<<

UNIVERSITE D'ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

STRATEGIE POUR UNE MEILLEURE GESTION DU

CRIQUET NOMADE DANS LA REGION DU CENTRE DE L'ILE

(, Itasy, )

Mars-septembre 2004

Promotion RAITRA 1999-2004

Présenté par : RATOVONASY Hasina UNIVERSITE D'ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT AGRO-MANAGEMENT

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES

STRATEGIE POUR UNE MEILLEURE GESTION DU CRIQUET NOMADE DANS LA REGION DU CENTRE DE L'ILE

(Bongolava, Itasy, Vakinankaratra)

Mars-septembre 2004

Promotion RAITRA 1999-2004

Présenté par : RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile i Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

REMERCIEMENTS Nous tenons à exprimer notre reconnaissance :

• à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques car ce travail ne pourrait jamais avoir eu lieu sans la formation dispensée durant le cursus universitaire.

• au Département Agro-management à qui je dois ma spécialisation.

Mes sincères remerciements s’adressent aux différentes personnes responsables qui ont été impliquées dans la réalisation de ce mémoire, et particulièrement à :

• Mme RAMANANARIVO Romaine, Chef du département Agro-management, qui m’a fait, comme tous les autres étudiants, bénéficier de ses expériences tout au long de la formation au sein du département, et qui m’a fait l’honneur de présider le jury de cette soutenance.

• M. RAMANANARIVO Sylvain, Enseignant à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui a fait part de ses conseils importants, dès le début de ce travail, pour que ce dernier soit mené à bien.

• M. FRANC Alex, Acridologue CIRAD, d'avoir bien voulu encadrer ce travail.

• M. HERINDRANOVONA Augustin, Directeur du CNA, de bien vouloir accepter d’être parmi le jury, et donner des conseils durant les cinq années de formation.

Nous tenons également à remercier :

• La Direction régionale du CIRAD auprès de laquelle j’étais stagiaire, et qui m’a aidé beaucoup pour la réalisation de ce mémoire de fin d’études.

• Tous les enseignants à l’ESSA qui m’ont supporté durant les cinq ans de formation, et les autres personnes qui ont contribué et participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile ii Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

RESUME

Dans le cadre d’une meilleure gestion du Criquet nomade, Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838), le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement, CIRAD, en partenariat avec le Centre National Antiacridien, CNA, a proposé une étude de l’importance économique du Criquet nomade dans le centre de la grande Ile. Cette région est la seule qui n’a pas encore été sujette à cette étude parmi celles qui peuvent abriter et être ravagées par cet acridien.

Ainsi la région de Bongolava connaît en ce moment une situation de pullulation dont l’impact sur l’agriculture est senti par les paysans. Les infestations dans le Sud sont maîtrisées chaque année par les traitements du CNA. Le Nord (SOFIA et DIANA) fait l'objet d'interventions spécifiques contre le Nomadacris Septemfasciata.

La perte infligée sur les cultures sèches peut être estimée à 100% de la récolte selon la période d’attaque et le stade phyto-phénologique des cultures. Ce travail recense l'ensemble des cultures attaquées par le Criquet nomade, et les pertes économiques correspondantes.

Mots clés : , Moyen-Ouest, Criquet nomade, dégâts. Contenu : 41 pages; Annexe : 29 pages

ABSTRACT In the setting of a better management of the red locust, Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838), the CIRAD in partnership with the National Anti-locust Center, CNA, proposed a survey of the economic importance of the red locust in the center of the big Island. This region is the only one that was not again topic to this survey among those that can shelter and be ravaged by this acridien.

So the region of Bongolava knows a case of proliferation like of which the impact on agriculture is smelled by the peasants at the moment. The infestations in the South are mastered every year by the treatments of the CNA. The North (SOFIA and DIANA) makes the object of specific interventions against the Nomadacris Septemfasciata.

The loss inflicted on the dry cultures can be estimated to 100% the harvest according to the period of attack and the stage phyto-phénologique of the cultures. This work counts the set of the cultures attacked by the nomadic Locust, and the economic losses correspond.

Wordkeys : Madagascar, Middle West, red Locust, lost crops. Content : 41 pages; Annexe : 29 pages

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile iii Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

ACRONYMES CirPV : Circonscription de la Protection des Végétaux

CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

CNA : Centre National Antiacridien (actuellement)

CNLA : Comité National de Lutte Antiacridienne (1997-2000)

DRC : Défense Rapprochée des Cultures

FTM : Foibe Taosaritanin’i Madagasikara / Institut Géographique de Madagascar.

GTZ : Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Coopération Technique Allemande)

ODR : Organisation pour le Développement Rural

PCLA : Projet de contribution à la lutte antiacridienne

Prifas : Programme de recherche d’information et de formation sur les acridiens

SCAC : Service de Coopération et d’Action Culturelle, Ambassade de France, Antananarivo

GLOSSAIRE MALAGASY-FRANCAIS Fokontany : Autorité locale de niveau hiérarchique inférieur à la Commune Rurale Fivondronana : Sous-Préfecture Faritany : Province Tanety : Colline où se cultivent les cultures sèches Baiboho : Terrain à sol sablo-limoneux des bas de pente dans le Moyen-Ouest

GLOSSAIRE D’ACRIDOLOGIE

Aire grégarigène : Région la plus propice à la reproduction et à la grégarisation des locustes

Chorologie : Etude de la distribution des espèces à la surface du globe

Diapause imaginale : Vie non active ou en repos des ailés

Forbivore : Espèce herbivore qui se nourrit des dicotylédones

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile iv Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Graminivore : Espèce herbivore qui se nourrit de graminées

Grégaire : Pour désigner un individu ou une population de locuste atteignant l’extrême phase de transformation par l’effet d’augmentation de densité

Grégarisation : Phénomène selon lequel les locustes subissent des modifications comportementales, physiologiques, et morphologiques sous l’influence des changements qui surviennent dans leur environnement.

Grégariser : Subir la grégarisation

Imago : Adulte de l’insecte, ailé

Insectarium : Lieu où l’on élève en cage les insectes pour leur étude.

Locusta migratoria : Locusta migratoria capito (Sauss 1884), Criquet migrateur malgache, responsable de la dernière invasion généralisée dans la Grande Ile

Locuste : Acridien qui peut présenter une transformation phasaire (solitaire ou grégaire) complète. Cette transformation apparaît de génération en génération. Elle est réversible.

Monovoltine : Espèce à une génération annuelle

Mue imaginale : La dernière mue permettant les larves de se transformer en Imago

Nomadacris : Nomadacris septemfasciata (Serville 1838), Criquet nomade septemfasciata Oothèque : Ensemble enrobé de paroi membraneuse d’œufs et surmonté de bouchon spumeux

Polyvoltine : Espèce à plus d'une génération par an

Pronotum : Partie rigide qui recouvre la face dorsale et les côtés de la partie antérieure du thorax

Transiens congrégans : Phase de passage des individus solitaires en grégaires

Transiens dégrégans : Phase de passage des individus grégaires en solitaires

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile v Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

SOMMAIRE Page REMERCIEMENTS...... i RESUME...... ii ACRONYMES ...... iii GLOSSAIRE MALAGASY-FRANCAIS...... iii GLOSSAIRE D’ACRIDOLOGIE ...... iii LISTE DES TABLEAUX ...... vii LISTE DES FIGURES ...... vii

Introduction ...... 1

Contexte de l'étude ...... 3

1 Qu’est ce que le CNA ?...... 3

1.1. Organisation...... 3

1.2. Mode d’intervention ...... 4 2. Présentation de la zone d’étude...... 5

2.1. Délimitation ...... 5

2-2 Géographie ...... 5 2-2-1 Le relief et l'hydrologie...... 5 2-2-2 La géologie...... 7 2-2-3 Le climat ...... 7 2-2-4 La végétation naturelle ...... 8 3 Présentation du Criquet nomade ...... 9

3-1 Taxonomie ...... 9

3-2 Distribution ...... 10

3-3 Comportement phasaire ...... 10

3-4 Présentation du Criquet migrateur malgache ...... 11

3-5 Biologie du Criquet nomade...... 12

3-6 Ecologie ...... 13

3-7 Alimentation et dégâts ...... 14

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile vi Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Méthodologie ...... 15

1- Organisation de travail ...... 15 1-1 Etude préliminaire...... 15 1-2 Réalisation des enquêtes ...... 16 1-3 Echantillonnage...... 16 1-4 Difficultés rencontrées ...... 17

2 Approche auprès de la Cir.P.V...... 18

3 Dépouillement des données...... 18

Résultats...... 20

1 Cycle biologique du Criquet nomade ...... 20 1-1 Zone A : reproduction ...... 21 1-2 Zone B : présence permanente ...... 21 1-3 Zone C : diapause imaginale en saison sèche ...... 21 1-4 Zone D : absence de Criquet nomade...... 21

2 Déplacement du Nomadacris septemfasciata...... 21

3 Les cultures du Moyen-Ouest ...... 24 3-1 Calendrier cultural ...... 24 3-2 Cultures et spéculations ...... 24

4 Les dégâts des acridiens...... 25 4-1 Les dégâts dus aux sautériaux et Criquet migrateur malgache...... 25 4-2 Les dégâts dus au Nomadacris septemfasciata ...... 26 4-2-1 Les cultures attaquées...... 26 4-2-2 Les Dégâts par régions...... 32

Discussions et recommandations ...... 36

1 Cycle biologique du Nomadacris septemfasciata...... 36

2 Stratégie sur les cultures attaquées et pratique culturale ...... 36

3 Proposition de pratique culturale ...... 37

4 Lutte antiacridienne...... 38

5 Zonage à partir des enquêtes...... 38

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile vii Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

5-1 Zone A : reproduction ...... 38 5-2 Zone B : présence permanente ...... 38 5-3 Zone C : diapause en saison sèche ...... 38 5-4 Zone D : absence de Criquet nomade...... 39

6 Zonage à partir des CirPV ...... 39

7 Comparaison avec les deux extrémités ...... 39

Conclusion...... 41

Bibliographie...... 42

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Systématique du Criquet nomade ...... 10 Tableau 2 :Durée moyenne des stades larvaires ...... 13 Tableau 3 : Cycle biologique simplifié ...... 20 Tableau 4 : Stade cultural simplifié du maïs...... 27 Tableau 5 : Récapitulation des dégâts et cultures attaquées ...... 31 Tableau 6 : Compte caractéristique des principales cultures attaquées...... 32 Tableau 7 : Signalisation et zone sensible ...... 35

LISTE DES FIGURES Schéma 1 : Organigramme du CNA...... 3 Carte 1 : Déplacement du Criquet nomade...... 23

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 1 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

INTRODUCTION

Madagascar a connu sa dernière invasion acridienne à la fin des années 1990. Cette invasion généralisée concernait le Criquet migrateur malgache Locusta migratoria capito (Saussure 1884). Notre pays abrite depuis toujours deux locustes qui ont une importance économique considérable : le Criquet migrateur malgache et le Criquet nomade Nomadacris septemfasciata (Serville 1838).

La politique de développement rural doit tenir compte des acridiens pour éviter toute une perturbation de l'économie rurale afin de se développer durablement. Cette gestion nécessite une connaissance scientifique sur leur biologie et leur impact sur l'agriculture qui est la base de notre économie.

La lutte contre les acridiens à Madagascar, jusqu'au début de cette décennie, concerne seulement le Criquet migrateur malgache. Pourtant durant la dernière invasion, le Criquet nomade est aussi capable de provoquer des dégâts importants. Cette prise de conscience a conduit le Centre National Antiacridien, CNA, appuyé par des organismes comme le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement, CIRAD, dans le cadre du Projet de Contribution à la Lutte Antiacridienne, PCLA, à commencer des études sur ce dernier locuste. L’étude a commencé en 2001 dans le Sud-Ouest du pays, aire grégarigène du Criquet migrateur, et a continué dans la région du Nord-Ouest où l’importance économique de cette espèce ne cesse de croître depuis plusieurs années, tout particulièrement dans le bassin de la Sofia.

Pour donner à cette étude une dimension nationale, le CNA avec ses partenaires ont décidé d'intervenir dans la région du centre. Le CIRAD a confié à une équipe formée de deux stagiaires qui allaient voir séparément les deux volets biologie et impact économique de l'acridien. Les travaux de ces deux agents sont complémentaires et contribuent à l'amélioration de la gestion de ce Criquet dans cette partie de l'Ile. Cette présente étude traite donc l'importance économique du Nomadacris septemfasciata. Comment les dégâts se répercutent-ils sur l'économie agricole dans la région du Centre.

L'objectif principal de ce travail est de détecter l'importance économique du Criquet nomade dont les sous-objectifs recensés sont : - Le déplacement du Criquet nomade,

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 2 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

- Les cultures attaquées par le Criquet nomade, - Les stades culturaux attaqués,

- La période d'attaque dans l'année

La zone d'étude principale est la région du Moyen-Ouest de Tananarive et celui de Vakinankaratra. Elle a déjà été, et par conséquent, pourra encore faire l'objet d'une dévastation sur l'agriculture par le Nomadacris septemfasciata. Ainsi les hypothèses suivantes sont adoptées: - La région du centre est constituée d'un ensemble de biotopes appropriés au cycle biologique du Criquet nomade, - La région de Bongolava, Itasy, -ouest est une zone de reproduction et les dégâts y sont provoqués surtout par les grosses larves et jeunes ailés,

- Les hautes régions de Vakinankaratra sont un lieu de refuge en saison sèche ; seuls, les ailés sont responsables des ravages.

Pour comprendre cette importance économique, cette étude traite tout d'abord le contexte de l'étude ; elle définit ensuite la méthodologie adoptée, et enfin analyse les résultats obtenus pour pouvoir réduire les dégâts et arrêter la prolifération du Criquet nomade.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 3 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

CONTEXTE DE L'ETUDE

1 Qu’est ce que le CNA ? 1.1. Organisation La recrudescence du Criquet migrateur malgache a obligé le pays à mettre en place un organisme provisoire qui, pour s’occuper de la lutte contre l’invasion généralisée de 1997 à 2000, est le CNLA ou Comité National pour la Lutte Antiacridiene. Le CNA ou Centre National Antiacridien est un organisme national qui a été fondé pour substituer le CNLA depuis l’année 2000. La figure ci-après reflète l’organigramme de ce Centre :

Schéma 1 : Organigramme du CNA

Conseil d’administration

Direction (Tuléar)

P.C.L.A. (Tuléar) P.L.P.A. (Tuléar)

Antenne d’Antananarivo Agent omptable (Tuléar)

C.A.F. (Tuléar) C.S.E. (Tuléar) D.T. (Betioky) C.R.O.E. (Betioky)

S.S. S.I S.E.F. (Betioky) (Betioky) (Betioky)

Zone Zone Zone Zone

P.A. P.A. P.A.

P.C.L.A. : Projet de Contribution à la Lutte Antiacridienne P.L.P.A. : Projet de Lutte Préventive Antiacridienne C.A.F. : Cellule Administrative et Financière C.S.E. : Cellule Suivi-Evaluation D.T. : Département Technique C.R.O.E : Cellule de Recherche Opérationnelle et Environnementale S.S : Section surveillance S.I. : Section intervention S.E.F. : Section Encadrement et Formation P.A. : Poste Antiacridien

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 4 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Dans tout Madagascar, on compte 14 Zones Antiacridiennes dont en est une. A priori, le CNA s’organise pour empêcher la grégarisation des locustes à Madagascar. Il ne fait donc pas des traitements antiacridiens que sur les aires grégarigènes. C’est le service de la protection des végétaux qui doit s’assurer de l’élimination des insectes nuisant l’agriculture. Pourtant, la gestion du Criquet nomade dans la région de Bongolava et Itasy fait appel au CNA malgré le fait que ce n’est pas une aire grégarigène. La zone Antiacridienne de Tsiroanomandidy couvre la zone d’intervention de la Direction Régionale de Développement Rurale du Bongolava. Pourtant elle intervient dans 4 sous préfectures différentes dont : Tsiroanomandidy, , Miarinarivo, Soavinandriana.

