DEPARTEMENT DE PALEONTOLOGIE ET D’ANTHROPOLOGIE BIOLOGIQUE

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES (DEA) EN SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’EVOLUTION

Option : Anthropologie Biologique Spécialité : Anthropologie nutritionnelle

CONSOMMATION ALIMENTAIRE DE LA POPULATION D’ District

Présenté publiquement par : RAVELOMANANTSOA Benjamina Sammy

PROMOTION SAPIENS

Le 30 août 2014

Membres du Jury:

Présidente : Dr RANDRIANALY Hasina Nirina, Maître de conférences

Rapporteur : Dr ANDRIAMIALISON Haingoson, Maître de conférences.

Chef de département.

Examinateurs : Dr RAVELONJANAHARY Soanorolalao Maître de conférences

Dr RALAIARISON- RAHARIZELINA Raobivelonoro,

Maître de conférences

DEPARTEMENT DE PALEONTOLOGIE ET D’ANTHROPOLOGIE BIOLOGIQUE

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES (DEA) EN SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’EVOLUTION

Option : Anthropologie Biologique Spécialité : Anthropologie nutritionnelle

CONSOMMATION ALIMENTAIRE DE LA POPULATION D’AMPANOTOKANA District AMBOHIDRATRIMO

Présenté publiquement par : RAVELOMANANTSOA Benjamina Sammy

PROMOTION SAPIENS

Le 30 août 2014

Membres du Jury:

Présidente : Dr RANDRIANALY Hasina Nirina, Maître de conférences

Rapporteur : Dr ANDRIAMIALISON Haingoson, Maître de conférences.

Chef de département.

Examinateurs : Dr RAVELONJANAHARY Soanorolalao Maître de conférences

Dr RALAIARISON- RAHARIZELINA Raobivelonoro,

Maître de conférences

REMERCIEMENTS

Tout d’abord, nous exprimons notre profonde reconnaissance : - A Monsieur RAHERIMANDIMBY Marson, Professeur Titulaire, Doyen de la Faculté des Sciences, qui a permis la soutenance de ce mémoire - A Monsieur le Responsable du Troisième cycle, RAKOTONDRAZAFY Raymond, Professeur et vice doyen de la faculté des sciences - A Monsieur RAKOTONDRAZAFY Amos Fety Michel, Professeur titulaire, Responsable de la Formation Doctorale en Sciences de la Terre et de l’Evolution - A Monsieur le chef de Département, ANDRIAMIALISON Haingoson, Maître de Conférences, d’avoir accepté cette présentation de mémoire et pour l’aide matérielle que le département a pu fournir. Veuillez trouver la reconnaissance et le témoignage de notre admiration « Qui n’a pas ménagé son temps pour nous encadrer, avec patience et bonne volonté, pour la réalisation de ce travail, et malgré ses nombreuses et lourdes responsabilités, a bien voulu nous faire l’honneur de rapporter ce mémoire. Veuillez accepter l’assurance de notre profonde considération et nos sincères reconnaissances ».

Nous tenons à assurer notre profonde gratitude : A madame la Présidente du Jury, - Madame RANDRIANALY Hasina, Maître de Conférences « Vous nous avez accueillis avec amabilité et bienveillance. Vous nous avez fait l’honneur de présider et de diriger cette présentation. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde gratitude»

Aux examinateurs, - Madame RAVELONJANAHARY Soanorolalao, Maître de conférences, et - Madame RALAIARISON RAHARIZELINA Raobivelonoro, Maître de Conférences, Directeur de Laboratoire d’Anthropologie Nutritionnelle « Qui ont accepté très spontanément de siéger dans ce jury. Nous leur sommes très reconnaissants de vouloir porter intérêt à ce travail. Qu’elles en soient vivement remerciées »

i - A TOUS LES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE PALEONTOLOGIE ET D’ANTHROPOLOGIE BIOLOGIQUE Qui nous ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour faire de leurs étudiants de bons chercheurs. « En témoignage respectueux pour les précieux enseignements qu’ils nous ont généreusement prodigués. Recevez ici l’expression de notre vive reconnaissance » Finalement nous adressons nos sincères remerciements : - A tous les Responsables administratifs et sanitaires de la CSB II d’Ampanotokana , veuillez trouver dans ce mémoire l’expression de notre gratitude. - A tout le Personnel administratif et techniques du DPAB, ainsi que nos camarades de promotion (Sapiens), pour leur soutien moral et amical. - Enfin à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont aidé et conseillé dans la réalisation et dans l’achèvement de ce mémoire. Un grand merci à tous !

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Table des matières SIGLES ET ACRONYMES...... ………...... v LISTE DES TABLEAUX ...... vi LISTE DES FIGURES ...... vi

Introduction ...... 1

Chapitre I : Matériels et méthodes ...... 4

I- Présentation de la commune rurale d’Ampanotokana ...... 4

I -1 Cadre historique et géographique ...... 4

I-2 - Données démographiques ...... 7

I-3- Traits Sociologiques et culturels ...... 8

I-4- Infrastructures socio-économiques ...... 10

II- Méthodologie ...... 12

II-1- Echantillonnage ...... 12

II-2 - Technique d’enquête ...... 12

II-3- Limites ...... 13

II-4- Analyse des données ...... 13

Chapitre II : Résultats et interprétations ...... 17

I- Taux de couverture des besoins ...... 17

I-1- Calorie globale ...... 18

I-2- Protéines ...... 18

I-3- Calcium ...... 20

I-4- Fer ...... 20

I-5-Vitamines ...... 21

iii II- Comportement alimentaire ...... 26

II-1- Interdits alimentaire ...... 26

II-2- Préparation culinaire et moyens de conservation des produits alimentaires ...... 26 II-3- Consommation des principaux produits de base ...... 26

III- Quantité des aliments consommés ...... 28 III.1. Viande ...... 29 III.2. Produits de pêche ...... 29

III.3. Œufs ...... 29

III.4. Lait ...... 29

III.5. Légumineuses et protéagineux ...... 29

III.6. Riz et dérivés de céréales ...... 29

III.7. Féculents ...... 29

III.8. Fruits et Autres produits ...... 30

IV- Equilibre alimentaire ...... 30

V. Disponibilité alimentaire ...... 32 V.1. Agriculture ...... 32 V.2. Elevage ...... 32 V.3.Accès aux marchés ...... 33

VI- Relation entre la période et la consommation de quelque types d’aliments ...... 33

Chapitre III : Discussion et commentaire ...... 35

Recommandation ...... 41 Conclusion ...... 42 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBIOGRAPHIQUES ...... 44

iv SIGLES ET ACRONYMES

AEP : Adduction d’Eau Potable CEG : Collège d'Enseignement Général CSBII : Centre de Santé de Base – niveau II EDSM : Enquête Démographique et de Santé- EPM : Enquête Permanente auprès des Ménages EPP : Ecole Primaire Publique FAO : Food and Agriculture Organization FJKM : Fiangonan’i Jesosy Kristy eto Madagasikara INSTAT : Institut National de la Statistique OMD : Objectifs du Millénaire de Développement OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale PAM : Programme Alimentaire Mondial PCD : Plan Communal de Développement PPN : Produits de Première Nécessité

v Liste des tableaux Tableau I : Effectif du cheptel Tableau II : Les attraits touristiques de la commune rurale d’Ampanotokana Tableau III: Quantité et fréquence de protéines d’origine animale et végétale consommées par personne et par jour Tableau IV : Importance en calorie pour chaque repas Tableau V : Repas du matin : Fréquences de consommation des différents produits au petit déjeuner par les ménages Tableau VI: Repas du midi : Fréquences de consommation des différents produits de base Tableau VII : Repas du midi : Fréquences de consommation des différents produits d’accompagnements Tableau VIII : Repas du soir : Fréquences de consommation des différents produits au dîner par les ménages Tableau IX : La quantité de chaque groupe d’aliments consommés par personne et par jour Tableau X : Fréquences des groupes d’aliments consommés par personne et par jour Tableau XI : Formes d’exploitation de terre Tableau XII : Période de fréquentation du marché de la ville de Tableau XIII : Consommation de quelques aliments Liste des figures Fig.1 : Taux de couverture de la calorie, protide et sels minéraux Fig. 2: Sources d’énergie Figure 3: Sources de protéines Figure 4 : Sources de calcium Figure 5: Sources de fer Fig.6 : Taux de couverture des vitamines Figure 7: Sources de vitamine A Figure 8: Sources de vitamine B1 Figure 9 : Sources de vitamine B2 Figure 10: Sources de vitamine PP Figure 11:Sources de vitamine C Fig.12 : Diagramme de fréquence

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INTRODUCTION

INTRODUCTION

Madagascar a tout mais reste sur sa faim. « La malnutrition et l’insécurité alimentaire demeurent un fardeau insoutenable » pour le pays. C’est ce qu’on peut lire dans le Rapport national de suivi des Objectifs du Millénaire de Développement (OMD) pour 2007. Madagascar est un pays essentiellement rural, où plus des trois quarts des habitants vivent essentiellement de l’agriculture. Malgré les importants atouts du pays tant en ressources agricoles qu’en ressources halieutiques ou minières, plus de 77% des ménages ruraux vivent en dessous du seuil de pauvreté (Razafindravonona, J. et al. 2003).Comme le souligne la Politique Nationale de Nutrition, les aspects nutritionnels constituent un problème particulièrement critique en matière de sécurité alimentaire à Madagascar. Selon les estimations du Recensement des Communes (RC) de 2001, plus de la moitié de la population malgache est victime de l’insécurité alimentaire de manière chronique ou temporaire (FAO, 2005). La majorité des personnes affectées par l’insécurité alimentaire se trouvent dans les provinces de Fianarantsoa, et Toamasina. Des taux de prévalence alarmants, dépassant 80% de la population dans certaines communes, sont relevés dans le sud-est de Fianarantsoa et dans le sud de la province de Toamasina (IAWG & FIVIMS, 2004).

Ainsi, on considère que la malnutrition constitue un véritable problème de santé publique qui entrave le développement humain et handicape le développement socio– économique du pays. Les données de l’Enquête Permanente auprès des Ménages (EPM) permettent d’estimer que la proportion de la population qui consomme moins de 2 300 Calories par jour était de 62% en 1999. La récente Enquête Démographique et de Santé (EDSM 2008-2009) conclut pour sa part que 45% des enfants de moins de trois ans souffrent d’un retard de croissance (malnutrition chronique) et 22 % de malnutrition sévère. Ainsi, la malnutrition par carence est associée à environ 50% des décès chez les enfants de moins de cinq ans et, quand elle ne tue pas, elle rend plus sensible aux maladies infectieuses (PELLETIER et coll., 1995 ; BECQUEY, 2006).

