Listes rouges des espèces anima menacées de Suisse Rédaction: Peter Duelli, Institut fédéral de recherches Remerciements: sur la forêt, la neige et le paysage, Le présent recueil de listes rouges des espèces ani- section zoologie, 8903 Birmensdorf males menacées de Suisse a été établi par I'lnsti- tut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le Auteurs des listes rouges: paysage, à Birmensdorf, dans le cadre du projet no Donat Agosti, Felix Amiet, Hubert Arter, Michel 4.88.454. Au fil des années, de nombreux collabo- Brancucci, Daniel Cherix, Peter Duelli, Christophe rateurs de I'lnstitut, souvent empoyés à titre tem- Dufour, Urs Noèl Glutz von Blotzheim, Yves Gon- poraire, ont participé à la réalisation de cet ouvra- seth, Kurt Grossenbacher, Jacques Hausser, Ueli ge. Prisca Eser a rédigé une première version du Hofer, Erich Kessler, Arthur Kirchhofer, Johannes chapitre: «Causes des dangers)). Soren Ehlers, Kuiper, Peter Landolt, Alain Maibach, Werner A. Prisca Eser, Maria Frech, Iris Gadickemeier, Sybille Marggi, Claude Meier, André Meylan, Adolf Nadig, Meier, Susanna Stalder Ghidossi, Susanne Tanner Pascal Moeschler, Bernhard Nievergelt, Carlo ainsi que le service de publications de I'lnstitut ont Pedroli, Urs Rahm, Jorg Rüetschi, Marco Salvioni, participé à la rédaction. Michel Sartori, Luc Schifferli, Hans Schmid, Hans- Nous adressons également nos remerciements à Peter Stutz, Philippe Thorens, Hans Turner, Peter Francis Cordillot, Yves Gonseth, Erich Kessler, Ber- Vogel, Max Wüthrich, Blaise Zaugg, Niklaus Zbin- til Krüsi, Jorg Rüetschi et Erich Staub qui ont relu den, Peter Andreas Zurwerra. le manuscript en apportant des remarques très précieuses. Accompagnement du projet: Nous remercions aussi C. Bader (acariens), G. Francis Cordillot et Erich Kessler, OFEFP Berne; Cuendet (annelidés), D. Küry (animaux aquatiques Yves Gonseth, CSCF Neuchâtel divers), C. Lang (vers), V. Mahnert (araignées), A. Pedroli (diplopodes), P. Reutimann (acariens), Traduction: W. Sauter (insectes), A. Scholl (myriapodes), Elisabeth Kopp-Demougeot, 1290 Versoix P. Stucky (isopodes), C. Vaucher (vers)qui ont four- ni des indications sur le nombre d'espèces suisses Réalisation graphique: de groupes taxonomiques ne figurant pas dans les Hans Linder, graphiste SGD, Steffisburg listes rouges.

Photo page de couverture: Notre gratitude va également aux personnes sui- Mecostethus grossus O vantes qui ont participé à l'élaboration de l'une ou Albert Krebs, Agasul l'autre des listes rouges de cet ouvrage: Elmar Auf der Mauer, Raphaèl Arlettaz, Jonas Barandun, Editeur: Andres Beck, Erwin Blank t, Wolf-Dieter Burkhard, Office fédéral de l'environnement, des forêts et du Armin Cor?y, Peter F. Flückiger, Jürgen Gebhard, paysage (OFEFP), 3003 Berne Sandra Gloor, Martin Graf, René Güttinger, Marianne Haffner, Albert Keller, Roman Kistler, Distribution: Miriam Lutz, Friedli Marti, Monica Moeckli, Marco Office central fédéral des imprimés et du matériel Moretti, Andreas Müller, Severin Müller, Willi (OCFIM), 3000 Berne Sauter, Heinrich Schiess, Thomas Walter, Karl Numéro de commande: 310.704 f Zbinden, Peter E. Zingg et Martha Zumsteg.

Berne 1994 Liste rouge de I'OFEFP au sens de l'article 14, 3e alinéa de l'ordonnance du 16 janvier 1991 sur la protection de la nature et du paysage (RS 451.1) e des matières

Avant-propos l. Introduction 2. La faune de Suisse 2.1. Diversité des espèces 2.2. Evolution de la diversité faunique 3. Types de menaces 3.1. Modification du paysage 3.2. Disparition des habitats naturels ou proches de l'état naturel 3.3. Morcellement et isolement des habitats 3.4. Destruction des zones de transition entre les différents habitats 3.5. Perturbation des habitats 3.6. Influence directe de l'homme 4. Les listes rouges, outils au semice de la proteaion de la nature 4.1. Buts de la protection, estimation de la valeur des biotopes 4.1.1. Protection des espèces 4.1.2. Biodiversité 4.1.3. Estimation de la valeur des biotopes 4.2. Critères retenus pour l'établissement des listes rouges 4.2.1. Choix des espèces animales 4.2.2. Critères d'évaluation du statut 4.2.3. Subdivisions régionales 4.3. Catégories de menaces 5. Listes Mammifères (à l'exclusion des chiroptères) Chiroptères (chauves-souris; liste complète des espèces) Oiseaux nicheurs (liste complète des espèces, avec répartition régionale) Reptiles (tortues, lézards et serpents) Amphibiens (urodèles et batraciens) Poissons et cyclostomes Abeilles Fourmis Papillons de jour Tipules Carabes et cicindèles Coléoptères aquatiques (hydradéphages) Névroptéroïdes Orthoptères (sauterelles, grillons et criquets) Libellules (odonates) Ephémères Mollusques (escargots et bivalves) 6. Résumé 7. Index des noms scientifiques des genres 8. Index des noms verna~ulaires (verlébrés uniquement) 9. Bibliographie 10. Liste des auteurs Avant-propos

Les listes rouges sont des signaux d'alarme. Elles phanérogames et des bryophytes déjà publiées reflètent sans complaisance les succès mais aussi dans la série de I'OFEFP. Nous exprimons notre les échecs de la protection des especes et nous gratitude et adressons nos remerciements à tous fournissent les bases et les arguments indispen- ceux et à toutes celles qui ont participé à I'élabo- sables à une action plus efficace en matière de ration de cette publication. Les listes rouges protection de la nature. désormais disponibles rendront certainement de précieux services et ce, également en combinai- Mettre en pratique l'«esprit de Rio» signifie pren- son avec les listes des espèces indicatrices des dre au sérieux les conclusions, parfois préoccu- milieux naturels, pour le recensement des bioto- pantes, émanant des listes rouges. Si les plantes pes importants pour la protection des espèces et et les animaux sauvages perdent de plus en plus le choix des surfaces de compensation écologique. de terrain à un rythme de plus en plus rapide et finissent par disparaître, nos propres chances de La liste rouge des oiseaux nicheurs est particuliè- survie sont, elles aussi, de plus en plus remises en rement pratique. Grâceà une base de données bien question. C'est pour cette raison notamment que construite, elle permet, sur le modèle de la liste des la sauvegarde de la biodiversité est devenue une plantes vasculaires, de donner une appréciation mission planétaire. sur 10 territoires naturels de notre pays. Elle répond ainsi d'ores et déjà aux fins critères de la Les listes rouges sont de précieux outils au service liste rouge nationale. II convient aussi de de la défense, désormais impérative, de la biodi- mentionner tout spécialement la Liste rouge des versité. Depuis 1991, elles font d'ailleurs partie poissons et cyclostomes qui a servi de base pour intégrante de la législation fédérale sur la protec- l'annexe 1 de I'ordonnance sur la pêche. Les tion de la nature (Ordonnance sur la protection de cantons se voient ainsi dans l'obligation de pren- la nature et du paysage). dre les mesures qui s'imposent en vue de proté- ger les biotopes de ces espèces. Le présent ouvrage, ((Listes rouges des espèces animales menacées de Suisse)), comprend 17 II est alarmant de constater que pour 10 des 17 listes rouges dont 11, qui concernent des groupes groupes taxonomiques étudiés, plus de 50% des taxonomiques formés d'espèces indicatrices espèces sont considérées comme menacées! essentielles telles les chauves-souris, les autres Ainsi, cette publication ne s'adresse pas seulement mammifères, les mollusques, les éphémères, les aux spécialistes mais à un cercle plus large de sauterelles, les abeilles, les fourmis, les névroptè- personnes et de responsables politiques dont la res, les hydradéphages, les carabes, les cicindèles préoccupation principale est de préserver et et les tipules, sont publiées pour la première fois. d'entretenir les paysages naturels dans leur Les listes concernant les oiseaux nicheurs, les beauté, leur particularité et leur diversité. reptiles, les amphibiens, les poissons, les libellu- les et les papillons de jour, publiées antérieure- OFFICE FÉDÉRAL DE L'ENVIRONNEMENT, DES ment, sont présentées ici sous une forme nouvelle. FORÊTS ET DU PAYSAGE, DIVISION PRINCIPALE Chaque liste rouge est complétée par un bref PROTECTION DE LA NATURE ET DU PAYSAGE commentaire relatif au nombre d'espèces recen- sées, à leur statut, à leur mode de vie et aux carac- Franz-Sepp Stulz, chef de la division protection de téristiques de leur habitat. Le fort pourcentage la nature d'invertébrés souligne l'importance primordiale de ce groupe dans la diversité générale de la faune. Tab.1: Arîicle 14, 3'. al., de I'ordonnance sur la Toutefois, c'est précisément à propos des inverté- protection de la nature et du paysage I I brés qu'apparaissent, aussi par rapport à I'étran- La désignation des biotopes dignes de protec- ger, nos lacunes scientifiques les plus manifestes tion et l'estimation de leur valeur se feront notamment dans le domaine des études de terrain notamment à l'aide de la liste des espèces indi- en relation avec la protection de la nature. catrices des milieux naturels, énumérées à l'annexe 1. Les cantons peuvent adapter cette Dans la partie introductive fondamentale de liste aux conditions régionales. Les espèces de l'ouvrage, Peter Duelli, qui a remarquablement su la flore et de la faune protégées en vertu de diriger une équipe rédactionnelle de 38 zoologues l'article 20 ainsi que les especes végétales et spécialisés, donne un aperçu de la modification de animales menacées et rares, énumérées dans la diversité générale de la faune et des dangers qui les listes rouges publiées ou reconnues par la menacent, et présente les principes et les domai- I'OFEFP, servent également d'espèces indica- nes d'application des listes rouges pour la protec- trices des milieux naturels. Suivant le type de tion de la nature et l'appréciation de projets biotope ou le but visé par la protection, par d'aménagement du territoire. exemple pour tenir compte des exigences des espèces migratrices, d'autres critères doivent Ce recueil constitue un complément indispen- être pris en considération. 4 sable aux listes rouges des ptéridophytes, des Les listes rouges sont un outil juridique efficace en mesures de protection de la nature sera limitée. L'un matière de protection de la nature et du paysage des buts essentiels de cette première série de listes (article 14, 3" alinéa de I'ordonnance sur la protec- rouges des espèces animales menacées de Suisse tion de la nature et du paysage; cf. Table 1, page 4). est ainsi de mettre en évidence les lacunes manifes- Elles donnent des informations sur I'état actuel des tes des connaissances de notre faune. La Suisse connaissancessur le statut des animauxet desplan- manque de spécialistes, surtout pour les nombreux tes indigènes. En tant qu'outils de la politique de groupes d'invertébrés. Si nous ne savons pas préci- protection de la nature, elles montrent à quel pour- sément quelles espèces sont présentes en Suisse, centage les espèces animales et végétales recen- comment allons-nous pouvoir nous prononcer sur sées sont considérées comme menacées et pour leur statut? En outre, même lorsqu'un groupe quelles espèces des mesures urgentes de protec- faunique est bien connu, nous ignorons souvent les tion s'imposent. En outre, l'importance prise par les raisons de son déclin. Dans ce contexte, une tâche listes rouges comme instrument d'estimation de la prioritaire de nos universités et de nos instituts de valeur des biotopescroît de plus en plus. Que ce soit recherches est de fournir les données et les métho- pour l'aménagement du territoire, les études des scientifiques permettant d'apprécier le statut et d'impact sur l'environnement, le contrôledes mesu- les causes du déclin de la faune indigène. res de protection ou la comparaison entre différen- Lors de sa collaboration avec les divers auteurs des tes pratiques agricoles et sylvicoles, le recours aux listes rouges, la rédaction a accordé la plus grande listes rouges est à l'heure actuelle indispensable dès importance à une utilisation la plus uniforme pos- qu'il importe de tenir compte de la flore et de la sible des critères de choix des espèces et des caté- faune. gories de menace. Néanmoins, une certaine hété- Certaines listes rouges ainsi que certaines espèces rogénéité des listes est inévitable puisque les figurant dans la Liste rouge jouissent d'un statut de connaissances accumulées sur les différents grou- protectionjuridique qualifiéqui dépassecelui prévu pes considérés sont assez variables et, surtout, que par l'article 14,3"alinéa OPN. Dans I'ordonnance sur certaines contraintes, liées aux méthodes utilisées la pêche (article 5 et annexe 1) les poissons et les par les auteurs de listes publiées antérieurement ont cyclostomesfigurant dans la Liste rouge sont consi- dû être respectées. dérées comme espèces menacées; les cantons sont La critique la plus souvent formulée à l'encontre des obligés de prendre toutes les mesures propres à listes rouges est leur ((manque de caractère scien- protéger leur biotope (article 5,2" alinéa de la loi sur tifique)). II est vrai que les connaissances scienti- la pêche). Les espèces répertoriées dans la Liste fiques disponibles sur le recul des espèces et sur la rouge et qui appartiennent aux oiseaux, aux préda- menace qui pèse sur elles sont limitées à certaines teurs, aux artiodactyles et aux lagomorphes, ainsi espèces animales seulement, et qu'une extrapola- que les castors, sont protégés par la loi sur la chasse tion de ces connaissances à d'autres espèces ou à (LChP). Les espèces protégées conformément à la d'autres groupes taxonomiques est discutable. loi sur la chasse, toutes les chauves-souris, tous les Pourtant, lescraintes selon lesquelles nous ne pour- reptiles et amphibiens, le hérisson ainsi quecertains rions déjà plus nous permettre de reporter plus iong- invertébrés sont en outre protégés par le droit de la temps la publication des listes rouges sont égale- protection de la nature et du paysage (article 20 et ment fondées, compte tenu de l'immense ampleur annese 3 OPN); il en va de même des glirides et des qu'a prise la destruction de la diversité des éléments petits rongeurs (annexe 4 LPN). structurauxet de la biodiversité tant dans les paysa- Dans un milieu donné, il est plus difficile d'invento- ges agricoles intensifsqu'également, hélas, dans les rier la faune que la végétation, car les animaux se restes d'habitats naturels. déplacent librement, sont souvent minuscules et Cette compilation élargie des listes rouges des espè- vivent souvent cachés. En outre, il y a en Suisse à ces animales menacées de Suisse constitue une peu près dix fois plus d'espèces animales que étape importante de l'établissement de bases scien- d'espèces végétales. II est donc utopique de cher- tifiques au service de la protection de la nature et cher à recenser l'intégralité de la faune d'un milieu du paysage; elle souligne en même temps le ou même d'une petite partie de ce dernier. Pour manque de connaissances accumulées sur la faune parvenir à une estimation de la valeur faunistique indigène et permet de lancer un appel aux milieux d'un biotope, il est donc nécessairedefaire un choix, politiques, aux autorités et aux universités. si possible représentatif, dans cette immense diver- La protection des espèces et des biotopes bénéficie sité. Cela peut se faire en tenant compte essentiel- de bases légales; cependant, l'aide financière et le lement de groupes zoologiques à recenser et dont personnel nécessaire pour la recherche ainsi que les exigences écologiques sont bien connues. Du pour l'application de la loi en faveur de la faune indi- point de vue de la protection de la nature, il esttoute- gène font à l'heure actuelle défaut. fois judicieux de procéder à une telle évaluation en Une liste rouge doit être périodiquement mise à jour fonction du statut des espèces. Cela permet en effet pour refléter I'état des connaissances. C'est pour- de traduire la diversité de la faune par une mesure quoi I'OFEFP publiera régulièrement les chan- quantifiable. Cependant, plus le choix de groupes gements et révisera les listes à intervalles plus fauniques ayant fait l'objet d'une appréciation dans éloignés. les listes rouges est restreint, plus la portée des 2. La faune de Suisse

2.1 Diversité des espèces dernière ère glaciaire. Plus de 99% des especes animales étant poïkilothermes, le nombre d'espè- En Suisse, il existe, selon les estimations, 40'000 ces présentes dépend fortement de la température. espèces animales. Est-ce beaucoup? Est-ce peu?. En Suisse, comme partout ailleurs en , ie La Suisse, qui n'a aucune ouverture sur la mer, est nombre d'especes croît du nord vers le sud et de ainsi dépourvue de l'éventail des espèces de la la montagne vers la plaine. faune marine. Cependant, comme elle abrite des Aujourd'hui encore le nombre total d'espèces biotopes allant de l'étage nival des hautes Alpes animales augmente en Suisse bien que de plus en aux régions insubriennes du sud du Tessin, la plus d'espèces disparaissent ou soient éteintes. richesse de sa faune, exprimée en nombre total Cette augmentation est due non pas à l'émergence d'espèces, atteint deschiffres similaires à ceux des de nouvelles espèces parspéciation, maisà I'immi- états d'Europe du Nord ou d'Europe Centrale dotés gration ou à l'introduction d'espèces de régions d'un littoral. voisines, voire même, de plus en plus, d'autres Les 40'000 especes animales de Suisse n'ont pas continents. toutes été effectivement observées. Pour certains Tout changement à large échelle des conditions de groupestaxonomiques riches en especes, nosesti- vie, qu'il soit d'origine naturelle ou anthropogène, mations reposent sur deschiffres émanantde pays favorise certaines espèces et en défavorise voisins, car les données correspondantes font d'autres. Plus ces modifications sont rapides, plus défaut en Suisse. Les chiffres les moins fiables il est difficile pour ces organismes de s'adapter concernent les vers plats, les annélides, les génétiquement ou de retrouver ailleurs un habitat acariens édaphiques et divers ordres d'insectes qui leur convient. Les espèces les moins mobiles tels que les diptères ou les hyménoptères parasi- disparaissent ou survivent en petites populations tes. isolées. C'est ce qui s'est passé dans de larges Le tableau 2, qui donne un aperçu du nombre parties du Plateau suisse à la suite de I'intensifica- d'espèces animales présentes en Suisse, montre tion de l'exploitation du sol. Alors que l'agriculture que les arthropodes, et parmi ceux-ci essentielle- et la sylviculture extensives avaient au fil des ment les insectes, contribuent en majeure partie à siècles augmenté la diversité génétique de la forêt la diversité des espèces. Tel est également le cas ancestrale, cette diversité a fortement diminué ces dans le monde puisqu'on admet qu'environ les dernières décennies dans les régions intensive- trois quarts des espèces animales, dont le nombre ment exploitées, notamment sur le Plateau. est estimé à 3 à 5 millions, sont des insectes. Les Des conséquencesd'une bien plusgrande ampleur vertébrés, qui naturellement sont les plus proches seraient à attendre si le climat devait se modifier de l'homme et qui influencent le plus nos efforts de profondément en peu de temps suite à l'effet de protection de la nature, ne représentent qu'à peine serre. En effet, en cas de réchauffement subit, la 1% des espèces animales présentes en Suisse. plupart des espèces n'arriveraient pas à migrer En outre, le tableau montre que notre connais- vers le nord ou en altitude en l'espace de quelques sance de la faune est la plus lacunaire pour les générations. Cela pourrait également occasionner groupes taxonomiques les plus riches en espèces. des problèmes aux espèces mobiles tributaires de II n'est par conséquent pas étonnant que les listes plantes. d'espèces-hôtes ou de proies à plus faible rouges actuelles ne recèlent qu'un nombre d'espè- pouvoir de dispersion qui ne survivraient pas à ces ces restreint par rapport à l'ensemble de la faune. modifications climatiques. Dans le cas d'un Les groupes taxonomiques figurant dans les listes réchauffement, la Suisse serait toutefois envahie rouges rassemblent chacun tout au plus quelques par une multitude d'especes méditerranéennes et centaines d'espèces. Les groupes les plus riches le nombre total d'espèces continuerait ainsi de sont les abeilles, les carabes et les mollusques. croître malgré des disparitions massives. La faune indigène serait donc en plus sous la pression de cette concurrence. Les espèces les plus menacées 2.2 Evolution de la diversité faunique seraient les endémiques alpines qui, ne pouvant se réfugier nulle part, disparaîtraient totalement. Le nombre total d'espèces animales de Suisse a augmenté plus ou moins constamment depuis la Tab. 2: Aperçu du nombre d'espèces par embranchement présent en Suisse

Nombre d'espèces animales en CH

EMBRANCHEMENT CLASSE f connu estimé Porifera (éponges) 6 6 Cnidaria (cnidaires) 6 6 - Hydrozoa (hydrozoaires) 6 6 Plathelminthes (vers plats) 2'600 - Turbellaria (planaires par ex.) 150 - Trematoda (douves par ex.) 1'750 - Cestoda (ténias par ex.) 700 Nemertini (némertiens) 3 Nemathelminthes 3'1 75 - Gastrotricha (gastrotriches) 50

- (escargots)