1.2. Mode d’intervention A la suite de l'invasion acridienne du Criquet migrateur (1997-2000), le Criquet nomade a connu une recrudescence depuis 1999. Or le Criquet nomade a été peu étudié jusqu’à nos jours. Depuis 2001, le CNA, avec l’appui du CIRAD et le financement du PCLA, Projet de Contribution à la Lutte Antiacridienne, a entrepris une série de travaux visant à mieux cerner la bio-écologie de l'insecte afin de comprendre comment il arrive à pulluler et grégariser.

Les travaux ont comporté plusieurs étapes :

- Étude bibliographique exhaustive des documents existants sur Madagascar et ailleurs (Afrique de l’Est essentiellement),

- Étude des archives de prospection du CNA (uniquement dans le Sud),

- Enquêtes de terrain auprès des populations rurales dans le Sud et le Nord de l’île,

- Prospections intensives sur des stations fixes dans le Sud,

- Expérimentation en insectarium pour mieux comprendre le comportement phasaire.

Dans le Sud, des prospections acridiennes ont été réalisées depuis les années trente. Une étude des archives était donc possible. Mais dans le Moyen-Ouest, très peu de prospections ont été réalisées par le Service Antiacridien de Madagascar. Ces prospections extensives ponctuelles permettent uniquement d’avoir un aperçu des pullulations dans le passé. Pour comprendre finement la dynamique des populations et les dégâts causés aux cultures, il fallait passer par des enquêtes auprès des populations rurales. Les paysans,

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 5 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra premiers concernés par le problème acridien, connaissent généralement bien l’insecte et peuvent fournir des informations précieuses dans des zones où le service antiacridien n’a jamais ou rarement prospecté. Les connaissances empiriques des paysans sont donc utilisées pour se substituer aux prospections.

Des travaux d’enquêtes ont déjà été réalisés dans le Sud par Raveloson (2001) et dans la Sofia par Leblanc (2003). Il manquait un maillon au puzzle dans l’Ouest et le Moyen-Ouest de l’île. Ceci pour comprendre complètement la distribution des populations, leur biologie et les dégâts sur les cultures. D’autre part, le bassin de la Sakay est une zone agricole importante. Les enquêtes permettaient donc de comprendre le tempérament et les dégâts causés par le Criquet, et ses conséquences sur les productions locales. Cette présente étude essaie de traiter le problème dans la région du Centre de l'Ile, surtout dans le versant occidental des Hautes Terres de la province d'Antananarivo, où il y a peu d'informations mis à part les comptes-rendus de traitements et les signalisations reçus, à la zone antiacridienne de Tsiroanomandidy.

2. Présentation de la zone d’étude

2.1. Délimitation Malgré les études poursuivies de façon plus vaste dans la région de le long de la route nationale 35 jusqu'à Morondava, la zone d'étude est essentiellement localisée dans la préfecture de l'Itasy, dans les sous-préfectures de Betafo et de . Elle est bornée entre 18,40° et 20,40° latitude sud; et entre 44,34° et 47,15 latitude Est. 2-2 Géographie

2-2-1 Le relief et l'hydrologie La région du Vakinankaratra d'environ 15 841 km² s’identifie à trois ensembles naturels ( Anonyme-Ministère de l'Agriculture, 2001) :

- Le Centre est caractérisé par le massif volcanique de l’Ankaratra, région d'altitude qui culmine à 2 644 mètres, le Tsiafajavona : point culminant de la province d'Antananarivo.

- Au Sud, la constitution de l’Ankaratra a provoqué dans la partie occidentale une série d’effondrements favorisant la formation de dépressions à fond alluvial et présentant de nombreux cratères et lacs ; c'est une région volcanique comprenant plusieurs bassins aménagés : , Ambohibary et Faratsiho. Ensuite, la zone méridionale,

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 6 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra dominée par la chaîne de l’ est constituée d’une succession de petites cuvettes au sol sableux, jonché de blocs de quartzite de toute taille.

- A l’ouest, le Moyen-Ouest du Vakinankaratra est constitué par la pénéplaine de - Ramaritina et où l’altitude s’abaisse à 1 000 mètres.

Dans la région de l’Itasy, d’environ 6.570 km², la crête de l’Ankaratra s’abaisse progressivement en une longue croupe allongée, suivie par des rivières qui découpent la terminaison des plateaux basaltiques de la sous-préfecture d’Arivonimamo. Dans la sous- préfecture de Miarinarivo, le bastion d’Ambatomanjaka au Nord (1 500 m) et la montagne du Manja au sud (1 765 m) forment un alignement granitique de direction méridienne et constituent une ligne de partage des eaux. Dans la sous-préfecture de Soavinandriana, le massif volcanique de l’Itasy domine des cônes de scories avec leurs coulées et des dômes trachytiques, de part et d’autre d’Analavory

La région du Bongolava, de plus de 17.200 km², constitue la zone du Moyen- Ouest de la Province d’Antananarivo. L’altitude s’abaisse de 1 500 m sur le Tampoketsa de Fenoarivobe à 800 m sur les marges occidentales. L’ensemble du Moyen-Ouest est dominé par des vallons et des thalwegs bien hiérarchisés. Sur les versants, suivant la vigueur de la pente et accentués par les feux de brousse, se produisent des glissements de terrains, à l’origine de la formation de lavaka qui évoluent de manière régressive jusqu'à ce qu’ils soient stabilisés.

Le relief de la région de Morondava est formé, outre la zone cotière formée des mangroves de la littorale ouest, des plateaux de Bemaraha et de Besabora en plein milieu de Mahabo à Malaimbandy, et des vastes plaines de Belo-sur-Tsiribihina et de Miandrivazo.

Quant à l'hydrologie, la Mahajilo et ses affluents (la Mania , la Kitsamby, la Sakay), essentiellement dans les régions du Vakinankaratra et de l’Itasy, et la Manambolo et ses affluents dans la région du Bongolava sont les principaux fleuves qui parcourent ces régions.

Ainsi la zone d'étude est donc formée par les vallées de Mahajilo et de Manambolo et leurs affluents respectifs.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 7 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

2-2-2 La géologie Selon Anonyme-Ministère de l'Agriculture (2001), les sous-sols de la zone d'étude sont formés de :

- Infra-graphite du groupe Ambodiriana, caractéristique du Moyen-Ouest de la Province d’Antananarivo.

- Volcanisme néogène à quaternaire de l’Ankaratra et de l’Itasy, sur lequel sont formés des sols ferralitique brun humifère ( Soavinandriana) et ceux bruns sur basalte récents (, ).

- Série schisto – quartzo – calcaire du sud de la Province d’Antananarivo.

Sur ces sous-sols, des formations se sont constituées :

- des massifs granitiques, généralement dispersés sur la bordure occidentale du massif volcanique de l’Ankaratra dans l’ouest et dans le sud, le relief sur socle à sol ferralitique squelettique.

- des hautes pénéplaines latéritiques ou hautes surfaces d’érosion sur roches acides. Les pénéplaines résultant de l’érosion rencontrent des argiles latéritiques non concrétionnés.

- des pénéplaines latéritiques en surface d’aplanissement d’altitude moyenne sur socles acides. Ces formations caractérisent la partie ouest de la province (zones comprises dans ce qu’on appelle, le Moyen-Ouest de Madagascar, dont l’altitude varie de 800 à 1 000 mètres).

La géologie de la région de Morondava est essentiellement formée des alternances des couches sédimentaires reposant sur des socles cristallins. Ces derniers sont constitués généralement de gneiss et de magmatites et renferment localement des micaschistes et des cipolins.

2-2-3 Le climat L'année comporte deux saisons bien individualisées dont la première pluvieuse et moyennement chaude de novembre à mars, et la seconde fraîche et relativement sèche pour la région orientale mais avec des mois secs pour celle occidentale (Anonyme-Ministère de l'Agriculture, 2001). Le mois le plus chaud varie de décembre à février selon la localité mais celui le plus froid est toujours le mois de juillet (Cf : annexe 5)

Dans la région du Vakinankaratra, le climat est généralement chaud et pluvieux en saison de pluie et il n'y a pas de mois sec en saison sèche dans les parties élevées de

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 8 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra l’Est et du Centre. Par contre, dans la sous-préfecture de Betafo, les mois secs sont enregistrés (Cf : annexe 5, Tableau V 1). On enregistre une moyenne annuelle de température de 21°C avec des maxima de 30,8°C et des minima de 10,2°C ; il a une pluviométrie annuelle moyenne de plus de 1300 millimètres répartie en 8 mois (Cf : annexe 6, Tableau VI 1), et connaît 4 mois secs de mai à août. Alors que dans celle de Faratsiho la température moyenne annuelle est de 17°C avec un minimum de 14°C en mois de juillet contre un maximum de 20,5°C en janvier et il n'y a pas de mois sec.

Dans la région de l’Itasy, la saison fraîche est également marquée. En effet, la moyenne des minima n’atteint pas 7° Celsius, allant de 4°6 C dans la sous-préfecture de Soavinandriana à 6°3 C dans celui de Miarianarivo. Les mois secs se trouvent entre les mois de mai et août sauf pour Soavinandriana qui n’en connaît que le mois de juin (Cf : annexe 6, Tableau VI 2).

Dans la région du Bongolava, au fur et à mesure que l’on s’éloigne vers l’ouest, l'altitude diminue alors que la température augmente. La pluviométrie dépasse les 1300 millimètres jusqu'à plus de 1700 millimètres (Cf : annexe 6, tableau VI 3), avec des mois sec de mai à août qui varient suivant la localité.

Pour la région de Morondava, on assiste à une présence, dans l'année, de deux saisons climatiques nettement tranchées :

. Une saison chaude et pluvieuse, de novembre à avril,

. Une saison moins chaude et très sèche, de mai à octobre.

La sécheresse s'accentue du nord vers le sud, mais elle est atténuée de l'ouest vers l'est en raison de l'altitude. la température moyenne mensuelle varie de 21,5° C en mois de juillet pour atteindre le maximum de 27,7° C en mois de janvier. La pluviométrie comprise entre 600 et 1000 millimètres par an devient le facteur limitant des activités agricoles dans la région.

2-2-4 La végétation naturelle Presque tout le Moyen-Ouest est constitué de savane herbeuse à Hyparrhenia ruffa et à Heteropogon sp. Ce sont des zones souvent victimes de feux de brousse et mélangées à l’élevage extensif. Dans les bas-fonds, on rencontre des marais à joncs et parfois à Viha,

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 9 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra quelques vestiges de forêts galeries qui sont en voie de disparition. Les surfaces cultivées sont presque occupées par les cultures vivrières à plus de 90 %.

Pour la région de Morondava, la végétation naturelle est surtout formée de savane annonçant la proximité de l'Afrique. Pourtant on y rencontre différentes forêts (Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001 ) :

. forêt de palétuviers : mangroves,

. forêt dense et sèche caducifoliée ou tropophile de l'Ouest de Madagascar,

. forêt de baobab.

Sur les plateaux de Bemaraha et de Besabora poussent le long des vallons des Satrana, Bismakia nobilis. Tous les lacs de la région sont bordés de roseaux, et les massifs de Bongolava et de Makay sont quasi dénudé à causse des feux sauvages répétés tous les ans.

3 Présentation du Criquet nomade Le Criquet nomade, Nomadacris septemfasciata (Serville 1938) ou Red locust en anglais, et Valalamenaelatra en malgache, est un acridien locuste de la sous famille des Cyrtacanthacridinae. En effet, une densité élevée de population entraîne une transformation phasaire afin de devenir une population grégaire responsable d'invasions comme entre 1929 et 1944 en Afrique australe. Il trouve des milieux favorables à son cycle biologique à Madagascar; cette appellation nomade est due à son comportement migrant. Il fait parti des milliers d'espèces d'acridiens de la zone tropicale sèche comme en Afrique, Asie, en Australie, et en Amérique du Sud (Duranton et al, 1982).

3-1 Taxonomie Il appartient au grand groupe des Arthropodes et à la classe des insectes. Sa systématique détaillée est résumée dans le tableau 1 suivant:

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 10 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Tableau 1: Systématique du Criquet nomade

- Embranchement : Arthropodes - Sous embranchement : Antennates - Classe : Insectes - Sous classe : Ptérygotes - Catégorie : Exoptérygotes hétérométaboles - Ordre : Orthoptères - Sous ordre : Caelifères - Super famille : Acridiens Acridoidea - Famille : Acrididae - Sous famille : Cyrtacanthacridinae - Genre : Nomadacris - Espèce : septemfasciata Source : Duranton et al, 1982 3-2 Distribution Sa distribution en Afrique correspond à la moitié sud, subsaharienne, du continent, aux îles du Cap Vert, à Madagascar, et aux autres îles de l'Océan Indien (Cf : Annexe 2). Ses aires grégarigènes se trouvent dans la partie Est Africaine essentiellement en Tanzanie, Zambie, Malawi, Mozambique d'après FAO (1067) et SYMMONS (1978) (in DURANTON et al, 1982).

Les aires grégarigènes sont des zones, qui englobent des foyers de grégarisation où les populations de locustes peuvent trouver, des conditions écologiques favorables conduisant à la transformation phasaire et formation d'essaims ; elles forment des ensembles fonctionnels géographiquement identifiés et sont incluses dans l'aire d'habitat permanent de l'espèce. A Madagascar aucune aire grégarigène n’a été encore cernée pour que le Criquet nomade atteigne la phase complètement grégaire malgré la formation d'essaims et de bandes larvaires.

3-3 Comportement phasaire Comme toutes les locustes, Nomadacris septemfasciata a deux phases extrêmes provoquées par le choc densitaire : la première est dite solitaire et la seconde grégaire. Uvarov. (1924, 1928) a découvert que le passage d'une phase à l'autre se fait progressivement de génération en génération par l'effet de regroupement. Quand la densité seuil de grégarisation est atteinte, les individus solitaires commencent à présenter des caractéristiques de la phase grégaire, on dit qu'ils sont en phase transiens congregans. Si les conditions grégarisantes disparaissent (par chute des densités), ils perdent ces

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 11 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra caractéristiques progressivement en redevenant des solitaires et c'est alors la phase transiens degregans.

Vu le seuil de grégarisation relativement élevé du Nomadacris, d' environ 10 000 ailés par hectare, la phase grégaire semble inexistante à Madagascar. Néanmoins son comportement est loin d'être celui typique des individus solitaires. Les populations ont tendance à se grouper en tache ou en bande en état larvaire et en concentration ou parfois en essaim au stade d’ailé.

Schéma 1 : Transformation phasaire du Criquet nomade

Source : FRANC A.

3-4 Présentation du Criquet migrateur malgache Pour pouvoir faire une comparaison rapide entre les deux acridiens connus dans la Grande Ile, procédons à une présentation rapide du Criquet migrateur malgache. Cette espèce est composée de plusieurs sous-espèce mais le Criquet migrateur malgache n'est que la sous-espèce Locusta migratoria capito (Sauss). Durant la saison sèche, l'espèce est présente dans presque toute l'Ile, sauf pour la côte Est qui peut cependant être infesté. Son aire grégarigène correspond au Sud-ouest du pays.

C’est un acridien de grande taille mais inférieure au Criquet nomade : la longueur du mâle est de 38 à 44 millimètres et celle de la femelle de 36 à 54 millimètres en phase solitaire tandis qu'en phase grégaire ils ont la même taille ; la coloration générale des solitaires est verte ou brune. Il a quatre générations durant une année dont une en saison fraîche (Cf : annexe 1 ; tableau I-1). Il est surtout graminivore. Les larves en phase solitaire passent par six stades alors que celles grégaires par cinq stades seulement. A Madagascar, il est présent sur presque toute l'Ile, à l'exception de la côte Est qui peut cependant être infestée lors des invasions; en saison de pluie, s'il n'y a pas invasion, la population se

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 12 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra concentre dans le Sud-Ouest. Cette espèce est polyvoltine dont un cycle de reproduction dure deux mois en saison chaude. Ainsi, elle connaît quatre reproductions annuelles dont la quatrième s'étend du mois de mai en septembre. Il a une préférence alimentaire graminéenne tant sauvage que cultivée ; mais il peut s'attaquer aux roseaux, bambous, et palmier. Son seuil densitaire de grégarisation est de 2000 imagos par hectare seulement (Andriamalala, 2001), ce qui fait qu’il est capable de faire des invasions à Madagascar, comme à la fin des années 1990.

