UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ----- === ----- Faculté de Droit , d’Economie , de Gestion et de la Sociologie ----- === ----- DEPARTEMENT ECONOMIE ----- === -----

Mémoire pour l’obtention du Diplôme de DESS en Développement Local et Gestion de Projet

    

                   

Présenté par : RANDRIANJANAKA Mamonjisoa Andriniaina

Encadreur Professionnel : Monsieur ANDRIAMIHAJA Patrick Directeur Régional du Développement Rural de la région de

Encadreur Académique : Monsieur RAMIARAMANANA Jeannot

Date de dépît : 5 Mars 2004 RESUME

Le SYAL est une concentration de petites entreprises agroalimentaires spécialisées dans des espaces ruraux spécifiques. Il est une forme de développement local qui a permis aux territoires et aux pays qui l’accueillent une croissance rapide. Il a permis également à ces pays, à travers les spécialisations, de tirer bénéfice du phénomène de la mondialisation. Le SYAL est une technique adaptée à la politique économique et à la situation macroéconomique de . Pour ce faire, Madagascar doit jouer sur son pôle de croissance. Si ce dernier est le pétrole pour l’Irak, il est l’agriculture, le tourisme pour Madagascar. Prenons le cas maïs qui est une filière motrice potentielle compte tenu des branches liées à elle.

L’applicabilité de cette forme de développement locale à Madagascar est illustrée à travers la commune rurale de . La commune dispose d’une condition agro-écologique favorable à la culture de maïs. La grande disponibilité de terre cultivable lui permet de concurrencer les autres régions cultivateurs de maïs ainsi que d’élargir le marché. L’arrivée des Jeunes Entrepreneurs Ruraux (JER) en octobre 2003 a renforcé les compétences en ressource humaine du milieu. La division de travail initiée par les JER qui se propage dans le reste de la population rende compte des volontés de la commune pour un SYAL. Malgré tout, la commune a besoin de soutien de divers institutions dans le domaines des infrastructures de base tels que l’électricité et la télécommunication.

Le SYAL autour de la filière maïs à Bamahatazana sera construit autour des JER. Ils se chargerons particulièrement des rapports du SYAL avec l’extérieur compte tenue de leur niveau de compétence. Les JER, à travers les sous-traitances, élargirons le système à l’ensemble de la population. Ils sélectionneront les principaux producteurs en maïs et les entreprises prestataires de services susceptibles de s’intéresser au système. En fait, l’intégration de la population se fera automatiquement sous l’effet d’entraînement résultant du succès du SYAL. Comme le système allemand, ce SYAL fera apparaître une relation hiérarchique. L’objectif à la première année du SYAL est de faire de la commune la première fournisseur en maïs des industries agroalimentaires de la province de Tananarive.

- I - REMERCIEMENTS

Je tiens à adresser mes vifs remerciements à Monsieur Ramiaramanana Jeannot, mon encadreur académique pour sa précieuse assistance dans l’exécution et dans l’organisation du présent écrit de recherche. Je tiens aussi à remercier Monsieur Andriamihaja Patrick, mon encadreur professionnel pour toutes les aides qu’il m’accordées dans l’élaboration du présent écrit. Ils m’ont consacré une partie de leur temps, malgré leurs accaparantes fonctions, pour donner des conseils et remarques judicieux.

Mes remerciements vont également au Maire Rakotonoela Théotime Thilotée, l’adjoint au Maire Ramaroson Mbolatiana et à la population de Bemahatazana, au personnel du Projet Jeunes Entrepreneurs Ruraux (PROJER), et aux Jeunes Entrepreneurs Ruraux (JER) qui ont bien voulu dans la mesure du possible mettre à ma disposition des données statistiques, ainsi que des documents nécessaires à la réalisation du présent écrit. Sans leur collaboration et leur aide, ce mémoire n’a pu être mené à terme. En outre, je tiens à exprimer mes remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont d’une manière ou d’une autre, contribué à l’élaboration de cet écrit.

- II - TABLE DES MATIERES

RESUME ...... I REMERCIEMENTS ...... II TABLE DES MATIERES ...... III LISTE DES TABLEAUX ...... VII LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... VIII LISTE DES ABREVIATIONS...... IX

INTRODUCTION ...... Erreur ! Signet non défini.

PARTIE 1: SYSTEME AGROALIMENTAIRE LOCALISE AUTOUR DE LA FILIERE MAÏS : UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT ...... Erreur ! Signet non défini. Chapitre 1 : SYAL, un moyen de lutte contre la pauvreté ...... Erreur ! Signet non défini. 1.1. Analyse d’un SYstème Agroalimentaire Localisé Erreur ! Signet non défini. 1.1.1. Selon Alfred Marshall ...... Erreur ! Signet non défini. 1.1.2. Caractéristiques d’un SYAL ...... Erreur ! Signet non défini. 1.1.3. SYAL et pays en voie de développement ..... Erreur ! Signet non défini. 1.1.4. Le SYAL, une organisation ouverte sur l’extérieur ... Erreur ! Signet non défini. 1.2. Performances d’un SYAL ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.1. Capital social ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.2. Division de travail et réseau d’interdépendance ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.3. Capacité innovante ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.4. Faiblesse du coût de revient ...... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 2 : Applicabilité du SYAL à la politique économique de Madagascar ...... Erreur ! Signet non défini. 2.1. Politique économique de Madagascar ...... Erreur ! Signet non défini. 2.1.1. Stratégie ...... Erreur ! Signet non défini. 2.1.2. Structure d’intervention en milieu rural ...... Erreur ! Signet non défini.

- III - 2.2. Difficultés de fonctionnement de la politique de développement rural Erreur ! Signet non défini. 2.2.1. Facteurs liés à la population ...... Erreur ! Signet non défini. 2.2.2. Mauvaise gestion de la politique économique ...... Erreur ! Signet non défini. 2.3. SYAL et politique économique de Madagascar ...Erreur ! Signet non défini. 2.3.1. Cohérence du SYAL avec la politique économique de Madagascar ...... Erreur ! Signet non défini. 2.3.2. Déséquilibre des échanges extérieurs de Madagascar ... Erreur ! Signet non défini. 2.3.3. SYAL, seul moyen de développement rapide ...... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 3 : Filière maïs comme pôle de croissance économique potentiel . Erreur ! Signet non défini. 3.1. Situation générale du maïs ...... Erreur ! Signet non défini. 3.1.1. La production ...... Erreur ! Signet non défini. 3.1.2. Utilisations ...... Erreur ! Signet non défini. 3.1.3. Organisation de la filière Maïs à Madagascar ...... Erreur ! Signet non défini. 3.2. Débouchés ...... Erreur ! Signet non défini. 3.3. Maïs, une filière motrice ...... Erreur ! Signet non défini. 3.4. Les échanges mondiaux ...... Erreur ! Signet non défini.

PARTIE 2: L’ARTICULATION ECONOMIQUE LOCALE DE BEMAHATAZANA ...... Erreur ! Signet non défini. Chapitre 1 : Diagnostic de la commune de Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini. 1.1. Historique de la commune de Bemahatazana .....Erreur ! Signet non défini. 1.2. Ensemble de production sur site ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.1. Agriculture ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.2. Maïs à Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.3. L’élevage ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.4. Commercialisation et services financiers ...... Erreur ! Signet non défini.

- IV - 1.3. Conditions socio-économiques ...... Erreur ! Signet non défini. 1.3.1. Education et santé ...... Erreur ! Signet non défini. 1.3.2. Infrastructures ...... Erreur ! Signet non défini. 1.4. Pouvoir local ...... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 2 : Apport du PROJER sur l’économie de Bemahatazana . Erreur ! Signet non défini. 2.1. Le projet ...... Erreur ! Signet non défini. 2.1.1. Description du PROJER ...... Erreur ! Signet non défini. 2.1.2. Réalisation ...... Erreur ! Signet non défini. 2.1.3. Impacts du PROJER sur la commune ...... Erreur ! Signet non défini. 2.2. Jeunes Entrepreneurs Ruraux (JER) ...... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 3 : Appréciation sur la structure socio-économique de la commune de Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini. 3.1. Potentiels de la commune ...... Erreur ! Signet non défini. 3.1.1. Existence d’une filière motrice potentielle : la filière maïs Erreur ! Signet non défini. 3.1.2. Concentration géographique originale ...... Erreur ! Signet non défini. 3.1.3. Existence d’actifs spécifiques favorable au SYAL ... Erreur ! Signet non défini. 3.2. Problèmes de la commune ...... Erreur ! Signet non défini.

PARTIE 3: ESSAI SUR LA CONCEPTION D’UN SYSTEME AGROALIMENTAIRE LOCALISE AUTOUR DE LA FILIERE MAÏS DANS LA COMMUNE DE BEMAHATAZANA ...... Erreur ! Signet non défini. Chapitre1 : Organisation du SYAL ...... Erreur ! Signet non défini. 1.1. Mise en place de réseau d’entreprises spécialisées ...... Erreur ! Signet non défini. 1.1.1. Les entreprises spécialisées ...... Erreur ! Signet non défini. 1.1.2. Système de financement endogène ...... Erreur ! Signet non défini. 1.1.3. Le fonctionnement du SYAL ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2. Mesures d’accompagnement ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.1. Mise en place des infrastructures de base ... Erreur ! Signet non défini.

- V - 1.2.2. Accompagnement du porteur avant la création ...... Erreur ! Signet non défini. 1.2.3. Appui de la collectivité locale et territoriale ... Erreur ! Signet non défini. 1.2.4. Suivi et accompagnement des entreprises ... Erreur ! Signet non défini. 1.3. Schéma du SYAL autour de la filière maïs dans la commune de Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 2 : Etapes du SYAL à Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini. 2.1. Processus de mise en place du SYAL à Bemahatazana Erreur ! Signet non défini. 2.2. Objectifs de développement du SYAL dans le temps..... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 3 : Relations inter-entreprises dans le SYAL ... Erreur ! Signet non défini. 3.1. Les acteurs ...... Erreur ! Signet non défini. 3.2. Rapports verticaux entre petites entreprises ...... Erreur ! Signet non défini. 3.3. Complémentarité ...... Erreur ! Signet non défini. 3.4. Rapports entre commerçants et producteurs ...... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 4 : Risques d’un SYAL à Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini. 4.1. Impacts sur l’environnement ...... Erreur ! Signet non défini. 4.2. Disparité des mentalités ...... Erreur ! Signet non défini. 4.3. Forte migration ...... Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 5 : Perspectives ...... Erreur ! Signet non défini. 5.1. Amélioration du niveau de vie de la population locale de Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini. 5.2. Imitation des autres localités ...... Erreur ! Signet non défini. 5.3. Amélioration de la balance commerciale de Madagascar ...... Erreur ! Signet non défini.

CONCLUSION ...... Erreur ! Signet non défini.

BIBLIOGRAPHIE ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°1: Localisation géographique de la commune rurale de bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°2: Déséquilibre extérieur de Madagascar ...... Erreur ! Signet non défini.

- VI - Annexe n°3: Surfaces cultivables non cultivées de q uelques régions producteurs de maïs ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°4: Prix moyens du maïs sur le marchés de T ananarive en Fmg/kg . Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°5: Statistique annuelle des importations d e Madagascar par pays d’origine ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n° 6: Statistique annuelle des exportations de Madagascar par pays destinataire ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°7: Questionnaire ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n° 8: Modules des Jeunes entrepreneurs Rurau x lors de leur formation ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°9: Population par classe d’âge en 2001 ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°10: Décès et naissance ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°11: Caractéristiques des Jeunes Entreprene urs Ruraux (JER) ...... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°12: Quelques produits contenants du maïs o u ses dérivés .. Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°13: Semoulerie : activité de transformatio n envisageable .... Erreur ! Signet non défini.

Annexe n°14: Débouchés du maïs en France ...... Erreur ! Signet non défini.

- VII - LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Production des principales cultures d e maïs ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n°2 : Capacité d’exportation nette en maïs de Madagascar de 1995 à 2002 en tonnes ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 3 : Activités agricoles de Bemahatazana en 1998 ..... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 4 : Activité agricole de Bemahatazana en 2000/2001 Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 5 : Superficie agricole ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 6 : Culture de maïs dans la région de Bo ngolava ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 7 : Elevage à Bemahatazana en 1998 ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 8 : Marché en 1998 ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 9 : Commerçant en 1998 ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 10 : Services financiers en 1998 ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 11 : Type d’approvisionnement en eau ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n°12 : Energie ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 13 : Source de financement du PROJER ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 14 : Caractéristiques des JER ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n°15 : Volonté des JER pour une division de travail ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n°16 : Répartition des JER selon les associ ations et leur volonté pour une division de travail ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n°17 : Répartition des JER selon les activi tés choisies et leur volonté de spécialiser la commune ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n°18 : SYAL de Bemahatazana à son stade ini tial ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n°19 : Objectifs du SYAL autour de la filiè re maïs tenant compte d’une possibilité d’élargissement du SYAL dans toute la région du moyen ouest ...... Erreur ! Signet non défini. Tableau n° 20 : Production de maïs hybride ou panna r au niveau du SYAL de Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini.

- VIII - Tableau n°21 : Perspectives de niveau de vie suite à l’instauration du SYAL .. Erreur ! Signet non défini.

- IX - LISTE DES ILLUSTRATIONS

Schéma 1 : Organigramme de la Direction Régionale du Développement Rural ...... Erreur ! Signet non défini. Schéma n°2 : Organisation des acteurs dans la filiè re maïs ...... Erreur ! Signet non défini. Schéma n°3 : Arbre des potentialités de Bemahatazan a .. Erreur ! Signet non défini. Schéma n°4 : Arbre de problèmes de Bemahatazana ...... Erreur ! Signet non défini. Schéma n°5 : Cercle vertueux résultant de l’adoptio n du SYAL dans la politique économique de Madagascar ...... Erreur ! Signet non défini.

Graphe 1. Evolution Comparative de la Variation Annuelle du Déficit Courant Rapporté au PIB et du Taux de Croissance Economique de 1991 à 2000 Erreur ! Signet non défini. Graphe n°2 : Population par classe d’âge ...... Erreur ! Signet non défini. Graphe n°3 : Décès et naissance ...... Erreur ! Signet non défini.

- X - LISTE DES ABREVIATIONS

AIR : Agro-Industrie Rural BAD : Banque Africain de Développement BOA : Bank Of Africa CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle COMESA : Common Market for Eastern and Southern Africa CSB : Centre de Santé de Base DRDR : Direction Régionale de Développement Rural FERT : Fondation pour l’Epanouissement et le Renouveau des Terres FEO : Ferme d’Etat Omby FOFIFA : FOibe Fikarohana Momban’ny Fampandrosoan’ny any Ambanivohitra GCV : Grenier Commun Villageois GPS : Groupement de paysans Semenciers INSTAT : Institut National de la STATistique JER : Jeunes Entrepreneurs ruraux JEA : Jeunes Entrepreneurs Agricoles MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ONG : Organisme Non Gouvernementale PADR : Plan d’Action pour le Développement Rural PIB : Produit Intérieur Brut PIP : Programme d’Investissement Publique PME : Petites et moyennes Entreprises PMMO : Programme Maïs dans le Moyen Ouest PNM : Projet National Maïs PNRA : Projet National de Recherche Agricole PROJER : PROjet Jeunes Entrepreneurs Ruraux PSDR : Projet de Soutien au développement Rural PVD : Pays en Voie de Développement SADC : Southern African Development Community SPL : Système Productif Localisé SYAL : Système Agroalimentaire Localisé ZFI : Zone Franche Industrielle

- XI - INTRODUCTION

Comme tout secteur, l’agro-industrie doit aujourd’hui faire face à la mondialisation. Les industries malgaches subissent la concurrence non seulement celles à Madagascar mais également à l’échelle internationale. Elles doivent donc trouver des sources de compétitivité crédible pour se développer.

Dans ce contexte, notons la diversité des évolutions des différents types d’agro- industrie rural (AIR) et en particulier l’émergence et la consolidation de concentration géographique d’unité de transformations spécialisées d’agro-industrie rural, qui ont pu être identifiées dans de nombreux pays notamment les pays d’Amérique Latine. Il est également à remarquer les Systèmes Productifs Localisés (SPL) en Italie. Ces concentrations ont permis un développement rapide et durable dans leurs pays respectifs. La question est de déterminer si cette concentration, définie comme un SPL basé sur des ressources spécifiques activées, est adaptée à l’environnement socio-économique de Madagascar.

Dans cette optique, nous avons délimité un territoire déterminé, la commune de Bemahatazana, qui se situe dans le moyen-ouest de Madagascar. Elle est réputée d’être une région fertile et propice pour une culture de maïs. La large étendue des

- 1 - débouchés concernant cette filière maïs tant du niveau national qu’international nous conduit à penser qu’elle pourrait être un pôle de développement pour la commune de Bemahatazana.

Cette approche nous permettra d’avoir des idées si un SPL, en particulier un Système Agroalimentaire Localisé (SYAL), est une technique adaptée à l’économie malgache d’une part et si cette technique est fondamentale pour le développement du pays d’autre part. La notion de SPL désigne une forme de développement caractérisée par la concentration géographique d’activité. Elle débouche, quand on l’applique au secteur agroalimentaire sur celle de SYAL. Ce dernier est une forme spatiale, sociale et économique d’organisation agroalimentaire. Ainsi, le SYAL est un SPL spécifique. Selon Muchnik et Sautier : « le SYAL est une organisation de production et de services (unités de production agricoles d’entreprises agroalimentaires, commerciales, de services, de restauration….) associées par leurs caractéristiques et leurs fonctionnements à un territoire spécifique »

Le présent écrit a donc pour but de s’interroger sur l’aptitude de la commune de Bemahatazana à promouvoir un Système Agroalimentaire Localisé (SYAL) autour de la filière maïs. Nous partons des hypothèses selon lesquelles : Z la filière maïs est un pôle de croissance potentiel pour une résistance active à la mondialisation, ; et Z les espaces et les pays qui accueillent les industries motrices et les branches liées à elles connaissent un développement rapide.

Il s’agit alors de répondre à la question suivante : « l’économie de la commune de Bemahatazana dispose-t-elle les conditions nécessaires et suffisantes pour un SYAL autour de la filière maïs ? ».

La méthodologie d’approche adoptée repose essentiellement sur une vision locale du développement. Cette approche part des idées théoriques d’Alfred MARSHALL, de C. COURLET et de Dennis REQUIER DESJARDIN. L’étude est appuyée par une enquête effectuée auprès des 48 Jeunes Entrepreneurs Ruraux (JER) installés en octobre 2003 dans la commune de Bemahatazana. Le traitement de celle a été effectué sur le logiciel statistique SPSS.

- 2 - L’écrit sera organisé comme suit : - Nous présenterons d’abord une évaluation générale de l’apport du SYAL au développement en privilégiant une approche à travers la filière maïs. Nous analyserons également d’analyser l’applicabilité de cette politique de développement local à Madagascar. - Nous aborderons ensuite l’étude de la commune de Bemahatazana, en dégageant son articulation économique afin d’apprécier si la commune dispose la capacité pour accueillir un SYAL autour de la filière maïs. Pour cela nous nous referons aux théories caractérisant un SYAL. - Nous conclurons en essayant de concevoir un SYAL caractéristique de la commune, d’en dégager les risques et d’en déduire les perspectives.

- 3 - PARTIE 1

SYSTEME AGROALIMENTAIRE LOCALISE AUTOUR DE LA FILIERE MAÏS : UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT

Le processus actuel de globalisation et les changements intervenus tant sur le plan économique, que social (décentralisation, sous-traitance,…) ont réveillé un intérêt croissant pour le SYAL. Le développement des recherches menées sur les SPL dans l’industrie ou les services en sont témoins.

A Madagascar, le secteur agroalimentaire est préférable pour une approche SPL. D’une part, l’agriculture 1 est le secteur qui fournit la plus grande contribution à l’économie malgache (35% du Produit Intérieur Brut). Elle emploie plus de 70% de la population active et procure au pays 60 à 65% de ses recettes à l’exportation. C’est une source de matière première pour l’industrie agroalimentaire et l’industrie textile. Les deux représentent 75% de la valeur ajoutée dans le secteur industriel. Le climat, la vaste étendue du territoire cultivable sont favorable pour le développement de l’agriculture à Madagascar. D’autre part, l’aliment est le seul bien de consommation que les consommateurs incorporent. Les identités et les appartenances se

1 INSTAT Anosy, Service « Enquête conjoncturelle et tableau de Bord macroéconomique ».

- 4 - constituent autour des formes de consommation alimentaire. Le chômage, la pauvreté du monde rural, les problèmes environnementaux, les nouvelles exigences de qualité des aliments,… constituent autour d’enjeux aux quels il faut faire face.

D’abord cette première analyse part du domaine de définition d’un SYAL pour en sortir les performances de ce mode de développement. Ensuite, elle annonce la base fondamentale d’un SYAL. Enfin, elle évoque que la filière maïs est un pôle de croissance potentiel autour duquel on peut construire un SYAL.

Chapitre 1 : SYAL, un moyen de lutte contre la pauvreté

Dans le présent chapitre, l’analyse d’Alfred Marshall est le point de départ pour apporter des précisions sur la place d’un SYAL dans les pays en voie de développement comme Madagascar. De plus, une définition d’un SYAL s’avère utile pour apprécier les politiques d’ouverture empruntées par le pays.

