Et Ce Fut La Défaite De 40. La Cinquième Colonne
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ET CE FUT LA DEFAITE DE 40 DU MEME AUTEUR Romans (Robert Laffont, éditeur) LE CORTÈGE DES VAINQUEURS, Paris 1972 UN PAS VERS LA MER, Paris 1973 L'OISEAU DES ORIGINES, Paris 1974 LA BAIE DES ANGES : Tome I La Baie des Anges, Paris 1975 Tome II Le Palais des Fêtes, Paris 1976 Tome III La Promenade des Anglais, Paris 1976 QUE SONT LES SIÈCLES POUR LA MER, Paris 1977 LES HOMMES NAISSENT TOUS LE MEME JOUR : Tome I Aurore, Paris 1978 Tome II Crépuscule, Paris 1979 UNE AFFAIRE INTIME, Paris 1979 Histoire, essais L'ITALIE DE MUSSOLINI, Paris, Perrin, 1964 LA GRANDE PEUR DE 1989, Paris, Laffont, 1966 L'AFFAIRE D'ETHIOPIE, Paris, Le Centurion, 1967 GAUCHISME, REFORMISME ET RÉVOLUTION, Paris, Laffont, 1968 MAXIMILIEN ROBESPIERRE, HISTOIRE D'UNE SOLITUDE, Paris, Perrin, 1968 HISTOIRE DE L'ESPAGNE FRANQUISTE, Paris, Laffont, 1969 CINQUIÈME COLONNE 1930-1940, Paris, Plon, 1970 TOMBEAU POUR LA COMMUNE, Paris, Laffont, 1971 LA NUIT DES LONGS COUTEAUX, Paris, Laffont, 1971 LA MAFIA, MYTHES ET RÉALITES, Paris, Seghers, 1972 L'AFFICHE, MIROIR DE L'HISTOIRE, Paris, Laffont, 1973 LE POUVOIR A VIF, Paris, Laffont, 1978 LE XX SIÈCLE raconté par Max Gallo, Perrin, 1979 MAX GALLO ET CE FUT LA DEFAITE DE 40 La Cinquième colonne LIBRAIRIE ACADEMIQUE PERRIN La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1 de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © Librairie Plon 1970 et Librairie Académique Perrin 1980 pour la présente édition ISBN-2-262-00187-1 Pseudonymes utilisés au cours de l'ouvrage pour désigner un certain nombre de personnalités. Commendatore Lanvoni, consul à l'ambassade d'Italie à Paris. Docteur Marlognoni, personnalité suisse. Major P. Nelson, homme de lettres britannique salarié de l'ambassade d'Italie à Londres. Smith, Anglais, salarié de l'ambassade d'Italie à Londres. R. Simon, personnalité française, monarchiste. Alain, député français, radical. Maurice, député français, néo-socialiste. Bernard, personnalité française, néo-socialiste. L.-G. François, personnalité française, directeur de la Revue. Toute coïncidence entre ces pseudonymes ou les initiales (fictives) employées au cours de cet ouvrage et des personnalités existantes est fortuite. Pour éviter des confusions, le nom de quelques publications a été modifié. — La publication dont François est le directeur est devenue la Revue. — Un hebdomadaire « subventionné » a été appelé l'Export. — Un journal « influencé » a été appelé Finances. Ici aussi toute coïncidence est fortuite. Avertissement P de quarante ans ont passé depuis les faits que relatent les documents utilisés pour composer ce livre. Mais ces faits sont encore brûlants et peut-être susciteront-ils des controverses. Que le lecteur sache que l'historien n'entend rien ajouter aux documents inédits qui auraient pu rester dans l'ombre complice des archives et qu'il a eu la chance de découvrir aux Archives Nationales de Washington. Les auteurs de ces documents (diplomates et hommes politiques du temps) portent seuls la responsabilité de ce qu'ils écrivent. L'historien qui doit tirer les conclusions qui lui semblent s'imposer se borne à mettre à jour des pièces secrètes et à les ordonner. Il lui faut rappeler au lecteur que certains de ces documents doivent être examinés et lus avec prudence. Il est fréquent et surtout quand il s'agit de diplomates qui sont aussi des agents secrets ou des informateurs que ces auteurs de rapports cherchent à montrer l'étendue de leurs relations et l'importance de leur mis- sion : la tentation est grande pour eux de grossir leur rôle et de transformer une rumeur de salon en révélation politique. Plus le régime est totalitaire et plus l'agent qu'il emploie est secret et plus le risque est grand de trouver dans les documents le reflet d'une imagination intéressée plutôt que d'une réalité. Mais cela est vrai de presque tous les documents. Il faut rester face à eux sur ses gardes et pourtant tenir compte de ce qu'ils disent. Car vraies ou fausses les informations qu'ils transmettent circulent et influent sur les décisions. Ragots ou faits, ces éléments deviennent un facteur de l'histoire. Il est capital de ne pas perdre de vue ces considérations dans la lecture des documents qui vont être cités dans cet ouvrage. Tenu à la prudence, soucieux d'avertir le lecteur, l'historien doit évidem- ment respecter l'authenticité des textes qu'il publie. Cette authenticité, tout lecteur peut la vérifier aux Archives Nationales de Washington, série microfilmée sous la cote T. 586 et comportant 316 rolls. Des indications détaillées, les textes complets