Une autre dimension essentielle de l’insécurité alimentaire réside dans les déséquilibres nutritionnels. La prédominance de la consommation de riz et la faible diversité du régime alimentaire, renforcent l’insécurité alimentaire des ménages. En effet, le riz, qui constitue la nourriture de base des Malgaches, est trop souvent considéré comme suffisant au détriment de la consommation d’autres aliments. Dans des régions plus reculées, l’accès limité à l’eau potable et le poids de tabous constituent des contraintes importantes à

1 l’amélioration de la sécurité alimentaire(MAEP & FAO, 2004).L’analyse des rations moyennes indique de graves déficiences en lipides et en protides du régime alimentaire des habitants du quartier d’Antohomadinika – Antananarivo (Dilhac&Rabary, R.,1956) ainsi qu’en micronutriments (les vitamines A, B1 et B2) pendant la période de soudure chez les Sakalava et les Tsimihety du Nord-Ouest de Madagascar (Ralaiarison-Raharizelina R.,1983). L’alimentation reste donc insuffisamment diversifiée. La persistance d’un régime de mauvaise qualité nutritionnelle est à mettre en relation avec les catastrophes naturelles que subit périodiquement le pays: cyclone, inondation et sécheresse, mais aussi avec les crises sociales qu’a traversé le pays en 2002 et 2009 La variation saisonnière des prix et la disponibilité alimentaire entraînent de notables réductions du niveau de consommation alimentaire et calorique parmi les ménages pauvres à Madagascar pendant la période de soudure. Cette compression de la consommation alimentaire se fait sentir le plus entre janvier et mars, juste avant la principale récolte rizicole. Les ménages ruraux sont ceux qui subissent le plus les pressions saisonnières, car l'amplitude des mouvements saisonniers des prix ruraux est trois fois plus élevée qu'en milieu urbain. Puisque la saisonnalité de la pénurie alimentaire coïncide avec l'arrivée des maladies pendant la saison pluvieuse, quand la diarrhée se propage au maximum, les taux de malnutrition et de mortalité infantile augmentent perceptiblement pendant la soudure (INSTAT, 2000).

Ces raisons nous ont poussés à entreprendre l’étude de la consommation alimentaire de la population d’Ampanotokana, district d’Ambohidratrimo. Pour cela deux périodes différentes ont été choisies: . La première période : période d’abondance

. La deuxième, période de soudure : pendant laquelle la récolte de l’année précédente est épuisée alors que la prochaine récolte n’est pas encore rentrée.

Les objectifs de cette étude sont de déterminer la situation alimentaire de la population et décrire la quantité et la qualité des aliments consommés. De plus, elle permet de mieux connaître l’habitude alimentaire dans le milieu d’étude. Les objectifs spécifiques contribuent à : - Déterminer la couverture des besoins nutritionnels par les apports alimentaires - Analyser l’habitude alimentaire de la population - Emettre des recommandations en vue d’améliorer la situation alimentaire des ménages

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- Etablir une base de données sur la situation alimentaire des familles Dans un premier temps, un aperçu général des deux milieux d’étude sera donné. Ensuite, la méthodologie suivie de la présentation des résultats, des interprétations et de la discussion. Enfin des recommandations seront proposées. Ainsi, ce travail comprendra quatre parties : - un aperçu général du milieu d’étude et la méthodologie - La présentation des résultats et l’interprétation - la discussion - des recommandations.

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CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES

CHAPITRE I :

MATERIELS ET METHODES

Ce premier chapitre reflètera les caractéristiques socioculturelles de la Commune Rurale d’Ampanotokana, il mettra également en valeur les potentialités économiques de la région malgré les faiblesses rencontrées.

I- Présentation de la commune rurale d’Ampanotokana

I -1 Cadre historique et géographique

I -1- 1- Cadre historique

Autrefois, un grand arbre poussait en plein centre d’un hameau qui se trouvait sur un petit monticule au sud de l’actuel village d’Ampanotokana. Cet arbre solitaire de plus de 10m de hauteur appelé « Fano » servait de repère aux voyageurs pour s’orienter ou se donner rendez-vous. Pour indiquer ce lieu, on disait toujours « ce hameau » ou il y a un « Fano tokana » (Fano solitaire), devenu actuellement Ampanotokana I -1- 2- Cadre géographique

La commune rurale d’Ampanotokana se trouve dans le district d’Ambohidratrimo, elle se situe à 20km à l’Ouest du Chef-lieu du district en longeant la RN4 reliant Antananarivo à Mahajanga au PK35.

Les Communes limitrophes sont :

o Au Nord : CR , CR (Nord-Ouest) o Au Sud : CR Mahitsy, CR Mananjara (Sud-Ouest) o A l’Est : CR Mahabo (Nord Est), CR Antanetibe Mahazaza o A l’Ouest : Dictrict Arivonimamo D’une superficie de 115 km², la commune rurale d’Ampanotokana comprend 29 fokontany répartis en 4 zones à savoir :

- Zone I : Antanety, Ampanotokana, Ampanataovana Nord, Andohanimasina, Antanetibe Nord, Nord - Zone II: Antsaharatsy, Miadampahonina, Androhibe, Ambohimiadana, Andralantoina, Ambohiboangy, Belanitra, Ambaribe, Ambatomirahavavy - Zone III : Vangaina, Ambatomitsangana, antsaonjomanga, Morarano, Antsapanimahazo

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- Zone IV : Amparibe, Ambohikely, Ambohitrinilanitra, Ampanataovana Sud, Soavimalaza, Anosivolakely, Amboniavaratra, Bemasoandro Sud, Soavikanjaka

La commune est dominée par des escarpements de montagnes s’élevant Jusqu’à 1500 m d’altitude et s’abaissant sous forme de plateau jusqu'à 1 300 m vers le nord-ouest.

Située dans la zone intertropicale, la Commune rurale d’Ampanotokana présente les caractéristiques d’un climat subtropical d’altitude présentant deux saisons bien distinctes :

- Une saison pluvieuse et chaude s’étalant de Novembre en Avril.

- Une saison fraîche et relativement sèche pendant le reste de l’année.

La température moyenne de la région est de 19 °C, pour une température moyenne maximale de 24,5°C et une température moyenne minimale de 14°C. La température est assez régulière et sans excès, la variation annuelle étant d’environ 6°C.

Le type de sol latéritique et ferralitique demande des quantités importantes d’engrais pour les cultures. De plus, la non maîtrise des eaux, surtout le drainage des rizières pendant les périodes de pluies reste continuellement un problème fondamental qui rend le rendement agricole stationnaire.

On dénombre deux principaux lacs dans la commune qui sont le lac d’Amparibe et le lac d’Andranosoa. La commune rurale Ampanotokana est aussi traversée par deux rivières : la rivière d’Anjomoka et la rivière d’Ambanikely qui assurent l’irrigation des rizières. Malgré cette situation, les problèmes d’irrigations et d’évacuations des eaux demeurent toujours des contraintes insurmontables pour certains paysans. Les barrages hydro-agricoles restent également insuffisants et provoquent une faible production agricole.

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LOCALISATION DE LA COMMUNE RURALE AMPANOTOKANA

Source : PCD Ampanotokana 2005 avec arrangement de l’auteur

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I-2 - Données démographiques

I-2 -1. Densité de la population

Avec une densité moyenne de 137 habitants par km², la population de la commune rurale d’Ampanotokana est estimée à 15.757 habitants (Mai 2008). Les fokontany d’Ambaribe et de Bemasoandro Nord sont les plus peuplés.

I-2 -2. Activités de la population a. Agriculture Les principales activités agricoles de la population sont : la culture du riz, celle du manioc et celle des légumes. La production de ces cultures vivrières est totalement destinée à la consommation familiale et à la provision des semences de la prochaine année culturale. b. L’élevage Outre l’agriculture, l’élevage constitue également le moteur de développement de la commune. Les diverses spéculations pouvant être réalisé sur les hautes terres sont pratiquées selon le tableau suivant : Tableau I : Effectif du cheptel

Désignation Nombre de têtes

Bovins 4527

Porcins 1142

Vaches 70

Ovins-Caprins 100

Volailles 15000

Autres (Landy) 4000

Source : PCD 2005

L’élevage de volailles tient la première place. Toutefois les gens élèvent aussi des bœufs, des porcs… Les bœufs élevés sont utilisés pour les travaux de culture, le transport et la production de fumier. L’élevage porcin de races traditionnelles est peu productif, l’utilisation des races améliorées est peu développée. La production est destinée en totalité à la commercialisation. Mais, devant l’inexistence du marché communal, les éleveurs sont contraints d’acheminer leurs volailles vers d’autres marchés comme à Mahitsy. Une ferme privée pour l’élevage des Vaches Laitières a été implantée à Antsaharatsy.

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L’élevage de vers à soie est pratiqué presque dans tous les Fokontany mais d’une façon traditionnelle.

La pêche est une activité insignifiante, elle fait partie d’une activité de loisir et les produits servent à l’alimentation humaine.

La rizipisciculture est peu développée dans la Commune Rurale.

c. Artisanat

Les fabricants de poufs en penjy et de nattes en penjy, les brodeuses et les potiers existent dans une partie de la Commune mais ils travaillent d’une façon traditionnelle et sans organisation.

L’insuffisance de fonds de démarrage, le manque d’expérience technique et organisationnelle, le coût élevé des matières premières et l’insuffisance de débouchés sont les handicaps majeurs du secteur artisanat.

L’organisation et la structuration du secteur artisanal s’avèrent donc nécessaires.

d. Commerce

En général, les petits commerces se trouvent le long de la route nationale. Mais Ampanotokana ne possède pas de marché, il faut aller à Mahitsy.

Un marché de bovidés se tient une fois par semaine, tous les vendredis au chef- lieu de la commune. Un marché de produits agricoles est en cours d’aménagement et de construction.

