Cahiers D'ethnomusicologie, 6
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Cahiers d’ethnomusicologie Anciennement Cahiers de musiques traditionnelles 6 | 1993 Polyphonies Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/1369 ISSN : 2235-7688 Éditeur ADEM - Ateliers d’ethnomusicologie Édition imprimée Date de publication : 31 octobre 1993 ISBN : 2-8257-0485-7 ISSN : 1662-372X Référence électronique Cahiers d’ethnomusicologie, 6 | 1993, « Polyphonies » [En ligne], mis en ligne le 18 octobre 2011, consulté le 06 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/1369 Ce document a été généré automatiquement le 6 mai 2019. Tous droits réservés 1 Aujourd'hui plus que jamais, l'intensification des échanges culturels donne accès aux musiques du monde entier. Le disque, le film, le concert et le livre permettent d'apprécier les expressions musicales des civilisations les plus diverses et les plus méconnues. Afin d'approfondir l'approche de ces différences, les Cahiers de musiques traditionnelles offrent à leurs lecteurs une tribune ethnomusicologique francophone annuelle, dont chaque numéro est centré sur un dossier réunissant des auteurs d'horizons différents. Les précédents numéros ont ainsi traité des thèmes suivants: De bouche à oreille (1/1988), Instrumental (2/1989), Musique et pouvoirs (3/1990), Voix (4/1991) et Musiques rituelles ( 5/1992). Ces dossiers sont toujours complétés par des rubriques d'intérêt général, entretiens, portraits et comptes rendus. Le thème des polyphoniesoffre matière à maintes réflexions, d'ordre non seulement technique et analytique, mais aussi social et ethnographique, voire cosmologique, tant la structuration d'une pensée musicale — individuelle ou collective — répond à une conception de la place de l'être humain dans la société et dans le monde. Une opinion courante répartit l'ensemble du domaine musical en deux grandes catégories: les monodies et les polyphonies. Une telle division est évidemment trop sommaire, compte tenu de l'immense diversité des faits musicaux observables. Le domaine polyphonique regroupe ainsi une quantité de procédés, purement vocaux, exclusivement instrumentaux ou résultant d'une combinaison des deux. L'hétérophonie, le tuilage, la diaphonie, la diphonie, le hoquet, l'organum, le contrepoint ou encore l'harmonie selon le système classique occidental: chaque manière d'organiser l'espace polyphonique et d'en combiner les parties dépend des goûts et des aptitudes propres à une société donnée et à une époque de son histoire. Le panorama offert par ce Cahier permettra de mesurer l'ampleur de ce phénomène, tout en faisant état des principaux axes de recherche contemporains qui le concernent. Cahiers d’ethnomusicologie, 6 | 1993 2 SOMMAIRE Polyphonies Stratification polyphonique dans les musiques d’Asie du sud-est Ki Mantle Hood La polyphonie dans la musique japonaise Rokudan, par exemple Andreas Gutzwiller Dialogie musicale Izaly Zemtsovsky Une perspective historique sur la polyphonie géorgienne Susanne Ziegler Monophonie, hétérophonie et poly(?)phonie dans le jeu du violon traditionnel en Pologne Ewa Dahlig L’accompagnement harmonique dans la musique paysanne roumaine Speranţa Rǎdulescu En accord Polyphonies de Sardaigne : quatre voix qui n’en font qu’une Bernard Lortat-Jacob Quelques aspects du chant polyphonique traditionnel en Calabre Antonello Ricci Polyphonies médiévales et tradition orale Christian Meyer Enchevêtrement de voies Au carrefour de la polyphonie et des musiques improvisées contemporaines Jacques Siron Les rêveurs de la forêt Polyphonies des Pygmées Efe de l’Ituri (Zaïre) Didier Demolin Formes de polyphonie dans la musique instrumentale des Indiens Cuna d’Arquía (Colombie) Bernard J. Broere Quelques aspects des polyphonies instrumentales tule des Asurini du Moyen-Xingu Jean-Pierre Estival Entretiens Une voix multiple Entretien avec Simha Arom Serge Pahaut, Simha Arom et Christian Meyer La nouvelle génération des griots Entretien avec Bassi Kouyaté Bassi Kouyaté et Vincent Zanetti Cahiers d’ethnomusicologie, 6 | 1993 3 Comptes rendus Livres Simha AROM & Christian MEYER (éds). Les polyphonies populaires russes Textes réunis et traduits par Anne-Hélène Trottier. Paris : Éditions Créaphis (Collection « Rencontres à Royaumont »), 1993. 176 p. Peter Crowe Francesco GIANNATTASIO. Il concetto di musica. Contributi e prospettive della ricerca etnomusicologica Roma : La Nuova Italia Scientifica, 1992. 310 p. Marcello Sorce Keller Jacob Wainwright LOVE. Samoan Variations/Jürg WASSMANN. The Song to the Flying Fox Peter Crowe François PICARD. La musique chinoise Paris : Minerve, 1991. 215 p. Pierre-Yves Haab Adama DRAMÉ & Arlette SENN-BORLOZ. Jéliya. Ếtre griot et musicien aujourd’hui Paris : L’Harmattan, 1992. 