1.1. Analyse d’un SYstème Agroalimentaire Localisé

La notion de SYAL représente dans la littérature économique récente l’un des axes majeurs à partir desquels s’est cristallisé la réflexion consacrée aux relations dynamiques territoriales et dynamiques industrielles. Elle trouve son origine principalement dans l’œuvre d’Alfred Marshall à propos des gains collectifs qui pouvaient résulter de la proximité géographique des producteurs participant à une activité industrielle bien spécifique.

1.1.1. Selon Alfred Marshall

Marshall démontre la possibilité de fonctionnement efficace d’une organisation industrielle caractérisée par l’existence d’un réseau de petites entreprises. En effet, les districts industriels et les villes manufacturières favorisent les aspects

- 5 - organisationnels endogènes. Le système dépend principalement du développement propre de ses entreprises au détriment des facteurs exogènes.

Pour Marshall, les premiers mobiles de cette installation industrielle relèvent de caractéristiques géographiques, historiques et politico-psycologique de la région ; mais lorsque ce choix est fait, il est probable qu’il est durable en raison des économies externes d’agglomération dont l’industrie jouit avec le temps. Ces économies d’agglomération sont des économies de production et de transaction qu’une entreprise peut bénéficier quand elle est insérée dans une agglomération industrielle suffisamment grande. Elles peuvent également se traduire comme des services gratuits que des services contigus se rendent mutuellement du fait de leur action sur l’environnement : (i) lutte contre les coûts de transaction, (ii) économie d’échelle, (iii) formation de la main d’œuvre, (iv) circulation,…

Chez Marshall, les économies externes sont fortement ancrées territorialement et présentent une certaine irréversibilité reposant sur les structures historiques et sociales. Le district est une construction à partir d’avantages créés et non innés.

La réflexion de Marshall sur les entreprises des districts s’effectue en terme d’efficience. Les districts sont efficients s’il y a: Z division du travail ; et Z division des tâches biens organisée entre entreprises spécialisées. Grâce à des contacts directs et des faces à faces entre les agents, le SYAL facilite les échanges, la circulation des idées nouvelles et la diffusion des innovations.

Au total, l’originalité du modèle de Marshall consiste à articuler les ressources économiques, sociales et culturelles d’un territoire. Cette articulation permet de donner une impulsion au développement général de l’industrie et, par suite, provoque l’accroissement des économies externes, donnant au système d’entreprise une efficacité plus grande. Le concept Marshallien de district industriel soulève également le mélange de concurrence-coopération.

- 6 - 1.1.2. Caractéristiques d’un SYAL

Le SYAL désigne une forme d’organisation et un processus de développement local basé sur une concentration spatiale d’unités agroalimentaires (exploitants agricoles, entreprises agroalimentaires, entreprises de service, de commercialisation, de restauration…) qui lui permet de se restructurer autour d’une activité commune. Aussi, la notion de SYAL renvoie t-elle à l’émergence de modèles de développement agroalimentaire basés sur la mise en valeur des ressources locales (produits, savoir, compétences, entreprises, institution,…), plus attentifs à la diversité et à la qualité de produits agricoles et alimentaires, plus soucieux de dynamiques de développements locales et de nouveaux enjeux du monde rural, plus à même de développer des formes spécifiques d’articulation avec les consommateurs.

Le SYAL est une notion à préciser, à construire entre les divers acteurs sociaux et les approches disciplinaires qui sont concernés. Il englobe l’idée de : Z un regroupement d’entreprises ; Z un territoire limité ; et Z une problématique commune.

1.1.3. SYAL et pays en voie de développement

Une approche en terme de système local dans les pays en voie de développement (PVD) est relativement récente et date de la fin des années 80. Il y a quelques années, des études empiriques ont concerné les petites entreprises dans un certain nombre de pays, en développement tels que l’Argentine, le Brésil, le Pérou, le Ghana, l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan, le Kenya, le Mexique, la Tanzanie, la Corée du Sud, le Soudan ou le Zimbabwe. Il s’agit cependant d’analyses portant sur le secteur informel ou la production à petite échelle.

Toutefois, la concentration géographique et sectorielle de firmes est un phénomène assez fréquent dans les PVD. Il y a surtout de petites concentrations d’entreprises et d’arrangements inter-firmes, particulièrement dans les secteurs ayant une certaine

- 7 - tradition de production locale. Leur principal défaut réside dans le manque de vision d’ensemble.

1.1.4. Le SYAL, une organisation ouverte sur l’extérieur

Un SYAL n’est pas un système clos. Au contraire, il s’agit d’une organisation ouverte sur l’extérieur. D’ailleurs, les SPL ont attiré l’attention en raison notamment de ses performances à l’exportation. 2Dans les années 90, les SPL italiens accaparaient les 51,0% du marché mondial des carreaux céramiques, 37,0% du marché de la bijouterie, 31,0% du marché des tissus en soie, 28,0% du marché des meubles et des chaises, 28,0% du marché des chaussures en cuir et 27,0% de celui des sacs en cuir.

L’ouverture sur l’extérieur touche également le domaine de la technologie. En effet, les systèmes locaux sont souvent le centre de développement tant en termes de technologie qu’en termes d’innovation organisationnelle dans le contexte du marché international.

1.2. Performances d’un SYAL

Le succès des SYAL repose sur l’idée de dynamique territoriale. Nous distinguerons spécialement quatre points forts de ce système à savoir : le capital social, la division de travail, la capacité innovante, et la faiblesse du coût de revient.

1.2.1. Capital social

Le système d’entreprise fortement ancré dans un territoire fait appel à deux (2) mécanismes de fonctionnement :

2 Courlet, Dynamique Territoriale.

- 8 - Z régulation automatique de la demande et de l’offre de biens ; et Z échange de services gratuits.

Les relations de réciprocité sont présentes dans la famille, dans les relations amicales, dans certaines formes de relations communautaires ou sociales. Cette réciprocité renvoie à la fidélité, à la gratuité et à l’identité. L’agent qui s’insère dans un SYAL peut compter sur le maintien dans le temps de son identité vis-à-vis d’un ensemble plus complexe : le métier, la famille, la communauté, le groupe social.

La SYAL est lié à un phénomène collectif de prise individuelle de risque. Les individus sont incités à l’entrepreneuriat par imitation, par désir de reconnaissance sociale, ou par la tradition héritée des générations antérieures. Dans une réciprocité propre au SYAL, le marché du travail fonctionne comme un marché régulé. L’information et l’acquisition des compétences professionnelles sont conditionnées par l’appartenance à la localité. Ainsi, la formation de l’identité est liée à l’acceptation dans un groupe de producteurs et la maîtrise de connaissances professionnelles.

Les relations entre les entreprises sont régulées par le marché. La connaissance réciproque, le métier, la parenté permettent de créer un climat de bonnes affaires. Le fonctionnement du marché est facilité par la confiance réciproque, et les transferts rapides de connaissances et d’informations. A partir de là, des rapports plus systématiques et plus stables entre entreprises sont établis. Le SYAL trouve alors son atout dans l’organisation collective, une ressource de stabilisation et de reproduction qu’est le capital social.

1.2.2. Division de travail et réseau d’interdépendance

Généralement, les entreprises composantes du SYAL sont de petites et moyennes tailles. Selon des procédures spécifiques de concentration, le SYAL renvoie à des relations de collaboration à moyen et long terme.

- 9 - Grâce à une division de travail et un réseau d’interdépendance, le SYAL permet de réaliser une économie d’échelle importante. Une économie d’échelle qu’une seule entreprise à la recherche d’une production spécialisée ne pourrait jamais atteindre.

1.2.3. Capacité innovante

Dans un SYAL, les informations et connaissances s’échangent facilement et ne sont pratiquement pas coûteuses. Pour la technologie comme pour la recherche, les idées des autres sont essentielles pour le développement de l’activité. Cela confirme l’importance des réseaux spatialisés des connaissances.

La relation entre les entreprises et la rapidité des réponses des petites et moyennes entreprises (PME) aux nouvelles conditions externes et internes du SYAL font la flexibilité productive du système. Cette flexibilité se traduit par l’exercice d’activités correspondantes aux besoins des consommateurs.

Cette flexibilité touche également la capacité d’adaptation aux nouvelles technologies. L’adaptation peut concerner les semences utilisées, les nouvelles machines et techniques, l’application de nouveaux services, l’adoption d’une autre organisation… En tout cas, le système intégré de petites et moyennes Entreprises (PME) constitue un facteur favorable dans le domaine de la réactivité et l’innovation.

1.2.4. Faiblesse du coût de revient

Le caractère innovant et les rapports intenses entre les locales amplifient la division de travail et impliquent par conséquent une spécialisation de plus en plus intense. Ces deux facteurs contribuent fortement à la baisse du coût unitaire de production et à l’augmentation de la production et par conséquent un élargissement des débouchés au niveau national et international. En effet, le coût d’accès au marché est plus faible.

- 10 - Chapitre 2 : Applicabilité du SYAL à la politique économique de Madagascar

Une approche en terme de système local dans les pays en voie de développement (PVD) est relativement récente. Elle date de la fin des années 80. Dans ce chapitre, nous verrons la place du local dans la politique économique de Madagascar.

2.1. Politique économique de Madagascar

Le gouvernement malgache actuel s’est fixé un objectif de développement rapide et durable. Un objectif axé sur la bonne gouvernance, le développement des infrastructures, la santé, l’éducation et l’appui du secteur privé. Ceci est prévu 3pour réduire de moitié en dix (10) ans le taux de pauvreté.

2.1.1. Stratégie

La politique économique de Madagascar, privilégiant le principe de partenariat public-privé, peut être structurée selon trois axes fondamentaux : Z la restauration d’un Etat de droit et une société bien gouvernée. Dans cet axe, la gouvernance de proximité est le programme intéressant notre recherche. En effet, l’axe en question suppose une décentralisation, un renforcement de la commune, et déconcentration effective de l’Administration. Z susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie. On notera le développement des secteurs porteurs et le développement rural notamment la promotion de l’agriculture et la préservation de l’environnement. Il y a également le développement et la densification des infrastructures structurantes ( route, transport, aménagement du territoire, énergie, poste, télécommunication, communication), le développement et la dynamisation du secteur privé ( promotion des investissements privés et le renforcement de la compétitivité), et l’ouverture à la concurrence mondiale (intégration régionale et marché international).

3 République de Madagascar. « Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) », Mise à jour Juillet 2003.

- 11 - Z susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de production sociale. Cet axe stratégique composera l’éducation, la santé, la réduction de l’exclusion sociale et la protection sociale.

Les stratégies concernant le monde rural sont surtout relaté par le Plan d’action pour le Développement Rural (PADR). Le PADR développe les orientations stratégiques suivantes : Z assurer une bonne gestion du monde rural par la définition et la mise en œuvre des réformes institutionnelles et du cadre réglementaire ; Z insister l’émergence des acteurs économiques, partenaires du développement rural ; Z accroître et promouvoir la production agricole avec une utilisation optimale ainsi qu’une gestion durable des ressources, des infrastructures et du matériel agricole ; Z assurer une disponibilité alimentaire suffisante dans toutes les régions ; Z développer des infrastructures sociales en vue d’améliorer l’accès aux services sociaux.

Notons que ce PADR est basé sur une démarche participative. Le point de développement est la commune. Le gouvernement projète une augmentation de la production portant sur la diversification des ressources et l’augmentation des revenus des producteurs.

Ces objectifs seront réalisés par le développement et l’intensification ainsi que la diversification des productions dans les filières porteuses. Il s’agira alors d’identifier des filières par commune. En fait, le développement se base alors sur : Z la coopérativisation ; Z la spécialisation par commune ; Z l’organisation paysanne ; et Z la responsabilisation de la population active.

- 12 - 2.1.2. Structure d’intervention en milieu rural

Aux organismes et opérateurs privés, des professionnels exercent leurs métiers en constituant des groupements. D’une manière générale, les paysans se regroupent pour la production, le stockage, l’obtention de crédit rural, la réalisation d’activité d’ordre social à la protection de l’environnement, l’approvisionnement en intrants ou en matières agricoles.

Parallèlement en milieu rural, les interventions peuvent être classées comme suit :

Z les projets : Les projets sous tutelle inscrits dans le Programme d’Investissement Publique (PIP) . Projet de Soutien au Développement Rural (PSDR)

Z les organismes de crédits et les Organismes Non Gouvernementale (ONG) : les institutions bancaires officielles les structures mutualistes

Z les opérateurs privés : ce sont les principaux partenaires des agriculteurs. Ils sont à la fois clients et fournisseurs des paysans producteurs.

Z Les organisations professionnelles.

Z la structure déconcentrée des ministères techniques : Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) est représenté par la Direction Régionale du Développement Rural (DRDR) en milieu rural ; Elle coiffe plusieurs sous-préfectures. La DRDR a pour objectif principal d’augmenter la production et les revenus des paysans, et de professionnaliser les producteurs. Le schéma n°1 présente l’organisation de la Direction Régionale de Développement Rural. Schéma 1 : Organigramme de la Direction Régionale du Développement Rural

- 13 - DIRECTION REGIONAL DU DEVELOPPEMENT RURAL

Service Administratif, Financier et du Personnel Service de la planification Régionale Et du Suivi- Evaluation

Service d’appui à l’Organisation et à la Structuration du Monde Rural

Service Régional Service Régional Service Régional de l’Agriculture et Service Régional de l’Elevage et de de la pêche et des Service Régional Service Régional de la protection du Génie Rural la Santé Animale Ressources des Domaines de la Topographie des Végétaux Halieutiques

Circonscription de Circonscriptions Circonscription de l’Agriculture et de Circonscriptions de l’Elevage et de la pêche et des Circonscriptions Circonscriptions la Protection des du Génie Rural la Santé Animale Ressources des Domaines de la Topographie Végétaux Halieutiques

Zones de l’Agricultures Brigades de la et de la Protections des Zones du Génie Postes Vétérinaires Pêche Végétaux Rural Source : Direction Régionale du Développement Rural de la région de Bongolava

- 14 - 2.2. Difficultés de fonctionnement de la politique de développement rural

Au milieu des années 70, la gouvernance de type partenaliste fondée sur le développement du secteur public et la gestion centralisée des ressources a débouché sur une stagnation de l’économie. Actuellement, on adopte le type démocratique basé sur la décentralisation. Ce dernier connaît quelques problèmes dans la poursuite de l’objectif de la réduction de la pauvreté en milieu rural.

2.2.1. Facteurs liés à la population

Les associations ou groupements d’agriculteurs ne peuvent être qualifiés de professionnels. En effet, ils n’ont pas encore la capacité de décider et de négocier. La professionnalisation des groupements permet l’équilibrage des forces avec les autres opérateurs économiques. Elle est alors une condition nécessaire pour assurer le développement et pour améliorer le revenu.

En outre, la faiblesse du niveau d’instruction et de technicité des paysans constitue le principal handicap. Nombreux paysans veulent placer leur argent mais ne savent pas quoi faire. De plus, les paysans malgaches ne disposent pas d’esprit innovateur. Ils se lancent souvent dans des activités soit par imitation soit par héritage. Ce comportement nuit davantage aux projets de développement. Généralement, les paysans se livrent à l’autoconsommation.

2.2.2. Mauvaise gestion de la politique économique

L’idée de développement participatif à partir de la base, est une stratégie pour un développement rapide et durable. Elle rencontre de nombreux obstacles, surtout en milieu rural. Parmi les obstacles, nous distinguerons : Z Le problème de coordination des projets Les paysans ne savent plus qui écouter. Une multiplicité d’activités identiques est détectée sur une même localité. Cela entraîne souvent des conflits communautaires.

- 15 - Z l’insuffisance des données statistiques Les entrepreneurs doivent se référer aux statistiques pour déterminer les activités à entreprendre ou plus précisément pour gérer l’offre et la demande. Les besoins des utilisateurs ne sont pas identifiés que ce soit au niveau de la quantité ou de la qualité. Z l’insécurité en milieu rurale Z le problème foncier La plupart des terrains en milieu rural sont ni titrée ni bornée. Souvent des conflits surgissent lors de l’approbation des terrains domaniaux. Z Le mauvais état des infrastructures routières Z la mauvaise gestion des projets.

Dans la région du Moyen-ouest de Madagascar, diverses opérations de migration de populations cibles variées, y ont été réalisées. Ces opérations n’ont pas donné de résultats probants du fait des difficultés d’ordre foncier, social, financier, et professionnel, de gestion et d’organisation et ont été menés en fonction d’opportunités ponctuelles, sans planification rigoureuse des activités, sans cohérence ni complémentarité entre opérations parfois géographiquement proches et caractérisées par un manque de professionnalisme.

2.3. SYAL et politique économique de Madagascar

Dans cette section nous essaierons de savoir si le SYAL est une technique cohérente à la politique économique actuelle de Madagascar. L’analyse tient compte des stratégies du gouvernement et de la situation macro-économique du pays.

2.3.1. Cohérence du SYAL avec la politique économique de Madagascar

Madagascar est un pays a priori favorable pour un SYAL étant donné qu’il adopte la politique de décentralisation, et que le point de développement est la commune. La large étendue des surfaces cultivables et les conditions climatiques favorables à la

- 16 - culture montre que l’agriculture est la force de Madagascar pour affronter la mondialisation. Le SYAL s’inscrit dans l’optique des grandes orientations du gouvernement en matière de valorisation des ressources humaines et des ressources naturelles. La valorisation des ressources humaines, la création de nouveaux emplois sont des atouts décisifs dans le développement du pays.

Actuellement, le secteur agricole participe près de 33% de la richesse nationale. Il constitue l’une des priorités majeures du développement économique dans son ensemble. Le secteur agricole est et restera longtemps le secteur dominant de l’économie. De plus, de grandes potentialités reconnues existent, tant du point de vue de l’extension des surfaces à mettre en valeur que celui de l’accroissement de la productivité. Compte tenu de l’importance du secteur, Madagascar doit insister sur l’agriculture pour jouer le rôle moteur du développement. Un développement cohérent et intégré dont les objectifs principaux sont l’autosuffisance alimentaire et le développement des exportations agroalimentaires comme source de revenus extérieurs pour le pays. Avec l’ampleur de la pauvreté rurale, et la nécessité d’intervenir au niveau de la dégradation du secteur agricole, il importe d’entreprendre des opérations de plus grande envergure dans l’optique d’une professionnalisation des activités agricoles.

Le programme suppose l’existence d’un encadrement adéquat du monde rural : décentralisation, développement participatif, spécialisation (identification de filière par commune), politique ministérielle (coopérativisation), développement du système de crédit en milieu rural, la politique d’ouverture. En fait, ces mesures gouvernementales coïncident exactement à l’instauration d’un SYAL, sauf que la politique est mal exécutée.

2.3.2. Déséquilibre des échanges extérieurs de Madagascar

Malgré l’adoption de la politique de taux de change flexible en 1994, les produits d’exportations malgaches restent des produits bruts. En effet, le « flottement » du taux de change devrait favoriser les déplacements des facteurs de production (capital et humain) d’un secteur à faible productivité vers un secteur à haute valeur

- 17 - ajoutée. Cette situation s’explique en partie par le refus (manque de qualité) des facteurs humains de se déplacer vers les secteurs porteurs orientés vers l’extérieur.

4Si en 1994 et 1999, la rubrique « autres ne représentent qu’en moyenne 41,3% au total en valeur des exportations, en 2000 cette part a atteint 77,9%. Cette situation signifie un véritable changement dans la structure des exportations malgaches au profit des matières et ouvrages textiles de la Zone Franche Industrielle (ZFI). Les produits de la ZFI représentent près de 55% du total en valeur des exportations l’année 1999. Ainsi, à part les produits de la ZFI, les exportations restent encore concentrées sur quatre produits principaux à savoir : le café, la vanille, la crevette et le tissu de coton. Cette dépendance limite la possibilité d’accroissement des recettes.

Madagascar n’arrive pas à redresser sa balance commerciale 5. Il est difficile de comprimer les importations sans compromettre le niveau de la production. En effet, les importations 6 sont principalement : énergie, biens d’équipement et matières premières destinées aux industries. La réalisation des programmes d’investissement nécessite des moyens de production performants lesquels demande également une assistance technique. De plus, la demande intérieure excède l’importation nationale. Par conséquent, l’importation est incompressible. Le ratio d’autosuffisance variant aux alentours de 93,0 par an signifie que la richesse dégagée par l’économie mesurée par le PIB ne couvre que partiellement les besoins de la croissance économique du pays.

La détérioration des termes de l’échange 7 engendre des pertes importantes des recettes extérieures. La détérioration des termes de l’échange est le résultat de la baisse des prix des exportations et de la hausse de ceux des importations. Elle génère des pertes en devises moyenne de 2,6 millions de DTS de 1991 à 2000. Ces pertes sont estimées à 31,2 millions de DTS en 1999 par rapport à l’année 1999. En

4 Annexe n°2 : Déséquilibre des échanges extérieurs de Madagascar - Structure en valeur des principaux produits d’exportation de 1994 à 2000.(%) 5 Annexe n°2 : Déséquilibre des échanges extérieurs de Madagascar – Déficit Chronique de la balance commerciale de Madagascar de 1991 à 2000 6 Annexe n° 2 : Déséquilibre des échanges extérieurs de Madagascar – Concentration des importations de Madagascar au niveau des intrants. 7 annexe n° 2 : Déséquilibre des échanges extérieurs de Madagascar – Impact de la variation des termes de l’échange de 1991 à 2000.

