis n°04 nous permet aussi de voir cette tendance d’évolution de la population par fokontany pour l’année 2003, l’année 2013 et l’année 2018. Cette tendance a été toujours positive pour chaque fokotany sauf le fokontany d’Ambohitsoa et d’Androtra. Cela peut être dû à l’éloignement du site et à l’insécurité.

En somme, on peut dire que la ville de Tsiroanomandidy connaît une progression démographique, elle est multipliée par six entre l’année 1971 et 2018. Sans doute, le constant accroissement de la population indique le dynamisme de la population urbaine de Tsiroanomandidy.

Tableau 5: Evolution de la population de la Commune urbaine de Tsiroanomandidy entre 1971 et 2018

Années 1971 1993 2000 2005 2009 2013 2018

Nombre 8 200 17 851 25 375 28 861 34 671 39 156 44 532

Source : RATSIMANDRATRA 1982 ; INSTAT 1997 ; PCD 2005 ; CUT 2013-2018

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Tableau 6: Evolution démographique par Fokontany (entre 2003, 2013,2018)

2003 2013 2018 Nombre Nombre Nombre Densité Densité Densité FOKONTANY de la de la de la (hab/ha) (hab/ha) (hab/ha) population population population Ankadinakanga 1174 53,4 1497 68 1833 82,5

Androtra 2584 11,9 3472 16,1 3803 17,6

Amboasarikely 957 17,1 1414 25,7 1750 31,4

Soanafindra 2659 51,1 4300 84,3 4636 89,4

Tsi/didy sud 881 440,5 768 384 1104 460,9

Tsaralalana 963 68,8 3213 229,5 3549 253,6

Tsarahonenana 1630 4,8 2022 5,9 2358 6,9

Atsimotsena 1178 117,8 1315 131,5 1651 162,9

Andrefanigara 1664 6,3 2368 8,9 2704 10,2

Mangarivotra 3836 25,5 5981 40,1 6322 42,4

Amparihikambana 2698 8,7 2620 8,5 2956 9,5

Ambohitsoa 3843 5,4 5129 7,3 Soamahamanina 5801 8,2 Anosivola 526 1 640 1,1 976 1,8

Avaratsena 3686 99,6 3759 101,6 4095 111,3

Amparihibe 582 0,8 658 0,9 994 1,4

TOTAL 28861 8,4 39156 11,4 44532 13 Source : PSU 2005, CUT 2013, CUT 2018

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Croquis 4: Répartition et évolution du nombre de la population par Fokontany

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3. Répartition de la population en fonction de la densité L’espace urbain de Tsiroanomandidy se distingue en trois (3) sous zones en fonction de la densité de la population : la zone périphérie, la zone intermédiaire et la zone centrale. Le tableau n°7 nous permet de connaitre la densité de la population par fokotany en 2018.

a) Centre : Forte densité La zone centrale est composée de quatre (4) Fokontany : Ankadinakanga, Tsiroanomandidy Sud, Atsimotsena et Tsaralalana, et elle forme la partie centrale contenant 18% de la population totale. Cette partie centrale est la plus peuplée de la ville et appartient à la zone de la forte densité de la population allant de 82,5 à 460,9 habitants à l’hectare, elle s’inscrit essentiellement le long de la route principale, à l’entrée de la ville et aux environs des grands carrefours de circulation. A l’exemple de cette forte densité de la population, on incite le fokontany Tsiroanomandidy Atsimo avec une densité de 460,9 habitants à l’hectare et le fokontany Tsaralalana avec une densité de 253,6 habitants à l’hectare, c’est sans doute la position en tant que cœur de ville et la proximité du marché qui explique les densités très élevées (cf. croquis n°4).

b) Zone Intermédiaire : densité moyenne La partie intermédiaire est composée de quatre (4) Fokontany Mangarivotra, Avaratsena, Amboasarikely et Soanafindra. Elle accueille 38 % de la population dont la densité de la population allant de 31,4 à 111, 3 habitants à l’hectare.

c) Périphérie : faible densité La périphérie est composée de huit (08) Fokontany : d’Amparihibe, d’Amparihikambana, d’Anosivola, d’Androtra, du Tsarahonenana, d’Ambohitsoa, du Soamahamanina et d’Andrefanigara. Elle forme la sous zone contenant 44 % de la population.Ces zones sont localisées en grande partie de la ville mais elles sont faiblement peuplées avec une densité de la population allant de 1,4 à 17,6 habitants à l’hectare. Bref, l’espace urbain de Tsiroanomandidy est inégalement répartir, on peut constater que le nombre de la population diminue du centre-ville vers la périphérie, et qu’une forte concentration de la population à l’Est et au centre, ainsi qu’une zone moins densément peuplée à l’Ouest.

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Tableau 7: Densité de la population par fokotany 2018

Nombre Densité FOKONTANY Superficie (ha) de la population (hab/ha)

Ankadinakanga 1833 82,5 22,2105 Androtra 3803 17,6 216,6655 Amboasarikely 1750 31,4 55,8022 Soanafindra 4636 89,4 51,8476 Tsi/didy sud 1104 460,9 2,3954 Tsaralalana 3549 253,6 13,9958 Tsarahonenana 2358 6,9 339,8446 Atsimotsena 1651 162,9 10,1349 Andrefanigara 2704 10,2 265,5421 Mangarivotra 6322 42,4 148,9985 Amparihikambana 2956 9,5 310,3525

Ambohitsoa (1) 5801 8,2 706 Soamahamanina (2) Anosivola 976 1,8 541,0636 Avaratsena 4095 111,3 36,8034 Amparihibe 994 1,4 702,8166 TOTAL 44532 13 3424,4118 Source : CUT, calculé par auteur, 2018

(1) et (2), Ces deux fokontany sont encore rattachés sur le plan foncier mais chacun possède son propre bureau administratif.

d) Eléments constitutifs de la ville Le croquis n°5 nous permet de monter les équipements socio-collectifs que la ville de Tsiroanomandidy dispose. En tant que chef-lieu de la région Bongolava, la ville de Tsiroanomandidy dispose de différents types d’infrastructures socio-économiques telles que le marché, l’hôpital, école, la route, etc.… . Ces infrastructures économiques sont de différents services et qui jouent un rôle important dans le développement de la ville ainsi que comme reflet de la lumière attire de bon nombre de personne pour venir en ville. De plus, dans la

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fonction financière, la ville de Tsiroanomandidy dispose des institutions financières telles que l’agence de la banque BOA, BFV, Microcréd, BNI, Accès Bank, ce sont des mutuelles d’épargne et de crédit, la CECAM, une antenne de la caisse d’épargne et de Western Union, l’Assurance MAMA.

En effet, ces institutions financières jouent un rôle important dans la stabilité de la sécurité sur la circulation monétaire importante de la ville. D’autre part, la ville possède aussi des infrastructures et des services médicaux en concernant la santé : CSBII, CHD2, des Cabinets médicaux privés et des cabinets médicaux confessionnels de l’église « EKAR et FJKM ». De plus, la ville possède la possibilité des infrastructures scolaires pour les élèves : collèges, lycées que ce soit public ou privé. Soulignons que la ville de Tsiroanomandidy dispose des éléments constitutifs importants à la vie humaine, de différentes infrastructures des services socio- économiques dont les migrants ont cherchés pour satisfaire leurs besoins.

Pour conclure, la ville de Tsiroanomandidy joue le rôle à la fois politique, administratif et catalyseur économique dans le Moyen Ouest, depuis l’époque des royaumes jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’ère coloniale. Au total, la ville est un point de transit pour les activités économiques grâce à l’existence des infrastructures socio-économique et les diverses services en tant que centre des infrastructures importantes, autour de la quelle gravite les communes environnantes.

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Croquis 5: Equipement socio-collectif de la ville

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CONCLUSION PARTIEL

Pour conclure, la première partie nous démontre qu’en vue globale de Tsiroanomandidy, il est aperçu que son site physique se présente comme un front pionner attractif à proximité de la capitale et des Hautes Terres Centrales malgache. Elle constitue un large espace libre, ouvert et surtout immenses, fertiles à forte potentialité naturelle favorable à l’installation humaine et aux activités agro-pastorales. Les aspects naturels offrent une grande potentialité adéquate à l’activité de base de la population. Ces facteurs naturels jouent un rôle important dans la mise en valeur des ressources qui existent dans la commune. Ils sont aussi l’un des éléments qui expliquent l’extension rapide de l’installation humaine dans cette Commune. Tsiroanomandidy est une ville carrefour, elle joue un rôle de centre relais à la fois politique, administratif et catalyseur économique dans le Moyen Ouest malgache, depuis l’époque des royaumes jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’ère coloniale.

C’est ainsi que la ville est devenue comme une lumière attractive pour différents types de migrants. Elle attire de migrants par le phénomène l’immigration. Son peuplement, sur un fond de différents migrants avec de diverses ethnies, majoritairement issues des Merina, et de diverses origines, majoritairement venant des Hautes Terres Centrales. La ville aussi possède des atouts indéniables grâce aux infrastructures économiques qu’elle dispose

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PARTIE 2 : TSIROANOMANDIDY, UNE VILLE A AVENIR INCERTAIN

La deuxième partie de notre écrit parlera, dans le troisième chapitre, Tsiroanomandidy en tant que ville attractive des migrants et dans le quatrième chapitre, nous allons voir la faible implication des migrants dans cette ville.

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CHAPITRE 3 : TSIROANOMANDIDY, UNE VILLE TOUJOURS ATTRACTIVE AVEC UNE PERPETUELLE ARRIVEE DE MIGRANTS

Dans la ville de Tsiroanomandidy, la migration n’est pas un phénomène nouveau : elle s’inscrit dans la continuité de migrations traditionnelles, temporaires ou permanentes, qui existent depuis la mise en valeur de RADAMA Ier. Actuellement, les mouvements migratoires continuent, même si d’intensité différente.

A- Les types de migration Par une définition, la notion de migration englobe tous les types de mouvements de population impliquant un changement du lieu de résidence habituelle, quelles que soient leur cause, leur composition, leur durée incluant ainsi notamment les mouvements des travailleurs, des réfugiés, des personnes déplacées ou déracinées. Dans la ville de Tsiroanomandidy, on a trois grands types de migrations : la migration scolaire, la migration des travailleurs et l’exode rural.