- Agnatha (agnathes) - Osteichthyes (poissons osseux) 3. Types de menaces

3.1 Modification du paysage Zones humides, milieux aquatiques et zones alluviales Récemment, I'augmentation de la population, mais Les destructions opérées dans l'intérêt de I'agricul- surtout la croissance du niveau de vie ont engendré ture ont été les plus importantes dans les zones une énorme pression urbanistique qui s'est exercée humides (hauts et bas-marais). Vers la fin du siècle presqu'exclusivement au détriment de la surface dernier déjà, les marais ont été drainés par I'inter- agricole utile. Entre 1950 et 1980, un mètrecarré par médiaire de fossés et asséchés pour l'exploitation seconde a disparu quotidiennement sous le béton de la tourbe. Des drainages à grande échelle ont été ou l'asphalte (BIOZID-REPORT SCHWEIZ, 1984). effectués lors d'améliorations foncières, surtout entre les deuxguerres mondiales. Entre 1890et 1950, près de 90% des zones humides ont été détruites 3.2 Disparition des habitats naturels (BROGGI et SCHLEGEL 1989). et proches de I'état naturef A la suite de corrections decours d'eau, les ruisseaux et les rivières ont été emprisonnés dans des murs Sans l'influence de l'homme, la Suisse serait de béton ou même enterrés. De nombreux biotopes formée, en-dessous de l'étage alpin, exclusivement ont ainsi disparu: les lits à structure diversifiée, ou presque de forêts et de zones humides, à I'excep- garants d'urie variabilité de niveau d'eau et de vélo- tion de quelques prés secs en Valais (ELLENBERG, cité du courant; les rives naturelles permettant aux 1986). Tel était le paysage prédominant jusqu'à animaux d'entrer ou de sortir de l'eau, ménageant l'arrivée des Romains qui défrichèrent d'importan- des refuges et sauvegardant les frayères et les sites tes surfaces. Actuellement, on se demande dans de nidification; et enfin, les forêts riveraines et allu- quelle mesure les ongulés de grande taille (bison viales. d'Europe, aurochs, élan et cerf) empêcherait locale- Les forêts alluviales ont besoin d'un niveau assez ment l'avance de la forêt sans L'influence humaine. élevé des eaux souterraines et d'inondations pério- Au fur et à mesure de l'augmentation de la densité diques. Ces dernières, en charriant et en déposant de la population, les besoins de surfaces cultivables du gravier, du sable et de l'argile, produisent des se sont accrus; c'est ainsi qu'est apparu un paysage milieux pionniers colonisés par une faune et une rural varié, riche en microstructures paysagères. flore spécialisées. 60 des 133 alliances végétales Cette forme d'exploitation a créé des biotopes abri- d'Europe sont présentes dans les forêts riveraines tant de très nombreuses espèces animales et végé- (KUHN et AMlET 1988). La richesse de la faune y est tales aux exigences les plus diverses. Pour les également exceptionnelle, de nombreuses espèces animaux, une flore riche en espèces constitue non rares d'oiseaux et d'amphibiens étant en particulier seulement une base d'approvisionnement diversi- tributaires de ces milieux. Une infime partie des fiée, mais aussi une richesse en éléments structu- zones alluviales qui caractérisaient nos paysages raux dont ils ont besoin dans leurs activités socia- originels ont subsisté jusqu'à aujourd'hui. 169 objets les, pour leur reproduction et pour se protéger figurentainsi dans I'inventairefédéral deszones allu- contre leurs ennemis. viales d'importance nationale. Etant donné qu'à La disparition progressive de ce paysage rural varié l'heure actuelle, les hommes habitent et travaillent a commencé vers la fin du siècle dernier. La crois- dans les anciennes zones de crues des cours d'eau, sance de la population rendit nécessaire I'intensifi- des endiguements sont construits pour éviter les cation de l'agriculture, rationalisée par le biais de la inondations. Entre 1951 et 1985, 2'550 km de ruis- mécanisation. Les surfaces peu productives telles seaux ont été corrigés en Suisse; dans certains que les terrains humides, les boisements riverains, cantons du Plateau, plus de la moitié des ruisseaux les haies champêtres et les vergers ont dû céder la a disparu (BROGGI et SCHLEGEL 1989). De même, place aux champs et aux prairies grasses. Des au bord des grands lacs du Plateau, la longueur éléments structuraux d'une grande valeur écolo- actuelle des zones riveraines proches de I'état natu- gique, tels les bosquets champêtres, les arbres rel représentent moins de 30% de l'ensemble des isolés, les haies, les cours d'eau naturels, les talus, rives. les vallonnements, les rochers et les vieux murs ont été supprimés afin d'augmenter le plus possible les Forêt surfaces exploitables. Depuis le début de ce siècle, la forêt couvre environ Sur les 2700 espèces de plantes figurant dans la un quart de la superficiedu pays. Son airea étéproté- liste rouge des ptéridophytes et phanérogames gée par la loi sur les forêts de 1902. Cependant, la (LANDOLT 1991), 3% sont éteintes et 20%fortement forêt est en grande partie exploitée et sa composi- menacées ou menacées. Sur la partie alémanique tion en espèces et l'âge de ses peuplements ne du Plateau par exemple, 86% de la flore adventice correspondent plus à ceux de la forêt originelle. A des champs est menacée ou a disparu (RITTER et ['heure actuelle, 13,8% des forêts sont naturelles ou WALDIS 1983). Les nombreux phytophages vivant proches de I'état naturel, ce qui représente environ sur ces plantes menacées disparaissent ou se font 40'000 ha (BROGGI et SCHLEGEL 1989). rares. Cela entraîne une raréfaction de la nout'riture Dans la plupart des associations forestières du des espèces prédatrices et parasites, qui finissent Plateau, il serait normal que les feuillus prédomi- par disparaître également ou par émigrer. nent; en fait, 54% des arbres sont des résineux (BROGGI et SCHLEGEL 1989). De plus, ce sont exposés au sud, versants aujourd'hui urbanisés en souvent des espèces de résineux non typiques de la maints endroits. Le recul des pelouses sèches riches région qui sont plantées. Dans les monocultures, les en fleurs, qui est en grande partie imputable au plan arbres sont si serrés que le sol ne reçoit plus assez Wahlen exécuté pendant la deuxième guerre de lumière pour permettre la croissance d'une strate mondiale, est de plus de 90%. arborescente ou herbacée. En outre, tous les arbres ont le même âge et ceux qui sont morts sont enle- Vergers vés. Dans ce type de forêt, rares sont les animaux Les vergers de hautes tiges ont une grande valeur qui trouvent un biotope répondant à leurs besoins. ornithologique, car ils offrent un abri, de la nourri- Nombre d'oiseaux et d'arthropodes dépendent des ture et des sites de nidification à de nombreux feuillus et buissons à feuilles caduques ou des vieux oiseaux. La consommation de moût ayant fortement arbres et du bois mort. Les formes traditionnelles diminué et nos fruits subissant la concurrence des d'exploitation forestière telles que le tailliset le taillis fruits exotiques, les trois quarts de ces vergers ont sous futaie, servant à la production de bois de feu, été abattus au cours de ces 40 dernières années ont été abandonnées. Les taillis sont abattustous les (BROGGI et SCHLEGEL 1989). Ils ont été en partie 12 à 15 ans et sont rajeunis par des rejets de souche. remplacés par des vergers de basses tiges d'un inté- La faune est différente decelle qui vit dans une haute rêt nettement moindre pour la faune. futaie ou dans uneforêt jardinée,carseulesquelques espèces de feuillus sont en mesure de donner des Haies et bosquets rejets de souche. Dans le taillis, quelques arbres sont Les haies et les bosquets d'arbres champêtres, laissés sur pied et offrent ainsi, vivants ou morts, un souvent considérés comme des obstacles à l'utilisa- habitat précieux pour les animaux. De par leur tion des machines agricoles et qui n'ont aujourd'hui grande richesse en plantes et en petits animaux, les plus aucun rendement direct, ont été décimés. Les taillis fournissent une abondante source de nourri- haies ont une fonction de compensation écologique ture pour les animaux plus grands. essentielle. Elles constituent I'habitat et le lieu de Lors des reboisements compensatoires prescrits par passage d'une grande variété d'animaux et sont le la loi, les lisièresdeforêt nonrectilignessont souvent lieu d'hibernation de nombreuses espèces utiles à rectifiées, les clairières humides drainées et reboi- I'agriculture. Les coccinelles, les chrysopes et sées. L'abandon de l'exploitation des pâturages d'autres prédateurs de pucerons passent l'hiver boisés a entraîné la disparition d'autres clairières qui dans la strate arbustive des haies alors que les cara- fournissaient à de nombreux papillons une riche bidés et les araignées le passent dans la strate herba- palette de plantes nutritives. Les lisières sont le cée. Une offre diversifiée d'insectes est la condition dernier refuge des plantes herbacées et des arbus- préalable pour que lesoiseauxtels que l'alouette des tes. A l'état naturel, elles sont étagées et présentent champs ou la perdrix grise trouvent suffisamment un large manteau de buissons précédé d'un ourlet de nourriture pour élever leurs petits. Les petits herbacé. De nombreuses forêts sont exploitées mammifères ainsi que les reptiles utilisent égale- jusqu'à la limite des cultures adjacentes, elles- ment les haies pour l'élevage de leurs jeunes et mêmes labourées jusqu'au pied des arbres, empê- comme refuge. Les lièvres et les perdrix grises ont chant ainsi les buissons et les plantes herbacées de besoin de l'ourlet des haies et des bordures herbeu- se développer. Sur le Plateau suisse, seulement 35% ses des champs pour dissimuler leur présence à des lisières sont considérées comme proches de leurs ennemis, surtout en hiver. l'état naturel (BROGGI et SCHLEGEL 1989). Milieux rudéraux et pionniers Prairies maigres et pelouses séchas En Suisse, il n'existe plus que quelques surfaces Avec l'intensification de I'agriculture, les prés et les inexploitées: les tuileries, les gravières, les carrières pâturages maigres ainsi que les pelouses sèches se abandonnées, les bordures de voies ferrées et les sont transformés en prairies grasses en raison de friches. II importe de maintenircessurfacesqui cons- I'apport régulier d'engrais et de l'augmentation du tituent I'habitat de remplacement de nombreuses nombre des fauches effectuées par année. L'accrois- espèces animales. Il s'agit souvent de surfaces sement de rendement des prairies grasses permet en pauvres en éléments nutritifs, très sèches ou au outre de diminuer la surface nécessaire. Aujourd'hui, contraire très humides. En raison de l'apport exces- les prairies fleuries sont de plus en plus remplacées sif d'engrais par I'agriculture, les milieux maigres par des prairies artificielles et par des cultures de plan- sont devenus rares. Leur flore et leur faune extrême- tes fourragères à ensiler ou de maïs. Contrairement ment riches ont été supplantées par un petit nombre aux prairies maigres riches en fleurs, les cultures d'espèces appréciant les endroits riches en substan- intensives n'accueillent pratiquement pas de ces nutritives. papillons de jour. L'intervalle de temps qui sépare les fauches successives des prairies grasses est le plus souvent trop court pour permettre a une génération 3.3 Rl$oacellement et Isolement des habitats d'insectes ou à une nichée d'oiseaux pondant au sol de se développer. Les pelouses sèches sont essen- A l'heure actuelle, n'existent en Suisse plus que tiellement répandues sur les versants ensoleillés quelques surfaces naturelles de dimensions impor- tantes et d'un seul tenant. Ce sont essentiellement sentent de longs et étroits corridors de dispersion des régions boisées, des régions alpines et quelques pour les espèces animales. Quand une espèce est rares zones humides. Les biotopes naturels dans tes chassée d'un territoire donné, elle peut se réfugier paysages ruraux sont isolés les uns des autres par dans une lisière de forêt, le long d'un cordon boisé des agglomérations, des routes, des zones indus- ou en bordure de rivière et à partir de là se mettre en trielles, des installations sportives et des cultures quête d'un nouvel habitat approprié. intensives, L'échange génétique entre les popula- tions animales ainsi séparées est réduit, ce qui, en dessous d'un effectif critique, conduit à un appau- 3.5 Perturbation des habitats vrissement de leur diversité génétique. La consan- guinité peut anéantir complètement une population. L'agriculture a dû produire de plus en plus sur une Certains échanges génétiques peuvent parfois conti- superficie en constante diminution. Elle a réagi en nuer entre des populations isolées par I'intermé- augmentant sa pression sur les milieux naturels par diaire de ((biotopes-relais))(haies, ruisseaux, lisères l'utilisation croissante d'engrais chimiques et de de forêts, bordures de chemins, arbres isolés, etc.). pesticides et par la mise en culture de surfaces II est donc primordial de préserver ces éléments proches de l'état naturel jusqu'alors exploitées de paysagers comme surfaces de compensation écolo- manière extensive. L'utilisation d'engrais a quadru- gique. plé depuis 1950 tandis que les rendements ont pour ainsi dire doublé (KAULE 1986). Les engrais sont souvent utilisés dans des quantités 3.4 Destruction des zones de transition entre qui dépassent la capacité d'assimilation des plantes. les différents habitats Cela est dû à un manque de connaissanceset de soin et à I'épandage excessif de boues d'épuration ou de De nombreuses espèces animales vivent dans des lisier produit dans les nombreuses exploitations zones de transition (écotones) entre différents types d'engraissement. A cela s'ajoute l'apport d'azote de de milieux, car elles dépendent chaque jour ou au l'air allant, sur le Plateau, jusqu'à 80 kg par hectare et cours de leur développement de différents habitats. par an, ce qui correspond déjà à un engraissement Pour d'autres espèces, la zone de transition n'est complet. Cet apport provient des chauffages, de qu'un habitat temporaire d'hivernage ou un «corri- l'industrie, des installations d'élevage industriel dor» sûr entre des habitats naturels isolés. Les lisiè- (ammoniaque)et du trafic routier. Associé à des parti- res de forêt, les haies, les ruisseaux, les rivières et cules de poussière ou à des gouttes de pluie, il s'infil- leurs rives constituent les «voies de communication)) tre dans le sol ou dans les eaux. Les animaux qui, du réseau de biotopes. normalement, vivent dans des cours d'eau oligotro- Les lisières forestières étagées qui, grâce à leurs stra- phes, ou sont tributaires de plantes concurrentielles tes herbacée et arborescente, assurent une transition uniquement sur sols pauvres en matières nutritives, douce entre la forêt et les milieux prairiaux, n'existent ne peuvent que rarement faire face à la concurrence pour ainsi dire plus, car elles n'ont aucun rendement des espèces appréciant les milieux eutrophes et agricole ni sylvicole. Elles représentent cependant un tendent ainsi à disparaître. L'utilisation d'engrais a un habitat intactpour les animauxde la forêt; les mammi- effet dévastateur sur les papillons: la majorité des fères, les oiseaux, les reptiles, les arthropodes et les chenilles des espèces prairiales se nourrissant de mollusques trouvant leur nourriture dans leur ourlet plantes indicatrices de sols maigres (ELLENBERG herbacé. 1982). Les haies ont été les victimes des remaniements Les substances nutritives répandues ne restent pas parcellaires (création de grandes unités d'exploita- sur les surfaces agricoles auxquelles elles étaient tion). destinées, car elles sont transportées plus loin par les Ces 100 dernières années, plus de 50% des ruisseaux eaux superficielles et souterraines. Elles s'infiltrent du canton de Berne ont été enterrés (GRAF 1987); ainsi dans les cours d'eaux et les eaux dormantes, la densité moyenne de ruisseaux dans le canton dans les zones humides, les forêts et les terrains d'Argovie est passée de 9 km/kmz à 1,15 km/km2 exploités extensivement. Associées aux apports (GLOOR 1984). Les rivières et cours d'eau qui subsis- d'engrais provenant de l'atmosphère, ces infiltrations tent ont été en grande partie endigués ou canalisés entraînent en maints endroits une modification dras- afin de gagner des terres ou de prévenir les inonda- tique de la composition des espèces. tions. L'existence d'habitations et d'industries dans Outre cet apport en matières nutritives, I'épandage des lieux exposés aux crues ainsi que I'affaiblisse- de pesticides (herbicides, insecticides et fongicides) ment du rôle tampon des milieux naturels en raison perturbe aussi profondément la faune et la flore. de l'imperméabilisation croissante des sols sont à L'emploi d'herbicides et l'épuration des semences l'origine de l'augmentation des besoins en moyens ont pour effet de supprimer la flore adventice qui sert de protection contre les crues. de nourriture à de nombreux insectes, escargots et Les rives et les eaux libres d'un cours d'eau, dont mammifères. Lorsque la période d'épandage d'un l'évolution naturelle a été préservée, offrent des habi- herbicide coïncide avec la phase de développement tats extrêmement diversifiés. larvaire d'une espèce de papillon, l'élimination de la 10 Tous ces écotones ont un point commun: ils repré- plante nourricière provoque la disparition de l'ensemble de la population. L'agriculteur qui trafic, l'industrie, les chauffages et les usines d'inci- engraisse sa prairie maigrefait disparaître en trèspeu nération. Le besoin de détente de la population ne de temps 80 à 90% des espèces végétales. Avec cesse d'augmenter et la faune et la flore en pâtissent celles-ci disparaissent de nombreux insectes phyto- dans les montagnes, dans les forêts, dans et aux phages, en premier lieu les papillons et les sauterel- abords des milieux aquatiques. les (BLAB et KUDRNA 1982). La disparition d'une 'A certaines phases sensibles du développement, au grande partie de ces insectes phytophages, comme moment des couvées et de l'élevage des jeunes les papillons de jour et leurs chenilles, entraîne en fin oiseaux par exemple, les perturbations dues aux acti- de compte également la disparition des animaux vités sportives et récréatives peuvent avoir des consé- dont ils représentent la nourriture principale. quences fatales. Le développement du tourisme Les insecticides détruisent non seulement les orga- entraîne la construction de routes, de funiculaires nismes cibles, mais aussi une quantité d'autresespè- jusque dans des régions autrefois tranquilles et recu- ces utiles ou qui, si elles ne sont ni utiles ni nuisibles lées. Or, toute modification du sol par la construction pour I'homme,sontsouventsi intéressantesdu point de routes ou d'habitations, par l'aménagement de de vue de la protection de la nature. Même en cas de pistes de ski, de terrains de sport ou bien par I'agri- lutte efficace contre les espèces nuisibles, la modifi- culture entraîne une modification de la composition cation de la composition en espèces et la perturba- spécifique des peuplements. Les places d'exercices tion des mécanismes de régulation qu'elle entraîne militaires et les installations de tir constituent certes peuvent engendrer I'apparition d'espèces nuisibles souvent des milieux de remplacement intéressants secondaires. pour la flore rudérale, pour les associations de plan- Souvent, les pesticides ne provoquent pas la mort tes pionnières des endroits souvent perturbés, telles immédiate des animaux, mais un changement ou un les gravières et les sablières, et pour les plantes des arrêt des fonctions physiologiques du corps telles prairies sèches no-n engraissées. Cependant, le bruit, que l'activité de certains enzymes, la croissance et la le trafic et le piétinement occasionnés par ces instal- capacité de reproduction. Par conséquent, leurs lations militaires représentent un dérangement trop effets négatifs à long terme sur la biodiversité sont important pour de nombreux animaux. Les explosifs souvent méconnus. utilisés dans les gravières pendant la période de L'ordonnance sur les substances dangereuses pour réproduction des batraciens peuvent tuer des popu- l'environnement (ORDONNANCE SUR LES SUB- lations entières. Les zones sensibles et menacées STANCES DANGEREUSES 1986) interdit bien I'utili- telles que les hauts- et les bas-marais, les forêts allu- satioride produits phytosanitaires dans lesforêts, les viales, les garides ou les forêts xérothermophiles roselières, les marais, les haies, les bosquets, dans devraient être épargnées par l'armée. les eaux souterraines et superficielles, dans les En Suisse, à l'heure actuelle, la chasse joue un rôle décharges et les talus proches des voies ferrées. moins néfaste que par le passé où elle avait provo- Cependant, ces poisons peuvent aussi se retrouver qué la disparition de quelques espèces. Le bouque- dans des terrains qui n'ont pas été directement trai- tin, le lynx, le castor et le gypaète barbu ont été réin- tés à la suite d'un apport éolien ou d'un transport par traduits. En revanche, la réintroduction des grands eaux superficielles ou souterraines. Par I'intermé- mammifères tels que le loup et l'ours brun est très diaire de la chaîne alimentaire, le transfert de ces contestée. Bien qu'il soit protégé, le lynx continue à substances nocives peut également se faire vers êtrechassé. Même si elle n'était pluschassée, la loutre d'autres organismes et par ceux-ci vers d'autres terri- ne pourrait pas survivre actuellement en Suisse par toires. manque de conditions de vie favorables. La consommation d'énergie augmente de façon La vie de I'homme est impensable sans modification disproportionnée par rapport à la population. Des ou perturbation de la nature. II fait partie intégrante régions entières avec leur faune et leur flore indigè- de la nature et a le droit de vivre. Néanmoins, il est le nes typiques disparaissent sous les eaux de lacs de seul à pouvoir évaluer les effets de ses activités et à retenue. Les hautes vallées avoisinantes sont assé- en discuter à une échelle globale. Nous endossons chées par le détournement de leurs ruisseauxglaciai- par conséquent une responsabilité envers tous les res. En maintsendroits les écoulements résiduels ont autres êtresvivants, etsurtoutenvers nosgénérations par moment un débit si faible que seules des espè- futures. ces spécialement résistantes à la sécheresse peuvent La disparition d'espèces et l'apparition d'espèces y survivre. Les barrages hydrauliques constituent nouvelles font partie d'un processus naturel. Nous une barrière infranchissable pour de nombreux pouvons toutefois moduler l'ampleur des interven- animauxet modifient de manière drastique le régime tions humaines et agir ainsi, sur la rapidité de I'appau- d'écoulement des eaux, ce qui entraîne une modifi- vrissement en espèces. II ne tient qu'à nous seuls de cation du spectre des espèces présentes. définir les buts et l'échelle de notre action. La sauve- garde de la biodiversité est un objectif largement soutenu dans de nombreuses cultures. Vivre dans un 3.6 Bnfluence directe de I'homme environnement diversifié et intéressant (WILSON 19841, c'est-à-dire avec une faune et une flore riches, De plus en plus nombreux sont les gens qui vivent semble répondre à une aspiration profonde de l'être dans des villes dont l'air est fortement pollué par le humain. istes rouges, outi s au service protection de a nature