- 18 - ce qui concerne les exportations, les pouvoirs de négociation de Madagascar au niveau des prix sont faibles. Les cours dépendent soit des pays exportateurs soit des cours mondiaux. De plus, le degré de réaction 8 des quantités exportées de ces produits par rapport à la compétitivité de l’économie est faible.

2.3.3. SYAL, seul moyen de développement rapide

La politique ministérielle veut que chaque commune soit spécialisée dans un domaine précis. Toutefois, les actions entreprises dans ce domaine n’ont pas eu de succès du fait que les actions sont incomplètes et généralement inadéquates pour les populations rurales.

Actuellement, avec le phénomène de mondialisation, les pays pauvres doivent immédiatement trouver de moyens de résistances actives au libre échange. Pour entrer dans le marché international, Madagascar doit affronter la compétitivité de nombreux pays notamment les pays disposant les mêmes produits du fait de la même situation géographique et climatique, et les pays industrialisés avec leurs produits de substitution.

Pour cela, Madagascar a entrepris ces dernières années une simplification progressive de son régime de commercialisation extérieur. Dans le cadre du Forum de Facilitation de l’Intégration Régional (FFIR) les tarifs extérieurs ont été ramenés à cinq taux (0%, 5%, 15%, 25%, et 50%) ; et beaucoup de produit sur lesquels les droits de douane sont perçu a aussi diminué. En juin 2000, madagascar a signé un accord de tarif préférentiel avec Maurice et les Comores (avec l’élimination totale des droits de douane) et s’est joint ensuite à la Zone de Libre Echange du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) en octobre 2000. Le gouvernement a aussi favorisé les investissements directs étrangers. Mais la balance des paiements de Madagascar reste encore chroniquement déficitaire. Madagascar doit jouer sur ses points forts. Si ce point fort est le pétrole pour l’Irak, il est l’agriculture, le tourisme, les produits marins pour Madagascar.

8 élasticité de la production des produits d’exportations par rapport à la compétitivité de l’économie.

- 19 - Le déficit chronique de la balance des paiements 9 de Madagascar pèse lourdement sur la croissance économique. En effet, la balance des paiements reflète l’instabilité macro-économique du pays étant donné que Madagascar a des difficultés à gérer les devises nécessaires pour assurer les paiements extérieurs. Le pays utilise la capacité de financement du reste du monde pour dépenser plus que son revenu. Normalement, un déficit courant doit entraîner un relèvement du PIB proportionnellement plus important. Donc, la variation annuelle du déficit courant rapportée au PIB serait inférieure au taux de croissance économique.

Or 10 , la variation est supérieure à 5,4% en valeur absolue pour le déficit courant, et inférieur à 4,8% pour le PIB de 1991 à 2000. Des problèmes se manifestent alors dans le remboursement des emprunts majorés des intérêts. Le recours à l’épargne extérieure n’a pas permis de relancer l’économie du pays.

Le Graphe n°1 décrit la relation entre le taux de c roissance économique et le déficit courant de la balance des paiements. La variation annuelle du déficit courant rapporté au PIB et le taux de croissance économique varient dans le même sens.

Graphe 1. Evolution Comparative de la Variation Annuelle du Déficit Courant Rapporté au PIB et du Taux de Croissance Economique de 1991 à 2000

10 5 0 -5 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

pourcentage -10 -15 année

Variation annuelle du déficit courant rapporté au PIB Taux de Croissance du PIB

Source : annexe.n°1 (Déséquilibre des échanges exté rieurs – Evolution comparative

9 Données statistiques décrivant les rapports d’un pays au reste du monde. 10 Annexe n° 2 : Déséquilibre des échanges extérieurs de Madagascar – Evolution comparative de la variation annuelle du déficit courant Rapporté au PIB et taux de croissance économique de 1991 à 2000 en pourcentage.

- 20 - de la variation annuelle du déficit courant rapporté au PIB et du taux de croissance économique de 1991 à 2000)

Aussi, le déficit chronique de la balance des paiements compromet-il le processus de la croissance économique de Madagascar. Le pays s’est lancé dans le financement d’une croissance de l’investissement à des rythmes qu’il n’avait pas en réalité les moyens de le soutenir.

En résumé, étant déjà jugé efficace dans de nombreux pays, le SYAL est le seul moyen de développement dans le phénomène de la mondialisation, et de spécialisation d’une localité déterminée.

Chapitre 3 : Filière maïs comme pôle de croissance économique potentiel

Le maïs, céréale originaire d'Amérique tropicale (Pérou, Bolivie, Mexique), fut introduit à Madagascar vers le 18 ème siècle. Dans ce chapitre, nous partons d’une analyse générale pour montrer que la filière maïs est une filière potentielle.

3.1. Situation générale du maïs

Concernant la filière maïs à Madagascar, deux grands projets sont à noter : Z Projet National Maïs (PNM) qui est financé par le BAD sur une période de 10 ans achevé en décembre 2001. Z Programme Maïs dans le Moyen Ouest (PMMO) qui est financé par l’Union Européenne et la République de Madagascar sur une période de 5 ans achevé en 1998.

3.1.1. La production

Les cultures vivrières occupent 81% de la superficie cultivée à Madagascar. Dans cette catégorie de culture, le maïs qui concerne dans les 700 000 exploitants. Il se place en 3 ème position en terme de superficie ( après le riz et le manioc) et en 5 ème en

- 21 - terme de tonnage produit. Le maïs occupe 193 270 hectares sur l’ensemble de l’île avec une production de 179 550 tonnes soit un rendement moyen de 0,9 t/ha. La proportion 11 affectée à la vente est estimée à quelque 70% à 75% de la production. 20% à 22% sont destinés à l’autoconsommation ; et moins de 4% sont classés pour les besoins en semences. Le tableau n°1 suivant montre la production de maïs à Madagascar de 1997 à 2001.

Tableau n°1 : Production des principales cultures d e maïs Faritany/ SUPERFICIE EN HECTARE PRODUCTION EN TONNE Fivondronana 1997 1998 1999 2000 2001 1997 1998 1999 2000 2001 TANANARIVE 90 080 94 005 96 750 96 895 97 040 101030 87 900 76 935 79 505 86 770 dont 11 680 11 430 11 670 11 700 11 730 18 270 15 890 11 150 11 700 13 200 Soavinandriana 11 125 10 885 11 250 11 260 11 270 14 365 12 500 10 900 11 150 12 950 Antanifotsy 13 885 13 585 13 940 13 945 13 950 12 550 10 915 10 040 10 250 11 020 Antsirabe 28 005 27 400 27 970 28 000 28 030 23 115 20 110 15 760 17 200 18 200

FIANARATSOA 20 435 19 995 20 550 20 830 21 110 21 910 19 065 23 195 23 020 23 670 dont Ambatofinandrahana 5 100 4 990 5 130 5 185 5 240 5 815 5 060 5 925 5 990 6 060 Fandriana 3 380 3 300 3 410 3 450 3 490 3 755 3 265 4 225 4 275 4 400

TAMATAVE 16 235 15 880 16 150 16 280 16 415 12 470 10 850 15 085 12 800 13 740 dont Ambatondrazaka 4 755 4 650 4 810 4 820 4 830 3 560 3 100 4 090 3 500 3 700

MAJUNGA 20 435 19 995 20 410 20 550 20 690 16 035 13 950 20 940 20 705 21 060 dont Mandritsara 3 945 3 860 3 925 3 940 3 955 3 075 2 675 4 320 4 200 4 330

TULEAR 30 300 29 650 30 420 30 750 31 075 24 370 21 205 30 580 30 170 30 560 dont Tsihombe 6 695 6 550 6 750 6 775 6 790 4 800 4 695 6 885 6 750 6 810

ANTSIRANANA 6 615 6 475 6 720 6 830 6 940 2 335 2 030 3 985 3 600 3 750 TOTAL 184100 186000 191000 192135 193270 178150 155000 170720 169800 179550 Source : • « Annuaire statistique agricoles » par le service de la statistique et des informations économiques • Ministère de l'agriculture, annuaire des statistiques agricoles 2000

Tananarive constitue la principale zone productrice de maïs avec 86 770 tonnes en2001 soit dans les 48,3% de la production nationale. Antanifotsy avec ses 11 020 tonnes et Antsirabe avec ses 18 200 tonnes enregistrent à elles seules les 36,6% de ce volume provincial. Les fivondronana de Tsiroanomandidy et de Soavinandriana se distinguent également avec respectivement 13 200 tonnes et 12 950 tonnes. Les

11 DINIKA Internationale, SCET-TUNISIE, Direction de l’agriculture, direction du Projet national Maïs (PNM) . « Rapport d’étude de la filière Maïs à Madagascar ». Antananarivo 2001.

- 22 - provinces de Tuléar, de Majunga et de Fianarantsoa font à eux trois les 41,9% de la production nationale avec des zones à rendement supérieur à la tonne à l'hectare. La production ainsi que la surface cultivée n’ont pas connu une évolution de changement significatif au fil du temps. La culture peut se pratiquer dans toute l’île, elle peut ainsi encore prendre de l’extension au vu des superficies cultivables non exploitées 12 de différentes régions.

La consommation régionale 13 de maïs place la région de Toliara en tête des 6 provinces. En général, la production malgache de maïs est estimée encore peu développée. Le maïs pourrait contribuer largement au développement régional et national en devenant une culture industrielle productive et compétitive. Pour le moment, la pratique paysanne de l’exploitation limite le rendement à 0,9 t/ha ainsi que la part moyenne de production par exploitant de 200 kg/an.

3.1.2. Utilisations

Le maïs joue un rôle important dans l’économie malgache. Céréale énergétique 14 à forte teneur en amidon, il contribue de façon significative à la satisfaction des besoins alimentaires de base des ménages malgaches, notamment en période de soudure et particulièrement pour les populations du sud de l’île. Il assure une grande partie de l’alimentation des animaux notamment pour l’élevage intensif. Le maïs représente environ 53% de l’alimentation du bétail. Il peut être consommé ou broyé à toutes les espèces animales. Une vache de 600 kg consomme 12 kilos de maïs et produit 12 à 14 litres de lait par jour. Dans la plupart des pays européens, 90% de la récolte sont utilisés par les industries de l’alimentation animale.

12 Annexe n° : superficie cultivable non cultivée de quelques régions de production de maïs. 13 Tuléar : 31,4 kg/tête/an Tananarive : 11 à 14 kg/tête/an Majunga : 9 à 11 kg/tête/an Fianarantsoa : 5 kg/tête/an 14 Le maïs est la céréale la plus énergétique, de part sa richesse en amidon et à l’huile de son germe. En aviculture, son énergie métabolisable devance ainsi celle du blé. Matière stable du point de vue de sa composition, avec des spécificités intéressantes pour l’élevage de poulets sous labels et de poules pondeuses (présence de xanthophylles et de carotènes, d’acide linoléique), l’utilisation du maïs en alimentation animale dépend pour l’essentiel de son coût par rapport au blé et du prix des protéines.

- 23 - Le maïs peut être d’usage industriel. On extrait et on traite l’amidon contenu dans le grain à hauteur de 58% pour fabriquer des aliments tels que les pâtisseries, brasseries. On peut aussi produire des produits pharmaceutiques après transformation en glucose, des produits textiles (colles et fibres). La semoulerie travaille le grain pour mouture pour obtenir une semoule qui servira dans l’élaboration de divers autres aliments. Le maïs est également employé dans la composition de la margarine, de l’huile de table, des vernis…,la distillerie obtient à travers le maïs du whisky et de la bière.

A Madagascar, les principales transformations effectuées sur le maïs concernent la provenderie et la farine. Le maïs est utilisé à 60% dans la formulation de la provende. Pour le cas de la farine, deux unités industrielles dominent dans la fabrication de farine, l'une située à Antsirabe, la seconde à Mahajanga. Cette dernière fait la collecte dans toute l'île, elle produit de la farine pour l'alimentation humaine et de la farine de germe pour l'alimentation animale. Elle met en place aussi une unité de fabrication de farine infantile. Mais à côté de ces unités industrielles, les productions artisanales sont aussi actives.

3.1.3. Organisation de la filière Maïs à Madagascar

Surtout culture pluviale de saison, le maïs peut aussi se pratiquer en culture de contre saison. La culture se fait par semi-direct de grains, elle est souvent associée à d’autres cultures notamment le haricot.

L’itinéraire technique comporte principalement les opérations 15 de type paysan et peu mécanisée. Les variétés les plus utilisées et recommandées à Madagascar sont les variétés composites : IRAT 200, MEVA, VOLASOA, IRAT 290, IRAT 218. Sur les Hauts Plateaux Sud et le Moyen Ouest le semis a lieu du septembre à mi- novembre, et la récolte du mars à avril-juin.

15 Les opérations sont : labour et hersage, ramassage des mauvaises herbes, semis et épandage des fumures, sarclages et buttage, récolte, transport, épluchage et égrenage.

- 24 - Le maïs est vendu en forme de vert ou en épi, de grains secs pilés, de grains secs entiers, et de farine. La vente des épis crus ou cuits se fait directement au marché local ou dans les zones environnant le lieu de production. D’une manière générale, le maïs sec acheté aux producteurs par les collecteurs est destiné aux marchés d’Antananarivo et de l’axe sud du pays. Certains sont conduits aux marchés urbains à proximité des zones de production, ou même exportés. Le schéma n° 2 suivant montre l’organisation simplifiée de la filière maïs. Le schéma détallé de l’organisation de la filière maïs est présenté en annexe.

Schéma n°2 : Organisation des acteurs dans la filiè re maïs

Exportateurs Producteurs

Collecteurs

Unités de broyage Grossistes

Provendiers Détaillants

Elevage : - porcins - vaches Consommateurs laitières - volailles

Du point de vue institutionnel, la filière est organisée autour de plusieurs fonctions. Les entités intervenant dans l’approvisionnement en semences sont le FOibe Fikarohana Momban’ny Fampandrosoan’ny any Ambanivohitra (FOFIFA) 16 , les Greniers Communs Villageois (GCV), les Groupements de paysans Semenciers (GPS), les importateurs, les distributeurs, et la majorité des agriculteurs eux-mêmes à travers les échanges ou et l’auto approvisionnement. Concernant

16 Le FOFIFA interviennent également dans les recherches et vulgarisation comme bon nombre de projet tel que le Programme maïs dans de moyen ouest (PMMO).

- 25 - l’approvisionnement en engrais et autres intrants, on note les représentants de firmes, les distributeurs, et nombreux vendeurs dans les marchés. En ce qui concerne la production, il y a les 700 000 producteurs et les centaines de GCV. Du domaine de la distribution, il y a les collecteurs intermédiaires et transporteurs. Le prix producteur est fixé par les collecteurs. En moyenne compris entre 500 fmg et 700 fmg le kilo, il est instable et fluctue entre deux récoltes. En dernier lieu, il y a les transformateurs à savoir les unités de broyage au niveau des villages, les fabricants de semoule, les fabricants de provende, la brasserie STAR, TIKO…

3.2. Débouchés

Le maïs ne connaît pas de problème de débouchés. Pour ne citer que le TIKO et la brasserie STAR, leur demande est tellement élevée qu’ils importent de l’Afrique du Sud. Notons également que le maïs est la nourriture principale des animaux. A titre d’illustration, la hutte canadienne 17 s’approvisionne jusqu’à 2 830 tonnes soit 3 265 millions de FMG de maïs l’année 2003. Le prix unitaire a varié entre 900 FMG à 1 350 FMG.

Madagascar est sur le chemin de conclure un accord pour l’intégration dans le Southern African Developpement Community (SADC). L’agriculture est le secteur économique principal dans cette région. Le potentiel au niveau de l’agriculture y est immense, mais la production est insuffisante surtout avec l’accroissement démographique. Une variété large des récoltes doit être développée notamment la nourriture principale de la région qui est le maïs.

Dans la région SADC, l’agriculture traîne derrière l’augmentation démographique. L’augmentation des produits agricoles a été limitée sur les 20 dernières années avec une augmentation annuelle de 1,5%. En 2002/2003, le SADC montre un déficit de céréales combinées de 5,4 millions de tonnes. Le maïs seul présente un déficit régional de 3,2 millions de tonnes. Un petit surplus de maïs est constaté en Afrique du Sud avec seulement 730,0 tonnes. Tous les autres pays subissent un déficit de maïs, qui cependant, ne peuvent être satisfait des surplus de L’Afrique du Sud. Le

17 Source : BNI-CL Analakely.

- 26 - déficit en céréale persiste et suscite des problèmes considérables de sécurité de la nourriture notamment pour l’Angola, le Botswana, Lesotho, Malawi, Ile Maurice, Mozambique, Namibie, Swaziland, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe… Les principaux pays importateurs de maïs de Madagascar l’année 2002 sont : les Comores, La réunion et l’Ile Maurice avec une quantité respective de 394,8 t ;. 210,0 t ; et 100,8 t. L’origine des maïs importés de Madagascar en 2002 est les Emirats avec 0,5 t. Nous pouvons en déduire que Madagascar dispose d’une capacité d’exportation en maïs. Le tableau n° 2 mon tre cette capacité.

Tableau n°2 : Capacité d’exportation nette en maïs de Madagascar de 1995 à 2002 en tonnes ANNEE EXPORTATION IMPORTATION ECART (1) (2) (3) (4) = (2) – (3) 1995 6 700,6 33,5 6 567,1 1996 19 636,9 26,3 19 610,6 1997 9 250,2 6,7 9 243,5 1998 677,5 800,7 -123,2 1999 1 524,6 621,5 903,1 2000 2 728,8 500,8 2 228,0 2001 3 007,3 1 712,8 1 294,5 2002 4 965,6 0,5 4 965,1 Source : Institut National de la STATistique (INSTAT), Service commerce extérieur.

En 2002, la capacité d’exportation ne représente que 0,1% du déficit de SADC en maïs. Ainsi, le débouché à l’exportation de maïs est très large. Devenir le principal fournisseur en maïs de la région SADC puis de l’Afrique tout entier est alors l’objectif que doit se fixer les dirigeants malgaches.

3.3. Maïs, une filière motrice

A partir d’une conception des économies externes, on va distinguer celles transmises horizontalement et celles transmises verticalement. La croissance se manifeste en

- 27 - des points ou pôles de croissance, avec des intensités variables. Elle répand par divers canaux et avec des effets variables pour l’ensemble de l’économie.

Les effets transmis horizontalement se font par le biais du marché. Le maïs profite aux entreprises agro-industries tels que la semoulerie, l’amidonnerie, la pâtisserie, l’élevage,… Les effets verticaux sont ceux qui se propagent à partir de l’activité qui les a fait apparaître. On note ainsi dans le domaine du maïs les entreprises fournisseurs de semences, les industries phytosanitaires, les fournisseurs d’intrant, les fabricants et réparateurs de matériels agricoles, les activités de recherche et développement, les institutions financières…

Lorsqu’un progrès technique intervient dans la filière, cette dernière propage les profits supplémentaires qu’elle perçoit auprès des activités qui lui sont liées : Z Soit en lui fournissant des inputs ; Z Soit en se portant demandeur de ses outputs par la diminution du prix ou la naissance de nouvelles variétés de maïs (qualité de mouture et de conservation, stabilité des rendements, résistance aux maladies…)

3.4. Les échanges mondiaux

Madagascar n’a pas sa place sur le marché mondial dans le domaine du maïs. Il y a toutefois quelques exportations de prestiges effectuées vers l’île de la Réunion et des îles avoisinantes mais ne dépassent pas les 30 000 t. De 1967 à nos jours, les échanges mondiaux sont passés de 272 à 500 millions de tonnes. Cette hausse est due à : Z une augmentation des surfaces cultivées passant de 106 millions à 125 millions d’ha ; Z une augmentation du rendement de 24q/ha à 35q/ha ; et Z une augmentation accrue des demandes des éleveurs.

Les surfaces cultivées en maïs baissent aux USA, stagnent en Europe mais sont en hausse dans les pays en voie de développement. Au Brésil, la surface cultivée est passée de 4,5 à 10,7 millions d’ha et parallèlement la production s’est élevée de 5,8

- 28 - à 32,1 millions de tonnes en 1994. En Chine, la production a presque doublé en 10 ans.

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L’analyse d’un SYAL a permis de le classer comme un moyen de lutter contre la pauvreté. Il est une technique adaptée à la fois aux pays industrialisés et aux pays en voie de développement notamment à Madagascar. Sa capacité, en tant qu’organisation ouverture sur le marché international, permet de tirer profit du phénomène de la mondialisation.

Compte tenu des branches liées à la filière maïs ainsi que les conditions géographiques et climatiques de Madagascar favorable à la culture de maïs, un SYAL autour cette filière est considérée comme un des pôles de croissance économique potentiel du pays.

Dans la deuxième partie nous analysons l’articulation économique de la commune rurale de Bemahatazana afin de mettre en évidence ses actifs spécifiques. Nous allons démontrer que la commune en question dispose les conditions principales nécessaires pour la mise en place d’un SYAL autour de la filière maïs à savoir : Z existence d’une filière motrice ; Z un constat partagé des acteurs économiques sur l’importance de la division de travail ; Z une volonté forte et affirmée de quelques entreprises leaders d’initier à la spécialisation du territoire ; et Z compétence des acteurs.

