Fantasque Time Line | 1940

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Fantasque Time Line | 1940 Appendice 1 Le gouvernement du Nouvel Etat Français au 2 juillet 1943 : les hommes et leurs antécédents Président du NEF : Pierre Laval Né en 1883. Député de la Seine de 1914 à 1919 puis de 1924 à 1927. Sénateur de la Seine de 1927 à 1936. Sénateur du Puy-de-Dôme depuis 1936. Maire d’Aubervilliers depuis 1923. Président du Conseil à trois reprises dans les années 30. A occupé divers postes de ministres dans les années 20 et 30. Placé sous surveillance au moment du Sursaut, il s’enfuit en Espagne, puis rentre en France après la fin des combats en Métropole. Il est choisi par les autorités allemandes pour présider le gouvernement fantoche de ce qu’il décide de baptiser Nouvel Etat Français. Il s’y attribue plusieurs ministères qu’il sera peu à peu conduit, de bon gré ou non, à abandonner à d’autres. Deux années durant, il se montre incapable de conduire une politique cohérente, sinon pour se soumettre aux diktats de l’Occupant. Son étoile ne cesse de pâlir jusqu’au coup de force (feutré) de Jacques Doriot au début de l’été 1943. Pierre Laval porte désormais le titre de Président du NEF, mais ce titre ne lui donne aucun pouvoir. Au reste, stricto sensu, Laval ne fait plus partie du gouvernement du NEF. C’est d’ailleurs ce qu’il plaidera, sans le moindre succès, lors de son procès en 1945. Président du Conseil, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité de l’Etat : Jacques Doriot Né en 1898. Député PCF de 1928 à 1934 puis non-inscrit (car exclu du Parti) de 1934 à 1937. Fonde en 1936 le Parti Populaire Français, qui peu à peu va dériver vers le fascisme. Mobilisé en 1939, il combat en tant que sergent-chef mais sait le moment venu échapper à la fois aux Allemands et au Déménagement. En août 1940, il réapparaît au bon moment pour obtenir de Laval le poste de ministre de l’Intérieur et de la Reconstruction Nationale. Son influence et celle de son parti ne vont cesser de croître. En juillet 1943, après une série de manipulations et coups tordus divers, qui lui permettront notamment d’obtenir le quasi-bannissement de Joseph Darnand (l’autre ministre de l’Intérieur de Laval), il parvient à supplanter Laval comme véritable chef du Nouvel Etat Français. Ministre de l’Intérieur et de la Reconstruction nationale : Victor Barthélemy Né en 1906. Un temps adhérent au PCF, il rejoint le PPF en 1936 et gravit rapidement les échelons : secrétaire fédéral à Nice, membre du bureau politique et secrétaire général de région en décembre 1939. En 1940, peu après la création du NEF, Doriot le nomme secrétaire général du PPF. Il est ensuite nommé par Laval ambassadeur auprès de Mussolini (poste où il ne sera jamais véritablement reconnu par les Italiens). Après la chute de l’Italie fasciste à la fin de 1942, il parvient à regagner Paris et entre au gouvernement du NEF, d’abord en tant que suppléant de Doriot puis, après la prise du pouvoir de ce dernier, en tant que ministre à part entière du Nouvel Etat Français. Ministre de l’Économie et du Travail : Marcel Déat Né en 1894. Normalien, journaliste et intellectuel, il est député SFIO de 1926 à 1928 et de 1932 à 1936. En 1933, il est exclu de la SFIO pour sa doctrine de plus en plus autoritariste et pour ses positions favorables à l’union nationale et au soutien au cabinet Daladier. Le 5 novembre 1933, il devient le chef de file des néo-socialistes du Parti socialiste de France, de plus en plus séduits par les modèles fascistes. Ministre de l’Air en 1936, dans le cabinet Sarraut, il est élu député “Rassemblement anticommuniste” en 1939. Au moment du Sursaut, il passe brièvement en Espagne avec Laval avant de réapparaître dans les décombres et d’obtenir un ministère clé au sein du premier gouvernement du NEF. Il s’efforce durant deux ans de donner à la politique du NEF une orientation plus « sociale » (au sens, bien sûr, du national-socialisme). Après avoir espéré profiter de la disgrâce de Laval auprès des Allemands pour prendre sa place, il doit se contenter de conserver son maroquin au sein du cabinet Doriot. Ministre de la Justice : Fernand de Brinon Né en 1885. Journaliste et avocat. Rencontre Hitler à plusieurs reprises avant la guerre. Fonde en 1935 le comité France-Allemagne. Proche de Ribbentrop. En novembre 1940, il devient ministre de la Justice du gouvernement du NEF. S’efforçant toujours de hurler avec les loups les plus nombreux, prompt à répondre aux exigences des autorités allemandes, il n’hésite pas à trahir Laval pour conserver sa place dans le cabinet Doriot. Ministre de la Défense : Jacques Benoist-Méchin Né en 1901. Journaliste, il affiche une sympathie (pour ne pas dire plus) pour la personne