I-3- Traits Sociologiques et culturels

I-3- 1. Culture a- Les traditions Les valeurs traditionnelles sont toujours pratiquées. On peut citer quelques rituels: - Le rite de retournement des morts ou littéralement « le famadihana »; - La circoncision pendant l’hiver ; - La consultation des voyants ou littéralement les « mpanandro » pour fixer les jours bénéfiques pour la construction de maisons, des tombeaux ou pour la pratique des cultes des ancêtres. - La consultation des guérisseurs traditionnels; - le mariage traditionnel

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Certains tabous (fady) sont encore observés par certains, comme l’interdiction : - d’amener un cheval dans le village (Fokontany Anosivolakely), - de la culture d’oignon, de l’ail, des ciboulettes surtout pendant la saison de pluies, - d’amener une bêche dans la rizière ou utiliser le tandroho tant que la moisson n’est pas encore venue. b- Les religions Le Christianisme commence à prendre une place assez importante dans la commune rurale d’Ampanotokana. Ainsi, on dénombre comme églises :

-Catholiques : 03

-Protestants (FJKM) : 17

-Adventistes : 02

-Protestants (FLM): 01

-EEM: 01

-Jesosy Mamonjy: 06

-Autres : 02 c- La modernité Vu la proximité de la commune à la montagne d’Ambohimanjakarano où sont implantés les émetteurs- récepteurs des trois opérateurs téléphoniques (ORANGE – AIRTEL – TELMA), la commune d’Ampanotokana est joignable par téléphone mobile. Mais les habitants de cette localité ne sont pas encore familiarisés à l’informatique et la télécommunication. Quelques fokontany le long de la Route nationale bénéficient de l’électricité. L’alimentation électrique est assurée par le réseau de la JIRAMA via la ville d’Antananarivo. La commune ne dispose d’aucun potentiel en termes d’hydroélectricité. I-3- 2. Types d’habitation

L’architecture des maisons est celle pratiquée sur les hautes terres : la plupart sont faites en terre rouge rongée battue et en brique de terre crue. Leur toiture est généralement en chaume. Les maisons sont à étages et orientés vers l’Ouest. Des maisons modernes existent surtout dans les fokontany longeant la RN4.

I-3-3- L’organisation sociale

a- La parenté et hiérarchie familiale

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La hiérarchie instituée au niveau de la parenté et de la famille est le point de départ et la base de l'organisation sociale dans la société malgache traditionnelle. Dans cette commune, les personnes âgées (zokiolona) occupent encore une place importante dans le lignage et l'administration car on fait toujours appel à eux avant de prendre une décision et c'est par leur intermédiaire qu'on diffuse les informations. Au niveau de la famille restreinte, l'autorité et la responsabilité appartiennent au chef de famille (le père) qui reste souverain dans la prise de décision notamment en ce qui concerne le programme de travail, la gestion du budget familial et les grandes décisions. En général, les femmes ne prennent de décision que pour les dépenses familiales dont le budget leur a été alloué par le chef de famille, mais elles occupent une place essentielle dans l’éducation, l’hygiène et la scolarisation des enfants. Elles assurent également une main d’œuvre potentielle dans l’agriculture surtout pour la riziculture. Il faut mentionner aussi l'aîné parce qu'il est considéré comme le pilier de la famille. b- Hiérarchie politique et hiérarchie sociale Les entités qui possèdent le pouvoir dans cette commune sont :

- L’Etat, représenté par la Mairie, les autorités locales et la gendarmerie Nationale, cette dernière représente l'ordre. Ce sont eux qui prennent les décisions au profit de la communauté. Ils représentent la population à l'extérieur de la commune. - Les Filohampokontany qui sont les chefs des villages I-4- Infrastructures socio-économiques

I-4-1- Route-piste-ponts

Il existe des pistes inter-Fokontany qui ne sont carrossables que pendant la saison sèche. Le mauvais état des infrastructures routières nécessite des réhabilitations et des entretiens périodiques. I-4- 2- Adduction d’eau potable(AEP): Deux parmi les 29 Fokontany bénéficient d’un système d’AEP (Adduction d’eau potable):

- Vangaina et Antsaharatsy

Beaucoup de ménages n’ont pas accès à l’eau potable et s’approvisionnent dans les sources et puits avoisinants.

I-4- 3-Infrastructures éducatives

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La commune rurale d’Ampanotokana présente 23 écoles publiques (dont 22 écoles primaires et 1 secondaire) et 9 écoles privées dont 3 préscolaires et 6 primaires.

La majorité des EPP, CEG souffre de l’insuffisance d’enseignants, de la vétusté des matériels et de l’insuffisance de salle de classe. La construction d’un Lycée est également en cours. Mais en attendant, ceux qui ont le moyen pour continuer leurs études doivent se déplacer à Mahitsy ou vers la capitale. Le taux de réussite est satisfaisant dans les écoles primaires et secondaires grâce aux enseignants qui ne ménagent pas leurs efforts pour avoir de bons résultats. I-4- 4- Infrastructure sportive et culturelle Seul le CEG est doté de terrains de foot et de basket-ball. Il n’y pas aussi de bibliothèque au niveau du chef-lieu de la Commune. On utilise Le Tranompokonolona pour les manifestations culturelles. I-4- 5- Infrastructures sanitaires La Commune a deux Centres de Santé de Base de niveau II (CSB II) et deux Centres de Santé de Base de niveau I (CSB I). On note aussi la présence d’un cabinet médical privé. Les principales causes de mortalité sont : le paludisme, la diarrhée, IST (Infection Sexuellement Transmissible) et l’infection cutanée. I-4- 6- Infrastructures économiques

- Tourisme et hôtellerie. La commune a une forte potentialité touristique mais elle ne dispose pas d’infrastructures adéquates pour l’accueil des visiteurs.

Tableau II : Les attraits touristiques de la commune d’Ampanotokana

Localisation Caractéristiques Accessibilité BABAY Forêt et lac Difficile FARAHANTSANA Chute d’eau Difficile ANDRIANAMBO Chute d’eau Difficile

- Transport La route Nationale reliant Ambohidratrimo, Ampanotokana(RN4) d’une part et la route reliant Ampanotokana et Morafenobe d’autre part constituent les seules voies d’échanges de la Commune Rurale d’Ampanotokana avec l’extérieur. Les vingt-neuf Fokontany de la Commune sont reliés entre eux par les routes d’intérêt communal dont le plus grand nombre sont en mauvais état.

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Le transport inter-fokontany se fait par charrette, bicyclette, moto, ou automobile. II- METHODOLOGIE

II-1- Echantillonnage

L'unité de base de notre étude est la famille: ensemble des personnes vivant sous le même toit et prenant ensemble le même repas. Les invités sont comptés parmi les rationnaires. Si plusieurs familles vivent dans le même foyer et ne partagent pas les mêmes repas, elles sont enquêtées une par une séparément.

La sélection se fait à deux niveaux, au premier niveau le choix des Fokontany et au deuxième niveau le choix des familles.

Parmi les 29 fokontany, nous avons choisi au hasard 6 fokontany à partir des données démographiques. Et à partir des listes de familles dans ces six (6) fonkontany, le choix des familles se fait par la méthode du sondage aléatoire c'est-à-dire en choisissant au hasard une maison et en nous adressant directement au responsable du ménage qu’il soit de sexe masculin ou de sexe féminin.

L’enquête a été effectuée au niveau de 33 familles pendant la période d’abondance et de 27 familles pendant la période de soudure.

Nous avons choisi les mêmes familles pendant les deux périodes.

II-2 - Technique d’enquête

Il s’agit d’une enquête de type transversal, qui détermine la situation alimentaire au moment de l’enquête. Cette méthode est très intéressante parce qu’elle est non seulement plus rapide et plus facile mais également moins coûteuse (OMS, 1988).

Une enquête transversale a été effectuée aux mois d’août – septembre 2011 (période d’abondance) et aux mois de mars-avril 2011 (période de soudure : pendant laquelle la récolte de l’année précédente est épuisée alors que la prochaine récolte n’est pas encore rentrée) L’enquête sur la consommation alimentaire a été faite selon la méthode de rappel de 24 heures : Il est demandé aux enquêtés de se rappeler de tout ce qu’ils ont mangé au cours des dernières 24 heures (Espace Pratique/Fondamentaux, 2004). Cette méthode consiste à interroger les personnes présentes au moment de la visite sur la nature, la quantité et l’origine des denrées alimentaires consommées durant toute la journée, le sujet faisant appel à sa mémoire. L'enquêteur a pour rôle d'aider le répondant à rapporter ses consommations,

12 tout en évitant de l'influencer dans ses réponses. Les chefs de familles (mères et pères) uniquement ont été enquêtés, vu qu’ils sont considérés comme les premiers responsables de l’alimentation du ménage. Tous les renseignements concernent : - le nombre d'individus pour chaque famille avec les invités, nom, âge, sexe, filiation, activités, état physiologique, niveau culturel, ethnie, religion - le budget familial, son origine et son utilisation, - le lieu et le jour du marché - les données sanitaires qui renseignent sur les maladies qui frappent le plus souvent chaque famille et les mesures prises, - l'origine de l'eau potable, - les quantités d'aliments consommés à chaque repas, leur mode de cuisson, leur mode d’obtention, - les aliments tabous, - le nombre de repas par jour, - le nombre de rationnaires pour chaque repas sont relevés (fiche d’enquête : annexe III, IV, V). Des questions fermées, semi-ouvertes et ouvertes ont été utilisées.

II-3- Limites d’étude

En général, notre enquête s’est bien déroulée, les gens étaient accueillants et collaboratifs. Toutefois, il nous a été difficile d’obtenir des informations quantitatives fiables à cause du faible niveau d’instruction de la plupart de nos enquêtés. Par ailleurs, nous avons adopté une méthode participative avec des entretiens libres et semi-directifs, notre recherche était limitée par l’insuffisance des données statistiques disponibles au niveau des services administratifs compétents. De ce fait, il s’avère nécessaire d’exploiter au maximum les données existantes avec les résultats de notre enquête sur terrain afin d’avoir une analyse plus objective de la réalité. II-4- ANALYSE DES DONNEES Toutes les informations ont été répertoriées et analysées dans une feuille de calcul Microsoft Office Excel 2007 et le logiciel Epi-infos version 2000 II-4-1- Détermination du rationnaire jour

Le rationnaire-jour est défini comme « étant l’individu présent à tous les repas d’une journée » (Ralaiarison-Raharizelina, 1983)

Comme les deux ou trois repas journaliers n’ont pas la même importance, chaque repas est affecté d’une pondération. Ces pondérations sont établies par FRANCOIS P. (1962):

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Matin =0,2 ; midi=0,4 ; soir =0,4 pour les ménages à 3 repas

Midi=0,5 ; soir =0,5 pour les ménages à 2 repas

Pour avoir les rationnaires jour, on calcule d’abord le nombre de rationnaires pour chaque repas (matin, midi, soir) puis on les additionne.

D’une manière générale :

Un individu prend k repas de poids w par jour : Σkw.

Pour une unité de consommation j, représente les rationnaires totaux de l’unité de consommation : = ΣjΣkw.

Si est le nombre de rationnaires-jours du ménage et les rationnaires-jour invités :

=

Pour toute la collectivité, s’il y a x ménages, le nombre total de rationnaires-jour est :

t R =Σx =ΣxΣjΣkw.

Il existe 150,8 rationnaires pendant le mois de septembre et 133,6 rationnaires pendant le mois de mars.

II-4-2- Conversion des quantités consommées en éléments nutritifs.