- 29 - PARTIE 2

L’ARTICULATION ECONOMIQUE LOCALE DE BEMAHATAZANA

Pour déceler l’articulation économique de Bemahatazana, une analyse précise avec l’utilisation d’informations statistiques les plus récentes possibles ainsi que des descentes sur terrain ont été réalisées. Notons que des études ont été déjà faites par le bureau d’étude « AINGO » pour l’élaboration du Plan Communal de Développement (PCD) de la commune. Toutefois, ce document n’est pas encore disponible ni au niveau de la commune en question ni au niveau du Fonds d’Intervention pour le Développement (F.I.D.).

Nous partirons alors d’un découpage diagonal de la commune et une enquête effectuée auprès des JER pour faire sortir les indices sur la capacité de la commune pour un SYAL autour de la filière maïs.

- 30 - Chapitre 1 : Diagnostic de la commune de Bemahatazana

La commune rurale de Bemahatazana se trouve dans la province autonome d’Antananrivo, dans la région de Bongolava, sous préfecture de Tsiroanomandidy. Elle se situe à 62 km de la route nationale. Elle est délimitée au Nord par la commune de Miandrarivo et celle d’Ambatolampy, au Sud la commune de Mandolo, à l’Est la commune d’ et celle de et à l’Ouest la commune de . La commune rurale de Bemahatazana s’étend sur 1 100km 2. Elle est composée de 8 Fokotany à savoir : Bemahatazana, Andriambe, Ambatofotsy Ferme d’Etat Omby (F.E.O.), Ambatofotsy Est, Mazamiempo, Tsinjorano, Fiankarantsoa, Soafiadanana.

1.1. Historique de la commune de Bemahatazana

L’identité d’un territoire se construit avec l’histoire. Les activités de la commune de Bemahatazana n’est pas quelque chose d’instantané. Il est construit en un temps qui s’exprimer simplement comme mécanique. Dans l’analyse de l’aptitude de la commune pour un SYAL autour de la filière maïs, l’identité est un critère fondamental. C’est l’identité de la commune qui fera des produits de la commune une renommée mondiale. Il faut donc du temps pour qu’une activité établie en un lieu finisse par devenir typique et unique.

Au début, vers 1940, la commune de Bemahatazana est occupée par la SEVIMA pour l’élevage bovin. Le territoire a été choisi en raison de la large étendue de son territoire. La SEVIMA a été géré par les Vazaha. Elle a employé beaucoup de jeunes émigrés. L’installation a eu lieu dans quatre camps situant dans les zones respectives suivant : Z Manantona devenu Andriambe de nos jours ; Z Anondifantsy et Ambohipirako devenu Tindoha ; et Z Antanetimgoahangy appelé Soafiadanana actuellement.

Vers 1969, l’ODEMO s’est implanté dans la commune d’Ambatofotsy. Elle a construit quelques bâtiments. Son siège se trouvait à Andriambe, puis elle s’est étendue dans

- 31 - la commune de Bemahatazana. Un catéchiste, originaire d'Ambatofotsy aidé par quelques familles de Betsoho, a créé par la suite la commune de Bemahatazana. Durant l’année 1969, une Ferme d’Etat Omby (FEO) s’est installée à Ambatofotsy et Tindoha. Elle a entraîné une grande couche de population émigrée. L’année 1970, l’ODEMO a installé des émigrés à Andriambe et Bemahatazana. Notons que Bemahatazana appartenait encore dans ce temps à la commune de Belobaka. Vers 1977, l’Etat y a instauré un détachement militaire. Le nombre de population du territoire a ainsi fortement augmenté.

Vers 1978, Bemahatazana est devenue un firaisampokotany et s’est détachée complètement de Belobaka. En résumé, les habitants de bemahatazana sont des émigrés cherchant : Z une vaste territoire pour la pratique de l’élevage et l’agriculture ; Z un emploi chez l’ODEMO ; et Z un emploi chez la FEO. Ils se sont ensuite installés définitivement à Bemahatazana en raison des potentialités particulières de la commune. En effet, sa vaste superficie, son climat et sa pluviosité sont favorables à l’élevage ainsi qu’aux cultures pluviale et irriguée. Cette vague d’immigrée s’est poursuivie avec les Jeunes Entrepreneur Ruraux installés par le Projet Jeunes Entrepreneurs Ruraux (PROJER).

1.2. Ensemble de production sur site

Nous étudions l’ensemble des activités existantes dans la commune pour constater l’importance de l’agriculture. Nous sortons par la suite la place de la filière maïs par rapport aux autres activités.

L’agriculture, l’élevage, le commerce et le transport sont les activités pratiquées dans la commune. L’agriculture occupe la première place. En effet 18 , 95% de la population pratiquent cette activité en 2001.

18 Monographie 2001, Bemahatazana.

- 32 - 1.2.1. Agriculture

Comme dans la plupart des communes rurales de Madagascar, l’activité principale de la commune de Bemahatazana est l’agriculture. Le tableau n°3 évoque la production agricole de la commune.

Tableau n° 3 : Activités agricoles de Bemahatazana en 1998 Type de produits Produits Production en Surface en Rendement en (1) (2) tonne hectare t/ha (3) (4) (5)=(3)/(4) CEREALES - Paddy 75 000 25 000 3,0 - Maïs 80 000 18 000 4,4

LEGUMINEUSES - Haricot 70 100 0,7 - Voanjobory 90 120 0,7 - Soja - - -

TUBERCULES - Manioc 6 000 800 7,5 - Patates 16 50 0,3 - Saonjotaro 15 40 0,3

CULTURES - Canne à sucre 50 30 1,6 INDUSTRIELLES - Arachide 120 200 0,6 TEMPORAIRES Totale 161 361 44 340 Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

Ce tableau n° 3 montre une panchement de l’activité de la population dans la culture de céréale dont le paddy et le maïs qui occupe respectivement 56,3% et 40,5% de la surface cultivée. Ils constituent 46,4% et 49,5% de la production totale du territoire. Au niveau du rendement, le manioc tient la première place avec 7,5 t/ha suivi du maïs avec 4,4 t/ha.

En 1998, les types de matériels agricoles utilisés sont de trois sortes. Il est noté 3 motorisés, 6 000 attelé et 900 mécaniques. Le lieu possède également 3 décortiqueries. Une donnée plus récente comme le montre le tableau n°4 évoque les activités agricoles de Bemahatazana.

- 33 - Tableau n° 4 : Activité agricole de Bemahatazana en 2000/2001 Produits Production en Surfaces en Rendement en t/ha (1) tonne hectare (4)=(2)/(3) (2) (3) - riz irrigué 5 750 2 300 2,5 - légumes 10 2 5,0 - riz pluvial 100 50 2,0 - maïs 16 000 8 000 2,0 - manioc 6 000 742 8,0 - arachide 900 600 1,5 - voanjobory 600 300 2,0 Total 29 360 11 994 Source : CIRAGRI Tsiroanomandidy

Ces différentes gammes de cultures montrent que la commune est dotée d’indéniable potentialité agricole. Cette baisse notable du point de vue de la surface cultivée qui est passée de 44 340 ha à 11 994 ha soit une baisse de 72,9%, ainsi que de la production qui est passée de 161 361 tonnes à 29 360 tonnes soit une baisse de 81,8% est le résultat d’une recueille de données de 2 sources différentes. Le tableau montre toujours que le maïs occupe une part importante dans l’activité de la population locale. Mais seulement, son rendement est réduit à 2,0 t/ha ; et prend ainsi la quatrième place derrière le manioc avec 8,0 t/ha, les légumes avec 5,0 t/ha et le riz irrigué avec 2,5 t/ha.

La commune de Bemahatazana, avec son étendue de 1 100 km 2, dispose d’une grande capacité de surface agricole qui dépasse largement la moyenne dans la province de Tananarive. Le tableau suivant montre sa superficie agricole.

Tableau n° 5 : Superficie agricole 1998 (1) 2001 (2) - superficie cultivée (1) 44 340 ha 11 994 ha - superficie cultivable (2) 75 000 ha 75 000 ha - (3)= (1)/(2) 55,1% 15,9% - nombre de retenues d’eau 14 - - superficie irriguée 11 000 ha - Source : (1) Monographie Commune Rurale Bemahatazana Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy (2) CIRAGRI Tsiroanomandidy

- 34 - Malgré les 75 000 ha de surfaces cultivables disponibles, 15,9% seulement de cette étendue sont cultivées. Le potentiel de terres cultivables estimé à 68,1% de la superficie totale de Bemahatazana est peu exploité. De plus cette zone est considérée comme une zone favorable à l’agriculture à cause des grandes disponibilités de terre, de la facilité d’accès, des sols variés, et du climat. En effet, le secteur agricole de la commune dispose d’un solide potentiel de production de par l’abondance des ressources naturelles et humaines. La commune possède de vastes moyens d’irrigation qui à condition d’être correctement entretenues, doivent permettre d’obtenir une productivité élevée. De plus, 14 retenues d’eau sont notés. Elle est soumise à un climat tropical semi-humide de moyenne altitude où se succède alternativement une saison sèche et fraîche de 6 à 7 mois (mai à octobre) et une saison chaude et pluvieuse de 5 mois (novembre à avril). La pluviométrie qui peut aller de 1 180 à 2 340 mm/an, est idéale pour l’agriculture.

En résumé, le milieu est favorable à la possibilité de développement des spéculations relatives à l’agriculture. Mais le vrai problème en agriculture selon la population sont le problème foncier, matériels et engrais.

Malgré ce potentiel, le secteur agricole est encore marqué par la faiblesse de la productivité par rapport au pays exportateur, notamment le maïs qui est de l’ordre de 2 t/ha contre 12 t/ha pour les Etats Unis 19 . Cet écart est dû à l’adoption des techniques culturales extensives 20 . A ceci s’ajoute un faible adoption de semences sélectionnées et l’absence de fertilisant.

1.2.2. Maïs à Bemahatazana

19 Les Etats Unis sont les premiers exportateurs de maïs dans le monde. C. BERNNER « La biotechnologie et l’agriculture des pays en voie de développement : le cas du maïs » 20 Culture extensive : culture pratiqués sur de vastes superficies et par conséquent à rendement généralement faible Culture intensive : culture où l’on obtient de forts rendement à l’hectare.

- 35 - Le maïs est cultivé presque partout à Bemahatazana. En effet, elle occupe 66,7% de la surface totale cultivée. En quantité, la commune produit 16 000 t annuellement soit 54,4% de la production totale. La région de Bongolava est la première région productrice en maïs à Madagascar. Dans cette région, la commune de Bemahatazana occupe la deuxième place en tant que région cultivatrice de maïs comme le montre le tableau n° 6 suivant.

Tableau n° 6 : Culture de maïs dans la région de Bo ngolava Commune Surface Production Productivité -Tsiroanomandidy ville 80 140 1,7 -Tsiroanomandidy fihaonana 750 1 500 2,0 -Ambatolampy 1 600 4 000 2,5 -Miandrarivo 700 1 750 2,5 - 110 220 2,0 -Soanierana 175 340 1,9 -Ankirana 158 474 3,0 - 180 540 3,0 -Anosy 200 600 3,0 -Bemahatazana 8 000 16 000 2,0 -Belobaka 16 000 28 800 1,8 -Fierenana 300 750 2,5 - 1 474 5 100 3,4 -Ambararatabe 420 630 1,5 -Mahoharana 760 1 500 1,9 -Mahasolo 1 970 4 930 2,5 -Ankadinondry 1 220 3 050 2,5 Total 34 097 70 324 2,0 Source : CIRAGRI Tsiroanomandidy

Selon ce tableau n°6, la commune fournisse 22,7% de la production de maïs dans la région de Bongolava. Cette région étant composée de 17 communes. Toutefois, en terme de productivité, la commune est en 10 èm place avec 2,0 t/ha contre 3,4 t/ha pour la première place.

Pour la commune, le maïs est destiné à la consommation et à l’alimentation des animaux. L’exploitation est de type paysan et se situe sur le « tanety », dans les bas de pente et sur « baiboho ». Souvent, la culture est associée à d’autres spéculations notamment le haricot.

- 36 - La filière maïs s’organise comme suit à Bemahatazana. En amont de la production, il y a les centres multiplicateurs de semences et les groupements paysans semenciers (GPS). En aval, il y a les groupements de producteurs pour la commercialisation (GCV). La conservation reste le problème fondamental. L’écoulement du produit ne pose pas de problème. L’approvisionnement du marché est régulier et le prix au producteur varie de 2 000 FMG à 2 500 FMG le kilo.

1.2.3. L’élevage

Généralement, à Madagascar, l’agriculture va de paire avec l’élevage ; et c’est le cas de Bemahatazana. Les types d’élevage pratiqués au niveau de la commune sont évoqués dans le tableau n° 7.

Tableau n° 7 : Elevage à Bemahatazana en 1998 Nombre (têtes) -Cheptel bovin 11 062 -Cheptel porcin 975 -Cheptel caprin et ovin 158 -Volailles 75 000 -Vaches laitières - Total 87 195 Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana 2001 Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

Les volailles représentent 86,0% de l’élevage en nombre de tête. Les bœufs représentent 12,6%. Compte tenu de la valeur du bœuf par rapport au volaille, nos pouvons dire que l’élevage bovin tient la première place. Dans la commune, les éleveurs sont aussi des cultivateurs.

Avec les problèmes de transaction avec les villes, la commune essaie de se satisfaire à ses besoins. C’est pour cela que la commune produit divers types de production que ce soit du côté de l’agriculture ou du côté de l’élevage. De plus, la majorité de la population se lance dans l’autoconsommation. Il faut noter que l’élevage est l’une des principales débouchées de l’agriculture notamment les cultures de maïs et de manioc. Les principales maladies affectant l’élevage sont le

- 37 - charbon symptomatique et le teschen. A part ce problème, il y a également l’insécurité ainsi que l’insuffisance de fonds et d’encadrement. En effet, en 1998, plus de 120 bœufs ont été volés.

1.2.4. Commercialisation et services financiers

Deux circuits de commercialisation sont notés dans la commune. Le premier consiste à passer des contrats auprès des structures formelles telles que TIKO, hôpitaux, unités d’élevage, structures communautaires, PAM… Ce circuit, pouvant assurer une meilleure répartition de la valeur ajoutée, est exigent quant aux engagements sur les prix, la qualité des produits, et les modalités de livraison en quantité suffisante qui doivent être impérativement respectées.

Le second est la collecte traditionnelle organisée par des commerçants de gros venant d’Antananarivo ou par les collecteurs de la zone. Ce circuit ne nécessite ni opération de stockage ni de transport. Toutefois, il est défavorable en raison de la vente en période de pleine production où les prix sont les plus bas. Les marchés pour écouler les produits sont très limités selon le tableau n°8.

Tableau n° 8 : Marché en 1998 OUI NON Nombre -marché hebdomadaire X 2 -Marché de bovins X - -Foires organisées chaque année X 1 Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

Les deux marchés hebdomadaires sont les lieux de transactions directes ou indirectes entre producteurs locaux et collecteurs, détaillants et consommateurs. Ils ont lieu le jeudi et touchent 4 Fokotany de la commune. En outre les commerçants sont peu nombreux selon le tableau n° 9. En 1998, i l n’y a qu’un seul collecteur et pas d’exportateur. Les produits collectés sont le Paddy, le maïs, le manioc, le haricot et le « voanjobory ».

Tableau n° 9 : Commerçant en 1998 Patentés et enregistrés Informels

- 38 - -Grossiste - - -Détaillant 30 10 -Collecteur 02 - Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana 2001 Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

Ce quasi-inexistence de commerçants internes pour conduire les produits de la commune vers le marché extérieur induit l’exploitation des paysans locaux par les collecteurs extérieurs. Les pouvoirs de négociation des paysans au niveau des prix sont faibles. Les cours dépendent des collecteurs.

La capacité en moyen de commercialisation des productions de la commune sont faibles. Ceci malgré l’existence des appuis de divers projets et du CECAM. Le tableau n° 10 évoque les services financiers exista nts dans la commune.

Tableau n° 10 : Services financiers en 1998 Nombre -Agence bancaire - -Compagnie d’assurance - -Caisse d’épargne - -Mutuelle (CECAM) 1 Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

Le seul service financier disponible sur place est l’opération à caractère mutualiste conduite par le CECAM. L’échec des crédits de masse par le canal de collectivités locales et la détérioration de la situation de la banque spécialisée dans le développement rural (BTM actuellement BOA) ont conduit à une réflexion approfondie sur le crédit agricole. Ceci a emmené au recours à l’épargne locale et une gestion décentralisée des crédits. Cette réorientation de la politique nationale en matière de finances rurales vise à favoriser l’accès durable aux paysans aux services financiers. Ainsi, les différents projets intervenant dans ce domaine privilégient un système très décentralisé fondé sur des relations de proximité et la participation des usagers.

Bon nombre de la population qui ont eu recours à la CECAM ont eu de problème de remboursement. Il est alors contraint de céder leur terre. En effet, le taux très élevé

- 39 - de l’ordre de 30% à 35% est difficilement supportable pour les paysans locaux. Un prêt au niveau de cette mutuelle d’épargne peut être obtenu facilement sous prétexte d’une garantie notamment la terre. En fait, le problème réside a priori sur l’organisation du stockage, le conditionnement, la vente et l’inexistence de l’épargne locale. En effet, le problème de commercialisation se pose sur le circuit de commercialisation mais pas sous l’angle de débouchés. La production supplémentaire envisagée dans le cadre de la vulgarisation des principaux produits locaux n’aura aucun mal à être vendu sur le marché de Tsiroanomandidy, d’Antananarivo et à l’exportation (notamment pour le maïs, l’oignon, le piment et le riz).

1.3. Conditions socio-économiques

En 1998, la commune est habité par 10 113 habitants, avec une densité de 15,75 habitants par kilomètre carrée.

Graphe n°2 : Population par classe d’âge

population par classe d'âge

8000 6000 4000 effectif

effectif 2000 0 0 à 1 1 à 4 5 à 9 10 à 14 15 à 19 20 à 24 25 à 64 64 et plus âge

Source : annexe n°9 (Population par classe d’âge)

Selon la graphe n° 2 la population active occupe un e grande partie de la population. Elle est de l’ordre de 82,1% du nombre de la population totale. La dite population active est les gens dont l’âge est compris entre 15 et 64. Ces 82,1% disposent-ils de bonnes conditions pour développer leur commune ?

- 40 - 1.3.1. Education et santé

Le nombre d’élève inscrit dans le cycle d’enseignement primaire est de 1 205. Seul, le « Fokotany » de Tsinjorano est dépourvu d’EPP. Le taux d’alphabétisation de la commune est de 70%. L’éducation dans la commune de Bemahatazana est stoppée au diplôme de CEPE. Le taux de réussite au CEPE est de l’ordre de 20% pour les établissements publiques primaires (EPP) et de 15% pour les établissements primaires privés. Neufs établissements sur 12 sont des EPP. Il y a en moyenne 24 élèves dans un établissement public, et 19 élèves dans un privé ; un enseignant pour 42 élèves en publique, et 1 enseignant pour 53 élèves en privé.

Graphe n°3 : Décès et naissance

600 500 400 -Décès 300 -Naissance effectif 200 100 0 1994 1995 1996 1997 1998 année

Source : annexe n°10 (Décès et naissance)

Le nombre de naissance est largement supérieur à celui du décès pendant toute la période étudiée. D’où l’augmentation du nombre de population. Malgré tout, la commune connaît un fort taux de mortalité avec 14,3%οοο et 9,5% οοο respectivement pour les années 1996 et 1997. Le taux de natalité étant de 28,7% οοο et 30,1% οοο pour les mêmes années.

En 1998, la commune possède un Centre de Santé de Base 1 (CSB 1) avec une aide sanitaire. Le CSB 1 ne dispose pas en effet ni de médecin, ni de sage-femme, ni d’infirmier, ni de lits. Pourtant le nombre d’accouchements par mois est de l’ordre de 10. La commune ne possède ni de dispensaire, ni de clinique, ni de dispensaire inter-entreprise, ni de cabinet dentaire. De ce fait, on prélève 15 évacuations sanitaires par an. Notons que la maladie la plus fréquente est le paludisme. Le taux

- 41 - de vaccination infantile atteigne les 70% ; et le taux de mortalité infantile est de 4% οοο La commune dispose au totale 5 médecins libres.

1.3.2. Infrastructures

Les infrastructures du milieu sont assez développées par rapport à d’autres régions. On note des réseaux hydrauliques permettant le développement des cultures irriguées. Toutefois, la commune connaît un niveau d’équipement insuffisant surtout en ce qui concerne l’électrification, d’adduction d’eau ainsi que les moyens de télécommunication.

Tableau n° 11 : Type d’approvisionnement en eau OUI NON -JIRAMA X -Puit X -Réseau gravitaire X -Rivière X Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

En 1998, 24 puits ont été relevé. Il n’y a pas de forages ni de bornes fontaines. En fait, il n’y a pas d’organisme qui s’occupe de l’entretien des points d’eau. Côté d’hygiène, la commune est dépourvue d’un réseau d’assainissement. Elle ne possède ni de lavoir public ni de toilette public.