d’Hitler et du nazisme. Pacifiste, partisan d’un rapprochement avec l’Allemagne, membre du Comité France-Allemagne, il est proche d’Otto Abetz. Adhère au PPF dès 1936. Après avoir efficacement secondé Scapini au secrétariat d’Etat aux Prisonniers du NEF, il a réalisé son rêve en devenant ministre de la Défense avant même la fin du règne de Laval. Ministre des Affaires Étrangères : Joseph Avenol Né en 1879. Inspecteur des finances, haut fonctionnaire au ministère des Finances, il participe à de nombreuses conférences économiques dans les années Vingt. En 1923, il est envoyé à la Société des Nations par le gouvernement français en tant que sous- secrétaire de la SDN, chargé des Finances. Nommé secrétaire général de la SDN en juillet 1933, il joue constamment l’apaisement envers les puissances de l’Axe. Après la Campagne de France de 1940, il se montre favorable au NEF et à sa politique de collaboration avec l’Allemagne, affichant des positions pro-fascistes. Suite aux pressions des Alliés, il est démis de ses fonctions début 1941, mais ne quitte pas la Suisse. C’est là qu’après sa prise du pouvoir, Doriot vient le chercher pour lui confier le poste de ministre des Affaires Etrangères. Ministre de l’Instruction Publique : Abel Bonnard Né en 1883. Journaliste littéraire et romancier, il entre à l’Académie française en 1932. Par la suite, il collabore pour des journaux nationalistes comme Le Nouveau Siècle ou Courrier Royal. Membre du PPF. Il est depuis fin 1940 ministre de l’Instruction Publique. A ce poste, son anticléricalisme a été très remarqué. Ministre de l’Agriculture : Jean-Pierre Mourer Né en 1897. Cheminot, militant communiste et syndicaliste alsacien. Elu en 1928 député PCF du Haut-Rhin. Un an plus tard, il est exclu du Parti pour avoir soutenu les revendications d’autonomistes alsaciens. Député sans interruption jusqu’à la déclaration de guerre. Arrêté pour atteinte à la sûreté de l’Etat à l’automne 1939, il est libéré par l’avancée des forces allemandes en 1940. Alors qu’il s’apprêtait à devenir un bon citoyen de la Plus Grande Allemagne et un membre important du NSDAP à Mulhouse, celui qui veut désormais se faire appeler “Hans-Peter Murer” est réorienté par ses amis nazis vers une participation au gouvernement Laval (puis Doriot). En récompense de cette mission, il se voit promettre un poste important dans la future Alsace-Lorraine allemande. Ministre du Ravitaillement : Simon Sabiani Né en 1888. Brillant soldat lors de l’Autre Guerre (où il perd un œil), le « Bayard corse » reçoit la Légion d’Honneur, la croix de guerre (avec quatre palmes !) et la médaille militaire. Après la guerre, proche de divers mouvements marxistes, il est même un temps membre du PCF. Élu conseiller général des Bouches-du-Rhône en 1925, député en 1928, il sera premier adjoint du maire de Marseille de 1929 à 1935 (et maire par intérim en 1931 à la mort de Siméon Flaissières). Réélu député en 1932, il rejoint en 1936 le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, dont il devient membre du bureau politique. Fidèle lieutenant de Jacques Doriot, il finit par entrer grâce à lui au gouvernement Laval et reste évidemment au gouvernement quand Doriot en devient le chef. Il continue cependant de diriger le bureau de recrutement marseillais de la LVF, dont il est le secrétaire général. Il est devenu un collaborateur extrêmement radical, surtout depuis la mort de son fils François, engagé dans la LVF et tué au printemps 1943 sur le front russe dans les rangs d’une unité SS. Ministre de la Famille et de la Santé : Georges Montandon Né en 1879, d’origine suisse. Médecin, explorateur et anthropologue. Entre en 1931 à l’Ecole d’anthropologie de Paris, où il est nommé deux ans plus tard à la chaire d’ethnologie. Directeur du Musée Broca en 1936, il glisse peu à peu vers l’antisémitisme alors qu’il obtient sa naturalisation française. En 1941 (et alors qu’il n’est techniquement plus français depuis fin 1940, eu égard à l’annulation par le NEF des naturalisations effectuées depuis l’arrivée du Front Populaire), il publie un traité pseudo-scientifique intitulé « Comment reconnaitre le Juif ? » qui lui vaut de retrouver un passeport français et d’être nommé en 1942 directeur de l’Institut d’Etudes des Questions Juives et Ethno-Raciales. Doriot, qui l’a nommé président de la commission ethnique du PPF dès 1941 (alors qu’il n’était plus français !), l’apprécie fort et le fait entrer au gouvernement. Ministre des Sports : Marc Augier Né en 1908. Grand sportif dans les années 30. Responsable des Auberges de Jeunesse, il entre en 1936 dans le cabinet de Léo Lagrange (sous-secrétaire d’État aux Sports du gouvernement de Front populaire).
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