1. Les migrations de proximité Le mouvement migratoire se distingués on trois types des migrations de proximité : celui de la migration scolaire, celui de la migration en quête de travail et l’exode rural.

a) Scolaire La migration scolaire est une migration qui s’effectue par le déplacement des élèves pour des raisons scolaires vers les lycées et les collèges de la ville de Tsiroanomandidy, ils sont venus des commune environnes ou de la région voisine. Ce phénomène est dû à l’absence ou à l’insuffisance des infrastructures scolaires dans les zones de départ des migrants. En fait, cette migration scolaire résulte de la caractéristique jeune de la population de la ville.

b) En quête de travail C’est la migration à la quête de travail, elle désigne un déplacement vers la ville avec un but précis « faire fortune13 ». Ce sont des migrants très souvent le désir de trouver du travail et de gagner sa vie. Beaucoup entre eux se laissent séduire par l’exemple des migrants de leur famille ou de leur village « qui ont réussi » dans la ville. C’est une migration liée à la recherche d’un cadre de vie meilleure.

13 PNUD, Région et développement Itasy 1992, 87p 39

c) Exode rural La troisième migration désigne un déplacement qui s’apparente à un exode rural est celle qui résulte, les gens quittent leur terre pour habiter et travailler en ville. Cette migration est souvent liée à l’instabilité du milieu rural. De plus, les résultats de l’enquête auprès des ménages de la ville justifient que les ménages ont tous leur propre choix pour s’installer dans la ville. Le choix de la ville de Tsiroanomandidy n’est pas un fait au hasard, c’est geste libéralisme et aussi un fruit de la volonté pour de diverses raisons. La figure n°3 nous permet d’observer les motifs d’installation des migrants dans la ville de Tsiroanomandidy. En somme, Ces trois types de migration sont dus à l’activité économique de la ville en tant qu’un pôle d’activité et d’attractivité majeur du Moyen-Ouest malgache. De plus, il est très important à préciser que dans la ville de Tsiroanomandidy, toute personne désireuse de venir à la ville, c’est toujours la bienvenue, c’est une ville ouverte.

Figure 3: Motifs d’installation des ménages

Motifs d'installation des ménages

18,26% 12,60% Prix Foncier 12,17% 23,04% Disponibilité de Terrain Proximité de la Famille Travail 22,17% 11,74% Education Vie moins chere

Source : Enquête à partir de calcul de l’auteur, 2018

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2. Les migrations selon la durée Compte tenu de différentes types de la migration de la ville de Tsiroanomandidy, on peut classifier trois formes des migrants selon la durée d’installation des migrants : les migrants journaliers, les migrants saisonniers et les migrants définitifs.

a) Migrants journaliers Selon l’étude et l’observation sur terrain, durant le jour du marché de la ville de Tsiroanomandidy, les résultats des enquêtes sur les marchands nous permettent de préciser que les mouvements journaliers de la ville se font d’une part, par les gens qui font plusieurs va et vient à la ville en faisant leurs activités comme les commerçants mobiles « Mpitety tsena », et d’autre part par les visiteurs qui font leurs visites comme le cas des parents faire visiter ses enfants étudier à la ville. En fait, les migrants journaliers quittent leur localité deux ou trois jours soit deux fois ou plus par semaine, pour aller à la ville mais ils n’habitent pas dans la ville. Ils se localisent dans un autre espace telle que dans la commune environnementale et la région voisine. De plus, cette forme du migrant est aussi visible à travers le cas des visiteurs, par exemple, la visite des parents à leur enfant qui font l’étude à la ville. De plus, ils sont très significatifs au développement de la ville en tant que opérateur économique.

b) Migrants saisonniers Les migrants saisonniers de la ville de Tsiroanomandidy sont visibles à travers de l’existence les travailleurs saisonniers. Ce sont des gens qui viennent dans la ville avec une période d’installation précis et limité en saison. Ils viennent aussi avec un but de travailler à l’exemple des mains d’œuvres, pour suivre des formations, des traitements, pour faire des stages.

c) Migrations définitives Les migrants définitifs, ce sont les migrants nommé à la fois de « Tompotany » parce qu’ils sont toujours là pendant plusieurs années dont la durée d’installation est la plus longue par rapport aux migrants journaliers et aux migrants saisonniers. Ils sont presque les propriétaires des terres, des infrastructures de la ville. La figure n°2 nous permet d’observer la durée de l’installation de la population de la ville. Selon les informations recueillis sur terrain, les migrants définitifs se sentent tous chez eux ; les plus jeunes prévoient y fonder leur famille et les plus âgés comptent bien faire de ce lieu de migration leur dernière demeure. En fait, ils n’ont même pas une nostalgie de leur région d’origine et certains veulent même y construire leur tombeau de famille.

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3. Migrations selon les ethnies La ville de Tsiroanomandidy est une zone d’expansion de divers migrants. La figure n°4, nous permet de montrer que selon les résultats de l’enquête sur terrain, la ville est constituée aujourd’hui de différents groupes ethniques et de différentes origines. La ville de Tsiroanomandidy se caractérisée une population cosmopolite due à l’immigration. Ainsi, Tsiroanimandidy n’a pas de population spécifique. Elle est cosmopolite et la diversité de la population est frappante en raison de l’importance des migrations.

a) Diversité des ethnies La ville de Tsiroanomandidy est composée d’une population hétérogène. Particulièrement du fokontany Mangarivotra, le chef du fokontany affirma que : « les dix-huit (18) ethnies de Madagascar existent dans le fokontany ». C’est une ville cosmopolite. D’après la figure n°4, les diverses ethnies de la ville se représentent aujourd’hui par ordre d’importance. Ce sont l’ethnie des Merina qui montrent la majoritaire avec un chiffre de 52,17%. D’abord, Les Merina se trouvent partout, mais surtout dans les anciennes terres de colonisation dont Tsiroanomandidy fait partie. Puis viennent ensuite le Betsileo avec un taux de 27,82 %. Ensuite, l’Antandroy constitue de 10,86%. Puis, l’Antaisaka avec un taux de 3,91%. Enfin, les restes de groupes ethniques sont composés par les ethnies des Bara, des Betsimisaka, des Sakalava, des Korao et des Tsimihety, avec un taux de 5,22%. Il est à préciser que la ville de Tsiroanomandidy est une ville des migrants de différentes ethniques dont les ethnies des Merina et des Betsileo sont le plus visible durant l’enquête sur terrain car ils forment de 90% des migrants enquêtés de la ville. Bref, on peut dire que le groupe ethnique du Merina et du Betsileo sont les plus dominants dans la ville. Ce sont le plus visible durant l’enquête sur terrain. (cf. Figure n°4).

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Figure 4: Diverse ethnies des ménages

DIVERSE ETHNIQUES

3,91% 5,22% 10,86% Merina

52,17% Betsileo 27,82% Antandroy Antaisaka Autres

Source : Enquêtes par l’auteur, 2018

b) Diverses origines des migrants La ville de Tsiroanomandidy est réputée pour la multiethnicité de sa population et elle reste un lieu privilégié pour l’expansion de diverses d’origines géographiques. La figure n°5 nous permet de montrer que les origines des migrants enquêtés de la ville sont issues des régions d’Analamanga (Antananarivo, , Manjakandiana, Ambatolampy, Imeritsiatosika, Arivonimamo), Sud-est (Androy, mahafaly, Bara, sakalava, Korao), du Betsileo (Fandriana, Ambositra), d’Itasy (Miarinarivo, Soavinandriana) et de Vakinakaratra (Antsirabe, Antanifotsy, Ambohibary- et Faratsiho), (cf. Croquis n°6)). En effet, on peut dire que les originaires venants de la Haute Terre Centrale sont les plus dominants dans la ville. Ce sont les plus visibles durant les enquêtes sur terrain.

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Figure 5: Diverses origines des ménages

DIVERSE ORIGINES

10,43% 9,13% 22,60% Antananarivo Itasy 7,82% Vakinakaratra 14,78% 23,47% Sud-Est 11,73% Tsiroanomandidy Autres

Source : Enquêtes par l’Auteur, 2018

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Croquis 6: Répartition des origines des enquêtés par Fokontany

Source : BD 500, Conception de l’auteur, 2018

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c) Activités et répartitions des ethnies selon les fokontany Ici on parle la répartition des ethnies migrantes en rapport avec ses activités dans l’espace urbain. La figure n°6, nous permet d’illustrer les résultats des enquêtes sur les terrains concernant les activités des ethnies. Le croquis n°7 montre également la répartition des diverses d’origines des migrants selon fokotany. En première lieu, les Merina, ils se trouvent partout de la ville mais surtout dans les anciens sites ou la partie centrale, du fokontany : d’Ankadinakanga, d’Atsimotsena, de Tsaralalana et de Tsiroanomandidy Atsimo. C’est ainsi qu’ils sont présents dans toutes les activités de la ville que ce soit économiques : les activités du commerce telle que épicerie, gargote, friperie, …, les activités agricole telle que, l’élevage et l’agriculture, que ce soit aussi politiques par les activités de l’administration, il est à préciser que les Merina sont la majoritaire sur l’activité de l’administrative de la ville, que ce soit sociaux par l’éducation, la formation,…, Ainsi, les migrants des ethnies Merina jouent un rôle important dans l’activité économique de la ville de Tsiroanomandidy. Ensuite, les Betsileo se trouvent presque dans la partie intermédiaire de la ville sur les fokontany : de Saonafindra, d’Androtra et de Tsiroanomandidy Atsimo. Ce sont des agriculteurs, des éleveurs et aussi des commerçants qui pratiquent leurs activités aussi bien à l’intérieur de la commune que dans les zones environnantes. D’après le PCD14 de la ville, les Betsileo sont venus initialement en tant que main d’œuvre agricole et en quête de nouvelles terres. En effet, ces migrants Betsileo sont attirés par l’immensité et la possibilité de terres à cultiver et surtout à la fertilité des sols du Tsiroanomandidy. Ils sont en majorité des agriculteurs qui pratiquent accessoirement les différents types de la culture de la ville. Il est à noter que les Betsileo jouent un rôle important dans l’économie de la ville surtout dans le commerce car ils disposent de la majorité de la vente en gros. Enfin, les migrants Antandroy préfèrent presque d’installer dans partie intermédiaire du fokontany Mangarivotra en suivant la RN1 sur le fokontany d’Amparikambana dans la zone périphérique de la ville. Leurs activités gravitent autour du bœuf, comme dans leur Androy d’origine. Ils trouvent aussi leur place dans le commerce de Bovidés, spécialistes. Ils sont du convoyage des bœufs sur pied, pratiquant l’élevage extensif, parcourent les vastes étendues inoccupées à la recherche de pâturage. Ils sont un des éléments essentiel de l’économie de Tsiroanomandidy parce qu’ils sont majoritairement constitués d’une minorité dominante,