Ainsi le Criquet migrateur grégarise plus rapidement que le Criquet nomade et il n'est pas étonnant qu'on se réfère toujours au Criquet migrateur quand on parle d'invasion acridienne à Madagascar.

3-5 Biologie du Criquet nomade A Madagascar les données sur le Criquet nomade ne sont pas comparables à celles concernant l'Afrique, mais bien des chercheurs ont apporté des contributions importantes. C'est une espèce qui n'apparaît que sous forme d'imago en saison sèche, vivant plutôt dans les milieux humide et moyennement humide (méso-hygrophiles), et fréquemment trouvée dans les zones de végétation herbacée dense (M. Lecoq, 1988).

C'est une espèce monovoltine : une seule génération par an et la période de reproduction commence avec le début de la saison de pluie. Une femelle arrive à pondre plus de deux fois en l'espace de quinze jours pendant la période de reproduction. Les femelles déposent à chaque ponte 60 à 100 œufs pour les grégaires contre 100 à 195 pour les solitaires. D'après Têtefort et Wintrebert (1967), les pontes sont déposées de novembre en février, dont un maximum durant la deuxième quinzaine du mois de janvier. Dans le Sud, les zones de ponte sont souvent aux alentours des champs de cultures.

Le développement embryonnaire est continu s’il y a assez d’humidité, il dure en moyenne 30 jours ; la duré d'incubation est de 24 jours dans un champ de manioc, alors qu'au laboratoire elle est de 26 à 27 jours à une température moyenne de 27,5° C. L'oothèque fraîchement pondue est de grande taille (6 à 8 centimètres), et sans paroi bien consolidée. Elle se compose d'un bouchon spumeux de 3 centimètres de long, à structure molle, et de couleur blanche à rose saumon (Luong-Skovmand M.H et al. 2003) et contient entre 100 et 200 œufs.

Les larves connaissent 6 à 8 stades larvaires qui se réduit à 6 seulement au fur et à mesure de la grégarité de l'individu. Têtefort et Wintrebert (1963) précisent que les

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 13 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra transiens passent par 7 stades et chaque stade correspond à une strie oculaire. Elles se groupent toujours à l'endroit où l'éclosion s'est faite pour former des tâches ou des bandes, et qui est souvent aux alentours des champs de cultures avant d'y pénétrer progressivement. La mort des derniers ailés se fait en février.

Tableau 2 :Durée moyenne des stades larvaires Stades Sur le terrain (jour) Au laboratoire (jour) Premier 8 5 à 8 Deuxième 6 7 à 8 Troisième 5 6 à 7 Quatrième 6 7 Quatrième bis 6 7 Cinquième 7 à 8 7 à 8 Sixième 12 à 13 14 à 17

Source : Têtefort et Wintrebert (1963)

Après la mue imaginale, les jeunes ailés sont toujours sur le lieu de développement larvaire, puis entament des départs progressifs vers les régions à climat frais et humide pour passer la diapause imaginale. Cette diapause imaginale est obligatoire, durant au moins 6 mois, même dans les régions où la saison sèche n'est pas bien marquée.

En saison sèche, les imagos, espèce méso-hygrophile, cherchent les milieux encore humides ; on le trouve fréquemment dans les zones de végétations herbacées. L'apparition de la couleur rouge des ailes se fait à partir du mois d'avril. Cependant dès que la saison de pluie commence, les imagos matures regagnent rapidement les milieux chauds et hydrophiles de la zone de reproduction.

Ainsi il y a deux périodes de migration des essaims : la première va de l’apparition des jeunes essaims jusqu’en fin juillet (1 ère migration) ; la seconde commence en début octobre et continue jusqu’à la disparition des vieux essaims en janvier-février (2ème migration).

3-6 Ecologie Pour constituer un foyer de pullulation régional il faut que l’acridien dispose de complémentarité climatique qu’il rencontre sous forme de biotope de reproduction exploité en saison des pluies, et de biotope de refuge exploité en saison sèche (Franc et Duranton, 2001). Descamps et Wintrebert. (1966) citent Nomadacris comme un acridien de cultures sèches (cultures et jachères), semi-arboricole (capturé tantôt sur des arbustes, tantôt sur des plantes herbacées. Randrianasolo (1978) observe que les ailés sont regroupés dans les

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 14 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra zones hygro-mésotrophes où sont implantées les cultures avec des ligneux qui servent de perchoirs. Le Criquet nomade se déplace activement pour se maintenir dans des conditions hydriques optimales. Ainsi, il colonise les régions chaudes et humides pendant la période de reproduction et se déplace vers les régions fraîches pou passer la diapause imaginale. 3-7 Alimentation et dégâts Le Nomadacris septemfasciata est une espèce qui consomme les dicotylédones autant que les monocotylédones : graminées sauvages ou cultivées (graminivore), et les légumineuses (forbivore). Les principales cultures attaquées sont le maïs, le riz pluvial, et la canne à sucre (Randrianasolo,1978). A Madagascar, peu de travaux préliminaires permettent d'estimer les dégâts sur l'agriculture.

Ainsi vu les caractéristiques, qui correspondent aux besoins surtout écologiques du Criquet nomade, de la zone d'étude, cette dernière peut subir une colonisation importante de l’acridien en question. De plus, le 26 Décembre 1926, une première signalisation a été enregistrée à , et en Octobre 1936, un vol important dans la région de l'Itasy sur 250 hectares a fait des dégâts sur haricot et maïs. Cette région a déjà été, et par conséquent, pourra encore faire l'objet d'une dévastation sur l'agriculture par le Nomadacris septemfasciata.

RATOVONASY Hasina

Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 15 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

METHODOLOGIE

1- Organisation de travail Les deux stagiaires du CIRAD ont traité deux volets différents mais complémentaires : le premier s'est consacré à l'étude biologique de l'acridien, et le second a traité de l'importance économique. L'organisation de travail s'est faite ainsi : a) Entretien avec le CIRAD : - délimitation du problème du Criquet nomade dans le Moyen-Ouest. b) Exploration et exposé du problème : - document concernant la zone d'étude, - document concernant le Criquet nomade, - élaboration de carte pour zonage à partir du logiciel MapInfo et des tables des données BD 500, - élaboration du questionnaire. c) Entretien et enquête : - test du questionnaire sur la biologie du Criquet nomade, - rajout du volet dégât au questionnaire, - rencontre des personnes ressources, - enquêtes auprès des paysans, d) Analyse des résultats : - analyses de la biologie et du déplacement du Criquet nomade, - analyses des impacts du Criquet nomade sur l'agriculture, e) Recommandation et hypothèse stratégique : - stratégie au niveau du calendrier cultural, - stratégie au niveau pratique paysanne, - stratégie au niveau de la Cir PV.

1-1 Etude préliminaire La bibliographie a été commencée depuis le mois de décembre 2003. Cette étude a

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 16 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

été nécessaire pour avoir une connaissance large concernant le tempérament et les dégâts occasionnés par le Criquet nomade surtout à Madagascar. Le CIRAD a offert des documents intéressants et actuels avant de descendre à Tsiroanomandidy, vers la fin du mois de décembre. Pourtant, il n'existe presque pas de données sur la région du Moyen- Ouest que des archives résultant de la prospection faite par la CirPV de Tsiroanomandidy. Il fallait partir de la connaissance empirique des paysans, qui ont leur propre logique, pour aboutir à des résultats exploitables.

Cette étude bibliographique a bien été facilitée par le premier stagiaire, qui a traité le côté purement biologique de l'acridien. Il a été sur le terrain depuis le mois de novembre 2003. Les deux volets sont également complémentaires pour connaître le tempérament et l'importance économique plus détaillées.

L'élaboration de la fiche d'enquête a été basée sur celle employée dans la région du Nord et du Sud-Ouest du pays, mais quelques modifications ont été nécessaires pour bien adapter le questionnaire avec la réalité surtout concernant les dégâts : le questionnaire est basé sur les cultures pratiquées dans l'ensemble du Moyen-Ouest de Madagascar.

1-2 Réalisation des enquêtes La descente sur le terrain a été prévue en deux étapes mais la présence du premier stagiaire, dès le mois de décembre, a facilité le travail ; en effet, ses premières données collectées ont permis d’avoir une idée sur la réalité auprès des paysans. Leur focalisation sur la biologie a permis de découvrir les dégâts et les pertes occasionnés par ce criquet. L'élaboration du questionnaire définitif a commencé au début du mois de février.

1-3 Echantillonnage Les deux stagiaires devant faire ensemble en une fois l'entretien pour un village ont dû mettre le questionnaire sur une même fiche, et éviter toutes sortes de redondance, pour gagner du temps. De plus, dès l'élaboration de la convention de stage, le stagiaire malgache est censé faire une traduction et être l'intermédiaire des interlocuteurs du premier stagiaire. Le questionnaire définitif est donc le résultat de recombinaison de celui propre à la biologie et à celui propre à l'importance économique.

Vue la grande étendue de la zone d'étude, les points d'enquêtes sont espacés chacun de 25 kilomètres en moyenne pour homogénéiser les résultats. De plus, la vision des paysans peut s’étendre jusqu'à cette distance ou plus. Le choix des villages pour l'entretien

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 17 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

ne tient pas compte des signalisations de présence de criquets arrivées auprès du service de lutte antiacridienne basé à Tsiroanomandidy pour que le résultat ne soit pas biaisé. Les déplacements pour relier les points d'enquêtes ont été presque faits en bicyclette et en taxi- brousse, faute de moyen logistique de la protection des végétaux du Moyen-Ouest.

L'échantillonnage est triple : la zone de travail, le choix du village, et enfin le choix des interlocuteurs. Comme le Criquet nomade a une préférence des régions humides, les bassins versants de la Mahajilo et de la Manambolo avec leurs affluents respectifs ont été choisis comme zone principale d'étude. Dans cette zone, la recommandation de la CirPV et l'accès aux villages sont les critères de choix des points d'enquête. Une fois arrivé au village souhaité, le Président du Fokontany ou un représentant de l'autorité locale est le premier visité pour éviter les mal-entendus. Après lui avoir expliqué la présence des stagiaires dans leur village, il cherche trois ou quatre ou plus paysans qui pourront bien répondre pour partager les informations qu'ils détiennent sur le Nomadacris septemfasciata. Donc le choix des paysans se base sur leur disponibilité et leur connaissance de l'acridien.

Ainsi, 58 points d'enquêtes ont été effectués malgré le manque de moyens de déplacement rapide, et le mauvais état de la route et la non disponibilité des paysans après les passages des deux cyclones Elita et Gafilo. Les paysans rencontrés, puisque trois ou quatre paysans interlocuteurs avec le Président du Fokontany et un représentant des anciens, sont au nombre de 235 au total.

1-4 Difficultés rencontrées Outre la fatigue après avoir fait cinquante kilomètres par jour de bicyclette ou de Taxi-brousse, les deux cyclones Elita et Gafilo ont été des contraintes. En effet, le mauvais état de la route ainsi que la non disponibilité des paysans, provoquaient des retards et empêchaient de regagner rapidement le prochain point d'enquête. Une fois arrivée au village, les stagiaires ont été pris pour des représentants d'un organisme d'Etat venant constater et réparer les dégâts cycloniques. Les paysans des villages où des enquêtes socio- économiques ont déjà été faites mais sans résultats concrets, ont tendance à refuser de faire attention au questionnaire car ils pensent qu'on leur fait perdre encore une fois du temps. On a donc dû mettre beaucoup de temps pour leur expliquer l’objectif et le pourquoi de notre présence dans leur village. Malgré toutes ces contraintes, la moyenne de trois

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 18 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra enquêtes par jour a été toujours respectée avec une durée moyenne d'une heure et demie de temps pour un village.

2 Approche auprès de la Cir.P.V.

Il existe deux CirPV dans la zone d'étude: CirPV de Vakinankaratra et CirPV du Moyen-Ouest dont cette dernière est la plus concernée. Elles ont beaucoup aidé pour avoir une idée globale sur leur zone de compétence, en laissant accéder à leurs archives. Elles ne pouvaient pas offrir des informations pertinentes sur les archives de signalisations et de prospections. Ainsi les signalisations arrivées auprès d'eux indiquent que la localité expéditrice est une zone sensible au dégât du Criquet. Ce cas n'apparaît qu'à Tsiroanomandidy car celle de Vakinankaratra n'a plus fait des traitements contre le Criquet nomade à cause de sa quantité minime dans cette région depuis l'année 1999. Ces services ont aussi permis aussi de recouper les informations douteuses et nous paraissant floues. Ces deux circonscriptions ont une même approche la défense des cultures. Selon la quantité de pesticide à éparpiller, le traitement est effectué par les agents de traitement ou par les paysans auparavant encadrés. Cet encadrement peut se concentrer sur l'emploi de sac poudreur ou de pulvérisateur pendant leurs missions. Les agents de traitement sensibilisent les paysans à rendre des comptes au service de la protection des végétaux quand ils trouvent une population dense de ce ravageur.

3 Dépouillement des données A chaque fois que les deux enquêteurs reviennent du terrain, les fiches sont tout d'abord saisies pour la biologie et ensuite pour les dégâts. Les programmes Word et Excel ont été les outils pour le traitement des données collectées pour les documents texte et tableau. Concernant la codification des résultats, les informations qualitatives et quantitatives sont codifiées différemment dans les résultats. En effet, les spéculations agricoles pratiquées ont un code "1" sinon "0"; les informations quantitatives sont classées selon la perception paysanne même, en leur demandant comment ils classent l'importance des dégâts ou pertes selon les intervalles de pourcentage. Le traitement des données recueillies a été fait par les logiciels les plus faciles à manipuler si ces derniers permettent à faire sortir clairement le résultat, et à les analyser aisément.

Les données issues des fiches d'enquêtes remplies sont immédiatement saisies de façon provisoire pour alléger les travaux d'archivage sans pour autant perdre les fiches, et

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 19 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra pour que les deux stagiaires puissent voir le domaine leur intéressant séparément, et surtout pour avoir déjà une idée pour la rédaction ultérieure. Le logiciel de cartographie MAPINFO et la table BD 500 du FTM sont aussi utilisés pour le traitement cartographique des données.

RATOVONASY Hasina

Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 20 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

RESULTATS

1 Cycle biologique du Criquet nomade Dans l'ensemble, l'altitude joue une influence sur la distribution de l’acridien dans chaque région. Les hautes altitudes comme et Faratsiho ne connaissent pas de ravage occasionné par cette locuste (Cf : annexe 8, Carte VIII 2) ; ce sont soit des zones de diapause soit des zones n'hébergeant pas cet insecte. Par conséquent, l'altitude et le climat sont les facteurs influençant la distribution de cet acridien.

Tableau 3 : Cycle biologique simplifié Stades Petites larves Grosses larves Jeunes ailés Départ pour la Ailés matures Ponte (1) (2) diapause imaginale

Mois Novembre Décembre à Mars à mai Juin Novembre à Octobre à correspondant à à mars mai février février ces stades

(1) : Petite larve : stade I à stade IV bis (5 stades dont duré total 1 mois) (2) : Grosse larve : stade V à stade VI (2 stades dont duré totale 20 jours)

Les éclosions se font aux alentours des champs ou dans les bas fonds ou bas de pentes hydrophiles et ayant subi des feux de brousse. Les petites larves se nourrissent d'abord des graminées sauvages sur leur terrain d'éclosion ; et au fil du temps, les larves grandissent et attaquent les cultures en entrant petit à petit à l'intérieur du champ. Le ravageur devient redoutable au stade de grosse larve qui correspond aux deux derniers stades larvaires, et aux jeunes ailés qui ne sont pas encore entrés en diapause imaginale.