Les conversions ont été faites en se référant :  à la table de composition des aliments usuels de la division Centrale de nutrition et de l’alimentation (Service d’éducation sanitaire et de médecine sociale) du Ministère des Affaires Sociales en 1974  à la table de composition des aliments usuels en Afrique de la FAO en 1968

Le tableau de l’annexe I présente les aliments consommés et leur composition nutritionnelle pour 100 gr. II-4-3- Besoins alimentaires Les besoins alimentaires varient suivant l’activité, l’état physiologique et l’état de santé de l’individu. « C’est la quantité de différents nutriments dont une personne a besoin. Elle varie selon l’âge, le sexe, et l’activité, ainsi que de facteurs tels que la menstruation, la grossesse ou l’allaitement au sein. Les besoins varient également pendant la maladie et la convalescence » (Burgess A, 2005). Dans cette étude, la table des allocations recommandées par 24 heures à Madagascar établie par le Service d’Alimentation et de Nutrition du Ministère de la Santé a été adoptée (Ralaiarison-Raharizelina, 1983). L’équivalence 0,3 μg de rétinol équivaut à une unité de vitamine A dans le système « UI ». II-4-4- Détermination du taux de couverture

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Le taux de couverture a été calculé selon la formule de FRANCOIS P. (1962)

Taux de couverture(%) = x100

La ration effective est la quantité journalière d’énergie ou de nutriments réellement absorbée par chaque individu. On peut alors évaluer les apports en énergie et nutriments journaliers d’une personne en divisant la consommation totale par le nombre total de rationnaires jour. La ration théorique est la quantité journalière d’énergie ou de nutriments nécessaire par individu. On obtient cette ration théorique en additionnant les besoins journaliers de chaque individu puis on le divise par le nombre total d’individus. Le besoin journalier est celui fourni par la FAO (Tableau de l’annexe II).

Si la valeur du taux de couverture trouvée est positive, les besoins journaliers moyens sont couverts, mais si on obtient une valeur négative les besoins sont insuffisants.

II-4-5- Test statistique

Le TEST KHI DEUX : IL consiste à comparer dans des échantillons, les fréquences observées et les fréquences théoriques. On utilise ce test pour savoir s’il existe une différence statistiquement significative entre deux populations.

Où :

Aij = est la fréquence réelle (fréquence observée) dans la i-ème ligne et la j-ème colonne.

Eij = est la fréquence prévue (fréquence théorique) dans la i-ème ligne et la j-ème colonne.

i = est le nombre de lignes. c = est le nombre de colonnes.

Le test statistique (test – chi – carré,) a été calculé sous EPIINFO

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L’hypothèse à tester est l’hypothèse nulle H0 qui annonce qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les effectifs observés des deux populations. Ce test serait non applicable si plus de 20% des effectifs théoriques ont des valeurs inférieures à 5.

Si p <0.05, au risque α, on refuse Ho et Si p ≥ 0.05, on accepte Ho

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Chapitre II : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Chapitre II : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

I- Taux de couverture des besoins

Cette figure montre le taux de couverture en pourcentage des besoins caloriques, en protéines et sels minéraux pendant les deux périodes. IL y a une légère diminution énergétique de septembre à mars.

TC = Taux de couverture PA =période d’abondance PS = période de soudure Fig.1 : Taux de couverture des besoins en calories, protides et sels minéraux

I-1- Calorie globale

Pour les deux périodes, les besoins ne sont pas couverts. À la fin de la période d’abondance, la ration effective n’apporte que 2160 kcal alors que la ration théorique est de 2302 kcal. La ration calorique a donc un déficit de 6,14%. A la fin de la période de soudure, la ration théorique est de 2325 kcal tandis que la ration effective n’apporte que 1905 kcal. Elle est par conséquent déficitaire de 18%. Il est à remarquer que plus de 70% des calories sont assurés par les glucides.

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I-2- Protéines

Les protéines sont principalement des éléments de construction et d’entretien: elles sont nécessaires pour la croissance et les réparations de l’organisme, pour la reproduction (DUPIN et al, 1992). Le besoin fondamental en protéines est d’ordre qualitatif et quantitatif. La moitié de protides dans l’organisme en voie de croissance, et le tiers chez l’adulte doivent être apportés par des protides d’origine animale (COMELADE, 1990).  Quantité : Le résultat montre que les besoins protéiques ne sont pas couverts. La ration journalière d’un individu devrait être égale à 58 gr or à la fin d’abondance, la ration effective n’apporte que 53,72gr, soit un déficit de 7,38%. En période de soudure, la ration théorique de protéines devrait être de 58,32 g par individu, or la ration effective apporte 49,20 g. Ce déficit est de 15,63%. En général, ce déficit protéique a deux causes principales :  la faible consommation d’aliments protéiques tels que la viande, les produits de la pêche,…  la proportion importante de racines, de tubercules et des céréales dans le régime habituel de la population.

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 Qualité : La valeur nutritionnelle d’un aliment dépend non seulement de la quantité de protéines mais aussi de leur valeur biologique. Les protides d’origine animale sont mieux pourvus en acides aminés indispensables que les protides d’origine végétale. Le tableau III suivant montre la fréquence des protéines d’origine animale et végétale consommées par personne et par jour. Tableau III: Quantité et fréquence de protéines d’origine animale et végétale consommées par personne et par jour

Type de protéines période de soudure période d’abondance Protéine animale(%) 19,02 25,00 Protéine végétale(%) 80,98 75,00 TOTAL 100 100 La majorité des protéines sont d’origine végétale; ce qui diminue la qualité de la ration protidique. La plupart des protéines proviennent des céréales (58,70% en période d’abondance et 60,09% en période de soudure).

Comme nous l’avons vu auparavant, l’augmentation de la consommation d’aliments d’origine végétale ainsi que la faible consommation d’aliments d’origine animale sont responsables du déficit en protéines.

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I-3- Calcium

Pendant la période d’abondance, la ration effective moyenne par personne est de 720,71 mg contre 500,92 mg pendant la période de soudure. Les rations théoriques sont respectivement de 439,63 mg versus 441,66 mg dans les deux périodes. La forte consommation de légumes verts, surtout les feuilles comestibles, et les poissons secs entiers sont la cause principale de l’excès en calcium dans l’alimentation d’Amponotokana.

D’après la figure 4, les produits de la pêche et les légumes apportent plus de 80% de calcium à la ration journalière. Pour 100gr de poisson sec en entier, on peut obtenir 2480 mg de calcium.

I-4- Fer

La ration théorique est de 10,29 mg de fer par individu pendant le période d’abondance contre 10,33 mg pendant le période de soudure. Durant la première période, la ration effective est de 10,96 mg alors qu’en période de soudure, elle est égale à 10,05 mg. Les besoins sont couverts en période d’abondance (6,44%) et on note un faible déficit de 2% en période de soudure. En effet, cette couverture est due à la forte consommation d’aliments riches en fer tels que les légumes et brèdes. Mais il faut noter que les céréales et les

20 légumineuses apportent aussi une grande quantité de fer dans la ration journalière de la population.

I-5- Vitamines

La Figure 6 représente le taux de couverture des besoins en vitamines au niveau des deux périodes.

TC = Taux de couverture PA =période d’abondance PS = période de soudure Fig.6 : Taux de couverture des vitamines

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 Vitamines A La ration doit fournir 1102,75 μg de rétinol par individu pendant la période de soudure, et 1098,11 μg pendant la période d’abondance. Pourtant, la ration effective donne 1531,63 μg de rétinol dans la première période contre 1398,26 μg dans la seconde. Malgré l’insuffisance des produits riches en vitamine A comme les légumes jaunes, foie, œufs, les besoins sont couverts à 27,33% et 38 ,74%. La couverture de ce besoin est due à la forte consommation de feuilles vertes. La figure 7 ci-dessous montre que ces légumes apportent en majoritaire des vitamines A da la ration journalière de la population.

 Vitamines B1 Pendant la période de soudure, la ration théorique est de 1,17 mg de vitamine B1 par individu alors que la ration effective n’apporte que 0,69 mg. Pendant la période d’abondance, la ration théorique est également de 1,16 mg tandis que la ration effective n’est que 0,79 mg. Les besoins ne sont pas couverts pendant les deux périodes, ce déficit est de 40,51% et 31,71%. Cette insuffisance est due à une faible consommation d’aliments riches en B1 et même si l’alimentation de base apporte la vitamine B1, la quantité est toujours insuffisante. Plus de 50% de la vitamine B1 sont apportées par les céréales et légumineuses. La part des feuilles vertes et des autres sont minimes. La Figure 8 suivante montre l’importance des céréales dans l’apport en vitamine B1.

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 Vitamines B2

Théoriquement, pendant la période de soudure, le besoin devrait être de 1,44 mg de vitamine B2 par personne par jour si le besoin pendant la période d’abondance est de 0,50 mg. Pourtant, le régime alimentaire pendant la période de soudure en procure 0,50 mg par personne par jour tandis que pendant la période d’abondance, la ration effective assure 0,54 mg Comme la vitamine B1, le déficit en vitamine B2 est aussi important. Le régime accuse un déficit de 61,96% en période d’abondance et de 64,79 en période de soudure. La figure 9 ci- dessous montre que l’apport en vitamine B2 est assuré surtout par les légumes et les céréales. Cette carence est expliquée alors par sa faible teneur dans les aliments ingérés.

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 Pour les vitamines PP Pendant la période de soudure, la ration théorique est de 11,75 mg par individu et pendant la période d’abondance la ration théorique est de 11,62 mg. Mais la ration effective est de 14,31 mg par personne pendant la période de soudure, contre 13 mg pendant la période d’abondance. Ces deux périodes couvrent leurs besoins en vitamine PP, +30,73% en abondance et +21,79% en soudure. Cette vitamine provient essentiellement des céréales et des légumineuses (69,49%).Le manioc occupe aussi une part non négligeable (10,13%).

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 Vitamines C

Pendant la période de soudure, la ration théorique est de 46,59 mg de vitamine C par individu alors que la ration effective apporte 124,58 mg. Pendant la période d’abondance, la ration théorique est également de 46,25 mg tandis que la ration effective est 177,90 mg. Le besoin est largement couvert pendant la période d’abondance et la période de soudure avec un taux respectif de 284% et de 167%.Ces excès sont expliqués par l’abondance d’aliments riches en vitamine C dans le régime alimentaire de la population étudiée. Les légumes et les féculents sont les sources importantes de cette vitamine. D’après la figure 11 suivante, les légumes apportent plus de 50% des vitamines C. L’apport des féculents est aussi important.

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II- Comportement alimentaire

Les populations se nourrissent différemment selon la source alimentaire des régions. L’étude des habitudes alimentaires de la population nous permet de déterminer les caractéristiques nutritionnelles du type alimentaire de cette région.

II-1- Interdits alimentaires Les Fady ou aliments tabous sont en général insignifiants dans la commune .Le porc est le seul aliment tabou qui est en relation avec leur religion (Jesosy mamonjy).