366 p. Laurent Aubert Paola Elisabetta SIMEONI et Roberta TUCCI (éd.). La collezione degli strumenti musicali/Museo Nazionale delle Arti et Tradizioni Popolari, Roma Roma : Libreria dello Stato, 1991. 502 p. Francesco Giannattasio Sylvie BOLLE-ZEMP. Le réenchantement de la montagne. Aspects du folklore musical en Haute-Gruyère Genève : Georg, 1992. 203 p. Isabelle Schulte-Tenckhoff John BAILY, David HUGHES, Carole PEGG & Richard WIDDESS, eds. British Journal of Ethnomusicology, vol. 1 London: International Council for Traditional Music, UK Chapter, c/o Centre of Music Studies, School of Oriental and African Studies, 1992. 162 p. Laurent Aubert Disques Nouveautés et rééditions africaines et créoles chez OCORA Guinée. Récits et épopées Enregistrements : Les Films du Village, Patrick Larue ; production et texte : Daniela Langer. Paris, 1992 Vincent Zanetti Cahiers d’ethnomusicologie, 6 | 1993 4 Ouganda. Aux sources du Nil Enregistrements : Patrick Marguerite ; textes et production : Caroline Bourgine. Paris, 1992 Vincent Zanetti Sierra Leone. Musiques traditionnelles Enregistrements, textes et photographies : Jean Jenkins. Paris, 1992 Vincent Zanetti Congo. Cérémonie du Bobé Enregistrements : Georges Arrigoni ; textes et production : Caroline Bourgine. Paris, 1991 Vincent Zanetti Guadeloupe. Le Gwoka – Soirée lèwoz à Jabrun/ Guadeloupe. Le Gwoka – Soirée lèwoz à Cacao Enregistrement: Olivier Beurotte, assisté de Sylvain Jaffré. Production et texte: Caroline Bourgine. Paris, 1992 Vincent Zanetti Rujindiri maître de l’inanga, musique de l’ancienne cour du Rwanda Fonti musicali, Traditions du monde et Centre Ethnomusicologique Paul Collaer. 1990 Didier Demolin Musique byzantine profane Byzantine Secular Classical Music Alain Swietlik Byzantine Maistores : Ioannis Koukouzelis, vol. 1 Alain Swietlik Byzantine Maistores : Emmanuel Doukas Chrysaphis, vol. 1. Alain Swietlik Sympotika, vol. 1 et Alain Swietlik Pandora, vol. 1 et 2 Alain Swietlik Akritika Odes of the Byzantine Empire border-guards Alain Swietlik Anthology of Byzantine Secular Music Alain Swietlik Tradition chantée de Bretagne. Les sources du Barzaz Breiz aujourd’hui Yves Defrance Sardaigne. Polyphonies de la Semaine sainte Pietro Bianchi Raúl Barboza et le chamamé argentin Raúl BARBOZA: King of Chamamé Michel Plisson Raúl BARBOZA Michel Plisson Cahiers d’ethnomusicologie, 6 | 1993 5 Tango et musique urbaine argentine Tango et musique urbaine argentine : resurgences et nouveaux thèmes Michel Plisson Droit de réponse Rectificatif Henri Lecomte Réponse de l’auteur Jean During Cahiers d’ethnomusicologie, 6 | 1993 6 Polyphonies Cahiers d’ethnomusicologie, 6 | 1993 7 Stratification polyphonique dans les musiques d’Asie du sud-est Ki Mantle Hood Traduction : Isabelle Schulte-Tenckhoff NOTE DE L’ÉDITEUR Traduit de l’anglais 1 Les bruits stridents du Nouvel An chinois sont polyphoniques au sens propre. Bien sûr, personne n’a jamais voulu leur appliquer le terme de polyphonie. Par ailleurs, en cette époque d’intérêt universel pour les théories musicales, ce terme ne devrait pas se limiter à la musique européenne, qu’il s’agisse de la musique modale du Moyen Âge et de la Renaissance ou de la musique tonale du baroque et des époques suivantes. Du point de vue culturel, il n’est peut-être même pas viable, puisque les compositeurs d’avant-garde du XXe siècle ne l’utilisent apparemment pas, quel que soit le degré de proximité de leur musique par rapport à l’univers sonore du Nouvel An chinois. 2 Avant que ce terme ne soit définitivement écarté en raison de sa trop forte connotation culturelle, j’aimerais élucider la notion de stratification polyphonique par référence à la musique du gamelan javanais, à d’autres traditions musicales d’Asie du sud-est, ainsi qu’à la conception générale de la polyphonie. Précisons qu’il s’agit bien ici de stratification polyphonique et non de polyphonie stratifiée. La distinction est essentielle. 3 Dans un contexte différent de la géologie, c’est lors d’une conférence de Nino Pirotta, donnée vers 1956, que j’entendis pour la première fois le terme de « stratification » appliqué à la musique1. La différence entre les trois strates du motet médiéval qu’il décrivit était manifeste, et j’ai tout de suite pensé que le terme de stratification convenait également aux pratiques musicales répandues en Asie du sud-est et ailleurs2. Le terme en question, comme la plupart des concepts de théorie musicale, se prêtait à être appliqué abusivement à la musique de la période classique, qui semblait remplir deux conditions préalables : d’une part, une densité relative propre à une strate donné (une mélodie Cahiers d’ethnomusicologie, 6 | 1993 8 typique de violon, par exemple, est plus dense, elle comprend plus de notes par mesure que celle du violoncelle ou de la contrebasse) ; et d’autre part le fait que cette densité puisse être considérée