4.1 Buts de la protection, estimation tion de la nature, la sauvegarde des espèces mena- de la valeur des biotopes cées doit avoir la priorité sur l'encouragement à la diversité des espèces au niveau local. 4.1.1 Protection des espèces L'un des buts essentiels de la protection de la 4.1.3 Estimation de la valeur des biotopes nature est d'empêcher la disparition ou l'extinction L'estimation de la valeur des biotopes est indispen- d'espèces en Suisse. Les espèces menacées de sable à l'application de la législation de la protec- disparition ou disparues doivent avoir la possibi- tion de la nature. Elle représente l'argumentation lité de recoloniser leurs habitats d'origine. Cela fondamentale à la désignation des réserves natu- suppose que des conditions de vie appropriées relles, à l'établissement de plans d'affectation, à de soient remplies pour un nombre assez grand de nombreuses études d'impact sur l'environnement, populations suffisamment importantes, assurant au contrôle des mesures de protection mises en la possibilité d'échanges génétiques. A l'heure oeuvre et à la comparaison de divers modes actuelle en Suisse, la protection des espèces sous- d'exploitation en agriculture et en sylviculture. entend presqu'exclusivement la protection des Jusqu'à présent, I'estimation de la valeur des bioto- biotopes de certaines espèces menacées. La liste pes reposait pour ainsi dire exclusivement sur des de la faune protégée figurant en annexe de l'ordon- critères liés à l'étude de la, végétation, car les plan- nance sur la protection de la nature et du paysage tes sont plus faciles à cartographier et ne s'envo- (OPN) est un outil efficace pour la protection des lent ni ne partent après I'estimation. La formidable espèces helvétiques. Les listes rouges sont unoutil diversité des espèces animales et leur mode de vie approprié pour attirer l'attention sur les espèces souvent caché, leur petite taille, leur dépendance particulièrement menacées et sur leur habitat. aux conditions climatiques et leur mobilité ont fait que l'on dispose d'assez peu de méthodes fiables 4.1.2 Biodiversité qui tiennent compte de l'importance écologique de La protection de la nature doit aujourd'hui concer- la faune dans le cadre des estimations de la valeur ner l'ensemble du territoire national. II ne s'agit des biotopes. Une certaine standardisation métho- plus de se borner à la protection d'espèces parti- dologique a pu être faite en ce qui concerne les culièrement menacées dans des réserves natu- oiseaux, lesamphibiens, les libellules, les papillons relles, mais de préserver et de développer la bio- de jour et les orthoptères. De même, les méthodes diversité au sein même du paysage agricole inten- de recensement ne cessent de s'améliorer pour la ' sif. Diversité structurale des milieux et intensité faune des invertébrés aquatiques ainsi que pour les des sensations vécues sont des notions intime- arthropodes vivant à la surface du sol tels les arai- ment liées à la biodiversité. L'augmentation de la gnées et les carabes. biodiversité peut s'exprimer par une diversité des En limitant la diversitéfaurlistiqued'un habitat aux espèces au niveau local ou par l'existence de groupes taxonomiques mentionnés dans les listes nombreux niveaux trophiques de la chaîne alimen- rouges, les taxons difficiles à déterminer mais taire des producteurs et des prédateurs naturels. riches en espèces ne sont pas pris en considéra- Par expérience, le pourcentage d'espèces de listes tion. Une réduction supplémentaire au sein des rouges augmente avec l'accroissement du nombre groupes taxonomiques choisis résulte du fait de d'espèces par milieu. En d'autres termes, les listes leur limitation aux seules espèces menacées. Les rouges peuvent constituer un indicateur indirect, listes rouges dont les critères d'établissement et mais sensible de la biodiversité d'un habitat. les catégories ont été standardisés permettent de L'utilisation de la notion de biodiversité implique quantifier les données faunistiques recueillies du toutefois une référence spatiale. Les hauts-marais point de vue de la protection de la nature. constituent l'habitat, extrêmement pauvre en Les listes rouges, qui complètent les relevés floris- éléments nutritifs, d'un petit nombre d'espèces tiques, constituent donc un instrument essentiel animales et végétales extrêmement spécialisées. pour I'estimation de la valeur des biotopes. Par des atteintes tels que drainage et apport Les listes d'espèces indicatrices des milieux natu- d'engrais, la biodiversité même du haut-marais rels sont un instrument supplémentaire permet- peut être accrue parce que de nombreuses espè- tant d'estimer la valeur faunistique des biotopes ces incapables de survivre dans un milieu naturel- menacés et dignes de protection. II est prévu lement pauvre peuvent alors y pénétrer. A grande d'introduire de telles listes, à l'instar de ce qui a été échelle, cela signifie néanmoins un recul impor- fait pour la flore, dans l'ordonnance sur la protec- tant de la biodiversité, car la faune et la flore spécia- tion de la nature et du paysage (art. 14,3" al., OPN). lisées des hauts-marais contribuent grandement. à la biodiversité au niveau régional ou national. Ainsi, toute augmentation du nombre d'espèces 4.2 CriiaGres d%tablissement au niveau local n'est pas toujours dans l'intérêt de des fistes rouges la protection de la nature et ceci d'autant plus qu'elle ne se traduit pas forcément par une 4.2.1 Choix des espèces animales augmentation du pourcentage d'espèces figurant Seule une petite partie de la faune suisse est dans les listes rouges. Du point de vue de la protec- mentionnée dans cet ensemble de listes rouges. Sur les quelques 40'000 espèces animales poten- actuelle comme non menacées en Suisse ne figu- tiellement présentes en Suisse, seules 2748, soit rent pas dans les listes rouges. La liste des oiseaux 7%, se sont vues attribuer un statut. Quels critères nicheurs constitue une exception, car elle faut-il adopter pour intégrer une espèces animale comprend, à l'instar de la liste rouge des plantes dans une liste rouge? Alors que nous disposons en vasculaires de Suisse, toutes les espèces invento- Suisse d'un nombre considérable de botanistes, riées. Un tel procédé n'est possible que pour les nous manquons de spécialistes pour de nombreux groupes taxonomiques dont le statut de toutes les groupes d'animaux. Pour l'étude des invertébrés espèces est suffisamment bien connu. Tel n'est par exemple, si riches en espèces souvent très toutefois pas le cas, en particulier pour les inver- discrètes, il est impossible, dans de nombreux cas, tébrés. Les espèces animales dont seuls quelques de trouver une personne qui soit en mesure individus ont été observés jusqu'à présent en d'apprécier le statut des espèces helvétiques et, Suisse ne figurent en principe pas dans les listes pour certains groupes taxonomiques, il faut rouges. Une seule exception a été faite pour des souvent se contenter d'estimations grossières du espèces dont la distribution européenne actuelle nombre d'espèces mentionnées jusqu'à présent en permet de déduire avec une quasi certitude Suisse. L'un des critères essentiels appliqué pour qu'elles étaient autrefois présentes en Suisse. Tel l'intégration d'espèces dans une liste rouge est est le cas des espèces animales petites, peu basé sur la connaissance spécifique d'un groupe visibles ou vivant cachées (fourmis, abeilles par taxonomique permettant à des experts de se faire exemple). Les mentions isolées de certaines espè- une opinion sur l'ampleur de la menace qui plane ces dues, selon toute probabilité, à l'observation sur lui actuellement. En ce qui concerne certains d'individus introduits ou à des erreurs de détermi- ordres, voire même certaines classes, cette condi- nation, n'ont pas été retenues. Il a été demandé tion préalable n'est pas remplie aujourd'hui en aux auteurs des diverses listes rouges de renon- Suisse; tel est le cas notamment pour les vers, les cer provisoirement à toute mention des espèces crustacés, les arachnides (surtout les acariens) et problématiques. Les espèces apparues naturelle- pour de nombreux ordres d'insectes. Les groupes ment ou introduites par l'homme depuis moins de taxonomiques composés de petites espèces vivant cent ans en Suisse (le raton laveur, la vipère à cachées, ceux qui contiennent un grand nombre cornes par exemple) ne figurent pas non plus dans d'espèces ou qui présentent une réelle complexité les listes rouges. En revanche, les espèces anima- taxonomique se prêtent, dans la plupart des cas, les qui ont été réintroduites en Suisse après leur moins bien aux objectifs de la protection de la extermination, et dont lesconditions desurviesont nature et ceci, bien que certaines d'entre elles puis- précaires, sont mentionnées (castor et lynx par sent être également menacées et mériter ainsi une exemple). protection. La plupart des listes rouges fauniques publiées 4.2.2 Critères d'évaluation jusqu'à présent en Europe mentionnent un groupe L'évaluation du statut de chaque espèce animale taxonomique ou une sélection de groupes taxono- peut se faire selon des critères très différents miques sur lesquels l'état des connaissances est compte tenu de la diversité des préoccupations de suffisant pour permettre une évaluation du statut la protection de la nature. de toutes les espèces qui les composent. En consé- quence, les groupes taxonomiques, pour lesquels Menace seules des informations partielles sont disponibles Le critère essentiel présidant au choix des espèces ne sont, en règle générale, pas traités. II existe animales mentionnées dans les listes rouges est parmi les araignées, les punaises et les coléoptè- sans nul doute le degré de menace de ces espè- res xylophages des espèces très intéressantes du ces. Comment évalue-t-on ou estime-t-on le degré point de vue de la protection de la nature. Aucune de menace d'une espèce animale? liste rouge concernant ces groupes n'a toutefois été Dans le cas le plus simple, la cause de la menace dressée en Suisse jusqu'à présent, car le statut de est connue et ses conséquences peuvent être beaucoup d'espèces qu'ils renferment est encore directement estimées. Le recul des ongulés trop mal connu. Les auteurs des listes rouges de (chevreuil, cerf, bouquetin), des carnassiers (loup, l'ex Tchécoslovaquie ont résolu ce problème en lynx, ours) et de certains rapaces (aigle royal, incluant dans leurs listes, pour chaquegroupe taxo- gypaète barbu) au cours de ce siècle, est claire- nomique, uniquement un choix d'espèces considé- ment imputable à la chasse. Souvent néanmoins, rées comme essentielles du point de vue de la plusieurs causes agissent en synergie. Même si la protection de la nature. Cette solution supprime loutre autrefois intensément recherchée par les naturellement la possibilité d'établir une statistique trappeurs est aujourd'hui protégée, la réussite de sur le statut de l'ensemble de chaque groupe taxo- sa sauvegarde en Suisse ne sera pas assurée tant nomique. que la pollution de l'environnement aux biphény- les polychlorés (PCB) empêchera sa reproduction. Espe?cesanimales non traitées dans Même lorsque les causes exactes de la mise en les listes rouges péril d'une espèce ne sont pas connues, l'estima- Les espèces animales considérées à l'heure tion de son statut peut être faite en tenant compte du déclin de ses populations ou de la diminution rare sur l'ensemble de son aire de distribution de son aire de distribution au cours des dernières mérite d'être mentionnée dans une liste rouge années ou décennies. Cela suppose toutefois que helvétique. Par contre, si l'espèce est fréquente et des données fiables sur la distribution etlou sur la répandue quelque part ailleurs, sa rareté en Suisse densité antérieure des populations des espèces ne doit pas être le critère déterminant; c'est son concernées soient disponibles. Ce n'est malheu- degré de menace qui l'est. reusement le cas que pour les groupes taxono- miques les moins riches en espèces; les inverté- Espèces indicatrices brés restant mal connus, bien que représentant En raison de la spécificité de leur habitat, certaines plus de 98% des espèces animales. espèces animales sont indicatrices de biotopes Le statut de la plus grande partie des espèces menacés. Les ascalaphes, par exemple, sont inti- animales inscrites dans les listes rouges est évalué mement liés aux prés secs encore intacts et dignes sur la base des connaissances actuelles de leurs de protection. Le castor est tributaire de zones allu- exigences spécifiques en matière d'habitat. II est viales naturelles. Les lucanes sont le symbole des ainsi possible d'affirmer qu'en plaine, une espèce chênaies proches de l'état naturel avec une forte tributaire de milieux humides proches de I'état proportion de vieux arbres ou de bois mort. naturel a subi un net recul dans de nombreuses régions du pays puisque plus de 90% des marais Esthétisme ont disparu au cours de ces cents dernières années L'expérience montre que l'on préfère, pour justi- (BROGGI et SCHEGEL 1989). Au nord des Alpes, il fier des objectifs de protection, des taxons répon- ne reste que quelques prairies sèches puisque la dant à certains critères esthétiques, tels que les plupart a été sacrifiée au profit de l'intensification oiseaux, les papillons ou les libellules, plutôt que de l'agriculture, de l'urbanisation galopante et du des animaux peu visibles ou qui font peur, tels que reboisement. Les espèces typiques qu'elles abri- les serpents, les araignées ou les vers. tent sont par conséquent fortement menacées ou ont même déjà disparu dans certaines régions. Utilité Cette menace pourrait prendre une dimension L'homme a aussi tendance à considérer que les totalement nouvelle si une modification anthropo- animaux utiles (abeilles, coccinelles, carabes) gène du climat obligeait les espèces animales à méritent davantage de protection que ceux qui quitter leur habitat traditionnel pour en coloniser appartiennent à des groupes taxonomiques comp- un nouveau ou à s'adapter à de nouvelles condi- tant certaines espèces nuisibles ou importunes tions dans un intervalle de temps très bref par (souris, bostryches, moustiques, punaises, tiques, rapport à l'histoire de I'évolution naturelle. Tout escargots). laisse supposer que de nombreuses espèces sédentaires et tributaires d'un habitat spécifique 4.2.3 Répartition régionale n'y arriveraient pas et devraient trouver refuge La surface de référence est un point essentiel de dans quelques milieux relictuels avant de dispa- l'évaluation du statut d'une espèce. Soit elle est raître à jamais. considérée comme menacée dans son intégrité, c'est-à-dire que le potentiel génétique de cette Rareté espèce est menacé d'extinction ou de disparition La rareté est un autre critère important. L'homme dans le monde entier. Soit elle est menacée dans a une fascination difficilement justifiable pour le un territoire précis, dans toute la Suisse par exem- rare, l'unique, l'exceptionnel. Les raretés et les ple, ou sur une partie; seulement de ce dernier, singularités faunistiques et floristiques ont une Plateau par exemple. grande importance lorsqu'il s'agit de justifier la Les listes rouges présentées ici ne contiennent pas valeur de protection d'un paysage ou d'un biotope. de colonne indiquant le statut des différentes espè- L'attraction de ce qui est rare se retrouve par exem- ces sur l'ensemble de leur aire de distribution, ce ple également dans les prix payés pour l'achat de dernier étant trop mal connu. Comme cette infor- certains oiseaux, de certaines peaux de bêtes, ou mation est très importante pour évaluer le statut encore pour les assortiments de papillons ou de effectif des espèces suisses, l'un des objectifs des scarabées rares cotés, dans des bourses spéciali- éditions ultérieuresdes Listes rouges est de lafour- sées, comme les timbres-poste ou les minéraux. nir pour le plus grand nombre possible de grou- En Suisse, les espèces animales rares sont dignes pes taxonomiques. de protection lorsqu'elles l'ont toujours été et ceci Comme étape intermédiaire, nous indiquerons le même si elles ne sont pas directement menacées statut européen des espèces dans une prochaine à l'heure actuelle. La rareté est plus facile à esti- édition. L'exemple de la liste rouge des oiseaux mer et à quantifier que le degré de menace. En nicheurs donne un aperçu du résultat qui pourrait outre, la rareté implique par elle-même un certain être obtenu. Les conditions préalables seraient risque puisque des aléas dans l'évolution des alors remplies pour l'intégration des espèces alpi- populations ou des catastrophes naturelles loca- nes dans les listes rouges; espèces qui ne sont pas les peuvent avoir des effets dramatiques pour de encore considérées comme menacées en Suisse, petites populations isolées. Une espèce animale mais vis-à-vis desquelles notre pays a une respon- sabilité particulière, car elle sont menacées ou catégories par degré de menace. Dans l'intervalle, rares dans le reste de l'Europe. ces catégories ont été modifiées, simplifiées ou Dans un contexte international, la colonne complétées à plusieurs reprises. Ceia eut pour «ensemble de la Suisse)) est la plus significative. conséquence que presque chaque nouvelle liste Elle permet, pour les besoins de la politique de la rouge publiée en Suisse divergeait plus ou moins protection de la nature, de tenir des statistiques des listes antérieures. L'un des objectif essentiels ' d'ensemble sur le statut des espèces en Europe. de cette compilation est de réunir toutes les listes Pour un usage local toutefois on préférera leur rouges disponibles concernant la faune suisse et statut régional pour l'estimation de la valeur des de les présenter avec des critères d'appréciation et biotopes, les études d'impact sur l'environnement, des catégories de menace comparables. Pour les le contrôle de l'efficacité des mesures de protec- taxons au sujet desquelsdes donnéesscientifiques tion appliquées et les observations à long terme. sur l'évolution de leurs populations au cours des A ce sujet, les opinions relatives au choix des dernières décennies font défaut, les appréciations subdivisions régionales divergent considérable- des différentes catégories de menace faites par les ment. De l'avis des spécialistes, à chaque groupe spécialistes impliqués sont encore plus ou moins taxonomique correspond une subdivision régio- divergentes. Aussi est-il primordial d'appliquer nale «idéale». des directives aussi objectives et uniformes que Pour la plupart des taxons, la division du territoire possible et une méthode reproductible de désigna- national en régions pose un problème les données tion du statut des espèces. Les catégories de disponibles sur la présence et le statut des espè- menace définies le plus clairement jusqu'à ces danscertaines parties du pays étant insuffisan- présent sont celles des listes rouges de la Répu- tes. Dans I'intêret d'une certaine unicité d'utilisa- blique fédérale d'Allemagne (BLAB et al. 1984). tion et de comparaison de chaque liste, il faudrait Elles ont été reprises avec quelques légères modi- présenter une régionalisation analogue pour tous fications pour l'établissement des listes rouges les groupes taxonomiques. A titre de compromis suisses. En voici une explication détaillée: temporaire, nous nous limitons, dans les présen- tes listes, à une différenciation entre la moitié nord Catégorie Q: Espèces éteintes ou disparues et la moitié sud du pays (fig.1). La limite passe sur La catégorie O correspond dans une large mesure la ligne de partage des eaux entre, d'une part, les à la catégorie «extinct» des listes régionalisées de bassins du Rhin et du Doubs et, d'autre part, les I'UICN. Dans le premier Red Data Book cette caté- bassins du Rhône, du Ticino, de l'En, de l'Adda et gorie s'appliquait à une espèce supposée éteinte de I'Etsch. Chaque site d'observation en Suisse dans le mohde entier. peut donc être facilement classé dans l'une ou Dans nos listes, une espèce est classée dans la l'autre de ces régions. catégorie O lorsqu'il est prouvé qu'elle a disparu II va de soi que, comme pour toute subdivision du territoire (moitié nord ou sud du pays, ensem- arbitraire, la classification de nombreuses espèces ble du pays) au cours de ces 100 dernièresannées, animales n'est pas toujours satisfaisante dans ou qu'elle n'a plus été observée au cours des 20 certaines régions. L'un des objectifsfuturs est donc dernières années malgré des recherches intenses de l'affiner sur le modèle de la liste rouge des ptéri- et que la présomption de la disparition de ses dophytes et phanérogames de Suisse (LANDOLT populations dans la région considérée est ainsi 1991). Pour le moment toutefois, l'état de nos fondée. Cela suppose l'existence d'une preuve de connaissances ne permet une répartition géogra- sa présence antérieure, durant une période assez phique aussi détaillée qu'en ce qui concerne les longue, sur le territoire considéré. Pour de oiseaux (Fig. 2). En la matière, nous considérons nombreux groupes d'invertébrés, certaines espè- la liste des oiseaux comme un modèle à suivre ces n'ont fait l'objet que de quelques observations pour les autres taxons en vue d'éditions futures isolées en Suisse. Même si l'aire de distribution des listes rouges. générale d'une espèce en Europe permet de Hormis les oiseaux, il convient de mentionner ici supposer qu'il s'agit d'un élément de la faune indi- deux autres exceptions: Compte tenu de leur reco- gène, il est préférable dans un tel cas, de ne pas Ionisation postglaciaire des eaux, les poissons mentionné l'espèce dans les listes rouges tant que exigent une subdivision spécifique du pays: le sa répartition et que son statut ne sont pas bien bassin versant du Ticino (TI dans la liste de pois- connus. II peut se révéler judicieux d'établir égale- sons) est opposé au reste de la Suisse (N dans la ment des listes rouges pour des groupes taxono- liste). Et pour les tipules (Tipulidae), l'auteur a miques comptant certaines espèces dont la distri- renoncé à toute subdivision. bution et le statut sont mal connus. En effet, les espèces de ces groupes dont le statut est bien connu peuvent être très importantesen regard des 4.3 Degr6 des menaces par cat6gorie objectifs de protection de la nature. Les ascalaphes et les fourmilions (névroptères), le lucane cerf- Dans les toutes premières listes rouges de I'UICN volant, le grand capricorne du chêne et certains (Red Data Book), le statut des espèces avait déjà autres cérambycidés (coléoptères) vivant dans le fait l'objet d'une évaluation comprenant plusieurs bois en sont un bon exemple. Cependant, les listes " 15 Fig. 1: Subdivisions retenues dans les listes rouges: différenciation entre la moitié nord de la Suisse (bassins versants du Rhin et du Doubs) et la moitié sud (bassins versants du Rhône, du Ticino, de l'En, de l'Adda et de I'Etsch).

Fig. 2: Subdivisions retenues dans la liste rouge des oiseaux nicheurs selon l'exemple de la liste rouge des ptéridophytes et des phanérogames de Suisse (LANDOLT 1991). rouges de ces groupes taxonomiques se prêtent Les espèces classées dans la catégorie ((vulnera- mal à une appréciation statistique du statut de ble» de I'UICN appartiendraient en petite partie à l'ensemble de notre faune. Si toutes les abeilles, la catégorie 2 et en grande partie à la catégorie 3 guêpes ou autres névroptères ayant fait l'objet décrite ci-dessous. d'une seule observation datant de plus de 20 ans étaient considérés comme des espèces éteintes, Catégorie 3: Espèces menacées on obtiendrait un tableau faussé de leur statut réel. Cette catégorie contient des especes dont les Si les espèces concernées par ces observations populations sont en recul ou menacées dans de isolées étaient classées dans les catégories O larges secteurs du domaine considéré, mais ceci (éteinte) ou 1 (en danger d'extinction), elles obtien- seulement régionalement. Elle se distingue de la draient ainsi un poids disproportionné par rapport catégorie 2 (très menacée) par le fait qu'elle à celui des espèces présentant un recul réellement contient des espèces dont les populations ne sont alarmant. ni en régression, ni en danger dans d'autres Cependant, s'agissant des statistiques relatives régions du même territoire. Cette catégorie est aux espèces menacées, ces observations isolées souvent utilisée pour classer une espèces animale ne doivent pas non plus être sous-estimées. Afin fortement menacée ou même disparue du Plateau, de simplifier l'utilisation de cet ouvrage, nous du Jura et des régions intensivement exploitées avons retenu, comme base de calcul du pourcen- du sud ou de l'ouest de la Suisse, mais qui possède tage d'espèces menacées, toutes les espèces d'un des populations encore stables dans les Alpes. groupe taxonomique recensées jusqu'à présent en Dans de tels cas, surtout fréquents pour les Suisse (100%). Nous avons réuni les espèces étein- papillons de jour, une différenciation par espace tes (catégorie O) et les espèces actuellement en naturel serait préférable afin de tenir compte des danger (catégorie 1 à 3) pour désigner les espèces dangers souvent très graves existant au niveau menacées. Elles s'opposent aux espèces non régional. menacées, potentiellement en danger ou connues uniquement par quelques observations isolées qui Catégorie 4: Espèces potentiellement menacées forment un ensemble différencié. II est clair que Cette catégorie, reprise des listes rouges alle- cette manière de procéder a tendance à sous-esti- mandes, regroupe les incertitudes. Jusqu'à mer la menace pesant sur un taxon. présent, son application a souvent été contradic- La catégorie O (espèces éteintes ou disparues) a toire et controversée. Elle n'a été utilisée ici que fait l'objet de définitions analogues danstoutes les parce que les autres solutions envisageables listes rouges publiées jusqu'à présent. Les diver- n'étaient pas meilleures. Dans quelques unes des gences existantes sont uniquement relatives à la listes présentées, la catégorie 4 est subdivisée en durée de la période écoulée depuis la dernière sous-catégories (4a à 4d). Lorsque tel n'est pas le mention de l'espèce. cas, la catégorie 4 correspond toujours à la caté- gorie 4a. Catégorie 1: Espèces en danger d'extinction Potentiellement menacé ne signifie pas: ((peut-être Les critères essentiels présidant l'appartenance à menacé)), mais «statut exact mal documenté)). La cette catégorie sont la connaissance des causes fiabilité de l'assertion ((espèce actuellement en actuelles de menace et des risques qu'elle encourt danger)) étant très variable pour les différents si ces causes devaient subsister. Les espèces taxons retenus, la catégorie «menace possible)) au appartenant à la catégorie 1 sont le plus souvent sens des catégories de I'UICN: ((indéterminate))ou très rares: leur présence n'est encore attestée que ((insufficiently known)) a été abandonnée. par quelques populations isolées et peu populeu- Une espèce classée dans la catégorie 4 ne fait pas ses. La catégorie 1 correspond approximativement partie du groupe des espèces actuellement mena- à la catégorie ccendangered)) de I'UICN; cette cées (catégorie O à 3); elle n'est donc pas compta- dernière contient toutefois certaines espèces clas- bilisée parmi les espèces menacées dans les statis- sées ici dans la catégorie 2 (très menacée). tiques. Elle est néanmoins mentionnée dans les listes rouges pour diverses raisons ressortant des Catégorie 2: Espèces très menacées définitions des catégories 4a à 4d: Cette catégorie concerne une espèce en net recul Catégorie 4a: Espèces animales dont les popula- sur I'ensemble du territoire considéré (moitié nord tions sont petites et rares dans le territoire consi- ou sud du pays, ensemble de la Suisse), qui a déjà déré, mais qui ne figurent pas dans les catégories disparu de certaines régions, ou dont les causes 1 à 3 en raison de l'absence, à l'heure actuelle, de entraînant la régression sont connues sur I'ensem- menaces directes. La catégorie 4a correspond à la ble du territoire. La distinction essentielle avec la catégorie ((rare))de I'UICN. Entrent dans cette caté- catégorie 3 (menacée) est que le recul ou la menace gorie les espèces dont l'aire de distribution touche est manifeste sur I'ensemble (ou presque) de son à peine la Suisse (en limite de leur aire de distribu- aire de répartition à l'intérieur du territoire consi- tion) ou les espèces endémiques qui ont toujours déré (N, S ou CH). La différence avec la catégorie 1 été rares dans le territoire concerné. En raison de est que même sans mesures de protection, I'extinc- leur grande rareté, ces espèces sont potentielle- tion de I'espèce n'est pas directement prévisible. ment menacées par desévénements locaux impré- visibles. Ces espèces sont directement réparties présent, en principe pasété inscrites dans les listes dans la catégorie 1 (menacées d'extinction) ou rouges. Les oiseaux forment ici une exception qui dans la catégorie 2 (très menacées) dès qu'une devra à l'avenir servir d'exemple pour les autres menace se concrétise. groupes taxonomiques. Catégorie 4b: Cette catégorie contient les espèces Cette catégorie devient toutefois nécessaire dont le statut taxonomique est indéfini. Par exem- lorsqu'une subdivision régionale a été retenue ple, il est parfois difficiledesavoir si dessous-espè- dans la liste. Quand une espèce animale n'est ces ne sont pas de réelles espèces au sens biolo- menacée que dans I'une des deux moitiés de la gique du terme. Suisse, elle est classée dans la catégorie «n» pour Catégorie 4c: En cas de brassage génétique entre l'autre moitié. des populations naturelles et des individus intro- duits ou provenant d'élevages, il est souvent diffi- Catégorie «-»: Espèces non autochtones cilede savoir dansquelle mesure l'espèce indigène Cette catégorie est également nécessaire en raison est menacée. des subdivisions adoptées. Lorsqu'une espèce Catégorie 4d: Certaines espèces sont régulière- menacée n'a été jusqu'à présent observée que ment réintroduites en Suisse et on ne sait pas quel dans I'une des deux moitiés du pays, elle est clas- serait le statut de ces espèces si ces mesures sée dans la catégorie «-» pour l'autre moitié. En n'étaient pas prises. réalité, il est rarement possible de dire avec certi- tude qu'une espèce n'est pas présente dans une Catégorie n: Espèces non menacées région. Cela incite certainement les spécialistes à Les espèces animales qui ne sont pas considérées rechercher l'espèce en question dans la région où comme menacées en Suisse n'ont, jusqu'à elle est considérée comme absente. 5. Listes

2.Tab. 3: Légende des catégories désignant le - Espèces dont les populations sont menacées statut régionalement sur une grande partie de leur aire de distribution par des dangers connus. O Espèces éteintes ou disparues (correspond à la catégorie «Ex», «extinct», de 4 Potentiellement menacées I'UICN) (correspond à la catégorie «Rn, «rare», catégorie 3 - Espèces dont les populations en Suisse (secteur de I'UICN) nord ou secteur sud): - Espèces présentes uniquement dans quelques -se sont éteintes (extinction constatée durant rares localités et qui ont des populations faibles ces 100 dernières années) (endémismes, espèces en marge de l'aire de - ont été détruites et n'existent plus dans leurs distribution principale). Elles ne sont cependant localités d'origine; ou pas actuellement menacées, et ne figurent donc - Especes dont la présence antérieure a été prou- pas dans les catégories 1 à 3. En raison de leur vée, mais dont on suppose que les populations rareté, ces espèces sont potentiellement mena- ont disparu. cées par des facteurs aléatoires. Pour certaines listes déjà publiées (poissons, 1 En danger d'extinction papillons de jours, libellules), la catégorie 4 (correspond à la catégorie «En, «endangered», de (potentiellement en danger) a été subdivisée: I'UICN) 4a correspond à 4 (voir en haut) :espèces rares, - Espèces dont les populations sont rares et peu extrême limite de I'aire de distribution naturelle. populeuses et qui sont menacées pour des 4b incertitudes taxonomiques ou imprécisions raisons aujourd'hui connues. Leur survie est sur les populations (UICN: ((Indeterminate)) et improbable si les facteurs qui les menacent ne ~(Unsufficientlyknown))). sont pas éliminés. 4c brassages génétiques avec des individus introduits ou provenant d'élevage. 2 Très menacées 4d présence en Suisse largement tributaire des (correspond à la catégorie «V», «vulnerable», de activités humaines. I'UICN; catégorie appliquée toutefois uniquement auxespèces menacées dans la quasi totalité de leur - Espèces non autochtones aire de distribution suisse). (catégorie rendue nécessaire par la distinction - Espèces qui ont significativement reculé dans entre le nord et le sud de la Suisse) des domaines entiers (moitié nord ou sud) ou - Especes non observées jusqu'à présent dans le qui ont disparu régionalement; ou territoire concerné (moitié nord ou sud du pays) - Espèces dont les populations sont menacées sur et selon toute vraisemblance non autochtones. toute leur aire de distribution suisse par des dangers connus. n Non menacées (catégorie rendue nécessaire par la subdivision du 3 Menacées pays entre nord et sud, mais uniquement appli- (ne correspond pas a la catégorie 3 de I'UICN, mais quée aux espèces menacées dans l'une des deux plutôt en partie à «V») moitiés du pays) - Espèces qui ont diminué régionalement d'une - Espèces qui ne semblent pour le moment pas façon significative dans de grandes parties de menacées dans la moitié concernée du terri- leur aire de distribution d'origine (moitié nord toire. ou sud de la Suisse) ou qui ont disparu locale- ment, ou bien Liste rouge des mammifères menacés de Suisse sans chiroptères

B. Nievergelt, J. Hausser, A. Meylan, U. Rahm, M. Salvioni, P. Vogel

Abstraction faite des chiroptères, qui ne figurent provenant de ces élevages. Le classement du lynx pas dans la présente liste, on dénombre 57 espè- dans une catégorie est également lié à la faible ces de mammifères indigènes. L'incertitude quant densité caractéristique de cette espèce. Même s'il à la précision des chiffres est due aux points est abondant, le lynx restera toujours vulnérable. d'interrogation concernant la répartition préalable S'agissant du loup, la tendance à I'extension des (pour le vison d'Europe, par exemple, Mustela populations en Italie laisse augurer la possibilité lutreola) et aussi à la distinction entre les espèces d'une immigration naturelle en Suisse. Dans ce indigènes et les espèces acclimatées ou introdui- cas, il faut également s'attendre à l'apparition de tes (par exemple le daim, Cervus dama, qui s'est formes hybrides avec des chiens domestiques. acclimaté depuis la dernière période intergla- La situation de la loutre semble désespérée, même ciaire). s'il est concevable que certains cours d'eau de la Le mode de vie de nombreuses espèces, surtout région du lac de Neuchâtel soient en mesures de de celles qui vivent cachées, se dirigent à l'odorat satisfaire les impbrtants besoins de surface de la ou ont une activité nocturne, n'a pas-encore été loutre. En outre, il se peut que certains spécimens suffisamment étudié. isolés vivent encore. En revanche, il est certain que II ne fait aucun doute que la responsabilité essen- cette espèce ne peut plus se reproduire en liberté tielle de la Suisse concerne les espèces observées en raison de la pollution des eaux par les PCB principalement dans les Alpes ou dans les régions (biphényles polychlorés). de montagne (par ex. musaraigne de Miller). II Le putois et la belette, cette dernière surtout en convient d'ajouter d'autres espèces qui ne figurent Suisse orientale, sont menacés par la disparition pas dans la présente liste: la musaraigne alpine, le des petits éléments structuraux du paysage et des mulot des Alpes (Apodemus alpicola HEINRICH), cultures. Le maintien de la variabilité géogra- qui n'a été reconnue comme une espèce à part phique suppose pour la belette un seuil critique de entière qu'en 1989 et observé seulement en 1990 population élevé. en Suisse le campagnol des neiges, la marmotte des Alpes, le lièvre variable, le bouquetin des Les facteurs essentiels de risque pour les mammi- Alpes. Inversement, il ne faut pas accorder une fères résultent des caractéristiques suivantes: importance exagérée dans la liste aux animaux I'aire minimale de survie d'une population est extrêmement rares dont l'aire de distribution importante, et du fait de la valence écologique rela- géographique et écologique ne fait qu'effleurer la tivement étendue de la plupart des formes, y Suisse. II s'agit notamment de la taupe aveugle, du compris la grande capacité d'adaptation et Iérotin, du campagnol de Savi, du lapin de garenne. d'apprentissage des individus d'une longévité Depuis 1956, des castors ont été réintroduits dans souvent grande, il est évident que les modifica- de nombreux cours d'eau. Sur certains tronçons tions de structures à vaste échelle et les obstacles de quelques cours d'eau de plaine, notamment en à I'extension des populations tels que les routes Suisse romande, un succès à long terme semble constituent pour ces quadrupèdes obligés de se possible. La stabilisation des colonies vivant au faire piétons des menaces importantes. Compte bord de la Versoix et du Rhône dépend de la préser- tenu de la longévité des individus, le simple recen- vation du caractère proche de l'état naturel des sement de quelques spécimens ne signifie pas que rives plantées d'arbres tendres. les conditions actuelles soient suffisantes pour Le chat sauvage est une espèce menacée avant permettre le maintien d'une population (par ex. la tout génétiquement. Les formes hybrides avec le loutre). La capture et la chasse portent une atteinte chat domestique étant viables, les efforts de reco- directe au peuplement de nombreuses espèces; il Ionisation ou de repeuplement ne peuvent guère en va de même de la transposition d'animauxdans être efficaces dans notre pays densément peuplé des habitats typiques d'espèces génétiquement d'êtres humains possédant des chats domes- différentes (par ex. le cerf rouge, le lièvre brun, le tiques. lynx). Chez les espèces plus grandes, la persécu- Des problèmes génétiques pourraient également tion d'individus isolés peut entraîner leur extinc- se poser pour le lynx. II faut tenir compte du faible tion; ce qui est arrivé à plusieurs espèces, dont nombre de formes génétiques, soit au total à peine quelques-unes ont d'ailleurs été réintroduites: le 20 lynx des Carpates réintroduits, surtout si les bouquetin des Alpes, le castor, le lynx. Sur le plan populations locales en Europe centrale se rencon- juridique, leur protection est fondée principale- trent. La prudence s'impose en cequi concerne les ment sur la loi sur la chasse. lynx de Scandinavie vivant dans des réserves. Afin En Suisse, 17 (30%) des espèces indigènes de de conserver la pureté de la ligne génétique, il mammifères sont menacées (cat. O à 3). faudrait éviter de procéder à des lâchers de lynx Liste rouge des mammifères menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotopes menacés O. INSECTIVORA (INSECTIVORES) Fam. Talpidae (taupes) Talpa caeca (taupe aveugle) -44

Fam. Soricidae (musaraignes) Crocidura leucodon (musaraigne bicolore) 3 33 C. suaveolens (musaraigne des jardins) 3n3 Neomys anomalus (musaraigne de Miller) 33 3 N. fodiens (musaraigne aquatique) 33 3rives naturelles de ruisseaux

O. RODENTlA (RONGEURS) Fam. Castoridae (castors) Castor fiber (castor) 1 1 1 forêts alluviales avec rives naturelles, manque au TI

Fam. Gliridae (loirs) Dryomys nitedula (lérotin) - 4 4seulement en Engadine, rare Muscardinus avellanarius (muscardin) 3 n 3

Fam. Microtidae (campagnols) Pitymys multiplex (campagnol de Fatio) 3 n 3 P. savii (campagnol de Savi) -44

Fam. Muridae (muridés) Micromys minutus (rat des moissons) 3 33 Rattus rattus (rat noir) 222

O. CARNIVORA (CARNIVORES) Fam. Ganidae [canidés) Canis lupus (loup) O O O disparu avant 1900, immigration possible, hybridation

Fam. Felidae (félidés) Felis silvestris (chat sauvage) 2- 2 hybridation Lynx lynx (lynx) 1 1 1 réintroduit

Fam. Mustelidae (mustélidés) Lutra lutra (loutre) 1 O 1 rives intactes, reproduction empêchée par PCB Mustela nivalis (belette) 3 33 large variabilité génétique M. putorius (putois) 343

Fam. Ursidae (ours) Ursus arctos (ours brun) O O O exterminé en 1904

O. DUPLICIDENTATA (LAGOMORPHES) Fam. Leporidae (lapins et lièvres) Lepus europaeus (lièvre commun) 3 33 paysage rural proche de l'état naturel Oryctolagus cuniculus (lapin de garenne) 44 4 populations isolées, myxomatose

21 Liste rouge des chiroptères menacés de Suisse

Centres de coordination pour l'étude et la protection des chauves-souris Est et Ouest*

En Suisse, 26 espèces de chauves-souris ont été tes et qui ont pu être recensées de manière métho- recensées jusqu'à présent; elles se répartissent en dique; tel est par exemple le cas du petit fer-à- 3 familles: les Rhinolophidae (2 espèces), les cheval (Rhinolophus hipposideros). Vespertilionidae (23 espèces) et les Molossidae En ce qui concerne cette espèce, les changements (1 espèce). A côté des espèces encore régulière- dans la nourriture de base, dus à une modification ment observées aujourd'hui, certaines espèces drastique des paysageset à la disparition des quar- telles que le murin de Capaccini (Myotis capacci- tiers de repos et d'hiver adaptés à ses caractéris- nii), près du lac de Lugano, plus observées depuis tiques, sont considérés comme les raisons essen- 1909, sont y inclus. Pour beaucoup d'espèces, on tielles du recul des effectifs et de l'aire de distribu- ne dispose à l'heure actuelle que d'observations tion. Ces causes devraient être également les sporadiques d'individus ou de colonies isolées. raisons majeures de la mise en péril d'autres espè- C'est sur un ensemble de données peut-être peu ces, même si cela n'a pas encore pu être prouvé nombreuses pour des raisons de méthode que de manière concluante. sont fondées nos connaissances sur le murin de Les causes écologiques des modifications de Brandt (Myotis brandtii), le murin à oreilles échan- population doivent être appréciées, d'une part, en crées (Myotis emarginatus), le murin de Natterer fonction des biotopes spécifiques de chasse et (Myotis nattereri), le murin de Bechstein (Myotis d'autre part, en fonction du type spécifique de, bechsteinii), la pipistrelle de Savi (Hypsugo savii), quartier de repos durant le jour. la noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), la noctule Sur les 26 espèces indigènes, 13 (50%) sont mena- géante (Nyctalus lasiopterus), la sérotine boréale cées (cat. 0 à 3). (Eptesicus nilssoni), le vespertilion bicolore (Vespertilio murinus), l'oreillard méridional (Pleco- tus austriacus) et le molosse de Cestoni (Tadarida feniotis).