II-2- Préparations culinaires et moyens de conservation des produits alimentaires Dans l’ensemble, le riz constitue l’aliment de base. Il y a deux façons de préparer le riz : Le riz sec et le riz mou ou « sosoa ».

Les mets qui l’accompagnent porte le nom de « laoka » qui se prépare de deux manières :

- Le roa ou bouillon clair, composé de feuilles vertes, de tomates. - Le ritra désigne en général la viande rôtie.

Pour conserver les viandes, les gens les transforment en « kitoza » et les poissons en poissons secs.

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II-3- La consommation des principaux produits de base Tous les ménages ont un rythme de 3 repas par jour. L’importance relative en calories pour chaque repas est la suivante :

Tableau IV : Importance en calorie pour chaque repas

Période d’abondance Période de soudure Matin 20,1% 25% Midi 39,7% 35,5% Soir 40,2% 39,5%

II-3-1- Les habitudes alimentaires au petit déjeuner

Le riz est cité comme le produit le plus consommé au petit déjeuner. Sa principale forme de consommation est la bouillie simple (« vary sosoa »). Le tableau IV montre les fréquences de consommation des grands types de produits dans les deux périodes. Les fréquences de consommation ont été calculées en faisant la somme, pour tout l'échantillon, du nombre de fois les produits ont été consommés par les ménages pendant le jour de l'enquête. Tableau V : Repas du matin : Fréquences de consommation des différents produits au petit déjeuner par les ménages Période d’abondance Période de soudure % % Riz (Avec ou sans accompagnement) 86,20 85,18 Féculents 06,89 07,40 Pain ou mofo gasy 06,91 07,42 Total 100 100

II-3-2- Les habitudes alimentaires à midi A midi, le repas est composé, pour la plupart des gens, du riz sous forme de « varymaina » avec un plat d’accompagnement ou le « laoka ». Le « laoka » est souvent constitué de feuilles vertes (feuille de manioc,…) de poissons secs, des légumineuses mais rarement de viande. Tableau VI: Repas du midi : Fréquences de consommation des différents produits de base

Période d’abondance Période de soudure % % Riz 93,10 92,59 Manioc 06,9 07,41 Total 100 100

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Tableau VII : Repas du midi : Fréquences de consommation des différents produits d’accompagnements

Période d’abondance Période de soudure

% % Feuille verte 62,08 62,97 Légumineuse 13,79 11,11

Poisson 13,79 14,81 Viande 10,34 11,11 Total 100 100

II-3-3- Les habitudes alimentaires au soir Le repas du soir est caractérisé par la forte consommation de riz accompagné de feuilles vertes ou des produits de la pêche. Tableau VIII : Repas du soir : Fréquences de consommation des différents produits au dîner par les ménages

Période d’abondance Période de soudure % % fréquences de consommation des différents produits de base Riz 89,65 88,14 Manioc 10,35 11,86 fréquences de consommation des différents produits d’accompagnements Feuille verte 37, 93 33,33 Viande 06,89 07,40 Poisson 27,58 29,62 Légumineuse 13,79 14,81 Autre 13,81 14,84

89,65% des familles consomment le riz en période d’abondance contre 88,14% en période de soudure .Ce riz peut être consommé sous forme de « vary maina » ou « vary sosoa ».

III-Quantité des aliments consommés Le Tableau IX récapitule la quantité de chaque groupe d’aliments consommés par personne et par jour. Ces résultats ont été obtenus par la division de l’ensemble des quantités de la ration par le nombre total de rationnaires-jour.

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Tableau IX : La quantité de chaque groupe d’aliments consommés par personne et par jour

période de soudure période d'abondance G g Viandes 11,71 13,57 produit de pèche 12,72 19,56 œuf 1,79 3,64 lait 0 0,99 légumineuses 6,36 5,63 grains oléagineuses et corps gras 8,38 11,27 riz et dérivé des céréales 440,22 420 féculents 225 100 légumes 78,96 73,47 feuilles vertes 96,55 85,54 fruit 0 3,31

III.1. Viande La ration est composée de 11,71 g de viande par personne pendant la période de soudure contre 13,57 g pendant la période d’abondance. Or, la moyenne nationale est de 14,92 g par personne par jour (CIN, 1997). III.2. Produits de pêche Pendant la période de soudure, la consommation de ces produits de pêche est de 12,72 g par personne et par jour. Pendant le période d’abondance, la quantité totale est de l’ordre de 19,56 g par rationnaire-jour. Cette quantité est de l’ordre de 14,98 g à l’échelle nationale (CIN, 1997). III.3. Œuf La consommation d’œuf est presque négligeable malgré sa haute valeur biologique, il ne participe pratiquement pas à la ration .Cependant, la quantité moyenne chez les Malagasy doit être de 21,09 g par personne (CIN, 1997). III.4. Lait Le lait est très riche en protéines, en calcium et en vitamines du groupe B mais comme l’œuf, le lait ne participe pas aussi dans la ration de la population. La moyenne nationale est de 8,54 g par personne par jour (CIN, 1997). III.5. Légumineuses et protéagineux Il n’est consommé qu’à faible quantité pendant les deux périodes : 6,36 g par personne par jour pendant la période de soudure contre 5,63 g pendant la période d’abondance. A l’échelle nationale, cette quantité est de 12,55 g par rationnaire-jour (CIN, 1997). III.6. Riz et dérivés de céréales

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Le riz est l’aliment de base dans la région d’étude. C’est essentiellement du riz local qui est consommé, et dans une moindre mesure, du riz importé. Le riz est généralement bouilli et accompagné d’une sauce à base de feuilles (laoka). Les feuilles sont des brèdes ou des feuilles de manioc. Tous les ménages consomment du riz au moins deux fois par jour. Il peut être remplacé et/ou complété par des féculents. D’après Claudian et al. (1970), la consommation des céréales dans l’ancienne province d’Antananarivo est de 476 g par rationnaire-jour. Dans notre localité d’étude, la consommation est de l’ordre de 440,22 g en période de soudure et de 420 g pendant la période d’abondance. III.7. Féculents Le manioc frais et le taro sont les plus consommés, surtout en période de récolte. Le manioc se consomme frais (« mangahazo lena ») ou séché (« mangahazo maina »).Selon la FAO en 1996, Madagascar occupe le 14è rang mondial pour la production de manioc. Le manioc constitue le deuxième aliment des Malgaches. Les féculents représentent 53 g par rationnaire-jour pendant le période de soudure et 281 g pendant la période d’abondance. Pourtant, la quantité à l’échelle nationale est de 330,99 g par rationnaire (CIN, 1997). La forte consommation des racines et des tubercules réside principalement dans le fait que ce sont les sources d’énergie les moins chères sous forme de glucides. L’énergie qu’ils apportent est égale au tiers, environ, de celle fournie par un poids équivalent de riz, car les tubercules emmagasinent beaucoup d’eau (FAO, 2008). III.9. Fruits et Autres produits La consommation des fruits est négligeable. Concernant les autres produits, les familles dégustent habituellement du café au moins une fois par jour et de préférence le matin.

IV- L’équilibre alimentaire

Le corps humain a besoin d’énergie (qui lui est indispensable pendant son repos, ses mouvements, son travail et pour le fonctionnement de ses organes), des matériaux de construction (pour la croissance, l’entretien des organes) et des outils régulateurs et protecteurs (pour lutter contre les maladies ….) Il n’existe pas d’aliments complets à l’état naturel, sauf le lait maternel (seulement jusqu’à l’âge de 6 mois). Pour assurer la couverture de ces besoins, l’équilibre alimentaire s’obtient par la consommation quotidienne des trois groupes d’aliments suivants :

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 Groupe 1 : aliments qui apportent de l’énergie : les céréales, les racines, le sucre, les aliments lipidiques, etc.  Groupe 2 : aliments constructeurs : Ceux qui sont riches en protéines comme les produits d’origine animale, le lait et ses dérivés, et les légumineuses.  Groupe 3 : aliments protecteurs comme les fruits et légumes. Ceux qui sont riches en vitamines et en sels minéraux. Le tableau suivant représente la fréquence de consommation de chaque groupe d’aliments par jour et par rationnaire jour.

Tableau X : Fréquence des groupes d’aliments consommés par personne et par jour

Période d’abondance Période de soudure Groupe d’aliments Fréquence(%) Fréquence(%) 69,71 groupe 1 76,78 5,58 groupe 2 5,24 24,7 groupe 3 17,97 TOTAL 100 100

Période d'abondance Période de soudure

18% groupe 1 25% groupe I 5% groupe 2 5% 70% groupe II 77% groupe 3 groupe III

Fig.12 : Diagramme de fréquence selon les groupes d’aliments

En période de soudure, une personne consomme en moyenne 69,71% d’aliments du groupe I, 5,58% du groupe II et 24,7 % du groupe III. Ce taux est de 76,78%, 5,24% et 17,97 % en période d’abondance.

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Les aliments constructeurs (protide) et les aliments protecteurs sont plus faibles que les aliments énergétiques.

On assiste alors à une alimentation non équilibrée et une habitude alimentaire monotone, aggravée par une négligence en quantité et en qualité du repas de midi.

V. Disponibilité alimentaire V.1. AGRICULTURE Il existe trois formes d’exploitation de terre (faire-valoir) résumées dans le Tableau suivant : Tableau XI : Formes d’exploitation de terre Faire valoir Nombre de ménage pourcentage Propriétaire 14 42,42 emprunteur 3 9,09 Rizière Métayer 10 30,30 Non producteur 6 18,18 total 33 100 Propriétaire 11 33,33 Autres (légume, emprunteur 8 24,24 manioc…) Métayère 7 21,21 Non producteur 7 21,21 total 33 100

V.1.1. Riz Un grand nombre de ménages sont propriétaires mais les emprunteurs sont en nombre négligeable. La riziculture représente en moyenne 31 ares par famille, la production de l’année 2012 est de 512 kg de paddy par famille. La production est utilisée généralement à la consommation. V.1.2. Autres productions A part le riz, d’autres cultures vivrières sont aperçues autour des rizières. Il s’agit habituellement de manioc et de patate douce. Les productions agricoles sont soit totalement consommées par les ménages même (autoconsommation), soit utilisées à d’autres fins (troc, vente, etc.) .Une famille cultive en moyenne 9 ares, la plupart des productions sont utilisées pour l’autoconsommation. V.2. Elevage

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Divers types d’élevage sont pratiqués dans la localité. L’élevage bovin paraît encore très rudimentaire. La moyenne est seulement de 2,3têtes par famille. A propos de l’élevage porcin, la moyenne est de 1 tête par famille. Quant aux volailles, elles sont bien représentées dans l’exploitation, en moyenne 10 à 11 têtes par famille dans la localité. V.3. Accès aux marchés Tableau XII : Période de fréquentation des marchés de la ville de Mahitsy Nombre de ménage pourcentage Période Mensuelle 16 48,48 Hebdomadaire 6 18,18 Journalière 11 33,34 Total 33 100 motifs Achat 18 54,54 Vente 12 36,36 autre 3 10 total 33 100

A noter que Ampanotokana ne présente que 150 épiceries pour ces 29 fokotany et 15757 populations (PCD 2005), le marché de Mahitsy assure l’approvisionnement de la population. 54,54% des familles fréquentent chaque mois la ville pour satisfaire leurs besoins essentiels (aliments et autres PPN, ustensiles de cuisine…). 36,36% des familles vont à Mahitsy pour vendre leur production. VI- RELATION ENTRE LA PERIODE ET LA CONSOMMATION DE QUELQUES TYPES D’ALIMENTS

Dans cette partie, c’est le test de χ² qui est adopté pour vérifier si la période influe sur la consommation de quelques types d’aliments. Ici, l’hypothèse nulle annonce que la période n’a pas d’influence sur la consommation d’aliments. La question posée est : Combien de fois mangez- vous tel type d’aliments chaque semaine ?