14 Plan Communal de Développement 46

particulièrement active dans ce commerce des bovidés, et sont comme on dit des « patron’aombe », « mpihirakely » ou « mpandranto » littéralement des propriétaires commerçants, des intermédiaires ou simples commerçants. Ces Antandroy se concentrent aussi dans les fokontany d’Anosivola et d’Andrafanigara. Les Antaisaka se localisent dans la partie de la ville sur les fokontany : du Tsaralalana et d’Atsimotsena, d’Avaratsena. Ce sont des commerçants tels que du commerce des bovidés et du commerce des produits .., et des éleveurs, ses apports des activités sont un peu représentés dans l’activité de la ville. Il est à préciser que parmi les différents ethniques existants dans la ville de Tsiroanomandidy, les Antaisaka sont les moins nombreux. Concernant le reste du groupe ethnique, il est composé des ethnies du Bara, du Korao, du Betsimisaka, du Sakalava et d’Antemoro. Ce sont le moins visible dans la ville, les ethnies d’Antemoro, ils sont des agriculteurs en tenant compte la pratique de la riziculture et des commerçants. Les ethnies des Bara, Korao et Betsimisaka, Sakalava font leurs activités autour de l’élevage et de commerce de zébu, ils sont des convoyeurs de zébus. Bref, les migrants se répartissent dans le fokotany en fonction de leurs différents types d’activités. Et on constate que la plupart des Merina et des Betsileo se regroupent au centre- ville ainsi que les autres ethnies se localisent surtout dans les zone périphériques da la ville.

Figure 6: Activités du chef de ménages

TYPES D'ACTIVITES

19,04% 16,96%

Agriculture 18,70% 19,04% Elevage Commerce Bureaucrate 26,26% Autres

Source : Enquêtes par l’auteur, 2018 47

Croquis 7: Répartition des ethniques par fokontany

Source : BD 500, Conception de l’auteur

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B- Activité de la ville Etant le deuxième marché de zébu de Madagascar, l’activité da la ville est basée surtout autour du commerce de zébu mais aussi fondée par l’agriculture et renforcée par l’élevage.

1. Tsiroanomandidy, une ville essentiellement commerçante Les activités commerciales sont prédominantes dans la ville de Tsiroanomandidy en tant qu’une ville carrefour, elle est un pôle d’attraction de tous les activités que ce soit économiques, politiques et sociaux. Elle est une ville importante car elle est la capitale de la région du Bongolava. Cependant, la ville de Tsiroanomandidy constitue deux types de marché hebdomadaire : le marché agricole et le marché de zébus.

a) Le marché hebdomadaire de zébus En tant qu’une ville carrefour, la population bénéficie de cette situation par la pratique de la commercialisation de zébus, une activité qui fait la renommée de la ville et qui s’avère avoir une retombée importante sur l’économie de la ville. Les deux tableaux n°08 et n°09 nous permettent de voir l'importance de la commercialisation de zébu dans les activités économiques de la ville de Tsiroanomandidy ainsi que le nombre important de zébus a commercialisé sur l’ensemble du Faritany Antananarivo est très remarquable. Le croquis n°8 nous permet de comprendre le flux de bovidés venant de différente régions et le flux direct de Tsiroanomandidy vers la capitale. De ce fait, il est à préciser que la ville de Tsiroanomandidy est réputée pour être la deuxième ville-marché de bovidés sur le plan national après Ambalavao et la première ville marché de bovidés dans la province d’Antananarivo. La photo n°3 et n°4 nous permet d’illustrer le marché de zébu dans la ville, quant à la photo n°7 nous permet de voir le troupeau de zébus. Grâce à l’activité de la commercialisation de zébus, la ville détient le plus important marché de zébu de Madagascar. Concernant les Bovins à viande, le tableau n°11 nous permet de montrer que le nombre total des têtes de bovins commercialisés en 1999 s’élève à 239 801 pour l’ensemble du Faritany d’Antananarivo se répartissant ainsi par CIREL dont une grande partie de viande consommée par la capitale vient du marché de Tsiroanomandidy avec un nombre de 92 574 bovins qui est représentée un taux de 38,60 % du nombre total de bovins commercialisés. Suite à la même idée, la commercialisation de bovidés constitue une source de recettes substantielles pour la commune urbaine de Tsiroanomandidy. De plus, le tableau n°8 nous permet de constater que le commerce de zébus joue un rôle important dans le budget de la commune urbaine de Tsiroanomandidy, en 2003 la recette de

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bovidés est un taux de 52,8% de la recette total de la commune, en 2004 avec un taux de 50,73% et en 2004 avec un taux de 39,47%. Il est à préciser que le droit de marché de zébus est une source de revenus et de transaction monétaire de la commune. En fait, selon la carte n°5, la commerce de zébu de la ville est marquée par son importance par l’existence des flux de zébus en provenance de différentes régions :  Maintirano, Antsalova, Ambatomainty et Morafenobe dans la région du Melaky ;  Morondava, Belo sur Tsiribihina et Miandrivazo dans la région du Menabe ;  Marovoay et Andranomavo dans la région ;  Maevatanana et Kandreho dans la région du . Notamment les flux Nord-Sud convergent qui sert de grande étapes-relais avant la montée vers les Hautes Terres. Les flux de zébus renforcent les activités économiques de la ville en tant qu’un centre relais régionale du Bongolava ainsi que cette singularité est loin d’être négligeable car elle reste toujours la ville phare du Moyen ouest. De plus, tous ces flux renforcent le dynamisme de la ville en tant que pôle de développement économique régional et national. Il est à noter aussi que la ville est réputée pour accueillir l’un des plus importants marchés aux bestiaux de l’île. Elle approvisionne le marché en tant que productrice et plaque tournante. En fait, toutes les activités économiques de la ville sont des facteurs importants dans le cadre du développement urbain. La commercialisation des zébus permet le développement de nombreuses activités connexes liées à la satisfaction en logement, en alimentation, en transport, etc.… Il est à préciser aussi que la ville dispose de l’aérodrome permettant une desserte aérienne avec Antananarivo et Maintirano, le rayonnement de la ville dépasse la dimension régionale. Toutefois le mauvais état des routes la reliant avec les Districts de Morafeno, Ambatomainty, Maintirano et limite le trafic et le flux d’échange réduisant ainsi la dimension de son influence. Compte tenu de son importance, il génère néanmoins des flux importants de migrants : gardiens, propriétaires de zébus et acheteurs, qui résident à Tsiroanomandidy sur des périodes plus ou moins longues. Les Mpandrato (gardiens) acheminent à pied des zébus des régions du Sud et de l’Ouest, parcourant ainsi plusieurs centaines de kilomètres pour arriver jusqu’au marché de Tsiroanomandidy. Ils travaillent pour des riches éleveurs du Sud et du Sud-ouest qui arrivent à Tsiroanomandidy en voiture ou par avion pour suivre la vente de leur troupeau. Les acheteurs sont essentiellement des Merina et des Betsileo. Les bœufs sont ensuite acheminés par camion vers Antananarivo, Ambatonapoaka ou Analavory (marchés de bovidés situés sur la RN1) ou à pied vers Fianarantsoa et Antsirabe.

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Les démarches de régularisation des ventes impliquent l’existence de services publics, étatiques ou communaux, pour le contrôle sanitaire des animaux, l’enregistrement des transactions de vente ou la levée des taxes. Ces démarches, légales ou non, supposent que les propriétaires et les acheteurs de zébus résident vingt jours minimum dans la ville. Ce séjour des acteurs du marché aux zébus permet le développement de nombreuses activités connexes liées à la satisfaction des besoins en logement, en alimentation, en transport, etc.…

Tableau 8: Evolution de la part des recettes encaissées sur les bovidés par rapport aux recettes propres de la Commune Urbaine de Tsiroanomandidy

Exercice budgétaire 2002 2003 2004

Recettes propres 336.465.653 294.006.184 586.293.128 (fmg)

Recettes sur les 177.649.500 149.152.500 231.411.500 bovidés (fmg)

En pourcentages 52,8 50,73 39,47

Source : PCD 2005

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Tableau 9: Bovins commercialisés

CIREL CIRconscription ELevage Bovins commercialisés

Antananarivo 57 708

Antsirabe 60 936

Miarinarivo 28 583

Tsiroanomandidy 92 574

Ensemble Faritany 239 801

Source : DEPEL – Antananarivo Photo 3: Marché de Zébus

Source : Cliché d’auteur, 2018

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Photo 4: Troupeau de zébus

Source : Région du Bongalava, 2013

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Croquis 8: Flux de Bovins

b) Le marché Agricole Tsiroanomandidy dispose un marché agricole hebdomadaire permettant la commercialisation des produits agricoles, réalisée soit directement, soit par l’intermédiaire des collecteurs présents sur place. Le jour de vendredi, c’est le jour de marché agricole et qui généralement se fait au centre de la ville. Dans sa fonction marchande, la ville peut offrir des produits agricoles nécessités par l’existence de différents commerçants qui se trouvent dans la ville. On peut trouver toute sorte de fruits et de légumes frais et bio, riz, patate douce,… La photo n°3 et n°4 nous permet d’illustrer le marché de la ville. De plus, dans la ville ,on peut trouver aussi des articles