Tableau n°12 : Energie OUI NON -JIRAMA X -Pétrole X -bougie X -groupe X Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

La commune est dépourvue d’électricité. Jusqu’à aujourd’hui aucun projet d’électrification n’est en cours. L’éclairage généralement pratiqué par la population

- 42 - locale est le pétrole et la bougie. Toutefois, deux personnes disposent chacun d’un groupe électrogène. Les titulaires l’utilisent pour leur éclairage personnel, la radio et la télévision. Ils l’utilisent également pour la projection des films vidéos à titre de distraction de la population. Côté poste-télécomunication et communication, la commune connaît un problème énorme. En effet, il n’y a ni de bureau postal, ni d’agence postale. Le télecom Malagasy et le Paositra Malagasy ne sont pas implanté dans la commune. Le lieu n’est pas couvert par les sociétés telles que Madacom, Telma, Télécel, Orange. Il n’y a pas de journaux, ni de radio privée ni de télévision ni d’antenne parabolique ni de poste téléviseur.

1.4. Pouvoir local

Elu en Novembre 2003, Monsieur RAKOTONOELA Théotime Thilotée est l’actuel maire de Bemahatazana. Il est assisté par Monsieur RAMAROSON Mbolatiana et Monsieur RAVONIAZY Noasse Rakotolazandrainy. Très soucieux des intérêts de la population locale et du développement de la commune, ils comptent concurrencer les communes environnantes sur toutes les filières. Le Maire a mentionné en particulier la commune de Belobaka concernant la filière maïs.

Le Maire et son adjoint cultivent ses relations et assistent à diverses réunions notamment celle organisée à Iavoloha par le président Marc Ravalomanana. En effet, le budget 21 de la commune ne permet pas de satisfaire les attentes de la population locale. En 1997, le montant des recettes est de 58 015 000 FMG dont 30 000 000 FMG à titre de subvention. 80,1% des recettes sont destinés aux dépenses de fonctionnement. Il ne reste plus que 11 500 000 FMG pour réaliser les programmes de développement projetés par la commune. Ainsi, la commune a recours aux partenaires de développement telles que la Banque Mondiale et l’Union Européenne.

Selon les habitants de la commune, les besoins de la population locale sont (par ordre de priorité) :

21 Monographie - commune rurale – Bemahatazana, juin 2000

- 43 - - adduction d’eau - Caserne Gendarmerie Nationale ; - Réhabilitation pont Tindoha ; - Construction radier Ambarikely-Ambatofotsy EST - Construction radier Fiankarantsoa ; - Réhabilitation maternité ; et - Réhabilitation marché.

Parmi les facteurs de développement d’une localité déterminée, le branchement d’eau, l’électrification, la télécommunication et la route sont les plus importants. Pourtant, l’électrification et la télécommunication ne semblent pas intéressées la population de la commune. En fait, elle ne pense pas à développer des activités industrielles. Leur mode d’approvisionnement en intrant ainsi que la commercialisation ne nécessite pas d’un réseau de télécommunication. Ces divers fonctions ont lieu dans la commune même. En outre, avec leur niveau de revenu, les ménages ne peuvent se permettre une telle dépense.

Chapitre 2 : Apport du PROJER sur l’économie de Bemahatazana

Le PROJER apporte beaucoup sur l’articulation économique de Bemahatazana. Ceci du point de vue des infrastructures, des ressources humaines et des activités économiques en général.

2.1. Le projet

Les zones du PROJER sont les communes rurales du fivondronana de Tsiroanomandidy dans le Moyen Ouest de Madagascar à savoir : Z Bemahatazana Z Belobaka Z Ambararata Z Ambatolampy

- 44 - 2.1.1. Description du PROJER

Le PROJER a pour objectif de promouvoir la production agricole en créant 325 entreprises par la formation, l’équipement ainsi que l’appui technique et industriel de jeunes entrepreneurs capables de jouer un rôle moteur dans la dynamique de pôle de développement. Du point de vue sectoriel, le projet servira de renforcement de la sécurité alimentaire et de l’accroissement des revenus dans le monde rural.

Le projet a eu son approbation en septembre 1998. La date de démarrage a été en mars 1999. Le projet s’étale sur une période de 5 ans et peut être prolongé. Il est géré par une cellule d’exécution du projet sous tutelle de la direction de l’appui à la migration (DAM), Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Ville., au moyen- ouest de Madagascar dans la commune de Bemahatazana.

Tableau n° 13 : Source de financement du PROJER Millions FMG % -FAD 53 284,75 79,67 -Gouvernement malgache 10 366,68 15,50 -PAM 3 103,32 4,64 -Bénéficiaires 127,08 0,19 TOTAL 66 881,83 100 Source : PROJER

Le coût total du PROJER est estimé à 66 881,83 millions de FMG. Il est financé par le Fonds Africains de Développement (FAD) à 79,67%, le Gouvernement malgache à 15,5%, Le Projet d’Appui à la Migration (PAM) à 4,64%, et les bénéficiaires à 0,19%.

Le FAD couvre la totalité des dépenses en devises ainsi qu’une partie de dépense en monnaie locale correspondant au crédit rural et au fonctionnement. Le financement du Gouvernement et du Projet d’Appui à la Migration (PAM) se traduit en nature et consiste en la nourriture pour les bénéficiaires du PROJER. Tandis que les bénéficiaires apportent leur contribution en main d’œuvre.

- 45 - 2.1.2. Réalisation

Les principales réalisations de la commune touchent divers domaines à savoir le social, l’économie, l’environnement et les institutions. Ces principales réalisations sont : Z Le PROJER a actuellement installé 48 JER après une formation de neufs mois. Le projet s’est chargé de l’organisation socioprofessionnelle des JER leur permettant de s’adapter au territoire et de l’appui qui leur serviront dans le démarrage de leurs activités. Z Le projet s’est chargé de la sécurisation foncière et de l’aménagement du territoire qui vise à assurer la sécurisation foncière des JER dans la zone. Z La réhabilitation et le développement des infrastructures d’accueil. Z Les mesures d’accompagnement et crédit rural qui permettent aux JER de maîtriser les contraintes liées à leurs activités et d’assurer ainsi la pérennité du projet. Z L’appui institutionnel et gestion du projet qui regroupe l’ensemble des activités liées à la gestion du projet : . 60 000 ha de terres ont été bornées. . Procédure d’immatriculation des exploitations agricoles. . 103 logements pour les stagiaires. . 3 Sortes d’implantation. . Organisation professionnelle mise en place. . Construction de 3 écoles et de 6 centres de santé. . 12 magasins de stockage, 8 puits, des postes de sécurité et de création de diverses activités de services. . Ouverture de 150km de pistes. . Mise en place d’une mutuelle de crédit rural.

2.1.3. Impacts du PROJER sur la commune

- 46 - Le projet a un impact sur les plans technique, social, économique et financier pour la commune. En effet, le projet permet :

Z la construction d’un centre fonctionnel de formation et d’appui technique. Elle servira pour les besoins futurs d’autres projets. Elle permettra également la modernisation du secteur agricole dans la zone. Z L’existence de matériels agricoles et d’équipements permettent d’assurer dans des conditions optimales le développement du secteur agricole. Z La disponibilité de centres de santé et d’éducation, ainsi que de centre de loisirs. Z L’amélioration de la qualité des sols et du cadre de vie et par voie de conséquence la rentabilité des exploitations. Cette amélioration est liée au renforcement des actions liées à l’environnement. Z L’installation de 48 JER intellectuels sera un facteur d’attraction pour des activités connexes de services (boutique, coiffure, confection, alimentation, transport, artisanat, lié au métier de construction, soins de santé, activités scolaires…). Les techniques culturelles qui leur sont inculquées ainsi que les moyens financiers qui seront dégagés, entraîneront les paysans traditionnels. Z L’ouverture de nouvelles pistes rurales et leurs entretiens favoriseront la commercialisation des productions agricoles. Elle réduira les pertes agricoles et stabilise par la même occasion les prix au consommateur que ce soit pour les JER ou pour la population locale.

2.2. Jeunes Entrepreneurs Ruraux (JER)

Les JER sont des jeunes présentant des atouts en terme de compétence et de motivation personnelle. Ils sont aptes à créer et développer leur entreprise, ainsi qu’à s’intégrer dans le milieu rural tout en cherchant à le dynamiser.

Par conséquent, ils sont aptes à exercer des effets d’entraînement sur le plan des activités productives, et sur celui de l’amélioration des conditions, de vie des populations locales sur les zones d’installation.

- 47 - Dans les conditions économiques qui prévalent actuellement à Madagascar, le secteur rural reste celui qui offre le plus d’opportunités dans la création de nouvelles activités économiques, tant en termes de productions agricoles proprement dites, qu’en termes d’organisation de filière agro-industrielles et commerciales. Ainsi, le PROJER a fait savoir aux JER que le secteur rural est le principal secteur porteur d’auto emplois par l’exploitation de la multitude de ressources naturelles. Il s’agit d’entreprises d’optique professionnelle avec de véritables activités productives. Les tableaux n°14 sont les résultats d’une enquête au niveau des 48 JER actuellement installés dans la commune de Bemahatazana.

Tableau n° 14 : Caractéristiques des JER Pourcentage (%) Sexe - homme 70,8 - femme 29,2 Age - 20 à 25 ans 6,3 - 26 à 30 ans 33,3 - 31 à 35 ans 35,4 - 36 ans et plus 25,0 Provenance - hautes terres 89,6 - provinces côtières 10,4

DIPLÔME - Spécialisées en agriculture (ingénieurs, techniciens, autres) 20,6 - Gestion, économie, droit 22,9 - Mécanique et polytechnique 8,3 - Baccalauréat 43,8 - Autres 4,2 FORMATION - Agriculture (ingénieurs, techniciens, autres) 16,7 - Gestion, économie, droit 22,9 - Mécanique et polytechnique 6,3 - Autres 14,6 - Aucune 39,6 PROFESSION ANTERIEURE - Agriculture (ingénieurs, techniciens, autres) 35,4 - Gestion, économie, droit 16,7 - Autres 14,6 - Aucune 33,3 Source : Enquête auprès des JER

La majorité des JER sont de sexe masculin. Ils constituent 70,8% des JER. Les 29,2% restant sont de sexe féminin. Les JER sont pour la majorité âgés de 31 à 35 ans. Les JER ont un niveau de formation et de technicité permettant d’assimiler les

- 48 - connaissances de base en technique agricole et gestion de l’exploitation, et de les mettre en pratique dans une optique professionnelle. Leurs motivations personnelles réelles reflètent un esprit d’entreprise, le sens des responsabilités, des capacités d’organisation, des aptitudes de leader. Ce sont des « entrepreneurs managers » présentant des compétences et des aptitudes propres à dynamiser le secteur rural.

Chapitre 3 : Appréciation sur la structure socio-économique de la commune de Bemahatazana

Dans ce chapitre nous projetterons les caractères théoriques du SYAL sur la structure économique de Bemahatazana. Pour cela nous évoquerons les potentialités et les problèmes de la commune.

3.1. Potentiels de la commune

Nous parlons de ses capacités dans le domaine de l’agriculture. Nous apprécions également le dynamique interne et les éléments spécifiques de la commune.

3.1.1. Existence d’une filière motrice potentielle : la filière maïs

Les paysans sont encadrés techniquement. Ils sont bien équipés par l’association villageoise. La présence de décortiquerie et du broyeur est un gros avantage. Ils peuvent louer des tracteurs avec des équipements agricoles à savoir : pulvérisateur, batteuse, poudreuse ainsi qu’un motoculteur, des brouettes, des charrettes… Ils bénéficient également de crédit à travers le CECAM. La présence des associations villageoises incite la population à se regrouper et mieux s’organiser sur le plan agricole. Il en est de même pour le PROJER qui anime la constitution de JER.

Le rendement du riz irrigué est assez élevé avec 5 t/ha dans quelques « fokontany ». La culture sur « tanety » est un peu délaissée car nécessite l’utilisation d’engrais qui revient assez cher aux paysans. Le rendement du maïs est élevé. Il est de l’ordre de

- 49 - 2 t/ha contre 0,9 t/ha pour le rendement moyen total en maïs de Madagascar en 2001. En matière de maïs, la commune affiche un rendement de 2 tonnes à l’hectare contre 8,3 tonnes à l’hectare en moyenne pour les grands pays exportateurs 22 . Néanmoins, la Bemahatazana peut être concurrentielle sur le marché international. En effet, elle adopte actuellement une culture extensive en raison de la large étendue de la surface cultivable. De plus, la plupart des paysans n’utilisent pas de moyen fertilisant. Et par dessus tout, l’inexistence de circuit commercial clair limite leur volonté de produire en grande quantité. Ainsi, ils ne peuvent établir les comptes d’exploitation de leur entreprise. Le Centre Multiplicateur de Semence (CMS), avec le lancement de maïs de type hybride et pannar assisté par l’utilisation des moyens fertilisants, estime un rendement moyen de 10 t/ha dans cette région du moyen ouest de Madagascar.

3.1.2. Concentration géographique originale

La commune est caractérisée par la présence d’un nombre considérable de petites entreprises proches et réciproquement liées. Chaque JER emploie actuellement 2 à 3 mains d’œuvre issue des habitants de la commune. Ils sous-traitent un certain nombre de service tels que les travaux du sol et les travaux manuels agricoles. Il s’agit de concentration géographique d’entreprises autour du secteur agriculture. L’agriculture est ancrée dans la population depuis toujours. Elle concerne le riz, le maïs, le manioc, la patate douce, la pomme de terre et le haricot. Le riz tient la première place mais c’est le maïs qui est le premier produit commercial de la commune.

22 France : 8,7 t/ha Portugal : 6,0 t/ha Espagne : 8,5 t/ha Allemagne : 8,6 t/ha Autriche : 9,1 t/ha Italie : 9,5 t/ha Grèce : 8,3 t/ha

- 50 - On peut dire que le caractère géographique, climatique ainsi que les JER sont les atouts majeurs pour la commune. En effet, deux types d’éléments jouent en faveur de la commune :

Z l’articulation productive Selon les résultats des descentes sur terrain, selon le tableau suivant, les 81,3 % des JER pensent qu’une division de travail serait incontournable pour le développement de leurs activités.

Tableau n°15 : Volonté des JER pour une division de travail Fréquence Pourcentage Pourcentage cumulé oui 39 81,3 81,3 non 9 18,8 100,0 TOTAL 48 100,0

Tableau n°16 : Répartition des JER selon les associ ations et leur volonté pour une division de travail Division de travail Association oui non TOTAL AJEDR 16 1 17 MAHOMBY 12 - 12 AJORO 11 - 11 Non-associé - 8 8 TOTAL 39 9 48 Source : Enquête auprès des JER

Ils se sont constitués en 3 petites associations selon l’emplacement de leur entreprise et leur affinité. Les associations sont nommées AJORO, MAHOMBY et AJEDR. Les membres de l’AJEDR sont au nombre de 17, ceux de l’AJORO sont de 11 et ceux de MAHOMBY sont de 12. Les 8 contres la division de travail sont des non-associés.

En ce qui concerne l’organisation, une division de travail est établie au niveau de chaque association. Une permutation se fait régulièrement dans chaque spécialisation. Dans chaque association, les membres se sont divisées en 2 catégories :

- 51 - - ceux chargées des relations extérieures (la commercialisation, la recherche des débouchés, la recherche de financement) ; - ceux chargés des activités internes (la production proprement dite).

Z La solidarité forte autour du métier. La solidarité règne à Bemahatazana, en particulier entre les JER. Cette solidarité se manifeste par le statut qu’ils portent en tant que JER. Entre JER, on s’entraide fréquemment. Cette fraternité a été renforcée par la crise de 2002. La pratique de coopération est très forte. Les échanges de produits agricoles sont très courants. Ils se donnent la main en fonction de leurs problèmes conjoncturels de capacité ou de réactivité. On peut dire qu’entre eux, les informations circulent grâce à des affinités entre individus issus de même formation et situation (émigrée).

3.1.3. Existence d’actifs spécifiques favorable au SYAL

Les actifs spécifiques propres à la commune peuvent se décliner en trois rubriques : Z l’existence d’une identité commune qui génère des routines relationnelles basées sur la confiance ; Z l’existence d’institution spécifique ; et Z l’existence d’actifs spécifiques cognitifs notamment en termes de savoir-faire. Notons que ces identités sont aussi les caractéristiques des SPL dans les pays industrialisés tels que la Troisième Italie, France, Espagne, Portugal, Belgique, Allemagne…)

Les volontés des JER pour une spécialisation de la commune sont manifestés par les tableaux suivants.

Tableau n°17 : Répartition des JER selon les activi tés choisies et leur volonté de spécialiser la commune ac tivité choisie soja maïs riz porc bœuf volaille autres TOTAL oui 10 19 3 - - 1 1 34 non - - 3 1 6 1 3 14 TOTAL 10 19 6 1 6 2 4 48 Source : Enquête au niveau des JER

- 52 - Les 70,8% des JER sont favorable pour la spécialisation de la commune. Les 14 JER restants sont contre la spécialisation. Ils représentent 29,2% des JER. D’un côté, les 34 JER croient à l’importance de la quantité dans la recherche de débouché. En effet, les entreprises clients préfèrent qu’un seul fournisseur fournisse l’ensemble de leur besoin en une matière première déterminée. D’un autre côté, le reste pense à la concurrence interne qui peut résulter de cette spécialisation. Ils se soucient également de la nécessité d’une autosuffisance alimentaire de la commune compte tenu des difficultés d’approvisionnement en nourriture dans les autres communes. Ce pourcentage est déjà suffisant pour annoncer que les JER sont favorables pour une spécialisation de la commune. En effet, ils ne savent pas encore ce qu’est un SYAL, et ce qu’un SYAL peut apporter pour la commune.

En résumé, la commune possède les conditions nécessaires pour développer un SYAL autour de la filière maïs. Le schéma n°3 évoqu e les caractéristiques de la commune correspondant aux quatre critères pour la promotion d’un SYAL.

Schéma n°3 : Arbre des potentialités de Bemahatazan a

Commune apte pour une spécialistion

Bonne qualité des ressources humaines Exixtence d'institutions d'encadrement Ressources naturelles favorables

- Savoir-faire Constat sur Volonté à la PROJER Collectivité Projets de Qualité des terres Existence - Compétence l'importance de la spécialisation locale développement et climat favorables de filière motrice: division de travail de la commune à la culture "maïs"

Les critères théoriques de mise en œuvre ne sont pas suffisants pour l’instauration d’un SYAL dans la majorité des communes rurales de Madagascar notamment Bemahatazana. Cette dernière a besoin des diverses institutions d’encadrement pour octroyer à la commune les infrastructures de base dont elle a besoin pour lancer les activités à entreprendre. Les problèmes de la commune sont relater dans la section suivante

- 53 - 3.2. Problèmes de la commune

Nous avons démontré que la commune possède des potentialités pour accueillir un SYAL autour de la filière maïs. Nous évoquons dans la prochaine section les problèmes de la commune pour prouver qu’ils peuvent être résolus par un SYAL.

Etant donnée que les JER ne sont installés que depuis 4 mois, les problèmes de développement économique de la commune persistent encore. Malgré les efforts d’organisation et d’appui technique et matériel de la part de l’Etat et des organismes environnants, la majorité de la population semble ne plus croire à l’idée de groupement, donc peu motivée pour sa création. Actuellement, ils se réunissent pour obtenir des financements. Le fonds est ensuite utiliser dans des exploitations individuelles afin de faciliter le remboursement. Toutefois, ils sont favorables à des assistances individuelles même si l’idée de regroupement ne leur préoccupe pas au premier niveau.

Le schéma n°4 relate le fond du problème de la comm une de Bemahatazana. Notons que ce schéma n’évoque que les situations qui constituent des freins au développement de la commune.

Schéma n°4 : Arbre de problèmes de Bemahatazana

Quasi-inexistence d’unité de transformation

Population Auto-consommation improductive

Infrastructure insuffisant Pas de développement communal Groupement non-professionnel

Coordination inadéquate Population mal organisé

- 54 - Inexistence de circuit commercial clair Les deux axes principaux qui constituent de freins aux développements de la commune sont : Z le caractère improductif de la population ; et Z l’organisation inadéquate.

D’un côté, la population est improductive. En effet, les infrastructures de base essentielles au développement sont actuellement mal entretenues ou même inexistantes au niveau de la commune. Nous citons en particulier : la route, l’adduction d’eau, la télécommunication et l’électricité. Une grande partie de la production des ménages est destinée à l’autoconsommation. De plus, la commune ne dispose pratiquement pas d’unités de transformation.

D’un autre côté, la population est mal organisée. Les groupements existants au niveau de la commune ne possèdent pas de caractéristiques professionnelles. Les coordinations animées par la collectivité locale et les divers projets implantés dans la zone ne répondent pas aux besoins de la population locale. Cette dernière veut un groupement qui permet d’avoir un circuit commercial afin établir leur compte d’exploitation, et ainsi de mieux gérer leurs entreprises.

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La commune rurale de Bemahatazana dispose d’une énorme potentialité pour le développement d’une agro-industrie rurale (AIR) d’une filière motrice notamment dans la filière maïs. La compétence des ressources humaines du territoire est étonnante en tant que milieu rural. La division de travail est considérée par les JER

- 55 - comme un élément essentiel pour le développement d’une activité. En outre, la complémentarité est déjà établie entre les JER et le reste de la population.