12 familles mangent de la viande plus de deux fois par semaine en période d’abondance contre 4 en période de soudure. Puisque la valeur-p est faible (moindre que 0.05), Il apparait que la consommation des viandes est associé avec la période.

6 familles parmi les 31 mangent des féculents moins de cinq fois par semaine en période d’abondance contre 5 en période de soudure. La consommation des féculents n’est pas statistiquement associé de près avec la période (p=0,882).

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8 familles parmi les 31 consomme des produits de pêche plus de trois fois par semaine contre 10 parmi les 28 en période de soudure .Le test X2 montre que la différence statistique entre les deux groupes est significative. (p= 0,04).

Tableau XIII : Consommation de quelques aliments Indicateurs Période d’abondance Période de soudure Test de χ² Facteur n n % % Viandes Plus de 2fois par 12 4 semaine 38,7 14,3 Moins de 2 fois par 19 24 semaine 61,3 85,6 P 0,035 Signification du test + Féculents Plus de 5 fois par 23 25 semaine 82,1 80,6 Moins de 5 fois par 6 5 semaine 19,4 17,9

P 0,88 Signification du test -

Produits de pêche Plus de 3 fois par 8 10 semaine 25,8 35,7 Moins de 3 fois par 23 18 semaine 74,2 64,3 p 0,040 Signification du test + Signification des tests : - : Il n’y a pas de différence significative à un intervalle de confiance de 95%. + : Il y a une différence significative à un intervalle de confiance de 95%.

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Chapitre III : DISCUSSION ET

COMMENTAIRE

Chapitre III : DISCUSSION ET COMMENTAIRE

Du point de vue calorique, les besoins ne sont pas couverts dans l’ensemble. La ration effective dans notre étude est de2160kcal. Ceci est en relation avec la diminution de la quantité du riz consommé. Comme dans toutes les régions de Madagascar, le riz joue le rôle de l’aliment d’appoint dans la ration journalière de la population d’Ampanotokana. Au mois de Septembre, la consommation de riz est environ de 404,8 grammes par jour et en mars ce taux est de 382,31 grammes par jour. En moyenne, à Madagascar, la quantité des céréales consommées par personne et par jour est de 361 grammes (Plan national de nutrition 2005). Par rapport à la moyenne nationale, notre résultat semble être meilleur. En période de soudure, les ménages achètent du riz avec une diminution de ration. D’après le PAM (2003), la consommation minimale par jour à l’échelle nationale devrait être 2133 kcal. A côté du riz, les principales denrées alimentaires de base sont : le manioc, le taro (14% de l’apport calorique environ), et la pomme de terre pour les hydrates de carbones (glucides), l’huile végétale (lipides), les élevages à cycle court (y compris la pisciculture), la pêche traditionnelle, le lait et les légumineuses alimentaires (protides). On peut remarquer, malgré des statistiques relativement imprécises, que l’évolution récente indique que la production de tubercules suit la demande(la culture de manioc n’exige pas de soin cultural mais bénéfique); la diminution de la consommation de riz entraîne une augmentation en pourcentage de la part des autres filières dans l’apport calorique; la consommation d’aliments protéiniques et/ou lipidiques dépend plus du pouvoir d’achat et de l’éducation que de la disponibilité; et la diversification de l’alimentation est insuffisante et trop peu encouragée actuellement.

Concernant les protéines, on note un déficit pendant les deux périodes. Ce déficit est important durant le mois de mars, ceci est dû à la faible consommation des produits d’origine animale. Or, ces produits ne sont pas en manque dans cette région car presque toutes les familles pratiquent l’élevage mais la population n’en consomme pas. Ces produits sont en général vendus ou échangés à cause des problèmes financiers. La viande de volaille n’est consommée qu’en présence d’invités. De même, les produits de pêche sont destinés à la vente en général. Le bovin joue un rôle important dans la vie de la population, non pas pour la consommation, mais pour le travail des rizières, la production d’engrais….. Du point de vue qualité, la ration idéale doit comporter des quantités de protéines d’origine végétale et des protéines d’origine animale à peu près égale. PA /PV = 0,8 à 1,2 selon la règle exprimée par LALANE R. (1967). Les protéines d'origine végétale n'ont pas la même valeur biologique que celles d'origine animale. Elles ne possèdent pas les mêmes teneurs en acides

35 aminés essentiels. Ainsi, le maïs n'a pas la même valeur nutritionnelle que l'œuf : en effet, la zéine, protéine extraite du maïs, ne contient ni lysine, ni tryptophane, alors que les protéines de l'œuf renferment tous les acides aminés essentiels. C'est pourquoi les apports alimentaires en protéines doivent comporter, à part égale, des protéines d'origine animale et des protéines d'origine végétale (SCÉRÉN – CNDP, 2001).La quantité de protéines animales dans le village d’Ampanotokana varie de 19,02% à 25%, ce résultat semble être meilleur par rapport à l’ensemble des milieux ruraux de Madagascar par François R (1962) qui a trouvé 15,2%. Une étude a montré que l’insuffisance protéino-énergétique s’associe souvent à une carence en micronutriments (MAEP & SIMR, 2006). Ce déficit aussi est causé par la faible disponibilité des produits sources de protéines sur le marché, on note un seul boucher pour 8 fokontany. Il faut aller à Mahitsy, à 7km du chef-lieu de la commune, pour le marché chaque samedi pour s’en procurer.

Pour le calcium, le besoin est couvert. La forte consommation de légumes verts, surtout les feuilles comestibles, et les poissons secs entiers sont la cause principale de l’excès en calcium.

Pour le fer, on note un léger déficit en mars, le besoin est couvert en septembre. Plus de la moitié du fer dans la ration journalière est apportée par les légumes et les céréales. Le fer joue un rôle important dans l'hématopoïèse (élaboration de l'hémoglobine), il constitue l'atome central et actif de l'hémoglobine du sang et joue le rôle de "transporteur d'oxygène."

Les vitamines sont des substances organiques indispensables à l’équilibre vital, sans valeur énergétique, non synthétisées par l’organisme, apportées par les aliments, et agissant à faible doses. Leur déficit entraîne des maladies spécifiques (Tavernier & Lezeaux, 1999).La carence en vitamines concerne deux éléments, vitamine B1 et B2.

Pour la vitamine B1, la carence est due à une alimentation à base de riz décortiqué et par conséquent dépourvu de son enveloppe riche en vitamine B1. Le riz poli est privé de couche de caryopse (assise protéique : riche en vitamines) et de germes (très riche en vitamines B) (Menant et al., 1989).Une carence en vitamine B1 peut entrainer de graves troubles du métabolisme : problème d’anorexie, troubles digestifs et cardiaques, ulcères,… et peut mener à une maladie appelée « béribéri ». Pour la vitamine B2, sa carence peut s’expliquer par sa faible teneur dans l’aliment ingéré. La carence en vitamine B2 peut entraîner des troubles gastro-intestinaux et digestifs divers

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(entérite, troubles de résorption des graisses), des lésions oculaires (troubles visuels, cataracte, sensibilité à la lumière...), arrêt de la croissance chez le nourrisson. En pratique, une carence est toujours associée à une autre carence du même groupe B. Les conséquences graves sont : la glossite (inflammation de la langue), la dermatite séborrhéique desquamative (altérations cutanées), ainsi que la dermatose scrotale et vulvaire.

Des symptômes évidents d'une carence en vitamine B2 seraient la fatigue, l'irritabilité et la dépression, les lésions au niveau de la peau et des muqueuses (fissures des commissures, atrophie des papilles de la langue...), des ongles et des cheveux qui perdent leur vitalité et qui sont cassants.

Les besoin en vitamines A, PP et C sont couvertes, en général par les céréales et les légumes qui sont les sources de ces éléments.

L’alimentation quotidienne des ménages est le moyen pour voir la situation alimentaire d’une population. En milieu rural, comme dans notre région d’étude, elle se caractérise toujours par un régime déséquilibré et peu varié, une des causes de la malnutrition. L’alimentation quotidienne peut être résumée dans le tableau suivant.

Tableau XIV : Répartition de l’alimentation quotidienne des ménages

Petit déjeuner

Vary sosoa avec ou sans accompagnement ou tubercules + une tasse de café

Déjeuner

Riz sec avec accompagnement (brède ou légumineuses) ou une faible quantité de riz + tubercules (manioc surtout) pendant la période de soudure

Diner

Vary sosoa avec accompagnement (brède ou légumineuses)

Collation

Tubercules : manioc, patate douce…

Source : Enquête personnelle 2011

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Dans la commune rurale d’Ampanotokana, la nature des aliments consommés a tendance à être figée, si bien qu’on parle d’une habitude alimentaire statique. On constate que la consommation journalière ne varie presque pas. Selon les propos des enquêtés, les dépenses quotidiennes sont consacrées à l’achat du riz et quelques PPN (huile, sucre, café) et par contre, les accompagnements sont souvent tirés des champs. Nous avons aussi constaté que la consommation des viandes et des produits laitiers est rare pour la majorité des ménages. La comparaison de la qualité du régime alimentaire des ménages montre que la moyenne du nombre de jours de consommation des céréales et des tubercules (riz, manioc ou maïs) est presque la même dans les deux périodes. Les différences se situent au niveau de la consommation des produits sources de protéines comme la viande et les œufs. La diminution des revenus du ménage en période de soudure entraine une diminution du pouvoir d’achat d’où la diminution des quantités de la consommation des viandes. Pendant la période de soudure, ceux qui suivent l'évolution du bien-être alimentaire constatent une baisse générale mais variable dans le niveau de la consommation alimentaire. Aussi, les ménages réagissent en substituant par les tubercules et autres céréales, le riz dans leur régime alimentaire. Cette substitution est en général plus forte au Sud du pays qu'au Nord et plus forte en milieu rural qu'en milieu urbain (SECALINE 1996). La période de soudure implique une baisse du niveau de consommation, quel que soit le groupe de ménages. Cette baisse se situe autour de 10% pour les ménages ruraux et autour de 5% pour les ménages urbains. Partout, les effets les plus sévères se font sentir en janvier et février. Par contre, aux mois de mai et juin, la période après la récolte rizicole, la chute du prix du riz entraîne une hausse perceptible de la consommation calorique des ménages. (INSTAT, 2000) Ce mode de consommation alimentaire devient une habitude que les gens ont héritée de leurs ancêtres et sera ensuite adoptée par les générations futures de telle sorte qu’il sera considéré comme une culture ancestrale. Cette habitude aussi dépend de la disponibilité et de l’accessibilité de l’aliment, vu que le marché est très loin, la consommation reste sur les produits disponibles.