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électroménagers, des intrants agricoles et des matériels de production, entre autres, pour les communes environnantes fournisseuses de produit agricoles. Le marché agricole de Tsiroanomandidy est animé par des flux des produits ainsi que par des hommes importants qui constituent un facteur majeur pour la dynamique de la ville. Ils génèrent des nombreux emplois et attirent beaucoup des migrants. Par exemple, l’usage du pousse-pousse à Tsiroanomandidy prospère grâce au flux des produits et aux flux d’hommes. Les tireurs de pousse-pousse sont soit des migrants, soit des ruraux venant des zones périphériques de la ville. Il est à noter aussi qu’une partie des produits peut également être acheminée vers d’autres destinations, en particulier Antananarivo ; la route goudronnée et les réseaux de taxi-be facilitent très largement l’accès. De plus, la ville est aussi le lieu d’approvisionnement en intrants et petits matériels agricoles (brouette, charrue, herse). Dans les périodes de récolte, durant laquelle la demande en charrettes est forte, on voit arriver à Tsiroanomandidy des charretiers venant de Miarinarivo, d’Imerintsiatosika, de . Ils louent leur matériel pour la collecte des produits agricoles. En fin, il est à noter que le marché général se trouve partout dans la ville de Tsiroanomandidy, il comporte des hangars ouverts et des pavillons loués à des marchands. Pourtant, la location des pavillons constitue une des principales recettes de la commune urbaine Tsiroanomandidy. Bref, Tsiroanomandidy constitue une plaque tournante pour les flux des échanges économiques ainsi que les flux migratoire. Etant la ville-relais de la région de Bongolava, nous pouvons considérer aussi que grâce à ces infrastructures de communications, Tsiroanomandidy assure le rôle de centre relais autour duquel gravitent les zones environnantes. Cette situation lui confère une position stratégique pour son développement et y renforce sa relation permanente avec le reste du pays. Soulignons que le marché bihebdomadaire de Tsiroanomandidy lui permet d’animer les flux régionaux.

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Photo 5: Marché de la ville

Source : CUT, 2018

Photo 6: Pavillons de la ville

Source : Cliché d’Auteur 2018

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Photo 7: Friperie en rues de la ville

Source : Cliché d’Auteur 2018

2. Activités économiques attractives à vocation agro-pastorale Comme toutes les villes des Hautes Terres, l’activité économique de la ville de Tsiroanomandidy est aussi fondée sur l’agriculture et l’élevage qui prend sa place importante dans l’économie urbaine. La ville de Tsiroanomandidy est un pôle d’attraction de toutes les activités que ce soit économiques, politiques et sociaux.

a)L’agriculture : une activité prépondérante : Pour les secteurs primaires, elles tiennent une place importante dans l’activité des habitants de Tsiroanomandidy, notamment dans l’exploitation des zones de cultures favorables à des cultures vivrières et cultures de rentes. L’immensité et la fertilité de la zone favorise le développement de ce secteur c’est ainsi que ce secteur tient une place importante dans la vie courante de la population de la ville. En fait, Tsiroanomandidy, sous l’influence du climat tropical chaud et humide, les sols sont fertiles et favorables à l’agriculture. Le tableau n°10 nous permet d’observer les principales activités agricoles de la commune urbaine. De plus, en ce qui concerne l’activité des Chefs de ménages enquêtés, la figure n°6 illustre que 16,96% pratiquent l’agriculture, dont le site de travail est soit dans la ville, soit dans la Commune environnante soit les deux endroits en même temps. Selon les résultats de notre enquête, parmi les 39 chefs de ménages exerçant

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l’agriculture, 44% chefs de ménages pratiquent la riziculture. On peut dire que l’activité agricole joue un rôle essentiel dans l’activité économique de la ville et elle attire des migrants parce que d’après INSTAT/DSM/EPM/2005 « Une majorité de migrants, soit plus de 51%, travaillent dans l’agriculture ou dans d’autre activités du secteur primaire. Ce sont les agriculteurs qui migrent le plus souvent étant donné qu’ils sont toujours en quête permanente de terrains fertiles. » Tableau 10: Les principales activités agricoles de la commune

Cultures Superficie (ha) Production (T)

Riz irrigué 150 420

Riz pluvial 23 45

Manioc 72 390

Mais 42 85

Patate douce 2 6

Haricot 1 11

Saonjo 0,50 3

Source : Monographie Direction Régionale de la Développement Rurale, 2004

D’après le tableau n°10, il est à préciser que la riziculture occupe principalement les terres agricoles et constitue une source de revenu des ménages car elle est représentée majoritairement avec une superficie de 173 ha. D’ailleurs, on peut d’ailleurs admirer de nombreuses rizières le long de la route menant vers le fokontany Amparihibe et vers le fokontany Amparikambana. Grâce à l’importance de la pratique de culture de riz, Tsiroanomandidy est également un des points d’approvisionnement en riz de la Grande île. Concernant la culture maraîchère, le débouché est assuré. Elle est destinée à l’autoconsommation familiale et à la commercialisation sur le marché dans le cadre du ravitaillement en nourriture de la population. Le fokontany Amparihibe est le principal producteur de la légume. La production du manioc, du maïs, de la

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patate douce, de Saonjo et du haricot constitue le complément alimentaire le plus prisé par la population, surtout en période de soudure et se présente aussi comme aliment de base du cheptel de porcin et de bovin. Il est à noter qu’une grande partie de la production est commercialisée pour être évacuée à Antananarivo, ce qui permet à Tsiroanomandidy d’être l’un des points d’approvisionnements de la capitale.

b) L’élevage : une activité secondaire tienne une place importante dans la ville Quant aux activités du secteur de l’élevage de zébus, c’est une véritable institution dans la ville de Tsiroanomandidy grâce à l’importance de l’agropastorale qui est favorable à l’élevage de zébu par la domination de formation savane herbeuse de la zone. Cette formation végétale offre à l’élevage de zébus d’avoir une bonne qualité de production. Le tableau n°02 nous permet de justifier cette affirmation et de connaitre les types de la couverture végétale dans la Commune urbaine de Tsiroanomandidy Ainsi, l’élevage a toujours tenu et tient encore jusqu’à l’heure actuelle, une des premières places dans l’activité économique de la population de Tsiroanomandidy. Le tableau n°12 nous permet de voir qu’il existe de différents types d’élevages et de productions dans la ville de Tsiroanomandidy. Tableau 11: Evolution de l’élevage bovin

Année Bovins

2000 20594

2001 21652

2002 17860

2003 25157

Source : Plan Communal de Développement, 2005

Selon le tableau n°11, on constate que l’élevage bovin a connu une évolution augmentant durant quatre années successive. Cette observation résulte que l’activité de l’élevage bovin tient son importance dans l’activité de la population même si on se trouve dans un espace urbain.

Le secteur de l’élevage est favorisé par l’existence d’un centre de formation, appelé : « Antenne de Bevalala », c’est un centre de formation agricole très motivant pour les agriculteurs et les éleveurs de la ville et aussi pour les communes voisines, pour avoir des techniques d’améliorations concernant les activités agricoles et l’élevages, dirigé par le Père 59

Anselmo MURATORE. D’après les informations recueillis auprès de l’un des ménages enquêtés, c’est un des personnels qui travaille dans ce centre, L’Antenne de Bevalalava peut accueillir une centaine de stagiaires par an venant de différentes régions. Ce phénomène d’accueil dans le centre de formation nous permet de dire que d’une part, il existe des migrants saisonniers dans la ville et d’autre part la migration peut amener à l’échange de savoir-faire de différentes zones.

En fait, L’élevage, générateur d’une multitude de transaction monétaire, constitue un facteur de polarisation et d’animation économique pour la ville. D’après le tableau n° 12, l’élevage de bovin de la ville constitue un nombre de 2514 bovins dont le fokontany Ambohitsoa représente un taux de 29,88% du nombre total de Bovins. On peut dire que l’élevage est une activité prépondérante de la population de la ville. De plus, la figure n°6 nous illustre que 19,04 % des ménages enquêtés travaillent dans cette activité. En fait, l’élevage de bovin représente à la fois un capital productif et commercial dans la ville de Tsiroanomandidy.

A part l’élevage de zébu, le tableau n°10 montre aussi que la population de la ville pratique aussi différents types d’élevages comme la production de poules pondeuses et de poulet de chair qu’est devenue une des activités économique important de la population de la ville et source de revenus de 14663 personnes. Seulement, le débouché commence à être saturé. L’alimentation animale ne pose pas tellement de problème étant donné la présence d’unités de provenderie qui arrivent à satisfaire les besoins locaux. On a observé que dans le fokontanyAndrotra se développe la production poulardes avec un taux de 32,77% du nombre totale de production de la ville. Quant à l’élevage de porcin, le fokotany Ambohitsoa constitue la majoritaire avec un taux de 20, 12 % du nombre total de l’élevage. On a observé un nombre de 1814 de porcin dans la ville. Les éleveurs de la périphérie exploitent des races traditionnelles peu productives et de race améliorée. Dans la sous zone centrale, l’élevage porcin utilise seulement de race améliorée. La production est destinée presque en totalité à la commercialisation. Bref, l’élevage tient un des activités économiques de la population de la ville de Tsiroanomandidy grâce à l’importance de l’agropastorale de la ville.

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Tableau 12: Principales Activités d’élevage

Bœufs Porcs Poulardes Volailles FKT Nb Pers Nb Pers Nb Pers Nb Pers

Androtra 183 63 253 20 4805 339 500 248

Avaratsena 48 11 207 59 922 255 320 80

Atsimotsena 12 04 46 08 633 27 110 10

Amparikambana 375 35 51 25 701 98 - -

Anosivola 164 23 - - 280 10 280 10

Andrefanigara 117 18 98 21 1702 124 211 37

Tsarahonenana 36 12 48 22 450 71 72 20

Tsaralalana - - 59 06 458 31 82 05

Tsiroanomandidy 4 01 06 02 100 13 10 03 Atsimo

Saonafindra 106 18 318 06 150 01 - -

Ankadinakanga 27 05 38 08 385 - 35 -

Amboasarikely 19 02 153 19 540 57 34 07

Ambohitsoa 751 533 365 47 1335 - 280 128

Amparihibe 238 24 03 02 790 85 15 03

Mangarivotra 434 31 169 37 1412 243 2917 47

Total 2514 780 1814 282 14663 1345 4866 598

Source : Plan Communal de Développement, 2005

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CHAPITRE 4 : LA FAIBLE IMPLICATION DES MIGRANTS DANS LA VILLE DE TSIROANOMANIDIDY Malgré l’importance des flux d’échanges avec le reste du pays, et surtout avec la capitale, les retombées économiques de la part des migrants sur la ville sont très faibles.