Toutes les espèces indigènes de chauves-souris se nourrissent d'arthropodes, essentiellement d'insectes. En été, elles sont actives principale- ment la nuit. Elles se reposent le jour ou se consa- crent à des activités sociales dans leurs quartiers. Certaines espèces sont fortement tributaires de constructions qui leur servent de gîtes. Les chau- ves-souris se suspendent librement dans le vide dans des combles ou se tapissent sur des façades ou dans des interstices sous le toit. Beaucoup d'autres espèces logent dans des cavités d'arbres ou des fentes de rochers. Les chauves-souris se rassemblent en colonies pour élever leurs petits. En règle générale, la femelle ne met bas qu'un seul petit, mais certaines espèces peuvent avoir des jumeaux. Ce faible taux de reproduction est compensé par la grande longévité e de ces animaux dont certaines espèces vivent plus de 20 ans. Les chauves-souris hibernent pour la plupart l'hiver. Elles se tiennent alors dans des cavités, des cavernes, des creux dans des arbres, des intersti- ces sur les façades et des fentes de rochers.

Les méthodes actuelles ne permettant pas de recenser avec une systématique identique toutes les espèces de chauves-souris, les observations ne reflètent pas forcément les chiffres réels de densité. En outre, il se peut que certaines des espè- ces aujourd'hui rares aient été également rares par le passé et n'aient été régulièrement observées que localement. C'est donc avec prudence qu'il * Avec la collaboration de E. Auf der Maur, R. Arlet- faut interpréter le statut de chaque espèce de taz, J. Barandun, A. Beck, W.-D. Burkhard, P. Flüc- chauve-souris. kiger, J. Gebhard, S. Gloor, M. Graf, R. Güttinger, M. Haffner, A. Keller, R. Kistler, M. Lutz, F. Marti, Le recul de populations ne peut être scientifique- M. Moeckli, P. Moeschler, M. Moretti, S. Müller, A. ment prouvé que pour les espèces sur lesquelles Müller, H.-P. B. Stutz, K. Zbinden, P. E. Zingg et M. les informations antérieures étaient déjà abondan- Zumsteg R. hipposideros (petit fer-à-cheval)

Fam. Vespertilionidae (vespertilion) Barbastella barbastellus (barbastelle d'Europe) Eptesicus nilssonii (sérotine boréale) E. serotinus (sérotine commune) Hypsugo savii (pipistrelle de Savi) Miniopterus schreibersii (minioptère) Myotis bechsteinii (murin de Bechstein) M. blythi (petit murin) M. brandtii (murin de Brandt) M. capaccinii (murin de Capaccini) M. daubentonii (murin de Daubenton)

M. emarginatus (murinà oreilles échancrées) M. myotis (grand murin) M. mystacinus (murin à moustaches)

M. nattereri (murin de Natterer)

Nyctalus lasiopterus (noctule géante) N. leisleri (noctule de Leisler) N. noctula (noctule) Pipistrellus kuhlii (pipistrelle de Kuhl) P. nathusii (pipistrelle de Nathusius) P. pipistrellus (pipistrelle commune) Plecotus auritus (oreillard brun) P. austriacus (oreillard gris) Vespertilius murinus (vespertilion bicolore)

Fam. Molossidae (molosses) Tadarida teniotis (molosse de Cestoni) Liste rouge des ab'ei es menacées de Suisse

F. Amiet

D'après la bibliographie et selon nos propres dernières années est aussi une menace lourde de recherches, il existe en Suisse 575 espèces conséquences pour les abeilles. La disparition des d'abeilles. Les connaissances dont nous disposons lieuxde nidification est due au manque de ressour- sur la répartition et le recul des abeilles en Suisse ces alimentaires résultant du changement de sonttrès lacunaires. Raressont les publicationssur mode de culture (engrais et pesticides), au reboi- ce sujet et les collectionneurs sont et ont toujours sement de terrains difficilement exploitables, à y été peu nombreux. En outre, le matériel existant l'exploitation accélérée des gravièrés comblées dans les musées n'a en grande partie jamais été dès son achèvement et à l'abattage des haies. Par mis en valeur. C'est pourquoi la liste rouge ne peut bonheur, les atteintes au paysage ont été moins être que provisoire à l'heure actuelle. radicales dans le Jura et dans les Alpes; sinon, la Hormis les abeilles mellifères et les bourdons, il liste rouge aurait dû être considérablement allon- n'existe que très peu d'abeilles fouisseuses socia- gée. les. La plupart des abeilles vivent en solitaires. Quelques unes sont des espèces commensales L'établissement de la liste et la classification des d'autres espèces d'abeilles. Toutes se nourrissent espèces par catégorie exigent de la prudence. II est essentiellement de nectar. Le couvain est nourri de à craindre que plus de 80% des espèces auraient nectar et de pollen. Pour la récolte du pollen, certai- dû être intégrées dans une liste rouge concernant nes espèces sont entièrement tributaires d'une le Plateau, la vallée du Rhône et les régions basses plante ou d'une famille de plantes bien détermi- du Tessin. En l'absence de co;~naissancesprécises née. Suivant les especes, les nids sont creusés sur la situation antérieure et comptetenu de la rela- dans le sol ou construits dans descavités (coquilles tive préservation du Jura et des Alpes, cela ne se d'escargot, tiges de plantes, galeries dans le bois remarque guère ici, en raison de la subdivision mort, etc.) ou sont maçonnés avec de la résine ou nord-sud du paysqui a été retenue. C'est pour cette du mortier. Les exigences relatives à I'emplace- raison que notre liste semble plus optimiste que ment du nid sont souvent très précises. Ainsi celledu Baden-Wurtemberg dans laquelle 57% des certaines espèces d'abeilles ne nidifient que dans espèces sont mentionnées. du sable meuble devant présenter un certain degré Sur les 575 espèces présentes en Suisse, quelques d'humidité. Alors que certaines espèces sont unes ne sont pas suffisamment connues pour que présentes partout, d'autres ne peuvent survivre l'on puisse se prononcer sur leur statut. Pour la que dans des endroits extrêmement chauds. La plupart, ces espèces devraient certainement être présence de telle ou telle espèce est subordonnée classées dans les catégories 4 ou 1. 296 espèces aux conditions climatiques, au nombre et au type (52%) sont répertoriées dans la liste. 97 espèces d'espèces végétales disponibles et aux possibili- (17%)ont disparu dans l'une ou l'autre des moitiés tés offertes pour bâtir un nid; pour les espèces du pays, 67 espèces (12%) ont disparu de la Suisse commensales, la présence de l'hôte est primor- entière kat. O). 25 autres especes (4%) y sont en diale. Aussi est-il difficile d'attribuer à chacune de outre menacées de disparition (cat. 1). Au total ce ces espèces un seul type de biotope. ne sont pas moins de 259 espèces indigènes (45%) Force est de reconnaître que la transformation de qui sont menacées kat. O à 3). notre environnement au cours de ces quarante Liste rouge des abeilles menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotope menacé O. HYMENOPTERA (HYMÉNOPTERES) SuperFam. Apoidea (abeilles) Fam. Golletidae (colletidés) Colletes carinatus gallicus RAD. -00 C. collaris DOURS. 0-0 C. cunicularius (L.) 2 2 2 dans le sable, sur Salix (saules) C. dimidiatus GIST. -33 C. floralis EV. -44 C. fodiens (FOUR.) O 3 3dans le sable, sur Asteraceae C. ligatus hylaeiformis EV. -00 C. marginatus SM. - 3 3habitant des sables C. sierrensis FG. C. similis SCHCK. C. succinctus (L.) Hylaeus bifasciatus (JUR.) H. clypearis (SCHCK.) H. conformis FOERST. H. cornutus CURT. H. crassanus Wa H. difformis (EV.) H. duckei (ALFK.) H. euryscapus spilotus FOERST. H. kahri FOERST. H. meridionalis FOERST. H. pectoralis FOERST.

H. punctulatissimus SM. H. tyrolensis (FOERST.) H. variegatus (F.)

Fam. Andrenidae (andrénidés) Andrena aeneiventris MOR. A. agilissima (SCOP.) A. alfkenella PERK. A. anthrisci BLUE.

A. argentata SM. A. barbilabris (K.) A. bimaculata (K.) A. bucephala STEPH. A. carbonaria (L.) A. chrysopus PER. A. cineraria (L.) A. clarkella (K.) A. combinata (CHR.) A. congruens SCHM. A. curvungula THS. A. decipiens SCHCK. A. denticulata (K.) A. distinguenda SCHCK. A. eximia SM.

A. floricola EV. A. fulvida SCHCK. "

A. fuscosa ERICH. Liste rouge des abeilles menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotope menacé Andrena gelriae VECHT. 3 n 3 prés maigres A. hattorfiana (F.) 2 n 3 sur Dipsacaceae A. hypopolia SCHM. O00 A. hystrix SCHM. -00 A. incisa EV. - O O A. labialis (K.) 011 A. lathyri ALFK. 3 3 3 sur Vicia et Lathyrus A. lepida SCHCK. OO O A. limata SM O00 A. marginata F. O2 2sur Scabiosa, prairies sèches A. mitis SCHM. 3 3 3 dans le sable A. nana (K.) 333 A. nigroolivacea DOURS. 4 - 4prés maigres A. niveata FR. 2 22 sur Cruciferae A. nuptialis PER. -44 A. nycthemera IMH. O O O dans le sable, sur Salix A. pallitarsis PER. - 22 sur Apiaceae A. pandeilei PER. 2 22 sur Campanula A. parviceps KR. - O Odans le sable A. pauxilla STOECK. O00 A. polita SM. O3 3 A. potentillae PZ. 1 O 1 sur Potentilla, prairies sèches A. praecox (SCOP.) 3 3 3 dans le sable A. pusilla PER. 0-0 A. rosae PZ. 2 2 2sur Apiaceae A. rufula SCHM. 022 A. rugulosa STOECK. 4 - 4 A. schencki MOR. 1 O 1prés maigres A. sericata IMH. 1 - 1prés maigres A. suerinensis FR. 4 - 4 A. synadelpha PER. 1- 1 prés maigres A. thoracica (F.) 033 A. tscheki MOR. - O O Mte Generoso, sur Cruciferae A. varians (ROSSI.) 444 A. viridescens VIER. 3 3 3 sur Veronica, prés maigres Melitturga clavicornis (LATR.) O 22' Panurgus calcaratus (SCOP.) 2 n 3 prés maigres P. dentipes LATR. 2 3 3 sur Asteraceae

Fam. Halietidae (halietes) Dufourea vulgaris (SCHCK.) O n 3 sur Asteraceae Halictus carinthiacus BLUE. 4-4 H. confusus perkinsi BLUE. 2 22 dans le sable H. kessleri BRA. - 44 rivesdu Rhône H. quadricinctus (F.) 133 H. scabiosae (ROSSI.) ln3 H. seladonius (F.) 044 H. sexcinctus (F.) 2 n 3 dans le sable H. smaragdulus VACH. ln3 H. subauratus (ROSSI.) 2n3 H. tectus RAD. - O O autrefois canton du VS Lasioglossum albocinctum (LUC.) - 22 L. brevicorne (SCHCK.) -33 L. breviventre (SCHCK.) 444 L. buccale (PER.) - 44 L. convexiusculum (SCHCK.) O 3 3 prés maigres L. costulatum (KR.) 0 3 3 L. discum (SM.) -22 40 Liste rouge des abeilles menacés

prés maigres, sable

L. interruptum (PZ.)

L. lativentre (SCHCK.) L. limbellum (MOR.) L. lineare (SCHCK.) L. lissonotum (NOS.)

L. marginellum (SCHCK.) L. minutulum (SCHCK.)

L. parvulum (SCHCK.) L. pauperatum (BR.)

L. pygmaeum (SCHCK.) L. quadrinotatulum (SCHCK.) L. quadrinotatum (K.) L. quarisignatum (SCHCK.)

L. sexnotatum (K.) L. sexstrigatum (SCHCK.) L. sphecodimorphum (VACH.) L. subfasciatum (IMH.) L. subhirtum (LEP.) L. tarsatum (SCHCK.) L. tricinctum (SCHCK.) L. xanthopus (K.) Pseudapis diversipes LATR. Rophites algirus PER. R. quinquespinosus SPIN. Rhophitoides canus (EV.) Sphecodes albilabris (F.) S. alternatus SM. S. cristatus HAG. S. dusmeti BLUE.

S. pellucidus SM. S. pseudofasciatus BLUE. S. reticulatus THS. S. rubicundus HAG. S. ruficrus (ERICH.) S. scabricollis WESM. S. schencki HAG. S. spinulosus HAG. Systropha curvicornis (SCOP.) S. planidens GIR.

Fam. MeliHidae (mélittidés) Liste rouge des abeilles menacés

Nom d'espèce N S CH RemarqueslBiotope menacé Fam. Megachilidae (abeilles coupeuses de feuilles et abeilles maçonnes) Anthidium caturigense GIR. -33 A. cingulatum LATR. O00 A. interruptum F. -11 A. laterale LATR. - 2 2 A. lituratum PZ. 2 n 3 surmAsteraceae A. loti PERR. - O O autrefois canton du TI A. punctatum LATR. 3 n 3 A. septemdentatum LATR. - 2 2 A. septemspinosum LEP. 021 Chelostoma emarginatum NYL. O 3 3 C. foveolatum (MOR.) - O O autrefois canton de GE Coelioxys afra LEP. r. 033 C. conoidea (ILL.) 133 C. emarginata FOERST. - O O autrefois canton de GE C. inermis (K.) 303 C. lanceolata NYL. 444 C. rufescens LEP. 2 n %3 Dioxys cincta JUR. O 2 2 recul de l'espèce hôte Heriades crenulatus NYL. ln3 Lithurgus chrysurus FONSC. - 2 2 Megachile apicalis SPIN. -00 M. dorsalis PER. -00 M. flabellipes PER. - 4 4 M. genalis MOR. -00 M. lagopoda (L.) 041 M. ligniseca (K.) 3 3 3 M. maritirna (K.) 2n3 M. parietina (FOUR.) 133 M. pilidens ALFK. 3 n 3 M. rotundata (F.) 143 Osmia acuticornis DUF. -33 0. anthocopoides (SCHCK.) 2 n 3 sur Echium 0. brevicornis (F.) 3 3 3 sur Cruciferae 0. fulviventris (PZ.) 3n3 O. gallarum SPIN. ln3 0. latreillei SPIN. - O O autrefois canton de GE O. lepeletieri PER O 3 3 sur Echium O. ligurica MOR - O O autrefois canton de GE O. mucida (DOURS.) - O O O. papaveris (LATR.) - O O autrefois dans bassin lémanique O. pilicornis SM. 3 3 3 manque de bois mort O. rufohirta LATR. 3 n 3 prés sec O. scutellaris MOR. -44 O. submicans MOR. 3n3 O. tridentata DUF. 1 3 3 terrains avec flore rudérale O. uncinata GERST. 3 3 3 manquede bois mort O. versicolor LATR. 101 Stelis annulata (LEP.) - O O recul de l'espèce hôte S. nasuta (LATR.) - 3 3 recul de l'espèce hôte

Fam. Anthophoridae (anthophorid6s) Ammobates punctatus (F.) - 1 1 recul de l'espèce hôte Anthophora aestivalis (PZ.) 3n3 A. biciliata LEP. - 4 4 A. bimaculata (PZ.) - 2 2 dans le sable Liste rouge des abeilles menacés

Nom d'espèce N S CH RemarquesJBiotope menacé Aathophora crinipes SM. 033 A. fulvitarsis BR. O00 A. garrula (ROSSI.) -22 A. nigrocincta LEP. - O Oautrefois canton de GE A. plagiata (ILL.) 2n3 A. pubescens (F.) 132 A. quadrifasciata (VILL.) O00 A. retusa (L.) O00 Ceratina callosa (F.) 033 Epeolus cruciger (PZ.) -33 E. tristis SM. - O Oautrefois canton du VS E. variegatus (L.) Eucera interrupta BAER Melecta luctuosa (SCOP.) Nomada alboguttata H.S. N. argentata H.S. N. armata H.S. N. atroscutellaris STR. N. basalis H.S. N. blepharipes SCHM. N. braunsiana SCHM. N. carnifex MOCS. N. chrysopyga MOR. N. confinis SCHM. N. connectens PER. N. discrepans SCHM. N. distinguenda MOR. N. errans LEP. N. femoralis MOR. N. ferruginata (L.)

N. fuscicornis NYL. N. guttulata SCHCK.

N. lathburiana (K.) N. leucophthalma (K.) N. melathoracica IMH. N. mutabilis MOR. N. mutica MOR. N. nobilis H.S. N. obscura ZETT. N. obtusifrons NYL.

N. pleurosticta H.S. N. rhenana MOR.

43 Liste rouge des abeilles menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotope menacé Tatralonia salicariae (LEP.) - 3 3 sur Lythrum T. scabiosae MOCS. - 0 O Thyreus histrionicus (ILL.) -00 T. orbatus LEP. 2n3 T. ramosus LEP. -22 T. truncatus (PER.) -00 Xylocopa iris (CHR.) - 2 2 terrains avec flore rudérale X. valga GERST. - 3 3 manquede bois mort X. violacea (L.) 2 3 3 manque de bois mort

Fam. Apidae (abeilles vraies, apides) Bombus argillaceus (SCOP.) - 3 3 B. confusus SCHCK. B. distinguendus MOR. B. humilis (ILL.) B. mesomelas GERST. B. muscorum (L.) B. pomorum (PZ.) B. ruderatus (F.) B. subterraneus (L.)

B. veteranus (F.) Liste rouge des fourmis menacées de Suisse

D. Agosti et D. Cherix

A ce jour, 132 especes de fourmis ont été décou- Contrairement au premier groupe qui est direc- vertes en Suisse. Ceci représente environ un quart tement menacé par la perte des structures de la faune européenne. De par sa position au nord servant à la construction des nids (élimination du bassin méditerranéen, on rencontre en Suisse, des tas de cailloux, aplanissement du terrain plus particulièrement dans lesud, en Valais, le long pour les pistes de ski, etc.), le deuxième groupe du Rhin après le lac de Constance, des espèces est plutôt menacé par des perturbations méca- méditerranéennes. De telles especes sont relative- nique directes des nids (coupes de bois, ment rares chez nous, mais contribuent à la diver- fauchage). Toutes les espèces sont sensibles aux sité spécifique. De plus ces espèces méritent une modifications du biotope comme I'embrous- attention particulière, car elles sont souvent des saillement, l'agriculture intensive, etc. Ces modi- indicateurs de lieux xérothermes lesquels sont fications ont également un effet indirect en généralement menacés. Pour une connaissance influençant lessources de nourriture des fourmis générale, il manque en revanche beaucoup de qui se nourrissent essentiellement d'insectes et données sur la biologie et la chorologie des espè- de leurs excréments sucrés, ainsi que de nectar. ces. Ceci nous empêche momentanément d'esti- - Plus de 30% des espèces indigènes sont des para- mer avec certitude les menaces pesant sur chaque sites sociaux qui dépendent d'une forte popula- espèce. tion de l'espèce hôte. Ce groupe d'espèces mérite Les fourmis de Suisse peuvent être déterminées à donc une importante considération. l'aide des travaux de AGOSTI et COLLINGWOOD - Fait étonnant, les différentes espèces de parasi- (19871, COLLINGWOOD (1979) et KUTTER (1977). tes sociaux se rencontrent le plus souvent Les collections de références des fourmis de ensemble et en petites populations très locali- Suisse se trouvent à l'institut d'entomologie de sées. I'EPFZ à Zürich au Museum d'Histoire naturelle de -Les fourmis des bois ne sont plus directement Genève et au Musée de Zoologie à Lausanne, où menacées aujourd'hui depuis leur mise sous se trouve aussi la collection la plus extensive. protection, pour autant que cette dernière soit appliquée ! Pour estimer les menaces, il faut tenir compte des faits suivants: Les menaces ne pèsent donc pas seulement sur les -Toutes les fourmis indigènes construisent des fourmis mais surtout sur les modifications de leurs sociétés pérennes et construisent des nids dura- biotopes. Les principaux responsables en sont bles dans les zones à agriculture extensive, en l'augmentation de la production agricole, les lisière de forêt et dans les forêts peu denses. Ces améliorations foncières, les plans de zones et nids ne sont pas mobiles et ne peuvent donc pas l'exploitation intensive de chaque surface. Pour éviter les perturbations. Parmi les espèces ne maintenir la diversité de la myrmécofaune, il ne présentant pas de parasitisme social temporaire faut pas seulement conserver des biotopes rares (ne vivant pas dans les nids d'une autre espèce), mais également des milieux exploités de manière certaines utilisent pour l'installation de leurs nids extensive comme les décharges, les gravières, les des structures déjà existantes comme des pier- carrières, les prairies à moutons et les vieuxvigno- res plates, des tas de cailloux, des branches bles. sèches alors que d'autres construisent elles- Sur les 132 espèces de fourmis répertoriées en mêmes leurs nids (dômes des fourmis des bois). Suisse, 46 (soit 35%) sont en actuellement danger kat. 0-3). ABRÉVIATIONS: [pol: parasite social obligatoire [pt: parasite social temporaire [u]: chorologie inconnue [r]: à la limite de l'aire de distribution [XI: xenobionte

Liste rouge des fourmis menacées

Nom d'espèce N S CH RemarqueslBiotopes menacés O. HYMENOPTERA(HYMÉNOPTERE~) ÇuperFam. Formieoidea (fourmis) Fêm. Formicidae $.Fam. Ponerinae Hypoponera eduardi (Forel) - 4 4 [rl

$.Fam. Myrmicinae Anergates atratulus (Schenk) 3 3 3 prairies et pâturages, ipol Aphaenogaster gibbosa (Latreille) - 4 4 bords dechemins, [rl A. italica Santschi - 4 4 bords dechemins, [rl A. subterranea (Latreille) 3 n 3 chênaiespubescentes Chalepoxenus muellerianus (Finzi) - 2 2 chênaies, [po] Epimyrma ravouxi André 2 2 2 milieuxouverts, [po] E. stumperi Kutter 2 - 2 milieux ouverts, [pol Formicoxenus nitidulus (Nylander) 3 3 3 nids de fourmis des bois, 1x1 Harpagoxenus sublaevis (Nylander) 3 3 3 milieux ouverts, [pol Leptothorax buschingeri Kutter 2 - 2 [PO] L. corticalis (Schenk) 4 4 4 chênaies, [ul L. flavicornis Emery - 4 4 [rl L. goesswaldi Kutter 2 - 2 [PO] L. interruptus Schenk 2 n 3 prairies sèches L. kutteri Buschinger 2 - 2 [PO] L. luteus Forel - 4 4 [r] L. nadigi Kutter 2 2 2 lisières xérothermophiles, [ul L. parvulus (Schenk) 2 n 3 prairies sèches L. recedens Nylander - 4 4 bois secs, [rl Messor structor (Latreille) - 1 1 bords dechemins, [rl Myrmica bibikoffi Kutter - 4 4 chorologie inconnue M. gallienii Bondroit 3 3 3 marais à petites laîches, [ul M. hellenica Forel 2 - 2 bancs de sable, [ul M. myrmicoxena Forel 4 - 4 [u] M. specioides Bondroit 3 3 3 marais à petites laîches, [ul M. vandeli Bondroit 3 3 3 [ul M. winterae (Kutter) 2 - 2 [PO] Stenamma petiolata Emery - 4 4 [r, U] S. striatula Emery - 4 4 [r, ul Strongylognathus alpinus Wheeler 2 - 2 prairies, pâturages, [po] S. huberi Forel 2 2 2 prairies, pâturages, [pol S. testaceus (Schenk) 3 3 3 prairies, pâturages, [pol Teleutomyrmex schneideri Kutter 0 - 0 [PO]