Dans ce sens, la sensibilisation des paysans à l’adoption de nouvelles pratiques et habitudes alimentaires s’avère difficile.

L'analyse globale de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité en milieu rural menée par le PAM en 2005 rapporte que 25% de la population rurale est affectée par l'insécurité alimentaire chronique (FAO, 2005).Une des causes de l’insécurité alimentaire est la disponibilité

38 alimentaire de la famille. La riziculture, les cultures vivrières et maraîchères et l’élevage constituent les principales activités économiques des habitants. Pourtant, ces cultures sont limitées par la disponibilité en eau et des intrants agricoles.

Selon le Tableau XI, page 32, 81,82% des ménages cultivent du riz .La riziculture n’est pas une spéculation économique. Son but est de produire une quantité abondante afin d’assurer l’autoconsommation et de satisfaire certains besoins de la famille durant quelques mois après la récolte. Les paysans ont parfois troqué leurs productions contre des matériels de cuisine ou des produits vestimentaires. En moyenne, chaque famille possède 31 ares de rizière et produit environ 512 kg de paddy. A Madagascar, Il y a 2 millions de petits producteurs de riz dont plus de 60% ne disposent même pas de 60 ares de rizière. Un tiers de ces exploitants sont en situation de subsistance, ils ne produisent que quelques 800 kilos sur une surface de moins de 1 hectare (EPM, 2002, INSTAT.). L’absence de techniciens agricoles se fait tellement sentir, l’insuffisance et la défaillance des infrastructures de production ne permettent pas aux paysans de faire une vulgarisation intensive. La pratique culturale utilisant le SRI connait un début d’initiative. Néanmoins, la culture de riz en ligne devient plus courante. Les paysans se contentent alors des cultures pluviales avec des modes de cultures traditionnelles.

A côté du riz, la culture du manioc tient aussi une grande place dans l’agriculture. Le manioc constitue le deuxième aliment de la population, il fournit l’essentiel des calories après le riz. Ensuite, de grandes quantités de légumes sont produites et constituent de sources importantes de revenu pour les paysans. La culture peut s’effectuer au moins une fois pendant toute l’année. Les légumes sont en général destinés pour la vente.

En général, les problèmes liés à la production sont : - Les problèmes fonciers : Le mode d’accès par héritage (propriétaire) constitue le premier mode d’obtention des terres cultivables pour la plupart des paysans. La transmission des terres de génération en génération traduit une véritable logique sociale. La faiblesse de la productivité agricole est due à l’exigüité et l’inégale répartition des terres cultivables. Ce phénomène courant dans le milieu rural est le résultat du principe historique d’accès à la terre qui est l’héritage. Le mode d’accès par l’héritage engendre le morcellement des surfaces cultivées et provoque par la suite la réduction des rendements agricoles. De plus, la plupart des gens qui ont hérité une large surface des terres, les « zanaka am-pielezana » les natifs de la région qui vivent en ville, louent leurs terres aux paysans pauvres, par le biais du métayage. Ces paysans qui n’ont pas eu la même

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égalité de chance d’avoir hérité de telles surfaces doivent leur rendre un tiers de leur récolte déjà insuffisante. - Les problèmes techniques : Dans une économie paysanne, les modes et les méthodes de production agricoles sont les principaux déterminants des revenus des ménages. Le choix des techniques et des méthodes utilisées au cours de la production est très important pour la prévision d’un bon rendement agricole. La majorité des exploitants agricoles opte encore les techniques de semis traditionnel, si on se réfère à la culture rizicole ; ce qui justifie leur faible rendement. Les paysans n’utilisent que des petits matériels. Enfin, le manque d’encadrement et de conseils techniques, l’inexistence de séances de formation favorisent également ce problème - Le manque d’intrants : La faible utilisation des intrants (engrais minéraux, semences sélectionnées à haut rendement, produits phytosanitaires) paraît liée à la fois à la mentalité paysanne caractérisée par l’attachement aux traditions, aux prix de ses produits et à l’approvisionnement insuffisant dans des zones rizicoles du fait de l’état délabré des routes (Rakotomalala Hanitra, 2010). Leurs prix sont trop élevés comparativement au pouvoir d’achat des ménages ruraux. En effet, les nouvelles techniques de cultures proposées par la vulgarisation agricole nécessitent des achats d’intrants, qui sont rarement disponibles et vendus à des prix exorbitants pour les paysans. - Le problème d’irrigation : L’eau est indispensable pour l’exploitation rizicole. La riziculture est tributaire de la pluviométrie, or, actuellement une perturbation de la saison pluviale et un déficit pluviométrique déstabilisent l’organisation de la production agricole. Ce problème d’irrigation et de maîtrise d’eau entrainent une faible productivité ; il est dû, en général, à l’insuffisance d’aménagement hydro agricole et à la mauvaise gestion de l’eau. Concernant l’élevage :

L’élevage bovin est utilisé pour les travaux de culture, le transport et la production de fumier. Le charbon symptomatique et les fièvres charbonneuses sont les maladies fréquentes. L’élevage porcin de races traditionnelles est peu productif, l’utilisation des races améliorées est peu développée. La production est destinée en totalité à la commercialisation, les maladies qui affectent l’élevage porcin sont principalement le PPA/PPC la dermatose modulaire et la pasteurellose (PCD, 2005). Les parcs à bœufs, les porcheries, les poulaillers se trouvent près du logement et dans la plupart des cas les animaux vivent avec les gens, par souci d’insécurité entrainant une mauvaise condition d’Hygiène et de propreté ainsi que des mauvaises odeurs. Les problèmes au développement de secteur élevage se résument par la non professionnalisation

40 des éleveurs, le manque d’appui financier du fait de la difficulté d’accès des éleveurs aux crédits, l’insuffisance d’encadrement technique et l’utilisation de race locale peu productive.

RECOMMANDATIONS :

Compte tenu des résultats obtenus lors de cette étude, quelques recommandations s’imposent :

- Garantir une vente à meilleur prix des intrants agricoles (engrais et pesticides surtout), ou si possible, la dotation de ces produits pour alléger les investissements agricoles et d’assurer une meilleure productivité ; ou vulgarisation des compostages des déchets et ordures dans des fosses pour avoir des engrais de bonne qualité. - Améliorer le rendement rizicole par la modification des techniques culturales - Equiper les paysans en matériaux agricoles adéquats - Développer les surfaces cultivables par la distribution des terrains domaniaux - Faciliter l'accès des producteurs au capital foncier. - Construire des barrages pour irriguer les surfaces exploitées et assurer le rendement - Former et encadrer les paysans, si possible par des techniciens - Renseigner et former les paysans sur les avantages des crédits agricoles. - Promouvoir les petits investissements en zones rurales et le partenariat entre les groupements paysans et le secteur privé ; - Sensibiliser les paysans pour l’élevage moderne - Etendre et améliorer l’accès à l’eau potable - Apprendre aux habitants de façon convenable la conservation ou le stockage de production agricole. - Créer un marché communal - Promouvoir les exportations agricoles et améliorer la qualité - Assurer la circulation des informations à l’intérieur et à l’extérieur de la Commune - Engager une éducation nutritionnelle afin d’améliorer le comportement alimentaire de la population. Cette éducation doit se faire en respectant les coutumes - Approfondir les connaissances sur les habitudes alimentaires locales, la composition et les propriétés des aliments traditionnels et proposer des régimes alimentaires les plus propices à la protection de la santé à long terme. - Assurer une éducation environnementale

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CONCLUSION

CONCLUSION

La malnutrition protéino-énergétique constitue dans la communauté rurale d’Ampanotokana un véritable fléau touchant dans des proportions importantes la population surtout les enfants. Ce travail constitue une contribution à l’étude de la consommation alimentaire dans la Commune Rurale d’Ampanotokana District d’Antananarivo-Avaradrano – Région d’ en période d’abondance et en période de soudure(2011). La sélection de l’échantillon se fait à deux niveaux, au premier niveau le choix des Fokontany et au deuxième niveau le choix des familles. Ce dernier se fait par la méthode du sondage aléatoire c'est-à-dire en choisissant au hasard une maison et en nous adressant directement au responsable du ménage. L’enquête effectuée est de type transversal sur laquelle se sont effectuées deux méthodes d’enquête : une enquête semi-ouverte par entretien pour avoir les renseignements généraux de chaque membre de la famille visitée d’une part, et une enquête de consommation alimentaire par rappel de 24 heures d’autre part.