A-Les différents désordres de la ville de Tsiroanomandidy L’urbanisme reste incontrôlable du fait de la croissance démographique dans la ville du Tsiroanomandidy. ANTOINE (1997) confirmait que « Face à une population qui ne cesse de s’accroitre, la ville devient sujette à de nombreux problèmes relevant d’une insuffisance ou d’une dégradation de ses infrastructures.15 ». La poussée démographique a permis le non- respect des lois en vigueur, relatives aux constructions et à favoriser la dégradation de l’environnement urbain. Ces phénomènes rendent quasi impossible la réalisation et l’organisation nécessaires à l’espace urbain ainsi que l’accueil de ces populations : en conséquence, des nombreux désordres constituent presque la majorité urbaine de la ville de Tsiroanomandidy.

1. Une occupation anarchique de l’espace urbain La plupart des terrains de la ville disposent déjà des propriétaires surtout dans le centre- ville, qui les ont occupé et valorisée par les infrastructures de bâtiments ou par la pratique des activités. La plus part des habitants bâtissent leurs foyers et leurs activités par leurs propres moyens de savoir-faire sans faire souci le plan d’urbanisme. A ce rythme, ils sont constitués, en général, de l’occupation anarchique de l’espace urbain.

a) Une squattérisation des rues inimaginables La squattérisation est un phénomène d’occupation de terrain n’appartenant pas à ses occupants. La photo n°8 et n°9 nous permet d’illustres la commerce ambulants de la ville de Tsiroanomandidy. Il est à préciser que l’espace actuel n’est pas utilisé en totalité à cause d’une mauvaise organisation générale. Les marchands ont tendance à occuper l’extérieur du marché surtout sur les voies publiques, et on constate que les petits commerces de l’informel se développent rapide dans la ville de Tsiroanomandidy surtout au centre-ville, un secteur qui prend de plus en plus ampleur.

15ANTOINE (P), 1997, L’urbanisation en Afrique et ses perspectives, Rome, FAO, 18pages

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Les effets néfastes de cette pratique sont entre autre : Une insalubrité généralisée dans la ville, des gênes au niveau de la circulation, multipliant les risques d’accidents. Ainsi on peut dire que le système de places de marchés et leur fonction doivent être repensés complètement dans le cadre du plan d’urbanisme. Photo 8: Commerce ambulant dans les rues de la ville

Source : CUT, 2018

Photo 9: Commerce à ciel ouvert dans la rue de la ville

Source : Cliché de l’auteur, 2018

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b) Une squattérisation de constructions de la ville A Tsiroanomandidy, la majorité des Fokontany sont des secteurs non structurés où prédominent l’installation illégale et les constructions illicites. Les habitations sont désordonnées et ne respectant pas un plan d’urbanisme et sont implantées partout sans accomplir la procédure légale ainsi que ce non-respect de la hiérarchie concerne telles que les démarches relatives aux actes de vente, dans les demandes de permis de construction ou d’extension. A ce rythme, l’espace urbain de Tsiroanomandidy constitue des constructions illicites. La planche photo nous permet d’avoir une illustration des constructions illicites de la ville. De même idée et en raison de l’inexistence de programme de planification, la morphologie structurelle de la ville de Tsiroanomandidy se développe de façon anarchique qui se répercute dans l’espace, occasionnant la prolifération des « bidonvilles ». Ces derniers sont en général des populations pauvres de la ville qui n’ont pas les moyens de construire de l’habitat pour s’y installer. Planche Photo n°10 et n°11: Constructions illicites dans la ville

Source : Clichés de l’auteur, 2018

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2. Des équipements insuffisants et mal répartis Des problèmes liés à l’insuffisance d’infrastructure et d’équipement urbain surgissent. Au cours des enquêtes, l’analyse des faits sociaux dans la ville permet de nous poser sur certaines caractéristiques des équipements urbains qu’utilisent les ménages : le mode d’approvisionnement en eau potable et l’accès à l’électricité.

a) Une énergie électrique apanage de quelques quartiers seulement L’insuffisance des équipements communautaires constitue l’un des problèmes les plus criants de l’explosion urbaine dans les pays sous-développés. La ville de Tsiroanomandidy, possède d’une centrale thermique de quatre groupes d’une capacité totale de 270 KVA depuis 1967, consomme annuellement 624 000 KHW pour 3 577 abonnés. Ce derniers est représenté un taux de 34,05% de ménages total. D’après les résultats d’enquêtés, on constate en premier lieu la présence de près de 45% des ménages ayants accès à l’électricité de JIRAMA ; ce taux est relativement faible par rapport aux autres villes moyennes malgaches. De ce fait, on peut dire que la connexion au réseau électrique du JIRAMA ne suit pas également l’augmentation de la population. La distribution de l’électricité est inégalement répartie au sein des fokontany de la commune. Six fokontany (Amboasarikely, Avaratsena, Atsimotsena, Tsaralalana, Ankadinakanga et Tsiroanomandidy Atsimo sont le plus fortement éléctricifiés. Dans trois fokontany Andrefanigara, Androtra et Mangarivotra, peu de ménages enquêtés ont de l’électricité alors que dans le fokotany d’Amparihibe et d’Anosivola, aucun ne bénéficie même de réseau électrique de la ville. Les autres sources d’énergie utilisées par les ménages sont par ordre d’importance, d’abord, l’énergie solaire avec un taux de 22,14%, puis la bougie avec un taux de 12, 36%, ensuite le pétrole lampant avec un taux de 11,50% et enfin les autres avec un taux de 9%. Exemple, dans le fokontany d’Amparibe et d’Anosivola, faute d’électricité, près de 92% des ménages enquetés utilisent le pétrole pour l’éclairage.

b) Bornes fontaines obsolètes, insuffisantes et mal réparties Tsiroanomandidy est alimenté par la source de la rivière d’Ambohiby, située à 30 kilomètre de lieu de captage à l’aide d’un barrage de retenu. Actuellement, la source court un grand risque à cause de la dégradation de l’environnement de ce milieu. Cela a un impact direct sur la distribution d’eau sur la ville : des coupures d’eau chronique et mauvaise qualité d’eau parfois. En outre, le coût de branchement est hors de prix (3 000 000 d’Ar d’après l’enquête) par conséquent inaccessible aux habitants et se contentent de la distribution d’eau au niveau des bornes fontaines.

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Selon le chiffre auprès de JIRAMA Tsiroanomandidy en 2018, seulement 2052 ménages ont bénéficié l’eau de JIRAMA au foyer, soit 19,53% seulement des ménages. On peut dire que l’adduction en eau potable n’arrive pas à satisfaire les besoins des citadins. Toutefois, des disparités existent dans les quartiers : élevée dans les quartiers centrale mais faible ailleurs. En moyenne, plus de 53 % des ménages utilisent les bornes fontaine ; 12 % des ménages disposent d’un branchement individuel privé ou collectif. On constate un faible accès au branchement privé dans la ville. Par ailleurs, l’utilisation des autres sources notamment les puits sont relativement élevés, notamment dans les quartiers périphériques (dont 100 % pour les Fokontany Anosivola et Amparihibe). En outre, pour certains, l’eau du robinet est uniquement réservée à des besoins primordial, à savoir : boire, cuire les aliments à cause de longue trajet d’approvisionnement. Les difficultés de la JIRAMA pour la ville de Tsiroanomandidy sont principalement la vétusté du réseau et son inadaptation à la croissance urbaine. En effet, on peut constater que la capacité actuelle de production ne répond pas aux besoins de la ville. L’extension du réseau à des quartiers non encore desservis parait une nécessité impérieuse pour éviter la dégradation des conditions sanitaires de populations. Bref, la ville de Tsiroanomandidy qui est dotée d’un système d’adduction depuis 1967 connait actuellement un programme de renouvellement de son réseau de distribution. On constate que l’insuffisance d’infrastructure et d’équipement urbain favorise, avec le temps, la survenue d’une anarchie urbaine ; ce qui est déjà le cas de la ville de Tsiroanomandidy. Ainsi, l’afflux de la population alimente les crises des infrastructures.

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Figure 7: Source d’éclairage

Source d'éclairage

11,50% 9%

45% 22,14% Eléctricité

12,36% Bougie Energie solaire

Pétrol

Autre

Source : Enquête, Calculé par l’auteur, 2018

Figure 8: Source d’eau potable

Source d'eau potable

10%

25% 53%

12% Borne Fontaine

Robinet à domicile

Puits

Autres

Source : Enquête, Calculé par l’auteur, 2018

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3. Répartition et extension inégale Dans les pays en voie de développement, l'urbanisation commence à poser de sérieux problèmes qui vont en s'amplifiant. Sous la pression démographique, Tsiroanomandidy est entrée, depuis les années soixante, dans une phase d'urbanisation accélérée se caractérisant par l'extension des périmètres urbains avec la création des quartiers à la périphérie entraînant le problème d'aménagement. Par la formation de ces quartiers s’affichent l’aspect désordonné de la ville qui engendre la désorganisation.

a)Zone centrale : bien équipée La zone centrale est composée de quatre (4) Fokontany : Ankadinakanga, Tsiroanomandidy Sud, Atsimotsena et Tsaralalana. C’est la zone le mieux équipée de l’espace urbain, elle regroupe l’essentiel des activités tertiaires. La présence des équipements et des services techniques publics et privés, des écoles, des banques, le commissariat de police, et l’hôtel de ville favorise la forte concentration de l’établissement humain dans cette sous zone. Cette zone est aussi fortement animée quotidiennement par des flux d’hommes très importants, de populations locales ou venantes des périphéries immédiates et même lointaine. L’animation vient de l’existence du gare routière et par l’importance économique de la ville en tant que : chef-lieu de la région Bongolava, commune urbain de Tsiroanomandidy et ville urbain. Le centre-ville de Tsiroanomandidy est mieux équipé en matière d’infrastructure urbaine tandis que dans la zone d’extension, on rencontre des difficultés. La ville dispose ainsi un certain nombre d’équipement mais inégalement réparti. Ce déséquilibre spatial en équipement montre l’insuffisance de la politique d’organisation en faveur de l’extension. Les infrastructures et équipement socio-collectif font défaut dans bon nombre de Fokontany, sinon ils sont peu performants où l'eau et l'électricité sont des denrées de luxe. Tous les quartiers ne sont pas encore desservis en eau. Aussi, le problème d'eau potable se pose avec acuité. Par ailleurs, l'augmentation rapide de la population de la zone fait que la capacité de certaines de ces sources est devenue insuffisante.