S.Fam. Dolichoderinae Bothriomyrmex spp. - 4 4 milieux ouverts, [rl Liometopum microcephalum (Panzer) O 4 2 vergers, chênaies

S.Fam. Formicinae Camponotus aethiops (Latreille) O n 3 milieux ouverts, [rl C. fallax (Nylander) 3 3 3 feuillus C.piceus (Leach) 0 n 3 milieux ouverts, [rl C. universitatis Forel - 1 1 chênaies, châtaigniers, Ipol C. vagus Scopoli 2 3 3 milieux ouverts, [rl Liste rouge des fourmis menacées

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotopes menacés Formica bruni Kutter O 1 1 prairies maigres, [ptl F. exsecta Nylander 2 2 2 prairies maigres, lis. de forêts, [ptl F. foreli Bondroit 3 3 3 prairies maigres, [ptl F. forsslundi Lohmander 1 - 1 marais, Molinietum, [pt] F. gagates Latreille - 4 4 châtaigniers, [r] F. goesswaldi Kutter - 1 1 prairies maigres, [pt] F. naefi Kutter - O O prairies maigres, [pt] F. polyctena Forster 4 4 4 forêts, [pt] F. pratensis Retzius 3 3 3 prairies maigres, lis. de forêts, [ptl F. pressilabris Nylander 3 3 3 prairies maigres, [pt] F. rufa L. 4 4 4 forêts, [ptl F. sanguinea Latreille 3 n 3 milieux ouverts, Ir], F. transkaukasica Nassonov 2 - 2 marais à petites laîches F. truncorum Fabricius 2 3 3 milieuxouverts, [rl F. uralensis Ruzsky O - O marais Lasius affinis (Schenk) 2 2 2 feuillus L. bicornis (Forster) 3 3 3 [u] L. carniolicus Mayr 2 2 2 forêts claires, [pt] Plagiolepis pygmaea (Latreille) 4 n 4 milieux ouverts, [r] P. vindobonensis Lomnicki 4 n 4 milieux ouverts, [rl P. xene Starke - 2 2 milieux ouverts, [pol Polyergus rufescens (Latreille) 2 3 3 milieux ouverts, [po] Liste rouge des épidoptères diurnes mena- cés de Suisse*

Y. Gonseth

206 espèces de Lépidoptères diurnes (Papilionoi- partie importante de la faune de moyenne et basse dea et Hesperioidea) ont été signalées en Suisse altitude subit de plein fouet l'intensification des depuis la fin du siècle passé. Leur statut respectif pratiques agricoles et sylvicoles. Les menaces est parfois difficile à définir car, dans certains cas, suivantes peuvent ainsi être soulignées: il est impossible de déterminer avec sûreté si les -abandon de l'exploitation des prés à litière observations faites se rapportent à des individus - raréfaction des vergers de haute tige et amende- erratiques (espèces accidentelles = hôtes occa- ment des herbages des vergers encore présents sionnels), à des espèces migratrices (régulières ou - amendement systématique des prairies de irrégulières), à de réelles espèces résidantes ou à fauches et des pâturages d'éventuelleserreurs de détermination. Sur la base -drainage ettou exploitation des bas et des hauts des informations en notre possession nous avons marais et de tout autre milieu humide tranché de la manière suivante: 195 espèces rési- -extension du domaine viticole aux dépens des dantes, 8 espèces «accidentelles» et 3 espèces pelouses maigres de forte pente migratrices. - reboisement systématique des clairières et des Hôtes occasionnels, accidentels: Anthocharis prairies abandonnées par l'agriculture euphenoides (Staudinger), Coenonympha dorus -destruction du sous-bois arbustif des forêts et (Esper), Euchloecrameri(Butler), Gonepteryxcleo- remplacement des essences indigènes (feuillus) patra (L.), Lycaena dispar(Haworth), Mellicta brito- par des essences de haut rendement (conifères) martis (Assmann), Polygonia egea (Cramer), - destruction systématique du manteau arbustif Zerynthia polyxena (D. et Schiff.) des lisières forestières, des bosquets et des haies Migrateurs: Lampides boeticus (L.), Pandoriana pandora (D. et Schiff.), Syntharucuspirithous (L.). Nous avons renoncé à une hiérarchisation stricte des espèces par critère de menace pour les parties Le régime alimentaire des chenilles de la plupart nord et sud de la Suisse. Cette remarque explique des espèces de Lépidoptères diurnes est phyto- pourquoi la plupart des espèces des catégories 1 phage. Certaines se nourrissent des fe'hilles de et 2~(échellenationale) ont des indices identiques leur(s) plantek)-hôte(s) (phyllophages), d'autres dans les colonnes N et S et pourquoi la plupart des de leurs parties florales plus riches en protéines espèces uniquement menacées au nord des Alpes (spermophages). Si la plupart des espèces peuvent (plus précisément dans le Jura et sur le Plateau) exploiter plusieurs plantes différentes, souvent ont un indice 3. parentes, d'autres sont très éclectiques (polypha- Cette Liste rouge a été établie sur la base de celle ges) ou liéesà une seule plante (monophages). Les qui a été récemment publiée dans l'Atlas de distri- chenilles des espèces du genre Maculinea (Lycae- bution des Papillons diurnes de la Suisse nidae) ont un régime alimentaire (xénophage) (GONSETH 1987), elle-même basée sur une caractérisé par le passage, après la troisième mue comparaison des résultats obtenus par le traite- larvaire, d'un régime spermophage à un régime ment de plus de 65'000 données et des informa- carnivore. Si le stade nymphal (chrysalide) de tions fournies dans 1' ouvrage ((Les papillons diur- certaines espèces a parfois lieu dans (Brintesia nes et leurs biotopes)) (LSPN, 1987). circe) ou à même le sol (Parnassius apollo), il se déroule le plus souvent sur un support aérien. Les Aucune espèce de cette liste n' a disparu de Suisse papillons d-iurnes adultes sont pour la plupart avant 1900. Par contre, de nombreuses espèces nectarivores, certains exploitant toutefois des sont aujourd' hui menacées: sur les 192 espèces SU~S- dont le statut peut être défini avec une relative tances plus riches en azote (excréments, exsudats sûreté, 12 (6%) sont menacées d'extinction (cat. l), de fruits pourris ou de plaies d'arbres, miellat de 49 (24%) sont fortement menacées kat. 2),13 (6%) pucerons). sont très rares donc potentiellement menacées (cat. 4a) et 39 (19%) sont menacées sur une grande De nombreuses espèces de Lépidoptères diurnes partie de leur aire de distribution originale (Plateau sont strictement inféodées aux structures paysa- et Jura considérés ensembles, cat. 3). gères modelées par les pratiques agricoles ou sylvicoles traditionnelles: prés à litières, prairies maigres de fauche, pâturages extensifs, clairières et forêts claires de feuillus. D'autres, plus spéciali- sées, sont intimement liées à des habitats particu- liers tels les bas et les hauts marais, les pelouses alpines, les falaises rocheuses, les éboulis et les moraines glaciaires. Les principales menaces qui planent sur la faune Iépidoptérologique de Suisse sont directement liées aux préférences respectives des différentes espèces. Si celles des milieux de *Une première version de la Liste Rouge des Lepi- haute altitude échappent encore aujourd'hui, du doptères de Suisse par GOMSETH à été publiée en moins partiellement, à l'influence de l'homme, une 1987 dans les Documenta Faunistica Helvetiae. Liste rouge des papillons de jour menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotopes menacés O. LEPIDOPTERA (LEPIDOPTERES) SuperFam. Hesperioidea Fam. Hesperiidae Carcharodus alceae (Esper) 111 C. boeticus (Rambur) -11 C. flocciferus Zeller 222 C. lavatherae (Esper) 111 Heteropterus morpheus Pallas -22 Pyrgus alveus (Huebner) 3 n 3 En régression Jura / Plateau P. armoricanus Oberthuer 122 P. cirsii (Rambur) 2-2 P. fritillarius Poda 1 n 3 Forte régression Jura / Plateau P. malvae Linnaeus 3 n 3 En régression Jura / Plateau P. onopordi (Rambur) 1 2 2 Disparu du Jura / Plateau ? P. serratulae (Rambur) 3 n 3 En régression Jura / Plateau P. warrenensis IVerity) - 4a 4a Thymelicus acteon Rottemburg 2 2 2

SuperFam. Papilionioidea Fam. Papilionidae lphiclides podalirius (Linnaeus) 222 Parnassius apollo (Linnaeus) 3 n 3 En régression Jura 1 Plateau P. mnemosyne (Linnaeus) O 2 2 Disparu du Jura (SHI ?

Fam. Pieridae Aporia crataegi (Linnaeus) 3 n 3 En régression Jura / Plateau Colias palaeno (Linnaeus) 3n3 Pieris bryoniae (Huebner) 3 n 3 RaredansleJura P. mannii (Mayer) -22 Pontia daplidice (Linnaeus) - 2 2 Migrateur occasionnel au nord des Alpes

Fam.Nymphalidae 1SFam.Nymph~linae Apatura ilia (D. et Schiff.) 2 2 2 A. iris (Linnaeus) 3 n 3 En régression Jura / Plateau Boloria aquilonaris (Stichel) 222 Brenthis daphne (D.et Schiff.) 222 B. ino (Rottemburg) 3 n 3 En régression Jura / Plateau Clossiana dia (Linnaeus) 2 2 2 C. selene (D. et Schiff.) 3 n 3 En régression Jura / Plateau C. thore (Huebner) -22 C. titania (Esper) 3 n 3 Rare dans le Jura Eurodryas aurinia (Rottemburg) 222 Fabriciana adippe (D. et Schiff.) 3 n 3 En régression Jura / Plateau F.niobe (Linnaeus) 3 n 3 En régression Jura / Plateau Hypodryas intermedia (Menetries) - 4a 4a Limenitis populi (Linnaeus) 222 L. i;educta Staudinger 122 Melitaea cinxia (Linnaeus) 2 2 2 M. diamina (Lang) 3 n 3 En régression Jura 1 Plateau M. didyma (Esper) 3 n 3 En régression Jura / Plateau M. phoebe (D. et Schiff.) 1 2 2 Disparu du Jura / Plateau ? Mellicta asteria (Freyer) - 4a 4a Espèce orientale, surtout Grisons M. athalia (Rottemburg) 3 n 3 En régression Jura / Plateau M. aurelia (Nickerl) 222 M. deione (Geyer) -22 M. parthenoides (Keferstein) 222 Nymphalis antiopa (Linnaeus) 3 n 3 En régression Jura / Plateau N. polychloros (Linnaeus) 3 n 3 En régression Jura / Plateau Liste rouge des papillons de jour menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotopes menacés Fam. Satyridae ISFam. Satyrinae Arethusana arethusa (D. et Schiff.) 111 Brintesia circe (Fabricius) 222 Chazara briseis (Linnaeus) 11 1 Coenonympha arcania (Linnaeus) 3 4b 4b C. darwiniana Staud. - 4b 4b C. glycerion (Borkh.) 2 2 2 C. hero (Linnaeus) 1-1 C. oedippus (F.) 1 O 1 La seule station TI détruite C. tullia (Mueller.) 222 Erebia aethiops (Esper) 3 n 3 En régression Jura / Plateau E. christi (Raetzer) - 4a 4a E. flavofasciata Heyne E. meolans (de Prunner) E-nivalis Lork. et de Lesse E. oeme (Huebner)

E. sudetica (Staudinger) E. triaria (de Prunner)

H. semele (Linnaeus) H. statilinus (Hufnagel) . Hyponephele lycaon (Kuehn) Lasiommata petropolitana (F.) Lopinga achine (Scopoli) Minois dryas (Scopoli) Pyronia tithonus (Linnaeus)

Fam. Libytheidae ISFam. Libytheinae Libythea celtis (Laichartingi

Fam. Lycaenidae Agrodiaetus damon (D. et Schiff.) Aricia agestis (D. et Schiff.) Callophrys rubi (Linnaeus) Cupido minimus (Fuesslin)

veres alcetas (Hoffmannsegg) argiades (Pallas) xsenia pruni (Linnaeusi

ana iolas (Ochsenheimer) caeides argyrognomon (Bergstrasser) . idas (Linnaeus)

sandra coridon (Poda) Liste rouge des papillons de jour menacés Liste rouge des tipu es menacées de Suisse

C. Dufour

151 espèces de tipulides ont été signalées en Les principaux habitats occupés par des espgces Suisse jusqu'à présent. Les tipules, appelées menacées sont par ordre décroissant: les ruis- cousins en Suisse romande, sont des diptères seaux, les rivières, les bords de fleuves (15 espè- nématocères de taille généralement grande (abdo- ces); les bas marais, les fossés, les forêts humides men jusqu'à 60 mm, ailes jusqu'à 40 mm), facile- (14 especes); les forêts thermophiles sèches (10 ment reconnaissables, en plus des caractères de espèces); le bois mort (6 espèces xylophages); les leur nervation alaire, à leurs pattes très longues et tourbières, les hauts marais (5 espèces); les ébou- fines, à leurs palpes maxillaires dont le troisième lis alpins (4 espèces); les forêts mésophiles de segment est très allongé et à leurs antennes de 13 feuillus (3 espèces); les forêts subalpines (3 espè- articles (en général). ces); les steppes et les prairies maigres sèches (3 Certainsavantages militenten faveur de l'inclusion espèces). On remarque la haute valeur des milieux des tipulides dans une liste rouge: leur écologie humides, que l'eau y soit courante ou stagnante, assez bien connue et variée en fait de bons bio- ainsi que celle des tourbières. Les forêts thermo- indicateurs; leur distribution est très diversifiée; philessèches recèlent plusieurs espèces de grande leur capture est régulière dans les tentes Malaise rareté et parmi les tipulides xylophages de la sous- et les pièges lumineux; leur faune est relativement famille des Ctenophorinae seules atrata bien étudiée sur l'ensemble du territoire suisse. (L.) et ornata (Meigen) ne sont pas Mais certains obstacles ne doivent pas non plus menacées. Enfin, fait inattendu pour ce groupe être négligés: identification difficile en raison du d'insectes, 3 espèces des prairies sèches et chau- manque d'un ouvrage synthétique à jour et de la des (steppes ou prairies maigres parsemées de pénurie de spécialistes aptes à assurer les déter- buissons) figurent parmi les tipulides menacés. minations; grand nombre d'individus d'espèces L'établissement de cette liste rouge est le résultat banales masquant les raretés; pauvreté de la docu- d'un inventaire conduit au cours des 15 dernières mentation ancienne nécessaire pour prouver une années (DUFOUR 1986) qui a permis la création éventuelle modification du peuplement. d'une base de données comprenant à ce jour 9572 Les habitats larvaires sont rarement aquatiques, occurences relatives à 41260 individus répartis en souvent semi-aquatiques (bords de ruisseaux, 151 espèces. Cette liste rouge regroupe 67 espè- marais, suintements humides), mais comprennent ces (2 éteintes ? - non récoltées depuis 1940 -, 18 également une grande variété de sols plus secs en danger d'extinction, 11 très en danger, 15 en (litières forestières, pâtures, steppes ou terrains danger et 21 potentiellement en danger - repré- sableux) ainsi que le bois en décomposition (ou sentées par de petites populations en marge de parfois encore sur pied) d'arbres feuillus. Certai- leur aire de distribution). Sur les 151 especes de nes espèces peuvent occasionner des dégâts aux tipulides répertoriées actuellement en Suisse, 46 cultures, en particulier lorsqu'elles s'attaquentà de (30%) sont en danger (cat. 0-3). jeunes plants ou à des semis. ABREVIATIONS: N, S, E, W: régions de Suisse occupées par des espèces en marge de leur aire de distribution e: espèces endémiques r: population isolées reliques +: large répartition en Suisse

Liste rouge des tipules menacés

Nom d'espèce CH Remarques/Biotopes menacés O. DIPTERA (DIPTERES) Fam. Tipulidae (tipules) Ctenophora festiva Meigen 1 bois mort (+) C. flaveolata (Fabricius) 2 bois mort (+) C. guttata Meigen 1 bois mort (+) C. pectinicornis (Linnaeus) 3 bois mort (+) bimaculata (Linnaeus) 2 bois mort (+) Dolichopeza albipes (Strom) 3 tourbière, ruisseau (+) D. nitida Mik 1 ruisseau (ri Nephrotoma austriaca (Mannheims et Theowald) 3 forêt riveraine, mégaphorbiaie (+) N. croceiventris iindneri (Mannheims) 3 bord de ruisseaux et d'étangs (+) N. euchroma (Mik) 4 bords de marais, broussailles (SI N. guesîfalica (Westhoff) 4 bord de cours d' eau (W) N. helvetica (Mannheims et Theowald) 2 forêt alluviale, sol sableux (el N. lamellata (Riedel) 2 forêt humide ou xérothermique (r) N. scalaris (Meigen) 4 champs cultivés, zones humides (SI N. submaculosa Edwards 4 cultures, bord de cours d' eau (W) Prionocera pubescens Loew 2 tourbière (+) P. turcica (Fabricius) 4 tourbière (W) Tanyptera nigricornis (Meigen) 1 bois mort (+) Tipula adusta Savtshenko 1 biotope inconnu (r) T. affinis Schummel 4 bas-marais (El T. apicispina Alexander 1 ravin humide (Fagus, Fraxinus) (r) T. austriaca Pokorny 4 forêt P. sylvestris ou P. mugo (El T. berteii Rondani 4 forêt thermophile humide (SI T. bezzii Mannheims et Theowald 4 forêt thermophile (SI T. bilobata Pokorny 1 biotope inconnu «calcaire» (+) T. bistilata Lundstrom 1 bords sableux de fleuves (r) T. bosnica Strobl 2 forêt de feuillus avec ruisseau (+) T. breviantennata Lackschewitz 4 forêt thermophile, marais boisé (SI T. caesia Schummel 3 ruisseau avec limon calcaire (+) T. cinereocincta Lundstrom 1 forêt thermophile (r) T. circumdata Siebke 3 forêt moussue subalpine (+) T. confusa Van der Wulp 4 forêt de feuillus ou mixte (NI T. couckei Tonnoir 1 bord d'étang ou de rivière (+) T. falcata Riedel 4 forêt thermophile (SI T. grisescens Zetterstedt 3 marais de pente, tourbières (+) T. handschini Mannheims O steppe (r) T. heros Egger 4 forêt thermophile (SI T. interserta Riedel / 2 bordure de tourbière (+) T. irregularis Pokorny 3 éboulis, prairies alpines sur cristallin (+) T. italica Lackschewitz 4 marais, fossés (S) T. longidens Strobl 2 forêt xéro-thermophile (r) T. luridorostris'Schummel 3 forêt de résineux (+) T. luteipennis agilis Dufour et Brunhes 4 marais, pré humide (SI T. mayerduerii Egger 3 éboulis calcaire fin (+) T. melanoceros Schummel 3 tourbière (+) T. montium italia Theowald, Dufour & Oosterbroek 4 bord de rivière (SI T. nodicornis Meigen 2 bords sableux de fleuves (r) T. obscuriventris Strobl 3 cours d'eau (+) T. orientalis Lackschewitz 4 marais, pré inondé (S) Liste rouge des tipules menacés

Nom d'espèce CH Remarques/Biotopes menacés Tipula pechlaneri Mannheims et Theowald 4 prairie en pente, ruisseau (E) T. pilicauda Pierre 4 biotope inconnu (S) T. pseudocrassiventris Theowald 1 forêt thermophile de Pinus (+) T. pseudopruinosa Strobl 3 ravins humides sur calcaire (+) T. saginata Bergroth 2 cours d' eau (+) T. sauteri Dufour 1 étage alpin supérieur (el T. siebkei Zetterstedt 3 forêt de feuillus (+) T. stigmatella Schummel 1 forêt de feuillus (+) T. subcunctans Alexander 1 prés temporairement inondés (r) T. subglacialis Theowald 2 étage alpin superieur sur calcaire (+) T. submontium Theowald 1 bord de rivière (r) T. subvafra Lackschewitz 4 tourbière boisée, forêt moussue (W) T. trifascingulata Theowald 3 forêt de feuillus ou mixte (r) T. truncata Loew 1 haie thermophile, xérobromion ir) T. tulipa Dufour 1 forêt de P. sylvestris xérothermique (el T. vittata Meigen 4 bord de rivière, fossés (W) T. winthemi Lackschewitz O biotope inconnu (r) T. xyrophora Theischinger 1 steppe (r)

P- Liste rouge des carabes et des cicindè menacés de Suisse

W. Marggi

A ce jour, 581 espèces de carabes et 8 espèces de - urbanisation incontrôlée de sites riches en espè- cicindèles ont été signalées en Suisse. Toutefois, ces endémiques et notamment des massifs refu- la présence de seulement 505 d'entre elles a pu ges du Sud des Alpes. être réellement confirmée, les indications relatives à 84 espèces (1 cicindèle et 83 carabes) devant être II ne suffit pas de préserver les habitats existants. considérées comme fausses (erreurs de détermi- II faut restaurer les biotopes disparus et agrandir nation) ou comme très douteuses (probable confu- les habitats dont l'étendue a été réduite. Grâce à sion de lieux de capture). Les connaissances sur des projets de restauration de l'état naturel (restau- . cette faune sont aujourd'hui si bonnes que la ration des rives naturelles des lacs, rivières et ruis- découverte de nouvelles espèces est très impro- seaux, remise à l'air libre de cours d'eau sous bable, sauf si quelques révisions systématiques conduites), de nouveaux habitats peuvent être devaient entraîner la subdivision d'espèces actuel- colonisés par des caraijidés. Les rives maçonnées lement reconnues. peuvent être aplanies et élargies afin de former des zones inondables. Si les larves et la majorité des adultes de cicindè- Les creux résultant de l'exploitation de gravier, de les et de carabes sont prédateurs, les adultes de sable, d'argile ou de gypse ne doivent plus être quelques espèces sont cependant polyphages, remblayés. Dans les paysages ruraux, la création voire phytophages (se nourrissant de graines de de bandes-abris, de petits murets en pierre et la certaines graminées par ex.). Le mode de vie de plantation de haies offrent un habitat à cette faune nombreuses espèces de cicindèles et de carabes utile pour lutter contre les ravageurs. Les différen- est très spécialisé, ce qui signifie que leurs exigen- tes terrasses (par exemple dans les vignobles) ces écologiques (température, humidité, type et doivent être séparées par des murs de pierres structure d'habitat) sont souvent très élevées et sèches; les constructions en béton doivent être explique que de nombreuses espèces sont évitées. aujourd'hui menacées. Les sommets des montagnes qui abritent des espèces endémiques doivent être épargnés par le La principale menace qui plane sur les cicindèles tourisme de masse (zones protégées fermées). et les carabes est la destruction ou la modification de leurs habitats par les diverses activités humai- 148 (29%) des espèces de la faune suisse de cicin- nes. Les points suivants peuvent être soulignés: dèles et de carabes sont menacées (cat. O à 3); 72 -destruction des habitats situés au bord des ruis- autres (14%) sont potentiellement menacées. 46 seaux, des rivières et des lacs par la rectification, espèces (9%) ont disparu des parties nord ou sud l'endiguement ou l'urbanisation de leurs rives; du pays (ou des deux) kat. 0). 60 espèces (12%) perturbation des habitats des rives naturelles sont à considérer comme menacées de disparition restantes sous la pression d'activités de loisir (cat. 1) dans la partie nord ou sud du pays. -drainage des marais et des prairies humides -atterrissement naturel des hauts et des bas marais - intensification de l'agriculture et exploitation systématique de toutes les surfaces non boisées qui occasionnent la disparition de la plupart des surfaces incultes à sol léger, sablonneux et graveleux, et parsemées de cailloux Liste rouge des carabes et cicindèles menacés

Nom d'espèce N S CH RemarquesIBiotope menacé O. COLEOPTERA SO. (ADÉPHAGES TERRESTRES) Fam. Cicindelidae (cicindèles) arenaria Fuesslin 1 1 1 rive large et sablonneuse de rivière C. flexuosa Fabr. - O O rive sablonneuse de lac, GE C. germanica L. 1 2 2 prés maigres C. silvatica L. - O O pinèdes sablonneuses

Fam. Carabidae (carabes) Abax oblongus Dejean - 1 1 endémique au Sottoceneri Acupalpus brunnipes (Sturm) - 1 1 marais, lieux humides A. dubius Schilsky 4 4 4 terrains marécageux A. exiguus (Dejean) A. luteatus (Duft.) A. maculatus Schaum A. parvulus (Sturm) Agonum antennarium (Duft.) A. atratum (Duft.) A. ericeti (Panzer) A. gracile (Gyllh.) A. gracilipes (Duft.)