On assiste à une présence de petites larves de novembre en mars mais la distribution indique un pic en janvier (Cf : annexe 7). Quant aux grosses larves, elles sont présentes sur le terrain pendant la période entre les mois de décembre et de mai avec un pic en février et mars (Cf : annexe 7). Après la mue imaginale, le départ des adultes pour la recherche des régions fraîches de diapause se fait en moi de juin ; néanmoins, avant ce départ, ils forment une population plus ou moins dense aux environs de leur site de développement larvaire en avril et mai. Au début de la saison de pluie, ces ailés colonisent de nouveau l'endroit idéal à la reproduction en octobre et novembre (Cf : annexe 6). On peut classifier la zone d’étude en quatre sous-ensembles bien distincts :

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 21 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

1-1 Zone A : reproduction Cette zone correspond aux villages où les ailés se produisent. Le climat est propice au développement larvaire. Elle correspond à un site de reproduction seulement car les ailés n'y restent pas pour passer la diapause imaginale. A partir du mois de mai, les imagos quittent progressivement ces lieux pour disparaître totalement au mois de juillet et ne revenir qu'à la prochaine période de reproduction. Donc on n'y observe des imagos en vie active, des larves et des jeunes ailés (Cf : annexe 8, Carte VIII 1).

1-2 Zone B : présence permanente Cette zone regroupe tous les points d'enquêtes où les acridiens sont présents toute l'année mais avec une répartition de la quantité différente selon le climat. Ces sites ne connaissent pas de saison sèche bien marquée. Pendant la saison de pluies, les imagos matures et les larves sont dans les friches, les bas de pentes et bas fonds hydrophiles, les collines fraîchement brûlées, et surtout dans les zones de culture où il y a de graminées (Cf : annexe 8, Carte VIII 3).

1-3 Zone C : diapause imaginale en saison sèche Dans ce troisième site, seuls les ailés en diapause imaginale passent leur période de repos en saison sèche. Le Criquet nomade y semble arboricole dans la majorité des cas. C'est pourquoi on les trouve sur les mimosas et eucalyptus que les paysans croient qu'ils n'attaquent pas leurs cultures vivrières. C'est le cas typique des Fokontany d'Ambatondradama, Andohariana, Ambohipoloalina, tous les trois dans la Sous-Préfecture de Faratsiho, et qui ont une altitude de plus de 2000 mètres (Cf : annexe 8, Carte VIII 2).

1-4 Zone D : absence de Criquet nomade Zone où le Criquet nomade est absent. Dans la zone d'étude, il existe des villages où le Criquet nomade ne figure pas dans la liste des acridiens locaux connus. Ce sont surtout les villages dont les collines et bas fonds sont presque recouverts de culture dans toute l'année et à haute altitude (Cf : annexe 8, Carte VIII 4).

Ainsi, le déplacement annuel du Nomadacris septemfasciata pourrait se faire entre ces quatre zones (Cf : Carte 1).

2 Déplacement du Nomadacris septemfasciata A partir des premières pluies, les imagos matures regagnent rapidement les zones

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 22 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra de reproduction en recherchant les régions chaudes et humides, tandis que les jeunes ailés regagnent les zones de diapause dès les premiers mois secs. Si le développement larvaire s'est fait dans la zone mixte, une partie des ailés resterait dans cette zone.

Pour la région de Vakinankaratra, à l'Ouest dans la Sous-Préfecture de Betafo, la colonisation se fait à partir du mois d'octobre par les ailés à vie sexuelle active et plus ou moins groupés. Les premières larves apparaissent vers la fin du mois de décembre ou le début du mois de janvier. Les adultes réapparaissent en moins de 2 mois après l'éclosion et ces derniers pullulent encore le site de reproduction jusqu'en mois de mai et juin. Pendant la saison fraîche, la destination de leur déplacement est apparemment vers les régions d'Antsirabe et Faratsiho où l'on ne trouve ou presque pas de larves mais des ailés sur les mimosas et maïs presque secs.

Quant à la région de l'Itasy et de Bongolava, les Sous-Préfectures de Tsiroanomandidy et de Fenoarivobe avec la Commune Rurale d'Andolofotsy de Miarinarivo sont tous des sites favorables à la reproduction de ce criquet. En effet, toutes les signalisations arrivées à la CirPV viennent de ces endroits chauds et humides en saison de pluie. L'arrivée des ailés matures sont surtout vers le mois d'octobre et novembre, alors que les ailés de la nouvelle génération partent de cette région pour regagner les Hautes Terres, à l'Est, pour trouver la saison fraîche.

Ainsi dans la région de Moyen-Ouest, le site de reproduction se localise essentiellement dans la région de Bongolava et du Moyen-Ouest de Vakinankaratra, alors que celle de diapause imaginale se trouve à l'Ankaratra. Les deux migrations annuelles faites par le Criquet nomade se font dans la direction est-ouest. Ainsi a-t-on un déplacement en direction des Hautes Terres, et vers le début de la saison sèche pour passer la diapause à Ankaratra ; et un autre de l'Est vers l' Ouest coïncidant au début de la saison de pluie. La zone d'étude constitue une zone où le Criquet nomade trouve des biotopes propices exploitables pour leur cycle biologique (Cf : carte 1) .

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 23 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Carte 1 : Déplacement du Criquet nomade

Source : enquêtes

Légende : Zone A : reproduction Zone B : présence permanente Zone C : diapause en saison sèche Zone D : pas de Criquet nomade Courbe de niveau Cours d’eau Déplacement d’adultes pour la diapause en saison sèche Déplacement d’adultes matures pour la reproduction au début de la saison de pluies

Abréviations dans la carte :

Amb/ka : Ambatomanjaka Fid/a : Amb/a : Ambatondradama Fir/a : Ambo/y : Ambohibary Ma/y : Mananasy Amb/o : Mah/ : Mahavelona Amb/be : Mah/lo : Mahasolo Amb/y : Ambatolampy Mah/o : Mahabo Ana/a Ra/a : Mal/y : Malaimbandy Ank/a : Man/o : Mandoto Ank/e : Ankisabe Mari/a : Maritampona Ank/y : Ankotrofotsy Maro/a : Maroharona Amp/y : Ampefy Mia/o : Miarinarivo Dab/a : Dabolava Mia/zo : Miandrivazo Belo/a : Mian/o : Bem/na : Soam/a : Soamahamanina Bem/a : Bemanonga Soa/a : Soavinandriana Be/to : Tsi/o : Bet/o : Betafo Tsi/didy Fih/a : Tsiroanomandidy Fihaonana Fara/o : Faratsiho Vina/N : Vinaninony Nord Feno/be : Fenoarivobe

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 24 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Les zones de diapause (Zone C) et de reproduction (Zone A) ne se regroupent pas pour former deux zones différentes. Par contre, la zone mixte B tient une importante superficie. Ainsi le déplacement du Criquet nomade dans la zone d’étude se fait non seulement entre l’Ankaratra et le Moyen-Ouest, mais aussi entre ces deux zones précédentes et celle B à présence permanente de ce criquet.

3 Les cultures du Moyen-Ouest

3-1 Calendrier cultural Dans l’ensemble, le calendrier agricole, presque étendu sur toute l’année avec un rythme plus accéléré pendant la saison pluvieuse, est conditionné par le rythme pluviométrique (Cf : annexe 6) et les types de cultures. Les périodes de pointes se situent comme suit : . Préparation du sol : les travaux s’étalant du mois de Septembre à novembre, . Récolte : la plupart des produits sont récoltés entre le mois d’avril et le mois de juin, tandis que les cultures de contre saison s’étalent du mois d’avril au mois d’octobre dont : - préparation du sol : avril – mai, - récolte : septembre – octobre. Les zones à une altitude de plus de 1600 mètres ont la particularité de pouvoir faire des cultures d’intersaison (janvier - février) pour les haricots et pomme de terre dans la haute région de Vakinankaratra.

3-2 Cultures et spéculations Dans la totalité de la région de l'Itasy, les cultures vivrières sont prépondérantes avec néanmoins une distinction selon 3 types : ¾ Le premier type est caractérisé par la prédominance exclusive du riz, du maïs et du manioc. Il s'agit de la Sous-Préfecture de Soavinandriana.

¾ Le second type est caractérisé par l'apparition, plus ou moins prononcée de cultures telles que les haricots, pommes de terre et patates. Il s'agit de la Sous- Préfecture de Miarinarivo.

¾ Dans le troisième type, les cultures sèches et le riz sont représentés à part égale. Il s'agit de la Sous-Préfecture d'Arivonimamo.

Pour la région de Bongolava, on peut regrouper les deux Sous-Préfectures de

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 25 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Tsiroanomandidy et de Fenoarivobe en un groupe assez homogène caractérisé par la prédominance du riz, du maïs et du manioc, avec des proportions, pour ces quelques cultures, presque identiques dans les deux Sous-Préfectures.

Pour la région de Menabe, elle constitue une même catégorie avec la présence de riz première et deuxième saison dans des proportions variables ; le reste du vivrier est toujours assuré par le maïs, le manioc et la patate. La pluviométrie assez faible y est une contrainte pour le développement de la culture sèche. En conclusion, la spéculation dans la zone d'étude est essentiellement à base des cultures vivrières. Ces dernières sont surtout la riziculture, la culture de maïs, et enfin celle de manioc, avec des cultures de contre saison si le sol et le microclimat le permettent. La culture vivrière occupe plus de 90% de la surface cultivée et le reste sont partagés entre les cultures de rente, industrielles, et autres cultures potagères.

4 Les dégâts des acridiens

4-1 Les dégâts dus aux sautériaux et Criquet migrateur malgache Quelques sautériaux font aussi des destructions dans l'agriculture dans la zone d'étude. Les pertes sont si importantes que bon nombre de paysans ont recours à des insecticides vendus sur le marché local. Parmi ces acridiens secondaires 4 espèces sont les plus citées comme ravageurs redoutables de leur spéculation agricole. Les principales plantes hotes des sautériaux sont surtout les cultures maraîchères comme la tomate et les brèdes. Néanmoins, la riziculture est aussi touchée en stade de levée si la pluie n'est pas suffisante pour verdir les graminées sauvages : • Paracinema tricolor (Tsindrano), • Gastrimargus africanus (Adrisa), • Oedaleus virgula (Adrisa), • Oxya humeralis (Valalambary), • Catantops malagassus (Valalataolana),

Dans la zone d'étude, le Locusta migratoria capito (Sauss) ne fait pas de ravage considérable sauf durant l'invasion généralisée à l'époque de 1997 à 2000. En effet, il ne reste plus que des individus solitaires sur les collines et quelquefois dans les champs.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 26 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

4-2 Les dégâts dus au Nomadacris septemfasciata

4-2-1 Les cultures attaquées Parmi plusieurs cultures citées le long des entretiens, certaines sont touchées mais à un degré différent (Cf : annexe 11). Après le maïs, la plante la plus attaquée est la canne à sucre. En effet sur les 58 cas entretenus, 4 d'entre eux seulement affirment que le maïs n'est pas attaqué. De plus, ces 4 points d'enquête se trouvent aux localités où le Nomadacris septemfasciata ne fait de dégât à aucune culture. Le Criquet nomade est donc un acridien à tendance graminivore malgré les attaques sur des légumineuses et des solanacées (Cf : annexes 11, Tableau X 1).

Chaque culture a sa propre capacité de repousse suivant le stade cultural et aussi le stade biologique et la densité du Criquet. Par conséquent, une bande larvaire peut rendre une parcelle de moins d'un hectare de maïs comme ce qui s'est passé à Ankerana Nord dans la Sous-Préfecture de Tsiroanomandidy à des squelettes formés de tiges en février 2003. Mais une tache larvaire de faible densité ou des adultes vraiment éparpillés peuvent ne toucher que moins de l'un dixième des feuilles. Les cultures les plus sensibles parmi plusieurs d'entre elles citées sont le maïs, la canne à sucre, et le riz pluvial.

a- Le maïs Les Sous-Préfectures de Soavinandriana, Tsiroanomandidy, Antsirabe I et II sont les grandes zones productrices de Maïs dans la zone d'étude. L'attaque sur le maïs peut se faire dès le levé par les larves jusqu’à sa maturité voire à la vieillesse des organes végétatifs et reproducteurs. Il est le plus sensible parmi toutes les cultures pratiquées dû au fait que le Criquet nomade l'apprécie beaucoup et qu'il est aussi sensible à une moindre atteinte à son intégrité. Le premier semis peut être réalisé depuis le mois de septembre selon le microclimat jusqu'en mois de février. L'importance des dégâts varie de nul jusqu'à la mise à nu des nervures principales des feuilles. Le ravageur attaque les feuilles ainsi que la soie (pistil) se trouvant au sommet de l'épi durant la montaison. La campagne commencée très tôt ne connaît pas de difficultés avec le Criquet nomade. En effet, les grosses larves, ravageurs principaux, n'apparaissent qu'à partir des mois de janvier ou février en quantité importante, leur éclosion s'est donc faite depuis le mois de décembre ; la récolte semble intacte car les grains sont déjà formés à cette période d'attaque, et le maïs de cette campagne connaît seulement deux ou trois feuilles supérieures transformées en nervure principale en mois de mai. Pourtant, pour le maïs semé tardivement depuis la mi-

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 27 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra janvier, surtout dans les endroits où la population de l'insecte est importante quantitativement, la plantation est ravagée par les grosses larves et les jeunes ailés avant ou pendant la floraison ; dans ce cas, la perte sera si grande que les paysans ont un compte d'exploitation déficitaire. Les régions où la diapause imaginale se passe, trouvent leur culture de maïs servant surtout à des perchoirs pour cet acridien car le dégât y est imperceptible. Ainsi la campagne de culture de maïs, capable de réaliser une montaison et de rendre la formation des grains avant les mois de février et mars où les grosses larves apparaissent, n'aura pas de perte de récolte. Par contre, les semis tardifs à partir du mois de janvier s'exposent à de grands risques lorsque la pullulation du champ est devenue importante. On doit bien tenir compte de cet avancement de la campagne de culture car le maïsiculture tient 20 à 30% de la surface cultivée en moyenne.

Tableau 4 : Stade cultural simplifié du maïs

oct nov déc jan fév mar avr mai jui juil aoû sep * * *

Stade de Semis maïs Floraison

Maturation

* : apparition des grosses larves et jeunes ailés

b- La canne à sucre La canne à sucre n'est touchée directement qu'au niveau de la feuille et au stade de jeune pousse par les grosses larves et surtout les adultes. La culture de la canne à sucre se fait essentiellement sur les bas de pente et bas fonds et les attaques peuvent transformer quelques feuilles à des nervures principales nues. Apparemment, elle n'est touchée que si feuilles de maïs n'est plus assez vertes. En effet, sur les trois quarts de villages enquêtés, plus de 90% d'entre eux ont constaté que les jeunes ailés sont responsables des dégâts. Malgré l'appréciation de la canne à sucre, on trouve que les ravages importants de plus de 50% sur les feuilles sont également rares. Ce phénomène est expliqué par le fait que cette culture sert de nourriture pour les jeunes ailés et aussi de perchoir ; de plus, si le champ de maïs est devenu sec, les ravageurs descendent aux bas de pente et bas fond où il y a encore de l'humidité et surtout de verdure. La conséquence du ravage est de l'ordre de qualité car les entre-nœuds deviennent relativement courts et que le goût du jus devient moins sucré.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 28 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Ainsi contrairement à la spéculation de maïs, attaquée essentiellement par des larves, la canne à sucre est surtout ravagée par les jeunes ailés au mois d'avril. La canne à sucre n'est pas cultivée à une échelle semblable à la culture de maïs ou de riz ;.elle l'est seulement pour des raisons cérémonielles sinon pour la distillerie artisanale malgré la petite plantation en une touffe ou de l'ordre d'une dizaine de mètres carrés.

c- La riziculture Le riz est la troisième culture préférée. C'est le cas du riz pluvial. Il est semé en mois de novembre à décembre et est récolté en mois de mars et avril. Il atteint donc le stade d'épiaison en mois de janvier et février. Sur les 35 cas d'attaques sur le riz pluvial, 29 sont de la responsabilité des larves et 21 pour les imagos. Ainsi, l'attaque mixte est possible. Le riz pluvial est touché sur toutes les parties aériennes, de la jeune plante au stade d'épiaison dont les feuilles et les épis à l'état pâteux. L'attaque au stade de montaison provoque l'avortement des graines si la dernière feuille servant d'enveloppe au jeune épi est rongée par le criquet. Les épis en début de stade de maturation, si rongés à la base, n'arrivent pas à mener les grains à leur maturité. L'intensité du dégât varie d'un champ à un autre et d'une région à une autre mais elle peut être estimée par les paysans à une perte maximum équivalent au ¼ de la récolte.