b) Zone Périphérie : mal équipé La périphérie est composée de huit (08) Fokontany : d’Amparihibe, d’Amparihikambana, d’Anosivola, d’Androtra, du Tsarahonenana, d’Ambohitsoa, du Soamahamanina et d’Andrefanigara. C’est dans cette sous zone que s’exprime largement la ruralité de l’espace de la ville aussi bien sur l’aménagement que celui des activités. Suite de l'insécurité, de l’insuffisance des infrastructures et de l'éloignement, la zone périphérie constitue la sous zone de la ville (cf. Croquis n°5). Cette zone est en quelque sorte

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la banlieue de la ville qui constituent les fokontany les plus récents et qui ne sont que partiellement occupés aujourd’hui. C’est ainsi qu’on y remarque que les infrastructures urbaine sont insuffisant, certains Fokontany comme Amparihibe et Anosivola ne dispose même pas de l’électricité et de l’eau courante. D’après l’enquête, on estime que 51 % de la population urbain s’alimente aux bornes fontaines pour l’eau potable. Cependant le nombre de borne fontaine est insuffisant (48 bornes fontaines fonctionnelles). Et pour l’électricité, malgré l’effort de l’institution privée le taux de recouvrement (38%) est très faible par rapport à d’autres villes. A la même idée, Dans la périphérie, le problème principal auquel les habitants font face est celui des infrastructures. Il n'en existe pratiquement pas dans cette partie de la ville. Les seules qui s’y trouvent sont dans des écoles primaires et des dispensaires. Même la mise en place des réseaux de distribution d'eau et d'électricité ont été pratiquement l'œuvre des habitants. L’absence de marché suscite à la formation de petit marchand informel à l’origine d’une inflation locale des prix des produits de première nécessité. L'insuffisance et l’absence d'équipements dans ces quartiers constituent un véritable handicap sérieux pour les habitants. Plusieurs Fokontany dans la ville de Tsiroanomandidy ne possèdent aucune infrastructure socio-sanitaire. Cette situation influe directement à la détérioration du cadre de vie des habitants. Bref, on peut constater que l’espace urbain de Tsiroanomandidy est inégalement réparti en rapport des infrastructures et les équipements de la ville, elles ne répondaient plus aux besoins de la population. Du fait du déséquilibre spatial entre les trois sous espaces, on peut penser évidemment qu’il y a l’insuffisance de la politique d’organisation en faveur développement de la ville et lorsqu’on s’éloigne du centre-ville de Tsiroanomandidy, rapidement on retrouve des espaces vierges, trop isolés, en l’absence d’infrastructures et de garantie de sécurité, ces espaces restent inoccupés.

B-Encrage des migrants dans la ville de Tsiroanomandidy Domaine privilégié pour l’expansion des populations de diverses origines. Le caractère provisoire de son peuplement du fait des flux migratoire est à la fois un atout et inconvénient pour son développement. Mais ce facteur ne semble pas avoir joué un rôle moteur dans le développement de la ville.

1. Enracinement spatial flou de la part des migrants La ville de Tsiroanomandidy ne profite pas beaucoup de sa situation privilégiée car faible trafic avec les zones environnantes réduit son rôle à une source d’approvisionnement-collecte

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qu’un centre de jonction entre la côte ouest et les Hautes Terres. En tant qu’une ville carrefour, la ville reste d’une part, une ville temporaire et d’autre part, une ville pour faire fortune pour les migrants.

a) Part des migrants en quête de travail Les migrants qui viennent dans le Moyen Ouest s’y rendent avec un but précis : « faire fortune » ; l’idée de s’installer définitivement n’est pas nécessairement la décision de départ ainsi que les migrants de Tsiroanomandidy ne font pas exception. En fait, les migrants de la ville de Tsiroanomandidy en tant que journalier et saisonnière ou temporaire ne font que transiter dans la ville, ils ne s’investissent pas dans la ville, par contre, s’ils investissent ce n’est qu’une faible implication. Cela peut expliquer par les relations avec les origines de départ parce que la plupart des migrants, ayant de solides relations avec leur zone de départ, est à la base de la fuite du surplus, amenuisant la capacité d’accumulation de la ville. De ce fait, les migrants de la ville de Tsiroanomandidy ne se sentent pas comme chez eux, l’idée d’investissement n’est pas nécessairement pour eux. Par exemple, les Bara et les Antandroy constitués d’éleveurs et spécialistes du commerce et du convoyage de bœufs sur pied, ils ne se sentent comblés qu’en ramenant au pays de beaux troupeaux de zébus. Il est à noter qu’une partie du marché de zébus de la ville de Tsiroanomandidy est tenue par des migrants : les collecteurs sont composés en majorité d’Antandroy et de Mahafaly, qui sont originaires des zones de collecte (sud-ouest de Mahajanga et nord de Toliary). Ce migrants sont souvent envoyés l’argent gagné vers leur région d’origine. Quant aux migrants Betsileo venant d’Ambositra et de Fandriana qui commencent par tâter le terrain en louant d’abord leurs services en tant que travailleurs saisonniers. Et, en parallèle des deux marchés hebdomadaires prospèrent à Tsiroanomandidy, il existe aussi des activités moins visibles et souvent illicites qui génèrent d’importants flux de personnes et d’argent difficiles à quantifier. À proximité de Tsiroanomandidy, la présence de ressources minières (or, tourmaline, quartz) attire des migrants : les pierres extraites sont vendues en partie à Tsiroanomandidy de façon légale mais une partie échappe à toute réglementation. L’étendue des espaces périphériques, l’enclavement et la faiblesse du contrôle de légalité favorisent également la circulation des produits non adroit tels que : « toakagasy » (alcool), de « rongony » (cannabis) et de tabac à chiquer.

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Bref, l’attrait de Tsiroanomandidy, comme de tout le Moyen Ouest, réside plus dans la quête de fortune que dans la conquête de nouvelles terres. 16 Par ailleurs, elle perpétue l’existence des solampangady et kijanandrazana dans l’optique de se ménager des réserves foncières pour les parents qui viendront ultérieurement s’y installer.

b) Part des migrants scolaires Quant aux migrants scolaires, lorsqu’ils ont fini leurs études, la plupart décida de quitter la ville de diverse raisons. D’une part ils reviennent dans leurs lieux d’origines et ils rejoignent l’universitaire de la capitale d’Antananarivo ou d’autre zone répond leurs besoins, après avoir le diplôme du baccalauréat faute de l’infrastructure de la ville de part. Cela résulte une fuite des cerveaux et des mains d’œuvre pour le développement de la ville.

c) Par l’exode rural Les migrants ont fondées sur une lignée opèrent en milieu urbain mais c’est bien leur origine rurale qui leur donne leur cohésion. L’analyse a clairement révélé que même les migrants bien établis en ville, ils continuent à entretenir des relations étroites avec leur lieu d’origine, en particulier quand ils sont des migrants de première génération. Ils disposent de différentes stratégies pour entretenir cette relation, comme la possession de terrains agricoles, la participation à l’entretien du tombeau et aux rituels funéraires, et la visite de la famille basée à la campagne. Bien évidemment, ces stratégies se chevauchent dans la pratique, mais leur dénominateur commun est qu’elles véhiculent l’idée que les gens continuent à appartenir à un endroit spécifique même après avoir cessé d’y habiter. Les opportunités associées à l’entretien de la relation avec la« terre ancestrale » l’emportent généralement sur les contraintes qu’il peut présenter. De plus, le fait que leurs parents et des membres de leur patrie résident encore au village est la raison principale pour laquelle les migrants de première génération y retournent en visite. Il est clair que de nombreux migrants considèrent leur présence dans la ville comme temporaire. Ceci s’applique particulièrement aux migrants impliqués dans le commerce de denrées alimentaires à travers l’île. Etant donné que ces migrants font commerce avec des personnes de leur lieu d’origine et que ce commerce exige d’eux qu’ils y retournent fréquemment, bon

16Jean Pierre RAISON : « Les Hautes terres de Madagascar ». OROSTOM – Karthala, Paris 1984.

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nombre d’entre eux ne considèrent pas Tsiroanomandidy comme leur lieu de résidence permanent, même s’ils y passent le plus clair de leur temps.