A. quadripunctatum (De Geer) A. scitulum Dejean A. versutum Sturm A. viridicupreum (Goeze) Amara alpestris Villa A. anthobia Villa A. apricaria (Payk.) A. brunnea (Gyllenhal) A. concinna Zimmermann A. cursitans Zimmermann A. fulva (Müller) A. fulvipes Serville

A. messae Baliani A. proxima Putzeys A. sabulosa Serville A. schimperi Wencker A. tibialis (Paykull) A. tricuspidata Dejean Amblystomus niger Heer Anisodactylus nemorivagus (Duft.) Anthracus consputus (Duft.) Apristus subaeneus Chaudoir Badister anomalus Perris B. dilatatus Chaudoir B. unipustulatus Bonelli d'eaux dormantes Bembidion atrocoeruleum Stephens re des grandes rivières ' B. bruxellense Wesmael Liste rouge des carabes et cicindèles menacés

Nom d'espèce N S CH RemarquesIBiotope menacé Bembidion coeruleum Serville - 4 4 rareet peu abondant B. doderoi Ganglbauer 4 4 4 espèce sur calcaire, hygrophile B. doris (Panzer) 4 4 4 rives bourbeuses ombragées B. egregium Daniel - 4 4 endémique au TI, B. elongaturn Dejean 2 2 2 pétasites, rives sablonneuses B. eques Sturm O 1 1 gravier de ruisseaux et de petits cours d'eau B. foraminosum Sturm 1 1 1 larges rives sablonneuses de grandes rivières B. fluviatile Dejean O O O disparu depuis plus de 100 ans B. fulvipes Sturm 4 4 4 gravier de ruisseaux et de petits cours d'eau B. humerale Sturm 1 - 1 sols tourbeux secs B. inustum Du Val 4 4 4 terre entreposée, observation sporadique B. laticolle (Duft.) O O O rives des grandes rivières B. latinum Netolitzky B. litorale (Olivier) B. lunatum (Duft.) B. modestum (Fabr.) B. obliquum Sturm B. octomaculatum (Goeze) B. penninum Netolitzky B. prasinum (Duft.) B. quadripustulaturn Serv. B. semipunctatum Donovan B. stephensi Crotch B. striatum (Fabr.) B. terminale Heer B. variurn (Olivier)

Binaghites subalpinus Baudi Blethisa multipunctata (L.) Boldoriella tedeschii (Sciaky) Brachinus elegans (Chaud.) B. immaculicornis Dej. B. sclopeta (Fabr.) Bradycellus ruficollis Stephens Broscus cephalotes (L.) Calathus circumseptus Germar C. ochropterus Duftschmid C. rotundicollis Dejean C. rubripes Dejean

C. sycophanta (L.) Carabus arvensis Herbst

C. castanopterus Villa C. catenulatus Scopoli C. concolor Fabr. C. convexus Fabr. C. creutzeri Fabr. C. hortensis L. C. monticola Dejean C. nodulosus Creutzer Chlaenius sulcicollis (Payk.) Liste rouge des carabes et cicindèles menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotope menacé Cychrus angustatus Hoppe et al. - 4 4 rareet peu abondant C. cordicollis Chaudoir - 4 4 rare et peu abondant Cymindis angularis Gyllenhal O - O sur sable, autrefois Domleschg GR C. axillaris (Fabr.) 1 2 2 prés secs, garides C. scapularis Schaum - O O prés secs C. variolosa (Fabr.) - 1 1 prés secs, Tl Demetrias imperialis (Germar) 3 3 3 eaux eutrophes, riches en roseaux Dolichus halensis (Schaller) - 4 4 sporadiquement Dromius longiceps Dejean 3 3 3 eaux eutrophes, riches en roseaux D. meridionalis Dejean O - O autrefois canton de BE D. schneideri Crotch 1 - 1 écorce de vieux pins isolés D. strigiceps Reitter - 4 4 observation extrêmement isolée Drypta dentata (Rossi) 2 3 3 pâturages extensifs, vergers Duvalius longhii (Comolli) - 4 4 endémique Dyschirius angustatus (Ahrens) 1 - 1 rives sablonneuses, argileuses, petites pop. D. intermedius Putzeys 2 3 3 rives et sols argileux D. laeviusculus Putzeys 2 3 3 rives et sols argileux D. lucidus Putzeys 4 4 4 rives sablonneuses, graveleuses, argileuses D. minutus Putzeys - 1 1 sols sablonneux, Genève, D. nitidus (Dejean) 4 4 4 rives sablonneuses, graveleuses, argileuses D. politus (Dejean) 1 - 1 rives sablonneuses, graveleuses, argileuses D. similis Petri 2 2 2 rives argileuses, sablonneuses D. substriatus (Duft.) 2 2 2 rives graveleuses de grandes rivières D. uliginosus Putzeys 2 2 2 rives argileuses, sablonneuses, petites pop. Elaphrus aureus Müller 2 2 2 rives des grandes rivières, manque au TI et en VS E. cupreus Duft. 2 2 2 rives sablonneuses couvertes de mousse E. riparius (L.) 2 - 2 rives boueuses E. uliginosus Fabr. 1 1 1 rives sabl. couv. mousse, lieux humides subalpins Harpalus attenuatus Stephens - 4 4 1 seule observation en VS H. calceatus (Duft.) 4 4 4 lieux xérothermophiles H. flavescens (Piller ) - O O xérophile H. flavicornis Dejean - 4 4 animal xérophile H. froelichi Sturm O 4 3 prés sablonneuxsecs H. fuscipalpis Sturm O 4 3 espèce xérophile des sables H. hirtipes (Panzer) O - O avant 1900, Suisse nord-est H. marginellus Dejean - 4 4 rare et peu abondant H. modestus Dejean 4 4 4 espèce xérophile des sables H. politus Dejean O O O espèce xérophile sur calcaire ou sables H. smaragdinus (Duft.) O n 3 lieux à flore rudérale, xérophile H. zabroides Dejean - 1 1 steppe xérophile sur calcaire Laemostenus insubricus Ganglb. - 4 4 régions marginales L. macropus Chaudoir - 4 4 calcaire, endémique au Sottoceneri L. terricola (Herbst) 2 O 2 dans les vieilles caves Lebia cyanocephala (L.) 3 2 3 lisières de cordons forestiers L. marginata (Fourcroy) 2 2 2 xérophile, sur buissons L. scapularis (Fourcroy) - 4 4 xérophile, sur Ulmus minor L. trimaculata (Villers) - 1 1 autrefois SO de la CH, 1 observation récente en VS Leistus montanus Stephens 4 - 4 rareet peu abondant L. spinibarbis (Fabr.) 2 3 3 murs de pierres sèches L. terminatus (Hellw.) 1 - 1 marais, manque au Tl Licinus cassideus (Fabr.) - 1 1 lieux à flore rudérale, extrêmement xérophiles Miscodera arctica (Paykull) - 1 1 reste glaciaire Molops edurus Dejean - 4 4 calcaire, endémique au Sottoceneri M. elatus (Fabr.) 4 - 4 prés maigres du Nord de la CH Nebria crenatostriata Bassi - 2 2 endémique localement N. livida (L.) 1 - 1 rives du lac de Constance N. psammodes Rossi - 2 2 rives des rivières du Sottoceneri Liste rouge des carabes et cicindèles menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotope menacé Nebria raetzeri Banninger 3 - 3 sommets du Jura N. salina Fairmaire 2 - 2 espèce adventice d'origine atlantique Notiophilus aestuans Motsch. 4 4 4 rare et peu abondant N. germinyi Fauvel 2 2 2 lieux calcaires graveleux N. rufipes Curtis 3 3 3 litière des forêts alluviales N. substriatus Waterhouse - 1 1 rives sablonneuses, argileuses Odacantha melanura (L.) 3 3 3 eaux eutrophes, avec roseaux Olisthopus rotundatus (Paykull) 2 2 2 espèce calcaire, bordure des chemins O. sturmi (Duft.) O O O autrefois Bâle, Engadine Omophron limbatum (Fabr.) 2 2 2 rives sablonneuses, argileuses Oodes helopioides (Fabr.) 3 3 3 roselières des eaux dormantes Ophonus cribricollis Dejean O. diffinis Dejean O. sabulicola (Panzer) 0. stictus (Fabr.) Panagaeus bipustulatus (Fabr.) Patrobus australis Sahlberg Perileptus areolatus (Creutzer) Philorhizus quadrisignatus Dej.

Platynus complanatus Dejean P. cyaneus (Dejean) P. longiventris (Mannerh.) Poecilus kugelanni (Panzer)

Polystichus connexus (Fourcr.) Pterostichus aterrimus (Herbst) P. cribratus Dejean P. fasciatopunctatus (Creutz.) P. flavofemoratus Dejean P. honnorati Dejean P. macer (Marsh.) P. quadrifoveolatus Letz. P. rutilans Dejean Sphodrus leuco'phthalmus (L.) Stenolophus discophorus (Fisch.) S. rnarginatus Dejean S. skrimshiranus (Stephens) Tachys bisulcatus (Nicolai) T. fulvicollis (Dejean) T. micros (Fischer) Thalassophilus longicornis (Sturm) Trechoblemus micros (Herbst) Trechus laevipes Jeannel T. piazzolii Focarile T. pochoni Jeannel T. rubens (Fabr.) T. strigipennis Kiesenw. T. tenuilimbatus Daniel Trichaphaenops sollaudi Jeannel Trichocellus placidus (Gyllenh.) Zabrus tenebrioides (Goeze) Liste rouge des hydradéphages menacés de Suisse

M. Brancucci

Pas moins de 155 espèces d'hydradéphages ont toujours la disparition d'habitats adéquats, soit par été trouvées en Suisse jusqu'à ce jour, soit: 125 le drainage des milieux humides, par I'assèche- Dytiscidae 16 Haliplidae, 13 Gyrinidae et 1 Hygro- ment des maraiset par I'atterrissement naturel des biidae. Pour la famille des Dytiscides, quelques hauts-marais. La correction des cours d'eau et espèces restent encore à découvrir, en particulier l'empoisonnement des eaux par l'industrie et par parmi les espèces relictes. Les espèces boréoalpi- l'agriculture sont également des facteurs impor- nes sont généralement localisées et ne sont trou- tants. vées que fortuitement. Leurs populations aussi subissent de très grandes variations d'une année Des 155 espèces d'hydradéphages connus de à l'autre. Suisse, 109 (70%) sont pris en considération dans la liste ci-dessous. 97 espèces (63%) sont mena- Les larves et les adultes de ces différents groupes cées (catégories 0-3) et 12 (8%) sont potentielle- vivent tous dans l'eau. Les dytiscides et les gyrini- ment menacées. La connaissance de ce groupe, desviventen prédateurset se nourrissent de larves particulièrement en ce qui concerne la répartition d'autres Insectes et devers. Souvent ilss'attaquent des différentes espèces, reste encore trèsfragmen- aussi à des proies de taille comme par exemple taire pour notre pays. Ainsi, les mentions incertai- aux têtards et à de petits poissons. Eux-mêmes nes ou anciennes qui n'ont pas pu être confirmées sont très bien protégés et ne sont que très rare- ces derniers temps sont difficiles à traiter. II s'agit ment la proie d'autres animaux, du moins à l'état là d'espèces qui n'apparaissent que sporadique- adulte. Ils ont en effet développé différentes ment ou qui sont extrêmement localisées parce c

Nom d'espèce N S CH Biotope menacé O. COLEOPTERA (COLÉOPTÈRESI SO. ADEPHAGA (ADÉPHAGESAQUATIQUES OU HYDRADEPHAGES) Fam. Hygrobiidae (Hygrobiidéç) hermanni (Fabricius) 2 2 2 eaux dormantes à fond vaseux

Fam. Haliplidae (Haliplidés) Brychius elevatus (Panzer) 3 3 3 eauxcourantes Haliplus obliquus (Fabricius) 3 3 3 eaux calmes et herbeuses H. confinis Stephens 3 3 3 gravières, fossés H. fluviatilis Aubé 2 2 2 ruisseaux avec végétation abondante H. fulvicollis Erichson 3 3 3 mares ombragées H. fulvus (Fabricius) 2 - 2 eaux tranquilles avec végétation abondante H. immaculatus Gerhardt 4 - 4 mares de forêts à fond de feuilles mortes H. laminatus (Schaller) 4 4 4 eaux faiblement courantes H. mucronatus Stephens 2 3 3 mares H. variegatus Sturm 3 3 3 mares H. wehnckei Gerhardt 3 - 3 mares, mares de forêts Peltodytes caesus (Duftschmidt) 2 4 3 eaux légèrement courantes avec végétation

Fam. Dytiscidae (Dytiçcidés) Acilius canaliculatus (Nicolai) 3 3 3 marais, mares de forêts à fond vaseux Agabus affinis (Paykull) 3 3 3 marais, tourbières A. biguttatus (Olivier) 3 3 3 ruisseaux, eaux faiblemeht courantes A. brunneus (Fabricius) 2 - 2 eaux claires, faiblement courantes A. chalconatus (Panzer) 3 3 3 fossés ombragés à fond de feuilles mortes A. erichsoni Gemminger et Harold - 4 4 lacs alpins A. labiatus (Brahm) 3 - 3 mares temporaires A. melanarius Aubé 2 2 2 mares froides de forêts, popuiatiohs variables A. neglectus Erichson 2 - 2 mares, souvent mares de forêts à fond de feuilles mortes A. paludosus (Fabricius) 3 3 3 eaux fraîches, généralement petits ruisseaux A. solieri Aubé 3 n 3 espèce boréoalpine, grandes mares et lacs alpins A. subtilis Erichson 4 4 4 mares froides de forêts à fond de feuilles mortes A. uliginosus (Linnaeus) 3 3 3 mares de forêts ombragées Bidessus delicatulus (Schaum) 2 - 2 eaux courantes B. grossepunctatus Vorbringer 2 - 2 marais tourbeux B. minutissimus (Germar) 2 - 2 eaux limpides, mares temporaires Coelambus parallelogrammus (Ahr.) 4 - 4 eaux stagnantes ou faiblement courantes Cybister lateralimarginalis (DeGeer) 4 4 4 eaux stagnantes, marais Deronectes aubei (Mulsant) 2 2 2 ruisseaux de montagne, dans les endroits calmes D. latus (Stephens) 1 - 1 rivières, ruisseaux D. moestus (Fairmaire) - 2 2 ruisseaux, dans les endroits calmes D. platynotus (Germar) 1 - 1 ruisseaux de montagne Dytiscus circumcinctus Ahrens 3 - 3 mares, marais, ruisseaux D. circumflexus Fabricius 2 - . 2 eaux stagnantes, marais D. dimidiatus Bergstrasser 3 3 3 eaux stagnantes ou faiblement courantes, marais D. lapponicus Gyllenhal 1 1 1 mares de montagne, marais D. latissimus Linnaeus 1 1 1 grands étangs, aucune nouvelle capture signalée D. marginalis Linnaeus 4 4 4 marais, eaux froides et calmes D. semisulcatus Müller 1 1 1 mares froides et ombragées avec végétation Graphoderus austriacus (Sturm) 3 3 3 eaux stagnantes riches en végétation G. bilineatus (DeGeer) 3 3 3 mares riches en végétation G. cinereus (Linnaeus) 2 2 2 mares riches en végétation G. zonatus (Hoppe) 1 1 1 mares et marais tourbeux Graptodytes bilineatus (Sturm) 3 3 3 petits cours d'eau parmi la végétation G. flavipes (Olivier) - 2 2 mares à eaux fraîches G. pictus (Fabricius) 3 3 3 eaux stagnantes ou faiblement courantes Liste rouge des hydradéphages menacés

Nom d'espèce N S CH Biotope menacé Hydaticus continentalis Balfour-Browne 2 - 2 mares, souvent de forêt H. grammicus Germar 2 2 2 mares avec végétation, carrières H. transversalis (Pontoppidan) 3 - 3 mares avec végétation Hydroporus angustatus Sturm 3 3 3 eaux stagnantes, espèce acidophile H. elongatulus Sturm 2 - 2 marais, mares de forêts H. ferrugineus Stephens 3 3 3 sources H. gyllenhalii Schiodte 3 - 3 fossés, mares de forêts H. incognitus Sharp 2 2 2 marais tourbeux, mares de forêts avec végétation H. kraatzii Schaum - 3 3 eaux froides, ruisseaux de montagne H. longicornis Sharp 2 2 2 souvent à proximité de sources H. longulus Mulsant - 2 2 mares froides a proximité de sources H. marginatus (Duftschmidtf 3 3 3 eaux froides et claires H. melanarius Sturm 4 4 4 mares de forêts à fond de feuilles mortes H. morio Aubé 2 2 2 marais H. neglectus Schaurn - 2 2 mares de forêts à fond de feuilles mortes, espèce acidophile H. nigellus Mannerheim - 3 3 eaux stagnantes, mares de montagne H. nivalis Heer 3 3 3 mares élevées, alimentées par la fonte des neiges H. obscurus Sturm 3 - 3 tourbières H. obsoletus Aubé 2 - 2 sources H. pubescens (Gyllenhal) 3 3 3 mares, marais, espèce de montagne H. rufifrons (Müller) 3 3 3 mares, eaux stagnantes avec végétation H. striola (Gyllenhal) 2 2 2 tourbières, mares de forêts à fonds de feuilles mortes H. umbrosus (Gyllenhal) 3 3 3 eauxstagnantes Hydrovatus cuspidatus (Kunze) 4 - 4 grandes mares, lacs à fond sablonneux Hygrotus quinquelineatus (Zetterstedt) 1 1 1 mares à végétation H. versicolor (Schaller) 2 - 2 marais, mares llybius aenescens Thomson 2 - 2 tourbières 1. crassus Thomson 2 2 2 tourbières, espèce boréo-alpine 1. fenestratus (Fabricius) 3 3 3 bords de lacs, mares à eaux claires et à végétation 1. guttiger (Gyllenhal) 2 - 2 marais 1. similis Thomson 2 - 2 eauxstagnantes 1. subaeneus Erichson 4 - 4 mares, étangs Laccophilus ponticus Sharp 3 3 3 marécages, mares peu profondes Nebrioporus assimilis (Paykull) 2 2 2 lacs de montagne et ruisseaux à fond sablonneux N. canaliculatus (Lacordaire) 3 - 3 eaux stagnantes ou à courant faible, fond de gravier N. depressus (Fabricius) 3 3 3 grandes mares, lacs Oreodytes alpinus (Paykull) 1 - 1 lacs et ruisseaux de montagne O. davisii (Curtis) 3 3 3 ruisseaux de montagne aux endroits tranquilles O. septentrionalis (Gyllenhal) 3 3 3 ruisseaux de montagne Rhantus bistriatus (Bergstrasser) 2 2 2 mares ombragées avec végétation R. consputus Sturm 2 - 2 mares R. frontalis (Marsham) 3 3 3 mares avec végétation dense R. grapii (Gyllenhal) 3 3 3 marais avec végétation très dense R. notaticollis (Aubé) 2 2 2 mares avec végétation et mares temporaires Scarodytes halensis (Fabricius) 4 4 4 gravières et eaux faiblement courantes à fond de sable Stictotarsus duodecimpustulatus (Fabr) 2 2 2 bords de ruisseaux Suphrodytes dorsalis (Fabricius) 3 - 3 mares de forêts, étangs Yola bicarinata (Latreille) 3 2 3 mares à fond de gravier

Fam. Gyrinidae (gyrins) Aulonogyrus striatus (Fabricius) 2 2 2 bords de ruisseaux et de fossés Gyrinus aeratus Stephens 2 - 2 eaux faiblement courantes G. caspius Ménétries - 2 2 étangs à Phragmites G. colymbus Erichson 2 2 2 grosses mares, eaux courantes G. distinctus Aubé 4 4 4 étangs a roselière Liste rouge des hydradéphages menacés

Nom d'espèce Biotope menacé Gyrinus marinus Gyllenhal étangs, aux endroits tranquilles G. minutus Fabricius mares, eaux stagnantes G. natator (Linnaeus) mares, marais G. paykulli Ochs étangs à Phragmites G. suffriani Scriba étangs à roselière G. urinator llliger mares à eaux claires Orechtochilus villosus Müller ruisseaux, rivières Liste rouge des névroptéroïdes menacés de Suisse

En Suisse, 116 espèces de névroptères (Neuropte- res étagées. La disparition fulgurante de ces struc- roidea) ont été recensées jusqu'à présent. L'ordre tures paysagères naturelles, surtout sur le Plateau, des mégaloptères y est représenté par 3 espèces; dans les zones touristique des vallées sèches des celui des raphiidés, pour le moment, par 12 espè- Alpes centrales, du Jura ou du Sud de la Suisse, ces. Pour ce qui est des «véritables» névroptères entraîne, pour les espèces très spécialisées et (Neuroptera ou Planipennia), il se peut que endémiques, un risque élevé de diminution, quelques espèces supplémentaires aux 101 déjà d'isolement ou même d'extinction de leurs popu- recensées existent en Suisse. Depuis la dernière lations. En revanche il existe parmi les chrysopi- publication complètesur les névroptères de Suisse dés verts et bruns, mangeurs de pucerons, des (EGLIN 1979), 14 espèces nouvelles ont éte obser- espèces vivant dans les cultures ou habitant dans vées, la plupart d'entre elles étant d'origine médi- les forêts qui ne semblent pas menacées. terranéenne. Un bon quart (27%) des especes suisses de névrop- La majorité des névroptères vit dans des habitats tères figure sur la liste rouge. A I'heure actuelle, on chauds et secs. Sur les 116 especes observées en considère que 18% sont menacées (cat. O à 3). On Suisse, 30 vivent uniquement dans la moitié Sud ne connaît rien de l'évolution des populations de du pays (S dans la liste). Par contre, seules 4 espè- la plupart des espèces si bien qu'il convient, pour ces se trouvent exclusivement au le versant nord le moment, de classer ces espèces dont on des Alpes. suppose qu'elles ont toujours été rares dans la catégorie 4 (potentiellement menacées). De plus, Les larves prédatrices des névroptères ont un pour certaines espèces, un seul individu a été mode de vie parfois extrêmement spécialisé. D'un observé jusqu'ici: Helicoconis hirtinenfis, H. point de vue phylogénétique on pourrait avoir pseudolutea, Coniopteryx haematica, C, dram- l'impression que les différentes familles de ces rnonti, C. arcuata, Chrysopa hungarica, Mallada ordres d'insectes anciens (Permien) ne peuvent se marianus, Macronemurus appendiculatus. Pour le tenir que dans des niches écologiques en déclin. moment, on ne peut pas déterminer, en ce qui C'est ainsi que les larves de mantispidés parasi- concerne ces individus isolés, s'il s'agit des tent des cocons d'araignées, que les larves de sysi- derniers survivants d'espèces autrefois plus ridés vivent des boues d'eau douce et que les four- fréquentes, d'individus égarés à la faveur de milions creusent des entonnoirs dans le sable ou l'augmentation du tourisme Nord-Sud ou alors, habitent dans les parties pourries des vieux arbres. des signes précurseurs d'un enrichissement de la faune dû au réchauffement du climat. A I'heure La disparition des habitats appropriés à la vie des actuelle, on ne peut pas donner beaucoup d'indi- larves est la menace essentielle qui pèse sur les cations sur le statut de ces espèces. C'est pourquoi névroptères suisses. Les larves amphibies des il est vain de vouloir indiquer avec précision la osmylidés sont tributaires de rives de ruisseaux proportion en pourcent des espèces menacées en proches de l'état naturel. Les ascalaphidés et de Suisse. Si l'on entend considérer les espèces trou- nombreux chrysopidés et hémérobidés ainsi que vées à un seul individu comme des raretés mena- les coniopterygidés sont des indicateurs de prai- cées, la proportion des espèces menacées atteint ries maigres, de boqueteaux ensoleillés et de lisiè- alors 34%. Liste rouge des névroptéroïdes menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotope menacé Super O. NEUROPTEROIDEA (NEVROPTEROIDES) O. MEGALOPTERA (MÉGALOPTERES) Fam. Sialidae (sialidés) Sialis nigripes Pictet 3 3 3 végétation riveraine

O. RAPHIDIOPTERA (RAPHIDIIDES) Fam. Raphidiidae (raphidiidés) Raphidia aloysiana Costa - 3 3 pinèdeVS R. ligurica Albarda . - 3 3 pinèdeVS R. maculicollis Stephens - 3 3 pinède VS

O. NEUROPTERA (PLANIPENNES, NÉVROPTERES) Fam. Coniopterygidae (coniopterygidés) Aleuropteryx loewii Klapalek Coniopteryx lentiae Aspock et Aspock Helicoconis eglini Ohm Parasemidalis fuscipennis (Reuter)

Fam. Osmylidae (osmylidés) Osmylus fulvicephalus (Scopoli)

Fam. Sisyridae (sisyridés) Sisyra fuscata (Fabricius) S. terminalis Curtis

Fam. Mantispidae (mantispidés) Mantispa styriaca (Poda)

Fam. Hemerobiidae (hémérobidés) Megalomus tineoides Rambur Psectra diptera (Burmeister) Wesmaelius helveticus (Aspock et A.) W. mortoni (McLachlan)

Fam. Chrysopidae (chrysopidés) Chrysopa formosa Brauer C. nigricostata Brauer C. viridana Schneider Chrysoperla mediterranea (Holzel) Cunctochrysa baetica (Holzel) ltalochrysa italica (Rossi) Maliada zelleri (Schneider) M. clathratus (Schneider) Nineta inpunctata (Reuter)

Fam. Myrmeleonidae (fourmilions) Acanthaclisis occitanica (Villers) Dendroleon pantherinus (Fabricius) Distoleon tetragrammicus (Fabricius) Megistopus flavicornis (Rossi)

Fam. Ascalaphidae (ascalaphidés) Libelloides coccajus (Denis et Schiff.) L. longicornis (Linnaeus) Liste rouge des éphémères menacés de Suisse

M. Sartori, P. Landolt, A. Zurwerra

82 espèces d'éphémères ont été signalées en cette brève période de vie (30 heures en moyenne) Suisse jusqu'à présent. La distribution de la faune proviennent des réserves accumulées au cours de éphéméroptérique en Suisse dépend de nombreu- la vie larvaire. Les individus ailés se tiennent dans ses variables biotiques (nourriture, prédateurs, la végétation riveraine, les subimagos préparant etc.) et abiotiques, ces dernières étant déterminan- leur mue imaginale, les imagos attendant le vol tes pour le milieu. Ainsi l'altitude peut être un nuptial. facteur limitant pour certaines espèces; Ecdyonu- rus alpinus, par exemple, se rencontre au-dessus Les espèces d'éphémères les plus menacées de 1500 m, alors que E. torrentisne franchit pas les vivent dans les zones les plus en aval de nos cours 800 m d'altitude. Quelques espèces atteignent en d'eau, où l'influence anthropogène directe ou indi- Suisse la limite de leur aire de distribution géogra- recte est la plus marquée, que ce soit sur la quan- phique naturelle; c'est le cas de Leptophlebia tité ou sur la qualité des eaux. Certaines espèces vespertinaet de Ameletus inopinatus pour lesquel- ne comptent plus que quelques populations les la Suisse constitue leur limite méridionale. isolées particulièrement menacées par des Certaines espèces montrent une affinité nette avec dangers potentiels tels que la fragmentation des la roche-mère sur laquelle coule le cours d'eau; paysages, l'aménagement du lit et des berges des Rhithrogena endenensis et R. nivata ne semblent cours d'eau, la destruction de la végétation rive- coloniser que des substrats cristallins (granit, raine, les captages d'eau, ainsi que les eaux usées gneiss), alors que Baetis melanonyx et Ecdyonu- d'origine industrielle, domestique ou agricole. En rus parahelveticus n'ont été trouvés que dans des altitude, dans le cours supérieur des rivières, les régions calcaires. La structure des sédiments revêt menaces pesant sur les éphémères sont à chercher une importance particulière; les espèces d'Ephe plutôt parmi les aménagements de cours d'eau ou mera vivent dans des substrats graveleux ou la détérioration du milieu vital par assèchement. sablonneux, tandis que Oligoneuriella rhenana se Les quelques espèces considérées à l'heure tient parmi les cailloux. La qualité et le régime des actuelle comme non menacées, par exemple eaux jouent également un rôle déterminant pour Baetis rhodani ou Cloeon dipterum, sont relative- la présence de certains éphémères. Face à I'acidi- ment tolérantes quant aux conditions environne- fication des eaux, lesespèces présentent dessensi- mentales; de plus elles sont capables de rapide- bilités différentes. Compte tenu de leur valence ment suppléer à la disparition de certaines popu- écologique, certaines espèces d'éphémères cons- lations ou d'en fonder de nouvelles. tituent d'excellents bioindicateurs; en ce qui concerne la qualité chimique de I'eau par exem- Lors de futurs aménagements de cours d'eau, il ple, les espèces du genre Rhithrogena fournissent faudrait prendre en compte les dangers évoqués de bonnes indications. ci-dessus. En outre, des efforts de revitalisation de cours d'eau ou d'entretien de mares et d'étangs de De l'oeuf au dernier stade larvaire, le développe- gravière jouent un rôle important dans Ie maintien ment des éphémères se déroule dans I'eau. En de ces biotopes. Ceux-ci constitueraient un remar- Suisse, 80% des espèces vivent dans les eaux quable potentiel, soit pour la recolonisation de courantes (ruisseaux, rivières, canaux), les autres milieux ayant été fortement atteints, soit pour la se développent dans les zones lentiques ou les colonisation de nouveaux biotopes. eaux stagnantes (mares, étangs, lacs). Les larves se nourrissent principalement de détritus, périphy- Sur les 82 espèces d'éphémères répertoriées ton, bactéries et champignons. Suivant leurs stra- actuellement en Suisse, 36 (soit 44%) sont en tégies alimentaires, on distingue les larves collec- danger (cat. 0-31, l'une d'entre elles étant selon trices, brouteuses et filtreuses. Aux stades ailés toute vraisemblance disparue, et 21 (26%) doivent (subimagos, imagos), l'appareil buccal est atro- être considérées comme potentiellement en phié; les besoins énergétiques nécessaires durant danger. Liste rouge des éphémères menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotopes menacés o. EPHEMEROPTERA (ÉPHÉMERES) Fam. Siphlonuridae Siphlonurus aestivalis (Eaton) 3 3 3 zones lentiques, végétation (étage collinéen) S. lacustris Eaton 4 4 4 zones lentiques