Le riz irrigué est aussi attaqué, mais ne connaît pas de grand risque car le ravageur se contente de rester à la périphérie des rizières irriguées. Les rizières des bas fonds ne sont pas colonisées que si elles sont mal drainées. Comme la riziculture irriguée connaît deux saisons dont la première est mise en culture du mois d'août en janvier, et la seconde du mois de novembre en avril, la riziculture de première saison ne correspond pas au calendrier du Criquet nomade. Par contre, le riz de deuxième saison est légèrement touché en bordure des parcelles surtout s'il y a des hautes graminées sauvages aux alentours du champ. Seulement dans ce cas, le Nomadacris ronge la base de l'épi en perturbant la circulation des sèves voire la coupure des épis. Les jeunes plantes à la pépinière sont aussi sujet à des attaques si elles ne sont pas bien irriguées. Ainsi, le riz irrigué ne craint pas le Criquet nomade vue l'humidité assez élevé du champ.

d. Le bananier Presque la moitié des réponses obtenues déclarent que le bananier est aussi apprécié par le criquet. Moins de 10% d'entre eux connaissent des dégâts de plus de 20% ; ainsi, 2% de dégât seulement dans ce cas. Pour les autres cas, soit il n'y a pas de cultures

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 29 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra consommées, soit il ne l'est pas malgré sa disponibilité durant toute l'année, ce qui est la plupart des cas. La partie attaquée n'est que les feuilles tant pour les jeunes plantes que pour celles ayant déjà fleuri et le dégât est généralement tolérable. C'est probablement dû au fait que ce sont presque les adultes qui attaquent cette spéculation, et que la densité faible de la population acridienne ne lui permet pas de faire grand-chose.

Ainsi, la culture de banane n'est pas menacée par la présence du Nomadacris septemfasciata dans la région reliant le Sud-Ouest et le Nord ouest du pays tant que les densités sont faibles.

e. Les cultures maraîchères Les cultures maraîchères sont touchées soit par les acridiens secondaires soit par cette locuste. Toutes les parties aériennes le sont, au mois de mars par les adultes à Ambatoantrano Bevato Tsiroanomandidy (Zone A : reproduction). A d'autres endroits, on assiste à la destruction des feuilles et jeunes pousses par les larves et ou par les deux à la fois. Elles peuvent être alors envahies par le Nomadacris septemfasciata depuis les jeunes pousses mais cette attaque est bien maîtrisée du fait que cette culture est exclusivement dans des petits jardins aux bas de pente, et que les paysans arrivent à s'acheter des insecticides pour leur surface restreinte de occupée. Parmi plusieurs cultures cultivées, les brèdes et ensuite le chou et la tomate sont les plus attaqués.

Les brèdes sont les plus touchées parmi les légumes. Cette culture est pratiquée dans tous les points d'enquêtes mais elle est n'est touchée qu'à 38% avec une répercussion presque nulle d'une façon générale.

La tomate est aussi touchée aux feuilles et fruits verts avec des dégâts presque toujours importants même si elle n'est attaquée que rarement dans la zone d'étude. Le chou est attaqué depuis l'apparition des grosses larves avec des intensités de dégât différentes sur les quatre localités où il fait objet de ravage. Les autres cultures maraîchères sont attaquées de façon trop rarement pour attirer l'intention des paysans.

f. Le haricot Le haricot est presque cultivé dans toute la zone d'étude sauf dans le village où il fait partie des tabous. Il n'est pas trop apprécié par le Criquet nomade et les dégâts sont presque toujours nuls. Pourtant quelque fois, les dégâts engendrent une perte de plus de 20% si les jeunes pousses et gousses sont attaqués.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 30 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

g. Le manioc Le manioc est la filière attaquée après le haricot : 15% des points d'enquêtes ont affirmé cette attaque. Les petites et grosses larves attaquent surtout les jeunes feuilles et écorces tandis que les jeunes ailés attaquent les jeunes tiges et feuilles au mois d'avril. Les dégâts sont quelquefois importants selon le stade cultural. En effet, les jeunes plantes attaquées ont des systèmes de stockage de glucide perturbés soit par l'insuffisance de feuille, soit par des manques de transfert de matières synthétisées vers la racine à cause de l'écorce dévorée. Ainsi, l'attaque sur le manioc a une répercussion sur la formation des fécules. Si elle est attaquée jeune, les tubercules seront de petite calibre. Si elle est attaquée à la maturité, ces dernières auront une basse qualité de goût.

h. L'arachide Cette plante est attaquée à 14%. La partie attaquée est également la feuille. L'attaque la plus fréquente se localise à Soavinandriana et Fenoarivobe où les dégâts peuvent engendrer une perte de plus de 20% voire plus de 90%. Ce dernier cas arrive quand les graines ne sont pas encore formées ou matures lors de l'attaque. Ainsi, on peut assister à des récoltes d'arachide à coque vide ou à graine mal formée.

En conclusion, toutes les cultures sur tanety sont mises en culture entre le mois de novembre en avril avec une époque d'attaque plus ou moins semblable mais d'intensité variant suivant l'appréciation du ravageur (Cf : tableau 3). D'autres cultures sont aussi attaquées mais d'intensité moindre et les dégâts sont rares. Les plantes qui ne peuvent pas servir de perchoir sont moins attaquées par les jeunes ailés.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 31 Bongolava-Itasy- Vakinankaratra

Tableau 5 : Récapitulation des dégâts et cultures attaquées sept oct nov déc Jan fév mar avri mai jui juil aoû Organe attaqué Perte possible moyenne Observations de la récolte maïs Semis Feuille Presque nul Grain bien formé lors de Floraison l'attaque Récolte Semis Feuille, pistil, 20% Floraison se confondant à Floraison étamines, épi l'apparition des grosses Récolte larves Semis Feuille, pistil, Supérieure ou égale à Attaques des grosses larves Floraison étamines, épi 50% et ailés dès la jeune pousse Récolte Canne à sucre Jeune pousse Feuille Presque nul La perte est surtout en Récolte qualité Riz pluvial Semis Toute partie Inférieure à 14% L'attaque des grosses larves Floraison aérienne sauf épi en floraison est décisive Récolte mature Bananier Feuille La perte est surtout en qualité. Brède Semis Feuille Presque nulle Perte maîtrisée car la Récolte parcelle est restreinte Haricot Semis Feuille, jeune Presque nulle si jeune Floraison pousse, gousse pousse et gousse non Récolte touchés Manioc 1 plantation Feuille, écorce Perte en qualité Basse qualité de goût de la Récolte fécule Manioc 2 plantation Feuille, écorce Perte en qualité Fécule de petite calibre Récolte arachide Semis Feuille 20% Perte atteignant 80% si Floraison graine non mature lors de Récolte l'attaque, Source : enquêtes Légende : Apparition des grosses larves

Apparition des jeunes ailées

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 32 Bongolava-Itasy- Vakinankaratra

i. Bilan économique sur les principales cultures attaquées Les quatre cultures les plus attaquées sont le maïs, la canne à sucre, le riz pluvial, et le bananier. Mais chaque région a sa propre combinaison de spéculations spécifiques. Les trésoreries de chaque spéculation touchée sont résumées dans le tableau 6.

Tableau 6 : Compte caractéristique des principales cultures attaquées

Chiffre d'affaire moyen (ha) Trésorerie (%)

Riz pluvial 1.470.000 25%

Maïs 2.040.000 60%

Haricot 2.000.000 56%

Manioc 1.600.000 61%

Source : Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001 Ces cultures sont principalement la base de l'économie paysanne. Ces trésoreries sont obtenues en considérant que l'exploitant achète tous les intrants, et en soustrayant le chiffre d'affaire de toutes ces charges (Cf : annexe 14). Toute la production est aussi considérée comme vendue totalement. Il faut que la récolte puisse couvrir les frais de mise en culture. Les dégâts entraînant une diminution de récolte de plus de 60 % mettent les paysans en faillite dans leurs exploitations pour le maïs. Pour le riz pluvial, la situation est beaucoup plus grave car une perte de la récolte de plus de 30%met en faillite. La trésorerie de la canne à sucre ne figure pas dans le tableau car son exploitation n'est pas vraiment économique car elle n'est cultivée que pour des échanges familiaux ou besoins socioculturels.

Les conséquences financières de ces dégâts pour les différentes régions sont présentées ci-après.

4-2-2 Les Dégâts par régions

a. les dégâts dans la région de Vakinankaratra Cette région est subdivisée en 2 sous-régions dont le Moyen-Ouest de Vakinankaratra constitué par la Sous-Préfecture de Betafo, et la haute Vakinankaratra constituée surtout par la Sous-Préfecture de Faratsiho dans la zone d'étude.

La seule Sous-Préfecture dans la région de Vakinankaratra qui peut abriter des Criquets nomades pendant leur vie active est celle de Betafo (ZoneA : reproduction ; et

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 33 Bongolava-Itasy- Vakinankaratra

Zone B : présence permanente). En effet, elle se trouve à l'ouest d'Antsirabe avec un climat chaud et humide pendant la saison de pluies suivie des mois secs. De 1994 à 1998, des signalisations et des plaintes en provenance de ladite Sous-Préfecture sont arrivées au CirPV à Antsirabe ; une infestation d'environ 400 à 500 hectares a été enregistrée annuellement pendant cette période sur les pâturages, le riz pluvial, et surtout sur le maïs (Cf : annexe 15 ; Tableau XV ). Pourtant depuis 1999, suite au traitement antiacridien de 300 hectares en moyenne, et fait sur les 7 communes rurales à l'origine des signalisations, la quantité de population de ces ravageurs devient minime de façon à ce qu'ils ne nuisent plus les cultures.

La Haute Vakinankaratra appartient soit dans la zone C où se passe la diapause en saison sèche, soit dans la zone D où il n'y a pas de Criquet nomade. Donc, il n'y a pas de dégât dans cette sous-région puisque les ailés en diapause ne sont pas à craindre. De plus, même s'ils arrivent à pulluler les champs de maïs, ces derniers sont déjà en stade de maturation et il n'y a pas de répercussion sur la récolte. Cette sous-région est caractérisée par une multitude de spéculations agricoles. On y trouve quand même deux types de sous régions :

• Un premier type caractérisé par la présence de cultures tels que le haricot, pomme de terre et maïs, ces cultures sont favorisées par un climat adéquat. Ce type de cultures concerne la Sous-Préfectures de Faratsiho.

• Un deuxième type où les cultures sèches et le riz sont représentés à part égal, notamment pour la Sous-Préfecture d’Antsirabe II. Les spéculations préférées par le ravageur ne manquent pas ; par contre, le climat ne répond pas à l'exigence thermique de la vie active du Criquet nomade. La culture de graminées n'est pas à craindre car elle atteint le stade mature quand la période de présence des ailés commence.

Ainsi, cette région est à l'abri de ce ravageur sauf pour la région du Moyen-Ouest de Vakinankaratra où le maïs et le riz pluvial auraient été attaqués s'il n'y avait pas de la lutte menée par le service de protection des végétaux durant les années 1990.

b- Les dégâts dans la région de l'Itasy

Les signalisations et les prospections ne suffisent pas pour avoir une vue

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 34 Bongolava-Itasy- Vakinankaratra d'ensemble car elles ne reflètent que les villages où les dégâts sont importants. Il a toujours fallu faire une investigation homogène et non biaisée pour renforcer la vue d'ensemble de la zone d'étude.

La Sous-Préfecture de Miarinarivo, classée dans la Zone B à présence permanente, ne connaît que la Commune Rurale d'Andolofotsy, Zone A de reproduction, comme région où le criquet fait dégât aux cultures. Pourtant, elle est formée de zone de reproduction et de zone mixte. Les dégâts sur les cultures ont été diminués considérablement par des traitements effectués depuis l'année 2003 dans cette commune, et il ne dépasse plus le maximum de 20 % de dégât tant sur le maïs que sur le riz pluvial.

La Sous-Préfecture de Soavinandriana est formée d'une zone de reproduction (Zone A : reproduction) et des zones mixtes (Zone B : Présence permanente). La culture sèche domine surtout le maïs et le riz pluvial parmi les cultures attaquées. Elle produit annuellement autant de maïs que de riz pluvial avec des trésoreries respectivement de 60%( Cf : annexe14, Tableau XIV 3) et de 26% (Cf : annexe 14, Tableau XIV 2) de la recette. La perte pour la première culture peut arriver jusqu'à 40% de la production. Et pour la seconde, la perte est estimée quelquefois de plus de 50% selon l'importance de la densité et taille du ravageur et surtout de la taille de l'exploitation.

c- Les dégâts dans la région de Bongolava Elle est constituée des deux Sous-Préfectures de Tsiroanomandidy et de Fenoarivobe, et qui se trouvent dans la Zone A (reproduction), et dans la Zone B (présence permanente). Ces 2 Sous-Préfectures sont toutes touchées par les attaques du Criquet nomade. Cette année par exemple, Tsiroanomandidy a connu une quarantaine de signalisations venant de plusieurs localités de 9 Communes Rurales, 10 localités dans 2 Communes Rurales pour Fenoarivobe. Outre la riziculture irriguée présente partout là où l'eau le permet, le maïs, le manioc, le riz pluvial, l'arachide, le vouandzou sont les cultures les plus pratiquées. La culture de ce dernier est la seule non appréciée par le ravageur.

Cette région est une zone d'agriculture vivrière. La culture sèche y est aussi importante comme le riz pluvial, le maïs, le manioc, l'arachide, le vouandzou, et celle de la canne à sucre. Par contre, cette dernière n'est encore cultivée que pour la transformation en alcool artisanal ; elle n'est donc exploitée que rarement et encore à petite échelle. La différence entre les deux Sous-Préfectures qui la compose est que celle de

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 35 Bongolava-Itasy- Vakinankaratra

Tsiroanomandidy est l'importance de la riziculture irriguée de première saison, alors que celle de Fenoarivobe produit beaucoup plus d'arachide. Dans l'ensemble cette zone abrite des populations de Nomadacris septemfasciata sous forme de petite bande ou de tache larvaire en saison de pluies, voire toute l'année répartie sur une superficie de 1000 hectares environ, et des imagos plus ou moins isolés pendant la saison sèche.

Sur le plan des ravages, outre le maïs et le riz pluvial de la première Sous- Préfecture, la plante cultivée appréciée par le ravageur est le manioc dans le deuxième avec une diminution de la qualité des fécules. L'importance des dégâts sur le maïs peut varier de 0 à 90% et peut entraîner une perte de récolte jusqu'à 100%. Concernant le riz pluvial, la perte de récolte ne dépasse jamais les 50 % dans les deux Sous-Préfectures. La perte sur la canne à sucre n'est connue que sur le goût moins sucré de son jus. La perte en maïs varie de 0 à 1 800 000 de franc malgache à l'hectare pour un prix moyen de 800 francs malgaches le kilo et un rendement moyen de 2,5 tonnes.

Tableau 7 : Signalisation et zone sensible Campagne de traitement 2002-2003 2003-2004 Sous-Préfecture Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Communes Communes signalisations Communes Fenoarivobe 1 10 2 5 Tsiroanomandidy 11 20 9 24 Miarinarivo 1 3 1 1 Source: Cir.P.V. Tsiroanomandidy Dans la région de l'Itasy et de Bongolava, les Sous-Préfectures de Tsiroanomandidy, Fenoarivobe, et Miarinarivo sont les zones où le Criquet nomade fait des ravages redoutables. De plus, la région où la prolifération connaît un stade plus ou moins avancé est celle de Tsiroanomandidy et la plupart des signalisations en proviennent. Ainsi, la région de Bongolava, la sous région de Betafo, et la région du Nord-Ouest de la Sous-Préfecture de Miarinarivo sont les principales zones où la lutte contre le Nomadacris doit être centrée, avec quelques Communes Rurales de Soavinandriana. La défense rapprochée de culture est donc nécessaire vue l'estimation importante des pertes.