2. Apport positif des migrants Malgré l’enracinement flou des migrants dans l’espace urbain de Tsiroanomandidy, il est à noter aussi que les migrants ont un rôle important grâce à ses différentes spécialités sur le développement de la ville en tant que opérateurs économiques. On constate que l’arrivée des migrants apporte des progrès pour la zone d’accueil. Car, la plupart des migrants ont essentiellement dotées de leur bras fort, de leur amour de travail dans le développement de la ville.

a) Echange de savoir-faire réussite D’abord, Les migrants venant de loin s’obstinent dans leurs activités. Ils ont osé faire un grand pas dans la vie et par conséquent n’hésitent pas à entreprendre. Ils apportent les méthodes de culture qu’ils ont l’habitude d’utiliser dans leur région d’origine. Par exemple, ils expérimentent et adaptent leur façon de faire à la culture et au climat de la ville de Tsiroanomandidy. En effet, le savoir-faire est une opportunité pour les locaux ainsi que pour la ville pour y entrevoir une nouvelle méthode, une nouvelle vision de développement. La population de la ville peuvent imiter les bonnes choses que font les migrants et en expérimentent à leur tour. Ainsi, ce transfert de savoir-faire peut engendrer un esprit de compétition entre population et migrants. Cela ne peut avoir qu’une conséquence bénéfique sur la récolte et par-dessus tout, sur l’économie.

b) L’arrivée des migrants densifie la modernisation de l’espace urbain Suite à l’échange du savoir-faire, l’apport des migrants s’affiche également sur l’aspect externe de la ville notamment au niveau d’habitation. Dont, l’offre et la demande mobilier ne cesse de s’augmenter car chaque année des nouvelle vagues des migrant décident de s’installer. De ce fait, on constate que l’arrivée des migrants jouent un rôle important parce qu’il accroit la mise en valeur de l’espace urbain par l’implantation de différents types d’infrastructures nouvelles. Cela implique sans hésitation à l’augmentation des surfaces bâties qui est marquée par la diminution des surfaces agricoles et la disparition d’une grande partie de la végétation. Ainsi, les migrants favorisent le développement de la ville de Tsiroanomandidy en ce sens qu’ils animent dans l’aménagement du territoire. Ce dernier se traduit par les constructions de nouvelles infrastructures répondant aux besoins des nouveaux venus mais aussi aux besoins dus à l’accroissement de la population dans la zone. Ces nouvelles infrastructures s’agissent en

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majorité de bâtiments à usage d’habitation lequel témoigne de l’importance de la consolidation et de la normalisation telles que les hôtelleries, les restaurants, les écoles, les logements, les églises, les assainissements, etc.…. En effet, la création de nouvelles infrastructures, la dotation en équipements et le développement de nouveaux services sont censées accompagner au développement de la ville de Tsiroanomandidy en tant que zone d’accueil de migrants. C’est ainsi, en ce qui concerne la ville, les migrants et ses différents savoir-faire jouent un rôle les plus importants dans le paysage urbain de Tsiroanomandidy.

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CONCLUSION PARTIELLE

Malgré la dynamique de ses activités économiques indéniable de la ville de Tsiroanomandidy, elle reste une ville incertaine pour son développement. D’après notre dernier chapitre, on peut dire qu’elle a subi un désordre espace urbain d’une part, par le déséquilibre au niveau spatial et d’autre part, par la dégradation suite au double accroissement de la population de la ville de Tsiroanomandidy. De ce fait, la ville a connu des désordres au niveau de l’organisation et environnante de l’espace urbain. La précarité et l’insuffisance des infrastructures constituent un des contraintes majeures pour la ville en voies d’urbanisation comme Tsiroanomandidy.

On résulte aussi que les migrants jouent un rôle essentiel dans l’évolution du paysage de la ville grâce à ses différents types du savoir-faire.

Quant’ à notre dernier sous chapitre, on constate aussi que la ville reste comme un lieu de transit pour s’enrichir. Durant l’analyse, il est à préciser aussi qu’il est difficile d’établir avec précision l’importance de la contribution des migrants par sa mobilité.

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CONCLUSION GENERALE

CONCLUSION GENERALE L’histoire de la ville de Tsiroanomandidy remonte au XIX siècle avec le règne de RADAMA Ier. La ville connait une modeste dynamique contrairement à sa notoriété. Son peuplement est continuel ; si à l’origine, il a été exclusivement formé de Merina venant de la partie orientale de l’Imerina, la région la plus septentrionale de l’ensemble géographique des Hautes Terres Centrales, il est depuis un temps déjà, de plus en plus diversifié ethniquement. Tsiroanomandidy est donc une ville de migrants. Suite à l’importance démographique actuelle de sa population et suite au nombre grandissant du nombre des migrants, la ville de Tsiroanomandidy a connu et connaît une extension spatiale. Aujourd’hui, elle est constituée de différentes ethnies venant de divers espaces de l’île mais elle continue d’en recevoir. Erigé en Chef-lieu de région en 2004 en même temps Chef-lieu de District, Tsiroanomandidy est un centre administratif à double échelle. Elle doit assurer une fonction administrative et d’encadrement technique. Sa situation de carrefour commercial, ses potentialités agro-pastorales constituent un énorme atout dans son rôle de catalyseur économique, d’impulsion et de pôle pour le développement régional. Tsiroanomandidy est une zone de prédilection pour les migrants grâce à son étendue spatiale encore importante, à ses potentialités agro-pastorales. Elle est comme une référence dans sa région et cela grâce à ses fonctions administratives, sociales et économiques. La croissance urbaine s’explique de deux manières : d’une part l’accroissement naturel et d’autre part l’apport ininterrompu de la migration. On constate que le peuplement de la ville s’accompagne d’une densification et d’une concentration de population de plus en plus marquée dans le centre-ville. Cette situation génère des problèmes sur le paysage urbain, un paysage mal structuré et peu équipé. Les réseaux et voies de desserte ainsi que les infrastructures-socio- économiques sont en mauvais état et dégrade par là-même l’image de la ville. Dans sa fonction marchande, la ville est réputée pour être le deuxième plus grand marché de bovidés sur le plan national. Elle est surtout un point de transit pour le commerce de zébu. Malgré l’indéniable dynamisme de ses activités économiques, la ville de Tsiroanomandidy reste une ville incertaine suite à la faible implication des migrants dans son développement.

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Tsiroanomandidy est une ville cosmopolite où se rencontrent différents groupes ethniques. C'est une ville en pleine effervescence de par son statut de 2ème plus grand marché de zébu de l’île. Une grande partie des viandes consommées par Antananarivo-ville vient de cette ville. Le Moyen-ouest constitue une des zones d’approvisionnement de beaucoup de régions entre autre Analamanga. Mais comme toutes zones enclavées, le problème d'insécurité et de délabrement des routes reste parmi ses soucis majeurs. La ville de Tsiroanomandidy, pour finir, est un creuset humain. Elle possède une potentialité agro-pastorale à l’origine du phénomène migratoire venant de plusieurs régions mais elle n’arrive pas à fixer sur place les bénéfices engendrés par ses activités. C’est une des causes de la faible implication de sa population, instable car ne s’appropriant pas sa ville d’accueil et ne l’intégrant pas tout à fait. Nous ne saurions terminer sans parler de l’indice promoteur d’un avenir solide de la ville : il s’agit du brassage interethnique qui génèrera des générations dont la racine sera Tsiroanomandidy-ville. Ils seront les futurs acteurs du développement de Tsiroanomandidy.

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BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES SPECIFIQUES

1- RATSIMANDRATRA C. 1982, La dynamique urbaine de Tsiroanomandidy, Capitale du Bongolava. Madagascar Revue de Géographie n°41 2- 2010, Le dynamisme de l’élevage dans la commune urbaine Tsiroanomandidy, Capitale Bongolava. 3- RASOABAKO (N), 2007, « Tsiroanomandidy Capitale du Bongolava : Géographie d’une Région en construction ». FLSH. Département Géographie. 81p.

OUVRAGES GENERAUX

4- BASTIE J. et DEZERT B. 1980, L’espace urbain, Ed. Masson, Paris, 430p 5- Bénédicte (G.) (2010) : « Madagascar face au défi des objectifs du millénaire pour le développement » en collaborant avec Flore Gubert, Anne-Sophie Robilliard et François Roubaud, P.275 6- DUPONT V. 1986, Dynamique des villes secondaires et processus migratoires en Afrique de l’Ouest. Le cas de trois centres urbains en régions de plantation au Togo : ATAKPAME, AKPALIME, BADOU. Ed ORSTOM, Paris, 437p. 7- Luke (F) (2010) : « Tendances, caractéristiques et impacts de la migration rurale- urbaine à Antananarivo, Madagascar », p.60 8- PELLETIER J. et DELFANTE Ch. 2000, Ville et Urbanisme dans le Monde, Ed. Armand Colin, Paris, 200p. 9- DESCHAMPS H, 1959, Les migrations intérieures passées et présentes à Madagascar, Edition Berger-Levrault Paris, p 26-276. 10- RAKOTONARIVO A, MARTIGNAC C, GASTINEAU B et RAMIALISON Z, 2010, Densification Rurale et structure spatiale du peuplement à Madagascar : quelle place pour la Migrations, IRD Editions Marseille, 26 p. 11- ROY G, 1963, Etude sur les migrations intérieures de la population à Madagascar, Editions ORSTOM, 189p. 12- RANDRIATOAVINA E, 2010, Tendances, caractéristiques et de la migration rurale- urbaine à Antananarivo, Madagascar, UNICEF Juillet 2010, p 1-25. 13- VIDAL DE LA BLACHE (P), 1955, Principes de Géographie Humaine, Armand Colin, Paris.

IX

14- ANTOINE (P), 1997, L’urbanisation en Afrique et ses perspectives, Rome, FAO, 18pages 15- Jean Pierre RAISON : « Les Hautes terres de Madagascar ». OROSTOM – Karthala, Paris 1984.

MEMOIRES DE MAITRISE ET DEA 16- Dynamique migratoire et aménagement du sous espace intermédiaire de Betsiriry, Région Menabe, 2016. 17- Migrations et répercussions socio-spatiale dans les quartiers populaires : Cas de la cité des 67ha Sud Antananarivo, Région Analamanga, 2017. 18- La périurbanisation de la localité d’, un enjeu intercommunal entre les Communes Rurales de , et Itaosy, 2012. 19- Les enjeux de l’aménagement du territoire dans le développement de la CUM, Région - 20- Région et développement PNUD Itasy 1992, 87p

REVUES ET ARTICLES

21- Plan Simplifié d’Urbanisme de la CUT 22- Plan Communal Développement de la CUT 23- RIBOT (JJ) et ANDRIAMAHENINA (E.F), 1975, « La commercialisation du Bétail de Tsiroanomandidy à Antananarive » In Bulletin de l’Académie malgache. 24- Monographie de la région Bongolava 25- PNUD, Région et développement Itasy 1992, 87p

WEBOGRAPHIE

26- Quelques problèmes des grandes villes dans les pays sous-développés. Disponible sur http:// www.persee.fr 27- La pauvreté encourage la migration des jeunes à Madagascar. Disponible sur www.madagascar-tribune.com 28- Migration à Madagascar. Disponible sur www.haizara.org 29- Motivations des migrants et causes de la migration. Disponible sur www.unicef.org/madagascar/UNICEF 30- Migration-Forte concentration à Antananarivo. Disponible sur www.laverite.mg/index.php?option=com 31- Le territoire comme un système complexe. Disponible sur http://territoires.gouv.fr 32- www.wikipedia.com X