Fam. Ameletidae Ameletus inopinatus Eaton dernière donnée 1947, Thur près de Nesslau

Fam. Baetidae Acentrella sinaica Bogoescu Sarine, Singine Baetis buceratus Eaton Thur près de Kleinandelfingen B. melanonyx (Pictet) pas sur substrat cristallin; ruisselets des Préalpes B. niger (Linné) ruisselets et petits canaux pourvus de véghtation B. nubecularis Eaton source de l'Orbe, Vallorbe B. scambus Eaton rivières du Plateau Centroptilum luteolum (Müller) zones lentiques, eaux stagnantes Cloeon simile Eaton zones lentiques Procloeon bifidum (Bengtsson) Rhin Pseudocentroptilum pennulatum (Eaton) zones lentiques

Fam. Oligoneuriidae Oiigoneuriella rhenana (Imhoff) Sarine, Singine

Fam. Heptageniidae Ecdyonurus alpinus Hefti, Tomka et Zurwerra sur substrat cristallin; Suisse orientale E. dispar (Curtis) zones lentiques et eaux stagnantes; absent en Engadine E. insignis (Eaton) Rhin près de Rheinfelden E. parahelveticus Hefti Tomka et Zurwerra pas sur substrat cristallin; absent au TI et en Engadine E. torrentis Kimmins Plateau E. zelleri (Eaton) Saufla dans le Val d'llliez Electrogena lateralis (Curtis) zones lentiques E. rivuscellana Sartori et Landolt ruisselets; Plateau Heptagenia coerulans Rostock dernière mention 1910, Rhin H. longicauda (Stephens) Rhône, Rhin Rhithrogena beskidensis Alba et Sowa Plateau et région lémanique R. carpatoalpina Klo., Olech., Sart. et Weich. R. colmarsensis Sowa Sarine près de Château d' CEx R. degrangei Sowa R. dorieri Sowa ruisseaux des Préalpes R. endenensis Metzler, Tomka et Zurwerra sur substrat cristallin R. germanica Eaton rivières du Plateau (Thur, Rhin) R. gratianopolitana Sowa, Degrange et Sartori grands ruisseaux (étage collinéen) R. grischuna Sartori et Oswald Suisse orientale R. hybrida Eaton pas sur substrat cristallin R. intermedia Metzler, Tomka et Zurwerra rivières du Plateau R. landai Sowa et Soldan Gérine près de Marly R. loyolaea Navas sur substrat cristallin (étages subalpin et alpii R. nivata (Eaton) sur substrat cristallin (étage alpin) R. puthzi Sowa ruisseaux des Préalpes R. puytoraci Sowa et Degrange R. savoiensis Alba et Sowa Liste rouge des éphémères menacés

Nom d'espèce N S CH Remarques/Biotopes menacés Fam. Ephemerellidae Ephemerella notata Eaton 2 - 2 Rhin Torleya major (Klapalek) 3 3 3 absent en VS, au TI et en Engadine

Fam. Caenidae Caenis beskidensis Sowa 444 C. lactea (Burmeister) 1 - 1 Lacs de Neuchâtel et de Constance; bord des roselières C. pusilla Navas 2 - 2 Rhin,Thur C. rivulorum Eaton 1 1 1 eaux courantes (Thur, Landon)

Fam. Leptophlebiidae Choroterpes picteti Eaton Habroleptoides auberti (Biancheri) Leptophlebia marginata (Linné)

L. vespertina (Linné)

Fam. Ephemeridae Ephemera danica Müller E. glaucops Pictet E. lineata Eaton

Fam. Potamanthidae Potamanthus luteus (Linné)

Fam. Polymitarcyidae Ephoron virgo (Olivier) Liste rouge des mo usques menacés de Suisse

W. Turner, M. Wüthrich, J. Rüetschi*

Les molIusquesde Suisse ne peuvent, pas plus que propagation de leurs larves; la bouvière, de son ceux d'autres pays, être considérés comme ayant côté, ne peut se reproduire en l'absence de fait l'objet d'études exhaustives. C'est avant tout mulette. la connaissance de leur écologie et de leur répar- Pour la plupart des mollusques vivant dans ou au tition géographique qui est encore lacunaire. De bord de I'eau et dépendant essentiellement d'un même, la systématique et la taxonomie de biotope terrestre humide, et ceci dans des condi- plusieurs genres et familles devraient faire l'objet tions d'environnement strictement définies, le d'une révision fondée sur des critères anato- danger principal les menaçant provientde la pollu- miques et génétiques. Selon l'état actuel des tion des eaux (teneurs élevées en nitrates et en connaissances, il existe en Suisse 270 espèces métaux lourds), de la correction des cours d'eau, récentes, que l'on peut considérer comme autoch- ainsi que de I'assèchementdeszones humides. Les tones ou acclimatées; elles se répartissent en 198 mollusques terrestres voient leurs effectifs déci- espèces terrestres, 46 espèces de gastéropodes més par l'agriculture intensive, les remaniements aquatiques et 26 espèces de bivalves d'eau douce. parcellaires ou les améliorations foncières, ainsi De nombreuses espèces de mollusques terrestres que par le développement des agglomérations, participent à la désagrégation du matériel végétal des voies de communication et du tourisme de flétri, en décomposition ou attaqué par deschamp- masse. L'abattage des forêts ou la transformation ignons et vivent dans la litière de feuillage dont ils de boisements naturels en exploitations forestiè- se nourrissent (étant en partie capables d'assimi- res intensives pourraient être la cause de I'extinc- ler la cellulose). Certains d'entre eux, en nombre tion d'espèces liées à des milieux vestigiaux étroi- non négligeable, s'alimentent de la couche tement limités. d'algues recouvrant les troncs d'arbres et autres Dans la partie méridionale de la Suisse les substrats solides. D'autres espèces encore préfè- mollusques sont, de manière générale, davantage rent les lichens croissant sur des rochers ou sont menacés que dans la partie nord du pays: au sud, spécialistes des champignons (particulièrement quatre espèces sont déjà éteintes ou disparues, les limaces vivant en forêt). Seules quelques espè- alors qu'au nord aucune espèce ne figure pour ces parmi les genres Arion, Deroceras et Tando- l'instant dans cette catégorie. En outre, des 91 nia, sont omnivores, mais préfèrent les tendres espèces recencées dans cette liste rouge et large- plantes de culture qui n'ont rien pour se protéger ment représentées en Suisse, 23 sont plus mena- de leurs attaques. Dans les familles des Vitrinidae, cées au sud qu'au nord (contre «seulement» 11 Zonitidae et Testacellidae, on trouve quelques espèces pouvant être considérées comme davan- espèces nettement carnivoresqui, à la manière des tage menacées au nord de la Suisse). Actuellement prédateurs, se nourrissent d'autres espèces de 90 espèces de mollusques de Suisse (33%) doivent mollusques ou de lombricidés. Les escargots être considérées comme menacées (cat. 0-31, aquatiques se nourrissent essentiellement parmi elles on compte 3 endémiques locals. Pour d'algues, mais aussi de matières organiques tirées l'ensemble de la Suisse, on peut estimer que 50 de détritus. Les espèces les plus grandes rongent espèces (19%) sont potentiellement menacées, également les plantes aquatiques supérieures. Les que 48 espèces (18%) sont menacées, que 24 espè- bivalves s'alimentent du plancton et d'autres ces (9%) sont très menacées et que 15 espèces (6%) matières en suspension dans I'eau passant par sont en danger de disparition. Trois espèces n'ont leurs branchies. Parmi les Unionidae, les grandes pas été retrouvées qui ont probablement été exter- moules des rivières et des étangs ont besoin des minées. truites et des carpes pour le développement et la

Mollusques récents de Suisse (espèces Total Gastéropodes Gastéropodes Bivalves autochtones ou acclimatées, sans les espèces terrestres aquatiques adventices, ni les espèces de serre) 270 198 46 26 n pas (encore) menacé 130 111 1O 4 potentiellement menacé 50 34 8 3 menacé 48 27 16 2 très menacé 24 16 6 1 menacé d'extinction 15 9 5 O éteint ou disparu 3 1 1

*En collaboration avec: J. Kuiper et H. Arter ABRÉVIATIONS: [el: endémique [el]: endémique localement [gl: relique glaciaire

* Liste rouge des mollusques menacés

Nom d'espèce N S CH Biotope menacé CI. GASTROPODA IGASTÉROPODES, ESCARGOTSI SC!. SuperO. ARCHAEOGASTROPODA O. NERITIMORPHA Fam. Neritidae Theodoxus fluviatilis (Linnaeus) 1 O 1 zone littorale à fond pierreux SuperO. O. ARCHITAENIOGLOSSA Farn. Viviparidae Viviparus ater (Cristofori et Jan) 3 3 3 lacs et rivières V. contectus (Millet) 2 2 2 eaux basses riches en végétation O. NEOTAENIOGLOSSA Fam. Pornatiasidae Pomatias elegans (O.F. Müller) 2 2 2 lisières forêt orientées au sud 'B " Fam. Belgrandiella saxatilis (de Reynies) - 4 4 sources (TI) Bythinella pupoides (Paladilhe) 3 4 4 sources (BE, GE, VD) B. schmidtii (Küster) - 3 3 eaux souterraines (TI) Bythiospeum alpinum Bernasconi 4 - 4 eaux souterraines (Hohgant) B. diaphanum (Michaud) 4 - 4 eaux souterraines du Jura Hauffenia minuta (Draparnaud) 4 - 4 sources calcaires du Jura Marstoniopsis insubrica (Küster) - O O eaux basses riches en végétation (TI), exterminée dans le lac de Muzzano Fam. Bithynia leachii (Sheppard) 3 - 3 eaux basses (lac de Zürich, Greifensee, Hochrhein) Fam. Aciculidae Acicula lineata Draparnaud 4 3 4 forêts rocailleuses A. lineolata (Pini) - 3 3 forêts thermophiles clairsemées Platyla polita (Hartmann) 4 3 4 sol forestier profond SuperO. HETEROSTROPHA O. ECTOBRANCHIA Farn. Valvatidae Valvata cristata O.F. Müller 3 3 3 rivières, étangs et lacs V. macrostoma Morch 1 1 1 prés humides, marais V. pulchella Studer 1 - 1 fossés, marécages SC!. SuperO. BASOMMATOPHORA O. HVGROPHILA Fam. Acroloxidae Acroloxus lacustris (Linnaeus) 3 2 3 eaux dormantes riches en végétation Fam. Lymnaeidae Radix ampla (Hartmann) 2 2 2 étangs, lacs Stagnicola corvus (Gmelin) 4 4 4 marais, étangs, lacs Stagnicola fuscus (C.Pfeiffer) - 3 3 fossés basses (VD) Farn. Physidae Aplexa hypnorum (Linnaeus) 3 2 3 eaux riches en végétation Physa fontinalis (Linnakus) 2 2 2 eaux claires riches en végétation - - Liste rouge des mollusques menacés

Nom d'espèce N S CH Biotope menacé Physella acuta (Draparnaud) 3 3 3eauxchaudes P. heterostropha (Say) 4 4 4 fossés, rives lacustres Fam. Planorbidae Anisus leucostoma (Millet) 3 3 3eaux de faible étendue, marais A. spirorbis (Linnaeus) 3 3 3eaux stagnantes de faible étendue A. vortex (Linnaeus) 3 3 3eaux riches en végétation A. vorticulus (Troschel) 2 1 2eaux stagnantes claires Bathyomphalus contortus (Linnaeus) 3 2 3 eaux riches en végétation Ferrissia wautieri (MiroIli) 2 2 2eaux dormantes riches en végétation Gyraulus acronicus (Férussac) 1 - 1 eaux stagnantes claires G. crista (Linnaeus) 3 2 3eaux riches en végétation G. laevis (Alder) 1 1 1 zones d'assèchement propres Hippeutis complanatus (Linnaeus) 3 3 3eaux riches en végétation Planorbarius corneus (Linnaeus) 3 3 3eaux riches en végétation Planorbis carinatus (O.F. Müller) 3 2 3eaux calcaires claires P. planorbis (Linnaeus) 4 4 4 eaux riches en végétation Segmentina nitida (O.F. Müller) 2 1 2eaux claires riches en végétation SuperO. O. ST\ILOMMATOPHORA (PULMONÉS TERRESTRES) Fam. Cochlicopidae (cochlicopidési Cochlicopa nitens (Gallenstein) 2 1 2biotopes humides calcaires Cochlicopa species - 4 4 biotopes humides calcaires (TI) Fam. Lauriidae Lauria cylindracea (da Costa) 233 L. sempronii (Charpentier) - 3 3substrats durs moussus Fam. Argnidae Argna ferrarii (Porro) 1 - / 3 1 31 SOI forestier profond avec squelette calcaire Fam. Orculidae Pagodulina austeniana (Nevill) sol forestier profond calcaire Sphyradium doliolum (Bruguière) lisières chaudes-humides calcaires Fam. Chondrinidae Chondrina generosensis Nordsieck rochers et murs calcaires (TI) [el Granaria frumentum (Draparnaud) gazons secs calcaires G. illyrica (Rossmassler) stations calcaires xérothermes G. variabilis (Draparnaud) rochers calcaires xérothermes Granopupa granum (Draparnaud) gazons secs calcaires Solatopupa similis (Bruguière) rochers calcaires exposés au soleil Farn. Pupillidae Pupilla alpicola (Charpentier) prairies de montagne humides P. bigranata (Rossmassler) steppes rocheuses P. sterrii (Voithi éboulis calcaires secs-chauds P. triplicata (Studer) éboulis calcaires secs-chauds Farn. Valloniidae Vallonia declivis Sterki prairies humides calcaires V. enniensis (Gredler) biotopes humides calcaires Zoogenetes harpa (Say) forêts de mélèzes et arolles (Zermatt VS) Igl Fam. Vertiginidae Truncatellina callicratis (Scacchi) pentes sèches calcaires T. claustralis (Gredler) pentes sèches calcaires T. monodon (Held) pentes sèches calcaires Vertigo angustior Jeffreys biotopes humides calcaires V. antivertigo (Draparnaud) bas-marais, roselières V. genesii (Gredler) biotopes humides de montagne calcaires 77 Liste rouge des mollusques menacés

Nom d'espèce N S CH Biotope menacé V. geyeri Lindholm 1 - 1 biotopes humides de montagne calcaires V. heldi Clessin 1 - 1 biotopes humides calcaires V. modesta (Say) 1 1 1 biotopes humides calcaires (GR) V. moulinsiana (Dupuy) 2 1 2 biotopes humides calcaires . V. substriata (Jeffreys) 3 3 3 rives lacustres, marais Fam. Buliminidae Chondrula tridens (O.F. Müller) 2 2 2 prairies sèches calcaires Jaminia quadridens (O.F. Müller) 3 3 3 éboulis calcaires secs-chauds Zebrina detrita (O.F. Müller) 3 3 3 prairies sèches-chaudes Fam. Clausiliidae Balea biplicata (Montagu) B. perversa (Linnaeus) ~ulgaricacana (Held) Charpentieria dyodon (Studer) C. thomasiana studeri (Pini) Clausilia bidentata (Strom) Cochlodina comensis (L. Pfeiffer) Ruthenica filograna (Rossmassler) Fam. Succineidae Catinella arenaria (Bouchard-Ch.) Fam. Ferussaciidae Cecilioides acicula (O.F. Müller) C. janii (de Betta et Martinati) Fam. Testacellidae Testacella haliotidea Draparnaud Fam. Punctidae Helicodiscus singleyanus (Pilsbry) Fam. Euconulidae Euconulus alderi (Gray) Fam. Vitrinidae Phenacolimax major (Férussac) Semilimax kotulae (Westerlund) S. semilimax (Férussac) Vitrinobrachium breve (Férussac) V. tridentinum Forcart Fam. Zonitidae Aegopinella minor (Stabile) Oxychilus adamii (Westerlund) O. clarus (Held) 0. depressus (Sterki) Vitrea contracta (Westerlund) V. diaphana (Studer) Fam. Daudebardiidae Daudebardia brevipes (Draparnaud) D. rufa (Draparnaud) Fam. nigra (K. Pfeiffer) Fam. Limacidae Lehmannia rupicola Lessona et Pollonera Limacus flavus (Linnaeus) Limax albipes Dumont et Mortillet L. dacampi Menegazzi Liste rouge des mollusques menacés

Nom d'espèce N S CH Biotope menacé Limax redii Gerhardt - 3 3 forêts de montagne humides (TI) L. subalpinus Lessona 4 4 4 forêts quasi naturelles biotopes rocheuses Fam. Agriolimacidae Deroceras laeve (O.F. Müller) 4 4 4 prairies humides et bas-marais Fam. Arionidae Arion intermedius Normand 4 - 4 forêts humides Fam. Hygromiidae Drepanostoma nautiliforme Porro - 3 3 sol profond de forêts feuillues (TI) Euomphalia strigella (Draparnaud) 4 4 4 milieuxsecset chauds Helicella itala (Linnaeus) 4 4 4 prairies sèches Monacha cartusiana (O.F. Müller) 3 4 4 milieuxsecs et chauds Trichia biconica (Eder) 2 - 2 pâturages alpins (NW) [el1 T. caelata (Studer) 4 - 4 ravins forestiers (Birstal) [el Trochoidea geyeri (Soos) - 2 2 milieux secs et chauds (GE) Fam. (colimaçons) Causa holosericea (Studer) 4 4 4 rochers montagnards et subalpins (Rossmassler) 2 3 3 rochers crevassés calcaires [ssp. achates (Rossmassler) 2 - 2 rochers crevassés calcaires (GR)] [ssp. adelozona (Strobel) - 3 3 rochers crevassés calcaires (TI)] [ssp. rhaeticum (Strobel) - 3 3 rochers crevassés calcaires'(GR)I C. cingulatum (Studeri - 3 3 rochers crevassés calcaires (TI) Cryptomphalus aspersus (0.F.Müller) 3 3 3 milieuxchaudset secs Delphinatia glacialis (Férussac) - O O landes alpines rocheuses (VS) Helix pomatia Linnaeus 4 4 4 forêts claires CI. BlVALVlA SC!. PALAEOHETERODONTA O. UNlONOlDA Fam. Unionidae (moules de rivière) Anodonta anatina (Linnaeus) 3 2 3 eaux bassescalmes Microcondylaea compressa (Menke) - O O eaux courantes claires, lacs Unio crassus Philipsson 1 1 1 eaux basses claires et agitées U. mancus Lamarck 1 2 2 eaux basses oxygénées U. pictorum (Linnaeus) 3 3 3 eaux basses calmes U. turnidus Philipsson 3 3 3 eaux basses calmes SCI. HETERODONTA O. VENEROIDA Fam. Sphaeriidae Musculium lacustre (O.F. Müller) 4 2 3 marais et mares Pisidium amnicum (O.F. Müller) 3 3 3 eaux courantes, rives lacustres agitées P. conventus (Clessin) 4 3 4 eaux profondes de nombreux lacs P. hibernicum Westerlund 4 3 4 litoral de lacs préalpins et alpins P. lilljeborgii C lessin 4 3 4 litoral de lacs jusqu'à 2100 m P. milium Held 4 3 4 eauxvaseuses P. moitessierianum Paladilhe 4 4 4 rives lacustres calmes P. pseudosphaerium Favre 2 2 2 lacs asséchés, bas-marais P. pulchellum Jenyns 4 - 4 canaux vaseux à immersion temporaire P. supinum A. Schmidt 4 4 4 rivières calcaires à fort courant P. tenuilineatum Stelfox 4 4 4 rives lacustres calmes

79 6. Résumé

Les listes rouges des especes animales menacées présentés ici ne représentent que 7% du nombre de Suisse sont un instrument politique et scienti- estimé d'espèces de la faune suisse. Toutes les fique au service de la protection de la nature. Elles espèces de vertébrés y sont mentionnées. Le mettent en exergue les espèces animales dont les tableau 4 montre qu'en total 41% des especes populations ont fortement diminué en Suisse ou parmi ces 17 groupes sont menacées (catégories qui sont menacées par des dangers aujourd'hui O à 3). Ce pourcentage est plus élevé chez les verté- ' décelés ou prévisibles. Le critère essentiel brés que chez les invertébrés. En tête de liste vien- d'inscription d'une espèce dans la liste rouge est nent les amphibiens et les reptiles dont 95%, voire son degré de menace. D'autres critères. facteurs 80% sont menacés et dont le mode de vie, la distri- de risque, sont la rareté, l'attraction, l'importance bution et le statut sont bien connus. Au total, la pour l'homme et, critere pragmatique essentiel, catégorie 3 (espèces menacées) comprend le plus l'état des connaissances de la faune suisse. Les grand nombre d'especes, la catégorie O (espèces catégories désignant le statut correspondent dans éteintes ou disparues) le plus petit. une large mesure à celles des listes rouges alle- En partant de l'idée que le pourcentage d'espèces mandes: O = espèces disparues; 1 = en danger menacées en Suisse est à peu près similaire dans d'extinction; 2 = très menacées; 3 = menacées; 4 = tous les groupes taxonomiques, soit 41%, cela potentiellement menacées; «-» = populations non signifie que sur le nombre estimé de 40'000 espè- autochtones; «n» = non menacées. ces animales, plus de 16'000 espèces doivent être considérées comme menacées (catégories O à 3). On estime à 40'000 le nombre d'especes animales de Suisse; une bonne moitié seulement a effecti- La moitié sud de la Suisse abrite, pour la majorité vement été observée dans notre pays. L'un des des groupes taxonomiques, nettement plus buts essentiels de cette publication est par consé- d'espèces que la moitié nord. Par conséquent, le quent de mettre en évidence les lacunes importan- nombre d'espèces figurant dans les listes rouges tes desconnaissances de la faune helvétique. Pour qui n'ont été observées que dans la moitié sud est de nombreux de groupes taxonomiques riches en plus important que dans la moitié nord (tableau 5). espèces, il n'existe à l'heure actuelle pas de spécia- En ce qui concerne la menace, l'ordre est inversé: listes dans ce pays et le statut de la plupart des 112 espèces ne sont menacées que dans le nord, espèces animales n'est pas encore connu. alors que 14 seulement ne le sont que dans le sud. Une comparaison du statut des espèces au nord et Les six listes rouges publiées jusqu'à présent au sud montre en outre que pour plus des 314 des (oiseaux nicheurs, reptiles, amphibiens, poissons espèces présentes de part et d'autre des Alpes, les et cyclostomes, papillons de jour, libellules) ont été animaux sont nettement plus menacés dans la remaniées et uniformisées. Onze listes nouvelles moitié nord que dans la moitié sud. ont été établies. Les 17 groupes taxonomiques Tab. 4: Statut des espèces des groupes taxonomiques cités dans les listes rouges

Groupe taxonomique

Orthoptères 110 67 5 14 8 40 O 67 61 Libellules 8 1 52 5 17 9 16 5 47 58 Ephémères 82 57 1 15 10 10 21 36 44 Mollusques 270 140 3 15 24 48 50 90 33 ' TOTAL des ESPÈCES 2745 1449 140 206 281 511 311 1138 41 (Vertébrés et Invertébrés recensés) Tab. 5: Comparaison des populationsetdustatut pour les tipules puisqu'aucune subdivision n'a été des groupes taxonomiques cités dans les listes proposée pour ce taxon. rouges dans la moitié nord et dans la moitié sud Dans les colonnes «menacée seulement au nord)), du pays resp. «menacée seulement au sud)), seules sont mentionnées les espèces présentes dans les deux ' * La distinction nord et sud tombe pour les oiseaux parties du pays mais qui ne sont pas ou qui ne sont nicheurs du fait de la subdivision plus fine du terri- que potentiellement menacées dans l'une ou dans toire national qui a été retenue. II en va de même l'autre.