En résumé, la commune possède les critères de mise en œuvre d’un SYAL. Toutefois, la commune connaît des problèmes au niveau des infrastructures de base pour assurer le développement de ses activités. En tenant compte des soutiens indispensables pour le lancement d’une activité déterminée, nous essaierons de concevoir, dans la troisième partie, un SYAL autour de la filière maïs.

- 56 - PARTIE 3

ESSAI SUR LA CONCEPTION D’UN SYSTEME AGROALIMENTAIRE LOCALISE AUTOUR DE LA FILIERE MAÏS DANS LA COMMUNE DE BEMAHATAZANA

Cette partie présente un SYAL autour de la filière maïs caractéristique de la commune rurale de Bemahatazana et de quelques mesures d’accompagnements nécessaires au projet. Après avoir abordé les limites, nous évoquerons les perspectives sur l’économie de Bemahatazana ainsi que de Madagascar, résultant de ce SYAL.

Chapitre1 : Organisation du SYAL

Ce SYAL est organisé à ce que les activités qui y découlent permettent d’augmenter et de retenir dans la zone la valeur ajoutée de la production des économies paysannes locales. Ceux-ci grâce à la réalisation d’activités, comme la sélection, le nettoyage, la classification, le stockage, la conservation, la transformation, le conditionnement, le transport et la commercialisation des maïs ou des produits y découlant.

- 57 - 1.1. Mise en place de réseau d’entreprises spécialisées

Ce réseau d’entreprises spécialisées reflète l’image d’un système innovant. Etant attentif à la demande des consommateurs, le SYAL en question est flexible en ce qui concerne ces méthodes de production. Le réseau est alors établi à ce qu’il peut passer de la production de maÏs et/ou produits à base de maïs en producteur de produits à base de canne à sucre, manioc et tubercules, fruits légumes…

1.1.1. Les entreprises spécialisées

La mise en place de réseau d’entreprises spécialisées nécessite l’activation d’au moins deux (2) actions collectives. La première est appelée « action collective structurelle ». Elle présente la création de plusieurs groupements pouvant être des associations, des coopératives ou d’autres formes d’organisations. En tout, chaque division de travail possède une association qui sera regroupée dans le « groupement SYAL ». La seconde est appelée « action collective fonctionnelle ». Elle repose sur la construction d’une ressource territorialisée en relation avec la qualité : marque collective, label, appellation d’origine.

Ainsi, le SYAL est un groupe d’usagers des ressources. Il renvoie à la création d’un club. Etant un club, il y a, par définition, l’existence d’un dispositif d’exclusion. Lors de l’établissement de ce réseau quelques points clés doivent être biens analysés. Toutes les entreprises de la commune de Bemahatazana pouvant être concernées ne sont pas toutes bonnes à recruter. Après conscientisation du Projet aux populations locales, le SYAL ne comprendra que des volontaires.

D’abord, le SYAL se construira autour d’une volonté forte et affirmée de quelques entreprises « leaders » que sont les JER. En effet, selon les dirigeants du PROJER, ces JER deviendront des leaders au sein de la localité, et auront des effets d’attractivité, de développement et d’imitation... Après la réalisation d’un état des lieux et des préconisations par un tiers plus crédible que les acteurs locaux aux yeux des entreprises, les JER doivent initier des démarches.

- 58 - Le SYAL est, avant tout, les producteurs de maïs et toutes les industries d’amont et d’aval. Le point important dans ce SYAL est le système de financement endogène. En effet, un système au premier abord autonome doit monter une tontine.

1.1.2. Système de financement endogène

L’insuffisance de fond est souvent la source de blocage dans toutes les activités des entreprises. Pour éviter des problèmes dans l’engrenage, qui pourrait nuire au succès du système, il faut intégrer dans le SYAL un système de financement endogène.

L’échec des crédits de masse par le canal de collectivités locales et la détérioration de la situation de la banque spécialisée dans le développement rural qu’est le Bank Of Africa (BOA) amènent à réfléchir sur un nouveau mode de financement rural. Ce qui nous conduit à une nouvelle orientation privilégiant le recours à l’épargne locale et la gestion décentralisée du crédit. Dans le cadre de la gestion décentralisée des crédits, plusieurs projets sont en cours avec l’appui d’ONG spécialisées (SDID, CIDR, FERT, WOCCU…)

Nous allons tenter d’instaurer un système de financement à l’intérieur du SYAL. Nous l’appellerons « Investissement-Crédit ». Il consiste à octroyer dans les mains des individus des matériels et des machines dont ils ont besoin selon un ordre établi. Il est administré par un gérant JER qui reçoit des loyers en contrepartie du matériel. Une fois que la valeur totale payée, le matériel est laissé à l’emprunteur à titre définitif. Le matériel servira de garantie pour le prêteur. En effet, si l’emprunteur n’arrive pas à honorer ses obligations, le matériel lui sera retiré. Pour cela, le prêteur effectuera des contrôles sur l’état du matériel emprunté.

A part ce système de financement, on instaure une tontine financière. Il servira aux entreprises dont les activités ne se basent pas sur les matériels et les entreprises à capacité de financement. La tontine financière consiste au mise aux enchères de l’ordre de levée. La logique dans ce cas est celle d’une intermédiation financière. Les intérêts perçus sur chaque prêt sont capitalisés et mis en jeu. Ce mode de

- 59 - financement permettra de mobiliser d’importants fonds. Contrairement aux banques, il dispose des caractères essentiels à savoir :

Z la proximité (les membres du SYAL n’ont pas à faire de longs déplacements ; Il y a gain de temps et d’effort).

Z la souplesse qui résulte de la grande variété des structures et de produits offerts.

Z La simplicité dans le sens que les prêts sur gage sont pratiquement inexistants et les liens de solidarité locale dans le SYAL contribuent aux conditions de confiance indispensables pour tout crédit.

Ces deux systèmes de financement sont fondés sur une solidarité communautaire et régie par une contrainte d’appartenance au SYAL qui s’impose aux individus membres. C’est un système de réciprocité, de prestation et de redistribution.

1.1.3. Le fonctionnement du SYAL

Quelques points clefs doivent être soulevés pour assurer le bon fonctionnement du SYAL. Z Seules les entreprises membres sont décisionnaires pour les orientations à prendre et les actions à développer. Autrement, c’est l’esprit même du SYAL qui est dérogé. En effet, on citera la disparition de la confiance, la volonté, l’indépendance, l’appartenance au territoire….

Z Le SYAL réalisera des opérations concrètes dès sa mise en œuvre. Les caractéristiques du SYAL seront ainsi développées au sein du groupe. En effet, il faut insister sur ces points . Ces opérations peuvent contribuer ou non au développement direct des entreprises, mais l’essentiel est qu’elles concernent le système entier.

- 60 - Z Les chefs d’entreprises seront mobilisés et impliqués, en tant que membre du SYAL, dans des groupes de travail spécialisés sur ses actions ou opérations perspectives.

Z Des réunions de travail auront lieu à un rythme relativement soutenu pour l’ensemble des entreprises composant le SYAL. La fréquence sera de 6 à 8 réunions par an. En pus de ces réunions, il y aura des assemblées de groupes spécialisés. Cette dernière doit être aussi fréquemment que possible.

Z Puisque la confiance est l’une des forces majeures du SYAL, il faut alors développer les activités communes des entreprises. Ainsi, au-delà des réunions de travail, il faut un peu de convivialité pour faciliter les rapports entre les chefs d’entreprises.

Z Les entreprises sont coordonnées à ce qu’elles réagissent toutes à la même vitesse.

Z Un esprit de partenariat fort et permanent guidera ces acteurs économiques du SYAL.

1.2. Mesures d’accompagnement

Bien qu’à caractéristique autonome, le système ait besoin de soutien surtout lors de son démarrage. En fait, les qualités de Bemahatazana s’avèrent insuffisantes pour un développement d’une telle ampleur, étant donnée la conjoncture économique de Madagascar en particulier du monde rural.

Grâce à la politique du gouvernement, le SYAL bénéficiera du concours et expertise des divers services d’appui au secteur rural dont l’agriculture, l’élevage, les eaux et forêts, environnement, aménagement du territoire, recherche scientifique. De plus plusieurs actions et programmes pourront apporter un soutien appréciable au SYAL.

- 61 - 1.2.1. Mise en place des infrastructures de base

Les infrastructures sont insuffisantes pour l’épanouissement des entreprises. Mais, compte tenu du programme gouvernemental, chaque commune bénéficiera prochainement d’un projet d’électrification et de branchement d’eau.

Plusieurs projets sont actuellement orientés dans la construction de barrages, d’écoles, de pistes, d’adduction d’eau… Nous notons le Fond d’Intervention pour le Développement (F.I.D.) qui est un projet financé par la Banque Mondial (BM).

1.2.2. Accompagnement du porteur avant la création

Actuellement, le PROJER se charge particulièrement des JER. Ils sont surtout assistés de près dans la phase de lancement de leurs entreprises pour qu’elles deviennent des entreprises leaders dans leurs domaines sur le territoire. Rappelons que les JER sont les entrepreneurs sur lesquels le SYAL sera construit.

Mis à part ce suivi et appui du PROJER, un tiers personne s’occupera à orienter chaque entreprise pour obtenir un SYAL. En effet, un tiers plus crédible, plus connaisseur en matière de SYAL, que les acteurs locaux aux yeux des entreprises sont plus aptes dans la gestion du système.

1.2.3. Appui de la collectivité locale et territoriale

La collectivité locale et territoriale (Commune, Fivondronana, Province) soutiendra le SYAL financièrement. Malgré le caractère autonome du SYAL, la pauvreté du milieu rural de Madagascar ne permettra pas un développement rapide et durable sans financement extérieur. Pour cela, le SYAL statuera en une association formelle pour faciliter l’arrivée des partenaires financiers.

Les collectivités locales et territoriales se chargent également de développer l’image de marque des produits du SYAL. Pour cela, l’administration locale doit représenter

- 62 - un ensemble de nouveau mode d’organisation territoriale et doit viser une conception moderne de conduite du changement et du management local. Il visera une mode de coordination entre les acteurs et les fonctions notamment les institutions les institutions décentralisées localement.

La collectivité locale doit procéder aux modalités suivantes : - la contractualisation - la coordination résiliaire - la démocratie participative La contractualisation suppose la mise en œuvre de politique contractuel par lequel l’Etat planifie et finalise leur relation avec différents partenaires notamment entre tout ce qui est public et le SYAL. Le contrat établit les responsabilités respectives des acteurs et organise les relations de coopération et précise les conditions de leurs interventions. Cela renforce les liens relatifs au proximité au niveau du territoire et permet la formalisation précise et stable des acteurs. La collectivité doit procéder en une coordination résiliaire. Ainsi, une politique de réseau de la commune sera mise en place. Les dispositifs pris doivent traduire, dans les fonctions institutionnelles, des préoccupations de proximité entre les décideurs et les citoyens. Donc, les programmes gouvernementaux s’orienteront vers les actions qui ont toujours été jugées nécessaire pour les habitants concernés.

1.2.4. Suivi et accompagnement des entreprises

La population de Bemahatazana a un faible niveau de vie ; les matériaux de production sont difficilement accessibles. Des institutions et des organismes sont alors indispensables pour assurer le soutien logistique et alimenter les réflexions des entreprises. Les soutiens se feront sans entrer dans la gestion interne du SYAL.

Le SYAL cherchera le soutien du Projet National de Recherche Agricole (PNRA). Cette relation permettra de renforcer les recherches entreprises au sein du SYAL. En fait, le PNRA a redémarré le système de recherche, il a instauré une recherche-développement en contact avec les producteurs. Il a renforcé les liens

- 63 - avec la vulgarisation et a amélioré la formation des chercheurs, l’organisation et la gestion du système.

Le SYAL doit également se mettre en relation avec les projets de développement existants dans la zone notamment le Projet Maïs Moyen-Ouest (PMMO). Le PMMO est financé par l’Union Européenne. Il est chargé d’une production semencière de haute qualité. Il dispose d’un centre semencier et d’une ferme semencière capable de fournir la zone en matériel végétal performant.

Le SYAL cultivera ses relations avec divers institutions de recherche tels que le FOFIFA ou l’association des chercheurs de l’université d’Antananarivo. Le SYAL est attentif à toute nouvelle technique que ce soit de production ou de gestion pour se développer et maintenir sa compétitivité.

Le système se mettra aussi en relation avec des institutions responsables des données statistiques tels que l’Institut National de la STATistique (INSTAT) et le ministère de la commerce. Ainsi, le SYAL cadrera ses produits selon la demande et l’offre tout en tenant compte de ses spécialités.

1.3. Schéma du SYAL autour de la filière maïs dans la commune de Bemahatazana

L’organisation du SYAL adaptée à la commune rurale de Bemahatazana est celle du système allemand. Ce réseau se manifeste à travers des relations hiérarchiques. Cette structure initiale du SYAL à Bemahatazana comme le montre le tableau n°18 permet d’avoir le contrôle du marché des inputs et des outputs. Elle permet également une meilleure coordination avec les institutions d’appui ainsi qu’une grande capacité de négociation avec les différents opérateurs liés à cette branche.

- 64 - Tableau n°18 : SYAL de Bemahatazana à son stade ini tial -Association SYAL Eléments regardant -Association des fournisseurs le fonctionnement -Association des producteurs Accompagnements du SYAL -Association des distributeurs -activité de soutien Fournisseurs -Organisme d’appui : technique, -semenciers ONG, projets de commercial et -fabricants de fumiers organiques développement financière -fournisseurs d’intrants -fabricants et réparateurs de matériels agricoles -Collectivité locale -conseil juridique Producteurs -Institutions financières -banque de données -prestataires de travaux du sol (banques, mutuelles de toutes ordres -services d’interventions (déparasitage, traitement d’épargne) de culture…) -activité de -prestataires de travaux manuels agricoles recherche et (battage, récolte…) développement ainsi -producteurs que de certification -éleveurs de qualité Industries transformateurs -activité de formation -Amidonnerie -Semoulerie -Autres

Distributeurs -entreprises de conditionnement -commerçants

Système de financement endogène -Investissement-crédit -tontine financière

Chapitre 2 : Etapes du SYAL à Bemahatazana

Dans ce chapitre, nous distinguerons deux étapes : Z le processus de mise en place ; et Z les objectifs de développement du SYAL.

- 65 - 2.1. Processus de mise en place du SYAL à Bemahatazana

La poursuite du processus du SYAL à Bemahatazana nécessite un tiers plus crédible que les acteurs locaux aux yeux des entreprises. Partant de la volonté des JER, on essaie d’intégrer au SYAL l’ensemble de la population de la commune pour atteindre une dimension assez grande. La grandeur du système invoque l’esprit de concurrence-coopération. Elle permet par conséquent au système de satisfaire le marché en quantité et en qualité. Le plan d’exécution du SYAL peut être réparti en deux phases. (i) La première phase consiste à créer les éléments de coordination : a) Attribuer des responsabilités spécifiques à chaque entreprise spécialisée Z Identifier les entreprises potentielles appropriées au SYAL dans la commune Z Visiter les entreprises Z Choisir et approuver Z Contacter les intéressés Z Former les entreprises choisies sur la notion de SYAL

b) Mettre en place des associations à travers la division de travail établie Z Former un comité d’organisation Z Etablir les associations

c) Mettre en place une structure interprofessionnelle pour créer les liens pour maintenir l’objectif du SYAL Z Etablir des critères de sélection Z Faire des publicité par postes Z Recevoir dossier et interviewer Z Sélectionner Z Former le staff

d) Réviser et clarifier les objectifs en tenant compte des avis de l’ensemble des membres du SYAL Z Organiser une réunion générale

- 66 - Z Réviser les objectifs Z Etablir le cadre logique

e) Bâtir des liens aux marchés Z Identifier et contacter les marchés potentiels Z Obtenir des contrats de production Z Fournir les informations aux producteurs

f) Bâtir des liens aux divers institutions Z Collectivité Z Organismes Non Gouvernementale (ONG) Z Projet de développement Z Institution de recherche et développement Z Organisme de crédits

Pour la population restante, l’intégration au SYAL se fera automatiquement grâce au succès de celui ci. On parle d’effet d’entraînement. L’effet d’entraînement impliquera le moyen ouest de Madagascar à s’intégrer dans le SYAL. L’étendue du SYAL s’élargira alors dans le temps.

(ii) La deuxième phase dépend des circonstances relatives aux marchés. Les investissements et les nouvelles spécialisations nécessaires au développement du système se feront au fur et à mesure des contraintes rencontrées. Ces mesures reflètent le caractère innovant du SYAL.

2.2. Objectifs de développement du SYAL dans le temps

L’objectif du SYAL est de faire de Bemahatazana la commune inégalable entant que fournisseur en maïs. Ces objectifs tiennent compte d’une possibilité d’élargissement du SYAL dans toute la région du moyen ouest de Madagascar. Les objectifs illustrés par le tableau suivant ne sont que provisoires. Les définitifs seront établis lors d’une réunion générale du SYAL.

- 67 - Tableau n°19 : Objectifs du SYAL autour de la filiè re maïs tenant compte d’une possibilité d’élargissement du SYAL dans toute la région du moyen ouest OBJECTIF Année 2 - Etre le fournisseur en maïs des industries agroalimentaires et des éleveurs de la province de Tananarive. Année 5 - Etre le fournisseur en maïs et en produits dérivés23 du maïs des industries agroalimentaires et des éleveurs de la province de Tananarive. Année 6 - Etre le fournisseur en maïs et en produits dérivés du maïs des industries agroalimentaires et des éleveurs de Madagascar. Année 8 - Etre le fournisseur en maïs et en produits dérivés du maïs des industries agroalimentaires et des éleveurs de l’Afrique de l’Est. Année 10 - Etre le fournisseur en maïs et en produits dérivés du maïs des industries agroalimentaires et des éleveurs de l’Afrique.

Chapitre 3 : Relations inter-entreprises dans le SYAL

Nous avons montré comment le SYAL est organisé. L’objectif de ce chapitre est de répondre aux questions suivantes : Z quelle genre de relations de coopération horizontales entretiennent-elles ? Z comment les commerçants participent-ils aux rapports inter-entreprises ?

3.1. Les acteurs

Le SYAL se soucie des relations sociales internes de la commune. Il ne peut aboutir à un développement économique sans une étroite collaboration entre les JER et le reste de la population locale. En effet, les installations des 8 promotions de Jeunes Entrepreneurs Agricoles (JEA) dans cette région du Moyen-Ouest ont été des échecs. La complicité qui devrait exister entre habitant d’une même commune a fait défaut dans la poursuite de l’objectif du projet. L’insécurité a mis les jeunes en faillite.

23 Les produits dérivés du maïs du SYAL sont issus des industries telles que l’amidonnerie et la semoulerie.

- 68 - La mauvaise procédure d’intégration de ces jeunes dans les milieux paysans en est la principale raison.

Ainsi, le SYAL sera composé des JER et de quelques paysans locaux intéressés au processus. Les membres seront alors répartis selon leur formation et leur savoir-faire respective. Les JER occuperont essentiellement les industries d’amont et d’aval à savoir : Z fournisseurs de semences ; Z industries des produits phytosanitaires ; Z les activités de collecte ; Z les industries utilisatrices en alimentation animale, amidonnerie et semoulerie ; et Z les éléments regardant le fonctionnement du SYAL.

D’autre part, la population locale ainsi que quelques JER seront chargés de la production proprement dite. Elle effectue alors les prestations de travaux du sol, les services d’intervention, les prestations de travaux manuels agricoles ainsi que l’élevage.

En effet, les JER ont plus de compétence sur les rapports extérieurs. Le domaine théorique et pratique de l’agriculture leur est familier. De plus, beaucoup d’entre eux ont suivi la formation en économie et gestion.

A part les membres du SYAL, les institutions d’accompagnement sont essentielles pour le développement du système. En effet, les biens publics, tels que le piste, l’adduction d’eau, l’électrification, l’école, le barrage… sont nécessaires. Ces biens publics coûtent chers. Le budget de la commune peut supporter une telle charge. De plus, Il est difficile de répartir les charges entre les membres du SYAL (bénéficiaires). En effet, une évaluation des rapports coût-avantage pour chaque entreprise résultante d’un projet est très subjective et comporte des asymétries d’information qui pourront entraîner des conflits au niveau du système.

- 69 - 3.2. Rapports verticaux entre petites entreprises

Le SYAL favorise les relations verticales entre les entreprises. Le système en question dispose d’un processus de production qui peut être fragmenté verticalement. Il est basé sur la spécialisation du processus de production et du produit. Ainsi, les coûts de production sont répartis le long de la chaîne de sous- traitance. Il y a un processus de consultation et d’interaction dans la chaîne de sous- traitance verticale en ce qui concerne les techniques et les spécifications du produit. L’échange de connaissances techniques aide au développement du SYAL.

La sous-traitance verticale suppose une division spécialisée du travail. Au stade de lancement du SYAL, le processus de spécialisation est encore à un stade initial. La prestation de services spécialisés étant à charge d’un nombre réduit d’entreprises notamment les JER. En effet, l’intégration des populations locales (autres que les JER) dans le SYAL nécessite un peu de temps. Toutefois, la performance du système accélérera cette coopération.

3.3. Complémentarité

Les plus grandes des entreprises jouent un rôle important dans les arrangements productifs. En effet, les observations à propos de la sous-traitance relationnelle au Japon et au sud d’Allemagne indiquent que les grandes entreprises jouent un rôle de leader. Elles tissent un réseau de sous-traitance de production avec des petites entreprises localisées dans la proximité.