RATOVONASY Hasina

Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 36 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

1 Cycle biologique du Nomadacris septemfasciata

Le Criquet nomade dans la zone d'étude trouve des conditions adéquates pour leur besoin durant tout leur stade de développement. Le Moyen-Ouest de la Province de Tananarive est un site propice pour la reproduction et le développement larvaire, alors que les ailés en diapause se trouvent en saison sèche sur les Hautes Terres d'altitude de l'Ankaratra. Les communes reliant les Sous-Préfectures de Betafo et de Miandrivazo semblent être un site de refuge pendant la saison sèche. Ces communes doivent se trouver soit dans la Zone A de reproduction, soit dans la Zone B de présence permanente, vue les conditions climatiques de ces communes. Cette confusion a du se présenter à cause de la population larvaire en quantité minime. La quantité d’individus dans cette zone d'étude semble s'accroître depuis les années 1990. Cet accroissement pourrait être dû aux déséquilibres écologiques comme la disparition des prédateurs éliminés par les feux de brousse qui augmentent aussi la surface de sol nu pour que les femelles trouvent un endroit de ponte facile. Mais les signalisations ont augmenté après la lutte contre le Locusta migratoria. En effet, une partie importante de la population de Criquet nomade a aussi été éliminée par le CNLA, et une dizaine de signalisations seulement sont arrivées au service de protection des végétaux de Tsiroanomandidy durant la campagne de lutte 1999-2000. La première apparition des larves se fait en novembre comme ce qui se passe dans la Commune Rurale de Fenoarivobe, et atteint un pic au mois de janvier. Les redoutables grosses larves apparaissent un mois après l'éclosion pour atteindre un pic en mois de février et mars. Les jeunes ailés, avant de partir, ont tendance à se regrouper durant les mois d'avril et mai pour disparaître de leur site de développement larvaire.

2 Stratégie sur les cultures attaquées et pratique culturale Les cultures les plus attaquées dans la zone d'étude sont premièrement le maïs, ensuite le riz pluvial et enfin la canne à sucre. Pourtant, selon la gamme et la disponibilité de cultures dans chaque localité, le manioc, l'arachide, le haricot font quelquefois objet de graves destructions. Ces cultures ont chacune leur propre stade critique durant lequel une attaque est irréparable malgré la capacité de repousse de la partie attaquée. En effet,

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 37 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra l'attaque sur le maïs est très grave si le ravageur dévore l'organe reproducteur ou une partie importante de feuille en stade d'épiaison. Pour le riz pluvial, l'attaque durant la montaison est critique surtout si l’intégrité de l'épi à l'état pâteux est perturbée. La canne à sucre est quelquefois défoliée si le maïs n'est plus du tout vert. L'écorce du manioc, les feuilles de l'arachide, et les gousses et feuilles du haricot font objet de ravage dans des localités du Bongolava. Ces cultures sont sèches, et pluviale. Leur disponibilité correspond bien au stade de développement du Criquet nomade. Les grosses larves et les jeunes ailés, n'apparaissant qu'à partir du mois de février, sont les stades dangereux de ravageur. Ainsi, pour éviter que la montaison et la floraison coïncident à l'attaque redoutable des ravageurs, il faut adopter un calendrier cultural afin que les plantations soient matures et réduire l'importance du dégât. La pratique culturale tient aussi un grand rôle dans l'augmentation de la quantité de ravageur dans un quelconque village. Le feu de brousse avant ou pendant le début de la saison de pluie favorise l'augmentation de la densité acridienne. En effet, les plaines et bas de pente humides dont la couverture végétale est brûlée trouvent leur sol nu juste au moment où les femelles cherchent un endroit où pondre. De plus, ce feu réduit les espaces colonisables, entraînant des attaques sur cultures plus importantes. Ainsi, la pratique de feu de brousse doit être combattue pour éviter une importante pullulation.

3 Proposition de pratique culturale

L'attaque du Criquet nomade est surtout concentrée sur les cultures sèches. Le Nomadacris septemfasciata est un ravageur redoutable au stade des grosses larves et jeunes ailés. Pourtant, ces stades n'apparaissent qu'en mois de février et mars en quantité importante vue leur cycle biologique dans la zone d'étude. Le calendrier cultural des plantes sensibles doit donc être avancé au début de cycle pour que le dégât soit moindre. Le maïs et le riz pluvial devraient accomplir leur stade de floraison et entamer leur maturation au mois de février. Seuls la canne à sucre et le bananier, qui ne sont pas des spéculations économiques, ont des campagnes culturales non modifiables. Le feu de brousse doit être maîtrisé dans la zone d'étude pour que les femelles ne trouvent pas de site de ponte adéquate vers le début de la saison de pluies. Les paysans eux même constatent l'effet de ce feu sur l'intensité de dégât sur leur culture mais ils ne savent pas quoi faire pour y remédier puisque ce ne sont pas les riverains qui mettent le feu. Donc,

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 38 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra il leur faut des appuis des techniciens pour bien organiser la lutte contre ce feu.

4 Lutte antiacridienne

La mise en place de la CirPV à Tsiroanomandidy est stratégique. La plupart des signalisations viennent de cette Sous-Préfecture. Sans ce service, l'infestation annuelle d'environ mille hectares pourrait être plus importante. La sensibilisation des paysans doit être effective, et doit commencer dès l'arrivée des ailés matures pour empêcher la reproduction ; la campagne doit être intensifiée depuis le mois de janvier jusqu'en avril car la population larvaire y est la plus importante. L'approvisionnement en pesticide et carburant ne doit pas figurer parmi les contraintes pour mener à bien la lutte anti- acridienne.

5 Zonage à partir des enquêtes

La plupart des points d'enquêtes sont des zones où le Criquet nomade est présent tout au long de l'année. Néanmoins, on peut avoir une classification basée sur la présence des stades biologiques dans la commune même si la répartition n'est pas homogène. Le microclimat joue donc un rôle important.

5-1 Zone A : reproduction Elle correspond aux sites types de reproduction du Criquet nomade. On n'y trouve pas d'ailés durant la saison sèche. Seuls, les ailés qui vont s'accoupler et pondre au début de la saison de pluie, et les jeunes ailés s'apprêtant à la migration vers le début de la saison sèche sont présents dans ces zones.

5-2 Zone B : présence permanente C'est une zone mixte où, tout au long de l'année, on observe du Criquet nomade : des larves en saison de pluie et des imagos en saison sèche. Plus de la moitié des villages enquêtés sont compris dans cette zone. Après le développement larvaire, quelques jeunes ailés sont encore restés aux alentours du village et y passent leur diapause. L'intensité des dégâts peut être forte selon l'importance de la densité de la population ainsi que l'existence ou non de traitement. Cette classe se trouve surtout dans le Moyen-Ouest de Tananarive et la partie Nord de la Sous-Préfecture de Betafo.

5-3 Zone C : diapause en saison sèche Comme la région des hautes altitudes de l'Ankaratra ont un climat frais et non sec

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 39 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra durant la saison sèche, elle est le site de refuge des ailés en diapause. Les régions reliant la Sous-Préfecture de Betafo à celle de Miandrivazo semble être une région de diapause avec une absence de larves en saison chaude et humide ; cette perception locale doit être la conséquence du fait que les paysans n'en trouvent pas en quantité suffisante. Des mois secs y sont constatés pendant la période de diapause ; mais comme les températures sont fraîches, l'évaporation est faible et le milieu reste relativement humide ; c'est pourquoi on ne remarque pas des ailés pendant la saison sèche dans cette zone.

5-4 Zone D : absence de Criquet nomade

Il y a des régions où le Criquet nomade est absent. Outre la région de l'Ankaratra qui est froide, les régions du Nord de la Province de Tuléar ne sont pas fréquentées par cette locuste malgré le fait que c'est une région chaude. Ainsi, le facteur humidité en est la cause car cette région ne connaît qu'une pluviométrie moyenne annuelle de 600 à mille millimètres.

6 Zonage à partir des CirPV

L'analyse des archives de signalisations arrivées au sein des CirPV amène à conclure que depuis la fin des années 1990, la région du Sud-Ouest de la Sous-Préfecture de Tsiroanomandidy était déjà infestée par des populations importantes de Criquet nomade. Jusqu'à aujourd'hui, cette population continue de se développer et de s'éparpiller pour arriver à une pullulation dans la Sous-Préfecture de Fenoarivobe. La zone à l'extrême ouest de la Sous-Préfecture de Betafo, classée dans la zone de diapause précédente (Zone C : diapause en saison sèche), est une zone où les larves ont fait des dégâts sur cultures vers la moitié des années 1990. Donc, cette région n'est pas un lieu de diapause imaginale mais la perception des paysans est erronée à cause du fait que la population du Criquet nomade est très faible suite aux traitements chimiques effectués durant quatre années successives. Ainsi, l'émergence du Criquet nomade dans la région de Bongolava n'est que l'extension de la pullulation de la région de Betafo qui, à son tour, est infestée par le Criquet nomade venant du Sud-Ouest du pays.

7 Comparaison avec les deux extrémités

Depuis les années 1980, des dégâts sur les cultures sont déjà mentionnés par les paysans. Dès cette période, des traitements chimiques sont réalisés par l'ODR dans la zone

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 40 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra d'étude. Ces dégâts se sont amplifiés vers la deuxième moitié des années 1990, heureusement, le CNLA a aussi fait des traitements contre ce locuste. Mais les pullulations dans la zone d'étude se répètent chaque année. Contrairement à la zone de Sud-Ouest du pays qui a fait preuve d'infestation depuis toujours, la zone du Nord-Ouest et celle du centre ne perçoivent de ravage par le Criquet nomade que récemment.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 41 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

CONCLUSION

A priori, on pense que le Criquet nomade ne concerne que le Sud-Ouest de la grande Ile, et ne pourrait pas provoquer des perturbations dans la région centrale que lors d'une invasion. Pourtant, la réalité est que le climat et la végétation du Moyen-Ouest de Tananarive et celui de Vakinankaratra sont favorables pour qu’il puisse réussir convenablement leur cycle biologique. Pour la diapause imaginale, il trouve l’endroit idéal dans les hautes régions de l’Ankaratra. La polyphagie à tendance graminéenne est encore confirmée vue que le maïs, la canne à sucre, le riz pluvial, et enfin le bananier sont les cultures les plus attaquées et présentes partout dans le Moyen-Ouest.

Depuis les années 1990, cet acridien a commencé à faire des pullulations locales dans les régions de moyenne altitude du Centre. Mais grâce à l’effort de la Circonscription de la Protection des végétaux, le problème de Vakinankaratra avec ce locuste est contenu chaque année et les paysans ne s’en plaignent plus. Pour la région de l’Itasy, la pullulation ne fait que commencer et se multiplie progressivement sans pour autant avoir de graves répercussions sur l’agriculture. Par contre, dans la région de Bongolava, les pullulations sont les plus importantes et doivent faire l’objet d'opérations de Défense Rapprochée de Cultures (DRC) selon lesquelles les paysans prennent en charges les traitements, sinon les rendements de maïs restent faibles, et le développement rural n’arrivera jamais à sa fin due à une perte occasionnée par le Criquet nomade de plus de 15%.

Quant à la lutte contre ce locuste, outre le traitement chimique qui doit être mené à bien par le service antiacridien sur place, la coutume et la pratique paysanne doivent être remises en question : que le feu de brousse soit éliminé à jamais et la campagne culturale se fasse le plus tôt possible pour diminuer les conditions propices à leur alimentation et leur développement.

Les différentes zones de reproduction, de présence pemanente, de diapause sont éparpillées dans l'ensemble des régions étudiées. Il n'y a pas de complémentarités écologiques régionales suffisamment fortes pour permettre au Nomadacris septemfasciata de réaliser son cycle biologique dans de bonnes conditions chaque année. Les pullulations observées sont localement destructives mais ne peuvent en aucun cas mener à une grégarisation de ce locuste. Ainsi, la stratégie de DRC est la plus adaptée pour lutter contre le Nomadacris septemfasciata (Serville 1838) dans le Moyen-Ouest.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 42 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages cités

Andriamalala, 2001. La météorologie et le Criquet migrateur malgache. Projet DPV/GTZ : Antananarivo. 32 p.

Anonyme-Ministère de l'Agriculture, 2001. Monographie de la région du Menabe; Unité de Politique pour le Développement Rural - Morondava.

Anonyme-Ministère de l'Agriculture, 2001. Monographie de la région d'Antananarivo. Unité de Politique pour le Développement Rural - Antananarivo.

Descamps & Wintrebert, 1966. Pyrogomorphidae et Acrididae de Madagascar. Observations biologiques et diagnoses. Revista Espanola de Entomologia. XLII (1-2) : 41-263.

Duranton, Launois, Launois-Luong, Lecoq, 1982. Manuel de prospection acridienne en zone tropicale sèche. I- De la Théorie… II- … à la pratique (2 vol.). Ministère des relations extérieures – Coopération et Développement / GERDAT (Paris) .695 fig., 1496p.

Franc & Duranton, 200. Rapport de mission dans le Nord de l'île ; 11-17 novembre 2001. - Centre National Antiacridien, Projet français de Contribution à la Lutte Antiacridienne, Tuléar (Madagascar) /Montpellier (France).17p.

Leblanc, 2003. Enquêtes sur la biologie, l'écologie et les ravages de Nomadacris septemfasciata Serv. dans le Nord de Madagascar.

Lecoq,1988. Les Criquets du Sahel. Ministère des affaires Etrangères des Pays-Bas et CIRAD/PRIFAS : France. 129 p.

Luong-Skovmand M.H., Franc A., Rabesisoa L.F., Lecoq M. 2002. Etat d'avancement des recherches sur le Criquet nomade. Centre National Antiacridien, Projet français de Contribution à la Lutte Antiacridienne, doc. PCLA n°21. Montpellier (France). 24p.

Randrianasolo, 1978. Biologie et écologie comparées de deux acridiens (ORTHOPTHERA, CYRTACANTHACRIDINAE) Cyrtacanthacris tatarica tatarica (Linn. 1758) et Nomadacris septemfasciata (Serville 1838) dans le Sud-Ouest de Madagascar.Thèse d'Université, Paris XI.189 p

Randriamanantsoa M., 1998. manuel sur la lutte antiacridienne. Antananarivo. 221 p.

Raveloson A., 2001. Enquêtes sur Nomadacris septemfasciata (SERVILLE, 1838) dans le Sud et le Sud-Ouest de Madagascar. Centre National Antiacridien

Têtefort et Wintrebert, 1963. Eléments d'acridologie pratique à Madagascar. Agronomie Tropicale. XVIII : 909-932.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 43 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra

Ouvrages consultés

Luong-Skovmand M.H., Franc A., Rabesisoa L.F., Lecoq M.,2004. Le Criquet nomade à Madagascar. Eléments de bibliographie. Centre National Antiacridien / Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement / Projet de contribution à la lutte antiacridienne : Montpellier (France), Tuléar (Madagascar). Document PCLA-Prifas n°63. 92 p.

Franc A., 2002. Mise en place d'un réseau de surveillance acridien dans le bassin de Sofia- Madagascar.

Frappa, 1935. Etude de la sauterelle migratrice Nomadacris Septemfasciata et sa présence à Madagascar de 1926 à 1935. Bulletin économique trimestriel de Madagascar. 3e trimestre : 203-221.

Frappa 1936. Observations nouvelles sur la Biologie de Nomadacris septemfasciata à Madagascar. Extrait de la Société d'Histoire Naturelle de l'Afrique du Nord.

Têtefort J.P. et Wintrebert D., 1967. Ecologie et comportement du Criquet Nomade dans le Sud-Ouest malgache. Extrait des annales de la société Entomologique de France, Nouvelle sérieJacobus C. Faure, 1935. The life history of the red locust Nomadacris septemfasciata (Serville)]

Lecoq M., 2003. Réalisation d'un outil d'aide à la décision pour le suivi de la situation acridienne à Madagascar et étude écologique du Criquet nomade. Bilan des travaux en Mai 2003.

Symmons P.M., 1978. The prevention of plagues of the red locust, Nomadacris septemfasciata (Serv.)

Raharimalala H.J.O., 2001. Bibliographie et élément d'archives acridiennes sur Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838) à Madagascar.

Ravelombony V.P., 2002. Etude des archives de Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838). Typologie des stations de surveillance dans le Sud-Ouest de Madagascar.