ANNEXES ANNEXE I : QUESTIONNAIRE D’ENQUETES MENAGES 1- Concernant le Chef de Ménage - Commune : Fokontany : - Nom et Prénom : - Situation Matrimonial : - Niveau d’Instruction : - Activités Principales : - Activités Secondaires : - Taille de Ménage : - Nombre d’enfants : Garçon Fille Age : Age : Classe : Classe : Non Scolarises : Non Scolarises : - Etes-vous Propriétaire ou Locataire ? - Quel est votre source d’Eau Potable ? - Quel est votre source d’Eclairage ? 2- Concernant la Famille - Etes-vous Natifs ou Migrants ? - Si Migrants, Quelle est votre région d’Origine ? - Depuis quand vous étiez sur la ville ? Quelle période de l’année ? Mois Année - Quelles sont les raisons de votre Venue ? Facteurs et Raisons de la Venue Facteurs géographiques Facteurs économiques Raisons Sociales Autres - Depuis quand vous étiez sur le Fokontany ? Quelle période de l’année ? Mois Année - Quelles sont les Motifs d’installation ? Travail Disponibilité de Terrain Education Vie moins Chère Prix Foncier Proximité de la Famille Autres - Avez-vous des Problèmes rencontrés sur l’installation dans ce Fokontany ? Lesquelles ? - Comparer à votre ancienne existence, votre mode de vie actuel vous satisfait-il ? Pourquoi ? - Avez-vous un projet de déménagement ou souhaiterez-vous rester ici ? Si Qui, où ? Pourquoi ? - Autre Appréciation :

XI

ANNEXE II : QUESTIONNAIRE POUR LES AUTORITES PUBLIQUES

Date de l’enquête : Responsable enquête :

1- Histoire de la commune :…………………………………..………………………….. …………………………………………………………………………………………. 2- Renseignements généraux : -Nombre de FKT -Superficie et nombre de la population -Superficie et Nombre de population par FKT -Densité de la population -Taille de ménage -Taux de Natalité et Mortalité -Evolution de la population

3- Histoire de la migration sur la ville :……………………………………...... …………………………………………………………………………………………

4- Renseignement généraux sur la migration : -Nombre des Migrants -Groupes ethniques des Migrants -Flux Migratoire - D’où viennent les principaux migrants ? 5- Quelles sont les Activités Principales, Secondaires, Tertiaires des Migrants ? …………………………………………………………………………………………. 6- Concernant à la Migration, Existe-t-il un projet de développement ? …………………………………………………………………………………………. 7- Existe-t-il un projet de développement de la commune ? …………………………………………………………………………………… 8- Les partenaires, les bailleurs et les investisseurs de la commune ? …………………………………………………………………………………… 9- Le budget communal ? ...... 10- Les activités principales dans la commune ? …………………………………………………………………………………… 11- Les activités secondaires dans la commune ? ………………………………………………………….... 12- Les activités tertiaires dans la commune ? ………………………………………………………….... 13- Quelles sont les principales orientations de la commune ? ……………………………………………………………. 14- Quelles sont les alternatives que vous prenez face aux migrations dans la ville ? …………………………………………………………………………………… 15- Avez-vous des Plan d’Urbanisme Directeur ou PUDI ? Si non, Pourquoi ? ……………………………………………………………. 16- Qu’en est- il de la réalisation de ce plan ? ……………………………………………………………. 17- Autres appréciation :……………………………………………………………

XII

ANNEXE III : QUESTIONNAIRE POUR LE FOKONTANY Date : …………………………………………………………. Nom du FKT : …………………………………………………………. Nom du président du FKT : ………………………………………………………….

1- Superficie et Nombre d’habitant :………………………………………………………….

2- Classification de la population : ……………………………………………………………

3- Nombre de toit composant le FKT :……………………………………………………….

4- Nombre de hameaux :……………………………………………………………………

5- Quels sont les événements qui ont marqués l’histoire du FKT ? ……………………………………………………………………………………………… ………………………………………… 6- Y a-t-il des migrants ? ……………………………………………………………………………………………… 7- Nombre des Migrants ? …………………………………………………. 8- D’où viennent-ils ? ………………………………………………………………………………………………. 9- Groupe ethniques ? ……………………………………………………………………………………………… 10- Quand sont-ils arrivés ? ………………………………………………………………………………………………

11- Activités principales du FKT ? ………………………………………………………………………………………………

12- Activités principales des Migrants ? ……………………………………………………………………………………………

13- Avez-vous des Problèmes rencontrés face à la migration ? Lesquelles ? …………………………………………………………………………………………….. 14- Quelles sont les alternatives que vous prenez face à la migration dans le FKT ? …………………………………………………………………………………………….. 15- Quelles sont les infrastructures de base que vous avez ? ………………………………………………………………………………………………

16- Sont-elles suffisantes ? ………………………………………………………………………………………………

17- Renseignements sur l’infrastructure de Base du FKT : ……………………………………………………………………………………………..

18- Autres Appréciation :…………………………………………………………………… XIII

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... I

RESUME ...... II

SOMMAIRE ...... V

LISTE DES ILLISTRATIONS ...... VI

LISTE DE CROQUIS ...... VI

LISTE DES FIGURES ...... VII

LISTES DES PHOTOGRAPHIES ...... VII

GLOSSAIRE ...... VIII

INTRODUCTION ...... 1

PREMIERE PARTIE : LA REVUE DE LITTERATURE, LES CONCEPTS ET LA définition de la ZONE DE RECHERCHE ...... 3

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE ET LES CONCEPTS ...... 4

A-Technique de documentation et démarche de recherche ...... 4

1. Technique de documentation ...... 4

a)Centres de documentation et bibliothèques visités ...... 4

b) Concepts ...... 4

2. Démarche de recherche : une démarche inductive ...... 7

a) Phase de documentation ...... 7

b) Etude sur terrain ...... 8

c) La phase d’analyse, de traitement et de la rédaction ...... 8

B-L ‘espace d’appartenance de la ville de Tsiroanomandidy ...... 11

1. L’Ouest de l’Imerina : immenses espaces agricoles et de pâturage ...... 11

2. Un espace de contact entre l’Est de l’Imerina et l’espace sakalava ...... 11

3. Position Géographique avantageuse de la ville de Tsiroanomandidy ...... 13

a) Coordonnées géographiques ...... 13

XIV

b) Site et morphologie ...... 15

CHAPITRE 2 : LA ZONE DE RECHERCHE ...... 18

A-Genèse et développement de la ville de Tsiroanomandidy ...... 18

a) Conquête merina et début de la ville ...... 18

b) Colonisation et confirmation du statut de ville de Tsiroanomandidy ...... 19

c) Ville de Tsiroanomandidy depuis l’indépendance ...... 21

B- Un cadre géo-spatial propice à l’implantation humaine ...... 23

1. Milieu naturel favorable à l’implantation humaine...... 23

a) Reliefs et hydrographie ...... 23

b) Diversification des ressources du sol ...... 24

c) Formation végétale ...... 25

d) Climat propice à l’installation humaine ...... 25

2. Tsiroanomandidy, un pôle de concentration humaine ...... 28

a) La part de l’accroissement naturel...... 28

b) La part de la migration ...... 28

c) Evolution de la population de la ville ...... 29

3. Répartition de la population en fonction de la densité ...... 33

a) Centre : Forte densité ...... 33

b) Zone Intermédiaire : densité moyenne ...... 33

c) Périphérie : faible densité ...... 33

d) Eléments constitutifs de la ville ...... 34

PARTIE 2 : TSIROANOMANDIDY, UNE VILLE A AVENIR INCERTAIN ...... 38

CHAPITRE 3 : TSIROANOMANDIDY, UNE VILLE TOUJOURS ATTRACTIVE AVEC UNE PERPETUELLE ARRIVEE DE MIGRANTS ...... 39

A- Les types de migration ...... 39

1. Les migrations de proximité ...... 39

XV

a) Scolaire ...... 39

b) En quête de travail ...... 39

c) Exode rural ...... 40

2. Les migrations selon la durée...... 41

a) Migrants journaliers ...... 41

b) Migrants saisonniers ...... 41

c) Migrations définitives ...... 41

3. Migrations selon les ethnies ...... 42

a) Diversité des ethnies ...... 42

b) Diverses origines des migrants ...... 43

c) Activités et répartitions des ethnies selon les fokontany ...... 46

B- Activité de la ville ...... 49

1. Tsiroanomandidy, une ville essentiellement commerçante ...... 49

a) Le marché hebdomadaire de zébus ...... 49

b) Le marché Agricole ...... 54

2. Activités économiques attractives à vocation agro-pastorale ...... 57

a)L’agriculture : une activité prépondérante : ...... 57

b) L’élevage : une activité secondaire tienne une place importante dans la ville ...... 59

CHAPITRE 4 : LA FAIBLE IMPLICATION DES MIGRANTS DANS LA VILLE DE TSIROANOMANIDIDY ...... 62

A-Les différents désordres de la ville de Tsiroanomandidy ...... 62

1. Une occupation anarchique de l’espace urbain ...... 62

a) Une squattérisation des rues inimaginables...... 62

b) Une squattérisation de constructions de la ville ...... 64

2. Des équipements insuffisants et mal répartis ...... 65

a) Une énergie électrique apanage de quelques quartiers seulement ...... 65

XVI

b) Bornes fontaines obsolètes, insuffisantes et mal réparties ...... 65

3. Répartition et extension inégale ...... 68

a)Zone centrale : bien équipée ...... 68

b) Zone Périphérie : mal équipé ...... 68

B-Encrage des migrants dans la ville de Tsiroanomandidy ...... 69

1. Enracinement spatial flou de la part des migrants ...... 69

a) Part des migrants en quête de travail ...... 70

b) Part des migrants scolaires ...... 71

c) Par l’exode rural ...... 71

2. Apport positif des migrants...... 72

a) Echange de savoir-faire réussite ...... 72

b) L’arrivée des migrants densifie la modernisation de l’espace urbain ...... 72

CONCLUSION GENERALE ...... 76

BIBLIOGRAPHIE ...... IX

ANNEXES ...... XI

TABLE DES MATIERES ……………………………………………………………… XIV

XVII