Dans ce système, les grandes entreprises sont dirigées par les JER. Ainsi, les relations entre les entreprises supposent une chaîne de sous-traitance extensive entre notamment les producteurs, les fournisseurs et les distributeurs qui sont organisés par les entreprises-mères chargées : des activités de soutien technique, commercial et financière ; de conseil juridique ; de banque de données de tous ordres ; des activités de recherche et développement ainsi que de certification de qualité ; et des activités de formation.

- 70 - Le lien est plutôt basé sur une division fonctionnelle du travail entre les grandes et les petites entreprises. Ce rapport permet aux petites entreprises des non-JER et des JER d’avoir accès à un savoir-faire et à une technologie spécialisée, ainsi que d’autres avantages comme les gains financiers et techniques, la réduction des incertitudes concernant les débouchés ou les matières premières.

3.4. Rapports entre commerçants et producteurs

Les commerçants tiennent une grande place dans ce SYAL. Il faut les considérer comme le moteur du développement pour ce système. En effet, la commercialisation est actuellement le principal facteur de blocage du développement du monde rural de Bemahatazana. La performance des distributeurs détermine la quantité à produire et les types de produits à fournir.

Dans ce système le risque traditionnel d’exploitation disparaît. Contrairement aux collecteurs, les commerçants en question sont des entreprises membres du système. Ils sont soucieux du développement du système. En effet, le succès du SYAL implique la pérennisation de leur entreprise.

Le rapport entre producteurs et commerçants est une priorité pour le SYAL. Il encourage l’émergence de fournisseurs spécialisés et attire les marchés lointains. Ainsi, la performance de ce SYAL est expliquée par les liens que les commerçants ont établis entre eux et les marchés extérieurs (Tananarive, exportation,…). Le rôle des agents exportateurs est fondamental pour assurer la division de travail. Les interrelations entre les commerçants et les producteurs ne doivent pas être impersonnelles et hiérarchiques. Il doit y avoir des échanges d’informations et de savoir-faire. Sinon, le binôme mauvaise qualité/bas prix persistera sur les produits.

Les agents d’exportations jouent un rôle important dans l’insertion du SYAL dans le commerce international. Outre leur fonction commerciale, ils cadrent la qualité des produits et les délais de production. C’est aussi pour cela que la compétence des JER revêt une importance primordiale. La catégorie des agents d’exportation permet ainsi la compréhension de la manière et de la vitesse avec lesquelles le SYAL se

- 71 - développe. Une intense compétition doit exister entre les producteurs d’une part et entre les commerçants d’autre part. Cette rivalité locale pousse en avant les entreprises. Elle doit être d’autant plus forte que les barrières à l’entrée sont faibles. Elle permet également la stimulation de l’ingéniosité dans le design et la réduction des coûts de production.

Chapitre 4 : Risques d’un SYAL à Bemahatazana

Le SYAL à Bemahatazana connaît quelques risques. Nous noterons les impacts sur l’environnement, la disparité des mentalités, la forte migration et la possibilité d’une tension entre les membres du SYAL et le reste de la population locale.

4.1. Impacts sur l’environnement

Les impacts du SYAL sur l’environnement résultent de l’analyse spécifique des activités des membres. Nous pourrons les catégoriser en deux groupes : Z les activités directement liées aux pratiques agricoles : labours, défrichements de la végétation naturelle, les industries de transformation… Z les activités d’accompagnement : l’implantation des villages, l’augmentation de la population…

Le défrichement et la mise en culture des sols sur les plateaux et sur les plantes vont accélérer le phénomène d’érosion. La disparition du couvert végétal et la destruction progressive de la structure du sol constitue les causes essentielles de l’érosion. L’impact de cette érosion se fait ressentir au niveau de la perte de la fertilité et des chutes de rendement qui en découlent. Le défrichement et la mise en culture vont engendrer aussi un ruissellement de surface et une charge en sédiments plus élevée. Les mesures pour arrêter ce processus de dégradation des sols consistent dans le maintien de la fertilité et de rendements de ces sols par un ensemble de mesures anti-érosives et de gestion de la fertilité.

- 72 - L’implantation du SYAL va se traduire par une augmentation de la population et par une demande plus élevée en bois de construction et de bois de chauffe. Les boisements naturels des bas-fonds seront donc exploités pour satisfaire cette demande. Les moyens pour atténuer cet impact sont l’exploitation des boisements d’eucalyptus de la Ferme d’Etat Omby et les reboisements.

4.2. Disparité des mentalités

La mentalité est un facteur essentiel dans le fonctionnement du SYAL. La mentalité des JER est différente de la population locale initiale. En effet, 73,6% des JER sont pour la majorité des populations urbains. Cette situation pourrait avoir des impacts sur le rapport socioprofessionnel. Les JER sont actifs, responsables et soucieux de la rentabilité. Par contre, le reste de la population est plus passif. Peu soucieux de la rentabilité, ils se livrent souvent à l’autoconsommation.

Ainsi, une coopération entre les JER et le reste de la population pourrait entraîner à des désaccords. Les entreprises ne réagissent pas à la même vitesse. Ceci peut engendrer des blocages au niveau du processus de production. Même, la notion de concurrence-coopération qui régissent le SYAL aura des difficultés à surmonter ce problème. En effet, dans un processus de développement local l’éducation des bénéficiaires est la phase la plus importante, et aussi la plus difficile à réaliser. C’est pour cette raison que les critères de sélection des membres du système sont très importants.

4.3. Forte migration

Peu de malgaches ont un esprit entrepreneurial. Les Malgaches ont tendance à imiter les activités avoisinantes. Par conséquent, le succès de la commune entraînera une forte migration qui pourrait nuire au système s’il n’est pas encore assez solide.

- 73 - Normalement, la concurrence et la coopération au sein du SYAL servent de barrière aux opérateurs étrangers. Elles peuvent entraîner également l’élimination des entreprises membres à faible capacité, et sélectionner les immigrants. De plus, l’établissement de la coopération au sein du système nécessite un certain laps de temps.

La forte immigration réduit l’étendue de la surface cultivable. Pour cause d’absence de titres domaniaux, les terres de la population locale leurs seront retirées. Le plus important est la perte des points forts du SYAL tels que la confiance. En effet, un nombre trop important des membres effacera tous les modes de fonctionnement du SYAL.

Chapitre 5 : Perspectives

Dans ce chapitre, nous distinguerons : Z l’amélioration du niveau de vie de la population locale ; Z l’imitation des autres localités ; et Z l’amélioration de la balance commerciale de madagascar.

5.1. Amélioration du niveau de vie de la population locale de Bemahatazana

L’exploitation envisagée par ce SYAL se basera sur une agriculture intensive sur 71 006 ha environ pour atteindre 710 060 t si le SYAL opte pour un maïs de type pannar ou hybride à la phase de croissance du système. Cette quantité de production nécessite l’exploitation de 71006 ha, soit la totalité des surfaces cultivables non cultivées ajoutées des surfaces cultivées en maïs en 2001. Les investissements pour arriver à ce niveau d’exploitation se feront au fur et à mesure de l’évolution du SYAL compte tenu des facteurs de blocage auxquels il devra faire face. Le rendement escompté de 10 t/ha évoqué par le Centre Multiplicateur de Maïs (CMS) nécessite une culture intensive en maïs. A part la culture de maïs de type hybride ou pannar, le CMS tient compte dans ses prévisions l’utilisation de moyens fertilisants.

- 74 - Tableau n° 20 : Production de maïs hybride ou panna r au niveau du SYAL de Bemahatazana Production de maïs au stade de Production de maïs au stade de démarrage du SYAL croissance du SYAL Surface cultivée (∗) : 8 576 ha Surface cultivée (∗∗) : 71 006 ha Rendement (∗∗∗ ) : 10 t/ha Rendement : 10 t/ha Production du SYAL : 85 760 t Production du SYAL : 710 060 t Production avant SYAL : 16 000 t Production avant SYAL : 16 000 t Surplus : 69 760 t Surplus : 339 060 t ∗ Surface cultivée = surface cultivée en maïs en 2001 + surface possédée par les JER 8 576 ha = 8 000 ha + (12 ha x 48) ∗∗ Surface cultivée = surface cultivable – surface cultivée en produits autre que le maïs 71 006 ha = 75 000 ha – 3 994 ha

∗∗∗ rendement en maïs de type hybride et pannar estimé par le CMS dans la région du Moyen Ouest de Madagascar en utilisant de moyens fertilisants.

Cette hausse de la production de maïs a des impacts sur diverses dimensions touchant la commune à savoir : la dimension économique, sociale et politique. Les perspectives de niveau de vie de la population locale sont évoquées dans le tableau n° 21.

Tableau n°21 : Perspectives de niveau de vie suite à l’instauration du SYAL Dimension Dimension économique Monétaire Condition de vie Dimension sociale Dimension politique forme -augmentation de -accès à la santé -amélioration des -renforcement de la revenu -accès à une liens sociaux démocratie Niveau de vie -création d’emploi alimentation -participation aux d’accessibilité -accès à d’autres équilibrée décisions produits -accès au logement -existence de -capital humain -importance du -augmentation du capital physique suffisant capital social pouvoir Niveau de vie (terre, biens -augmentation des de potentialité durables) moyens -existence de d’expression capital financier -augmentation (épargne, crédit) d’information

- 75 - Le SYAL met en premier plan l’augmentation des revenus des petits agriculteurs par l’augmentation de la part des valeurs ajoutées restant sur l’exploitation pour contribuer à la réduction de la pauvreté à Bemahatazana ; Le SYAL améliore les modes d’alimentation et de nutrition des paysans. Par conséquent, il conduit au renforcement des économies paysannes.

A bemahatazana, le revenu par paysan est de l’ordre de 350 000 FMG par an, le SYAL permettra de dégager, au terme de la phase de réalisation du système, une marge nette plus de 14 millions de fmg par an par personne membre du SYAL. Le PROJER projète une marge nette de l’ensemble des JER au terme de la phase de réalisation du projet de 4 345 millions de fmg 24 par an soit 13 369 230 fmg 25 par an par JER. On estime que 10% des revenus du SYAL seront épargnés. Ces sommes permettront de réaliser les investissements dans le cadre de la consolidation des entreprises membres et du développement de nouvelles activités.

5.2. Imitation des autres localités

La mise en œuvre du SYAL est un acte pionnier. Sous l’effet du succès, le SYAL s’élargira dans toute la région du moyen ouest de Madagascar. Ce qui implique forcement une augmentation du marché. Ce SYAL est importante non seulement pour la commune, mais également à l’échelle nationale en ce sens que le succès de cette phase permettra de diffuser une approche nouvelle à la modernisation des activités agro-industrielles par l’émergence du SYAL. Son succès aura un effet d’entraînement par d’autres activités économiques dans d’autres zones rurales.

En effet, le SYAL permettra d’installer dans les zones rurales des agro-industries rurales. En outre, compte tenu des revenus relativement important que le SYAL engendre, les professions libérales vont se développer pour le plus grand bénéfice de la population locale.

24 Source : PROJER 25 13 369 230 = 4 345 000 000 / 325 où 325 : le nombre de JER installé dans le Moyen Ouest.

- 76 - A part le secteur agriculture, Madagascar possède d’autres activités motrices sur lesquelles on peut appliquer la technique de système productif localisé. Nous distinguons le secteur touristique et le secteur minier.

5.3. Amélioration de la balance commerciale de Madagascar

Le SYAL tient compte à la fois à la concordance de la politique interne et externe. Il écarte l’idée de dépendance financière du pays. L’apparition des industries agroalimentaires relative à un SYAL suppose une diversification des produits à l’exportation de Madagascar. Par conséquent, les systèmes amélioreront la situation extérieure de Madagascar par l’augmentation des recettes en devise. En outre, l’augmentation de la production améliorera le niveau de l’épargne intérieure. L’augmentation des recettes d’exportations et l’augmentation de l’épargne intérieure rectifieront le déséquilibre au niveau de la balance des paiements de Madagascar.

Le schéma n°5 expose cette suite logique de la situ ation macroéconomique du pays après l’intégration de la technique du SYAL dans la politique économique de Madagascar.

Schéma n°5 : Cercle vertueux résultant de l’adoptio n du SYAL dans la politique économique de Madagascar

Augmentation des recettes d’exportations

Amélioration de la balance commerciale de la balance des paiements Augmentation de la Augmentation de production l’épargne intérieure

Réduction de la Réduction de charge du service de l’endettement extérieur la dette

Le schéma n°5 nous montre que le SYAL est un moyen de rompre le cercle vicieux de la pauvreté.

- 77 - o

o o

Le SYAL autour de la filière maïs à Bemahatazana est cohérent avec le caractère paysan des exploitations pour ce qui est de l’échelle de production, de l’investissement et de la rentabilité. Il contribue à l’amélioration des modèles d’alimentation et de nutrition, et conduit au renforcement des économies paysannes, et par conséquent de l’économie nationale.

- 78 - CONCLUSION

La mauvaise gestion de la politique économique en milieu rural associé à l’inexistence de circuit commercial clair laisse subsister le monde rural dans la pauvreté. Une telle pauvreté a tendance à se pérenniser en affaiblissant autant la capacité de production que la capacité entrepreneuriale des paysans. De tels enchaînements rendent compte de la persistance du déséquilibre extérieur macro- économique de Madagascar. Celle-ci est caractérisée par le déficit chronique de la balance des paiement de madagascar.

Malgré sa pauvreté, Madagascar dispose de potentialité énorme dans le secteur de l’agriculture notamment dans la filière maïs. Les débouchés y sont très larges. La région du SADC accuse en effet un déficit de 3 000 tonnes en 2003. Ainsi, on pourrait citer la filière maïs comme un des moyens de résistance active à la mondialisation pour Madagascar. Madagascar doit se spécialiser dans divers domaine pour tirer profit de la mondialisation. Pour cela la technique la plus adaptée est le SYAL.

L'énoncé des facteurs nécessaires suggère que les SYAL ne sont pas facilement transposables ni reproductibles. Le mélange de facteurs culturels et géographiques a

- 79 - une importance certaine sur la réussite générale du modèle organisationnel, ce qui explique à la fois l'expansion du phénomène en Italie et certains échecs rencontrés dans d'autres pays. Le SYAL, jugé efficace dans de nombreux pays, entraîne un développement rapide des espaces et des pays qui l’accueillent. Le SYAL autour de la filière maïs résout les problèmes d’improductivité et d’organisation de la population locale de Bemahatazana. En effet, c’est une nouvelle organisation des paysans locaux qui leur permet d’augmenter et de retenir dans la zone les valeurs ajoutées.

Le présent écrit de recherche met en évidence l’aptitude de Bemahatazana à promouvoir un SYAL autour de la filière maïs. Cette démarche pourrait être prolongée en procédant à une analyse socio-économique d’autres localités de Madagascar.

A part le secteur de l’agriculture, il serait également préférable d’analyser le secteur tourisme et minier dans une optique de système productif localisé. Ainsi, nous pourrons mesurer l’importance du système productif localisé sur l’économie malgache.

Les recherches ont permis de dégager certain nombre de notions intéressantes présentant une plate forme de départ du moins utile sinon indispensable à une révision de la politique suivie par le gouvernement Malgache.

- 80 - ANNEXE n°1 Localisation géographique de la commune rurale de bemahatazana

- 81 - ANNEXE n°2 Déséquilibre extérieur de Madagascar

A/ Structure en valeur des principaux produits d’exportation de 1994 à 2000 (%) Rubrique 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 (0) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) Café vert 23,5 24,1 19,1 14,8 16,7 5,3 0,6 Vanille 16,6 10,4 3,9 4,3 3,0 3,9 3,3 Clous girofle 2,2 3,0 1,9 5,5 3,8 5,7 7,2 Poivre 0,7 0,8 1,1 0,5 0,2 0,8 0,2 Crevettes 13,6 14,9 14,7 3,6 7,1 26,9 1,8 Sucre 3,0 3,5 1,6 0,5 0,3 0,6 0,1 Viande 1,4 2,4 1,4 0,5 0,0 0,0 0,0 Cacao 0,6 1,0 0,8 0,3 0,8 0,4 0,0 Tissu de coton 3,2 3,0 3,6 7,9 14,4 9,9 5,4 Fibre sisal 0,8 1,7 1,6 0,9 0,6 0,7 0,3 Produits pétrolier 1,6 4,0 3,2 3,6 4,1 1,8 0,2 Chrome 1,5 3,3 12,5 4,0 3,8 1,0 1,1 Graphite 2,0 2,6 2,7 3,1 2,8 1,5 0,9 Essence girofle 0,8 1,5 1,5 2,3 1,6 1,5 0,9 Autres 28,5 23,7 30,2 48,2 40,8 40,0 77,9 Total exportation 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Coefficient de 43,1 39,4 41,4 52,0 47,6 50,1 78,5 concentration Source : Banque Centrale de Madagascar (BCM), Bulletin d’Information et Statistique, supplément Annuel 2001.(Antananarivo : BCM, 2001).

B/ Déficit chronique de la Balance Commerciale de Madagascar de 1991 à 2000 Exportations FOB Importations FOB Balance Commerciale Années (10 6 DTS) (10 6 DTS) (10 6 DTS) (0) (1) (2) (3) 1991 243,9 321,7 -77,8 1992 230,1 330,3 -100,2 1993 237,9 365,0 -127,1 1994 312,4 381,0 -68,6 1995 331,8 414,0 -82,2 1996 360,4 444,0 -83,6 1997 366,8 495,6 -128,8 1998 382,6 495,5 -112,9 1999 448,4 550,2 -101,8 2000 517,5 697,3 -179,8 FOB: Free On Board DTS: Droits de Tirage Spéciaux Source : Banque Centrale de Madagascar (BCM), Bulletin d’Information et Statistique, supplément Annuel 2001. (Antananarivo : BCM, 2001), p 42.

- 82 - C/ Concentration des Importations de Madagascar au niveau des intrants Matières Produits de Alimentation Energie Equipements Premières Consommation Années 10 9 FMG 10 9 FMG 10 9 FMG 10 9 FMG 10 9 FMG C*(%) (0) (1) (2) (3) (4) (5) (6) 1991 8,3 16,5 38,2 20,9 24,4 52,4 1992 10,9 17,1 28,4 22,2 32,4 51,4 1993 13,0 18,0 29,9 24,2 27,9 50,8 1994 12,8 16,1 28,7 22,9 19,5 46,4 1995 12,2 14,8 25,9 28,0 19,2 46,8 1996 9,5 13,0 32,3 23,9 21,3 48,2 1997 10,2 3,5 31,1 29,3 25,9 51,1 1998 9,3 9,5 29,3 28,2 23,8 48,9 1999 10,1 23,8 27,1 19,5 19,5 46,5 2000 10,5 29,0 22,8 22,2 15,4 47,0 *C : coefficient de concentration Source : Banque Centrale de Madagascar (BCM), Bulletin d’Information et Statistique, supplément Annuel 2001. (Antananarivo : BCM, 2001), p 48.

Le coefficient de Concentration des importations noté C est défini par la formule: 1 2/ F C X S 2 V C =100 × G D i T W B E X U HG i XW où Xi : la valeur des importations d'un groupe de produits au cours de la période de référence ; et X : la valeur totale des importations au cours de la même période.

- 83 - D/ Impact de la Variation des Termes de l’Echange de 1991-2000 Gain (+) ou Perte Exportation Effet du TE (-) Annuel Année Ip(X)* Ip(M)** TE*** (10 6DTS) (10 6DTS) (10 6DTS) (0) (1) (2) (3) (4) (5) (6) 1991 315,7 468,7 67,3 243,9 -79,6 - 1992 329,0 498,4 66,0 230,1 -78,2 1,4 1993 333,9 499,5 68,0 237,1 -78,6 -0,4 1994 617,6 851,1 72,5 312,9 -85,8 -7,2 1995 969,0 1308,5 74,1 370,1 -96,2 -10,4 1996 945,9 1241,0 76,2 360,4 -85,7 10,5 1997 1164,0 1494,1 77,9 366,7 -81,0 4,7 1998 1348,6 1569,3 85,0 382,6 -57,3 23,7 1999 1485,8 1876,6 79,2 425,9 -88,5 -31,2 2000 1816,8 21177,8 83,4 622,9 -103,4 -14,9 Base 100 = 1984 * Ip(X) : Indice des prix à l’exportation ** Ip(M) : Indice des prix à l’importation TE: Terme de l’échange (3) = [(1) x 100] / (2) (5) = {[(1) / (2)] – 1} x (4) (6) t+1 = (5) t+1 – (5) t ; où t : année Source : Banque Centrale de Madagascar (BCM), Bulletin d’Information et Statistique, supplément Annuel 2001.(Antananarivo : BCM, 2001), p 44.

E/ Evolution Comparative de la Variation Annuelle du Déficit Courant Rapporté au PIB et Taux de Croissance Economique de 1991 à 2000 (%) Année 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 (0) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) VABC/PIB* -9,4 -7,4 -7,8 -9,5 -9,7 -6,2 -5,6 -7,5 -5,4 -7,2 TC PIB** -6,3 1,2 2,1 0,0 1,7 2,1 3,7 3,9 4,7 4,8 * VABC/PIB : Variation annuelle du déficit courant rapporté au PIB. ** TC PIB : Taux de Croissance du Produit Intérieur Brut.