RATOVONASY Hasina

Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile I Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe

SOMMAIRE DES ANNEXES

Page

LISTE DES FIGURES DES ANNEXES...... I LISTE DES TABLEAUX DES ANNEXES...... II

Annexe 1 : Comparaison du criquet migrateur au Criquet nomade, et de l'ailé solitaire à l'ailé grégaire ...... 1 Annexe 2 : Distribution du Criquet nomade en Afrique ...... 3 Annexe 3 : Carte de l'évolution de l'invasion du Criquet nomade en Afrique, de 1930-45.4 Annexe 4 : Fiche d'enquête...... 5 Annexe 5 : Tableaux des températures annuelles de la zone d'étude ...... 9 Annexe 6 : Tableaux des précipitations dans la zone d'étude ...... 10 Annexe 7 : Cycle biologique du Criquet nomade ...... 11 Annexe 8 : Zonage à partir des sites pullulés ...... 13 Annexe 9 : Points d’enquêtes ...... 15 Annexe 10 : Transect de la zone d'étude ...... 16 Annexe 11 : Les cultures attaquées ...... 17 Annexe 12 : Spéculations agricoles dans la zone d'étude...... 18 Annexe 13 : Répartition des cultures dans la zone d'étude ...... 20 Annexe 14 : Rendement des cultures principales Riz et Maïs ...... 22 Annexe 15 : Dégâts acridiens dans le Vakinankaratra et le Bongolava ...... 24 Annexe 16 : Evolution de l’infestation dans la zone d’étude...... 25 Annexe 17 : Signalisation des deux dernières campagnes à Tsiroanomandidy ...... 27

LISTE DES FIGURES DES ANNEXES

Figures ...... Page

Image I-1 : Adulte de Locusta migratoria ...... 1 Image I-2 : Adulte de Nomadacris septemfasciata...... 1 Image I-3 : Différence entre adulte solitaire et adulte grégaire...... 2 Carte VIII- 1 : Zone A : reproduction...... 13 Carte VIII- 2 : Zone C : diapause en saison sèche...... 13

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile II Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe

Carte VIII- 3 : Zone B : présence permanente...... 14 Carte VIII- 4 : Zone D : Absence de Criquet nomade...... 14 Graphe XI : Les cultures les plus attaquées...... 17 Graphe XIII- 1 : Histogramme des spéculations dans le Vakinankaratra ...... 20 Graphe XIII- 2 : Histogramme des spéculations dans l’Itasy...... 20 Graphe XIII 3 : Histogramme des spéculations de Bongolava ...... 21 Graphe XIII- 4 : Histogramme des spéculations dans l’ensemble de la zone d’étude ...... 21 Carte XVI : Evolution de la pullulation dans la zone d’étude...... 25 Graphe XVII : Arrivée des signalisations à Tsiroanomandidy...... 27

LISTE DES TABLEAUX DES ANNEXES

Tableaux ...... Page

Tableau I 1 : Cycles de reproduction du Criquet migrateur malgache...... 2 Tableau V-1 : Température de la région de Vakinankaratra ...... 9 Tableau V 2 : Température dans la région de l’Itasy ...... 9 Tableau V 3 : Température dans la région du Bongolava ...... 9 Tableau VI- 1 : Précipitation dans la région de Vakinankaratra ...... 10 Tableau VI- 2 : Précipitation dans la région de l’Itasy...... 10 Tableau VI- 3 : Précipitation dans la région du Bongolava ...... 10 Tableau XI : Liste des autres cultures attaquées...... 17 Tableau XII- 1 : Répartition de la Superficie par Spéculation (ha)...... 18 Tableau XII- 2 : Répartition des superficies vivrières par Spéculation (1998 - 1999)...... 18 Tableau XII- 3 : Superficie cultivée en riz par types de riziculture ...... 19 Tableau XIV- 1 : Evolution récente de la production en riz de 1995 à 1999 (en tonnes). 22 Tableau XIV- 2 : Comptes caractéristiques de la culture du riz pluvial...... 22 Tableau XIV- 3 : Compte caractéristique de culture de maïs...... 23 Tableau XV : Listes des communes déjà pullulées dans la région de Vakinankaratra . 24 Tableau XVI : Evolution de l’infestation dans le Bongolava...... 26

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 1 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe1

Annexe 1 : Comparaison du criquet migrateur au Criquet nomade, et de l'ailé solitaire à l'ailé grégaire

Image I-1 : Adulte de Locusta migratoria

Source : Anonyme

Image I-2 : Adulte de Nomadacris septemfasciata

Source : http://locust.cirad.fr/images/omm/nse_p6.jpg

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 2 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe1

Image I-3 : Différence entre adulte solitaire et adulte grégaire

Source : FRANC A.

Cette figure illustre quelques différences entre individu solitaire et celui grégaire : ¾ La convexité et la concavité du pronotum, ¾ la longueur du fémur par rapport à celle de l’abdomen.

Tableau I 1 : Cycles de reproduction du Criquet migrateur malgache

Octobre-novembre Décembre-janvier Février-avril Mai-septembre 1ère reproduction saison 2ème reproduction 3ème reproduction Reproduction saison chaude saison chaude saison chaude froide

Augmentation des Grégarisation fréquente Grégarisation possible Effectifs faibles effectifs Source : Randriamanantsoa A. (1998)

Chaque cycle de reproduction pendant la saison chaude a une durée de 52 à 60 jours, alors que pendant la saison fraîche, il dure entre 103 à 129 jours.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 3 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe2

Annexe 2 : Distribution du Criquet nomade en Afrique

Source : Franc A.

Légende : Région où l'on peut trouver le Criquet nomade Région non inffestée Equateur Tropiques de Cancer et de Capricorne

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 4 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe3

Annexe 3 : Carte de l'évolution de l'invasion du Criquet nomade en Afrique, de 1930-45.

Source : Duranton et al, 1982, tome 1

La distribution du Criquet nomade ne concerne que la moitié sud du continent. Le site de reproduction où les larves se développent, peut changer d’une année à une autre. Cette image reflète l’historique de la distribution de 1930 à 1945.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 5 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe4

Annexe 4 : Fiche d'enquête

Localisation et identification de l’interlocuteur Enquêteur : Latitude : S Date : Longitude : E Fivondrona : Altitude : Commune : Localité : Interlocuteurs Profession Natif ? ou date d’installation

Reconnaissance du Criquet nomade : > présentation de photographies du Criquet nomade et du Criquet migrateur

† L Noma sol. † L Lmig sol brun † L Lmig sol vert † L Noma greg † L Cyrta † L Lmig greg † A Noma sol † A Cyrta † A Lmig sol † A Lmig grég

Les imagos de Nomadacris ressemblent-ils toujours à celui présenté en photographie ?

Quelles sont les cultures pratiquées dans le village ? > première colonne du tableau 5

Où vit le Criquet nomade ?

Eclosions Larves Imagos Imagos (jour) nuit Cultures riz irrigué cultures sèches

arboriculture Abbatis-brûlis

Friche post-culturale Récente âgée (arbustive)

Végétation naturelle steppe (somillimètreset très sec tanety) savane (non brûlée)

zones fraîchement brûlées (feu de brousse) Baiboho avec végétation herbacée (prairies) Baiboho avec roselières Baiboho avec arbres (bananiers, raphias, etc) ou arbustes… forêt-galerie forêt sèche

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 6 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe4

lisière de forêt plantations d'eucalyptus

Texture du sol Lourd (limoneux – argileux) Sableux Cailloux

Le Criquet nomade se déplace-t-il au cours de l’année ? Quand trouve-t-on le Criquet nomade ?

oct nov déc janv févr. mars avr Mai juin Juil août sept Eclosion Petites larves Grosses larves Ailés Accouplement/Ponte

L’abondance du Criquet nomade depuis 10 ans : Le voit-on depuis toujours ? Voit-on : Tous les ans Presque tous les ans Certaines années en particulier : Eventuelles remarques : † des imagos isolés ? † des imagos en vol clair ? † des imagos en essaim ? † des larves +/- isolées ? † des tâches larvaires ? † des bandes larvaires ? Si essaims : - essaim de Locusta ?, de Nomadacris pure ?, ou mixte ? Les dégâts Historique des dégâts (0 /+ / ++ / +++ / ++++) depuis quelques années :

2003 2002 2001 2000 1999 1998 Avant 1998 Année particulièrement mauvaise Importance des dégâts

Est-ce le Criquet nomade est le principal ravageurs des cultures dans le village ? (rats, moineaux ou autres ravageurs) Cultures attaquées : CULTURE Surface Transect Production Partie ou Larve ou Dégâts Perte moyenne stade attaqué imago Appelat° type sol Riz pluvial Riz irrigué: 1° saison 2° saison Maïs Blé Manioc: 1° saison 2° saison Arachide Soja

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 7 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe4

Haricot Voanemba Taro Patate douce Pomme de terre Gingembre Vouandzou Aubergine Brêdes Céleri Laitue Choux Concombre et cornichon Courges Courgette Haricot vert Persil Poivron Oignon vert Ail Tomate Canne à sucre Café Tabac Sisal Raphia Ananas Oranger Bananier Avocatier Goyave

Pomillimètresier Rotra Ampalibe Manguier Papayer

Herbes sauvage Arbres et arbustes sauvages

Les champs sont ils loin ou proches du village? OUI NON Calendrier cultural Juillet août Sept oct nov déc janv Fév. mars Avril mai juin Riz 1 Riz 2

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 8 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe4

Maïs Mn1 Mn2 Hr Ar Vou Acridiens secondaires ? Espèces Cultures attaquées Importance

La lutte : Le Criquet Nomade est-il combattu ? Moyens : mécaniques thermiques Chimiques Hydriques culturaux Description : Sur larves / Imagos Période : Efficacité : Influence des pratiques culturales sur les dégâts (parcelles sarclées, désherbées, semis direct, etc.) : A-t-il des ennemis naturels ? Est-il consomillimètresé ? (homillimètreses, animaux…) Comment ? Souvent ? Quand ? Est-il conservé ? Anecdotes / légendes / traditions / proverbes concernant le Criquet nomade ?

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 9 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe5

Annexe 5 : Tableaux des températures annuelles de la zone d'étude

Tableau V-1 : Température de la région de Vakinankaratra

TEMPERATURE MOYENNE STATION Altitude Période Annuelle Mois le plus chaud mois le plus (m) froid Mois T° Mois T° - Antsampandrano 1450 51-80 13,7 Février 16,8 Juillet 9,5 - Antsirabe Aéroport 1540 61-90 16,7 Février 19,6 Juillet 12,7 - Ambohibary 1650 51-80 16,4 Janvier 19,0 Juillet 12,6 - Ankazomiriotra - 68-70 21 Décembre 22,9 Juillet 17,4 - Faratsiho 1750 51-80 17,7 Janvier 20,1 Juillet 14 Source : Direction de la Météorologie et de l’Hydrologie d’Antananarivo - Ampandrianomby ( in Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001)

Tableau V 2 : Température dans la région de l’Itasy

TEMPERATURE MOYENNE STATION Altitude Période Annuelle Mois le plus chaud mois le plus froid (m) Mois T° Mois T° - Arivonimamo aéro 1450 51-80 17,7 Février 20,1 Juillet 14 - Miarinarivo 1330 59-70 19,1 Février 21,5 Juillet 15,4 - Soavinandriana ZP 1575 61-90 17,5 Décembre 19 Juillet 14,1 Source : Direction de la Météorologie et de l’Hydrologie d’Antananarivo - Ampandrianomby ( in Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001)

Tableau V 3 : Température dans la région du Bongolava

TEMPERATURE MOYENNE STATION Altitude Période Annuelle Mois le plus chaud mois le plus froid (m) Mois T° Mois T°

- Tsiroanomandidy 900 61-90 22,6 Janvier 24,7 Juillet 19,3 - Kianjasoa 1000 51-80 22 Janvier 23,9 Juillet 18,6 - Ankadinondry 940 53-70 21,3 Février et 23,2 Juillet 18 Novembre

Source: Direction de la Météorologie et de l’Hydrologie d’Antananarivo - Ampandrianomby ( in Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001)

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 10 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe6

Annexe 6 : Tableaux des précipitations dans la zone d'étude

Tableau VI- 1 : Précipitation dans la région de Vakinankaratra

STATION Altitude (m) Période Pluie annuelle Nombre de Observation (année) (mm) mois sec - - gare 1500 52-80 1335,8 - - Antsirabe - aéroport 1540 61-90 1330,6 0 - Ambohibary 1650 51-80 1511,9 0 - Ankazomiriotra - 60-70 1399,1 4 - Faratsiho 1750 51-80 1952,7 0 Mai à Août Source : Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001

Tableau VI- 2 : Précipitation dans la région de l’Itasy

STATION Altitude (m) Période Pluie annuelle Nombre de Observation (année) (mm) mois sec - Arivonimamo 1450 61-90 1481,9 3 Juin à Août - Miarinarivo 1330 61-88 1353,3 3,5 Mai à Août - Soavinandriana - ZP 1575 61-88 1703,3 1 Juin Source : Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001

Tableau VI- 3 : Précipitation dans la région du Bongolava STATION Altitude (m) Période Pluie annuelle Nombre de Observation (année) (mm) mois sec - Tsiroanomandidy 900 61-89 1496,5 4 Mai à Août - Kianjasoa 1000 51-80 1789,2 2 Juin à Août - Ankadinondry 940 53-80 1481,6 4 Mai à Août Source : Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001 Les régions d'Ankazomiriotra, Itasy, Bongolava connaissent en une partie de l'année une période sèche se trouvant généralement entre le mois de mai et celui d' août.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 11 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe7

Annexe 7 : Cycle biologique du Criquet nomade

Présence des ailés

60 50 40 30 20 10

Nombre de citations 0 oct nov déc jan fév mar avr mai juin juil aoû sept

Présence des petites larves

60 50 40 30 20 10

Nombre de citations 0 oct nov déc jan fév mar avr mai juin juil aoû sept

Présence des grosses larves

60 50 40 30 20 10 Nombre de citations de Nombre 0 oct nov déc jan fév mar avr mai juin juil aoû sept

Les ailés ne vivent qu'une année seulement. Ils apparaissent en quantité également faible vers le mois de février pour avoir un pic en mois de mai. Cette courbe montre que leur disparition du site où les larves se sont développées ne signifie pas qu'ils meurent en saison sèche. Ils migrent et cherchent du refuge pendant la saison sèche, les régions qu'ils préfèrent à ce moment sont celles où il y a encore de l'humidité et fraîcheur. Après avoir pondu, les ailés meurent et disparaissent en moi de février prochain.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 12 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe7

Selon le microclimat, la ponte et l'éclosion des œufs peuvent être précoces. Le fait que la précipitation est très tôt, favorise et anticipe la reproduction. Si l'humidité ne manque pas, le développement embryonnaire continue et l'œuf sera éclos en moi d'octobre et novembre. Mais la plupart de l'éclosion se fait en fin décembre et janvier et peut continuer jusqu'en mars voire avril aux alentours des champs de culture et sur les bas de pente ou pente humide sur laquelle on a mis feu entraînant l'exposition du sol pendant la période de la ponte.