Au niveau du régime alimentaire, l’aliment de base est le riz. Le besoin calorique est insuffisant dû à une quantité insuffisante d’apport journalier de riz et d’autres aliments énergétiques pendant la période de soudure. On note aussi des carences en protéines, fer, vitamines B1 et B2. Cette étude convient de mentionner aussi la chute de la consommation en protéines d'origine animale de la période d’abondance en période de soudure. L’excès en vitamine C est dû à la forte consommation de feuilles vertes diverses. La faible qualité du régime alimentaire est la conséquence de la mauvaise habitude alimentaire. Vue la présence de plusieurs rivières, la population possède une forte potentialité pour le développement de leur culture. L’habitude alimentaire de la population entraine une mauvaise qualité de leur alimentation. Pourquoi ces paysans appelés cultivateurs n’arrivent-ils pas à assurer leur besoin de consommation alors qu’ils ont comme activité principale l’agriculture ? La pauvreté et l’insécurité alimentaire existent dans ce milieu d’étude. La faiblesse des rendements des paysans a un impact accablant sur le plan socio-économique. Les problèmes liés à la production sont les problèmes fonciers, les problèmes d’irrigation et les problèmes techniques. Les problèmes au développement de secteur élevage se résument par la non professionnalisation des éleveurs, le manque d’appui financier du fait de la difficulté d’accès des éleveurs aux crédits, l’insuffisance d’encadrement technique et l’utilisation de race locale peu productive. Le concept de sécurité alimentaire, jusque-là perçu au niveau de l’autosuffisance de

42 la région, a évolué seulement vers le niveau familial et individuel. Pour aboutir à une autosuffisance alimentaire et pour que les paysans puissent avoir suffisamment d'épargne qui assurera un développement durable, ils doivent augmenter leur production en renouvelant leur technique de culture. Dans l’avenir, afin d’améliorer la situation nutritionnelle de la population, nos suggestions portent :

- sur le développement économique des populations rurales en les aidant à l’amélioration de leur production, le prix de leur production ainsi que de leur conservation : diversifier les cultures et vulgariser les technologies nécessaires pour ce développement, - Sur l’amélioration de l’éducation nutritionnelle des populations ainsi que la surveillance des groupes vulnérables (femmes et enfants moins de cinq ans) - Sur le développement des infrastructures d’hygiène ; - Sur l’amélioration de l’éducation environnementale

Une population saine et bien nourrie peut assurer son développement surtout à partir des enfants. La mise en place de façon concomitante de ces stratégies de développement, avec la participation active des acteurs de développement tels l’Etat, les ONG, les financiers, et surtout, les techniciens de l’agriculture, permettra aux paysans de relever le défi à savoir assurer l’autosuffisance alimentaire et améliorer ses conditions de vie d'une manière efficiente, qui garantirait son développement durable.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBIOGRAPHIQUES

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ANNEXE

ANNEXE I

Valeur nutritionnelle des aliments consommés pour 100 gramme:

Nom de produit cal protide gr lipide gr glucide gr ca mg fe mg A (uI) B1 mg B2 mg pp mg C mg céréale Riz pilonné blanchie 360 7,1 1,1 80 14 1 0,1 0,04 2,5 pain 240 7,7 37 1,7 0,16 0,06 1 Mofo gasy 475 8 25 54 20 1,5 0,2 0,07 1,7 Fécule Pomme de terre 82 2 0,1 18,9 8 0,7 0,1 0,03 1,4 10 Manioc frais 146 1,2 0,3 34,7 33 0,7 0,06 0,03 0,6 36 Taro (saonjo) 104 1,9 0,2 24,2 23 1,1 0,15 0,03 0,9 5 Légume et Brèdes oignon 40 1,4 0,2 9 32 0,5 50 0,03 0,04 0,2 9 Haricots verts 130 13 110 8,2 5 0,17 0,14 2 7 Feuilles de manioc 62 6,8 1,3 9,6 206 2 110 0,16 0,3 1,8 265 Feuilles vertes divers 28 3 0,4 4,9 166 2,9 6000 0,09 0,19 0,8 70 carotte 35 0,9 35 0,7 1100 0,04 0,04 0,6 8 Tomate 20 1,8 0,3 4,2 11 0,6 700 0,06 0,04 0,5 24 Viande Bœuf moyen 255 17,8 20 1,2 10 2,1 40 0,06 0,16 3,7 Porc moyen 457 11,9 45 1,1 7 1,4 0,42 0,12 2,7 Fruits Banane mure 94 1,3 0,4 24 9 0,5 200 0,04 0,05 0,7 11 Matière grasse Huille 884 100 Légumineuse et oléagineux Haricots sec 341 22,1 1,7 61,4 137 6,7 30 0,54 0,18 2,1 3 Produit de pèche Poisson frais 132 18,8 5,7 31 1 50 0,06 0,15 2,5 Poisson sec en entier 310 62 2,5 2480 2,5 0,12 0,25 6,1 crevette sèche 270 54 6 2200 8 1332 0,08 0,2 7,7 Œufs de poule 163 12,4 11,7 0,9 50 2,5 1000 0,1 0,3 0,1 café 4 0,4 0,4 3,4 sucre 387 100 Laits 65 3,5 3,5 5 119 0,1 140 0,04 0,18 0,1 1

ANNEXEII

Tableau : Le besoin journalier fourni par la FAO

sexe, âge, activité calorie protéine calcium fer A B1 B2 PP C Homme adulte activité modérée 2720 56 400 10 4000 1,4 1,4 14 50 activité intense 2900 56 400 10 4000 1,5 1,4 15 50 Femme adulte activité modérée 2030 50 400 10 4000 1 1,2 10 45 activité intense 2500 50 400 10 4000 1,2 1,2 12 45 Grossesse 2500 75 1000 14 5000 1,2 1,8 12 65 Allaitement 3000 85 1000 14 7000 1,5 2,2 15 95 Enfants (2 sexes) 1 - 3 ans 1235 40 400 7 2000 0,6 1 6 25 4 - 6 ans 1615 50 400 8 2600 0,8 1,2 8 35 7 - 9 ans 2000 60 400 10 3300 1 1,5 10 40 10 - 12 (M) 2375 70 600 12 3600 1,2 1,8 12 50 10 - 12 (F) 2090 70 600 12 3600 1,1 1,8 11 50 13-15 (M) 2965 85 600 15 4000 1,5 2,1 15 60 13-15 (F) 2470 80 600 15 4000 1,2 2 12 50 16- 20 (M) 3050 85 500 13 4000 1,6 2,1 16 65 16- 20 (F) 2250 70 500 13 4000 1,1 1,8 11 50

ANNEXE III

Tableau : taux de couverture de village par périodes

Période de soudure

calorie protide calcium fer Vitamine A Vitamine B1 Vitamine B2 Vitamine PP Vitamine C

ration effective 1904,87 49,20 500,92 10,05 5105,44 0,69 0,50 14,31 124,58

ration théorique 2324,58 58,32 441,66 10,33 3679,86 1,17 1,44 11,75 46,59 taux de couverture -18,0552441 -15,6380405 13,419066 -2,62142704 38,7403081 -40,5198114 -64,7956333 21,7952605 167,414302

Période d’abondance

calorie protide calcium fer Vitamine A VitamineB1 Vitamine B2 Vitamine PP Vitamine C

ration effective 2160,25 53,47 720,71 10,96 4660,89 0,79 0,54 15,20 177,90

ration théorique 2301,67 58,00 439,63 10,29 3660,36 1,16 1,43 11,62 46,25

taux de couverture -6,14448983 -7,80656876 63,9340845 6,44753931 27,3341358 -31,7158062 -61,9641044 30,7317505 284,654097

ANNEXE IV FICHE D’ENQUETE FICHE DE MENAGE I- RENSEIGNEMENTS GENERAUX PROVINCE : ANTANANARIVO REGION : ANALAMANGA DISTRICT : AMBOHIDRATRIMO COMMUNE : AMPANOTOKANA FOKOTANY : HAMEAU : Enquêteur : Date : N° Nom/Prénom Age sexe Filiation Activités Etat Niveau Ethnie Groupe culturels physiologique D’éducation

II- FACTEURS SOCIO- ECONOMIQUES Source de revenu : Revenu moyen : / jour /mois Dépense :  Sakafo :  Fiompiana sy fambolena :  Fianarana :  Latsakemboka : - Fokotany : - Fiangonana : - Hafa :

 Hafa :

III- DISPONIBILITES ALIMENTAIRES 1- Production  Cultures Spéculation Surface Production Semence Utilisation (ha) (Qté) (charge) consommation Vente Semence don troc autres Riz Manioc Mais Fruits Légume

 Elevage Spéculation Nombre de tête Utilisation consommation vente don troc autres Bovin Porcin Volaille Autres

 Pêche Produit de pêche Période Quantité(Kg) Utilisation consommation Vente autre

 Autres disponibilités : 2- Marché :  Période du marché :  Distance par rapport aux villages :  Produits abondants :  Prix :

IV- ENQUETES SANITAIRES 1- Ny aretina mpahazo matetika ? - Lehibe - Ankizy - Zaza 2- Toerana itsabona tena ?

- Dokotera - Nentimpaharazana (Raokandro) 3- Antony ?

V- CONSOMATION ALIMENTAIRE Source d’eau potable : Fady : Date : Période Aliments Poids ou Quantité Origine et prix Mode de cuisson Rationnaires Observation

N° Age Matin

Midi

soir

VI- Combien de fois par semaine manger vous : - Des viandes : ………………………….. - Des féculents : ……………………………….. - Des produits de pêche (poisson, crevette,…) :……………………….

RESUME Auteur : RAVELOMANANTSOA Benjamina Sammy Encadreur : Dr ANDRIAMIALISON Haingoson . Titre : «Consommation alimentaire de la population d’Ampanotokana» Notre travail a été consacré à l’étude de la consommation alimentaire de la population d’Ampanotokana, district d’Ambohidratrimo, région Analamanga. La sélection de l’échantillon se fait à deux niveaux, au premier niveau le choix des Fokontany et au deuxième niveau le choix des familles. Ce dernier se fait par la méthode du sondage aléatoire. L’enquête effectuée est de type transversal. Il existe 225 rationnaires-jour pendant la période de soudure et 156 pendant la période d’abondance. L’aliment de base est le riz .Le besoin calorique est insuffisant dû à une quantité insuffisante d’apport journalier de riz et d’autres aliments énergétiques pendant la période de soudure. On note aussi des carences en protéines, fer, vitamines B1 et B2.Ces résultats sont dus à la consommation très insuffisante de fruits. L’excès en vitamine C est dû à la forte consommation de feuilles vertes diverses. La faible qualité du régime alimentaire est la conséquence de la mauvaise habitude alimentaire. Vue la présence de plusieurs rivières, la population possède une forte potentialité pour le développement de leur culture. L’habitude alimentaire de la population entraine une mauvaise qualité de leur alimentation. Cette étude convient de mentionner la chute de la consommation de la période d’abondance en période de soudure. Mots clés : .Malnutrition – situation alimentaire - commune rurale Ampanotokana-Antananarivo SUMMARY Title: The food consumption of the population of Ampanotokana Our work has been devoted to the study of food consumption of the population of Ampanotokana, District Ambohidratrimo, Analamanga area. The sample selection is done on two levels, first level, the choice of Fokontany and the second level, the choice of families. The latter is done by the method of random sampling. The investigation carried out is a transverse type. There are 225rationary day during the lean period and 156 during the period of abundance. The staple food is the rice. The shortage of calorie is due to an insufficient amount of daily intake of rice and other food energy during the lean period. It is also noted the deficiencies in protein, iron, vitamins B1 and vitamins B2.The results are due to the deficit of consumption of the fruit. The excess of Vitamin C is due to the high consumption of various green sheets. The low quality of the diet is the result of poor eating habits. For the presence of several rivers, the population has a high potential for the development of their culture. The eating habits of the population lead to a poor quality of their diet. This study is worth mentioning the fall in consumption in the period of abundance in lean period. Keywords: Malnutrition - Food Situation - rural town Ampanotokana-Antananarivo