Source : Secrétariat Permanent à la Prévision Macro-économique (SPPM), Balance des Paiements (Antananarivo : SPPM, 2000), p 4.

- 84 - ANNEXE n° 3 Surfaces cultivables non cultivées de quelques régions producteurs de maïs

Région Superficie cultivable Superficie cultivée Pourcentage (%) (1) en hectare (2) en hectare(3) (4) = (3)/(2) - Itasy 172 709 77 785 45,04 - Vakinankaratra 344 011 197 045 57,28 - Menabe 404 300 60 000 14,84 Source :

- 85 - ANNEXE n° 4 Prix moyens du maïs sur le marchés de Tananarive en Fmg/kg

Année 1997 1998 1999 2000 Maïs grain 1 133 955 1 043 1 703 Maïs pilé 1 475 1 461 1 622 2 043 Source : Ministère de l’agriculture. Annuaire des statistiques agricoles 2000

- 86 - ANNEXE n° 5 Statistique annuelle des importations de Madagascar par pays d’origine

POIDS NET ( Kg ) ORIGINE MAIS ANNEE 1 995 1 996 1 997 1 998

France semence 2 500,00 150,00 6,00 94,00 autres 3 024,00 4 076,00 - - sous-total 5 524,00 4 226,00 6,00 94,00

ZIMBABWE semence - - 5 000,00 - autres - - - - sous-total - - 5 000,00 -

AUSTRALIE semence - - - - autres - - - sous-total - - - -

AFRIQUE DU SUD semence 27 500,00 7 000,00 - - autres 500,00 15 128,00 - - sous-total 28 000,00 22 128,00 - -

PAYS "CEE" semence 218,00 - autres 72,00 - sous-total - - 290,00 -

Canada semence - - autres 1 425,00 - sous-total - - 1 425,00 -

Italie semence - - autres - 800 000,00 sous-total - - - 800 000,00

MAURICE semence - - autres - 517,00 sous-total - - - 517,00

Belgique semence - - autres - 93,00 sous-total - - - 93,00

EMIRATS semence - - - - autres - - - - sous-total - - - - TOTAL 33 524,00 26 354,00 6 721,00 800 704,00

- 87 - POIDS NET ( Kg ) ORIGINE MAIS ANNEE 1 999 2 000 2 001 2 002

France semence 4,00 1,00 2,00 - autres - - 1 000 000,00 71,00 sous-total 4,00 1,00 1 000 002,00 71,00

ZIMBABWE semence 25,00 - - - autres - - - - sous-total 25,00 - - -

AUSTRALIE semence - - - - autres - 849,00 - - sous-total - 849,00 - -

AFRIQUE DU SUD semence - - 5 000,00 - autres 621 540,00 500 000,00 707 817,00 - sous-total 621 540,00 500 000,00 712 817,00 -

PAYS "CEE" semence - - - - autres - - - - sous-total - - - -

Canada semence - - - - autres - - - - sous-total - - - -

Italie semence - - - - autres - - - - sous-total - - - -

MAURICE semence autres sous-total - - - -

Belgique semence autres sous-total - - - -

EMIRATS semence - - - - autres - - - 519,00 sous-total - - - 519,00 TOTAL 621 569,00 500 850,00 1 712 819,00 590,00 Source : Institut National de la STATistique (INSTAT) Anosy, Service Commerce extérieur.

- 88 - ANNEXE n° 6 Statistique annuelle des exportations de Madagascar par pays destinataire

POIDS NET ( Kg ) DESTINATION MAIS ANNEE 1 995 1 996 1 997 1 998

COMORES semence - 100,00 340,00 - autres 3 340,00 129 430,00 15 961,00 6 827,00 sous-total 3 340,00 129 530,00 16 301,00 6 827,00

France semence - - - - autres - 13,00 - 77,00 sous-total - 13,00 - 77,00

MADAGASCAR semence 2,00 - - - autres - - - - sous-total 2,00 - - -

REUNION semence - 115 000,00 - - autres 4 397 295,00 18 492 416,00 8 383 905,00 670 599,00 sous-total 4 397 295,00 18 607 416,00 8 383 905,00 670 599,00

SUISSE semence - - - - autres 2 300 000,00 - - - sous-total 2 300 000,00 - - -

AFRIQUE DU SUD semence - - - - autres - - - - sous-total - - - -

MAURICE semence - - - - autres - - - - sous-total - - - -

SEYCHELLES semence - - - - autres - 900 000,00 850 000,00 - sous-total - 900 000,00 850 000,00 - TOTAL 6 700 637,00 19 636 959,00 9 250 206,00 677 503,00

- 89 - POIDS NET ( Kg ) DESTINATION MAIS ANNEE 1 999 2 000 2 001 2 002

COMORES semence - 245,00 - - autres 345,00 146,00 1 811,00 394 898,00 sous-total 345,00 391,00 1 811,00 394 898,00

France semence 6,00 - - - autres 797,00 1 414,00 - - sous-total 803,00 1 414,00 - -

MADAGASCAR semence - - - - autres - 22 000,00 - - sous-total - 22 000,00 - -

REUNION semence - - - - autres 20 000,00 1 205 000,00 502 250,00 210 000,00 sous-total 20 000,00 1 205 000,00 502 250,00 210 000,00

SUISSE semence - - - autres 1 500 000,00 500 000,00 - - sous-total 1 500 000,00 500 000,00 - -

AFRIQUE DU SUD semence 3 486,00 - - - autres - - - - sous-total 3 486,00 - - -

MAURICE semence - - - - autres - - 3 240,00 100 800,00 sous-total - - 3 240,00 100 800,00

SEYCHELLES semence - - - - autres - 1 000 000,00 2 500 000,00 4 260 000,00 sous-total - 1 000 000,00 2 500 000,00 4 260 000,00 TOTAL 1 524 634,00 2 728 805,00 3 007 301,00 4 965 698,00 Source : Institut National de la STATistique (INSTAT) Anosy, Service Commerce extérieur.

- 90 - ANNEXE n° 7 Questionnaire

1- Sexe : Masculin !_ ! Feminin !_ ! 2- Age : 20 ≤ X ≤ 25 !_ ! 26 ≤ X ≤ 30 !_ ! 31 ≤ X ≤ 35 !_ ! 36 ≤ X !_ ! 3- Association AJEDR !_ ! MAHOMBY !_ ! AJORA !_ ! Non associé !_ ! 4- Provenance Haute terre !_ ! Province côtière !_ ! 5- Diplômes Spécialisées en agriculture (ingénieurs, techniciens , autres) !_ ! Gestion, économie, droit !_ ! Mécanique et polytechnique !_ ! Baccalauréat !_ ! Autres !_ ! 6- Formations Spécialisées en agriculture (ingénieurs, techniciens , autres) !_ ! Gestion, économie, droit !_ ! Mécanique et polytechnique !_ ! Autres !_ ! Aucune !_ ! 7- Profession antérieure Spécialisées en agriculture (ingénieurs, techniciens , autres) !_ ! Gestion, économie, droit !_ !

- 91 - Mécanique et polytechnique !_ ! Autres !_ ! Aucune !_ ! 8- Quelle activité voulez-vous exercer ? culture de soja !_ ! culture de maïs !_ ! culture de riz !_ ! culture de manioc !_ ! culture de voanjobory !_ ! élevage porcin !_ ! élevage bovin !_ ! élevage de volailles !_ ! 9- La division de travail est-elle pour vous essentielle ? oui !_ ! non !_ ! pas d’idée !_ ! 10- Aimeriez-vous que la commune de Bemahatazana se spécialise dans une filière déterminée ? oui !_ ! non !_ ! pas d’idée !_ !

- 92 - ANNEXE n° 8 Modules des Jeunes entrepreneurs Ruraux lors de leur formation

Z Modules de base : 1. Elément de base de l’exploitation agricole : a)-foncier ; éléments de topographie ; terrassement, aménagement, assainissement ; délimitation des parcelles, constitution de sols, détermination précise des surfaces et des pentes ; plans de masse ; aménagement de bas-fonds et de pentes. b)-bâtiment ; confection et utilisation de matériaux de construction traditionnels et modernes ; construction et agencement de bâtiment. c)-machinisme agricole ; types de matériels agricoles ; utilisation pratique et entretien ; dépenses d’utilisation, coûts, gestion .

2. Production végétale – Généralités : élément de biologie végétale données agro-météorologique ; caractéristiques du sol ; fertilisation ; calendrier culturaux ; préparation des sols ; rotation et assolement ; opérations culturales en cultures pluviales et irriguées ; protection des végétaux ; matériel végétal (variétés, caractéristiques, performances).

3. Production végétale – Application : a)-présentation des principales spéculations à entreprendre :

- 93 - riziculture pluviale ; riziculture irriguée ; système de riziculture intensive ; céréales (maïs) ; légumineuses (voanjobory et arachide) ; tubercules (manioc) ; cultures maraîchères ; cultures fruitières ; cultures de rente.

b)-Lecture et interprétation des fiches technico-économiques appréciation de la cohérence et de la faisabilité des programme de production ; disponibilité des intrants, de main d’œuvres et de matériel. c)-Opération post-récolte : traitements physiques et chimiques ; conditionnement ; stockage ; transport ; intermédiaires commerciaux ; distribution et commercilaisation.

4. Gestion de la fertilité des sols : agroforesterie ; installation sur le terrain ; aménagement des têtes de vallon ; diversification des cultures ; gestion de la couverture ; caractéristique et développement des systèmes d’exploitation.

5. technique de production de plants, forestiers et techniques de plantation: pépinières et techniques de production des plants forestiers et fruitiers ; technique de plantation ;

- 94 - gestion des boisement.

6. Productions animales – Généralités : éléments de biologie animale ; caractéristique anatomique et physiologique ; hygiène, prévention des maladies et soins ; rationnement et alimentation ; fabrication des provendes ; bâtiment d’élevage.

7. Productions animales – Application : conduite d’un élevage bovin ; conduite d’un élevage porcin ; conduite d’un élevage avicole ; pisciculture et production d’alevins ; rizipisciculture.

8. Organisation et gestion : a)-Exploitation agricole : spécificité des actions agricoles ; facteurs de production agricole. b)-Fiches technico-économiques par spéculation : marges brutes ; besoin de financement ; comptabilité agricole ; gestion financière ; organisation de l’exploitation ; crédit agricole (mutualiste bancaire …) ; étude prévisionnelle d’installation.

9. Organisation professionnelle : animation de groupe ; constitution et fonctionnement d’associations ;

- 95 - connaissance des réseaux professionnels agricoles ; intérêt de participation à ces réseaux ; relation avec le paysannat ; Effort de dynamisation du secteur rural.

10. Stages et visites

Z Modules à la carte :D’autres modules à la carte seront à prévoir pour les catégories de stagiaires intéressés par l’exploitation d’autres activités de types agro-services, et susceptibles de les intéresser. 1. Activités para-agricoles : prestation de sciences mécanisées ; prestation de sciences agricoles et vétérinaires ; fournitures d’intrant ; fourniture de matériel végétal et animal ; préparation et transformation des produits ; organisation des filières agro-industrielles ; transport ; stockage ; fabrication et réparation de matériel agricole.

2. Activités extra-agricoles : cabinet médical ; création de centre de scolarisation ; garage ; animations sportives et culturelles.

- 96 - ANNEXE n° 9 Population par classe d’âge en 2001

âge 0-1 1-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-64 +64 effectif 609 1 918 2 312 2 150 2 322 1 552 6 749 495 Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

- 97 - ANNEXE n° 10 Décès et naissance

1994 1995 1996 1997 1998 -Décès 169 173 223 156 115 -Naissance 435 421 447 523 442 Source : Monographie Commune Rurale Bemahatazana Province : Antananarivo - Fivondronana : Tsiroanomandidy

- 98 - ANNEXE n° 11 Caractéristiques des Jeunes Entrepreneurs Ruraux (JER)

SEXE Fréquence Pourcentage Masculin 34 70,8 Féminin 14 29,2 TOTAL 48 100,0

AGE Fréquence Pourcentage 20 à 25 3 6,3 26 à30 16 33,3 31 à 35 17 35,4 36 et plus 12 25,0 TOTAL 48 100,0

PROVENANCE Fréquence Pourcentage

Haute terre 43 89,6 Province côtière 5 10,4 TOTAL 48 100,0

DIPLÔME Fréquence Pourcentage Spécialisé en agriculture 10 20,8 Gestion, économie, droit 11 22,9 Mécanique, polytechnique 4 8,3 Baccalauréat 21 43,8 Autres 2 4,2 TOTAL 48 100,0

FORMATION Fréquence Pourcentage Agriculture 8 16,7 Gestion, économie, droit 11 22,9 Mécanique, polytechnique 3 6,3 Autres 7 14,6 Aucune 19 39,6 TOTAL 48 100,0

PROFESSION Fréquence Pourcentage ANTERIEURE Agricultu re 17 35,4 Gestion, économie, droit 8 16,7 Autres 7 14,6 Aucune 16 33,3 TOTAL 48 100,0 Source : Enquête au niveau des JER

- 99 - ANNEXE n° 12 Quelques produits contenants du maïs ou ses dérivés

Produits alimentaires Produits non alimentaires - corn flakes - papier - polenta - carton ondulé - biscuits apéritif - solvant - barres céréales - éthanol - petits pots bébé - dentifrice - confiture - shampooing - crèmes glacées - déodorant - compote - glucose - biscuits - plastique - bière - placoplâtre - whisky - béton, tuiles - gin - gouache - cola - colle - crèmes - fibres textiles - potage en sachets - acides organiques - pop corn - pâte à modeler - maïs doux - aspirine - maïs cornichon - sirop pectoral - bonbons - sorbitol - chewing-gum au xylitol - mousse à raser - huile - crème lustrante - margarine - produits d'entretien - tortilla chips - détergents

- 100 - ANNEXE n° 14 Semoulerie : activité de transformation envisageable

Le but de la semoulerie est de séparer les composants du grain en sous-produits les plus purs possibles.

Schéma : Processus

Dans une semoulerie, la séparation des composants se fait par voie sèche. Elle est uniquement mécanique. Dans une première étape, de la vapeur d’eau est injectée dans la masse du gain pour produire un gonflement différentiel entre l’albumen et le germe, et augmenter la souplesse du germe et des enveloppes. Le grain est ensuite soumis à des chocs dans un dégermeur pour séparer le germe et les enveloppes, ce qui a pour conséquence de casser l’albumen en plusieurs morceaux (ou « gritz »). Il est souhaitable d’avoir des morceaux d’albumen les plus gros possibles à la sortie du dégermeur. Ensuite, les différentes fractions sont séparées en utilisant des tables de gravité et des tamis. Les morceaux d’albumen peuvent être réduits à une taille souhaitée par passage entre des rouleaux.

Outre les enveloppes et le germe, les particules d’albumen sont classées en fonction de leur taille. Les hominy ont un diamètre supérieur à 3,0 mm et sont utilisées dans l’industrie des corn-flakes. Les gritz, suivant leur taille, peuvent être utilisés dans la

- 101 - fabrication de produits alimentaires (1,0 et 2,5 mm), ou comme source d’alcool dans les distilleries et en brasserie (0,3 et 1,4 mm). Les semoules (0,3 et 0,9 mm) sont utilisées pour les fabrications de « snakes », biscuits et autres produits alimentaires. Les farines aussi (diamètre inférieur à 0;30 mm) sont exploitées pour l’alimentation.

Caractéristiques du grain de maïs souhaitables :

Z Un pourcentage élevé d’albumen vitreux. Le développement d’hybrides commerciaux de type denté ne correspond pas à l’attente des semouliers. La vitrosité des grains est la principale caractéristique recherchée pour la transformation semoulerie. Les hybrides cornés seraient les meilleurs.

Z Un poids spécifique élevé.

Z Un péricarpe et un germe faciles à enlever.

Z De gros grains ronds. Ce type de grains permet de casser l’albumen en seulement quelques gros morceaux. La sphéricité est un des critères qui peut être retenu pour apprécier le rendement en semoule.

Z Une taille et une forme de grains homogènes. Comme pour l’amidonnerie, ces critères facilitent le réglage des équipements.

Z Une faible teneur en cendres. Cette caractéristique est en effet bien corrélée à la teneur en lipide des semoules. Aussi une teneur en cendres basse correspond à un rendement en semoule élevé.

Z Un albumen présentant le moins de fissures possibles. Les fissures réduisent la résistance mécanique de l’albumen et favorisent la formation de particules de taille réduite.

- 102 - Z Un pourcentage faible de grains cassés et d’impuretés. Le maïs pouvant être repris une quinzaine de fois entre la récolte et la première étape de transformation en semoulerie, il faudra rechercher les variétés dont la rafle n’a pas tendance à se briser en petits morceaux (pour éviter les impuretés) et dont les grains sont peu sensibles à la casse. Les grains cornés, s’ils sont correctement séchés, sembleraient présenter cette dernière caractéristique, grâce à leur dureté.

Z Un faible niveau de toxines. Il devient nécessaire de prendre en compte la résistance variétale aux attaques fongiques.

Débouchés de la semoulerie de maïs dans l’Union Européenne

IAA : Industrie Agro-Alimentaire

- 103 - ANNEXE n° 15 Débouchés du maïs en France

A/ Débouchés alimentaires du maïs grain en France

B/ Débouchés non-alimentaires du maïs grain en France

- 104 - BIBLIOGRAPHIE

Amousssouga Fulbert Gero. “Financement local du développement ». Année académique 2002 – 2003.

Banque Centrale de Madagascar (BCM). « Bulletin d’Information et Statistique, supplément Annuel 2001 ».(Antananarivo : BCM, 2001).

Brenner Carlienne. « La biotechnologie et l’agriculture des pays en développement : le cas du maïs ». Paris : OCDE 1991.

Courlet. Claude. « Les grands oubliés du développement économique ». L’Harmattan. Décembre, 2001.

Commune rurale de Bemahatazana. « Monographie Commune rurale de Bemahatazana 1999 ».

Commune rurale de Bemahatazana. « Monographie Commune rurale de Bemahatazana 2001 » .

DINIKA Internationale, SCET-TUNISIE, Direction de l’agriculture, direction du Projet national Maïs (PNM) . « Rapport d’étude de la filière Maïs à Madagascar » . Antananarivo 2001.

Gouvernement malgache, Service de coopération et d’action culturelle, Ambassade de France à madagascar. « Monographie - Commune rurale Bemahatazana – Province Antananarivo, Fivondronana : Tsiroanomandidy ». Juin 2000.

Institut National de la STATistique (INSTAT), Service de la statistique et des information géographique. « Statistique Agricole » . Annuaire 2001.

Ministère du commerce. « Rapport sur la filière maïs » . Année 1995

Programme Maïs Moyen Ouest (PMMO). « Catalogue de vente 1998 » .

- 105 - Projet Jeunes Entrepreneur Ruraux (PROJER). « Accord de prêt entre la république de Madagascar et le Fonds Africain de Développement » . PROJER, 1997.

Projet Jeunes Entrepreneur Ruraux (PROJER). « Rapport sur le Projet Jeunes Entrepreneur Ruraux (PROJER) » . PROJER, 1998.

Randrianjanaka M. « Viabilité de la balance des paiements de Madagascar de 1991 à 2001 » . Septembre 2002.

République de Madagascar. « Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) », Mise à jour Juillet 2003.

Secrétariat Permanent à la Prévision Macro-économique (SPPM). « Balance des Paiements » (Antananarivo : SPPM, 2000).

http://www.instat.mg http://www.fr-it.com/francital/districtitfr.html http://www.crises.uqam.ca/9601D.htm

- 106 - NOM ET PRENOMS : RANDRIANJANAKA Mamonjisoa Andriniaina Titre du mémoire : Aptitude de la commune rurale de Bemahatazana à promouvoir un système agroalimentaire localisé autour de la filière maïs Nombre de pages : 106 Nombre de tableaux : 21 Nombre de schémas : 05 Nombre de graphes : 03

Le Système agroalimentaire localisé est une forme de développement local à travers la spécialisation. Il assure au territoire et au pays qui l’accueillent un développement rapide. La possibilité d’application de cette politique de développement est illustrée par l’aptitude de la commune rurale de Bemahatazana à promouvoir un système agroalimentaire localisé autour de la filière maïs. En plus des critères communs de mise en œuvre d’un SYAL, celui à Bemahatazana est établi selon les caractéristiques des facteurs de production propre à la commune. En effet, les SYAL ne sont pas transposables ni reproductibles. Le mélange de facteurs culturels et géographiques a une importance certaine sur la réussite générale du modèle organisationnel. Le SYAL de Bemahatazana a besoin de soutiens de divers institutions pour se développer. La promotion de ce modèle de développement local permettra de lutter contre la pauvreté, en particulier dans le monde rural.

Mots clés : développement local, commune de Bemahatazana, lutte contre la pauvreté, mondialisation, spécialisation, système agroalimentaire localisé, système productif localisé.

Encadreur académique : Monsieur RAMIARAMANANA Jeannot Encadreur professionnel : Monsieur ANDRIAMIHAJA Patrick Directeur régional du développement rural de la région de Bongolava

Adresse de l’auteur : Lot VD 30 Amparibe Antananarivo 101 E-mail : [email protected]