Cat. 1-3 Cat. 1-3 Présente menacée plus plus Taxons seul. mt seul. mt seul. mt seul. mt menacée menacée N S N S au N qu'au au S qu'au Vertébrés 19 26 5 2 8 8 (total sans oiseaux nicheurs) Mammifères 1 3 3 O 4 1 Chiroptères O 3 O O O O Acheta, 67 . Badister, 56 Acicula, 76 Baetis, 73 - Acilius, 61 Balea, 78 Acipenser, 36 Barbastella, 23 Acrocephalus, 29 Barbitistes, 67 Acroloxus, 76 Barbus, 36 Actitis, 27 Bathyomphalus, 77 Acupalpus, 56 Belgrandiella, 76 Aegithalos, 29 Bembidion, 56 Aegolius, 27 Bidessus, 61 Aegopinella, 78 Binaghites, 57 Aeshna, 70 Bithynia, 76 Agabus, 61 Blennius, 37 Agonum, 56 Blethisa, 57 Agrodiaetus, 50 Boldoriella, 57 Aiolopus, 67 Boloria, 49 Alauda, 28 Bombina, 34 Alburnoides, 36 Bombus, 44 Alburnus, 36 Bonasa, 26 Alcedo, 28 Bothriomyrmex, 46 Alectoris, 26 Boyeria, 70 Aleuropteryx, 65 Brachinus, 57 Alosa, 36 ~rachybon,70 Alytes, 34 Bradycellus, 57 Amara, 56 Brenthis, 49 Amblystomus, 56 Brintesia, 50 Ameletus, 73 Broscus, 57 Ammobates, 42 Brychius, 61 Anas, 26 Bryodema, 68 Anax, 70 Bubo, 27 Andrena, 39 Bucephala, 26 Anergates, 46 Bufo, 34 Anguilla, 36 Bulgarica, 78 Anisodactylus, 56 Buteo, 26 Anisus, 77 Bythinella, 76 Anodonta, 79 Bythiospeum, 76 Antaxius, 67 Anthidium, 42 Anthophora, 42 Anthracus, 56 Anthus, 28 Caenis, 74 Apatura, 49 Calandrelia, 28 Aphaenogaster, 46 Calathus, 57 Aplexa, 76 Calliptamus, 67 Aporia, 49 Callophrys, 50 Apristus, 56 Calopteryx, 70 Apus, 27 Calosoma, 57 Aquila, 26 Camponotus, 46 Ardea, 26 Canis, 21 Arethusana, 50 Caprimulgus, 27 Argna, 77 Carabus, 57 Aricia, 50 Carcharodus, 49 Arion, 79 Carduelis, 30 Asio, 27 Carpodacus, 30 Athene, 27 Castor, 21 Catinella, 78 Cygnus, 26 Causa, 79 Cymindis, 58 Cecilioides, 78 Cyprinus, 36 Centroptilum, 73 Ceratina, 43 Cercion, 70 Ceriagrion, 70 Certhia, 30 Dasypoda, 41 Cettia, 29 Daudebardia, 78 Chalepoxenus, 46 Decticus, 67 Charadrius, 27 Delichon, 28 Charpentieria, 78 Delphinatia, 79 Chazara, 50 Demetrias, 58 Chelostoma, 42 Dendrocopos, 28 Chilostoma, 79 Dendroleon, 65 Chlaenius, 57 Deroceras, 79 Chondrina, 77 Deronectes, 61 Chondrostoma, 36 Dictenidia, 53 Chondrula, 78 Dioxys, 42 Ch~rote;~es,74 Distoleon, 65 Chorthippus, 68 Dolichopeza, 53 Chrysochraon, 68 Dolichus, 58 Chrysopa, 65 Drepanostoma, 79 Chrysoperla, 65 Dromius, 58 Cicindela, 56 Dryocopus, 28 Ciconia, 26 Dryomys, 21 Cinclus, 28 Drypta, 58 Circus, 26 Dufourea, 40 Cisticola, 29 Duvalius, 58 Clausilia, 78 Dyschirius, 58 Cloeon, 73 Dytiscus, 61 Clossiana, 49 Cobitis, 37 Coccothraustes, 30 Cochlicopa, 77 Cochlodina, 78 Ecdyonurus, 73 Coelambus, 61 Elaphe, 32

Coelioxys, 42 a Elaphrus, 58 Coenagrion, 70 Electrogena, 73 Coenonympha, 50 Emberiza, 30 Colias, 49 Emys, 32 Colletes, 39 Epacromius, 68 Coluber, 32 Epeolus, 43 Columba, 27 Ephemera, 74 Coniopteryx, 65 Ephemerella, 74 Conocephalus, 67 Ephippiger, 67 Cordulegaster, 70 Ephoron, 74 Coregonus, 36 Epimyrma, 46 Coronella, 32 Epitheca, 70 Corvus, 30 Eptesicus, 23 Cottus, 37 Erebia, 50 Coturnix, 26 Erithacus, 28 Crex, 27 Erythromma, 70 Crocidura, 21 Eucera, 43 Crocothemis, 70 Euchorthippus, 68 Cryptomphalus, 79 Euconulus, 78 Ctenophora, 53 Eudromias, 27 Cuculus, 27 Eumedonia, 50 Cunctochrysa, 65 Euomphalia, 79 Cupido, 50 Eurodryas, 49 Cybister, 61 Everes, 50 Cychrus, 58 Hygrotus, 62 Hyla, 34 Fabriciana, 49 Hylaeus, 39 Falco, 26 Hypodryas, 49 Felis, 21 Hyponephele, 50 Ferrissia, 77 Hypoponera, 46 Ficedula, 29 Hypsugo, 23 Fixsenia, 50 Formica, 47 Formicoxenus, 46 Fringilla, 30 Fulica, 27 Ilybius, 62 lolana, 50 Iphiclides, 49 Ischnura, 70 Italochrysa, 65 Galerida, 28 lxobrychus, 25 Gallinago, 27 Gallinula, 27 Garrulus, 30 Gasterosteus, 37 Glaucidium, 27 Jaminia, 78 Glaupsyche, 50 Jynx, 28 Gobio, 36 Gomphus, 70 Granaria, 77 Granopupa, 77 Graphoderus, 61 Laccophilus, 62 Graptodytes, 61 Lacerta, 32 Gryllomorpha, 67 Laemostenus, 58 Gryllotalpa, 67 Lagopus, 26 Gryllus, 67 Lampetra, 36 Gypaetus, 26 Lanius, 30 Gyraulus, 77 Larus, 27 Gyrinus, 62 Lasioglossum, 40 Lasiommata, 50 Lasius, 47 Lauria, 77 Lebia, 58 Habroleptoides, 74 Lehmannia, 78 Halictus, 40 Leistus, 58 Haliplus, 61 Leptophlebia, 74 Hamearis, 50 Leptophyes, 67 Harpagoxenus, 46 Leptothorax, 46 Harpalus, 58 Lepus, 21 Hauffenia, 76 Lestes, 70 Helicella, 79 Leucaspius, 36 Helicoconis, 65 Leuciscus, 36 Helicodiscus, 78 Leucorrhinia, 71 Helix, 79 Libelloides, 65 Heptagenia, 73 Libellula, 71 Heriades, 42 Libythea, 50 Heteropterus, 49 Licinus, 58 Hipparchia, 50 Limacus, 78 Hippeutis, 77 Limax, 78 Hippolais, 29 Limenitis, 49 Hirundo, 28 Liometopum, 46 Hucho, 36 Lithurgus, 42 Hydaticus, 62 Locusta, 68 Hydroporus, 62 Locustella, 29 Hydrovatus, 62 Lopinga, 50 Hygrobia, 61 Loxia, 30 Lullula, 28 Nomada, 43 Luscinia, 28 Notiophilus, 59 Lutra, 21 Nucifraga, 30 Lycaeides, 50 Numenius, 27 Lycaena, 50 Nyctalus, 23 Lynx, 21 Nycticorax, 25 ' Lysandra, 50 Nymphalis, 49

Maculinea, 50 Odacantha, 59 Mallada, 65 Oecanthus, 67 Mantispa, 65 Oedaleus, 68 Marstoniopsis, 76 Oedipoda, 68 Megachile, 42 Oenanthe, 29 Megalomus, 65 Oligoneuriella, 73 Megistopus, 65 Olisthopus, 59 Melanogryllus, 67 Omocestus, 68 Meleageria, 50 Omophron, 59 Melecta, 43 Onychogomphus, 70 Melitaea, 49 Oodes, 59 Melitta, 41 Ophiogomphus, 70 Melitturga, 40 Ophonus, 59 Mellicta, 49 Orechtochilus, 63 Mergus, 26 Oreodytes, 62 Merops, 28 Oriolus, 30 Messor, 46 Orthetrum, 71 Metrioptera, 67 Otyctolagus, 21 Microcondylaea, 79 Osmia, 42 Micromys, 21 Osmylus, 65 Miliaria, 30 . Otus, 27 Milvus, 26 Oxychilus, 77 Miniopterus, 23 Oxygastra, 70 Minois, 50 Miramella, 67 Miscodera, 58 Misgurnus, 37 ~MO~OPS,58 Pachytrachis, 67 Monacha, 79 Padogobius, 37 Monticola, 29 Pagodulina, 77 Montifringilla, 30 Panagaeus, 59 Motacilla, 28 Pandion, 26 Muscardinus, 21 Panurgus, 40 Muscicapa, 29 Panurus, 29 Musculium, 79 Paracinema, 68 Mustela, 21 Parapleurus, 68 Myotis, 23 Parasemidalis, 65 Myrmeleotettix, 68 Parnassius, 49 Myrmica, 46 Parus, 29 Pasites, 43 Passer, 30 Patrobus, 59 Pelobates, 34 Natrix, 32 Peltodytes, 61 Nebria, 58 Perdix, 26 Nebrioporus, 62 Perileptus, 59 Nehalennia, 70 Pernis, 26 Neomys, 21 Phaneroptera, 67 Nephrotoma, 53 Phasianus, 26 Netta, 26 Phenacolimax, 78 86 Nineta, 65 Philorhizus, 59 Phoenicurus, 28 Remiz, 30 , Pholidoptera, 67 Rhantus, 62 Phoxinus, 36 Rhinolophus, 23 Phylloscopus, 29 Rhithrogena, 73 Physa, 76 Rhodeus, 36 Physella, 77 Rhophitoides, 41 Pica, 30 Riparia, 28 Picoides, 28 Rophites, 41 Picus, 28 Ruspolia, 67 Pieris, 49 Ruthenica, 78 Pipistrellus, 23 Rutilus, 36 Pisidium, 79 Pitymys, 21 Plagiolepis, 47 Planorbarius, 77 Planorbis, 77 Saga, 67 Platycleis, 67 Salamandra, 34 Platyderus, 59 Salmo, 36 Platyla, 76 Salvelinus, 36 Platynus, 59 Satyrium, 51 Plebejides, 51 Saxicola, 28 Plebejus, 51 Scarodytes, 62 Plebicula, 51 Scolitantides, 51 Plecotus, 23 Scolopax, 27 Podarcis, 32 Segmentina, 77 Podiceps, 25 Semilimax, 78 Podisma, 67 Serinus, 30 Poecilus, 59 Sialis, 65 Polyergus, 47 Silurus, 37 Polysarcus, 67 Siphlonurus, 73 Polystichus, 59 Sisyra, 65 Pomatias, 76 Sitta, 30 Pontia, 49 Solatopupa, 77 Porzana, 26 Somateria, 26 Potamanthus, 74 Somatochlora, 70 Prionocera, 53 Sphecodes, 41 Procloeon, 73 Sphingonotus, 68 Prunella, 28 Sphodrus, 59 Psectra, 65 Sphyradium, 77 Pseudapis, 41 Stagnicola, 76 Pseudoaricia, 51 Stelis, 42 Pseudocentroptilum, 73 Stenamma, 46 Pseudophilotes, 51 Stenobothrus, 68 Psophus, 68 Stenolophus, 59 Pteronemobius, 67 Sterna, 27 Pterostichus, 59 Stethophyma, 68 Ptyonoprogne, 28 Stictotarsus, 62 Pupilla, 77 Streptopelia, 27 Pyrgus, 49 Strix, 27 Pyronia, 50 Strongylognathus, 46 Pyrrhocorax, 30 Sturnus, 30 Pyrrhula, 30 Suphrodytes, 62 Sylvia, 29 Sympecma, 70 Sympetrum, 71 Systropha, 41 Radix, 76 Rallus, 26 Rana, 34 Raphidia, 65 Rattus, 21 Tachybaptus, 25 Regulus, 29 Tachys, 59 Tadarida, 23 Talpa, 21 Tandonia, 78 Vallonia, 77 Tanyptera, 53 Valvata, 76 Tartarogryllus, 67 Vanellus, 27 Teleutomyrrnex, 46 Vertigo, 77 ' Testacella, 78 Vespertilius, 23 Tetralonia, 43 Vipera, 32 Tetrao, .26 Vitrea, 78 Tetrix, 67 Vitrinobrachium, 78 Tettigonia, 67 Viviparus, 76 Thalassophilus, 59 Theodoxus, 76 Thymallus, 36 Thymelicus, 49 Thyreus, 44 Wesmaelius, 65 Tichodroma, 30 Tipula, 53 Torleya, 74 Trechoblemus, 59 Trechus, 59 Xya, 67 Trichaphaenops, 59 Xylocopa, 44 Trichia, 79 Trichocellus, 59 Tringa, 27 Triturus, 34 Trochoidea, 79 Yola, 62 Troglodytes, 28 Truncatellina, 77 Turdus, 29 Tyto, 27 Zabrus, 59 Zebrina, 78 Zingel, 37 Zoogenetes, 77 Unio, 79 Upupa, 28 Ursus, 21 8. Liste des noms vernac vertébrés uniquement

cassenoix moucheté, 30 castor, 21 able de Stymphale, 36 chabot, 37 ablette, 36 chardonneret élégant, 30 accenteur alpin, 28 chat sauvage, 21 accenteur mouchet, 28 cheppia, 36 agone, 36 chevalier gambette, 27 aigle royal, 26 chevalier guignette, 27 alborella, 36 chocard à bec jaune, 30 alouette calandrelle, 28 choucas des tours, 30 alouette des champs, 28 chouette chevêche, 27 alouette lulu, 28 chouette chevêchette, 27 anguille, 36 chouette de Tengmalm, 27 apron, 37 chouette effraie, 27 autour des palombes, 26 chouette hulotte, 27 cigogne blanche, 26 cincle plonseur, 28 cisticole dei joncs, 29 cistude d'Europe, 32 balbuzard pêcheur, 26 cochevis huppé, 28 barbastelle d'Europe, 23 corbeau freux, 30 barbeau, 36 corneille noirelmantelée, 30 barbeau canin, 36 coronelle lisse, 32 barbeau italien, 36 coucou gris), 27 bécasse des bois, 27 couleuvre à collier, 32 bécassine des marais, 27 couleuvre d'Esculape, 32 beccroisé des sapins, 30 couleuvre tesselée, 32 belette, 21 couleuvre verte et jaune, 32 bergeronnette des ruisseaux, 28 couleuvre vipérine, 32 bergeronnette grise, 28 courlis cendré, 27 bergeronnette printanière, 28 crapaud accoucheur, 34 bihoreau gris, 25 crapaud calarnite, 34 blageon, 36 crapaud commun, 34 blageon du sud, 36 crapaud vert, 34 blennie fluviatile, 37 crave à bec rouge, 30 blongios nain, 25 cygne tuberculé, 26 bondrée apivore, 26 bouscarle de Cetti, 29 bouvière. 36 bouvreuil pivoine, 30 bruant des roseaux, 30 eider à duvet, 26 bruant fou, 30 engoulevent d'Europe, 27 bruant jaune, 30 épervier d'Europe, 26 bruant ortolan, 30 épinoche, 37 bruant proyer, 30 esturgeon, 36 bruant zizi, 30 étourneau sansonnet, 30 busard cendré, 26 busard des roseaux, 26 busard Saint-Martin, 26 buse variable, 26 faisan de Colchide, 26 faucon crécerelle, 26 faucon hobereau, 26 faucon pèlerin, 26 caille des blés, 26 fauvette à lunettes, 29 campagnol de Fatio, 21 fauvette à tête noire, 29 campagnol de Savi, 21 fauvette babillarde, 29 canard chipeau, 26 fauvette des jardins, 29 canard colvert, 26 fauvette épervière, 29 canard pilet, 26 fauvette grisette, 29 canard souchet, 26 fauvette orphée, 29 carpe, 36 foulque macroule, 27 fuligule milouin, 26 fuligule morillon, 26 fuligule nyroca, 26 lagopède alpin, 26 lamproie fluviatile, 36 lapin de garenne, 21 Iérotin, 21 Iézard des murailles, 32 garrot sonneur, 26 Iézard des souches, 32 geai des chênes, 30 Iézard sicilien, 32 gelinotte des bois, 26 lézard vert, 32 gobemouche à collier, 29 lièvre commun, 21 gobemouche gris, 29 linotte mélodieuse, 30 gobemouche noir, 29 loche d'étang, 37 gobie de panizza, 37 loche de rivière, 37 goéland cendré, 27 locustelle luscinioïde, 29 goéland leucophée, 27 locustelle tachetée, 29 gorgebleue à miroir, 28 loriot d'Europe, 30 goujon, 36 loup, 21 grand Corbeau, 30 loutre, 21 grand fer-à-cheval, 23 lusciniole à moustaches, 29 grand murin, 23 lynx, 21 grand Tétras, 26 grande alose, 36 grèbe à cou noir, 25 grèbe castagneux, 25 grèbe huppé, 25 marouette de Baillon, 27 grenouille agile, 34 marouette ponctuée, 26 grenouille de Lataste, 34 marouette poussin, 26 grenouille de Lessonal, 34 martin-pêcheur d'Europe, 28 grenouille des champs, 34 martinet à ventre blanc, 28 grenouille verte, 34 martinet noir, 27 grimpereau des bois, 30 martinet pâle, 28 grimpereau des jardins, 30 merle à plastron, 29 grive draine, 29 merle bleu, 29 grive litorne, 29 merle de roche, 29 grive musicienne, 29 merle noir, 29 grosbec casse-noyaux, 30 mésange à longue queye, 29 guêpier d'Europe, 28 mésange à moustaches, 29 gypaète barbu, 26 mésange bleue, 29 mésange boréale, 29 mésange charbonnière, 29 mésange huppée, 29 mésange noire, 29 harle bièvre, 26 mésange nonnette, 29 héron cendré, 26 mésange rémiz, 30 héron pourpré, 26 milan noir, 26 hibou des marais, 27 milan royal, 26 hibou grand-duc, 27 minioptère, 23 hibou moyen-duc, 27 moineau domestique, 30 hibou petit-duc, 27 moineau friquet, 30 hirondelle de cheminée, 28 molosse de Cestoni, 23 hirondelle de fenêtre, 28 mouette mélanocéphale, 27 hirondelle de rivage, 28 mouette rieuse, 27 hirondelle de rochers, 28 murin à moustaches, 23 huchon, 36 murin de Bechstein, 23 huppe fasciée, 28 murin de Brandt, 23 hypolaïs icterine, 29 murin de Capaccini, 23 hypola'is polyglotte, 29 murin de Daubenton, 23 murin de Natterer, 23 murin à oreilles échancrées, 23 musaraigne aquatique, 21 musaraigne bicolore, 21 musaraigne de Miller, 21 pouillot fitis, 29 musaraigne des jardins, 21 pouillot siffleur, 29 muscardin, 21 pouillot véloce, 29 poule d'eau, 27 putois, 21

nase, 36 nette rousse, 26 niverolle des Alpes, 30 rainette verte, 34 noctule, 23 râle d'eau, 26 noctule de Leisler, 23 râle de genêts, 27 noctule géante, 23 rat des moissons, 21 rat noir, 21 roitelet huppé, 29 roitelet triple-bandeau, 29 roselin cramoisi, 30 omble chevalier, 36 rossignol philomèle, 28 ombre commun, 36 rougegorge familier, 28 oreillard brun, 23 rougequeue à front, 28 oreillard gris, 23 rougequeue noir, 28 ours brun, 21 rousserolle effarwatte, 29 rousserolle turdoïde, 29 rousserolle verderolle, 29 palée, 36 p6lobate brun, 34 perdrix bartavelle, 26 salamandre noire, 34 perdrix grise, 26 salamandre tachetée, 34 perdrix rouge, 26 sarcelle d'été, 26 petit fer-à-cheval, 23 sarcelle d'hiver, 26 petit gravelot, 27 saumon atlantique, 36 petit murin, 23 savetta, 36 petite lamproie, 36 serin cini, 30 phragmite des joncs, 29 sérûtine boréale, 23 pic cendré, 28 sérotine commune, 23 pic épeiche, 28 silure glane, 37 pic épeichette, 28 sittelle torchepot, 30 pic mar, 28 sizerin flammé, 30 pic noir, 28 sonneur à ventre jaune, 34 pic tridactyle, 28 spirlin, 36 pic vert, 28 sterne pierregarin, 27 pie bavarde, 30 pie-grièche à poitrine rose, 30 pie-grièche à tête rousse, 30 pie-grièche écorcheur, 30 pie-grièche grise, 30 tarin des aulnes, 30 pigeon colombin, 27 taupe aveugle, 21 pigeon ramier, 27 tétras lyre, 26 pigo, 36 tichodrome échelette, 30 pinson des arbres, 30 torcol fourmilier, 28 pipistrelle commune, 23 tourterelle des bois, 27 pipistrelle de Kuhl, 23 tourterelle turque, 27 pipistrelle de Nathusius, 23 toxostome, 36 pipistrelle de Savi, 23 traquet motteux, 29 pipit des arbres, 28 traquet pâtre, 29 pipit farlouse, 28 traquet tarier, 28 pipit rousseline, 28 triotto, 36 pipit spioncelle, 28 triton alpestre, 34 pluvier guignard, 27 triton crêté, 34 pouillot de Bonelli, 29 triton crêté méridional, 34 triton palmé, 34 triton ponctué, 34 troglodyte mignon, 28 vairon, 36 truite de lac, 36 vanneau huppé, 27 truite de mer, 36 venturon montagnard, 30 truite de rivière, 36 verdier d'Europe, 30 truite marbrée, 36 vespertilion bicolore, 23 vipère aspic, 32 vipère péliade, 32 iographie *

*La bibliographie contient non seulement les citations du texte, mais encore d'autres travaux en rapport avec les Listes Rouges.

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Agosti, Donat, Dr. (Fourmis) Kessler, Erich (Avant-propos) Tagerackerstr.l6,8610 Uster Abteilungschef Naturschutz Amiet, Felix (Abeilles) BUWAL, Hallwylstr. 4,3003 Bern Forststr.7, 4500 Solothurn Kirchhofer, Arthur, Dr. (Poissons et Cyclostomes) Ariettaz, Raphaël (Chiroptères) Universitat Bern, Zoologisches Institut, Rue de la Moya Pbis, 1920 Martigny Baltzerstr. 3,3012 Bern Arter, Hubert (Mollusques) Kistler, Roman (Chiroptères) Bfo, Seefeldstr. 224 8008 Zürich Oberdorfweg 16,8753 Mollis GL Auf der Maur. Elmar (Chiroptères) Kuiper, Johannes, Dr. (Mollusques) Voltastr. 26, 6005 Luzern Institut Néerlandais, 121 Rue de Lille, 75007 Paris Barandun, Jonas (Chiroptères) Landolt, Peter, Dr. (Ephémères) Flurhofstr. 104,9000 St.Gallen Uhiversitat Fribourg, Zoologisches Institut, Beck, Andres (Chiroptères) 1700 Fribourg Zweiern 19, 5443 Niederrohrdorf Lutz, Miriam (Chiroptères) Blank Erwin t 7152Sagogn Brancucci, Michel, Dr. (Hydradéphages) Maibach, Alain, Dr. (Libellules) Naturhistorisches. Museum, Augustinergasse 2, Musée de Zoologie, 4001 Base1 Palais de Rumine, C.P. 448,1000 Lausanne 17 Burkhard, Wolf-Dieter (Chiroptères) Marggi, Werner A. (Carabes et Cicindèles) Gumpisloch 2,8597 Landschlacht TG Rüttiweg 3A, 3608 Thun-Allmendingen Cherix, Daniel, Dr. (Fourmis) Marti, Friedli (Chiroptères) Musée de Zoologie, PI. Riponne 6, C.P. 448, Landstr. 55,8750 Glarus 1OOOLausanne17 Meier, Claude (Libellules) Coray, Armin (Orthoptères) Gibel Bannholz, 8638 Goldingen Naturhistorisches. Museum, Augustinergasse 2, Meylan, André, Dr. (Mammifères) 4001 Base1 Station fédérale de recherches agronomiques Duelli, Peter, PD Dr. (Névroptères) de Changins, 1260 Nyon Eidg. Forschungsanstalt für Wald, Schnee und Moeckli, Monica (Chiroptères) Landschaft (WSL), Sektion Zoologie, Flühgasse 47,8008 Zürich 8903 Birmensdorf Moeschler, Pascal (Chiroptères) , Dufour, Christophe, Dr. (Tipules) Muséum d'Histoire naturelle CP 434, Musée d'histoire naturelle, Terreaux 14, 1211 Genève 2000 Neuchâtel Moretti, Marco (Chiroptères) Flückiger, Peter F. (chi;optères) 6717 Dangio Studerweg 8, 4600 Olten Müller, Andreas (Chiroptères) Gebhard, Jürgen (Chiroptères) ETH-Honggerberg, HIL G362,8093 Zürich Naturhistorisches. Museum, Augustinergasse 2, Müller, Severin (Chiroptères) 4001 Basel lsliberg 6,6340 Baar Gloor, Sandra (Chiroptères) Nadig, Adolf, Dr. (Orthoptères) Eichstr. 4,8045 Zürich Weinbergstr.6,7000 Chur Glutz von Blotzheim, Urs Noël, Prof. Dr. (Oiseaux) Nievergelt, Bernhard, Prof. Dr. (Mammifères) Mattweid 20,6204 Sempach Ethologie und Wildforschung, Gonseth. Yves (Papillons de jour) Winterthurerstr.190, 8057 Zürich CSCF, Terreaux 14, 2000 Neuchâtel Pedroli, Garlo, Dr. (Poissons et Cyclostomes) Graf, Martin (Chiroptères) 0kobüro Aquarius, C.P. 67, 2001 Neuchâtel Fachstelle Naturschutz Kt. ZH, Rahm, Urs, Prof. Dr. (Mammifères) Stampfenbachstr.14, 8090 Zürich Naturhistorisches Museum, Augustinergasse 2, Grossenbaeher, Kurt. Dr. (Amphibiens, Reptiles) 4001 Base1 Nat.hist. Museum, Bernastr.15, 3005 Bern Rüetschi, Jorg (Mollusques) Güttinger, René (Chiroptères) CSCF Zoologisches Institut, Baltzerstr. 3, Gerbeweg 7, Postfach 334,9630 Wattwil 3012 Bern Haffner, Marianne, Dr. (Chiroptèresl Salvioni, Marco, Dr. (Mammifères) Benedikt Fontana-Weg 15,8049 Zürich Dip. del territorio, Ufficio Caccia e Pesca, Hausser, Jacques, Prof. Dr. (Mammifères) 6501 Bellinzona IZEA, Université de Lausanne, Institut de Sartori, Michel, Dr. (Ephémères) Zoologie et dlEcologie Animale, Musée de Zoologie, Palais de Rumine, C.P. 448, 1015 Lausanne-Dorigny lOOOLausanne17 Hofer, Ueli (Reptiles) KARCH, Natur. hist. Museum, Sauter, Willi, Prof. Dr. (Orthoptères) Bernastr. 15, 3005 Bern ETHZ, Entomologisches Institut, Clausiusstr. 21, Keller, Albert (Chiroptères) 8092 Zürich Centre pour l'étude et la protection des Schiess, iieinrich (Orthoptères) 96 chauve-souris, C.P. 434, 1211 Genève Homberg, 9125 Brunnadern Schifferli, Luc, Dr. (Oiseaux) Schweiz. Vogelwarte, 6204 Sempach Schmid, Hans (Osieaux) Schweiz. Vogelwarte, 6204 Sempach Stutz Hanspeter B. (Chiroptères) Benedikt Fontana-Weg 15,8049 Zürich Thorens, Philippe Dr. (Orthoptères) lnstitut de Zoologie, Chantemerle 22, 2007 Neuchâtel INSEGTA, C.P., 2002 Neuchâtel Turner, Hans, Dr. (Mollusques) Casa la Conchiglia, 6821 Rovio Vogel, Peter, Prof. Dr. (Mammifères) Université de Lausanne, lnstitut de Zoologie et d'Ecologie animale, 1015 Lausanne Walter, Thomas (Orthoptères) Bauhaldenstrasse 35, 5417 Untersiggenthal AG Wüthrich, Max (Mollusques) Feldackerweg 22,3067 Boll Zaugg, Blaise, Dr. (Poissons et Cyclostomes) 0kobüro Aquarius, C.P. 67,2001 Neuchâtel Zbinden, Karl, Dr. (Chiroptères) Garbenweg 3,3027 Bern Zbinden, Niklaus, Dr. (Oiseaux) Schweiz. Vogelwarte, 6204 Sempach Zingg, Peter E., Dr. (Chiroptères) Riedmattenweg, 3700 Spiez BE Zumsteg, Martha, Dr. (Chiroptères) St. Martinstr. 30, 6430 Schwyz Zurwerra, Andreas, Dr. (Ephémères) Büro für Umweltfragen, 3186 Düdingen FR