et toutes les références utiles sont données dans notre thèse d'histoi- re contemporaine (polycopiée-1968) intitulée: « Contribution à l'é- tude des méthodes et des résultats de la propagande et de l'information de l'Italie fasciste dans l'immédiat avant-guerre (1933-1939) ». C'est à partir de cette thèse que nous avons réalisé le présent ouvrage. Notre souci a été de rendre accessibles au plus large public des documents qu'il n'est sans doute pas inutile de connaître en ce quarantième anniversaire des premiers succès des États totalitaires dans la Seconde Guerre mondiale. Peut-être ces victoi- res de Hitler et de Mussolini s'expliqueront-elles mieux. Nous avons exclu l'appareil érudit et essayé de recréer une atmosphère. Volontairement nous n'avons cité que les noms de personnes qui appartiennent à l'histoire : c'est leur gloire et leur malheur d'être ainsi au premier plan. Outre qu'il y aurait quelque ridicule à dissimuler leurs traits déjà exposés tant de fois depuis tant d'années à la rançon du pouvoir, c'est-à-dire aux attaques, aux avis, contra- dictoires et parfois aux châtiments plus ou moins mérités on ne peut taire, s'agissant d'hommes ayant joué un premier rôle, des documents qui les concernent. Ces documents appartiennent comme ces hommes à l'histoire. Qu'il soit bien entendu que nous sommes indifférent à leur personne. Nous pensons d'ailleurs qu'un homme, fût-il le pire et le plus néfaste des chefs politiques, est en un sens toujours pitoyable et, à ce niveau, toujours excusable. Mais il y a aussi l'action de ces hommes. Et c'est d'elle qu'il est question. Pour les acteurs de second rang on ne trouvera ici que des initiales ou des pseudonymes. Ils suffisent. Juger trente ans après des individus est vain. D'ailleurs les hommes passent, les visages changent. Mais les problèmes demeurent. Ce sont eux d'abord qui nous intéressent. M.G. Cette édition (1980) reprend celle qui avait été publiée en 1970 (Plon). L'anniversaire de la défaite de 1940 et les rapports entre politique et information, ainsi que l'influence des grands Etats sur les mouve- ments idéologiques, si souvent évoqués aujourd'hui, placent ce livre, croyons-nous, dans l'actualité. — « Il n'est pas d'autre moyen de conquérir un grand et vaste pays de culture européenne que de recourir à la dissension intérieure. » Karl von Clausewitz La campagne de Russie de 1812. — « Partout, en plein pays ennemi, nous aurons des amis qui nous aideront et la paix sera signée avant même que les hostilités aient éclaté. » Adolf Hitler, 1932. — « La démolition d'un pays quelconque par l'intérieur n'est qu'une question d'argent et d'organisation. » Un intime de Hitler, 1933. — « L'opinion publique en France... est une putain. » Mussolini au baron Aloisi, 29/8/34. 1 Une Internationale de l'ombre ? 1 La main diabolique de la Cinquième colonne ? PAS à pas la cohue tente d'avancer. Sur les bas-côtés, des voitures abandonnées laissent échapper par leurs portières ouvertes des objets qui rappellent le cadre d'une vie tranquille : portraits de famille où 'sourient de jeunes mariés, cage dorée où des oiseaux apeurés se recroquevillent. Sur la route, les « 11-chevaux Citroën-traction-avant » suivent des voitures d'enfant que poussent des prolétaires en casquette venus de Montrouge ou d'Aubervilliers; des femmes hurlent comme des folles cherchant un parent perdu; des vieux vêtus de noir, des vieilles aux mains rudes où les veines gonflées disent le travail quotidien surmontent des assemblages branlants de paquets hâtivement constitués et jetés à même la charrette dans l'atmosphère de désordre qui a précédé le départ. La cohue progresse lentement entre des arrêts interminables, des groupes s'en détachent parfois, coupent à travers champs, laissant dans les blés mûrs une traînée, puis tout à coup dans le hurlement de leurs sirènes tombent les Stuka lâchant quelques rafales, semant la terreur. Les morts, les véhicules en flammes sont abandonnés dans les fossés; des femmes accouchent, d'autres crient; là, appuyé à sa voiture, un homme regarde sans voir ses enfants et son épouse, morts, à côté de lui 1 France : juin 1940, l'exode. Un peuple en fuite comme une rivière en crue qui s'écoule par tous les creux du terrain, se précipite vers le Sud par toutes les routes. 1. Éléments rassemblés d'après divers témoignages écrits et oraux. L'ŒUVRE DE LA CINQUIÈME COLONNE ? Perdus dans cette cohue, des soldats silencieux, leurs vêtements couverts de poussière, sans armes ou traînant leur fusil sur le sol, marchent en file indienne et sur leurs visages fatigués, sales, barbus, se lisent la défaite et les combats qu'ils ont perdus sans les avoir livrés.