Les grosses larves apparaissent sur terrain surtout aux mois de février et mars. Ce stade est le plus dangereux comme les jeunes ailés car les criquets sont de grande taille. Ils peuvent consommer jusqu'à 1 gramme de matière végétale par jour.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 13 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe8

Annexe 8 : Zonage à partir des sites pullulés

Carte VIII- 1 : Zone A : reproduction

Carte VIII- 2 : Zone C : diapause en saison sèche

Source :BD500 ; enquêtes

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 14 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe8

Carte VIII- 3 : Zone B : présence permanente

Source :BD500 ; enquêtes

Carte VIII- 4 : Zone D : Absence de Criquet nomade

Source :BD500 ; enquêtes

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 15 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe9

Annexe 9 : Points d’enquêtes

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 16 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe10

Annexe 10 : Transect de la zone d'étude Altitude (m)

Dépression Cuestas de Betsiriry 2000

Haute terre 0 centrale Moyen-Ouest

Morondava Antananarivo

Le développement et la reproduction du Criquet nomade se fait à une altitude moyenne dans le Moyen-Ouest, alors que la diapause imaginale se passe dans les région de haute altitude comme à Faratsiho.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 17 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe11

Annexe 11 : Les cultures attaquées

Graphe XI : Les cultures les plus attaquées

60

50

40

30

20

10

0 maïs canne à riz pluvial bananier riz irrigué haricot brède manioc arrachide

nombre d'attaques selon citation sucre

La tendance de l’attaque est donc sur les graminées. Contrairement à la région du Nord de l’Ile, le raphia n’est presque pas mentionné à cause de sa raréfaction dans la zone d’étude ainsi il ne figure pas dans la figure ci dessus. Les arbres fruitiers ne sont pas sujet aux attaques du Criquet nomade. L'ensemble de toutes les cultures attaquées dans la zone d'étude n'est pas représenté par cette figure ci-dessus car les autres ne sont attaquées que rarement ; par contre, elles sont citées dans le tableau X suivant :

Tableau XI : Liste des autres cultures attaquées Culture Nombre d'attaque Choux 5 Haricot v 5 Tomate 4 Laitue 3 Soja 2 Pomme de terre 2 Vouandzou 2 Courge 2 Oignon vert 2 Tabac 2 Blé et orge 1 Voanemba 1 Patate douce 1 Concombre 1 Cornichon 1 Raphia 1 Papayer 1 Source : enquêtes

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 18 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe12

Annexe 12 : Spéculations agricoles dans la zone d'étude

Tableau XII- 1 : Répartition de la Superficie par Spéculation (ha)

Sous-Préfecture A (1) B (1) B (%) Antsirabe II 78 360 77 770 99,2 Betafo 42 445 41 465 97,7 Faratsiho 25 520 25 230 98,9

Miarinarivo 26 720 22 545 84,4 Soavinandriana 26 180 22 340 85,3

Fenoarivobe 15 425 14 545 94,3 Tsiroanomandidy 39 930 36 690 91,9

Source : Annuaire Statistique 1999, DIRA - Antananarivo Campagne 96/97 (in Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001). Légende : A : Surface totale Cultivée B : Cultures vivrières

Les cultures pratiquées dans la zone d'étude sont presque toutes des cultures vivrières. Elles y sont présentes à plus de 90 % de surface cultivée. La culture industrielle ne couvre que moins de 10 % sauf pour les Sous-Préfectures de Miarinarivo et de Soavinadriana qui ont respectivement des cultures industrielles de 15 et 14 % au détriment des premières cultures.

Tableau XII- 2 : Répartition des superficies vivrières par Spéculation (1998 - 1999)

Sous-Préfecture A B C D E F G (ha) % % % % % % AntsirabeI et II 77 770 17,7 2,3 36 8,6 18,07 17,4 Betafo 41 465 66,2 4,4 17,8 0,8 7,33 3,5 Faratsiho 25 230 31,4 6,9 19,8 5,4 3,8 18,8

Miarinarivo 22 545 25,8 10,2 5,9 1,2 1,06 4,2 Soavinandriana 22 340 34,7 9,2 50,3 0,36 3,3 2,08

Tsyroanomandidy et 51 235 57 18,07 23,6 0,9 0,02 0,35 Fenoarivobe

Source : Annuaire Statistique 1999 (in Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001). Légende : A : Surface vivrière totale E : Surface patate douce B : Surface Riz F : Surface pomme de terre C : Surface Manioc G : Surface Haricot D : Surface Maïs

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 19 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe12

Tableau XII- 3 : Superficie cultivée en riz par types de riziculture Sous-Préfecture Surf. Totale en riz Riz pluvia (%) Antsirabe II 16 500 28 Betafo 19 854 13 Faratsiho 6 612 25 Miarinarivo 13 909 7 Soavinandriana 16 667 35 Fenoarivobe 18 908 2 Tsiroanomandidy 47 845 25 Source : DIRA Antananarivo – 1997(in Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001).

Bien que la riziculture occupe plus de 36 % de la superficie totale vivrière, elle ne constitue pas une monoculture dans la zone d'étude. Cette riziculture comprend celles pluviale et de submersion. Les cultures vivrières sont assez diversifiées. Dans certaines Sous-Préfectures, (cas de Soavinandriana : Zone B, Diapause en saison sèche), la culture du maïs occupe plus de 50 % de la superficie totale cultivée. Ainsi la riziculture, la maïsiculture, et enfin la culture de manioc sont la base de l'agriculture dans la zone d'étude. Pourtant, le riz pluvial et le maïs appartiennent dans la classe des cultures appréciées et victimes du Criquet nomade. La canne à sucre n'est cultivée que rarement vue l'inexistence d'industrie sucrière dans la région.

Antsirabe (Zone D : Pas de Criquet nomade), la région de Bongolava (Zone A : Reproduction; Zone B : Présence permanente), et Soavinandriana (Zone B, Diapause en saison sèche) sont les régions où les paysans cultivent le maïs sur plus d'un cinquième de leurs champs alors que pour le riz pluvial les Sous-Préfectures d'Antsirabe, Betafo, Soavinandriana, et Tsiroanomandidy cultive le riz pluvial à plus d'un quart de leurs parcelles cultivées en riz.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 20 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe13

Annexe 13 : Répartition des cultures dans la zone d'étude

Graphe XIII- 1 : Histogramme des spéculations dans le Vakinankaratra

100 80 60 40 20 0

o e u iz i ar ge o r soja t ur riz p maïs o douc c haricot manioc uandz courgette o v atate p

ltures maraichères u c

Graphe XIII- 2 : Histogramme des spéculations dans l’Itasy

120 100 80 60 40

citation en % 20 0

c ot e r r r p o ide tte er ie ie riz i taro ic br e ate riz ani h ouce m ng an gu d har om courge urg to ra n m c o an papaye arac o ba m tate con co pa

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 21 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe13

Graphe XIII 3 : Histogramme des spéculations de Bongolava

70 60 50 40 30 20 10

nombre de citations 0

e u d re ot er e er te riz i ic taro g maïs hi uc riz p r ma chères ac ndzo s nanier ha apay douc ran manioc r a p o to a ua b manguier vo ne à atate p can ltures marai u c

Graphe XIII- 4 : Histogramme des spéculations dans l’ensemble de la zone d’étude

120 100 80 60 40

citation en % 20 0

i e z p d re er ier er ri z res maïs ri uc chè s apay haricot manioc anani p arachi rai b mangu vouandzou ne à s ma an e c ltur u c

Légende : Riz i : riz irrigué Riz p: riz pluvial

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 22 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe14

Annexe 14 : Rendement des cultures principales Riz et Maïs LE RIZ

Tableau XIV- 1: Evolution récente de la production en riz de 1995 à 1999 (en tonnes)

Sous-Préfecture 1995 1996 1997 1998 1999 Antsirabe I et II 31 275 36 230 38 880 33 300 38 300 Betafo 71 910 81 960 87 945 76 770 78 800 Faratsiho 20 295 25 600 21 050 19 055 20 950 Miarinarivo 27 090 26 050 25 870 24 760 28 000 Soavinandriana 21 575 21 225 19 610 18 705 22 100 Fenoarivobe 16 150 18 925 20 420 18 145 20 790 Tsironanomandidy 40 885 46 700 47 345 44 030 49 400 Source : Annuaire Statistiques Agricoles 1998 - 1999

Le riz pluvial se rencontre surtout dans le Moyen-Ouest, représentant les 13 % de la production rizicole avec le meilleur rendement (2,60 T/Ha) à Tsiroanomandidy.

Tableau XIV- 2 : Comptes caractéristiques de la culture du riz pluvial

Dépenses Recette Trésorerie nette - Travaux manuels : Paddy : 83h/J 3500 F = 290.500 2.100 kg x 700 = 1.470.000 - Travaux attelés : 15JTA x 150000 F = 225.000 - Fumier : 10Tx30.000 = 300.000 - Semences 100kg x 1.750 = 175.000

990.500 1.470.000 479.500 Source : DIRA Antananarivo (in Anonyme- ministère de l'Agriculture, 2001)

LE MAIS Le maïs est cultivé presque partout dans la Province d’Antananarivo. Les sols volcaniques riches lui conviennent très bien. Le calendrier cultural varie suivant le microclimat, de ce fait, il est mis en place à partir du mois de Juillet jusqu’au mois de Novembre. Les zones du Moyen-Ouest sont les zones de production excédentaires. Le maïs vert ou séché est destiné à la consommation humaine et l’alimentation des animaux. L’exploitation est généralement du type paysannal et se rencontre sur le tanety, dans les bas de pente et sur baiboho. La culture est souvent associée à d’autres spéculations comme le haricot ou le manioc. Le maïs est vendu vert ou séché et est destiné à la consommation humaine et à l’alimentation du bétail. Le prix aux producteurs varie de 400 à 800 Francs malgaches. Le rendement moyen du maïs reste stagnant aux alentours de 2500 kilogrammes à l'hectare.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 23 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe14

Tableau XIV- 3 : Compte caractéristique de culture de maïs

Dépenses Recette Trésorerie nette Labour attelé 4 x 15.000 = 60.000 2.550 x 800 = 2.040.000 Ramassage des mauvaises herbes 5 x 3.500 = 17.500 Semis 10 x 3.500 = 35.000 Sarclage 30 x 3.500 = 105.000 Récolte 10 x 3.500 = 35.000 Travaux post. Récoltes 11 x 3.500 = 38.500 Fumier 10 x 30.000 = 30.000 Semence 90 x 2.000 = 180.000 771.000 2.040.000 1.269.000 Source : DIRA Antananarivo ( in Anonyme- Ministère de l'Agriculture, 2001)

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 24 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe15

Annexe 15 : Dégâts acridiens dans le Vakinankaratra et le Bongolava Dans la région de Vakinankaratra, seules les Communes Rurales ci-jointes sont sujettes à des attaques sur culture, et rendent des comptes auprès de la Circonscription de Protection des Végétaux:

Tableau XV : Listes des communes déjà pullulées dans la région de Vakinankaratra Communes Fokontany Plantes hôtes Localisation dans la région Tsarafaritra Tanambao Pâturage et riz pluvial Partie nord de Betafo Antsahavory Marodinta Maïs Partie nord de Betafo Ankazondrano Marotaolana Antsampandrano Fidirana Ambohimasikely Maïs Partie nord de Betafo Fidirana Morafeno Mamoriomby Betsohana Morafeno Pâturage, riz pluvial, maïs Partie nord de Betafo Ampasantokana Ambatomainty Betsohana Ambatomanga Beakanga Anjoma Ramartina Morafeno Riz pluvial, maïs Partie ouest de Betafo Ambatondradama Mandoto Ambary Pâturage, riz pluvial, maïs Partie ouest de Betafo Mandoto Ivory Ankazomiriotra Iandratsay Pâturage, riz pluvial, maïs Partie ouest de Betafo Beronono

Source : enquêtes

Parmi les graminées cultivées, ce sont le riz pluvial et le maïs qui figurent dans la plante hôte de l'acridien. Malgré l'étendue de ces différentes Communes Rurales qui rendent compte au service de protection des végétaux leur situation acridienne, l'infestation n'a pas encore dépassé les 500 hectares. Le traitement entre les années 1994 et 1998 a couvert les 300 hectares annuellement. En 1996, il y avait une organisation selon laquelle on a mis en place 5 observateurs acridiens qui encadrent les paysans et qui sont payés par le GTZ ; on remarque que cette organisation n'était que pour cette même année seulement. Depuis 1999, il n' y a plus de traitement chimique pour le Criquet nomade à cause de sa quantité moindre.

La Sous-Préfecture de Tsiroanomandidy est la principale région où les paysans ne tolèrent plus les pertes en ce qui concerne leurs activités économiques. Ils rendent compte au service de protection des végétaux. Ensuite, celle de Fenoarivobe est le deuxième champ de théâtre de ravage. Les dégâts sont principalement sur le maïs, riz pluvial, la canne à sucre, et sur d'autres légumineuses comme le haricot et l'arachide. Les dégâts sur ces dernières cultures ne sont pas fréquents comme les premières mais peuvent avoir une haute intensité.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 25 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe16

Annexe 16 : Evolution de l’infestation dans la zone d’étude

Carte XVI : Evolution de la pullulation dans la zone d’étude

Source : BD 500, auteur, archives des CirPV

Apparemment, l’infestation de la zone d’étude n’est que le résultat du développement de la pullulation du Sud-Ouest. L’éparpillement des Criquets dans cette dernière zone est arrivé dans le Moyen-Ouest de Vakinankaratra avec des expansions jusqu’en Bongolava. La région de Bongolava a enregistré le fléau vers la fin des années 1990 et continue à être infestée maintenant jusqu’à Fenoarivobe. Actuellement, la région de Vakinankaratra est nettoyé, et sa CirPV n’enregistre plus aucune signalisation dès la fin des années 1990 alors que celles de Bongolava et de l’Itasy

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 26 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe16 continuent à faire des traitements sur les populations acridiennes dans la zone d’intervention de leur CirPV.

Tableau XVI : Evolution de l’infestation dans le Bongolava

Sous-Préfectures 1999_2000 2002_2003 2003_2004 Fenoarivobe Fenoarivobe Fenoarivobe Firavahana

Ambatolampy ambatolampy Andranomadio ankadinondry Ankerana Ankerana Nord ankerana Nord Anosy Tsiroanomandidy Belobaka Belobaka Belobaka

Bemahatazana Bemahatazana Bemahatazana Bevato Bevato Fihaonana Fihaonana Sakay Tsinjoarivo Tsinjoarivo

Andolofotsy Andolofotsy Miarinarivo

Source : Cir PV Tsiroanomandidy

Jusqu'en 1999, il n'y avait que les deux Communes Rurales de Belobaka et de Bemahatazana à Tsiroanomandidy qui ont trouvé des populations importantes de Criquet gênant leurs cultures. Les signalisations étaient devenues nombreuses depuis l'année 2001 malgré le fait que celle de cette année a disparu de l'archive. Durant la campagne 2002-2003, la présence des bandes larvaires a été signalée dans les trois Sous-Préfectures de Tsiroanomandidy, Miarinarivo, et de Fenoarivobe :

. Pour la région de Miarinarivo, il n'y a que la Commune Rurale d'Andolofotsy qui trouve des dégâts inacceptables. . Pour la région de Fenoarivobe, faute de moyen logistique, la pullulation prend de plus en plus d'amplitude tant sur le plan densité que surface. En effet, le Criquet nomade ne se contente plus de marquer leur importante densité pour arriver à faire des dégâts palpables sur les cultures dans la Commune Rurale de Fenoarivobe, mais aussi dans celle de Firavahana. . Pour la région de Tsiroanomandidy, les deux Communes Rurales de Belobaka et de Bemahatazana sont depuis l'année 1999 ont connu des dégâts si importants qu'elles ont déjà envoyé à cette époque des signalisations. Le cas ces deux Communes Rurales est ajouté de ceux de Ambatolampy, Ankerana Nord, Anosy, Bevato, Fihaonana, Tsinjoarivo jusqu'en 2004.

RATOVONASY Hasina Stratégie pour une meilleure gestion du Criquet nomade dans la région du Centre de l’Ile 27 Bongolava- Itasy- Vakinankaratra annexe17 Annexe 17 : Signalisation des deux dernières campagnes à Tsiroanomandidy

Graphe XVII : Arrivée des signalisations à Tsiroanomandidy

30 2003- 25 2004 2002- 20 15 10 5 0

nombre de signalisations r jan fév av juil ept oct nov déc mar mai juin août s

Source : CirPV Tsiroanomandidy; CirPV Antsirabe

La campagne de traitement antiacridien commence le mois de décembre et prend fin en avril. Chaque année la Circonscription de la protection des végétaux de Tsiroanomandidy reçoit des signalisations dont la surface de l'ensemble mesure 1000 hectares en moyenne, mais elle ne fait de traitement chimique que sur les 850 hectares en 2003 et seulement sur 250 hectares pour la dernière campagne. Cette dernière campagne est victime du retard de l'arrivée d'insecticide. Ainsi, le traitement durant la prochaine campagne devra employer des moyens logistiques importants pour y remédier.

RATOVONASY Hasina